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Christian Millerioux

22 octobre 2022

Ouvrages à poutres – Dalles de continuité

Méthodes de dimensionnement

1 –Introduction
Le SETRA – Division des OA-B (1974) a proposé dans son dossier-type des VIPP un dispositif qui
permettait d'éviter d'avoir un joint de chaussée sur chaque appui (Source de désagrément à
l'usage et à l'entretien) tout en ne remettant pas en cause la conception structurelle, c’est-à-dire
l'indépendance des travées : Il s'agit des "dalles de continuité".
Ces dalles sont conçues pour fonctionner en mode fissuré (relevant du BAEL ou EC2).
La difficulté intervient pour le dimensionnement de ces dalles de continuité. On peut utiliser
différentes approches plus ou moins sophistiquées, lesquelles seront vues dans cette note.
Les différentes méthodes seront testées sur l'exemple du PS 066.2 (Entreprise SAPTA – Projet de
JIJEL – Algérie), ouvrage à poutres de deux travées de 27 m de conception très classique.
Pour l'éviter, il est d'usage de suivre la conception et le ferraillage-type indiqué dans le dossier-
type.
De façon générale, il est de toute façon conseillé de suivre un schéma de ferraillage proche de
celui proposé car son efficacité est éprouvée (Schéma ci-dessous). On retiendra en priorité la
symétrie de sa conception et la présence indispensable de croisements des armatures principales
de flexion imposant des points d'articulation préférentiel.

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Grâce à ces éléments, les efforts de flexion sont très faibles dans la dalle de continuité, ce qui
préserve le caractère isostatique du fonctionnement des poutres.

2 –Les différentes approches d'analyse

2.1 Les modèles structurels

Il existe 4 modèles d'analyse principaux :

 Modèle élémentaire : La dalle de continuité supporte les rotations imposées par les travées
adjacentes

 Modèle simplifié : La dalle de continuité correspond à une travée centrale d'un ouvrage à 3
travées reposant sur appuis rigides,

 Modèle de la poutre sur appuis souples : La dalle de continuité correspond à une travée
centrale d'un ouvrage à 3 travées reposant sur appuis souples.

 Modèle exact : La dalle de continuité est la travée centrale correspond à une travée
centrale d'un ouvrage à 3 travées reposant sur appuis souples avec encastrement
élastique.

2.2 Éléments à vérifier


En principe, on vérifie le ferraillage de flexion (aux nœud) vis-à-vis de la condition de limitation de
la fissuration et le ferraillage et le béton vis-à-vis de l'effort tranchant.
Dans le cadre du BAEL, à l'E.L.S. :
 Condition de limitation de la fissuration (Art. A4.5.33)
en pratique a < 0.5 fse
 Vérification vis-à-vis de l'effort tranchant (Art. A5.2.2)
u < 0.07 fcj ⁄ b

3 –Modèle simplifié

3.1 Calcul des efforts

Le modèle simplifié est le suivant :

Les rotations sont imposées à gauche et à droite par les travées chargées (Actions de trafic).

On en déduit les moments sur appuis A et B grâce aux relations générale de souplesse de la
poutre AB.

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A gauche  A = – a M A – b MB
A droite  B = a MB + b MA
Les coefficients de souplesse a et b étant : a = 3 e ⁄ EIF b = 6 e ⁄ EIF
e désignant la longueur de la dalle de continuité
E désignant le module Eb du béton (Module instantané)
IF désignant l'inertie moyenne de la section de béton en mode fissuré (Il est important de prendre
en compte l'inertie fissurée pour ne pas augmenter artificiellement les efforts appliqués).

En première approximation, on peut prendre : 1 ⁄ IF ≈ 6 ⁄ (b d³)

Pour évaluer plus exactement l'inverse de cette dernière, on peut s'appuyer sur la formule 1 :

1 ⁄ IF ≈ 3.16 (1 ⁄ w00.75 + d ⁄ w10.75) ⁄ (b d³)

où w0 = a As0 ⁄ b d = Taux de ferraillage effectif en zone courante


w1 = a As1 ⁄ b d = Taux de ferraillage effectif en zone d'articulation
Note : Le taux de ferraillage effectif est le rapport géométrique × Taux d'équivalence Acier/Béton a
(Attention : seul le ferraillage en zone tendue est pris en compte)

et d = e ⁄ 2d – 1 avec d = hauteur effective aux armatures

Les efforts tranchants se déduisent ensuite de : V = (MA − MB) ⁄ L

3.2 Application à l'exemple :

Le principe est d'imposer à la dalle la rotation isostatique due aux charges d'exploitation sur la
travée (de droite par exemple). Compte tenu de la rigidité des poutres, la dalle de continuité est
considérée comme encastrée sur l'autre appui. :

AB = Dalle de continuité BC = Travée chargée (Charge uniforme p)


Longueur : e Largeur : D Longueur : L Longueur chargée depuis B
Inertie : IF Inertie : IP K=bL (d < 1)

 MB = – a  B ∕ (a² – b²) = –  B ∕ (1.5 b) = 4 e  B Eb IF

Avec les paramètres de calcul suivant pour le tablier et la dalle (Largeur totale) :
L = 27 m IP = 1.517 m4 (Total pour 10 poutres)
p (Convoi D240) = 0.1333 MN/m b = K ∕ L = 0.667
e = 0.8 m Id = 0.0071 m4 (Inertie brute pour une largeur de dalle D = 10.70 m)

1
Le rapport entre inertie fissurée et inertie brute d'une section rectangulaire est évaluée par :
IF ⁄ IB1 = IF ⁄ (b d³/12) ≈ 3.8 w0.75

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Module élastique du béton : Eb ≈ 36 000 MPa

Rotation imposée en B par la charge p (Voir annexe 1)

 B = – p L³ b² (2 – b)² ∕ 24 EP IP   B = – 0.001582 rad.

A – En première approximation :
1 ⁄ IF ≈ 24 ⁄ (b d³) ≈ 4 885 m-4/m (par mètre de dalle et avec d = 0.17 m)
On note que le rapport des inerties (par rapport à l'inertie brute) est important : n ≈ 3.3

On déduit les moments imposés à la dalle AB par la rotation B :


MBd = 4 e  B Eb IF = – 37.3 KN.m MAd = – MBd ∕ 2

L'effort tranchant par mètre de dalle est donc (Avec le coefficient gs =1.5 à l'ELU) :

Vud = 1.5 (MAd – MBd) ∕ e = – 2.25 MBd ∕ e

D'où l'effort tranchant maximal par mètre de dalle : Vud1 = 0.105 MN

Et la contrainte maximale (avec d = 0.17 m) t u = 0.62 MPa


Contrainte limite du BAEL (avec fc = 35 MPa) : t uL = 0.07 fc ∕ gB = 1.63 MPa
Note : Sans prise en compte de la réduction d'inertie à cause de la fissuration, la contrainte
obtenue serait de 2.04 MPa et donc excessive.

B – Avec précision :
Avec As0 (ferraillage en zone courante) = 1 HA 16 / 0.15 m = 13.42 cm²/m

 w0 = a As0 ⁄ b d = 0.1184 (a ≈ 15)


et As1 (ferraillage en zone d'articulation) = 1 HA 12 / 0.15 m = 7.55 cm²/m

w1 = a As1 ⁄ b d = 0.0666
Comme d = e ⁄ 2 d – 1 ≈ 1.35

 1 ⁄ IF ≈ 3.16 (1 ⁄ w00.75 + d ⁄ w10.75) ⁄ (b d³) ≈ 9 816 m-4/m


On note que le rapport effectif des inerties (par rapport à l'inertie brute) est : n ≈ 6.1
(C’est-à-dire que l'inertie effective moyenne est en fait presque moitié moins que celle considérée
en première approximation)

On déduit les moments imposés à la dalle AB par la rotation  B (par mètre de dalle) :
MBd = 4 e  B Eb IF = – 18.6 KN.m/m
et MAd = – MBd ∕ 2 = 9.3 KN.m/m

L'effort tranchant par mètre de dalle est donc (Avec le coefficient gs =1.5 à l'ELU) :
Vud = 1.5 (MAd – MBd) ∕ e = – 2.25 MBd ∕ e

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D'où l'effort tranchant maximal par mètre de dalle : Vud1 = 52.3 KN/m

Et la contrainte maximale (avec d = 0.17 m) t u = 0.31 MPa << t uL = 1.63 MPa

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4 –Modèle 2 – Poutre à 3 travées sur appuis élastiques
Le schéma statique réel est le suivant :

C’est une poutre à trois


travées reposant sur 4 appuis
élastiques, la travée centrale
étant la dalle de continuité.

4.1 Relations générales

Les calculs des efforts reposent sur l'équation des cinq moments :

Ai Mi-2 + Bi Mi-1 + Ci Mi + Di Mi+1 + Ei Mi+2 =  iD −  iG − Ui i-1 + Vi i − Wi i+1


Avec :

Ai = ki-1 ∕ (Li-1 Li) Bi = bi − ki-1 ∕ (Li Li-1) − (ki-1 + ki) ∕ Li² − ki ∕ (Li Li+1)

Ci = ci + ai+1 + ki-1 ∕ Li² + ki 1 ∕ Li + 1 ∕ Li+12 + ki+1 ∕ Li+1²

Di = bi+1 − ki ∕ (Li Li+1) − (ki+1 + ki) ∕ Li+1² − ki+1 ∕ (Li+1 Li+2)

Ei = ki+1 ∕ (Li+1 Li+2) Ui = ki-1 ∕ Li

Vi = ki [1 ∕ Li + 1 ∕ Li+1)] Wi = ki+1 ∕ Li+1

Avec les notations : [Avec i = 0 à 3]


Les Li désignent les portées des travées (Entre les appuis i - 1 et i)
Les ki désignent les souplesses des appuis (ui = ki Ri)
Les Ri désignent les réactions d'appuis
Les Mi désignent les moments fléchissant aux appuis
i désignent les sommes des réactions d'appui isostatiques des 2 côtés d'un appui
 iD et  iG désignent les rotations isostatiques des deux côtés d'un appui
Relations donnant les réactions d'appui :

Ri = i + Mi+1 ∕ Li+1 – Mi [1 ∕ Li + 1 ∕ Li+1] + Mi-1 ∕ Li

Dans notre structure, il reste donc deux équations pour déterminer les moments hyperstatiques sur
les appuis centraux :

C1 M1 + D1 M2 =  1D −  1G – U1 0 + V1 1 – W1 2
B2 M1 + C2 M2 =  2D −  2G – U2 1 + V2 2 – W2 3

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4.2 Application à l'exemple

4.2.1 – Simplification des paramètres


Les deux travées principales sont identiques.
La travée centrale (Dalle de continuité) présente les deux rapports suivants avec les travées
principales :

  = Rapport des rigidités = Eb IP ∕ Eb IF (Dalle)


 l = Rapport des portées = L ∕ e
Tous les appuis élastiques sont identiques : k = k0 = k1 = k2 = k3

Compte tenu de ces éléments et avec  >> 1 et l >> 1 :

C 1 ≈ (l + ) e ∕ 3EIP + k ∕ e² D1 ≈ e ∕ 6EIP − 2k ∕ e²
B2 ≈ e ∕ 6EIP − 2k ∕ e² C 2 ≈ (l + ) e ∕ 3EIP + k ∕ e²
U1 = k ∕ L V1 = (1 + l) k ∕ L W1 = lk∕L
U2 = lk∕L V2 = (1 + l) k ∕ L W2 = k ∕ L

4.2.2 – Valeur des paramètres


Module du béton : Eb ≈ 36 000 MPa
L = 27 m IP = 1.517 m4 (10 poutres) l = 34.0
e = 0.8 m IF = 11.62 10-4 m4 (Dalle de 10.7 m) m = 1 306

Souplesse verticale des appuis en élastomère :


k = T ∕ (EN A) k = 0.160 mm / MN
où A = surface totale des 10 appuis = 0.75 m²
T = épaisseur de caoutchouc = 40 mm
EN = module normal apparent (Réf. Norme EN 1337-3)
Avec EN = 2000 Mpa ∕ [1+400 MPa/(G.S²)] = 266.8 MPa
Où G =0.90 MPa S = Coefficient de forme = 8.27

Compte tenu de ces valeurs, on déduit :


C1 = C2 = 0.067 91 (MN.m)-1 D1 = B2 = 0.026 87 (MN.m)-1
U1 = W2 = 5.93 10-6 MN-1 V1 = V2 = 207.4 10-6 MN-1
U2 = W1 = 201.5 10-6 MN-1

Chargement (D240 sur Travée 3) :


p (Convoi D240) = 0.1333 MN/m b = K ∕ L = 0.667
Rotations isostatiques  2D = – p L³ b² (2 – b)² ∕ 24 E IP = – 0.001583 rad.
Réactions isostatiques r 2 = p L b (2 – b) ∕ 2 = 0.444 p L = 1.60 MN
r 3 = p L b² ∕ 2 = 0.222 p L = 0.80 MN

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4.2.3 – Calcul des efforts et de la contrainte tangente maximale à l'ELU
Dans notre structure, les deux équations pour déterminer les moments hyperstatiques sur les
appuis centraux se réduisent à :
0.067 91 M1 + 0.026 87 M2 = – 201.5 10-6 × 1.60
0.026 87 M1 + 0.067 91 M2 = – 0.001583 + 207.4 10-6 × 1.60 – 5.93 10-6 × 0.80
D'où les valeurs des moments hyperstatiques :

M1 = 30.5 KN.m M2 = – 197.0 KN.m

Avec la largeur de dalle D = 10.7 m, les efforts par mètre de dalle sont donc :

M1 = 2.85 KN.m/m M2 = – 18.41 KN.m/m

Et l'effort tranchant par mètre de dalle d'ELU est (gs =1.5) :

Vd = (M2 – M1) ∕ e

 Vud = 0.040 MN / m Et la contrainte maximale t u = 0.024 MPa

On voit donc que l'approche simplifiée du problème n'est pas représentative du


fonctionnement réel de la structure.
Elle exagère sensiblement les efforts dans la dalle de continuité

Résultat subsidiaire – Les réactions d'appui (Total du tablier) :

R1 = 1 + M2 ∕ e – M1 [1 ∕ L + 1 ∕ e] R0 = 0 + M1 ∕ L

R2 = 2 – M2 [1 ∕ L + 1 ∕ e] + M1 ∕ e R3 = 3 + M2 ∕ L

Appui Réaction Convoi D240 Poids propre Total

0 R0 0.001 MN 2.170 MN 2.171 MN

1 R1 0.292 MN 2.170 MN 2.462 MN

2 R2 1.314 MN 2.170 MN 3.484 MN

3 R3 0.793 MN 2.170 MN 2.963 MN

4.2.4 – Calcul du PS avec des appuis infiniment rigides (Contrôle)

Avec les équations générales vues ci-dessus :

C 1 ≈ (l + ) e ∕ 3EIP = C2 = 0.006541 (MN.m)-1


B2 ≈ e ∕ 6EIP = D1 = 0.003187 (MN.m)-1
U1 = V 1 = W 1 = U2 = V 2 = W 2 = 0

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Par mètre de dalle, on obtient :

 M1 = 14.5 MN.m/m M2 = – 29.7 KN.m/m

Le moment sur l'appui 2 est environ 50 % supérieur à celui trouvés dans l'étude précédente :
M2 = – 18.4 KN.m comparé à M2 = – 29.7 KN.m/m

Le moment sur l'appui 1 est environ 50 % supérieur à celui trouvés dans l'étude précédente :
M2 = 14.5 KN.m comparé à M2 = – 29.7 KN.m/m

Pour l'effort tranchant :

 Vud = 0.078 MN / m

Et t u = 0.046 MPa (Résultat intermédiaire)

5 –Modèle 3 – Avec effet de portique

5.1 Modèle du portique

Ce modèle complet prend en compte l'élasticité verticale des appuis et un effet de portique dû à
l'excentricité de la dalle par rapport aux poutres et l'élasticité transversales des appuis, représenté
par un encastrement élastique sur les appuis centraux.

Schéma statique (0, 1, 2, 3 désignent les nœuds ; , ,  désignent les barres) :

Les barres  et  sont semblables et représentent les tabliers (Poutres et hourdis) et la barre 
représente la dalle de continuité. Les barres  et  sont symétriques.
On note MBe et MCe respectivement les moments d'encastrement élastique en B et C.
La souplesse des appuis et les coefficients d'encastrement aux appuis 1 et 2 sont fonction des
appuis en élastomère : Voir ci-dessous.

5.1.1 – Souplesse des appuis et coefficients d'encastrement


5.1.1.1 – Souplesse verticale

Comme on l'a vu au paragraphe 4.2.2, la souplesse verticale des appuis en élastomère est :
k = T ∕ (EN A) k = 0.160 10–3 m / MN

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5.1.1.2– Souplesse horizontale

La relation entre la force horizontale FH et la déformation Dx des appuis en élastomère s'écrit :


FH = Dx A G ∕ T sachant que Dx = kH FH
Où A = surface horizontale des appuis,
G = Module d'élasticité transversal,
T = épaisseur d'un appui
 kH = T ∕ (G A)  kH = 59.2 10–3 m / MN
5.1.1.3 – Souplesse d'encastrement

Cette souplesse est celle de l'appui, multipliée par le bras de levier de la hauteur des poutres
(Distance de la dalle aux appuis en élastomère), il vient

 B =  MBe avec  B = Dx ∕ H = kH FH ∕ H et MBe = H FH

  = k H ∕ H²
Dans notre exemple : H = 1.30 m   = 35.0 10–3 (MN.m)–1

5.1.2 – Calcul des efforts


Compte tenu des souplesses constante des appuis, les relations générales appliquée à chaque
barre conduisent aux équations des 6 moments2, comme suit (On rappelle que les  désignent les
rotations et r désignent les réactions d'appui imposées à la poutre isostatique par les charges sur
cette poutre) :
Équations-Types générales, basées sur les numéros i des appuis.

Série A Ai Mi-2D − Ai Mi-1G + Bi Mi-1D + Ci MiG − Di MiD − Ei Mi+1G = KAi

Série B − Ei Mi-1D − Di MiG + Fi MiD + Gi Mi+1G − Hi Mi+1D + Hi Mi+2G = KBi

Avec : Ai = ki-1 ∕ (Li-1 Li) Bi = bi − (ki-1 + ki) ∕ Li²


Ci = ci + i + (ki-1 + ki) ∕ Li² Di = i − ki ∕ Li Li+1
Ei = ki ∕ Li Li+1 Fi = ai+1 + i + (ki + ki+1) ∕ Li+1²
Gi = bi+1 − (ki + ki+1) ∕ Li+1² Hi = ki+1 ∕ Li+1 Li+2
Ui = ki-1 ∕ Li V i = ki ∕ L i
Wi = ki ∕ Li+1 Xi = ki+1 ∕ Li+1

Et KAi = −  iG − Ui i-1 + Vi i KBi = iD + Wi i − Xi i+1

Compte tenu de la symétrie : a 1 = a 3 = c1 = c 3 = 2 b 1 = 2 b 3


L1 = L3 = L
Par ailleurs : k 0 = k 1 = k2 = k 3

2
Voir la théorie des poutres sur appuis élastiques

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0 = 1 = 2 = 3 = 
D'où les 6 équations reliant les 6 inconnues des poutres supérieures :
Appui 0 : M0 (M0D) Appui 1 à gauche : M1G Appui 1 à droite : M1D
Appui 2 à gauche : M2G Appui 2 à droite : M2D Appui 3 : M3 (M3G)
Voir en annexe 2 les formules des coefficients.
La réduction littérale du système se fait symétriquement à partir des extrémités.

Valeur des réactions d'appui et des moments d'encastrement

Moments d'encastrement : MEi = MiD – MiG


Réactions d'appui :

Verticales Ri = i + (Mi+1G – MiD) ∕ Li+1 – (MiG – Mi-1D) ∕ Li


Horizontales Hi = MEi ∕ H
Où H désigne la hauteur de la dalle / appuis en élastomère (Hauteur des poutres)

5.1.3 – Application à notre exemple


Souplesse des appuis (10 appuis) :

k = 0.160 10–3 m / MN  = 35.0 10–3 (MN.m)–1


La résolution du système, dans les 2 hypothèses (Calcul complet et calcul simplifié avec
articulations aux extrémités) donne, avec la comparaison aux précédentes méthodes de calcul :

Moments (en MN.m) M0 M1G M1D M2G M2D M3

Méthode élémentaire – 0.1958 MN.m 0.1958 MN.m – 0.3917 MN.m – 0.3917 MN.m –

Méthode améliorée – 0.0977 MN.m 0.0977 MN.m – 0.1953 MN.m – 0.1953 MN.m –

Poutre sur appuis souples – 0.0305 MN.m 0.0305 MN.m – 0.1970 MN.m – 0.1970 MN.m –
Avec Articulé en 01 – 0.0294 MN.m 0.0296 MN.m – 0.1953 MN.m – 0.2392 MN.m –
encastrement
élastique Complet – 0.0000 MN.m 0.0224 MN.m 0.0226 MN.m – 0.1772 MN.m – 0.2182 MN.m – 0.0390 MN.m

Réactions d'appui sous Appui 1 Appui 2 Appui 3


charge D240 en travée 3 Verticale R1 Horizontale H1 Verticale R2 Horizontale H2 Verticale R3 Horizontale H2

Méthode élémentaire – 742 KN + 2 349 KN + 785 KN

Méthode améliorée – 370 KN + 1 973 KN + 793 KN

Poutre sur appuis souples – 286 KN + 1 892 KN + 793 KN


Avec Articulé en 01 – 282 KN + 0.14 KN + 1 890 KN – 33.76 KN + 791 KN 0.00 KN
encastrement
élastique Complet – 251 KN 2.42 KN + 1 856 KN – 29.23 KN + 793 KN 32.33 KN

* Les forces horizontales Hi sont données après redistribution (Le total étant nul).

Les moments obtenus sont voisins de ceux obtenus dans l'étude précédente (sur appuis
élastiques). On retiendra surtout l'évaluation de l'effort horizontal imposé aux appuis en
élastomère.

Cet effort, est le suivant :


 Rapporté par mètre de dalle : VHd = 2.78 KN/m

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 Rapporté par appui élastomère : VHA = 2.92 KN par appui

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Vérification de la dalle à l'effort tranchant

Les résultats, dans les 2 hypothèses (Calcul complet et calcul simplifié) sont les suivants, avec la
comparaison aux précédentes méthodes de calcul :

Effort tranchant Force/m Contrainte

Méthode élémentaire 69.9 KN/m 0.62 MPa

Méthode améliorée 34.9 KN/m 0.31 MPa

Poutre sur appuis souples 27.1 KN/m 0.24 MPa


Avec Articulé en 01 26.8 KN/m 0.24 MPa
encastrement
élastique Complet 23.8 KN/m 0.21 MPa

Contrainte limite du BAEL (avec fc = 35 MPa) 1.63 MPa

5.2 Évaluation de l'effort maximal imposé aux appuis en élastomère

Le principe est d'imposer à la dalle de continuité d'avoir une double articulation pour ne pas
transmettre de moment fléchissant de la flexion générale du tablier.
Du point de vue structurel, le schéma statique correspondant est le suivant :

La dalle de continuité ne reprend donc en principe :


 Aucun moment fléchissant de flexion générale apporté par le tablier,
 Les moments fléchissants de flexion locale (Charges routières sur la dalle),
 Une traction uniforme due à la rotation des travées latérales sous charges routières.
Du point de vue de la flexion générale du tablier, le portique décrit dans le schéma ci-dessus
transmet tout de même un petit moment de continuité dû à la traction dans la dalle, égal à la force
de traction dans cette dalle multipliée par le bras ce levier H.
On s'intéresse ici à la valeur maximale de cette traction, qui est facile à calculer.
Pour un convoi D280 à cheval
a =11 m b=8m a = 11 m
sur la pile (Cas le plus défavorable),
la rotation de chaque travée à son
appui sur pile est3 :
 = 0.001072 rad.

3
Le cumul des angles dus aux blocs de charge du D280 sur les 2 travées est supérieur de 35 % à l'angle
dû au bloc unique du D240 sur une seule travée (voir en annexe 1).

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Et la déformation imposée aux dix appuis élastomère est : Dx =  H
Avec H ≈ 1.30 m  Dx = 1.4 mm (déformation horizontale imposée par le D240)

Compatibilité avec l'appui en élastomère


La déformation admissible par l'appui est donnée par la formule :
eH = HU ∕ AG + (Dx + DxU) ∕ T < 1
Où = HU désigne l'effort horizontal imposé par les charges (freinage)
DxU désigne la déformation horizontale totale imposée (Thermique, retrait, etc.)
Comme, d'après le § 5.1.1.2 : kH = T ∕ (G A) = 59.2 10–3 m / MN
 eH = (kH HU + Dx + DxU) ∕ T
Avec HU = 15.0 KN et DxU = 25.1 mm (Voir Note de calcul)

 eH = 27.8 mm (< T = 40 mm)

Vérification de la dalle
La force horizontale imposée par mètre de dalle dépend de l'épaisseur d'élastomère des appuis :
FH1 = Dx AG ∕ T D (Traction)
Avec A(10 appuis) = 0.75 m², G = 0.90 MPa, T = 40 mm et D = 10.7 m, la force obtenue est donc :
FH1 = 2.2 KN/m
Cette force peut être comparée à celle obtenue avec la méthode exacte et le chargement D240 :
FH2 = 2.9 KN/m qui s'avère finalement plus défavorable
Quoiqu'il en soit, cette traction impose une contrainte de traction pratiquement négligeable
(de 0.72 MPa) dans les 12 HA16 par mètre de la dalle (24.16 cm²/m), contrainte qui s'ajoute à
celle imposée par la flexion locale sous charge.

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6 –Bilan de l'étude
 La comparaison des résultats des différentes méthodes d'analyse donne :

Effort tranchant dans la dalle de continuité


2.04 MPa
2.00 MPa
1.50 MPa
1.00 MPa
0.62 MPa
0.50 MPa 0.31 MPa 0.24 MPa 0.21 MPa
0.00 MPa

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Selon la sophistication du calcul, la contrainte passe de tu = 2.04 MPa (Dalle non fissurée) à
tu = 0.62 MPa (Méthode élémentaire) à tu = 0.21 MPa (Méthode exacte avec appuis
élastiques).
Sachant que la contrainte limite du BAEL (avec f c = 35 MPa) est de 1.63 MPa, il n'y a de toute
façon aucune difficulté réelle dès lors que la fissuration de la dalle de continuité est prise en
compte.

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Annexe 1 – Rotations et réactions isostatiques
Sous chargement uniforme partiel

La charge totale est : Q = q L b

A – Cas général :

Réactions d'appui

RA = q L b (1 – a – b ⁄ 2) = Q (1 – a – b ⁄ 2)

RB = q L b (a + b ⁄ 2) = Q (a + b ⁄ 2)

Rotations aux appuis

jA = – j0 (2 – d) (4 d – d² – b²) avec d = 2a + b
jB = j0 d (4 – d² – b²) et j0 = q L³ b ⁄ 48 E I = Q L² ⁄ 48 E I
Moment maximal en travée

Position x = L [a + b (1 – d ⁄ 2)] MMax = q L² b d (2 – d) ⁄ 8 = Q L d (2 – d) ⁄ 8

B – Chargement à partir de l'appui : (a = 0 et d = b)

Réactions d'appui avec Q=qLb (Charge totale)

RA = q L b (1 – b ⁄ 2) = Q (1 – b ⁄ 2) RB = q L b ² ⁄ 2 = Q b ⁄ 2

Rotations aux appuis

jA = – j0 2 b (2 – b)² avec j0 = Q L² ⁄ 48 E I
jB = j0 2 b (2 – b²)

Moment maximal en travée pour x = L b (1 – b ⁄ 2)

MMax = q L² b² (2 – b) ⁄ 8 = Q L b (2 – b) ⁄ 8

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C – Convoi D240 sur une travée
L'effet maximum est obtenu avec le convoi collé à un appui.
Convoi D240 : Q = 2.400 MN Longueur = 18 m q = 133.333 KN/m
Pour une travée L de 27.0 m, on obtient : a=0 b=2⁄3
Réactions d'appui

RA = Q (1 – b ⁄ 2) = 2 ⁄ 3 Q = 1.600 MN

RB = Q b ⁄ 2 = 1 ⁄ 3 Q = 0.800 MN

Rotations aux appuis

Caractéristique des poutres : Module du béton : Eb ≈ 36 000 MPa


L = 27 m IP = 1.517 m4 (10 poutres)  j0 = Q L² ⁄ 48 E I = 0.6674 10–3 Rad
jA = – j0 2 b (2 – b)² = 1.5820 10–3 Rad
jB = j0 2 b (2 – b²) = 1.3842 10–3 Rad jB = 7 ⁄ 8 jA
Moment maximal en travée MMax = Q L b (2 – b) ⁄ 8 = 7.200 MN.m

D – Convoi D280 centré sur l'ouvrage

a =11 m b=8m a = 11 m

Description des 2 blocs : Q = 1.400 MN j0 = Q L² ⁄ 48 E I = 0.6674 10–3 Rad


Longueur a = 11.00 m  b = 0.4074
Espacement b = 8.00 m  a = 0.1333  d = 2 a + b = 0.6741
Réactions d'appui

R1 = R2 = Q (1 – a – b ⁄ 2) = 0.928 MN

R0 = R3 = Q (a + b ⁄ 2) = 0.472 MN

Rotations aux appuis

j2 = – j1 = – j0 (2 – d) (4 d – d² – b²) = 1.0716 10–3 Rad


j3 = – j0 = j0 d (4 – d² – b²) = 0.8869 10–3 Rad

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Annexe 2 – Modèle 3 avec effet de portique
Résolution littérale du système d'équation
Système de base à 6 inconnues :

i = 0 série B F0 M0 + G0 M1G – H0 M1D + H0 M2G = KB0 [1]

i = 1 série A B1 M0 + C1 M1G – D1 M1D – E1 M2G = KA1 [2]

i = 1 série B − E1 M0 − D1 M1G + F1 M1D + G1 M2G – H1 M2D + H1 M3 = KB1 [3]

i = 2 série A A2 M0 − A2 M1G + B2 M1D + C2 M2G – D2 M2D – E2 M3 = KA2 [4]

i = 2 série B − E2 M1D – D2 M2G + F2 M2D + G2 M3 = KB2 [5]

i = 3 série A A3 M1D − A3 M2G + B3 M2D + C3 M3 = KA3 [6]

Réduction des moments d'extrémité :


[1]  M0 = KB0 – (G0 M1G – H0 M1D + H0 M2G) ⁄ F0 [1a]
[6]  M3 = KA3 – (A3 M1D − A3 M2G + B3 M2D) ⁄ C3 [6a]

En tenant compte de la symétrie, les coefficients donnent :

i=0 i=1 i=2


F0 = a1 + w + 2k ∕ L² = C1 A1 = 0 A2 = k ∕ L e = E 1
G0 = b1 − 2k ∕ L² = B1 B1 = b1 − 2k ∕ L² B2 = b2 − 2k ∕ e²
H0 = k ∕ L e = E 1 C1 = c1 + w + 2k ∕ L² C2 = c2 + w + 2k ∕ e² = F1
U0 = V 0 = 0 D1 = w − k ∕ L e D2 = w − k ∕ L e = D 1
W0 = X 0 = k ∕ L = U 1 E1 = k ∕ L e E2 = k ∕ L e = H 1
i=3 F1 = a2 + w + 2k ∕ e² F2 = a3 + w + 2k ∕ L² = C1
A3 = k ∕ L e = E 1 G1 = b2 − 2k ∕ e² G2 = b3 − 2k ∕ L² = B1
B3 = b3 − 2k ∕ L² = B1 H1 = k ∕ L e H2 = 0
C3 = c3 + w + 2k ∕L² = C1 U1 = V 1 = k ∕ L U2 = V 2 = k ∕ e
U3 = V 3 = k ∕ L = U 1 W1 = X1 = k ∕ e W2 = X 2 = k ∕ L
W3 = X 3 = 0

KA1 = − j1G – U1 r0 + V1 r1 KA2 = − j2G – U2 r1 + V2 r2 KB0 = j0D + W0 r0 – X0 r1

KB1 = j1D + W1 r1 – X1 r2 KB2 = j2D + W2 r2 – X2 r3 KA3 = − j3G – U3 r2 + V3 r3

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Le système devient à 4 inconnues (Les moments sur les 2 appuis centraux) :

[1a] + [2] M1G (C1 – B1 G0 ⁄ F0) –M1D (D1 – B1 H0 ⁄ F0) –M2G (E1 + B1 H0 ⁄ F0)
= KA1 – B1 KB0 [2a]

[1a] + [3] + [6a] − M1G (D1 – E1 G0 ⁄ F0) + M1D (F1 – E1 H0 ⁄ F0 – A3 H1 ⁄ C3)


+ M2G (G1 + E1 H0 ⁄ F0 + A3 H1 ⁄ C3) – M2D (H1 + B3 H1 ⁄ C3)
= KB1 + E1 KB0 – H1 KA3 [3a]

[1a] + [4] + [6a] − M1G (A2 +A2 G0 ⁄ F0) + M1D (B2 + A2 H0 ⁄ F0 + E2 A3 ⁄ C3)
+ M2G (C2 – A2 H0 ⁄ F0 – E2 A3 ⁄ C3) – M2D (D2 – E2 B3 ⁄ C3)
= KA2 – A2 KB0 + E2 KA3 [4a]

[5] + [6a] − M1D (E2 + G2 A3 ⁄ C3) –M2G (D2 – G2 A3 ⁄ C3) + M2D (F2 – G2 B3 ⁄ C3)
= KB2 – G2 KA3 [5a]

Le système sera résolu dans le cas général de façon numérique.

Dans le cas où l'on néglige les rigidités des appuis d'extrémité

On peut alors simplifier le système et progresser d'un cran dans la réduction des formules littérales
pour trouver les moments principaux dans la travée centrale M1D et M2G.

Les 4 équations de base s'écrivent alors :

i = 1 série A C1 M1G – D1 M1D – E1 M2G = KA1 [2']

i = 1 série B − E1 M0 − D1 M1G + F1 M1D + G1 M2G – H1 M2D + H1 M3 = KB1 [3']

i = 2 série A A2 M0 − A2 M1G + B2 M1D + C2 M2G – D2 M2D – E2 M3 = KA2 [4']

i = 2 série B − E2 M1D – D2 M2G + F2 M2D = KB2 [5']

D'où l'on déduit les 2 équations donnant les moments principaux :

M1D (F1 – D1² ⁄ C1 – E2 H1 ⁄ F2) + M2G (G1 + D1 E1 ⁄ C1 + H1 D2 ⁄ F2) = KB1 [3'b]

M1D (B2 – A2 D1 ⁄ C1 – D2 E2 ⁄ F2) + M2G (C2 – A2 E1 ⁄ C1 – D2² ⁄ F2) = KA2 [4'b]


Le système sera résolu très facilement de façon numérique.

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En en déduit ensuite les autres moments dans les poutres :
M1G = (B2 – A2 D1 ⁄ C1 – D2 E2 ⁄ F2) + M2G (C2 – A2 E1 ⁄ C1 – D2² ⁄ F2)
M2D = (B2 – A2 D1 ⁄ C1 – D2 E2 ⁄ F2) + M2G (C2 – A2 E1 ⁄ C1 – D2² ⁄ F2)
Puis les moments d'encastrement :
M1E = M1D – M1G
M2E = M2D – M2G

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