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République Algérienne Démocratique et Populaire

Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique

Université ABDELHAMID IBNBADIS Mostaganem

Faculté des sciences et sciences de l’ingénieur


Projet de Fin d’Etude en vue de l’obtention du
Diplôme d’Ingénieur d’Etat en Génie Civil
Option : Voiries et Ouvrages d’Arts

UTILISATION DES SCHISTES


HOUILLERS NOIRS DANS LA
COMPOSITION DES BETONS
BITUMINEUX
Par : Mohammed Larbi ACID

Soutenue devant le jury :

BEN AOUINA Charef MCA President


BELAS Nadia Pr Examinatrice
MISSOUM Hanifi MCA Examinateur
HIMOURI Slimane MCA Promoteur

Soutenue le 27/06/2009
REMERCIEMENTS
J e tiens à remercier les membres du Jury qui ont
bien voulu examiner mon travail : Monsieur
BELAOUINA Charef MCA président, Madame
BELAS Nadia Professeur examinatrice et
Monsieur MISSOUM Hanifi MCA examinateur.
Je tiens à remercier également Monsieur
HIMOURI Slimane MCA mon promoteur pour
son aide, son sérieux, sa compétence et ses
orientations. Je remercie également l’ensemble des
enseignants du Département de Génie Civil qui ont
contribués à ma formation.
REMERCIEMENTS

J’exprime ma reconnaissance et remerciements à Mr


BELHBIB Hadj Cheikh Directeur du LTPO, pour
m’avoir accueilli au sein du Laboratoire des
Travaux Publics de l’Ouest unité de Béchar pour
plus de six mois ; Mes remerciements vont aussi à
MRS ZINE Ziane et ammi Saleh ALLAOUI qui
n’ont jamais hésités à me faire profiter de leurs
grandes expériences ; Je remercie tous le personnel
de LTPO unité de Béchar ; Je remercie encore tous
ceux qui ont aidés de prés ou de loin à faire de ce
rêve une réalité...
DÉDICACES

Je dédie Ce modeste travail  :


Ma très chère mère et mon père pour leurs
sacrifices, sans jamais oublier mes très chers frères
et soeur. Abdennacer, Soumia, Imaddedine, et
Othmane cherif. Mes grands frères Jamila, Mostefa
et Lhadj que sans eux, je n’aurai jamais due être ici.
Ma grande famille que je les aime tous, Mon ami et
frère Mohamed Bouziane et toute son aimable
famille. Lhadj Mohamed Aissaooui pour son
soutien et son aide au long du chemin Tous ceux
qu’ils étaient la tout prés de moi pour me rendre
confiance en moi lorsque je l’avais perdu. Mes amis
: Smail, Lhadj, Mohamed Ossama, Krimou... Â ma
deuxième famille: les étudiants de génie civil de
l’université de Mostaganem spécialement la
promotion sortante 2009

MOHAMMED LARBI ACID


RESUME

Les terrils de charbon sont une accumulation des schistes houillers mis en dépôt à travers
des opérations de tri effectuées à l'extérieur pour séparer le charbon des schistes houillers.
Au début de l’exploitation le tri s'est d'abord effectué manuellement, puis au moyen de
lavoirs semi automatiques permettant une séparation par flottation et une diminution
notable du taux de charbon résiduel des schistes. La position et l’importance des terrils de
schistes houillers et leurs impacts sur l’environnement immédiat a poussé les autorités
locales et nationales à rechercher des solutions aux problèmes posés par ces terrils.

Notre projet entre dans le cadre de la valorisation des matériaux et la protection de


l’environnement face aux terrils accumulés le long des 50 années d’exploitation des mines
de charbon dans la région de Béchar. L’utilisation des schistes houillers noirs dans la
composition des bétons bitumineux et en particulier en tant que sables corrigé peuvent
apporter plus de 38 % de fine. Les résultats de nos essais sur ces bétons ont donné des
résultats très satisfaisants.

Les bétons bitumineux à base de schistes houillers noirs peuvent être une solution idéale
pour les problèmes posés par les terrils.
‫ملخص‬

‫ٌرافق اسزخراج انفحى انحدري يٍ ثبطٍ األرض ‪ ,‬اسزخراج كًٍبد كجٍرح يٍ يخم فبد انفحى انزً رشكم أكٕايب كجٍرح‬
‫ةرراكًٓب‪.‬‬

‫عُذ اسزخراج انفحى انحدري ‪ ,‬كبَذ رزى عًهٍخ انفرز ثٍُّ ٔثٍٍ انًخهفبد ٌذٌٔب فً ثذاٌخ األير ثى رطٕر رنك إنى عًهٍخ‬
‫انفرز ثٕاسطخ انغسم انشجّ رهقبئٍخ ِ رِ األخٍرح انزً ٌكٌٕ فٍٓب رعٌٕى انفحى انحدري رسًح ثعذو انجقبء عهى َسجخ كجٍرح يُّ‬
‫فً انفحى انخبنص‪.‬‬

‫إٌ األيبكٍ انزً رشغهٓب ْزّ األكٕاو ٔ أحدبيٓب انكجٍرح ٔ األضرار انًجبشرح انزً رسججٓب نهجٍئخ دفعذ ثبنسهطبد انًحهٍخ ٔ‬
‫انٕطٍُخ نهجحث عٍ حهٕل نهًشبكم انزً رسججٓب ِ رِ األكٕاو‪.‬‬

‫يشرٔعُب ٌذخم فً إطبر رثًٍٍ انًٕاد ٔحًبٌخ انجٍئخ يٍ انخطر ال ري رشكهّ أكٕاو ثقبٌب انفحى الرً ًْ َزبج خًسٍٍ سُخ‬
‫يٍ اسزخراج انفحى انحدري يٍ يُبخى يُطقخ ثشبر‪.‬‬

‫اسزخذاو يخهفبد عًهٍخ اسزخراج انفحى انحدري فً يسٌح انخرسبَخ اإلسفهزٍخ فً يكبٌ انريم يع إضبفخ كًٍخ يٍ انريم‬
‫نهزصحٍح‪ ,‬يًكٍ أٌ رعطً حزى ‪ 38‬ثبنًئخ يٍ انعُبصر انذقٍقخ‪.‬‬

‫انخرسبَخ انًصُٕعخ ثإدخبل ِ رِ انًخهفبد فً يكَٕبرٓب أعطذ َزبئح خٍذح خذا‪.‬‬

‫اسزخذاو ثقبٌب اسزخراج انفحى انحدري كًكٌٕ نهخرسبَخ اإلسفهزٍخ يًكٍ أٌ ٌكٌٕ انحم األَست‪.‬‬
SOMMAIRE
CHAPITRE I : INTRODUCTION GENERALE
1.1 Introduction……………………………………………………………………………………………………………...….2
1.2 Les schistes houillers..………………………………………………………………………………………………......3
1.3 Présentation du projet……………………………………………………………………………………………….....5

CHAPITRE II : LES SCHISTES HOUILLERS


2.1 Introduction………………………………………………………………………………………………………………....7
2.2 Historique des mines de charbon dans la région de Béchar………………………………………......8
2.2.1 Les mines de charbon de Béchar………………………………………………………………….....8
2.2.2 Le bassin carbonifère de Béchar…………………………………………………………………....10
2.2.3 Exploitation des mines de charbon…………………………………………………………….....12
2.3 Nature des schistes houillers………………………………………………………………………………….…...13
2.4 Evaluation des volumes des terrils de schistes houillers…………………………………………....…14
2.5 Les terrils de schistes houillers et l’Environnement……………………………………...……………..17
2.5.1 Les glissement des terrains……………………………………………...……………...……………17
2.5.2 L’impact massif des terrils sur l’urbanisation……………………………………...……...…18
2.5.3 L’impact environnemental des terrils…………………………………………………...……….19
2.5.4 L’impact des terrils sur la santé de la population…………………………………..……...20
2.6 Les expériences de valorisation des terrils de schistes houillers…………………………...……..21
2.6.1 L’expérience française dans le domaine des schistes houillers………………..…….21
2.6.2 L’expérience belge dans le domaine des schistes houillers………………………..…..22
2.6.3 L’expérience algérienne dans le domaine des schistes houillers………………..…..23
2.7 Conclusion………………………………………………………………………………………………………………..…25

CHAPITRE III : LES ESSAIS SUR LES BETONS BITUMINEUX


3.1 Introduction………………………………………………………………………………………………………………..27
3.2 Les principaux constituants des bétons bitumineux…………………………………………………....28
3.2.1 Les granulats………………………………………………………………………………………………...28
3.2.2 Les liants hydrocarbonées…………………………………………………...………………………..28
3.2.3 Les fillers……………………………………………………………………………………………………....29
3.3 Essais sur les granulats…………………………………………………………………………………………….....30
3.3.1 Classe granulaire d/D..…………………………………………………………………………….......30
3.3.2 Essais de granulométrie...................................................................................31
3.3.3 Coefficient d’aplatissement des granulats........................................................36
3.3.4 Essai Equivalent de Sable (ES)..........................................................................39
3.3.5 Essai au bleu de méthylène..............................................................................42
3.4 Caractéristiques intrinsèques des gravillons..................................................................46
3.4.1 Dureté, coefficient Los Angeles LA...................................................................46
3.4.2 Résistance à l'attrition et à l'usure, coefficient MDE........................................48
3.4.3 Résistance au polissage, coefficient C.P.A........................................................50
3.5 Le liant hydrocarboné....................................................................................................51
3.6 Méthodologie d’une étude de formulation d’un béton bitumineux...............................52
3.6.1 La composition granulométrique.....................................................................52
3.6.2 Granulométrie du mélange à blanc..................................................................54
3.6.3 La teneur en liant du béton bitumineux...........................................................56
3.7 Essais de contrôle des caractéristiques des bétons bitumineux......................................58
3.8 Conclusion.....................................................................................................................63

CHAPITRE IV : ETUDE EXPERIMENTALE SUR LES SCHISTES HOUILLERS NOIRS


4 .1 Introduction.................................................................................................................65
4.2 Choix du type de schistes houillers................................................................................66
4.3 Le site de prélèvement des échantillons........................................................................68
4.4 Les tests de laboratoires sur les schistes houillers..........................................................69
4.4.1 La teneur en eau des schistes houillers............................................................69
4.4.2 La densité absolue des schistes houillers.........................................................70
4.4.3 La granulométrie des schistes houillers............................................................71
4.5 Utilisation des schistes dans la confection des mortiers et bétons.................................73
4.5.1 La confection des mortiers et bétons...............................................................73
4.5.2 Les schistes houillers et les exigences de confection des bétons......................74
4.5.3 L’argilosité des schistes houillers.....................................................................75
4.6 Proposition des formulations.........................................................................................79
4.7 Conclusion.....................................................................................................................80

CHAPITRE V : RESULTATS ET INTERPRETATION


5.1 Introduction..................................................................................................................82
5.2 Principaux critères de contrôle des bétons bitumineux..................................................83
5.3 Essai Marshall et Marshall modifié................................................................................84
5.4 Application aux formulations de béton bitumineux.......................................................85
5.5 Choix de formule de béton bitumineux..........................................................................95
5.6 Conclusion.....................................................................................................................96

CHAPITRE VI : CONCLUSION GENRALE

Bibliographie
Annexes
Liste des figures

Chapitre I
Figure 1.1 : Coupe géologique d’un sondage région Kenadsa...............................................4

Chapitre II
Figure 2.1: Evolution de la production de charbon..............................................................9

Figure 2.2 : photo mine de charbon (région Béchar)............................................................9

Figure 2.3 : Wilaya de Béchar (Région carbonifère)...........................................................11

Figure 2.4 : Terril urbain de forme conique........................................................................14

Figure 1.5 : Block diagramme de calcul d'un terril..............................................................15

Figure 2.6 : Exemple de glissement d’une partie du terril N° 05.........................................17

Figure 2.7 : Terril N°5 voisinage de la ville de Kenadsa.......................................................18

Figure 2.8 : Site d’un terril transformé en décharge publique............................................19

Figure 2.9 : Exemple Belge d’intégration des terrils dans l’environnement........................22

Chapitre III
Figure 3.1 : Béton bitumineux semi grenu.........................................................................29

Figure 3.2 : Tamis pour essai de granulométrie..................................................................31

Figure 3.3 : Vibration manuelle des tamis..........................................................................34

Figure 3.4 : pesée des fractions granulaires cumulées.......................................................35

Figure 3.5 : Grille à fonte pour détermination de coefficient d’aplatissement...................37

Figure 3.6 : Remplissage des éprouvettes avec la solution lavante et le sable....................40

Figure 3.7 : vibration et remplissage de l’éprouvette par la solution lavante.....................40

Figure 3.8 : Mesurage par la tige du piston........................................................................41

Figure 3.9 : Appareillage pour l’essai de VBS.....................................................................43

Figure 3.10 : Essai de la tache............................................................................................44

Figure 3.11 : Résultat négatif du test puis positif (de droite à gauche)...............................45

Figure 3.12 : Courbe granulométrique du mélange à blanc et le fuseau.............................56

Figure 3.13 : Les phases de la première étape de l’essai MARSHALL..................................59


Figure 3.14 : Corps de moule, hausse, basse MARSHALL....................................................60

Figure 3.15 : les phases de l’étape deux de l’essai MARSHALL...........................................61

Figure 3.16 : Allure du fluage et de la stabilité MARSHALL.................................................62

Chapitre IV
Figure 4.1 : Terril de Kenadsa lieu de prélèvement............................................................68

Figure 4.2 : endroit de prélèvement de l’échantillon.........................................................68

Figure 4.3 : matériau sec pour détermination de la teneur en eau.....................................69

Figure 4.4 : Mise des schistes noirs dans l’éprouvette avec l’eau.......................................70

Figure 4.5 : Courbe granulométrique des schistes noirs.....................................................72

Figure 4.6 : Essai d’équivalent sable sur les schistes houillers............................................75

Figure 4.7 : Essai de bleu de méthylène sur les schistes houillers noirs..............................76

Figure 4.8 : Essai de combustion des schistes houillers dans un four à moufle...................77

Figure 4.9 : Essai au chalumeau sur les schistes houillers...................................................78

Chapitre V
Figure 5.1 : Courbe granulométrique du mélange à blanc formulation n°1........................86

Figure 5.2 : Courbe granulométrique du mélange à blanc formulation n°2........................88

Figure 5.3 : optimum de la stabilité Marshall.....................................................................91

Figure 5.4 : Courbe granulométrique e du mélange à blanc de la formulation n°4.............93

Figure 5.5 : Courbe granulométrique du mélange à blanc de la formulation n°4 et fuseau


BBSG 0/14.........................................................................................................................93
Liste des tableaux

Chapitre II
Tableau 2.1 : Composition chimique des schistes houillers noirs.......................................13

Tableau 2.2 : Volume des matériaux par terril...................................................................16

Tableau 2.3 : Coûts et délais des opérations......................................................................23

Chapitre III
Tableau 3.1 : Granulats d/D et largeur de fente de la grille................................................38

Tableau 3.2 : Surfaces spécifiques des différentes argiles..................................................42

Tableau 3.3 : Essais et Exigences sur le bitume..................................................................51

Tableau 3.4 : Caractéristiques intrinsèques des granulats..................................................52

Tableau 3.5 : Fuseau de spécification CPS..........................................................................52

Tableau 3.6 : Caractéristiques des granulats utilisés..........................................................53

Tableau 3.7 : Analyse granulométrique (Agrégat du concasseur de Djebel Béchar)............54

Tableau 3.8 : Résultat de la méthode par tâtonnement.....................................................55

Tableau 3.9 : La granulométrie du mélange à blanc...........................................................55

Tableau 3.10 : Les résultats de l’essai MARSHALL béton bitumineux ordinaire..................62

Chapitre IV
Tableau 4.1 : Principaux constituants des schistes.............................................................66

Tableau 4.2 : Analyse granulométrique.............................................................................71

Chapitre V
Tableau 5.1 : Formulation BB n° 1.....................................................................................85

Tableau 5.2 : Granulométrie du mélange à blanc de la formulation n°1.............................85

Tableau 5.3 : Résultats de l’essai Marshall ET Marshall modifie de la formulation n°1.......86

Tableau 5.4 : Formulation BB n°2......................................................................................88

Tableau 5.5 : Granulométrie du mélange à blanc de la formulation n°2.............................88

Tableau 5.6 : Résultats de l’essai Marshall de la formulation n°2.......................................89


Tableau 5.7 : Formulation BB n°3......................................................................................90

Tableau 5.8 : Résultats de l’essai Marshall de la formulation n°3.......................................90

Tableau 5.9 : Formulation BB n°4......................................................................................92

Tableau 5.10 : Granulométrie du mélange à blanc de la formulation n°4...........................92

Tableau 5.11 : Résultats Marshall formulation n°4............................................................94

Tableau 5.12 : Degrés de compacité des différentes formulations.....................................94


Liste des annexes

Annexe I Fiches des paillasses

Annexe 1.1. Analyse granulométrique des schistes houillers noirs

Annexe 1.2. Analyse granulométrique du sable 0/3 concassé de djebel Béchar

Annexe 1.3. Analyse granulométrique du gravier 3/8 concassé de djebel


Béchar

Annexe 1.4. Analyse granulométrique du gravier 8/15 concassé de djebel


Béchar

Annexe 1.5. Mesure de coefficient d’aplatissement du gravier 3/8

Annexe 1.6. Mesure de coefficient d’aplatissement du gravier 8/15

Annexe 1.7. Mesure de la masse volumique absolue des granulats

Annexe 1.8. Mesure de la masse volumique absolue des schistes houillers


noirs

Annexe 1.9. Mesure de coefficient Los Angeles du gravier

Annexe 1.10. Mesure de coefficient micro DEVAL du gravier

Annexe 1.11. Essai MARSHALL 1

Annexe 1.12. Essai MARSHALL 2

Annexe II Carte

Annexe 2.1. Esquisse géologique des bassins houillers du sud-ouest


Introduction générale Chapitre I

CHAPITRE I : INTRODUCTION GENERALE

1.1 Introduction
1.2 Les schistes houillers

1.3 Présentation du projet

1 UTILISATION DES SCHISTES HOUILLERS NOIRS DANS LA COMPOSITION DES BETONS BITUMINEUX
Introduction générale Chapitre I

1.1 Introduction
La région sud ouest renferme des gisements très importants en charbon, la découverte des
premiers gisements date des années 1900, mais depuis la découverte du pétrole et du gaz
dans toutes les régions sud dans les années 1950, l’investissement et l’exploitation des
mines de charbon ont connu un fort ralentissement dès le début des années 1960 ce qui a
entrainé rapidement la fermeture des dernières mines en exploitation.
L’Algérie considère aujourd’hui les mines de charbon comme des réserves énergétiques pour
les années après pétrole.
La région de Kenadsa (situé à 19 Km de la ville de Béchar) a été pendant plus de 50 ans un
centre important d’exploitation du charbon, aux mains des Houillères du Sud Oranais. Le
début de l’exploitation du charbon date de 1917, la production en vitesse de croisière était
de plus de 300 mille tonnes par an.

La région compte plusieurs types de minerai, mais vu l’importance des réserves en sous sol
en charbon rend cette région stratégique car elle contient le seul gisement houiller de
l’Algérie connu à nos jours.

Les terrils de charbon : l'exploitation du charbon a conduit à une accumulation de schistes


houillers mis en dépôt. Après les opérations de tri effectuées à l'extérieur pour séparer le
charbon et les schistes, ces derniers ont été mis en dépôt pour constituer des terrils. Au
début de l’exploitation le tri s'est d'abord effectué manuellement, puis au moyen de lavoirs
semi automatiques permettant une séparation par flottation et une diminution notable du
taux de charbon résiduel des schistes.

Les terrils contiennent également, mis en dépôt, des matériaux provenant de la réalisation
de puits et de galeries de communication des mines eux mêmes. Les schistes houillers sont
donc constitués de ces dépôts, de schistes de lavoirs (pour les plus récents) et de charbon en
très faible quantité (d'autant plus que le terril est ancien).

Les terrils sont de dimensions très importantes et ont souvent :

 soit pour l'essentiel une forme conique (déversement au moyen d'un skip);
 soit plats et de grande longueur, appelés alors cavaliers (supports de voies ferrées
d'exploitation).

Toutes les mines de charbon sont aujourd'hui fermées.

La surface sur laquelle se trouve les terrils s’étend de Béchar Djedid (quartier périphérique
de la ville de Béchar) à la ville de Kenadza berceau des mines de charbon soit sur une
longueur de 25 Km avec une bande de largeur pouvant atteindre par endroit les 20 Km.

La valorisation des matériaux contenu dans les terrils devient une urgence vu que ces terrils
défigurent le paysage et bloquent l’extension des agglomérations avoisinantes sans compté
les retombés du point vu santé de la population lors des périodes de vent de sable.

2 UTILISATION DES SCHISTES HOUILLERS NOIRS DANS LA COMPOSITION DES BETONS BITUMINEUX
Introduction générale Chapitre I

1.2 Les schistes houillers


Le terme schistes houillers est associé à l'extraction du charbon. Il est communément
compris comme étant le sous-produit résultant de l’exploitation et de l'extraction du
charbon. Le matériau en lui-même étant le sous-produit résultant de la séparation entre le
charbon et le stérile qui l'accompagne inévitablement lors de son extraction dans la mine.

Les terrils sont constitués donc des schistes houillers et peuvent comporter des matériaux de
natures différentes, notamment des intercalations gréseuses.

Le terme de schiste est en fait un terme impropre, car au sens pétrographique, le schiste
désigne toute formation géologique affectée par la tectonique ayant engendré de la
schistosité dans le matériau.

Pour bien comprendre la nature des schistes houillers, il convient de rappeler brièvement
leur origine et leur formation au cours de l'exploitation passée des mines de charbon.

Les gisements de charbon se présentaient généralement sous la forme d'une alternance de


veines de charbon plus ou moins épaisses, séparées par des bancs de terrains généralement
dénommés schistes houillers.

L'exploitation se faisait le plus souvent en galeries souterraines, comme dans le cas des
mines de la région de kenadsa.

La colonne stratigraphique schématisant la région de Kenadsa est décrite ici à partir d’une
coupe géologique d’un sondage carotté (figure 1.1) réalisé par les services des HSO
(Houillère du Sud Oranie) le 06 juin 1946 (Des charbonnages de Colomb-Béchar : Projet de
puits (coupe hypothétique des bancs Echelle 1/500)).

3 UTILISATION DES SCHISTES HOUILLERS NOIRS DANS LA COMPOSITION DES BETONS BITUMINEUX
Introduction générale Chapitre I

Figure 1.1 : Coupe géologique d’un sondage région Kenadza

Ce sondage réalisé en 1946 dans le bassin carbonifère de Kenadsa sur une profondeur de
687 mètres met en évidence la succession suivante :

 0,00 – 0,10 : Formation silico-calcaire mentionnée sur coupe comme reg.


 0,10 – 687m : Alternances des grés fissures, rubanes ou marneux brechifiées à filets
de calcite avec des marnes bleuâtres...

Les veines de charbon traversées le long de ce sondage sont au nombre de six (6) à savoir :

 Veine Rouzoud d’épaisseur 0,25m à la profondeur de 90m environ ;


 Veine dite de 0,35 d’épaisseur de 0,45m à la profondeur de 310m ;
 Veine du puits II d’épaisseur de 0,35m à la profondeur de 420m ;
 Veine du puits VII d’épaisseur de 0,30m à la profondeur de 450m ;
 Veine dite bleue d’épaisseur de 0,35m à la profondeur de 535m ;
 Veine Bonouvrier la plus épaisse de 0,80m à la profondeur de 685m.

Au cours de l’exploitation des mines de charbon de la région, des quantités importantes de


matériaux étaient extraites manuellement puis mécaniquement en même temps que le
charbon, ces schistes houillers ont été stockés sous forme de terrils.

4 UTILISATION DES SCHISTES HOUILLERS NOIRS DANS LA COMPOSITION DES BETONS BITUMINEUX
Introduction générale Chapitre I

1.3 Présentation du projet


La valorisation des matériaux déchets (miniers, industriels, démolitions ou autres) revêtu
une importance capitale, la protection de l’environnement et du paysage par des grandes
opérations tels que les volumes importants de matériaux est très couteuses et souvent
manque de financement.
L’intérêt du sujet a plusieurs aspects mis à part la préservation de l’environnement, la
prévention des risques sur la santé des populations limitrophe des terrils et enfin mettre à
disposition des villes des espaces importants pour leurs extension urbaine. En plus les
schistes houillers peuvent être un apport précieux et important en ajout de fine pour les
bétons bitumineux.
Notre projet entre dans le cadre de la valorisation des matériaux et la protection de
l’environnement face aux terrils accumulés le long des 50 années d’exploitation des mines
de charbon dans la région de Béchar.
Les schistes houillers des terrils de Béchar sont des résultants de l’exploitation mines de
charbon dans la région. La proximité de ces terrils des zones d’habitation fais entrer notre
projet aussi dans le cadre de protection de la santé des populations.
Le cadre globale est l’utilisation des déchets constitués par les terrils des schistes houillers
comme agrégat. Notre projet consiste en une étude pour la valorisation des schistes
houillers à l’aide d’une introduction de ce matériau dans une formulation de béton
bitumineux, le projet concerne les schistes et en particulier les schistes noirs. Le présent
projet est organisé en cinq chapitres et une conclusion générale.
Après une introduction générale, le chapitre deux fera une présentation des schistes et en
particulier de notre matériau les schistes noirs en incluant quelques expériences algériennes
et étrangères pour la valorisation de ces matériaux.
Le chapitre trois sera consacré aux différents types d’essais qui sont réalisés sur les
matériaux et les bétons bitumineux, nous traiterons au cours du chapitre quatre en détail les
essais que nous avons réalisé et l’étude expérimentale sur les schistes noir.
Tandis que le chapitre cinq sera consacré aux résultats de notre expérimentation et aux
formulations des bétons bitumineux à base des schistes noirs, la formule retenue y sera
présenté et commenter.
Une conclusion générale, regroupera les principaux points et les conclusions résultants de
l’ensemble de notre projet, sera présentée dans le chapitre six.

5 UTILISATION DES SCHISTES HOUILLERS NOIRS DANS LA COMPOSITION DES BETONS BITUMINEUX
Les schistes houillers Chapitre II

CHAPITRE II : LES SCHISTES HOUILLERS


2.1 Introduction

2.2 Historique des mines de charbon dans la région de Béchar


2.2.1 Les mines de charbon de Béchar
2.2.2 Le bassin carbonifère de Béchar
2.2.3 Exploitation des mines de charbon

2.3 Nature des schistes houillers

2.4 Evaluation des volumes des terrils de schistes houillers

2.5 Les terrils de schistes houillers et l’Environnement


2.5.1 Les glissement des terrains
2.5.2 L’impact massif des terrils sur l’urbanisation
2.5.3 L’impact environnemental des terrils
2.5.4 L’impact des terrils sur la santé de la population

2.6 Les expériences de valorisation des terrils de schistes houillers


2.6.1 L’expérience française dans le domaine des schistes houillers
2.6.2 L’expérience belge dans le domaine des schistes houillers
2.6.3 L’expérience algérienne dans le domaine des schistes houillers

2.7 Conclusion

6 UTILISATION DES SCHISTES HOUILLERS NOIRS DANS LA COMPOSITION DES BETONS BITUMINEUX
Les schistes houillers Chapitre II

2.1 Introduction
L'activité d'exploitation minière, comme toute activité industrielle a toujours engendré des
nuisances (poussières, bruits, détérioration des espaces, pollution de l'air et de l'eau etc..)
ayant des effets néfastes sur le voisinage, le milieu naturel et les populations.

Le développement effréné, les besoins de plus en plus importants en matières premières


d'une industrie très diversifiée, durant le vingtième siècle et les répercutions négatives
occasionnées à l'écosystème de la planète, et à sa couche d'ozone, ont mené l'homme à se
soucier, de plus en plus, de la protection de son environnement, et à l'organisation des
nations unies (ONU) la prise en charge de ce phénomène par la signature d'une charte entre
les pays développés ou en voie de l'être.

Des décennies durant, l'exploitation intensive du bassin houiller de Béchar-Kénadsa a


produit des quantités énormes de charbon. Cette production minière du charbon a généré
des terrils en quantité encore plus importante. Ils se sont accumulés dans les secteurs
avoisinants immédiatement les mines exploitées ou leurs sièges. Le stockage de ces terrils
s'est effectué sous différentes formes possibles: en cône, en tas, ….

Les remblais de terrils de charbon ainsi accumulés, en particulier ceux situés à proximité des
cités urbaines, constituent des sources permanentes de risques de pollution de
l'environnement et de dégradation possible de la santé de la population riveraine.

Pour cela, le pays s'est doté, depuis une décennie, de moyens juridiques pour la lutte contre
ce fléau, et le suivi rigoureux dans l'application, d'ou la promulgation des différents décrets
et lois qui suivent:

 Décret n °93-7 4, article 4 alinéa 9 et 10, relatif aux demandes d’exploitation minière,
et aux études d’impacte sur l’environnement ;
 Décret exécutif n090-78 du 27 Février 1990, relatif aux études d'impacts sur
l'environnement.
 La loi minière 01-10 du 03 juillet 2001.
 Décret exécutif N° 02-65 du 6 février 2002.

Le problème des terrils de schistes houillers touche tous les pays qui ont exploité les mines
de charbon (Grande Bretagne, France, Belgique, Allemagne, Pologne, …). L’expérience de
l’Algérie et des autres pays sera passé en revu.

La valorisation de ce matériau nécessite des moyens techniques et financiers en plus d’une


politique en faveur de la préservation de l’environnement.

7 UTILISATION DES SCHISTES HOUILLERS NOIRS DANS LA COMPOSITION DES BETONS BITUMINEUX
Les schistes houillers Chapitre II

2.2 Historique des mines de charbon dans la région de Béchar


2.2.1 Les mines de charbon de Béchar

C’est en 1907 que fut signalée, dans la région de Béchar, la présence de lits de houille et
d’empreintes de plantes caractéristiques des dépôts carbonifères. L’année suivante un banc
de 0.05 à 0.2 m de puissance a été découvert à Hassi Retma, sur la route d’Abadla.

En 1917, un niveau plus important de houille (veine Bonouvrier) a été mis en évidence au
cours du creusement d’un puits d’irrigation dans la zone de Kenadsa. Son exploitation a
commencé à ciel ouvert, sur une extension de 1500 m, pour alimenter en énergie les
chemins de fer, à partir de 1918 jusqu’à la fin des années 1960.

La première veine de charbon, dans le bassin d’Abadla, n’a été mise en évidence qu’en 1941.
Les travaux d’exploration et de prospection ont été complètement arrêtés en 1965, et n’ont
été repris qu’après la nationalisation du secteur minier, à partir de 1967 par la SONAREM qui
a réalisé, depuis cette date, plusieurs travaux d’évaluation, d’expertise et d’études technico-
économiques qui ont été confiés à des bureaux étrangers, en l’occurrence :

 KRUPP (RFA) (1967)


 MONTAN CONSULTING (RFA) (1974/1975)
 POLYTECNA (Tchécoslovaquie) (1967/1972)
 INVEST - EXPORT (RDA) (1970/1971)
 POWELL - DUFRIN (Grande Bretagne) (1970)
 KOPEX (Pologne) (1984)

Les formations carbonifères susceptibles de receler des gisements intéressants de charbon,


se situe tous les bassins du Sud- Ouest du pays, ont été étudiées notamment dans les
régions de Béchar, Reggane, Timimoun et Tindouf.

Dans l’état actuel des résultats de recherche et de nos connaissances, seul le bassin de
Béchar subdivisé en trois (03) sous-bassins (Mézarif, Kenadsa et Abadla), recèle des
gisements évalués sur de grandes profondeurs, avec des couches (5 à 10 veines) d’épaisseurs
relativement faibles (0,2 à 0,8 m). L’exploitation industriel du charbon a commencé en 1918,
et a été faite d'une manière intensive entre 1942 et 1960. Les productions annuelles ont
évoluées comme indiqué sur la figure 2.1.

L'exploitation de ce bassin fut limitée, à partir de 1960, à l'approvisionnement de la centrale


thermique située sur le site et celle de la ville de Béchar, jusqu’à la fermeture de la dernière
mine en 1975.

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Les schistes houillers Chapitre II

Production en (t)

Année
1920 1930 1940 1950 1960 1970 s
Figure 2.1: Evolution de la production de charbon
La production a été poursuivie, après les nationalisations, au rythme de 10.000 t /an. La
production, durant les dernières années de 1970, ayant été qualifiée de dérisoire (face à la
production croissante du pétrole et du gaz), il a été décidé de procéder à l’arrêt de la mine,
et au redéploiement du personnel vers l’activité Recherche Minière. Les réserves
géologiques restantes du bassin de Kenadsa sont estimées à 15 millions de tonnes de
charbon très sulfureux (4 à 5 % de soufre). Les couches existantes sont d'une épaisseur très
faible, difficile à exploiter.

Le bassin de Kenadsa : il est limité à environ 10 km à l’Ouest de Kenadsa (Oued Guir) et à


l’Est dans la zone de Bezazil El Kelba. Ce bassin a fait l’objet d’une prospection et d’une
exploitation intenses à partir de la fin de la première guerre mondiale ou plus de 14 veines
de charbon ont été exploité, dont les plus importantes sont cités dans le sous paragraphe
2.2.2 suivant.

Figure 2.2 : photo mine de charbon (région Béchar)

9 UTILISATION DES SCHISTES HOUILLERS NOIRS DANS LA COMPOSITION DES BETONS BITUMINEUX
Les schistes houillers Chapitre II
2.2.2 Le bassin carbonifère de Béchar

Plusieurs sondages ont été réalisés sur le bassin carbonifère de Béchar les plus récents date
des années 1970. Le sondage le plus important réalisé est celui de 1946 dans le bassin
carbonifère de Kenadsa sur une profondeur de 687 mètres, ce sondage a met en évidence la
succession de couche suivante :
 0,00 – 0,10 : formation silico-calcaire mentionnée sur coupe comme Reg.
 0,10 – 687m : alternances des grés fissures, rubanes ou marneux brechifiées à filets
de calcite avec des marnes bleuâtres...

Les veines de charbon traversées le long de ce sondage sont au nombre de six (6) à savoir :
 Veine Rouzoud d’épaisseur 0,25 m à la profondeur de 90 m environ,
 Veine dite de 0,35 d’épaisseur de 0,45 m à la profondeur de 310 m,
 Veine du puits II d’épaisseur de 0,35 m à la profondeur de 420 m,
 Veine du puits VII d’épaisseur de 0,30 m à la profondeur de 450 m,
 Veine dite bleue d’épaisseur de 0,35 m à la profondeur de 535 m,
 Veine Bonouvrier la plus épaisse de 0,80 m à la profondeur de 685 m.

Faisceau Bonouvrier
Ce faisceau se trouve à la base de la coupe de la série houillère. Il est situé dans la région de
Béchar Djedid et a été exploité dans le passé. L’épaisseur de cette veine est de 0,03 à 1,00
m. Le plus souvent, les veines font entre 0,20 à 0,40 m d’épaisseur. Ce faisceau renferme la
veine dont l’étendue est constante dans toute la partie reconnue du bassin. A l’Est de
Béchar, elle est subdivisée en Bonouvrier I et II.

Faisceau 0,45 (Ardoin)


Ce faisceau a été le plus étudié, il se trouve à l’Ouest de l’ancienne centrale électrique de
Bidon II (Béchar-Djedid) et au Sud de Kénadsa, ce filon a été aussi exploité. Entre les zones
épuisées, quelques sondages connus ont une profondeur de 158 m et des changements de
l’épaisseur de cette veine passent le long de l’affleurement du sol. Ce faisceau s’étend au
Sud Est de Béchar, quelques sondages ont été forés jusqu’à 100 m de profondeur et ont
atteint cette veine dont l’épaisseur varie de 0,10 à 0,55 m et localement jusqu’à 1,0 m.
L’épaisseur moyenne calculée est de 0,32 m.

Faisceau Rouzaud
La veine Rouzaud a été exploitée uniquement dans la région de Kenadsa. Son épaisseur est
en moyenne de 0,10 à 0,40 m, dans les 17 sondages réalisés dans des aires prometteuses
des valeurs locales ont atteint 0,90 m et même plus, avec une épaisseur moyenne
économique de 0,48 m. Dans la même région, au dessus de la veine Rouzaud se trouve la
veine Miloud ayant une épaisseur constante de 0,50 m. Il est possible que l’équivalent de la
veine Miloud est la veine du Ksar à Kenadsa d’une épaisseur de 0,40 m.

10 UTILISATION DES SCHISTES HOUILLERS NOIRS DANS LA COMPOSITION DES BETONS BITUMINEUX
Les schistes houillers Chapitre II
Faisceau du cimetière Juif
Le faisceau connue sous le nom du cimetière juif se trouve le sous bassin de Kenadsa, Dans
ce faisceau se trouve seulement des veines d’épaisseur moyenne de 0,20 m. peu de mine
ont été exploité dans ce filon.

Faisceau du four à chaux


La région de Béchar est connue par la présence de carrière à chaux. Dans ce faisceau se
trouve plusieurs veines de charbon d’une épaisseur maximum de 0,52 m.

Faisceau d’Ain Cheikh


Le faisceau d’Ain Cheikh a été le moins exploité. La zone d’affleurement de ce faisceau a
donné une épaisseur moyenne de charbon de 0,13 m.

La colonne stratigraphique schématisant la région carbonifère de Béchar est décrite à partir


de plusieurs coupes géologiques de sondage carotté réalisé par les services des HSO
(Houillère du Sud Oranie).

Figure 2.3 : Wilaya de Béchar (Région carbonifère)

11 UTILISATION DES SCHISTES HOUILLERS NOIRS DANS LA COMPOSITION DES BETONS BITUMINEUX
Les schistes houillers Chapitre II
2.2.3 Exploitation des mines de charbon

Le Bassin de Béchar–kenadsa est subdivisé en trois (03) quartiers d’exploitation, selon la


densité des travaux d’exploitation, la région de Kenadsa, Béchar El Djedid et quartier dit
intermédiaire, situé entre les villes citées. Il est à noter que l’exploitation industrielle
effective du charbon a été entamée à partir de l’année 1918, pour durer plus d’une
cinquante d’années, jusqu’à l’année 1973. Durant la période allant de 1960 à 1969, la
production a connu un net fléchissement de la production du à la concurrence du pétrole et
du gaz et aussi à la conjoncture politique du pays.
Plusieurs sondages d’une profondeur moyenne de 120,00 à 180,00 m ont été réalisés dans le
quartier dit intermédiaire durant la période 1969-1973, ces travaux de recherche, et
d’expertise du bassin ont été réalisés dans la perspective d’augmenter les réserves
existantes.
Pour atteindre les différentes veines de charbon, réparties en six (06) faisceaux, des
descenderies (19) de quelques centaines de mètres de longueurs, ont été creusées en pente
inférieure à 15°, permettait la remontée mécanique en surface des wagonnets chargés de
charbon. Le minerai et l’encaissant abattu en galerie étaient stockés en surface. Après un tri
manuel, le charbon était ensuite acheminé vers la laverie située à la sortie Est de la ville de
Kenadsa. Une autre quantité était destinée à la production de l’énergie électrique au niveau
de la centrale thermique de Béchar El Djedid.

L’acheminement du charbon des lieux d’exploitation, vers les installations de traitement ou


destiné à l’exportation, se faisait par l’intermédiaire d’un réseau de voie étroite de chemin
de fer. La principale voie reliait les villes de kenadsa et Abadla, à celle de Béchar puis vers le
Nord du pays. Une autre ligne était reliée au réseau marocain, à travers les villages de
Lahmar, et de Menabha.

Au fil des ans, la morphologie plane des terrains (couverture hamadiène), et leur très faible
taux d’occupation aidant, des terrils ont vu le jour et se sont multipliés au niveau des sites
d’exploitation, du lavoir de kenadsa, et de la centrale électrique de Béchar El Djedid. Ces
derniers étaient bien isolés des populations et des habitations. Ce fait, ainsi que l’inexistence
d’une agriculture concurrencée, dans le domaine de l’emploi surtout par la mine, le taux
d’urbanisation très faible du moment, au niveau des agglomérations de kenadsa et de
Béchar, et la conjoncture politique dans laquelle vivaient les populations (colonisation puis
indépendance) faisaient que le problème d’environnement que causaient les terrils ne se
posait guère, ou ne faisait pas une priorité dans les programmes de développement de la
région, des autorités locales et nationales de l’époque.

Après la fermeture définitive de l’exploitation des mines de charbon, durant l’année 1975,
pour des raisons économiques (coûts élevés, rentabilité, technologie, …), des programmes
de développement qui se sont succédés comportaient toujours un budget destiné à
l’industrialisation de la région, et à l’encouragement d’une agriculture pour subvenir aux
besoins de la région, et palier à la crise du chômage qui touchait une population de plus en
plus importante après la fermeture des mines.

12 UTILISATION DES SCHISTES HOUILLERS NOIRS DANS LA COMPOSITION DES BETONS BITUMINEUX
Les schistes houillers Chapitre II

2.3 La nature des schistes houillers


Les gisements de charbon se présentaient généralement sous la forme d'une alternance de
veines de charbon plus ou moins épaisses, séparées par des bancs de terrains généralement
dénommés schistes houillers. Pour bien comprendre la nature des schistes houillers, il
convient de rappeler brièvement leur origine et leur formation au cours de l'exploitation
passée de mines de charbon.
L'exploitation se faisait le plus souvent en galeries souterraines, comme dans le cas du bassin
de kenadsa. Les terrils montrent parfois une grande hétérogénéité. Suivant l'intensité du
phénomène de combustion, les matériaux présentent des teintes différentes qui
correspondent à une échelle qualitative :
 les schistes noirs : pas de combustion,
 les schistes orange : combustion partielle ou faible,
 les schistes rouges : combustion normale complète,
 les schistes violets : combustion importante (jusqu'à 1 500oC) qui conduit à une
modification minéralogique (matériau vitrifié).
La teinte rouge à orange est due à la transformation des oxydes de fer présents dans les
schistes. La qualité des produits et leur aptitude à l'emploi comme matériaux nobles dans la
construction sont d'autant plus élevées que leur combustion est plus avancée.
Les schistes peuvent présenter une diversité notable pour ce qui concerne leur composition,
suivant la situation géographique et les bassins d'exploitation. Les terrils encore riches en
combustibles ont été lavés afin de les extraire et de les diriger vers des centrales
thermoélectriques.
 Constituants des schistes noirs et oranges : quarts, feldspaths, mica, argile, oxydes de
fer ;
 Constituants des schistes rouges et violets : quarts, oxydes de fer, silicates
d’aluminium, aluminates de magnésium, matière vitreuse, silico, christobaliste.
La composition chimique des schistes houillers (noir) est donnée dans le tableau 2.1 suivant.

Tableau 2.1 : Composition chimique des schistes houillers noirs


Composant Dénomination %
SiO2 Oxyde de Silice 62,7
Al2O3 Oxyde d’Alumine 28
SO3 Oxyde de Soufre 0,8
MgO Magnésie 1
CaO Chaux 1,5
Fe2O3 Oxyde de Fer 6
Source : LTPO unité de Béchar

La perte au feu : est en moyenne de 6,06 % à 600°C.

13 UTILISATION DES SCHISTES HOUILLERS NOIRS DANS LA COMPOSITION DES BETONS BITUMINEUX
Les schistes houillers Chapitre II

2.4 Evaluation des volumes des terrils de schistes houillers


L'évaluation des volumes des terrils de charbon est basé sur un calcule volumique. Un levé
tachéométrique détaillé de tous les terrils de la région, avec rattachement aux
infrastructures existantes (habitations, routes, ...), a été réalisé par les services de la
direction régionale de l’ORGM1. Ce levé a permis de dresser les plans topographiques de
chaque terril aux échelles 1/10000 et 1/5000, selon l’importance des dimensions du terril. La
figure 2.4 montre un terril urbain de forme conique.

Figure 2.4 : Terril urbain de forme conique

1
L’Office National de la Recherche Géologique et Minière : Direction Régionale Sud Ouest Béchar, 1984.

14 UTILISATION DES SCHISTES HOUILLERS NOIRS DANS LA COMPOSITION DES BETONS BITUMINEUX
Les schistes houillers Chapitre II
Calcul des volumes de matériaux
Nous utilisons en général deux techniques afin de calculer les volumes et des superficies des
terrils :
 méthode automatiquement : relevé des dimensions à l’aide de station et l’utilisation
de logiciels tel que Surfer, Auto CAD ou autres,
 méthode manuelle : à l'aide d’un maillage (grille) et d’un abaque.

Dans la méthode manuelle le maillage représente des carrées de 5 x 5 cm2, chaque


centimètre carré comporte des divisions de 100 mm2.

Le calcul manuel des volumes des terrils a été réalisé sur la base de leurs superficies (S), et
de leurs hauteurs moyennes (l) (figure 2.5).

V=lxS

Où V est le volume du terril en m3, S la superficie du terril en m2 et l la Hauteur moyenne du


terril en m. Cette dernière est la différence entre la cote moyenne et la cote minimale du
terril.

I : hauteur moyenne
Hauteur : H

Cote minimale

Figure 1.5 : Block diagramme de calcul d'un terril

En se basant sur la formule précédente nous avons calculé le volume en matériau, chaque
terril est considéré comme pouvant remplir un parallélépipède (Figure 2.5) dont la base est
la superficie (S) qu'il occupe, et sa hauteur (l). Ce choix est dicté par le fait que les terrils
n'ont pas une forme géométrique particulière.

15 UTILISATION DES SCHISTES HOUILLERS NOIRS DANS LA COMPOSITION DES BETONS BITUMINEUX
Les schistes houillers Chapitre II
Le tableau 2.2 regroupe le résultat des volumes calculés pour les 23 terrils situés à moins de
800 m des agglomérations Béchar et Kenadsa.

Tableau 2.2 : Volume des matériaux par terril

NN° N° Superficie Superficie Superficie Hauteur Volume Volume Volume


2 3
Terril surfer m AutoCAD abaque moyenne surfer m autoCAD abaque
2 2
m m surfer m m3 m3
1 1 5580,6 5051,9 5600 1,75 9776,8 8850,57 9810,79
2 2a 21012,3 21184,8 22500 25,91 544559,9 549030,45 583115,49
3 2b 21275,6 20367,5 21600 8,58 182591 174797,52 185375,06
4 2c 9020,1 9360,3 9475 0,31 2788,5 2893,67 2929,13
4 3 49781,4 46767,6 49600 4,86 242022,6 227370,38 241140,69
5 4a 19470,3 14478,7 18630 0,43 8425,6 6265,53 8061,97
6 4b 56602,4 55338,4 55000 10,15 574853,1 562015,93 558579,15
7 4c 22696,3 20583,6 25000 2,05 46685,4 42339,66 51424,02
8 4d 11227,8 12175,1 12000 0,24 2689,2 2916,10 2874,15
9 4e 2932,9 4128,1 3120 0,46 1366,04 1922,72 1453,18
10 5a 47277,3 47532,2 47360 7,39 349354,7 351238,28 349965,81
11 5b 15129,8 13994,6 14532 0,60 9039,3 8361,10 8682,14
12 5c 21891,8 25265,5 22050 0,31 6823,8 7875,40 6873,11
13 5d 10060,1 10101,1 25500 1,00 10129,5 10170,78 25675,91
14 5e 1672,3 829,7 1340 0,30 506,2 251,15 405,614
15 5f 11186,9 9756,9 11360 0,30 3223,7 2811,62 3273,58
16 6a 18432,9 17828,5 19000 3,21 59266,6 323,29 61089,97
17 6b 9042,7 8426,9 8250 1,01 9134,4 8512,35 8333,66
18 6c 23473,3 23025 21960 0,49 11522,7 11302,64 10779,84
19 6d 13640,6 12423,6 12750 0,46 6275,9 5715,97 5866,14
20 6e 6122,5 6079,2 5250 0,60 3694 3667,87 3167,58
21 7 2152,2 2711,4 2625 0,73 2007,9 1978,13 1915,10
22 8a 28905,9 25676,8 28250 1,48 42945,8 38148,29 41971,32
23 8b 7770,2 6369,4 6500 0,34 2632 2157,50 2201,741
Total 404375,8 389012,4 417457 71,30 2121798,2 2041184,98 2190436,5
Source : ONRGM Béchar

Le volume total en matériau des terrils s'élève à : 21x107 m3.

La densité moyenne du matériau schiste houiller a été calculée au laboratoire en tenant en


compte des différents échantillons. La densité moyenne est de l’ordre de : 2,17

Le poids du matériau : P = V x d Soit P = 21x107 x 2,17 = 4,557x108 t.

Le poids total des matériaux des 23 terrils pris en compte est de : 4,557x108 t

Le poids total des matériaux des seuls terrils pris en compte constitue plus de 456 million de
tonnes environ. Les réserves en matière première en cas d’exploitation est assez rentable.

16 UTILISATION DES SCHISTES HOUILLERS NOIRS DANS LA COMPOSITION DES BETONS BITUMINEUX
Les schistes houillers Chapitre II

2.5 Les terrils de schistes houillers et l’Environnement


Les terrils de charbons situés à proximité des sites urbains de Béchar et de Kénadsa
constituent des sources permanentes de pollution, une atteinte à l'environnement, une
dégradation au milieu et à la nature, un risque possible de sécurité et pour la santé de la
population riveraine avoisinante.

La présence de ces terrils à proximité des milieux urbains affecte la vie quotidienne des
citoyens, leurs enfants et de leurs biens. Parmi ces risques nous allons citer dans ce qui suit
les plus importants risques dus à la présence de schistes houillers près des agglomérations
de Béchar et Kenadsa.
2.5.1 Les glissements des terrains
La stabilité des terrils peut être mise en jeux en cas de chute importante de pluie. Le cas
s’est présenté cette année 2008 avec des chutes de pluie record dans la région.
L’affaissement et le glissement de terrain sont un danger présent surtout dans le cas des
terrils de forme conique de plus de 20 m de hauteur et qui sont situé à moins d’une dizaine
de mètres prés des habitons cas de terril n°5 de Kenadsa figure 2.7. Ces terrils présentent
une grande instabilité. Le glissement d’une partie de terril N°05 de Kenadsa il ya une
trentaine d’années en est un exemple, comme on peut voir les traces jusqu’à aujourd’hui sur
la figure 2.6 suivante :

Figure 2.6 : Exemple de glissement d’une partie du terril N° 05

Ce problème peut être régler par une stabilisation de ces grands tas ou bien par un
mouvement de déplacement définitif de leur emplacement actuel, mais chacune des deux
opérations est très coûteuses. Le problème n’est que réglé temporairement dans le temps
ou déplacé dans la géographie.

17 UTILISATION DES SCHISTES HOUILLERS NOIRS DANS LA COMPOSITION DES BETONS BITUMINEUX
Les schistes houillers Chapitre II
2.5.2 L’impact massif des terrils sur l’urbanisation
La ville de Béchar a été créée il y a plus de 8 siècles le long de oued de la saoura aux abords
de l’oasis connue par un croisement des chemins des caravanes des tribus nomades de la
région. La ville nouvelle est une création coloniale et date des années 1910, la ville comptait
à l’indépendance 25 000 habitants, aujourd’hui sa démographie dépasse les 200 mille
habitants l’extension naturel de la ville est en direction du sud et du sud ouest vers la ville de
Kenadsa et en direction des terrils.
La ville de Kenadsa est beaucoup plus ancienne que la ville de Béchar construite autour du
Ksar lieu du marabou Sidi M’hamed ben Bouziane. Cette ville a connu sa prospérité dans les
années 1940 et 1950, la ville était une ville minière de première importance avec une
économie très fleurissante. Les mines jadis de la périphérie de la ville côtoie les habitations
actuellement.
La ville a été déserté dans les années 1970 et 1980, la renaissance de la ville a débuté en
1990, grace au barrage Jorf Torba et les exploitations agricoles se trouvant le long de l’axe
Béchar Kenadsa.
L’immense espace pris par les terrils et ces emplacements sur lesquels se trouvent ces terrils
gênent considérablement l’extension urbaine des deux villes Béchar et Kenadsa.

Terril N°5 de Kenadsa

Figure 2.7 : Terril N°5 voisinage de la ville de Kenadsa

18 UTILISATION DES SCHISTES HOUILLERS NOIRS DANS LA COMPOSITION DES BETONS BITUMINEUX
Les schistes houillers Chapitre II
2.5.3 L’impact environnemental des terrils
Les terrils sont formés par des amas de schiste houiller visible à de grandes distances. Ces
volumes décolorés gris et noirâtres ne peuvent s’intégrer dans un environnement du sud,
jaune rouge du grand Erg et Reg du sud ouest, ne fait qu’engendrer un désordre dans un site
naturel qui s’étend du grand erg ouest à erg chache en passant par le grand reg.

Figure 2.8 : Site d’un terril transformé en décharge publique


Le tissu urbain des villes célèbres par leurs ksours et par le tourisme saharien autour de leurs
grands oasis de la région sont menacés.
Autre conséquence, et pas des moindres, la progression rapide de la population de la région
a engendré une accélération des décharges publiques, faute de solution étudiée ou de
traitement des ordures ménagères les sites de ces terrils se sont transformé avec le temps
en des décharges publiques (figure 2.8).

19 UTILISATION DES SCHISTES HOUILLERS NOIRS DANS LA COMPOSITION DES BETONS BITUMINEUX
Les schistes houillers Chapitre II
2.5.4 L’impact des terrils sur la santé de la population
La région de Béchar est aride et dominée par les vents de sable lors des changements de
saison en particulier à l’automne et surtout en printemps pendent les mois de mars avril et
mai. En tenant en compte de la teneur en matériaux fins, en cendre de silice et en poussière
des terrils, le résultat est immédiat : la région connait des maladies mortelles comme la
silicose et les maladies respiratoires. Les habitants de ces villes souffrent et par fois meurent
à cause de ce types de maladies.
Il est à citer encore que les terrils ont un pourcentage de charbon résiduel et de soufre
présent sous forme de pyrite qui peuvent provenir des combustions. Ces pyrites ont une
réaction facile et rapide en présence d’eau et peuvent se transformer en dioxyde et oxyde
de soufre qui provoquent, selon la durée de l’exposition et la résistance des personnes
exposées à des troubles respiratoires gaves et des maladies de la peau.
Les ressources en eau potable et eau d’irrigation de la région proviennent de deux sources
principales : les eaux de surface dans les oueds ou du barrage et retenues, ou des par
pompage des nappes phréatiques abondantes dans la région.
La contamination de ces deux sources est probable malgré les diverses précautions soit par
infiltration des eaux souterraine soit par ruissèlement pour les eaux de surface. L’infiltration
des composantes néfastes des terrils entrainés par les eaux pluviales est un risque majeur
pour les nappes phréatiques et en particulier la nappe albienne qui est considéré comme
une réserve stratégique pour la région et pour toute l’Algérie.
La nappe en question s’étend d’Ouest en Est sous le grand erg de la frontière Marocaine à
l’ouest à la frontière Libyenne à l’est.
Si les ressources d’eau de la région subissent une pollution, cela nécessitera une opération
très délicate et couteuse vu l’étendu des surfaces qui seront à prendre en compte. Sans
compter l’effet dévastateur qu’aurai les impuretés sur les oasis de culture et les palmeraies
qui représente le seul patrimoine et gain de vie d’une très grande tranche de la population
de la région.

20 UTILISATION DES SCHISTES HOUILLERS NOIRS DANS LA COMPOSITION DES BETONS BITUMINEUX
Les schistes houillers Chapitre II

2.6 Les expériences de valorisation des terrils de schistes houillers


Les tentatives d’étude et de classement des terrils de schistes houillers se sont déroulées
dans plusieurs pays miniers, peu de résultats ont été publiés en ce sens.
Au début du XXème siècle, plusieurs pays ont utilisé les schistes houillers dans les couches
de fondation des routes et dans les plates formes de chemin de fer, d’autres pays les ont
utilisés comme remblai.
La notion de protection de l’environnement et la valorisation des matériaux est nouvelle
pour la plupart des pays et nous n’avons trouvé que peu de retour d’expérience de ces pays.
Nous citerons ici deux expériences étrangères, celle de la France et de la Belgique, et les
tentatives algériennes dans la matière.
2.6.1 L’expérience française dans le domaine des schistes houillers
Les français ont élaborés un guide spécial pour la classification et la normalisation de
l’exploitation des schistes houillers, ce guide est nommé guide PREDIS. Les français ont bien
distingués la différence entre les différents types de schistes houillers qui présentent des
volumes importants en France. Le guide PREDIS classe les schistes en deux grandes
catégories noirs et rouges subdivisé en huit catégories :
 Schistes noirs tout venant,
 Schistes noirs élaborés,
 Schistes noirs criblés,
 Formoschiste,
 Schistes noirs 0/20,
 Schistes rouges,
 Schistes rouges tout venant,
 Schistes rouges concassés.
Chacun de ces types est différent de l’autre par sa couleur, sa granulométrie, ou sa
composition chimique.
L’utilisation des schistes est consacré spécialement au domaine routier et à la construction
des bâtiments, ces deux activités sont les plus consommatrices et épuisantes des matériaux
nobles. En France, les domaines où sont conseillés utilisation courante des schistes houillers:
 les terrassements,
 les remblais (surtout comme remblai d’accès des ouvrages d’arts, surtout l’utilisation
des schistes rouge insensible totalement a l’eau),
 en couche de forme,
 dans les plates formes des bâtiments,
 les couches d’assises des corps de chaussée,
 les pistes et terrain de sport.
Les tonnages commercialisés en France ont excédé les 250 million de tonnes dont plus de 11
Mt pour la seule ligne du TGV Nord.
La classification GTR 92 classe les schistes en deux grandes catégories :
 les Schistes Rouges en F3 sous classe F31
 les Schistes Noirs en F3 sous classe F32

21 UTILISATION DES SCHISTES HOUILLERS NOIRS DANS LA COMPOSITION DES BETONS BITUMINEUX
Les schistes houillers Chapitre II
2.6.2 L’expérience Belge dans le domaine des schistes houillers
L’expérience Belge est tout à fait à l’opposé de l’expérience française, en effet les français
ont tout le temps recherché une exploitation commerciale des terrils de schiste par contre
les belges ont privilégiés la voie de la préservation et de la sauve garde de l’environnement.
Les belges se sont intéressé très tôt à leurs terrils de schistes houillers. L’idée de base est la
voie de la valorisation des terrils des schistes houillers tout en allant vers une intégration de
ces terrils dans un paysage durable de leurs sites, ce qui a donné la vie à ces terrils.
L’exemple de réussite est dans la région de Charleroi, de liège, de Borinage…
La Belgique a réussie, grâce à un maillage tantôt bleu et tantôt vert, dans la sauvegarde de
leurs environnements aux abords des terrils (figure 2.9).

Figure 2.9 : Exemple Belge d’intégration des terrils dans l’environnement

22 UTILISATION DES SCHISTES HOUILLERS NOIRS DANS LA COMPOSITION DES BETONS BITUMINEUX
Les schistes houillers Chapitre II
2.6.3 L’expérience algérienne dans le domaine des schistes houillers
Tout d’abord, il faut préciser ici que le type des schistes houillers constituant les terrils en
Algérie n’est pas le même que celui de la France ou celui de la Belgique, vu la présence très
importante des parties fines (< 0,08mm) dans les schistes houillers des terrils algériens. En
conséquence, les spécifications françaises ne sont pas dans tous les cas applicables, et vu
encore la dominance de l’endroit ou existe ces terrils par la hamada et les vents de sable
l’expérience belge elle aussi n’est pas du tout applicable.
La spécificité du site et des matériaux nécessite une étude appropriée, ce qui nous poussé
vers la prospection d’autres domaines d’applications ou vers d’autre solutions.
Les études et solutions qui ont été envisagés et proposés avant notre étude sont résumés
dans les quatre propositions suivantes : le transfert des terrils, l’enfouissement des terrils,
agrégats dans le bâtiment et aires de détente et de repos.
1. Le transfert des terrils
La proposition comprenait trois sites de transfert des terrils le premier site à une distance de
6 km et les deux autres sont situés à 20 km des sites originaux des terrils. Dans le cadre de
cette opération trois cas possibles ont été envisagés :
1. transfert de tous les terrils, qui sont au nombre de vingt trois,
2. transfert des terrils situés à moins de 800 m des agglomérations, neuf sont comptés,
3. transfert des terrils situés en milieu urbain, trois sont comptés.
Les estimations des coups et des délais de l'opération ont été la principale cause de
l’abondant du projet. Les coûts globaux et les durées estimées pour ces opérations sont
présentés dans le tableau 2.3 ci après.
Tableau 2.3 : Coûts et délais des opérations
Variantes Coût global de l’opération en Durée de l’opération
DA
Tous les terrils 15.620.000.000,00 6508 jours soit 17,8 ans
Les terrils situés à moins de 9.240.000.000,00 3850 jours soit 10,5 ans
800 m des agglomérations
Terrils situés en milieu 88.932.000,00 37j
urbain
Source : ONRGM Béchar
Heureusement que la wilaya ne disposé pas de fond suffisant pour l’opération. Après deux
années cette étude a été jugée irréalisable vu son coûts très excessive et les délais
importants de réalisation.

23 UTILISATION DES SCHISTES HOUILLERS NOIRS DANS LA COMPOSITION DES BETONS BITUMINEUX
Les schistes houillers Chapitre II
2. Enfouissement des terrils
La deuxième étude a conclu en proposant aux autorités locales un projet d’enfouissement
des terrils en suggérant deux possibilités :
1. enfouissement sous forme solide, à l’aide d’un remplissage des ouvrages miniers
existants,
2. enfouissement sous forme liquide, par injection de boue dans les ouvrages miniers
les plus proches des terrils.
Cette deuxième étude nécessitée en plus des moyens financiers importants des techniques
non disponibles dans la région. Cette deuxième proposition a été aussi écartée.
3. Valorisation en agrégats de construction
La troisième étude sans étude préalable en laboratoire a proposé la valorisation des schistes
houillers en les transformant soit en :
1. Granulats à béton,
2. Ballast et couche de: base des voies ferrées et routes,
3. Matériaux d’ajout aux liants (ajout dans la fabrication de ciment),
4. Briques (agrégat de confection).
Dès les premiers essais tests sur les bétons, il est apparu claire que cette étude manquait de
rigueur. L’étude a été rejetée.
4. Aménagement en terrains limitrophes de loisirs
La dernière proposition était l’étude d’aménagement et la transformation des terrils en des
terrains limitrophes de loisir, terrains dit lieu de villégiature et de repos, comme les
toboggans ou les terrains de sports collectifs.
Un site vient d’être aménagé (terril Béchar Djedid) grâce à un financement mixte de la
SONATRACH et de la SONELGAZ. Le projet d’aménagement du terril de Bechar Djedid
consistait en une transformation du terril de charbon en aire de jeux et de loisirs pour
enfants d’une superficie de 1262.18 m², une placette centrale de 850,11 m², un terrain de
sport de 1832,51 m² et une surface d’espace vert de 2168,19 m². Le coût de l’opération est
de 79.986.546,90 DA.
Causes du choix du site : en avril 2006, ce terril de charbon, qui se trouve au sein d’une zone
urbaine en plein expansion présentait des risques en matière de santé publique, de pollution
pour l’environnement et atteinte à l’intégrité du paysage.
Décision politique : les autorités de la wilaya de Bechar ont sollicité monsieur le ministre de
l’énergie et des mines pour une contribution visant à limiter l’impact de ces résidus de
charbon qui sont néfastes à la santé du citoyen et de l’environnement.

Contribution financière : les deux entreprises géantes (SONATRACH et SONELGAZ) ont été
chargées de procéder à l’aménagement de ce projet qui a été réalisé dans le cadre de la
stratégie du secteur de l’énergie et des mines dans le cadre de la préservation de
l’environnement et de l’investissement social au profit de la population de la ville de Bechar.

Vu l’importance du coût de l’opération les 22 terrils restants proches des zones urbaines
vont attendre très longtemps avant de trouver les font nécessaires à leurs aménagements.
Cette étude aussi risque fort bien d’être abandonnée vu le coût important à sa réalisation.

24 UTILISATION DES SCHISTES HOUILLERS NOIRS DANS LA COMPOSITION DES BETONS BITUMINEUX
Les schistes houillers Chapitre II

2.7 Conclusion
Plus de 50 ans d’exploitation intensive du bassin houiller de Béchar-Kénadsa a produit des
quantités énormes de charbon. Cette production minière du charbon a généré des dépôts
importants de schistes houillers sous forme de terrils.

Au départ, ces terrils se sont accumulés dans les secteurs avoisinants immédiatement les
zones d’exploitation loin des centres urbains. L’explosion démographique et les migrations
internes des populations ont poussés les villes de Béchar et Kenadsa vers des extensions de
leurs zones d’habitat, ces zones nouvelles d’habitat se sont retrouvées à partir des années
1990 et 2000 à proximité des premiers terrils.

La position et l’importance des terrils de schistes houillers dans l’environnement immédiat a


poussé les autorités locales et nationales à rechercher des solutions pour limiter l’impact de
ces terrils sur les populations et sur la nature d’une part et d’autre part essayer de récupérer
des terrains nécessaire au développement urbain.

La silicose est l'une des plus anciennes maladies professionnelles, cette maladie continue à
tuer des personnes chaque année, partout dans la région. Il s'agit d'une maladie pulmonaire
incurable provoquée par l'inhalation de poussières contenant de la silice cristalline libre. Elle
est irréversible et, de plus, continue à progresser même après la fin de l'exposition des
mines de charbon en 1975. En cas d'exposition extrêmement forte, la durée de latence est
raccourcie et la maladie évolue plus rapidement.

Dans les problèmes liés à l’environnement les solutions importés d’autres pays sont souvent
inapplicables, soit du point de vu technicité ou du point de vu coût, sans parler de
l’environnement immédiat et du climat spécifique à chaque pays.

Les autorités locales et nationales ont lancées quatre études durant les dernières années,
l’objectif de ses études est de trouver une solution radicale et réalisable pour éradiquer les
problèmes posés par ces terrils aux villes de Béchar et Kenadsa, malheureusement trois de
ses études se sont avérées irréalisables et la quatrième peu efficace et très couteuse.

Afin de valoriser les schistes houillers dans la composition des bétons bitumineux, nous
allons tout d’abord présenté dans le chapitre suivant les différents essais qui sont réalisés
sur les bétons bitumineux.

25 UTILISATION DES SCHISTES HOUILLERS NOIRS DANS LA COMPOSITION DES BETONS BITUMINEUX
Les essais sur les bétons bitumineux Chapitre III

CHAPITRE III : LES ESSAIS SUR LES BETONS BITUMINEUX

3.1 Introduction
3.2 Les principaux constituants des bétons bitumineux
3.2.1 Les granulats
3.2.2 Les liants hydrocarbonées
3.2.3 Les fillers
3.3 Essais sur les granulats
3.3.1 Classe granulaire d/D
3.3.2 Essais de granulométrie
3.3.3 Coefficient d’aplatissement des granulats
3.3.4 Essai Equivalent de Sable (ES)
3.4 Caractéristiques intrinsèques des gravillons
3.4.1 Dureté, coefficient Los Angeles LA
3.4.2 Résistance à l'attrition et à l'usure, coefficient MDE
3.4.3 Résistance au polissage, coefficient C.P.A.
3.5 Le liant hydrocarboné
3.6 Méthodologie d’une étude de formulation d’un béton bitumineux
3.6.1 La composition granulométrique
3.6.2 Granulométrie du mélange à blanc
3.6.3 La teneur en liant du béton bitumineux
3.7 Essais de contrôle des caractéristiques des bétons bitumineux
3.8 Conclusion

26 UTILISATION DES SCHISTES HOUILLERS NOIRS DANS LA COMPOSITION DES BETONS BITUMINEUX
Les essais sur les bétons bitumineux Chapitre III

3.1 Introduction
Les bétons bitumineux sont les matériaux de base utilisés pour la réalisation des couches de
surface des chaussées des routes et de la couche de roulement des chaussées
aéronautiques. Les caractéristiques des matériaux utilisés rendent ces types de chaussées
très résistantes malgré leurs souplesses.

Les principes généraux de formulation de béton bitumineux sont connus, mais nous allons
essayer au cours de ce chapitre de présenter les principaux essais relatifs aux formulations
des bétons bitumineux.

Le béton bitumineux est un matériau utilisé par excellence dans les couches de roulement
des chaussées et aussi dans la couche de surface des pistes et airs de stationnement des
aéroports, quelques fois les bétons bitumineux sont utilisés comme couverture pour les
trottoirs piétons.

La formulation des bétons bitumineux consiste à déterminer la composition optimum en


agrégats et en liant de bitume en fonction de caractéristiques recherchées (résistance,
ductilité, …).

Le meilleur mélange trouvé par formulation propose une composition de granulats de


diverses dimensions et d’un bitume (liant), le liant bitumineux à l’inverse du liant minéral
n’apporte pas de fine dans le mélange, c’est la raison principale qui nous pousse à inclure
dans la formulation une proportion de fine à ajouter au mélange.

Cet ajout de fine permet d’obtenir un matériau beaucoup plus stable et résistant et aussi
doué de certaines propriétés tels que : imperméabilité, rugosité, stabilité (résistance
mécanique à l’orniérage et à la fatigue).

Avant d’aborder la méthodologie d’une étude de formulation, il est bon de rappeler les
caractéristiques des différents constituants entrant dans la composition d’un béton
bitumineux utilisé pour les couches de roulement.

27 UTILISATION DES SCHISTES HOUILLERS NOIRS DANS LA COMPOSITION DES BETONS BITUMINEUX
Les essais sur les bétons bitumineux Chapitre III

3.2 Les principaux constituants des bétons bitumineux


Dans la composition des bétons bitumineux les matériaux, leurs propriétés et leurs
caractéristiques jouent un rôle très important tant au niveau de la formulation, qu’au niveau
de la mise œuvre sans compter leurs importances durant l’exploitation et la durée de vie de
l’ouvrage.

Les matériaux qui entrent dans la composition de base sont classés selon trois grandes
catégories :

1. Les granulats,
2. Le liant (bitume),
3. Les fillers d’apport.

Les normes pour l’obtention d’un béton bitumineux semi grenu BBSG, le seul utilisé en
Algérie, imposent des caractéristiques minimales à chacun de ces constituants. Ces
recommandations sont présentes dans le cahier de prescriptions spéciales (CPS).

3.2.1 Les granulats

Les granulats sont identifiés par leur nature pétrographique et leur structure et doivent
répondre aux exigences du Cahier de Prescription Spéciales (CPS). Ces exigences concernent
la courbe granulométrique (communément présenté sous forme de fuseau) et les principales
caractéristiques physiques et mécaniques des granulats qui sont :

 La forme donnée par le coefficient d’aplatissement ;


 La propreté donnée par la mesure de l’équivalent de sable et la valeur au bleu VBS ;
 La résistance aux chocs définie par l’essai de Los Angeles ;
 La résistance à l’usure par frottement définie par l’essai de Micro Deval humide ;
 La résistance au polissage mesurée par le coefficient de polissage accéléré (CPA).

3.2.2 Le liant hydrocarboné


Le liant hydrocarboné utilisé dans la confection des bétons bitumineux est généralement à
base de bitume pur d’une catégorie conforme aux normes expérimentales AFNOR (NFT 65-
000 et 65-001). Outre le caractère d’imperméabilité de tous les liants actuellement
disponibles, pour convenir à l’usage routier le liant hydrocarboné doit présenter certaines
propriétés physiques et en particulier :
 Résistance aux contraintes de traction, de cisaillement, de compression… ;
 Eviter la susceptibilité thermique, c’est-à-dire qu’il ne devienne plus rigide par temps
froid, plus mou par temps chaud ;
 Avoir une bonne adhésivité. C’est une caractéristique du couple liant-granulat qui
consiste à assurer envers et contre tout la formation du couple ;
 Résister au vieillissement sous l’influence de l’oxygène de l’aire en particulier.

La dureté est un facteur important. En Algérie toute les études propose une classe le bitume
pour les couches de roulement des chaussées routières. Le choix du bitume n’est pas l’objet
de notre projet, c’est la raison pour laquelle nous utilisons le bitume recommandé. La dureté
du bitume utilisé est de 40/50.

28 UTILISATION DES SCHISTES HOUILLERS NOIRS DANS LA COMPOSITION DES BETONS BITUMINEUX
Les essais sur les bétons bitumineux Chapitre III
3.2.3 Les fillers d’apport

L’importance des projets routiers et des charges du au trafic de plus en plus lourds, nous
impose l’utilisation d’agrégats nobles et de grandes qualités. Ce type d’agrégat est obtenu
dans des carrières de concassage judicieusement choisies.

La granulométrie continue imposée au mélange à blanc se caractérise en général par des


fuseaux granulaires imposés par la réglementation en vigueur. Dans la composition finale les
divers granulats se complètent et s’associent pour former un seul matériau qui doit
répondre aux attentes.

La teneur en fines (éléments inférieurs à 0 ,080 mm) est apportée par le sable de
concassage, malheureusement les sables des stations de concassage sont faible en teneur en
fines.

Par manque de fine soit des côtés du sable utilisé et particulièrement le liant, la composition
des bétons bitumineux s’avère insuffisante, c’est la raison qui oblige tout formulateur de
béton bitumineux de prévoir des additions de fillers d’apport nécessaire à finaliser la
composition de son mélange à blanc et ainsi affiner la structure granulaire de son béton
bitumineux.

Les ajouts en fines sont le plus souvent apporté par des matériaux autres que les granulats,
on utilise le plus souvent la chaux éteinte comme filaire dans le mélange à blanc qui servira
de base à la composition des bétons bitumineux.

Les fillers apportées ont souvent un coût élevé et par conséquent eux aussi vont contribuer à
élever le coût final du matériau et en même temps le coût de la construction sera lui aussi
affecté.

Figure 3.1 : Béton bitumineux semi grenu

29 UTILISATION DES SCHISTES HOUILLERS NOIRS DANS LA COMPOSITION DES BETONS BITUMINEUX
Les essais sur les bétons bitumineux Chapitre III

3.3 Essais sur les granulats


La norme NF P 18 101 définie :

- Le granulat comme un ensemble de grains minéraux ; de dimensions comprises entre


0 et 80 mm, destiné notamment à la confection des bétons ainsi qu’à celle des
couches de roulement, de base et de fondation des chaussées et aux voies ferrées.
- La granulométrie comme la détermination de la dimension des grains donnée par les
tamis de contrôle à mailles carrées.
- La granularité comme la distribution dimensionnelle des graines d’un granulat.

Selon leur plus petit diamètre (d) et plus grand diamètre (D), les granulats sont classés en :

d < 0,08 fines d≥1 D ≤ 31,5 gravillon d/D


d <1 sables d ≥ 20 D ≤ 80 cailloux d/D
0,08 < D < 6,3 6,3 < D ≤ 80 graves 0/D
Ces dimensions étant exprimées en mm
Selon leurs origines, ils sont dits :

 Naturel, lorsqu’ils n’ont subi aucune opération de transformation autre que


mécanique : concassage, criblage, lavage, etc.
 Artificiels dans les autres cas.

Selon la valeur de la masse volumique réelle des grains ρr, ils sont qualifiés de :

 Légers si ρr < 2 g/cm3


 Courants si 2 g/cm3 < ρr < 3 g/cm3
 Lourds si 3 g/cm3 < ρr
 Classification

3.3.1 Classe granulaire d/D

La norme NF P 18 304 définit la classification des granulats d’après les dimensions de leurs
grains, celles-ci étant exprimées en ouvertures de tamis à mailles carrées exprimées en
millimètres.

Un granulat est dit d/D s’il satisfait aux conditions suivantes :

Refus sur tamis de maille D et tamisat au tamis de maille d, compris

 entre 1 et 15 % si D > 1,58 d


 entre 1 et 20 % si D ≤ 1,58 d.

Refus nul sur le tamis de maille 1,58 D, tamisat au tamis de maille 0,63 d < 3 %, d étant ≥ 0,5
mm.

30 UTILISATION DES SCHISTES HOUILLERS NOIRS DANS LA COMPOSITION DES BETONS BITUMINEUX
Les essais sur les bétons bitumineux Chapitre III
3.3.2 Essais de granulométrie

L'analyse granulométrique permet de déterminer et d’observer les différents diamètres de


grains qui constituent un granulat. Pour cela l’analyse consiste à séparer et classer à l’aide de
tamis à mailles carrées ces grains selon leur diamètre. Les grains ainsi isolés peuvent être
pesés pour déterminer la proportion de chacun dans le granulat. La représentation
graphique de l'analyse permet d'observer et d'exploiter ces informations très simplement.
Les manipulations et les conditions de manipulation sont décrites par la norme NF P 18-560.
Elle concerne les granulats d’un diamètre supérieur à 10 micromètres (0.01mm).

Le refus désigne la partie des grains retenue dans un tamis. Le refus cumulé représente tous
les grains bloqués jusqu’au tamis considérer (les grains du tamis considérer plus les grains
bloqués dans les tamis de mailles supérieures). Le tamisat ou passant désigne la partie qui
traverse le tamis.

Les masses cumulées des différents refus sont exprimées en pourcentage par rapport à la
masse initiale de l’échantillon de granulat. Les pourcentages ainsi obtenus sont exploités soit
numériquement soit graphiquement. Cela permet d’observer la proportion de refus cumulé
ou de tamisat jusqu’à un diamètre de grain par rapport au granulat. (La représentation
graphique est plus explicite).

Les tamis : un tamis est constitué d'une toile métallique ou d'une tôle perforée définissant
des mailles de trous carrés. Les tamis sont désignés par la longueur du côté de ces carrés
c’est à dire par la taille des mailles.

Figure 3.2 : Tamis pour essai de granulométrie

Les mailles du plus petit tamis ont une dimension de 0,08mm. La taille des mailles des tamis
est normalisée. Cette taille correspond aux termes d'une suite géométrique de raison 1,259.
Chaque dimension de maille d’un tamis correspond donc à la dimension du précédent
multipliée par 1,259. Le plus grand tamis a une dimension de 80 mm.

31 UTILISATION DES SCHISTES HOUILLERS NOIRS DANS LA COMPOSITION DES BETONS BITUMINEUX
Les essais sur les bétons bitumineux Chapitre III
1. Manipulation selon la norme NF P 18-560

La première question qui se pose est de choisir une masse d’échantillon à tamiser. Ce choix
de masse doit vérifier plusieurs contraintes. En effet, il faut que l’échantillon analysé soit en
quantité suffisante pour être mesurable et pas trop important pour éviter de saturer les
tamis ou de les faire déborder. En caricaturant, il est impensable d’analyser un échantillon
d’un micro gramme, comme un échantillon d’une tonne. La masse de l’échantillon à prélever
M doit être comprise entre : 0,2 x D < M < 0,6 x D

On observe que cet intervalle est exprimé en fonction de D, qui représente le D de la classe
du granulat d/D en mm. M est exprimé en kg.

Exemple : pour effectuer l’analyse granulométrique d’un gravier 8/15, il faut identifier D : ici
D = 15 mm. Il faudra alors prélever des échantillons de masse comprise entre : 0,2 x 15 < M <
0.6 x 15, c’est à dire : 3 Kg < M < 9 Kg.

Par exemple : M peut être choisie égal à 3 Kg, pour les analyses conduites au laboratoire, il
est conseillé de choisir une masse plutôt près de la limite inférieure (0,2 x D).

L’analyse granulométrique doit permettre de séparer les grains d’un granulat et de les
classer par diamètre. Le diamètre des mailles des tamis définit ces classes.

La vibration fait descendre les grains au travers les tamis jusqu’à ce qu’ils soient bloqués par
le tamis de la maille correspondante au diamètre du grain. Mais la vibration n’est pas
suffisante pour faire descendre les fines. En effet ces grains sont si fins qu’ils se collent aux
grains d’un diamètre plus gros. Ces fines restent ainsi bloquées dans des tamis ne
correspondant pas à leur diamètre. Sous le seul effet de la vibration, l’analyse est donc
faussée. En effet, Chaque tamis contient les grains de diamètres correspondant plus une part
de fines. La pesée du refus indiquera et représentera la masse des grains du diamètre
correspondant au tamis plus la masse des fines collées aux autres grains. La masse mesurée
sera donc supérieure à la masse recherchée. Pour cela la norme indique de laver
l’échantillon dans le plus petit tamis nécessaire à l’analyse. En effet l’eau a pour effet
d’entraîner les fines avec elle. L’utilisation du plus petit tamis nécessaire à l’analyse garanti
que seule l’eau chargée de fines traversera ce tamis. Ce lavage n’a donc pas pour finalité de
rendre propre en terme d’hygiène le granulat. Pour l’analyse, il importe peu qu’un granulat
soit propre ou joli à regarder. Il ne s’agit en aucun cas de se débarrasser des fines. Elles font
parties à part entière des grains constituant le granulat. Cela signifie qu’il faudra par le calcul
prendre en compte leur proportion en % dans le granulat. Cela signifie également que le
calcul de la proportion de la présence de chaque diamètre de grain est pris en compte par
rapport à tout le granulat (masse de fines comprises). L’essai comporte donc deux méthodes
de tamisage. Un tamisage par lavage pour faire descendre les fines et un tamisage par
vibration pour faire descendre les autres grains.

Détermination de la masse sèche de l'échantillon soumis à l'analyse granulométrique. Le


tamisage par vibration s’effectue sur un matériau sec. L’échantillon tamisé par lavage doit
donc être séché. Lorsque l’on prélève un échantillon de granulat, il est la plus part du temps
humide.

32 UTILISATION DES SCHISTES HOUILLERS NOIRS DANS LA COMPOSITION DES BETONS BITUMINEUX
Les essais sur les bétons bitumineux Chapitre III
On cherche à connaître la proportion de chaque diamètre de grain qu’il y a dans le granulat.
Le granulat représente ici la masse totale des grains qui constituent le granulat, c’est à dire
les fines et les autres plus gros. Les fines étant perdues pendant le tamisage par lavage, il
faut donc mesurer la masse sèche de l’échantillon avant cette opération.

En interprétant ces trois observations par ordre chronologique, cela signifie que l’on prélève
un échantillon de granulat humide, qu’il faut le sécher pour connaître sa masse totale sèche,
qu’il faut ensuite le tamiser par lavage, puis le faire de nouveau sécher pour la tamiser par
vibration. Il faudrait faire sécher deux fois l’échantillon ce qui est relativement long.

La norme propose de diminuer ce temps en travaillant sur deux échantillons. Un premier


servira exclusivement à établir une règle de proportionnalité sur la teneur en eau du
granulat. Pour cela Il est prélevé et pesé humide, M1h, puis séché et pesé sec, M1s. Le second
est prélevé et pesé humide, Mh puis tamisé par lavage, séché et pesé sec, Ms. Le gain de
temps apparaît en coordonnant et en menant simultanément toutes ces opérations. Le
raisonnement permettant de déterminer la masse sèche totale de l’échantillon à laver sans
le sécher est le suivant.

Si la masse humide d’un échantillon de granulat, M1h, donne une masse sèche, M1s, alors la
masse humide de n’importe qu’elle autre échantillon du même granulat, Mh, donnera la
masse sèche, Ms, correspondante par proportionnalité,
M 1h
Ms = x Mh
M 1s

1. L’opération tamisage

Verser le matériau lavé et séché dans la colonne de tamis. Cette colonne est constituée par
l'emboîtement des tamis, en les classant de haut en bas dans l'ordre de mailles
décroissantes.

La question du choix des tamis se pose ici. Quels sont les tamis nécessaires à l’analyse ?

Si la classe granulaire, d/D du granulat est connue, nous connaissons les dimensions du plus
petit et du plus grand grain représentatif du granulat. Etre représentatif ne signifie pas être
le plus petit ou le plus grand de l’échantillon. Il est fort probable que sur des tamis de mailles
inférieures ou supérieures à d et D, des grains se déposent mais en faible quantité. La norme
NF P 18-304 indique par le calcul que cela peut concerner les deux tamis de mailles
inférieures à d est le tamis de maille supérieure à D. Il faut donc choisir tous les tamis
partant de deux mailles en dessous de d et allant jusqu’à deux mailles au-dessus de D.

Si la classe granulaire n’est pas connue, l’œil sera un bon indicateur pour classer
approximativement un granulat. Il est à savoir qu’un sable est un granulat constitué de grain
de taille comprise entre 0 et 5 mm. Un gravier fin est constitué de grains de taille comprise
entre 2.5 et 16 mm. Un gravier moyen est constitué de grains de taille comprise entre 3.15
et 20 mm. Un gros gravier est constitué de grains de taille comprise entre 5 et 31.5 mm. En
prenant les tamis dans ces intervalles, il est fort probable que l’analyse permettra de classer
tous les diamètres de grain.

33 UTILISATION DES SCHISTES HOUILLERS NOIRS DANS LA COMPOSITION DES BETONS BITUMINEUX
Les essais sur les bétons bitumineux Chapitre III
Agiter manuellement ou mécaniquement cette colonne, puis reprendre un à un les tamis en
commençant par celui qui a la plus grande ouverture en adaptant un fond. On agite chaque
tamis en donnant à la main des coups réguliers sur la monture. D'une manière générale, on
peut considérer qu'un tamisage est terminé lorsque le refus sur un tamis ne se modifie pas
de plus de 1 % en une minute de tamisage.

Figure 3.3 : Vibration manuelle des tamis

Cette condition fixée par la norme pour savoir quand stopper le tamisage par vibration est
largement vérifiée au bout de 10 minutes de vibration, ce qui est plus simple à mesurer.

Verser le tamisat recueilli dans le fond sur le tamis immédiatement inférieur.

2. Les pesées

Le refus maximum admissible sur chaque tamis doit être inférieur à : 100 g si d < 1 mm, 200
g si d compris entre 1 et 4 mm et 700 g si d > 4 mm. Cela permet de vérifier que les tamis ne
sont pas saturés. Un tamis saturé perturbe l’effet de la vibration. En effet malgré la
vibration, Certains grains peuvent rester coincés par d’autres en trop grande quantité dans
un tamis alors qu’ils devraient descendre en traversant ce tamis. L’analyse de ce fait pourrait
être faussée.

Peser le refus du tamis ayant la plus grande maille. Soit R1 la masse de ce refus.

Reprendre la même opération avec le tamis immédiatement inférieur ; ajouter le refus


obtenu à R1 et peser l'ensemble. Soit R2 la masse des deux refus cumulés.

Poursuivre la même opération avec tous les tamis de la colonne pour obtenir les masses des
différents refus cumulés R3, R4,..., Ri,..., Rn.

Peser s'il y en a, le tamisat au dernier tamis. Soit Tn sa masse.

34 UTILISATION DES SCHISTES HOUILLERS NOIRS DANS LA COMPOSITION DES BETONS BITUMINEUX
Les essais sur les bétons bitumineux Chapitre III

Figure 3.4 : pesée des fractions granulaires cumulées

Si après essai, les résultats montrent qu'un (ou plusieurs) tamis a (ont) été surchargé(s),
l'essai doit être refait manuellement à partir de ce tamis.

3. Courbe granulométrique

Expression des résultats : les résultats des différentes pesées cumulées sont portés sur une
feuille de paillasse. La masse des différentes refus cumulés Ri, sont rapportées à la masse
totale calculée de l’échantillon pour essai sec Ms et les pourcentages de refus cumules sont
obtenus :
Ri
100
Ms
Inscrits sur la feuille de paillasse, les pourcentages de tamisats correspondants sont égaux à :
R
100 – ( i 100)
Ms
Les pourcentages de tamisats cumulés doivent être présentés sous forme de tableau
(exploitation statistique), et sous forme de courbe.

Il suffit de porter les divers pourcentages des tamisats sur la feuille de papier semi-
logarithmique. En abscisse : les dimensions des mailles, sur une échelle logarithmique et en
ordonnée : les pourcentages sur une échelle arithmétique.

35 UTILISATION DES SCHISTES HOUILLERS NOIRS DANS LA COMPOSITION DES BETONS BITUMINEUX
Les essais sur les bétons bitumineux Chapitre III
3.3.3 Coefficient d’aplatissement des granulats

La réalisation des corps de chaussées et des couches de roulement, nécessitent de n’utiliser


que des granulats ayant une forme assez ramassée, à l’exclusion des granulats plats. En
effet, ceux-ci ne permettent pas de réaliser des bétons bitumineux très compacts, et, par
ailleurs, ils ne peuvent être utilisés car ils conduisent à des couches de roulement trop
glissantes.

La détermination du coefficient d’aplatissement est l’un des tests permettant de caractériser


la forme plus ou moins massive des granulats. La forme d'un élément granulométrique est
définie par ses trois caractéristiques dimensionnelles principales : l'épaisseur, la grosseur et
la longueur.

Les éléments de mauvaise forme se fragmentent plus facilement, ils diminuent la maniabilité
et le compactage devient plus difficile. Ces éléments ont tendance à prendre de préférence
une orientation qui rend proche de l'horizontale leurs plus grandes dimensions
(inconvénient de glissance pour les enduits et les enrobés). L'angularité est une qualité
beaucoup plus fondamentale que la forme. En effet, les éléments qui présentent des faces
se coupant avec les angles vifs, augmentent l'angle de frottement interne du matériau et
diminuent sa maniabilité ce qui a deux effets opposés : le compactage est plus difficile, mais
si on réussit celui-ci, la stabilité est plus élevée.

L'essai consiste à effectuer un double tamisage. Tout d'abord, au moyen de tamis d'essai,
l'échantillon est fractionné en différents granulats élémentaires di/Di, comme indiqué dans
le tableau ci dessous. Chacun des granulats élémentaires di/Di est ensuite tamisé au moyen
de grilles à fentes parallèles d'une largeur d'écartement Di/2.

Le coefficient d'aplatissement global est calculé en tant que masse totale des particules
passant au travers des grilles à fentes, exprimé en pourcentage du total de la masse sèche
des particules faisant l'objet de l'essai.

Si nécessaire, le coefficient d'aplatissement de chaque granulat élémentaire di/Di correspond


au passant du tamisage sur la grille à fentes correspondante, exprimé en pourcentage de la
masse de ce granulat élémentaire.

1. Matériels nécessaires
- Grilles à fentes correspondantes comprenant des barres cylindriques parallèles
conformes à la figure 1 et aux tolérances données dans le tableau 1. Les tolérances
de largeur de fente doivent s'appliquer à toute la longueur de chaque fente.
- Balance avec une précision de ± 0,1 % de la masse de la prise d'essai.
- Étuve ventilée réglée par thermostat pour maintenir une température de (110 ± 5) °C
ou tout autre appareillage adéquat pour sécher les granulats, sans entraîner leur
rupture.

2. Manipulation selon la NF EN 933-3

On procède au tamisage de l´échantillon par voie sèche sur les tamis en se conformant aux
prescriptions détaillés dans la partie granulométrie, et on pèse chaque classe granulaire.

36 UTILISATION DES SCHISTES HOUILLERS NOIRS DANS LA COMPOSITION DES BETONS BITUMINEUX
Les essais sur les bétons bitumineux Chapitre III
Tamiser chaque classe granulaire obtenue par l´opération précédente sur une grille dont
l´écartement E entre les barres est défini par le tableau. Ce tamisage sur les grilles se fait
manuellement.

Figure 3.5 : Grille à fonte pour détermination de coefficient d’aplatissement

On pèse avec une précision relative de 0,1 % le passant sur la grille correspondante à chaque
classe granulaire di/Di.

3. Expression des résultats

Les résultats sont portés sur des feuilles de paillasse. Les notations suivantes sont utilisées :

- Ri = Masse de chaque classe granulaire di/Di, en grammes.


- M1 = Σ Ri (ce chiffre peut être légèrement inférieur à Mo mais ne doit pas s'en écarter
de plus de 2 %).
- mi = Masse des éléments de chaque classe granulaire di/Di passant sur la grille
correspondante, définie par le tableau.
- M2 = Σ mi

Le coefficient d'aplatissement de chaque classe granulaire est donné par :


mi
Ai = 100
Ri
Le coefficient d'aplatissement global A est donné par :
M2
A = 100
M1

37 UTILISATION DES SCHISTES HOUILLERS NOIRS DANS LA COMPOSITION DES BETONS BITUMINEUX
Les essais sur les bétons bitumineux Chapitre III

Tableau 3.1 : Granulats d/D et largeur de fente de la grille (Dimensions en mm)

38 UTILISATION DES SCHISTES HOUILLERS NOIRS DANS LA COMPOSITION DES BETONS BITUMINEUX
Les essais sur les bétons bitumineux Chapitre III
3.3.4 Essai Equivalent de Sable (ES)
Le sable est un grain minéral dont le diamètre est inférieur à 5mm. Il est utilisé dans le béton
afin de combler les vides entre les grains de gravier.

A l’état naturel, le sable se compose de grains de diamètres inférieurs à 5 mm. Mais, il se


compose de grains minéraux comme de grains organiques (argile). Ces grains organiques ont
un diamètre inférieur à 0.08 mm. Le mélange est appelé sable à partir du moment où à l’œil
nue on voit qu’il se compose d’avantage de grain supérieur à 0.08 mm.

Cela signifie que le mot sable désigne deux choses. Le sable brut composé uniquement de
grains minéraux et le sable tel qu’on le trouve dans la nature composé d’un mélange de
sable brut et d’argile. Ces argiles contiennent des parties nocives qui (après un certain seuil)
vont causer les problèmes de gonflement dans les bétons bitumineux. Le problème consiste
donc à analyser la nature du sable, c'est-à-dire de trouver un moyen d’observer et de
mesurer la proportion d’éléments argileux dans le sable.

Pour cela il est à observer qu’en présence d’une solution de glycérine, formaldéhyde et de
chlorure de calcium, dite solution lavante, l’argile flocule. C'est-à-dire que l’argile se
rassemble sous forme de petits flocons. Après agitation dans cette solution, ces flocons
descendent par gravité de façon très lente. Cela signifie qu’après agitation le sable brut
descend très rapidement alors que l’argile se dépose beaucoup plus lentement en une
vingtaine de minutes. Ainsi le sable brut peut être visiblement séparé de l’argile qui se
déposera lentement au dessus.

La hauteur totale représente la hauteur de l’échantillon. Le rapport entre la hauteur de sable


brut et la hauteur totale, représente la proportion de sable brut dans le sable. Cette
proportion exprimée en pourcentage est appelé E.S : Equivalent de Sable.

1. Manipulation selon la NF EN 933-8

Préparation des prises d’essai

L’essai s’effectue sur un échantillon de sable humide (humidité ne dépassant pas les 2%) afin
d’éviter les pertes d’argile. Il faut vérifier que les grains de sable ont bien un diamètre
inférieur à 2mm par tamisage et vérifier que la masse sèche de l’échantillon soit de 120g.

2. Mode opératoire

Le sable est incorporé dans une éprouvette normalisée et préalablement remplie de solution
lavante, l’ensemble est agité à la main pour bien humidifier le sable et déloger les bulles
d’air. Cette opération (l’humidification) dure dix minutes.

39 UTILISATION DES SCHISTES HOUILLERS NOIRS DANS LA COMPOSITION DES BETONS BITUMINEUX
Les essais sur les bétons bitumineux Chapitre III

Figure 3.6 : Remplissage des éprouvettes avec la solution lavante et le sable

L’éprouvette est ensuite placée horizontalement dans une machine à vibrer automatique.
L’éprouvette est vibrée 90 fois en 30 secondes.

Figure 3.7 : vibration et remplissage de l’éprouvette par la solution lavante

Les éléments argileux floculés sont ensuite remontés à l’aide d’un tube plongeur qui injecte
de la solution lavante. Les bords supérieurs du tube sont aussi nettoyés pour que l’ensemble
de l’échantillon soit plongé dans la solution. Le tube est plongé au fond de l’éprouvette et
remonté lentement pendant que l’éprouvette est tournée également lentement. L’argile a
floculé et se reparti dans la solution lavante. L’éprouvette va reposer durant 20 minutes le
temps que tout le floculat argileux se dépose sur le sable brut.

40 UTILISATION DES SCHISTES HOUILLERS NOIRS DANS LA COMPOSITION DES BETONS BITUMINEUX
Les essais sur les bétons bitumineux Chapitre III
3. Mesurage

La limite entre le sable brut et l’argile est maintenant visible. Il est possible de mesurer à
l’œil et au réglé, la hauteur de sable total et la hauteur de sable brut pour en déterminer la
proportion, l’E.S. Il est plus juste de prendre cette mesure à l’aide d’un piston normalisé qui
traverse la couche d’argile pour se poser sur le sable brut. La hauteur totale du sable se
mesure comme précédemment on l’appellera (h1). La longueur de la tige du piston
correspond à la hauteur de l’éprouvette. La mesure de la longueur de la tige qui n’a pas
pénétrée dans l’éprouvette correspond alors à la hauteur de sable brut on l’appellera
(h2).cet essai est réalisé sur 3 échantillons et on prend la moyenne.

Figure 3.8 : Mesurage par la tige du piston

Calcul et expression des résultats, On calcule le rapport :


h2
ES = x 100
h1
ES sera calculé pour chaque cylindre avec un chiffre après la virgule. Si les deux valeurs
obtenues diffèrent de plus de 4, le mode opératoire d'essai doit être répété. On calcule
l'équivalent de sable (ES) comme la moyenne des rapports ES obtenus sur chaque cylindre et
enregistrer au nombre entier le plus proche.

L’essai de l’équivalent sable est plus signifiant dans le cas des bétons hydrauliques. Dans le
cas des bétons bitumineux le CPS exige une valeur de 35% qui au-deçà le sable est dit non-
propre et ne sera pas utilisé alors dans un béton bitumineux, mais dans des cas on a travaillé
avec des sable de moins de 20% d’ES et le problème de gonflement ne s’ai pas posé! Donc
on voie ici que la valeur de l’ES qui représente le pourcentage de la propreté vis-à-vis à
l’existence de l’argile proprement dit, est plus signifiante dans le cas des bétons hydraulique
où tous les types d’argiles absorbent l’eau du béton et forment la boue, cette boue gênera
l’adhérence du ciment avec les granulats. Le béton hydraulique une fois sec s’effrite et
manque de résistance. En absorbant trop d’eau, l’argile en trop forte quantité, provoque un
phénomène de retrait important par l’évaporation de l’eau. Or dans le cas des bétons
bitumineux, il est question du bitume qu’il est plus visqueux que l’eau alors l’absorption ne
se fait que par les éléments nocifs dans l’argile comme la vermiculite et la montmorillonite.

41 UTILISATION DES SCHISTES HOUILLERS NOIRS DANS LA COMPOSITION DES BETONS BITUMINEUX
Les essais sur les bétons bitumineux Chapitre III
3.3.5 Essai au bleu de méthylène selon la NF EN 933-9

Le but de l'essai est d'évaluer la richesse d'un sol en argile et cela d'une façon globale. Le
résultat de l'essai dépend directement de la nature des argiles et de leur quantité dans le sol.
Ces dernières absorbent une quantité de bleu de méthylène proportionnelle à la somme de
leurs surfaces spécifique lorsqu'elles sont mises en présence d'une solution de ce colorant.

La nature de la fraction argileuse est exprimée dans cet essai par la surface spécifique
(surface totale que l'ensemble des particules contenues dans l'unité de masse de cette
fraction argileuse est susceptible de développer). Elle est d'autant plus élevée que l'argile est
active Tableau 3.2.

Tableau 3.2 : Surfaces spécifiques de différentes argiles

Type d’argile Surface spécifique (m2/g)

Kaolinite 5 à 20

Illite 40 à 60

Vermiculite 200

Montmorillonite 800

Pour une argile donnée, la surface totale développée est proportionnelle à la quantité que le
sol contient. De la quantité totale de bleu qu'on aura introduite (Elle dépend de la taille de
l'échantillon de sol soumis à l'essai), on calculera celle qui correspond à 100g de sol (valeur
de bleu : "VBS").

L’essai au Bleu n'est pas exécuté sur un échantillon représentatif de toute l'étendue
granulométrique du sol étudié. On sélectionne dans le sol total une fraction 0/d sur laquelle
sera prélevé l'échantillon soumis à l'essai (0/d compris entre 0/0,080mm et 0/10mm).

Remarque : la structure des argiles leur confère un ensemble de réactions lié à l'eau, ces
réactions sont appelées ACTIVITES.

1. Principe de l’essai

Des doses d'une solution de bleu de méthylène sont ajoutées successivement à une
suspension de la prise d'essai dans l'eau. L'adsorption de la solution colorée par la prise
d'essai est vérifiée après chaque addition de solution en effectuant un test à la tache sur du
papier filtre pour déceler la présence de colorant libre.

Lorsque la présence de colorant libre est confirmée, la valeur de bleu de méthylène (VBS) est
calculée et exprimée en grammes de colorant adsorbé par kg de la fraction granulaire testée.

Cet essai permet d'observer la quantité et l'activité de la fraction argileuse contenue dans un
sol ou des matériaux rocheux. Pou ce faire, on fixe, sur les grains d'argile des molécules de
bleu de méthylène et par un test simple, on évalue la quantité de bleu fixé.

42 UTILISATION DES SCHISTES HOUILLERS NOIRS DANS LA COMPOSITION DES BETONS BITUMINEUX
Les essais sur les bétons bitumineux Chapitre III
On en déduit la valeur de bleu du sol, ou VBS qui est un indicateur essentiel dans la
classification- des sols concernés par les travaux de terrassement.

2. Matériel utilisé
 Une balance électronique d'une précision de 0,05g ;
 bécher ou en verre ;
 Un agitateur électromagnétique capable de vitesses de rotation contrôlées variables
pouvant atteindre (600 ± 60) tr/min ;
 burette de 50 ml graduée, et de précision de 1/10ml ;
 Papier filtre sans cendre (< 0,010 %) ; 95 g/m2 ; épaisseur 0,20 mm ; vitesse de
filtration : 75 secondes ;
 Tige de verre, longueur : 300 mm ; diamètre : 8 mm ;
 Chronomètre, gradué en secondes ;

Réactifs

 Solution colorée de bleu de méthylène de qualité ordinaire ou technique à (10 ± 0,1) g/l,
 Eau déminéralisée ou distillée.

Figure 3.9 : Appareillage pour l’essai de VBS

3. Préparation des prises d’essai

Cet essai s'effectue sur la fraction granulométrique 0/2 mm, ce sont principalement les
éléments inférieurs à 2mm qui contiennent la fraction argileuse, cette fraction donne
l'essentiel de la réaction au bleu de méthylène et donc quantifie la sensibilité du sol à l'eau.

On prélève 50g de fraction 0/2mm sèche que l'on met à tremper dans 500ml d'eau
déminéralisée. Le mélange doit être maintenu en agitation durant tout l'essai.

Une fois cette procédure effectué on passe au teste de la tache, ce test consiste à injecter
successivement des dosages précis de bleu de méthylène jusqu'à avoir saturation des
particules d'argiles.

L'avantage de ce test est que l'instant de cette saturation peut être répété. Pour ce faire, on
prélève à l'aide de la baguette de verre une goutte de liquide du bécher contenant le sol
imbibé de bleu, cette goutte est déposé sur le papier filtre. La quantité de suspension

43 UTILISATION DES SCHISTES HOUILLERS NOIRS DANS LA COMPOSITION DES BETONS BITUMINEUX
Les essais sur les bétons bitumineux Chapitre III
prélevée par la goutte doit permettre d'obtenir un dépôt dont le diamètre est compris entre
8 mm et 12 mm. Suite à cela, deux résultats sont possibles :

1. La goutte centrale bleue est cerclée d'une zone incolore avec ce résultat le teste est
négatif.
2. Le test est considéré comme positif si, dans la zone humide, une auréole bleue claire
persistante d'environ 1 mm apparaît autour du dépôt central.

Figure 3.10 : Test de la tache

4. Lecture des résultats

Pour la lecture des résultats on procède de la manière suivante :

Première phase

Addition de bleu de méthylène par grand pas de 10 cm3 suivi du test de la tache, on a deux
possibilités

1. Test immédiat de la tache est négatif,


2. Test immédiat de la tache est positif.

Dans les deux cas précédemment on rajout encore 10 cm3.

Deuxième phase

Au premier test immédiat positif ajout de bleu par petit pas de 5 cm3 suivi du test de la
tache.

Si le test immédiat de la tache est négatif on ajout encore 5 cm3,

Si le test immédiat de la tache est positif on effectuer cinq fois la confirmation de ce test
toutes minutes pendant cinq minutes :

 Si ce test de confirmation est négatif en revient à faire rajouter 5 cm3 ;


 Si ce test de confirmation est positif en finie le dosage. (et on calcul le volume B (ml)
de solution de bleu utilisée).

44 UTILISATION DES SCHISTES HOUILLERS NOIRS DANS LA COMPOSITION DES BETONS BITUMINEUX
Les essais sur les bétons bitumineux Chapitre III

Figure 3.11 : Résultat négatif du test puis positif (de droite à gauche)

La valeur de bleu de méthylène, VBS, exprimée en grammes de colorant par kilogramme de


fraction 0/2 mm est obtenue à l'aide de l'équation suivante :
V
VBS =
50
Où V est le volume total de solution de colorant injectée, en centimètres cubes.

La surface active (Sa) de la fraction argileuse est obtenue par la relation suivante :
20,93 V
Sa =
m
20,93 est la surface correspondante à 1cm3 de bleu de méthylène et m est la masse de la
prise d’essai (50 g).

45 UTILISATION DES SCHISTES HOUILLERS NOIRS DANS LA COMPOSITION DES BETONS BITUMINEUX
Les essais sur les bétons bitumineux Chapitre III

3.4 Caractéristiques intrinsèques des gravillons


Ces caractéristiques sont liées à la nature même de la roche mère et ne peuvent pas être
améliorées par le technicien. Il s'agit de la dureté, la résistance à l'usure par frottement et la
résistance au polissage.

3.4.1 Dureté ou résistance à la fragmentation (chocs), coefficient Los Angeles NF EN 1097-2

La dureté est destinée à évaluer la résistance des granulats à la fragmentation sous l'action
du trafic. Elle est mesurée par l'essai "Los Angeles" ou par l'essai de fragmentation rapide; ce
dernier est plus rapide, mais nécessite une confirmation par le Los Angeles.

L'essai Los Angeles se pratique sur les classes granulaires 4/6, 6/10 ou 10/14, que l'on
introduit dans un tambour cylindrique d'axe horizontal fermé aux deux extrémités en
présence de boulet d'acier. La rotation du tambour pendant un nombre de tours et à une
vitesse normalisés (2000 tours par heur) entraîne la fragmentation des granulats, qui sont
ensuite tamisés sous l'eau sur un tamis de 1,6mm.

Le coefficient Los Angeles est le rapport de la masse du tamisat à la masse avant essai. Le
granulat est donc d'autant plus rigide que son coefficient Los Angeles est faible.

On introduit dans le cylindre de la machine LOS ANGELES


l’échantillon qui est 5000 g d’un gravier de la classe granulaire
10-14, et la charge abrasive : des boulets de 4840 g de poids
et de 47 mm de diamètre chacune.

On remet le couvercle et on met la machine en marche.

La vitesse de la machine LOS ANGELES est de 33 tours par minute. La durée de l’essai est 15
minutes et 15 seconds soit 500 tours.

Le matériau est récupéré du cylindre


dans le bac inferieur.

46 UTILISATION DES SCHISTES HOUILLERS NOIRS DANS LA COMPOSITION DES BETONS BITUMINEUX
Les essais sur les bétons bitumineux Chapitre III

Les agrégats récupéré et séparé des boulets.

Lavage des agrégats dans le tamis 1,6mm. Il est utile


d’utiliser un tamis de contrôle (4mm par exemple) pour
que le lavage soit plus précis vue la masse importante,
(5000 g).

En fin le coefficient LOS ANGELES est le pourcentage de la prise d’essai passant au tamis de
1,6 mm après l’achèvement de l’essai.

5000 − M′
LA = 100
5000

47 UTILISATION DES SCHISTES HOUILLERS NOIRS DANS LA COMPOSITION DES BETONS BITUMINEUX
Les essais sur les bétons bitumineux Chapitre III
3.4.2 Résistance à l'attrition et à l'usure, coefficient MDE

L'essai utilisé est le Micro DEVAL à sec ou en présence d'eau. Cette mesure quantifie à la fois
l'usure qui se produit par frottement réciproque des gravillons dans une assise (attrition) et
celle survenant entre le pneumatique et le gravillon à la surface des revêtements (usure).

Comme l'usure est très influencée par la présence d'eau, l'essai le plus représentatif est le
Micro Deval en présence d'eau (MDE) NF P 18 572

L'essai consiste à mesurer l'évolution granulométrique du granulat sous l'effet abrasif d’une
charge de billes en acier dans un tambour. L'échantillon est traité comme dans l'essai Los
Angeles et conduit à la détermination du coefficient M.D.E.

Le cylindre creux rempli de masse abrasive


constituée par des billes sphérique en acier inox de
10 mm de diamètre.

La masse abrasive est de 5000 g

Introduction des granulats de classe 10-14 après


être lavée et séchée jusqu’à une masse
constante.

La masse des granulats ajoutés est de 500 g.

Ajout de deux litres et demi d’eau dans le cylindre


avec l’ensemble, granulats et charge abrasive.

48 UTILISATION DES SCHISTES HOUILLERS NOIRS DANS LA COMPOSITION DES BETONS BITUMINEUX
Les essais sur les bétons bitumineux Chapitre III

Le cylindre après être bien fermée est met dans la


machine pour MDE.
La machine sera après mise en rotation à une vitesse de
100 tours par minute pendant 2 heurs soit 1200 tours.

Après deux heurs de rotation.

Après avoir recueilli, le matériau sera lavé sur


un tamis de 1,6 de diamètre.

Les agrégats après avoir lavées et séparées de


la charge abrasive.

49 UTILISATION DES SCHISTES HOUILLERS NOIRS DANS LA COMPOSITION DES BETONS BITUMINEUX
Les essais sur les bétons bitumineux Chapitre III

Les agrégats après avoir asséchés à 105°C

On pèse les agrégats après avoir asséchés à 105°C (M’), et on calcul par la suite le coefficient
micro DEVAL MDE :

500 − M′
MDE = 100
500

3.4.3 Résistance au polissage, coefficient C.P.A.

Les gravillons utilisés pour les couches de surface doivent avoir des arêtes vives et des faces
"râpeuses" pour lutter contre la glissance. Il est donc nécessaire que ces arêtes, qui ont
tendance à disparaître par polissage, soient conservées dans le temps. La résistance au
polissage se chiffre par l'essai de résistance au polissage.

Les granulats à tester sont collés sur des plaques disposées sur une roue porte-échantillon;
les plaques sont ensuite soumises à un polissage sous l'effet d'une roue à bandage
pneumatique avec interposition d'eau et d'abrasifs. Après un certain nombre de rotations,
on mesure à l'aide d'un pendule la perte de rugosité de la surface des plaques, dont on tire
le coefficient de polissage accéléré (C.P.A.) qui donne son nom à l'essai.

Caractéristiques liées au mode de fabrication

Propreté : Il s'agit de l'absence dans un granulat d'éléments fins indésirables, hydrophiles ou


non. Ce sont soit des fines plastiques naturelles (argile), soit des fines issues du concassage
ou du broyage des roches, qui rendent le granulat sensible à l'eau ou empêchent un collage
direct et des bonnes qualités entre le liant et le granulat.

La propreté est appréciée par la proportion d'éléments inférieurs à 0,5mm que l'on obtient
par lavage sur un tamis de 0,5mm d'ouverture.

50 UTILISATION DES SCHISTES HOUILLERS NOIRS DANS LA COMPOSITION DES BETONS BITUMINEUX
Les essais sur les bétons bitumineux Chapitre III

3.5 Le liant hydrocarboné


Le liant utilisé, dans touts les formulations de béton bitumineux, dans ce mémoire est un
bitume de classe 40/50, comme il est le seul existant sur le marché, le seul disponible au
laboratoire et aussi le seul qui est utilisé pour tous les travaux de revêtement en béton
bitumineux dans la région dans le cas des routes. Même le CPS exige l’utilisation du bitume
40/50 pour les enrobé à chaud type béton bitumineux ou grave bitume.

Le tableau 3.3 suivant spécifie les essais pour détermination des caractéristiques des
bitumes et la vérification du respect des exigences du CPS.

Tableau 3.3 : Essais et Exigences sur le bitume

caractéristique norme exigence unité

Détermination de la pénétrabilité à l'aiguille NF EN 1426 40 à 50 1/10mm

Détermination de la température de ramollissement NF EN 1427 52 à 57 °C

Résistance au durcissement à 163 °C EN 12607-1

variation de masse, maximum, ± <1% %

Point d’éclair, minimum EN 22592 > 250°c °C

Densité relative à 25°C NA 5224 1,0 à 1,10 g/ml

Ductilité à 25°C NA 5223 > 60 cm


Source : CPS 2006

Comme le bitume n’est pas l’objet de notre étude et vu le temps restreint imparti à la
réalisation de ce projet nous avons considéré que les spécifications fournis par le fabriquant
étaient une garantie suffisante.

Nous n’avons donc effectué aucun des essais mentionnés sur ce tableau et exigé par les
normes, dans le cas d’une recherche plus poussé ces essais aurait été nécessaires pour
écarter tout doute sur la qualité et les caractéristiques du bitume utilisé.

Ce n’est pas l’indisponibilité du matériel qui est la cause mais le temps nécessaire à la mise
en place d’une telle procédure. Le laboratoire nous a assuré que le bitume en question et sur
lequel nous travaillons est bien un bitume de classe 40/50 et qu’il possède toutes les
exigences techniques du CPS (déjà étudié au laboratoire).

51 UTILISATION DES SCHISTES HOUILLERS NOIRS DANS LA COMPOSITION DES BETONS BITUMINEUX
Les essais sur les bétons bitumineux Chapitre III

3.6 Méthodologie d’une étude de formulation


La formulation des bétons bitumineux est une étape importante de notre projet c’est la
raison pour laquelle nous lui avons accordé tous les soins nécessaires.

Une étude de formulation d’un béton bitumineux pour couche de roulement des chaussées
de route comporte trois étapes principales étapes :

 La composition granulométrique,
 La teneur en liant,
 Les caractéristiques du béton bitumineux.

3.6.1 La composition granulométrique

Une fois les caractéristiques intrinsèques et de mode de fabrication des agrégats qui vont
être utilisés sont obtenus et répondent aux exigences du CPS données dans le tableau 3.4.

Tableau 3.4 : Caractéristiques intrinsèques des granulats

Caractéristique spécification

Coefficient LOS ANGELES ≤ 25

Coefficient micro DEVAL ≤ 20

Coefficient d’aplatissement ≤ 25

Propreté superficielle ≤2
Source : Cahier de Prescriptions Spéciales, MTP, 2006.

On passe à la granulométrie des différentes classes d’agrégat (8/15, 3/8 et le sable 0/3).
L’enjeu ici est celui d’établir un mélange avec ces classes granulaires, qui va donner en les
mélangeant tous ensembles un mélange, dit à blanc, qui s’insère dans le fuseau de
spécification d’un béton bitumineux semi grenue (BBSG) donné par le CPS (Tableau 3.5).

Tableau 3.5 : Fuseau de spécification CPS

Tamisât (mm) BBSG 0/14 (%)

20 _

14 94 – 100

10 72 – 80

6,30 50 – 66

2 28 – 40

0,080 7 – 10
Source : CPS 2006

52 UTILISATION DES SCHISTES HOUILLERS NOIRS DANS LA COMPOSITION DES BETONS BITUMINEUX
Les essais sur les bétons bitumineux Chapitre III
Le paramètre le plus important et le point de référence est la teneur en fines (tamisât du
tamis 0,08 mm).

Le mélange à blanc
La provenance des granulats est le concasseur de Djebel Béchar. Le choix de cette carrière
n’est pas du au hasard, en effet l’expérience du laboratoire avec les granulats était d’un
grand secours, cette carrière est la meilleur de la région du point de vue granulométrie,
propreté des agrégats et sable (VBS et ES), caractéristiques intrinsèques et disponibilité.
Nous présentons dans le tableau 3.6 les caractéristiques intrinsèques des échantillons de
granulats que nous avons étudiés.

Tableau 3.6 : Caractéristiques des granulats utilisés

caractéristique Valeur

Coefficient LOS ANGELES 22%

Coefficient micro DEVAL 16%

Coefficient d’aplatissement 19,2% pour le 3/8

14,4% pour le 8/15

Propreté superficielle 1,2%

Equivalent de sable 52,3

Valeur au bleu 1,02

Masse volumique absolue 2,69

Vu les bon résultats obtenue nous avons donc décidé de choisir cette carrière. Les agrégats
qui vont être utilisé dans toutes nos études de formulations au cours de ce mémoire sont
celles de la carrière du concasseur de Djebel Béchar.

53 UTILISATION DES SCHISTES HOUILLERS NOIRS DANS LA COMPOSITION DES BETONS BITUMINEUX
Les essais sur les bétons bitumineux Chapitre III
3.6.2 Granulométrie du mélange à blanc
Le principe ayant été défini précédemment nous présenterons seulement les résultats de
l’analyse granulométrique dans le tableau 3.7 suivant.

Tableau 3.7 : Analyse granulométrique (Agrégat du concasseur de Djebel Béchar)

Diamètre (mm) 8/15 3/8 Sable 0/3

16 100

12 5 31

10 26 100

8 6 88

6,30 1 56 100

5 35 99

4 6

2 1 76

1 1 51

0,400 0 33

0,200 24

0,100 19

0,080 18

Ces résultats sont obtenus en appliquant les principes d’essais mentionnés ci dessus, selon le
mode manipulation et les normes appliqués au laboratoire des travaux publiques de l’ouest
unité de Béchar (LTPO).

Le pourcentage du sable (fraction 0/3) dans le mélange se détermine en fonction du


pourcentage des fines désiré dans le mélange à blanc. C'est-à-dire : avoir un pourcentage
des fines de 7 % (exigé par le CPS) on divise 7 x 100 par 18 donc pour notre cas :
700
pourcentage du sable = = 38,88%
18
Notre composition comprend donc 39% de sable.

Le pourcentage des deux autres fractions se fait par tâtonnement jusqu'à avoir le mélange
qui s’insère bien dans le fuseau 0/14, pour cela nous avons utilisé un outil d’aide et de
calcule c’est le logiciel MICROSOFT EXCEL. Les résultats de la méthode par tâtonnement sont
donnés dans le tableau 3.8 suivant.

54 UTILISATION DES SCHISTES HOUILLERS NOIRS DANS LA COMPOSITION DES BETONS BITUMINEUX
Les essais sur les bétons bitumineux Chapitre III
Tableau 3.8 : Résultat de la méthode par tâtonnement

Fraction 8/15 3/8 0/3

pourcentage 30 31 39

Une fois les pourcentages déterminés, nous avons réalisé le mélange à blanc et effectué une
nouvelle étude granulométrique. Les résultats sont présentés dans le tableau 3.9.

Tableau 3.9 : La granulométrie du mélange à blanc

Diamètre (mm) Mélange à blanc

16 100

12 5 84

10 78

8 68

6,30 57

5 49

4 32

1 20

0,400 13

0,200 9

0,100 7

0,080 7

La courbe granulométrique du mélange à blanc est présentée dans la figure 3.1 au sein du
fuseau normalisé.

55 UTILISATION DES SCHISTES HOUILLERS NOIRS DANS LA COMPOSITION DES BETONS BITUMINEUX
Les essais sur les bétons bitumineux Chapitre III

Figure 3.12 : Courbe granulométrique du mélange à blanc et le fuseau

Après avoir déterminé les pourcentages des fractions d’agrégats, on passe au calcule de
pourcentage de bitume.

3.6.3 La teneur en liant du béton bitumineux

La détermination de la teneur en liant exige de retenir dans le cas d’une formule pour un
béton bitumineux au moins trois valeurs de teneur en liant selon le module de richesse (K)
choisi.

Ces formules sont définies à partir de l’étude de laboratoire en tenant compte de l’épaisseur
à mettre en œuvre et des compacités in-situ exigées par les conditions d’exploitation.

Pour évaluer la teneur en bitume sur laquelle portera l’étude nous avons utilisé la formule
de Duriez couramment utilisé :
5
Teneur en bitume (TL) = K Σ . 𝛼

Où ∑ représente la somme des surfaces spécifiques conventionnelles en m2/kg


∑ = 0,25G + 2,3S + 12s + 135f
Dans laquelle nous avons introduit les pourcentages pondéraux des différents éléments :
 G : les éléments supérieurs à 6,30 mm ;
 S : les éléments compris entre 6,30 et à 0,315 mm ;
 s : les éléments compris entre 0,315 et 0,080 mm ;
 f : les éléments inferieurs à 0,080 mm ;
 K : est le module de richesse ;
 α : est un coefficient correcteur destiné à tenir en compte de la masse volumique des
granulats si elle diffère de 2,65 g/cm3 dans ce cas, nous aurons :
2,65
α=
MV
Dans le cas contraire on prend tout simplement α = 1

56 UTILISATION DES SCHISTES HOUILLERS NOIRS DANS LA COMPOSITION DES BETONS BITUMINEUX
Les essais sur les bétons bitumineux Chapitre III
Dans notre cas avons calculé d’abord ∑ :
∑ = 0,25(1 – 0,68) + 2,3(0,68 – 0,20) + 12(0,20 – 0,07) + 135(0,07)
∑ = 12,19
2,65
La masse volumique de nos granulats est 2,69 donc α =
2,69

α = 0,985

Quatre valeurs modules de richesse pour le BBSG sont données par le CPS :
Type d’enrobé Module de richesse
BBSG 3,45 3,60 3,75 3,90

Pour chaque module de richesse avons obtenu une teneur en liant :


Module de richesse 3,45 3,60 3,75 3,90
Teneur en liant 5,60 5,85 6,09 6,33

Nous avons donc réalisé quatre mélanges à blanc avec ces teneuses en bitume, le
pourcentage de bitume est ajouté à 100 % d’agrégats.

57 UTILISATION DES SCHISTES HOUILLERS NOIRS DANS LA COMPOSITION DES BETONS BITUMINEUX
Les essais sur les bétons bitumineux Chapitre III

3.7 Essais de contrôle des caractéristiques des bétons bitumineux


Lorsque les constituants sont totalement nouveaux, il est nécessaire d’effectuer une étude à
caractère général qui fait appel au essai à l’orniérieure à 60° C dit essai Marshall, cet essai
est particulièrement sévère, mais représentatif des sollicitations maximales.

Les bétons bitumineux réalisés avec les matériaux qui ont étés sélectionnés avec les
compositions retenues doivent normalement présenter au minimum les performances
figurant dans le CPS.

L’essai MARSHALL selon la norme NF EN 12697- 34

L'essai Marshall est largement utilisé par les laboratoires algériens et étrangers, il permet
d'avoir pour une température définie, les caractéristiques suivantes :

 Le pourcentage des vides dans le béton bitumineux après être compacté ;


 La stabilité qui est la résistance maximale à l'écrasement ;
 Le fluage qui est le raccourcissement du diamètre de l'éprouvette au moment de sa
rupture.

Cet essai délicat peut être séparé en deux étapes :

 La première étape est celle de confectionner les éprouvettes MARSHALL.


 La deuxième étape est d’écraser ces éprouvettes et de mesurer la stabilité et le
fluage MARSHALL.

Etape 1

L’appareillage nécessaire pour cette étape est une étuve qui peut dépasser les 160°C, une
cuve et un malaxeur normalisé (cuve et malaxeur MARSHALL).

Manipulation

Il est nécessaire de faire au moins quatre éprouvettes d’essai, 1200 g chacune, c'est-à-dire
4800g des agrégats pesés et placés dans l’étuve à 160°C, chaque classe dans un plat, on
calcule le poids de bitume en fonction de son pourcentage et on le met dans la cuve
MARSHALL qui est elle aussi met dans l’étuve.

Le contrôle de la température est indispensable, une fois les agrégats arrivent à la


température de 160°C, on prend la cuve, on la place dans le malaxeur, et on ajoute les classe
granulaire, le sable puis 3/8, puis 8/15.

On met le malaxeur en marche, c’st simulation de ce que fait le tombeur sécheur dans la
réalité. Le malaxage se fait dans un lap de temps de 5 minutes.

58 UTILISATION DES SCHISTES HOUILLERS NOIRS DANS LA COMPOSITION DES BETONS BITUMINEUX
Les essais sur les bétons bitumineux Chapitre III

Figure 3.13 : Les phases de la première étape de l’essai MARSHALL

Le mélange (béton bitumineux) doit être retourné dans l’étuve.

59 UTILISATION DES SCHISTES HOUILLERS NOIRS DANS LA COMPOSITION DES BETONS BITUMINEUX
Les essais sur les bétons bitumineux Chapitre III
Etape 2

L’appareillage nécessaire pour cette étape est des moules, des hausses, et des basses
MARSHALL normalisés de dimensions comme la figure suivante :

Figure 3.14 : Corps de moule, hausse, basse MARSHALL

Une dame MARSHALL, une presse qui peut atteindre la vitesse de 0,85 mm par seconde et
des mâchoires MARSHALL.

Les éprouvettes après qu’elles soient refroidies (une heure environ), on les démoule et on
les laisse pendant quatre heurs au moins.

Les éprouvettes doivent être pesées et mesurées pour détermination de leurs densités
géométriques. On paraffine l’une des éprouvettes et on la passe à la détermination de
densité réelle par peser hydrostatique.

Les autres éprouvettes sont mises elle et la mâchoire MARSHALL dans un bain-marie de
température de 60°C pour une période de 30 minutes, (on échelonne la mise en immersion
des éprouvettes tout les cinq minutes).

Après, chaque éprouvette est soumise au test de détermination de la stabilité et du fluage


MARSHALL en la incorporer dans la mâchoire et la faire passer sous la presse MARSHALL. La
stabilité et le fluage MARSHALL son lus depuis la presse au moment de la rupture.

60 UTILISATION DES SCHISTES HOUILLERS NOIRS DANS LA COMPOSITION DES BETONS BITUMINEUX
Les essais sur les bétons bitumineux Chapitre III

Figure 3.15: les phases de l’étape deux de l’essai MARSHALL

Dans la méthode MARSHALL, la meilleure formulation c’est celle qui donne l’optimum de la
stabilité MARSHALL et du fluage le plus petit.

61 UTILISATION DES SCHISTES HOUILLERS NOIRS DANS LA COMPOSITION DES BETONS BITUMINEUX
Les essais sur les bétons bitumineux Chapitre III

Figure 3.16 : Allure du fluage et de la stabilité MARSHALL

La teneur en bitume qui a donnée l’optimum de la stabilité MARSHALL est celle de 5,85%.Les
résultats de l’essai MARSHALL sont résumés sur le tableau suivant :

Tableau 3.10 : Les résultats de l’essai MARSHALL béton bitumineux ordinaire

Eprouvette N°1 N°2 N°3 N°4


Poids (g) 1183,8 1182,9 1186,0 1182,5
Hauteur (cm) 6,4 6,4 6,5 6,4
3
Volume (cm ) 502,4 502,4 510,25 502,4
3
Densité géométrique (g/cm ) 2,36 2,35 2,32 2,35
Densité réelle (g/cm3) - - - 2,36
Stabilité MARSHALL (daN) 595 906 707 -
Fluage MARSHALL (1/10 mm) 21 33 22 -

62 UTILISATION DES SCHISTES HOUILLERS NOIRS DANS LA COMPOSITION DES BETONS BITUMINEUX
Les essais sur les bétons bitumineux Chapitre III

3.8 Conclusion
Les essais de laboratoire ont une grande importance dans tous les projets en Génie Civil, ils
ont souvent un caractère décisive en particulier dans les grands projets. L’infrastructure
routière fait partie de ses grands projets vu les moyens financiers et les volumes de
matériaux qui sont mis en jeux.

Les essais portent en général sur la classification, la qualification, le choix des matériaux et
aussi sur la correction des caractéristiques qui devront être conformes aux normes et
prescription en fonction du type de projet.

Les agrégats que nous avons étudié proviennent du concasseur installé dans la carrière de
djebel Béchar, les essais ont prouvés sans équivoque que les agrégats de cette carrière
possèdent de très grandes qualités et réponde très bien aux exigences très sévères imposés
par les normes dans les projets routiers.

Le bitume que nous avons utilisé est de classe 40/50, nous n’avons pas effectué de test de
caractérisation sur ce bitume par manque de temps. Les résultats obtenus sur les bétons
bitumineux ont confirmé ce que nous a confirmé le laboratoire des travaux publics, unité de
Béchar, que le bitume répond aux exigences.

La formulation des bétons bitumineux est très convenable cela a été confirmé par l’essai
Marshall sur les courbes de stabilité et de fluage.

Le prochain chapitre sera consacré à l’étude expérimentable pour l’incorporation des


schistes houillers noirs dans les bétons bitumineux.

63 UTILISATION DES SCHISTES HOUILLERS NOIRS DANS LA COMPOSITION DES BETONS BITUMINEUX
Etude expérimentale Chapitre IV

ETUDE EXPERIMENTALE SUR LES SCHISTES HOUILLERS NOIRS

4 .1 Introduction

4.2 Choix du type de schistes houillers

4.3 Le site de prélèvement des échantillons


4.4 Les tests de laboratoires sur les schistes houillers
4.4.1 La teneur en eau des schistes houillers
4.4.2 La densité absolue des schistes houillers
4.4.3 La granulométrie des schistes houillers
4.5 Utilisation des schistes dans la confection des mortiers et bétons
4.5.1 La confection des mortiers et bétons
4.5.2 Les schistes houillers et les exigences de confection des bétons
4.5.3 L’argilosité des schistes houillers

4.6 Proposition des formulations

4.7 Conclusion

64 UTILISATION DES SCHISTES HOUILLERS NOIRS DANS LA COMPOSITION DES BETONS BITUMINEUX
Etude expérimentale Chapitre IV

4 .1 Introduction
Les schistes houillers de la région de Béchar se divise en trois types de schistes houillers, le
type de différence réside en particulier dans la couleur (suivant le degré de combustion du
schiste) et la composition minéralogique (selon le type de sous sol). Chaque terril est
composé d’un même type de schiste, quelques terrils sont composés de deux types ou plus
selon la nature des sols des mines d’où elles étaient extraite.

Le matériau le plus faible en qualité et caractéristiques sont les schistes houillers noirs, la
principale raison est que dans les deux autres types les particules de soufres et de charbon
résiduels ont subit une transformation du au phénomène de combustion (ou auto-
combustion). C’est l’une des raisons qui nous a amené à choisir les schistes houillers noirs et
faire de ce matériau objet de notre étude.

La provenance de notre matériau (schistes houillers noirs) est le terril N°5 de kenadsa, le
plus grand des 23 terrils de la région et le plus proche aux habitations, le terril en question
est situé à moins de 20 m de l’habitation la plus proche.

Les tests de laboratoire sur les schistes houillers sont nécessaires afin de déterminer les
principales caractéristiques du matériau schistes houillers noirs.

L’étude va présenter une nouvelle approche non exploité précédemment, une destination
du matériau schistes houillers noirs tout à fait différente des approches précédentes. Les
anciennes études s’intéresser aux schistes houillers avec une principale destination qui est
relié directement au domaine de la construction de bâtiment.

En faites, l’application des schistes peut être généralisé à tout le domaine du génie civil, les
schistes houillers comme matériaux peuvent servir peut être à la fabrication des tuiles, à
stabiliser les talus, ou imperméabiliser les digues ou autre …

Au cours de ce projet notre idée principale était de les utiliser comme apport en fines dans la
composition des bétons bitumineux destinés aux couches de surface des chaussées routières
ou des couches de roulement des pistes d’aérodromes.

Les essais expérimentaux sur le matériau vont nous confirmer ou infirmer cette idée.

65 UTILISATION DES SCHISTES HOUILLERS NOIRS DANS LA COMPOSITION DES BETONS BITUMINEUX
Etude expérimentale Chapitre IV

4.2 Choix du type de schistes houillers


Les schistes houillers sont le résultat de l'exploitation des mines de charbon, en effet les
matériaux extrait des mines sont remontés à la surface pour subir un tri séparant le charbon
des autres matériaux. Les autres matériaux sont alors considérés comme des déchets et
stockés en tant que tel sous forme d’amas pour ne pas occuper trop d’espace. Ce sont ces
amas qui sont appelé des terrils de schistes houillers.

Les déchets comme le charbon se sont des matériaux remontés des sous sols le plus souvent
des puits et des galeries souterraines. La différence de température et des pressions lors de
la formation des veines de charbon à conduit à une hétérogénéité des couches de schistes
houillers aux alentours de ces veines.

Dans le bassin carbonifère de la saoura (Béchar-Kenadsa), les terrils montrent parfois une
grande hétérogénéité, suivant l'intensité du phénomène de combustion, les matériaux
présentent des teintes différentes qui correspondent à une échelle qualitative :

 les schistes noirs : pas de combustion,


 les schistes orange : combustion partielle ou faible,
 les schistes rouges : combustion normale complète,
 les schistes violets : combustion importante (jusqu'à 1 500oC) qui conduit à une
modification minéralogique (matériau vitrifié).

La teinte rouge à orange est due à la transformation des oxydes de fer présents dans les
schistes. La qualité des produits et leur aptitude à l'emploi comme matériaux nobles dans la
construction sont d'autant plus élevées que leur combustion est plus avancée.

Les schistes peuvent présenter une diversité notable en ce qui concerne leur composition,
suivant la situation géographique et les bassins d'exploitation.

Tableau 4.1 : Principaux constituants des schistes


schistes noirs schistes noirs et oranges schistes rouges et violets
quarts quarts quarts
feldspaths feldspaths oxydes de fer
mica mica silicates d’aluminium
argile argile aluminates de magnésium
oxydes de fer oxydes de fer Silico
Silicates d’alumine Christobaliste
Matière vitreuse
D’autres minéraux en faible quantité moins de 2 et parfois de 1 % : la chaux, la
magnésie et le soufre, …

Les études qui ont été effectué au paravent sur les différents types de schistes houillers ont
tous prouvés que les schistes houillers noirs sont considérés comme les matériaux les plus
faibles en termes de qualité et présentent le potentiel bas en cas d’utilisation comme
matériau noble dans divers domaines de génie civil.

66 UTILISATION DES SCHISTES HOUILLERS NOIRS DANS LA COMPOSITION DES BETONS BITUMINEUX
Etude expérimentale Chapitre IV
Notre approche étant tout à fait différente des approches précédentes, c'est-à-dire ne pas
utiliser les schistes houillers dans le domaine de la construction de bâtiment, mais comme
matériaux pouvant servir à stabiliser les talus, ou imperméabiliser les digues et notre
principale idée est de les utiliser comme apport en fine dans la composition des bétons
bitumineux destinés aux couches de surface des chaussées routières ou des couches de
roulement des pistes d’aérodromes.

L’idée étant fixée si l’étude avait bénéficié de plus de temps nous aurions pu étudier tous les
types de schistes houillers et dans ce cas là seulement nous aurons pu présenter une
comparaison des résultats obtenus et nous aurons pu recommander le type de schistes
houillers à utiliser.

Après une avoir évalué les avantages et les inconvénients, nous avons opté pour l’étude des
schistes houillers noirs pour les raisons suivantes :

1. Les terrils les plus proches des zones urbaines étaient composés de schistes noirs,
2. Si l’expérience s’avère concluante pour les schistes noirs elle sera encore plus
concluante pour les autres (étant donné la qualité en minéraux),
3. Le laboratoire LTPO mettait ses moyens à notre disposition en cas d’étude sur les
schistes houillers noirs,
4. Peu d’étude se sont intéressés aux schistes houillers noirs.

Dès le début nous avons su que le pari était risqué et les résultats peuvent être en dessous
des attentes. Comme il s’agissait d’un sujet de projet de fin d’étude obtenir même de
mauvais résultats ce sont des résultats sujets à interprétation.

Plus tard on s’est rendu compte que nous étions dans une bonne voie. Les premiers résultats
des expérimentations nous ont prouvé que nos premières impressions étaient beaucoup
plus concluantes que nous l’avons pensé.

67 UTILISATION DES SCHISTES HOUILLERS NOIRS DANS LA COMPOSITION DES BETONS BITUMINEUX
Etude expérimentale Chapitre IV

4.3 Le site de prélèvement des échantillons de schistes houillers


Le terril de schistes houillers de Kenadsa était un site idéal pour nous, sa taille
impressionnante (figure 4.1), sa disposition, sa proximité de la zone urbaine et le grand
volume de matériau dont il dispose en schistes houillers noirs.

Les prélèvements des échantillons de schistes noirs a été fait donc du coté nord du grand
terril de kenadsa (figure 4.1 et 4.2).

Figure 4.1 : Terril de Kenadsa lieu de prélèvement

Prélèvement des échantillons

Nous avons pris toutes les précautions pour prendre des échantillons représentatifs du terril.
Après avoir inspecté le terril de tous les côtés et de haut en bas, on s’est rendu comme que
le terril était bel et bien formé par le même type de matériau des schistes houillers noirs
provenant du même gisement minier. Après dégagement de la couche supérieure d’environ
10 cm d’épaisseur, on a dégagé encore une deuxième couche d’une taille de 1 m sur 1,50 m
environ avec une profondeur de moyenne de 50 cm à l’endroit du prélèvement et on a
prélevé une quantité de 25 Kg environs des schistes noirs. Nous l’avons enveloppé et
transporté au siège du laboratoire.

Figure 4.2 : endroit de prélèvement de l’échantillon

68 UTILISATION DES SCHISTES HOUILLERS NOIRS DANS LA COMPOSITION DES BETONS BITUMINEUX
Etude expérimentale Chapitre IV

4.4 Les tests de laboratoires sur les schistes houillers


4.4.1 La teneur en eau des schistes houillers

La première opération à laquelle a été soumis l’échantillon est une bonne homogénéisation
du matériau. Après avoir homogénéisé l’échantillon, nous avons pris une quantité de cet
échantillon et nous l’avons pesée sa masse est M, puis nous l’avons introduite dans une
étuve à une température de 105°C et pendant 5 heures environ (cette durée relative a été
constaté avec la stabilisation complète du poids de l’échantillon séché).

L’échantillon a été sorti de l’étuve et laissé quelques temps à l’air libre pour refroidissement,
après son refroidissement l’échantillon a donné le poids M’ lors de sa pesé (M’ poids après
étuvage).

Le calcule de la teneur en eau (ω) :


M−M′
ω= 100
M

L’opération a été répétée cinq fois dans le but de calculer la teneur en eau moyenne.

La teneur en eau moyenne des schistes noirs = 1,04 %

Ce résultat était prévisible, malgré les pluies abondantes qui ont caractérisé cet hiver, la
région a connu des chutes de pluie jamais vu depuis plus de 30 ans. La région est
caractérisée par un climat sec et des étés longs et chaux.

Figure 4.3 : matériau sec pour détermination de la teneur en eau

69 UTILISATION DES SCHISTES HOUILLERS NOIRS DANS LA COMPOSITION DES BETONS BITUMINEUX
Etude expérimentale Chapitre IV
4.4.2 La densité absolue des schistes houillers

La densité est une des caractéristiques les plus importantes d’un matériau, afin d’évaluer la
densité de notre matériau nous avons procédés selon le procédé cité ci après.

Procédé d’expérimentation

Une éprouvette en verre propre et graduée a été utilisée avec une balance électronique de
précision (0,1 g). Le poids de l’éprouvette vide est de 843 g, l’éprouvette a été ensuite
remplie d’eau jusqu’au repère fixe de 500 ml. L’éprouvette remplie d’eau a été de nouveau
pesé, son poids est de 1828,4 g

Nous avons ensuite introduit le matériau par petite quantité dans l’éprouvette de façon que
le volume de l’eau plus le matériau dans l’éprouvette atteigne la graduation de 1000 ml.

De nouveau nous avons pesé l’ensemble éprouvette, eau et schiste noirs, le poids de
l’ensemble (éprouvette + eau + schistes noirs) = 2142,7 g

Pds = 2142,7 g

Figure 4.4 : Mise des schistes noirs dans l’éprouvette avec l’eau

Nous avons ainsi pu obtenir la densité absolue (ρabs) des schistes noirs égale à :

ρabs = 2,17 g/cm3

Première remarque la densité absolue de ce matériau (schistes noirs) est inferieure à la


densité habituelle des granulats solides qui est de 2,65 g/cm3.

Premier résultat les schistes noirs sont un matériau relativement léger.

70 UTILISATION DES SCHISTES HOUILLERS NOIRS DANS LA COMPOSITION DES BETONS BITUMINEUX
Etude expérimentale Chapitre IV
4.4.3 La granulométrie des schistes houillers

1. Détermination de la teneur en fine

Une prise d’essai de 1000 g de matériau schistes noirs a été prélevée de l’échantillon
homogénéisé. Nous avons opté pour l’essai de granulométrie humide, cela veut dire que
nous avons les mêmes étapes de granulométrie sèche sauf qu’ici on doit laver la prise d’essai
sur un tamis 0,08 mm avant d’entamer chaque étape. Nous avons utilisé un tamis 1 mm de
control pour ne pas fausser les résultats et se débarrasser de toute la partie des éléments
fins dont le diamètre est inferieur à 0,08 mm.

Cette opération a été extrêmement délicate et répétée plusieurs fois, car il était facile de
constater et d’observer que le pourcentage des fines dans ce matériau dépasse la moitie de
son poids.

La partie récupéré de refus du tamis 0,08 mm : partie retenu par ce tamis sous l’eau dans un
plat dont le poids est déterminé à 0,1 g prés, ensuite pesé après passage à l’étuvé (105°C)
jusqu’au séchage complet et stabilité des pesées.
1000−M′
La teneur en fines TF : TF = 100
1000

Avec une masse moyenne : M’ = 391,27 g

La teneur en fines du matériau est de : TF = 60,87 %

2. Analyse granulométrique classique

Le résultat de l’analyse granulométrique est détaillé sur le tableau 4.1.

Tableau 4.2 : Analyse granulométrique


Le diamètre du tamis (mm) Pourcentage du tamisât (%)
6,3 100
5 99
4 95
2 93
1 87
0,400 76
0,200 69
0,100 62
0,080 61

71 UTILISATION DES SCHISTES HOUILLERS NOIRS DANS LA COMPOSITION DES BETONS BITUMINEUX
Etude expérimentale Chapitre IV
La courbe de granulométrie des schistes houillers est représentée dans la figure 4.2.

Figure 4.5 : Courbe granulométrique des schistes noirs

La courbe granulométrique montre clairement que le matériau schistes houillers noirs est de
classe granulaire de 0/5.
Le matériau est pauvre en gros éléments, ce manque apparent dans la partie supérieure de
la courbe. Le manque concerne les éléments de diamètre compris entre 2 et 4 mm
Le pourcentage des éléments fins dans ce matériau est de plus de 61 %, ou donc une surface
spécifique qui dépasse les 85 m2/Kg, la question qui se pose c’est l’argilosité de ces fines.

72 UTILISATION DES SCHISTES HOUILLERS NOIRS DANS LA COMPOSITION DES BETONS BITUMINEUX
Etude expérimentale Chapitre IV

4.5 Utilisation des schistes dans la confection des mortiers et bétons


4.5.1 La confection des mortiers et bétons

1. Mortiers et béton au liant hydraulique

Le sable est un constituant de très grande importance dans la composition des mortiers ou
des bétons hydrauliques, ce qui concrétise la possibilité d’utiliser ce matériau (schistes
houillers noirs) comme sable dans un mortier ou béton si l’on corrige le manque des
éléments de diamètre compris entre 2 et 4 mm par un ajout de sable grossier pour corriger
ce problème.

Le principale apport en fine se trouve dans les liants et les ajouts en fine sont rare et de très
faible quantité. En cas d’utilisation des schistes houillers nous aurons un excès important de
fine ce qui va augmenter d’une façon direct la quantité d’eau nécessaire au gâchage ce qui
va entrainer automatiquement une baisse de la résistance (principale facteur recherché lors
de la confection des mortiers et bétons en liants hydrauliques) et peut aussi agir
défavorablement sur d’autres caractéristiques (tel que : stabilité, apparition des fissures, …).

L’ensemble de ces inconvénients rend l’utilisation des schistes houillers dans la confection
des mortiers et bétons aux liants hydrauliques onéreux et inappropriés.

2. Mortiers et béton au liant hydrocarboné

Le sable est aussi un constituant de très grande importance dans la composition des
mortiers et des bétons aux liants hydrocarbonés. La particularité des bétons au liant
hydrocarboné est la nécessité d’un apport important en fine pour consolider la structure du
béton. Contrairement au liant hydraulique le liant hydrocarboné n’apporte aucune fine.
L’apport en fine est un ajout complémentaire car le plus souvent les agrégats sont concassés
et les sables concassé manquent de partie fine.

73 UTILISATION DES SCHISTES HOUILLERS NOIRS DANS LA COMPOSITION DES BETONS BITUMINEUX
Etude expérimentale Chapitre IV
4.5.2 Les schistes houillers et les exigences de confection des bétons
Dans les bétons hydrauliques le matériau liant est un des constituants dont tous éléments
sont fins. A l’argilosité on exige des sables de plus en plus propres possédant un équivalent
sable proche des 80 %. Si le sable est relativement argileux cela engendre une boue lors du
gâchage ce qui va empêcher l’enrobage des agrégats par le film du liant.
Dans le cas des bétons bitumineux, le liant est un bitume visqueux et il ne peut pas
engendrer de problème de gonflement, le béton réagi mal dans un seul cas s’il est absorbé
par des argiles actives et néfastes. Dans le cas de ces bétons la valeur de l’équivalent sable
exigée et inferieur à celle des bétons hydrauliques, plus encore c’est un ajout de filler qui
consolide la pâte.
Les fines du sable constitue un béton bitumineux en contacte avec le bitume, en effet à une
température bien définie, ces fines nous donne un mastique qui joue un rôle plus important
dans l’adhérence entre les agrégats, donc augmente la stabilité et la résistance du béton. Il
existe une proportionnalité entre la teneur en fines du mélange en blanc et la stabilité du
béton bitumineux.
Dans les stations d’enrobés, les fines dans un mélange à blanc sont tous apportés pas le
sable concassé dont on peut régler le pourcentage des fines dans ce sable à l’aide d’un
broyeur. Pour des raisons pratiques nous ne pouvons pas dépasser les 20% de fines dans les
sables à cause de l’argilosité, la stabilité des bétons bitumineux confectionnés donc est
limitée. C’est pour cette raison que nous introduisons un apport en filler externe aux sables.
En conclusion il est donc plus intéressant pour nous d’utiliser notre matériau schistes
houillers noirs dans la confection d’un béton bitumineux que dans la confection d’un béton
hydraulique. Les schistes noirs vont remplacer les sables et avec leurs 61 % d’éléments fines
vont apporter le filler nécessaire toute fois il faut veiller à ne pas dépasser le seuil de
l’argilosité nocif pour ce type de béton.

74 UTILISATION DES SCHISTES HOUILLERS NOIRS DANS LA COMPOSITION DES BETONS BITUMINEUX
Etude expérimentale Chapitre IV
4.5.3 L’argilosité des schistes houillers
L’indice IP peut être déterminé par la méthode des limites d’Atterberg qui est utilisé pour les
sols relativement plus argileux que les sables. Cet essai n’est pas représentatif dans le cas
des sables. En effet, pour les sables nous utilisons, pour déterminer l’argilosité, la méthode
de l’équivalent sable ou la méthode dite du bleu de méthylène pour les sables destinés à
être utilisés dans le domaine routier.
Notre matériau schistes houillers peut être considéré et aussi comparé à un sable étant
donné les résultats obtenus pour la densité et la granularité, nous allons donc essayé de
déterminer son équivalent sable qui est plus représentatif que l’IP dans ce cas là.
1. Equivalent sable
Nous avons tamisé notre échantillon de schistes houillers noirs à l’aide d’un tamis de
diamètre 2 mm et nous avons ensuite préparé une prise d’essai d’un poids de 200 g et nous
avons réalisé l’essai avec éprouvette comme indiqué dans le sous paragraphe 3.3.4.
Lorsque nous avons introduit les deux cents grammes du matériau schistes houillers dans
l’éprouvette, la constatation était claire à chaque fois le niveau d’eau dépasse le marquage
sur l’éprouvette normalisée (figure 4.6). Par conséquent nous avons conclu que l’essai de
l’équivalent sable n’est pas applicable sur notre matériau schistes houillers et cela est à
cause de sa densité plus faible que la densité habituelle des sables.

Figure 4.6 : Essai d’équivalent sable sur les schistes houillers

La conclusion est que l’agilosité de notre matériau schistes houillers ne peut se mesurer
qu’avec l’essai du bleu de méthylène.

75 UTILISATION DES SCHISTES HOUILLERS NOIRS DANS LA COMPOSITION DES BETONS BITUMINEUX
Etude expérimentale Chapitre IV
2. L’essai de bleu de méthylène
Les essais au bleu de méthylène, nous ont obligés de passer du laboratoire matériau au
laboratoire de chimie du LTPO. L’essai de bleu de méthylène sur notre matériau schistes
houillers noirs se fera au service chimie du laboratoire afin de déterminer l’argilosité de ce
matériau.
Les résultats
Le résultat VBS :
VBS = 1,33%
Nous pouvons considérer que la valeur de bleu de méthylène VBS (valeur de bleu du
matériau) exprime globalement la quantité et la qualité (ou activité) de l’argile contenue
dans le matériau.
Les seuils retenus :
 0,2 : seuil au-dessus duquel apparaît à coup sûr la sensibilité à l’eau,
 1,5 : seuil distinguant les sols sablo-lumineux des sols sablo-argileux.
Pour les schistes houillers noirs (notre cas) la valeur du VBS est de 1,33.
Ce qui est considéré d’après la classification GTR1 que les schistes houillers noirs du terril de
Kenadsa sont classés comme un matériau sablo-lumineux.

Figure 4.7 : Essai de bleu de méthylène sur les schistes houillers noirs

1
Guide des travaux routier

76 UTILISATION DES SCHISTES HOUILLERS NOIRS DANS LA COMPOSITION DES BETONS BITUMINEUX
Etude expérimentale Chapitre IV
3. L’essai de résistance à la chaleur
Touts les constituants d’un béton bitumineux sont appelé à résister à une température qui
dépasse les 160°C, En effet, dans le tombeur sécheur pour la confection d’un béton
bitumineux à l’aide du bitume liquide les agrégats sont chauffé à plus de 160 °C.
Les schistes houillers noirs contiennent un faible pourcentage de soufre et de charbon
résiduel, ce qui peut favoriser le phénomène de combustion en cas d’augmentation de la
température. L’exigence pour utiliser ce matériau comme constituant dans un béton
bitumineux est qu’il n’y a pas risque de combustion du matériau à des températures proches
du tambour sécheur (160° C).
L’essai consistait allait au-delà de cette température, Nous avons placé un échantillon de
notre matériau schistes houillers noirs dans un four à moufle jusqu’à atteindre une
température de 700°C et pendant plus de 4 heures (alors que la durée dans le tambour
sécheur ne dépasse pas quelques minutes (figure 4.8).

Figure 4.8 : Essai de combustion des schistes houillers dans un four à moufle

Les résultats
Les schistes houillers noirs ne brulent pas à une température de 700° C, température assez
élevé, mais par contre les schistes houillers noirs changent de couleur du noir vers rouge et
la perte de matériau au feu était de 6,06%.

77 UTILISATION DES SCHISTES HOUILLERS NOIRS DANS LA COMPOSITION DES BETONS BITUMINEUX
Etude expérimentale Chapitre IV
4. Essai au feu
Nous avons décidé de faire passer notre matériau schistes houillers noirs par un autre teste
non normalisé. C’est celui de simuler ce qui ce passe réellement dans un tombeur sécheur.
En effet, dans le tombeur sécheur les agrégats se trouvent devant une flamme intense et qui
peut atteindre parfois les 19 bars de pression pendant quelques secondes afin qu’ils
atteignent la température désirer de 160° C.
L’essai consistait à essayer de bruler notre échantillon de schistes houillers noirs à l’aide d’un
chalumeau (oxygène et acétylène) avec une pression qui dépasse les 20 bars pendant plus
d’une minute (figure 4.7).

Figure 4.9 : Essai au chalumeau sur les schistes houillers

Le résultat de cet essai était au-delà de ce que nous avons espérer. Le matériau n’a en aucun
moment brulé ou faire même un début de combustion, le plus étonnant c’est qu’aucune
odeur ou émission de gaz néfaste n’a été constaté ni ressenti durant tout la période de
l’essai qui a été répété une deuxième fois sur un deuxième échantillon.

Nous avons donc conclu que les schistes houillers noirs étaient des matériaux très stable au
feu, par conséquent pouvant certifier qu’il est possible d’utiliser les schistes houillers noirs
comme granulat en remplacement des sable avec un faible ajout correcteur de sable dans la
confection d’un béton bitumineux sans risque et sans causer de dommage aux installations
des stations d’enrobé en particulier au tambour sécheur et au matériau lui même.

78 UTILISATION DES SCHISTES HOUILLERS NOIRS DANS LA COMPOSITION DES BETONS BITUMINEUX
Etude expérimentale Chapitre IV

4.6 Proposition des formulations


Nous avons proposé dans le cas notre étude quatre formulations pour un béton bitumineux
à base des schistes houillers noirs.

Un remplacement d’essai bille-anneau qui caractérise le contacte de fines avec le bitume.

1. La première formulation
 60 % de schistes houillers noirs,
 6 % de sable,
 34 % de gravier de classe 3/8.

Et un pourcentage de bitume de 7 % qui va dans la voie de l’évolution de ce contact.

2. La deuxième formulation est pour un micro béton bitumineux


 40 % de schistes noirs,
 6 % de sable,
 54 % de gravier de classe 3/8.

Et le pourcentage de bitume est de 7 %.

3. La troisième formulation est un micro béton bitumineux mais à faible pourcentage de


bitume
 40 % de schistes houillers noirs,
 6 % de sable,
 54 % de gravier de classe 3/8.

Et le pourcentage de bitume est de 6,5 %.

4. La quatrième formulation est un béton bitumineux avec un ajout de gravier de classe


granulaire 8/15
 40 % de schistes houillers noirs,
 6 % de sable,
 34 % de gravier de classe 3/8,
 20 % de gravier de classe 8/15.
Le pourcentage de bitume ajouté est de 6,5 %.

79 UTILISATION DES SCHISTES HOUILLERS NOIRS DANS LA COMPOSITION DES BETONS BITUMINEUX
Etude expérimentale Chapitre IV

4.7 Conclusion
Les schistes de la région carbonifère de Béchar se divisent en trois grands types de schistes
houillers, le type de différence réside en particulier dans la couleur (rouge, violet et noirs
suivant le degré de combustion du schiste) et la composition minéralogique.

Notre choix c’est portés sur les schistes houillers noirs, malgré que ces derniers sont
considérés comme les matériaux de troisième rang parmi les schistes houillers après les
rouges et violets, en effet ils possèdent les plus faibles caractéristiques en termes de qualité
et présentent le potentiel bas en cas d’utilisation comme matériau noble dans divers
domaines de génie civil.

Lors des prélèvements des échantillons, le site du terril 5 de la région de Kenadsa a été notre
choisi, nous avons pris toutes les précautions pour prendre des échantillons intacts et
représentatifs du terril.

La teneur en eau moyenne des schistes noirs que nous avons déterminée était faible de
l’ordre de 1 %, une densité plus faible que des densités des granulats classiques proche de
2,1 et une teneur en fine proche de 61 %.

La courbe granulométrique a confirmé cette finesse du matériau schistes houillers étant


donné que sa classe trouvée est de 0/5, avec un manque apparent des grains de diamètres 2
à 4 mm.

L’essai de bleu de méthylène a confirmé le caractère sablo-limoneux des schistes houillers


noirs. Les schistes résistent bien à la chaleur et non pas un caractère de matériau
combustible.

Nous avons proposé quatre formulations de béton bitumineux incluant le matériau schistes
houillers noirs dans leurs compositions et qui ferons l’objet d’étude au cours de notre
prochain chapitre.

80 UTILISATION DES SCHISTES HOUILLERS NOIRS DANS LA COMPOSITION DES BETONS BITUMINEUX
Résultats et interprétations Chapitre V

CHAPITRE V : RESULTATS ET INTERPRETATION

5.1 Introduction

5.2 Principaux critères de contrôle des bétons bitumineux

5.3 Essai Marshall et Marshall modifié

5.4 Application aux formulations de béton bitumineux

5.5 Choix de formule de béton bitumineux

5.6 Conclusion

81 UTILISATION DES SCHISTES HOUILLERS NOIRS DANS LA COMPOSITION DES BETONS BITUMINEUX
Résultats et interprétations Chapitre V
5.1 INTRODUCTION

Les bétons bitumineux ont un rôle important au niveau de la structure des chaussées
souples. Ce sont les couches de surface qui subissent directement l’action des charges
dynamique de la circulation. Ces couches doivent avoir une bonne stabilité et doivent être
capable de résister au fluage.

Les exigences techniques sont sévères tant pour les matériaux pris individuellement que
pour le composé du mélange à blanc, et le béton bitumineux. Les normes et la
réglementation imposent des conditions d’utilisation et de mise en œuvre.

Nous devons être en mesure de vérifier la qualité des matériaux utilisés, de calculer les
proportions de mélanges béton bitumineux, de vérifier les propriétés physiques de ces
mélanges, de connaître les principes d'une usine d'enrobage et les techniques de la mise en
place.

Chaque élément est important les liants et en particulier les agrégats pour mélanges
bitumineux. Les méthodes Marshall, le calcul des mélanges, l’ajustement des mélanges, le
contrôle et spécifications sont important.

Les essais de laboratoire et de contrôle sur les bitumes, les échantillonnages d'un mélange,
la fabrication de mélanges et le contrôle des caractéristiques en laboratoire et en chantier
sont des étapes nécessaires.

La détermination des caractéristiques des granulats, présente un grand intérêt, pour les Gros
granulats : le prélèvement, l’homogénéisation, le tamisage et le lavage, pour les Granulat fin
: le prélèvement, la séparation, le tamisage, la teneur en eau ω et la colorimétrie.

La préparation des échantillons pour la densité et l'essai Micro Deval, la densité relative et
absorption des gros granulats et du sable. La préparation des échantillons pour l'essai Los
Angeles Essai Los Angeles, masse volumique pilonnée du gros granulat (combiné et séparé).
La confection de mélanges de béton bitumineux se base sur l’évaluation de la teneur en
bitume théorique et sur la caractérisation des mélanges de béton bitumineux, en particulier
sur l’essai Marshall et Marshall modifie pour déterminer la stabilité et la déformation, et
enfin les densités.
Au cours de ce chapitre après avoir avancé nos quatre formulation de béton bitumineux
nous allons étudier les caractéristiques du mélange à l’aide des essais Marshall et Marshall
modifié.

82 UTILISATION DES SCHISTES HOUILLERS NOIRS DANS LA COMPOSITION DES BETONS BITUMINEUX
Résultats et interprétations Chapitre V

5.2 Principaux critères de contrôle des bétons bitumineux


Les bétons bitumineux ont une importance capitale dans le corps des structures de
chaussées routières et aéronautiques et dans d’autres applications (trottoirs, autres …). Les
bétons bitumineux doivent présenter des qualités et des caractéristiques spécifiques. Les
bétons bitumineux doivent répondre à des exigences très sévères de même que les
matériaux qui les composent.

Un béton bitumineux doit répondre à trois principaux critères :

1. Le premier c’est la résistance

Cette caractéristique de résistance des bétons bitumineux est mesurée à l’aide de plusieurs
essais. Nous citerons les principaux parmi eux : l’essai DURIEZ, l’essai à Presse à cisaillement
giratoire, l’essai du module complexe, essai MARSHALL….

2. Le deuxième la longévité

La longévité est une caractéristique qui mesure la durée de vie du béton bitumineux. La
longévité peut aussi être évaluée par plusieurs méthodes, nous citerons dans ce qui suit les
principales : l’essai DURIEZ qui donne la résistance à la compression sous imbibition après
sept jours, l’essai du manège de la fatigue des chaussée élaboré par le LCPC1, et l’essai
proposé par le CTTP2 appelé l’essai MARSHALL modifié issu de la méthode canadienne de la
détermination de la stabilité et du fluage MARSHALL après sept jours en immersion et
conservé à sec, ….

3. Le troisième l’économie

Le coût des infrastructures de transport est le plus souvent liés aux coûts des réalisations en
génie civil, la réalisation des chaussées a des coûts relativement élevés, le coût du linéaire
kilomètre débute à 7 million de DA et peut atteindre 80 million de DA selon les dimensions,
les types de matériaux employés et les ouvrages construits. Par conséquent le problème de
l’économie est posé et les matériaux employés doivent répondre aux exigences techniques
et être en même temps à coût réduit c’est le cas dans tous les domaines de l’engineering.

Dans le cas des bétons bitumineux la formulation idéale c’est celle qui donne à la fois un
béton bitumineux résistant, durable et économique.

1
Laboratoire centrale des ponts et chaussées.
2
Contrôle technique des travaux publics.

83 UTILISATION DES SCHISTES HOUILLERS NOIRS DANS LA COMPOSITION DES BETONS BITUMINEUX
Résultats et interprétations Chapitre V

5.3 Essai Marshall et Marshall modifié


Les essais les plus courants sur les bétons bitumineux sont l’essai Marshall et l’essai Marshall
modifié. En effet, ces deux essais sont les essais les plus sévères et les plus représentatifs,
plus représentatif que l’essai de Duriez qui est en réalité basé sur le principe de l’essai de
chargement axial de l’éprouvette tandis que dans l’essai Marshall le chargement est
diamétral, ce dernier type de chargement est plus défavorable et plus significatif.

En plus le complément ajouté par la première partie de l’essai Marshall (détail de l’essai
dans 3.7), cette première partie nous donne le degré de compactage du béton bitumineux,
le pourcentage des vides incluse dans ce béton et sa densité.

Peu et peut être aucun des laboratoires de BTP en Algérie ne dispose d’équipement
spécifique souvent destiné à la recherche tel que la presse à cisaillement giratoire. Le plus
important Laboratoire de BTP en Algérie, le laboratoire national des travaux publics, n’en
dispose pas.

Par conséquent, pour nos formulations, nous n’avons utilisé que deux essais, l’essai
Marshall et l’essai Marshall modifié ces deux essais sont courants dans ce domaine. Notre
limitation dans les essais est due au faite que nous nous ne disposions pas suffisamment de
temps et la non disponibilité des autres équipements d’essais comme l’essai à Presse à
cisaillement giratoire… .

La formulation d’un béton bitumineux suivant la méthode Marshall exige de préparer une
quantité de constituants suffisante pour confectionner cinq éprouvettes en même temps.
D’une façon générale la première éprouvette nous donne la densité par peser hydrostatique,
deux éprouvettes sont utilisées dans l’essai Marshall et les deux dernières éprouvettes sont
conservées pendant sept jours, une éprouvette sous l’eau et l’autre la deuxième à sec pour
l’essai Marshall modifié.

La quantité de granulats nécessaire pour élaborer une éprouvette a un poids de 1200 g, donc
pour cinq éprouvettes nous aurons besoins d’une quantité de granulats en poids de 6000 g.
Enfin nous calculerons par la suite le pourcentage de bitume entrant dans la composition.

L’essai peut être répéter trois fois pour confirmation des résultats et l’élaboration d’une
moyenne de dosage en bitume.

84 UTILISATION DES SCHISTES HOUILLERS NOIRS DANS LA COMPOSITION DES BETONS BITUMINEUX
Résultats et interprétations Chapitre V

5.4 Application aux formulations de béton bitumineux


Au cours du chapitre précédent nous avons proposé quatre formulations de bétons
bitumineux à base de schistes houillers noirs, maintenant nous allons à travers l’essai
Marshall et Marshall modifié essayer de voir si les schistes houillers noirs vont répondre aux
exigences imposés aux bétons bitumineux.

Formulation n° 1
La première formulation et comme noté sur le chapitre précédent est celle donnée sur le
tableau 5.1 suivant.

Tableau 5.1 : Formulation BB n° 1


Constituant Gravier 0/3 Gravier 3/8 Schistes noirs Bitume
Pourcentage (%) 6 34 60 7
Poids (g) 252 1428 2520 294

La granulométrie du mélange à blanc est donnée sur ce tableau 5.2.

Tableau 5.2 : Granulométrie du mélange à blanc de la formulation n°1


Schistes noirs 3/8 0/3 Mélange à blanc
10 100 100 100 100
8 100 88 100 96
6,3 100 56 100 85
5 99 35 99 77
2 93 1 76 61
1 87 1 51 56
0,400 76 33 61
0,200 69 24 43
0,100 62 19 38
0,080 61 18 38

85 UTILISATION DES SCHISTES HOUILLERS NOIRS DANS LA COMPOSITION DES BETONS BITUMINEUX
Résultats et interprétations Chapitre V

Figure 5.1 : Courbe granulométrique du mélange à blanc formulation n°1

Nous avons tout d’abord confectionné ce béton bitumineux avec cette formulation juste
pour savoir la réaction que font les schistes houillers noirs avec le bitume. L’essai qui donne
cette information est en général l’essai bille-anneau, cet essai n’est pas disponible au LTPO
unité de Béchar. Par conséquent cette confection nous a servi au moins pour savoir si notre
idée de confectionner un béton bitumineux à base de schistes houillers noirs est réalisable
ou non. L’essai était concluant, le béton bitumineux à base de schiste paraissait normal et
aussi ressemblant au béton bitumineux classique.

La deuxième étape est la réalisation l’essai MARSHALL sur cette formulation, on a obtenue
les résultats donnés dans le tableau 5.3 suivants.

Tableau 5.3 : Résultats de l’essai Marshall de la formulation n°1


Eprouvette N°1 N°2 N°3 N°4
Poids (g) 1162,5 1182,6 1160,8 1183,6
Hauteur (cm) 6,8 6,9 6,8 6,9
Volume (cm3) 534,07 541,92 534,04 541,92
Densité géométrique (g/cm3) 2,18 2,18 2,17 2,17
3
Densité réelle (g/cm ) - 2,13 - -
Stabilité MARSHALL (daN) 1348,1 - 1524,9 1458,6
Fluage MARSHALL (1/10 mm) 53 - 40 38

Résultats

Les éprouvettes confectionnées avec la formulation n°1 nous ont donné des résultats
suivants :

 La stabilité de ce béton bitumineux était élevé (plus grande que la normale),


 Le béton bitumineux présente des surfaces désagrégées sur les éprouvettes.

86 UTILISATION DES SCHISTES HOUILLERS NOIRS DANS LA COMPOSITION DES BETONS BITUMINEUX
Résultats et interprétations Chapitre V
Interprétation

 La stabilité élevé est du certainement à la présence des schistes houillers noirs dans
la composition du béton bitumineux.
 Les surfaces désagrégés présent dans les éprouvettes sont probablement du au
pourcentage insuffisant de bitume pour une aussi grande surface spécifique de
matériaux (38% de fines).

C’est la raison pour laquelle n’avons pas appliqué la méthode MARSHALL modifié à cette
formulation n°1.

87 UTILISATION DES SCHISTES HOUILLERS NOIRS DANS LA COMPOSITION DES BETONS BITUMINEUX
Résultats et interprétations Chapitre V

Formulation n°2
Les différents pourcentages des constituants de cette formulation avec les poids de matériau
sont donnés dans le tableau 5.4 suivant.

Tableau 5.4 : Formulation BB n°2


Constituant Gravier 0/3 Gravier 3/8 Schistes noirs Bitume
Pourcentage (%) 6 54 40 7
Poids (g) 360 3240 2400 420

La granulométrie de ce mélange à blanc est donnée dans le tableau 5.5 suivant.

Tableau 5.5 : Granulométrie du mélange à blanc de la formulation n°2


Schistes noirs 3/8 0/3 Mélange à blanc
10 100 100 100 100
8 100 88 100 94
6,3 100 56 100 76
5 99 35 99 64
2 93 1 76 42
1 87 1 51 38
0,400 76 33 32
0,200 69 24 29
0,100 62 19 26
0,080 61 18 25

Figure 5.2 : Courbe granulométrique du mélange à blanc formulation n°2

88 UTILISATION DES SCHISTES HOUILLERS NOIRS DANS LA COMPOSITION DES BETONS BITUMINEUX
Résultats et interprétations Chapitre V
L’essai Marshall sur cette formulation n°2, nous a donné les résultats présenté dans le
tableau 5.6 suivant.

Tableau 5.6 : Résultats de l’essai Marshall de la formulation n°2


Eprouvette N°1 N°2 N°3 N°4 N°5 N°6
Poids 1183 1181,4 1188 1188,3 1187 1186,7
Hauteur 6,8 6,9 6,8 6,9 6,9 6,8
Volume 534,07 541,92 534,07 541,92 541,92 534,07
Densité 2,21 2,18 2,22 2,19 2,19 2,22
géométrique
Densité 2,19 - - - - -
réelle
Stabilité - 1691 1492 1425 3536 13600
MARSHALL
Fluage - 27 58 55 80 31
MARSHALL

L’éprouvette 5 est celle conservée en immersion, et l’éprouvette 6 est celle conservée à sec
pendant 7 jours, donc les valeurs de stabilité et fluage Marshall sont celles de la méthode
Marshall modifié.

Résultats

 La stabilité de ce béton bitumineux était élevé (plus grande que la normale),


 La stabilité obtenue par la méthode Marshall modifiée a augmenté après 7 jours.
 Le même cas est observé dans les éprouvettes conservées à sec ou sous l’eau.
Interprétations

 La stabilité obtenue par la méthode Marshall modifiée n’est pas du tout normal, dans
le béton bitumineux témoin classique la stabilité diminue après 7 jours car elle est
inversement proportionnelle au temps après 7 jours.
 La stabilité devrait diminuer que ce soit pour les éprouvettes conservées à sec où
sous l’eau.

Une très grande question se pose : comment on peut expliquer cette augmentation
remarquable de stabilité ?

Nous n’avons pas d’explication scientifique confirmée à donner. Nous pouvons seulement
émettre deux hypothèses qui restent à vérifier :

Hypothèse 1 : l’existence d’une réaction chimique différée entre le bitume et les schistes
houillers.

Hypothèse 2 : la structure physico-géologique des schistes houillers, sous forme de feuilles


de dimensions microscopique, agissent en faveur de la stabilité.

89 UTILISATION DES SCHISTES HOUILLERS NOIRS DANS LA COMPOSITION DES BETONS BITUMINEUX
Résultats et interprétations Chapitre V
Recommandation : une étude détaillée et complète est recommandée. Cette étude pourra
peut être, donner une explication plus rationnel à ce phénomène.

Formulation n°3
Comme les deux cas passés, nous avons regroupé les données relatives à la confection du
béton bitumineux de la formulation n°3 dans le tableau 5.7.

Tableau 5.7 : Formulation BB n°3


Constituant Gravier 0/3 Gravier 3/8 Schistes noirs Bitume
Pourcentage (%) 6 54 40 6,5
Poids (g) 360 3240 2400 420

Cette formulation est pratiquement la même que la formulation n°2 du point de vue des
pourcentages des agrégats et des schistes houillers noirs utilisés, par conséquent, la
granulométrie du mélange à blanc et la courbe granulométrique sont les même. La seule
différence c’est la teneur en bitume, nous avons diminué la teneur en bitume afin de
pouvoir mesurer l’influence de la teneur en bitume sur la stabilité.

Les résultats de l’essai Marshall et Marshall modifié sont regroupés dans le tableau 5.8.

Tableau 5.8 : Résultats de l’essai Marshall de la formulation n°3


Eprouvette N°1 N°2 N°3 N°4 N°5 N°6
Poids 1181,8 1179,3 1174,6 1184,4 1180,9 1182,4
Hauteur 6,8 6,8 6,8 6,9 6,9 6,8
Volume 534,07 534,07 534,07 541,92 541,92 534,07
Densité 2,21 2,21 2,2 2,19 2,18 2,21
géométrique
Densité - - 2,18 - - -
réelle
Stabilité 2100 2100 1658 4000 69394
MARSHALL
Fluage 42 34 35 74 21
MARSHALL

L’éprouvette 5 est celle conservée en immersion, et l’éprouvette 6 est celle conservée à sec
pendant 7 jours, donc les valeurs de stabilité et fluage Marshall sont celles de la méthode
Marshall modifié.

Résultats

 La stabilité moyenne du béton bitumineux est plus grande que celle trouvé à partir
de la formulation précédente n°2 et cela malgré une diminution dans le pourcentage
de dosage en bitume.

90 UTILISATION DES SCHISTES HOUILLERS NOIRS DANS LA COMPOSITION DES BETONS BITUMINEUX
Résultats et interprétations Chapitre V

Interprétations
 La stabilité obtenue par la méthode Marshall dans les autres formulations se
confirme les schistes houillers sont certainement responsable de cette augmentation
de la stabilité.

Remarque principale 1

La stabilité moyenne reste toujours plus élevée que celle du béton bitumineux témoins.

La figure 5.3 explique par le diagramme de la stabilité Marshall en fonction de la teneur


en liant qui est sous forme d’une cloche, cette cloche nous indique l’optimum de stabilité
Marshall.

Figure 5.3 : optimum de la stabilité Marshall

Remarque principale 2

Le fluage moyen trouvé sur l’ensemble de nos essais est un petit peut plus grand que le
fluage trouvé dans notre bétons bitumineux ordinaire témoin.

La seule explication possible est que par la densité faible du béton bitumineux confectionné
à base des schistes houillers noirs influent sur le fluage.

91 UTILISATION DES SCHISTES HOUILLERS NOIRS DANS LA COMPOSITION DES BETONS BITUMINEUX
Résultats et interprétations Chapitre V

Formulation n°4
La formulation n°4 a été conçue avec pour objectif de parer dans le cas de besoins aux
insuffisances constatées dans l’une ou l’autre des trois formulations précédentes.

Tout le contraire s’est produit au lieu d’avoir une baisse dans la stabilité avec l’utilisation des
schistes houillers pas comme filler mais comme sable corrigé par un autre sable, nous avons
obtenu des résultats contre toute attente des valeurs de stabilité beaucoup plus élevées que
les valeurs obtenues dans les béton bitumineux témoins classiques.

Sur conseil de spécialistes, nous avons décidé de comparer nos valeurs trouvées de stabilité
Marshall mais cette fois avec un béton bitumineux confectionné spécialement pour être
anti-ornérant appelé REXOVIA.

Nous étions persuadés que la différence et le problème se situe dans la densité relativement
faible des bétons bitumineux à base de schistes houillers en comparaison avec la densité des
bétons bitumineux ordinaires.

Nous avons donc formulé ce béton bitumineux avec les proportions des agrégats et de
pourcentage de bitume, regroupés dans le tableau 5.9 suivant, pour régler le problème de la
densité.

Tableau 5.9 : Formulation BB n°4


Constituant Gravier 0/3 Gravier 3/8 Gravier 8/15 Schistes noirs Bitume
Pourcentage (%) 6% 30% 24% 40% 6,5%
Poids (g) 360 1800 1440 2400 390

Le tableau 5.10 suivant regroupe les différents pourcentages de granulométrie du mélange à


blanc de la formulation n°4.

Tableau 5.10 : Granulométrie du mélange à blanc de la formulation n°4


Schistes noirs 3/8 0/3 8/15 Mélange à blanc
16 100 100 100 100 100
12,5 100 100 100 45 87
10 100 100 100 26 82
8 100 88 100 6 74
6,3 100 56 100 1 63
5 99 35 99 56
2 93 1 76 42
1 87 1 51 38
0,400 76 33 32
0,200 69 24 29
0,100 62 19 26
0,080 61 18 25

92 UTILISATION DES SCHISTES HOUILLERS NOIRS DANS LA COMPOSITION DES BETONS BITUMINEUX
Résultats et interprétations Chapitre V
La figure 5.4 représente la granulométrie du mélange à blanc de la formulation n°4.

Figure 5.4 : Courbe granulométrique e du mélange à blanc de la formulation n°4


La figure 5.5 représente le même graphe mais cette fois avec le fuseau de spécification BBSG
0/14

Figure 5.5 : Courbe granulométrique du mélange à blanc de la formulation n°4 et fuseau


BBSG 0/14

Résultat

Nous pouvons confirmer que notre béton bitumineux à base de schistes houillers est bel est
bien un 0/14 avec une teneur en fines très élevée.

93 UTILISATION DES SCHISTES HOUILLERS NOIRS DANS LA COMPOSITION DES BETONS BITUMINEUX
Résultats et interprétations Chapitre V
Dans le but de déterminer les caractéristiques de notre béton bitumineux, Nous l’avons
soumis lui aussi à la méthode Marshall. Les résultats obtenus sont regroupés dans le tableau
5.11 suivant.

Tableau 5.11 : Résultats Marshall formulation n°4


Eprouvette N°1 N°2 N°3 N°4 N°5 N°6
Poids 1184,8 1174,1 1173,1 1166,6 1182,8 1180,9
Hauteur 6,8 6,7 6,7 6,7 6,8 6,7
Volume 534,07 526,22 526,22 526,22 534,07 526,22
Densité 2,22 2,23 2,23 2,22 2,21 2,24
géométrique
Densité - - - 2,22 - -
réelle
Stabilité 1878 2210 2145 2070 4076 68970
MARSHALL
Fluage 35 40 33 27 65 20
MARSHALL

Résultats

La densité s’est renforcée de 2,19 g/cm3 pour atteindre 2,22 g/cm3.

Le degré de compacité a atteint 98,23 %.

Degré de compacité

Le degré de compactage est calculé en divisant la densité réelle de l’éprouvette Marshall par
la densité absolue calculée théoriquement à 0 % de vides.

La densité absolue pour le béton bitumineux à base des schistes houillers noirs est de
2,26 g/cm3. La densité est calculée en multipliant la densité de chaque constituant avec son
pourcentage dans le béton bitumineux.

Les degrés de compacités des différentes formules sont regroupés dans le tableau 5.12.

Tableau 5.12 : Degrés de compacité des différentes formulations


Formulation 1 2 3 4

Degré de compacité 94,25 96,90 96,46 98,23


(%)

94 UTILISATION DES SCHISTES HOUILLERS NOIRS DANS LA COMPOSITION DES BETONS BITUMINEUX
Résultats et interprétations Chapitre V

5.5 Choix de formule de béton bitumineux


Le choix de la meilleure formule se base sur la formulation ayant donnée la stabilité la plus
élevée, la plus grande densité et aussi celle qui a fourni le meilleur degré de compacité
(énergie de compactage).

La formulation n°4, nous a donné le BB le plus stable, le plus dense et qui représente le
meilleur degré de compacité.

Résultats

 La stabilité de ce béton bitumineux était élevé (plus grande que la normale),


 La stabilité obtenue par la méthode Marshall modifiée a augmenté après 7 jours.
 Le même cas est observé dans les éprouvettes conservées à sec ou sous l’eau.
 La compacité a atteint un maximum de plus de 98 %.
 Une densité plus faible du béton bitumineux.

Interprétations

 La stabilité obtenue par la méthode Marshall modifiée confirme que ce béton


bitumineux se stabilise complètement au-delà des 7 jours.
 La compacité élevée est due certainement à une diminution importante des vides
dans le béton bitumineux.
 Cette densité plus faible est du aux schistes houillers noirs qui ont influencés sur la
densité du béton bitumineux.

95 UTILISATION DES SCHISTES HOUILLERS NOIRS DANS LA COMPOSITION DES BETONS BITUMINEUX
Résultats et interprétations Chapitre V

5.6 Conclusion

Chaque élément est important les liants et en particulier les agrégats pour mélanges
bitumineux. Les méthodes Marshall, le calcul des mélanges, l’ajustement des mélanges, le
contrôle et spécifications sont importants.

Les essais de laboratoire et de contrôle sur les bitumes, les échantillonnages d'un mélange,
la fabrication de mélanges et le contrôle des caractéristiques en laboratoire et en chantier
sont des étapes nécessaires.

La détermination des caractéristiques des granulats, présente un grand intérêt pour la


confection des bétons bitumineux. Les caractéristiques du béton lui-même se trouvent
modifiées, améliorées ou au contraire affaiblies.

L’utilisation des schistes houillers noirs dans les mélanges pour bétons bitumineux et en
particulier en tant que sables corrigé ont apporté plus de 38 % de fine et sans avoir besoins
des 7 % d’apport en filler.

Les densités à secs et humides, et les compacités ont été élevées à des valeurs dépassants
toute attente. Seule par contre le fluage est resté bas et c’est plutôt un avantage pour les
bétons bitumineux à base de schistes houillers noirs.

96 UTILISATION DES SCHISTES HOUILLERS NOIRS DANS LA COMPOSITION DES BETONS BITUMINEUX
Conclusion Générale Chapitre VI

CHAPITRE VI : CONCLUSION GENERALE

97 UTILISATION DES SCHISTES HOUILLERS NOIRS DANS LA COMPOSITION DES BETONS BITUMINEUX
Conclusion Générale Chapitre VI
La valorisation des matériaux (déchets miniers, industriels, démolitions ou autres) revêtue
une importance capitale, la protection de l’environnement et du paysage par des grandes
opérations tels que les volumes importants de matériaux est très couteuses et souvent
manque de financement.

L’intérêt du sujet a plusieurs aspects mis à part la préservation de l’environnement, la


prévention des risques sur la santé des populations limitrophe des terrils et enfin mettre à
disposition des villes des espaces importants pour leurs extension urbaine. En plus les
schistes houillers peuvent être un apport précieux et important en ajout de fine pour les
bétons bitumineux.

Notre projet entre dans le cadre de la valorisation des matériaux et la protection de


l’environnement face aux terrils accumulés le long des 50 années d’exploitation des mines
de charbon dans la région de Béchar.

Les terrils de charbon : l'exploitation du charbon a conduit à une accumulation de schistes


houillers mis en dépôt. Après les opérations de tri effectuées à l'extérieur pour séparer le
charbon et les schistes, ces derniers ont été mis en dépôt pour constituer des terrils. Au
début de l’exploitation le tri s'est d'abord effectué manuellement, puis au moyen de lavoirs
semi automatiques permettant une séparation par flottation et une diminution notable du
taux de charbon résiduel des schistes.

Les terrils contiennent également, mis en dépôt, des matériaux provenant de la réalisation
de puits et de galeries de communication des mines eux mêmes. Les schistes houillers sont
donc constitués de ces dépôts, de schistes de lavoirs (pour les plus récents) et de charbon en
très faible quantité (d'autant plus que le terril est ancien). Les terrils sont constitués donc les
schistes houillers et peuvent comporter des matériaux de natures différentes, notamment
des intercalations gréseuses.

La position et l’importance des terrils de schistes houillers dans l’environnement immédiat


ont poussé les autorités locales et nationales à rechercher des solutions pour limiter l’impact
de ces terrils sur les populations et sur la nature d’une part et d’autre part essayer de
récupérer des terrains nécessaires au développement urbain.

Dans les problèmes liés à l’environnement les solutions importées d’autres pays sont
souvent inapplicables, soit du point de vue technicité ou du point de vue coût, sans parler de
l’environnement immédiat et du climat spécifique à chaque pays.

Les autorités locales et nationales ont lancées quatre études durant les dernières années,
l’objectif de ses études est de trouver une solution radicale et réalisable pour éradiquer les
problèmes posés par ces terrils aux villes de Béchar et Kenadsa, malheureusement trois de
ses études se sont avérées irréalisables et la quatrième peu efficace et très couteuse.

Le béton bitumineux est un matériau utilisé par excellence dans les couches de roulement
des chaussées et aussi dans la couche de surface des pistes et airs de stationnement des
aéroports, quelques fois les bétons bitumineux sont utilisés comme couverture pour les
trottoirs piétons. La formulation des bétons bitumineux consiste à déterminer la

98 UTILISATION DES SCHISTES HOUILLERS NOIRS DANS LA COMPOSITION DES BETONS BITUMINEUX
Conclusion Générale Chapitre VI
composition optimum en agrégats et en liant de bitume en fonction de caractéristiques
recherchées (résistance, ductilité, …).

La teneur en eau moyenne des schistes noirs que nous avons déterminée était faible de
l’ordre de 1 %, une densité plus faible que des densités des granulats classiques proche de
2,1 et une teneur en fine proche de 61 %.

L’utilisation des schistes houillers noirs dans les mélanges pour bétons bitumineux et en
particulier en tant que sables corrigé ont apporté plus de 38 % de fine et sans avoir besoins
des 7 % d’apport en filler.

Les densités à secs et humides, et les compacités ont été élevé à des valeurs dépassants
toute attente. Seule par contre le fluage est resté bas et c’est plus tôt un avantage pour les
bétons bitumineux à base de schistes houillers noirs.

Une très grande question se pose : comment on peut expliquer cette augmentation
remarquable de stabilité ?

Nous n’avons pas d’explication scientifique confirmée à donner. Nous pouvons seulement
émettre deux hypothèses qui restent à vérifier dans le cadre de travaux futurs :

Hypothèse 1 : l’existence d’une réaction chimique différée entre le bitume et les schistes
houillers.

Hypothèse 2 : la structure physico-géologique des schistes houillers, sous forme de feuilles


de dimensions microscopique, agissent en faveur de la stabilité.

Enfin nous émettons un souhait et une recommandation qu’une étude détaillée et complète
soit mené sur les schistes houillers, cette étude pourra peut être donné une explication plus
rationnel à ce que nous avons pu constater et par la même occasion elle pourra peut être
trouvé d’autres domaines d’utilisation des schistes houillers.

99 UTILISATION DES SCHISTES HOUILLERS NOIRS DANS LA COMPOSITION DES BETONS BITUMINEUX
Liste des annexes

Annexe I Fiches des paillasses

Annexe 1.1. Analyse granulométrique des schistes houillers noirs

Annexe 1.2. Analyse granulométrique du sable 0/3 concassé de djebel Béchar

Annexe 1.3. Analyse granulométrique du gravier 3/8 concassé de djebel


Béchar

Annexe 1.4. Analyse granulométrique du gravier 8/15 concassé de djebel


Béchar

Annexe 1.5. Mesure de coefficient d’aplatissement du gravier 3/8

Annexe 1.6. Mesure de coefficient d’aplatissement du gravier 8/15

Annexe 1.7. Mesure de la masse volumique absolue des granulats

Annexe 1.8. Mesure de la masse volumique absolue des schistes houillers


noirs

Annexe 1.9. Mesure de coefficient Los Angeles du gravier

Annexe 1.10. Mesure de coefficient micro DEVAL du gravier

Annexe 1.11. Essai MARSHALL 1

Annexe 1.12. Essai MARSHALL 2

Annexe II Carte

Annexe 2.1. Esquisse géologique des bassins houillers du sud-ouest


Annexe 1.1. Analyse granulométrique des schistes houillers noirs
Annexe 1.2. Analyse granulométrique du sable 0/3 concassé de djebel Béchar
Annexe 1.3. Analyse granulométrique du gravier 3/8 concassé de djebel
Béchar
Annexe 1.4. Analyse granulométrique du gravier 8/15 concassé de djebel
Béchar
Annexe 1.5. Mesure de coefficient d’aplatissement du gravier 3/8
Annexe 1.6. Mesure de coefficient d’aplatissement du gravier 8/15
Annexe 1.7. Mesure de la masse volumique absolue des granulats
Annexe 1.8. Mesure de la masse volumique absolue des schistes houillers
noirs
Annexe 1.9. Mesure de coefficient Los Angeles du gravier
Annexe 1.10. Mesure de coefficient micro DEVAL du gravier
Annexe 1.11. Essai Marshall 1
Annexe 1.12. Essai MARSHALL 2
Annexe 2.1. Esquisse géologique des bassins houillers du sud-ouest
Bibliographie

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ONRGM, 2003. Etude de conditions de prise en charge des terrils des villes de Béchar et de
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ONRGM, 2003. Etude de conditions de prise en charge des terrils des villes de Béchar et de
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