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JASSO JERONIMO Ricardo 21911106 B51F411EA-21-04

La période baroque (1600-1764) est révolutionnaire pour la musique. Précédé par la


renaissance, elle a continuée à développer certaines de ses techniques, tels que les
« madrigalismes » qui annonçait déjà la rhétorique musicale, l'une des caractéristiques
principales de la période de la basse continue. En outre, on sait que dans les dernières
années du XVI des humanistes florentins, particulièrement ceux de la camerata florentina,
nourrissaient l'idéal de retrouver la force et la pureté de la musique de l'antiquité et de la
tragédie grecque. Ils voulaient redonner à la musique la faculté d'émouvoir l'âme et de
susciter les passions, ce qui n'était pas possible avec la polyphonie, car elle est très
insoucieuse du texte, très occupée par la recherche contrapuntique et très envahissante
par rapport à un texte poétique, souvent intelligible à cause de ces artifices. Donc, le but
de la Camerata Bardi, était de revenir à un chant qui fût l'émanation du discours parlé, et
qui n'était accompagné que par un ou quelques instruments qui mettait en évidence le
texte. Ces recherches allaient aboutir non seulement à une nouvelle forme de théâtre,
mais à un langage musical radicalement neuf, en commençant par le parlar cantando, et
donc, d'un récitatif individuel calqué sur les inflexions de la voix parlée ou déclamée.

A cette époque, la tonalité a été établie, ce qui a basculé la musique vers une pensée
vertical, plus propice pour déclamer en chantant les passions humaines. Les compositeurs
ont exploré ces nouvelles possibilités avec des résultats plus ou moins réussis avant
l'arrivée du premier chef d’œuvre : l'Orféo de Monteverdi, qui mettait en place d'une
manière remarquable le recitar-cantando (la messagiera, in un fiorito prato), l'unité
thématique, le style représentatif et la basse continue. Cette œuvre souligne naturellement
le caractère pastoral et pathétique du récit. En même temps, on voit apparaître et se
développer l'air de soliste, qui va permettre l'expression individuelle et donc, des passions
humaines, comme la joie amoureuse (Vi ricorda, o boschi ombrsi, orfeo de Monteverdi), la
douleur pour la perte de quelqu'un (tu sei morta, Orfeo de Monteverdi). Il est bien de
remarquer que dans les premières opéras et surtout celles de Florence et Mantoue ,ont
recours à la mythologie grecque pour leur trame, ce qui montre leurs sources d'inspiration
pour créer ce nouveau genre.
Par ailleurs, l'opéra continuera à se développer partout en Italie, et abordera d'autre
sujets, comme c'est le cas à Rome avec Steffano de Landi et la création de son opéra Il
Sant Alessio en 1632, qui est illustre bien l'art de propagande religieuse qui prônait la
contre-reforme, pour éblouir, et atteindre les émotions de leurs fidèles. Cependant, l'église
supprime l'opéra en 1667 considéré comme un art indécent. Une autre caractéristique de
l'école romaine c'est la modification de l’équilibre du texte et de la musique tel qu'il était
proposé par l'école florentine. L'aria se développe et prend de l'importance par rapport au
récit. De même, c'est à ce moment que l'école italienne et l'école française ont leur
premières rapprochements ; à Paris il y avait le cardinal Mazarin, d'origine italien qui
essayait de faire rentrer l'opéra italien en France. L'orfeo de Rossi y est joué en 1647, dont
Lully était impressionné par la beauté des chœurs romains. Du coté de l'école vénitienne,
l'Ercole Amante de Cavalli est jouée à Paris en 1662 et pour se conformer au goût de
français pour la danse, des entrées et des intermèdes dansés sur des musiques de Lully
furent ajoutés.
Il est nécessaire de souligner l'importance qui a eu l'école vénitienne dans le monde de
l'Opéra, car c'est ici où a été construit le premier théâtre d'opéra public en 1637, le
Cassiano. De même, à Venise on trouve de l'innovation avec le Couronnement de Popée,
opéra qui aborde pour la première fois un sujet historique. La création de l'opéra peut se
résumer ainsi : Florence a apporté le récit avec les idéaux de la camerata florentina et le
premier chef d’œuvre, (L'Orféo de Monteverdi), Rome la musique avec le bel-canto et son
utilisation de chœurs (Il Sant Alessio de Landi) et Venise le spectacle, avec le
développement des décors, des machines, et de la mise en scène.

En France, il y a un amour très prononcé par la danse, cela, grâce au goût du roi pour cet
art. Cela donnera naissance à deux genres composite, où l'on réunit tous les arts, tels que
le ballet de cour, la comédie-ballet et la l'opéra français qui pour se démarquer du style
italien adoptera le terme de « Tragédie en Musique ». Les français ont recours également
à l'antiquité et la mythologie grecque pour leurs trames, mais le but est différente, les arts
étant au service de la monarchie, ils devront l'exalter et la glorifier. C'est pour cela qu'on
essaye toujours de référencer le roi à travers les dieux et les héros.
Dans la tragédie l'une des aspects le plus importants est le récitatif, ( Atys est trop heureux
de Lully) qui est syllabique, donc, pas de bel-canto, car il est important l'intelligibilité du
texte, on respecte rigoureusement la scansion du vers françois, qui est à son apogée avec
Corneille, Molière, Racine et Quinault. Pour Lully, il faut chanter seulement par instants, il
compose donc, des récitatifs neutre, avec des phrases musicales très mélodiques, ou
souligner par des figuralismes l'intention du texte.

Il est vrai que dans cette période la musique a pu profiter de plus de liberté, car la réforme
avait bousculé le contrôle de l'église, ce qui a permis l'art de se développer plus aisément,
et se émanciper de sa seule fonction religieuse de louer à dieu; l'art était tout aussi
capable de exprimer les passions humaines. Néanmoins, cette esthétique reste
conditionnée par une multitude de facteurs, soient : géographiques, historiques, religieux
ou sociaux. Les musiciens malgré leur génie, dépend de leur public, de leurs maîtres, de
leurs pays, car l'approche et les manières sont différentes à chaque lieu et à chaque
époque. En Italie, l'opéra a un coté aristocratique avant de se populariser à Venise, et en
France, l'opéra est plutôt un art royal, voué à exalter la richesse et puissance du
souverain, ce sont les aspects qui ont déterminé la production artistique de ces deux
foyers créatives.
Enfin, historiquement fondé sur la mythologie et l'histoire antique, l'art lyrique abandonnera
progressivement les héros et les princes qui ne font plus partie de la culture des publics
plus vastes, pour l'homme du quotidien. Nous devons tout à ces musiciens de l’esthétique
baroque , car c'est là le creuset de notre musique moderne, avec la codification de
l'harmonie tonale, l'adoption du tempérament, la naissance des nouveaux genres
musicaux qui seront développés au classicisme et les origines de l'orchestre.

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