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Le droit constitutionnel est une discipline juridique qui rassemble l’ensemble des règles

qui font le statut de l’état et encadre les phénomènes politiques. Il permet de poser les
règles du jeu politique et il distribue les rôles entre les différents acteurs : chef de l’état,
gouvernement, parlement, etc. … Ce droit est essentiel pour comprendre les autres genres
de droits publics.

Sa théorie générale s’intéresse à plusieurs grandes notions : état, constitution, démocratie,


théorie de la séparation des pouvoirs, le régime présidentiel, le régime parlementaire, les
régimes dits mixtes ou les régimes de confusions des pouvoirs. Il faut d’abord s’intéresser
au fondement de ce droit constitutionnel.

Titre 1 - Les fondements du droit constitutionnel


Si on se fie à certains constitutionnalistes, il semblerait que l’article 16 de la Déclaration
des Droits de l’Homme et du Citoyen (DDHC) de 1789 propose une définition parfaite du
droit constitutionnel : « toute société dans laquelle la garantie des droits n’est pas
assurée ni la séparation des pouvoirs déterminée n’a point de constitution. »
Le sens profond du droit constitutionnel est d’organiser dans le cadre de l’état la
coexistence du pouvoir et de la liberté de manière pacifique.

Chapitre 1 – Le sujet du droit constitutionnel : l’État


L’Etat paraît banal car il est omniprésent dans notre société et vécu au quotidien. Il est
une des formes de société organisée les plus anciennes et la plus répandue. Il est le cadre
privilégié du pouvoir politique, ce modèle est donc connu d’un très grand monde, il est
généralisé mais pas unique. Sa définition n’est ni absolue ni définitive. D’une manière
générale, l’État est une forme historique d’organisation des individus.

Il n’a pourtant pas toujours existé ; il est né à Rome mais il n’a pas cessé d’évoluer. Il
faut déterminer ses éléments constitutifs pour le comprendre

Section 1 – Les éléments constitutifs de l’Etat

L’Etat se définit à travers trois éléments principaux : l’élément matériel (le territoire),
l’élément personnel (la population), l’élément formel (la puissance publique). Il est
impossible de les envisager séparément, il faut les comprendre tous ensemble sous
l’angle particulier de la souveraineté ; le territoire sera celui sur lequel s’exerce la
souveraineté de l’état.
La population s’analyse comme l’ensemble des individus rattachés de façon stable à l’état
par un lien juridique spécifique.
L’organisation politique va concrétiser les aspirations du souverain, elle est la manière
dont s’exerce la souveraineté sur l’état.

§1 – Le territoire : élément matériel (géographique)


Un état dispose d’un territoire délimité par des frontières (terrestres, souterraines,
aériennes, maritimes…). La création de ces frontières permet de délimiter l’espace dans
lequel s’exerce l’autorité de l’état. Le respect des frontières de cet état est une condition
de son indépendance et de sa souveraineté. Ce territoire est un support géographique sur
lequel vit une population mais c’est aussi le support de la puissance étatique. Un état sans
territoire ne peut pas survire mais il peut survivre à un certain nombre de
bouleversements sur son propre territoire (division, annexe…). Le territoire est donc un
élément essentiel de l’identité de l’Etat, ce qui explique le nombre important de guerres
qui ont pu viser à conquérir ou garder un territoire. La superficie d’un territoire peut être
très étendue ou extrêmement réduite. Aujourd’hui, la définition du territoire et des
frontières pose des difficultés dues au développement d’Internet qui pose le problème de
la cyber-frontière ; les atteintes à l’intégrité de l’Etat d’un genre nouveau sont possibles
(sabotage informatique de réseaux publics, Bercy attaqué en 2011…). Les définitions
classiques du territoire de l’Etat doivent être revisitées à cause des différentes évolutions
de notre société.

§2 – La population : élément personnel (social)

Si l’Etat se définit par un élément matériel, il se définit aussi par une population qui
constitue l’élément personnel de la définition de l’état. Ce deuxième élément de l’Etat est
celui de la formation d’une nation par la population qui réside sur le territoire de l’état.

Une nation est un groupement humain dans lequel les individus se sentent unis les uns
aux autres par des liens matériels, spirituels, etc. … qui permettent de s’identifier comme
groupe.

La population va s’entendre de l’addition des individus rattachés de façon stable à l’état


par un lien juridique, celui de la nationalité. Cette définition est la seule qui permette de
rattacher les expatriés à une population et d’écarter de la population d’un état les
étrangers qui vivent sur un territoire mais qui ne veulent pas renoncer à leur nationalité
d’origine.

Ce lien privilégié de la nationalité est un lien qui lie l’Etat aux personnes, la nationalité a
donc pour corollaire naturel la citoyenneté.

La citoyenneté est le fait d’avoir le droit de participer à la cité, à la vie politique de l’état.

Le peuple d’un état est un et indivisible ; il ne faut donc pas confondre stabilité et
sédentarité du peuple. Un national ne réside pas nécessairement sur le territoire de son
état et réciproquement ils existent des personnes vivant sur un territoire auquel elles
n’appartiennent pas. Le peuple d’un Etat est donc une unité. Il n’y a plus simplement une
citoyenneté nationale, il y a aussi une citoyenneté européenne introduite par le traité de
Maastricht (1992) qui a depuis été développée dans le cadre de l’Union Européenne, et
qui va faire naître une nouvelle catégorie de personnes dans la population des états
membres. Cette citoyenneté européenne ne remplace pas la citoyenneté nationale, elle s’y
ajoute et va venir conférer à des étrangers (qui n’est pas national d’un état) ressortissants
de l’UE. Ces individus ont donc un statut particulier avec des droits spécifiques comme le
droit de vote aux élections européennes et municipales. Cette superposition de nationalité
ne fait pas disparaître les droits attachés à la citoyenneté nationale, c’est une extension
des droits des citoyens liée à la mutation que connaît l’organisation des états sur le
continent européen.

§3 – La puissance publique (organisation politique) : élément formel (politique de


l’Etat)

C’est l’existence d’une autorité qui permettent à l’Etat d’exercer le pouvoir. Cette
autorité se caractérise par la possession de la personnalité juridique et par la détention des
tensions de la souveraineté.

A – La personnalité juridique (morale) de l’Etat

L’Etat est un type d’organisation particulier qui va se définir juridiquement comme une
personne morale, c’est un groupement de personnes ayant la personnalité juridique et
étant par conséquent titulaire de droits et d’obligations. La personnalité juridique est
l’aptitude à être sujet de droits, c’est-à-dire la capacité à être titulaire de droits et
d’obligations dans un système de droits donnés. La personnalité morale pourrait exister
en droit interne comme international, mais les droits et obligations vont varier.
La personnalité morale de l’état revêt une double signification :
- elle traduit la capacité de l’état à agir sur le plan juridique
- elle permet d’inscrire l’état et le pouvoir politique dans la continuité car l’état en
tant que personne morale va s’incarner dans des institutions gouvernementales et
administratives appelées les pouvoirs publics.
La possession d’une personnalité morale permet de distinguer l’Etat de ses gouvernants.
Les gouvernants ne tirent leur pouvoir que de l’exercice d’une fonction étatique. L’Etat
préexiste les peuples et leurs gouvernants et continue d’exister après eux. Sa continuité
ainsi assurée se traduit dans le fait que les nouveaux gouvernements doivent assumer les
décisions des anciens gouvernements. Exemple : quand la France adhère à une
convention internationale sous un gouvernement A, le gouvernement B ne peut renoncer
aux décisions prises. L’Etat est engagé bien au-delà de ses gouvernants ce qui donne
toute sa dimension à la fonction présidentielle, qui représente la France et pas seulement
l’Etat. Tout ceci est lié à cette personnalité juridique reliée à l’État (l’Etat relève de la
compétence de la compétence ; personne ne détermine à la place de l’Etat quelles sont
ses compétences), ainsi l’Etat est dit souverain.

B – La souveraineté et l’exercice de la souveraineté

Dire qu’un état est souverain signifie qu’il est à la fois la source de droit applicable sur
son territoire mais qu’il est aussi indépendant par rapport aux autres états, il n’est donc
soumis à aucune autre autorité supérieure. La souveraineté est donc ce qui identifie l’Etat
par opposition aux organisations internationales. Exemple : L’ONU ou l’UE ne peuvent
bénéficier de compétences que si les états participants les ont transférées. L’Etat dispose
d’attributs propres et exclusifs comme la monnaie, la police, la justice, la législation…
L’Etat souverain doit pouvoir se faire respecter des individus et des groupements qui se
trouvent sur son territoire, c’est pourquoi l’état dispose de la contrainte juridique (l’Etat
peut obliger juridiquement les individus sur son territoire), et de la contrainte armée, ou
plus généralement du monopole de la contrainte légale.
L’UE n’a jamais porté atteinte à la souveraineté étatique, les états ont choisi librement
d’adhérer ou non à certaines mesures, même si l’Etat qui n’a pas adhérer à ces règles est
légèrement obligé de les suivre à cause du droit européen.
Thèse 1 : On a pu assister à une mise sous tutelle économique ou politique de certains
états (Grèce) où on peut remettre en cause la question de souveraineté d’un état. La
souveraineté n’est pas divisible, c’est son exercice qui est transféré.
Thèse 2 : à partir du moment ou un état est sous tutelle ou si c’est une fédération, sa
souveraineté n’est plus légitime.

Section 2 – Les formes de l’Etat

Ils existent deux formes d’états :


⁃ L’Etat unitaire
⁃ L’Etat fédéral

§1 – L’Etat unitaire

L’Etat unitaire (France) est organisé autour du principe d’unité et de centralisation.


C’est la forme étatique la plus répandue en Europe. Dire que l’Etat unitaire est organisé
autour du principe d’unité ne veut pas dire qu’il y a uniformité des états unitaires. Ce
principe d’unité peut connaître des assouplissements ou des aménagements.

A – Le principe de l’unité

L’Etat unitaire est un état centralisé. L’autorité sur le pays est exercée par un seul pouvoir
politique, par un seul centre de décision. Il n’aura donc sur son territoire qu’une seule
organisation politique et juridique, un seul appareil d’Etat qui détient la souveraineté dans
son entièreté. Dans un tel schéma, le pouvoir politique est unifié, il ne comporte qu’un
seul gouvernement et qu’un seul parlement au niveau national. Il va y avoir centralisation
des organes et du droit. Il n’y aura qu’une seule constitution, ainsi qu’une législation
commune applicable à l’ensemble du territoire. L’exercice de ce principe d’unité n’est
pas unique.

Il va exister deux modes d’organisation de l’état unitaire : le mode de déconcentration et


le mode de la décentralisation.
Ces deux modes ont quelque chose de commun ; ils ont pour objectif de rapprocher
l’administration de l’administré. L’autorité ne s’exerce plus depuis la capitale mais sur
place. Il y a donc une délégation du pouvoir administratif mais pas politique, donc le
Parlement conserve le monopole de la loi.
Puisqu’il s’agit de déléguer le pouvoir administratif à une autre autorité, dans un cas cette
nouvelle attribution sera confiée à un agent de l’état (ou fonctionnaire), dans l’autre à un
élu.

B – La décentralisation
La centralisation est un système dans lequel seuls les organes centraux peuvent prendre
des décisions administratives applicables sur tout le territoire. Les agents publics locaux
ne feront qu’appliquer les décisions prises par l’état. Un état est centralisé quand toutes
les décisions lui appartiennent.
A contrario, un état est décentralisé quand certaines compétences ont été transférées au
niveau local à des collectivités territoriales chargées de les exercer de façon autonome. La
décentralisation est donc l’autoadministration (démocratie locale), c’est donc un
transfert des décisions à des entités locales, qui sont juridiquement distinctes de l’état et
qui sont dotées d’organes élus par les citoyens concernés. L’élection est donc un élément
essentiel de la décentralisation car les collectivités territoriales vont tirer leur légitimité de
cette élection. La décentralisation rapproche donc la décision du citoyen, c’est un facteur
d’approfondissement de la démocratie.
L’inconvénient de la décentralisation est qu’il y a une difficulté si cette dernière n’est pas
accompagnée des transferts de ressources suffisants. Si l’Etat se désengage aussi
financièrement, la décentralisation accentue les inégalités entre les territoires.
Dans certains états unitaires, cette décentralisation peut être si poussée que l’Etat peut
s’apparenter à un état fédéral. Exemple : Dans des régions italiennes ou les communautés
autonomes espagnoles disposent désormais d’une forme d’autonomie législatives au
niveau locale. L’Etat unitaire se met donc à ressembler à un état dit « régional »
(référendum pour l’indépendance de la Catalogne, qui est d’ailleurs interdit
constitutionnellement).
Le phénomène de dévolution des territoires est un système de centralisation plus poussé
(Grande-Bretagne). Ils existent des parlements élus locaux autonomes mais les
compétences régaliennes (questions constitutionnels, affaires étrangères et défense,
l’énergie nucléaire ou la nationalité) restant dans les mains de la Grande-Bretagne.

C – La déconcentration

La déconcentration reconnaît aux agents de l’Etat répartis sur le territoire un certain


pouvoir de décision. Exemple : le préfet exerce sous l’autorité de l’état dans une
circonscription administrative, il sera le chef des services déconcentrés. Ce sont des
délégations de compétences qui peuvent porter sur des problèmes importants (services
publics, entretien public) mais il n’y a aucune délégation politique, seulement
administrative.

Le modèle unitaire reste le plus étendu mais ce n’est pas le seul modèle d’état, il existe
aussi la fédération.

§2 – La fédération

A – La notion de fédéralisme

1. Eléments de définitions

La fédération est une union d’états qui débouche sur la création d’un nouvel état (l’Etat
fédéral). Pour autant les états fédérés ne disparaissent pas dans l’état fédéral, ils vont
disposer d’une autonomie relative et l’Etat fédéral qui vient se superposer aux états
fédérés n’est finalement que le résultat de la participation des états fédérés. C’est le
modèle le plus répandu sur les grands états (Etats-Unis, Allemagne, Russie).
La définition d’Etat fédéral comporte deux éléments essentiels :
- une constitution fédérale
- la juxtaposition de deux niveaux de collectivités étatiques.

La constitution fédérale est essentielle puisque c’est elle qui fonde les états fédérés et qui
aboutit à la création d’une nouvelle entité. C’est finalement le pacte de la fédération.
C’est dans la constitution de l’Etat fédéral que l’on va prévoir les compétences de l’Etat
fédéral et des états fédérés.
La juxtaposition de deux niveaux de collectivités étatiques :
- le niveau fédéral
- le niveau des états membres de la fédération, qui auront des nominations
différentes (états pour les Etats-Unis, provinces pour le Canada, cantons pour la
Suisse…)

1. Comment se forme une fédération ?

La fédération va naître de l’association (Etats-Unis) ou de la dissociation d’états


(Belgique).
Quand c’est une association, l’Etat fédéral naît à partir de l’entrée en vigueur de la
constitution, laquelle aura été élaborée avec la participation de tous les états qui veulent
se fédérer.
Quand c’est une dissociation, l’Etat décide de donner une indépendance à ses états
fédérés.

B – Les trois principes du fédéralisme

Les trois principes du fédéralisme ont été dégagés par George Scelle (juriste). Ils sont les
principes de superposition, d’autonomie et de participation qui ne seront pas mis en
œuvre de la même manière dans les états fédéraux qui fait que le fédéralisme sera plus ou
moins forts dans certains états.

1. Le principe de superposition

Deux niveaux se superposent (fédération et fédérés) : c’est la fédération qui dispose de la


souveraineté (Etats-Unis) alors qu’au plan interne, les états membres de la fédération
conservent une partie de la souveraineté laquelle est bien celle qu’ils exercent sur leur
territoire, à condition de respecter les règles de la fédération. Le droit fédéral s’impose
aux droits des états fédérés.

1. Le principe de l’autonomie

Les états qui composent la fédération demeurent des états autonomes, c’est-à-dire qu’ils
conservent la liberté de s’organiser comme ils l’entendent.
1. Le principe de participation

Puisqu’ils ont délibérément décidé de participer, il est logique qu’ils participent à la vie
fédérale. Le principe de participation va justifier notamment le fait que les fédérations
disposent d’une parlement bicaméral (deux chambres). Une chambre représente la
fédération et l’autre les états membres.
Les états fédérés participent à l’élaboration des lois et à l’organisation de l’état fédéral.

La fédération représente donc un transfert de l’exercice de sa souveraineté, et en même


temps une garantie pour les états membres que ce transfert ne dépassera pas ce qu’ils ont
voulu.

C – La répartition des compétences

La répartition des compétences est définie entre la fédération et les états fédérés. En
fonction des domaines, les citoyens ne se verront pas appliquer les mêmes règles ; dans
certaines domaines les règles de l’état fédéral, et dans d’autres celles des états fédérés.

On peut parler de compétences d’attribution et de compétence de droit commun. Quand


une entité A se voit attribuer par une entité B des compétences, on dit de l’entité A
qu’elle dispose de compétences d’attribution puisque ces compétences lui ont été
attribuées par l’entité B. En même temps, l’entité B dispose de la compétence générale
qu’on appelle compétence de droit commun.
On peut aussi opposer compétences d’exception et compétence générale (compétence
de droit commun).
Si on considère la fédération américaine, c’est une association d’états, ils ont donc
volontairement donné les compétences à la fédération ; dans ce cas les états fédérés
disposent de la compétence de droit commun.
Si on prend le cas d’une fédération créée par dissociation d’états, dans ce cas c’est l’état
unitaire qui se divise et qui transmet les compétences aux autres états. Ainsi les états
fédérés disposent de la compétence d’attribution.
Le respect de la répartition des compétences entre fédéraux et fédérés est assuré par un
organe qui va réguler/protéger le fédéralisme, appelé « Cour suprême » aux Etats-Unis ou
« Cour constitutionnelle » en Allemagne. Ces hautes instances vont jouer un rôle de
gardien du respect de la constitution fédérale, gardien de la répartition des compétences.

§3 – La confédération

La distinction entre confédération et fédération va dépendre essentiellement du degré


d’intégration.
L’intégration est différente de coopération. L’intégration est un regroupement. Dans le
cadre de la confédération, les états vont davantage coopérer, il n’y a pas d’intégration,
les états continuent à fonctionner de manière autonome.
Dans le cadre de la confédération, on a une association d’états, et non plus une
intégration, c’est une association de compétences.
L’accord des états dans une fédération se traduit dans une constitution, tandis que dans
une confédération, la coopération des états se traduit dans un traité international.
Pour modifier des accords de la confédération, on va devoir modifier le traité. Dans le
cadre de la confédération, la coopération entre les états membres est égalitaire, chaque
état doit pouvoir quitter la confédération quand il en a envie. Les décisions qui sont prises
dans le cadre de la confédération ne s’appliquent pas directement dans les états partis, ce
qui veut dire que dans chacun des états partis on va devoir adopter un autre acte juridique
pour permettre l’entrée en vigueur des décisions prises dans le cadre de la confédération.
Ce modèle n’a pas perduré.
Exemple : la Confédération helvétique (Suisse) est en réalité une fédération.
Le modèle de confédération a souvent été une étape intermédiaire entre plusieurs états
jusqu’à un régime fédéral. Un certain nombre d’auteurs continuent à penser que c’est ce
qu’il s’est passé pour l’Union européenne.

§4 – L’Union européenne

L’UE est beaucoup plus qu’une simple confédération en raison des compétences qui ont
volontairement été transférées par les états membres à l’UE, et pourtant ce n’est pas une
fédération. Ce transfert des compétences a été progressif : on a commencé par un
transfert de compétences dans le secteur de l’économie. On a mis en place des politiques,
des institutions avec le but de l’intégration (1951 : CECA, 1957 : CEE) mais on n’est pas
encore au stade de la fédération. C’est un modèle hybride entre la confédération et la
fédération puisque l’UE possède des traités et non une constitution. Du point de vue du
droit, on pourrait dire que c’est une organisation internationale mais les compétences
transmises sont tellement importantes qu’elle en devient un organisation internationale
d’intégration économique et politique avec le traité de Maastricht (1992), traité
d’Amsterdam (1997), traité de Nice (2001), création de l’euro (2002), traité établissant
une constitution européenne qui n’aboutit pas à cause du « non » de la France et des
Pays-Bas (2004), traité de Lisbonne (2007) qui va permettre de réformer les institutions
européennes suite à l’adhésion des nouveaux états membres.
Chapitre 2 : L’objet du droit constitutionnel : la Constitution
La Constitution régit les rapports des gouvernants et des gouvernés, elle a une portée
juridique, et sert à poser le cadre de l’état de droit. Mais elle représente aussi l’autorité
des gouvernants, et la légitimité de leurs postes. Enfin, elle a une portée politique
importante car ce texte va exprimer un projet politique global.

Section 1 – La norme suprême : la Constitution

La Constitution représente le mode d’emploi du fonctionnement d’un état.

§1 – La forme et le contenu des constitutions

A – La Constitution formelle (organique) et la Constitution matérielle

1. La Constitution matérielle

La définition matérielle de la Constitution prend en compte son contenu, c’est-à-dire


toutes les règles fondamentales de l’État, qu’elles soient écrites ou non-écrites, qui touche
à l’acquisition et à l’exercice du pouvoir. On va y trouver la définition de la nature de
l’état, l’organisation des rapports entre les institutions, et un catalogue de droits et de
libertés protégés au niveau étatique. C’est une conception matérielle qui est retenue dans
la DDHC.

2. La Constitution formelle ou organique

Ici, ce n’est pas son contenu qui va déterminer le caractère constitutionnel mais leur
mode d’adoption. Dans cette hypothèse, la Constitution est formée de règles juridiques
adoptées par un organe spécifique tel qu’une Assemblée constituante. Mais elle peut aussi
être celle qui a été adoptée selon une procédure spécifique, elle sera renforcée par le
contrôle de constitutionnalité qui veut dire que la loi devra être conforme à la
constitution.

On peut être amené à dire qu’il n’y a pas de constitution en Grande-Bretagne.

B – La Constitution écrite et la Constitution coutumière

Le système de Constitution écrite a été mis en place en 1787 par les pères de la
constitution.

1. La Constitution écrite
La Constitution écrite est signe de davantage de clarté, elle est donc retenue dans la
plupart des états. Mais elle présente un énorme désavantage puisqu’elle est rigide, toute
modification sera soumise à des procédures particulières, ce qui n’est pas le cas de la
constitution non-écrite. Cette dernière est majoritairement constituée d’une succession
d’articles précédés d’un préambule qui éclaire le sens général du texte et la volonté des
partis, on y trouve aussi une déclaration des droits. On trouve 89 articles dans la
Constitution française, ainsi qu’un préambule qui renvoie aux principes de la DDHC.

2. La Constitution non-écrite

a. La Constitution coutumière

Il existe aussi des Constitutions coutumières, ensemble des règles non-écrites relatives à
l’organisation et au fonctionnement des institutions ayant acquis une valeur coutumière.
Une règle est considérée comme coutumière que si son application l’a rendue obligatoire.
L’application doit être ancienne et constante, ainsi que reconnue. On peut donc modifier
ces règles facilement, elles sont adaptables. La Constitution coutumière est donc plus
souple, et en même temps moins claire.
Exemple : La Constitution britannique est une Constitution coutumière. Elle est formée
d’un ensemble de textes écrits, mais c’est une pratique qui les complète.

b. Le rôle de la coutume

C’est la pratique qui est à l’origine de la coutume.

✓ Critères :
- Une pratique continue
- Le consentement à une obligation de comportement : le fait d’adhérer à une obligation
non-écrites

✓ Distinction : interprétative / supplétive :


- La coutume interprétative permet d’interpréter, de détailler des coutumes peu claires ou
ambiguës.
- La coutume supplétive sert à remplacer lorsqu’il n’y a pas de détail. Exemple : lois
constitutionnelles de 1875 (IIIème République): il n’était pas fait mention du président du
conseil (chef du gouvernement ou 1er ministre), on l’instaure donc dans la pratique
(coutume).

Général de Gaulle : « Une constitution c’est un esprit, des institutions, une pratique. Ce
qui est écrit, même sur du parchemin, ne vaut que par l’application. ».
L’application du texte constitutionnel est essentielle, mais peut s’écarter du texte
constitutionnel.

§2 – Établissement et révision
Une Constitution est vivante.

A – L’élaboration des Constitutions

La Constitution est là où il y a du pouvoir constituant.

1. Le pouvoir constituant originaire

La Constitution répond au besoin de remplir un vide juridique, celui qui est laissé par la
Constitution précédente ou par l’absence de Constitution, comme au moment de la
création d’un nouvel état, ou en cas de changement d’un régime politique (Révolution).
Cette Constitution permettra de trouver une légitimité au pouvoir. Il n’y a aucun texte qui
indique comment et à qui appartient la compétence pour rédiger une Constitution. Le
pouvoir constituant originaire est en réalité un pouvoir de fait, il peut inventer un
nouvel ordre juridique. Dans la majeure partie des cas, les nouvelles Constitutions sont
souvent adoptées en réaction aux précédentes.

2. Les modes d’élaboration des Constitutions

Elles peuvent être élaborées par des modes autoritaires ou démocratiques, que l’on va
distinguer par l’implication des citoyens

a. Les modes autoritaires

Dans le cas des modes autoritaires, la Constitution est imposée à la nation par un homme,
mais elle peut aussi résulter d’un compromis par différentes forces :
- La Charte octroyée : elle est imposée à la nation par un homme, le détenteur exclusif
du droit constituant peut élaborer une charte sans contrainte et sans participation
populaire. Le monarque ou dictateur va donc la rédiger comme il l’entend pour ensuite
l’octroyer à ses sujets.
- La Charte négociée : dans ce cas, la Charte va résulter d’une négociation, d’un
compromis entre les monarques et représentants du peuple. La Charte est donc négociée
entre les deux partis, elle est ensuite adoptée par les chambres puis acceptée par le
monarque (exemple : Louis-Philippe).

b. Les modes démocratiques

- L’Assemblée constituante : c’est un ensemble de représentants élus dont la mission est


d’élaborer une nouvelle Constitution. Puisque les constituants ont été décidés par le
peuple, ce dernier est implicitement associé à la création de la Constitution.
- Le peuple constituant : c’est une référence aux référendums. Le texte est élaboré par
un convention puis soumis au peuple pour être ratifié.

B – La révision de la Constitution

1. Le pouvoir constituant dérivé


Le pouvoir constituant dérivé prend le relais du pouvoir constituant originaire, il est
institué dans la Constitution elle-même dans une clause constitutionnelle de révision,
laquelle lui donnera mission pour réviser le texte. Il reste limité à ce qui est prescrit dans
la constitution. On considère qu’il est l’expression de la souveraineté.

2. La mise en œuvre de la révision

a. La distinction constitution rigide / constitution souple

On considère qu’une constitution est souple lorsque l’on peut la réviser/adopter dans les
mêmes conditions qu’une loi ordinaire.
La plupart des Constitutions sont rigides, elles sont mises hors de portée du législateur
afin de l’inscrire dans la durée. Une procédure formelle, parfois complexe, est mise en
place pour modifier le texte. Sa révision nécessite l’intervention d’un organe et d’une
procédure spécifique. Se retrouve supérieure à la loi ordinaire.

b. Les modalités de la révision

Les modalités de révision sont diverses, elles peuvent être de procédure :

⁃ Limitations et interdictions au pouvoir de révision

Généralement deux grandes limites sont posées : la première sur le moment de la


révision, la deuxième sur l’objet.
En ce qui concerne le moment de la révision, en toute logique, les constituants peuvent
vouloir intégrer un délai de sûreté qui a pour objectif d’assurer aux institutions de pouvoir
s’installer et se consolider sans être sous la menace d’une révision.
Exemple : article 7 de la Constitution française de 1958 : on ne peut pas réviser la
Constitution pendant l’intérim présidentiel, c’est-à-dire pendant le moment où le
président n’assure pas lui-même sa fonction.
La deuxième limite est celle qui concerne l’objet ; une Constitution peut contenir des
dispositions qui prévoit certaines interdictions. Exemple : L’article 89, alinéa 5 de la
Constitution française, prévoit qu’une révision ne peut pas porter atteinte à la forme
républicaine du gouvernement, pour éviter une dictature, assurer la continuité et la
stabilité du régime.

⁃ Procédure de révision

Elle concerne les constitutions rigides car les constitutions souples sont plus facilement
modifiables. Première phase : l’initiative, qui appartient au gouvernement, c’est le
moment où on propose de réviser. L’initiative n’appartient pas seulement au
gouvernement, sinon il y aurait un risque d’altération du caractère démocratique, elle
appartient aussi aux parlementaires qui représentent le peuple. L’initiative peut appartenir
au peuple, dans ce cas-là la procédure de révision est ouverte par une pétition comportant
un nombre minimum de signatures. Cette initiative est prévue dans le texte
constitutionnel. Quand elle appartient au gouvernement elle est appelée projet, aux
parlementaires c’est une proposition.
Deuxième phase : la discussion et l’adoption de la révision, elle peut être conduite par
les assemblées parlementaires, le plus souvent les deux chambres sont réunies pour
discuter et adopter la révision. La révision constitutionnelle sera soumise à la discussion
des deux chambres et à son adoption par les deux chambres réunies en congrès.
Le Parlement français est composé de deux chambres, il peut être réuni en Congrès à
Versailles, à ce moment-là on ne fait plus la différence entre les deux chambres.

C – La protection des constitutions

La question de protection de Constitution entend la protection contre l’exécutif. Les


constitutions prévoient un certain nombre de sanctions contre lui s’il venait à porter égard
à la constitution. La plupart des Constitutions prévoit des sanctions pénales pour les actes
du Président pris dans l’exercice de ses fonctions. On trouve aussi la haute-trahison. Il
existe aussi des procédures d’impeachment (Etats-Unis) qui permet de mettre en
accusation tous les hauts-fonctionnaires, ainsi que le Président. Pour le cas de la France,
désormais, en vertu de l’article 68 de la Constitution de 1958, le Président de la
République peut être destitué en cas de « manquement à ses devoirs manifestement
incompatibles avec l’exercice de son mandat ». Dans ce cas, la destitution est provoquée
par le Parlement en haute cour de justice.
Il existe aussi contrôle de constitutionnalité, c’est la garantie que les normes à valeur
infra-constitutionnelles ne porteront pas atteinte à la Constitution. En France c’est le
conseil constitutionnel qui exerce ce contrôle. Cette Constitution est protégée en tant que
norme suprême, c’est le synonyme de la démocratie/sécurité juridique. Si on se réfère à
l’ordre international, elle est un peu moins suprême puisqu’elle doit être conforme à
certains traités internationaux. Vérifier que les actes adoptés par l’exécutif sont
conformes à la constitution
Constitution=norme juridique= règle de droit générale et impersonnelle qui a force
obligatoire et qui régit la vie en société en créant des droits et interdictions, en octroyant
des droits et en protégeant les libertés. Constitution qui détermine les conditions
d’exercice du pouvoir et donc les conditions d’élaboration des autres normes. La
hiérarchie des normes est pyramidale avec la constitution à sa tête. (Kelsen)

Section 2 : Les autres normes juridiques

En vertu de ce principe de l’égalité, chaque norme juridique doit se conformer à


l’ensemble des règles en vigueur qui ont une force supérieure dans la hiérarchie, ou être
compatible avec ces normes pour garantir la sécurité juridique.

§1 – Les normes internationales et européennes

On pourrait les appeler traités. Ces engagements internationaux sont issus de la volonté
de la France, elle n’a pas été forcée à les conclure, ils n’avaient pas forcément pour autant
une force obligatoire immédiate dans l’ordre interne. Il faut donc parfois adopter des
normes internes pour répondre aux normes internationales. Si la France accepte de
s’engager, elle reconnait donc que ces normes internationales vont s’imposer à toutes les
normes de droit interne exceptées celles qui ont une valeur constitutionnelle.
Querelle juridique entre juges pour savoir quelle est la norme supérieure entre la
constitution nationale et les traités européens/internationaux.

⁃ Le principe de l’applicabilité immédiate : il signifie à l’égard du droit


communautaire européen (il s’applique automatiquement dans l’ordre juridique de
chaque état membre). Il n’a pas besoin d’être introduit ou reçu dans l’ordre
interne, il s’applique immédiatement.
⁃ Le principe de l’applicabilité directe (effet direct) : le droit communautaire
européen a vocation à créer directement au bénéfice ou à la charge des particuliers
des droits et des obligations dont ils peuvent se prévaloir devant les juridictions
nationales.
⁃ Le principe de la primauté : le droit communautaire européen qui a été intégré
dans l’ordre juridique des Etats membres va avoir une valeur supérieure à celle
des normes nationales contraires quelles que soient leur nature. On peut avoir
recours à un subterfuge : la France ne peut signer un engagement européen ou
international que si la Constitution est conforme à celui-ci. Elle reste donc la
norme suprême et on la modifiera pour permettre à la France de conclure l’accord
international.

§2 – La loi

⁃ Définition et caractères généraux

La loi est une disposition normative et abstraite qui pose une règle juridique d’application
obligatoire.
Elle sert à organiser la vie en société et l’effet obligatoire des citoyens de respecter les
lois garantie les droits et la sécurité de chacun. Le mot loi est un terme polysémique ; la
DDHC de 1789 dit que la loi est « l’expression de la volonté générale ». Dans la
Constitution de 1958, il est dit qu’elle est le « texte que vote le Parlement dans la limite
de son domaine de compétences ».

Elles possèdent plusieurs caractères :


1. Elle est une règle sociale dont le respect est assuré par l’autorité publique. Elle va
s’imposer aux individus.
2. Elle est générale, elle s’applique sur tout le territoire national.
3. Elle est impersonnelle, faite pour tous, commune à tous.
4. Elle est permanente, du jour de son entrée en vigueur jusqu’à ce qu’elle soit
abrogée ou remplacée
5. Elle est obligatoire et s’impose à tous (« nul n’est censé ignorer la loi »).

⁃ Différents types de lois

Les lois constitutionnelles définissent les droits fondateurs.


Les lois organiques précisent les modalités de fonctionnement des pouvoirs publiques.
Les lois ordinaires sont des actes normatifs qui proscrivent des règles de vie en société.
Les lois de finance, les lois d’habilitation de programmation, de financelent de la sécurité
sociale.

§3 – Le règlement

Il est défini par les actes administratifs unilatéraux vont avoir une portée générale et
impersonnelle. Ces actes émanent des autorités administratives contrairement aux lois qui
émanent du pouvoir législatif. On dit que l’exécutif détient le pouvoir réglementaire. Il
peut s’agir de décrets, d’arrêts, de circulaires. Ces renflements ont une valeur inférieure à
la loi et sont hiérarchisés en fonction de l’autorité qui les a édictés.

§4 - La jurisprudence
La jurisprudence est l’ensemble des décisions qui sont rendues par les juridictions sur une
question de droit Les principes et les règles issues de la jurisprudence, appelés principes
généraux du droit, doivent être respectés par les actes réglementaires. Ils vont se situer
entre la loi et le règlement.

La norme suprême est le bloc de constitutionnalité (texte de la constitution, préambule


de la Constitution de 1946, charte de l’environnement et les principes fondamentaux
reconnu par la République).
En deuxième position se trouvent les traités internationaux et européens, (bloc de
conventionnalité).
En troisième position se trouvent les lois organiques.
En quatrième position se trouvent les lois ordinaires (bloc de l’égalité).
En cinquième position se trouve la jurisprudence.
En sixième position se trouvent les décrets et les arrêts.
Chapitre 3 : La souveraineté et son exercice
 
Section 1 – Le concept de souveraineté

§1 – Définition

Souveraineté est définie en droit par la détention de l’autorité suprême cad l’obtention
d’un pouvoir absolu et inconditionné càd qu’il ne dépend de personne
Dans les démocraties, la souveraineté est détenue par le peuple qui est organisé en corps
politique qu’on appelle la nation, tandis que dans les régimes despotiques, la
souveraineté est devenue que par un seul homme. On parle donc de souveraineté
nationale (art. 3 DDHC pose le principe de souveraineté nationale en France : « le
principe de toute souveraineté nationale réside dans la nation. Nul corps, nul individu, ne
peut exercer d’autorité qui n’en émane expressément. ») Elle est donc nécessairement
déléguée a des représentants.
L’exercice de la souveraineté nationale doit être déléguée car la nation française dans son
entièreté ne peut pas décider… Le pouvoir est donc délégué à des représentants élus.
Leurs décisions sont donc l’expression de la volonté générale

§2- La souveraineté au plan interne et au plan international

Au plan interne la souveraineté de l’état s’étend sur son territoire et sur sa population.
Dans cet espace la légitimité de l’état se traduit car c’est le seul qui est apte à élaborer la
loi et de la faire appliquer. (Contrainte légale). La souveraineté étant « une et
indivisible » ne peut pas être partagée. Elle est aussi inaliénable et imprescriptible.
Au plan international, dire d’un état qu’il est souverain c’est dire d’un état qu’il n’a pas
de supérieur hiérarchique c’est à dire que tous les états sont égaux sur le plan
international.
 
Section 2 – Souveraineté nationale / souveraineté populaire (débat
théorique)

§1 – La souveraineté populaire

Théorie développée par Rousseau dans Du contrat social. Il part du principe que tous les
hommes naissent libres et égaux donc la souveraineté appartient à TOUS les citoyens. La
réunion de ces citoyens est ce qui forme le peuple. Le citoyen doit être consulté sur les
décisions à prendre car il est souverain. De plus il a le droit de vote, il peut attribuer un
mandat impératif à ses représentants…La souveraineté populaire appartient au peuple,
aux citoyens. Chacun doit donc être consulté sur les décisions à prendre. Le vote est alors
donc un droit. On peut attribuer un mandat impératif à nos représentants (consignes).
 
§2 – La souveraineté nationale

La souveraineté nationale appartient à la nation envisagée en tant que collectivité


indivisible, au détriment de l’individu. La seule volonté est celle de la nation, la
souveraineté est donc indivisible et inaliénable. Elle apparaît surtout dans les régimes
représentatifs. Les élus représentent la nation toute entière et pas seulement leurs
électeurs. 
Article 3 de la constitution de 1958 : « La souveraineté nationale appartient au peuple ».
Qu’il exerce par ses représentants et par la voix du referendum.
Article 27 Constitution « tout mandat impératif est nul » = Constitution de 1958 fait
coexister un régime représentatif avec des procédures de démocratie directe (referendum)
 
Section 3 – Les conséquences techniques sur les systèmes de
participation

§1 – La démocratie directe

La souveraineté populaire conduit à la démocratie directe. Le principe de participation


est poussé à son maximum car les citoyens exercent directement le pouvoir. Cette
démocratie remonte du temps des Grecs antiques. Elle n’est possible que sur des
territoires très restreints (cantons suisses par exemple). Ses principes sont simples mais
ils sont inapplicables dès que la collectivité d’individus atteint un certain seuil.
 
§2 – La démocratie représentative 

L’exercice du pouvoir va être confié à des représentants élus selon deux types de
dispositifs :
⁃ Si elle est rattachée au concept de souveraineté nationale, les citoyens élisent au
suffrage universel uniquement les parlementaires et ces parlementaires éliront des
représentants.
⁃ Les citoyens élisent à la fois parlementaires et chef de l’exécutif.
⁃ […]
 
§3 – La démocratie semi-directe
 
A – Éléments de définitions :
La démocratie semi-directe permet de faire bénéficier le régime représentatif des
procédures des démocraties directes. Par la voie du référendum le peuple va être appelé à
s’exprimer sur une question ou un texte. C’est une manière d’associer le peuple à
l’exercice du pouvoir public. Dans cette hypothèse les électeurs sont emmenés à répondre
par oui ou non. Un référendum influencé est un plébiscite.

B – Pratique de la démocratie semi-directe


 
1. Le cas britannique

L’instauration du referendum a longtemps été considéré comme inconstitutionnelle en


Grande Bretagne et contre la souveraineté du parlement. Chaque référendum doit être
autorisé par une loi spécifique ce qui fait qu’en principe le parlement peut décider
d’organiser un référendum de son choix et sur le sujet qu’il veut. Depuis 2000, le
référendum est inscrit dans une loi sur les partis politiques, les élections et les
référendums. Il est maintenant prévu dans un acte juridique. On observe la pratique du
référendum dans l’histoire en 1975, pour le maintien dans la communauté européenne, en
2011 sur le mode de scrutin des communes, en 2016 référendum sur le maintien dans
l’Union Européenne, ou encore au niveau local avec 1973 avec la question de
l’indépendance en Irlande. Le referendum est consultatif et pas décisionnel. C’est le
parlement qui décide, le résultat importe peu.

1. Le cas français

Le référendum inspire de la méfiance, mais c’est un élément essentiel dans l’esprit des
constituants. Il étend la démocratie et la rend plus efficace. Il est utilisé pour les
prérogatives du président de la République. En cas de conflits entre le gouvernement et le
parlement, il permet au peuple de trancher. Il est le pivot de notre institution, c’est un
moyen d’interroger directement la population mais aussi un moyen de vérifier que le
peuple a toujours confiance.
Ils existent cinq types de référendums : 
⁃ Le référendum législatif (prévu à l’article 11 de la Constitution), c’est le pouvoir
propre du Président de la République, il n’a pas besoin de la signature de
quelqu’un d’autre mais ce n’est pas lui qui va être à l’origine, il va avoir besoin
d’une proposition du gouvernement
⁃ Le référendum d’initiative partagée, qui a besoin d’un cinquième du parlement
plus un dixième des personnes inscrites sur les listes électorales
⁃ Le référendum constituant, il permet de réviser la Constitution française à
l’initiative du Président de la République ou bien à l’initiative des membres du
Parlement (article 89 de la Constitution)
⁃ Le référendum d’adhésion à l’Union Européenne 
⁃ Le référendum local
Véritable pratique du referendum en France.
 

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