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CAMBRÉSIS
Laboratoire d'accueil : Département Énergétique Industrielle de l'École des
Mines de Douai
THÈSE DE DOCTORAT
par
Christophe TRIBES
Sujet:
Rapporteurs G.DESRAYAUD
M. FEIDT
Examinateurs B. BAUDOIN (Directeur de thèse)
D. BECQUAERT
H. MEUNIER
S. RUSSElL (Encadrant)
UNIVERSITÉ DE VALENCIENNES ET DU HAINAUT
CAMBRÉSIS
Laboratoire d'accueil: Département Énergétique Industrielle de l'École des
Mines de Douai
THÈSE DE DOCTORAT
par
Christophe TRIBES
Sujet:
Rapporteurs G. DESRAYAUD
M. FEIDT
Examinateurs B. BAUDOIN (Directeur de thêse)
D. BECQUAERT
H. MEUNIER
S. RUSSElL (Encadrant)
UNIVERSITÉ DE VALENCIENNES ET DU HAINAUT
CAMBRÉSIS
Laboratoire d'accueil : Département Énergétique Industrielle de l'École des
Mines de Douai
THÈSE DE DOCTORAT
par
Christophe TRIBES
Sujet:
Rapporteurs G.DESRAYAUD
M. FEIDT
Examinateurs B. BAUDOIN (Directeur de thèse)
D. BECQUAERT
H. MEUNIER
S. RUSSElL (Encadrant)
À mon épouse et à mes parents
Remerciements
Par ailleurs, une partie de mon travail a consisté à construire un banc expérimen-
tal. Les compétences et l'expérience de M. Jean-Luc Bertin m'ont été d'un grand
secours et je lui suis particulièrement reconnaissant pour son aide. Je tiens aussi à
remercier M. Fidélis Depreux pour la qualité de son travail et pour m'avoir enseigné
quelques rudiments d'usinage.
Remerciements lV
Remerciements iii
Notations ix
Introduction 1
1 Analyse bibliographique 3
1.1 Introduction . . . . . . 3
1. 7 Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36
2 L'étude expérimentale 39
2.4.2 Le chauffage . 46
2.4.3 L'humidification . 46
2.8 Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 68
3.3 Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 89
Notations
A surface [m2]
c fraction molaire (-]
Op chaleur spécifique isobare [J /kg °C]
Cv concentration volumique en vapeur d'eau [kgeau/m 3 ]
d diamètre [m]
Vc coefficient de diffusion de masse (concentration) [m2 / s]
Dh diamètre hydraulique [m]
'Dp coefficient de diffusion de masse (pression) [s]
e épaisseur, écartement [m]
f fraction de surface [-]
g accélération de la pesanteur [m/s 2 ]
he coefficient de transfert de masse (concentration) [m/s]
hg conductance thermique surfacique d'une gouttelette [W/m2 °C]
sans constriction
h1at coefficient de transfert de masse (humidité spécifique) [kga/m 2 s]
hsens coefficient de transfert de chaleur sensible (W/m2 °C]
HR humidité relative [-]
z enthalpie spécifique [Jjkga]
Jk flux massique diffusif (espèce k) [kg/m 2 s]
k conductivité thermique [W/m °C]
k énergie cinétique turbulente (m/s 2 ]
l largeur (m]
L longueur [m]
Ld longueur d'établissement dynamique [m]
Lth longueur d'établissement thermique [m]
Lv chaleur latente de changement d'état vapeur-liquide [J /kgeau]
M masse de condensat [kgeau]
m débit massique [kg/ s]
m densité surfacique de flux massique à l'interface de [kg/m 2 s]
condensation
Notations x
INDICES et EXPOSANTS
Les grandeurs non indicées se réfèrent à l'air humide.
a air sec
ail ailette
atm atmosphérique
cond condensat
dia au diaphragme
ent à l'entrée
eg eau glycolée
exp expérimental
géo géométrique
glo global
'L direction x,y ou z
int à l'interface
1 liquide (condensat)
lat latent
lM logarithmique moyen
LV liquide-vapeur
rn mélange
max maximum
min minimum
n perpendiculaire à la surface
0 lorsque mv --+ 0
p paroi ou plaque
ref référence
sat saturation
sens sensible
SL solide-liquide
fN solide-vapeur
sor à la sortie
Notations Xll
sur surfacique
t tube ou turbulent
tot total
v vapeur d'eau
vol volumique
x, y, z directions dans un repère orthonormé
oo à l'infini
Nombres adimensionnels
nombre de Grashof
nombre de Lewis
nombre de Prandtl Pr = ~
a
nombre de Richardson
nombre de Schmidt
St = Nu(x) hsens
nombre de Stanton
Re(x) Pr v;{' pOp
Introduction 1
Introduction
Actuellement, les codes de calcul utilisant des maillages et des modèles optimisés
s'avèrent adaptés pour prédire les performances des échangeurs de chaleur en régime
à sec. Cependant, en régime de condensation, le transfert combiné de chaleur et de
masse ainsi que la présence de condensat sur les surfaces compliquent grandement
la prédiction des performances.
Nous nous proposons donc dans cette étude, d'une part de caractériser expé-
rimentalement la condensation sur une ailette d'échangeur du point de vue des
performances thermiques et de l'interaction entre l'écoulement d'air et le condensat.
D'autre part, nous présentons des modélisations de la condensation surfacique et
Introduction 2
volumique que nous validons avec des résultats expérimentaux sur une géométrie
simple. Finalement, les modélisations sont appliquées au cas d'un échangeur de type
tubes et ailettes dans les conditions de fonctionnement rencontrées en climatisation.
- Dans le chapitre 4 on présente les modèles utilisés pour les simulations numé-
riques, en insistant plus particulièrement sur les modélisations de la conden-
sation que nous avons développées et introduites dans un code de calcul.
- Pour finir, les points importants de notre étude sont résumés et des perspec-
tives sont envisagées pour compléter et poursuivre notre travail.
Chapitre 1
Analyse bibliographique
1.1 Introduction
Dans cette section l'influence de la présence d'air sur les phénomènes de transfert
de chaleur et de masse est présentée. L'analyse du couplage entre le transfert de
chaleur et de masse permettra d'introduire les mécanismes de transfert dans un cas
simple.
•
mv = - .1./p,v 8pv
'1"'1
az (1 .2)
(1.3)
par diffusion. La loi de Fourier et la loi de Fick sont des lois phénoménologiques
mais elles peuvent être démontrées à l'aide de la théorie cinétique des gaz. Les
chocs entre les molécules font qu'il y a une tendance à réduire les déséquilibres.
Comme il y a plus de chocs moléculaires dans une zone à concentration élevée,
les molécules tendent à diffuser vers la zone à plus faible concentration. De même,
lorsque localement la température est plus élevée, l'agitation moléculaire est plus
importante et les chocs sont plus fréquents; il y a diffusion de molécules rapides vers
la zone de moindre température, l'énergie cinétique est partagée avec des molécules
de moindre agitation. Ces considérations permettent d'introduire l'effet Soret qui
correspond a' une d"ff . d e masse 1·'
1 uswn 1ee a' une d"ff . d e t emperature:
1 us1on ' l oT
-nT T
-v oz .
Dans le cadre de notre étude nous négligerons l'effet Soret.
La vapeur diffuse (1) vers la surface froide au travers de l'air, ce mouvement est
équilibré par la diffusion d'air (2) dans le sens opposé car la pression totale reste
constante. Mais, il n'y pas d'émission d'air à l'interface et il ne peut donc pas y
avoir de flux de masse net d'air dans une direction privilégiée une fois l'équilibre
atteint; par conséquent il doit y avoir un mouvement compensatoire d'air (3) vers
la paroi juste assez important pour contrebalancer la diffusion d'air. Ce mouvement
compensatoire de nature convective entraîne un flux de masse de vapeur additionnel
Chapitre 1. Analyse bibliographique 6
(1)
1(2) + (3) j=O (4)
. ....
....
~
.
'-r~,.,.,,.,,,,..,,..,.,,,...,,,.,,.,,.,,,,,,.,,.,,,
.
.......... ,.:
Holman [25] et Sacadura (47} présentent une analyse qui permet d'exprimer le
flux massique de vapeur d'eau en présence d'incondensable dans le cas de l'évapora-
tion d'un film d'eau. Nous reprenons leur analyse, mais dans le cas de la condensation
de vapeur d'eau.
On considère que le mélange air-vapeur d'eau est un gaz parfait et dans ce cas, le
coefficient de diffusion moléculaire De pour un mélange au repos, à une température
donnée, ne dépend pas de l'espèce que l'on considère [47].
1. Plusieurs appellations sont utilisées: vitesse d'aspiration ou de succion à la paroi, qui tradui-
sent toutes que Vz est non nul à l'interface.
Chapitre 1. Analyse bibliographique 7
Ptot
vapeur d'eau
+
incondensable (air)
FIG. 1.2 - Profils de pression partielle d'air et de vapeur d'eau au-dessus d'une
surface de condensation plane
De Rv
'Dp,a = RaT = 'Dp,v Ra (1.7)
et le flux massique de vapeur s'écrit:
• 'T'\ Ptot 8pv
mv = -vp,v Pa 8z (1.8)
z
v- r- c-
L x v
écoulement
air humide
q
FIG. 1.3- Écoulement d'air humide sur une plaque plane refroidie
considérée comme infinie suivant y. On considère que l'interface est plane et qu'il y
a condensation.
- les propriétés du fluide sont constantes dont la masse volumique qui ne dépend
ni de la température, ni de la concentration de vapeur d'eau,
(1.9)
(1.10)
(1.11)
L'équation 1.12 est analogue 2 aux équations 1.9 et 1.10. Des considérations de
similitude avec le transfert de chaleur permettent alors d'introduire le coefficient de
transfert de masse he defini comme suit :
(1.13)
(1.14)
Les équations de la couche limite ont des solutions exactes pour une interface
plane à température et concentration uniforme. On présente généralement les solu-
tions sous la forme de coefficients de transfert adimensionnés 3 :
Sh Sc 1/3
- = (-) = Iel/3 (1.17)
Nu Pr
Sh
le= 0,86 et Nu= 0,95
(1.21)
1
(I.e2/3 p cp)- .
Chapitre 1. Analyse bibliographique 11
chaleur du transfert de masse. Mais, comme le fait remarquer Bannwart [3], le flux
de masse en direction de la paroi intensifie les échanges thermiques et de quantité
de mouvement donc les transferts ne sont en réalité pas découplés. Cette hypothèse
sera donc valide uniquement lorsque rhv --+ 0 ; la validité de cette hypothèse est
discutée au §1.4.
On trouve souvent des études où les résultats sont présentés sous la forme du
facteur-j. En effet, pour caractériser de façon adimensionnelle les transferts côté air,
il est pratique d'introduire le facteur-j de Colburn. Pour le transfert de chaleur
sensible on définit:
On peut remarquer que cette formulation permet d'éliminer toutes les dimensions
géométriques, et c'est pour cette raison qu'elle est fréquemment utilisée.
' )sens=
d ' ou, . Ct e Reo.'-l (1.24)
d ' ou,
' )lat=
. Ct e Rea."- 1 (1.27)
Chapitre 1. Analyse bibliographique 12
Au§ 1.3.1 on avait considéré un écoulement externe au-dessus d'une plaque plane.
On se place à présent dans le cas d'un écoulement interne entre plaques planes (voir
figure 1.4). Dans ce cas, en deçà d'une certaine longueur de canal, les profils de
z T T~ z
axe !lÇJY.m!ltri~.-·-·-·-.~.-··-·-··-··"-"-·-·-··
.. -·-·~·- ..··-,··-·-·-·-·-·-·
~oule ment
---[l•·air humide
...
5. Nous aborderons de façon plus quantitative ce point lorsque nous présenterons nos résultats
expérimentaux.
Chapitre 1. Analyse bibliographique 13
(1.29)
Considérons que hsens(x) est constant et égal à hsens et que TP = ete. Une dé-
monstration simple permet alors de montrer que l'on peut écrire le flux de chaleur
basé sur une différence de température logarithmique moyenne sous la forme sui-
vante [25):
Qsens = hsens A & IM (1.30)
avec
Tent _
( m
ysor)
ti[', _ m
(1.31)
IM- ln (-T~~nt_-_T~P)
Tsor _
m
TP
hsens tel qu'il est donné dans l'équation 1.30 correspond à un coefficient de transfert
de chaleur moyen sur la longueur des parois.
purement sensible. C'est le flux de chaleur total qui, par conduction au travers du
condensat, provoque un gradient de température entre l'interface air-condensat et
la paroi. Cependant, dans la plupart des études portant sur la condensation dans les
échangeurs tubes et ailettes, les auteurs font l'hypothèse que la résistance thermique
du film de condensat est négligeable devant celle de l'air au travers de la couche
limite.
(1.32)
(1.33)
7. On trouve dans la littérature de nombreux auteurs qui donnent des coefficients de transfert sur
des batteries d'échangeurs en fonction du nombre de rangées de tube ou du pas inter-ailettes [54,
38, 10]
Chapitre 1. Analyse bibliographique 15
rent - rsor )
A ( sp,m sp,m
avec u.rsp,IM = ( ent _ p ) (1.34)
ln rsp,m rsp
sor P
rsp,m- rsp
L'humidité spécifique du mélange air-vapeur d'eau est obtenue avec une expres-
sion analogue à l'équation 1.28 pour la température de mélange:
_ ffu., Pa Vx rsp CÙ
rsp,m (x ) - fT .J_ (1.35)
llu., Pa Vx lV
Pour respecter l'analogie entre l'écriture de Q 1at et Qsens, on a utilisé rfP et non
r~~t dans le calcul de 67-IM. Afin de déterminer la concentration en eau au niveau de
la paroi, on suppose que rrp est égale à l'humidité spécifique, à saturation, à latem-
pérature TP. Or, poser r~P = r:~t(TP) n'a aucune signification physique car la paroi
est recouverte de condensat (voir figure 1.4 page 12). La température à l'interface
n'étant pas accessible, l'approximation revient, comme on l'a vu précédemment, à
considérer le potentiel d'échange entre le mélange et la paroi. Les coefficients hsens et
h1at intègrent donc de façon implicite une résistance thermique due à la présence de
condensat sur la paroi. À moins d'exprimer les coefficients d'échange en fonction de
la masse de condensat présente sur la surface, ceux-ci ne sont donc pas directement
transposables à des situations où le mode de condensation est sensiblement différent.
En particulier en cas d'inondation de l'espace inter-ailettes, la résistance thermique
de condensat peut devenir non négligeable.
Jusqu'à présent, nous avons exprimé les flux de chaleur en fonction de coefficients
de transfert de chaleur convectif du côté de l'air uniquement. Dans les échangeurs
de type tubes et ailettes, les équations 1.30 et 1.33 ne sont pas utilisés car les flux
de chaleur dépendent des coefficients de transfert de chaleur convectif côté fluide de
refroidissement et de la conduction dans les ailettes.
Sur les batteries de tubes ailetés, la température de paroi n'étant le plus souvent
pas mesurable, la température TP est remplacée par la température de pied de tube
Tt. La surface de l'ailette n'est pas à la même température que le tube à proximité;
il y a un couplage entre la conduction dans l'ailette et la convection sur la surface
Chapitre 1. Analyse bibliographique 16
de l'ailette (effet d'ailette). La conduction dans l'ailette est prise en compte par un
terme correctif: l'efficacité de la surface ailetée 'T/ail· Elle correspond au rapport entre
le flux de chaleur réellement transféré et le flux de chaleur total transféré si toute
l'ailette était à la température du pied de tube.
Jusqu'ici nous avons introduit les coefficients de transfert de chaleur. Cette ap-
proche nous a permis de bien comprendre quelles sont les hypothèses qui sont sous-
entendues dans les définitions des coefficients de transfert.
Dans ce qui suit on présente les interactions existant entre le transfert de chaleur
et la condensation. Dans le terme "condensation" employé ici, on englobe le transfert
de masse vers l'interface et la présence de condensat sur les surfaces.
La plupart des études citées dans cette section portent sur la condensation en pré-
sence d'un mélange de vapeur d'eau et d'air. On rappellera explicitement si l'étude
citée porte sur la condensation de vapeur pure.
D a o •
Bettanini [6], en déposant des nodules de gypse sur une surface pour repré-
senter la formation de condensat en gouttelettes, obtient une relation directe entre
l'accroissement de la rugosité de la surface et l'accroissement du coefficient de trans-
fert de chaleur. L'auteur montre aussi qu'il y a interaction entre le transfert de masse
et de chaleur. Cependant, les résultats de Bettanini [6] sont purement qualitatifs du
fait de la configuration expérimentale, très éloignée d'un échangeur de chaleur tubes
et ailettes.
On va voir dans ce qui suit dans quelle mesure la condensation (transfert de masse
Chapitre 1. Analyse bibliographique 19
v
Op~)
1 -7----:'(m,in:..,---t
v
l (1.36)
'Y hsens,o
avec
où
f3 = 10,7
Les échanges locaux de matière, énergie et quantité de mouvement entre les phases
gazeuse et liquide ont lieu dans cette zone située à proximité de l'interface. D'après
Bannwart [3] la variation de l'épaisseur de cette zone avec le taux de transfert de
masse ne peut pas être négligé en général.
Toutefois, lors d'une étude sur des échangeurs tubes et ailettes McQuiston [38]
montre que pour un espacement inter-ailette très étroit ( < 3, 2 mm) le facteur- j
sensible obtenu en régime de condensation est légèrement plus faible que pour une
surface sèche. Mais pour un pas inter-ailette supérieur à 3, 2 mm, le facteur-j sen-
sible obtenu en condensation est plus élevé que pour une surface sèche. Donc, pour
de faibles écartements, une explication plausible de la détérioration du facteur-j est
qu'il y a une rétention du condensat.
Jacobi et Goldschmidt [27] expliquent que le condensat retenu entre les ailettes
réduit la surface effective pour le transfert de chaleur sensible. Ils ont obtenus des
résultats semblables à McQuiston [38] sur un échangeur à tubes et ailettes planes cir-
culaires cloisonnées et des nombres de Reynolds compris entre 600 et 1200. D'autres
0,011 -·---
• j sensible (avec condensation pour HR =40%) '
! 0,007
•
• •• •
• ~ .•
If
0.~1
0,005
0,0041-
400 500 600 700 800 900 1000 1100 1200
Re(Dh)
auteurs [26, 29] avancent que la réduction du coefficient de transfert de chaleur sen-
Chapitre 1. Analyse bibliographique 21
sible pour les faibles écartements (:::::::: 1, 5 mm) est due à une inondation partielle de
l'espace inter-ailette, sans préciser quelles sont les zones concernées (voir figure 1.6).
On remarque que les explications avancées permettent de comprendre les tendances
obtenues au niveau des coefficients de transfert de chaleur. Toutefois, il s'agit d'ex-
plications qualitatives qui ne sont pas basées sur des observations de la rétention et
du drainage du condensat. De plus, compte tenu du nombre réduit d'étude qui re-
portent ces tendances, le rôle de la forme de l'ailette (plane continue, circulaire, ... ),
de l'espacement inter-ailette, de l'arrangement des tubes et du nombre de Reynolds
n'est pas parfaitement défini.
(a) T;i~t = 40 °C, Vdeb = 2 mjs (b) T;i~t = 40 °C, Vdeb = 2 mfs
avec r~;t= 25 Ueau/kga a"eC
,. rsepnt -- 13 geau /kg a
FIG. 1.7- Visualisation de la condensation obtenue sur une paroi en P.V.C. [46}
Sur des surfaces en P.V.C., Russeil [46) a effectué des visualisations par trans-
parence de la condensation sur les parois d'un canal. L'auteur obtient un résultat
contraire à celui de McQuiston [37], à savoir que la quantité de condensat augmente
avec la teneur en eau de l'air humide (voir figure 1.7).
Koch et al [30] ont étudié la condensation de vapeur d'eau pure, à pression atmo-
sphérique, en l'absence d'écoulement. Même si cette étude s'éloigne de nos conditions
d'étude, elle est intéressante car elle décrit précisément le processus d'évacuation des
gouttelettes de condensat et l'influence que cela peut avoir sur le transfert de cha-
leur.
Les surfaces métalliques utilisées sont recouvertes de différents traitements afin
d'avoir une condensation en gouttelettes plus favorable au transfert de chaleur.
Parmi les paramètres essentiels pour les performances de la condensation, les au-
teurs notent la taille moyenne des gouttelettes qui grossissent jusqu'à être drainées
8. La chute des gouttelettes ayant un coté aléatoire, le terme quasi-stationnaire est plus appro-
prié.
Chapitre 1. Analyse bibliographique 23
l:sL
2..----------------,
Matériel de la surface: cuivre
0~~-----+-~-~--~~--~~
0 5 10 20 25 JO JS 40 4S
Sous-refroidissement (0 C]
tain type de traitement de surface), lorsque le flux de chaleur excède une certaine
valeur (qui correspond au changement de pente sur la figure 1.9), la condensation
en gouttelettes disparaît et laisse place à des suintements qui couvrent la surface et
entraînent une diminution du coefficient de transfert de chaleur.
Chapitre 1. Analyse bibliographique 25
À la surface de séparation des phases, des molécules sont captées par la phase
liquide pendant que d'autres molécules sont émises sous forme de vapeur [45, 44). Le
coefficient de condensation ac est le rapport entre ce qui est collecté sur l'interface et
le nombre total de molécules qui vient au contact ; ce rapport traduit une résistance
au changement d'état.
D'un point de vue thermique, pour que la condensation survienne, il doit y avoir
un gradient entre la température de saturation de la vapeur et la température de
l'interface, sinon les deux phases sont à l'équilibre thermodynamique et la chaleur ne
peut être transférée [50]. La résistance au changement d'état apparaît donc comme
une résistance thermique dont l'expression est donnée par la théorie cinétique des
gaz. D'après Leontiev [34] et Tanasawa [50], la différence de température entre
l'interface et la vapeur à proximité est très faible dans le cas de la condensation de
vapeur d'eau. Donc, si on considère le transfert de chaleur sensible, la résistance au
changement de phase est négligeable.
La pression de vapeur saturée est plus élevée au-dessus d'une surface convexe
que d'une surface plane [44]. En effet, la pression à l'intérieur de la goutte n'est pas
égale à la pression à l'extérieur du fait des forces inter-moléculaires et l'interface
est soumise à une tension superficielle. La différence de pression entre l'extérieur et
l'intérieur de la goutte est donnée par la "loi de Laplace".
Pour avoir condensation de vapeur saturée en contact avec une goutte hémisphé-
rique, il faut donc que l'interface soit à une température inférieure à la température
de saturation. Ce sous-refroidissement dépend du diamètre de la gouttelette; il cor-
respond à une résistance thermique supplémentaire entre la paroi et le coeur de
l'écoulement.
Les résultats obtenus par Graham et Griffith [19] démontrent que la distribution
du transfert de chaleur sur la surface n'est pas uniforme lors de la condensation
en gouttelettes. Plus précisément, les gouttes de diamètres supérieurs à 100 J.Lffi
sont thermiquement les plus isolantes alors qu'elles occupent 60% de la surface.
Graham et Griffith [19], de même que Hannemann et Mikic (21], aboutissent à la
conclusion que la résistance de conduction pour les gouttes macroscopiques (rayon
supérieur à 50 Jlm) est prépondérante comparativement à la résistance due à la
courbure et à celle liée au changement de phase. Par conséquent, indépendamment
de la présence d'incondensable, ce sont donc les gouttelettes de plus grand diamètre
qui vont limiter le transfert de de chaleur.
Chapitre 1. Analyse bibliographique 27
De nombreux auteurs [40, 22, 21, 53, 52] reportent, à partir d'expériences et de
modèles, des coefficients de transfert de chaleur en condensation (vapeur d'eau sans
incondensable) dépendant de la conductivité thermique du matériau sur lequel les
gouttelettes sont présentes. La température de paroi qui est non-uniforme locale-
ment, entraîne une résistance de constriction pour la condensation en gouttelettes.
Le flux de chaleur est "étranglé" autour de zones qui sont plus ou moins actives d'un
point de vue du transfert de chaleur.
(1.40)
Rglo
Tsat - T = Tsat - TP + TP - T
(1.43)
Qtot Qtot Qtot
D'après l'équation ci-dessus, on peut voir que la résistance globale pour la conden-
sation en gouttelettes est exprimée comme une somme de deux résistances en série :
Pour pouvoir faire des mesures de l'influence du matériau sur le transfert de cha-
leur, en s'affranchissant des caractéristiques chimiques de la surface, Hannemann
et Mikic (22] ont utilisé un plaquage et un promoteur de gouttelettes. Ils ont obtenu
expérimentalement un coefficient de transfert de chaleur 2, 5 fois plus grand dans
le cas du cuivre (k = 395 W /mK) que dans celui de l'acier inoxydable (k = 17,3
W /mK). Ces résultats obtenus pour de la condensation en vapeur pure ne sont bien
entendu pas transposables lorsqu'on considère le mélange air-vapeur d'eau. Afin de
pouvoir conclure sur l'importance de la résistance de constriction dans le cas de la
condensation en présence d'incondensable, il est nécessaire d'analyser plus finement
le transfert de chaleur entre la paroi et les gouttelettes.
1.0
0.8
R1ot (r+<lr)
0.6
Rtot (r)
'i:' r
;;:;-
0.4
f(r)=(r 1 rmax)0,32I
0.2
'max= 1,0 mm
0.0
0.001 0.01 0.1
r[mm]
r
A
q=O
r
T=cte
-z
f(r)
Rtot(r) =
! Rg a f
1
ar
d
r
(1.48)
8!
j(r) Rtot (r) = ! Rg ar dr (1.49)
On remarque que contrairement au cas k --+ oo, cette expression correspond au fait
que la résistance totale est égale à la somme des résistances sur la surface.
La condensation en film sur une surface verticale a été analysée par Nusselt en
1916 (voir figure 1.12). À l'interface, le cisaillement visqueux de la vapeur sur le film
FIG. 1.12- Condensation en film sur une surface plane verticale {25]
est négligé. En faisant le bilan des forces sur un élément de volume du film et en
intégrant, on obtient l'expression de la vitesse dans le film:
Vx = (PI - Pv) g
f.ll
(o z - z2)
2
(1.50)
(1.51)
Chapitre 1. Analyse bibliographique 32
La chaleur évacuée par la paroi doit équilibrer la chaleur apportée par la conden-
sation. En supposant que le profil de température est linéaire dans l'épaisseur du
condensat, et en intégrant, on obtient l'expression de l'épaisseur du condensat à une
cote x: 1
8vxl
J.Ll- 8vxl
Bz {1.54)
az 1
J.Lv v =Tint
(1.55)
{1.56)
(1.57)
On remarque que cette condition limite est équivalente à l'équation 1.8 qui tra-
duit l'influence du mouvement compensatoire lié à la présence de gaz incondensable
lors de la condensation de vapeur.
Le flux de chaleur latente est pris en compte au niveau de l'interface de condensa-
tion:
ar! ar! .
kl âz 1 = k 8z a - mv Lv (1.59)
Jones et Renz [28] proposent deux approches pour modéliser l'écoulement turbu-
lent: à l'aide de l'hypothèse de longueur de mélange de Prandtl avec des expressions
modifiées du coefficient de Van Driest pour tenir compte du transfert de masse, et
à l'aide d'un modèle k- E. Les deux approches donnent des résultats en bon accord
avec 1'expérience lorsque le film de condensat est laminaire.
Les modèles présentés ci-dessus permettent d'obtenir des résultats pour des géo-
métries simples. À notre connaissance, seules quelques études portent sur la conden-
sation dans les échangeurs industriels du type tubes et ailettes. Une des raisons est
que les maillages sont rendus complexes par la présence des tubes et qu'il faut une
puissance de calcul importante pour prendre en compte tout le volume de l'espace
inter-ailette. D'autre part, la température de surface n'est pas uniforme et il faut
tenir compte du couplage entre la conduction dans les ailettes et la convection sur
les ailettes.
tif), le transfert de masse dans le cas tridimensionnel d'ailettes carrées et d'un tube
(voir figure 1.13).
0
ê
Il')
tube
1
sonÎm
1<4
Ils ont utilisé le modèle de turbulence k - w de Wilcox, et ils ont maillé très
finement leur domaine jusque dans la sous-couche visqueuse. Ceci permet de prédire
l'influence de la turbulence en proche paroi (ou à l'interface air/liquide) sans avoir
recours à des lois de parois semi-empiriques pour la vitesse.
Dans leur approche, ils ont considéré que le condensat est immobile et d'épaisseur
constante dans le but de prendre en compte sa résistance thermique. Cette approche
consiste à supposer que le flux de masse de vapeur condensé "disparaît" au niveau
de l'interface de condensation.
On note que l'équation 1.60 ne prend pas en compte le terme source liée à la "dis-
parition" de vapeur d'eau lors de la condensation, ce qui peut fausser la solution
lorsque le flux de masse est important.
Les résultats de leurs simulations sont présentés sous la forme d'une efficacité
d'ailette en humide pour différents rapports Qt0 t/Qsens et sous la forme de contours
de température sur l'ailette. Les efficacités d'ailette qu'ils présentent sont compa-
rées avec d'autres valeurs issues de la littérature et obtenues par une analyse de la
Chapitre 1. Analyse bibliographique 35
Pour le taux de réaction de la vapeur d'eau, Russeil (46] a remplacé la loi d'Ar-
rhenius par l'expression suivante:
Le taux de création de vapeur d'eau traduit la loi de Fick à l'interface phase ga-
zeuse/paroi. Le gradient de concentration est écrit entre la première maille fluide et
l'interface où on considère l'équilibre thermodynamique liquide-vapeur à la tempé-
rature de l'interface (voir figure 1.14):
y; _ ysat
v v
(1.62)
.6.z
Chapitre 1. Analyse bibliographique 36
z
1
L x 1
~
Air
Paroi solide
Yv v
• Tp
int
~Y v = Yv (~sat)
Tsat= ymt
Russeil [46] compare les résultats numériques obtenus par son modèle avec ses
résultats expérimentaux en local et en global. Pour la chaleur sensible globale à sec,
le numérique donne une surestimation de l'ordre de 16% que l'on retrouve pour le
flux de chaleur sensible en humide. La puissance latente est aussi surestimée par le
numérique, mais d'autant moins que le flux de masse est important; pour les taux
de condensation les plus élevés, l'écart est de l'ordre de 25%. L'auteur explique les
écarts par le fait que le condensat n'est pas pris en compte.
1.7 Conclusion
Nous avons montré dans ce chapitre la complexité des phénomènes mis en jeu
lors du transfert de chaleur et de masse en présence de condensation.
Toutefois, lorsque l'on considère les échangeurs de type tubes et ailettes fonc-
tionnant en climatisation, seuls certains phénomènes sont prépondérants et doivent
être pris en compte pour prédire correctement les performances thermiques.
Chapitre 1. Analyse bibliographique 37
Dans l'analyse bibliographique, on a noté dans quelques travaux sur les échan-
geurs tubes et ailettes, que la présence de condensat sur les surfaces d'échange pou-
vait provoquer soit une augmentation, soit une diminution du transfert de chaleur
sensible par rapport au cas où la surface est sèche. L'augmentation relative peut
s'expliquer par l'action des gouttelettes qui agissent comme des perturbateurs de
l'écoulement, alors que la diminution peut s'expliquer par la rétention du condensat
dans l'espace inter-ailette.
Ces explications qualitatives qui sont données par certains auteurs, ne sont pas ba-
sées sur des observations de la rétention et du drainage du condensat, mais permet-
tent cependant d'expliquer de façon logique les évolutions des puissances transférées.
Compte tenu du nombre réduit d'études qui rapportent ces tendances, on ne peut
pas définir clairement le rôle de la forme de l'ailette, de l'espacement inter-ailette,
de l'arrangement des tubes et du nombre de Reynolds sur l'augmentation ou la di-
minution du transfert de chaleur sensible.
Dans le but de pouvoir prédire le plus correctement possible les puissances transfé-
rées, il est nécessaire de compléter les résultats relevés dans la littérature en quanti-
fiant l'influence de l'espacement inter-ailette et de la vitesse de l'air sur les transferts
entre l'air humide et les surfaces couvertes de gouttelettes, et ceci en s'affranchis-
sant des phénomènes liés à la présence des tubes. Pour cela, nous avons construit
un banc d'essais expérimental permettant d'étudier les performances thermiques
d'ailettes d'échangeurs planes et continues avec des conditions de fonctionnement
similaires à celles rencontrées habituellement dans les batteries de climatisation.
De plus, si les gouttelettes de condensat perturbent l'écoulement d'air, le mode
d'évacuation du condensat doit par conséquent être influencé par la structure de
l'écoulement. Afin de compléter et d'expliquer les résultats sur les performances
thermiques, nous avons donc construit un deuxième banc expérimental pour étudier
spécifiquement la rétention et le drainage du condensat sur les ailettes.
Dans l'analyse bibliographique, nous avons présenté deux approches pour simu-
ler le transfert de chaleur et de masse en présence de condensation. Dans un cas,
l'écoulement du condensat sous la forme d'un film lisse est modélisé d'un point de
vue dynamique et thermique. Dans l'autre cas, le condensat est considéré comme
immobile et d'épaisseur constante.
Dans notre étude, nous nous intéressons à de la condensation sous forme de gout-
Chapitre 1. Analyse bibliographique 38
telettes qui s'écoulent très rapidement après avoir atteint leur diamètre maximum.
Dans ce cas la modélisation de l'écoulement du condensat est excessivement com-
plexe et ne peut pas être approchée par un écoulement en film lisse. Les résistances
thermiques spécifiques à la condensation en gouttelettes étant pratiquement négli-
geables, nous avons choisi de considérer que le condensat est immobile et d'épaisseur
constante.
La condensation surfacique sur l'interface de condensation est modélisée par une
approche similaire à celle de Russeil [46J.
Notons aussi que nous n'avons présenté que des modélisations portant sur la conden-
sation surfacique car, à notre connaissance, la condensation volumique (apparition
de gouttelettes de condensat dans l'écoulement) n'est pratiquement jamais abordée.
La prise en compte de la condensation volumique dans des simulations numériques
à l'avantage de pouvoir évaluer la quantité de gouttelettes d'eau transportées dans
l'écoulement d'air en aval d'un échangeur.
De même que Russeil (46} et Besednjak (5J, nous avons choisi d'implanter nos propres
modèles de condensation dans un code de calcul commercial. Ceci afin d'utiliser, sans
avoir à les programmer, les équations classiques de conservation de la chaleur, de
la masse et de la quantité de mouvement, et de pouvoir étudier plus rapidement
des géométries tridimensionnelles complexes comme celles des échangeurs à tubes et
ailettes.
Chapitre 2
Lorsque la température de rosée de l'air à l'entrée est plus élevée que la tempéra-
ture de paroi, la condensation survient sur les faces internes du canal; les condensats
s'écoulent par gravité le long des parois dans la même direction que l'écoulement
d'air.
Dans les paragraphes suivants nous présentons les différents éléments qui consti-
tuent le banc expérimental. Nous caractérisons ensuite l'écoulement d'air en amont
de la section d'essais, du point de vue dynamique (vitesse et taux de turbulence)
et thermique. Par la suite, nous détaillons le bilan enthalpique sur l'air humide qui
permet de déterminer les flux de chaleur latente et sensible qui sont transférés vers
la paroi. Pour finir ce chapitre, nous présentons et analysons les résultats expéri-
mentaux.
Chapitre 2. L'étude expérimentale 40
Les transferts de chaleur entre l'air et les surfaces d'échange ont lieu dans la
section d'essais. Celle-ci est constituée de deux plaques supports refroidies sur les-
quelles sont disposés les deux surfaces d'échange espacés par deux cales d'écartement
(voir figure 2.1). Les plaques supports sont constituées d'un assemblage de plaques
d'aluminium dans lesquelles de l'eau glycolée à basse température circule. Le canal
formé par la section d'essais a les dimensions suivantes:
Trois espacements entre les parois ont été testés. La première campagne d'essais
avec un espacement e = 8 mm sert de référence pour les mesures de flux de chaleur.
La deuxième campagne d'essais, avec un espacement e = 3, 2 mm et la troisième
campagne d'essais, avec un espacement e = 1, 5 mm, permettent d'étudier des confi-
gurations avec des pas inter-ailettes proches de ceux rencontrés dans les échangeurs
industriels réels.
'1
ailette
-l8mm
(feuillard collé)
~ - - - - - circulation
~ llllli!l d'eoo ~yoolé<
condensat
1
' plaque support
(assemblage de 2 plaques d'aluminium)
1
1 .___gouttière
FIG. 2.2- Vue en coupe schématique du bas de la section d'essais (cas e = 8 mm)
L,
feuillard d'aluminium 0,2 mm
colle résine
OmegaBond
les deux feuillards qui forment le canal et sont plus rapprochés les uns des autres à
l'entrée de la section d'essais où les gradients de température sont plus importants.
De plus, les fils de thermocouple sont disposés parallèlement aux isothermes afin
d'éviter 1' effet d'ail et te dans les fils 2 . Nous avons utilisé des thermocouples de faible
diamètre (0,13 mm) dont la jonction est réalisée par décharge capacitive [1]. Cette
technique de soudage des fils de thermocouple permet de réaliser des jon~tions de
faible dimension et J'incertitude sur la position de la zone sensible du capteur est
donc ainsi limitée.
3
0 5 10 15 20 25 30 35
x [cm]
(a) e = 8 mm
10
9 vdo:h 6 m /s , Y v - 15g/kg
~ 7
3
0 5 10 15 20 25 30 35
x [c rn]
(b) e = 1,5 mm
2. 2 Le circuit de refroidissement
Le refroidissement des plaques supports est assuré par une circulation d'eau
glycolée qui est régulée en température à l'aide d'une vanne 3 voies (voir figure 2.5).
Un groupe frigorifique fonctionnant en tout ou rien, maintient une réserve d'eau
glycolée en-dessous d'une température de consigne.
vers le groupe
frigori figue
circulateur
La récupération du condensat qui s'écoule sur les surfaces est assurée par des
gouttières disposées au bas de celles-ci. Par gravité le condensat recueilli s'écoule
ensuite vers une balance pour être pesé au centième de gramme près.
Deux configurations de gouttière ont été utilisées lors de nos campagnes d'essais.
puissance totale échangée. Les essais pour lesquels le flux échangé entre l'air et la
gouttière était supérieur à 2% de la puissance totale échangée ont été systématique-
ment éliminés.
Pour les essais à e = 3, 2 et 1, 5 mm, nous avons utilisé une gouttière centrale
disposée dans le prolongement de l'écoulement et à une dizaine de centimètre sous
la sortie de la section d'essais (voir figure 2.6). La gouttière est fabriquée dans un
matériau isolant afin de réduire le transfert de chaleur entre l'air et le condensat
dans la gouttière.
'! x!
1
i
i
~ 1
isolant
i
i
i
i
1
dispositif
d'amenée d'air
colliers
circulation du chauffants
fluide de
( section d'essais
gouttière de
récupération ou
des condensats air +gouttelettes d'eau
pesée des
rE'"~
résiduelle
2.4.2 Le chauffage
Des colliers chauffants sont placés sur la conduite circulaire avant la zone de
mesure. Le chauffage de l'air ambiant s'effectue en deux étapes afin de mieux répartir
la puissance de chauffe. La puissance de la première série de colliers chauffants est
régulée au degré près à l'aide d'une mesure de température d'air effectuée après le
ventilateur. La deuxième série de colliers chauffants est régulée au dixième de degré
à l'aide de la température de l'air mesurée juste avant l'entrée de la section d'essais.
2.4.3 L'humidification
Le premier appareil n'est stable que pour des débits de gouttelettes important
alors que la méthode par barbotage est limitée à des débits d'air faibles (débit du
compresseur qui fournit l'air comprimé).
vers l'hygromètre
à mirroir
système
d'amenée d'air
x 1
i joint
i
i
i
i
i
l[1
i
mhu~œ Thermocouple
(mesure de Tair à l'entrée)
i plaque support
i .
i feuillard
i
! 1
FIG. 2.10- Vue en coupe du haut de la section d'essais
À titre d'exemple, pour l'écartement 8 mm, les profils de vitesse mesurés (à l'aide
d'un tube de pitot de diamètre 2 mm) en sortie du système d'amenée d'air, donc
à l'entrée de la veine d'essais, sont présentés sur la figure 2.11(a). On observe une
uniformité satisfaisante sur la largeur de la section d'entrée.
Par ailleurs, le dispositif d'amenée d'air est isolé thermiquement afin d'assurer
une température uniforme à l'entrée de la section d'essais. Sur la largeur de la
section de sortie du système d'amenée d'air, le profil de température mesuré 3 est
3. On précisera lorsqu'il s'agit d'une température de rosée. Dans ce cas, il s'agit donc d'une
Chapitre 2. L'étude expérimentale 49
5 48
46
4
·-
;.t' ......
,.._
-- .-.....
L ....
44
,......, 42
u
0
'-'
~ 40
1--
~
38
2
36
34
0 5 10 15 20 25 30 35 0 5 10 15 20 25 30 35
y [cm] y [cm]
FIG. 2.11- Profils des vitesses et des températures à la sortie du système d'amenée
d'air
température sèche.
4. L'étalonnage du fil chaud a été effectué préalablement aux mesures, sur une petite soufflerie
prévue à cet effet, pour des vitesses comprises entre 1 et 6 mf s.
Chapitre 2. L'étude expérimentale 50
........
....!...
2 ~ 2
•• • •• • • =
•• • •
Q.)
•
.• • • . • •••
Q.)
-•- • u
= ~
• Q.)
••• • •
• • "3 • •
.
•
•
••
•
~
••
-e.a
Q.)
"'0
~
::s
-
•
•
"#
•
.s
0 0
-4 -3 -2 -1 0 2 3 4 -4 -3 -2 -l 0 2 3 4
z[mm) z [mm]
7 6
:
6 . .. 1• •
•• •• •• ••
•
5 • • .
• •
••
•
•
. •• •
3 •
2
•
•
• • • •. . • •
-4 -3 -2 -1 0 2 3 4 -4 -3 -2 -1 0 2 3 4
z [mm] z [mm]
r ""
"'
Qlat
r ••
"
T
T- T""
(2.1)
Dans l'équation 2.1 nous avons négligé la chaleur sensible évacuée par le conden-
sat que Russeil [46] a montré être négligeable.
(2.3)
Les humidités spécifiques sont calculées à partir des mesures de température de rosée
données par un hygromètre à miroir (HygroMl, General Eastern). Ces mesures de
température de rosée nécessitent une ligne d'échantillonnage chauffée afin d'éviter
5. On rappelle que les grandeurs non indicées se réfèrent à l'air humide, notamment cp =
GPa + TspGPv·
Chapitre 2. L'étude expérimentale 52
T
pompe à
vide
unité d'affichage
température de sortie
Les mesures de flux de chaleur vont être utilisées par la suite pour faire des
comparaisons avec des résultats numériques et pour déterminer des coefficients de
transfert de chaleur et de masse. Toutefois, tous les résultats expérimentaux sont
entachés d'erreurs qui sont liées à la précision des capteurs et aux fluctuations des
conditions expérimentales. Il apparaît donc nécessaire de quantifier la validité de
nos mesures expérimentales.
D'une part, nous avons moyenné les mesures expérimentales afin d'avoir un bilan
enthalpique moyen pour des conditions de température, humidité, vitesse moyennes
autour de la consigne visée. Pour chaque écartement, certains essais ont été répétés;
on a ainsi pu vérifier que nos points expérimentaux sont reproductibles indépendam-
ment des fluctuations de vitesse, d'humidité, de température de l'air et de tempé-
Chapitre 2. L'étude expérimentale 53
rature d'eau glycolée. D'autre part, un calcul d'incertitude permet de quantifier les
erreurs expérimentales liées à la précision des capteurs utilisés.
Nous avons aussi effectué une comparaison entre le flux massique total de vapeur
d'eau fficond = ma(r:~t- r~~r) qui disparaît de l'écoulement et le débit de condensat
que l'on récupère dans les gouttières: mcond(pesée). Comme nous le verrons un peu
plus loin, cette vérification est suffisante pour s'assurer qu'il n'y a pas de fuite d'air
entre la mesure de débit et l'entrée de la section d'essais.
Pour déterminer l'incertitude sur les flux de chaleur sensible et latent, nous avons
effectué une dérivée logarithmique des équations 2.1 , 2.2:
c5Qrat c5ma or:~t + or~gr
- - = --
m
+ --'-:------''-
rent - rsor (2.4)
QIat a sp sp
Les thermocouples utilisés sont reliés aux borniers d'une centrale d'acquisition
AOIP SAM 60. Les f.e.m mesurées par la centrale d'acquisition sont corrigées à
Chapitre 2. L 'étude expérimentale 54
l'aide d'une compensation électronique interne qui est basée sur une mesure de la
température du bornier. Nous avons montré que cette correction propre à la centrale
d'acquisition n'est pas parfaitement satisfaisante. En effet une comparaison avec des
mesures de température effectuées à l'aide d'un thermocalibrateur de haute préci-
sion (AOIP PN5207) et d'une sonde PtlOO (AN5847) a montré un écart légèrement
dépendant de la température ambiante.
Les écarts maximaux entre des mesures effectuées avec une série de thermo-
couples (avec une correction constante pour tous les thermocouples) et le thermo-
mètre de précision sont inférieurs à ±0, l5°C. Cet écart ne donne pas une valeur
rigoureuse de l'incertitude sur la mesure de température, aussi nous avons pris dans
les calculs d'incertitude sur les puissances transférées, une incertitude de ±0, 30°C
afin d'être sûrs de ne pas sous-estimer les erreurs sur la mesure de température.
Le débit d'air
Le débit massique d'air humide dans la section d'essais est mesuré en amont de
celle-ci par un diaphragme placé sur une conduite circulaire. Les calculs du débit
massique d'air et de son incertitude sont donnés en annexe C. Ce dernier prend en
compte l'incertitude sur la valeur de la masse volumique de l'air, sur le diamètre de la
conduite et du diaphragme, sur la mesure de la dépression au travers du diaphragme.
Pour les différents essais que nous avons effectués, l'incertitude sur le débit d'air est
de 2,7% au maximum.
Le tableau 2.1 présente les incertitudes relatives sur la détermination des puis-
sances transférées correspondant aux différents essais effectués. L'incertitude sur la
puissance latente peut aller jusqu'à 20 % pour e = 8 mm. Cette valeur qui peut
paraître très élevée est obtenue lorsque l'humidité à l'entrée est très faible et le débit
d'air très élevé. Cependant, la puissance latente associée à cette forte incertitude est
Chapitre 2. L'étude expérimentale 55
faible et l'incertitude sur la puissance totale reste du même ordre de grandeur que
l'incertitude sur la puissance sensible.
Les résultats expérimentaux obtenus seront présentés dans ce qui suit avec des
barres d'erreur de longueur égale à l'incertitude sur la grandeur correspondante.
Un autre critère de validité des mesures et du banc expérimental est basé sur la
comparaison entre le débit de condensat mesuré par pesée et le débit de condensat
calculé à partir du bilan enthalpique.
Le débit de condensat déduit par pesée et le flux massique total de vapeur d'eau
calculé à partir des mesures d'humidité sont en bon accord (voir figures 2.15(a),
2.15(b), 2.15(c)). Cette vérification permet de s'assurer de l'étanchéité du système
d'amenée d'air. En effet, dans le cas d'une fuite d'air humide, le débit d'air humide
dans la section d'essais serait moins important que le débit mesuré en amont à
l'aide du diaphragme. Le débit de condensat calculé serait ainsi systématiquement
surestimé. Le débit mesuré par pesée lui n'étant pas affecté par cette surestimation,
les comparaisons montreraient un écart proportionnel à la fuite d'air, ce qui n'est
pas notre cas.
5
Q
:@
~
....," 4 3 +---+----t---+-~'i---t----1
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4
~ 3 ~ 3 +---+----t--~H--4--t----l
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Ê
E: E:"
0 2 3 4 5 6 0 2 3 4 5 6
mcond (humidités) [g eau /min] mcond (humidités) [g ea/min]
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v
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3
2 v
E:"
0
/
0 /
0 2 3 4 5 6 7
mcond (humidités) [g eau /min]
(c) écartement e = 1, 5 mm
FIG. 2.15- Comparaison entre les pesées et le bilan sur les humidités
Nos résultats expérimentaux portent sur plusieurs aspects, et nous allons, lorsque
cela est possible, les comparer avec des résultats expérimentaux issus de la littéra-
ture.
La section d'essais n'ayant pas été instrumentée pour effectuer des mesures de
perte de charge, on évalue l'effet de la présence de condensat dans le canal de façon
indirecte, en s'intéressant aux variations de vitesse débitante.
8 '..
.
\.
_....
début du
~/ /
1 refroidissement 1
"-
4
Sur la figure 2.16 nous avons représenté la transition entre le régime à sec et
en condensation, pour l'écartement e = 1, 5 mm, à deux régimes différents et pour
yvent = 15 gjkg. On note que la vitesse débitante diminue lorsque la condensation
pour ReD~. = 2100 est nettement inférieure à celle obtenue pour ReDh = 4100, ce
qui tend à confirmer que l'écoulement est plus proche d'un écoulement laminaire tel
qu'à la sortie du système d'amenée d'air où l'on a mesuré des taux de turbulence 7
de l'ordre de 2% (voir § 2.4.4). On rappelle qu'en l'absence de condensation, pour
un écoulement établi, le critère d'apparition de la turbulence est ReDh > 2400.
sec et en condensation. Une façon indirecte pour vérifier cela est de considérer le
transfert de chaleur entre l'air et les surfaces refroidies en régime de condensation
et à sec.
Les conditions d'essais visées sont présentées dans le tableau 2.3. L'ensemble de
nos résultats expérimentaux ainsi que les valeurs de isens, iiat, itot sont récapitulés
en annexe B sous forme de tableaux.
Tout d'abord, nous effectuons une comparaison de nos résultats avec des corréla-
tions issues de la littérature dans le cas de base d'un canal sans condensation. Dans
notre configuration l'espacement du canal étant compris entre 0, 9% (e = 3, 2 mm)
et 2, 2 %(e = 8 mm) de la largeur du canal, on peut considérer que IJh = 2e. Notre
géométrie se rapproche donc d'un canal de largeur infinie, à température de pa-
roi constante, avec une température et une vitesse constante à l'entrée. Pour cette
configuration, Stefan (48] (cité par Taine et Petit [49]), propose une corrélation du
Chapitre 2. L'étude expérimentale 60
hsensDh 0, 024(x*)-l,l 4
NuDh = k = 7, 55+ 1 + 0, 0358(x*)-0,64JtO,l7 (2.6)
avec
* L (2.7)
x = DhReuPr
50
0 e=Bmm
c e=3,2rnm
- corrélation de Stefan
40
~
""s c
§. 30 ~
"'~ c
~ "'
0
20
c:__---
~-
10
1000 2000 3000 4000
Revh
FIG. 2.17- Comparaisons des résultats avec la corrélation de Stefan [48] à sec
On note une différence importante entre les résultats présentés dans les deux
études en ce qui concerne les coefficients de transfert de chaleur et de masse (voir
figure 2.18). L'explication réside dans la longueur du canal qui permet l'établissement
du profil de température, de vitesse et de concentration. Plus le canal est long et plus
le coefficient de transfert de chaleur moyen sera proche du coefficient de transfert
Chapitre 2. L'étude expérimentale 61
1 .
~
.....
w o---l,!tJ '.!l'Ill UMA
~ 0.02
.,;,.; 6.--- D~)' WALL DATA
~(EXP.)
~.. .
........
~. ,.
' ',
"'- '--.___ 'w
Q
L'- ----'tG..
. ---
. . JA
-'9 ..... -
/
FIG. 2.18- Comparaison des résultats obtenus par Tree et Helmer {51} avec ceux de
Guillory et McQuiston {20}
de chaleur obtenu en régime établi. Il apparaît donc important pour effectuer des
comparaisons valides, d'examiner la longueur des canaux.
On peut caractériser cet "effet d'entrée" par le rapport entre la longueur du canal
L et les longueurs d'établissement Ld, Lth qui dépendent du nombre de Reynolds
ReDh et du diamètre hydraulique Dh. La longueur d'établissement thermique étant
presque égale à la longueur d'établissement dynamique (uniquement avec les condi-
tions limites que nous avons considérées), on ne présente dans le tableau 2.4 que le
rapport L/ Ld avec Ld = Dh(O, 3125 + 0, OllReDh) [49].
Le tableau 2.4 montre qu'en ce qui concerne le rapport L/ Ld, notre étude se
rapproche plus de celle de Tree et Helmer. Nous confronterons donc nos résultats
uniquement avec ceux de Tree et Helmer.
cas e=8 mm: Comme on peut le voir sur les figures 2.19(a) et 2.20(a) nos
résultats pour Jsens et Jiat sont en assez bon accord avec ceux de Tree et Helmer.
Chapitre 2. L'étude expérimentale 62
0.01 -
~
0.008
"'v
= ~
~
·-."' 0.006
0.004
·li
"6
0.003
_j
(a) écartement e = 8 mm
0.01 f-
~ -
"'= 0.008 8
dl ~
........"'
~
~
0.006
0.004
0.003
. "' .
'o
Revh
(b) écartement e = 3, 2 mm
cas e=3,2 mm: On note sur les figures 2.19(b) et 2.20(b) que les valeurs de
Jsens et Jiat que nous obtenons sont inférieures à celles de Tree et Helmer [51], ce qui
Chapitre 2. L'étude expérimentale 63
1
0.02 Présente étude
0 Y..,= 10 g/kg
a Y..,= 15 g/kg
A Y v= 20 g/kg
v Y..,= 25 g/kg
0.01 r-
fi')
0.008
....
~··
"'
·..::;"
0.006
0.004
0.003
(a) écartement e = 8 mm
1
0.02
Présente étude
0 Y..,= 10 g/kg
a Y v= 15 g/kg
0.01 r- z A
lS1
A
v
Y..,= 20 g/kg
Y..,= 25 g/kg
0.008 0
....
-~ "'
~~
0.006
0.004
cos
0.003 Tree et Helmer
L
(b) écartement e = 3, 2 mm
confirme l'influence des rapports L/ Ld, L/ Lth sur les facteurs de Colburn déterminés
expérimentalement. En effet, pour e = 3, 2 mm, dans notre étude, on aL/ Ld qui
Chapitre 2. L'étude expérimentale 64
est deux fois plus élevé que pour l'étude de Tree et Helmer (voir tableau 2.4).
200
Qsens
180 - - - 8mm
- - - 3,2mm
160 __..__ 15mm
........ 140
~
~ 120
~ 100
"'s::
Q.)
80
01"'
60
40
20
0
1000 2000 3000 4000
350
........ 200
~
'--'
....
150
<':1
cSï
100
50
0
5 10 15 20 25 30
pour les différentes humidités absolues à l'entrée pour chaque écartement et chaque
Chapitre 2. L'étude expérimentale 66
1.14 1.14
,-.. 1.12 ,-.. l.l2
u u
-=
tU
<Il 1.10
"'0 1.08 -"'=
tU
1.10
"' 1.08
0
0.96 0.96
1000 1500 2000 1000 1500 2000 2500
ReDh ReDh
1.14
,-.. l.l2 -o- Yv= 10 g/kg
-
()
tU 1.10 -o- Yv= 15 g/kg
"' --1:>.-- y v = 20 g/kg
"'c: 1.08
Q) -v- Y v= 25 g/kg
QI"' 1.06
,-.. 1.04
-d
-
1::: 1.02
0
()
1.00
"'c:0 0.98
Ol"' 0.96
0.94
1000 2000 3000 4000
ReDh
(c) e == 8 mm
nombre de Reynolds. Les résultats présentés sur la figure 2.23 montrent clairement
que l'augmentation du flux de chaleur est d'autant plus importante que l'écartement
du canal est faible.
Chapitre 2. L'étude expérimentale 67
1.12
,-.,
1.10
u
Cl)
Cil
'-'
1.08
"'c0 1.06
al"'
..._
-l:!r- e = 8 mm
~ e=3,2mm
,-., 1.04 -a- e = l,5mm
-d
c: 1.02
0
u
"-'
"'c0 1.00
al"' 0.98 ~
0.96
1000 2000 3000 4000
Revh
FIG. 2.23- Influence de l'écartement sur l'augmentation de Qsens
Chapitre 2. L'étude expérimentale 68
2.8 Conclusion
L'étude qualitative de la
condensation
Pour mener à bien cette étude, nous effectuons des pesées de la masse de conden-
sat présente sur les ailettes ainsi que des mesures du débit de condensat évacué. Afin
de compléter nos observations, des visualisations du drainage des gouttelettes, pour
différents écartements et différents débits, ont également été réalisées.
Chapitre 3. L'étude qualitative de la condensation 70
Le circuit de refroidissement et le circuit d'air humide sont les mêmes que pour
le banc de mesure de flux (voir chapitre 2 et figure 3.3).
(a)
plaque transparente
plaques supports en plexiglass
dispositif ~diaphragme
d'amenée d'air
serrage
colliers '---1···
chauffants
section d'essais
surface avec une émissivité pratiquement uniforme, nous avons appliqué une feuille
de papier (émissivité de 0,95) sur la surface d'échange qui en s'imbibant d'eau adhère
à la paroi. Certes, cela modifie le type de condensation, mais en procédant de cette
façon, on reproduit des flux de chaleur du même ordre que dans la configuration
normale.
Les résultats obtenus montrent que l'uniformité des températures sur la largeur
de la paroi (axe y sur la figure 3.l(b)) est satisfaisante. De même, la différence de
température TP(x) entre le début de la plaque et la fin n'est pas très importante. Un
Au cours de nos essais, nous avons systématiquement observé sur les surfaces
étudiées une condensation sous forme de gouttelettes. Ce mode de condensation .
entraîne une évacuation discontinue des condensats, les gouttelettes étant drainées
les unes après les autres le long de la surface. À l'aide du calcul du débit de condensat
puis de visualisations, nous allons caractériser le mode d'évacuation du condensat.
Dans le but d'étudier le drainage des gouttelettes, nous avons récupéré le conden-
sat qui s'écoule des parois du canal. La surface étudiée est un feuillard d'aluminium
non traité. La masse d'eau récupérée est pesée en fonction du temps, permettant
ainsi de calculer les débits de condensat dont on va parler dans ce qui suit.
Dans un premier temps nous avons étudié les fluctuations du débit de condensat.
La fréquence d'acquisition pour les pesées est de 10". De plus, la balance agit comme
un filtre qui supprime les hautes fréquences qui sont liées à l'impact de la chute des
gouttelettes dans le pot de récupération. Une FFT discrète sur 1024 points ne fait
apparaître aucune fréquence privilégiée pour les fréquences inférieures à 0,1 Hz. La
chute des gouttelettes d'eau a donc un caractère aléatoire, mais le phénomène peut-
être considéré comme quasi-stationnaire car en intégrant le débit de condensat sur
un temps suffisamment long, les fluctuations du débit sont alors très faibles.
Chapitre 3. L'étude qualitative de la condensation 74
- Sur combien de temps il faut intégrer le débit pour qu'il paraisse constant en
moyenne (temps d'intégration)?
Le temps d'intégration
Tout d'abord nous avons déterminé le temps d'intégration du débit. À partir des
données issues d'une acquisition toutes les 10" de la masse de condensat récupérée
sous les surfaces, nous calculons le débit de condensat en faisant varier le pas de
temps D..t = 10", 30", 60", 2', 5', 10', 20'. L'expression du débit que nous utilisons
est la suivante :
A ) M ((n + 1)/:l.t)- M (n .6.t)
fficond ( n u.t = D..t (3.1)
Le taux de fluctuation du débit (T(mcond) = a(mcond)/mcond) est égal à l'écart
type divisé par la moyenne du débit sur une durée de 4 heures durant laquelle les
conditions (températures, vitesse, humidité) sont maintenues constantes. Plus le pas
de temps (temps d'intégration) est grand et plus le taux de fluctuation du débit est
atténué (voir figures 3.4).
100 JO"
0.018
4
........
0.016 ~ t =60"
~
80 0.014
-
0
0 0.012
60
. :... .. .
*,..-.._
"0
30"
.-.. .
6 40
E:<.> 60"
p
20 2'
5' JO' 20' 0.002 ...
0 0.000
0 300 600 900 1200 5000 10000 15000 20000 25000
!1 t [s] t [s]
140
......,._ mcond faible
120
......, - mcond élevé
...!...100
-
0
0
*
,-...
-g 60
80
0
<.)
!.
p
40
20
0
0 300 600 900 1200
~ t [s]
Pour conclure sur ce point nous avons considéré qu'un temps d'intégration du
débit sur une heure permet d'avoir un taux de fluctuation négligeable pour les condi-
tions de condensation que nous avons testées.
Chapitre 3. L'étude qualitative de la condensation 76
Le temps d'établissement
La moyenne glissante agit comme un filtre passe-bas sur les débits mesurés, ce qui
permet d'atténuer les fluctuations importantes que l'on observe sur des temps courts
(voir figure 3.4). Ainsi, en traçant l'évolution du débit dans le temps on peut évaluer
au bout de combien de temps celui-ci se stabilise. La figure 3.6 présente les cas où
la durée d'établissement est la plus longue et la plus courte (pour une surface en
aluminium non traité). On remarque que plus le débit de condensat moyen est faible
et plus le temps d'établissement du régime de condensation est important.
0.025
0.020
,_..,
-.en O.ü15
~
"0
t::
:t0
0.010
0.005
0.000
0 50 100 150 200 250 300 350
t [min]
Au vue de la figure 3.6, pour les différents cas que nous avons testés, nous avons
choisi d'attendre toujours plus d'une heure, à partir du début du refroidissement,
pour être certain de l'établissement des phénomènes avant d'effectuer l'acquisition
des données.
Il faut noter que pour les essais présentés au chapitre 2, la condition d'établisse-
ment de la condensation a été respectée avant d'effectuer des mesures et le débit de
condensat déterminé par pesée a été obtenu sur une durée d'une heure.
Chapitre 3. L'étude qualitative de la condensation 77
- La deuxième difficulté vient de l'état de surface qui peut évoluer d'un essai à
l'autre. D'une part, étant donné que la condensation dépend de la nature de
la surface, nous prenons soin , à chaque essai, de nettoyer les feuillards avec de
l'alcool dilué pour enlever les traces de graisse éventuelles. D'autre part, après
plusieurs heures de fonctionnement, nous avons remarqué que les feuillards non
traités se ternissaient légèrement sous l'action d'une oxydation de l'aluminium.
Toutefois, en prolongeant le temps d'exposition à l'air et à l'humidité, nous
nous sommes rendu compte que la teinte des surfaces ne variait plus de façon
significative. Nous avons donc utilisé les deux mêmes feuillards préalablement
vieillis 2 de façon à avoir un état de surface stable et des angles de contact de
gouttelettes (voir§ 1.4.3) sur la paroi qui soient identiques pour tous les essais.
sont donc présentés avec des barres d'erreur de longueur égale à une fois l'écart
type de part et d'autre de la valeur moyenne qui est calculée avec une dizaine
de valeur.
3.0 3.0
~--1
2.5 2.5
bi)
........
-g0 1.5
2.0
!tt-F--I f ......,
00
~1.5
c
2.0
(,) 0
~ 1.0
(,)
0.0 0.0
10 15 20 25 30 35 0 1000 2000 3000 4000 5000
0
Trosée [ C] ReDh
(a) (b)
L'observation visuelle des surfaces a permis de conclure qu'il n'y avait pas d'inon-
dation entre les parois et cela quelques soient les conditions testées.
Les figures 3. 7 (a) et 3. 7 (b) montrent que la surface traitée hydrophile retient
une quantité d'eau légèrement plus importante que la surface non traitée. La masse
d'eau retenue sur le feuillard traité hydrophile est pratiquement indépendante des
conditions de vitesse et d'humidité, ce qui semble être moins évident pour le feuillard
non traité.
2.5 2.5
(a) (b)
sèches. Nous avons obtenu une épaisseur moyenne sur la surface de chaque ailette
de:
Afin d'affiner nos observations, nous avons aussi mené une étude visuelle pure-
ment qualitative de l'action de l'écoulement d'air sur la rétention et le drainage du
condensat sur les surfaces.
À l'aide d'une caméra vidéo numérique, nous avons effectué des visualisations du
mode de drainage des gouttelettes en fonction de l'écartement entre les parois et de
la vitesse d'écoulement d'air (voir figure 3.l(c)). Nous avons conservé rent= 35°C,
T:O~~e = 20, 7°C (l\.ent = 15 9eau/kg) lors des différents essais.
Chapitre 3. L'étude qualitative de la condensation 80
Écartement inter-ailette e = 3, 2 mm
Deux vitesses ont été étudiées: Vdeb = 6 mf s--+ ReDh = 2300 et Vdeb = 4 mf s--+
ReDh = 1500.
Plus bas sur la surface (voir figure 3.10(a)) on note que les gouttelettes sont plus
grosses qu'en haut. Certaines gouttelettes traversent la zone de visualisation sans
s'arrêter alors que d'autres percutent des gouttelettes arrêtées; on observe alors
qu'une partie continue son chemin alors que l'autre partie est retenue (voir les fi-
gures 3.10(a) à 3.10(d) prises en séquence). On observe aussi sur cette séquence que
lorsque deux gouttelettes suffisamment proches se touchent et coalescent, elles attei-
gnent alors un diamètre suffisant pour être drainées. Cette séquence met également
en évidence qu'une gouttelette drainée vers le bas ne peut pas dépasser un certain
diamètre et que l'excédent donne naissance à une ou plusieurs gouttelettes qui se
reforment dans le sillage. Ceci nous permet d'affirmer que les plus grosses gouttes
présentent sur la surface n'ont pas grossi à partir d'une gouttelette microscopique,
Chapitre 3. L'étude qualitative de la condensation 81
(a) 5'38"11
(b) 5'38"12
Chapitre 3. L'étude qualitative de la condensation 83
(c) 5'38''21
(d) 5'42"04
Écartement inter-ailette e = 8 mm
Pour les deux vitesses étudiées (vdeb = 1,5 m/s-+ Re.Dh. = 1500 et Vdeb =
2, 3 m/ s -+ Rea = 2300 ), nous n'avons observé aucune différence significative
en ce qui concerne le diamètre maximal des gouttelettes (voir figure 3.11 (a) et fi-
gure 3.11 (b)). On conclu donc, comme on l'a fait pour l'écartement e = 3, 2 mm, que
la force de pesanteur est prépondérante sur la force de frottement pour le drainage
des gouttelettes.
(a) Vdeb = 1, 5 m/ s
Chapitre 3. L'étude qualitative de la condensation 85
Écartement inter-ailette e = 1, 5 mm
Entre la figure 3.12(a), la figure 3.12(b) et la figure 3.12(c) on peut noter que
le diamètre apparent des plus grosses gouttelettes est plus petit lorsque la vitesse
augmente, contrairement aux observations faites avec les écartements e = 8 mm et
e = 3, 2 mm ou le diamètre apparent semble indépendant de la vitesse.
De plus, on observe que les gouttelettes sont nettement plus petites que pour
l'écartement e = 3, 2 mm et qu'elles sont drainées à une vitesse plus grande. Étant
donné que la contrainte à l'interface augmente lorsque la vitesse débitante augmente,
ces observations nous permettent d'affirmer que pour l'écartement e = 1, 5 mm, la
force de traînée de frottement devient prépondérante pour amorcer la chute des
gouttelettes.
certaines gouttelettes (les plus grosses) en train de s'écouler sont soudainement stop-
pées lorsqu'il y a contact entre les deux parois et ensuite s'écoulent très lentement
vers le bas. Selon nous, ce processus de formation de ponts aqueux peut s'amplifier
pour des vitesses encore plus faibles et pourrait engendrer une inondation partielle
de l'espace entre les parois.
Chapitre 3. L'étude qualitative de la condensation 89
3.3 Conclusion
L'étude par pesée des surfaces s'est avérée relativement délicate à mener de part
le caractère "intrusif" et "destructif" de la mesure (arrêt de la condensation et ma-
nipulation des surfaces) et de part la fluctuation du phénomène. Compte tenu de
l'incertitude sur les valeurs, une seule tendance très nette ressort des résultats : la
masse de condensat retenue sur les surfaces est nettement plus faible pour l'écar-
tement e = 1, 5 mm que pour l'écartement e = 8 mm et e = 3, 2 mm. De plus,
pour toutes les conditions d'essais testées, nous n'avons pas observé d'inondation de
l'espace inter-ailette.
Dans l'analyse bibliographique (voir page 20), certains auteurs font l'hypothèse
d'une inondation pour expliquer la dégradation du transfert de chaleur dans les
échangeurs tubes et ailettes lorsque les espacements inter-ailettes sont faibles ( ~
1, 5 mm). Même si l'on a noté l'apparition de quelques ponts aqueux dans notre
configuration, nous n'avons pas observé ce phénomène d'inondation. Par rapport à
notre étude, plusieurs différences permettent d'expliquer cela a priori. Tout d'abord,
les vitesses débitantes que nous avons considérées sont légèrement plus élevées que
dans les études portant sur les échangeurs tubes et ailettes, ce qui peut favoriser le
drainage du condensat. De plus, dans notre cas l'écoulement d'air est dans la même
direction que la pesanteur, et la force de pesanteur s'ajoute à la force de traînée pour
faire glisser les gouttes vers le bas de la paroi. Pour finir, nous sommes dans une
configuration sans tubes. Et selon nous, la présence des tubes engendre des zones
où la force de frottement sur le condensat est plus faible, ce qui favorise la rétention
et éventuellement l'inondation de l'espace inter-ailette.
Ces trois raisons possibles, peuvent expliquer l'absence d'inondation dans notre
configuration alors qu'elle semble être parfois présente dans les échangeurs tubes
et ailettes.
Chapitre 4
Nous avons utilisé le code de calcul FLUENT (version 4.4.8 avec un maillage
structuré) dont on a déjà montré la capacité à correctement simuler les performances
thermiques d'échangeurs de chaleur à ailettes planes et continues fonctionnant sans
condensation [7]. Outre la mise en place de la simulation numérique (maillage, condi-
tions limites, choix des modèles, ... ), notre principale contribution a consisté à dé-
velopper et à introduire dans le code des modélisations qui permettent de traiter les
cas où il y a condensation surfacique et volumique.
Pour les configurations que nous avons considérées, on peut être en régime d'écou-
lement laminaire ou turbulent. On présente donc dans ce qui suit les équations uti-
lisées par le code de calcul, pour des écoulements en régime laminaire ou turbulent.
Dans le code de calcul, les équations de conservation sont résolues sous une forme
discrétisée par la méthode des volumes finis.
(4.1)
Le couplage pression-vitesse
Les équations 4.1 ne fournissent pas une relation explicite pour le champ de
pression qui est inconnu a priori. Pour le déterminer, les équations de conservation de
quantité de mouvement sont en fait considérées comme des équations pour calculer
les vitesses et une équation supplémentaire est obtenue à partir de l'équation de
continuité (voir éq. 4.9). Les équations de conservation de la quantité de mouvement
et de continuité sous leur forme discrète permettent d'obtenir une équation discrète
de correction sur la pression. Nous avons choisi d'utiliser l'algorithme SIMPLE pour
la correction de pression (voir Patankar [43] pour plus de détails).
La modélisation de la turbulence
dans l'équation 4.1. Les modèles de turbulence sont en fait des modèles de fermeture
qui expriment les grandeurs fluctuantes (v:vj) en fonction de grandeurs moyennes de
l'écoulement. Le concept de viscosité turbulente permet d'exprimer les contraintes
de Reynolds en fonction de gradients de vitesse moyenne de l'écoulement. Ce concept
se traduit par l'hypothèse de Boussinesq qui s'écrit selon la relation suivante:
pvi
-,-, ( âvi
V·= -J-Lt -
âvi) + -J-Lt-8ii
+- 2 Ôuz 2
+ -pk8ii (4.2)
J ÔXj ÔXi 3 ÔXl 3
av~ âv'·
f. = 1.1-~ _J
ÔXj ÔXi
Les équations de transport pour k et f. sont données par la théorie du modèle RNG.
ak ak a ak
-+v·-=
at ~ axi
litS
2
- E + -ÔXi
Œkllt-
axi
(4.3)
et
af. af. E E
2
a af.
dt
+ v~ axi
· - = C1f-kvtS
2
- C2f-k - Rt + -axi
Œfvt-
axi
(4.4)
avec
Sij =~ (avj + ÔVi)
2 axi ÔXj
avec 'f/t = Sk/E, rJo = 4, 38, f3 = 0, 012 et S 2 = 2SijSii est le module du tenseur
de taux de contrainte. De plus, la théorie du modèle RNG donne les valeurs des
constantes cl€ = 1, 42, c2f = 1, 68 et Ü'.k = Ü'.f = 1, 39. Ü'.k et Ü'.f sont les inverses des
nombres de Prandtl turbulent pour k et f.. Dans le cas de calcul au faible nombre de
Chapitre 4. Les modèles utilisés dans les simulations numériques 94
(4.6)
avec
iv (T) = hT
Tref
GPv dT et ia (T) = fT
}Tref
GPa dT (4.7)
(4.8)
(4.9)
La diffusion de masse due aux gradients de température (effet Soret) est négli-
geable dans notre cas, et le flux de vapeur par diffusion dans la direction xi s'écrit:·
Jv,i = -
/-lt) aYv
(p'Dc + &t axi (4.11)
Nous avons fait l'hypothèse que l'air est la phase porteuse et que la vapeur d'eau
est diluée. Dans ce cas, le coefficient de diffusion 'De dépend de la température, mais
ne dépend pas de la composition du mélange. Cette hypothèse est vraie lorsque l'on
considère de l'air avec une teneur faible en vapeur d'eau, ce qui est le cas dans le
domaine de la climatisation.
En effet, sur les surfaces que nous avons étudiées, nous avons observé une conden-
sation en gouttelettes, avec une évacuation de celles-ci par un glissement rapide le
long de la surface une fois qu'elles ont atteint le diamètre maximum (voir§ 3.2.3). Ce
mode d'évacuation quasi-stationnaire ne peut pas être modélisé par un écoulement
du condensat en film continu tel que présenté dans le §1.6.1.
surfacique Rv qui soit égale au flux de masse de vapeur d'eau à l'interface de conden-
sation. Ce taux de réaction surfacique est utilisé pour calculer les termes sources
présents dans les équations 4.8, 4.9, 4.10 qui sont résolues par le code.
(4.12)
(4.14)
avec Ya = 1- Yv, la,z = -lv,z· Or Ra= 0, puisque seule la vapeur d'eau condense,
et on obtient Vz = lv,z/ p(l - Yv) qui correspond à une vitesse de succion à l'in-
terface air/condensat. Le taux de réaction pour la vapeur d'eau peut donc s'écrire
uniquement en fonction du flux de masse diffusif:
1
Rv = 1 - Yv lv,z (4.15)
on retrouve alors l'expression utilisée par certains auteurs pour le flux de masse de
vapeur d'eau qui se condense [28, 5, 16].
Le flux de masse diffusif lv,z à l'interface de condensation (voir figure 4.1) est
donné par l'équation 4.11 que l'on discrétise sous la forme suivante:
J.L ) y: _ yint
lv,z = - ( p1Jc+ ~ v 6.z v (4.16)
Chapitre 4. Les modèles utilisés dans les simulations numériques 99
mailles 'fluides'
+ m~illes 'interface'
mailles 'condensat' T"t, Yv'"t
mailles 'paroi'
(4.17)
(4.18)
Cette hypothèse est vraie lorsqu'on considère la condensation de vapeur d'eau car
la résistance au changement d'état est négligeable (voir § 1.5.1) devant la résistance
au transfert de masse liée à la présence d'air.
Nous n'avons pas trouvé dans la bibliographie de travaux portant sur la modé-
lisation de la condensation volumique dans les échangeurs tubes et ailettes. Nous
allons proposer ici, un modèle qui prend en compte la condensation volumique en
considérant :
Nous avons supposé que l'interaction entre l'écoulement d'air et les micro-gouttelettes
d'eau en suspension est négligeable. Cette hypothèse nous permet de ne pas avoir à
traiter le cas d'un écoulement diphasique complexe qui ne fait pas Pobjet de notre
étude.
L'expression que nous proposons pour le taux de réaction dans une maille est la
suivante:
(4.19)
Notons que l'équation 4.19 ne considère que le flux de masse convectif qui traverse
la face avant de la maille suivant Vx. On a donc, dans un but de simplification, négligé
les flux de masse perpendiculaires à la direction principale de l'écoulement ainsi que
les flux de masse diffusifs car ils sont nettement moins importants que le flux de
masse convectif. Cette simplification est justifiée pour un écoulement dans un canal
avec des lignes de courant parallèles aux parois, par contre dans le cas d'un échangeur
à tubes et ailettes, l'écoulement est plus complexe et on doit écrire:
(4.20)
Chapitre 4. Les modèles utilisés dans les simulations numériques 102
Chapitre 5
Validations et comparaisons
numérique/ expérimental
Nous avons présenté au chapitre précédent, les modèles que nous avons implantés
dans le code de calcul FLUENT dans le but de prédire les performances thermiques
d'échangeurs de chaleur en régime humide. Toutefois, il est nécessaire de passer par
une phase de validation des modèles afin d'être sûr que ceux-ci sont capables de
décrire correctement les phénomènes mis en jeu dans le problème considéré.
Nous présentons tout d'abord, une validation des modélisations avec des résultats
obtenus sur une géométrie en canal, en l'absence de tubes (voir chapitre 2). Pour
finir, on effectue une comparaison entre des résultats expérimentaux obtenus sur
un échangeur de type tubes et ailettes planes continues, et les résultats de nos
simulations.
Nous effectuons ensuite une étude numérique pour évaluer finement l'impact de
la condensation sur le transfert de chaleur.
Chapitre 5. Validations et comparaisons numérique/expérimental 104
Le domaine de calcul pour le cas avec et sans condensation est représenté sur la
figure 5.1.
entrée
vdeb• pnt, yent
x
longueur
d'entrée
(paroi adiabatique) vx=vz=O
i1Tiàz=0
section
d'essais
(ailette refroidie)
Ir------------,
1 Si 'Ill < Trosée alors
f'lll"*t------- 1 condensat+interface (kcond, kint)
1
'
vx =0
J taux de réaction, Rv
1 _ _:__ _J
~ symétrie
longueur 1 - dT!àz=O, vz=O, dY/dZ =0
de sortie 1
1
)
e/2
FIG. 5.1- Domaine de calcul du canal bidimensionnel
Sur la géométrie en canal, le maillage utilisé est cartésien et il est raffiné dans
les zones à forts gradients en proche paroi (voir figure 5.2).
Géométrie bidimensionnelle
Dans le§ 2.7.2 on s'est basé sur le rapport espacement/largeur pour faire l'hy-
pothèse que notre canal pouvait être considéré comme infini suivant sa largeur
(e/l < 0, 02). À l'aide de la simulation numérique, on peut évaluer l'erreur que
l'on commet sur les puissances transférées en simulant la géométrie tridimension-
nelle réelle par une géométrie bidimensionnelle. En l'absence de condensation, nous
Chapitre 5. Validations et comparaisons numérique/expérimental 105
-·-·-·-·~·-·-·-~~~~~~rie·-·-·-·-·-·-·
L x
Sensibilité au maillage
Longueur d'entrée
x
8u
--
['-
longueur d'entrée
vue de profil d'amenée dans la simulation
d'air du banc d'essais
fil chaud 1 à la sortie du système d'amenée d'air, nous pouvons vérifier que les profils
de vitesse mesurés expérimentalement et obtenus par les simulations numériques
correspondent (voir figures 5.4(a) et 5.4(b)).
1. voir § 2.4.4 pour les caractéristiques du fil chaud, de l'échantillonnage et de l'étalonnage.
Chapitre 5. Validations et comparaisons numérique/expérimental 107
.
2 1-
.........
. •... ~-
•.
6
5
.•,............ .
• ...
•
..
.~
•
~
•
i•••
••
_j,
-~
:e
:.
..
•
~ 2
!•
:•
!•
-~
........ simulation "laminaire'·.
~ 1
[ ,........ simulation RNG k-E 1•\•:
...
;1 • mesures fil chaud :.
• mesures fil chaud : ..
-4 -2 0 2 4 -4 -2 0 2 4
z [mm] z [mm]
Par ailleurs, dans le cas où un modèle d'écoulement turbulent est utilisé, des
conditions limites pour k et f doivent être spécifiées à l'entrée du domaine de cal-
cul. En milieu de veine, à la sortie du système d'amenée d'air, nous avons mesuré
expérimentalement une intensité turbulente M
fvr: égale à 2%. Cette valeur est
utilisée par le code pour calculer l'énergie cinétique turbulente à l'entrée du domaine
de calcul (k = ~v~2 ). Le taux de dissipation à l'entrée est égal à:
(5.1)
avec CIJ. = 0, 0845 (valeur donnée par la théorie du modèle RNG k-t:) et Lt = 0, 07e
(2).
Quelques essais ont montré que les résultats en terme de puissance transférée sont
très peu influencés par l'intensité de la turbulence et la longueur caractéristique à
l'entrée.
On peut noter sur les tableaux 5.3 et 5.4 que l'hypothèse d'une température
pariétale uniforme sur la longueur de la section d'essais est d'autant plus valide que
l'écartement augmente. Pour l'écartement e = 8 mm, l'utilisation d'une température
pariétale moyenne induit une erreur inférieure à 0,3% et inférieure à 1,6% pour
l'écartement e = 3, 2 mm. Une condition limite de type "température constante"
sera donc retenue pour les simulations correspondant à ces écartements.
Par contre, pour l'écartement e = 1, 5 mm, nos simulations montrent qu'il est
nécessaire de prendre le profil de température mesuré expérimentalement comme
condition limite.
TAB. 5.3- Influence du profil pariétal en régime à sec {modèle d'écoulement lami-
naire)
Les puissances transférées entre l'air et les parois sont bien évidemment sensibles
à la température pariétale. Mais, dans le calcul d'incertitude sur les puissances déter-
minées expérimentalement à l'aide d'un bilan enthalpique sur l'air, nous ne pouvons
pas tenir compte de l'incertitude sur la température pariétale. La simulation nu-
mérique nous permet d'évaluer l'impact d'une erreur systématique de la mesure de
température de paroi sur Qsens et Qlat· On peut noter sur le tableau 5.5 qu'une erreur
TAB. 5.5 - Influence de la température pariétale sur Qsens et Qlat {modèle d'écoule-
ment laminaire)
7
0 fil chaud, y= 32 cm
5 - .
Cl
A .. , , y=5
y- 18,5 cm
cm
6
~
profil parabolique
4 5
,......, ,.....,
...."' 3
~ tn.~
...."'e 4
§ .......
!"'ll 3
"">< "">!
2 2
0 til chaud, y 32 cm
Cl • , y = 18,5 cm
1 A • , y= 5 cm
0 profil parabolique
0
~2 -1 0 1 2 -2 -1 0 2
z [mm] z [mm]
8 n,. 11
10 n::8j Ü'P"'
7 ,..wl"~ ~""""hLl_ 9
6
w,:
VAo. A-
QY.<> ..
"l,.'Q_~
A\r..
8
7
,ri';
""
::;-,
5 A A 6
y ,...
4
Çl,
-~
xo 5
nit.
1-.. -G;lo. 4 ,_
3 r"Û A 3
~
2
~
2 0 til chaud, y 32cm
1 1
fC> 0
Cl .
fil chaud, y= 32 cm
, y= 18,5 cm 1 Cl
.
. ,y-1H,5cm
1 A .. • y= 5 cm 0 A , y= 5 cm
j_ profil parabolique r---
- profil parabolique
0
-2 -1 0 2 -2 -1 0 2
z [mm] z [mm]
Les mesures d'intensité de la turbulence confirment que le modèle RNG k-t tel
qu'on l'a utilisé dans nos simulations ne prédit pas correctement la turbulence en
centre veine (z = 0). Pour e = 8 mm, nous avons mesuré une intensité turbulente
Chapitre 5. Validations et comparaisons numérique/expérimental 112
4 6
5
y ~
3 _'1Sl 4
~
'o
_'0
2 '0
'n
'Q.
-- _'D - 0 fil chaud, y 18,5 cm
- -
0 fil chaud, y= 18,5 cm
profil parabolique
_1
===
=== simulation RNG k-E
- écoulement établi
\
0 ==
-
simulation laminaire
0
-3 -2 -1 0 1 2 3 4 5 0 1 2 3 4
z [mm] z [mm]
7
6
5
4
3
.,....
2
1 -F
E 0 fil chaud, y 18,5 cm
simulation, RNG k-E
O !=:= simulation laminaire
0 1 2 3 4
z [mm]
3. Les mesures expérimentales de Laufer (cité par Hinz [24]) montrent que l'hypothèse d'isotropie
de la turbulence est vérifiée en centre veine.
Chapitre 5. Validations et comparaisons numérique/expérimental 113
Par ailleurs, nous avons aussi essayé d'appliquer le modèle RNG k- E lorsque
le nombre de Reynolds est inférieur à 2400 (donc a priori pour un écoulement la-
minaire), mais les vitesses sont mieux prédites lorsque Pon utilise le modèle d'écou-
lement laminaire. Nous avons donc utilisé le modèle RNG k- E uniquement pour
l'écartement e = 8 mm et lorsque le nombre de Reynolds est supérieur à 2400. Pour
l'écartement e = 1, 5 mm ete= 3, 2 mm nous avons uniquement utilisé le modèle
d'écoulement laminaire.
Nous avons vu au § 4.2 que les modèles de condensation que nous avons déve-
loppés permettent de déterminer la puissance latente :
Sur le banc expérimental, nous avons prolongé la section d'essais par un conver-
gent d'uniformisation (voir figure 2.14 page 52). Ceci afin, entre autre, d'évaporer
les gouttelettes d'eau qui peuvent apparaître dans l'écoulement par condensation
volumique. Cependant, dans certaines conditions, le convergent ne peut pas remplir
son rôle car l'air est proche de la saturation en sortie.
Sur la figure 5.7 nous avons représenté deux profils de flux massique de vapeur
d'eau à la sortie de la section d'essais. Le profil représenté en trait plein correspond
au cas où la condensation volumique est absente (c'est à dire sans gouttelettes en
suspension). Toutefois, si localement r 8P ~ r~~t alors la condensation volumique est
présente. La condition d'apparition de la condensation volumique est donc schéma-
tisée sur la figure 5. 7 par l'intermédiaire de la courbe en trait pointillé.
Chapitre 5. Validations et comparaisons numérique/expérimental 114
zJ
l r,P : teneur en vapeur d'eau
j
(phase gazeuse uniquement)
j
1 ••··•··· pa vx '·•P à saturation pour Tair (z)
zone où il y a condensation
volumique
interface
air-condensat x=L
Dans le cas où la surface (1) est supérieure à la surface (2) (voir figure 5.7),
la condensation volumique ne pourra donc pas complètement être évaporée plus
loin dans l'écoulement sans apport de chaleur extérieur à l'écoulement. Toutefois, la
ligne d'aspiration vers l'hygromètre à miroir étant chauffée, les gouttelettes aspirées
pourront être évaporées, et on sera à même de déterminer la teneur en vapeur d'eau
de l'air sursaturé à la sortie de la section d'essais 4 •
4. Pour nos conditions expérimentales, nous avons obtenu de l'air légèrement sursaturé en sortie
du convergent uniquement pour l'écartement e = 1, 5 mm et Vdeb == 8 et 10 m/ s.
5. Pour différencier les puissances latentes transférées lors des deux processus, nous distinguerons
Qlat,surf de Qlat, vol·
Chapitre 5. Validations et comparaisons numérique/expérimental 115
Le modèle de condensation surfacique tel qu'il est présenté au § 4.2.2 est appliqué
sur les mailles "interface" (voir figure 4.1 page 99).
Le condensat est modélisé par une couche immobile et uniforme avec une conduc-
tivité thermique kcond (voir au § 1.6.2 l'approche de Besednjak et Poredos [5]). Les
épaisseurs de condensat déterminés expérimentalement (voir § 3.2.2 page 77) sont
utilisées dans la simulation. Il reste donc à déterminer la valeur de kcond pour prendre
en compte la résistance thermique spécifique à la condensation en gouttelettes.
Nous avons vu dans l'analyse bibliographique au§ 1.5.4 que la présence de gout-
telettes sur une surface induit une résistance de constriction plus ou moins grande
selon la conductivité thermique du matériau. En se plaçant systématiquement, à
chaque étape du calcul, dans le cas le plus défavorable pour le transfert de chaleur,
on présente une étude de l'influence de la résistance thermique du condensat sur les
puissances transférées.
170 135
160 125
~ \. ~.,
't:
.,= 155 120 c
1;l
"i al
csr 150 - f-- --+- latente 115
···•··· sensible
145 llO
2
Rtot [K m 1 W]
Pour valider le code de calcul, nous effectuons une comparaison de nos résultats
de simulation avec nos résultats expérimentaux (voir en annexe B pour les différents
essais présentés) en terme de puissance sensible et de puissance latente transférées
entre l'air humide et les parois refroidies.
Les comparaisons présentées sur les figures 5.9, 5.10 et 5.11 montrent qu'il y a une
bonne adéquation entre les résultats de notre simulation numérique et les mesures
Chapitre 5. Validations et comparaisons numérique/expérimental 117
effectuées sur notre banc d'essais. Ceci indique que les différents modèles utilisés per-
mettent de prédire correctement les performances thermiques d'un échangeur avec
une géométrie simple (un canal en l'absence de tubes), avec et sans condensation.
150 200
cu
.g. 150
~
s
;::1 100
z
50 • laminaire
• laminaire
o turbulent RNG k-E c turbulent RNG k-E
50~~~-k======~==~ o~~~~~==~~
50 100 150 0 50 100 150 200 250
Expérimental Expérimental
350
300
250
Cl) 150 cu
;::1
=
c::r'
C"
·;:::
'CU
200
:5 8;::1 150
Ei
::s z
z 100 100
- - +1- 10 o/o
laminaire 50 • laminaire
50 L....L--'--'--'--'---'-.J......L--'-...J._......_.___._....a......J
0
0 50 100 150 200 250 300 350
50 100 150 200
Expérimental Expérimental
Afin d'évaluer plus finement l'intérêt des modèles de condensation que nous avons
développés, nous analysons plus précisément dans ce qui suit, l'impact des différents
Chapitre 5. Validations et comparaisons numérique/expérimental 118
250 300
250
200
Q) Q) 200
=
cr
·;:::
=cr
·;:::
'GJ 150 'GJ 150
E e::l
z= z 100
100 - - +/-10%
- - +1-10%
• laminaire 50
• laminaire
50 0
50 100 150 200 250 0 50 100 150 200 250 300
Expérimental Expérimental
modèles sur les résultats numériques. Cette étude nous permet aussi de mieux corn-
prendre dans quelles conditions les phénomènes décrits par ces modèles deviennent
prépondérants pour le transfert de chaleur.
Tout d'abord, nous comparons les résultats de simulations avec et sans modé-
lisation de la condensation volumique pour e = 8 mm. La figure 5.12 présente les
résultats de la simulation numérique en terme de rapport entre la puissance sen-
sible et latente perdues par l'air après uniformisation de l'écoulement lorsque l'on
modélise la condensation volumique, et entre la puissance sensible et latente perdue
par l'air lorsque la condensation volumique n'est pas prise en compte. Ces résultats
1.10 1.10
écoulement laminaire
1.09 ......
,.... 1.09
~
"'":'
.......
,.-........; "'":' 0
. 0 1.08 1.08 0 >
0 > > ~
> -é écoulement turbulen Q
1.07 1.07 ~
==
0
"t:Î
0
u
0
u
u 1.06
-b- sensible
1.06
0=
u
u
u
Cl)
--latent
"'ta
Cl)
~
"'= ~
tU '-"
.._, '-" 1.05 1.05 "' '1:::
'-"
"' :::1
"' "'5 écoulement laminaire '1:::1::: "'
~cl 1.04
.,$
1.04
~~
"' oU
QI ~eST
1.03 1.03 al
1.02 1.02
1000 2000 3000 4000
ReDh
0.12
tcoulement laminaire
0.11
't:::::0 0.10
.,
] 0.09
01
..... 0.08
0
>
0.07
i
01
0.06
0.05
0.04
1000 2000 3000 4000
8. Il faut noter que le processus de condensation volumique est différent du phénomène d'ar-
rachement de gouttes d'eau qui survient pour des vitesses d'écoulement d'air bien plus élevées
que celles que l'on rencontre habituellement dans les échangeurs tubes et ailettes fonctionnant en
climatisation.
Chapitre 5. Validations et comparaisons numérique/expérimental 121
Les résultats expérimentaux présentés au§ 2.7.2 et repris ici sur la figure 5.14(a),
ont montré qu'il y avait une augmentation de Qsens en condensation par rapport au
régime à sec pour les écartements e = 3, 2 mm et e = 1, 5 mm alors que pour
e = 8 mm, il n'y a pas d'augmentation.
Lorsque l'on compare plus finement les résultats numériques (voir figure 5.14(b))
et expérimentaux (voir figure 5.14(a)), on peut noter que l'augmentation de Qsens
n'est pas prise en compte par la simulation numérique lorsque le nombre de Reynolds
est élevé. Ceci peut s'expliquer par la façon de modéliser la présence du condensat.
Dans la modélisation, nous avons considéré que le condensat est uniforme et d'épais-
seur constante sur la longueur de la section d'essais, alors que nous avons visualisé
des surfaces couvertes de gouttelettes. On a vu au§ 3.2 que l'écoulement d'air n'agis-
sait sur le drainage des gouttelettes que lorsque l'écartement est inférieur ou égal à
3, 2 mm. Donc, pour ces écartements, l'écoulement d'air est perturbé par la présence
des plus grosses gouttelettes et le transfert de chaleur est augmenté. Or, la modé-
lisation ne prend en compte que l'épaisseur du condensat et pas la perturbation de
l'écoulement par les gouttelettes, ceci explique l'écart entre les résultats présentés
sur la figure 5.14(a) et 5.14(b).
1.12 1.12
,....... 1.10 ,-... 1.10 ---~:ir-e= 8 mm
u u --o- e = 3,2 mm
Cl)
1.08 ~
Cl)
1.08 --o- e = 1,5 mm
"'
'-'
"'c 1.06
ù
"'ùc
1.06
QI"' = 8 mm QI"'
0
---~:ir- e
'"':' 1.04 --o- e = 3,2 mm ,-... 1.04
"0 --o-- e = 1,5 mm -d
=
0
u
1.02 0=
u
1.02
'-'
._,
~
"'ùc 1.00 "'cou 1.00
Ol"' 0.98 Ol"' 0.98
0.96 0.96
1000 2000 3000 4000 1000 2000 3000 4000
ReDh ReDh
Sur notre banc d'essais, nous n'avons pas été confronté à une inondation de l'es-
pace inter-ailette; mais ce phénomène permet d'expliquer que dans certaines condi-
tions, dans les échangeurs tubes et ailettes avec des densités d'ailettes importantes,
on obtienne une diminution de Qsens entre le fonctionnement en humide et le fonc-
tionnement à sec. Dans ce qui suit, nous présentons des simulations d'un échangeur
tubes et ailettes avec un espacement inter-ailette de 1, 4 mm. Nous comparerons
nos résultats numériques avec des résultats expérimentaux afin d'évaluer la capacité
de notre code de calcul à prédire le fonctionnement des batteries d'échangeurs dans
Chapitre 5. Validations et comparaisons numérique/expérimental 123
Dans cette section, nous présentons les résultats de nos simulations tridimension-
nelles appliquées au cas d'un échangeur tubes et ailettes. La géométrie traitée et les
conditions de fonctionnement sont celles de l'étude expérimentale de Khalfi [29].
L'échangeur testé dans cette étude est un évaporateur utilisé dans la climatisation
automobile (de type A30 et de marque VALÉO). Le refroidissement est assuré par
une circulation d'eau glycolée. L'échangeur est placé dans une veine de mesure dans
laquelle l'air est régulé en température et en humidité. Un bilan enthalpique sur l'air
humide entre l'entrée et la sortie de l'échangeur permet de déterminer les puissances
transférées entre l'air et les surfaces froides.
Les simulations que nous avons menées prennent en compte la conduction dans
l'ailette ainsi que le transfert de chaleur et de masse dans l'espacement inter-ailette
(couplage conducto-convectif).
D air humide
Circulation d'eau
glycolée à contre-courant
(Ttl >Tt5)
e
00
0
+ entrée
î o sortie
-coude avant
--- coude arrière
L=0,26m
FIG. 5.15- Représentation de la batterie utilisée par Khalfi [29} {plan de l'ailette)
drait les résultats des simulations moins précis et la convergence des calculs plus
difficile.
Sur l'échangeur étudié par Khalfi, les ailettes sont serties sur les tubes (voir figure
5.18). Pour la simulation, une condition limite de type "température constante" est
appliquée au niveau des tubes, sur les collets en contact avec l'air (voir figure 5.19).
Pour chaque tube, la température qui est utilisée comme condition limite est calculée
à partir de la température de l'eau glycolée mesurée expérimentalement à l'entrée
et à la sortie de l'échangeur, et en fonction de la résistance thermique entre l'eau
glycolée et l'interface air-collet.
Nous avons supposé une variation linéaire de la température d'eau glycolée entre
l'entrée et la sortie de l'échangeur; la température prise comme condition limite
Chapitre 5. Validations et comparaisons numérique/expérimental 126
zone d'entrée
T2
température de tube
Tl
ailette
'_jcollet
l
diamètre intérieur
FIG. 5.18- Sertissage des ailettes sur les tubes (Khalfi {29}}
Chapitre 5. Validations et comparaisons numérique/expérimental 127
air humide----
pour chaque tube est donc différente et représente la température moyenne du tube
sur la hauteur de l'échangeur.
Compte tenu du débit dans les tubes, la corrélation de Gnielinski [17] est utilisée
pour calculer la résistance convective entre l'eau glycolée et la surface intérieure des
tubes: Reg = 3,2.10- 4 oc m 2 fW.
pour des échangeurs de même type et nous la conservons pour toutes les simulations
que nous avons effectuées.
L'interface de condensation
La présence de condensat sur les ailettes a été prise en compte en supposant que
le condensat est immobile et d'épaisseur constante. On a utilisé la valeur mesurée sur
notre banc expérimental (voir § 3.2.2) pour l'écartement inter-ailette e = 1, 5 mm,
à savoir une épaisseur moyenne de condensat égale à 0, 03 mm. On applique cette
épaisseur de condensat obtenue en l'absence de tube pour un échangeur de type tubes
et ailettes. Nous verrons plus loin quelle influence cela peut avoir sur les puissances
transférées.
Le modèle de condensation surfacique tel qu'on l'a présenté au§ 4.2.2 est appliqué
sur les mailles "interface". Les mailles "interface" sont situées au-dessus (suivant z)
des mailles "condensat" et des ailettes (voir figure 4.1 page 99).
Par contre, sur les tubes, nous n'avons pas pris en compte d'épaisseur de conden-
sat. De plus, on a considéré que le flux de masse de vapeur d'eau à l'interface air-tube
est purement diffusif et que y; = Y:at(Tt). Cette approche a été adoptée après avoir
tenté, sans succès, d'appliquer le modèle de condensation surfacique sur les tubes
avec Rv = pvnYv + Jv,n· En effet, l'écoulement à proximité des tubes et plus parti-
culièrement dans les zones de recirculation, même si il est globalement bien pris en
compte par la simulation n'est pas suffisamment finement décrit pour que le modèle
de réaction de surface soit stable. Le problème est lié à la présence de la vitesse Vn
dans l'expression de Rv. Or la vitesse Vn peut, sur certaines mailles à proximité des
tubes, ne pas être correctement calculée (problème lié à la finesse du maillage), ce
qui fait que l'expression Rv = pvnYv + lv,n est inadaptée 9 .
Donc, l'approche que l'on a adopté pour traiter la condensation sur les tubes revient
à prendre Vn =O. Toutefois, cette approximation n'a que peu d'impact sur les résul-
tats car les puissances transférées sur la surface des tubes en contact avec l'air est
relativement faible par rapport à celles transférées sur les ailettes.
9. Afin de contourner ce problème il serait préférable d'utiliser l'expression Rv = 1 _!yv lv,n qui
est équivalente à Rv = pvnYv + Jv,n (voir page 98 pour la démonstration), mais qui ne dépend pas
directement de Vn. Un essai de simulation avec Rv = 1 _!yv Jv,n a convergé sans difficulté vers une
solution identique à celle obtenue lorsque l'on considère un transfert de masse purement diffusif
avec YJ = y~at(Tt).
Chapitre 5. Validations et comparaisons numérique/expérimental 129
Modèle de turbulence
Les débits d'air pour les conditions expérimentales traitées par Khalfi correspon-
dent à des nombres de Reynolds compris entre 550 et 1100 (1°). Si on considère de
telles valeurs du nombre de Reynolds pour des écoulements en conduite circulaire,
alors l'écoulement est laminaire car ReUl. < 2400. Toutefois, ce critère global pour
déterminer le régime des écoulements internes n'est pas forcément applicable lorsque
l'on s'intéresse à un écoulement dans un canal rectangulaire en présence de tubes.
En effet, dans le sillage des tubes l'écoulement est localement perturbé.
Tout d'abord nous avons donc effectué des essais de simulation à l'aide d'un
modèle d'écoulement laminaire. Quelque soit la longueur· de la zone de sortie que l'on
ait essayé, la simulation converge vers une solution non physique avec une rentrée et
une sortie de fluide sur la section de sortie (avec et sans prise en compte du transfert
de chaleur et de masse). Selon nous, ce comportement est lié au maillage que nous
avons utilisé. Plus précisément, nous avons considéré les symétries géométriques de
l'échangeur réel pour réduire le nombre de maille, mais dans le cas où il y a des
tourbillons alternés à l'arrière des tubes, on n'a plus symétrie de l'écoulement sur le
domaine de calcul et ceci peut aboutir à des solutions numériques non physiques 11 •
Par ailleurs, les zones de recirculation en aval des tubes sont des zones où l'écou-
lement est perturbé, et il peut être préférable d'utiliser un modèle d'écoulement
turbulent. Nous avons donc utilisé le modèle RNG k-t sans lois de parois pour la
vitesse afin de modéliser plus finement le transfert de chaleur et de masse jusque dans
la sous-couche visqueuse. De plus, en utilisant une loi de paroi non équilibrée pour
les conditions limites sur k etE, la simulation numérique prend mieux en compte les
décrochages et les recollements dans l'écoulement [13].
Sensibilité au maillage
Afin de vérifier que notre maillage est suffisamment raffiné pour les modèles
utilisés, nous avons doublé successivement le nombre de maille dans chaque direction.
Pour les trois directions, le fait de doubler le maillage ne modifie pas la puissance
totale transférée entre l'air et les parois. Il faut remarquer que nous utilisons un
10. La définition utilisée par Khalfi pour calculer le nombre de Reynolds est basée sur le diamètre
hydraulique Dh = 4AminL/Atot avec Amin la section minimale d'écoulement de l'air, Atot la surface
totale d'échange convectif côté air (ailettes+tubes) et L la longueur de l'échangeur.
11. Cette explication qui est plausible n'est confirmée par aucune information expérimentale ou
numérique à notre connaissance.
Chapitre 5. Validations et comparaisons numérique/expérimental 130
critère global pour valider le raffinement du maillage car les résultats expérimentaux
qui nous servent pour les comparaisons fournissent des résultats globaux.
Les conditions expérimentales simulées sont reportées dans les tableaux 5.7, 5.8,
5.9, 5.10 (le nom des essais correspond à la nomenclature utilisée par Khalfi [29]).
6000
/
• HR= 30% /
...•
3000 HR=40% /
5000 HR=50%
-
-a
.::::
0
8
2500 -=
-a
0
8 /.
/
/
... •
•
·;::::
'4)
p.
>< 2000
·;:::: 4000
'0
o.
>< /
/
•
....
w w
3000 /
1500 /
/
1000 ..........o..-L...........
~ ......_J...L._._._.o..._L....__._......._.._.__......._~ 2000 "--'-~_._.J..,_.,....._..._._...J..,_._._..._............_.._._ .........._,
1000 1500 2000 2500 3000 3500 2000 3000 4000 5000 6000
4000 8000
/
• HR=30%
• HR = 30% ~
...•
HR=40%
...•
7000 HR=40%
3000 HR =50% HR =50%
/
-a
i5
0
a
·;:::: 2000
-
t;;
.::::
.§
....
6000 ~·
/ ...
./.
'11
'4)
o. '0
p. /~'la
.. •
x >< 5000
w w /
1000 ./
4000 /
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0 1000 2000 3000 4000 3000 4000 5000 6000 7000 8000
Les résultats présentés sur la figure 5.20(a) montrent que la simulation prédit
correctement la puissance sensible qui est transférée vers l'échangeur lorsque celui-
ci fonctionne en régime à sec. En condensation, quelque soit l'humidité relative à
l'entrée, la simulation surestime systématiquement la puissance sensible et totale
transférée entre l'air et les parois froides (voir figures 5.20{b) et 5.20(d)).
Cette relative mauvaise adéquation était prévisible car nous avons considéré une
épaisseur de condensat constante et fixe qui n'a pas été mesurée directement sur
l'échangeur considéré. En effet, les résultats expérimentaux obtenus par Khalfi [29]
(voir figure 1.6 page 20) montrent que le transfert de chaleur sensible est détérioré
en présence de condensation, et il explique ce comportement par une inondation de
l'espace inter-ailette.
Les observations que nous avons effectuées sur notre deuxième banc expérimental
(voir chapitre 3), nous laissent penser que les zones pénalisées par une inondation
sont celles où la contrainte pariétale est la plus faible. Compte tenu de la présence
des tubes, la contrainte pariétale n'est pas uniforme sur les ailettes (voir § 5.2.4) et
on s'attend à ce que l'épaisseur de condensat sur les ailettes ne soit pas uniforme.
Le fait de simuler une épaisseur uniforme de condensat n'est donc pas parfaite-
ment satisfaisant, mais représente une première approche pertinente pour prédire
les puissances transférées dans un échangeur tubes et ailettes avec des espacements
inter-ailettes faibles (~ 1, 5 mm).
Il faut noter aussi que la puissance latente est relativement bien prise en compte
par la simulation, à l'exception des essais à faibles humidités où elle est très net-
tement sous-estimée par la simulation. Pour les essais à faibles humidités, il faut
considérer deux aspects qui peuvent nuire à la bonne correspondance entre la simu-
lation et l'expérimental. D'une part, l'incertitude sur la puissance latente devient
importante car la différence d'humidité spécifique de l'air entre la sortie et l'entrée
est faible. D'autre part, aux faibles humidités (HR=30%), la simulation est très sen-
sible à l'humidité à l'entrée. Celle-ci va conditionner le début de la condensation sur
les surfaces et une légère erreur sur l'humidité à l'entrée peut alors augmenter la
proportion de surface sèche des ailettes (voir § 5.2.4).
300 260
• 240 0
•
250
0 sec sec 1 •
• condensation • 0 220 :1 • condensation 0
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0 50 100 150 200 250 300
Simulation numérique
12. La méthode utilisée reprend la méthode de la plaque chaude gardée décrite dans la norme
AFNOR NF X 10-021.
Chapitre 5. Validations et comparaisons numérique/ expérimental 135
J. O~E · O~
J.03E - 0~
J. 02E - 0~
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!.ODE - 0~
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9 .83E ·0 3
:. 22E - 02
! . [ !] [ 02
: . : 6[ -02
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u . :~ l-u~
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J.S5E - 02
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I.UE - 02
J.JBE - 02
1 .JJE - 02
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J.OOE - 02
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- 3. ]8[ - [ 1
-R.7< r -o1
numérique, nous permet de localiser ces zones car on calcule localement la contrainte
Chapitre 5. Validations et comparaisons numérique/expérimental 137
5.3 Conclusion
Dans le but de valider les modèles que nous avons développés et présentés au
chapitre 4, nous avons confronté les résultats des simulations aux résultats expéri-
mentaux pour un canal, en l'absence de tubes.
Tout d'abord, nous avons validé le choix du maillage et des conditions limites.
Par la suite, la validité des modèles d'écoulement (laminaire ou turbulent) implantés
dans le code de calcul Fluent a été étudiée en l'absence de transfert de chaleur et de
masse. On a ainsi pu montrer que le modèle de turbulence RNG k- E ne prédit pas
correctement l'intensité de la turbulence en milieu de veine. Par contre, en proche
paroi, le profil de vitesse est assez bien prédit par ce modèle car l'écoulement est
modélisé jusque dans la sous-couche visqueuse, sans passer par des lois de parois
semi-empiriques pour la vitesse. Nous avons donc utilisé selon la valeur du nombre
de Reynolds, soit le modèle d'écoulement laminaire, soit le modèle de turbulence
RNG k-E.
Par ailleurs, nous avons montré que la résistance thermique du condensat, même en
tenant compte de la résistance de constriction pour la condensation en gouttelettes,
n'est pas prépondérante.
La confrontation des résultats numériques et expérimentaux montre que les mo-
dèles de condensation prédisent correctement les puissances transférées lorsque l'on
considère les conditions de température, humidité, vitesse et espacement inter-ailette
rencontrés en climatisation.
Compte tenu des moyens d'investigation employés sur le banc expérimental, il n'a
pas été possible de déterminer le débit de gouttelettes d'eau en suspension et donc
de valider spécifiquement le modèle de condensation volumique. Cependant lorsque
l'humidité absolue à l'entrée est suffisamment élevée, la prise en compte de la conden-
sation volumique, modifie nettement le flux de vapeur d'eau à l'interface. La diffé-
rence entre le flux de vapeur d'eau à l'interface obtenu numériquement et celui
mesuré expérimentalement étant faible, cela constitue une validation indirecte du
modèle de condensation volumique. Donc, à défaut d'avoir pu valider rigoureuse-
Chapitre 5. Validations et comparaisons numérique/expérimental 138
Suite à cette première phase de validation, nos modèles de condensation ont été
appliqués à une géométrie tridimensionnelle complexe, c'est à dire un échangeur de
type tubes et ailettes pour lequel nous disposons de résultats expérimentaux.
Conclusions et perspectives
Nous allons exposer dans ce qui suit les résultats importants que nous avons
obtenus et les perspectives faisant suite à notre étude.
L'étude expérimentale
Les résultats reportés lors d'études antérieures concernant les batteries de tubes
ailetés semblent contradictoires au premier abord. Ces études montrent que la pré-
sence de condensat sur les surfaces d'échange peut provoquer soit une augmentation,
soit une diminution du transfert de chaleur sensible par rapport au cas où la sur-
face est sèche. L'augmentation relative est expliquée, par les auteurs, par l'action
du condensat qui perturbe l'écoulement, alors que la diminution peut être due à la
rétention du condensat dans l'espace inter-ailette.
Toutefois, ces explications qualitatives proposées par certains auteurs sont déduites
d'un nombre réduit d'observations; pour cette raison, le rôle de la forme de l'ailette,
de l'espacement inter-ailette, de l'arrangement des tubes et du nombre de Reynolds
sur la rétention du condensat n'est pas clairement défini.
Cette constatation nous a amené à construire deux bancs expérimentaux de géomé-
trie simple: un canal rectangulaire sans tubes, nous permettant d'étudier spécifi-
quement le rôle de l'écartement inter-ailette et de la vitesse de l'air, d'une part sur
le transfert de chaleur et de masse, et d'autre part sur le drainage et la rétention du
condensat.
traité qui est utilisé dans les échangeurs à tubes et ailettes industriels.
Pour l'écartement inter-ailette e = 8 mm, la confrontation avec d'autres résultats
expérimentaux issus de la littérature et obtenus dans des conditions d'essais com-
parables, permet de confirmer la validité de nos mesures.
Pour l'écartement e = 3, 2 mm ete= 1, 5 mm, nos résultats indiquent que l'aug-
mentation du transfert de chaleur sensible, entre le régime à sec et en condensation,
est d'autant plus importante que l'écartement est faible et le nombre de Reynolds
élevé. Contrairement à ce qui est annoncé dans la littérature et obtenu sur des bat-
teries de tubes ailetés avec des écartements inter-ailettes proches de 1, 5 mm, nous
n'avons donc pas observé de diminution du transfert de chaleur sensible entre le
régime à sec et le régime en condensation.
Les résultats obtenus séparément sur les deux bancs expérimentaux peuvent être
Conclusions et perspectives 141
reliés entre eux. En effet, si le drainage des gouttelettes de condensat est influencé
par l'écoulement d'air, alors les gouttelettes perturbent les couches limites dans le
canal et augmentent localement le transfert de chaleur et de masse par rapport
au cas où l'interface de condensation est lisse. Ainsi, on peut faire le lien entre le
drainage et la rétention du condensat, et le transfert de chaleur et de masse.
Dans le cas où le drainage des gouttelettes n'est pas perturbé par l'écoulement d'air
(e = 8 mm), l'interface de condensation peut être considéré comme lisse (pour les
vitesses considérées) et il n'y a pas d'augmentation du transfert de chaleur sensible
entre le fonctionnement à sec et en condensation.
Au contraire pour e = 1, 5 mm, les gouttelettes de condensat agissent comme des
perturbateurs de l'écoulement et les gouttelettes sont drainées avec des diamètres
plus petits, essentiellement sous l'action de la force de frottement de l'air.
Il semblerait que le cas e = 3, 2 mm correspond à une situation intermédiaire pour
laquelle la force de traînée de frottement sur les gouttelettes n'est pas prépondérante
sur le drainage, mais pour laquelle l'interface de condensation n'est pas lisse et il y
a une augmentation du transfert de chaleur sensible en condensation par rapport au
régime à sec.
L'étude numérique
Les observations sur notre banc expérimental ont montré une condensation sous
forme de gouttelettes qui s'écoulent très rapidement après avoir atteint leur diamètre
maximum. Dans ce cas, la modélisation de l'écoulement du condensat est excessi-
vement complexe et ne peut pas être approchée par un écoulement en film lisse.
Après avoir montré que les résistances thermiques spécifiques à la condensation en
gouttelettes sont pratiquement négligeables, nous avons choisi de considérer que le
condensat est immobile et d'épaisseur constante.
À l'interface air-condensat, on applique un modèle de condensation surfacique que
nous avons développé. Ce modèle s'inspire grandement d'un modèle présenté dans
1'analyse bibliographique.
La condensation volumique n'est, à notre connaissance, abordée dans aucun travail
concernant les échangeurs rencontrés dans les unités de climatisation et de déshu-
midification. Nous avons donc proposé un modèle de condensation volumique afin
d'évaluer l'impact de ce phénomène sur le transfert de chaleur et de masse.
Ces deux modèles de condensation ont été implantés dans un code de calcul dans le
but de pouvoir traiter plus rapidement des géométries tridimensionnelles complexes.
À l'aide des résultats obtenus sur le premier banc expérimental, nous avons va-
lidé le choix des modèles, du maillage et des conditions limites.
La confrontation entre nos résultats numériques et expérimentaux montre que nos
modèles de condensation prédisent correctement les puissances transférées lorsqu'on
considère les conditions de température, humidité, vitesse et écartement inter-ailette
rencontrés en climatisation.
Cependant, compte tenu des moyens d'investigations employés sur le banc expéri-
mental, nous n'avons effectué qu'une validation incomplète du modèle de conden-
sation volumique. La validation rigoureuse du modèle de condensation volumique
constitue une étape qu'il serait nécessaire de franchir afin de pouvoir appliquer le
code de calcul dans le cas d'un échangeur fonctionnant avec de l'air proche de la
saturation à l'entrée, c'est à dire pour des conditions favorables à la condensation
volumique.
Suite à cette première phase de validation, les modèles de condensation ont été
appliqués au cas d'un échangeur tubes et ailettes planes continues pour lequel nous
disposons de résultats expérimentaux.
Un calage préalable de la simulation s'est avéré nécessaire pour évaluer correctement
la résistance de contact entre les tubes et les ailettes. Ce calage, effectué pour une
condition d'essais sans condensation, a permis d'estimer la valeur de résistance de
contact de référence. Cette valeur, située entre deux valeurs citées dans la littéra-
Conclusions et perspectives 143
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Bibliographie 150
Annexe A
Le potentiel enthalpique
Rappelons les expressions données au § 1.3.1 pour le cas d'un écoulement bidi-
mensionnel sur une plaque plane. Le flux de chaleur sensible est égal à:
(A.l)
(A.2)
(A.3)
Les équations 1.13 et 1.11 permettent d'écrire le flux de chaleur total de la façon
suivante:
(A.6)
Annexe A. Le potentiel enthalpique 152
Mv Pv
Tsp = -- (A.8)
MaPtot- Pv
(A. 11)
(A.12)
Pour un écartement donné, les essais sont identifiés par la vitesse débitante et
l'humidité absolue à l'entrée. Par exemple h4 20 1 correspond au premier essais en
humide pour vdeb = 4 mjs, y;nt = 20 gfkg.
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)lat=-.- avec hlat-
ma Aailb.r sp,IM
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Il h4_15_1 3918 35.1 24.8 5.3 15.2 11.8 74.3 55.0 0.01324 141.4 114.2 2.70 2.85
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s 0.01300 135.9 233.4 5.52 5.59
s h4_25_2 3905 31-_1_ 25.2 5.4 24.1 17.0 97.0 68.6
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(1)
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18.5 18.6 19.0 3329 14.8 0.00440 0.00436 0.00406 0.99
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(1) s4_2 24.3 5.0 17.8 24.7 21.4 21.1 4669 0.00356 0.00360 1.01
21.8 20.9 19.7 4596 3.7 0.00358 0.00371 0.00304 1.04
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~
~
.......
Q1
(X)
Annexe C
Les équations que nous avons utilisées pour le calcul du débit d'air et pour les
propriétés de l'air humide sont introduites respectivement par Lefebvre (32] et par
Duminil [9].
(C.l)
Les différents termes dans l'équation C.l sont donnés dans le tableau suivant:
Annexe C. Calcul du débit massique et des propriétés de l'air humide 160
1
coefficient de vitesse d'approche
E = J1- f34
Re _ 4mdia
nombre de Reynolds basé sur D D- 7rDg
On constate que dans l'équation C.l le débit massique est fonction de lui-même
par l'intermédiaire de ReD. La résolution de cette équation requiert donc l'utilisation
d'une méthode itérative.
En fonction des débits rencontrés au cours des essais, nous devrons changer de
diaphragme pour respecter les limites prescrites.
Pour le calcul de sa masse volumique, l'air humide est assimilé à un gaz parfait
p = !fr. La pression p, la température T sont mesurées expérimentalement. La
constante r, qui est en fait le rapport entre la constante des gaz parfaits R et la
masse molaire de l'air humide, est fonction de la teneur en eau du mélange mesurée.
La masse molaire du mélange est égale à:
(C.2)
(C.4)
p = 8314,4 (T + 273, 15) (1/29 + r!J>/18)
Yv = Pv = Psat (C.7)
p 461,51 pT
avec
[1 + (~f/2 (~r~4r
2\1"2 (1 + ~ )1/2
(C.9)
4>ij =
r~/18 1/29
(C.lO)
Cv= 1/29 + r~/18 ' Ca= 1/29 + r~/18
(C.ll)
(C.12)
Les incertitudes relatives sur certains des paramètres sont directement données
par la norme :
6C
{3%
c
JE 4~p%
E p
8D
0,4%
D
lid
- 0,07%
d
L'incertitude relative sur la masse volumique de l'air humide, peut être détermi-
née en utilisant la méthode de la dérivée logarithmique sur l'équation C.4. Toutefois,
le calcul montre que l'incertitude relative sur la masse volumique est négligeable de-
vant l'incertitude relative sur D.p.
Annexe C. Calcul du débit massique et des propriétés de l'air humide 163
Résumé
L'étude présentée dans ce mémoire traite du transfert de chaleur et de masse lorsque la. conden·
sa.tion de vapeur d'ea.u survient au sein d'un écoulement interne d 'air humide. L'application de
ce travail est la prédiction des performances thermiques des échangeurs multitubulaires à ailettes
planes fonctionnant en régime humide.
Une étude expérimentale est menée pour caractériser la condensation dans un canal bidimen·
sionnel pour trois écartements. Les puissances transférées sont déterminées à l'aide d'un bilan
de chaleur et de masse sur l'air humide. L'interaction entre les gouttelettes de condensa.t présent
sur les parois et l'écoulement d'air est mise en évidence. Les visualisations effectuées montrent
qu'il n'y a pas d'inondation de l'espace entre les parois.
Par ailleurs, un modèle de condensation surfacique et un modèle de condensation volumique sont
proposés et implantés dans un code de calcul. Les résultats numériques en terme de puissance
transférée sont en bon accord avec les résultats expérimentaux obtenus sur le canal bidimension·
nel. Enfin, nous avons comparé favorablement des résultats expérimentaux issus de la littérature
concernant un échangeur multitubulaire à ailettes planes continues avec les résultats de nos sim·
ulations numériques tridimensionnelles.
Mots clefs : condensation, air humide, transfert de chaleur, expérimental, simulation numérique,
échangeur de chaleur
. Abstract
The study presented in this report deals with heat and mass transfer occurring when steam
condensation takes place within an internai flow of humid air. The application of this work is
the prediction of thermal performances of finned·tubes heat excha.ngers.
An experimental study has been conducted in order to characterize condensation in a two·
d.imensional rectangular channel for three spacings. The beat exchange is determined by using a
heat and mass balance over humid air. The interaction of condensate droplets covering the wall
and the air stream is clearly visualized. Condensate flooding bas not been observed along the
channel.
Otherwise, models of surface condensation and volume condensation are proposed. These models
are incorporated in a CFD code. The results of the numerical simulations are in good agreement
with the experimental beat flux measured on the two-dimensional channel.
Finally, experimental data issued from the literature and concerning a multitubular continuous
plain fins exchanger are compared with the results of our tri·dimensional numerical simulations.
The comparison demonstrates that the code is able to predict fairly weil the performances of
exchangers in a de-humidification process.
Keywords : con<J mulation ,
exchanger