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Dans le chapitre précédent, on a vu qu'il était possible de réduire l'étude dynamique d'une structure à celle d'un
système à 1 degré de liberté, dont l'équilibre dynamique est régi par une équation différentielle du second ordre.
Cependant, en règle générale, une structure possède plusieurs degrés de liberté et la réduction à un degré de
liberté, ne permet l'obtention que d'une solution approchée de la réponse. Les systèmes à plusieurs degrés de
liberté sont des systèmes qui nécessitent plusieurs coordonnées indépendantes. En fait, il existe deux types de
systèmes à plusieurs degrés de liberté.
II-1 Systèmes à plusieurs sous-systèmes découplés
Soit un solide de masse m relié par 02 ressorts de raideurs k1 et k2 via une de leur extrémité, l’autre étant encastrée
ainsi que par 02 amortisseurs de coefficient α . La position de la masse m est repérée par deux coordonnées
cartésiennes indépendantes x1 ( t ) et x2 ( t ) car se déplaçant sans frottement dans un plan. La masse est excitée par
de force longitudinale F1 ( t ) et transversale F2 ( t ) .
m 0 0 u1 2k −k 0 u1 f1 ( t )
0 m 0 u2 + −k 2k −k u2 = f 2 ( t ) (2.5)
0 0 m u 0 −k 2k u
3
3 f3 ( t )
[M ] {U } {U }
[K ] {F }
GENERALISATION
Les oscillations (ou vibrations) d’un système mécanique couplé au voisinage d’une position d’équilibre (petits
mouvements) sont décrites par une équation du type :
Sauf mention particulière, notez que les matrices [ M ] et [ K ] seront toujours symétriques et positives.
[ M ]{U} + [ K ]{U } =
0 (2.7)
Il s’agit d’un système différentiel linéaire homogène d’ordre 2 dont la solution est un espace vectoriel de
dimension 2N. On peut donc engendrer cet espace dès que l’on dispose des 2N solutions de l’équation ci-dessus.
Recherche des solutions
Les matrices [ M ] et [ K ] étant symétriques et définies positives, la solution s’exprime sous la forme :
{U ( t )} = {Φ} e rt
(2.8)
avec {Φ} un vecteur à N composantes et r un complexe. (Confère cours Algèbre). Cela signifie que toutes les
coordonnées généralisées suivent à un facteur près, la loi temporelle :
u1 ( t ) =
Φ1e rt u2 ( t ) =
Φ 2 e rt u3 ( t ) =
Φ 3e rt ....................... (2.9)
( r [ M ] + [ K ]){Φ} e
2 rt
0
= (2.10)
L’équation det ( r 2 [ M ] + [ K ]) =
0 est ce qu’on appelle l’équation aux valeurs propres. Elle est de degré N en
r 2 et possède donc N racines distinctes ωi dont le caractère réel et positif est démontré.
RAPPEL THEOREME
Si les matrices [ M ] et [ K ] sont définies positives alors les solutions de l’équation : det ( r 2 [ M ] + [ K ]) =
0
ω1 ≤ ω2 ≤ ω3 ...... ≤ ω N .
L.M ANAGUE TABEJIEU, PhD CALCUL DYNAMIQUE Page 4 of 8
ωi
ωi sont des pulsations propres du système. fi = sont les fréquences propres du système.
2π
A chaque pulsation propre est associé un mode propre de vibration {Φ i } le mode propre représente la
les 2N solutions. Ces deux dernières solutions représentent des mouvements harmoniques de pulsation ωi où
{ }
Les 2N solutions de l’équation [ M ] X + [ K ]{ X } =
0 sont {Φ i } cos (ωi t ) et {Φ i } sin (ωi t ) avec ωi et {Φ i }
( )
solution de l’équation [ K ] − ωi [ M ] {Φ i } =
2
0 . La solution générale s’écrit :
N
{ X ( t )}= ∑ ( A cos (ω t ) + B sin (ω t ) ){Φ }
i i i i i
i =1
ou (2.11)
N
{ X ( t )}
= ∑ ( C cos (ω t + φ ) ){Φ }
i i i i
i =1
Notez aussi que les modes propres sont définis à une constante multiplicative près. Si {Φ i } est solution de
En pratique on normalise les modes pour avoir une définition unique. Plusieurs normalisations excitent, on
retiendra la suivante, à savoir que le mode propre doit vérifier :
{Φ i } [ M ]{Φ i } =
t
1 (2.12)
(2.13)
{Φ i } [ M ]{Φ j } ={Φ j } [ M ]{Φ i } =0
t t
Démonstration en exercice
En tenant compte de la propriété d’orthogonalité et de normalisation on a alors :
k11 0 ω12 0
[
Φ ] [ K ][ Φ ] =
t
devient
0 knn 0 2
ωn
∆
II.4 Analyse vibratoire : Vibrations forcées non amorties
On présente ici une démarche systématique pour résoudre le système :
[ M ]{U} + [ K ]{U } =
{F ( t )} (2.15)
Avec {U ( 0 )} {U 0 } et {U ( 0 )} {V0 }
= =
Les modes propres {Φ i } forment une base dans laquelle tout vecteur déplacement {U } admet une décomposition
{F ( t )}
[ M ][Φ ]{q} + [ K ][Φ ]{q} = (2.17)
Multiplions par [ Φ ]
t
⇓
[ I ]{q} + ∆ {q} ={ f ( t )}
⇓ (2.18)
1 0 q1 ω 2
1 0 q1 f1
+ =
0
1 qn 0 ωn qn f n
2
Le système est ainsi découplé. Finalement un système linéaire non amorti à N ddl se comporte comme la
superposition de N systèmes 1 ddl. On est simplement amené à résoudre N équations différentielles d’ordre 2 de
la forme :
qi + ωi2 qi =
fi (2.19)
La résolution devient difficile voire impossible en l’état. On s’intéresse ici à deux cas qui permettent de mener à
bien la résolution d’un tel système.
II.5.1 Amortissement de Rayleigh
Lorsqu’un système subit un amortissement faible, Rayleigh propose de modéliser celui-ci en considérant qu’il est
proportionnel [ M ] et [ K ] :
[C ] α [ M ] + β [ K ]
= (2.21)
4- Déterminer les pulsations propres ω1 et ω2 du système ainsi que les rapports d’amplitudes dans ce cas.
initiales suivantes :
6.1 1 ( 0)
x= 2 ( 0)
x= 1 ( 0)
x0 et x= 2 ( 0)
x= 0
6.2 x1 ( 0 ) = x2 ( 0 ) =
x0 et x1 ( 0 ) =
− x2 ( 0 ) = 0
6.3 1 ( 0)
x= 2 ( 0)
x0 ; x= 1 ( 0)
0 et x= 2 ( 0)
x= 0 ( Pour k3 k ) et ( Pour k3 k )
F0 cos ( Ωt ) et F2 ( t ) =
B- Reprenez l’exemple précèdent en supposant que : F1 ( t ) = 0.
1- Mettez en évidence les phénomènes de résonance et d’anti-résonance.
On suppose toujours que : m=
1 m=
2 m et k=
1 k=
2 k.
TRAVAIL A FAIRE N°2:
On considère une échelle de perroquet constituée d’une chaine linéaire de pendules simples. Chaque élément est formé d’un
pendule simple de longueur l et de masse m ; ci-dessous attachés à une tige ayant un module de torsion C. Les deux pendules
des extrémités sont montés à la même tige de raideur C sur un bâti rigide.
1- Établir les énergies cinétique et potentielle du système
C g
2- En posant les constantes
= ω012 = 2
, ω02
2
, Établir les équations différentielles du système.
ml l
3- Déterminer les pulsations propres du système
4- Déterminer la matrice de passage
5- En déduire les solutions générales
θ1 ( 0 ) =
θ10 , θ 2 ( 0 ) =0, θ3 ( 0 ) = −θ10
6- Soient les conditions initiales :
θ1 ( 0 ) 0,=
= θ2 ( 0 ) 0,= θ3 ( 0 ) 0
TRAVAIL A FAIRE N°3: TP : Retrouver tous ces résultats numériquement à l’aide de MATLAB