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la pharmacie
Guitard Eugène-Humbert. Les Historiens du jour : II. Léon Guignard, président d'honneur de la Société d'Histoire de la
Pharmacie. In: Bulletin de la Société d'histoire de la pharmacie, 5ᵉ année, n°17, 1917. pp. 310-312.
doi : 10.3406/pharm.1917.1302
http://www.persee.fr/doc/pharm_0995-838x_1917_num_5_17_1302
Léon GUIGNARD
Président d'honneur de la Société d'Histoire de la Pharmacie
Quand M. Guignard n'est pas retenu au dehors par les devoirs que
lui imposent toutes ces nobles charges, vous le trouverez à coup
sûr l'il penché sur un microscope dans son laboratoire de l'Ecole,
au fond du jardin. C'est là qu'il a effectué ou complété ses
meilleures découvertes.
Le premier il a décrit l'important phénomène de la karyokinèse ou
division du noyau cellulaire. Il a montré que, chez les plantes, le
mode de bipartition «les chromosomes ou éléments figurés du noyau
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était tout différent de celui - que Porî*favait -admis- avant ses
observations. Il a -établi, en outre; 'que le ^mécanisme, par lequel est' assurée
la division égale de chacun^des. éléments nucléaires est
essentiellement le même' chez lés animaux et les végè^àvrx\ -'- - ,.-
¦
Les zoologistes et les botanistes se trouvaient d'ailleurs "en'-fdésac-
cord absolu sur cette question, dont l'intérêt s'augmentait du fait
que le noyau joue un rôle fondamental dansée phé&omène de la
fécondation et la transmission des propriétés .ibéréd^taires. .
M. Guignard étudia ensuite -dans de nombreux* mémoires/ la
formation du sac embryonnaire, puis les phénomènes de la
fécondation. Jusqu'en 1899, on croyait que la fécondation, 'chez les végétaux
angiospermes, consiste uhiqdérnent'dans la f ormation«d*un emb»yon,
¦
par suite de la copulation de 'l'un des deux noyaux mâles1 contenus
dans le tube pollinique avec un noyau femelle renfermé dans le
sac embryonnaire de l'ovule. On était loin de soupçonner que cette
copulation ne représente en quelque sortes -que la 'moitié du
'phénomène; en effet, l'autre noyau mâle; s'unit toujours en même temps à
un noyau spécial du sac embryonnaire' -pour donner, naissance,- à
l'albumen destiné à nourrir l'embryon produit par la première
-copulation. Cette découverte capitale de »:la double fécondation fut faite
en même temps, et d'une façon indépendante, -par M..- Guignard et
par un savant russe; mais c'est M. Guignard qui, le premier,* en
donna des figures. Du même coup se trouvaient .expliqués plusieurs
faits restés jusque-là incompréhensibles. ',
Sans insister sur d'autres travaux1 importants pour la biologie
générale, je dois tout au moins mentionner quelques-uns de ceux
qui intéressent plus spécialement la pharmacie; Par 'exemple, M.
Guignard a fait connaître la localisation, dans les divers organes de la
plante, des principes actifs, diastases et -gludosides,, ; qui fournissent
l'acide cyanhydrique chez diverses, plantes,' et. les essences propres
aux Crucifères et à d'autres familles. Il à signalé de nombreux
exemples de végétaux à acide cyanhydrique. On lui doit- également
la connaissance du curieux système sécréteur à mucilage qui existe
dans les Laminaires et de celui que donne les oléo-résines du Copai-
fera et d'autres Légumineuses, ainsi que des études très précises sur
l'origine et la;Structure du tégument des graines dans un grand
nombre de familles végétales. Et la liste n'est pas close, car l'activité du
savant n'a pas diminué.
.¦''-. E.-H. G.
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