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Elasticité – Chapitre IV – Relations contraintes-déformations.

Lois de comportement
 
Chapitre IV
RELATIONS CONTRAINTES-DEFORMATIONS.
LOIS DE COMPORTEMENT

IV-1) Introduction:
Soit un corps solide Ω de volume V, de frontière S telles que : S 
∪ et ∪ ∅ avec  
: surface sur laquelle les déplacements sont imposés (connus). dV
: surface sur laquelle les efforts sont imposés (connus). S
Ω

 
Ce corps est soumis à des efforts volumiques et surfaciques .
Pour un élément de volume de ce solide nous avons :
- les composantes du tenseur des contraintes :
, , , , ,  6 inconnues
- les composantes du tenseur des déformations :
, , , , ,  6 inconnues
- les composantes du vecteur des déplacements :
, ,  3 inconnues

Au total nous possédons 15 inconnues.

é
é    
,


′   é  
é é

é
   
 
 
 
 

 
.
 

Par ailleurs nous avons en connaissance :


Les équations d’équilibre (au nombre de 3),
Les équations de compatibilité ou cinématique (au nombre de 6).
Il nous manque donc 6 équations pour avoir un système de 15 équations différentielles à 15
inconnues. On retrouve ces 6 équations dans les relations qui lient les 6 composantes de contraintes
aux 6 composantes de déformation qu’on appelle équations de loi de comportement.
On notera que la loi de comportement caractérise tout simplement le matériau constituant le solide.
Généralement cette loi de comportement ne peut-être déterminée qu’expérimentalement.


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IV-2) Quelques exemples d’essai classiques :
 
IV-2-1) Essai de traction :  
L’état de contrainte est donné par :
0 0
0 0 0 (4.1) (Vu au sous-chapitre II-5-c)

0 0 0
L’état de déformation est quant à lui représenté par :
0 0  
0 0 (4.2)
0 0

où est la déformation longitudinale (ici suivant ) : (4.3)


et est la déformation transversale, ici suivant tout axe appartenant au plan , donc
particulièrement suivant les deux axes et , d’où la forme tenseur des déformations ci-dessus.
Cette déformation transversale est donnée par la relation : (4.4)
Où est appelé le coefficient de Poisson.
On mesure alors : - la force de traction,
- l’allongement Δ , donc la déformation longitudinale ,
- le raccourcissement Δ , donc la déformation transversale (d : diamètre).
A partir de ces informations, on peut obtenir les caractéristiques du matériau :
- module de Young : E (4.5)

- coefficient de Poisson : (4.6)

IV-2-2) Essai triaxial :


Cet essai, utilisé par exemple en géotechnique ou en mécanique des    
sols, consiste en une éprouvette placée dans une enceinte dite cellule
triaxiale. Cet échantillon est soumis à une pression hydrostatique de
tout part (plongé dans du liquide) et de plus assujetti à une force
le long de son axe longitudinal. On réalise ainsi un état de contrainte
et de déformation de révolution (Vu au sous-chapitre II-5-b).
0 0 0 0
0 0 (4.7) et 0 0 (4.8)
0 0 0 0

IV-2-3) Essai dynamiques :


Dans le domaine des basses fréquences (10 à 100 Hz), on mesure,
dans le cas d’une poutre encastrée à une extrémité et libre de l’autre,  
en état de vibration en flexion, sa première pulsation propre .
Si les paramètres connus de la barre sont sa masse volumique , sa section et son moment
,
d’inertie et que l’on nous donne la relation suivante :

Alors cela nous permet de déduire (donc expérimentalement, sachant que est mesuré) le module de
Young comme suit :
,


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IV-3) Relation Contrainte-Déformation : Tenseur d’élasticité :
Le comportement élastique est caractérisé par une relation linéaire entre les composantes du
tenseur des contraintes et celles du tenseur des déformations. Dans le cadre de l’élasticité
tridimensionnelle, cette relation s’écrit :
(4.9) ou inversement (4.9’)
ou bien en écriture indicielle

Pour que les neuf composantes de se combinent chacune linéairement avec les neuf composantes de
il faudrait donc avoir 81 (9x9) constantes contenu dans le tenseur . D’ailleurs on remarque de la
relation (9) en indicielle, que possède 4 indices libres , , , donc ce tenseur est un tenseur d’ordre
4 avec donc un nombre de composantes de (34=81).
et sont les tenseurs d’élasticité ( )
: tenseur de rigidité
: tenseur de souplesse
Compte de la symétrie des tenseurs et , on a : (4.10)
Au faite, par la symétrie, on a 6 composantes indépendantes en et 6 composantes indépendantes
en . D’où, au lieu de 9 relations linéaires, on devra donc avoir que 6 relations linéaires donc
finalement 36 (6x6) paramètres indépendants au lieu de 81signalés plus haut.

IV-4) Relation Contrainte-Déformation élastique isotrope : Loi de Hooke :


IV-4-1) Loi de Hooke :
On montre que pour un matériau élastique et isotrope, les composantes du tenseur d’élasticité se
présentent sous la forme :
(4.11)
Ce qui donne à partir de la relation (9) :

Par les règles des notations indicielles vues au chapitre un et par la symétrie de , on obtient :
2 (4.12)
ou bien en écriture tensorielle :
2 (4.12’)
ou bien analytiquement :
2 2
2
2
(4.12’’)
2
2
2


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Remarques :
- et sont appelés coefficients de Lamé. Ce sont des caractéristiques du matériau.
- On trouve de manière similaire que précédemment, les relations des déformations en fonction des
contraintes comme suit :
(4.13)
ou bien en écriture tensorielle :
(4.13’)
ou bien analytiquement :



(4.13’’)



- On rappelle que E est le module de Young et est le coefficient de Poisson. Ce sont les
caractéristiques du matériau.

- Les équations (12) et (13) représentent la loi de Hooke qui traduit la relation de comportement pour
un matériau élastique linéaire et isotrope.

Il apparait clairement qu’à partir de (12) et (13) on peut établir des relations entre ( , ) et ( , ).

IV-4-2) Relations entre ( , ) et ( , ) :


On rappelle l’équation (12’) : 2
Sa trace donne:
2 2 3 2

On pose généralement : 3 2 3K (4.14)


où K 3 2 /3 est appelé module de rigidité à la compression
On remplace de (14) dans (12’) :
2

D’où (4.15)

Finalement après une identification de cette dernière relation avec (13’) on obtient :

(4.16)


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Après résolution du système (16) on aboutit aux relations entre les paramètres du matériau comme
suit :

(4.17) ou bien (4.17’)

Quelques exemples de valeurs de caractéristiques matérielles :


Acier : 2,1. 10 0,3 8,08. 10 1,2. 10
Granite : 0,6. 10 0,27 2,34. 10 2,8. 10
Béton : 2 à 3,5 . 10 0,2 à 0,3

Remarque :
En utilisant l’équation (13’) on montre que :
(4.18)

IV-4-3) Relation entre déviateur des contraintes et déviateur des déformations :


On rappelle l’équation (12’) : 2
= 2 (voir le sous-chapitre II-4)
= 2 2 0
Par ailleurs on a :
D’où par identification entre tenseurs sphérique et déviatorique on obtient :
2
(4.19)
2
Remarque :
- De la même manière, en partant de l’équation (13’), on obtient :
(4.20)

- Sachant que (voir le sous-chapitre II-4) et de même (voir III-3-4), on a


avec (19) :
2 2
2
Or et

Donc 2 3 2
On retrouve ainsi d’une autre façon la relation (14).


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IV-5) Forme matricielle de la relation contrainte-déformation élastique isotrope:
Les relations entre les composantes des contraintes et celles des déformations peuvent-être
représentées sous forme matricielle (au lieu d’une forme tensorielle).
Les composantes des contraintes et des déformations peuvent être définies par deux vecteurs et
tels que : , , , , ,
, , , , ,
Ainsi les équations (12) et (13) peuvent se mettre sous la forme matricielle suivante :
2 0 0 0
2 0 0 0
2 0 0 0
(12) (4.21)
0 0 0 2 0 0
0 0 0 0 2 0
0 0 0 0 0 2
Et
1 0 0 0
1 0 0 0
1 0 0 0
(13) (4.22)
0 0 0 1 0 0
0 0 0 0 1 0
0 0 0 0 0 1


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