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Thème : la microfinance

Sujet : D’après le professeur Muhammad Yunus « Tous les


hommes sont capables de se prendre en main, de faire
preuve d'imagination et d'esprit d'entreprise, à condition
qu'on leur fasse confiance ». Depuis quelques années le
secteur de la microfinance est en pleine expansion. En quoi
ce nouveau secteur émergeant est il un outil pour la lutte
contre la pauvreté ?

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Remerciements 

Avertissement 

La France n'est pas assujettie au principe du copyright, mais le droit d'auteur s'applique, selon
la Loi du 11 mars 1957 sur la propriété littéraire et artistique (n° 57­298 ; article L.121­1 du
CPI) les droits qui vous sont accordés sont:
­ Les représentations privées et gratuites  effectuées  exclusivement dans un cercle de
famille

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­ Les copies ou reproductions strictement réservées à l'usage privé du copiste (...)
­ Sous réserve que soient indiqués clairement le nom de l'auteur et la source :
 Les analyses et courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique,
pédagogique,  scientifique  ou  d'information  de   l'oeuvre   à  laquelle   elles   sont
incorporées
 Les revues de presse
 La diffusion, même intégrale, par la voie de la presse ou de la radiodiffusion, à
titre d'information d'actualité, des discours destinés au public prononcés dans
les  assemblées  politiques,  administratives,  judiciaires  ou académiques,  ainsi
que dans les réunions publiques d'ordre politique et les cérémonies officielles
­ La parodie, le pastiche et la caricature, compte tenu des lois du genre.

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Plan
Introduction

Chapitre 1 : Présentation du secteur 

1.1 Fonctionnement du microcrédit
1.2 Les différents acteurs de la microfinance 
1.3 Le fonctionnement des Institutions de 
Microfinance

Chapitre 2 : Microfinance et banques commerciales 
2.1 Les moyens d’intervention
2.2 Les domaines d’intervention
2.3 Les limites des engagements des banques 
commerciales

Chapitre 3 : La microfinance controversée

3.1 Le contre
3.2 Le pour
3.3 La mesure des impacts

Conclusion

Bibliographie/webographie

Glossaire

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Annexe
INTRODUCTION
Depuis   des   dizaines   d’années   les   gouvernements   de   la   planète   entière   évoluent   dans   des
contextes économiques différents, subissant la hausse du coût de la vie, la faiblesse de la
croissance, des guerres, des famines et beaucoup d’autres facteurs sombres.
Le constat final est toujours le même : les pauvres sont de plus en plus pauvres, et les riches
de plus en plus riches.
Le partage des richesses, idéologie parfaite mais inconcevable, pourrait y palier. La mise en
place de nombreuses politiques sociales, d’aides n’ont pas suffit.

Une des alternatives proposées il y a une trentaine d’années a su faire sa place et amener une
vision un peu moins fataliste de l’avenir. Il s’agit de la microfinance, présentée comme outil
de lutte contre la pauvreté.

Les prémices du microcrédit datent de 1849, en Rhénanie avec un bourgmestre prussien.
Il a mis en place une institution qui offrait des services d’épargne aux populations ouvrières
pauvres et exclues du système bancaire traditionnel.
Au fur et à mesure de l’épargne collectée, il a pu octroyer quelques crédits à ses clients. Ce fut
le début des organisations mutualistes (mutualisation de l’épargne de leurs membres pour
prêter à d’autres). Cette pratique est toujours en vigueur.
A partir de ce moment, de nombreuses organisations se sont mises en place en Europe et en
Amérique du Nord puis, un peu plus tard dans les années 50, dans les pays du Sud, en Afrique
entre autre.

Le   phénomène   s’est   développé   à   plus   grande   envergure,   dans   les   années   60,   quand   les
gouvernements ont pris conscience de la nécessité de fournir aux plus pauvres un accès au
crédit. Des banques publiques sont alors créées dans de nombreux pays du Sud. Mais cette
prise   d’initiative   s’est   vite   essoufflée   car   leur   gestion   fut   soumise   à   de   fortes   pressions
politiques, ont également soulevé des problèmes de gestion dus à des problèmes d’impayés, et
enfin des taux d’intérêt  trop faibles  ne permettant pas d’établir  un équilibre financier.  La
majeure partie de ces banques n’existe plus.
Au cours des années 70 apparurent les « pionniers de la microfinance » en Amérique Latine. 
La   création   de   la   Grameen   Bank   par   le   professeur   Muhammad   Yunus   au   Bangladesh   a
démontré que les pauvres avaient la possibilité de gérer et de rembourser des emprunts. 
A partir de cet exemple, le crédit fut adapté à la population que ni les banques commerciales
traditionnelles, ni le banques agricoles n’auraient pu toucher. 
Le microcrédit le plus répandu est le « crédit solidaire »expliqué par la solidarité d’un groupe
dont chaque membre est dépendant du remboursement de tous les autres. 
L’objectif ne fut pas immédiatement d’atteindre un équilibre financier car, à cette époque, il
n’était pas concevable pour les organismes commercialisant du microcrédit, de survivre sans
l’intervention de bailleurs de fonds publics ou privés. 

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Dix ans plus tard, à la fin des années 80, le secteur devient plus transparent et entraîne une
émergence de l’industrie de la microfinance. 
Les   années   suivantes   furent   une   période   de   développement   intensif   pour   le   secteur   mais
déviant   l’objectif   premier   des   institutions.   L’enjeu   principal   fût   d’arriver   à   une   viabilité
financière c'est­à­dire couvrir les charges de la structure par les intérêts de emprunts. 
Le but alors pour les institutions de microfinance (IMF) était de conquérir un maximum de
client   afin   de   réaliser   des   économies   d’échelle.   Ce   développement   a   incontestablement
contribué   au   succès   commercial   et   a   suffit   à   prouver   qu’elles   répondaient   à   une   réelle
demande. 

Depuis six ou sept ans les IMF, fortes de leurs expériences, ont également vu apparaître leurs
premières difficultés. Leur croissance rapide, accentuée d’une recherche de rentabilité, s’est
parfois transformée en échec cuisant. Il apparaît nettement qu’un grand nombre d’IMF sont
financièrement fragiles et qu’il devient indispensable de les renforcer. 
Elles doivent remettre au cœur de leurs préoccupations les besoins de leur clientèle. Des outils
sont élaborés dans ce sens, mais nombre d’entres elles sont déjà sur le chemin de la faillite. 
Plusieurs   points   ressortent   de   cette   situation,   et   mettent   en   avant   les   limites   de   la
microfinance. 

Mais elle comporte tout de même des acquis solides. 
Entre trente ans d’existence, elle a pu toucher plus de 90 millions de personnes à travers le
monde   de   manière   directe,   et   donc   plusieurs   centaines   de   millions   de   façon   indirecte
(membres de la famille). 
Elle  possède  également  un savoir  faire pratique  pour un certain  type  de clientèle.  Et  ces
avantages ont été mis au point par l’intégration de professionnels du monde de la finance. 
Les IMF sont plus structurées, dotées de vrais spécialistes et peuvent transmettre leur savoir
aux différents intervenants (organisations non gouvernementales, bailleurs de fonds, banques
commerciales…).   Certaines   sont   parvenues   à   acquérir   une   indépendance   financière   en
équilibrant leurs comptes comme au Cambodge, en Bolivie ou dans l’Ouganda. 

Il ressort un impact positif des IMF sur la pauvreté .Les emprunts contractés permettent une
réelle amélioration  des conditions de vie des clients notamment d’un point de vue social. 
Les   marges   de   progression   demeurent   considérables   puisque   trois   milliards   de   personnes
vivent encore avec moins de deux dollars par jour. 
« Il n’y a pas un modèle unique que l’on puisse appliquer partout, chaque initiative doit tenir
compte   du   contexte »   explique   Christian   Baron,   chargé   de   la   microfinance   au   GRET
(association de solidarité et de coopération internationale). 

La difficulté du concept du microcrédit est d’allier deux domaines contradictoires : le social et
le financier. 

Au   cours   de   ce   mémoire,   vous   allez   pouvoir   comprendre   qui   sont   les   acteurs   de   la
microfinance,   les   règles   et   le   fonctionnement.   Puis   la   diversification   du   secteur   avec   la
participation   croissante   des   banques   commerciales.   Et   enfin   les   controverses   de   la
microfinance, ses limites et son impact. 

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Carte de la répartition de la population touchée par la malnutrition dans le monde

Source www.pro­environnement.com

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Chapitre 1 
Présentation du secteur

Le microcrédit n’est pas un modèle unique à partir duquel tout le monde peut s’appuyer. A
chaque cas, il faudra tenir compte de l’environnement externe. 

1.1 –Fonctionnement du microcrédit

La microfinance fut, à son origine, destinée aux pauvres, c'est­à­dire la population vivant avec
moins de 2 dollars par jour. Exclus d’un système bancaire traditionnel, souvent analphabètes
et sans revenus, ils n’intéressent aucun précepte économique officiel et légal. Cette masse de
personnes représentant tout de même la moitié de l’humanité et n’est, malheureusement, pas
recevable  pour accéder  aux services  financiers,  notamment  ceux de base : l’épargne et le
crédit.  

Les intermédiaires de la microfinance ont tout de même réussi à en dégager un aspect très
positif d’un point de vue économique,  social et parfois même politique. 
Ils réservent aujourd’hui un accueil et une attention toute particulière au porteur de projet, ne
s’arrêtant pas à l’octroi d’un prêt, mais en développant le côté conseil et suivi en amont et en
aval du projet. Ses différentes étapes réforment de manière favorable le système classique qui
se divisait en 3 étapes :

­ La sélection des prospects via une méthode de « screening » permettant de mettre
en avant la solvabilité, et la viabilité du besoin. 
­ Le contrôle de l’activité, nommé « monitoring », permettant d’amoindrir le risque
de   faillite   ou   de   faute   de   gestion.   Il   est   bien   entendu   que   plus   le   projet   est
ambitieux donc risqué, plus le suivi sera approfondi.
­ Le recours par voie de justice dans le but de faire respecter le contrat d’octroi de
crédit appelé « enforcing », occasionnant le plus souvent des frais d’un montant
supérieur au prêt accordé. 

A ce jour, lors d’une première prise de contact, les opérateurs de la microfinance se dirigent
vers l’accueil et le conseil des jeunes créateurs. Leur projet sera étudié en détail. Le côté
financier et gestion seront primordiaux pour continuer, mais il en sera de même pour l’étude
de marché, l’environnement économique formel et informel. 

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Ensuite,   viendra   une   période   de   suivi   de   l’activité   notamment   sur   les   mêmes   domaines
prépondérants :   la   gestion   quotidienne   et   l’évolution   du   marché.   Il   convient   de   gérer   au
maximum le risque financier. Le suivi s’effectue en général sur une année complète. 

L’enforcing existe toujours mais de manière plus stimulante que répressive. Il se développe de
plus en plus la pratique d’un cautionnement solidaire, impliquant l’entourage souvent familial
de l’emprunteur. Les disciples du professeur Yunus privilégient le crédit solidaire. Selon eux,
la   solidarité   du   groupe   est   la   meilleure   garantie   de   remboursement.   Par   exemple,   au
Bangladesh, il faut présenter 4 personnes pour qu’une femme puisse emprunter de l’argent à
la Grammen Bank. 

Quant aux emprunteurs  eux­mêmes, ils  sont de tout horizon possible, notamment  avec le


développement et la communication que nous connaissons sur le microcrédit. 

Ils peuvent être, dans les pays en voie de développement (P.E.D.), de simples vendeurs de
fruits, des marchands ambulants, un kiosque à journaux, des vendeurs de rues et cetera. 
Le   développement   des   cultures   vivrières,   des   activités   liées   à   l’exportation,   l’élevage,   la
pisciculture, ou encore la pêche artisanale est privilégiée afin de palier à la malnutrition et à
l’éducation.
Ces fonctions correspondent d’abord à l’évolution de « l’auto emploi », à l’utilisation de la
main d’œuvre familiale voire du salariat temporaire. Il est rare que ces micros entreprises
fassent appel à une main d’œuvre salariée, faute de moyens. 

Dans les pays développés, les projets touchent majoritairement le petit commerce, l’artisanat,
les services, le bâtiment, les transports. Et depuis quelques années nous constatons également
une forte progression des activités de services sur le marché des entreprises et des particuliers.
Il faut préciser qu’en Europe, un tiers de l’emploi est composé par une activité indépendante
et les très petites entreprises (TPE). 
Exemples de micro entreprises dans le domaine des services et de la production

Source www.lamicrofinance.org
Les chômeurs représentent, en Europe, 9% de la population active. Ils  sont à l’initiative d’un
tiers   des   créations   d’entreprises,   et   représentent   donc   un   énorme     potentiel   en   matière
d’intégration sociale. 

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1.2 Les différents acteurs de la microfinance 

La structure la plus célèbre en matière d’octroi de microcrédit est la Grameen Bank, crée par
le Professeur Muhammad Yunus. En près de vingt cinq ans d’activité, elle a prêté plus de cinq
milliards de dollars à plus de 6,6 millions de Bangladais. Les emprunteurs sont représentés à
95% par des femmes. 

Pour accéder un microcrédit, il faut d’abord connaître les différents organismes proposant ces
prestations. Le développement de ces établissements s’est profondément accentué depuis une
dizaine d’années du fait d’une demande croissante. 
Nous avons dénombré cinq grands acteurs : 

­ Les caisses locales de crédit et les tontines : 

La tontine est la forme courante du petit crédit dans les P.E.D (pays en développement). Elles
opèrent   en   toute   indépendance   et   ne   sont   pas   reconnues   par   les   grandes   organisations.
Pourtant   elles   représentent   le   système   le   plus   développé   mais   aussi   le   plus   risqué.   Leur
fonctionnement est simplement basé sur une confiance dans un groupement de villages. 
Les participants se prêtent de l’argent épargné, ils fixent eux­mêmes les taux d’intérêt sans
tenir compte des fluctuations du marché financier. Cette doctrine répond aux besoins locaux
et connaît un taux de remboursement très convenable. 

­ Les institutions de Microfinance (I.M.F.) : 

Il   existe   une   pluralité   d’institutions   faisant   appel   à   des   statuts   juridiques   différents :   des
fondations, des coopératives de crédit, des sociétés anonymes…Leur mode de fonctionnement
et leur objectifs différent. 

Elles sont aujourd’hui un des relais principal pour le développement du microcrédit avec plus
de 10 000 institutions dénombrées à travers le monde. Pour plus de 6900 d’entre elles, elles
sont   soumises   à   des   programmes   d’évaluation   définis   par   des   agences   de   notation
internationales telles que Standard & Poor’s ou Moody’s. 
Le nombre de clients en 2004 des IMF est estimé à plus de 80 Millions de personnes.

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