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Chapitre 4 

: Le Multiplexage
1. Introduction.
 Multiplexage :
Afin de limiter les risques d'engorgement des canaux de transmission
utilisés, il convient de rendre multiples, ou "multiplexer", les possibilités
d'accès à un canal donné.
Le multiplexage est l’opération qui consiste à grouper plusieurs voies,
attribuées chacune à une communication, de façon à les transmettre
simultanément sur le même support physique (câble, fréquence porteuse d’une
liaison radioélectrique, satellite, …) sans qu’elles se mélangent ou se perturbent
mutuellement.
A la réception, un démultiplexage aussi parfait que possible doit permettre
de séparer ces voies et de les restituer sous leur forme originale.

Il existe essentiellement trois formes de multiplexage dans la gamme


radiofréquence et hyperfréquence :
 le multiplexage fréquentiel ou spectral (FDM, Frequency Division
Multiplex, ou FDMA, Frequency Division Multiple Access),
 le multiplexage temporel (TDM, Time Division Multiplex, ou
TDMA) et
 le multiplexage de code (CDM, Code Division Multiplex, ou
CDMA).
Dans les deux premiers cas, on fractionne en temps ou en fréquence un canal de
transmission pour le répartir entre différents utilisateurs. Dans le troisième cas,
ce sont les utilisateurs qui sont rendus orthogonaux entre eux. Ces différentes
formes de multiplexage sont la plupart du temps combinées dans les systèmes
existants, ainsi qu'avec le multiplexage "géographique" : si deux ensembles
émetteur/récepteur sont suffisamment éloignés l'un de l'autre, ils peuvent utiliser
la même fréquence sans interférer.
Enfin, une nouvelle forme de multiplexage, spécifique à la propagation
sur des fibres optiques, s'est récemment développée : le WDM (Wavelength
Division Multiplex). On partage alors des "fenêtres" optiques disponibles sur
une même fibre.

 Mode de transmission :
Mode asynchrone : indique qu’il n’y a pas de relations préétablies entre
l’émetteur et le récepteur.
Mode synchrone : l’émetteur et le récepteur se mettent an accord sur un
intervalle de temps constant qui se répète sans arrêt dans le temps.

 Caractéristiques d’un multiplexeur :


Les principaux critères d’évaluation des performances d’un multiplexeur
sont :
- son efficacité,
- son aptitude à mélanger les messages de données de type différent
(codes, débits, modes de transmission synchrone/asynchrone,...),
- le transfert de voies,
- la transmission des signalisations dans la bande ou hors bande (par canal
sémaphore).

2. Multiplexage fréquentiel : FDM

Principe : Découper la bande passante d’un canal en plusieurs sous-


bandes appelées canaux. Chaque sous-bande est affectée à une voie de
transmission.

Les utilisateurs se partagent le canal en fréquence, comme illustré sur la


figure 1. Le système alloue à Chaque utilisateur un canal de fréquence ce
dernier peut émettre en continu. Pour prévenir les interférences entre les canaux,
présence de bandes de garde non utilisées pour la transmission isolant les
canaux les uns des autres
Figure I : Principe du multiplexage FDM.

A la réception, un filtre passe-bande sélectif est utilisé pour démoduler le


signal correspondant à un unique utilisateur tout en évitant les interférences avec
les signaux présents dans d'autres domaines fréquentiels.

Exemple : Considérons le cas de trois informations différentes représentées par


des signaux de fréquence maximale FM (Figure 2). Les spectres sont décalés de
n∆f, où n est un entier, dans l'espace des fréquences pour qu'ils ne se
chevauchent plus. Il faut bien sûr que ∆f soit plus grand que FM. La
récupération s'effectue par filtrage et glissement de -n∆f.

Figure 2 : FDM pour trois utilisateurs

Application :
 la première étape d'une transmission téléphonique analogique
regroupe douze voies de 4 kHz comprises entre 60 et 108 kHz. Dans le cas du
réseau téléphonique, une voie utilise une bande de 4000 Hz (en réalité 3000 Hz
et deux espaces interbande de 500 Hz).
L'UIT a normalisé la répartition des fréquences:
12 voies téléphoniques forment un groupe primaire GP ou groupe de base
(bande de 48 kHz utilisé entre 60 et 108 kHZ),

La hiérarchie de multiplexage consiste ensuite à regrouper 5 GP pour former un


groupe secondaire GS (60 voies), dans la bande 312-552 kHz puis 5 GS pour
former un groupe tertiaire (300 voies), bande 812-2044 kHz, puis 3 GT (900
voies) pour former un groupe quaternaire 8516-12388 kHz

 les canaux de télévision d'un même secteur sont espacés de 8 MHz.

Avantages et Inconvénients :
Avantage de cette technique : disponibilité de la ressource dès l'allocation du
canal de fréquences. Ceci est important dans le cas d'applications à forte
contrainte temporelle (comme le téléphone).
Inconvénient :

 la réservation d'un canal n'implique pas son utilisation permanente.


 nécessité de l'espace interbande pour remédier aux problèmes de
recouvrement entre canaux. Tout cela entraîne un gaspillage de la
bande passante.

Remarques :
 Le FDM est étroitement associé aux transmissions analogiques.
 Dans le cadre des réseaux de fibres optiques, une autre technique de multiplexage
apparenté est utilisé: le Multiplexage en Longueur d'Onde ou WDM (Wavelength
Division Multiplexing).
 Il est à noter enfin que toutes les méthodes de multiplexage ont toujours une
composante FDM, ne serait-ce que parce que le spectre radio-fréquence est séparé en
plusieurs bandes dédiées à des applications différentes.

3. Multiplexage temporel : TDM

Principe :
Des bits ou (des octets) sont prélevés successivement sur les différentes
voies reliées au multiplexeur pour construire un train de bits (ou d’octets) qui
constituera le signal composite.
Le train de bits est appelé cycle, trame multiplexée ou encore multiplex.
Les utilisateurs se partagent le canal en temps, comme illustré sur la
Figure 3. Celui-ci est découpé en intervalles de longueur fixe. Un émetteur
n'émet pas en continu, mais seulement à certains de ces intervalles, et ceci de
manière périodique.
o Chaque intervalle de temps, IT, est affecté à une voie.
=> Partage de temps d’utilisation du support en IT, la totalité de la BP
est allouée à une voie pendant cet IT
o Un ensemble d'ITs sont regroupés pour former une Trame Temporelle.
o L'information d'un canal est véhiculée dans un IT qui est affecté à un
canal de communication.
o L'ensemble des ITs réservés pour un canal constitue le canal temporel.

Figure 3 : Principe du multiplexage TDM

Contenu d’un IT (ou slot) :


-soit un caractère, le multiplexage est alors dit orienté caractère. On l'utilise pour
des VBV (voie basse vitesse) asynchrones où l'unité de données est le caractère.
Le caractère est transféré dans le multiplex débarrassé de ses bits start et stop,
-soit un bit, le multiplexage est dit orienté bit. Il est utilisé pour des voies basse
vitesse synchrones. Une trame synchrone émise sur la VHV (voie haute vitesse)
a généralement une longueur quelconque (L) invariable dans le temps, connue
des deux extrémités.
Fréquence du cycle :
Le multiplexage est dit synchrone si la fréquence du cycle est synchronisée avec
la fréquence des VBV (dépend du débit) de manière à rendre transparent le
transfert sur la VHV.
Fréquence du cycle est un multiple de la fréquence VBV.

Fonctionnement du multiplexeur :
-Les données de chaque VBV entrantes sont bufférisées pour une courte période.
Le buffer d’une ligne d’entrée contient exactement un slot. Les buffers sont
examinés séquentiellement pour constituer le cycle (opération très rapide :
buffers vidés avant l’arrivée de nouvelles données)
L'ensemble des ITs réservés par une source de trame en trame est appelé un
canal (ITs à une position fixe => identification par position).

Figure 4 : Principe de bufférisation dans le TDM

Synchrone = les slots sont assignés à l’avance et d’une façon figé aux Sources
Synchronisation, signalisation :
Deux problèmes se posent: Comment assurer la synchronisation entre
équipements ?
Comment transmettre la signalisation ?
La réponse au premier problème consiste à réserver des bits pour la
synchronisation : soit un élément de synchronisation au début de chaque trame,
soit un bit au début de chaque trame dont la valeur sera alternée (0...1...0....1...).
La transmission de la signalisation peut être effectuée soit en affectant un canal
temporel (Signalisation Hors Bande des utilisateurs), soit en utilisant des bits des
différents canaux temporels des utilisateurs (Signalisation Dans la Bande).

En pratique, les signaux sont échantillonnés avec un pas ∆t mais avec un


décalage de τ entre les instants d'échantillonnage avec, s'il y a n signaux, nτ < ∆t,
puis on transmet les échantillons, comme schématisé sur la Figure 4.
Figure5 : TDM pour trois utilisateurs

Au lieu de transmettre directement les échantillons, on peut les coder,


c'est-à-dire représenter la valeur de leur amplitude en binaire avec n bits. C'est la
modulation par impulsions et codage (MIC, en anglais PCM, Pulse Code
Modulation). Les n bits sont transmis tous les ∆t durant un temps ∆t/N, N étant
le nombre de signaux à multiplexer.
Exemple : le signal a1(t) codé avec 4 bits on aurait (Figure 5) :

Figure 6 : TDM et codage numérique

Les autres signaux s'intercalent entre les blocs de n bits. Les bits 0 et 1 sont
représentés par des amplitudes de ±a ce qui réduit l'effet d'une atténuation
éventuelle.
 Multiplexage temporel statistique
Principe :

• – Le prélèvement sur les différentes voies reliées au multiplexeur n’est plus


cyclique mais est effectué dynamiquement en permanence selon l’ activité réelle

sur chacune d’elle.

• – Récupérer la bande passante des voies inactives (mais obligation de


transmettre l’adresse de la voie émettrice)

Application pratique :
 la téléphonie numérique. Chaque voie de 4 kHz est échantillonnée à 8
kHz et les échantillons codés avec 8 bits. ∆t vaut alors 125 µs et N est
choisi égal à 32. Les 8 bits de chaque voie correspondent donc à 3,9 µs et
la transmission s'effectue à 2048 kbits/s = 2 Mbits/s. Il s'agit du MIC 30
voies, deux voies étant réservées aux contrôles.
 Le standard européen de téléphonie mobile GSM utilise la technique
TDMA (combinée au FDM) pour multiplexer des canaux espacés de 200
kHz. Ces canaux sont par exemple au nombre de 124 autour de 900 MHz
(norme GSM900, Global System for Mobile communication, en
développement depuis 1993), et 375 autour de 1800 MHz (norme
DCS1800, Digital Communication System, en développement depuis
1996).

4. Multiplexage de code : CDM


Le CDMA appartient à la classe des multiplexages dits à étalement de
spectre. En effet, comme nous allons le voir, chaque utilisateur émet sur toute la
largeur de bande du canal de communication.

Le principe est le suivant : à chaque utilisateur correspond une clé (ou


code) à l’aide de laquelle son message est codé avant d’être émis.

Pour une transmission numérique, on peut envisager de permettre à n


voies de transmettre leur information simultanément et dans la même bande de
fréquences (Figure 6).
Figure 7 : Multiplexage CDM, chaque utilisateur utilise toute la bande disponible à
tout instant.

Les utilisateurs qui sont acceptés par le système peuvent émettre en


continu dans toute la largeur de bande disponible (qui reste cependant limitée
par un multiplexage FDM supplémentaire). La discrimination des n voies doit
alors être réalisée par l’usage de codes orthogonaux entre eux (codes à
intercorrélation nulle), dont les éléments sont appelés "chips" ou bribes. On
obtient ainsi un multiplexage de codes par "étalement de spectre" : chaque
utilisateur émet avec un code qui lui est propre, les données à émettre étant
"étalées" par un code de débit plus élevé que celui des données.

Chaque récepteur corrèle les signaux multiplexés qu’il reçoit avec la


séquence convenue, caractéristique de son émetteur partenaire. Il reconstitue
ainsi l’information qui lui est destinée, tous les autres signaux du multiplexage
résultant en corrélation nulle. Les émissions dues aux autres utilisateurs sont
vues comme un pseudo-bruit à large bande.

Il existe deux principales variétés de CDMA :

FH-CDMA (Frequency Hop). Dans ce système, on fait de l’évasion de


fréquence : la clé de chaque utilisateur code pour une suite de fréquences qui
feront alternativement office de porteuse. Ce système ressemble à un
multiplexage fréquentiel dans lequel l’attribution des fréquences varierait
rapidement (par rapport au débit d’informations à transmettre).

DS-CDMA (Direct Sequence). C’est à ce type de CDMA qu’on fait


généralement référence quand on parle de CDMA. Ici, on multiplie directement
le message à transmettre par une le code (séquence pseudo-aléatoire).
L’étalement spectral du signal codé vient de ce que la fréquence du code est
largement supérieure à la fréquence d’envoi des données.

Émission :

Comme toujours en communication, on commence par la transmission du signal.


On se place dans la situation suivante : K utilisateurs souhaitent transmettre des
informations via un même câble. Chaque information est modélisée par une
suite de ±1 : bk = [bk(1), …, bk(N)]. On désigne par k le kème utilisateur.

Le principe du CDMA consiste en l’utilisation de codes propres à chaque


utilisateur.

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