sement ces jeunes sans savoir exactement ce qu'ils veulent
mettre à la place. Vouloir créer l'insécurité (autre slogan) en frappant aveuglément dans tous les sêns pour abattre une société « pourrie, et en établir une nouvelle avec un üsage remo«lelé, oui, mais pour déboucher sur quoi ? Il est incon- testable que les bouleversements d'une époque tournrentée ont renversé des valeurs « tatrou » et ébranlé des barrières supposées infranchissables, mais en voulant s'abaisser à I'état d'animal intelligent où l'instinct réapparalt avec vigueur, on tounre le dos à la « lumière » recherchée inconsciemment. « Si tu veux connaître l'Essence divine ne lui attribue pas de forme imaginaire. Si tu veux p€rcevoir le Diyin Mobile, ne l'invente pas dhprès les règles de ta logique ou d'une morale hypocrite. ' « Si tu voulais entrevoir la prédestination des êtres et des choses, tu devrais remonter audelà de leurs avatars suoces- sifs jusqu'au geste initial qui les conçut : tu trouverais en cette origine une Cause aux conséquences inéluctables, s'en- chainant harmonieusement ou en discordance selon qu'elles obéiront à leur prédestination ou qu'elles subiront des circons- tances fortuites. r Ceci est la prwidence c L'@uf fécondé porte en lui la Providence de l'existence du poussin qui en sortira. » r Si tu n'es pas capable de remonter ainsi aux sourses du Destin, n'en cherche pas d'expücation boiteuse dans la conception d'un Dieu ertra-cosmique, gérant de ton rnonde bourgeois qui écoute les doléances journalières des braves gens et distribue à chacun selon son mérite sa Petite récom' pense comme la punition des méchants. ' r La tronté, la.pitié que lhomme lui invente pourvoiraient donc à la vie des uns par la mort violente des autrres ? » « Cette gérance "providentielle" serait, il faut l'avouer, prise en flagrant délil d'injustice et de cruauté devant les innocents châtiés pour les coupables, les enfants torturés, les foules massacrées, les villages écrasés par l'avalianche ou le volcan. t r Si tu crois blasphémer en niant cette Providence « arbi' LA FACE CACHÉE DES NOMBRES 33
traire ', sache que le blasphème est dans cette invention
humaine et dans sa confusion avec le don sublime de l'Esprit, dont l'éternel sacrifice vivifie et nourrit l'Univers, sans dis- crimination, sans calcul et sans choix. o « Gardons-nous d'inventer un Dieu à notre image ! le Divin selon la parole évangélique doit être adoré qu'en - ne -Esprit et en Vérité. Efforçons-nous donc de connaître ce qui est en " vérité r. Et nous arrivons au principe absolu qu'un sage chinois exprima par Tao. « C'est le Centre, l'axe, le Principe indé- nouable qui n'a ni activité, ni existence propre mais en dehors de lui il y a un point de réalité et de vérité... Il est . vide » de préjugés et ne fait obstacle à aucune libre initia- tive. Il anime le jeu mais se tient en dehors du jeu. La Providence est ce qui porte en soi ses causes et ses consé- quences (5). " En suivant l'évolution religieuse de l'humanité depuis lëpoque où l'on a pris conscience que tous les cultes primi- tifs avaient des points de ressemblance dans toutes les parties du monde et dans toutes les races, on a constaté qu'au fur et à mesure que les connaissances humaines s'élargissaient sans que les causes restant encore floues en soient déter- minées l'homme tantôt apeuré, tantôt émerveillé, s'adap- tant mal- à son milieu qu'il découvrait, peuplait son panthéon comme le souligne le Dr Chauvet, de Dieux, de demi-Dieux, de génies, d'esprits. Il nous faut passer maintenant aux manifestations de cet « Incorporel » qui ne peut être saisi par les sens et que les hommes ont anthropomorphisé pour le définir à leur manière. Je rappelle que rien ne sortant de rien, les mondes mani- festés ne peuvent sortir que d'une force universelle à laquelle rxrus sommes attachés à jamais et qui nous invite à la rejoindre. En possédant l'Unité on se possède soi-même, car l'Unité oomme la vérité est alchimique.
(5, . L'ouverture du chemin », pâr Isha Schwallcr de Lubicz, éd.