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22 octobre 2022
Méthodes de dimensionnement
1 –Introduction
Le SETRA – Division des OA-B (1974) a proposé dans son dossier-type des VIPP un dispositif qui
permettait d'éviter d'avoir un joint de chaussée sur chaque appui (Source de désagrément à
l'usage et à l'entretien) tout en ne remettant pas en cause la conception structurelle, c’est-à-dire
l'indépendance des travées : Il s'agit des "dalles de continuité".
Ces dalles sont conçues pour fonctionner en mode fissuré (relevant du BAEL ou EC2).
La difficulté intervient pour le dimensionnement de ces dalles de continuité. On peut utiliser
différentes approches plus ou moins sophistiquées, lesquelles seront vues dans cette note.
Les différentes méthodes seront testées sur l'exemple du PS 066.2 (Entreprise SAPTA – Projet de
JIJEL – Algérie), ouvrage à poutres de deux travées de 27 m de conception très classique.
Pour l'éviter, il est d'usage de suivre la conception et le ferraillage-type indiqué dans le dossier-
type.
De façon générale, il est de toute façon conseillé de suivre un schéma de ferraillage proche de
celui proposé car son efficacité est éprouvée (Schéma ci-dessous). On retiendra en priorité la
symétrie de sa conception et la présence indispensable de croisements des armatures principales
de flexion imposant des points d'articulation préférentiel.
Modèle élémentaire : La dalle de continuité supporte les rotations imposées par les travées
adjacentes
Modèle simplifié : La dalle de continuité correspond à une travée centrale d'un ouvrage à 3
travées reposant sur appuis rigides,
Modèle de la poutre sur appuis souples : La dalle de continuité correspond à une travée
centrale d'un ouvrage à 3 travées reposant sur appuis souples.
Modèle exact : La dalle de continuité est la travée centrale correspond à une travée
centrale d'un ouvrage à 3 travées reposant sur appuis souples avec encastrement
élastique.
3 –Modèle simplifié
Les rotations sont imposées à gauche et à droite par les travées chargées (Actions de trafic).
On en déduit les moments sur appuis A et B grâce aux relations générale de souplesse de la
poutre AB.
Pour évaluer plus exactement l'inverse de cette dernière, on peut s'appuyer sur la formule 1 :
Le principe est d'imposer à la dalle la rotation isostatique due aux charges d'exploitation sur la
travée (de droite par exemple). Compte tenu de la rigidité des poutres, la dalle de continuité est
considérée comme encastrée sur l'autre appui. :
Avec les paramètres de calcul suivant pour le tablier et la dalle (Largeur totale) :
L = 27 m IP = 1.517 m4 (Total pour 10 poutres)
p (Convoi D240) = 0.1333 MN/m b = K ∕ L = 0.667
e = 0.8 m Id = 0.0071 m4 (Inertie brute pour une largeur de dalle D = 10.70 m)
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Le rapport entre inertie fissurée et inertie brute d'une section rectangulaire est évaluée par :
IF ⁄ IB1 = IF ⁄ (b d³/12) ≈ 3.8 w0.75
A – En première approximation :
1 ⁄ IF ≈ 24 ⁄ (b d³) ≈ 4 885 m-4/m (par mètre de dalle et avec d = 0.17 m)
On note que le rapport des inerties (par rapport à l'inertie brute) est important : n ≈ 3.3
L'effort tranchant par mètre de dalle est donc (Avec le coefficient gs =1.5 à l'ELU) :
B – Avec précision :
Avec As0 (ferraillage en zone courante) = 1 HA 16 / 0.15 m = 13.42 cm²/m
w1 = a As1 ⁄ b d = 0.0666
Comme d = e ⁄ 2 d – 1 ≈ 1.35
On déduit les moments imposés à la dalle AB par la rotation B (par mètre de dalle) :
MBd = 4 e B Eb IF = – 18.6 KN.m/m
et MAd = – MBd ∕ 2 = 9.3 KN.m/m
L'effort tranchant par mètre de dalle est donc (Avec le coefficient gs =1.5 à l'ELU) :
Vud = 1.5 (MAd – MBd) ∕ e = – 2.25 MBd ∕ e
Les calculs des efforts reposent sur l'équation des cinq moments :
Ai = ki-1 ∕ (Li-1 Li) Bi = bi − ki-1 ∕ (Li Li-1) − (ki-1 + ki) ∕ Li² − ki ∕ (Li Li+1)
Dans notre structure, il reste donc deux équations pour déterminer les moments hyperstatiques sur
les appuis centraux :
C1 M1 + D1 M2 = 1D − 1G – U1 0 + V1 1 – W1 2
B2 M1 + C2 M2 = 2D − 2G – U2 1 + V2 2 – W2 3
C 1 ≈ (l + ) e ∕ 3EIP + k ∕ e² D1 ≈ e ∕ 6EIP − 2k ∕ e²
B2 ≈ e ∕ 6EIP − 2k ∕ e² C 2 ≈ (l + ) e ∕ 3EIP + k ∕ e²
U1 = k ∕ L V1 = (1 + l) k ∕ L W1 = lk∕L
U2 = lk∕L V2 = (1 + l) k ∕ L W2 = k ∕ L
Avec la largeur de dalle D = 10.7 m, les efforts par mètre de dalle sont donc :
Vd = (M2 – M1) ∕ e
R1 = 1 + M2 ∕ e – M1 [1 ∕ L + 1 ∕ e] R0 = 0 + M1 ∕ L
R2 = 2 – M2 [1 ∕ L + 1 ∕ e] + M1 ∕ e R3 = 3 + M2 ∕ L
Le moment sur l'appui 2 est environ 50 % supérieur à celui trouvés dans l'étude précédente :
M2 = – 18.4 KN.m comparé à M2 = – 29.7 KN.m/m
Le moment sur l'appui 1 est environ 50 % supérieur à celui trouvés dans l'étude précédente :
M2 = 14.5 KN.m comparé à M2 = – 29.7 KN.m/m
Vud = 0.078 MN / m
Ce modèle complet prend en compte l'élasticité verticale des appuis et un effet de portique dû à
l'excentricité de la dalle par rapport aux poutres et l'élasticité transversales des appuis, représenté
par un encastrement élastique sur les appuis centraux.
Les barres et sont semblables et représentent les tabliers (Poutres et hourdis) et la barre
représente la dalle de continuité. Les barres et sont symétriques.
On note MBe et MCe respectivement les moments d'encastrement élastique en B et C.
La souplesse des appuis et les coefficients d'encastrement aux appuis 1 et 2 sont fonction des
appuis en élastomère : Voir ci-dessous.
Comme on l'a vu au paragraphe 4.2.2, la souplesse verticale des appuis en élastomère est :
k = T ∕ (EN A) k = 0.160 10–3 m / MN
Cette souplesse est celle de l'appui, multipliée par le bras de levier de la hauteur des poutres
(Distance de la dalle aux appuis en élastomère), il vient
= k H ∕ H²
Dans notre exemple : H = 1.30 m = 35.0 10–3 (MN.m)–1
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Voir la théorie des poutres sur appuis élastiques
Méthode élémentaire – 0.1958 MN.m 0.1958 MN.m – 0.3917 MN.m – 0.3917 MN.m –
Méthode améliorée – 0.0977 MN.m 0.0977 MN.m – 0.1953 MN.m – 0.1953 MN.m –
Poutre sur appuis souples – 0.0305 MN.m 0.0305 MN.m – 0.1970 MN.m – 0.1970 MN.m –
Avec Articulé en 01 – 0.0294 MN.m 0.0296 MN.m – 0.1953 MN.m – 0.2392 MN.m –
encastrement
élastique Complet – 0.0000 MN.m 0.0224 MN.m 0.0226 MN.m – 0.1772 MN.m – 0.2182 MN.m – 0.0390 MN.m
* Les forces horizontales Hi sont données après redistribution (Le total étant nul).
Les moments obtenus sont voisins de ceux obtenus dans l'étude précédente (sur appuis
élastiques). On retiendra surtout l'évaluation de l'effort horizontal imposé aux appuis en
élastomère.
Les résultats, dans les 2 hypothèses (Calcul complet et calcul simplifié) sont les suivants, avec la
comparaison aux précédentes méthodes de calcul :
Le principe est d'imposer à la dalle de continuité d'avoir une double articulation pour ne pas
transmettre de moment fléchissant de la flexion générale du tablier.
Du point de vue structurel, le schéma statique correspondant est le suivant :
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Le cumul des angles dus aux blocs de charge du D280 sur les 2 travées est supérieur de 35 % à l'angle
dû au bloc unique du D240 sur une seule travée (voir en annexe 1).
Vérification de la dalle
La force horizontale imposée par mètre de dalle dépend de l'épaisseur d'élastomère des appuis :
FH1 = Dx AG ∕ T D (Traction)
Avec A(10 appuis) = 0.75 m², G = 0.90 MPa, T = 40 mm et D = 10.7 m, la force obtenue est donc :
FH1 = 2.2 KN/m
Cette force peut être comparée à celle obtenue avec la méthode exacte et le chargement D240 :
FH2 = 2.9 KN/m qui s'avère finalement plus défavorable
Quoiqu'il en soit, cette traction impose une contrainte de traction pratiquement négligeable
(de 0.72 MPa) dans les 12 HA16 par mètre de la dalle (24.16 cm²/m), contrainte qui s'ajoute à
celle imposée par la flexion locale sous charge.
Selon la sophistication du calcul, la contrainte passe de tu = 2.04 MPa (Dalle non fissurée) à
tu = 0.62 MPa (Méthode élémentaire) à tu = 0.21 MPa (Méthode exacte avec appuis
élastiques).
Sachant que la contrainte limite du BAEL (avec f c = 35 MPa) est de 1.63 MPa, il n'y a de toute
façon aucune difficulté réelle dès lors que la fissuration de la dalle de continuité est prise en
compte.
A – Cas général :
Réactions d'appui
RA = q L b (1 – a – b ⁄ 2) = Q (1 – a – b ⁄ 2)
RB = q L b (a + b ⁄ 2) = Q (a + b ⁄ 2)
jA = – j0 (2 – d) (4 d – d² – b²) avec d = 2a + b
jB = j0 d (4 – d² – b²) et j0 = q L³ b ⁄ 48 E I = Q L² ⁄ 48 E I
Moment maximal en travée
RA = q L b (1 – b ⁄ 2) = Q (1 – b ⁄ 2) RB = q L b ² ⁄ 2 = Q b ⁄ 2
jA = – j0 2 b (2 – b)² avec j0 = Q L² ⁄ 48 E I
jB = j0 2 b (2 – b²)
MMax = q L² b² (2 – b) ⁄ 8 = Q L b (2 – b) ⁄ 8
RA = Q (1 – b ⁄ 2) = 2 ⁄ 3 Q = 1.600 MN
RB = Q b ⁄ 2 = 1 ⁄ 3 Q = 0.800 MN
a =11 m b=8m a = 11 m
R1 = R2 = Q (1 – a – b ⁄ 2) = 0.928 MN
R0 = R3 = Q (a + b ⁄ 2) = 0.472 MN
[1a] + [2] M1G (C1 – B1 G0 ⁄ F0) –M1D (D1 – B1 H0 ⁄ F0) –M2G (E1 + B1 H0 ⁄ F0)
= KA1 – B1 KB0 [2a]
[1a] + [4] + [6a] − M1G (A2 +A2 G0 ⁄ F0) + M1D (B2 + A2 H0 ⁄ F0 + E2 A3 ⁄ C3)
+ M2G (C2 – A2 H0 ⁄ F0 – E2 A3 ⁄ C3) – M2D (D2 – E2 B3 ⁄ C3)
= KA2 – A2 KB0 + E2 KA3 [4a]
[5] + [6a] − M1D (E2 + G2 A3 ⁄ C3) –M2G (D2 – G2 A3 ⁄ C3) + M2D (F2 – G2 B3 ⁄ C3)
= KB2 – G2 KA3 [5a]
On peut alors simplifier le système et progresser d'un cran dans la réduction des formules littérales
pour trouver les moments principaux dans la travée centrale M1D et M2G.