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République Algerienne Démocratique Et Populaire

Ministère De L'enseignement Supérieur Et De La Recherche Scientifique

UNIVERSITE LARBI BEN M’HIDI OUM EL BOUAGHI


FACULTE DES SCIENCES ET SCIENCES APPLIQUEES

POLE UNIVERSITAIRE AIN EL BEIDA

Département de génie civil

MEMOIRE DE FIN D'ETUDE


En vue de l'obtention du Diplôme master 02 en Génie Civil
Option : STRUCTURE

REHABILITATION DES PONTS EN MACONNERIE

* PONT SIDI RACHED-CONSTANTINE*

Présenté par : Encadré par :

CHIHOUB SABAH Mme : OUCHENANE KARIMA

PROMOTION2019-2020
‫عليك بتقوى هللا ان كنت غافال‬
‫يأتيك باألرزاق من حيث ال تدري‬
‫فكيف تخاف الفقر وهللا رازق‬
‫فقد رزق الطير و الحوت في البحر‬
‫ومن ظن أن الرزق يأتي بقوة‬
‫ما أكل العصفور شيئا مع النسر‬
‫تزول عن الدنيا فانك ال تدري‬
‫ادا جن عليك اليل هل تعيش الى الفجر‬
‫فكم من صحيح مات من غير علة‬
‫وكم من سقيم عاش حين من الدهر‬
‫وكم من فتى آمسىفآصبح ضاحك‬
‫وآكفانه في الغيب تنسج وهو اليدري‬
‫فمن عاش الفا وألفين‬
‫فال بد من يوم يسير الي القبر‬
‫االمام الشافعي‬
Remerciement
Je remercie Dieu le tout puissant qui m’a donné la force et la
volonté, la patience de réaliser et achever ce travail.
Je remercie ma famille et surtout maman pour son indispensables et chaleureux
Soutiens tout au long de ces années de ma carrière.
Je remercie tout d’abord le Professeur madame Ouchenane.K. De m’avoir
proposé ce sujet de mémoire, de l’attention qu’il a portée à mon travail.
Et qui a consacré et sacrifier une partie de son temps avec ses conseils qui
ont Contribué à l'élaboration de ce travail.
Je voudrais exprimer toute ma reconnaissance et ma gratitude aux
président et membres de jury d'avoir accepté d'examiner mon
travail.
Tous mes remerciements et ma reconnaissance envers Monsieur le chef de département de
Génie Civil à l'université d’Oum el Bouaghi, ainsi que l'ensemble des enseignants du
département qui ont consacré et sacrifier une partie de leurs temps pour ses cours ,conseils
et directives précieuses durant cette année universitaire et qui n’ont ménagé aucun effort
pour le bon déroulement de notre cursus .À mes collègues d’étude leur aide et l’ambiance
Agréable qu’ils m’ont donné de bonne foi et avec joie.
Ces avec une grande profonde reconnaissance et considération que nous remercions le
directeur de de la direction des travaux public (DTP) de la wilaya de Constantine
monsieur OURABEH .R et monsieur ABEUR.M ;le chef service des infrastructures qui
m’ont aidé et fournis tous les moyens nécessaire dont aboutir un bon travail et mémoire
bénéfique.
Mes sincères remerciements sont aussi adressés à tous le personnel de la DTP
Constantine à mes collègues qui m’ont apporté leurs compétences ou qui, par leur
écoute et leur marque de sympathie, m’ont encouragée et accompagnée tout au long
de cette recherche. Et en particulier monsieur HICHEM DAHEB (Ingénieur au
bureau d’étude DAR EL HANDASAH)de s’être montré disponible malgré ses
multiples activités, et de m’avoir fait bénéficier de son savoir et de ses idées.
Je tiens également à remercier vivement, Monsieur DAMBRI, bureau d’étude à
Constantine et tout le staff technique, pour leurs aides et ses encouragements.
Enfin, toute ma gratitude, ma reconnaissance et mes très vifs remerciements à tous
ceux qui ont contribué de près ou de loin se modeste travail.
DEDICACES

JE dédie, le fruit de ma surmonté à grand source d’amour et compassion, à

lanterne d’espoir dans mon pectoral, à ma chère maman et a l’âme de mon

cher papa qui mon aidés et encourager avec grande patience et beaucoup de

sacrifices le long de mes études ainsi ma carrière et toute ma vie.

Je dédie aussi ce modeste travail à mes frères et mes sœurs ; à toute la

famille CHIHOUB et surtout mon cousin CHIHEB EL DINE qui ne cesse jamais

à m’aider comme toujours.

Un dédicaces particulier à madame FADILA BENAYOUN.

A mes amies et mes collègues ; madame : LAILA BEN JELLIT ; SABRINA

SAHLI ;NEDJLA OULED ECHIKH ;SALIMA REGGAB ; RACHIDA HOUARI ;

SOUHAILA DRICI ;SFAKSI AOUACHA ;TENIOU NARDJESS.

Messieurs : SOUICI HOUSINE;BOUDIB ADEL ; HAMLAOUI ABELHAK ;

MOHAMED ZEDDEM ; BEN HANACHI KHALIL et le BET DAMBRI-constantine.

Et les collègues de la formation (promotion 2019- 2020).


page
SOMMAIRE
s
INTRODUCTION. 1
CHAPITRE 01 : GENERALITE SUR LES PONTS 3
1 Définition………………………………………………………………………………………………. 3
2 Classification des Ponts……………………………………………………………………………...... 3
2 1 Intérêt de la classification…………………………………………………………………….. 3
2 2 Classification………………………………………………………………………………... 3
3 morphologie des ponts et murs en maçonnerie……………………………………………………… 5
3 1 Ponts en maçonnerie…………………………………………………………………………. 5
3 2 Murs de soutènement en maçonnerie………………………………………………………… 7
CHAPITRE 02 : APERCU GENERALE SUR LA PATHOLOGIE ET LES ACTIONS AGISSANTS
8
SUR LES PONTS
Introduction…………………………………………………………………………………………….. 8
1 actions sollicitant les ponts……………………………………………………………………………. 8
1 1 Actions dues au trafic…………………………………………………………………………. 8
1 2 Actions climatiques……………………………………………………………………………. 9
1 3 Actions accidentelles………………………………………………………………………….. 9
1 3 a Action mécanique de l’eau……………………………………………………………… 9
1 3 b Séismes…………………………………………………………………………………... 10
1 3 c Chocs de navires et de bateaux………………………………………………………… 10
1 3 d Chocs de véhicules routiers et ferroviaires…………………………………………….. 10
1 3 e Incendie………………………………………………………………………………… 10
2 Dégradation des matériaux…………………………………………………………………………….. 11
2 1 Altérations du béton…………………………………………………………………………… 11
2 1 1 Dégradations d’origine physique ou mécanique……………………………………… 11
2 1 2 Dégradations d’origine physico-chimique…………………………………………….. 12
2 1 3 Dégradations d’origine chimique………………………………………………………. 12
2 2 Corrosion de l’acier…………………………………………………………………………… 14
2 2 1 Corrosion atmosphérique…………………………………………………………………. 14
2 2 2 Corrosion des armatures dans les structures en béton armé et précontraint…………… 14
2 2 3 Autres formes de corrosion………………………………………………………………. 15
2 3 Pathologie des câbles de suspension…………………………………………………………… 15
2 3 1 La corrosion……………………………………………………………………………… 15
2 3 2 Le fretting………………………………………………………………………………… 15
3 Erreurs de conception…………………………………………………………………………………… 16
3 1 Ponts en béton armé ou précontraint………………………………………………………….. 16
3 1 1 Défauts de résistance vis-à-vis de la flexion et de l’effort tranchant……………………. 16
3 1 2 Quelques autres causes de fissuration…………………………………………………… 17
3 1 3 Fatigue……………………………………………………………………………………. 18
3 2 Ponts métalliques ou en ossature mixte………………………………………………….. 19
3 2 1 Désordres dus à la corrosion……………………………………………………………... 19
3 2 2 Désordres dus à la fatigue………………………………………………………………… 19
3 2 3 Quelques erreurs de conception………………………………………………………….. 19
3 3 Erreurs de conception dans un ouvrage en maçonneries……………………………………... 22
3 4 Erreurs ou insuffisances des modèles………………………………………………………….. 22
3 4 1 Modèles en Résistance des matériaux usuelle…………………………………………… 23
3 4 2 Modèles numériques……………………………………………………………………… 23
4 Erreurs d’exécution………………………………………………………………………………………. 23
4 1 Tabliers en béton armé ou précontraint………………………………………………………... 23
4 2 Tabliers métalliques ou en ossature mixte…………………………………………………….. 24
5 Cas particulier des équipements…………………………………………………………………………. 25
5 1 Désordres affectant les appareils d’appui……………………………………………………… 26
5 2 Désordres affectant les joints de dilatation……………………………………………………. 29
CHAPITRE 3 : METHODES D’AUSCULTATION DES PONTS
Introduction………………………………………………………………………………………………. 32
1 Étude des matériaux en place……………………………………………………………………………. 32
1 1 Études sur prélèvements…………………………………………………………………………….. 32
1 2 Examen du matériau en place……………………………………………………………………… 33
1 2 1 Acier et câbles en acier………………………………………………………………………... 33
1 2 2 Béton…………………………………………………………………………………………… 35
2 Étude du fonctionnement des structures existantes…………………………………………………… 41
2 1 Mesure des déformations générales et des mouvements…………………………………………… 41
2 2 Pesée de réactions d’appui………………………………………………………………………….. 44
2 3 Autres mesures directes sur ouvrages………………………………………………………………. 45
2 3 1 Mesure de forces dans les câbles de précontrainte…………………………………………… 45
2 3 2 Libération des contraintes…………………………………………………………………….. 46
2 4 Étude géométrique des fissures……………………………………………………………………... 48
2 4 1 Relevé des fissures…………………………………………………………………………….. 48
2 4 2 Caractérisation et classification des fissures…………………………………………………. 48
2 4 3 Chaînes de mesures associées………………………………………………………………… 49
CHAPITRE 4 : METHODES DE DIAGNOSTIC ET INVESTIGATION
Introduction……………………………………………………………………………………………… 51
1 Pourquoi un diagnostic ?............................................................................................................................ 51
2 Les données nécessaires pour la surveillance d’un Ouvrage…………………………………………… 52
2 1 Les données de recensement……………………………………………………………………….. 52
2 2 Les données d’évaluation……………………………………………………………………………. 53
2 3 Les données décrivant le niveau de service rendu…………………………………………………. 53
3 Différents types de surveillance…………………………………………………………………………. 54
3 1 Inspection visuelle…………………………………………………………………………………… 54
3 1 1 Définition……………………………………………………………………………………… 54
3 1 2 La Procédure IQOA, 1995……………………………………………………………………. 54
3 1 3 La Référence ACI, 1993………………………………………………………………………. 55
3 1 4 Outils et équipement pour l'inspection visuelle……………………………………………… 56
3 1 5 Buts de l’inspection visuelle………………………………………………………………….. 57
3 2 Inspections Détaillée………………………………………………………………………………… 57
3 3 Procédures d’inspection des Parties des ponts……………………………………………………… 58
3 3 1 Investigations à effectuer sur les pierres naturelles d’un ouvrage en maçonnerie existant.. 58
3 3 2 Investigations à effectuer sur les briques d’un ouvrage existant……………………………. 59
CHAPITRE 5 : REPARATION ET/OU RENFORCEMENT DES STRUCTURES EN MACONNERIE
Introduction……………………………………………………………………………………………... 61
A IMPORTANCE DES ETUDES PRELIMINAIRES………………………………………………….. 61
A 1 mauvaise qualité des matériaux de remplissage (remblais)……………………………………… 63
A 2 drainage inexistant ou non fonctionnel…………………………………………………………… 64
A 3 modification des conditions d’utilisation de l’ouvrage…………………………………………… 64
A 4 cas des forces major……………………………………………………………………………….. 65
B OPERATIONS CONNEXES AUX TRAVAUX DE REPARATION ET/OU RENFORCEMENT…. 65
B 1 Conception des étaiements nécessaires aux travaux de réparations et /ou renforcement……….. 65
Compatibilité entre le mortier de scellement ou produit de rejointoiement à base de cimentet
B 2 66
la pierre naturelle…………………………………………………………………………….
B 3 Caractéristiques d’aspect - échantillon contractuel……………………………………………… 67
B 3 1 Travail et traitement de la pierre…………………………………………………………….. 68
C Maçonneries existantes………………………………………………………………………………… 69
I REPARATION NON STRUCTUREL 70
I 1 travaux sur les parements…………………………………………………………………………. 70
I 2 travaux sur les fondations et structures………………………………………………………….. 75
I 3 travaux de protection contre les eaux…………………………………………………………….. 78
II REPARATION ET RENFORCEMENT STRUCTURAUX 81
II 1 Travaux sur les fondations et structures…………………………………………………………. 81
reconstruction partielle ou totale de parties d’ouvrages après rescindement des parties
II 1 1
endommagées………………………………………………………………………………… 81
II 1 2 réparation et/ou renforcement des fondations …………….................. 83
II 2 Travaux de protection des appuis par des massifs ou des tapis d’enrochement………………..... 85
II 2 1 Dispositions des protections des fondations anciennes………………………………………. 85
II 3 Travaux de réfection de pieux endommagés……………………………………………………… 86
II 4 Travaux de réalisation d’un radier général……………………………………………………….. 87
II 5 rideaux de protection des sols de fondation contre l'affouillement……………………………… 87
II 6 réparation et/ou renforcement structural des maçonneries par INJECTION…………………… 88
II 7 réparation et/ou renforcement structural par BROCHES ou EPINGLES,
90
BOULONS D’ANCRAGE et TIRANTS D’ENSERREMENT……………………………………
II 8 réparation et/ou renforcement structural par CONTRE-VOUTES……………………………… 95
II 9 réparation et/ou renforcement structural par CEINTURAGES…………………………………. 99
II 10 réparation et/ou renforcement structural par CONTRE-MURS…………………………………. 102
II 11 réparation et/ou renforcement structural par Réglages de la poussée des voûtes……………….. 102
II 12 travaux d’élargissement des ponts voutes et d’augmentation de leur débouché………………… 103
CHAPITRE 6 : REHABILITATION DU PONT SIDI RACHED
1 introduction sur le pont Sidi Rached…………………………………………………………………… 105
1 2 description de l’ouvrage…………………………………………………………………………….. 105
1 3 particularité de l’ouvrage…………………………………………………………………………… 112
1 4 géomorphologie du site……………………………………………………………………………… 112
1 5 géologie du site………………………………………………………………………………………. 113
1 6 hydrogéologie du versant……………………………………………………………………………. 114
2 HISTORIQUE DE L’OUVRAGE SIDI RACHED …………………………………………………… 121
2 1 1 Ière phase…………………………………………………………………………………… 122
2 2 2iéme phase …………………………………………………………………………………… 126
Confortement glissement du pont Sidi Rached 2009 y compris reconnaissance
2 2 1 143
géotechnique……………………………………………………………………………………
2 2 2 Etude de glissement…………………………………………………………………………… 145
2 2 3 conditions de stabilité du versant……………………………………………….. 144
2 3 1 la situation structurelle du pont en 2009……………………………………………………… 144
2 3 2 La situation géologique………………………………………………………………………... 151
2 3 3 Le mécanisme cinématique…………………………………………………………………… 154
2 3 4 La sécurité de l’ouvrage………………………………………………………………………. 154
2 4 interventions à faire immédiatement………………………………………………………….. 155
2 5 solutions en 2009 pour garder le pont de SIDI RACHED…………………………………… 161
2 6 réhabilitation et renforcement du Pont Sidi Rachedjuillet2019 à ce jour………………….. 164
2 7 MODE D’EMPLOI DU PROCEDE D’INJECTION………………………………………... 164
CHAPITRE 7 : CONCLUSION GENERALE ET PERSPECTIVES………………………………………………………………………
ANNEXE ……………………………………………………………………………………………………………………………………………….
REFERENCES ET BIBLIOGRAPHIE……………………………………………………………………………………………………………..
Listes des figures
N° figure DESIGNATION Page
01 coupe longitudinale schématique d’un pont en maçonnerie 5
02 Demi-élévation et demi-coupe longitudinale d’un pont en maçonnerie 5
03 demi-coupe transversale et demi-vue en bout d’un pont en maçonnerie 6
04 demi-coupe transversale schématique d’un pont en maçonnerie 6
05 coupe transversale type d’un mur de soutènement en maçonnerie 7
06 Phénomène d'affouillement au pied d'une pile de pont 9
07 pont romain sur l’Ouvèze à Vaison-la-Romaine (crédit photo Paul 12
unhoven Wikipédia)
08 Mécanisme de carbonatation de Ca(OH)2 . 13
09 Fissuration d’effort tranchant dans un pont-caisson 16
10 Disposition des étriers actifs 17
11 Principaux types de fissures 17
12 Efforts de compression dans le hourdis inférieur d’un voussoir sur pile : 18
conception défectueuse
13 Exemple de défaut d’épurage des barres 20
14 Contraintes o dans des tôles réunies par soudure 20
15 Réparation de tôles par soudage 22
16 Auscultation du béton par la méthode sonique 35
17 Principe général de la radiographie 37
18 Absence totale de coulis d’injection et déformation de la gaine (Photo 38
LCPC)
19 Principe de la mesure du potentiel d’électrode 38
20 Flexographe laser 43
21 Clinomètre fixé sur l’âme d’un pont-caisson (Photo LCPC) 44
22 Évolution de la réaction d’appui en fonction du déplacement lors de la 44
pesée
23 Techniques de soulèvement du tablier d’un pont 45
Arbalète destinée à mesurer la tension dans les câbles de précontrainte 46
24 (Photo LCPC)
25 Principe de la méthode de libération des contraintes 47
26 Scie et entaille équipée de son vérin plat (Photo LCPC) 47
27 Couronnement d’un garde-corps à Dinan Côtes d’Armor 63
28 Soutènement pendant les travaux de confortement d’un pont 65
29 Étaiement de sécurité d’un tablier en dalles de pierre fissuré 65
30 Schéma de principe de l’essai de tachabilité 66
31 Finition smillée 69
32 Finition bossagée 69
33 Finition sciée 69
34 Finition brochée 69
35 Joints à éviter ou d’exécution difficile 71
36 Joints à privilégier 71
37 dégradations plus au moins superficielles des pierres du bandeau d’un 73
ponceau
38 Méthode traditionnelle 73
39 méthode a base de mortiers de restauration 74
40 coupe type d’une chaussée hors ouvrage 77
41 coupe type dans le cas d’une dalle générale appuyée sur le remblai 77
42 Extrados de voutes après décaissement 77
43 diverses origines des eaux qui agressent un pont en maçonnerie 78
44-a Schéma du drainage transversal d’un pont en maçonnerie 78
44-b Schéma du drainage longitudinal d’un pont en maçonnerie 78
45 Schéma d’une chape en position intermédiaire dans le cas d’un 80
élargissement
46 Traitement des remontées d’humidité 80
47 construction du VIADUC de Verteuil (crédit photo Gilles Pinganaud) 83
48 Protection de fondations anciennes par des talus d'enrochement 85
49 Réparation d'une tête de pieu en bois sous un platelage 86
50 Principe de réparation d’un pieu en béton armé par gainage 86
51 Exemple de protection des sols au pourtour des appuis par un rideau de 88
palplanches
52 Croquis explicatif : boulon d’ancrage de type 1 ou 2 90
53 décollement entre le tympan et le bandeau du pont du nid d’oie à Clisson 91

54 combinaison de plusieurs désordres (décollement du bandeau, 91


écrasement et fendage de pierres….
55 Bonne disposition des armatures de brochage 92
56 tirants d’enserrement du bandeau et tirants supplémentaires pour les 93
murs tympans
57 Boulons d’ancrage ponctuel « roofex » 94
58 Schéma d’implantation des broches 95
59 Composition des forces (par simplification, le poids de la longrine a été 97
négligé)
60 schéma de principe d’une CONTRE-VOUTE à base de profilés métalliques 97
61 Détail de l’appui de la CONTRE-VOUTE préfabriquée 98
62 Déplacement de la CONTRE-VOUTE préfabriquée 98
63 dispositif de glissement de la CONTRE-VOUTE du pont de LEVALLOIS 98
64 Ceinturage par un voile de béton armé 100
65 Schéma de principe d’un ceinturage par mono torons 100
66 Schéma d’un ceinturage par câbles de précontrainte 101
67 Ceinturage métallique : VUE en plan 101
68 Ceinturage métallique : VUE en ELEVATION 101
69 VERINAGE d’une des VOUTES du pont de Tomblaine 103
70 VERIN PROVISOIRE à gauche et bloc VERIN définitif à droite 103
71 Pont SIDI RACHED 105
72 schéma générale des voûtes du pont Sidi Rached 113
73 élévation du grand cintre de l’arche principale 114
74 localisation du pont provisoire ( en amont du pont SIDI RACHED) 115
75 Coupe géologique de la partie orientale du pont de Sidi Rached 117
76 Drains secs dans la zone à côte du pont 124
77 SOLUTION DE CONSOLIDATION : poutraisons et pieux 126
78 Représentation schématique de l’arc 129
79 Fuites des conduites d’eau sur la plate-forme des chemins de fer, amont 147
de la culée
80 Fissure au niveau de la naissance de la pile 153
81 Eclat de la maçonnerie à la clé de l’arche 153
82 La montée de l’arche entre les piles 3 et 4 154
83 Fissure sur le mur entre les pilons 6 et 7 155
84 Fissure sur la pile 6 155
85 Fissure sur la pile 6 155
86 Fissure sur la pile 5 155
87 Fissure et déplacement de la partie haute de la pile 5 vers Oued Rhumel. 155
88 La fissure sur la Pile 0 155
89 simulation de la nouvelle poutre d’accès à la grande arche 160

90 Vu en aval de l’arche entre pile 03 et 04 objet des travaux 162


91 Mise en place des poutres HEB200 sur l’étaiement 162
de la voute entre piles 03 et 04
92 Etat des fissure de la voute et tablier 163
93 Calage du cintrage de l’étaiement non assuré avec la voute 163
94 Renforcement de l’échafaudage existant. 154
95 Vérification de la poutre HEB200 164
96 Coupure des poutres HEB200 en deux parties 165
Pour système de contraste horizontal
97 Préparation du système d’ancrage de la poutre HEB200 et la voute. 165
98 construction de caniveau 165
99 La pose du joint de trottoir 155
100 Tôle strié 157
101 Injection des piles (prés de la culé coté gare SNTF)
102 Piles cotés avenue de Roumanie 155
FIGURES DIVERS DU PONT SIDI RACHED 174
INTRODUCTION

REHABILITATION DES PONTS EN MACONNERIE- SIDI


RACHED- CONSTANTINE
Le pont, ouvrage d’art par excellence, occupe une place très particulière parmi les constructions ; il
est un symbole, lui-même paradoxal : franchissant un fleuve, il est un moyen de communication
entre les hommes, d’expansion de la civilisation, mais aussi un instrument de conquête et d’invasion.
Depuis l’Antiquité, il a été célébré comme la plus accomplie des constructions,

Le caractère paradoxal du pont se retrouve dans son comportement mécanique : son schéma
statique est simple, ses appuis sont bien définis et matérialisés par des organes précis, au contraire
du bâtiment qui, porté par de nombreux voiles ou poteaux, constitue une structure d’un haut degré
d’hyperstaticité. Et, cependant, le calcul d’un pont exige une spécialisation particulière que peu de
bureaux d’études peuvent se flatter de posséder. La raison principale de cette difficulté réside dans
les conditions de service des ouvrages.

— exposés aux intempéries, au sel anti verglas répandu sur les ponts routiers en climat froid, à des
charges de trafic à fort effet dynamique et qui dépassent Souvent les limites codifiées, les ponts sont
soumis à un régime sévère qui justifie le soin particulier apporté à leur projet et à leur exécution.

— en outre, par le rôle qu’ils jouent dans la vie quotidienne du pays, les ponts sont des ouvrages
sensibles à l’opinion publique : la fermeture d’un ouvrage, même temporaire, pour une opération
d’entretien ou de réparation, entraîne des réactions vives de la part des usagers, prompts à dénoncer
le laxisme, voire l’incurie des services publics.

Les ponts vieillissent, mais, compte tenu de leur importance sociale, ils doivent être l’objet de
soins particuliers pour qu’ils puissent assurer leur fonction pendant la durée de vie qui leur a été
assignée. Ils ne sont pas toujours en bonne santé, et il n’est pas toujours facile de diagnostiquer une
maladie, puis de prescrire le bon remède.

Aussi ; Aucun pays n’est à l’abri des catastrophes naturelles. Chaque jour les médias nous font
part des dégâts occasionnés par les cyclones, tornades, avalanches, séismes, incendies de forêts,
éboulements etc....

Notre pays ne fait pas exception, il a vécu plusieurs évènements tragiques qui ont occasionné
d’importantes pertes humaines et des dommages aux biens et aux personnes

En l’absence d’une politique efficiente de prévention et de gestion des risques et de dispositifs


d’atténuation des effets des catastrophes naturelles, chaque manifestation violente d’un aléa naturel
(inondation, séisme, feux de forêts etc… ) se traduira par des pertes et dommages importants.

Par conséquent, la prévention doit s’imposer à nous comme l’élément essentiel et prioritaire de
toutes nos démarches face aux risques naturels.

Pourquoi s’intéresser aux ponts en maçonnerie ? Ces ouvrages d’art ont une allure plutôt
massive et solide, et leur longévité nous rassure sur leur fiabilité. Mais, en réalité, ces vieux ponts
sont plus ou moins bien portants. Ce n’est pas d’histoire et de mécanique dont il va être question ici,
mais de pathologie ou de guérison, associées pour répondre à une question simple : comment un
pont en maçonnerie résiste-t-il longtemps surtout après sa vieillesse (fatigue) ?

1
INTRODUCION OF MASONERY BRIDGES REHABILITATION

REHABILITATION OF MASONERY BRIDGES - SIDI RACHED-


CONSTANTINE
The bridge, a work of art par excellence, occupies a very special place among the constructions. It
is a symbol, itself paradoxical: crossing a river, it is a means of communication between people, of
the expansion of civilization, but also an instrument of conquest and invasion. Since ancient times it
has been celebrated as the most accomplished construction.

The paradoxical character of the bridge is found in its mechanical behavior: its static diagram
is simple, its supports are well defined and materialized by precise organs, unlike the building which,
carried by numerous sails or posts, constitutes a structure of one high degree of hyperstaticity.
However, the design of a bridge requires a special specialization that few design firms can claim to
possess. The main reason for this difficulty lies in the service conditions of the structures.

Exposed to bad weather, to the anti-ice salt spread on road bridges in cold climates, to
traffic loads with a strong dynamic effect and which often exceed the codified limits; the bridges are
subjected to a severe regime which justifies the particular care taken to their project and their
execution. In addition, by the role they play in the daily life of the country, bridges are structures
sensitive to public opinion: the closure of a structure, even temporary, for a maintenance or repair
operation, leads to strong reactions from users, quick to denounce the laxity, even the carelessness
of public services.

Albeit Bridges get old, but since they are socially important, they must be given special care
so that they can perform their function for their assigned lifespan. They are not always healthy, and it
is not always easy to diagnose a disease and then prescribe the right remedy. In addition, no country
is immune to natural disasters. Every day the media tell us about the damage caused by cyclones,
tornadoes, avalanches, earthquakes, forest fires, landslides, etc.

Our country is no exception; it has lived through several tragic events that have caused
significant loss of life and damage to property and people.

In the absence of efficient risk prevention management policy and measures to mitigate the
effects of natural disasters, each violent manifestation of a natural hazard (flood, earthquake, forest
fires, etc.) will result in significant loss and damage. Therefore, prevention must be imposed on us as
an essential and priority element of all our efforts to deal with natural risks.

Why are interested in masonry bridges?

These structures have a rather massive and solid appearance and their durability ensures
better reliability. but in reality, these old bridges are more or less in good shape.

It is not history and mechanics that we will be discussing here, but a matter of pathology and
rehabilitation, associated to answer a simple questions, how does a masonry bridge withstand long
periods of time, especially after its old age ﴾fatigue﴿.

2
CHAPITRE 01 GENERALITE SUR LES PONTS

GENERALITE SUR LES PONTS :

1- Définition : Un pont est un ouvrage qui permet de franchir ou d’enjamber tout obstacle
naturel (oued, ravin) ou voie de circulation (route, autoroute, chemin de fer, canal). Les aqueducs pour
le passage de canalisations et les passerelles pour piétons sont considérés aussi comme des ouvrages
de franchissement pour l’un ou l’autre de ces obstacles.

Suivant les caractéristiques dimensionnelles de l’ouvrage, on distingue :

• La buse : ouvrage de forme cylindrique pour le passage de l’eau.

• Le ponceau : ouvrage de petites dimensions (≥ 2 m).

• Le viaduc : ouvrage de grande hauteur à travées ou ouvertures successives

2- Classification des Ponts :

2-1-Intérêt de la classification :

La classification des ouvrages a pour objectif de faire mieux connaitre la nature et le type d’ouvrage
composant le parc national et le degré de complexité de leurs structures, de mettre en place une
politique de gestion conséquente aux exigences et priorités de maintien en service dans

2-2 –Classification : La classification des ouvrages est effectuée sur la base des critères suivants :

a) La nature de la voie portée on distingue le pont-route, pont-rail, aqueduc et pont pour avion.

b) La géométrie : pont droit, pont courbe et pont biais.

c) La nature du matériau utilisé (dans la réalisation des éléments porteurs) : pont en bois, pont en
maçonnerie, pont métallique (fonte, fer, acier), pont en béton armé et pont en béton précontraint.

On introduit ici la notion de pont « mixte » dont les éléments porteurs sont en acier à lesquels on
associe une dalle collaborant en béton armé ou précontraint, participant dans la résistance générale à la
flexion du tablier.

d) Leur fonctionnement : il va trois grandes catégories, à savoir, pont à poutres (éléments


porteurs parallèle à l’axe du pont), pont en arc (éléments porteurs en arc, encastrés ou articulés,
générant des poussées horizontales aux appuis) et les ponts suspendus (tablier suspendu à deux câbles
porteurs principaux ancrés dans des massifs d’ancrage au niveau des culées, passant aux sommets de
pylônes et supportant le tablier par l’intermédiaire de suspentes.

Couramment, la classification adoptée se rapporte plus à la structure du tablier qui est la partie plane
de l’ouvrage qui permet de porter la voie de communication et de raccorder entre les deux rives de

3
CHAPITRE 01 GENERALITE SUR LES PONTS

l’obstacle. Dans le cas des portiques et des ponts en voûtes, la structure d’ensemble de l’ouvrage
assure cette classification.

On distingue alors :

 Pont voûté en maçonnerie (exemple dans notre modeste recherche) ou en béton.


 Portique (tablier encastré sur piles).
 Pont à poutres (sous chaussée, latérales)
 Pont en caisson (unicellulaire, bicellulaire)
 Pont dalle (pleine, élégie, nervurée)
 Pont haubané (tablier soutenu par des câbles obliques et rectilignes).
 Pont en arc (à tablier inférieur, supérieur ou intermédiaire).
 Pont suspendu.

Un autre critère de classification lié à la méthode d’exécution donne son nom à certains types de
tablier, à savoir :

 Pont en encorbellements successifs : le tablier est constitué d’une succession de voussoirs


montés en encorbellement de part et d’autre d’une pile ou à partir de la culée. Les voussoirs
sont préfabriqués ou coulés sur place au moyen de coffrage glissant. Cette technique de
construction est apparue avec le développement de la précontrainte.
 Pont cantilever : la travée est constituée de consoles qui sont le prolongement des travées
adjacentes ou encastrées sur les piles, et d’une travée centrale indépendante et de longueur
réduite s’appuyant sur ces consoles.

La standardisation de certains types d’ouvrages sur autoroutes, en vue d’uniformiser l’aspect


esthétique et architectural des passages supérieurs et inférieurs, et notamment avec le développement
de l’informatique et du calcul automatique de structures d’ouvrages, a conduit à la constitution de
dossiers pilotes pour les ouvrages ou structures de petites portées, comme suit :

 PS-BA : Passage Supérieur à poutres continues en Béton Armé.


 TI-BA : Passage Supérieur à Travées Indépendantes en poutres (portée comprise entre 16 et
26 m) en Béton Armé.
 PI-PO : Passage Inférieur à Portique Ouvert (portée ≤ 20 m).
 PI-CF : Passage Inférieur à Cadre Fermé (portée ≤ 10 m).
 PSI-DA : Passage Supérieur Inférieur à Dalle en Béton Armé.
 POD : Passage à Portique Double (portée de la travée ≤ 20 m).

4
CHAPITRE 01 GENERALITE SUR LES PONTS

Remarque : Chaque type d’ouvrage est constitué de plusieurs éléments varient selon le type, la
grandeur et la situation de l’ouvrage, ainsi que chaque élément de structure ou partie d’ouvrage est
désigné par un terme propre et bien précis qui permet de le distinguer et même de le situer dans la
structure d’un ouvrage donné. L’ensemble de cette terminologie constitue le vocabulaire de la
nomenclature des d’ouvrages d’art. La définition d’un vocabulaire unifié est une étape fondamentale
dans la mise en application du programme de surveillance et suivi de nos ouvrages. (Voir annexe A)

3- MORPHOLOGIE DES PONTS ET MURS EN MAÇONNERIE :

3.1 Ponts en maçonnerie :

Figure n°1 : coupe longitudinale schématique d’un pont en maçonnerie

Figure n°2 : demi-élévation et demi-coupe longitudinale d’un pont en maçonnerie

5
CHAPITRE 01 GENERALITE SUR LES PONTS

Figure n° 3 : demi-coupe transversale et demi-vue en bout d’un pont en maçonnerie

Figure n°4 : demi-coupe transversale schématique d’un pont en maçonnerie

6
CHAPITRE 01 GENERALITE SUR LES PONTS

3-2 Murs de soutènement en maçonnerie :

Figure n°5 : coupe transversale type d’un mur de soutènement en maçonnerie

7
Chapitre 2 : Aperçu Générale Sur La Pathologie Et Les Actions Agissants sur Les Ponts

Introduction :

Un ouvrage d’art peut se dégrader sous l’influence des causes liées à sa


qualité d’origine ou à des sollicitations d’exploitation ou d’environnement. Pour
permettre d’augmenter ou tout simplement de tenir la durée de vie de l’ouvrage
d’art, il y a lieu de prévoir une consolidation ou réparation adéquates.

Mais il est important, pour que la réparation soit de qualité, de connaitre


tous les causes et les types de pathologies apparentes ou cachées affectant ces
ouvrages. Afin de connaître leur nature, leur étendue et leur potentialité
d’évolution et il est très essentielle d’établit le diagnostic nécessaire pour la prise
de décision relative à l’entretien, maintenance ou réhabilitation de l’ouvrage
concerné afin d’évite une intervention qui peut rendre le cas plus pire.

Pour cela le diagnostic préalable de l’ouvrage constitue la base nécessaire


pour le choix d’une stratégie de réparation la plus adéquate en fonction du type
de dégradation et pour permettre une évaluation plus précise des coûts, il faut
donc prévoir une campagne d'évaluation la plus détaillée possible de l'état de la
structure, qui a comme but d'obtenir des informations sur l'étendue des
dommages et d'établir les causes des dégradations.

1- ACTIONS SOLLICITANTS LES PONTS :

La présence de déformations ou de fissurations inhabituelles est souvent la


manifestation tangible d’un endommagement, qu’il s’agisse de différents type de
ponts : en béton ou métalliques, maçonneries (fissures dues à la fatigue). Et
certaines fissures peuvent sembler bénignes à l’œil nu, alors qu’en mesurant
avec précision leur mouvement on peut mettre en évidence un sérieux défaut de
résistance structurale. Par ailleurs, certains ouvrages peuvent être endommagés
bien avant l’apparition de signes évidents (cas des bétons attaqués par alcali
réaction).

1-1 Actions dues au trafic :

Le trafic sur les ponts est l’une des causes majeures de leur vieillissement,
tant par ses effets extrêmes que par ses effets répétitifs (fatigue). Le trafic routier
sollicite dynamiquement les ponts : l’amplification de ses effets statiques, liée à
de nombreux paramètres, peut être élevée, notamment au voisinage des
discontinuités de la surface de roulement, comme les joints de dilatation, où l’on
observe souvent une fissuration des dalles de couverture en béton armé plus
dense que dans les autres parties.
8
Chapitre 2 : Aperçu Générale Sur La Pathologie Et Les Actions Agissants sur Les Ponts

1-2 Actions climatiques : Les principales actions climatiques affectant


les ponts sont la température et le vent . La neige ne concerne que des ouvrages
couverts en site montagneux.

■ Les effets de la température dans les ponts se manifestent de


nombreuses façons, en modifiant la vitesse de certaines réactions chimiques, ou
bien les propriétés des matériaux ou encore le comportement structural.
(Lorsque la température est élevée, elle est, par exemple, une des causes de la
fissuration du béton en cours de durcissement du fait de son séchage naturel
(fissuration due au retrait de dessiccation). À l’opposé,( un bétonnage par temps
froid, sans précautions particulières, engendre un risque de gel de l’eau du béton
qui le détériore par expansion).

Pour les ponts en maçonneries : Les voûtes porteuses subissent les effets
des variations thermiques. Par exemple, elles s’abaissent en hiver avec
apparition de fissures au-dessus des retombées, à ne pas confondre avec les
effets d’un écartement des appuis. C’est la raison pour laquelle, il faut ménager
des joints de dilatation ou de fractionnement. Ces joints sont recommandés à
la fois par le DTU 21.1 et par le fascicule 64 du CCTG.

■ En ce qui concerne le vent, son action sur les structures se


manifeste de nombreuses manières :par exemple pouvant provoquer des
phénomènes de flottement ou de galop dans le cas de structures souples (ponts à
câbles). En l’absence de dispositions appropriées, provoque des phénomènes de
fatigue dans les câbles, aboutissant à des ruptures.

1-3 Actions accidentelles :

1-3-a Action mécanique de l’eau : L’action mécanique de l’eau sur les


structures se manifeste à travers les phénomènes d’affouillement et d’abrasion et
aussi le glissement. Il est souhaitable d'examiner de manière générale les
caractéristiques de l'eau qui font le principal agent de la destruction des
matériaux solides. (Figure 6)

9
Chapitre 2 : Aperçu Générale Sur La Pathologie Et Les Actions Agissants sur Les Ponts

Figure 6 : Phénomène d'affouillement au pied d'une pile de pont

L’action de l’eau est tellement violente qu’elle est capable de dénuder


(déchaussé) un massif de fondation et de rendre une construction instable.

1-3-b Séismes :

De façon schématique, un séisme est un déplacement imposé induisant,


dans les diverses parties d’un pont, des efforts dont l’intensité est d’autant plus
élevée que les parties en question sont plus lourdes et rigides. On a souvent
noté le bon comportement des ponts-dalles en béton armé ou précontraint à
plusieurs travées lorsqu’ils n’étaient pas trop biais, et même des poutres
précontraintes par post-tension, lorsqu’elles étaient contreventées et
reposaient sur des appuis en néoprène. Par contre, les effondrements les plus
spectaculaires ont été observés dans le cas de structures peu hyperstatiques
comportant des éléments de ductilité insuffisante, liée le plus souvent à une
insuffisance d’armatures transversales et/ou à un excès d’armatures
longitudinales mal maintenues dans les zones sollicitées au-delà du domaine
élastique.

1-3-c Chocs de navires et de bateaux :

Les chocs de navires (en site maritime) ou de bateaux (sur les voies
navigables) contre des piles de ponts sont des événements moins rares qu’on ne
le pense généralement. Dans le monde, la fréquence d’accidents aux
conséquences catastrophiques, est de l’ordre de 1,5 pont/an.

1-3-d Chocs de véhicules routiers et ferroviaires :

Les chocs de véhicules sur les piles de ponts sont des accidents
relativement fréquents. Si l’on s’en tient aux chocs avec dommages nécessitant
des réparations, dus aux seuls véhicules lourds.

1-3-e Incendies :

L’action du feu sur les ouvrages d’art présente une probabilité absolue
comparable à celle des chocs de véhicules lourds sur les piles ou les tabliers. En
effet. Ces incendies endommagent le béton dès que sa température atteint 200
°C ; les armatures de précontrainte sont sensibles dès 175°C, tandis que les
armatures à haute adhérence résistent jusqu’à 350 – 450 °C.

10
Chapitre 2 : Aperçu Générale Sur La Pathologie Et Les Actions Agissants sur Les Ponts

2 - Dégradation des matériaux :

2-1 Altérations du béton :

Même s’il est souvent considéré, à juste titre, comme un matériau durable,
le béton subit de nombreuses agressions physiques, physico-chimiques et
chimiques dont l’intensité est lié à la cinétique de pénétration de l’eau et des gaz
dans son système capillaire. Ses qualités s’altèrent lorsque les agents extérieurs
réagissent avec les hydrates du ciment en formant des composés expansifs ou
solubles.

2-1-1 Dégradations d’origine physique ou mécanique :

Les principales causes de dégradation d’origine physique ou mécanique


sont les cycles de gel-dégel et divers processus d’érosion ou d’abrasion.

■ Cycles de gel-dégel

Les dégradations dues aux cycles de gel-dégel affectent principalement les


parties non protégées par un revêtement étanche et sont amplifiées par
l’utilisation de sels anti verglas. Les symptômes les plus courants sont
l’écaillage de surface et le gonflement de tout ou partie de la structure
accompagné le plus souvent d’une fissuration en réseau. La gélivité des
granulats a aussi une influence sur la résistance des bétons aux basses
températures.

■ Dégradation mécanique

Les phénomènes d’abrasion et d’érosion concernent principalement les


piles de ponts en maçonnerie soumises à l’action du courant ou subissant des
chocs de corps flottants. Dans le cas des ponts dépourvus d’étanchéité (ce qui
n’est pas recommandé), supportant un trafic circulant directement sur le béton
de la dalle de couverture, des feuilletages locaux de ce béton ont été observés
aboutissant, dans les cas les plus graves, à la chute de plaques de béton et à la
création de trous dans le hourdis.

Exemple : La photo suivante montre l’abrasion par les eaux des bandeaux
du pont romain de Vaison-la- Romaine. En effet, par temps de crue, le niveau
des eaux peut atteindre et même dépasser le niveau de la clé de voûte : lors de la
crue de 1992, l’Ouvèze est passée par-dessus les parapets.

11
Chapitre 2 : Aperçu Générale Sur La Pathologie Et Les Actions Agissants sur Les Ponts

figure n° 7 : pont romain sur l’Ouvèze à Vaison-la-Romaine (crédit photo


Paul Munhov en Wikipédia)

2-1-2 Dégradations d’origine physico-chimique :

Le retrait, phénomène d’origine physico-chimique, provoque souvent une


fissuration du béton, orientée ou multidirectionnelle, Enfin, des fissures
peuvent apparaître plusieurs jours ou plusieurs mois après le décoffrage. Ces
fissures sont créées par le retrait de dessiccation, encore appelé retrait à long
terme, dû au départ de l’eau en excès dans le béton.

Aussi La maladie de la pierre calcaire - Effets des pluies acides c’est un


Désordres physico chimiques

2-1-3 Dégradations d’origine chimique :

 Action du dioxyde de carbone : sous l’équation :


H2CO3 + Ca (OH) 2 → CaCO3 + 2H2O

Le béton, presque toujours en contact avec l’air ambiant, est soumis à l’action
du dioxyde de carbone. Ce dernier, réagit avec la majorité des hydrates du
ciment et cette réaction porte le nom de carbonatation.

(Figure 08)

12
Chapitre 2 : Aperçu Générale Sur La Pathologie Et Les Actions Agissants sur Les Ponts

Figure 08 : Mécanisme de carbonatation de Ca(OH)2 .

 Action des ions sulfates et sulfures :

Les ions sulfates, présents dans les eaux séléniteuses (eaux souterraines
sulfatées), l’eau de mer, certains remblais (schistes houillers), voire certaines
pluies acides, déplacent le calcium de son hydroxyde pour former de l’anhydrite,
sulfate de calcium anhydre Ca SO4, produit relativement soluble.

 Action des chlorures :

Les deux principales sources de chlorures susceptibles de contaminer le béton


sont les sels antivergals et l’eau de mer.

 L’alcali-réaction :

Les mécanismes des alcali-réactions, complexes, se développent au sein des


structures de façon généralement hétérogène. Ils résultent, dans leur principe,
d’une réaction entre la phase liquide interstitielle, contenant des alcalins en
quantité importante, et les particules réactives contenues dans les granulats
(silice amorphe ou cryptocristalline) ; la chaux et l’humidité créent un
environnement propice.

Parmi les trois réactions actuellement connues, à savoir les réactions alcali-
silice, alcali-silicate (proche de la précédente) et alcali-carbonate, (exemple
d’une production d’un gel silico-calco-alcalin. Ce gel peut absorber une grande
quantité d’eau et possède la propriété d’être gonflant. Il peut alors provoquer

13
Chapitre 2 : Aperçu Générale Sur La Pathologie Et Les Actions Agissants sur Les Ponts

une expansion du béton, une tension dans les armatures passives, voire une
surtension dans les armatures actives.

2-2 Corrosion de l’acier :

Sous l’action d’agents atmosphériques ou de réactifs chimiques, l’acier se


corrode , c’est-à-dire se transforme en oxydes, sulfures, carbonates, etc., ou en
une autre forme plus stable par rapport au milieu environnant. Cela entraîne une
dégradation de ses propriétés.

Dans les ouvrages de génie civil, le type de corrosion prédominant de l’acier est
la corrosion dite en solution, résultant d’un processus électrochimique.

Les facteurs de corrosion sont très nombreux. De manière simplifiée et non


exhaustive, on peut dire que les uns dépendent du métal lui-même et que les
autres dépendent du réactif.

2-2-1 Corrosion atmosphérique :

Un acier ordinaire, laissé sans protection spéciale à l’air libre, se couvre d’une
rouille très adhérente et possédant un volume très supérieur à celui de l’acier
dont elle est issue : plus du sextuple en cas de renouvellement non limité de
l’oxygène.

2-2-2 Corrosion des armatures dans les structures en béton armé et


précontraint :

La corrosion des armatures passives dans un ouvrage en béton résulte d’un


processus complexe faisant intervenir à la fois des facteurs chimiques, physiques
et mécaniques. L’important gonfle- ment résultant du passage de l’acier à l’état
de rouille entraîne un éclatement du béton de protection, tandis que la section
résistante des armatures diminue. Mais c’est surtout leur ductilité et leur
résistance à la fatigue qui sont affectées.

2-2-3 Autres formes de corrosion :

Il existe d’autres formes de corrosion que celles précédemment décrites. Nous


citerons simplement, pour mémoire :

— la corrosion par influence de courants vagabonds sur des pièces


métalliques situées à proximité de tramways ou de chemins de fer alimentés en
courant continu.

14
Chapitre 2 : Aperçu Générale Sur La Pathologie Et Les Actions Agissants sur Les Ponts

— la dégradation microbienne, due à des bactéries produisant de l’acide


sulfurique (thiobacilles) ou du sulfure d’hydrogène (bactéries sulfato-
réductrices) se combinant avec les ions Fe2+ pour former dessulfures insolubles.

2.3 Pathologie des câbles de suspension :

Les ponts à câbles regroupent essentiellement les ponts suspendus et les ponts à
haubans .

■ Les principaux types de câbles porteurs des ponts suspendus sont :

— les câbles à fils parallèles.

— les câbles torsadés.

— les câbles toronnés, clos ou non : ce sont les plus fréquemment rencontrés
sur les ponts suspendus .

■ Dans le cas des ponts à haubans, les câbles employés sont essentiellement
des câbles de type précontrainte, mais avec des dispositions spéciales pour
assurer la protection anticorrosion.

Les principaux désordres pouvant affectés la suspension des ponts à câbles se


manifestent par une réduction de section ou par une fissuration des fils
constitutifs, susceptibles d’aboutir à la rupture de ces derniers. Ces deux
phénomènes peuvent, l’un comme l’autre, avoir deux origines, l’une
électrochimique : la corrosion, l’autre mécanique : le fretting.

2-3-1 La corrosion :

En règle générale, on observe principalement la corrosion par dissolution et la


corrosion fissurant sous contrainte.

2-3-2 Le fretting :

Dans le cas des câbles de suspension, de petits déplacements relatifs se


produisent entre les fils d’un même câble (contacts interfilaires dans un même
toron ou entre torons jointifs) ou entre les fils d’un câble et les pièces d’ancrage
(culot, clavettes, trompette, etc.), d’appui (selles, déviateurs) ou de liaison
(colliers). Ces déplacements sont engendrés par les vibrations, les variations de
contraintes, de traction ou de flexions, liées au trafic ou aux déformations
thermiques. Ils engendrent un frottement en petits débattements, appelé fretting
,

15
Chapitre 2 : Aperçu Générale Sur La Pathologie Et Les Actions Agissants sur Les Ponts

Remarque importante :Les déformations qui affectent l’ouvrage en


maçonnerie sur l’ensemble de sa structure sont des déformations massives. Ces
défauts sont le résultat de problèmes de faiblesse dans les parties porteuses de
l’ouvrage :

■ Altération du terrain de fondation ;

■ Altération massive des parties enterrées ou immergées de l’ouvrage ;

■ Ruptures de pieux ;

■ Glissement de terrain…

Déformations localisées : Elles se caractérisent par des ventres venant en saillie


sur le parement. Elles peuvent affecter toutes les parties de l’ouvrage en
désignant les parties «souffrant» d’une pathologie ; elles sont les alertes pour des
désordres plus graves qu’il convient de traiter dans l’urgence avant
désorganisation complète et ruine de l’édifice.

La partie d’ouvrage en maçonnerie concernée et l’importance de la déformation


déterminent plus précisément le degré d’urgence des réparations à amener, la
voûte étant plus inquiétante que les tympans et les mouvements de bandeaux
plus alarmants que ceux de la douelle.

3 -Erreurs de conception :

3-1 Ponts en béton armé ou précontraint :

3-1-1 Défauts de résistance vis-à-vis de la flexion et de l’effort tranchant :

Des défauts de résistance vis-à-vis de l’effort tranchant ont souvent accompagné


les défauts de résistance en flexion. Cela se traduisait généralement par une
allure particulière de la fissuration de certains ouvrages (figure 9). (figure 10).

Figure 9– Fissuration d’effort tranchant dans un pont-caisson

16
Chapitre 2 : Aperçu Générale Sur La Pathologie Et Les Actions Agissants sur Les Ponts

Figure 10– Disposition des étriers actifs

3-1-2 Quelques autres causes de fissuration : Un grand nombre de ponts en


béton précontraint construits en encorbellement ont connu des fissurations à
caractère local, dues à l’application d’efforts de précontrainte, appelées
fissurations de diffusion et/ou d’entraînement (figure11). Les désordres les plus
critiques étaient dus à la présence de câbles ancrés dans des bossages situés à la
surface du hourdis inférieur.

Certains désordres furent imputables à des erreurs de conception du ferraillage


de pièces en béton armé : armatures en feuillets sans liaison transversale
(pouvant conduire, par exemple, à un éclatement du béton dans les nœuds de
portiques très sollicités), ancrages et/ou recouvrements trop courts, absence ou
insuffisance d’armatures de peau ou de répartition, poussées au vide (entraînant
également des éclatements du béton) des barres tendues ou comprimées,
appareils d’appui placés trop près du bord de certaines pièces, etc., et surtout
enrobages insuffisants conduisant à un aspect dégradé dû à la corrosion totale de
certaines armatures quelques années seulement après la construction. Dans le
cas des voussoirs. ( voir dessous Figure 11 – Principaux types de fissures)

17
Chapitre 2 : Aperçu Générale Sur La Pathologie Et Les Actions Agissants sur Les Ponts

Sur pile des ponts construits en encorbellement, un certain nombre de désordres


résultèrent du cumul de plusieurs maladresses de conception portant sur :

— l’emplacement des appareils d’appui ;

— la géométrie de l’entretoise ;

— le fonctionnement mécanique du voussoir et la répartition de son


ferraillage.

De telles situations se sont produites, notamment, lorsque l’axe des appareils


d’appui était trop éloigné de celui des âmes, ou lorsque le sabot à la base de
l’entretoise, à l’intérieur duquel doivent se recouper les efforts de compression
canalisés par le hourdis inférieur, était inexistant ou de dimensions insuffisantes
(figure 12). Les ponts-dalles très biais peuvent être le siège de fortes fissurations
dans la zone de leurs angles aigus.

Les encorbellements latéraux des ponts-dalles ou des ponts à poutres sous


chaussée continus, lorsqu’ils sont larges, peuvent être le siège de fissurations
dans les zones voisines des appuis intermédiaires si leur ferraillage longitudinal
n’est pas suffisamment dense.

Enfin, la traverse et les piédroits des cadres et portiques peuvent se fissurer


(fissuration contenue dans des plans verticaux parallèles à l’axe de la voie
portée) à cause du retrait différentiel.

3-1-3 Fatigue :

Les ponts en béton peuvent subir un endommagement par fatigue, il se traduit


par une dégradation de l’adhérence entre le béton et les armatures entraînant
l’apparition d’une fissuration pouvant affecter la durée de vie de l’ouvrage, voire
des déformations irréversibles sous l’effet des charges de service.

Figure 12 – Efforts de
compression dans le hourdis
inférieur d’un voussoir sur pile :
conception défectueuse

18
Chapitre 2 : Aperçu Générale Sur La Pathologie Et Les Actions Agissants sur Les Ponts

3-2 Ponts métalliques ou en ossature mixte :

3-2-1 Désordres dus à la corrosion :

C’est de très loin la principale cause de détérioration, voire parfois de ruine, des
ponts métalliques. Il s’agit d’un phénomène essentiellement électrochimique,
déjà décrit au paragraphe 2.1.3, Mais il ne s’agit pas seulement d’un problème
de réaction chimique et d’entretien : une conception inadéquate de certains
détails, entraînant la stagnation des eaux de pluie ou de condensation, peut
favoriser le développement du phénomène.

En règle générale, la corrosion s’accélère chaque fois qu’il y a stagnation d’eau


ou ambiance humide.

3-2-2 Désordres dus à la fatigue :

Les trafics routier et ferroviaire engendrent des variations de contraintes


cycliques d’intensité et de fréquence élevées : il est donc logique que les ponts
soient potentiellement susceptibles de s’endommager en fatigue.

Les désordres dus à la fatigue apparaissent principalement dans les zones


d’assemblages où l’on constate les effets suivants.

■ Dans les assemblages rivés

■ Dans les assemblages soudés

3-2-3 Quelques erreurs de conception :

Les erreurs les plus fréquentes concernent la non-prise en compte des risques de
corrosion dans la conception ; sans être limitatifs, on peut citer les cas suivants :

— absence de chape d’étanchéité.

— hourdis constitués de tôles cintrées recouvertes d’un mauvais béton (voire


parfois de tout-venant) .

— évacuation des eaux mal conçue, provoquant des ruissellements sur des
semelles de poutres.

— fil d’eau disposé à la verticale d’un longeron ou d’une poutre.

— espace insuffisant entre le mur garde-grève et l’extrémité du tablier ne


permettant pas l’entretien de l’entretoise d’about et de l’extrémité des poutres.

19
Chapitre 2 : Aperçu Générale Sur La Pathologie Et Les Actions Agissants sur Les Ponts

— joints de chaussée laissant l’eau ruisseler sur la charpente métallique .

— membrures inférieures en forme de U ouvert vers le haut facilitant


l’accumulation d’eau et de détritus, et pouvant se transformer en

« bacs à fleurs » .

— trop grand entraxe des rivets qui permet à l’humidité de pénétrer entre
deux tôles et d’y développer de la corrosion ; le foisonnement de la rouille
provoque un écartement des tôles entre deux rivets, écartement qui, lui-même,
favorise la pénétration et la stagnation d’eau.

Outre ces erreurs qui provoquent des désordres par corrosion, on constate
parfois des fautes de conception qui ont des conséquences directes sur la tenue
des ouvrages. Par exemple, lorsque les fibres moyennes des barres aboutissant à
un même nœud ne sont pas concourantes au sein de la matière, des moments
secondaires non négligeables se développent, pouvant provoquer des ruptures de
rivets ou de déchirures de pièces (figure 13).

■ Rivets travaillant à l’arrachement des têtes.

■ Discontinuité brutale dans la section d’une pièce (figure14).

Figure 13 – Exemple de défaut d’épurage des barres

20
Chapitre 2 : Aperçu Générale Sur La Pathologie Et Les Actions Agissants sur Les Ponts

Figure 14 – Contraintes o dans des tôles réunies par soudure

 Réparations « abusives » :

Le renforcement ou la réparation d’un ouvrage métallique sont plus simples et


plus faciles à concevoir et à mettre en œuvre que pour un ouvrage en béton, mais
une réparation mal conçue ou mal exécutée peut provoquer des désordres
graves, voire la ruine de l’ouvrage. Les erreurs les plus fréquentes sont les
suivantes.

● Renforcement par soudage sans précaution sur un acier peu ou pas


soudable.

● Mauvaise conception des réparations par soudure

Un cas classique est celui d’une tôle déchirée à la suite d’un choc et réparée par
soudage ; la probabilité que le retrait et la concentration de contraintes existants
en fond de déchirure provoquent une fissuration est très élevée. Dans un tel cas,
il convient (figure 15) :

— de repérer par ressuage l’extrémité de la déchirure (elle n’est


généralement pas visible à l’œil nu) ;

— de percer un trou à l’extrémité de la déchirure ;

— de disposer des « tôles martyres » sur le bord libre de la tôle ;

— de réaliser la soudure ;

— d’éliminer les tôles martyres et de meuler l’extrémité de la soudure ;

— d’aléser le trou (+ 20 à 30 mm sur le diamètre) pour éliminer l’extrémité


du cordon ;

— de ne pas chercher à reboucher le trou !

● Remplacement sans précaution d’un élément endommagé

● Modification de la répartition des efforts dans une structure hyperstatique

● Renforcement d’un assemblage rivé par de la soudure

■ Cas particulier des ponts mixtes

21
Chapitre 2 : Aperçu Générale Sur La Pathologie Et Les Actions Agissants sur Les Ponts

Dans le cas des ponts mixtes, lorsque la connexion entre la dalle et les poutres
n’a pas été correctement réalisée, des microfissures se sont développées dans le
béton entourant les connecteurs, dues au retrait /fluage au jeune âge du béton ou
à la corrosion des connecteurs.

Figure 15 – Réparation de tôles par soudage

Un autre problème posé par les ponts en ossature mixte est lié à la fissuration
transversale de la dalle en béton armé, due non seulement aux déformations
imposées dans les zones de moment négatif, mais également aux retraits au
jeune âge du béton (retrait thermique et retrait endogène). Si elle devient trop
dense, elle peut mettre en cause la longévité de l’ouvrage.

3-3 Erreurs de conception dans un ouvrage en maçonneries :

Bien que la plupart des ouvrages de mauvaise conception aient naturellement


disparus sous les actions climatiques, les crues…, il existe encore des ouvrages
qui, pour des raisons d’économie, de rapidité d’exécution ou de facilité de
construction présentent des anomalies : briques ou pierres de mauvaise qualité
et sensibles au gel, maçonnerie de remplissage hourdée par des mélanges de
chaux et de terre, absence de chape d’étanchéité, remblai argileux, fondations
affouillables, des déformations et des fissures dues au tassements non maîtrisés
du cintre ou des fondations mal fondées…

3-4 Erreurs ou insuffisances des modèles :

3-4-1 Modèles en Résistance des matériaux usuelle :

En dehors des dalles, la plupart des tabliers de ponts sont à poutres sous
chaussée ou en forme de caisson uni- ou multicellulaire. Les vérifications de
résistance (flexion, effort tranchant, torsion) utilisent les valeurs des
caractéristiques mécaniques de leurs sections droites.

22
Chapitre 2 : Aperçu Générale Sur La Pathologie Et Les Actions Agissants sur Les Ponts

3-4-2 Modèles numériques :

Les progrès de l’analyse numérique et l’augmentation croissante de la puissance


des ordinateurs ont permis de mettre au point des méthodes de calcul adaptées à
l’étude directe d’un grand nombre de problèmes à partir d’hypothèses beaucoup
moins restrictives que celles de la Résistance des Matériaux. Parmi celles-ci, la
méthode des éléments finis est la plus couramment employée en génie civil :

— lorsque la solution du problème est manifestement hors du champ


d’application de la Résistance des matériaux ;

— lorsque l’on souhaite apprécier la marge d’incertitude qui subsiste dans


une solution approché, obtenue par les méthodes traditionnelles ;

— lorsque l’on souhaite analyser de façon précise un problème particulier


permettant de valider définitivement une méthode de calcul approché ou de
définir des règles de bonne construction.

La fiabilité des résultats dépend de nombreux paramètres, dont la qualité du


modèle (maillage) et... la compétence de l’utilisateur !

La plupart des calculs aux éléments finis sont conduits en admettant que le
comportement des matériaux est élastique et linéaire,

Tout cela pour dire que le calcul de ponts au moyen d’éléments finis peut être
entaché d’erreurs, systématiques ou non, qui peuvent être à l’origine de certains
désordres, par exemple, fissurations de tabliers de ponts-dalles en béton,
consécutives à un ferraillage insuffisant car mal calculé et/ou mal réparti.

4- Erreurs d’exécution :

D’une façon générale, les erreurs d’exécution sont dues à une insuffisance des
documents d’exécution, entraînant des improvisations aux conséquences souvent
graves, ou bien à des déficiences dans l’organisation ou le contrôle de la qualité,
ou encore au non-respect de certaines règles de l’art.

4-1 Tabliers en béton armé ou précontraint :

De nombreux désordres sont dus à des plans de ferraillage incomplets ou «


illisibles » parce que l’on a voulu mettre l’ensemble de l’information nécessaire
à l’exécution sur un seul dessin ou parce qu’une partie d’ouvrage a été
représentée à l’échelle d’un timbre-poste.

23
Chapitre 2 : Aperçu Générale Sur La Pathologie Et Les Actions Agissants sur Les Ponts

D’une façon générale, la mise en œuvre des armatures passives présente


fréquemment des défauts. Le plus grave d’entre eux, susceptible de mettre en
cause la pérennité de la structure.

En effet, si la position n’est pas correcte, ou si les armatures sont


susceptibles de se déplacer pendant le bétonnage ;elles se corrodent en
entraînant l’éclatement du béton d’enrobage.

par exemple : des conflits entre armatures passives et actives, sont


totalement insuffisants. Ils ont conduit, par le passé, à des tracés feston nant
(entraînant des pertes par frottement nettement supérieures à celles
prévues dans les notes de calcul), (pouvant engendrer des éclatements par
poussée au vide), ou à des enrobages aléatoires.

Dans les ponts construits par phases (notamment les ponts construits en
encorbellement), certains réglages (déformations imposées) nécessaires au
moment des clavages n’ont pas été pris en compte dans les notes de calcul :
ces réglages, parfois« sauvages », engendrèrent dans la structure des états
de contraintes pouvant être à l’origine de fissurations préjudiciables.

De même, la déformabilité, ignorée ou mal prise en compte, de certains


ouvrages provisoires (tassement de cintres, déformabilité de palées employées
lors du poussage d’un pont) ou de certains matériels d’exécution (équipages
mobiles) est à l’origine d’imperfections plus ou moins sérieuses.

Des accidents graves, entraînant parfois des pertes de vies humaines


(basculement de fléaux de ponts construits en encorbellement, par
exemple), sont imputables à de « fausses manœuvres » ou au non-respect de
phases de bétonnage prévues par le bureau d’études.

4-2 Tabliers métalliques ou en ossature mixte :

Les erreurs d’exécution susceptibles de se produire lors de la construction de


ponts métalliques sont d’une nature très différente de celles mentionnées pour
les ponts en béton.

Les principaux risques surviennent principalement au cours des opérations de


montage, puis lors de la mise en œuvre de la protection.

La deuxième source de risques réside dans la mauvaise exécution de soudures


sur chantier.

24
Chapitre 2 : Aperçu Générale Sur La Pathologie Et Les Actions Agissants sur Les Ponts

Enfin, une mauvaise exécution des dispositifs de protection de l’acier


contre la corrosion compromet la résistance de la structure aux diverses
agressions évoquées au paragraphe 2.2.

Des types de désordres particuliers peuvent apparaître dans les tabliers de ponts
mixtes lorsque la fissuration de la dalle n’est pas être l’objet d’une protection
renforcée. Le second remède est un entretien régulier pour éviter le
développement de mousses, de végétations diverses et les dépôts de poussières
qui, avec l’humidité, sont parfaitement maîtrisée au stade de l’exécution, dus :

— au non-respect des phases de coulage des éléments prévues par le bureau


d’études ;

— au non-respect de la formulation du béton et de ses conditions de mise en


œuvre pour diminuer au maximum la valeur des retraits endogène et d’origine
thermique ;

— à la non-limitation des différences de température entre l’acier et le béton


au moment de la prise ;

— à un décoffrage trop rapide, entraînant une dessiccation de la sous-face de


la dalle ;

— à une cure insuffisante de l’extrados de ladite dalle.

5- Cas particulier des équipements :

Parler de pathologie des équipements du pont n’a guère de sens : leur durée de
vie ne saurait être comparée à celle de la structure porteuse, même si la garantie
de fonctionnement de certains produits porte actuellement sur plusieurs
décennies. Il convient donc d’admettre que les équipements vieillissent, s’usent
ou se détériorent, et qu’il faut les restaurer ou les remplacer périodiquement.
Une attention particulière doit être portée aux désordres affectant les appareils
d’appui et les joints de dilatation car ils peuvent trahir ou, dans certains cas,
induire des dysfonctionnements structuraux.

5-1 Désordres affectant les appareils d’appui :

Très généralement, les appareils d’appui et leur environnement sont mal


entretenus.

25
Chapitre 2 : Aperçu Générale Sur La Pathologie Et Les Actions Agissants sur Les Ponts

Mais les désordres les plus courants résultent plutôt de mauvais choix au
moment du projet, liés à une mauvaise connaissance des produits et de leurs
performances réelles de la part du projeteur.

Les défauts de mise en œuvre sont également à l’origine de nombreux désordres


: ils se traduisent généralement par des dépassements de la capacité de rotation
et/ou de distorsion, associés à des défauts d’assise (mauvaise exécution des
bossages, méthode de pose n’assurant pas la bonne conjugaison des faces
d’appui).

Dans ce qui suit, quelques indications sont données sur certains types
d’appareils d’appui de conception plus ou moins ancienne, dont sont encore
dotés de nombreux ponts existants.

■ Appareils d’appui métalliques fixes

Ils sont conçus pour permettre les rotations et empêcher les déplacements. Il en
existe quatre familles (tableau 1).

Tableau 1 – Appareils d’appui métalliques fixes

Appuis à Les rotations se font par frottement des


balanciers et balanciers sur le rouleau. Généralement
rouleau, surdimensionnés, on ne leur connaît pas de
ou à appui
linéaire désordre mécanique (fissures ou rupture). Par
contre, la corrosion et parfois l’accumulation de
sable ou de graviers entre les balanciers
limitent, et parfois empêchent, leur
fonctionnement.

Par rapport aux précédents ,le rouleau est


remplacé par une nervure demi-circulaire
(legrain)venuedefonderieavecl’undesdeuxbalan
Appuis ciers.Ilsprésententdesrisques
à grains deblocagecomparables,etmêmeaggravéslorsquel
egrainestsolidairedutablier,
larainuredubalancierinférieurfacilitantlesaccum
ulationsdepoussièresetd’humi- dité.

26
Chapitre 2 : Aperçu Générale Sur La Pathologie Et Les Actions Agissants sur Les Ponts

Ils présentent l’avantage d’empêcher les


soulèvements, mais connaissent assez
souventdesdésordresdusàunjeurelativementimpo
rtantentrel’axeetleschapes. La répétition de
chocs lors des changements de sens de la
réaction d’appui peut entraîner la rupture de
Appuis l’axe ,une désorganisation des scellements
à chapes
,voire la rupture
destigesd’ancragesparfatigue,dusàunesous-
estimationdeseffetsdynamiques.

Ils sont constitués de deux calottes sphériques,


Appareils l’une concave et l’autre convexe,
d’appui glissantsurunefeuilledepolytétrafluoroéthylène.
sphériques Lesdysfonctionnementssontliés à un
endommagement de la (oudes)surfaces de
glissement et se traduisent par des blocages.
 Appareils d’appui métalliques mobiles

Ils permettent les rotations et les déplacements suivant l’axe longitudinal de


l’ouvrage. On distingue quatre types principaux (tableau 2).

■ Appareils d’appui en béton Ils sont étudiés dans le (tableau 3).

Tableau 2 – Appareils d’appui


métalliques mobiles

Cetyped’appareild’appuineprésentepasdepathologi
Appuis à esystématique;lesdésordres proviennent soit d’une
galet et erreur lors de la pose et, en particulier, d’un défaut
balanciers de parallélisme des balanciers qui peut provoquer
le ripage du galet et la rupture des dents de
guidage, soit de leur environnement.

Ilss’apparententauxappuisàchapesetprésententles
Appuis mêmesqualitésetdéfauts.Les déplacements étant
obtenus par rotation de la bielle, tout
à bielle déplacement horizontal
27
Chapitre 2 : Aperçu Générale Sur La Pathologie Et Les Actions Agissants sur Les Ponts

s’accompagned’unpetitdéplacementverticalquin’e
stpastoujourssansincidencesur le fonctionnement
du joint de chaussée.

Appuis Il s’agit d’appuis à chape dans lesquels le trou de


à l’une des chapes (en général la chape femelle) a
été
coulisseau remplacéparunerainuredanslaquellel’axesolidaire
del’autrechapepeut
tourneretsedéplacer.Utilisésexclusivementsurlesp
ontssuspendus,ils présentent les mêmes qualités et
défauts que les appuis à chapes.
Ilssontconstituésparunappuifixeàbalancieretroulea
ureposantsuruneplatinepar l’intermédiaire d’un
Appuis train de rouleaux de petit diamètre (40 à 50 mm)
à qui sont souvent
rouleaux solidarisésentreeuxpardeuxbarrettesarticuléesàleu
rsextrémités.Lespetitesdimensionsdesvidesentrele
srouleauxfavorisentl’accumulationdepoussières,d
esableet
d’humiditéetempêchenttouteaérationetmêmetoute
ntretien.Dansleurquasi-totalité,
lesappareilsdecetypesontbloquésparlacorrosion,ce
quiprovoqueassezsouvent des dés ordres dans les
maçonneries des piles et des culées voire ,dans un
cas heureusement exceptionnel, le basculement
d’une culée.

Tableau 3 – Appareils
d’appui en béton

Articulation
« Mesnager» Pathologies : fissuration, éclats du béton
d’enrobage, mise à nu du ferraillage qui se
détériore par oxydation.

Pathologies : fissuration, éclats du béton


d’enrobage, mise à nu du ferraillage qui se
détériore par oxydation.
Articulationroulante
« Caquot-Considère »

28
Chapitre 2 : Aperçu Générale Sur La Pathologie Et Les Actions Agissants sur Les Ponts

Le principe de cette articulation est de faire


travailler le noyau rétréci de béton dans le
domaine plastique. Au bout d’un certain nombre
Articulation d’années, ce noyau disparaît (désagrégation du
« Freyssinet»
béton) et l’acier traversant peut flamber en
compressions ’il est situé au bord d’une pièce
dépourvue d’armatures de frettage
correctement disposées.

Mêmes problèmes que pour les articulations


« Freyssinet ».
Bielles
etpendules

 Appareils d’appui en élastomère fretté par adhérence de forme

Les appareils d’appui modernes sont en élastomère fretté adhérisé par


vulcanisation ou des appareils à pot (tableau 4). Leur tenue dans le temps
dépend de la qualité de leur pose et de l’adéquation de leur dimensionnement.

L’expérience montre que, dans la plupart des cas, ce n’est pas l’appareil d’appui
qu’il faut changer ou améliorer, mais c’est son environnement qu’il faut
modifier pour éviter sa corrosion.

5-2 Désordres affectant les joints de dilatation :

Les joints de dilatation, constituant des singularités dans une chaussée routière,
subissent des sollicitations dynamiques répétées qui engendrent leur
détérioration et/ou celle de leur support car, malgré toutes les précautions prises,
le calage d’un joint par rapport au niveau de la chaussée adjacente n’est jamais
parfait. Et quelques millimètres de dénivellation suffisent pour que l’action

« statique » du trafic soit fortement amplifiée par effet dynamique. Certains


types de joints, notamment les systèmes « à hiatus », peuvent encore aggraver le
phénomène, puisque le passage de la roue sur un hiatus équivaut à un défaut de
nivellement fonction de l’importance de celui-ci.

29
Chapitre 2 : Aperçu Générale Sur La Pathologie Et Les Actions Agissants sur Les Ponts

Tableau 4 – Appareils d’appui en élastomère fretté par


adhérence en forme

Appareils
à grillages

Pathologies :
glissement relatif des
feuillets
Appareils (défauts d’adhérence),
corrosion des frettes,
à plaques fissurations diverses de
nervurées l’élastomère (attaque par
l’ozone) et extrusions
diverses.

Appareils
à
frottement

Nota : un joint à « hiatus » est un joint à « lèvres », par opposition aux joints à

« peigne », dont le vide est généralement rempli par un profilé en caoutchouc.

Il faut noter que les joints ne subissent pas seulement des déplacements relatifs
dans le sens longitudinal : ils « bougent » également horizontalement dans le cas
des ponts biais ou courbes. C’est ainsi que l’on peut constater des ruptures de
pièces (dents ou mécanismes) sur des joints dont la capacité de débattement
transversal est inadaptée au mouvement réel observé sur l’ouvrage.

Pour les mouvements verticaux, certaines conceptions de joints sont mieux


adaptées que d’autres pour faciliter ce mouvement : ce sont principalement les
joints à bande. Les sollicitations par chocs dans cette configuration sont alors
plus réduites.

30
Chapitre 2 : Aperçu Générale Sur La Pathologie Et Les Actions Agissants sur Les Ponts

Les causes d’endommagement des joints de dilatation liées à une qualité de mise
en œuvre défaillante sont nombreuses :

 défaut de liaison de la poutre supportant le joint avec la structure


(ferraillage incorrectement connecté, entraînant l’effondrement à court
terme du joint de chaussée, non-respect des enrobages appropriés d’où
une corrosion accélérée des armatures),
 défauts de qualité du béton d’ancrage, de scellement ou de calage
(absence de contrôle, rajout intempestif d’eau, mise en œuvre médiocre,
bétonnage par temps froid sans précautions),
 défauts de serrage de la boulonnerie ou une mauvaise exécution des
soudures liant les différents éléments (ces malfaçons sont, heureusement,
très rapidement détectées sous trafic, mais elles n’en compromettent pas
moins le confort, voire la sécurité, des usagers).

ATTENTION, cependant, l’absence de résistance à la traction de la


maçonnerie, les déformations qui se sont produites lors du décintrement,
les effets des variations thermiques et le passage des charges lourdes font que
TOUTES LES VOÛTES SONT FISSURÉES. Bien entendu, la
fissuration est beaucoup plus marquée dans les grandes voûtes ;
pour les plus petites, il s’agit d’une microfissuration. Ce
fonctionnement est normal si les fissures ont une faible ouverture
et un comportement cyclique.

La multiplication des fissures, l’augmentation de leur ouverture, l’apparition


d’éclatements de pierres montrent un comportement anormal de la structure.

**Des indications sur le positionnement des joints sont données :

Dans le cas où l’ouvrage comporte des voûtes transversales d’élégissement, une


fissuration à la clé de la voûte d’élégissement placée au-dessus des retombées
se produit en l’absence de dispositions destinées à permettre la dilatation. Cette
fissuration nuit au fonctionnement de la voûte porteuse.

31
CHAPITRE 3 Méthodes d’auscultation des ponts

Introduction :

Les techniques d’auscultation diffèrent suivant la nature des désordres


constatés, mais les choix sont guidés par l’idée que l’on peut se faire des causes
probables de la pathologie constatée. Une auscultation efficace doit permettre
d’apprécier la qualité du (ou des) matériau(x) en place et de caractériser le mode
de fonctionnement actuel de la structure. L’évaluation des matériaux s’appuie à
la fois sur des études et analyses sur prélèvements et sur des méthodes physiques
d’examen en place. Il s’agit principalement de mesures topographiques ou
géométriques (évolution du nivellement, mesure de déformation générale ou de
déplacement sous chargement), de mesures directes de forces ou de mesures
locales de fonctionnement.

La seconde étape, qui porte sur «l’auscultation – le diagnostic – le


pronostic», est essentielle. Elle doit permettre d’identifier la maladie, d’en
estimer l’étendue et d’en identifier les causes. La qualité de ce diagnostic revêt
une grande importance pour la réussite ou l’échec de la réparation, notamment
sa durabilité.

Ces différentes méthodes sont décrites dans ce qui suit :

1 Étude des matériaux en place :

1.1 Études sur prélèvements :

Les prélèvements, échantillons dont on limite la taille et le nombre pour ne pas


aggraver l’endommagement potentiel de la structure, sont pratiqués dans les
zones les moins vitales. Les résultats des mesures effectuées sur ces
prélèvements ne sont pas forcément représentatifs de l’ensemble de l’ouvrage :
on les utilise plutôt comme référence d’étalonnage ou comme point de
comparaison, pour compléter les informations que l’on tire d’essais non
destructifs.

32
CHAPITRE 3 Méthodes d’auscultation des ponts

Les mesures en question portent, en général, sur les paramètres de résistance.


Dans certains cas, les essais mécaniques peuvent fournir des renseignements sur
la nature même du matériau. On procède aussi à des mesures de densité, de
porosité, de teneur en eau, etc.

Les méthodes d’analyse chimique et physico-chimique sont : Relativement


développées. Elles présentent l’avantage de ne nécessiter que de petits
échantillons et fournissent de très riches informations sur les matériaux.

En ce qui concerne le béton, les méthodes actuelles sont puissantes et permettent


d’effectuer une expertise du béton durci. Elles regroupent les méthodes
d’analyse chimique élémentaire , les méthodes d’analyse thermique , les
analyses diffractométriques , qui utilisent la diffractométrie des rayons X
envoyés sur un morceau de béton réduit en poudre pour repérer les différents
minéraux qu’il contient, les examens au microscope électronique à balayage
(MEB) et les analyses pétrographiques (MEB ou microscope optique) qui
permettent d’identifier certains produits comme ceux issus d’une alcali-réaction
ou l’ettringite comprimée.

1-2 Examen du matériau en place :

1-2-1 Acier et câbles en acier :

Il est assez rare que l’on procède à l’examen en place de l’acier d’un pont.
Cependant, moyennant certaines précautions opératoires, des essais de billage
sont possibles. Par contre, l’état de la suspension de ponts à câbles ne peut guère
être apprécié en laboratoire.

Il faut donc intervenir in situ et les deux principales techniques d’inspection


des câbles sont l’auscultation magnétique et la surveillance acoustique. Par
ailleurs, la mesure de leur tension en place se fait par un procédé simple, rapide
et peu coûteux : la méthode vibratoire.

33
CHAPITRE 3 Méthodes d’auscultation des ponts

■ Auscultation électromagnétique :

La méthode de détection d’une réduction de section ou d’une fissuration de


fils d’acier repose sur une exploitation particulière des courants de Foucault
induits dans un câble par un champ magnétique alternatif.

Bien que cette méthode ait donné des résultats convenables, sa précision
laisse à désirer : il est illusoire d’espérer détecter une rupture de fil isolée. De
plus, elle ne s’applique véritablement qu’aux câbles toronnés multicouches, clos
ou non clos.

■ Surveillance acoustique :

Le principe de la surveillance acoustique repose sur le fait qu’une rupture


de fil libère une énergie créant une « onde de choc » qui se propage le long du
câble à une vitesse déterminée et qui peut être détectée et analysée à l’aide de
capteurs et de moyens appropriés. Elle permet donc de détecter « en temps réel »
les ruptures de fils survenant, à compter de sa mise en service, au cours de la vie
de l’ouvrage. Son champ d’application est très vaste : il couvre pratiquement
tous les types de câbles.

Le temps 0 correspond au passage de l’onde sous le premier capteur


atteint, le plus proche de la rupture. L’appareillage peut être géré à distance par
liaison téléphonique et modem.

■ Mesure de tension par méthode vibratoire :

La qualité du réglage de la tension des câbles d’un pont suspendu ou à


haubans se dégrade dans le temps pour de multiples raisons, et une vérification
périodique est nécessaire. Elle peut être faite par une méthode de pesée à l’aide
de vérins, qui servent d’ailleurs à la mise en tension des câbles, mais c’est une
méthode nécessitant un matériel spécifique, adapté à chaque ouvrage, et se
révélant souvent lourde et peu pratique.

34
CHAPITRE 3 Méthodes d’auscultation des ponts

La méthode vibratoire offre une alternative intéressante du fait de sa


simplicité, de sa rapidité de mise en œuvre et de son vaste domaine d’emploi.

Le matériel de mesure comporte un accéléromètre et son électronique


associée, ainsi qu’un analyseur de fréquence permettant d’obtenir
immédiatement les fréquences des modes successifs de vibration du câble.

1-2-2 Béton :

■ Scléromètre :

La dureté superficielle d’un parement de béton peut être appréciée au


moyen du scléromètre. La mesure permet, en principe, d’estimer la résistance en
compression du béton examiné. Dans la pratique, bien que ce type d’essai
présente l’avantage d’une indiscutable simplicité, les informations fournies sont
très imprécises et il convient de leur attribuer plutôt une valeur relative.

■ Méthode sonique :

Cette méthode consiste à mesurer la vitesse de propagation d’une onde


ultrasonique dans le béton. On peut relier cette vitesse au module d’Young E et
au coefficient de Poisson µ du béton, mais les résultats numériques de la mesure
ne sont pas totalement fiables.

Dans la pratique, on l’utilise plutôt pour apprécier l’homogénéité d’un


béton, Les mesures peuvent se faire par transparence ou en surface (figure 16).

35
CHAPITRE 3 Méthodes d’auscultation des ponts

Figure 16 – Auscultation du béton par la méthode sonique

Nota : la tomographie est un procédé radiographique qui permet d’obtenir une


image nette d’un seul plan de coupe avec effacement des autres plans.

■ Radiographie (ou gammagraphie) : Utilisée depuis fort longtemps pour


le contrôle de soudures en construction métallique, la radiographie industrielle
est appliquée avec succès aux ouvrages en béton (et plus particulièrement en
béton précontraint) depuis le début des années 70. Un film photographique
(figure 17).

36
CHAPITRE 3 Méthodes d’auscultation des ponts

Figure17 – Principe général de la radiographie

L’utilisation des sources intenses de rayonnement impose de respecter une


distance de radioprotection allant de 20 à 100 m suivant les conditions d’éjection
de la source.

La principale application de la gammagraphie est le contrôle de la position


et/ou de la qualité d’injection des câbles de précontrainte (figure 18).

■ Radioscopie

Dans le prolongement des techniques de radiographie, la radioscopie a été


développée sur la base de recherches menées par le réseau des laboratoires des
Ponts et Chaussées entre les années 1974 et 1982. Ces recherches ont abouti à la
création d’un prototype dénommé SCORPION (Système de radioscopie par
Rayonnement Pour l’Inspection des Ouvrages en béton), existant en deux
versions pour les ponts-caissons d’une part et les ponts à poutres précontraintes
d’autre part.

Enfin, le système SCORPION permet l’obtention de radiogrammes comme


en gammagraphie classique, mais avec des temps de pose beaucoup plus courts
et des possibilités de traverser des épaisseurs de béton beaucoup plus grandes.

37
CHAPITRE 3 Méthodes d’auscultation des ponts

Figure 18 – Absence totale de coulis d’injection et déformation de la gaine


(Photo LCPC)

Figure 19 – Principe de la mesure du potentiel d’électrode

■ Diagnostic de l’état du béton armé

Par le respect de certaines conditions de nature électrique, une méthode


basée sur la mesure du potentiel électrochimique permet de repérer, à la surface
d’un tablier ou d’une surface de béton, les zones de corrosion des aciers, y
compris dans le cas de structures situées dans l’eau.

– Cette électrode est reliée à un millivoltmètre qui, lui-même, est relié au


ferraillage (figure 19).

38
CHAPITRE 3 Méthodes d’auscultation des ponts

Les Méthodes Optiques

Avec le développement de l’informatique et de la vidéo, nous pouvons citer


trois techniques de mesure optiques : La photogrammétrie, la projection de
franges et l’interférométrie. Ces méthodes sont, de manière générale, de plus en
plus courantes dans le monde industriel et notamment en génie civil.

Tableau 1.2.2 : Exemples des essais utilisé au cours des inspections

Principe de
Méthode Applications User Avantages Limitations
l'opération expertise
-Essais coûteux,

-Peut être utilisé que


émission Lors de croissance Une Surveillance lorsque la structure
acoustique des fissures ou des connaissance structurelles en est chargé et en cas
La surveillance
(Clifton et déformations approfondie fonction des ou on a un
continue des
al.1982) plastique, la nécessaires charges Croissance des
structures au
libération rapide de pour la appliquée; dégradations ;
cours du
l'énergie de réalisation capable de -L’interprétation de
service,
déformation d'essai et localiser résultats requis
détecter
produit des ondes l’interpréter possibilité de unexpert;
l'imminence
acoustiques (du les résultats défaillance ; -
échec; contrôle
la performance son) qui peut être l'équipement est Actuellementlargem
de la structure détectée par des portable et facile ent limitée
capteurs à utiliser, auxlaboratoires;
en contact avec ou Efficace pour -Expérience limités,
attaché à la surface les essais de -Nécessite des autres
de l'objet testé charge travaux.
Surface de Faible
l'objet est frappé L'équipement
niveau
Utilisé pour avec un outil. portables, facile
d'expertise
l'impact détecter Les à se produire La géométrie et la
requis pour
acoustique décollement, caractéristiques de avecle système masse de l’objet
utiliser le
(Clifton et délaminations, fréquence et auditif; teste influant sur les
système
al.1982) les vides d'amortissement dispositif résultats ; normes de
auditif, mais le

39
CHAPITRE 3 Méthodes d’auscultation des ponts

et du système électronique référence nécessaire

les microfissures bruit résultant électronique nécessiteplus pour les


donnant une nécessite une dematériel tests électroniques
indication de la formation
présence de
défauts,
l'équipement peut
varier d'un simple
marteau ver une
remorque équipée
par un matériel
électronique
sophistiquée

La méthode la
carottage Détermination Un soin plus acceptée
(ASTM directe de la Réalisation de particulier pour pour déterminer
C42) résistance du carottage ; les évitel’endomma la force la Carottage des
béton ; essais peuvent être gement fiabilité, et la structures,
L’évaluation effectués sur les des carottes qualité des dommages
du type, carottes pour pondent bétons coulés etréparations
condition etla déterminer la l’opération sur place. Elle peuvent être
qualité du résistance à la ducarottage est bonne pour nécessites des
béton, des compression et à la ; niveau modéré examiner les Essais destructifs
agrégats, du traction, les de l'expertise fissures des
ciment et propriétés de nécessaire s armatures
d'autres torsion, le module pour tester et intégrées et
composants d'élasticité etc. évaluer les pour l'échantillon
résultats pour tests
chimiques
Basé sur le principe L'utilisation Défauts internes
que letaux de rayons
peut être
Gamma d'absorption des gamma la L'équipement est
détectée;
Radiography Lieu rayonsgamma est production cher; source de
applicables à la
(Malhotra19 d'estimation, la affectée par la d'isotopes est rayons gamma est la
variété des
76) taille et l'état densité et étroitement santé et la sécurité;
matériaux;
des barres l'épaisseur de contrôlée par nécessite un accès
enregistrement

40
CHAPITRE 3 Méthodes d’auscultation des ponts

d'armature; voix l'éprouvette; les le CNRC, les permanent sur aux deux côtés de
dans le béton, la rayons gamma sont équipements le film; l'éprouvette
densité émis par la source, doivent être appareils à
pénètre exploités par rayons gamma
l'échantillon, sortie des facilement
sur la face etsont Inspecteurs portable
Enregistrés dans le agrees
dossier
Compare la Printemps de masse simple à L'équipement est Résultats affectés
qualité du béton conduit surface de utiliser, peut léger, simple à par l'état de la
de différentes frappe de béton et être facilement utiliser et peu surface de béton; ne
scléromètre zones de de la distance de exploité par le coûteux, grande donne pas de
l'échantillon,les rebond est donnée personnel de quantité de prévision précise de
(ASTM C805)
estimations de dans les valeurs de terrain données peut être la force; estimations
la résistance du R; dureté de surface rapidement de la force doit être
béton en est mesurée et la obtenue; bon utilisée avec grand
fonction des force est estimée à pour la soin; étalonnage
courbes partir des courbes détermination de fréquent des
d'étalonnage d'étalonnagefourni l'uniformité du équipements est
avec une par le fabricant béton et du stress nécessaire.
précisionlimitée demarteau force
potentiellement
faibles

2 Étude du fonctionnement des structures existantes :

2-1 Mesure des déformations générales et des mouvements :

Le suivi d’un ouvrage comporte la vérification périodique de ses


déformations éventuelles sous charges permanentes, en les comparants, lorsque
cela est possible, à un état de référence déterminé immédiatement avant sa mise
en service. Des déplacements peuvent résulter de mouvements des fondations
mais, lorsqu’ils affectent des parties isostatiques de tabliers en béton

41
CHAPITRE 3 Méthodes d’auscultation des ponts

précontraint, ils peuvent être le signe de désordres ou résulter d’une mauvaise


évaluation du fluage du béton.

Lorsque l’on effectue un essai de chargement statique d’un ouvrage


endommagé, et si les désordres sont susceptibles d’affecter sa capacité portante,
il convient de le mettre en charge progressivement en stoppant l’expérience dès
que l’on quitte le domaine élastique linéaire.

La mesure des flèches se fait traditionnellement au milieu des travées


testées, Les principales techniques employées pour mesurer les flèches sont :

le nivellement topographique - le fleximètre mécanique - les capteurs de


déplacements à traduction électrique - un appareil de conception plus récente : le
flexigraphe laser ouvrages (figure 20).

Le comportement d’un ouvrage sous l’action de charges d’exploitation peut


aussi être étudié en mesurant la rotation du tablier sur appuis ou la rotation de
sections particulières à l’aide de clinomètres, ainsi que l’inclinaison de piles ou
de murs à l’aide de pendules (pendules directs ou inverses, dont le point fixe est
situé en bas et dont la mesure d’inclinaison est réalisée en haut).

42
CHAPITRE 3 Méthodes d’auscultation des ponts

Figure 20 – Flexigraphe laser

Il existe une riche gamme d’appareils permettant de mesurer des rotations :


Au centre de la gamme se situent les clinomètres électriques qui peuvent
atteindre une sensibilité de 10–6 rd et qui sont plus utilisés sur ouvrages

(figure 21).

43
CHAPITRE 3 Méthodes d’auscultation des ponts

Figure 21– Clinomètre fixé sur l’âme d’un pont-caisson (Photo LCPC)

2-2 Pesée de réactions d’appui :

L’un des objectifs majeurs d’une mesure de réactions d’appui est de


fournir des informations sur les redistributions d’efforts par fluage dans un pont
en béton précontraint construit par phases. La figure 22 montre l’allure de la
fonction représentative de la force appliquée P en fonction du soulèvement d.

Figure 22 – Évolution de la réaction d’appui en fonction du déplacement


lors de la pesée

Pour soulever le tablier, on utilise actuellement la technique du double


vérin plat ou celle du vérin à piston (figure 23).

44
CHAPITRE 3 Méthodes d’auscultation des ponts

Figure 23 – Techniques de soulèvement du tablier d’un pont

À noter qu’il est possible, de nos jours, de mettre en place des appareils
d’appuis directement équipés de dispositifs permanents de mesure de la force
transmise.

2-3 Autres mesures directes sur ouvrages :

Les autres types de mesures directes sur ouvrages sont les mesures de forces
dans les câbles de précontrainte et les mesures de contraintes dans le béton (par
libération).

2-3-1 Mesure de forces dans les câbles de précontrainte :

Les principales méthodes de mesure de forces dans les câbles sont basées sur le
principe de la « pesée », la théorie des cordes vibrantes ou la méthode de
l’arbalète.

■ L’application du principe de la pesée n’est envisageable que si le câble est


non injecté ou injecté avec un produit souple, et si son extrémité est accessible.
45
CHAPITRE 3 Méthodes d’auscultation des ponts

Il faut disposer d’un vérin, reprenant l’effort existant, et d’un capteur de


déplacements. En mesurant la pression en fonction du déplacement, on
détermine la force qui correspond au décollement de l’extrémité du câble par
rapport à la structure ou l’éventuelle plaque d’ancrage.

■ La mesure de tension par la méthode vibratoire est décrite au paragraphe


1.2.1 (Examen du matériau en place-Acier et câbles en acier). Elle concerne
plutôt les câbles des ponts suspendus et à haubans. Mais elle peut aussi être
appliquée pour déterminer la force de tension des câbles de précontraints
extérieurs au béton.

■ La méthode de l’arbalète permet de mesurer la tension résiduelle de câbles


tendus, que ceux-ci soient intérieurs ou extérieurs au béton. (Figure 24).

Figure 24 – Arbalète destinée à mesurer la tension dans les câbles de


précontrainte (Photo LCPC)

2-3-2 Libération des contraintes :

La méthode de libération des contraintes, permettant d’estimer directement les


contraintes normales dans le béton avec une précision de l’ordre de 0,3 Mpa ,
consiste à effectuer un relâchement local et partiel des contraintes par création
d’une entaille, suivie d’une compensation de pression contrôlée à l’aide d’un
vérin ultraplat introduit dans cette entaille. (Figures 25 et 26).

46
CHAPITRE 3 Méthodes d’auscultation des ponts

Figure 25 – Principe de la méthode de libération des contraintes

Figure 26 – Scie et entaille équipée de son vérin plat (Photo LCPC)

47
CHAPITRE 3 Méthodes d’auscultation des ponts

2-4 Étude géométrique des fissures : dans les ponts en béton : la


fissurographie

2-4-1 Relevé des fissures :

Dans un ouvrage en béton, le relevé détaillé de la fissuration, ainsi que le


suivi de son évolution dans le temps, constitue un élément de diagnostic très
important. La fissuration du béton est en effet la manifestation extérieure du
mode de fonctionnement de la structure et traduit assez clairement ce
fonctionnement, à la condition d’être correctement interprétée. En effet, une
fissure de fonctionnement prouve qu’à un moment donné des contraintes de
traction se sont développées, dont l’intensité a atteint la résistance du béton en
traction.

Le relevé systématique de la fissuration d’un ouvrage en béton armé n’offre


aucun intérêt ; il est nécessaire dès le stade de l’examen visuel, de savoir
distinguer la fissuration normale d’une fissuration due à un défaut de
fonctionnement. Si, dans un ouvrage d’art en béton précontraint, toute fissure est
a priori suspecte, il faut également distinguer les fissures réelles des fissures
secondaires sans danger.

Au stade d’un relevé de fissuration, il ne faut pas chercher à évaluer la


profondeur d’une fissure. Il est, par contre, fondamental, dans certain cas, de
savoir si une fissure (ou un réseau de fissures) traverse totalement ou non un
élément de béton. Une méthode très simple consiste à injecter, sur une face, de
l’eau colorée et à regarder ce qui sort sur la face opposée.

2-4-2 Caractérisation et classification des fissures :

Dans le cas d’un ouvrage en béton précontraint, il est recommandé de


reporter les fissures sur un plan comportant le tracé des câbles de précontrainte
afin de faciliter l’interprétation. Le relevé « statique » doit être complété autant

48
CHAPITRE 3 Méthodes d’auscultation des ponts

que possible par des mesures de variations d’ouvertures sous diverses actions
par les techniques d’extensométrie ou de fissurométrie.

D’une manière générale, l’extensomètre est la mesure de la déformation


locale d’un corps sous l’effet d’actions diverses et la fissurométre est la mesure
des mouvements relatifs, sous l’effet d’actions extérieures, des deux lèvres
d’une fissure à la surface d’une pièce. La transformation des variations de
déformations en variations de contraintes est toujours délicate du fait de la
connaissance imprécise du module d’Young E et du coefficient de Poisson µ du
béton.

La mesure des mouvements relatifs des lèvres d’une fissure est souvent
utile, en particulier pour apprécier les surtensions, sous une action extérieure
donnée, dans les aciers (passifs ou actifs) qui traversent une fissure. Il est
nécessaire de faire appel aux lois de l’adhérence acier-béton pour estimer, par ce
moyen, les surtensions. Pour les aciers passifs, ces lois sont assez bien connues ;
pour les aciers actifs, l’adhérence se faisant par l’intermédiaire du coulis
d’injection, l’estimation de la surtension dépend totalement de la qualité de
l’injection.

Le contrôle par gammagraphie au voisinage de la fissure renseigne sur la


qualité du remplissage de la gaine ; ce contrôle est indispensable pour éviter
toute erreur grossière d’interprétation.

Les principaux appareils utilisés sont les jauges à fil résistant, les extensomètres
mécaniques et les capteurs de déplacements.

2-4-3 Chaînes de mesures associées :

D’une manière générale, les appareils à traduction électrique (jauges et


capteurs divers) permettent l’utilisation de chaînes de mesure plus ou moins
complexes. Il est possible d’explorer un grand nombre de voies

49
CHAPITRE 3 Méthodes d’auscultation des ponts

automatiquement et d’enregistrer les résultats. D’autre part, l’enregistrement


continu est quelquefois nécessaire pour la mesure d’un effet dynamique pendant
le passage d’une charge, ou bien pour la mesure d’un effet variable suivant un
cycle journalier, tel qu’un effet thermique, ou encore pour un suivi à plus long
terme dans un but de surveillance (l’enregistrement peut alors durer de quelques
semaines à quelques mois).

50
CHAPITRE 4 Méthodes De Diagnostic Et Investigation

INTRODUCTION :

On entend par surveillance, toute visite ou inspection visant à déceler tout


disfonctionnement ou dégradation au niveau des éléments ou des parties de
l’ouvrage.

La surveillance des ouvrages est destinée à tenir à jour une connaissance


suffisante de son état de dégradation, afin de permettre d’effectuer dans un délai
adéquat, les opérations nécessaires d’entretien ou de remise en état ,ainsi, le
suivi d’évolution des désordres détectés dans un ouvrage (dégradation par
corrosion ou autres) est fondamental dans l’efficacité de ces actions. de ce fait,
l’inspection des ouvrages dégradés constitue une étape importante dans
l’évaluation des conditions d’état et dans la définition des éventuels travaux de
réparation.

1 Pourquoi un diagnostic ?

Le diagnostic d’un ouvrage au sens large du terme permet d’évaluer dans


quelles mesures il remplit ses fonctions structurelles et de service, c'est-à-dire de
vérifier qu’il satisfait aux conditions de sécurité et d’utilisation qui sont définies
par la réglementation et par les besoins de son propriétaire ou usager .le
vieillissement d’un ouvrage est marqué par l’apparition de désordres
spécifiques. Dans le cadre d’un diagnostic, deux types de missions peuvent être
réalisées :

• Sur un ouvrage sain, il peut vouloir estimer, vérifier ou contrôler les


caractéristiques de la construction, c’est notamment le cas des ouvrages à «
caractère exceptionnel » (grand ponts…etc.) ou des structures innovantes dont il
souhaite connaître le comportement en service.

• Sur un ouvrage supposé endommager : l’inspection visuelle ou


l’auscultation peut alors être utilisée pour détecter l’endommagement.

51
CHAPITRE 4 Méthodes De Diagnostic Et Investigation

• Sur un ouvrage visiblement endommagé dont les désordres sont


susceptibles ou non de s’aggraver ou de mettre en cause la sécurité : il peut faire
appel à l’auscultation pour caractériser l’endommagement (gravité de
l’endommagement, étendue spatiale…etc.).

Dans une réparation ou d’un confortement, le diagnostic a pour but de bien


définir les travaux à réaliser. Le traitement des désordres demeurera en effet
pérenne puisque ciblé sur leurs origines et leurs conséquences. Cette
optimisation des travaux de pérennisation, tant du point de vue qualitatif que
quantitatif, est naturellement source d’importantes économies pour le maître
d’ouvrage.

2 Les données nécessaires pour la surveillance d’un Ouvrage :

Les informations nécessaires pour mettre en application une surveillance


rigoureuse à un Ouvrage se répartissant de la façon suivante :

2.1 Les données de recensement :

Elles renseignent ce qui suit :

 la localisation du pont ;
 les caractéristiques géométriques de l’ouvrage ;
 le type d’ouvrage et les matériaux utilisés dans ca construction ;
 L’importance historique du pont ;
 la possibilité et la longueur de déviation en cas de nécessite ;
 l’importance de réseau dans lequel se trouve le pont ;
 l’année de construction du pont ;
 la charge admissibles ainsi que l’historique de réparation si elle existe.

52
CHAPITRE 4 Méthodes De Diagnostic Et Investigation

2.2 Les données d’évaluation :

Les données permettant l’évaluation de l’endommagement d’un ouvrage en


béton sont nombreuses. On peut alors classer les informations recherchées par
catégories selon leur nature ou leur origine :

• caractéristiques de l’ouvrage : mesure de l’épaisseur de béton, mesure de


l’enrobage des barres d’armatures dans un béton armé, positionnement et
dimensionnement du ferraillage passif/actif, localisation des joints de coulées
…etc.

• caractéristiques du matériau : caractérisation de la composition, évaluation


de l’ensemble des caractéristiques mécaniques et physique des matériaux.

• caractéristiques pathologiques : détection et localisation des parties d’un


ouvrage atteinte d’alcali-réaction, détection et quantification des zones d’un
ouvrage contaminées par des chlorures, détection, localisation et
dimensionnement de vides ou d’hétérogénéités (fissures, microfissures,
délaminations, nids d’abeille)…etc.

2.3 Les données décrivant le niveau de service rendu :

S’obtiennent en comparant le niveau de service, effectivement offert par le


pont, avec le niveau de service actuellement requis par rapport à un nouveau
pont que l’on construisait sur le même réseau ou pour une nouvelle condition du
trafic sur le même réseau. à cet effet on Peut conclure que ces données
permettant l’évaluation de l’état de gravite des ouvrages et le type d’insuffisance
soit :

A) L’insuffisance structurelle signifie que le pont n’a plus sa résistance


mécanique originelle, à cause de sa dégradation ; il ne peut donc plus supporter
sans risques le trafic pour lequel il a été conçu. En conséquence, il doit être

53
CHAPITRE 4 Méthodes De Diagnostic Et Investigation

limite en charge, ou en vitesse, ou en nombre de voies de circulation, voire


fermé complètement au trafic ;

B) L’insuffisance fonctionnelle signifie que la conception originelle du pont


l’a rendu inadapté aux nouvelle conditions du trafic, à cause par exemple, d’une
insuffisance des charges admissible, ou du gabarit, ou de la largeur utile.

3 Différents types de surveillance : Tout au long de sa vie, l’ouvrage devra


être soumis à des inspections, de plusieurs types ou niveaux, afin de savoir
l’état. :

3.1 Inspection visuelle :

3-1-1 Définition :

Appelée aussi « de routine », « continue » ou «préliminaire », les


inspections visuelles représentent les sources principales d’information relevées
pendant les inspections principales. Elles fournissent des informations de base
suffisantes pour qu’un avis préliminaire soit présenté vis-à-vis des conditions de
l’élément dégradé. Plusieurs méthodes de classification basées sur les
caractéristiques de ces désordres sont disponibles dans la littérature, notamment
IQOA, 1995. ACI ,1993.

3-1-2 La Procédure IQOA, 1995 :

Présente des catalogues de désordres destinés à faciliter la cotation des


ouvrages en application de la méthodologie I.Q.O.A. (Image de la Qualité des
Ouvrages d’Art). La qualité des ouvrages est donc vérifiée selon 6 classes d’état:

Tableau 3-1-2 : Extrait de la classification des défauts des poutres pour les
ponts à poutres sous chaussées en béton armé selon la méthodologie
I.Q.O.A.

54
CHAPITRE 4 Méthodes De Diagnostic Et Investigation

3-1-3 La Référence ACI, 1993 :

Présente une méthode de classification visuelle des dégradations à partir


d’une codification. Celle-ci est attribuée sur l’identification et la description du
désordre. Il fournit aussi les causes probables et suggère les détails qui doivent
être collectés pendant l’inspection.

Tableau 3-1-3: Inspection visuelle – Classification simplifiée de dommages


ACI, 1993.

Identification
Codification Description Causes Données
dudommage collectées
direction de la
fissuration surcharges
A1 fissures fissure,
superficielle ou ou corrosion
longueur,
profonde du béton
profondeur

55
CHAPITRE 4 Méthodes De Diagnostic Et Investigation

Lixiviation des Définition de la


couche blanche hydroxydes surface affectée
B2 efflorescence déposée sur la avec ou sans et de la quantité
surface formation de de
carbonates produit (stalactites)
localisation,
corrosion de
B3 taches taches de couleur intensité,
l’armature
d’oxydes marron dommages
zones superficielles
traces
B4 taches du surface affectée
d’écoulement et
d’humidité béton avec des
de condensation
indices
d’humidité
pression interne
détachement du morceaux de béton provoquée par surface affectée
C3 béton de détachés les produits de la et profondeur
l’enrobage rouille ou par les
chocs
lixiviation de la action de surface affectée et
C4 intempérie
surface du l’environnem profondeur
béton ent

3-1-4 Outils et équipement pour l'inspection visuelle :

En cours de l’inspection visuelle l’ingénieur doit être bien équipé avec des
outils pour faciliter l'inspection. Il s'agit notamment d’une série d’accessoires
courants tels que les rubans de mesures, décamètre, des marqueurs, des
thermomètres, des anémomètres et autres. Jumelles, télescopes, ou autres
instruments un peu plus chers tel que les fibroscopes qui sont utiles lorsque
l'accès est difficile. Un microscope de largeur des fissures ou une Jauge de
profondeur, tandis qu’une loupe ou un microscope portable est pratique
pour l'examen de près. Un bon appareil photo avec un bon zoom nécessaires
56
CHAPITRE 4 Méthodes De Diagnostic Et Investigation

et des microlentilles et autres accessoires, tels que des filtres polarisés, facilite la
documentation picturale de défauts, et un tableau des couleurs portables est utile
pour identifier les variations dans la couleur du béton. Un
ensemble complet de dessins adaptés montrant des vues en plan, élévations
et les détails structuraux permettant l’enregistrement des observations à faire.

3-1-5 Buts de l’inspection visuelle : L’inspection visuelle sert à :

• Qualifier

• Localiser

• Quantifier

• Comparer

3-2 Inspections Détaillée :

Elle est réalisée par un organisme spécialisé. C’est une inspection qui est
menée avec soin et dans le détail, en employant tous les moyens d’accès
nécessaires pour accéder aux différentes parties et éléments de l’ouvrage, ainsi
que l’outillage adéquat de maitre d’ouvrages

Dans l’inspection détaillée, il est utilisé les moyens d’accès spécifiques


pour accéder à toutes les parties d’ouvrage avec tout l’outillage nécessaires à cet
effet, à savoir : nacelles, échafaudages, matériel élévateur, barques, équipements
de plongée, aides visuelles, marteau, fil à plomb, … . L’inspection détaillée peut
défaire sur :

 Une visite annuelle.


 Une auscultation approfondie.
 Une surveillance renforcée.
 Une haute surveillance.
 Inspection des dommages.

57
CHAPITRE 4 Méthodes De Diagnostic Et Investigation

 Inspection détaillée particulières.

Elles sont effectuées en dehors du programme d’inspections périodiques


(primaires et détaillées). Elles sont déclenchées par l’administration :

a) Suite à des circonstances anormales : Crues, glissement de terrain,


passage de convois exceptionnels, défaillance imprévue, désordre occasionné
par choc, séisme, …etc.

b) A l’occasion de la mise en service d’un ouvrage neuf ou d’un ouvrage


ayant subi des travaux de confortement ou de réhabilitation.

c) En vue de réévaluation de la portance vis-à-vis de nouvelles


réglementations.

3-3 Procédures d’inspection des Parties des ponts :

L’inspection doit porter sur l’examen des parties de l’ouvrage tel que :

a) Fondations, b) Infrastructure, c) Appareils d’appuis,

d) Superstructure : (Tabliers en béton- Tabliers métalliques- Ponts


suspendus),

e) Joints de dilatation, f) Systèmes d’évacuation des eaux, g) Système de


retenue latérale

3-3-1-Investigations à effectuer sur les pierres naturelles d’un ouvrage en


maçonnerie existant :

Les investigations sont à adapter en fonction des constatations effectuées in


situ sur l’état des pierres et de leur mortier de pose de façon à pouvoir connaître
les causes des désordres

> Outre les investigations citées ci-devant dans le cas d’altérations


spécifiques, il faut citer les investigations courantes suivantes :

58
CHAPITRE 4 Méthodes De Diagnostic Et Investigation

■ le relevé des dimensions ;

■ la mesure de la masse volumique ;

■ la nature de la pierre (calcaire, granit, grès…) par un examen


pétrographique ;

■ la mesure de la résistance à la compression ;

■ la mesure de la capillarité ;

■ la mesure de la résistance aux cycles de gel-dégel ;

■ la détection d’activités biologiques (bactéries et champignons) pouvant


provoquer des attaques nitriques et sulfuriques ;

■ l’analyse de la composition du mortier…

3-3-2 Investigations à effectuer sur les briques d’un ouvrage existant :

> Les investigations sont à adapter en fonction des constatations effectuées


in situ sur l’état des briques et de leur mortier de pose, de façon à pouvoir
connaître les causes des désordres mais, également, leurs caractéristiques
géométriques et mécaniques et autres propriétés. Parmi ces investigations, il est
possible de citer :

■ le relevé des dimensions ;

■ la mesure de la résistance à la compression ;

■ la mesure de la teneur en sels solubles ;

■ la mesure de la résistance aux cycles de gel-dégel ;

■ la détection d’activités biologiques (bactéries et champignons) pouvant


provoquer des attaques nitriques et sulfuriques ;

■ l’analyse de la composition du mortier ;


59
CHAPITRE 4 Méthodes De Diagnostic Et Investigation

■ la recherche d’un risque de voir se développer des efflorescences…

NOTA : le seul traitement efficace des efflorescences consiste en un brossage à


sec des parements touchés. Un tel traitement est à renouveler car le phénomène
peut se réactiver si le parement est soumis à des venues d’eau (pluie…).

60
CHAPITRE 5 Réparation et/ou renforcement des structures en maçonnerie

INTRODUCTION :

L’expérience montre que les opérations de réparation et de renforcement de


structures en maçonnerie ne sont pas toujours couronnées de succès. Dans un
certain nombre de cas, soit les réparations ne tiennent pas, soit de nouveaux
désordres apparaissent à proximité des réparations, soit il se produit lors des
travaux des dérapages dans les quantités et les coûts et parfois même
l’effondrement partiel ou total de la structure. Toutes ces déconvenues sont, le
plus souvent, dues à la faiblesse du diagnostic lors des études préliminaires et
aussi à la non mise en sécurité de l’ouvrage avant travaux.

A- IMPORTANCE DES ÉTUDES PRÉLIMINAIRES :

Toute réparation et/ou renforcement d’un ouvrage en maçonnerie doit


débuter par une étude de l’état de la construction avant d’aborder la recherche et
la mise au point de la ou des solutions de confortement.

> Ce processus passe par Les principales étapes sont rappelées ci-
dessous :

■ 1. La détection des dégradations ; voir chapitre 2

■ 2. L’auscultation – le diagnostic – le pronostic ; voir chapitres 3 et 4

■ 3. L’établissement du projet de réparation et/ou de renforcement ;

■ 4. La mise en sécurité de l’ouvrage ;

■ 5. La mise en œuvre de la réparation et/ou du renforcement ;

■ 6. Les contrôles et vérifications des résultats ;

■ 7. La surveillance de la structure réparée et/ou renforcée.

61
CHAPITRE 5 Réparation et/ou renforcement des structures en maçonnerie

Les étapes 1 à 3 sont nécessaires à la mise au point du projet et du DCE.


Elles sont de la responsabilité du maître d’ouvrage et de son maître
d’œuvre.

Les étapes 4 à 6 correspondent à l’intervention de l’entrepreneur sous le


contrôle du maître d’œuvre.

L’étape 7 est de la responsabilité du maître d’ouvrage et du gestionnaire de


l’ouvrage.

Remarque importante : En l’absence d’un DOSSIER D’OUVRAGE digne


de ce non, il faut parfois, à l’aide de sondages, reconstituer la géométrie de la
structure (par exemple, le tracé de l’extrados d’une voûte, l’épaisseur des
tympans…). Il peut aussi être nécessaire de connaître par des sondages, des
prélèvements et des essais la nature, la géométrie et les caractéristiques des
différents maçonneries associées qui constituent une voûte (par exemple, pierres
de taille pour les bandeaux et chaînes d’angle, moellon d’appareil à l’intrados,
moellons ordinaires à l’extrados et pour les culées…)… Toutes ses
investigations sont, normalement, à réaliser pendant la phase des études
préalables qui aboutissent au projet de réparation ou de renforcement.

1iére technique :Dans le domaine des monuments historiques,

À noter que les anciens scellaient les éléments métalliques, comme les
agrafes, avec du plomb, pour limiter les risques d’éclatement de la pierre dus à
la corrosion du métal. (Figure n° 27)

62
CHAPITRE 5 Réparation et/ou renforcement des structures en maçonnerie

Figure n° 27Couronnement d’un garde-corps à Dinan Côtes d’Armor

A-1 MAUVAISE QUALITÉ DES MATÉRIAUX DE REMPLISSAGE


(REMBLAIS) :

> Ces matériaux doivent avoir les qualités suivantes :

■ avoir une cohésion suffisante afin de ne pas mettre en pression les


tympans par fluage ;

■ être perméables afin de drainer les infiltrations vers les différents captages

■ être insensibles à l’eau.

■ ne pas présenter de phénomènes de gonflement, ni de retrait ;

■ être facile à mettre en place avec une faible intensité de compactage…

Ces défauts que peuvent présenter les matériaux de remblais et leurs


conséquences concernent également les murs de soutènement.

63
CHAPITRE 5 Réparation et/ou renforcement des structures en maçonnerie

A-2 DRAINAGE INEXISTANT OU NON FONCTIONNEL :

Un ouvrage en maçonnerie et plus particulièrement un pont, se comporte


comme une boîte qui peut se remplir d’eau et dont les parois sont plus ou moins
étanches. Cette eau, contenue dans les points bas de l’ouvrage, ressortira
naturellement par les parois, par écoulement gravitaire ou par des exutoires
naturels. Elleentraîne en premier des désordres esthétiques puis des désordres
structurels :

■ L’apparition de coulures, efflorescences, concrétions ;

■ la dégradation de la qualité des matériaux .

■ mise en surpression hydraulique (poussée hydrostatique) d’une partie de la


structure, à l’arrière des tympans ou d’un mur de soutènement.

 Une simple inspection visuelle permet de constater que le drainage est


inefficace

A-3 MODIFICATION DES CONDITIONS D’UTILISATION DE


L’OUVRAGE :

> Pour adapter les ponts- routes aux conditions de circulation actuelles,
les protections ont été supprimées, les chaussées rechargées, les tabliers ont
été élargis :

■ Suppression des trottoirs.

■ Construction d’encorbellements en béton ou en métal .

■ Réalisation de dalles en béton armé.

Ces élargissements ont été construits avec plus ou moins de bonheur.


Les transferts de charges d’exploitation additionnées à l’augmentation des
charges permanentes (poids de l’élargissement) modifient totalement le

64
CHAPITRE 5 Réparation et/ou renforcement des structures en maçonnerie

fonctionnement de l’ouvrage. Les tympans sont souvent surchargés, la voûte


sollicitée anormalement. Il en est souvent résulté l’apparition de décollement
entre les bandeaux et les voûtes, des déversements des tympans, des désordres
dans les avant-becs…

A-4 CAS DES FORCES MAJOR : glissement, séisme, accidents …..ect

B - Opérations connexes aux travaux de réparation et/ou renforcement :

B-1 Conception des étaiements nécessaires aux travaux de réparations


et/ou renforcement :

Lorsqu’un ouvrage en maçonnerie présente des désordres, la réalisation


d’ouvrages provisoire (des étaiements) peut être nécessaire :

AVANTAGE :

 Pour rétablir la circulation des véhicules et/ou des piétons ;


 aussi pour permettre l’accès à l’ouvrage pendant les travaux ;
(Figure n° 28 à droite).
 Pour mettre en sécurité l’ouvrage à réparer ou renforcer dont assuré sa
stabilité et sa résistance (fragilisés par un affouillement, un tassement
d’appui) ;(Figure n°29 à gauche).

65
CHAPITRE 5 Réparation et/ou renforcement des structures en maçonnerie

Figure n°28 : soutènement pendant les travaux de confortement d’un pont


Figure n°29 : étaiement de sécurité d’un tablier en dalles de pierre fissuré

INCONVEGNANT : les étaiements provisoires donnent une mauvaise vue.

B-2 Compatibilité entre le mortier de scellement ou produit de


rejointoiement à base de ciment et la pierre naturelle :

> Cette compatibilité peut être mesurée par un essai dit de «Venuat»
décrit ci-après :

1 : OBJET

Apprécier le risque de gâchage entre les pierres naturelles et mortier (ou


le produit de jointoiement) destiné à leur pose. (Figure n° 30)

Figure n° 30 : schéma de principe de l’essai de tachabilité

2: INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS

Si après 15 jours d'un tel conditionnement aucune tache (en


comparaison avec l'éprouvette témoin) n'apparaît, le mortier ou le

66
CHAPITRE 5 Réparation et/ou renforcement des structures en maçonnerie

produit de jointoiement peut être considéré comme ne réagissant pas


avec le type de pierre expérimenté.

B-3 Caractéristiques d’aspect - échantillon contractuel :

> L'échantillon contractuel doit être accompagné d'une fiche de


caractérisation qui doit être mise sur demande à disposition du client
(l’entrepreneur) (un modèle figure dans l’annexe E de la norme).
Cette fiche porte sur les points suivants :

■ L’origine de la pierre ;

■ Les valeurs des essais d’identité d’une validité de 2 ans :

■ Résistance à la flexion sous charge centrée ;

■ masse volumique apparente et porosité ouverte moyenne ;

■ les essais d’aptitude à l’emploi d’une validité de 10 ans :

■ résistance à la compression ,capillarité ,gélivité ,etc.

> De plus, sur chaque élément doivent être indiqués :

■ le nom du fournisseur ;

■ le nom commercial de la pierre ;

■ la signature des parties contractantes ;

■ la date de cette signature.

B-3-1 Travail et traitement de la pierre :

À titre indicatif voici ci-dessous liste non exhaustive) des définitions


de traitements de surface de la pierre selon la norme NF B 10-101.

67
CHAPITRE 5 Réparation et/ou renforcement des structures en maçonnerie

définition aspect
Adoucie Surface unie, très finement rayée
Bossagée Gros éclats formant une saillie bombée
Ciselée Bande plus ou moins rugueuse, taillée au ciseau
Polie Surface unie brillante, sans rayures apparentes
Ravalée Surface unie couverte de petits creux et de rayures
Talotée Groupes en nombres variés de gros points ronds
Smillée courtes traces parallèles obliques
Sciée Surface relativement plane couverte de très petits
creux
Brochée longues traces creuses parallèles
Egrisée ou Egresée surface unie, finement rayée

Tableau n° 6 : traitements de surface des pierres

68
CHAPITRE 5 Réparation et/ou renforcement des structures en maçonnerie

Figure31: finition smillée Figure n° 32 : finition bossagée

Figure n° 33 : finition sciée Figure n° 34 : finition brochée

C-Maçonneries existantes

La classification des éléments de maçonnerie (pierres de taille,


moellons d’appareils, moellons d’assise) s’effectue en fonction de
leurs dimensions et du traitement de taille qu’ils subissent. Les
«initiés», par le compagnonnage, savaient utiliser la pierre qu’il fallait
en fonction de sa position dans la construction et du lieu
géographique. Cela faisait partie «des règles de l’art».

69
CHAPITRE 5 Réparation et/ou renforcement des structures en maçonnerie

> Avec l’arrivée de la normalisation, les règles de l’art ont été


rassemblées, ce qui a permis de définir les dimensions des pierres
ainsi que leur emploi préférentiel, mais aussi de les caractériser
(surtout les pierres calcaires) par un certains nombre d’essais
physiques :

■ Densité apparente ; Porosité ;Gélivité ;Capillarité ;

Et la Dureté (pierres calcaire classées de très tendres à froides).

En cas d’intervention sur un ouvrage existant, en l’absence d’un


dossier d’ouvrage et de plans de recollement (c’est très souvent le
cas), il est bien difficile de connaître les dimensions réelles et les
caractéristiques des pierres utilisées. Il faut donc rechercher des
renseignements et surtout, faire des investigations in situ et en
laboratoire.

I---REPARATION NON STRUCTUREL :

I-1 travaux sur les parements :

I-1-1 jointement et rejointoiement : dans une maçonnerie, le mortier de


hourdage assure la liaison entre les pierres, moellons et briques.il doit remplir
tout l’espace et transmettre les efforts. En surface, il est complété par le joint
dont le mortier est plus richement dosé.

Le joint, outre le fait qu’il homogénéise l’ensemble de la maçonnerie, permet


d’une part, la continuité mécanique des efforts transmis, en protégeant le
hourdage et, d’autrepart, assure une certaine étanchéité du parement.

La (figure n°35 ) indique les principaux types de joints. Certains de ceux-ci,


comme les joints saillants, sont a éviter si la maçonnerie est exposée aux
ruissellements.

70
CHAPITRE 5 Réparation et/ou renforcement des structures en maçonnerie

En maçonnerie de pierres de taille et de moellons, il faut privilégier les


joints plats légèrement en creux (2 à 3 mm) et les joints formant glacis.

En maçonnerie de briques, il faut privilégier les joints plats légèrement en


creux et les joints formant glacis. Le joint 4, s’il est trop creux, a des bords trop
minces facilement dégradables.

Dans le cas de l’opus incertum , le joint 5 a un bon comportement s’il est


bien exécuté.

Figure N°35 : joints à éviter ou d’exécution difficile

Figure N°36 : joints à privilégier

71
CHAPITRE 5 Réparation et/ou renforcement des structures en maçonnerie

I-1-2 joint de dilatation ou de fractionnement : Ces joints de dilatations ou de


fractionnement s’ils existent, il faut les entretenir pour éviter le passage de l’eau
et empêcher que des détritus viennent bloquer leur fonctionnement

I-1-3 reconstitution des parements en pierres naturelles et en briques :

Il s’agit de travaux de réfection de zone d’aire limitée lorsque les dégradations


n’intéressent que les éléments constituant le parement sur quelques centimètres
de profondeur. Les dégradations ne concernent pas l’épaisseur totale de la
maçonnerie.

Bien entendu, il faut supprimer les causes des désordres (réfection de la chape
d’étanchéité et du drainage, suppression des remontées d’humidité et de
sels…..)Avant de procéder à la reconstitution des parements.

72
CHAPITRE 5 Réparation et/ou renforcement des structures en maçonnerie

Figure N°37 : dégradations plus au moins superficielles des pierres du


bandeau d’un ponceau

Il existe deux méthodes de restauration des pierres altérées :

voir (Figure N°38) ; (Figure N°39)

** Figure N38° : méthode traditionnelle

**Figure N°39 : méthode a base de mortiers de restauration

73
CHAPITRE 5 Réparation et/ou renforcement des structures en maçonnerie

I-1-4 enduits de protection des parements et parois : La réalisation d’un


enduit sur une maçonnerie n’est envisageable que si la maçonnerie sous l’enduit
ne risque pas de se trouver imbibée d’eau.il faut donc :

A / en premier ; un drainage efficace des eaux de pluie et souterraines.

B /en second ; une étanchéité parfaite vis-à-vis de l’eau qui peut pénétrer par le
dessus (cas d’une voute) ou par l’arrière (cas d’un mur de soutènement).

C / enfin ; que l’eau ne puisse pas de remonter du sol vers lamaçonnerie

Attention : la plus grave conséquence d’un défaut de chape d’étanchéité dans le


cas d’un pont voute ;ce dernier transforme (en piscine), il sera forcément de
réaliser contre voute en béton et d’un enduit sur les tympans sans se préoccuper
de l’état de la chape d’étanchéité et du bon fonctionnement du dispositif de
drainage.

REMARQUE : la plus grave conséquence d’un défaut de chape d’étanchéité dans le


cas d’un pont voute ;ce dernier transforme (en piscine), il sera forcément de réaliser
contre voute en béton et d’un enduit sur les tympans sans se préoccuper de l’état de
la chape d’étanchéité et du bon fonctionnement du dispositif de drainage.

I-1-5 revêtements de protection des parements et parois : Les parements en


maçonnerie, comme le béton, peuvent recevoir des revêtements de protection,
c’est –à – dire des : hydrofuges, consolidant, peintures…..

C’est revêtements de protection sont surtout utilisées dans les domaines du


bâtiment et des monuments historiques.

A/ L’hydrofugation : a pour objet de protéger durablement les supports poreux


contre la pénétration de l’eau sous forme liquide en les laissant (respirer)
(perméabilité à la vapeur d’eau).

B/ les consolidant ou minéralisateurs : sont des produit d’imprégnation qui


imprègnent totalement ou partiellement les pores et capillaires .ils renforcent la

74
CHAPITRE 5 Réparation et/ou renforcement des structures en maçonnerie

cohésion du matériau en surface et améliorent sa résistance a l’usure.de


plus, ils en réduisent la porosité et en cela sont hydrofugeant. Ils sont
perméables a la vapeur d’eau et laissent donc respirer le support.

Les consolidant sont surtout utilisés pour renforcer et hydrofuger les bas –
reliefs….dans les monuments historiques.

REMARQUE : un revêtement de protection par hydrofuge ou consolidant rend la


surface traité imperméable aux eaux de ruissellement, ce qui augmente la quantité
d’eaux qui ruisselle sur les parties non traitées situées en dessous : cela peut
yentrainer le développement de désordres. Pour éviter de tels problèmes, il faut
aussi traiter la partie située en dessous de la partie « malade »jusqu’au rejet d’eau
(corniche, bandeau) le plus proche.

Les peintures : classées dans les revêtements .elles forment une couche
protectrice continue sur la surface traitée, parements en maçonnerie (pierres et
briques).

I-2 travaux sur les fondations et structures :

I-2-1 remplacement du remblai des voûtes et murs – Réfection des couches


d’assise et de surface des chaussées : le présent paragraphe vise surtout le
remblai au-dessus des voutes

Mais peut être étendu au remblai en arrière d’un mur de soutènement. Le niveau
des exigences concernant les caractéristiques du remblai est à adapter.

En effet, le remblai de voute, notamment sur les ouvrages anciens, fait souvent
corps avec la voute. En l’éliminant, il y a de forte chance que l’on déstabilise la
voute elle-même.

Le remplacement de ce matériau peut être envisagé pour plusieurs raisons :

a) Le matériau lui-même n’a pas les caractéristiques mécaniques requises.

b) Les tympans sont très endommagés, au point que leur reconstruction


partielle, voire totale est envisagée.

75
CHAPITRE 5 Réparation et/ou renforcement des structures en maçonnerie

c) La réalisation de contre-voutes à l’extrados des voutes existantes est


nécessaire.

d) Un changement d’usage de l’ouvrage est prévu, tel qu’un rehaussement,


un élargissement, qui nécessite une meilleure capacité portante du
matériau de remplissage.

e) La réalisation d’une chape d’étanchéité en position basse, intermédiaire


ou haute est nécessaire pour mettre à l’abri l’ouvrage de l’eau….

Au cours des études préalables, il est souvent nécessaire de déterminer la


géométrie de la voute, ce qui impose des sondages ou l’ouverture de tranchées.
A cette occasion, des prélèvements sont a opéré sur les différentes couche des
matériaux de remplissage afin d’en déterminer les propriétés.

S’il est envisagé d’enlever les matériaux du remplissage et de mettre en place de


nouveaux matériaux, il faut impérativement procéder au calcul de vérification
de la stabilité des voutes pendant les opérations de déblaiement et de
remblaiement.
REMARQUE : les arcs brisés sont tout particulièrement sensibles à leur
déchargement.

Il faut redoubler de prudence quand il est prévu de procéder à ces opérations par
demi-chaussée avec maintien partiel ou total du trafic.

NOTA ET RAPPEL : la méthode d’élargissement peut conditionner la position de


l’étanchéité. Par exemple, dans le cas d’un élargissement par dalle générale,
l’étanchéité repose sur la dalle, ce qui n’empêche pas d’avoir, si nécessaire, une
étanchéité basse classique à l’extrados des voutes et sur les tympans.

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CHAPITRE 5 Réparation et/ou renforcement des structures en maçonnerie

Figure N°40 : coupe type d’une chaussée hors ouvrage

Figure N° 41: coupe type dans le cas d’une dalle générale appuyée sur le
remblai

(Figure N°42) : extrados de voutes après décaissement dont l’Etat nécessité un


rejointoiement, la mise en place d’une couche de forme en BA et d’une
étanchéité (photo LCPC)

77
CHAPITRE 5 Réparation et/ou renforcement des structures en maçonnerie

I-3 travaux de protection contre les eaux :

I-3-1 recueil et drainage des eaux de surface : pour limiter les risques
d’infiltration dans le corps du remplissage, les constructeurs jouaient sur les
pentes longitudinales et transversales de l’ouvrages pour faciliter l’évacuation
des eaux .d’où les ponts en dos d’âne. (Figure N° 43)

(Figure N° 43) : diverses origines des eaux qui agressent un pont en


maçonnerie

I-3-2 drainage des eaux infiltrées dans le remblai :

Figure N° 44-a : schéma du drainage transversal d’un pont en maçonnerie

78
CHAPITRE 5 Réparation et/ou renforcement des structures en maçonnerie

Figure N° 44-b : schéma du drainage longitudinal d’un pont en maçonnerie

I-3-3 réalisation des supports de chape et des chapes d’étanchéité :

Les chapes d’étanchéité des ponts en maçonnerie sont généralement posées sur
une couche de béton maigre ou de mortier avec forme de pentes pour faciliter
l’évacuation des eaux vers les dispositifs de drainage. (Voir cas particulier d’un
dispositif de la chape ci-dessous)Figure N° 45(1+2+3+4)

1-Schéma d’une chape en position intermédiaire

2-ancrage de la chape au-dessus du trottoir. 3- ancrage de la chape dans un


mur.

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CHAPITRE 5 Réparation et/ou renforcement des structures en maçonnerie

4-drainage dans le cas d’un élargissement par encorbellement avec


contrepoids.

Figure N° 45: schéma d’une chape en position intermédiaire dans le cas d’un
élargissement

I-3-4 traitement des remontées d’humidité :

Figure N° 46:origines des venues d’eau

REMARQUE : si le phénomène affecte les parties hautes de la maconnerie , les désorders


sont dus aux eaux de ruissellement à la surface du pont qui s’infiltrent dans le remplissage
et qui traversent les murs pour s’évaporer à la surface des pierres des prements.

Des investigations sont à faire par un laboratoire ou un bureau d’étude


spécialisé pour le compte du maitre d’ouvrage durant la phase projet afin de
connaitre l’importance des phenoménes en cause.les investigations à effectuer
dépendent de l’importance et de l’origine probable des problemes rencontrés.

80
CHAPITRE 5 Réparation et/ou renforcement des structures en maçonnerie

II--- Réparation et renforcement structuraux

II-1 Travaux sur les fondations et structures :

II-1-1 reconstruction partielle ou totale de parties d’ouvrages après


rescinde ment des parties endommagées :

Un ouvrage en maçonnerie peut nécessiter la reconstruction partielle ou totale


d’une de ses parties ayant subi un endommagement important et si les autres
techniques de réparation sont inadaptées pour résoudre le problème. De plus, si
la maçonnerie est atteinte par d’autres désordres (sensibilité au gel-dégel,
drainage défectueux, remontées d’humidité et de sels…), il est impératif de
procéder aux réparations correspondantes avant ou après avoir procédé aux
travaux de reconstruction ;Pour réparer des désordres tels que ceux susvisés, il
va falloir, après avoir mis en SÉCURITÉ LA STRUCTURE, si besoin est
(étaiement, cintre provisoire, boulonnage…), purger la maçonnerie désorganisée
et la reconstruire en faisant appel aux diverses techniquesapplicables en
construction neuve aux maçonneries de pierres de taille, de moellons et de
briques. Un soin particulier est à apporter à la liaison entre la maçonnerie
conservée et la maçonnerie nouvelle.

** Des investigations, des essais, voire des recalculs doivent être effectués
pendant les études préalables. En effet, il faut :

■ déterminer les causes des désordres ;

■ mettre au point les mesures de sauvegarde ;

■ récupérer les pierres tombées et identifier leur position dans la structure ;

■ procéder au relevé, sur un plan, de l’emplacement dans la structure de


toutes les pierres qui devront être remises en place (ce relevé peut être
complété par des figure graphies et, pour les monuments historiques ou
équivalents, par la figure grammétrie) ;
81
CHAPITRE 5 Réparation et/ou renforcement des structures en maçonnerie

■ différentier les parties à rescinder ou à démolir des parties saines à


conserver, identifier les matériaux de mauvaise qualité à éliminer ;

■ rechercher une carrière ou une briqueterie capables de fournir les pierres


ou les briques manquantes ;

■ identifier le type de joint à réaliser et les mortiers à utiliser ;

■ choisir les techniques de réparations complémentaires nécessaires pour


redonner un fonctionnement homogène à la structure (dé végétalisation,
injection de consolidation…) et assurer sa durabilité (réfection de la chape
d’étanchéité et du drainage…) ;

■ quantifier les travaux à exécuter…

Ces investigations ont également pour but de déterminer la ou les méthodes de


nettoyage ou de préparation de surface préalable(s) à la reconstruction partielle
ou totale de parties d’ouvrage.

 MAÇONNERIE POUR VOÛTES (PIERRES, MOELLONS OU


BRIQUES)

La reconstruction partielle ou totale d’une voûte n’étant pas une opération


usuelle, il n’a pas été jugé utile de développer les précautions à prendre, qui sont
liées à la portée et à la prise en compte des déformations du cintre et de la
maçonnerie. Il faut savoir que les petites voûtes inférieures à 8 m d’ouverture ne
comportent qu’un seul rouleau et se construisent simplement en partant
symétriquement des remontées vers la clef. Les voûtes moyennes, jusqu’à 30 m
d’ouverture, comportent plusieurs rouleaux et nécessitent la réalisation de
joints provisoires mais aussi de joints définitifs (joints dits de dilatation ou
fractionnement) à prolonger dans les tympans (les joints définitifs doivent être
remplis d’un produit souple pour en assurer l’étanchéité et éviter que des
82
CHAPITRE 5 Réparation et/ou renforcement des structures en maçonnerie

détritus ne les bloquent). Ces joints sont à réaliser au niveau des


naissances de la clef.

 La figure n°47 de la construction du viaduc de Verteuil ci-après montre


que :

■ Les voussoirs sont quasiment tous approvisionnés pour charger le cintre et


éviter ainsi des déformations de la voûte pendant sa réalisation ;

■ la réalisation de la voûte se fait symétriquement pour les mêmes raisons.

■ Les joints provisoires n’apparaissent pas sur la figure.

Figure n°47: construction du VIADUC de Verteuil (crédit figure Gilles


Pinganaud)

II-1-2 réparation et/ou renforcement des fondations : Le projet de


restauration, de réparation ou de confortement d'une fondation ancienne, d’un
appui en maçonnerie ou d’un ouvrage en béton nécessite de disposer des
analyses préalables suivantes :

■ le diagnostic d'état et de comportement des fondations et des structures sur


la base d'observations, d'auscultations et d'analyses avec recherche des actions

83
CHAPITRE 5 Réparation et/ou renforcement des structures en maçonnerie

des éléments agressifs et connaissance des caractéristiques de l'environnement


hydraulique, en particulier ;

■ Le pronostic de comportement et recherche des risques encourus


provoqués par les agressions subies et à venir et sous les charges appliquées ;

■ la recherche et l’identification précise des origines des dégradations sur


les matériaux et des réductions des sécurités de l'ouvrage.

>> Pour retrouver les sécurités de la fondation, le projet doit répondre aux
grandes orientations suivantes :

■ respecter l'environnement hydraulique, au sens de ne pas modifier les


conditions de l'écoulement et, en principe, en cherchant à les améliorer au droit
du franchissement ;

■ protéger les éléments de fondation et les sols contre les actions des eaux.

■ rétablir les encastrements des massifs d'appui et les contacts avec les sols
par des comblements appropriés ;

■ restaurer et améliorer les caractéristiques mécaniques des matériaux


constitutifs des fondations et des sols d'appui pour supprimer les tassements ;

■ répartir les pressions sur le sol dues aux charges de l'ouvrage par l'ajout
d'une structure additionnelle respectant les conditions des écoulements ;

■ exceptionnellement, reprendre en sous-œuvre, partiellement ou


totalement, la fondation existante pour substituer, à cette ancienne fondation
traversant un horizon compressible, une nouvelle correctement fondée ;

■ reprendre, en sous-œuvre, la fondation existante par une nouvelle


fondation disposée latéralement à l'existante et constituant l’assise d'une
nouvelle structure venant se substituer à l'ouvrage d'origine.

84
CHAPITRE 5 Réparation et/ou renforcement des structures en maçonnerie

Ces grandes orientations des travaux doivent tenir compte du


fonctionnement et du comportement global de l'ouvrage. Le transfert des
charges dans un ouvrage en maçonnerie se fait essentiellement, par des actions
de compression qu'il importe de conserver sans les modifier.

II-2 Travaux de protection des appuis par des massifs ou des tapis
d’enrochement :

II-2.1 Dispositions des protections des fondations anciennes :Sur les


fondations anciennes, les protections sont à maintenir en talus sur tout le
pourtour de l'appui, surtout si ce sont des fondations sur pieux recépés au-dessus
du niveau du lit ou des massifs de béton de chaux encagés dans un rideau de
vannage en bois (se reporter à la figure n° 48).

a). cas d'une fondation superficielle sur massif de béton de chaux ;

b). cas d'une fondation sur pieux en bois et platelage.

Figure n° 48 : protection de fondations anciennes par des talus


d'enrochement (extrait du tome II du traité des ponts en maçonnerie et tunnels de J ; Chaix
et Chambaret Éditeur : Fanchon et Artus [Paris] vers 1889)

85
CHAPITRE 5 Réparation et/ou renforcement des structures en maçonnerie

II-3 Travaux de réfection de pieux endommagés : La méthodologie de mise


en œuvre a été la suivante :

■ La partie supérieure altérée une fois recépée (les parties dégradées doivent
être éliminées totalement), le contact avec le platelage fut rétabli par un
remplissage d'un mortier de ciment injecté dans un forage télescopique fig n° 49

■ Les pieux en béton peuvent eux aussi être détériorés par abrasion ou par
altération chimique.Il est possible de les réparer en disposant, après nettoyage,
une gaine (coffrage en bois, métallique ou en matériaux composites (fig n° 50),
ou un chemisage pouvant résister aux agressions constatées, par exemple, un
chemisage métallique.

Figure n° 49 : Réparation d'une tête de pieu en bois sous un platelage

Figure n° 50 : principe de réparation d’un pieu en béton armé par gainage

86
CHAPITRE 5 Réparation et/ou renforcement des structures en maçonnerie

II-4 Travaux de réalisation d’un radier général :

Le radier, tout autour des différents appuis, consiste à recouvrir le fond du lit du
cours d’eau d'un tapis non-érodable généralement conçu sous forme d'une dalle
en béton armé continue pour les ouvrages de portée modeste. Le radier peut
également être constitué de blocs d'enrochements judicieusement dimensionnés
ou de gabions plats disposés selon un pavage continu, ou encore de dalles en
béton armé articulées sur un filtre géotextile.

Sur certains ouvrages, ce radier avait également un rôle de buton entre les appuis
pour éviter le basculement des culées soumises à la poussée des terres des
remblais d'accès établis sur sols compressibles. Dans ce cas, le radier buton,
comme la contre-voûte, participent largement à la tenue de l'encastrement des
fondations et à leur stabilité.

ÉTUDE TECHNIQUE D’UN RADIER : Elle porte sur la détermination des


éléments suivants :

sa forme ; sa cote ; son extension à l’amont et à l’aval ; ses rideaux


parafouilles (dimensions) ; les contraintes imposées au chantier ; les sous-
pressions

La formulation du béton qui doit être compact et avoir de bonnes


caractéristiques.

II-5 RIDEAUX DE PROTECTION DES SOLS DE FONDATION


CONTRE L'AFFOUILLEMENT :

Les palplanches métalliques et certains profils dérivés sont fréquemment


utilisés, à titre provisoire ou définitif, pour le confortement ou la protection des
fondations.

Exemple : Dans cet objectif, les palplanches sont conçues pour servir de
coffrage de comblement d'éventuelles cavités et de parafouille pour éviter la
87
CHAPITRE 5 Réparation et/ou renforcement des structures en maçonnerie

formation de celles-ci dans les sols et les massifs. Il faut que les palplanches
soient foncées dans les terrains en place sur une hauteur suffisante pour que leur
pied soit à l'abri des affouillements (figure n° 51).

Figure n° 51 : exemple de protection des sols au pourtour des appuis par un


rideau de palplanches (crédit figure JP. Levillain)

II-6 réparation et/ou renforcement structural des maçonneries par


injection :

L’injection : doit être considérée comme une alternative à la démolition


reconstruction.

Il peut également être imposé pour la conservation d’un ouvrage ancien pour ses
qualités esthétique ou sa valeur patrimoniale (comme le pont SIDI Rached).

■ Injection de régénération : injection interne ayant pour but de


reconstituer l’homogénéité de la maçonnerie en régénérant le mortier de
hourdage plus ou moins désagrégé

88
CHAPITRE 5 Réparation et/ou renforcement des structures en maçonnerie

■ Injection des vides d’interfaces (injection dite de «collage») : injection


ayant pour but de reconstituer le contact entre la maçonnerie et le terrain
encaissant et de limiter les circulations d’eau…

L’injection peut donc répondre aux nombreux problèmes déterminés par le type
d’ouvrage, la pathologie, le contexte économique et le contexte
environnemental.

REMARQUE : Il est conseillé de faire deux phases d’investigations. Une


première phase pour situer les problèmes et une seconde phase pour les
approfondir.

II-7 réparation et/ou renforcement structural par broches ou épingles,


boulons d’ancrage et tirants d’enserrement :

Les renforcements et les réparations par broches, boulons et tirants


d’enserrement… sont destinés, soit à limiter les déplacements de tout ou partie
d’ouvrages en maçonnerie, soit à empêcher l’ouverture de fissures, soit à
solidariser différents éléments d’une structure en maçonnerie. Ils font appel à
différentes armatures passives ou actives traversantes ou non qui peuvent être
laissées libres ou qui sont scellées partiellement ou totalement dans la
maçonnerie. (Figure n° 52)

ATTENTION : si les armatures doivent être mises en tension, elles ne peuvent


être scellées sur toute leur longueur avant leur mise en tension. Cependant, après
mise en tension, la partie restée libre doit être protégée contre les agents
agressifs par une injection complémentaire qui améliore l’adhérence et permet
au boulon de jouer aussi le rôle d’une broche.

89
CHAPITRE 5 Réparation et/ou renforcement des structures en maçonnerie

Figure n° 52 : croquis explicatif : boulon d’ancrage de type 1 ou 2

Il est conseillé d’utiliser préférentiellement des armatures passives.

La précontrainte est donc à réserver, d’une part, à des maçonneries


constituées de pierres et de mortiers de très bonne résistance et, d’autre part,
lorsqu’une solidarisation efficace entre deux parties de maçonnerie est
nécessaire (par exemple, décollements très marqués entre bandeau et corps
de voûte). Sous réserve d’opérations d’entretien préventif et, si besoin
est de réparations ou de renforcements, la maçonnerie a une durée de vie
beaucoup plus importante que celle les autres matériaux de construction (le
béton et l’acier). Il est donc nécessaire que les produits et matériaux
utilisés lors des réparations et/ou renforcement aient une durée de vie
adaptée à celle de la maçonnerie.

■ Types de désordres et choix de la technique à appliquer pour la


réparations et/ou renforcements :

ATTENTION : les fissures biaises de torsion dans un corps de voûte sont dues
à des tassements. Elles ne relèvent donc pas que des techniques décrites ci-après.
Une reprise des fondations doit s’imposer en premier. (Figure n° 53)

90
CHAPITRE 5 Réparation et/ou renforcement des structures en maçonnerie

Figure n° 53 : décollement entre le tympan et le bandeau du pont du nid


d’oie à Clisson

Figure n° 54 : combinaison de plusieurs désordres (décollement du


bandeau, écrasement et fendage de pierres….

 Lorsque les désordres à la jonction bandeau et corps de voûte ou du corps


de voûte sont de faible importance (fissures peu ouvertes et très faible
déversement des tympans ou murs de tête), le recours à des boulons non
traversant ou à des broches est envisageable. (Figure n° 54)

NOTA : le terme d’épinglage est aussi utilisé pour désigner la mise en place de
broches Constituées par des armatures de béton armé de faible diamètre.

Si le boulonnage et le brochage ont pour but de traiter une fissuration (de


faible importance) située dans la partie centrale du corps de voûte, la
longueur des forages est à adapter et les forages sont à effectuer
alternativement de l’amont vers l’aval et de l’aval vers l’amont.

Dans les deux cas, il faut alterner des forages de longueurs différentes de façon à
ne pas favoriser la création d’une ligne de moindre résistance. (Figure n° 55)

91
CHAPITRE 5 Réparation et/ou renforcement des structures en maçonnerie

Figure n° 55 : bonne disposition des armatures de brochage

 Lorsque les désordres à la jonction bandeau et corps de voûte ou du corps


de voûte sont plus importants, il convient de mettre en place des
armatures traversantes passives ou actives, appelées tirants
d’enserrement. (Figure56)

Les tirants passifs sont des boulons munis de deux têtes d’ancrage avec plaques
de répartition et les tirants actifs sont des armatures de précontrainte. Ces
tirants sont placés dans des forages traversant réalisés à mi-hauteur du bandeau.
Les fissures ou les fractures existantes doivent être comblées par un mortier ou
un coulis.

Dans le cas où, en plus, les tympans ou murs de tête sont déversés, des tirants
supplémentaires sont à mettre en place dans des forages réalisés dans le remblai.
Ces derniers tirants peuvent aussi être mis en place après décaissement du
remblai si celui-ci est de mauvaise qualité et doit être remplacé. (Figure n° 56)

92
CHAPITRE 5 Réparation et/ou renforcement des structures en maçonnerie

Figure n° 56 : tirants d’enserrement du bandeau et tirants supplémentaires


pour les murs tympans

 Lorsqu’il y a un rejet entre le(s) tympan(s) et le(s) bandeau(x) mais sans


décollement entre le(s) bandeau(x) et le corps de voûte, il convient de
mettre en place des tirants d’enserrement (normalement passifs) placés
dans des forages réalisés au travers des tympans et du remblai.
 Des tirants d’enserrement peuvent, en réunissant les tympans
amont et aval d’un pont- voûte, assurer leur stabilité ;
 Des broches ou épingles (barres de BA) scellées verticalement
peuvent permettre de réaliser le surhaussement d’un mur de
soutènement en maçonnerie par une partie en béton armé, qui sera
ainsi liée au reste de la maçonnerie. Bien entendu sous réserve que
sa stabilité reste assurée…

93
CHAPITRE 5 Réparation et/ou renforcement des structures en maçonnerie

> Quand utiliser un boulon d’ancrage pour la réparation et ou le


renforcement d’un ouvrage en maçonnerie ? (Figure n° 57)

■ Lorsque les efforts à reprendre sont supérieurs aux capacités d’adhérence


des pierres constituant la maçonnerie ;

■ Lorsque le matériau que l’on cherche à renforcer n’est pas d’une qualité
suffisante pour permettre l’adhérence que requiert le scellement d’une broche ;

■ Lorsque l’on est en présence de cavités ou de failles importantes (qu’il


faudra bien entendu obturer avant le serrage du boulon) ;

■ Lorsque l’on souhaite stabiliser mécaniquement une partie de la structure


d’un ouvrage en l’ancrant dans la maçonnerie elle-même (exemple : l’ancrage
d’un bandeau dans le corps de voûte) ;

■ Lorsque l’on souhaite accrocher un élément rajouté à la structure


existante

■ Pour un confortement provisoire pendant une phase de travaux (par


exemple : la démolition partielle d’une partie de maçonnerie déformée et
instable)…

Figure n° 57 : boulons d’ancrage ponctuel « roofex »

94
CHAPITRE 5 Réparation et/ou renforcement des structures en maçonnerie

Figure n° 58 : schéma d’implantation des broches

 La broche permet donc de reconstituer le fonctionnement normal de la


maçonnerie dans laquelle elle est incorporée. Quels que soient les efforts
qui sont en jeu, la capacité de la broche est donc toujours limitée à la
capacité de résistance des pierres composant cette maçonnerie (Figure
n58)

II-8 : réparation structurale et/ou renforcement structural par contre-


voûtes

La réparation et/ou le renforcement de la structure en maçonnerie affectée par


des insuffisances structurelles peut faire appel à la construction d’une nouvelle
structure contre la précédente qui doit être capable de résister à tout ou partie
des charges appliquées.et s’assurer que la fondation puisse reprendre les
nouvelles charges,dont le poids propre de la structure additionnelle

> Cette nouvelle structure peut être :

■ Solidaire de la structure initiale par adhérence ou connexion ;


95
CHAPITRE 5 Réparation et/ou renforcement des structures en maçonnerie

■ Ou indépendante de la structure initiale et, dans ce cas, être dimensionnée


pour encaisser la totalité des charges permanentes et d’exploitation.

Définition : La structure additionnelle, appelée «contre-voûte», est disposée


le plus souvent sous l’intrados de la voûte existante avec ou sans liaison avec
celle-ci. Elle peut aussi être placée à son extrados .elle connues par quatre types
sont :

 Une contre-voûte en béton armé sous l’intrados et liée à la voûte existante

 Une contre-voûte en maçonnerie (pierres ou briques) sous l’intrados de la


voûte existante

 Une « contre-voûte » sous l’intrados et indépendante de la voûte existante

 Une contre-voûte en béton sur l’extrados et liée à la voûte existante

Ce choix du type va dépendre de l’état de la voûte et de son intrados et du


débouché nécessaire pour le passage des véhicules ou des crues.

ATTENTION :

■ la réalisation d’une contre-voûte sous l’intrados de la voûte existante


impose obligatoirement la remise en état des dispositifs de drainage et de
la chape d’étanchéité. Le non réalisation de ces deux opérations risque de
transformer la voûte en «piscine», prélude à de graves dommages.

■ Il faut que la contre-voûte soit impérativement appuyée sur la structure


existante pour permettre la transmission de ses réactions d’appui aux
fondations (un renforcement de ces dernières peut être nécessaire). Bien
entendu, cela ne concerne pas la contre-voûte réalisée sur l’extrados
d’une voûte existante.

96
CHAPITRE 5 Réparation et/ou renforcement des structures en maçonnerie

Figure n° 59 : Composition des forces (par simplification, le poids de la


longrine a été négligé)

 CAS DES CONTRE-VOÛTES DISPOSÉES À L’INTRADOS DE


LA VOÛTE EXISTANTE :La réalisation d’une contre-voûte
indépendante à base de profilés métalliques présente les avantages
suivants :

 le dimensionnement des profilés est simple, puisqu’il s’agit d’arcs à 2 ou


3 articulations chargés au droit des calages ;

 la sécurité est assurée et elle est même surabondante, car la voûte en


maçonnerie continue de reprendre une partie des charges ;

 la réalisation est rapide et sans grosses difficultés.

97
CHAPITRE 5 Réparation et/ou renforcement des structures en maçonnerie

Figure n°60 : schéma de principe d’une CONTRE-VOUTE à base de


profilés métalliques

 CAS D’une contre-voûte indépendante préfabriquée en béton


armé :Il s’agit de réalisations exceptionnelles demandant une forte
technicité de l’entreprise. Un des exemples les plus marquants concerne le
viaduc d’accès du pont de Levallois dont des illustrations figures
n°61 ; n°62 ;n°63. Des voûtes de cet ouvrage étaient fracturées suite à
des mouvements de fondations qui avaient fait l’objet de réparations avant
le confortement des voûtes.

Figure n° 61 : détail de l’appui de la CONTRE-VOUTE préfabriquée

Figure n° 62 : Déplacement de la CONTRE-VOUTE préfabriquée

Figure n°63 : dispositif de glissement de la CONTRE-VOUTE du pont de LEVALLOIS

98
CHAPITRE 5 Réparation et/ou renforcement des structures en maçonnerie

NOTA : les clés de cisaillement permettent une meilleure reprise des


efforts de glissement entre les corbeaux ou les longrines et le fût de la
pile.

> Avantages :

 son efficacité alliée à son esthétique ;

 une bonne adaptation à des voûtes de portée moyenne ;

 une durabilité assurée pour de nombreuses années sans aucun


entretien vis-à-vis de la corrosion.

II-9 CEINTURAGES : Le ceinturage est réalisé par une structure,


généralement fermée en cadre ou en anneau qui enserre un ouvrage ou une
partie d’ouvrage. Il concerne souvent, non seulement les appuis en maçonnerie,
principalement les piles, voire certaines parties de culées, mais également les
poteaux, voiles et murs de certains bâtiments.

> Le ceinturage peut jouer deux rôles :

■ Celui de protection de surfaces exposées aux chocs, érosions, effets


mécaniques divers ainsi que contre les agressions hydrauliques ou
atmosphérique ;

■ Celui de frettage de maçonneries existantes, qui présentent, par exemple,


des fissures quasi verticales, ce qui contribue à assurer une meilleure stabilité de
la structure. Le terme«corset» est souvent utilisé dans le cas du frettage.

99
CHAPITRE 5 Réparation et/ou renforcement des structures en maçonnerie

Figure n°64: ceinturage par un voile de béton armé

La figure ci-dessus montre un ceinturage par un voile de béton armé lié au


corps de pile par des broches ou des épingles pour protéger une pile contre une
abrasion ou des chocs. Si nécessaire, des pierres attachées formant coffrage
peuvent être associées pour augmenter la tenue vis-à-vis des phénomènes
susvisés, comme l’érosion.

 LES TYPES D’UN CEINTURAGE DE FRETTAGE (Figure n° 65)

 Réalisation d’un ceinturage de frettage à l’aide de monotorons

Figure n° 65 : schéma de principe d’un ceinturage par monotorons

100
CHAPITRE 5 Réparation et/ou renforcement des structures en maçonnerie

 Réalisation d’un ceinturage de frettage à l’aide de câbles de


précontrainte (Figure n° 66)

Figure n° 66: schéma d’un ceinturage par câbles de précontrainte

Réalisation d’un ceinturage de frettage métallique (Figure n° 67; Figure n° 68).

Figure n° 67 : ceinturage métallique : VUE en plan

Figure n° 68 : ceinturage métallique : VUE en ELEVATION

101
CHAPITRE 5 Réparation et/ou renforcement des structures en maçonnerie

II-10 contre-murs : Le contre-mur a le même emploi que le ceinturage, mais il


concerne les structures linéaires dont une ou plusieurs faces ne sont pas
accessibles et qu’il est donc impossible de ceinturer (par exemple, murs de
soutènement, murs de culée…).

Un contre-mur peut jouer, soit un rôle de protection, soit un rôle de


renforcement de l’ouvrage ou de la partie d’ouvrage présentant des désordres
structurels.

ATTENTION, la remise en état des dispositifs de drainage et d’évacuation des


eaux sont obligatoirement liée à la construction d’un contre-mur, car ce dernier
peut faire barrage aux eaux présentes à l’arrière du mur existant. De plus, une
injection de la maçonnerie peut s’avérer nécessaire pour empêcher les eaux
d’infiltration de traverser la maçonnerie et d’arriver à l’interface des deux
structures où elles pourraient provoquer la corrosion des armatures de liaison ou
le gel des pierres ou des briques saturées en eau.

II-11 Réglages de la poussée des voûtes :

En cas de tassement d’un ou de plusieurs appuis (piles ou culées), la courbe des


pressions se déplace et la voûte ou les voûtes concernées subissent une
décompression et des déformations (de tels désordres peuvent aussi concerner
les voûtes adjacentes à une ou plusieurs voûtes détruites par faits de guerre ou
par affouillement ; en effet, il y a décompression s’il y a un déplacement ou
une rotation des piles. La reconstruction de la ou des voûtes ne permet pas
de décomprimer les travées adjacentes).

 Donc il faut commencer par faire cesser les causes du tassement


(par exemple, l’arrêt d’un pompage dans une nappe phréatique),
puis étudier une solution de réparation,

102
CHAPITRE 5 Réparation et/ou renforcement des structures en maçonnerie

 voire de démolition et reconstruction en commençant par réparer


les fondations et les appuis pour terminer par la réparation ou la
reconstruction de la ou des voûte(s).

 il faut signaler le repositionnement de la courbe des pressions par


un vérinage. Il s’agit d’une solution exceptionnelle, coûteuse et très
délicate de mise en œuvre pour les voûtes en maçonnerie, alors que
cette technique est très classique pour décintrer des arcs en béton
armé, d’autant qu’elle permet, en plus, de compenser les effets
du retrait et du fluage du béton. (VOIR EXAMPLES ANNEXE 1-CHAPITRE
05)

Figure n° 69 : VERINAGE d’une des VOUTES du pont de Tomblaine


(crédit figure Division des Ouvrages d’Art du CETE de l’Est)

Figure n° 70: VERIN PROVISOIRE à gauche et bloc VERIN définitif à


droite (crédit figure Division des Ouvrages d’Art du CETE de l’Est)

II-12 travaux d’élargissement des ponts voutes et d’augmentation de leur


débouché :

L’étude préalable est une des étapes fondamentales d’un projet d’élargissement
ou d’augmentation du débouché.Bien menée, elle conduit à une solution aux
coûts et délais bien maîtrisés.

103
CHAPITRE 5 Réparation et/ou renforcement des structures en maçonnerie

> La réparation ou le renforcement d’un ouvrage en maçonnerie


impose, dans la plupart des cas, de faire appel à plusieurs méthodes à la
fois. Lors d’une réparation, il peut être nécessaire de procéder à diverses
opérations interpénétrées comme celles de la liste qui suit :

■ dévégétaliser l’ouvrage ;

■ nettoyer les parements ;

■ rejointoyer la maçonnerie ;

■ injecter la maçonnerie pour reconstituer le mortier de hourdage ;

■ enserrer les bandeaux ;

■ réaliser une nouvelle chape d’étanchéité ;

■ réaménager les équipements…

104
CHAPITRE 6 : Réhabilitation du pont Sidi Rached

1- Introduction sur le pont Sidi Rached :

Le pont de Sidi Rached, un des principaux ouvrages d'art de Constantine, menacé


depuis plusieurs années de disparition, est enfin en passe d'être réhabilité.

La présente thèse décrire un panorama des principaux types de désordres affectant le


pont SIDI RACHED et des méthodes de diagnostic les plus modernes, avant de développer
la problématique forte délicate de l’évaluation des ouvrages existants.

1-2 DESCRIPTION DE L’OUVRAGE : (FIG N° 71 photo du pont Sidi Rached)

1-2-1 Caractéristiques géométriques :

Construit entre 1908 et 1912, par le célèbre ingénieur Paul Séjourné1 (1851-1939) il est
une sorte le frère jumeau du pont Adolphe à Luxembourg. D'une allure souveraine, il
enjambe un site plus grandiose encore que la vallée de la Pétreuses. D'une longueur totale de
450 m, formé d'une succession de voûtes en plein cintre, il comporte une arche centrale de
68 m d'ouverture qui surplombe la rivière qu'on entend, cent cinquante mètres plus bas,
cascader dans la fraîche obscurité des gorges(FIGURE N° 71). Le pont Sidi Rached à
Constantine est un ouvrage en pierre de taille doté d'un tablier en béton armé (technique
Sejourné) qui comporte 27 arches détaillés comme ce suit:

1
*né le 21 décembre 1851 à Orléans et mort le 14 janvier 1939 à Paris, est un ingénieur français, et constructeur de grands ponts
en maçonnerie, pour lesquels il a apporté d’importantes innovations.( examples :Viaduc de la Roizonne et Viaduc de la Bonne, sur
la ligne de la Mure à Corps, aujourd'hui ponts routiers, Viaducs de Morez (Jura) sur la ligne d'Andelot-en-Montagne à La Cluse),
105
CHAPITRE 6 : Réhabilitation du pont Sidi Rached

- 13 arches de 8,80 mètres ; rive gauche côté ville.

- 08 arches de 9,80 mètres ; rive droite côté gare

- 04 arches de 16,0 mètres (3 rive gauche côté ville, une rive droite côté gare)

- une arche de 30 mètres rive gauche côté ville.

- une arche de 70 mètres franchissant le ravin du Rhumel.

La configuration du tracé en plan du pont de la rive gauche à la rive droite se réduit en

(Annexe 1)

ANNEXE 1

Planimétrie et profil du pont Sidi Rached

106
CHAPITRE 6 : Réhabilitation du pont Sidi Rached

107
CHAPITRE 6 : Réhabilitation du pont Sidi Rached

108
CHAPITRE 6 : Réhabilitation du pont Sidi Rached

ANNEXE 2

Tableaux des relèvements et des sondages existants


- une partie courbe de 50 mètre centrée vers le sud-ouest,

- un alignement droit,

- une partie courbe de 50 mètre

- un alignement droit

- une partie en courbe de 108 mètres centrée vers le nord-ouest.

Suivant le profil en long, les pentes varient dans le même sens et sont estimées de 3 à 35
mm.

Les pentes des parties en courbe de 50 mètres sont estimées à 30 mm et sont formées
des arches de 8,80 mètres.

Les voûtes de 16,30 et 70 mètres sont en alignement.

Suivant le profil en travers, l’ouvrage comporte une chaussé de 8 mètres de largeur avec
deux trottoirs de deux 02 mètres.

La largeur de voie est de 8 + 2 x 2,0 m soit 12 mètres.

Hauteur libre : 100 ML

Fondation : profond

109
CHAPITRE 6 : Réhabilitation du pont Sidi Rached

(FIG N° 72 : au-dessus schéma générale des voûtes du pont Sidi Rached ; et


l’arche principale au-dessous)

1-2-2 L’arche principale :

La grande voûte a été conçue selon le principe de SÉJOURNE en deux arceaux


jumelés et solidarisés par un tablier en béton armé.

Au niveau des parties courbes des voûtes, il a été difficile de prévoir des voûtes
circulaires en raison de :

L’élargissement des piles vers l’extérieur et leur rétrécissement vers l’intérieur, il a été
adopté des voûtes en Conoïdes.

Le tablier est une dalle nervurée en béton armé reposant sur les arches en
maçonnerie.
110
CHAPITRE 6 : Réhabilitation du pont Sidi Rached

L’ensemble du viaduc est constitué de voûtes de forme circulaire à l’exception de


l’arche principale surbaissée dont les retombées reposent directement sur le rocher.

FIG N° 73 : élévation du grand cintre de l’arche principale lors de sa construction-


plan de sa conception Et le pont sidi rached en service

1-2-3 : Description Des fondations :

La réalisation des fondations n'a pas été facile semble-t-il :

• mise en évidence d'une faille Nord-Sud côté ville expliquant la voûte de 30 mètres
parmi les voûtes de 8,80 m,

111
CHAPITRE 6 : Réhabilitation du pont Sidi Rached

• la découverte d'une cavité importante sous la culée côté ville (soit celle de la voute de
30 mètres) , "cavité qui n'a pas été consolidée en raison de l'épaisseur du plafond (5.15 m en
moyenne, 3,4 m au minimum)" selon la rapport LTP EST 1983.

Les piles sont fondées sur le calcaire à l'exception des deux dernières piles (6 et 7) et de
la culée côté gare(RD), qui sont fondées sur les marnes, au-dessus des calcaires.

1-3 PARTICULARITE DE L’OUVRAGE PAR SA CONCEPTION :

(voir ANNEXE4-CHAPITRE 6)

1-4 GEOMORPHOLOGIE DU SITE :

Ancienne figureN°74 : localisation du pont provisoire ( en amont du pont SIDI


RACHED)

Le Pont de Sidi Rached franchir une gorge profonde (60 m) dans un massif rocheux
(calcaire), suivant des falaises verticales. Il débouche, dans la rive droite sur un replat
topographique d’une centaine de mètres, qui porte l'avenue Ali Zaamouche et la plateforme
ferroviaire. La dernière délimite Ie pied d’un versant boisé, de pente moyenne 20 â 30%,
taluté et remblayé a sa base pour les besoins du tracé ferroviaire. Le versant est longé par
deux chemins forestiers sinueux, assez parallèles, aux cotes d’altitudes 630 m et 650 m. Son

112
CHAPITRE 6 : Réhabilitation du pont Sidi Rached

sommet, qui culmine à 695 m, est arasé et porte Ie Plateau rocheux de Mansourah. Une
dénivelée de 120 m différentie Ie plateau du pied du versant rocheux.

L'instabilité de la pente est suggérée d’une part, par les dégradations constatées depuis
sa construction sur la partie orientale du pont Sidi Rached et qui se poursuivent actuellement,
et d’autre part, par des indices géomorphologiques d’instabilité constatés sur le versant Lui-
même.

Les études géologiques exécutées jusqu’à ce moment, malgré les nombreuses enquêtes
accomplies, les instruments disponibles et la longue période d’observations (100 ans
environ) n’ont pas déterminé, en toute certitude, les caractéristiques géomorphologiques et le
tableau cinématique du mouvement ébouleux.

Dans les documents différents disponibles on parle "d’un mouvement d'ensemble du


versant". Toutefois, il manque des indications précises et évidentes sur la limite de la zone en
mouvement avec ses différentes Parties caractéristiques (le bord d’éboulement, limites
latérales, zone de pied, etc ....).(voir la partie confortement de glissement ci-après en 1999)

1-5 GEOLOGIE DU SITE : Les roches qui forment le site sont représentées par la
série stratigraphique suivante ( FIG 75 ) :

 Les calcaires massifs du crétacé supérieur :

Ils sont connus sous le terme de Néritique Constantinois et correspondent à une série
massive de calcaires fins, gris à blanchâtres, fossilifères. Ils affleurent sur toute la hauteur
des gorges (plus de 60 m) ; en bancs métrique. Cette formation représente le terrain
substratum du site étudié.

 Les marnes schisteuses gris sombres :

Elle se présente en feuillets millimétriques ou centimétriques de marnes et pélites et se


débitent facilement suivant les joints de stratification (débit schisteux).

 Les calcaires lacustres de Mansourah :


113
CHAPITRE 6 : Réhabilitation du pont Sidi Rached

Ils sont d’âge quaternaire*( a débuté il y a environ 25 millions d’années, à la fin de


1’ère tertiaire, et s’étend jusqu’à nos jours) ancien et forment le plateau de Mansourah. Ils
sont représentés par des dalles épaisses de plusieurs mètres de calcaire, blanchâtres,
vacuolaires, subhorizontales et discordantes sur les marnes plissées maestrichtiennes.

 Les colluvions et éboulis :

Elles sont de nature hétérogène, souvent pélitiques et recouvrent superficiellement


l’ensemble du versant marneux. Quelques encroutements calcaires se développent sur des
zones de replats topographiques comme celui qui est situé au-dessus du talus de la voie
ferrée (proximité du sondage SF2).

 Les remblais :

L’ensemble des sondages anciens, réalisés sur la culée du pont de Sidi Rached et la
plateforme ferroviaire voisine, a mis en évidence la présence de remblais sur quelques
mètres d’épaisseur. Certain sondages tels que le S1 et le S3 montrent des épaisseurs de 8 à
plus de 10m. Ces remblais sont de natures prédominantes marneuses et paraissent peu ou
mal compactés d’après leur mauvaise récupération par les sondages et les pertes totales d’eau
signalées lors des forages.

FIG 75- coupe géologique de la partie orientale du pont de Sidi Rached (G.
DUROZOY, 1956)

1-6 HYDROGEOLOGIE DU VERSANT :

Les observations sur site ont mis en Evidence la présence de nombreuses


résurgences d’eau.
114
CHAPITRE 6 : Réhabilitation du pont Sidi Rached

L’alimentation des sources est assurée par l’impluvium relativement large (500 m),
compris entre la bordure du plateau de Mansourah et le talus rive droite du pont Sidi Rached
mais également par les infiltrations sur le plateau. En accord avec DUROZOY qui signale,
dès l’année 1956, l’inefficacité des ouvrages de drainage du versant dominant la plateforme
ferroviaire, et qui prévaut actuellement, la plupart d’eaux de ruissellement du versant
s’infiltrent dans Ie sol, et en particulier an niveau de la plateforme ferroviaire, pour
réapparaitre sous forme de sources, en aval de la culée du pont Sidi Rached.

Depuis la construction du pont, plusieurs dispositifs de drainage ont été installés:


puits, fossés, galerie, drains subhorizontaux. Quelques documents relatifs a ces interventions,
tirés des documents en notre possession, sont reportés en Annexe 3.

115
CHAPITRE 6 : Réhabilitation du pont Sidi Rached

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CHAPITRE 6 : Réhabilitation du pont Sidi Rached

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CHAPITRE 6 : Réhabilitation du pont Sidi Rached

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CHAPITRE 6 : Réhabilitation du pont Sidi Rached

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CHAPITRE 6 : Réhabilitation du pont Sidi Rached

120
CHAPITRE 6 : Réhabilitation du pont Sidi Rached

On note sur le terrain, dans le talus sud par exemple, la présence d’anciens drains,
qui ne semblent plus fonctionner (Figure 76), probablement à cause des grands glissements
arrivés dans le son sol. Dans ce cas, l’effet du drainage résulterait même dangereux car il
pourrait créer une concentration d’eau, juste en correspondance des surfaces des glissements.

Figure 76 - Drains secs dans la zone à côte du pont

En revanche, certains drains ont produit beaucoup d'eau: des débits de l et 2 L/s
ont été observés en période pluvieuse. (Voir après travaux de reconnaissance géotechniques,
ANNEXE 6-CHAPITRE06)

 IMPACT DU SITE SUR L’OUVRAGE : ce sont déjà plusieurs années que


l’instabilité de la pente du site du chemin forestier, dont l’origine est
vraisemblablement très ancienne, a été indiquée comme la cause probable des
désordres observés au niveau des 8 premiers arches du pont .en effet ce pont est
l’ouvrage sensible du site puisqu’il assure le passage des véhicules d’une rive du
Rhumel a l’autre. Sa fermeture aurait des conséquences très importantes sur la
circulation et, donc, sur la vie de la ville de Constantine.

2- HISTORIQUE DE L’OUVRAGE SIDI RACHED :

Les travaux de réalisation de cet ouvrage était en 1908 .après son achèvement, le pont a
connu plusieurs incidents survenus principalement au niveau de la culée coté gare ; les

121
CHAPITRE 6 : Réhabilitation du pont Sidi Rached

désordres survenus au viaduc coté gare sont liés aux propriétés du sol et à la présence d’eau.
Donc ce pont avait fait l'objet d’appel d’urgence aux travaux de renforcement et d’entretien
en deux phases ; la première dès sa naissance jusqu’aux la révolution algerienne et après
l’indépendance environ après une rupture de 37 ans presque la deuxième est commencée
jusqu’aux ce jour.

2-1 :1 Ière phase : Chronologie des événements survenus au pont selon les
archives disponible :
 1908-1912 : travaux de réalisation du pont. (Son inauguration eu lieu le 19 avril 1912)
 1910 : Culée côté gare affectée suite à un hiver pluvieux,
Désordres observés ;
- fissures verticales dans les parements de culée est.
- fissures dans l’anneau aval de la première voûte,
Mesures confortatives adoptées ;
- dessèchement du sol de fondation,
- exécution d’un système de drainage (Un drainage de la fondation est mis en
œuvre : puits situé entre les murs de retour et galerie aboutissant à 0,75 m au-dessous du sol
de fondation)--- (réf LTP EST 1983).

 1922 : M. de VILLENEUVE qui a fait le constat, signale qu'un glissement affecte la


RN 3 entre les PK 91960 et 92110, qui s'est étendu "jusqu'à la région dans laquelle est
construit le pont Sidi Rached " PK 92565 et entre les PK 92615 et 92680.

 Mesures d’évaluation adoptées ;

- Evolution des désordres.

- drainage superficiel (fossé d'écoulement de chaque côté du pont).

- suivre les fissures.

122
CHAPITRE 6 : Réhabilitation du pont Sidi Rached

• 1938 :

 compagne géotechnique;

- Campagnes de reconnaissance de sol ont été lancées.


- Résultat obtenus font ressortir que la culée et les deux piles avoisinantes étaient
fondées sur le schiste surmontant une couche massive de calcaire.
 1941 : l’insuffisance aux compagnes géotechnique ci-dessus a nécessité des mesures
consolidation.

 Mesures confortatives adoptées :


-exécution de pieux(13 pieux 560 mm) inclinés forés dans le sol et ancrés dans le calcaire.

-consolidation des derniers rangs de piles et la culée par forage injectés

-mise en place de poutraisons rigides en béton armé entre les piles et culées(3 rangs) et la
culée)
-injection des fissures de la maçonnerie.

123
CHAPITRE 6 : Réhabilitation du pont Sidi Rached

FIGURE N°77

 1947 : Une forte secousse sismique avait ébranlé la région de Constantine, le pont a
été sérieusement Affecté au niveau de la partie côté gare.

désordres observés:
- évolution des fissures déjà observées avec extension du phénomène de fissuration
aux trois autres piles qui étaient initialement intactes.
Ces dernières ont été fondées sur du calcaire et présentaient des désordres identiques
aux autres piles.
 1954 : Lancement des mesures topométriques de surveillance du pont pour suivre
l’évolution des déplacements.

 1955 : après l'analyse des premières mesures topographiques faisant craindre un


grave problème de stabilité du pont à terme, des travaux importants sont entrepris :
Désordres observées:
Les résultats des mesures tonométriques effectuées en Novembre 1955 précisent que le
terrain continue a se déplacer et risque de reposer ultérieurement le problème de stabilité de
la culée.
L’ampleur de cette répercussion pourrait conduire a une désorganisation complète de
l’ensemble des voûtes du viaduc.
Mesures confortatives adoptées:
-Remplacement de la première voûte par un arc en béton armé A trois articulations.
L’articulation à la clé de l’arc est composée de cinq vérins a vis (réglables) capable de
résorber les déplacements horizontaux de 30 cm environ.et de quatre bielles Joignant les uns
les autres, les deux parties de l’arc séparées par cette articulation.
- Début du suivi topométrique de l'ouvrage par des mesures de déplacement.
transformation de la deuxième voûte en culée par remplissage en béton armé (réalisation de
deux murs en béton armé entre les piles 6 et 7), ancré à 1,5 m dans le calcaire
- mise en place de butons à mi-hauteur équipés de vérins de réglage,
-exécution de forages horizontaux débouchant à la cote 569m et 566m pour drainer
124
CHAPITRE 6 : Réhabilitation du pont Sidi Rached

le massif derrière la culée.


 1956 :

-proposition des puits drainants, évacuation étanche des eaux, captage des eaux
provenant de la plate-forme des chemins de fer*2

 avril 1960 : dernière mesure de la première campagne de surveillance


topographique.

 1979 : une conduite d'eau potable de diamètre –ф 4OO mm s’est rompue et des
quantités Importantes d’eau se sont déversées sur le talus surplombant la
plateforme des chemins de fer.

o Le 17 mai 1979, un glissement apparaît sur le talus de déblai situé dans la gare
de Constantine. Il provoque la rupture du caniveau de pied, la déformation des
voies ferrées, la fissuration de la pointe Sud du bâtiment des Messageries et du
mur de clôture de la gare.
o Juin , est survenue la rupture de l’arc a trois articulations de la première voûte
coté gare.
désordres observés:
- écrasement et flambement des vérins a la clé de l'arc,
- flambement des butons situés a mi-hauteur.
- chaussée fissurée avec décollement de parement de trottoirs.
** Les mesures confortatives adoptées consistent à:
o une Campagne géotechnique est lancée.
- démolition de la première voûte ( arc en béton armé ).
- remplacement par une poutraison métallique prenant appui sur la première
pile existante et sur une nouvelle culée. Cette nouvelle culée est implantée à 15 mètres de

2
--- (réf. Rapports DUROZOY et DUTIL)

125
CHAPITRE 6 : Réhabilitation du pont Sidi Rached

l'ancienne et fondée sur des pieux verticaux ancrés dans le calcaire*3..

FIGURE N°78

2-2 : 2iéme phase : le déroulement des expertises de réhabilitation sur le pont


avec solutions jusqu’au ce jour :

Introduction : La structure présente des désordres dont les causes restent floue et, bien
entendu, la technique à mettre en œuvre n’est pas fixée. Dans un tel cas, il faut
commencer par lancer une opération de diagnostic pronostic puis un projet de réparation en
s’appuyant sur les parties du processus listées ci-devant, qui décrivent :

■ La conception et les principes de fonctionnement des ouvrages voûtés et des ouvrages


de soutènement ;

■ Les différentes méthodes de calcul des ouvrages voûtés et des ouvrages de


soutènement ;

3
---réf.la procédure détaillé dans le rapport (accident 25-7-1979)par A BOULOGNE-B.COLLIN/A.KAHLERRAS inspecteur au
MTP
126
CHAPITRE 6 : Réhabilitation du pont Sidi Rached

■ Les différents désordres et leurs causes ;

■ La méthodologie de réalisation d’une expertise pour aboutir à un diagnostic et un


pronostic ;

■ La consistance d’un projet de réparation ou de renforcement ;

■ Les différentes techniques de réparation ou de renforcement à mettre en œuvre en


fonction des désordres constatés et de leurs causes...

 1980 :Etude de sols et proposition de confortement :

- Un drainage dans la zone derrière la culée .

- Ancrage de la culée Est sur une longrine en béton armée, par 10 à 15 micro-pieux
verticaux scellés dans le calcaire et 20 tirants précontraints scellés dans le calcaire, à l'amont
de la culée. --- (réf. LTP-EST)

 1983 : –idem l’année 1980.


 1992 : désordres observés:

- Observation d’un déplacement longitudinal du tablier.

- Un écrasement du béton de la dalle, de joint de dilatation côté pile endommagé .

- fissures au niveau du mur garde grève.

Les travaux de réparation consistent côté pile :

- démolir la dalle au niveau du joint de dilatation,


- rétablir le joint entre le mur garde grève et le tablier en découpant le tablier,
- mettre en place un joint de type Freyssinet,
- colmater les fissures.
- remettre en été le joint et reconstruire le mur garde grève côté culée.

 1994 :

127
CHAPITRE 6 : Réhabilitation du pont Sidi Rached

- Démolition mur garde-Grève (côté ville et côté gare).

- découpe des poutres du tablier (côté ville et côté gare où elles sont métalliques),

- démolition de l'extrémité de la dalle,

- remplacement d'un joint de dilatation (côté ville et côté gare) dont le souffle initial
était de 65 mm .

- mise en place de tuyaux perforés pour drainage.--- (réf.SAPTA 1999).

 Fin 1997, de nouveaux travaux sont entrepris :

- mise en place d'un joint à grand souffle,


- réfection des poutres de renforcement par TFC,
- traitement des éclatements de béton sous dalle, reconstruction du mur garde grève,
- remplacement des appareils d'appui abîmés.
En juin 1997 :

- reprise des mesures topométriques en utilisant les bases et repères de la première


campagne ( effet1954 ) ; Les résultats de ces mesures fait ressortir ce qui suit :

• La tendance du mouvement de l’ensemble des repères est orientée vers le côté Amont,
et donc le terrain continue à se déplacer dans cette direction.

• Des sauts dans l’évolution des déplacements observés, surtout pour les mesures de
1997, ne peuvent être localisés dans le temps du fait de l'absence de mesure durant la
période s’étalant de 1960 à 1997(soit de 37 ans).
• Stabilité des piles :
• > Estimation des écarts max. enregistrés entre la base et le sommet des piles pour la
dernière mesure effectuée en juin 1997. ils ont remarqués ce qui suit :
• L'écart de mesure enregistré sur les différentes piles tend vers la direction ( côté
Amont). Cette tendance a été déjà observée pour les déplacements des repères .

128
CHAPITRE 6 : Réhabilitation du pont Sidi Rached

• Ces différences de mesure expriment des déformations internes dans les piles, qui
génèrent des efforts parasites.

• Les dimensions des sections transversales des piles étant massives, le point de
passage de la résultante des charges appliquées demeure a l'intérieur du noyau central
(excentricité maxi. ~ 4 cm ), et par conséquent ces sections restent entièrement
comprimées.
Culée rive droite :

- leur intervention consiste à déterminer les causes des désordres, d'estimer le risque
encouru et de préconiser des solutions éventuelles de consolidation.
Description de l’ouvrage :

La culée rive droite en maçonnerie a été complètement désolidarisée de la structure


porteuse du pont lors de la dernière intervention de réparation de 1980.

Rappelons que la solution retenue a consisté à remplacer l’ancienne culée en


maçonnerie par une nouvelle en béton armé, fondée sur des pieux verticaux ancrés
dans les calcaires compacts.

Le nouveau tablier de la travée de rive est constitué de poutres métalliques reposant


sur la nouvelle culée d'une part et sur un sommier en béton armé aménagé en tête de
la pile avoisinante d'autre part.

Compte-tenu de ce qui précède, il en résulte ce qui suit :

- Le rôle de la culée rive droite en maçonnerie affectée par les désordres se réduit à :

• Elle ne joue aucun rôle porteur pour la stabilité du pont, mais elle assure le
rôle de mur de soutènement des terres.

• Elle pourrait être uniquement soumise aux actions suivantes :

> à son poids propre,


129
CHAPITRE 6 : Réhabilitation du pont Sidi Rached

> aux poussées des terres et des eaux éventuelles,


> aux effets de tassement ou de gonflement des sols de fondation,
> Aux effets d’un glissement de terrain éventuel de la zone, présence
des surfaces potentielles de glissement,
> Les effets dus aux vibrations résultant du trafic routier ou
ferroviaire, mais la culée a été déconnectée du tablier,
Désordre observés :

• Il faut rappeler que depuis l’achèvement des travaux du pont, la culée rive droit
avait une histoire assez mouvementée.
Les investigations lancées en 1994 dans le cadre de l’expertise des ponts de la ville
de Constantine ont révélé des fissures légères sur la culée rive droite.

• Mais les investigations de l’année (1997) révèlent une évolution appréciable des
fissures existantes, avec l’apparition d’autres fissures d’ouvertures importantes sur
le mur en retour côté amont.

• Les traces des fissures observées n’ont pas suivi les plans des joints horizontaux
de la maçonnerie, mais elles se sont imposé des lignes de rupture selon des
plans repérés.

Au niveau du mur de front, les témoins en mortier très résistant posés depuis le 23 Avril
1954 au droit de légères fissures, sont conservés intacts, ce qui prouve l'absence de
déplacement suivant cette Direction.

Témoins en mortier datant du 23.04.1954

130
CHAPITRE 6 : Réhabilitation du pont Sidi Rached

Quant au mur en retour côté aval, ils ont pu relever aucun indice de désordres pouvant
compromettre sa stabilité.

description détaillée des désordres survenus à la culée rive droite.


Causes probables : La recherche des causes des désordres est une opération indispensable
pour le choix d'une solution de réparation fiable et durable.

La culée conçue initialement comme appui de l'arc, elle est donc soumise à des
éléments de réduction (M.N.T), qui s'est transformée suite à la dernière réparation en mur de
soutènement en maçonnerie, qui n'est donc soumise aucun effort en tête.

Il faut préciser d'abord q’aucun indice indiquant un mouvement généralisé de la zone


observé , l'hypothèse d'un glissement de terrain de la zone est donc à écarter.

En effet l'éventualité d'un glissement généralisé du terrain, n'aurait engendré aucun


désordres dans la culée, car elle subirait uniquement un déplacement d'ensemble.

Pour l'étude des effets des diverses actions agissant sur la culée, il faut envisager les cas
suivants :
1er cas : poussées des terres et des eaux.

La sécheresse durant l'année 1997, assez perplexe quant aux effets pénalisants de ces
actions, sauf en cas où les eaux proviendraient des fuites des
canalisations avoisinantes. Mais il faut signaler qu’aucune trace
d'humidité sur les parements des murs a été observé.
Il est à noter qu'un réseau de drainage de la zone a été déjà réalisé par le passé ayant
pour but :
• Réduire les poussées des eaux par la diminution des pressions interstitielles,

• Réduire le risque de glissement au niveau des surfaces potentielles en


augmentant le taux de cisaillement résistant.

Mais il ne faut pas perdre de vue qu'un sol argileux ne se draine pas par simple gravité.
131
CHAPITRE 6 : Réhabilitation du pont Sidi Rached

Les drains risquent de se colmater et constituer souvent des réserves d'eau qui vont
accélérer l'apparition et la gravité des désordres.

La surveillance et l'entretien du réseau de drainage sont indispensables pour éviter le


risque d'apparition des phénomènes d'instabilité dans cette zone.

Données :
Remblai homogène de hauteur h, et densité y.
L’examen des zones qui présenteraient en principe des signes des désordres sous les
effets de ces actions combinées sont :

- Tr : Zones tendues ► apparition des fissures sous les effets de m,n


(zones invisibles)

- Cp : Zones comprimées ► apparition de dislocation ou écrasement des pierres


(zones visibles).

132
CHAPITRE 6 : Réhabilitation du pont Sidi Rached

- Dep ; Déplacement en tête ►zones visibles, mais difficile à déceler les


petits déplacements.
Pour des déplacements appréciables des indices des désordres dans la maçonnerie
seraient visibles.

Le déplacement réel est déterminé par dernières mesures tonométriques.

2éme cas : tassement localisé côté amont.

L'examen des études de sols (sondages) réalisées en 1980, fait ressortir que les appuis
du pont Sidi-Rached ont été fondés sur des formations géologiques différentes.
- La culée rive droite et les deux piles avoisinantes ont été fondées sur des schistes
marneux, fragiles, altères, perméables et très sensibles aux eaux.

- Les schistes marneux ont des caractéristiques mécaniques faibles et sont sujets à des
tassements ou des gonflements. La présence en forte proportion de montmorillonite est
connue pour son caractère hydrophile, pouvant provoquer des gonflements.

-Pour les autres appuis, leurs fondations ont été ancrées dans les calcaires turoniens assez
compacts et peu fissurés où les déplacements sont pratiquement impossibles.

En effet le phénomène de tassement intéresse


l’ensemble des couches de sol de fondation. Mais les effets du tassement seront plus
prononcés côté amont en raison de la présence des cavités. (voir annexe 5-chapitre06)

l'hypothèse d'un tassement localisé côté amont nous paraît la plus plausible.

On a Proposé ce qui suit :


- Pour éviter de réaliser des travaux de réparation inutiles, suivre d'abord révolution des
fissures durant une période d'observation en posant sur les fissures potentielles des
témoins normalisés en plâtre.

- colmatage des fissures par une résine époxydique reste indispensable.

133
CHAPITRE 6 : Réhabilitation du pont Sidi Rached

Selon le cas contraire ;

- prendre des mesures d'urgence au niveau des fondations.

- reconnaissance des sols complémentaire pour la localisation des cavités


dangereuses pour la stabilité de la culée.

- Prévoir un étaiement provisoire dont les points d'appuis seraient indépendants de la


structure du viaduc.

Solutions :

* injecter au mortier de résine les cavités repérées sous la culée rive droite côte amont.

* Procéder à la pose des témoins normalisés en plâtre au droit des fissures potentielles pour
suivre l'évolution de la fissuration.

**Si les témoins sont conservés intacts durant la période d'observation, on procédera au
colmatage des fissures par une résine époxydique.

Conclusion :

Pour des considérations d’ordre architectural et pour redonner au plus bel ouvrage d’art de la
ville, sa grandeur rayonnante du passé, qui a été entachée par la dégradation de la culée rive
droite survenue

En juin 1979 : La solution de réparation préconisée à cet effet, et concrétisée sur le terrain
nous paraît très Intéressante, si elle était complétée par les dispositions suivantes :

- Les pieux verticaux forés ont été réalisés sous la nouvelle culée, ancrés dans le calcaire
compact et, Auxquels seraient en principe associés des pieux inclinés pour la reprise des
effets horizontaux.

- Le nouveau tablier dont la structure est composée de poutres métalliques, repose d’une part
sur L’ancienne pile en maçonnerie et sur la nouvelle culée d’autre part.
134
CHAPITRE 6 : Réhabilitation du pont Sidi Rached

- concevoir les appuis de cette nouvelle travée indépendants de la structure du viaduc.

Dans ce cas une intervention consiste à :

- Réaliser des arcs extérieurs en béton armé, sur lesquels seraient exécutes un placage en
Pierre d’origine pour assurer la continuité régulière du viaduc sur l’aspect esthétique.

- La connexion, des pierres avec le béton sera assurée par des connecteurs en acier
Inoxydable scellés par une résine spéciale.

- les arcs extérieurs sont conçus auto stables pour éviter que ceux-ci ne transmettent
aucun Effort à la structure principale du viaduc.

- réparation des dégradations observées sur le tablier pour Préserver sa durabilité.

- reprendre un système d’étanchéité et d’évacuation des eaux du tablier.

-Des mesures topométriques annuelles, durant la période mars - avril, pour éliminer les
Effets de la température,

 1998 : Constatations de désordres :

- déplacement de la culée côté gare,

- Écrasement des appareils d'appui,

- Fissuration du mur garde-grève,

- Fermeture des joints de chaussée.

 Travaux confortatives :

- Mise en place d'un joint à grand souffle,

- Réfection des poutres de renforcement par TFC,

- Traitement des éclatements de béton sous dalle, reconstruction du mur garde grève,

135
CHAPITRE 6 : Réhabilitation du pont Sidi Rached

Remplacement des appareils d'appui abîmés.

 Septembre 1998 : Expertise de l'ensemble des glissements de Constantine par S.G.


EVANS de la Commission géologique du Canada.

 1999 : Préconisation de remise en état des poutres d'entretoisement et réparation de la


nacelle de visite. On ne sait pas si cette proposition a été suivie d'effet.

 Décembre 1999 : Expertise de l'ensemble des glissements de Constantine par S.


PAULSEN Institut fédéral des géosciences et des ressources naturelles de Hanovre.

Les causes avancées pour expliquer ces désordres sont "l'hétérogénéité du sol d'assise des
fondations qui sont à l'origine des nombreux désordres.." et/ou un "glissement local".
L'action d'un grand glissement du versant à l'amont venant buter ou englobant la culée du
pont est peu mise en avant. Après une suggestion de LTP EST (1983) d'entamer une étude
approfondie à l'aide de matériel approprié ( inclinomètre, piézomètre etc …) pour
déterminer si en fait il y a mouvement d'ensemble ou si le mouvement est localisé et que les
désordres ne sont dus qu'à la poussée des terres.." seul Paulsen avance "un glissement de
grande ampleur " dans son rapport.

 En 2007 : Les informations du tableau suivant concernant les positions ainsi que
les longueurs des fissures sont représentées en annexe I ci-dessous.

Dégradation, dommages constaté au DIAGNOSTIC SOLUTIONS DE


niveau des éléments du pont (entre la 1ère REPARATION
et la 8 ème travée.)

I. TRAVEE N°1 : entre l’axe n° O et 2 Les inaltérations Réparation des


des eaux qui ont fissures des joints
1.1. MUR AMONT (jusqu’à l’arche 1) :
engendré des (fissures récentes) :
on note l’existence d;
altérations
> Démolition des
- 03 grandes fissures actives et obliques, (fissures),
maçormeries et
- 03 fissures récentes (fissure des joints), - Déplacement dû nettoyage de la surface,

136
CHAPITRE 6 : Réhabilitation du pont Sidi Rached

- O8 drains des eaux bouchés, au mouvement du > Reconstitution des


terrain de la région joints par un ciment
- 03 endroits présentant des suintements
qui engendre des adjuvante avec la résine,
d’eau ; représenté en annexe 1.
fissures.
> mise en place de
1.2. MUR COTE OUST/ CULEE : On
- Fatigue de témoins calibres en
constate sur le mur ;
l’ouvrage dû aux béton.
- 01 fissure active tout au long du mur qui va surcharges
- traitement des fissures
jusqu'au puits d’accès de drainage des eaux, d’exploitation et
en maçonnerie 2
des matériaux qui
- 01 fissure moins importante qui est oblique
engendre la perte > nettoyage et soufflage
et qui vient au-dessus de
de résistance, de des fissures,
L’arche, liaison et des
> injection,
éclatements des
- Le réseau d’évacuation des eaux pluviales
pierres. > Sécurisation par
est détérioré ce qui
chemisage en béton
provoque des écoulements d’eau au-dessous arme soit ;
du tablier, sur le mur est surtout côté pile 1
- par béton armé,
amont.
- par béton projeté.
I.3. PILE 1 AMONT : on note une présence
de ; - Réparation des corps
de pile -soumise à des
- 01 fissure active au niveau des caniveaux
fissures préjudiciables-
de drainages des eaux. Elle a une longueur
de 2 m, ainsi représenté en annexe 1. > Dégarnissage,
nettoyage et soufflage
II. TRAVEE N°2 : entre l’axe n° 2 et 3ci-
des fissures,
dessous.
> Colmatage par SIKA
II.1. MUR AMONT (REFOND EN
colle,
BETON) :
Forage ф51 mm,
Il présente une grande fissure horizontale
active à 3m de la base avec une Injection d’un coulis
(ciment, sable,
longueur de 9 m. Ainsi que des traces de

137
CHAPITRE 6 : Réhabilitation du pont Sidi Rached

carbonations due à la circulation des bentonite)

eaux (écoulement des eaux au-dessous du Chemisage en


tablier). commençant par la base
en béton armé soit ;
II.2. PILE N°2 AMONT :
- par béton armé,
Elle est fissurée à une hauteur de 3 m (à la
même hauteur que le mur de - par béton projeté.

refond). Mais la fissure plonge jusqu’au Réparation des fissures


terrain naturel côté Ouest. Sa longueur est de par injection 1
6 m environ.
> Dégarnissage,
II.2. MUR AVAL : Rien a signalé nettoyage et soufflage
des fissures,
II.2. PILE N°2 AVAL : on note ;
> Colmatage par SIKA
- 01 fissure active à 3 m de hauteur du
colle,
terrain naturel côté ouest et
> Perforation et mise en
prolongé jusqu’au béton caniveau drainage
place de cavalier en
des eaux coté amont pile.
cuivre + scellement,
La fissure est d’une longueur de 3 m
> Injection sous
environ,
pression de SÎKA DUR
- 0l fissure récente (fissures des joints) de 3 52,
m de longueur coté amont pile,
> Surfaçage et
- Trace de carbonations due aux circulations arasement des cavaliers.
des eaux (écoulement des
traitement des fissures
eaux au-dessous du tablier). par béton projeté :

III. TRAVEE N°3 : entre l’axe n° 3 et 4 > Forage pour


épinglage,
III.1. PILE N°3 AMONT : Rien n’a
signalé. > Mise en place
d’épingle,

138
CHAPITRE 6 : Réhabilitation du pont Sidi Rached

III.2. PILE N°3 AVAL : on note ; > Projection de 1ére


couche en béton projeté
- 01 fissure active à l m de hauteur coté Est
( e=3cm),
puis monte coté Aval à 3,50m de hauteur
environ. La fissure est d’une longueur de > Mise en place de
5m. treillis soudé,

- Présence des traces de carbonations due au > Projection de 2ème


circulation des eaux sous le tablier, couche en béton projeté
( e=8cm),
- Réseau d’évacuation des eaux pluviales
détérioré. > Mise en place de
treillis soudé,
IV. TRAVEEN° 4 : entre l'axe n° 4 et 5
> Projection de 3ème
Les mêmes symptômes de circulation des
couche en béton projeté
eaux citées au paravent au-dessous du
( e=4cm),
tablier.
> Mise en place de
IV.1. PILE N°4 AMONT 2
maçonnerie.
On constate une fissure active à 3,80 m de
> chemisage des
hauteur qui descend jusqu’au terrain naturel
fissures horizontales
côté Ouest de la pile. La fissure a une
à la base des piles
longueur de 13 m, par contre le côté amont
n’est pas touché. > Nettoyage et
soufflage des
IV.2. PILE N°4 AMONT : Rien n’a
fissures et
signalé.
regarnissage on
V. TRAVEE N°5 : entre l’axe n° 5 et 6 mortier,

V.1. PILE N°5 AMONT : Rien n’a signalé > Mise en place du
ferraillage et
V.2. PILE N°5 AVAL : on distingue la
épinglage,
présence de ;
> Mise en place du
- 01 fissure active ceinturant la pile au
coffrage,
niveau du terrain naturel d’un longueur de

139
CHAPITRE 6 : Réhabilitation du pont Sidi Rached

10m. Le coté amont et le coté Est qui sont > Coulage du béton.
non touchés.
renforcement des
- 0l fissure récente (fissure des joints) à 2.5 arches par tirant
m du terrain naturel, d`une longueur de 6 m d’enserrement :
environ. le coté amont et le coté Est ne sont
> nettoyage et
pas touché,
soufflage des
- Des traces de carbonations due au fissures,
écoulement d’eau au-dessous du tablier.
> Forage ф 51
VI. TRAVEEN°6 : entre l’axe n° 6 et 7 mm,

VI. 1. PILE N°6 AMONT : > Mise en place


des tirants
On note une présence d’une grande fissure
d’enserrement,
active à 0.70 rn au niveau du terrain naturel,
elle est d’une longueur de l2,l0 m. > Injection par
coulis de ciment,
VI. 2. PILE N°6 AVALE : on constate une
présence de ; > Mise en tension
du tirant.
- 0l fissure active de moindre importance à
0,7 m du terrain naturel, évacuation des eaux :

d’une longueur de 6 m. seul, le coté aval est > Forage de captage


touché, ф600,

- Des traces de carbonations au niveau de > Mise en place des


l’arche n°6 dus aux infiltrations d’eau. barbacanes en PVC et
des chaussettes en
VII.TRAVEE N° 7 : entre I ‘axe n° 7 et 8
géotextile.
VII.1. PILE N°7 AMONT :

On note une grande fissure active qui


démarre du terrain naturel coté Est et
ceinture 50 % de la pile puis monte jusqu'à
la hauteur 2,5 m. la fissure est d’une

140
CHAPITRE 6 : Réhabilitation du pont Sidi Rached

longueur totale de 8 m.

VII.2. PILE N°7 AVAL : On note


l’existence d'une grande fissure active à 1,10
m du terrain naturel d’une longueur de 7 m,
du côté amont. Par contre le coté Est n’est
pas touché. On remarque toujours
l’existence des traces de carbonations dues
aux infiltrations des eaux.

VIII. TRAVEE N°8 : entre l’axe n° 8 et 9

VIII.1. PILE N°8 AMONT : Rien n’a


signalé

VIII.2. PILE N°8 AVAL : Rien n’a signalé

VIII.3. ARCHE N°8 (voûte):

On note l’existence de deux fissures


obliques, actives et symétriques par rapport
à l’axe longitudinal de l’ouvrage. Les
fissures ont une longueur de 6 m environ
chacune.

Ces fissures sont signalées dans le plan s1 et


font l’objet de travaux suivants le prix n°4
(préparation des arches en maçonnerie détail
2).

On remarque une présence très importante


de carbonations au niveau de

L’arche n°8 dues aux circulations des eaux.

NB : Les avaries et fissures au niveau du tablier ne sont pas identifiés et ils ne


seront précisés et relevés, qu’après la mise en marche du chariot.

141
CHAPITRE 6 : Réhabilitation du pont Sidi Rached

142
CHAPITRE 6 : Réhabilitation du pont Sidi Rached

2-2-1 Confortement glissement du pont Sidi Rached 2009 :

Pour assurer la pérennité de OA qui relie les deux rives du RHUMEL fait l’objet la
consistance des travaux suivants :

• Stabilité du versant : travaux de reconnaissance géotechniques, caractéristiques


géotechniques des formations ( voir le détail annexe 6-chapitre 06)

• Renforcement des fondations.

• Renforcement des piles.

 Travaux réalisés comme solutions :

 drainer l’eau par des puits de pompage, situé entre la culée et la pile 7.

 Plusieurs campagnes de sondages et de mise en place de piézomètres ont eu lieu.

143
CHAPITRE 6 : Réhabilitation du pont Sidi Rached

On peut tirer les suivantes considérations préliminaires :

 L’hydrogéologie du site est mal connue. Enfin, les terrains sont hétérogènes.

 Les affleurements*(de mettre au même niveau) sur toute la hauteur des gorges
démontrent que les calcaires sont intéressés par une condition de fracturation élevée

 Le schéma hydrogéologique, reporté en Annexe 3,

Exemple : Pendant la descente sur les lieux, ont été relevées de nombreuses fuites des
tuyaux qui ont donné lieu à un écoulement très important dans la plate-forme du chemin de
fer, immédiatement en amont de la culée (voir figures successives). Ces fuites contribuent à
alimenter, sans arrêt, la nappe.

Figure 79 - Fuites des conduites d’eau sur la plate-forme des chemins de fer, amont de
la culée

Donc la réparation de ces ruptures et, en général, l’aménagement de l’hydrologique


superficiel c’est la première démarche nécessaire et indispensable pour garantir la stabilité du
versant, avant encore des interventions de drainage prévues.

Conclusion :

Il est évident que toute les recherches confirment que le motif principal de l’instabilité du
versant est liée aux élevés niveaux d’eaux phréatique.

144
CHAPITRE 6 : Réhabilitation du pont Sidi Rached

La présence de la nappe est due en partie aux phénomènes naturels, mais en partie aux
nombreuses fuites des conduites d’eau. On va rappeler que déjà en 1979, une conduite d’eau
potable de 400 mm de diamètre s’est rompue et des quantités importances d’eau se
déversèrent sur le talus surplombant la Plateforme des chemins de fer.

2-2-2 ETUDE DES GLISSEMENTS :

1 -Observations des indices d’instabilité

A partir du plateau de Mansourah jusqu’au pied de talus de la plateforme ferroviaire,


des indices significatifs de mouvement de terrain ont été mis en évidence :

- une inclinaison de la majorité des arbres (résineux) dans le sens de la pente.

- quelques affaissements des accotements aval du chemin forestier le plus bas (route de
la Défense et Restauration des Sols -D.R.S.).

- une affaissement oblique à la route menant de la DRS à Mansourah,

- la fissuration modérée des maisons anciennes à l’intérieur du siège de la DRS,

-la fissuration d’ouvrages de drainage des eaux superficielles sur le talus amont de la
voie ferrée,

-l’ouverture notable du réseau de diaclases au niveau de ce même talus.

Les observations géomorphologiques diverses ne constituent pas des arguments


suffisants pour conclure à un mouvement général profond, du versant bien que la coupe
géologique synthétique montre la présence de marnes altérées sur une épaisseur moyenne de
15 à25 m.

Il n’en est pas de même du bas du versant c’est à dire du talus aval de la culée du pont
Sidi Rached dont les indices d’instabilité sont plus évidents. Il s’agit d’une série de
dommages afférents :

145
CHAPITRE 6 : Réhabilitation du pont Sidi Rached

- l’ancienne culée fissurée et la première voute dont la fissuration a conduit à son


sectionnement et à sa reprise par des poutres métalliques,

-des constructions très dégradées situées entre les avenues de la Roumanie et


Zaamouche,

- des murs fissurée et basculés,

- des arbres inclinés.

2 -Mesures inclinométriques :

Les inclinomètres mettent clairement en évidence plusieurs surfaces de glissement. Il


est hors de doute que le versant du chemin forestier jusqu’au Rhumel est affecté par des
instabilités très profondes, qui sont à l'origine des désordres de la culée du pont Sidi Rached
et des bâtiments construits dans la pente et à l’aval.

NB : On notera toutefois que la moyenne des vitesses des trois inclinomètres situés
dans la partie basse du versant atteint 30 mm par an .

3 -Mesures topographiques de surveillance : Les mesures donnent des résultats très


intéressants. Pour les amplitudes et les vitesses :

 les points de la pente (Q), de la route (P) et de la culée (C) se déplacent de manière très
significative et régulièrement au cours du temps (respectivement 880 mm, 1340 mm et
535 mm en 47 ans) alors que les points de la première pile se déplacent très faiblement (49
à 75 mm en 47 ans) ;

 la vitesse moyenne du déplacement du terrain dans la pente est de 19 mm/an pour le point
Q et de 28.5 mm/an pour le point P au niveau de la route nationale. Il est vraisemblable
que ce déplacement intègre des mouvements de surface plus importants que pour le point
Q;

 la vitesse moyenne du déplacement du point C est de 11 mm/an, nettement plus faible que
celle des autres points dans la pente ;
146
CHAPITRE 6 : Réhabilitation du pont Sidi Rached

 la vitesse moyenne des déplacements des points de la première pile est très faible, de 1.1 à
1.2 mm)/an.

Pour les directions :

 les directions des déplacements des points C, Q et P sont clairement ouest avec une légère
rotation(+ 16°) vers le Nord Est pour les points de la pile (direction moyenne 287°).
vraisemblablement une conséquence de la réaction exercée par le pont qui est courbe àcet
endroit ;

 les inclinaisons des déplacements sont toutes proches de celle de la pente moyenne (14°)
sauf pour le point C de la culée, qui se soulève (+ 101 mm en 47 ans). La direction prise
par ce déplacement est Parallèle au toit du calcaire sous la culée3 sur lequel glisse la
marne. La culée est donc entrainée par le glissement qui remonte à cet endroit à cause du
pendage du calcaire.

4 -Synthèse des mesures : En conclusion :

Les mesures topographiques et inclinométrique montrent clairement que c’est toute la


pente du site du Chemin Forestier qui se déplace, entrainant dans son mouvement la culée du
pont Sidi Rached. La vitesse du déplacement est de l’ordre de 24 mm/an sur une période de
50 ans.

2-2-3 CONDITIONS DE STABILITE DU VERSANT :

Les études exécutées jusqu’à ce moment, indiquent la présence de grands glissements,


profonds et actifs. Le site est peu bâti et, puisque les mouvements sont lents et relativement
homogènes, les mouvements différentiels de la surface du terrain ont limité les désordres sur
les bâtiments et sur le Pont Sidi Rached.

L’étude d’Arcadis (20O5) a examiné les hypothèses d’arrêter totalement les


mouvements du terrain instable à travers :

147
CHAPITRE 6 : Réhabilitation du pont Sidi Rached

 Variation de la géométrie de la pente.

 Drainage profond

 Renforcements

 Arrêt local ou déviations des déplacements

L’étude affirme qu’il apparait impossible d’assurer la stabilité du versant et des


glissements par drainage. La même étude affirme qu’il est impossible d’arrêter ou de dévier
le glissement en garantissant l’absence de déplacements à long terme.

On pose, donc, le problème d’adopter des choix relatifs au projet, qui garantissent la
sureté et la stabilité de la structure avec des interventions peu sensibles aux incertitudes du
modèle de sou sol.

Les interventions de drainage peuvent être exécutées en utilisant des techniques


différentes, quelques unes d’entre elles déjà adoptées par le passé. On va résumer quelques
principes d’intervention :

 Tranchées drainantes : Elles sont utiles seulement pour le drainage des eaux très
superficielles (5 â 8 m au maximum) ; elles résultent très invasives sur le territoire.

 Micro drains subhorizontaux : Ils permettent le drainage en profondeur et ils


résultent peu invasifs sur le territoire. Toutefois, les expériences démontrent qu’ils sont
peu efficaces et difficilement contrôlables ; à cause des possibles ruptures, ils peuvent
résulter dangereux pour la concentration D’eau en des points isolés dans le son sol.

 Puits drainants : C’est l’intervention, généralement, plus efficace parce qu’elle


permet aussi un monitorage du drainage. Il est nécessaire de disposer d’un système de
puits liées entre eux .L’intervention est onéreuse et assez invasive sur le territoire.

 Puits filtrants : Les conditions particulières du son sol du site permettent de supposer
cette intervention, relativement peu onéreuse. Il s’agit de sondages (à réaliser avec la

148
CHAPITRE 6 : Réhabilitation du pont Sidi Rached

même machine des pilotes de fondation), au moins de diamètre 80-100cm


(éventuellement 120 -150cm, en cas de disponibilité du matériel) qui traversent
complètement les marnes jusqu’au calcaire. Le sondage doit être rempli avec du gravier.
Le mécanisme de fonctionnement prévoit le drainage dans la zone saturée (marnes) et la
dispersion des eaux recueillies dans les calcaires perméables qui ne sont pas saturés. Pour
obtenir un bon résultat, il est important de réaliser un réseau très serré. Pour obtenir une
longue durée du drainage, il est important de réaliser des diamètres grands de manière à
minimiser la réduction des sections à la suite des présumables glissements résiduels.

 Galeries drainantes : C’est la solution proposée dans l’étude d’Arcadis.


L’aménagement prévu, comporte une galerie unique d’une longueur de 110 m. La
section intérieure utile est de 14 m environ. La galerie est conçue d’une longueur
maximale de 50 m, pour contribuer, avec les drains fores auréolaires, au drainage des
formations traversées. Il s’agit d’une intervention très onéreuse, qui pourrait durer pour
longtemps et avoir des problèmes dans la réalisation. Il faut considérer que les fouilles de
la galerie intéressent des terrains de mauvaise qualité avec des glissements en cours.

Après ces considérations, il résulte que l’intervention avec des puits filtrants est celle
qui permet d’opérer, avec rapidité et avec des couts relativement contenus, sans procurer de
grosses modifications de la situation des lieux. Le correct dimensionnement de cette
intervention devra tenir compte de quelques facteurs qui seront décrits de suite.

2-3-1 LA SITUATION STRUCTURELLE DU PONT en 2009:

La situation de la dégradation structurelle du pont a accéléré au cours des années


derniers, on a constaté la situation suivante.

Tous les pilons, à partir de la culée, jusqu'à la pile à côté de l’Avenue Roumanie, sont
ciselés à une hauteur variable de quelques mètres à partir du niveau du sol. L’ampleur des
fissures est variable de quelques millimètres jusqu’à 3 cm. Les fissures coupent toutes les
sections des pilons.

149
CHAPITRE 6 : Réhabilitation du pont Sidi Rached

Figure 80 - Fissure au niveau de la naissance de la pile

Le glissement du terrain a introduit une force axiale dans le tablier. Cette force, cause
de la courbe du pont, a développé une charnière plastique au niveau du tablier entre les
pilons 3 et 4. L’arche interne (à val) présente les pierres de la clef de voute qui ont éclaté et
par conséquent elles sont tombées de l’intrados de l’arche. L’arche extérieure (en amont)
présente une grande fissure à la clé.

La rotation est si grande que l’arche à l’intérieur s’est élevée de quelques centimètres
avec la rupture pour traction du courant supérieur du garde-corps en fer. La montée de
l’arche est facilement visible en parcourant le trottoir du côté de la vallée.

Figure 81 – Eclat de la maçonnerie à la clé de l’arche

150
CHAPITRE 6 : Réhabilitation du pont Sidi Rached

Figure 82 –la montée de l’arche entre les piles 3 et 4

2-3-2 La situation géologique :

Dans l’Annexe 4 est illustrée la coupe géologique de la partie du pont entre la culée
coté Gare et la pile 0. Dans la coupe géologique est indiqué le schéma cinématique de la
fissuration du pont (déjà décrite auparavant) de manière à expliquer mieux l’hypothèse sur le
phénomène.

Les nombreux sondages réalisés indiquent que l’épaisseur des marnes (ou s’est produit
le glissement) se réduit rapidement de la culée à la vallée.

Les piles sont fondées sur le calcaire à l’exception des deux dernières piles (6 et 7) et de
la culée du côté gare (RD), qui sont fondées sur les marnes, aux dessus des calcaires. La
première voute a été transformée en culée par réalisation de deux murs en béton armé (entre
les piles 6 et 7), ancrés à 1 ,5m dans le calcaire.

A cause de cette géométrie, la structure du pont est très hétérogène comparé à


l’interaction avec le terrain et, par conséquent, avec le glissement. Les 2 premières travées

151
CHAPITRE 6 : Réhabilitation du pont Sidi Rached

constituent un bloc tout seul: la culée est liée à la pile 7 au niveau du terrain, alors que la
première voute, comme déjà dit, est reliée avec deux murs.

Les jointes de la culée et de la pile 7 sont presque complétement fermés et déformés (à


cause de la direction de la poussée déboulement non aligné avec les jointes). Il n’a pas été
possible de vérifier si la poutre ou tablier sont en contact, mais c’est possible que,
maintenant, le tablier transmette de la force au pont.

En tout cas, le mouvement d’éboulement qui agit derrière la culée (laquelle n’est pas
ancrée dans la roche) transmet la poussée (à travers la structure de la culée et, peut-être, à
travers le tablier) sur les travées successives, qui sont, au contraire, ancrées et fondées sur la
roche. En particulier, le mur qui relie les piles 6 et 7, bien qu’elles soient encrées à 1,5
mètres seulement, a une forte rigidité en direction longitudinal.

En effet, la lézarde la plus évidente se fait remarquer en correspondance du mur entre


les piles 6 et 7 (voir les précédentes figures 76, 77 et 78) à la hauteur de la probable
connexion parmi la culée et la pile 7. La lézarde démontre un glissement relatif de la partie
haute (qui supporte la plupart de la poussée) par rapport à la partie basse de la première
voute, qui est ancré dans la roche.

En rapport au mouvement ébouleux, les descentes sur les lieux exécutés ont permis de
confirmer les indications en notre possession jusqu’à maintenant, qui indiquent la présence
du mouvement général, profond du versant. En réalité, les caractéristiques
géomorphologiques du versant ne sont pas simples.

Toutefois, il est évident que toute les recherches confirment que le motif principal de
l’instabilité du versant est liée aux élevés niveaux d’eau phréatique.

152
CHAPITRE 6 : Réhabilitation du pont Sidi Rached

153
CHAPITRE 6 : Réhabilitation du pont Sidi Rached

ANNEXE 4 : coupe géologique et cinématique

2-3-3 Le mécanisme cinématique :

Malgré la grande quantité de données topographiques et inclinométriques, celles-ci,


malheureusement, n’aident pas assez le diagnostic du mécanisme structurel en cours. Il faut
prendre des mesures plus efficaces, dans les mois prochains ; ces mesures sont décrites dans
le chapitre successif.

Le mécanisme cinématique en cours, ou bien les déformations auxquelles sont sujettes


les 8 premières travées du pont de Sidi Rached comme a relevé pendant sa visite le prof.
Petrangeli, sont les suivantes .Le tablier est poussé du côté culée à cause des glissements du
terrain qui sont plus forts là que dans le reste de l’ouvrage jusqu’à l’Avenue Roumanie.

Les fissures des piles 7, 6 et 5 montrent que la partie supérieure de l’ouvrage (tablier,
arches et partie supérieure des piles) est déplacée vers l’Oued plus que la partie inférieure
(partie basse des piles et des fondations).

On rencontre une situation contraire et symétrique pour les piles 0, 1, 2 et 3 ou la partie


supérieure de l’ouvrage est déplacée vers la Gare par rapport à la partie inférieure.

La cause de ce mouvement est probablement la somme d’un mouvement de fondation


de ces piles vers l’Oued et la poussée de l’arche qui passe sur la Rue Roumanie.
Normalement, le mouvement de ces piles devrait être contenu parce que les fondations de
ces piles sont excavées dans le roche calcaire qui ne bouge pas. Le mouvement relatif
(glissement longitudinal le long des surfaces des fissures) des piles 0, l, 2, 3 est en effet,
contenu.

Le mécanisme décrit est facilité par la courbure du pont et par le collapse de l’arche
entre les piles 3 et 4 comme montré dans l’Annexe 4, avec l’aide des informations
géologiques du sous-sol.

154
CHAPITRE 6 : Réhabilitation du pont Sidi Rached

Dans les figures suivantes sont illustrés quelques détails qui montrent l’évidence de ce
mécanisme dans les 2 premières travées de la culée coté Gare (déplacement de la partie
supérieure de l’ouvrage).

Les glissements sont vers l’Oued mais avec une forte composante vers l’extérieure du
pont; cette composante est vraisemblablement due au mécanisme distordant auquel est
soumis le ponte en courbe, qui tend à s’ouvrir vers l’extérieurs de la courbe et à se fermer
vers la coté intérieur (voir le schéma sur le tableau Annexe 4 au dessus)

A la base de la pile 6 on a commencé par présenter des écoulements d’eau (les premiers,
comme a dit les techniques de DTP) qui indiquent des infiltrations d’eau du niveau du
tablier.

Figure 83 - fissure sur le mur entre les pilons 6 et 7

Figure 84 - fissure sur la pile 6

155
CHAPITRE 6 : Réhabilitation du pont Sidi Rached

Figure 85- fissure sur la pile 6

Figure 86- fissure sur la pile 5

Figure 87 - Fissure et déplacement de la partie haute de la pile 5 vers Oued


Rhumel

156
CHAPITRE 6 : Réhabilitation du pont Sidi Rached

2-3-4 La sécurité de l’ouvrage :

Les piles de l’ouvrage ont été construites avec une bonne réserve de résistance et aussi
avec des fissures très importantes qui sont capables de porter la charge qui vient de la
structure.

L’arche dans les piles 3 et 4 est sérieusement endommagée; elle est sur le point de
collapser soit pour la compression (partie à vallée) que pour la traction (partie en amont).

Mais le vrai risque pour l’ouvrage c’est une accélération du mécanisme que l’on a
illustrée dans le paragraphe précédent. Le collapse du tablier et le cisellement des piles ont
réduit la capacité de l’ouvrage de contraster les glissements du terrain autour des ouvrages.

Cette capacité a duré pendant tout le dernier siècle s’il est vrai que les glissements
mesurés du terrain dans cette partie de la ville sont 1 mètre environ. Une mesure qui ne
pourrait pas étre supporté par la structure du pont.

Si l’on a une accélération du mécanisme cinématique en cours, le risque c’est le


collapse de la première partie courbe du pont, mais surtout l’extension du dommage à l’arche
sur l’avenue Roumanie, et par la suite, à la grande arche sur Oued Rhumel. En effet, déjà la
pile 0 montre une grave fissure qui a modifié l’état de contrainte de l’arche sur la Avenue
Roumanie.

157
CHAPITRE 6 : Réhabilitation du pont Sidi Rached

Figure88 - La fissure sur la Pile 0

2-4 INTERVENTIONS A FAIRE IMMEDIATEMENT :

1) Mise en service d’un système de support provisoire pour les arches entres les Piles 3 et 4.
( ce système de support peut-être fondé sur des fondations superficielles en béton armé. Pour
chaque arche) (en amont et à vallée)

2) Coupe de la dalle en béton armé du tablier aux niveaux des joints d’expansion.
Enlèvement des joints et leurs substitution avec des planches métalliques à poser sur la
couche de roulement.

3) Contrôle des appuis et des poutres métalliques. Les appuis et les poutres doivent être
libres de bouger pour ne transmettre aucune force au tablier.

NB :Pour ce qui concerne les points 2 et 3il est nécessaire de lire immédiatement toutes
les forces qui passent à travers la poutre en structure mixte qui a été mise en place aux lieux
de la dernière arche.

2-5 SOLUTIONS en 2009 POUR GARDER LE PONT DE SIDI RACHED

Pour la réhabilitation du pont, en toute le cas, les deux solutions possibles sont :

 : 1 ère Solution -Renforcement de la structure existante

Cette solution, la plus favorable pour l’aspect esthétique de l’ouvrage c’est aussi la plus
difficile et risquée, parce que c’est un type de solution qui a été déjà essayé pendant toute
l’histoire du pont sans succès. Si cette solution ne marche pas, la ville de Constantine va
avoir un problème de trafic très grave pour attendre la réalisation d’un nouveau pont sur
Oued Rhumel.

158
CHAPITRE 6 : Réhabilitation du pont Sidi Rached

La solution est faire de trois phases d’interventions :

 La première intervention, est un drainage de tout le versant qui bouge. Le drainage


doit étre fait par des puits verticaux à dispersion qui drainent l’eau en l’envoyant dans
les calcaires.

 La deuxième intervention concerne le renforcement des fondations existantes.

Le renforcement peut être réalisé avec des pilots à grand diamètre placés sur deux
rangs, en direction longitudinale du pont, pour connecter toutes les plinthes des piles de 1 à
6.Les pilots seront justement emboitées dans les calcaires au-dessous des marnes.

Les 4 premières piles ont les calcaires à peu de profondeur, donc les pilots vont fournir
de la rigidité tout le système des alignements des pilots qui, dans les piles 5 et 6, seront plus
éloignés pour arriver aux calcaires.

 La troisième intervention est le renforcement de la structure existante. Ce


renforcement comprend :

 L’injection des fissures sur les piles

 La réalisation d’une dalle en béton armée au lieu du remplissage existant au-


dessous de la couche de roulement.

 Le renforcement des arches, les plus endommagées avec des profilés


métalliques et des tirants qui les connectent à la dalle supérieure

 :2eme Solution - Réalisation d’une nouvelle poutre d’accès à la grande


arche

Dans cette solution on essaye toujours d’arrêter le glissement avec le même puits de
drainage, mais on va réaliser une nouvelle poutre qui va substituer les 8 premières arches du
pont du coté Gare.

159
CHAPITRE 6 : Réhabilitation du pont Sidi Rached

Le schéma de cette intervention est figuré N° 89 (ci-dessous). L’intervention. Consiste dans


les opérations suivantes:

1) Réalisation d’un bloc rigide de fondations, implanté dans les calcaires entre les Piles 0 et
1.

2) Réalisations de nouvelles piles connectées à la Pile 0.

3) Réalisation d’une nouvelle pile entre la Pile 0 et la culée, à peu près à côté de la pile 4
déjà existante.

4) Réalisation d’une nouvelle culée du coté Gare. La structure à réaliser sera, pourtant, à
même d’absorber des glissements importants.

5) Mise en service d’un nouveau tablier en structure mixte.

Les nouvelles piles sont réalisées en béton armé, mais elles seront revêtues à la même
maçonnerie existante, pour avoir les caractéristiques architectoniques similaires aux piles
existantes. Aussi le tablier, réalisé en acier, sera revêtu avec des panneaux de maçonnerie,
mais en forme d’arche (figure 89).

Vu que les deux solutions exposées demandent la réalisation de drain, le bureau d’étude
suggère fortement à l’administration de réaliser ces drains le plus tôt possible.

Figure 89-simulation de la nouvelle poutre d’accès à la grande arche

160
CHAPITRE 6 : Réhabilitation du pont Sidi Rached

2-6 réhabilitation et renforcement du Pont Sidi Rached -juillet2019 :

PHASE 01 : Cette phase repartie en deux tâches :

1. Confortement de l’échafaudage existant.

2. Mise en œuvre du système de contraste horizontale de la voute.

PHASE 02 : à réaliser en deux tâches :

1. Enlèvement du garde-corps entre piles 03 et 04.

2. Coupe au centre de la dalle en béton et son enlèvement. En même temps par les deux
arches entre piles 03 et 04.

PHASE 03 : ses travaux se réalisent en deux parties.

1. Enlèvement du remplissage des deux voutes

2. Démolition des mur-paroi des deux arches jusqu'à arriver a une partie de maçonnerie
en bon état.

PHASE 04 :

1. Démolition et enlèvement des deux arches jusqu'à arriver à une maçonnerie en bon
état.

PHASE 05 : les travaux se font comme suit :

1. Mise en œuvre des dalles préfabriquées

2. Mise en œuvre de l’armature de la nouvelle voute en B.A. et coulage du béton.

PHASE 06 : les travaux de reconstruction et achèvements seront réalisé comme suit :

1. Réalisation des mures-paroi en B.A. Revêtu en pierre.

2. Mise en œuvre du nouveau tablier en B.A. coulé sur des dalles préfabriquées.

161
CHAPITRE 6 : Réhabilitation du pont Sidi Rached

3. Travaux d’achèvement et de finition.

Figure 90 : Vu en aval de l’arche entre pile 03 et 04 objet des travaux

Figure 91 : Mise en place des poutres HEB200 sur l’étaiement de la voute entre piles 03 et 04

162
CHAPITRE 6 : Réhabilitation du pont Sidi Rached

Figure N° 92 : Etat des fissure de la voute et tablier

Figure N ° 93 : Calage du cintrage de l’étaiement non assuré avec la voute

163
CHAPITRE 6 : Réhabilitation du pont Sidi Rached

Figure N ° 94: Renforcement de l’échafaudage existant.

Figure N° 95:Vérification de la poutre HEB200

164
CHAPITRE 6 : Réhabilitation du pont Sidi Rached

Figure N°96 : Coupure des poutres HEB200 en deux parties

pour système de contraste horizontal

Figure N°97 : Préparation du système d’ancrage de la poutre HEB200 et la voute.

165
CHAPITRE 6 : Réhabilitation du pont Sidi Rached

AMENAGEMENT SOUS LE PONT :

construction de caniveau(figure 98)

(figure99) :La pose du joint de trottoir a nécessité le nettoyage du support ainsi que la pose
d’un chainage pour son fixation avec des tiges d’ancrage.

166
CHAPITRE 6 : Réhabilitation du pont Sidi Rached

(figure100) :Après pose de chainage, tiges d’ancrage et bétonnage.

Une tole strié vient couvrir le vide qui est fixé à l’aide de goujons.

2-7- MODE D’EMPLOI DU PROCEDE D’INJECTION :

Le choix du produit d’injection propose par l’expert italien étant approuvé par le bureau
d’étude algérien SAETI et le sous-traitant SAPTA Sur fiche technique. (Ci-jointe.)

 Montage des échafaudages autour des piles.

 Repérages des fissures des piles.

L’injection ne se fera qu’après que la température atteigne +8 °C. et ne dépassant pas 35 °C.

L’injection s’effectue de bas en haut à travers des forages effectués dans les joints
d`appareils au Droit des pierres d’un lit avec pose de connecteurs, tous les deux lits. Le
diamètre des forages (et Celui des manchettes d'injection) il est adapté à la largeur des joints
pour ne pas écorner les Pierres d’appareil. La profondeur de forage est limitée à un mètre la
longueur de la mèche. La Pression est adaptée est une pression faible. Sur chaque trou
branché, il est procédé à une injection

Jusqu’à un arrêt provoqué soit par le refus à deux bars soit par déclenchement de l’arrêt
par L’opérateur arrêtant le fonctionnement de la pompe. Parfois il y a des résurgences, ses

167
CHAPITRE 6 : Réhabilitation du pont Sidi Rached

derniers sont Colmatés avec sika mur grout+ aussi bien dans les joints que dans les trous
injectés ; après dépose

Des manchettes. Les travaux d’injections étant terminés les piles sont lavés à l’eau a
basse pression.

Les connecteurs sont enlevés après vingt-quatre heures, et les trous sont bouches avec
sika mur Grout+.

(figure101) :Injection des piles (prés de la culé coté gare SNTF)

Piles cotés avenue de roumanie (figure102)

168
CHAPITRE 6 : Réhabilitation du pont Sidi Rached

Après nettoyage des fissures ses demiers sont colmatés avec le même produit
d’injection.

Ici dans ces figures on voit les opérations de perforation et d'injection qui débutent de la
naissance de la pile Jusqu’à naissance de la voute.

Fiche technique SIKA :

169
CHAPITRE 6 : Réhabilitation du pont Sidi Rached

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CHAPITRE 6 : Réhabilitation du pont Sidi Rached

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CHAPITRE 6 : Réhabilitation du pont Sidi Rached

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CHAPITRE 6 : Réhabilitation du pont Sidi Rached

ANNEXE 5

Tableaux des nouveaux sondages géotechniques et carottage du tablier

FIGURES DIVERS DU PONT SIDI RACHED

173
CHAPITRE 6 : Réhabilitation du pont Sidi Rached

FigureN°1 :vue d’ensemble sous dalle figureN°2 :chemin de roulement

FigureN°3 : dégradation poutres d’entretoisement figureN°4 :chariot de visite

FigureN°5 : tête des micropieux et des tirants (pile 4-pile 5 ) figureN°6:relief


visuel du joint

174
CHAPITRE 6 : Réhabilitation du pont Sidi Rached

175
**** CONCLUSION ET PERSPECTIVE ****
La réparation des ouvrages est devenue aujourd’hui une nécessité économique et un impératif
technique dans la gestion des patrimoines. Cette opération demande des entreprises spécialisées
qui cumulent une grande expérience, une maitrise des moyens matériels et jouissants de
compétences humaines de qualité.

Elle permet à moindre cout de réhabiliter des ouvrages et assurer ainsi leur état de service initial
ce qui nous permets d’économiser pour ne pas recourir à des constructions nouvelles.

Et surtouts quand il s’agit d’un ouvrage très ancien qui est devenu un monument comme le pont SIDI
RACHED

L'objectif est de maintenir cet ouvrage d'art en bon état, eu égard à son importance historique,
reflétant quelque part un symbole du patrimoine de la ville de Constantine.

Choisissant ce beau ouvrage comme thèse de fin d’étude, j’avais alors établis un mémoire,
soulignant son élégance et mettant l'accent sur l'originalité de son mode de construction

Ce beau viaduc de Paul Séjourné est un ouvrage de conception mixte qui se constitue de la
pierre de taille, qui est un matériau traditionnel des grands ouvrages d'art des siècles précédents,
allie l'usage du béton armé, matériau innovant qui venait de faire son apparition à la fin du dix-
neuvième siècle. Grâce à ses performances mécaniques, de nouvelles audaces, des formes plus
souples, des proportions plus élancées s'offraient aux ingénieurs.

Le viaduc de Sidi Rached est donc une ouvre métissée qui marie deux matières n'obéissant pas
aux mêmes lois de la résistance des matériaux.

D’une part cette première cause de complexité, et d’autre part la seconde qui tenait à la
géométrie de l'ouvrage. Celui-ci est la combinaison de deux arcs, l'un, vertical, qui constitue l'arche
centrale du viaduc et enjambe les gorges du Rhumel, et l'autre, horizontal, qui forme le platelage et
supporte la chaussée en épousant la courbe des remparts de la ville. Ces deux arcs sont soudés dans
l'espace par leur sommet. Par conséquent si l'un se déforme, il entraîne l'autre.

Ce travail ne contient donc pas de recettes miracles, mais donnant simplement quelque
supposition qui seront a adapter aux caractéristiques de l’ouvrage et aux moyens disponibles ainsi
qu’a l’environnement global de la wilaya de Constantine.

Comme la pente abrupte des gorges demande un cadre scénique voire pittoresque pour la
conception du pont d’une part.

D’autre part la ville de Constantine et sa longue tradition un stimulant pour la conception de


beaux ponts ; SIDI RACHED, pont SIDI MSID, et le pont Salah bey ( grand viaduc ) ; ce dernier qui a
été réalise au voisinage de SIDI RACHED a nécessité la réalisation d’un tunnel de drainage 1083ml de
long avec un gabarit de 5 m s’appel :

LA Galerie drainante :

Elle est Conçue pour l’objectif d’évacuer les eaux phréatique de cette zone , sa position est située pré
de notre pont en question SIDI RACHED (voir photos 1,2,3) en espérant qu’elle sera première
solution éyait rassembles tous les eaux souterraines dans la zone du chemins forestier ou coté
culée en amont dont de la zone sensible pour bien entretenir l’ouvrage.
Photo N° 01 Photo N° 02

Photo N° 03 : plan de situation de la galerie drainante avec le pont SIDI RACHED

2iéme proposition

Monitorage et surveillance structurelle du pont SIDI RACHED au long de sa vie :

C’est un système d’instrumentation de surveillance qui a pour but d’assurer la sécurité et la


durabilité de l’ouvrage ainsi que l’optimisation de sa gestion au fil du temps ; sa composition
contient :

 Comportement structurel statique (système GPS).


 Comportement structurel dynamique.
 Action et comportement sismique
 Etude de comportement différé (déplacement, rotation, tassement,…..ect)
 Surveillance de la corrosion
Son plan d’instrumentation a besoin :
1-capteurs
2-systèmes d’acquisition de données
3-communication et gestion des données
La ville de Constantine constitué un nœud central de communication à l’intérieur du pays,
elle occupe une position de véritable carrefour.

La position et le rôle économique et administratif de Constantine concentrés au centre-ville ont eu


un effet négatif sur le fonctionnement de cette métropole.

Le pont de Sidi Rached, un des principaux ouvrages d'art de Constantine, menacé depuis
plusieurs années de disparaitre, est enfin en passe d'être réhabilité après chaque dégradation. Mais il
s'agissait d'une opération tout à fait provisoire, * dès que 1949, ce pont avait fait l'objet de premiers
travaux de renforcement. Des opérations identiques vont se répéter en 1954, 1960, 1979, 1982, 1990
et 1994. Mais chaque fois, de nouveaux problèmes resurgissaient, demandant de nouvelles
interventions donc de nouvelles dépenses*.

N’ayant pas une solution parfaite qui s’impose a priori et qui permet de se prémunir contre les
actions destructrice dans l’ouvrage, cette ouvrage est toujours soumit a des opérations d’entretien
périodique

Enfin ,comme une meilleure prévention doit être à long terme et possible à la problématique,
le centre-ville doit être vidé par tous les administrations ce qui engendre un changement d’usage du
pont SIDI RACHED (aux paravents et selon sa grande histoire il est conçue pour la circulation des
calèches) Et durant les années ce pont est soumis au poids des véhicules dont l’intensité est
croissante le trafic routier sur le pont ayant augmenté avec une rapidité vertigineuse jusqu’à rupture
de l’ouvrage ; d’après ma thèse fournie dans l’objectif de déceler les facteurs influençant la sécurité
du pont et éviter une prévisible dégradation ; Par expurger tous les véhicules légers ou poids lourd et
substituer que les pieds-temps.

L'objectif est de maintenir cet ouvrage d'art en bon état, eu égard à son importance historique,
reflétant quelque part un symbole du patrimoine et esthétique de la ville qu’il est essentiel de
transmettre en bon état aux générations futures.

D’ailleurs il est souhaitable de construire un ouvrage d’art parallèle a sidi Rachad juste pour alléger
la circulation et le grand trafic aux dessus notre pont dans l’attente de réhabilité la vielle ville
(SUIKA) et supprimer tous le trafic du pont SIDI RACHED.
FIN
ANNEXES

ANNEXES Page 1
ANNEXE 1 - CHAPITRE 05

Exemple 1 :

Freyssinet a expérimenté pour la première fois, en 1907, le décintrement au moyen de vérins d’une arche
lors de la construction du pont de Préréal sur la Besbre. C’est aussi un vérinage qui a permis à Freyssinet,
en 1911, de sauver le pont en béton armé de Veurdre sur l’Allier, dont l’articulation de clé s’abaissait
dangereusement (ce vérinage fût suivi d’un blocage de l’articulation pour stabiliser les effets des
déformations différées, phénomène mal connu à cette époque). Cette technique fut également utilisée pour le
décintrement de l’arc en béton non armé, de 96,25 m de portée, du pont de Villeneuve-sur-Lot (1914-1919).
A noter, en 1945, un décintrement avec l’aide d’un mortier à base de ciment expansif mis en œuvre lors de
la construction du pont de Laroche sur la ligne de chemin de fer Paris-Dijon.

EXEMPLE 2 : RÉGLAGE DE LA POUSSÉE DE VOÛTES.

> En France, Deux arches du pont de Tomblaine en Meurthe et Moselle ont été vérinées pour régler
leur poussée en 1979*.
Furent reconstruites en 1947 en béton avec des bandeaux en pierres de taille. Suite aux crues de la
Moselle de 1947, deux autres voûtes en béton furent ajoutées, toujours côté rive gauche.
Après l’été très chaud de 1976, des fissures filiformes furent repérées au cours d’une inspection pendant
le mois de décembre. Ces fissures se sont rapidement ouvertes,
Désordres principaux : les deux premières travées RG présentaient des fissures verticales et obliques au
niveau des reins de 2 mm d’ouverture maximale et une fissure à l’intrados en clé de voûte d’une ouverture
maximale de 4 mm (des fissures transversales de moindre importance avaient aussi été notées dans les
voûtes des travées 4 et 5).
Causes probables : aucun tassement des appuis n’ayant été constaté et les mesures montrant une forte
sensibilité des voûtes aux variations thermiques, il est probable qu’un glissement de la nouvelle culée RG
sous la poussée de voûtes, lors de l’été 1976, ait provoqué une décompression de la première voûte, laquelle
a entraîné la seconde.
Réparations effectuées : les voûtes n’ont pas été mises sur des cintres provisoires. Quatre niches ont été
réalisées à l’intrados des deux voûtes rive gauche au niveau de la clé (cette solution a permis de ne pas avoir
à toucher au remplissage), chaque niche permettant de loger un vérin de blocage provisoire et un vérin de
blocage définitif. Les niches ont été réalisées symétriquement et l’une après l’autre. Dès qu’une des niches
était terminée, le vérin de blocage provisoire était mis en pression pour éviter de réduire la section résistante
de la voûte. Après la réalisation des quatre niches, les vérins définitifs (bloc-vérins) ont été mis en pression
et les vérins provisoires démontés, ce qui peut permettre un nouveau réglage en cas de besoin

 Exemples Internationales Sur Les Actions De Réhabilitation Des Ponts :

Tableau ci dessous

ANNEXES Page 2
Mesures de
Cas N° Member Dommage Problème - Causes
réhabilitation
-Eclatement de la partie
inférieure de la poutre Remplacement de
-Attaque par
latérale préfabriquée. l’ancienne poutre
sels/Chlorures
Poutre -Corrosion des boulonsdes latérale préfabriquée
Denmark -Gel/Dégel
ancrages soutenant la par une poutre latérale
-Mauvais drainage
poutrelatérale. coulée en place
-Délamination
Déchargement de la
pile, élimination de la
couche d’enrobage en
-Fissures dans le béton béton par
-Corrosion des armatures Attaque par hydro démolition,
Pile
Norvège dans la sels/Chlorures mise en place de
-zone d’éclaboussures nouvelles armatures et
remplacement de la
couche d’enrobage en
béton
Réparation de surface
Attaque par avec du béton de
Fissures et corrosion des
Appuis et sels/Chlorures polymère et couche de
Royaume armatures dans le béton
fondation Mauvaise protection avec
Uni Délamination
exécution peinture résistante aux
chlorures
Injection d’époxy,
Tablier Fissures dans le béton
étanchéité
Alcali-réaction
Japon Fissures dans le béton,
Renforcement par
Piles corrosion
tôlescollée
des armatures
Attaque par
Remplacement du
sels/chlorures,
béton détérioré par
Fissures dans le béton / Mauvais drainage,
Dalle du hydro-démolition et
Japon corrosion Mauvaise
tablier nouveau mortier
des armatures exécution
polymère coulé en
(défautd’en
place
robage)
Réparation de surface,
injection d’époxy,
Dégradation importante du
étanchéité, et
Poutre béton Attaque par armatures
avec corrosion considérable sels/chlorure, additionnelles
Italie des Gel/Dégel, Etanchéité, chemisage
Appuis et aciers Attaque sulfatique, et renforcement
fondation Carbonatation par FRP
Appareil Remplacement de
Fonctioninsuffisante
d’appui l’appareild’appui
Dalle du Attaque par
Fissures dans le béton Injection d’Epoxy
Tablier sels/chlorures
Carbonatation
Mexique Appuis et Fissures dans le béton, sur chargement
Injection d’Epoxy
fondation Corrosion des armatures Mauvaise
exécution

ANNEXES Page 3
ANNEXE 4 - CHAPITRE 06

3- PARTICULARITE DE L’OUVRAGE :

3-1 CONCEPTION :
Dans une première approximation, on peut schématiser le comportement statique du
pont par les modèles simplifiés suivants :

PHOTO N°73 : Comportement statique du pont

Photo N° 74 : Modèle mécanique simplifiées

ANNEXES Page 4
Par manque de plans d’exécution, on peut supposer dans une première approximation que le
modèle mécanique retenu. Peut-être schématisé par un arc a trois articulations pour les
raisons suivantes:
- Ligne des centres de pression est complètement déterminée et lève toute difficulté de
calcul .
- Réduction de l’effet de température,
- Réduction de l'effet de déformations:
-déformation des cintres,
-tassement suite au décintrement.

La stabilité de l’arc est assurée indépendamment des voûtes adjacentes car les poussées sont
directement encaissées par le massif.
Cette conception des appuis permet :
- d’assurer une conservation efficace de la géométrie de l’are et par conséquent de sa
stabilité.
ANNEXES Page 5
- d’éviter les poussées trop élevées sur les voûtes adjacentes.

Les poussées de deux voutes successives n’étant pas situées dans le même plan vertical ;ne
se compensent pas sur une même pile. Ce qui donne naissance à une poussée au vide.

Malgré les dispositions qui ont été prises lors de la conception, le comportement dynamique
de cette partie fera l’objet d’une analyse plus approfondie. En effet :
- Le mode de comportement des voutes en maçonnerie où la stabilité est assurée par
précontrainte des voussoirs sous l’effet de la gravité n’est plus valable dans ce cas ,
- Ce pilier en maçonnerie est très sensible aux secousses sismiques répétées même de
faibles amplitudes.

ANNEXES Page 6
ANNEXE 5- CHAPITRE 06

tassement localisé côté amont :

Il est intéressant de remarquer que les désordres affectant par le passé la culée rive
droite, n’ont provoqué aucune dégradation grave dans sa structure. Ce qui montre que la
culée a été soumise uniquement à un mouvement d’ensemble.

L’étude de sol réalisée en Février 1980, signale la présence des cavités au niveau de la
culée rive droite côté amont. Il se pourrait que ces cavités qui étaient auparavant remplies
d’eaux, se trouvaient à présent vides à cause du manque de pluies durant l’année 1997 (hiver
sec).On peut considérer en première approximation que l’affaissement du sol s’est produit en
entraînant des tassements différentiels. En effet le phénomène de tassement intéresse
l’ensemble des couches de sol de fondation. Mais les effets du tassement seront plus
prononcés côté amont en raison de la présence des cavités.

La difficulté réside dans l’estimation du phénomène de consolidation. Dans le cas


ou l’équilibre serait atteint, la stabilité de la culée est assurée.

Dans le cas contraire, le phénomène de consolidation se poursuit dans le temps et des


désordres importants seraient à craindre.
 Etudes des effets des tassements différentiels sur la culée sous l’effet d’un
déplacement imposé par des modèles simplifiés :

Cas d’un model a comportement élastique

Rotation dans le plan du mur de front Rotation dans le plan du mur en retour coté

ANNEXES Page 7
Cas d’un model a comportement plastique

Le comportement mécanique d’un élément en maçonnerie est différent de celui d’un


élément élastique.
Nous considérons les hypothèses suivantes :
- Résistance à la traction nulle.
- Résistance à la compression simple finie.
Frottement sec de coulomb à cohésion nulle
Déplacements dans les plans :

- Mur de front.
- Mur en retour côté amont
L'examen visuel des murs ne révèle
aucune fissure qui résulte de ce type
d'action.
Les traces des fissures indiquées sur le
croquis n'existent pas dans les murs.

Tassement différentiel coté


amont :
Les directions des lignes de rupture
observées sur les murs de front et en
retour côté amont contribuent plus
au moins à conforter cette
hypothèse.
Compte tenu de ce qui précède, on peut conclure que l'hypothèse d'un tassement
localisé côté amont nous paraît la plus plausible.

ANNEXES Page 8
ANNEXE 6 - CHAPITRE 06

TRAVAUX DE RECONNAISSANCE GEOTECHNIQUES :

Après l’expertise faite concerne les causes de désordre, de stabilité et les possibles solutions
pour mettre en sécurité les huit (8) premières arches du pont du côté nord (de la gare) dans
cette année ; d’abord il a était fait des travaux de reconnaissances géotechniques comme ce
qui suit :
Les sites du chemin forestier et de la culée et du pont sidi Rached ont fait l’objet de
nombreux sondages de reconnaissances géotechniques.
Deux compagnes de reconnaissances en deux années (1980 et 1999) ont été réalisées par
le LTP EST :
Entre fin 1979-debut 1980 ; réalisation de cinq (5) sondages carottés : S1
(30m) , S2(33m), S3(29m), S16(43m), S17(27m).

JUILLET1998-MARS1999 ;SC3(35m), SC4(36m), SC5(25m), SC6(15m),


SC11(49m), SC9(86m), SC1(30m), SC2(34m), SC7(15m).

SEPTEMBRE 1999 : SC13 (98m), SC10 (108m), SC8(35m).

La plus part des sondages ont été équipés d’inclinomètre ou de piézomètre.(voir


plan de récolement des sondages extrait du document « 5»)
Aussi il faut noter que dans la période 1979-1983, un grand nombre de sondages ont été
exécutés (voir schéma annexe 3- paragraphe : HYDROGEOLOGIE DU VERSANT).
En 2005 : la dernière étude d’ARCADIS limite son investigation a :
- La mise en place de nouveaux inclinomètre ; SF1 (106m), SF2 (86.50m).

- La réalisation de deux sondages carotté ; SF3 (42m), SF4 (50m).

- Un piézomètre SFZ1 (78m), à proximité du sondage (SF1) avec une prise de pression
à partir de 20m de profondeur

ANNEXES Page 9
- Deux piézomètres SFZ2 (77m) et SFZ3 (36m)mis en place de même niveau que le
sondage SF2avec des prise en pression situées à des niveaux très différents :entre 70m et
77m pour le piézomètre SFZ2 et entre 30 et 36 m pour le piézomètre SFZ3.

 Selon la géomorphologie du site ou il est conçu le pont Sidi Rached ( article 4) et


Pour ce qui concerne la surface des glissements, dans la coupe de l’étude d‘Arcadis
(2005) [5] reporté en annexe 2, on indique des différentes surfaces de glissements en
profondeur (jusqu’à 40m ct outre). Néanmoins, celles-ci ne trouvent pas toujours
confirmation dons les mesures inclinométriques (v. plus loin).(voir CH5 géologie du
site).

 D’après l’hydrogéologie du versant (article 6) :

En revanche, certains drains ont produit beaucoup d'eau: des débits de l et 2 L/s ont été
observés en période pluvieuse.
Les informations concernant la pression interstitielle sont peu nombreuses. Plusieurs
campagnes de sondages et de mise en place de piézomètres ont eu lieu. Les mesures sont
reportées dans le document .
On peut tirer les suivantes considérations préliminaires:
• L’hydrogéologie du site est mal connue et de nombreuses incertitudes persistent. En
effet, on dispose des mesures s'étalant sur des durées limitées, de l’ordre d'une année pour
celles qui concernent le versant. De plus les piézomètres sont des piézomètres ouverts qui
réagissent lentement aux variations de pression dans les terrains peu perméables. Enfin, les
terrains sont hétérogènes.
Les affleurements*(de mettre au même niveau) sur toute la hauteur des gorges
démontrent que les calcaires sont intéressés par une condition de fracturation élevée et,
donc, on peut considérer raisonnablement que le degré d'imperméabilité des calcaires est
plus élevé que celui des marnes ; il n’est pas vraisemblable, donc, que les calcaires
constituent l’ « aquiclude » des marnes, on qu’il puisse y avoir beaucoup d’eau a l’interface
entre les calcaires et les marnes, comme soutenu dans Ie rapport d’Arcadis
• Le schéma hydrogéologique plus vraisemblable c’est que les remblais et Ie niveau
supérieur, altéré, des marnes maestrichtiennes, sont le siège d'une nappe superficielle,

ANNEXES Page 10
soutenue à la base par le terme inférieur des marnes, plus consistantes et relativement moins
perméables ("nappe suspendue"); ce schema est en accord avec la coupe piézométrique,
reporté en Annexe 3, qui indique des niveaux piézométriques environ au contact entre les
marnes altérées ct 1es marnes consistantes.
• En considération de l'hétérogénéité des marnes et des caractéristiques de perméabilité
(très basses, variables et pas isotropes), il n’est pas correct de se rapporter à un moyen
hydrauliquement poreux et homogène. Au contraire, il est plus vraisemblable que la
circulation hydrique advienne en correspondance d’une bande décomprimée ct parcourue
par un réseau de diaclases ouvertes, jointes de stratification et de glissement. En supposant
que cette hypothèse soit juste, il est possible, que les pressions interstitielles en des points
particuliers du sou sol (par exemple les surfaces de glissement) puissent résulter bien
supérieures à celles qui sont indiquées par les piézomètres ouverts. Une telle circonstance
expliquerait les conditions de stabilité critiques, liées aux pressions interstitielles, même
si les mesures indiquent des niveaux hydriques très bas.
 CARACTERISTIQUES GEOTECHNIQUES DES FORMATIONS :

Dans le document de l’étude d’Arcadis (2005) on fait référence à 2 échantillons, les seuls
que l’on a pu prélever dans les marnes, entre 7.40m et 7.70m et entre 32.50 m et 33.0m
(sondages SF3). Ces marnes qui se présentent le plus souvent en feuillets millimétriques ou
centimétriques, ont un comportement plus proche de celui d’une roche que d’un sol.
Les essais en laboratoire se sont donc limités à la réalisation d’essais d’identification dont
les résultats sont joints dans le document [5]. On observe que les fines inférieures à 0.008
mm sont comprises entre 50 et 80% et que la fraction argileuse (éléments < 2µm) varie de
25.5 % .
Les limites d’Atterberg sont pratiquement identiques : (Wl = 45 et 41.6% et Ip =21 et
20.9%, Wp =24 et 20.7%. En se référant à la carte de plasticité de Casagrande, ces
caractéristiques décrivent un matériau moyen très plastique (CL-CH).
On concorde avec les conclusions de l’étude d’Arcadis (2005) [5]. Les premiers mouvements
ont modifiées les caractéristiques mécaniques naturelles des matériaux, particulièrement au
niveau des surfaces de rupture. Lorsque le déplacement le long de la surface de rupture est
suffisant, on atteint la résistance au cisaillement minimale dite résistance résiduelle,

ANNEXES Page 11
caractérisée par une cohésion presque inexistante et un angle de frottement faible. Compte
tenu de l’importance de la fraction argileuse, dans l’étude d’Artcadis (2005) on déclare que
l’on peut s’attendre ici à un angle de frottement résiduel faible, inférieur à14°.
En se référant aux caractéristiques mécaniques des terrains argileux, sont importantes les
caractéristiques minéralogiques des composants argileux. Une étude fête en 1980 [l], est
annexée l’étude pétrographique de 3 échantillons des marnes. Les analyses ont démontré
une prédominance des minéraux argileux illite et montmorillonite. L’abondance de la
fraction ultrafine, 30 à 40 % du matériau décarbonaté, traduit l’existence d’une phase
argileuse de type smectique qui indiquent l’aptitude au gonflement. La présence des
Minérales argileuses illites et Montmorillonite devrait porter à des valeurs de plasticité
encore plus élevées de celles qui sont mesurées.
D’ailleurs l’indice d’activité : Ia=Ip/CF
Où CF= fraction argileuse (%), indique des valeurs basses, typiques de terrains
inactifs, en contradiction à La présence des minéraux argileux susdit* (nommé ci-
dessus).

ANNEXES Page 12
ANNEXES DIVERS

Age du parc des ouvrages d’art en algerie :

L’âge de ce parc des ouvrages d’art est simultanément un facteur essentiel dans
l’évaluation de leur état, et un élément d’importance capitale pour
permettre aux gestionnaires de faire appliquer des mesures de
protection avant que les dégradations ne soient trop avancées.

Exemple :Le recensement du parc des ouvrages d’art effectué en 2006, nous a
permis d’établir l’inventaire de ce parc et la distribution des ponts est
faite selon huit classes conformément à leur date de mise en service ;
cette distribution apparait à la figure 2 :

227 ouvrage construits jusqu’à l’année1900

693 ouvrage construits au cours et après 1900 et avant l’année1962

124 ouvrage construits au cours et après 1962 et avant l’année1970

357 ouvrage construits au cours et après 1970 et avant l’année1980

899 ouvrage construits au cours et après 1980 et avant l’année1990

236 ouvrages construits après l’année1990 et avant l’année2000

1173 ouvrage construits au cours et après l’année2000 et avant


l’année2006

283 ouvrages année de construction inconnue

ANNEXES Page 13
Figure: Age du parc des ouvrages d’art.

Le patrimoine des ouvrages d’art est relativement récent car environ 76% des ponts gérés
par les services de l’exploitation et de l’entretien des ouvrages d’art en algerie
ont moins de 50 ans. Ces ouvrages ont été construits dans une période qui a
connu un grand développement des techniques de construction et une
innovation accrue concernant les matériaux utilisés dans la réalisation des
ponts.

La partie d’ouvrages très anciens (construit avant 1962) est très faible mais elle
représente néanmoins 23 % des ponts. Il s’agit de 920 ponts répartis comme
suit :

 227 dont l’Age est plus de 100 ans tel que Pont d'El-Kantara construit à
Constantine par Salah Bey en 1792 et le Pont de Sidi Rached construit entre
1908 et 1912 ; et ces ouvrages présentent une très grande valeur historique.

 693 d’entre eux sont âgés de 50 à 100 ans ; et on peut signaler que plus de 70%
de ces sont des ouvrages sont en maçonnerie ou en béton armé.

Donc, en général, les ouvrages âgés sont des ouvrages qui ont connu un vieillissement
avancé, et doivent par conséquent être entretenus régulièrement pour éviter la
diminution de leur durée de vie et l’aggravation de leur état, qui engendre des
dépenses d'entretien ou de réparation souvent fortement majorées.

ANNEXES Page 14
Annexe A :

LEXIQUE DES PARTIES D’OUVRAGES


Chaque élément de structure ou partie d’ouvrage est désigné par un terme propre et bien précis qui permet de le
distinguer et même de le situer dans la structure d’un ouvrage donné. L’ensemble de cette terminologie constitue le
vocabulaire de la nomenclature des d’ouvrages d’art. La définition d’un vocabulaire unifié est une étape fondamentale
dans la mise en application du programme de surveillance et suivi de nos ouvrages.
Dans toutes les nomenclatures des différents types d’ouvrages, le lexique commun suivant revient toujours :
• Fondation : désignant la partie enterrée de l’ouvrage, assurant la liaison entre l’appui et le sol support.
• Infrastructure : désignant la partie de l’ouvrage commençant à partir des fondations jusqu’aux sommets des
appuis.
• Superstructure : désignant le tablier ou la structure porteuse plane reposant sur les appuis de l’ouvrage.
• Intrados : désignant la partie sous la voûte ou le tablier de l’ouvrage.
• Extrados : désignant la partie extérieure de l’ouvrage.
• Tablier à travées continues : tablier à travées solidaires au niveau des éléments porteurs et dalle sur l’ensemble
des travées (structure hyperstatique).
• Tablier à travées indépendantes : tablier à travées discontinues sur appuis.
• Ouverture : distance entre nus d’appuis adjacents.
• Portée : distance entre axes d’appuis adjacents.
Par ailleurs, on retrouve un lexique propre à chaque type ou partie d’ouvrage, à savoir :
Fondations : Trois (03) types de fondations sont recensés :
• Superficielle : radier général ou semelle.
• Semi-profond : puits, massifs en gros béton.
• Profonde : pieux battus (en bois ou métalliques), pieux forés, parois moulées.
Appuis : diverses formes et conceptions sont rencontrées :
1. Appui intermédiaire :
• Semelle : Dalle en béton reportant au sol support ou aux fondations les efforts ramenés par l’appui.
• Colonne : poteau de forme circulaire ou en forme de polygone à côtés réguliers.
• Poteau : appui de forme rectangulaire ou carrée
• Barrette: appui de forme rectangulaire dont la dimension longitudinale est plus importante que la dimension
transversale.
• Palée : pile à plusieurs fûts ou poteaux, reliés par une traverse.
• Chevêtre : poutre horizontale ou traverse supérieure d’une pile destinée à recevoir les charges concentrées du
tablier.
• Pile en voile massif, mince ou ajouré.
• Pile marteau : en forme de marteau²²²
• Pile culée : appui intermédiaire ayant à supporter une force très inclinée.

• Avant-bec : partie profilée de la pile en cours d’eau, du côté amont, destinée à dévier les corps flottants
charriés et à réduire le remous du courant.
• Arrière-bec : partie profilée de la pile en cours d’eau, du côté aval, destinée à réduire le remous du courant.
2. Appui de rive :
• Culée remblayée : remblayée derrière le mur de front.
• Culée creuse : non remblayée derrière le mur frontal pour diminuer des poussées des terres.
• Culée enterrée : appui d’extrémité, dont les colonnes ou poteaux sont enterrés dans les remblais d’accès sur
toute leur hauteur ou sur la majeure partie.
• Culée en terre armée : employant le procédé de la terre armée pour constituer le corps de la culée, surmonté
d’un sommier d’appui en béton pour le tablier d’ouvrage.
• Corbeau : élément en saillie pour l’appui de la dalle de transition derrière le mur de front ou le mur garde
grève.
• Dalle de transition : dalle sur remblais de culée assurant la continuité de la chaussée courante sur tablier sans
dénivellation quelconque.
• Mur de front ou mur frontal.
• Mur garde grève.
• Mur en retour.
• Mur en aile (ouvert à un maximum de 180°).
• Sommier.

ANNEXES Page 15
• Dé d’appui.
• Perré : protection des remblais et talus contre l’érosion.
Structure d’ouvrage ou de tablier :
1. Ponts en maçonnerie :Le lexique suivant est rencontré dans la nomenclature des ouvrages en maçonnerie :
• Piédroit, culée.
• Voûte : naissance, rein, clé, bandeau, douelle et remplissage de voûte.
• Mur de tête ou tympan : mur s’élevant au dessus de la voûte et se prolongeant vers culées pour former les
murs en retour.
• Plinthe : pierre de couronnement du mur tympan.
• Parapet : Dispositif de retenue latérale, constitué par le fût et couronné par le bahut, ou garde corps métallique.
• Maçonnerie : pierre de construction (blocs équarris, moellons ordinaires, pierre de
• taille, …).
• Ponts en béton :
• Poutres : élément avec ou sans table de compression ou rectangulaire.
• Ame : partie mince de la section transversale de la poutre.
• Talon (supérieur et inférieur) : partie épaissie de la section transversale de la poutre.
• Blochet : partie de la poutre sur-épaissie de l’âme vers les extrémités de la poutre
• précontrainte.
• Voussoir : Elément de tablier e forme de caisson.
• Caisson : section transversale fermée et évidée.

• Dalle de roulement : dalle assurant la solidarisation de la poutraison inférieure, le passage des véhicules sur
l’ouvrage et la répartition des surcharges sur les éléments porteurs.
• Pré-dalle : dalle mince disposée entre poutres adjacentes pour servir de coffrage perdu à la dalle de roulement.
• Entretoise : Poutre disposée dans le sens transversal du tablier, reliant les poutres porteuses principale.
• Pont à poutres latérales triangulées ou à âme pleine.
• Triangulation : type Warren avec et sans montant, Pratt, Croix St André, …
• Bow-string (terme anglais désignant : arc au-dessus ).
• Arc, montant, diagonale.
• Tablier inférieur, intermédiaire ou supérieur.
• Dalle pleine.
• Dalle élégie.
• Encorbellement de dalle.
• Dalle nervurée/Nervure. Ame (de poutre ou de caisson).
3. Pont métallique :
• Poutre triangulée : constituée par l’assemblage de barre de différentes formes et dimensions, disposées suivant
le schéma de la triangulation choisie.
• Triangulation : type Warren avec et sans montant, en croix de Saint André et Pratt.
• Poutre à âme pleine : Aucun évidement de la masse de l’âme, reconstituée par soudure ou par rivetage
(ouvrages anciens).
• Plaque d’assemblage.
• Semelle.
• Gousset.
• Pièce de pont ou entretoise.
• Contreventement (supérieur, inférieur).
• Longeron.
• Platelage métallique.
• Tôle emboutie.
• Plaque.
• Raidisseur.
• Rivet, boulon, soudure, cordon de soudure.
4. Pont suspendu :
• Pylône : Appui de grande hauteur.
• Câble porteur auquel est suspendu le tablier.
• Suspente : élément permettant le report des charges du tablier au câble porteur.
• Selle : pièce permettant l’infléchissement du câble sur pylône.
• Collier : pièce permettant l’attache de la suspente au câble porteur.
• Chariot : appareil mobil en tête de pylône reliant des câbles situés de part et d’autre du pylône.
ANNEXES Page 16
• Massif d’ancrage des câbles porteurs.
• Boite à lest : réservation pour lest afin de créer un contrepoids dans un massif d’ancrage ou à l’about du tablier
(ponts suspendus auto-ancrés).

Equipements :
Appareils d’appui :
• Néoprène fretté.
• Balanciers (métalliques ou en béton).
• Rouleaux.
• Galets.
• Articulation.
Dispositif d’évacuation des eaux :
• Larmier.
• Cunette.
• Avaloir.
• Gargouille.
• Descente d’eau.
Joint de chaussée :
• Joint peigne.
• Joint de dilatation.
• Couvre-joint.
• Bavette.
Bordure et trottoir :
• Bordure et contre bordure.
• Corniche et contre corniche.
• Dalette de trottoir.
• Réservations pour gaines et câble
Dispositif de retenue latérale :
• Garde corps, main courante.
• Glissière de sécurité.
• Barrières (BN1, BN2, BN3 & BN4).
• Séparateur en béton (GBA et DBA).

ANNEXES Page 17
Annexe B : La Fiche D’identification

REPUBLIQUE ALGERIENNE DEMOCRATIQUE ETPOPULAIRE


MINISTERE DES TRAVAUXPUBLICS

Fiche d'identificAtion de l'ouvrAge


Le:………/………/……
Fiche N⁰: ………..……
Direction des Travaux Publics: ………..……………….
Subdivision de : ………..……………….
Identification du pont: Wilaya…../Route….…/Pk ................ (Ex: 04RN101560)
(Ex: 04RN101560 Wilaya Oum El Bouaghi route National 10 PK 1+560)
Situation du pont: X=…………. Y=…………. Z=………….
Année de construction: ………..… Âge de la structure ................ an
Cout de réalisation: ......................................................................... MDA
Entreprise de réalisation: ………..……………….………….
Qualification de l'entreprise: ………..………….………….
BET étude : ………..……………….
BET suivi : ………..……………….
Laboratoire de contrôle: ………..……………….
Caractéristiques de situation:
Nature de la route : □RN PK: □CW PK:
□Autre(…………PK .................. )
Condition du Trafic: □ Dense □ Moyen □Faible
Limitation du tonnage (80% de la surcharge théorique) en T: …………………
Type du Franchissement: □cours d'eau □Route □Voie ferrée
Autre :……………………………..
Nom de l’obstacle franchi: ………………………………………………………..
Emplacement de l’ouvrage: □zone urbaine □ zone montagneuse □ zone côtière □Autres(................. )
Conditions Environnementales : □Très Agressive □ Agressivité Moyenne □ Agressivité
faible Utilisation des sels dedevlglaçage: □Oui □Non
Possibilité de déviation: □Oui □Non
Commentaires :………………………………………………………
…………………………………………………………………

Caractéristiques de conception:
Type d'Ouvrage
Pont voûté:
Portique
Pont dalle:
Pont en arc: inférieur
............................................................................. )
Nombre des Travée : ........................................................................... ………..……………….…

ANNEXES Page 18
Longueurs des travées (m) : T1= T2= T3= T4= …………
Appuis sur le cours D'eau :
Les appuis d'ouvrages : Nb:…..
Matériaux de construction des Appuis :
) Types de fondation :
□ Superficielle □ Semi-profond □ Profond Superstructures :
Type : ……………………………………………………………………………..
Matériaux : □BA □BP □MAC □MET □MIX ( )
)

Caractéristiques Géométriques :

Largeur des
Longueur (m) Largeur (m) Surface (m²) Gabarit (m)
Trottoirs (m)

Dossier techniques de L'Ouvrages

Les déférents plans de réalisation présente un manque


…………………………………………………………………...
Note de calcul Comporte les Informations Nécessaires

Si Non :……………………………………………………………………..
………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………… L'étude Géotechnique :
Non
Commentaire: ….……………………………..
Les différentes pièces de composition ou de contrôle des matériaux :

Commentaire: ….……………………………..
………………………………………………..

Ya tille des modifications au cours de réalisation :

Si oui : les plans de récolement Existants Non

Le type de réception :
)
Informations Supplémentaires :
………………………………………………………….................
………………………………………………………….................
………………………………………………………….................
………………………………………………………….................
………………………………………………………….................

ANNEXES Page 19
Annexe C : La fiche D’inspection
REPUBLIQUE ALGERIENNE DEMOCRATIQUE ET POPULAIRE
MINISTERE Des TRAVAUX PUBLICS

Fiche D'inspection
Le:……/……/………

Fiche N⁰: ………..…… Date de la dernière visite Le:……/……/……

Direction des travaux publics : ………..……………….…


Subdivision de : ………..……………….…
Staff d'inspection

Nom Prénom Qualification


………..……… ………..……… ………..………
………..……… ………..……… ………..………
………..……… ………..……… ………..………
………..……… ………..……… ………..………
………..……… ………..……… ………..………
Type d'Inspection:
□ Inspection visuelle
□ Une visite périodique (….. mois)
□ Une visite d'inventaire
□ Inspection des dommages
□ Inspection détaillée particulières

But de l'Inspection :

………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………
Les conditions climatique jour de l'inspection :
La vitesse du vent : ………..………
La température : ………..………
L'humidité : ………..………
Autre : ………..………
Matérielles utiliser
Matériel But d'utilisation
………..……… ………..………………
………..……… ………..………………
………..……… ………..………………
………..……… ………..………………
………..……… ………..………………

ANNEXES Page 20
Dégradations Observées
Fissuration
Nb : La fissuration doit être identifiée par les caractéristiques suivantes : Orientation,
Occurrence, Profondeur (mm), Ouverture (mm), Etat, cause probable,

Orientation 1-longitudinale 2-transversale 3-verticale 4-diagonale


Occurrence FM-fissures multiples FU-fissure unique
Profondeur FT- fissure traversant FS- fissure de surface
Ouverture TF-très fine < 0.5 mm F-fine entre 0.5mm et 1mm
M-moyenne entre 1 et 2mm L-large > 2 mm
Etat AC-active P-passive S-stable E-évolutive

Ex: 1-FM-FT-TF-AC ça veut dire une fissure longitudinale, multiple, transverse, très fine et
active

Autres Dégradations

Dégradation Emplacement (s) degré de gravite Cause probable


Lége Moy Grav
r en e
efflorescence ……..…………...
écaillage de la surface ……..…………...
soulèvement ……..…………...
Piqûres ……..…………...
éclatement localisé ……..…………...
érosion ……..…………...
désintégration ……..…………...
Taches de rouilles ……..…………...
la corrosion des ……..…………...
armatures
Armatures dénudes ……..…………...
L'écaillage ……..…………...
des traces de sel ……..…………...
Sulfate attaque ……..…………...
Carbonatation ……..…………...
Perte de masse ……..…………...
Trace des venues d'eau ……..…………...
Décoloration ……..…………...
Suintement ……..…………...
Epaufrures ……..…………...
Fleche ……..…………...
Affouillement ……..…………...
Tassement ……..…………...

ANNEXES Page 21
Glissement ……..…………...
efflorescence ……..…………...
écaillage de la surface ……..…………...
soulèvement ……..…………...
Piqûres ……..…………...
éclatement localisé ……..…………...

NB: l'emplacement des désordres peut se définira soit par la description de l'emplacement soit
par situéele, sur le schéma décrivant l'ouvrage
Facteurs aggravant ou permutant la création des désordres au futur

Emplacement degré de gravité


Léger Moye Gra
n ve
Régime de cours d'eau ………..…………………
…..
Approfondissement de lit ………..…………………
d’oued …..
Rétrécissement du ………..…………………
débouche hydraulique …..
Massif d'enrochement ………..…………………
…..
Présences des végétations ………..…………………
nuisibles …..

Les Causes probables

N⁰ Causes probables
1 La nature du trafic, et particulièrement au non-respect
des charges ou des espacements imposés par la
signalisation adaptée à la structure
2 L'intensité du trafic lourd,
3 L'état d'entretien des matériels
4 Une durée d'utilisation prolongée à l'excès
5 L'insuffisance de la structure
6 Un mauvais tracé des accès
7 Des chocs des véhicules
8 L'inadaptation ou la détérioration des appuis
9 Différents phénomènes naturels violents (crue, séisme)

ANNEXES Page 22
10 Absence des joints de chaussée et trottoirs
11 Absence ou disfonctionnement des systèmes
d'évacuations des eaux
12 Défauts de conception
13 Affouillement
14 Caractéristiques des matériaux utilisés
15 Défauts des études
16 Défauts de réalisation
17 Excès d'utilisation des sels de dévers glaçage
18 Le manque d'entretien
19 Type de sol
20 Absence ou disfonctionnement des équipements de
protection des
fondations
21 L’évolution naturelle des cours d’eau
22 défauts de réparation
23 Les interventions humaines (prélèvements des
matériaux, Obturation partielle
de la section d’écoulement de l’ouvrage par le jet des
déchets )
24 Chocs mécaniques

La fonctionnalité des équipements


Bon Moy Mauva Désordres
en ise observés
Massif d'enrochement
Appareil d'appui
Système d'évacuations des eaux de
ruissellements
Gargouille
Désordre du revêtement de
chaussée
Garde-corps
Glissière de sécurité
Gabionnage
Battage d'eau

ANNEXES Page 23
Documents en joint
1) Schéma de l’ouvrage
2) Photos des Défiances observées
Etat des anciennes réparations :
……………………………………………………………...
………………………………………………………………
………………………………………………………………
………………………………………………………………
………………………………………………………………
………………………………………………………………
Conclusions :

le niveau de réussite de cette inspection "But atteint"


□Oui □Non

l'état de l'ouvrage □Bon □Moyen □Mauvais


□ Une expertise approfondie doit être réalisé le plus vite possible
□Travaux d'entretien courant à réaliser (à effectuer en régie) :
Type des Travaux
1 :…………………………………………………
2 :…………………………………………………
3 :…………………………………………………
4 :…………………………………………………
5 :…………………………………………………
□Travaux d'entretien courant à réaliser (avec des moyens extérieurs)
Type des Travaux
1 :…………………………………………………
2 :…………………………………………………
3 :…………………………………………………
4 :…………………………………………………
5 :…………………………………………………
6 :…………………………………………………
Autres commentaires
……………………………………………………………...
………………………………………………………………
………………………………………………………………
………………………………………………………………
………………………………………………………………
………………………………………………………………
………………………………………………………………
………………………………………………………………

ANNEXES Page 24
REFERENCES ET BIBLIOGRAPHIE
 (1) A.BOULOGNE , B.COLLIN ;rapport sur le sinistre du 25/06/1979 aux pont SIDI RACHED.
 (2) ACI Committee 222, « Protection of Métals in Concrete Against Corrosion » American
Concrete Institute Matérials Journal, 2001.
 (3) ACI Committee 364, « Guide for evaluation of concrete structure prior to rehabilitation »,
ACI Materials Journal, 1993.
 (4) Ahmed Al-Ostaz FINAL REPORT “Diagnostic evaluation and repair of deteriorated
Concrete bridges” DEPARTMENT OF CIVIL ENGINEERING UNIVERSITY
OF MISSISSIPPI 2004
 (5) Association mondiale de la Route « Etude Sur Les Actions De Réhabilitations Des Ponts En
Béton » 2005.
 (6) A.KHALERRAS (inspecteur du MTP) : rapport du visite d’inspection sur les travaux de
réparation effectuées aux pont SIDI RACHED(2007).
 (7) BREYSSE D., ABRAHAM O., « Méthodologie D’évaluation Non Destructive De L’état
D’altération Des Ouvrages En Béton », ISBN 2-85978-405-5, Presses de l’École Nationales des
Ponts et Chaussées (Paris), 555 p. (2005).
 (8) Bruhwiler E. « Maintenance Des Ouvrages » Cours EPFL, Lausanne, Suisse, 2004.
 « Bulletin de liaison des laboratoires des ponts et chaussés», Les Ouvrages D’art, Ministère
de l'environnement et cadre de vie -Ministère des transports, Décembre, 1978.
 (9) CALGARO J. A. & LACROIX R., «Maintenance et réparation des ponts», Presses de l’école
nationale des ponts et chaussées, France, 1997, 665 p.
 (10) extrait du tome II du traité des ponts en maçonnerie et tunnels de J ; Chaix et Chambaret
Éditeur : Fanchon et Artus [Paris] vers 1889)
 (11) Études d’expertises et élaboration des D.A.O. de réhabilitation de vingt-cinq (25)
ouvrages d’art-Sixième Projet Routier- rapport préliminaire d'inspection pont SIDI RACHED _
RN05 _ Constantine – 2003
 (12) GUIDES STRRES - Réparation et renforcement des maçonneries-FABEM 6.1 ; FABEM 6.2 ;
FABEM 6.3 ; FABEM 6.4 (2011)
 (13) Hikmat Al Hajjar Thèse Doctorat « Applicabilité Et Efficacité D’une Protection
Galvanique Aux Aciers De Précontrainte » Université Paul Sabatier 2008.
 (14) INTEGRA-SAPTA : rapport d’expertise – (2009).
 (15) la DTP Constantine et le BET SAETI : rapport sur les travaux de réhabilitation et
renforcement du pont SIDI RACHED 2016 et 2019 .
 (16) maintenance, entretien et réparation des ponts (mémoire de magistère des matériaux
et structures en 2012)-université Mohamed Khider-Biskra
 (17) R. WINSTON REVIE « UHLIG’S Corrosion Handbook Third Edition » by John Wiley &
Sons 2011 p634
 (18) SAPTA : rapport de visite sur le viaduc en maçonnerie de SIDI RACHED – (janvier 1999)
 (19) techniques de l’ingénieur- C 4 502 (pathologie et évaluation des ponts existants).
 (20) Won Song, Seung- Jun Kwon, Keun-Joo Byun et Chan-Kyu Park, (2005). Predicting
carbonation in early-aged cracked concrete. Cement and Concrete Research 36 (2006) 979–
989.
 (21) www.enseeiht.fr
désordres observés,diagnostic et solution de reparation de pont Sidi Rached
constantine
2007-Rapport de CTC -Est ( désordres observés,diagnostic et solution de reparation) En fevrier 2016-juillet 2019
résumé dans ce tableau: PHASE 01 : Cette phase repartie en deux tâches :
2. Mise en œuvre du système de contraste horizontale de la voute.
1. Confortement de l'échafaudage existant.

C:\Documents and Settings\Administrateur\Bureau\Nouveau dossier\PHOTOS\Photos Février 2016\20160125_110502.jpg


C:\Documents and Settings\Administrateur\Bureau\Nouveau dossier\PHOTOS\Photos Février 2016\20160217_095403.jpg

PHASE 02 : à réaliser en deux tâches :


1. Enlèvement du garde-corps entre piles 03 et 04. 2. Coupe au centre de la dalle en béton et son enlèvement. En même temps par les
deux arches entre piles 03 et 04.

C:\Documents and Settings\Administrateur\Bureau\Nouveau dossier\PHOTOS\PHOTO MOURAD\DSC_0023.jpg


C:\Documents and Settings\Administrateur\Bureau\Nouveau dossier\PHOTOS\photo ++\Photo 1.jpg

PHASE 03 : ses travaux se réalisent en deux parties.


1- Enlèvement du remplissage des deux voutes 2. Démolition des mur-paroi des deux arches jusqu'à arriver a une partie de
maçonnerie en bon état.

C:\Documents and Settings\Administrateur\Bureau\Nouveau dossier\PHOTOS\PHOTO MOURAD\DSC_0003.jpg C:\Documents and Settings\Administrateur\Bureau\dossier finale affichage\PHOTOS\PHOTO MOURAD\DSC_0017.jpg

PHASE 04 :
Démolition et enlèvement des deux arches jusqu'à arriver à une maçonnerie en
bon état.

C:\Documents and Settings\Administrateur\Bureau\Nouveau dossier\PHOTOS\photo ++\Photo 241.jpg

PHASE 05 : les travaux se font comme suit :


1. Mise en œuvre des dalles préfabriquées 2.Mise en œuvre de l'armature de la nouvelle voute en B.A.
• En 1994:
En 1992: En juin 1997: 1999 - Visite technique du pont par SAPTA. Préconisation de remise en état des • 2009- 2012 et coulage du béton.
• En 1980: - Travaux SAPTA. Démolition mur garde-Grève (côté ville et côté gare),
- on observe un déplacement longitudinal du tablier, un écrasement du béton - reprise des mesures topographiques en utilisant les bases et repères de la poutres d'entretoisement et réparation de la nacelle de visite. On ne sait pas si Stabilité du versant,Renforcement des fondations,Renforcement des piles.
- LTP Est. Etude de sols et proposition de confortement. Ce
de la dalle, le joint de dilatation côté pile endommagé et des fissures au niveau première campagne. cette proposition a été suivie d'effet. -Travaux de reconnaissance geotechniques.
rapport propose: -découpe des poutres du tablier (côté ville et côté gare où elles sont
du mur garde grève. Décembre 1999 - Expertise de l'ensemble des glissements de Constantine par -drainer l'eau par des pompes d'un puits, situé entre la culée et la pile 7
un drainage dans la zone à l'arrière de la culée ; l'ancrage métalliques), d'où, l'eau est pompée a la surface et déversée à val.
Les travaux de réparation consistent côté pile à (travaux SAPTA de 1994) : S. PAULSEN Institut fédéral des géosciences et des ressources naturelles de
de la culée Est par une longrine en béton armée, par 10 à 15 · démolir la dalle au niveau du joint de dilatation, -démolition de l'extrémité de la dalle, Hanovre. C:\Documents and Settings\Administrateur\Bureau\Nouveau dossier\PHOTOS\photo ++\IMG_20160521_103213 - Copie (3).jpg
C:\Documents and Settings\Administrateur\Bureau\dossier finale affichage\PHOTOS\photo ++\IMG_20160521_103136 - Copie (3).jpg

· rétablir le joint entre le mur garde grève et le tablier en découpant le 1998 - Constatations de désordres : déplacement de la culée côté gare, Les causes avancées pour expliquer ces désordres sont "l'hétérogénéité du sol
micro-pieux verticaux scellés dans le calcaire et 20 tirants -mise en place d'un joint de chaussée (côté ville et côté gare) dont le souffle
tablier, Écrasement des appareils d'appui, d'assise des fondations qui sont à l'origine des nombreux désordres.." et/ou un
précontraints scellés dans le calcaire, à l'amont de la culée. · mettre en place un joint de type Freyssinet, initial était de 65 mm (SAPTA 1999),mise en place de tuyaux perforés pour "glissement local". L'action d'un grand glissement du versant à l'amont venant
Fissuration du mur garde-grève,
Ce dispositif confortatif n'a pas été réalisé. · colmater les fissures. drainage, fermeture des joints de chaussée.. buter ou englobant la culée du pont est peu mise en avant. Elle est écartée
et côté culée, à remettre en été le joint et reconstruire le mur garde grève. Travaux ( la chronologie des travaux de réparation des joints n'est pas dans le rapport CTC Est de 1995. Après une suggestion de LTP EST (1983) PHASE 06 : les travaux de reconstruction et achèvements seront réalisé comme
• En 1983: d'entamer une étude approfondie à l'aide de matériel approprié, voire
évidente au travers des documents fournis) suit :
- Rapport LTP Est "Exposé sur le pont de Sidi Rached qui reprend les inclinomètre, piézomètre etc … pour déterminer si en fait il y a mouvement 1. Réalisation des mures-paroi en B.A. Revêtu en pierre. 2. Mise en œuvre du nouveau tablier en B.A. 3. Travaux d'achèvement et de finition.
propositions du rapport de 1980. d'ensemble ou si le mouvement est localisé et que les désordres ne sont dus
Mise en place d'un joint à grand souffle, coulé sur des dalles préfabriquées.
Réfection des poutres de renforcement par TFC, qu'à la poussée des terres.." seul Paulsen avance "un glissement de grande
Traitement des éclatements de béton sous dalle, reconstruction du mur ampleur " dans son rapport de 1999.
garde grève,
Remplacement des appareils d'appui abîmés.
Septembre 1998 - Expertise de l'ensemble des glissements de Constantine
par S.G. EVANS de la Commission géologique du Canada.
C:\Documents and Settings\Administrateur\Bureau\dossier finale affichage\PHOTOS\pont sidi rached++\IMG20181223115608.jpg C:\Documents and Settings\Administrateur\Bureau\dossier finale affichage\PHOTOS\pont sidi rached++\IMG20190716100805.jpg

D:\11111\p c r\PHOTOS\pont sidi rached++\IMG20181225100321.jpg

C:\Documents and Settings\Administrateur\Bureau\dossier finale affichage\PHOTOS\photo ++\IMG01_20160521_103146.jpg

Culée côté gare


désordres observés,diagnostic et solution de reparation de pont Sidi Rached
constantine
• En 1979:
Des quantités Importantes d'eau se sont déversées sur le talus
surplombant la plateforme des chemins de fer a cause d' une · En 1955 :le terrain continue a se déplacer et risque de reposer • En 1941 :
d'avoire un problème de stabilité de la culée. • En 1947 : L'absence de stabilisation des désordres signalés ci-dessus a nécessité
conduite cassé. Solution: Mesures confortatives adoptées ; Une forte secousse sismique affecté au niveau des mesures consolidation.
remplacement de la première voûte par un arc en béton armé A trois de la partie côté gare. Mesures confortatives adoptées :
Le 17 mai 1979, un glissement apparaît sur le talus de déblai situé articulations. désordres observés: -exécution de pieux(13 pieux 560 mm) inclinés forés dans le sol et ancrés
dans la gare de Constantine. Il provoque la rupture du caniveau de pied. transformation de la deuxième voûte en culée par remplissage en béton évolution des fissures aux trois autres piles dans le calcaire.
Juin , est survenue la rupture de l'arc a trois articulations de la armé. -consolidation des derniers rangs de piles et la culée par forage injectés
première voûte coté gare. - mise en place de butons à mi-hauteur équipés de vérins de réglage. -mise en place de poutraisons rigides en béton armé entre les piles et
-exécution de forages horizontaux débouchant pour drainer ( assainir) le culées(3 rangs) et la culée)
désordres observés: massif derrière la culée. -injection des fissures de la maçonn
- écrasement et flambement des vérins a la clé de l'arc,
- flambement des butons situés a mi-hauteur.
-chaussée fissurée avec décollement de parement de trottoirs.
** Les mesures confortatives adoptées consistent à:
- une Campagne géotechnique est lancée.
• En 1954 :
- démolition de la première voûte ( arc en béton armé )remplacement par Lancement des mesures topométriques • En 1938 :
une poutraison métallique prenant appui sur la première pile existante et de surveillance du pont pour suivre Désordres observés;
sur une nouvelle culée. Cette nouvelle culée est implantée à 15 mètres de l'évolution des déplacements. - campagnes de reconnaissance de sol ont été lancées.
l'ancienne et fondée sur des pieux verticaux ancrés dans le calcaire. En 1960: dernière mesure de la première campagne de surveillance par topographie. -Résultat obtenus font ressortir que la culée et les deux
piles avoisinantes étaient fondées sur le schiste
surmontant une couche massive de calcaire.

Culée côté gare

• En 1922 :
Probleme:Evolution des désordres liés probablement au
mouvement du sol qui s'est manifesté au environ du viaduc.
Solution: Mesures confortatives adoptées ;
- drainage superficiel : à la suite de l'évolution des mouvements,
on pose des témoins pour suivre les fissures et on réalise un
drainage superficiel (fossé d'écoulement de chaque côté du pont).
pose des témoins pour suivre l'évolution des désordres .

· En 1910 :
Probleme:Culée côté gare affectée suite à un hiver
pluvieux,
désordres observés ;
- fissures verticales dans les parements de culée .
- fissures dans l'anneau aval de la première voûte.
Solution: Mesures confortatives adoptées
- dessèchement du sol de fondation.
-exécution d'un système de drainage

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