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dessin d’architecture
aux instruments
Bernard Baines
les dimensions en
hauteur restent
à l'échelle et
mesurables
L'élévation est donc une projection Lorsque le plan de projection n’est pas
orthogonale consistant à représenter parallèle à une des faces de l’objet, les
un objet en projetant perpendiculaire- dimensions horizontales ne seront pas
ment tous les points ( les sommets ) de maintenues en proportion et il sera
cet objet sur un plan.( 3 ) impossible de mesurer correctement les
Le grand avantage de la projection largeurs.( 4 )
orthogonale est que toutes les faces Pourquoi une seule projection en
d'une forme parallèles à la surface du élévation ne suffit-elle pas pour com-
dessin sont représentées sans raccourci prendre la volumétrie? Pourquoi faut-il
ni distorsion. Elles conservent leurs qu’une information en plan la complète?
dimensions ( à l'échelle ), leurs formes et Parce ce qu’une seule projection
leurs proportions. correspond à un grand nombre de pos-
sibles. Deux, trois vues sont nécessaires
pour préciser un volume. ( 5 )
10 dessin d’architecture aux instruments
6
±1,20m
le plan
Mais les quatre élévations ne nous S'il y a plusieurs niveaux au bâtiment,
donnent aucune information sur l'intérieur à chaque niveau correspondra un plan
de l'édifice. Pour cela il vous faudra ef- ( niveau 0 ou rez-de-chaussée, niveau
fectuer des coupes horizontales, que l'on +1 ou premier étage, niveau +2 ou deu-
nomme plans, et des coupes verticales, xième étage, etc. ).
que l'on nomme coupes ou sections. ( 6–9 )
Le dessin du plan est donc une
coupe horizontale parallèle au plancher,
effectuée à une hauteur de ± 1.20 m par
rapport à celui-ci. Cette section coupe
à travers tous les éléments principaux :
baies, portes et fenêtres. L'habitude est
de considérer cette section au dessus
des niveaux d'appui des fenêtres même
si ces appuis sont plus hauts que 1.20 m.
la vision géometrale | le plan 11
9
12 dessin d’architecture aux instruments
10
11
la coupe
Ce qu'on appelle communément coupe, Coupes et plans forment un couple
est une coupe verticale, perpendiculaire indissociable. Un plan ne peut être
au plancher du bâtiment, et réalisée à étudié sans la coupe : seul, il n'est que
travers les lieux significatifs de l'espace la représentation d'un volume inachevé,
du bâtiment : les baies, les portes, les sans toiture qui le délimite en partie
fenêtres, les ouvertures dans le toit, supérieure. Plans et coupes peuvent pré-
les changements de niveaux,…( 10–11 ) ciser à eux seuls la totalité des caracté-
Les coupes sont incontournables et ristiques dimensionnelles d'un édifice.
prioritaires, elles pénètrent au cœur
de l'espace et mettent au jour une des
dimensions fondamentales de l'architec-
ture : la relation entre l'espace intérieur
et extérieur du bâtiment.
la vision géometrale | la coupe 13
? ?
12
coupe aa
A A
13
1 2 3
3
1
3
2
14
15
ligne de sol
A A
0 10 20 30 40 50m
1/1250 4mm par 5m
0 10 20 30 40 50m
1/1000 1mm par 1m
0 5 10 15 20 25m
1/500 2mm par 1m
0 2 4 6 8 10m
1/200 5mm par 1m
0 1 2 3 4 5m
1/100 1cm par 1m
0 20 40 60 80 1m
1/20 5cm par 1m
0 10 20 30 40 50cm
1/10 10cm par 1m
0 1 2 3 4 5cm
1/1 échelle grandeur nature
17
l'échelle
Le terme échelle, rien que dans le L’échelle graphique ( 17 ) présente un
domaine d’architecture a de nombreuses avantage important : lors de la réduction
significations différentes : échelle de ou de l’agrandissement d’un document
perception ( un bâtiment hors d’échelle ), le rapport de l’échelle au dessin est
échelle humaine, échelle de voisinage, conservé.
échelle de la ville,… 1/200, 1/100, 1/50 sont les échelles ha-
Dans le sens restreint de la représen- bituelles du plan. Les plans d’exécution
tation graphique, c’est le rapport entre sont tracées au 1/50. 1/20 est l’échelle
la représentation figurée d’une longueur utilisée pour préciser les parachève-
et la longueur réelle correspondante. ments.
L’échelle est exprimée numériquement
( ex. 1/100 ), en % ( ex. 1% ), en cm/m
( 1cm = 1m ).
18 dessin d’architecture aux instruments
1/50
1/100
1/200
1/500
1/1000
18
l'échelle 19
1/20
19
Coupe aa
A A
Plan de toiture
A A
A A
Plan rez-de-chaussée
B
20
mise en page | disposition des dessins 21
21
Plans, coupes et élévations étant des retrait – est plus petit, on respectera les
représentations fractionnées qui néces- lignes de rappel des murs communs à
sitent un assemblage intellectuel pour ces niveaux et aux plans de rez et d'étage.
comprendre le projet, il est indispensable On relie verticalement le plan et la
de les coordonner dans la mise en page coupe, le plan et l'élévation et on relie
afin de permettre la lecture complète, horizontalement les coupes entre elles et
cohérente et immédiate du projet. On relie les élévations par une même ligne de sol.
par des lignes de rappel fictives les diffé- Le plan de toiture est une vue or-
rents plans entre eux, horizontalement ou thogonale sur le bâtiment sans qu'il ait
verticalement, de préférence suivant leur aucune coupe. Il donne la forme géné-
plus grande dimension, ( il va de soi que les rale du bâtiment et permet d'indiquer les
plans sont orientés dans le même sens ). pentes de toiture. On utilise également le
Dans la mesure du possible, on oriente plan de toiture pour représenter le projet
le plan avec l'entrée au bas du dessin. Si dans la plan d'implantation
un plan – par exemple un plan d'étage en ( 20–21 )
22 dessin d’architecture aux instruments
du géneral au particulier
Texte sur la
maison +1 +4 Façade Façade
Plan de
situation Rez +3 Façade
sens de la lecture
22 Exemple d'affichage d'un projet d'étudiant
84 cm
59,4 cm
118,8 cm
29,7 cm
14,85 cm
23
Ø60
3.00
60
1.20
90
coupe bb
élévation arrière
24
les cotations
Les cotes sont les dimensions réelles Une bonne disposition demande une
du bâtiment. Elles sont inscrites sur les réflexion sur l'utilisation des cotes,
lignes de cote limitées par les lignes de par exemple, la lecture immédiate des
rappel et tracées d'un trait fin continu. grandes dimensions du projet, ainsi que
La rencontre est soulignée par un tiret sur la lisibilité du dessin, par exemple,
à 45°, toujours dans le même sens ou l'interférence avec les titres, le mobi-
éventuellement par un •. lier, le dessin des sols ou les parties
Disposition des lignes de cotes dans hachurées.
le dessin. Dans les projets présentés à
l'école, on cotera uniquement les grands
éléments qui permettent de préciser :
• l'implantation du bâti sur le site
• les dimensions du gros œuvre
• les dimensions des principaux locaux
cotation 25
5.70 5.70
1.70
3.00
50 60
2.90
2.70 2.70
20
40
20
60
1.20
2.70
2.00
0.00
-0.10
80
10
20
élévation latérale
coupe aa
b b
20
1.30
1.45
95
3.50
1.20
0.00
90
60
1.30
1.45
95
20
On inscrit chaque cote une seule fois et à sin mais les traits du dessin serviront On cote les dimensions horizontales
l'emplacement qui représente le plus clai- de ligne d'attache. en plan, les dimensions verticales en
rement la partie cotée. On évite donc de La dimension des chiffres est petite, coupe. Seules quelques cotes générales
multiplier les cotes et les lignes de cote. mais elle doit rester lisible. Les chiffres peuvent apparaître en élévation à l'exté-
Les lignes de cotes sont parallèles sont toujours inscrits dans la même rieur du dessin, par exemple : hauteur de
à la partie cotée et parallèles entre direction, de façon à être le plus facile- sol ou de corniche, hauteur de faîte. En
elles. Les cotes les plus proches du ment lisible. Ils peuvent être placés soit plan, les cotes de niveau sont indiquées
dessin sont les plus détaillées, les plus en dessous, soit au-dessus de la ligne de dans un cercle, ceci à partir du niveau
éloignées sont les plus générales. Il faut cote mais ce choix, une fois réalisé, doit 0.00, qui est en général le niveau de la
constamment vérifier que les totaux de rester cohérent pour tous les dessins. partie principale du rez-de-chaussée.
chaque ligne sont les mêmes. Dans la La cote est mise au centre du trait ou, si On comprend ici d'autant mieux pour-
mesure du possible on place les lignes l'espace est trop réduit, juste à côté. Les quoi dans la mise en page des dessins,
de cote à l'extérieur du dessin. cotes jusqu'à 1m sont données en cm; il est indispensable d'aligner horizonta-
À l'intérieur du plan, on cote sur une les cotes supérieures à 1 m sont données lement ou verticalement les plans, les
ligne continue. On ne fera pas coïncider en mètres avec deux décimales après le coupes et les élévations.
une ligne de cote avec un trait du des- point ou la virgule. ( 24–25 )
26 dessin d’architecture aux instruments
le lettrage
Le lettrage est un élément qui intervient Les lettres sont très malléables: dispo- d'espacement égales. La proportion de
dans la composition d'une présentation. sées en ligne, en colonne, isolément; la lettre (sa largeur correspond à environ
La taille du lettrage sera déterminée en horizontalement mais aussi verticale- 2/3 de sa hauteur) doit rester stable, ex-
fonction de la lisibilité de l'observateur ment, plus ou moins denses, plus ou cepté pour certaines (le g, i, j, m, o, q, w).
et en proportion avec la taille et l'échelle moins hautes. On utilise principalement les majus-
des documents graphiques. ( 129 ) Si les titres sont trop importants ou cules pour les titres. Les minuscules
Apprendre à tracer les titres à main disposés trop rapidement, sans soin, peuvent être utilisées si elles sont en
levée ou aux instruments est indispen- sans réflexion, ou si le lettrage est d'un harmonie avec le caractère du dessin.
sable: c'est un excellent exercice de caractère trop singulier, ils affaibliront la Le cartouche, situé en bas du plan à
maîtrise du dessin et c'est un gain de présentation. droite, est l'endroit où l'étudiant indique
temps appréciable. Il faut utiliser des lignes guides tra- les données principales de l'exercice en
Les lettres et les chiffres sont des cées au crayon pour maintenir constante cours. Un titre, son nom, son n° de matri-
signes qui se lisent, alors que les dessins la hauteur des lettres. Il faut aussi main- cule, l'année académique en cours et le
s'étudient. Si textes et dessins ont tous tenir un espacement régulier: l'espace- n° de l'exercice dans l'année ( 27 ).
deux une présence graphique, ils ap- ment entre les lettres n'est pas basé sur
paraissent dans une planche graphique un espacement égal entre les extrémi-
comme fondamentalement différents. tés des lettres, mais sur des surfaces
lettrage | titres + cartouche 27
26
27
28 dessin d’architecture aux instruments
éléments particuliers du plan | la porte 29
29
0 20 40 60 80 1m
1/20
éléments particuliers du plan | la porte 31
31
0 1m
1/100
30
0 1m
1/50
wc
douche
lavabo
32
la porte (1/20, 1/50, 1/100)
Dans le dessin du plan et de la coupe,
portes et fenêtres sont tracées au trait
fin, malgré que ce soient des éléments
coupés ( 29 – 31 ). Les portes sont dessi-
nées en position ouverte, les fenêtres en
position fermée. Un arc de cercle de 90°
indique le sens d'ouverture de la porte:
la surface déterminée par l'arc de cercle
marque bien l'emprise du mouvement
dans l'espace et aide au dimensionne-
ment correct de la pièce (32)
32 dessin d’architecture aux instruments
33 36
34
35
0 1m
1/50
37
38
39
0 20 40 60 80 1m
1/20
éléments particuliers du plan | la fenêtre 35
41
0 1m
1/100
40
0 1m
1/50
42 43
42 Fenêtre fixe
43 Fenêtre fixe avec ouvrant
à gauche
44 Baie avec dalles de verre
45 Fenêtre coulissante
46 Fenêtre pliante
44
0 1m
1/50
éléments particuliers du plan | la fenêtre 37
45
46
38 dessin d’architecture aux instruments
5.60
2.80
0.00
coupe dd
47
l'escalier
Le dessin correct de l'escalier en plan et d'axe, comme sur le plan A. vues.Le dégagement minimum qu'il faut
en coupe est souvent une pierre d'achop- Le dessin en plan de l'escalier est laisser pour le passage d'une personne
pement dans l'apprentissage du dessin complété en son milieu par une flèche in- est de 2m au dessus des marches de l'es-
d'architecture. diquant toujours le sens de la montée. Le calier (voir la coupe générale à hauteur
Si le départ en plan d'un escalier départ de la flèche, situé sur la première du plan B).
est parfaitement visible (voir plan A), marche, peut être légèrement accentuée. Il est préférable d'orienter la coupe
son arrivée au niveau supérieur ne l'est Lorsque les volées d'escalier se super- transversale de l'escalier vers le sens de
par contre plus. La partie non-vue est posent, ce sont les marches de l'escalier la montée, c'est à dire en regardant la
néanmoins représentée par des tirets. du niveau inférieur qui apparaissent (voir volée montante (voir la coupe DD).
La représentation en plan de la coupe à le plan B). A ce moment-là, deux flèches Si l'escalier comporte un garde-corps,
travers l'escalier ne se fait pas, comme seront dessinées: une pour la volée comme ici, le garde-corps sera coupé en
on pourrait s'y attendre, à travers son montante à gauche, l'autre pour la volée coupe, mais pas en plan (voir plan A, B
épaisseur (voir plan A') mais par une descendante à droite. et C), afin de ne pas être confondu avec
interruption représentée par une ligne Dans le plan supérieur (le plan C), on un mur. ( 48 )
placée artificiellement à 45° selon un trait dessinera tout simplement les marches
éléments particuliers du plan | l'escalier 39
c c plan c
5.60
b b plan b
2.00m
2.80
a a plan a
0.00
0 1 2 2.5m
plan a''
48
49 50 51 52
55
0 1 2 2.5m
49 escalier à double volée avec palier 53 escalier droit avec départ et arrivée
intermédiaire sans marche. balancé.
50 escalier à double volée sans palier 54 escalier droit.
intermédiaire. 55 escalier en colimaçon ou escalier en
51 escalier à double volée balancé. Les vis. Sa mise au point est difficile ( les
escaliers 2 et 3 sont parmi les plus paliers ne se superposent pas toujours
compacts et leurs paliers d'arrivée et en fonction du nombre de marches
de départ se superposent de niveau en nécessaires ) et c'est un escalier qui
niveau. demande un espace dégagé autour.
52 escalier à double volée qui tend à s'ouvrir
au centre pour dégager un vide ou
l'espace nécessaire à un ascenseur.
éléments particuliers du plan | l'escalier 41
53 54
0 1 2 2.5m
56 57 58 59 60 61
0 20 40 60 80 1m
62 63
64 65
66
44 dessin d’architecture aux instruments
67 —A 68–B
éléments particuliers du plan | l'escalier 45
l'escalier en colimacon
Supposons une hauteur de 2,70 m le plus étroit mais toujours avec largeur
entre planchers, voici trois escaliers en de marche identique, aura un palier d'ar-
colimaçon à trois longueurs de marche rivée décalé d'au moins un quart de tour
différentes: 90 cm – A ( 67 ), 75 cm –B ( 68 ) par rapport au palier de départ.
et 60 cm – C ( 69 ). L'escalier A permet En effet, la largeur de marche doit res-
de superposer le palier de départ et ter constante, elle correspond à la place
le palier d'arrivée. L'escalier B, avec du pied sur la marche, et influe sur les
une largeur de marche (ou profondeur positions variables des paliers de départ
69–C de marche) identique, aura un palier et d'arrivée en fonction des hauteurs de
d'arrivée légèrement décalé dans le sens plancher.
des aiguilles d'une montre. L'escalier C,
46 dessin d’architecture aux instruments
étagère murale
bureau
canapé intégré
meuble bibliothèque
armoire dressing
bas
lit double
muret garde-corps
table pour
quatre
tablette
de fenêtre
coin à
wc man-
placard ger
wc
armoire
vestiaire
cuisine
banc armoire murale 2 lavabos
haute et peu
évier profonde
le mobilier
La représentation en plan du mobilier travail de cuisine. Le dessin du mobilier
fixe ( cuisine, salle-de-bain, placards, … ) donne une référence humaine au plan,
ou mobile ( table et chaises, canapé ou il devient un instrument de mesure
fauteuil, lit, … ) n'est pas une manière de complémentaire.
décorer le plan par plaisir. La représenta- Le dessin du mobilier doit rester épuré
tion du mobilier fait partie de la concep- et ne pas s'imposer, au détriment des
tion des espaces et du dimensionnement constituants essentiels de l'espace.
de ceux-ci. Elle donne la mesure de Il faut éviter l'anecdotique : tapis à
l'homme et les potentialités d'usage des franges, rideaux, bibliothèque char-
pièces dans lesquelles il évolue. gée de livres, mobiliers singuliers, etc.
Les dimensions d'une chaise, d'un L'aménagement doit garder un caractère
lit ou la profondeur d'un plan de travail essentiel, sans superflu. Par contre, diffé-
de cuisine, sont constantes : 40 × 40 cm rencier le dossier de l'assise d'un fauteuil,
d'assise pour la chaise, 90 × 200 cm pour précisera son orientation dans le séjour,
le lit à une place, 60 cm de profondeur son rapport aux autres éléments du plan,
et 90 cm de hauteur pour un plan de à la circulation, à la vue et à la lumière. ( 70 )
éléments particuliers du plan | le mobilier 47
71 72
dégagement dégagement
73 74
réfrigérateur cuisnière évier
dégagement
dégagement passage
dégagement
76
77 78
passage
table pour 6 personnes
table pour 8 personnes
le long d'une paroi
passage
80
accès
mobilier de rangement
79
accès
canapé de 3 places
table
basse
lave-mains
lavabo
baignoire
douche
wc
82 83 84
table
de nuit
penderie
armoire
lit
dégagement
bibliothèque
plan de travail
85
table
de nuit
armoire penderie
Exemples
82 Salle de bain
83 Salle de bain
84 Salle de bain
fauteuil 85 Chambre
86 Chambre pour un couple
86
0 1 2 3m
87
les sols
Le dessin des revêtements de sol com-
plète les renseignements sur l'usage et la
fonction des espaces. Espaces humides
( sanitaires, cuisines ), espaces secs
( séjour, coin à manger, chambres,… ),
espaces servis et espaces servants,
espaces intimes et espaces communs,
espaces de jour et espaces de nuit,
espaces intérieurs et extérieurs, espaces
privés et espaces publics.
Représenter les sols oblige à se poser
la question des limites. La précision de la
définition des limites nous informe sur le
statut des espaces.
Le dessin des sols est fait avec un trait
très fin et léger. Il reste secondaire et ne
doit pas s'imposer. ( 87 )
voir également le dessin remarquable p.97
éléments particuliers du plan | les sols 51
88 pierre
89 dallage
90 carrelage
91 faïence
92 dalles de terrasse
93 dalles sur sol extérieur
94 plancher
95 tapis
88 89
90 91
92 93
94 95
52 dessin d’architecture aux instruments
1 m
97
96
la topographie
Les courbes de niveau sont des lignes Les courbes de niveau ont l'avantage
imaginaires qui relient les points de de donner une lecture immédiate du
même altitude, et qui sont utilisées pour relief: quand les courbes de niveau sont
représenter le relief sur une carte. La régulièrement espacées, la pente est
différence d'altitude entre 2 courbes constante; quand elles sont largement
voisines est constante. espacées, la pente est faible; quand elles
Habituellement, pour la représenta- sont très rapprochées, la pente est forte.
tion d'un terrain, on trace les courbes de Les courbes de niveau sont continues
niveau principales avec une différence et ne se croisent pas. Elles coïncident
d'altitude de 1 m et les courbes de quand elles indiquent une surface verti-
niveaux secondaires avec une différence cale (mur de soutènement).
de 20 cm. Mais le choix de l'espacement Le dessin des courbes de niveau est
entre les niveaux dépend de l'échelle du indispensable pour la construction d'une
dessin et de l'importance du relief. ( 99–97 ) maquette de terrain. ( 98–99 )
la topographie 53
a b
c
98
a c
b
100
101
102
56 dessin d’architecture aux instruments
le plan d'implantation
Le plan d'implantation définit l'empla-
cement du bâtiment, son orientation
et son environnement. Le bâtiment y
est représenté le plus couramment par
son plan de toiture ( 103 ) (avec ou sans
ombres, voir p.58), ou par le plan du rez
si on désire insister sur la relation du
rez avec le contexte. On fera ressortir le
bâtiment par contraste, en forçant son
contour. L'échelle du plan d'implantation
peut être de 1/200 ou de 1/500.
L'orientation est donnée par une flèche
indiquant le nord. Dans la mesure du
possible, on dessinera ce plan avec le
nord en haut de la feuille.
La coupe d'implantation illustre
l'environnement et le contexte physique
ainsi que la relation entre extérieur et
intérieur: vues, ensoleillement, paysage,
relief du terrain, rapport au sol. ( 104 )
le plan d'implantation 57
volume d'arbres
terrasse édicule
allée d'arbres
cours d'eau
canal
A
pavillon
d'accès
orientation
plan d'eau
chemin
103
0 5 10 15 20 25m
eau
coupe aa
104
58 dessin d’architecture aux instruments
Dans le plan ci-contre ( 102) le petit édifice 3 la vie du quartier, les piétons, le La coupe met en valeur le rapport entre
est implanté dans un contexte urbain. tram avec son arrêt, les voitures qui se l'espace public et le projet. Elle ne dé-
Font ici partie du dessin: déplacent, … taille pas le bâti existant; elle ne montre
1 le parcellaire du quartier avec les 4 un trait plus épais sépare l’espace que sa silhouette (son gabarit).
volumes bâtis existants (en gris foncé) et privé de l’espace public, c’est une fron-
les surfaces privées non-construites (en tière qu’il s’agit de toujours bien définir.
gris clair). 5 le projet apparaît sous la forme du
2 l’espace public en blanc avec les plan de toiture renforcé d’un trait épais
voiries, les trottoirs, les emplacements ou d’un ombrage (voir plus loin).
de voitures, les arbres, l’aménagement 6 l’indication de l’orientation et de
du petit square tout proche (bancs, bac à l’échelle graphique est ici indispensable.
sable), …Les surfaces de circulation et les
espaces publics sont généralement dans Voir aussi les dessins remarquables
des valeurs claires par rapport au bâti. p. 137, 139, 141 et 143 .
le plan d'implantation 59
4
1
5
1
1
4 2 6
105
5 3
Coupe AA
0 5 10 15 20 25m
106
6
60 dessin d’architecture aux instruments
107
108
implantation du végétal On peut distinguer quatre types de Les courbes de niveaux peuvent aussi
De façon générale, les surfaces de végétaux : apparaitre, mais par des lignes très fines
circulation, les routes, les chemins, • l'arbre isolé (1), ou les arbres remar- ou en un pointillé très fin.
les sentiers, ainsi que les intérieurs de quables seront coupés au niveau du
bâtiments, apparaissent dans les valeurs tronc avec indication de leur couronne Voir dessins remarquables pages 149,
les plus claires (blanc ou petits points approximative. 151 et 153.
ou gris très pâle). Par contre les pleins, • une masse d'arbres plus dense (2),
les masses seront dans les valeurs plus qui arrête la vue, sera dans une valeur
foncées. foncée.
• les végétaux bas (buisson ou haie)
(3), dans une valeur plus claire. Les
éléments taillés suivront un dessin
plus géométrique.
• les surfaces végétales basses : herbe,
prairie, gazon (4), seront proches du
blanc.
les elements végétaux 63
haie
courbes de niveau
chemin
bâtiment ou projet
banc
109
64 dessin d’architecture aux instruments
l'eau
La représentation de l'eau en plan et
en coupe se fait par une surface unie,
claire et qui donne l'impression d'être
transparente.
Sur les plans anciens l'eau était marquée
par une rangée de lignes fines ou pointil-
lées longeant les berges et s'en écartant
de plus en plus (1). Cette convention
peut être toujours utilisée. Sinon une
surface de teinte claire (2) ou blanche
(3) complétée par le dessin d'une petite
embarcation (4) est assez sugestive.
En coupe un bon contraste entre l'eau
(surface claire ) et la terre (une masse
plutôt sombre) doit être respecté (5).
1 2 3
110
Coupe
111
66 dessin d’architecture aux instruments
i ii iii
la figure du plus sombre au plus clair
iv
vi
vii
viii
112 113
la lisibilité, le rendu
le poché
Tout principe de rendu graphique repose Dans le dessin du plan et de la coupe on Elle peut aussi être rendue par différentes
sur un phénomène fondamental de la utilise le trait pour les parties vues et la valeurs de gris: petits traits de crayon irré-
perception visuelle: le rapport figure/ surface pour les parties coupées. Cette guliers (iv), hachures serrées et régulières
fond. Plus un élément (la « figure » ou ici notion de surface (i) peut être rendue de (vi), gris appliqué à la trame unie ou au
le dessin) est contrasté par rapport à son diverses façons. Elle peut être rendue feutre (v), remplissage de traits denses et
contexte (le « fond » ou ici le papier), plus au trait plus épais (iii). Un trait fort qui foncés mais qui restent nuancés (vii), ou le
il est lisible. Nous nous limiterons aux marque bien la limite entre espace et noir pur (viii). Le noir pur est efficace pour
valeurs monochromes allant du blanc au matière, cette dernière restant blanche. Le les plans à petite échelle (il est très utilisé
gris vers le noir, car les plus fréquemment trait renforcé est impérativement à l’inté- pour les publications), mais devient trop
utilisées dans les domaines de la présen- rieur de la matière (ii) pour ne pas fausser présent au 1/50. ( 112 – 113 )
tation, de la publication et de la reproduc- les dimensions du plan.
tion de dessins d’architecture.
la lisibilité | le rendu | le poché 67
115
68 dessin d’architecture aux instruments
116
Les dessins d'architecture mettent ( 119 ).Il est clair et efficace. Le rendu du les possibilités de poché en plan et en
toujours en évidence le rapport entre terrain, surtout s'il est en pente, comme coupe sont innombrables. Il faut donc
les pleins (la masse, la matière, les ici, donne une information supplémen- trouver, d'une part, l'expression qui
murs, ...) et les vides (l'espace inté- taire ( 120 ). Le poché au noir nuancé peut convienne le mieux au projet et, d'autre
rieur ou extérieur). Le dessin au trait, remplir le plein des murs mais aussi le part, le moyen graphique que vous puis-
laissant en blanc la matière du mur, est plein du sol ( 121 ). Cela peut se révéler siez dominer le plus aisément.
le plus simple et le plus rapide ( 118). La efficace dans les coupes d'implantation.
différence d'épaisseur de trait entre les Les hachures assez serrées permettent
parties coupées et les parties vues doit d'obtenir une tonalité raffinée qui se dif-
être nette. férencie d'autres rendus de gris utilisés
Le poché au noir nuancé accentue le pour d'autres parties de la coupe ( 122 ).
contraste entre les pleins et les vides Vous aurez compris que les nuances et
la lisibilité | le rendu | le poché 69
117 118
119 120
121 122
70 dessin d’architecture aux instruments
123
124
125
126
127
123 124
125 126
72 dessin d’architecture aux instruments
variantes du pochage
En fonction de votre projet vous déci-
derez d'accentuer tel ou tel aspect du
contexte de celui-ci. Vous adapterez les
intensités du pochage en conséquence.
Le plan d'implantation 128 privilégie les
limites du canal (1) et de la rivière (2).
Le plan 129 met l'accent sur les accès et
nuance par contraste les surfaces végé-
tales. Le plan 130 renforce la densité des
arbres et marque l'écart entre le paysage
plus ouvert du bas et celui plus dense du
haut. Vous pouvez ainsi modeler votre
dessin afin de mieux communiquer le
parti de votre projet.
la lisibilité | le rendu | le poché 73
128
129
130
74 dessin d’architecture aux instruments
a
A ombre propre
b'
h
a'
ombre portée
131
A
A
D D
h h h h
E
E
B
B
h
h h
h h
C h
F
C
h h
Vues en plan Vues en perspective Vues en plan Vues en perspective
132
133
76 dessin d’architecture aux instruments
134
la façade ombrée
Toutes les façades ne sont pas suscep-
tibles d’être ombrées. Seulement celles
possédants suffisamment de parties en
retrait ou en ressaut le sont. L’angle de
l’ombre, ici de 45°, peut être adaptée
en fonction de ce qu’elle peut ou de ce
qu’elle ne doit pas cacher dans le dessin
de la façade.
On peut estimer, parfois à juste titre
(cela dépend du projet), que le contraste
noir/blanc d’une façade ombrée ne soit
trop dur ( 135 ). Aussi des valeurs intermé-
diaires, appliquées sur le bâtiment ou
sur le fond peuvent adoucir ce contraste
( 136 – 137 ).Tout dépend de l’atmosphère
que l’on désire construire par le projet.
le tracé des ombres 77
135
136
137
78 dessin d’architecture aux instruments
138
les silhouettes
La représentation d'un personnage
explicite la relation entre l'espace et l'uti-
lisateur ( 125 ). Elle donne des informations
sur l'échelle, les vues et les proportions.
Le dessin doit rester le plus simple
possible: un trait de contour suffit ( 139,
141 ). Le gabarit et les proportions, sans
être absolument réalistes, doivent être à
l'échelle et sans grande distorsion.
C'est un domaine où la technique du
collage peut se révéler intéressante.
les silhouettes 79
139
140 141
80 dessin d’architecture aux instruments
plan +01
a
plan 00
plan -01
142
b
A
plan +01
143
A A
plan 00
144
A
b
A
plan -01
145
82 dessin d’architecture aux instruments
plan +01
plan 00
plan -01
a
146
147
148
149
84 dessin d’architecture aux instruments
150
élévation d'une
construction sur
un terrain en pente
Une élévation (ou façade) est une coupe texture sera plus pâle dans le lointain les ouvertures ou les transparences
devant la face d’une construction. La et plus accentuée pour les volumes créées entre les volumes du projet ( 141 ).
ligne de coupe du sol (a) doit y être proches ( 151 ). Ici également, il n’existe aucune règle
précisée; c’est la ligne de sol. Un effet d’ombre marquera l’arti- stricte, les possibilités graphiques sont
S’agissant d’une vue frontale sans culation des volumes et la définition infinies, et une bonne compréhension
aucun effet de profondeur, le dessin de des avant-plans par rapport aux des critères de perception et des rap-
l’élévation demande à être relevé de dif- arrière-plans. La présence de person- ports figure/fond reste de mise.
férentes effets graphiques ou valeurs qui nages donnera de la vie et une échelle au
pallieront à ce manque de profondeur. dessin ( 152–153 ).
La texture de la matière du bâtiment Une ligne d’arrière-plan définira le voir également les dessins remarquables
accentuera les volumes du projet. Cette fond du dessin et aidera à comprendre p.123, 125 et 131
construction sur un terrain en pente 85
151
152
153
86 dessin d’architecture aux instruments
154
matières
La représentation de matière en éléva- chaque brique, mais on se limite souvent Le parement de pierre est souvent com-
tion (ou en plan) tend à augmenter la à tracer les lits des tas de briques, et ceci posé d’élément plus grands, et de tailles
densité graphique certaines surfaces du à une échelle appropriée au dessin ( 155 ). variables. Cette variabilité accentue
dessin et à instaurer un dialogue entre Un revêtement de bois est souvent le caractère « matériau naturel » de la
ces surfaces ornées de matières et les figuré par des planches posées verticale- pierre ( 157 ).
surfaces restées nues ou neutres. ment ou horizontalement. La largeur Voir aussi exemples p.119 et 121
Le rendu d’un béton, d’une matière d’une planche est significativement plus Tout ceci, on le comprend, est basé
peinte, ou d’un enduit, lisse ou rugueux grande qu’un lit de brique, de manière à sur des images simplifiées, sur des mo-
s’obtiendra par des valeurs de gris lisses éviter la confusion ( 156 ). des de représentation conventionnels,
ou texturées ( 154 ). parfois fort éloignés de la construction
Un mur en brique est fait d’éléments Voir aussi les dessins remarquables p. 123, réelle du projet. On est ici assurément
multiples et modulés; on ne dessine pas 125, 127 et 129. dans un monde symbolique.
construction sur un terrain en pente 87
155
156
157
88 dessin d’architecture aux instruments
axonométrie et isométrie 89
Perspective cavalière de la
ville de Fribourg vers 1200.
Z
X Y
90°
b
Outil indispensable pour construire une
axonométrie: l'équerre 45°/45°.
158
axonométrie et isométrie 91
a'
X Y
120°
d'
L'isométrie: ici longueur X et largeur
Y du plan ne sont plus orthogonales
mais disposés selon un angle de 120°.
Néanmoins longueur, largeur et hauteur
restent à l'échelle et géométriquement
cohérents. Les trois faces du volume
sont ici équivalentes.
b'
c'
159
160
axonométrie et isométrie 93
a'
b'
161
162
z
z/2
z
z/2
z élévation z
x
z/2
163
96 dessin d’architecture aux instruments
le cercle et l'isométrie
Tout cercle s'inscrit dans un carré, qui
lui s'inscrit dans un des trois faces de
l'isométrie. le cercle devient ainsi une
ellipse dont les proportions grand axe/
petit axe restent constantes ( 165 ). Il existe
des grilles normalisées qui permettent
de tracer des ellipses respectant ces
proportions et ceci pour plusieurs tailles
de grand axe ( 164 ).
Sainte-Sophie de Constantinople.
Isométrie éclatée, par dessous.
Auguste Choisy, 1900.
axonométrie et isométrie 97
164
165
98 dessin d’architecture aux instruments
les schémas
L’objectif des schémas est didactique. Il Les schémas sont réalisés en fin de Le schéma ci-contre explique le système
s’agit d’expliquer au lecteur du projet ou projet, lorsque celui-ci est figé. C’est de distribution de la maison sur une
au jury, les tenants et les aboutissants une sorte de making off explicatif. Leur pente représentée p.68 – 75.
de celui-ci. Dans les schémas le dessin contenu varie de projet à projet:
prend le pas sur le texte; le texte se ré- · l’enjeu du projet dans son site
sume à un titre ou une légende. Les des- · le rapport au site (vues, orientation)
sins sont des icônes, des diagrammes · la relation espaces publics / privés
simplifiés du projet. Le schéma peut · les fluxs de la circulation
être assez petit, mais il doit être lisible · les accès et les circulations verticales
de loin. · l’organigramme du projet
Souvent les étudiants dessinent · la composition du projet:
des schémas à main levé, sans dessin - les pleins et les vides
préparatoire; ces croquis sont parfois - les proportions
malhabiles. Les schémas peuvent donc - la structure
aussi être des réductions simplifiées des - les matières
dessins du projet et être dessinés aux - le rôle de la lumière
instruments. · etc, …
schémas 99
chambre
chambre
sanitaires
vues
terrasse
accès
cuisine
salle à manger
rangement
166
100 dessin d’architecture aux instruments
plan
167
le pavillon sonsbeek
de aldo van eyck
En 1965, on commanda à Aldo van Eyck assises de blocs de béton, se dressaient
(architecte néerlandais *1919 – 1999) la sur un terre-plein de forme carrée au
réalisation d’un pavillon destiné à abriter milieu des grands arbres. Sur ces murs
quelques sculptures trop petites ou trop reposent de fines poutrelles métal-
fragiles pour être exposées à ciel ouvert liques supportant un vélum de nylon
dans le parc de Sonsbeek à Arnhem. La translucide.
vie de ce pavillon fut brève: quelques Les deux schémas ci-contre mettent
mois de l’année 1966, le temps de l’expo- l’accent sur la modulation du plan du
sition. Puis il fut démoli. pavillon: chaque élément construit se
Six murs parallèles, distants l’un de place en relation à la grille composée de
l’autre de 2,5m, interrompus ou incurvés 14 carrés de 2,65 m × 2,65 m.
par endroits, hauts de 4m, formés de 16
schémas 101
d
e c
b
+ −
− +
− +
f + −
schéma 1 schéma 2
168
Schéma 1
Le périmètre du terre-plein et le grand
dessin circulaire au sol sont décalés d’un
demi module dans le sens horizontal,
mais pas dans le sens vertical (a et b).
Par contre les extrémités des 6 murs
le sont dans le sens vertical mais pas
dans le sens horizontal (d). En ce qui
concerne les murs bas (en gris à droite et
à gauche), c’est à nouveau l’inverse (c).
La couverture ne s’aligne pas sur la tête
des murs dans le sens vertical, mais par
contre bien sur la grille (e). Les éléments
d’un même ensemble s’alignent, mais
chaque ensemble se décale par rapport
à l’ensemble voisin. Les 2 ensembles se
renforcent ainsi réciproquement.
Schéma 2
Face à l’axe, van Eyck nous invite à
dévier, à « prendre la diagonale », quitte
à revenir au droit chemin par la suite. La
succession des demi-cercles, tous rigou-
reusement fixés dans la grille, forme une
séquence spatiale concave / convexe
d’une grande logique formelle:
+(- -)+ -)+ +(-
102 dessin d’architecture aux instruments
169 170
171
104 dessin d’architecture aux instruments
le dessin du detail de
construction
C'est un dessin plus technique où des • La maçonnerie (parpaign, briques et • Les étanchéités, pare-vapeur, feuilles
conventions existent pour la représenta- blocs de terre cuite) est indiquée par de plastique par un double trait avec
tion des matières, même si ces conven- des hachures à 45° (1). alternance de noir et de blanc (6).
tions sont fort sujet à interprétation. Le • Le béton le sera par une aggrégation • Le bois par un dessin de lignes
dessin sera obligatoirement accompagné de petits points et de cailloux (2). ondulantes telles les veines du bois
d'une légende et tout ce qui ne pourra • La pierre le sera par des hachures à (8). Les pièces de bois en section
pas être explicité par le dessin, sera dé- 45° très serrées (7). (lambourdes, chevrons, poutres, etc)
crit. C'est également un type de dessin • Les petites pierres, le gravier, les par un dessin de la section barrée
qui est coté, ce qui n'apparaît pas ici. galets, par un dessin d'entassement d'une croix (9).
de cailloux (3). • L'isolation souple par une ligne
• Le sable par des petits points (4). sinusoïdale serrée (10). L'isolation
• La terre une surface légèrement en panneaux rigides par une surface
texturée (5). gaufrée (11).
support au dessin à main levée 105
vide ventilé
172
106 dessin d’architecture aux instruments
les outils du dessin 107
173
174
175
176
173 porte-mine jetable
(0,7mm, mine hb)
174 porte-mine rechargeable
à canon métallique
(0,5mm, mine hb)
174 gomme pour crayon
175 plaquette avec trous
calibrés pour gomme
i équerre ou té
iii
ii
177
iv
178
110 dessin d’architecture aux instruments
Té (± 90 cm de long)
179
Aujourd’hui l’usage des tables à dessin Votre planche sera complétée par un Une règle en plastique transparent de
a disparu. L’étudiant en architecture a té ( 179 )de 80 ou 90 cm de long. Choi- 30, 40, ou 50 cm (30 suffit) avec un
néanmoins besoin d’un support adéquat sissez un profil simple sans graduation biseau et de bonne qualité ( 183 ). À ne
pour réaliser ses dessins. On lui conseille d’une épaisseur de 2 à 3 mm. De bons jamais utiliser pour les découpes en ma-
une planche à dessin en mdf d’une modèles existent en plastique trans- quette. Une autre latte métallique et sans
épaisseur de 10 mm et d’une taille de parent et souple, en aluminium ou graduation vous sera très utile dans le
50 × 70 cm ( 179 ), taille suffisante pour en carbone. Les modèles avec vis de cadre de réalisation de maquettes pour
une feuille de format a3 ou a2. Avec une réglage angulaire sont à proscrire ainsi le projet et préservera votre matériel de
épaisseur moindre, la planche gauchit; que les modèles à biseau prononcé qui dessin.
avec une épaisseur plus importante, la ne permettent pas le glissement des Une équerre 45°/45°, transparente
charge devient trop lourde. Le bois de équerres. avec profil simple et une face à plots,
finition des planches contreplaquées est Pour fixer votre papier, nous vous mais sans chanfrein ni biseautage ( 160 ).
strié et ne convient pas. Le bois agglo- conseillons un ruban adhésif de Une équerre 30°/60°, transparente
méré est aussi à proscrire. Veillez à ne masquage beige ( 180 ), d’une largeur avec profil simple et une face à plots,
pas couper au cutter sur vos planches, de ± 20 mm (pas de papier collant sans chanfrein ni biseautage( 182 ).
la précision et le traçage seraient com- traditionnel !). Les équerres ne sont jamais à usage
promis. Le choix du papier: Choisissez un de découpe ! Équerre de type Aristo à
papier bien blanc, sans grain, d’une proscrire !
épaisseur allant de 90 à 110 gr/m2, de
facture standard.
les outils du dessin 111
± 30 cm
± 21 cm
75°/1
/75°
90°/90°
105°
05°
60
0°
°/6
°/1
20
120
°
45
°/
13
5°
30
°/1
50
°
15°/1
65°
0°/180°
Maniement des équerres
184
a b c
186
2 2
1
1
Pour le tracé de cercles, on utilisera deux Pour tracer le raccord d'un segment de
instruments: la grille à cercles ( 187 ) et cercle et d'une droite en évitant l'impré-
le compas ( 186 ). Pour les cercles à petit cision au point de tangence, on trace
diamètre ( jusqu'au Ø de 36 mm, c'est-à- d'abord le segment de cercle (1) et puis la
dire le mouvement, d'une porte au 1/50) droite (2) à partir de la courbe.( 167 )
on choisira la grille, pour les plus grands Le rendu des formes courbes peut
on fera usage du compas. s'envisager de différentes façons:
Le compas, quoique relativement ( a ) un dégradé de petits points du bord
coûteux, sert bien sûr à tracer des de la colonne vers son centre,
cercles, mais aussi quantité de construc- ( b ) de fines lignes parallèles aussi avec
tions géométriques (diviser un segment un dégradé du bord vers le centre, et
en deux, élever une perpendiculaire, ( c ) un jeux d'ombre. ( 189–190 )
trouver la bissectrice d'un angle, tracer
un triangle équilatéral, etc.).
114 dessin d’architecture aux instruments
les outils du dessin 115
191
dessin
scan
dessin
numériseé
du scan à l’informatique
La volonté de démarrer en première – ne s’excluent nullement l’une l’autre toshop de Adobe ou Gimp programme
année d’architecture l’apprentissage des mais tendent à devenir complémentaires open source). Le scannage du dessin
conventions du dessin d’architecture grâce justement à l’outil informatique. traditionnel donne accès aux outils du
par les outils du dessin traditionnel On observe chez les jeunes architectes le monde numérique. Ainsi, dessin tra-
s’explique pour une raison simple: rien développement de représentations d’ar- ditionnel et dessin numérique ne sont
de tel pour comprendre et assimiler les chitecture mélangeant des techniques plus nécessairement antinomiques,
conventions que la pratique conjointe du d’origine très diverses: dessins tradition- mais ils peuvent être utilisés de manière
geste qui trace manuellement les traits nels et numériques, photos anciennes et complémentaire.
au crayon et de l’esprit qui les ordonne numériques, photomontages et collages,
de façon raisonnée. De plus cette pra- manipulations de l’image, etc. L’outil
tique du dessin a une dimension expres- informatique offre un support commun
sive et sensible que le dessin numérique à toutes ces techniques, anciennes
transmet plus difficilement. ou nouvelles, et le dessin traditionnel
Cet apprentissage du dessin tradition- y trouve également sa place. L’outil
nel n’est qu’un passage assez bref dans informatique a ainsi permis le décloi-
les cinq années d’étude d’architecture. sonnement de domaines d’expressions
A l’avenir il sera peut-être considéré anciennement très séparés tels que le
comme le reliquat d’un enseignement dessin aux instruments traditionnels, la
dépassé, mais en attendant, aujourd’hui, photo, la peinture, la maquette, etc.
il reste le plus efficace sur le plan péda- Tous les dessins de ce recueil sont
gogique. dessinés au crayon et aux instruments
Mais il y a plus que cela: les diffé- traditionnels, puis scannés et ensuite
rentes techniques de dessin – tradition- retravaillés sur ordinateur à l’aide d’un
nelles et contemporaines (numériques) programme de retouche d’image (Pho-
116 dessin d’architecture aux instruments
118 – 119 140 – 141
Dessin de l'architecte finlandais Alvar Alvar Aalto (volume 1), Dessin de l'architecte anglais James James Stirling Michael
éd. Girsberger; Les Éd. Wilford & Associates,
Aalto ( 1898 – 1976 ) pour le projet du Stirling ( 1926 – 1992 ) pour le projet du
d'Architecture Artemis, Architectural Design,
centre paroissial Riola à Bologne ( 1966 ) Zürich, 1990, p. 110 centre des arts de l'université de Cornell Academy editions,
London, 1990, p. 15
en Italie. aux USA.
120 – 121 142 – 143
Dessin de Alvar Aalto pour le projet de Ibid Plan d’implantation du centre culturel Richard Meier architect,
volume 2, éd. Rizzoli
la villa Mairea ( 1939 ) à Noormarkku en de Ulm (1986 – 1993) en Allemagne de
(New York), 1991, p.180
Finlande. l’architecte américain Richard Meier
(*1934).
122 – 123
Dessin de l'architecte américain William The Residential Design 144 – 145
Legacy of William W.
W. Wurster ( 1895 – 1973 ) pour le projet de Dessin au crayon du bureau japonais Atelier Bow-Wow. A
Wurster, R.Th. Hille,
Primer, Stalder, Escher,
la maison Sibbet à San Francisco. Princeton Architectural Bow-Wow pour un projet d'aménage-
Komura, Washida, ed.
Press, New York, 1994,
ment de toiture en espace public (2011) à Buchhandlung Walter
p. 71
König, Cologne, 2013,
124 – 125 Shibuya, Tokyo.
p. 156 (Miyashita Park)
Dessin de la maison Doble ( 1939 ) de Ibid, p. 65
William W. Wurster à San Francisco. 146 – 147
Plan de la Tara house (2005) réalisé par Studio Mumbai (2003-
2011), revue El Croquis
126 – 127 le Studio Mumbai à Kashid (au bord de
n°157, p.82
Dessin de l'architecte américain Robert Venturi Scott Brown & la mer d’Arabie) en Inde.
Associates on houses
Venturi ( *1925 ) pour le projet de la mai-
and housing, Architec-
son Hersey à Hyannis Port aux USA. tural Monographs n° 21, 148 – 149
Academy ed., London,
Dessin du jardin Saxild (1941) de c.th. Sørensen Land-
1992, p. 38–39,
scape Modernist, Sven-
128 – 129 l'architecte de jardin danois Sørensen
lngvar Andersson &
Dessin imaginaire de Robert Ibid, p. 82–83 (1893 – 1979). Steen Høyer, The Danish
Architectural Press, Co-
Venturi pour un cabanon de
penhagen, 2001, p.147
vacances décoré ( 1977 ). 150 – 151
Dessin de relevé (1983) de l'architecte Question n°4, Le jardin
dans la cité, éd. isa
130 – 131 Br. Vellut des espaces publics de la cité
Saint-Luc, ceraa, 1983,
Projet d'une petite salle de concert à Kazuyo Sejima & Ryue du Logis-Floréal, projet de l'architecte feuillet glissé dans la
Nishizawa 2006-2011, revue et p.45
Séoul (2009 – 13) du bureau japonais Van der Swaelmen (1922 – 1930).
GA Architect, a.d.a.
Sanaa (coupe). edita Tokyo, Japan, 2011
p. 196
152 – 153 Ibid
132 – 133 Dessin de relevé réalisé dans la Cité du
Dessin de la Mosquée des Princes à Comprendre l'Architec- Logis-Floréal par les étudiants de l'isa
ture universelle, Stierlin
Istanbul ( 1544 – 1548 ), construite par Saint-Luc (1983).
(Henri), Office du Livre
l'architecte Sinan. de Fribourg, Suisse,
1977, p.377 (Mosquée
154 – 155 James Stirling – RIBA
des Princes, Istanbul)
drawings collection, 2nd
134 – 135 Axonométrie de l'architecte James
edition, Heinz gallery,
Dessin d'exécution pour la chapelle Song Peter Zumthor (1985– Stirling pour le Leicester University 1976.
1989), Buildings and
Benedetg ( 1987 – 89 ) à Sumvigt de l'ar- Engeneering building (1959-1963).
Projects Volume 1, ed.
chitecte suisse Peter Zumthor (*1930 ). Scheidegger & Spiess,
Zurich, 2014, p. 56–57
156 – 157 Alberto Sartoris –
Dessins et aquarelles
136 – 137 Axonométrie inversée de l'architecte
projets d'architecture,
Fragment du plan (1748) de la Rome Design of Cities, Bacon Alberto Sartoris (1901-1998). Projet exposition 1981, Genève.
(Edmund N.), Penguin
Baroque de Giambattista Nolli. pour les communautés artisanales
Books, revised edition,
England, 1980, p. 161, autonomes de Turin (1926-28).
(plan de G. Nolli)
138 – 139
Dessin de la Marina Corricella sur Volume 3 de Villages
and Towns – Medi-
l'île de Procida en face de Naples
terranean Sea - essai
par Wayne Nobushi Fujii (1975). photographié et édité en
1975 par Yukio Futagawa
et réédité en 2017.
dessins remarquables 117
dessins remarquables
L'expression du dessin d'architecture
évolue dans le temps. Un dessin du xxie
siècle se reconnaît et se différencie d'un
dessin du xxe ou du xixe siècle; ceci aussi
parce que les outils du dessin changent.
Les conventions graphiques par contre
restent stables et évoluent peu. Ce qui
nous permet de continuer à lire et à
comprendre les dessins du passé.
Suivent ici quelques exemples remar-
quables de dessins du siècle dernier
jusqu'à nos jours, utiles dans le sens où
nous nous rendons alors compte de la
validité qui perdure des conventions du
dessin d'architecture et ceci malgré leurs
interprétations personnelles diverses.
118 dessin d’architecture aux instruments
bibliographie
colophon
Conception et dessins
Bernard Baines
Bernard.Baines@ulb.ac.be
Conception graphique
Ellen Van Huffel
Ellen.Van.Huffel@ulb.ac.be
Impression
pub Bruxelles
© février 2018
Ouvrage perfectible;
toutes remarques bienvenues