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A c t iv it é b ila n

•"•HW" À partir de ces deux documents concernant la consommation alimentaire des Français :
1. Analysez d’abord chacun de ces documents (notez la question abordée et les idées
essentielles).
2. Confrontez ensuite ces documents: qu’expriment-ils de commun? de différent?
Y a-t-il certains points qui ne sont développés que dans l’un des documents ?
3. Faites la synthèse de ces deux textes.

Le bifteck n'a plus la cote Les cinq commandements |


Dans les années 70, tous les nutritionnistes s’accor- t de la morale alimentaire contemporaine |
daient à dire que rien n’était meilleur pour la santé et Lorsque l’on parle de gastronomie ou de santé, de goût |
pour la ligne qu’un steak-haricots verts : c ’était le menu ; ou d’habitudes alimentaires, les propos revêtent presque |
recommandé par les diététitiens et aussi par les revues 5 toujours une tonalité morale. Le rapport de ce qui est bon §
féminines. Le steak donnait de l ’énergie, du muscle : au goût et de ce qui est bon pour le corps est arbitré par f
et... pas de graisse. En revanche, étaient à proscrire les ' la morale. Les discours des mangeurs contemporains |
plats en sauce, le beurre, le lait, les féculents, l’huile, i opposent constamment la santé au plaisir, la règle (dié- |
bref tout ce qui favorisait l’apparition du cholestérol... ? tétique) à la transgression (gourmande), le goût à la |
Mais vers la fin de cette décennie, on découvre que ; substance, la nutrition à la sensation. Ils parlent de leur |
la viande regorge de « graisses animales ». Le mot alimentation, même quand ils ne sont pas explicitement |
fait peur, il évoque cholestérol et cancers divers. * « au régime », en termes d’« écarts », d’« entorses », de |
Par ailleurs, les journaux rappellent que produire de £ «petit péché», etc. |
la viande coûte scandaleusement cher (en céréales, i Cette morale alimentaire contemporaine peut être for- §
pour nourrir les animaux). L’Occident consomme trop ; mulée sous forme d’un petit nombre de commandements : |
alors que tant de pays n’ont pas le minimum vital, i 1. « Il faut manger de tout » car tout, en petite quantité |
Autre facteur incitant les Français à diminuer leur i bien sûr, est profitable à la santé. |
consommation de viande : les multiples scandales liés ri 2. «Il faut accorder toute son attention à ce que l ’on |
à sa production (veaux ou poulets aux hormones ; plus ? mange » (acheter des produits de qualité qui soient |
récemment, l ’affaire des « vaches folles » qui a révélé k « authentiques », bien les cuisiner, manger lentement, |
à quel point nous nous sommes éloignés d’une ali- i bien mastiquer). j
mentation «naturelle», etc.). Actuellement, les Français ■ 3. « Résister aux tentations » (refuser les « mauvais » ij
(qui restent néanmoins les plus gros consommateurs l aliments, gras et/ou sucrés ; ne pas grignoter à toute 1
de bœuf d’Europe) effectuent un certain retour à ce ; heure et ne pas sauter de repas). |
« naturel » et leurs pratiques alimentaires sont plus < 4. «Être raisonnable» en réfléchissant à ce que l ’on j
variées que dans le passé : ils mangent plus de poisson, : mange, en évitant les aberrations, en respectant la régu- |
plus de légumes, de « produits allégés » et de « produits ^ larité des horaires. |
diététiques », des céréales au petit déjeuner. Les Français : 5. «N e pas oublier le plaisir» (c’est aussi un devoir, 1
d’aujourd’hui mangent moins et mangent mieux. le « devoir de gratification »). |

Adapté de l’article de C. Fischler paru dans le n° 138 de la revue Autrement: «Le mangeur», juin 1993.

Répondez aux questions concernant les documents ci-dessus.


1. Comment comprenez-vous le titre du document 1 : «Le bifteck n’a plus la cote» ?
2. Le gourmet, le gourmand et le goulu aiment tous trois manger mais pas de la même manière.
Quelle différence faites-vous entre ces trois termes ? (3 lignes)
3. Un retour à une alimentation «naturelle »vous semble-t-il possible ? Argumentez votre point
de vue. (6 lignes)
4. Comment, dans le document 2, comprenez-vous le cinquième «commandement»: «Ne
pas oublier le plaisir» ? En quoi cela peut-il être un «devoir» ? (8 lignes)
5. Dans votre pays, les habitudes alimentaires ont-elles changé au cours des vingt dernières
années? Précisez. (8 lignes)
On peut remarquer qu’un tel adage n ’est pas sans
danger puisqu’il tend à accréditer l’idée qu’au fond de
toute rumeur, il y a quelque chose de vrai. Une telle
idée peut entraîner des dérives dangereuses.

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1. Document 1 :Les Français mangent moins de viande.
On découvre que le bifteck n ’est pas l’aliment par
excellence comme on le pensait dans les années 70.
Document 2: Comment «bien» manger? Aujourd’hui,
manger devient un acte moral : il faut être raisonnable.
2. Le point commun entre ces deux textes: les Fran­
çais s’alimentent différemment, de manière plus équi­
librée et plus naturelle. Les différences : le premier
aborde la question de la répartition des ressources
mondiales, ce que ne fait pas le second, pourtant
consacré à la «morale alimentaire »; le second texte
évoque le «devoir de plaisir », ce qu’omet de signaler
le premier.

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1. Le bifteck n’a plus la faveur des Français et il appa­
raît comme suspect.
2. Le goulu se jette sur la nourriture, il mange avec
avidité (synonyme : glouton) ; le gourmand aime la
bonne cuisine, il sait apprécier un bon plat ; le gour­
met est encore plus raffiné, plus exigeant que le gour­
mand : c’est un vrai connaisseur.
3. On peut avancer l’idée qu’un tel retour à une nour­
riture «naturelle » est difficile pour des raisons de coût
(les produits «bio » sont beaucoup plus chers que les
autres) et d’habitudes des consommateurs qui veulent
des produits calibrés, de belle apparence, ayant une
saveur «neutre », etc.
4. Dans la nouvelle «morale alimentaire», tout devient
devoir, même le plaisir. Il faut prendre plaisir à ce que
l’on fait (manger, par exemple) pour éliminer le stress,
être «en bonne forme », rester jeune et dynamique. De
nombreux slogans publicitaires insistent sur ce
«devoir », presque une obligation de plaisir (« Faites-
vous plaisir!»).
5. Pas de correction.

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