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La parodie, le pastiche et la caricature, compte tenu des lois du genre.
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Plan
Introduction
Chapitre 1 : Présentation du secteur
1.1 Fonctionnement du microcrédit
1.2 Les différents acteurs de la microfinance
1.3 Le fonctionnement des Institutions de
Microfinance
Chapitre 2 : Microfinance et banques commerciales
2.1 Les moyens d’intervention
2.2 Les domaines d’intervention
2.3 Les limites des engagements des banques
commerciales
Chapitre 3 : La microfinance controversée
3.1 Le contre
3.2 Le pour
3.3 La mesure des impacts
Conclusion
Bibliographie/webographie
Glossaire
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Annexe
INTRODUCTION
Depuis des dizaines d’années les gouvernements de la planète entière évoluent dans des
contextes économiques différents, subissant la hausse du coût de la vie, la faiblesse de la
croissance, des guerres, des famines et beaucoup d’autres facteurs sombres.
Le constat final est toujours le même : les pauvres sont de plus en plus pauvres, et les riches
de plus en plus riches.
Le partage des richesses, idéologie parfaite mais inconcevable, pourrait y palier. La mise en
place de nombreuses politiques sociales, d’aides n’ont pas suffit.
Une des alternatives proposées il y a une trentaine d’années a su faire sa place et amener une
vision un peu moins fataliste de l’avenir. Il s’agit de la microfinance, présentée comme outil
de lutte contre la pauvreté.
Les prémices du microcrédit datent de 1849, en Rhénanie avec un bourgmestre prussien.
Il a mis en place une institution qui offrait des services d’épargne aux populations ouvrières
pauvres et exclues du système bancaire traditionnel.
Au fur et à mesure de l’épargne collectée, il a pu octroyer quelques crédits à ses clients. Ce fut
le début des organisations mutualistes (mutualisation de l’épargne de leurs membres pour
prêter à d’autres). Cette pratique est toujours en vigueur.
A partir de ce moment, de nombreuses organisations se sont mises en place en Europe et en
Amérique du Nord puis, un peu plus tard dans les années 50, dans les pays du Sud, en Afrique
entre autre.
Le phénomène s’est développé à plus grande envergure, dans les années 60, quand les
gouvernements ont pris conscience de la nécessité de fournir aux plus pauvres un accès au
crédit. Des banques publiques sont alors créées dans de nombreux pays du Sud. Mais cette
prise d’initiative s’est vite essoufflée car leur gestion fut soumise à de fortes pressions
politiques, ont également soulevé des problèmes de gestion dus à des problèmes d’impayés, et
enfin des taux d’intérêt trop faibles ne permettant pas d’établir un équilibre financier. La
majeure partie de ces banques n’existe plus.
Au cours des années 70 apparurent les « pionniers de la microfinance » en Amérique Latine.
La création de la Grameen Bank par le professeur Muhammad Yunus au Bangladesh a
démontré que les pauvres avaient la possibilité de gérer et de rembourser des emprunts.
A partir de cet exemple, le crédit fut adapté à la population que ni les banques commerciales
traditionnelles, ni le banques agricoles n’auraient pu toucher.
Le microcrédit le plus répandu est le « crédit solidaire »expliqué par la solidarité d’un groupe
dont chaque membre est dépendant du remboursement de tous les autres.
L’objectif ne fut pas immédiatement d’atteindre un équilibre financier car, à cette époque, il
n’était pas concevable pour les organismes commercialisant du microcrédit, de survivre sans
l’intervention de bailleurs de fonds publics ou privés.
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Dix ans plus tard, à la fin des années 80, le secteur devient plus transparent et entraîne une
émergence de l’industrie de la microfinance.
Les années suivantes furent une période de développement intensif pour le secteur mais
déviant l’objectif premier des institutions. L’enjeu principal fût d’arriver à une viabilité
financière c'estàdire couvrir les charges de la structure par les intérêts de emprunts.
Le but alors pour les institutions de microfinance (IMF) était de conquérir un maximum de
client afin de réaliser des économies d’échelle. Ce développement a incontestablement
contribué au succès commercial et a suffit à prouver qu’elles répondaient à une réelle
demande.
Depuis six ou sept ans les IMF, fortes de leurs expériences, ont également vu apparaître leurs
premières difficultés. Leur croissance rapide, accentuée d’une recherche de rentabilité, s’est
parfois transformée en échec cuisant. Il apparaît nettement qu’un grand nombre d’IMF sont
financièrement fragiles et qu’il devient indispensable de les renforcer.
Elles doivent remettre au cœur de leurs préoccupations les besoins de leur clientèle. Des outils
sont élaborés dans ce sens, mais nombre d’entres elles sont déjà sur le chemin de la faillite.
Plusieurs points ressortent de cette situation, et mettent en avant les limites de la
microfinance.
Mais elle comporte tout de même des acquis solides.
Entre trente ans d’existence, elle a pu toucher plus de 90 millions de personnes à travers le
monde de manière directe, et donc plusieurs centaines de millions de façon indirecte
(membres de la famille).
Elle possède également un savoir faire pratique pour un certain type de clientèle. Et ces
avantages ont été mis au point par l’intégration de professionnels du monde de la finance.
Les IMF sont plus structurées, dotées de vrais spécialistes et peuvent transmettre leur savoir
aux différents intervenants (organisations non gouvernementales, bailleurs de fonds, banques
commerciales…). Certaines sont parvenues à acquérir une indépendance financière en
équilibrant leurs comptes comme au Cambodge, en Bolivie ou dans l’Ouganda.
Il ressort un impact positif des IMF sur la pauvreté .Les emprunts contractés permettent une
réelle amélioration des conditions de vie des clients notamment d’un point de vue social.
Les marges de progression demeurent considérables puisque trois milliards de personnes
vivent encore avec moins de deux dollars par jour.
« Il n’y a pas un modèle unique que l’on puisse appliquer partout, chaque initiative doit tenir
compte du contexte » explique Christian Baron, chargé de la microfinance au GRET
(association de solidarité et de coopération internationale).
La difficulté du concept du microcrédit est d’allier deux domaines contradictoires : le social et
le financier.
Au cours de ce mémoire, vous allez pouvoir comprendre qui sont les acteurs de la
microfinance, les règles et le fonctionnement. Puis la diversification du secteur avec la
participation croissante des banques commerciales. Et enfin les controverses de la
microfinance, ses limites et son impact.
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Carte de la répartition de la population touchée par la malnutrition dans le monde
Source www.proenvironnement.com
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Chapitre 1
Présentation du secteur
Le microcrédit n’est pas un modèle unique à partir duquel tout le monde peut s’appuyer. A
chaque cas, il faudra tenir compte de l’environnement externe.
1.1 –Fonctionnement du microcrédit
La microfinance fut, à son origine, destinée aux pauvres, c'estàdire la population vivant avec
moins de 2 dollars par jour. Exclus d’un système bancaire traditionnel, souvent analphabètes
et sans revenus, ils n’intéressent aucun précepte économique officiel et légal. Cette masse de
personnes représentant tout de même la moitié de l’humanité et n’est, malheureusement, pas
recevable pour accéder aux services financiers, notamment ceux de base : l’épargne et le
crédit.
Les intermédiaires de la microfinance ont tout de même réussi à en dégager un aspect très
positif d’un point de vue économique, social et parfois même politique.
Ils réservent aujourd’hui un accueil et une attention toute particulière au porteur de projet, ne
s’arrêtant pas à l’octroi d’un prêt, mais en développant le côté conseil et suivi en amont et en
aval du projet. Ses différentes étapes réforment de manière favorable le système classique qui
se divisait en 3 étapes :
La sélection des prospects via une méthode de « screening » permettant de mettre
en avant la solvabilité, et la viabilité du besoin.
Le contrôle de l’activité, nommé « monitoring », permettant d’amoindrir le risque
de faillite ou de faute de gestion. Il est bien entendu que plus le projet est
ambitieux donc risqué, plus le suivi sera approfondi.
Le recours par voie de justice dans le but de faire respecter le contrat d’octroi de
crédit appelé « enforcing », occasionnant le plus souvent des frais d’un montant
supérieur au prêt accordé.
A ce jour, lors d’une première prise de contact, les opérateurs de la microfinance se dirigent
vers l’accueil et le conseil des jeunes créateurs. Leur projet sera étudié en détail. Le côté
financier et gestion seront primordiaux pour continuer, mais il en sera de même pour l’étude
de marché, l’environnement économique formel et informel.
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Ensuite, viendra une période de suivi de l’activité notamment sur les mêmes domaines
prépondérants : la gestion quotidienne et l’évolution du marché. Il convient de gérer au
maximum le risque financier. Le suivi s’effectue en général sur une année complète.
L’enforcing existe toujours mais de manière plus stimulante que répressive. Il se développe de
plus en plus la pratique d’un cautionnement solidaire, impliquant l’entourage souvent familial
de l’emprunteur. Les disciples du professeur Yunus privilégient le crédit solidaire. Selon eux,
la solidarité du groupe est la meilleure garantie de remboursement. Par exemple, au
Bangladesh, il faut présenter 4 personnes pour qu’une femme puisse emprunter de l’argent à
la Grammen Bank.
Ils peuvent être, dans les pays en voie de développement (P.E.D.), de simples vendeurs de
fruits, des marchands ambulants, un kiosque à journaux, des vendeurs de rues et cetera.
Le développement des cultures vivrières, des activités liées à l’exportation, l’élevage, la
pisciculture, ou encore la pêche artisanale est privilégiée afin de palier à la malnutrition et à
l’éducation.
Ces fonctions correspondent d’abord à l’évolution de « l’auto emploi », à l’utilisation de la
main d’œuvre familiale voire du salariat temporaire. Il est rare que ces micros entreprises
fassent appel à une main d’œuvre salariée, faute de moyens.
Dans les pays développés, les projets touchent majoritairement le petit commerce, l’artisanat,
les services, le bâtiment, les transports. Et depuis quelques années nous constatons également
une forte progression des activités de services sur le marché des entreprises et des particuliers.
Il faut préciser qu’en Europe, un tiers de l’emploi est composé par une activité indépendante
et les très petites entreprises (TPE).
Exemples de micro entreprises dans le domaine des services et de la production
Source www.lamicrofinance.org
Les chômeurs représentent, en Europe, 9% de la population active. Ils sont à l’initiative d’un
tiers des créations d’entreprises, et représentent donc un énorme potentiel en matière
d’intégration sociale.
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1.2 Les différents acteurs de la microfinance
La structure la plus célèbre en matière d’octroi de microcrédit est la Grameen Bank, crée par
le Professeur Muhammad Yunus. En près de vingt cinq ans d’activité, elle a prêté plus de cinq
milliards de dollars à plus de 6,6 millions de Bangladais. Les emprunteurs sont représentés à
95% par des femmes.
Pour accéder un microcrédit, il faut d’abord connaître les différents organismes proposant ces
prestations. Le développement de ces établissements s’est profondément accentué depuis une
dizaine d’années du fait d’une demande croissante.
Nous avons dénombré cinq grands acteurs :
Les caisses locales de crédit et les tontines :
La tontine est la forme courante du petit crédit dans les P.E.D (pays en développement). Elles
opèrent en toute indépendance et ne sont pas reconnues par les grandes organisations.
Pourtant elles représentent le système le plus développé mais aussi le plus risqué. Leur
fonctionnement est simplement basé sur une confiance dans un groupement de villages.
Les participants se prêtent de l’argent épargné, ils fixent euxmêmes les taux d’intérêt sans
tenir compte des fluctuations du marché financier. Cette doctrine répond aux besoins locaux
et connaît un taux de remboursement très convenable.
Les institutions de Microfinance (I.M.F.) :
Il existe une pluralité d’institutions faisant appel à des statuts juridiques différents : des
fondations, des coopératives de crédit, des sociétés anonymes…Leur mode de fonctionnement
et leur objectifs différent.
Elles sont aujourd’hui un des relais principal pour le développement du microcrédit avec plus
de 10 000 institutions dénombrées à travers le monde. Pour plus de 6900 d’entre elles, elles
sont soumises à des programmes d’évaluation définis par des agences de notation
internationales telles que Standard & Poor’s ou Moody’s.
Le nombre de clients en 2004 des IMF est estimé à plus de 80 Millions de personnes.
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