vient la journaliste.
Elle avait même dansé
3. Lors de son passage à l’Élysée, Bernadette Chirac affiche un style BCBG, privilégiant
des tailleurs Dior ou Chanel (comme ici en 2006). 4. En 2007, pour la cérémonie d’investiture Nicolas Sarkozy. Dans une robe fourreau
de son mari, Cécilia Sarkozy se distingue avec une robe de satin ivoire Prada, très glamour.
pour Dior, Guy Laroche, Cardin ou encore Coco Chanel,
sa grande amie, qui lui conseillait même de « se rouler par
terre » pour vérifier que son vêtement était bien ajusté.
Karl Lagerfeld la trouvait aussi « d’un chic épatant ».
Anne-Aymone Giscard d’Estaing, surnommée par
Le Canard enchaîné « Madame Dignité-Qualité », sera, elle,
l’ambassadrice de Jean-Louis Scherrer.
Après une Danielle Mitterrand au vestiaire un peu vintage
arrive Bernadette Chirac. En 2008, Karl Lagerfeld, qui
l’adorait, confiait au Figaro : « Madame Chirac, quand elle
PHOTOS CHESNOT/SIPA ET POOL BASSIGNAC/BENAINOUS/GAMMA
promène son chien sur les quais, me dit : “Ah ! ne me
regardez pas, c’est la retraitée qui promène son chien !”
Mais elle est toujours impeccable. » Entre Chanel et Dior,
« Bernie », comme l’appellent les Français, refuse de
trancher. Et, d’une allure BCBG à ses débuts – tailleur en
tweed avec jupe toujours mi-mollet, broches et escarpins
effilés –, elle évolue peu à peu vers un style plus fashion,
parfois même inattendu.
Anne Fulda, grande reporter au Figaro, qui a notamment
suivi l’Élysée sous la présidence de Jacques Chirac, se sou-
vient de cette blague un peu méchante qui circulait sur
elle : « “Que fait Bernadette Chirac de ses vieilles robes ?
Elle les porte !” Elle avait parfois des looks improbables,
comme lors de ses virées en Corrèze, pendant lesquelles
elle associait ses tailleurs Chanel avec des baskets, se sou-
avec le président chinois en robe et bottes
de pluie. Bernadette Chirac avait des liens
privilégiés avec les maisons de luxe,
Chanel notamment, et elle est aussi ren-
trée, en 2010, au conseil d’administration
de LVMH (qu’elle a quitté depuis, NDLR).
Mais franchement, le look n’était pas sa
préoccupation première. Elle a plutôt pris
goût à la politique lorsqu’elle a été élue
conseillère générale de Corrèze. » Berna-
dette, poussée par son mari, jouera donc
les leaders dans son fief corrézien plutôt
que les ambassadrices glamours de la
mode parisienne.
LE FANTASME
JACKIE KENNEDY
La déflagration stylistique à l’Ély-
sée arrivera plus tard. Le 16 mai 2007 plus
précisément. Ce jour-là, Cécilia Sarkozy
fait une entrée de star dans la cour de
l’Élysée pour l’investiture de son mari,
de satin ivoire Prada, elle fait sensation et
crève l’écran. Ça y est, l’Hexagone a enfin
trouvé sa Jackie Kennedy, le fantasme ab-
solu de tous les présidents français. La presse américaine
félicite d’ailleurs le choix audacieux de Cécilia, dont le
goût pour la mode (elle a été, étudiante, mannequin chez
Schiaparelli et Chanel) n’est plus à démontrer. Elle
affirme d’ailleurs ne pas se faire conseiller pour ses
tenues. « Je continue à conduire ma voiture et je fais mon
shopping toute seule. Et je n’ai pas l’intention de changer
ni mon style ni ma vie », déclare-t-elle. La voilà aussi, la
rupture promise par Nicolas Sarkozy. « Avant Cécilia, les
premières dames étaient toutes des filles de la bourgeoi-
sie ou de l’aristocratie catholique, analyse Robert
Schneider. Excepté Danielle Mitterrand, elles étaient
formatées pour devenir des mères de famille ou des maî-
tresses de maison au service de leur mari. Cécilia arrive
en femme moderne avec une famille recomposée.
D’ailleurs, au bout de cinq mois, elle claque la porte. C’est
la première épouse de chef d’État au monde à divorcer en
plein mandat. Après elle, toutes les premières dames
seront aussi des femmes modernes ayant vécu en dehors
de leur mari, des femmes qui travaillent et s’assument
financièrement. » ➢
madameFIGARO89