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CAHIERS DE L’EMS N°4 - LE DÉVELOPPEMENT DURABLE DU MINISTÈRE DE LA DÉFENSE - SEPTEMBRE 2010


Publiés par les Éditions de l’EMS, ces Cahiers reflètent n°4
les travaux de réflexion d’officiers, qui portent sur les
problèmes actuels de stratégie et de défense.

Colonel Evelyne Bernard

LE DÉVELOPPEMENT
DURABLE DU MINISTÈRE DE
LA DÉFENSE

EMS
École Militaire
21, place Joffre - 75007 Paris
http://www.ems.defense.gouv.fr
SGA/SPAC Impression

ISSN : 2108 - 9000


Colonel Evelyne Bernard

LE DÉVELOPPEMENT
DURABLE DU MINISTÈRE
DE LA DÉFENSE

CHEM JUIN 2010

AVERTISSEMENT
Les opinions émises dans ce document
n'engagent que leurs auteurs.
Elles ne constituent en aucune manière une position
officielle du ministère de la défense
PA R U T I O N S

Cahiers de l’EMS déjà parus :

1- Rôle des armées : le recentrage sur le cœur du métier ?


Pertinence des structures de pilotage interarmées

2- Rupture financière : la fin d’un outil militaire complet


Nouveaux engagements et privatisation : Jusqu’où aller ?

3- Pour une concertation rénovée en gendarmerie, à l’heure de nouveaux défis

2
LES CAHIERS DE L’EMS

Les Cahiers de l’EMS diffusent les travaux de réflexion d’officiers portant sur les problèmes
actuels de stratégie et de défense.

Les travaux de la 59e session du Centre des Hautes Études Militaires qui sont regroupés dans
ce Cahier correspondent à l’un des exercices imposés de cette année de formation et de
réflexion : l’étude de comité.

Ces études, réalisées au cours du premier trimestre du cursus, sont placées sous la double
contrainte de la synthèse et de la réflexion collective.

Les sujets recouvrent largement l’actualité des armées et du ministère de la défense. Les
études sont le fruit de débats et de réflexions d’officiers auditeurs qui s’impliquent dans la
vie et le devenir de la défense.

Explorant des sujets de l’actualité plutôt immédiate ou des problématiques de moyen terme,
ces études sont le résultat de travaux de groupe qui, en tenant compte des points de vue
des autorités actuellement en charge des domaines concernés, expriment un consensus
interarmées au sein des comités et débouchent sur des préconisations qui se veulent
concrètes et applicables.

3
4
SOMMAIRE

LE DÉVELOPPEMENT DURABLE
DU MINISTÈRE DE LA DÉFENSE

Résumé ......................................................................................................................................7

Introduction................................................................................................................................9

LES ENJEUX DU DÉVELOPPEMENT DURABLE...................................................................11

UNE DÉFENSE VOLONTARISTE.............................................................................................15

UNE SPÉCIFICITE DÉFENSE À PRENDRE EN COMPTE, COMPATIBLE AVEC


LES ENJEUX ENVIRONNEMENTAUX .................................................................................. 25

LA PROBLÉMATIQUE FINANCIÈRE ET ORGANISATIONNELLE........................................ 33

Conclusion .............................................................................................................................. 39

Annexes .................................................................................................................................. 41

Annexe 1 : synthèse du rapport sur le développement durable du ministère de la défense

Annexe 2 : bibliographie

Annexe 3 : recommandations

5
6
RÉSUMÉ

Le ministère de la défense est, singulièrement, un des acteurs


majeurs de la stratégie nationale de développement durable (SNDD),
NOTES

qui connaît un engouement croissant depuis juin 2003, date à


laquelle le gouvernement Raffarin en a formulé les grands principes.

Par-delà la volonté du ministère d’être exemplaire, notamment


pour honorer les promesses faites par le gouvernement à l’issue des
travaux des «Grenelle» de l’environnement, cet engagement est à
la hauteur de la capacité d’action exceptionnelle dont le ministère
de la défense est pourvu. Avec un patrimoine important, il peut jouer
un rôle majeur dans le domaine de l’environnement. Premier
acheteur de l’État, il dispose des moyens pour peser de manière
significative sur la mise en œuvre de la politique d’achat durable.
Enfin, attentif aux valeurs humaines, civiques et sociales, il est force
de propositions et auteur d’un plan d’actions ambitieux dans le
domaine de l’égalité des chances.

Adoptant une démarche de développement durable volontaire, le


ministère poursuit ses plans d’actions dans les domaines de
l’environnement, économique et social, évoluant en phase, quoique
avec un peu de retard, avec les partenaires occidentaux de la
France. Dans une société de plus en plus concernée par les
problématiques environnementales, cette politique contribue, par
ailleurs, au rayonnement de l’image de l’armée au sein de la
nation.

Axée actuellement sur des activités non-opérationnelles, la politique


de développement durable du ministère s’étend, progressivement
et de manière inéluctable, à l’ensemble du spectre des activités
militaires. Une vigilance sans faille s’impose, dès lors, d’autant que
les armées opèrent une réorganisation sans précédent pour se
recentrer sur leur cœur de métier. Les domaines d’incompatibilité
entre les activités spécifiquement militaires et les actions de

7
LE DÉVELOPPEMENT DURABLE DU MINISTÈRE DE LA DÉFENSE

développement durables sont en nombre limité et donnent lieu sans


équivoque à la mise en œuvre de procédures dérogatoires, qui
NOTES

permettent de préserver l’activité opérationnelle, tout en recherchant


les meilleurs compromis.

La poursuite de cette politique impose des efforts notables dans le


domaine financier et des aménagements sensibles dans l’organisation.
Elle contraint à prendre en compte dans la durée et avec une précision
accrue des coûts jusqu’à présent externes ou inexistants. Dans un
contexte de contraction des budgets, cette orientation présente une
difficulté importante d’autant que, si des économies sont attendues
à terme, un surcoût temporaire semble inévitable. Une programmation
budgétaire adaptée aux objectifs de développement durable est
devenue indispensable pour pérenniser et renforcer l’action du
ministère.

Dans le même temps, cette politique doit être pensée comme un


programme afin de disposer d’une vision d’ensemble et d’un pilotage
adapté à ces nouveaux enjeux. Les premiers éléments d’organisation
sont d’ores et déjà en place au ministère. Ils doivent préfigurer une
structure plus élaborée, apte à développer l’expertise du ministère,
assurer une formation performante du personnel et mesurer
efficacement les conséquences de toutes les propositions à venir de
mesures de développement durable.

Acteur majeur de la politique de développement durable, le ministère


de la défense ne cède pas à un effet de mode mais s’inscrit dans un
mouvement de fond, dont il entend maîtriser les orientations, par
une approche globale, pour préserver ses capacités opérationnelles.

8
INTRODUCTION

Avec un patrimoine de 250 000 hectares (0,5 % du territoire national)


largement préservé de l’urbanisation et de l’agriculture intensive qui
NOTES

se révèle d’une grande richesse écologique, premier acheteur public


avec 18 milliards d’euros, employant environ 400 000 hommes, il
était difficilement concevable que le ministère de la défense reste à
l’écart de la politique nationale de développement durable qui a été
adoptée par l’État en cohérence avec la stratégie des instances
européennes et les engagements internationaux de la France.

Premier ministère français à avoir publié, en septembre 2008, un


rapport consacré au développement durable, le ministère de la défense
témoigne de sa volonté de s’inscrire dans une démarche d’exemplarité.
La possibilité de concilier activités militaires et protection de la nature
ne va pourtant pas sans susciter des interrogations. En effet, cette
conciliation fait toujours l’objet de craintes récurrentes, qui peuvent
relever de la méconnaissance des instruments de protection de la
biodiversité, et notamment de la portée des classements en zone
Natura 2000. Elles sont aussi alimentées par des exemples de
renoncement à des activités opérationnelles rencontrés dans d’autres
États européens ou nord-américains. Pour autant, ces craintes ne vont
pas jusqu’à relever une incompatibilité entre l’activité militaire et le
1. Un haut fonctionnaire respect des normes de protection de la nature1.
du ministère de la défense
américain a affirmé devant
le congrès, en 2001, que Des progrès restent pourtant à accomplir s’agissant des modalités de
des soldats mourraient à recherche de compromis entre les activités opérationnelles, qui
cause des conditions
d’entraînement que les
constituent le cœur des politiques publiques conduites par le ministère
contraintes de la défense, et la protection de l’environnement. En effet, la
environnementales constitution du réseau Natura 2000, qui concerne 20 % des terrains
avaient rendu par trop
irréalistes. Mark Shrope,
du ministère de la défense, puis le Grenelle de l’environnement, qui
« Environmental laws a érigé la gestion durable de la biodiversité en défi stratégique, ont
face military relancé le débat sur ces questions.
manoeuvres », Nature,
6 septembre 2001.

9
LE DÉVELOPPEMENT DURABLE DU MINISTÈRE DE LA DÉFENSE

Les modalités de la conciliation entre activités opérationnelles et


protection de l’environnement sont rendues plus complexes en raison
NOTES

de deux dynamiques qui affectent l’équilibre actuel. D’abord,


l’entraînement opérationnel au sein des armées françaises connaît une
profonde réorganisation. Sous contrainte budgétaire, les armées
sont appelées à concentrer le nombre de structures dédiées à
l’entraînement alors même que le besoin s’accroît pour faire face à
un degré d’engagement élevé sur les théâtres extérieurs. Ensuite, les
exigences en matière de protection de l’environnement vont croissant,
qu’il s’agisse des dispositions relatives aux matériels utilisés lors des
entraînements ou de l’état de conservation des zones protégées,
notamment au titre de Natura 2000.

Dans ce contexte, le ministère de la défense a décidé la mise en œuvre


prioritaire d'une politique de développement durable ambitieuse.
Cette étude visera à cerner les enjeux et les risques de cette nouvelle
politique au regard des impératifs opérationnels et des contraintes
financières actuelles ou prévisibles.

10
LES ENJEUX DU DÉVELOPPEMENT
DURABLE

NOTES

Le contexte mondial

Douze ans après les accords de Kyoto, le sommet de Copenhague


a réuni une nouvelle fois les chefs d’État en décembre 2009 sur le
thème du changement climatique et du développement durable.
Même si les résultats de ce rendez-vous jugé crucial par les
scientifiques et les associations ont été décevants, le thème suscite
un intérêt croissant dans la population des pays développés,
consciente de la fragilité de la terre et de plus en plus sensible aux
arguments du développement durable.

L’émergence de ce concept a été longue. Il trouve ses racines au


début des années 1970 avec la remise en cause de la société de
consommation. Le club de Rome consacre alors son premier
rapport (rapport Meadows) aux limites du développement et conclut
à la nécessité de stabiliser la croissance. Mais il faut attendre les
années 1980 pour qu’apparaisse pour la première fois la notion de
développement durable (sustainable development). En 1992, au
sommet de la Terre à Rio de Janeiro, le terme est consacré et le
concept médiatisé. Publié en 1987 par la commission mondiale sur
l’environnement et le développement, le rapport Brundtland en
définit le principe : « Le développement durable est un mode de
développement qui répond aux besoins du présent sans
compromettre la capacité des générations futures de répondre
aux leurs. »

Plus de vingt ans après, l’idée semble s’imposer comme une


nouvelle conception de l’intérêt public. Elle opère une synthèse entre
les attentes dans les domaines écologiques économiques et
sociaux. Des dispositifs de régulation sont mis en place dans le cadre
des politiques publiques. Fortement dépendants de leur image

11
LE DÉVELOPPEMENT DURABLE DU MINISTÈRE DE LA DÉFENSE

dans l’opinion publique, les secteurs public et marchand et les


entreprises élaborent et mettent en œuvre des dispositifs de
NOTES

préservation de l’environnement tant dans leurs modes de production


que dans leurs orientations stratégiques.

Face à un monde en perpétuel mouvement, il s’agit de mettre en place


les modalités d’un développement à la fois performant sur le plan
économique, responsable sur le plan social et respectueux de
l’environnement, « un développement qui s’efforce de répondre aux
besoins du présent sans compromettre la capacité des générations
futures à satisfaire les leurs » tel que l’a défini Madame Gro Harlem
Brundtland, premier ministre norvégien, en 1987.

Le contexte national

La politique nationale de développement durable est traduite dans


la Stratégie nationale de développement durable (SNDD). Ce document
constitue le cadre de référence et d’orientation pour l’ensemble des
acteurs privés et publics en cohérence avec la stratégie des instances
européennes et les engagements internationaux de la France.

Élaborée en 2003 (après une première version adoptée en 1997),


la SNDD répond d'abord à un engagement international de la France
pris dans le cadre de l'Onu en 1992 lors du sommet de la Terre de
Rio et réaffirmé en 2002 au sommet de Johannesburg. Elle vise aussi
à intégrer la Stratégie européenne de développement durable
adoptée en juin 2001 à Göteborg par les chefs d'État et de
gouvernement. Elle procède enfin d'une volonté gouvernementale
de dépasser le simple « exercice de réflexion sans lendemain
opérationnel » , en adoptant une approche « résolument tournée vers
l'action » , avec un « document limité dans ses considérations
générales, mais accompagné d'orientations claires pour une mise
en œuvre rapide et de programmes d'actions sur cinq ans ».

Adoptée le 3 juin 2003 par le gouvernement Raffarin, réuni en comité


interministériel pour le développement durable, la SNDD constitue un
document d’orientation qui doit être mis en œuvre progressivement,
par l’État et l’ensemble des acteurs, au moyen de dispositions
législatives, réglementaires ou d’actions concrètes. Elle s'articule
autour de six axes stratégiques, recouvrant au total dix programmes
d'action qui sont assortis d'objectifs, de plans d'actions et d'indicateurs
de suivi (Cf. annexe 1) :

- Le citoyen, acteur du développement durable ;

- Territoires ;

12
LES ENJEUX DU DÉVELOPPEMENT DURABLE

NOTES - Activités économiques, entreprises et consommateurs ;

- Prévenir les risques, les pollutions et autres atteintes à la santé


et à l'environnement ;

- Vers un État exemplaire ;

- Action internationale.

Cette stratégie ministérielle est assortie d’une charte de


l’environnement, qui a été adossée à la Constitution en 20052. La charte
constitue de fait une nouvelle étape du pacte républicain et fournit à
2. Préambule de la
Constitution : « Le peuple
français proclame la constitution un troisième pilier fondé sur la notion du développement
solennellement son
durable. Les nouveaux droits et devoirs fondamentaux seront mis en
œuvre par :
attachement aux droits de
l’homme et aux principes
de la souveraineté
nationale tels qu’ils ont été
définis par la déclaration
- l'intégration dans les politiques publiques de la prise en compte
de 1789, confirmée et de l'environnement ;
complétée par le
préambule de la
Constitution de 1946, ainsi
- l'action préventive, le financement de celle-ci et la réparation
qu’aux droits et devoirs des atteintes ;
définis dans la charte de

- la démarche de précaution ;
l’environnement de
2004 ».

- la démocratie participative et l'accès à l'information sur


3. Une semaine est
l'environnement ;
consacrée tous les ans,
du 1er au 7 avril, au - l'éducation, la formation et l'information ;
développement durable.
Celle-ci est le rendez-vous
majeur pour la promotion - le rôle de la recherche et de l'innovation.
des changements de

En 2010, le ministère souhaite valoriser les changements de


comportements en faveur
du développement
durable : entreprises, comportements observés depuis le Grenelle de l’environnement.
associations, services L’objectif est d’inciter les Français à favoriser le développement
durable dans toutes les situations de leur vie quotidienne et les
publics, collectivités et
établissements scolaires
organisent des engager à modifier leurs comportements de façon pérenne, en
événements (villages
profitant des moyens mis à leur disposition3.
associatifs, projections de
films, expositions, ateliers,
etc. ) sur les sujets du

Le développement durable au sein de la défense


développement durable,
et s’inscrivent dans l’appel
à projets lancé par le
ministère. En 2009, plus
de 4300 participants se
Premier utilisateur du patrimoine de l’État, exerçant un ensemble
d’activités notamment industrielles, premier acheteur public avec
sont inscrits.

18 milliards d’euros, employant environ 420 000 hommes, « L'armée


doit intégrer les problématiques de la société française, elle doit être
compatible avec la préservation du patrimoine au delà des missions
qui lui sont propres. Les militaires sont aussi des citoyens et se
préoccuper de l'environnement, c'est une manière comme une

13
LE DÉVELOPPEMENT DURABLE DU MINISTÈRE DE LA DÉFENSE

autre de se préoccuper de l'avenir de son pays » a déclaré Hervé


Morin avant de présenter le rapport « Développement durable » de
NOTES

son ministère.

Face à un monde en perpétuel mouvement, plus instable et plus


imprévisible sous l’effet de la mondialisation, le ministère de la défense
s’adapte en intégrant dans toutes ses missions le développement
durable, devenu un facteur stratégique. Il se doit d’être exemplaire,
notamment pour honorer les engagements pris par le gouvernement
à l’issue des travaux des « Grenelles » de l’environnement.

La gestion du patrimoine foncier affecté aux divers centres


d’entraînement doit en effet intégrer des contraintes nouvelles,
notamment la désignation comme site du réseau Natura 2000 d’une
fraction de 20 % du domaine du ministère, alors que les moyens dédiés
à l’entraînement connaissent une contraction. La rationalisation de l’outil
militaire dédié à l’entraînement s’est traduite par la réduction du
nombre de camps consacrés à l’entraînement, l’engagement
opérationnel des armées sur les théâtres extérieurs (notamment en
Afghanistan) conduisant à l’intensification de leur utilisation.

La prise en compte de la protection de l’environnement lors des


activités opérationnelles est une tendance émergente au sein du
ministère de la défense. Le taux de classement Natura 2000 de son
patrimoine, comparativement à certaines armées (allemandes,
britanniques, canadiennes et suédoises) où il peut atteindre 70 %,
traduit les réticences des armées à s’engager dans cette voie.

La question reste d’éviter le renoncement aux activités opérationnelles


sur des zones à forts enjeux ou d’imaginer d’autres voies pour
satisfaire des exigences qui peuvent parfois s’exclure mutuellement,
tout en tenant compte des contraintes financières.

14
UNE DÉFENSE VOLONTARISTE

NOTES

4. Synthèse du rapport en
Premier ministère à publier un rapport développement durable4
annexe 1.

Le ministre de la défense Hervé Morin a présenté le rapport


développement durable du ministère de la défense à l'occasion d'une
visite du camp militaire de Sissonne dans l'Aisne et en présence de
la secrétaire d'État à l'écologie, Chantal Jouanno. Le ministère de
la défense, premier ministère à publier un rapport développement
durable, s'engage ainsi résolument dans le développement durable.
Ses dimensions lui confèrent en la matière un effet de levier
potentiellement considérable.

Ce rapport étudie l'impact économique, social et environnemental


de ses activités de même qu'il précise les mesures mises en œuvre
pour les compenser. Le ministère de la défense s’est fixé quatre défis
à relever :

- des territoires préservés ;

- des infrastructures respectueuses de l’environnement ;

- des équipements intégrant la dimension environnementale ;

- des acteurs écologiquement et socialement responsables.

Pour mener à bien cette ambition, la défense a mis en place tout


un ensemble de plans d’actions et a décidé que le rapport
développement durable du ministère de la défense serait actualisé
chaque année afin de mesurer son impact dans la durée et le
résultat des actions engagées.

15
LE DÉVELOPPEMENT DURABLE DU MINISTÈRE DE LA DÉFENSE

Pourtant un sondage réalisé à l’été 2008 sur la perception de


l’engagement du ministère de la défense en faveur du développement
NOTES

durable a montré qu’il est jugé peu impliqué dans ce domaine.

La publication du rapport développement durable entend contribuer


à remédier à la méconnaissance des actions menées par la défense.
Il est vrai que celle-ci résulte probablement, pour une grande part, du
décalage fondamental entre l’image publique du cœur de métier du
ministère – la conduite d’opérations militaires – et la réalité d’une
administration complexe, qui met en œuvre une politique
environnementale et de développement durable dans toutes ses
fonctions de soutien.

Recommandation 1 :

Poursuivre et renforcer l’action pédagogique sur le long terme pour


remédier durablement à la méconnaissance des actions menées
par le ministère de la défense en matière de développement
durable.

Des mesures prises en attendant l’élaboration d’une politique de


développement durable en construction

Pour répondre à ses ambitions en matière de développement durable,


le ministère s’est doté de plans d’actions : un plan « Handicap » en
2006, un plan « Égalité des chances » en septembre 2007 avec
notamment le dispositif « Défense 2e chance » , un plan d’action
environnement et achat durable fin 2007 actualisés en 2009, un plan
pour développer l’accès des PME-PMI à la commande publique
5. Actualisation du plan début 20085.
d’environnement du
ministère
de la défense ; plan Environnement
ministériel pour l’égalité

Préserver la biodiversité des terrains militaires


des chances ; plan
handicap 2009-2011.

Les terrains militaires, d’accès réglementé, ont échappé à


l’urbanisation, à certains modes d’agriculture intensive et à
l’industrialisation ; ils se révèlent d’une grande richesse écologique
et présentent de ce fait un intérêt faunistique et floristique souvent
remarquable : 20 % des terrains militaires sont ainsi classés dans le
réseau européen de protection de la biodiversité Natura 2000 (50 000
hectares de terrains militaires).

Pour préserver cette biodiversité, le ministère a développé des


accords de gestion écologique. Ceux-ci ont pour objet d'assurer le

16
U N E D É F E N S E V O L O N TA R I S T E

meilleur niveau possible de protection de la faune et de la flore


présentes sur un terrain tout en préservant sa vocation militaire,
NOTES

c'est-à-dire la poursuite des activités de manœuvres et de tirs.

Le 3 septembre 2009, le ministre a signé ainsi avec le président de


la fédération des conservatoires d’espaces naturels, une convention
nationale de partenariat écologique qui a pour objet de conforter les
partenariats déjà conclus localement sur certains camps militaires et
d’en développer de nouveaux. Six camps de l’armée de terre font en
effet l’objet, depuis les années 1980, de conventions de partenariat
écologique avec des conservatoires régionaux et départementaux des
espaces naturels. Ces conventions ont permis de favoriser un travail
en commun fondé sur la rigueur, le respect des engagements mutuels
et la confiance.

Enfin, des animaux herbivores (lamas, chevaux) ont été implantés sur
6. Depuis mai 2009, la
certains sites de la défense (base aérienne d’Avord6 notamment)
base aérienne d’Avord pour pâturer les pelouses évitant ainsi l’emploi massif de désherbants
a 5 lamas et responsables de la pollution des sols ou des nappes phréatiques.
5 chevaux. Cette initiative,
qui concerne 10 des 160
hectares de l’enceinte,
représente une économie
Recommandations 2 et 3 :
annuelle de plusieurs
dizaines de milliers de - Poursuivre le développement de partenariats écologiques dans
litres de désherbant
responsables de la
le même esprit de préservation de la vocation militaire des sites
pollution des sols ou des tout en assurant le meilleur niveau possible de protection de la
nappes phréatiques. biodiversité ;

- Étudier la possibilité d’étendre sur les terrains de la défense


l’initiative d’implantation de lamas et chevaux pour réduire le
recours aux désherbants responsables de la pollution des sols
ou des nappes phréatiques.

Mettre en œuvre des infrastructures et des activités respectueuses


de l’environnement

Le deuxième enjeu pour la défense, qui gère près de 5000


implantations en métropole et près de 650 en outre-mer, est
d’administrer ses infrastructures et de conduire ses activités dans
le respect de l’environnement. Le ministère (service d’infrastructure
de la défense) a ainsi mis en œuvre, pour la période 2008-2010,
25 opérations immobilières respectant la norme « haute performance
énergétique ». Par ailleurs, quatre opérations à énergie positive, huit
opérations de rénovation de bâtiments à basse consommation et
trois opérations de constructions neuves BBC (bâtiment basse
consommation) seront initiées à compter de 2010.

17
LE DÉVELOPPEMENT DURABLE DU MINISTÈRE DE LA DÉFENSE

La défense a également lancé, dès 2008, un audit environnement


complet de quatre sites pilotes et une série d'audits portant sur
NOTES

l’énergie et sur l’eau sur 19 sites (régiments, bases aériennes, base


navale, hôpital militaire). Tous ces audits sont suivis d'opérations
d'optimisation (mise en place de compteurs dans plus de 80 sites,
rénovation des réseaux d'eau), financées en 2009 dans le cadre du
plan de relance de l’économie.

En ce qui concerne les performances énergétiques et la réduction des


gaz à effet de serre, le ministère s’est en outre engagé dans une
démarche d’optimisation des contrats de services énergétiques
(fourniture d'énergie, exploitation-maintenance des installations de
génie climatique). Il a enfin engagé une démarche de contrat de
performances énergétiques avec un partenaire privé sur trois sites
militaires : l’hôpital militaire Percy à Clamart (92), la base aéronavale
de Lann-Bihoué (56) et le régiment de la Valbonne (69).

Dans le cadre du soutien aux énergies renouvelables, un projet


d’installation de 20 000 m² de panneaux photovoltaïques sur les toits
de la base aérienne d’Istres (13), dans le cadre d’une autorisation
d’occupation temporaire par EDF, est en cours de réalisation. L’armée
de l’air a été confrontée à des procédures administratives complexes
et lourdes qui ont retardé la réalisation de cette opération.

Recommandation 4 :

Mettre en place une cellule chargée d’aider les unités


opérationnelles dans leur démarche développement durable et
notamment d’alléger les procédures administratives.

Accord défense avec les conservatoires et l’office national de la


chasse et de la faune sauvage
7. Signataires : M. Jean-
Claude Vial, directeur Le ministère de l’écologie, de l’énergie, du développement durable et
de la mer (MEEDDM), le ministère de la défense et la ligue pour la
adjoint de l’eau et de la
biodiversité au MEEDDM,
M. Allain Bougrain protection des oiseaux (LPO) ont signé7 le 20 octobre 2009 un
Dubourg, président de la
protocole d’accord en faveur de la conservation du gypaète barbu,
espèce particulièrement menacée qui assure un rôle d‘équarrisseur8
LPO, M. Éric Lucas et le
général Philippe Adam,
représentants du naturel dans les massifs montagneux des Pyrénées, des Alpes et de
ministère de la défense.
Corse. Ce protocole vise à préserver les populations de gypaètes
8. Gypaète barbu. Appelé barbus en évitant le survol par les aéronefs militaires des zones où
« casseur d’os » pour sa ils se reproduisent, sur la base d’informations cartographiques
consommation de restes
transmises par la LPO, de la période d’accouplement, fin novembre,
jusqu’à l’envol des jeunes oiseaux début août.
osseux d’animaux
sauvages ou domestiques
morts.

18
U N E D É F E N S E V O L O N TA R I S T E

À la veille de l’année de la biodiversité, ce protocole a été une


avancée supplémentaire dans l’engagement de la France en faveur
NOTES

de la conservation des espèces et une réalisation concrète du Grenelle


de l’environnement dont l’un des objectifs est de stopper la perte de
biodiversité.

Économique

Intégrer la dimension environnementale dans les équipements de


défense.

L’équipement des forces demande une réflexion globale intégrant la


doctrine d’emploi des forces, l’entraînement, l’organisation, le soutien,
les hommes et leurs équipements. Cela représente 900 000 marchés
annuels. Avoir une vision plus durable des équipements de la défense
constitue le troisième enjeu majeur.

Concernant l'impact environnemental dans la préparation des capacités


opérationnelles de l’avenir, 9 M€ de crédits de recherche consacrés
à la dimension environnementale ont été engagés par la délégation
générale pour l’armement en 2008. Cet effort financier a été reconduit
en 2009. Le ministère de la défense conduit par ailleurs actuellement
26 programmes d’armement éco-conçus.

Quant à la fin de vie des matériels de guerre, 108 M€ ont été inscrits
en 2009 pour financer leur démantèlement ; afin de faciliter la gestion
de ce démantèlement, 20 navires ont été dotés, en 2009, d'un
passeport vert qui en répertorie les substances dangereuses. En
revanche, l’importance considérable des stocks existants en attente
de démantèlement et des flux de matériels qui sortiront prochainement
9. Selon le rapport de la des forces9 soulève de nombreuses questions : capacité industrielle
à répondre à la demande ? l’assimilation des matériels à des déchets
mission sur le
démantèlement des
matériels d’armement dès lors qu’ils sont voués à la destruction les soumet aux
conduite en 2008 par le règlementations sur les déchets dangereux très contraignantes pour
effectuer leur démantèlement avec notamment la problématique de
CGARM et le
DMPA/B.ENV, le volume
de matériels à démanteler l’amiante, etc.
représente plus de
270 000 tonnes (navires,
sous-marins, aéronefs, Recommandations 5 et 6 :
blindés, munitions).

- Essayer de coordonner les appels d’offre pour les opérations de


démantèlement avec nos principaux partenaires européens afin
d’éviter une saturation momentanée des capacités industrielles
européennes ;

- Mettre en place au niveau interministériel de nouveaux processus


pour prendre en compte les spécificités du démantèlement qui doit
respecter la réglementation sur les matériels de guerre ainsi que
celles sur les déchets.

19
LE DÉVELOPPEMENT DURABLE DU MINISTÈRE DE LA DÉFENSE

Intégrer la dimension environnementale dans les achats de la


défense
NOTES

Le ministère de la défense est le premier acheteur de l’État avec 4


milliards d’euros d’achats courants (hors armement), contre 6 milliards
pour l’ensemble des autres ministères.

Le ministre a signé la directive10 achats durables pour la période


2009-2011, le 29 octobre 2009. Elle prend en compte les objectifs fixés
10. Cette directive annule
et remplace la première
directive signée le 21 par la circulaire « État exemplaire » du Premier ministre, en les
décembre 2007.
adaptant au ministère de la défense. Cela concerne tout un chacun,
dans son rôle de citoyen responsable de l’avenir des générations
futures.

11. Ce colloque a eu pour La directive, présentée lors du 1er colloque11 achats durables qui
objectif de sensibiliser à la s’est tenu le 19 novembre 2009 à l’École militaire, implique non
seulement les acteurs de la sphère achats mais aussi les
démarche d’achats
durables à travers des
témoignages de consommateurs des biens et services proposés par la fonction achats.
représentants du Elle retient deux axes prioritaires : l’habillement et l’alimentation12. Les
donneurs d’ordres doivent jouer un rôle moteur pour donner des
ministère de la défense,
dont le haut fonctionnaire
au développement signaux forts en direction des producteurs et des industriels.
durable, du ministère de

Une série d’objectifs a été mise en place à la fin de l’année 2009. Les
l’écologie et du
développement durable,
du service des achats de achats durables feront l’objet d’un suivi particulier toute l’année : 4 millions
l’État, d’entreprises et d’euros d’économies sont attendues en 2010. Mais d’ores et déjà, des
résultats sont mesurables :
associations partenaires.
Des thématiques telles
que l’éco-conception, les
achats socio-
- 100 % du papier de reprographie est éco-responsable ;
responsables et les
achats éco-responsables
ont été développées. - 100 % des matériels informatiques sont labellisés Energy star (label
européen, ndlr) et 100 % des écrans sont à la norme du référentiel
TCO, destiné au matériel informatique et électronique ;
12. Onze autres segments
sur lesquels des actions
sont engagées : matériels
informatiques, solutions
- les achats de denrées issues de l’agriculture biologique se sont
élevés à 800 000 euros en 2009, soit 3 % des dépenses
d’impression, papier de
reprographie, mobilier,
nettoyage des locaux, d’alimentation du ministère.
entretien des espaces

Le développement de la filière achat passera par des spécialisations


verts, fournitures de
bureau, déplacements de
personnels, véhicules, dans les domaines du développement durable. La désignation d’un
achats socio-
référent « achats durables » à la mission achats permet d’assurer le
pilotage de ce sujet transverse à l’ensemble des familles d’achats au
responsables, bois de
construction.
niveau des autres directions et états-majors.

Social

- L'égalité des chances est une priorité gouvernementale

Le chantier doit mobiliser l'ensemble des services de l'État. Il vise à


permettre à l'ensemble des jeunes, particulièrement ceux issus de

20
U N E D É F E N S E V O L O N TA R I S T E

milieux modestes, de valoriser leurs mérites afin qu'ils puissent


progresser dans la société. Le ministère de la défense est pleinement
NOTES

engagé dans cette politique interministérielle.

Basé sur les valeurs d'éducation et de promotion, le plan défense a pour


objectif de développer les valeurs de citoyenneté, de mieux faire
connaître la communauté de défense et de rendre plus accessibles les
métiers de la défense à tous les jeunes :

- Développer le tutorat

Participant de l'éducation et permettant la promotion, le tutorat vise à


favoriser la mixité sociale dans le recrutement des officiers, avec une
phase d'information au sein des établissements d'enseignement
secondaire sur les métiers exercés par les officiers, leur parcours de
carrière et les modalités d'accès aux grandes écoles militaires et une
phase de tutorat individuel avec constitution de binômes élève-
officier/élève-lycéen permettant, à travers des relations personnalisées
et de confiance, un véritable parrainage.

- Cadets de la défense

L'action « cadets de la défense » vise les jeunes de 14 à 16 ans et


doit faciliter localement la mixité sociale par des contacts entre jeunes
de milieux différents, à travers des activités sportives, et de découverte
du monde militaire.

- Mettre en valeur les périodes militaires d'initiation ou de


perfectionnement

Les préparations militaires seront constituées des périodes militaires


d'initiation ou de perfectionnement à la défense afin de répondre aux
besoins d'une armée professionnalisée. Elles auront pour objectif la
découverte du métier de militaire.
13. Au titre de l'égalité des
chances, le mindef recrute - Améliorer la formation qualifiante
déjà de nombreux jeunes

Relevant du domaine de la promotion, l'action de formation qualifiante


militaires ayant quitté le
système éducatif sans
avoir obtenu de s'appuiera sur l'expérience acquise par le ministère de la défense en
qualification. Les actions matière d'apprentissage pour multiplier les conventions locales avec les
collèges et lycées professionnels, afin de développer les possibilités
de reconversion mises en
œuvre pour leur permettre
à l'issue de leur contrat de d'accueil en formation qualifiante au sein du ministère13.
trouver un emploi dans le

- Défense deuxième chance


secteur civil doivent faire
l'objet de nouvelles
évolutions.

Ce dispositif est destiné à des jeunes identifiés en difficulté scolaire


14. Journées d'appel et pendant les JAPD14. Sur la base du volontariat, ces jeunes de 18 à 21
de préparation à la ans ont l'opportunité d'obtenir une formation validée par l'éducation
défense.
nationale afin de les aider à trouver un emploi dans la vie active.

21
LE DÉVELOPPEMENT DURABLE DU MINISTÈRE DE LA DÉFENSE

La démarche engagée vise aussi à ouvrir plus largement les lycées


défense, en y permettant l'accès de jeunes gens méritants issus de
NOTES

milieux modestes, en préservant la qualité du recrutement des officiers,


15. Des études sont comme le niveau d'excellence des lycées15.
engagées concernant la

- Renforcer l'action des réservistes locaux à la jeunesse et à la


création de
classes-tampon de
remise à niveau afin citoyenneté
d'intégrer les classes

Les réservistes locaux à la jeunesse et à la citoyenneté ont pour rôle


préparatoires des grandes
écoles, ainsi que la mise
en place de classes de de véhiculer auprès des jeunes les notions de citoyenneté et de
prépa au baccalauréat
civisme à travers l'organisation et l'animation d'actions spécifiques et
de valoriser l'image de la défense auprès des jeunes.
pour le personnel de la
défense, qui constitue une
proposition essentielle en
termes de promotion
sociale.
- Améliorer le reclassement des jeunes militaires dans le secteur
civil

Le ministère de la défense recrute chaque année de nombreux jeunes


ayant quitté le système scolaire sans qualification. Ces jeunes, à
l'issue de leur séjour au sein de l'institution militaire, éprouvent
souvent de grandes difficultés à retrouver un emploi dans le secteur
civil. Ils seront accompagnés au moment de leur départ des forces
armées.

Nouvelle impulsion donnée au plan handicap

« Le handicap ne doit pas être un obstacle à un plein épanouissement


professionnel dans notre institution. En matière d'emploi, la compétence
prime sur le handicap », a souligné le ministre de la défense, Hervé
Morin, en présentant, le 24 mars 2009 en présence de Valérie Létard,
secrétaire d'État à la solidarité, le plan handicap 2009-2011 du
ministère sur un site de l'armée de terre à Versailles-Satory (Yvelines).

Ce plan fixe, pour 3 ans, les objectifs du ministère en matière


d'insertion et de maintien dans l'emploi des personnes en situation de
handicap. Ces objectifs portent notamment sur l'accès aux formations
spécialisées, telle l'étude de la langue des signes, et sur l'aménagement
personnalisé du poste de travail. Ils doivent encore permettre aux
jeunes en situation de handicap, qui souhaitent participer à la JAPD,
de trouver dans les centres d'information, un accueil similaire à celui
dont bénéficient tous les Français.

16. Sur les années 2007 Dans son allocution, le ministre a rappelé qu'en la matière, « la
et 2008, près de
défense est exemplaire. Nous avons atteint notre objectif avec un taux
d'emploi à 5,95 % » (l'obligation légale est fixée à 6 %16).
300 personnes en
situation de handicap ont
trouvé un poste au
ministère de la défense.
Le ministre a également annoncé le lancement d'actions de
sensibilisation au handicap à destination des membres du ministère
Le nouveau plan prévoit
590 nouveaux
recrutements sur 3 ans. et du grand public avec le lancement de campagnes itinérantes de
sensibilisation et de formation au handicap et la création du prix

22
U N E D É F E N S E V O L O N TA R I S T E

«initiatives emploi» qui sera remis en 2010. Ouvert à tous les agents
du ministère, il récompensera les innovations ou les actions les plus
NOTES

ingénieuses favorisant une meilleure intégration de personnes en


situation d’handicap.

Recommandation 7 :

Poursuivre et faire mieux connaître les actions de développement


durable lancées par le ministère en matière de social (plan égalité
des chances et plan handicap).

Rendre les personnels défense écologiquement et socialement


responsables

L’objectif pour l’ensemble du personnel est de développer un savoir-


être compatible avec le développement durable tant dans leur vie
professionnelle que privée.

De nombreuses actions ont été entreprises dans ce cadre comme la


diffusion en 2008 sur plus d’une centaine de sites du film de l’ancien
vice-président américain Al Gore, Une vérité qui dérange, les formations
17. Sur la base aérienne « éco-conduite », l’incitation à l’emploi de vélos sur les sites étendus
en lieu et place de véhicules17.
d’Orléans Bricy, une piste
cyclable a été construite
en complément d’achat de
véhicules électriques,
mesures destinées à
réduire les gaz à effet de
serre.

23
24
UNE SPÉCIFICITÉ DÉFENSE À
PRENDRE EN COMPTE, COMPATIBLE
AVEC LES ENJEUX
ENVIRONNEMENTAUX

NOTES

Des activités spécifiques qui justifient un régime dérogatoire

Les spécificités propres au domaine d’action du ministère,


notamment la protection du secret de la défense nationale ou les
18. Article L. 1142-1 du impératifs liés à la mise en condition d’emploi des forces armées18
code de la défense. ont conduit à la mise en place de procédures dérogatoires.

Des compétences environnementales importantes au ministère


de la défense

Ainsi, en matière de police administrative de l’eau et des installations


classées pour la protection de l’environnement (ICPE), le ministre
de la défense dispose des compétences normalement dévolues au
19. Pour ICPE : décret n° ministre chargé des installations classées19. Dans le cadre de ses
80-813 du 15 octobre prérogatives, il dispose, au sein du contrôle général des armées
(CGA), d’une inspection des installations classées de la défense.
1980, articles R. 517-1 à
R. 517-8 du code de
l’environnement .
Pour les IOTA Rôle décisif de l’autorité militaire
(installations, ouvrages,
travaux et activités
réalisés à des fins non En matière de protection de la biodiversité, la défense bénéficie
domestiques ayant un également d’un traitement spécifique. Les mesures destinées à
conserver ou à rétablir dans un état favorable les zones Natura 2000
impact sur les eaux) :
décret n° 94-1033 du 30
novembre 1994 modifié, « tiennent compte des exigences […] de défense ». Le document
articles R. 217-1 à R. 217-
d’objectifs, qui définit notamment pour chaque site les orientations
de gestion, les mesures de conservation ou de rétablissement de
10 du code de
l’environnement.
l’état favorable du site et les modalités de leur mise en œuvre, ne
peut comporter aucune mesure susceptible d’affecter l’exécution de
la politique militaire au sens de l’article L. 1142-1 du code de la
20. Article L. 414-2 du défense sans l’accord préalable de l’autorité militaire20.
code de l’environnement.

25
LE DÉVELOPPEMENT DURABLE DU MINISTÈRE DE LA DÉFENSE

Ce régime dérogatoire doit être étendu à un nouveau champ, portant


sur l’évaluation des incidences Natura 2000. Il appartiendra en effet
NOTES

au ministre de la défense, d’organiser la mise en œuvre de la


procédure d’évaluation d’incidences Natura 2000 selon des modalités
compatibles avec la protection du secret de la défense nationale
ainsi qu’avec les contraintes particulières aux opérations non-
prévisibles, urgentes et impératives de la défense nationale.

La prise en compte de l’environnement est axée principalement


sur les activités non-opérationnelles

Les actions mises en œuvre au sein du ministère en faveur du


développement durable et de la protection de l’environnement
privilégient quatre axes qui mobilisent fortement les services et les
fonctions de soutien et d’administration, mais concernent moins
directement les activités spécifiquement militaires.

Activités d’exploitant industriel

Le ministère exerce en effet d’abord une activité d’exploitant industriel,


au titre de laquelle il utilise plus de 8250 installations classées,
comprenant des installations classées pour la protection de
l’environnement (ICPE) et des installations, ouvrages, travaux et
activités sur l’eau ou le fonctionnement des écosystèmes aquatiques
(IOTA). En la matière, le ministère s’est engagé dans la mise aux
normes de l’ensemble de ses installations, afin d’apurer un passif hérité
important. La mise en place d’un système de gestion des déchets
s’inscrit dans cette même logique.

Acquisition des programmes d’armement – écoconception

En second lieu, le ministère, par l’entremise de la direction générale


de l’armement (DGA), entend favoriser le développement de l’éco-
conception des matériels qu’il met en œuvre, y compris en recherchant
un nouveau compromis entre la performance opérationnelle et le
respect de l’environnement. « Perçu au premier abord comme une
contrainte pour les capacités opérationnelles et leur doctrine d’emploi,
le développement durable peut aussi être une opportunité pour
développer la performance des équipements » .

L’écoconception permet aussi d’anticiper les évolutions d’une


réglementation de plus en plus contraignante pour les programmes
dont la durée de vie est très importante.

Dans le domaine de la conception des moteurs, l’application de la


démarche de développement durable pose très justement la
problématique de la ressource en pétrole, dont le stock connu à ce

26
UNE SPÉCIFICITÉ DÉFENSE

jour correspond à environ 30 à 50 années de consommation. En


parvenant à réduire sa dépendance vis-à-vis des hydrocarbures par
NOTES

l’utilisation d’une autre ressource, la défense gagnerait en autonomie


d’action et la planète verrait ses polluants diminuer.

Recommandation 8 :

Communiquer sur les avantages procurés à la défense par la mise


en œuvre de l’écoconception en terme de gain en performance
des équipements, en précisant les coûts induits (qui peuvent être
négatifs à plus ou moins long terme).

Achats publics

Sur les 18 milliards d’euros d’achats réalisés annuellement, 4 milliards


concernent le soutien (fournitures, papier, matériel informatique, etc. ),
4 autres milliards concernent la maintenance (immobilière, informatique).
La dimension environnementale est d’ores et déjà prise en compte dans
ces achats (Cf. « Économique » dans « Une défense volontariste » ).

Gestion patrimoniale

Le ministère gère plus de 10 000 bâtiments d’une surface supérieure


à 1 000 m2 et possède un patrimoine foncier de plus de 250 000
hectares représentant 0,5 % du territoire métropolitain.

Il a lancé un plan d’action pour préserver la biodiversité des terrains


militaires et ses infrastructures dans le respect de l’environnement
(Cf. « Environnement » dans « Une défense volontariste » ).

Cette situation a abouti à la désignation de 20 % des terrains militaires


comme zones Natura 2000. Ce bon état global a notamment permis
à la France de puiser dans ce réservoir écologique au début des
années 2000 afin de rattraper son retard en matière de désignation
de sites.

27
LE DÉVELOPPEMENT DURABLE DU MINISTÈRE DE LA DÉFENSE

L’extension de la politique environnementale aux activités


militaires est inéluctable mais doit être réalisée avec précaution
NOTES

pour ne pas entraver les missions opérationnelles

Constat rassurant : impact marginal des activités d’entraînement


militaire sur l’environnement

Le bilan réalisé au sein du ministère sur la décennie écoulée montre


que l’entraînement des forces en métropole n’a provoqué que très peu
d’incidents en matière environnemental. Le seul incident recensé qui
ait incité les organisations écologiques à intenter un procès contre le
21. Nursery de poissons. ministère a été initié par un char : celui-ci avait détruit une frayère21 lors
d’un franchissement de rivière au cours d’un exercice d’entraînement.

En fait, ce bilan a mis en évidence le fait que les camps militaires et leurs
abords sont souvent propices au développement de la biodiversité
dans la mesure où la circulation y est interdite sur de grandes étendues.
C’est ainsi que le camp de Canjuers abrite de nombreuses espèces rares
(rapaces, flore), que ceux de Sissonne, Valbonne et Souje et d’autres
encore accueillent des espèces ayant déserté les campagnes modelées
par l’agriculture intensive et l’usage des pesticides.

Une évolution néanmoins nécessaire pour intervenir dans un


cadre multinational …

Aujourd’hui, 74 % de nos effectifs déployés sur des théâtres Opex le


sont dans un cadre multinational dont 49 % dans le cadre de l’Otan,
18 % dans celui de l’Onu, 5 % dans celui de coalitions ad hoc et 2 %
dans celui de l’Union européenne. Les armées françaises doivent
s’adapter en permanence pour maintenir l’interopérabilité nécessaire
à l’intégration de leur action dans celle d’une coalition et leurs
équipements sont de plus en plus communs avec leurs alliés.

Ainsi dans le cadre du programme de l’hélicoptère NH 90 commandé


par la défense française, les pays nordiques ont imposé à NH Industries
des exigences environnementales nouvelles : interdiction et minimisation
de certaines substances dangereuses, formation des pilotes à l’éco-
pilotage ou bien encore fourniture d’un plan de management de
l’environnement pour la conduite du projet.

D’une manière générale, les coopérations en cours avec nos partenaires


allemands, britanniques ou italiens montrent que ces pays ont des
exigences contraignantes, en particulier dans le domaine de la gestion
des substances dangereuses.

28
UNE SPÉCIFICITÉ DÉFENSE

… et pour tenir compte de l’opinion de la société


NOTES

De même, la société attend désormais des armées un comportement


« écoresponsable » y compris dans les conflits. De multiples acteurs,
riverains, associations, organisations non-gouvernementales (ONG), élus
locaux, relayés par les médias, n’ont pas manqué de faire connaître leurs
attentes, de manière plus ou moins bienveillante. A contrario, un
comportement systématiquement éthique et responsable de la défense
en matière de développement durable aide à aplanir certaines
22. Les domaines
d’application sont
oppositions entre la société civile (dont les ONG) et la défense22.
multiples. Le tri des
déchets, sur les sites La préservation de la biodiversité et la gestion des espaces protégés
militaires en métropole
sont ainsi appelées à figurer dans le plan d’action environnement du
ministère de la défense proposé au ministre, qui succèdera au premier
comme en opérations
intérieures ou extérieures,
la gestion de l’énergie, la plan d’action adopté en décembre 2007. Cette prise en considération
gestion des matières
dangereuses, la gestion
doit conduire à une évolution profonde de la politique environnementale
des nuisances sonores à du ministère, qui jusqu’à présent traitait du développement durable
proximité des bases essentiellement par des actions excluant le domaine des activités
aériennes, ou le recyclage
des matériels en sont des
militaires proprement dites : le nouveau plan d’action devrait spécifier
exemples auxquels la que les objectifs de préservation de la biodiversité doivent être pris
défense est sensible en compte dans la conduite des activités militaires […].
depuis plusieurs années.
L’exemple de la pression
exercée par Greenpeace La défense doit anticiper et avoir une longueur d’avance sur les
lors du convoyage vers évolutions de la réglementation durable
l’Inde de la coque Q790
pour un chantier de
démantèlement en est La durée de vie des matériels des armées, qui dépasse souvent 30 ans
l’illustration la plus pour les programmes d’armement et à laquelle il convient de rajouter
le temps de développement et de réalisation, impose d’anticiper
médiatisée.

suffisamment les évolutions des exigences environnementales définies

Recommandation 9 :

Afin d’éviter d’écarter du marché des équipements ayant une


empreinte environnementale trop élevée, la défense doit s’affirmer
comme un acteur de l’évolution des normes environnementales.

par des organismes comme l’Otan.

Des terrains militaires, en volume réduit, mais fortement sollicités


pour l’entraînement des forces

Le niveau d’engagement opérationnel actuel, qui s’accompagne


d’une forte rotation des unités engagées, conduit à solliciter fortement
les centres de préparation des forces et les terrains militaires sur
lesquels sont entraînées les troupes. Or, les structures dédiées à
l’entraînement ont généralement fait l’objet d’une réorganisation. La
rationalisation de l’outil militaire dédié à l’entraînement a conduit à la

29
LE DÉVELOPPEMENT DURABLE DU MINISTÈRE DE LA DÉFENSE

réduction du nombre de camps consacrés aux entraînements


préalables aux déploiements et par conséquent à une utilisation plus
NOTES

intensive de ceux-ci.

Ces camps devront être adaptés à la réalité des terrains sur lesquels
sont déployées les forces ( « le terrain commande » comme le
rappelle un responsable de la planification des entraînements de
l’armée de terre), alors qu’ils avaient été généralement aménagés pour
préparer un engagement conventionnel sur un théâtre centre européen.
Le Defence Training Estate, qui gère l’ensemble des camps
d’entraînement des forces armées britanniques a récemment entrepris
la construction d’un village afghan. L’armée française fait face à la

Recommandations 10 et 11 :

- Étudier la possibilité et l’intérêt d’utiliser les infrastructures


britanniques pour l’entraînement de nos forces (coût/efficacité) ;

- Adapter nos camps dans le respect de l’environnement dans la


mesure où les contraintes opérationnelles et la situation financière
le permettent.

même problématique.

Le respect des règles relatives au respect de l’environnement ne


doit pas constituer un frein ou une gêne importante pour l’activité
opérationnelle

Des dérogations pour les opérations extérieures

Le ministère de la défense doit respecter le code de l’environnement


et ne peut y déroger que dans des cas très ponctuels, comme par
exemple lors de crash programmes lancés pour des besoins Opex si
les études d’impact sur l’environnement imposent des délais prohibitifs
incompatibles avec la réalisation de la mission opérationnelle confiée
aux armées. L’armée de terre britannique a ainsi dû entraîner ses
forces, appelées à être déployées rapidement en Afghanistan, sur de
nouveaux matériels sans avoir eu le temps d’effectuer au préalable
une évaluation d’incidence.

23. Directive interarmées En opérations extérieures, une directive interarmées précise les
sur la protection de actions à mener par les armées en matière de protection de
l’environnement23.
l’environnement en
opérations de mai 2004.

24. Il s’agit en particulier


Des contraintes d’entraînement encore gérables en France
de tenir compte des
périodes de nidation afin
d’éviter les survols des De même, la classification Natura 2000 de plus de 20 % des sites
zones concernées.
utilisés par les armées et des eaux territoriales françaises n’est pas

30
UNE SPÉCIFICITÉ DÉFENSE

sans poser quelques difficultés24 pour les activités d’entraînement de


la défense, d’autant que les engagements de la France devant l’Union
NOTES

européenne sont forts vis-à-vis de Natura 2000.

Des armées étrangères ayant dû renoncer à s’entraîner dans certains


de leurs camps25
25. Rapport de stage sur
la protection de
l’environnement lors des
activités opérationnelles
En Suède et en Allemagne, les armées ont été conduites à renoncer
à exercer leurs activités sur certains sites classés. Dans le cas des
des armées de Thierry
Laurent (Ena) .
armées suédoises, l’impact opérationnel est nul compte tenu de la
forte réduction de leur format et de l’importance de leur patrimoine.
26. Ancien terrain En revanche, la perte d’un terrain d’entraînement de bombardement
soviétique situé à la aérien26, qui comporte des zones classées Natura 2000 et héberge
notamment des oiseaux, génère un surcoût pour les armées
frontière de la Poméranie
et du Mecklembourg.
allemandes contraintes d’effectuer 50 % des vols basse altitude et
75 % des exercices air-sol et sol-air à l’étranger ou au-dessus de
la mer.

Risques de pertes capacitaires

L’engagement de la France à détruire ses armes à sous-munitions,


sous la pression internationale, pose par ailleurs la problématique du

Recommandation 12 :

Veiller à ce que la réglementation ne devienne pas trop


contraignante pour les armées et n’obère pas leurs capacités
opérationnelles.

remplacement de ces armes afin d’éviter une perte capacitaire.

31
32
LA PROBLÉMATIQUE FINANCIÈRE ET
ORGANISATIONNELLE

NOTES

Un investissement financier difficile dans le contexte de


crise actuelle …

Un coût développement durable à intégrer dans une enveloppe


contrainte

Des coûts du développement durable non négligeables bien que


non connus précisément

Ces coûts sont souvent intégrés dans d’autres coûts (programmes


d’armement, infrastructure, maintien en condition opérationnelle,
fonctionnement).

S’agissant des dépenses d’environnement, sur la période 2009-


2014, le ministère de la défense a prévu de consacrer plus de 85 M€
27. En augmentation dans
par an27 pour des opérations particulières, à savoir :
la mesure où 180 millions
d’euros étaient inscrits - 23 M€ pour la dépollution de sites cédés (15) et de la Polynésie
(8) ;
pour 2008-2010.

- 20 M€ pour les opérations de démantèlement (navires, armes


à sous-munitions, etc. ) ;

- 30 M€ pour les mises en conformité règlementaires (ENR bois,


ICPE irrégulières, plan élimination des réservoirs simples,
captage eau, station épuration, compteurs eau, etc. ) ;

- 9 M€ pour la recherche écoconception ;

- 2 M€ pour l’entreposage des déchets (faiblement radioactifs,


outre-mer) et les passeports verts ;

33
LE DÉVELOPPEMENT DURABLE DU MINISTÈRE DE LA DÉFENSE

- 1 M€ pour les 4 sites pilotes (Mailly, Orléans, Polytechnique et


Lazaret).
NOTES

À ces dépenses, il faut ajouter 31 M€ que le ministère de la défense a


avancés dans le cadre de l’opération « bonus-malus28 » - remboursables
si le ministère de la défense présente au minimum 6 indicateurs verts
28. Pour l’ensemble des
ministères l’enveloppe
demandée = sur les 8 indicateurs développement durable29 – ainsi que les éventuelles
100 M€. (Circulaire
amendes de l’Union européenne pour non-respect de la réglementation
(Natura 2000, etc. ).
« État exemplaire » de
décembre 08).

29. Indicateurs : bilan


social réalisé
Dans une enveloppe budgétaire non extensible, voire rétrécie
-avoir commandé outil
gestion fluides Pour 2010, les ressources totales de la défense s’élèveront à 32,15
-avoir fait audits
énergétiques
milliards d’euros, soit un niveau supérieur de 6 % à celles de 2008
-consommation papier mais moindre qu’en 2009 (32,99 milliards d’euros).
/agent

Dans le contexte de crise économique actuel, ce budget 2010 doit


- parc véhicules vignette
verte
-nb imprimantes/agent accompagner la réorganisation du ministère, par un meilleur
- avoir réalisé plan équipement des forces et une revalorisation de la condition du
personnel civil et militaire de la défense.
administratif exemplaire).

L’exercice financier risque d’être d’autant plus délicat que les


ressources de la défense sont construites sur la base de ressources
exceptionnelles non acquises à ce jour. Dans ces conditions,
l’enveloppe allouée au développement durable pourrait être fortement
réduite dans les mois et années à venir.

La Grande-Bretagne confrontée aux restrictions financières a déjà


réduit sa politique

Au Royaume-Uni, les contraintes budgétaires ont ralenti l’extension


de leurs plans développement durable30 à l’ensemble de leurs camps
d’entraînement. Leur objectif initial risque fort d’être, par conséquent,
30. Les plans intégrés de
remis en cause.
gestion territoriale et
rurale ILMP (Integrated
Land Management Plan)
et IRMP (Integrated Rural Recommandation 13 :
Management Plan).

Connaître les coûts de gestion environnementale pour anticiper


les ressources financières à consacrer au développement durable.

34
L A P R O B L É M AT I Q U E F I N A N C I È R E E T O R G A N I S AT I O N N E L L E

Un surcoût temporaire pouvant générer des économies à moyen


terme
NOTES

Les achats durables

Ils participent à la réduction globale des dépenses d’achat sur le


long terme. Le constat est d’ores et déjà visible dans le bâtiment par
exemple, pour lequel l’économie d’énergie est importante. Le surcoût
des constructions est ainsi amorti très largement sur la durée
d’exploitation.

La difficulté réside dans la gestion budgétaire à court terme car les


achats durables n’engendrent pas de réduction des prix d’achat sur
le court terme. Au contraire, sur certains segments comme
l’alimentation ou les vêtements, un surcoût peut être constaté.

Les conséquences financières de l’achat durable doivent donc être


appréciées en coût global, ce qui est encore difficile à obtenir finement,
faute de moyens et de mesures adaptés.

Recommandation 14 :

Estimer le coût global sur la durée des projets d’achat durable (ou
des reconductions de mesures « achat durable ») afin d’étayer le
dossier de décision.

Expérimentation des panneaux photovoltaïque à Istres

Le procédé transforme les rayons solaires en électricité redistribuée


par le réseau EDF. Ce mode de production d’énergie renouvelable doit
contribuer, à terme et sur le plan local, à diminuer l’utilisation des
énergies fossiles et à rendre ainsi la base aérienne autonome sur le
plan énergétique.

À l’heure actuelle, la société qui exploite ces panneaux producteurs


d’électricité paye à l’État un loyer, qui ne revient pas dans les caisses
de la défense. Le seul avantage obtenu par la base aérienne a été
la réfection de quelques unes de ses toitures.

Recommandation 15 :

Faire évoluer la réglementation pour que les entités sur le terrain


puissent bénéficier des gains produits par le développement
durable

35
LE DÉVELOPPEMENT DURABLE DU MINISTÈRE DE LA DÉFENSE

… qui nécessite un pilotage « développement durable » mieux


structuré
NOTES

Le contexte financier de plus en plus difficile rend encore plus


prégnante la nécessité de coordonner tous les efforts entrepris par le
ministère en matière de développement durable.

Organisation interministérielle

Le suivi et l’animation des questions de développement durable


repose depuis 2003 sur un dispositif qui consiste à nommer dans
chaque ministère un haut fonctionnaire au développement durable
(HFDD). Celui-ci est responsable de l’élaboration, de la mise en
œuvre et du suivi de la stratégie de développement durable de son
ministère, déclinaison de la stratégie nationale de développement
durable.

Une organisation au sein du ministère de la défense qui se


renforce

C’est le directeur de la mémoire, du patrimoine et des archives


(DMPA) qui est le HFDD du ministère de la défense. Il possède,
depuis 2008, un bureau de huit personnes pour suivre le domaine
environnement et une cellule développement durable de deux
personnes qui lui est directement rattachée.

De fragmentée et peu coordonnée …

Le développement durable, c’est un réseau de près de 600 acteurs


dans l’ensemble du ministère avec des conseillers et des gestionnaires,
des responsables environnement sur le terrain et des experts dans
les différents domaines – notamment le service d’infrastructure de la
défense en matière d’énergie. Ils relèvent de l’état-major des armées,
des armées, du secrétariat général pour l’administration ou de la
direction générale de l’armement. Ce réseau est aujourd’hui fragmenté
et peu coordonné.

Chacune des armées a élaboré sa politique de développement


durable et a mené de nombreuses actions concrètes sur ses sites en
faveur notamment des énergies renouvelables et de la réduction de
l’effet de serre : construction d’une aire à feux à gaz à Cazaux,
installation de lampadaires solaires à Dijon, projet de valorisation
des déchets agro-animaliers par la production d’énergie propre à
Avord, etc.

36
L A P R O B L É M AT I Q U E F I N A N C I È R E E T O R G A N I S AT I O N N E L L E

NOTES …elle fait l’objet d’un effort de coordination et de pilotage …

Le nouveau bureau met en œuvre deux outils essentiels à l’impulsion


d’une démarche de développement durable ministérielle : le suivi du
plan d’action et la rédaction du rapport annuel consacré au
développement durable, au titre de la centralisation des informations
relatives à la programmation et à l’exécution des actions nécessaires
en matière d’environnement.

L’exécution du plan d’action fait en effet l’objet d’un suivi trimestriel


par un comité de pilotage réuni par le conseiller pour l’environnement
du ministre. Quant au rapport du ministère consacré au développement
durable, il constitue un outil privilégié de structuration et de coordination.
Il inscrit l’ensemble des entités du ministère dans une démarche de
reporting. La nécessité ensuite de produire des indicateurs qui
témoignent d’une évolution positive du ministère et de l’amélioration
de son bilan contribue à une mise sous tension de l’ensemble des
acteurs et des responsables.

Recommandations 16-17-18 :

- Structurer davantage le réseau afin d’être en mesure de le


piloter avec plus d’efficacité ;

- Développer l’expertise en matière environnementale, en


s’appuyant sur des compétences externes ;

- Poursuivre l’effort fait sur la formation des personnels.

La nécessité d’une approche globale dans tous les domaines

Une mesure dite développement durable peut être globalement néfaste


pour la planète.

En effet, prenons le cas du domaine du soutien de l’homme, la tentation


pourrait être grande de généraliser l’alimentation « bio » dans les
services de restauration de la défense. Or, cette mesure doit être
analysée de manière précise et détaillée sur le plan développement
durable et tenir notamment compte des transports de marchandises,
et de leur empreinte C02 non négligeable étant donné le volume réduit
d’agriculture bio en France. Par ailleurs ses impacts sur les plans
opérationnel, financier et humain doivent avoir été également étudiés.

De même, le développement d’éoliennes au large est séduisant ; il faut


s’assurer au préalable de la rentabilité économique compte tenu du coût
de transport important de l’énergie et analyser les éventuelles
perturbations sur les bâtiments de la marine.

37
LE DÉVELOPPEMENT DURABLE DU MINISTÈRE DE LA DÉFENSE

Recommandation 19 :
NOTES

Procéder à une approche globale de toute proposition de mesure


développement durable en ne négligeant aucun paramètre,
notamment :
- impact total sur le développement durable ;

- impact opérationnel ;

- coûts humains et financiers.

38
CONCLUSION

Conscient de l’importance prise par la préoccupation


environnementale, devenue un enjeu planétaire, le ministère de la
NOTES

défense a décidé la mise en œuvre prioritaire d'une politique de


développement durable ambitieuse. Premier ministère à avoir
élaboré un rapport sur le sujet, la défense a engagé avec
détermination de nombreuses actions tant sur le plan
environnemental, qu’économique et social.

Si celles-ci ont permis d’atteindre une situation environnementale


globalement satisfaisante, elles n’en sont pas moins éparses et
couvrent essentiellement les activités non spécifiquement militaires.
Les contraintes financières actuelles et prévisibles en 2011-2012
posent également la question de la poursuite des plans d’actions
lancés, le développement durable risquant de devenir une variable
d’ajustement dans le budget.

Le ministère doit pourtant poursuivre ses efforts dans ce contexte


difficile, structurer davantage son réseau développement durable
afin d’être en mesure de le piloter avec plus d’efficacité et poursuivre
les partenariats tant français qu’étrangers. Anticipation, capacité à
être proactif sont des qualités que le ministère de la défense doit
continuer à utiliser afin de ne pas être marginalisé socialement,
industriellement et sur les théâtres d’opérations.

L’extension de la politique de développement durable du ministère


aux activités spécifiquement militaires est inéluctable. Le ministère
doit la conduire en maîtrisant les risques, en adoptant une démarche
globale d’analyse préalable des impacts opérationnels, financiers
et humains. La défense y a des intérêts notamment pour développer
la performance de ses équipements et rayonner au sein de la
nation.

39
LE DÉVELOPPEMENT DURABLE DU MINISTÈRE DE LA DÉFENSE

Par conséquent, tout en conservant la priorité à la réalisation des


missions opérationnelles confiées aux armées, et les procédures
NOTES

dérogatoires du ministère, il s’agit pour la défense de poursuivre les


actions permettant de réduire son empreinte sur l’environnement (la
simulation de plus en plus utilisée en fait partie).

La défense a bien à l’esprit les propos d’Antoine de Saint-Exupéry,


à savoir : « Nous n’héritons pas de la terre de nos ancêtres, nous
l’empruntons à nos enfants » ou ceux de son ministre : « Les
militaires sont aussi des citoyens et se préoccuper de
l'environnement, c'est une manière comme une autre de se
préoccuper de l'avenir de son pays ». Elle se veut exemplaire ; il faut
que la société le sache. Il est donc indispensable de communiquer
dans ce domaine. Il en va de la liberté d’action de nos armées
dans leurs espaces d’entrainement.

40
Annexe 1 :
Synthèse du rapport sur le développement durable
du ministère de la défense.

Ce document de 80 pages présente la politique du ministère de la défense en matière de


développement durable, précise les engagements de l’institution et dresse le bilan des
avancées dans ce domaine en 2008.

Le rapport mesure l’impact écologique, social et économique du ministère de la défense,


en se fondant sur les recommandations du référentiel international « global reporting
initiative » (GRI).

Quatre enjeux majeurs pour le ministère de la défense y sont déclinés :

- préserver la qualité de ses sites ;

- administrer ses infrastructures et conduire ses activités dans le respect de


l’environnement ;

- intégrer la dimension environnementale dans ses équipements ;

- rendre ses personnels écologiquement et socialement responsables.

Le plan de la défense pour l’environnement prévoit une quarantaine de mesures qui


concernent les infrastructures (gestion de l’énergie dans les bâtiments neuf et anciens), la
gestion des déchets et des substances dangereuses, la gestion de l’eau, les déplacements
et la politique d’achats. Il implique un volume financier de 180 millions d’euros sur la période
2008-2010 et le travail d’un réseau de 600 acteurs. Par ailleurs, 189 sites militaires,
représentant 50 000 hectares, sont déjà classés (un réseau européen visant à préserver la
diversité biologique du patrimoine naturel).

La démarche de développement durable du ministère de la défense présentée dans le


rapport intègre aussi la prise en compte du handicap, l'égalité des chances, les achats
socialement responsables, le soutien aux PME/PMI et l'aide aux populations.

Chiffres-clés du développement durable au ministère de la défense

- 600 acteurs forment le réseau développement durable de la défense ;

- Biodiversité :

▪ premier utilisateur du patrimoine de l’État ;

▪ 50 000 hectares de terrains militaires classés Natura 2000 :

▪ 25 accords de gestion écologiques ;

41
LE DÉVELOPPEMENT DURABLE DU MINISTÈRE DE LA DÉFENSE

▪ installations classées : 8269 sur l’ensemble du territoire national


y compris les Dom.
NOTES

- Plan d’action environnement de la défense :

▪ 40 mesures en matière d’infrastructure (gestion de l’énergie


dans les bâtiments), de gestion des déchets et des substances
dangereuses, de gestion de l’eau, de déplacements et de
politique d’achats ;

▪ 180 millions d’euros sur la période 2008-2010 ;

▪ 4 sites pilotes : École polytechnique, le camp de l’armée de terre


de Mailly, la base aérienne 123 d’Orléans-Bricy et le parc
d’hydrocarbures du Lazaret dans la rade de Toulon.

- Écoconception :

▪ 80 navires en service dotés d’un passeport vert d’ici 2012 ;

▪ 19 programmes d’armement intégrant en 2008 une démarche


d’écoconception.

- Plan handicap 2009-2011:

▪ 8 domaines d’action : le recrutement, l’aménagement des postes


de travail, la formation, la sensibilisation et l’information,
l’accessibilité, l’accueil des jeunes en situation de handicap, les
liens avec le milieu protégé, les restructurations et le handicap ;

▪ 184 patients appareillés par le centre d’études et de recherche


sur l’appareillage des handicapés.

- Insertion :

▪ 21 centres d’insertion dits « Défense 2e chance » offrant 2500


places en 2008, taux d’insertion de 73 % ;

▪ ouverture de 6 lycées de la défense à des jeunes issus de milieu


modeste et méritants ;

- Achats durables :

▪ 300 acheteurs formés ;

▪ 36 produits bio au catalogue de l’économat des armées ;

▪ 70 % de la consommation de papier issu de la filière éco-


responsable.

42
ANNEXE1

Sans remettre en cause les capacités opérationnelles des forces, le


ministère veille en permanence à adapter son activité aux enjeux de
NOTES

conservation.

Le développement durable : enjeu stratégique pour le ministère


de la défense – responsabilités

Défi 1 : préserver ses territoires

Détenteur d’un patrimoine foncier important pour l’entraînement de ses


forces, riche parce que protégé, appelé à conduire des opérations
militaires sur des territoires extérieurs, le ministère de la défense a une
responsabilité particulière en matière de préservation de ces territoires.
Il se doit d’être d’autant plus exemplaire en la matière qu’il réglemente
et sanctionne les auteurs de pollution (en haute mer notamment).

Trois domaines d’action : la gestion de la biodiversité, la dépollution


des sols et la protection de l’environnement en opérations extérieures.
Principaux engagements :

- classer en Natura 2000 les camps d’entraînement : 20 % des


terrains militaires classés ;

- développer les accords de gestion écologiques : 25 accords en


cours avec l’ONCFS, les CREN, l’ONF, le CELRL, la LPO, etc. ;

- mettre en place des ressources pour financer les dépollutions :


52 M€ depuis 2006.

Défi 2 : administrer ses infrastructures et conduire ses activités


dans le respect de l’environnement

Pour mener à bien ses missions de soutien, de préparation des


forces et d’essais en matière d’armement, le ministère gère près de
5000 implantations en métropole et près de 650 en outre-mer. Il
exerce des activités très variées notamment de nature industrielle et
potentiellement dangereuses pour l’environnement.

Six domaines d’action : organisation de la gestion de l’environnement,


énergie et transport, installations classées, eau, protection des
ressources naturelles, démarche volontaire de gestion des risques
(ISO 14001, etc.).

43
LE DÉVELOPPEMENT DURABLE DU MINISTÈRE DE LA DÉFENSE

NOTES - Principaux engagements :

▪ Audits eau et énergie de 19 sites représentatifs : respectivement


10 et 11 audits réalisés en 2008 ;

▪ bilan environnemental complet sur 4 sites pilotes : réalisés en


2008 ;

▪ équiper de compteurs (eau, électricité, chauffage) tous les


bâtiments de plus de 1000 m2 : 1re tranche des travaux de 10 M€
en 2009 ;

▪ développer les énergies renouvelables : installation d’une


centrale photovoltaïque à Istres ;

▪ protéger la ressource en eau : 75 dispositifs anti-retour installés.

Des équipements intégrant la dimension environnementale

Défi 3 : avoir une vision plus durable des équipements de la défense

L’équipement des forces demande une réflexion globale intégrant la


doctrine d’emploi des forces, l’entraînement, l’organisation, le soutien,
les hommes et leurs équipements. Cela représente 900 000 marchés
annuels, 10 milliards d’euros consacrés à l’armement, 4 au soutien
et 4 à la maintenance.

Sept domaines d’action : Écoconception (recherche, substances


dangereuses, etc.), prise en compte de l’environnement dans
l’utilisation et l’entretien des armements (y compris la réduction de la
gêne sonore), démantèlement, achats écoresponsables, déchets.

Principaux engagements :

▪ crédits de recherche consacrés à la protection de


l’environnement : 9,7 M€ en 2008 ;

▪ organiser la fin de vie des matériels de guerre : le rapport


Lebacq (2008) propose 31 orientations ;

▪ définir un schéma directeur déchets : validé en avril 2009

Des acteurs écologiquement et socialement responsables

Défi 4 : rendre ses personnels écologiquement et socialement


responsables.

Employant près de 430 000 personnes en 2008, la défense fait partie


intégrante de la société dont les attentes en matière de développement

44
ANNEXE1

durable se sont accrues. Ses impacts en termes de développement


économique dans les régions où il est implanté et sur le marché de
NOTES

l’armement en font un acteur majeur du plan de relance économique


français.

Sept domaines d’action : formation et sensibilisation, handicap, égalité


des chances, achats socialement responsables, soutien aux PME/PMI,
aide aux populations.

Principaux engagements :

▪ Plan handicap et Plan égalités des chances mis en œuvre


respectivement en 2006 (réactualisé en 2009) et 2007 ;

▪ élaborer un stage de formation continue « perfectionnement


environnement » : réalisé en 2008 (stage de 2 semaines) ;

▪ objectif financier pour les marchés réservés : 1,25 M€ en


2008 (atteint).

45
46
Annexe 2 :
Bibliographie

- Constitution du 4 octobre 1958 mise à jour en mars 2010.

- Plan ministériel pour l’égalité des chances.

- Plan handicap 2009-2011.

- Recueil de textes généraux du ministère de la défense en matière d’environnement.

- Rapport de stage en administration centrale de Thierry Laurent (Ena 2008-2010) sur la


protection de l’environnement lors des activités opérationnelles des armées.

- Plaquette de l’armée de l’air : « L’armée de l’air s’engage pour le développement


durable ».

47
48
Annexe 3 :
Recommandations

Recommandation 1 :

Poursuivre et renforcer l’action pédagogique sur le long terme pour remédier durablement
à la méconnaissance des actions menées par le ministère de la défense en matière de
développement durable.

Recommandation 2 et 3 :

- Poursuivre le développement de partenariats écologiques dans le même esprit de


préservation de la vocation militaire des sites tout en assurant le meilleur niveau possible
de protection de la biodiversité.

- Étudier la possibilité d’étendre sur les terrains de la défense l’initiative d’implantation


de lamas et chevaux pour réduire le recours aux désherbants responsables de la
pollution des sols ou des nappes phréatiques.

Recommandation 4 :

Mettre en place une cellule chargée d’aider les unités opérationnelles dans leur démarche
développement durable et notamment d’alléger les procédures administratives.

Recommandation 5 et 6 :

- Essayer de coordonner les appels d’offre pour les opérations de démantèlement avec
nos principaux partenaires européens afin d’éviter une saturation momentanée des
capacités industrielles européennes.

- Mettre en place au niveau interministériel de nouveaux processus pour prendre en compte


les spécificités du démantèlement qui doit respecter la réglementation sur les matériels
de guerre ainsi que celles sur les déchets.

49
LE DÉVELOPPEMENT DURABLE DU MINISTÈRE DE LA DÉFENSE

Recommandation 7 :

Poursuivre et faire mieux connaître les actions de développement durable lancées par
le ministère en matière de social (plan égalité des chances et plan handicap).

Recommandation 8 :

Communiquer sur les avantages procurés à la défense par la mise en œuvre de l’éco-
conception en terme de gain en performance des équipements, en précisant les coûts
induits (qui peuvent être négatifs à plus ou moins long terme).

Recommandation 9 :

Afin d’éviter d’écarter du marché des équipements ayant une empreinte environnementale
trop élevée, la défense doit s’affirmer comme un acteur de l’évolution des normes
environnementales.

Recommandation 10 et 11 :

- Étudier la possibilité et l’intérêt d’utiliser les infrastructures britanniques pour l’entraînement


de nos forces (coût/efficacité).

- Adapter nos camps dans le respect de l’environnement dans la mesure où les contraintes
opérationnelles et la situation financière le permettent.

Recommandation 12 :

Veiller à ce que la réglementation ne devienne pas trop contraignante pour les armées
et n’obère pas leurs capacités opérationnelles.

50
ANNEXE3

Recommandation 13 :

Connaître les coûts de gestion environnementale pour anticiper les ressources financières
à consacrer au développement durable.

Recommandation 14 :

Estimer le coût global sur la durée des projets d’achat durable (ou des reconductions de
mesures « achat durable ») afin d’étayer le dossier de décision.

Recommandation 15 :

Faire évoluer la réglementation pour que les entités sur le terrain puissent bénéficier des
gains produits par le développement durable.

Recommandation 16, 17 et 18 :

- Structurer davantage le réseau afin d’être en mesure de le piloter avec plus d’efficacité .

- Développer l’expertise en matière environnementale, en s’appuyant sur des compétences


externes.

- Poursuivre l’effort fait sur la formation des personnels.

51
LE DÉVELOPPEMENT DURABLE DU MINISTÈRE DE LA DÉFENSE

Recommandation 19 :

Procéder à une approche globale de toute proposition de mesure développement


durable en ne négligeant aucun paramètre, notamment :

▪ impact total sur le développement durable ;

▪ impact opérationnel ;

▪ coûts humains et financiers.

52

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