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LA CONTRIBUTION DE L’INTELLIGENCE ARTIFICIELLE

AU DEVELOPPEMENT DE LA DIRECTION GENERALE DES


IMPOTS AU MAROC

THE CONTRIBUTION OF ARTIFICIAL INTELLIGENCE TO


THE DEVELOPMENT OF THE GENERAL TAX
ADMINISTRATION IN MOROCCO

EL YAMLAHI Imane
Professeur Chercheur
Laboratoire d’Économie et de Gestion(LEG)
Faculté Polydisciplinaire de Khouribga (FPK)
Université Sultan Moulay Slimane
Imane.elyamlahi@gmail.com

BOUAYAD AMINE Nabil


Professeur Chercheur
Laboratoire d’Économie et de Gestion(LEG)
Faculté Polydisciplinaire de Khouribga (FPK)
Université Sultan Moulay Slimane
nabil_bouayad@hotmail.com

EL GHAZLANI Hiba
Doctorante
Laboratoire d’Économie et de Gestion (LEG)
Faculté Polydisciplinaire de Khouribga (FPK)
Université Sultan Moulay Slimane
Elghazlanihiba@gmail.com

104
Résumé

Ces dernières années, grâce aux percées dans la recherche sur l'intelligence artificielle, les
administrations fiscales ont acquis de nouveaux outils analytiques et statistiques, offrant une
commodité et améliorant l'efficacité des contrôles. Ces outils ont constitué une base
systématique qui réduit la complexité du traitement et de l'analyse des données. Également et
dans une autre perspective, l'intelligence artificielle peut également aider à détecter la fraude,
en contribuant à son contrôle et à sa surveillance par le gouvernement. Mais malgré ce
développement, l'intelligence artificielle présente tout de même certaines limites et risques
qu’il faut reconnaitre.

Le présent article vise à éclairer le cadre contextuel de l'intelligence artificielle en général dans
un premier temps. Ensuite, évaluer la situation du Maroc par rapport aux avancées en matière
d'intelligence artificielle et mettre en relief ses apports pendant la crise sanitaire et enfin
proposer de nouvelles pistes visant la réconciliation quelques failles qui l’entrave une
utilisation optimale de l’intelligence artificielle dans notre système fiscal.

Mot clés : Intelligence artificielle, digitalisation, fiscalité, administration fiscale, DGI.

Abstract

In the past few years, thanks to breakthroughs in artificial intelligence research, tax
administrations have acquired new analytical and statistical tools, offering convenience and
improving the efficiency of controls. These tools have provided a systematic basis that reduces
the complexity of data processing and analysis. Also and from another perspective, artificial
intelligence can also help detect fraud, contributing to its control and monitoring by the
government. But despite this development, artificial intelligence still presents certain
limitations and risks that must be recognised.

This article aims to shed light on the contextual framework of artificial intelligence in general.
Then, to evaluate the situation of Morocco regarding the advances in artificial intelligence and
to highlight its contributions during the health crisis and finally to propose new tracks aiming
at reconciling some faults which hinder an optimal use of artificial intelligence in our tax
system.

Key words: Artificial intelligence, digitalisation, taxation, tax administration, DGI.

105
INTRODUCTION

Les administrations fiscales ont pour principale fonction de gérer la conformité fiscale pour
détecter et prévenir les comportements frauduleux, ainsi que fournir des services et une
éducation pour aider les contribuables à s'acquitter de leurs obligations fiscales avec le moins
de complexité et de charge de conformité (Munawer et al., 2020). Dans ce sens, l'OCDE a
suggéré que toutes les organisations, y compris les autorités fiscales, suivent le rythme du
développement technologique et si nécessaire, revoir leurs services et leur distribution pour
une utilisation optimale des nouvelles technologies (OCDE, 2016). Dans ce cadre, des études
récentes montrent que les systèmes d'inspection informatisés contribuent à une meilleure
gestion des risques budgétaires (OCDE, 2017).

Dans ce sens, l’intelligence artificielle s’est avérée de nos jours comme une solution
incontournable permettant de réaliser des gains à tous les niveaux1, mais ne peut être dissociée
de l’intervention humaine. L’Homme en tant qu’exploitant de ce système reste tout de même
au cœur de la réussite du processus.

Ne faisant pas exception à la dynamique sus citée, le domaine de la fiscalité au Maroc a été
fortement impacté par l'intelligence artificielle surtout depuis les deux dernières décennies et
tous les sujets ainsi concernés, de l’administration fiscale aux acteurs privés et même publiques
ont été touchés.

Le recours à l'intelligence artificielle peut être observé à de nombreuses étapes de la relation


entre le contribuable et l'administration fiscale Marocaine. La crise sanitaire a aussi accéléré le
processus de la digitalisation de la DGI et l’adoption de l’IA a demeuré un incontournable pour
garantir l’échange entre la DGI et les contribuables, le contrôle et surtout la transparence.

A rappeler tout de même, que le système fiscal Marocain a souffert, depuis l’indépendance, de
sérieuses déficiences dans sa pratique, c'est pourquoi il met davantage l'accent sur les
Nouvelles Technologies de l'Information et de la Communication (NTIC) à travers divers
programmes à l’instar du programme Maroc Numeric 2020. L'administration publique

1
Selon le site officiel de PWC, L’intelligence artificielle va enregistrer une contribution potentielle de 15700
Mds$ d’ici 2030, avec 14 % d'accroissement du taux de PIB mondial prévu d’ici la même date.

106
marocaine a lancé un processus global de modernisation dont l'orientation principale est de
simplifier les procédures, de réduire les coûts de gestion et d'améliorer de la qualité des services
fournis aux particuliers et aux entreprises.

D’après ce qui précède, plusieurs questions subsidiaires sont soulevées : A quel point
l’intelligence artificielle contribue-t-elle au développement de la DGI ? quels sont les
efforts fournis par le Maroc afin de s’aligner avec ce processus d’innovation ? sont-ils
suffisants ?

Le présent article va mettre l’accent sur les changement connus au niveau de la DGI, qui a opté
pour une nouvelle culture de pilotage visant l’amélioration de la qualité des services fournis
aux contribuables et également l’augmentation des recettes fiscales, des recettes dont elle a
grandement besoin pour relancer l’économie et remédier aux dégâts causés par la crise
sanitaire.

 Méthodologie

Pour ce faire, nous revenons dans ce qui suit, pour exposer l’étude du présent sujet à travers
une étude de cas centré principalement sur la direction générale des impôts pour analyser en
profondeur l’impact de l’IA sur le développement de la DGI. L’étude sera scindée sur deux
volets : le premier traitera l’impact de l’IA sur l’élargissement de l’assiette fiscale et le
deuxième traitera l’impact de l’IA sur l’amélioration, l’efficacité et la pertinence des contrôles.

Enfin, la présentation de cet article sera exposée sur deux parties, la première apportera un
éclairage sur le développement de l’IA durant le temps et sa relation avec la fiscalité, pour citer
après ces principaux apports et risques. La deuxième mettra en relief les efforts fournis par la
DGI pour moderniser sa structure en adoptant l’IA et en fin, nous proposerons des
recommandations afin d’améliorer la performance de la DGI et satisfaire toutes les parties
prenantes.

I- OPPORTUNITES ET CHALLENGES DE L’IA EN MATIERE DE


FISCALITE

1. L’intelligence artificielle

107
1.1. Développement de l'intelligence artificielle

L'intelligence artificielle (IA) est un terme général qui fait référence aux techniques rendant les
machines « intelligentes » (McCarthy, 1955). La recherche et l'application de l'IA utilisent
l'automatisation pour améliorer ou reproduire l'intelligence humaine afin d'améliorer les
capacités d'analyse et de prise de décision des machines. L'IA fournit aux managers des outils
sans précédent pour alléger la complexité de la prise de décision, servant de catalyseur pour la
transformation structurelle interne dans diverses industries. Il permet également d'effectuer des
tâches complexes de manière plus efficace et efficiente.

Pascal A. Bizarro et Margaret Dorian (2017) ont souligné que l'intelligence artificielle (IA) est
née en 1948, lorsque William Gray Walter a créé deux petits robots, nommés « Elmer » et
« Elsie », capables de reconnaître et répondre aux stimuli tout en rencontrant des obstacles
(Bizarro and Dorian, 2017). Deux ans plus tard, Alan Turing (1950) a proposé qu'une machine
puisse transmettre des informations, communiquer et posséder des capacités de réflexion
indiscernables de celles des humains (Turing, 1995). En 1956, l'atelier de Dartmouth proposa
le terme « intelligence artificielle », marquant la naissance de l'IA en tant que discipline (Moor,
2006). Dès lors, le phénomène de l'IA a reçu une attention considérable dans divers domaines.
Dans le domaine de la fiscalité, cette technologie en constante évolution peut améliorer
l'efficacité du contrôle fiscal automatisé et de la prise de décision, et jouer un rôle essentiel
dans la supervision et le contrôle par le gouvernement.

1.2. Comment l'IA s'applique-t-elle à la fiscalité ?

L'intelligence artificielle appliquée aux systèmes informatiques dans le domaine de la fiscalité


n'est pas de la science-fiction. Les différentes administrations fiscales l'implémentent dans
leurs systèmes informatiques depuis des années. En ce sens, l'intelligence artificielle a lieu
lorsque la programmation algorithmique permet aux systèmes de manifester un comportement
intelligent. C'est alors qu'ils sont capables de traiter de manière autonome des informations et
d'élaborer des réponses pour atteindre des objectifs spécifiques. Pour comprendre comment
l'IA est appliquée à la fiscalité, Cas Milner et Bjarne Berg pensent que le rôle de l'IA dans la
fiscalité est comme un logiciel qui peut s'adapter automatiquement à la saisie de différents
contenus et porter des jugements sans instructions spécifiques (Milner & Berg, 2017). Bien

108
que les robots d'IA agissant en tant que comptables fiscaux soient actuellement considérés
comme peu probables, ils peuvent remplir divers rôles, tels qu'aider les contrôleurs fiscaux à
détecter les erreurs, classer les comptes et les transactions, évaluer les risques de contrôle fiscal
et proposer de plus en plus des stratégies fiscales favorables dans le cadre des lois mondiales
complexes. Les perspectives d'application de l'IA en fiscalité sont nombreuses.

En outre, le site Web officiel de KPMG a récemment signalé que sans l'aide de l'IA, de graves
risques et conséquences fiscaux pourraient en résulter, qui peuvent être évités en utilisant l’IA
qui peut s'intégrer et se conformer à la politique actuelle pour accélérer le processus de
déclaration fiscale tout en assurant la transparence.

Donc pour conclure, dans le contexte de l'administration fiscale, l'intelligence artificielle


pourrait être utilisée pour développer une multitude de fonctions allant de l'exploration de
données2, la création de modèles de risque pour l'analyse de la collecte des impôts, la recherche
dans le système via des requêtes combinées, l'envoi de notifications/ avertissements aux
contribuables en les informant que l’administration fiscale est au courant des entrées et sorties
monétaires injustifiées de leurs comptes bancaires, que ses ratios de revenus d'entreprise
déclarés sont inférieurs à ceux de son secteur, etc (Berry & Linoff, 2020). L’IA peut jouer un
rôle non négligeable pour traiter efficacement un volume important de données générées,
connues sous le nom de « big data » (Vishnevsky & Viktoriia, 2018). Les applications
informatiques et, en particulier, l'action administrative automatisée peuvent améliorer le
service rendu aux citoyens dans la mesure où ils obtiennent une réponse immédiate qui répond
mieux à leurs besoins. Dans d'autres cas, cette automatisation facilite le respect de leurs
obligations. Cependant, cela peut entraîner des risques de droits pour certaines personnes. Ces
procédures automatisées peuvent conduire à des décisions automatisées qui affectent
directement la sphère juridique du contribuable, avec des effets clairement négatifs ( Hueso &
Martínez, 2018). Ce scénario soulève plusieurs questions connexes qui restent à résoudre : les
contribuables, ont-ils le droit de savoir comment fonctionnent les applications informatiques
utilisées par les administrations fiscales dans leurs « conditions décisionnelles » ? Comment

2
L'une des composantes de base de l'intelligence économique a été l'exploration de données, un processus
d'exploration et d'analyse qui utilise un logiciel et de grands volumes de données pour découvrir des modèles ou
des règles significatives.

109
peut-on protéger les informations/ données des contribuables face aux éventuelles menaces de
divulgation ?

2. La construction d'une future intelligence fiscale

2.1.Un système de questions-réponses de consultation intelligente

La fiscalité concerne tout le monde, et la plate-forme de fiscalité intelligente devrait fournir


une plate-forme de consultation de réponse pratique et rapide. Le système central de conseil
fiscal collecte, traite et analyse les problèmes de consultation des contribuables dans le passé
et constitue une base de données des problèmes. Grâce aux percées réalisées au niveau de l’IA
au monde, les contribuables peuvent consulter les problèmes connexes via des pages Web, des
applications et des canaux WeChat. L’IA permet d’établir un système de consultation et de
réponse aux questions interactif dynamique. Faisant appel à plusieurs techniques à l’instar de
la reconnaissance vocale, traduction intelligente afin d’analyser les problèmes des
contribuables, calculer la similitude sémantique et résoudre les problèmes des contribuables,
gérer les questions interactives dynamiques, constituer une base de données de réponses et
enfin tenir une correspondance et soumettre des réponses aux questions en ligne. Pour le
problème de grande complexité et d'individualité, le système intelligent de consultation
questions-réponses oriente progressivement le problème posé en guidant le contribuable. Si la
question est effectivement un défaut dans la bibliothèque de problèmes, une fois la réponse
traitée manuellement, la fréquence du problème est calculée en fonction des mégadonnées et
la bibliothèque de réponses aux questions intelligentes est automatiquement mise à jour.

2.2. Alarme automatique pour les risques fiscaux

Le système fiscal intelligent peut évaluer le risque fiscal en fonction du tableau de nuage des
relations fiscales et du système de notation de crédit dynamique.

Sur la base de la carte du nuage des relations fiscales, il est possible de saisir de manière
exhaustive les activités économiques du contribuable et les conditions associées, d'analyser
l'authenticité des affaires économiques et la rationalité des transactions associées en temps réel,
de surveiller l'exactitude et l'exhaustivité des déclarations fiscales, et prendre conscience des
risques fiscaux. Il offre une surveillance en temps réel. De plus, l'intelligence artificielle joue

110
le rôle d'un moniteur basé sur l'image du nuage relationnel, réalisant la prévision des recettes
fiscales, et fournissant à l'administration fiscale une référence de données économiques
efficace en prédisant le montant de l'impôt futur (Roger,2018).

Le système de notation de crédit dynamique est basé sur la carte cloud des relations avec les
contribuables, prédisant le comportement des contribuables dans différents scénarios
économiques, fournissant des indicateurs d'évaluation de crédit multidimensionnels, utilisant
le modèle de réseau neuronal pour construire un système d'évaluation de crédit afin d'améliorer
la prévention des risques dans des environnements économiques spécifiques, c’est la Capacité
de reconnaissance (Roger,2018). La carte du nuage des relations avec les contribuables analyse
et supervise le comportement de l'activité économique des entreprises sur la base des
informations de facturation de TVA et décrit les informations de la chaîne d'approvisionnement
de l'entreprise. En fonction du ratio d’impôt sur les sociétés homologues et de la transaction, il
est jugé si le comportement fiscal du contribuable est illégal et une évaluation de crédit en
temps réel du contribuable est réalisée. Grâce à un avertissement sur les risques fiscaux et à
une identification rapide des risques potentiels des contribuables, l’administration fiscale
interviendra rapidement pour s'assurer que le travail fiscal est effectué de manière normale et
ordonnée.

3. Problèmes de gouvernance fiscale intelligente

3.1. Les informations personnelles et la confidentialité ne peuvent pas être garanties

Avec le temps, les données subissent un effet boule de neige, en revanche, la confidentialité
des informations personnelles ne peut être garantie et le risque de divulgation d'informations
augmente. Le problème d'intelligence artificielle est que l'accès aux technologies du
renseignement peut être utilisé par des tierces parties malveillantes. Dans le processus de
connexion de l'intelligence artificielle à la technologie de communication Internet Big Data,
elle devient souvent la cible de piratage. En outre, ce genre d’attaque peut déclencher de grands
risques financiers aux autorités fiscales qui doivent être fortement alarmées.

3.2.Le développement de la technologie de l'intelligence artificielle est un risque


incontrôlable

111
L’intelligence artificielle peut déclencher plusieurs risques, y compris le risque de perte de
contrôle causé par des défauts de conception de l'intelligence artificielle (Weiguang, 2017).
La conception et l'application du système d'intelligence artificielle impliquent le côté
conception, le côté formation et le côté application du système d'IA. Il est difficile de
déterminer le sujet responsable en raison de la diversification et de l'imprévisibilité du
système d'intelligence artificielle. Lorsque survient le risque d'intelligence artificielle « hors
de contrôle »3, il est juridiquement difficile de définir l'entité responsable, et il est même
difficile de déterminer clairement si la responsabilité appartient à l'opérateur ou au concepteur
du système intelligent. De plus, en tant que porteur d'intelligence artificielle, les robots
peuvent penser et prendre des décisions de manière indépendante comme les êtres humains.
Que les robots soient soumis à la loi et assument la responsabilité de leurs comportements
décisionnels posera d'énormes défis au système juridique traditionnel. Lorsque les services
financiers fournis par l'intelligence artificielle subissent des pertes, il est actuellement
impossible de faire face au responsable au niveau juridique pour partager les sanctions.

II. L’INTELLIGENCE ARTIFICIELLE ET L’ADMINISTRATION


FISCALE MAROCAINE

1. Efforts de la DGI en matière d’IA

La DGI, à l’instar des autres autorités publiques a parcouru un long chemin d’amélioration de
sa performance au cours de ces dernières années. A cet effet, d’après le classement Doing
Business diffusé en 2019, le Maroc a été classé au 25ème rang en 2019 contre 41ème en 2017.
Cet exploit s’explique par l’amélioration de la performance sur le plan de l’indicateur «
paiement des impôts et taxes » et aux percées atteintes en matière de dématérialisation.

Ce succès est le résultat de grands efforts fournis par l’état pour digitaliser l’administration
fiscale marocaine et la rendre plus performante. Dans ce contexte, le recours à l’IA était un
incontournable pour atteindre les objectifs escomptés, surtout pendant la crise, pour récupérer
les recettes fiscales dues, des recettes dont l’état avait grandement besoin pour relancer
l’économie et remédier aux dégâts causés par la crise sanitaire. De ce fait, le ministère de

3
Comme des erreurs de calculs, de fausses réponses, de fausses alertes et autres.

112
finance a misé fort bien sur l’exploitation de l’intelligence artificielle, sur la formation continue
de son personnel ainsi que sur la sensibilisation de ce dernier à la transparence.

À l'heure actuelle, le développement de l'intelligence artificielle dans le système fiscal est au


stade de l'automatisation de certaines transactions fiscales, telles que la gestion de quelques
questions sur la plateforme de la DGI, le dépôt en ligne des déclarations de revenus et la
supervision des factures.

1.1.Les formations :

Le projet de numérisation de la DGI a suscité de grands investissements au niveau de


développement des compétences. Ce pas s’est traduit par le renforcement des programmes de
formations pour faire face aux nouveaux besoins et mieux maitriser le domaine en question.

Les formations organisées en 2020 ont été articulées autour de 13 axes pour renforcer les
capacités techniques et managériales des cadres et responsables de la DGI. Ainsi, le nombre de
participants a atteint 4381, soit en évolution de 13% par rapport à l'année 2019. 55% des
participations ont été enregistrées dans le cadre du renforcement des compétences métier
(Contrôle, recouvrement, gestion fiscale, comptabilité) (DGI, 2020).

Également, dans le cadre des coopérations internationales, La DGI a pu bénéficier des offres
de formation offertes par l’OCDE dans le domaine de la fiscalité. Ainsi, plusieurs cadres,
représentants les différents métiers de la DGI ont bénéficié de sessions de formation virtuelle.
Ces sessions ont porté essentiellement sur : Le contrôle fiscal ; Les prix de transferts ; Les
conventions fiscales internationales ; L’échange de renseignements à l’international ; La TVA
; Le projet BEPS ; La fiscalité de l’économie numérique ; etc (DGI, 2020).

1.2. ERP mis en place

La DGI a mis en place, après études, de performants ERP ayant coutés très cher à l’état. Ainsi,
depuis la dernière décennie, l’administration fiscale a généralisé l’obligation des
télédéclarations via le portail « SIMPL » (services des impôts en ligne) de la Direction des

113
impôts 4. Cette interface joue le rôle d’intermédiaire entre le contribuable et le système
d’imposition intégré. Ces précieux fichiers sont centralisés directement au niveau de la
Direction Générales des Impôts. Les principales déclarations sont reprises ci-dessous

 La liasse fiscale : Bilan, Compte des Produits et Charges accompagnés du reste des
tableaux annexes
 La taxe sur la valeur Ajoutée (T.V.A)
 L’impôt sur les sociétés (I.S.) ainsi que les acomptes provisionnelles correspondants.
 L’impôt sur le revenu (I.R.) prélevé sur les salaires
 L’état 9421 (déclaration annuelle des revenus salariaux ainsi que les retenus opérés sur
les traitements et salaires).
 La vignette concernant la taxe sur les véhicules.

Ces déclarations ont banni la possibilité de changement de fichiers déposés anciennement, sous
forme de papiers, auprès des Directions provinciales. Cette pratique était utilisée anciennement,
par le contribuable en cas de besoins, avec la complicité bien entendu de l’inspecteur de finance
chargé du secteur (retrait de l’ancien dossier, par exemple la liasse fiscale, et son remplacement
par un autre portant les redressements désirés).

Le dépôt fichiers via le portail de la Direction des impôts a rendu aussi service aux
contribuables en leur évitant les langues files formés périodiquement devant les services des
impôts. Ce procédé a soulagé également le staff du ministère des finances en le libérant pour
d’autres taches à valeur ajoutée.

4
L’article 155 du code général des impôts 2021 : « Les contribuables soumis à l’impôt peuvent souscrire auprès
de l’Administration fiscale par procédés électroniques les déclarations visées au présent code et ce, dans les
conditions fixées par arrêté du Ministre chargé des finances. Toutefois, les déclarations précitées doivent être
souscrites par procédés électroniques auprès de l’administration fiscale : - à compter du 1er janvier 2010, par les
entreprises dont le chiffre d’affaires est égal ou supérieur à cent (100) millions de dirhams, hors taxe sur la valeur
ajoutée ; - à compter du 1er janvier 2011, par les entreprises dont le chiffre d’affaires est égal ou supérieur à
cinquante (50) millions de dirhams, hors taxe sur la valeur ajoutée ; - à compter du 1er janvier 2016, par les
entreprises dont le chiffre d’affaires est égal ou supérieur à dix (10) millions de dirhams, hors taxe sur la valeur
ajoutée ; - à compter du 1er janvier 2017 par toutes les entreprises, selon les modalités fixées par voie
règlementaire . »

114
A préciser aussi que l’initiative sus indiquée constitue aussi un mécanisme permettant d’alléger
la charge fiscale par l’élargissement de l’assiette fiscale devant être dilatée pour couvrir les
opérateurs privés exerçant le secteur informel, mais à condition d’assiéger ces derniers par une
sévère réprimande en cas de non soumission.

En outre, l’administration fiscale s’est armée, de nouveau, ces dernières années de


l’intelligence artificielle en vue de dissuader les fraudeurs fiscaux. De ce fait, un nouveau
système d’exploration des données, de nouveaux procédés ainsi qu’une révision de la
réglementation en la matière ont été mis en place pour bien analyser les déclarations fiscales
réalisées par les contribuables via le portail dédié à cette fin.

Ainsi, la base de données des services des impôts est administrée par des logiciels performants
et qui ont permis de mieux gérer l’assiette fiscale que par le passé. Ladite base est renseignée
par les télédéclarations ainsi par les télé-payements réalisées par les contribuables. Ce qui
permet à l’entité de la brigade de vérification (services chargés du contrôle fiscal et cheval de
bataille de la Direction générale des impôts) de procéder à tous les contrôles et vérifications
qui s’imposent par le biais des analyses et recoupements etc…

Le système suscité est capable, selon les inspecteurs de finance, de détecter les éventuelles
tricheries lors des contrôles réalisés sur place par les inspecteurs de finance. Ce qui permettra
de minimiser les improbables cas de connivence des contrôleurs des impôts avec les
responsables des entités contrôlées. A reconnaitre que progiciel fiscal permet, jusqu’à certaines
mesures, de lutter contre les fraudes fiscales sous leurs différentes formes. Cette démarche
contribuera, quand même, à dissuader sensiblement beaucoup de fraudeurs, mais la lutte contre
la fuite d’impôts n’est pas encore à sa fin.

2. Résultats de ces avancées :

2.1. Elargissement de l’assiette fiscale

Le pari d’adopter l’IA par la DGI n’était pas facile, et surtout, le chemin est encore très long.
Mais malgré ces efforts timides, la DGI a enregistré une amélioration de performance
remarquable ces dernières années. Malheureusement en période de la crise sanitaire, les

115
recettes fiscales nationale ont connu une régression à l’instar des pays du reste du monde, mais
tout de même les chiffres restent très promettant.

A cet effet, selon les rapports d'activité de la DGI de 2017 au 2020, l'évolution de la population
fiscale du Maroc s'est accentuée au cours de ces années. Il est important de savoir que la
population fiscale globale nouvellement déterminée en 2020 est de 1 574 287, ce qui équivaut
à 67,3 % de la population fiscale active (DGI, 2020).

Figure 1 : Population fiscale nouvellement identifiée

500,000
400,000
300,000
200,000
100,000
0
2017 2018 2019 2020
Newly identified tax
99,783 199,816 371,192 384,372
population

Source : Auteurs, consolidation des rapports d’activité de l’administration fiscale


générale de 2017, 2018, 2019, 2020

De plus, le paiement électronique n'a cessé d'augmenter face au paiement traditionnel, de sorte
qu'en 2020 le paiement électronique a atteint 93% de la recette brute globale recouvrée par la
DGI a été télé-payée, soit 134 968 MDH (7 293 581 opérations) .Les paiements électroniques
et le dépôt électronique ont représenté près de 75 % des transactions numériques de la DGI en
2020 (DGI, 2020). En outre, une amélioration significative a été enregistrée pendant ces 4
années de 85% (7,29 millions en 2020 contre 3,94 en 2017).

Ces actions déployées par la DGI permettent d'affecter directement les recettes fiscales. Ainsi,
les recettes fiscales nettes gérées par la DGI en 2020 atteignaient 144 815 milliards DH, soit
une amélioration de 6% par rapport à 143 245 milliards DH enregistré en 2017 et 153 144
enregistré en 2019 (DGI, 2020). Cette régression a été causée principalement par la crise
sanitaire. En dépit de l’application de l’opération de télé déclaration et télépaiement,
l’économie mondiale et nationale ont beaucoup souffert des retombées de la crise de Covid-
19, ce qui renforce et urge les états à digitaliser certaines fonctions et plus opter pour l’IA
comme un instrument de survie.
116
Concernant le nombre de dossiers vérifiés sur les documents et les frais perçus sur les
documents, ils se sont considérablement améliorés de 213 % et 228 % respectivement entre
2017 et 2020. Ces documents sont généralement des dossiers de vérification générale et du
contrôle ponctuel.

Figure 2 : situation de contrôle

60,000
40,000
20,000
0
2017 2018 2019 2020

Nombre de dossiers vérifiés sur une base documentaire


Redevances recouvrées sur une base documentaire

Source : Auteurs, consolidation des rapports d’activité de l’administration fiscale


générale de 2017, 2018, 2019, 2020

Dans ce cadre, l’IA a permis à la DGI de bien cibler ces contrôles et gagner en temps, efficacité
et ressources déployées. Surtout en période de crise, l’IA a joué un rôle majeur et a orienté
beaucoup d’actions de la DGI (DGI, 2020).

A l’ère de la crise sanitaire, le Comité de Veille Economique a adopté des mesures spécifiques
qui ont été déployées par la DGI pour rétablir le pouvoir d’achat et venir en aide aux entreprises
et ménages. Dans ce contexte, les autorités fiscales ont utilisé leur agilité et leur adaptabilité
pour assurer des recettes fiscales en tirant parti des avancées enregistrés en matière d’IA.

2.2.Améliorer l’efficacité et la pertinence des contrôles

La DGI est mieux à même de gérer l'assiette fiscale, de lutter contre la fraude, d'identifier et de
combler les niches fiscales, grâce à la richesse de la base de données enrichie par les
télédéclarations et la dématérialisation de la réglementation au fil des ans.

Par conséquent, ces données sont soigneusement vérifiées et toutes les incohérences sont
automatiquement détectées par des ERP. Également, les algorithmes et techniques

117
d'exploration de données peuvent identifier les cas de violation. De plus, le système est capable
d'identifier les méfaits en direct pendant les opérations de contrôle. Par conséquent, ce système
d'IA met même en évidence des cas de complot entre des inspecteurs des impôts et des
personnes morales ou physiques contribuables.

Cette base de données est également alimentée par d’autres données grâce à des accords avec
d'autres administrations à l’instar de la Direction des Douanes, la Caisse Nationale de Sécurité
Sociale (CNSS), la Caisse Nationale des Organismes de Sécurité Sociale (CNOPS). Grace à
ces données, il est plus facile d’identifier les circuits des contribuables et également identifier
les fausses déclarations.

En outre, concernant cette fois-ci la gestion de la relation administration-contribuables et


l’assouplissement des formalités administratives, la loi n°55-19 promulguée le 6 mars 2020,
précise que :

« La loi assure le suivi de l’amélioration continue de la qualité des services rendus aux usagers,
par l’accélération de la cadence de travail et le renforcement de l’efficacité du traitement des
demandes, à travers la numérisation des procédures et formalités administratives, le recours
à des technologies innovantes en matière des systèmes d’information et de communication »

Dans ce contexte, la DGI a annoncé dans un communiqué le lancement d'un agent


conversationnel bilingue "chatbot". Ce dernier qui est basé sur des blocs de construction d'IA
peut interagir avec les utilisateurs 24 heures sur 24, 7 jours sur 7 en deux langues (arabe et
français) et les assister auprès des autorités fiscales. A ce titre, il complète les dispositifs
d'assistance existants : centres d'appels, rendez-vous en ligne et réclamations électroniques. La
première version du "Chatbot" a été créée afin d’apporter des réponses aux questions les plus
fréquentes liées au service "SIMPL", en vue d'élargir progressivement son champ d'application
à d'autres aspects liés à la fiscalité.

3. Esquisse pour une approche plus pertinente

Tenant compte de ce qui devance, la question posée est : Ces efforts et ces exploits sont-ils
suffisants ? Malheureusement les structures mises en place jusqu’à présent ont encore besoin
de recommandations fortifiantes.

118
Malgré les avancées réalisées, en la matière, depuis la dernière décennie pour rendre notre
système fiscal plus transparent, ce dernier continue à enregistrer des insuffisances de cohérence
et même un manque de transparence relative. Le ministère de finance n’a pas encore réussi à
venir à bout de la fraude fiscale. Des escrocs continuent, mais avec une cadence moindre, à
éditer et à vendre des fausses factures (factures bidons) sur le marché national et ce, pour
permettre à certains contribuables de fuir partiellement la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) ainsi
que l’impôt sur les sociétés (I.S.). Ces pratiques, taxées en principe de fautes graves au vu de
la réglementation en la matière, doivent être durement réprimées et par la direction des impôts
ainsi que par le ministère de la justice.

Il est inconcevable de prévoir s’attaquer à l’évasion ainsi qu’à la fraude fiscale, sans s’armer
d’une part de nouvelles technologies de l’information plus performantes que celles exploitées
à présent et d’autre part capitaliser sur le sérieux des ressources humaines des administrations
publiques en particulier ceux de la direction des impôts et de la justice.

Sans ces deux outils, les pouvoirs publics ne peuvent instaurer une quelconque transparence
dans le domaine fiscal et l’injustice demeurera toujours présente.

Par voie de conséquence, la direction des impôts, doit s’armer d’ERP plus sophistiqué en vue
de pourchasser les éventuels fraudeurs en matière fiscale et réussir à couvrir le secteur informel.
Le but à viser est d’amplifier l’assiette fiscale et d’arrêter l’hémorragie enregistrée au niveau
des dépenses publiques. Le deuxième but consiste à améliorer le service Chatbot pour couvrir
d’autres aspects que la gestion question-réponse comme par exemple : l’analyse de
l'authenticité des affaires économiques et la rationalité des transactions associées en temps réel,
de surveiller l'exactitude et l'exhaustivité des déclarations fiscales (l'envoi de notifications-
avertissements aux contribuables en les informant que l’administration fiscale est au courant
des entrées et sorties monétaires injustifiées de leurs comptes bancaires, que ses ratios de
revenus d'entreprise déclarés sont inférieurs à ceux de son secteur) établir un système de
notation des crédit…

3.1. Changement d’ERP exploité

Malgré les acquis enregistrés par l’exploitation relative de l’intelligence artificielle, par
l’administration fiscale, les défaillances, relevées par les observateurs, sont bien nombreuses
119
et ce, en comparaison avec l’occident d’une part et vu les normes commandées par la
mondialisation d’autre part. Ce retard ainsi constaté entraine dans son sillage le reste des
administrations publiques.

Tenant compte de ce qui précède, l’amélioration et le développement du mécanisme actuel


s’avère une urgence primordiale afin de faciliter davantage le recoupement des données et
réussir à fixer les bases fiscales réelles, pour les contribuables, en s’accoudant bien entendu sur
la transparence.

Ainsi, la Direction des impôts est appelée à cibler les options suivantes :

-Lancement d’étude pour l’acquisition d’une nouvelle solution informatique plus performante
que celle exploitée à présent en s’inspirant, bien entendu, des expériences de l’occident tout en
tenant compte des spécificités de l’économie ainsi que de la société Marocaine.

-Généralisation des télé déclarations et télé payements en vue de couvrir aussi les contribuables
fuyant jusqu’à présent les impôts et taxes. Cette action doit être accompagnée de la mise en
place d’une réglementation sérère en la matière et ce, dans l’optique de dissuader les fraudeurs.

-Echanges des données avec l’ensemble des partenaires publics ou privés, personnes physiques
ou morales.

-Bien administrer l’assiette fiscale avec toutes les précautions à prendre en la matière.

Moyennant cette stratégie, le Ministère des finances peut également se permettre d’apaiser la
charge fiscale pour le reste des contribuables et notamment pour les salariés qui souffrent de la
charge de l’impôt sur le revenu (I.R)

Par conséquent, il est également recommandé d'industrialiser toutes les tâches susceptibles
d’être informatisées et de dématérialiser l'information, ce qui permettra de gagner en temps et
en ressources, et de réaliser le vrai big data qui pourra favoriser l'IA. C'est maintenant le
moment de réfléchir à l'évolution des politiques publiques numériques, en se concentrant sur
son impact et les changements en cours dans les modèles sociaux traditionnels, dans le but de
prévoir les lois fiscales et apprécier les politiques publiques.

120
L’utilisation intensive des NTIC, en l’occurrence, l'intelligence artificielle doit couvrir toutes
les transactions qui apparaîtront sur la plateforme DGI. Leur développement implique des
enjeux juridiques évidents : la transformation numérique peut impacter grandement la
transparence fiscale, le contrôle fiscal, l'échange de données, la responsabilisation de
l'utilisation des données. De plus, elle conduit également à une réduction des coûts de
production, ceci revient au fait de la collecte et du traitement d'une grande quantité de données.

En l’absence d’adoption d’une telle stratégie, l’état n’arrivera jamais à instaurer la justice
fiscale.

Parallèlement, une meilleure exploitation de l’intelligence artificielle permettra aussi de


soulager les fonctionnaires publics en leur facilitant l’accès aux informations nécessaires afin
de réussir les missions dont ils ont été chargés. Ceci dit, tout le monde s’accorde que la machine
ainsi que les logiciels informatiques sont extrêmement rapides et énormément performant en
comparaison à l’être humain qui a tendance à être habituellement plus long et à de se tromper.

Une meilleure exploitation de l’intelligence artificielle engendre également une réduction de


la masse salariale à travers la baisse d’effectifs des fonctionnaires qu’elle peut entrainer,
l’éventuel surnombre peut être drainé pour d’autres services qui en ont fortement besoin.

3.2.Autres démarches à adopter

La majorité des observateurs s’accorde sur l’existante encore d’une catégorie de citoyens qui
se considèrent hors champ d’application de la réglementation fiscale.

Ces protagonistes, se proclamant de personnalités ‘’influentes’’ règlent leurs ‘’affaires’’ avec


les services des impôts dans les coulisses bafouant ainsi la réglementation mise en place ainsi
que tous les efforts déployés, en la matière, par l’administration fiscale.

C’est une réalité à ne pas nier et qui malheureusement empiète sur le principe de l’égalité de
l’ensemble des contribuables devant leurs obligations fiscales.

121
Ces pratiques ne peuvent exister sans la complicité d’agents du fisc. A préciser par ailleurs,
que ce phénomène n’est pas spécifique à la société Marocaine, mais c’est une réalité qui existe,
bien entendu, même dans le monde développé, mais avec une acuité moindre.

A rappeler dans cette optique aussi, le blocage constitué par le secteur informel. Une bonne
partie des marchands de gros exerçant dans le secteur agricole, des commerçants, des
intermédiaires, courtiers, opérant dans le secteur suscité se trouvent hors champs d’application
de la réglementation fiscale. Ces pratiques, non orthodoxe, ne peut que représenter une
contrariété pour le reste des contribuables dont les salariés qui se voient fortement lésés vu que
leurs revenus sont déclarés par l’employeur et l’impôt correspondant est calculé, retenue à la
source et payé par ce dernier.

En considération de ce qui précède, les pouvoirs publics doivent :

-Veiller au respect de la réglementation mise en place par les autorités compétentes. Les
tribunaux ainsi que les autres services publics sont invités à leurs parts à veiller au respect des
lois légiférées en la matière.

- Sensibiliser davantage à la qualité le personnel de l’administration publique dont celui du


Ministère des finances

3.3.La recherche et le développement de la technologie de cryptage des informations


des utilisateurs

Le degré d'intelligence artificielle et de technologie numérique et de système informatique dans


l'utilisation des données fiscales est différent, et les informations individuelles de l'utilisateur
sont différentes. Il existe également des différences dans la collecte et l'analyse. Afin d'être
mieux vulgarisée dans le domaine de la finance et de la fiscalité, l'intelligence artificielle doit
intégrer le risque de fuite des informations des utilisateurs et réaliser la mise à niveau de la
technologie de cryptage de l'information. Par conséquent, il devrait coopérer avec des
institutions tierces de recherche et de développement de technologies d'intelligence artificielle,
en se concentrant sur le développement et l'application de la technologie de cryptage des
informations des utilisateurs. Dans le même temps, dans le processus d'utilisation des données,

122
nous devons prêter attention aux limites de l'application et à l'autorité des personnes à obtenir
des données, et mieux protéger les informations des contribuables.

CONCLUSION

La fiscalité intelligente est devenue une tendance de développement importante pour la collecte
et la gestion des impôts à l'avenir. Nous devons faire face aux changements apportés par la
technologie de l'intelligence artificielle à la gestion fiscale, explorer constamment la
technologie, développer en permanence les domaines d'application et appliquer la technologie
intelligente à davantage de services fiscaux et de gestion fiscale.

Dans ce sens, le Maroc a fait preuve d’agilité en matière d’IA, ceci se traduit par l’amélioration
de la performance de la DGI au cours des dernières décennies et également l’amélioration de
la relation entre les parties prenantes à savoir l’administration fiscale, les administrateurs, les
contribuables et les entreprises. Mais, malgré ce développement, le chemin est encore très long
pour s’aligner avec des modèles des pays développés. Pour ce faire, le Maroc peut bien
s’inspirer des modèles de nos principaux partenaires à savoir la France ou l’Espagne qui ont
enregistré de grandes avancées en matière d’IA et fiscalité.

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