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MATHÉMATIQUES EN MPSI

Problèmes d’approfondissement

Rémy Nicolai
Editions

www.inlibroveritas.net
Immeuble ACCET
4, place de la Pergola
95021 Cergy-Pontoise

Ce livre est publié sous la licence libre


Creative Commons-BY-SA

http ://creativecommons.org/licenses/by-sa/3.0/deed.fr

BY : Paternité. Vous devez citer le nom de l’auteur original.


SA : Partage des Conditions Initiales à l’Identique.
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distribuer la création qui en résulte que sous un contrat identique à celui-ci.
En outre, à chaque réutilisation ou distribution, vous devez faire apparaître clai-
rement aux autres les conditions contractuelles de mise à disposition de cette
cr´eation.

Chacune de ces conditions peut être levée si vous obtenez l’autorisation du titu-
laire des droits.

In Libro Veritas, 2009, ISBN : 978-2-35922-002-5

Dépôt légal : premier semestre 2009


Liste des problèmes

Liste des problèmes 3

Énoncés. 7
Pb 1 : Exemples de produits infinis. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
Pb 2 : Intégrales et formes linéaires. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
Pb 3 : Rotations, angles d’Euler, quaternions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
Pb 4 : Transformation de Legendre : continuité, dérivablité, borne supérieure. . . . . . 15
Pb 5 : Irrationnalité de e. Généralisation de la formule du binôme avec un élément
nilpotent. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
Pb 6 : Nombres complexes et fonctions usuelles : autour de la formule de Machin. . . . 20
Pb 7 : Des suites de moyennes définies par récurrence. . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23
Pb 8 : Plans médiateur, bissecteur et hauteur d’un triangle dans l’espace. . . . . . . . 24
Pb 9 : Disque elliptique comme union de cercles. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28
Pb 10 : Ensembles : théorème de Sperner. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30
Pb 11 : Famille de suites définie par récurrence, points fixes stables et instables. . . . . 31
Pb 12 : Un problème d’analyse ”à la Cauchy” sur un ensemble de réels défini à partir
d’une fonction. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32
Pb 13 : Inversibles dans un anneau quadratique. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33
Pb 14 : Familles de sous-espaces de même dimension. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35
Pb 15 : Approximation par convolution. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38
Pb 16 : Calcul de la somme des inverses des carrés par la méthode des coefficients de
Fourier. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39
Pb 17 : Un exercice avec des sommes de Riemann. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40
Pb 18 : Lemme de Hochschild (par dualité). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 41
Pb 19 : Fonctions à dérivées bornées. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 42
Pb 20 : Familles de vecteurs et de reflexions. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 45
Pb 21 : Borne inférieure d’un ensemble de nombres réels. Densité de Schnirelmann. . . 47
Pb 22 : Rang et matrices extraites . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 48
Pb 23 : Sommets d’une courbe paramétrée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 49
Pb 24 : Suite implicite . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 53

Corrigés. 57
Pb 1 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 57
Pb 2 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 60
Pb 3 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 62

3
Pb 4 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 69
Pb 5 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 75
Pb 6 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 80
Pb 7 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 85
Pb 8 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 88
Pb 9 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 91
Pb 10 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 94
Pb 11 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 97
Pb 12 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 101
Pb 13 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 106
Pb 14 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 109
Pb 15 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 113
Pb 16 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 116
Pb 17 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 119
Pb 18 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 120
Pb 19 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 122
Pb 20 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 127
Pb 21 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 134
Pb 22 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 135
Pb 23 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 137
Pb 24 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 143

4
Introduction
La collection ”MATHÉMATIQUES EN MPSI” propose des documents pédagogiques (recueils
de problèmes corrigés, livres de cours) en complément de ceux distribués en classe.
Les ouvrages de la collection sont disponibles sur internet. En fait, ils sont produits en ligne à
partir d’une base de données (le maquis documentaire) accessible à l’adresse

http ://maquisdoc.net

Cette base est conçue pour être très souple. Elle accompagne les auteurs et les utilisateurs en
leur permettant de travailler librement et au jour le jour.
Il est devenu impossible de travailler sans internet (y compris pour rédiger des problèmes
de mathématiques) mais il est également impossible de ne travailler que sur écran. Le papier
garde donc toute sa validité et la publication de livres sous la forme imprimée habituelle (à coté
d’autres types de services) est encore totalement justifiée.
En revanche, le modèle économique de l’édition est devenu obsolète pour de tels ouvrages péri-
scolaires produits à partir de structures web. L’éditeur (In Libro Veritas) a accepté de diffuser
cette collection sous licence Creative Commons. Les auteurs peuvent ainsi user plus libéralement
de leur droit d’auteur et offrir davantage de liberté aux lecteurs.

”Problèmes d’approfondissement”

est un recueil de problèmes corrigés.


Les énoncés sont le plus souvent des adaptations pour la première année de problèmes de concours
portant sur des sujets classiques. Divers thèmes sont abordés qui couvrent l’essentiel du pro-
gramme de MPSI. Les solutions mettent en œuvre de façon non immédiates des éléments de
cours. Tous ces textes ont en commun de nécessiter une bonne maitrise des calculs, des concepts
et de leurs relations.
Une attention particulière a été portée à une redaction soigneuse et complète des corrigés.
L’étudiant ne doit pas se condamner à trouver. La lecture de la solution, après un temps de
recherche assez court, s’avèrera plus rentable qu’un acharnement infructueux. Lire un texte
mathématique correct (un corrigé comme une copie d’élève doit en être un) aide à s’imprégner
des conventions de rédaction, à dégager les concepts et les relations. L’étudiant ne doit pas non
plus se contenter de trouver. Il faut s’obliger à repérer les tournures qui cristallisent les idées, à
reproduire les présentations qui valorisent la copie. Il faut rédiger !
D’autres ouvrages de la collection proposent des textes plus simples (Problèmes basiques) ou
plus spécifiques (Problèmes d’automne).

5
6
Énoncés

7
Énoncés - Pb 1 : Exemples de produits infinis.

Problème 1
Soit (un )n∈N∗ une suite de nombres réels non nuls, on lui associe la suite (pn )n∈N∗ définie
par :
pn = u 1 u 2 · · · u n
On dira que le produit pn converge lorsque la suite (pn )n∈N∗ converge vers un nombre non nul.
Sinon on dira que le produit diverge.

Première partie
1. Montrer que si le produit pn converge alors la suite (un )n∈N∗ converge vers 1.
2. Cas particulier :
1
uk = 1 +
k
Simplifiez pn . Le produit pn est-il divergent ou convergent ?
3. Cas particulier :
a
uk = cos
2k
avec a un nombre réel qui n’est pas congru à 0 modulo π.
Pour tout n ∈ N∗ , calculer
a
pn sin n
2
En déduire que le produit pn converge. Donner la limite de (pn )n∈N∗

Deuxième partie
1. Soit pn un produit associé à une suite (un )n∈N qui converge vers 1.
a. Montrer qu’il existe un entier n0 tel que un > 0 pour tout n ≥ n0 .
b. On pose ici
n
X
Sn = ln up
p=n0

Montrer que la convergence de la suite (Sn )n≥n0 est équivalente à la convergence du


produit pn . Lorsque la suite (Sn )n≥n0 converge vers l, donner la limite de la suite
(pn )n∈N∗
2. Cas particulier :
n
1
X ln p
uk = k k , Sn =
p=1
p

a. Montrer que pour tout p ≥ 3 :

ln p
0 < (ln(p + 1))2 − (ln(p))2 ≤ 2
p

b. La suite (Sn )n∈N∗ et le produit pn sont-ils divergent ou convergent ?

9
Énoncés - Pb 1 : Exemples de produits infinis.

Troisième partie
1. Cas particulier : uk = 1 + vk où (vn )n∈N∗ est une suite strictement décroissante de réels
positifs qui converge vers 0. On pose
n
X
Sn0 = vp
p=1

a. Montrer que ln(1 + x) < x pour tout x réel strictement positif.


b. Montrer que la convergence de la suite (Sn0 )n∈N∗ entraı̂ne celle du produit pn .
2. Déduire de la question 2. de la première partie la limite de la suite (Sn0 )n∈N∗ lorsque
n
X 1
Sn0 =
p=1
p

3. Cas particulier :
k
vk = a(2 )

en reprenant les notations de la question 1 de cette partie.


a. On suppose a ≥ 1, le produit pn est-il divergent ou convergent ?
b. On suppose a ∈]0, 1[.
i. Montrer que le produit pn converge.
ii. Pour tout entier naturel non nul n, calculer (1 − a2 )pn et en déduire la limite de
la suite (pn )n∈N∗

10
Énoncés - Pb 2 : Intégrales et formes linéaires.

Problème 2
On note E l’espace vectoriel réel des polynômes de degré inférieur ou égal à 3.
Lorsque P ∈ E et t ∈ R, on désignera par P (t) la valeur en t de la fonction réelle associée à P .
1. À tout réel ξ on associe la forme linéaire fξ définie par :

∀P ∈ E : fξ (P ) = P (ξ)

Montrer que les formes linéaires fa , fb , fc , fd sont indépendantes si et seulement si les


quatre réels a, b, c, d sont distincts.
2. Montrer l’existence d’une unique famille de réels

(x0 , x1 , x2 , x3 )

(à déterminer numériquement) telle que :


Z 1
∀P ∈ E : P (t)dt = x0 P (0) + x1 P (1) + x2 P (2) + x3 P (3)
0

On pourra considérer en particulier les polynômes

Q0 (t) =(t − 1)(t − 2)(t − 3)


Q1 (t) =(t − 0)(t − 2)(t − 3)
Q2 (t) =(t − 0)(t − 1)(t − 3)
Q3 (t) =(t − 0)(t − 1)(t − 2)

3. Montrer l’existence d’une unique famille de réels

(A, B, a, b)

(à déterminer numériquement) telle que :


Z 1
∀P ∈ E : P (t)dt = AP (a) + BP (b)
0

4. Montrer l’existence d’une unique famille de réels

(u, v, w)

(à déterminer numériquement) telle que :


Z 1
1
∀P ∈ E : P (t)dt = (P (u) + P (v) + P (w))
0 3

11
Énoncés - Pb 3 : Rotations, angles d’Euler, quaternions



j1

θ →

k


i1


→ ψ
k1


u


i −

ϕ j

Fig. 1 – Angles d’Euler

Problème 3
Dans la première partie, on introduit des angles d’Euler pour repérer les rotations d’un espace
vectoriel euclidien orienté de dimension 3.
Dans la suite on introduit les quaternions de Hamilton comme des matrices 2×2 à coefficients
complexes et diverses structures sur cet espace. On définit en particulier un R espace vectoriel
euclidien de dimension 3 formé de quaternions dits purs. Bien que, de nature matricielle par
définition, les quaternions purs seront regardés le plus souvent comme des vecteurs. On retrouve
à la fin les angles d’Euler en termes de quaternions.

Partie I - Angles d’Euler


→ −
− → −→ → −
− → − → − −
→ →
Soit ( i , j , k ) et ( i1 , j1 , k1 ) deux bases orthonormées directes. On suppose que ( k , k1 ) est
libre. Il existe alors une unique rotation r telle que

− → −
− → → −
− → →

r( i ) = i1 , r( j ) = j1 , r( k ) = k1
→ −
− → − →
On se propose de définir les trois angles d’Euler θ, ϕ, ψ qui permettent de repérer ( i1 , j1 , k1 )
et de décomposer r en trois rotations d’angles θ, ϕ, ψ autour d’axes orientés s’exprimant très
→ −
− → − →
simplement avec ( i , j , k ).

12
Énoncés - Pb 3 : Rotations, angles d’Euler, quaternions

→ −
− → →

Soit θ l’écart angulaire entre k et k1 . Il existe un unique vecteur unitaire →

u orthogonal à k

→ →
− →

et k1 tel que k1 = r→ −u ,θ ( k ). On notera

r1 = r→

u ,θ



Soit ϕ l’unique réel dans [0, 2π[ tel que →

u = r→
− ( i ). On notera
k ,ϕ

r2 = r→

k ,ϕ


− →

Soit ψ l’unique réel dans [0, 2π[ tel que i1 = r−
→ ( u ). On notera
k ,ψ
1

r3 = r−

k ,ψ
1


→ →

1. Calculer r3 ◦ r1 ◦ r2 ( i ) et r3 ◦ r1 ◦ r2 ( k ). En déduire que r3 ◦ r1 ◦ r2 = r.
2. Soit −

w un vecteur non nul, α un réel quelconque et f une rotation. Montrer que
−1
f ◦ r→
w ,α ◦ f
− = rf (→

w ),α

3. On adopte les notations suivantes :

rϕ = r2 = r→
− , rψ = r→
k ,ϕ
− , Rθ = r→
k ,ψ

i ,θ


− →

Que valent rϕ ( i ) et r1 ( k ) ? Exprimer r1 à l’aide de rϕ et Rθ . En déduire

r = rϕ ◦ R θ ◦ rψ
→ −
− → − →
Écrire sous la forme d’un produit, la matrice de r dans la base ( i , j , k ).

Partie II - Quaternions.
On appelle quaternion toute matrice complexe
 
a −b
q= (a, b) ∈ C2
b a

On note H l’ensemble des quaternions et on adopte les conventions suivantes :


 
a b
q =
−b a
N (q) = det(q) = |a|2 + |b|2

Un quaternion q est dit vectoriel ou pur si et seulement si q = −q.


On note E l’ensemble des quaternions purs, ils seront écrits généralement avec une flèche. On
pose en particulier
       
1 0 − → 0 i − → 0 −1 − → i 0
1H = , i = , j = ,k =
0 1 i 0 1 0 0 −i

1. Montrer que H est un sous-espace vectoriel du R espace vectoriel M2,2 (C), stable pour la
→ −
− → − → → −
− → −→
multiplication matricielle. Vérifier que (1H , i , j , k ) est une base de H et que ( i , j , k )
est une base de E.
→ −
− → −→
Dans toute la suite, E est orientée par cette base, c’est à dire que ( i , j , k ) est directe.

13
Énoncés - Pb 3 : Rotations, angles d’Euler, quaternions

2. Vérifier que qq = N (q)1H . Montrer que si q 6= 0H , la matrice q est inversible avec


1
q −1 = q
N (q)

En déduire que q −1 ∈ H.
3. Montrer que pour tout couple (q, q 0 ) de quaternions : qq 0 = q 0 q
4. Soit q ∈ H, montrer 21 (q − q) ∈ E. On posera


→ 1
Vq = (q − q)
2


On dit que Vq est la partie vectorielle de q. Vérifier que

1 −

q= tr(q)1H + Vq
2

Partie III - Multiplications


On définit une application S de H dans H par :

∀q ∈ H : S(q) = q

Soit q ∈ H, on définit des applications gq et dq par :

∀q ∈ H : gq (q 0 ) = qq 0 , dq (q 0 ) = q 0 q

Soit q ∈ H non nul, on définit une application Cq par :

∀q ∈ H : Cq (q 0 ) = qq 0 q −1

1. Vérifier que S, gq , dq , Cq sont des endomorphismes de H. Lorsque q est un quaternion non


nul, exprimer dq−1 puis Cq à l’aide du réel N (q) et des applications S et gq .
→ −
− → −→
2. a. Calculer la matrice de gq dans la base (1H , i , j , k ) en fonction de α, β, γ, δ lorsque
 
a −b
q=
b a

avec a = α + iβ, b = γ + iδ.


b. Calculer det gq .
3. Calculer det Cq .

Partie IV - Produit scalaire


Pour tout couple (→

u,−

v ) de quaternions purs, on pose
1 →−
(−

u /−

v ) = − tr(−
u→v)
2
→ −
− → − →
1. Vérifier que la formule du dessus définit un produit scalaire sur E et que ( i , j , k ) est
une base orthonormée directe.

14
Énoncés - Pb 3 : Rotations, angles d’Euler, quaternions

2. L’espace vectoriel E est euclidien orienté de dimension 3, le produit vectoriel dans cet
espace est noté comme d’habitude. Montrer que


→ →
− 1 −
u ∧−

v =V→−
u→
→→− − →− → → −−
→ → −
− → → −
− →
v = ( u v − v u ) , u v = −( u / v )1H + u ∧ v

2

Bien prendre garde à ne pas confondre


– le produit matriciel −→
u−→v.
– le produit vectoriel u ∧ −

− v qui s’écrit aussi 21 (−
→ →
u−→v −− →v−→u ) à l’aide d’opérations matricielles.

− →
− 1 →
− →

– le produit scalaire ( u / v ) qui s’écrit − 2 tr( u v ) à l’aide d’opérations matricielles.

Parties V - Rotations
Dans cette partie, q désigne un quaternion non nul avec
 
a −b
q=
b a

avec a = α + iβ, b = γ + iδ. L’application Cq est définie dans la partie III.


1. a. Montrer que E est stable par Cq .
On notera cq l’application de E dans E qui coincide avec Cq .
b. Montrer que det cq = 1.
c. Montrer que cq est une rotation.
→ −
− → → −
− → → −
− →
2. a. Calculer (cq ( i )/ i ), (cq ( j )/ j ), (cq ( k )/ k ) en fonction de α, β, γ, δ.
b. En déduire tr cq . Dans quel cas a-t-on tr cq = 3 ?

− −→
On suppose dans toute la suite que q 6∈ Vect 1H c’est à dire que V q 6= OE .

− →

3. Montrer que cq n’est pas l’identité et que cq ( V q ) = V q .
4. Montrer que pour tout −→
u ∈E :

4α − →
(cq − cq −1 )(−

u)= V q ∧−

u
N (q)

En déduire que cq est un demi tour si et seulement si q ∈ E. Quel est alors son axe ?
On suppose dans toute la suite que q 6∈ Vect 1H et q 6∈ E. Il existe alors un unique θ ∈]−π, π[
tel que cq = rθ,→
− .
V q

5. a. Quelle est la matrice de cq (en fonction de θ dans une base orthonormée directe de la

− →

forme (−
→a, b, → 1
− V q) ?
N(V q)

b. Montrer que

− →

α2 − k V q k2 2αk V q k
cos θ = , sin θ =
N (q) N (q)


c. En déduire l’expression de tan θ2 en fonction de α et de k V q k. Cette expression
détermine -t-elle un unique θ dans ] − π, π[ ?

15
Énoncés - Pb 3 : Rotations, angles d’Euler, quaternions

Partie VI - Quaternions et angles d’Euler


1. Soit ω ∈]0, π[, préciser les éléments géométriques de cq pour les deux q suivants :
 iω   
e 0 cos ω i sin ω
q= ,q=
0 e−iω i sin ω cos ω

2. Soit θ, ϕ, ψ trois nombres réels, calculer le produit matriciel


φ
!  iψ !
ei 2 0 cos θ2 i sin θ2 e 2 0
φ
i sin θ2 cos θ2
ψ
0 e−i 2 0 e−i 2

3. Soit q un quaternion de norme 1 qui n’est ni réel ni vectoriel (pur), expliquer comment se
calculent les angles d’Euler θ, ϕ, ψ qui permettent de décomposer la rotation cq .

16
Énoncés - Pb 4 : Transformation de Legendre : continuité, dérivablité, borne supérieure.

Problème 4
Ce problème porte sur la transformée de Legendre d’une fonction.
La transformation de Legendre est un procédé qui à une fonction f définie sur une partie X
de R associe une fonction f ◦ définie sur une partie X ◦ de R. Il est à noter que f doit vérifier
certaines propriétés pour que f ◦ soit bien définie c’est à dire X ◦ non vide.
Les définitions précises sont données dans la partie Préliminaires qui ne comporte pas de ques-
tions. Cette partie introduit aussi des conventions de notation qui pourront être utilisées dans
tout le problème.
La partie III est indépendante du reste, elle prépare la partie IV.

Préliminaires.
À chaque couple (m, f ) où f est une fonction à valeurs réelles définie dans une partie non
vide X de R et m un nombre réel, on associe une fonction hm dans X en posant

∀x ∈ X, hm (x) = mx − f (x)

On appelle X ◦ l’ensemble des m tels que hm soit majorée. Lorsque X ◦ est non vide, on définit
la fonction f ◦ dans X ◦ en posant

∀m ∈ X ◦ , f ◦ (m) = sup hm
X

Au couple (X, f ) on associe alors le couple (X ◦ , f ◦ ). Pour tout réel u, àn note ku la fonction
associée à (u, f ◦ ) comme hm l’était à (m, f ) c’est à dire

∀u ∈ R, ∀x ∈ X ◦ ku (x) = ux − f ◦ (x)

et on notera (X ◦◦ , f ◦◦ ) le couple ((X ◦ )◦ , (f ◦ )◦ ). De même, on notera lp la fonction associée au


couple (p, f ◦◦ ) pour un nombre p réel et (X ◦◦◦ , f ◦◦◦ ) le couple ((X ◦◦ )◦ , (f ◦◦ )◦ ).

Partie I. Exemples. Une inégalité générale.


Pour chacun des exemples suivants, on pourra s’aider des dérivées et des tableaux de variations
des fonctions hm et ku . On justifiera soigneusement tous les résultats.
1. Ici X = R et f (x) = Kx2 où K est un nombre réel non nul.
Déterminer (X ◦ , f ◦ ). Pour quels K a-t-on f = f ◦ ?
2. Ici X = [a, b] et f est continue sur [a, b].
Déterminer X ◦ . Montrer que pour tout m dans X ◦ , il existe x0 dans [a, b] tel que f ◦ (m) =
mx0 − f (x0 ).
3. Ici X = R et f (x) = 13 x3 .
Déterminer X ◦ .
4. Ici X = R et f (x) = ex .
Déterminer (X ◦ , f ◦ ) puis (X ◦◦ , f ◦◦ ).
5. Soit α et β deux réels fixés. On considère X = R et la fonction affine

f (x) = αx + β

Déterminer (X ◦ , f ◦ ) puis (X ◦◦ , f ◦◦ ).

17
Énoncés - Pb 4 : Transformation de Legendre : continuité, dérivablité, borne supérieure.

6. On suppose que X est l’ensemble fini {−1, 0, 1, 2} et que f est définie par
f (−1) = 1, f (0) = 0, f (1) = 2, f (2) = 1
Déterminer (X ◦ , f ◦ ) puis (X ◦◦ , f ◦◦ ) et les représenter graphiquement.
7. Montrer que ∀x ∈ X, ∀m ∈ X ◦ f (x) + f ◦ (m) ≥ mx.

Partie II. Un autre exemple. Inégalité de Hölder.


Dans cette partie, p est un réel strictement supérieur à 1, q est défini par :
1 1
+ =1
p q
La fonction up est définie dans X =]0, +∞[ par
xp
up (x) =
p
1. Préciser X ◦ et u◦p .
2. a. Montrer que, pour tout couple (x, y) de réels strictement positifs :
xp yq
xy ≤ +
p q
et que pour tous réel λ > 0 on a aussi :
λp xp yq
xy ≤ + q
p qλ
b. Soit n un entier naturel non nul et (x1 , · · · , xn ), (y1 , · · · , yn ) deux n-uplets de réels
strictement positifs. Justifier pour tout réel λ > 0, l’inégalité :
n n n
X λp X p 1 X q
xi yi ≤ x + q y
i=1
p i=1 i qλ i=1 i

3. a. Soient a et b deux réels strictement positifs. Déterminer le minimum de la fonction v


définie pour tout x > 0 par :
xp b
v(x) = a + q
p qx
b. En déduire l’inégalité de Hölder pour tout couple de n-uplets de réels strictement
positifs
n n
! p1 n
! q1
X X X
xi yi ≤ xpi yiq
i=1 i=1 i=1

Partie III. Espaces N et N0 de fonctions convexes.


Dans cette partie, N désigne l’ensemble des fonctions C 2 de R+ dans R+ , telles que f (0) = 0
et f 0 (x) > 0, f 00 (x) > 0 pour x > 0 .
On notera N0 la partie de N formée par les fonctions f telles que f 0 (0) = 0 et dont la dérivée
diverge vers +∞ en +∞.
On citera précisément les résultats de cours utilisés. On se propose d’établir, pour une fonction
f ∈ N l’équivalence entre les deux propriétés f 0 → +∞ et f (x)x → +∞ au voisinage de +∞.

18
Énoncés - Pb 4 : Transformation de Legendre : continuité, dérivablité, borne supérieure.

f (x)
1. Montrer que x → +∞ entraı̂ne f 0 → +∞.
2. Soit x > 0, en considérant f (2x) − f (x), montrer que xf 0 (x) ≤ f (2x).
f (x)
3. Montrer que f 0 → +∞ entraı̂ne x → +∞.

Partie IV. Transformée de Legendre dans N0 .


Dans cette partie f désigne une fonction dans N0 .
1. Soit m ∈ R+ , montrer que hm (définie à partir de f comme dans le préliminaire) admet un
maximum qu’elle atteint en un unique réel positif xm . On notera ϕ la fonction qui à tout
m ≥ 0 associe xm .
2. a. Montrer que f 0 est une bijection de R+ dans R+ .
b. Exprimer ϕ à l’aide de f 0 , en déduire que ϕ est continue strictement croissante avec
ϕ(0) = 0 et ϕ → ∞ en +∞.
3. Montrer que f ◦ est C 2 , préciser les dérivées première et seconde de f ◦ .
4. Montrer que f ◦ ∈ N0 et que f ◦◦ = f
5. a. Soit f et g dans N0 telles que f ≤ g, montrer que g ◦ ≤ f ◦
b. Résoudre l’équation f ◦ = f dans N0 .

Partie V. Un résultat général.


On revient au cas général et on suppose X ◦ non vide.
1. Montrer que ∀x ∈ X, f (x) ≥ sup {mx − f ◦ (m), m ∈ X ◦ }.
2. a. Soit m1 , m2 deux réels tels que m1 < m2 . Vérifier que m ∈ [m1 , m2 ] si et seulement
si il existe t ∈ [0, 1] tel que m = tm1 + (1 − t)m2 .
b. Montrer que si m1 et m2 sont dans X ◦ avec m1 < m2 alors [m1 , m2 ] ⊂ X ◦
c. Qu’en déduit-on pour X ◦ ?
3. a. Montrer que X ⊂ X ◦◦ et que ∀x ∈ X, f ◦◦ (x) ≤ f (x).
b. A-t-on toujours X ◦◦ = X ?
c. Montrer que X ◦◦◦ = X ◦ et f ◦◦◦ = f ◦ .

19
Énoncés - Pb 5 : Irrationnalité de e. Généralisation de la formule du binôme avec un élément
nilpotent.

Problème 5
Dans tout le problème, on confondra un polynôme à coefficients réels avec la fonction poly-
nomiale définie dans R qui lui est associée.

Partie I. Irrationnalité de em
Dans cette partie, on admet que pour tout entier naturel n, il existe des polynômes An et Bn
à coefficients dans Z et de degré inférieur ou égal à n définissant une fonction fn

∀x ∈ R : fn (x) = An (x) + Bn (x)ex

telle que :

∀k ∈ {0, · · · , n} : fn(k) (0) = 0


∀x ∈ R : fn(n+1) (x) = xn ex

1. Calculer des polynômes An et Bn satisfaisant aux conditions pour n égal à 1 ou 2.


2. a. Calculer, à l’aide de la formule de Leibniz, la dérivée n + 1 ème de la fonction
x2n+1 ex
x→
(n + 1)!
Montrer que le coefficient de xn ex est un entier à préciser.
b. Montrer que :
x2n+1 ex
∀x > 0 : 0 < fn (x) <
(n + 1)!
(on pourra utiliser des tableaux de variations et des dérivations successives)
3. Soit m un entier naturel non nul, on suppose qu’il existe un entier q non nul tel que qem
soit entier. Montrer que pour tous les entiers n :

qfn (m) ∈ Z

En déduire une contradiction et conclure.

Partie II. Généralisation de la formule du binôme.


Pour tout couple (m, k) ∈ Z × N, on définit des nombres cm,k par les relations

∀m ∈ Z : cm,0 = 1
∀k ≥ 1 : c0,k = 0
et
∀k ≥ 1 : cm,k = cm−1,k + cm−1,k−1
1. Former le tableau des cm,k avec m comme numéro de la ligne et k comme numéro de la
colonne pour m entre −4 et +4 et k entre 0 et 4.
Formulez des remarques intéressantes relativement à ces coefficients.
2. On considère un anneau A dont le neutre additif est noté 0A et le neutre multiplicatif
(élément unité) est noté i. Cet anneau A contient un élément d (dit nilpotent) pour lequel
il existe un entier n ≥ 1 tel que
dn+1 = 0A

20
Énoncés - Pb 5 : Irrationnalité de e. Généralisation de la formule du binôme avec un élément
nilpotent.

a. Calculer !
n
X
k
c−1,k d (i + d)
k=0

En déduire que i + d est un élément inversible de A.


b. Montrer que pour tout m ∈ Z :
n
X
(i + d)m = cm,k dk
k=0

Partie III. Existence de An et Bn .


On désigne par Rn [X] l’espace des polynômes à coefficients réels et dont le degré est inférieur
ou égal à n. On considère l’anneau des endomorphismes de Rn [X]. On rappelle que, dans cet
anneau, la loi multiplicative est la composition ◦ des endomorphismes.
L’unité est l’application linéaire identité notée ici i :
(
Rn [X] → Rn [X]
i:
P →P

L’élément nilpotent considéré est la dérivation notée ici d :


(
Rn [X] → Rn [X]
d:
P → P0

1. Montrer que i + d est un automorphisme de Rn [X].


2. Pour tout entier n on pose :
Bn = (i + d)−(n+1) (X n )
et on définit la fonction βn par :

∀x ∈ R : βn (x) = Bn (x)ex

a. Préciser, à l’aide d’une puissance de i + d la dérivée m ième de βn pour un entier


naturel m quelconque. Que se passe-t-il pour m = n + 1 ?
b. Pour m ∈ {0, · · · , n}, montrer que
(m)
βn (0)
∈Z
m!
Conclure.

21
Énoncés - Pb 6 : Nombres complexes et fonctions usuelles : autour de la formule de Machin.

Problème 6
1
L’objet de ce problème est de présenter la formule de Machin et quelques résultats autour.
π 1 1
= 4 arctan − arctan
4 5 239
On obtiendra diverses formules faisant intervenir des arctan d’inverses de nombres. En particulier,
une formule du type Machin est de la forme
1 1 π
m arctan + arctan ≡
x y 4
avec m, x, y entiers.

Partie I. Introduction. Exemples


Pour tout entier naturel non nul m, on appelle Cm l’ensemble des couples de réels non nuls
(x, y) tels que
1 1 π
m arctan + arctan ≡ (π)
x y 4
1. Pour x réel non nul, on pose α = arctan x1 . Exprimer x + i à l’aide de α et de l’exponentielle
complexe. Donner un argument de x + i.
2. Montrer que
π
(x, y) ∈ Cm ⇔ (x + i)m (y + i)e−i 4 ∈ R
3. Montrer que
π 1 1
= 2 arctan − arctan
4 2 7
4. Formule de Dodgson2
Soit p, q, r trois réels positifs tels que 1 + p2 = qr. Montrer que
1 1 1
arctan = arctan + arctan
p p+r p+q

Partie II. Étude d’une famille de polynômes


Pour x réel et m entier, on note respectivement Am (x) la partie réelle et Bm (x) la partie
imaginaire de de (x + i)m . On définit également Fm par :

Am (x) + Bm (x)
Fm (x) =
Am (x) − Bm (x)

1. Calculer Ak (x) et Bk (x) pour k ∈ {1, 2, 3, 4}. Présenter les résultats dans un tableau.
2. Montrer que

Am+1 (x) = xAm (x) − Bm (x)


Bm+1 (x) = Am (x) + xBm (x)
1 John Machin (1680 - 1752). Grâce à cette formule, en 1706, Machin est le premier mathématicien à calculer

100 décimales de p.
2 plus connu pour son oeuvre littéraire sous le pseudonyme Lewis Carrol

22
Énoncés - Pb 6 : Nombres complexes et fonctions usuelles : autour de la formule de Machin.

Am (−x) = (−1)m Am (x)


Bm (−x) = −(−1)m Bm (x)

A0m (x) = mAm−1 (x)


0
Bm (x) = mBm−1 (x)

(A0m et Bm0
sont les dérivées de Am et Bm )
si m et pair

m 1
Am (x) (−1) 2 xm Am (− )
=
x
m 1
Bm (x) = (−1) 2 xm Bm (− )
x
si m et impair

1
m−1
Am (x) = xm Bm (− )
(−1) 2
x
m−1 1
Bm (x) = −(−1) 2 xm Am (− )
x

3. Pour un entier m fixé, déterminer les solutions de Am (x) = Bm (x).


4. Montrer que la fonction Fm est décroissante dans chaque intervalle de son domaine de
définition. Quelle est la limite de Fm en +∞ et en −∞ ?

Partie III. Les formules du type Machin


On se propose de trouver toutes les formules du type Machin pour m entier entre 1 et 4.
1. Montrer que (x, y) ∈ Cm si et seulement si

Am (x) 6= Bm (x)
y = Fm (x)

2. Les calculs numériques des Fm (x) conduisent aux tableaux suivants

x 1 2 3 4 5 6 7
F1 (x) 3. 2. 1.667 1.500 1.400 1.333
F2 (x) -1. -7. 7. 3.286 2.429 2.043 1.824
F3 (x) 0. -1.444 -5.500 19.80 5.111 3.352 2.659
F4 (x) 1. -.5484 -1.824 -5.076 -239.0 7.971 4.518

x 8 9 10 11 12 13
F1 (x) 1.286 1.250 1.222 1.200 1.182 1.167
F2 (x) 1.681 1.581 1.506 1.449 1.403 1.366
F3 (x) 2.286 2.052 1.891 1.774 1.684 1.613
F4 (x) 3.376 2.802 2.455 2.222 2.055 1.929

À partir de ces tableaux, former (en justifiant soigneusement) toutes les formules du type
Machin.

23
Énoncés - Pb 6 : Nombres complexes et fonctions usuelles : autour de la formule de Machin.

Partie IV. Algorithme de Lehmer.


Soit z0 un nombre complexe dont la partie imaginaire est strictement positive. On définit des
complexes z1 , z2 , · · · par récurrence en posant

Re(zk )
zk+1 = zk (−E( ) + i) lorsque Im(zk ) 6= 0
Im(zk )

La notation E désignant la fonction partie entière. Le procédé s’arrête si nombre réel est obtenu.
On pourra noter
Re(zk )
nk = E( )
Im(zk )
1. Faire les calculs dans le cas particulier z0 = 17 + 7i.
2. Montrer que la suite formée par les parties imaginaires des zk est strictement décroissante
et à valeurs positives.
3. Écrire quelques lignes de code Maple implémentant cet algorithme.
4. On suppose que z0 = a + ib avec a et b entiers strictement positifs.
a. Montrer qu’il existe un k tel que zk est réel.
b. En déduire que
b 1 1 1
arctan( ) ≡ arctan( ) + arctan( ) + · · · + arctan( ) (π)
a n0 n1 nk−1

On remplacera arctan( n1k ) par π


2 lorsque nk = 0.

24
Énoncés - Pb 7 : Des suites de moyennes définies par récurrence.

Problème 7
1. On considère trois nombres réels a, b, c quelconques.
a. Montrer que
1
a3 + b3 + c3 − 3abc = (a + b + c) (a − b)2 + (b − c)2 + (c − a)2

2
b. En déduire que, si a, b, c sont trois réels strictement positifs, ils vérifient
1
a + b + c ≥ 3(abc) 3
1 1 1 1
+ + ≥ 3(abc)− 3
a b c

2. On considère les suites (an )n∈N , (bn )n∈N , (cn )n∈N déterminées par la donnée de leurs pre-
miers termes a0 > 0, b0 > 0, c0 > 0 et par les relations de récurrence
an + bn + cn
an+1 =
3
bn+1 = (an bn cn )1/3
3 1 1 1
= + +
cn+1 an bn cn

Justifier que les suites sont bien définies et montrer que

∀n ≥ 1, cn ≤ bn ≤ an

3. Démontrer que les suites (an )n∈N et (cn )n∈N sont adjacentes. Que peut-on dire de (bn )n∈N ?
4. a. Montrer que a1 c1 = b21 entraı̂ne an cn = b21 pour tous les n. Que peut-on en conclure
pour la limite des trois suites ?
b. Montrer que si a1 c1 6= b21 , la suite (bn )n∈N est aussi monotone.

25
Énoncés - Pb 8 : Plans médiateur, bissecteur et hauteur d’un triangle dans l’espace.

Problème 8
On se place dans l’espace euclidien usuel muni d’un repère fixé d’origine O. Ce repère aide
pour la visualisation des figures mais aucun calcul de coordonnées n’est nécessaire. Tous les plans
et droites considérés contiennent le point O. On adopte les notations suivantes :
– D(− →
u ) est la droite de vecteur directeur −
→u.

− →
− →

– P( u , v ) est le plan contenant et v .
– P(−→u ⊥ ) est le plan orthogonal à −

u.
Les notations utilisées pour désigner les points et les vecteurs respecteront les conventions sui-
vantes :
−−→ →
– M et un point et − →
m un vecteur tels que OM = − m.

− −→ − →
– A et un point et a un vecteur tels que OA = a .
−−→ →
– U et un point et − →
u un vecteur tels que OU = − u.
– ···
On se donne trois vecteurs − →u, −

v,−→w non nuls et non coplanaires. Pris deux à deux, ces vecteurs
ne sont ni colinéaires ni orthogonaux. L’objet du problème est d’étudier (à l’aide de produits


vectoriels) pour un ”triangle” de l’espace formé par les trois droites D(− →a ), D( b ), D(−
→c ) des
configurations classiques dans le plan.
1. Préliminaires
→ →

a. On considère trois vecteurs →

a , b ,−
c non nuls, non colinéaires et tels que

→ → −
− → −
→ → → −
− →
a ∧ b 6= 0 , a + b +−
c = 0

Montrer que

− →

P(−

a ⊥ ) ∩ P( b ⊥ ) ∩ P(−

c ⊥ ) = D(−

a ∧ b)


b. Former l’équation normale d’un plan P(− →
a , b ) et préciser la distance d’un point M à
ce plan. (question de cours, la démonstration n’est pas demandée)
2. Plans ”hauteurs”.
Le plan ”hauteur” issu de →

u est par définition orthogonal à P(−

v ,−

w ) et contient D(−

u ).
a. Former un vecteur orthogonal au plan ”hauteur” issu de u .→

b. Montrer l’identité (dite de Jacobi) :




(−

u ∧→

v)∧−

w + (−

v ∧−

w) ∧ −

u + (−

w ∧−

u)∧−

v = 0

En déduire que l’intersection des trois plans ”hauteurs” est une droite. Cette droite
est notée Dh .
3. Plans ”bissecteurs”
a. Montrer que l’ensemble des points équidistants de deux plans P(−

u,−

v ) et P(−

w,−

u)
est la réunion de deux plans.
b. Former un vecteur orthogonal pour chacun de ces deux plans.
Parmi ces deux vecteurs, un seul (noté − →a ) est tel que −
→a .−

v et −→
a .−

w soient de signes


opposés. Préciser ce vecteur a .
On dit que P(− →a ⊥ ) est le plan bissecteur intérieur issu de −
→u.
Les deux autres plans bissecteurs intérieurs (issus de v et −

− →
w ) s’obtiennent par per-
mutation des lettres.

26
Énoncés - Pb 8 : Plans médiateur, bissecteur et hauteur d’un triangle dans l’espace.

Fig. 2 – plan ”hauteur”

→ →

c. Préciser b et −c . Montrer que l’intersection des trois plans est une droite. Cette droite
est notée Db .
4. Plans ”médiateurs”
a. Montrer qu’un point M est équidistant des droites D(−→
v ) et D(−

w ) si et seulement si

− →

il est équidistant des plans P( v ⊥ ) et P( w ⊥ ).
b. Montrer que l’ensemble des points équidistants des deux droites D(−→v ) et D(−

w ) est
la réunion de deux plans.
c. Former un vecteur orthogonal pour chacun de ces deux plans.
Parmi ces deux vecteurs, un seul (noté − →
a ) est tel que −→
a .−

v et −
→a .−

w soient de signes


opposés. Préciser ce vecteur a .
On dit que P(− →a ⊥ ) est le plan médiateur intérieur issu de −

u.
Les deux autres plans médiateurs intérieurs (issus de v et −

− →
w ) s’obtiennent par per-
mutation des lettres.
→ →

d. Préciser b et −c . Montrer que l’intersection des trois plans est une droite. Cette droite
est notée Dm .
5. Préciser pour chacun des trois vecteurs suivants

→u ∧−→v →

v ∧− →w →
−w ∧−→
u

− →
− + −→ →
− + −
→ →

k u kk v k k v kk w k k w kk u k
k−

v ∧−

w k−
→u + k− →w ∧−
→u k−
→v + k−→
u ∧−→
v k−

w


u ∧ v →
− →
−v ∧w →
− →
−w∧ u→


− + − + −
u .−
→v →v .−

w →
w .−

u
la droite parmi Db , Dm , Dh dont il est un vecteur directeur.

27
Énoncés - Pb 8 : Plans médiateur, bissecteur et hauteur d’un triangle dans l’espace.

Fig. 3 – plan ”bissecteur”

28
Énoncés - Pb 8 : Plans médiateur, bissecteur et hauteur d’un triangle dans l’espace.

Fig. 4 – plan ”médiateur”

29
Énoncés - Pb 9 : Disque elliptique comme union de cercles.

Problème 9
Un plan P est muni d’un repère orthonormé. Les fonctions coordonnées relatives à ce repère
sont notées x et y, l’affixe complexe d’un point est également relative à ce repère.
L’objet de ce problème est de préciser, pour des nombres complexes a, b, c fixés (a 6= b), l’ensemble
(noté D) des points du plan dont l’affixe complexe est de la forme

a|z1 |2 + b|z2 |2 + cz1 z2

pour des nombres complexes z1 et z2 tels que

|z1 |2 + |z2 |2 = 1

1. Soit F et F 0 deux points distincts du plan, a un réel tel que a > F F 0 , u et v deux nombres
complexes avec u 6= 0. On note C l’ensemble des points M du plan tels que

F M + F 0 M = 2a

On note S l’application de P dans P qui à un point M d’affixe z associe le point S(M )


d’affixe uz + v.
a. Quelle est la nature de l’ensemble C ? Préciser la distance entre le centre et les sommets.
b. Soit C 0 l’image de C par S, montrer que C 0 est une ellipse dont on précisera les foyers
ainsi que la distance entre le centre et les sommets.

Fig. 5 – Tracé de quelques Cρ pour λ = 1.

2. Dans cette question λ est un nombre réel strictement positif fixé et Cρ (avec ρ ∈]0, 1[) est
le cercle défini par :
p
affixe du centre : − 1 + 2ρ rayon : λ ρ − ρ2

a. Former un équation de Cρ .
b. Montrer que l’ensemble (noté Eλ ) des points du plan par lesquels passe exactement
un cercle Cρ est une conique dont on donnera une équation réduite. Préciser le centre,
l’axe focal et les foyers.
c. Quel est l’ensemble (noté ∆λ ) des points par lesquels passe au moins un cercle Cρ ?
3. Soit S la fonction du plan dans lui même qui à un point d’affixe z associe le point d’affixe
2 a+b
z−
a−b a−b

30
Énoncés - Pb 9 : Disque elliptique comme union de cercles.

a. Montrer que S est bijective. Préciser la bijection réciproque notée S 0 .


b. Quelle est l’image par S d’un cercle de centre C et de rayon r ?
c. Soit r ∈]0, 1[, montrer que l’image par S d’un cercle vérifiant
p
affixe du centre : ar2 + b(1 − r2 ) rayon : |c|r 1 − r2

est un cercle Cρ pour des ρ et λ à préciser en fonction de a, b, c.


4. Soit r ∈]0, 1[ fixé, montrer que l’ensemble des points d’affixe

a|z1 |2 + b|z2 |2 + cz1 z2 avec |z1 |2 + |z2 |2 = 1 et |z1 | = r

est un cercle. Préciser son centre et son rayon.


5. Montrer que D est l’image par S 0 d’un ensemble Eλ pour un λ à exprimer en fonction de
a, b, c. Pour ce λ, quels sont les foyers de S 0 (Eλ ) ?

31
Énoncés - Pb 10 : Ensembles : théorème de Sperner.

Problème 10
Dans tout le problème, E désigne un ensemble à n éléments.

Partie I. Préliminaire
n n n
  
Pour un entier n non nul, on note ω(n) = max( 0 , 1 ,··· , n )
1. À quel coefficient du binôme est égal ω(n) ?
2. Montrer que ω(2n − 1) = 21 ω(2n)

Partie II. Ensembles de Sperner


On dit qu’une partie S de P(E) est de Sperner lorsque
∀(A, B) ∈ S 2 : A 6= B ⇒ A 6⊂ B et B 6⊂ A
1. Montrer que si p est un entier entre 1 et Card(E) − 1, l’ensemble Pp des parties de E à p
éléments est de Sperner.
2. Dans cette question, E = {1, . . . , n} et a1 , . . . , an sont des réels strictement positifs (non
nécessairement distincts). On définit une application f de P(E) dans R en posant
X
∀A ∈ P(E) : f (A) = ai
i∈A

−1
Montrer que pour tout réel t, f ({t}) est une partie de Sperner lorsqu’elle n’est pas vide.
3. Déterminer le nombre de parties de Sperner à deux éléments S = {A1 , A2 }.

Partie III. Chaı̂nes


On appelle chaı̂ne de E une famille (C1 , C2 , . . . , Cn ) de parties de E telle que
∀i ∈ {1, . . . , n} : Card(Ci ) = i
∀i ∈ {1, . . . , n − 1} : Ci ⊂ Ci+1
Soit A est une partie fixée à k élément de E. Calculer le nombre de chaines (C1 , C2 , . . . , Cn )
telles que Ck = A.

Partie IV. Théorème de Sperner


1. Soit (C1 , C2 , . . . , Cn ) une chaine. Montrer que l’intersection d’une partie de Sperner avec
{C1 , C2 , . . . , Cn } contient au plus un élément.
2. En considérant toutes les chaı̂nes (C1 , C2 , . . . , Cn ) telles que
{C1 , C2 , . . . , Cn } ∩ S 6= ∅
montrer que
X 1
n
 ≤1
A∈S Card A

3. En déduire le théorème de Sperner c’est à dire


CardS ≤ ω(n)

32
Énoncés - Pb 11 : Famille de suites définie par récurrence, points fixes stables et instables.

Problème 11
Soit a ∈ ]0, 1[, la fonction fa est définie dans [0, +∞[ par fa (x) = ax . On considère des suites
définies par récurrence par x0 ≥ 0 et xn+1 = fa (xn ).
Dans le problème, on pourra noter f au lieu de fa pour alléger l’écriture.

PARTIE I
1. a. Montrer que fa est strictement décroissante et admet un unique point fixe noté c.
Comme c dépend de a, on pourra le noter ca en cas d’ambiguı̈té. Que peut-on en
conclure pour les suites extraites (x2n )n∈N et (x2n+1 )n∈N ?
b. Montrer que c est un point fixe de f ◦ f , exprimer (f ◦ f )0 (c) en fonction de f 0 (c).
2. a. Montrer, en utilisant la stricte décroissance de f que
1 1 0
1 < e ⇔ |f (c)| > 1
ln a

b. Que peut-on dire du point fixe c de fa lorsque a < e−e ou a > e−e ?

PARTIE II
On pose g(x) = f ◦ f (x) − x et h(x) = x + f (x) pour tout x ≥ 0.
1. a. Montrer que pour tout x ≥ 0
g 0 (x) = (ln a)2 ax+f (x) − 1

b. Montrer que h0 est strictement croissante que


h0 (0) = 1 + ln a, g 0 (0) = (ln a)2 a − 1, g(0) = a

c. Préciser les limites en +∞ de h0 , g, g 0 .


d. Comparer les variations de g 0 avec celles de h.
2. a. Montrer que, si a > 1e , h0 reste strictement positif dans [0, +∞[.
b. Montrer que, si a ≤ 1e , h0 s’annule dans [0, +∞[ seulement au point

ln(ln a1 )
b=
ln( a1 )

c. Montrer que a < e−e entraı̂ne g 0 (b) > 0, et que a > e−e entraı̂ne g 0 (b) < 0.
3. On suppose ici a > 1e . Préciser le tableau des signes de g. En déduire le comportement de
(xn )n∈N suivant la valeur de x0 .
4. On suppose ici e−e < a ≤ 1e . Préciser le tableau des signes de g. En déduire le comportement
de (xn )n∈N suivant la valeur de x0 .
5. On suppose a < e−e .
a. Montrer que g 0 (0) < 0 et g 0 (b) > 0. En déduire la forme du tableau de variations de
g. Combien g peut-elle avoir de z éros ?
b. Montrer que g s’annule exactement trois fois en des points c1 , c, c2 avec c1 < c < c2 .
Montrer que f (c1 ) = c2 et que f (c2 ) = c1 .
c. Préciser le comportement de (xn )n∈N suivant la valeur de x0 .

33
Énoncés - Pb 12 : Un problème d’analyse ”à la Cauchy” sur un ensemble de réels défini à partir
d’une fonction.

Problème 12
Soit g une application continue dans un segment réel [a, b] et à valeurs réelles. On se propose
d’étudier l’ensemble
E = {x ∈ ]a, b[ tq ∃ξ ∈ ]x, b] tq g(x) < g(ξ)} .

Partie I
1. Déterminer E dans les cas suivants
a. La fonction g est strictement croissante,
b. a = −1, b = 1 et g(t) = 1 − t2 .
c. a = 0, b = 2π et g(t) = sin t.
d. a = −1, b = 1 et g(t) = −t4 + t2 .
2. Dessiner le graphe d’une fonction g telle que E contienne un maximum local.
3. En général, une fonction strictement décroissante dans ]a, b l’est-elle encore dans [a, b] ? Et
si on suppose de plus la continuité en a ?
4. a. Montrer que E est vide si et seulement si g est décroissante dans [a, b].
b. Soit M = sup[a,b] (g), montrer que E =]a, b[ entraı̂ne M ∈ {g(a), g(b)}. Illustrer les
deux possibilités en dessinant un graphe. La réciproque est-elle vraie ?

Partie II
La fonction ψ est définie dans [a, b] par

ψ(x) = sup g.
[x,b]

1. Montrer que ψ est monotone et continue, préciser son sens de variation.


2. a. Caractériser les éléments de E à l’aide des fonctions ψ et g.
b. Montrer que si x ∈ E, il existe α > 0 tel que ]x − α, x + α[⊂ E.
3. Si x ∈ E, on note
s(x) = inf {ξ ∈]x, b] tq g(x) < g(ξ)}
a. Montrer que s(x) > x entraine s(x) ∈ [x, b[ et g(y) ≤ g(x) pour tout y dans [x, s(x)[.
b. Montrer que g(s(x)) = g(x) et que [x, s(x)[⊂ E

34
Énoncés - Pb 13 : Inversibles dans un anneau quadratique.

Problème 13
Soit d un nombre entier strictement positif dont la racine carrée est irrationnelle. On pose
√ √
Z[ d] = {a + b d, (a, b) ∈ Z2 }

On utilisera librement le fait que pour tout élément z ∈ Z[ d] il existe un unique couple (a, b)
d’entiers tels que √
z =a+b d

On définit des applications c et N dans Z[ d] en posant
√ √
∀(a, b) ∈ Z : c(a + b d) = a − b d

∀(a, b) ∈ Z : N (a + b d) = a2 − db2

On démontre dans la partie I que Z[ d] est un sous-anneau de R, on désigne par I l’ensemble
des inversibles de ce sous-anneau.
On suppose que d est tel que I ne se réduise pas à {−1, 1}. On ne cherchera pas ici à savoir pour
quel d cela se produit.
On introduit aussi les parties I++ , I+− , I−+ , I−− définies par

z ∈ I++ ⇔ z ∈ I, z > 0, c(z) > 0


z ∈ I+− ⇔ z ∈ I, z > 0, c(z) < 0
z ∈ I−+ ⇔ z ∈ I, z < 0, c(z) > 0
z ∈ I−− ⇔ z ∈ I, z < 0, c(z) < 0

Partie I

1. Montrer que Z[ d] est un sous anneau de R

2. Montrer que c est un automorphisme de l’anneau Z[ d]

3. Montrer que N (zz 0 ) = N (z)N (z 0 ) pour tous les z,z 0 dans Z[ d]

4. Montrer qu’un entier z de Z[ d] est inversible si et seulement si

N (z) ∈ {−1, 1}

Partie II
1. Soit z et z 0 dans l’un des ensembles I++ , I+− , I−+ , I−− . Préciser parmi I++ , I+− , I−+ ,
I−− , l’ensemble contenant z1 et zz 0 . Présenter les résultats dans un tableau.
2. Montrer que I++ ∪ I+− est un sous groupe de I pour la multiplication. On le note I+ .
Montrer que I++ est un sous-groupe de I+ .
3. Montrer que I++ ne se réduit pas à {1}.

Partie III
On admet que les points de coordonnées (x, y) vérifiant

x2 − dy 2 ∈ {1, −1}

35
Énoncés - Pb 13 : Inversibles dans un anneau quadratique.

forment les quatre branches de deux hyperboles d’asymptotes d’équations


√ √
x − dy = 0, x + dy = 0

On note H l’ensemble de ces


√ points.
À chaque élément x + dy de I on associe le point de coordonnées (x, y) sur H. Préciser sur
un dessin les branches sur lesquelles sont situés les points associés à I++ , I+− , I−+ , I−−

Partie IV

1. Soit x et y deux entiers et z = x + y d, montrer que

z ∈ I++ ⇒ x>0
z ∈ I++ et z > 1 ⇒ y>0

2. On définit une partie X de R par


 
z + c(z)
X= tq z ∈ I++ et z > 1
2

Montrer que X admet un plus petit élément.


3. Montrer que
{z ∈ I++ tq z > 1}
admet un plus petit élément.
Dans toute la suite, on notera m cet entier.

Partie V
1. Montrer que I++ est engendré par m
2. On suppose que I+− contient un entier z.
a. Montrer que z 2 est dans I++ .
b. Montrer qu’il existe w dans I+− tel que m = w2 .
c. Montrer que I+ est engendré par w.

Partie VI

√ question d = 2, montrer que I++ est engendré par 3+2 2 et que I+ est engendré
1. Dans cette
par 1 + 2.
2. Dans cette question d = 3.
a. Montrer qu’il n’existe pas d’entiers x, y tels que

x2 − 3y 2 = −1

On pourra considérer les restes dans la division par 4.



b. Montrer que I++ est engendré par 2 + 3.
c. Décrire, à l’aide d’une suite définie par récurrence l’ensemble des couples d’entiers
naturels tels que
x2 − 3y 2 = 1

36
Énoncés - Pb 14 : Familles de sous-espaces de même dimension.

Problème 14
Dans tout le problème, K est un sous-corps de C. On utilisera en particulier que K n’est pas
un ensemble fini.
Tous les espaces vectoriels considérés sont des K espaces vectoriels de dimension finie.
L’objet du problème est d’établir des propriétés des familles de sous-espaces vectoriels de même
dimension.
Si A et B sont deux sous-espaces vectoriels d’un K-espace vectoriel E, on dira que A est un
hyperplan de B si et seulement si A ⊂ B et dim A = dim B − 1. Seule cette définition est utilisée
dans le problème, aucune interprétation en terme de forme linéaire n’est nécessaire.
La partie III est indépendante des deux premières.

Partie I.
Dans cette partie, E désigne un espace vectoriel fixé.
1. (question de cours) Soit A et B deux sous-espaces vectoriels de E.
a. Montrer que l’application : (
A×B →E
ϕ :
(a, b) → a + b
est linéaire. Préciser son image.
b. Montrer, en précisant l’isomorphisme, que ker ϕ est isomorphe à A ∩ B.
c. En déduire
dim(A + B) = dim A + dim B − dim(A ∩ B)

2. Soit A un sous-espace vectoriel de E et x un vecteur de E qui n’appartient pas à A. Montrer


que
dim(Vect(A ∪ {x})) = dim A + 1

3. Soit A et B deux hyperplans distincts de E. Montrer que A ∩ B est un hyperplan de B.


4. Soit A un sous-espace vectoriel de E qui n’est pas E. Montrer qu’il existe un hyperplan
contenant A.

Partie II. Supplémentaires d’un sous-espace donné.


Soit A et B deux sous-espaces supplémentaires d’un espace vectoriel E.
On se propose de montrer que l’ensemble des supplémentaires de B est en bijection avec l’en-
semble L(A, B) des applications linéaires de A dans B.
1. Soit f ∈ L(A, B). Montrer que l’application
(
A→E
ϕf :
a → a + f (a)

est linéaire et injective. Que peut-on en déduire pour dim(Im ϕf ) ? Dans toute la suite, on
notera :
∀f ∈ L(A, B) : Af = Im ϕf

2. Montrer que pour tout f ∈ L(A, B), Af est un supplémentaire de B.

37
Énoncés - Pb 14 : Familles de sous-espaces de même dimension.

3. Montrer que si f et g sont deux applications linéaires de A vers B :


Af = Ag ⇒ f = g

4. Soit A1 un supplémentaire quelconque de B. On note :


pA1 ,B la projection sur A1 parallélement à B
pB,A1 la projection sur B parallélement à A1
Soit f la restriction à A de −pB,A1 . Montrer que
Af = A1

5. Conclure en précisant le rôle des questions précédentes.


6. Montrer que l’ensemble des hyperplans d’un K-espace vectoriel E est infini.
7. (hors barème - hors programme) Dans le cas où le corps K est fini de cardinal q et E de
dimension n, montrer que E est fini. Combien a-t-il d’éléments ?
Pourquoi le résultat qui est l’objectif de la partie III est-il faux dans ce cas ? Combien un
sous-espace vectoriel B de dimension s admet-il de supplémentaires ?

Partie III. Supplémentaire commun

A2 = Vect(a2 ) B1 = Vect(b1 )
A3 = Vect(a3 )

A1 = Vect(a1 )

A4 = Vect(a4 )

B = Vect(b)

Fig. 6 – Partie III. dim E = 2.

Dans cette partie, on considère des familles (A1 , A2 , · · · , Ap ) de sous-espaces d’un espace
vectoriel E telles que les Ai soient deux à deux distincts et de même dimension m (0 < m <
dim E).
On veut montrer qu’il existe un sous-espace vectoriel B qui est un supplémentaire de chacun des
sous-espaces Ai .
1. Cas dim E = 2. Dans ce cas, chaque Ai est une droite vectorielle (c’est aussi un hyperplan).
Il existe des vecteurs non nuls a1 , · · · , ap tels que
A1 = Vect(a1 ), · · · , Ap = Vect(ap )

38
Énoncés - Pb 14 : Familles de sous-espaces de même dimension.

a. Justifier l’existence d’un vecteur b1 tel que (a1 , b1 ) soit une base de E.
b. Pour i entre 2 et p, on note αi et βi les coordonnées de ai dans la base (a1 , b1 ). Montrer
que βi 6= 0 pour i entre 2 et p.
c. Justifier l’existence d’un scalaire λ tel que

b = λa1 + b1 6∈ A1 ∪ A2 ∪ · · · ∪ Ap

2. Dans cette question, on pourra utiliser le résultat de la question II.6 (dans un espace
vectoriel il existe une infinité d’hyperplans). Soit (A1 , A2 , · · · , Ap ) une famille d’hyperplans
vérifiant les conditions indiquées en début de partie. Montrer que

A1 ∪ A2 ∪ · · · ∪ Ap 6= E

3. Soit (A1 , A2 , · · · , Ap ) une famille vérifiant les conditions indiquées en début de partie.
Montrer que
A1 ∪ A2 ∪ · · · ∪ Ap 6= E
4. On veut maintenant montrer le résultat annoncé ; c’est à dire l’existence d’un supplémentaire
commun B aux sous-espaces d’une famille (A1 , A2 , · · · , Ap ) vérifiant les conditions in-
diquées en début de partie.
a. Cas m = dim E − 1. Soit x un vecteur qui n’est pas dans A1 ∪ A2 ∪ · · · ∪ Ap , montrer
que Vect(x) est un supplémentaire commun.
b. Montrer le résultat dans le cas général.

39
Énoncés - Pb 15 : Approximation par convolution.

Problème 15
Pour tout entier naturel n non nul, on définit une fonction ϕn dans R par :
 
3n 1 1

2 2

 (1 − n t ) si t ∈ − ,
 4 n n
∀t ∈ R : ϕn (t) =  
 1 1
0
 si t 6∈ − ,
n n
Soit f une fonction continue (mais non nécessairement dérivable) de R dans R. Pour tout entier
naturel n non nul, on définit fn par :
Z n1
∀x ∈ R : fn (x) = ϕn (t)f (x + t)dt
1
−n

1. a. Tracer l’allure du graphe d’une fonction ϕn .


Préciser la ”régularité” de ϕn . (Où est-elle continue, dérivable ? Où la dérivée est elle
continue, dérivable ? ... ).
b. Calculer Z 1 n
ϕn (t)dt
1
−n

2. a. En utilisant un changement de variable et diverses primitives, former une expression


de fn (x) permettant de montrer facilement que fn est dérivable dans R.
b. Pour tout x réel, montrer que
Z 1
0 3n3 n
fn (x) = tf (x + t)dt
2 − n1
3. Pour tout réel x et tout entier naturel non nul n, on pose
 
1 1
In (x) = x − , x + Mn (x) = max |f (u) − f (x)|
n n u∈In (x)

a. Montrer que
|fn (x) − f (x)| ≤ Mn (x)
b. Soit J un segment (intervalle de la forme [a, b]) de R. Pour tout naturel non nul n, on
note
Kn = max |fn (x) − f (x)|
x∈J
Montrer que (Kn )n∈N∗ converge vers 0.
c. Soit x un réel fixé. Que peut-on déduire de la question précédente relativement à la
suite
(fn (x))n∈N∗
4. Soit x un nombre réel en lequel la fonction f est dérivable. On définit une fonction Rx par :
∀t ∈ R : f (x + t) = f (x) + tf 0 (x) + tRx (t)
a. Pour tout n naturel non nul, exprimer fn0 (x) en fonction de f 0 (x) et de
Z n1
t2 Rx (t)dt
1
−n

b. Montrer que (fn0 (x))n∈N∗ converge vers f 0 (x).

40
Énoncés - Pb 16 : Calcul de la somme des inverses des carrés par la méthode des coefficients de
Fourier.

Problème 16
1. a. Calculer
Z 1 Z 1
t cos(kπt) dt t2 cos(kπt) dt
0 0

b. En déduire qu’il existe un unique couple (a, b) de réels à préciser tels que, pour tout
entier k ≥ 1, Z 1
1
(at2 + bt) cos(kπt)dt = 2
0 k
c. Transformer, pour le couple (a, b) de la question précédente
Z 1 n
!
1 X
(at2 + bt) + cos(kπt) dt
0 2
k=1

2. Pour tout n ∈ N∗ et tout θ ∈]0, π[, exprimer


n
X
1+2 cos(2kθ)
k=1

comme un quotient de deux sinus.


3. Soit f une fonction réelle de classe C 1 sur [0, 1]. Montrer que la fonction
Z 1
λ→ f (t) sin(λt)dt
0

converge vers 0 en +∞.


4. On considère la fonction réelle définie dans [0, 1] par :

π 2 (t2 − 2t)
f (t) = si t 6= 0
4 sin( π2 t)
f (t) = −π si t = 0

a. Montrer que f est de classe C 1 sur [0, 1].


b. Montrer la convergence de la suite
n
X 1
( )n∈N∗
k2
k=1

ainsi que la valeur de la limite.

41
Énoncés - Pb 17 : Un exercice avec des sommes de Riemann.

Problème 17
Cet exercice repose sur l’utilisation de sommes de Riemann. Deux suites (an )n∈N∗ et (bn )n∈N∗
sont définies pour tout entier n par :
n
X n
an =
(n + k)2
k=1
n
n X n2
bn = −
2 (n + k)2
k=1

1. Montrer la convergence et calculer la limite de (an )n∈N∗ .


2. Montrer la convergence et calculer la limite de (bn )n∈N

42
Énoncés - Pb 18 : Lemme de Hochschild (par dualité).

Problème 18
Dans cet exercice, X est un ensemble fini quelconque. Il faut bien noter qu’aucune opération
n’est définie sur X.
On considère un sous-espace vectoriel V du C-espace vectoriel F(X, C) des fonctions définies sur
X et à valeurs complexes. Ce sous-espace V est de dimension p ≥ 1.
On note V ∗ = L(V, C) l’espace des applications linéaires de V vers C (formes linéaires). Pour
tout x ∈ X, on définit x∗ ∈ V ∗ par :

∀v ∈ V : x∗ (v) = v(x)

On se propose de montrer qu’il existe une famille (x1 , · · · , xp ) d’éléments de X et une base
(v1 , · · · , vp ) de V telles que :
(
1 si i = j
∀(i, j) ∈ {1, 2, · · · }2 : vi (xj ) =
0 si i 6= j

1. Montrer que la dimension de F(X, C) est égale au nombre d’éléments de X. Que peut-on
en déduire pour p ?
2. On suppose qu’il existe une famille (x1 , · · · , xp ) d’éléments de X telle que (x∗1 , · · · , x∗p ) soit
une base de V ∗ . On note
A = {x1 , · · · , xp }
Pour tout v ∈ V , on désigne par v|A la restriction de v à A.
a. Montrer que l’application R définie par :
(
V → F(A, C)
R:
v → v|A

est un isomorphisme.
b. Montrer qu’il existe une base (v1 , · · · , vp ) de V telles que :
(
2 1 si i = j
∀(i, j) ∈ {1, 2, · · · } : vi (xj ) =
0 si i 6= j

3. On se propose de montrer maintenant qu’il existe une famille (x1 , · · · , xp ) d’éléments de


X telle que (x∗1 , · · · , x∗p ) soit une base de V ∗ .
a. Montrer qu’il existe un élément x de X tel que (x∗ ) soit une famille libre de V ∗ .
b. Parmi les familles (x1 , · · · , xq ) d’éléments de X telle que (x∗1 , · · · , x∗q ) soit libre, on en
considère une maximale. C’est à dire telle que :

(x∗1 , · · · , x∗q ) libre


∀x ∈ X : (x∗1 , · · · , x∗q , x∗ ) liée

Montrer que q ≤ p. Montrer que V est inclus dans un sous-espace vectoriel de F(X, C)
engendré par q fonctions. En déduire que p = q et que (x∗1 , · · · , x∗p ) est une base de
V ∗.

43
Énoncés - Pb 19 : Fonctions à dérivées bornées.

Problème 19
3
L’objet de ce problème est de montrer le résultat suivant.
Lorsque f ∈ C (R) est telle que f et f (n) soient bornées alors, pour tous les k entre
n

1 et n − 1, la fonction f (k) est bornée.


Pour cela, on introduit des matrices et on utilisera un résultat relatif à ces matrices.
Soit m un entier non nul, on définit une matrice carrée Vm ∈ Mm (R) et une matrice ligne
Lm ∈ M1,m (R) par :
1 1 2 · · · 1m
 
 2 22 · · · 2m 
Vm =  .
 
.. .. .. 
 .. . . . 
m m2 ··· mm
      
m−1 m m−k m 0 m
Lm = (−1) ··· (−1) ··· (−1)
1 k m

On se propose de montrer de deux manières différentes que :


 
Lm Vm = 0 0 ··· 0 m!

Partie I
Soit E le R-espace vectoriel des polynômes à coefficients réels de degré inférieur ou égal à m
(y compris le polynôme nul) et divisibles par X.
1. Montrer que, pour tout i entre 1 et m, il existe un unique polynôme Λi ∈ E tel que :

∀j ∈ {1, · · · , m} : Λ
fi (j) = δi,j

2. Préciser, pour i entre 1 et m, le coefficient dominant de Li .


3. Montrer que L = (Λ1 , · · · , Λm ) est une base de E. Soit P ∈ E, préciser la matrice MatL P
des coordonnées. Que peut-on en déduire pour Vm ?
4. Montrer que l’application ϕ
(
E→R
ϕ:
]
P →P (m) (0)

est une forme linéaire. Préciser MatL (ϕ).


5. Montrer sans calcul que Vm est inversible. Quel renseignement la question 2. nous donne-
t-elle sur Vm−1 ?
6. Démontrer la formule annoncée :
 
Lm Vm = 0 0 ··· 0 m!

3 d’après Centrale-Supélec 2001 PC Maths 1

44
Énoncés - Pb 19 : Fonctions à dérivées bornées.

Partie II
Dans cette partie m est un entier naturel non nul. Par développement limité à l’ordre m en
0 on entend un développement limité dont le reste est o(xm ).
1. Soit k ∈ {1, · · · , m}. Former le développement limité à l’ordre m en 0 de

x → ekx

2. Former le développement limité à l’ordre m en 0 de

x → (ex − 1)m

3. Soit j un entier entre 1 et m. Écrire le terme 1, j du produit matriciel Lm Vm .


4. Démontrer la formule annoncée :
 
Lm Vm = 0 0 ··· 0 m!

Partie III
1. Soit f ∈ C 2 (R) telle que |f | est bornée par un réel M0 et |f (2) | bornée par un réel M2 .
a. Soit x un réel quelconque et h un réel strictement positif quelconque. Écrire les for-
mules de Taylor avec reste de Lagrange à l’ordre deux entre x et x + h puis entre x et
x − h.
b. En déduire :
M0 M2
∀x ∈ R, ∀h > 0 : |f 0 (x)| ≤ + h
h 2
c. En déduire que |f 0 | est bornée par
p
2M0 M2

2. Soit f ∈ C 3 (R) telle que |f | est bornée par un réel M0 et |f (3) | bornée par un réel M3 .
a. Soit x un réel quelconque et h un réel strictement positif quelconque. Écrire les for-
mules de Taylor avec reste de Lagrange à l’ordre trois entre x et x + h puis entre x et
x − h.
b. En déduire que |f 0 | est bornée par

1 1
9M02 M3 3
2

c. La fonction |f 00 | est-elle bornée ?

Partie IV
Soit f ∈ C n (R), on suppose |f | bornée par M0 et |f (n) | bornée par Mn . On définit aussi Kh
par :
((n − 1)h)n
Kh = 2M0 + Mn
n!

45
Énoncés - Pb 19 : Fonctions à dérivées bornées.

Soit x un réel quelconque et h un réel strictement positif quelconque. On définit des réels
y1 , y2 , · · · , yn−1 par :
 h 0 
f (x)
   1! 
y1 2
 
 h 00 
 y2   f (x) 
 2! 
= V
 
 ..  n−1 
 
 .  .. 
.
 
yn−1
 
 
 hn−1 
(n−1)
f (x)
(n − 1)!
1. Montrer que,
∀i ∈ {1, · · · n − 1} : |yi | ≤ Kh
2. Montrer que
n−1  
X
n−1−i n−1
(−1) yi = hn−1 f (n−1) (x)
i=1
i

3. Montrer que |f (n−1) | est bornée par


 n−1
2
Kh
h

4. En déduire que pour tout entier k entre 1 et n − 1 la fonction |f (k) | est bornée.

46
Énoncés - Pb 20 : Familles de vecteurs et de reflexions.

Problème 20
Dans tout le problème4 , on désigne par n un entier égal à 2 ou 3 et par A une matrice
(n, n) symétrique dont les coefficients aij sont des entiers naturels non nuls. Les coefficients de
la diagonale principale de A sont des 1.
On désigne par M la matrice réelle carrée d’ordre n et de coefficient mij défini par :
π
mij = − cos
aij
Dans le cas n = 2, on notera
a = a12 = a21 , m = m12 = m21 = − cos πa
On désigne par E un espace vectoriel euclidien orienté de dimension n dont le produit scalaire
est noté (./.).
On se propose d’étudier les bases B = (e1 , · · · , en ) telles que, pour tous les i et j entre 1 et n :
(ei /ej ) = mij
On dira alors que B vérifie la propriété M.

Partie I. Existence d’une famille vérifiant M.


1. Calculer le déterminant de M pour n égal à 2 ou 3.
2. Montrer que s’il existe une base B vérifiant M alors aij ≥ 2 pour tous les couples (i, j) tels
que i 6= j.
Dans toute la suite du problème, on suppose aij ≥ 2 pour tous les couples (i, j)
tels que i 6= j.
3. Cas n = 2. Construire une base directe vérifiant M.
4. Cas n = 3. On veut construire une base directe B = (e1 , e2 , e3 ) vérifiant M. Soit (a1 , a2 , a3 )
une base orthonormée directe de E, on pose e1 = a1 .
a. Préciser un vecteur e2 ∈ Vect(a1 , a2 ) tel que
(e1 , e2 , a3 ) directe et (e1 /e2 ) = m12
b. L’ensemble des vecteurs x de E tels que
(
(x/e1 ) = m13
(x/e2 ) = m23
forme une droite affine D.
Quelle est sa direction ? Calculer les coordonnées dans (a1 , a2 ) du point d’intersection
D avec le plan Vect(a1 , a2 ). En déduire la distance du vecteur nul à la droite D.
c. Traduire par une propriété géométrique faisant intervenir D l’existence d’un vecteur
e3 tel que (e1 , e2 , e3 ) vérifie M.
d. Montrer que si det M > 0 il existe une base B vérifiant M.
5. Cas particulier n = 3 et  
1 3 2
A = 3 1 4
2 4 1
Préciser M et montrer qu’il existe une base B vérifiant M.
4 d’après Centrale Supélec 2 PC 2005

47
Énoncés - Pb 20 : Familles de vecteurs et de reflexions.

Partie II. Famille de réflexions.


Dans cette partie, B = (e1 , · · · , en ) est une base directe vérifiant M. On désigne par σi la
réflexion telle que
σi (ei ) = −ei
1. On considère deux vecteurs x et y de E admettant pour coordonnées dans B respective-
ment (x1 , · · · , xn ) et (y1 , · · · , yn ). Comment peut-on traduire matriciellement qu’ils sont
orthogonaux ?
2. Cas n = 2.
a. Former les matrices S1 , S2 , T dans B de σ1 , σ2 et τ = σ1 ◦ σ2 . Pour trouver S1, on
pourra par exemple considérer le vecteur me1 − e2 qui est orthogonal à e1 .
b. Soit C = (a1 , a2 ) une base orthonormée directe avec a1 = e1 . Former les matrices dans
C de σ1 , σ2 et τ . En déduire la nature et les éléments géométriques de τ .
3. Cas n = 3. Former les matrices S1 , S2 , S3 dans B de σ1 , σ2 , σ3 . On pourra par exemple
considérer les vecteurs m12 e1 − e2 et m13 e1 − e3 qui sont orthogonaux à e1 .
4. Cas particulier n = 3 et  
1 3 2
A = 3 1 4
2 4 1
a. Former la matrice T de τ = σ1 ◦ σ2 ◦ σ3 dans B.
b. Déterminer un vecteur unitaire u tel que τ (u) = −u puis une base orthonormée directe
D = (u, v, w). On choisira un vecteur v combinaison linéaire de e1 et e3 .
c. Former la matrice de τ dans D. En déduire sa nature et ses éléments géométriques.

48
Énoncés - Pb 21 : Borne inférieure d’un ensemble de nombres réels. Densité de Schnirelmann.

Problème 21
5
Pour toute partie A de N et tout entier n ≥ 1, on pose

Sn (A) = Card(A ∩ {1, 2, · · · , n})

et on appelle densité de Schnirelmann de A le réel

Sn (A)
σ(A) = inf{ , n ≥ 1}
n
Si A et B sont deux parties de N, on pose

A + B = {a + b, a ∈ A, b ∈ B}

1. a. Justifier la définition de σ(A).


b. Que vaut σ(A) si 1 6∈ A ?
c. Sous quelle condition a-t-on σ(A) = 1 ?
d. Si A ⊂ B, comparer σ(A) et σ(B).
2. Calculer σ(A) pour les parties suivantes :
a. A est une partie finie de N.
b. A est l’ensemble des entiers impairs.
c. Soit k ≥ 2 entier fixé et A l’ensemble des puissances k-ièmes d’entiers.

A = {mk , m ∈ N∗ }

3. Soit A et B deux parties de N contenant 0 et n ≥ 1 un nombre entier. En considérant

C = {n − b, b ∈ {0, 1, · · · , n} ∩ B}

montrer que
Sn (A) + Sn (B) ≥ n ⇒ n ∈ A + B
4. a. Montrer que si σ(A) + σ(B) ≥ 1 alors A + B = N.
1
b. Montrer que si 0 ∈ A et σ(A) ≥ 2 alors tout nombre entier est la somme de deux
éléments de A.

5 D’après le problème 1 de l’ouvrage ”Problèmes choisis de mathématiques supérieure” (Springer).

49
Énoncés - Pb 22 : Rang et matrices extraites

Problème 22
Soit p et q deux entiers et A ∈ Mp,q (R), pour toutes parties (non vides) I de {1, 2, · · · , p} et
J de {1, 2, · · · , q} :
I = {i1 , i2 , · · · , is } ⊂ {1, 2, · · · , p}
J = {j1 , j2 , · · · , jt } ⊂ {1, 2, · · · , q}
on définit une matrice AIJ ∈ Ms (R) dite extraite de A par :
∀(u, v) ∈ {1, · · · , s} × {1, · · · , t} : terme u, v de AIJ = aiu jv
Par exemple :
 
1 2 3 4  
5 7
A = −1 3 5 7 I = {2, 3} J = {3, 4} AIJ =
−5 10
8 −6 −5 10
L’objet de cet exercice est de montrer que le rang de A est la taille de la plus grande matrice
carrée inversible extraite c’est à dire le plus grand des s pour lesquels il existe des parties à s
éléments I et J telles que AIJ soit inversible.
Soit E un R-espace vectoriel de dimension p, soit U = {u1 , · · · , up } une base de E et V =
{v1 , · · · , vq } une famille de vecteurs de E tels que :
A = Mat V =
6 0Mp,q (R)
U

Pour toutes parties I de {1, · · · , p} et J de {1, · · · , q}, on définit :


– I est le complémentaire de I dans {1, · · · , p}.
– J est le complémentaire de J dans {1, · · · , q}.
– UI = {ui , i ∈ I}, EI = Vect (UI ). On utilisera librement le fait que EI et EI sont des
sous-espaces supplémentaires de E.
– pI est la projection sur EI parallélement à EI .
– VJ = {vj , j ∈ J} , VJ = Vect (VJ ).
On définit enfin un entier r par :
– il existe des parties à r éléments I de {1, 2, · · · , p} et J de {1, 2, · · · , q} telles que AIJ
inversible.
– pour toutes parties à r + 1 éléments I de {1, 2, · · · , p} et J de {1, 2, · · · , q} (s’il en existe),
AIJ n’est pas inversible.
1. Montrer que r ≥ 1.
2. a. Pour toutes parties (non vides) I de {1, 2, · · · , p} et J de {1, 2, · · · , q}, montrer que
AIJ est la matrice dans une certaine base d’une certaine famille de vecteurs. On
précisera soigneusement l’espace vectoriel, la base et la famille.
b. En déduire que r ≤ rg(A).
3. Pour toutes parties (non vides) I de {1, 2, · · · , p} et J de {1, 2, · · · , q}, montrer que la
restriction de pI à VJ est injective si et seulement si
EI ∩ VJ = {0E }
4. Soit J une partie (non vide) de {1, 2, · · · , q} telle que VJ soit libre. Montrer que VJ est une
base de E ou que l’on peut compléter cette famille par des vecteurs de U pour former une
base de E.
5. Montrer que r = rg(A).

50
Énoncés - Pb 23 : Sommets d’une courbe paramétrée

Problème 23
On appelle6 sommet d’une courbe paramétrée régulière normale de classe C 3 tout point de
celle-ci où la dérivée de la courbure s’annule.
Dans les questions 2 et 3, on compare pour les paraboles et les ellipses la notion usuelle de
sommet avec celle définie ici. On établit ensuite que toute courbe fermée simple et strictement
convexe (Fig. 7) admet au moins quatre sommets.
On adopte un certain nombre de notations valables dans tout le problème.
– E est un plan affine de direction E.
→ →
− −
– O, ( i , j )) est un repère fixé. Les coordonnées et les affixes complexes sont relatifs à ce
repère.
– M est une fonction définie dans R et à valeurs dans E qui est une courbe paramétrée
normale. Pour tout s réel, sa dérivée en s notée


M 0 (s) = −

τ (s)

est un vecteur unitaire de E.


– →

n (s) est le vecteur unitaire directement orthogonal à − →
τ (s).
– γ(f (t)) désigne la courbure au point f (t) du support d’une courbe paramétrée (pas forcément
normale f ). Ce nombre sera aussi parfois noté c(s).

M (0) = M (L)

Fig. 7 – Courbe fermée, sans point double, strictement convexe

Partie 1. Définitions - Exemples

1. Étude d’une équation différentielle


Pour tout réel s, on désigne par z(s) l’affixe complexe de M (s) et par x(s) et y(s) les parties
réelles et imaginaires de z(s).

6 d’après École de l’air 2005

51
Énoncés - Pb 23 : Sommets d’une courbe paramétrée

a. Soit c une fonction continue de R dans R. Montrer l’équivalence entre les deux pro-
priétés suivantes :

(1) ∀s ∈ R : c(s) = γ(M (s))


(2) ∀s ∈ R : z 00 (s) = ic(s)z 0 (s)

b. On étudie les courbes dont la courbure est constante égale à c0 .


En distinguant les deux cas c0 = 0 et c0 6= 0, déterminer l’expression de z. En déduire
les courbes dont tous les points sont des sommets.
c. On étudie les courbes dont la courbure est donnée par une fonction c définie dans R
par
1
c(s) =
1 + s2
et qui vérifient les deux conditions initiales

z(0) = i z 0 (0) = 1

Montrer que
1 + is
z 0 (s) = √
1 + s2
en déduire z et reconnaı̂tre la courbe en posant s = sh t.
2. Étude des sommets de la parabole
Soit p un réel strictement positif fixé, une parabole est donnée par une paramétrisation f
définie dans R
→ t2 −
− →
f (t) = 0 + t i + j
2p
a. La courbe paramétrée f est-elle normale ? Déterminer −
→τ (f (t)), −

n (f (t)), une équation
cartésienne de la tangente en f (t) (sous la forme d’un déterminant non développé).
b. Calculer γ(f (t)). En quel point de la parabole la dérivée de cette fonction s’annule-t-
elle ?
3. Étude des sommets de l’ellipse
Soient a et b des réels strictement positifs distincts fixés, une ellipse est donnée par une
paramétrisation f définie dans R par : .

− →

f (t) = 0 + a cos t i + b sin t j

a. La courbe paramétrée f est-elle normale ? Déterminer −



τ (f (t)), −

n (f (t)), une équation
cartésienne de la tangente en f (t) (sous la forme d’un déterminant non développé).
b. Calculer γ(f (t)). En quel point de l’ellipse la dérivée de cette fonction s’annule-t-elle ?

Partie 2. Courbe fermée strictement convexe


Dans cette partie, on suppose que la courbe paramétrée normale M est C 3 (R) et qu’elle vérifie
trois hypothèses supplémentaires.(Fig. 7)
– Elle est fermée et de longueur L > 0. Cela signifie que la fonction M est périodique de plus
petite période L.
– Elle est sans point double. Cela signifie que la restriction à [0, L[ de la fonction M est
injective.

52
Énoncés - Pb 23 : Sommets d’une courbe paramétrée

M2 = M (s2 )

M1 = M (s1 )

Fig. 8 – Intersection avec une sécante

– Elle est strictement convexe. Cela signifie que, pour tout s0 réel, l’ensemble des M (s) (pour
s non congru à s0 modulo L) est contenu dans un des demi-plans ouverts définis par la
tangente à la courbe en M (s0 ).
1. Position par rapport à une sécante
On considère deux réels s1 et s2 dans une même période tels que s1 < s2 < s1 + L. On pose
M1 = M (s1 ) et M2 = M (s2 ). On considère un repère orthonormé direct dont l’origine est
en M1 et dont l’axe M1 X est la droite orientée (M1 M2 ) (Fig.8). On désigne par X(s) et
Y (s) les coordonnées de M (s) dans ce repère.
a. On suppose qu’il existe des réels u et v tels que s1 < u < v < s2 et Y (u)Y (v) < 0.
Montrer qu’il existe un réel w tel que s1 < w < s2 et Y (w) = 0.
En déduire une contradiction avec les propriétés de la courbe.
b. Montrer que tous les points M (s) où s1 < s < s2 appartiennent à un des deux demi-
plans ouverts délimités par la droite (M1 M2 ). Montrer que tous les points M (s) où
s2 < s < s1 + L appartiennent à l’autre demi-plan ouvert.
2. Sommets
On note c(s) = γ(M (s)) et on suppose que cette fonction n’est pas constante.
a. Montrer qu’il existe des réels s1 et s2 tels que
∀s ∈ R : c(s1 ) ≤ c(s) ≤ c(s2 )
s1 < s2 < s1 + L
En déduire que M1 = M (s1 ) et M2 = M (s2 ) sont des sommets de la courbe.
b. On suppose que, sur [s1 , s1 + L[, la dérivée c0 ne s’annule qu’en s1 et s2 .
On considère à nouveau le repère de la question 1. et on suppose Y (s) > 0 pour tous
s vérifiant s1 < s < s2 .
Montrer que
Z s1 +L
c0 (s)Y (s)ds > 0
s1

53
Énoncés - Pb 23 : Sommets d’une courbe paramétrée

Montrer que
Z s1 +L
c0 (s)Y (s)ds = 0
s1

Déduire de cette contradiction que la courbe admet au moins un troisième sommet


M3 = M (s3 ) avec s1 < s3 < s2 .
c. On suppose que, sur [s1 , s1 + L[, la dérivée c0 ne s’annule qu’en s1 , s2 et s3 . Que
peut-on dire alors de c0 en s3 ? Établir une contradiction en reprenant le raisonnement
précédent.
Ainsi, une courbe fermée sans point double et strictement convexe admet au moins
quatre sommets.

54
Énoncés - Pb 24 : Suite implicite

Problème 24
Pour tout entier naturel n, on considère deux fonctions polynomiales définies dans R

fn (x) = 1 + x + x2 + · · · + xn
gn (x) = 1 + 2x + 3x2 + · · · + nxn−1

On se fixe un réel a > 1 et on s’intéresse à une suite de nombres réels strictement positifs
(αn )n∈N−{0,1} telle que
∀n ∈ N − {0, 1} : gn (αn ) = a
1. a. Montrer que pour tout entier n ≥ 2, il existe un unique réel strictement positif αn tel
que gn (αn ) = a.
b. Montrer que la suite (αn )n∈N−{0,1} est strictement décroissante.
c. Montrer qu’il existe un entier N tel que

∀n ≥ N : αn < 1

d. Montrer que la suite (αn )n∈N−{0,1} converge. On note α sa limite. Montrer que

0≤α<1

e. Montrer que les suites (αnn )n∈N−{0,1} , (nαnn )n∈N−{0,1} et (n2 αnn )n∈N−{0,1} convergent
toutes les trois vers 0.
2. a. Montrer que, pour tout x différent de 1,

1 (n + 1)xn xn+1
gn (x) = − −
(1 − x)2 1−x (1 − x)2

b. Montrer que pour tout x ∈ [0, 1[ fixé, la suite (gn (x))n∈N−{0,1} est croissante et
converge vers
1
(1 − x)2
3. a. Montrer que
1
≤a
(1 − α)2
b. Montrer qu’il existe un β ∈]0, 1[ tel que
1
=a
(1 − β)2

c. Montrer que β ≤ α et en déduire


1
α=1− √
a

4. Dans cette question a = 4 et α = 12 . On se propose de trouver un équivalent pour la suite


(εn )n∈N−{0,1} telle que
1
∀n ∈ N − {0, 1} : αn = (1 + εn )
2

55
Énoncés - Pb 24 : Suite implicite

a. Montrer que, pour tous les n non nuls,


1 − εn
−2εn + ε2n = − (n + 1)αnn − αnn+1
2
b. Montrer que
1 n
εn ∼ nα
4 n
c. Montrer que (nεn )n∈N−{0,1} converge vers 0.
En déduire la limite de ((1+εn )n )n∈N−{0,1} et une suite simple équivalente à (εn )n∈N−{0,1} .

56
Corrigés

57
Corrigés - Pb 1

Problème 1
Première partie
1. Si (pn )n∈N converge vers l 6= 0, (pn+1 )n∈N converge aussi vers l et
pn+1
( )n∈N = (un )n∈N
pn
doit converger vers 1.
2. Comme
2 3 n+1
pn = · ··· =n+1
1 2 n
le produit (pn )n∈N diverge vers +∞.
3. Comme
a a 1 a
cos sin p = sin p−1
2p 2 2 2
on peut écrire
n a
Y 1 sin 2p−1 1 sin a
pn = a = n
p=1
2 sin 2p 2 sin 2an

De plus, 2n sin 2an → a quand n → +∞. Donc (pn )n∈N → sin a


a .

Deuxième partie
1. a. Prenons ε = 1 dans la définition de la convergence de (un )n∈N vers 1. Il existe un
entier n0 tel que :

∀n ∈ N : n ≥ nO ⇒ |un − 1| < 1 ⇒ un > 0

Le n0 défini dans cette question reste valable pour la question b..


b. Pour n ≥ n0 , pn est du même signe que pn0 avec

Sn = ln(un0 un0 +1 · · · un )
pn
= ln( )
pn0 −1
= ln(|pn |) − ln(|pn0 −1 |)

Si (pn )n∈N converge, (|pn |)n∈N converge vers un nombre strictement positif donc
(ln |pn |)n∈N converge à son tour ce qui assure la convergence de (Sn )n∈N .
Réciproquement, comme pn = pn0 −1 eSn , si (Sn )n∈N → l alors

(pn )n∈N → pn0 −1 el

qui est non nul.


2. a. On veut appliquer le théorème des accroissements finis à la fonction

f : x → (ln x)2

entre p et p + 1. Etudions les variations de la dérivée


ln x
x→2
x

59
Corrigés - Pb 1

Comme  0
ln x 1 − ln x
=
x x2
est négatif pour x > e, cette dérivée est décroissante dans ]3, +∞[. On en déduit que
ln x ln p

x p
pour tous les t ∈ [p, p + 1].
La formule demandée traduit alors

f (p + 1) − f (p) ≤ (p + 1 − p)f 0 (p)

b. En sommant les inégalités du a., pour tout entre 3 et n ≥ 3, on obtient


 
ln 2
(ln(n + 1))2 − (ln(3))2 ≤ 2 Sn −
2
puis
1 ln 2 − (ln(3))2
(ln(n + 1))2 +
Sn ≥
2 2
Ce qui entraı̂ne la divergence de (Sn )n∈N et (pn )n∈N vers +∞.

Troisième partie
1. a. Tableau de variation facile. La question b. est évidente.
b. Si (Sn0 )n∈N converge vers l, on peut écrire
n
X n
X
ln pn = ln(1 + νp ) ≤ νp ≤ l
p=1 p=1

La suite (pn )n∈N est donc majorée par el .


Comme (pn )n∈N est clairement croissante (on multiplie chaque fois par un nombre
plus grand que 1), elle converge vers un nombre plus grand que 1 + ν1 .
2. Supposons que (Sn0 )n∈N converge. La question précédente montre que
n
!
Y 1
(1 + )
p=1
p
n∈N

converge aussi. Ce qui est en contradiction avec I.2. Comme elle est croissante, la suite
(Sn0 )n∈N diverge donc vers +∞.
3. a. Pour a ≥ 1, le produit diverge clairement vers +∞.
b. i. On conserve les notations de 1., on majore en ajoutant à la somme toutes les
puissances de a qui manquent :
n n
X
2p 2n 1 − a2 +1 1
Sn0 = a 2
= 1 + a + a + a + ··· + a 3
= ≤
p=1
1−a 1−a

La suite (Sn0 )n∈N converge car elle est majorée. Il en est de même de (pn )n∈N
d’après 1.c.

60
Corrigés - Pb 1

ii. Calculons (1 − a2 )pn .


n
(1 − a2 )pn = (1 − a2 )(1 + a2 )(1 + a4 )(1 + a8 ) · · · (1 + a2 )
n
= (1 − a4 )(1 + a4 )(1 + a8 ) · · · (1 + a2 )
n
= (1 − a8 )(1 + a8 ) · · · (1 + a2 ) = · · ·
n n n+1
= (1 − a2 )(1 + a2 ) = (1 − a2 )

On en déduit que (pn )n∈N converge vers


1
1 − a2

61
Corrigés - Pb 2

Problème 2
1. Si les réels ne sont pas distincts, les formes ne le sont pas non plus. Elles constituent donc
une famille liée. Si les réels sont deux à deux distincts, considérons
(X − b)(X − c)(X − d) (X − a)(X − c)(X − d)
Pa = , Pb =
(a − b)(a − c)(a − d) (b − a)(b − c)(b − d)
(X − a)(X − b)(X − d) (X − a)(X − b)(X − c)
Pc = , Pd =
(c − a)(c − b)(c − d) (d − a)(d − b)(d − c)

Si αfa + βfb + γfc + δfd est la forme nulle, en prenant successivement les valeurs en Pa ,
Pb ,Pc ,Pd on obtient α = β = γ = δ = 0 ce qui prouve que la famille est libre.
2. D’après 1., la famille f0 , f1 , f2 , f3 est une base de E3? .
Les réels x0 , x1 , x2 , x3 sont en fait les coordonnées de la forme linéaire
Z 1
P → P (t) dt
0

dans cette base. Pour calculer ces coordonnées, on prend les valeurs en Q0 , Q1 , Q2 , Q3 . Il
vient
1 1
Z
3
x0 = − (t − 1)(t − 2)(t − 3) dt =
6 0 8
1 1
Z
19
x1 = t(t − 2)(t − 3) dt =
2 0 24
1 1
Z
5
x2 = − t(t − 1)(t − 3) dt = −
2 0 24
1 1
Z
1
x3 = t(t − 1)(t − 2) dt =
6 0 24
3. La relation proposée par l’énoncé est équivalente au sytème de quatre équations obtenu en
écrivant l’égalité pour les polynômes 1, t, t2 , t3 .
Ce système est linéaire par rapport à A et B. Transformons le par opérations élémentaires
  

 A + B =1 
 A + B =1 
 A + B =1
  


 aA + bB =
 1 

 (b − a)B = − a
 1  (b − a)B = 1 − a



2 2 2

 
 

2 2 1 ⇔ 1 a ⇔ 1 a 1
a A + b B =  b(b − a)B = −  0 = − − b( − a)
3 3 2 3 2 2

 
 


 
 

 a3 A + b3 B = 1  b2 (b − a)B = 1 − a 1 a 1 a

 
 

0 = − − b( − )
  

4 4 3 4 3 3 2
Ce système admet des solutions si et seulement si les deux dernières équations sont vérifiées.
Ce qui s’écrit 
 a + b =1
 ab = 1
6
C’est à dire lorsque a et b sont les racines de
1
t2 − t +
6

62
Corrigés - Pb 2

Choisissons
r r
1 2 1 2
a = (1 − ) b = (1 + )
2 3 2 3
En reportant dans les eux premières équations on trouve alors
1
A=B=
2
Réciproquement, le système est vérifié pour ces valeurs. Cela signifie que la relation est
vraie pour les polynômes 1, t, t2 , t3 . Elle est donc vérifiée par linéarité dans E3 tout entier.
4. La formule Z 1
1
P (t) dt = (P (u) + P (v) + P (w))
0 3
est vérifiée pour tous les P de E3 si et seulement si elle est vraie pour les polynômes 1, t,
t2 , t3 . On forme donc un système de quatre équations
1 1 1


 1= + +


 3 3 3 
1
1 1
 
 u+v+w =
 = (u + v + w)

 

 2
2 3 ⇔ u2 + v 2 + w2 =1
1 1 2
= (u + v 2 + w2 )
 
 u3 + v 3 + w 3 = 3

 


 3 3 
4

1 1

 = (u3 + v 3 + w3 )

4 3
Ce système n’est pas linéaire. Posons

s=u+v+w t = uv + uw + vw p = uvw

alors :

u2 + v 2 + w2 =s2 − 2t
(u2 + v 2 + w2 )s =u3 + v 3 + w3 + (u2 v + u2 t + · · · )
ts =(u2 v + u2 t + · · · ) + 3p

finalement

(s2 − 2t)s = u3 + v 3 + w3 + ts − 3p u3 + v 3 + w3 = s3 − 3ts + 3p

le système s’écrit donc


3

3

 s=

 s=


 2


 2
5
 
2
s − 2t =1 ⇒ t =
  8
 s3 − 3ts + 3p = 3
 
 p =1

 


4 6
La formule est donc vérifiée lorsque u, v, w sont les trois racines de
3 5 1
X3 − X2 + X −
2 8 6

63
Corrigés - Pb 3

Problème 3
Partie I - Angles d’Euler
1. Par définition des rotations :

− →

r2 ( i ) = −

u, r1 (−

u)=−

u, r3 (−

u ) = i1

− →

donc r3 ◦ r2 ◦ r1 ( i ) = i . De même

− →
− →
− →
− →
− →

r2 ( k ) = k , r1 ( k ) = k1 , r3 (k1 ) = k1

− →

donc r3 ◦ r2 ◦ r1 ( k ) = k1 .
→ −
− → −→
La rotation composée transforme la base orthonormée directe ( i , j , k ) en une base or-
→ → −
− →
thonormée directe ( i1 , −w , k1 ). La seule base orthonormée directe dont les vecteurs 1 et 3

− →
− → −
− → − →
sont i1 et k1 est ( i1 , j1 , k1 ). On en déduit

r3 ◦ r2 ◦ r1 = r
−1
2. La fonction R = f ◦ r→ w ,α ◦ f
− est une rotation car elle est composée de plusieurs rotations
(les rotations forment un groupe pour la composition). On vérifie facilement que R(f (− →
w) =


f ( w ) par conséquent il existe un réel β tel que R = rf (→−w ),α .
Lorsque (− →u,−
→v ,−→
w ) est une base orthonormée directe, la famille (f (− →u ), f (−

v ), f (−

w )) est
également orthonormée directe et on connait la forme des matrices de r = r→ u ,α et R dans

ces bases. Cela nous permet d’écrire :

cos α = (r(−→
u )/−→
u ) = (f −1 ◦ R ◦ f (−

u )/−

u ) = (R(f (−

u ))/f (−→
u )) = cos β

− →
− −1 →
− →
− →
− →

sin α = (r( u )/ v ) = (f ◦ R ◦ f ( u )/ v ) = (R(f ( u ))/f ( v )) = sin β

en utilisant la conservation du produit scalaire par f . On en déduit que α et β sont congrus


modulo 2π ce qui prouve la relation demandée.
3. On remarque que rϕ et rψ sont des rotations de même axe. Elles vont donc commuter.


Comme r1 et Rθ sont des rotations d’angle θ mais respectivement autour de − →u et i avec

− →

u = rϕ ( i ), la question précédente montre que

r1 = rϕ ◦ Rθ ◦ rϕ−1

− →

De même, comme r1 ( k ) = k1 :

r3 = r−

k ,ϕ
= r1 ◦ rϕ ◦ r1−1
1

On en déduit :

r = r3 ◦ r1 ◦ r2 = r1 ◦ rψ ◦ r1−1 ◦ r1 ◦ r2
= r1 ◦ rψ ◦ r2
= rϕ ◦ Rθ ◦ rϕ−1 ◦ rψ ◦ rϕ
= rϕ ◦ R θ ◦ rψ

car rϕ et rψ commutent. ce qui est intéressant dans cette décomposition c’est que les axes

− →

des trois rotations sont dirigés par les vecteurs i et k de la base de départ.

64
Corrigés - Pb 3

Partie II - Quaternions
Les questions de cette partie se traitent par de simples vérifications. Leur correction ne sera
pas détaillée.

Partie III - Multiplications


1. La vérification de ce que S, gq , dq , Cq sont des endomorphismes ne pose pas de difficulté.
Bien remarquer qu’il s’agit d’une structure de R-espace vectoriel.
Soit q 0 un quaternion quelconque, on peut écrire :

1 0 1
dq−1 (q 0 ) = q 0 q −1 = qq= qq 0
N (q) N (q)

donc
1
dq−1 = S ◦ gq ◦ S
N (q)
De même :
1
Cq = gq ◦ dq−1 = gq ◦ S ◦ gq ◦ S
N (q)

2. a. Pour former la matrice de gq , on exprime les images des vecteurs de base en fonction de
→ −
− → − →
(1H , i , j , k ). On peut se permettre de ne pas écrire complètement certaines matrices
car on sait qu’il s’agit de quaternions.

− →
− →

gq (1) = α1H + δ i + γ j + β k

      

− a −b 0 i −ib . −iγ − δ .
gq ( i ) = = =
b a i 0 ia . iα + β .

− →
− →

= −δ1H + α i + β j − γ k

      

− a −b 0 −1 −b . −γ + iδ .
gq ( j ) = = =
b a 1 0 a . α − iβ .

− →
− →

= −γ1H − β i + α j + δ k

      

→ a −b i 0 ia . iα − β .
gq ( k ) = = =
b a 0 −i ib . iγ − δ .

− →
− →

= −β1H + γ i − δ j + α k

On en déduit :  
α −δ −γ −β
δ α −β γ 
Mat gq =  
B γ β α −δ 
β −γ δ α

65
Corrigés - Pb 3

b. La matrice précédente s’écrit avec des blocs 2 × 2 A, B :



A −B
det gq =
B A

Ce déterminant n’est pas modifié par des opérations élémentaires sur les blocs :

A −B + iA A i(A + iB) A − iB 0
det gq = = =
B A + iB B A + iB B A + iB
α + iγ −δ + iβ 2

= | det(A + iB)|2 =
δ + iβ α − iγ
= |(α + iγ)(α − iγ) − (δ − iβ)(δ + iβ)|2 = (α2 + β 2 + γ 2 + δ 2 )2 = N (q)2

On en déduit :
det gq = N (q)2
3. L’égalité entre applications linéaires
1
Cq = gq ◦ S ◦ gq ◦ S
N (q)

se traduit par l’égalité suivante entre les déterminants (attention, l’espace est de dimension
4) :
1
det Cq = (det gq )2 (det S)2
N (q)4
Or (det S)2 = 1 car S ◦ S est l’identité. On en déduit :

det Cq = 1

Partie IV - Produit scalaire


Dans cette partie − →u et −

v sont deux quaternions purs respectivement de coordonnées (γ, δ, β)
0 0 0 → −
− → − →
et (γ , δ , β ) dans la base ( i , j , k ).
 

− →
− →
− →
− iβ −γ + iδ
u =γ i + δ j + β k =
γ + iδ −iβ
0
−γ 0 + iδ 0
 

− →
− →
− →
− iβ
v =γ 0 i + δ 0 j + β 0 k = 0
γ + iδ 0 −iβ 0

1. Pour vérifier que (./.) définit un produit scalaire, formons le produit matriciel des quater-
nions.
→0
− −ββ 0 − γγ 0 − δδ 0 + i(δγ 0 − γδ 0 ) .
 

−uu =
−δβ 0 + βδ 0 + i(γβ 0 − γ 0 β) .
On en déduit l’expression du produit scalaire
1 →−
(−
→u /−
→v ) = tr(−u→v ) = ββ 0 + γγ 0 + δδ 0
2
→ −
− → −

Ceci montre en même temps que ( i , j , k ) est une base orthonormée. Elle est directe par
définition de l’orientation de l’espace E des quaternions purs.

66
Corrigés - Pb 3

2. Dans l’espace vectoriel euclidien oriené E, le calcul en coordonnées (dans une base ortho-
normée directe) du produit vectoriel −
→u−→v donne
   0  0
γβ − γ 0 β

δ δ
γ  ∧ γ 0  =  βδ 0 − β 0 δ 
β β0 δγ 0 − δ 0 γ

On retrouve des expressions figurant dans le produit matriciel calculé plus haut, on en
déduit :

−u−
→v = −(−→
u /−
→v )1H + −

u ∧−
→v
Les autres expressions demandées par l’énoncé en découlent immédiatement.

Parties V - Rotations
1. a. On doit montrer que l’image par l’application Cq d’un quaternion pur − →u est encore
un quaternion pur. On utilise la conjugaison (un quaternion est pur lorsqu’il est égal
à l’opposé de son conjugué).
1 −
Cq (−

u)= q→
uq
N (q)
1 − 1
Cq (−

u)= q→
uq = q(−−

u )q = −Cq (−

u)
N (q) N (q)
On en déduit que Cq (− →
u ) est un quaternion pur.
b. On note cq la restriction de Cq à E. Comme Cq (1H ) = 1H , la matrice de Cq ) dans la
→ −
− → − →
base (1H , i , j , k ) est de la forme
 
1 0 0 0
0 
 
0 Mat → − → − →− c 
( i ,j ,k) q
0

D’après la définition du déterminant d’une matrice (ou en développant suivant la


première colonne), on obtient

det cq = det Cq = 1

c. Comme cq est de déterminant 1, pour montrer que c’est une rotation, il suffit de
montrer qu’il conserve le produit scalaire.

1 1
(cq (−
→ v )) = − tr(cq (−
u )/cq (−
→ →
u )cq (−
→v )) = − tr(q −

u q −1 q −

v q −1 )
2 2
1 1 →− 1 →−
= − tr(q −

u→−v q −1 ) = − tr(−u→v q −1 q) = − tr(− u→
v ) = (−

u /−

v)
2 2 2
en utilisant le fait que la trace d’un produit de deux matrices ne change pas si on les
permute
2. a. Rappelons que
   
a −b a b
q= , q=
b a −b a

67
Corrigés - Pb 3

     

→ 1 0 i 1 −ib ia 1 . .
cq ( i ) = q q= q =
N (q) i 0 N (q) ia ib N (q) −ib2 + ia2 0
→ −
− → Im(−ib2 + ia2 ) α2 − β 2 − γ 2 + δ 2
(cq ( i )/ i ) = =
N (q) N (q)
     

− 1 0 −1 1 b −a 1 . .
cq ( j ) = q q= q =
N (q) 1 0 N (q) a b N (q) b 2
+ a2 0
→ −
− → Re(b2 + a2 ) γ 2 − δ 2 + α2 − β 2
(cq ( j )/ j ) = =
N (q) N (q)
     2 

− 1 i 0 1 ia ib 1 i|a| − i|b|2 .
cq ( k ) = q q= q =
N (q) 0 −i N (q) ib −ia N (q) . .
→ −
− → Im(i|a|2 − i|b|2 ) α2 + β 2 − γ 2 − δ 2
(cq ( k )/ k ) = =
N (q) N (q)
b. On déduit de la question précédente que
3α2 − β 2 − γ 2 − δ 2
tr cq =
α2 + β 2 + γ 2 + δ 2
Cette trace est égale à 3 si et seulement si

3α2 − β 2 − γ 2 − δ 2 = 3(α2 + β 2 + γ 2 + δ 2 )

c’est à dire lorsque β 2 + γ 2 + δ 2 = 0 ou encore que q ∈ Vect(1H ).


3. Lorsque q 6∈ Vect(1H ), cq n’est pas l’identité car la trace de cq n’est pas égale à la trace de
l’identité (qui est 3). De plus :

Cq (q) =qqq −1 = q
1 1 −1
Cq (q) = qq −1 q −1 = q =q
N (q) N (q)

− 1 1 →

cq ( V q ) = Cq (q − q) = (q − q) = V q
2 2
4. En utilisant les calculs de la partie IV et les décompositions

− →

q = α1H + V q , q = α1H − V q

on obtient

− →
− →

q−
→u q =α2 −
→ u − (V q ∧ −
u + 2α V q ∧ −
→ →
u)∧ V q

− →
− →

q−
→u q =α2 →
−u − 2α V q ∧ −

u − (V q ∧ −

u)∧ V q

− 4α − →
(cq − c−1
q )( u ) = V q ∧−

u
N (q)
On sait déjà que cq est une rotation, cette rotation est un demi-tour lorsque cq ◦ cq est


l’identité c’est à dire lorsque cq = c−1
q . Comme V q n’est pas nul, ceci se produit si et
seulement si α = 0 c’est à dire lorsque q ∈ E (q est un quaternion pur).
On suppose dans toute la suite que q 6∈ Vect 1H et q 6∈ E. Il existe alors un unique θ ∈]−π, π[
tel que cq = rθ,→ − car cq est une rotation qui n’est pas un demi-tour.
Vq

68
Corrigés - Pb 3

5. a. Lorsque cq = rθ,→
− la matrice de cq dans une base orthonormée directe de la forme
Vq

− →

U = (−

a , b , 1 V ) est

− q
N(V q)
 
cos θ − sin θ 0
Mat cq  sin θ cos θ 0
U
0 0 1
b. On déduit de la matrice précédente et du calcul de la trace de cq (V.2) que :


3α2 − k V q k2
tr cq =2 cos θ + 1 = →

α2 + k V q k2

− →

α2 − k V q k2 α2 − k V q k2
cos θ = →
− =
α 2 + k V q k2 N (q)


Dans la base U, la matrice de − →
u → V q ∧− →
u se calcule avec l’ expression usuelle du
produit vectoriel :
     − → 
0 x −k V q ky
 0  ∧ y  =  →
− 
 k V q kx 


kV qk z 0
la matrice cherchée est donc :
 →
− 
0 −k V q k 0
 −
→ 
k V q k 0 0
0 0 0
En identifiant les expressions des matrices de cq − c−1
q dans U obtenues à partir de a.
et de V.4., on obtient


2αk V q k
sin θ =
N (q)
c. On utilise
θ sin θ
tan =
2 1 + cos θ
On en déduit →
− −

θ 2αk V q k kV qk
tan = → = α

2 N (q) + α2 − k V q k
θ
Cette expression détermine un unique 2 dans ] − π2 , π2 [ donc un unique θ dans ] − π, π[.

Partie VI - Quaternions et angles d’Euler


1. Lorsque q est de la forme
 iω 
e 0 →

q= = cos ω1H + sin ω k
0 e−iω


cq est une rotation d’axe k (car sin θ >) et d’angle θ ∈] − π, π[ défini par :
θ sin ω
tan = = tan ω
2 cos ω
π
Lorsque cos ω 6= 2.

69
Corrigés - Pb 3

– si ω ∈]0, π2 [ : cq = r→

k ,2ω
.


– si ω = π2 : cq est le demi-tour d’axe Vect k .
– si ω ∈] π2 , π[ : cq = r→

k ,2ω−2π
= r→−
k ,2ω
Lorsque q est de la forme
 
cos ω i sin ω →

q= = cos ω1H + sin ω i
i sin ω cos ω


– si ω = π2 : cq est le demi-tour d’axe Vect i .
– si ω ∈]0, π[−{ π2 }, sin ω > 0 : cq = r→

i ,2ω
2. Effectuons le calcul matriciel qui donne la matrice d’une rotation en fonction de ses angles
d’Euler :
 iϕ " ψ #
cos θ2 i sin θ2 ei 2

e 2 0 0
ϕ
0 e−i 2 i sin θ2 cos θ2
ψ
0 e−i 2
 iϕ " ψ ψ
# " ϕ+ψ
#
e 2 0 cos θ2 ei 2 i sin θ2 e−i 2 cos θ2 ei 2 .
= ϕ ψ ψ = ψ−ϕ
0 e−i 2 i sin θ2 ei 2 cos θ2 e−i 2 sin θ2 ei 2 .

3. Comme q est un quaternion de norme 1 : |a|2 + |b|2 = 1, il existe donc un réel λ ∈]0, π2 [ qui
permet d‘’exprimer les modules sous forme trigonométrique.

|a| = cos λ, |b| = sin λ

Introduisons des arguments µ et ν dans [0, 2π] :

a = cos λeiµ , |b| = sin λeiν

Il ne reste plus qu’à identifier les deux matrices :


θ ϕ+ψ ψ−ϕ
= λ, = µ, =ν
2 2 2
θ = 2λ, ψ = µ + ν, ϕ=µ−ν

70
Corrigés - Pb 4

Problème 4
Partie I. Exemples. Une inégalité générale.
Dans toute cette partie, on utilisera souvent le résultat suivant.
Si une fonction continue, définie dans R est monotone au voisinage de +∞ et de −∞
alors elle majorée si et seulement si elle ne diverge pas vers +∞ ni en −∞ ni en +∞.
Ce résultat est une conséquence des définitions des limites et du fait qu’une fonction continue
sur un segment est bornée.
1. Ici X = R, f (x) = Kx2 , hm (x) = mx − Kx2 .
– Si K < 0, hm n’est majorée pour aucune valeur de m.
– Si K > 0, hm est majorée pour tous les m réels. On obtient facilement la valeur minimale
de la fonction du second degré. On en déduit :

m2
X ◦ = R; f ◦ (m) =
4K
On vérifie que f = f ◦ si et seulement si K = 12 .
2. Lorsque f est une fonction continue sur un segment X = [a, b], il en est de même des
fonctions hm pour n’importe quelle valeur de m. Ces fonctions sont donc toujours bornées
ce qui montre x◦ = R
Chaque fonction continue hm atteint ses bornes sur le segment [a, b]. Il existe donc xm ∈
[a, b] tel que f ◦ (m) = hm (xm ). Dans ce cas rien n’assure l’unicité de xm .
3. Ici X = R et f (x) = 13 x3 . Comme hm (x) = mx − 13 x3 , elle est monotone au voisinage de
+∞ et de −∞ avec
1
hm (x) ∼ − x3
3
Cette fonction diverge vers +∞ en −∞. Elle n’est pas bornée par conséquent

X◦ = ∅

4. Ici X = R et
f (x) = ex , hm (x) = mx − ex
Examinons les limites

 −∞ si m>0
en − ∞ : hm (x) → 0 si m=0
+∞ si m<0

en + ∞ : hm (x) → −∞

Le résultat précisé au début permet de conclure que X ◦ = [0, +∞[.


Si m = 0, la fonction h0 (x) = −ex admet 0 comme borne supérieure donc f ◦ (0) = 0.
Si m > 0, formons le tableau de variations de hm (x) = mx − ex .
On a h0m (x) = m − ex et

0 ln m +∞
m ln m − m
hm % &
−1 −∞

71
Corrigés - Pb 4

On en déduit (en notant à nouveau x la variable)

X◦ = [0, +∞[

0 si x = 0
f ◦ (x) =
x ln x − x si x > 0

On forme alors ku (x) = ux − x ln x − x pour x > 0 dont on cherche le tableau de variations


ku0 (x) = u − ln x :
0 eu +∞
eu
ku % &
0 −∞
On en déduit X ◦◦ = R avec f ◦◦ (x) = ex .
5. Ici X = R et f (x) = αx + β, hm (x) = mx − αx − β = (m − α)x − β. Si m 6= α, une des
limites en ±∞ est +∞ et donc hm n’est pas majorée. On en déduit

X ◦ = {α} , f ◦ (α) = −β

Alors hu est toujours bornée puisque son domaine de définition est réduit au seul point α
avec hu (α) = uα − (−β). Donc en revenant à la lettre x pour désigner la variable :

X ◦◦ = R, f ◦◦ (x) = αx + β

6. Ici X ne contient que quatre points X = {−1, 0, 1, 2} et




 −m − 1 si x = −1
0 si x=0

hm (x) =

 m − 2 si x=1
2m − 1 si x=2

La question est alors de savoir, pour un nombre m donné, quel est le plus grand des quatre
nombres

−1 − m 0 m−2 2m − 1

Le plus commode est de faire une étude graphique en traçant les quatre droites

m → −1 − m m→0 m→m−2 m → 2m − 1

Une de ces droites est l’axe des x. On voit clairement sur le dessin le graphe de f ◦ et
on déduit facilement son expression (la démonstration ne mérite pas vraiment qu’on s’y
attarde). On en déduit X ◦ = R et, en notant à nouveau x la variable,

 −x − 1 si x≤
 −1 
f ◦ (x) = 0 si x ∈ −1, 12
2x − 1 si x ≥ 12

Il est important de noter que la fonction f ◦ est continue. Formons maintenant ku (x)

 ux − (−x − 1) = (u + 1)x + 1 si x≤ −1 
ku (x) = ux − 0 = ux si x ∈ −1, 21
ux − (2x − 1) = (u − 2)x + 1 si x ≥ 21

72
Corrigés - Pb 4

0.5

−1

Fig. 9 – I.6. Etude graphique

À cause du résultat cité dans le préambule, la fonction ku est majorée si et seulement si


u + 1 ≥ 0 et u − 2 ≤ 0. Par conséquent X ◦◦ = [−1, 2].
Sur ]−∞, −1] la fonction ku est croissante. Elle atteint sa borne supérieure en −1 en prenant
la valeur −u.
Sur 12 , +∞ la fonction ku est décroissante. Elle atteint sa borne supérieure en 21 en prenant
 
u
la valeur 2.
1

Sur −1, 2 la fonction ku est affine et varie entre les deux valeurs précedentes. Sa borne
supérieure est donc la plus grande des deux valeurs précédentes.On en déduit
u
∀u ∈ [−1, 2] : f ◦◦ (u) = sup ku = max(u, )
R 2
Soit, revenant à la lettre x :

◦◦ −x si x ∈ [−1, 0]
f (x) = 1
2x si x ∈ [−1, 2]

On remarque que le domaine de définition est le plus petit intervalle contenant le domaine
de définition de f et que la fonction f ◦◦ interpole f en ces points.
7. Pour x ∈ X et m ∈ X ◦ ,
mx − f (x) = hm (x) ≤ f ◦ (m) = sup hm
X

d’où
mx ≤ f (x) + f ◦ (m)

73
Corrigés - Pb 4

Fig. 10 – I.6. Graphe de f ◦◦

Partie II. Un autre exemple. Inégalité de Hölder.

1. L’étude de la fonction hm conduit à X ◦ = R avec

u◦p (m) = 0 pour m ≤ 0 et u◦p (m) = uq (m) pour m > 0

2. On exploite l’inégalité I.7. pour obtenir la première inégalité demandée puis on remplace x
par λx et y par λ1 y pour obtenir la seconde.

Partie III. Espaces N et N0 de fonctions convexes.

Les conditions imposées aux fonctions de N et N0 entraı̂nent clairement qu’elles sont convexes
et croissantes.

1. Comme f (0) = 0, on peut poser τ (x) = f (x)x et interpréter τ comme le taux d’accroissement
en 0 de la fonction f . D’après le théorème des accroissements finis, il existe cx ∈]0, x[ tel
que τ (x) = f 0 (cx ). Comme τ diverge vers +∞, la fonction f 0 n’est pas majorée, comme f 0
est strictement croissante, elle diverge vers +∞.
2. Appliquons le théorème des accroissements finis entre x et 2x.
Il existe c ∈]x, 2x[ tel que

f (2x) − f (x) = xf 0 (c) ≥ xf 0 (x)

car f 0 est croissante. Comme de plus f est aussi croissante avec f (0) = 0, le nombre f (x)
est positif donc
xf 0 (x) ≤ f (2x)

3. On suppose ici que f 0 → +∞ en +∞. Comme

f (2x)
f 0 (x) ≤ 2
2x

On en déduit f (2x)
2x → +∞. Comme d’autre part τ est croissante car f est convexe, cela
prouve que τ → +∞

74
Corrigés - Pb 4

Partie IV. Transformée de Legendre dans N0 .


1. Les propriétés des fonctions dans N0 en particulier f 0 croissante, f 0 → +∞ en +∞ et le
calcul de h0m (x) = m − f 0 (x) conduisent au tableau suivant pour hm

0 xm +∞

f (m)
hm % &
0 −∞

La fonction hm atteint son maximum en un unique point xm qui est noté ϕ(m).
2. a. Les conditions de N0 entraı̂nent clairement que f 0 est strictement croissante de R+
dans R+ . Elle est bijective car continue avec les ”bonnes limites”.
b. Comme xm annule la dérivée de hm , on a m = f 0 (ϕ(m)). Donc ϕ est la bijection
réciproque de f 0 . On en déduit que ϕ est continue (d’après un résultat du cours). Elle
est également croissante ce qui conduit aux ”bonnes limites” grace aux limites de f 0 .
3. D’après les questions précédentes, on peut écrire

f ◦ (m) = mϕ(m) − f ◦ ϕ(m)

Comme f 0 est strictement croissante avec f 00 > 0, la bijection réciproque de f 0 est dérivable
(résultat de cours) avec
1
ϕ0 = 00
f ◦ϕ
On en déduit que ϕ est C 1 puis que f ◦ est C 1 avec

f ◦0 = ϕ(m) + mϕ0 (m) − ϕ0 (m)f 0 (ϕ(m)) = ϕ(m)

car f 0 (ϕ(m)) = m. Comme ϕ est C 1 , cela prouve que f ◦ est C 2 . D’après le calcul de ϕ0 déjà
effectué,
1
f ◦00 = 00
f ◦ϕ
4. Les calculs précédents et la définition de N0 montrent clairement que f ◦ ∈ N0 . D’autre
part, f ◦◦0 est la bijection réciproque de f ◦0 c’est à dire f 0 . Ainsi f ◦◦ et f ont la même
dérivée, la condition en 0 prouve qu’elles sont égales.

Partie V. Un résultat général.


Dans toute cette partie, on suppose X ◦ non vide.
1. L’inégalité de la question I.7. entraı̂ne que pour chaque x de X, f (x) est un majorant de

{mx − f ◦ (x), m ∈ X ◦ }

d’où
∀x ∈ X, f (x) ≥ sup {mx − f ◦ (x), m ∈ X ◦ }
2. a. Il est clair que m ∈ [m1 , m2 ] si et seulement si 0 ≤ m2 − m ≤ m2 − m1 . Si on pose
m2 −m
t= m 2 −m1
c’est à dire m = m2 − t(m2 − m1 ) = tm1 + (1 − t)m2 . On obtient bien

m ∈ [m1 , m2 ] ⇔ ∃t ∈ [0, 1] tel que m = tm1 + (1 − t)m2

75
Corrigés - Pb 4

b. Si m1 et m2 sont dans X ◦ et m dans [m1 , m2 ], il existe t dans [0, 1] tel que m =


tm1 + (1 − t)m2 . Comme f (x) = tf (x) + (1 − t)f (x), on peut écrire pour tout x de
X :
hm (x) = thm1 (x) + (1 − t)hm2 (x)
Il est important de remarquer que t et 1 − t sont positifs dans cette formule. C’est cela
qui montre que hm est majorée par tf ◦ (m1 ) + (1 − t)f ◦ (m2 ) et donc que m ∈ X ◦ .
c. On déduit de b. que X ◦ est convexe. C’est donc toujours un intervalle de R.
3. a. D’après V.1., pour tout x ∈ X, f (x) est un majorant de

{mx − f ◦ (m), m ∈ X ◦ }

donc x ∈ X ◦◦ ce qui entraı̂ne X ⊂ X ◦◦ avec f ◦◦ (x) ≤ f (x).


b. On n’a pas toujours X ◦◦ = X car d’après I.2.c., l’ensemble X ◦ (et à fortiori X ◦◦ ) est
toujours un intervalle ce qui n’est pas forcément le cas pour le domaine de départ X
(comme dans le troisième exemple de la partie précédente).
c. D’après 1., X ◦ ⊂ X ◦◦ . En remplaçant X par X ◦ on obtient donc

X ◦ ⊂ X ◦◦

On va exploiter maintenant

∀x ∈ X : f ◦◦ (x) ≤ f (x)

Considérons un m quelconque dans X ◦◦◦ et un x quelconque dans X. Comme f ◦◦ (x) ≤


f (x), on a aussi
mx − f (x) ≤ mx − f ◦◦ (x) ≤ f ◦◦◦ (m)
Par conséquent, f ◦◦◦ (m) est un majorant de x → mx − f (x) défini dans X ce qui
prouve m ∈ X ◦ avec f ◦ (m) ≤ f ◦◦◦ (m). Comme on avait déjà f ◦◦◦ (x) ≤ f ◦ (x) (c’est
la relation f ◦◦ (x) ≤ f (x) appliquée à f ◦ ) on obtient bien finalement

X ◦◦◦ = X ◦ : f ◦◦◦ = f ◦

76
Corrigés - Pb 5

Problème 5
Partie I
1. Le calcul de f1 et f2 s’effectue en utilisant des coefficients indéterminés et en formant des
équations pour les conditions requises. En utilisant :

f1 (x) = ax + b + (cx + d)ex


f10 (x) = a + (cx + c + d)ex
f100 (x) = (cx + 2c + d)ex

On obtient
f1 (x) = (x + 2) + (x − 2)ex
En utilisant :

f2 (x) = ax2 + bx + c + (αx2 + βx + γ)ex


f20 (x) = 2ax + b + (αx2 + (2α + β)x + β + γ)ex
f200 (x) = 2a + (αx2 + (4α + β)x + 2α + 2β + γ)ex
(3)
f2 (x) = (αx2 + (6α + β)x + 6α + 3β + γ)ex

On obtient
f2 (x) = (−x2 − 6x − 12) + (x2 − 6x + 12)ex

2. a. Calculons, à l’aide de la formule de Leibniz, la dérivée n + 1 ème de la fonction

x2n+1 ex
x→
(n + 1)!

Comme on connait les dérivées succéssives des fonctions puissances et de la fonction


exponentielle, il vient :
n+1
X n + 1 (2n + 1)!
1
x2n+1−k ex
(n + 1)! k (2n + 1 − k)!
k=0

Le coefficient de xn ex s’obtient pour k = n + 1. Il s’agit de :


 
(2n + 1)! 2n + 1
= ∈N
(n + 1)! n! n

b. Étudions la fonction ϕn définie par :


1
ϕn (x) = x2n+1 ex − fn (x)
(n + 1)!

On la dérive n + 1 fois :
1 (n+1)
ϕ(n+1)
n (x) = x2n+1 ex − xn ex
(n + 1)!

77
Corrigés - Pb 5

à cause des conditions sur fn . C’est une somme de termes de la forme

uk xk ex

avec k entre n et 2n + 1. Il est clair que tous les uk sont positifs ou nuls pour k > n
(ils viennent exclusivement de la dérivée calculée avec la formule de Leibniz). Pour
k = n, le coefficient est :  
2n + 1
−1
n
(n+1)
qui est un entier strictement positif. Ceci montre que ϕn (x) ≥ 0 pour x ≥ 0. De
plus toutes les dérivées successives de x2n+1 ex sont nulles en 0. On en déduit

ϕ(n 0) = ϕ0n (0) = · · · = ϕ(n)


n (0) = 0

On peut donc former une cascade de tableaux de variations :

0 +∞
(n+1)
ϕn 0 +
(n)
ϕn 0 %
(n−1)
ϕn 0 %
.. ..
. .

On en déduit en particulier que ϕn (x) > 0 pour x > 0. C’est à dire :


1
∀x > 0 : fn (x) < x2n+1 ex
(n + 1)!

Le raisonnement est analogue pour l’autre inégalité.


3. Soit m ∈ N, on suppose qu’il existe q ∈ N tel que qem ∈ Z. Alors :

qfn (m) = qAn (m) + Bn (m) qem ∈ Z


| {z } | {z } |{z}
∈Z ∈Z ∈Z

car An et Bn sont à coefficients dans Z. D’autre part, d’après 2.

m2n+1 qem
(I) : 0 < qfn (m) <
(n + 1)!
2n+1 n
Or (qem m B
(n+1)! )n∈N et une suite de la forme (A (n+1)! )n∈N pour des réels A et B fixés. Elle
converge donc vers 0.
2n+1
qem
Pour n assez grand, m(n+1)! devient donc strictement plus petit que 1 ce qui est contra-
dictoire avec (I) lorsque qfn (m) est entier. On en déduit que fn (m) est irrationnel pour
tout m entier.

Partie II
1. Le tableau suivant se calcule en partant de la ligne

0| 1 0 0 0 0

78
Corrigés - Pb 5

En descendant, il s’agit du triangle de Pascal usuel. En remontant, on procède de gauche


à droite en calculant les termes au fur et à mesure pour que la relation soit vérifiée. On
obtient
mk 0 1 2 3 4
−4 1 −4 10 −20 35
−3 1 −3 6 −10 15
−2 1 −2 3 −4 5
−1 1 −1 1 −1 1
0 1 0 0 0 0
1 1 1 0 0 0
2 1 2 1 0 0
3 1 3 3 1 0
4 1 4 6 4 1
On peut remarquer aussi que ces coefficients sont entiers à cause de leur définition même.
2. a. Pour le calcul suivant, on utilise les propriétés usuelles des opérations dans un anneau :
n
! n n
X X X
k
c−1,k d (i + d) = c−1,k dk + c−1,k dk+1
k=0 k=0 k=0
Xn
= (c−1,k + c−1,k−1 ) dk (car dn+1 = 0)
k=0
Xn
= c0,k dk = 1d0 = i
k=0

Comme i commute avec tout le monde (en particulier d), le produit dans l’autre sens
est aussi égal à i. On en déduit que i + d est inversible avec :
n
X
(i + d)−1 = c−1,k dk
k=0

b. Pour m dans N, la formule demandée est la formule du binome habituelle dans une
anneau. Pour les entiers négatifs, on va démontrer la formule Pm pour m ∈ Z − N par
une récurrence descendante.
n
X
(Pm ) (i + d)m = cm,k dk
k=0

La question a. montre (P−1 ). Montrons maintenant que

(Pm ) ⇒ (Pm−1 )

En effet, par un calcul analogue à celui du a. :

n
! n n
X X X
k
cm−1,k d (i + d) = (cm−1,k + cm−1,k−1 ) dk = cm,k dk
k=0 k=0 k=0
= (i + d)m (d’après (Pm ))

79
Corrigés - Pb 5

On peut alors multiplier à droite par (i + d)−1 et utiliser l’associativité ce qui donne :
n
X
cm−1,k dk = (i + d)m−1
k=0

C’est à dire (Pm−1 ).

Partie III
1. Si on dérive n + 1 fois un polynôme de degré inférieur ou égal à n, on obtient toujours le
polynôme nul. L’endomorphisme d est donc nilpotent avec dn+1 = 0L(Rn (X)) . On peut alors
appliquer les résultats de la partie II. On en déduit que i + d est inversible dans l’anneau
des endomorphismes, c’est donc un automorphisme.
2. a. La remarque fondamentale est ici que la dérivée de la fonction x → P (x)ex est x →
(P + P 0 )(x)ex où
P + P 0 = (i + d)(P )
La dérivée seconde est alors
(i + d)2 (P )(x)ex
et ainsi de suite. Par exemple la dérivée d’ordre m est :

β (m) (x) = [(i + d)m (Bn )] (x)ex avec (i + d)m (Bn ) = (i + d)m−n−1 (X n )

Pour m = n + 1 :
(i + d)m−n−1 = i
d’où
β n+1 (x) = xn ex
b. D’après la question précédente :

β (m) (x) = (i + d)m−n−1 (X n ) (0)e0


 

Pour m entre 0 et n, l’exposant m − n − 1 est négatif et on peut utiliser la formule du


II.2.b.
" n # " n #
(m)
X
k n
X n! n−k
β (x) = cm−n−1,k d (X ) (0) = cm−n−1,k X (0)
(n − k)!
k=0 k=0
= cm−n−1,n n! (car seul k = n contribue)

On a donc bien
(m)
βn (0)
= cm−n−1,n inZ
n!
On est ici en mesure de prouver le résultat admis dans la partie I (existence des
polynômes An et Bn ).
On choisit d’abord Bn = (i + d)−(n+1) (X n ). Par définition c’est un polynôme de degré
au plus n. À cause de la formule de la question II.2.b, il est à coefficients dans Z.
On doit maintenant trouver un polynôme An de degré au plus n et tel que si

fn (x) = An (x) + Bn (x)ex = An (x) + βn (x)

80
Corrigés - Pb 5

(m)
on ait fn (0) = 0 pour tous les m entre 0 et n. La dernière relation étant automati-
quement vérifiée à cause du degré de An et de la définition de Bn (III.2.a).
La condition impose
An(m) (0) = −βn(m) (0)
D’après la formule de Taylor, le coefficient de X m dans An est
(m) (m)
An (0) βn (0)
=− ∈Z
m! m!
ceci montre que le An ainsi construit est à coefficients entiers.

81
Corrigés - Pb 6

Problème 6
Partie I
1. Exprimons d’abord x puis x + i :
1 cos α 1 iα
α = arctan ⇒x= ⇒x+i= e
x sin α sin α
Deux expressions sont possibles pour les arguments de x + i.
π
x > 0 ⇒ α ∈]0, [ ⇒ sin α > 0 : α est un argument de x + i
2
π
x < 0 ⇒ α ∈] − , 0[ ⇒ sin α < 0 : α + π est un argument de x + i
2

2. Posons β = arctan y1 . Un calcul analogue à celui de la question précédente conduit à :

π 1 π
(x + i)m (y + i)e−i 4 = m ei(mα+β− 4 )
sin α sin β
Ce nombre complexe est réel si et seulement si
π
mα + β − ≡0 (π)
4

3. On calcule (2 + i)2 (−7 + i) et on trouve −25(1 + i). On en déduit la formule demandée


modulo π. Pour lever cette ambiguité ”à π près”, on remarque que
1 1 π
0 < arctan < arctan <
7 2 4
donc
1 1 π
0 < arctan − arctan <
2 7 4
1 π
0 < arctan <
2 4
π
La somme est donc bien entre 0 et 4.
4. En developpant et en utilisant rq − 1 = p2 , on obtient

(p + r + i)(p + q + i) = (2p + q + r)(p + i)

L’égalité en découle à un multiple de π près. De plus, les deux membres de l’égalité sont
entre 0 et π, ils sont donc forcément égaux.

Partie II
1. En utilisant des formules du binome et en séparant les parties réelles et imaginaires, on
obtient
m 1 2 3 4
Am x x2 − 1 x3 − 3x x4 − 6x2 + 1
Bm 1 2x 3x2 − 1 4x3 − 4x

82
Corrigés - Pb 6

2. Il s’agit de séparer les parties réelles et imaginaires de


Am+1 + iBm+1 = (Am + iBm )(x + i)
On obtient :
Am+1 = xAm − Bm Bm+1 = Am + xBm
Ici encore, on sépare les parties réelles et imaginaires après quelques manipulations simples :

Am (−x) + iBm (−x) = (−x + i)m = (−1)m (x − i)m = (−1)m (x + i)m


= (−1)m (Am − iBm )
On en déduit :
Am (−x) = (−1)m Am (x) Bm (−x) = −(−1)m Bm (x)
Cette fois on dérive
(Am + iBm )0 = m(x + i)m−1

A0m = mAm−1 0
Bm = mBm−1
1
Pour x 6= 0, on fait apparaitre x
 m  m
1 1 1
(x + i)m = (ix)m + = (−ix)m i +
i x x
Si m est pair :
1

m
 Am (x) = (−1) 2 xm Am (− )

(−i)m = (−1) 2
m
⇒ x
 Bm (x) = (−1) m2 xm Bm (− 1 )

x
Si m est impair :
m−1
(−i)m = −(−1) 2 i
 m
m+1 1 1
⇒ (x + i)m = (−1) 2 i Am (− ) + iBm (− )
x x
 m
m−1 1 1
= (−1) 2 Bm (− ) − iAm (− )
x x
1
 m−1
 Am (x) = (−1) 2 xm Bm (− )

⇒ x
 Bm (x) = −(−1) m−1 m 1
2 x Am (− )

x
3. En utilisant arctan pour exprimer un argument de x+i, on peut écrire une suite d’équivalences :
π
Am (x) = Bm (x) ⇔ est un argument de (x + i)m
4
1 π 1 π π
⇔ m arctan ≡ (π) ⇔ arctan ≡ ( )
x 4 x 4m 4m
On en déduit que l’ensemble des solutions est
n  π π o
cot +k , k ∈ 0, · · · , m − 1
4m m

83
Corrigés - Pb 6

4. On calcule la dérivée de Fm en remplaçant les dérivées des polynômes à l’aide des formules
de la question II.2. et en utilisant les relations de récurrence pour n’avoir que des m − 1.
On obtient
A2 2
+ Bm−1
Fm0
= −2m m−1
(Am − Bm )2
On en déduit que Fm est décroissante dans chaque intervalle de son domaine de définition.
D’après la formule du binôme, le degré de Am est m et celui de Bm est m − 1 donc Fm
tend vers +1 en +∞ et −∞.

Partie III. Les formules du type Machin


1. D’après la définition, (x, y) ∈ Cm si et seulement si
π
i
m
(x + i) (y + i) ∈ Re 4
π
Un nombre complexe est dans Rei 4 si et seulement si sa partie réelle est égale à sa partie
imaginaire. Or

(x + i)m (y + i) = (Am (x) + iBm (x))(y + i)


= Am (x)y − Bm (x) + i(Bm (x)y + Am (x))

Donc

(x, y) ∈ Cm ⇔ Am (x)y − Bm (x) = Bm (x)y + Am (x)


⇔ (Am (x) − Bm (x))y = Am (x) + Bm (x)

On en déduit : (
Am (x) 6= Bm (x)
⇒ (x, y) ∈ Cm
y = Fm (x)

Supposons maintenant (x, y) ∈ Cm avec Am (x) = Bm (x). Alors Am (x) + Bm (x) = 0 donc
Am (x) = Bm (x) = 0 donc (x + iy)m devrait aussi être nul ce qui est évidemment faux car
x et y sont non nuls. Ceci montre l’implication réciproque.
2. Ici, m désigne un entier entre 1 et 4. Les fonctions Fm sont strictement décroissantes et
tendent vers 1 et +∞. D’après les tableaux, Fm (13) est strictement inférieur à 2 donc aucun
Fm (x), pour x ≥ 14, ne peut prendre de valeur entière.
On peut lire sur les tableaux les entiers entre 1 et 13 pour lesquels les Fm (x) prennent des
valeurs entières.
Pour m = 1 :
1 1 π
x = 2y = F1 (2) = 3 arctan + arctan ≡ (π)
2 3 4
x = 3y = F1 (3) = 2 même formule
π
Ici, les deux arctan sont entre 0 et donc leur somme est entre 0 et p i donc
2
1 1 π
arctan + arctan =
2 3 4

84
Corrigés - Pb 6

Pour m = 2 :
π
x=1 y = F2 (1) = −1 2 arctan 1 + arctan(−1) = (évident)
4
1 1 π
x=2 y = F2 (2) = −7 2 arctan − arctan =
2 7 4
1 1 π
x=3 y = F2 (3) = 7 2 arctan + arctan =
3 7 4
On a fait disparaitre le modulo π par une évaluation numérique.
Pour m = 3, il n’existe pas de formule de Machin.
Pour m = 4, on obtient la formule de Machin :
1 1 π
x=5 y = F4 (5) = −239 4 arctan − arctan =
5 239 4
On a fait disparaitre le modulo π par une évaluation numérique.

Partie IV. Algorithme de Lehmer.


1. Les calculs conduisent à :

z0 = 17 + 7i z1 = −41 + 3i z2 = −577 + i z4 = −33290

2. Pour un entier k tel que zk est défini et de partie imaginaire strictement positive, notons
ak et bk respectivement sa partie réelle et sa partie imaginaire. Montrons que

0 ≤ bk+1 < bk

Par définition :
(
bk+1 = ak − nk bk
zk+1 = (−nk + i)(ak + ibk ) = −nk ak − bk + i(−nk bk + ak ) ⇒
ak+1 = −nk − bk

Par définition de la partie entière :


ak
nk ≤ < nk + 1 ⇒ nk bk ≤ ak < nk bk + bk
bk
⇒ 0 ≤ ak − nk bk < bk ⇒ 0 ≤ bk+1 < bk

3. On peut implémenter en Maple l’algorithme par :


z:= 17+7*I;
while Im(z)<> 0 do
z := z*(I-floor(Re(z)/Im(z)))
od;
Attention, cette boucle ne se terminera que dans le cas où la partie réelle de z0 est entière
comme le montre la question suivante.
4. a. Lorsque a0 et b0 sont des entiers, les relations obtenus dans la question précédentes
montrent que tous les ak et bk sont entiers. La suite des bk est une suite décroissante
d’entiers strictement positifs. Elle ne peut être infinie. Il existe donc un k tel que zk
est réel.

85
Corrigés - Pb 6

b. L’algorithme permet d’écrire

z1 = z0 (−n0 + i)
z2 = z1 (−n1 + i)
..
.
zk = zn−1 (−nk−1 + i) ∈ R

d’où
zk
= (−n0 + i)(−n1 + i) · · · (−nk−1 + i)
z0
1
Comme zk est réel, les arguments de et de (−n0 + i) · · · (−nk−1 + i) sont congrus
z0
modulo π.
Pour un nombre complexe w de partie imaginaire strictement positive, un argument
est :
 
Im w
arctan si Re w > 0
Re w
 
Im w
arctan +π si Re w < 0
Re w
π
si Re w = 0
2
Les arguments de z0 sont donc congrus modulo π à arctan ab , ceux de −nj + i à
− arctan n1j (ou π2 si nj = 0). On en déduit :
   
b 1 1
− arctan ≡ − arctan + · · · + − arctan (π)
a n0 n0

Ce qui donne la formule annoncée en remplaçant éventuellement certains termes par


des π2 .

86
Corrigés - Pb 7

Problème 7
1. a. Il s’agit d’une simple vérification. On développe et ordonne d’abord le crochet de
gauche, on obtient :
2(a2 + b2 + c2 ) − 2(ab + ac + bc)
Quand on multiplie par a + b + c, on obtient :

2(a3 + b3 + c3 ) + 2(ab2 + ac2 + ba2 + bc2 + ca2 + cb2 )


− 2(a2 b + abc + ca2 + ab2 + b2 c + abc + abc + bc2 + c2 a)
= 2(a3 + b3 + c3 ) − 6abc
1 1
b. En remplaçant (tout est > 0) dans la relation précédente a par a 3 , b par b 3 , a par
1
c 3 , on obtient
1 1
a + b + c = 3(abc) 3 + terme positif avec des puissances
3
1 1 1
De même, en remplaçant dans la relation précédente a par a− 3 , b par b− 3 , a par c− 3 ,
on obtient
1 1 1 1 1
+ + = 3(abc)− 3 + terme positif avec des puissances −
a b c 3
Cela prouve les inégalités demandées.
2. Les deux inégalités de la question précédentes se reformulent en :
3 1 a+b+c
≤ (abc) 3 ≤
1 1 1 3
+ +
a b c
Il s’agit de la comparaison classique entre moyennes harmonique, géométrique et arithmétique.
Les suites sont bien définies car chaque nouveau terme est strictement positif ce qui permet
la poursuite du processus. La comparaison des moyennes montre par récurrence que
∀n ≥ 1 : cn ≤ bn ≤ an

3. On va montrer successivement :
– que la suite (cn )n∈N est croissante (la limite est notée c)
– que la suite (an )n∈N est décroissante et minorée (la limite est notée a)
– que la suite (cn )n∈N est majorée (la limite est notée c) et que la suite (an )n∈N est minorée
(la limite est notée a)
– que a = b.
Preuve de la croissance de (cn )n∈N

1 1

 ≤

an cn 3
cn ≤ bn ≤ an ⇒ ⇒ cn+1 = ≥ cn
1 1 1 1 1
≤ + +


an bn cn

bn cn
Preuve de la décroissance de (an )n∈N
(
cn ≤ an an + bn + cn
cn ≤ bn ≤ an ⇒ ⇒ an+1 = ≤ an
bn ≤ an 3

87
Corrigés - Pb 7

Les inégalités précédentes montrent que (cn )n∈N∗ est majorée par a1 , elle est donc conver-
gente. On note c sa limite. De même (an )n∈N∗ est minorée par c1 , elle est donc convergente.
On note a sa limite.
On va montrer maintenant a = b par une double inégalité.
Pour tous les entiers (plus grands que 1) p et q on peut écrire :

cp ≤ · · · ≤ cmax(p,q) ≤ amax(p,q) ≤ · · · ≤ aq

On en déduit que pour tout p ≥ 1, cp est un minorant de l’ensemble des aq donc cq ≤ a


car a est la borne inférieure de l’ensemble des aq . Ceci montre que a est un majorant de
l’ensemble des cp donc c ≤ a car c est la borne supérieure de l’ensemble des an .
Formons maintenant une inégalité ne contenant pas bn dont la convergence n’est pas
prouvée.
an + bn + cn 2an + cn
bn ≤ an ⇒ an+1 = ≤
3 3
Comme les suites (an )n∈N∗ et (cn )n∈N∗ convergent respectivement vers a et c on peut
utiliser le théorème de passage à la limite dans une inégalité. Il conduit à :
2a + c
a≤ ⇒a≤c
3
Il est évident, d’après le théorème d’encadrement, que (bn )n∈N∗ converge vers la limite
commune a = c.
4. Le point essentiel dans les deux questions suivantes est la formule
an bn cn (an + bn + cn )
an+1 cn+1 = (1)
an bn + bn cn + cn an
a. En particulier, si an cn = b2n , la formule devient

b3n (an + bn + cn )
an+1 cn+1 = = b2n
an bn + bn cn + b2n

Comme tout est positif, lorsque a1 c1 = b21 on obtient a2 c2 = b21 = b22 et la relation se
propage par récurrence, la suite des bn est alors constante. Les trois suites convergent
vers b1 qui est la moyenne géométrique de a1 et c1 .
b. On va montrer que lorsque a1 c1 < b21 , la suite des bn est décroissante. Remarquons
d’abord que
b32 = a1 b1 c1 < b21
ce qui entraine b2 < b1 . Il s’agit donc de montrer que an cn < b2n pour tous les entiers
n.
La relation (1) peut encore s’écrire

an+1 cn+1 = f (an cn )

avec
ux
f :x→ u = bn (an + bn + cn ) v = an bn + bn cn
x+v
Comme
uv
f (x) = u −
x+v

88
Corrigés - Pb 7

et que tout est strictement positif, la fonction f est croissante.


Alors :
an cn < b2n ⇒ an+1 cn+1 = f (an cn ) < f (b2n ) = b2n
puis :
b3n+1 = an+1 bn+1 cn+1 < b3n ⇒ bn+1 < bn
Le raisonnement est analogue lorsque a1 c1 > b21 .

89
Corrigés - Pb 8

Problème 8
1. a. D’après les propriétés usuelles du produit scalaire :

− →

P(−

a ⊥ ) ∩ P( b ⊥ ) = D(−

a ⊥ ∧ b ⊥)

− →

De plus ici −

c = −− →
a − b donc tout vecteur orthogonal à −

a et b est aussi orthogonal
à −

c ce qui se traduit par :


P(→
−a ⊥ ) ∩ P( b ⊥ ) ⊂ P(−

c ⊥)

− →
− →

P(−

a ⊥ ) ∩ P( b ⊥ ) ∩ P(−
→c ⊥ ) = P(−

a ⊥ ) ∩ P( b ⊥ ) = D(−

a ⊥ ∧ b ⊥)



b. Équation normale du plan P(−

a, b) :


→ →
− →

u ∈ P(−

a , b ) ⇔ (−

u /−

a ∧ b)=0

On en déduit d’après le cours :



−→ →
− →


− u / a ∧ b )
d(M, P(−

(
a , b )) = →


−a ∧ b
2. Plans ”hauteurs”.
a. Le plan hauteur issu de − →
u est orthogonal à P(− →
v ,−

w ) c’est à dire qu’il contient le

− →
− →

vecteur v ∧ w . Il doit aussi contenir u . Un vecteur orthogonal au plan hauteur issu
de −

u est donc
(−
→v ∧− →
w) ∧ −

u

b. Preuve de l’identité de Jacobi.


Les termes se simplifient deux à deux en sommant les doubles produits vectoriels :

(−

u ∧−

v)∧−

w = (−

u /−

w )−

v − (−

v /−

w )−

u
 N

(→

v ∧−

w) ∧ −

u = (−

v /−

u )−

w − (−

w /−

u )−

v
 
(→

w ∧−

u)∧−

v = (−

w /−

v )−

u − (−

u /−

v )−

w
N 

Chacun des trois vecteurs de l’identité de Jacobi est orthogonal à un des plans hau-
teurs. La question 1. montre alors que l’intersection des trois plans est la droite Dh
dirigée par le vecteur

((−

u ∧−

v)∧−

w ) ∧ ((−

v ∧−

w) ∧ −

u)

3. Plans ”bissecteurs”.
a. En utilisant les équations normale et le résultat de cours donnant la distance d’un
point à un plan, on obtient que le point M est équidistant de P(−
→u,−→
v ) et P(−

w,→−u)
si et seulement si :
|(−

m/−→
u ∧−→v )| |(−

m/−→
w ∧− →
u )|
=
k−
→u ∧−→
vk k−
→w ∧−→uk

90
Corrigés - Pb 8

ou encore, pour ε ∈ {−1, +1} :


(−

m/−→
u ∧−
→v) (−

m/−

w ∧−→u)

− →
− =ε −→ →

ku ∧ vk kw ∧ u k
Ce qui s’écrit
(−

m/−

α ε) = 0
avec

→ 1 →
− ε
αε = → u ∧−

v + → →

w ∧−

u
k−
u ∧−→
vk k−
w ∧−→
uk
On obtient donc deux plans bissecteurs respectivement orthogonaux à −

α 1 et −

α −1
b. Calculons les produits scalaires :
ε det(−→
u,−→
v ,−

w)
(−

α ε /−

v)= − → →
− (−

w ∧−
→u /−

v)=ε →
− →

kw ∧ u k kw ∧ u k
ε det(−→
u,−→
v ,−

w)
(−

α ε /−

w) = − → →
− (−

u ∧−
→v /−

w) = →
− →

ku ∧ vk kw ∧ u k
Ces deux produits scalaires sont donc de signe opposés uniquement pour

→ 1 1
a =−

α −1 = → →

u ∧−

v − → →

w ∧−

u
k−
u ∧−→
vk k−
w ∧−→
uk
c. On déduit les autres vecteurs orthogonaux aux plans bissecteurs en permutant les
lettres. Ils se simplifient deux par deux dans la sommation :

→ 1 →
− 1
a = → u ∧−

v − → →

w ∧−

u
k−
u ∧−→
vk k−
w ∧−→
uk
 N

→ 1 →
− 1
b = → v ∧−

w− → →

u ∧−

v
k−
v ∧−→
wk k−
u ∧−→
vk
 

−c =
→ 1 →
− 1
w ∧−

u − → →

v ∧−

w
k→

w ∧−→
uk k−
v ∧−→
wk
N 

La question 1. montre ici que l’intersection des trois plans bissecteurs (intérieurs) est
une droite Db dirigée par :
 
1 →
− →
− 1 →
− →

u ∧ v − w ∧ u
k−
→u ∧− →
vk k−→
w ∧−→
uk
 
1 →
− →
− 1 →
− →

∧ v ∧ w − u ∧ v
k−

v ∧− →
wk k−

u ∧− →vk
4. Plans ”médiateurs”.
a. En décomposant à l’aide du projeté orthogonal, on obtient que
mk2 = d(M, D(−
k−
→ →v ))2 + d(M, P(−

v ⊥ ))2
= d(M, D(−

w ))2 + d(M, P(−

w ⊥ ))2
On en déduit qu’un point est à égale distance des droites si et seulement si il est à
égale distance des plans.

91
Corrigés - Pb 8

b. Écrivons qu’un point M est à égale distance des droites en écrivant qu’il est à égale
distance des plans (avec les équations normales) :
|(−

m/−→v )| |(−

m/−→
w )|
=
kvk kwk
ce qui s’écrit encore, avec ε ∈ {−1, +1},
1 − ε −
(−

m/−

α ε) = 0 avec −

αε = → →
v + → →
w
k−
vk k−
wk
On obtient donc deux plans médiateurs associés aux deux vecteurs orthogonaux − →
α −1


et α 1 .
c. Exprimons les produits scalaires avec des cos :
(−

w /−→
v)
(−→
α ε /−

v ) = k→
−vk+ε − → = k−
→v k(1 + ε cos δ) = k−

v kε(ε + cos δ)
kwk
où δ est l’écart angulaire entre −
→v et −

w . De même
(−

α ε /−

w ) = k−

v k(ε + cos δ)
On en déduit que l’unique vecteur pour lequel les produits scalaires sont de signe
opposés est

− 1 → 1 −
a =− →
α −1 = − −
v − − →w
k→
vk k→wk
→ →

d. Les vecteurs b et −
c s’obtiennent par permutation circulaire. Les termes se simplifient
deux par deux lorsque l’on somme les trois. L’intersection des plans médiateurs est
donc une droite Dm dirigée par
   
1 − → 1 −→ 1 −→ 1 − →
v − − w ∧ w− − u
k−

vk k→
wk k−
→wk k→uk
5. Expression des vecteurs directeurs des droites.
– Plans hauteurs. Avec des doubles produits vectoriels, et après avoir mis en facteur
(−

u /−

w )(−

v /−

u )(−

w /−

v)
on trouve : −
→u ∧− →v →
−v ∧− →
w →

w ∧− →
u

− →
− + − → →
− + −→ →

u.v v .w w. u
– Plans bissecteurs. En utilisant la linéarité du produit vectoriel et après avoir multiplié
par
k−
→u ∧− →v kk−→v ∧− →
w kk−

w ∧− →
uk
et mis en facteur
det(−

u,−

v ,−

w)
on trouve
k−

v ∧−

w k−

u + k−

w ∧−

u k−

v + k−

u ∧−

v k−

w
– Plans médiateurs. En utilisant la linéarité du produit vectoriel, on obtient directement :
1 →
− 1 1
u ∧−

v + → →

v ∧−

w+ → →

w ∧−

u
k−

u kk−→
vk k−
v kk−→
wk k−
w kk−→
uk

92
Corrigés - Pb 9

Problème 9
1. a. D’après le cours sur la définition bifocale des coniques, l’ensemble C est une ellipse de
foyers F et F 0 . La distance entre le centre et les sommets est le nombre a.
b. L’application S est une similitude de rapport |u| et d’angle un argument de u. Par
conséquent, pour deux points A et B quelconques :

S(A)S(B) = |u| AB

On en déduit que C 0 est l’ensemble des points M vérifiant

S(F )M + S(F 0 )M = 2|u|a

C’est à dire l’ellipse de foyers S(F ) et S(F 0 ) et de distance centre-sommets égale à


|u|a.
2. a. L’équation de Cρ est
(x + 1 − 2ρ)2 + y 2 = λ2 (ρ − ρ2 )

b. Par un point M de coordonnées x et y passe un cercle Cρ lorsque, pour x, y, λ fixés,


il existe un réel ρ vérifiant la relation précédente. Réécrivons donc cette relation en
l’ordonnant par rapport à ρ :

(4 + λ2 )ρ2 − (4x + 4 + λ2 )ρ + (x + 1)2 + y 2 = 0

Par un point M de coordonnées x et y passe un unique cercle Cρ lorsque la relation


précédente (considérée comme une équation du second degré d’inconnue ρ) admet une
unique solution réelle. Cela se traduit par la nullité du discriminant. Calculons ce
discriminant puis formons des conditions équivalentes à sa nullité :

(4x + 4 + λ2 )2 − 4(4 + λ2 )((x + 1)2 + y 2 ) = 0


⇔ (16 − 4(4 + λ2 ))(x + 1)2 + 8λ2 (x + 1) + λ4 − 4(4 + λ2 )y 2 = 0
⇔ −4λ2 x2 + 4λ2 + λ4 − 4(4 + λ2 )y 2 = 0
⇔ 4λ2 x2 + 4(4 + λ2 )y 2 = λ2 (4 + λ2 )
x2 y2
⇔ + =1
λ2 λ2
1+
4 4
La dernière relation est une équation réduite. L’ensemble Eλ est donc une ellipse de
centre l’origine. L’axe focal est l’axe Ox car le coefficient sous le x2 est plus grand que
celui sous le y 2 . On note comme d’habitude
– a : la distance centre-sommets
– b : le demi petit axe
– c : la distance centre-foyers
On a a2 = b2 + c2 dans le cas d’une ellipse avec :

λ2 λ2
a2 = 1 + b2 =
4 4
donc c = 1. Les foyers sont les points de coordonnées (1, 0) et (−1, 0).

93
Corrigés - Pb 9

c. L’ensemble ∆λ est formé par les points M par lesquels passe au moins un cercle
Cλ . Un point M de coordonnées (x, y) est dans ∆λ lorsque l’équation du second
degré d’inconnue ρ déjà considérée admet des solutions réelles c’est à dire lorsque
le discriminant est positif ou nul. En reprenant les calculs du b., cela se traduit par :

x2 y2
+ ≤1
λ2 λ2
1+
4 4
L’ensemble ∆λ est donc le disque elliptique dont le bord est Eλ .
3. a. La bijectivité est évidente (équation du premier degré) la bijection réciproque S 0
associe à un point d’affixe z le point d’affixe

a−b a+b
z+
2 2

b. L’image par S d’un cercle de centre C et de rayon r est un cercle de centre S(C) et
2r
de rayon |a−b| .
c. D’après la question précédente, et après calculs, on trouve que l’image du centre est
le point de coordonnées
2r2 + 1
De même, on trouve que le rayon du cercle image est

2|c| p
r 1 − r2
|a − b|

On en déduit que le cercle image est un cercle Cρ pour



2
2c
ρ=r λ=

a − b

4. Soit z1 et z2 des nombres complexes tels que

|z1 | = r |z1 |2 + |z2 |2 = 1

Il existe alors des réels ϕ1 et ϕ2 tels que


p
z1 = reiϕ1 z2 = 1 − r2 eiϕ2

On peut alors exprimer :


p
a|z1 |2 + b|z2 |2 + cz1 z2 = ar2 + b(1 − r2 ) + cr 1 − r2 ei(ϕ1 −ϕ2 )

Pour r fixé et ϕ1 , ϕ2 variables, les points dont les affixes sont ces nombres complexes
décrivent un cercle

affixe du centre : ar2 + b(1 − r2 )


p
rayon : |c|r 1 − r2

94
Corrigés - Pb 9

5. D’après 4.√D est la réunion (pour r entre 0 et 1) des cercles de centre ar2 + b(1 − r2 ) et de
rayon |c|r 1 − r2 .
2c
L’image par S d’un tel cercle est un cercle Cr2 pour λ = . Comme r2 décrit ]0, 1[,
a − b
S(D) est l’ensemble des points par lesquels passe au moins un cercle Cρ . Donc

2c
S(D) = ∆λ avec λ =
a − b

Donc
D = S 0 (δλ )
Les foyers de S(Eλ ) sont les images par S des points d’affixes −1 et 1 c’est à dire les points
d’affixes a et b.

95
Corrigés - Pb 10

Problème 10
Partie I
1. En écrivant des lignes de coefficients du binôme, on réalise rapidement que les termes
augmentent jusqu’au milieu, décroissent ensuite. On veut donc montrer que
 
n
ω(n) =
E( n2 )

On peut le justifier (sommairement) par récurrence.


Supposons que les coefficients de la ligne n augmentent puis diminuent, il en est alors de
même de la somme de deux termes consécutifs de cette ligne ce qui prouve (triangle de
Pascal) la propriété à l’ordre n + 1.
On peut aussi le justifier directement en remarquant que :
   
n n−k n
∀k ∈ {0, 1, · · · , n − 1} : =
k+1 k k
D’autre part :
n−k n
<1⇔ <k
k 2
On en déduit
n n−k
∀k ∈ {0, 1, · · · , E( )} : ≥1
2 2
n n−k
∀k ∈ {E( ) + 1, · · · n − 1} : <1
2 2
Ce qui prouve le comportement de la suite décrit au début.
2. D’après la question précédente,
   
2n 2n − 1
ω(2n) = ω(2n − 1) =
n n−1
avec
(2n)(2n − 1) · · · (n + 1) (2n − 1) · · · (n + 1)
ω(2n) = =2 = 2ω(2n − 1)
n! (n − 1)!

Partie II
1. Lorsque deux partie de E ont le même nombre d’éléments, une inclusion entre elles entraine
l’égalité. L’ensemble des parties à p éléments de E est donc un ensemble de Sperner.
2. Lorsque f −1 ({t}) n’est pas vide, il est formé des parties A de E telles que
X
ai = t
i∈A

Pour montrer que f −1 ({t}) est de Sperner, on considère A et B avec A ⊂ B et A 6= B.


Alors il ne peuvent être tous les deux dans f −1 ({t}) car les ai étant strictement positifs
X
f (B) = f (A) + ai > f (A)
i∈B−A

96
Corrigés - Pb 10

3. On va donner deux démonstrations.


La première méthode consiste à compter d’abord les couples en les classant suivant le
premier ensemble A1 .
Comment former un couple de Sperner (A1 , A2 ) à partir de la donnée de A1 de cardinal
k?
Il ne faut pas que la partie A2 soit une partie de A1 ni qu’elle contienne A1 . Il y a 2k parties
de A1 . Il y a 2n−k − 1 parties contenant A1 autres que A1 (autant que de parties dans le
complémentaire). On en déduit donc que lorsque A1 est fixé il y a

2n − 2k − 2n−k + 1

couples de Sperner (A1 , A2 ) lorsque A1 est de cardinal k. Le nombre total de couples de


Sperner est

n−1
X
Cnk (2n − 2k − 2n−k + 1) = (2n + 1)(2n − 2) − 2((1 + 2)n − 1 − 2n )
k=1
= 22n − 2 3n + 2n

Ce nombre est à diviser par 2 car on cherche le nombre de paires et non de couples soit

22n−1 − 3n + 2n−1

La deuxième méthode s’inspire du principe d’inclusion-exclusion 7 . On compte toujours


d’abord les couples mais on commence par les couples qui ne sont pas de Sperner.
On doit considérer les couples (A, B) tels que A ⊂ B privés des couples (A, A). Il y en a
3n − 2n . (voir feuille exercices Dénombrement)
On doit compter aussi les (A, B) tels que B ⊂ A Il y en a aussi 3n − 2n . Mais attention
à ne pas décompter deux fois les (A, A). Comme le nombre total de couple est (2n )2 . Le
nombre de couples de Sperner est

22n − (2(3n − 2n ) + 2n ) = 22n − 3n + 2n−1

et on retrouve
22n−1 − 3n + 2n−1
paires de Sperner en divisant par deux.

Partie III
Une chaı̂ne est entièrement définie par une suite injective (a1 , a2 , . . . , an ) d’éléments de E en
posant
A1 = {a1 }, A2 = {a1 , a2 }, · · · , An = {a1 , a2 , . . . , an }
Ceci définit une bijection entre l’ensemble des chaı̂nes et l’ensemble des injections de {1, 2, · · · , n}
dans E. Il y a donc n! chaı̂nes de l’ensemble E.
Une chaı̂ne dont le k ième terme est une partie fixée A s’obtient à partir d’une suite injective
(a1 , a2 , . . . , ak ) d’éléments de A et d’une suite injective (ak+1 , . . . , an ) d’éléments de E − A.
Le nombre de ces suites, c’est à dire le nombre cherché de chaı̂nes est

k! (n − k)!
7 voir Proofs From the Book Springer

97
Corrigés - Pb 10

Partie IV
1. Considérons une chaı̂ne (C1 , . . . , Cn ) et une partie de Sperner S telles que l’intersection de
{C1 , . . . , Cn } avec S soit non vide et contienne une partie A. Cette partie A fait partie de
la chaı̂ne, tous les autres éléments de cette chaı̂ne sont contenus dans A ou le contiennent.
Aucun ne peut donc être dans S par définition d’un ensemble de Sperner.
2. Considérons toutes les chaı̂nes (C1 , . . . , Cn ) qui coupent un ensemble de Sperner S, classons
les à l’aide de leur unique partie A dans l’intersection.
Lorsque A contient k éléments, le nombre de chaı̂nes coupant S en A est

k! (n − k)!

On en déduit que le nombre total de chaı̂nes coupant S est


X
(cardA)!(n − cardA)!
A∈S

Ce nombre est évidemment plus petit que n! qui est le nombre total de chaı̂nes. En divisant
par n! on obtient donc
X 1
cardA
≤1
Cn
A∈S

3. D’après la partie préliminaire, tous les coefficients du binôme qui interviennent dans la
formule précédente sont plus petits que ω(n). On en déduit
X 1 X 1 cardS
1≥ n
≥ =
cardA
ω(n) ω(n)
A∈S A∈S

Ce qui permet de conclure.


On peut remarquer qu’il existe un ensemble de Sperner réalisant l’égalité card S = ω(n).
Par exemple l’ensemble des parties de E contenant E( n2 ) éléments.

98
Corrigés - Pb 11

Problème 11
Attention, ce corrigé utilise des définitions et des conditions de stabilité présentées dans le
complément de cours 8 sur les suites définies par récurrence. Ces définitions et propriétés sont à
la frontière (extérieure) du programme.
En particulier, pour un point fixe c d’une fonction f on utilisera :

|f 0 (c)| < 1 ⇒ c est stable


|f 0 (c)| > 1 ⇒ c est instable

On utilisera aussi que lorsque I est un intervalle stable pour une fonction f croissante. La suite
définie par récurrence par f et une condition initiale x0 dans I est monotone. Le sens de la
monotonie est lié au signe de f (x0 ) − x0 . L’inégalité initiale entre x0 et x1 = f (x0 ) se propage
en une inégalité de même sens entre xn et xn+1 à cause de la croissance de f .
Lorsqu’une fonction f est croissante, le tableau des signes de x → f (x) − x permet donc de
déterminer la stabilité d’un point fixe.

Partie I
1. a. La fonction fa est strictement décroissante dans R car pour a ∈]0, 1[

fa0 (x) = (ln a)ax < 0

La fonction f ◦ f est donc croissante, les suites (x2n )n∈N et (x2n+1 )n∈N sont donc
monotones.
Pour étudier les points fixes de f , on forme g avec g(x) = fa (x) − x. Comme fa est
décroissante, g l’est aussi. De plus elle décroit de −∞ à −∞. Elle s’annule donc en un
unique point c qui est l’unique point fixe de f . Il vérifie

ac = c

b. Si fa (c) = c alors evidemment fa ◦ fa (c) = c. De plus :

(fa ◦ fa )0 (c) = fa0 (c)fa0 ◦ fa (c) = (fa0 (c))2

D’après le a., on obtient


(fa ◦ fa )0 (c) = (ln a)2 c2

2. a. L’objectif de cette question est de donner un outil permettant de comparer facilement


|fa0 (c)| avec 1.
On va comparer ln1 1 et 1e en utilisant la fonction monotone décroissante fa .
a

1
1 ln 1 − 1 ln a 1
fa ( 1)=a
a = a ln a = e − ln a =
ln a e

La fonction g étant définie comme en 1., on en déduit


1 1 1
− = g( 1 )
e ln a1 ln a
8 http ://back.maquisdoc.net/data/cours nicolair/C4792.pdf

99
Corrigés - Pb 11

Comme g est décroissante de +∞ vers −∞


1 1 1 1
1 < e ⇔ g( 1)>0⇔ < c ⇔ 1 < (− ln a)c ⇔ | ln a|c > 1
ln a ln a ln a1

Comme fa0 (c)| = | ln a|c, on obtient bien l’équivalence demandée.


On peut remarquer que lorsque cette égalité est vérifiée, le point fixe c de fa est
instable.
b. On se ramène à la forme de la question précédente :
1 1 1 1
a < e−e ⇔ ee < ⇔ e < ln ⇔ 1 < e
a a ln a

On en déduit :
a < ee si et seulement si |fa0 (c)| > 1 c’est à dire c instable.
a > ee si et seulement si |fa0 (c)| < 1 c’est à dire c stable.

Partie II
L’objet de cette partie est l’étude des points fixes de f ◦ f . On définit g et h par

g(x) = f ◦ f (x) − x h(x) = f (x) + x

1. a. Un calcul de dérivée.

g 0 (x) = f 0 (x)f 0 (f (x)) − 1 = ln a ax ln a af (x) − 1 = (ln a)2 ah(x) − 1

b. Étude de h.

h(x) = f (x) + x ⇒ h0 (x) = 1 + (ln a)ax ⇒ h00 (x) = (ln a)2 ax ≥ 0

donc h0 est croissante. Par définition f (0) = 1 donc

h0 (0) = 1 + ln a
g 0 (0) = (ln a)2 a0+f (0) − 1 = (ln a)2 a − 1

Comme f (1) = a, g(0) = a.


c. En +∞ : f → 0 car 0 < a < 1, d’où g → −∞, h0 → 1, g 0 → −1
d. D’après 1.a.
g 0 (x) = (ln a)2 ah(x) − 1
avec (ln a)2 > 0 et a < 1 donc les variations de g 0 sont opposées à celles de h. Par
exemple quand h est croissant, g 0 est décroissant.
2. Étude des zéros de h0 . On rappelle que h0 est croissante avec

h0 (0) = 1 + ln a h0 (x) = 1 + (ln a)ax

a. Si a > e−1 , h0 (0) > 0 donc h0 > 0 dans [0, +∞[.


b. Si a ≤ e−1 , h0 (0) ≤ 0 donc h0 s’annule. En étudiant l’équation on trouve que h0
s’annule seulement en
ln(ln a1 )
b=
ln a1

100
Corrigés - Pb 11

c. Dans le cas a < e−e , on a < e−1 donc h0 s’annule en b calculé dans la question
précédente. Alors :
1
h0 (b) = 1 + (ln a)ab = 0 ⇒ f (b) = ab = −
ln a
Donc
f ◦ f (b) = ef (b) ln a = e−1
D’autre part,

g 0 (b) = (ln a)2 ab+f (b) − 1 = (ln a)2 f (b)f ◦ f (b) − 1


1 1 ln a1
= (ln a)2 1 − 1 = −1
ln a e e

On en déduit que g 0 (b) > 0 lorsque a < e−e et que g 0 (b) < 0 lorsque a > e−e .
Remarquer que l’on doit toujours avoir a < e−1 pour que le b annulant h0 existe.
La suite de la discussion portera donc sur trois cas :

a < e−e
e−e < a < e−1
e−1 < a

3. Cas e−1 < a. Dans ce cas

g 0 (0) = (ln a)2 a − 1 > e−1 − 1 > 0

On peut former d’après II.1. le tableau de variations

0 +∞
0
h +
h %
g0 <0 & −1
g a>0 & −∞

La fonction g s’annule une fois seulement. Ce point est forcément le point fixe c de f . Le
tableau de g montre que ce point fixe est attractif pour f ◦ f . Les deux suites extraites
(indices pairs et indices impairs pour une récurrence définie par f ◦ f ) sont adjacentes et
convergent vers c.
4. Cas e−e < a < e−1 . Cette fois g 0 (b) < 0 d’après 2.c.

0 b +∞
h0 − 0 +
g0 % g 0 (b) < 0 &
g a & −∞

La situation est en fait la même que celle du cas précédent. La fonction g admet un seul
zéro qui est le point fixe c de f . Il est attractif, les suites extraites convergent vers c.
5. Cas a < e−e . Cette fois on doit trouver un vrai changement de comportement car d’après
la partie I., le point fixe c de f devient instable.

101
Corrigés - Pb 11

a. Posons ϕ(a) = g 0 (0) = (ln a)2 a − 1. Alors

ϕ0 (a) = 2 ln a + (ln a)2 = (2 + ln a) ln a

On en déduit le tableau suivant :


0 e−2 1
ϕ −∞ % <0 & −1

avec ϕ(e−2 ) = e42 − 1 < 0. On en déduit donc que g 0 (0) est toujours strictement
négatif. On peut former le tableau

0 b1 b b2 +∞
h0 − 0 +
g0 <0 % g 0 (b) > 0 & −1
g a>0 & α % β & −∞

On en déduit que g peut avoir 1, 2 ou 3 zéros suivant les signes de α et β.


b. On sait que c est un point fixe de f et de f ◦ f . C’est donc un zéro de g. De plus,
d’après I.2.b, f 0 (c) < −1 donc g 0 (c) > 0. Comme [b1 , b2 ] est le seul intervalle sur
lequel g est croissante, c est dans cet intervalle donc α < 0 et β > 0. Par conséquent
g s’annule trois fois en des points c1 < c < c2 .
c. Le tableau des signes de g est alors :

0 c1 c c2 +∞
+ 0 − 0 + 0 −

Montrons que f (c1 ) = c2 .


En effet f ◦ f (f (c1 )) = f (f ◦ f (c1 )) = f (c1 ) donc f (c1 ) est un point fixe de f ◦ f
donc f (c1 ) ∈ {c1 , c, c2 }. Or f (c1 ) = c1 est impossible car c1 est le seul point fixe de f .
L’égalité f (c1 ) = c est aussi impossible car f est injective (strictement décroissante)
avec f (c) = c. La seule possibilié est donc f (c1 ) = c2 . On démontre de même que
f (c2 ) = c1 .
Lorsque a devient strictement plus petit que e−e , le point fixe c ”explose” en trois
points fixes. Les deux points fixes stables c1 et c2 encadrent un point fixe instable c.

0 → c1 ← c → c2 ←

Les suites extraites ne sont plus adjacentes mais convergent l’une vers c1 l’autre vers
c2 .
Par exemple si x0 < c1 alors (x2n )n∈N est croissante et converge vers c1 dans [0, c1 ],
x1 = f (x0 ) > c2 et (x2n+1 )n∈N est décroissante et converge vers c2 dans [c2 , +∞[.
Si c1 < x0 < c alors (x2n )n∈N est décroissante et converge vers c1 dans [c1 , c[, x1 =
f (x0 ) > c2 et (x2n+1 )n∈N est croissante et converge vers c2 dans ]c, c2 [.

102
Corrigés - Pb 12

Problème 12
Partie I
1. a. Si g est strictement croissante, E =]a, b[.
b. Dans ce cas E =] − 1, 0[.
c. Dans ce cas E =]0, π2 [ ∪ ]π, 2π[.
d. On peut calculer la dérivée g 0 (x) = 2x(−2x2 +1) et en déduire les variations et l’allure
du graphe de −t4 + t2 . On en tire
1 1 1
E =] − 1, − √ [ ∪ ] − √ , √ [
2 2 2

0,2

0,1

K1,0 K0,5 0 0,5 1,0

K0,1

K0,2

Fig. 11 – Question I.1.d.

2. En choisissant les points où la dérivée change de signe on choisit les extrema locaux. Prenons
par exemple la fonction dont la dérivée est
t → (t − 0.7)(t − 1.5)
dans l’intervalle [0, 2]. Pour une telle fonction, E =]0, 2[ et contient le maximum local en
0.7.
3. Une fonction strictement décroissante dans ]a, b] ne l’est pas forcément dans [a, b] car la
valeur de f (a) peut être quelconque. En revanche, si on suppose en plus la continuité en
a, la valeur de f (a) est alors la limite à droite en a soit sup]a,b] f . La fonction f est alors
décroissante dans [a, b].
Cette décroissance est stricte car, si f (a) = f (c) pour un c de ]a, b], la fonction f serait
alors constante sur ]a, c].

103
Corrigés - Pb 12

0,3

0,2

0,1

0
0,7 1,5 2

Fig. 12 – question I.2 E contient le maximum local 1

4. a. L’ensemble E est vide si et seulement si

∀x ∈]a, b[, ∀y ∈]x, b] : g(x) ≤ g(y)

Ceci traduit exactement la décroissance de g dans ]a, b]. Comme g est continue dans
[a, b], c’est équivalent à la décroissance de g dans [a, b].
b. La fonction continue g atteint sa borne supérieure M sur le segment [a, b] en un point
xmax . Il est clair que xmax ∈ / E donc xmax ∈ {a, b} et M ∈ {g(a), g(b)}.
Les deux cas possibles sont g(a) < g(b) = M et g(a) = g(b) = M .
Ils sont illustrés par les graphes des fonctions 1 + (t − 0.4)2 et 1 − (t − 0.5)2 sur [0, 1].
La réciproque n’est pas vraie. Une relation M = g(a) ou g(b) n’empêche pas que le
maximum puisse être atteint en un autre point à l’intérieur du segment. Dans ce cas
E ne sera pas ]a, b[. On peut choisir par exemple la fonction cos sur [0, 4π].

Partie II
1. Quand x augmente, l’intervalle [x, b] se réduit. La fonction Ψ est donc décroissante.
Pour étudier la continuité de Ψ, deux méthodes sont possibles.
La première consiste en une étude locale autour d’un point x de [a, b[.
Remarquons d’abord que la fonction continue g atteint sa borne supérieure sur [x, b]. Il
existe donc m ∈ [x, b] tel que Ψ(x) = g(m). Distinguons deux cas.
Cas 1. Ψ(x) = g(m) > g(x).
Alors m ∈]x, b] et par continuité en x, il existe α > 0 tel que

∀t ∈ [x − α, x] : g(t) < g(m)

104
Corrigés - Pb 12

1,2

1,1

1,0

0 0,5 1

Fig. 13 – Cas 1. M = g(a) = g(b)

On en déduit que Ψ(y) = Ψ(x) lorsque y ∈ [x − α, m]. Ainsi, la fonction Ψ est non
seulement continue mais constante au voisinage de x.
Cas 2. Ψ(x) = g(m) = g(x).
Par continuité de g en x, pour tout ε > 0, il existe un α > 0 tel que

∀t ∈ [x − α, x + α] : Ψ(x) − ε ≤ g(t) ≤ Ψ(x) + ε

On va alors chercher à encadrer Ψ(y) pour y ∈ [x − α, x + α].


Utilisons d’abord décroissance de Ψ :

∀y ∈ [x − α, x + α] : Ψ(x + α) ≤ Ψ(y) ≤ Ψ(x − α)

D’un côté :

∀t ∈ [x − α, x] : g(t) ≤ Ψ(x) + ε
∀t ∈ [x, b] : g(t) ≤ Ψ(x)

ce qui entraı̂ne Ψ(x − α) ≤ Ψ(x) + ε.


De l’autre
Ψ(x) − ε ≤ g(x + α) ≤ Ψ(x + α)
ce qui entraı̂ne Ψ(x) − ε ≤ Ψ(x + α).
Finalement on a donc

∀y ∈ [x − α, x + α] : Ψ(x) − ε ≤ Ψ(x + α) ≤ Ψ(y) ≤ Ψ(x − α) ≤ Ψ(x) + ε

ce qui assure la continuité de Ψ en x.


Une deuxième méthode possible consiste à utiliser un résultat de cours sur les fonctions
monotones. Si f est une fonction monotone définie sur un intervalle I et si f (I) est un

105
Corrigés - Pb 12

1,3

1,2

1,1

1,0

0 0,4 1

Fig. 14 – Cas 2. g(a) < M = g(b)

intervalle, alors f est continue dans I. Ce résultat repose sur l’étude des limites des fonctions
monotones. Il sert en particulier à prouver la continuité de la bijection réciproque d’une
fonction bijective, monotone et continue sur un intervalle.
Il faudrait alors montrer que l’image par ψ de l’intervalle [a, b] est un intervalle.
La fonction g est continue sur un segment donc bornée. Notons
M = g(xm ) = max g
[a,b]

Il est clair que Ψ est à valeurs dans [M, g(b)]. On doit montrer que, pour tout y dans
[M, g(b)], il existe un x ∈ [a, b] tel que Ψ(x) = y. Cette méthode ne sera pas développée
davantage.
2. a. Un élément x de ]a, b[ est dans E si et seulement si g(x) < Ψ(x).
b. Si x ∈ E, on sait que
Ψ(x) − g(x)
>0
2
En prenant cette quantité comme ε et en écrivant la définition des continuités de g et
de Ψ en x, on obtient facilement l’inclusion demandée.
3. a. Notons Mx la partie de R dont s(x) est la borne inférieure :
Mx = {ξ ∈]x, b] tq g(x) < g(ξ)}
C’est une partie non vide (car x ∈ E) de ]x, b], sa borne inférieure s(x) est donc un
élément de [x, b].
Il est impossible que s(x) = b. En effet on aurait alors Mx = {b} donc g(x) < g(b).
Dans ce cas, la continuité de g en b entraı̂nerait g(x) < g(y) pour y assez proche de b.
Ceci serait en contradiction avec Mx = {b}.
On doit donc avoir s(x) ∈]x, b[.
Si y ∈ [x, s(x)[, y n’est pas un élément de Mx donc g(y) ≤ g(x).

106
Corrigés - Pb 12

0
5 10

K1

Fig. 15 – Cas où g(a) = M = g(B) et E n’est pas ]a, b[.

b. Comme g est continue en s(x), la limite de g(y) quand y → s(x) dans [x, s(x)[ est
g(s(x)). Par passage à la limite dans une inégalité :
g(s(x) ≤ g(x)
Lorsque n est assez petit pour que s(x) + n1 < b, le nombre s(x) + 1
n n’est pas un
minorant de Mx , il existe donc ξn ∈ Mx tel que
1
s(x) ≤ ξn < s(x) +
n
La suite des ξn converge vers s(x) en vérifiant g(x) < g(ξn ). Par passage à la limite :
g(x) ≤ g(s(x))
et finalement
g(x) = g(s(x))
Si y ∈ [x, s(x)[, il n’est pas un élément de Mx , donc
g(y) ≤ g(x)
De plus pour tous les ξ ∈ Mx :
g(x) < g(ξ)
On a donc prouvé l’existence d’un ξ tel que :
y < s(x) ≤ ξ ≤ b
g(y) ≤ g(x) < g(ξ)
Ce qui assure que y est un élément de E.

107
Corrigés - Pb 13

Problème 13
Partie I

1. On doit vérifier que Z[ d] contient 1 et qu’il est stable pour l’addition et la multiplication.
Cela ne pose pas de problème :
√ √ √
(x + dy) + (x0 + dy 0 ) = (x + x0 ) + d(y + y 0 )
| {z } | {z }
∈Z ∈Z
√ √ √
(x + dy)(x + dy) = (xx0 + d2 yy 0 ) + d(xy 0 + x0 y)
| {z } | {z }
∈Z ∈Z

2. On vérifie sans difficulté que c(1) = 1 et



∀(z, z 0 ) ∈ Z[ d]2 : c(z + z 0 ) = c(z) + c(z 0 ), c(z + z 0 ) = c(z)c(z 0 )

3. D’après la question précédente, pour tous z et z 0 dans Z[ d],
N (zz 0 ) = zz 0 c(z)c(z 0 ) = zc(z)z 0 c(z 0 ) = N (z)N (z 0 )

4. Si z est inversible d’inverse z 0


zz 0 = 1 ⇒ N (zz 0 ) = 1 ⇒ N (z)N (z 0 ) = 1 ⇒ N (z) ∈ {−1, +1}
car N (z) et N (z 0 ) sont entiers. Réciproquement, si N (z) ∈ {−1, +1}, comme N (z) = zc(z),
z est inversible d’inverse N (z)c(z).

Partie II
1. L’ensemble contenant zz 0 s’obtient simplement par la règle des signes car c(zz 0 ) = c(z)c(z 0 ).
Cela donne le tableau suivant
I++ I+− I−+ I−−
I++ I++ I+− I−+ I−−
I+− I+− I++ I−− I−+
I−+ I−+ I−− I++ I+−
I−− I−− I−+ I+− I++

Le signe de z est le même que celui de z1 , le signe de c(z) est le même que celui de c(z)
1
les
quatre ensembles I++ , I+− , I−+ , I−− sont donc stables par inversion.
2. Les stabilités nécessaires ont été démontrées lors de la question précédente.
3. On a admis que I 6= {−1, +1}, il existe donc un z dans I de module différent de 1. Alors
z 2 6= 1 et z 2 ∈ I++ d’après le tableau II 1.

Partie III
√ √
Notons D+ la droite d’équation x + d y = 0 et D− la droite d’équation x − d y = 0. Si M
est un point de coordonnées (x, y), on peut interpréter
√ √
X = x − d y, Y = x + d y
comme les coordonnées de M dans un repère attaché à ces droites. On en déduit la figure suivante.

108
Corrigés - Pb 13


x− dy = 0
I+− Y

I−− I++

I−+
X

x+ dy = 0

Fig. 16 – Partie III

Partie IV
√ √
1. On peut remarquer que si z = x + y d est un élément de Z[ d] alors
1 1
x= (z + c(z)), y = x = √ (z − c(z))
2 2 d
Lorsque z ∈ I++ , z et c(z) sont strictement positifs donc x aussi. Dans ce cas N (z) =
zc(z) > 0 donc N (z) = 1
Lorsque z ∈ I++ avec z > 1, c(z) = z1 < 1 < z donc y > 0
2. D’après les questions précédentes, X est une partie non vide de N∗ , elle admet donc un
plus petit élément noté u.
u dans la question précédente, il existe m ∈ I++ tel que m > 1 et
3. D’après la définition de √
v ∈ N∗ tel que m = u + d v.
On va montrer que m est le plus petit élément de {z ∈ I++ tq z > 1}
Comme m est dans cet ensemble, on doit montrer seulement que m est un minorant de cet
ensemble. √
Considérons un z > 1 dans I++ , il existe x et y naturels non nuls tels que z = x + d y.
Comme x ∈ X on a u ≤ x. D’autre part, comme N (z) = 1

x2 − dy 2 = 1
1 2 1
y2 = 2
(x − 1) ≥ 2 (u2 − 1) = v 2
d d
Comme v et y sont positifs 0 < v < y et finalement par addition des deux inégalités
√ √
z = x + dy ≥ u + dv = m

Partie V
1. Cette question est un analogue multiplicatif de l’étude des sous-groupes additifs de Z.
Par définition m > 1, si z est un élément de I++ strictement plus grand que 1, il existe un
naturel non nul n tel que

mn ≤ z < mn+1 , 1 ≤ m−n z < m

109
Corrigés - Pb 13

De plus m−n z ∈ I++ et, par définition de m, la relation m−n z < m interdit à m−n z d’être
strictement plus grand que 1. Ainsi m−n z = 1, z = mn
Lorsque z < 1, on se ramène à la question précédente en considérant z1
2. a. Si z ∈ I+− , z 2 ∈ I++ d’après le tableau II 1.
b. D’après la question 1, il existe n ∈ Z tel que z 2 = mn . Si n était pair de la forme 2k,
on aurait z = mk ou z = −mk . Ceci est impossible car mk ∈ I++ et−mk ∈ I−− . Ainsi
n est forcément impair, de la forme 2k + 1 donc

z 2 = m2k+1
z = (zm−k )2

avec zm−k ∈ I+− d’après le tableau II 1.


c. Si z ∈ I+ , z 2 ∈ I++ , il existe donc un entier n tel que z 2 = mn = w2n . On en déduit
z = wn car −wn 6∈ I+

Partie VI

1. Comme 9 − 2 × 4 = 1, il est clair que 3 + 2 2 est bien dans I++ .
En utilisant
√ les notations des parties IV et V, il s’agit maintenant de montrer que m =
3 + 2 2 en prouvant que 3 = min X. L’équation 4 − 2y 2 = 1 n’a pas de solution entière
donc 2 6∈ X. Ceci montre que 3 est bien le plus petit élément de X.
√ √ √
Comme (1 + 2)2 = 3 + 2 2, w = 1 + 2 engendre I+
2. a. Remarquons qu’un carré d’entier est congru à 0 ou 1 modulo 4. On en déduit que
x2 − 3y 2 est congru à 0 ou 1 ou 2 mais jamais à -1 modulo 4. Il est donc impossible
que pour x et y entiers x2 − 3y 2 soit égal à -1.
Ici I+− et I−− sont vides.
√ √
b. Comme 2 + 3 ∈ I++ , 2 ∈ X. D’autre part, 1 6∈ X donc 2 = min X, 2 + 3 = m
engendre I++
c. Les solutions sont les couples
 
1 1
(z + c(z)), √ (z − c(z)))
2 2 d
où z décrit I. Ici I = I++ ∪ I−+ . Les couples attachés aux éléments de I−+ sont les
opposées de ceux de I++ .

Comme I++ =< 2 + 3 > formons les suites (un )n∈Z , (an )n∈Z , (bn )n∈Z en posant
√ √
un = (2 + 3)n = an + bn 3

Ces suites sont définies par récurrence


a0 = 2 b0 = 1
an+1 = 2an + 3bn an−1 = 2an − 3bn
bn+1 = an + 2bn bn−1 = −an + 2bn
Les solutions sont tous les couples

(an , bn ), (−an , −bn )

lorsque n décrit Z.

110
Corrigés - Pb 14

Problème 14
Partie I.
1. a. Avec les opérations définies dans le produit cartésien de deux espaces vectorieils, la
linéarité est évidente :

ϕ((a, b) + (a0 , b0 )) = ϕ((a + a0 , b + b0 )) = (a + a0 ) + (b + b0 )


= (a + b) + (a0 + b0 ) = ϕ((a, b)) + ϕ((a0 , b0 ))

et par un développement analogue :

ϕ(λ(a, b)) = λϕ((a, b))

L’image de ϕ est A + B par définition de la somme de deux sous-espaces.


b. Montrons que ker ϕ = {(a, −a), a ∈ A ∩ B}. Cela montrera que ker ϕ est l’image de
A ∩ B par l’application
a → (a, −a)
qui est clairement linéaire et injective (donc un isomorphisme entre A ∩ B et ker ϕ).
Il est évident que, (a, −a) ∈ ker ϕ pour a ∈ A ∩ B. Cela entraı̂ne une inclusion.
Réciproquement :
(a, b) ∈ ker ϕ ⇒ a = −b ∈ A ∩ B
∈A ∈B

prouve l’autre inclusion.


c. Par isomorphisme, la dimension du noyau est celle de l’intersection. Le théorème du
rang entraı̂ne alors la formule demndée.
2. Soit (a1 , · · · , ap ) une base de A (tout sous-espace d’un espace de dimension finie est de
dimension finie). On va montrer que (a1 , · · · , ap , x) est une base de V = Vect(A ∪ {x}).
Cela assurera que
dim (Vect(A ∪ {x})) = p + 1 = dim A + 1
Remarquons d’abord que tous les vecteurs de cette famille sont dans A ∪ {x} donc dans V .
Montrons ensuite que (a1 , · · · , ap , x) engendre V . En effet Vect(a1 , · · · , ap , x) est un sous-
espace vectoriel qui contient A = Vect(a1 , · · · , ap ) et x donc, par définition d’un espace
vectoriel engendré :
V ⊂ Vect(a1 , · · · , ap , x)
Cette inclusion signifie exactement que (a1 , · · · , ap , x) engendre V . Montrons enfin que
(a1 , · · · , ap , x) est libre. Comme on sait que (a1 , · · · , ap ) est libre, si (a1 , · · · , ap , x) était
liée, x serait combinaison linéaire de (a1 , · · · , ap ) donc x serait dans A.
Cette famille est donc libre et génératrice, c’est une base de V .
3. Soit A et B deux hyperplans distincts de E. Comme ils sont distincts, ils ne sont pas
mutuellement inclus l’un dans l’autre. Il existe donc un vecteur x qui est dans l’un et pas
dans l’autre. Disons que x ∈ B et x 6∈ A (le raisonnement se ferait de la même manière
dans l’autre cas). D’après la question précédente :

dim (Vect(A ∪ {x})) = dim A + 1 = dim E

car A est un hyperplan.On en déduit

Vect(A ∪ {x}) = E

111
Corrigés - Pb 14

Comme A + B est un sous-espace vectoriel qui contient A et x :

Vect(A ∪ {x}) ⊂ A + B

On en déduit

E =A+B
dim E = dim(A + B) = dim A + dim B − dim(A ∩ B)
dim E = 2(dim E − 1) − dim(A ∩ B)
dim(A ∩ B) = dim E − 2 = dim B − 1

Ceci montre bien que A ∩ B est un hyperplan de B.


4. Soit A un sous espace vectoriel de E qui n’est pas E. Ce sous-espace A admet une base
(a1 , · · · , ap ) (avec p < dim E = n). Cette base est une famille libre de E. D’après le
théorème de la base incomplète, il existe des vecteurs bp+1 , · · · bn tels que

(a1 , · · · , ap , bp+1 , · · · bn )

Soit une base de E. Il est alors évident que

Vect(a1 , · · · , ap , bp+1 , · · · bn−1 )

est un hyperplan qui contient A.

Partie II.
1. La linéarité est évidente. De plus,

x ∈ ker ϕf ⇒ x + f (x) = 0E ⇒ x = −f (x) ∈ A ∩ B = {0E }

assure l’injectivité. D’après le théorème du rang, on peut en déduire que

dim(Im ϕf ) = dim Af = dim A

2. On sait déjà que Af est de la bonne dimension. Il suffit donc de montrer que le noyau est
réduit à 0E .

x ∈ Af ∩ B ⇒ ∃a ∈ A, ∃b ∈ B tel que x = a + f (a) = b


⇒ a = b − f (a) ∈ A ∩ B ⇒ a = 0E ⇒ x = 0E

3. Soit f et g deux applications linéaires de A dans B telles que Af = Ag . Alors, pour tout
a∈A:
a + f (a) ∈ Af = Ag ⇒ ∃a0 ∈ A tel que a + f (a) = a0 + g(a0 )
alors
a − a0 = g(a0 ) − f (a) ∈ A ∩ B ⇒ a = a0 ⇒ f (a) = g(a)
en réinjectant dans a + f (a) = a0 + g(a0 ). On en déduit

f =g

112
Corrigés - Pb 14

4. Soit f = −pB,A1 avec les notations de l’énoncé. Pour tout x ∈ Af , il existe a ∈ A tel que

x = a − pB,A1 (a) = pA1 ,B (a) ∈ A1

Ainsi :
Af ⊂ A1
Mais comme les deux sous-espaces sont de même dimension :

Af = A1

5. Les questions précédentes montrent que

f → Af

définit une bijection entre L(A, B) et l’ensemble des supplémentaires de B.


La question 2 assure que Af est bien un supplémentaire. La question 3 assure l’injectivité
et la question 4 assure la surjectivité.
6. L’ensemble des supplémentaires à une droite vectorielle fixée B est en bijection avec L(H, B)
où H est un supplémentaire de B (on sait qu’il en existe). Comme L(H, B) est un espace
vectoriel de dimension dim B dim H = dim E −1 = n−1, il est en bijection avec Kn−1 donc
infini lorsque K est infini. L’ensemble de tous les hyperplans est donc également infini.
7. si K est fini de cardinal q. L’espace E de dimension finie n est en bijection avec Kn donc
fini et
]E = q n
Le résultat de la partie III est faux car l’ensemble des sous-espaces vectoriels est fini lui
aussi. L’ensemble de tous les hyperplans est égal à E.
Comme l’ensemble des supplémentaires de B est en bijection avec L(A, B) qui est de
dimension dim A dim B, le nombre de ces supplémentaires est :

q dim A dim B

Partie III.
1. a. La famille (a1 ) est libre car le vecteur est non nul, on peut former une base de deux
vecteurs par le théorème de la base incomplète.
b. Si βi est nul, ai ∈ A1 donc Ai = A1 or on a supposé les sous-espaces deux à deux
distincts.
c. Il suffit de choisir un λ différent de tous les αβii . C’est possible car le corps est infini.
2. On va raisonner par récurrence sur la dimension de l’espace.
La propriété est vraie lorsque dim E = 2 à cause de la question précédente.
Montrons maintenant que la propriété à l’ordre n − 1 entraine la propriété à l’ordre n.
Considérons une famille (A1 , · · · , Ap ) d’hyperplans deux à deux distincts dans un espace
E de dimension n. Comme l’ensemble des hyperplans est infini, il existe un hyperplan H
qui est distinct de tous les Ai . D’après la question I.3., chaque Ai ∩ H est un hyperplan
de H. Ils ne sont pas forcément deux à deux distincts mais on peut en extraire une famille
(B1 , · · · , Bq ) (avec q ≤ p) formées d’hyperplans de H deux à deux distincts. alors :

A1 ∪ · · · ∪ Ap = E ⇒ (A1 ∩ H) ∪ · · · ∪ (A1 ∩ H) = H ⇒ B1 ∪ · · · ∪ Bq = H

en contradiction avec la propriété appliquée à H pour la dimension n − 1.

113
Corrigés - Pb 14

3. Lorsque la famille n’est pas formée d’hyperplans, on peut inclure chaque Ai dans un hy-
perplan d’après I.4. et utiliser la question précédente.
4. a. Si x n’est pas dans l’union des Ai , il n’est dans aucun et

Vect(x) ∩ Ai = {0E } ⇒ dim (Vect(x) + Ai ) = 1 + dim Ai = dim E


⇒ Vect(x) + Ai = E

Ainsi Vect(x) est un supplémentaire commun aux Ai .


b. On démontre le résultat par une récurrence descendante. On sait que lorsque les Ai
sont de dimension dim E − 1, ils admettent un supplémentaires communs.
Montrons que le résultat pour des sous-espaces de dimension p + 1 entraine le résultat
pour des sous-espaces de dimension p.
Considérons donc des Ai de dimension p. D’après 3., il existe un vecteur x n’apparte-
nant à aucun des Ai . Formons la famille des Vect(Ai ∪ {x}). D’après l’hypothèse de
récurrence, il existe un supplémentaire commun B à ces sous-espaces. On vérifie alors
facilement que Vect(B ∪ {x}) est un supplémentaire commun aux Ai .

114
Corrigés - Pb 15

K0,4 K0,2 0 0,2 0,4

Fig. 17 – graphe de ϕn pour n = 4

Problème 15
1. a. Le graphe de ϕn est une parabole tronquée. La fonction est continue dans R, C ∞ dans
chaque intervalle mais elle n’est pas dérivable en − n1 et n1
b. Le calcul de l’intégrale ne présente pas de difficultés.
Z n1
n2 2
 
3n 2
ϕn (t)dt = − =1
−n1 4 n 3n3

2. a. En faisant le changement de variable u = x + t dans la définition de fn (x), on obtient :


1
3n x+ n
Z
fn (x) = ϕn (u − x)f (u)du
4 x− n1

Développons ϕn (u − x) et ordonnons suivant les puissances de u avant d’intégrer en


utilisant le linéarité
Z x+ n1 Z x+ n1
3n 2 2 2
fn (x) = (1 − n x ) f (u)du + 2n uf (u)du
4 1
x− n 1
x− n
Z x+ n1 !
2 2
−n u f (u)du
1
x− n

115
Corrigés - Pb 15

Les trois intégrales qui figurent dans la parenthèse s’expriment à l’aide de primitives
de u → f (u), u → uf (u), u → u2 f (u). Cette expression montre donc bien que fn est
C 1 . Elle permet aussi le calcul de fn0 (x).
1
Z x+ n
3n
fn0 (x) = −2n2 x f (u)du
4 1
x− n
 
2 1 1
+(1 − n x) f (x + ) − f (x − )
n n
Z x+ n1
+2n2 uf (u)du
n x− 1
 
2 1 1 1 1
+2n x (x + )f (x + ) − (x − )f (x − )
n n n n
 
2 1 2 1 1 2 1
−n (x + ) f (x + ) − (x − ) f (x − )
n n n n
Développons et regroupons les termes en f (x − n1 ) et f (x − n1 ). Ils s’annulent et il ne
reste que les intégrales qui se regroupent en
1
3n3 x+ n
Z
0
fn (x) = (u − x)f (u)du
2 x− n1
Le changement de variable t = u − x dans cette dernière intégrale conduit au résultat
demandé : Z 1
3n3 n
fn0 (x) = tf (x + t)dt
2 − n1
3. a. Utilisons le calcul de l’intégrale de ϕn pour exprimer la différence comme une intégrale
que l’on majore de manière très classique :
Z 1 Z n1
n
|fn (x) − f (x)| = ϕn (t)f (t)dtf (x) ϕn (t)dt

−1 −n 1
Z 1 n Z 1
n n
= ϕn (t)(f (t) − f (x))dt ≤ ϕn (t) |f (t) − f (x)| dt

−1 −n 1
n
Z n1 Z n1
≤ ϕn (t)Mn dt = Mn ϕn (t)dt = Mn
1 1
−n −n

On a utilisé le fait que ϕn est à valeurs positives dans l’intervalle.


b. Dans cette question, on utilise le théorème de Heine. Toute fonction continue sur un
segment est uniformément continue.
Pour tout ε > 0, il existe un α > 0 tel que , pour tous x et y dans J :
|x − y| < α ⇒ |f (x) − f (y)| < ε
Considérons un entier N tel que pour tout entier n,
1
<αn≥N ⇒
n
Alors, pour tout x dans J et n ≥ N , Mn (x) < ε donc Kn < ε. Ceci entraine que
(Kn )n∈N∗ converge vers 0.

116
Corrigés - Pb 15

c. Pour tout réel x fixé, on peut considérer un segment J qui le contienne (par exemple
de longueur 1 et de milieu x). La question précédente prouve la convergence vers 0 de
la suite des Kn attachée à ce segment.Comme

|fn (x) − f (x)| ≤ Kn

On en déduit que (fn (x))n∈N∗ converge vers 0.


4. a. Introduisons le développement définissant Rx dans l’expression de la dérivée trouvée
en 2.b. Par linéarité, on obtient :
1
! 1
!
3n3 3n3 0
Z n
Z n
fn0 (x) = f (x) tdt + f (x) t2 dt
2 1
−n 2 1
−n
1
3n3
Z n
+ f (x) t2 Rx (t)dt
2 1
−n

Si on est particulièrement scrupuleux, on peut se poser la question de la continuité de


Rx afin de justifier son intégrabilité. Par définition même, Rx est clairement continue
sauf en 0 où elle n’est pas vraiment définie. On peut prolonger Rx par continuité en
posant Rx (0) = 0 car le fait que Rx converge vers 0 en 0 est la défintion même de la
dérivabilité de f en x.
2
Les intégrales de t et de t2 valent respectivement O et 2n3 . On en déduit :
1
3n3
Z n
fn (x) = f 0 (x) + f (x) t2 Rx (t)dt
2 1
−n

b. Majorons |fn (x) − fn0 (x)| en utilisant les expressions précédentes.


Z 1
3n3 n 3n3 Z n1
|fn (x) − fn0 (x)| = 2
t Rx (t)dt ≤ t2 |Rx (t)| dt

2 2

−1 − 1
n n
Z 1
3n3 n 2
≤ t max |Rx |dt = max |Rx |
2 − n1 In (x) In (x)

Comme, pour x fixé, Rx converge vers 0 en 0, la suite des maxIn (x) |Rx | converge vers
0. On en déduit que (fn0 (x))n∈N∗ converge vers f 0 (x).

117
Corrigés - Pb 16

Problème 16
1. a. Le calcul des intégrales se fait avec des intégrations par parties. On obtient :
Z 1 Z 1
2(−1)k (−1)k − 1
t2 cos(kπt)dt = 2
, t cos(kπt)dt =
0 (kπ) 0 (kπ)2
On en déduit
1
(2c + d)(−1)k − d
Z
(ct2 + dt) cos(kπt)dt =
0 (kπ)2
b. La relation
(2c + d)(−1)k − d = π 2
est valable pour tous les k si et seulement si 2c + d = 0 et d = −π 2 . On en déduit que
le couple (a, b) cherché est
π2
a= , b = −π 2
2
π2 1 2
Z
1
(t − 2t) cos(kπt)dt = 2
2 0 k
c. La transformation demandée se fait avec a) et b) :
Z 1 n
! n
1 1 2
Z
2 1 X X 1
(at + bt) + cos(kπt) dt = (at + bt)dt + 2
0 2 2 0 k
k=1 k=1
n n
a b X 1 π2 X 1
= + + = − +
6 4 k2 6 k2
k=1 k=1

2. Le début du calcul utilise une suite géométrique de raison e2iθ 6= 1


n
X 1 − e2i(n+1)θ
cos 2kθ = 2 Re (1 + e2iθ · · · + (e2iθ )n − 1 = 2 Re

1+2 −1
1 − e2iθ
k=1
sin(n + 1)θ cos nθ 1
=2 −1= (2 sin(n + 1)θ cos nθ − sin θ)
sin θ sin θ
On transforme alors le dernier sin θ en écrivant θ = (n + 1)θ − nθ
sin θ = sin(n + 1)θ cos nθ − cos(n + 1)θ sin nθ
Ce qui conduit à :
n
X sin(2n + 1)θ
1+2 cos 2kθ =
sin θ
k=1

3. Comme f est C 1 , on peut procéder à une intégration par parties :


Z 1
f (0) − cos λf (1) 1 1
Z
f (t) sin(λt)dt = + cos λtf 0 (t)dt
0 λ λ 0
On en déduit
Z 1 |f (0)| + |f (1)| + sup|f 0 (t)|
[0,1]
f (t) sin(λt)dt ≤

0 λ
ce qui prouve bien la convergence vers 0 pour λ en +∞.

118
Corrigés - Pb 16

4. a. La fonction f est clairement de classe C ∞ sur ]0, 1]. À l’aide d’une étude locale en 0,
0
on va montrer que f est continue en 0 et que f|]0,1[ converge en 0. Ceci prouvera le
1
caractère C de la fonction sur [0, 1] d’après le théorème de la limite de la dérivée.
Les équivalences, limites et développements suivants sont tous en 0.

π π −2π 2
t2 − 2t ∼ −2t , sin t∼ t , f→ π = −π
2 2 4
2
 π 
π 2
2t − 2 π (t2 − 2t) cos t
f 0 (t) = 2 
π −2 π

4 sin t sin2 t
2 2
2t − 2 −2 + 2t 4 1−t 4
π = π =− = − (1 − t + o(t))
sin t t
t + o(t ) πt 1 + o(t) πt
2 2

π
(t2 − 2t) cos t 2
2 = (−2t + t )(1 + o(t))
π 2
π 2
sin2 t t + o(t3 )
2 4
t
(−2t + t2 + o(t2 )) 8 1 − 2 + o(t)
= =− 2
π2 2 3
π t 1 + o(t)
t + o(t )
4
8 t
=− 2
(1 − + o(t))
π t 2
d’où en combinant les deux parties :

π2 2 π
f 0 (t) = ( + o(1)) →
4 π 2
2
C’est à dire que la dérivée de la restriction de f à ]0, 1[ converge en 0 vers ce qui
π
entraine que f est dérivable en 0 avec

2
f 0 (0) =
π

et que f 0 est continue en 0.


b. Notons
n
X 1
sn =
k2
k=1

D’après 1.c :
n
!
1
π2 π2
Z
1 X
( t2 − π 2 t) + cos(kπt) dt = − + sn
0 2 2 6
k=1

119
Corrigés - Pb 16

πt
Utilisons alors 2. avec θ = puis la fonction f définie en 4. :
2
πt
Z 1
π2 2 sin(n + 1) 2
( t − π 2 t) 2 = −π + s
n
0 2 πt 6
2 sin
2
Z 1
πt π2
f (t) sin(2n + 1) = − + sn
0 2 6

(2n + 1)π
La question 3 montre (avec λ = ) alors la convergence de (sn )n∈N∗ vers
2
π2
6

120
Corrigés - Pb 17

Problème 17
1
1. On définit f (x) = (1+x)2 dans [0, 1]. On peut alors interpréter an comme une somme de
Riemann
n n
1X 1 1X k
an = = f( )
n (1 + nk )2
k=1
n n
k=1

La suite (an )n∈N converge donc vers


1  1
−1
Z
1 1
2
dx = =
0 (1 + x) 1+x 0 2

2. D’après la question précédente, bnn est la différence entre l’intégrale et sa somme de Rie-
mann. On découpe en utilisant la subdivision régulière :
n Z nk !
bn X 1 k
= f (x)dx − f ( )
n k−1 n n
n k=1

k
Notons F une primitive de f et appliquons la formule de Taylor-Lagrange à F entre n et
k−1
n .
Il existe xk ∈ k−1 k
 
n , n tel que

k−1 k 1 k 1
F( ) = F ( ) − f ( ) + 2 f 0 (xk )
n n n n 2n
Ceci s’écrit encore Z k
n 1 k 1
f (x)dx − f ( ) = − 2 f 0 (xk )
k−1
n
n n 2n
Revenons à bn :
n
11X 0
bn = − f (xk )
2n
k=1
0
Comme f est continue, cela s’interprète encore comme une somme de Riemann car chaque
xk appartient à k−1 k

n , n . On en déduit que (bn )n∈N converge vers

1 3
− (f (1) − f (0)) =
2 8

121
Corrigés - Pb 18

Problème 18
1. Notons q le cardinal de l’ensemble X, à chaque y ∈ X, on peut associer une fonction fy
définie dans X par :
(
1 si x = y
∀x ∈ X : fy (x) =
0 si x 6= y

Notons
X = {y1 , y2 , · · · , yq }

Alors tout élément f ∈ F(X, C) s’écrit de manière unique sous la forme

f = f (y1 )fy1 + f (y2 )fy2 + · · · + f (yq )fyq

Ce qui assure que



fy1 , fy2 , · · · , fyq

est une base de F(X, C) et donc que

dim (F(X, C)) = q

On en déduit
p≤q

car p est la dimension de V qui est un sous-espace vectoriel de F(X, C).


2. a. Remarquons d’abord que, d’après la question précédente,

dim (F(A, C)) = p = dim V

L’espace de départ et l’espace d’arrivée de la fonction restriction R ont donc la même


dimension.
Pour montrer que R est un isomorphisme, il suffit de montrer qu’elle est injective ou
surjective. On va montrer qu’elle est injective.
Soit f ∈ ker R. C’est une fonction de X dans C qui est nulle sur tous les éléments de
A. On veut montrer que c’est la fonction nulle c’est à dire qu’elle est prend aussi la
valeur 0 pour les éléments de X qui ne sont pas dans A.
Considérons un tel élément x ∈ X − A et l’élément x∗ qui lui est associé dans V ∗ .
Comme (x∗1 , · · · , x∗p ) est une base de V ∗ , il existe λ1 , · · · , λp dans C tels que

x∗ = λ1 x∗1 + · · · + λp x∗p

Prenons alors la valeur en f ∈ V :

x∗ (f ) = λ1 x∗1 (f ) + · · · + λp x∗p (f )

Ce qui s’écrit encore :

f (x) = λ1 f (x1 ) + · · · + λp f (xp ) = 0

car f est nulle sur A.

122
Corrigés - Pb 18

b. Considérons, comme en 1, les fonctions f1 , · · · , fp définies dans A par :


(
2 1 si i = j
∀(i, j) ∈ {1, · · · , } : fi (xj ) =
0 si i 6= j

La famille (f1 , · · · , fp ) est une base de F(A, C), comme R est un isomorphisme, il
existe une base de V
(v1 , · · · , vp )
définie par
∀i ∈ {1, · · · , p} : R(vi ) = fi
Ces relations traduisent exactement les conditions demandées
(
2 1 si i = j
∀(i, j) ∈ {1, 2, · · · } : vi (xj ) =
0 si i 6= j

3. a. Comme V est de dimension p il contient des vecteurs non nuls c’est à dire des fonctions
non identiquement nulles. Soit v ∈ V l’une d’entre elles. Comme cette fonction n’est
pas identiquement nulle, il existe x ∈ X tel que

f (x) 6= 0 ⇔ x∗ (f ) 6= 0

Ce qui siginifie que x∗ n’est pas le vecteur nul de V ∗ . La famille (x∗ ) est donc libre.
b. Considérons une famille (x1 , · · · , xq ) vérifiant

(x∗1 , · · · , x∗q ) libre


∀x ∈ X : (x∗1 , · · · , x∗q , x∗ ) liée

Il en existe d’après la question précédente.


Comme (x∗1 , · · · , x∗q ) est une famille libre de V ∗ qui est de dimension p égale à celle
de V (résultat de cours), on a forcément q ≤ p.
D’autre part, les conditions entrainent aussi que, pour tout x ∈ X,

x∗ ∈ Vect x∗1 , · · · , x∗q




Autrement dit :

∀x ∈ X, ∃(λ1 (x), · · · , λq (x)) ∈ Cq tel que x∗ = λ1 (x)x∗1 + · · · + λq (x)x∗q

Ceci définit des fonctions (λ1 , · · · , λq ) de X dans C.


Prenons alors la valeur en v ∈ V

∀x ∈ X, ∀v ∈ V : x∗ (v) = λ1 (x)x∗1 (v) + · · · + λq (x)x∗q (v)


∀x ∈ X, ∀v ∈ V : v(x) = λ1 (x)v(x1 ) + · · · + λq (x)v(xq )
∀v ∈ V : v = v(x1 )λ1 + · · · + v(xq )λq

ce qui entraine
v ∈ Vect(λ1 , · · · , λq )
pour tous les v ∈ V . On en déduit que dim V = p ≤ q et donc que p = q. La famille
libre (x∗1 , · · · , x∗p ) est alors une base de V ∗ .

123
Corrigés - Pb 19

Problème 19
Partie I
1. Pour i entre 1 et m, considérons le polynôme
X Y X −j
Λi =
i i−j
j∈{1,··· ,m}−{i}

C’est un polynôme de degré m qui satisfait aux contraintes imposées par l’énoncé. C’est
le seul polynôme de degré m satisfaisant à ces contraintes car si Ui en est un autre, le
polynôme Ui − Λi est de degré au plus m avec m + 1 racines donc Ui − Λi est nul.
2. D’après la question précédente, le coefficient dominant de Λi est :

1 1 (−1)m−i
=
i (i − 1) · · · (1)(−1) · · · (i − m) i!(m − i)!

3. Un polynôme P est divisible par X si et seulement si Pe(0) = 0. L’espace E est donc un


hyperplan de Rn [X] noyau de la forme linéaire P → Pe(0) = 0. Comme Rn [X] est de
dimension m + 1, on en déduit
dim E = m
Pour montrer que (Λ1 , · · · , Λm ) est une base, il suffit donc de montrer cette famille est
libre. Si λ1 , · · · , λm sont tels que

λ1 Λ 1 + · · · + λm Λ m = 0

on peut substituer un j quelconque entre 1 et m à X. On obtient alors λj = 0 ce qui prouve


que la famille est libre.
On obtient les coordonnées d’un polynôme P de E dans cette base par une substitution
analogue :
 
Pe(1)
Mat P =  ... 
 
L
Pe(m)
4. La dérivation et la substitution de 0 à X sont des opérations linéaires, l’application ϕ
proposée par l’énoncé est donc bien une forme linéaire. Par définition, la matrice d’une
forme linéaire dans une base est constituée par la ligne des valeurs de la forme aux vecteurs
de base. Cela donne ici :
h i
Mat ϕ = Mat ϕ = Λ ](m) ](m)
L L(1) 1 (0) · · · Λm (0)

Comme les polynômes considérés sont tous de degré m, seuls les coefficients dominants
subsistent. Le terme 1, i de MatL ϕ est donc

(−1)m−i m!
 
m−i m
= (−1)
i!(m − i)! i

On en déduit :
Mat ϕ = Lm
L

124
Corrigés - Pb 19

5. Comme les coordonnées d’un polynôme P ∈ E dans L sont formées par les valeurs du
polynôme en 1, · · · , m, la matrice Vm s’interprète comme la matrice dans L de la famille
X = (X, X 2 , · · · , X m )
Il est clair que cette famille est une base de E. La matrice Vm est donc une matrice de
passage entre deux bases.
Vm = PLX = Mat idE
XL

Sa matrice inverse est la matrice des polynômes de L dans X . D’après la question 2., on
connait le coefficient dominant d’un Li . Un tel coefficient est la dernière coordonnée de
l’expression de Li dans la base X . On peut en déduire la dernière ligne de la matrice Vm−1 .
6. On peut écrire le produit matriciel Lm Vm comme la matrice d’une forme linéaire :
 
Lm Vm = Mat ϕ Mat idE = Mat ϕ = 0 · · · 0 m!
L(1) XL (1)X

car tous les ϕ(X i ) sont nuls sauf ϕ(X m ) qui vaut m!.

Partie II
1. Le développement limité en 0 de la fonction exponentielle est usuel, on en déduit :
k ki km m
ekx = 1 + x + · · · + xi + · · · + x + o(xm )
1! i! m!
2. En 0, on a ex − 1 ∼ x. On en déduit sans calcul le développement à l’ordre n :
(ex − 1)m = xm + o(xm )
3. Par définition du produit matriciel :
m m  
X X
m−k m j
terme 1, j de Lm Vm = terme 1, k de Lm × terme k, j de Vm = (−1) k
k
k=1 k=1

4. Développons (ex − 1)m avec la formule du binôme :


m  
x m
X
m−k m kx
(e − 1) = (−1) e
k
k=1

On en déduit que le terme 1, j de Lm Vm est égal (à multiplication près par i!) au coefficient
de xi dans le développement limité de (ex −1)m . On connait ce développement. On en déduit
que tous ces termes sont nuls sauf le dernier.
 
Lm Vm = 0 0 · · · 0 m!

Partie III
1. a. Écrivons les deux formules de Taylor demandées : il existe un réel yh entre x et x + h
et un réel zh entre x et x − h tels que
h2 00
f (x + h) = f (x) + hf 0 (x) + f (yh )
f
h2
f (x − h) = f (x) − hf 0 (x) + f 00 (zh )
f

125
Corrigés - Pb 19

b. En formant la différence entre les deux relations précédentes, on élimine les f (x) et
on exprime f 0 (x) :

h2 00
f (x + h) − f (x − h) − (f (yh ) − f 00 (zh ))
f 0 (x) = 2
2h
On majore en valeur absolue en utilisant

|f (x + h)| ≤ M0 , |f (x − h)| ≤ M0 , |f 00 (yh )| ≤ M2 , |f 00 (zh )| ≤ M2

On en déduit
2M0 + h2 M2 M0 M2
|f 0 (x)| ≤ = + h
2h h 2
c. L’inégalité précédente montre que |f 0 | est majorée par
M0 M2
+ h
h 2
pour n’importe quel h > 0. En étudiant la fonction
M0 M2
h→ + h
h 2
cherchons la valeur de h permettant d’obtenir le plus petit majorant. La dérivée de
cette fonction est
M0 M2
− 2 +
h 2
Elle s’annule en r
2M0
M2
qui est le minimum absolu. La valeur de la fonction associée est :
r r
M2 M2 2M0 p
M0 + = 2M0 M2
2M0 2 M2

2. a. Écrivons les deux formules de Taylor à l’ordre trois. On garde les mêmes notations :
il existe un réel yh entre x et x + h et un réel zh entre x et x − h tels que
h2 00 h3 (3)
f (x + h) = f (x) + hf 0 (x) + f (x) + f (yh )
f 3!
h2 h3 (3)
f (x − h) = f (x) − hf 0 (x) + f 00 (x) − f (zh )
f 3!

b. En formant la différence entre les deux relations précédentes, on élimine les f (x) et
les f 00 (x) et on exprime f 0 (x) :

h3 (3)
f (x + h) − f (x − h) − (f (yh ) − f (3) (zh ))
f 0 (x) = 3!
2h
On majore comme plus en valeur absolue :
M0 M3 2
|f 0 (x)| ≤ + h
h 6

126
Corrigés - Pb 19

On étudie encore la fonction de h qui figure au second membre. Sa dérivée est


M0 M3
− + h
h2 3
Elle s’annule en   13
3M0
M3
qui est le minimum absolu. La valeur de la fonction en ce point est
1 2 1 1 1 2 1 1 2 2 1 1 1
3− 3 M03 M33 + 3− 3 M03 M33 = 3 3 M03 M33 = 9M02 M3 3
2 2 2
c. En appliquant les résultats de la première question à f 0 qui est bornée ainsi que sa
dérivée seconde on obtient que la dérivée de f 0 c’est à dire f ” est bornée.

Partie IV
1. Pour i entre 1 et n − 1, le produit matriciel définissant yi conduit à
ih 0 (ih)2 0 (ih)n−1 0
yi = f (x) + f (x) + · · · + f (x)
1! 2! (n − 1)!
On peut l’interpréter à l’aide d’une formule de Taylor avec reste de Lagrange à l’ordre n
entre x et x + ih. Il existe zi entre x et x + ih tel que
(ih)n (n)
yi = f (x + ih) − f (x) − f (zi )
n!
On en déduit
(ih)n ((n − 1)h)n
|yi | ≤ 2M0 + Mn ≤ 2M0 + Mn = K h
n! n!
2. On multiplie à gauche par Ln−1 la relation matricielle définissant les yi et on exploite le
résultat prouvé dans les parties I et II. avec m = n − 1
 
Ln−1 Vn−1 = 0 · · · 0 (n − 1)!

On obtient
 h 0 
f (x)
 1! 
h2 00
   
y1
 
 f (x) 
 ..    2! 
Ln−1  .  = 0 ··· 0 (n − 1)! 
 
.. 
yn−1 .
 
 
 
 hn−1 
(n−1)
f (x)
(n − 1)!
qui donne exactement la relation demandée
n−1  
X n−1
(−1)n−1−i yi = hn−1 f (n−1) (x)
i=1
i

127
Corrigés - Pb 19

3. On majore en valeur absolue la relation de la question précédente en introduisant une


formule du binôme pour 2n−1 :
n−1
!
X  n − 1
n−1 (n−1)
h |f (x)| ≤ Kh ≤ 2n−1 Kh
i=1
i

On en déduit la majoration demandée


4. La question précédente a montré que si une fonction ainsi que sa dérivée d’ordre m sont
bornées sur R alors la dérivée d’ordre m − 1 est également bornée. On peut réutiliser ce
résultat à l’ordre m − 1 et obtenir que la dérivée d’ordre m − 2 est bornée. On montre ainsi
que les dérivées à tous les ordres sont bornées.

128
Corrigés - Pb 20

Problème 20
Partie I. Existence d’une famille vérifiant M.
1. Calcul du déterminant de M pour n = 2.
 
1 m π
M= avec m = − cos
m 1 a
On en déduit
π
det M = 1 − m2 = sin2
2
Pour n = 3, le calcul se fait en développant selon la première ligne. On conserve l’expression
en mi,j . Après calculs cela donne

1 m12 m13
m23 = 1 − m223 − m212 − m213 + 2m12 m13 m23

det M = m21 1
m31 m32 1

2. Si B = (e1 , · · · , en ) vérifie M alors chaque ei est unitaire car (ei /ei ) est un terme diagonal
(égal à 1). De plus pour i et j distincts, d’après l’inégalité de Cauchy-Schwarz :

|mij | = |(ei /e)| ≤ |ei ||ej | = 1

L’égalité dans Cauchy-Schwarz se produit seulement si les vecteurs sont colinéaires. Ici les
vecteurs de la base sont non colinéaires deux à deux donc |mij | < 1. Comme
π
mij = − cos
aij
avec aij entier, cela entraine aij ≥ 2.
3. Construction d’une base directe vérifiant M dans le cas n = 2.
On se fixe une base orthonormée directe (a1 , a2 ) et on pose :

e1 = a1
p
e2 = ma1 + 1 − m2 a2

alors (e1 , e2 ) répond bien à la question car :

(e1 /e2 ) = m
p
1 m


det (e1 , e2) =
2 =
1 − m2 > 0
(a1 ,a2 ) 0 1 − m

4. a. Comme dans la question précédente, on peut poser


q
e2 = m12 + 1 − m212 a2

ainsi (e1 /e2 ) = m12 et



1
p m12 0 q
det (e1 , e2 , a3 ) = 0 1 − m212 0 = 1 − m212 > 0
(a1 ,a−2,a3 ) 0 0 1

129
Corrigés - Pb 20

b. La droite D est l’intersection de deux plans affines respectivement orthogonaux à e1


et e2 . Ces deux vecteurs sont dans Vect(a1 , a2 ) qui est le plan orthogonal à a3 . La
direction de D est donc Vect(a3 ).
Soit x = x1 a1 + x2 a2 ∈ Vect(a1 , a2 ) ∩ D. Alors :

(x/e1 ) = m13 = x1
q
(x/e2 ) = m23 = m12 x1 + 1 − m212 x2

On en déduit :
m23 − m12 m13
x1 = m13 x2 = p
1 − m212

Comme D est orthogonale à Vect(a1 , a2 ), la distance de 0E à D est la norme du vecteur


d’intersection x que l’on vient de calculer. On en déduit :
s
(m23 − m12 m13 )2 1
m213 + m223 − 2m12 m13 m23

d(0E , D) = m213 + 2 = 2
1 − m12 1 − m12

c. Les conditions que doivent satisfaire un vecteur e3 pour que la famille (e1 , e2 , e3 ) vérifie
M sont :
– ke3 k = 1. C’est à dire que e3 est sur la sphère de rayon 1 et centrée à l’origine.
– (e3 /e1 ) = m13 et (e3 /e2 ) = m23 . C’est à dire que e3 est sur la droite D.
La condition géométrique assurant l’existence d’un tel vecteur e3 est donc que la droite
D coupe la sphère unité.
d. D’après la question 1., la condition det M > 0 entraine

det M > 0 ⇒ 1 − m212 > m223 + m213 − 2m12 m13 m13


m223 + m213 − 2m12 m13 m13
⇒ < 1 ⇒ d(0E , D) < 1
1 − m212

Ce qui signifie que D coupe la sphère en deux vecteurs c et c0 symétriques par rapport
au plan Vect(e1 , e2 ). Les deux familles (e1 , e2 , c) et (e1 , e2 , c0 ) vérifient M. Une seule
est directe car la réflexion par rapport au plan change l’orientation.
5. Cas particulier. Le calcul des cos conduit à :

1
 
 1 − 0 
2
 
1 3 2  1 1 
A = 3 1 4 M = −
 1 −√ 
 2 2

2 4 1  1 
0 −√ 1
2

Le calcul du déterminant conduit à


1
det M = >0
4
Il existe donc, d’après la question d. une base vérifiant M.

130
Corrigés - Pb 20

Partie II. Famille de réflexions.


1. La base B n’est pas orthonormée, la matrice du produit scalaire dans cette base est M . On
en déduit que deux vecteurs de coordonnées (x1 , · · · , xn ) et (y1 , · · · , yn ) sont orthogonaux
si et seulement si :  
y1
  .
x1 · xn M  ..  = 0
yn
2. a. Calcul de la matrice S1 de σ1 . Par définition σ1 (e1 ) = −e1 . Le vecteur me1 − e2 est
orthogonal à e1 donc conservé par σ1 :

σ1 (me1 − e2 ) = me1 − e2 ⇒ −me1 − σ1 (e2 ) = me1 − e2


⇒ σ1 (e2 ) = −2me1 + e2

On en déduit :  
−1 −2m
S1 =
0 1
Calcul de la matrice S2 de σ2 . Le raisonnement est le même en considérant le vecteur
e1 − me2 orthogonal à e2 donc conservé par σ2 . Après calculs :
 
1 0
S2 =
−2m −1
On peut calculer le produit matriciel :
−1 + 4m2
    
−1 −2m 1 0 2m
T = S1 S2 = =
0 1 −2m −1 −2m −1

b. Les vecteurs de C et B s’expriment les uns en fonction des autres :



 a1 = e1
(
e1 = a1
p ⇔ m 1
e2 = ma1 + 1 − m2 a2  a2 = − √ e1 + √ e2
1−m 2 1 − m2
On en déduit les matrices de passage
 m 
  1 −√
1 √ m 1 − m2 
P = PCB = P −1 = PBC =

0 1 − m2 1 
0 √
1−m 2

Pour la matrice de σ1 , il est inutile d’utiliser la formule de changement de base car a2


est conservé par σ1 (il est orthogonal à a1 = e1 ).
 
−1 0
Mat σ1 =
C 0 1
Pour la matrice de σ2 , on utilise la formule de changement de base et m = − cos πa
2π 2π
 
√ − cos sin
− 2m2
 
1√ −2m 1 − m2 a a 
Mat σ2 = P S2 P −1 =

2 2 = 2π 2π

C 2m 1 − m 2m − 1 
sin cos

a a

131
Corrigés - Pb 20

On en déduit la matrice de τ = σ1 ◦ σ2

2π 2π 2π 2π
   
 − cos sin − sin
cos a

−1 0  a a  a 
Mat τ = 2π  = 
0 1  sin 2π 2π 2π 
   
C
cos sin cos
a a a a


Cela signifie que τ est la rotation d’angle 3 .

3. Cas n = 3. Par définition, σ1 est la symétrie orthogonale par rapport au plan (Vect(e1 )) .
Donc e1 est transformé en son opposé alors que les vecteurs m13 e1 − e3 et m12 e1 − e2 sont
fixés par σ1 car ils sont orthogonaux à e1 . On peut exploiter cela pour obtenir les images
de e3 et e2 :

σ1 (m13 e1 − e3 ) = m13 e1 − e3 ⇒ −m13 e1 − σ1 (e3 ) = m13 e1 − e3


⇒ σ1 (e3 ) = −2m13 e1 + e3

σ1 (m12 e1 − e2 ) = m12 e1 − e2 ⇒ −m12 e1 − σ1 (e2 ) = m12 e1 − e2


⇒ σ1 (e2 ) = −2m12 e1 + e2

On en déduit la matrice de σ1 :
 
−1 −2m12 −2m13
S1 =  0 1 0 
0 0 1

De même, e2 est transformée par σ2 en son opposé alors que m21 e2 − e1 et m23 e2 − e3 sont
fixés. On obtient comme au dessus :

σ2 (e1 ) = e1 − 2m21 e2 σ2 (e3 ) = e3 − 2m23 e2

d’où la matrice de σ2 :  
1 0 0
S2 = −2m12 −1 −2m32 
0 0 1
De même, les vecteurs e1 − 2m31 e3 et e2 − 2m32 e3 sont fixés par σ3 et conduisent à la
matrice de σ3 .  
1 0 0
S3 =  0 1 0
−2m31 −2m32 −1

4. a. On a déjà calculé en I.5. la matrice M .

1
 
 1 − 0 
 1 2
1 
M = −
 1 −√ 
 2 2

 1 
0 −√ 1
2

132
Corrigés - Pb 20

On en déduit les matrices S1 , S2 et S3


     
−1 1 0 1 0 √0 1 0 0
S1 =  0 1 0 S2 = 1 −1 2 S3 = 0 √1 0
0 0 1 0 0 1 0 2 −1

puis leur produit  √ 


0 1 −√2
T = S1 S2 S3 = 1 √1 − 2
0 2 −1
b. D’après l’expression de T , un vecteur u de coordonnées (x, y, z) dans B vérifie τ (u) =
−u si et seulement si
 √  √
 y − 2z = −x  x + y − 2z = 0 (
√ √ y=0

 

x + y − 2z = −y ⇔ x + 2y − 2z = 0 ⇔ √

 √ 
 √ x − 2z = 0
2y − z = −z 2y = 0
 

On choisit donc le vecteur unitaire


1 √ 
u= √ 2e1 + e3
3
On choisit un vecteur unitaire v orthogonal à u. Par exemple
1  √ 
v = √ e1 − 2e3
3
On ne peut pas complèter la famille (u, v) par w = u ∧ v pour former une base
orthonormée directe D = (u, v, w) car, la base B n’étant pas orthonormée directe, le
calcul du produit vectoriel n’est pas facile. On va trouver un w en utilisant la condition
d’orthogonalité de la question 1.
On cherche donc un w de coordonnées (x, y, z) dans B orthogonal à u et v. Cela se
traduit par :
   
√  x  √  x
2 0 1 M y  = 0 1 0 − 2 M y  = 0
z z

Avec l’expression de M de la question I.5, cela donne :


√ √
 x = √1 z

 2x − 2y + z = 0
√ ⇔ 2
 x + 1 y − 2z = 0  √
2 y = 2z

On en déduit que √

(Vect(u, v)) = Vect(e1 + 2e2 + 2e3 )
Le calcul du déterminant



2 1 1
2 1


0 0
√ 2

= −2 =6
1 − 2
1 − 2 2

133
Corrigés - Pb 20


montre que la famille (u, v, e1 + 2e2 + 2e3 ) est directe. √
Attention, comme la base n’est pas orthonormée, le carré de la norme de e1 +2e2 + 2e3
n’est pas 7 mais

√ 1
ke1 + 2e2 + 2e3 k2 = 1 + 4 + 2 + 2 × (− ) × (1 × 2)
2
√ 1 √
+ 2 × 0 × (1 × 2) + 2 × (− √ ) × (2 × 2) = 1
2

On choisira donc comme base orthonormée directe


1 √
 

 u = √ 2e1 + e3
3



√ 

1 
v = √ e1 − 2e3
3






w = e1 + 2e2 + 2e3

c. On connait la matrice T de τ dans B. Pour obtenir la matrice de τ dans D on utilise


la formule de changement de base

Mat τ = P −1 T P
D

avec √ 
2 1
√ √ 1 
 3 3 
 
P = PBD = 0 0 2 
 √ 
 1
√ 2 √ 
−√ 2
3 3

Pour obtenir la matrice P −1 , on doit exprimer e1 , e2 , e3 en fonction de u, v, w.



1 √
r
2 1
 
u= √ u+ √ v

 2e1 + e3  e1 =


 3

 3 3

 
√  ⇔
 
1  2e2 = w − e1 − 2e3
v = √ e1 − 2e3
3

 
 r
√ 1 2

 

 e3 = √ u − v
 
w = e1 + 2e2 + 2e3
 
3 3

d’où √
2 1 1
e2 = − √ u + √ v + w
3 2 3 2
√ √ 
2 2 1
√ −√ √ 
 3 3 3
r 
 
−1  1 1 2
P = √
 3 2√ 3 − 3 

 
 1 
0 0
2

134
Corrigés - Pb 20

On en déduit :
 
−1 0 0
 √  √ 
0 1 −√2 1 3



0
Mat τ = P −1 1 √1 − 2 P = 

D √2 2 
0 2 −1
 
 3 1 
0
2 2
π
La transformation τ est donc une rotation miroir, composée de la rotation d’angle 3
autour de u et de la réflexion par rapport au plan orthogonal à u.

135
Corrigés - Pb 21

Problème 21
1. a. Par définition, σ(A) est la borne inférieure d’un ensemble non vide de nombres réels
tous positifs ou nuls. Cet ensemble est donc minoré (par 0). D’après les axiomes de R
toute partie de R non vide et minorée admet une borne inférieure.
b. Si 1 6∈ A, {1} ∩ A = ∅ donc S1 (A) = 0 et σ(A) = 0.
c. Supposons que σ(A) = 1, comme σ(A) est un minorant de l’ensemble des Snn(A) , on
a pour tous les entiers n 1 ≤ Snn(A) donc n ≤ Sn (A). Or {1, 2, · · · , n} ∩ A contient
au plus n éléments, donc ici {1, 2, · · · , n} ⊂ A. On en déduit que σ(A) = 1 entraı̂ne
A = N.
d. Si A ⊂ B, il est clair que Sn (A) ≤ Sn (B) donc σ(A) est un minorant de l’ensemble des
Sn (B) Sn (B)
n . Or σ(B) est le plus grand des minorants des n , on en déduit σ(A) ≤ σ(B).
2. a. Ici A est une partie finie, on note m son nombre d’éléments. Il est clair que Sn (A) ≤ m n,
donc pour tous les entiers n, σ(A) ≤ m n . On en déduit par passage à la limite dans
une inégalité que σ(A) = 0.
b. Ici A est l’ensemble de tous les entiers impairs.
Sn (A)
Si n est impair, le nombre d’entiers impairs entre 1 et n est n+12 donc n = 1
2
1
+ 2n .
Sn (A)
Si n est pair, le nombre d’entiers impairs entre 1 et n est 2 donc n = 21 .
n

Il est clair que 12 est le plus petit de tous les nombres Snn(A) donc σ(A) = 21 .
c. Ici A = {mk , m ∈ N}. Pour un entier n donné, quel est le nombre d’entiers m tels que
mk ≤ n ?
1
Il est clair que c’est la partie entière de n k . On en déduit que pour tous les n :
1
Sn (A) E(n k ) 1
σ(A) ≤ ≤ ≤ n k −1
n n
Or la suite à droite converge vers 0, d’où par passage à la limite dans une inégalité
σ(A) = 0.
3. L’ensemble C contient Sn (B) + 1 éléments. Le +1 venant de la présence de 0 qui est dans
A et B. De même, l’ensemble A ∩ {0, 1, · · · , n} contient Sn (A) + 1 éléments. La somme des
cardinaux de ces deux ensembles est donc Sn (A) + Sn (B) + 2 ≥ n + 2. Comme ces deux
ensembles sont dans {0, 1, · · · , n} qui contient n + 1 éléments leur intersection est non vide.
Il existe donc a ∈ A ∩ {0, 1, · · · , n} et b ∈ B ∩ {0, 1, · · · , n} tels que a = n − b ce qui entraı̂ne
n ∈ A + B. Ceci est valable pour n’inporte quel entier n.
4. a. Supposons σ(A) + σ(B) ≥ 1. Alors, pour tout entier n :

Sn (A) Sn (B)
1 ≥ σ(A) + σ(B) ≥ +
n n
d’où Sn (A) + Sn (B) ≥ n. La question précédente montre alors que n ∈ A + B. Comme
ceci est valable pour tous les n, on a bien N = A + B.
b. Il suffit d’appliquer la question précédente avec B = A. L’énoncé signale bien l’hy-
pothèse 0 ∈ A car il est clair qu’un nombre impair n’est pas la somme de deux impairs.

136
Corrigés - Pb 22

Problème 22
1. Comme la matrice A n’est pas la matrice nulle, il existe i et j tels que aij 6= 0. La matrice
extraite A{i}{j} est alors une matrice 1 × 1 inversible ce qui entraine que r (égal à la taille
de la plus grande des matrices extraites inversibles) est supérieur ou égal à 1.
2. a. On se place dans le sous-espace vectoriel Ei = Vect UI .
On considère la projection pI sur EI parallèlement au sous-espace EI . La matrice
extraite AIJ est alors la matrice dans la base UI de EI de la famille de vecteurs pI (vj )
pour j ∈ J.
AIJ = Mat (pI (VJ ))
UI

b. Par définition, r est le rang d’une matrice extraite de A (la plus grande possible parmi
celles qui sont inversibles). Il existe donc des parties I et J à r lignes et r colonnes
telles que
r = rg AIJ
Le rang d’une famille de vecteurs images par une application linéaire est toujours
inférieur ou égal au rang de la famille de départ. Le rang d’une famille extraite est
évidemment inférieur ou égal au rang de la famille dont elle est extraite. On a donc :

r = rg AIJ = rg pI (VJ ) ≤ rg VJ ≤ rg V = rg A

3. Une application linéaire est injective si et seulement si son noyau ne contient que l’élément
nul de l’espace.
Le noyau de la restriction à un certain sous-espace d’un endomorphisme est l’intersection
du noyau de l’endomorphisme avec ce sous-espace.
Par définition, le noyau de pI est EI donc le noyau de la restriction à VJ de pI est EI ∩ VJ .
On en déduit que la restriction à VJ de pI est EI ∩ VJ est injective si et seulement si

EI ∩ VJ = {0E }

4. Soit J une partie de {1, 2, · · · , q} telle que VJ soit libre et ne soit pas une base de E (c’est
à dire q < dim E).
Comme cette famille n’est pas une base, elle n’engendre pas E. Si tous les vecteurs de la
base U étaient des combinaisons linéaires des vecteurs de UJ , la famille UJ engendrerait
E. Il existe donc des i ∈ {1, · · · , p} tels que ui 6∈ VJ . Pour un tel i, la famille obtenue en
ajoutant ui aux vecteurs de VJ est libre.
Il existe donc des familles libres obtenues en ajoutant des vecteurs de U aux vecteurs de
VJ . Ces familles ont moins de dim E éléments (elles sont libres). On peut en considérer une
(disons F) dont le nombre d’éléments soit le plus grand possible.
Pour une telle famille, on ne peut adjoindre un nouvel élément de U sans briser le caractère
libre.
Cela signifie que les éléments de U sont des combinaisons linéaires des éléments de F. La
famille F est donc génératrice.
Comme elle est libre par définition, c’est une base de E.
5. Notons m le rang de la matrice A.
C’est aussi le rang de la famille de vecteurs V. En considérant, parmi les familles libres
formées de vecteurs de V, une qui soit la plus grande possible. On montre qu’il existe une
partie J de {1, · · · , q} à m éléments telle que VJ soit libre et que VJ soit l’espace engendré
par tous les éléments de V.

137
Corrigés - Pb 22

Pour une telle partie J, complétons VJ par des vecteurs de U comme dans la question 4.
Notons I l’ensemble des indices des vecteurs qui ne sont pas choisis.
C’est à dire que la base de E est obtenue en complétant VJ par UI . On remarque que I
contient p − m éléments donc I contient m éléments.
Le caractère libre de cette famille entraine que

EI ∩ VJ = {0E }

donc la restriction de pI à VJ est injective. On en déduit :

rg A = m = rg VJ = rg pI VJ = rg AIJ

La matrice AIJ est une matrice carrée à m lignes et m colonnes extraite de A. Elle est
inversible donc r ≥ rg A. On obtient donc bien

r = rg A

138
Corrigés - Pb 23

Problème 23
Partie 1. Définitions - Exemples
1. a. Comme la paramétrisation est normale, z 0 (s) est l’affixe complexe de −

τ (s). Le vecteur

− →
− π
n est obtenu à partir de τ par une rotation de 2 qui se traduit par la multiplication
par i pour les affixes. La relation (2) est donc simplement la traduction complexe de
la définition de la courbure par :

−τ 0 = c−

n
Les deux relations sont donc équivalentes
b. Lorsque c0 est un réel fixé, cherchons les solutions de l’équation différentielle

z 00 = ic0 z 0

Si c0 = 0, l’équation devient z 00 = 0 dont les solutions sont de la forme

s → as + b

avec a et b complexes fixés (a de module 1) pour que la paramétrisations soit normale.


Le support de ces paramétrisations sont des droites.
Si c0 6= 0. D’après le cours sur les équations différentielles linéaires du premier ordre :
z 0 (0) ic0 s
z 0 (s) = z 0 (0)eic0 s ⇒ z(s) = z(0) − i e
c0
Le support d’une telle courbe paramétrée est un cercle.
En conclusion, le support d’une courbe paramétrée dont tous les points sont des
sommets est une droite ou un cercle.
c. D’après le cours sur les équations différentielles linéaires du premier ordre, les solutions
de
i
y 0 (s) = y
1 + s2
sont les fonctions de la forme
λeiF
1
où F est une primitive de s → 1+s 2 . Une telle primitive est arctan. En tenant compte
0
de la condition initiale z (0) = 1 on obtient donc

z 0 (s) = ei arctan s

Pour θ dans ] − π2 , π2 [ (ce qui est le cas si θ = arctan s), on a


1 tan θ
cos θ = √ sin θ = √
2
tan θ tan2 θ
Avec θ = arctan s, on déduit :
1 + is
z 0 (s) = √
1 + s2
Le calcul de z revient à un calcul d’intégrale :
Z s
1 + iu
z(s) = i + √ du
=z(0) 0 1 + u2

139
Corrigés - Pb 23

On effectue un changement de variable u = sh t et on obtient

z(s) = s + i(s − 1)

Il apparait alors que le support est le même que celui de la paramétrisation

t → 1 + i(ch t − 1)

obtenue avec le changement de paramètre admissible t = sh s.


Ce support est une courbe appelée chaı̂nette qui ressemble de loin à une parabole mais
n’en n’est pas une.
2. a. Pour la parabole, les calculs sont immédiats :

−0
→ → t2 −
− →
f (t) = i + j
2p
→00
− 1−→
f (t) = j
p

On en déduit que la paramétrisation n’est pas normale. La vitesse n’est pas de norme
1 mais
p
→0
− p2 + t2
k f (t)k =
p
→ t2 −
 

− p − →
T (t) = p i + j
p2 + t2 2p
 2 

− p t −
→ − →
N (t) = p − i + i
p2 + t2 2p

L’équation de la tangente en f (t) est



x−t 1
−−−−→ − →0
det(f (t)M , f (t)) = 0 ⇔ t2 t = 0
y − 2p p

b. Le calcul de la courbure se fait à l’aide du déterminant :



− →

det( f 0 (t), f 00 (t)) 3
γ(f (t)) = →0
− = p2 (p2 + t2 )− 2
k f (t)k

La dérivée de cette fonction


5
−3p2 t(p2 + t2 )− 2
s’annule seulement pour t = 0 qui correspond à l’origine et au sommet de la parabole.
Rappelons que pour une conique, le terme sommet désigne un point d’intersection
avec l’axe focal
3. a. Pour l’ellipse, les calculs sont immédiats :
−0
→ →
− →

f (t) = − a sin t i + b cos t j
→00
− →
− →

f (t) = − a cos t i − b sin t j

140
Corrigés - Pb 23

On en déduit que la paramétrisation n’est pas normale. La vitesse n’est pas de norme
1 mais

− p
k f 0 (t)k = a2 sin2 t + b2 cos2 t

− 1  →
− →

T (t) = p −a sin t i + b cos t j
a2 sin2 t + b2 cos2 t

− 1  →
− →

N (t) = p −b cos t i + a sin t j
a2 sin2 t + b2 cos2 t
L’équation de la tangente en f (t) est
−−−−→ −

→0 x − a cos t −a sin t
det(f (t)M , f (t)) = 0 ⇔ =0
y − b sin t b cos t

b. Le calcul de la courbure se fait à l’aide du déterminant :



− →

det( f 0 (t), f 00 (t)) 3
γ(f (t)) = →0
− = ab(a2 sin2 t + b2 cos2 t)− 2
k f (t)k
La dérivée de cette fonction
5
−3ab(a2 − b2 ) sin t cos t(a2 sin2 t + b2 cos2 t)− 2

s’annule seulement pour t congru à 0 modulo π2 . Il existe donc quatre sommets qui
correspondent aux intersection avec les deux axes de symétrie. Pour une conique les
intersections avec le petit-axe ne sont pas habituellement appelées des sommets.

M2

M (w)

M1

(M1 , M2 )

Fig. 18 – Droites passant par M (w)

Partie 2. Courbe fermée strictement convexe


1. a. La fonction Y est continue, les valeurs Y (u) et Y (v) sont de signes opposés. D’après
le théorème des valeurs intermédiaires, il existe w entre u et v tel que Y (w) = 0.

141
Corrigés - Pb 23

Par définition, M (w) est sur la droite (M1 , M2 ) et même sur le segment [M1 , M2 ].
Considérons toutes les droites D passant par M (w) (Fig. 18). Parmi ces droites doit
se trouver la tangente en M (w).
– Si D n’est pas (M1 , M2 ). Les deux points M1 et M2 ne sont pas dans le même des
deux demi-plans ouverts définis par D. Chacun est dans un (différent) des deux.
– Si D est (M1 , M2 ). Aucun des des deux points M1 et M2 n’est dans un des demi-
plans ouverts définis par D.
Or, d’après la convexité de la courbe, lorsque D est la tangente en M (w), les deux
points devraient se trouver dans le même des deux demi-plans ouverts définis par la
tangente. Il est donc impossible que Y change de signe entre s1 et s2 .
b. Montrer que tous les points M (s) avec s1 < s < s2 se trouvent dans le même des
deux demi-plans définis par la droite (M1 , M2 ) est une reformulation de la question
précédente. S’ils ne s’y trouvaient pas, la fonction Y changerait de signe.
On peut raisonner entre s2 et s1 + L comme entre s1 et s2 . (Fig. 19)
X

les M (s) avec s ∈]s2 , s1 + L[


M2 = M (s2 )
les M (s) avec s ∈]s1 , s2 [

M1 = M (s1 )

Fig. 19 – Intersection avec une corde

2. a. La fonction c est continue et périodique de période L. Sa restriction à un segment de


longueur L est donc bornée et atteint ses bornes. Comme l’ensemble des valeurs prises
par la fonction est aussi l’ensemble des valeurs prises par une restriction à un segment
de longueur L, la fonction complète est donc bornée et atteint ses bornes.
Notons s1 un réel tel que
c(s1 ) = min {c(s), s ∈ R}
Comme la restriction de c à [s1 , s1 + L] atteint sa borne supérieure, il existe alors un
s2 ∈ [s1 , s1 + L] tel que
c(s2 ) = max {c(s), s ∈ R}
Les réels s1 et s2 réalisent des extréma absolus de la fonction c et la fonction c est
dérivable dans R. On en déduit que c0 (s1 ) = c0 (s2 ) = 0. Les points M (s1 ) et M (s2 )
sont des sommets de la courbe.

142
Corrigés - Pb 23

b. On suppose dans cette question que c0 ne s’annule qu’en s1 et s2 . Elle garde donc un
signe constant dans ]s1 , s2 [ et dans ]s2 , s1 + L[. Comme s1 réalise le minimum de c et
s2 le maximum, la fonction est croissante sur ]s1 , s2 [ et décroissante sur ]s2 , s1 + L[.
Les signes se combinent alors pour que l’intégrale (fonctions continues) soit positive.
Z s1 +L Z s2 Z s1 +L
0 0
c (s)Y (s)ds = c (s)Y (s)ds + c0 (s)Y (s)ds > 0
s1 s1 >0 >0 s2 <0 <0

En fait on va montrer que cette intégrale est nulle ce qui conduit évidemment à une
contradiction et à l’existence d’une troisième valeur s3 où c0 s’annule.
Le calcul utilise une intégration par parties et la définition de la courbure. Com-
mençons par la courbure. On exprime la vitesse dans le repère indiqué par l’énoncé :

− →
− → 

τ (s) =X 0 (s) i + Y 0 (s) j
 00 0
 X (s) = − c(s)Y (s)

 


− →
− →

n (s) = − Y 0 (s) i + X 0 (s) j  ⇒ 

−τ 0 (s) =c(s)−
→n (s)

  00
Y (s) =c(s)X 0 (s)

Utilisons maintenant l’intégration par parties


Z s1 +L Z s1 +L
s +L
c0 (s)Y (s)ds = [c(s)Y (s)]s11 − c(s)Y 0 (s)ds
s1 | {z } s1
=0 par périodicité
Z s1 +L
s +L
= X 00 (s)ds = [X 0 (s)]s11 = 0 par périodicité
s1

s1 s3 s4 s2

Fig. 20 – Graphe de c

c. On a montré à la question précédente l’existence d’un s3 en lequel c0 s’annule. Si c0


ne change pas de signe en s3 , le raisonnement de la question précédente sur la stricte
positivité de l’intégrale s’applique encore en contradiction avec le calcul qui montre

143
Corrigés - Pb 23

qu’elle est nulle. La fonction c0 doit donc changer de signe en s3 ce qui prouve que s3
est un extrémum relatif pour c.
Comme s1 est le minimum absolu, s3 ne peut être qu’un maximum relatif si c0 ne
change pas de signe avant. Il existe alors forcément un minimum relatif s4 entre s3 et
le maximum absolu s1 + L(Fig. 20).
Ceci prouve l’existence d’un quatrième sommet.

144
Corrigés - Pb 24

Problème 24
1. a. La fonction gn est clairement contine, dérivable strictement croissante. Elle définit une
bijection de [0, +∞[ vers [1, +∞[. Pour chaque a > 1, il existe donc un unique αn > 0
tel que gn (αn ) = a.
b. La fonction gn+1 contient un terme de plus que gn :

gn+1 (αn ) = gn (αn ) + (n + 1)αnn+1 = a + (n + 1)αnn+1 > A

Comme de plus gn+1 est croissante, on en déduit αn+1 < αn .


c. Comme gn (1) = 1 + 2 + · · · + n, la suite (gn (1))n∈N∗ tend vers +∞. Il existe donc un
N tel que gN (1) > a. Comme gN est strictement croissante, on en déduit αN < 1 puis

∀n ≥ N : αn ≤ αN < 1

car la suite est décroissante.


d. La suite (αn )n∈N∗ est positive et décroissante. Elle converge donc et sa limite α est
positive ou nulle. De plus comme αn ≤ αN < 1 pour n ≥ N , on obtient par passage
à la limite dans une inégalité que

0 ≤ α ≤ αN < 1

e. Les suites (np q n )n∈N∗ sont des suites de référence du cours. On sait qu’elles convergent
vers 0 pour tout p lorsque |q| < 1. On utilise ce résultat ici après avoir majoré αn non
pas par 1 mais par αN . On en déduit le résultat annoncé.
2. a. On remarque que
1 − xn+1
gn (x) = fn0 (x) avec fn (x) =
1−x
On obtient le résultat annoncé en dérivant l’expression de fn .
b. D’après le a. et la convergence vers 0 des suites de référence (xn )n∈N∗ et (nxn )n∈N∗ ,
on obtient
1
(gn (x))n∈N∗ →
(1 − x)2
Comme la suite (gn (x))n∈N∗ est croissante, on a, pour tous les n et tous les x :
1
gn (x) ≤
(1 − x)2

3. a. Pour tout n, comme α ≤ αn et gn croissante :

gn (α) ≤ gn (αn ) = a

par passage à la limite dans une inégalité, il vient


1
≤a
(1 − α)2

b. L’équation se résout sans problème, elle admet une seule solution :


1
β =1− √
a

145
Corrigés - Pb 24

c. Pour tout n :
1
gn (β) ≤ ≤a
(1 − β)2
donc (gn croissante) β ≤ αn . Comme β est alors un minorant de la suite (αn )n∈N∗ ,
on a β ≤ α.
Or β = 1 − √1a d’où 1 − √1a ≤ α
De l’inégalité du 3.a., on déduit
1 1
√ ≤1−α⇒α≤1− √
a a
Ce qui démontre la relation demandée.
4. a. On utilise la question 2.a. avec
1
x = αn et a = 4 et 1 − αn = (1 − εn )
2
On obtient
1 αnn αn2
4= 2
− (n + 1) −
(1 − αn ) 1 − αn (1 − αn )2
4(1 − αn )2 = 1 − (n + 1)αnn (1 − αn ) − αnn+1
1
(1 − εn )2 = 1 − (n + 1) αnn − αnn+1
2
1 n
2
−2εn + εn = −(n + 1) αn − αnn+1
2
b. Comme αn → 21 , εn → 0 ce qui entraine :
ε2n négligeable devant εn
αnn+1 négligeable devant (n + 1)αnn
De chaque coté de la relation, négligeons ce qui est négligeable. L’égalité se dégrade
alors en une équivalence
1 − εn
−2εn ∼ − (n + 1)αnn
2
or
1 − εn 1
− (n + 1)αnn ∼ − nαnn
2 2
d’où
1
εn ∼ nαnn
4
c. En utilisant la question précédente et la question 1.e.
1 2 n
nεn ∼ n αn → 0
4
On en déduit
(1 + εn )n → 1
car
(1 + εn )n = en ln(1+εn ) avec ln(1 + εn ) ∼ nεn → 0
On en déduit enfin
n 1 n
εn ∼ (1 + εn )n ∼ n+2
4 2n 2

146

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