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LES REGIMES MATRIMONIAUX

Le Régime Matrimonial est un statut qui règle les intérêts pécuniaires des époux dans leurs rapports
entre eux et avec les tiers.

Certaines règles s'impliquent impérativement comme un effet du mariage, et dans ce cas-là toutes
ces règles s'appellent les règles du « régime primaire ». Ces règles sont par exemple le devoir de
secours, de résidence, la solidarité (Voir premier semestre : Partie I sur le couple Grand Titre I Le
mariage Titre II Les effets du mariage ).

Par contre, au-delà de ces règles impératives, les époux sont libres de choisir leur convention
matrimoniale, ils peuvent aménager à leur convenance le sort de leurs biens. Les époux n'ont pas
l'obligation d'établir un contrat de mariage. Donc s'ils n'en ont pas fait un, ils sont soumis au régime
légal : qui est le régime de communauté d'acquêts.
Ils ont la possibilité de choisir un autre régime matrimonial, dans cette hypothèse ils doivent
respecter les conditions de formation du contrat de mariage posées par le législateur (chapitre 1).
Tous les couples mariés se voient appliquer un régime matrimonial, les français choisissent
majoritairement le régime légal. La question du contrat du mariage se pose plus lorsque l'un des
époux a une fortune importante ou lorsque l'un des deux a une profession avec des risques
financiers importants.

Chapitre 1 : Formation et le changement de contrat de mariage

I Les conditions de formation du mariage


→ Le contrat de mariage ne peut se faire que sous la forme d'un acte notarié. Cela permet de se
faire conseiller utilement. Les exigences sont les mêmes que pour contracter le mariage (Voir
Premier semestre Partie I + Le consentement ne doit pas être vicié).
→ Le contrat de mariage ne prend effet qu'au jour de la célébration du mariage. La sanction du non
respect des conditions de validité est la nullité. La nullité peut être absolue ou relative. Elle est
absolue en cas de non respect des règles de forme (pas devant le notaire, pas sous forme d'un acte
notarié) et la nullité est relative en cas de non respect des règles de capacité.
→ Le notaire remet aux époux un certificat notarié qui est transmis à l'officier d'état civil,
impérativement avant la célébration du mariage. Le contrat de mariage sera mentionné dans l'acte
de mariage. Si ce n'est pas le cas, les époux seront réputés à l'égard des tiers « mariés sous le régime
légal » sauf s'ils ont déclaré leur contrat de mariage dans l'acte passé avec le tiers.
→ Le contrat de mariage doit être signé avant le mariage mais en prend effet qu'à partir de la
célébration du mariage, donc possible d'apporter des modifications avant le mariage mais à
certaines conditions : les changements qui seraient apporter avant la célébration doivent être
constaté par un acte passé dans les mêmes formes (acte notarié) ; ces modifications sont appelées :
des contre-lettres cf. art 1396 du code civil.
→ Les époux sont libres (dans la rédaction de leur contrat de mariage : mais doivent respecter
l'ordre public et les bonnes mœurs et également les règles impératives du régime primaire, et les
règles de chaque régime matrimonial.
→ Le contrat de mariage peut aussi prévoir des donations entre les époux, peuvent aussi reconnaître
un enfant né antérieurement à ce contrat.

II Les conditions de changement de contrat de mariage


→ L'art 1397 offre la possibilité de modifier leur régime matrimonial. Cette modification peut être
plus ou moins importante : il est possible de choisir un régime totalement différent ou de ne
modifier certains points.
→ Les époux qui veulent opérer un changement de régime matrimonial doivent respecter certaines
conditions. Ils doivent être tous les deux d’accord pour conclure un contrat apportant des
modifications. Le consentement ne doit pas être vicié. Les conditions de capacité et de
consentement sont identiques à celles exigées pour la signature du contrat de mariage.
→ Une modification ne peut intervenir qu'au bout de 2 ans, après l'adoption du précédent régime
matrimoniale. Ne peut être modifié que s'il existe un intérêt pour la famille (époux et enfants et
même ceux d'une précédente union). Difficulté : l'intérêt de la famille peut concerner qu'un seul
membre ; si ça porte intérêt à l'un des enfants cela ne constitue pas un obstacle au changement du
contrat matrimonial.

→ La convention qui établit le changement du régime matrimonial doit être un acte notarié.
→ Les personnes parties au contrat de mariage et les enfants majeurs de chacun des époux sont
informés de la modification envisagée. Et ils peuvent s'opposer (enfants majeurs ou tiers) à la
modification dans un délai de 3 mois.
→ Les créanciers antérieurs (ex d'un prêt en tenant compte du régime matrimonial) au régime
matrimonial peuvent former opposition dans les trois mois de la publication de l'acte notarié/de la
nouvelle convention.
→ La convention qui porte modification du régime matrimonial, doit être ensuite homologuée par
le juge dans certains cas. Cette convention ne produira alors ses effets qu'à compter de
l'homologation (homologation donne force exécutoire). La convention doit être homologuée dans
deux hypothèses : lorsque l’un ou l’autre des époux a des enfants mineurs, et en cas d’opposition.
→ Le changement de régime matrimonial est mentionné en marge de l'acte de mariage et au registre
du commerce et sociétés RCS quand l'un des époux est commerçants.
→ Dans tous les cas, (opposition ou non), cette modification ne doit pas porté atteinte aux tiers, elle
ne vaut à l'égard des tiers que 3 mois après la publication, sauf si les époux avaient évoqué ce
changement dans l'acte passé avec les tiers.

Dans des cas particuliers : un époux peut demander le changement du contrat matrimonial : cas de
la « séparation de biens judiciaire ». Peut émaner d'un époux, mais peut aussi émaner d'un créancier.
Doit être justifiée : que s'il existe un comportement qui met en danger les intérêts du conjoint. Dans
ce cas là le changement du régime matrimonial produit ces effets depuis le jour de la demande pour
les époux et pour les tiers (car mesures de publication obligatoire). Possibilité d'opposition (tierce-
opposition) par les tiers, mais ils doivent prouver que cette modification leur porte préjudice et que
cette modification a pour origine une fraude organisée par les époux.

Chapitre 2 Le régime de communauté d'acquêts

Les époux qui n'ont pas fait de contrat de mariage sont soumis au régime légale qui est le régime de
communauté d'acquêts.
Comment le cadre de ce régime les biens sont-ils répartis? Comment les biens sont gérés? Comment
les dettes sont réparties? La dissolution de ce régime.

I La répartition des biens


Ils sont répartis en trois masses.
 Les biens propres de l'époux
 Les biens propres de l'épouse
 Les biens communs
Chaque époux a la propriété exclusive des se propres et les biens communs sont la co-propriété des
époux.
Les biens propres sont définis à l'art 1405 du code civil : « sont propres à chaque époux les
biens qu'il possédait lors de la célébration du mariage sans distinction des meubles et des
immeubles ».
De plus, d'autres biens vont être considérés comme des propres : « sont propres à chaque époux les
biens acquis pendant le mariage par succession, donation ou legs (à effet quand décès), sauf si
l'auteur a exprimé la volonté d'en faire bénéficier la communauté ».
Lorsque la libéralité est faite aux deux époux conjointement on considère que l'auteur voulait en
faire bénéficier la communauté.
La communauté (art 1404) « se compose activement des acquêts fait par les époux ensemble
ou séparément durant le mariage et provenant tant de leurs industrie personnelle que des économies
faites sur les fruits et revenus de leurs biens propres ». Au terme de cet article sont des biens
communs : les biens avec l'argent gagné par les époux dans leur activité professionnelle, et les biens
achetés avec les revenus procurés par les propres. Rentrent dans la communauté les salaires et les
gains professionnels (ambiguïté avec la liberté d'utiliser ses revenus). Les revenus des gains propres
rentrent également dans la communauté.
Par ailleurs, les biens acquis à titre onéreux au cours du mariage en remplacement d'un bien propre
sont des propres (le bien obtenu en échange d'un bien propre, sera un propre...) et même lorsque
l'époux a dû équilibrer l'opération en versant une soulte avec des deniers communs sauf si la soulte
est supérieure à la valeur du bien propre cédé en échange au quel cas le bien devient commun.

Notion « d'emploi-remploi » art 1434 (qui s'applique dans le cadre d'un échange) : à condition
d'effectuer certaines formalités, un bien qui est acquis à titre onéreux au cours du mariage est propre
 si le prix a été payé à l'aide de deniers propres (« l'emploi »),
 ou grâce au prix obtenu par l'aliénation (ou produit de la vente) d'un bien propre (« le
remploi »).
Si le bien acquis par l'emploi ou le remploi a une valeur supérieure à la somme dont il est fait
emploi ou remploi, et si la communauté a fourni le complément du prix le bien acquis est
néanmoins un bien propre pour le tout. Sauf lorsque les deniers communs utilisés représente plus de
la moitié du prix d'acquisition du bien (art 1434).
→ « les formalités légales » sont la déclaration : il faut déclarer que le prix a été payé par des
deniers propres ou provenant de l'aliénation d'un bien propre, et faire la déclaration que l'acquisition
a été faite à titre d'emploi et de remploi.

Quelques cas particuliers Dans certains cas particuliers, les biens acquis à titre onéreux pendant le
mariage échappent à la communauté :
 biens acquis par arrangement de famille (sont considérés comme propres parce qu'ils
constituent une avance sur la succession art 1405)
 les biens propres acquis à titre d'accessoire de biens propres sont des propres
 (en cas de) les distributions gratuites ou la souscription d'actions nouvelles, et lorsque
l'acquisition des titres nouveaux est réservée aux actionnaires anciens, ces titres nouveaux
seront considérés comme propres (pour éviter d'éparpiller le capital de la société)
 en cas d'acquisition de parts indivises d'un bien dont certaines parts étaient déjà propres, ces
« nouvelles » parts seront également des propres (peu importe si l'achat a été réalisé par des
deniers communs)
 certains biens sont propres par nature (art 1404) « tous les biens qui ont un caractère
personnel et tous les droits exclusivement attachés à la personne sont des propres » (ex :
biens inhérent d'un droit de la personnalité : indemnités d'un préjudice subi à la suite d'un
accident ; les souvenirs de famille ; les créances et les pensions incessibles -pensions d'
invalidité ou de retraite- ; les biens nécessaire à l'exercice de l'activité professionnelle
-instruments de travail sauf s'ils sont l'accessoire d'un fond de commerce ou d'une
exploitation dépendante de la communauté- ;
 les vêtements et linges à l'usage de chaque époux).

La preuve
Il existe une présomption en faveur de la communauté, art 1402 du code civil, prévoit que tout bien
meuble ou immeuble est réputé acquêt de communauté si l'on ne prouve pas qu'il est propre à l'un
des époux.

II La gestion des biens

A La gestion des biens communs


→ Chaque époux a le pouvoir d'administrer seul, les biens communs, et d'en disposer (art 1421).
les actes fait par un époux sont opposables à l'autre sauf en cas de fraude.
→ Les gains professionnels et les salaires sont des biens communs, seule la personne qui a perçu
ses sommes peut en disposer (paradoxe) : intérêt que ce soit un bien commun pour tout achat + en
cas de dissolution du régime, mais en même temps en ce qui concerne la gestion seul celui qui l'a
perçu peut en disposer.
→ Selon l'art 1421 al2 : l'époux qui exerce une profession séparée a seul le pouvoir d'accomplir des
actes d'administration et de disposition sur les biens communs qui sont nécessaires à cette activité
professionnelle.

Rappel
 acte d'administration : « acte de gestion normale du patrimoine pour conserver sa valeur
ou de le faire fructifier ». Acte type : la location. Exception : les baux commerciaux.
 acte de disposition : « acte qui entraîne la transmission de droits et qui peut avoir pour effet
de diminuer la valeur du patrimoine ». Acte type : la vente.

→ Les époux ne peuvent disposer par donation entre vifs des biens communs sans le consentement
de l'autre conjoint (art 1422).
→ Ils ne peuvent l'un sans l'autre consentir un cautionnement réel sur un bien commun (art 1422
al2).
→ Les époux ne peuvent seuls aliéner ou grever de droits réels (faire un acte de disposition) sur
certains biens qui sont présumés avoir une valeur importante (appréciation in abstracto : on se
détache des faits de l'espèce et apprécier par rapport une référence commune/vis à vis d'un modèle
commun « le bon père de famille » qu'est ce qu'une valeur importante ; appréciation in concreto : on
s'intéresse précisément aux faits de l'espèce, à la situation des parties). Ici elle se fait in abstracto.
→ Les règles relatives aux baux (art 1425) : l'époux ne peut donner un bail sans l'accord de son
conjoint à propos d'un fond rural ou d'un immeuble à l'usage commercial industriel ou artisanal. Par
contre, un époux peut consentir un bail à usage d'habitation, et ce bail sera valable quelque soit la
durée convenue.

→ Lorsqu'un époux effectue un acte qu'il n'avait pas le pouvoir de faire, cet acte est nul. Cette
nullité est relative, ne peut être invoquée que par le conjoint dans un délai de 2 ans à compter de la
connaissance de l'acte. L'action n nullité est soumis à cette prescription. Mais la jurisprudence a
affirmé que l'action en nullité est enfermée dans ce délai, en revanche l'exception de nullité est
perpétuelle.
Exception de nullité : un époux a consenti un bail sans le consentement de son conjoint. Peut agir en
nullité pendant deux ans. Le délai passe. Si par exemple il est assigné en justice pour qu'il exécute
cet acte, alors qu'on se prévoit contre lui de l'existence de ce bail, il pourra toujours
invoquer/soulever l'exception de nullité de ce bail.
→ Chaque époux par contre, doit répondre de ses fautes de gestion, et peut être condamné à réparer
le préjudice causé à son conjoint.

B La gestion des biens propres


→ Chaque époux a l'administration et la jouissance de ses biens propres et peut en disposer
librement.
→ Chaque époux perçoit les revenus de ses propres et peut les dépenser librement. Il existe une
limite : si un époux néglige de percevoir les revenus de ses propres ou s'il dépense ses revenus
frauduleusement : l'époux devra le montant de ses revenus à la masse commune au moment de la
dissolution du régime. Ce contrôle sur cette gestion ne peut être fait que sur les 5 ans années
précédant la dissolution du régime.
→ Un époux peut confier à l'autre l'administration de ses propre, mais contrairement au mandat
classique l'époux mandataire n'a pas à rendre compte des fruits qu'il a perçu sauf clause contraire.
→ L'art 1426 permet lorsqu'un un époux est hors d'état de manifester sa volonté ou lorsqu'il met en
péril les intérêts de la famille par une gestion défectieuse, le conjoint peut demander en justice à être
substituer à l'époux défaillant dans l'exercice de ses pouvoirs (pour biens communs ou biens
propres).
III La répartition du passif
Dettes antérieures au mariage : chaque époux, est personnellement débiteur des dettes qu'il a
contracté avant le mariage, les dettes liées au succession et libéralités reçues par un époux au cours
du mariage sont assimilées à des dettes contractées antérieurement au mariage.
L'époux engage ses propres ainsi que ses revenus.
Dettes pendant le mariage : chaque époux engage ses propres et les biens communs à
l'exception des gains et salaires de son conjoint.
→ Lorsque les deux époux se sont engagés solidairement, le créancier peut saisir les propres de
chacun des époux et tous les biens communs y compris les gains et les salaires. Surtout lorsque la
loi pose une solidarité : dette faite par l'un des époux pour l'entretien du ménage ou l'éducation des
enfants.
→ Par contre lorsqu'un époux contracte des dettes sciemment pour appauvrir la communauté et que
le créancier le sait, le conjoint peut empêcher la saisie des biens communs (en invoquant cette
fraude + mauvaise foi). Dans ce cas-là le recouvrement de la dette ne peut se faire que sur les
propres de l'époux débiteurs (art 1413).
L'art 1415 indique qu'un époux ne peut engager que ses propres et ses revenus par un
cautionnement ou un emprunt et ce même si la dette est née pendant le mariage.

IV La dissolution du régime de communauté des acquêts


A Les causes de la dissolution
 Le divorce
 Le décès du conjoint
 La séparation de corps
 L'annulation du mariage : elle entraîne normalement la caducité du régime matrimoniale,
mais en cas de mariage putatif, l'annulation entraîne la dissolution de la communauté.
 La séparation de biens judiciaires : elle permet de protéger un époux des conséquences des
actes de l'autre et alors le régime de séparation de biens se substitue à celui de la
communauté. Mais forcément avant d'appliquer le régime de la séparation de biens, on
procède à la dissolution du régime de la communauté. Il est possible de demander la
séparation de biens judiciaire en cas de désordre des affaires d'un des époux, de sa mauvaise
administration ou de son inconduite ie. lorsque le maintien de la communauté met en péril
les intérêts de l'autre.
 La disparition : un jugement déclaratif d'absence va entraîner la dissolution du régime
matrimonial à compter de sa retranscription sur les actes d'état civil.

B Les différentes opérations nécessitées par la dissolution


1) La détermination de la masse partageable
Pour la déterminer il faut que chaque époux reprenne ses propres, puis il faut établir et régler les
comptes de ce que chaque époux doit à la communauté. Et de ce que la communauté lui doit c'est-à-
dire les récompenses.

a) Chaque époux reprend ses biens propres et ceux qui lui subrogés (remplacés) dès lors qu'ils se
retrouvent en nature.
→ Cette opération ne pose pas de problème pour les biens immobiliers (car leur origine est établi
par un titre). Pour les meubles cela dépend, les meubles réputés propres par leur nature ne vont pas
poser de difficulté, parce qu'ils portent en eux-mêmes une preuve ou une marque de leur origine (art
1402- al2) : biens personnels, biens relevant de l'activité professionnelle...
→ Pour les autres il existe une présomption d'acquêt et cette présomption peut être renversée (art
1402 al 1).

b) Il faut faire les comptes entre les époux et le communauté.


La notion de « récompenses » : elles permettent de corriger les transferts de valeur entre les
patrimoines propres des époux et la masse commune pendant le régime matrimonial.

→ La communauté doit récompense à un époux lorsqu'elle a tiré profit de ses propres (art 1433).
 La communauté a encaissé des deniers propres ou le prix de vente d'un bien propre.
 Un bien nouveau est entré dans la masse commune en partie grâce à l'utilisation de valeur
propre. Cela est possible : quand échange de bien propre contre un autre bien avec une
soulte, et que cette soulte est supérieure à la moitié de la valeur de cet autre bien qui est
payée par la communauté. Dès lors on considère que le bien appartient à la communauté. On
appelle cela le « remploie du prix de vente d'un propre avec versement de deniers communs
pour plus de la moitié de la valeur du bien acquis ».
 Une dette faisant partie du passif définitif de la communauté a été payé avec des fonds
provenant du patrimoine propre de l'époux.
Pour bénéficier de cette récompense, l'époux doit rapporter la preuve que la communauté a tiré
profit de ses propres cad qu'il doit renverser la présomption d'acquêt puis démontrer le caractère
propre des valeurs utilisées. La preuve de l'origine de ces fonds, peut être apportée par tous moyens
(écrit.. mais aussi témoignage).

→ Un époux doit récompense à la communauté, chaque fois qu'il a tiré profit d'une bien personnel :
 le cas lorsqu'une dette personnelle d'un époux a été payée par la communauté,
 lorsqu'un époux a acquis a bien propre grâce à des deniers communs (assurance de travail
avec l'argent de la communauté...),
 l'échange d'un bien propre avec une soulte payée par la communauté inférieure à la valeur
du bien cédé en échange (cela s'appelle le « remploie avec un complément fourni par la
communauté inférieur au prix retiré de la vente du bien propre »),
 un époux a financé avec des deniers communs la conservation ou l'amélioration d'un propre,
 un époux a privé la communauté de valeurs destinées à l'enrichir en consommant
frauduleusement ou en négligeant de percevoir les revenus de ses propres, ce manque à
gagner n'est pris en considération que pour les 5 dernières années.

→ En cas de contestation, c'est l'autre époux qui devra la preuve des récompenses que son conjoint
doit à la communauté. Cette preuve est facilité par la présomption d'acquêt, cad que les deniers qui
ont été utilisés au profit personnel de l'époux sont présumés prélevés de la communauté. Et le
conjoint pour éviter la charge ou récompense doit prouver le caractère propre des fonds employés à
son profit (dans les hypothèses précédentes).

→ Pour évaluer ses récompenses : cf art 1469 pose le principe évaluation de la récompense en
fonction de la dépense faite et du profit subsistant, la récompense est égale à la plus faible des deux
sommes.
→ Exception à ce principe : la récompense ne peut être inférieure à la dépense faite lorsque celle-ci
était nécessaire même si elle est supérieure au profit subsistant.
«  Dépense nécessaire? » : Frais de conservation des biens ; dépenses nécessaires pour rendre un
cadre habitable, lorsque la dépense a été faite pour acquérir, conserver ou améliorer un bien donc
c'est le cas lorsque la communauté a fourni les fonds nécessaire pour construire sur le terrain propre
d'un époux, dans ce cas la récompense ne peut être inférieure au profit subsistant.
Dans ce cas deux hypothèses : le bien acquis amélioré ou conservé a été vendu avant la liquidation,
le profit existant est évalué le jour de la liquidation ; le bien acquis amélioré ou conservé a été
vendu après la liquidation dans ce cas là le profit subsistant est évalué au jour de la vente.

2) Le règlement des comptes entre les époux et la communauté


Il convient de régler les comptes. Il faut établir en fait, la somme des articles de crédit (récompenses
dues à l'époux) et la somme des articles de débit (récompenses dues par l'époux). Et la différence va
déterminer un solde positif ou négatif.
Cela peut se faire de différente manière
 Un paiement (rare)
 Le règlement en moins-prenant : il est possible lorsque le solde du compte d'un époux est
débiteur vis à vis de la communauté (il doit récompense). On ajoute à la masse des biens
communs la créance de la communauté contre l'époux et puis lors du partage cet époux ne
paye rien mais il va recevoir moins de biens communs.
 Le prélèvement : l'époux qui présente un solde créditeur va prélever sur la masse commune
des biens de valeur égale à sa créance et puis le reste des biens communs fait l'objet d'un
partage égal entre les deux époux (l'article 1470 prévoit que l'époux créancier va choisir
entre le paiement et le prélèvement, le prélèvement s'effectue sur les biens communs dans
l'ordre : sur les deniers, puis sur les biens mobiliers, puis sur les biens immobiliers).
→ L'époux créancier choisit les biens qu'il prélève mais il existe des limites : si l'autre
conjoint forme une demande d'attribution préférentielle (un conjoint a toujours la possibilité
de se faire attribuer un bien particulier), si elle a lieu, elle prime, ou le maintien de
l'indivision sur un bien que l'époux voulait prélevé, dès lors le prélèvement échoue.
→ Autre hypothèse : si les époux ont des prélèvements à effectuer et s'ils jettent leur dévolu
sur le même bien et bien il y a tirage au sort.

3) Le partage de l'actif commun (après la liquidation)


Le partage se fait par moitié à moins qu'un époux est recelé certains biens communs (art 1475).
Dans ce cas particulier : il est privé de sa part sur ces objets (recelés).
La consistance de la communauté à partager se détermine à la date de la dissolution du régime
patrimonial. L'évaluation des biens doit être faite au jour le plus proche possible du partage. Sauf si
les époux partageant se sont entendus pour évaluer les biens à une date différente.

Pour entrer dans le détail de ce partage


→ Sinon un époux peut demander à se faire attribuer un immeuble commun qui est l'annexe de son
immeuble propre ou qui est contigu à cet immeuble (art 1475). L'attribution se fait par imputation
sur la part de l'époux qui la demande ou moyennant une soulte d'après la valeur de l'immeuble où
jour où l'attribution est demandée.
→ Sinon un époux peut également demander l'attribution préférentielle d'un bien : cad un époux
demande au juge de lui attribuer un bien dans la communauté (dédommagement de l'autre). Elle
n'est pas de droit (on ne l'obtient pas automatiquement) quand on est dans le cas du partage d'une
communauté dissoute du vivant des époux par divorce, séparation de corps ou de bien.

4) Le règlement du passif commun


→ Dès la dissolution de la communauté, les créanciers personnels des époux, qui donc pouvaient
saisir les biens propres de leurs débiteurs et les revenus de ceux-ci, à compter de la dissolution de la
communauté, ne peuvent plus saisir les revenus perçus par l'époux au cours du régime matrimonial.
En effet, ces sommes font partie de la masse indivise de la communauté, que les créanciers
personnels d'un époux ne peuvent pas saisir. Les revenus perçus par l'époux débiteur
postérieurement à la dissolution, entrent dans le gage des créanciers.

→ Une fois le partage de l'actif commun, les époux peuvent choisir de garder un bien en commun
(du coup bien que les ex époux possèdent pour moitié), ils sont sous le régime de l'indivision.
Indivision : fait d'avoir en propriété un bien à plusieurs. Si les ex époux se retrouvent après la
dissolution de la communauté en indivision sur un bien (qui autrefois appartenait à la communauté),
les créanciers personnels d'un époux peuvent provoquer le partage post-communautaire afin de se
faire payer sur les biens qui iront à leurs débiteurs (art 815-17 al3 du code civil).

→ Les dettes communes sont celles qui permettent aux créanciers de saisir au cours du régime
matrimonial les biens communs sans tenir compte des revenus professionnels de l'un ou l'autre
époux. Le créancier a le droit de poursuite sur les biens de l'époux qui a fait naître la dette. Pendant
le régime matrimonial, le créancier pouvait saisir les biens propres de son débiteur, la dissolution de
la communauté n'apporte pas de changement : chacun des époux peut être poursuivi pour la totalité
des dettes existantes au jour de la dissolution, qui étaient entrées en communauté de son chef.

→ Le créancier a également un droit de poursuite sur la masse indivise, cad que les créanciers qui
pendant le régime matrimonial pouvaient saisir les biens communs, peuvent après la dissolution
saisir les biens constituants la masse indivise succédant à la communauté. Après le partage il n'y a
plus de biens communs/dettes communes, donc chacun des époux est personnellement tenu sur tous
ses biens de toutes les dettes nées de son propre chef. Un époux peut être poursuivi pour la moitié
des dettes nées du chef de son conjoint dès lors que la dette est de celle qui au cours du régime
aurait pu être exécutée sur les biens communs.

Chapitre 3 Les régimes de communauté conventionnelle

Les époux peuvent adopter un régime matrimonial et ainsi modifier certaines règles du régime légal
(composition de la communauté, gestion de la communauté, liquidation et le partage).
Convention : loi des parties, autre source de droit qui s'oppose à la loi.

I Les clauses relatives à la composition de la communauté


A La communauté universelle
Cette possibilité est prévue par l'article 1526 du code civil. Au terme de ce texte, les futurs époux
peuvent englober dans la masse commune la totalité de leurs biens, meubles et immeubles présents
et futurs. Ils peuvent cependant limiter la communauté à la totalité de leurs biens présents
seulement, ou à la totalité de leurs biens à venir.
S'ils choisissent la totalité des biens présents et à venir, et bien les patrimoines propres sont réduits à
zéro, sous réserve de donations ou de legs avec stipulation de propres (le régime de communauté
universelle ne peut pas, en effet, s'imposer au disposant) et également des biens que l'article 1404
déclare propres par nature (toutefois pour ces derniers, une clause du contrat de mariage pourrait
préciser qu'ils entrent dans la communauté).
Le passif commun est étendu de la même manière.

B La communauté de meubles et d'acquêts


La communauté comprend les acquêts (biens mobiliers ou immobiliers acquis pendant le mariage)
ainsi que tout le mobilier appartenant aux époux au jour du mariage ainsi que celui qu'il acquiert au
cours du mariage par succession ou donation sauf stipulation contraire du disposant. Une
exception : les meubles réputés propres par leur nature sont exclus de la communauté.
L'actif commun est plus important que le régime légal et donc de la même manière le passif de la
communauté est plus important (art 1499). En ce qui concerne les dettes nées au cours du régime :
les règles du régime légales s'appliquent. Par contre en ce qui concerne les dettes dont étaient tenus
les époux lors du mariage et celles qui constituent des charges des successions et libéralités qui leur
échoient au cours du mariage, elles entrent dans le passif de la communauté, et cet accroissement du
passif commun est proportionnel à l'augmentation corrélative de l'actif.
Exemple : succession au cours du mariage avec augmentation de l'actif mais aussi du passif : 1/3 de
meubles qui deviennent communs (augmentation de l'actif) et 2/3 d'immeubles qui restent des
propres. Le passif ne pourra augmenter que de manière proportionnelle à l'augmentation de l'actif
(ici un tiers). La communauté ne supporte que un tiers de dettes héréditaires.

Chaque époux exerce sur ses propres et sur les biens communs, les pouvoirs qui ont été définis à
propos du régime légal.

II Les clauses relatives à la gestion de la communauté


A l'heure actuelle il n'existe qu'une seule modalité d'aménagement qui serait dérogatoire aux règles
de gestion (dans le cadre du régime légal) qui concerne uniquement les biens communs. Elle
s'appelle la clause d'administration conjointe (Art 1503 du code civil). Elle impose le concours des
deux époux pour accomplir tous les actes de disposition et même les actes d'administration. Seuls
les actes conservatoires (ont pour objet la sauvegarde d'un droit ou bien l'évitement de la perte d'un
bien, ce sont des actes nécessaires et urgents) peuvent être fait séparément par les époux. Les actes
faits conjointement engagent solidairement les deux époux.

III Les clauses relatives à la liquidation et au partage


A Les clauses de prélèvement de droit commun
Elle permet de prélever un bien de la masse commune avant le partage, et cette clause va permettre
à l'époux d'éviter le risque de voir ce bien mis dans un autre lot que le sien au moment du partage.
Deux possibilités d'aménagement de cette clause : ce prélèvement peut avoir lieu moyennant une
indemnité ou gratuitement.

La clause de prélèvement moyennant une indemnité.


 L'avantage que tire le bénéficiaire d'une telle clause est d'obtenir tel ou tel bien, meuble, en
nature sans craindre les aléas du partage. Par contre l'égalité dans le partage de la
communauté n'est pas rompue puisque le bénéficiaire de la clause doit compte de la valeur
du bien qu'il a prélevé (on va tenir compte de ce prélèvement dans la communauté).
 Cela revient à un cas d'attribution préférentielle mais qui serait d'origine conventionnelle
(clause dans la convention du régime matrimonial). Cette clause de prélèvement est prévue
dans le régime matrimonial, au cas où il y aurait dissolution du régime matrimonial, donc la
clause doit désigner le bénéficiaire.
 On peut prévoir que le bénéficiaire de cette clause sera soit le survivant (uniquement
dissolution du régime matrimonial par décès), soit seulement la femme si elle survit au
mari, soit seulement le mari s'il survit à sa femme ; soit on peut imaginer que ce soit
seulement le mari quelque soit la cause de dissolution et inversement.
 Il est possible de désigner n'importe quel bien commun. Cette clause présente un intérêt
surtout pour les commerçants : si le fond de commerce appartient à la communauté, mais un
seul des deux époux l'exploite. Il a besoin de continuer d'exercer son activité, pour cela, il
doit conserver le fond de commerce en entier.
 Il faut ensuite calculer l'indemnité : les règles d'évaluation sont fixées par le contrat de
mariage, totale liberté, à défaut si la clause n'est pas claire, le TGI déterminera l'indemnité
en fonction de la valeur du bien prélevé au jour du partage.
 Le prélèvement n'est pas une obligation pour le bénéficiaire, mais une simple faculté.
 Doit donner sa décision rapidement (risque de retarder la dissolution sinon).
 L'article 1513 prévoit que l'époux ou ses héritiers peuvent lui adresser une mise en demeure,
et si dans le délai d'un mois, il n'a pas notifié sa décision, le prélèvement est caduque.
 Le prélèvement est une opération de partage, art 1514 du code civil, l'indemnité sera
précomptée sur la part de la communauté revenant à l'époux qui prélève et si elle accède
cette part elle est réglée au moyen d'une soulte.

2) La clause de prélèvement sans indemnité : clause de préciput


 Elle offre au bénéficiaire un avantage plus grand, car dans ce cas l'égalité du partage est
rompue puisque le bien est soustrait à la communauté sans aucune contrepartie.
 Ce droit au préciput ne peut être exercé que par le survivant : le bénéficiaire peut être le mari
ou la femme qui survit, soit seulement le mari qui survit, soit seulement la femme qui survit
(art 1515).
 Il n'y a pas de difficulté lorsque la communauté est dissoute par décès. Cette clause produira
effet au moment du décès.
 Mais que se passe-t-il lorsque la communauté est dissoute du vivant des époux? Le droit
d'opérer le prélèvement est suspendu jusqu'au décès d'un des ex-époux.
 C'est un avantage matrimonial. Cette clause ne sera valable que si le précédent n'a pas perdu
son avantage lors du prononcé du divorce. Cela suppose que l'époux qui l'avait consenti est
exprimé sa volonté, constatée par le juge au moment du prononcé du divorce, de maintenir
cet avantage matrimonial (art 265).

B Les clauses de parts inégales


On peut prévoir un partage inégal via des clauses. C'est une dérogation au partage des biens
communs par moitié, qui est prévue par l'article 1520 du code civil.
Elle peut se présenter de différente manière :
 Il est possible de stipuler qu'un époux ou ses héritiers ne pourront prétendre qu'à une
certaine part comme le tiers ou le quart. Dans ce cas-là, l'époux dont les droits sont réduits
en supportent le passif commun que proportionnellement à la part d'actif qui lui est attribué
(art 1521).
 La clause peut également attribuer intégralement la communauté au survivant. Dans ce cas-
là en cas de dissolution de la communauté du vivant des époux, l'avantage est suspendu
jusqu'au décès. Cela signifie qu'on effectuera un partage provisoire en cas de divorce et que
par la suite il pourra prétendre à l'intégralité de la communauté. L'époux qui reçoit toute la
communauté est tenu d'en assurer toutes les dettes. Cela suppose que l'avantage ait été
maintenu en cas de divorce.
 Les époux peuvent décider que le survivant recevra la moitié de la communauté et l'usufruit
de l'autre moitié (art 1524).

Rappel : Droit de propriété


Le droit de propriété se compose de la nue-propriété et de l'usufruit. L'usufruit offre la possibilité
de jouir du bien et d'en percevoir tous les biens; seule limite : il ne peut pas disposer ce bien c'est-
à-dire le vendre. Dans certain cas la propriété peut être démembrée : une personne dispose du bien
(nu-propriétaire) et l'autre reçoit l'usufruit. Mais il ne peut pas porté atteinte au droit de la
personne qui dispose de l'usufruit. Ne pourra vendre le bien qu'en cas de décès (la propriété est
alors reconstituée, et l'usufruitier ne peut pas léguer ce droit). L'usufruitier ne peut pas porté
atteinte au droit du nu-propriétaire : ie dégradation volontaire du bien mais peut l'améliorer.

Chapitre 4 Le régime de séparation de biens

Régime qui peut être convenu par un contrat de mariage et c'est aussi le régime matrimonial sous
lequel se trouve placé les époux séparés de corps. Il peut aussi s'appliquer lorsque le désordre des
affaires d'un époux met en péril le conjoint.

Il est très simple à priori : distinction totale des biens des époux comme s'ils n'étaient pas mariés.
Mais les époux en peuvent pas s'ignorer totalement, il existe donc des tempérament à cette règle
stricte.

I L'autonomie des patrimoines des deux époux


Chaque époux conserve la propriété, l'administration et la jouissance de ses biens ainsi que la
charge de ses dettes (art 1536).
Lorsque les époux acquièrent ensemble un bien, il fait l'objet d'une co-propriété indivise ordinaire.
Ce n'est pas une communauté. À cette règle de séparation stricte de patrimoine s'ajoute des
tempéraments.
Premier tempérament : d'abord les règles du régime primaire s'appliquent (à tous les époux,
indépendamment du régime matrimonial). Cf Les effets du mariage semestre 1er, cad notamment :
 La règle de la contribution aux charges du mariage. La contribution de chaque époux peut
être fixée par le contrat de mariage (soit à une somme forfaitaire soit à une quotité du
revenu). En cas du silence du contrat, chaque époux doit contribuer à proportion de ses
facultés (art 1537).
 Il y aussi obligation aux dettes du ménage d'entretien et d'éducation des enfants. Quelque
soit l'époux qui a contracté la dette, celle-ci oblige solidairement les deux conjoints suivants
les droits communs de l'art 220 du code civil.
Deuxième tempérament : cas où un époux gère les biens de son conjoint. Cette hypothèse se
présente assez fréquemment, dans ce cas la loi prévoit trois hypothèses :
 L'époux a donné un mandat à son conjoint, on applique alors les règles du mandat. La seule
différence c'est que dans les règles du mandat, le mandataire doit rendre compte des fruits de
sa mission. Dans ce cas précis, l'époux mandataire est dispensé de rendre compte des fruits,
toutes les fois où la procuration ne l'y oblige pas (mandant : celui qui donne mandat) article
1539 du code civil.
 L'époux abandonne la gestion de ses biens à son conjoint, qui les a pris en main. Il n'y a pas
de mandat conclu, il est dit tacite. Le mandat tacite est pour l'administration des biens mais
non pour en disposer. L'époux gérant est responsable comme l'est un mandataire. On dit qu'il
est comptable que des fruits existants, on ne peut pas lui reprocher d'avoir négliger de
percevoir des fruits, ou d'en avoir consommer frauduleusement). Mais s'il a consommé des
fruits il peuvent lui être réclamer dans la limite des 5 dernières années à compter du jour où
on agit.
 Un époux 'est immiscer dans la gestion des biens de l'autre malgré l'opposition de ce dernier.
Le gérant abusif est responsable de toutes les suites de son immixtion et de tous les fruits
qu'il a perçu ou négligé de percevoir.

II La preuve de la propriété des biens


Des difficultés relatives à la preuve peuvent apparaître :
 D'abord lorsqu'un créancier va vouloir saisir un bien et que le conjoint de son débiteur
personnel se prétend propriétaire.
 Lors de la liquidation du régime.
Ces difficultés sont prévues par l'article 1538 du code civil qui établit un système de preuve. Tous
les moyens de preuve sont recevables (écrit, témoignage.. art 1538 al1).
Le contrat de mariage a pu établir des présomptions de propriété. Elles ont été fait entre époux sauf
stipulation contraire à l'égard des tiers. Ces présomptions de propriété entraîne un renversement de
la charge de la preuve : elles peuvent être combattues par la preuve contraire.

Exemple : le contrat de mariage peut prévoir une présomption envers un époux. Une simple
présomption établit a priori la preuve de la propriété du bien, mais elle peut être renversée par la
preuve contraire. On peut imaginer qu'au cours du mariage, ils aient signé un contrat établissant le
contraire. Renversement.

Si aucun époux en peut justifier de la propriété exclusive du bien alors chacun des époux est réputé
propriétaire de manière indivise pour moitié.

III La liquidation du régime


Le plus souvent il y aura lieu de procéder à une liquidation. Chacun des époux reprendra ce qui lui
appartient. Se pose la question de la preuve. Ensuite, il faudra régler les créances et les dettes nées
au cours du régime dans les rapports entre époux. Et enfin, il faudra partager les biens indivis entre
les époux.

Les créances entre époux peuvent, selon les cas, être valorisées : il est fréquent que les
époux se fassent des avances de fond au cours du régime. On n'est pas dans le cadre d'une
communauté, alors cette opération ne fait pas naître de récompenses comme dans le régime légal,
mais simplement des créances entre les époux. Mais ces opérations pourraient créer un
enrichissement injuste.

Exemple : achat d'une maison à 100 000 euros, la maison au moment de la liquidation vaut 200 000
euros. Si madame ne doit rembourser que 100 000 euros à son ex-époux, avec intérêts au taux légal.
On voit bien que madame s'est enrichi.

L'article 1543 prévoit qu'à défaut de convention contraire, les créances entre époux séparés de biens
sont évaluées en fonction du profit subsistant lorsque les valeurs fournies ont servi à acquérir,
conserver, ou améliorer un bien de l'époux débiteur.

Le partage des biens indivis :


En cas de dissolution du mariage, les biens indivis sont partagés, toutes les règles du partage sont
applicables et notamment la faculté d'attribution préférentielle peut être invoquée. Par contre
l'attribution préférentielle n'est jamais de droit en cas de dissolution par le divorce. En cas de
séparation de corps, le mariage subsiste, et les époux mariés sous le régime de la séparation de bien
conserve ce régime. Par contre le partage des biens indivis peut avoir lieu.

Chapitre 5 Le régime de participation aux acquêts

Pendant la durée du mariage, ce régime fonctionne comme une séparation de biens, mais à la
dissolution du mariage, la communauté d'intérêts entre les époux apparaît, et cette liquidation de
communauté d'intérêts s'opèrent de manière similaire d'un régime de communauté.

I Fonctionnement du régime avant sa dissolution


art 1569 : il est inspiré ,par l'idée d'indépendance des époux tout au long de leur vie commune.
L'article 1569 renvoie au régime de séparation de bien pendant le mariage. À l'exception des
tempérament imposé par le régime primaire, les époux gèrent chacun librement leur patrimoine,et
les créanciers n'ont action que sur les biens de l'époux débiteur.

II La dissolution du régime
La participation aux acquêts est liquidée toute les fois que le mariage est dissout : décès, divorce ou
en cas de séparation de corps,. La liquidation peut aussi être anticipée lorsque « le désordre des
affaires d'un époux, sa mauvaise gestion ou son inconduite, donnant lieu de craindre que la
continuation du régime matrimonial ne compromettent les intérêts de l'autre conjoint ».

Les règles de procédures sont celles de la séparation de bien judiciaire cad qu'une fois la liquidation
opérée, les époux seront soumis au régime de séparation de bien.

III La liquidation
On se retrouve à appliquer les règles de la communauté au moment de la liquidation (alors que
pendant le mariage, on applique les règles de la séparation de biens).

A) La liquidation de la créance de participation


En réalité, l'objet du partage ne va pas être les acquêts en nature (n'existaient pas en réalité, puisque
chacun était propriétaire ses biens), mais leur valeur. C'est donc une créance qu'il faut liquider.
Exemple : pendant le mariage achats : appartement à monsieur, et maison à madame. Séparation :
on fait comme si on était dans un régime de communauté. On n'effectue pas un partage en nature,
on prend en compte leur valeur.
Pour évaluer le montant de cette créance qu'il faut liquider, il faut évaluer le patrimoine originaire
des époux et leur patrimoine final. La différence va faire apparaître la valeur des acquêts. Comme il
y a deux masses d'acquêts, une compensation s'opère entre les deux pour arriver à une égalité.

1) Les éléments du patrimoine originaire


Ce patrimoine appartenant à l'époux lors du mariage, ainsi que ceux qu'il a acquis par succession ou
libéralité. Et il comprend également les biens qui -dans le régime de la communauté légale-,
constituent des propres par nature. C'est un actif net donc il faut déduire les dettes dont cet actif est
grevé. La preuve de la consistance du patrimoine originel est établi par un constat descriptif devant
le conjoint. Ou si l'époux prétend que cet état est incomplet, la preuve de la consistance de ce
patrimoine se fait par tout moyen (art 1402).
On tient compte des biens d'après leur état au jour du mariage ou jour de l'acquisition (donations...)
et on évalue d'après leur valeur au jour de la liquidation. (exemple : le terrain avec construction, on
prend en compte que le terrain).
Si ces biens ont été aliénés/vendus : on retient leur valeur lors de leur aliénation.

2) Les éléments du patrimoine final


Les éléments du patrimoine final sont tous les biens qui appartiennent à l’époux au jour de la
dissolution du régime. On y inclut les biens dont l’époux a disposé à cause de mort (bien acquis par
succession ou libéralité).
Dans certains cas, aux biens existants, on ajoute de manière fictive, les biens dont l’époux a
disposé/cédé au cours du régime et qui ne se retrouvent donc pas au moment de la liquidation (biens
autres que ce qui faisaient partie du patrimoine originaire). Il s’agit des donations de bien autres que
ceux qui faisaient partis du patrimoine originaire et des aliénations. On prend également en compte,
la valeur des améliorations apportées pendant le mariage à des biens originaires qui ont ensuite été
donnés sans le consentement du conjoint.
Les biens existants sont estimés d’après leur valeur et leur état au jour de la liquidation du
régime. Par contre, les biens qui font l’objet d’une réunion fictive sont comptés pour leur valeur au
jour de la liquidation selon leur état au jour de l’aliénation (article 1574 du code civil).
On déduit les dettes, car le patrimoine final est constitué d'un actif net.

B) Le règlement de la créance de participation


Le fait de déterminer le patrimoine final et originaire va permettre de déterminer les acquêts
et ensuite la créance de participation.
Pour déterminer les acquêts de chacun des époux, il faut soustraire le patrimoine final au patrimoine
originaire pour chacun des époux. On a donc l'acquêt du mari et l'acquêt de la femme.
Pour déterminer l'excédent à partager entre les époux, on fait l'acquêt le plus fort moins l'acquêt le
plus faible. Et c'est cet excédent d’acquêts qu’il faudra partager. La créance de participation est
égale à cet excédent d'acquêts divisé par deux.

Exemple :
Patrimoine originaire Patrimoine final Acquêts
mari 500 1500 1000
femme 600 1400 800
Les acquêts à partager sont de 1000-800 = 200
La créance de participation est égale à l’excédent d’acquêt divisé par deux ie dans l’exemple, 200/2
= 100.

Comment la créance de participation se règle-t-elle?


L’article 1576 prévoit deux modes :
 Le mode normal : le règlement en deniers → le recouvrement de la créance est garanti par
une hypothèque légale grevant les immeubles du débiteur. L’époux débiteur peut obtenir du
tribunal des délais pour s’acquitter de sa dette -au maximum 5 ans- à charge de fournir des
garanties et verser des intérêts.
 Le mode exceptionnel : le règlement en nature → il intervient dans deux cas :
 Consentement des époux
 Lorsque l’époux débiteur justifie de difficultés graves qui l’empêchent de s’acquitter en
argent.

Il est possible de prévoir des correctifs à ces règles.


Les époux sont libres de prévoir un partage inégal des acquêts ou l’attribution intégrale au
survivant. L’article 1579 du code civil prévoit que le tribunal peut modifier les règles légales de
partage des acquêts en équité.

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