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Mémoire de magister
Option : didactique
Thème
Membres de Jury :
Président : AREZKI Abdennour Maitre de conférences U. Bejaia
Examinateur : BOUAMARA Kamal Maitre de conférences U. Bejaia
Directrice de recherche : RISPAIL Marielle Professeur U. Grenoble III
Co-directeur : MEKSEM Zahir Maitre de conférences U. Bejaia
Zizi Aamer
Aux
Et à
Mes remerciements vont aussi pour tous mes enseignants au département de langue et
culture amazighes, et à Linda Watah aussi (l’enseignante de tamazight au collège de
Berchiche). Je remercie également tous mes amis(es), en particulier chafia, pour son aide et
son soutien.
Grand merci aux membres de ma famille, mes parents (Dieu les gardes) ; mes frères et
sœurs ; à mon fiancé Z. Saadi et sa famille ; qui m’ont tous aidé dans la réalisation de ce
travail et je leur suis profondément reconnaissante du soutien moral qu’ils m’ont apporté ;
Enfin, je tiens à remercier également les membres de Jury pour la lecture qu’ils ont faites
de mon mémoire et les orientations qu’ils m’ont suggérées.
Sommaire
Introduction
Conclusion générale
Bibliographie
Annexes
Tables des matières
Résumé ………………………………………………………………………………………………
Dédicaces ........................................................................................................................
Remerciements .................................................................................................................
Sommaire .........................................................................................................................
Tables des matières ...................................................................................................... 7
Liste des tableaux et schémas ...................................................................................... 13
Première partie
7
Tables des matières
1-........................................................................................................................ L
a pédagogie de projet……………………………………………………… 68
1-1-Aperçu général sur cette approche ........................................................................ 68
1-1-1-Pédagogie de projet et son intérêt ............................................................... 68
1-1-2-Pédagogie traditionnelle et pédagogie de projet actuelle ............................. 69
1-2-Pédagogie de projet et l’enseignement de tamazight .......................................... .70
2- L’approche par compétences……………………………………………….. 73
2-1- Aperçu général sur la notion de compétence ...................................................... 73
2-1-1- Le premier moment : La grammaire générative ......................................... 73
2-1-2-Le deuxième moment : La compétence pragmatique……………………… 75
2-1-3- le troisième moment : La compétence de communication ......................... 77
2-2- La notion de compétence et didactique des langues ............................................ 79
2-2-1- la compétence dans les programmes scolaires............................................. 79
2-2-2- les caractéristiques essentielles de la compétence ....................................... 82
3- L’approche communicative………………………………………………. 85
3-1- L’apparition de l’approche communicative ......................................................... 85
3-2- Didactisation de la notion de la compétence communicative et ses composantes
……………………………………………………………………………………… 87
3-2-1- la composante discursive ........................................................................... .88
3-2-2- la composante grammaticale et linguistique ............................................... 88
3-2-3- la composante sociolinguistique ................................................................... 89
3-2-4- la composante stratégique et procédurale..................................................... 89
3-3- Les principes fondamentaux de l’approche communicative ............................... 92
3-3-1- la centration sur l’apprenant et la prise en compte de ses besoins .............. 92
3-3-2- la motivation de l’apprenant ........................................................................ 94
3-3-3- le travail en groupe et les interactions en classe ........................................ 95
3-3-4- le traitement de l’erreur................................................................................ 97
3-3-5- un apprentissage qui a une vision sociale .................................................... 98
3-3-6- le recours aux documents authentiques ......................................................... 99
3-3-7- la centration sur la compétence linguistique et le discours......................... 100
4- L’approche textuelle………………………………………………………. 102
4 -1- Le type d’analyse à choisir : texte ou discours ................................................. 103
4-2- La complémentarité entre texte et discours...................................................... 105
8
Tables des matières
9
Tables des matières
Deuxième partie
10
Tables des matières
11
Tables des matières
Conclusion générale
Bibliographie .........................................................................................309
Annexes ..................................................................................................315
12
Listes des tableaux et schémas
13
Listes des tableaux et schémas
37- Tableau 35 : Comparaison entre les réponses des élèves à la question E….p 294.
14
Introduction générale
Introduction générale
1- Situation du départ
Ces différents obstacles ont poussé les enseignants de tamazight à unifier leurs
objectifs pour élaborer un programme et un contenu à enseigner pour les apprenants
de la langue amazighe. C’est ce que Z. Meksem signale aussi dans cette citation :
15
Introduction générale
prendraient sens, en tendant toutes vers un même objectif qui serait la maîtrise d’un
type discursif, à la fin de chaque séquence d’apprentissage »1.
Une nouvelle étape est apparue à partir de la sortie des programmes et des
manuels scolaires à partir de 2003. Cette étape est très importante pour
l’enseignement de tamazight, d’ailleurs, la décision d’enseigner cette langue par la
préconisation des différentes nouvelles approches didactiques et pédagogiques dans
les documents institutionnels2 a donné une nouvelle vision à l’enseignement de
tamazight. Cependant, la sortie de ces documents institutionnels (programmes et
manuels) n’a pas fait le point sur les différents problèmes de l’enseignement de
tamazight existant avant, ils ne se réfèrent pas aux travaux faits sur la langue
amazighe. Plusieurs critiques étaient émises à l’encontre de ces documents tels que :
1
MEKSEM Z. 2002. De la difficulté à utiliser les types de texte en didactique de tamazight : narratif,
argumentatif, explicatif, etc. Communication pour colloque de Grenoble, 24 – 26 octobre 2002. La
littérarcie : le rôle de l’école. p. 2.
2
Les documents institutionnels : nous voulons dire par document d’accompagnement : le programme,
le document d’accompagnement et le manuel scolaire de la langue amazighe.
16
Introduction générale
descriptif. Car, il est un des types textuels les plus connus dans la langue amazighe et
un type fondamental, très présent dans l’enseignement des langues au collège et au
lycée.
2- La problématique
C’est pour cela, que nous avons pensé de travailler sur le texte descriptif. Il s’agit
pour nous, d’améliorer l’enseignement-apprentissage du texte descriptif amazigh, en
se basant sur :
17
Introduction générale
récurrents). Parce que, l’existence de ce type dans la vie sociale n’est pas suffisante
pour identifier le type descriptif amazigh. L’analyse textuelle de ce type peut le rendre
comme un texte didactisé et prêt à être enseigné ou à être discuté, ou à être classé
comme un type textuel qui a ses spécificités par rapport à d’autres types textuels à
savoir le narratif, l’explicatif, l’argumentatif, etc.
18
Introduction générale
En effet, nous pouvons dire concernant ces hypothèses, que toutes les
insuffisances didactiques cités avant nécessitent une vraie réflexion sur le contenu
qu’il faut enseigner et la méthode la plus adéquate à suivre pour assurer la
transposition didactique. Peut être que l’enseignement par séquences didactiques où
nous pouvons prendre en compte les nouvelles approches pédagogiques et
didactiques, sera un moyen efficace pour développer et réussir l’apprentissage du
type descriptif et identifier les compétences langagières des apprenants dans leur
langue maternelle.
Nous proposons à cet effet, dans ce travail, une prise en charge de diverses
nouvelles théories pédagogiques et didactiques. Dans notre expérimentation, nous
allons donner l’importance aux différents points à signaler comme lacunes dans
l’enseignement-apprentissage de type descriptif. Nous allons, expérimenter toute une
séquence qui portera sur la description de lieu, afin de voir si l’enseignement par le
biais de la typologie textuelle et la prise en compte des différentes méthodes
pédagogiques (le projet), et les divers principes de l’approche communicative (la prise
en compte des connaissances langagières antérieures des apprenants notamment)
peuvent améliorer l’enseignement de type descriptif.
19
Introduction générale
4- Présentation du travail
Pour vérifier la validité de ces hypothèses, nous allons nous basée sur trois étapes
d’analyse : l’analyse des trois documents institutionnels, l’analyse des productions et
des entretiens des élèves avant et après la séquence enseignée. Nous allons voir s’il y
a une prise en compte des caractéristiques du type descriptif amazigh, et de tous les
facteurs théoriques qui peuvent améliorer l’apprentissage de ce type textuel. Et c’est
en analysant les trois éléments d’analyse dans la partie d’analyse de ce travail que
nous pouvons vérifier ces hypothèses et arriver à des résultats fiables.
20
Introduction générale
classifications des textes. Puis nous passerons à la classification fondée sur le point de
vue textuel, c'est-à-dire la typologie textuelle et les différents types de textes connus.
Une fois le terrain déblayé, dans la deuxième partie, nous passerons de la théorie à
la pratique. Nous arriverons donc aux trois étapes d’analyse :
21
Introduction générale
analysons les entretiens pour arriver à dégager les représentations des élèves. Nous
ajoutons, à la fin, le commentaire et les résultats d’analyse de chaque étape.
22
Cadre théorique et méthodologique Introduction
Dans cette partie, nous présenterons les éléments théoriques nécessaires pour
mener ce travail, dans les cinq chapitres suivants :
24
Cadre théorique et méthodologique Introduction
25
Chapitre 1 : La situation sociolinguistique de l’Algérie
27
Chapitre 1 : La situation sociolinguistique de l’Algérie
La situation de plurilinguisme en Algérie est une réalité que nous ne pouvons pas
nier. Le terrain confirme l’existence d’autres langues au côté de l’Arabe classique,
considérée comme la seule langue du pays. L’Algérie, constitue un pays où le
plurilinguisme est une réalité connue dans le terrain. Mais ce plurilinguisme
n’apparait pas concrètement dans les textes officiels. La citation suivante de D.
Morsly confirme cette réalité :
1
MORSLY D. 1998. L’Algérie : Laboratoire de planifications linguistiques. Atelier d’aménagement
et politique linguistique dans les pays arabophones. Rabat 25 28 septembre 1998. Textes réunis par P.
Dumont et G. Santodomingo. p.289.
28
Chapitre 1 : La situation sociolinguistique de l’Algérie
Ce qui précède montre que l’Algérie n’est pas un pays monolingue, mais un pays à
plusieurs langues.
1
MEKSEM Z.; 2007. Pour une sociodidactique de la langue amazighe. Approche textuelle. Thèse de
Doctorat. Laboratoire LIDElM, Grenoble 03. Université Stendhal. p. 30.
2
KARA A.Y. ; 2004. L’alternance codique comme stratégie langagière dans la réalité algérienne.
Dans Boyer H. (dir). Les langues et contact de langues dans l’aire méditerranéenne. Paris, l’harmattan,
pp.31-38. Cité par Meksem Z. 2007. op.cit. p.33.
29
Chapitre 1 : La situation sociolinguistique de l’Algérie
Nous présentons brièvement les statuts des autres langues à savoir : l’arabe
dialectal ou l’arabe algérien, l’arabe classique et le français.
1
DESLANDES B. L’arabe, un cas d’école en didactique des langues. p. 249.
2
LOUNAOUCI M.; 2004. Le rapport à la langue : une attitude complexe. Timmuzgha, n 09. Revue
du HCA. p. 24.
3
ibidem.
30
Chapitre 1 : La situation sociolinguistique de l’Algérie
C'est-à-dire que cette langue à statut officiel n’est utilisée par personne dans la
pratique quotidienne. L’arabe classique a bénéficie de ce statut et l’Etat algérien
continue à soutenir cette langue par la politique d’arabisation. Cette politique
d’arabisation défendue par H. Boumediene dès l’indépendance, continue jusqu’à la
période actuelle. La dernière loi sur l’arabisation datée du 05 juillet 1998 exige
l’utilisation de l’arabe dans les différents secteurs : l’administration, les medias et les
déférents secteurs de la vie sociale. Les secteurs qui ne sont pas touchés par ce
processus d’arabisation sont les secteurs économiques et financiers, ainsi que
l’enseignement supérieur, notamment les filières scientifiques qui sont enseignées en
français même si la date prévue pour son arabisation est l’an 2000.
Le pouvoir algérien a choisi la langue arabe purement pour des raisons politiques
explique G. Grandguillaume : « Les Algériens n’avaient plus de référence politique
(comme le Bey de Tunisie ou le Sultan du Maroc), ils ne pouvaient échapper au
mépris colonial, qu’en se sentant musulmans, membres d’une communauté
internationale à la fois culturelle et religieuse. La restauration de cette langue, objet
de la politique d’arabisation ne pouvait donc que s’imposer ».
1
GRANGUILLAUME G. ; 1998. L’arabisation et la question des langues en Algérie dans Billez J.
(dir.). De la didactique des langues en Algérie à la didactique du plurilinguisme. Hommage à Louis
Dabéne. Grenoble –CD- LIDILEM. p 216.
31
Chapitre 1 : La situation sociolinguistique de l’Algérie
une reconnaissance officielle de la part des gouvernements, alors que ceux-ci n’ont su
pratiquer à leur égard que mépris et agression »1.
B. Deslandes le définit ainsi : « Par arabe parlé, il faut entendre ce que l’on
appelle également arabe dialectal. C’est la langue que parle spontanément tout
arabophone, pour elle que s’exprime son affectif. Elle est diverse et soumise à
variation selon la région, l’âge, le sexe et le milieu social du locuteur »2.
L’arabe dialectal est la langue parlée quotidiennement par les locuteurs algériens.
Elle sert de langue véhiculaire. Dans le cas de l’arabe dialectal algérien Lounaouci dit
que :
L’arabe dialectal est dominé par l’arabe classique même si, dans la pratique
langagière, il reste le plus utilisé dans les domaines les plus spontanés d’utilisation de
la langue.
3-2- Le français
1
idem, p. 218.
2
DESLANDES B. op.cit. p.249.
3
LOUNAUCI M. 2004. op.cit p.25.
32
Chapitre 1 : La situation sociolinguistique de l’Algérie
Mais cette transition linguistique (français- arabe) a engendré un conflit entre ceux
qui préfère la langue française et ceux qui préfère l’arabe. Toutefois, le français reste
à nos jours une langue privilégiée par son importance dans le domaine scientifique, la
recherche et les secteurs importants. Le français est une langue enseignée dans le
système éducatif algérien dès le primaire jusqu’à la troisième année du lycée. Elle est
utilisée aussi dans l’enseignement supérieur des filières scientifiques et techniques
dans la plupart des universités d’Algérie.
3-3- Tamazight
C’est une langue autochtone issue d’un patrimoine identitaire algérien. Une
langue véhiculaire aussi, parlée par des locuteurs algériens (kabyles, chaouies,
mozabites, touaregs, etc.). Elle était une langue minorée et ne bénéficiait d’aucun
statut jusqu’au 12 mars 2002 où elle était reconnue par le pouvoir comme une langue
nationale mais pas encore comme langue officielle.
- « L’Algérie comprend une grande variété de langues, mais les deux grands
axes en sont les variétés arabes et berbères. Il n’est pas nécessaire ici de
rappeler le lien étroit entre le vécu profond d’une société et les langues
parlées par les individus dès la naissance dans leur environnement quotidien.
Une question qui était encore plus vitale pour les Algériens, vu le poids du
mépris qui leur a dénié toute reconnaissance depuis 1830. Certes il est sans
doute vrai que la France coloniale avait joué à une certaine époque sur cette
33
Chapitre 1 : La situation sociolinguistique de l’Algérie
Pour montrer que l’Etat algérien n’a reconnue comme langue officielle qu’une
seule langue, depuis l’indépendance, même avec le plurilinguisme qui caractérise le
pays algérien, Z. Meksem note que :
1
GRADGUILLAUME G.; 1998. op.cit. p.217.
2
MEKSEM Z. 2007. Thèse de doctorat. op.cit. p.34.
3
idem, p. 38.
34
Chapitre 1 : La situation sociolinguistique de l’Algérie
1
MORSLY D. 1998. op.cit. p.285.
35
Chapitre 1 : La situation sociolinguistique de l’Algérie
D. Morsly, dans son dire explique que les interventions de l’Etat algérien sur
l’aménagement linguistique qui n’est jamais fondu sur des critères et des études
scientifiques pour résoudre ses différents problèmes et conflits linguistiques.
Signalons ici, que les deux politiques linguistiques suivies en Algérie avant et
après l’indépendance, ont le même objectif qui est la promotion d’une seule langue :
pendant la période coloniale, le français aux dépens des autres langues, et pendant la
période de l’indépendance, c’est l’arabe classique qui domine les autres langues
existantes. Sur ce point, un travail de D. Morsly sur la comparaison entre les deux
politiques suivies en Algérie durant ces deux périodes, paraît intéressant. Car elle
souligne que :
5- La revendication amazighe
1
idem.
36
Chapitre 1 : La situation sociolinguistique de l’Algérie
- l’aspect scientifique (par le biais des recherches et des études sur la langue,
l’histoire, la culture amazighe, depuis la période coloniale à nos jours) ;
Pour montrer les difficultés qu’a rencontrées tamazight et les militants de la cause
amazighe R. Kahlouche affirme :
1
KAHLOUCHE R. 1998. op.cit. p. 273.
2
idem.
37
Chapitre 1 : La situation sociolinguistique de l’Algérie
qui garantira son introduction à l’école et sa présence dans des espaces divers. Elle ne
sera pas seulement une langue de présence orale, mais aussi à présence écrite (dans
tous les espaces public : administration, écoles, institutions, etc.).
1
LACEB M.O. 2004. Evaluation de l’enseignement de tamazight. Timmuzgha. Revue du HCA, n 09.
Alger, mars 2004. p .07.
2
idem, p. 10.
38
Chapitre 1 : La situation sociolinguistique de l’Algérie
Enfin, nous disons que cette politique linguistique suivie par l’Etat algérien ne
peut donner de bons fruits, mais bien évidement le contraire s’il continue par cette
planification idéologique d’arabisation et de négligence des autres langues. La
politique linguistique en Algérie est très complexe, elle confond entre les facteurs
historiques (culturels, religieux, linguistiques, etc.) proche de l’orient et d’autres
facteurs qui sont liés à la modernité, c'est-à-dire à une autre planification linguistique
moderne qui est proche à l’occident. Cela fait que l’étude sociolinguistique de
l’Algérie a une particularité qui est au même temps complexe et à double face. Une
face d’arabisation du point de vue du pouvoir, et une autre face du plurilinguisme du
point de vue du terrain.
En outre, plusieurs sociolinguistes pensent qu’il est plus judicieux que l’Algérie se
base, dans sa politique linguistique, sur la diversité et la richesse de son patrimoine.
Sur cette politique qui n’exprime pas la réalité sociolinguistique de l’Algérie, G.
Grainguillaume propose d’adopter une planification des langues bien conçue et
protégée des avatars de la politique :
1
GRANGUILLAUME G. op.cit. p.219.
39
Chapitre 1 : La situation sociolinguistique de l’Algérie
40
Chapitre 2 : L’historique de l’enseignement de tamazight et ses méthodes d’enseignement
42
Chapitre 2 : L’historique de l’enseignement de tamazight et ses méthodes d’enseignement
D’autres décisions sont venues après cette date pour concrétiser l’enseignement de
tamazight :
Durant cette période aussi, nous pouvons citer ce qui était publié pour
l’enseignement de tamazight, notamment dans le domaine de la grammaire. Plusieurs
publications ont vu le jour à cette période, preuve d’une continuité de l’enseignement
de langue amazighe au début du XXème siècle. Ces ouvrages parus traitent de la
grammaire kabyle et de l’enseignement de tamazight en général. Nous les
présenterons ci-dessous selon l’année de publication :
1
MEKSEM Z. ; 2003. L’historique de l’enseignement de la langue amazighe. Communication
présentée au colloque : L’historique de l’enseignement de l’amazighe de L’IRCAM, organisé le 04-05
décembre 2003. p.03.
2
CHEMAKH Said. 1999. Enseignement du berbère, données introductives. Anadi n 03 et 04. p. 03.
3
idem ; pp. 97-98.
43
Chapitre 2 : L’historique de l’enseignement de tamazight et ses méthodes d’enseignement
On voit que les premières recherches qui portent sur la langue amazighe remontent
à la période coloniale. Boulifa par exemple a édité deux ouvrages intéressants. Le
premier est un recueil de poésies kabyles en 1904 ; où il a transcrit les poèmes de Si
Mohand Umhend. Le deuxième2 est un ouvrage de grammaire kabyle, édité en 19133.
1
MEKSEM Z. 2003. op.cit. p. 04.
2
BOULIFA A. S. ; 1904. Recueil de poésies kabyles. Alger. Jourdan.
3
BOULIFA A. S. ; 1913. Méthode de langue kabyle, cours de deuxième année. Alger. Jourdan.
4
CHEMAKH. S. 1999. op.cit. p.98.
44
Chapitre 2 : L’historique de l’enseignement de tamazight et ses méthodes d’enseignement
Nous trouvons encore des recherches sur la langue amazighe, assurées par les
animateurs adhérents du Fichier de Documentation berbère (FDB) de l’Arbaa-Nat-
Iraten, crée par les pères blancs en 1946. R. Kahlouche affirme que :
La majorité des cours berbères enseignés à cette époque sont basés sur la méthode
traditionnelle, connue aussi par d’autres dénominations : méthode indirecte, ou
méthode de grammaire-traduction.
La méthode traditionnelle ou indirecte est une méthode qui se base sur des règles
de grammaire et l’enseignement de la langue qui se base aussi sur les exercices de
thèmes et versions. L’enseignement de la langue amazighe par cette méthode se réfère
toujours à la langue française pour expliquer ces règles de grammaire. Nous
présentons ci-dessous les caractéristiques de cette méthode.
L’apprenant apprend par cœur les cours à la maison et les reprend dans la classe. Ces
cours concernent des dialogues ou des citations extraites des textes étudiées en classe.
1
MAMMERI M. ; 1996. Tajerumt n tmazight (Tantala taqbaylit). Grammaire berbère-kabyle. Paris,
Maspéro.
2
ACHAB R. ; 1996. Tira n tmazight (Taqbaylit). L’écriture berbère-kabyle, Tizi-Ouzou. Tafsut
édition.
3
KAHLOUCHE R. 1998. op.cit. p. 273.
4
MEKSEM Z. 2003. op.cit. p.04.
45
Chapitre 2 : L’historique de l’enseignement de tamazight et ses méthodes d’enseignement
La littérature amazighe, à ces moment, est une littérature orale et pour enseigner
tamazight ils utilisent les textes littéraires traduits d’autres langues dont la majorité
sont des textes du français d’une part, et d’autre part, ils recourent à des sources
orales. Ces textes ne sont que des textes recueillis par le colonisateur français pour des
fins coloniaux. Leurs but est d’arriver à comprendre cette langue pour des fins
politiques et coloniales que scientifiques comme le dit A. Hanoteau :
Par ailleurs, ce que nous pouvons retenir comme critique à cette méthode est que la
majorité des études faites pendant cette période se caractérise par le caractère
régional. C'est-à-dire que les études portées sur la langue ne s’inscrivent pas dans la
standardisation ou l’unification de la langue. Mais chaque étude concerne une telle
région ou untel parler sans donner d’importance au lexique commun, où la langue qui
peut être plus au moins standard. Ce caractère est souligné aussi par Z. Meksem :
« … Or le grand grief qu’on peut retenir contre cette méthode c’est surtout le
fait que ces leçons se basent sur un parler de tel ou tel village ou telle ou telle
région »3.
Comme exemple de ces études des parlers régionales, nous pouvons citer ces deux
travaux : Adeni pour Boulifa et Waghzen-Tawrirt pour Vincennes/Dallet.
1
idem. p.04.
2
HANOUTEAU D., cité par Ahmed Zaid 1998. Aperçu et expériences en matière d’enseignement de
la langue amazighe. . Communication organisée par le HCA. Du 02 au 05 mai 1998. Alger, p. 05.
3
MEKSEM Z. ; 2003. op.cit. p. 06.
46
Chapitre 2 : L’historique de l’enseignement de tamazight et ses méthodes d’enseignement
1
PUREN C. 1988. Histoire des méthodologies de l’enseignement des langues. Clé International. Paris.
p. 106.
47
Chapitre 2 : L’historique de l’enseignement de tamazight et ses méthodes d’enseignement
C’est pendant cette période que Boulifa a publié son ouvrage basé sur la méthode
directe « Méthode de langue kabyle-cours de deuxième année », édité en 1913. C’est
ce que Z. Meksem souligne :
1
MEKSEM Z.; 2003. op. cit. p. 6.
2
BOULIFA S. ; 1913. Méthode de langue kabyle-cours de deuxième année. Alger. Jourdan. pp. 346 -
347.
48
Chapitre 2 : L’historique de l’enseignement de tamazight et ses méthodes d’enseignement
Pendant cette période, la méthode directe est utilisée en ce qui concerne le choix
des textes qui sont en relation avec la vie quotidienne de l’apprenant, et avec
l’utilisation de la langue orale.
Durant toute cette période, tamazight n’est pas introduite officiellement dans les
institutions algériennes. Et les militants de la langue amazighe continuent à
revendiquer l’entrée de tamazight à l’école algérienne et aux différents domaines
sociaux. Même après 1994, il y avait toujours une revendication implicite d’un
aménagement linguistique et politique pour la langue amazighe, même-si cet objectif
n’apparait clairement qu’à partir des années soixante, affirme R. Kahlouche :
1
MEKSEM Z. ; 2003. op.cit. p.8.
49
Chapitre 2 : L’historique de l’enseignement de tamazight et ses méthodes d’enseignement
Les études et les recherches portant sur la langue amazighe se poursuivent après
l’indépendance. Mais, il faut signaler que les travaux qui sont fait avant 1989 sont
réalisés en clandestinité ou en exil. Car, durant cette période, toutes recherches ou et
études portées sur le domaine amazigh sont interdites par l’Etat algérien, sous prétexte
de la division du pays et la nation algérienne. En effet, l’Algérie officielle qui
appartient à une aire civilisationnelle exclusivement arabo-islamique n’autorise pas
toute recherche qui portera sur le domaine amazigh.
1
KAHLOUCHE R. ; 1998. op.cit. p. 273.
2
MEKSEM Z. 2003. op.cit .p.08.
50
Chapitre 2 : L’historique de l’enseignement de tamazight et ses méthodes d’enseignement
La méthode directe est préconisée par M. Mammeri dans ses cours assurés à
l’université d’Alger entre 1965 et 1973. L’année où ces cours sont arrêtés après la
réforme de l’université et la suppression de l’enseignement d’ethnologie dans lequel
s’intégrait l’enseignement de tamazight. Ces cours de tamazight, sont assurés toujours
par M. Mammeri mais, cette fois dans le cadre des études d’anthropologie (le
CRAPE). Le groupe du CRAPE a produit un dictionnaire de lexique
moderne « Amawal », et « Tajerrumt n tmazight » = (la grammaire berbère). Ces
ouvrages sont utilisés pour enseigner tamazight dans la période qui précède la
parution des manuels et des programmes de tamazight. L’importance de ces deux
ouvrages est signalée par R. Kahlouche :
La majorité des enseignants durant cette période utilisent ces quelques ouvrages
comme support d’enseignement :
- Les recherches menées par les étudiants universitaires, le Groupe d’Etudes Berbères
(GEB), crée à l’université de paris VIII Vincennes, depuis 1973. L’activité principale
1
KAHLOUCHE R. ; 1998. op.cit p. 275.
51
Chapitre 2 : L’historique de l’enseignement de tamazight et ses méthodes d’enseignement
- Nous pouvons citer d’autres travaux comme ceux de l’académie berbère crée en
1969, par M. A. Bessaoud, en France. Son premier objectif est de sensibiliser les gens
et les amazighes du France sur l’importance d’apprendre et d’enseigner la langue
amazighe en caractère tifinagh, symbole historique des Amazighes. Elle a pu publier
quelques néologismes diffusés dans son bulletin (Imazighene 1970- 1975. Bulletin de
l’académie berbère, Paris), réimprimé clandestinement en Kabylie. Cependant, à
cause des difficultés de son état de clandestinité, elle n’a pas pu durer longtemps.
Après le printemps amazigh en avril 1980. A partir de cette date S. Chemakh note
qu’ :
L’objectif visé par l’enseignement de tamazight durant cette période est d’assurer
l’apprentissage de l’écriture.
1
CHEMAKH S. 1999. op.cit. p.9.
52
Chapitre 2 : L’historique de l’enseignement de tamazight et ses méthodes d’enseignement
53
Chapitre 2 : L’historique de l’enseignement de tamazight et ses méthodes d’enseignement
- « Sur le plan maintenant didactique, tous ces cours ont été dispensés sans
référence aux exigences didactiques. Nous devons entendre par-là, que des
initiés autodidactes ou issus des années antérieurs prennent en charge cet
enseignement et deviennent des formateurs, bénévolement de la même manière
avec laquelle ils sont, eux-mêmes, formés. Par conséquent, nous nous
retrouvons aussi, d’une part, face à l’utilisation de la méthode
traditionnelle »1.
En effet, cette période est marquée aussi par la parution d’une nouvelle méthode
d’enseignement, qui vient pour contribuer aussi au développement de l’enseignement
de tamazight qui est la méthode audio-visuelle.
1
MEKSEM Z. 2003. op.cit. p. 10.
2
idem.
54
Chapitre 2 : L’historique de l’enseignement de tamazight et ses méthodes d’enseignement
textes enregistrés étaient illustrés par des figurines présentées sur le tableau
de feutre »1.
- La radio nationale chaine 2 durant quatre années (de 1995 - 1999), cours
quotidien de 6 minutes ;
- Une méthode assimile combinaison d’un manuel et d’une cassette audio
indissociables tirée à 6000 exemplaires en 1995, actuellement épuisée).
- Le journal Liberté durant 6 années (de 1996 à 2002), cours hebdomadaire sur
¼ de page ;
Sur ces travaux, l’auteur lui-même affirme qu’ : « Il faut rappeler qu’à cette
époque la langue berbère n’était pas encore reconnue par les hautes instances du
pays. Cette initiative volontariste et téméraire s’inscrivait dans la perspective et la
prospective de renforcement de la revendication pour la reconnaissance nationale et
officielle de notre langue »3.
Nous citons ici, d’autres moyens audio-visuels dont les objectifs ne touchent pas
directement l’enseignement de tamazight, mais ils constituent un grand support qui
ont contribué à renforcer la revendication de l’identité et la langue amazighe en
Algérie et en France tels que : la radio, la chanson amazighe, etc. Concernant la
1
MEKSEM Z. 2003. op.cit. p. 11.
2
ABDESSELAM A. ; 2003. Rencontre pédagogique des enseignants de tamazight, organisé par le
HCA. Résumé d’une communication présenté par A. ABDESSLAM sous le titre de : Méthodes de la
langue amazighe. p 3.
3
idem
55
Chapitre 2 : L’historique de l’enseignement de tamazight et ses méthodes d’enseignement
chanson, elle constitue un vrai travail culturel et linguistique qui peut aider
l’apprentissage de la langue amazighe. S. Chaker note :
Cette période a donné aussi un autre bénéfice à la langue amazighe, car après
1981, les études des associations culturelles des émigrés en France sont élargies. Par
conséquent, la langue amazighe a bénéficié d’une diffusion des émissions en
tamazight dans plusieurs radios régionales de France. S. Chaker ajoute que :
1
CHAKER S. 1990. Imazighen ass-a. Berbères dans le Maghreb contemporain. Alger. Editions
Bouchéne. pp. 41.
2
idem, p. 43.
56
Chapitre 2 : L’historique de l’enseignement de tamazight et ses méthodes d’enseignement
1
KAHLOUCHE R. 1998. op.cit. p. 276.
57
Chapitre 2 : L’historique de l’enseignement de tamazight et ses méthodes d’enseignement
La troisième période est celle qui a commencé de 1995 jusqu’ à nos jours.
L’introduction de tamazight à l’école a eu lieu le 1995/1996, après une année de
boycott scolaire. C’est pour la première fois qu’elle bénéficie d’un enseignement
institutionnel dans le système éducatif algérien, grâce au décret présidentiel N° 95/47
paru dans le journal officiel n 29 du 28 mai 1995. Certainement, l’introduction de
tamazight à l’école algérienne est un grand succès, mais les conditions qui l’ont
accompagnées sont très démotivantes faute de moyens d’ordre pédagogique,
didactique et même administratif. Z. Meksem affirme concernant cet enseignement :
1
MEKSEM Z.; 2002. op.cit. p. 04
58
Chapitre 2 : L’historique de l’enseignement de tamazight et ses méthodes d’enseignement
- Aucune des épreuves programmées (le BEF en 2001 et le BAC en 2003) n’ont
en lieu ;
- L’enseignement optionnel de la langue amazighe ;
- La non prise en compte de la note de tamazight dans les bulletins des élèves ;
- Cette langue n’a pas de coefficient.
1
Ministère de l’Education Nationale.
2
Le Haut Commissariat à l’Amazighité.
3
Cité par MEKSEM Z. ; 2002. Mémoire de magistère. op.cit. p. 45.
59
Chapitre 2 : L’historique de l’enseignement de tamazight et ses méthodes d’enseignement
D’autres problèmes d’ordre pédagogique et didactique sont dignes d’être cités, tels
que :
- « Tout compte fait, elle est enseignée comme une matière désincarnée, sans
aucun intérêt et sans ancrage social. Ajoutons à cela des difficultés purement
didactiques, par exemple le manque d’une réflexion conséquente sur les
contenus à enseigner et la manière d’enseigner cette langue à l’école en tant
que langue maternelle qui fait sa première entrée à l’école. (…). Nous nous
retrouvons donc devant une nouvelle langue à enseigner, une situation
60
Chapitre 2 : L’historique de l’enseignement de tamazight et ses méthodes d’enseignement
Cette première tamazight est caractérisée par la non disponibilité des contenus et
des outils pédagogiques sur lesquels il faut s’appuyer pour enseigner la langue
amazighe. Il n’y a pas une forme unificatrice pour l’enseignement de tamazight,
1
MEKSEM Z. 2002. op.cit. p. 02.
2
LACEB. M. O. ; 2004. Evaluation de l’enseignement de tamazight. Timmuzgha. n 09. Mai 2004.
Revue du HCA. Alger. p. 07.
3
idem.
61
Chapitre 2 : L’historique de l’enseignement de tamazight et ses méthodes d’enseignement
chacun enseigne comme il veut et comme il peut. Chacun utilise la méthode qui lui
convient. Le choix de ces enseignants est lié à un enseignement basé sur la
grammaire, l’histoire et la culture amazighe. Sur cet état d’enseignement, Z. Meksem
affirme que :
C’est dans ces conditions que l’idée de construire une didactique de la langue
amazighe est née. L’objectif de ces enseignants est d’élaborer des programmes et des
manuels pour enseigner tamazight. Nous ajoutons à cela, la nécessité de penser à des
méthodes d’enseignement adéquates pour la langue amazighe.
Voyons la période d’après 2002, dans laquelle les manuels et des programmes
sont apparus, et d’autres nouvelles méthodes d’enseignement sont introduites.
1
MEKSEM Z. ; 2002. op.cit. p. 02.
62
Chapitre 2 : L’historique de l’enseignement de tamazight et ses méthodes d’enseignement
Dans le manuel destiné aux élèves de la première année moyenne, par exemple,
l’enseignement se fait par des unités didactiques. Chaque unité réunie un ensemble de
leçons de lecture-compréhension du texte, de la grammaire, de conjugaison et à la fin
il y aune production écrite qui porte sur le type textuel étudié. Par contre, les manuels
des autres niveaux du collège 2, 3 et 4ame, la méthodologie retenue est la pédagogie du
projet. C'est-à-dire que les séquences qui réunissent les leçons se regroupent pour
donner un projet. L’objectif de ce projet est de réunir les compétences des élèves
(orales et écrites) pour faire apprendre aux élèves un type textuel quelconque, et à
penser l’apprentissage en relation avec la société. L’élève va sortir d’un enseignement
traditionnel passif à un enseignement actif.
1
MEKSEM Z.; 2002. op.cit. 2003. L’historique de l’enseignement de la langue amazighe. p. 02.
Communication présenté au colloque : « L’Etat des lieux de l’enseignement de l’amazighité » de
l’IRCAM, organisé le 04- 05 décembre 2003. pp. 17 -18.
63
Chapitre 2 : L’historique de l’enseignement de tamazight et ses méthodes d’enseignement
Cependant, même après la parution des manuels, plusieurs critiques sont soulevées
par les enseignants de la langue amazighe1. Ces insuffisances et l’ensemble de ces
critiques concernent le contenu et la méthode.
- ces manuels sont écrits dans trois alphabets : arabe, tifinagh, et latin. Même si
la totalité des enseignants adopte la transcription latine. L’écriture d’une
langue dans trois graphies ne peut être considérée qu’un acte anti-
pédagogique ;
- La question de néologismes : quelques néologismes ne sont pas connus, et ne
sont même pas expliqués dans les manuels. Les enseignants trouvent aussi des
difficultés pour comprendre le sens des néologismes dans les textes, ce qui les
obligent à choisir d’autres textes authentiques ;
- La non disponibilité d’un lexique unifié reste un problème posé pour les
enseignants ;
- La grammaire : certaines leçons de la grammaire ne sont pas adéquates aux
types textuels étudiés ;
- Le choix des textes supports : la traduction des textes du français2 vers
tamazight échappe la compréhension du sens et du texte étudié ;
- Le choix des exercices : dans plusieurs cas, ils n’ont pas de relation avec
l’objectif de la leçon et certains exercices sont compliqués et l’enseignant lui-
même ne peut pas comprendre les consignes.
En général, tous ces éléments sont les principales critiques données aux manuels
scolaires de tamazight. Cependant, quelles que soient ces insuffisances, nous devons
reconnaitre que l’enseignement de tamazight est passé d’une période de résistance et
de revendication linguistique à un nouveau défi, celui de construire une didactique
spécifique à cette langue. Une didactique qui portera tous les facteurs qui peuvent
contribuer au développent de l’enseignement de la langue amazighe.
1
Ces critiques sont soulevées lors d’une rencontre pédagogique des enseignants de la langue amazighe.
Journées d’études, du 29 au 30 novembre 2004. Bejaia à la quelle nous avons assisté en tant que
observatrice.
2
Comme exemple, le texte de Mouloud Feraoun « Udem n tmurt-iw ». Extrait du roman : « La terre et
le sang ». Ce texte est traduit vers tamazight avec une utilisation de plusieurs néologismes non
expliqués, dans le manuel de deuxième année moyenne à la page 65.
64
Chapitre 2 : L’historique de l’enseignement de tamazight et ses méthodes d’enseignement
En gros, toutes ces méthodes ont donné une vraie résistance à l’enseignement de
tamazight pour continuer et résister notamment dans les périodes où l’enseignement
de tamazight est totalement interdit. L’entrée de tamazight à l’école n’est pas
suffisante car il faut penser aux différents besoins de cette langue :
65
Chapitre 3 : Les nouvelles approches pédagogiques et méthodes didactiques
Nous allons parler de chacune de ces approches pour montrer que l’enseignement
de la langue amazighe peut se servir d’elles et peut les exploiter et les mettre au
service de l’enseignement-apprentissage de la langue et de savoir comment les
adopter pour faciliter l’enseignement-apprentissage du type descriptif.
Toutes ces approches considèrent que l’apprenant est l’acteur principal de son
savoir et que les compétences antérieures de ce dernier (compétences
sociolinguistiques, socioculturelles et linguistiques) doivent être prises en compte
dans l’acte de son apprentissage. Axer sur les différentes principes de ces approches
tels que (le travail en groupe, la centration sur les besoins des apprenants,
l’accentuation sur les compétences linguistiques des apprenants, etc.) aidera à
s’exprimer selon les situations de communication, à expliquer, à raconter, à décrire,
etc. Donc, arriver à apprendre les différents types textuels enseignés en classe de
langue amazighe.
67
Chapitre 3 : Les nouvelles approches pédagogiques et méthodes didactiques
1- La pédagogie de projet
Le projet est un moyen qui donne la chance à l’élève de construire son savoir.
L’enseignant, ne sera que son guide qui l’aide à dépasser ses difficultés et à
développer ses capacités. Donc, l’enseignement par projet donne la liberté à l’élève
car il participe dans les activités du projet, il n’occupe pas la place du récepteur mais
il utilise ses capacités et ses compétences pour faire quelque chose, pour apprendre et
investir cet apprentissage dans la classe, dans les diverses situations en dehors de
l’école. Cela peut aider l’élève plus tard dans sa vie professionnelle.
1
AVANZINI G. ; 1975. La pédagogie au XXe siècle. Toulouse. Privat. p. 191.
68
Chapitre 3 : Les nouvelles approches pédagogiques et méthodes didactiques
1
Dans : RYNAL F. & RIEUNIER A.; 2001. Pédagogie : dictionnaire des concepts clés.
Apprentissage, formation, psychologie cognitive. Paris, ESF. p.268.
69
Chapitre 3 : Les nouvelles approches pédagogiques et méthodes didactiques
Cette pédagogie du projet incite l’élève à choisir lui-même le thème qui veut
développer en classe et ce thème peut être un thème tiré de sa vie quotidienne :
sociale, économique, culturelle, etc. Cette autonomie de choix du thème peut aider
l’apprenant à donner aussi, toutes ses capacités pour réussir son projet. Et c’est là que
l’enseignant doit intervenir pour aider l’apprenant à développer ses compétences, son
savoir et de lui faire acquérir d’autres nouvelles compétences.
Dans notre travail, nous allons nous baser sur les principes du projet pour
enseigner le type descriptif de lieu. Pour ce faire, nous allons préparer une séquence
didactique (voir supra) qui sera intégrée dans un projet et qui peut être un moyen pour
l’enrichissement et le développement des compétences langagières orales dans la
description et l’acquisition des nouvelles connaissances et compétences descriptives à
l’écrit pour rédiger un texte descriptif de lieu. Pour développer ces compétences et
arriver à la maîtrise de l’écrit descriptif, nous devons d’abord présenter les principes
1
RYNAL F. & RIEUNIER A. 2001. op.cit. p. 269.
70
Chapitre 3 : Les nouvelles approches pédagogiques et méthodes didactiques
Dans ce cas, le contenu de cet apprentissage n’est pas gratuit. C'est-à-dire que le
projet a toujours un but social, l’élève doit donc destiner son projet à une évaluation
sociale où il peut participer dans les différentes activités sociales ce qui donne un sens
pour son apprentissage en classe. Cela sera pris en considération dans notre travail,
car le but de la production s’inscrit dans le but général du projet choisi qui est la
réalisation d’un reportage sur la région d’Elkseur qui sera présenté à la fin de l’année
à la Maison de Culture d’Elkseur. La première phase de ce projet qui est la première
séquence de notre travail et de ce projet est la description d’un lieu (description de la
région d’Elkseur). Ce projet peut être motivant pour les élèves lorsque ce sont eux qui
vont choisir le thème du projet.
Cependant, il faut noter que la réalité du terrain n’est pas la même car, malgré
l’adaptation de la pédagogie de projet par les programmes d’enseignement de
tamazight, le travail par la pédagogie de projet dans la classe n’est pas pratiqué par
plusieurs enseignants, pour ne pas dire n’est pas pratiqué du tout1. L’application ou le
travail par la pédagogie de projet varie d’un enseignant à un autre, d’une école à une
autre. Sur ce sujet, nous pouvons citer un travail de recherche en didactique amazighe,
1
Nous avons constaté cette réalité lors de notre présence à plusieurs rencontres pédagogiques des
enseignants de la langue amazighe à Bejaia en 2005/2006. Plusieurs enseignants critiquent la manière
de pratiquer la pédagogie de projet en classe de langue, en particulier en classe de langue amazighe.
71
Chapitre 3 : Les nouvelles approches pédagogiques et méthodes didactiques
qui porte sur les pratiques pédagogiques des enseignants concernant l’utilisation du
projet comme une nouvelle approche pédagogique en langue amazighe1.
Enfin, la pédagogie de projet insiste sur le fait que l’apprenant soit responsable de
son savoir, ce qui nécessite une prise en compte des compétences antérieures des
apprenants et leurs représentations sur le contenu de leur savoir. Voyons d’autres
éléments qui peuvent réussir l’enseignement-apprentissage du type descriptif et la
langue amazighe.
1
MEZOUANI N. Projet, une pédagogie adoptée par l’enseignement de tamazight. Mémoire de
magister en didactique amazighe. Université de Bejaia. 2007/ 2008. En cours d’élaboration, encadré
par Marielle RISPAIL. Université de Bejaia. 2007/ 2008.
72
Chapitre 3 : Les nouvelles approches pédagogiques et méthodes didactiques
1
Bruno S. ; 11/ 05/ 2003. L’approche communicative. Synthèses de documents : directions in the
teaching of discourse, H G. Widdowson. Communicative language testing : revolution or evolution ?
K. Morrew. Document web : Fille: /A:/ Ccoursmaîtrise 1.htm ..
73
Chapitre 3 : Les nouvelles approches pédagogiques et méthodes didactiques
Alors, l’étude de la langue pour Chomsky se base sur la distinction entre les deux
concepts performance et compétence. Dans ce cas, l’étude de la langue sera consacrée
à l’acquisition du langage, c'est-à-dire étudier la langue du point de vue des
compétences et des performances de locuteur. Donc, l’acquisition d’une langue est
une transition de la compétence vers la performance. Cela permet une communication
qui assure l’existence de cette compétence. La performance linguistique ici, n’est
qu’une actualisation et concrétisation de plusieurs compétences. La notion de la
compétence, à ce moment, est liée à l’acquisition d’une langue à travers plusieurs
compétences qui se transforment en performances langagières, donc à une vraie
concrétisation de la langue, à une communication entre locuteurs d’une langue.
« Les études sur l’acquisition des langues maternelles conduites dans un tel
cadre limitent donc leur recherche à la description et à l’analyse des séquences
d’acquisition des constructions grammaticales »2.
Mais, selon d’autres linguistes qui adoptent une approche plus globale, cette
définition de la compétence limitée à une analyse des séquences d’acquisition des
1
idem.
2
MOREAU M.-L. ; 1997. Sociolinguistique : concepts de base. Mardaga, Bruxelles. p. 15.
74
Chapitre 3 : Les nouvelles approches pédagogiques et méthodes didactiques
« Tout comme Widdowson, il explique que l’intérêt n’est plus à la langue en tant
que savoir isolé mais bien en tant qu’outil de communication s’inscrivant dans un
environnement social tout à fait réel. Ainsi, l’acte de communication implique
forcément une interaction et représente une intention du locuteur »2.
1
idem.
2
idem. p. 03.
75
Chapitre 3 : Les nouvelles approches pédagogiques et méthodes didactiques
1
Maingueneau D. 1996. Les termes clés de l’analyse du discours. Paris, éditions du seuil. p. 19.
2
L’acte de langage : « (dénommé acte de parole ou acte de discours) est une des notions essentielles de
la pragmatique linguistique. Sa théorisation est surtout le fait du philosophe Austin (1970), prolongé
par Searle (1970). C’est la plus petite unité réalisant par le langage une action (orale, requête,
assertassions, promesse….) destinée à modifier la situation des interlocuteurs. Le coénonciateur ne
peut l’interpréter que s’il reconnait le caractère intentionnel de l’acte de l’énonciateur ».
MAINGUENEAU D. 1996. op.cit. p.10.
3
AUSTIN J.- L. ; 1962. Quand dire, c’est faire. Seuil, Paris, 1970 (Traduction par Gilles Lane de How
to do things with Words: The William James Lectures delivered at Harvard University in 1955, Ed.
Urmson, Oxford, 1962). Récupérée de :http://fr.wikipedia.org/wiki/John_Langshaw_Austin. Avril
2007.
76
Chapitre 3 : Les nouvelles approches pédagogiques et méthodes didactiques
Pour Hymes, l’objectif n’est pas de connaitre toutes les structures grammaticales
(comme le pense le modèle Chomeskein) mais l’objectif est d’assurer que l’individu
1
Cité par MEKSEM Z. 2002. Mémoire de Magistère. op.cit. p.83.
2
idem, p 84.
3
HYMES D. 1984. CREDIF/ HATIER.
77
Chapitre 3 : Les nouvelles approches pédagogiques et méthodes didactiques
La compétence communicative selon Hymes est une compétence recentrée sur les
règles sociales (la manière de parler, quand, et où, etc.).
1
BRUNO S. op. cit. p. 2.
2
idem. p. 4.
3
Maingueneau D. 1996. p. 19.
78
Chapitre 3 : Les nouvelles approches pédagogiques et méthodes didactiques
Après la critique adressé à la pédagogie par objectifs (qui vise un seul objectif
contrairement à l’approche par compétences), les chercheurs dans le domaine de la
pédagogie et la didactique se sont orientés vers une nouvelle pédagogie centrée sur le
développement de compétences. Une approche qui ne vise pas un seul objectif, il
s’agit de l’approche par compétences. Il est donc, clair que les différentes critiques
adressées à la pédagogie par objectifs ont engendré l’apparition de ce qu’on appelle
aujourd’hui l’approche par compétences. Nous expliquons ici cette approche comme
un développement d’un ensemble de savoirs (savoir-être, savoir-savant, et savoir
faire) qui permet d’affronter une situation-problème d’une manière compétente ou
performante. De ce fait, la compétence ne peut exister qu’en présence de ces trois
éléments indispensables : une situation déterminée, par l’intégration de différentes
capacités elles-mêmes constituées par des connaissances et des savoir-faire.
Actuellement l’approche par compétences occupe une place importante dans les
programmes récemment rénovés. Cette nouvelle approche préconise des nouveaux
objectifs comme le signale Belil, un inspecteur de langue amazighe de la wilaya de
Bejaia :
79
Chapitre 3 : Les nouvelles approches pédagogiques et méthodes didactiques
- « analyser avec rigueur les situations de travail dans lesquelles se trouvent déjà ou
se trouverait prochainement les participants ;
1
BELIL Y. Pour la mise en œuvre d’un programme par compétences. Journée d’études du 21 au 22
octobre 2003. Iheddadene, Bejaia. Inspection de langue amazighe. p.10.
2
idem, p. 10.
80
Chapitre 3 : Les nouvelles approches pédagogiques et méthodes didactiques
compétence est un : « Savoir identifié mettant en jeu une ou des capacités dans un
champ notionnel ou disciplinaire donné »1.
1
MERIEU Ph.; 1991. Apprendre…oui, mais comment ? Paris, ESF éditeur. p. 181.
2
ROEGIERS X. 1999. Savoirs, capacités et compétences à l’école : une quête de sens. Forum-
pédagogique, mars 1999, 24-31. Louvain-la-Neuve. p. 10.
http://www.bief.-be/ensegnement/publication/ complet-html.
81
Chapitre 3 : Les nouvelles approches pédagogiques et méthodes didactiques
« Il ne faut toutefois pas penser qu’une approche par les capacités et une approche
par les compétences sont incompatibles, loin s’en faut. Les deux approches sont
étroitement liées, complémentaires même (…). Un enseignement efficace reposerait
dès lors sur un équilibre judicieux entre une acquisition de connaissances
soigneusement sélectionnées, un développement de capacités, transversales par
nature, et un développement de compétences, plus ciblées, centrées sur le
réinvestissement en situation d’acquis de tous types : connaissances, capacités,
automatismes, attitudes, acquis d’expérience »2.
En effet, la complémentarité entre les capacités et les compétences est une réalité
qui s’impose dans le domaine pédagogique et didactique des langues. La compétence
se développe parce que les capacités qui la fondent s’exercent progressivement sur
des situations variées. Et c’est par-là que ces capacités deviennent de plus en plus
opérationnelles. Ainsi : « Les capacités eux-mêmes se développeraient d’autant mieux
que les apprenants ont été confrontés à des situations pointues, c'est-à-dire, qu’ils
aient eu l’occasion d’exercer des compétences »3.
1
ROEGIERS X. 1999. op. cit. p. 10.
2
ROEGIERS X. 1999. p. 10.
3
idem.
4
idem. p. 6.
82
Chapitre 3 : Les nouvelles approches pédagogiques et méthodes didactiques
La compétence est finalisée, elle a une fonction et une utilité sociale. Les
ressources diverses sont mobilisées par l’élève en vue d’une production, d’une action,
de la résolution d’un problème qui se pose dans sa pratique scolaire ou dans sa vie
quotidienne mais qui, en tout état de cause, présente un caractère significatif pour lui.
C’est ce qui fait la différence entre un enseignement généraliste, essentiellement axé
sur l’acquisition de connaissances et de capacités, et un enseignement plus spécifique,
plus opérationnel, davantage axé sur l’acquisition de compétences, qui aborde de front
la question du réinvestissement de ces connaissances et capacités dans des pratiques
sociales, ou du moins dans des pratiques porteuses de sens pour l’élève. Par
conséquent, toute compétence doit avoir ce caractère fonctionnel et cette utilité
sociale.
C’est le fait que cette mobilisation se fait à propos d’une famille bien déterminée
de situations. C'est-à-dire, pour développer une compétence, il faut restreindre les
situations dans lesquelles l’élève sera appelé à exercer la compétence, la variété de
situations est obligée, mais une variété limitée. Pour P. Gillet :
- « La compétence est définie en fonction d’une famille de situations. Une profession
s’exerce à travers plusieurs compétences, chacune correspondant à une des familles
de situations qui s’y rencontrent :
- Définir une compétence, c’est d’abord isoler une famille de situations
professionnelles, didactiques ou autres, pour y faire correspondre les apprentissages
pertinents ;
83
Chapitre 3 : Les nouvelles approches pédagogiques et méthodes didactiques
2-2-2-5- Evaluabilité
1
GILLET P. ; 1992. Construire la formation. Paris, ESF, Éditeurs. p. 72.
84
Chapitre 3 : Les nouvelles approches pédagogiques et méthodes didactiques
3- L’approche communicative
1
JAMBIN A. 06 décembre 1999. Didactique des langues : Réflexions sur la didactique des langues.
Document web : http://pedagogie.ac-toulouse.fr/anglais/didalang.html. p. 01.
2
ROULET E. 1976. « L’apport des sciences du langage ». Etudes de linguistique appliquée, n 21- 41.
3
MOREAU M.-L. 1997. Sociolinguistique : Concepts de base. Belgique pierre Mardaga éditeur, p. 47.
85
Chapitre 3 : Les nouvelles approches pédagogiques et méthodes didactiques
Ces approches ont pris naissances dans le sillage des critiques avancées contre les
méthodes audio-visuelles, appelées aussi structuro-globales.
C’est dans ce contexte que naît en 1975 l’approche communicative, qui opère par
rapport aux méthodes audio-visuelles un renversement méthodologique, plutôt une
véritable révolution copernicienne. Ce renversement méthodologique appelle à une
centration sur l’apprenant, ses besoins, ses affections, ses caractéristiques socio-
psychologiques, etc. De ce fait, la conception de l’apprentissage n’est plus la même
après l’apparition de la méthodologie de l’enseignement-apprentissage des langues,
elle cesse d’être sous la dépendance d’un seul modèle théorique linguistique, et cesse
d’être une linguistique appliquée.
86
Chapitre 3 : Les nouvelles approches pédagogiques et méthodes didactiques
de produire des actes de parole et sur la maîtrise des notions grammaticale qui y sont
associées »1.
Il est clair que l’approche communicative appelle à une rénovation des méthodes
d’enseignement apprentissage des langues en se basant sur le discours et la dimension
de la langue. L’ensemble des didacticiens et des pédagogues dans ces dernières
années insistent sur l’adaptation de l’approche communicative dans le domaine
scolaire. L’objectif de l’enseignement apprentissage devient le discours et non le
code. Cette idée est confirmée par Allain Jambin, par sa définition de la langue, dans
son article :
« On peut donc affirmer en simplifiant à l’extrême qu’une langue est un code dans
lequel on puise en fonction d’intentions clairement établies, des moyens lexicaux,
1
MOREAU M.- L. 1997. op.cit, p. 48.
87
Chapitre 3 : Les nouvelles approches pédagogiques et méthodes didactiques
Et pour enseigner une langue on doit prendre en charge ces quatre composantes
essentielles, identifiées par Sophie Moirand et présentées par J. P. CUQ2 :
C’est elle qui peut assurer la cohérence et la cohésion des différents types de textes
ou de discours selon les situations de communication de chaque type. C'est-à-dire, que
l’apprenant doit être capable de percevoir et d’assurer la cohérence d’énoncés
distincts dans des échanges communicatifs.
Des recherches ont montré que les savoirs linguistiques sont nécessaires pour la
communication. La composante linguistique, c’est la capacité de reconnaître les
éléments lexicaux, morphologiques, syntaxiques et phonologiques d’une langue et la
possibilité de les combiner pour former des mots et des phrases, comme le synthétise
Savignon :
1
AMBIN A. 1999. op.cit.p. 02.
2
CUQ J-P. ; 2003. Dictionnaire de didactique du français langue étrangers et seconde. Paris, Clé
international. p.80. Voir aussi : MOIRAND Sophie. 1982. Enseigner à communiquer en langue
étrangère. Paris, Hachette.
3
idem. p. 81.
88
Chapitre 3 : Les nouvelles approches pédagogiques et méthodes didactiques
89
Chapitre 3 : Les nouvelles approches pédagogiques et méthodes didactiques
1
JAMBIN A. ; 1999. op.cit. p. 03.
90
Chapitre 3 : Les nouvelles approches pédagogiques et méthodes didactiques
Par conséquence, dans notre travail, faire apprendre aux apprenants du collège le
type descriptif peut les aider à avoir la compétence communicative à l’écrit comme à
l’oral, en ce qui concerne le type descriptif. Pour communiquer, il ne suffit pas de se
baser sur la seule compétence linguistique, mais il faut acquérir d’autres
compétences : les compétences discursives, socioculturelles, ou pragmatique, etc.
Dans le cas de notre travail, tous ces aspects à savoir : les compétences
linguistiques, les compétences discursives et pragmatiques du type descriptif, seront
prises en considération dans notre expérimentation en clase. Ces compétences peuvent
être exploitées dans des activités de la production écrite, les élèves peuvent rédiger
des textes descriptifs en tenant compte du contexte de production, c'est-à-dire qu’ils
peuvent rédiger des textes descriptifs en tenant compte du contexte de production,
c'est-à-dire, qu’ils peuvent décrire leurs régions pour les faire connaître aux lecteurs.
Cela, permet la prise en compte de la compétence discursive dans ces textes
descriptifs, ainsi que la prise en compte de la compétence pragmatique qui peut avoir
sa place dans l’indication du but ou de l’intérêt de ces productions écrites. Car,
l’élève peut annoncer le but pragmatique de la rédaction de sa description, que se soit
directement ou indirectement.
91
Chapitre 3 : Les nouvelles approches pédagogiques et méthodes didactiques
Dans ce qui suit nous allons développer, en relation avec notre travail, les principes
fondamentaux de l’approche communicative.
1
JAMBIN A. 1999. p 5.
92
Chapitre 3 : Les nouvelles approches pédagogiques et méthodes didactiques
compte des productions des apprenants, qui constituent le point de départ dans
l’établissement de la progression à suivre et du dosage des activités (évaluation
diagnostique). Donc, l’enseignement-apprentissage amazigh ne doit pas se focaliser
sur le contenu ou sur le savoir uniquement, car il doit se concentrer aussi sur les
besoins langagiers des apprenants et leurs compétences antérieures.
Pour notre part, nous avons pensé à identifier les besoins langagières des élèves
comme préalables avant d’élaborer la séquence didactique. Dans notre travail, nous
allons prendre en compte les besoins des élèves à travers l’analyse de leurs premiers
essais : le test diagnostique dans la production écrite et la première série d’entretiens.
Ce test diagnostique, par exemple, nous permet de préparer la séquence à enseigner
qui tient compte des compétences effectives des élèves.
Ces tests diagnostiques ont pour but de faire connaître à chaque élève ses acquis et
ses manques au début de la séquence. C’est la raison qui nous a poussé à essayer
d’identifier ces compétences préalables des apprenants à travers le test diagnostique
de la production écrite avant d’enseigner le type descriptif, dans le but de déterminer
leurs besoins langagières. Car l’élève lui-même ne peut pas rendre compte de ses
besoins, mais c’est aux enseignants et chercheurs en didactique des langues que
revient la responsabilité ou le rôle d’identification de ces compétences antérieures et
des besoins langagières des apprenants. L’analyse des besoins langagiers dégage ainsi
un contenu linguistique qui va former, après sélection, les objectifs langagiers de la
séquence à enseigner correspondant aux langagières de l’apprenant. Afin de centrer
l’enseignement-apprentissage sur l’apprenant, nous allons programmer un entretien
qui permettra d’identifier les besoins et les représentations des élèves sur le contenu à
enseigner. L’analyse des besoins des élèves, programmé dans notre travail ne se limite
pas à une seule étape, c'est-à-dire, au début de la séquence pour voir si
l’enseignement peut modifier leurs représentations et peut développer leurs
connaissances.
93
Chapitre 3 : Les nouvelles approches pédagogiques et méthodes didactiques
Plusieurs définitions ont été données pour le terme motivation, Joseph Nuttin le
définit ainsi :
En effet, la motivation est liée à ce que l’individu veut faire et a ses compétences.
Ce point est très important pour l’aspect psychologique des élèves dans la classe, car
nous pouvons trouver, par exemple, des élèves qui ont des compétences mais, ils
n’arrivent pas à les exploiter. Cela revient, peut-être, à leur degré de motivation.
Dans une classe de langue par exemple, un apprenant actif apprend mieux qu’un
apprenant passif, mais le degré d’activité de cet apprenant est dépendant de son degré
de motivation pour l’apprentissage. Rendre un apprenant actif, c’est créer une
situation d’apprentissage motivante, qui entraîne une certaine implication
intellectuelle, affective, et psychomotrice de sa part.
1
RAYNAL F. & RIENNIER A.; 1997. Pédagogie : dictionnaire des concepts clés. Paris, ESF. p. 237.
2
idem.
94
Chapitre 3 : Les nouvelles approches pédagogiques et méthodes didactiques
l’apprenant à apprendre ce type textuel. Cet aspect pragmatique, n’est qu’un seul
facteur parmi d’autres qui motivent les apprenants. Prenons l’exemple de la prise en
compte de l’enseignement par projet didactique, qui est un moyen efficace qui peut
pousser les activités de ces apprenants à voir la lumière en dehors de la classe, et de
motiver l’apprenant à apprendre les différents types textuels. D’ailleurs, quel que soit
les raisons de motivation, la motivation reste un point positif sur lequel l’approche
communicative s’appuie.
Les interactions en classe ne se limitent pas à un seul axe. Elles sont multiples :
des interactions verticales (enseignant et apprenant), horizontales (apprenants et
apprenants). Ce qui est important aussi est de savoir gérer ces interactions dans la
classe en fonction du contenu à apprendre et des besoins langagières des apprenants.
A ce moment, l’enseignant intervient par son nouveau rôle, anime et prend la
responsabilité de gérer et d’organiser les différentes interactions en classe. Cette
interaction en classe, permet l’utilisation de la langue par les sujets apprenants ce qui
les aident à mieux maitriser la compétence communicative. Les travaux qui suscitent
la participation des élèves dans la communication en classe peuvent être un outil ou
un moyen efficace pour utiliser la langue et l’exploiter dans des textes variés.
Le travail en groupe dans la classe des langues est très important. Il peut servir
l’interaction en classe, car il permet une communication entre les élèves et entre les
élèves et leur enseignant. Cette situation de communication peut aider des élèves en
difficultés et peut porter aussi des résultats plus efficaces qu’un apprentissage
individuel. Parce que, la valeur réelle de l’enseignement ne réside pas dans les
programmes mais dans les conditions sociales dans lesquels on enseigne. Et le groupe
précisément vise à reproduire ces conditions sociales. Le travail en groupe est le
dispositif de base dans la pratique quotidienne et la pratique pédagogique, c’est ce que
cite ici, P. Pelpel :
95
Chapitre 3 : Les nouvelles approches pédagogiques et méthodes didactiques
mettre par quatre » pour obtenir des résultats satisfaisants, qu’il s’agisse de
production, d’intérêt et de motivation ou encore d’animation de la classe »1.
Le concept du groupe est très vaste, il ne se limite pas à une simple consigne
comme l’a signalé P. Pelpel. Il englobe différents facteurs : l’intérêt, la motivation,
l’animation de la classe, les interactions entre élèves, etc. Ecrire en groupe a plusieurs
avantages comme le signale Y. Reuter :
« (…) plus précisément, en matière d’écriture, il me semble que le groupe présente les
avantages potentiels suivants :
- une aide à la motivation par la construction et la garantie d’un projet d’écriture qui
dépasse l’individu (et ses désinvestissements possibles) ainsi que par l’établissement
d’un climat favorable ;
- une mise en cause pratique de la représentation, souvent inhibante, de l’écriture
comme activité solitaire (voir qui met en rivalité avec les autres ou qui extrait du
groupe ou qui vise à ce distinguer de ses pairs) ;
-une aide à la planification par la recherche d’idées, de scénarios, d’arguments pour
la recherches de matériaux non disponibles immédiatement (tout ce qui concerne la
documentation officielle, par exemple), par la nécessaire application aux autres de
son projet et de ses idées, qui oblige à se clarifier, à se décentrer, à construire plus
précisément buts et destinataires, etc. ;
-une aide à la textualisation et à la mise en texte par l’explication constante qui est
nécessitée, par la mise à jour d’un plus grand nombre de problèmes que ceux que
l’individu aurait perçu seul, par les conflits socio-cognitifs autour des solutions
possibles, par la multiplicité des formes d’explication passant par les pairs, etc. ;
-une aide pour compliquer de façon ludique les problèmes d’écriture en intégrant
progressivement l’ensemble des personnes et des groupes dans la production d’un
texte commun ;
-une aide pour l’enseignant qui peut diversifier ses interventions selon les besoins
sans vouloir aider tous les élèves, de la même façon, au même moment »2.
De ce fait, tous ces avantages présentés en haut permettront aux élèves de produire
des textes en se servant de cette situation de rédaction en groupe.
1
PELPEL P. ; 2002. Se former pour enseigner. Paris, Dunound. p.103.
2
REUTER Y. ; 1992. Enseigner et apprendre à écrire : construire une didactique de l’écriture. ESF.,
Issy-les-Moulineaux. pp.149-150.
96
Chapitre 3 : Les nouvelles approches pédagogiques et méthodes didactiques
Donc, pour apprendre un type textuel, il ne faut pas s’arrêter à une seule
production écrite. L’apprenant doit passer par plusieurs productions où il peut écrire
et réécrire pour apprendre un type textuel. C’est ce que Z. Meksem note aussi dans
cette citation : « Sans doute un seul mouvement de réécriture ne permet pas de faire
1
MEKSEM Z. ; 2007. Thèse de doctorat. op.cit. p. 442.
2
Schneuwely B.; 2005. « Le mode de travail didactique » : questions à la didactique de l’écrit, In
Reuter (Ed.). Pédagogie du projet et didactique du français – Penser et débattre avec Français Ruellan,
Paris, Septentrion, pp. 169-185.
97
Chapitre 3 : Les nouvelles approches pédagogiques et méthodes didactiques
progresser tous les élèves au même moment. Il faudrait prévoir et systématiser des
écritures intermédiaires pour affiner les textes au fil de leurs réélaborations »1.
Par conséquent, pour apprendre le type descriptif nous allons programmer des
séances de réécriture afin de faire progresser les écrits des élèves en type descriptif.
Cette approche encourage plus l’utilisation des documents authentiques qui seront
peut être intégrés dans les déférentes activités proposées dans la classe : par exemple,
décrire un lieu pour un ami, pour un article de presse, ou pour un reportage, etc. La
compétence communicative peut servir à contextualiser les activités destinées aux
élèves dans l’apprentissage d’une langue. En effet, pour que ces élèves puissent
comprendre les passages linguistiques, il faut donner à ces derniers un contexte
communicatif pour contextualiser le savoir à apprendre dans le temps, dans l’espace
et avec des énonciateurs participants dans un discours. Dans ce cas, nous somme en
face d’une vraie communication. C’est dans cet enseignement que nous comptons
élaborer nos activités. Prenons l’exemple de l’activité proposée dans la leçon du
vocabulaire : « Quelqu’un vous demande où se trouve l’école de Berchiche, guidez-le,
et essayez de décrire l’itinéraire ou le parcours qu’il va suivre pour arriver à ce
lieu ». La description de ce lieu, Berchiche, est mise dans une situation de
contextualisation explicite, l’apprenant va rendre en compte que la description a un
but pragmatique social, c’est un but informatif et qui existe dans la vie quotidienne.
Donc, toutes les activités de classe et tous les savoirs à apprendre aux apprenants
doivent trouver leurs places dans la société. Car, la société est le lieu d’exploitation
des savoirs acquis en classe, chaque apprentissage traité en classe doit avoir
logiquement une relation avec la société. En effet, la compétence communicative que
ce soit à l’écrit, ou à l’oral ne trouve pas un lieu de sa réalisation que dans le contexte
social.
1
MEKSEM Z.; 2007. op.cit. p. 443.
98
Chapitre 3 : Les nouvelles approches pédagogiques et méthodes didactiques
Dans ce cas, le choix des documents authentiques dans les situations didactiques
permet l’utilisation de la langue en dehors de la classe. L’apprenant sera confronté
aux différentes situations de communications où la langue utilisée est une langue
réelle, pratiquée dans des contextes sociaux variés. Cela aussi peut aider l’apprenant à
avoir une motivation plus pour apprendre sa langue maternelle, il peut avoir une
motivation lorsqu’il est confronté à une situation de communication qui peut
rencontrer dans sa vie quotidienne. Il peut la considérer comme un lieu ou un outil de
la réalisation de ce qu’il a appris en classe.
1
CUQ J.-P. & GROUCA I.; 2002. Cours de didactique du français langue étrangère et seconde.
Paris, PUG. p.37.
99
Chapitre 3 : Les nouvelles approches pédagogiques et méthodes didactiques
1
MEKSEM Z. 2002. Mémoire de magistère. p. 188.
100
Chapitre 3 : Les nouvelles approches pédagogiques et méthodes didactiques
Enfin, nous voulons finir par cette citation de Meksem Z. qui parle de l’importance
de privilégier en didactique des langues et en particulier en didactique amazighe
l’apprentissage par la compétence communicative avec toutes ses composantes :
« Pour ce faire, les moyens qui nous semblent ou adéquats et pertinents dans la
situation actuelle de la langue amazighe sont d’ailleurs privilégiés en didactique des
langues. Ce sont ceux qui permettent à l’apprenant d’acquérir la compétence
communicative avec toutes ses composantes, c'est-à-dire d’apprendre la langue pour
pouvoir s’en servir »1.
1
MEKSEM Z. 2002. Mémoire de magistère. p. 188.
101
Chapitre 3 : Les nouvelles approches pédagogiques et méthodes didactiques
4- L’approche textuelle
Cela veut dire que cette approche permet une compréhension plus fine et plus
cohérente du texte et évite la simple analyse des phrases isolées. Elle s’oppose à
l’enseignement par des méthodes anciennes où on étudie la syntaxe et la grammaire
de la phrase pour enseigner la langue.
L’objet d’étude de l’approche textuelle est le texte, et c’est à partir de là que les
différents auteurs s’intéressent au texte comme une unité centrale pour l’apprentissage
d’une langue. Plusieurs linguistes s’intéressent donc à la linguistique textuelle, et
parmi les premiers linguistes qui se sont intéressés à ce domaine, il convient de citer
Zellig HARRIS, qui a proposé une analyse textuelle. Cette analyse cherche à décrire
l’organisation lexico-sémantique et syntactico-sémantique des textes. Une linguistique
textuelle est ainsi née qui se propose d’étudier une série de phénomènes qui
s’exercent entre les phrases, comme l’anaphore ou la concordance des temps. Car
l’analyse linguistique au début, consiste à étudier « la phrase » puis au milieu du
vingtième siècle, l’étude de la phrase a évolué vers une autre démarche dont l’objet
d’étude est le texte.
En outre, l’analyse qui se limite à la phrase ne permet pas d’établir une grammaire
qui est capable de rendre compte des compétences textuelles d’un locuteur dans sa
langue maternelle, ce qui explique les limites de cette approche. C’est dans les
années 1970/1980, que l’analyse du texte devient le centre d’intérêt de plusieurs
disciplines et de chercheurs stylisticiens psychologues et linguistes. Cependant, cet
1
MAINGUENEAU D.; .1996 . Les termes clés de l’analyse du discours. Paris, Seuils. p. 82.
102
Chapitre 3 : Les nouvelles approches pédagogiques et méthodes didactiques
Entre ces deux modèles d’analyse, quel type d’analyse il faut choisir : texte ou
discours ? Est-ce qu’il y a une complémentarité entre ces deux termes ?
Avant de choisir le type d’analyse que nous utilisons dans notre travail, nous
devons d’abord présenter les diverses définitions données par les différents linguistes
afin de distinguer texte et discours.
En effet, le discours est une séquence orale ou écrite, produite par un locuteur
donné, dans une situation de communication précise. Par exemple décrire un lieu pour
un citoyen qui cherche à trouver ce lieu est un discours descriptif oral ; décrire un lieu
sous forme d’un article de presse publicitaire sur une région est un discours descriptif
écrit, car ces deux discours respectent la situation de communication.
1
Larousse. Encarta 2004.
2
MAINGUENEAU D.; 1996. op.cit. p. 81.
103
Chapitre 3 : Les nouvelles approches pédagogiques et méthodes didactiques
« Un texte est une suite bien formée d’unité (phrases, propositions, actes de
langage ou d’énonciation) liée, (continuité, répétions) progressant vers une fin
(progression) »2.
Adam, de sa part, donne aussi une autre définition où il relie la notion du « texte »
avec la notion du « type » :
En général le texte est un ensemble de phrases, de propositions qui sont liées, bien
structurées et organisées, produites dans une situation communicationnelle orale ou
écrite. Toutes ces unités de texte (phrase, propositions, etc.) doivent avoir une certaine
organisation textuelle qui s’appuie sur deux notions de bases : la cohérence et la
cohésion, car dans la plupart des situations de communication écrite le lecteur s’attend
à lire un texte structuré et clair.
Le texte est un ensemble de phrases ayant un sens et qui se référent à une situation
bien précise (le sens, le contexte) il est bien tissé s’il respecte certaines règles : la
cohérence et la cohésion textuelle qui sont les autres bases du texte. Nous essayons
donc, de donner une définition pour la cohérence et la cohésion dans un texte :
1
ADAM J.-M. & PETITJEAN A.; 1989. Le texte descriptif. Paris. Nathan. p. 84.
2
idem.
3
ADAM J.-M.; 1990. Éléments de linguistique textuelle. Liège. p. 91.
104
Chapitre 3 : Les nouvelles approches pédagogiques et méthodes didactiques
textuelle, qui étudie la manière dont une suite de phrases forme une unité, constitue
un texte :
Toutes ces règles de cohérence et de cohésion doivent être respectées dans chaque
type de texte. Concernant le type descriptif, par exemple, la cohérence demandée dans
les textes descriptifs des élèves est le respect de la structure thématique de ce type. Et
la cohésion concerne l’emploi de quelques articulateurs logiques et indicateurs de lieu
pour décrire un lieu par exemple, des connecteurs entre phrases, des marqueurs qui
découpent le texte en rendant perceptible sa configuration (en premier, d’abord, après,
prés, enfin, etc.) pour décrire les sous-parties de la chose décrite.
L’emploi de ces termes dans la langue courante apparait plus au moins clair,
l’emploi du terme « texte » signifie tout document écrit et le terme « discours »
signifié toute une communication orale. Mais dans les domaines les plus spécialisés
dans la langue comme en linguistique, la distinction entre ces deux concepts provoque
plusieurs ambigüités. En linguistique, l’emploi du terme « discours » ne se réfère pas
forcement à la notion d’oralité, c’est à-dire qu’il est plus large que le texte, il englobe
toujours les conditions de production et détermine l’usage de la langue dans une
situation réelle. D. Maingueneau, par exemple, distingue entre discours scientifique et
discours administratif. Mais le terme « texte », en linguistique, ne se limite pas à un
document écrit comme il est connu dans la langue courante, un texte peut qualifier des
documents de transcription d’enregistrement d’un dialogue, comme il peut s’appliquer
à d’autres situations d’oralité qui forme une unité de communication. Nous citons ici,
1
Maingueneau D.; 1996. op.cit. p.16.
105
Chapitre 3 : Les nouvelles approches pédagogiques et méthodes didactiques
la phrase de Brown et Yule traduite par Shirely Carter-Thomas: « Le texte est tout
simplement la reproduction d’un acte de communication » 1.
Cela, veut dire qu’un texte ne se limite pas à des ressources écrites mais il peut
reproduire des actes de communication orale. En général, la destination traditionnelle
entre ces deux concepts s’appuie sur le contexte. Pour Adam, la première distinction
qu’il déclare se résume de la façon suivante :
C'est-à-dire qu’un texte est vu plutôt par rapport à son organisation, mais un
discours est vu par rapport aux conditions de sa production ; il est concret et ses
conditions de productions sont visibles. De ce fait, Shirley Carter-Thomas déclare
que :
« Le discours n’est pas seulement caractérisé par ses propriétés textuelles, mais
également par son existence dans une situation de communication particulière. En
revanche, le texte est un objet plus abstrait obtenu au moyen de la soustraction du
contexte du discours concret ». 3
La distinction entre ces deux termes en linguistique devient difficile à nos jours en
fonction de l’élargissement du domaine de la linguistique textuelle et l’apparition de
plusieurs tendances. Le terme de discours étant sans doute l’un des plus polémiques, il
ne prend, en effet, un sens précis et opératoire que par opposition à l’une ou l’autre
des notions avec lesquelles il est habituellement mis en corrélation.
1
SHIRELY C.-T.; 2000. La Cohérence textuelle, pour une nouvelle pédagogie de l’écrit. Paris,
France. L’harmathan. p. 28.
2
FERNANDEZ M.-J. 1994. Les particules énonciatives. Paris. PUF. p. 25.
3
Shirley C.-T.; 2000 .op.cit. p. 28.
106
Chapitre 3 : Les nouvelles approches pédagogiques et méthodes didactiques
«…il s’agit d’une différence de perspective et elle prône une utilisation des deux
termes en complémentarité »1.
C’est pour cela, pour notre part, nous choisissons dans le cadre de notre travail le
terme « Texte ».
Ce qui est remarquable aussi dans cette approche actuellement, c’est que l’analyse
des textes porte beaucoup plus sur les éléments linguistiques et les caractéristiques de
chaque type. C’est pour quoi il est intéressant, dans l’enseignement-apprentissage des
langues, d’amener les élèves à utiliser les caractéristiques et les marques linguistiques
de chaque type d’écrit dans leurs productions écrites. Dans notre travail, pour faire
apprendre aux apprenants de langue amazighe le type descriptif, nous allons nous
focaliser sur les critères linguistiques du type descriptif amazigh ainsi que sa structure
à travers des productions écrites qu’ils vont rédiger à la fin de la séquence descriptive
enseignée en classe. En effet, notre objectif est d’amener ces apprenants à rédiger un
1
FERNANDEZ M.-J.; 1994. op.cit. p. 25.
107
Chapitre 3 : Les nouvelles approches pédagogiques et méthodes didactiques
texte descriptif de lieu qui respecte les caractéristiques de ce type et son ossature
générale.
- essayer de les développer par les différents principes des nouvelles approches
pédagogiques citées précédemment ;
- arriver au but final de l’apprentissage d’une langue qui est la maîtrise de l’écrit.
Et pour arriver à cela, nous avons choisi un type textuel qui est le type descriptif.
Cependant, pour étudier la langue par le biais des textes nous devons d’abord
identifier les caractéristiques de chaque type textuel, c’est l’objectif des diverses
classifications et typologies textuelles que nous aborderons dans ce suivant chapitre.
108
Chapitre 4: Classification des textes et typologie textuelle
Après avoir présenté les nouvelles approches pédagogiques et méthodes didactiques dans
le deuxième chapitre, nous passerons maintenant au troisième chapitre qui porte sur la
typologie textuelle et ses différentes classifications. Nous rappelons ici, que notre travail
s’inscrit dans l’apprentissage de la langue par le biais de la typologie textuelle, d’où la
nécessité de présenter ce troisième chapitre. Dans ce chapitre, et avant de présentés les
différentes typologies textuelles et types textuels qui seront présenter dans le deuxième
élément de ce chapitre, nous devons premièrement présenter les diverses classifications du
type et du genre des textes connus. Car cette classification des genres et des types de textes ne
se base pas sur les mêmes critères. Chaque classification a ses propres critères : des
classifications fondées sur un point de vue fonctionnel, énonciatif, situationnel,
communicationnel, textuel, etc. Parmi ces classifications des textes, nous nous intéressons à
la classification fondée sur le point de vue textuel, la typologie textuelle d’Adam. Car c’est la
typologie adoptée dans les programmes de la langue amazighe aussi.
En effet, dans ce troisième chapitre nous commencerons d’abord par les différentes
classifications des textes, puis nous passerons à la classification fondée sur un point de vue
textuel, c'est-à-dire la typologie textuelle et les différents types de textes connus.
des écoles, et qui ont correspondu à des périodes historiques : les genres
romantiques, réaliste, naturaliste, surréaliste etc. ;
De ce fait, l’existence de ces classifications dès la période grecque est mentionnée par
plusieurs auteurs comme D. Charaudeau, K. Bouamara, et beaucoup d’autres qui présentent
ces genres littéraires comme première classification des genres textuels au temps des Grecs.
K. Bouamara, par exemple a présenté cette classification en cinq genres :
1. « la prose, la poésie ;
3. la tragédie, la comédie ;
Ces classifications de textes ne sont pas limitées à ces genres, car l’axe de recherche de la
linguistique s’est développé d’une manière considérable ces dernières années et s’est montré
particulièrement fécond dans les études sur la classification des textes. En effet, plusieurs
théories et critères de classification sont apparus, en sémiotique, en analyse du discours et en
analyse textuelle. La classification idéale reste encore difficile car cette classification des
textes n’est pas fondée sur les mêmes critères et points de vue. Voila, donc quelques
classifications fondées sur des points de vue différents.
1
MAINGUENEAU D. ; & CHARAUDEAU. 2002. Dictionnaire d’analyse du discours. Paris, Édition Seuil.
p. 278.
2
BOUAMARA K. ; 2004. Si Bachir Amellah (1861 - 1930), un poète chanteur célèbre en Kabylie. Bgayet,
Talantikit. p. 194.
111
Chapitre 4: Classification des textes et typologie textuelle
Il s’agit d’une classification fondée sur la fonction de la langue qui est la communication.
C’est un point de vue défendu et développé par certains analystes qui essaient d’établir des
fonctions de bases de l’activité langagière orienté vers l’acte de communication. Parmi ces
analystes nous citons R. Jakobson (1963) qui propose une classification des textes ou une
typologie textuelle fondée sur les fonctions de la langue, et cherche à classer les discours
selon l’intention communicative qui les anime. Cette typologie est la plus célèbre, elle
distingue les discours par rapport aux différentes fonctions du langage : référentielle, émotive,
conative, phatique, métalinguistique et poétique.
Chaque texte ou séquence a un objectif principal que nous appelons « sa fonction », c'est-à-
dire que le type de texte est déterminé par l’intention de l’auteur, il dépend aussi de ce que
l’auteur veut que son lecteur fasse, réalise, ou imagine. Il peut imposer une opinion ou donner
des conseils (dans un texte injonctif), donner des informations (dans des textes explicatifs ou
référentiels), établir une description (dans un texte descriptif), ou raconter une histoire (dans
le texte narratif).
Cette typologie textuelle est déterminée par la fonction communicative, les textes
peuvent avoir une fonction référentielle lorsqu’ils se proposent un but d’information et une
fonction conative s’ils se proposent comme but la persuasion ou l’action. La fonction
référentielle : pour les types de textes suivants : le descriptif, le narratif, l’explicatif ; et la
fonction conative : persuasion, pour le texte argumentatif. Quand nous parlons ou quand nous
écrivons, nous produisons un discours, mais selon les circonstances, la situation et la
personne (ou les personnes) à qui nous nous adressons, nos intentions sont différentes. Nous
pouvons vouloir raconter une histoire, décrire un lieu, expliquer le fonctionnement d’une
machine, convaincre quelqu’un qu’il a tort, etc.
A cet effet, enseigner tous ces types de discours pour l’apprenant amazighophone paraît
nécessaire. L’apprenant de la langue amazighe a des compétences antérieures dans chacun de
ces types discursifs, dans les divers domaines de sa vie quotidienne. Par conséquent, tous ces
types doivent être intégrés dans le contenu des programmes de l’enseignement de la langue
amazighe, en s’appuyant sur les compétences antérieures des apprenants. A ce moment,
l’enseignement par le biais de la typologie textuelle, par exemple, peut développer les
compétences langagières orales des apprenants vers des nouvelles compétences en écrit.
112
Chapitre 4: Classification des textes et typologie textuelle
Avoir des connaissances antérieures orales peut aider l’élève à écrire un type de texte de
façon monogéré (tout seul), en tenant compte des intentions de celui qui va le lire.
Pour tamazight, apprendre tous ces types permet d’apprendre la langue amazighe en
général est de l’utiliser dans les différents domaines de leur vie courante, dans le domaine de
la communication orale ou écrite. Parce que le but principal de l’apprentissage de n’importe
quelle langue est la communication orale et écrite.
Mais, ce type de classement pose nombreuses difficultés car un même discours associe
plusieurs fonctions, ce qui fait que ces fonctions communicatives ne correspondent pas
nécessairement aux intentions communicatives des locuteurs.
La classification basée sur le point de vue énonciatif1 est fondée par E. Benveniste (1966)
qui a proposé une distinction entre discours et histoire. Le premier, quand les trois éléments
de la situation d’énonciation sont présents (le moment, le lieu, et les interlocuteurs). Le
deuxième, c’est quand ces éléments sont absents.
-Le discours : « qui est un plan embrayé, repéré par rapport à la situation
d’énonciation ;
Pour le type descriptif par exemple, nous pouvons identifier sa situation d’énonciation à
travers ces trois éléments :
1
L’énonciation : c’est un processus de production linguistique d’un énoncé par un individu donné, dans une
situation de communication précise. (Encarta 2005).
2
CHARAUDEAU & MAINGUENEAU D. 2002. op.cit. p. 593.
113
Chapitre 4: Classification des textes et typologie textuelle
C’est une classification des types de textes qui rend compte à la situation et le lieu de la
communication. Nous ne pouvons pas comprendre le sens d’un texte si on se réfère seulement
à la situation d’énonciation, c’est pour cela, après la typologie énonciative de Benveniste,
Bronckart propose une autre typologie qui est la typologie situationnelle.
Cette typologie fait intervenir le domaine social dans lequel s’exerce le discours. Pour
lui, chaque discours possède une relation avec le milieu social, donc nous pouvons
classer « les divers genres de discours attachés à tel ou à tel lieu (les genres en usage dans
1
CHARAUDEAU & MAINGUENEAU D. 2002. op.cit. p. 595.
114
Chapitre 4: Classification des textes et typologie textuelle
l’école, à l’hôpital, etc.), ou tel secteur (les genres journalistiques, les genres politiques
etc.) ; il faut prendre en compte la relation entre les genres institutionnalisés propres à un
lieu (ainsi le cours pour l’école) et les genres effectifs (ainsi les conversations entre les
cours) »1.
Cette classification est liée donc aux divers domaines d’activité sociale : des genres qui
sont liés au domaine pédagogique scolaire, politique, et journalistique. En tamazight, les
genres discursifs et les genres littéraires notamment, sont liés à des situations sociales bien
précises. Le cas, de la poésie berbère est lié directement à des contextes sociaux déterminés,
par exemple la poésie des Iḍebbalen2, liée a la participation de plusieurs parties composant
l’institution, comme les organisateurs, le poète, le public-auditeur, etc. À ce propos, K.
Bouamara affirme que :
« Les pratiques littéraires, comme la poésie des Iḍebbalen ici, sont socialement
organisées et légitimées »3.
Il cite, à ce propos, Bounfour (1999 : 30) qui a écrit au sujet de la poésie berbère
traditionnelle, en général : « La poésie est associée de manière plus au moins à un rituel
collectif ou un cérémonial hautement symbolique sans lesquels elle n’est pas »4.
Pour mieux distinguer ces lieux de la présence de la poésie berbère nous citons ici, cette
longue expression de K. Bouamara qui dit que :
1
idem, p. 594.
2
Iḍebbalen comme l’explique K. Bouamara, désigne : « En réalité les musiciens traditionnels, troupe composée
de tambourinaire (s) et de joueur (s) de hautbois. En Kabylie et, et plus précisément, à l’époque de Si Bachir,
ces troupes, très souvent accompagnées de danseuses, étaient chapeautées par des poètes –chanteurs plus au
moins célèbres ». Dans son ouvrage cité avant et édité en 2004, à la page 37.
3
BOUAMARA K. ; 2004. op.cit. p. 57.
4
idem.
5
Le gras mentionné dans le texte indique les lieux de la poésie berbère.
115
Chapitre 4: Classification des textes et typologie textuelle
De cette expression, apparait que ce genre de la poésie des Iḍebbalen est lié à des
contextes sociaux bien précis, d’où vient l’importance de connaitre les lieux de production et
d’énonciation de ces genres textuels. En didactique, lorsque nous étudions un texte, il est très
important de savoir le lieu de production de ce texte pour bien le comprendre, et de le situer
dans son contexte énonciatif. Par exemple, le texte poétique est lié à une situation de
production orale : poésie déclamé (dans les fêtes de mariage, dans la Djemâa, dans les
mosquées ou dans les lieux de deuil, etc.). Cela sert l’apprenant à bien contextualiser le texte
ou le discours produit pour faciliter l’identification de ces genres.
Une autre typologie est liée à la réflexion de Vygotsky qui s’intéresse au milieu social.
Pour ce dernier, la langue a une relation directe avec la société, en conséquence, la prise en
compte du milieu social, où la langue est exercée, devient une nécessité.
« les genres primaires : c’est les genres utilisés par des locuteurs dans leur vie
quotidienne ;
les genres seconds : qui concerne les productions élaborées (les discours littéraires
ou les discours scientifique) »3.
1
idem, p.57.
2
BRONCKART J-P. ; 1985. Le fonctionnement des discours. Paris. Délachaux et Nestlé. p 57.
3
MAINGUENEAU D. ; 1986. Eléments linguistiques pour le texte littéraire. Paris, Bordas. p 65.
116
Chapitre 4: Classification des textes et typologie textuelle
Selon cette classification de Bakhtine, nous pouvons trouver le descriptif dans les genres
primaire et dans les genres seconds. C'est-à-dire qu’il est présent comme un genre primaire,
dans les discours quotidiens des kabylophones, dans leurs discutions orales surtout, et comme
un genre secondaire, à l’école, dans des textes littéraires berbères, à l’oral ou à l’écrit.
C’est la classification des textes fondée sur l’analyse linguistique de texte ou de discours.
C'est-à-dire, pour identifier le type de texte ou de discours, on doit faire une analyse textuelle
où on identifie les caractéristiques linguistiques récurrentes de chaque type.
Il justifie le choix de l’analyse séquentielle au lieu de l’analyse textuelle par deux raisons
importantes. La première raison, c’est parce qu’il trouve que l’analyse du texte est plus
compliquée que l’analyse de la séquence. Le texte pour J.-M. Adam, peut comporter plusieurs
séquences de types différents : séquences narratives, descriptives, explicatives, ou
argumentative. Par exemple, une notice de montage peut comporter un passage descriptif
(présentation de l’appareil), puis un passage explicatif et enfin un passage injonctif (faire un
appel). Dans un roman aussi, nous pouvons trouver des séquences narratives, puis des
séquences descriptives, et parfois des séquences argumentatives. C’est dans ce sens qu’il a
choisi cette définition de séquence :
Car une séquence est une partie de texte et dans plusieurs cas complexe et c’est difficile
d’identifier son type. Cette complexité est mentionnée aussi dans cette définition donnée par
1
CHARAUDEAU D. & MAINGUENEAU D. 2002. op.cit. p. 596.
2
ADAM J-M. ; 1992. op.cit. p. 84.
117
Chapitre 4: Classification des textes et typologie textuelle
J.-M. Adam : « Les séquences sont des unités compositionnelles à peine plus complexes que
de simple périodes avec lesquelles elles se confondent même parfois »1.
Lorsque nous trouvons un texte qui contient plusieurs séquences différentes, nous nous
référons à la séquence dominante, même si parfois ces types de séquences peuvent se
combiner au point qu’ils deviennent difficiles de les distinguer et de les identifier de façon
certaine. La deuxième raison, c’est qu’Adam considère la séquence comme un moyen par
lequel nous pouvons identifier la structure et les caractéristiques linguistiques de chaque type
discursif. En général, c’est au niveau de la séquence qu’on réduit le degré de complexité
connu au niveau du texte.
Pour récapituler, plusieurs classements sont possibles pour la typologie textuelle. Mais le
problème posé par ces diverses typologies est celui de son efficacité qui est liée à la nature et
au nombre de variables que nous choisissons pour l’établir. C’est ainsi que Charaudeau a
proposé de sortir de ce dilemme par une hiérarchisation des critères :
C'est-à-dire que, nous ne pouvons pas analyser et classer les textes qu’en recourant à des
critères hétérogènes : finalité, le statut des participants, lieu et moment, et organisation
textuelle en particulier. Par conséquent, pour classer les différents types textuels nous ne
devons pas recourir à un seul critère, mais il faut voir des divers critères. L’identification du
type descriptif, à titre d’exemple, ne doit pas être fondée sur un seul critère, il faut prendre en
compte tous les critères qui peuvent faciliter la compréhension et l’identification de ce type :
des critères situationnels, communicationnels, énonciatifs, ou textuels.
En outre, le discours a sa place dans les recherches actuelles. En effet, la citation suivante
d’Eddy Roulet, montre la place de discours dans les recherches actuelles et son importance
dans la pédagogie des langues maternelles ou secondes :
1
ADAM J-M. ; 1999. op.cit. p. 82.
2
CHAREADEAU D. & MAINGUENEAU. D. ; 2002. op.cit. p. 595.
118
Chapitre 4: Classification des textes et typologie textuelle
« Le discours, sous toutes ses formes (dialogue de la vie quotidienne, récits, entretiens,
textes de presse, etc.) occupe dans les recherches et le débats en sciences humaines une
place centrale qui reflète son rôle prédominant dans la vie sociale. Il n’est donc pas
surprenant qu’il occupe aussi une place de plus en plus grande dans la pédagogie des
langues, maternelle et seconde »1.
Roulet, met l’accent sur l’importance de mettre en œuvre les moyens permettant de
provoquer chez les enseignants comme chez les apprenants, une modification profonde dans les
représentations des langues à apprendre comme il le signale ici :
1
ROULET E. 1999. La description de l’organisation du discours. LAL. Didier, p. 05.
2
ROULET E. 1999. op.cit. p.06.
119
Chapitre 4: Classification des textes et typologie textuelle
l'égard de la langue seconde1, pour les apprenants non amazighophones, il est impossible de
créer la situation d’apprentissage où ils peuvent vraiment produire et acquérir leurs
compétences discursives car leur milieu familiales ou environnemental ne les aident pas.
Enfin, il est intéressant de chercher des solutions pour ces obstacles, c’est ce que Roulet a
essayé de faire lorsqu’il a donné une proposition intéressante à propos de ce problème : « Il faut
donc concevoir en langue maternelle comme en langue seconde, ce qu’on appelle précisément
depuis quelques années un enseignement-apprentissage fondé à la fois sur la capacité
d’apprentissages des apprenants et sur un rapport pédagogique des enseignants et des moyens
d’enseignement »2.
Pour la langue amazighe, par exemple, l’enseignement qui prend en compte les
compétences des apprenants et les moyens pédagogiques réels de l’enseignement de son
enseignement en tant que langue maternelle ou langue seconde peut améliorer son
enseignement-apprentissage. Pour le premier cas où tamazight est une langue maternelle nous
allons prendre en compte les compétences langagières antérieures des apprenants dans notre
expérimentation en calasse, afin de vérifier si cela peut les aider à apprendre le type descriptif
en langue amazighe.
Après avoir présenté les diverses typologies des textes, nous passerons maintenant à la
présentation de l’une de ces classifications, la typologie fondée sur le point de vue textuel « la
typologie textuelle » et les différents types des textes, classés selon ce point de vue.
1
Même ce public des apprenants de langue seconde n’existe pas maintenant, mais un jour ce public pourra être
existé (les arabophones qui vont apprendre Tamazight).
2
Roulet. 1999. op.cit. p. 11.
120
Chapitre 4: Classification des textes et typologie textuelle
La typologie textuelle est une réflexion qui se situe au point de rencontre des recherches
linguistiques, pragmatique, sémiologique, sociolinguistiques et surtout psycho-cognitives1.
Elle est le centre d’intérêt de plusieurs disciplines qui visent un objectif commun, celui de
donner quelques catégories pour organiser les différents textes existants.
De point de vue didactique, il est nécessaire que l’approche globale des textes soit pensée
en termes de typologie textuelle puisque, tout discours est un entrelacs ou un mélange de
séquences textuelles et que toute classification a d’abord et surtout des fins pédagogiques.
Pour montrer l’importance de la typologie textuelle, J.-M. Adam soutient son point de vue par
une expression qui comporte un avis d’un auteur très célèbre par ces travaux dans ce domaine:
Bakhtine, par cette citation insiste sur le classement des différents types textuels, il nous
informe qu’à chaque époque et que chaque groupe social peut avoir ses propres formes de
discours. Z. Meksem, concernant ce point, cite un exemple d’un nouveau type intégré
récemment aux types discursifs existants déjà en langue amazighe : « La publicité, exemple
pertinent qui montre le passage d’un genre ancien appelé addellel à un genre nouveau par sa
structure, son lien social, les moyens linguistiques avec lesquels est construit et la
thématique »3.
Pour Adam, l’importance d’étudier la typologie textuelle n’est pas dans la reconnaissance
ou la distinction entre un type et un autre mais, l’importance est de se servir de ces types dans
1
CHARAUDEAU D. & MAINGUENEAU D. 2002. op.cit. p. 506.
2
ADAM J-M.; 1992. Les textes : types et prototypes, récit, description, argumentation, explication et dialogue.
Paris. NATHAN. p. 11.
3
MEKSEM Z. Thèse de Doctorat. 2007. p. 152.
121
Chapitre 4: Classification des textes et typologie textuelle
la communication quotidienne ou scolaire, car l’objectif d’apprendre ces types est de les
utiliser dans la vie quotidienne. Cela, donne aux apprenants une motivation supplémentaire
pour les apprendre en classe.
Le travail par la typologie textuelle dans l’enseignement des langues est très intéressant en
didactique. Z. Meksem note, concernant la typologie textuelle et la langue amazighe,
que : « La typologie textuelle est donc un outil qui peut être utile en didactique de tamazight,
si toutefois on prend le temps et la peine de l’adapter à notre contexte culturel et
sociolinguistique »1.
Et pour reconnaître les différents types de textes, il faut utiliser des compétences
diversifiées : des compétences linguistiques, structurales, sémiotique, etc. Parmi les linguistes
qui ont essayé de distinguer entre un texte et un autre, nous avons en premier lieu la
distinction de Werlich.
Cette classification typologique est fondée sur l’analyse du texte. Werlich distingue cinq
types de textes :
2-1-1 : « Le texte descriptif, qui présente des arrangements dans l’espace ;
2-1-2 -Le texte narratif, concentre sur des déroulements dans le temps ;
2-1-3 -Le texte expositif, associé à l’analyse et à la synthèse de représentations
conceptuelles ;
2-1-4 -Le texte argumentatif, centré celui-ci sur une prise de position ;
2-1-5 -Le texte instructif (prescriptif ou exhortatif), qui incite à l’action » 2 .
Adam, de sa part, a développé les travaux de Werlich pour distinguer les autres types de
textes, selon les principes de l’approche textuelle où il donne l’importance aux
caractéristiques linguistiques et l’organisation structurale de chaque type textuel. Il distingue
donc huit types textuels :
1
MEKSEM Z. Thèse de Doctorat. 2007. p. 136.
2
GIELLING P. ; d’après Adam & All. 2001. La typologie textuelle. In le français dans le monde.
122
Chapitre 4: Classification des textes et typologie textuelle
1
REUTER Yves. 1992. Enseigner et apprendre à écrire. Construire une didactique de l’écriture. ESF. Issy-les-
Moulineaux. p. 121.
2
REUTER Y. 1992. op.cit. p. 121.
123
Chapitre 4: Classification des textes et typologie textuelle
1
idem.
124
Chapitre 4: Classification des textes et typologie textuelle
Enfin, pour notre part, il est certainement important de travailler avec la typologie
textuelle, mais cela reste un chantier ouvert, car travailler avec des genres textuels nécessite
encore une réflexion approfondie sur leur usage, leurs caractéristiques linguistiques et leur
organisation textuelle. Cependant, tout ce qui est fait dans ce domaine de la typologie
textuelle amazighe jusqu'à présent est insuffisant, et il ne dépasse pas, à notre connaissance,
quelques recherches universitaires que nous citons ici, ceux de Bejaia, comme premiers
travaux en ce qui concerne la typologie textuelle en langue amazighe :
1
ADAM J.M.; 1992. op.cit. p.119.
2
idem. p.120.
3
idem. p. 121.
125
Chapitre 4: Classification des textes et typologie textuelle
- RABDI Kania & RABHI Naima : 2004 / 2005. Le texte descriptif amazigh, analyse
de quelques éléments linguistiques et structurels. (rédigé en tamazight). Mémoire de
licence. Université de Bejaia ;
- AGAOUA Ourdia & AKLI Nora. 2008/2009. Le type narratif. Exemple le conte.
Mémoire de licence. Université de Bejaia.
Ce qui est à noter dans les études qui sont faites sur la langue amazighe, est l’insuffisance
des études sur les genres textuels et la typologie textuelle, ce qui pose plusieurs difficultés
de théorisation et même de l’enseignement parce que l’enseignement ou la didactisation d’une
langue demande une base théorique. Les travaux des équipes de recherche deviennent une
nécessité. Sur l’insuffisance des études sur les types et les genres sociaux Z. Meksem note
que :
En effet, ce domaine de classification des textes reste un chantier ouvert pour les
recherches et les études qui seront faites dans l’avenir. L’appel à l’enseignement de tamazight,
par le biais de la typologie textuelle doit être précédé par des études de la linguistique
1
MEKSEM Z. Thèse de Doctorat. 2007. p.134.
126
Chapitre 4: Classification des textes et typologie textuelle
textuelle qui permettront une étude de chaque type textuel, afin d’éviter les problèmes
d’amalgame entre les divers types textuels non théorisés et non étudiés en langue amazighe.
Ainsi que, l’apprentissage par le biais de la typologie textuelle peut donner à l’élève une
compétence de production orale ou écrite. A ce propos la position exprimée par Bakhtine est
extrêmement intéressante :
- « Apprendre à parler, c’est apprendre à structurer des énoncés (parce que nous
parlons par énoncés et non par propositions isolées et, encore moins, bien entendu,
par mots isolés). Les genres du discours organisent notre paroles de la façon que
l’organisent les formes grammaticales (syntaxiques) »1.
De ce fait, pour aider les apprenants à apprendre leur langue maternelle par le biais de la
typologie textuelle, il nous apparaît nécessaire d’étudier et de faire apprendre aux apprenants
tous ces divers types textuels. Parmi eux le type descriptif que nous aborderons dans le
chapitre suivant.
1
ADAM J -M. ; 1992. op.cit. p. 11.
127
Chapitre 5 : Le type descriptif
5- Le type descriptif
Parmi les types textuels existant dans la langue amazighe, nous avons choisi le
type descriptif pour le faire apprendre aux élèves de deuxième année du collège de
langue amazighe. Le choix du type descriptif est lié, d’une part, à son importance
dans la vie quotidienne ou dans le domaine scolaire, et d’autre part aux objectifs
tracés au début de ce présent travail. C'est-à-dire, l’enseigner aux apprenants
amazighophones pour développer leurs compétences par l’étude des caractéristiques
linguistiques et structurels du type textuel.
Nous essayons ci-dessous de définir les ces deux mots : description et descriptif,
pour comprendre leurs sens et pour arriver à identifier le texte descriptif.
1-1- La description :
C’est une représentation d’une chose ou d’une personne, par des mots :
Donc, une description est une représentation des choses en détail. Elle sert à
exposer les choses décrites aux yeux des autres.
1
Encyclopédie Encarta, 2004.
2
FANTANIER P. 1977. Figures du discours. Paris. Flammarion. p. 420.
129
Chapitre 5 : Le type descriptif
1-2- Le descriptif :
Le descriptif est : « L’adjectif qui s’attache à décrire la réalité qui donne les
détails d’une opération »1.
C’est un texte qui représente avec précision, oralement ou par écrit quelque chose.
La description n’a pas une seule définition, c’est un type différent des autres types,
c’est pour cela, Ph. Hamon la considère comme « une dénomination provisoire »2.
- « Dans les années cinquante qui suivent5, on observe une réduction des
catégories et le regroupement de ces dernières en deux ensembles : la
1
Encyclopédie Encarta2004.
2
HAMON Ph.; 1993. Du descriptif. HACHETTE supérieure. p.06.
3
REVAZ F. Lire et écrire la description : Survol historique des pratiques descriptives et analyse
critique de quelques manuels. Université de Lausanne. p. 72.
4
idem.
5
Par rapport à la première date cité, c'est-à-dire de 1880 à 1930.
130
Chapitre 5 : Le type descriptif
Pour lui les fonctions qu’elle remplit rentrent toujours dans les fonctions du récit.
Il parle donc de la fin de la description dans le récit.
Pour Yves Reuter, le problème n’est pas dans son autonomisation ou son
intégration dans un autre type, par exemple le narratif. Le vrai problème est lié à son
utilité ou son importance que se soit à l’école ou ailleurs. Il affirme à ce propos que la
description est mal aimée de certains élèves malgré son importance dans le domaine
de l’enseignement :
1
idem.
2
Programmes de langue amazighe. Explication des objectifs et de contenu des programmes de
tamazight.
3
MAINGUENEAU D. ; 1986. Éléments de linguistique textuelle pour le texte littéraire. Paris. Bordas.
p.58.
131
Chapitre 5 : Le type descriptif
- « Réputée mal aimée des élèves, voir des enseignants, la description est
pourtant un objet d’enseignement important »1.
L’idée que la description est peu organisée peut être partagée pour le texte français
et amazigh, mais pour l’idée qu’elle est peu fonctionnelle elle nous apparait tout à fait
contraire par rapport aux représentations des apprenants amazighophones sur la
fonctionnalité de la description.
La description est présente dans tous les discours quotidiens des locuteurs
amazighophones, elle est considérée importante dans tous les domaines sociaux, à
l’oral en particulier. Plusieurs fonctions de la description montrent son importance
dans la vie quotidienne. Un point qui paraît différent de celle de la langue française, la
description n’est pas secondaire, elle est importante parce qu’elle est un type
important, présent fréquemment dans les divers discussions quotidiennes (description
d’une personne, d’une chose, ou d’un lieu), elle est aussi, un acte de communication
très fréquente. De ce fait, les élèves amazighophones sont motivés pour apprendre ce
type textuel qui sert dans leur communication quotidienne à l’oral. Le type descriptif,
pour eux, est très utile, il faut l’apprendre pour savoir décrire en général. Dans ce cas,
développer leurs compétences orales antérieures vers des compétences écrites peut
être utile à l’écrit du texte descriptif. Cette utilité du type descriptif dans la vie
courante des locuteurs nous oblige de le prendre comme un type textuel à enseigner
pour les apprenants de la langue amazighe.
Mais avant de présenter ce type textuel, nous essayons d’abord de définir le texte
descriptif, même si les définitions du texte descriptif ne sont pas encore stables en
1
REUTER Y. ; 2000. La description : Des théories à l’enseignement apprentissage. Paris, ESF. p. 09.
2
idem.
132
Chapitre 5 : Le type descriptif
raison du manque d’études sur ce type. Mais les travaux faits dans la langue française
sont plus nombreux que dans la langue amazighe qui se résument, à notre
connaissance, à un seul travail de licence, celui d’identification des caractéristiques du
texte descriptif amazigh1.
Le thème du texte descriptif, nous indique les choses existantes dans la réalité, en
général, la description est une présentation de la chose décrite un paysage, une
personne, ou une chose. Cependant, nous pouvons trouver d’autres catégories
anciennes de description, qu’elles sont donc ces catégories ?
2-1- La topographie :
Description qui a pour objet un lieu quelconque, une montagne, une plaine, une
ville, un village, une maison, un temple, une grotte, un jardin, un verger, une forêt,
etc.
2-2- La Chronographie :
1
RABDI K. & RABHI N. ; 2005. Texte descriptif amazigh. Mémoire de licence. Université de Bejaia.
2
Pimprenelle. 2004. Le texte descriptif. Document web : http :
Chezpimprenelle.Com/ctexte-description.Htm
3
FANTANIER P. ; 1977. Figures du discours. Paris. Flammarion. De la page 422 à 429.
4
ADAM J-M. ; 1999. Le texte descriptif. Nathan. pp. 75-78.
5
Fontanier. 1977. p.424.
133
Chapitre 5 : Le type descriptif
2-3- La prosopographie :
Description qui a pour objet la figure, le corps, le mouvement d’un être animé, réel
ou fictif, c'est-à-dire de pure imagination.
2-4- L’éthopie :
Description qui a pour objet les mœurs, le caractère, les vices, les vertus, les
talents, les défauts, enfin les bonnes ou les mauvaises qualités morales d’un
personnage réel ou fictif.
2-5- Le portrait :
2-6- Le parallèle :
2-7- Le tableau :
Aujourd’hui, toute cette classification par catégorie n’a pas de sens, les seules
catégories retenues dans les programmes de l’enseignement des langues sont celles de
description de personne (portrait) ou d’une chose, ou d’un lieu. Il apparait, dès le
début, que le type descriptif existe même s’il est associé au type narratif. Nous allons
maintenant présenter les différents domaines de la présence du type descriptif
amazigh.
1
idem, p. 431.
134
Chapitre 5 : Le type descriptif
La description est une pratique très fréquente dans tous les domaines sociaux.
Y. Reuter explique que :
Cette présence à l’oral qu’à l’écrit n’est pas une particularité à la langue française,
elle est connue aussi en langue amazighe.
En général, le type descriptif existe beaucoup plus à l’oral, car l’écrit est une
pratique récente pour les amazighophones. Dans notre travail, c’est nous qui avons
recueilli des textes descriptif 3qui peuvent servir l’enseignement de la langue
amazighe, car ce sont des textes authentiques qui ont des critères du texte descriptif.
Pour les locuteurs amazighophones, la description est l’un des types utilisés
habituellement, presque dans chaque situation de communication nous trouverons un
passage ou un discours descriptif.
1
REUTER Y.; 2000. op.cit. p.10.
2
idem.
3
Voir le recueil des textes descriptifs amazighs en annexes.
135
Chapitre 5 : Le type descriptif
Nous trouvons les passages descriptifs dans les différents domaines littéraires :
contes, devinettes, roman, etc. Dans les contes kabyles, des passages descriptifs
existent dans la situation initiale du conte par exemple, où le narrateur décrit le lieu de
déroulement ou les personnages du conte.
Dans les devinettes qui sont aussi des descriptions. Car dans une devinette on
énumère les caractéristiques de la chose sans donner son nom (son nom qu’est le
thème-titre). La description des sous-parties de la chose décrite nous donne une
séquence descriptive (qu’est la devinette). On fait des comparaisons avec d’autres
éléments qui s’approchent implicitement de la chose, objet de la devinette. Prenons
l’exemple de cette devinette :
Un autre exemple qui décrit les parties d’une chose, mais ici, le thème-titre1 est
caché et c’est en reliant les sous-parties qu’on trouve le thème-titre de la devinette :
- « D amellal am udi, itess aman am udɤer ». D arekti = (il est blanc comme du
beurre, il absorbe de l’eau comme une sangsue : C’est une pâte).
Dans la poésie, dans les chansons, on retrouve des passages descriptifs ou des
séquences descriptives. Exemple, voir le texte sept de chérif Khedam, une chanson
transcrite sous le titre de : « Bgayet telha » = (Bejaia, la bonne !)2, où il décrit les
différents caractéristiques de cette belle ville.
1
C’est le thème du texte, il donne l’idée générale du texte.
2
Voir annexe 1.
3
Pour plus d’explication sur ce genre de publicité voir la thèse de Z. Meksem , 2007. op.cit.
136
Chapitre 5 : Le type descriptif
les bonnes qualités des produits commerciaux, par le biais des séquences descriptives
très attirantes. Par exemple :
- « Eyya-w ! ajilban n meɤres, aɛebbuḍ fell-as i yeqqers. Leḥlawa, tefses ; mkul tifejɤelt
d lḥeb uhed-s » = (Approchez pour voir, les petits-pois de mars, objet de
convoitise. Saveur, légèreté, chaque gosse est une graine à elle seule).
La description donc, est une présentation de la chose décrite. Son thème-titre, ses
sous-thèmes avec leurs qualités.
En effet, nous pouvons dire que la description existe dans différents domaines sociaux
que se soit à l’oral ou à l’écrit.
Bien que l’écrit en tamazight soit une pratique récente, nous avons remarqué une
présence importante des descriptions écrites dans l’écrit littéraire notamment. C’est
dans le domaine de littérature surtout que l’écrit amazigh apparait davantage.
Cependant, nous devons signaler que les textes descriptifs existent aussi dans les
travaux de B.-Ait Ali et Boulifa et dans les textes recueillis par le F.D.B1.
Nous trouvons aussi des séquences descriptives dans les différents genres littéraires.
Par exemple :
- Dans les romans : par exemple le texte trois dans le recueil des textes descriptifs.
Ce texte est un extrait du roman d’Amer Mezdad : « Iḍ d wass ».
- Dans le conte : à l’oral et à l’écrit aussi. Ici, nous pouvons donner l’exemple du
texte numéro huit : « Tagrest », un conte recueilli et transcrit par Malek Houd, etc.
Ainsi que dans quelques contextes d’écrit moderne. Le texte descriptif est présent
dans la presse amazighe en particulier telle que les textes littéraires publiés dans le
journal bilingue Iẓuran.
1
Fichier Documentaires Berbères.
137
Chapitre 5 : Le type descriptif
En général, nous trouvons des textes descriptifs dans chaque domaine d’utilisation
de la langue, mais ces textes sont beaucoup plus en relation avec le domaine de
littérature berbère (romans, contes, nouvelles, poésies, publicité, etc.). Tous ces
exemples cités en haut nous donnent la preuve que la description est présente dans les
différents domaines de l’utilisation de la langue amazighe. La présence du type
descriptif dans ces différentes situations de communication est liée aussi à son utilité
et sa fonction, alors qu’elles sont les fonctions du descriptif ?
En effet, la description est une pratique très fréquente et très importante dans le
domaine scolaire ou sociale.
1
APOTHELOZ. 1983. Cité par REUTER Y.; 2000. La description : Des théories à l’enseignement-
apprentissage. France, ESF. Éditeur. p. 10.
2
REUTER Y.; 2000. p.10.
138
Chapitre 5 : Le type descriptif
La description dans un récit joue deux rôles importants, elle permet d’ancrer
l’histoire dans la réalité et de créer un effet de suspense aussi. C'est-à-dire que la
description a une place importante dans le récit, car les descriptions sont des lieux
textuels saturés du sens. Selon J. Laurent1, sauter les descriptions comme le font
parfois certains lecteurs, c’est prendre le risque de manquer une très grande part de
l’information narrative. En effet, la description aide le lecteur à bien comprendre le
récit, c’est pour cela, elle a une fonction narrative (dans la description de lieu, des
personnages, des actions, etc.).
1
LAURANT J. ; 2004. La description. Méthodes et problèmes de description. DPT. De français
moderne. Université de Genève. Document web :
http://www.unige.ch/lettres/framo/enseignements/methodes/description/.
2
idem.
3
idem.
4
idem.
139
Chapitre 5 : Le type descriptif
psychique de descriptaire (de celui qui est décrit). La troisième, nous pouvons parler
d’une fonction symbolique de la description, chaque fois qu’elle est utilisée comme
signe d’autre chose que ce qu’elle décrit. La description, n’est plus alors seulement
symbole de signification immédiate, elle préfigure ce qui va devenir du personnage ou
de l’action dans la suite de récit.
Pour Hamon, cette relation est une relation de complémentarité, c'est-à-dire que la
relation entre l’énoncé descriptif et les textes du savoir (explicatifs) est en
complémentarité, la description dans ce cas est considérée comme lieu d’une
réécriture de textes du savoir. Car, elle sert à expliquer ce qui est difficile dans les
textes du savoir (explicatifs, scientifiques, etc.), ce qui crie une complémentarité entre
description et explication.
- « Cela peut rendre compte du fait que la description apparait souvent comme
étape dans la genèse d’un écrit (sous forme de fiches) ou dans le corps du
texte, comme exemple, illustration, ou, lieu à vocation didactique »1.
1
HAMON ph. ; 1997. Du descriptif. Paris, Hachette. p.51.
140
Chapitre 5 : Le type descriptif
Nous pouvons remarquer ici que les points de vue de ces auteurs sont loin des
relations récit-description comme il est déjà connu. Ils attachent la description à un
autre domaine qui est le savoir scientifique et dans ce cas, la description sert à
expliquer les phénomènes complexes dans ce savoir. Cette relation entre explication-
description peut être positive dans le cas où elle aide à la compréhension des
phénomènes complexes et peut susciter de l’ennui quand elle ne distingue pas entre
ces deux types, c’est ce qu’Yves Reuter pense dans cette citation :
Cela, veut dire que les relations entre l’explication et la description sont beaucoup
plus complexes dans des textes scientifiques, et les élèves n’arrivent pas à les
distinguer.
Enfin, ce qui les distingue comme deux types différents sont leurs caractéristiques
linguistiques et structurales et non pas par leur fonctions, chacun a sa structure et ses
éléments linguistiques spécifiques.
La description peut servir à étayer un argument. Ainsi dans un texte publicitaire, elle
permet de convaincre le consommateur des qualités du produit décrit. Par exemple : les
publicités qui se font sur des produits alimentaires ou cosmétiques sur le marché afin de
convaincre le consommateur sur les bonnes qualités du produit décrit.
1
REUTER Y.; 2000. op.cit. p.130.
2
idem, p.131.
141
Chapitre 5 : Le type descriptif
Avec toutes ces fonctions principales de la description, ce type devient plus important est
plus utile dans la vie sociale de l’individu en général et dans le domaine pédagogique pour
l’apprenant. Le type descriptif est un des types textuels qui est intégré dans le contenu des
programmes de l’enseignement des langues, même cas pour la langue amazighe. Par ce type,
l’apprenant peut communiquer oralement ou par écrit, il va comprendre, connaitre, apprendre
sa langue maternelle par de l’apprentissage de ce type et d’autres types textuels. Et c’est à
partir de là que l’utilité de l’apprentissage de la description comme type textuel autonome
apparait important. Nous parlons ici d’une autonomie, seulement quand il s’agit de
l’enseignement-apprentissage de ce type. C’est-à-dire, du point de vue didactique quand on
l’enseigne il faut l’enseigner comme type autonome pour faire apprendre aux apprenants ses
critères spécifiques, mais cela n’empêchera pas de signaler, à la fin, que ce type peut être mis
au service d’autres types textuels.
Dans notre travail, nous essayerons d’étudier ce type textuel et l’expérimenter, afin de
vérifier si l’apprentissage par le biais de la typologie textuelle peut servir l’enseignement-
apprentissage du type descriptif amazigh. Mais, avant de passer à cette expérimentation nous
devons d’abord indiquer les caractéristiques du texte descriptif amazigh.
Nous avons vu que le descriptif est présent dans la vie quotidienne, discours
courants, dans des documentations techniques. Décrire c’est faire imaginer une
personne mais aussi un lieu, des objets, en les donnant à voir au lecteur.
Dans un texte descriptif, l’auteur indique comment est un objet, un paysage, un lieu,
une atmosphère, un être, un événement, une situation, une procédure, un processus, un
fonctionnement. Pour exploiter un texte descriptif en général, il faut poser ces
questions :
Qui décrit ?
142
Chapitre 5 : Le type descriptif
143
Chapitre 5 : Le type descriptif
- connecteurs spatiaux ou les locatives comme : « Deg, deg ugafa, deg unẓul, Ɣef, qbala,
Ɣef tama taẓelmaṭ, Ɣef tama tayeffust… » = (dans, au nord, au sud, sur, en face, à gauche,
à droite, etc.).
- et des organisateurs circonstanciels de lieu ou de temps comme : « Tazwara, syin,
daɤen, Ɣer taggara, s uffel, deg wadda, … » = (D’abord, ensuite, puis, enfin, au-dessus,
au-dessous, etc.).
La description est souvent visuelle donc elle fait appel au champ lexical du regard
et aux images sous formes de comparaison ou de métaphores, pour mieux faire voir.
On utilise aussi des adjectifs dans une description, des verbes de perception (visuelle
notamment), et verbes d’état.
Le texte descriptif n’a pas un seul modèle ou une seule planification, il change de
structure d’un texte à un autre, mais en général il est structuré selon ce plan1 . Le plan
de texte, c’est l’organisation d’un texte, il met en ordre les idées et les informations
sous forme de parties et de paragraphes. Il facilite aussi la compréhension d’un
document complexe.
5-1-1- L’introduction
Elle présente tous les aspects du thème qui seront développés dans le texte. Elle
est présentée par l’ancrage ou le thème-titre :
- L’ancrage : c’est une présentation générale du thème titre
au début ou à la fin de texte.
- Le thème-titre : c’est le plus court résumé d’un texte, il
annonce le contenu du texte.
5-1-2- Le développement
Cette partie de développement concerne la manière dont la description évolue, et
comment elle structure ses parties dans un texte cohérent. L’organisation de la
1
C’est un plan d’Adam J.-M., exploité déjà dans notre travail de licence : RABDI K. RABHI N.;
2004/2005. op.cit.
144
Chapitre 5 : Le type descriptif
- La mise en relation : selon Adam, la procédure de mise en relation est indiquée par
deux autres opérations fondamentales : la mise en situation et l’assimilation. C’est ce
qu’Adam veut dire par cette citation suivie par un exemple d’explication :
« (…) Les formes et les dispositions doivent être décrites par d’autres procédés : soit
par l’identification à des formes géométriques, soit par des analogiques qui toutes
doivent être « de la plus grande évidence ». C’est ainsi qu’on peut décrire certaines
formes assez complexes à partir de leur très visibles ressemblance avec le corps
humain, qui sert comme de réserve aux modèles de la visibilité et fait spontanément
charnière entre ce qu’on peut dire. Linné énumère les parties du corps humain qui
1
ADAM J.-M., 1992. Les textes : types et prototypes. Paris. Nathan. p. 89.
2
idem, p.92.
145
Chapitre 5 : Le type descriptif
peuvent servir d’archétypes, soit pour les dimensions, soit surtout pour les formes :
chevaux, ongles, pouces, palmes, œil, oreille, doit, nombril, pénis, vulve, mamelle »1.
Les sous-thèmes : c’est les sous-parties décrites, qui annoncent les aspects du thème-
titre. Ces sous-thèmes sont ordonnés par le biais d’un parcours ou par un trajet
descriptif ; et les propriétés et qualités : c’est la caractérisation de chaque sous-thème.
5-1-3- La conclusion
La conclusion du texte descriptif est facultative. La conclusion varie selon le
thème décrit, et selon l’objectif de cette description. Nous trouverons parfois des
descriptions qui ont un aspect pragmatique. Cet aspect pragmatique, détermine le but
de la description, pour argumenter, expliquer, raconter, attirer l’attention de
quelqu’un, etc.
La description aussi peut être représentée de façon simplifiée sous la forme d’une
superstructure arborescente, comme elle est présentée par J.-M. Adam, dans ce
schéma 2 :
Thème titre
Taille Part. 2
Etc. Etc.
1
ADAM J.-M., 1992. op.cit. p. 92.
2
ADAM. J-M.; 1993. La description. Que sais-je ? Paris. PUF, Collection. n 27. p. 115.
146
Chapitre 5 : Le type descriptif
Présentation du thème-titre
Mon village
A gauche A droite
Etc. Etc.
Part.1 Construites de pierres avec des toits couverts de tuiles rouges Part. 1 …où les enfants étudient
Part.2 il sera accueilli par une vaste esplanade, Part. 2 …d’où sortent quartiers ruelles.
Part.3 …où réchauffent les vielles femmes, … Part. 3 … avec une eau est douce, tiède en hiver…
Etc. Etc.
1
Texte de : « Taddart-iw » = (mon village). C’est le texte étudié en classe dans l’activité de la
compréhension du texte.
2
Ce schéma est fait au début, en tamazight, puis traduit en français. Voir annexe 4.
3
Partie = sous-thème.
147
Chapitre 5 : Le type descriptif
Selon S. Chaker l’adjectif, en berbère n’a pas pris une grande place dans les
travaux de travaux portant sur cette langue, que se soit Basset en 1952 et en 1957 ou
Galland en 1960 qui ne lui consacre qu’une phrase rapide :
- « Pour notre part, nous posons qu’un adjectif qualificatif en berbère du nord :
constitue une sous-classe du nom et il est identifié fondamentalement par sa
syntaxe et, secondairement, par sa morphologie (son signifiant) »3. Il ajoute
aussi dans la même page qu’ « En tant que catégorie sémantique et
morphologique, l’adjectif existe dans la totalité du domaine berbère. En tant
que catégorie syntaxique définie par une compatibilité et une fonction
spécifique, l’adjectif est connu dans la plus grande partie de l’ensemble
1
Microsoft encarta. 2007.
2
GALLAND L. ; La langue. (Art. berbère). Encyclopédie de l’islam. p.1219.
3
CHAKER S. ; 1996. Manuel de Linguistique Berbère- tome 2, syntaxe et diachronie. Alger. ENAG,
Editions. p. 21.
148
Chapitre 5 : Le type descriptif
De ce fait, l’adjectif est une sous classe syntaxique du nom, il partage tous les
traits combinatoires et fonctionnels du substantif et il porte aussi les marques d’état
d’annexion, l’accord de genre et de nombre entre le substantif et son déterminant. Par
exemple l’adjectif « acebḥan » = (beau2), porte les marque de genre, le nombre et
l’état d’annexion comme le nom :
Le genre :
aqcic acebḥan = le beau garçon ;
taqcict tacebḥant = la belle fille.
Le nombre :
aqcic acebḥan = le beau garçon ;
arrac icebḥanen = les beaux garçons.
En effet, un adjectif en tamazight, s’accorde en genre et en nombre avec son sujet.
L’état d’annexion :
Aqcic acebḥan = beau garçon ;
Udem n ucebḥan = le visage du (beau), (du) beau + état d’annexion
(complément de nom).
L’adjectif aussi assume toutes les fonctions du nom y compris celle de prédicat de
phrase nominale, par exemple :
d acebḥan = il est beau.
Ou un point de rattachement d’un complément de nom :
D acebḥan n ssifa = qui a une beauté.
Dans ce cas, comme l’affirme Salem Chaker : « L’adjectif est donc bien un nom
puisqu’il partage toutes les compatibilités (combinatoire et fonctions) du substantif,
mais dans la macro-classe du Nom, il se singularise fortement par sa fonction
déterminant du substantif : il forme une sous-catégorie syntaxique nominale bien
définie »3.
1
idem, p. 21.
2
Le gras-italique, utilisé dans cette page montre l’accord de l’adjectif en genre et en nombre.
3
idem. p 24.
149
Chapitre 5 : Le type descriptif
Le verbe d’état est un verbe qui sert à qualifier et à décrire certaines choses. Le
verbe d’état et l’adjectif se ressemblent dans leur fonction descriptive, ils se
distinguent dans la forme puisque le verbe d’état se conjugue en fonction de l’aspect
et les pronoms personnels. La forme la plus connue pour la conjugaison du verbe
d’état est celle où le verbe d’état se conjugue en fonction de l’aspect. Mais, il existe
une autre forme particulière, qui est utilisée dans certaines régions de Kabylie. Dans
cette deuxième forme, le verbe d’état se conjugue aussi comme d’autres verbes
ordinaires, il n’y a pas une différence entre les deux2.
5-2-3- Le présentatif « d »
Dans ce travail nous avons choisi l’appellation de présentatif, puisque le terme
présentatif est plus proche de la description. Le présentatif « d » actualise et présente
le nom, car le nom tout seul n’a pas de sens, c’est le présentatif qui lui donne un sens,
par exemple : « adrar », « d adrar » = (montagne, c’est une montagne). Le présentatif
« d » précède soit :
1
RABHI A. 1995. Description d’un parler amazigh : Ayt-Mhend d’Aoekas (Bejaia, Algérie).
Morphosyntaxe. Mémoire de magistère de linguistique amazighe. p. 47.
2
Nous expliquerons cette particularité dans les pages suivantes de ce travail.
150
Chapitre 5 : Le type descriptif
Selon F. Sadiqi : « Le prédicat des phrases peut être soit verbal soit non verbal »2.
Elle ajoute aussi que : « La différence majeure entre les phrases verbales et les
phrases non verbales et les phrases non verbales réside dans la nature des prédicats
de ces dernières. Les principaux type de prédicats non-verbaux sont formés de N,
Adj., Adv., SP (Syntagme Prépositionnel) et pronoms (personnels, démonstratifs et
interrogatifs). (…) En comparaison avec les phrases verbales, les phrases non
verbales subissent des contraintes d’ordre sémantique et syntaxique. Sur le plan
sémantique, ces constructions ont souvent une fonction identificatoire »3.
1
CHAKER S.; 1991. Manuel de linguistique berbère II. Syntaxe et diachronie. Alger, ENAG. p.14.
2
SADIQI F. ; 1997. Grammaire du berbère. Paris. L’Harmattan. p. 147.
3
idem, p.152.
4
PENCHOEN Th.-G.; 1973. Etude syntaxique d’un parler Berbère (Ait Frah de l’Aurès). Centre Di
Studi Magrebini. p.181.
5
idem, p. 179.
151
Chapitre 5 : Le type descriptif
Des indicateurs de lieu ou des organisateurs spatiaux comme les nomme J.-M.
Adam, indiquent la direction et la position des choses décrites, ils ont une fonction
organisatrice et structurelle dans le texte en général et dans le texte descriptif de lieu
en particulier.
Pour produire un texte descriptif cohérent, il faut utiliser les indicateurs de lieux1
afin de donner au texte une cohérence interne ; c’est ce qui est signalé aussi par Z.
Meksem dans son mémoire de magister :
Les éléments que nous venons de présenter sont ceux qu’on rencontre d’une manière
récurrente dans les textes descriptifs.
1
Voir l’ouvrage de MEKSEM Z. ; 2008. Isuraz n usezdi d tenmeẓla taḍrisant n tmaziɤt : asnekwu d tesleḍt.
Les connecteurs de cohésion et de cohérence textuelle de la langue amazighe : Identification et
analyse. Alger. HCA.
2
MEKSEM Z.; 2002. Pour une didactique de la langue amazighe dans le cadre de l’approche
textuelle. Mémoire de magister. Bejaia. p. 117.
152
Cadre théorique : Conclusion
Enfin, nous pouvons dire que ces chapitres théoriques présentés peuvent nous
aider à élaborer notre séquence didactique, qui porte sur le type descriptif. Sur le plan
théorique, nous avons pris en compte les différentes nouvelles approches
pédagogiques et didactiques à savoir : la pédagogie de projet, l’approche par
compétences, l’approche communicative et ses principes. Car les recherches
nouvellement introduites aux programmes scolaires ont donné naissance à des
nouvelles conceptions à l’école qui accentuent sur les démarches d’apprentissage de
l’apprenant.
153
Chapitre 6 : Cadre méthodologique
Pour mener notre travail, nous avons choisi, sur le plan méthodologique, trois types de
données. Il s’agit d’une présentation de :
155
Chapitre 6 : Cadre méthodologique
Nous rappelons ici que l’objectif de notre travail consiste à voir si le travail par séquence
et la prise en compte des différents principes des nouvelles approches didactiques peuvent
aider les élèves à apprendre le type descriptif amazigh. Il s’agit de voir aussi si la typologie
textuelle peut contribuer à l’amélioration de l’enseignement de la langue amazighe.
Dans la problématique, nous avons posé trois questions secondaires, guidées par trois
autres hypothèses. La première, est liée à la prise en compte des caractéristiques linguistiques
de ce type dans le programme, le document d’accompagnement et le manuel scolaire. Nous
avons supposée que ces caractéristiques linguistiques ne sont pas prises en compte. La
deuxième, elle concerne la préconisation des principes de l’approche par compétences dans
l’enseignement de la langue amazighe. Nous avons supposé, dans le cadre de notre travail,
que la prise en compte des connaissances antérieures des élèves peut aider l’apprentissage du
type descriptif amazigh. La troisième hypothèse est liée à la démarche pédagogique qu’il faut
adopter pour réussir l’enseignement-apprentissage de type descriptif. Nous avons suggéré,
donc, que le travail par séquences didactiques et par le biais des différents principes des
nouvelles approches peuvent réussir l’apprentissage du type descriptif.
156
Chapitre 6 : Cadre méthodologique
Nous expliquons ci-dessous, ces trois types de données et nous présenterons dans chaque
phase la nature de type de donnée, la technique de recueil, et son objectif.
Nous avons programmé l’analyse de ces documents avant l’expérimentation pour deux
raisons. La première, c’est parce que nous voulons, voir ce qu’il y a et ce qui manque dans ces
trois documents, avant de passer à la proposition de la séquence qui portera sur le descriptif.
La deuxième, c’est parce que nous voulons prendre en compte les résultats de cette analyse
dans notre expérimentation, plus précisément dans l’élaboration de la séquence didactique
pour enseigner le type descriptif amazigh.
Pour la méthode d’analyse, nous analyserons ces documents institutionnels en fonction des
objectifs présentés précédemment. Nous analyserons chacun de ces documents à part : le
programme, le document d’accompagnement, le manuel scolaire. Dans chacun d’eux, nous
allons faire une analyse synthétique, puis nous vérifions la place de la description dans chacun
de ces trois documents institutionnels.
157
Chapitre 6 : Cadre méthodologique
Notre travail exige une recherche sur le terrain, car pour voir si la séquence didactique
est efficace, nous devons faire une expérimentation didactique en classe. Notre recherche
s’inscrit donc dans le cadre de la recherche-action où le travail se fait à partir d’une situation
professionnelle réelle. Elle s’appelle aussi l’observation participante, c'est-à-dire, que le
chercheur (nous) participe à la préparation et à la présentation du travail devant les élèves.
Cela explique que l’expérimentation, c'est nous-même qui l’avons menée pendant un mois et
demi (cinq semaine environs).
L’objectif de cette expérimentation consiste à analyser les productions écrites des élèves
du collège, afin de connaitre leurs compétences à l’écrit et d’identifier leurs réussites et leurs
difficultés en productions écrites dans leur langue maternelle, en début et en fin de séquence.
L’objectif aussi est d’évaluer à chaque étape les compétences des élèves dans la production du
texte descriptif de lieu, identifiées pendant la séquence. Leurs connaissances sur la description
seront aussi évaluées et vérifiées après la séquence, par le biais de la production écrite finale
et la deuxième série d’entretiens. Enfin, nous allons faire une analyse croisée à partir de trois
étapes essentielles : le test diagnostique avant la séquence, la production et la remédiation
après la séquence.
158
Chapitre 6 : Cadre méthodologique
Pour réussir cette expérimentation, nous avons préparée une séquence didactique portant
sur le type descriptif. Dans l’élaboration de cette séquence nous nous sommes appuyée sur les
différents points indispensables pour l’enseignement-apprentissage du type descriptif et qui
sont les suivants :
La séquence est un cadre global et cohérent où toutes les activités sont étroitement liées et
poursuivent un même objectif. Celui de faire acquérir aux élèves la compétence de produire
un type descriptif de lieu. Cela permet aux élèves d’utiliser le type descriptif dans sa
communication quotidienne. L’apprenant sera capable de communiquer oralement ou par écrit
et de produire un texte descriptif de lieu en utilisant ses propres caractéristiques (les éléments
linguistiques récurrents et la structure du type descriptif) ;
- La prise en compte de tout ce qui peut réussir l’apprentissage du type descriptif à savoir les
nouvelles méthodes pédagogiques et les nouvelles théories didactiques des langues,
expliquées en partie théorique de ce travail. De ce fait, nous nous sommes référée aux
différents principes des nouvelles démarches d’enseignement apprentissage des langues, à
l’instar de :
- la pédagogie de projet (le travail par séquences, intégrées dans un projet, par exemple) ;
- l’approche communicative et l’approche par compétences qui insistent sur le fait que
l’apprenant est l’acteur principal de son savoir. Nous avons pris en considération : les
compétences des apprenants (leurs acquis antérieurs, leurs besoins, et leurs représentations
1
GILLET P. ; 1992. Construire la formation, collection pédagogiques. CEPEC. Sous la direction de Pierre
Gillet. Paris. ESF éditeur. p. 46.
159
Chapitre 6 : Cadre méthodologique
- L’utilisation des textes experts et authentiques, nous sommes référé aussi, dans
l’élaboration de cette séquence, à notre travail de licence qui a porté sur le type descriptif
amazigh1. Élaborer une séquence sur le type descriptif de lieu exige cette référence de base,
qui peut nous aider à transposer ce savoir théorique (concernant le descriptif) en un savoir
didactisé (destiné à être enseigné au collège). Comme nous l’avons signalé dans les chapitres
théoriques précédents, l’utilisation des textes experts et authentiques peut aider l’élève à
apprendre facilement le type textuel enseigné. Enseigner aux élèves le type descriptif de lieu
par exemple, demande une utilisation des textes experts et authentiques aussi, pour les donner
une idée de la présence de ce type dans leur langue maternelle. Cela, nous a poussé à recueillir
un corpus de textes descriptifs de lieu, écrits en tamazight.
Ce corpus de textes descriptifs est composé des textes descriptifs de lieu, authentiques,
écrits en tamazight. Le thème général de ces textes est la description de lieu. C’est des
descriptions de lieux : village, ville, maisons, etc. Le choix de ce thème n’est pas fait au
hasard, mais il a une relation avec la séquence que nous avons présentée, la description de
lieu. Nous considérons aussi, ce choix comme une suite à notre travail de licence, qui a porté
sur l’identification des caractéristiques du texte descriptif amazigh.
1
RABDI K. & RABHI N. ; 2004 / 2005. Le texte descriptif amazigh. Analyse et description. Mémoire de
licence en tamazight. Université de Bejaïa. Ce travail de licence fait en langue amazighe a porté sur l’analyse des
textes descriptifs amazighs authentiques, dans le cadre d’une analyse de l’approche textuelle. Nous avons
déterminée pour la première fois les caractéristiques de texte descriptif amazigh (sa structure, et ses éléments
linguistiques récurrents).
160
Chapitre 6 : Cadre méthodologique
Le corpus englobe seize textes descriptifs, numérotés de1 à 16. Ce sont des textes extraits
à partir de romans, de contes, de nouvelles, d’articles de journaux et de certains poèmes
chantés ou transcrits. En général, tout ce qui est écrit ou transcrits de l’oral en tamazight et qui
porte sur la description de lieu.
Le premier texte est une description d’un village kabyle : « Taddart-iw »1 = mon village, il
faut rappeler que ce texte est le texte utilisé dans la leçon de compréhension de texte dans la
séquence descriptive présente en classe. Le deuxième, c’est un texte descriptif de lieu, extrait
du roman d’A. Mazdad « Iḍ d wass », édité en 1990. Le texte s’intitule « Tazeqqa n Tḥemmut »
= la chambre de Tahamout. L’auteur décrit tous ce qu’il y a dans cette chambre. Le
troisième : Axxam = la maison, c’est un texte recueilli par G. Laoust-Chantréaux, en 1939. Il
décrit la maison traditionnelle Kabyle, ses parties, et tout ce qui est à l’intérieur. Le
quatrième, Tajmaεt n taddart = La Djemââ du village, lieu où se déroulait les assemblés du
village, le texte est un extrait du roman d’iḍ d wass d’Amer Mezdad. Le cinquième texte,
Taxxamt n Salas d Nuja, description des parties et des sous-parties de cette chambre. Le
sixième, écrit par A. S. Boulifa en 1913, est une description de la région de Kabylie Tamurt n
Leqbayel.
Le septième, qui est une description du Tipaza, Tafza. Une description de cette Wilaya, sa
géographie, sa nature, ses richesses et ses sites les plus attirants, extrait de Document
d’accompagnement 19992. Le huitième texte, Bgayet telha = Bejaia, la belle ! À la différence
des autres textes, ce texte est de nature orale, car c’est une chanson de Chérif Khedam. C’est
1
C’est un texte sans référence et sans date. Il est déjà utilisé dans d’autres classes de deuxième année par
l’enseignante avec laquelle nous avons menée l’expérimentation.
2
Document élaboré par les enseignants de la langue amazighe lors d’un séminaire avant l’existence des
programmes et des manuels.
161
Chapitre 6 : Cadre méthodologique
nous même qui l’avant transcrite. Il décrit cette belle ville, ses magnifiques sites touristiques,
ses admirables gens, etc. Le neuvième texte de Malek Houd : Tagrest = l’hiver, il décrit le lieu
où se déroule le conte. Le dixième, Lezzayer = l’Algérie, une description de l’Algérie. Le
onzième, est un texte qui décrit une grange = Taxxamt n walim, extrait de la nouvelle d’Amer
Mezdad : Tuɤalin d tullizin nniḍen. Le douzième texte est une description d’une maison
ancienne par M. Ait-Ighil dans son roman : Atlanta paru en 2001. Le treizième, c’est une
description du bureau d’un ancien policier, intitulé : Lbirwat n mass Furulu, extrait d’un roman
policier de H. Boutlioua : Yir timlilit, paru en 2004. Le quatorzième texte, est un extrait de la
même référence, c’est une description de la cuisine = Tanawalt. Le quinzième est un extrait
des nouvelles de K. Bouamara : Nekni d weyiḍ, édité en 1998. Le texte s’intitule At Tewrirt =
les habitants de Taourirt, c’est une description de la vie du village. Le seizième et le dernier
texte est un texte de Yidir Ahmed-Zaid. Il s’intitule : Deg teẓgi n Yiɛekkuren, extrait de
manuel élaboré par l’inspecteur de tamazight Ali Lounis et d’autres enseignants : Adlis n
tɤuri, édité en 2002. Le détail du corpus sera présenté en annexes1.
1
Voir annexe 2.
162
Chapitre 6 : Cadre méthodologique
2-2-4-2– le niveau
Notre expérimentation nous l’avons menée avec la classe de deuxième année du collège.
Notre choix de cycle du moyen est dû à deux raisons :
1- d’une part, nous avons choisi la deuxième année moyenne parce que c’est à ce niveau
qu’existe, dans le programme, une séquence didactique qui porte sur la description de lieu ;
2- d’une autre part, les élèves de deuxième année ont déjà une expérience d’une année
d’apprentissage, donc ils ont acquis certaines connaissances et compétences dans la langue
amazighe. Par exemple l’alphabet et les règles de base pour écrire ;
De ce fait, nous allons essayer de voir comment a été prévu le déroulement de la séquence
en classe.
Avant de présenter la séquence, il faut présenter le projet dans lequel elle s’intègre. Ce
projet porte sur un reportage de la région d’Elkseur. Il comporte quatre séquences : la
présentation d’un lieu, la présentation d’une activité, la présentation d’une tradition, la
présentation d’une recette de cuisine.
La première séquence est celle que nous avons préparée. Elle a durée cinq semaines, du 08
avril 2007 au 15 mars 2007. La compétence visée est de pouvoir décrire un lieu connu et
apprécié. Nous rappelons ici, qu’avant la séquence, nous avons programmé les tests
diagnostiques par le biais de la production écrite et la première série d’entretiens (voir dans
les pages suivantes). Maintenant, nous allons présenter la séquence où nous présenterons les
trois types d’activités enseignées dans la classe.
163
Chapitre 6 : Cadre méthodologique
Comme la structure descriptive n’est pas prise en compte dans les textes présentés dans le
manuel, nous avons préféré d’utiliser d’autres textes qui nous paraissent plus adéquats à
l’apprentissage de la description et la structure descriptive sera facile à identifier.
La première leçon est un support audio-visuel2, c’est un reportage sur une des régions de
Kabylie qui prend quinze minutes de temps environ. Il présente en général ce qu’il y’a dans
un village de Kabylie. Ce reportage ne comporte pas un commentaire, il est accompagné par
les chansons de Cherif Khedam. La première chanson est intitulée « Gar sin n yiberdan » =
(entre deux rues), la deuxième s’intitule « Ay akal ! » = (oh terre !). Ces deux chansons sont
choisies en fonction de thème abordé, elles décrivent un lieu, en retraçant les différents
constituants de n’importe quel village kabyle (fontaines, champs, huilerie, vieux quartiers et
maisons, montagnes, etc.).
Pendant la projection de ce support audio-visuel, les élèves observent un document de
voyage dans la région de Kabylie, ils repèrent grâce aux images présentées les diverses
parties du village. Nous avons demandé aux élèves, comme consigne, d’observer ce reportage
1
C’est un texte, anonyme, écrit en tamazight. Une description de village, intitulée : « Taddart-iw » = (Mon
village). Ce texte sera présenté en annexe 4.
2
Voir annexe 3. Ce reportage est filmé et enregistré sur un CD. Il est présenté en classe par le biais de
l’ordinateur.
164
Chapitre 6 : Cadre méthodologique
pour voir premièrement, s’ils arrivent à reconnaitre le type descriptif à partir de ce support
audio-visuel. L’objectif de cette activité est de reconnaitre le type descriptif à partir d’un
support audio-visuel. C'est-à-dire que l’élève doit entendre, comprendre, les premières indices
et caractéristiques du type descriptif de lieu et commenter les images du reportage. La
deuxième séance est un support écrit, c’est un texte anonyme, écrit en tamazight. C’est une
description de village, intitulée : « Taddart-iw » = (Mon village). Nous avons choisi ce texte
afin de rendre l’élève capable de lire et connaitre les caractéristiques du texte descriptif de
lieu, d’identifier la structure et les éléments linguistiques récurrents dans ce type. Ce texte
écrit en tamazight ne contient pas des néologismes qui peuvent échapper la compréhension
des élèves. Le vocabulaire est familier, cela facilite la compréhension et l’identification de
type de texte dès la première lecture. Nous avons remarqué, lors de cette séance que le thème
abordé dans ce texte de lecture attire l’attention des élèves. Car, ils ont posé des questions et
se sont intéressés beaucoup plus à la manière dont le village est présenté et décrit. Le but de
cette activité est de montrer aux élèves les caractéristiques du texte descriptif de lieu. Car,
même-si ce texte modèle est un peu long, il comporte les trois étapes de la structure du texte
descriptif de lieu et les caractéristiques linguistiques du texte descriptif de lieu.
Dans cette activité de compréhension globale, nous avons discuté avec les élèves des
diverses stratégies qui leur ont permis d’extraire ou de reconnaitre les étapes principales du
texte descriptif et sa structure. Ensuite, nous avons discuté des caractéristiques du texte
descriptif de lieu. Dans la première séance de lecture compréhension du texte « Taddart-iw »,
nous avons focalisé sur le vocabulaire et les caractéristiques linguistiques utilisées dans ce
texte. Les élèves arrivent à extraire plusieurs éléments linguistiques récurrents dans ce texte
descriptif. Voici quelques exemples pour chacun de ses éléments.
Adjectifs comme :
- « …d tumlilin » =
(…ses blanches pics), « … tluḍayt d tawesεant » = (une vaste ), « …s uqermud
azeggaɤ » = (aves des tuiles rouges), « …ɤer uɤerbaz amezwaru » = (à l’école
primaire), « Гer tama tazelmaḍt » = (à la partie gauche), « …deg unebdu d
isemmaḍen» = (à l’été, il est frais), « … d iḥmayanen » = (…il est chaud), «
ččuren d abeḥri azeddgan » = (pleines d’air frais), etc.;
Verbes d’états
- « Aman-is
ḥlawit » = (son eau est délicieuse), etc. ;
165
Chapitre 6 : Cadre méthodologique
Indicateurs de lieu
- « Deg tama n
ugafa… » = (au nord…), « Ma deg tama n unẓul …» = (au sud…),« Гer ukessar
maḍi, … » = (Un peu plus bas, …), « …ɤer tasift » = (…vers la rivière, …),
« …seg udrar Uɤerbi » = (…de la montagne d’Agherbi), « Deg taddart-iw,
… » = (Dans mon village, …), « …seg ugemmaḍ » = (… du loin), « Гer tama
tayeffust, … » = (à la partie droite, …), « Гer sdat, … » = (Devant …), « Ddaw
n lğameε, … » = (Au-dessous de la mosquée, …), « Nnig n lğameε, … » = (Au-
dessus de la mosquée, …), etc.
Le présentatif « d »
- « …d tumlilin »
« = (…sont blanches), « d tawesεant » = (…est vaste), « … d isemmaḍen » =
(… il ‘l’eau’ est fraiche), « … d iḥmayanen » = (…elle ‘l’eau’ est chaude),
etc. , « D ta i d taddart-iw … » = ( c’est celui-là mon village) ; etc.
À partir de ces exemples, nous pouvons comprendre que le texte choisi est riche en
éléments linguistiques récurrents dans une description de lieu. Cela permet aux élèves de les
identifier et les réinvestir dans leurs productions facilement.
Dans la deuxième séance, qui est une suite de compréhension de texte « Taddart-iw »,
nous avons donné l’importance à la structure du texte descriptif de lieu. Afin de faciliter aux
élèves l’apprentissage de cette structure descriptive1, nous avons essayé de faire un schéma2
qui peut expliquer cette structure basée sur ces trois étapes, dégagées dans mon travail de
licence. Nous commençons par la présentation du thème-titre en premier lieu, puis à la
description des sous-parties et leurs qualités en deuxième lieu, ainsi que l’objectif visé par
cette description de lieu comme conclusion.
Le thème-titre, Asentel agejdan en tamazight, est présenté dés le début, comme un titre au
texte : « Taddart-iw » = (Mon village). Ce thème-titre est reformulé dans l’introduction du
texte : « Taddart-iw qqaren-as Awrir » = (Mon village, s’appelle Awrir ». Cette introduction
comporte aussi une présentation géographique de ce village : « Deg tama n ugafa d tama n
1
D’après les résultats de l’analyse du test diagnostique des productions écrites et la première série d’entretiens
des élèves, nous avons remarquée que la structure descriptive est difficile pour-eux.
2
Ce schéma sera présenté en annexe 4.
166
Chapitre 6 : Cadre méthodologique
umalu, yezzi-as-d udrar Uɤerbi, … » = (Au nord et à l’ouest, elle est entourée par la montagne
d’Ougherbi…), « Deg tama n unẓul qublent-id snat n tuddar » = (au sud, deux villages se
tiennent en face), etc. ;
3- La conclusion
Nous présentons ici, les éléments linguistiques essentiels pour produire un texte descriptif
de lieu. Le choix de ces éléments de la langue vient des résultats d’analyse du test
diagnostique et des caractéristiques du texte descriptif. Nous avons dégagé ces éléments à
partir des insuffisances identifiées lors d’analyse des productions des élèves en test
diagnostique, en ce qui concerne l’emploi d’adjectifs, des verbes d’état, etc.
Voila donc, les autres activités de la langue destinées à ces élèves, présentées dans le tableau
ci-dessous et expliquées après.
167
Chapitre 6 : Cadre méthodologique
168
Chapitre 6 : Cadre méthodologique
Pour ces activités de la langue, nous allons commencer par la séance de lexique
« Inemlen n wadeg » = (les indicateurs de lieu) pour doter l’élève de la compétence de
se situer dans l’espace. L’élève à ce moment doit être capable de réutiliser les
indicateurs de lieu dans sa production. Nous allons demander aux élèves de repérer
les différents indicateurs de lieu utilisés dans le texte lu en classe : « Taddart-iw »,
comme premier exercice. Ensuite, nous allons leur demander une production d’un
petit texte où ils doivent décrire leur école en utilisant ces indicateurs de lieu. Cela,
les aident à mieux comprendre le rôle de ces indicateurs dans le texte descriptif de
lieu.
Nous avons programmé ces activités de langue pour permettre aux élèves
d’acquérir des éléments linguistiques qui peuvent les aider dans leurs productions. Ils
doivent réinvestir ces compétences, c'est-à-dire, utiliser correctement ces acquis
linguistiques dans les différentes situations de productions descriptives à l’oral où à
l’écrit.
169
Chapitre 6 : Cadre méthodologique
Dans notre travail le deuxième type de données du terrain sur lesquels nous nous
sommes appuyé sont les productions écrites des élèves1. Dans ce cadre, nous avons
prévu trois moments de productions écrites des élèves. Pour les évaluer et voir s’ils
possèdent des connaissances préalables sur le type descriptif comme nous avons
supposé au départ, si leur écrit s’améliore après l’apprentissage de ce type textuel en
classe, après la remédiation et à la fin de la séquence. Pour cela, nous avons partagé
les moments d’analyse des productions écrites en trois moments suivants :
- Le premier moment
Dans le premier moment, nous avons analysé les copies des élèves qu’ils ont
rédigées avant de démarrer la séquence. Cette tâche est effectuée le 08 février 2007.
L’élève doit décrire un lieu, sans grille ou un plan préalable à fin de repérer les
premières connaissances des élèves sur la description de lieu. Voici la consigne que
nous avons donnée aux élèves pour produire un texte descriptif de lieu :
« Tezdɤeḍ deg temdint neɤ deg taddart, aru-d aḍris ideg ara tgelmeḍ
adeg-a : d taddart neɤ d tamdint » = (Tu habites dans une ville ou dans
un village, rédiges un texte où tu décriras ce lieu).
Nous avons choisi cette consigne pour deux raisons. La première, parce que ce
thème est proche des élèves, décrire leurs lieux d’habitation, nous semble un sujet
abordable et accessible pour tous. La deuxième a une relation avec les compétences
langagières de ces élèves dans leur langue maternelle car, ce thème donne aux élèves
la chance d’utiliser des mots et un vocabulaire familier, extrait de leur vie
quotidienne. Cela peut nous aider à vérifier les premières compétences linguistiques
antérieures. Cela nous permettra de choisir les activités de la séquence à enseigner en
fonction de ces compétences antérieures des élèves. Ici, nous devons rappeler
qu’avant de commencer, nous avons discuté avec les élèves sur la nature de ce travail
qui est la première activité de leur projet. Un reportage qui doit être précédé d’une
présentation générale de la région avant de passer à d’autres phases du projet.
1
Copies des élèves, voir annexe 5.
171
Chapitre 6 : Cadre méthodologique
- Le deuxième moment
Il s’agit de la collecte et l’analyse des productions écrites des élèves, après avoir
présenté la séquence didactique le 13 mars 2007. L’objectif de ce travail est d’évaluer
les écrits des élèves après la séquence. C'est-à-dire, voir si la séquence a porté de
nouveaux acquis aux élèves et si leurs écrits ont été améliorés. La même situation
d’écriture a été à nouveau proposée aux élèves, sauf que dans la deuxième
production, les élèves ont devant-eux les critères de production de texte descriptif de
lieu. Nous avons demandé aux élèves de présenter leur région (ville ou village) en
respectant les critères de la grille d’évaluation que nous avons déjà élaborée à
l’avance en classe avec la participation de ces élèves. La consigne est la suivante :
« Aru-d aḍris ideg ara tgelmeḍ adeg anida i tezdɤeḍ, d taddart neɤ d
tamdint. Deg tira n uḍris-ik, ɛreḍ ad tḍefreḍ ittewlen n tira n uḍris aglaman
i yellan deg tfelwit » = (Rédiges un texte où tu décrieras le lieu où tu
habites : villages ou ville. Dans l’écriture de ton texte essaie d’utiliser
les critères de la production du texte descriptif, présentés dans le
tableau).
Nous avons expliqué aussi oralement cette consigne pour bien préciser les
critères d’évaluation présents dans la grille d’évaluation.
- Le troisième moment
172
Chapitre 6 : Cadre méthodologique
textes et de produire enfin un texte final avec la prise en compte des critères
construits ensemble dans la grille et l’ensemble des corrections faites.
Nous avons ramassé quinze copies pour la première analyse, et quinze copies après
la présentation de la séquence pour la deuxième analyse. Pour la remédiation, le
nombre des copies est réduit à sept copies car les élèves ont travaillé en groupe de
deux.
Dans ce travail, nous avons effectué une comparaison croisée entre le test
diagnostique et la rédaction après la séquence, entre celle-ci et la production finale de
réécriture.
2-2-5-4- L’évaluation
Pour voir si la compétence visée est maîtrisée ou non, il faut établir des critères
d’évaluation de cette compétence. Pour cela, il est important de nommer et
d’identifier tous les critères qui permettent de vérifier si une compétence est
maîtrisée, et d’évaluer en fin d’apprentissage le niveau de sa réussite. Pour
déterminer les critères d’évaluation, il faut se référer aux d’objectifs visés. Cela,
aidera avant chaque production, les élèves, à mieux connaitre les éléments à investir
dans leurs écrits.
1
AMARI S. ; 2008/2009. Les pratiques évaluatives des enseignants de tamazight en deuxième année
moyenne. Mémoire de magister en cours.
173
Chapitre 6 : Cadre méthodologique
Cette grille présentée ci-dessous, montre tous les critères que nous avons dégagés
pour évaluer le texte descriptif de lieu. Elle comporte les acquis antérieurs, c'est-à-
dire ce qui est relatif à la forme et les règles générales de la production d’un texte, la
structure du texte et les éléments linguistiques à utiliser dans un texte descriptif
(adjectifs, verbes d’état, indicateurs de lieu, etc.).
Cette grille sera utilisée comme un outil pour évaluer et analyser les écrits des
élèves à la fin de la séquence. Mais avant qu’elle soit un outil d’évaluation pour
l’enseignant, elle est aussi un outil sur lequel les élèves s’appuient pour produire et
évaluer leurs textes lors de l’activité de la production écrite. Cette grille est un contrat
entre les élèves et l’enseignant. C’est pour cela, à l’intérieur de la grille, nous
trouverons le pronom personnel « je », qui revient à l’élève. Nous avons choisi ce
pronom personnel pour donner à l’élève une idée d’autonomisation et de
responsabilité. L’élève est le rédacteur de son texte, c’est lui l’acteur principal de son
savoir et de sa production écrite. Le pronom « je », peut motiver l’élève et lui donner
174
Chapitre 6 : Cadre méthodologique
une volonté de rédiger un très bon texte en s’appuyant sur les critères de ce type
textuel. Elle permet aux élèves de s’auto évaluer et s’auto-corriger.
Enfin, l’évaluation de ces productions écrites nous permettra de voir si les élèves
ont apporté des améliorations après avoir étudié la séquence descriptive. Cependant,
pour découvrir les représentations des élèves sur la description avant et après l’avoir
étudié en classe, nous avons pensé à recueillir un autre type de données. Un moyen
qui nous permet d’identifier les représentations des élèves sur la description. Cela,
nous a poussé à choisir les entretiens comme un troisième type de recueil de données.
Le troisième type de données concerne les représentations des élèves que nous
avons recueillies par le biais de l’entretien1. Nous avons opté pour l’entretien pour
plusieurs raisons. La première a trait à la nécessité de donner aux élèves la parole
pour savoir leurs connaissances préalables et leurs premières compétences
langagières dans leur langue maternelle. Par ailleurs, l’entretien est un outil riche en
contenu et qui peut aider les élèves à verbaliser la façon dont ils ont vécu les
moments avant et après la séquence.
L’entretien porte sur les représentations des élèves sur la description en général et
la description de lieu en particulier. Le choix de faire ces entretiens est lié
directement au but final de ce travail qui est la facilitation d’apprentissage de la
description. L’identification des compétences antérieures des élèves a pour but de les
améliorer dans le cadre d’une séquence didactique.
1
Voir annexe 6.
175
Chapitre 6 : Cadre méthodologique
L’entretien choisi est un type directif, composé de deux étapes (séries), chaque
étape est faite de questions différentes. La première étape contient cinq questions à
poser au début de la séquence. La deuxième sera posée à la fin de la séquence, elle a
six questions. Comme un moyen d’enregistrement nous utiliserons le dictaphone lors
des conversations en langue amazighe, puis nous passerons à la transcription comme
trace écrite (enregistrement puis transcription) dans les deux langues, en tamazight et
leur traduction en français. La transcription des deux séries d’entretiens en deux
langues sera présentée en annexes1.
Afin de faciliter la communication avec les élèves, nous avons mené les
entretiens en langue amazighe puis, nous les avons traduits en langue française. Nous
avons opté pour les entretiens en tamazight pour que les élèves aient la facilité de
répondre, d’une part. D’autre part, nous pensons que l’utilisation de la langue
amazighe dans ces entretiens permettra aux élèves de mieux exprimer leurs idées et
de parler avec souplesse sur la description. L’utilisation de la langue amazighe aidera
aussi l’élève à comprendre et à réinvestir les concepts théoriques utilisés dans
l’enseignement-apprentissage du type descriptif amazigh. C'est-à-dire que l’élève sera
capable d’utiliser tous les concepts métalinguistiques qui concernent la description
comme ces concepts : « Taɤessa n uglam , aɤawas n uḍris, asentel unnig, iḥricen d
yittewlen, atg. » = (la structure descriptive, le plan textuel, le thème –titre, les sous
parties et les qualités, etc.).
1
Voir annexe 6.
176
Chapitre 6 : Cadre méthodologique
Après le recueil des entretiens sur une bande magnétique nous les avons
transcrits, en respectant les conventions de transcription pour faciliter sa lecture et
son analyse. Selon Véronique Traverso :
Nous avons effectué ces entretiens dans une classe de deuxième année au collège
d’Elkseur (Berchiche), une des villes de Bejaia. Nous les avons effectuées dans deux
périodes différentes en fonction de l’objectif de ce travail. La première série
d’entretiens est réalisée le 08 février 2007, avant de commencer la séquence. Il s’agit
de cinq entretiens qui ont duré quarante minutes. La deuxième série d’entretiens, s’est
déroulée le 15 mars 2007, à la fin de la séquence. Il s’agit de six entretiens qui ont duré
quarante cinq minutes environs.
Nous rappelons ici qu’en fonction de notre travail, nous avons partagé les
moments des entretiens en deux moments ou en deux séries, que nous présenterons
ci-dessous.
1
TRAVERSO V. ; 1999. L’analyse des conventions. Paris, Nathan. p.24.
2
GARCIA D.-C. & PLANE S. ; 2004. Comment enseigner l’oral à l’école primaire. Paris. Hatier.
p.06.
3
Voir annexe 6.
177
Chapitre 6 : Cadre méthodologique
L’objectif de la première série d’entretiens est lié à son utilité dans ce travail.
Elle constitue un test diagnostique qui sert à identifier les représentations et les
premières connaissances des élèves, à travers leurs discours sur la description. Les
résultats de ces entretiens nous seront utiles dans l’élaboration de la séquence
didactique. Cette première série d’entretiens comporte cinq questions qui visent les
connaissances préalables des élèves sur la description avant l’enseignement
apprentissage du type descriptif. Les trois premières questions concernent la
définition, la fonction et le lieu où nous trouverons la description. La quatrième
question touche aux éléments linguistiques à utiliser dans la description. La dernière,
c’est un avis personnel sur ce qui important pour eux dans une description.
Voila les questions de la première série de l’entretien que nous avons posées avant
la séquence :
178
Chapitre 6 : Cadre méthodologique
Ce deuxième entretien est composé de six questions. Les cinq premières sont les
mêmes que dans la première série d’entretien. Mais le but de poser ces questions dans
la seconde série n’est pas le même. Car ici, nous désirons savoir le degré d’acquisition
des connaissances transmises aux élèves pendant l’apprentissage de la séquence
didactique. La sixième question est centrale dans cet entretien car, c’est ici que les
élèves donnent leurs avis sur ce qui est facile et ce qui est difficile dans la production
du texte descriptif. En effet, c’est à travers leurs réponses à cette question que nous
pouvons vérifier nos hypothèses. Voici les six questions à poser aux cinq élèves à la fin
de la séquence :
179
Analyse des données Introduction
Cette partie concerne l’analyse de trois données qui sont précédemment présentées dans la
partie méthodologique. Il s’agit de trois éléments à analyser, et pour faciliter la tâche
d’analyse nous avons partagé cette partie en trois chapitres d’analyse :
Nous commencerons cette partie d’analyse par le premier chapitre d’analyse des trois
documents institutionnels : le programme, le document d’accompagnement, et le manuel
scolaire de deuxième année moyenne. L’objectif de l’analyse de ces documents institutionnels
est d’analyser leurs contenus en général, et de voir en particulier, la place du type descriptif
dans le programme et le manuel. Autrement-dit, l’objectif principal est de vérifier la validité
de notre hypothèse qui dise qu’il n’ y’ a pas une prise en compte des caractéristiques du texte
descriptif amazigh et la structure textuelle notamment.
Le deuxième chapitre, portera sur l’analyse des trois étapes de production écrite des
élèves. La première étape de production concerne le test diagnostique avant de démarrer la
séquence didactique. L’objectif de ce test diagnostique est de voir si les élèves ont des
connaissances préalables sur le type descriptif pour les exploiter positivement dans la
séquence à enseigner. La deuxième étape de production est l’analyse de la première
production du texte descriptif de lieu, après la séquence. Nous avons utilisé ce terme de
« première production », car nous avons programmé une deuxième production qui est la
production finale des élèves après la remédiation. Par conséquent, l’objectif de la première
production est de voir à quel point les élèves peuvent réinvestir les connaissances acquises en
classe concernant ce type descriptif. La troisième étape est la production finale où les élèves,
en groupe de sept, écrivent un texte en corrigeant leurs erreurs et en utilisant tous les éléments
nécessaires pour produire le texte descriptif de lieu. Ensuite, pour voir les résultats de chaque
étape, nous passerons à la comparaison entre ces trois étapes de productions écrites.
181
Analyse des données Introduction
Le troisième chapitre d’analyse est l’analyse des entretiens des élèves pour voir leurs
représentations sur la description, avant de démarrer la séquence et la séquence. Il s’agit donc,
d’une analyse de deux séries d’entretiens. La première série est considérée comme un test
diagnostique, et la deuxième série sera un outil de vérification des connaissances des élèves
concernant le type descriptif à la fin de la séquence.
Nous passerons ensuite à la comparaison entre les deux séries d’entretiens, et la
présentation des résultats de cette comparaison. C’est ainsi que nous arriverons à la fin aux
résultats finaux de la partie d’analyse, afin de vérifier la validité de chacune de nous
hypothèses et répondre aux questions posées au départ.
182
Chapitre 1 : Analyse des documents institutionnels
183
Chapitre 1 : Analyse des documents institutionnels
de cette langue si ces problèmes ne sont pas étudiés. Dans la phase actuelle, les élaborateurs
de ce programme n’ont pas pris en compte les cinq variantes linguistiques existantes en
Algérie, à savoir le kabyle, le chaouie, le mozabite, le touarègue et le chenouie. Ils se sont
limités aux quatre premières pour des raisons de disponibilité de personne qui travaille dans la
commission de l’élaboration des programmes.
Le programme est rédigé aussi en arabe et en français, même si que la langue amazighe a
besoin de cette terminologie spécialisée pour transmettre les contenus disciplinaires et pour
développer l’enseignement-apprentissage de cette langue.
Dans ce programme on présente l’approche par compétences qui est retenu en deuxieme
année. Voila, comment elle est expliquée :
- « analyser avec rigueur les situations de travail dans lesquels déjà où se trouvera
prochainement les élèves ;
- déterminer les compétences requises pour accomplir adéquatement les tâches et
assumer les responsabilités qu’en découlent ;
- traduire ces compétences en objectifs et en activités d’apprentissage ;
- établir un plan d’étude pour la clase »2.
1
Extrait du programme de langue amazighe de deuxième année moyenne, p. 5.
2
idem, p. 15.
184
Chapitre 1 : Analyse des documents institutionnels
Ce programme établit l’ensemble des résultats d’apprentissage que les élèves devront
maîtriser à la fin de l’année scolaire grâce à l’acquisition d’un ensemble de capacités,
d’habilités et de contenus disciplinaires. Concernant les objectifs, ils se focalisent sur deux
éléments fondamentaux : le développement de compétences linguistiques et discursives, ainsi
que le travail méthodologique par séquence didactique qui s’inscrit dans le projet. En effet,
l’enseignement-apprentissage de tamazight en deuxième année vise le développement de
compétences linguistiques et discursives car la langue doit être étudiée comme un outil de
communication et pas comme code. Et c’est à partir de ce principe fondamental que le
programme détermine ses choix méthodologiques qui sont :
1
Extrait du programme, p. 16.
2
idem.
185
Chapitre 1 : Analyse des documents institutionnels
Ce programme propose une autre démarche pour la gestion de l’école et de la classe, c’est
la pédagogie différenciée pour avoir un comportement moins directif, un souci constant des
différences et de la diversité de niveau, du rythme d’apprentissage, et de la motivation aussi
qui joue un rôle important dans l’apprentissage. Les chefs d’établissements aussi doivent
avoir une conscience claire des enjeux et des défis au niveau de la gestion de la classe et de
l’école.
1
Extrait du programme, p. 17.
186
Chapitre 1 : Analyse des documents institutionnels
1- « la planification ;
2- la réalisation (gestion de la tâche) ;
3- et enfin l’évaluation du projet » 2.
Le projet doit avoir toujours un but communicatif, pour donner sens aux activités des
élèves. Il faut toujours présenter ce projet comme un projet qui a une place importante dans la
société, sous forme d’un reportage, une publicité, etc.
1
Programme de tamazight, p.18.
2
idem, p. 19.
187
Chapitre 1 : Analyse des documents institutionnels
Le programme signale qu’il va prendre en charge aussi les élèves non amazighophones où
la langue de tamazight constitue pour eux la langue seconde. Donc, il met l’accent sur la
démarche pédagogique qu’il faut suivre dans ce cas. C’est-à-dire, les activités d’apprentissage
et puis la gestion de la classe, l’objectif étant l’acquisition d’une langue seconde, sa mise en
œuvre qui nécessite de partir de la langue maternelle de l’apprenant pour lui faciliter le
renforcement de ses acquis oraux en vue de le préparer au monde de l’écrit. Pour cela, le
programme propose des mini-projets spécifiques par un travail de groupe ou par un
enseignement en classe unique.
1. la présentation de manuel ;
2. les activités de l’élève qui doivent être présentées dans des séquences reliées à des
projets ;
3. les exercices, les consignes et la manière de leur élaboration.
Ces recommandations portent aussi les perspectives de l’approche par compétences donc :
« le manuel devra avant tout poursuivre les fonctions de développement des capacités et de
compétences, notamment par :
1
idem, p. 22.
188
Chapitre 1 : Analyse des documents institutionnels
En deuxième année, l’accent est mis sur les textes à dominante narrative. C’est la forme de
discours privilégiée car c’est le moment approprié pour mettre les apprenants de la langue
amazighe au contact avec un riche patrimoine de contes et de légendes, favorisée par une
longue période de développement de l’écrit. Ce programme est la suite de celui de la première
année moyenne, c’est la poursuite de la narration (récit) par la pratique de diverses formes du
récit qui conduit à intégrer la description, l’explication, et l’argumentation. C’est ce que nous
amène à dire donc, que la description n’est pas enseignée comme un type autonome mais,
comme un élément constitutif de récit.
Comme il est indiqué dans ce programme, la description est présentée dans deux objectifs
contradictoires : « Le premier objectif est d’amener les élèves à maîtriser la compréhension
logique des textes à dominantes narrative. Le deuxième objectif est d’amener les élèves à
maîtriser la description (comme type autonome) et l’explication »1.
. Ce que nous pouvons comprendre est que la description sera étudiée selon le premier
objectif retenu, comme un type inséré dans un autre, c'est-à-dire étudier la séquence
descriptive dans un récit. Dans le deuxième objectif la description sera étudiée comme un type
autonome. Ces deux buts apparaissent contradictoires, difficile à faire sur le terrain. Parce
que, signaler au début pour l’apprenant un but de description qui est inséré dans le récit, puis
annoncer un autre but qui dit que la description est un type autonome peut compliquer les
choses pour cet apprenant, ce qui l’empêche de trouver une représentation exacte de ce type.
Or que la maîtrise d’un type textuel nécessite une étude autonome où l’apprenant peut suivre
le processus d’apprentissage du type descriptif. La programmation d’un enseignement d’un
type textuel inséré dans un autre peut mélanger les représentations des apprenants sur chaque
type d’eux.
1
Programme de deuxième année moyenne, p. 05.
189
Chapitre 1 : Analyse des documents institutionnels
Le programme de cette année est une consolidation des acquis de la première année dans
le domaine de la langue et la poursuite de l’étude de la narration. Donc l’objectif de
l’enseignement de tamazight est « d’amener les élèves à :
Après une certaine maîtrise de la langue amazighe dans le domaine de l’oral et l’écrit au
cours de la première année, les élèves ont abordés les différents types de discours (récit,
consigne, processus…). Le programme annonce aussi la maîtrise de production du type
descriptif à côté des autres types discursifs à savoir le narratif, l’explicatif, et l’argumentatif.
Le programme ajoute tous ces acquis au programme de deuxième année pour développer les
capacités des élèves au cours de la deuxième année moyenne. Donc, le profil de sortie de la
première année de l’élève est le suivant :
- il sera capable de lire et d’écrire seul avec quelques aspects majeurs de la culture
écrite ;
- il sera capable de produire des textes de différents types discursifs (narratif, descriptif,
explicatif, argumentatif) dans le cadre du projet intégrateur, par exemple : la
production d’un conte à usage scolaire. C'est-à-dire que l’élève dans son projet va
produire des contes qui seront à mettre dans la bibliothèque de l’école.
A la fin de la deuxième année, l’élève devra être capable de :
1
idem, la p5..
190
Chapitre 1 : Analyse des documents institutionnels
Le dernier objectif affirme aussi que l’étude de la description n’est qu’une insertion dans
le récit, rédiger un texte à dominante narrative avec des séquences descriptives, dialoguales et
explicatives, chose qui peut éliminer l’enseignement de la description comme un type
autonome. C’est ce que montre la contradiction existée entre les objectifs du programme
concernant l’enseignement du descriptif.
Concernant, les projets à dominante descriptive proposés dans ce programme, nous citons
quelques uns :
- « Afficher sous forme de panneau mural, à travers textes et images, la vie et l’œuvre
d’un personnage célèbre (patrimoine universel) ;
L’idée de proposer des exemples d’un projet à dominante descriptive ne constitue pas le
seul moyen pour maîtriser ce type, car il faut penser réellement à la structure à enseigner et les
différents constituants linguistiques qui caractérisent ce type.
Concernant les contenus du programme, deux éléments qui sont présentés : les formes
d’expression et les éléments linguistiques.
1
Programme de deuxième année moyenne, p.5.
2
idem, p. 15.
191
Chapitre 1 : Analyse des documents institutionnels
1. la narration ;
2. l’explication ;
3. la description ;
4. l’argumentation.
Les formes d’expression sont présentées dans un tableau qui est divisé en deux parties,
une pour indiquer le type de texte et l’autre pour indiquer le niveau discursif. A la page onze
(11) du programme, se trouve un tableau qui regroupe les quartes formes d’expression et
parmi elles le type descriptif. Mais cette présentation n’est pas suivie d’aucune explication.
Voyons donc, ce type comme il est présenté dans ce tableau divisé en deux parties : une pour
indiquer le type de texte, et l’autre pour indiquer le niveau discursif :
192
Chapitre 1 : Analyse des documents institutionnels
- « écouter, rapporter et produire des textes narratifs et descriptifs, des exemples qui
concerne la description :
- insérer les notations descriptives dans un récit ;
- relever les caractéristiques des personnages décrits dans un récit;
- décrire un lieu, un objet ;
- compléter un texte en insérant du dialogue ou de la description;
- employer correctement les indicateurs de temps et d’espace.
- écouter, rapporter et produire des textes explicatifs et argumentatifs
- exercer des activités d’ordre méthodologique.
Pour ces éléments de la langue présentés dans le programme, nous ne trouvons qu’un seul
élément qui concerne la description : « employer correctement les indicateurs de temps et
d’espace ». Par contre les autres éléments ne peuvent pas être inclues dans les activités de la
langue.
Dans l’ensemble, le programme n’a pas cité dans aucune de ses pages la structure et les
éléments linguistiques de type descriptif, ni ses caractéristiques.
1
A l’acception des autres parties, cette partie est écrite en tamazight.
193
Chapitre 1 : Analyse des documents institutionnels
Le problème qui se pose n’est plus dans le contenu de ces théories, mais sur le terrain :
l’application de toutes ces méthodes, l’enseignement de ce contenu et son explication, la prise
en compte des caractéristiques de la langue à enseigner par le document d’accompagnement,
les moyens pédagogiques nécessaires pour réussir l’apprentissage de cette langue ne sont pas
bien utilisés. Tout cela n’est pas pensé d’une manière claire et précise. Prenons l’exemple du
contenu à enseigner en deuxième année moyenne, le programme annonce l’enseignement des
quatre formes de discours : le narratif, l’explicatif, le descriptif et l’argumentatif, comme des
types autonomes d’une part. Et d’autre part, dans le même programme nous trouverons un
autre objectif qui dit que la description ne sera pas étudiée comme un type autonome, mais
elle sera insérée dans la dominante narrative. Ce qui peut créer certaine confusion au niveau
de la compréhension des objectifs d’enseignement de ce type.
Revenons maintenant au plan structurel du type descriptif proposé dans ce programme, les
éléments linguistiques et la structure de ce type ne sont pas pris en compte. Les élaborateurs
de ce programme n’ont pas pris en compte les études qui sont menés sur la typologie des
textes en langue amazighe2. Ces études basées sur des textes de référence peuvent être un
guide de formation pour les enseignants de la langue amazighe sur les critères de chaque type
textuel. Car l’identification des caractéristiques de chaque type textuel doit partir des analyses
des textes de référence, par le biais desquelles les caractéristiques linguistiques et la structure
textuelle de chaque type de texte seront distingués. Pour les éléments linguistiques spécifiques
1
Les enseignants de tamazight signalent l’insuffisance des formations concernant ces nouvelles approches
préconisées dans les programmes scolaires. Ces remarques sont signalées lors d’une rencontre pédagogique des
enseignants de tamazight à Bejaia en 2005.
2
Voir les différentes études faites sur la typologie des textes amazighs (narratif, descriptif, explicatif, etc.), à
l’université de Bejaia, cité dans ce travail.
194
Chapitre 1 : Analyse des documents institutionnels
au texte descriptif, le programme n’a pas choisi les éléments qui sont adéquats à ce type. Par
conséquent, les activités qui sont proposées dans le cadre de la séquence descriptive ne
désignent pas les caractéristiques du type descriptif à part la leçon de la conjugaison qui
concerne « les verbes d’état ». Nous avons remarqué aussi, l’absence de plan descriptif ou
son schéma qui peut déterminer le parcours de la description, alors que ces schémas sont
indispensables pour l’identification de la description dans le texte écrit.
En général, ce qui est présenté dans le programme concernant le type descriptif est
insuffisant, faute de la non exploitation (des études menées en tamazight sur ce type et de
manque d’explication).
Nous passerons maintenant, à l’analyse de document d’accompagnement pour voir s’il y’a
plus d’explication sur le type descriptif et les méthodes préconisées.
195
Chapitre 1 : Analyse des documents institutionnels
2-1-1- Les différentes théories adoptées par le programme de deuxième année moyenne
196
Chapitre 1 : Analyse des documents institutionnels
En effet, le programme propose une démarche efficace qui convient aux principes de
l’approche textuelle. C’est adire, comme nous avons mentionné dans la partie théorique de ce
travail, les textes choisis à enseigner un type quelconque doivent être étudiés et analysés en
s’appuyant sur des textes de source, pour identifier la structure et les éléments employés dans
chaque type de texte.
197
Chapitre 1 : Analyse des documents institutionnels
Parmi les nouvelles démarches préconisées dans l’enseignement des langues actuellement,
deux modèles sont choisis pour fixer les apprentissages : les situations-problèmes, et la
méthode inductive. Pour la première, une définition de Philippe Merieu a été citée dans la
page 12 : « La situation problème est une situation d’apprentissage où (un sujet), en
effectuant une tâche s’affronte à un obstacle ». Le deuxième modèle est la méthode inductive,
c’est une démarche qui est utilisée pour fixer les apprentissages de type grammatical,
orthographique et lexical. Cette démarche peut aider l’élève, car elle lui donne la chance
d’utiliser ses propres connaissances pour développer ses compétences langagières, lorsqu’il
sera face à un problème, il essayera de résoudre ce problème ce qui évalue ses compétences
cognitives et linguistiques.
Le dernier chapitre dans le document d’accompagnement porte sur la pédagogie de projet qui
est une nouvelle façon de travailler et gérer le temps, l’espace, la classe et les apprentissages.
L’objectif du projet est l’élaboration d’un produit final écrit ou oral.
Le projet donne vie aux processus d’acquisition, il permet sans aucun doute de fournir aux
élèves des instruments qui leur permettent de réaliser des objets de plus en plus complexes.
L’élève travaille soit individuellement soit en groupe dans la réalisation de projet, donc le
projet se présente comme un élément ou un facteur de socialisation. Enfin, le document
présente les étapes de déroulement du projet : les séquences et les activités d’apprentissage ;
les supports du projet ; les travaux de groupe ; le traitement de l’erreur ; l’évaluation et
l’auto-évaluation.
198
Chapitre 1 : Analyse des documents institutionnels
Cet exemple montre l’importance qui a été donnée à la variation des textes et des modes
de description. Un autre exemple donné, à la p.12 de ce document porte sur la nature des
projets qu’il faut travailler avec les élèves comme :
« La production d’un prospectus d’une ville, d’un village ou une région ; La réalisation
d’un dépliant touristique (mer, montagne, disert…) avec photos et légendes ».
199
Chapitre 1 : Analyse des documents institutionnels
En outre, l’enseignement de ces types demande des analyses préalables, ce qui n’est pas
présenté dans ce programme. Aucun type de texte n’est présenté, ni de point de vue de sa
structure ni de ses caractéristiques, ce qui est présenté en général sont les méthodes et les
concepts pédagogiques. Puis, le choix d’étudier les trois types de textes dans le troisième
projet provoque un problème dans le temps prévu pour terminer un projet car, si la
compétence du projet est d’assurer la maîtrise de ces trois types qui seront étudiés dans les
trois séquences, comment pouvons-nous assurer la maîtrise d’un type discursif dans une seule
séquence ? Et où pouvons-nous placer ces activités de remédiation et de renforcement des
savoirs si la compétence n’est pas atteinte ?
200
Chapitre 1 : Analyse des documents institutionnels
enseigner. Ce qui n’est pas le cas, car le programme n’a pas pris en compte les études menées
concernant les types textuels de tamazight. En effet, ce document n’a rien apporté de nouveau
pour l’enseignement du type descriptif amazigh.
Afin de voir si les confectionneurs du manuel ont pris en compte les caractéristiques
linguistiques et la structure du texte descriptif, nous devons passer à son analyse.
201
Chapitre 1 : Analyse des documents institutionnels
L’analyse du manuel dans notre travail de recherche nous permettra d’examiner son contenu
et sa compatibilité avec le programme et vérifier si son contenu respecte le programme. Donc
déterminer la place du type descriptif et voir comment l’enseignement de ce type est présenté
dans le manuel scolaire.
Le manuel scolaire occupe dans l’enseignement des langues une place centrale en tant que
support pédagogique pour l’enseignant et pour l’élève. D’abord, il est une source
d’apprentissage et d’exercices pour les élèves. Il est également utilisé par l’enseignant pour
élaborer des séquences d’enseignement. L’intérêt de cette analyse est de juger les différents
caractéristiques de manuel : son contenu, sa démarche pédagogique et didactique, et surtout
l’analyse de la place du type descriptif dans le manuel et la manière de sa présentation dans la
séquence proposée à son enseignement.
En premier lieu, nous présenterons d’une manière générale le manuel puis nous passerons
à la place réservée à l’enseignement du type descriptif, afin de vérifier notre hypothèse. C'est-
à-dire, voir si la séquence proposée dans le manuel peut assurer l’acquisition du type
descriptif, et si tous les caractéristiques de ce type sont présentées et expliquées.
202
Chapitre 1 : Analyse des documents institutionnels
Pour faciliter l’analyse de ce manuel nous le présenterons par rapport à trois principaux
axes qui suivent :
Le manuel est considéré comme un des principaux supports pédagogiques, car il peut être
un guide de progression des cours. Il suit le programme et présente les connaissances que
l’élève devrait posséder à la fin de l’année scolaire. Donc, il propose une ossature à chaque
leçon à enseigner.
203
Chapitre 1 : Analyse des documents institutionnels
Le deuxième projet comporte une seule séquence avec une compétence principale qui est la
suivante :
Toutes les séquences ont la même organisation, elles sont organisées auteur des activités
suivantes :
Pour l’évaluation, le manuel annonce les compétences à atteindre et laisse le choix aux
enseignants pour choisir la méthode adéquate pour l’évaluation. Les compétences à atteindre,
par exemple dans la séquence descriptive, sont : lire, voir, pour apprendre comment décrire
204
Chapitre 1 : Analyse des documents institutionnels
un lieu. Pour annoncer une telle compétence à atteindre dans une seule séquence avec des
éléments linguistiques qui ne caractérisent pas le type descriptif directement, parait un but ou
un objectif très ambigu. Par conséquent, pour faire apprendre à l’élève comment décrire un
lieu, la compétence qu’il faut apprendre ne s’arrête pas dans la lecture des textes qui ne sont
même pas choisi en fonction du type descriptif. La maîtrise de ce type a besoins d’autres
paramètres : un savoir didactisé, des critères de ce type textuel et une exploitation des
connaissances antérieures des élèves. Tout cela, peut développer les compétences des élèves à
condition que ces critères d’évaluation soient mettes à l’avance et avec la participation des
deux acteurs du savoir : l’enseignant et l’apprenant. Dans ce cas, nous pouvons parler d’une
évaluation diagnostique au début de la séquence, d’une évaluation formative qui accompagne
le déroulement de la séquence et l’évaluation sommative à la fin qui peut motiver plus les
apprenants à apprendre mieux.
Ce que nous pouvons remarquer dans le manuel est que les démarches pédagogiques
proposées dans le programme et le document d’accompagnement ne sont pas bien exploitées
dans le manuel. Le choix d’étudier des quatre types textuels pendant une année pose un
problème de temps et de programmation de séquences. Les problèmes de volume horaire
d’enseignement de la langue amazighe est encore un vrai obstacle, car dans la plupart des
établissements les deux heures qui sont allouées à l’enseignement de la langue amazighe dans
la semaine sont insuffisantes (peu de temps). C'est-à-dire, le projet se base sur une production
concrète, destinée à une évaluation sociale, dans les faits ni l’enseignent ni l’établissement ne
dispose de moyens pédagogiques pour atteindre cet objectif. Donc le travail reste toujours
dans la classe ou dans l’établissement car ce manque de moyens rend ce savoir acquis par des
élèves condamné à des leçons théorique en classe et loin de but attendu de projet social.
Pour bien montrer la place donnée à la description dans ce manuel, nous présenterons le
troisième projet qui comprend la séquence descriptive. Comme il est présenté dans le manuel,
la séquence qui concerne le type descriptif de lieu est la première séquence du troisième
projet. C’est une présentation d’une région : « asewsen n kra n temnaḍt », de la page 63
jusqu’à la page 75.
205
Chapitre 1 : Analyse des documents institutionnels
Nous présenterons ci-dessous les leçons qui sont programmées dans la séquence
descriptive proposée par le manuel. La séquence se compose de textes de lecture
compréhension et les éléments linguistiques.
Le premier texte choisi n’est pas un texte écrit en tamazight, ce texte de mouloud Feraoun
est une traduction du français vers tamazight1. En effet, sur le plan pédagogique cette
traduction a engendrée plusieurs problèmes qui empêchent la compréhension du sens de texte.
Selon les enseignants de la langue amazighe, le texte traduit comporte plusieurs néologismes
qui empêchent la lecture et la compréhension du texte pour les apprenants et pour les
enseignants. De ce fait, pour réussir l’enseignement-apprentissage de chaque type textuel, que
se soit descriptif ou autre, il faut une utilisation de textes authentiques et dans le cas de la
description amazighe n’en manque pas. L’authenticité des textes est un critère fondamental
dans le choix des textes à enseigner dans chaque type textuel.
Dans la présentation des leçons de lecture et compréhension des deux textes, nous n’avons
pas rencontré ce qui se réfère, d’une manière explicite, à la structure du texte descriptif. Cela,
ne peut pas assurer la maîtrise de la production du texte descriptif à la fin de la séquence, sans
faire apprendre aux élèves le plan de la structure descriptive.
1
La traduction est faite par les élaborateurs eux-mêmes, et elle ne concerne que le texte non l’œuvre. Ce qui peut
enlever le caractère d’authenticité quand il s’agit d’une traduction qui se fait de cette manière.
206
Chapitre 1 : Analyse des documents institutionnels
Tableau 11: Les éléments de la langue retenus dans la séquence descriptive du manuel.
D’après le tableau nous pouvons dire que certains éléments de la langue ne sont pas pris
en relation avec le type descriptif, contrairement à ce qui est annoncé dans le programme à la
page 12 :
« Deg uselmed n tutlayt, afran n yiferdisen utlayanen ad yili almend n talɤa n yinaw. Гef
waya aselmed n yiferdisen-a (tajerrumt, taseftit, amawal) yezga yeqqen ɤer yirmad n tɤuri,
wid n tɤuri, wid n tira akked wid n umeslay ».
C’est-à-dire le choix des éléments de la langue se fera toujours en relation avec la forme de
discours enseigné. Donc toutes les activités de la langue à savoir : la grammaire, la
conjugaison et le lexique sont reliées aux activités de lecture et à celles de production écrite et
de production orale.
Il n’y a pas un choix de vocabulaire spécifique à la description, qui peut aider l’apprenant à
enrichir son texte par un riche lexique descriptif. Le choix d’étudier le complément de
préposition dans la leçon de la grammaire n’a pas une relation avec le type descriptif. La
priorité donc, est à choisir les éléments linguistiques récurrents dans les textes descriptifs. Par
207
Chapitre 1 : Analyse des documents institutionnels
exemple, dans la leçon de grammaire nous pouvons enseigner « les adjectifs », et dans la
leçon de vocabulaire nous proposons à enseigner « les indicateurs de lieu ». Car, ces deux
éléments linguistiques sont les plus récurrents dans les textes descriptifs à coté des autres
éléments grammaticaux. Et c’est ici que les éléments spécifiques à la description ne sont pas
pris en compte, car si les élaborateurs de ce manuel ont pris en compte les recherches faites
sur les types textuelles, ils peuvent trouver certainement une trace de vocabulaire descriptif
dans ces recherches.
« Aglam d askan n wamek iga kra ama ademkal ama d taɤawsa ama d amdan. Mi ara d-
yeglem uneglam kra ad d-yebder talɤiwin, tiɤma…Mi ara yili d ademkal, yezmer ad yefren
tama seg ara d-yeglem, syin ɤur-s ad d-yeddes aglam-ines almend n wadeg s yinammalen
icban wigi : di tama tayeffust, ɤef ẓelmeḍ, nnig, s-ddaw …. Yezmer uneglam ad yeqqim deg
yiwen umkan ad d-yeglem syin neɤ yezmer ad ileḥḥu ad igellem. Di taggara, ad ifren uneglam
amawal ara yessemres almend n tugna ara yebɤu ad tt-id-yefk : telha neɤ diri-tt »1. = (La
description est une présentation de la nature d’une chose que se soit un paysage ou une chose
ou une personne. Quand le descripteur décrit quelque chose, il présente les formes, les
qualités… . Quand il s’agit d’un paysage, il peut choisir la direction d’où il peut décrire,
ensuite il va organiser sa description selon le lieu par les indicateurs de lieu comme : à droite,
à gauche, en haut, en bas… . Le descripteur peut commencer sa description par le lieu où il
est ou il décrit en marchant. A la fin, le descripteur choisit le vocabulaire à utiliser par apport
à l’image qu’il veut montrer : bonne ou mauvaise).
1
Voir p. 73, dans le manuel scolaire.
208
Chapitre 1 : Analyse des documents institutionnels
Par ailleurs, la confusion du type descriptif et l’explicatif est toujours maintenue dans le
manuel. Ces deux types ne sont pas distingués comme on le voit dans cette phrase extraite de
l’activité de la production écrite à la p.87: « Acḥal n yiḥricen ara yilin deg uglam
asegzan ? » = (De combien de parties est composée la description explicative ?).
La présentation des objectifs doit être claire, car si l’objectif lui-même n’est pas clair et
porte une confusion au niveau de sa formulation, on ne peut pas faire apprendre aux élèves la
distinction entre ces deux types ? Chaque type possède ses propres caractéristiques, c’est ce
que nous avons dit dans la partie théorique où nous avons signalé la confusion réelle entre ces
deux types : le descriptif et l’explicatif.
1
Extrait de la définition donnée à la description dans la leçon de lecture et compréhension du texte, dans le
manuel scolaire. p.73.
209
Chapitre 1 : Analyse des documents institutionnels
Donc c’est l’explication qu’il faut comprendre ici comme objectif, pourquoi utiliser le mot
description dans l’identification du type explicatif ?
Dans cet axe, nous analysons le vocabulaire descriptif utilisé dans le manuel afin de voir si
l’apprenant peut comprendre facilement le type descriptif à travers ce vocabulaire.
D’abord, le manuel est écrit dans une langue qui est difficile à comprendre à cause des
néologismes et des fautes orthographiques répétées dans le manuel. Par exemple, le texte
proposé dans le manuel, dans l’activité de la compréhension, extrait du roman de Mouloud
Feraoun : « la terre et le sang », traduit en tamazight, est rejeté par plusieurs enseignants à
cause de nombre élevé des néologismes qui empêche la compréhension du texte. Plusieurs
enseignants préfèrent utiliser d’autres textes authentiques, pour éviter l’utilisation excessive
de néologismes qui empêchent l’apprentissage. Cela est signalé par plusieurs enseignants lors
des rencontres pédagogiques, certains d’eux prennent la responsabilité d’élaborer tout un
programme à enseigner sans utilisation des leçons proposés dans le manuel, notamment les
textes où les néologismes sont présents d’une manière démesurée. Et dans plusieurs cas, les
enseignants ne comprennent pas le sens de ces néologismes, ce qui les oblige de les négliger,
et de ne pas les utiliser. Car, le vocabulaire complexe pose un grand problème pour les
enseignants comme pour les apprenants. De ce fait, il faut choisir un vocabulaire de langage
courant, lié aux compétences antérieures des élèves pour faciliter l’apprentissage de ce type.
Pour favoriser l’axe communicatif il faut prendre en compte l’origine socioculturelle des
apprenants que se soit des variations culturelles ou dialectales, le manuel offre les mêmes
supports pour tous les élèves (aux élèves du sud, du nord, de l’est ou de l’ouest), chaouies,
kabyles, chenouies. Parfois, les illustrations utilisées dans le manuel ne conviennent pas avec
l’environnement habituel, et culturel notamment des élèves.
1
idem, p. 94.
210
Chapitre 1 : Analyse des documents institutionnels
Enfin quelles que soient les critiques données à ce manuel, il est toujours considéré
comme un indispensable moyen pour l’enseignant et pour l’élève. Le manuel de la deuxième
année moyenne de la langue amazighe a beaucoup apporté pour l’enseignement de la langue
amazighe, car il reste la base ou la première source existante pour la préparation des cours.
Avant l’élaboration de ce manuel, les enseignants rencontraient plusieurs difficultés, sur le
terrain, dans le choix des méthodes pédagogiques et dans le contenu didactique. Ce qui fait
que les enseignants portaient eux-mêmes la responsabilité de préparer tout le programme à
enseigner pour toute l’année.
Ce premier manuel en tamazight élimine ce grand problème, car dans l’ensemble il est
essentiellement basé sur les travaux récents en didactique des langues en général qui se
réfèrent aux principaux concepts dégagés : approche par compétences, pédagogie de projet,
etc.
Cependant, nous avons remarqué des insuffisances dans le manuel dans les trois niveaux
analysés : l’axe pédagogique, didactique et linguistique. Par conséquent, nous pensons que
notre hypothèse est confirmée, car comme nous l’avons supposée la séquence proposée dans
le manuel ne peut pas assurer l’acquisition du type descriptif, elle n’a pas pris en compte les
principes de l’approche textuelle. Si nous nous basons seulement sur la séquence proposée
dans le manuel, nous ne pouvons pas identifier ni la structure descriptive ni les éléments
linguistiques utilisés dans le texte descriptif amazigh. Et, c’est ici que notre travail de
recherche-action commence, puisque nous devons préparer toute une séquence didactique qui
porte sur le descriptif de lieu en s’appuyant sur les compétences antérieures des apprenants
d’une part, et les caractéristiques du type descriptif amazigh analysé selon les principes de
l’approche textuelle, d’une autre part.
Mais avant de finir, nous passerons à la conclusion de l’analyse de ces trois documents
institutionnels : le programme, le document d’accompagnement, et le manuel scolaire.
211
Chapitre 1 : Analyse des documents institutionnels
1
En outre, certains textes choisis (traduits surtout) dans le manuel ne reflètent pas la réalité et la culture
quotidienne de l’apprenant amazigh, ce qui peut le démotiver.
212
Chapitre 1 : Analyse des documents institutionnels
l’élève beaucoup plus que de lui proposer d’apprendre ou de lire des textes traduits à partir
d’autres langues qui sont loin de sa culture et sa quotidienneté.
Ces résultats nous nous ont aidé dans la préparation de la séquence descriptive à enseigner.
Nous avons mis l’accent sur la structure et les éléments linguistiques récurrents dans le texte
descriptif. Pour voir si les compétences des élèves en production descriptives sont améliorées,
nous passerons à l’analyse des productions écrites des élèves qui constitue le deuxième
chapitre.
213
Chapitre 2 : Analyse des copies des élèves
Ce chapitre concerne l’analyse des copies des élèves. Celles-ci représentent trois
moments différents : nous présentons premièrement l’analyse des copies avant la séquence
qui est un test diagnostique. Puis nous passons à l’analyse de la deuxième partie qui contient
aussi deux étapes de production : l’analyse des quinze textes écrits après la séquence et sept
textes produits par les sept groupes à la fin de la séquence et après la remédiation.
Nous ferons donc une comparaison entre les copies du test diagnostique et les copies
d’évaluation, après la séquence, pour vérifier nos hypothèses et voir si les élèves se sont
dotées des outils nécessaires à la description.
Afin d’évaluer les progrès, nous sommes servie des indicateurs de réussite nécessaires
pour la production du texte descriptif. Il s’agit de la structure du descriptif et les éléments
linguistiques à utiliser dans une description : les adjectifs, les verbes d’état, le présentatif « d »
et les indicateurs de lieux. Ces éléments peuvent aider à :
Pour les copies qui sont présentées en annexes1, nous avons choisi de présenter deux
copies pour chaque étape de production écrite : deux en test diagnostique, deux en première
production après la séquence, et deux en dernière étape de production. Notre objectif de cette
division est de montrer les progressions des élèves au niveau de l’écrit descriptif, avant la
séquence et après.
1
Annexe 4 : Les textes et leurs traductions. Nous signalons, concernant les copies des élèves, que nous reprenons
les textes tels quels avec leurs erreurs (quand il s’agit des erreurs : du genre et de nombre, de ponctuation). C'est-
à-dire, nous corrigeons seulement les erreurs d’orthographe.
215
Chapitre 2 : Analyse des copies des élèves
Pour l’analyse des copies du test diagnostique nous avons demandé aux élèves de
produire, sans préparation, un texte descriptif de lieu. La consigne est donc : « Tezdɤeḍ deg
temdint neɤ deg taddart, aru-d aḍris ideg ara tgelmeḍ adeg-a : d taddart neɤ d tamdint » = (Tu
habites dans une ville ou dans un village, rédige un texte où tu décriras ce lieu).
Nous avons deux objectifs : d’une part, voir si les élèves possèdent déjà des
connaissances, même implicites, sur le texte descriptif, issues de leurs expériences préalables.
D’autre part, juger le niveau du départ avant le travail sur la description, pour évaluer les
progrès en fin de séquence. Nous avons retenu comme critères d’évaluation les indicateurs
suivants : les verbes d’état, les adjectifs, et les indicateurs de lieu en ce qui concerne les
éléments phrastiques. En ce qui concerne l’organisation du texte descriptif, nous avons
retenu ces éléments textuels: le thème-titre, les sous-thèmes et le but de description1. Car, se
sont les éléments récurrents dans un texte descriptif et c’est à ce niveau que les élèves ont des
difficultés (selon les résultats du test diagnostique).
Le tableau suivant facilitera l’analyse de ces éléments un par un et nous donne aussi l’idée
sur la progression des productions2 de ces élèves.
1
Même si le but de la description est le plus utilisé de la description est le plus utilisé dans la conclusion de la
plupart des textes descriptif, il y a d’autres voies pour terminer le texte descriptif.
2
Dans toutes les productions, chaque numéro correspond à un texte d’élève, 15 textes numérotés de 1 à 15.
216
Chapitre 2 : Analyse des copies des élèves
Textes Le thème- Les sous- Le but Les adjectifs Les verbes Le présentatif Les
des élèves Titre thèmes d’état « D ». indicateurs
de lieu
1 + ─ ─ ─ + + ─ + ─
2 ─ ─ ─ ─ ─ ─ + ─
3 ─ ─ +─ + + ─ + ─ ─
4 ─ ─ + ─ + + +─ + ─
5 + ─ ─ ─ + + + + ─
6 ─ ─ ─ + ─ + ─ + ─ +
7 + ─ + ─ ─+ + + ─ ─ + ─
8 ─ ─ + ─ ─ + ─ +─
9 ─ ─ ─ ─ + ─ ─ + ─
10 ─ + ─ ─ ─ ─ ─ +
11 + ─ ─ ─ +─ + ─ +
12 ─ ─ +─ +─ ─ ─ ─
13 + ─ ─ ─ ─ + ─ ─ +─
14 ─ +─ ─ + ─ ─ ─ +─
15 ─ + ─ + ─ +─ +─ ─ +─
L’analyse concerne 15 copies1. Les thèmes traités dans ces productions écrites se divisent
en deux : 10 élèves décrivent la ville d’Elkseur, les textes : T 2 , T 4 , T 6 , T 7 , T 8 , T 11 , T
12 , T 13 , T 14 , T 15 , et les cinq autres présentent leurs villages natals (T 1, T 3, T 5, T 9, T
10).
D’une manière globale, les élèves ont écrit des courts textes, mais riches en matière
d’éléments à analyser. Pour faciliter l’analyse du tableau présenté en haut, nous nous
limiterons aux points essentiels relatifs au texte descriptif de lieu. Nous commençons
premièrement par l’analyse des éléments textuels : la structure du texte descriptif, puis nous
passerons aux éléments phrastiques on linguistiques : les adjectifs, les verbes d’état, le
présentatif « d », et les indicateurs de lieu.
1
Nous avons utilisée ces signes dans les tableaux d’analyse : (+) pour les éléments réussi, (+-) pour les plus au
moins réussi, et (–) pour les non réussi.
217
Chapitre 2 : Analyse des copies des élèves
Une chose à remarquer aussi dans les textes de test diagnostique, c’est qu’ils sont courts et
ils sont présentés dans un seul paragraphe. C’est le cas de ces textes : T 3, T 8, il n’y a pas
une séparation entre l’introduction, le développement et la conclusion. L’introduction de la
majorité des textes est réduite à une simple dénomination de lieu décrit sans aucune
présentation ou une description de ce qui l’entoure. Prenons les exemples suivants :
Ce qui est positif dans l’introduction des textes est la présentation du thème dés le début,
mais cette présentation ne dépasse pas une à deux phrases.
Nous remarquons aussi que certains textes comprennent des titres tels que :
- T 2 : « Bercic » = (Berchiche) ;
- T 5 : « Taddart-iw n Bujlil » = (mon village Boujelil).
- T 7 : où il est introduit par ce titre « Leqser » = « Elkseur » ;
- T 9 : « Asissen n taddart » = (présentation d’un village) ;
Nous voyons que ces élèves ont pris en considération le point de vue des lecteurs, ils
savent déjà que ce titre va attirer les lecteurs à lire leurs textes et donner un aperçu général sur
ce qu’ils ont écrit à l’intérieur de ce texte.
Mais pour présenter les sous-thèmes et décrire les parties du thème-titre, les élèves
rencontrent des difficultés dans l’organisation des parties, ce qui altère la cohésion et la
cohérence de ces textes. Voila la manière avec laquelle les sous-thèmes sont présentés dans la
plupart des textes des élèves :
218
Chapitre 2 : Analyse des copies des élèves
La partie de développement des textes n’est pas bien présentée. Dans la plupart des textes,
la description ne dépasse pas une simple énumération du lieu décrit. Mais dans d’autres
textes : T6, T7 quelques textes nous pouvons distinguer des descriptions des sous-parties avec
des phrases ou des micro-propositions qui sont longues et un peu structurées. Par exemple :
Dans ces deux exemples nous pouvons dire que la compétence de description est plus au
moins satisfaisante. Par contre dans la plupart des textes, les élèves ne savent pas comment
lier les parties du thème-titre. Il y a une succession des sous-thèmes sans les décrire (leur
donner une forme, une taille, une couleur, une qualité, une quantité), ou tout ce qui peut
réussir la description de cette partie. De ce fait, ces compétences d’organisation du
développement de ces parties sont à améliorer, chose qu’il faut prendre en charge dans
l’apprentissage de cette séquence descriptive.
Pour la conclusion des textes, les élèves préfèrent terminer avec une invitation des gens
pour venir visiter le lieu décrit. Dans l’ensemble, la partie finale est toujours présentée par
rapport à l’aspect pragmatique de la description. Ce point est très intéressant pour donner sens
à cette activité de production écrite, car la description sert toujours à quelque chose. Les
219
Chapitre 2 : Analyse des copies des élèves
élèves choisissent d’attirer l’attention des autres vers le lieu décrit comme un des buts
principaux de la description. Mais ces conclusions demandent des améliorations. Elles ne sont
pas bien présentées car elles sont mélangées avec les parties de développement du thème-titre,
ce qui crée des problèmes de cohérence textuelle. Prenons l’exemple du troisième texte :
Les phrases ne sont pas ordonnées et structurées, c’est une simple énumération.
La conclusion de ce texte n’est pas séparée du reste du texte, c’est une invitation d’une
manière indirecte à ceux qui veulent visiter cette ville.
Voici d’autres exemples, pour expliquer la manière par laquelle les élèves terminent leurs
textes :
C’est un souhait qui a un but pragmatique car cette invitation est une expression qui attire
plus l’attention des lecteurs et qui marque un point positif dans les connaissances préalables
des élèves.
Selon le tableau 13, nous avons seulement 3 élèves sur 15 qui ont réussi à rédiger un texte
structuré : les élèves 5, 7 et 15. 5 élèves sur 15 n’ont pas réussi du tout : 1, 2, 8, 9, 10. Les
autres ont écrit un texte plus au moins structuré qui nécessite encore des réécritures, il s’agit
des élèves : 3, 4, 6, 11, 12, 13, et 14.
D’après cette analyse concernant la structuration des textes, nous pouvons dire que les
élèves ont quelques connaissances qui peuvent les aider dans leurs productions des textes
descriptifs mais elles restent insuffisantes sur le plan structural et rédactionnel. Allons voir
maintenant si les élèves ont des connaissances linguistiques ou non.
220
Chapitre 2 : Analyse des copies des élèves
Comme il est présenté dans le tableau d’analyse, la plupart des textes contiennent ces
éléments linguistiques mais, leur emploi est plus au moins convenable. Les élèves ont des
connaissances langagières préalables qui sont en usage dans le langage descriptif courant à
l’oral et à l’écrit. Le problème pour eux se situe au milieu du passage de l’oral à l’écrit, car
écrire un texte descriptif n’est plus comme l’acte de décrire oralement. C’est ce que nous
allons voir maintenant dans l’analyse de ces textes. Les deux premiers éléments à analyser,
sont les adjectifs et les verbes d’état.
Nous pouvons signaler l’importance de ces éléments dans l’acte de description, car la
description nécessite toujours des compléments, des qualificatifs, et un vocabulaire spécifique
qui peut détailler et développer la description.
De ce fait, la première difficulté est celle d’accorder les adjectifs aux noms, en genre et en
nombre. Un autre exemple dans le
221
Chapitre 2 : Analyse des copies des élèves
C’est un problème de genre, le nom est au féminin donc, il faut ajouter le « t », l’indice du
féminin dans la langue amazighe, il doit écrire « tamdint tameqqrant ». Nous pouvons citer
d’autres exemples où l’emploi de ces adjectifs est correct :
Comme un test diagnostique, nous pouvons dire que leurs rédactions sont encourageantes.
A part l’emploi d’adjectifs dans quelques productions, où il est plus au moins réussi, les
élèves doivent tenir compte de l’accord de l’adjectif en genre et en nombre. Par conséquent,
nous devons le programmer dans la séquence didactique comme une activité de grammaire.
Nous remarquons à partir des exemples, tirés des productions des élèves, qu’il y a une
autre forme de conjugaison du verbe d’état qui se conjugue avec les affixes : « ___ it, et ___
iten ». Par exemple, « meqqer », il peut être conjugué selon la première forme : « meqqer-it »,
ou à la deuxième forme comme : « _meqqer », sans utiliser le suffixe « it ».
Cet exemple est très intéressant puisque la conjugaison de verbes d’état est particulière,
contrairement à ce qui existe dans le manuel où le verbe d’état a une seule forme de
conjugaison. Cette particularité concerne sa conjugaison selon une autre forme de conjugaison
(la deuxième forme) connu dans quelques parlers de la vallée de Bejaia (Kendira, Barbacha,
Amizour, Bejaia-ville, et peut être d’autres), car le verbe d’état se conjugue avec les pronoms
personnels comme les autres verbes ordinaire. Cela, nous a poussé à programmer le verbe
d’état dans la leçon de la conjugaison pour enseigner la première forme de conjugaison du
verbe d’état retenu dans le manuel et de sensibiliser les élèves concernant l’existence de la
deuxième forme.
222
Chapitre 2 : Analyse des copies des élèves
Nous avons les deux formes de la conjugaison du verbe d’état en tamazight : la forme de la
conjugaison du verbe d’état en tamazight par la forme ordinaire : « y + verbe d’état », et à la
deuxième forme qui est irrégulière : « y + verbe d’état + l’indice du pronom
personnel ». Mais, nous rappelons que pour le moment, dans un but de normalisation on a
opté pour la majoritaire, c'est-à-dire la première forme.
Dans les textes 1, 4, 5, 8, 11, l’utilisation des verbes d’état est correcte. Nous donnons ci-
dessous quelques exemples de son emploi :
En général, sur les 15 textes d’élèves analysés, 5 élèves (1, 4, 5, 8, 11) ont utilisé
correctement ces verbes d’état dans leurs textes. Dans d’autres textes l’utilisation des verbes
d’état est plus au moins réussie, il s’agit de textes : 3, 6, 7, 13, et 15. Mais, dans les textes : 2,
10, 12, 14, il n’y a aucun verbe.
1-2-3- Le présentatif « d »
Dans les textes analysés, plusieurs élèves oublient l’utilisation de cette particule. Par
exemple, dans les textes :
1
Nous avons utilisé ce signe ( ) pour montrer la place où il faut mettre le présentatif « d » dans la phrase.
223
Chapitre 2 : Analyse des copies des élèves
d’orthographe afin de maîtriser l’emploi de cet élément, même si ce problème est un problème
syntaxique.
L’analyse des textes, nous a montré l’insuffisance d’utilisation de cette particule dans les
quelques premières productions des élèves. Il faut donc la prendre en considération dans
l’élaboration de la séquence didactique.
En outre, par rapport à l’enchaînement des phrases, les élèves recourent à la juxtaposition
surtout quand il s’agit d’énumération des parties du thème-titre dans plusieurs textes comme
le :
D’après ces exemples, les élèves utilisent la juxtaposition dans leurs textes, pour la
présentation des sous-parties. Parfois ils utilisent les indicateurs de lieu mais d’une manière
incorrecte. Les indicateurs les plus utilisés sont ces deux indicateurs de lieu « deg et ɤer » =
(dans et à ou chez). Nous les trouverons dans plusieurs textes :
224
Chapitre 2 : Analyse des copies des élèves
- T 3 : « tezga-d deg rrif n Leqser » = (elle se situe à côté d’Elkseur), cet indicateur
est bien employé ;
- T 8 : « deg tazwara… » = (premièrement), cet articulateur est bien employé aussi,
car il est utilisé au début du texte pour présenter le lieu décrit dans l’introduction ;
- et dans le T 9 : l’élève a choisi un autre indicateur logique qui est le plus adéquat
pour une conclusion « ɤer taggara » = (à la fin …).
Ces deux articulateurs logiques sont utiles pour indiquer l’introduction et la conclusion du
texte, ils n’étaient pas utilisés par d’autres élèves. D’autres indicateurs utilisés dans les textes
des élèves sont utiles pour la description des sous-parties, pour lier les phrases, organiser la
description selon un plan choisi. Commencer le plan de description du haut en bas ou du
premier au dernier, l’essentiel c’est de choisir un plan à suivre. Par exemple nous trouverons
dans le dixième texte un début du haut en bas mais qui n’est pas achevé :
225
Chapitre 2 : Analyse des copies des élèves
- Dans le T 15, nous trouverons aussi l’emploi de ces indicateurs spatiaux : « ɤer
tlemmast Leqser » = (au milieu d’Elkseur), « zaxel n temdint »= (à l’intérieur de la
ville…) ; « iweksar … » = (en bas).
Le plan descriptif rendu par ces indicateurs structure le texte d’une manière cohérente,
nous voyons que la connaissance de ces indicateurs spatiaux n’est pas suffisante. Ce test
diagnostique nous a montré que les élèves ne savent pas les exploiter et les utiliser au service
de description.
Enfin, l’analyse nous indique que les élèves possèdent quelques connaissances langagières
dans l’emploi des éléments linguistiques beaucoup plus que des compétences de structuration
du texte descriptif.
226
Chapitre 2 : Analyse des copies des élèves
Pour l’analyse de ce test diagnostique, nous devons reconnaître que les élèves ont
quelques compétences langagières qui peuvent les aider à rédiger une description de lieu.
Mais ces compétences restent insuffisantes si ces savoirs ne passent pas par un enseignement
structuré et guidé. Ce qui leur manque est le passage de l’oral à l’écrit, car l’écrit a toujours
ses spécificités, son besoin d’un plan, d’une écriture logique, cohérente, son besoin à des
phrases plus attirantes et à des mots plus animés. Les difficultés de passage de l’oral à l’écrit
se voient dans les erreurs orthographiques et les erreurs grammaticales et structurales, surtout
dans les développements de la description des sous-parties qui ne sont que des énumérations.
Nous présentons ci-dessous les résultats de test diagnostique sous forme d’un tableau :
D’après le tableau 13 qui présente les résultats d’analyse des textes des élèves en test
diagnostique, nous avons noté trois catégories. La première catégorie concerne les élèves qui
n’ont pas réussi leurs textes, c'est-à-dire ceux qui ont plus de moins (-) en ce qui concerne la
structure et les éléments linguistiques retenus comme critères de réussite dans la production
227
Chapitre 2 : Analyse des copies des élèves
du texte descriptif. La deuxième catégorie concerne les élèves qui ont réussi (+) à rédiger des
textes descriptifs en respectant les différents critères de réussite1. Les élèves de la troisième
catégorie ont plus au moins réussi à respecter (+-), d’une manière générale, les critères du
texte descriptif. Mais quelques insuffisances restent à prendre en charge, car ce qu’il leur
manque est relatif à la structure du texte descriptif. Ils n’ont pas pu organiser leurs textes.
Comme résultat de la première catégorie (-), il y a 7 élèves sur 15 n’ont pas réussi à
respecter la structure du texte descriptif. Ces élèves sont : 1, 2, 3, 4, 8, 9, 10. Cependant, en ce
qui concerne les éléments linguistiques, le nombre d’élèves qui n’ont pas réussi est de 5 sur
15. Ce sont les élèves : 2, 9, 10, 12, 14. C'est-à-dire que la majorité des élèves ont des
difficultés au niveau structural que linguistique.
Pour la deuxième catégorie (+) qui concerne les élèves ayant réussi leurs textes, nous
avons noté des points de réussite dans l’emploi des éléments linguistiques beaucoup plus que
dans le respect de la structure descriptive. Sur 3 élèves ont réussi à employer des éléments
linguistiques nécessaires pour une description. Ces élèves sont : 5, 7, et 15. Deux sur 15 (7 et
15) sont les seuls qui ont réussi à rédiger un texte descriptif structuré.
Concernant la troisième catégorie (+-), il y a 6 élèves sur 15 ont plus au moins réussi. Il
s’agit des élèves (5, 6, 11, 12, 13, 14) dans la structure de texte. Pour les éléments
linguistiques, nous avons noté 7 élèves sur 15 qui sont plus au moins réussi : 1, 3, 4, 6, 8, 11,
13.
Donc, dans la séquence didactique, nous devons prendre en considération tous ces
éléments notés comme éléments non maîtrisés. Il faut prendre en compte tout ce qui peut
aider à installer la compétence de la production du texte descriptif chez ces élèves. Le respect
de la structure du texte descriptif, qui devait être la première compétence à atteindre et
l’utilisation correcte des différents éléments linguistiques nécessaire pour décrire un lieu à
savoir : l’adjectif, le verbe d’état, le présentatif « d », et les indicateurs de lieu.
Ce sont ces éléments qu’il faut prendre en considération dans l’expérimentation qui est
l’apprentissage d’un savoir analysé didactiquement. Les difficultés de passage de l’oral à
l’écrit, elles se voient dans les erreurs orthographiques et les erreurs des connaissances
théoriques grammaticales et structurales surtout. Leurs compétences sont beaucoup plus
1
Pour évaluer les textes des élèves, nous avons utilisé une grille d’évaluation qui englobe ces différents critères
du texte descriptif. Voir cette grille présentée dans le chapitre méthodologique.
228
Chapitre 2 : Analyse des copies des élèves
Par conséquent, si nous revenons à notre première hypothèse nous pouvons dire que les
élèves possèdent des connaissances préalables qui détiennent de leur expérience de natifs
Kabylophones. Mais, ces compétences restent insuffisantes pour produire un texte descriptif
qui se base sur les principes de la linguistique textuelle.
Allons voir donc, dans la deuxième étape d’analyse, si les élèves arrivent en exploitant les
éléments étudiés dans la séquence didactique, à acquérir cette compétence de production du
texte descriptif, et à quel point les élèves se serviront des apprentissages de cette séquence
didactique.
229
Chapitre 2 : Analyse des copies des élèves
« Aru-d aḍris ideg ara tgelmeḍ adeg anida i tezdɤeḍ, d taddart neɤ d tamdint. Deg tira n uḍris-ik,
ɛreḍ ad tḍefreḍ ittewlen n tira n uḍris aglaman i yellan deg tfelwit » = (Rédige un texte où tu
décrieras le lieu où tu habites : village ou ville. Dans la rédaction de ton texte essaie d’utiliser
les critères de la production du texte descriptif, présentés dans la grille d’évaluation).
L’objectif de cette étape de production est de vérifier si les élèves peuvent organiser leurs
textes en utilisant ce qu’ils ont étudié en classe, le plan du texte descriptif et les éléments
linguistiques nécessaires pour la production de ce type. Puis, savoir enfin les points de
réussite et leurs difficultés à fin de donner quelques propositions didactiques. Celles-ci,
peuvent développer leurs compétences langagières vers des compétences de production des
différents types de texte comme le type descriptif. Donc réussir l’approche textuelle en
tamazight et cela leur servira pour d’autres types de textes.
Les textes qui seront analysés sont donc, en nombre de quinze, les élèves ont décrit tous
un lieu. Six parmi eux ont décrit leur village : T1, T4, T7, T8, T12, T14, et neuf autres ont
décrit une ville : T2, T3, T5, T6, T9, T10, T11, T13, T15. Les éléments à analyser sont
toujours ceux qui sont présentés dans la grille d’évaluation, ceux qui sont liés à la
structuration du texte descriptif et ceux qui sont liés aux éléments linguistiques.
Dans notre analyse, nous n’examinerons que les éléments qui indiquent si l’apprenant est
capable de produire un texte descriptif à partir des éléments travaillés : la structure du texte
descriptif (le thème-titre, les sous-thèmes, le but), et les éléments linguistiques (les adjectifs,
les verbes d’états, le présentatif « d », et les indicateurs de lieu) qui peuvent enrichir le
vocabulaire descriptif.
1
Nous rappelons ici que nous avons trois étapes de production écrite : la première étape est le test diagnostique;
la deuxième étape concerne la première production après la séquence ; la troisième étape et la dernière est la
deuxième production après réécriture.
230
Chapitre 2 : Analyse des copies des élèves
2 + + + + +- + +
3 + + + - + +- +
4 + + + + + - +
5 +- +- + + + +- +
6 + + + + + +- +
7 + + + + + +- +
8 + +- +- + + +- -
9 - +- + + + - +-
10 +- +- + - - +- +
11 +- +- + + + + +
12 +- - + + + + +
13 +- +- + + + + +-
14 + + + + + + +
15 +- + + + + + +
Dans l’ensemble, les textes analysés sont bien des textes descriptifs, les élèves ont montré
qu’ils ont saisi ce qui est attendu d’eux comme rédaction de texte. Leurs lacunes concernent la
liaison entre les parties des textes, car dans l’écrit et la coordination entre les sous-thèmes
jouent un rôle important pour comprendre le sens du texte et sa cohérence.
Premièrement, les textes apparaissent longs par rapport aux textes rédigés dans le test
diagnostique, ce qui fait que, dans cette production, les apprenants ont réinvesti les savoirs
acquis en classe concernant les éléments nécessaires pour la rédaction du type descriptif.
231
Chapitre 2 : Analyse des copies des élèves
Autrement dit, les apprenants se sont vraiment servis de la grille d’évaluation1. Voyons
comment ils ont pu produire les textes descriptifs et quelles sont leurs difficultés aussi.
Si nous analysons les résultats du tableau d’analyse de cette étape, nous disons qu’il y a
vraiment une amélioration, car de plus en plus les élèves savent employer les différents
éléments à utiliser dans le type descriptif, à l’exception de quelques difficultés dans la
structuration de texte et dans l’emploi fautif de quelques éléments grammaticaux.
L’objectif de cette analyse est de voir si les élèves suivent un plan lorsqu’ils décrivent,
surtout quand ils présentent les sous-parties du thème-titre. La structuration se situe aussi dans
le respect de plan général du texte, c'est-à-dire que l’élève commence par un titre, puis
présente les sous-thèmes, et finit par une conclusion qui a une relation avec ce qui précède.
L’évaluation de cette compétence de structuration et d’organisation nous permet de voir si les
apprenants sont capables réellement d’articuler ces étapes de production du texte descriptif et
de situer aussi leurs difficultés.
En général, les rédactions des apprenants sont améliorées d’une manière remarquable sur
le plan structurel et linguistique, c’est ce que nous pouvons voir aussi dans le tableau
d’analyse n 14.
L’analyse des productions des élèves dans cette étape nous a montré qu’il y a une
progression au niveau de la structuration de quelques textes. Les quinze textes rédigés, nous
avons remarqué qu’ils comportent un plan. C’est-à-dire qu’il y a vraiment un texte sectionné
en parties qui montre la structure. Ce qui manque dans certaines productions est la manière de
présenter les sous-thèmes ce que J.M. Adam appelle l’aspectualisation.
Concernant la structure, les élèves ont des degrés différents de réussite, certains
rencontrent encore des difficultés dans la structuration du texte descriptif. Mais, cela nous
n’empêche pas de signaler l’amélioration connue au niveau de l’utilisation des macros-
propositions2 qui aident à développer la description, ce que fait que tous les textes comportent
1
Voir la grille d’évaluation présenté dans le chapitre méthodologique.
2
Des phrases complexes ou subordonnées.
232
Chapitre 2 : Analyse des copies des élèves
un plan descriptif. Voyons donc les textes pour illustration. Sur les 15 textes analysés, il y a
quelques textes qui ont des insuffisances au niveau de la structuration : T 5, T 9, T 13, T 11,
T 8, T 10, T 12.
Par contre nous pouvons signaler les textes : T1, T2, T3, T4, T6, T7, T14, T15 qui sont
réussis à produire des textes bien structurés et bien organisés, c'est-à-dire que les élèves ont
respecté le plan du texte descriptif de lieu, l’emploi de thème-titre, la présentation des sous-
parties et la conclusion par une invitation aux gens pour aller voir ce lieu décrit.
Dans le premier texte (T1), la bonne structuration du texte apparait dans le respect du plan
descriptif, la présence d’un titre pour le texte : « Taddart-iw» = (mon village) est reformulé
aussi au début de premier paragraphe : « Tadart-iw qqaren-as Imexlaf » = (mon village
s’appelle Imekhlaf), donc le thème-titre est présent dés le début.
L’élève continue son texte par la présentation géographique de cette région, ensuite il
passe à la présentation des sous-thèmes ou les sous-parties du thème-titre sous forme des
macro-propositions, cette opération est nommée l’aspectualisation. C'est-à-dire que l’auteur
décrit ces parties et leurs donnes les différentes qualités qu’elles pourraient avoir. Dans ce
premier texte, l’élève présente les sous-thèmes et les décrit par des adjectifs, des verbes d’état,
ou des phrases nominales, etc.
- T1 : « deg tama n ugafa, Bouḥamed deg tama n umalu, Bunejdamen… » = (Au nord c’est
Bouhamed, à l’est c’est Bounejdamene, …) ; « tella deg-s tala akked yiɤẓer, aman
ttazzalen, imɤan d izegzawen, ccejwari akked yixxamen » = (elle a une fontaine et une
rivière, l’eau coule, les plantes sont vertes, les arbres et les maisons).
- T1: « D ta i d taddart-iw i win ur tt-nessin ad d-yas ad tt- iẓer. Am tuddar n Leqbayel. Win i
tt-yeẓran ad yefreḥ » = (Ceci est mon village pour celui qui ne le connaît pas, il faut
qu’il vienne pour le voir. C’est comme tous les villages de la Kabylie. Celui qui le voit
sera heureux).
233
Chapitre 2 : Analyse des copies des élèves
Dans le T2, le plan général est respecté, l’annonce du thème dès le début (Le thème-titre)
est présent, le développement des parties du thème-titre (les sous- parties,) et la conclusion (le
but de la description de ce lieu). La description d’une ville qui s’appelle Berchiche est le
thème-titre de ce texte :
- T2 : « Nek zedɤeɤ deg temdint n Bercic »= (Moi j’habite dans la ville de Berchiche).
Mais ce texte n’a pas un titre, le thème donc est annoncé dans le premier paragraphe du
texte. L’élève continue sa description par la présentation géographique de cette ville, puis il
rentre directement dans la description des sous-parties de cette ville. Le plan du texte va du
général au particulier, c’est-à-dire de la description de la situation géographique de cette ville
à la description de chaque partie de cette dernière : (quartiers, maisons, écoles, jardins, la
maison de son voisin, etc. …).
- T2 : « deg tama taẓelmaḍṭ deg uxxam-nneɤ tella tebḥirt , ɤer tama tayeffust d axxam n lǧar-
nneɤ. Axxam-is d ameẓẓyan isseqef s lqermud, ɤer zzat cwiṭ yella lǧameɛ, ɤer tama n umalu yella
ssuq, zzat-s yella yiɤẓer. Гer tama n ugafa iqubel-d udrar n yibarisen » = (À la gauche de
notre maison, il y a un jardin. À droite, c’est la maison de notre voisin. C’est une
petite maison couverte de tuiles. Un peu plus loin, il y a une mosquée. A l’ouest, il y a
un marché. Prés de lui, il y a une rivière. Au nord, face à elle, se dresse la montagne
d’Ibarisen).
La description des sous-parties de ce texte est bien organisée, ce qui donne une cohésion
entre les parties de texte. La conclusion est une invitation aux gens pour visiter la ville de
Berchiche : « win yebɤan ad-iẓer tamdint-iw yeshel ubrid ɤer dinna » = (celui qui veut voir ma
ville, la route qui mène chez-elle est facile).
Pour le reste des textes produits ont respecté globalement la structure du texte descriptif, il
s’agit de : T3, T4, T6, T7, T14, T15. Les élèves annoncent le thème-titre au début de texte
soit en le mettant comme un titre de texte, c’est le cas dans les textes : T1, T7, T15, soit par
son annonce au début du premier paragraphe comme dans les textes suivants : T2, T3, T4,
T14. Par exemple en :
234
Chapitre 2 : Analyse des copies des élèves
Le thème de ce texte T14 est présenté au début, reformulé après par une assimilation :
« am tuddar n Leqbayel », une comparaison où cet élève assimile son village à d’autres
villages de Kabylie. Cette opération s’appelle une assimilation, elle est très importante dans
une description, car elle joue le rôle explicatif du thème global et donne un sens
supplémentaire aussi. Elle se manifeste du point de vue linguistique par une comparaison ou
une métaphore. L’assimilation se manifeste souvent par des reformulations globales. C'est-à-
dire une reformulation qui peut englober toutes les caractéristiques par une seule expression
ou un seul mot. La reformulation du thème-titre, est très fréquente dans une description, selon
Apothéloz : « Elle rapproche les faisceaux de l’aspect de deux objets a priori étrangers l’un à
l’autre ».
Revenons maintenant à la description des sous-thèmes. Dans la plupart des textes les
élèves donnent une grande importance à la description des sous-parties pour faire du lieu
décrit le meilleur endroit à visiter. La cohésion textuelle qui est absente dans les productions
écrites des élèves dans le test diagnostique se manifeste maintenant dans les textes produits.
Par exemple :
- T7: « Taddart-iw qqaren-as Tifra tezga-d deg Sidi Σic…Ixxamen-is bnan s uqermud azeggaɤ.
Mi ara tkecmeḍ ɤer tnersit ad tafeḍ ukuẓ yiberdan. Yella yiwen ubrid yettawin ɤer uɤerbaz n
warrac imeẓẓyanen. Гer tama tayeffust n uɤerbaz-nni tella tḥanut mi ara truḥeḍ ɤer zdat ad
tafeḍ lǧameɛ. Seddaw lǧameɛ tella lḥara wadda deg wanida yella ssuq, ma nnig lǧameɛ tella
lḥara ufella » = (Mon village s’appelle Tifra…Elle se situe à Sidi Aich, ses maisons
sont couvertes de tuiles rouges. A l’arrêt du transport tu trouveras quatre rues, il y’a
une rue qui mène vers l’école primaire. A droite de cette école, il y’a une épicerie, un
235
Chapitre 2 : Analyse des copies des élèves
peu plus loin tu trouveras une mosquée. Au-bas de la mosquée, se trouve le quartier
appelé le quartier bas où il se trouve le marché, et en haut de la mosquée se trouve
l’autre partie du village appelée le quartier haut).
Nous trouverons que la description des sous-thèmes dans le T7 est bien structurée et bien
organisée. L’élève a utilisé un plan descriptif qui décrit le village partie par partie à l’aide de
plusieurs indicateurs de lieu et d’organisateurs spatiaux. Dans ce texte la description
commence de l’extérieur à l’intérieur. Puis, l’élève prend le plan de quatre directions pour
présenter ce qu’il y a à l’intérieur.
Nous trouverons cette structure aussi, dans le quatorzième texte qui est partagé en trois
paragraphes : Une introduction qui présente le thème-titre, le nom du village et sa situation
géographique. La partie du développement du thème-titre : par l’aspectualisation ou par la
description des sous-parties. L’élève a utilisé les micro-propositions descriptives pour décrire
les sous-thèmes et les organisateurs spatiaux pour mieux organiser ses parties. Il a choisi un
plan descriptif qui commence par la partie du bas, puis il décrit la partie gauche, la partie
nord, et la partie du haut.
- T14 : « Taddartiw tezga-d ɤer tama n wadda, ɤer tama taẓelmaḍt n uxxam n jeddi yella
lǧameɛ. Гer tama n ugafa yezzi-as-d lemqam, ɤer tama ufella llan yixxamen d teqwirin. Гer
tama n unẓul yella lɛinser, aman-is ḥlawit, ixxamen n zik bnan s ublaṭ » = (Mon village se
situe dans la partie basse, à la gauche de la maison de mon grand père il ya une
mosquée. Au nord, elle est entourée par lemqam et les jardins1. Au haut, il ya des
maisons et des quartiers. Au sud, il y a une fontaine qui a une eau délicieuse, les
anciennes maisons qui sont construites avec de la pierre).
L’aspectualisation est très claire, les sous-thèmes sont bien présentés avec une description
fine des parties et des caractéristiques de chaque partie et faites avec des macro-propositions
ou par des micro-propositions2 descriptives.
La conclusion est présente dans tous les textes. Les élèves, pour conclure leurs textes,
préfèrent aller directement au but principal de leurs productions. Décrire un lieu c’est attirer
l’attention des autres, c’est pour les inviter à visiter ce lieu décrit, que ce but soit manifesté ou
caché, il est présent dans la conclusion des textes. Donc, dans la plupart des textes ce but est
exprimé clairement. Prenons par exemple la conclusion dans le premier texte.
1
Un saint, un lieu sacré.
2
Des phrases simples, courtes.
236
Chapitre 2 : Analyse des copies des élèves
- T1: « win ur tt-nessin ad d-yas ad tt-iẓer » = (celui qui ne la connait pas, qu’il vienne pour
la voir).
C’est un appel aux gens qui ignorent l’existence de ce magnifique village pour venir le
visiter et le connaître.
- Dans le T3 : « Tamdint-iw d tamdint i yecbḥen mliḥ, win ibɤan ad tt-yissin ad d-yas ad t-id
qablaen lɛibad-is s taḍsa ad d-yawi did-s ḥaca ayen lɛali » = (Ma ville est une belle ville,
celui qui veut la connaître qu’il vienne la visiter, ses habitants vont l’accueillir avec un
beau sourire, et il emmènera avec lui que des bons souvenirs).
L’élève termine son texte par une belle expression qui peut fasciner les lecteurs.
La conclusion du quatrième texte est aussi une invitation aux gens pour visiter le village
d’Elhamma.
- T4: « win i d-yusan ɤer dinna ad d-yawi lbal-is ires ɤas ibɛed ubrid. Lɛeslamma-nwen1 » =
(celui qui veut venir ici, il retournera chez-lui avec un esprit tranquille, malgré la fatigue
de la route. Bienvenue).
Dans cette expression l’élève invite les gens à visiter ce lieu d’une manière indirecte, car le
choix de ces mots et cette expression incite et donne aux lecteurs le désir de visiter ce village.
Il y a aussi une expression semblable dans le T7 où l’élève termine son texte par une
expression attractive, qui peut attirer plusieurs lecteurs :
- T7 : « win ur nessin ara Tifra izmer ad d-iruḥ ad tt-iẓer ayweq i yebɤa, abeḥri-ines d lɛalit » =
(celui qui ne connaît pas Tifra, il peut venir la voir quand il veut, son climat est
magnifique).
En effet, pour conclure les élèves emploient différents articulateurs pour montrer la
conclusion, par exemple dans le
- T 8 : « Ad fakeɤ s tefyirt-a, … » = (Je termine par cette phrase, …) ;
- dans le T 11 : « Tayi i d Bercic i win ur tt-nessin » = (Celle-ci est la ville de Berchiche,
pour celui qui ne le connaît pas) ;
- et dans le T 13 : « Immala, ad aken-id-ɛerṭeɤ ad tasem ad teẓrem Leqser » = (Donc, je
vous invite à visiter Elkseur).
L’emploi de ces articulateurs indique la conclusion dans un texte, et aide à structurer le texte
d’une manière logique. Il guide la lecture en informant le lecteur qu’il arrive en fin de texte.
1
Une expression d’origine de l’arabe dialectale qui veut dire bienvenue en français et en tamazight nous
utilisons cette expression « ansuf yes-wen ».
237
Chapitre 2 : Analyse des copies des élèves
Pour les textes non réussi, nous trouvons les textes : 9 et10. Le respect du plan descriptif
par la majorité des élèves n’élimine pas les difficultés rencontrées par d’autres élèves. Par
exemple le titre du T9 est absent, même si, l’annonce du thème est présent au début de
premier paragraphe. Concernant la présentation des sous-thèmes, elles ne dépassent pas
quelques énumérations ou quelques mots qui ne peuvent pas être satisfaisants dans une
description où l’auteur doit décrire au moins les sous-parties les plus importantes. Voila,
comment il présente ces sous-thèmes :
- T9 : « …tesɛa tiḥuna, ssuq, leḥwari, iberdan ggudrunin, sbiṭarat, tinersyin » = (…elle a des
épiceries, un marché, des maisons, des routes goudronnés, les hôpitaux, les stations
de bus).
Dans ce texte, l’énumération des sous-parties seulement, sans les décrire ou leur donner
des qualités est insuffisante. Les insatisfactions ne sont pas seulement au niveau de
l’aspectualisation, mais elles existent aussi dans la séparation entre les paragraphes. Le texte
est un ensemble de mots et de phrases non séparés, l’introduction du texte et la partie du
développement des sous-thèmes ne sont pas distingués l’un de l’autre. A la fin du texte, nous
trouvons une expression intéressante dans la conclusion :
Cette expression est très intéressante sur le plan expressif car l’élève a utilisé des mots qui
peuvent attirer l’attention des lecteurs d’une part et donner une belle image sur sa ville. Ce qui
manque au texte est la cohésion, car une description doit être cohérente et organisée pour
trouver sa place dans l’écrit, sinon le lecteur peut s’en passer de sa lecture.
Dans le T 10, par exemple, le thème-titre et la présentation des ses sous-thèmes ne sont
pas séparées, l’une est intégrée dans l’autre, et en plus la description de ces parties est réduite
à une seule longue phrase. Cela nous amène à penser que la structure descriptive n’est pas
claire pour cet élève. Il mélange entre l’introduction et le développement de son texte :
- T 10 : «Nek zedɤeɤ deg temdint isem-is Leqser, d amkan yers-d deg tlemmast n temdint-a, deg
tama n ugafa yella ubrid n Bgayet akk tama n umalu, yezzi-as-d tiḥuna akk d yixxamen
yelhan» = (Moi, j’habite dans une ville qui s’appelle Elkseur, un lieu qui se situe au
238
Chapitre 2 : Analyse des copies des élèves
milieu de cette ville, au nord, il y’a la route qui amène à Bejaia, et à l’ouest , elle est
entourée de boutiques et des belles maisons).
C’est le même cas pour le texte T 12, l’introduction et la description des sous-parties qui
seront dans la partie de développement sont mêlées. Ce texte contient deux paragraphes, le
plan choisi pour décrire le lieu n’est pas réussi. L’élève commence par la dénomination de
lieu décrit et passe directement à la présentation des sous-parties qui sont réduites aussi à
quelques énumérations. Cet élève a donné à son texte un titre : « aglam » = (la description).
Ce titre apparait dés le début : c’est un thème trop vaste par rapport à la production de son
petit texte. Il n’a pas précisé de quoi il s’agit dans cette description.
Dans le T 13, le problème ne se pose pas au niveau du respect des trois étapes du plan
descriptif, mais, il se pose au niveau de la manière de décrire elle-même, c'est-à-dire que la
deuxième partie doit être plus vaste est plus développée que les deux autres. Cela n’est pas le
cas dans ce texte : l’introduction est plus longue que la partie de développement. Par contre
dans un texte descriptif, la description des sous-parties prend une place importante. Car, c’est
là que le lecteur prend son temps pour savoir tout ce qui concerne la chose décrite et si la
description est absente, à ce moment-là, le texte n’est plus un texte descriptif. Voici, comment
l’introduction est présentée:
- T 13 :« Tamdint-iw isem-is Leqser, tecbeḥ mliḥ, deg-s imukan d ixlafen »= (Ma ville
s’appelle Elkseur, elle est très belle, elle a des beaux lieux).
239
Chapitre 2 : Analyse des copies des élèves
- « deg-s daɤen lapost, sbiṭar1 waḥi d leqhawi, immukan anda i ttɤimin lɛibad, leɛbad n Leqser d
iḥlawanen am ssker» = (elle a encore, la poste, l’hôpital et des cafés, les lieux où les gens
se réunissent, les gens d’Elkseur sont formidables).
Cette partie est très réduite, au point où les descriptions sont insuffisantes pour identifier
une telle grande ville.
Le parcours descriptif se clôt sur l’invitation des gens à visiter le lieu décrit. L’élève
termine son texte par une invitation directe :
En général, les élèves justifient ce choix pragmatique par la nécessité de venir visiter leurs
villes ou village qui sont pour eux les meilleurs sites touristiques à visiter. Cette conclusion
partagée par plusieurs élèves peut revenir au but final du projet à préparer « le reportage »,
donc l’influence sur les auditeurs et les lecteurs est un but visé à l’avance.
A partir de ces exemples, nous pouvons dire que les textes (T9, T 10, T 12, T 13)
présentent des difficultés au niveau de la structuration du texte, c'est-à-dire que les apprenants
n’arrivent pas à exploiter et à utiliser correctement le plan descriptif dans leurs textes pour le
rendre attirant pour le lecteur.
Nous pouvons dire aussi que l’utilisation de la structure descriptive est investie d’une
manière divergente d’un texte à un autre. Certains décrivent du haut en bas, du bas en haut, du
général au particulier, d’une partie à une autre, etc.
Les élèves qui ont progressé dans cette étape de production sont les élèves : 2, 3, 4, 6, 7, 14,
et 15. 7 élèves sur 15 ont vraiment progressé en comparant leurs textes à ceux qui sont rédigés
en test diagnostique. Ces élèves ont rédigé des textes structurés, notamment, les élèves : 2, 6,
7, et 14 qui passent de la catégorie des non réussis à la catégorie des réussis. Par contre, les
élèves qui rencontrent encore des difficultés dans la structuration de leurs textes sont les
élèves : 5, 9, 10, 11, et 13. D’autres n’ont pas amélioré du tout leurs textes. Ils présentent des
insuffisances en ce qui concerne la structure du texte descriptif. Il s’agit des élèves : 1, 8, et
12.
1
Deux mots utilisés par cet élève, le premier est un emprunt de la langue française « la poste » mais qui est
intégré dans la langue amazighe.
240
Chapitre 2 : Analyse des copies des élèves
Pour récapituler, sur le plan structural, nous avons remarqué qu’au cours de cette analyse,
les élèves se sont améliorés dans la production du texte descriptif, par rapport aux points
suivants :
le degré de maîtrise et l’emploi : des adjectifs, les verbes d’état, des indicateurs de
lieu, le présentatif « d », dans les productions descriptives des élèves ;
la manière avec laquelle les élèves utilisent ces éléments dans leurs rédactions, voir
s’il y a une vraie exploitation qui assure l’emploi adéquat de ces différents éléments
linguistiques dans le texte descriptif ;
voir si tous les apprenants ont réinvesti tous ces savoirs travaillés durant
l’expérimentation ;
Voir aussi si tous les élèves utilisent les éléments présentés dans la grille d’évaluation.
2-2-1- L’adjectif
Le premier élément linguistique qui caractérise le texte descriptif est l’adjectif, car il est
plus fréquent dans les textes descriptifs et il sert à décrire toute chose présentée. Nous
examinerons les productions écrites pour voir si les élèves sont capables de réinvestir et
d’enrichir leurs textes par des adjectifs et si cet emploi est correct.
L’emploi des adjectifs dans cette deuxième écriture partie de production est plus acceptable
par rapport aux productions du test diagnostique. En effet, les élèves emploient plusieurs
241
Chapitre 2 : Analyse des copies des élèves
adjectifs dans leurs textes, ce qui nous amène à dire qu’ils savent déjà l’importance et le rôle
de cet élément grammatical dans une description.
Plusieurs expressions montrent que ces élèves savent bien employer les adjectifs dans leurs
textes :
T 9 : « labuda d tamdint icebḥen am twerḍṭ tazeggaɤt, tucbiḥt deg yiger ». = (parce que
c’est une belle ville qui apparait comme une rose rouge dans un vaste champ) ;
T 13 : « zeg-s immukan d ixlafen » = (elle possède des merveilleux lieux) ;
T 13 : « lεibad n Leqser d iḥlawanen am ssker » = (les gens d’Elkseur sont formidables).
Dans cette dernière phrase l’emploi de l’adjectif est correct, car il exprime un sens
figuratif. L’élève a remplacé une qualité abstraite la bonté et la gentillesse des gens par une
comparaison d’une chose concrète qui est le gout de sucre pour dire que les gens de sa région
sont formidables.
Dans le T4, l’emploi des différents adjectifs est bien exploité pour qualifier les choses
décrites :
T 4 : « Leḥyuḍ bnan s ublaḍ seqqfen s uqermud azeggaɤ » = (des mures sont construites
avec des pierres, couvertes de tuiles rouges), « ɤer tama tayeffust… » = (à droite…) ;
« yella lǧameɛ d uɤerbaz amezwaru » = (il y a une mosquée et une école primaire).
Un tiers des élèves ajoute de nouveaux éléments comme les adverbes qui rendent la
description plus attrayante et fascinante et les images plus vivantes.
En T 04 : « Tamdint-iw , tamdint i yecbḥen mliḥ » = (Ma ville est une très belle ville) ;
L’adverbe ajoute un sens important à la phrase aussi, dans cet exemple, il ajoute un sens de
certitude pour dire que sa ville est très belle.
242
Chapitre 2 : Analyse des copies des élèves
Pour dire que ces boutiques sont vastes et nombreuses et le nombre de boutiques ne se
limite pas à une ou deux mais il dépasse ce nombre à un nombre infini.
« mliḥ » c’est un autre adverbe qui donne un sens important, il exprime la beauté
extraordinaire de cette ville.
plus en T 2 : « ɤer sdat cwiṭ yella lǧameɛ ameqqran » = (un peu plus loin, se trouve la
grande mosquée).
Un adverbe qui exprime la distance et un adjectif qui exprime aussi la grandeur de cette
mosquée.
D’autres exemples illustrent les problèmes d’accord dans l’emploi des adjectifs, dans
quelques expressions :
Car ici le nom est en pluriel, l’adjectif aussi devait être au pluriel (les plantes sont vertes)
et pas (sont verte), l’accord du nombre est indispensable. Nous trouverons aussi dans le :
243
Chapitre 2 : Analyse des copies des élèves
L’accord du genre ici est obligatoire, le nom est au féminin donc l’adjectif sera au féminin,
la phrase doit être écrite comme ça : « tama taẓelmaḍt », « tama tayeffust » = (la partie
gauche), et (la partie droite).
On se heurte donc davantage à des erreurs orthographiques qu’à des erreurs d’emploi. Les
élèves, à cette étape, savent employer l’adjectif dans leurs expressions. Les résultats présentés
dans le tableau 14 montrent que 13 élèves sur 15 ont réussi à employer correctement plus de
trois adjectifs dans leurs textes. Il reste que les élèves 3 et 10 semblent avoir des difficultés
d’emploi de cet élément grammatical.
Ces adjectifs donnent un sens particulier au texte, car le lecteur peut être attiré par le bon
choix des adjectifs qui exprime une maîtrise de la langue ainsi que de belles images sur ce qui
est décrit. L’adjectif peut qualifier les choses décrites par des images efficaces ou l’inverse.
Son rôle est très important dans le texte descriptif, ils varient selon le thème décrit et la chose
décrite ainsi le but du descripteur.
Les élèves ont employé des verbes d’état dans leurs productions. La majorité d’entre eux
connaissent le rôle important de cet élément linguistique dans une description. Ils savaient
l’employer correctement dans les micro-propositions descriptives. Ces exemples tirés des
productions des élèves illustrent ce qui précède :
244
Chapitre 2 : Analyse des copies des élèves
En T 3 aussi, l’emploi des verbes d’état est correct, car l’élève a bien choisi ceux qui
décrivent les sous-parties du thème-titre : « d tamdint i immeqqren » = (une ville qui
est très grande) ; « …i icebḥen » = (…qui est belle), « iberdan-is d wid iqeɛεden » = (ses
rues sont bientracés) ;
En T 6 : « Tayi d tamdint-iw…, d tin yelhan » = (celle-là est ma ville..., elle est belle) ;
en T 7 : « …abeḥri-ines d lεali-t » = (son aire est doux).
Nous trouvons dans d’autres textes l’utilisation correcte de ces verbes d’état :
Cet emploi correct du verbe donne aux élèves une autre compétence langagière acquise en
classe. Car l’analyse du test diagnostique a montré que certains élèves confondent entre
l’adjectif et le verbe d’état. Cela est surmonté dans cette production, après l’étude de ces deux
éléments dans la classe : l’un en leçon de grammaire « l’adjectif » et l’autre en leçon de
conjugaison « le verbe d’état », ce qui a mis fin à ces confusions.
Il y a des progressions dans l’emploi des verbes d’état, car contrairement au test
diagnostique, il n’y a que 3 élèves sur 15 qui ont des difficultés d’emploi. Il s’agit des élèves
2, et 9 qui ont plus au moins réussi, et l’élève 10 qui n’a pas réussi du tout. Les élèves 2, 6, 7,
12, 13, 14, et 15 ont progressé par rapport au test diagnostique, leurs textes contiennent cette
fois des emplois corrects et riches en verbes d’état.
2-2-3- Le présentatif « d »
Certains élèves ont réussi l’emploi de cet élément, ils l’ont écrit sans assimilation. Par
exemple :
245
Chapitre 2 : Analyse des copies des élèves
Ici, l’élève a réussi dans l’emploi de « d » avant le nom pour bien identifier le nom.
« Tous les prédicateurs sont des grammaticaux »1, il ajoute aussi que : « Les monèmes qui
prédiquent des unités non-spécifiquement prédicateurs sont des AUXILIAIRES de
PREDACTION, appellation particulièrement heureuse introduite par D. François (1975, p32)
qui les définit comme : (…des outils qui permettent de prédiquer les éléments les plus divers
de la langue) »2.
1
CHAKER S. ; 1984. Manuel de linguistique berbère I. Paris. Edt. C.N.R.S. p. 152.
2
idem.
3
idem, p. 142.
246
Chapitre 2 : Analyse des copies des élèves
«d» Nominal
D’autres élèves ne l’écrivent pas. Nous trouvons dans les productions des élèves les cas
où le présentatif « d » ne figure pas dans leurs écrits comme il est le cas dans cet exemple :
Ce qui fait que la non utilisation de cette particule avant l’adjectif ou le nom peut créer un
manque grammatical dans la plupart des textes, même si cela revient au contexte de la phrase,
selon Th. Penchoen2. Pour cette phrase, elle doit comprendre le présentatif « d » :
Pour certains élèves, ils ont certaines difficultés dans l’emploi du présentatif « d ». Les
élèves, sous l’influence de l’oral sur l’écrit qui se manifeste dans l’assimilation phonétique, ils
n’écrivent pas cet élément grammaticalement juste. Ils paraissent avoir des difficultés au
niveau de leur fonction, c'est-à-dire qu’ils n’ont pas l’habitude de l’écrire avant l’adjectif ou le
nom en raison d’assimilation phonétique connue au niveau de la prononciation orale des deux
morphèmes. Ils n’arrivent pas à désassimiler les deux unités, par exemple dans le :
Cet élève n’a pas écrit le présentatif « d » avant l’adjectif. Il y’a une erreur orthographique
car l’élève n’a pas pu désassimiler entre « d » et « t » qui à l’oral sont assimilés. Cette
assimilation entre « d » et « t » donne en tamazight la lettre [ţ] = « tt» ; l’élève a écrit comme
il le prononce phonétiquement. Alors que, dans l’écrit, le présentatif « d » doit être écrit
séparément : « d » tamdint = (c’est une ville).
247
Chapitre 2 : Analyse des copies des élèves
Les exemples suivants, extraits des textes des élèves (1, 2, 3, 8) montrent que l’emploi de
cet élément est plus au moins réussi :
En gros, l’emploi de cet élément est plus au moins réussi dans les productions écrites des
élèves, et certains d’eux trouvent encore des difficultés dans son emploi, en raison peut être
d’assimilation connu dans le parler kabyle. Car le « d » devant l’adjectif féminin qui
commence par « t » est rarement audible malgré sa pertinence grammaticale.
Pour les textes qui ne sont pas réussis, nous trouverons les élèves 4, et 9. Et ceux qui sont
plus au moins réussis sont : 1, 3, 5, 6, 7, 8, et 10. Cependant, ces élèves : 2, 11, 12, 13, 14, 15,
ont marqué une certaine progression par rapport au test diagnostique.
Le dernier élément d’analyse concerne les indicateurs de lieu, nommés aussi les
organisateurs spatiaux. Dans le texte descriptif, ils jouent un rôle d’organisation et de
cohésion textuelle.
La majorité des élèves ont employé ces articulateurs dans leurs textes, à l’exception de
quelques textes. C’est-à-dire, où ils sont peu utilisés ou ne sont pas correctement employés.
Ce qui rend l’organisation plus au moins satisfaisante.
1
L’élève doit écrire : « Tayi i d tamdint-iw, d tacbḥant d tawesɛant » = ( celle là est ma ville, elle est belle et
vaste ».
248
Chapitre 2 : Analyse des copies des élèves
en T 1 : « Deg tama n ugafa…, deg tama n umalu…, deg tama n unẓul…, deg tama n
usammer …» = (Au nord…, à l’est …, au sud, … à l’ouest) ;
en T 2 : « Deg tama taẓelmaḍt…., ɤer tama tayeffust…, ɤer zzat…, ɤer tama n usammer… » =
(à gauche…, à droite…, vers l’avant…, à droite…) ;
en T 3 : « yella seg-s :
1- lğameɛ……. = (la mosquée);
2- iberdan…… = (les rues) ;
3- tiḥuna, » : = (des boutiques) ;
6- « llan seg-s ixxamen … ; llant leɤwabi… » = (il a des maisons…; et il y’a des
forêts …).
Comme nous le remarquons en T3, l’élève a choisi l’énumération pour décrire les sous-
parties du thème-titre, en utilisant des micro-propositions descriptives.
Le T 04, comporte des indicateurs de lieu de quatre directions : « deg ugafa…, ma deg
umalu … deg tama n unẓul…, ɤer tama n usammer…» = (et à l’ouest, au nord…, au sud, et
à l’est…).
en T 14 : « deg tama n ugafa yella ubrid n Bgayet, akk tama n umalu, yezzi-as-d…, ɤer tama
taẓelmaḍt n uxxam, …ɤer tama n ugafa yezzi-yas-d…, ɤer tama ufella llan …, ɤer unẓul
yella….Ta i d taddart-iw » = (Au nord se trouve la rue de Bejaia, et au ouest,
…entourée de1 ….A gauche de la maison, …. Au nord, il est entourée de …, En
haut,…. Au sud, il y a …. C’est celui-là mon village).
Dans ce texte l’élève a multiplié les indicateurs et il les a utilisés à bon escient.
Il y a des indicateurs de lieu sous forme des verbes localisateurs, par exemple :
en T 6 : « zzin-as idurar » = (il est entouré de montagnes). Des verbes qui indiquent
aussi le lieu ou les directions ;
en T 7 : « tezga-d deg Sidi Σic » = (elle se situe à Sidi Aiche)
dans le T 9 : « zedɤeɤ deg temdint n Leqser » = (j’habite dans la ville d’Elkseur) ;
en T 13 : « Seg-s immukan… » = (elle comprend des lieux…).
1
Les mots soulignés sont des verbes localisateurs.
249
Chapitre 2 : Analyse des copies des élèves
D’autres indicateurs organisent les descriptions surtout dans la partie de présentation des
sous-thèmes comme c’est le cas dans les exemples tirés des textes suivants :
Cette utilisation fautive des articulateurs est récurrente dans plusieurs textes, elle concerne
surtout les indicateurs « deg » et « seg » = (dans), (depuis, de, en provenance de) qui
semblent n’être pas bien maîtrisé par les élèves qui utilisent « deg » à la place de seg ou vice-
verca. Par exemple en :
T 8 : « seg tlemmast n temdint-a » = (de cette ville) ; où lieu de dire : « deg tlemmast n
temdint-a » = (dans le centre de cette ville).
En général, les élèves ont beaucoup progressé concernant l’emploi de ces indicateurs de
lieu. Ils ont pu utiliser un plus grand nombre d’indicateurs de lieu dans leurs textes avec
succès. Selon le tableau 14, 12 élèves sur 15 ont réussi à employer ces indicateurs. 3 autres
n’ont pas réussi. L’élève 8 n’a pas réussi du tout, et les élèves 9 et 13 ont plus au moins
réussi. Nous avons remarqué que ces élèves n’ont pas progressé. Par contre ces élèves : 1, 2,
250
Chapitre 2 : Analyse des copies des élèves
3, 4, 5, 6, 7, 10, 11, 12, 14, et 15 ont amélioré leurs textes, notamment pour les élèves 3 et 12
qui ont progressé de la catégorie des non réussis en test diagnostique à la catégorie des réussis
dans cette production.
En général, le tableau 15 présenté ci-dessous nous montre à quels niveaux se situent les
réussites et les difficultés de chaque élève dans son texte.
L’analyse des textes des élèves nous a indiqué que la majorité des élèves ont réussi à
rédiger un texte descriptif comportant les critères de production de ce type textuel. La
meilleure progression est enregistrée au niveau de l’emploi des éléments linguistiques
essentiels dans une description qu’au niveau de la structuration interne du texte.
Nous présentons donc un tableau qui peut aider à voir les résultats et les progressions des
élèves en cette production.
251
Chapitre 2 : Analyse des copies des élèves
Selon ce tableau, nous avons : 7 élèves qui ont progressé dans la structuration de texte (2,
3, 4, 6, 7, 14, et 15), 5 ont plus au moins réussi (5, 9, 10, 11, 13), et 3 n’ont pas réussi (1, 8,
12).
D’après l’analyse de la structure des textes, les productions sont améliorées et les élèves
sont capables de produire des textes descriptifs et surtout de progresser. En effet, ils ont
respecté la structure globale du texte descriptif (thème-titre, sous-thèmes, et le but de
description). Mais, il reste quelques lacunes au niveau de la présentation du texte et de la
séparation entre ces trois étapes fondamentales de la description. Les élèves commencent dés
le départ par l’énumération des parties du thème-titre sans séparer entre la présentation
générale du thème générique et la description de chaque sous-thème comme deuxième étape.
L’analyse des éléments linguistiques utilisés dans les textes descriptifs écrits par des
élèves, nous a montré qu’ils sont capables de les employer correctement à l’exception de
quelques uns. Les élèves trouvent encore des difficultés grammaticales ou orthographiques
dans l’emploi de ces éléments : les verbes d’état et le présentatif « d ». Cependant et en gros,
les élèves ont su exploiter les différents éléments linguistiques qui manifestent leurs capacités
de rédiger un texte descriptif de lieu en respectant les critères de production de ce type et les
savoirs acquis en séquence.
Pour les résultats obtenus en analyse des éléments linguistique, selon le tableau 15, nous
avons 10 productions réussies : 1, 2, 4, 5, 6, 7, 11, 13, 14, et15. 2 sont plus au moins réussies :
8 et 12. Par contre trois ne sont pas du tout réussies : 3, 9, et 10.
Il reste donc à permettre aux élèves une autre étape de réécriture qui s’appuie sur les
diverses remarques et l’identification des erreurs retenues lors de la correction collective en
classe. Ces élèves doivent exploiter ces erreurs pour développer leurs compétences. C’est ce
que nous analyserons dans la production finale, car à la suite de cette évaluation de production
écrite les élèves commencent à écrire mieux et nous avons remarqué que leurs performances
se sont nettement améliorées et développées. Nous pensons donc qu’ils peuvent continuer
dans cette voie.
252
Chapitre 2 : Analyse des copies des élèves
Le groupe 7 est composé de trois élèves au lieu de deux car nous étions obligés d’ajouter
le quinzième élève à un de ces groupes. Notre objectif est de créer certaine motivation chez
les élèves. Comme cette production est une production en binôme, nous avons donné la liberté
aux élèves de choisir le texte à réécrire entre les deux textes de chacun d’entre eux, rédigés en
première production.
Le but de cette réécriture est d’amener les élèves à s’auto-corriger, d’êtres autonomes dans
leur travail. Ils vont identifier leurs lacunes et les corriger en s’appuyant sur la grille
d’évaluation. Donc, l’objectif de la production finale est d’analyser les compétences finales
des élèves et voir s’il y a une amélioration entre la première production et la dernière
production.
Nous rappelons que cette activité est réalisée après la remédiation. Les élèves connaissent
tous leurs points de réussites et les difficultés, il ne reste qu’à les corriger ensemble dans le
travail coopératif des groupes dans le cadre de la réécriture.
253
Chapitre 2 : Analyse des copies des élèves
Voyons si les élèves prennent en compte ce qui leurs manque dans la première production
et s’ils arrivent à rédiger un texte descriptif avec tous ces critères présentés dans la grille
d’évaluation d’une part, et à prendre en compte les remarques retenues dans la correction
collective des textes rédigés auparavant. Dans cette partie, nous analysons les productions
finales des élèves en tenant en compte des éléments retenus dans la grille d’évaluation :
- évaluer les compétences écrites des apprenants pour identifier leurs nouvelles
compétences langagières dans l’écrit descriptif, et voir aussi s’ils ont réussi à rédiger
un texte qui avec une structure descriptive cohérente qui puisse aider les lecteurs à
comprendre le texte ;
- vérifier l’emploi des éléments linguistiques travaillés en classe à savoir : les adjectifs,
les verbes d’état, les indicateurs de lieu, etc. ; pour donner un riche vocabulaire
descriptif amazighe.
Nous présentons d’abord le tableau 16, qui montre les progressions des élèves dans cette
production finale par rapport à ces deux éléments d’analyse : la structure, et les éléments
linguistiques.
254
Chapitre 2 : Analyse des copies des élèves
1 + + + + + + +
2 + + + + + + +
3 +- +- + + + +- +
4 + + + + + +- +
5 + + + + + + +
6 + + + + - + +
7 +- +- + + +- + +
Le premier niveau à analyser est le niveau structurel du texte. L’analyse de cette étape de
production nous a montrée une très grande amélioration, la structure descriptive est
satisfaisante dans la majorité des textes. Commençons par l’introduction des textes produits,
tous les élèves maîtrisent l’organisation de la description par le biais du schéma étudié en
classe. Les élèves se sont référés aux éléments étudiés (aux textes experts par exemple) pour
produire leurs textes en ajoutant de nouveaux éléments de description même si nous avons
trouvé que quelques élèves ont repris certains éléments descriptifs du texte expert étudié en
classe1.
Si nous analysons le parcours descriptif de la pluparts des textes nous pouvons dire que le
trajet accompli est satisfaisant, surtout pour ceux qui savent organiser leurs descriptions : ils
ont mis un titre au texte, ils ont présenté le lieu décrit dans l’introduction. Puis, ils passent à la
description des sous-thèmes dans la partie du développement en utilisant les différents
1
L’exemple, voir l’expression reprise en annexe 4 dans le texte du groupe 7.
255
Chapitre 2 : Analyse des copies des élèves
éléments nécessaires pour une description. Celle-ci est soutenue aussi par des métaphores ou
des comparaisons pour la présentation précise de ce lieu. Ils terminent par des expressions qui
peuvent inciter les gens à visiter ce lieu décrit.
Pour l’annonce du thème-titre, l’ancrage1 est l’élément partagé par plusieurs élèves dans
leurs productions. Les élèves annoncent le thème-titre, par un titre donné au texte, dés le
début de texte ce qui est un des critères de réussite comme il est le cas dans les textes
suivants :
- T 1 : « Leqser » = (Elkseur) ;
- en T 2 : « Yemma Guraya » = (Gouraia, ma mère) ;
- en T 4 : « Tamdint n Leqser » = (la ville d’Elkseur) ;
- en T 5 : « Taddart n Ṭerca » = (le village de Tercha) ;
- et en T 6 : « Tamdint-iw d Leqser » = (Ma ville, c’est Elkseur).
Concernant les présentations des sous-thèmes dans la partie de développement elles sont
plus détaillées et plus enrichies dans la plupart des textes. Les présentations des sous-thèmes
ne se limitent pas à de simples énumérations, mais elles sont présentées sous formes de
schémas descriptifs qui différent d’un texte à l’autre : par le biais d’une description
1
L’ancrage : est l’annonce du thème-titre dés le début de texte que soit par un titre ou par une simple
présentation du thème-titre dans l’introduction.
2
L’ensemble des titres sont des noms ou des phrases nominales, car une phrase nominale se construit autour
d’un nom. Elle donne l’essentiel de l’information et elle fait l’économie de mots. Dans le texte, le titre qui
comporte une phrase nominale permet beaucoup de choses avec peu de mots et sur un petit espace d’écriture,
donc le rôle d’un titre est très important dans un texte.
256
Chapitre 2 : Analyse des copies des élèves
progressive ou par le biais du schéma descriptif de quarte directions, ou par une suite logique
ou chronologique des micro-propositions descriptives1.
Cinq textes sur sept ont respecté la structure descriptive. C'est-à-dire, ils ont réussi à
produire un texte cohérent qui comporte un plan organisationnel. Dans le premier texte du
premier groupe par exemple, l’ancrage est la procédure choisie par l’élève pour annoncer le
thème-titre. Les élèves de ce groupe l’annoncent comme un titre de texte : « Leqser » =
(Elkseur), ensuite ils le présente aussi au début de texte dans l’introduction :
Une présentation géographique est suivie par une description des sous-parties du thème-titre :
Les sous parties sont bien présentés dans ce texte. La description est faite par une
proposition de quatre points de départ qui indiquent les routes menant à cette ville, ainsi que
d’autres organisateurs de lieu qui servent à mieux localiser les lieux décrits.
La conclusion est un appel à visiter cette belle ville. Ces deux élèves ont utilisé une
remarquable expression qui rentre dans l’esthétique de la langue, car ils invitent les gens à
visiter cette ville indirectement et posent l’effet directement. C’est comme si ces élèves sont
sûrs que les gens vont visiter leur ville. Donc, ils leurs disent que leur ville va les accueillir
avec une grande joie. Ils ont utilisé une métaphore :
1
Ces trois formes descriptives sont prises en charge dans la séquence.
257
Chapitre 2 : Analyse des copies des élèves
Le T 2 de deuxième groupe est aussi un texte structuré est bien présenté. Le thème-titre est
marqué par un ancrage dés le début dans le titre du texte :
- T2 : « Guraya » = (Gouraia).
Et dans l’introduction :
Les élèves, par effet de comparaison, ils assimilent le sommet de Gouraia à une perle. Cette
assimilation à une fonction expressive qui facilite la compréhension de texte pour les lecteurs
et elle nous indique aussi que ces élèves ont une compétence langagière très soutenue et un
beau style dans la langue.
L’aspectualisation qui sert à présenter et à décrire les sous-parties est présentée d’une
manière cohérente. Le texte, comporte plusieurs micro-propositions descriptives qui sont liées
par des indicateurs de lieux ou par d’autres articulateurs logiques :
- T2 : « Deg tama n ugafa yella ilgrakal, deg tama n umalu llan aṭas n
leǧwameɛ akked lemqamat. Mi ara tbeddeḍ deg tqinṭuct-a ad tqableḍ tamdint n Bgayet. Mi
ara taḍreḍ d aksar ad tafeḍ anida leɛben warrac, mi ara taliḍ ad tafeḍ ṭṭabla deg-s amek i
temmug Bgayet » = (Au nord, il y a la mer méditerranées, à l’ouest il y a beaucoup
de mosquées et des lieux sacrés. Quand tu descends en bas tu trouveras un espace où
les enfants jouent et un peu plus haut tu trouveras une table avec une carte
géographique qui représente la wilaya de Bejaia).
258
Chapitre 2 : Analyse des copies des élèves
La description dans ce texte est organisée, les élèves ont bien choisi les indicateurs de lieu
qui expliquent aux lecteurs comment aller à cette place touristique.
La conclusion est une invitation aux lecteurs pour visiter ce lieu touristique d’une manière
indirecte :
- T2 : « win yebɤan ad iruḥ ɤur-s ad yaf dinna ayen yebɤa wul, abeḥri d
azedgan, ad d-yerr ul-is yecreh » = (celui qui veut la visiter, il va trouver tout ce qu’il
veut, l’aire pure et il va rentrer chez lui très content).
C’est le même cas pour les textes : 04, 05 et 06, les textes sont bien structurés et le plan
descriptif de lieu est utilisé à bon escient.
Les élèves donnent à leur texte un titre pour présenter le thème décrit dans leur texte, c’est ce
que nous appelons une opération d’ancrage.
Les élèves continuent leur description par la présentation des sous-parties de la ville :
La présentation des sous-thèmes est soutenue par des adjectifs et de verbes d’état qui
donnent au texte un autre aspect stylistique. Le texte se termine par une conclusion qui
comporte une assimilation à la fin du texte une comparaison pour dire que la ville d’Elkseur
est belle comme les autres villes de Kabylie. Celui qui va la visiter va retourner chez lui
apaisé et joyeux :
259
Chapitre 2 : Analyse des copies des élèves
- « Taddart n Terca ».
C’est une présentation du thème-titre par l’ancrage aussi. Ce titre donne une vision générale
sur ce qui va être décrit dans le texte (le village de Tercha).
Ce sont des sous-parties telles que (la rue, la vallée, etc.) qui décrivent le thème-titre :
« Taddart n Terca », nous remarquons que les sous-parties sont décrites d’une manière
organisée, une après l’autre par des micro-propositions descriptives qui comportent des
adjectifs ou des verbes d’état, ce qui rend la description plus agréable et plus compréhensible.
La description dans ce texte produit l’intérêt dans la mesure où les divisions et les découpages
successifs du lieu et des objets produisent des effets d’attente pour le lecteur. Donc la
description organise et structure le texte et elle crée l’intérêt de la lecture.
260
Chapitre 2 : Analyse des copies des élèves
Sur le plan structural, les textes que nous venons d’analyser sont satisfaisants. Par contre le
T 3 et T 7, leurs structures sont moins satisfaisantes car le plan descriptif est plus au moins
respecté. Le titre qui est très utile dans l’écrit de chaque texte n’est pas utilisé dans le T 3. Le
thème donc, est déduit après la lecture de l’introduction du texte. Même chose dans le
septième texte où le titre n’est pas mentionné et où l’ensemble manque encore de cohérence.
Le sens des phrases n’est pas complet car il n’y a pas vraiment un plan de description et
une ponctuation pour identifier le sens de chaque mot dans la phrase. Dans ce texte les élèves
ont repris certains éléments descriptifs du texte expert étudié en classe et ils ont repris les
mêmes expressions qui ne sont pas dans leur place, ce qui provoque une confusion de thème,
entre le texte expert et le texte produit. Ils utilisent toute une phrase enlevée du texte expert :
Une expression qui veut dire que le nom donné à ce village est lui adéquat. Mais juste
après cette phrase et dans le même texte, nous trouvons une autre phrase qui annonce un autre
thème qui est différent du premier : annoncer une description d’un village puis parler d’une
ville, ce qui montre que l’expression reprise n’est pas à sa place. Ce qui ne peut pas être
logique dans une description d’un lieu, annoncer un thème puis décrie un autre. Ce qui peut
être reproduit est la structure générale du texte descriptif mais pas les mêmes paroles.
1
« Mreḥba », un emprunt à l’arabe dialectal utilisé en Kabylie pour dire « bienvenue ».
2
D isem-is i d awal-is, une expression Kabyle qui veut dire une chose ou à une personne lui est bien adéquat.
261
Chapitre 2 : Analyse des copies des élèves
L’analyse des textes montre que malgré la réussite de certains élèves dans la maîtrise de la
compétence structurale, d’autres rencontrent encore des difficultés au niveau de la
structuration. Selon les résultats présentés au tableau 16, 5 groupes sur 7 ont réussi la
structuration de leurs textes. Les élèves (1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 13, 14, 15) sont les élèves qui ont
marqué une progression au niveau structural. Par contre, les élèves (8, 9, 10, 11, et 12) de
troisième et de septième groupe marquent encore des difficultés de structuration.
Nous analysons les différents éléments linguistiques utilisés dans les textes collectifs, lors
de la phase de réécriture.
Sur le plan linguistique, nous pouvons dire que les compétences des élèves sont beaucoup
améliorées et enrichies. En plus de leurs compétences antérieures, ils se sont servis de
compétences développées en classe.
Tous les textes contiennent des adjectifs qui sont considérés comme un élément essentiel
dans la description. Les élèves arrivent à mieux utiliser correctement des adjectifs dans la
description. Ils emploient des qualificatifs comme : « Tecbeḥ, tameqqrant, tawesɛant, d taxlaft »
= (Belle, grande, vaste, merveilleuse, etc.). Cela oriente le lecteur vers l’intérêt de visiter ce
lieu, car l’emploi des adjectifs produit des effets sur lui : admiration, intérêt, curiosité, etc.
Dans le premier texte par exemple, nous trouvons des adjectifs qui qualifient les sous-
parties du thème-titre :
262
Chapitre 2 : Analyse des copies des élèves
Même dans le T7 qui n’est pas bien structuré, les élèves possèdent des compétences
langagières assez fortes. Nous trouvons donc les adjectifs dans ces exemples qui servent à
mieux expliquer la chose et à montrer le lieu décrit aux lecteurs :
D’après le tableau 16, nous remarquons que l’emploi des adjectifs dans les descriptions
des élèves est réussi. 7 groupes sur 7 ont réussi à utiliser convenablement les adjectifs dans
leurs textes. Cela montre que les élèves ont tous enrichi leurs textes par un emploi correct des
adjectifs variés. Nous noterons la progression des élèves 3 et 10 au niveau de l’utilisation de
nombre d’adjectifs employés, par rapport à la première production. Voyons encore si les
verbes d’état sont mieux utilisés aussi.
Les élèves emploient correctement les verbes d’état dans leurs textes, donc ils se sont
servis de la leçon de la conjugaison du verbe d’état. Le seul texte qui ne comporte pas un
verbe d’état est le T 6. Les textes où il y a des verbes d’état sont :
Selon le tableau 16, on note que 5 groupes sur 7 ont utilisé les verbes d’état dans leurs
textes. Sur les 7 groupes, on note un seul groupe qui n’a pas utilisé les verbes d’état, et
pourtant les élèves de ce groupe (14 et 15) du groupe 6 ont déjà utilisé les verbes d’état en
première production. Les autres groupes ont utilisé cet élément linguistique à bon escient.
263
Chapitre 2 : Analyse des copies des élèves
3-2-3- Le présentatif « d »
L’emploi de cet élément dans les propositions descriptives est aussi amélioré, par rapport
à la première production, les élèves ont réussi dans l’utilisation de présentatif « d ». Selon le
tableau 16, 5 sur 7 ont utilisé, correctement le présentatif « d ». Nous donnons ces exemples :
Nous notons aussi que les élèves (1, 2, 3, 4, 11, et 10) ont progressé, car en première
production, ils ont des difficultés d’utilisation de présentatif « d ». Cependant pour notons les
élèves du groupe 3 et groupe 4, l’emploi du présentatif dans les deux textes est plus au moins
satisfaisante.
Enfin, dans le cadre des éléments linguistiques employés dans le texte descriptif, le
dernier point à évaluer est les indicateurs de lieu.
En général, d’une étape à une autre, les élèves utilisent mieux les indicateurs de lieu, et ils
arrivent même à les utiliser dans des phrases complexes. Car, les indicateurs jouent un rôle de
combinaison entre deux phrases ou entre deux propositions, contrairement à la première
production du test diagnostique où les élèves recourent toujours à la juxtaposition.
Tous les textes comportent des indicateurs de lieu. Les exemples qui suivent illustrent cet
emploi correct. Par exemple en :
264
Chapitre 2 : Analyse des copies des élèves
- T1 : « deg tama n usammer,…. Ma deg tama n umalu Tazemet d Terca… . Deg tama n
unẓul….. Deg tama n ugafa. Deg temdint-ayi ….» = (A l’est, …. Mais, à l’ouest,…. Au sud,
…Au nord, ….Dans cette ville….).
Nous pouvons dire que l’emploi de ces indicateurs de lieu peut mieux identifier le lieu
décrit et peut donner aussi un texte plus structuré et plus organisé.
Le T2, illustre avec une grande pertinence l’emploi de ces indicateurs de lieu avec une
longue succession des micro-propositions descriptives qui rendent comptent de la maîtrise et
de l’emploi des indicateurs de lieu dans le texte :
- T2 : « Tres ɤef tɤilet, ….deg tama n ugafa……, deg tama n umalu,…. mi ara tbedeḍ deg tqinṭuct
ad tqableḍ tamdint n Bgayet, mi ara ad tadreḍ d aksar, … mi ara ad taliḍ ad tafeḍ….., ad iruḥ
ɤur-s ad yaf dinna » = (Elle se trouve dans, …Au nord…., quand tu monteras, tu
trouveras…., Il va arriver là-bas).
Ce texte a une cohérence textuelle grâce à l’emploi des indicateurs de lieu et des verbes
localisateurs. Ce qui donne aussi au texte une cohésion textuelle et une compréhension. Les
élèves ont pu utiliser ces indicateurs correctement.
- En T3 : « ɤer tama n unẓul…, ɤer tamma n usammer… ɤer tama n ugafa…, i yettawin ɤer
taddart…. Seg-s luṭṭa, …ɤer tamma n wadda, ɤer tama ufella, anda ɤɤaren…, ad tasem ɤur-s »
= (Au sud.., Au nord…. à l’est,…. à l’ouest…, qui amène au village. Elle a dans
…. ; en bas,… en haut…, où ils étudient les …. vous les visiterez) ;
- En T4 : « Zzint-as-d tuddar, …..llan deg-s,… . Leqser tezga-d …. , ɤer umalu,…. ɤer ugafa,
….deg tama ufella, ….Γer taggara, …Tayi i d tamdint-iw… » = (Elle est entourée par des
villages…, à l’intérieur, ....Elkseur se situe à l’ouest, …Au nord,…, en haut, …A
la fin,….Celle-là, est ma ville ».
Dans les textes suivant il y a des indicateurs de lieux et des verbes localisateurs aussi. En
T5, nous trouverons ces indicateurs de lieu :
- T5 : « Deg tama n ugafa,…, ma deg tama n usammer…, yettawin ɤer temdint. Seg tama n
unẓul, …, ma deg n umalu,…. Deg taddart ….D ta i d taddartiw » = (Au nord….et à l’est….
qui mène à la ville… Au sud…, mais à l’ouest…. Dans le village…..Celui-là, est
mon village » ;
- En T6 : « Tezga-d deg ugafa…, d unẓul …, deg usammer…., deg umalu….. , anda i d-tezga
temdint-nneɤ » = (Elle se trouve au nord…., Au sud…, à l’est….,où elle se situe
notre ville » ;
265
Chapitre 2 : Analyse des copies des élèves
- Et dans le T7 : « Deg tama taẓelmaḍt…, yezzi-as-d… deg tama ufella…., deg kul tama….mi
ara tawḍeḍ ɤer din… » = (A gauche…. elle est entourée par…. En haut, …. Au
nord…, Dans chaque directions, quand tu arriveras là-bas……).
L’emploi de ces indicateurs est réussi dans cette étape de production. Ce que nous avons
remarqué dans cette phase de réécriture, c’est que tous les élèves ont développé leurs
compétences en ce qui concerne l’utilisation des indicateurs de lieu. Comme le montre le
tableau 16, une réussite totale au niveau d’utilisation de ces indicateurs, les sept groupes ont
utilisé les indicateurs de lieu convenablement. Les élèves (8, 9, et 13) qui ont rencontré des
difficultés d’utilisations des indicateurs de lieu en première production sont améliorés dans
cette étape de production finale.
Nous remarquons dans l’analyse de cette dernière production que les élèves possèdent un
riche vocabulaire descriptif qui rend leurs expressions plus longues par rapport à leurs
premières productions.
Selon les résultats présentés dans le tableau 17, sur les 7 groupes, 6 ont progressé au
niveau de l’utilisation des éléments rhétoriques et les éléments grammaticaux essentiels pour
la description. Les éléments non repris sont essentiellement ceux qui rentrent dans la
structuration du texte.
266
Chapitre 2 : Analyse des copies des élèves
Nous disons donc que les élèves ont des compétences linguistiques, mais cela n’empêche
pas qu’ils aient quelques difficultés d’emploi de ces différents éléments linguistiques.
L’insuffisance d’emploi de présentatif « d », par exemple, dans le texte du groupe 7 due sans
doute à la prononciation à l’oral et à la manière d’écrit.
Enfin, pour montrer les progressions des productions des élèves, nous passerons à l’étape
suivante de comparaison entre les trois étapes de production écrite (entre le test diagnostique,
la première production après la séquence et la production finale).
267
Chapitre 2 : Analyse des copies des élèves
Le test - - +- + +- - +-
diagnostique
La première +- +- + + +- +- +
production
après la
séquence
La
production + +- + + + +- +
finale
Nous allons maintenant, faire une comparaison entre les trois étapes de production écrite
des élèves pour noter leurs progrès et leurs difficultés. Pour cela, nous allons utiliser deux
tableaux.
Le tableau 18, présenté en haut indique les progressions notées dans les productions écrites
des élèves en se focalisant sur les deux éléments d’analyse : la structure et les éléments
linguistiques donnés dans la grille d’évaluation. Dans le tableau 19 qui suit, nous présentons
les résultats et les progrès de chaque élève et en chaque étape de production, puis nous
présentons une évaluation totale de son texte.
Le tableau comparatif 18 nous a permis de remarquer une amélioration dans l’écrit des
élèves, d’une étape à une autre. Ce qui veut dire que les compétences antérieures des élèves
sont améliorées et enrichies durant la séquence descriptive enseignée et au fur à mesure des
réécritures. Et selon les résultats obtenus, nous remarquerons que les compétences des élèves
dans le type descriptif sont très améliorées.
267
Chapitre 2 : Analyse des copies des élèves
Le tableau 19, présenté en haut, nous montre que les élèves dans le test diagnostique ont
des insuffisances dans la structuration du texte. Certaines élèves n’ont pas réussi à produire un
texte organisé qui comprend un plan descriptif pour assurer la cohérence et la cohésion
textuelle. Leurs compétences antérieures se résument en une utilisation plus au moins réussie
dans l’emploi des éléments linguistiques, en particulier : les verbes d’états, le présentatif
« d », et les indicateurs de lieu.
Ce qui indique que les élèves ont des connaissances antérieures car la description est
présente dans la vie sociale kabyle. Cela, nous a aidé à réinvestir ces connaissances préalables
des élèves dans l’expérimentation afin de leur permettre faire acquérir la compétence écrite en
description : passer de compétences fréquemment orales à des compétences à usage d’écrit.
Après l’expérimentation qui a pris en considération les différents points qui peuvent
améliorer l’enseignement-apprentissage du type descriptif, les élèves ont pu acquérir d’autres
compétences en classe dans leurs écrits avec succès. Ils ont pu améliorer leurs compétences de
production écrites en respectant le plan descriptif de lieu. Comme il est indiqué dans le
tableau 19, les élèves qui ont marqué des progrès (+) sont : 1, 2, 4, 5, 6, 7, 13, 14, 15. Par
1
Evaluation finale par rapport aux trois productions. C'est-à-dire pour montrer les améliorations des élèves en
chaque étape de production.
268
Chapitre 2 : Analyse des copies des élèves
contre, les élèves (3, 9, 10, 11) sont ceux qui présente la catégorie des élèves plus au moins
réussi. Leurs difficultés sont notées au niveau de la structuration : dans la présentation des
sous-thèmes du thème-titre en particulier.
Pour la catégorie des élèves non réussi (-), nous avons seulement deux élèves sur quinze (8,
12).
Dans la production finale le travail de réécriture est collectif, les élèves ont travaillé en
binôme. Ce travail collectif les a motivés plus dans la réécriture des textes en respectant les
indicateurs de réussite de la grille d’évaluation. C’est-à-dire qu’ils ont un but d’écriture d’un
meilleur texte parce qu’il sera choisi comme article dans la revue scolaire et sera utilisé dans
le projet de deuxième trimestre (le reportage sur la région d’Elkseur). Ces deux points ont
motivé les élèves pour produire un bon texte. En effet, les productions finales des élèves
comportent tous les éléments essentiels pour la production du type descriptif de lieu.
Nous pouvons dire que les élèves ont la compétence de production du type descriptif. Le
seul élément qui reste comme point d’insuffisance pour certains élèves est la difficulté de
choisir un plan qui peut organiser la description. Selon le tableau 19, les élèves qui ont réussi
dans la production finale sont (1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 13, 14, et 15), c'est-à-dire les groupes 1, 2, 4,
5, 6. Les autres qui ont plus aux moins réussi sont les élèves (8, 9, 10, 11, et 12), c'est-à-dire
les groupes 3 et 7. Enfin, la majorité des élèves ont réussi à améliorer leurs compétences dans
la rédaction du texte descriptif.
Pour voir, les représentations des élèves sur ce type descriptif nous passerons à l’analyse
des entretiens des élèves.
269
Chapitre 3 : Analyses des deux séries d’entretiens
Cette analyse portera sur les deux séries d’entretiens1 que nous avons déjà
présentés dans le chapitre méthodologique. La première série d’entretiens est réalisée
avant la séquence d’apprentissage, la deuxième série est réalisée après la séquence.
La division de ces entretiens en deux séries nous renvoie au but de chacun d’eux.
Le but de la première série d’entretiens - qui est une sorte de test diagnostique sur les
connaissances antérieures et les représentations des élèves - est de savoir si les élèves
de la deuxième année moyenne possèdent des connaissances qui peuvent les aider à
aborder le type descriptif. Le but de la deuxième série d’entretiens - qui est un outil de
vérification des connaissances et des représentations des élèves après la séquence -
sert à vérifier leur savoir et à identifier leurs difficultés. C’est-à-dire à savoir s’ils ont
acquis des compétences nécessaires à rédiger un texte descriptif en tamazight ou non.
Qu’est ce qui est facile pour eux et qu’est ce qui est difficile. Nous voulons vérifier
enfin la validité de notre hypothèse de départ avec les résultats d’analyse, qui consiste
à identifier les connaissances langagières préalables que nous supposons qu’elles
existent chez ces élèves.
Nous rappelons que ces deux séries d’entretiens se sont déroulées en deux étapes
différentes. La première série avant la séquence est composée de 5 questions posées à
5 élèves, sa durée est de 40 minutes environ. La deuxième série après la séquence,
contient 6 questions posées à 5 élèves aussi, sa durée est 45 minutes2.
Nous allons présenter l’analyse de chacune des deux séries d’entretiens dans un
tableau comparatif. Le tableau contient trois colonnes. La première présente la
question, la seconde indique les réponses qui se ressemblent, elle est intitulée
« Ressemblances ». Tandis que la troisième colonne note les réponses particulières
qui marquent certaines différences, intitulées « Différences ». Le but de ces deux
dernières colonnes est de faciliter l’analyse des réponses des élèves et de montrer
leurs ressemblances et leurs différences.
1
Voir la transcription et la traduction des deux séries d’entretiens en annexe 5.
2
Pour bien comprendre le déroulement de ces entretiens, voir le chapitre méthodologique où nous
avons expliqué ce qui concerne les entretiens.
271
Chapitre 3 : Analyses des deux séries d’entretiens
Après l’analyse des réponses, nous allons faire un commentaire sur l’ensemble des
réponses à chaque question donnée. Puis, nous passerons à la présentation générale
des résultats de l’ensemble des réponses pour les deux séries d’entretien.
Enfin, nous terminerons par la présentation d’un tableau de comparaison entre les
deux séries d’entretiens, dans le même ordre. C’est-à-dire les ressemblances dans une
colonne, les différences dans une autre et le commentaire à la fin de chaque tableau. A
la fin, nous allons présenter les résultats finaux de ces deux séries d’entretiens et la
synthèse finale.
Nous commencerons par comparer les réponses des 5 élèves dans la première et la
deuxième série d’entretiens pour voir si les représentations des élèves sont
développées après avoir étudié la séquence descriptive.
272
Chapitre 3 : Analyses des deux séries d’entretiens
L’analyse des réponses des élèves, nous permettront de vérifier la conformité de notre
hypothèse qui dit que ces élèves ont certaines connaissances antérieures qui peuvent
les aider à apprendre comment rédiger un texte descriptif. On identifiera aussi ce
qu’ils disent de leurs difficultés et leurs lacunes avant de commencer la séquence
descriptive pour améliorer leurs connaissances préalables et les développer.
Question A
- Réponses sont en général, brèves ; - Réponse de l’élève 5, très
- Dacu d aglam ? - Réponses considérées comme juste (1, courte et distincte ;
2, 3, et 4); - Liée au récit : « aglam d
-C’est -Une réponse très limité (1), description ullis) = (la description c’est
quoi une définie par le mot : « askan » = un récit).
description ? présentation.
- Trois autres comportent des
explications et des exemples (2, 3, 4).
Quatre réponses sur cinq (1, 2, 3,4) sont justes et proches de la réponse attendue.
Ces élèves partagent des mêmes réponses, ils donnent des définitions similaires. La
réponse de l’élève 1 est très limitée, car cet élève pense que la description est une
3
Voir la transcription et la traduction de la deuxième série d’entretiens en annexe 6.
273
Chapitre 3 : Analyses des deux séries d’entretiens
présentation d’une chose : « d askan n tɤawsa ». Les autres élèves donnent quelques
explications, l’élève 3, par exemple, donne les différents types de description :
Les réponses des élèves 2 et 4 se ressemblent aussi car, les deux parlent de
description d’une chose pour quelqu’un qui ne la connaît pas.
Cependant la réponse de l’élève 5 est liée au récit. Pour lui la description est un
récit : « aglam d ullis » = (la description est un récit). Cette confusion est due peut être
à la méconnaissance de la distinction entre ces deux types textuels d’une manière
approfondie et d’une manière séparée. Cela, peut être du aussi à la manière dont ces
élèves ont appris le type descriptif dans les programmes des autres langues (comme
l’arabe, le français) où l’enseignement de la description est insérée dans une narration.
Cela confirme que ces élèves ont des acquis sur le texte descriptif.
Réponses
Ressemblances Différences
Question B
-Anda i nettaf aglam ? Les élèves (1, 2, 3, et 4) parlent L’élève 5 : pour lui la présence de
de la présence de la description la description est à l’oral
-Où tu trouves dans deux contextes : dans le seulement.
des contexte oral et dans le contexte
descriptions ? d’écrit.
Les réponses des élèves à cette question sont intéressantes car ils disent que la
description se trouve bien évidement dans des contextes variés. Ils citent, par
exemple :
- « tiliẓri, idlisen, iḍrisen, deg tmeslayt n yal ass, atg » = (la télévision, les livres, les
textes, dans les discours quotidien, etc.).
Par contre, l’élève 5 dit que la description est présente dans le contexte oral.
274
Chapitre 3 : Analyses des deux séries d’entretiens
- R5: « nezmer ad naf aglam deg wayen i d-qqarent temɤarin (mi ara d-m-tmeslayent ɤef
yiwen amek iga) » = (nous pouvons trouver la description dans le discours quotidien
des vieilles femmes (quand elles présentent quelqu’un comment il est).
Les réponses des élèves à cette question sont toutes riches car elles comportent
des explications et des exemples qui ont une relation avec leur expérience quotidienne
et à la tradition orale ou avec leur expérience d’apprentissage à l’école.
L’usage de descriptif dans les différents domaines est important car nous
remarquons que les élèves savent déjà sa présence dans la vie courante, ce qui leur
donne une motivation pour l’apprendre et maîtriser sa fonction communicationnelle.
Les élèves connaissent déjà les contextes de présence de description :
- dans la vie quotidienne, dans les contextes familials, les discussions entre
copains et amis, pour l’oral ;
- et à l’école, les livres, les œuvres pour le contexte d’écrit.
Question C
- Iwacu i ilaq - Les réponses 1, 2, 3, et 4 sont un - La réponse de l’élève 5 est
uglam ? peu proches. toujours liée au récit et la
- 4 fonctions peuvent être identifiées fonction littéraire de la
- écrire une d’après ces quatre réponses : la description.
description sert fonction sélective, pragmatique,
à quoi ? explicative, et communicative.
Tableau 22: Première série d’entretiens. Réponses à la question C
275
Chapitre 3 : Analyses des deux séries d’entretiens
Ils ont tous répondu à cette question mais la réponse 5 est un peu particulière par
rapport à d’autres réponses car pour lui, la description est liée au recit. Il y a cinq
fonctions que nous pouvons distinguer à travers ces réponses :
276
Chapitre 3 : Analyses des deux séries d’entretiens
Ce qui est remarquable dans ces réponses est la présence des connaissances et des
savoirs antérieurs chez ces élèves. Ces savoirs leur donnent une maîtrise qui vient
d’une expérience orale. Nous parlerons ici de la complémentarité qui existe entre
l’oral et l’écrit pour apprendre n’importe qu’elle langue. L’existence de toutes ces
connaissances antérieures qui sont orales peuvent être exploitées à l’écrit. Cela,
explique aussi l’importance de les utiliser comme un support important pour passer à
l’écrit et de travailler sur le passage de l’oral à l’écrit, qui est le problème principal de
la didactique amazigh.
Question D
- D acu i d iferdisen n - Les réponses des élèves 1, 2, et 3 - Les réponses des élèves 4
tutlayt i ilaqen akken ad d- font référence à la grammaire. et 5 prennent un sens
ifares yiwen aḍris n uglam? - Ils citent des éléments pragmatique. Ces élèves
grammaticaux comme : « imyagen insistent sur l’utilisation de
- Quels sont les n tɤara, irbiben, atg » = (les verbes la langue stylistique.
éléments linguistiques d’état, les adjectifs, etc.)
qu’il faut utiliser pour
produire une
description ?
Tableau 23: Première série d’entretiens. Réponses à la question D
277
Chapitre 3 : Analyses des deux séries d’entretiens
Dans cet exemple la méconnaissance de ces concepts est très claire. L’élève
essaye de les exprimer en langue française « adjectif » au lieu de dire « arbib ».
278
Chapitre 3 : Analyses des deux séries d’entretiens
L’élève 4 parle de beauté, des défauts et des valeurs, c'est-à-dire des effets produits.
- R5 : « ayen yesɛan azal ameqqran deg uglam /d tameslayt-nni icebḥen bezzaf deg
uglam » = (le plus important dans une description / c’est la belle langue
utilisée).
Nous avons remarqué que les connaissances dues à ce savoir antérieur des élèves
tirent ses racines de leur pratique quotidienne. Comme exemple, le conte est le centre
où elle se réunit les différentes formes de description, description des personnages,
279
Chapitre 3 : Analyses des deux séries d’entretiens
description des lieux ou des choses. Donc, les élèves ont bien choisi leurs exemples
quand ils ont cité le conte comme exemple.
A travers cette première série d’entretiens nous avons remarqué qu’il y a, avant
de commencer de travail didactique, des connaissances langagières chez ces élèves.
Ces connaissances et ces savoirs langagiers portent sur la description et viennent de la
richesse de leur tradition orale et leur expérience Kabylophone.
- soit à leur pratique orale et leur discours courant dans leurs exemples :
« taqsiḍt » = (le conte), qui est un genre très connu de la littérature orale
amazighe et dans leur vie sociale. Nous pouvons rencontrer des textes
descriptifs aussi dans d’autres nouveaux genres comme le roman, les
nouvelles, les jeux, les devinettes, etc.
- soit à ce qu’ils ont déjà étudié dans leur langue maternelle en première année
où ils ont étudiés le descriptif (le portrait) inséré dans le récit. C’est ici que
nous pouvons classer la réponse de l’élève 5 qui essaie toujours d’insérer la
description dans un contexte narratif.
On trouve aussi l’utilisation des mots d’autres langues comme la langue française,
citons la réponse de l’élève 1 à la question « D » sur l’élément linguistique qu’il faut
utiliser pour écrire un texte descriptif où il utilise directement le mot « adjectif » en
français au lieu de dire « arbib » en tamazight : « l’adjectif, ih, l’adjectif … ». Car ce type
textuel est programmé aussi au deuxième semestre de programme de français de
deuxième année moyenne. Cela, veut dire que les élèves étudient ce type dans deux
langues : dans la langue amazighe et dans la langue française, ce qui renforce leurs
connaissances du descriptif. La séquence programmée dans le français porte sur la
description de lieu, ce qui donne aussi aux élèves la chance de maîtriser les notions
théoriques et les termes métalinguistiques du type descriptif dans les deux langues.
280
Chapitre 3 : Analyses des deux séries d’entretiens
Ces connaissances antérieures des élèves sont intéressantes, nous pouvons nous y
appuyer dans le but de les améliorer et de les exploiter pour assurer un bon
apprentissage du type descriptif en tamazight. Notamment en ce qui concerne les
éléments linguistiques nécessaires pour une description tels que les adjectifs, les
verbes d’état, et les indicateurs de lieu.
L’analyse des discours des élèves nous amène aussi à penser à leurs difficultés pour
les prendre en compte dans l’élaboration de notre séquence didactique. Par exemple :
- comme nous l’avons noté auparavant, les élèves n’ont pas signalé dans leurs
discours la structure du texte descriptif. Leurs représentations et leurs
connaissances se limitent donc à l’utilisation des différents éléments
linguistiques sans citer le rôle important de la structure descriptive or que la
structure du texte descriptif est très importante pour assurer une cohérence
textuelle ;
- ils ont déclaré aussi des problèmes orthographiques quand il s’agit des
emprunts, des néologismes, etc.
En effet, ces élèves possèdent un savoir sur le descriptif que nous devons
exploiter dans la séquence. Car pour produire un texte descriptif, il ne faut pas se
baser seulement sur des éléments linguistiques, il faut penser aussi à la structure
descriptive qui peut hiérarchiser et organiser le texte. C’est ce que nous avons supposé
dans la première hypothèse qui dit que les élèves possèdent des connaissances
préalables et qui peuvent être exploitées.
281
Chapitre 3 : Analyses des deux séries d’entretiens
Question A
- Seld mi teɤriḍ aglam - Des réponses plus longues et - Une réponse courte et distincte
n wadeg, d acu d plus développés ; des autres ;
aglam ?
- Les élèves (2, 3, 4, et 5) - La réponse de l’élève 1 n’est
- Après avoir étudié insistent sur la structure et le pas différente de celle de la
la séquence plan du texte descriptif. première série d’entretiens. Pour
descriptive, c’est lui, la description n’est qu’une
quoi une présentation d’une chose.
description ?
Tableau 25 : Deuxième série d’entretiens. Réponses à la question A
Les réponses 2, 3, 4, et 5 sont des réponses correctes et même riches, car ces élèves
ont saisi ce qui est la description. Par rapport aux réponses de la première série, les
réponses des élèves sont plus longues et elles comprennent plus d’explication. Dans
leurs réponses cette fois-ci, les élèves insistent sur la structure du texte descriptif. Par
exemple l’élève 5 évoque la structuration du type descriptif :
4
Voir la transcription et la traduction des entretiens de la deuxième série en annexe 6.
282
Chapitre 3 : Analyses des deux séries d’entretiens
iḥricen-is ( ayen akk i yesεa) / d wayen akk i d-yezzin yal aḥric //γer taggara
/ aεraḍ n kra win ur nessin amkan-a akken ad t-id ẓuren » = (la description
c’est une présentation d’une chose / ou d’un lieu à quelqu’un / qui ne le (a)
connaît pas // par le biais de ce plan : le tout (la chose ou le lieu décrit) / ses
parties (tout ce qu’elle a) / et tout ce qui l’entoure dans chaque partie // enfin /
c’est l’invitation des autres pour visiter ces lieux).
Sur les cinq enquêtés, un seul élève n’a pas répondu convenablement à cette
question. Contrairement aux autres réponses, la réponse de l’élève 1 est très courte, il
a repris les mêmes paroles de sa réponse en première série d’entretiens.
- R1 : « Aglam d awsaf n lḥaǧa » = (la description est une description d’une chose).
Le cas de cet élève qui n’a pas développé ses connaissances même après la séquence,
peut être expliqué par la non obtention des notions de base de la langue amazighe qui
est nouvelle pour lui. Car il ne l’a pas étudiée en première année, ce qui lui pose
différents problèmes : orthographiques, linguistiques et métalinguistiques.
En général, ces élèves ont compris ce que veut dire la description et ils ont appris
aussi la structure du texte descriptif dans le cadre de la séquence descriptive de lieu,
chose qui est nouvelle pour eux. C’est la première fois qu’ils la découvrent et ils ont
montré une vraie amélioration en ce qui concerne l’acquisition de la compétence de
structuration du texte.
283
Chapitre 3 : Analyses des deux séries d’entretiens
Dans toutes les réponses, les élèves mettent l’accent sur les deux contextes ou les
deux usages de la description : dans l’oral et dans l’écrit et chaque élève explique son
point de vue. Par exemple, l’élève 1 explique l’existence de la description à l’oral
dans un but communicatif et pragmatique comme dans le cas où on montre à
quelqu’un où se situe une place ou comment est-elle.
- R1 : « nezmer ad naf aglam n wadeg / deg berra / deg ubrid // mi ara ad aγ-d- yesteqsi
ḥedd γef umkan » = (nous pouvons rencontrer la description de lieu / à l’extérieur /
dans la rue // quand quelqu’un nous pose une question sur un lieu).
- R5 : « nettaf aglam n wadeg / deg tmeslayt-nneγ n yal ass deg uxxam // daγen deg
yidlisen surtout / deg tmacahut / neγ deg uγerbaz / deg yiḍrisen i neγra » = (nous
trouvons la description de lieu / dans notre langage quotidien / à la maison //
aussi dans des livres surtout dans le conte / ou à l’école / dans les textes que
nous avons lus).
L’élève 5 cite les différents lieux où nous pouvons trouver la description et il fait
référence à deux types d’existences : l’un à l’oral et l’autre à l’écrit.
284
Chapitre 3 : Analyses des deux séries d’entretiens
Dans les réponses à cette question, quelques élèves utilisent parfois des mots en
français. Comme dit l’élève 4 :
Le premier mot est un néologisme mais qui n’est pas exploité par cet élève, ce qui
renforce l’hypothèse que malgré l’existence des néologismes en tamazight certains
élèves rencontrent des difficultés pour les utiliser.
L’élève 4 utilise un emprunt qui vient de l’arabe : « ttewsafen-d » qui veut dire
« décrire » au lieu de dire « iglem-d ». Même cas pour le mot cité précédemment en
réponse 5 : « surtout » qui est un mot de français. Cela, peut être, montre que les
élèves ont une vraie compétence de parler bilingue.
Question C
- Tous les enquêtés répondent à - Nous n’avons pas
- Dacu d tawuri n cette question avec beaucoup rencontrée des réponses qui
uglam ? d’illustrations ; peuvent être particuliers ou
- Quelle est la - Différentes fonctions de la distinctes.
fonction de la description : des fonctions
description ? informatives, explicatives,
communicatives et pragmatiques.
Tableau 27: Deuxième série d’entretiens. Réponses à la question C
285
Chapitre 3 : Analyses des deux séries d’entretiens
Les élèves répondent tous avec des exemples et des explications. Dans chaque
réponse nous trouvons une ou plusieurs fonctions. La fonction la plus abordée est
celle d’attirer l’attention des autres et d’agir sur eux pour visiter ces lieux décrits.
Nous trouverons plusieurs fonctions dans les discours des apprenants, par exemple :
Elle sert à informer quelqu’un pour mieux comprendre. Par exemple la réponse 2.
2- la fonction communicative :
Quand nous adressons la parole à quelqu’un, questionner, s’informer sur un lieu et
avoir sa description. Par exemple les réponses : 1 et 5.
- R5 : « nettaru-d aḍris n uglam n wadeg iwakken ad nessisen adeg / neγ lḥaja / i wid
ur tt-nessin ara deg rradyu neγ deg tesγunt // bac win yesεan lfikra n diri fell-as ad
tt-yekkes / yerna ad tt-yissin akter » = (nous écrivons le texte descriptif pour
décrire un lieu / ou une chose / pour celui qui ne le (a) connaît pas / à la radio /
ou dans une revue // pour changer les fausses idées sur cette région / et même
pour la mieux connaître).
3- la fonction pragmatique :
Elle est présente dans toutes les réponses à cette question. Voici un exemple,
En général, les élèves ont tous répondu avec des exemples et des explications.
Nous avons remarqué qu’ils ont pris en compte ce qu’ils ont vu en classe. Ils insistent
sur l’aspect pragmatique de la description et le but d’écrire un texte descriptif dans la
vie sociale. Ce qui nécessite la prise en compte de l’apprentissage par projet pour
286
Chapitre 3 : Analyses des deux séries d’entretiens
Nous remarquons que ces élèves arrivent à réinvestir les mots de langage courant
d’une part, et à harmoniser ces savoir et concepts du métalangage d’autre part. Par
exemple, l’élève 1 qui n’a pas étudié tamazight en première année arrive à donner
une réponse satisfaisante où il énumère ces éléments linguistiques :
287
Chapitre 3 : Analyses des deux séries d’entretiens
Par rapport aux autres réponses, la réponse 5 est distincte. L’élève accentue sur la
fonction poétique de la langue dans son discours :
- R5 : « deg uḍris n uglam / ad naf inemlen n wadeg akked tzelγiwin / amyag n tγara
/ irbiben // akk awalen icebḥen i s-d-irennun lmeεna i uḍris » = (dans le texte
descriptif de lieu / nous trouverons des indicateurs de lieu et les particules / le
verbe d’état / l’adjectif // et de beaux mots qui rajoutent du sens au texte).
Cet élève évoque un autre aspect de la langue qui peut être pris en compte dans
une autre séquence descriptive. Cet aspect est lié à l’aspect esthétique de la langue
comme il est indiqué dans son discours. Cela nous donne l’idée pour intégrer d’autres
éléments rhétoriques dans d’autres séquences.
288
Chapitre 3 : Analyses des deux séries d’entretiens
Dans les réponses 1 et 3, les élèves citent un autre élément qui a une valeur aussi
dans le texte descriptif, c’est le but de la description. Par exemple les réponses 1 et 3.
- R1 : « ayen yesεan azal γur-i deg uglam / d aεraḍ n yimdanen » = (ce qui a une
valeur pour moi / dans une description c’est lorsque nous invitons les gens) ;
- R3 : « tεejebyi-d deg uglam n wadeg / taggara-ines (mi ara ad d-neεreḍ weyyiḍ / ad
asen-nini ma telha temnaḍt-nni) » = (ce qui m’attire dans la description de lieu /
est sa fin (quand nous invitons les autres / pour leur dire si elle est belle cette
région).
On remarque donc, que cet élève lie sa réponse à la beauté de la langue, car il
semble dire que ce qui a une valeur dans une description est la belle langue.
289
Chapitre 3 : Analyses des deux séries d’entretiens
Nous avons remarqué qu’il y a une progression des connaissances des élèves et une
vision positive de la séquence. En effet, les élèves ont pu répondre à la question E.
C’est une évolution positive grâce au travail en séquence et surtout pour l’élève 1, qui
s’améliore d’une question à une autre.
Trois enquêtés sur cinq ont répondu que la description est facile. Il s’agit des
réponses 3, 4, et 5. Pour ces élèves, ce qu’ils ont étudié dans la séquence descriptive
les a aidés à produire le texte descriptif. Prenons l’exemple des réponses suivantes :
- R3 : « yeshel kulec a massa / (axaṭer llan yinemlen n wadeg / llan irbiben / llant
tizelγiwin) / nessen amek ara ten-nessexdem » = (tout est facile madame /
(puisque il y a la présence des indicateurs de lieu / les adjectif /les particules) /
nous connaissons comment les utiliser) ;
- R5: « yeshel uglam n wadeg // imi ngellem-d ayen i nessen / d wayen yellan
deg-s d wayen i as-d yezzin ( amedya yeshel i yiwen ad d-igellem adeg anda
yetεic ilmend n wayen i neγra akk deg tzeqqa ) » = (la description de lieu est
facile // parce que nous décrivons ce que nous connaissons / et tout ce qu’il y a
à l’intérieur de ce lieu ou ce qu’il l’entoure / (par exemple / c’est facile de
décrire un lieu où tu vis à l’aide de ce que nous avons étudié en classe).
290
Chapitre 3 : Analyses des deux séries d’entretiens
Pour ces élèves, la production du texte descriptif est facile si on se réfère à ce que
nous avons étudié dans la séquence, en se basant sur les éléments linguistiques relatifs
à la description et le plan organisateur de la description. Par contre, les élèves 1 et 2
pensent que la description est difficile.
La dernière question (F) est très importante pour identifier les problèmes et les
difficultés des élèves dans la production du texte descriptif. Après l’analyse des
réponses des élèves, nous avons identifiées deux types de difficultés :
- R1 : « d tira i yuεren deg-s / umma kulec yeshel / (axaṭer nelmed amek ilaq ad naru
aḍris n uglam) // yewεer kan amek ara naru s tira i yesseḥan » = (c’est
l’orthographe qui me pose problème / le reste c’est facile / (parce que nous
avons appris comment écrire un texte descriptif) // ce qui est difficile est
comment écrire sans faute d’orthographe).
291
Chapitre 3 : Analyses des deux séries d’entretiens
Ces élèves (1, 2) signalent aussi des difficultés au niveau de la structure du texte.
Voici ce qu’ils disent :
- R2 : « d acu i as-d-yezzin deg yal tama d ayen i yewεren imi ur ssineγ ara mliḥ
taγessa n uglam / ladγa mi ara tferqeḍ tiseddarin » = (ce qu’il l’entoure est le
plus difficile dans la description de lieu / puisque je trouve des difficultés dans
la construction du plan de description / surtout quand on doit le diviser en
paragraphes).
Ce problème est lié au temps qu’il faut donner aux élèves pour saisir toutes ces
compétences de planification. Car saisir ces nouveaux éléments linguistiques et les
utiliser dans leurs productions demande pour certains élèves un temps supplémentaire
et une différenciation dans les stratégies et les situations d’enseignement-
apprentissage. Cela, est impossible à faire dans une seule séquence.
Ces difficultés posées ne nous empêchent pas de dire qu’il y a une amélioration
par rapport aux premières connaissances des élèves. L’acquisition de la structure du
texte descriptif est un point positif car même certains semble avoir une difficulté au
niveau de la structuration, l’objectif de la séquence est atteint. Et pour aider ces élèves
à maîtriser cette compétence nous ajouterons d’autres supports et d’autres stratégies
pour les donner divers plans de description. Nous ajouterons une séquence didactique
sur la description qui prenne en compte ces difficultés et les résoudre.
Enfin, si nous disons que les élèves ont acquis cette compétence de structuration, il
ne faut pas négliger les difficultés qu’ils rencontrent lors de l’’écriture de ce type de
texte. Par exemple comment organiser ces plans de description car il y a plusieurs
plans dans la description.
292
Chapitre 3 : Analyses des deux séries d’entretiens
Les réponses des élèves dans la deuxième série d’entretiens sont plus longues,
plus explicites et plus riches. Nous remarquons une progression et un développement
de leurs connaissances chez ces élèves après la séquence descriptive. Ils ont appris ce
qui est relatif à la description en général et à la description de lieu en particulier.
D’après les réponses, la majorité a acquis des compétences pour décrire un lieu, ils
arrivent à répondre aux questions sur la structure. Ils connaissent le plan de texte
descriptif même si c’est la première fois qu’ils l’apprennent en classe5.
5
Nous devons signaler que ce plan de structuration n’est pas signalé ni dans le manuel scolaire ni
dans le programme, ce qui fait que c’est grâce à notre travail de la licence, que nous avons trouvé ces
plans de description.
293
Chapitre 3 : Analyses des deux séries d’entretiens
D’après ces exemples, nous remarquons que ces élèves n’arrivent pas à
décider dans quelle langue à écrire ces mots. Il y a ceux qui gardent leur
orthographe d’origine « publicité » et d’autre les transcrivent en tamazight,
exemple « tilifizyu ».
Après avoir terminé l’analyse des deux séries d’entretiens, l’une avant la
séquence et l’autre après la séquence, nous passerons à une autre étape d’analyse
comparatif entre les deux séries afin de voir s’il y a une amélioration au niveau des
connaissances des élèves et pour identifier les nouvelles représentations des élèves
concernant le type descriptif.
294
Chapitre 3 : Analyse des entretiens des élèves
Nous allons maintenant faire une comparaison entre les réponses des élèves en
première série d’entretiens et la deuxième série afin de :
- dégager les différences et les ressemblances qui existent dans leurs premières
réponses (connaissances antérieures avant la séquence) et les réponses en deuxième
série d’entretiens (connaissances acquisses après la séquence), d’une part ;
Nous présenterons à chaque fois les tableaux de comparaison puis nous passerons
aux commentaires pour chaque question posée dans les deux séries d’entretiens. Nous
rappelons que la question F n’est posée qu’en deuxième série d’entretiens, car elle
vise directement la vérification des connaissances acquises en classe après la
séquence.
Question A
Tableau 31 : Comparaison entre les réponses des élèves à la question A, dans les deux séries
d’entretiens.
295
Chapitre 3 : Analyse des entretiens des élèves
Après la séquence, les élèves ont appris ce qu’est la description. 4 sur 5 ont
développé leurs compétences, notamment l’élève 5 qui a amélioré sa réponse, d’une
phrase courte, insatisfaisante à une réponse juste, longue et plus expliquée1.
Mais, l’élève 1 garde la même idée que la description est une présentation d’une
chose, qui reste une réponse trop brève.
Nous avons remarquée que les représentations des élèves se sont améliorées. Les
élèves mentionnent beaucoup plus la présence des descriptions dans les contextes
d’écrit, car dans leurs premiers discours la présence des descriptions dans le contexte
oral sont plus évoquées. Les élèves ont l’habitude de rencontrer les descriptions dans
des contextes d’oralité et dans le langage quotidien, discours familier, tradition orale,
etc. Par exemple la réponse de l’élève 5 est améliorée car il ajoute le contexte d’écrit
dans sa réponse en deuxième série d’entretiens.
Les élèves ont donné des exemples par rapport à leur vie quotidienne et leur tradition
orale. Cela indique qu’il faut exploiter ces connaissances antérieures orales dans les
programmes scolaires pour arriver à des bons résultats d’apprentissage à l’écrit.
1
Voir les réponses de cet élève en annexe 5.
296
Chapitre 3 : Analyse des entretiens des élèves
Après la séquence, les réponses des élèves sont plus claires et plus riches en
exemples et en matière de connaissance. Dans toutes les réponses, les élèves donnent
des exemples pour bien expliquer les fonctions de la description. Chacun d’eux
essaient de donner une fonction pour la description : des fonctions communicatives,
sélectives, explicatives ou informatives, littéraires, ou pragmatiques. Les élèves ont
saisi l’enjeu de la description. Ce qui explique que ces élèves ont appris que la
description n’est pas gratuite mais elle sert toujours à quelque chose.
Tableau 34 : Comparaison entre les réponses des élèves à la question D, dans les deux séries
d’entretiens.
297
Chapitre 3 : Analyse des entretiens des élèves
En plus de ce que les autres élèves ont énuméré tels que (verbes d’état, adjectifs, le
présentatif d, indicateurs de lieu) un seul élève insiste sur l’utilisation des éléments
rhétoriques qui fait partie de l’esthétique de la langue. C’est l’élève 5.
Ce qui fait la différence dans ces deux séries d'entretiens par rapport à cette
question, c’est que les élèves, dans leurs réponses de la deuxième série, donnent
l’importance à la structure du texte descriptif et à l’aspect pragmatique de la
description. Nous pouvons citer comme exemple les réponses des élèves : 1, 2, 3, et 4.
Pour les réponses similaires dans cette question dans les deux séries d’entretiens est la
réponse de l’élève 5 qui insiste encore sur la fonction poétique de la langue. Il parle
de la langue soutenue dans le type descriptif.
298
Chapitre 3 : Analyse des entretiens des élèves
Les réponses des élèves à cette question montrent qu’il y a une acquisition des
connaissances et un développement marquant. Les élèves 3, 4, et 5 considère la
description facile car ils ont appris tous ce qu’il faut dans la classe pour produire un
texte descriptif. Par contre les difficultés mentionnées par les élèves 1 et 2 sont des
difficultés qui se trouvent au niveau de la transcription des mots et des emprunts qui
ne sont pas d’origine amazigh.
Nous passerons maintenant aux résultats de cette comparaison entre les deux séries
d’entretiens.
299
Chapitre 3 : Analyse des entretiens des élèves
Cette comparaison entre les deux entretiens nous a permis d’obtenir quelques
résultats que nous présentons ici pour voir l’amélioration des connaissances des
élèves et de leurs représentations concernant la description. En effet, c’est l’idée qu’ils
se sont fait de la description.
1
A cela, s’ajoute les résultats de test diagnostique (production écrite).
300
Chapitre 3 : Analyse des entretiens des élèves
Pour les difficultés rencontrées dans l’apprentissage de ce type, les élèves savent
signaler deux types de problèmes :
1
Adjectif, verbe d’état, indicateurs de lieu.
2
La structure descriptive, le thème- titre, sous thèmes.
301
Chapitre 3 : Analyse des entretiens des élèves
Enfin, les deux entretiens sont utiles, pour confirmer les connaissances antérieures
des élèves qu’on avait en partie mises à jour par les productions écrites, et pour
programmer des remédiations dans le cadre d’autres séquences didactiques.
302
Conclusion générale
L’objectif de ce travail, comme nous l’avons signalé dès le départ, est d’une part
de savoir si l’enseignement par le biais de la séquence peut faciliter l’enseignement-
apprentissage du type descriptif dans la classe de langue amazighe. D’autre part, voir
si la prise en compte des nouvelles approches pédagogiques et didactiques peut
contribuer à la facilitation de l’apprentissage de ce type textuel.
Pour répondre à cette problématique nous avons formulé trois hypothèses, nous
les rappelons ci-dessous. Dans la première, nous avons supposé que les vraies
caractéristiques du texte descriptif (ses éléments linguistiques et sa structure) ne sont
pas pris en compte dans les documents institutionnels. Et c’est pour cette raison que
nous avons analysé le programme, le document d’accompagnement et le manuel
scolaire pour vérifier la validité de cette hypothèse. Dans la deuxième hypothèse, nous
avons suggéré que la préconisation des principes de différentes nouvelles approches
didactiques qui prennent en compte les connaissances préalables et les représentations
des élèves sur le type textuel enseigné peut améliorer son enseignement. Pour cela,
nous nous sommes appuyée sur les différentes nouvelles approches pédagogiques et
didactiques qui peuvent aider l’apprentissage du type descriptif pour bien préparer
l’expérimentation. Et dans la troisième hypothèse, nous avons supposé que le travail
par séquences et par le biais de la typologie textuelle peut aider l’enseignement-
apprentissage du type descriptif. Et c’est grâce à l’analyse des productions écrites et
les entretiens des élèves, avant et après l’enseignement de la séquence descriptive,
que nous avons pu répondre à cette hypothèse.
C’est par le biais de l’analyse de ces trois données (les documents institutionnels,
les productions écrites, et les entretiens) que nous avons essayé de répondre à nos
hypothèses.
303
Conclusion générale
304
Conclusion générale
un texte structuré. Donc la compétence textuelle chez ces élèves est insuffisante, car
les difficultés identifiées et enregistrées chez ses élèves relèvent de difficultés
d’organisation et de structuration textuelle.
Quand à la troisième hypothèse, nous pouvons dire que la séquence descriptive est
réussie. Apres l’analyse des productions écrites des élèves et la deuxième série
d’entretiens nous avons remarqué que l’enseignement par séquence didactique permet
aux apprenants de développer leurs compétences linguistiques et d’acquérir des
nouvelles compétences de structuration du texte descriptif. Rappelons que cette
séquence a pris en compte tous les éléments qui peuvent aider l’enseignement du type
descriptif en s’appuyant sur les connaissances antérieures des élèves, les éléments
linguistiques récurrents dans le texte descriptif et sa structure, les textes authentiques,
le travail en équipe, le principe d’écrire et réécrire, etc.
L’expérimentation faite en classe a aussi donné ses fruits qui est la réussite de la
majorité des élèves à produire des textes cohérents, enrichis par le vocabulaire
descriptif et tous les éléments linguistiques qui aident à structurer une description. Il y
a une amélioration nette et un développement remarquable dans les productions
écrites des élèves. De productions basées sur des phrases simples et des micro-
propositions, non structurées à des phrases qui se basent sur des macro-propositions
descriptives, c'est-à-dire des phrases plus longues et plus complexes. Les élèves ont
montré qu’ils étaient en mesure de rédiger un texte descriptif en s’appuyant sur des
critères de production et sur leurs connaissances préalables.
Après l’analyse de la deuxième série d’entretiens, nous avons constaté que les
représentations des élèves sont améliorées et enrichies. Les élèves sont conscients de
l’importance de ce type dans leur vie sociale, cela apparait bien dans les résultats de la
deuxième série d’entretiens. Car arriver à faire apprendre à des élèves l’utilité du
savoir qu’ils apprennent est un point important dans l’approche communicationnelle.
La maitrise de cette compétence de production du texte descriptif vient après plusieurs
activités de consolidation et les élèves se sont améliorés de plus en plus, d’une
compétence phrastique à une compétence textuelle.
C’est grâce aux différentes activités de la séquence qui se base sur les compétences
antérieures des élèves d’une part et sur les principes de l’approche textuelle parmi
d’autre approches théoriques d’une autre part qu’on obtient ces résultats. C’est dans
305
Conclusion générale
Cependant, malgré cette réussite, certains élèves (le groupe 3 et 7) ne savent pas
encore servir de tous les éléments essentiels pour produire un texte descriptif. Ces
difficultés qui, sont identifiées même après la séquence, qui sont des difficultés de
structuration des sous-parties dans le texte descriptif.
Jusqu’à là, nos hypothèses sont confirmées. Ainsi nous arrivons, à la fin de ce
modeste travail, à donner une réponse à la problématique qui nous a motivé tout au
long de notre travail de recherche. Nous pouvons dire que le travail par séquences est
un moyen pédagogique qui peut réussir l’enseignement-apprentissage du type
descriptif ou de n’importe quel autre type textuel. Car, elle permet aux élèves de
s’autocorriger et d’améliorer leurs compétences en s’appuyant sur leurs compétences
antérieures et sur le savoir acquis en classe.
La réussite des élèves par le biais de cette séquence revient aussi à la prise en
compte des différents principes des nouvelles approches pédagogiques et didactiques
tels que la pédagogie de projet, l’approche par compétences, l’approche textuelle,
l’approche communicationnelle, etc. La prise en compte de tous ces approches a aidé
les élèves à développer leurs compétences antérieures pour produire un texte
descriptif.
1
MEKSEM Z. 2002. Mémoire de magistère. op.cit. p.119.
306
Conclusion générale
Ce qui reste est de proposer d’autres stratégies d’enseignement qui peuvent aider
les élèves à surmonter leurs difficultés et de leur donner plus d’’occasions afin de
réinvestir leurs connaissances et compétences acquissent préalablement. La majorité
des savoirs de ces élèves sont des savoirs tirés de l’oralité comme le conte, la poésie,
etc. Cela donne aussi à l’oral sa part pour maîtriser la langue dans ses deux contextes
d’utilisation. L’objectif d’une séquence consacrée à la poésie par exemple, devait être
de caractère oral, ce qui donne aux activités d’apprentissage un autre sens. C’est-à-
dire : exploiter l’oral2 dans l’écrit notamment dans les endroits sociaux et exploiter
aussi la culture orale amazighe dans des situations de communication réelle. Par
exemple : contes, discussions quotidiennes. Toutes ces réponses font référence à notre
première hypothèse qui stipule qu’il y a un savoir connu qu’il faut exploiter dans les
activités d’apprentissage.
2
Dans ce cas, nous parlerons de l’enseignement de l’oral, dans la didactique des langues, comme objet
d’étude. Et à propos de ce thème, voir la thèse de M. Rispail. 1998. Pour une socio-didactique de la
langue en situation multiculturel : Le cas de l’oral T1. Sous la direction de Louis Dabéne. Presses
Universitaires du SEPTENTRION.
307
Conclusion générale
Nos analyses nous ont montré qu’il faut intégrer d’autres éléments pour réussir la
production du texte descriptif. Des éléments d’aspect linguistique relatifs à la
description ou des perspectives liées aux aspects didactiques et pédagogiques en
général. De ce fait, il nous parait nécessaire de prendre en compte les points suivants,
avant l’élaboration de chaque séquence didactique :
A la fin de ce travail, nous arrivons à dire que d’autres pistes restent encore à
suivre dans ce domaine de la didactique et l’enseignement de la langue amazighe
comme l’exploitation des travaux de différents types textuels et de genres sociaux qui
existent en langue amazighe.
Malgré notre ambition pour analyser tous les éléments qui peut réussir
l’apprentissage du texte descriptif, nous n’avons pas pu faire un travail exhaustif.
D’autres voies de recherche restent à faire dans l’avenir, tels que :
308
Bibliographie
Bibliographie
ADAM J.-M. ; 1982. Les enjeux textuels de la description. Dans : Pratiques, n 34. pp 93-117.
ADAM. J.-M.; 1992. Pour une pragmatique linguistique et textuelle. Paris. Editions de
minuit.
ADAM. J.-M.; 1999. Cadre théorique d’une typologie séquentielle. Dans : ELA, n 83. pp.07-
18.
BRONCKART J.-P. & al. ; 1985 : Le fonctionnement des discours. Paris. Délachaux et
Nestlé.
BRONCKART J.-P. & B.-E. & POULIOT M. ; 2003. Repenser l’enseignement des
langues : comment identifier et exploiter les compétences ? Presses universitaires.
Septentrion.
CHAKER S.; 1990. Imazighen ass-a. Berbères dans le Maghreb contemporain. Alger.
Bouchéne.
CHAKER S.; 1991. Manuel de linguistique berbère I. Syntaxe et diachronie. Alger, ENAG.
CHAKER S.; 1996. Manuel de Linguistique Berbère tome II, syntaxe et diachronie. Alger.
ENAG.
309
Bibliographie
COMBETTES B.; 1987. Types de textes et fait de la langue. Pratiques, n 56. pp. 05-17.
CUQ J.-P. & GROUCA I.; 2002. Cours de didactique du français langue étrangère et
seconde. Paris, PUG.
LOUNAOUCI M.; 2004. Le rapport à la langue : une attitude complexe. Timmuzgha, Revue
du HC,A n 09, Alger. pp 21-30.
MEIRIEU Ph. ; 1990. Apprendre …..oui mais comment ? Paris. ESF. 10eme éditions.
310
Bibliographie
NABTI A. ; 2000. La typologie des textes. Acte du séminaire sur la formation des
enseignants de tamazight et l’enseignement de la langue et de l’histoire amazighe. HCA.
Alger. pp 07-12.
PENCHOEN Th.-G.; 1973. Etude syntaxique d’un parler Berbère (Ait Frah de l’Aurès).
Centre Di Studi Magrebini.
311
Bibliographie
REVAZ F. ; 1997. Lire et écrire la description ; survol historique des pratiques descriptives et
analyse critique de quelques manuels. pp.70-75. Université de Lausanne. S.R.
RYNAL F. & RIEUNIER A.; 2001. Pédagogie : dictionnaire des concepts clés.
Apprentissage, formation, psychologie cognitive. Paris, ESF.
SHIRLY C.-Th. ; 2000. La cohérence textuelle : pour une nouvelle pédagogie de l’écrit.
Paris, L’Harmathan.
TUPIN F.; 2003. Ecole et éducation universitaire. Créole. Paris, 3eme Edition économisa.
S.R.
312
Bibliographie
DOLZ J. ; Avril 2006. Les genres textuels dans l’enseignement du français ; langue
seconde : un chantier ouvert. Genève. pp. 19-23. Article web : www.babylona.ch
GIELLING P. ; Janvier 2001. La typologie textuelle. D’après J.-M. Adam, & all. In :
Le français dans le monde. Document web :
http://www.oasisfle.com/documents/typologie_textuelle.HTM
JAMBIN A. ; 1999. Didactique des langues : Réflexion sur la didactique des langues.
Rectorat de Toulouse, date de mise à jour : 06 / 12 /1999. pp.01- 08. Document
web : http://pédagogie.ac-toulouse.fr/anglais/didalang.htm
ROGERS X.; Mars 1999. Savoir, capacité et compétences à l’école : une quête de
sens. pp 24-31. Forum Pédagogique de la journée de l’enseignement de 15 octobre
1997. Document web :
http://www.ibe.unesco.org/frech/poverty/Ressources/Experts/Xavier_savoirs_capac
ités_compe.pdf
313
Bibliographie
314
Liste des Annexes
316
Annexe 6: Transcription et traduction des entretiens des élèves
Questions : A, B, C, D, E, F.
Réponses1 : R 1, R 2, R 3, R 4, R 5.
Pause courte : /
Pause longue : //
Hésitation : …, eh
Adiwenni amezwaru
A : d acu d aglam
T2: aglam // d asissen n lḥaja ur – tt- yessin ḥed / ad -as –d- nbeyyen zeεma d
acu –tt
T5: d ullis
1
Dans les entretiens transcrits en tamazight les réponses sont notées par cette lettre : « T », « Tiririt »
en tamazight.
340
Annexe 6: Transcription et traduction des entretiens des élèves
T5: nezmer ad naf aglam deg wayen i d-qqarent temγarin (mi ara d-tmeslayent
γef yiwen amek iga)
T1: lfayda n uglam eh… / lfayda n uglam yessisin aγ-d leḥwayej ur tent-yessin ara
wayeḍ sεan-tt lmeεna bac ad iruḥ γer dinna ad tent- id-iẓer
T5: ma yella deg teqsiḍt / aglam yessisin-aγ-d udmawen i yellan dinna / bac ad
nefhem tawuri-nsen deg teqsiḍt-nni
2
Cette question a été suivie par une explication de notre part pour bien l’éclairer.
341
Annexe 6: Transcription et traduction des entretiens des élèves
T2: anda i d-tezga / d acu yellan akk deg temdint-nni / lεibad-is/ amek i
yemmugen daγen
T4: yeskanay-d les defaux neγ ayen n lεali deg-s / imukan yelhan d leḥwayej
icebḥen //ayen ulac deg tmura-nniṭen
T5: ayen yeεnan azal ameqqran deg uglam / d tameslyt-nni icebḥen bezzaf deg
uglam
T5: aglam d assisen n tγawsa / neγ n wadeg / i win ur tt-nessin ara s uḍfar n
tγessa- ya / asentel ( taγawsa neγ amkan i d-yettwagelmen) / iḥricen-is ( ayen akk i
yesεa) / d wayen akk i d-yezzin yal aḥric //γer taggara / aεraḍ n kra win ur nessin
amkan-a akken ad t-id ẓuren
342
Annexe 6: Transcription et traduction des entretiens des élèves
T1: nezmer ad naf aglam n wadeg / deg berra / deg ubrid // mi ara ad aγ-d-
yesteqsi ḥedd γef umkan
T2: nettaf-it daγen deg ttilifizyu … ih / mi ara d-ttmeslayen γef umdan neγ γef
ḥed n yimukan icebḥen am Leqser neγ Bgayet
T3: nezmer ad naf aglam deg tmeslayt-nneγ n yal ass // mi ara aγ-d-yeḥku ḥedd
tamacahut / igellem-d amma d imdanen amma d imukan anda i teḍra tedyant /
deg uxxam neγ deg berra ( mi ara d-ngellem imdanen i nettmagar/ neγ imukan i
nwala deg wass)
T5: nettaf aglam n wadeg / deg tmeslayt-nneγ n yal ass deg uxxam // daγen
deg yidlisen surtout / deg tmacahut / neγ deg uγerbaz / deg yiḍrisen i neγra
T1: yemmal-d adeg i win ur t-nessin ara / neqqar-it-id bacek ad d-neεreḍ weyyiḍ
bac ad d-asen ad teẓren
T3: ad d-nessisen amkan ur nettwassen ara //ad d-nini d acu yellan dinn-a / ih
/ d acu yesεa d lεali d wayen s wacu i d-yufrar // akken ad nejbed γur-s lγaci ad tt-
id-ẓuren
T4: ad d-nessisen amek i temmug tmurt-nni neγ taddart-nni // bac win ur tt-
nessin ara ad d-iruḥ ad tt-yisin
T5: nettaru-d aḍris n uglam n wadeg iwakken ad nessisen adeg / neγ lḥaja / i
wid ur tt-nessin ara deg rradyu neγ deg tesγunt // bac win yesεan lfikra n diri fell-as
ad tt-yekkes / yerna ad tt-yissin akter
343
Annexe 6: Transcription et traduction des entretiens des élèves
T1: nessexdam deg uḍris n uglam n wadeg irbiben / inemmlen n wadeg / lwahid
tzelγiwin
T2: aḍris n wadeg mi ara t-id narru nessexdem deg-s irbiben / imyagen n tγara
akked tzelara akked tzelγiwin
T3: aḍris n wadeg / mi ara t-id naru nessexdam deg-s irbiben / imyagen n
tγara/tizelγiwin // d aya
T4: nessexdam deg uḍris n uglam irbiben / inemlen n wadeg / imyagen n tγara
// akked tzelγiwin
T5: deg uḍris n uglam / ad naf inemlen n wadeg akked tzelγiwin / amyag n
tγara / irbiben // akk awalen icebḥen i s-d-irennun lmeεna i uḍris
T4: ayen i yesεan azal γur-i d taγessa / ad d-nini isem n usentel-nni // d wayen
akk i s-d-yezzin / amek ara ad d-nessisen amek ilaq amkan-nni
T5: d tutlayt icebḥen i yesεan azal deg uglam n wadeg //d aseqdec n … // n
yinemlen n wadeg / d yirbiben
344
Annexe 6: Transcription et traduction des entretiens des élèves
F- tura mi teγriḍ aglam n wadeg d acu i yessehlen γur-k / d acu i yuεren / iwacu
// ma tẓemreḍ ad ayi-tefkeḍ amedya
T1: d tira i yuεren deg-s / umma kulec yeshel / (axaṭer nelmed amek ilaq ad
naru aḍris n uglam) // yewεer kan amek ara naru s tira i yesseḥan
T2: d acu i as-d-yezzin deg yal tama d ayen i yewεren imi ur ssineγ ara mliḥ
taγessa n uglam / ladγa mi ara tferqeḍ tiseddarin
T3: yeshel kulec a massa / (axaṭer llan yinemlen n wadeg / llan irbiben / llant
tizelγiwin) / nessen amek ara ten-nessexdem
T4: yewεer amek ara naru kra n wawalen imaynuten am wawalen i d-kecmen
γer tutlayt n tmaziγt (amedya / la poste / la banque …)
T5: yeshel uglam n wadeg // imi ngellem-d ayen i nessen / d wayen yellan
deg-s d wayen i as-d yezzin ( amedya yeshel i yiwen ad d-igellem adeg anda yetεic
ilmend n wayen i neγra akk deg tzeqqa ).
345
Annexe 6: Transcription et traduction des entretiens des élèves
R2: la description // c’est une présentation d’une chose ignorée par quelqu’un / et
que nous essayons de le faire connaître
R 4 : la description est une chose que nous présenterons pour ceux qui ne le
connaissent pas
R 5 : c’est le récit
B : où tu trouves la description
R 2 : elle nous présente ce que nous ne connaissons pas / dans le but de le connaître
R 3 : lorsque quelqu’un ne connaît pas une chose / ou un lieu / nous lui expliquerons
par une description
346
Annexe 6: Transcription et traduction des entretiens des élèves
R 4 : pour la description / nous essayons de faire connaître aux gens si cette chose
est bonne ou non
R5: dans le conte la description nous présente les personnages qui sont dans le
conte / pour mieux comprendre leurs rôles dans le conte
D : quels sont les éléments linguistiques qu’il faut utiliser pour produire une
description
R 4 : nous utilisons les mots qui sont adéquats / pour attirer l’attention de ceux qui
veulent voir notre village ou notre ville
R 5 : les simples mots qui ont un grand sens // ainsi que les noms et les verbes / pour
donner une belle image à notre village
E : à ton avis qu’est ce qui est le plus important dans une description
R1: c’est la beauté de cette ville … / eh là bas dans cette ville / c’est la beauté /
c’est des gens qui habitent cette ville
R4: il présente les défauts ou tout ce qui est bon dans cette région / les meilleurs
places et les belles choses // tout ce qu’il n’y a pas dans d’autres régions
347
Annexe 6: Transcription et traduction des entretiens des élèves
R2: c’est une description de lieu / présentation d’une région dont nous
présenterons tout ce qui existe dans cette région / et tout ce qui existe dans chaque
partie // enfin nous invitons ceux qui ne connaissent pas ce lieu
R5: la description c’est une présentation d’une chose / ou d’un lieu à quelqu’un /
qui ne le (a) connaît pas // par le biais de ce plan : le tout (la chose ou le lieu décrit) /
ses parties (tout ce qu’elle a) / et tout ce qui l’entoure dans chaque partie // enfin /
c’est l’invitation des autres pour visiter ces lieux
R2: nous la trouverons aussi à la télévision, … oui / quand ils parlent de personne /
ou des beaux lieux comme Elkseur / Bejaia
348
Annexe 6: Transcription et traduction des entretiens des élèves
R 1 : il présente le lieu pour ceux qui ne le connaissent pas / on l’utilise pour inviter
les autres / pour qu’ils viennent le visiter
R2: nous présentons le lieu qui n’est pas connu / nous présentons aussi ce qu’il y a
là-bas …oui / ce qu’il a de bien / pour inviter les gens à visiter ce lieu
R 3 : nous présentons le lieu qui n’est pas connu // nous présentons aussi ce qu’il y a
à l’intérieur …oui / tout ce qu’il a comme spécificité / pour attirer l’attention des gens
/ pour le visiter
R5: nous écrivons le texte descriptif pour décrire un lieu / ou une chose / pour ce
qui ne le (a) connaît pas / à la radio /ou dans une revue // pour changer les fausses
idées sur cette région / et même pour la mieux connaître
D : quels sont les éléments linguistiques qu’il faut utiliser pour produire une
description de lieu
R1: nous utilisons dans une description de lieu / les adjectifs / les indicateurs de
lieu / est les particules aussi
R 2 : quand nous écrivons un texte descriptif de lieu / nous utilisons : les adjectifs /
les indicateurs de lieu / les verbes d’état / et les particules
R3: quand nous écrivons un texte descriptif /nous utilisons les adjectifs / les
verbes d’état / les particules // et c’est tout
R4: nous utilisons dans la description de lieu / les adjectif / les indicateurs de lieu
// et les particules
349
Annexe 6: Transcription et traduction des entretiens des élèves
R5: dans le texte descriptif de lieu / nous trouverons des indicateurs de lieu et les
particules / le verbe d’état / l’adjectif // et tout les beaux mots qui aident à comprendre
le sens du texte
E : à ton avis qu’est ce qui est le plus important dans une description
R 1 : ce qui a une valeur pour moi / dans une description c’est lorsque nous invitons
les gens
R 2 : mais pour moi / je crois que la bonne chose dans une description / est sa
structure
R 3 : ce qui m’attire dans la description de lieu / est sa fin (quand nous invitons les
autres /pour leur dire si elle est belle cette région)
R 4 : ce qui important pour moi c’est la structure / nous devons lui donner un nom //
et écrire tout ce qui l’entoure / pour bien présenter ce lieu
R 5 : c’est la belle langue qui a une importance dans la description de lieu / et les
adjectifs
F: à présent que t’as étudie la description de lieu : qu’est-ce qui facile / qu’est
ce qui est difficile / dans chaque cas / pourquoi / peux-tu donner un exemple
R1: c’est l’orthographe qui me pose problème / le reste c’est facile / (parce que
nous avons appris comment écrire un texte descriptif) // ce qui est difficile et
comment écrire sans faute d’orthographe
R2: ce qu’il l’entoure est le plus difficile dans la description de lieu / puisque je
trouve des difficultés dans la construction du plan de description / surtout quand tu
dois le diviser en paragraphes
R3: tout est facile madame / (puisque il y a la présence des indicateurs de lieu
/les adjectif /les particules) / nous connaissons comment les utiliser
R4: nous trouverons des difficultés dans l’écriture de certains mots // comme
l’écriture des mots qui ne sont pas d’origine berbère (par exemple / la poste / la
banque)
350
Annexe 6: Transcription et traduction des entretiens des élèves
R 5: la description de lieu est facile // parce que nous décrivons ce que nous
connaissons / et tout ce qu’il y a à l’intérieur de ce lieu ou ce qu’il l’entoure / (par
exemple /c’est facile de décrire un lieu où tu vis à l’aide de ce que nous avons étudié
en classe).
351
Annexe 1 : Recueil des textes descriptifs amazighs
Texte 11
Taddart-iw
1
Texte utilisé comme activité de lecture dans la séquence de l’expérimentation en classe.
317
Annexe 1 : Recueil des textes descriptifs amazighs
Texte 2
Tazeqqa n Tḥemmut
Tebna tewwurt anda yella zik unekcum ɤer waddaynin. Addaynin yuɤal d
taxxamt deg-s yẓẓel wusu ɤef umeḍreḥ. Deg-s, asenduq n teslit n wasmi i ttedda
Tḥemmut.
Texte 3
Axxam
Deffir n tewwurt yuẓan takwayt srusuyen deg-s icmax. Ar tama-s, yella ssur
sdat lkanun d yinyen.
318
Annexe 1 : Recueil des textes descriptifs amazighs
Texte 4
Tajmat n taddart
Tajmat ɤur-s ula d lmiḥrab d yiwen ugmir akken deg-s tlata tdekkanin fell-
asent i yettɤimin warrac urad nekcim ttufiq n taddart. Berra yidis ufella mettwal
asammer, d timsellit. Timsellit d tadekkant ahat setta n yiɤallen, teɤzi tehri. Fell-as i
ttẓallan asmi llan wid ituben. Zik werǧin teqqim d tilemt. Гas d igedrez am wass-a,
ad ilin wid yettẓallan. Tura tuɤal i wurar : Irgazen d ttiddas, arrac d tuqqna tuffra.
Zik ma yella win i d-irekben zzayla, mi d-yewweḍ ɤer da ilaq ad d-isubb. Mi ara d-
isubb akken bab-is amzun d annuz i yunez.
Texte 5
Taxxamt n Salas
Deg texxamt deg yella Salas, llan reba n wusawen, sin n ṭṭiqan i d-yezgan
ɤef tama n ufella wean ɤer temdint. Mi ara tbedeḍ zdat-sen, ad k-id-iqabel udrar n
Yicellaḍen, ɤer tama tayeffust, yella wannar n ddabex n uḍar, ɤef yiri-s d ixxamen n
usɤar bnan Yibiljkiyen. Ixxamen-nni d iqehwiyen, derren wa zdat wa, wa nnig wa,
seg yal tama yezzi-yasen-d ẓẓerb.
Brahim Tazaghart.
319
Annexe 1 : Recueil des textes descriptifs amazighs
Texte 6
Tamurt n Leqbayel
Seg zzman aqdim, wid i wumi qqaren « Leqbayel » d wid yellan d inasliyen,
ur kcimen ara waraben neɤ Iterkiyen nutni d wid izedɤen deg udrar n udfel ;
qqaren-asen « Ǧerǧer ». Tillas-nsen d Tizi n At ic seg tama taẓelmaḍt, jbed akkin
rrif rrif n wallel alamma d Bgayet seg tama tayeffust.
Texte 7
Tafza
Tafza « Tipaza », yiwet seg twilayin timaynutin i d-ilulen deg useggas n 1984.
Llan 70 Km gar-as-d tamanaɤt n Lezzayer. Zzint-as-d ukuẓ (04) n tiwilayin ɤer
ugemmaḍ tella Lezzayer, ɤer tama n utaram : Ccelf, tama n wadda : Blida d in Defla,
allel ɤer tama ufella. Imezdaɤ-is wwḍen ar 615 000 deg useggas 1987.
Document d’accompagnement1.
1
Ce document est élaboré par les enseignants de tamazight, avant l’existence des programmes et des
manuels de tamazight.
320
Annexe 1 : Recueil des textes descriptifs amazighs
Texte 8
Bgayet telha
Bgayet telha
D rruḥ l Leqbayel
S lqima ɤlayen
Bgayet telha
D rruḥ l Leqbayel
D rruḥ l Leqbayel
Mennaɤ ẓẓyara-m
Am ass-a yeqreb
A neddi lǧiha-m
Ḥkanyi-d fell-am
tceleḍ am ddheb
tceled am ddheb
S Bgayet nhedder
Nettfuxxu s yisem-is
Af yidis llebḥer
Yerna-d f zzin-is
S Bgayet nhedder
Nettzuxxu s yisem-is
Af yidis llebḥer
321
Annexe 1 : Recueil des textes descriptifs amazighs
Yerna-d f zzin-is
Tesseli lebni-s
Tesseli lebni-s.
Bgayet mm zzin
Wi tt-yeẓran yefreḥ
Deg-s tiḥdayin
S uxelxal n ddeḥ
Cbant tisekrin
Mi d-rrsent ar ccḍeḥ
Bgayet telha
D rruh l Leqbayel
S lqima ɤlayen
Bgayet telha
D rruḥ l Leqbayel
D rruḥ l Leqbayel
Cherif Kheddam.
322
Annexe 1 : Recueil des textes descriptifs amazighs
Texte 9
Tagrest
Deg tegrest, igenni d aberkan s usigna, adfel ad idel tamurt amzun d abernus.
Tuget n yisekla ttɤimin d ieryanen acku iferrawen-nsen yettawi-ten waḍu.
Tazemmurt, nmara-s meqqret, ama d anebdu, ama d tagrest, yettaf-itt lḥal s
yiferrawen-is.
Alger. 2005.
Texte 10
Lezzayer
Aman n yilel zeɤlen ugar n wid n Ṭṭelyan neɤ Spenyul. Tagrest n Lezzayer
zeddɤen-tt kra n wussan n unebdu.
Lezzayer n unẓul d tin n Sseḥra : ilel n Tguda (idurar n rmel) n Lwad, tisiliwin
n uzrar n Tɤerdayt d winna n « wureɤ aberkan » d lgaz n Ḥasi Mesud d Ḥasi Rmel.
323
Annexe 1 : Recueil des textes descriptifs amazighs
Texte 11
Taxxamt n walim
Zik, d sin n yikufan i as-gan amzun d tawwurt, sdarayen-t ɤef wallen, gar-
asen i ntekk ɤer tkana.
Texte 12
Axxam aqdim
Гer uɤelluy n yiṭij, agaraw yettuɤal d aberkan, ɤer taggara-s ad tezg fell-as
tirmi n wureɤ. Ixxamen yebnan, rrif n uftis, ttbinen-d zun d ibubraken.
Гer yiwet tama, yettbin-d yiwen ubeṭeḥteḥ, yezga gar yigidiyin n yijdi, fell-
asen yebna yiwen uxxam, ulac deg-s imezdaɤ. Kulci yeqqim yeldi, am tewwurt am
ṭṭwiqan, abeḥri yettawi yettara deg-sen. At uxxam-a, i d-yettassen tekken kra
wussan din, ur numen ara ttaǧǧa-d liḥala akka. Ad twalem yeḍra kra.
324
Annexe 1 : Recueil des textes descriptifs amazighs
Texte 13
Texte 14
Tanawalt
Tanawalt teččur d tilawin. Yal ta d wacu teltha. Tigi ssirident icefka, tigad-ihin
sewwayent. tiyiḍ teddunt ttuɤalent, ḥekkunt tifdawin ɤef madden deg ttasment.
325
Annexe 1 : Recueil des textes descriptifs amazighs
Texte 15
At Tewrirt
Texte 16
Segmi ara tkecmeḍ alamma teffeɤeḍ, ad tedduḍ deg tili, aḍu asemmaḍ ad
yeslufu i wudem-ik. D tagi i tiẓgi n Yiɛekkuren. Ad tedduḍ akken deg tlemmast-is
alamma teffɤeḍ ɤer taddart n Yiɛekkuren. Deg temnaḍt-a i myudafent tẓegwa n
Yiɛekkuren d Ukeffadu.
Ma yella teqqimeḍ ad tesgunfuḍ deg kra n tala i d-yettfayen ɤef yiri n ubrid, ad
k-id-mmagrent tejlibin n yiddawen. Ad ten-tafeḍ qqimen ɤef yiẓra ad ttemyanin
ixfawen, neɤ ttejgugulen deg yifurkan n tactin, ad ttemyewten, ad ttijjiqen. Ma
tudseḍ-ten ad myeskaden, ad ttganin win ara d-yaẓen ɤur-k: am wakken myennan
kra s wawalen ! Ma tefkid-asen učči, ad t-ddmen, ad t-ssiwḍen ɤer wanzaren-nsen,
ma ur t-ufin yelha ad t-ḍeggren.
Yidir Hmed Zaid. 2002. Adlis n tɤuri (iḍrisen, inzan, isefra, amawal…). p. 29.
326
Annexe 2 : Le texte support utilisé dans la séquence descriptive
Mon village
Mon village s’appelle Awrir : ce nom s’y prête bien, car il se plante sur une colline on
dirait une perle. Au nord-ouest, il est limité par la montagne d’Ogherbi, on dirait un vigile sur
le qui-vive. Ses cimes blanches couvertes de neiges, se cofondent avec le ciel. Au sud, face au
village, se trouvent deux villages : Ijdaren et Tlamoumen. A l’est, il est bordé par les champs
et les propriétés des habitants. Et complètement au bas du village, à la limite des champs, se
trouve un torrent qui coule toute l’année et verse dans la rivière qui prend source de la
montagne d’Ogherbi.
Les maisons de mon village sont construites de pierres avec des toits couverts de tuiles
rouges. Elles sont enfoncées telles les oliviers et les figuiers qui, jadis, pris racines à la lisière
des habitations. Quiconque les aperçoit de loin, il aurait l’impression qu’elles vont vaciller
d’un moment à l’autre. Mais, en y pénétrant il sera vite accueilli par une vaste esplanade d’où
sortent quatre ruelles. Celle de la droite mène vers l’école primaire. A coté de cette école se
trouve une boutique. Celle de la gauche mène vers les aires à battre. Celle de devant dirige
vers la mosquée et elle se ramifié en quatre petites ruelles trop étroits, qui sont des voies
d’accès aux habitations. Un peu avant, on rencontre la fontaine du village avec une eau douce,
tiède en hivers, fraiche en été. Au pied de la mosquée se trouve la partie basse du village
appelée le quartier d’en bas qui est délimité par une petite place Tiqwirin. C’est la place où se
réchauffent les vielles femmes, car elle est bien exposée au soleil. Au-dessus de la mosquée se
trouve le quartier d’en haut.
Pour celui qui ne le connait pas, c’est celui-là mon village. Il se présente comme tous les
autres villages de la Kabylie qui paraissent comme des collines su des montagnes. Même s’il
est éloigné, celui qui le visite s’oxygènera davantage avec de l’air pure et connaîtra de la
quiétude et de la joie.
327
Annexe 3 : Le support audio visuel utilisé dans la séquence descriptive
C’est un reportage sur une région de Kabylie, présenté dans un CD. L’Auteur de ce
CD : L. Watah, enseignante avec laquelle nous avons travaillé au collège d’Elkseur.
328
Annexe 4 : Le schéma de la structure du texte descriptif
Taddart-iw
Aglam n yiḥricen
Atg. Atg.
Ittewlen n yiḥricen
Aḥric 1u bnan s ublaḍ, seqqfen s uqermud azeggaɤ Aḥric 1u anida ɤɤaren warrac imeẓẓyanen.
Aḥric wis 2 ad t-id –temmager tluḍayt d tawesƐant Aḥric wis 2 frurin-d seg-s waṭas n yiberdan d ideyqanen.
Aḥric wis 3 Γef yixef-is yiwen n umkan qqaren-as Tiqwirin, iwula i yiṭij. Aḥric wis 3 aman-is ḥlawit.
Atg. Atg.
329
Annexe 4 : Le schéma de la structure du texte descriptif
Présentation du thème-titre
Mon village
A gauche A droite
Etc. Etc.
Part.1 Construites de pierres avec des toits couverts de tuiles rouges Part. 1 …où les enfants étudient
Part.2 il sera accueilli par une vaste esplanade, Part. 2 …d’où sortent quartiers ruelles.
Part.3 …où réchauffent les vielles femmes, … Part. 3 … avec une eau est douce, tiède en hiver…
Etc. Etc.
1
Partie = sous-thème.
330
Annexe 5 : Les copies des productions d’élèves avant et après la séquence
Nous présentons d’abord les textes d’élèves, produits en tamazight, puis leur
traduction en français. Donc, nous allons présenter les trois textes de l’élève 2 du
groupe 1 et nous passerons à la présentation des textes de l’élève 11 du groupe 7.
331
Annexe 5 : Les copies des productions d’élèves avant et après la séquence
332
Annexe 5 : Les copies des productions d’élèves avant et après la séquence
333
Annexe 5 : Les copies des productions d’élèves avant et après la séquence
334
Annexe 5 : Les copies des productions d’élèves avant et après la séquence
335
Annexe 5 : Les copies des productions d’élèves avant et après la séquence
336
Annexe 5 : Les copies des productions d’élèves avant et après la séquence
Ma ville Berchiche
Moi j’habite dans une ville qui s’appelle Berchiche. Elle se situe aux frontières
d’Elkseur.
Berchiche est une nouvelle ville, il n’y a pas longtemps que ses maisons sont
construites. Elle est tellement belle qu’elle est rapidement peuplée.
Elle a une mosquée, des boutiques, des cafés, la classe. Celui qui va la visiter ne
regrettera jamais puisque c’est une belle ville.
Description de lieu
Ma ville s’appelle Elkseur. Elle se situe dans une plaine, elle est entourée par la
montagne d’Ibarisene et d’autres montagnes.
La ville d’Elkseur est une grande ville, c’est pour cela que tout ce que tu veux s’y
trouve. Il y’a des boutiques, il y’a des écoles, des maisons, la gare, des cafés. Ses rues
sont bien faites. Ses gens sont bons, c’est pour cette raison que beaucoup de gens
viennent s’y installer à Elkseur.
Ma ville est très belle, celui vient la voir, les gens vont l’accueillir avec joie. Il
n’en gardera que de bons souvenirs.
337
Annexe 5 : Les copies des productions d’élèves avant et après la séquence
Elkseur
Ma ville s’appelle Elkseur, elle se situe à Bejaia, c’est une ville parmi d’autres
villes de kabylie, elle est entourée, à l’est, par la forêt d’Ilmatene et Samaaoune et à
l’ouest Tazanette et Tercha. Au sud, se trouve Sidi-Aich, et au nord, il y’a Oudghir et
Touja.
Dans cette vaste ville, ses rues sont propres et larges. Elle a toute sorte de
commerces, trois mosquées, plusieurs écoles et cafés, et deux marchés.
C’est celle-là ma ville, comme d’autres belles villes. Pour celui qui veut la
visiter, il va être accueilli avec joie.
Moi, j’habite une ville, elle s’appelle Elkseur, elle est entourée par plusieurs
régions comme : Amizour, Bejaia, villages…
Ma ville est très belle. Elle a des boutiques, plusieurs grandes maisons, elle a une
mosquée….
Moi j’habite la ville de Berchiche qui se situe dans un quartier qui s’appelle
le quartier d’Amaauche Mohand Taher.
Celui qui veut voir ma ville c’est facile pour s’y rendre.
338
Annexe 5 : Les copies des productions d’élèves avant et après la séquence
Ma ville Elkseur
1
Elkseur, c'est-à-dire un château.
339
Résumé en tamazight et en français
RABDI Kania
Mémoire de magistère en didactique amazighe
Résumé en français
Ce modeste travail rentre dans le pôle de la transposition didactique du savoir
descriptif. C’est-à-dire, que ce travail peut servir les différents acteurs de la didactique
amazighe (chercheurs, enseignants) afin de connaitre le type descriptif ou l’aspect
théorique de ce type textuel amazigh (sa structure et ses éléments linguistiques
récurrents). Il s’agit pour nous, d’améliorer l’enseignement-apprentissage du texte
descriptif amazigh en se basent sur : des analyses des textes sociaux de références ;
les différentes caractéristiques de ce type textuel (structure et éléments linguistiques
récurrents) ; les connaissances antérieures des apprenants natifs concernant la
description, et des compétences langagières antérieures des apprenants natifs ; la prise
en compte des différentes approches pédagogiques et théoriques tels que : la
pédagogie de projet, l’approche par compétences, les principes de l’approche
communicative, la typologie textuelle, etc.).
Les mots clés : Didactique amazighe, typologies textuelle, texte descriptif, séquence
didactique, approche par compétence (connaissances et représentations des apprenants),
pédagogie de projet, approche communicative, production écrite, recherche-action
(expérimentation en classe), etc.
Résumé en Tamazight
RABDI Kania
Résumé en Anglais
This modest work stays in the center of the transposition didactique knowledge
description. I.e., that this work can serve the different actors in the teaching Amazigh
(researchers, teachers) to know the descriptive or theoretical aspect of this text
amazigh (its structure and linguistic elements recurring). It is for us to improve the
teaching-learning of descriptive text in Amazigh are based on analysis of social texts
of reference, the different characteristics of the text type (structure and linguistic
elements recurring); prior knowledge native learners of the description and language
skills earlier native learners, taking into account the different theoretical and
pedagogical approaches such as: the pedagogy of project, skills-based approach, the
principles of the communicative approach, the typology text, etc.).
Keywords: Didactics Amazigh, text types, narrative, sequence didactic approach
competence (knowledge and perceptions of learners), education project,
communicative approach, writing, action research (experimentation in class), etc.
Résumé en Arabe
أي أن ھﺬا اﻟﻌﻤﻞ ﯾﻤﻜﻦ أن ﺗﺨﺪم ﻣﺨﺘﻠﻒ. اﻟﻮﺻﻒdidactique ﯾﺒﻘﻰ ھﺬا اﻟﻌﻤﻞ اﻟﻤﺘﻮاﺿﻊ ﻓﻲ وﺳﻂ ﻧﻘﻞ اﻟﻤﻌﺮﻓﺔ
اﻷﻃﺮاف اﻟﻔﺎﻋﻠﺔ ﻓﻲ ﺗﺪرﯾﺲ اﻷﻣﺎزﯾﻐﯿﺔ )اﻟﺒﺎﺣﺜﯿﻦ واﻟﻤﺪرﺳﯿﻦ( ﻟﻤﻌﺮﻓﺔ وﺻﻔﯿﺔ أو اﻟﺠﺎﻧﺐ اﻟﻨﻈﺮي ﻟﮭﺬا اﻟﻨﺺ اﻷﻣﺎزﯾﻎ
. ()ھﯿﻜﻠﮭﺎ واﻟﻌﻨﺎﺻﺮ اﻟﻠﻐﻮﯾﺔ اﻟﻤﺘﻜﺮرة
ھﻲ ﺑﺎﻟﻨﺴﺒﺔ ﻟﻨﺎ ﻟﺘﺤﺴﯿﻦ اﻟﺘﻌﻠﯿﻢ واﻟﺘﻌﻠﻢ ﻣﻦ اﻟﻨﺺ اﻟﻮﺻﻔﻲ ﻓﻲ اﻷﻣﺎزﯾﻐﯿﺔ ﺗﻘﻮم ﻋﻠﻰ ﺗﺤﻠﯿﻞ اﻟﻨﺼﻮص اﻟﻤﺮﺟﻌﯿﺔ اﻻﺟﺘﻤﺎﻋﯿﺔ
وﺧﺼﺎﺋﺺ ﻣﺨﺘﻠﻔﺔ ﻣﻦ اﻟﻨﺺ ﻧﻮع )ھﯿﻜﻞ اﻟﻌﻨﺎﺻﺮ اﻟﻤﺘﻜﺮرة واﻟﻠﻐﻮﯾﺔ( ﻋﻠﻰ ﻋﻠﻢ ﻣﺴﺒﻖ ﻣﻮاﻃﻦ اﻟﻤﺘﻌﻠﻤﯿﻦ ﻣﻦ اﻟﻤﮭﺎرات،
اﻟﺘﺮﺑﯿﺔ ﻣﻦ: ﻣﻊ ﻣﺮاﻋﺎة اﺧﺘﻼف اﻟﻨﻈﺮﯾﺔ واﻟﻨﮭﺞ اﻟﺘﺮﺑﻮﯾﺔ ﻣﺜﻞ، اﻟﻠﻐﻮﯾﺔ ووﺻﻒ ﻓﻲ وﻗﺖ ﺳﺎﺑﻖ ﻣﻦ اﻟﻤﻮاﻃﻨﯿﻦ اﻟﻤﺘﻌﻠﻤﯿﻦ
..( اﻟﺦ، وﺗﺼﻨﯿﻒ اﻟﻨﺺ، واﻟﻤﺒﺎدئ اﻟﻮاردة ﻓﻲ ﻧﮭﺞ اﻟﺘﻮاﺻﻞ، واﻟﻨﮭﺞ اﻟﻘﺎﺋﻢ ﻋﻠﻰ اﻟﻤﮭﺎرات، اﻟﻤﺸﺮوع
واﻟﺘﺴﻠﺴﻞ اﻟﻜﻔﺎءة اﻟﺘﻌﻠﯿﻤﯿﺔ ﻧﮭﺞ )اﻟﻤﻌﺮﻓﺔ وﺗﺼﻮرات، اﻟﺴﺮد، أﻧﻮاع اﻟﻨﺺ، ﻓﻦ اﻟﺘﻌﻠﯿﻢ اﻷﻣﺎزﯾﻐﯿﺔ: اﻟﻜﻠﻤﺎت اﻟﺮﺋﯿﺴﯿﺔ
. وﻏﯿﺮ ذﻟﻚ، ( وﻧﮭﺞ اﻟﺘﻮاﺻﻞ واﻟﻜﺘﺎﺑﺔ واﻟﺒﺤﺚ واﻟﻌﻤﻞ )اﻟﺘﺠﺮﯾﺐ ﻓﻲ اﻟﺼﻒ، وﻣﺸﺮوع اﻟﺘﻌﻠﯿﻢ، (اﻟﻤﺘﻌﻠﻤﯿﻦ