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UNIVERSITÉ DE VALENCIENNES ET DU HAINAUT

CAMBRÉSIS
Laboratoire d'accueil : Département Énergétique Industrielle de l'École des
Mines de Douai

THÈSE DE DOCTORAT

Présentée pour l'obtention du titre de DOCTEUR


Spécialité: Génie Mécanique et Énergétique

par
Christophe TRIBES

Sujet:

ÉTUDE DU TRANSFERT DE CHALEUR ET DE


MASSE LORS DE LA CONDENSATION DE VAPEUR
D'EAU EN PRÉSENCE D'INCONDENSABLE

Application à la prédiction des performances thermiques des


échangeurs multitubulaires à ailettes planes continues

Soutenue le 17 décembre 1999 devant le jury composé de :

Rapporteurs G.DESRAYAUD
M. FEIDT
Examinateurs B. BAUDOIN (Directeur de thèse)
D. BECQUAERT
H. MEUNIER
S. RUSSElL (Encadrant)
UNIVERSITÉ DE VALENCIENNES ET DU HAINAUT
CAMBRÉSIS
Laboratoire d'accueil: Département Énergétique Industrielle de l'École des
Mines de Douai

THÈSE DE DOCTORAT

Présentée pour l'obtention du titre de DOCTEUR


Spécialité : Génie Mécanique et Énergétique

par
Christophe TRIBES

Sujet:

ÉTUDE DU TRANSFERT DE CHALEUR ET DE


MASSE LORS DE LA CONDENSATION DE VAPEUR
D'EAU EN PRÉSENCE D'INCONDENSABLE

Application à la prédiction des performances thermiques des


échangeurs multitubulaires à ailettes planes continues

Soutenue le 17 décembre 1999 devant le jury composé de :

Rapporteurs G. DESRAYAUD
M. FEIDT
Examinateurs B. BAUDOIN (Directeur de thêse)
D. BECQUAERT
H. MEUNIER
S. RUSSElL (Encadrant)
UNIVERSITÉ DE VALENCIENNES ET DU HAINAUT
CAMBRÉSIS
Laboratoire d'accueil : Département Énergétique Industrielle de l'École des
Mines de Douai

THÈSE DE DOCTORAT

Présentée pour l'obtention du titre de DOCTEUR


Spécialité: Génie Mécanique et Énergétique

par
Christophe TRIBES

Sujet:

ÉTUDE DU TRANSFERT DE CHALEUR ET DE


MASSE LORS DE LA CONDENSATION DE VAPEUR
D'EAU EN PRÉSENCE D'INCONDENSABLE

Application à la prédiction des performances thermiques des


échangeurs multitubulaires à ailettes planes continues

Soutenue le 17 décembre 1999 devant le jury composé de :

Rapporteurs G.DESRAYAUD
M. FEIDT
Examinateurs B. BAUDOIN (Directeur de thèse)
D. BECQUAERT
H. MEUNIER
S. RUSSElL (Encadrant)
À mon épouse et à mes parents
Remerciements

Le travail présenté dans ce mémoire a été réalisé au sein du département Éner-


gétique Industrielle de l'École des Mines de Douai.

En premier lieu, je remercie Monsieur le Professeur Bernard Baudoin de m'avoir


accueilli dans son équipe et de m'avoir fait confiance tout au long de ces trois années.

Je remercie tout particulièrement Monsieur Serge Russeil qui a encadré mon


travail de thèse. Je tiens à rendre hommage à sa disponibilité et à sa perspicacité
lors des discussions que nous avons pu avoir; ses interventions m'ont souvent aidé à
franchir des étapes délicates.

Je remercie les examinateurs de mon mémoire, Monsieur Michel Feidt, professeur


à l'Université de Nancy et Monsieur Gilles Desrayaud, professeur à l'Université Jules
Verne de Picardie. Je leur suis reconnaissant pour l'intérêt qu'ils ont porté à ce tra-
vail, pour leurs suggestions lors de discussions informelles et pour leur participation
à mon jury de thèse.

Je suis reconnaissant envers Monsieur Meunier de l'École Polytechnique de Mons.


Ses compétences en matière d'échangeurs de chaleur étant reconnues internationa-
lement, j'ai été très honoré de sa présence dans mon jury de thèse.

J'exprime aussi ma profonde gratitude à Monsieur Becquaert de la société GEA-


Ergé Spirale et président de la commission échangeur du CÉTIAT. J'ai été très
honoré de sa participation dans mon jury et je tiens aussi à le remercier pour s'être
impliqué dans cette étude en nous fournissant différents types de feuillards utilisés
lors des expérimentations.

Par ailleurs, une partie de mon travail a consisté à construire un banc expérimen-
tal. Les compétences et l'expérience de M. Jean-Luc Bertin m'ont été d'un grand
secours et je lui suis particulièrement reconnaissant pour son aide. Je tiens aussi à
remercier M. Fidélis Depreux pour la qualité de son travail et pour m'avoir enseigné
quelques rudiments d'usinage.
Remerciements lV

Je tiens aussi à exprimer ma gratitude envers les enseignants-chercheurs, le per-


sonnel technique, les secrétaires, les stagiaires et les thésards du département Éner-
gétique Industrielle de l'École des Mines de Douai, avec qui j'ai eu le plaisir de
collaborer tout au long de ces trois années. J'espère que ces quelques mots pourront
témoigner combien j'ai apprécié leur accueil, leur gentillesse et leur professionna-
lisme. L'étude qui est présentée dans ce mémoire n'aurait pas été possible sans leur
soutien.
Table des matières v

Table des matières

Remerciements iii

Notations ix

Introduction 1

1 Analyse bibliographique 3

1.1 Introduction . . . . . . 3

1.2 Généralités sur le transfert de masse et de chaleur 4

1.2.1 L'analogie entre le transfert de chaleur et de masse 4

1.2.2 L'influence de la présence d'incondensable sur le transfert de


masse . . . . . . . . . . . . . . 5

1.3 Définitions des coefficients de transfert 7

1.3.1 L'analogie entre le transfert de chaleur et de masse 8

1.3.2 Définition du facteur-j . . . . . . . . . . . . . . . . 11

1.3.3 Les coefficients de transfert dans les échangeurs de chaleur 12

1.4 La condensation et le transfert de chaleur . . . . . . . . . . . 17

1.4.1 L'analogie directe . . . . . . . . . . 17

1.4.2 Interactions entre la condensation et le transfert de chaleur . 19

1.4.3 La rétention et l'évacuation des condensats . . . . . . . . . . 21


Table des matières Vl

1.5 Aspects microscopiques des transferts à l'interface de condensation . 25

1.5.1 La résistance au changement d'état . . . . . . . . . . . . . 25

1.5.2 La résistance thermique due à une interface hémisphérique 26

1.5.3 La distribution de la taille des gouttelettes et le transfert de


chaleur . . . . . . . . . . . . . 26

1.5.4 La résistance de constriction . 27

1.5.5 L'étude théorique de la résistance de constriction 28

1.6 Les différentes approches pour modéliser la condensation 31

1.6.1 Les modèles basés sur l'écoulement du condensat en film 31

1.6.2 L'étude numérique de Besednjak et Poredos [5] 33

1.6.3 Le modèle de réaction de surface de Russeil [46] 35

1. 7 Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36

2 L'étude expérimentale 39

2.1 La section d'essais 40

2.2 Le circuit de refroidissement 43

2.3 La récupération du condensat 44

2.4 Le circuit d'air humide 45

2.4.1 Le débit d'air 45

2.4.2 Le chauffage . 46

2.4.3 L'humidification . 46

2.4.4 Le système d'amenée d'air 47

2.5 Le bilan enthalpique ...... 50

2.6 Validation des mesures de flux . 52

2.6.1 Les incertitudes sur les mesures de flux de chaleur . 53

2.6.2 Le débit de condensat . . . . . . . . . . . . . . .. 55


Table des matières Vll

2. 7 Les résultats expérimentaux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 56

2.7.1 Influence du condensat sur l'écoulement d'air. . . . . . . . . . 57

2. 7.2 Transfert de chaleur et de masse . . . . . . . . . . . . . . . . . 59

2.8 Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 68

3 L'étude qualitative de la condensation 69

3.1 Description du dispositif expérimental. . . . . . . . . . . . . . . . . . 70

3.1.1 La section d'essais . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 70

3.1.2 La température de paroi . . . . . . . . . . . . . . . . 70

3.2 La rétention et le drainage du condensat . . . . . . . . . . . . . . . . 73

3.2.1 Le drainage des gouttelettes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 73

3.2.2 La rétention des gouttelettes . . . . . . . 77

3.2.3 Visualisation du mode de rétention et de drainage . . . . . . . 79

3.3 Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 89

4 Les modèles utilisés dans les simulations numériques 91

4.1 L'écoulement d'air chaud et humide . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 91

4.1.1 Convection forcée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 92

4.1.2 Transfert de chaleur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 95

4.1.3 Transfert de masse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 96

4.2 Les conditions de condensation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 97

4.2.1 L'épaisseur de condensat . . . . . . . . . . . . . 97

4.2.2 Le modèle de condensation surfacique . . . . . . . . . . . . . . 97

4.2.3 Le modèle de condensation volumique . 100


Table des matières viii

5 Validations et comparaisons numérique/expérimental 103

5.1 Les simulations pour un canal bidimensionnel . 103

5.1.1 Les conditions limites et le maillage . . 104

5.1.2 Les modèles d'écoulement utilisés .. . 110

5.1.3 La présence de condensation volumique . . 113

5.1.4 La résistance thermique du condensat .. . 115

5.1.5 Comparaisons avec les résultats expérimentaux . 116

5.1.6 L'impact de la condensation volumique .. . 118

5.1.7 L'influence du mouvement compensatoire . . 121

5.1.8 L'augmentation de la puissance sensible en humide 121

5.2 Simulations tridimensionnelles des performances d'un échangeur tubes


et ailettes . . . . . . . . . . . . . . . . . . 123

5.2.1 L'échangeur étudié par Khalfi [29] . . 123

5.2.2 Le maillage et les modèles utilisés . . 123

5.2.3 Comparaison numérique/expérimental . 130

5.2.4 Utilisation de la simulation numérique 134

5.3 Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 137

Conclusions et perspectives 139

A Le potentiel enthalpique 151

B Récapitulatif des résultats expérimentaux 153

C Calcul du débit massique et des propriétés de l'air humide 159


Notations lX

Notations

A surface [m2]
c fraction molaire (-]
Op chaleur spécifique isobare [J /kg °C]
Cv concentration volumique en vapeur d'eau [kgeau/m 3 ]
d diamètre [m]
Vc coefficient de diffusion de masse (concentration) [m2 / s]
Dh diamètre hydraulique [m]
'Dp coefficient de diffusion de masse (pression) [s]
e épaisseur, écartement [m]
f fraction de surface [-]
g accélération de la pesanteur [m/s 2 ]
he coefficient de transfert de masse (concentration) [m/s]
hg conductance thermique surfacique d'une gouttelette [W/m2 °C]
sans constriction
h1at coefficient de transfert de masse (humidité spécifique) [kga/m 2 s]
hsens coefficient de transfert de chaleur sensible (W/m2 °C]
HR humidité relative [-]
z enthalpie spécifique [Jjkga]
Jk flux massique diffusif (espèce k) [kg/m 2 s]
k conductivité thermique [W/m °C]
k énergie cinétique turbulente (m/s 2 ]
l largeur (m]
L longueur [m]
Ld longueur d'établissement dynamique [m]
Lth longueur d'établissement thermique [m]
Lv chaleur latente de changement d'état vapeur-liquide [J /kgeau]
M masse de condensat [kgeau]
m débit massique [kg/ s]
m densité surfacique de flux massique à l'interface de [kg/m 2 s]
condensation
Notations x

M rnasse molaire [kgf mol]


p pression statique d'air humide [Pa]
Pa pression partielle d'air [Pa]
Pv pression partielle de vapeur d'eau [Pa]
q flux de chaleur surfacique local [W/m 2 ]
Q flux de chaleur [W]
Tsp humidité spécifique pour l'air humide [kgeau/ kg air sec]
r rayon d'une goutte [m]
n constant du gaz parfait [Jjkg°C]
R résistance thermique roc m2/W]
Rcons résistance thermique de constriction [°C m 2 /W]
R~ons résistance thermique de constriction pour [r, r +dr] roc m2/W]
Rg résistance thermique de conduction dans une gouttelette [oc m2jW]
Rglo résistance thermique globale Rglo = Reans + Ro roc m2/W]
R1 résistance thermique locale (°C m 2 /W]
R0 résistance thermique sans constriction [°C m 2 /W]
Rp résistance thermique en parallèle (°C m 2 /W]
Rtot résistance thermique totale roc mz/W]
Rv taux de réaction "surfacique" [kgjm 2 s]
R~ taux de réaction "volumique" [kgfm 2 s]
Si terme source d'enthalpie [Wjm 3 ]
Sv terme source de vapeur d'eau rkgeau/m 3 s]
t temps [s]
T température (°C ou K]
Trosée température de rosée (oc]
V volume [m3]
v vitesse locale moyenne de l'écoulement [m/s]
v' fluctuation de vitesse [m/s]
Vdeb vitesse moyenne débitante [m/s]
x, y, z position dans un repère orthonormé [m]
Yk fraction massique pour l'espèce k [kgf kg]
a coefficient de diffusion de la chaleur [m 2 /s]
a', o/' constante r-J
1 rapport d'épaisseur pour la "sous-couche laminaire" r-J
o épaisseur du film de condensat (m]
'Tl efficacité d'ailette [-]
J-l viscosité dynamique (Pa.s]
v viscosité cinématique [m2 / s]
p masse volumique [kgjm 3 ]
Notations Xl

(J surface d'une section de canal [m2]


CYc coefficient de condensation [-]
CY(mcond) écart type sur le débit de condensat [9eau/ s]
~ tension superficielle [N/m]
r,Tij contrainte ou tenseur de cisaillement [Pa]
r(mcond) taux de fluctuation du débit de condensat [-]
<[> variable
n volume d'une maille [m3]

INDICES et EXPOSANTS
Les grandeurs non indicées se réfèrent à l'air humide.
a air sec
ail ailette
atm atmosphérique
cond condensat
dia au diaphragme
ent à l'entrée
eg eau glycolée
exp expérimental
géo géométrique
glo global
'L direction x,y ou z
int à l'interface
1 liquide (condensat)
lat latent
lM logarithmique moyen
LV liquide-vapeur
rn mélange
max maximum
min minimum
n perpendiculaire à la surface
0 lorsque mv --+ 0
p paroi ou plaque
ref référence
sat saturation
sens sensible
SL solide-liquide
fN solide-vapeur
sor à la sortie
Notations Xll

sur surfacique
t tube ou turbulent
tot total
v vapeur d'eau
vol volumique
x, y, z directions dans un repère orthonormé
oo à l'infini

Nombres adimensionnels

nombre de Grashof

nombre de Lewis

nombre de Nusselt local Nu(x) = hsens(x)x


k

nombre de Nusselt pour un écoulement interne


1\T.
JVU[)h = hsensDh
k

nombre de Prandtl Pr = ~
a

nombre de Reynolds local Re(x) = v':x


li

nombre de Reynolds pour un écoulement interne

nombre de Richardson

nombre de Schmidt

nombre de Sherwood local Sh(x) = hc(x)x


'De

St = Nu(x) hsens
nombre de Stanton
Re(x) Pr v;{' pOp
Introduction 1

Introduction

Le Département Énergétique Industrielle de l'École des Mines de Douai au sein


duquel ce travail a été effectué, développe depuis plusieurs années une thématique
de recherche portant sur les échangeurs de chaleur appliqués au traitement de l'air
humide.
S'inscrivant dans ce contexte, l'étude présentée dans ce mémoire a pour objectif
d'améliorer la connaissance des phénomènes de transfert de chaleur et de masse
rencontrés dans les échangeurs de chaleur du type tubes et ailettes planes en présence
de condensation.

Certaines applications en climatisation requièrent une compacité élevée des échan-


geurs afin d'augmenter la surface d'échange côté air et d'améliorer ainsi les perfor-
mances. L'optimisation du nombre de tubes et de leur positionnement permet égale-
ment d'améliorer les performances des batteries de tubes ailetés pour des conditions
de fonctionnement données. Compte tenu de la variété des configurations possibles,
il est nécessaire de passer par une caractérisation expérimentale de la batterie dans
les conditions de fonctionnement réelles.

Aussi, apparaît-il intéressant de pouvoir procéder à des simulations numériques


préalables à la caractérisation expérimentale afin d'optimiser les dimensions de
l'échangeur sans passer par des essais sur des prototypes coûteux.

Actuellement, les codes de calcul utilisant des maillages et des modèles optimisés
s'avèrent adaptés pour prédire les performances des échangeurs de chaleur en régime
à sec. Cependant, en régime de condensation, le transfert combiné de chaleur et de
masse ainsi que la présence de condensat sur les surfaces compliquent grandement
la prédiction des performances.

Nous nous proposons donc dans cette étude, d'une part de caractériser expé-
rimentalement la condensation sur une ailette d'échangeur du point de vue des
performances thermiques et de l'interaction entre l'écoulement d'air et le condensat.
D'autre part, nous présentons des modélisations de la condensation surfacique et
Introduction 2

volumique que nous validons avec des résultats expérimentaux sur une géométrie
simple. Finalement, les modélisations sont appliquées au cas d'un échangeur de type
tubes et ailettes dans les conditions de fonctionnement rencontrées en climatisation.

Ce rapport est composé de plusieurs chapitres :

- Une analyse bibliographique permet de mettre en évidence les phénomènes


physiques qui doivent être considérés dans le cas de la condensation de vapeur
d'eau en présence d'air. Les méthodes pratiques de dimensionnement d'échan-
geurs de chaleur basés sur des corrélations expérimentales sont présentées. On
introduit aussi différentes approches numériques pour modéliser la condensa-
tion sur une surface.

- Le chapitre 2 permet de présenter le banc expérimental que nous avons dé-


veloppé et validé. La géométrie étudiée est un canal rectangulaire sans tubes
sur les surfaces duquel on détermine le transfert de chaleur et de masse. Cette
géométrie permet d'approcher les phénomènes uniquement liés à la conden-
sation sur les ailettes en s'affranchissant des écoulements d'air complexes que
l'on trouve dans les batteries de tubes ailetés.

- Nous étudions aussi plus spécifiquement le drainage et la rétention du conden-


sat sur un deuxième banc expérimental que nous avons développé. La géomé-
trie étudiée est identique au premier banc expérimental, exceptée la dimension
qui est réduite. Cette approche fait l'objet du chapitre 3.

- Dans le chapitre 4 on présente les modèles utilisés pour les simulations numé-
riques, en insistant plus particulièrement sur les modélisations de la conden-
sation que nous avons développées et introduites dans un code de calcul.

- L'application des modèles au cas du canal, en l'absence de tubes, ainsi que


dans le cas d'un échangeur tubes et ailettes planes continues est présentée
au chapitre 5. Ainsi, on valide la prise en compte de la condensation dans le
code de calcul sur une géométrie simplifiée avant de présenter une première
application du code de calcul pour la prédiction des performances thermiques
d'un échangeur industriel.

- Pour finir, les points importants de notre étude sont résumés et des perspec-
tives sont envisagées pour compléter et poursuivre notre travail.
Chapitre 1

Analyse bibliographique

1.1 Introduction

Dans ce chapitre, on présente succinctement les mécanismes microscopiques et


macroscopiques du transfert de chaleur et de masse en présence de condensation.
On s'attache à montrer quels sont les mécanismes de transfert qu'il est important
de prendre en compte lorsque la condensation de vapeur d'eau en présence d'incon-
densable est considérée.

On introduit ensuite les méthodes pratiques de prédiction des performances ther-


miques des échangeurs de chaleur. Ces méthodes sont souvent basées sur l'obtention
de corrélations expérimentales des coefficients de transfert de chaleur et de masse.
Nous analysons en détailles hypothèses communément admises qui permettent de
transposer simplement les résultats obtenus d'une configuration d'échangeur à une
autre. En outre, on s'intéresse à la présence de condensat sur les surfaces qui, selon
la configuration, peut dégrader ou améliorer le transfert de chaleur et de masse.

Enfin, on recense quelques travaux visant à simuler numériquement le transfert


de chaleur et de masse en présence de condensation. Nous présentons d'une part
les modèles classiques de condensation en film sur une plaque plane et d'autre part
les modélisations ayant pour objectif la prédiction des performances thermiques des
échangeurs de type tubes et ailettes.
Chapitre 1. Analyse bibliographique 4

1. 2 Généralités sur le transfert de masse et de cha-


leur

Dans cette section l'influence de la présence d'air sur les phénomènes de transfert
de chaleur et de masse est présentée. L'analyse du couplage entre le transfert de
chaleur et de masse permettra d'introduire les mécanismes de transfert dans un cas
simple.

1. 2.1 L'analogie entre le transfert de chaleur et de masse

Le phénomène de diffusion tend à uniformiser les concentrations, les températures


et les quantités de mouvement [25] dans les gaz. Lorsque l'on met en contact un
volume d'air sec et un volume de vapeur d'eau à la même température, il y a diffusion
de vapeur d'eau dans l'air et inversement. La loi de Fick pose que le flux massique
diffusif est proportionnel au gradient de concentration ; dans une direction donnée
et par unité de surface elle s'écrit :

mv
acv
'1"'1
= -vcv-a (1.1)
' z
avec 'Dc,v un coefficient de proportionnalité qui dépend des deux gaz.
On peut obtenir une autre expression de la loi de Fick. Pour une température uni-
forme, la concentration dépend uniquement de la pression partielle Pv de vapeur
d'eau et le flux massique s'écrit de la façon suivante:


mv = - .1./p,v 8pv
'1"'1
az (1 .2)

Le débit massique de diffusion est proportionnel au gradient de pression, et la


constante de proportionnalité, lorsque la température est uniforme, est le coeffi-
cient Dp,v de diffusion. En supposant que le mélange air-vapeur d'eau est un gaz
parfait, on peut relier les deux coefficients de diffusion par la relation suivante:

(1.3)

En l'absence de diffusion de masse, le flux de chaleur conductif est proportionnel


au gradient de température dans le milieu, c'est la loi de Fourier:
8T
qsens =-kaz (1.4)

La loi de Fourier et la loi de Fick sont analogues ; il y a une similitude exacte


entre les phénomènes de transfert de chaleur par conduction et de transfert de masse
Chapitre 1. Analyse bibliographique 5

par diffusion. La loi de Fourier et la loi de Fick sont des lois phénoménologiques
mais elles peuvent être démontrées à l'aide de la théorie cinétique des gaz. Les
chocs entre les molécules font qu'il y a une tendance à réduire les déséquilibres.
Comme il y a plus de chocs moléculaires dans une zone à concentration élevée,
les molécules tendent à diffuser vers la zone à plus faible concentration. De même,
lorsque localement la température est plus élevée, l'agitation moléculaire est plus
importante et les chocs sont plus fréquents; il y a diffusion de molécules rapides vers
la zone de moindre température, l'énergie cinétique est partagée avec des molécules
de moindre agitation. Ces considérations permettent d'introduire l'effet Soret qui
correspond a' une d"ff . d e masse 1·'
1 uswn 1ee a' une d"ff . d e t emperature:
1 us1on ' l oT
-nT T
-v oz .
Dans le cadre de notre étude nous négligerons l'effet Soret.

1.2.2 L'influence de la présence d'incondensable sur le trans-


fert de masse

Considérons une surface plane sur laquelle il y a condensation. Le mouvement


de la vapeur d'eau vers la surface froide s'effectue au travers de l'air qui oppose une
résistance au transfert de la vapeur. On peut dissocier la chaleur totale transférée
en deux parties: la différence de température entre l'air humide et l'interface de
condensation provoque un transfert de chaleur sensible, la condensation de vapeur
à l'interface apporte une chaleur latente. La résistance au transfert de masse induit
une résistance au transfert de chaleur latente et, même pour des teneurs en air très
faibles, il y a une diminution conséquente du coefficient de transfert de chaleur par
rapport au cas de la condensation de vapeurs pures [2, 8, 34, 45, 47). On précisera
par la suite si les études citées sont dans le cas où il y a un gaz incondensable.

Le transfert de la vapeur, dans la direction perpendiculaire à la surface, ne dépend


pas uniquement de la diffusion de vapeur d'eau car il y a une interaction entre
la vapeur d'eau et l'air (inter-diffusion des espèces), cela provoque un mouvement
"compensatoire" et un équilibre s'établit (voir figure 1.1).

La vapeur diffuse (1) vers la surface froide au travers de l'air, ce mouvement est
équilibré par la diffusion d'air (2) dans le sens opposé car la pression totale reste
constante. Mais, il n'y pas d'émission d'air à l'interface et il ne peut donc pas y
avoir de flux de masse net d'air dans une direction privilégiée une fois l'équilibre
atteint; par conséquent il doit y avoir un mouvement compensatoire d'air (3) vers
la paroi juste assez important pour contrebalancer la diffusion d'air. Ce mouvement
compensatoire de nature convective entraîne un flux de masse de vapeur additionnel
Chapitre 1. Analyse bibliographique 6

Diffusion Mouvement compensatoire

vapeur d'eau 1". . . . . . . . . . . . . . . . . . 1


air vapeur d'eau

(1)
1(2) + (3) j=O (4)

. ....
....
~
.
'-r~,.,.,,.,,,,..,,..,.,,,...,,,.,,.,,.,,,,,,.,,.,,,
.
.......... ,.:

FIG. 1.1 - Le mouvement compensatoire lors de la diffusion de vapeur d'eau dans


l'air {d'après Sacadura [47]}

(4) vers la surface de condensation 1 .

Holman [25] et Sacadura (47} présentent une analyse qui permet d'exprimer le
flux massique de vapeur d'eau en présence d'incondensable dans le cas de l'évapora-
tion d'un film d'eau. Nous reprenons leur analyse, mais dans le cas de la condensation
de vapeur d'eau.

Compte tenu du mouvement compensatoire, le flux massique total de vapeur à


l'interface s'exprime de la façon suivante:
. 1J apv ( 1 5)
mv = Pv Vz - p,v oz .
En l'absence de convection forcée et en négligeant les forces de pesanteur, la pression
totale Ptot =Pa +Pv reste constante suivant z (voir figure 1.2). Donc, pour équilibrer
la diminution de pression de vapeur vers l'interface, la pression partielle d'air doit
augmenter en direction de l'interface. En conséquence, il y a diffusion d'air dans la
direction z opposée à la paroi. Globalement la pression ne diminue pas et il n'y a
pas de source d'air à l'interface donc un mouvement d'air équilibre la diffusion. Le
flux massique compensatoire d'air Pa Vz est égal au flux massique de diffusion. Donc,
Dp a &pa Dp,a opv
Vz = --' - = ----- (1.6)
Pa OZ Pa OZ

On considère que le mélange air-vapeur d'eau est un gaz parfait et dans ce cas, le
coefficient de diffusion moléculaire De pour un mélange au repos, à une température
donnée, ne dépend pas de l'espèce que l'on considère [47].
1. Plusieurs appellations sont utilisées: vitesse d'aspiration ou de succion à la paroi, qui tradui-
sent toutes que Vz est non nul à l'interface.
Chapitre 1. Analyse bibliographique 7

Ptot
vapeur d'eau
+
incondensable (air)

FIG. 1.2 - Profils de pression partielle d'air et de vapeur d'eau au-dessus d'une
surface de condensation plane

De Rv
'Dp,a = RaT = 'Dp,v Ra (1.7)
et le flux massique de vapeur s'écrit:
• 'T'\ Ptot 8pv
mv = -vp,v Pa 8z (1.8)

L'équation 1.8 est appelée "équation de Stefan". Afin de retrouver strictement la


loi de Fick de l'équation 1.2, il faut que Pa~ Pv (Ptot :::::::Pa), c'est à dire que le mou-
vement compensatoire de la vapeur soit négligeable devant sa diffusion dans l'air. À
la pression atmosphérique (Ptot = Patm), pour Tint= 40°0 on obtient Ptot/Pa = 1, 07
et pour Tint = 20°C on obtient PtodPa = 1, 02. Pour les applications en climati-
sation, où la température Tint est inférieure à 20°0, le mouvement compensatoire
n'augmente pas le transfert de masse vers la paroi. Par contre, au-delà d'une cer-
taine température d'interface, il est préférable de prendre en compte le mouvement
compensatoire. Dans le reste de notre étude, nous ne négligerons donc pas, a priori,
les effets du mouvement compensatoire sur le flux de vapeur d'eau.

1.3 Définitions des coefficients de transfert

Jusqu'à présent nous n'avons pas considéré le cas du transfert de chaleur et


de masse en convection forcée. Dans cette section, nous allons nous intéresser aux
flux de chaleur transférés en présence de convection forcée, et pour cela nous allons
utiliser la notion de coefficient de transfert.
Chapitre 1. Analyse bibliographique 8

On trouve dans la littérature de nombreuses corrélations des coefficients de trans-


fert sous une forme adimensionnée. Tout d'abord, on introduit la notion de coeffi-
cients de transfert de chaleur et de masse afin d'exprimer les flux de chaleur en
fonction de potentiels d'échanges adéquats pour un écoulement bidimensionnel d'air
humide au-dessus d'une surface plane. Par la suite, on présente les définitions des
coefficients de transfert dans le cas des échangeurs de chaleur et on discute de la
validité de certaines hypothèses.

1.3.1 L'analogie entre le transfert de chaleur et de masse

Considérons un écoulement laminaire d'air humide parallèlement à une plaque


plane (voir figure 1.3). La plaque de longueur L débute en x = 0 et peut être

z
v- r- c-
L x v

écoulement
air humide
q

FIG. 1.3- Écoulement d'air humide sur une plaque plane refroidie

considérée comme infinie suivant y. On considère que l'interface est plane et qu'il y
a condensation.

Les zones dans lesquelles s'effectuent le transfert de chaleur et de quantité de


mouvement sont respectivement la couche limite thermique et dynamique. Après
simplifications, et en faisant les hypothèses suivantes [25]:

- la pression totale est constante dans l'écoulement,

- les propriétés du fluide sont constantes dont la masse volumique qui ne dépend
ni de la température, ni de la concentration de vapeur d'eau,

- la force de pesanteur est négligée,


Chapitre 1. Analyse bibliographique 9

- l'énergie de dissipation visqueuse est négligeable devant le terme exprimant la


conduction de chaleur,

on obtient les équations de la couche limite dynamique et thermique :

(1.9)

(1.10)

Localement, le flux de chaleur est proportionnel à un gradient de température,


on définit un coefficient de transfert de chaleur par convection avec la loi de Newton :

(1.11)

Lorsqu'à l'interface il y a condensation, la vapeur d'eau diffuse dans l'épaisseur


de la couche limite et l'équation de la couche limite laminaire pour le transport de
masse s'écrit:
(1.12)

L'équation 1.12 est analogue 2 aux équations 1.9 et 1.10. Des considérations de
similitude avec le transfert de chaleur permettent alors d'introduire le coefficient de
transfert de masse he defini comme suit :

(1.13)

Le flux de chaleur latente est égal à:

(1.14)

Les équations de la couche limite ont des solutions exactes pour une interface
plane à température et concentration uniforme. On présente généralement les solu-
tions sous la forme de coefficients de transfert adimensionnés 3 :

Nu(x) = 0, 332 Pr 113 & 112 (x) (1.15)

Sh(x) = 0, 332 & 113 & 112 (x) (1.16)


2. Les profils de température et de concentration sont identiques lorsque Ie =nf De= 1
3. Voir dans Notations pour les définitions
Chapitre 1. Analyse bibliographique 10

L'utilisation des relations 1.16 et 1.15 permet d'obtenir:

Sh Sc 1/3
- = (-) = Iel/3 (1.17)
Nu Pr

Pour l'air (dans les conditions normales de pression et de température), les


nombres de Sc et de Pr valent respectivement 0, 6 et 0, 7; on a alors (47]:

Sh
le= 0,86 et Nu= 0,95

La fonction de Lewis, définie de la façon suivante :

F(Ie) = hsens Nu le (1.18)


he pOp= -sh
caractérise le rapport entre le coefficient de transfert de chaleur et de masse. La
relation 1.17 permet d'obtenir pour l'air:

F(Ie) = Ie 213 0,9 (1.19)

L'hypothèse de Lewis 4 consiste à poser que la fonction de Lewis a une valeur


égale à 1 ce qui permet de relier les deux coefficients de transfert par la relation
simple suivante :
h _ hsens (1.20)
c-pOp

La connaissance du coefficient de transfert de chaleur sensible permet donc de


déduire directement le taux de transfert de masse. Ainsi le problème est simplifié et le
flux de chaleur total (qtot = q8ens+q1at) est directement accessible connaissant un seul
coefficient de transfert. Cela permet d'écrire (voir la démonstration en annexe A) le
flux de chaleur total à l'aide d'un potentiel basé sur l'enthalpie:

(1.21)

Dans la pratique, l'enthalpie à l'interface est prise égale à l'enthalpie de saturation


à la température Tint.

Toutefois, l'hypothèse p = ete posée au début du chapitre peut paraître non


valide lorsque l'on considère le transfert de masse lié au gradient de concentration.
Cette hypothèse permet de découpler les transferts de quantité de mouvement et de
4. Cette terminologie est utilisée par Sacadura (47] alors que Bannwart [3] emploie le terme
analogie de Reynolds 11 • On trouve aussi la terminologie 11 analogie de Colburn" pour he/ hsens =
11

1
(I.e2/3 p cp)- .
Chapitre 1. Analyse bibliographique 11

chaleur du transfert de masse. Mais, comme le fait remarquer Bannwart [3], le flux
de masse en direction de la paroi intensifie les échanges thermiques et de quantité
de mouvement donc les transferts ne sont en réalité pas découplés. Cette hypothèse
sera donc valide uniquement lorsque rhv --+ 0 ; la validité de cette hypothèse est
discutée au §1.4.

1.3.2 Définition du facteur-j

On trouve souvent des études où les résultats sont présentés sous la forme du
facteur-j. En effet, pour caractériser de façon adimensionnelle les transferts côté air,
il est pratique d'introduire le facteur-j de Colburn. Pour le transfert de chaleur
sensible on définit:

· _ St Pr2/3 _ Nu Pr2/3 _ hsens Pr2/3


(1.22)
)sens - - Re Pr - v~ p Op

On peut remarquer que cette formulation permet d'éliminer toutes les dimensions
géométriques, et c'est pour cette raison qu'elle est fréquemment utilisée.

Pour les écoulements en convection forcée, on dispose de corrélations de la forme


suivante pour le nombre de N usselt :

Nu = Cte Real Pr 113 (1.23)

' )sens=
d ' ou, . Ct e Reo.'-l (1.24)

Lorsqu'il y a condensation, le facteur-j est transposable au transfert de masse;


en remplaçant Nu par Sh, on obtient:

(d'après éq. 1.16) · - Sh(hc) Pr 213 - he &Pr-1/3 (1.25)


)lat- Re Pr - v~

Pour les écoulements en convection forcée, on dispose pour le nombre de Sher-


wood, de corrélations de la forme suivante:

Sh = Cte Rea." Pr 113 (voir éq. 1.16) (1.26)

d ' ou,
' )lat=
. Ct e Rea."- 1 (1.27)
Chapitre 1. Analyse bibliographique 12

1.3.3 Les coefficients de transfert dans les échangeurs de cha-


leur

Sur un échangeur de chaleur industriel, on dispose rarement d'informations lo-


cales concernant les températures et les concentrations de vapeur d'eau. On intro-
duit donc des coefficients de transfert convectifs moyens en fonction de potentiels
d'échange (températures et humidités) à l'entrée et à la sortie de l'échangeur. Nous
utiliserons ces coefficients de transfert convectifs plus loin dans cette étude pour
présenter nos résultats expérimentaux.

Les longueurs d'établissement

Au§ 1.3.1 on avait considéré un écoulement externe au-dessus d'une plaque plane.
On se place à présent dans le cas d'un écoulement interne entre plaques planes (voir
figure 1.4). Dans ce cas, en deçà d'une certaine longueur de canal, les profils de

z T T~ z
axe !lÇJY.m!ltri~.-·-·-·-.~.-··-·-··-··"-"-·-·-··
.. -·-·~·- ..··-,··-·-·-·-·-·-·

~oule ment
---[l•·air humide
...

FIG. 1.4 - Températures et concentrations pour un écoulement entre plaques paral-


lèles avec condensation sur une interface plane

vitesse et de température ne sont pas établis et le coefficient de transfert de chaleur


local n'est pas constant. Donc, le coefficient de transfert de chaleur moyen sur la
longueur du canal dépend de la longueur des zones d'établissement 5 dynamique Ld
et thermique Lth.

5. Nous aborderons de façon plus quantitative ce point lorsque nous présenterons nos résultats
expérimentaux.
Chapitre 1. Analyse bibliographique 13

Afin de définir le coefficient de transfert de chaleur sensible, il est nécessaire


d'introduire une température de référence appelée température de mélange (ou tem-
pérature thermodynamique). Dans une section du canal, la température de mélange
est obtenue lorsque l'équilibre thermique est fictivement réalisé [49):

Tm(x) = ffu., P Vx T dr (1.28)


ffu., P Vx dr
Avec cette définition on a une température qui est mesurable ponctuellement (avec
un seul capteur de température) à l'entrée de l'échangeur où la température de l'air
est uniforme, mais aussi à la sortie après une longueur d'uniformisation suffisante.
En se basant sur la température de mélange locale 6 , on peut définir un coefficient
de transfert convectif local de la façon suivante :

(1.29)

En condensation, la température de l'interface Tint est difficilement mesurable.


En conséquence, pour les échangeurs industriels, la différence de température entre
l'interface de condensation et l'ailette est souvent considérée par les auteurs comme
négligeable (Tint = TP). On va donc tout d'abord examiner de plus prêt les impli-
cations liées à cette hypothèse.

La résistance thermique du condensat

Considérons que hsens(x) est constant et égal à hsens et que TP = ete. Une dé-
monstration simple permet alors de montrer que l'on peut écrire le flux de chaleur
basé sur une différence de température logarithmique moyenne sous la forme sui-
vante [25):
Qsens = hsens A & IM (1.30)
avec
Tent _
( m
ysor)
ti[', _ m
(1.31)
IM- ln (-T~~nt_-_T~P)
Tsor _
m
TP
hsens tel qu'il est donné dans l'équation 1.30 correspond à un coefficient de transfert
de chaleur moyen sur la longueur des parois.

En toute rigueur, lorsqu'il y a condensation, le flux de chaleur calculé avec la


différence de température basée sur TP ne correspond pas à un flux de chaleur
6. On peut trouver aussi qsens fonction de la température de l'air à l'entrée de l'échangeur [15].
Dans ce cas, il faut remplacer Tm(x) par T;:,nt dans l'équation 1.29.
Chapitre 1. Analyse bibliographique 14

purement sensible. C'est le flux de chaleur total qui, par conduction au travers du
condensat, provoque un gradient de température entre l'interface air-condensat et
la paroi. Cependant, dans la plupart des études portant sur la condensation dans les
échangeurs tubes et ailettes, les auteurs font l'hypothèse que la résistance thermique
du film de condensat est négligeable devant celle de l'air au travers de la couche
limite.

Dans certaines situations, la condensation n'est pas présente dès l'entrée de


l'échangeur. Sur la zone sèche il n'y a pas de transfert de chaleur latente contraire-
ment à la zone humide et il est préférable de différencier les deux zones avec deux
coefficients d'échange [20].

Indépendamment de la présence d'une zone sèche et d'une zone humide ainsi


que de la présence des longueurs d'établissement, l'hypothèse de l'uniformité de
hsens(x) qui permet de démontrer rigoureusement l'expression 1.30 est loin d'être
vraie lorsque l'écoulement d'air est rendu complexe par la présence de tubes [15].
Toutefois, rien n'empêche de définir hsens avec le potentiel de température &w, mais
il faut tenir compte de la disposition des tubes et des longueurs d'établissement 7
dans les corrélations du coefficient de transfert. Cette constatation met en évidence
la difficulté de transposer des corrélations des coefficients de transfert à d'autres
configurations (géométrie et conditions limites) que celles qui ont permis de les
établir [12].

Le flux de chaleur latente

Intéressons nous à présent au flux de chaleur latente. À partir de l'équation 1.29


donnant le flux de chaleur sensible local, et en appliquant l'analogie entre le transfert
de chaleur et de masse sur le potentiel d'échange, on écrit:

(1.32)

De la même manière que pour le flux de chaleur sensible, on obtient le flux de


chaleur latente global exprimé sous la forme suivante:

(1.33)

7. On trouve dans la littérature de nombreux auteurs qui donnent des coefficients de transfert sur
des batteries d'échangeurs en fonction du nombre de rangées de tube ou du pas inter-ailettes [54,
38, 10]
Chapitre 1. Analyse bibliographique 15

rent - rsor )
A ( sp,m sp,m
avec u.rsp,IM = ( ent _ p ) (1.34)
ln rsp,m rsp
sor P
rsp,m- rsp

L'humidité spécifique du mélange air-vapeur d'eau est obtenue avec une expres-
sion analogue à l'équation 1.28 pour la température de mélange:

_ ffu., Pa Vx rsp CÙ
rsp,m (x ) - fT .J_ (1.35)
llu., Pa Vx lV

L'humidité spécifique du mélange à l'entrée est mesurée directement si l'écoule-


ment en amont est uniforme en température et en humidité. À la sortie, l'humidité
spécifique du mélange est mesurée après uniformisation de l'écoulement.

Pour respecter l'analogie entre l'écriture de Q 1at et Qsens, on a utilisé rfP et non
r~~t dans le calcul de 67-IM. Afin de déterminer la concentration en eau au niveau de
la paroi, on suppose que rrp est égale à l'humidité spécifique, à saturation, à latem-
pérature TP. Or, poser r~P = r:~t(TP) n'a aucune signification physique car la paroi
est recouverte de condensat (voir figure 1.4 page 12). La température à l'interface
n'étant pas accessible, l'approximation revient, comme on l'a vu précédemment, à
considérer le potentiel d'échange entre le mélange et la paroi. Les coefficients hsens et
h1at intègrent donc de façon implicite une résistance thermique due à la présence de
condensat sur la paroi. À moins d'exprimer les coefficients d'échange en fonction de
la masse de condensat présente sur la surface, ceux-ci ne sont donc pas directement
transposables à des situations où le mode de condensation est sensiblement différent.
En particulier en cas d'inondation de l'espace inter-ailettes, la résistance thermique
de condensat peut devenir non négligeable.

Jusqu'à présent, nous avons exprimé les flux de chaleur en fonction de coefficients
de transfert de chaleur convectif du côté de l'air uniquement. Dans les échangeurs
de type tubes et ailettes, les équations 1.30 et 1.33 ne sont pas utilisés car les flux
de chaleur dépendent des coefficients de transfert de chaleur convectif côté fluide de
refroidissement et de la conduction dans les ailettes.

L'efficacité de surfaces ailetêes

Sur les batteries de tubes ailetés, la température de paroi n'étant le plus souvent
pas mesurable, la température TP est remplacée par la température de pied de tube
Tt. La surface de l'ailette n'est pas à la même température que le tube à proximité;
il y a un couplage entre la conduction dans l'ailette et la convection sur la surface
Chapitre 1. Analyse bibliographique 16

de l'ailette (effet d'ailette). La conduction dans l'ailette est prise en compte par un
terme correctif: l'efficacité de la surface ailetée 'T/ail· Elle correspond au rapport entre
le flux de chaleur réellement transféré et le flux de chaleur total transféré si toute
l'ailette était à la température du pied de tube.

On ne présente pas ici d'expressions de l'efficacité de la surface ailetée à sec ou


en humide car cela n'est pas utilisé dans le cadre de notre étude. De plus, l'ob-
tention d'expressions pour l'efficacité de la surface ailetée nécessite des développe-
ments conséquents et fait appel à des hypothèses simplificatrices non triviales. On
se contente donc d'exposer des résultats issus de la littérature qui montrent le rôle
de la condensation sur la modification de l'efficacité de la surface ailetée.

McQuiston [36] compare l'efficacité de la surface ailetée à sec et en humide.


Il remarque que la condensation réduit l'efficacité de la surface ailetée spécialement
lorsque l'humidité relative devient importante. Pour une condition type, la réduction
qu'il obtient est de 7- 8%. Elmahdy et Biggs [11] quant à eux obtiennent une
réduction jusqu'à 25% de l'efficacité de la surface ailetée en humide. Ces deux ré-
sultats montrent bien dans quelle mesure, la condensation peut agir sur le transfert
de chaleur dans les échangeurs tubes et ailettes.
Chapitre 1. Analyse bibliographique 17

1.4 La condensation et le transfert de chaleur

Jusqu'ici nous avons introduit les coefficients de transfert de chaleur. Cette ap-
proche nous a permis de bien comprendre quelles sont les hypothèses qui sont sous-
entendues dans les définitions des coefficients de transfert.

Dans ce qui suit on présente les interactions existant entre le transfert de chaleur
et la condensation. Dans le terme "condensation" employé ici, on englobe le transfert
de masse vers l'interface et la présence de condensat sur les surfaces.

La plupart des études citées dans cette section portent sur la condensation en pré-
sence d'un mélange de vapeur d'eau et d'air. On rappellera explicitement si l'étude
citée porte sur la condensation de vapeur pure.

1.4.1 L'analogie directe

Une méthode simplifiée pour le dimensionnement d'échangeurs tubes à ailettes


est basée sur une "analogie directe" (Goodman [18] cité par [20, 15]) entre le
fonctionnement en humide et à sec. Un coefficient de transfert de chaleur sensible de
l'échangeur en configuration réelle à sec est utilisé pour prévoir le fonctionnement en
humide. Comme les mesures sans condensation sont plus facilement menées, cette
"analogie directe" est intéressante. Dans quelle mesure cette méthode est valide pour
le dimensionnement d'échangeurs?

Sur deux types d'échangeurs tubes et ailettes planes continues, Fornasieri et


al [14] ont obtenu expérimentalement une légère augmentation du coefficient de
transfert de chaleur sensible en présence de condensation (avec et sans traitement
de surface favorisant la condensation en film). Leurs résultats montrent que l'aug-
mentation est d'autant plus perceptible que la vitesse est importante (voir figure
1.5).
Les auteurs de cette étude concluent que l'utilisation du coefficient de transfert de
chaleur sensible mesuré à sec ne provoque pas une erreur significative pour l'évalua-
tion des performances de déshumidification d'un échangeur tubes et ailettes (voir
aussi Fornasieri et al [15]). Ils expliquent que l'erreur commise sur le flux de chaleur
total reste faible car l'efficacité d'ailette et la différence de température logarith-
mique moyenne varient en fonction du coefficient de transfert de chaleur de telle
façon que cela produit une compensation partielle.

Sur un échangeur à plaques parallèles verticales en acier inoxydable, avec un


nombre de Reynolds compris entre 600 et 4000 et un espacement entre plaques
Chapitre 1. Analyse bibliographique 18

D a o •

FIG. 1.5 - Coefficient de transfert de chaleur sensible en fonction du flux de chaleur


latente {14]{les lignes continues représentent le fonctionnement à sec, les symboles
pleins représentent la condensation en film et les symboles creux représentent la
condensation "normale")

de 3, 2 mm, Guillory et McQuiston [20] montrent que l'utilisation d'un coeffi-


cient de transfert de chaleur obtenu sans condensation peut prédire des surfaces
d'échange considérablement plus grandes (de l'ordre de 30%) que ce qui est requis
pour une charge donnée. Toutefois, pour la plupart des applications de réfrigération,
les résultats obtenus pour le transfert de chaleur sensible en régime de condensa-
tion permettent de déterminer correctement le transfert de chaleur total à l'aide de
l'hypothèse de Lewis (voir § 1.3).

Les conclusions de Guillory et McQuiston [20] ainsi que celles de Fornasieri et


al [15] laissent penser que l'analogie directe peut être valide dans certaines condi-
tions. Il parait donc nécessaire de connaître les phénomènes qui peuvent modifier
le transfert de chaleur sensible en régime de condensation et rendre cette analogie
directe non valide.

Bettanini [6], en déposant des nodules de gypse sur une surface pour repré-
senter la formation de condensat en gouttelettes, obtient une relation directe entre
l'accroissement de la rugosité de la surface et l'accroissement du coefficient de trans-
fert de chaleur. L'auteur montre aussi qu'il y a interaction entre le transfert de masse
et de chaleur. Cependant, les résultats de Bettanini [6] sont purement qualitatifs du
fait de la configuration expérimentale, très éloignée d'un échangeur de chaleur tubes
et ailettes.

On va voir dans ce qui suit dans quelle mesure la condensation (transfert de masse
Chapitre 1. Analyse bibliographique 19

et présence de condensation sur les surfaces) modifie les coefficients de transfert de


chaleur sensible et latente.

1.4.2 Interactions entre la condensation et le transfert de cha-


leur

Dans le banc expérimental de Legay-Desesquelles [33) les gouttes de conden-


sat sont éliminées de la plaque de laiton poli qui sert de surface froide. Une fine
couche de plâtre permet de rendre la surface mouillable et le condensat est évacué.
La configuration obtenue se rapproche des travaux portant sur les couches limites
avec aspiration pariétale. Les profils de température et de vitesse mesurés à sec
et en humide (air saturé) confirment qu'il y a une diminution de l'épaisseur de la
couche limite dynamique et thermique ainsi qu'une augmentation du coefficient de
frottement à la paroi lorsqu'il y a condensation.

Bannwart [3) a effectué une étude théorique de la condensation de vapeur en


présence d'incondensable (air saturé). Le modèle de film gazeux en convection for-
cée turbulente qu'il a développé s'inspire de la "théorie du film" développée par
Colburn et Hougen, Colburn et Drew, Ackermann (cités par Bannwart). Les
expressions obtenues par Bannwart montrent comment on doit corriger les coeffi-
cients locaux hc,o, hsenS,Ol To obtenus lorsque mv -t 0 pour obtenir he, hsens, 7 lorsque
le transfert de masse n'est pas faible. À titre d'exemple, on donne l'expression pour
le transfert de chaleur sensible :
m,int cp )
hsens = hsens,o
(
-------;[:----
1- exp --
hsens,o v

v
Op~)
1 -7----:'(m,in:..,---t
v
l (1.36)

'Y hsens,o

avec

f3 = 10,7

'Y est le rapport entre l'épaisseur nominale de la sous-couche laminaire pour


m~nt -t 0 et l'épaisseur nominale de la sous-couche laminaire dans le cas général.
Chapitre 1. Analyse bibliographique 20

Les échanges locaux de matière, énergie et quantité de mouvement entre les phases
gazeuse et liquide ont lieu dans cette zone située à proximité de l'interface. D'après
Bannwart [3] la variation de l'épaisseur de cette zone avec le taux de transfert de
masse ne peut pas être négligé en général.

Les résultats de Bannwart [3] et Legay-Desesquelles [33] montrent que le flux de


masse vers la paroi à tendance à augmenter le coefficient de transfert de chaleur
sensible dans le cas de condensation d'un mélange air-vapeur d'eau saturée à tem-
pérature élevée (T 00 > 80 °C). Dans le domaine de la climatisation la température
de l'air est plus basse et le couplage entre le transfert de chaleur et de masse est
nettement moins important (voir 1.2.2).

Toutefois, lors d'une étude sur des échangeurs tubes et ailettes McQuiston [38]
montre que pour un espacement inter-ailette très étroit ( < 3, 2 mm) le facteur- j
sensible obtenu en régime de condensation est légèrement plus faible que pour une
surface sèche. Mais pour un pas inter-ailette supérieur à 3, 2 mm, le facteur-j sen-
sible obtenu en condensation est plus élevé que pour une surface sèche. Donc, pour
de faibles écartements, une explication plausible de la détérioration du facteur-j est
qu'il y a une rétention du condensat.
Jacobi et Goldschmidt [27] expliquent que le condensat retenu entre les ailettes
réduit la surface effective pour le transfert de chaleur sensible. Ils ont obtenus des
résultats semblables à McQuiston [38] sur un échangeur à tubes et ailettes planes cir-
culaires cloisonnées et des nombres de Reynolds compris entre 600 et 1200. D'autres

0,011 -·---
• j sensible (avec condensation pour HR =40%) '

0,01 o j (sans condensation pour HR=20,35, 50 et 60%):


...
c:
~
.t:l
o.oœ 8.1
t
,.
\0
8 0,008
.,
-.:::1

! 0,007

• •• •
• ~ .•
If

0.~1
0,005

0,0041-
400 500 600 700 800 900 1000 1100 1200
Re(Dh)

FIG. 1.6- Résultats expérimentaux obtenus par Khalfi {29}

auteurs [26, 29] avancent que la réduction du coefficient de transfert de chaleur sen-
Chapitre 1. Analyse bibliographique 21

sible pour les faibles écartements (:::::::: 1, 5 mm) est due à une inondation partielle de
l'espace inter-ailette, sans préciser quelles sont les zones concernées (voir figure 1.6).
On remarque que les explications avancées permettent de comprendre les tendances
obtenues au niveau des coefficients de transfert de chaleur. Toutefois, il s'agit d'ex-
plications qualitatives qui ne sont pas basées sur des observations de la rétention et
du drainage du condensat. De plus, compte tenu du nombre réduit d'étude qui re-
portent ces tendances, le rôle de la forme de l'ailette (plane continue, circulaire, ... ),
de l'espacement inter-ailette, de l'arrangement des tubes et du nombre de Reynolds
n'est pas parfaitement défini.

1.4.3 La rétention et l'évacuation des condensats

On a vu que la rétention de condensat pouvait influer sur le transfert de chaleur.


Par exemple, celui-ci est nettement moins bon dans le cas d'une inondation de l'es-
pace inter-ailette. Mais à l'inverse, d'après Bettanini [6], la présence des gouttelettes
peut améliorer le transfert de chaleur par l'intermédiaire d'une augmentation de la
rugosité de la surface. Jacobi et Goldschmidt [27] font remarquer que pour des
Reynolds faibles (écoulement laminaire), on ne devrait pas avoir d'influence de la
rugosité du condensat sur les coefficients d'échange. Donc, en écoulement laminaire,
lorsque la présence de condensat augmente le transfert de chaleur, les gouttelettes
de condensat ne sont pas assimilables à une rugosité mais plutôt à des perturbateurs
de l'écoulement.

Afin d'apporter un élément de réponse, il est intéressant d'étudier le mode d'éva-


cuation du condensat. En effet, si les gouttelettes perturbent l'écoulement en proche
paroi, la rétention et l'évacuation du condensat doivent elles aussi être modifiées.
Seules quelques études reportent des résultats concernant la rétention et l'évacuation
du condensat en présence d'un écoulement d'air.

Sur un banc spécifique pour des visualisations, McQuiston [37) a étudié la


condensation sur des surfaces propres verticales faites de différents matériaux. Que
ce soit en aluminium, en constantan ou en cuivre, les différentes surfaces présentent
une condensation en gouttelettes lors de la déshumidification d'air humide. Selon
l'auteur, à partir de résultats photographiques, il n'apparaît pas que l'écoulement
d'air exerce une force significative sur les gouttelettes d'eau, seules la gravité et la
tension de surface semblent influencer le déclenchement de leur mouvement vers le
bas. D'après l'auteur, chaque surface montre une "rugosité" différente due à la taille
des gouttes d'eau; la surface en aluminium retient les plus grosses gouttes et la
Chapitre 1. Analyse bibliographique 22

surface en cuivre les plus petites gouttes.


McQuiston [37] note que les gouttes, croissent plus rapidement lorsque le nombre
de Reynolds est plus important. Ainsi, à des faibles débits d'air, un temps consi-
dérable peut être requis pour atteindre un état stationnaire 8 pour la formation des
gouttelettes, cela peut fausser les résultats pour le calcul des coefficients de trans-
fert. D'après l'auteur, tous les éléments semblent indiquer qu'une surface particulière
tend à retenir une masse donnée de condensat indépendamment du taux de transfert
de masse ou du nombre de Reynolds. On remarque toutefois, que l'auteur n'effectue
aucune pesée du condensat présent sur les surfaces étudiées.

(a) T;i~t = 40 °C, Vdeb = 2 mjs (b) T;i~t = 40 °C, Vdeb = 2 mfs
avec r~;t= 25 Ueau/kga a"eC
,. rsepnt -- 13 geau /kg a

FIG. 1.7- Visualisation de la condensation obtenue sur une paroi en P.V.C. [46}

Sur des surfaces en P.V.C., Russeil [46) a effectué des visualisations par trans-
parence de la condensation sur les parois d'un canal. L'auteur obtient un résultat
contraire à celui de McQuiston [37], à savoir que la quantité de condensat augmente
avec la teneur en eau de l'air humide (voir figure 1.7).

Koch et al [30] ont étudié la condensation de vapeur d'eau pure, à pression atmo-
sphérique, en l'absence d'écoulement. Même si cette étude s'éloigne de nos conditions
d'étude, elle est intéressante car elle décrit précisément le processus d'évacuation des
gouttelettes de condensat et l'influence que cela peut avoir sur le transfert de cha-
leur.
Les surfaces métalliques utilisées sont recouvertes de différents traitements afin
d'avoir une condensation en gouttelettes plus favorable au transfert de chaleur.
Parmi les paramètres essentiels pour les performances de la condensation, les au-
teurs notent la taille moyenne des gouttelettes qui grossissent jusqu'à être drainées

8. La chute des gouttelettes ayant un coté aléatoire, le terme quasi-stationnaire est plus appro-
prié.
Chapitre 1. Analyse bibliographique 23

et balayent les gouttelettes qui sont sur leur trajet.


L'angle de contact à la paroi satisfait l'équilibre des tensions superficielles entre le
solide et le liquide E!L, entre le solide et la vapeur :Esv, et entre le liquide et la vapeur
ELv (voir figure 1.8). Lorsque la force de gravité excède la force de cisaillement, la

l:sL

FIG. 1.8- Bilan de force pour l'angle de contact d'équilibre [30}

gouttelette s'écoule spontanément.


Plus grand est l'angle de contact d'équilibre, plus petit est le diamètre auquel la
gouttelette est drainée et plus élevé sera le transfert de chaleur. Selon le traitement
utilisé, l'angle de contact d'équilibre est modifié et avec lui le transfert de chaleur
(voir figure 1.9). Pour un angle de contact de 74 degrés (correspondant à un cer-

2..----------------,
Matériel de la surface: cuivre

angle de contact 90°

0~~-----+-~-~--~~--~~
0 5 10 20 25 JO JS 40 4S
Sous-refroidissement (0 C]

FIG. 1.9- Dépendance du flux de chaleur avec l'angle de contact {30}


Chapitre 1. Analyse bibliographique 24

tain type de traitement de surface), lorsque le flux de chaleur excède une certaine
valeur (qui correspond au changement de pente sur la figure 1.9), la condensation
en gouttelettes disparaît et laisse place à des suintements qui couvrent la surface et
entraînent une diminution du coefficient de transfert de chaleur.
Chapitre 1. Analyse bibliographique 25

1. 5 Aspects microscopiques des transferts à l'inter-


face de condensation

L'objectif de ce paragraphe est de présenter les différentes résistances thermiques


qui existent entre l'interface de condensation et la surface froide. Toutes les études
citées traitent de la condensation de vapeur pure sans incondensable. Cependant,
certains des résultats présentés peuvent être transposés au cas d'un mélange air-
vapeur d'eau, qui nous concerne de plus près. Suite à cette analyse nous pourrons
décider si nous négligeons l'influence de la résistance thermique du condensat dans
notre étude.

1.5.1 La résistance au changement d'état

À la surface de séparation des phases, des molécules sont captées par la phase
liquide pendant que d'autres molécules sont émises sous forme de vapeur [45, 44). Le
coefficient de condensation ac est le rapport entre ce qui est collecté sur l'interface et
le nombre total de molécules qui vient au contact ; ce rapport traduit une résistance
au changement d'état.

D'un point de vue thermique, pour que la condensation survienne, il doit y avoir
un gradient entre la température de saturation de la vapeur et la température de
l'interface, sinon les deux phases sont à l'équilibre thermodynamique et la chaleur ne
peut être transférée [50]. La résistance au changement d'état apparaît donc comme
une résistance thermique dont l'expression est donnée par la théorie cinétique des
gaz. D'après Leontiev [34] et Tanasawa [50], la différence de température entre
l'interface et la vapeur à proximité est très faible dans le cas de la condensation de
vapeur d'eau. Donc, si on considère le transfert de chaleur sensible, la résistance au
changement de phase est négligeable.

Toutefois, il subsiste le problème de la connaissance du coefficient de condensa-


tion qui va influencer le transfert de chaleur latente. Pour la condensation de vapeur
d'eau, Tanasawa [50] reportent des valeurs obtenues par différents auteurs allant
de 0, 006 à des valeurs proches de 1. Hatamiya et Tanaka (23] (cités par Tana-
sawa [50]) obtiennent une valeur la plus probable autour de 0, 4 pour la condensation
en gouttelettes de vapeur d'eau, à basse pression, sans incondensable.

Pour la condensation de vapeur d'eau en présence d'incondensable, c'est le gra-


dient de concentration dans la direction de la paroi qui limite le taux de condensation
Chapitre 1. Analyse bibliographique 26

(voir § 1.2.2), et la résistance au changement d'état est négligeable comparée à la


résistance au transfert de masse liée à la présence d'incondensable.

1.5.2 La résistance thermique due à une interface hémisphé-


.
nque

La pression de vapeur saturée est plus élevée au-dessus d'une surface convexe
que d'une surface plane [44]. En effet, la pression à l'intérieur de la goutte n'est pas
égale à la pression à l'extérieur du fait des forces inter-moléculaires et l'interface
est soumise à une tension superficielle. La différence de pression entre l'extérieur et
l'intérieur de la goutte est donnée par la "loi de Laplace".
Pour avoir condensation de vapeur saturée en contact avec une goutte hémisphé-
rique, il faut donc que l'interface soit à une température inférieure à la température
de saturation. Ce sous-refroidissement dépend du diamètre de la gouttelette; il cor-
respond à une résistance thermique supplémentaire entre la paroi et le coeur de
l'écoulement.

1.5.3 La distribution de la taille des gouttelettes et le trans-


fert de chaleur

Graham et Griffith [19] ont effectué une étude photographique de la den-


sité de gouttelettes à la paroi en fonction de leur taille. Cela leur permet, à l'aide
d'une modélisation, de déterminer le transfert de chaleur en prenant en compte la
conduction dans les gouttelettes, ainsi que la résistance thermique liée à l'interface
hémisphérique des gouttelettes et la résistance thermique liée au changement d'état
à l'interface.

Les résultats obtenus par Graham et Griffith [19] démontrent que la distribution
du transfert de chaleur sur la surface n'est pas uniforme lors de la condensation
en gouttelettes. Plus précisément, les gouttes de diamètres supérieurs à 100 J.Lffi
sont thermiquement les plus isolantes alors qu'elles occupent 60% de la surface.
Graham et Griffith [19], de même que Hannemann et Mikic (21], aboutissent à la
conclusion que la résistance de conduction pour les gouttes macroscopiques (rayon
supérieur à 50 Jlm) est prépondérante comparativement à la résistance due à la
courbure et à celle liée au changement de phase. Par conséquent, indépendamment
de la présence d'incondensable, ce sont donc les gouttelettes de plus grand diamètre
qui vont limiter le transfert de de chaleur.
Chapitre 1. Analyse bibliographique 27

1.5.4 La résistance de constriction

De nombreux auteurs [40, 22, 21, 53, 52] reportent, à partir d'expériences et de
modèles, des coefficients de transfert de chaleur en condensation (vapeur d'eau sans
incondensable) dépendant de la conductivité thermique du matériau sur lequel les
gouttelettes sont présentes. La température de paroi qui est non-uniforme locale-
ment, entraîne une résistance de constriction pour la condensation en gouttelettes.
Le flux de chaleur est "étranglé" autour de zones qui sont plus ou moins actives d'un
point de vue du transfert de chaleur.

Le flux de chaleur moyen au travers de la surface de condensation est exprimé en


fonction de la température de saturation Tsat, de la température locale de la surface
de condensation TP, de la résistance thermique locale entre la surface métallique et
la vapeur R1, comme suit (voir l'étude de Mikic [40]):
-!Tsat-TP;s,.,
Qtot- tu (1.37)
A RI

Dans le cas où la conductivité thermique du matériau est infiniment grande, TP


est uniforme et égal à la température de surface moyenne T'. Le flux total est égal
à: -p
_ Tsat- T
Qtot- (1.38)
Ro
avec
(1.39)

(1.40)

Pour un matériau de conductivité thermique finie, TP est non uniforme et dépend


du flux de chaleur local. Dans ce cas, en introduisant une température de paroi TP
pondérée par la résistance thermique locale :
f'P = Ro
A
JTPRI ch
A
(1.41)

on peut écrire le flux de chaleur moyen:


_ Tsat- TP
Q tot- Ro (1.42)

La résistance thermique pour la condensation en gouttelettes est donc égale à :


-p - - -p

Rglo
Tsat - T = Tsat - TP + TP - T
(1.43)
Qtot Qtot Qtot

d'où Rglo Ro + Rcons (1.44)


Chapitre 1. Analyse bibliographique 28

D'après l'équation ci-dessus, on peut voir que la résistance globale pour la conden-
sation en gouttelettes est exprimée comme une somme de deux résistances en série :

- la résistance thermique Ro au-travers des gouttelettes,

- la résistance de constriction Reans causée par la non-uniformité de la tempéra-


ture de surface.

Pour pouvoir faire des mesures de l'influence du matériau sur le transfert de cha-
leur, en s'affranchissant des caractéristiques chimiques de la surface, Hannemann
et Mikic (22] ont utilisé un plaquage et un promoteur de gouttelettes. Ils ont obtenu
expérimentalement un coefficient de transfert de chaleur 2, 5 fois plus grand dans
le cas du cuivre (k = 395 W /mK) que dans celui de l'acier inoxydable (k = 17,3
W /mK). Ces résultats obtenus pour de la condensation en vapeur pure ne sont bien
entendu pas transposables lorsqu'on considère le mélange air-vapeur d'eau. Afin de
pouvoir conclure sur l'importance de la résistance de constriction dans le cas de la
condensation en présence d'incondensable, il est nécessaire d'analyser plus finement
le transfert de chaleur entre la paroi et les gouttelettes.

1.5.5 L'étude théorique de la résistance de constriction

Nous présentons ici uniquement des résultats du travail de Tsuruta et Ta-


naka (53] qui date de 1991. Il faut préciser que d'autres auteurs avant eux (dont
Hannemann et Mikic [21} en 1976 et Mikic [40] en 1969) ont utilisé une approche
similaire.
La modélisation théorique de la résistance de constriction est relativement complexe.
Nous ne présentons donc que les éléments qui permettent d'aboutir au résultat final
que nous utilisons par la suite. Pour plus de détails sur la démonstration, il faut se
référer à l'étude de Tsuruta et Tanaka [53}.

Soit Rtot(r) la résistance thermique entre la vapeur d'eau et la surface pour la


fraction de superficie f(r) couverte par des gouttelettes de rayons inférieurs à r (voir
figure 1.10).

La résistance de conduction des gouttelettes Rg, sans constriction, pour des


rayons compris entre [r, r +dr], est mise en parallèle avec la résistance Rtot(r):

f(r +dr) f(r) + f(r +dr)- f(r)


(1.45)
Rp lltot(r) llg
Chapitre 1. Analyse bibliographique 29

1.0

0.8
R1ot (r+<lr)
0.6
Rtot (r)
'i:' r
;;:;-
0.4

f(r)=(r 1 rmax)0,32I
0.2
'max= 1,0 mm
0.0
0.001 0.01 0.1
r[mm]

FIG. 1.10- Distribution de gouttelettes typique {52}

Q Surface couverte de gouttelettes

D grosse 1 de rayon inférieur à rg

Rtm = Rtot (rg)

r
A

q=O
r

T=cte
-z

FIG. 1.11 Modèle de cylindre adiabatique {40, 21, 52}. Q


(Tsat- TP) A/Rtot et Q9 = (Tsat- T;) A 9 /Rg {voir §1.5.4)

Rp est la résistance des gouttelettes mises en parallèle. En revanche, la résistance de


constriction dans le matériau, R~onsdr , causée par les gouttes de rayons r à r + dr,
prend part en série dans la résistance thermique totale:

Rtot ( r + dr) = Rp + R~onsdr (1.46)

En éliminant Rp des équations 1.45 et 1.46, et en négligeant les termes d'ordre


Chapitre 1. Analyse bibliographique 30

supérieur à dr 2 , on obtient l'équation différentielle suivante:

a Rtot 1aj 1ajR~ot ,


ar 7 ar Rtot + 7 ar Rg = Rcons {1.47)

La résistance de constriction additionnelle R~ons dr est évaluée à l'aide du modèle


de cylindre adiabatique (voir figure 1.11). La fraction de surface couverte par des
gouttelettes avec des rayons dans l'intervalle [r,r +dr] est petite comparée à f(r);
il est raisonnable de considérer que les grosses gouttes sont suffisamment espacées
sur la surface. Dans ce modèle, une grosse goutte avec une résistance thermique Rg
est au centre d'un cylindre, et est entourée par des gouttelettes de rayons plus petits
que r. L'équation stationnaire de la chaleur est résolue analytiquement pour le cas
présenté sur la figure 1.11.

L'équation 1.47 n'a pas de solution analytique excepté lorsque la conductivité


thermique du matériau tend vers 0 et lorsque la conductivité thermique du matériau
tend vers l'infini.

Lorsque k --+ oo, c'est à dire R~ons = 0, la solution est:

f(r)
Rtot(r) =
! Rg a f
1
ar
d
r
(1.48)

On peut retrouver ce résultat par des considérations simples. En effet, en l'absence


de résistance de constriction, le coefficient de transfert de chaleur est la somme des
conductances sur la surface.

Dans le cas où k -+ 0, l'équation 1.47 a la solution suivante:

8!
j(r) Rtot (r) = ! Rg ar dr (1.49)

On remarque que contrairement au cas k --+ oo, cette expression correspond au fait
que la résistance totale est égale à la somme des résistances sur la surface.

Comme nous l'avons vu au § 1.5.3, la résistance thermique liée à la conduction


dans les gouttelettes est prépondérante sur la résistance liée à une interface hémi-
sphérique (voir § 1.5.2) et à la résistance thermique due à une interface de change-
ment de phase (voir§ 1.5.1). Une approximation simple de la résistance moyenne par
conduction dans une goutte hémisphérique est donnée par Mikic [40}: Rg(r) = 4 rk1 •
Le calcul de Rtot dans notre configuration sera présenté dans le chapitre concernant
les résultats de la simulation numérique (voir chapitre 5). On montrera alors que
Rtot n'est pas une résistance thermique prépondérante pour le transfert de chaleur
dans le cadre de notre étude.
Chapitre 1. Analyse bibliographique 31

1.6 Les différentes approches pour modéliser la conden-


sation

1.6.1 Les modèles basés sur l'écoulement du condensat en


film

On a vu précédemment que la résistance prédominante pour la condensation de


vapeur pure est la résistance du condensat (voir §1.5.3). Donc, en modélisant les
phénomènes de conduction et de convection dans l'épaisseur du film de condensat,
il est possible de prédire correctement les taux de transfert de chaleur.

La condensation en film sur une surface verticale a été analysée par Nusselt en
1916 (voir figure 1.12). À l'interface, le cisaillement visqueux de la vapeur sur le film

FIG. 1.12- Condensation en film sur une surface plane verticale {25]

est négligé. En faisant le bilan des forces sur un élément de volume du film et en
intégrant, on obtient l'expression de la vitesse dans le film:

Vx = (PI - Pv) g
f.ll
(o z - z2)
2
(1.50)

En intégrant la vitesse sur l'épaisseur du film, on obtient le débit massique sur


une section d'épaisseur 8 et de longueur unité:

(1.51)
Chapitre 1. Analyse bibliographique 32

La chaleur évacuée par la paroi doit équilibrer la chaleur apportée par la conden-
sation. En supposant que le profil de température est linéaire dans l'épaisseur du
condensat, et en intégrant, on obtient l'expression de l'épaisseur du condensat à une
cote x: 1

c5 = (4J.LI k x(Tsat - TP)) 4 {1.52)


g Lv Pl(Pl- Pv)

La théorie de Nusselt [41] fournit une bonne approche de la condensation de


vapeur pure "immobile".

Lorsque l'on considère un écoulement externe ou interne de vapeur pure, il faut


résoudre l'équation de continuité et de conservation de la quantité de mouvement
pour la vapeur ainsi que l'équation de continuité, de conservation de la quantité
de mouvement et l'équation de conservation de l'énergie dans le film. Dans ce cas,
on considère le transfert de chaleur convectif dans le film et il n'est plus nécessaire
de faire l'hypothèse d'un profil de température linéaire suivant z. À l'interface, on
applique la condition d'égalité des vitesses, des températures, des contraintes tan-
gentielles, des flux massiques:

(vx)v =Vint (1.53)

8vxl
J.Ll- 8vxl
Bz {1.54)
az 1
J.Lv v =Tint

(1.55)

{1.56)

Contrairement à l'approche de Nusselt, le film et l'écoulement de vapeur inter-


agissent et l'écoulement du film est modifié.
Pour fermer le problème, il faut relier la chaleur dégagée par la condensation et le
fi ux de chaleur transmis à la paroi :

(1.57)

Ce problème a notamment été résolu numériquement par Panday [42] pour un


écoulement de film laminaire sans ondulations et un écoulement turbulent de vapeur
saturée entre plaques planes verticales. Panday [42] a utilisé l'hypothèse de longueur
de mélange pour obtenir une expression de la viscosité turbulente.
Chapitre 1. Analyse bibliographique 33

En présence d'incondensable, la résistance au transfert de masse implique qu'il


faut modéliser la couche limite massique et thermique au-dessus de la surface de
condensation. À l'interface de condensation, il y a équilibre thermodynamique, la
température et la concentration sont liées et varient le long de la surface. Jones et
Renz [28] ont modélisé la condensation d'un mélange de C04 et d'air en écoulement
turbulent sur une plaque plane verticale. Pour l'écoulement du film de condensat, ils
négligent la convection et considèrent un profil de température linéaire dans l'épais-
seur du condensat. Dans le mélange air-vapeur, ils considèrent l'équation de conser-
vation d'enthalpie et de concentration. En y = 8, ils utilisent les équations 1.53,
1.54, 1.55, mais la condition de conservation du flux massique de l'équation 1.56 est
remplacée par :
. _
mv- 1 V c-- âCvl (1.58)
Cv- 1 Ôz int

On remarque que cette condition limite est équivalente à l'équation 1.8 qui tra-
duit l'influence du mouvement compensatoire lié à la présence de gaz incondensable
lors de la condensation de vapeur.
Le flux de chaleur latente est pris en compte au niveau de l'interface de condensa-
tion:
ar! ar! .
kl âz 1 = k 8z a - mv Lv (1.59)

Jones et Renz [28] proposent deux approches pour modéliser l'écoulement turbu-
lent: à l'aide de l'hypothèse de longueur de mélange de Prandtl avec des expressions
modifiées du coefficient de Van Driest pour tenir compte du transfert de masse, et
à l'aide d'un modèle k- E. Les deux approches donnent des résultats en bon accord
avec 1'expérience lorsque le film de condensat est laminaire.

Les modèles présentés ci-dessus permettent d'obtenir des résultats pour des géo-
métries simples. À notre connaissance, seules quelques études portent sur la conden-
sation dans les échangeurs industriels du type tubes et ailettes. Une des raisons est
que les maillages sont rendus complexes par la présence des tubes et qu'il faut une
puissance de calcul importante pour prendre en compte tout le volume de l'espace
inter-ailette. D'autre part, la température de surface n'est pas uniforme et il faut
tenir compte du couplage entre la conduction dans les ailettes et la convection sur
les ailettes.

1.6.2 L'étude numérique de Besednjak et Poredos [5]

Besednjak et Poredos ont apporté quelques modifications au code commercial


FIDAP pour simuler l'écoulement d'air, le transfert de chaleur (conductif et convec-
Chapitre 1. Analyse bibliographique 34

tif), le transfert de masse dans le cas tridimensionnel d'ailettes carrées et d'un tube
(voir figure 1.13).

0
ê
Il')

tube
1
sonÎm
1<4

FIG. 1.13- Tube et ailettes carrées {5]

Ils ont utilisé le modèle de turbulence k - w de Wilcox, et ils ont maillé très
finement leur domaine jusque dans la sous-couche visqueuse. Ceci permet de prédire
l'influence de la turbulence en proche paroi (ou à l'interface air/liquide) sans avoir
recours à des lois de parois semi-empiriques pour la vitesse.

Dans leur approche, ils ont considéré que le condensat est immobile et d'épaisseur
constante dans le but de prendre en compte sa résistance thermique. Cette approche
consiste à supposer que le flux de masse de vapeur condensé "disparaît" au niveau
de l'interface de condensation.

La condition d'égalité des flux de chaleur est écrite conformément à l'équa-


tion 1.59.

Ils écrivent 1'équation de conservation de la masse sous la forme suivante :


âp OVi - 0
ât + p OXi- (1.60)

On note que l'équation 1.60 ne prend pas en compte le terme source liée à la "dis-
parition" de vapeur d'eau lors de la condensation, ce qui peut fausser la solution
lorsque le flux de masse est important.

Les résultats de leurs simulations sont présentés sous la forme d'une efficacité
d'ailette en humide pour différents rapports Qt0 t/Qsens et sous la forme de contours
de température sur l'ailette. Les efficacités d'ailette qu'ils présentent sont compa-
rées avec d'autres valeurs issues de la littérature et obtenues par une analyse de la
Chapitre 1. Analyse bibliographique 35

conduction dans l'ailette en supposant que le coefficient de transfert de chaleur est


constant coté air. La comparaison entre les résultats montre que l'hypothèse d'un
coefficient de transfert convectif constant aboutit à une efficacité d'ailette plus élevée
que lorsque le champ local de température et de flux de chaleur est déterminé.

Aucune validation du code de calcul n'est présentée à ce jour, à notre connais-


sance. Toutefois, les auteurs annoncent en perspectives des mesures expérimentales
à venir qui permettront alors de valider le code de calcul.

1.6.3 Le modèle de réaction de surface de Russeil [46]

L'étude de Russeil (46] porte sur la condensation en convection forcée laminaire


d'air humide dans un canal formé de parois en P.V.C. L'auteur a modifié un code de
calcul commercial de volumes finis (FLUENT) pour traiter le transfert de chaleur et
de masse en condensation. Il a adapté dans le code de calcul les conditions limites
pour modéliser la disparition de vapeur d'eau au niveau de la paroi froide. Cepen-
dant, l'écoulement de la phase liquide n'est pas modélisé et la résistance thermique
du condensat est négligée.

Le code Fluent est capable de résoudre les problèmes de réactions de surface.


La surface sur laquelle se produit la réaction constitue un puits (ou une source)
de matière et/ou de chaleur; le taux de réaction Rk qui est présent dans le code de
calcul utilise la loi d'Arrhenius qui dépend uniquement de la cinétique chimique pour
l'espèce k. Lorsqu'on considère la condensation de vapeur d'eau en présence d'air,
la phase liquide est considérée comme l'espèce chimique de surface qui disparaît, la
vapeur d'eau constitue l'espèce réactante et l'air est la phase continue qui ne réagit
pas. La chaleur associée à cette réaction est la chaleur latente qui est traitée comme
un terme source à la surface de réaction.

Pour le taux de réaction de la vapeur d'eau, Russeil (46] a remplacé la loi d'Ar-
rhenius par l'expression suivante:

Rv =-MAX 0; p 'De ~Yv]


[ .6.z (1.61)

Le taux de création de vapeur d'eau traduit la loi de Fick à l'interface phase ga-
zeuse/paroi. Le gradient de concentration est écrit entre la première maille fluide et
l'interface où on considère l'équilibre thermodynamique liquide-vapeur à la tempé-
rature de l'interface (voir figure 1.14):

y; _ ysat
v v
(1.62)
.6.z
Chapitre 1. Analyse bibliographique 36

z
1
L x 1
~

Air
Paroi solide
Yv v
• Tp
int
~Y v = Yv (~sat)

Tsat= ymt

FIG. 1.14- Schématisation bidimensionnelle de la condensation {46}

Russeil [46] compare les résultats numériques obtenus par son modèle avec ses
résultats expérimentaux en local et en global. Pour la chaleur sensible globale à sec,
le numérique donne une surestimation de l'ordre de 16% que l'on retrouve pour le
flux de chaleur sensible en humide. La puissance latente est aussi surestimée par le
numérique, mais d'autant moins que le flux de masse est important; pour les taux
de condensation les plus élevés, l'écart est de l'ordre de 25%. L'auteur explique les
écarts par le fait que le condensat n'est pas pris en compte.

On remarque que l'expression du taux de réaction utilisée (voir équation 1.61)


bride le mouvement compensatoire car elle ne prend en compte que le flux de masse
diffusif. Cette expression ne sera donc acceptable que lorsque le mouvement com-
pensatoire est négligeable devant le terme diffusif.

Russeil a aussi effectué quelques simulations numériques sur des géométries


d'échangeur tubes et ailettes; les comparaisons effectuées portent alors uniquement
sur une autre simulation numérique et montrent uniquement la faisabilité d'une
prédiction numérique des performances thermiques d'échangeurs tubes et ailettes
fonctionnant en condensation.

1.7 Conclusion

Nous avons montré dans ce chapitre la complexité des phénomènes mis en jeu
lors du transfert de chaleur et de masse en présence de condensation.

Toutefois, lorsque l'on considère les échangeurs de type tubes et ailettes fonc-
tionnant en climatisation, seuls certains phénomènes sont prépondérants et doivent
être pris en compte pour prédire correctement les performances thermiques.
Chapitre 1. Analyse bibliographique 37

La présence d'incondensable réduit considérablement le transfert de vapeur vers


l'interface de condensation et induit un mouvement compensatoire (inter-diffusion
des espèces). La prise en compte du mouvement compensatoire s'avère nécessaire
uniquement lorsque la température de paroi et la température de rosée sont élevées.

Dans l'analyse bibliographique, on a noté dans quelques travaux sur les échan-
geurs tubes et ailettes, que la présence de condensat sur les surfaces d'échange pou-
vait provoquer soit une augmentation, soit une diminution du transfert de chaleur
sensible par rapport au cas où la surface est sèche. L'augmentation relative peut
s'expliquer par l'action des gouttelettes qui agissent comme des perturbateurs de
l'écoulement, alors que la diminution peut s'expliquer par la rétention du condensat
dans l'espace inter-ailette.
Ces explications qualitatives qui sont données par certains auteurs, ne sont pas ba-
sées sur des observations de la rétention et du drainage du condensat, mais permet-
tent cependant d'expliquer de façon logique les évolutions des puissances transférées.
Compte tenu du nombre réduit d'études qui rapportent ces tendances, on ne peut
pas définir clairement le rôle de la forme de l'ailette, de l'espacement inter-ailette,
de l'arrangement des tubes et du nombre de Reynolds sur l'augmentation ou la di-
minution du transfert de chaleur sensible.
Dans le but de pouvoir prédire le plus correctement possible les puissances transfé-
rées, il est nécessaire de compléter les résultats relevés dans la littérature en quanti-
fiant l'influence de l'espacement inter-ailette et de la vitesse de l'air sur les transferts
entre l'air humide et les surfaces couvertes de gouttelettes, et ceci en s'affranchis-
sant des phénomènes liés à la présence des tubes. Pour cela, nous avons construit
un banc d'essais expérimental permettant d'étudier les performances thermiques
d'ailettes d'échangeurs planes et continues avec des conditions de fonctionnement
similaires à celles rencontrées habituellement dans les batteries de climatisation.
De plus, si les gouttelettes de condensat perturbent l'écoulement d'air, le mode
d'évacuation du condensat doit par conséquent être influencé par la structure de
l'écoulement. Afin de compléter et d'expliquer les résultats sur les performances
thermiques, nous avons donc construit un deuxième banc expérimental pour étudier
spécifiquement la rétention et le drainage du condensat sur les ailettes.

Dans l'analyse bibliographique, nous avons présenté deux approches pour simu-
ler le transfert de chaleur et de masse en présence de condensation. Dans un cas,
l'écoulement du condensat sous la forme d'un film lisse est modélisé d'un point de
vue dynamique et thermique. Dans l'autre cas, le condensat est considéré comme
immobile et d'épaisseur constante.
Dans notre étude, nous nous intéressons à de la condensation sous forme de gout-
Chapitre 1. Analyse bibliographique 38

telettes qui s'écoulent très rapidement après avoir atteint leur diamètre maximum.
Dans ce cas la modélisation de l'écoulement du condensat est excessivement com-
plexe et ne peut pas être approchée par un écoulement en film lisse. Les résistances
thermiques spécifiques à la condensation en gouttelettes étant pratiquement négli-
geables, nous avons choisi de considérer que le condensat est immobile et d'épaisseur
constante.
La condensation surfacique sur l'interface de condensation est modélisée par une
approche similaire à celle de Russeil [46J.
Notons aussi que nous n'avons présenté que des modélisations portant sur la conden-
sation surfacique car, à notre connaissance, la condensation volumique (apparition
de gouttelettes de condensat dans l'écoulement) n'est pratiquement jamais abordée.
La prise en compte de la condensation volumique dans des simulations numériques
à l'avantage de pouvoir évaluer la quantité de gouttelettes d'eau transportées dans
l'écoulement d'air en aval d'un échangeur.
De même que Russeil (46} et Besednjak (5J, nous avons choisi d'implanter nos propres
modèles de condensation dans un code de calcul commercial. Ceci afin d'utiliser, sans
avoir à les programmer, les équations classiques de conservation de la chaleur, de
la masse et de la quantité de mouvement, et de pouvoir étudier plus rapidement
des géométries tridimensionnelles complexes comme celles des échangeurs à tubes et
ailettes.
Chapitre 2

L'étude expérimentale des flux de


chaleur à sec et en régime de
condensation

Afin de répondre aux questions soulevées par l'analyse bibliographique, nous


avons construit un banc expérimental. Nous avons choisi d'étudier le cas simple
d'un échangeur composé de deux parois verticales refroidies et traversé par un écou-
lement d'air chaud et humide. Par cette approche simplifiée d'un échangeur tubes
et ailettes, nous allons pouvoir quantifier spécifiquement l'influence de l'espacement
inter-ailette et de la vitesse de l'air sur les transferts entre l'air humide et les surfaces,
en s'affranchissant des phénomènes liés à la présence des tubes.

Lorsque la température de rosée de l'air à l'entrée est plus élevée que la tempéra-
ture de paroi, la condensation survient sur les faces internes du canal; les condensats
s'écoulent par gravité le long des parois dans la même direction que l'écoulement
d'air.

Dans les paragraphes suivants nous présentons les différents éléments qui consti-
tuent le banc expérimental. Nous caractérisons ensuite l'écoulement d'air en amont
de la section d'essais, du point de vue dynamique (vitesse et taux de turbulence)
et thermique. Par la suite, nous détaillons le bilan enthalpique sur l'air humide qui
permet de déterminer les flux de chaleur latente et sensible qui sont transférés vers
la paroi. Pour finir ce chapitre, nous présentons et analysons les résultats expéri-
mentaux.
Chapitre 2. L'étude expérimentale 40

2.1 La section d'essais

Les transferts de chaleur entre l'air et les surfaces d'échange ont lieu dans la
section d'essais. Celle-ci est constituée de deux plaques supports refroidies sur les-
quelles sont disposés les deux surfaces d'échange espacés par deux cales d'écartement
(voir figure 2.1). Les plaques supports sont constituées d'un assemblage de plaques
d'aluminium dans lesquelles de l'eau glycolée à basse température circule. Le canal
formé par la section d'essais a les dimensions suivantes:

- la longueur selon l'axe x, L = 370 mm


- la largeur du canal selon l'axe y, l = 367 mm

- l'épaisseur du canal selon l'axe z est e

La régularité de l'épaisseur du canal a été vérifiée à l'aide d'une mesure de l'écar-


tement entre les faces extérieures de la section d'essais 1 . En 7 points répartis sur la
longueur et la largeur de la section d'essais, l'écart type sur les écartements mesurés
est égal à 0, 08 mm. Cette valeur est satisfaisante, compte tenu des dimensions des
plaques utilisées.

FIG. 2.1 - Vue de la section d'essais et de la circulation d'eau glycolée


1. La mesure d'écartement effectuée à l'aide d'un "Palmer" prend en compte l'épaisseur du
canal, mais aussi l'épaisseur des plaques supports.
Chapitre 2. L'étude expérimentale 41

Trois espacements entre les parois ont été testés. La première campagne d'essais
avec un espacement e = 8 mm sert de référence pour les mesures de flux de chaleur.
La deuxième campagne d'essais, avec un espacement e = 3, 2 mm et la troisième
campagne d'essais, avec un espacement e = 1, 5 mm, permettent d'étudier des confi-
gurations avec des pas inter-ailettes proches de ceux rencontrés dans les échangeurs
industriels réels.

Les surfaces d'échange sont des feuillards de 0, 2 mm utilisés habituellement pour


la fabrication des ailettes d'échangeurs industriels de type tubes et ailettes. On a
ainsi des surfaces pour lesquelles le type de condensation (film ou gouttelettes) est
semblable à celui qui survient dans les échangeurs industriels réels.
Chacun des deux feuillards est collé sur une plaque en aluminium d'épaisseur 2 mm
maintenue sur une des plaques supports à l'aide de vis (voir figure 2.2). La colle époxy
utilisée (type OmegaBond 101) pour les feuillards est bonne conductrice de chaleur.
L'épaisseur de colle étant très faible, le gradient de température dans l'épaisseur de
colle est inférieur à un dixième de degré dans notre cas.

'1
ailette
-l8mm
(feuillard collé)

~ - - - - - circulation
~ llllli!l d'eoo ~yoolé<

condensat

1
' plaque support
(assemblage de 2 plaques d'aluminium)
1

1 .___gouttière

FIG. 2.2- Vue en coupe schématique du bas de la section d'essais (cas e = 8 mm)

Afin de mesurer la température de la surface d'échange, nous avons placé des


thermocouples fins entre le feuillard et la plaque d'aluminium (voir figure 2.3). Pour
les flux de chaleur que l'on a lors des différents essais, le gradient de température
dans le feuillard d'aluminium est négligeable et on considère que l'on mesure ainsi
la température du feuillard.
15 thermocouples de type T sont positionnés au milieu de la section d'essais, sur
toute la longueur des feuillards afin de mesurer un profil de température pariétale
TP(x) sur la section d'essais. Ces thermocouples sont disposés alternativement sur
Chapitre 2. L'étude expérimentale 42

L,
feuillard d'aluminium 0,2 mm

colle résine
OmegaBond

plaque d'aluminium 2mm


graisse silicone

FIG. 2.3- Position des thermocouples entre le feuillard et la plaque d'aluminium

les deux feuillards qui forment le canal et sont plus rapprochés les uns des autres à
l'entrée de la section d'essais où les gradients de température sont plus importants.
De plus, les fils de thermocouple sont disposés parallèlement aux isothermes afin
d'éviter 1' effet d'ail et te dans les fils 2 . Nous avons utilisé des thermocouples de faible
diamètre (0,13 mm) dont la jonction est réalisée par décharge capacitive [1]. Cette
technique de soudage des fils de thermocouple permet de réaliser des jon~tions de
faible dimension et J'incertitude sur la position de la zone sensible du capteur est
donc ainsi limitée.

Pour les essais avec les espacements e = 8 mm et e = 3, 2 mm, le profil de


température pariétale mesuré indique que le gradient de température est limité spa-
tialement au début du feuillard et qu'il est de relativement faible amplitude (voir
figure 2.4(a)). On se rapproche donc d'une condition limite de type "température
constante" sur le feuillard. Nous avons fait le choix d'imposer une température
moyenne pariétale de TP = 5 oc comme condition limite pour tous les essais,
indépendamment de la puissance transférée. Pour les essais avec un espacement
e = 1, 5 mm, le gradient est beaucoup plus important (4 à 5 °C) et on s'écarte d'une
condition limite de type "température constante" (voir figure 2.4(b)), toutefois on
conservera TP = 5 °C.

2. Lorsqu'un fil de thermocouple est positionné perpendiculairement aux isothermes, la conduc-


tion dans le fil peut fausser la mesure de température au niveau de la jonction [4].
Chapitre 2. L'étude expérimentale 43

7 v do:h - 3 rn /s , y" 1 5 g/kg


~
u 6
0
T P

3
0 5 10 15 20 25 30 35
x [cm]

(a) e = 8 mm

10

9 vdo:h 6 m /s , Y v - 15g/kg

~ 7

3
0 5 10 15 20 25 30 35

x [c rn]

(b) e = 1,5 mm

FIG. 2.4 - Exemples de profils de température pariétale le long du feuillard

2. 2 Le circuit de refroidissement

Le refroidissement des plaques supports est assuré par une circulation d'eau
glycolée qui est régulée en température à l'aide d'une vanne 3 voies (voir figure 2.5).
Un groupe frigorifique fonctionnant en tout ou rien, maintient une réserve d'eau
glycolée en-dessous d'une température de consigne.

La circulation d'eau glycolée est cocourante à l'écoulement d'air humide de façon


à minimiser le gradient de température le long du feuillard d'aluminium. Malgré la
régulation de la température d'eau glycolée, on note des fluctuations temporelles de
la température pariétale d'amplitude 0, 5 oc qui sont liées au déclenchement cyclique
du groupe frigorifique ( toutes les 15 minutes). Cependant, en faisant une acquisition
Chapitre 2. L'étude expérimentale 44

vers le groupe
frigori figue

circulateur

réserve d'eau glycolée

FIG. 2.5- Régulation de la température d'eau glycolée

des températures de feuillard sur la période du groupe frigorifique on obtient, en


moyennant les valeurs, une condition moyenne indépendante du déclenchement du
groupe frigorifique.

2.3 La récupération du condensat

La récupération du condensat qui s'écoule sur les surfaces est assurée par des
gouttières disposées au bas de celles-ci. Par gravité le condensat recueilli s'écoule
ensuite vers une balance pour être pesé au centième de gramme près.

Deux configurations de gouttière ont été utilisées lors de nos campagnes d'essais.

La première configuration consiste en une gouttière en aluminium fixée à la


plaque support et positionnée dans le prolongement du feuillard (voir figure 2.2).
Cette configuration qui a été utilisée pour l'écartement e = 8 mm a été abandonnée
pour les écartements plus faibles. En effet, d'une part pour les écartements faibles
ce type de montage ne permet pas de récupérer les gouttelettes qui s'écoulent trop
rapidement et d'autre part, la conduction entre la gouttière et la plaque support
peut fausser légèrement les mesures de flux de chaleur car il y a transfert de chaleur
entre les gouttières et l'air. Pour minimiser cet effet, nous avons compensé le refroi-
dissement des gouttières en plaçant une résistance chauffante sur la gouttière; la
puissance d'alimentation est ajustée en fonction de la température de gouttière. À
l'aide de la simulation numérique, on a pu montrer a posteriori que le flux échangé
entre la gouttière chauffée et l'air était dans la plupart des cas inférieur à 2% de la
Chapitre 2. L'étude expérimentale 45

puissance totale échangée. Les essais pour lesquels le flux échangé entre l'air et la
gouttière était supérieur à 2% de la puissance totale échangée ont été systématique-
ment éliminés.

Pour les essais à e = 3, 2 et 1, 5 mm, nous avons utilisé une gouttière centrale
disposée dans le prolongement de l'écoulement et à une dizaine de centimètre sous
la sortie de la section d'essais (voir figure 2.6). La gouttière est fabriquée dans un
matériau isolant afin de réduire le transfert de chaleur entre l'air et le condensat
dans la gouttière.

'! x!
1
i
i
~ 1
isolant
i
i
i
i
1

FIG. 2.6 - Vue en coupe schématique du bas de la section d'essais {cas e


3, 2 et 1, 5 mm)

2.4 Le circuit d'air humide

L'ensemble du circuit d'air humide est présenté sur la figure 2.7.

2.4.1 Le débit d'air

Un ventilateur centrifuge aspire l'air ambiant; le débit d'air dans la conduite


circulaire horizontale est réglé à l'aide d'un variateur de vitesse. Le débit d'air hu-
mide est calculé à l'aide de la variation de pression au travers d'un diaphragme
respectant la norme AFNOR X 10102- ISO 5167. Deux diaphragmes de diamètres
différents correspondants à 2 gammes de débit ont été utilisés afin de respecter les
limites d'utilisation prescrites par la norme. La mesure de pression différentielle au
Chapitre 2. L 'étude expérimentale 46

dispositif
d'amenée d'air

colliers
circulation du chauffants
fluide de
( section d'essais

gouttière de
récupération ou
des condensats air +gouttelettes d'eau

pesée des

rE'"~
résiduelle

FIG. 2.7- Schéma du circuit d'air humide

diaphragme est effectuée par un micro-manomètre FURNESS de gamme de fonction-


nement comprise entre 0 et 200 mmH20. La méthode de calcul du débit d'air est
présentée en Annexe C ainsi que sa précision.

2.4.2 Le chauffage

Des colliers chauffants sont placés sur la conduite circulaire avant la zone de
mesure. Le chauffage de l'air ambiant s'effectue en deux étapes afin de mieux répartir
la puissance de chauffe. La puissance de la première série de colliers chauffants est
régulée au degré près à l'aide d'une mesure de température d'air effectuée après le
ventilateur. La deuxième série de colliers chauffants est régulée au dixième de degré
à l'aide de la température de l'air mesurée juste avant l'entrée de la section d'essais.

2.4.3 L'humidification

Deux dispositifs peuvent être utilisés pour l'humidification de l'air.

Le premier appareil est un humidificateur à ultrasons qui génère de fines gout-


telettes d'eau. Les gouttelettes d'eau en suspension se mélangent à l'air et sont
Chapitre 2. L'étude expérimentale 47

évaporées à l'aide de la chaleur apportée par les colliers chauffants.

ouïe d'aspiratio circulation


du ventilateur

FIG. 2.8- Humidification de l'air par barbotage dans de l'eau

La deuxième méthode d'humidification consiste à faire barboter de l'air dans


de l'eau dont la température est régulée par une circulation secondaire d'eau gly-
colée (voir figure 2.8). En traversant une certaine hauteur d'eau, l'air se sature à
la température de l'eau. Ainsi en régulant la température de l'eau on peut réguler
l'humidité de l'air (humidification ou déshumidification de l'air ambiant) à l'entrée
de la section d'essais.

Le premier appareil n'est stable que pour des débits de gouttelettes important
alors que la méthode par barbotage est limitée à des débits d'air faibles (débit du
compresseur qui fournit l'air comprimé).

2.4.4 Le système d'amenée d'air

On appelle système d'amenée d'air le dispositif qui permet de faire passer de


la configuration de l'écoulement en conduite horizontale circulaire à un écoulement
vertical en canal rectangulaire (voir figures 2.7 et 2.9). L'objectif est d'obtenir un
écoulement d'air avec une vitesse et une température uniforme à l'entrée de la section
d'essais et ce pour les trois espacements étudiés et quelque soit le débit. De part
l'assemblage du banc expérimental (voir figure 2.10), les conditions d'écoulement et
de température obtenues en sortie du système d'amenée d'air sont celles que l'on
retrouve à l'entrée de la section d'essais.

L'uniformité des vitesses est obtenue en augmentant la perte de charge loca-


lement dans les zones du système d'amenée d'air où un débit plus important est
Chapitre 2. L'étude expérimentale 48

observé. Ceci est réalisé en rajoutant localement de la mousse synthétique à l'inté-


rieur du système d'amenée d'air.

vers l'hygromètre
à mirroir

FIG. 2.9- Le système d'amenée d'air

système
d'amenée d'air
x 1
i joint
i
i
i
i
i

l[1
i

mhu~œ Thermocouple
(mesure de Tair à l'entrée)

i plaque support
i .
i feuillard
i
! 1
FIG. 2.10- Vue en coupe du haut de la section d'essais

À titre d'exemple, pour l'écartement 8 mm, les profils de vitesse mesurés (à l'aide
d'un tube de pitot de diamètre 2 mm) en sortie du système d'amenée d'air, donc
à l'entrée de la veine d'essais, sont présentés sur la figure 2.11(a). On observe une
uniformité satisfaisante sur la largeur de la section d'entrée.

Par ailleurs, le dispositif d'amenée d'air est isolé thermiquement afin d'assurer
une température uniforme à l'entrée de la section d'essais. Sur la largeur de la
section de sortie du système d'amenée d'air, le profil de température mesuré 3 est
3. On précisera lorsqu'il s'agit d'une température de rosée. Dans ce cas, il s'agit donc d'une
Chapitre 2. L'étude expérimentale 49

présenté sur la figure 2.11(b). Compte tenu de l'uniformité de la température, un


seul thermocouple positionné à la sortie du système d'amenée d'air, au centre du
canal est suffisant pour mesurer la température d'air à l'entrée yent.

5 48

46
4

·-
;.t' ......
,.._
-- .-.....

L ....
44

,......, 42
u
0
'-'
~ 40
1--
~
38
2

36

34
0 5 10 15 20 25 30 35 0 5 10 15 20 25 30 35
y [cm] y [cm]

(a) exemples de profils de vitesse (b) exemples de profils de température

FIG. 2.11- Profils des vitesses et des températures à la sortie du système d'amenée
d'air

Afin de caractériser plus finement l'écoulement à l'entrée de la section d'essais, on


a également effectué des profils de vitesse et de taux de turbulence dans l'épaisseur
de la veine d'air (selon l'axez), à température ambiante. L'utilisatio:o. d'un fil chaud
de diamètre 5 J-Lm avec une fréquence d'acquisition de 3 kHz sur 60000 échantillons
nous a permis de déterminer les fluctuations turbulentes R /v';' dans la direction
de l'écoulement moyen 4 .
Les résultats obtenus pour l'écartement 8 mm (voir figures 2.12(b) , 2.12(d)) mon-
trent que l'intensité de la turbulence en milieu de veine est de 2 %, indépendamment
de la vitesse débitante considérée. On peut aussi remarquer que l'écoulement en sor-
tie du système d'amenée d'air n'est pas établi (voir figures 2.12(a) , 2.12(c)).

température sèche.
4. L'étalonnage du fil chaud a été effectué préalablement aux mesures, sur une petite soufflerie
prévue à cet effet, pour des vitesses comprises entre 1 et 6 mf s.
Chapitre 2. L'étude expérimentale 50

........
....!...
2 ~ 2
•• • •• • • =
•• • •
Q.)

.• • • . • •••
Q.)

-•- • u
= ~
• Q.)
••• • •
• • "3 • •

.


••

~
••
-e.a
Q.)
"'0
~
::s
-


"#

.s
0 0
-4 -3 -2 -1 0 2 3 4 -4 -3 -2 -l 0 2 3 4

z[mm) z [mm]

(a) Vcteb = 1, 4 mfs, Reu. = 1400 (b) Vcteb = 1, 4 m/ s, Re Dt = 1400

7 6
:
6 . .. 1• •
•• •• •• ••

5 • • .
• •
••


. •• •
3 •
2


• • • •. . • •

-4 -3 -2 -1 0 2 3 4 -4 -3 -2 -1 0 2 3 4

z [mm] z [mm]

(c) Vcteb = 4,9 m/s, Reu. = 5000 (d) Vcteb = 4, 9 m/ s, Re Dt = 5000

FIG. 2.12- Profils de vitesse et de taux de turbulence à la sortie du système d'amenée


d'air pour e = 8 mm

2.5 Le bilan enthalpique

On a effectué un bilan enthalpique sur l'air entre l'entrée et la sortie de la section


d'essais. Le flux de chaleur échangé entre l'air humide et les surfaces froides peut se
décomposer en deux parties: le flux de chaleur sensible et le flux de chaleur latente.
Considérons la transformation représentée par le trajet (1)-(3) sur le diagramme de
Chapitre 2. L'étude expérimentale 51

l'air humide schématiquement présenté sur la figure 2.13.

r ""
"'
Qlat

r ••
"

T
T- T""

FIG. 2.13- Représentation schématique du diagramme de l'air humide

Le flux de chaleur sensible 5 dégagé lors de la transformation (2)-(3) s'écrit alors:

(2.1)

Dans l'équation 2.1 nous avons négligé la chaleur sensible évacuée par le conden-
sat que Russeil [46] a montré être négligeable.

On a vu au § 2.2 qu'un thermocouple suffisait pour mesurer la température de


l'air à l'entrée. Par contre, à la sortie de la section d'essais, rsor varie dans l'épaisseur
de la veine d'air. En prolongeant la section d'essais par un convergent d'uniformisa-
tion, adiabatique et étanche (voir figure 2.14), on uniformise la température de l'air
à la sortie; une mesure ponctuelle est alors suffisante.

Le flux de chaleur latente dégagée lors de la transformation (1)-(2) sur la fi-


gure 2.13 s'écrit:
Q lat = m a L v (Tent) (rent
sp
_ rsor)
sp (2.2)

(2.3)

Les humidités spécifiques sont calculées à partir des mesures de température de rosée
données par un hygromètre à miroir (HygroMl, General Eastern). Ces mesures de
température de rosée nécessitent une ligne d'échantillonnage chauffée afin d'éviter
5. On rappelle que les grandeurs non indicées se réfèrent à l'air humide, notamment cp =
GPa + TspGPv·
Chapitre 2. L'étude expérimentale 52

T
pompe à
vide

unité d'affichage

température de sortie

FIG. 2.14- Instrumentation de la zone d'essais pour les mesures de température et


d'humidité

la condensation de vapeur d'eau entre le point de prélèvement où l'on souhaite


connaître l'humidité et le miroir de l'hygromètre (voir figure 2.14).

De la même manière que pour la mesure de température, la zone de mélange per-


met l'uniformisation de l'humidité et sa mesure ponctuelle. Elle favorise également
l'évaporation de gouttelettes qui peuvent apparaître dans l'écoulement d'air humide
par condensation volumique lorsque la température de l'air est localement égale à
la température de rosée.

2.6 Validation des mesures de flux

Les mesures de flux de chaleur vont être utilisées par la suite pour faire des
comparaisons avec des résultats numériques et pour déterminer des coefficients de
transfert de chaleur et de masse. Toutefois, tous les résultats expérimentaux sont
entachés d'erreurs qui sont liées à la précision des capteurs et aux fluctuations des
conditions expérimentales. Il apparaît donc nécessaire de quantifier la validité de
nos mesures expérimentales.

D'une part, nous avons moyenné les mesures expérimentales afin d'avoir un bilan
enthalpique moyen pour des conditions de température, humidité, vitesse moyennes
autour de la consigne visée. Pour chaque écartement, certains essais ont été répétés;
on a ainsi pu vérifier que nos points expérimentaux sont reproductibles indépendam-
ment des fluctuations de vitesse, d'humidité, de température de l'air et de tempé-
Chapitre 2. L'étude expérimentale 53

rature d'eau glycolée. D'autre part, un calcul d'incertitude permet de quantifier les
erreurs expérimentales liées à la précision des capteurs utilisés.

Nous avons aussi effectué une comparaison entre le flux massique total de vapeur
d'eau fficond = ma(r:~t- r~~r) qui disparaît de l'écoulement et le débit de condensat
que l'on récupère dans les gouttières: mcond(pesée). Comme nous le verrons un peu
plus loin, cette vérification est suffisante pour s'assurer qu'il n'y a pas de fuite d'air
entre la mesure de débit et l'entrée de la section d'essais.

2.6.1 Les incertitudes sur les mesures de flux de chaleur

Pour déterminer l'incertitude sur les flux de chaleur sensible et latent, nous avons
effectué une dérivée logarithmique des équations 2.1 , 2.2:
c5Qrat c5ma or:~t + or~gr
- - = --
m
+ --'-:------''-
rent - rsor (2.4)
QIat a sp sp

oQsens = c5ma + orent + orsor


ma yent - ysor (2.5)
Qsens
On peut remarquer que ces expressions ne tiennent pas compte des incertitudes sur
la valeur de la chaleur spécifique cp et la valeur de la chaleur latente Lv(Tent) car
elles sont négligeables pour les humidités absolues que nous avons considérées.

La part de l'incertitude de chaque grandeur est évaluée séparément dans les


paragraphes suivants.

L'incertitude sur l'humidité spécifique

La température de rosée à l'entrée et à la sortie de la section d'essais est me-


surée à l'aide d'un hygromètre à miroir avec une incertitude de 0, 2°C (donnée du
constructeur). L'incertitude relative sur l'humidité spécifique OTsp est déterminée en
faisant la différence entre Tsp(Trosêe) et Tsp(Trosée + 0, 2).

Les mesures de température yent et ysor

Les 2 capteurs de température sont des thermocouples de type T de faible dia-


mètre (0,13 mm) dont la jonction est réalisée par décharge capacitive [1).

Les thermocouples utilisés sont reliés aux borniers d'une centrale d'acquisition
AOIP SAM 60. Les f.e.m mesurées par la centrale d'acquisition sont corrigées à
Chapitre 2. L 'étude expérimentale 54

l'aide d'une compensation électronique interne qui est basée sur une mesure de la
température du bornier. Nous avons montré que cette correction propre à la centrale
d'acquisition n'est pas parfaitement satisfaisante. En effet une comparaison avec des
mesures de température effectuées à l'aide d'un thermocalibrateur de haute préci-
sion (AOIP PN5207) et d'une sonde PtlOO (AN5847) a montré un écart légèrement
dépendant de la température ambiante.

Pour corriger la mesure de température donnée par la centrale d'acquisition,


nous avons plongé un thermocouple de référence dans un bain thermostaté. La tem-
pérature du bain est mesurée à l'aide du thermocalibrateur de haute précision et
l'écart entre les deux mesures de température sert de correction pour les mesures
effectuées par les thermocouples. La correction est de l'ordre de 0, 3°C et ne varie
que légèrement en fonction des conditions externes.

Les écarts maximaux entre des mesures effectuées avec une série de thermo-
couples (avec une correction constante pour tous les thermocouples) et le thermo-
mètre de précision sont inférieurs à ±0, l5°C. Cet écart ne donne pas une valeur
rigoureuse de l'incertitude sur la mesure de température, aussi nous avons pris dans
les calculs d'incertitude sur les puissances transférées, une incertitude de ±0, 30°C
afin d'être sûrs de ne pas sous-estimer les erreurs sur la mesure de température.

Le débit d'air

Le débit massique d'air humide dans la section d'essais est mesuré en amont de
celle-ci par un diaphragme placé sur une conduite circulaire. Les calculs du débit
massique d'air et de son incertitude sont donnés en annexe C. Ce dernier prend en
compte l'incertitude sur la valeur de la masse volumique de l'air, sur le diamètre de la
conduite et du diaphragme, sur la mesure de la dépression au travers du diaphragme.
Pour les différents essais que nous avons effectués, l'incertitude sur le débit d'air est
de 2,7% au maximum.

Les incertitudes sur les flux de chaleur

Le tableau 2.1 présente les incertitudes relatives sur la détermination des puis-
sances transférées correspondant aux différents essais effectués. L'incertitude sur la
puissance latente peut aller jusqu'à 20 % pour e = 8 mm. Cette valeur qui peut
paraître très élevée est obtenue lorsque l'humidité à l'entrée est très faible et le débit
d'air très élevé. Cependant, la puissance latente associée à cette forte incertitude est
Chapitre 2. L'étude expérimentale 55

Incertitudes e=Bmm e = 3,2 mm e = 1,5 mm


Qsens <9% <6% <5%
Qlat 6-20% <9% <7%
Qtot <11,5% <6,5% <5,5%

TAB. 2.1 - Les incertitudes relatives sur les mesures de flux

faible et l'incertitude sur la puissance totale reste du même ordre de grandeur que
l'incertitude sur la puissance sensible.

Les résultats expérimentaux obtenus seront présentés dans ce qui suit avec des
barres d'erreur de longueur égale à l'incertitude sur la grandeur correspondante.

2.6.2 Le débit de condensat

Un autre critère de validité des mesures et du banc expérimental est basé sur la
comparaison entre le débit de condensat mesuré par pesée et le débit de condensat
calculé à partir du bilan enthalpique.

Le débit de condensat déduit par pesée et le flux massique total de vapeur d'eau
calculé à partir des mesures d'humidité sont en bon accord (voir figures 2.15(a),
2.15(b), 2.15(c)). Cette vérification permet de s'assurer de l'étanchéité du système
d'amenée d'air. En effet, dans le cas d'une fuite d'air humide, le débit d'air humide
dans la section d'essais serait moins important que le débit mesuré en amont à
l'aide du diaphragme. Le débit de condensat calculé serait ainsi systématiquement
surestimé. Le débit mesuré par pesée lui n'étant pas affecté par cette surestimation,
les comparaisons montreraient un écart proportionnel à la fuite d'air, ce qui n'est
pas notre cas.

Toutefois, la comparaison entre les deux valeurs de débit de condensat n'a de


sens que si on s'est assuré que le débit de condensat mesuré par pesée est correc-
tement capté. On peut bien entendu se rendre rapidement compte d'une fuite des
gouttières car dans ce cas, des flaques d'eau apparaissent rapidement sous le conver-
gent d'uniformisation, sur le sol. Un autre facteur peut influer sur la détermination
du débit de condensat par pesée. Le débit de condensat étant très fluctuant, la du-
rée d'acquisition de la pesée peut modifier sensiblement la détermination du débit.
Nous moyennons le débit sur une heure, ce qui s'avère suffisant pour minimiser les
erreurs liées aux fluctuations du débit. Ce point précis est traité dans le chapitre 3
au § 3.2.1.
Chapitre 2. L 'étude expérimentale 56

5
Q
:@
~
....," 4 3 +---+----t---+-~'i---t----1
Q
4

~ 3 ~ 3 +---+----t--~H--4--t----l
'"'"'
U) "'
U)

-5' &
"0 2 ""' 2+---t---71"---+--t--J------j
=
0
<.)
Ê
E: E:"

0 2 3 4 5 6 0 2 3 4 5 6
mcond (humidités) [g eau /min] mcond (humidités) [g ea/min]

(a) écartement e = 8 mm (b) écartement e = 3, 2 mm

7
v
Q
:@
6

5
y:
r ~

".
~ 4
,-..
U)
f
'"'"'
U)

-5'
""'"'
3

2 v
E:"
0

/
0 /
0 2 3 4 5 6 7
mcond (humidités) [g eau /min]

(c) écartement e = 1, 5 mm

FIG. 2.15- Comparaison entre les pesées et le bilan sur les humidités

2. 7 Les résultats expérimentaux

Nos résultats expérimentaux portent sur plusieurs aspects, et nous allons, lorsque
cela est possible, les comparer avec des résultats expérimentaux issus de la littéra-
ture.

Dans un premier temps, on présente l'influence de la présence de condensat sur le


débit d'air dans le canal. On s'intéresse ensuite au transfert de chaleur et de masse.
Chapitre 2. L'étude expérimentale 57

2. 7.1 Influence du condensat sur l'écoulement d'air

La variation de débit d'air

La section d'essais n'ayant pas été instrumentée pour effectuer des mesures de
perte de charge, on évalue l'effet de la présence de condensat dans le canal de façon
indirecte, en s'intéressant aux variations de vitesse débitante.

Après avoir établi les conditions en température, vitesse, humidité à l'entrée


de la section d'essais, on met en route la circulation d'eau glycolée permettant
d'assurer le refroidissement des parois. Très rapidement la condensation survient
et on observe que la vitesse débitante diminue de façon plus ou moins prononcée
selon les conditions testées.

8 '..
.
\.
_....

début du
~/ /
1 refroidissement 1

"-
4

0 20 40 60 80 100 120 140 160


durée [min]

FIG. 2.16- Influence de la condensation sur la vitesse débitante (e = 1, 5 mm)

Sur la figure 2.16 nous avons représenté la transition entre le régime à sec et
en condensation, pour l'écartement e = 1, 5 mm, à deux régimes différents et pour
yvent = 15 gjkg. On note que la vitesse débitante diminue lorsque la condensation

apparaît. De plus, après l'établissement de la condensation, les vitesses débitantes


fluctuent. Cela pourrait traduire un phénomène de pompage lié aux fluctuations
temporelles de l'épaisseur de condensat présent sur les surfaces. Nous détaillerons
les phénomènes de rétention et de drainage du condensat au chapitre 3.

Pour les écartements e = 8 mm et e = 3, 2 mm, on ne note pas de variation de


la vitesse entre le régime à sec et en condensation.
Chapitre 2. L 'étude expérimentale 58

Les résultats présentés en terme de vitesse débitante ne permettent pas de


conclure concernant l'impact de la condensation sur la perte de charge. En effet,
la courbe caractéristique du ventilateur (vdeb fonction de la perte de charge et de la
fréquence de rotation du ventilateur) n'est pas linéaire. Une variation de perte de
charge dans le circuit peut induire une forte diminution du débit dans un cas et une
diminution négligeable du débit dans un autre cas.

La variation d'intensité de la turbulence

On s'attend a priori à ce que la condensation sous forme de gouttelettes perturbe


l'écoulement d'air. Afin de quantifier cette action, nous avons effectué des mesures
d'intensité de la turbulence suivant x en sortie de la section d'essais à l'aide d'un fil
chaud 6 • Pour l'écartement e = 8 mm, nous n'obtenons pas d'influence du condensat
sur M fv': (voir tableau 2.2). On note que la valeur de l'intensité de la turbulence

ReDh 2100 4100


sec 3,3% 6,7%
condensation 3,4% 6,5%

TAB. 2.2- Comparaison de /difv': à sec et en condensation

pour ReD~. = 2100 est nettement inférieure à celle obtenue pour ReDh = 4100, ce
qui tend à confirmer que l'écoulement est plus proche d'un écoulement laminaire tel
qu'à la sortie du système d'amenée d'air où l'on a mesuré des taux de turbulence 7
de l'ordre de 2% (voir § 2.4.4). On rappelle qu'en l'absence de condensation, pour
un écoulement établi, le critère d'apparition de la turbulence est ReDh > 2400.

Les écartements e = 3, 2 mm et e = 1, 5 mm sont trop faibles pour pouvoir


effectuer des mesures de vitesse au fil chaud lorsque des gouttelettes s'écoulent (le fil
chaud risque d'être détruit). On pourrait s'attendre toutefois à ce que la perturbation
de l'écoulement par les gouttelettes soit plus prononcée pour les écartements les plus
faibles et que le transfert de chaleur et de masse soit augmenté entre le régime à
6. voir § 2.4.4 pour les caractéristiques du fil chaud, de l'échantillonnage et de l'étalonnage
7. Les seules valeurs d'intensité de la turbulence que nous avons trouvées dans la littérature
pour un écoulement interne sont celles données par Laufer (cité par Hinz [24] ainsi que par Taine
et Petit [49]) pour un écoulement dans une conduite circulaire à des Reynolds de 5.10 5 . Laufer
donne une valeur au centre de la conduite: #/v';: = 0, 03. Nos conditions expérimentales étant
très éloignées de celles de Laufer, nous comparons uniquement nos résultats entre eux, avec et sans
condensation, pour les différents débits que nous avons testés.
Chapitre 2. L'étude expérimentale 59

sec et en condensation. Une façon indirecte pour vérifier cela est de considérer le
transfert de chaleur entre l'air et les surfaces refroidies en régime de condensation
et à sec.

2. 7.2 Transfert de chaleur et de masse

Les conditions d'essais visées sont présentées dans le tableau 2.3. L'ensemble de

e=8mm e = 3,2 mm e = 1,5 mm


Vdeb 1-4 m/s 2-6 mjs 4-10 m/s
ReDh 940- 3900 770- 2300 730- 1800
yent
v <5 gjkg (sec) + 10;15;20;25 gjkg (cond.)
TP 5°C
rent 35 oc

TAB. 2.3- Conditions d'essais visées

nos résultats expérimentaux ainsi que les valeurs de isens, iiat, itot sont récapitulés
en annexe B sous forme de tableaux.

Dans un premier temps, nous présentons nos résultats expérimentaux pour e =


8 mm et e = 3, 2 mm sous une forme adimensionnée. Lorsque e = 1, 5 mm, on ne se
trouve pas dans le cas "température pariétale constante" (voir figure 2.4(b) page 43)
et les définitions utilisées pour les coefficients de transfert ne sont plus valides. En
effet, pour l'écartement e = 1, 5 mm on peut obtenir une température d'air en sortie
qui est inférieure à la température moyenne de paroi et le llTIM est indéterminé.
Par la suite, les résultats pour les trois écartements sont donc présentés directement
sous la forme de puissances transférées entre l'air et les parois.

Coefficients de transfert adimensionnés

Tout d'abord, nous effectuons une comparaison de nos résultats avec des corréla-
tions issues de la littérature dans le cas de base d'un canal sans condensation. Dans
notre configuration l'espacement du canal étant compris entre 0, 9% (e = 3, 2 mm)
et 2, 2 %(e = 8 mm) de la largeur du canal, on peut considérer que IJh = 2e. Notre
géométrie se rapproche donc d'un canal de largeur infinie, à température de pa-
roi constante, avec une température et une vitesse constante à l'entrée. Pour cette
configuration, Stefan (48] (cité par Taine et Petit [49]), propose une corrélation du
Chapitre 2. L'étude expérimentale 60

nombre de Nusselt intégré sur la longueur des parois:

hsensDh 0, 024(x*)-l,l 4
NuDh = k = 7, 55+ 1 + 0, 0358(x*)-0,64JtO,l7 (2.6)

avec
* L (2.7)
x = DhReuPr

La comparaison montre qu'il y a un bon accord entre la corrélation de Stefan [48]


et nos résultats expérimentaux à sec pour les écartements e = 8 mm et e = 3, 2 mm
(voir figure 2.17). La corrélation de Stefan n'étant valide que pour les écoulements
laminaires, on note effectivement que les points expérimentaux s'écartent légèrement
de la corrélation lorsque le nombre de Reynolds est supérieur à la valeur critique de
2400.

50
0 e=Bmm
c e=3,2rnm
- corrélation de Stefan
40
~
""s c
§. 30 ~
"'~ c
~ "'
0
20
c:__---
~-
10
1000 2000 3000 4000
Revh

FIG. 2.17- Comparaisons des résultats avec la corrélation de Stefan [48] à sec

Le nombre de travaux portant sur la condensation, en convection forcée, dans un


canal est relativement réduit comparativement aux travaux portant sur les échan-
geurs tubes et ailettes. Pour une géométrie en canal, nous avons relevé l'étude de
Guillory et McQuiston [20] portant sur un échangeur à plaques et de Tree et
Helmer [51] portant sur un canal entre deux parois.

On note une différence importante entre les résultats présentés dans les deux
études en ce qui concerne les coefficients de transfert de chaleur et de masse (voir
figure 2.18). L'explication réside dans la longueur du canal qui permet l'établissement
du profil de température, de vitesse et de concentration. Plus le canal est long et plus
le coefficient de transfert de chaleur moyen sera proche du coefficient de transfert
Chapitre 2. L'étude expérimentale 61

1 .

~
.....
w o---l,!tJ '.!l'Ill UMA
~ 0.02
.,;,.; 6.--- D~)' WALL DATA

~(EXP.)

~.. .
........
~. ,.
' ',
"'- '--.___ 'w
Q
L'- ----'tG..
. ---
. . JA
-'9 ..... -
/

', ,..,~---- ·-y._


- .i.

lQ{l() 1000 4000 10.000 2û.OPO


REYNO\..DS NUMBER

FIG. 2.18- Comparaison des résultats obtenus par Tree et Helmer {51} avec ceux de
Guillory et McQuiston {20}

de chaleur obtenu en régime établi. Il apparaît donc important pour effectuer des
comparaisons valides, d'examiner la longueur des canaux.

On peut caractériser cet "effet d'entrée" par le rapport entre la longueur du canal
L et les longueurs d'établissement Ld, Lth qui dépendent du nombre de Reynolds
ReDh et du diamètre hydraulique Dh. La longueur d'établissement thermique étant
presque égale à la longueur d'établissement dynamique (uniquement avec les condi-
tions limites que nous avons considérées), on ne présente dans le tableau 2.4 que le
rapport L/ Ld avec Ld = Dh(O, 3125 + 0, OllReDh) [49].

Renh Tree et Helmer [51] Guillory et McQuiston [20] Présente étude


e = 12,7 mm e = 3,1 mm e=Bmm e = 3,2 mm
1000 2,2 1,1 2,0 5,1
2000 1,1 0,5 1,0 2,6
3000 0,8 0,4 0,7 1,7

TAB. 2.4- Comparaison du rapport L/ Ld pour différents travaux

Le tableau 2.4 montre qu'en ce qui concerne le rapport L/ Ld, notre étude se
rapproche plus de celle de Tree et Helmer. Nous confronterons donc nos résultats
uniquement avec ceux de Tree et Helmer.

cas e=8 mm: Comme on peut le voir sur les figures 2.19(a) et 2.20(a) nos
résultats pour Jsens et Jiat sont en assez bon accord avec ceux de Tree et Helmer.
Chapitre 2. L'étude expérimentale 62

0.02 Tree et Helmer Présente étude


o-<> ~n condensatio~~ lJ en condensation
+---+ asec • à sec

0.01 -
~
0.008
"'v
= ~

~
·-."' 0.006

0.004
·li
"6
0.003

_j

700 1000 2000 3000 5000


ReDh

(a) écartement e = 8 mm

Tree et Helmer Présente étude


0.02
llo-<> en condensation ~ lJ en condensationJ
~ àsec • à sec

0.01 f-
~ -

"'= 0.008 8
dl ~
........"'
~

~
0.006

0.004

0.003
. "' .

'o

700 1000 2000 3000 5000

Revh

(b) écartement e = 3, 2 mm

FIG. 2.19- Comparaison du facteur de Colburn-Jsens pour nos résultats et ceux de


Tree et Helmer {51}

cas e=3,2 mm: On note sur les figures 2.19(b) et 2.20(b) que les valeurs de
Jsens et Jiat que nous obtenons sont inférieures à celles de Tree et Helmer [51], ce qui
Chapitre 2. L'étude expérimentale 63

1
0.02 Présente étude
0 Y..,= 10 g/kg
a Y..,= 15 g/kg
A Y v= 20 g/kg
v Y..,= 25 g/kg
0.01 r-
fi')
0.008
....

~··
"'
·..::;"
0.006

0.004

0.003

700 1000 2000 3000


ReDh

(a) écartement e = 8 mm

1
0.02
Présente étude
0 Y..,= 10 g/kg
a Y v= 15 g/kg

0.01 r- z A
lS1
A
v
Y..,= 20 g/kg
Y..,= 25 g/kg

0.008 0
....
-~ "'

~~
0.006

0.004
cos
0.003 Tree et Helmer
L

700 1000 2000 3000


ReDh

(b) écartement e = 3, 2 mm

FIG. 2.20 - Comparaison du facteur de Colburn-j1at pour nos résultats et ceux de


Tree et Helmer {51}

confirme l'influence des rapports L/ Ld, L/ Lth sur les facteurs de Colburn déterminés
expérimentalement. En effet, pour e = 3, 2 mm, dans notre étude, on aL/ Ld qui
Chapitre 2. L'étude expérimentale 64

est deux fois plus élevé que pour l'étude de Tree et Helmer (voir tableau 2.4).

Lorsque e = 3, 2 mm, nos résultats expérimentaux indiquent une légère influence


de la condensation sur les valeurs de isens· Cette observation nous ramène à des ré-
sultats présentés dans l'analyse bibliographique au§ 1.4 page 17. Sur différents types
d'échangeurs, un certain nombre d'auteurs [15, 20] ont obtenu une légère augmenta-
tion du coefficient de transfert de chaleur sensible en présence de condensation. En
examinant plus précisément nos résultats expérimentaux (voir tableau B.4) on peut
noter que l'augmentation de isens entre le régime 'à sec' et 'en condensation' est pro-
portionnelle à Renh· Par exemple, pour yvent = 10 gjkg, l'augmentation de jsens est
de 5% pour Renh = 770 et de 24% pour Renh = 2300. Par contre, il n'apparaît pas
d'influence significative de l'humidité sur l'augmentation du coefficient de transfert
de chaleur sensible ainsi que sur le coefficient de transfert de chaleur latente.

Les puissances transférées

Tout d'abord nous présentons les résultats en terme de puissance sensible et de


puissance latente transférées entre l'air et les parois froides. Ceci nous permet de
quantifier l'influence de l'humidité absolue, du nombre de Reynolds et de l'écarte-
ment sur les puissances transférées. On remarque que pour un nombre de Reynolds
et une humidité absolue donnés, la puissance latente et la puissance sensible augmen-
tent lorsque l'écartement diminue (voir figures 2.21(a) et 2.21(b)). Pour un nombre
de Reynolds donné la puissance latente augmente lorsque l'humidité absolue aug-
mente (voir figure 2. 21 (b)).

Afin de mettre en évidence l'influence de la condensation sur le transfert de


chaleur sensible, nous présentons nos résultats sous la forme d'un rapport Qsens en
condensation sur Qsens à sec. Les figures 2.22( a) et 2.22(b) montrent qu'il y a une
influence du nombre de Reynolds sur l'augmentation de la puissance sensible pour
e = 3, 2 et 1, 5 mm. Pour l'écartement e = 8 mm, la puissance sensible est prati-
quement égale à sec et en condensation. Les résultats présentés montrent qu'il est
difficile de conclure précisément quant à une éventuelle influence de l'humidité sur
l'augmentation du transfert de chaleur sensible entre le fonctionnement en humide
et à sec. En effet, avec notre banc d'essais, pour l'écartement e = 1, 5 mm, plus l'hu-
midité à l'entrée est importante et plus on s'écarte d'une condition de température
pariétale uniforme sur la longueur du canal. De plus, la température de paroi TP
peut varier légèrement d'une condition d'essai à l'autre.

En revanche, dans le but de montrer l'influence de l'écartement sur l'augmen-


tation du transfert de chaleur sensible, nous avons moyenné les résultats obtenus
Chapitre 2. L 'étude expérimentale 65

200
Qsens
180 - - - 8mm
- - - 3,2mm
160 __..__ 15mm

........ 140
~
~ 120
~ 100
"'s::
Q.)
80
01"'
60
40
20
0
1000 2000 3000 4000

(a) y;nt = 10 gfkg

350

300 -o- 8mm


-o- 3,2mm
250 -ô- 1,5mm

........ 200
~
'--'
....
150
<':1
cSï
100

50

0
5 10 15 20 25 30

(b) &u. = 1900

FIG. 2.21 -Les puissances transférées

pour les différentes humidités absolues à l'entrée pour chaque écartement et chaque
Chapitre 2. L'étude expérimentale 66

1.14 1.14
,-.. 1.12 ,-.. l.l2
u u

-=
tU
<Il 1.10
"'0 1.08 -"'=
tU
1.10
"' 1.08
0

QI"' 1.06 QI"' 1.06


,-.. ,-..
"1:1 1.04 -d 1.04
= --o- =
-= -
0 Y v-= 10 g/kg 0
u 1.02 u 1.02
-o- Yv-= 15 g/kg -o- Y v"' 15 g/kg
"' 1.00
0 --1:>.-- y v ,. 20 g/kg "'0c: 1.00
--1:>.-- y v "' 20 g/kg
"'
Ol 0.98 --?-- Y v= 25 g/kg Ol"' 0.98 --?-- Yv"' 25 g/kg

0.96 0.96
1000 1500 2000 1000 1500 2000 2500
ReDh ReDh

(a) e = 1,5 mm (b) e=3,2mm

1.14
,-.. l.l2 -o- Yv= 10 g/kg

-
()
tU 1.10 -o- Yv= 15 g/kg
"' --1:>.-- y v = 20 g/kg
"'c: 1.08
Q) -v- Y v= 25 g/kg
QI"' 1.06
,-.. 1.04
-d

-
1::: 1.02
0
()
1.00
"'c:0 0.98
Ol"' 0.96
0.94
1000 2000 3000 4000
ReDh

(c) e == 8 mm

FIG. 2.22- Influence du Reynolds sur l'augmentation de Qsens

nombre de Reynolds. Les résultats présentés sur la figure 2.23 montrent clairement
que l'augmentation du flux de chaleur est d'autant plus importante que l'écartement
du canal est faible.
Chapitre 2. L'étude expérimentale 67

1.12

,-.,
1.10
u
Cl)
Cil
'-'
1.08
"'c0 1.06
al"'
..._
-l:!r- e = 8 mm
~ e=3,2mm
,-., 1.04 -a- e = l,5mm
-d
c: 1.02
0
u
"-'
"'c0 1.00
al"' 0.98 ~
0.96
1000 2000 3000 4000
Revh
FIG. 2.23- Influence de l'écartement sur l'augmentation de Qsens
Chapitre 2. L'étude expérimentale 68

2.8 Conclusion

Nous avons mis en place et validé un banc expérimental permettant d'effectuer


des mesures globales de flux de chaleur sur des ailettes d'échangeur, en régime de
condensation et à sec.

Pour les écartements e = 8 mm et e = 3, 2 mm les résultats sont comparés favo-


rablement avec d'autres travaux issus de la littérature, ce qui permet de confirmer
la validité des mesures expérimentales.
De plus, nous avons noté une augmentation du coefficient de transfert de chaleur
sensible en présence de condensation par rapport au fonctionnement à sec pour
l'écartement e = 3, 2 mm. Cela peut s'expliquer par une perturbation de la couche
limite dynamique et thermique liée à la présence de gouttelettes d'eau sur la surface
(voir § 1.4 dans l'analyse bibliographique). Les mesures de fluctuations de vitesse
pour l'écartement e = 8 mm montrent qu'au centre du canal la perturbation de
l'écoulement ne se fait pas sentir. Cette observation permet d'expliquer que l'on ne
note pas d'augmentation du coefficient de transfert de chaleur sensible en conden-
sation par rapport au fonctionnement à sec pour e = 8 mm. En revanche, nous ne
pouvons pas conclure définitivement concernant l'influence des gouttelettes sur la
perturbation de l'écoulement d'air car il n'a pas été possible d'effectuer des mesures
de vitesse en sortie pour les écartements inférieurs à 8 mm lorsqu'il y a condensation
sur les surfaces.

Pour l'écartement e = 1, 5 mm nous ne pouvons pas effectuer de comparaisons


basées sur les coefficients de transfert de chaleur car ils ne peuvent pas être calculés
avec les données que nous avons mesurées. Pour cette raison nous avons comparé
directement les puissances sensibles transférées, et ceci pour les trois écartements
étudiés.
Ainsi nous avons pu montrer que l'augmentation du transfert de chaleur sensible
entre le régime à sec et en condensation est d'autant plus importante que l'écarte-
ment est faible et que le nombre de Reynolds est élevé. Dans notre cas, même pour
l'écartement e = 1, 5 mm, la condensation ne détériore pas le transfert de chaleur
sensible. Nous obtenons donc un résultat contraire à celui énoncé par McQuiston [38],
Jacobi et Goldschmidt [27] ainsi que Khalfi [29] (voir § 1.4.2) qu'ils ont obtenu sur
des échangeurs tubes et ailettes pour de faibles écartements (e < 3, 2 mm). Ces
auteurs attribuent la détérioration du transfert de chaleur sensible à une rétention
trop importante du condensat sur les surfaces. Nous allons apporter des éléments de
réponse à ce sujet dans le chapitre suivant où l'on étudie spécifiquement la rétention
et le drainage du condensat.
Chapitre 3

L'étude qualitative de la
condensation

Les résultats présentés au chapitre 2 et dans l'analyse bibliographique au cha-


pitre 1 montrent que la présence de condensat sur les ailettes des échangeurs pouvait
dans certaines conditions modifier le transfert de chaleur. Or, si le condensat modifie
le transfert de chaleur, on peut s'attendre alors à ce que les conditions d'écoulement
et d'humidité influent sur le condensat. On s'intéresse dans ce chapitre aux diffé-
rentes conditions qui peuvent agir sur l'évacuation et la rétention du condensat.

Nous avons construit un banc expérimental spécifique pour étudier l'évacuation


et la rétention du condensat sur des ailettes d'échangeur dans une géométrie en
canal. Le dispositif expérimental utilisé reprend des éléments du dispositif servant à
l'étude des flux de chaleur et de masse (voir chapitre 2), toutefois la section d'essais
est de dimension plus réduite.

Lors de ce travail expérimental, on étudie tout d'abord les modes d'évacuation


du condensat. Pour cela, nous définissons des temps caractéristiques pour décrire de
façon globale l'évacuation du condensat dans notre échangeur. Nous nous intéressons
aussi à l'influence des conditions de débit d'air, d'humidité et d'écartement sur la
capacité de rétention du condensat, et ceci sur deux types d'ailettes (aluminium non
traité et aluminium traité avec un revêtement hydrophile).

Pour mener à bien cette étude, nous effectuons des pesées de la masse de conden-
sat présente sur les ailettes ainsi que des mesures du débit de condensat évacué. Afin
de compléter nos observations, des visualisations du drainage des gouttelettes, pour
différents écartements et différents débits, ont également été réalisées.
Chapitre 3. L'étude qualitative de la condensation 70

3.1 Description du dispositif expérimental

3.1.1 La section d'essais

Les dimensions de la section d'essais sont les suivantes:

- la longueur du canal suivant x, L = 0, 16 m,


- la largeur du canal suivant y, l = 0, 16 m
- l'écartement du canal suivant z, e = 8 ; 3, 2 ; 1, 5 mm.

Deux configurations sont utilisées pour mener les investigations.


Dans la configuration "pesée", le canal de la section d'essais est formé par deux
plaques supports en aluminium refroidies par une circulation interne d'eau glycolée
(voir figures 3.1(a) et 3.1(b)). Les surfaces étudiées sont maintenues sur ces plaques
supports et de la graisse silicone assure un bon contact thermique entre les deux. Une
des plaques support étant amovible, le démontage est rapide et l'on peut extraire les
deux surfaces étudiées pour les peser. Les feuillards (épaisseur 0, 2 mm) sont collés
sur des plaques minces (épaisseur 2 mm) afin de rigidifier l'ensemble et de pouvoir
placer un thermocouple dans une rainure pour mesurer la température pariétale
(voir figure 3.2).
Dans la configuration "visualisation", une des plaques supports est remplacée par
une plaque en plexiglass transparent (voir figure 3.l(c)).

Le circuit de refroidissement et le circuit d'air humide sont les mêmes que pour
le banc de mesure de flux (voir chapitre 2 et figure 3.3).

3.1.2 La température de paroi

Afin de vérifier l'uniformité de la température sur le feuillard, nous avons uti-


lisé une caméra de thermographie infrarouge du type AGEMA 870. Il s'agit d'une
caméra avec un détecteur quasi-monochromatique (3 - 5 fi,m) avec un objectif dont
l'angle d'ouverture est 20°. La plaque support amovible est remplacée par un hu-
blot en Fluorine pratiquement transparent aux infrarouges, ce qui permet de vérifier
l'uniformité de la température de surface tout en conservant un écoulement d'air en
canal.
Chapitre 3. L'étude qualitative de la condensation 71

embout gorge de circulation


de 1 'eau glycolée

plaque support joint torique


en aluminium

(a)

plaque transparente
plaques supports en plexiglass

(b) configuration pesée (c) configuration visualisation

FIG. 3.1- L'assemblage du canal et la circulation d'eau glycolée

Le problème majeur pour ce type de visualisation concerne l'émissivité de la


surface dont on désire connaître le champ de température. En effet, le feuillard en
aluminium a une émissivité très faible et reflète la scène thermique environnante.
De plus, lorsqu'il y a condensation sur la surface, l'eau qui a une émissivité de
0, 96(1) contraste fortement avec les zones à faible émissivité. Afin de disposer d'une
1. Les valeurs d'émissivité qui sont données pour l'eau et le papier sont indépendantes de la
longueur d'onde (corps gris) et sont normales à la surface. On fait l'hypothèse classique pour ce type
de matériau que sur l'angle d'ouverture de la caméra, l'émissivité est constante. Cette hypothèse
Chapitre 3. L'étude qualitative de la condensation 72

feuillard d'aluminium 0,2 mm thermocouple


T 0,13 mm

plaque d'aluminium 2mm graisse silicone rainure

FIG. 3.2 - L'assemblage feuillard + plaque support

dispositif ~diaphragme
d'amenée d'air

serrage
colliers '---1···
chauffants

section d'essais

FIG. 3.3- Le circuit d'air humide

surface avec une émissivité pratiquement uniforme, nous avons appliqué une feuille
de papier (émissivité de 0,95) sur la surface d'échange qui en s'imbibant d'eau adhère
à la paroi. Certes, cela modifie le type de condensation, mais en procédant de cette
façon, on reproduit des flux de chaleur du même ordre que dans la configuration
normale.

Les résultats obtenus montrent que l'uniformité des températures sur la largeur
de la paroi (axe y sur la figure 3.l(b)) est satisfaisante. De même, la différence de
température TP(x) entre le début de la plaque et la fin n'est pas très importante. Un

simplificatrice permet, à partir de la mesure d'éclairement effectuée par la caméra, de déterminer


une température de surface et de se faire une idée correcte de l'uniformité de la température de
surface.
Chapitre 3. L'étude qualitative de la condensation 73

seul thermocouple est donc nécessaire pour déterminer la température de la surface,


il sera positionné au centre de la plaque.
Les essais lors des mesures de rétention ont été menés avec une température parié-
tale de 5°C, de manière identique aux essais menés lors des mesures de flux (voir
chapitre 2).

3.2 La rétention et le drainage du condensat

Au cours de nos essais, nous avons systématiquement observé sur les surfaces
étudiées une condensation sous forme de gouttelettes. Ce mode de condensation .
entraîne une évacuation discontinue des condensats, les gouttelettes étant drainées
les unes après les autres le long de la surface. À l'aide du calcul du débit de condensat
puis de visualisations, nous allons caractériser le mode d'évacuation du condensat.

La capacité de rétention d'une surface correspond à la quantité de condensat


présente en permanence sur celle-ci. Elle dépend de l'état de surface (voir § 1.4.3)
et des conditions d'écoulement d'air. Nous allons peser la masse d'eau retenue sur
une surface en fonction des conditions de fonctionnement. Pour compléter les pesées,
nous avons également visualisé le diamètre maximal des gouttelettes sur une surface.

3.2.1 Le drainage des gouttelettes

Dans le but d'étudier le drainage des gouttelettes, nous avons récupéré le conden-
sat qui s'écoule des parois du canal. La surface étudiée est un feuillard d'aluminium
non traité. La masse d'eau récupérée est pesée en fonction du temps, permettant
ainsi de calculer les débits de condensat dont on va parler dans ce qui suit.

Dans un premier temps nous avons étudié les fluctuations du débit de condensat.
La fréquence d'acquisition pour les pesées est de 10". De plus, la balance agit comme
un filtre qui supprime les hautes fréquences qui sont liées à l'impact de la chute des
gouttelettes dans le pot de récupération. Une FFT discrète sur 1024 points ne fait
apparaître aucune fréquence privilégiée pour les fréquences inférieures à 0,1 Hz. La
chute des gouttelettes d'eau a donc un caractère aléatoire, mais le phénomène peut-
être considéré comme quasi-stationnaire car en intégrant le débit de condensat sur
un temps suffisamment long, les fluctuations du débit sont alors très faibles.
Chapitre 3. L'étude qualitative de la condensation 74

Deux questions se posent alors :

Quel est le temps nécessaire pour que le régime quasi-stationnaire s'établisse?

- Sur combien de temps il faut intégrer le débit pour qu'il paraisse constant en
moyenne (temps d'intégration)?

Le temps d'intégration

Tout d'abord nous avons déterminé le temps d'intégration du débit. À partir des
données issues d'une acquisition toutes les 10" de la masse de condensat récupérée
sous les surfaces, nous calculons le débit de condensat en faisant varier le pas de
temps D..t = 10", 30", 60", 2', 5', 10', 20'. L'expression du débit que nous utilisons
est la suivante :
A ) M ((n + 1)/:l.t)- M (n .6.t)
fficond ( n u.t = D..t (3.1)
Le taux de fluctuation du débit (T(mcond) = a(mcond)/mcond) est égal à l'écart
type divisé par la moyenne du débit sur une durée de 4 heures durant laquelle les
conditions (températures, vitesse, humidité) sont maintenues constantes. Plus le pas
de temps (temps d'intégration) est grand et plus le taux de fluctuation du débit est
atténué (voir figures 3.4).

100 JO"
0.018
4

........
0.016 ~ t =60"
~
80 0.014

-
0
0 0.012
60
. :... .. .
*,..-.._
"0
30"
.-.. .
6 40
E:<.> 60"

p
20 2'
5' JO' 20' 0.002 ...
0 0.000
0 300 600 900 1200 5000 10000 15000 20000 25000
!1 t [s] t [s]

FIG. 3.4- Fluctuations du débit pour e = 1, 5 mm, Vdeb = 8 m/ s, T rosée= 13°C et


TP = 5°C

En étudiant le taux de fluctuation du débit selon les conditions d'humidité, de


vitesse et d'écartement, il ressort que plus le débit de condensat est élevé et plus le
Chapitre 3. L'étude qualitative de la condensation 75

temps d'intégration est court à taux de fluctuation constant. À titre d'exemple, on


présente sur la figure 3.5 :

le cas le plus défavorable lorsque e = 3, 2 mm, Vdeb = 2 m/ s, Trosée = 13°C


-+ mcond = 0, 2 gjmin

et le cas le plus favorable lorsque e = 1, 5 mm, Vdeb = 8 m/ s, T'rosée = 28°C


-+ mcond = 1, 3 gjmin.

140
......,._ mcond faible
120
......, - mcond élevé
...!...100

-
0
0

*
,-...
-g 60
80

0
<.)

!.
p
40

20

0
0 300 600 900 1200
~ t [s]

FIG. 3.5- Taux de fluctuations du débit de condensat

Il faut noter que la détermination du taux de fluctuation du débit de condensat


en fonction du pas de temps nécessite une très grande stabilité du système d'humidi-
fication de l'air à l'entrée sur une durée de 4 heures dans notre cas. Ceci afin d'éviter
de prendre en compte des fluctuations du débit de condensat liées à des conditions
d'entrée fluctuantes et non au processus de drainage. Lors des différents tests qui
ont été menés, la température de rosée a été maintenue à la consigne souhaitée à
±0, l°C.

De plus, pour que le taux de fluctuation du débit de condensat soit indépendant


du nombre d'échantillon du débit, il faut que l'on ait un nombre d'échantillon suf-
fisamment grand pour que l'écart type soit significatif. Sur une durée de 4 heures,
on a seulement 12 valeurs de débit avec .6.t = 20', ce qui explique que l'on n'ait pas
pris de pas de temps plus grand.

Pour conclure sur ce point nous avons considéré qu'un temps d'intégration du
débit sur une heure permet d'avoir un taux de fluctuation négligeable pour les condi-
tions de condensation que nous avons testées.
Chapitre 3. L'étude qualitative de la condensation 76

Le temps d'établissement

Pour déterminer le temps d'établissement du régime quasi-stationnaire, nous


avons calculé le débit de condensat au cours du temps à l'aide d'une moyenne glis-
sante sur une heure :

mcond{t) = (M(t + 60')- M(t))/60')

La moyenne glissante agit comme un filtre passe-bas sur les débits mesurés, ce qui
permet d'atténuer les fluctuations importantes que l'on observe sur des temps courts
(voir figure 3.4). Ainsi, en traçant l'évolution du débit dans le temps on peut évaluer
au bout de combien de temps celui-ci se stabilise. La figure 3.6 présente les cas où
la durée d'établissement est la plus longue et la plus courte (pour une surface en
aluminium non traité). On remarque que plus le débit de condensat moyen est faible
et plus le temps d'établissement du régime de condensation est important.

0.025

0.020
,_..,
-.en O.ü15
~
"0
t::
:t0
0.010

0.005

0.000
0 50 100 150 200 250 300 350
t [min]

FIG. 3.6- Durée d'établissement de la condensation

Au vue de la figure 3.6, pour les différents cas que nous avons testés, nous avons
choisi d'attendre toujours plus d'une heure, à partir du début du refroidissement,
pour être certain de l'établissement des phénomènes avant d'effectuer l'acquisition
des données.

Il faut noter que pour les essais présentés au chapitre 2, la condition d'établisse-
ment de la condensation a été respectée avant d'effectuer des mesures et le débit de
condensat déterminé par pesée a été obtenu sur une durée d'une heure.
Chapitre 3. L'étude qualitative de la condensation 77

3.2.2 La rétention des gouttelettes

La capacité de rétention est déterminée en pesant la masse de condensat pré-


sente sur la surface après avoir attendu que la condensation s'établisse. Deux types
de surfaces ont été testées, un feuillard en aluminium non traité et un feuillard en
aluminium avec un traitement hydrophile. Pour chaque surface, on examine l'in-
fluence de la vitesse et de l'humidité de l'air à l'entrée.

Plusieurs difficultés rendent délicate l'obtention de résultats de pesées fiables:

- La première difficulté réside dans la manipulation des surfaces avant d'effectuer


les pesées. Cependant, le banc ayant été conçu dans l'optique de pouvoir ouvrir
le canal, l'opération de "désassemblage" de la surface d'échange et de la plaque
support s'effectue rapidement. De plus, nous avons veillé à ce qu'il n'y ait pas
de perte de condensat entre le moment ou l'écoulement d'air est stoppé et celui
ou les surfaces sont posées sur les balances (marque Sartorius avec une précision
de ±0, 01 g). La procédure de désassemblage des surfaces est identique pour
chaque condition testée.

- La deuxième difficulté vient de l'état de surface qui peut évoluer d'un essai à
l'autre. D'une part, étant donné que la condensation dépend de la nature de
la surface, nous prenons soin , à chaque essai, de nettoyer les feuillards avec de
l'alcool dilué pour enlever les traces de graisse éventuelles. D'autre part, après
plusieurs heures de fonctionnement, nous avons remarqué que les feuillards non
traités se ternissaient légèrement sous l'action d'une oxydation de l'aluminium.
Toutefois, en prolongeant le temps d'exposition à l'air et à l'humidité, nous
nous sommes rendu compte que la teinte des surfaces ne variait plus de façon
significative. Nous avons donc utilisé les deux mêmes feuillards préalablement
vieillis 2 de façon à avoir un état de surface stable et des angles de contact de
gouttelettes (voir§ 1.4.3) sur la paroi qui soient identiques pour tous les essais.

- La dernière difficulté, et la plus importante, provient du phénomène de conden-


sation en gouttelettes. Nous avons vu précédemment que le débit de condensat
mesuré par pesée est fluctuant. Le flux de masse de vapeur vers la paroi, cal-
culé à partir d'une différence d'humidité, étant pratiquement constant, c'est
donc la masse d'eau présente sur la surface qui fluctue sensiblement. La pesée
des surfaces nous donnant une valeur instantanée, il faut donc répéter la même
condition à plusieurs reprises pour obtenir une valeur moyenne. Les résultats
2. Les feuillards ont été utilisées durant de nombreuses heures en régime avec et sans condensa-
tion avant de servir pour les essais présentés ici.
Chapitre 3. L'étude qualitative de la condensation 78

sont donc présentés avec des barres d'erreur de longueur égale à une fois l'écart
type de part et d'autre de la valeur moyenne qui est calculée avec une dizaine
de valeur.

3.0 3.0

~--1
2.5 2.5

bi)
........
-g0 1.5
2.0
!tt-F--I f ......,
00
~1.5
c
2.0

(,) 0

~ 1.0
(,)

ReDh =2000, e =8 mm ~ 1.0


-o- non traitée
Trosée = l6°C, e =8 mm
-o- non traitée
0.5 -o- traitée hydrophile 0.5 -o-- traitée hydrophile

0.0 0.0
10 15 20 25 30 35 0 1000 2000 3000 4000 5000
0
Trosée [ C] ReDh

(a) (b)

FIG. 3. 7 - Influence du traitement de surface avec e = 8 mm

L'observation visuelle des surfaces a permis de conclure qu'il n'y avait pas d'inon-
dation entre les parois et cela quelques soient les conditions testées.

Les figures 3. 7 (a) et 3. 7 (b) montrent que la surface traitée hydrophile retient
une quantité d'eau légèrement plus importante que la surface non traitée. La masse
d'eau retenue sur le feuillard traité hydrophile est pratiquement indépendante des
conditions de vitesse et d'humidité, ce qui semble être moins évident pour le feuillard
non traité.

À l'exception de l'écartement e = 8 mm, nous n'avons pas noté d'influence


significative de la température de rosée sur la masse de condensat retenue sur la
surface (voir figure 3.8(a)). Donc, comme le débit de condensat augmente lorsque
l'humidité à l'entrée est plus élevée, on peut conclure que celui-ci n'influence pas
significativement la capacité de rétention de la surface.

Les figures 3.8(a) et 3.8(b) montrent une diminution conséquente de la masse


d'eau pour e = 1, 5 mm par rapport à e = 8 mm ete= 3, 2 mm. La présence de
condensat induit un rétrécissement de la section de passage par rapport aux surfaces
Chapitre 3. L'étude qualitative de la condensation 79

3.0 1 3.0 r---,.----.-----,---,---r---,

2.5 2.5

2.0 ~1 --1~~-~t ..........


2.0
bO
2! 1.5 ~1.5 -o- 8 mm, Trosée =l6°C 1
8
~
8 --o-
1 3,2 mm, Trosée =l6°CI
1.0 ~ 1.0
l··············· ······· ~
Revh- 2000
-o- 8mm 1 ....~----I
0.5 --o- 3,2mm
... <>- .. l,5mm 0.5 f--
,... <>... 1,5 mm, Trosée = 20,7°CI
0.0 1
o.o L~::::::::i==:c::::::::::ï:==::c=:.J
14 16 18 20 22 24 26 28 30 0 1000 2000 3000 4000 5000
ReDh

(a) (b)

FIG. 3.8- Influence de l'écartement pour une surface non traitée

sèches. Nous avons obtenu une épaisseur moyenne sur la surface de chaque ailette
de:

- 0, 08 mm pour e = 8 mm, soit une réduction de la section de passage de 2%


liée à la présence du condensat dans le canal,

- 0, 086 mm pour e = 3, 2 mm, soit une réduction de la section de passage de


5,4%,

0, 03 mm pour e = 1, 5 mm, soit une réduction de la section de passage de


4%.

Afin d'affiner nos observations, nous avons aussi mené une étude visuelle pure-
ment qualitative de l'action de l'écoulement d'air sur la rétention et le drainage du
condensat sur les surfaces.

3.2.3 Visualisation du mode de rétention et de drainage

À l'aide d'une caméra vidéo numérique, nous avons effectué des visualisations du
mode de drainage des gouttelettes en fonction de l'écartement entre les parois et de
la vitesse d'écoulement d'air (voir figure 3.l(c)). Nous avons conservé rent= 35°C,
T:O~~e = 20, 7°C (l\.ent = 15 9eau/kg) lors des différents essais.
Chapitre 3. L'étude qualitative de la condensation 80

Compte tenu du matériel utilisé et de la complexité du phénomène, nous nous


sommes intéressés uniquement aux plus grosses gouttelettes visibles sur la surface.
Celles-ci nous renseignent sur les forces appliquées sur l'interface de condensation.
En effet, comme l'ont expliqué Koch et al (30} (voir § 1.4.3), la taille maximale
des gouttelettes avant leur drainage est le résultat d'un équilibre entre la force de
gravité, la force de cisaillement gouttelette-paroi et dans notre cas il faut rajouter
la force de traînée de frottement de l'air sur la gouttelette.

Écartement inter-ailette e = 3, 2 mm

Deux vitesses ont été étudiées: Vdeb = 6 mf s--+ ReDh = 2300 et Vdeb = 4 mf s--+
ReDh = 1500.

À l'entrée de la section d'essais, on observe 3 zones distinctes (voir figure 3.9).


Juste au début de la paroi refroidie, il y a une zone où les gouttelettes d'eau qui
s'écoulent sont de taille réduite: c'est la zone de départ. On observe que ces gout-
telettes grossissent en glissant le long de la paroi et en coalesçant avec de petites
gouttelettes immobiles. Puis, alors que certaines des gouttelettes s'écoulent en de-
hors de la zone présentée sur la figure 3.9, d'autres gouttelettes s'arrêtent dans une
zone que nous appelons "zone de rétention". Ces constatations montrent clairement
le rôle des forces de frottement sur le drainage du condensat. En effet, le gradient de
vitesse et la force de frottement sur les gouttelettes étant plus importants au début
du canal, cela explique que seules de petites gouttelettes s'écoulent dans cette zone
(zone de départ). Plus loin dans le canal, le profil de vitesse a tendance à s'établir,
la force de frottement de l'air sur les gouttelettes diminue, et une gouttelette qui
était initialement en mouvement sous l'action combinée de la force de pesanteur et
de la force de frottement, peut alors s'arrêter lorsque cette dernière diminue.

Plus bas sur la surface (voir figure 3.10(a)) on note que les gouttelettes sont plus
grosses qu'en haut. Certaines gouttelettes traversent la zone de visualisation sans
s'arrêter alors que d'autres percutent des gouttelettes arrêtées; on observe alors
qu'une partie continue son chemin alors que l'autre partie est retenue (voir les fi-
gures 3.10(a) à 3.10(d) prises en séquence). On observe aussi sur cette séquence que
lorsque deux gouttelettes suffisamment proches se touchent et coalescent, elles attei-
gnent alors un diamètre suffisant pour être drainées. Cette séquence met également
en évidence qu'une gouttelette drainée vers le bas ne peut pas dépasser un certain
diamètre et que l'excédent donne naissance à une ou plusieurs gouttelettes qui se
reforment dans le sillage. Ceci nous permet d'affirmer que les plus grosses gouttes
présentent sur la surface n'ont pas grossi à partir d'une gouttelette microscopique,
Chapitre 3. L'étude qualitative de la condensation 81

FIG. 3.9- Drainage de gouttelettes: haut de la plaque, Rea= 2300, e = 3, 2 mm

mais qu'elles sont issues du drainage incomplet de petites gouttelettes situées en


amont.

De plus, pour les deux vitesses étudiées (Vdeb = 6 mf s et Vdeb = 4 m/ s ), nous


n'avons pas noté de différence du diamètre maximal des gouttelettes présentes au
bas de la plaque. Cette observation tend à montrer que la force de pesanteur sur les
gouttelettes est prépondérante pour le drainage par rapport à la force de traînée qui,
même si elle augmente en fonction de la vitesse de l'air, ne modifie pas le diamètre
maximal des gouttelettes sur laquelle elle s'applique.
Chapitre 3. L 'étude qualitative de la condensation 82

(a) 5'38"11

(b) 5'38"12
Chapitre 3. L'étude qualitative de la condensation 83

(c) 5'38''21

(d) 5'42"04

FIG. 3.10 - Drainage de gouttelettes: bas de la plaque, Reu = 2300, e = 3, 2 mm


Chapitre 3. L'étude qualitative de la condensation 84

Écartement inter-ailette e = 8 mm

Pour les deux vitesses étudiées (vdeb = 1,5 m/s-+ Re.Dh. = 1500 et Vdeb =
2, 3 m/ s -+ Rea = 2300 ), nous n'avons observé aucune différence significative
en ce qui concerne le diamètre maximal des gouttelettes (voir figure 3.11 (a) et fi-
gure 3.11 (b)). On conclu donc, comme on l'a fait pour l'écartement e = 3, 2 mm, que
la force de pesanteur est prépondérante sur la force de frottement pour le drainage
des gouttelettes.

(a) Vdeb = 1, 5 m/ s
Chapitre 3. L'étude qualitative de la condensation 85

(b) Vdeb = 2, 3 mfs

FIG. 3.11 - Drainage de gouttelettes: bas de la plaque, e = 8 mm


Chapitre 3. L'étude qualitative de la condensation 86

Écartement inter-ailette e = 1, 5 mm

Pour l'écartement e = 1, 5 mm, nous avons étudié trois vitesses: Vdeb ~ 5 m/ s -+


Rea~ 93oe); Vdeb = 8 mjs-+ Rea= 1500 et vdeb = 12 mjs-+ Rea= 2200.

Entre la figure 3.12(a), la figure 3.12(b) et la figure 3.12(c) on peut noter que
le diamètre apparent des plus grosses gouttelettes est plus petit lorsque la vitesse
augmente, contrairement aux observations faites avec les écartements e = 8 mm et
e = 3, 2 mm ou le diamètre apparent semble indépendant de la vitesse.

De plus, on observe que les gouttelettes sont nettement plus petites que pour
l'écartement e = 3, 2 mm et qu'elles sont drainées à une vitesse plus grande. Étant
donné que la contrainte à l'interface augmente lorsque la vitesse débitante augmente,
ces observations nous permettent d'affirmer que pour l'écartement e = 1, 5 mm, la
force de traînée de frottement devient prépondérante pour amorcer la chute des
gouttelettes.

(a) Vdeb ~ 5 mjs

Par ailleurs, pour Vdeb ~ 5 m/ s, on observe la formation de ponts aqueux entre


la paroi en aluminium et la paroi en plexiglass (voir figure 3.12(a)). On observe que
3. Pour la vitesse la plus faible, la mesure de débit s'avère être très imprécise car on s'éloigne
des conditions d'utilisation du diaphragme décrites en Annexe C.
Chapitre 3. L'étude qualitative de la condensation 87

(b) Vdeb = 8 mfs

(c) Vdeb = 12 m/s

FIG. 3.12- Drainage de gouttelettes: bas de la plaque, e = 1, 5 mm


Chapitre 3. L'étude qualitative de la condensation 88

certaines gouttelettes (les plus grosses) en train de s'écouler sont soudainement stop-
pées lorsqu'il y a contact entre les deux parois et ensuite s'écoulent très lentement
vers le bas. Selon nous, ce processus de formation de ponts aqueux peut s'amplifier
pour des vitesses encore plus faibles et pourrait engendrer une inondation partielle
de l'espace entre les parois.
Chapitre 3. L'étude qualitative de la condensation 89

3.3 Conclusion

Nous avons mis en place un banc expérimental permettant d'étudier la réten-


tion et le drainage du condensat dans un canal pour différents types de surface et
différents écartements.

Les résultats présentés dans ce chapitre montrent le caractère quasi-stationnaire


de la condensation. Pour nos conditions expérimentales, nous avons obtenu un temps
d'établissement du régime quasi-stationnaire d'au plus une heure. Nous avons aussi
montré que le taux de fluctuation du débit calculé avec un pas de temps trop petit,
de l'ordre de quelques dizaines de secondes par exemple, est très important. Un
temps d'intégration d'une heure est nécessaire pour avoir un débit de condensat
stationnaire en moyenne.

L'étude par pesée des surfaces s'est avérée relativement délicate à mener de part
le caractère "intrusif" et "destructif" de la mesure (arrêt de la condensation et ma-
nipulation des surfaces) et de part la fluctuation du phénomène. Compte tenu de
l'incertitude sur les valeurs, une seule tendance très nette ressort des résultats : la
masse de condensat retenue sur les surfaces est nettement plus faible pour l'écar-
tement e = 1, 5 mm que pour l'écartement e = 8 mm et e = 3, 2 mm. De plus,
pour toutes les conditions d'essais testées, nous n'avons pas observé d'inondation de
l'espace inter-ailette.

Nous avons approfondi la connaissance du mode de drainage et de rétention du


condensat à l'aide de visualisations. Nous nous sommes particulièrement intéressés
aux gouttelettes de plus grand diamètre. Ce sont ces gouttelettes qui sont à l'origine
du drainage du condensat et de la perturbation de l'écoulement d'air.
Nous avons établi que pour l'écartement e = 1, 5 mm, la force de traînée de frot-
tement sur les gouttes devient prépondérante sur la force de pesanteur; cela induit
une diminution conséquente du diamètre maximal des gouttelettes et de la masse
d'eau sur les ailettes. Toutefois, en-dessous de Vdeb ~ 5 m/ s, la force de traînée n'est
plus suffisante pour faire diminuer le diamètre maximum des gouttelettes et il y a
apparition de ponts aqueux entre les parois.
Pour l'écartement e = 3, 2 mm, la force de traînée joue un rôle sur le drainage des
gouttelettes uniquement au début du canal, où les gradients de vitesse et la force
de traînée sont les plus élevés. Plus loin sur les surfaces, le diamètre maximal des
gouttelettes ne semble pas influencé par l'augmentation de la force de traînée de
frottement sur l'interface air/condensat. Ces deux constations montrent que même
si la force de traînée n'est pas prépondérante sur toute la longueur du canal, elle
Chapitre 3. L'étude qualitative de la condensation 90

n'est pas négligeable par rapport à la force de pesanteur.


En revanche, pour l'écartement e = 8 mm, aucun élément indique que le drainage
des gouttelettes est influencé par l'écoulement d'air; il semble que seule la force de
pesanteur soit influente.

Dans l'analyse bibliographique (voir page 20), certains auteurs font l'hypothèse
d'une inondation pour expliquer la dégradation du transfert de chaleur dans les
échangeurs tubes et ailettes lorsque les espacements inter-ailettes sont faibles ( ~
1, 5 mm). Même si l'on a noté l'apparition de quelques ponts aqueux dans notre
configuration, nous n'avons pas observé ce phénomène d'inondation. Par rapport à
notre étude, plusieurs différences permettent d'expliquer cela a priori. Tout d'abord,
les vitesses débitantes que nous avons considérées sont légèrement plus élevées que
dans les études portant sur les échangeurs tubes et ailettes, ce qui peut favoriser le
drainage du condensat. De plus, dans notre cas l'écoulement d'air est dans la même
direction que la pesanteur, et la force de pesanteur s'ajoute à la force de traînée pour
faire glisser les gouttes vers le bas de la paroi. Pour finir, nous sommes dans une
configuration sans tubes. Et selon nous, la présence des tubes engendre des zones
où la force de frottement sur le condensat est plus faible, ce qui favorise la rétention
et éventuellement l'inondation de l'espace inter-ailette.
Ces trois raisons possibles, peuvent expliquer l'absence d'inondation dans notre
configuration alors qu'elle semble être parfois présente dans les échangeurs tubes
et ailettes.
Chapitre 4

Les modèles utilisés dans les


simulations numériques

La simulation numérique peut être un outil intéressant pour l'amélioration de la


conception des échangeurs de chaleur. L'utilisation d'un code de calcul commercial
est attrayante car les possibilités de changer de géométrie sont facilitées par les
interfaces graphiques et les outils de maillage de plus en plus performants.

Nous avons utilisé le code de calcul FLUENT (version 4.4.8 avec un maillage
structuré) dont on a déjà montré la capacité à correctement simuler les performances
thermiques d'échangeurs de chaleur à ailettes planes et continues fonctionnant sans
condensation [7]. Outre la mise en place de la simulation numérique (maillage, condi-
tions limites, choix des modèles, ... ), notre principale contribution a consisté à dé-
velopper et à introduire dans le code des modélisations qui permettent de traiter les
cas où il y a condensation surfacique et volumique.

Nous présentons dans ce chapitre les équations stationnaires de la dynamique


de l'écoulement, de la thermique et du transport de masse qui sont résolues par
le code pour le mélange air-vapeur d'eau. Nous décrivons succinctement le modèle
de turbulence RNG k- E implanté dans le code de calcul. Les modélisations de la
condensation que nous avons développées sont ensuite présentées de façon détaillée.

4.1 L'écoulement d'air chaud et humide

Pour la gamme de vitesse étudiée, nous sommes en régime de convection for-


cée car le nombre de Richardson est inférieur à 1 (49]. Nous allons donc négliger
Chapitre 4- Les modèles utilisés dans les simulations numériques 92

l'influence des forces de flottaison dans l'équation de conservation de quantité de


mouvement.

Pour les configurations que nous avons considérées, on peut être en régime d'écou-
lement laminaire ou turbulent. On présente donc dans ce qui suit les équations uti-
lisées par le code de calcul, pour des écoulements en régime laminaire ou turbulent.

Pour le transfert de chaleur et de masse, on présente les équations de conserva-


tion, en insistant sur les particularités de ces expressions dans le cas de la conden-
sation en présence d'un mélange binaire (air humide).

Dans le code de calcul, les équations de conservation sont résolues sous une forme
discrétisée par la méthode des volumes finis.

4.1.1 Convection forcée

L'équation de conservation de la quantité de mouvement dans la direction 2

(i=1,2,3 respectivement pour x, y, z) s'écrit en régime stationnaire:

(4.1)

dans laquelle nous négligerons la force de pesanteur p 9z·

Le couplage pression-vitesse

Les équations 4.1 ne fournissent pas une relation explicite pour le champ de
pression qui est inconnu a priori. Pour le déterminer, les équations de conservation de
quantité de mouvement sont en fait considérées comme des équations pour calculer
les vitesses et une équation supplémentaire est obtenue à partir de l'équation de
continuité (voir éq. 4.9). Les équations de conservation de la quantité de mouvement
et de continuité sous leur forme discrète permettent d'obtenir une équation discrète
de correction sur la pression. Nous avons choisi d'utiliser l'algorithme SIMPLE pour
la correction de pression (voir Patankar [43] pour plus de détails).

La modélisation de la turbulence

Les équations de conservation utilisées dans FLUENT pour les écoulements en


régime turbulent sont obtenues en utilisant la décomposition de Reynolds (vi = vi +
Chapitre 4. Les modèles utilisés dans les simulations numériques 93

vD. Cette approche fait apparaître le tenseur de contrainte de Reynolds 8


ax. (p v:vj)
J

dans l'équation 4.1. Les modèles de turbulence sont en fait des modèles de fermeture
qui expriment les grandeurs fluctuantes (v:vj) en fonction de grandeurs moyennes de
l'écoulement. Le concept de viscosité turbulente permet d'exprimer les contraintes
de Reynolds en fonction de gradients de vitesse moyenne de l'écoulement. Ce concept
se traduit par l'hypothèse de Boussinesq qui s'écrit selon la relation suivante:

pvi
-,-, ( âvi
V·= -J-Lt -
âvi) + -J-Lt-8ii
+- 2 Ôuz 2
+ -pk8ii (4.2)
J ÔXj ÔXi 3 ÔXl 3

avec l'énergie cinétique turbulente k = ~ (v~2 + v~ 2 + v~ 2 )


Nous avons utilisé le modèle de turbulence appelé "ReNormalization Group"
(RNG) k- E qui est implanté dans le code de calcul FLUENT. La théorie du modèle
2
RNG k- E donne la viscosité turbulente: /Jt =pCP. k€ avec CP. = 0, 0845 et le taux
de dissipation de l'énergie cinétique turbulente:

av~ âv'·
f. = 1.1-~ _J
ÔXj ÔXi

Les équations de transport pour k et f. sont données par la théorie du modèle RNG.

ak ak a ak
-+v·-=
at ~ axi
litS
2
- E + -ÔXi
Œkllt-
axi
(4.3)

et
af. af. E E
2
a af.
dt
+ v~ axi
· - = C1f-kvtS
2
- C2f-k - Rt + -axi
Œfvt-
axi
(4.4)

Le terme de taux de cisaillement Rt est égal à:

avec
Sij =~ (avj + ÔVi)
2 axi ÔXj

Le terme Rt est exprimé dans les équations du modèles RNG k- f. par:

avec 'f/t = Sk/E, rJo = 4, 38, f3 = 0, 012 et S 2 = 2SijSii est le module du tenseur
de taux de contrainte. De plus, la théorie du modèle RNG donne les valeurs des
constantes cl€ = 1, 42, c2f = 1, 68 et Ü'.k = Ü'.f = 1, 39. Ü'.k et Ü'.f sont les inverses des
nombres de Prandtl turbulent pour k et f.. Dans le cas de calcul au faible nombre de
Chapitre 4. Les modèles utilisés dans les simulations numériques 94

Reynolds, une variation de ak et af peut-être prise en compte en utilisant la relation


implicite suivante:

ak- 1, 3929 o,6321 ak + 2, 392910,3679- v


(4.5)
Œo - 1, 3929 Œo + 2, 3929 Vt +V

Le modèle RNG k- E utilise une approche plus mathématique des équations de


transport de la turbulence que le modèle k-E. Le modèle RNG est donc plus général
et plus fondamental, il donne de meilleures prédictions des vitesses, du transfert de
chaleur et de masse en proche paroi [13]. Un avantage du modèle RNG k- E réside
dans le fait que des effets présents aux faibles nombres de Reynolds sont pris en
compte dans la théorie du modèle RNG, afin que le comportement "laminaire" dans
la couche limite turbulente soit prédit. Ainsi, lorsque le maillage est suffisamment
fin en proche paroi (y+ < 4), le code n'utilise pas de loi de paroi semi-empirique
pour calculer le profil de vitesse dans cette zone.
Un intérêt supplémentaire de cette approche, qui est coûteuse en temps de calcul, ré-
side dans la prise en compte de la vitesse pariétale d'aspiration (liée au mouvement
compensatoire, voir § 1.2.2). En effet, les lois de parois classiques, déjà intégrées
dans le code de calcul, ne considèrent pas la modification du profil de vitesse liée à
l'aspiration à l'interface. Cependant, lorsque l'humidité est élevée, la vitesse d'aspi-
ration devient importante et modifie l'allure du profil de vitesse en proche paroi. Il
faut alors dans ce cas, modifier les lois de paroi classiques ou utiliser des modèles
spécifiques (RNG k- E sans lois de paroi, k- E à bas Reynolds, ... ) qui décrivent
correctement la sous-couche visqueuse [31].
En conséquence, nous avons choisi d'utiliser le modèle RNG k- E et de mailler fine-
ment le domaine de calcul jusque dans la sous-couche visqueuse (y+ < 4). Ceci nous
permet de modéliser le profil de vitesse correctement en prenant en compte l'effet
de la vitesse d'aspiration sur le transfert de chaleur et de masse.

La résolution des équations de transport pour l'énergie cinétique turbulente k et


pour le taux de dissipation turbulente E nécessite l'expression des conditions limites
à la paroi pour k et L Une première approche consiste à supposer un équilibre entre
la production d'énergie cinétique turbulente et le taux de dissipation de l'énergie
cinétique turbulente (P = E)(l). Une autre approche consiste à vérifier l'équilibre
P = E moyenné sur plusieurs mailles en proche paroi. Cette deuxième approche
améliore la prédiction de la contrainte visqueuse et du transfert de chaleur pour
les écoulements avec des séparations ou des recollements [13]. Pour des écoulements
1. Le développement complet des conditions limites pour k et E, à partir de l'hypothèse d'équi-
libre P = E est relativement complexe. Les expressions des conditions limites pour k et E sont
données dans la documentation du code de calcul [13].
Chapitre 4. Les modèles utilisés dans les simulations numériques 95

au-dessus d'une plaque plane, la première approche est satisfaisante, en particulier


lorsque le maillage est raffiné en proche paroi. Nous utiliserons l'une ou l'autre des
deux approches selon la structure de l'écoulement étudié.

4.1.2 Transfert de chaleur

L'équation de conservation de l'énergie est résolue dans FLUENT en terme de


conservation de l'enthalpie statique, i, définie par:

(4.6)

avec
iv (T) = hT
Tref
GPv dT et ia (T) = fT
}Tref
GPa dT (4.7)

L'équation de conservation de l'enthalpie s'écrit:

(4.8)

L'équation 4.8 ne tient pas compte de la dissipation visqueuse.

Le terme vi(opjoxi) correspond à la variation d'enthalpie liée à la variation


de pression (l'enthalpie statique, i, est fonction de la chaleur spécifique à pression
constante). Ce terme est négligeable par rapport aux autres termes de l'équation 4.8.

kt est la conductivité thermique de l'air humide liée au transport turbulent:


kt = J-Lt/ Prt.
Le terme &~i (iaJa,i +ivJv,i) dans l'équation 4.8 correspond au transport d'enthal-
pie dû à l'inter-diffusion de vapeur d'eau et d'air. Dans notre cas, ce terme est négli-
geable par rapport aux autres termes de l'équation 4.8. Comme nous avons choisi de
ne pas négliger a priori le mouvement compensatoire à l'interface de condensation
qui est lié à l'inter-diffusion des espèces, nous avons conservé ce terme dans l'équa-
tion de conservation de l'énergie.
Le terme source d'enthalpie Si dans l'équation 4.8 est important dans l'approche
que nous avons adoptée pour modéliser la condensation. En effet, c'est par l'inter-
médiaire de ce terme source que nous prendrons en compte la chaleur latente libérée
par la condensation. Nous préciserons plus loin l'expression du terme source Si pour
le cas de la condensation surfacique (voir § 4.2.2) et pour le cas de la condensation
volumique (voir § 4.2.3).
Chapitre 4. Les modèles utilisés dans les simulations numériques 96

4.1.3 Transfert de masse

Pour l'écoulement d'air humide, l'équation de conservation de la masse, ou équa-


tion de continuité, s'écrit en régime stationnaire:

(4.9)

Dans notre cas, le terme source Sv prend en compte la "disparition" de vapeur


d'eau liée à la condensation surfacique (sur la paroi) et volumique (dans l'écoule-
ment). Ainsi, le bilan de masse sur l'air humide, entre l'entrée et la sortie de la
section d'essais est influencé par la condensation de vapeur d'eau.
De plus, comme on modélise un puits de masse à l'interface de condensation, cela
permet de décrire correctement le phénomène de succion à la paroi. En effet, en inté-
grant l'équation 4.9 à proximité de l'interface de condensation, on obtient p v~nt =!= 0
(2).
Nous préciserons aux§ 4.2.2 et § 4.2.3 les expressions que nous avons utilisées pour
Sv.

L'air humide étant un mélange binaire, si on connaît la fraction massique d'une


espèce on en déduit la fraction massique de l'autre espèce: Ya = 1- Yv. Dans notre
cas, il suffit donc d'écrire l'équation de conservation pour la vapeur d'eau:
a (pviYv) =-a
-a a Jv,i +Sv (4.10)
Xi Xi

La diffusion de masse due aux gradients de température (effet Soret) est négli-
geable dans notre cas, et le flux de vapeur par diffusion dans la direction xi s'écrit:·

Jv,i = -
/-lt) aYv
(p'Dc + &t axi (4.11)

Nous avons fait l'hypothèse que l'air est la phase porteuse et que la vapeur d'eau
est diluée. Dans ce cas, le coefficient de diffusion 'De dépend de la température, mais
ne dépend pas de la composition du mélange. Cette hypothèse est vraie lorsque l'on
considère de l'air avec une teneur faible en vapeur d'eau, ce qui est le cas dans le
domaine de la climatisation.

Le terme f-tt/ &t; est égal à la diffusivité turbulente et le nombre de Schmidt


turbulent est pris égal à 0, 9 par défaut. Leduc [31] a montré que pour une valeur
du nombre de Schmidt turbulent prise proche de 1, il n'y a pas de modification
significative du transfert de chaleur et de masse.
2. On remarque que l'équation 4.9 de conservation de la masse est différente de celle utilisée par
Besednjak et Poredos [5] (voir éq. 1.60 page 34).
Chapitre 4. Les modèles utilisés dans les simulations numériques 97

4.2 Les conditions de condensation

4.2.1 L'épaisseur de condensat

En ce qui concerne la modélisation du condensat présent sur les surfaces, nous


avons choisi d'utiliser l'approche de Besednjak et Poredos [5] qui considèrent que le
condensat est immobile et d'épaisseur uniforme sur la surface (voir § 1.6.2 page 33).

En effet, sur les surfaces que nous avons étudiées, nous avons observé une conden-
sation en gouttelettes, avec une évacuation de celles-ci par un glissement rapide le
long de la surface une fois qu'elles ont atteint le diamètre maximum (voir§ 3.2.3). Ce
mode d'évacuation quasi-stationnaire ne peut pas être modélisé par un écoulement
du condensat en film continu tel que présenté dans le §1.6.1.

Le fait de considérer que le condensat est immobile et d'épaisseur uniforme per-


met de prendre en compte la réduction de la section de passage pour l'écoulement
d'air. De plus, une conductivité kcond est associée à cette épaisseur de condensat afin
de prendre en compte sa résistance thermique (voir figure 4.1). Donc, en plus d'avoir
modélisé la conduction dans les ailettes de l'échangeur considéré, nous avons aussi
modélisé la conduction dans l'épaisseur de condensat.

Nous étudierons au§ 5.ll'influence de cette approche simplifiée de l'écoulement


et de la résistance thermique du condensat sur les résultats numériques.

4.2.2 Le modèle de condensation surfacique

Pour modéliser le transfert de masse à l'interface de condensation, nous avons


choisi d'utiliser l'approche "réaction surfacique" utilisée par Russeil [46](voir § 1.6.3
page 35). On rappelle qu'il s'agit d'une approche originale dans laquelle l'analogie
qu'il y a entre le phénomène de condensation et le phénomène de réaction chimique
surfacique (CVD ( 3 )) est utilisée. En effet, on peut considérer la vapeur d'eau conte-
nue dans l'air humide comme une espèce chimique qui "réagit" sur la surface de
condensation et est transformée en eau sous forme liquide: air + vapeur d'eau ---+
air + eau liquide. La chaleur latente correspond alors à la chaleur libérée lors de la
réaction chimique.
Un modèle chimique de déposition de vapeur est présent dans le code de calcul
FLUENT. Notre approche a consisté à donner une expression du taux de réaction

3. CVD: Chemical Vapor Deposition


Chapitre 4. Les modèles utilisés dans les simulations numériques 98

surfacique Rv qui soit égale au flux de masse de vapeur d'eau à l'interface de conden-
sation. Ce taux de réaction surfacique est utilisé pour calculer les termes sources
présents dans les équations 4.8, 4.9, 4.10 qui sont résolues par le code.

Par rapport à la modélisation de Russeil [46], nous avons modifié l'expression du


taux de réaction surfacique, nous avons considéré l'épaisseur de condensat et l'inter-
face de condensation, et nous avons introduit une modélisation de la condensation
volumique (présentée au § 4.2.3).

À l'interface de condensation (perpendiculaire à la direction n), le taux de réac-


tion pour la vapeur d'eau s'écrit sous la forme suivante:

(4.12)

Lorsque l'interface de condensation est perpendiculaire à z (voir figure 4.1), on


écrit:
(4.13)
Le taux de réaction Rv intégré sur l'interface est alors égal au terme source Sv (voir
les équations de conservation de la masse, éq. 4.9 et 4.10) intégré sur le volume de la
maille considérée. Rv est donc égal au flux de masse de vapeur d'eau qui disparaît de
la première maille "fluide" située au-dessus de la maille "interface" (voir figure 4.1).
La chaleur latente dégagée lors de la condensation est prise en compte dans le calcul
du terme source d'enthalpie, Si= Sv Lv. Ce terme source ne s'applique que sur les
mailles situées sous la maille "fluide", c'est à dire au centre de la maille "interface".

Le taux de réaction pour l'air s'écrit:

(4.14)

avec Ya = 1- Yv, la,z = -lv,z· Or Ra= 0, puisque seule la vapeur d'eau condense,
et on obtient Vz = lv,z/ p(l - Yv) qui correspond à une vitesse de succion à l'in-
terface air/condensat. Le taux de réaction pour la vapeur d'eau peut donc s'écrire
uniquement en fonction du flux de masse diffusif:
1
Rv = 1 - Yv lv,z (4.15)

on retrouve alors l'expression utilisée par certains auteurs pour le flux de masse de
vapeur d'eau qui se condense [28, 5, 16].

Le flux de masse diffusif lv,z à l'interface de condensation (voir figure 4.1) est
donné par l'équation 4.11 que l'on discrétise sous la forme suivante:
J.L ) y: _ yint
lv,z = - ( p1Jc+ ~ v 6.z v (4.16)
Chapitre 4. Les modèles utilisés dans les simulations numériques 99

mailles 'fluides'
+ m~illes 'interface'
mailles 'condensat' T"t, Yv'"t

mailles 'paroi'

FIG. 4.1 -Domaine de calcul au voisinage de l'interface {schéma de principe)

Remarque: Physiquement, la vapeur qui se condense dégage de la chaleur la-


tente à l'interface qui a, par définition, une épaisseur nulle. Or, dans le code de
calcul, la modélisation de la réaction de surface est telle que la source de chaleur
s'applique au centre de la première maille solide. Ceci n'est pas satisfaisant pour
notre problème de condensation surfacique car cela biaise les flux de chaleur par
rapport au phénomène physique 4 • Pour cette raison, nous avons rajouté au-dessus
de la maille "condensat", une maille qui représente l'interface de condensation avec
une conductivité très élevée et une très faible épaisseur (la résistance thermique de
1'interface est alors négligeable). Le modèle de réaction de surface étant appliqué sur
la maille "interface", on a alors une source de chaleur qui se situe entre la première
maille "fluide" et la maille "condensat ".

Le bilan de flux de chaleur de part et d'autre de l'interface de condensation doit


prendre en compte le terme source de chaleur. Sous forme discrétisée, cela s'écrit de
la façon suivante 5 :

(4.17)

Cette expression permet de calculer la température de l'interface Tint en fonction


du taux de réaction et des températures avoisinantes.
4. Cette caractéristique du code de calcul a une influence d'autant plus importante sur les flux
de chaleur que la conductivité du condensat est faible.
5. Le terme de droite est obtenu en intégrant l'équation 4.8 de conservation de l'énergie en
proche paroi du coté air.
Chapitre 4. Les modèles utilisés dans les simulations numériques 100

Le terme Rv Cpv(T-Tint) traduit l'apport de chaleur spécifique qui accompagne


le transfert de la vapeur d'eau vers l'interface de condensation.

Après avoir calculé la température de l'interface avec l'équation 4.17, on dé-


termine la fraction massique YJnt en faisant l'hypothèse que l'on est à l'équilibre
thermodynamique à l'interface, c'est à dire à saturation:

(4.18)

Cette hypothèse est vraie lorsqu'on considère la condensation de vapeur d'eau car
la résistance au changement d'état est négligeable (voir § 1.5.1) devant la résistance
au transfert de masse liée à la présence d'air.

Finalement, la valeur de la fraction massique à l'interface est utilisée pour le


calcul du taux de réaction de vapeur d'eau à l'itération suivante (voir éq. 4.13)( 6 ).

4.2.3 Le modèle de condensation volumique

La condensation volumique correspond à l'apparition de micro-gouttelettes d'eau


(brouillard) dans l'écoulement lorsque la température de l'air est égale à la tempé-
rature de saturation. Localement il y a un équilibre qui s'établit entre la chaleur
libérée par la vapeur d'eau qui se condense et la chaleur évacuée en direction de la
surface froide.

Nous n'avons pas trouvé dans la bibliographie de travaux portant sur la modé-
lisation de la condensation volumique dans les échangeurs tubes et ailettes. Nous
allons proposer ici, un modèle qui prend en compte la condensation volumique en
considérant :

- la disparition de vapeur d'eau de l'écoulement (terme source Sv < 0),

- le dégagement de chaleur latente associé à la condensation (terme source Si >


0).

Comme pour la condensation surfacique, nous allons supposer qu'à l'interface


entre l'air et les micro-gouttelettes, l'air humide est à saturation. Cette hypothèse
d'équilibre thermodynamique n'est, en toute rigueur, pas vraie car cela impliquerait
qu'il n'y ait pas de flux de masse; mais comme pour la condensation surfacique, on
6. Afin d'éviter les problèmes de divergence au début du calcul, on sous-relaxe la valeur de la
fraction massique à l'itération courante avec sa valeur à l'itération précédente.
Chapitre 4- Les modèles utilisés dans les simulations numériques 101

suppose que la résistance au changement d'état est négligeable devant la résistance


au transfert de masse liée à la présence d'air.

Nous avons supposé que l'interaction entre l'écoulement d'air et les micro-gouttelettes
d'eau en suspension est négligeable. Cette hypothèse nous permet de ne pas avoir à
traiter le cas d'un écoulement diphasique complexe qui ne fait pas Pobjet de notre
étude.

L'expression que nous proposons pour le taux de réaction dans une maille est la
suivante:
(4.19)

avec A la surface totale de la maille considérée et Ay,z la surface de la face avant de


la maille qui est perpendiculaire à x.
De même que pour le taux de réaction surfacique, le taux de réaction volumique
est pris en compte dans les termes sources Sv et Si = Lv Sv. Le taux de réaction
R;, intégré sur A est égal au terme source Sv intégré sur le volume de la maille
considérée.

En utilisant l'équation 4.19 dans la simulation numérique, si pour une maille du


domaine de calcul (maille fluide uniquement) la fraction massique de vapeur d'eau est
supérieure à la fraction massique à saturation, alors il y a disparition locale de vapeur
d'eau dans l'écoulement et dégagement de chaleur latente. La disparition de vapeur
d'eau dans la maille a ainsi pour effet de ramener l'équilibre thermodynamique
Yv = y:at(T). De plus, le terme source de chaleur dans la maille a tendance à
provoquer une augmentation de la température de celle-ci. Finalement, le calcul
converge vers une solution pour laquelle l'équilibre thermodynamique est vérifié et
le dégagement de chaleur lié à la condensation volumique est évacué vers la paroi.

Notons que l'équation 4.19 ne considère que le flux de masse convectif qui traverse
la face avant de la maille suivant Vx. On a donc, dans un but de simplification, négligé
les flux de masse perpendiculaires à la direction principale de l'écoulement ainsi que
les flux de masse diffusifs car ils sont nettement moins importants que le flux de
masse convectif. Cette simplification est justifiée pour un écoulement dans un canal
avec des lignes de courant parallèles aux parois, par contre dans le cas d'un échangeur
à tubes et ailettes, l'écoulement est plus complexe et on doit écrire:

(4.20)
Chapitre 4. Les modèles utilisés dans les simulations numériques 102
Chapitre 5

Validations et comparaisons
numérique/ expérimental

Nous avons présenté au chapitre précédent, les modèles que nous avons implantés
dans le code de calcul FLUENT dans le but de prédire les performances thermiques
d'échangeurs de chaleur en régime humide. Toutefois, il est nécessaire de passer par
une phase de validation des modèles afin d'être sûr que ceux-ci sont capables de
décrire correctement les phénomènes mis en jeu dans le problème considéré.

Nous présentons tout d'abord, une validation des modélisations avec des résultats
obtenus sur une géométrie en canal, en l'absence de tubes (voir chapitre 2). Pour
finir, on effectue une comparaison entre des résultats expérimentaux obtenus sur
un échangeur de type tubes et ailettes planes continues, et les résultats de nos
simulations.

5.1 Les simulations pour un canal bidimensionnel

Tous les résultats de simulations numériques quelle que soit la configuration


géométrique considérée sont influencés par le maillage, les conditions limites et par
les modèles utilisés. Donc, avant de présenter les comparaisons entre les résultats
numériques et expérimentaux, nous allons justifier nos choix en terme de maillage,
de conditions limites et de modèles.

Nous effectuons ensuite une étude numérique pour évaluer finement l'impact de
la condensation sur le transfert de chaleur.
Chapitre 5. Validations et comparaisons numérique/expérimental 104

5.1.1 Les conditions limites et le maillage

Le domaine de calcul pour le cas avec et sans condensation est représenté sur la
figure 5.1.

entrée
vdeb• pnt, yent

x
longueur
d'entrée
(paroi adiabatique) vx=vz=O
i1Tiàz=0

section
d'essais
(ailette refroidie)

Ir------------,
1 Si 'Ill < Trosée alors
f'lll"*t------- 1 condensat+interface (kcond, kint)
1
'
vx =0
J taux de réaction, Rv
1 _ _:__ _J

~ symétrie
longueur 1 - dT!àz=O, vz=O, dY/dZ =0
de sortie 1

1
)
e/2
FIG. 5.1- Domaine de calcul du canal bidimensionnel

Sur la géométrie en canal, le maillage utilisé est cartésien et il est raffiné dans
les zones à forts gradients en proche paroi (voir figure 5.2).

Géométrie bidimensionnelle

Dans le§ 2.7.2 on s'est basé sur le rapport espacement/largeur pour faire l'hy-
pothèse que notre canal pouvait être considéré comme infini suivant sa largeur
(e/l < 0, 02). À l'aide de la simulation numérique, on peut évaluer l'erreur que
l'on commet sur les puissances transférées en simulant la géométrie tridimension-
nelle réelle par une géométrie bidimensionnelle. En l'absence de condensation, nous
Chapitre 5. Validations et comparaisons numérique/expérimental 105

-·-·-·-·~·-·-·-~~~~~~rie·-·-·-·-·-·-·

L x

paroi ou interface de condensation

FIG. 5.2- Mailles "fluides" dans la demi-épaisseur du canal (case= 3, 2 mm)

avons obtenu une augmentation maximale de 0, 8 % sur la puissance sensible pour


la géométrie tridimensionnelle par rapport à la géométrie bidimensionnelle.
La différence de puissance transférée entre la géométrie bidimensionnelle et tridi-
mensionnelle est faible. Compte tenu des temps de calcul beaucoup plus importants
pour la géométrie tridimensionnelle, nous avons décidé de négliger l'influence des
cales d'écartement sur la dynamique de l'écoulement et les puissances transférées,
c'est à dire en supposant une géométrie bidimensionnelle.

Sensibilité au maillage

Nous avons déterminé le nombre de maille du domaine au-delà duquel la solution


obtenue numériquement ne varie pratiquement plus. Pour chaque écartement, nous
avons ajusté le nombre de maille afin d'avoir une solution numériquement satisfai-
sante qui ne requiert pas un temps de calcul trop important. Le nombre de maille
pour chaque direction a été choisi en fonction d'une étude de sensibilité basée sur
la puissance sensible transférée entre la paroi et l'écoulement d'air en l'absence de
condensation. Les tableaux 5.1 et 5.2 présentent deux exemples d'étude de sensi-
bilité (avec NBi le nombre de maille suivant la direction de l'écoulement et NBk le
nombre de maille suivant l'épaisseur du canal).

Longueur d'entrée

Le début de la section d'essais, correspond à une zone où le gradient de vitesse


et le transfert de chaleur sont les plus forts. Donc, dans les simulations, le domaine
de calcul doit être choisi de telle façon que le profil de vitesse à l'entrée de la section
Chapitre 5. Validations et comparaisons numérique/expérimental 106

Vdeb = 4 mjs NBk =7 NBk = 12 NBk = 22 NBk = 42


NBi =53 128,16 w
NBi = 104 128,66 w
NBi = 206 128,9 w
NBi = 410 127,9 w 128,8 w 129,0 w 129,1 w
NBi = 818 129,09 w

TAB. 5.1- Sensibilité au maillage pour e = 3, 2 mm (modèle d'écoulement laminaire)


Vdeb= 4 m/s NBk = 42 NBk = 82
NBi =53 147,6 w
NBi = 104 148,0 w
NBi = 206 148,2 w
NBi = 410 148,3 w 146 w
NBi = 818 148,4 w

TAB. 5.2- Sensibilité au maillage pour e = 8 mm (modèle d'écoulement turbulent)

d'essais soit bien simulé.


Nous avons pris en compte une longueur d'entrée de 7 cm correspondant au système
d'amenée d'air sur le banc d'essais (voir figure 5.3). À l'aide de mesures de vitesse au

x
8u

--
['-

longueur d'entrée
vue de profil d'amenée dans la simulation
d'air du banc d'essais

FIG. 5.3 - Modélisation de la zone d'établissement

fil chaud 1 à la sortie du système d'amenée d'air, nous pouvons vérifier que les profils
de vitesse mesurés expérimentalement et obtenus par les simulations numériques
correspondent (voir figures 5.4(a) et 5.4(b)).
1. voir § 2.4.4 pour les caractéristiques du fil chaud, de l'échantillonnage et de l'étalonnage.
Chapitre 5. Validations et comparaisons numérique/expérimental 107

.
2 1-
.........
. •... ~-
•.
6

5
.•,............ .
• ...

..
.~

~

i•••
••
_j,
-~
:e
:.
..

~ 2
!•
:•
!•
-~
........ simulation "laminaire'·.
~ 1
[ ,........ simulation RNG k-E 1•\•:
...
;1 • mesures fil chaud :.
• mesures fil chaud : ..
-4 -2 0 2 4 -4 -2 0 2 4
z [mm] z [mm]

(a) Vdeb = 1, 39 mf s (b) Vdeb = 4, 9 mjs

FIG. 5.4- Comparaison des profils de vitesse pour e = 8 mm

Par ailleurs, dans le cas où un modèle d'écoulement turbulent est utilisé, des
conditions limites pour k et f doivent être spécifiées à l'entrée du domaine de cal-
cul. En milieu de veine, à la sortie du système d'amenée d'air, nous avons mesuré
expérimentalement une intensité turbulente M
fvr: égale à 2%. Cette valeur est
utilisée par le code pour calculer l'énergie cinétique turbulente à l'entrée du domaine
de calcul (k = ~v~2 ). Le taux de dissipation à l'entrée est égal à:

(5.1)

avec CIJ. = 0, 0845 (valeur donnée par la théorie du modèle RNG k-t:) et Lt = 0, 07e
(2).
Quelques essais ont montré que les résultats en terme de puissance transférée sont
très peu influencés par l'intensité de la turbulence et la longueur caractéristique à
l'entrée.

2. Lt est une échelle de longueur caractéristique de la turbulence à l'entrée du domaine de calcul.


Cette longueur caractéristique de la turbulence est calculée à partir de la longueur caractéristique
de la géométrie Lgêo multiplié par 0,07: Lt = 0, 07 Lgêo·
Le facteur 0,07 provient de la longueur moyenne de mélange dans les écoulements turbulents en
conduite circulaire avec Lgêo égal au rayon hydraulique. Dans notre cas on prend donc Lgêo =
Dh/2 = e.
Chapitre 5. Validations et comparaisons numérique/expérimental 108

Le profil de température pariétale

Dans le chapitre 2, pour les écartements e = 8 mm et e = 3, 2 mm, nous avons


considéré que la température pariétale était constante. À l'aide de la simulation
numérique, nous pouvons évaluer l'impact de cette hypothèse sur les puissances
transférées. Pour cela, nous allons comparer les résultats obtenus avec un profil
expérimental de température pariétale TP(x) avec les résultats obtenus avec une
température pariétale moyenne.

On peut noter sur les tableaux 5.3 et 5.4 que l'hypothèse d'une température
pariétale uniforme sur la longueur de la section d'essais est d'autant plus valide que
l'écartement augmente. Pour l'écartement e = 8 mm, l'utilisation d'une température
pariétale moyenne induit une erreur inférieure à 0,3% et inférieure à 1,6% pour
l'écartement e = 3, 2 mm. Une condition limite de type "température constante"
sera donc retenue pour les simulations correspondant à ces écartements.

Par contre, pour l'écartement e = 1, 5 mm, nos simulations montrent qu'il est
nécessaire de prendre le profil de température mesuré expérimentalement comme
condition limite.

Bmm 3,2mm 1,5mm


essai s2 4 s4 1 sB 1
Tfxp(x) 90,3 w 128,4 w 151,4 w
TP = TPexp =ete 90,5 w 127,1 w 147,6 w
différence +0,2% - 1% - 2,5%

TAB. 5.3- Influence du profil pariétal en régime à sec {modèle d'écoulement lami-
naire)

Bmm 3,2mm 1,5mm


essai h2 25 1 h4 25 2 h8 25 1
Qsens Qlat Qsens Qlat Qsens Qlat

Tfxp(x) 79,5W 147,1W 130,6W 211,6W 160,1W 235,8W


TP = 'f'Pexp = ete 79,3W 147,4W 128,9W 208,3W 152,3W 225,0W
différence 0,3% 0,2% - 1,3% -1,6% -4,9% - 4,6 %

TAB. 5.4- Influence du profil pariétal de température sur la puissance sensible et la


puissance latente {modèle d'écoulement laminaire) .
Chapitre 5. Validations et comparaisons numérique/expérimental 109

La température pariétale moyenne

Les puissances transférées entre l'air et les parois sont bien évidemment sensibles
à la température pariétale. Mais, dans le calcul d'incertitude sur les puissances déter-
minées expérimentalement à l'aide d'un bilan enthalpique sur l'air, nous ne pouvons
pas tenir compte de l'incertitude sur la température pariétale. La simulation nu-
mérique nous permet d'évaluer l'impact d'une erreur systématique de la mesure de
température de paroi sur Qsens et Qlat· On peut noter sur le tableau 5.5 qu'une erreur

e=3,2mm ~xp- 0,5 °C T~xp T~xp + 0,5 °C


essai s4 2
Qsens 128,3 w (+0,9%) 127,1 w 125,0 (-1,7%)
essai h4 25 2
Qsens 130,9 w (+1,6%) 128,9 w 127,0 (-1,5%)
Qlat 208,8 w (+0,2%) 208,3 w 208,0 (-0,1%)

TAB. 5.5 - Influence de la température pariétale sur Qsens et Qlat {modèle d'écoule-
ment laminaire)

importante de 0, 5°C sur la mesure de température pariétale n'entraîne par un écart


important sur Qsens· D'autre part, la puissance latente est moins influencée par la
température pariétale que ne l'est la puissance sensible.

L'écartement entre les parois

Pour un débit donné, le coefficient de transfert de chaleur sensible dépend de


l'écartement réel entre les parois du canal (voir § 1.3.3). Sur notre banc d'essais,
l'écartement du canal est fixé par l'épaisseur des cales. Mais l'assemblage et la non
planéité des surfaces font que l'écartement peut varier légèrement sur la longueur et
la largeur de la section d'essais. On estime l'incertitude sur l'écartement à ±0, 1 mm
(voir § 2.1).

Pour quantifier l'influence de ce paramètre, nous avons fait des simulations en


faisant varier l'écartement, en prenant soin de conserver le débit mesuré expérimen-
talement. Une erreur de 0, 1 mm sur l'écartement entre les parois provoque une
erreur relativement faible sur les puissances sensibles transférées (inférieure à 1,4%
pour les 3 écartements étudiés).
Chapitre 5. Validations et comparaisons numérique/expérimental 110

5.1.2 Les modèles d'écoulement utilisés

En se basant sur le nombre de Reynolds (Reu,. = vdebDh/v et 1Jh = 2e), les


conditions testées sur notre banc expérimental pour les mesures de flux de chaleur
correspondent à un écoulement laminaire ou turbulent. Afin de vérifier la nature de
l'écoulement, nous avons effectué, à l'aide d'un fil chaud, des mesures de vitesse et
d'intensité de la turbulence à la sortie de la section d'essais, en l'absence de transfert
de chaleur et de condensation.

Avec l'écartement e = 3, 2 mm, les conditions expérimentales que nous avons


testées (voir tableau 2.3 page 59) correspondent à des nombres de Reynolds stricte-
ment inférieurs à 2400 (critère d'apparition de la turbulence dans une conduite) et
une longueur d'établissement dynamique toujours inférieure à la longueur du canal
(voir tableau 2.4 page 61).
Les profils de vitesse mesurés au fil chaud montrent qu'il y a une certaine disparité
suivant y sur la largeur du canal (voir figures 5.5(a) à 5.5(d)). Ceci s'explique par
le fait que dans un canal mince, un léger défaut dans l'écartement entre les parois
provoque localement une variation du débit. En effet, en extrapolant les profils me-
surés expérimentalement jusqu'à Vx = 0, l'écartement du canal, à la position y où
l'on a fait le profil, apparaît être localement différent de 3, 2 mm. Les différents
résultats indiquent que localement en y = 18,5 cm (au milieu du canal), la vitesse
et l'écartement sont plus importants qu'en y = 5 cm. Malgré cette incertitude sur
l'écartement local entre les parois, on peut cependant noter que les points expéri-
mentaux encadrent le profil de vitesse théorique (profil parabolique de l'écoulement
établi de Poiseuille) obtenu avec la vitesse débitante mesurée expérimentalement à
l'aide du diaphragme.
Pour l'écartement e = 3, 2 mm nous utilisons donc le modèle d'écoulement laminaire.
De même, pour l'écartement e = 1, 5 mm, avec lequel on a toujours des nombres de
Reynolds inférieurs à 2400, on utilise le modèle d'écoulement laminaire.

Avec l'écartement e = 8 mm, les conditions expérimentales testées correspondent


à des nombres de Reynolds compris entre 1000 et 4000.
Les figures 5.6(a) à 5.6(c) montrent des comparaisons entre des mesures de vitesses
effectuées au fil chaud au milieu du canal (y = 18, 5 cm) et des résultats de simu-
lations utilisant le modèle d'écoulement laminaire ou le modèle de turbulence RNG
k- E (voir § 4.1.1). La vitesse débitante calculée à l'aide des mesures au fil chaud
est utilisée comme condition limite pour la vitesse à l'entrée du domaine de calcul.
On remarque que pour Re.a,. = 2070, le profil parabolique correspondant à un écou-
lement laminaire colle parfaitement avec les mesures expérimentales de vitesse. Pour
ReTh = 3070 et Re .a,. = 4100, les profils de vitesse obtenus par la simulation (modèles
Chapitre 5. Validations et comparaisons numérique/expérimental lll

7
0 fil chaud, y= 32 cm
5 - .
Cl
A .. , , y=5
y- 18,5 cm
cm
6
~
profil parabolique
4 5
,......, ,.....,
...."' 3
~ tn.~
...."'e 4
§ .......
!"'ll 3
"">< "">!
2 2
0 til chaud, y 32 cm
Cl • , y = 18,5 cm
1 A • , y= 5 cm
0 profil parabolique
0
~2 -1 0 1 2 -2 -1 0 2
z [mm] z [mm]

(a) ReUt :::::: 1000 {b) ReU!, = 1500

8 n,. 11
10 n::8j Ü'P"'
7 ,..wl"~ ~""""hLl_ 9
6
w,:
VAo. A-
QY.<> ..
"l,.'Q_~

A\r..
8
7
,ri';
""
::;-,

5 A A 6
y ,...
4
Çl,
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nit.
1-.. -G;lo. 4 ,_
3 r"Û A 3

~
2

~
2 0 til chaud, y 32cm

1 1
fC> 0
Cl .
fil chaud, y= 32 cm
, y= 18,5 cm 1 Cl
.
. ,y-1H,5cm
1 A .. • y= 5 cm 0 A , y= 5 cm
j_ profil parabolique r---
- profil parabolique
0

-2 -1 0 2 -2 -1 0 2

z [mm] z [mm]

(c) ReUt = 2000 {d) ReU!, = 2500

FIG. 5.5- Profils de vitesse mesurés en sortie de la section d'essais pour e = 3, 2 mm

laminaire et turbulent) ne coïncident pas correctement avec les mesures de vitesse.


On peut noter cependant que le gradient de vitesse à la paroi est mieux prédit par le
modèle RNG k - t (sans lois de parois pour la vitesse) que par le modèle laminaire
alors que la vitesse au cœur de l'écoulement est moins bien simulée.

Les mesures d'intensité de la turbulence confirment que le modèle RNG k-t tel
qu'on l'a utilisé dans nos simulations ne prédit pas correctement la turbulence en
centre veine (z = 0). Pour e = 8 mm, nous avons mesuré une intensité turbulente
Chapitre 5. Validations et comparaisons numérique/expérimental 112

4 6

5
y ~
3 _'1Sl 4
~
'o
_'0
2 '0
'n

'Q.
-- _'D - 0 fil chaud, y 18,5 cm

- -
0 fil chaud, y= 18,5 cm
profil parabolique
_1
===
=== simulation RNG k-E
- écoulement établi
\
0 ==
-
simulation laminaire

0
-3 -2 -1 0 1 2 3 4 5 0 1 2 3 4
z [mm] z [mm]

(a) Re.a = 2070 (b) Ben,= 3070

7
6
5
4
3
.,....
2
1 -F
E 0 fil chaud, y 18,5 cm
simulation, RNG k-E
O !=:= simulation laminaire

0 1 2 3 4

z [mm]

(c) Ben, = 4100

FIG. 5.6- Profils de vitesse mesurés en sortie de la section d'essais pour e = 8 mm

Mfvr: de 6, 6% lorsque Reu = 4100. Cette valeur expérimentale est à comparer


avec le taux de turbulence déterminé à partir des résultats de la simulation numé-
rique en terme d'énergie cinétique turbulente. En faisant l'hypothèse de l'isotropie
de la turbulence en centre veine (v~ = v~2 = v~2 )( 3 ), on peut déterminer à M
2
partir de l'énergie cinétique turbulente k = ~ (v~+ v~ + v~2 ) qui est calculée par le

3. Les mesures expérimentales de Laufer (cité par Hinz [24]) montrent que l'hypothèse d'isotropie
de la turbulence est vérifiée en centre veine.
Chapitre 5. Validations et comparaisons numérique/expérimental 113

modèle RNG k- E: M = ..Jfk.La simulation numérique donne une intensité de


la turbulence, suivant x, en centre veine, égale à 1, 7%. Ce qui confirme que la tur-
bulence dans un canal mince n'est pas parfaitement prise en compte par le modèle
RNG k - E tel qu'on l'a utilisé.

Par ailleurs, nous avons aussi essayé d'appliquer le modèle RNG k- E lorsque
le nombre de Reynolds est inférieur à 2400 (donc a priori pour un écoulement la-
minaire), mais les vitesses sont mieux prédites lorsque Pon utilise le modèle d'écou-
lement laminaire. Nous avons donc utilisé le modèle RNG k- E uniquement pour
l'écartement e = 8 mm et lorsque le nombre de Reynolds est supérieur à 2400. Pour
l'écartement e = 1, 5 mm ete= 3, 2 mm nous avons uniquement utilisé le modèle
d'écoulement laminaire.

5.1.3 La présence de condensation volumique

Nous avons vu au § 4.2 que les modèles de condensation que nous avons déve-
loppés permettent de déterminer la puissance latente :

- apportée dans l'écoulement lors de la condensation volumique et

- transférée à la paroi lors de la condensation surfacique.

Nous allons montrer qu'indépendamment des conditions d'humidité à l'entrée, les


mesures (voir chapitre 2) ne permettent de déterminer que la puissance latente liée
à la condensation surfacique; ce dont il faudra tenir compte lors des comparaisons
entre les résultats numériques et expérimentaux.

Sur le banc expérimental, nous avons prolongé la section d'essais par un conver-
gent d'uniformisation (voir figure 2.14 page 52). Ceci afin, entre autre, d'évaporer
les gouttelettes d'eau qui peuvent apparaître dans l'écoulement par condensation
volumique. Cependant, dans certaines conditions, le convergent ne peut pas remplir
son rôle car l'air est proche de la saturation en sortie.

Sur la figure 5.7 nous avons représenté deux profils de flux massique de vapeur
d'eau à la sortie de la section d'essais. Le profil représenté en trait plein correspond
au cas où la condensation volumique est absente (c'est à dire sans gouttelettes en
suspension). Toutefois, si localement r 8P ~ r~~t alors la condensation volumique est
présente. La condition d'apparition de la condensation volumique est donc schéma-
tisée sur la figure 5. 7 par l'intermédiaire de la courbe en trait pointillé.
Chapitre 5. Validations et comparaisons numérique/expérimental 114

zJ
l r,P : teneur en vapeur d'eau
j
(phase gazeuse uniquement)
j
1 ••··•··· pa vx '·•P à saturation pour Tair (z)

1 - p a vx '·•P en l'absence de condensation volumique

zone où il y a condensation
volumique

interface
air-condensat x=L

FIG. 5.7- L'influence de la condensation volumique {schéma de principe)

Pour déterminer si, après uniformisation de l'écoulement, des gouttelettes d'eau


en suspension sont présentent dans l'écoulement, on a besoin d'un critère global. On
rappelle que pour caractériser l'humidité spécifique de mélange d'un écoulement, on
utilise:
_ ffu., Pa Vx Tsp cV
rsp,m (x ) - .1J. ..J_
CTx Pa Vx tV

On peut, avec cette expression, calculer la teneur en vapeur d'eau du mélange à


saturation, compte tenu du profil de température. Pour cela, il faut utiliser r~~t (T(z))
dans l'expression. Donc, la différence entre IfuL Pa Vx rsp cb et ffuL Pa Vx r~~t d:r nous
indique le degré de saturation moyen de l'écoulement à la sortie de la section d'essais.
Cette différence est représentée sur la figure 5.7 par les surfaces (1) et (2).

Dans le cas où la surface (1) est supérieure à la surface (2) (voir figure 5.7),
la condensation volumique ne pourra donc pas complètement être évaporée plus
loin dans l'écoulement sans apport de chaleur extérieur à l'écoulement. Toutefois, la
ligne d'aspiration vers l'hygromètre à miroir étant chauffée, les gouttelettes aspirées
pourront être évaporées, et on sera à même de déterminer la teneur en vapeur d'eau
de l'air sursaturé à la sortie de la section d'essais 4 •

Donc, même en présence de condensation volumique, Qlat,surf =ma Lv(Tent) (r~;t­


r~~r) correspond à la puissance latente transférée lors de la condensation surfacique
uniquement 5 . Nous ne pouvons donc pas mesurer expérimentalement le débit de

4. Pour nos conditions expérimentales, nous avons obtenu de l'air légèrement sursaturé en sortie
du convergent uniquement pour l'écartement e = 1, 5 mm et Vdeb == 8 et 10 m/ s.
5. Pour différencier les puissances latentes transférées lors des deux processus, nous distinguerons
Qlat,surf de Qlat, vol·
Chapitre 5. Validations et comparaisons numérique/expérimental 115

gouttelettes d'eau présentes dans l'écoulement à la sortie de la section d'essais. Pour


cette raison, la validation du modèle de condensation volumique ne pourra donc se
faire que de façon indirecte en comparant Qlat,surf et Qsens obtenues numériquement
et celles mesurées expérimentalement 6 •

5.1.4 La résistance thermique du condensat

Le modèle de condensation surfacique tel qu'il est présenté au § 4.2.2 est appliqué
sur les mailles "interface" (voir figure 4.1 page 99).

Le condensat est modélisé par une couche immobile et uniforme avec une conduc-
tivité thermique kcond (voir au § 1.6.2 l'approche de Besednjak et Poredos [5]). Les
épaisseurs de condensat déterminés expérimentalement (voir § 3.2.2 page 77) sont
utilisées dans la simulation. Il reste donc à déterminer la valeur de kcond pour prendre
en compte la résistance thermique spécifique à la condensation en gouttelettes.

Nous avons vu dans l'analyse bibliographique au§ 1.5.4 que la présence de gout-
telettes sur une surface induit une résistance de constriction plus ou moins grande
selon la conductivité thermique du matériau. En se plaçant systématiquement, à
chaque étape du calcul, dans le cas le plus défavorable pour le transfert de chaleur,
on présente une étude de l'influence de la résistance thermique du condensat sur les
puissances transférées.

Ainsi, nous utilisons une expression de la résistance thermique du condensat,


donnée par Tsuruta et Tanaka (53] (voir éq. 1.49 page 30), dans le cas où la conduc-
tivité de la surface tend vers 0, c'est à dire lorsque la résistance de constriction est
la plus élevée.
Pour obtenir la densité de gouttelettes f(r) nécessaire au calcul de la résistance
thermique du condensat, nous faisons l'hypothèse que toute la masse d'eau retenue
sur la surface est présente uniquement sous la forme des gouttelettes de diamètre
maximum. Cette hypothèse permet de maximiser la résistance thermique, car ce
sont les plus grosses gouttelettes qui limitent le transfert de chaleur [19, 21].

Toujours dans le but de considérer le cas où la résistance thermique du condensat


est la plus élevée, on s'est intéressé uniquement à l'écartement e = 3, 2 mm pour
lequel la masse d'eau retenue sur les surfaces est la plus grande (voir § 3.2.2). Lors
de l'étude qualitative de la condensation (voir chapitre 3), pour e = 3, 2 mm, nous
6. On rappelle que la condensation volumique modifie le profil de température et de concentra-
tion dans l'écoulement. La condensation volumique influe donc indirectement sur la condensation
surfacique (voir§ 5.1.6).
Chapitre 5. Validations et comparaisons numérique/expérimental 116

avons observé des diamètres apparents maximums de l'ordre de 3 mm, et nous


avons déterminé que la masse d'eau retenue sur la surface a une épaisseur moyenne
de 0,086 mm.
À l'aide de ces valeurs, on calcule une densité de gouttelettes f(r) et la résistance
totale du condensat est égale à: ~~f' = 5, 7.10- 5 K m 2 W.

L'influence de la résistance thermique du condensat sur les puissances transférées


est étudiée à l'aide de la simulation numérique pour le cas correspondant à Vdeb =
4 mjs, TP = 5°C, ~ent = 10 gjkg. Pour une épaisseur de condensat fixe, nous avons
fait varier la conductivité des mailles 'condensat'. La figure 5.8 montre que pour une

170 135

165 ~ •.. .. 130

160 125
~ \. ~.,
't:
.,= 155 120 c
1;l
"i al
csr 150 - f-- --+- latente 115
···•··· sensible
145 llO

140 Il 11111 Il 105


le-5 le-4 1e-3 le-2

2
Rtot [K m 1 W]

FIG. 5.8- Influence de la conductance du condensat sur les puissances transférées

une résistance de condensat inférieure à 1.10- 4 K m 2 /W, les puissances transférées


sont pratiquement indépendantes de la conductance du condensat. Comme ~~~x
sous-estime largement la valeur réelle de Rtot, on peut conclure que la conductance
du condensat n'est pas le facteur limitant pour le transfert de chaleur dans le cas de
la condensation de vapeur d'eau sous forme de gouttelettes et en présence d'air.

5.1.5 Comparaisons avec les résultats expérimentaux

Pour valider le code de calcul, nous effectuons une comparaison de nos résultats
de simulation avec nos résultats expérimentaux (voir en annexe B pour les différents
essais présentés) en terme de puissance sensible et de puissance latente transférées
entre l'air humide et les parois refroidies.

Les comparaisons présentées sur les figures 5.9, 5.10 et 5.11 montrent qu'il y a une
bonne adéquation entre les résultats de notre simulation numérique et les mesures
Chapitre 5. Validations et comparaisons numérique/expérimental 117

effectuées sur notre banc d'essais. Ceci indique que les différents modèles utilisés per-
mettent de prédire correctement les performances thermiques d'un échangeur avec
une géométrie simple (un canal en l'absence de tubes), avec et sans condensation.

150 200
cu
.g. 150
~
s
;::1 100
z
50 • laminaire
• laminaire
o turbulent RNG k-E c turbulent RNG k-E
50~~~-k======~==~ o~~~~~==~~
50 100 150 0 50 100 150 200 250
Expérimental Expérimental

(a) Qsens (W) (b) Qlat,surf (W)

FIG. 5.9- Comparaison numérique/expérimental: e = 8 mm

350

300
250
Cl) 150 cu
;::1

=
c::r'
C"
·;:::
'CU
200
:5 8;::1 150
Ei
::s z
z 100 100
- - +1- 10 o/o
laminaire 50 • laminaire

50 L....L--'--'--'--'---'-.J......L--'-...J._......_.___._....a......J
0
0 50 100 150 200 250 300 350
50 100 150 200
Expérimental Expérimental

(a) Qsens (W) (b) Qlat,surf (W)

FIG. 5.10- Comparaison numérique/expérimental: e = 3, 2 mm

Afin d'évaluer plus finement l'intérêt des modèles de condensation que nous avons
développés, nous analysons plus précisément dans ce qui suit, l'impact des différents
Chapitre 5. Validations et comparaisons numérique/expérimental 118

250 300

250
200
Q) Q) 200
=
cr
·;:::
=cr
·;:::
'GJ 150 'GJ 150
E e::l
z= z 100
100 - - +/-10%
- - +1-10%
• laminaire 50
• laminaire

50 0
50 100 150 200 250 0 50 100 150 200 250 300
Expérimental Expérimental

(a) Qsens (W) (b) Qlat,surf (W)

FIG. 5.11- Comparaison numérique/expérimental: e = 1, 5 mm

modèles sur les résultats numériques. Cette étude nous permet aussi de mieux corn-
prendre dans quelles conditions les phénomènes décrits par ces modèles deviennent
prépondérants pour le transfert de chaleur.

5.1.6 L'impact de la condensation volumique

Dans la géométrie en canal, et pour les conditions expérimentales étudiées (voir


chapitre 2), la simulation numérique montre que la condensation volumique n'est
présente presque exclusivement que pour les essais avec une température de rosée
proche de 29 °C (Yvent = 25 gjkg). Afin de montrer l'impact de la condensation
volumique sur la prédiction des puissances transférées, nous avons effectué des si-
mulations avec yvent = 25 gjkg, TP = 5°C, r:i~t = 35°C, pour les écartements et les
vitesses d'air identiques aux conditions expérimentales testées sur la géométrie en
canal 7 .

Tout d'abord, nous comparons les résultats de simulations avec et sans modé-
lisation de la condensation volumique pour e = 8 mm. La figure 5.12 présente les
résultats de la simulation numérique en terme de rapport entre la puissance sen-

7. Lors des essais expérimentaux les valeurs de Y,;mt, TP, r:t:t


ne sont pas exactement égales
aux conditions d'essais visées. Nous avons pris soin, dans cette étude numérique, d'effectuer les
simulations avec les valeurs de y:nt' ~' r:i~t visées.
Chapitre 5. Validations et comparaisons numérique/expérimental 119

sible et latente perdues par l'air après uniformisation de l'écoulement lorsque l'on
modélise la condensation volumique, et entre la puissance sensible et latente perdue
par l'air lorsque la condensation volumique n'est pas prise en compte. Ces résultats

1.10 1.10
écoulement laminaire
1.09 ......
,.... 1.09
~
"'":'
.......
,.-........; "'":' 0
. 0 1.08 1.08 0 >
0 > > ~
> -é écoulement turbulen Q
1.07 1.07 ~
==
0
"t:Î
0
u
0
u
u 1.06
-b- sensible
1.06
0=
u
u
u
Cl)
--latent
"'ta
Cl)

~
"'= ~
tU '-"
.._, '-" 1.05 1.05 "' '1:::
'-"
"' :::1
"' "'5 écoulement laminaire '1:::1::: "'
~cl 1.04
.,$
1.04

~~
"' oU
QI ~eST
1.03 1.03 al

1.02 1.02
1000 2000 3000 4000
ReDh

FIG. 5.12 - Influence de la prise en compte de condensation volumique (étude nu-


mérique avec e = 8 mm)

indiquent que la prise en compte de la condensation volumique induit une nette


diminution de la chaleur latente perdue par l'air et une faible diminution de la cha-
leur sensible perdue par l'air. Donc, pour modéliser correctement les performances
thermiques d'un échangeur pour lequel l'humidité de l'air à l'entrée dépasse une
certaine valeur (fonction entre autre de la température de paroi), il est important de
considérer le phénomène de condensation volumique. Sinon, la simulation numérique
peut conduire à une surestimation du débit de condensat et de Qiat,surf.
On remarque aussi (voir figure 5.12) que lorsque l'on utilise un modèle de turbulence,
la condensation volumique devient proportionnellement moins importante qu'avec
un modèle laminaire, ce qui s'explique par la diffusion turbulente de chaleur et de
masse, qui tend à uniformiser les grandeurs physiques au centre du canal et à confiner
la condensation volumique en proche paroi.

De plus, on s'intéresse au rapport Qlat,voi/Qiat,surf qui caractérise la prédominance


d'un type de condensation (volumique ou surfacique) par rapport à l'autre en fonc-
tion des conditions d'écoulement d'air humide.
Les résultats présentés sur la figure 5.13 montrent que la condensation volumique
représentée par Q1at,voi est d'autant plus importante par rapport à la condensation
surfacique Q1at,surf que l'écartement et le débit sont importants.
Il faut ajouter que plus l'écartement est petit et plus l'on est proche de la satu-
ration en sortie de la section d'essais (HR = 90% pour e = 8 mm, HR = 97%
Chapitre 5. Validations et comparaisons numérique/expérimental 120

0.12
tcoulement laminaire
0.11

't:::::0 0.10
.,
] 0.09
01
..... 0.08
0
>
0.07
i
01
0.06
0.05
0.04
1000 2000 3000 4000

FIG.5.13 - Rapport condensation volumique sur condensation surfacique {étude


numérique)

pour e = 3, 2 mm et HR = 100% pour e = 1, 5 mm). Ainsi, lorsque e = 1, 5 mm,


l'évaporation d'éventuelles gouttelettes présentes dans l'écoulement ne se fera pas
complètement sans apport de chaleur extérieur à l'écoulement.
De même que sur la figure 5.12, la figure 5.13 montre que lorsque l'on utilise un
modèle de turbulence, la condensation volumique devient (proportionnellement à la
condensation surfacique) moins importante qu'avec un modèle laminaire.

Afin de mieux comprendre jusqu'à quel point la condensation volumique peut


modifier le transfert de chaleur, nous avons simulé la condition extrême où l'air
est saturé en vapeur d'eau dès l'entrée du canal. Les conditions limites de cette
simulation sont une humidité à l'entrée égale à y_;nt = 35,5 gjkg, ce qui corres-
pond à Tr~~~e = r:i~t = 35°C, un écartement inter-ailette de e = 3, 2 mm et une
vitesse débitante Vdeb = 4 mjs. Les résultats de cette simulation aboutissent à
Qlat,vodQsens = 0, 33 et Qlat,voi/Qiat,surf = 0, 22.

Sur un échangeur industriel, de telles conditions de fonctionnement avec une forte


humidité à l'entrée, entraînent la présence d'une grande quantité d'eau transportée
dans l'écoulement d'air sous forme de gouttelettes, ce qui peut poser des problèmes
dans une boucle de climatisation 8 •

8. Il faut noter que le processus de condensation volumique est différent du phénomène d'ar-
rachement de gouttes d'eau qui survient pour des vitesses d'écoulement d'air bien plus élevées
que celles que l'on rencontre habituellement dans les échangeurs tubes et ailettes fonctionnant en
climatisation.
Chapitre 5. Validations et comparaisons numérique/expérimental 121

5.1. 7 L'influence du mouvement compensatoire

Dans notre modélisation, nous avons pris en compte le mouvement compensa-


toire (inter-diffusion des espèces) qui induit une vitesse non nulle à l'interface de
condensation. Pour nos conditions expérimentales, la vitesse d'aspiration pariétale a
un impact négligeable sur le flux de masse de vapeur d'eau à l'interface de conden-
sation. En effet, comme on l'a montré dans l'analyse bibliographique (voir § 1.2.2),
le mouvement compensatoire est d'autant plus important que la fraction massique
à l'interface de condensation est élevée. Nos essais expérimentaux ayant été menés
en conservant la température de paroi à 5°C, l'impact de l'aspiration pariétale sur
le flux de masse de vapeur d'eau à l'interface de condensation est donc négligeable.

Afin de montrer l'influence que peut avoir le mouvement compensatoire, nous


avons simulé une condition d'essai pour laquelle il devient non négligeable. Sur la
même géométrie que notre banc expérimental, avec T~~t = 80°C, Tr~~~e = 60°C,
Vdeb = 4 m/s et TP = 50°C, nous avons obtenu Qsens = 121,4 Watts, Qlat,surf =
555,0 Watts. L'aspect purement diffusif induit une puissance latente égale à 500,8
Watts et 54,2 Watts sont dus au mouvement compensatoire(~ 10% de Q 1at,surf). La
vitesse d'aspiration pariétale proche de l'interface est alors de l'ordre de 0,25 mfs.

Ces conditions de température d'air, de température de paroi et d'humidité sont,


par exemple, rencontrées dans les récupérateurs à condensation servant à recycler
une partie de l'énergie contenue dans des fumées ou dans des échangeurs de chaleur
visant à déshumidifier de l'air saturé à une température proche de 100°C.

5.1.8 L'augmentation de la puissance sensible en humide

Les résultats expérimentaux présentés au§ 2.7.2 et repris ici sur la figure 5.14(a),
ont montré qu'il y avait une augmentation de Qsens en condensation par rapport au
régime à sec pour les écartements e = 3, 2 mm et e = 1, 5 mm alors que pour
e = 8 mm, il n'y a pas d'augmentation.

Nous avons calculé, à l'aide de la simulation numérique, le rapport Qsens en


condensation sur Qsens à sec pour des conditions identiques aux essais expérimen-
taux. Les résultats numériques présentés sur la figure 5.14(b) montrent qu'il y a
une très légère augmentation de Qsens en condensation par rapport au régime à
sec lorsque e = 3, 2 mm et e = 1, 5 mm, alors que pour e = 8 mm, il n'y pas
d'augmentation.
Chapitre 5. Validations et comparaisons numérique/expérimental 122

Lorsque l'on compare plus finement les résultats numériques (voir figure 5.14(b))
et expérimentaux (voir figure 5.14(a)), on peut noter que l'augmentation de Qsens
n'est pas prise en compte par la simulation numérique lorsque le nombre de Reynolds
est élevé. Ceci peut s'expliquer par la façon de modéliser la présence du condensat.
Dans la modélisation, nous avons considéré que le condensat est uniforme et d'épais-
seur constante sur la longueur de la section d'essais, alors que nous avons visualisé
des surfaces couvertes de gouttelettes. On a vu au§ 3.2 que l'écoulement d'air n'agis-
sait sur le drainage des gouttelettes que lorsque l'écartement est inférieur ou égal à
3, 2 mm. Donc, pour ces écartements, l'écoulement d'air est perturbé par la présence
des plus grosses gouttelettes et le transfert de chaleur est augmenté. Or, la modé-
lisation ne prend en compte que l'épaisseur du condensat et pas la perturbation de
l'écoulement par les gouttelettes, ceci explique l'écart entre les résultats présentés
sur la figure 5.14(a) et 5.14(b).

1.12 1.12
,....... 1.10 ,-... 1.10 ---~:ir-e= 8 mm
u u --o- e = 3,2 mm
Cl)
1.08 ~
Cl)
1.08 --o- e = 1,5 mm
"'
'-'
"'c 1.06
ù
"'ùc
1.06
QI"' = 8 mm QI"'

0
---~:ir- e
'"':' 1.04 --o- e = 3,2 mm ,-... 1.04
"0 --o-- e = 1,5 mm -d
=
0
u
1.02 0=
u
1.02
'-'
._,

~
"'ùc 1.00 "'cou 1.00
Ol"' 0.98 Ol"' 0.98
0.96 0.96
1000 2000 3000 4000 1000 2000 3000 4000
ReDh ReDh

(a) Résultats expérimentaux (b) Résultats numériques

FIG. 5.14- Augmentation de Qsens en humide et à sec

Sur notre banc d'essais, nous n'avons pas été confronté à une inondation de l'es-
pace inter-ailette; mais ce phénomène permet d'expliquer que dans certaines condi-
tions, dans les échangeurs tubes et ailettes avec des densités d'ailettes importantes,
on obtienne une diminution de Qsens entre le fonctionnement en humide et le fonc-
tionnement à sec. Dans ce qui suit, nous présentons des simulations d'un échangeur
tubes et ailettes avec un espacement inter-ailette de 1, 4 mm. Nous comparerons
nos résultats numériques avec des résultats expérimentaux afin d'évaluer la capacité
de notre code de calcul à prédire le fonctionnement des batteries d'échangeurs dans
Chapitre 5. Validations et comparaisons numérique/expérimental 123

des conditions où la rétention du condensat est préjudiciable pour le transfert de


chaleur.

5. 2 Simulations tridimensionnelles des performances


d'un échangeur tubes et ailettes

Dans cette section, nous présentons les résultats de nos simulations tridimension-
nelles appliquées au cas d'un échangeur tubes et ailettes. La géométrie traitée et les
conditions de fonctionnement sont celles de l'étude expérimentale de Khalfi [29].
L'échangeur testé dans cette étude est un évaporateur utilisé dans la climatisation
automobile (de type A30 et de marque VALÉO). Le refroidissement est assuré par
une circulation d'eau glycolée. L'échangeur est placé dans une veine de mesure dans
laquelle l'air est régulé en température et en humidité. Un bilan enthalpique sur l'air
humide entre l'entrée et la sortie de l'échangeur permet de déterminer les puissances
transférées entre l'air et les surfaces froides.

5.2.1 L'échangeur étudié par Khalfi (29]

Il s'agit d'un échangeur tubes et ailettes planes continues comprenant 5 rangées


de tubes disposées en quinconce. Les dimensions de l'échangeur sont reportées dans
le tableau 5.6. La circulation de l'eau glycolée dans l'échangeur s'effectue en parallèle
dans les 9 séries de tubes (voir figure 5.15).

5.2.2 Le maillage et les modèles utilisés

Les simulations que nous avons menées prennent en compte la conduction dans
l'ailette ainsi que le transfert de chaleur et de masse dans l'espacement inter-ailette
(couplage conducto-convectif).

L'utilisation des symétries

Les symétries géométriques qui existent dans un échangeur sont utilisées au


mieux afin de réduire le nombre de maille du domaine de calcul. Le maillage que
nous avons créé ne prend en compte qu'un motif de l'échangeur réel (voir figures 5.15
et 5.16). Le plan médian de l'ailette et de l'espace inter-ailette forment les limites du
Chapitre 5. Validations et comparaisons numérique/expérimental 124

Longueur de l'échangeur L 0,262 rn


Largeur de 1'échangeur 1 0,08 rn
Hauteur de l'échangeur 0,228 rn
Nombre de tubes 45
Nombre de rangées de tubes 5
Nombre de tubes par rangée 9
Pas longitudinal des tubes 0,016 rn
Pas transversal des tubes 0,0258 rn
Diamètre interne des tubes 8,7mm
Diamètre des tubes 9,7mm
Diamètre + collet 10,1 mm
Nombre d'ailettes 165
Épaisseur d'ailette 0,2mm
Espacement d'ailette 1,6mm
Densité d'ailetage 625 ail./m (16 fins/in)
Ailettes en aluminium

TAB. 5.6- Dimensions de l'échangeur étudié par Khalfi {29}

D air humide

Circulation d'eau
glycolée à contre-courant
(Ttl >Tt5)
e
00
0
+ entrée
î o sortie
-coude avant
--- coude arrière

L=0,26m

FIG. 5.15- Représentation de la batterie utilisée par Khalfi [29} {plan de l'ailette)

domaine de calcul, on y applique des conditions de symétrie des grandeurs physiques


modélisées. On applique des conditions limites uniformes en vitesse, température,
fraction massique de vapeur d'eau, taux de turbulence au début de la zone d'entrée
(voir figure 5.17). Après l'échangeur, une zone de sortie est rajoutée afin d'éviter
d'avoir une rentrée de fluide sur la section de sortie du domaine de calcul qui ren-
Chapitre 5. Validations et comparaisons numérique/expérimental 125

ailette : 166 mailles

NBi= 205 mailles

FLUENT Grid File /* CONFIGURATION = khal2d */ Oct 15 1999


Grid ( 205 X 15 X 28) Fluent 4.48
Fluent Inc.

FIG. 5.16- Maillage utilisé (plan de l'ailette)

drait les résultats des simulations moins précis et la convergence des calculs plus
difficile.

La température des tubes

Sur l'échangeur étudié par Khalfi, les ailettes sont serties sur les tubes (voir figure
5.18). Pour la simulation, une condition limite de type "température constante" est
appliquée au niveau des tubes, sur les collets en contact avec l'air (voir figure 5.19).
Pour chaque tube, la température qui est utilisée comme condition limite est calculée
à partir de la température de l'eau glycolée mesurée expérimentalement à l'entrée
et à la sortie de l'échangeur, et en fonction de la résistance thermique entre l'eau
glycolée et l'interface air-collet.

Nous avons supposé une variation linéaire de la température d'eau glycolée entre
l'entrée et la sortie de l'échangeur; la température prise comme condition limite
Chapitre 5. Validations et comparaisons numérique/expérimental 126

zone d'entrée

T2

température de tube
Tl

FLUENT Grid File /* CONFIGURATION = khal2d */ Oct 16 1999


Grid(205X15X28l Fluent 4.48
Fluent lnc.

FIG. 5.17- Maillage utilisé (zone d'entrée}

diamètre tube + collet

ailette
'_jcollet

l
diamètre intérieur

FIG. 5.18- Sertissage des ailettes sur les tubes (Khalfi {29}}
Chapitre 5. Validations et comparaisons numérique/expérimental 127

symétrie (dT 1 êlz =0, Vz=O)

air humide----

FIG. 5.19- Le maillage dans l'espacement inter-ailette (condition sans condensation)

pour chaque tube est donc différente et représente la température moyenne du tube
sur la hauteur de l'échangeur.

La résistance thermique entre l'eau glycolée et l'interface air-collet comprend en


série, la résistance thermique convective côté eau glycolée, la résistance de conduc-
tion dans l'épaisseur des tubes (qui est négligeable) et la résistance de contact tube-
collet.

Compte tenu du débit dans les tubes, la corrélation de Gnielinski [17] est utilisée
pour calculer la résistance convective entre l'eau glycolée et la surface intérieure des
tubes: Reg = 3,2.10- 4 oc m 2 fW.

On trouve dans la littérature des valeurs pour la résistance de contact dans


le cas d'ailettes serties sur un tube qui peuvent varier d'un facteur 10. L'Rote et
Bardon (35] donnent une valeur de résistance de contact de 4,6.10- 4 oc m 2 JW, alors
que Eckels (cité par McQuiston [39]) propose une corrélation qui donne une valeur
de 0,6.10- 4 °C m 2 fW. Le fait que la résistance de contact soit mal connue pour
l'échangeur de Khalfi nous a amené à effectuer un calage de la simulation sur un
essai expérimental en l'absence de condensation.
Ainsi, la résistance de contact a été ajustée de telle façon que sur une simulation
d'une condition d'écoulement "moyenne", la puissance sensible transférée soit égale à
ce qui est mesuré expérimentalement. À l'issue de ce calage numérique/expérimental,
nous obtenons une valeur supposée de la résistance de contact égale à 1,4.10- 4
oc m 2 jW. Cette valeur se trouve dans la gamme des valeurs citées dans la littérature
Chapitre 5. Validations et comparaisons numérique/expérimental 128

pour des échangeurs de même type et nous la conservons pour toutes les simulations
que nous avons effectuées.

L'interface de condensation

La présence de condensat sur les ailettes a été prise en compte en supposant que
le condensat est immobile et d'épaisseur constante. On a utilisé la valeur mesurée sur
notre banc expérimental (voir § 3.2.2) pour l'écartement inter-ailette e = 1, 5 mm,
à savoir une épaisseur moyenne de condensat égale à 0, 03 mm. On applique cette
épaisseur de condensat obtenue en l'absence de tube pour un échangeur de type tubes
et ailettes. Nous verrons plus loin quelle influence cela peut avoir sur les puissances
transférées.

Le modèle de condensation surfacique tel qu'on l'a présenté au§ 4.2.2 est appliqué
sur les mailles "interface". Les mailles "interface" sont situées au-dessus (suivant z)
des mailles "condensat" et des ailettes (voir figure 4.1 page 99).

Par contre, sur les tubes, nous n'avons pas pris en compte d'épaisseur de conden-
sat. De plus, on a considéré que le flux de masse de vapeur d'eau à l'interface air-tube
est purement diffusif et que y; = Y:at(Tt). Cette approche a été adoptée après avoir
tenté, sans succès, d'appliquer le modèle de condensation surfacique sur les tubes
avec Rv = pvnYv + Jv,n· En effet, l'écoulement à proximité des tubes et plus parti-
culièrement dans les zones de recirculation, même si il est globalement bien pris en
compte par la simulation n'est pas suffisamment finement décrit pour que le modèle
de réaction de surface soit stable. Le problème est lié à la présence de la vitesse Vn
dans l'expression de Rv. Or la vitesse Vn peut, sur certaines mailles à proximité des
tubes, ne pas être correctement calculée (problème lié à la finesse du maillage), ce
qui fait que l'expression Rv = pvnYv + lv,n est inadaptée 9 .
Donc, l'approche que l'on a adopté pour traiter la condensation sur les tubes revient
à prendre Vn =O. Toutefois, cette approximation n'a que peu d'impact sur les résul-
tats car les puissances transférées sur la surface des tubes en contact avec l'air est
relativement faible par rapport à celles transférées sur les ailettes.

9. Afin de contourner ce problème il serait préférable d'utiliser l'expression Rv = 1 _!yv lv,n qui
est équivalente à Rv = pvnYv + Jv,n (voir page 98 pour la démonstration), mais qui ne dépend pas
directement de Vn. Un essai de simulation avec Rv = 1 _!yv Jv,n a convergé sans difficulté vers une
solution identique à celle obtenue lorsque l'on considère un transfert de masse purement diffusif
avec YJ = y~at(Tt).
Chapitre 5. Validations et comparaisons numérique/expérimental 129

Modèle de turbulence

Les débits d'air pour les conditions expérimentales traitées par Khalfi correspon-
dent à des nombres de Reynolds compris entre 550 et 1100 (1°). Si on considère de
telles valeurs du nombre de Reynolds pour des écoulements en conduite circulaire,
alors l'écoulement est laminaire car ReUl. < 2400. Toutefois, ce critère global pour
déterminer le régime des écoulements internes n'est pas forcément applicable lorsque
l'on s'intéresse à un écoulement dans un canal rectangulaire en présence de tubes.
En effet, dans le sillage des tubes l'écoulement est localement perturbé.

Tout d'abord nous avons donc effectué des essais de simulation à l'aide d'un
modèle d'écoulement laminaire. Quelque soit la longueur· de la zone de sortie que l'on
ait essayé, la simulation converge vers une solution non physique avec une rentrée et
une sortie de fluide sur la section de sortie (avec et sans prise en compte du transfert
de chaleur et de masse). Selon nous, ce comportement est lié au maillage que nous
avons utilisé. Plus précisément, nous avons considéré les symétries géométriques de
l'échangeur réel pour réduire le nombre de maille, mais dans le cas où il y a des
tourbillons alternés à l'arrière des tubes, on n'a plus symétrie de l'écoulement sur le
domaine de calcul et ceci peut aboutir à des solutions numériques non physiques 11 •

Par ailleurs, les zones de recirculation en aval des tubes sont des zones où l'écou-
lement est perturbé, et il peut être préférable d'utiliser un modèle d'écoulement
turbulent. Nous avons donc utilisé le modèle RNG k-t sans lois de parois pour la
vitesse afin de modéliser plus finement le transfert de chaleur et de masse jusque dans
la sous-couche visqueuse. De plus, en utilisant une loi de paroi non équilibrée pour
les conditions limites sur k etE, la simulation numérique prend mieux en compte les
décrochages et les recollements dans l'écoulement [13].

Sensibilité au maillage

Afin de vérifier que notre maillage est suffisamment raffiné pour les modèles
utilisés, nous avons doublé successivement le nombre de maille dans chaque direction.
Pour les trois directions, le fait de doubler le maillage ne modifie pas la puissance
totale transférée entre l'air et les parois. Il faut remarquer que nous utilisons un
10. La définition utilisée par Khalfi pour calculer le nombre de Reynolds est basée sur le diamètre
hydraulique Dh = 4AminL/Atot avec Amin la section minimale d'écoulement de l'air, Atot la surface
totale d'échange convectif côté air (ailettes+tubes) et L la longueur de l'échangeur.
11. Cette explication qui est plausible n'est confirmée par aucune information expérimentale ou
numérique à notre connaissance.
Chapitre 5. Validations et comparaisons numérique/expérimental 130

critère global pour valider le raffinement du maillage car les résultats expérimentaux
qui nous servent pour les comparaisons fournissent des résultats globaux.

5.2.3 Comparaison numérique/ expérimental

Les conditions expérimentales simulées sont reportées dans les tableaux 5.7, 5.8,
5.9, 5.10 (le nom des essais correspond à la nomenclature utilisée par Khalfi [29]).

essais Débit d'air Tair [°C] Trosée [°C] Teg (°C]


3
[m /h] entrée sortie entrée entrée sortie
82001 999,0 35,4 26,5 9,1 20,9 21,7
82004 901,3 35,7 26,3 10,4 20,9 21,7
82006 802,0 35,7 25,9 10,8 20,9 21,6
82009 700,1 35,7 25,5 10,4 20,9 21,6
82013 592,5 36,0 25,2 10,9 21,1 21,7
S2018 504,9 35,3 24,6 9,4 21,0 21,5
82022 401,5 35,4 24,2 9,4 20,8 21,3

TAB. 5.7- Conditions expérimentales testées par Khalfi {29j{à sec)

essais Débit d'air Tair [°C] Trosée (oC] Teg [°C]


3
[m /h] entrée sortie entrée sortie entrée sortie
H3003 899,3 35,3 19,3 14,8 13,7 5,6 7,2
H3006 701,2 35,2 18,5 14,7 13,0 6,0 7,3
H3012 495,1 35,1 17,3 14,9 11,7 5,7 6,8

TAB. 5.8- Conditions expérimentales testées par Khalfi [29](H R = 30%)

essaisDébit d'air Tair [°C] Trosée [0 C] Teg [°C]


(m3 jh] entrée sortie entrée sortie entrée sortie
H4001 993,5 35,2 21,3 19,5 16,5 5,6 7,5
H4003 901,7 35,2 20,8 19,3 16,1 6,1 7,8
H4005 795,1 34,8 20,5 18,8 15,4 6,2 7,8
H4007 693,9 35,3 19,7 19,4 15,3 5,6 7,2
H4009 600,1 35,3 19,4 19,5 14,9 6,1 7,6
H4010 492,0 35,1 18,4 20,0 14,8 6,1 7,4

TAB. 5.9- Conditions expérimentales testées par Khalfi {29]{H R = 40%)


Chapitre 5. Validations et comparaisons numérique/expérimental 131

essais Débit d'air Tair [°C] Trosêe [oc] Teg [0 C]


[m3 /h] entrée sortie entrée sortie entrée sortie
H5001 997,2 35,5 22,3 23,1 19,0 6,4 8,4
H5005 795,6 35,4 21,2 22,0 17,7 6,5 8,3
H5009 598,6 35,5 20,5 23,1 16,7 6,2 7,9

TAB. 5.10- Conditions expérimentales testées par Khalfi {29}(H R =50%)

6000
/
• HR= 30% /
...•
3000 HR=40% /
5000 HR=50%

-
-a
.::::
0
8
2500 -=
-a
0
8 /.
/
/
... •

·;::::
'4)
p.
>< 2000
·;:::: 4000
'0
o.
>< /
/

....
w w
3000 /
1500 /
/
1000 ..........o..-L...........
~ ......_J...L._._._.o..._L....__._......._.._.__......._~ 2000 "--'-~_._.J..,_.,....._..._._...J..,_._._..._............_.._._ .........._,
1000 1500 2000 2500 3000 3500 2000 3000 4000 5000 6000

Simulation numérique Simulation numérique

(a) Sec, Qsens (W) (b) Condensation, Qsens (W)

4000 8000
/
• HR=30%
• HR = 30% ~
...•
HR=40%
...•
7000 HR=40%
3000 HR =50% HR =50%
/
-a
i5
0
a
·;:::: 2000
-
t;;
.::::

....
6000 ~·
/ ...
./.
'11

'4)
o. '0
p. /~'la

.. •
x >< 5000
w w /
1000 ./
4000 /
/ •
OO<...L......_..__._.l......>-_._......._~_._ ........._._.__._~........ 3000 IL................L..L..........,_._J...L._._._~.._._............_.__._._,_,
0 1000 2000 3000 4000 3000 4000 5000 6000 7000 8000

Simulation numérique Simulation numérique

(c) Condensation, Qlat,surf (W) (d) Condensation, Qtot (W)

FIG. 5.20- Comparaison numérique/expérimental des puissances transférées


Chapitre 5. Validations et comparaisons numérique/expérimental 132

Les résultats présentés sur la figure 5.20(a) montrent que la simulation prédit
correctement la puissance sensible qui est transférée vers l'échangeur lorsque celui-
ci fonctionne en régime à sec. En condensation, quelque soit l'humidité relative à
l'entrée, la simulation surestime systématiquement la puissance sensible et totale
transférée entre l'air et les parois froides (voir figures 5.20{b) et 5.20(d)).

Cette relative mauvaise adéquation était prévisible car nous avons considéré une
épaisseur de condensat constante et fixe qui n'a pas été mesurée directement sur
l'échangeur considéré. En effet, les résultats expérimentaux obtenus par Khalfi [29]
(voir figure 1.6 page 20) montrent que le transfert de chaleur sensible est détérioré
en présence de condensation, et il explique ce comportement par une inondation de
l'espace inter-ailette.
Les observations que nous avons effectuées sur notre deuxième banc expérimental
(voir chapitre 3), nous laissent penser que les zones pénalisées par une inondation
sont celles où la contrainte pariétale est la plus faible. Compte tenu de la présence
des tubes, la contrainte pariétale n'est pas uniforme sur les ailettes (voir § 5.2.4) et
on s'attend à ce que l'épaisseur de condensat sur les ailettes ne soit pas uniforme.
Le fait de simuler une épaisseur uniforme de condensat n'est donc pas parfaite-
ment satisfaisant, mais représente une première approche pertinente pour prédire
les puissances transférées dans un échangeur tubes et ailettes avec des espacements
inter-ailettes faibles (~ 1, 5 mm).

Il faut noter aussi que la puissance latente est relativement bien prise en compte
par la simulation, à l'exception des essais à faibles humidités où elle est très net-
tement sous-estimée par la simulation. Pour les essais à faibles humidités, il faut
considérer deux aspects qui peuvent nuire à la bonne correspondance entre la simu-
lation et l'expérimental. D'une part, l'incertitude sur la puissance latente devient
importante car la différence d'humidité spécifique de l'air entre la sortie et l'entrée
est faible. D'autre part, aux faibles humidités (HR=30%), la simulation est très sen-
sible à l'humidité à l'entrée. Celle-ci va conditionner le début de la condensation sur
les surfaces et une légère erreur sur l'humidité à l'entrée peut alors augmenter la
proportion de surface sèche des ailettes (voir § 5.2.4).

Les résultats expérimentaux concernant la perte de charge dans l'échangeur,


montrent qu'en régime de condensation la perte de charge est plus importante qu'à
sec (voir figure 5.2l(a)). La figure 5.2l(b) montre que la simulation numérique est
partiellement capable de prendre en compte l'augmentation de la perte de charge en
régime de condensation. En effet, on remarque que l'écart entre la perte de charge
à sec et en condensation est d'autant plus faible que le débit d'air est faible alors
Chapitre 5. Validations et comparaisons numérique/expérimental 133

300 260
• 240 0

250
0 sec sec 1 •
• condensation • 0 220 :1 • condensation 0

200
0

"'e:. 200 • 0
e:."',....._ 180

,-...
li 150 • 0

160 0

><
.e • 0 ~
140 •0
-2- 100 • 0 -2- 120
• 0
100
0 • 0
50 0 80
0
60
0 40 u.....................................~...................................................~~.L.U
300 400 500 600 700 800 900 10001100 300 400 500 600 700 800 900 l 000 1100

Débit d'air [m 3 /h] Débit d'air [m 3 /h]

(a) expérimental (b) numérique

300
•/ /
0 sec
250 • condensation

«i 200
= 150
cP
E
·t::
'cP
p.
><
llJ 100

50

0
0 50 100 150 200 250 300
Simulation numérique

(c) tl.p (Pa)

FIG. 5.21 - Comparaison numérique/expérimental de la perte de charge au travers


de l'échangeur

qu'expérimentalement cet écart est relativement constant.


Toutefois, les résultats numériques et expérimentaux sont en assez bon accord (voir
figure 5.2l(c)). Ceci confirme, une fois de plus, que la prise en compte du condensat
en considérant une épaisseur de condensat immobile et d'épaisseur constante est
satisfaisante dans une première approche.
Chapitre 5. Validations et comparaisons numérique/expérimental 134

5.2.4 Utilisation de la simulation numérique

Remarque sur l'influence de la conductivité thermique de l'ailette

Des mesures de conductivité thermique d'ailettes d'échangeur en aluminium ont


été effectuées au sein de notre laboratoire 12 . Dans toutes nos simulations, nous avons
utilisé la valeur de conductivité thermique de l'aluminium mesurée lors de ces essais:
kalu. = 204 W / m K. De son coté Khalfi [29] utilise une valeur de conductivité de
236 Wjm K qui correspond à la valeur donnée dans la littérature pour de l'alumi-
nium pur. Nos simulations montrent que du point de vue du transfert de chaleur,
les résultats sont pratiquement les mêmes pour ces deux valeurs de conductivité.

Influence de la condensation volumique

Pour les conditions testées précédemment, la condensation volumique ne survient


pas dans l'écoulement. Par contre, nous avons effectué une simulation avec une
température de rosée à l'entrée égale à 29°C et un débit d'air de 500 m 3 jh pour
laquelle il y a condensation volumique. Le débit de gouttelettes d'eau dans l'air
donné par la simulation est égal à 300 g/h pour un débit d'air de 9360 gjh. Si
ce débit de gouttelettes en suspension est relativement faible, il peut néanmoins
s'avérer néfaste dans une boucle complète de climatisation.

La présence du condensat sur les ailettes

Afin d'examiner l'impact de l'humidité de l'air à l'entrée de l'échangeur sur la


proportion de surface sèche et humide, nous présentons les résultats numériques
en terme de fraction massique à l'interface air-condensat. On peut voir sur les fi-
gures 5.22, 5.23, 5.24 que pour les trois humidités testées, il y a une zone sèche sur
les ailettes: l'humidité au-dessus de l'ailette est égale à l'humidité à l'entrée. Pour la
plus faible humidité testée (HR=30%), cette zone sèche occupe à peu près un quart
de la surface totale de l'ailette.

12. La méthode utilisée reprend la méthode de la plaque chaude gardée décrite dans la norme
AFNOR NF X 10-021.
Chapitre 5. Validations et comparaisons numérique/ expérimental 135

J. O~E · O~

J.03E - 0~

J. 02E - 0~

1 0 JE - 0~

!.ODE - 0~

9 .93E-03

9 .83E ·0 3

FLUENT Grid File 1• CONFIGURATION 'khal2d •1 Oct 22 1999


Vapeur Mass Fr act ion Fl uent 4.48
Lmax' 1.042E-02 Lmin' 8. 94 IE-03 Fluent !ne .

FIG. 5.22 - Fraction massique à l'interface de condensation (HR=30%)

:. 22E - 02

! . [ !] [ 02

: . : 6[ -02

: . : ::!1:..-U~

' .' OF' - 0?

: .o7E -oz
: . 0-1[ 02

:. 01 E-02

u . :~ l-u~

~ .U EW 3rid File 1• CONF : GURfi-I 'JN ' khol2d •1 Oc: 22 l9S9


V:tp eur MCISS F - Ci c :. ion Fluen ·. 4.~ô
_--nax' l.4 U::E-J~ Lm i · - 9.47 :: :.-UJ ~ . uent )ne.

FIG. 5.23 - Fraction massique à l'interface de condensation (HR=40%)

La contrainte pariétale sur le condensat

On a émis l'hypothèse au § 3.2.3 que les zones favorables à la rétention du


condensat sont celles où la contrainte pariétale est la plus faible. La simulation
Chapitre 5. Validations et comparaisons numérique/ expérimental 136
USE - 02

1.7 JE -02

J.65E - 02

1 SOE - 02

J.S5E - 02

U9E-02

I.UE - 02

J.JBE - 02

1 .JJE - 02

1.2BE - 02

J.22E - 02

1. 17E - 02

I.IJE-02

J.OSE - 02

J.OOE - 02

9.SJE-03

FLUEN T Gr id Fi le t• CONFIGURA TI ON = khal2d •1 Oct 22 1999


Vapeur Mess Fr act i on Fl uen t 4.48
Lmax = 1.762E-02 Lm in = 9.505E-03 Fluent lnc .

FIG. 5.24- Fraction massique à l 'interface de condensation(HR=50%)

?? ~r.no

:. 52[ • 00

! • • !:.F • 00

t .8Gl-U 1

l . 2 ~E - O 1

S . l ~E 02

- 3. ]8[ - [ 1

-R.7< r -o1

:: '_UEN - :; r ie Fi l e/ * CONF :G URA - l J N = khol 2d */ Dc c 25 1ggg


X-C'-ec ·. ion ~i étll She8r Slress (Pal F l u en ~ 4 . ~8
_ïl a x - 2. 98:: 1:.•)] Lm '·· = -I.U 3t:E - Jl ~ .uent ! ne.

FIG. 5.25- Contrainte pariétale à l'interface air-condensai (suivant x)

numérique, nous permet de localiser ces zones car on calcule localement la contrainte
Chapitre 5. Validations et comparaisons numérique/expérimental 137

pariétale sur l'interface de condensation, dans la direction principale de l'écoulement


x. On peut voir sur la figure 5.25 que les zones en amont et en aval des tubes sont les
zones à plus faibles contraintes pariétales. Une amélioration de la modélisation de la
condensation pourrait être de fixer une valeur seuil de contrainte pariétale en-deçà
de laquelle un pont aqueux se forme localement entre les parois et rend celles-ci
adiabatiques.

5.3 Conclusion

Dans le but de valider les modèles que nous avons développés et présentés au
chapitre 4, nous avons confronté les résultats des simulations aux résultats expéri-
mentaux pour un canal, en l'absence de tubes.
Tout d'abord, nous avons validé le choix du maillage et des conditions limites.
Par la suite, la validité des modèles d'écoulement (laminaire ou turbulent) implantés
dans le code de calcul Fluent a été étudiée en l'absence de transfert de chaleur et de
masse. On a ainsi pu montrer que le modèle de turbulence RNG k- E ne prédit pas
correctement l'intensité de la turbulence en milieu de veine. Par contre, en proche
paroi, le profil de vitesse est assez bien prédit par ce modèle car l'écoulement est
modélisé jusque dans la sous-couche visqueuse, sans passer par des lois de parois
semi-empiriques pour la vitesse. Nous avons donc utilisé selon la valeur du nombre
de Reynolds, soit le modèle d'écoulement laminaire, soit le modèle de turbulence
RNG k-E.
Par ailleurs, nous avons montré que la résistance thermique du condensat, même en
tenant compte de la résistance de constriction pour la condensation en gouttelettes,
n'est pas prépondérante.
La confrontation des résultats numériques et expérimentaux montre que les mo-
dèles de condensation prédisent correctement les puissances transférées lorsque l'on
considère les conditions de température, humidité, vitesse et espacement inter-ailette
rencontrés en climatisation.
Compte tenu des moyens d'investigation employés sur le banc expérimental, il n'a
pas été possible de déterminer le débit de gouttelettes d'eau en suspension et donc
de valider spécifiquement le modèle de condensation volumique. Cependant lorsque
l'humidité absolue à l'entrée est suffisamment élevée, la prise en compte de la conden-
sation volumique, modifie nettement le flux de vapeur d'eau à l'interface. La diffé-
rence entre le flux de vapeur d'eau à l'interface obtenu numériquement et celui
mesuré expérimentalement étant faible, cela constitue une validation indirecte du
modèle de condensation volumique. Donc, à défaut d'avoir pu valider rigoureuse-
Chapitre 5. Validations et comparaisons numérique/expérimental 138

ment le modèle de condensation volumique, on a pu montrer que les résultats des


simulations prenant en compte la condensation volumique sont cohérents.
Par ailleurs, pour nos conditions d'essais, nous avons montré numériquement que la
condensation volumique devenait un facteur qu'il faut prendre en compte lorsque la
fraction massique de vapeur d'eau Yv dépasse 25 gfkg (Trosêe = 28, 9°C), et que ce
n'est pas nécessaire pour Yv = 20 gfkg (Trosêe = 25, 2°C). Nous avons aussi mon-
tré que l'impact de la condensation volumique est d'autant plus importante sur les
puissances transférées que l'espacement inter-ailette est faible et que le débit d'air
est élevé.

Suite à cette première phase de validation, nos modèles de condensation ont été
appliqués à une géométrie tridimensionnelle complexe, c'est à dire un échangeur de
type tubes et ailettes pour lequel nous disposons de résultats expérimentaux.

Sur cet échangeur tubes et ailettes, l'écoulement a été simulé en utilisant un


modèle de turbulence de type RNG k - €.
Afin de prendre correctement en compte la résistance de contact entre les tubes
et les ailettes, et compte tenu de la difficulté d'accéder expérimentalement à cette
valeur, nous avons effectué un calage de la simulation sur un résultat expérimental
en l'absence de condensation.
En régime de condensation, la confrontation des résultats numériques et expérimen-
taux s'est avérée satisfaisante, même si l'on a noté une surestimation systématique
du numérique sur la puissance sensible transférée et une sous-estimation du numé-
rique sur la perte de charge. Ces tendances s'expliquent sans doute par le fait que la
simulation numérique ne prend pas en compte la présence de l'inondation de l'espace
inter-ailette qui peut être présente pour les faibles écartements et les faibles débits
d'air.
Toutefois, nous avons souligné l'intérêt de la simulation, pour déterminer la masse
d'eau en suspension dans l'air en cas de condensation volumique, pour localiser les
zones à faibles contraintes pariétales favorables à la rétention du condensation, et
bien sûr pour prédire les performances thermiques d'un échangeur de chaleur en
régime de condensation avec une bonne précision.
Conclusions et perspectives 139

Conclusions et perspectives

L'ensemble du travail présenté dans cette étude a eu pour objectifl'amélioration


de la prédiction des performances thermiques des échangeurs de chaleur du type
tubes et ailettes planes fonctionnant en régime de condensation et utilisés dans le
domaine de la climatisation ou de la déshumidification de l'air.

Nous allons exposer dans ce qui suit les résultats importants que nous avons
obtenus et les perspectives faisant suite à notre étude.

L'étude expérimentale

Les résultats reportés lors d'études antérieures concernant les batteries de tubes
ailetés semblent contradictoires au premier abord. Ces études montrent que la pré-
sence de condensat sur les surfaces d'échange peut provoquer soit une augmentation,
soit une diminution du transfert de chaleur sensible par rapport au cas où la sur-
face est sèche. L'augmentation relative est expliquée, par les auteurs, par l'action
du condensat qui perturbe l'écoulement, alors que la diminution peut être due à la
rétention du condensat dans l'espace inter-ailette.
Toutefois, ces explications qualitatives proposées par certains auteurs sont déduites
d'un nombre réduit d'observations; pour cette raison, le rôle de la forme de l'ailette,
de l'espacement inter-ailette, de l'arrangement des tubes et du nombre de Reynolds
sur la rétention du condensat n'est pas clairement défini.
Cette constatation nous a amené à construire deux bancs expérimentaux de géomé-
trie simple: un canal rectangulaire sans tubes, nous permettant d'étudier spécifi-
quement le rôle de l'écartement inter-ailette et de la vitesse de l'air, d'une part sur
le transfert de chaleur et de masse, et d'autre part sur le drainage et la rétention du
condensat.

Un premier banc expérimental pour l'étude des flux de chaleur et de masse a


donc été mis en place et validé. L'ailette étudiée est un feuillard d'aluminium non
Conclusions et perspectives 140

traité qui est utilisé dans les échangeurs à tubes et ailettes industriels.
Pour l'écartement inter-ailette e = 8 mm, la confrontation avec d'autres résultats
expérimentaux issus de la littérature et obtenus dans des conditions d'essais com-
parables, permet de confirmer la validité de nos mesures.
Pour l'écartement e = 3, 2 mm ete= 1, 5 mm, nos résultats indiquent que l'aug-
mentation du transfert de chaleur sensible, entre le régime à sec et en condensation,
est d'autant plus importante que l'écartement est faible et le nombre de Reynolds
élevé. Contrairement à ce qui est annoncé dans la littérature et obtenu sur des bat-
teries de tubes ailetés avec des écartements inter-ailettes proches de 1, 5 mm, nous
n'avons donc pas observé de diminution du transfert de chaleur sensible entre le
régime à sec et le régime en condensation.

Pour expliquer les résultats obtenus en terme de puissances transférées, nous


avons étudié, sur un deuxième banc expérimental, la rétention et le drainage du
condensat.
L'étude par pesée a montré que la masse de condensat retenue sur les surfaces
est nettement plus faible pour l'écartement e = 1, 5 mm que pour les écartements
e = 8 mm et e = 3, 2 mm.
Par la suite, la connaissance du mode de drainage et de rétention a été affinée à
l'aide de visualisations des gouttelettes drainées. En effet, le diamètre maximal des
gouttelettes présentes sur les ailettes nous renseigne sur l'action de drainage des
forces appliquées sur les gouttelettes: plus le diamètre d'une gouttelette est grand
et plus la force de pesanteur et la force de traînée de frottement sont importantes.
À l'aide de l'étude par visualisations, nous avons établi que, pour l'écartement e =
1, 5 mm, la force de traînée de frottement sur les gouttes devient prépondérante sur
la force de pesanteur; cela induit une diminution conséquente du diamètre maximal
des gouttelettes présentes sur les ailettes.
Pour l'écartement e = 3, 2 mm, la force de traînée joue un rôle sur le drainage des
gouttelettes uniquement au début du canal, là où les gradients de vitesse et la force
de traînée sont les plus élevés. Plus en aval sur les surfaces, le diamètre maximal
des gouttelettes ne semble pas influencé par l'augmentation de la force de traînée
de frottement sur 1'interface air/ condensat. Ces deux constatations montrent que
même si la force de traînée n'est pas prépondérante sur toute la longueur du canal,
elle n'est cependant pas négligeable par rapport à la force de pesanteur.
En revanche, pour l'écartement e = 8 mm, aucun élément n'indique que le drainage
des gouttelettes est influencé par l'écoulement d'air; il semble que seule la force de
pesanteur soit influente.

Les résultats obtenus séparément sur les deux bancs expérimentaux peuvent être
Conclusions et perspectives 141

reliés entre eux. En effet, si le drainage des gouttelettes de condensat est influencé
par l'écoulement d'air, alors les gouttelettes perturbent les couches limites dans le
canal et augmentent localement le transfert de chaleur et de masse par rapport
au cas où l'interface de condensation est lisse. Ainsi, on peut faire le lien entre le
drainage et la rétention du condensat, et le transfert de chaleur et de masse.
Dans le cas où le drainage des gouttelettes n'est pas perturbé par l'écoulement d'air
(e = 8 mm), l'interface de condensation peut être considéré comme lisse (pour les
vitesses considérées) et il n'y a pas d'augmentation du transfert de chaleur sensible
entre le fonctionnement à sec et en condensation.
Au contraire pour e = 1, 5 mm, les gouttelettes de condensat agissent comme des
perturbateurs de l'écoulement et les gouttelettes sont drainées avec des diamètres
plus petits, essentiellement sous l'action de la force de frottement de l'air.
Il semblerait que le cas e = 3, 2 mm correspond à une situation intermédiaire pour
laquelle la force de traînée de frottement sur les gouttelettes n'est pas prépondérante
sur le drainage, mais pour laquelle l'interface de condensation n'est pas lisse et il y
a une augmentation du transfert de chaleur sensible en condensation par rapport au
régime à sec.

Lors de nos visualisations, nous n'avons pas observé d'inondation de l'espace


interailette contrairement à ce qui est reporté dans la littérature pour les échangeurs.
Toutefois, compte tenu du lien qu'il y a entre la rétention du condensat et la force
de traînée, nos observations ne peuvent pas être transposées au cas d'un échangeur
tubes et ailettes car, en présence des tubes, l'écoulement d'air est nettement différent
de ce que nous avons dans un canal sans tube. Notamment, la contrainte pariétale
à l'arrière des tubes est plus faible du fait de la présence d'un sillage avec des zones
de recirculation.
Afin de confirmer le rôle joué par les tubes sur la rétention du condensat, il serait
important de rajouter un ou plusieurs tubes dans le canal que l'on a étudié. On
pourrait montrer ainsi, par comparaison avec les résultats obtenus en l'absence de
tube, quel est leur rôle sur l'inondation de l'espace inter-ailette lorsqu'il survient, et
envisager des solutions pour pallier à ce problème.

L'étude numérique

Dans l'analyse bibliographique, on a introduit les phénomènes de transfert de


chaleur et de masse liés à la condensation de vapeur d'eau en présence d'air. Ceci a
permis d'établir quels sont les mécanismes de transfert qu'il est important de prendre
en compte dans les simulations lorsque la condensation de vapeur d'eau en présence
d'air est considérée.
Conclusions et perspectives 142

Les observations sur notre banc expérimental ont montré une condensation sous
forme de gouttelettes qui s'écoulent très rapidement après avoir atteint leur diamètre
maximum. Dans ce cas, la modélisation de l'écoulement du condensat est excessi-
vement complexe et ne peut pas être approchée par un écoulement en film lisse.
Après avoir montré que les résistances thermiques spécifiques à la condensation en
gouttelettes sont pratiquement négligeables, nous avons choisi de considérer que le
condensat est immobile et d'épaisseur constante.
À l'interface air-condensat, on applique un modèle de condensation surfacique que
nous avons développé. Ce modèle s'inspire grandement d'un modèle présenté dans
1'analyse bibliographique.
La condensation volumique n'est, à notre connaissance, abordée dans aucun travail
concernant les échangeurs rencontrés dans les unités de climatisation et de déshu-
midification. Nous avons donc proposé un modèle de condensation volumique afin
d'évaluer l'impact de ce phénomène sur le transfert de chaleur et de masse.
Ces deux modèles de condensation ont été implantés dans un code de calcul dans le
but de pouvoir traiter plus rapidement des géométries tridimensionnelles complexes.

À l'aide des résultats obtenus sur le premier banc expérimental, nous avons va-
lidé le choix des modèles, du maillage et des conditions limites.
La confrontation entre nos résultats numériques et expérimentaux montre que nos
modèles de condensation prédisent correctement les puissances transférées lorsqu'on
considère les conditions de température, humidité, vitesse et écartement inter-ailette
rencontrés en climatisation.
Cependant, compte tenu des moyens d'investigations employés sur le banc expéri-
mental, nous n'avons effectué qu'une validation incomplète du modèle de conden-
sation volumique. La validation rigoureuse du modèle de condensation volumique
constitue une étape qu'il serait nécessaire de franchir afin de pouvoir appliquer le
code de calcul dans le cas d'un échangeur fonctionnant avec de l'air proche de la
saturation à l'entrée, c'est à dire pour des conditions favorables à la condensation
volumique.

Suite à cette première phase de validation, les modèles de condensation ont été
appliqués au cas d'un échangeur tubes et ailettes planes continues pour lequel nous
disposons de résultats expérimentaux.
Un calage préalable de la simulation s'est avéré nécessaire pour évaluer correctement
la résistance de contact entre les tubes et les ailettes. Ce calage, effectué pour une
condition d'essais sans condensation, a permis d'estimer la valeur de résistance de
contact de référence. Cette valeur, située entre deux valeurs citées dans la littéra-
Conclusions et perspectives 143

ture, a ensuite été utilisée pour toutes les simulations de l'échangeur.


La comparaison entre les résultats expérimentaux et numériques s'est avérée satis-
faisante lorsque l'on considère les puissances transférées dans l'échangeur et montre
la validité de nos modèles lors de cette première approche. On peut cependant noter
une surestimation de la puissance sensible calculée numériquement et une sous-
estimation de la perte de charge au travers de l'échangeur. En effet, la simulation
numérique ne prend pas en compte la présence d'inondation de l'espace inter-ailette
(e = 1, 4 mm) qui permet d'expliquer que pour ces résultats expérimentaux, le
coefficient de transfert de chaleur sensible à sec est supérieur à celui obtenu en
condensation.
Suite à cette observation, on envisage d'améliorer la modélisation présentée ici en
tenant compte des zones privilégiées pour l'inondation de l'espace inter-ailette. En
déterminant une valeur seuil de contrainte pariétale en-deçà de laquelle apparaît
l'inondation, on pourrait alors changer le domaine de calcul pour prendre en compte
ces zones inactives pour le transfert de chaleur.

Finalement, afin de conforter l'approche adoptée, il serait important de pouvoir


comparer les résultats du code de calcul avec des résultats obtenus sur d'autres géo-
métries d'échangeurs et d'autres conditions de fonctionnement. Ceci afin d'améliorer
les modèles utilisés, les maillages et les conditions limites, et ainsi pouvoir utiliser
le code de calcul comme un outil fiable de prédiction des performances thermiques
des échangeurs de chaleur fonctionnant en climatisation et dans les procédés de
déshumidification de l'air.
Conclusions et perspectives 144
Bibliographie 145

Bibliographie

[1] P. ARIDY, A. DUQUENOY, S. LUNEAU, et A. MESMACQUE. « Réalisation de


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Annexe A

Le potentiel enthalpique

Rappelons les expressions données au § 1.3.1 pour le cas d'un écoulement bidi-
mensionnel sur une plaque plane. Le flux de chaleur sensible est égal à:

(A.l)

Le flux de chaleur latente est égal à :

(A.2)

Le flux de chaleur total est égal à:

(A.3)

Les équations 1.13 et 1.11 permettent d'écrire le flux de chaleur total de la façon
suivante:

En utilisant l'hypothèse de Lewis (équation 1.20) on exprime la chaleur totale


en fonction d'un seul coefficient d'échange:

À présent on va exprimer Qtot en fonction de l'enthalpie spécifique de l'air humide


qui s'écrit sous la forme suivante:

(A.6)
Annexe A. Le potentiel enthalpique 152

La concentration volumique de vapeur d'eau Cv est fonction de la masse volu-


mique et de l'humidité spécifique rsp de l'air humide:
Pv Tsp
Cv =p = p---=-- (A.7)
Pa + Pv Tsp + 1

Pour un gaz parfait, on exprime l'humidité spécifique en fonction des pressions :

Mv Pv
Tsp = -- (A.8)
MaPtot- Pv

Lorsque la pression partielle de vapeur est négligeable devant la pression totale,


on a:
Tsp~--
Mv Pv (A.9)
MaPtot
et Tsp << 1.
Donc,
(A.10)

et lorsqu'on remplace dans l'équation A.5, on obtient:

(A. 11)

avec Op= Opa + rsp Opv, la chaleur spécifique de l'air humide.


On ne retrouve pas exactement dans l'équation A.ll l'expression de l'enthalpie
spécifique de l'air humide, mais pour les températures de condensat que l'on trouve
en climatisation (entre 0 oc et 40 °C), la chaleur latente de changement d'état de
la vapeur d'eau est pratiquement constante et on considérera que c'est le cas dans
ce qui suit. Le flux de chaleur total est donc fonction d'un potentiel d'enthalpie:

(A.12)

Pratiquement, l'enthalpie à l'interface est prise égale à l'enthalpie de saturation


à la température Tint.
Annexe B

Récapitulatif des résultats


expérimentaux

Pour un écartement donné, les essais sont identifiés par la vitesse débitante et
l'humidité absolue à l'entrée. Par exemple h4 20 1 correspond au premier essais en
humide pour vdeb = 4 mjs, y;nt = 20 gfkg.

On rappelle les expressions de Jsens, Jiat, Jtot :

hsens Pr2/3 avec h (lsens


Jsens = Vdeb p cp sens - Aail D.TIM

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~;:) h6_20_1 16.5 5.3 18.8 7.9 37.0 41.0 42.3 41.1 6788 0.00477 0.00473 0.00443 0.99
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Q1
1
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5.8
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(kJikg.)
16.8
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0.00254
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(W)
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0.00
(g.,,/min)
0.00
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~ h6_20_1 1121 35.1 4.5 5.0 20.2 4.9 87.1 16.9 0.00376 120.9 143.2 3.44 3.42 ~,

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;; 0.00493 162.4 248.3 5.97 5.83
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('1)
hl0_10_1 1851 35.1 5.3 5.2 11.0 5.2 63.5 18.4 0.00630 193.7 90.5 2.17 2.08
Il 1843 35.4 4.8 5.2 15.0 4.9 74.0 17.0 0.00624 197.4 157.8 3.79 3.62
....... h10_15_3
Q1 h10_20_3 1837 35.3 4.4 4.9 20.0 5.2 87.0 17.4 0.00617 199.6 229.4 5.51 5.52
h1Q_25=1 1845 35.3 4.4 5.1 25.0 5.0 99.6 17.1 0.00614 201.1 305.1 7.33 7.02
~
~

.......
Q1
(X)
Annexe C

Calcul du débit massique et des


propriétés de l'air humide

Le principe de la méthode de mesure du débit d'air humide injecté dans la veine


d'essais répond à la norme AFNOR X 10102- ISO 5167-1. Il consiste à interposer un
élément sur le passage du fluide s'écoulant en charge dans la conduite d'alimentation.
La mesure de la pression différentielle du fluide entre l'amont et l'aval de cet élément
permet, connaissant les caractéristiques physiques du fluide en écoulement de déduire
la valeur du débit. Nous disposons de deux diaphragmes de type DN35 à prises de
pression dans les angles dont les caractéristiques géométriques sont :

- diamètre de l'orifice d = 0, 02347 moud= 0, 01523 m

- diamètre de la conduite D = 0, 035 m.

Les équations que nous avons utilisées pour le calcul du débit d'air et pour les
propriétés de l'air humide sont introduites respectivement par Lefebvre (32] et par
Duminil [9].

Calcul du débit massique

Le débit massique de l'air humide est donné par la relation suivante:

(C.l)

Les différents termes dans l'équation C.l sont donnés dans le tableau suivant:
Annexe C. Calcul du débit massique et des propriétés de l'air humide 160

différence de pression au diaphragme llp mesurée par micro-manomètre

masse volumique p calculée (voir plus loin)

coefficient de débit a=CE

coefficient de détente € = 1 - [0, 41 + 0, 35,64] ,6p


'YP

coefficient de décharge c= 0 5959 + 0 0312 ,62 >1


' '
-0, 184 {3 8
+ 0, 0029 [lOT"
{3 2 ' 5 Re v

1
coefficient de vitesse d'approche
E = J1- f34

rapport de diamètre j3 = !!__


D

pression amont diaphragme p mesurée par micro-manomètre

coefficient isentropique de l'air 'Y= 1, 4

Re _ 4mdia
nombre de Reynolds basé sur D D- 7rDg

On constate que dans l'équation C.l le débit massique est fonction de lui-même
par l'intermédiaire de ReD. La résolution de cette équation requiert donc l'utilisation
d'une méthode itérative.

Certaines limites prescrites par la norme s'appliquent pour l'utilisation de ces


expressions. Notamment, en fonction du rapport de diamètre {3 la gamme de débit
est variable :

- 5000 :::; Re v :::; 108 pour 0, 23 :::; {3 :::; 0, 45

- 10000 :S Re v :::; 10 8 pour 0, 45 :::; {3 :::; 0, 77

En fonction des débits rencontrés au cours des essais, nous devrons changer de
diaphragme pour respecter les limites prescrites.

Calcul des propriétés de l'air humide

L'équation C.1 fait apparaître la nécessité de connaître certaines des propriétés


physiques de l'air humide traversant le diaphragme; notamment la masse volumique,
Annexe C. Calcul du débit massique et des propriétés de [!air humide 161

la viscosité et la pression en amont du diaphragme. Les propriétés de l'air humide


sont donc déterminées en fonction de la température mais aussi de la teneur en
eau. Ainsi, la conduite d'alimentation en air est équipée d'une prise de pression
statique et d'un thermocouple disposés en amont du diaphragme. La teneur en eau
est calculée à l'aide de la mesure de température de rosée qui est effectuée plus en
aval.

Pour le calcul de sa masse volumique, l'air humide est assimilé à un gaz parfait
p = !fr. La pression p, la température T sont mesurées expérimentalement. La
constante r, qui est en fait le rapport entre la constante des gaz parfaits R et la
masse molaire de l'air humide, est fonction de la teneur en eau du mélange mesurée.
La masse molaire du mélange est égale à:

(C.2)

Finalement, la constante r s'exprime:

R 8314, 4(1/29 + r!J>/18)


r = --= ------~----~~~ (C.3)
M 1 +r!J>

L'expression de la masse volumique de l'air humide en fonction de la température,


de la pression et de l'humidité spécifique est donc la suivante:

(C.4)
p = 8314,4 (T + 273, 15) (1/29 + r!J>/18)

L'humidité spécifique est calculée en fonction de la température de rosée et de la


pression atmosphérique:
T~p = 0, 622 Psat (C.5)
P- Psat
avec la pression de saturation calculée de façon empirique (9]:
7,625 Trosée +2 7877 )
Psat = 10 ( 24l+Trosée ' (C.6)

La fraction massique Yv est calculée de la façon suivante :

Yv = Pv = Psat (C.7)
p 461,51 pT

Pour la détermination de sa viscosité dynamique, l'air humide est considéré


comme un mélange binaire de vapeur d'eau et d'air sec assimilé à un corps simple. On
peut alors dans ce cas utiliser la loi proposée par Wilke et reprise par Lefebvre [32]:
M1 M2
J.J,=l + 1 + !:l (C.8)
+ !::2.'±'12
Cl
en;. cq,
21
C2
Annexe C. Calcul du débit massique et des prop1·iétés de l'air humide 162

avec
[1 + (~f/2 (~r~4r
2\1"2 (1 + ~ )1/2
(C.9)
4>ij =

où c~ représente la fraction molaire, Mi la masse molaire et J.Li la viscosité dynamique


du corps indicé i considéré. Les fractions molaires des deux constituants, air et vapeur
d'eau, sont déterminées à l'aide de la teneur en vapeur d'eau:

r~/18 1/29
(C.lO)
Cv= 1/29 + r~/18 ' Ca= 1/29 + r~/18

La chaleur spécifique de l'air humide est égale à:

(C.ll)

avec GPa = 1006 Jj K kga et GPv = 1826,6 Jj K kgv [9].

Incertitude sur le débit massique

La norme NF ISO 5167-1 définit l'incertitude relative sur la mesure du débit


d'air humide injecté comme suit:
1/2

(C.12)

Les incertitudes relatives sur certains des paramètres sont directement données
par la norme :
6C
{3%
c
JE 4~p%
E p
8D
0,4%
D
lid
- 0,07%
d

L'incertitude relative sur la masse volumique de l'air humide, peut être détermi-
née en utilisant la méthode de la dérivée logarithmique sur l'équation C.4. Toutefois,
le calcul montre que l'incertitude relative sur la masse volumique est négligeable de-
vant l'incertitude relative sur D.p.
Annexe C. Calcul du débit massique et des propriétés de l'air humide 163

Pour déterminer l'erreur sur la dépression mesurée au diaphragme, on a comparé


la mesure donnée par le micro-manomètre Furness avec un miniscope Debro qui
donne directement une différence de hauteur d'eau. L'écart maximal entre les deux
appareils de mesure est inférieur à 1 %entre 0 et 80 mmCE. Même si le miniscope
Debro n'est pas un étalon pour la mesure de pression, on utilisera l'écart entre les
deux appareils comme ordre de grandeur de l'incertitude absolue sur la mesure de
la dépression au diaphragme.

Pour chaque configuration expérimentale, l'incertitude relative sur le débit masse


d'air est calculée. Les résultats de ce calcul sont présentés sous forme de barres
d'erreurs pour les puissances transférées et sont résumés dans le tableau 2.1.
C. 'l'ribes, 1999

Étude du transfert de chaleur et de masse lors de la condensation de vapeur


d'eau en présence d'incondensable

Résumé

L'étude présentée dans ce mémoire traite du transfert de chaleur et de masse lorsque la. conden·
sa.tion de vapeur d'ea.u survient au sein d'un écoulement interne d 'air humide. L'application de
ce travail est la prédiction des performances thermiques des échangeurs multitubulaires à ailettes
planes fonctionnant en régime humide.
Une étude expérimentale est menée pour caractériser la condensation dans un canal bidimen·
sionnel pour trois écartements. Les puissances transférées sont déterminées à l'aide d'un bilan
de chaleur et de masse sur l'air humide. L'interaction entre les gouttelettes de condensa.t présent
sur les parois et l'écoulement d'air est mise en évidence. Les visualisations effectuées montrent
qu'il n'y a pas d'inondation de l'espace entre les parois.
Par ailleurs, un modèle de condensation surfacique et un modèle de condensation volumique sont
proposés et implantés dans un code de calcul. Les résultats numériques en terme de puissance
transférée sont en bon accord avec les résultats expérimentaux obtenus sur le canal bidimension·
nel. Enfin, nous avons comparé favorablement des résultats expérimentaux issus de la littérature
concernant un échangeur multitubulaire à ailettes planes continues avec les résultats de nos sim·
ulations numériques tridimensionnelles.
Mots clefs : condensation, air humide, transfert de chaleur, expérimental, simulation numérique,
échangeur de chaleur

. Abstract

The study presented in this report deals with heat and mass transfer occurring when steam
condensation takes place within an internai flow of humid air. The application of this work is
the prediction of thermal performances of finned·tubes heat excha.ngers.
An experimental study has been conducted in order to characterize condensation in a two·
d.imensional rectangular channel for three spacings. The beat exchange is determined by using a
heat and mass balance over humid air. The interaction of condensate droplets covering the wall
and the air stream is clearly visualized. Condensate flooding bas not been observed along the
channel.
Otherwise, models of surface condensation and volume condensation are proposed. These models
are incorporated in a CFD code. The results of the numerical simulations are in good agreement
with the experimental beat flux measured on the two-dimensional channel.
Finally, experimental data issued from the literature and concerning a multitubular continuous
plain fins exchanger are compared with the results of our tri·dimensional numerical simulations.
The comparison demonstrates that the code is able to predict fairly weil the performances of
exchangers in a de-humidification process.
Keywords : con<J mulation ,
exchanger

1 11 111~1 111 1 ~11 1 11 1111 1 1~ 11111 1~1 1111111111 11~ 1111111111111


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