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Imagerie du grêle et du côlon


G. Schmutz, D. Régent, X. Boileau, O. Giovanoli, P. Diez-Martinez, V. Bédard

L’imagerie du grêle et du côlon a profondément changé au cours des deux dernières décennies. Ce
changement a complètement remplacé le transit du grêle et le lavement baryté par l’imagerie en coupes,
l’échographie, le scanner avec coloscopie virtuelle, l’imagerie par résonance magnétique et la tomographie
par émission de positons-scanner. L’endoscopie, première méthode d’évaluation des patients, analyse bien
les lésions muqueuses. Néanmoins, l’imagerie en coupes peut déceler, caractériser et différencier la partie
extramuqueuse de la plupart des lésions tumorales, inflammatoires ou infectieuses de l’intestin grêle et
du côlon. Ce texte comprend toutes les méthodes sectionnelles d’imagerie de l’intestin grêle et du côlon
ainsi que les différents aspects de leur pathologie.
© 2017 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.

Mots-clés : Imagerie du côlon ; Imagerie de l’intestin grêle ; Coloscopie virtuelle

Plan  Méthodes d’imagerie


■ Introduction 1 L’imagerie actuelle de l’intestin grêle et du côlon est désormais
■ Méthodes d’imagerie 1 presque exclusivement une imagerie en coupes ou sectionnelle,
Échographie 1 échographie digestive, entéroscanner, entéro-IRM, coloscanner
Scanner (tomodensitométrie) 2 et coloscopie virtuelle [16–18] . Cette imagerie permet une analyse
Imagerie par résonance magnétique 4 de la paroi intestinale, de son environnement péritonéal et de
Tomodensitométrie par émission de positons-scanner 5 son contenu endoluminal. L’association de la tomographie par
Radiologie conventionnelle 6 émission de positons (TEP) et de la TDM conventionnelle [19]

apporte à l’imagerie en coupes une composante fonctionnelle
Analyse 7
et métabolique. Les indications de la radiologie conventionnelle
Intestin grêle et côlon normaux 7
sont de plus en plus limitées : contrôle postopératoire pré-
Intestin grêle et côlon pathologiques 8
coce, recherches de fistule, complément de l’imagerie en coupes
■ Situations cliniques 10 ou de l’endoscopie, enfin radiologie et angiographie thérapeu-
Abdomen aigu d’origine intestinale ou colique 10 tique [20–22] .
Suspicion de maladies intestinales chroniques idiopathiques 14
Recherche d’une lésion tumorale 18
■ Conclusion 23 Échographie
L’échographie abdominale est une technique de pratique cou-
rante, d’accès facile, indolore et non irradiante. Limitée à l’origine
 Introduction à l’évaluation des organes solides abdominaux en raison des obs-
tacles causés par le contenu gazeux digestif, l’étude de l’intestin
et du côlon fait désormais partie de toute échographie abdomi-
Les développements technologiques actuels ont profondément nale. Cette évolution est favorisée par les progrès technologiques
modifié les méthodes d’imagerie de l’intestin grêle et du côlon des appareils d’échographie et l’investissement des échographistes
en donnant une priorité presque exclusive à l’imagerie en coupes dans l’analyse des pathologies intestinales [23, 24] .
ou sectionnelle que ce soit l’échographie, la tomodensitométrie Sur le plan pratique, on réalise dans un premier temps une
(TDM) et l’imagerie par résonance magnétique (IRM) [1–5] . La étude systématique et complète de tous les viscères solides de la
radiologie conventionnelle ne conserve que quelques rares indi- cavité abdominopelvienne avec une sonde de 3,5–5,0 MHz. Dans
cations [6, 7] . un second temps, l’intestin grêle et le cadre colique sont explo-
À partir des données de l’imagerie en coupes, l’analyse de rés par des coupes longitudinales et transversales qui balaient
l’intestin grêle et du côlon est différente de celle de la radiolo- toute la région abdominale autour de l’ombilic, de l’épigastre à
gie conventionnelle qui étudiait surtout la lumière intestinale l’hypogastre, d’un hypocondre à l’autre, d’un flanc à l’autre et
et ses éventuelles modifications causées par son environne- d’une fosse iliaque à l’autre. L’examen est effectué en « temps
ment. L’imagerie en coupes est une imagerie pariétale plus réel » permettant de visualiser les contractions intestinales. Une
qu’endoluminale et apprécie la totalité de l’environnement intes- légère compression de la paroi abdominale avec la sonde échogra-
tinal et colique. Elle a profondément modifié l’évaluation des phique permet de mobiliser les structures gazeuses, de diminuer
pathologies intestinales et coliques que ce soit les maladies l’épaisseur des tissus traversés et d’apprécier la souplesse et mobi-
inflammatoires chroniques intestinales (MICI) [8] , les lésions lité des segments intestinaux étudiés. La sonde de 3,5–5,0 MHz
tumorales [9–11] et surtout les présentations aiguës [12–15] . est d’abord utilisée pour dépister une éventuelle anomalie

EMC - Gastro-entérologie 1
Volume 13 > n◦ 1 > janvier 2018
http://dx.doi.org/10.1016/S1155-1968(17)78053-4

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Figure 1. Technique échographique. Avec une


sonde de faible fréquence (3,5–5 MHz), la
paroi intestinale épaissie apparaît hypoéchogène
monocouche (flèche) (A). Elle présente cinq
couches (flèches) (B) avec une sonde de haute
fréquence (7,5–12 MHz).

A B

Figure 2. Maladie de Crohn. Échodoppler : la


valve iléocæcale est déformée avec épaississe-
ment pariétal de la dernière anse iléale (flèche)
(A) qui présente un signal Doppler intense
(flèche) signant l’activité de la maladie (B).

A B

intestinale. Ensuite l’emploi d’une sonde de fréquence plus éle- de la paroi intestinale. Leur cinétique est voisine de celle des
vée de 7,5 à 15,0 MHz permet l’analyse des différentes couches autres produits de contraste ayant un tropisme vasculaire mais
de la paroi intestinale avec une meilleure résolution spatiale ils possèdent également une rétention parenchymateuse. Ils
mais au détriment d’une limitation en profondeur (Fig. 1) [24] . peuvent être employés pour évaluer l’activité de la maladie dans
L’analyse des vaisseaux mésentériques supérieurs est le repère cen- les MICI [25, 26, 27] .
tral pour étudier la cavité péritonéale. Cette étude intestinale est
bien sûr plus méticuleuse lorsque la symptomatologie clinique
oriente vers une pathologie intestinale ou lorsqu’il existe des
Scanner (tomodensitométrie)
lésions connues. Les anses digestives et coliques de localisation Le scanner est devenu un examen important d’exploration
pelvienne peuvent être étudiées par voie endocavitaire vaginale morphologique de l’intestin grêle et du côlon permettant une
ou rectale. L’échoendoscopie est parfois utilisée pour réaliser un évaluation de la paroi intestinale et de son environnement mésen-
bilan d’extension pariétale des cancers rectaux et pour apprécier térique et péritonéal ainsi que les axes vasculaires mésentériques et
les rapports entre les fistules périnéales et le sphincter anal. les organes abdominopelviens. Une certaine étude endoluminale
Il n’y a pas de préparation spécifique, en dehors du jeûne est également possible avec l’entéroscanner et surtout la colosco-
et de la réplétion vésicale notamment pour l’étude pelvienne. pie virtuelle.
L’échographie abdominale peut être également effectuée, en En fonctions des données cliniques, deux techniques princi-
urgence, au lit du patient dans les soins intensifs ou de réani- pales sont possibles :
mation. Il est possible de pratiquer des biopsies ou des drainages • une étude abdominopelvienne standard ;
sous échoscopie. • une étude abdominopelvienne orientée pour l’intestin grêle ou
Les limites de l’étude par échographie sont multiples : le mor- pour le côlon.
photype du patient (obèse), sa coopération (apnée), la présence L’étude abdominopelvienne standard est une évaluation TDM
de quantité importante de gaz digestifs, la pathologie concer- sans orientation spécifique vers l’intestin en cas de signes géné-
née (air, calcifications, etc.) et la motivation ou l’expérience de raux comme une asthénie, une anémie, un amaigrissement. Le
l’échographiste. protocole comprend un remplissage oral hydrique intestinal et un
La plupart des appareils d’échographie sont équipés d’un sys- lavement hydrique associé à l’injection de contraste iodé intravei-
tème Doppler pulsé, couleur et puissance qui permet une analyse neux. L’acquisition est réalisée au temps veineux (75 à 90 s après
complémentaire vasculaire de la sémiologie pariétale intestinale début de l’injection), une étude sans contraste intraveineuse peut
et de son environnement (Fig. 2). Les vaisseaux analysables sont précéder l’injection de contraste (Fig. 3).
ceux facilement identifiés en échographie bidimensionnelle et L’étude abdominopelvienne orientée pour l’intestin grêle (enté-
pour l’intestin grêle et le côlon, ce sont surtout les artères mésenté- roscanner) [28, 29] ou pour le côlon lors d’une suspicion clinique
riques supérieure et inférieure et les veines correspondantes. Dans d’atteinte intestinale ou colique. Le protocole d’entéroscanner
les artères de calibre moyen, la fréquence du signal Doppler est nécessite l’administration de grandes quantités d’eau compre-
proportionnelle à la vitesse circulatoire. L’analyse spectrale du nant ou non du mannitol, soit par absorption (2000 ml en 2 h),
signal Doppler permet de déterminer la fréquence en fonction du soit par sonde duodénale (1500–2000 ml) à débit élevé. Pour le
temps, proportionnelle à la vélocité et à l’intensité du signal et en côlon, on injecte par voie rectale environ 2000 ml d’eau tiède.
fonction du volume sanguin en mouvement. Le profil vélocimé- L’injection d’antispasmodique par voie intraveineuse facilite la
trique artériel normal est constitué d’une onde systolique pointue distension intestinale ou colique. Après le remplissage intesti-
suivie d’une chute diastolique. nal ou colique, une ou deux spirales successives sont effectuées :
Les flux pariétaux sont de faible intensité et de faible impé- une sans contraste intraveineux, une après contraste intraveineux
dance, il est souvent nécessaire d’utiliser le Doppler de puissance (temps veineux et/ou artériel) en décubitus, éventuellement en
pour les identifier. procubitus (Fig. 4).
Les produits de contraste échographiques intraveineux Dans certaines circonstances, ces deux techniques principales
® ®
(SonoVue et Definity ) sont rarement employés pour l’évaluation peuvent être modifiées. Le composé endoluminal peut être un

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A B C
Figure 3. Scanner abdominopelvien conventionnel (avec contraste intraveineux sans préparation colique). L’examen (A) décèle un épaississement pariétal
circonférentiel, asymétrique (flèche) localisé sur la partie droite du côlon transverse, suggérant une lésion maligne colique, confirmée par endoscopie (B) et
chirurgie. Autre cas (C) : découverte incidentale (bilan d’hématurie) d’un cancer colique du côlon descendant (flèche).

A B C
Figure 4. Scanner abdominopelvien à orientation intestinale ou colique. Après préparation colique,
on met en évidence une masse cæcale maligne (flèche noire) et deux polypes (flèches) chez un
patient atteint d’adénomatose colique familiale (A). La dilatation hydrique intestinale est obtenue par
une sonde duodénojéjunale (flèche) (B) ou par absorption (C, D). Trois acquisitions successives sont
habituellement réalisées, sans contraste intraveineux, phase artérielle (C) et phase veineuse portale (D).

contraste positif (iode ou baryum dilué) lorsque l’examen est préparation colique comparable à celle de la coloscopie optique
effectué sans contraste iodé intraveineux (allergie ou insuffisance associée ou non à l’absorption de constituants barytés ou iodés
rénale) et lorsqu’une fistule ou une fuite digestive est recherchée. afin de marquer les selles. Lors de l’examen, la distension colique
En situation d’urgence, aucune préparation colique ou intes- est obtenue par une insufflation rectale et favorisée par l’injection
tinale orale n’est requise. En cas d’occlusion ou subocclusion, d’antispasmodiques intraveineux. Deux acquisitions successives
aucune préparation hydrique ou colique n’est effectuée afin positionnelles en procubitus ou en décubitus dorsal sont effec-
d’éviter de masquer la zone transitionnelle en distendant le seg- tuées pour mobiliser les liquides et les résidus fécaux et fournissent
ment d’aval collabé. les données nécessaires aux reconstructions 3D et virtuelle endo-
La coloscopie virtuelle est une technique récente utilisée sur- luminale [30, 31] . Habituellement, il n’y a pas d’injection iodée
tout dans le diagnostic de polypes coliques. Elle nécessite une intraveineuse (Fig. 5).

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Figure 5. Coloscopie virtuelle. L’étude est réali-


sée à partir des coupes natives dans les trois plans
de l’espace, ainsi qu’en vision 3D endoluminale
(A) et également en ouvrant la lumière colique
type « carpette » (B).

A B

cubitus. Une ceinture de contention abdominale peut être placée

“ Point fort pour réduire les artefacts respiratoires. Les coupes sont relative-
ment fines, 4 à 6 mm avec des matrices de haute résolution
(512 × 512). Il est préférable d’obtenir des acquisitions en apnée.
La distension de la lumière intestinale ou colique permet une
Coloscopie virtuelle
meilleure étude de la paroi intestinale ou colique [32–35] . Elle est
• Préparation identique coloscopie
obtenue pour l’intestin grêle (entéro-IRM) à l’aide d’une grande
• Ou allègement de la préparation grâce au marquage quantité d’eau avec ou sans mannitol, administrée rapidement
des selles avec du baryum et de l’iode soit par absorption, soit plus rarement par infusion à l’aide d’une
• Antispasmodique intraveineux sonde duodénojéjunale. Pour le côlon, c’est un lavement hydrique
• Canule rectale qui permet le remplissage de la lumière colique (Fig. 6). Des anti-
• Insufflation d’air à l’aide d’une poire, jusqu’au seuil de spasmodiques intraveineux facilitent la distension intestinale ou
douleur colique. Les séquences comprennent des acquisitions axiales et
• Ou injecteur automatique de CO coronales, parfois sagittales. Les séquences pondérées T1 sont
• Spirale en décubitus dorsal effectuées en écho de gradient avant et après injection de gado-
• Spirale en procubitus linium intraveineux. Des images en phase et en opposition de
phase sont effectuées pour la première acquisition. Les séquences
• Pas d’injection iodée intraveineuse systématique
pondérées T2 sont obtenues par des algorithmes de type « écho
de spin turbo » ou « single shot », en apnée pour éviter les arte-
facts respiratoires. Les séquences avec injection de gadolinium
sont obtenues 90 secondes et 3 minutes après l’injection par des
Les progrès de l’informatique et de la technologie des machines acquisitions coronales avec suppression de la graisse en écho de
(augmentation du nombre de détecteurs au-delà de 16 détecteurs) gradient. L’étude est complétée à la demande par des séquences
permettent maintenant d’obtenir des acquisitions très rapides, de diffusion [36] .
couvrant de larges segments du tronc (thoracoabdominal ou L’IRM est également très efficace pour évaluer les pathologies
abdominopelvien) en une apnée. Les reconstructions coronales pelviennes anorectales comprenant entre autres les fistules ano-
et sagittales sont désormais systématiques et d’excellente qualité. rectales (souvent associées à la maladie de Crohn) et le cancer
D’autres reconstructions spécialisées sont également possibles : rectal (Fig. 7) [37, 38] . Les avantages de l’IRM pelvienne sont sa forte
reconstruction vasculaire, colique de type lavement en double résolution de contraste, sa bonne transmission à travers les struc-
contraste, soustraction, calcul de perfusion, etc. tures osseuses du pelvis. Le peu de mobilité des viscères pelviens
en fait un examen de qualité. L’examen comprend des séquences
similaires à celles de l’entéro-IRM. Le rectum est parfois distendu
Imagerie par résonance magnétique avec du gel à base d’eau notamment pour les lésions rectales. Les
Au cours de la dernière décennie, les progrès technologiques et fistules et les abcès périnéaux sont bien cartographiés par l’IRM.
la multiplication des appareils ont permis de faire de l’examen
IRM intestinal et/ou colique un examen de pratique courante.
Cette technique présente un certain nombre d’avantages : pas
d’irradiation, des contrastes endoveineux moins allergisants et
peu toxiques au niveau rénal, une bonne résolution en contraste,
une caractérisation tissulaire plus complète grâce à des séquences
“ Point fort
multiples et variées. En dehors des contre-indications habituelles, Contre-indications à un examen IRM
les limites de cette technique sont la longueur des examens, le • Stimulateurs cardiaques
caractère limité des champs d’évaluation (abdomen versus pelvis),
• Certaines prothèses valvulaires anciennes
la faiblesse de la résolution spatiale et la mauvaise susceptibilité
magnétique de l’air.
• Corps étrangers métalliques (guerre et travail)
Sur le plan technique, les aimants sont de 1,5 ou de 3,0 T équi- • Clips chirurgicaux récents (3 semaines)
pés d’hypergradients, avec une antenne du type corps entier en • Claustrophobie
réseau phasé ; le patient est en décubitus dorsal, parfois en pro-

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A B C
Figure 6. Imagerie par résonance magnétique (IRM) de l’intestin grêle et du côlon. L’entéro-IRM
permet d’obtenir des acquisitions axiale et coronale T1 avec injection de gadolinium (A) et T2 (B)
visualisant l’ensemble de l’intestin grêle ou du côlon avec un rehaussement de sa paroi. Les séquences
pondérées T2 analysent surtout la lumière digestive (hypersignal de l’eau) pour le grêle et pour le
côlon, coupes coronale (C) ou axiale (D).

Figure 7. Imagerie par résonance magnétique


anorectale. Étude sagittale T2 d’un cancer du rec-
tum limité à la charnière rectosigmoïdienne sans
adénopathie et avec infiltration du méso (flèche)
(A). Abcès périanal à partir d’une fistule sphinc-
térienne postérieure (flèche) étudiée en T1 après
gadolinium sur une coupe axiale (B).

A B

Tomodensitométrie par émission profonds ainsi que l’identification des fixations physiologiques.
Les cellules cancéreuses ont une glycolyse augmentée, en raison
de positons-scanner d’un accroissement des besoins en énergie, d’une augmentation
La TEP permet de visualiser et de quantifier la distribution des facilitateurs du transport de glucose (glut 1 et glut 3) et de
spatiale d’une molécule comme le fluoro-2-désoxyglucose (FDG) l’hypoxie tumorale qui favorise le métabolisme anaérobie. Le
marquée par un émetteur de positon, le fluor 18. Les foyers FDG marqué est capté par les cellules mais ne peut être méta-
d’hyperfixation sont de type scintigraphique et métabolique. Leur bolisé et reste bloqué dans cette dernière. Les cellules malignes
localisation anatomique est améliorée par l’association d’un scan- captent le FDG (80 %) et l’environnement cellulaire capte un peu
ner (TEP-TDM). le FDG (20 %). La captation peut être quantifiée par l’indice de
Cette association permet la fusion d’images métaboliques et sca- captation normalisé maximal (SUV). L’irradiation est de 8,1 mSv
nographiques et facilite la détection et la localisation des foyers pour le FDG et de 8 à 12 mSv pour le scanner. En dehors de

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l’oncologie, la TEP-TDM peut également évaluer l’activité de cer- l’incompétence de la valve iléocæcale par une occlusion avec dis-
taines pathologies inflammatoires comme pour les MICI [39] . Des tention de l’intestin grêle distal. La mise en évidence d’images de
études ont été réalisées en combinant la TEP avec une colosco- selles (feces sign) dans l’intestin grêle peut suggérer une obstruction
pie virtuelle pour faciliter la caractérisation des lésions polypoïdes intestinale chronique [41] . Ces différents éléments sémiologiques
coliques [40] . sont également utilisés pour l’analyse de l’imagerie en coupes.
Les clartés anormales sont dominées par l’air libre intrapéri-
tonéal qui signe la perforation d’un organe creux. Les signes de

“ Point fort pneumopéritoine sont recherchés aux endroits habituels sur la


radiographie debout ou en décubitus latéral gauche : coupoles
diaphragmatiques, espace sous-hépatique, gouttières pariétoco-
liques, etc. Sur le cliché en décubitus de face, on recherche une
Captation du FDG diminution de l’opacité hépatique, la bonne visibilité du ligament
• Cellules malignes : 80 % falciforme ou des parois digestives (pariétographie spontanée ou
• Macrophages et fibrose : 15 % signe de Riegler) et l’hypertransparence de la région ombilicale.
• Nécrose : 2 % En décubitus latéral gauche, c’est en regard de l’opacité hépa-
• Inflammation : 3 % tique que le croissant gazeux d’un pneumopéritoine est recherché.
La présence d’air dans la paroi intestinale peut prendre deux
aspects, soit kystique, soit linéaire. La pneumatose kystique est
habituellement bénigne, même en cas de pneumopéritoine, alors
• Les faux positifs des examens TEP-TDM à orientation onco- que la pneumatose pariétale signe généralement une nécrose
logique comprennent tous les phénomènes inflammatoires, pariétale. Elle est souvent associée à une aéroportie, voire un
comme par exemple les états postopératoires récents (moins de pneumopéritoine.
1 mois) et postradiothérapie (4–6 mois) et les états infectieux
aigus ou granulomateux évolutifs. Les captations physiolo-
giques comme les contractions musculaires, la stase urinaire, Transit du grêle
les diverticules vésicaux, l’activité gastrique ou colique peuvent Il est réalisé en administrant de grandes quantités de produit de
simuler par leur intensité des lésions malignes. contraste (sulfate de baryum) soit par absorption successive, soit
Les faux négatifs regroupent les tumeurs malignes peu par infusion en un temps par l’intermédiaire d’une sonde duodé-
métaboliques (tumeurs neuroendocrines ou bien différenciées, nale (entéroclyse). Cette grande quantité de produit de contraste
tumeurs rénocellulaires, etc.), peu cellulaires (comme les adéno- permet d’obtenir une colonne opaque continue duodénocæcale
carcinomes mucineux) ou peu métaboliques (nécrose). Seules avec bonne distension des anses intestinales. En raison des super-
les lésions hypercaptantes de plus de 5 mm peuvent être déce- positions intestinales, il est nécessaire de dissocier les anses, une
lées, mais en moyenne le seuil de détection retenu est de à une à l’aide d’un palpateur externe sous contrôle télévisé. Lors
10 mm. de l’examen, deux à trois clichés d’ensemble du grêle et trois à
quatre séries de clichés centrés comprenant la dernière anse iléale
sont exposés. Cette technique n’a pratiquement plus d’indication,
Radiologie conventionnelle en dehors de quelques contrôles postopératoires précoces, de la
La radiologie conventionnelle a longtemps été la procédure recherche d’éventuelle fistule ou d’un complément à l’imagerie
essentielle pour l’évaluation morphologique de l’intestin grêle et en coupes ou de l’endoscopie.
du côlon. Sa bonne connaissance permet une analyse rigoureuse
et facilite l’interprétation des examens en coupes de ce segment Lavement opaque simple contraste et lavement
digestif. Elle comprend l’abdomen sans préparation (ASP), les en double contraste
examens contrastés : transit du grêle et lavement baryté double
contraste et l’angiographie cœliomésentérique [22] . Il s’agit de l’opacification par voie rétrograde du cadre colique
sous contrôle télévisé par l’intermédiaire d’une sonde rectale,
avec si possible un reflux de produit de contraste dans l’iléon
Abdomen sans préparation terminal. La technique en double contraste comprend en plus
Il doit comprendre au moins deux clichés, l’un en décubitus, de l’opacification une insufflation aérique pour obtenir une
l’autre en position debout ou en décubitus latéral gauche. C’est mucographie colique. Cette technique nécessite une préparation
un examen simple, accessible, peu irradiant mais ses informations colique comparable à celle de la coloscopie et l’administration
sont peu sensibles ou spécifiques. De ce fait, cet examen n’est pra- d’antispasmodiques intraveineux. L’opacification en simple
tiquement plus réalisé au profit d’examens d’échographie ou de contraste peut se réaliser sans préparation colique même si celle-ci
scanner. Il est encore effectué dans quelques indications limitées facilite l’examen et surtout son interprétation. En cas de sus-
ou urgentes dans les centres ne disposant pas d’un accès facile à picion de perforation ou de fistule, l’opacification colique est
l’échographie ou au scanner. En ce qui concerne l’intestin grêle effectuée avec un contraste hydrosoluble iodé. Comme pour
et le côlon, l’intérêt possible de l’ASP se limite aux syndromes le transit du grêle, ses indications sont extrêmement limitées :
occlusifs ou subocclusifs et à la détection d’un éventuel pneu- contrôle postopératoire précoce, recherche de fistule, évalua-
mopéritoine ou de clartés anormales et donc essentiellement en tion pelvienne, insuffisance de l’imagerie en coupes ou de
situation d’urgence d’abdomen aigu. L’ASP permet par sa répéti- l’endoscopie.
tion facile de suivre sous traitement médical par exemple un état
subocclusif ou une colectasie. L’ASP peut être utilisé pour choi-
sir entre une échographie ou un scanner notamment dans les
Angiographie cœliomésentérique
abdomens aigus. Elle permet la vision directe des artères à visée viscérale intesti-
Sur les films d’ASP, la présence de niveaux hydroaériques au nale et colique : artère mésentérique supérieure et ses branches de
sein d’un segment digestif distendu, grêle ou colique, évoque division (artères jéjunales, iléales et iléocoliques avec leurs dif-
soit une occlusion intestinale, soit un iléus réflexe. L’obstruction férentes arcades bordantes et leur vasa recta) ainsi que l’artère
intestinale est affirmée devant l’existence d’un segment diges- mésentérique inférieure et le tronc cœliaque, enfin l’aorte abdo-
tif proximal dilaté et un segment distal collabé. Le siège de minale et ses branches. Les veines mésentériques supérieure et
l’occlusion est évoqué par la topographie et la morphologie des inférieure sont analysées lors du retour veineux après opacifica-
niveaux hydroaériques : position médioabdominale (plus hauts tion sélective respectivement de l’artère mésentérique supérieure
que larges), plissement transversal continu, les valvules conni- et de l’artère mésentérique inférieure. L’angioscanner a désormais
ventes pour l’intestin grêle et position périphérique, plus larges remplacé l’angiographie diagnostique qui n’est plus réalisée que
que haut, plis incomplets, les haustrations pour le côlon. Les dans un but thérapeutique : embolisation, perfusion, angioplastie,
lésions coliques droites sténosantes peuvent se révéler en raison de mise en place de tuteur, etc.

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2
7

3 2
1
1 2
5 3

6 5
6 3 4 3
4
5 8
4 7
A B C
Figure 8. Paroi intestinale normale.
A. L’échographie permet de distinguer cinq interfaces alternativement échogènes et hypoéchogènes qui se recoupent avec les structures histologiques, la
lumière intestinale, la muqueuse, la sous-muqueuse, les musculeuses et la séreuse (A). 1. Côlon ; 2. muqueuse ; 3. lumière ; 4. musculeuse ; 5. sous-muqueuse ;
6. séreuse.
B, C. Ces différentes couches sont visibles en coupe axiale (B) et transversale (C). 1. Séreuse ; 2. musculeuse ; 3. sous-muqueuse ; 4. lumière ; 5. muqueuse ;
6. muqueuse : plaque de Peyer ; 7. côlon ; 8. iléon terminal.

 Analyse
Intestin grêle et côlon normaux “ Point fort
Avec l’imagerie en coupes, l’analyse de l’intestin grêle et du
Aspect échographique de la paroi intestinale et
côlon est centrée sur l’étude de la paroi intestinale ou colique. Les
colique
anses intestinales et les segments coliques apparaissent comme
• Contenu et sécrétions échogènes
des images en « cible » sur les coupes axiales et image en « sand-
wich » sur les coupes longitudinales (Fig. 8). L’analyse comprend • Muqueuse hypoéchogène
également l’étude du contenu intestinal, du calibre intestinal et • Sous-muqueuse échogène
de l’environnement intestinal. • Musculeuse hypoéchogène
L’épaisseur pariétale est inférieure à 3 mm ou 4 mm sur une anse • Séreuse échogène
ou un côlon distendu. Une épaisseur supérieure à 10 mm peut être
normale sur une anse ou un côlon collabé. À l’inverse cette épais-
seur peut devenir virtuelle lorsque la distension est importante,
notamment avec l’air au scanner. L’appréciation de l’épaisseur injection iodée ou de gadolinium, le rehaussement est souvent
et de l’aspect de la paroi intestinale est différente suivant les homogène au temps parenchymateux et les différentes couches
techniques. En échographie, il est possible de différencier trois intestinales ou coliques ne sont pas toujours différenciables. Par-
couches pariétales : muqueuse (hypoéchogène) d’environ 0,5 mm fois il est possible d’obtenir un rehaussement en phase artérielle
d’épaisseur, sous-muqueuse (échogène) de 1,5 mm d’épaisseur plus net de la muqueuse et des musculeuses par rapport à la sous-
et musculeuse (hypoéchogène) de 1 mm d’épaisseur. La couche muqueuse, constituant un aspect en « halo » ou en « cible ». La
échogène périphérique, séreuse, n’est pas nettement délimitée, paroi intestinale a en IRM un signal de type tissulaire, voisin de
elle fusionne sans limite nette avec la graisse péritonéale. Une celui du muscle (Fig. 9) en T1 et en T2, avec rehaussement homo-
anse intestinale normale est mobile et compressible à l’aide de gène après gadolinium intraveineux. La suppression de la graisse
la sonde. Le contenu de la lumière intestinale et colique est augmente le signal pariétal et facilite la distinction des limites
d’échostructure mixte et hétérogène, la composante liquidienne externes.
est plus importante pour le grêle, le côlon ayant un contenu Le calibre intestinal dépend de l’état de distension des anses
plus aérien, atténuant. Il est parfois difficile de distinguer une grêles et du côlon. Il est spontanément inférieur à 20 mm avec
anse grêle épaissie d’un segment colique anormal en raison de un contenu liquidien faible pour les anses grêles et varie entre
leur aspect en « cible » similaire. Le contenu, la morphologie, les 25 et 30 mm en cas de distension liquidienne par absorption. Le
contractions, la localisation et le calibre permettent la distinction. calibre colique est plus variable avec une moyenne de 9 cm pour
Le grêle contient plutôt du liquide, se contracte fréquemment, le cæcum, 7 cm pour le côlon transverse et 5 cm pour le côlon
son calibre est plus petit de l’ordre de 20 mm avec des plis fins, descendant.
sa localisation est centrale. À l’opposé, le contenu du côlon est L’environnement intestinal et colique est essentiellement grais-
hétérogène avec des échos aériques, le calibre est supérieur à seux péritonéal et mésentérique. À l’état normal, il n’y a
50 mm avec des haustrations larges, il est localisé à la périphérie pas ou peu de liquide dans la cavité péritonéale, la graisse
de l’abdomen. Il est important de localiser la région iléocæcale et péritonéale est homogène, échogène en échographie, de den-
la jonction rectosigmoïdienne pour rechercher la continuité avec sité négative au scanner et en hypersignal en IRM en l’absence
le segment digestif anormal. de suppression de graisse. L’évaluation de la graisse péritonéale
Au scanner et en IRM [32, 42] , l’épaisseur pariétale est comparable péri-intestinale est essentielle pour déceler une pathologie notam-
de l’ordre de 3 mm pour la normalité. La densité ou le signal parié- ment lors des abdomens aigus, suspicion de diverticulite ou
tal est homogène de type tissulaire sans couche identifiable. Après d’appendicite aiguë. Le scanner est très performant pour étudier la

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A B C

D E F
Figure 9. Épaississement pariétal. À l’échographie, la paroi de l’intestin grêle conserve sa différenciation en couches régulières mais elle a 7 mm
d’épaisseur (A). L’épaississement est plus net et la muqueuse (zone centrale hypoéchogène) est irrégulière avec des zones échogènes ulcéreuses (flèche)
(B). L’épaississement peut être plus hétérogène et nodulaire avec des spicules dans la graisse avoisinante et des ulcérations profondes dans la partie centrale
hypoéchogène (flèche) (C). Au scanner, l’épaississement pariétal est bien visible après contraste intraveineux homogène (flèche) (D) et avec conservation des
plis (flèche) (E). La partie centrale muqueuse peut être de densité graisseuse (lipomatose postinflammatoire) (flèche) (F).

graisse péritonéale contrairement à l’échographie car celle-ci est peut être suspectée en échographie si l’aspect des différentes
atténuante. À l’inverse, les patients maigres sans graisse périto- couches se modifie ou si la différenciation en couches disparaît.
néale sont mieux évalués en échographie qu’au scanner. Au sein Au scanner ou en IRM, c’est le rehaussement après injection intra-
de cette graisse, on identifie des structures vasculaires et des gan- veineuse de contraste qui permet la détection d’une lésion en
glions. Chez l’adulte, les ganglions mésentériques normaux sont l’absence d’épaississement pariétal. En échographie, les ulcères
rarement visibles en échographie. Ils sont plus souvent visibles apparaissent comme des nodules échogènes enchâssés dans la
au scanner et en IRM. Leur taille, leur plus petit axe, est toujours paroi intestinale, souvent entourés par une plage hypoéchogène.
inférieure à 8 mm et leur nombre inférieur à cinq par segment Au scanner, les ulcères se présentent comme un defect dans la
intestinal. Ils ont une forme arrondie ou ovalaire. Ils ont parfois un paroi ou contenant une bulle d’air. L’emploi d’un contraste endo-
centre graisseux et avec un hile vasculaire, visible en échodoppler, luminal positif facilite la mise en évidence des ulcères comme en
au scanner et en IRM. radiologie conventionnelle ; les fistules et les fissures sont ainsi
bien identifiées [43] . En IRM, les ulcères sont visibles sous forme
d’une zone hypo-intense délimitée par des bandes hyperintenses
Intestin grêle et côlon pathologiques après injection de gadolinium. Les fissures et les fistules appa-
En imagerie sectionnelle intestinale et colique, les éléments sug- raissent également comme des lignes hypo-intenses entourées de
gérant une pathologie sont : lignes hyperintenses dans la graisse mésentérique qui apparaît
• augmentation de l’épaisseur pariétale ; hypo-intense en cas de suppression de la graisse. La répartition
• aspect homogène ou hétérogène, statique et dynamique de ces anomalies peut être diffuse, uni- ou multisegmentaire ou
(contraste intraveineux) de la paroi épaissie ou non ; au contraire localisée. Une épaisseur pariétale supérieure à 5 mm
• conservation ou apparition de couches au sein de la paroi épais- avec une distension intestinale de 20 mm pour le grêle et de l’ordre
sie ou non ; de 4 à 5 cm de diamètre pour le côlon doit être considérée comme
• calibre intestinal et colique ; anormale.
• environnement péri-intestinal et péricolique. La différenciation pariétale en couches circulaires n’est nette-
Ces modifications sémiologiques peuvent être associées ou iso- ment visible qu’en échographie, elle peut alors disparaître ou
lées (Fig. 9). En l’absence d’épaississement pariétal, une anomalie au contraire être conservée. L’échogénicité des couches peut se

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Imagerie du grêle et du côlon  9-011-B-60

A B C

D E F
Figure 10. « Cible » et « halo ». Le scanner et l’imagerie par résonance magnétique avec contraste intraveineux peuvent présenter différents aspects de
rehaussement pariétal : « cible », rehaussement de type inflammatoire avec cercle interne et externe hyperdense (A), rehaussement périphérique faible en
cas d’ischémie chronique ou subaiguë (B), cercle central graisseux (C), atteinte inflammatoire quiescente ou séquellaire ; « halo », cercle externe hyperdense
(hématome ou œdème) (D) ou hypodense (E) et halo inversé (F) en cas d’ischémie aiguë.

modifier. Elle peut survenir sans épaississement pariétal. Le après le début de l’injection, rehaussement de type artériel 20 à
caractère déformable à la compression externe n’est également 40 secondes plus tard, veineux 40 à 60 secondes postinjection,
décelable qu’en échographie. L’injection de produit de contraste parenchymateux 90 à 120 secondes et tissulaire 3 à 5 minutes plus
maintenant disponible pour toutes les modalités en coupes peut tard.
amplifier l’épaississement pariétal avec un rehaussement intense L’analyse comprend également la répartition des lésions :
et souvent explosif [44] . Ce rehaussement peut faire apparaître • progressive ou abrupte ;
une différenciation en couches de la paroi intestinale au scan- • régulière ou irrégulière ;
ner ou en IRM. Ce sont les images classiques en « cible » (trois • symétrique ou asymétrique ;
couches) et en « halo » (deux couches) (Fig. 10) [45] . La cible • circonférentielle ou non.
peut être positive avec un net rehaussement de la couche interne Elle comprend aussi l’extension dans le sens axial et dans le sens
(muqueuse) et de la couche externe (musculeuses) et un rehaus- longitudinal.
sement faible ou absent de la couche centrale (sous-muqueuse), En plus des anomalies pariétales, l’étude comprend l’évaluation
ou négative, rehaussement central et faible ou absence de rehaus- du contenu intestinal et colique ainsi que le calibre intestinal et
sement interne et périphérique. Les aspects en « halo » peuvent colique. Les modifications de ces deux éléments associées à l’état
prendre trois formes : un « halo » avec un cercle périphérique de la paroi intestinale permettent de déceler des anneaux, des sté-
négatif (graisseux), un « halo » avec un cercle périphérique dense noses et des rétrécissements localisés ou étendus qui entraînent
(œdème) et un cercle interne peu dense et enfin un troisième une augmentation focale ou étendue du contenu intestinal et du
type de « halo » avec un cercle périphérique dense (œdème) et calibre intestinal en amont.
un cercle interne gazeux (pneumatose). La composante vascu- Le calibre intestinal et colique dépend de l’état de réplétion
laire est appréciée par l’injection de contraste intraveineux et par intestinale. Le calibre intestinal jéjunal normal spontané est de
l’étude Doppler en échographie. Le rehaussement après contraste 20 à 25 mm, pour l’iléon, ce calibre est de 15 à 20 mm. Pour le
peut également être analysé de manière dynamique dans le temps côlon, les dimensions normales maximales sont respectivement

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9-011-B-60  Imagerie du grêle et du côlon

5 cm pour le côlon descendant, de 7 cm pour le côlon transverse Abdomen aigu d’origine intestinale
et 9 cm pour le cæcum. L’existence d’une variation brutale de
calibre entre un segment dilaté et un segment collabé, zone transi- ou colique
tionnelle, permet de suspecter une lésion sténosante et d’affirmer Parmi les urgences abdominales, un certain nombre concerne la
une obstruction mécanique. La distension peut être globale sur pathologie aiguë du grêle et/ou colique. Au cours de ces examens,
le cadre colique ou/et du grêle (syndrome d’Ogilvie et scléroder- il est souvent nécessaire de faire dans le même temps la détection,
mie). La technique fréquente de remplissage intestinal avec de la caractérisation et le bilan d’extension de la lésion colique sus-
l’eau au cours des examens scanner peut gêner cette identification. pectée. Pour réaliser au mieux un tel bilan, la TDM est l’examen
À l’inverse, il est plus difficile de déceler un long rétrécissement de choix. L’échographie et l’IRM sont recommandées en première
intestinal en l’absence de remplissage luminal. C’est une varia- intention chez la femme enceinte, chez les enfants et les jeunes
tion brutale de calibre entre deux segments voisins qui permet adultes.
d’évoquer un rétrécissement, en l’absence de dilatation d’amont.
Au sein de ces rétrécissements, il existe souvent un épaississement Occlusion intestinale ou colique
pariétal intestinal ou colique.
Le contenu endoluminal est habituellement liquidien au sein Elle se manifeste radiologiquement par une augmentation nette
de l’intestin grêle, la mise en évidence de selles de manière loca- du calibre intestinal avec présence de liquide (ou d’aliments) et de
lisée (feces sign) peut faciliter la détection d’un rétrécissement ou selles en quantité importante (feces sign). Ce syndrome est le plus
d’une sténose intestinale en amont d’un segment vide ou col- souvent causé par une lésion obstructive : tumeur, inflammation,
labé. Le contenu endoluminal peut également correspondre à lésion extrinsèque, corps étranger intraluminal, invagination par
un corps étranger (iléus biliaire, bézoard, etc.) ou à une tumeur. exemple, etc. Il peut également être causé par une hypotonie orga-
Elle apparaît alors comme un nodule tissulaire sessile ou pédi- nique (sclérodermie) ou fonctionnelle (syndrome d’Ogilvie) [46] .
culé se rehaussant après contraste. Au sein du côlon, les selles L’imagerie doit faire le diagnostic positif, localiser l’obstruction,
représentent le contenu habituel et donc le feces sign n’est pas déterminer son étiologie et préciser l’absence ou la présence de
applicable, mais un segment colique distendu par de nombreuses signes de gravité (Tableau 1). La radiologie conventionnelle (ASP
selles en amont d’un segment collabé doit faire rechercher une et lavement opaque) peut répondre aux deux premières ques-
lésion sténosante. En coloscopie virtuelle comme en coloscopie tions mais seule l’imagerie en coupes et notamment la TDM
optique, les selles sont source de difficultés d’interprétation car peuvent répondre à toutes les questions (Fig. 11). Le diagnostic
elles peuvent simuler des lésions polypoïdes au cours du lavement positif repose sur la mise en évidence d’un syndrome de stase
baryté en double contraste et surtout lors de la coloscopie vir- avec une zone transitionnelle localisée entre un segment dis-
tuelle, ce qui impose une préparation colique comparable à celle tendu en amont d’un segment collabé. L’analyse de la lésion et
de la coloscopie optique ou pour la coloscopie virtuelle une pré- sa localisation permettent d’orienter l’étiologie. Pour l’intestin
paration allégée avec marquage des selles par du baryum et de grêle, les pathologies adhérentielles (antécédents chirurgicaux)
l’iode. et inflammatoires sont les plus fréquentes [47] . Pour le côlon,
L’environnement péri-intestinal et péricolique, péritonéal et particulièrement après 50 ans, une origine tumorale est plus fré-
mésentérique, graisseux, est rapidement modifié par la plupart quemment rencontrée. Les occlusions coliques inflammatoires
des processus pathologiques intestinaux ou colique et il en est ou les sigmoïdites diverticulaires sont plus rarement en cause.
de même pour les pathologies de voisinage, pelvienne, rétropé- Les volvulus du sigmoïde ou du cæcum peuvent être suspec-
ritonéale et médiastinodiaphragmatique. Cette modification de tés par l’ASP mais la TDM reste indispensable en confirmant
la graisse péri-intestinale est bien étudiée par presque toutes les le diagnostic et permettant de déterminer le niveau de gravité
modalités d’imagerie en coupes. La graisse pathologique appa- et d’urgence, rendant possible dans certains cas une réduction
raît plus échogène et hétérogène en échographie, hyperdense au endoscopique.
scanner et infiltrée en IRM. Des composantes liquidiennes sont Les sténoses du côlon droit ou du cæcum peuvent simuler une
également possibles au sein de la graisse péri-intestinale et périco- occlusion du grêle, lorsque la valve iléocæcale est incontinente.
lique ainsi qu’un épanchement intrapéritonéal libre ou cloisonné. Les sténoses de la charnière rectosigmoïdienne sont parfois
Seule la TDM détecte facilement la composante aérique de ces difficiles à évaluer au scanner en raison de l’atténuation causée
lésions. Les anomalies péritonéales peuvent prendre un aspect par les structures osseuses et l’accolement des viscères pelviens.
nodulaire, voire tumoral ou pseudotumoral. Les ganglions mésen- Elles peuvent bénéficier de l’opacification colique ou d’un exa-
tériques et péritonéaux font également partie de cette évaluation, men d’IRM. La souffrance ischémique (Fig. 12) [48] représente le
l’élément essentiel est leur taille. Les critères d’adénomégalie sont signe essentiel de gravité en dehors de la perforation. Ses signes
un court axe au-delà de 5 mm pour les ganglions péri-intestinaux sont : épaississement pariétal intestinal, épanchement intrapérito-
et 8 mm pour ceux du mésentère ou mésocôlon. L’accentuation néal, infiltration mésentérique, déplacement vasculaire (volvulus,
en nombre des ganglions au pourtour des structures digestives et hernie interne), pneumatose pariétale et/ou défaut de rehaus-
peut également évoquer une pathologie intestinale ou colique. Le sement après contraste intraveineux au scanner et/ou disparition
caractère inflammatoire des adénopathies peut être suggéré quand du signal Doppler à l’échographie. L’invagination constitue un
le rehaussement du ganglion est intense ou en « halo ». aspect particulier avec emboîtement de deux segments intes-
En dehors de l’angiographie, l’échographie-Doppler, le scanner tinaux contigus réalisant des images en « double cible », en
et l’IRM avec injection de contraste permettent une visualisation « huit » ou en « champignon » visibles avec les trois types des
complète du réseau vasculaire veineux et artériel mésentérique, méthodes d’imagerie en coupes [49] . Elle est souvent causée chez
comparable à l’angiographie. Les thromboses, les embolies et
les anévrismes sont ainsi identifiables avec ces techniques. Les Tableau 1.
conséquences pariétales intestinales de ces lésions vasculaires sont État occlusif.
décelables par l’imagerie en coupes.
Diagnostic positif Iléus versus obstruction Imagerie en coupes
Radiologie
conventionnelle
 Situations cliniques Localiser la lésion Grêle versus côlon Imagerie en coupes
Radiologie
L’imagerie des situations cliniques intéressant l’intestin grêle conventionnelle
et le côlon concerne pour les « abdomens aigus » des patho- Étiologie de la lésion Adhérences Imagerie en coupes
logies comme l’occlusion intestinale, l’ischémie mésentérique, Inflammations
l’abdomen aigu fébrile, les hémorragies digestives et les héma- Tumeurs
tomes. Une investigation plus élective par ces modalités peut Préciser la gravité Souffrance ischémique Imagerie en coupes
être effectuée lorsqu’il y a suspicion clinique de MICI et dans la Perforation
recherche d’une lésion tumorale intestinale ou colique.

10 EMC - Gastro-entérologie

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Imagerie du grêle et du côlon  9-011-B-60

A B C

D E F
Figure 11. Occlusion intestinale. À l’échographie (A), on identifie des anses grêles distendues remplies de liquide dans la fosse iliaque droite. Il s’agit au
scanner (B) d’une hernie interne latérocæcale (flèche). Occlusion intestinale, anses jéjunales dilatées à gauche et iléon collabé, épaississement pariétal dense,
régulier, symétrique (flèche) (C) correspondant à un hématome intramural. Occlusion sur sténose anastomotique chirurgicale iléale avec dilatation d’amont
et aspect de selles (flèche) (D). Importante dilatation des anses grêles se terminant sur un nodule hypervascularisé (flèche) (E), tumeur carcinoïde (flèches)
(F).

l’adulte par une tumeur bénigne mais aussi maligne. Des inva- présenter une paroi intestinale amincie, à l’opposé les atteintes
ginations fonctionnelles transitoires sont possibles sur l’intestin d’origine veineuse entraînent toujours un net épaississement
grêle, notamment dans la maladie cœliaque. pariétal. Les rehaussements en « halo », voire en « cible »
sont évocateurs d’une vascularite ou d’une souffrance d’origine
Ischémie mésentérique obstructive. Les lésions ischémiques intestinales peuvent se mani-
L’entérocolite ischémique est cliniquement extrêmement fester par une importante hypotonie avec dilatation intestinale
variable avec des présentations aiguës, voire suraiguës, mais éga- suggérant une obstruction intestinale. L’imagerie en coupes four-
lement des formes chroniques comme l’angor intestinal ou une nit également des informations sur les axes vasculaires et sur
obstruction intestinale subaiguë ou chronique. L’aspect dépend l’environnement colique ou intestinal. Les thromboses et les
surtout du vaisseau atteint : artériel, veineux et de la cause de emboles artériels ou veineux sont bien visibles jusqu’aux ramifica-
l’obstruction : bas débit, emboles, thromboses ou vascularite. tions pariétales. L’existence d’un épanchement intrapéritonéal est
Sur l’imagerie sectorielle (Fig. 13), les lésions ischémiques se un élément de gravité, notamment lorsque sa densité est élevée
manifestent par un épaississement pariétal circonférentiel seg- (> 40 UH, hémorragique), il en est de même lorsque la graisse péri-
mentaire et/ou multisegmentaire hypoéchogène en échographie intestinale ou péricolique est infiltrée. Les tumeurs carcinoïdes
avec diminution ou absence de flux au Doppler. Au scanner, peuvent causer une ischémie intestinale par l’intermédiaire d’une
l’épaississement pariétal est parfois hyperdense avant contraste mésentérite rétractile. Au niveau du côlon, les lésions ischémiques
intraveineux (hématomes) avec un rehaussement variable : sont habituellement non gangréneuses sur le côlon gauche réa-
absence, rehaussement diminué, retardé ou au contraire aug- lisant une simple colite segmentaire, l’atteinte gangréneuse est
menté (reperfusion), global ou en « halo », voire en « cible ». Une centrée sur le cæcum (Fig. 14). Les cancers coliques sténosants
pneumatose pariétale avec ou sans aéroportie et/ou aéromésen- peuvent présenter une ischémie colique d’amont et certaines
térie signe une forme grave gangréneuse qui est habituellement ischémies coliques segmentaires peuvent prendre un aspect très
d’origine artérielle [50–53] . Cette forme grave peut également nodulaire pseudotumoral.

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9-011-B-60  Imagerie du grêle et du côlon

A B C
Figure 12. Occlusion et souffrance ischémique. Absence de rehaussement des anses grêles dilatées (flèche) (A). Cancer de l’angle hépatique entraînant
des signes d’ischémie du côlon droit et de la dernière anse iléale (B, C).

A C
D
Figure 13. Ischémie mésentérique. Forme aiguë gangréneuse avec pneumatose pariétale (flèche) et aéroportie en projection du foie (A). Ischémie
aiguë moins marquée avec un faible rehaussement pariétal et une paroi épaissie (flèche) (B). Ischémie chronique en rapport avec une vascularite (lupus),
épaississement pariétal et rehaussement net en « cible » (C). Anse jéjunale à paroi épaissie (flèche), thrombose veineuse portale (flèche) (D).

Abdomen aigu fébrile percutané, un examen TDM avec contraste intraveineux est habi-
tuellement réalisé. Il est également essentiel pour le diagnostic
Ces tableaux aigus regroupent les perforations digestives intes- de péritonite qui associe souvent épanchement liquidien et air
tinale ou colique, les péritonites infectieuses diffuses ou localisées, libre intrapéritonéal [57] . Les coulées de pancréatites aiguës asso-
les abcès appendiculaires ou diverticulaires ou au cours des MICI cient un épanchement intrapéritonéal plus ou moins loculé avec
et les entérocolites infectieuses notamment chez les patients neu- des modifications de la graisse péritonéale. Le côlon peut présen-
tropéniques ou à l’immunité diminuée [54, 55] . Au cours de ces ter un épaississement pariétal segmentaire ou diffus, régulier et
abdomens aigus septiques, l’échographie peut être contributive souvent asymétrique sur le versant mésocolique. C’est le plus sou-
chez les patients non obèses, les enfants et surtout chez les vent le côlon transverse, le cæcum et le côlon descendant qui
femmes pour explorer la région pelvienne à la recherche d’une sont concernés en raison des fascias reliant le côlon au pancréas.
appendicite, d’un abcès d’une maladie de Crohn ou diverticu- Un site préférentiel est l’angle splénique au niveau du ligament
laire [56] (Fig. 15). Il peut s’agir également d’un abcès tubo-ovarien splénocolique. Le grêle et le côlon peuvent également réagir
ou d’une appendicite. Pour les patients obèses et les insuffi- au contact d’abcès vésiculaires, hépatiques, spléniques, rétropé-
sances de l’échographie, ainsi que dans l’optique d’un drainage ritonéaux (reins) ou pelviens. La paroi intestinale ou colique

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Imagerie du grêle et du côlon  9-011-B-60

A B C
Figure 14. Ischémie cæcale. Pneumatose pariétale cæcale (flèche) (A, B) avec perforation et pneu-
mopéritoine (flèche courbe) (B). La pneumatose pariétale peut être d’origine ischémique, gangréneuse
(flèche) (C), la forme bénigne non ischémique et non gangréneuse est la pneumatose kystique (flèche)
(D).

en contact avec l’abcès peut se modifier en se déformant et notamment sigmoïdien. La TDM devient essentielle lorsqu’une
en s’épaississant, rétrécissant la lumière intestinale et colique perforation ou une colectasie complique une entérocolite infec-
avec possibilité de phénomène obstructif. Les entérocolites aiguës tieuse. L’IRM est rarement pratiquée en urgence dans les infections
infectieuses (Fig. 16) peuvent facilement être évaluées par écho- aiguës douloureuses en dehors des femmes enceintes [58] .
graphie. L’épaississement pariétal intestinal et/ou colique est soit
segmentaire (iléocolite droite), soit diffus (colites pseudomembra-
neuses). Il existe souvent une réaction inflammatoire de la graisse
autour de l’intestin attteint avec des adénopathies le long des vais-
seaux mésentériques. Dans la panniculite mésentérique qui peut
avoir une présentation aiguë, la graisse mésentérique est infiltrée
“ Point fort
de façon inflammatoire sans limite nette, des adénopathies de 8 à
Abdomen aigu : choix de la méthode d’imagerie
10 mm de petit axe sont possibles le long des vaisseaux mésenté-
• Échographie : sujets jeunes, non obèses, avec douleur
riques. Habituellement, il n’y pas de modification des structures
digestives autour de la graisse modifiée. L’appendagite, inflamma- localisée
tion ou infection d’une frange épiploïque, se manifeste par un • Scanner : sujets âgés, obèses, pathologies multiples,
nodule graisseux de densité augmentée et entouré d’une bande douleurs diffuses, suspicion de cancer
rehaussante, c’est souvent le diagnostic différentiel d’une diverti- • ASP : perforations, occlusions, colectasie et volvulus
culite. Cette anomalie siège habituellement au voisinage du côlon,

EMC - Gastro-entérologie 13

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A B C

D E F
Figure 15. Appendicite aiguë. L’échographie identifie une structure tubulaire avec un stercolithe (flèche) au centre, appendicite aiguë (A). Au scanner, on
met en évidence une infiltration de la graisse autour de l’appendice épaissi (flèche) (B, C). Appendicite aiguë (flèche) localisée à gauche et entraînant un
épaississement sigmoïdien (D). Appendicite aiguë compliquée d’abcès à l’échographie (flèche) (E) et au scanner (flèche) (F).

Hémorragies digestives et hématomes chronique, la graisse péri-intestinale peut être modifiée (liposclé-
rose mésentérique), son infiltration n’est pas nodulaire prenant
Les hémorragies digestives basses sont explorées en première
parfois un aspect rétracté (creeping fat sign) et les ganglions restent
intention par endoscopie. La TDM avec son étude vasculaire
de taille modeste de l’ordre de 5 à 8 mm [59, 60] (Fig. 18).
artérielle et veineuse est réalisée en complément ou en cas
Le diagnostic étiologique des entérocolites inflammatoires est
d’insuffisance de l’endoscopie [15] . Une flaque de contraste au
dominé pour les formes aiguës par les entérocolites infectieuses
temps artériel ou veineux dans la paroi ou la lumière intestinale
ou ischémiques.
ou colique signe une hémorragie active avec un débit variant
Les MICI peuvent avoir également une présentation initiale
entre 2 et 5 ml/s, accessible à une embolisation (Fig. 17). Les
aiguë, mais les formes subaiguës ou chroniques sont le plus sou-
varices coliques sont faciles à identifier alors que l’angiodysplasie
vent évaluées. En plus de ces étiologies dominantes, les maladies
est plus difficile et relève encore de l’angiographie ou de
de système, certaines hémopathies et les malabsorptions peuvent
l’endoscopie. Les hématomes péri-intestinaux ou péricoliques
se manifester par un aspect d’entéropathie diffuse, segmentaire,
ainsi qu’intrapariétaux, spontanément hyperdenses avec ou sans
voire multisegmentaire. La maladie cœliaque peut présenter des
sédimentation, sont facilement visualisés en TDM, mais égale-
signes évocateurs : inversion du plissement jéjuno-iléal, aug-
ment à l’échographie ou en IRM avec un signal hyperintense sur
mentation des plis du grêle intermédiaire, pseudo-invagination,
les séquences pondérées T1.
ganglions mésentériques inflammatoires, mais son diagnostic
reste difficile car l’entéroscanner fait disparaître certains signes
évocateurs en radiologie conventionnelle comme l’hypotonie,
Suspicion de maladies intestinales chroniques la dilution du contraste et l’hypersécrétion [61–63] . L’entérocolite
idiopathiques ischémique a une présentation polymorphe en fonction de son
mécanisme, de son étiologie, de son mode d’installation et de
Ces affections sont caractérisées par des lésions ulcéreuses ou sa localisation. L’atteinte non gangréneuse, segmentaire, colique
ulcéronodulaires muqueuses avec ou sans atteinte transmurale pose le plus de problème diagnostique avec les MICI. C’est un
à l’origine d’un épaississement pariétal intestinal. Ces lésions épaississement pariétal colique net de l’ordre de 10 mm, un peu
peuvent être circonférentielles, symétriques ou asymétriques, cen- nodulaire (hématomes et « empreintes de pouce ») entraînant un
trées ou non, infundibulaires ou abruptes, à début et fin progressifs rétrécissement progressif et symétrique de l’angle colique gauche
ou non. Elles peuvent être très superficielles, difficilement déce- ou angulaire splénique. Les localisations ischémiques sur le grêle
lables par l’imagerie sectorielle en l’absence d’épaississement posent moins de problème diagnostique.
pariétal. En échographie, les lésions sont hypoéchogènes et hyper- Parmi les entérocolites infectieuses, la colite pseudomembra-
vascularisées au Doppler. La paroi est épaissie ou non et la neuse est la plus caractéristique. Il s’agit généralement d’une
différenciation en couches peut être conservée avec une échogé- pancolite avec un très net épaississement pariétal dépassant les
nicité normale ou modifiée. La paroi épaissie est hypodense au 15 mm, le rehaussement après contraste est intense surtout sur
scanner, hypo-intense en T1 et hyperintense non liquidienne en la muqueuse, la graisse péricolique est souvent infiltrée avec
T2, le rehaussement est homogène intense après contraste, mais fréquemment un épanchement intrapéritonéal. Les haustrations
aussi parfois en « cible » ou en « halo », permettant de déceler une sont épaissies réalisant un aspect en « accordéon ». La surface
lésion sans épaississement pariétal. Après contraste, le rehausse- muqueuse est souvent très échogène en échographie (pseudo-
ment est un signe d’activité ou d’évolutivité. En cas d’atteinte membranes) et l’épaississement est très hypoéchogène. Les autres

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A B C
Figure 16. Colites aiguës. L’échographie met en évidence un épaississement pariétal colique droit
(flèche) correspondant à une colite à salmonellose (A). Les colites pseudomembraneuses entraînent un
important épaississement pariétal diffus (B). Diverticulite perforée avec épanchement intrapéritonéal
au contact du diverticule pathologique (flèche) (C). Structure graisseuse anormale au contact du côlon
gauche correspondant à une appendagite (flèche) (D).

entérocolites infectieuses ne présentent pas de signes spécifiques, coliques sont rares et la dernière anse iléale est rarement atteinte,
ce sont surtout des iléocolites droites ou des iléites segmentaires, il s’agit alors d’une iléite par reflux.
voire des atteintes localisées du cæcum comme les typhlites. À Les fistules, les dilatations segmentaires, la colectasie, la per-
l’atteinte intestinale s’associent souvent des adénopathies inflam- foration et les abcès sont des complications classiques des
matoires, parfois à centre hypodense, pseudoliquidien pour les entérocolites aiguës et chroniques (MICI) (Fig. 19). Elles sont déce-
mycobactéries. lables par l’imagerie en coupes. Les fistules réalisent de petites
La maladie de Crohn est une atteinte transmurale, asymétrique, images en « cible » à centre aérique au voisinage d’un segment
discontinue, sténosante et fistulisante. Les lésions muqueuses intestinal à parois épaissies. Elles peuvent entraîner une commu-
ulcéreuses peuvent être décelables en radiologie conventionnelle, nication entre deux structures digestives, avec la peau ou autres
certaines sont évocatrices de la maladie : ulcères longitudinaux organes abdominopelviens comme la vessie. La présence d’air
mésentériques, ulcères perpendiculaires ou fissuraires et fistules. dans la vessie est bien identifiée par le scanner. Les abcès sont
L’atteinte peut concerner le côlon et/ou le grêle, avec souvent des des collections liquidiennes circonscrites, avec une paroi qui se
atteintes multifocales. La plupart de ces lésions caractéristiques rehausse après contraste intraveineux, la graisse périphérique est
sont désormais détectées par l’imagerie en coupes. L’atteinte trans- inflammatoire. Le contenu est hypoéchogène ou échogène par-
murale se manifeste par une extension à la graisse péri-intestinale fois hétérogène en raison de l’existence d’air. Les abcès peuvent
et péricolique (creping fat) avec une disparition de la différencia- se localiser dans le péritoine mais également dans les viscères.
tion des couches pariétales à l’échographie [64] (Tableau 2). La plupart sont accessibles au drainage percutané. L’atteinte ano-
À l’opposé, la rectocolite ulcérohémorragique (RCUH) ou rectale est fréquente dans les MICI, les fistules se compliquent
colite ulcéreuse touche essentiellement la muqueuse et la souvent d’abcès périnéaux bien documentables par IRM, ren-
sous-muqueuse avec conservation des différentes couches à dant moins nécessaire la pratique de fistulographie et facilitant le
l’échographie. suivi et la prise en charge [37] . Les lésions intestinales sténosantes
L’atteinte pariétale colique est homogène, circonférentielle, peuvent entraîner une occlusion colique ou grélique suivant leur
continue, du rectum vers le cæcum. Elle est parfois difficile localisation. La colectasie sans lésion obstructive se manifeste
à déceler au scanner en raison du caractère superficielle de par une dilatation du cæcum dépassant 9 cm et celle du côlon
l’atteinte muqueuse, c’est l’aspect en « halo » avec lipomatose transverse 7 cm. Dans le syndrome d’Ogilvie, la paroi colique
sous-muqueuse qui aide au diagnostic. Les fistules et les abcès péri- est très fine alors que dans les colectasies sur colite aiguë ou

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A B C
Figure 17. Hémorragie intestinale. Le scanner (A) met en évidence une extravasation de contraste
sur l’iléon (flèche), causée par une angiodysplasie cæcale, accessible à une embolisation (flèche) (B).
Rectite radique à l’origine de rectorragies, bien identifiables (flèche) au scanner (C, D).

chronique, la paroi est épaissie avec graisse péricolique infiltrée.


Tableau 2. Cette distension importante du cadre colique peut précéder une
Avantages et désavantages de l’échographie par rapport à l’entéroscanner perforation. Des perforations en péritoine libre ou cloisonnées
et l’entéro-imagerie par résonance magnétique pour les maladies inflam- peuvent être une complication d‘une entérocolite aiguë, d’une
matoires chroniques de l’intestin. diverticulite aiguë ou d’une obstruction intestinale. Les investi-
gations peuvent alors démontrer un épanchement hydroaérique
Avantages
intrapéritonéal ou rétropéritonéal ou une collection abcédée.
Accessibilité Les entérocolites peuvent s’étendre à l’espace rétropéritonéal et
Faible coût entraîner une hydronéphrose, une obstruction duodénale ou
Excellente résolution spatiale biliaire et se compliquer de thrombose veineuse, notamment
Non irradiant mésentérique inférieure ou supérieure.
Examen court Pour les complications de la maladie de Crohn, le scanner four-
Pas de produit de contraste intraveineux nit des informations très pertinentes pour l’attitude thérapeutique
Pas de sédation (enfants)
dans 28 % des cas, l’échographie a une spécificité de 93 % et
Pas d’antispasmodiques
une sensibilité de 74 % pour identifier les sténoses, elle permet
Étude dynamique en temps réel
de déceler les fistules dans 66 % des cas et les abcès dans 83 % des
Désavantages cas [64] .
Dépend de l’expérience de l’examinateur L’imagerie en coupes participe également au bilan d’extension
Évaluation partielle si gaz important global de la maladie pour les MICI qui peuvent toucher l’anus,
Champ de vue limité l’estomac ou/et le duodénum. Ce bilan comprend la recherche
Informations topographiques limitées de complications et l’état d’activité de la maladie [65–67] . La mala-
Données globales moins précises die peut être considérée comme active lorsque l’un ou plusieurs
Comparaison évolutive difficile des éléments suivants est ou sont présents : épaississement parié-
Données subjectives
tal supérieur à 6 mm, très hypoéchogène avec disparition de la

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A B C

D E F
Figure 18. Maladie de Crohn. L’atteinte intestinale se manifeste par un épaississement pariétal variable, échogène avec extension dans la graisse péri-
intestinale (flèche) (A), hétérogène (flèches) (B), transmural et mésentérique (flèche) (C) très évocateur d’une maladie de Crohn, comme on le voit sur la
pièce chirurgicale (flèche) (D). Au scanner, le rehaussement pariétal est intense en « halo » et il y a également une réaction mésentérique (flèche) (E). En
imagerie par résonance magnétique, l’iléon terminal est épaissi de façon symétrique et rétréci, se rehausse en T1 après gadolinium avec stries mésentériques
(flèche) (F).

A B C

D E F
Figure 19. Maladie de Crohn. Complications : lésion fistuleuse (flèche) iléale causant un abcès visible à l’échographie (A). Au scanner (B), la fistule est bien
visible (flèche). L’atteinte iléale (flèche) peut entraîner une occlusion intestinale (C). Les lésions anales se compliquent de fistule souvent transsphinctérienne
le long du puborectal droit (flèche) (D) et également à travers le sphincter externe (flèche) (E) avec un abcès latéral droit (flèche) (F).

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Recherche d’une lésion tumorale


“ Point fort Dans la pathologie tumorale intestinale ou colique, l’imagerie
a un rôle variable dépendant de son indication, il peut s’agir :
• de détection ou de dépistage ;
Complications des MICI
• de caractérisation tumorale ;
• Occlusions intestinales
• de bilan d’extension.
• Fistules et abcès En dehors de l’endoscopie, la coloscopie virtuelle au scanner
• Perforation et colectasie est maintenant une alternative envisageable acceptée pour la pré-
• Cancer et lymphome vention et le dépistage du cancer colique par presque toutes les
• Hémorragie digestive associations médicales en raison de sa fiabilité, de son coût, de
• Calculs rénaux et obstruction urinaire son caractère peu invasif et de sa bonne tolérance [70–73] . Sa sen-
• Cholangite et lithiase biliaire sibilité est de l’ordre de 94 % et sa spécificité de l’ordre de 92 %
• Thrombose veineuse mésentérique pour les polypes compris entre 6 et 9 mm avec des valeurs pré-
dictives positive de 94 % et négative de 92 % confirmées par
méta-analyse. Pour les polypes supérieurs à 10 mm, la sensibilité,
la spécificité, la valeur prédictive positive et la valeur prédictive
négative atteignent 94 à 96 % [74–76] .
Le diagnostic positif de polype repose sur l’analyse de la densité,
différenciation pariétale en couches et un signal Doppler élevé [26] , de la forme et de la fixité de l’anomalie pariétale ou endolu-
prise de contraste intense et rapide en échographie [68, 69] , au minale décelée (Fig. 21). La densité d’un polype est tissulaire
scanner et en IRM [20, 35] , restriction de la diffusion [21] et/ou
une captation marquée du FDG avec un SUV élevé mais de
type inflammatoire à la TEP-TDM (Fig. 20) [39] (Tableau 3). Les Tableau 3.
complications malignes des MICI, adénocarcinome et lymphome Caractéristiques d’une maladie de Crohn active.
malin non hodgkinien sont fréquentes. Leur diagnostic est diffi- Modalités Maladie de Crohn active
cile par imagerie car leur aspect morphologique est comparable à
celui de l’atteinte inflammatoire sous-jacente. Néanmoins les élé- Paroi Supérieure à 6 mm
ments qui peuvent faire suspecter une complication néoplasique Échographie Hypoéchogène, dédifférenciation pariétale,
à l’imagerie en coupes sont une modification sténosante récente, Doppler positif
un syndrome de masse non infectieux, une image cavitaire, des Contraste Rehaussement intense et précoce
plis très nodulaires, des adénopathies de plus de 10 mm de petit Diffusion IRM Hypersignal T2, restriction de la diffusion
axe et un aspect nodulaire de la graisse péri-intestinale et périco-
TEP-TDM Captation FDG
lique. La TEP-TDM peut aider au diagnostic en démontrant une
hypercaptation focale intestinale ou colique avec un SUV de type IRM : imagerie par résonance magnétique ; TEP-TDM : tomographie par émission
néoplasique [40] . de positons-scanner ; FDG : fluorodésoxyglucose.

A B C
Figure 20. Activité inflammatoire des mala-
dies inflammatoires chroniques de l’intestin.
L’épaississement pariétal très inflammatoire a un
signal élevé au Doppler (flèche) (A) et se rehausse
fortement au scanner (flèche) (B). Il disparaît
comme l’épaississement lorsque la maladie est
quiescente (flèche) (C). À l’imagerie par réso-
nance magnétique, l’hyperintensité en diffusion
(flèche) (E) par rapport à la séquence T2 (flèche)
(D) correspond à une restriction du coefficient de
diffusion et donc à une maladie active.
D E

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A B C
Figure 21. Coloscopie virtuelle. Polype : les
acquisitions sont réalisées dans deux incidences
différentes, décubitus et procubitus (A) ou décu-
bitus latéral (B) pour mobiliser les selles et
identifier les polypes (flèche). La lecture est faite
sur les acquisitions natives (C) (polypes : flèche)
complétées par les reconstructions 3D, polype en
rouge (flèche) (D) et valve iléocæcale (flèche) (E).

D E

(60–80 UH), homogène, parfois difficile à affirmer en raison de L’étude de la perfusion au scanner peut faciliter le diagnos-
sa petite taille [16, 17] . Les polypes ne prennent pas le contraste oral tic de tumeur, notamment colique [78] . En IRM, le rehaussement
et sont fixes sur les différentes acquisitions. La forme est arron- est comparable, les lésions sont hypo-intenses en T1 et hyperin-
die ou ovalaire et varie suivant le caractère sessile ou pédiculé, les tenses en T2 avec restriction de la diffusion. Les tumeurs coliques,
contours sont réguliers, harmonieux, bien délimités. Les polypes notamment malignes, ont souvent une captation intense du
pédiculés peuvent être mobiles avec les changements de posi- FDG avec un SUV supérieur à 2,5 sur les examens TEP-TDM
tions. Les polypes plans sont des surélévations faibles difficiles avec une localisation fixe sur le grêle et le côlon sur les images
à déceler [24] . fusionnées. Cette captation est parfois découverte de manière inci-
Les principales difficultés diagnostiques sont représentées par dentale lors d’un examen TEP-TDM réalisé pour une autre raison
les résidus solides ou liquides à l’intérieur de la lumière intestinale. (Fig. 22).
Le marquage par le sulfate de baryum et l’iode diminue ces difficul- Pour les tumeurs, il est tout d’abord nécessaire de préci-
tés. La valve iléocæcale a un aspect nodulaire qui peut simuler un ser si la tumeur apparaît bénigne ou maligne. La présence
polype. Les lipomes coliques peuvent prendre un aspect nodulaire d’adénopathies, de métastases ou d’une carcinomatose périto-
mais ils sont facilement diagnostiqués par leur densité négative. néale affirme d’emblée la malignité. L’aspect lésionnel peut
Les compressions extrinsèques (utérus) peuvent parfois simuler orienter vers un processus malin, c’est : un épaississement pariétal
un épaississement plan de la paroi colique. de plus de 10 mm localisé et/ou circonférentiel, un épaulement
La colonoscopie virtuelle est également efficace pour la détec- aux extrémités de la lésion, un épaississement franchement asy-
tion de cancer colique, la préparation colique et l’insufflation métrique, une large cavité, une masse endoluminale de plus de
facilitent la mise en évidence de tumeurs plus volumineuses que 20 mm (Fig. 23) [20, 21] .
de simples polypes centimétriques. Cette détection est plus facile L’imagerie en coupes peut permettre une certaine caractéri-
sur les vues 2D que sur les vues 3D. On peut également utiliser sation tissulaire (Fig. 24). Cette caractérisation tissulaire peut
les reconstructions de type lavement baryté en double contraste. concerner les pathologies tumorales mais également les lésions
Dans 10 à 15 % des examens de dépistage, on détecte des lésions non tumorales ou inflammatoires. Les tumeurs villeuses appa-
extracoliques comme des tumeurs rénales ou des anévrismes de raissent polylobées, endoluminales sans entraîner de phénomène
l’aorte abdominale. obstructif et sans épaississement pariétal important. Les tumeurs
Les lésions tumorales intestinales ou coliques peuvent prendre mucoïdes peuvent se calcifier et avoir un aspect liquidien, elles
divers aspects sur l’imagerie en coupes. Il peut s’agir : soit peuvent être négatives à la TEP-TDM. Les lymphomes non
d’un épaississement pariétal localisé, soit d’une lésion endolumi- hodgkiniens ont parfois un aspect pseudoliquidien notamment
nale, nodule (polype) ou masse endoluminale (cancer ou autres à l’échographie ; l’existence d’adénopathies mésentériques ou
tumeurs). L’épaississement pariétal est net, souvent supérieur à rétropéritonéales aide également au diagnostic [79] . La présence
15 mm, asymétrique et excentré. Les limites entre le segment sain de graisse avec une densité négative au scanner, un signal
et le segment lésé sont abruptes. En échographie la lésion n’est pas hyperintense sur les séquences pondérées T1 à l’IRM et une
déformable sous la sonde, elle est hypoéchogène et hétérogène hyperéchogénicité à l’échographie orientent vers un lipome.
avec un renforcement postérieur [77] . Au Doppler, la vascularisa- Un contenu liquidien suggère une lésion kystique ou un lym-
tion est souvent faible. Au scanner, les tumeurs intestinales ou phangiome. Le produit de contraste intraveineux notamment
coliques sont hypodenses sans contraste et ont un rehaussement au scanner et en IRM identifie facilement les lésions vascu-
peu marqué, retardé, prolongé et hétérogène. laires comme les varices. Les tumeurs stromales (gastro-intestinal

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Figure 22. Tomographie par émission de


positons-scanner. Cancer colique : découverte
incidentale, lors d’un examen (A, B) pour baisse
de l’état général, d’une hyperfixation focale
colique gauche et correspondant à un adénocar-
cinome colique (flèche).

A B

A B C

D E F
Figure 23. Tumeur maligne. Les lésions malignes intestinales ou coliques apparaissent à l’échographie comme une « cible » grossière asymétrique (flèche)
(A), avec un épaississement pariétal de plus de 10 mm (B), avec un épaulement net (flèche) au scanner (C) ; les volumineuses cavités à l’échographie (D) et
au scanner (flèche) (E) correspondent souvent à un lymphome non hodgkinien, parfois associé à une maladie cœliaque (F).

stromal tumor [GIST]) [11] et les tumeurs neuroendocrines (TNE) calcifiées dans la racine du mésentère peut révéler une tumeur car-
sont également hypervascularisées alors que le rehaussement des cinoïde iléale, surtout si elles s’associent à une certaine rétraction
lymphomes non hodgkiniens et des adénocarcinomes est faible mésentérique.
et retardé [10, 80] . Les TNE, notamment les tumeurs carcinoïdes, La découverte d’une carcinomatose péritonéale avec anomalies
sont souvent décelées par une métastase hépatique mais aussi digestives pose le problème d’identification de la lésion initiale
par des signes de mésentérite rétractile à l’origine de phéno- qui peut être d’origine intestinale, colique ou d’un autre viscère
mènes obstructifs récidivants. Les tumeurs à composante fibreuse : généralement abdominopelvien.
tumeur desmoïde, neurofibrome, fibromatose, schwannome, Le péritoine est le second site anatomique de récidive des can-
tumeur inflammatoire, etc. ont un rehaussement très retardé cers gastriques, ovariens et colorectaux et pour la moitié des
5 à 15 minutes après l’injection de contraste [9] . Les tumeurs patients atteints, ce sera la cause de leur décès. L’atteinte péri-
métastasiques ont des comportements dépendants de la tumeur tonéale peut être diffuse et extensive, multifocale ou localisée.
initiale [10] . L’évaluation complète de la cavité abdominopelvienne La forme localisée peut être une simple extension directe de la
peut également orienter le diagnostic, comme par exemple dans tumeur au grêle et/ou au côlon (cancer de la vésicule biliaire,
les entéropathies diffuses la présence d’adénopathies mésenté- du pancréas, du rein, de la vessie ou de l’utérus) et donc diffé-
riques hypodenses pour les infections à mycobactéries ou la rente d’une véritable atteinte péritonéale. L’imagerie en coupes,
tuberculose, les adénopathies à contenu lipidique dans la mala- en visualisant l’environnement digestif, facilite la localisation de
die de Whipple. L’existence d’adénopathies hypervascularisées et l’atteinte primitive.

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A B C

D E F
Figure 24. Caractérisation tumorale. Masse
endoluminale non sténosante correspondant à
une tumeur villeuse (flèche) (A), densité néga-
tive graisseuse d’un lipome (flèche) (B), nodule à
signal Doppler élevé (flèche) (C) correspondant
à un angiome iléal (flèche) (D), masse parié-
tale hypervascularisée iléale (flèche) au scanner
(E) suggérant une tumeur stromale (gastro-
intestinal stromal tumor [GIST]) (F) et petit
nodule très vascularisé endoluminal iléal (flèche)
à l’entéroscanner (G) et compatible avec une
G H tumeur carcinoïde (H).

tions concernent 40 % des cystadénocarcinomes séreux ovariens

“ Point fort (psammocarcinome), l’ascite mucineuse (mucocèle appendicu-


laire ou adénocarcinome intestinal, ovarien ou pancréatique) a
une densité intermédiaire entre 10 et 45 UH et des localisa-
tions périphériques en marquant des empreintes sur le foie et
Anomalie suggérant une lésion maligne
la rate (scalloping). L’endométriose pose un problème particulier
• Épaississement pariétal de plus de 10 mm localisé et/ou
car sa présentation sur l’imagerie sectionnelle suggère fortement
circonférentiel une lésion tumorale avec une composante surtout nodulaire aux
• Épaulements aux extrémités de la lésion limites nettes. La densité hémorragique peut aider au diagnostic
• Épaississement franchement asymétrique en TDM et en IRM.
• Large cavité Il est parfois difficile de différencier une atteinte péritonéale
• Masse endoluminale de plus de 20 mm carcinomateuse d’une atteinte inflammatoire ou infectieuse [81] .
Ces lésions comprennent les péritonites, les coulées péritonéales
pancréatiques et les abcès. Les péritonites associent épanchement
intrapéritonéal plus ou moins loculé et modification de la graisse
La forme diffuse associe un épanchement intrapéritonéal et péritonéale avec net rehaussement du péritoine. Quelques bulles
des extensions tumorales pariétales intestinales ou coliques à peuvent être présentes dans le liquide péritonéal. Le grêle et le
partir des mésos et des replis péritonéaux. Il s’agit souvent de côlon peuvent présenter un épaississement pariétal segmentaire
rétrécissements asymétriques et nodulaires avec des plis épais- ou diffus, régulier et asymétrique plus marqué sur le versant méso-
sis. Les extensions des tumeurs rétropéritonéales s’effectuent colique. L’atteinte péritonéale inflammatoire entraîne souvent
au niveau des accolements coliques droit et gauche et pour un phénomène obstructif intestinal. Les coulées pancréatiques
le grêle dans la racine du mésentère. L’aspect des implants atteignent surtout le côlon transverse, le cæcum et le côlon des-
péritonéaux peut orienter vers certains diagnostics. Les calcifica- cendant. Il s’agit d’une atteinte asymétrique mésocolique de type

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A B C
Figure 25. Bilan d’extension tumorale. Can-
cer sigmoïdien (flèche) (A) avec métastases
hépatiques et thrombose de la veine porte
(flèche) (B). Volumineux cancer du côlon trans-
verse (flèche) avec envahissement et fistule iléale
(flèche courbe) (C). Bilan de tumeur ovarienne
(flèche) (D) et découverte d’un adénocarcinome
cæcal (flèche) (E).

D E

inflammatoire. Un site préférentiel est l’angle splénique au niveau • Pour les cancers coliques, lésions malignes les plus fréquentes,
du ligament colosplénique. Les abcès réalisent des collections la stadification tumorale au scanner avec un lavement hydrique
liquidiennes avec un rehaussement périphérique et contenant a une sensibilité de 90 % avec une spécificité de 73 % et une
des bulles aériques entraînant une réaction pariétale intestinale fiabilité de 85 %. Pour le bilan ganglionnaire, ces valeurs sont
ou colique à son contact. Cet abcès peut être d’origine digestif respectivement : 84 %, 83 % et 84 %.
(maladie de Crohn, diverticule, etc.) ou avoir une autre origine • Les tumeurs ou les adénopathies peuvent également entraîner
(pancréatite, cholécystite, etc.) et causer la modification pariétale une obstruction biliaire ou urinaire et/ou causer des thromboses
intestinale ou colique. veineuses mésentériques ou portales, voire iléocaves. Un abcès
Le bilan d’extension tumoral malin (Fig. 25) comprend les ou une perforation peut révéler une tumeur maligne.
observations suivantes. • Enfin, la carcinomatose péritonéale se manifeste par un épan-
• L’atteinte en profondeur dans la paroi intestinale ou colique. chement intrapéritonéal et surtout une infiltration plus ou
Seules l’échographie et l’échoendoscopie permettent d’affirmer moins nodulaire des fascias péritonéaux et notamment du
une atteinte limitée à la sous-muqueuse ou aux musculeuses. grand épiploon (omentum cake). Des extensions à d’autres
Pour le scanner et l’IRM, l’extension en profondeur n’est appré- espaces comme la plèvre, le médiastin, les tissus sous-cutanés,
ciable que par l’infiltration de la graisse péri-intestinale ou ainsi que les envahissements viscéraux (foie, rate, etc.) sont
péricolique qui suggère une atteinte transmurale ; en son également recherchés.
absence, l’atteinte est limitée à la paroi sans autre précision. Le bilan d’extension des tumeurs intestinales et coliques
La disparition de l’interface avec les organes de voisinage est en bénignes est relativement plus modeste, limité aux complications
faveur de leur envahissement mais cela est rarement spécifique, obstructives (invagination), compression biliaire ou urinaire et
car un simple contact est aussi possible. La modification de la thrombose veineuse.
paroi de l’organe concerné signe l’envahissement. Pour le diagnostic différentiel, les discussions concernent les
• Les ganglions sont considérés envahis lorsque leur petit axe est processus tumoraux qui prennent un aspect inflammatoire et les
supérieur à 8 mm dans le mésentère ou le mésocôlon et à 5 mm lésions inflammatoires qui ont une présentation tumorale. La dis-
en péri-intestinal ou péricolique, mais la spécificité et la sensi- tinction entre une lésion primitive intestinale et une atteinte
bilité en tenant compte de la taille sont faibles, notamment au intestinale d’origine extrinsèque doit également être faite. Les
scanner. Les adénopathies rétropéritonéales, importantes sur le tumeurs infiltrantes étendues sont représentées essentiellement
plan chirurgical, sont suspectes lorsque leur petit axe dépasse par les lymphomes non hodgkiniens [10, 81] mais également les
10 mm. Pour le bilan ganglionnaire, la TEP-TDM est plus sen- cancers coliques peuvent simuler une atteinte inflammatoire et
sible que le scanner car elle détecte les ganglions envahis ayant les cancers coliques ou intestinaux peuvent se révéler ou se com-
une taille normale. pliquer de processus infectieux ou inflammatoires [4, 5, 82] .
• Les métastases surrénaliennes, hépatiques, osseuses et pul- Les atteintes diverticulaires et notamment sigmoïdiennes
monaires, etc. ainsi qu’une éventuelle carcinomatose sont posent des problèmes classiques de diagnostic différentiel
décelables par la TDM et la TEP-TDM. Pour les métastases hépa- puisque, à partir des données du scanner, le diagnostic entre
tiques, l’évaluation échographique est très performante ; son ces deux pathologies n’est possible que dans 51 % des cas [83] .
efficacité est comparable à celle de la TDM, de l’IRM et de la TEP- À l’opposé, certaines atteintes granulomateuses (maladie de
TDM avec une sensibilité et une spécificité de 85 et 93 %. Des Crohn ou tuberculose) peuvent réaliser des aspects tumoraux sur
métastases plus rares, ovariennes (syndrome de Krukenberg), l’intestin grêle et notamment au niveau de la région iléocæcale ;
sont également recherchées. il en est de même pour les amœbomes de l’amibiase cæcale [7] .

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A B C

D E F
Figure 26. Associations pathologiques. Colite ulcéreuse avec greffe hépatique pour cholangite sclérosante ; découverte d’un aspect pseudoliquidien de
la paroi cæcale à l’échographie (A) et au scanner (B) (flèche), un épaississement net des haustrations coliques droites et un aspect quiescent de la colite
ulcéreuse au côlon descendant (flèche). Il s’agit d’un lymphome non hodgkinien induit. Colite ulcéreuse avec cholangite sclérosante (flèche) (C) ; aspect
tubulé de l’ensemble du cadre colique, sans épaississement pariétal, petit pseudopolype inflammatoire (flèche) et cancer de la valve iléocæcale (flèche) (D).
Tumeur carcinoïde avec masse mésentérique hypervascularisée (E), ascite et ischémie intestinales causées par une mésentérite rétractile (flèche) ; confirmation
chirurgicale (F).

Les hématomes, rares sur le côlon, plus fréquents sur l’intestin • Un appendice épaissi n’est pas toujours une appendicite aiguë
grêle, apparaissent nodulaires avec des limites abruptes, suggérant • Une invagination intestinale n’est pas toujours causée par une
une tumeur. Certaines pathologies peuvent associer des lésions tumeur
inflammatoire et tumorale comme le lymphome dans la maladie • Un épaississement focal colique au scanner n’est pas toujours
cœliaque, les lésions ischémiques au cours des tumeurs carci- une tumeur
noïdes et les cancers coliques obstructifs au cours de maladie • Une pneumatose intestinale n’est pas toujours d’origine isché-
inflammatoire (MICI) (Fig. 26). Le problème diagnostique des mique
lésions extrinsèques est de différencier une atteinte pariétale intes-
tinale secondaire d’une lésion primitive intestinale tumorale ou
inflammatoire.
L’imagerie en coupes est très contributive pour cette distinction,  Conclusion
soit en démontrant le signe de l’« iceberg », la lésion siégeant
largement en dehors de la paroi intestinale, soit en dessinant L’imagerie médicale de l’intestin et du côlon a été profondé-
le cercle théorique de la lésion avec son centre en dehors de la ment transformée ces dernières années par l’emploi de l’imagerie
paroi colique. En cas de doute, une biopsie percutanée apporte le en coupes, qui a bénéficié largement de développements tech-
diagnostic. Une réaction intestinale au contact d’un abcès appen- nologiques et de l’investissement médical. Initialement limitée à
diculaire ou tubo-ovarien peut simuler une maladie de Crohn. l’étude morphologique de la paroi intestinale et de son environ-
Des extensions pancréatiques coliques localisées peuvent simuler nement, elle aborde maintenant l’exploration endoluminale, avec
un cancer colique. Les lésions sigmoïdiennes peuvent avoir une l’entéroscanner, l’entéro-IRM et la coloscopie virtuelle au scanner.
origine gynécologique [84, 85] .Mise en garde Sur le plan pratique, l’échographie et l’IRM bénéficient d’un
• Toute dilatation intestinale n’est pas toujours une occlusion avantage important qui est l’absence de radiations ionisantes et
mécanique donc ces deux procédures doivent être privilégiées, notamment
• Une paroi intestinale normale au scanner n’élimine pas une chez les sujets jeunes et les femmes en âge de gestation. Elles
ischémie doivent également être favorisées pour les pathologies chroniques

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9-011-B-60  Imagerie du grêle et du côlon

nécessitant des examens répétés (par exemple, MICI) [86, 87] . Pour [10] Van Weyenberg SJ, Meijerink MR, Jacobs MA. MR enteroclysis in the
les affections malignes, c’est le scanner qui est la modalité de choix diagnosis of small-bowel neoplasms. Radiology 2010;254:766–73.
même si l’échographie est utile pour le suivi, notamment pour [11] Horwitz BM, Zamora GE, Gallegos MP. Best cases from the AFIP
les lésions métastatiques hépatiques. La TEP-TDM est devenue gastrointestinal stromal tumor of the small bowel. Radiographics
une technique incontournable dans le domaine oncologique, y 2011;31:429–34.
compris intestinal. En situation d’urgence, c’est l’échographie et [12] Foinant M, Lipiedcka E, Buc E. Contribution du scanner à la prise en
le scanner qui sont le plus souvent utilisés. L’échographie est à charge des tableaux abdominaux aigus non traumatiques : étude de 90
privilégier chez les sujets maigres et les malades non mobilisables patients. J Radiol 2007;88:559–66.
(par exemple, en unité de réanimation). Elle est très accessible, [13] Stoker J, van Randen A, Laméris MW. Imaging patients with acute
permettant une étude rapide et complète sans obstacle gazeux abdominal pain. Radiology 2009;253:32–46.
ou osseux. Elle est limitée en absence d’injection iodée ou de [14] Sala E, Watson CJ, Beadsmoore C. A randomized, controlled trial
of routine early abdominal computed tomography in patients presen-
graisse péritonéale. Pour la détection de lésions colique ou intesti-
ting with non-specific acute abdominal pain. Clin Radiol 2007;62:
nale, en dehors de la coloscopie pour le côlon et l’iléon terminal,
961–9.
l’échographie et le scanner sont désormais des techniques utili-
[15] Martí M, Artigas JM, Garzón G. Acute lower intestinal bleeding: fea-
sables. La radiologie contrastée ne concerne plus que des cas de sibility and diagnostic performance of CT angiography. Radiology
discordances. L’étude colique avec remplissage hydrique du côlon 2012;262:109–16.
au scanner peut également être appliquée aux personnes âgées [16] Kim DH, Pickhardt PJ, Taylor AJ, Leung WK, Winter TC, Hinshaw
peu valides chez qui la coloscopie est difficile à réaliser. Le dépis- JL, et al. CT colonography versus colonoscopy for the detection of
tage et la prévention du cancer colique concernent la détection de advanced neoplasia. N Engl J Med 2007;357:1403–12.
polype colique ; la coloscopie virtuelle au scanner remplace facile- [17] Pickhardt PJ. Screening CT colonography: how I do it. AJR Am J
ment le lavement baryté en double contraste et ses performances Roentgenol 2007;189:290–8.
sont comparables à celles de l’endoscopie, la rendant disponible [18] Schmutz G, Iyriboz T. La coloscopie virtuelle par tomodensitométrie.
pour le dépistage. Le scanner permet une analyse complète de la Chirurgie 1998;123:309–12.
paroi intestinale et colique ainsi que de son environnement, ce qui [19] Montravers F, Talbot JN. Tomographie par émission de positons
facilite le diagnostic de lésion muqueuse, sous-muqueuse ou parié- en cancérologie digestive. EMC Radiologie et Imagerie Médicale-
tale, voire vasculaire. Pour le diagnostic étiologique, l’échographie Abdominale-Digestive 2012;7(2):1–14 [Article 33-010-A-25].
et l’IRM sont souvent contributives, notamment chez les sujets [20] Vilgrain V, Régent D. Imagerie de l’abdomen. Paris: Lavoisier SAS;
jeunes. Le scanner est employé en cas d’insuffisance de ces tech- 2010. p. 811–47.
niques ou chez les patients âgés ou avec des pathologies multiples. [21] Gore RM, Levine MS, Laufer I. Textbook of gastrointestinal radiology.
Le bilan d’extension en cancérologie peut se limiter à une échogra- Philadelphia: WB Saunders; 2008.
phie hépatique mais le scanner fournit une étude plus complète [22] Schmutz G, Fournier L, Lepennec V. Imagerie actuelle de l’intestin
et plus exhaustive et la TEP-TDM permet une évaluation globale grêle. Feuillets Radiol 2003;43:195–214.
très utile au niveau pulmonaire ou osseux. Les atteintes inflam- [23] Maturen KE, Wasnik AP, Kamaya A. Ultrasound imaging of bowel
matoires sont plus accessibles à l’échographie ou à l’IRM. Le pathology: technique and keys to diagnosis in the acute abdomen. AJR
scanner peut être un second recours, notamment avant des procé- Am J Roentgenol 2011;197:1067–75.
dures interventionnelles et en cas d’épisodes aigus. Enfin, pour le [24] Schmutz GR, Benko A, Chapuis F. Sonography of small bowel, appen-
dix and colon. In: Weil FS, editor. Ultrasound diagnosis of digestive
diagnostic différentiel, le scanner est souvent le premier recours
disease. Berlin: Springer Verlag; 1996. p. 528–50.
pour les pathologies oncologiques ou aiguës, aidé ou précédé par
[25] De Franco A, Di Veronica A, Armuzzi A, Roberto I, Marzo M, De
l’échographie, rarement par l’IRM.
Pascalis B, et al. Ileal Crohn disease: mural microvascularity quantified
Telles sont les grandes lignes qui doivent dominer notre with contrast-enhanced US correlates with disease activity. Radiology
approche diagnostique des pathologies intestinales et coliques en 2012;262:680–8.
évitant d’empiler les examens successifs. Ces lignes ne sont pas [26] Yekeler E, Danalioglu A, Movasseghi B. Crohn disease activity eva-
incontournables, il y a toujours place à l’adaptation. luated by Doppler ultrasonography of the superior mesenteric artery
and the affected small-bowel segments. J Ultrasound Med 2005;24:
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Déclaration de liens d’intérêts : les auteurs déclarent ne pas avoir de liens [27] Quaia E, Migaleddu V, Baratella E. The diagnostic value of small
d’intérêts en relation avec cet article. bowel wall vascularity after sulfur hexafluoride-filled microbubble
injection in patients with Crohn’s disease: correlation with the the-
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9-011-B-60  Imagerie du grêle et du côlon

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G. Schmutz, Professeur de radiologie (gerard.schmutz@usherbrooke.ca).


Département de radiologie, Faculté de médecine et des sciences de la santé (FMSS), Centre hospitalier universitaire Fleurimont, Université de Sherbrooke,
3001, 13e avenue Nord, Sherbrooke, Québec, J1H 5N4, Canada.
D. Régent, Professeur des Universités.
Centre hospitalier universitaire de Nancy, 5, rue du Morvan, 54500 Vandœuvre-lès-Nancy, France.
X. Boileau, Résident de radiologie.
O. Giovanoli, Professeur de radiologie.
P. Diez-Martinez, Professeure de radiologie.
Département de radiologie, Faculté de médecine et des sciences de la santé (FMSS), Centre hospitalier universitaire Fleurimont, Université de Sherbrooke,
3001, 13e avenue Nord, Sherbrooke, Québec, J1H 5N4, Canada.
V. Bédard, Professeure de chirurgie.
Département de chirurgie, Faculté de médecine et des sciences de la santé (FMSS), Centre hospitalier universitaire Fleurimont, Université de Sherbrooke,
3001, 13e avenue Nord, Sherbrooke, Québec, J1H 5N4, Canada.

Toute référence à cet article doit porter la mention : Schmutz G, Régent D, Boileau X, Giovanoli O, Diez-Martinez P, Bédard V. Imagerie du grêle et du côlon.
EMC - Gastro-entérologie 2018;13(1):1-26 [Article 9-011-B-60].

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