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Le Régime Matrimonial est un statut qui règle les intérêts pécuniaires des époux dans leurs rapports
entre eux et avec les tiers.
Certaines règles s'impliquent impérativement comme un effet du mariage, et dans ce cas-là toutes
ces règles s'appellent les règles du « régime primaire ». Ces règles sont par exemple le devoir de
secours, de résidence, la solidarité (Voir premier semestre : Partie I sur le couple Grand Titre I Le
mariage Titre II Les effets du mariage ).
Par contre, au-delà de ces règles impératives, les époux sont libres de choisir leur convention
matrimoniale, ils peuvent aménager à leur convenance le sort de leurs biens. Les époux n'ont pas
l'obligation d'établir un contrat de mariage. Donc s'ils n'en ont pas fait un, ils sont soumis au régime
légal : qui est le régime de communauté d'acquêts.
Ils ont la possibilité de choisir un autre régime matrimonial, dans cette hypothèse ils doivent
respecter les conditions de formation du contrat de mariage posées par le législateur (chapitre 1).
Tous les couples mariés se voient appliquer un régime matrimonial, les français choisissent
majoritairement le régime légal. La question du contrat du mariage se pose plus lorsque l'un des
époux a une fortune importante ou lorsque l'un des deux a une profession avec des risques
financiers importants.
→ La convention qui établit le changement du régime matrimonial doit être un acte notarié.
→ Les personnes parties au contrat de mariage et les enfants majeurs de chacun des époux sont
informés de la modification envisagée. Et ils peuvent s'opposer (enfants majeurs ou tiers) à la
modification dans un délai de 3 mois.
→ Les créanciers antérieurs (ex d'un prêt en tenant compte du régime matrimonial) au régime
matrimonial peuvent former opposition dans les trois mois de la publication de l'acte notarié/de la
nouvelle convention.
→ La convention qui porte modification du régime matrimonial, doit être ensuite homologuée par
le juge dans certains cas. Cette convention ne produira alors ses effets qu'à compter de
l'homologation (homologation donne force exécutoire). La convention doit être homologuée dans
deux hypothèses : lorsque l’un ou l’autre des époux a des enfants mineurs, et en cas d’opposition.
→ Le changement de régime matrimonial est mentionné en marge de l'acte de mariage et au registre
du commerce et sociétés RCS quand l'un des époux est commerçants.
→ Dans tous les cas, (opposition ou non), cette modification ne doit pas porté atteinte aux tiers, elle
ne vaut à l'égard des tiers que 3 mois après la publication, sauf si les époux avaient évoqué ce
changement dans l'acte passé avec les tiers.
Dans des cas particuliers : un époux peut demander le changement du contrat matrimonial : cas de
la « séparation de biens judiciaire ». Peut émaner d'un époux, mais peut aussi émaner d'un créancier.
Doit être justifiée : que s'il existe un comportement qui met en danger les intérêts du conjoint. Dans
ce cas là le changement du régime matrimonial produit ces effets depuis le jour de la demande pour
les époux et pour les tiers (car mesures de publication obligatoire). Possibilité d'opposition (tierce-
opposition) par les tiers, mais ils doivent prouver que cette modification leur porte préjudice et que
cette modification a pour origine une fraude organisée par les époux.
Les époux qui n'ont pas fait de contrat de mariage sont soumis au régime légale qui est le régime de
communauté d'acquêts.
Comment le cadre de ce régime les biens sont-ils répartis? Comment les biens sont gérés? Comment
les dettes sont réparties? La dissolution de ce régime.
Notion « d'emploi-remploi » art 1434 (qui s'applique dans le cadre d'un échange) : à condition
d'effectuer certaines formalités, un bien qui est acquis à titre onéreux au cours du mariage est propre
si le prix a été payé à l'aide de deniers propres (« l'emploi »),
ou grâce au prix obtenu par l'aliénation (ou produit de la vente) d'un bien propre (« le
remploi »).
Si le bien acquis par l'emploi ou le remploi a une valeur supérieure à la somme dont il est fait
emploi ou remploi, et si la communauté a fourni le complément du prix le bien acquis est
néanmoins un bien propre pour le tout. Sauf lorsque les deniers communs utilisés représente plus de
la moitié du prix d'acquisition du bien (art 1434).
→ « les formalités légales » sont la déclaration : il faut déclarer que le prix a été payé par des
deniers propres ou provenant de l'aliénation d'un bien propre, et faire la déclaration que l'acquisition
a été faite à titre d'emploi et de remploi.
Quelques cas particuliers Dans certains cas particuliers, les biens acquis à titre onéreux pendant le
mariage échappent à la communauté :
biens acquis par arrangement de famille (sont considérés comme propres parce qu'ils
constituent une avance sur la succession art 1405)
les biens propres acquis à titre d'accessoire de biens propres sont des propres
(en cas de) les distributions gratuites ou la souscription d'actions nouvelles, et lorsque
l'acquisition des titres nouveaux est réservée aux actionnaires anciens, ces titres nouveaux
seront considérés comme propres (pour éviter d'éparpiller le capital de la société)
en cas d'acquisition de parts indivises d'un bien dont certaines parts étaient déjà propres, ces
« nouvelles » parts seront également des propres (peu importe si l'achat a été réalisé par des
deniers communs)
certains biens sont propres par nature (art 1404) « tous les biens qui ont un caractère
personnel et tous les droits exclusivement attachés à la personne sont des propres » (ex :
biens inhérent d'un droit de la personnalité : indemnités d'un préjudice subi à la suite d'un
accident ; les souvenirs de famille ; les créances et les pensions incessibles -pensions d'
invalidité ou de retraite- ; les biens nécessaire à l'exercice de l'activité professionnelle
-instruments de travail sauf s'ils sont l'accessoire d'un fond de commerce ou d'une
exploitation dépendante de la communauté- ;
les vêtements et linges à l'usage de chaque époux).
La preuve
Il existe une présomption en faveur de la communauté, art 1402 du code civil, prévoit que tout bien
meuble ou immeuble est réputé acquêt de communauté si l'on ne prouve pas qu'il est propre à l'un
des époux.
Rappel
acte d'administration : « acte de gestion normale du patrimoine pour conserver sa valeur
ou de le faire fructifier ». Acte type : la location. Exception : les baux commerciaux.
acte de disposition : « acte qui entraîne la transmission de droits et qui peut avoir pour effet
de diminuer la valeur du patrimoine ». Acte type : la vente.
→ Les époux ne peuvent disposer par donation entre vifs des biens communs sans le consentement
de l'autre conjoint (art 1422).
→ Ils ne peuvent l'un sans l'autre consentir un cautionnement réel sur un bien commun (art 1422
al2).
→ Les époux ne peuvent seuls aliéner ou grever de droits réels (faire un acte de disposition) sur
certains biens qui sont présumés avoir une valeur importante (appréciation in abstracto : on se
détache des faits de l'espèce et apprécier par rapport une référence commune/vis à vis d'un modèle
commun « le bon père de famille » qu'est ce qu'une valeur importante ; appréciation in concreto : on
s'intéresse précisément aux faits de l'espèce, à la situation des parties). Ici elle se fait in abstracto.
→ Les règles relatives aux baux (art 1425) : l'époux ne peut donner un bail sans l'accord de son
conjoint à propos d'un fond rural ou d'un immeuble à l'usage commercial industriel ou artisanal. Par
contre, un époux peut consentir un bail à usage d'habitation, et ce bail sera valable quelque soit la
durée convenue.
→ Lorsqu'un époux effectue un acte qu'il n'avait pas le pouvoir de faire, cet acte est nul. Cette
nullité est relative, ne peut être invoquée que par le conjoint dans un délai de 2 ans à compter de la
connaissance de l'acte. L'action n nullité est soumis à cette prescription. Mais la jurisprudence a
affirmé que l'action en nullité est enfermée dans ce délai, en revanche l'exception de nullité est
perpétuelle.
Exception de nullité : un époux a consenti un bail sans le consentement de son conjoint. Peut agir en
nullité pendant deux ans. Le délai passe. Si par exemple il est assigné en justice pour qu'il exécute
cet acte, alors qu'on se prévoit contre lui de l'existence de ce bail, il pourra toujours
invoquer/soulever l'exception de nullité de ce bail.
→ Chaque époux par contre, doit répondre de ses fautes de gestion, et peut être condamné à réparer
le préjudice causé à son conjoint.
a) Chaque époux reprend ses biens propres et ceux qui lui subrogés (remplacés) dès lors qu'ils se
retrouvent en nature.
→ Cette opération ne pose pas de problème pour les biens immobiliers (car leur origine est établi
par un titre). Pour les meubles cela dépend, les meubles réputés propres par leur nature ne vont pas
poser de difficulté, parce qu'ils portent en eux-mêmes une preuve ou une marque de leur origine (art
1402- al2) : biens personnels, biens relevant de l'activité professionnelle...
→ Pour les autres il existe une présomption d'acquêt et cette présomption peut être renversée (art
1402 al 1).
→ La communauté doit récompense à un époux lorsqu'elle a tiré profit de ses propres (art 1433).
La communauté a encaissé des deniers propres ou le prix de vente d'un bien propre.
Un bien nouveau est entré dans la masse commune en partie grâce à l'utilisation de valeur
propre. Cela est possible : quand échange de bien propre contre un autre bien avec une
soulte, et que cette soulte est supérieure à la moitié de la valeur de cet autre bien qui est
payée par la communauté. Dès lors on considère que le bien appartient à la communauté. On
appelle cela le « remploie du prix de vente d'un propre avec versement de deniers communs
pour plus de la moitié de la valeur du bien acquis ».
Une dette faisant partie du passif définitif de la communauté a été payé avec des fonds
provenant du patrimoine propre de l'époux.
Pour bénéficier de cette récompense, l'époux doit rapporter la preuve que la communauté a tiré
profit de ses propres cad qu'il doit renverser la présomption d'acquêt puis démontrer le caractère
propre des valeurs utilisées. La preuve de l'origine de ces fonds, peut être apportée par tous moyens
(écrit.. mais aussi témoignage).
→ Un époux doit récompense à la communauté, chaque fois qu'il a tiré profit d'une bien personnel :
le cas lorsqu'une dette personnelle d'un époux a été payée par la communauté,
lorsqu'un époux a acquis a bien propre grâce à des deniers communs (assurance de travail
avec l'argent de la communauté...),
l'échange d'un bien propre avec une soulte payée par la communauté inférieure à la valeur
du bien cédé en échange (cela s'appelle le « remploie avec un complément fourni par la
communauté inférieur au prix retiré de la vente du bien propre »),
un époux a financé avec des deniers communs la conservation ou l'amélioration d'un propre,
un époux a privé la communauté de valeurs destinées à l'enrichir en consommant
frauduleusement ou en négligeant de percevoir les revenus de ses propres, ce manque à
gagner n'est pris en considération que pour les 5 dernières années.
→ En cas de contestation, c'est l'autre époux qui devra la preuve des récompenses que son conjoint
doit à la communauté. Cette preuve est facilité par la présomption d'acquêt, cad que les deniers qui
ont été utilisés au profit personnel de l'époux sont présumés prélevés de la communauté. Et le
conjoint pour éviter la charge ou récompense doit prouver le caractère propre des fonds employés à
son profit (dans les hypothèses précédentes).
→ Pour évaluer ses récompenses : cf art 1469 pose le principe évaluation de la récompense en
fonction de la dépense faite et du profit subsistant, la récompense est égale à la plus faible des deux
sommes.
→ Exception à ce principe : la récompense ne peut être inférieure à la dépense faite lorsque celle-ci
était nécessaire même si elle est supérieure au profit subsistant.
« Dépense nécessaire? » : Frais de conservation des biens ; dépenses nécessaires pour rendre un
cadre habitable, lorsque la dépense a été faite pour acquérir, conserver ou améliorer un bien donc
c'est le cas lorsque la communauté a fourni les fonds nécessaire pour construire sur le terrain propre
d'un époux, dans ce cas la récompense ne peut être inférieure au profit subsistant.
Dans ce cas deux hypothèses : le bien acquis amélioré ou conservé a été vendu avant la liquidation,
le profit existant est évalué le jour de la liquidation ; le bien acquis amélioré ou conservé a été
vendu après la liquidation dans ce cas là le profit subsistant est évalué au jour de la vente.
→ Une fois le partage de l'actif commun, les époux peuvent choisir de garder un bien en commun
(du coup bien que les ex époux possèdent pour moitié), ils sont sous le régime de l'indivision.
Indivision : fait d'avoir en propriété un bien à plusieurs. Si les ex époux se retrouvent après la
dissolution de la communauté en indivision sur un bien (qui autrefois appartenait à la communauté),
les créanciers personnels d'un époux peuvent provoquer le partage post-communautaire afin de se
faire payer sur les biens qui iront à leurs débiteurs (art 815-17 al3 du code civil).
→ Les dettes communes sont celles qui permettent aux créanciers de saisir au cours du régime
matrimonial les biens communs sans tenir compte des revenus professionnels de l'un ou l'autre
époux. Le créancier a le droit de poursuite sur les biens de l'époux qui a fait naître la dette. Pendant
le régime matrimonial, le créancier pouvait saisir les biens propres de son débiteur, la dissolution de
la communauté n'apporte pas de changement : chacun des époux peut être poursuivi pour la totalité
des dettes existantes au jour de la dissolution, qui étaient entrées en communauté de son chef.
→ Le créancier a également un droit de poursuite sur la masse indivise, cad que les créanciers qui
pendant le régime matrimonial pouvaient saisir les biens communs, peuvent après la dissolution
saisir les biens constituants la masse indivise succédant à la communauté. Après le partage il n'y a
plus de biens communs/dettes communes, donc chacun des époux est personnellement tenu sur tous
ses biens de toutes les dettes nées de son propre chef. Un époux peut être poursuivi pour la moitié
des dettes nées du chef de son conjoint dès lors que la dette est de celle qui au cours du régime
aurait pu être exécutée sur les biens communs.
Les époux peuvent adopter un régime matrimonial et ainsi modifier certaines règles du régime légal
(composition de la communauté, gestion de la communauté, liquidation et le partage).
Convention : loi des parties, autre source de droit qui s'oppose à la loi.
Chaque époux exerce sur ses propres et sur les biens communs, les pouvoirs qui ont été définis à
propos du régime légal.
Régime qui peut être convenu par un contrat de mariage et c'est aussi le régime matrimonial sous
lequel se trouve placé les époux séparés de corps. Il peut aussi s'appliquer lorsque le désordre des
affaires d'un époux met en péril le conjoint.
Il est très simple à priori : distinction totale des biens des époux comme s'ils n'étaient pas mariés.
Mais les époux en peuvent pas s'ignorer totalement, il existe donc des tempérament à cette règle
stricte.
Exemple : le contrat de mariage peut prévoir une présomption envers un époux. Une simple
présomption établit a priori la preuve de la propriété du bien, mais elle peut être renversée par la
preuve contraire. On peut imaginer qu'au cours du mariage, ils aient signé un contrat établissant le
contraire. Renversement.
Si aucun époux en peut justifier de la propriété exclusive du bien alors chacun des époux est réputé
propriétaire de manière indivise pour moitié.
Les créances entre époux peuvent, selon les cas, être valorisées : il est fréquent que les
époux se fassent des avances de fond au cours du régime. On n'est pas dans le cadre d'une
communauté, alors cette opération ne fait pas naître de récompenses comme dans le régime légal,
mais simplement des créances entre les époux. Mais ces opérations pourraient créer un
enrichissement injuste.
Exemple : achat d'une maison à 100 000 euros, la maison au moment de la liquidation vaut 200 000
euros. Si madame ne doit rembourser que 100 000 euros à son ex-époux, avec intérêts au taux légal.
On voit bien que madame s'est enrichi.
L'article 1543 prévoit qu'à défaut de convention contraire, les créances entre époux séparés de biens
sont évaluées en fonction du profit subsistant lorsque les valeurs fournies ont servi à acquérir,
conserver, ou améliorer un bien de l'époux débiteur.
Pendant la durée du mariage, ce régime fonctionne comme une séparation de biens, mais à la
dissolution du mariage, la communauté d'intérêts entre les époux apparaît, et cette liquidation de
communauté d'intérêts s'opèrent de manière similaire d'un régime de communauté.
II La dissolution du régime
La participation aux acquêts est liquidée toute les fois que le mariage est dissout : décès, divorce ou
en cas de séparation de corps,. La liquidation peut aussi être anticipée lorsque « le désordre des
affaires d'un époux, sa mauvaise gestion ou son inconduite, donnant lieu de craindre que la
continuation du régime matrimonial ne compromettent les intérêts de l'autre conjoint ».
Les règles de procédures sont celles de la séparation de bien judiciaire cad qu'une fois la liquidation
opérée, les époux seront soumis au régime de séparation de bien.
III La liquidation
On se retrouve à appliquer les règles de la communauté au moment de la liquidation (alors que
pendant le mariage, on applique les règles de la séparation de biens).
Exemple :
Patrimoine originaire Patrimoine final Acquêts
mari 500 1500 1000
femme 600 1400 800
Les acquêts à partager sont de 1000-800 = 200
La créance de participation est égale à l’excédent d’acquêt divisé par deux ie dans l’exemple, 200/2
= 100.