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Infiltration
Infiltration
GUIDE PRATIQUE
Février 2004
Convention d’étude de méthodes et d’outils
d’aide à la décision pour la planification et la
mise en œuvre de systèmes d’épuration
individuelle ou groupée.
GUIDE PRATIQUE
Février 2004
Ce guide pratique est tiré d'un document plus complet présenté sous forme d'un manuel de
projet: Grela R., Xanthoulis D., Marcoen J.M. , Lemineur M., Wauthelet M. Choix des
filières de traitements des eaux urbaines résiduaires et systèmes d’infiltration d’eaux usées
épurées et d’eaux pluviales. Manuel de projet. Convention d’étude entre la FUSAG,
l’INASEP et la DGRNE «Etude de méthodes et d’outils d’aide à la décision pour la
planification et la mise en œuvre de systèmes d’épuration individuelle ou groupée », Janvier
2004. 117 pages + annexes.
Généralement, la remontée de la nappe est très faible dans le cas d’une maison d’habitation
(5EH). Dès lors, une profondeur d’investigation de 2 m minimum suffit et il n'est pas
nécessaire de calculer la remontée de la nappe. Dans le cas de systèmes d’infiltration plus
importants et plus compacts, il est nécessaire de réaliser des carottages jusqu'à une
profondeur de 3 m et d’évaluer la remontée de la nappe.
Figure 1 : utilisation des courbes de niveau pour choisir les points d’infiltration
Légende
1. point d'infiltration
2. niveau de la nappe avant infiltration
3. zone de sol non saturé utilisé pour l'épuration
4. niveau de la nappe après infiltration
5. niveau de la nappe au dessus du niveau topographique
6. sens d'écoulement de la nappe
Figure 2 : exemple de remontée de la nappe néfaste
Légende
2. gravier de protection
3. flotteur
1. eau de ville utilisée pour le test (niveau
4. système de mesure du niveau du flotteur
variable)
Figure 3 : schéma du système de Figure 4 : photo d'une prise de mesure de la vitesse
mesure à niveau variable d'infiltration par la méthode à niveau variable
(Photo Epuvaleau asbl)
Le tableau 2 ci-après permet de faire un premier choix parmi les systèmes d’infiltration
disponibles. Connaissant la vitesse d’infiltration du sol, exprimée en m/sec, il est aisé de
définir le système le plus approprié.
Filtre à sable
Lit d'infiltration si sol boulant
non drainé
A précéder SI
Remarques Infiltration des Infiltration des Infiltration des Infiltration des d'une fosse impossibilité A précéder
eaux à DBO eaux à DBO ≤ eaux à DBO eaux à DBO septique ou de mise en d'une citerne,
< 200 mg/l et 30 mg/l < 200 mg/l et < 200 mg/l et d'un œuvre des de préférence
MES<100mg/l MES<100mg/l MES<100mg/l décanteur - autres supérieure à
digesteur solutions 10m³
démontrées
(1) : Le facteur limitant est, dans la majorité des cas, la charge biologique (DBO) mais pour les vitesses d’infiltration très
faibles, le facteur limitant devient l’infiltration dans le sol.
(2) : Les sols présentant ce type de vitesse d’infiltration ne présentent aucune difficulté de mise en œuvre des tranchées.
(3) : Surface à considérer : surface du sommet du tertre.
(5) : Une expertise de la capacité d’infiltration du sol et du dimensionnement du système d’infiltration est vivement conseillé.
(6) : Les surfaces indiquées concernent la surface de fond de tranchée d’infiltration. Pour connaître la surface totale
occupée, il est nécessaire de prévoir une distance entre 2 tranchées de 1m et une zone d’emprise périphérique de 0,5
m. Pour plus d’information lire le chapitre traitant des tranchées d’infiltration du manuel de projet.
(7) : Les surfaces indiquées concernent le fond de lit. Pour connaître la surface totale occupée, il est nécessaire d’ajouter
une emprise périphérique de 0,5 m. Pour plus d’informations lire le chapitre traitant des lits d’infiltration du manuel de
projet.
NB : Dans le cas du filtre à sable non drainé, il est important de remarquer que, pour des sol forts perméables, le facteur
limitant provient de la nécessité de ne pas surcharger le filtre afin de lui conserver son rôle épurateur. A partir du
moment où la surface d’infiltration est supérieure à la surface exigée par le filtre, le sol assure une épuration supérieure
à celle du filtre. Celui-ci devient donc inutile, sauf si l’on souhaite infiltrer des eaux particulièrement peu chargées.
7 Distance minimales pour l’installation d’un système
d’infiltration d'eaux usées épurées
La localisation des systèmes d’infiltration doit respecter une distance minimum vis à vis
d’autres ouvrages ou infrastructures ou éléments naturels existants. Les tableau 4 et la
figure 5 présentent les distances à prendre en considération.
Légende
Les différents systèmes d'infiltration sont brièvement présentés dans les pages qui suivent.
Légende
1. arrivée de l'effluent
2. chambre de répartition
3. conduites de distribution L1 = longueur de la tranchée d'infiltration : 30m maximum
4. drains d'infiltration L2 = distance entre deux tranchées d'infiltration : 1m minimum
5. tranchées d'infiltration L3 = largeur de la tranchée d'infiltration : 0,5m minimum
6. sol naturel
7. connexion finale avec évent
Figure 6 : Vue en plan de tranchés d'infiltration
Le fond de la tranchée doit cependant toujours se situer à une distance d’au moins 100 cm
par rapport au niveau du sol moins perméable (roche mère), du sol imperméable ou du
niveau de la nappe après remontée. Il peut donc être requis d’aménager des tranchées
moins profondes avec un remblai de terre partiellement ou totalement hors sol on s’oriente
alors vers la technique du tertre.
L’épaisseur minimale de pierre est d’au moins 40 cm, dont 30 cm se trouvent sous la
conduite, l’épaisseur recommandée est de 50 cm sous la conduite.
La surface du remplissage doit être légèrement surélevée par rapport au sol environnant
pour éloigner les eaux de ruissellement et éviter la formation d’une dépression après
tassement des matériaux de remplissage. La surface doit être stabilisée avec une végétation
herbacée pour prévenir l’érosion.
Légende
1. arrivée effluent
2. chambre de répartition
3. conduites de distribution L1 = 30m maximum
4. drains dispersants L2 = 1m
5. matériaux dispersant L3 = 0,5m
6. limites du matériau dispersant
7. connexion finale avec évent
Figure 8 : vue en plan d'un lit d'infiltration
Pour minimiser les problèmes de remontée de nappe, il est recommandé d’opter pour des
lits d’infiltration de forme allongée en plaçant le sens de la longueur perpendiculairement à
l’écoulement de la nappe.
Les autres caractéristiques applicables à un lit d’infiltration sont les mêmes que celles
applicables à des tranchées d’infiltration présentées aux paragraphes précédents.
Le remblayage des lits d’infiltration au-dessus de la couche anticontaminante doit être fait
avec un sol permettant le passage de l’air, en évitant d’utiliser un sol plus perméable que le
sol environnant de manière à prévenir le captage des eaux de surface.
La surface du remplissage doit être légèrement surélevée par rapport au sol environnant
pour éloigner les eaux de ruissellement et éviter la formation d’une dépression après
tassement des matériaux de remplissage. La surface doit être stabilisée avec une végétation
herbacée pour prévenir l’érosion.
Légende
1. entrée effluent
2. chambre de répartition L1 = 30m max
3. conduites de distribution L2 = 1m
4. drains dispersants L3 = 20cm
5. matériau de percolation (sable) L4 = 40 cm
6. matériau dispersant L5 = de 30 à 70 cm
7. géotextile L6 = 10 cm
8. sol naturel L7 = 30 cm
Figure 10 : vue en plan et coupe tertre d'infiltration
Les tertres à sable hors sol sont généralement introduits là où les conditions sont non
propices à l’installation d’un élément épurateur traditionnel construit dans le sol, de type
tranchées d’infiltration ou de type lits d’infiltration, en particulier dans les sols de faible
épaisseur (roche mère ou nappe d’eau trop près de la surface) ou dans les sols peu
perméables. De plus, le sable permet une épuration de nature à faciliter l’infiltration dans le
sol naturel.
Dans ce cas, on veillera encore plus particulièrement que dans les autres cas à implanter le
système d’infiltration à un point de divergence des eaux souterraine et à calculer la remontée
de la nappe selon la formule de Finnemore et Hantzsche afin de s’assurer de la faisabilité de
la solution. Des piézomètres peuvent assurer le suivi du comportement de la nappe à l’aval
du système d’infiltration.
Dans le cas d’une infiltration par tertre concernant plus de 10 EH, il est recommandé de
prendre les valeurs reprises dans le tableau des surfaces d’infiltration (tableau 3), d’y
appliquer un coefficient de 1,33 et de réaliser deux tertres qui fonctionneront en alternance
afin de conserver tout le potentiel épuratoire de chaque tertre. Il est d’ailleurs probable que
les calculs de remontée de la nappe préconisent une surface d’infiltration supérieure aux
valeurs de dimensionnement du tertre proprement dit.
Les drains dispersants doivent être éloignés de 1 m et présenter une pente uniforme de 1%.
L’ensemble des drains sera alimenté par une chambre de répartition permettant d’assurer
une alimentation uniforme sur toute la surface du tertre.
Les drains dispersants seront implantés dans une couche de gravier épaisse de 10 cm.
Il s’agit d’un lit d’infiltration comprenant une épaisseur de sable d’au moins 60 cm et d’une
épaisseur de gravier d’environ 20 cm permettant d’assurer la diffusion de l’eau avant sa
percolation dans le sable.
Légende
1. arrivée des eaux épurées
2. drain dispersant 6. gravier grossier
3. massif de gravier dispersant 7. sol naturel
4. sable filtrant 8. terre de couverture
5. gravier fin 9. géotextile
Figure 12 : Schéma de principe d'un filtre à sable dans un système d'infiltration
Les surfaces à prévoir sont reprises dans le tableau des charges hydrauliques. La
disposition des drains d’infiltration est identique à celle des lits d’infiltration.
L’épaisseur de sable doit idéalement atteindre 1 m (minimum 60 cm) et le fond du lit doit se
trouver à minimum 60 cm de la nappe.
L’alimentation se fait toujours par bâchée à raison de 18 bâchées par jour ne dépassant pas
une charge hydraulique de 60 l/m2 (idéalement 40 l/m2) et en limitant les apports à 5 g de
DBO5/m2.j. Idéalement, ces bâchées doivent être uniformément réparties tout au long de la
journée.
La distribution de l’eau est réalisée à l’aide d’une pompe, immergée dans un volume tampon
correspondant à 2 jours de fonctionnement, qui alimente des rampes équipées de buses
d’aspersion. La durée d’aspersion doit avoisiner une dizaine de minutes pour distribuer le
débit journalier moyen. Afin de s’adapter aux débits exceptionnels, le temps de pompage doit
être asservi au niveau de la cuve.
Dans le cas de petits systèmes, le débit de pointe doit être au moins égal au débit moyen
multiplié par 2,5 et le temps de pompage doit avoisiner 10 minutes par cycle soit 180
minutes par jour. Ce critère peut être relativement contraignant, dans le cas d’unités
d’épuration car il est difficile de trouver des pompes à d’aussi faibles débits lors de la
conception de tels systèmes, il est recommandé de choisir la pompe puis d’adapter le reste
de l’installation à celle-ci.
Les lignes d’aspersion doivent être distantes de 75 cm, de même que les points d’aspersion
installés sur ces lignes. Les gicleurs utilisés doivent être adaptés à une eau usée épurée.
8.5.2 Restriction
Une restriction existe à l’utilisation d’un puits perdant. Elle découle de la nécessité de
préserver les captages d'eau potable et leur proximité (AGW du 14/11/1991 relatif aux prises
d'eau souterraine). En zone de prévention rapprochée, les puits perdants et l'épandage des
effluents domestiques sont interdits. Dans cette même zone, "les déversements et transferts
d'eaux usées ou épurées ne peuvent avoir lieu que par des égouts, des conduites
d'évacuation ou des caniveaux étanches" [6].
Légende
9.1 Alimentation
L’alimentation doit être idéalement réalisée par bâchées. Un flux d’eau important est apporté
sur le système d’infiltration durant un intervalle de temps court, ce qui assure une très bonne
répartition de l'eau au pied du massif dispersant. Une période de repos doit ensuite
permettre au sol de laisser percoler l’eau et de retrouver son stock d’oxygène contenu dans
ses pores.
Si dans les systèmes d’infiltration concernant une famille, on peut considérer que cette
alimentation par bâchée est rencontrée du fait des habitudes de consommation de l'eau au
sein de la famille (principalement le matin et le soir), il n’en est pas de même lorsqu’on gère
plusieurs familles au sein d’un seul système. Dans ce cas, un système d'alimentation
discontinu doit être installé (siphon de chasse automatique, auget basculeur, siphon cloche,
réservoir à effet de chasse, chasse pendulaire ou un tampon intermédiaire avec pompe de
relevage).
Le diamètre des tuyaux est ≥ 100 mm et de même diamètre que les orifices de la chambre
de répartition.
Les orifices des drains sont soit des trous de 8 mm de diamètre soit des fentes de 5 mm de
large, sur 1/3 de la circonférence. Les fentes sont préférables aux trous (facilités à la pose).
L’espacement des orifices préconisés est de 10 cm pour les trous et de 30 cm pour les
fentes.
9.5 Géotextiles
10 Bibliographie
[1] : Arrêté du Gouvernement wallon fixant les conditions intégrales d'exploitation relatives
aux unités d'épuration individuelle et aux installations d'épuration individuelle - MB du
15/11/2002, page 51423.
[2] : Arrêté du Gouvernement Wallon du 14 novembre 1991 relatif aux prises d’eau
souterraines, aux zones de prise d’eau, de prévention et de surveillance, et à la recharge
artificielle des nappes d’eau souterraine. MB du 24/03/1992, page 6095.
[3] : Arrêté du Gouvernement Wallon fixant les conditions intégrales relatives aux unités et
aux installations d’épuration individuelle – MB du 15/11/2002 page 51423
[4] : Onsite Waste Water Managment : Office of Water, Office of Research and Development
U.S. Environmental Proctection Agency (USEPA) – February 2002.
[5] : Mise en œuvre des système d’assainissement autonome : Norme AFNOR XP P 16-
603.
[6] : Guide pour l’étude des technologies conventionnelles de traitement des eaux usées
d’origine domestique : Ministère de l’environnement Canadien – Février 2001.
[7]: Projet de norme européenne CEN/TS 12566-2 : 2003 Small wastewater treatment
systems for up to 50 PT – Part 2 : Soil infiltrations systems.
[8] : Site characterization and design of on-site septic system, M.S. Bedinger, J.S. Fleming
and A.I. Johnson, editors; ASTM STP 1324.