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Principe de Multiplexage numérique

Multiplexage est le terme générique pour désigner toute technique


visant à transmettre simultanément plusieurs signaux indépendants
sur un même support de transmission.

Les voies de transmission numérique rapides entre réseaux distants sont multiplexées par des procédés appelés
multiplexage numérique ou temporel que nous allons examiner ici.

Ce multiplexage est très différent du multiplexage analogique ou multiplexage fréquentiel utilisé sur les câbles de
transmission large bande ou dans les transmissions hertziennes.

Le multiplexage est réalisé, à l'émission, à aide de MULTIPLEXEURS


Les différents signaux sont séparés à l'arrivée par des DEMULTIPLEXEURS

Principe du multiplexage numérique ISOCHRONE

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Sur le schéma de principe ci-dessus, il est représenté un multiplexage de trois signaux.
Le multiplexeur à donc trois voies.

 PE2 représente les tops horloge sur lesquels sont alignés les divers signaux par le
multiplexeur d'émission.
La durée séparant deux tops s'appelle le " temps de bit ".
Il est lié au débit binaire par la relation N =1 / T
Ce débit binaire s'exprime en bits / seconde.

 MPX est le résultat du multiplexage : c'est le signal qui sera envoyé en ligne (après codages)

Principe du multiplexage à trois voies

On suppose que les temps de bit de chacun des signaux à transporter est identique.

 Pendant le 1° temps de bit du signal horloge on envoie en ligne l'état binaire (0 ou 1) de la 1° voie.
 Pendant le 2° temps de bit du signal horloge on envoie en ligne l'état binaire (0 ou 1) de la 2° voie.

 Pendant le 3° temps de bit du signal horloge on envoie en ligne l'état binaire (0 ou 1) de la 3° voie.

 Puis on recommence le cycle Voie 1 - Voie 2 - Voie 3...etc...

Question ?
Quelle relation existe-t-il alors dans un multiplexage isochrone à n voies
entre le débit binaire S de chacun des signaux transmis dans chacune des voies
et le débit binaire N du multiplex ?

Démultiplexage

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Lors de la restitution, les échantillons des diverses voies sont relevés dans l'ordre de l'émission.
Pour chaque voie, chaque échantillon est bloqué en son état pendant un temps de bit du signal de voie
(n fois plus long que le débit binaire du signal multiplex pour un multiplex à n voies).

Autre exemple : le multiplexage RNIS

RNIS - Réseau Numérique à Intégration de Services -


en anglais :
- ISDN Integrated Services Data Network -
Dans une époque transitionnelle, les lignes de transmission des abonnés au téléphone classique ne pouvaient échanger des
données numériques qu'à l'aide de modems analogiques bas débit (56 kbits/s).

Des lignes purement numériques furent alors amenées jusqu'à l'abonné


qui devait alors s'équiper de dispositifs numériques tels que le téléphone numérique,
ainsi que les fax et des décodeurs numériques pour s'interfacer aux équipements informatiques.

Le signal numérique échangé entre central et abonné était un multiplex comportant :

 deux voies à 64 kbit/s dites "voies B"

 une voie de 16 kbit/s dite "voie D

Comme nous l'avons déjà vu, chaque canal de 64 kbit/s permet de transporter la voix humaine.

Les deux canaux B permettaient donc d'actionner soit deux téléphones simultanément
sans que leurs communications interfèrent,
soit, un téléphone et un fax indépendants,
soit allouer les deux voies B à l'ordinateur pour un débit de 128 kbit/s.
Le démultiplexeur pouvait faire cela aussi.

La voie D servait à la signalisation (affichage des numéros de téléphone par exemple).

Ces voies indépendantes étaient multiplexées de la manière suivante :

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Le motif : B1,B2,B1,B2,B1,B2,D se reproduisant sans cesse dans cet ordre.

TD

D'après le schéma ci-dessus,


sachant que chaque voie B a un débit de 64 kbit/s,
et qu'une voie D a un débit de 16 kbit/s,

la durée T comportant manifestement 4 bits B1 + 4 Bits B2 + 1 bit D.

T = 4/64 kbit/s + 4/64kbit/s + 1/16 kbit/s


En simplifiant :
T = 3/16 kbit/s

N'y a-t-il pas une erreur sur la figure ci-dessus ?


Ou alors est-ce que ce raisonnement ne serait pas faux faux ?

Essayez de retrouver vous-même la durée marquée "T = 1 / 16 000 s"


La réponse en pointant l'icône 'R' ci-dessous.

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Dans ce type de multiplexage,
la base de temps est commune à tous les canaux.

A la réception, le démultiplexeur
( dispositif chargé d'extraire les divers signaux multiplexés
dans le signal global)
doit être parfaitement synchronisé sur le multiplexeur.

C'est pourquoi ce type de multiplexage porte le nom de


Multiplexage ISOCHRONE

"ISO" est un suffique signifiant "égal"


comme dans "Isotherme" à température égale.

Nous verrons plus loin un type de multiplexage


appelé "PLESIOCHRONE"
Qui signifie "Presque synchrone"

Dans chacune des voies de sortie du démultiplexeur,


un dispositif dit " échantillonneur-bloqueur "
permet, à la réception d'un échantillon de courte durée,
de générer un signal de même valeur binaire
mais dont la durée est le temps de bit de la voie de sortie
donc ici n fois plus long.
Dans les techniques téléphoniques, la bande passante retenue
pour la voix humaine est de 0-4 kHz (théorique).
(300 Hz, - 3,2 kHz en pratique)
Le théorème de Shanon montre qu'il est nécessaire
d'échantillonner à 2 x 4 kHz = 8 kHz.

Avec une conversion analogique-numérique de 8 bits,


cela correspond à 8 x 8 kbit/s = 64 kbit/s

L'optimisation des infrastructures exige que sur chaque ligne de transmission du réseau
puissent passer simultanément un grand nombre de communications indépendantes,
qu'on "mélange" sur un même signal dit "porteur" au départ et qu'on "récupère" à l'arrivée
en les extrayant individuellement du signal porteur.

La diversité des besoins incite à faire en sorte que ces voies indépendantes
portées par une même ligne de transmission puissent avoir des débits différents
adaptés aux diverses demandes en débit de la clientèle.

La technique qui s'impose pour résoudre ces deux problèmes est le multiplexage numérique

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TECHNIQUES DE MULTIPLEXAGE NUMERIQUE
 Quelles sont les différents équipements téléinformatiques ?
 Quelles sont les différentes techniques de multiplexage ?
 Comment s'effectue le multiplexage fréquentiel ?
 Comment s'effectue le multiplexage temporel synchrone ?
 Quelles sont les hiérarchies numériques de multiplex temporels ?
 Comment s'effectue le multiplexage temporel synchrone ?

Quelles sont les différents équipements téléinformatiques ?

Lors de la communication entre deux terminaux différents équipements peuvent être utilisés:

 Contrôleur de communication: Tout terminal a besoin d'un contrôleur de


communication pour communiquer. Ceci peut être intégré dans le terminal et la
communication se fait à partir d'un port d'Entrée/Sortie du terminal (ex. circuit
RS232C) ou bien par l'adjonction d'une carte (ex. Ethernet, X.25, ATM...)
 Adaptateur de signal: Le signal issu du terminal peut ne pas être adapté au support de
transmission. Une adaptation physique est nécessaire. Ceci peut être intégré au
contrôleur (ex. Ethernet, RNIS...) ou externe (ex. Modem). Le Modem contient
actuellement des fonctionnalités de contrôle de communication.
 Amplificateur: Il sert à amplifier le signal. Associé à d'autres équipements de
correction du signal, il est utilisé dans les réseaux analogiques.
 Répéteur: Il sert à répéter le signal. Il peut répéter le signal sur une ligne de sortie ou
sur plusieurs lignes de sortie (ex. HUB).
 Multiplexeur: Le partage d'un support de transmission est effectué grâce à un
multiplexeur.
 Concentrateur: Comme le multiplexeur, il sert à partager un support de transmission
mais sa mise en oeuvre était différente à l'origine. Actuellement les différents
équipements se rejoignent.
 Commutateur: C'est un équipement relai servant à router l'information à l'intérieur
d'un même réseau (ex. X.25, ATM...)
 Passerelle: Il sert à relier plusieurs réseaux entre eux. Sous ce terme générique, on
trouve les ponts et les routeurs (ex. IEEE, IP...).

En réalité, les différents équipements que nous trouvons sur le marché combinent différentes
fonctionnalités décrites dans les équipements ci-dessous. C'est pourquoi, il vaut mieux parler
de fonctions d'amplification, de modulation, de multiplexage, de commutation, de routage...

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Quelles sont les différentes techniques de multiplexage ?

Le multiplexage permet le partage d'un support de communication entre plusieurs usagers. En effet,
l'économie des télécommunications joue un rôle important dans la mise en œuvre des réseaux. Au
delà du coût des supports de transmission, le coût relatif aux travaux de génie civil pour déployer et
entretenir les artères de communication est important et nécessite une meilleure utilisation des
infrastructures.

Les techniques de multiplexage peuvent être classées en deux catégories selon la ressource à
partager:

 Le Multiplexage Fréquentiel, appelé aussi MRF (Multiplexage par Répartition de


Fréquences) ou FDM (Frequency Division Multiplexing), consiste donc à partager la
Bande Passante du support en un nombre de canaux de fréquences qui seront alloués
aux différents utilisateurs.

 Le Multiplexage Temporel, appelé aussi MRT (Multiplexage par Répartition dans le


Temps) ou TDM (Time Division Multiplexing), consiste à partager le Temps
d'Utilisation du support en intervalles qui seront alloués aux différents utilisateurs.
Ainsi, la totalité de la Bande Passante est allouée à un utilisateur à un instant donné.
Dans le cas où le temps est partagé en intervalles (slots) périodiques, on parle de
multiplexage temporel synchrone; dans le cas contraire, il s'agit de multiplexage
temporel asynchrone.

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Il est possible d'effectuer du Multiplexage Temporel d'un canal issu d'un Multiplexage
Fréquentiel.

Comment s'effectue le multiplexage fréquentiel ?

Chaque canal se voit attribuer une bande de fréquences. La première opération consiste à
transposer le signal d'origine dans le canal de fréquence affecté. Les différents signaux sont ensuite
émis sur le support. C'est ainsi que fonctionne par exemple les émissions radio en AM: chaque
émetteur utilise une porteuse dans la bande comprise entre 500 kHz et 1,5 MHz.

Dans le cas du réseau téléphonique, une voie utilise une bande de 4000 Hz (en réalité 3000
Hz et deux espaces interbande de 500 Hz). L'UIT a normalisé la répartition des fréquences:
12 voies téléphoniques forment un groupe primaire GP ou groupe de base (bande de 48 kHz
utilisé entre 60 et 108 kHz). La hiérarchie de multiplexage consiste ensuite à regrouper 5 GP
pour former un groupe secondaire GS (60 voies) puis 5 GS pour former un groupe tertiaire
(300 voies) puis 3 GT (900 voies) pour former un groupe quaternaire.

L'avantage de cette technique est la disponibilité de la ressource dès l'allocation du canal de


fréquences. Ceci est important dans le cas d'applications à forte contrainte temporelle
(comme le téléphone). Mais cet avantage représente un inconvénient dès que la réelle

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utilisation du canal est considérée. En effet, la réservation d'un canal n'implique pas son
utilisation permanente. De plus, l'espace interbande nécessaire pour remédier aux problèmes
de recouvrement entre canaux entraîne un gaspillage de la bande passante.

Le FDM est étroitement associé aux transmissions analogiques et obligatoirement utilisé


dans le cas de supports à large bande passante ou uniques (ex. hertzien, satellite). Dans le
cadre des réseaux de fibres optiques, une autre technique de multiplexage apparenté est
utilisée: le Multiplexage en Longueur d'Onde ou WDM (Wavelength Division
Multiplexing).

Comment s'effectue le multiplexage temporel synchrone ?

Le TDM est bien adapté aux réseaux numériques. Dans le cadre du multiplexage temporel
synchrone, un ensemble d'ITs (Intervalle de Temps) sont regroupés pour former une Trame
Temporelle. L'information d'un canal est véhiculée dans un IT qui est affecté à un canal de
communication. L'ensemble des ITs réservés pour un canal constitue le canal temporel.

Deux problèmes se posent: Comment assurer la synchronisation entre équipements ?


Comment transmettre la signalisation ?

 La réponse au premier problème consiste à réserver des bits pour la synchronisation:


soit 1 élément de synchronisation au début de chaque trame, soit un bit au début de
chaque trame dont la valeur sera alternée (0...1...0....1...).
 La transmission de la signalisation peut être effectuée soit en affectant un canal
temporel (Signalisation Hors Bande des utilisateurs), soit en utilisant des bits des
différents canaux temporels des utilisateurs (Signalisation Dans la Bande).

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Plusieurs techniques de multiplexage temporel ont fait l'objet de normalisation par l'UIT.

Dans la plupart des pays, hormis l'Amérique du Nord et le Japon, un multiplex à 2 Mbps
(2048 Kbps) de voies téléphoniques MIC à 64 kbps (64000 bps) a été considéré et connue
sous la norme de G.732. Le canal est nommé canal E1. G.732 définit une trame de 32 ITs de 8
bits qui se reproduit toutes les 125 µs. Deux ITs sont réservés pour la signalisation. L'IT 0 des
trames impaires contient un élément de synchronisation appelé aussi verrouillage de trame et
celui des trames paires peut transmettre des informations de supervision tels que des alarmes.
L'IT 16 contient la signalisation (signalisation hors bande réservé aux utilisateurs). Ainsi, en
réalité, il n'y a que 30 voies d'utilisateurs multiplexées.

D'autres techniques utilisent la signalisation dans la bande: Chaque IT contient 7 bits


d'information + 1 bit indiquant le type d'information (données utilisateur ou signalisation). Ou
bien, comme il a été défini dans la norme G733 du canal T1 du multiplex à 1,544 Mbps de 24
voies: chaque IT d'une voie contient 8 bits de données durant 5 trames et 7 bits de données et
1 bit de signalisation dans la trame qui suit (cette signalisation dans la bande est appelée aussi
signalisation par vol de bit). Au début de chaque trame, un bit est utilisé pour la
synchronisation (comme décrit ci-dessus).

L'avantage de ce multiplexage est la disponibilité de la ressource de transport dès qu'elle a


été affectée. Mais dans le cas d'une utilisation non permanente de cette ressource, il y a
gaspillage car elle ne peut être utilisée par un autre canal. Ces techniques sont bien adaptés
aux applications à forte contrainte temporelle telle que la téléphonie (RNIS), et mal
adaptés aux applications informatiques.

Quelles sont les hiérarchies numériques de multiplex temporels ?

Les multiplexes (T1 ou E1) décrits dans le paragraphe précédent peuvent être à leur tour
multiplexés selon une hiérarchie appelée hiérarchie numérique plésiochrone ou PDH
(Plesiochronous Digital Hierarchy). Comme pour les multiplexes primaires, il existe des différences
dans les multiplexes de niveaux supérieurs entre l'Europe, les Etats-Unis et le Japon.

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En Europe, chaque multiplex combine les trames issus des 4 systèmes (appelés affluents) de
l'ordre inférieur: E1 (2,048 Mbps), E2=4*E1 (8,448 Mbps), E3=4*E2 (34,368 Mbps) et
E4=4*E3 (139,264 Mbps).

Aux Etats Unis: T1 (1,544 Mbps), T2=4*T1 (6,312 Mbps) et T3=7*T2 (44,736 Mbps).

Au Japon: T1 (1,544 Mbps), T2=4*T1 (6,312 Mbps), T3=5*T2 (32,064 Mbps) et T4=3*T3
(97,728 Mbps).

Il faut remarquer que le débit d'un multiplex est supérieur à la somme des débits de
multiplexes de niveau inférieur. Cela est du au fait que des bits de bourrage (appelés bits de
justification positive) sont rajoutés pour pallier aux différences de rythme des affluents. Cela
permet de rendre synchrones les voies plésiochrones.

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Lorsqu'il faut extraire un canal de 2 Mbps d'un multiplex à 140 Mbps, trois opérations de
démultiplexage sont nécessaires qui entraînent une perte d'efficacité.

Comment s'effectue le multiplexage temporel asynchrone ?

Le multiplexage temporel asynchrone consiste à envoyer les données sur le support sans
affectation préalable d'ITs. Chaque trame contient l'adresse du destinataire ou l e numéro de
canal logique auquel il appartient.

Il n'y a pas de synchronisation pour l'accès entre les différents canaux. Dans ce cadre là, il faut
envisager les liaisons multipoint et les liaisons bipoints.

Dans les liaisons multipoints, s'il n'y a aucun contrôle d'accès à la liaison, des collisions
peuvent se produire. Ou bien, un contrôle est mis en œuvre (ex. polling, jeton...) ou bien une
gestion des collisions doit être réalisée (ex. Ethernet).

Dans les liaisons bipoints, les données appartenant à différents émetteurs et devant emprunter
le même support sont mises dans une file d'attente. Un processeur de sortie contrôle l'accès et
émet les différentes données dans l'ordre de la file. Dans ce cas, il y a une très bonne
utilisation de la ressource mais du fait de la non réservation de la bande passante pour la
transmission, un temps d'attente vient se rajouter au temps de propagation. Ainsi, ce dernier
n'est pas constant et dépend du trafic dans le réseau. Les applications à forte contrainte
temporelle s'accommodent mal de cette variation du temps.

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