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gestion de conflits
Tjosvold D &
Hodgson J
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I/ PREAMBULE
Fixez vous toujours des buts , car ne pas savoir ce que l'on veut est
une des plus sure manière de ne jamais l'obtenir.
Choisir les buts se nomme définir une stratégie, choisir les moyens
c’est élaborer une ou plusieurs tactiques.
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déjà que des concessions seront admises de part et d’autres afin de
parvenir à un accord (voir plus bas le triangle de la négociation) et
pour ces raisons certains refusent de négocier. Cette attitude doit
toujours être considérée comme négative et vous devez la rejeter.
Préparez les faits, les chiffres, les arguments, les objections, les
réponses aux objections, bien négocier c’est souvent bien prévoir et
souvent la partie qui s’en sort à son avantage est celle qui a le
mieux prévu le futur déroulement d’une négociation. Si vous désirez
progresser dans l’art de négocier exercez-vous à la pratique de celle
ci… Un habile négociateur est pareil à un maître des arts martiaux il
affine et travaille ces techniques, il apprend de nouveaux « coups »,
de nouvelles « parades » et il les met en pratique sans tarder. Le
parallèle le plus judicieux qui puisse être trouvé est celui des
Échecs.
Pratiquer les Échecs permet non seulement de mieux négocier, plus
facilement et plus habilement mais aussi de progresser dans l’art
d’appréhender globalement la négociation.
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avoir prévu et mesuré les risques, il s'agit de connaître à l’avance
les risques mais aussi les gains éventuels. Avant de jouer un coup
aux Échecs le joueur expérimenté regarde quelles sont les menaces
qui pèsent sur lui, il les évalue et choisi son mode de réponse en
fonction de ce qui doit arriver ensuite. Un joueur habile voit les
coups à l’avance, il prévoit les coups qu’il va jouer et les réponses
de son adversaire.
C’est ainsi que l’on dit aux Échecs que des coups sont forcés,
l’adversaire est obligé de se protéger d’une menace importante
(sinon il perd la partie). Il en est de même en négociation. Aux
Échecs un joueur qui subit une menace peut : soi défendre, soi
organiser une contre-menace soit attaquer à son tour une pièce plus
importante de son adversaire. Le choix de la riposte n’est jamais
gratuit ni hasardeux, il est toujours réfléchi et cohérent. Un joueur
d’ Échec ne s’emporte pas, il analyse froidement la situation et joue
le coup qui lui est le plus favorable et qui perturbe le plus son
adversaire. Soyez redoutables aux Échecs et vous deviendrez de
redoutables négociateurs.
C’est une évidence peut- être étonnante pour certains mais bien
réelle.
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Et si ils ne les connaissent pas ? Tant mieux pour vous !
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II/ L' Analyse Transactionnelle.
Mise au point dans les années 50 aux U.S.A par le docteur Éric
Berne et un petit groupe de psychologues la théorie de base de
l'analyse transactionnelle (AT) est une théorie complète de la
personnalité.
Il existe une relation entre ce qui est appelé l'état du moi et le code
de communication particulier à chaque état du moi.
L'originalité d' Éric Berne est d'avoir découvert que la perception des
messages par les personnes qui communiquent (l'émetteur et le
récepteur) peut être identifiée à partir d'une typologie relativement
simple et à des langages spécifiques correspondant à des attitudes
psychologiques déterminées.
Ainsi il a été établi une relation entre ce qui est appelé l'état du moi
et le langage particulier correspondant à cet état du moi.
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1. La Structure de l'individu ou les états du moi
PARENT
ADULTE
ENFANT
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L'état du moi ADULTE : est le domaine du pensé et du réfléchi.
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- Enfant Adapté Soumis (EAS)
- Enfant Adapté Rebelle (EAR)
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jouer.
Mais s'il domine une personnalité nous aurons des personnes sans
aucune personnalité ou revers de la médaille à des opposants
perpétuels.
Dans l' Enfant Nature se trouve la source de nos émotions les plus
authentiques.
Nous sommes dans notre Enfant Naturel lorsque nous pleurons à
gros sanglots ou lorsque nous rions aux éclats.
Il est assez rare de voir des personnes adultes dans leur Enfant
Naturel car la société en perçoit surtout les aspects négatifs (les
émotions ne doivent pas venir gêner le bon fonctionnement de
l'adulte ni les désirs instinctifs contrecarrer les instructions du
Parent ).
L' Enfant Libre est aussi appelé l' Enfant spontané, il se caractérise
par un comportement immédiat dans l'expression des sentiments.
Nous sommes dans le monde de l'émotion. La peur, la colère, la
joie, le désir…
Dans son versant positif l' Enfant Libre est gai , séduisant,
attachant, naturel, dans son versant négatif il devient avide,
orgueilleux, égoïste, blessant…
Le Petit Prof porte aussi le nom d' Enfant créateur. Nous sommes
dans le monde de l'imagination, de l'invention, du système D.
Le Petit Prof se sert de ses émotions pour alimenter une pensée non
rationnelle et imaginer des solutions étonnantes.
Sa démarche s'appuie sur des perceptions intenses mais très peu
formalisées. Il " pige ", il " sent ", il est brillant et sait utiliser son
intuition.
Dans son versant négatif sa capacité à créer l'adhésion autour de
ses thèses peut le conduire à des excès préjudiciables aux buts de
l'organisation dans laquelle il évolue.
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Les 3 états du moi (ADULTE - PARENT - ENFANT) sont présents en
même temps chez chaque individu mais un seul prend les
commandes à un moment donné. Les différents états du moi ne
sont ni bons ni mauvais en eux mêmes mais positifs (adaptés) ou
négatifs (inadaptés) en fonction des situations, des interlocuteurs et
des objectifs fixés.
Chacun de nous passe par les différents états du moi et parfois très
rapidement.
Pourtant nous consacrons plus de nous à un état qui, parfois,
devient dominant.
Il faut repérer cet état et se poser les bonnes questions pour
prendre mieux conscience des autres et de nous mêmes.
Voici une grille qui peut vous permettre de repérer les différents
états du moi chez vous-même mais aussi chez les autres :
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Geste Montrer
ou Expression du Doigt Bras Sans
Pensive Boudeur
Froncer ouverts inhibition
Agile Triste
les Accueillante Relâchée
Ouverte Innocente
sourcils Souriante Spontanée
Furieux
Compréhensive Curieuse
Critique Tenue Exigeante
Attitude Soucieuse Aimant
Moralisante droite Docile
d'autrui s'amuser
Autoritaire Objective Honteuse
Généreuse Changeante
2. Les Transactions.
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Exemple :
L'Adulte sollicité répondra à l'Adulte solliciteur.
Le Parent sollicité répondra au Parent solliciteur.
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Les transactions obliques :
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Et si on déclenchait Quel élément vous De mon temps
les Et oui, mais c'est un conflit social ? permet de déclarer cela
? directions étaient plus parce que des gens
compréhensives et
tout comme vous ont trop tiré sur la corde
allait
mieux.... que...
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un ou plusieurs interlocuteurs.
En apparence Au niveau
psychologique
En apparence Au niveau
psychologique
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Les transactions angulaires :
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Le plus simple est de faire appel à son bon sens, à le faire
raisonner, à faire appel à sa rationalité et à lui faire remarquer
quand celle-ci n'est plus utilisée.
C'est dans l'imaginaire que tout se passe. J'ai dans la tête une
image double : la mienne et celle de l'autre.
1/
Moi :
L'autre :
Je suis bien. Il est
bien.
Je réussis ce que j'entreprends. Lui
aussi réussit
Si ça ne marche pas voyons pourquoi. Il
fait Idem.
Je suis OK. Il est
OK.
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Je suis + Il est
2/
Moi : L'autre :
Je suis bien. C'est un
minable.
Je réussis ce que j'entreprends. Il ne
vaut rien.
Je suis satisfait de moi. Je perds mon
temps avec lui.
Je suis OK. Il n'est pas
OK.
Je suis + Il est -
Je suis
Parent Il est Enfant
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Dans cette configuration (+ -) je me sens supérieur à l'autre.
J'aurais donc tendance à le critiquer ou à le protéger.
3/
Moi :
L'autre :
Je ne suis pas bien. Il est
bien.
Je me sens petit à côté de lui.. Il est
brillant.
Je ne sais pas quoi dire. Il a les
meilleures solutions.
Je ne suis pas OK. Il est
OK.
Je suis - Il est
Je suis
Enfant Il est Parent
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Il doute de lui, ne se sent pas à la hauteur et donne à chacun le
privilège exorbitant d'être son juge.
4/
Moi : L'autre :
Je ne suis pas bien. Lui non plus il
n'est pas bien.
Je ne réussis rien. Lui non plus.
Je suis un imbécile. Il ne vaut pas
mieux.
Je ne suis pas OK. Il n'est pas
OK.
Je suis - Il est -
Il se montre alors très aimable puisqu'il a selon lui remporté une "
victoire ".
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L'enjeu de la négociation devient la recherche du coup triomphal qui
écrase l'autre.
C'est un jeu de pouvoir néfaste pour négocier.
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I.
++ + - - + --
Négocie S'affirme, se Soutient, rassure, Garde confiance,
ardemment et protège, demande fait émerger les invite le - - à
constamment. clairement ce qu'il capacités, invite à participer, montre
veut, donne des négocier. une fermeté
Le + + : face à
S informations, structurante,
un >>
négocie"la façon I refuse le
de négocier", défaitisme.
résiste aux
provocations. I
I
+ - - + --
Veut que l'autre Domine, ridiculise, Écrase ou ignore,
++
soit écrasé, entre dévalorise, persécute,
Cherche à le
en compétition écrase, exige, harcèle, ridiculise,
Le + - : face à dominer ou le
négative, en méprise, attaque, dévalorise,
un >> provoque pour
conflit d'opinions, donne tort. méprise.
entrer en conflit. I
en jeux de pouvoir
I
ou de conflit. S I
I
++ + - - + --
Admire, reste sur Se soumet, Entre en conflit, Laisse faire ou
la réserve, accepte, se met dialogue de passe en + - en
accepte sans sur la défensive, sourds, négocie voulant aider plus
Le - + : face à un
discuter, peu donne raison. au minimum, est faible que lui.
>>
tenter de tenté de passer
manipuler. S en - - ou en + -. I
I I
++ + - - + --
Se met en retrait, Se laisse écraser Entraîne vers le - S'enfonce dans le
ne dit ni oui, ni ou contre le + - mutisme, le
Le - - : face à un - par l'ironie ou le
non ou rétorque : par l'obstruction silence, la gêne.
>> défaitisme.
"oui mais". ou le mutisme.
S
I
I I
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Il faut négocier en + +. Utiliser les positions de vie au quotidien
dans la quête du + + est possible...
Il s'agit pour le + + qui y fait face d'être plus fort que cette
énergie.
Le contrôle :
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Dans cette configuration, les états du Moi contrôlés ne s'expriment
pas librement.
Bien au contraire ils sont influencés par l'état du Moi au contrôle.
Ainsi, si le Parent est au contrôle, la personne aura tendance à juger
d'après ses propres valeurs. Son comportement global sera soumis
à cette emprise.
Si l'enfant est au contrôle, par contre, la personne sera entièrement
soumise à ses émotions, elle aura beaucoup de mal à analyser les
faits ou à respecter des règles de conduite.
Si l'adulte est constamment au contrôle, le risque est de voir
apparaître trop de rationalité dans les analyses de situations ou les
décisions.
En négociation de nombreuses difficultés apparaissent lorsque le
négociateur ne dispose pas d'un " Adulte aux commandes " efficace.
Le premier risque est de méconnaître la réalité des faits, comme le
ferait un capitaine de bateau qui ne prêterait pas d'attention à l'état
de la mer ou à celui du navire. Dans ce cas le négociateur ne prête
pas assez d'attention au contenu des propositions chiffrées que lui
indique son interlocuteur. Cette attitude correspond à un manque de
vigueur de la partie cartésienne du négociateur (l'Adulte cartésien.)
Un second risque est de privilégier certains membres de l'équipage
au détriment des autres. Cette attitude est adoptée par les
négociateurs qui excluent un état du Moi au profit des autres.
Ce serait le cas d'un négociateur qui n'aurait pas dormi depuis 2
nuits et n'accepterait pas son état de fatigue en ayant l'illusion que
son Adulte peut continuer à fonctionner correctement alors qu'il ne
tient pas compte de ses limites physiques.
Un troisième risque est de laisser un membre de l'équipage(un des
état du Moi) prendre le pouvoir sur les autres.
L'AT appelle ceci des contaminations.
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Contaminations et exclusions :
Une phrase telle que : " Tout le monde sait que les sociétés
coréennes ne sont pas fiables ! " est un exemple de contamination
par le Parent.
On repère ces contaminations car la personne emploie des
exagérations ou des minimisations de la réalité.
L' Adulte contaminé par le Parent nie ou transforme la réalité afin de
justifier sa façon de voir les choses.
Ces contaminations peuvent être collectives comme ce fut le cas au
moment de l'affaire Dreyfus, ou sous le régime nazi à l'égard des
juifs et ici en plus elles étaient inculquées de force aux autres.
Racisme, sexisme et toutes les formes d'intolérance sont le plus
souvent des contaminations.
Un deuxième cas est celui de la contamination par l'enfant.
Celui-ci se produit lorsque la personne se laisse envahir par ses
émotions au point de perdre conscience de ses capacités.
Le négociateur est envahi par le trac et se met à trembler… Ou
entre dans une colère folle...
Le troisième cas, (la contamination par l'Adulte), est celui d'une
personne enfermée dans sa rationalité ou encore qui penserait que
les solutions pertinentes du passé restent éternellement
pertinentes…
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La symbiose : Les contrats secrets.
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La symbiose est une opposition du Parent d'une personne avec
l'Enfant d'une autre personne.
Bien entendu l'Adulte est à ce moment là exclu partiellement ou
totalement.
Dans la relation symbiotique les deux personnes forment un
système complet de Parent, Adulte et Enfant, stable et fondé sur de
multiples contrats secrets.
L' Adulte est faiblement présent. Il n'y a aucune négociation
d'accords explicites, le fait de s'occuper l'un de l'autre et la manière
de faire est quelque chose de dû.
Mais nul n'est vraiment responsable, on est dans le magma
relationnel et le flou des responsabilités.
Dans une symbiose chacun néglige certains de ses besoins, ceux de
son Enfant pour la personne qui prend l'autre en charge, ceux de
ses Parent et Adulte pour la personne qui est prise en charge.
En fait les deux partenaires sont implicitement d'accord pour ne pas
trop négocier en Adulte car ils trouvent de nombreux bénéfices
secrets à la situation.
Celui qui prend en charge peut en effet exiger ce qu'il veut sans
prendre le risque de demander (c'est pour lui un signe de
faiblesse).
Celui qui est pris en charge échappe à sa peur des responsabilités.
Les deux craignent de devenir des personnes autonomes dotées
d'un système efficace de Parent, Adulte et Enfant.
Chacun a vécu la symbiose à l'origine avec sa mère lorsqu'il était
enfant, elle satisfaisait tout nos besoins.
Puis nous avons dû nous résigner, nous prendre en charge
progressivement nous-même.
Souvent il peut nous arriver de rechercher à nouveau cet état idéal
ou comme dans un rêve tout se fait tout seul…
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La symbiose se manifeste par une sensation quasi physique
d'empêtrement relationnel, de flou, de gêne.
En toile de fond les gens ressentent une impression de fausse
sécurité, vaguement menaçante, avec la peur de " perdre " l'autre.
Ils savent bien qu'ils dépendent de l'autre, mais comme rien n'est
clair la crainte de voir le système s'écrouler est toujours présente.
Il existe 2 façons de créer une symbiose.
Quelqu'un peut vouloir se mettre en Parent en cherchant à placer
l'autre en Enfant.
Il peut aussi se mettre en Enfant en cherchant à mettre l'autre en
Parent.
Beaucoup de relations correspondent à une double symbiose dans
laquelle les partenaires sont en symbiose du premier type dans
certains domaines et de l'autre type dans d'autres domaines.
Toute négociation donne lieu à de nombreuses tentatives de créer
des symbioses.
C'est à dire une recherche, consciente ou non, de relations dans
laquelle on voudrait au moins un peu se faire prendre en charge par
l'autre.
Exemple : " Allez, soyez sympa, accordez-moi ceci ou cela… ".
La recherche de telle situation fait même partie de la panoplie de
certains manipulateurs dont le but est d'affaiblir l'adulte de l'autre
afin d'obtenir un accord plus favorable.
Le concept de symbiose éclaire et explique divers types de conflits :
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Les conflits de rupture symbiotique sont très nombreux.
Dans l'histoire il y a la révolution française de 1789 des français
contre leur roi.
Les grandes luttes ouvrières du début du 20ème siècle face à un
patronat paternaliste.
Le mouvement de libération des femmes dans les années 70.
Côté familial on trouve le conflit classique entre les ados et les
parents et beaucoup des cas de divorces…
Le conflit de rupture symbiotique est révélateur d'une aspiration à
une plus grande autonomie.
La compétition symbiotique.
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Dans ce troisième type de conflit les partenaires rivalisent pour
occuper la même place dans la symbiose.
Deux grands-mères qui se disputeraient pour préparer le petit
déjeuner de leur petite fille ou deux associations humanitaires
défendant la même cause sont en compétition symbiotique pour
occuper la place de Parent Nourricier.
La compétition symbiotique de Parent Critique en entreprise est la
guerre des chefs pour être le " roi du pétrole ou de la montagne ",
pour pouvoir imposer la règle du jeu aux tiers concernés.
Dans la compétition symbiotique Enfant - Enfant, la dispute porte
sur l'avoir. Chacun se place dans l'état Enfant en espérant que
l'autre acceptera de se placer dans l'état du Moi complémentaire de
Parent Nourricier.
Deux enfants se disputent la possession d'un jouet.
Chacun tire de son côté et le jouet se brise.
En négociation syndicale cela donne : " Nous voulons 5 %
d'augmentation de salaire ! " et de l'autre côté : " Il faut améliorer
la productivité de l'entreprise ".
Quels que soient leurs types, tous ces conflits ne peuvent être
résolus positivement que si chacun renonce à la situation
symbiotique et accepte de négocier.
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leur chance de succès, proposer des évolutions et finalement passer
contrat et tomber d'accord.
Le principe majeur en négociation est donc de ramener les conflits à
une élaboration de solutions entre :
" Adultes aux commandes " en s'y mettant soi-même et en invitant
l'autre à s'y placer lui aussi.
Lorsque les deux parties n'en sont pas capables ou n'y parviennent
plus, le conflit peut-être réglé par une tierce personne qui prend le
rôle de l'Adulte.
La tierce partie ou le médiateur a pour rôle de se substituer
temporairement aux Adultes défaillants des deux parties en conflit.
Si dans le cas de la dispute pour un jouet les parents jouent le rôle
de l'adulte et arbitrent le conflit dans d'autres cas c'est un peu plus
compliqué…
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membres de leur délégation ne sont pas très nets mais tout salarié
se doit de connaître les faits et les situations et doit s’assurer que sa
direction et ses propres élus prennent conscience qu’il est informé
de ce qui est possible…
1. L’absence :
2.Le silence :
Bien que l’affichage des comptes rendus des réunions des diverses
instances sociales ( réunions des comités d’entreprise, des délégués
du personnel, du CHSCT « comité d’hygiène et de sécurité des
conditions de travail ») soient obligatoires, souvent en pratique
ceux-ci sont oubliés, négligés, relégués dans des lieux obscurs et
insalubres, des endroits peu fréquentés par les salariés ou effectués
juste avant les contrôles de l’inspection du travail. Les DRH ou les
directions effectuant l’affichage de ces comptes rendus juste en face
de leurs bureaux (portes ouvertes) pour pouvoir repérer qui y prête
attention existent encore ! (mais si, mais si !) Sans parler des
entreprises où il faut demander les comptes rendus à la direction
des ressources humaines pour consultation (manière de repérer les
communistes !) , vouloir s’informer c’est s’opposer (déjà) et qui
vous en empêche veut vous maîtriser et vous gouverner selon sa
propre volonté…
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3.La fausse représentativité :
Manœuvre préférée de certaines enseignes en grande distribution
mais qui n’en ont pas l’exclusivité. La direction choisit
(soigneusement !) plusieurs cadres et leur demande de se syndiquer
(les cotisations sont remboursées…). Bien entendus ceux-ci se
présentent ensuite à toutes les élections (se sont les candidats de la
direction). Rien n’empêche ses pseudos-syndicalistes de devenir
délégués syndical et de pouvoir signer directement, sans aucune
consultation des salariés, toute sorte d’accord dans l’entreprise
(salaires, conditions de travail…). Si en plus l’entreprise demande à
ses cadres ou salariés préférés de se présenter aux même élections
elle se retrouve sans aucune opposition véritable dans toutes les
instances sociales… Les directions qui pratiquent ces méthodes nient
farouchement, les salariés en question (compétents ou pas) ont des
postes à responsabilité et les syndicats ferment les yeux sur des
situations qui les arrangent (le même type de manœuvre est
possible sans « syndiqués fantômes ») car elles accroissent
(artificiellement…) la masse des adhérents du syndicat choisit, donc
sa légitimité et sa représentativité…
4. La négociation directe :
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du comité d’entreprise. Ces manœuvres se pratiquent dés qu’un ou
plusieurs syndicats ont la majorité au CE. C’est un piège très
souvent tendu aux cadres et certains y tombent « joyeusement ».
Ces « négociations de l’ombre » très favorables à la direction sont la
spécialité de certains syndicats connus. Les délégués, ainsi flattés
de l’importance qu’on leur accorde, ignorent volontairement le
préjudice fait à l’ensemble des salariés et il leur est facile de
négocier des avantages personnels pour eux-mêmes ou pour leur
famille et leurs amis. Ce type de délégués devient souvent chef de
service, directeur régional, responsable d’un département avec des
salaires dépassant largement leur qualification personnelle. Il n’est
pas aisé de leur faire comprendre la perversité de telles méthodes
et le fait que ce système soit de type mafieux et complètement anti-
démocratique. Leur mentalité de base, très égoïste, est très
éloignée de l’esprit de solidarité qui anime normalement des
représentants du personnel honnêtes qui ont bien saisit leur rôle.
Une bonne manière de les reconnaître (à part l’appartenance à
certains syndicats dont c’est la spécialité, mais qui ont aussi des
délégués dignes) est qu’ils sont souvent très imbus d’eux-mêmes,
ils ont de grands talents de comédiens, mentent beaucoup, ne sont
jamais modestes mais très ambitieux et le luxe les attire… Une
voiture de luxe avec un chauffeur est par exemple irrésistible pour
ce genre de personnage. Manière d’imiter ceux qu’ils admirent…
5. Entrave et corruption :
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Outre le fait que certains délégués favorables aux directions et
muets aux séances des comités d’entreprise sont souvent promus
(certainement par le fait du hasard…) on remarque le fait que
certains délégués ayant obtenu un poste de cadre ou de maîtrise
abandonnent ensuite toute idée d’opposition et ne se représentent
plus à aucune élection dans l’entreprise. Ceux- là utilisent les
instances sociales en tant qu’ascenseur social pour leur carrière.
Inutile de vous dire ce que l’on en pense… Dans les faits les
directions repèrent très vite qui est dangereux et qui ne l’est pas au
sein d’une délégation syndicale. La pertinence des interventions, le
désir de s’opposer et de négocier d’égal à égal avec les directions
(donc d’exercer librement un mandat) déclenche chez celles-ci deux
types de réactions perverses.
L’entrave :
La corruption :
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l’entreprise. Cela calme les velléités des autres et désorganise
complètement les syndicats, surtout si l’on a repéré des qualités que
le salarié pourrait transmettre à d’autres. (Méthodes et
organisation). Ces comportements sont de plus en plus répandu et
si les syndicats ne les dénoncent pas ils peuvent devenir de
véritables habitudes dans les grands groupes. Il s’agit ici de
véritables atteintes aux libertés syndicales et à la liberté
d’expression, d’entraves aux fonctions de délégué du personnel et
ceci bien sur au détriment de l’ensemble des salariés car un délégué
pertinent est l’assurance pour ceux-ci de n’être jamais manipulé ni
« endormis » par des directions dont les intentions sont difficilement
avouables.
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La direction doit être relancée plusieurs fois, ceci permet lui de
gagner du temps et d’éviter que certains sujets ne soit évoqués ou
mis à l’ordre du jour. Le comble est que l’on voit parfois circuler des
documents avec des mentions manuscrites : " ne pas communiquer
au comité ou aux délégués… " On se demande bien qui peut y avoir
intérêt…
Un DRH avisé fourni le magnétophone pour enregistrer les séances
(ce qui est obligatoire) mais dés que des points importants doivent
être abordés en séance du comité d’entreprise celui-ci est
mystérieusement : « en réparation, en panne ou indisponible ».
Ceci est bien utile lorsque l’on sait que l’enregistrement est la seule
référence en cas de contestation sur ce qui a été dit en réunion du
comité d’entreprise ou adopté par celui-ci... Aussi un délégué lui
aussi avisé aura toujours avec lui un magnétophone portable et des
cassettes en nombre suffisant pour éviter que des séances se
tiennent sans aucune référence…
En séance du comité d’entreprise un DRH ou un chef
d’établissement avisé parle la langue de bois, fait de longs
monologues et ne répond directement à aucune question. Jamais il
n’approuve ce qui est reproché ou évoqué mais il se contente
simplement de disserter sur la conjoncture, les résultats, les
perspectives…
Ceci permet de gagner du temps et d’éviter que le comité ne vote et
n’adopte des résolutions qui serait désobligeantes (voir la manière
de tenir un CE). Il s’agit ici de manœuvres visant à noyer le poisson
et il est surprenant de constater jusqu’à quel point certains comités
se laissent trimbaler et balader. Le pire survient lorsque le
secrétaire du comité se met à répondre et, si il a tendance à aimer
s’écouter parler, on en vient à de longues réunions ou le comité ne
vote pas, ne décide de rien et n’adopte aucune résolution...
C’est tout bénéfice pour la direction car le compte rendu d’une
réunion du comité étant un acte officiel autant qu’il n’y figure que
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des banalités ou des broutilles et surtout pas des résolutions
pratiques, des constats réalistes, des décisions désobligeantes qui
serviraient de preuve en cas de litiges futurs… Ne pas donner de
prise juridique est une ligne de conduite constamment adopté par
les directions et par lassitude par complicité ou par manque
d’information il est consternant de voir certains représentants du
personnel tomber dans le panneau… Comme on le voit il reste
encore du chemin à parcourir pour que la démocratie pénètre dans
certaines entreprises. Pourtant l’attitude des directions n’est pas
seule en cause, sans la complicité volontaire ou passive de certains
salariés, sans l’ambition et l’égoïsme de certains qui ne défendent
qu’eux même rien ne serait possible car les méthodes et les moyens
de contrer les directions et d’exercer un contre pouvoir existent.
Et le comité d’entreprise ou les réunions des délégués du personnel
sont les seuls endroits ou ceci demeure possible.
Voilà pourquoi l’entreprise déploie tant d’énergie (souvent dans
l’illégalité la plus complète) pour éviter que ce qui doit être fait ne le
soit...
Si vous désirez :
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Si vous voulez obtenir des opinions, des impressions générales, du
vague, du flou, faire parler l'autre, l'aider à se vider, rechercher le
ou les problèmes, vous poserez une question générale ou imprécise
du genre : "comment vont les affaires ? " A mauvaise question :
mauvaise réponse et l’interlocuteur pourra alors vous dire n'importe
quoi et souvent ce qui lui passe par la tête dans l'instant.
DES FAITS :
Vous avez identifié un problème, il vous faut des faits, du concret,
du solide, des réponses précises, vous désirez connaître le chiffre
d’affaire sur une période, les ventes des produits ou d’autres
données essentielles. Vous poserez une question directe ou précise.
Cette question commencera par : Qui ? Que ? Quoi ? Comment ?
Combien ? Ou ? Pourquoi ? Et vous obtiendrez des réponses
précises, des chiffres, de l'information immédiatement exploitable.
ÉCARTER LE DANGER :
Vous désirez des précisions indispensables, vous voulez vous
débarrasser d’un contradicteur ou écarter le danger si vous êtes
embarrassé, il vous faut éviter les discussions stériles car vous
manquez de temps ? Il faut alors poser des questions en retour à
l’envoyeur, il faut demander à ce même contradicteur qu’il vous
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précise sa pensée et demander des faits, du concret, du solide à
l’appui de son opinion, en un mot : les preuves de ce qu’il avance.
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Demandez toujours l'impossible. Tout ce que vous risquez ... c'est
de l'obtenir...
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Ne vous laissez pas enfermer dans une impasse. Exercez vous à
contourner celle-ci et à proposer à ce que que la négociation porte
sur d'autres points sur lesquels vous formulerez d'autres demandes,
il sera toujours temps de revenir sur les points qui posent
problèmes.
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conditions de travail…).
Gardez toujours à l'esprit que si ces styles existent dans vos équipes
et dans vos délégations syndicales (vous reconnaîtrez peut-être les
personnes…) ils existent aussi chez vos interlocuteurs.
Il peut être assez judicieux de découvrir à quels types de
négociateurs ou à quels styles vous êtes régulièrement confronté en
négociation.
Style 1 / 1 : L'Indifférent.
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Efficace : Le Distant.
Inefficace : L'Anémique.
Style 1 / 9 Le Philanthrope.
Efficace : Le Conseiller.
45
de créer une atmosphère d'entente.
Il est rarement à l'origine d'un conflit, mais lorsque celui-ci éclate il
en recherche les causes et sait souvent rétablir la confiance.
Il entretient des relations suivies avec les interlocuteurs et se
montre très disponible.
Il se sert souvent de ses bonnes relations avec les personnes pour
solutionner les petits litiges.
Inefficace : Le Paillasson.
Style 9 / 1 La Locomotive.
Efficace : Le Dynamique.
46
Il aime les complications et les situations difficiles.
C'est un gagneur et il est toujours volontaire pour argumenter, pour
présenter de nouvelles revendications…
Comme il veut être sur de ne jamais être pris de court il connaît
parfaitement ses dossiers et sait persuader les interlocuteurs en leur
communiquant son propre enthousiasme, il ne se laisse jamais
troubler par des objections inattendues et sait argumenter
implacablement.
Au point qu'il est parfois difficile à arrêter.
Inefficace : L'Agressif.
Style 5 / 5 : Le Routinier.
Efficace : Le Débrouillard.
47
Réaliste, il ne cherche pas à atteindre la perfection, ni à établir des
relations idéales avec les interlocuteurs.
Il applique des méthodes de négociation éprouvées, adaptées à sa
personnalité et aux objectifs des salariés qu'il représente. Lorsqu'il y
a un désaccord avec les interlocuteurs il recherche un compromis
acceptable pour les 2 parties.
Il ne connaît pas les dossiers à fond mais il est au courant de tout
pour pouvoir répondre aux questions, d'où quelles viennent.
Il adapte souvent son style de négociation en fonction de son
interlocuteur.
Il cultive ses relations sans les harceler.
C'est un peu l'homme du " Système D ".
Inefficace : Le Roublard.
Style 9 / 9 : Solutions.
Efficace : Le Stratège.
48
Il cherche avec l'interlocuteur comment un accord peut le mieux
répondre à des besoins ou résoudre des problèmes.
Il implique les autres et fait participer tout le monde.
Il négocie une solution.
Il sait se fixer des objectifs et applique son énergie à les atteindre.
Il est autonome.
Il peut adopter une attitude expérimentale, pour voir, cherchant à
améliorer sa stratégie et à découvrir de nouvelles tactiques en
essayant de résoudre les paramètres dans chaque situation de
négociation.
Il pratique la religion de l'efficacité et n'hésite pas à mettre en
œuvre de nouvelles tactiques et stratégies pour les éprouver en
situation de négociation.
Inefficace : Le Snob.
49
Vous savez tout maintenant des principaux styles, types ou genres
de négociateurs.
Mais au fait... connaissez vous votre propre style ?
Nous possédons tous un style majeur dit dominant, un ou deux
styles de rechange et un style réfractaire (qui ne nous convient
pas).
Des phrases comme : " Nous prenez-vous pour des gens stupides ?"
ou " Vous pensez que nous allons vous croire sans vérifier ?"
50
Indiquent que vous sentez venir la manipulation et vous permet de
la dénoncer.
Et voila une autre des réaction possible face à la manipulation : la
dénoncer sans attendre...
Un manipulateur découvert est en mauvaise posture, souvent il se
met en colère (ce qui ne fait que confirmer qu'il voulait manipuler
l'autre) aussi vous lui ferez remarquer cette attitude pour le
recadrer :
"Pourquoi diable vous mettez vous en colère ?"
Ceci ne fera que l'enfoncer davantage et vous parviendrez peut-être
à obtenir un accord partiel sur un point déterminant en le soulevant
tout de suite et en échangeant l'oubli de l'attitude de votre
interlocuteur contre cet accord.
Ce faisant vous manipulez à votre tour car l'oubli d'une attitude est
une fausse concession et les phrases du genre : "J'oublie votre
attitude envers le personnel de l'entreprise et ses représentants
contre 3% d'augmentation cette année " sont d'énormes
manipulations, mais un manipulateur découvert peut être tenté d'y
souscrire ! (car il a mauvaise conscience d'avoir essayé de
manipuler l'autre) aussi contre la manipulation vous pouvez
manipuler à votre tour !
Qui manipule s'expose à être manipulé en retour par un négociateur
habile...
Aussi la manipulation ne doit jamais faire partie d'une tactique, si
vous excellez dans l'art de la contrer jamais vous ne l'emploierez de
peur d'être contré à votre tour de la même manière.
Face à la manipulation ce qu'il ne faut jamais faire c'est ce taire, de
peur de paraître ridicule par exemple, car c'est ce que l'autre
souhaite...
Une des tactiques préférée de certains (ils se reconnaîtront) est
basée sur la vitesse pour embrouiller les autres.
Ces gens, qui au départ travaillaient dans la lessive ne font pas dans
51
le tout blanc, une fois reconnues et dénoncées par la partie adverse
ces tactiques sont perdantes et exposent ceux qui les utilisent à des
déroutes cuisantes car ici leur mauvaise foi est mise en évidence et
vous pouvez aller jusqu'à refuser de négocier avec ces personnes,
mettant ainsi en cause leur mandat et leur existence... en tant
qu'interlocuteur. Idéal si vous désirez en changer !
Pour ne pas être manipulé il est impératif de ne pas dépendre de
l'autre pour autre chose que l'objet même de la négociation.
Et c'est difficile en entreprise !
Aucun délégué ne doit rien attendre de son employeur, s'oublier soi
même (et sa carrière personnelle) est la règle de base pour pouvoir
défendre et représenter efficacement les salariés d'une entreprise.
Qui oublie ce principe fondamental est indigne du mandat qu'il a
obtenu par son élection.
Inutile de vous préciser ce qu'il faut penser de ce genre
d'individus... (pas si rares il faut bien le dire.)
LE LA PARADE
MANIPULATEUR : :
52
Veut entretenir des conflits Revenir au contenu de la
(stériles). négociation.
53
Négocie point par point pour
obtenir plus facilement des Refuser le principe et inviter à
concessions. explorer une autre alternative.
54
Joue au bon et au méchant. Dénoncer le mécanisme : "Est-ce
une douche écossaise ? "
Menace de suspendre la
négociation avec retour aux Garder à l'esprit ses propres
mandants ( intérêts objectifs et non les concessions
représentés). ou les reculs de l'autre.
Négocier le déroulement de la
négociation, par exemple un droit
Provocation. Cherche à vous faire mutuel aux suspensions de
perdre votre sang froid. séance. Menacer de faire la même
chose. Avec retour aux salariés
ou à la base.
55
S'adresse à chacun séparément.
Indiquer que l'on va se
protéger contre la menace et que
si l'attaque a lieu on se défendra.
Flatte un membre du groupe
adverse pour exciter la jalousie
des autres.
Dénoncer la manipulation : "
Cherchez vous à nous diviser ? "
Choisit en face une personne ( pour mieux régner ).
influençable et l'attaque.
Dévoiler la manœuvre au
Impressionne en faisant référence groupe lors d'une suspension de
à des autorités supérieures. séance.
57
souple, ouvert et compréhensif. Vous vous efforcerez d'écouter
attentivement, vous chercherez à comprendre le point de vue de
l'investisseur et vous adopterez des façons d'agir qui mèneront à
une entente à l'avantage des deux parties.
Songez notamment à :
• favoriser le dialogue;
• utiliser votre voix efficacement;
• interpréter le langage non verbal et savoir comment y réagir;
• écouter attentivement;
• faire comprendre vos points de vue en les exprimant par écrit.
58
Il est inévitable que des différends surgissent en cours de
négociation puisque vous et l'investisseur avez des points de vue,
des buts et des intérêts différents. Afin de parvenir à une entente
satisfaisante pour les deux parties, il faut résoudre les différends de
façon constructive.
59
Sachez en quoi consiste le pouvoir et comment l'exercer
60
Divulguer l'information par bribes accroît la crédibilité
Il faut aborder tous les points. À cet égard, vous pouvez choisir
entre deux méthodes.
61
2. Sachez tirer profit des différends
62
mur au cours des négociations et que vous soyez totalement en
désaccord avec l'investisseur. Devant cette situation, vous conclurez
que vous ne pourrez jamais nouer une bonne relation avec cet
investisseur. L'apparition du différend aura servi à mettre en relief
votre incompatibilité avant même que vous ne deveniez des
partenaires. Le temps est peut-être venu de quitter la table de
négociation. Il vaut mieux faire ce genre de constat avant de
conclure une entente qui vous liera à l'autre partie.
63
3. Familiarisez-vous avec les méthodes de résolution des
différends
Esquive
(« Sauve qui peut! ») — On poursuit la
64
discussion, mine de rien, comme si rien
ne s'était produit.
Accommodement
(« Je laisse tomber; suivons ton idée. »)
— On renonce à ses propres buts, on
abandonne, somme toute, bien que l'on
sente la frustration et la colère monter
en soi.
Force
(« C'est ça ou rien. ») — On insiste
vivement jusqu'à ce que l'autre partie
cède.
Compromis
(« Mettons de l'eau dans notre vin. ») —
Les deux parties cèdent quelque chose,
mais ni l'une ni l'autre n'est vraiment
heureuse du dénouement.
Collaboration
(« Travaillons ensemble. ») — On
discute afin de trouver une solution
satisfaisante pour les deux parties.
65
votre propre stratégie de résolution des différends. L'outil Styles de
résolution de conflits présente les avantages et les inconvénients
de chaque méthode.
66
N'oubliez pas que vos discussions donneront le ton aux prochaines
rencontres ou transactions. Vous voulez donc créer une atmosphère
franche et honnête, qui incidemment contribuera à mettre
l'investisseur en confiance.
67
• Reconnaissez que l'investisseur a un point de vue —
Même si vous ne le partagez pas.
• Laissez votre langage corporel s'exprimer (maintien du
contact avec les yeux, hochement de la tête en signe
d'approbation) — Votre langage corporel doit témoigner de
votre volonté d'être raisonnable et de votre ouverture d'esprit.
Que vous parliez ou écoutiez, vous communiquez sans cesse
des messages à l'investisseur par votre langage corporel. En
fait, les gens réagissent davantage à ce que l'on fait qu'à ce
que l'on dit. Par conséquent, mettez des gestes sur vos
paroles afin de transmettre votre message beaucoup plus
clairement.
• Commencez par les points sur lesquels il y a entente —
De cette façon, vous ne perdrez pas de temps à discuter de
points sur lesquels vous êtes d'accord. Informez l'investisseur
des points sur lesquels vous êtes d'accord et dites-lui
pourquoi. Demandez ensuite à l'investisseur de faire de
même.
Être sur la défensive peut nuire à une relation, car l'attention n'est
plus concentrée sur les buts communs, mais plutôt sur les intérêts
de chacun. Voici cinq façons de se sortir d'une telle situation.
68
Trêve — On interrompt provisoirement les hostilités.
69
vraiment sur la même longueur d'onde. Cette adaptation se fera en
grande partie inconsciemment à mesure que vos rapports avec
l'investisseur s'amélioreront et que vous perfectionnerez vos
aptitudes en communication et en développement d'entreprise.
Votre
Saurez-vous...
cote...
bien communiquer?
70
au processus de négociation et bien le gérer?
Vous êtes un entrepreneur. Vous êtes donc amené chaque jour par
la force des choses à cerner et résoudre des problèmes. Et il est fort
probable que vous soyez aussi celui qui doit trouver des solutions.
Savoir comment prendre de bonnes décisions est crucial pour la
croissance et le succès de votre entreprise. Si vous êtes à la
recherche de capital de risque et que vous êtes en train d'élaborer
un projet d'investissement, vous serez peut-être confronté à des
problèmes à chacune des étapes de votre démarche. Vos efforts
pour obtenir du financement seront couronnés de succès si vous
êtes vraiment capable de résoudre efficacement ces problèmes.
Vous ne devez pas fermer les yeux sur les problèmes ou renoncer
aux occasions d'affaires qui se présentent par peur d'être confronté
à des difficultés. Drysdale et Blau, les coauteurs de l'ouvrage intitulé
Creative Problem Solving for Entrepreneurs: A Creative New
Approach to Overcoming Your Business Problems, affirment :
71
Autrement dit, la croissance de votre entreprise passe par la prise
de risques. La crainte d'échouer n'est pas une raison suffisante pour
ne plus courir de risques. Plus vous courrez de risques et
surmonterez de problèmes, meilleures seront vos perspectives de
réussite et de croissance. Remémorez-vous les débuts de votre
entreprise. Vous lancer en affaires, faire franchir à votre entreprise
les premiers pas de sa croissance, n'était-ce pas cela le plus grand
risque? Aujourd'hui, vous êtes à la recherche de capital de risque et
votre entreprise est en pleine croissance. Apprendre à composer
avec les problèmes et à les régler, voilà l'un des facteurs critiques
de réussite.
Définissez le problème
Visualisez la solution
72
lieu où se présente le problème.) l'investisseur.
Une fois les points de vue bien compris et tous les éléments du
problème cernés, il importe d'établir pourquoi chaque partie
considère la situation problématique. Si vous écoutez attentivement
les explications de l'autre, vous saisirez mieux le cheminement de
sa pensée. Non seulement vous comprendrez mieux, mais vous
témoignerez également à l'autre de votre volonté de résoudre
équitablement le problème.
73
Isolez les faits des sentiments
74
l'avantage de vous faire gagner du temps pour trouver la bonne
stratégie à long terme. Rappelez-vous simplement que les solutions
rapides sont provisoires et qu'il est probable que le problème se
manifestera de nouveau et que ses répercussions seront encore plus
grandes, compte tenu du rythme de croissance de votre entreprise
ou du stade où elle en est dans son évolution.
Solutions provisoires
Solutions Exemple
provisoires Vous êtes un embouteilleur…
75
Solutions permanentes
76
méninges avec votre équipe de direction. Plus il y a de monde,
meilleures sont les chances de trouver la solution idéale. Le fait de
consulter différentes personnes vous permet de recueillir divers
points de vue et favorise la formulation de solutions auxquelles vous
n'auriez peut-être jamais pensé. Vous pouvez aussi encourager les
participants à s'inspirer des suggestions des autres pour en
imaginer de nouvelles, encore plus originales. Mais rappelez-vous
que la décision finale vous appartient.
Erreurs à éviter
77
positifs ou négatifs — tant qu'un
grand nombre d'idées n'auront
pas été formulées.
Une fois qu'un bon nombre d'idées ont été énoncées, vous pouvez
évaluer les solutions proposées. Établissez d'abord quelques critères
d'évaluation afin que chaque solution proposée fasse l'objet d'un
examen minutieux.
78
• Ressources humaines — Avons-nous assez d'employés? Ces
employés ont-ils les connaissances et compétences
nécessaires?
• Risque — Quel risque cette solution comporte-t-elle? Quelles
sont les chances que le pépin en question survienne?
• Autres répercussions — Quels effets cette solution aura-t-elle
sur les autres volets de l'exploitation de l'entreprise?
Le plus difficile est fait. Le problème et ses causes profondes ont été
cernés. De nombreuses solutions ont été formulées de concert avec
votre conseiller et d'autres personnes, et la meilleure solution a été
choisie.
79
Mesures Qui Quand Ressources
1.
2.
3.
Votre
Saurez-vous…
cote
80
6. Choses à faire ou à ne pas faire dans une négociation
Trouvez l'erreur
81
Dans cet exemple, l'échec est imputable au fait que l'entrepreneur
n'a manifestement pas compris les avantages d'une situation où les
deux parties sont gagnantes. Ainsi, l'entrepreneur :
82
4. Formulez des solutions de rechange avantageuses pour les
deux parties.
5. Examinez chaque solution de rechange.
6. Choisissez une solution.
7. Concluez l'entente.
8. Restez calme.
L'évasion
83
• Vous ouvrez la voie à un conflit plus orageux plus
tard.
• Impossibilité de trouver une solution.
• Les autres peuvent penser que ce problème vous
importe peu.
• Donne l'impression que vous êtes intransigeant.
• Renforce la notion qu'il faut éviter à tout prix les
conflits.
La renonciation
Avantages • Lorsque vous avez tort, vous faites la preuve que vous
savez être raisonnable.
• Lorsque vous êtes en position minoritaire, vous faites
la preuve que vous êtes flexible.
• S'il s'agit d'un problème important pour les autres
mais non pour vous, en cédant un peu vous gagnerez
beaucoup.
• Vous réduirez vos pertes si vous estimez que vous
n'aurez jamais gain de cause.
• Favorise l'harmonie.
• Témoigne de votre confiance à l'égard du jugement de
84
l'autre partie.
La force
Une des parties impose son point de vue jusqu'à ce que l'autre
cède. Par exemple, lors des séances de négociation, vous et
l'investisseur ne pouvez vous entendre sur la superficie des bureaux
des cadres supérieurs. C'est le seul point sur lequel vous ne vous
entendez pas. L'investisseur refuse de conclure l'entente à moins
que vous ne renonciez à ce point. Même s'il s'agit, à vos yeux, d'un
point important, vous êtes satisfait de toutes les autres conditions
de l'entente. Vous décidez alors de laisser tomber cette exigence.
85
sur l'autre partie (efficace seulement si la relation
avec l'autre partie vous importe peu).
• Témoigne de votre détermination.
• Confirme l'importance du problème.
Le compromis
86
méthodes ont échoué.
La collaboration
87
• Installe la confiance dans votre relation.
• Démontre votre détermination à trouver la bonne
solution.
• Confirme l'engagement des deux parties à l'égard de
la solution retenue.
• Accrédite l'idée que le conflit peut être productif.
88
3. Répéter les tapes 1 et 2 cinq fois ou jusqu' ce que l'on ne soit
plus en mesure de formuler de réponses.
Exemple :
89
Q : Pourquoi est-ce que je comprends mal les besoins des
investisseurs?
R : Parce que je n'ai pas demandé conseil quelqu'un dont les
compétences et l'expérience pourraient m'aider élaborer un projet
d'investissement efficace.
90
Techniques de négociation
Hodgson, J. 1994. Extrait de son ouvrage Thinking on Your Feet in Negotiations.
Pitman, London.
A. Approche de la négociation
Une approche très courante de négociation est celle qui dit ‘Je veux
obtenir ce pour quoi je suis venu, je veux gagner la négociation, et
si je gagne l’autre partie aura perdu’. Cependant, cette approche
gagne-perd n’est pas judicieuse à long terme. Gardez toujours à
l’esprit que :
91
Gagne-gagne
Gagne-perd
Perd-perd
B. Le processus de négociation
92
1. Préparation des négociations
Quand vous fixez les objectifs, essayez d’être aussi précis que
possible. Essayez de rendre les objectifs faciles à comprendre,
mesurables, et opportuns.
93
Il ne vous sera pas possible d’anticiper toutes les réclamations et
réactions, mais vous aurez testé vos arguments et vous vous serez
préparé aux demandes et réactions qui pourraient venir.
Qui vérifiera que tout est bien compris (vérifier les faits) ?
94
Si vous optez pour l’approche gagne-gagne, les points
suivants peuvent vous aider :
2. Discussion du problème
95
Une autre qualité importante est de savoir poser les bonnes
questions. Poser des questions est important car cela donne
l’occasion d’obtenir plus d’information et en plus, de s’assurer que
l’on comprend bien l’information qui nous est donnée. Poser des
questions permet aussi d’étudier les arguments de l’autre partie.
Parfois, vous découvrirez même que l’autre partie se contredit.
3. Proposition de solutions
96
4. Négociation d’un compromis
5. Finalisation / accord
Avant de formuler un accord, vérifiez que tous les aspects ont été
acceptés, en particulier les dates pour la mise en oeuvre, l’examen,
la finalisation, et la définition des termes. Gardez à l’esprit qu’une
finalisation de négociation ne se fait jamais à la hâte.
97
Assurez-vous par des récapitulations que tout accord a été bien
compris et proposez une confirmation écrite. Un compte-rendu du
résultat des négociations, aussi informel soit-il, est souhaitable. Si
l’accord est oral, envoyez à l’autre partie une note écrite qui fait la
liste des points acceptés, des désaccords, les interprétations et les
clarifications telles que vous les percevez. Faites-le aussi vite que
possible après la réunion.
Pour certains accords, une équipe mixte serait sans doute plus à
même de mener la mise en oeuvre. Ceux qui y sont sous l’influence
de l’accord, ou qui doivent l’appliquer, ont besoin d’informations et
d’explications adéquates, bien qu’ils n’aient pas été impliqués dans
les négociations mêmes. Les modalités de cette communication
d’information devraient se définir en fonction de qui a besoin de
quoi, de comment et par qui cette information devra être donnée,
par quelles méthodes et selon quel calendrier.
98
C. Caractéristiques d’un bon négociateur
99
D. Gestion de conflit
1. Types de conflit
• Conflits d’intérêts
100
• Conflits de besoins
• Conflits d’opinions
101
voulez augmenter votre crédit aux yeux des autres parties et / ou
des négociateurs.
Face à face
Contestation Collaboration
Concurrencer Resoudre le problème
(gagne-perd) (gagne-gagne)
______________ _________________
Compromis
Non-coopératif Coopératif
Evitement Acceptation
Se retirer Céder
(pas d’engagement) (perd-gagne)
Absence de
face à face
102
a) Etablissez les faits
S’il vous est possible de définir un but commun pour les personnes
impliquées, cela facilitera le travail de recherche de solutions sur
lesquelles les deux parties s’accorderont. Même si cela n’est pas
possible, il reste important que les buts des deux parties soient
définis pour une compréhension réciproque.
c) Evaluez la situation
103
d) Décidez d’un processus
Est-ce que les parties veulent négocier sur les problèmes ? Est-ce
que le médiateur doit inventer des propositions spécifiques de
compromis ? Est-ce que les parties doivent développer leurs propres
propositions ou travailler ensemble sur un accord commun et
négocier ensuite section par section ?
Cette étape doit se faire avec les deux parties en présence. Comme
dans le cas de la négociation, l’écoute de l’autre partie est le point
important de cette phase. Il est important que les parties
comprennent leurs buts et leurs besoins réciproques afin de pouvoir
trouver une solution qui satisfasse tout le monde. Dans la plupart
des cas de gestion de conflit, c’est à ce stade que la négociation
entre en scène. Cependant, ceci peut se faire par des négociations
formelles ou informelles suivant la situation et les personnes
impliquées. Lorsque l’on discute des solutions, il est primordial que
les besoins des parties et les solutions soient décrits de manière très
concrète.
104
Comment s’assurer que les parties respectent l’accord ? Est-ce que
les parties et le négociateur doivent encore se rencontrer
automatiquement après une certaine durée de mise en oeuvre ?
Est-ce que l’accord doit être mis à jour plus tard si les conditions
changent ?
Si vous négociez avec une partie avec laquelle vous avez été ou
vous êtes présentement en conflit, vous pouvez suivre les six étapes
positives suivantes pour faciliter l’accès à une solution acceptable.
4. Restez ouvert.
105
5. Etre médiateur en gestion de conflit
106
TABLE DES MATIERES
I/ PREAMBULE ___________________________________ 2
II/ L' Analyse Transactionnelle.______________________ 6
1. La structure de l'individu ou les états du moi ____________ 7
2. Les Transactions. _________________________________ 12
3. Les Positions de vie. _______________________________ 18
4. Les difficultés et obstacles qui nous empêchent de négocier.
_________________________________________________ 24
III/ La politique de l’entrave et de l’obstruction ________ 32
1. L’absence : ______________________________________ 33
2. Le silence _______________________________________ 33
3. La fausse représentativité __________________________ 34
4. La négociation directe : ____________________________ 34
5. Entrave et corruption : _____________________________ 35
IV/ L'art des questions ___________________________ 39
V/ Les différents styles des négociateurs _____________ 43
1. Les Styles du négociateur social. _____________________ 43
2. Les 5 Styles de négociateurs : _______________________ 44
VI/ Déjouer la manipulation _______________________ 50
VII/ LA GESTION DES CONFLITS ____________________ 56
1. Devenez un meilleur négociateur _____________________ 57
2. Sachez tirer profit des différends ____________________ 62
3. Familiarisez-vous avec les méthodes de résolution des
différends _________________________________________ 64
4. Adoptez une méthode structurée _____________________ 66
5 Évaluation de vos aptitudes __________________________ 70
107
Faites le suivi de votre plan d'action________________________ 80
Vérifiez vos aptitudes en résolution de problèmes _____________ 80
6. Choses à faire ou à ne pas faire dans une négociation _____ 81
Techniques de négociation _________________________ 91
A. Approche de la négociation _________________________ 91
B. Le processus de négociation_________________________ 92
1. Préparation des négociations ___________________________ 93
2. Discussion du problème _______________________________ 95
3. Proposition de solutions _______________________________ 96
4. Négociation d’un compromis____________________________ 97
5. Finalisation / accord __________________________________ 97
C. Caractéristiques d’un bon négociateur _________________ 99
D. Gestion de conflit ________________________________ 100
1. Types de conflit_____________________________________ 100
2. Styles de gestion de conflit ____________________________ 101
3. Gérer un conflit – étape par étape ______________________ 102
4. Négocier autour d'un conflit ___________________________ 105
5. Etre médiateur en gestion de conflit _____________________ 106
108
Plan du cours et éléments
bibliographiques
1
V. L'organisation du réseau de vente : affectation,
déploiement et répartition des vendeurs,
implantation du programme de vente
VI. L'élaboration du plan de rémunération : politique
et méthodes de rémunération des vendeurs
VII. L'animation et la motivation de l'équipe de vente
VIII. Le contrôle et l'audit mercatique de la force de
vente
Chapitre II : La gestion de l'activité du vendeur
I. La gestion du temps
II. La gestion du secteur
III. L'analyse du rendement du représentant
commercial
IV. L'équipement du vendeur
V. Les itinéraires des visites et l'organisation des
journées
ELEMENTS BIBLIOGRAPHIQUES
Les OUVRAGES
2
8..AUZOUY (X.), « Super vendeurs …… La fin d’un mythe », Editions
de l’Organisation, 1995
9..BAUX (Ph.), « Mercatique, gestion commerciale », Editions de
l’Organisation, Paris, 1979
10..BAUX (P.), « Marketing : une approche de megamarketing »,
Eyrolles, 1987.
11. BELLENGER (L.), « Qu’est ce qui fait vendre ? », PUF, 1984.
12. BENNETT, PETER, «Dictionary of Marketing Terms»,
American
Marketing Association, Chicago, 1988.
13..BENOUN (M.), « Marketing savoirs et savoir-faire », 2e édition,
Economica, Paris, 1991.
14. BLANC (F.), « Marketing industriel », Vuibert, Paris, 1988.
15. BOBICHON (G.), « 30 recettes pour réussir vos ventes », Edition H
et T, 1985.
16. CAMUS (B.), « Audit marketing », Editions de l’Organisation, Paris,
1988.
17..CARON (N.), «Vendre aux clients difficiles, les clés de la
persuasion» Dunod, 1997.
18..CASTAGNOL (Y.), «Principes et pratique de la promotion des
ventes», Editions DELMAS.
19..CAZEUX (G.), « Stratégie commerciale de l’agence bancaire »,
éditions Banque, Paris, 1987.
20..CHAKOR (S.), « Gestion et contrôle de la restauration (Food and
Beverage Cost Control), Edition Tafilalet, Errachidia, 1997.
21..CHANDEZON (G.) et LANCESTRE (A), « Les techniques de vente »,
3eme éditions, PUF, Paris, 1985.
22..CHANDLER (A.D.), « Stratégies et structures de l’entreprise »,
Editions de l’Organisation, 1989.
23..CHIROUZE (Y.), « Marketing, de l’étude de marché au lancement
d’un nouveau produit, Tome 1 », Edition C.H.A, Paris, 1989.
24..CHIROUZE (Y.), « Le marketing : le choix des moyens de l’action
commerciale », Chotard, 4e édition, Paris, 1991.
25..COFFRE (Ph.), « Action et gestion commerciales, la nouvelle
vente » Fernand Nathan, Paris, 1982.
26. COFFRE (Ph.), « L’audit marketing-vente », Dunod, Paris, 1988.
27..CROUTSCHE (J.-J.), « Marketing opérationnel : liaisons et
interfaces dans l’entreprise » Editions ESKA, Paris, 1993.
28..CROUTSCHE (J.-J.), « Force de vente : réalités et perspectives »,
Editions ESKA, Paris, 1995.
29..DARMON (R.Y.), « Marketing des ressources humaines, des forces
de vente », Economica, Paris, 1993.
3
30. DESBORDES (E.T.), « La vente directe» Editions de l’Organisation,
1993.
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6
Introduction générale
8
efficace des potentialités de ces vendeurs. Le management de la force
de vente procède de la manière suivante:
• L'entreprise doit d'abord fixer les objectifs assignés aux
vendeurs;
• Ensuite, déterminer sa taille optimale en fonction des moyens
disponibles;
• Répartir la force de vente selon différentes modalités. Cela se fait
après la phase de recrutement;
• Enfin, il s’agit d’animer, de rémunérer, d'évaluer et de contrôler
les vendeurs.
Toutes ces étapes peuvent être visualisées par le schéma
suivant:
Schéma n° 1 : Les étapes du management de la
force de vente
9
performances de l'équipe de vente, une anomalie ou une
insatisfaction apparaissent, toute la stratégie de la force de vente de
l'entreprise sera revue. Il faut donc délimiter les responsabilités,
redéfinir les objectifs et déterminer une nouvelle taille optimale de la
force de vente. Ainsi, le processus continue jusqu'à l'élimination de
toute perturbation.
Le rôle de l'équipe de vente dans la démarche marketing
de l'entreprise
La politique de la force de vente est un élément essentiel de la
stratégie marketing et donc de la politique générale de l'entreprise.
Cette stratégie marketing procède par une démarche de réflexion en
sept étapes (voir schéma n° 2).
• L'entreprise commencera toujours par une analyse approfondie
de sa situation. Cela consistera surtout à définir le problème
marketing à résoudre.
• Il s'agit ensuite d'étudier l'environnement interne et externe de
l'entreprise.
A ce niveau, on utilise souvent un modèle dit "SOWT". En effet,
l'entreprise doit confronter ses forces (strength) et faiblesses
(Weakness) (c'est-à-dire, ses bases de compétitivité internes) aux
menaces (Threat) et opportunités (Opportunities) qu'on peut détecter
dans l'environnement.
• A partir de cette première analyse, l'entreprise choisira
facilement ses buts qui sont à long et moyen terme et donc
ses objectifs (actions qui consistent à décomposer les
solutions du problème marketing en sous-éléments).
• Pour atteindre ces objectifs, la formulation d'une stratégie est
donc nécessaire.
Cette stratégie sera matérialisée par un document écrit (plan
marketing). Ce plan marketing permettra à l'entreprise de planifier
ses actions et de mettre en place son marketing-mix (politique de
produits, de prix, de communication et de distribution).
10
• Après tout cela, il faut passer à la mise en œuvre concrète de la
stratégie de l'entreprise pour répondre aux besoins immédiats des
consommateurs.
• Un audit marketing global et un tableau de bord seront,
enfin, dressés pour contrôler les résultats et calculer les écarts
entre prévisions et réalisations.
Analyse de la situation
Définition de la stratégie
Action
Contrôle et résultats
11
Pour appréhender le rôle de la force de vente dans la démarche
marketing de l’entreprise, nous allons essayer tout d’abord de définir
le concept de la force de vente après quoi nous allons examiner la
composition de la force de vente ainsi que les missions qu’elle exerce.
12
CHAPITRE I . Notions de base sur la force
de vente
Il s’agit ici de définir la force de vente, de délimiter ses objectifs,
de montrer son importance pour l’entreprise et de la situer par
rapport au marketing-mix.
I . Définition de la force de vente
Pour Marc BENOUN, la force de vente est « l'ensemble du
personnel chargé de rendre visite ou de recevoir les clients potentiels
et/ou actuels afin d'assurer la promotion, la vente et parfois l'après-
vente des produits ou services d'une entreprise ». On en déduit donc
que la fonction des vendeurs ne se limite pas uniquement à la vente
des produits ou services, mais elle la dépasse vers l'amélioration de
l'image de marque de l'entreprise, la collecte d'information et la
fidélisation des clients. D'autres auteurs parlent souvent de
représentants et non uniquement de vendeurs, car ces derniers sont
des "envoyés spéciaux" chargés de démontrer aux clients et aux
concurrents la force et les atouts des entreprises qu'ils représentent.
II . Les objectifs de la force de vente
pour attirer l'attention du client sur les qualités des produits vendus
14
personnes et que le coût de la force de vente représente, en moyenne,
15 % du chiffre d'affaires des entreprises (pourcentage supérieur à la
part du budget de communication). Une étude réalisée aux Etats-
Unis a montré que ce coût de la force de vente peut atteindre 17,5 %
du chiffre d’affaires pour les compagnies d'assurances. Selon une
enquête réalisée en France, en 1982, les entreprises investissent en
moyenne six fois plus d'argent dans leur force de vente que dans leur
publicité. Tout cela montre le rôle que joue la force de vente dans la
stratégie marketing de l'entreprise. Cependant, dans certains pays
développés, la force de vente commence à perdre de son importance,
car on assiste au développement du marketing direct et de la vente
en grands magasins (libre service, self service) où le client se sert seul
sans aucun intermédiaire. Cela se justifie surtout pour les produits
de grande consommation, mais pour la vente de produits industriels,
l'existence de vendeurs est toujours nécessaire car la relation entre
acheteur et vendeur est complexe (vente stratégique où intervient un
nombre important de décideurs).
Dans certains pays en développement, notamment au Maroc,
malgré l'apparition des magasins de libre service, la vente
personnalisée (homme de vente) est préférable vue la nature de la
culture dominante.
Le consommateur exige un accueil chaleureux et un respect
continu avant d'acheter n'importe quel produit. Etant conscientes de
ce problème, les entreprises, Makro et Marjane par exemple, ont mis
à la disposition des clients des conseillers de vente dans tous les
rayons des magasins. Ils jouent donc le rôle de la force de vente.
IV . La force de vente et le marketing-mix
Nous avons déjà montré que le marketing utilise un ensemble de
techniques pour répondre efficacement aux différents besoins et
désirs des clients. Ces moyens d'actions qui sont au nombre de
quatre, se regroupent sous la vocation marketing-mix : politique de
produit, politique de prix, politique de distribution et politique de
communication qui englobe les relations publiques et la politique de
publicité.
15
La force de vente occupe de ce fait une place mal définie dans le
marketing-mix. Pour certains auteurs, la vente se rapproche plutôt
de la distribution. En effet, les distributeurs sont des revendeurs et la
force de vente assure la liaison physique entre l’entreprise et le
marché final. Ce premier point de vue considère donc les vendeurs
comme des distributeurs.
Pour d'autres, la force de vente est liée surtout à la variable
communication. Le vendeur ne peut écouler ses produits qu'après un
long processus de négociation et de communication avec le client et le
chiffre d'affaires de l'entreprise dépend largement de la réussite de
l'entretien de vente. En outre, le vendeur doit collecter les
informations sur les produits de la concurrence, sur les clients
(communication avec l'extérieur) et les mettre à la disposition de sa
firme.
Nous pouvons dire que cette deuxième manière de voir est plus
logique car la distribution concerne les aspects physiques des
produits et les vendeurs peuvent exercer leur fonction sans être
responsables des circuits d’écoulement. Il font donc uniquement de la
communication personnelle et sont des négociateurs.
Après avoir analysé ces notions générales sur le métier de
la vente, il s'agit maintenant d'exposer les différentes catégories des
vendeurs.
V . La composition de l'équipe de vente
L'équipe de vente est un concept trop large qui regroupe aussi
bien les vendeurs directs des produits que toutes les autres
personnes facilitant l'activité de vente.
Les vendeurs peuvent être classés selon différentes manières:
selon leur rôle commercial, selon leur statut juridique, selon la
nature de leurs tâches, selon les méthodes de vente qu'ils utilisent,
selon leurs responsabilités (interne ou externe) dans l'entreprise .....
Face à cette multitude de critères, nous allons retenir la
composition suivante:
• Les responsables des ventes;
• L'équipe de vente sédentaire (ou intérieure à l'entreprise);
16
• L'équipe de vente externe (vendeurs-tourneurs).
A . Les responsables de ventes
Ces personnes, qui se situent en haut de l'échelle dans
l'organigramme de l'équipe de vente, ne vendent pas, mais
déterminent, organisent, exécutent et contrôlent les activités de
vente. On distingue:
• Le directeur commercial : il est chargé de la politique commerciale
de l'entreprise, c'est lui qui en définit les axes principaux et qui est le
responsable suprême de sa réussite. Il se trouve de ce fait au sommet
de la direction commerciale.
• Le directeur des ventes (ou chef des ventes), qui est responsable
de la mise en œuvre de la politique commerciale au niveau de la
vente. Cela passera par la fixation d'une politique efficace de
distribution (choix des canaux et des circuits) et par l'organisation et
le contrôle des hommes de vente de l'entreprise.
• Les inspecteurs des ventes, qui se déplacent pour faire appliquer
la politique de vente arrêtée par leur supérieur (directeur des ventes).
Pour cela, ils doivent former les vendeurs et contrôler leurs efforts de
vente sur tous les points de vente (lieux de vente).
• Les responsables régionaux qui ont la liberté totale de gérer
toute une région ou un territoire géographique (contrôle et animation
de la force de vente). Par exemple, une grande société marocaine peut
nommer des responsables des ventes dans la région du Sud, du Nord,
etc.
• Les technico-commerciaux: ils sont des ingénieurs de haut
niveau chargés des ventes complexes (biens industriels) ou
stratégiques.
B . L'équipe de vente sédentaire
Ce type de vendeurs joue un rôle très important dans
l'entreprise et se déplace rarement. On cite principalement:
• Les télé-vendeurs, qui vendent à distance généralement par le
biais de téléphone ;
17
• Les représentants-livreurs: leur tâche essentielle est de livrer
physiquement le produit au client ;
• Les vendeurs en magasins: ils travaillent en petits magasins
traditionnels ou dans les hypermarchés (exemple: MAKRO et
MARJANE au Maroc). Dans ce derniers cas, ils ne constituent pas
une force de vente dans le vrai sens du terme, mais de simples
conseillers (car il s'agit de self-service ou de libre service où le client
se sert lui-même) ;
• Les négociateurs: ce sont des personnes qui complètent le travail
des vendeurs en magasins en ce sens qu'ils démontrent aux
consommateurs les qualités et les attributs d'un produit déterminé
pour les pousser à l'acheter ;
• Les vendeurs par correspondance: ils envoient les catalogues des
produits aux clients, reçoivent et traitent leurs commandes (achats,
réclamations ...) ;
• Les promoteurs-merchandisers sédentaires: ils ne vendent pas,
mais animent les points de vente par la mise en place d'opérations
promotionnelles. Ils gèrent aussi les linéaires des distributeurs pour
faire apparaître aux clients les produits des entreprises qu'ils
représentent, exemple: les merchandisers de la société BATA à
Marjane doivent organiser les articles d'une manière attirante ;
• Les préposés à la vente sur le lieu de vente : ils sont chargés de
prendre les commandes surtout dans les magasins, on les appelle
parfois des preneurs d'ordre.
C . L'équipe extérieure de vente
Ce sont des vendeurs qui se déplacent pour accomplir leurs
missions de vente. Ils peuvent être de différentes catégories :
• Les prescripteurs commerciaux ou les visiteurs délégués: on les
rencontre souvent dans la profession médicale. Leur tâche consiste à
conseiller et informer les médecins de l'existence d'un produit, ceux-
ci vont par la suite prescrire ce médicament aux patients ;
18
• Les prospecteurs commerciaux qui sont chargés de découvrir de
nouveaux clients pour le produit de l'entreprise, et ce par le biais de
visites de la zone de vente ;
• Les promoteurs-merchandisers extérieurs : ils visitent tous les
points de vente et vérifient si les vendeurs de l’entreprise maîtrisent
bien les méthodes et les techniques de vente.
• Les représentants indépendants de l'entreprise. Ce sont:
♦ Les agents commerciaux qui sont des mandataires et
agissent de ce fait au nom de la société mandante: ils
effectuent des opérations d’achat ou de vente au nom et
au compte du producteur.
♦ Les commissionnaires qui sont des commerçants et
agissent en leur nom propre. Ils vendent des produits de
l'entreprise moyennant une commission.
♦ Les courtiers qui sont des intermédiaires chargés de
mettre en rapport un offreur (l'entreprise dans notre cas)
et un demandeur (le client) en vue de conclure un contrat
(vente de produits....). Ces "vendeurs indirects" sont
rémunérés par une commission payée par les personnes
qu'ils ont mises en contact.
• Les VRP (voyageurs-représentants-placiers) qui sont des salariés
d'une ou de plusieurs entreprises. Dans le premier cas, ils s'appellent
des VRP unicartes, alors que dans le second, ils s'appellent des VRP
multicartes.
Ces vendeurs se déplacent toujours pour représenter et vendre
les produits de leurs entreprises et s'installent dans une place ou ville
déterminée.
Les relations régissant les VRP et leurs entreprises doivent être
bien réglementées pour protéger les uns des abus des autres. En
effet, ces gens ne peuvent être renvoyés que pour un juste motif. En
contrepartie, les entreprises leur interdisent de vendre les produits
des concurrents.
19
• Dans certains cas, le recours aux services des VRP s'avère
indispensable: quand l'entreprise vient de commencer son activité,
elle n'a aucune connaissance du marché et veut donc y accéder le
plus vite possible. Cependant, l'entreprise trouve souvent des
difficultés à contrôler ce genre de vendeurs qui conservent une
grande indépendance.
La seule solution à ces problèmes, aux yeux des hommes de
marketing, c'est de remplacer les VRP multicartes par des agents
salariés exclusifs.
• Les agents salariés exclusifs: on les appelle aussi des vendeurs
exclusifs, des vendeurs ordinaires ou des VRP unicartes. Ce sont des
employés à part entière d'une seule entreprise qui doivent vendre
uniquement ses produits.
VI . Les différentes tâches des hommes de vente
Différentes fonctions peuvent être assignées aux vendeurs.
Celles-ci dépendent du type et de la dimension de l'entreprise.
Certaines d'entre elles sont dites des fonctions de base, d'autres sont
annexes et s'inscrivent dans le domaine d'aide à la prise de décision.
A . Les fonctions de base
Les vendeurs doivent accomplir les tâches suivantes :
1. La vente de biens et services
C'est la tâche la plus ancienne. Les vendeurs doivent fournir un
grand effort pour obtenir des commandes et livrer les produits aux
clients. A ce niveau, ils doivent être capables de développer leur
argumentaire, convaincre et persuader le client actuel et potentiel
pour acheter les produits de la firme.
2 . La prospection
Avant de décider de vendre, les vendeurs sont aussi tenus de
prospecter de nouveaux clients et de détecter de nouveaux besoins.
Cela s'obtiendra par le biais de visites permanentes et organisées
auprès des consommateurs qui composent toute la zone de vente de
l'entreprise. Les hommes de marketing considèrent que l'activité de
prospection est très importante car elle les aide à lancer de nouveaux
20
produits et donc à survivre. En effet, ce sont les consommateurs qui
devront dicter à l'entreprise la bonne manière pour produire et
ce selon leurs propres goûts.
3. Les services apportés aux clients et leur suivi
Le vendeur doit rendre à ses clients un ensemble de services
avant, pendant et après la vente pour les fidéliser à très long terme.
Avant la conclusion de l'acte de vente, il peut mettre à leur
disposition des catalogues et des fichiers pour les informer des
produits existants, de leur qualité et du mode de règlement. Pendant
le processus de vente, l'entreprise peut faire bénéficier les clients
d'actions promotionnelles pour augmenter son chiffre d’affaires.
Cependant, le travail du vendeur ne se limite pas à ce stade, mais il
doit aussi suivre le client et lui fournir un bon service après-vente:
garanties pour les biens ou équipements sujets à des pannes, conseil
de gestion, assistance d'utilisation et maintenance des produits.
Finalement, les hommes de vente peuvent aider les distributeurs ou
les revendeurs de leur entreprise dans l'écoulement de certains
produits: leur donner des conseils pour l'agencement des rayons des
magasins, leur assurer le merchandising du distributeur, les
approvisionner en stocks pour éviter des ruptures brutales, leur
permettre de mettre en place une publicité sur le lieu de vente.
B. Les fonctions d'aide à la prise de décision marketing
Ce sont des fonctions complémentaires exercées par les
vendeurs et qui leur permettent de jouer un rôle primordial dans la
stratégie marketing de leur entreprise. On peut citer les actions
suivantes:
1. La collecte d'informations
Le rôle du vendeur n'est pas limité au seul effort de vente des
produits ou à la satisfaction d'un besoin de communication ressenti
par un acheteur. Mais, pour l'entreprise, son efficacité est surtout liée
à sa capacité de collecte et de transmission de l'information et ce afin
de s’adapter aux changements du marché. L’information peut être
mobilisée par le vendeur du client vers l'entreprise (ses goûts,
21
insatisfactions....) ou l'inverse (information sur l'existence des
produits ....). Cette nouvelle conception du rôle du vendeur augmente
sa participation directe dans le domaine du marketing stratégique: en
effet, par le biais de l'information qu'il apporte à l'entreprise, le
vendeur participe à l'élaboration de la politique de produit.
2 . La stratégie de négociation
On sait bien le rôle que joue la communication personnelle dans
l'acte de vente. Ainsi, le vendeur doit avoir des qualités physiques et
intellectuelles pour persuader et convaincre le client à acheter :
prendre contact avec lui, lui démontrer les avantages des produits
offerts, répondre à ses objections et le mettre en confiance.
Pour l'entreprise, le client n'est pas un ennemi à battre, mais
une personne qui peut l'aider à résoudre ses problèmes. Sa
négligence portera atteinte en conséquence à son image de marque
(bouche à oreille défavorable ...).
3. La démarche de planification
Les rapports de visite effectués par la force de vente constituent
"un réservoir de données" très important pour les responsables du
marketing: ils les informent sur les tactiques de la concurrence, sur
les motivations, les réactions et les insatisfactions des clients, sur le
positionnement de la firme et de ses produits. Ces données seront
complétées par des études de marché précises avant de lancer un
nouveau produit qui prendra en compte les conseils et les directives
des clients. L’entreprise pourra enfin prévoir un portefeuille
d’activités (ensemble d’activités) et des produits de remplacement
pour l’avenir(i).
4. Le management
Le vendeur fait de "la micro-gestion" : il utilise toutes les
techniques du management qu’il maîtrise pour diriger son espace ou
son territoire de vente considéré comme une sorte d’entreprise.
22
CHAPITRE II : LES MODES DE GESTION DE LA FORCE DE
VENTE
Introduction du chapitre :
Les hommes de vente constituent une ressource humaine très
importante pour le devenir de l'entreprise. Leur tâche essentielle est
de représenter le producteur, améliorer son image de marque auprès
du public et vendre ses produits. D'où, la nécessité d'un pilotage
efficace des potentialités de ces vendeurs. Le manage
ment de la force de vente procède de la manière suivante:
• L'entreprise doit d'abord fixer les objectifs assignés aux
vendeurs;
• Ensuite, déterminer sa taille optimale en fonction des moyens
disponibles;
• Répartir la force de vente selon différentes modalités. Cela se fait
après la phase de recrutement;
• Enfin, il s’agit d’animer, de rémunérer, d'évaluer et de contrôler
les vendeurs.
Toutes ces étapes peuvent être visualisées par le schéma
suivant:
Schéma n° 1 : Les étapes du management de la force de vente
23
On remarque que ce schéma forme une boucle fermée et un
système itératif, ce qui explique encore la logique "réflexion, action,
contrôle " qu'on a déjà signalée. Si, après la procédure de contrôle des
performances de l'équipe de vente, une anomalie ou une
insatisfaction apparaissent, toute la stratégie de la force de vente de
l'entreprise sera revue. Il faut donc délimiter les responsabilités,
redéfinir les objectifs et déterminer une nouvelle taille optimale de la
force de vente. Ainsi, le processus continue jusqu'à l'élimination de
toute perturbation.
Les modes de gestion de la force de vente seront étudiés en cinq
étapes. Nous montrerons d'abord le rôle et les objectifs assignés aux
vendeurs, ensuite, nous traiterons des méthodes de détermination
de leur taille ainsi que de leur affectation, puis des règles de leur
recrutement et du contenu de leur formation. La dernière étape,
quant à elle, concernera l'animation et le contrôle de l'effort de vente.
1. Le rôle de l'équipe de vente dans la démarche
marketing de l'entreprise
La politique de la force de vente est un élément essentiel de la
stratégie marketing et donc de la politique générale de l'entreprise.
Cette stratégie marketing procède par une démarche de réflexion en
sept étapes (voir schéma n° 2).
• L'entreprise commencera toujours par une analyse approfondie
de sa situation. Cela consistera surtout à définir le problème
marketing à résoudre.
• Il s'agit ensuite d'étudier l'environnement interne et externe de
l'entreprise.
A ce niveau, on utilise souvent un modèle dit "SOWT". En effet,
l'entreprise doit confronter ses forces (strength) et faiblesses
(Weakness) (c'est-à-dire, ses bases de compétitivité internes) aux
menaces (Threat) et opportunités (Opportunities) qu'on peut détecter dans
l'environnement(ii).
• A partir de cette première analyse, l'entreprise choisira facilement ses
buts qui sont à long et moyen terme et donc ses objectifs (actions
24
qui consistent à décomposer les solutions du problème marketing
en sous-éléments).
• Pour atteindre ces objectifs, la formulation d'une stratégie est donc
nécessaire.
Cette stratégie sera matérialisée par un document écrit (plan
marketing). Ce plan marketing permettra à l'entreprise de planifier ses
actions et de mettre en place son marketing-mix (politique de produits, de
prix, de communication et de distribution)(iii).
• Après tout cela, il faut passer à la mise en œuvre concrète de la stratégie de
l'entreprise pour répondre aux besoins immédiats des consommateurs.
• Un audit marketing global et un tableau de bord seront, enfin, dressés pour
contrôler les résultats et calculer les écarts entre prévisions et réalisations.
Schéma n° 2 : La démarche de la stratégie marketing
Analyse de la situation
Définition de la stratégie
Action
Contrôle et résultats
25
Pour appréhender le rôle de la force de vente dans la démarche
marketing de l’entreprise, nous allons essayer tout d’abord de définir
le concept de la force de vente après quoi nous allons examiner la
composition de la force de vente ainsi que les missions qu’elle exerce.
1 – 1 . Notions de base sur la force de vente
Il s’agit ici de définir la force de vente, de délimiter ses objectifs,
de montrer son importance pour l’entreprise et de la situer par
rapport au marketing-mix.
1 - 1 - 1 . Définition de la force de vente
Pour Marc BENOUN, la force de vente est « l'ensemble du
personnel chargé de rendre visite ou de recevoir les clients potentiels
et/ou actuels afin d'assurer la promotion, la vente et parfois l'après-
vente des produits ou services d'une entreprise »(iv). On en déduit
donc que la fonction des vendeurs ne se limite pas uniquement à la
vente des produits ou services, mais elle la dépasse vers
l'amélioration de l'image de marque de l'entreprise, la collecte
d'information et la fidélisation des clients. D'autres auteurs parlent
souvent de représentants et non uniquement de vendeurs, car ces
derniers sont des "envoyés spéciaux" chargés de démontrer aux
clients et aux concurrents la force et les atouts des entreprises qu'ils
représentent.
1 – 1 – 2 . Les objectifs de la force de vente
26
notoriété du produit ou service vendu, fidéliser les clients ....) ou
27
personnes et que le coût de la force de vente représente, en moyenne,
15 % du chiffre d'affaires des entreprises (pourcentage supérieur à la
part du budget de communication)(vi). Une étude réalisée aux Etats-
Unis a montré que ce coût de la force de vente peut atteindre 17,5 %
du chiffre d’affaires pour les compagnies d'assurances(vii). Selon une
enquête réalisée en France, en 1982, les entreprises investissent en
moyenne six fois plus d'argent dans leur force de vente que dans leur
publicité(viii). Tout cela montre le rôle que joue la force de vente dans
la stratégie marketing de l'entreprise. Cependant, dans certains pays
développés, la force de vente commence à perdre de son importance,
car on assiste au développement du marketing direct(ix) et de la vente
en grands magasins (libre service, self service) où le client se sert seul
sans aucun intermédiaire. Cela se justifie surtout pour les produits
de grande consommation, mais pour la vente de produits industriels,
l'existence de vendeurs est toujours nécessaire car la relation entre
acheteur et vendeur est complexe (vente stratégique où intervient un
nombre important de décideurs).
Dans certains pays en développement, notamment au Maroc,
malgré l'apparition des magasins de libre service, la vente
personnalisée (homme de vente) est préférable vue la nature de la
culture dominante.
Le consommateur exige un accueil chaleureux et un respect
continu avant d'acheter n'importe quel produit. Etant conscientes de
ce problème, les entreprises, Makro et Marjane par exemple, ont mis
à la disposition des clients des conseillers de vente dans tous les
rayons des magasins. Ils jouent donc le rôle de la force de vente.
1 – 1 – 4 . La force de vente et le marketing-mix
Nous avons déjà montré que le marketing utilise un ensemble de
techniques pour répondre efficacement aux différents besoins et
désirs des clients(x). Ces moyens d'actions qui sont au nombre de
quatre, se regroupent sous la vocation marketing-mix : politique de
produit, politique de prix, politique de distribution et politique de
28
communication qui englobe les relations publiques et la politique de
publicité.
La force de vente occupe de ce fait une place mal définie dans le
marketing-mix. Pour certains auteurs, la vente se rapproche plutôt
de la distribution. En effet, les distributeurs sont des revendeurs et la
force de vente assure la liaison physique entre l’entreprise et le
marché final. Ce premier point de vue considère donc les vendeurs
comme des distributeurs(xi).
Pour d'autres, la force de vente est liée surtout à la variable
communication. Le vendeur ne peut écouler ses produits qu'après un
long processus de négociation et de communication avec le client et le
chiffre d'affaires de l'entreprise dépend largement de la réussite de
l'entretien de vente. En outre, le vendeur doit collecter les
informations sur les produits de la concurrence, sur les
clients(communication avec l'extérieur) et les mettre à la disposition
de sa firme.
Nous pouvons dire que cette deuxième manière de voir est plus
logique car la distribution concerne les aspects physiques des
produits et les vendeurs peuvent exercer leur fonction sans être
responsables des circuits d’écoulement . Il font donc uniquement de
la communication personnelle et sont des négociateurs.
Après avoir analysé ces notions générales sur le métier de
la vente, il s'agit maintenant d'exposer les différentes catégories des
vendeurs.
1 – 2 . La composition de l'équipe de vente
L'équipe de vente est un concept trop large qui regroupe aussi
bien les vendeurs directs des produits que toutes les autres
personnes facilitant l'activité de vente.
Les vendeurs peuvent être classés selon différentes manières:
selon leur rôle commercial, selon leur statut juridique, selon la
nature de leurs tâches, selon les méthodes de vente qu'ils utilisent,
selon leurs responsabilités (interne ou externe) dans l'entreprise .....
Face à cette multitude de critères, nous allons retenir la
composition suivante:
29
• Les responsables des ventes;
• L'équipe de vente sédentaire (ou intérieure à l'entreprise);
• L'équipe de vente externe (vendeurs-tourneurs).
1 – 2 – 1 . Les responsables de ventes
Ces personnes, qui se situent en haut de l'échelle dans
l'organigramme de l'équipe de vente, ne vendent pas, mais
déterminent, organisent, exécutent et contrôlent les activités de
vente. On distingue:
• Le directeur commercial : il est chargé de la politique commerciale
de l'entreprise, c'est lui qui en définit les axes principaux et qui est le
responsable suprême de sa réussite. Il se trouve de ce fait au sommet
de la direction commerciale.
• Le directeur des ventes (ou chef des ventes), qui est responsable
de la mise en œuvre de la politique commerciale au niveau de la
vente. Cela passera par la fixation d'une politique efficace de
distribution (choix des canaux et des circuits) et par l'organisation et
le contrôle des hommes de vente de l'entreprise.
• Les inspecteurs des ventes, qui se déplacent pour faire appliquer
la politique de vente arrêtée par leur supérieur (directeur des ventes).
Pour cela, ils doivent former les vendeurs et contrôler leurs efforts de
vente sur tous les points de vente (lieux de vente).
• Les responsables régionaux qui ont la liberté totale de gérer
toute une région ou un territoire géographique (contrôle et animation
de la force de vente). Par exemple, une grande société marocaine peut
nommer des responsables des ventes dans la région du Sud, du Nord,
etc.
• Les technico-commerciaux: ils sont des ingénieurs de haut
niveau chargés des ventes complexes (biens industriels) ou
stratégiques(xii).
1 – 2 - 2 . L'équipe de vente sédentaire
Ce type de vendeurs joue un rôle très important dans
l'entreprise et se déplace rarement. On cite principalement:
30
• Les télé-vendeurs, qui vendent à distance généralement par le
biais de téléphone ;
• Les représentants-livreurs: leur tâche essentielle est de livrer
physiquement le produit au client ;
• Les vendeurs en magasins: ils travaillent en petits magasins
traditionnels ou dans les hypermarchés (exemple: MAKRO et
MARJANE au Maroc). Dans ce derniers cas, ils ne constituent pas
une force de vente dans le vrai sens du terme, mais de simples
conseillers (car il s'agit de self-service ou de libre service où le client
se sert lui-même) ;
• Les négociateurs: ce sont des personnes qui complètent le travail
des vendeurs en magasins en ce sens qu'ils démontrent aux
consommateurs les qualités et les attributs d'un produit déterminé
pour les pousser à l'acheter ;
• Les vendeurs par correspondance: ils envoient les catalogues des
produits aux clients, reçoivent et traitent leurs commandes (achats,
réclamations .....) ;
• Les promoteurs-merchandisers sédentaires: ils ne vendent pas,
mais animent les points de vente par la mise en place d'opérations
promotionnelles. Ils gèrent aussi les linéaires des distributeurs pour
faire apparaître aux clients les produits des entreprises qu'ils
représentent, exemple: les merchandisers de la société BATA à
Marjane doivent organiser les articles d'une manière attirante ;
• Les préposés à la vente sur le lieu de vente : ils sont chargés de
prendre les commandes surtout dans les magasins, on les appelle
parfois des preneurs d'ordre(xiii).
1 – 2 – 3 . L'équipe extérieure de vente
Ce sont des vendeurs qui se déplacent pour accomplir leurs
missions de vente. Ils peuvent être de différentes catégories:
• Les prescripteurs commerciaux ou les visiteurs délégués: on les
rencontre souvent dans la profession médicale. Leur tâche consiste à
conseiller et informer les médecins de l'existence d'un produit, ceux-
ci vont par la suite prescrire ce médicament aux patients ;
31
• Les prospecteurs commerciaux qui sont chargés de découvrir de
nouveaux clients pour le produit de l'entreprise, et ce par le biais de
visites de la zone de vente ;
• Les promoteurs-merchandisers extérieurs : ils visitent tous les
points de vente et vérifient si les vendeurs de l’entreprise maîtrisent
bien les méthodes et les techniques de vente.
• Les représentants indépendants de l'entreprise. Ce sont:
♦ Les agents commerciaux qui sont des mandataires et
agissent de ce fait au nom de la société mandante: ils effectuent des
opérations d’achat ou de vente au nom et au compte du producteur.
♦ Les commissionnaires qui sont des commerçants et
agissent en leur nom propre. Ils vendent des produits de l'entreprise
moyennant une commission.
♦ Les courtiers qui sont des intermédiaires chargés de
mettre en rapport un offreur (l'entreprise dans notre cas) et un
demandeur (le client) en vue de conclure un contrat (vente de
produits....). Ces "vendeurs indirects" sont rémunérés par une
commission payée par les personnes qu'ils ont mises en contact.
• Les VRP (voyageurs-représentants-placiers) qui sont des salariés
d'une ou de plusieurs entreprises. Dans le premier cas, ils s'appellent
des VRP unicartes, alors que dans le second, ils s'appellent des VRP
multicartes.
Ces vendeurs se déplacent toujours pour représenter et vendre
les produits de leurs entreprises et s'installent dans une place ou ville
déterminée.
Les relations régissant les VRP et leurs entreprises doivent être
bien réglementées pour protéger les uns des abus des autres. En
effet, ces gens ne peuvent être renvoyés que pour un juste motif. En
contrepartie, les entreprises leur interdisent de vendre les produits
des concurrents.
• Dans certains cas, le recours aux services des VRP s'avère
indispensable: quand l'entreprise vient de commencer son activité,
elle n'a aucune connaissance du marché et veut donc y accéder le
32
plus vite possible. Cependant, l'entreprise trouve souvent des
difficultés à contrôler ce genre de vendeurs qui conservent une
grande indépendance(xiv).
La seule solution à ces problèmes, aux yeux des hommes de
marketing, c'est de remplacer les VRP multicartes par des agents
salariés exclusifs.
• Les agents salariés exclusifs: on les appelle aussi des vendeurs
exclusifs, des vendeurs ordinaires ou des VRP unicartes. Ce sont des
employés à part entière d'une seule entreprise qui doivent vendre
uniquement ses produits.
1 – 3 . Les différentes tâches des hommes de vente
Différentes fonctions peuvent être assignées aux vendeurs.
Celles-ci dépendent du type et de la dimension de l'entreprise.
Certaines d'entre elles sont dites des fonctions de base, d'autres sont
annexes et s'inscrivent dans le domaine d'aide à la prise de décision.
1 – 3 – 1 . Les fonctions de base
Les vendeurs doivent accomplir les tâches suivantes :
1 – 3 – 1 – 1. La vente de biens et services
C'est la tâche la plus ancienne. Les vendeurs doivent fournir un
grand effort pour obtenir des commandes et livrer les produits aux
clients. A ce niveau, ils doivent être capables de développer leur
argumentaire, convaincre et persuader le client actuel et potentiel
pour acheter les produits de la firme.
1 – 3 – 1 – 2 . La prospection
Avant de décider de vendre, les vendeurs sont aussi tenus de
prospecter de nouveaux clients et de détecter de nouveaux besoins.
Cela s'obtiendra par le biais de visites permanentes et organisées
auprès des consommateurs qui composent toute la zone de vente de
l'entreprise. Les hommes de marketing considèrent que l'activité de
prospection est très importante car elle les aide à lancer de nouveaux
produits et donc à survivre. En effet, ce sont les consommateurs qui
devront dicter à l'entreprise la bonne manière pour produire et
ce selon leurs propres goûts(xv).
33
1 – 3 –1– 3. Les services apportés
aux clients et leur suivi
Le vendeur doit rendre à ses clients un ensemble de services
avant, pendant et après la vente pour les fidéliser à très long terme.
Avant la conclusion de l'acte de vente, il peut mettre à leur
disposition des catalogues et des fichiers pour les informer des
produits existants, de leur qualité et du mode de règlement. Pendant
le processus de vente, l'entreprise peut faire bénéficier les clients
d'actions promotionnelles pour augmenter son chiffre d’affaires.
Cependant, le travail du vendeur ne se limite pas à ce stade, mais il
doit aussi suivre le client et lui fournir un bon service après-vente:
garanties pour les biens ou équipements sujets à des pannes, conseil
de gestion, assistance d'utilisation et maintenance des produits.
Finalement, les hommes de vente peuvent aider les distributeurs ou
les revendeurs de leur entreprise dans l'écoulement de certains
produits: leur donner des conseils pour l'agencement des rayons des
magasins, leur assurer le merchandising du distributeur(xvi), les
approvisionner en stocks pour éviter des ruptures brutales, leur
permettre de mettre en place une publicité sur le lieu de vente(xvii).
1 – 3 – 2. Les fonctions d'aide à la prise
de décision marketing
Ce sont des fonctions complémentaires exercées par les
vendeurs et qui leur permettent de jouer un rôle primordial dans la
stratégie marketing de leur entreprise(xviii). On peut citer les actions
suivantes:
1 – 3 – 2 – 1 . La collecte d'informations
Le rôle du vendeur n'est pas limité au seul effort de vente des
produits ou à la satisfaction d'un besoin de communication ressenti
par un acheteur. Mais, pour l'entreprise, son efficacité est surtout liée
à sa capacité de collecte et de transmission de l'information et ce afin
de s’adapter aux changements du marché. L’information peut être
mobilisée par le vendeur du client vers l'entreprise (ses goûts,
insatisfactions....) ou l'inverse (information sur l'existence des
produits ....). Cette nouvelle conception du rôle du vendeur augmente
34
sa participation directe dans le domaine du marketing stratégique: en
effet, par le biais de l'information qu'il apporte à l'entreprise, le
vendeur participe à l'élaboration de la politique de produit.
1 – 3 – 2 – 2 . La stratégie de négociation
On sait bien le rôle que joue la communication personnelle dans
l'acte de vente. Ainsi, le vendeur doit avoir des qualités physiques et
intellectuelles pour persuader et convaincre le client à acheter :
prendre contact avec lui, lui démontrer les avantages des produits
offerts, répondre à ses objections et le mettre en confiance.
Pour l'entreprise, le client n'est pas un ennemi à battre, mais
une personne qui peut l'aider à résoudre ses problèmes. Sa
négligence portera atteinte en conséquence à son image de marque
(bouche à oreille défavorable ...)(xix).
1 – 3 – 2 – 3. La démarche de planification
Les rapports de visite effectués par la force de vente constituent
"un réservoir de données" très important pour les responsables du
marketing: ils les informent sur les tactiques de la concurrence, sur
les motivations, les réactions et les insatisfactions des clients, sur le
positionnement de la firme et de ses produits(xx). Ces données seront
complétées par des études de marché précises avant de lancer un
nouveau produit qui prendra en compte les conseils et les directives
des clients(xxi). L’entreprise pourra enfin prévoir un portefeuille
d’activités (ensemble d’activités) et des produits de remplacement
pour l’avenir(xxii).
1 – 3 – 2 – 4. Le management
Le vendeur fait de "la micro-gestion" : il utilise toutes les
techniques du management qu’il maîtrise pour diriger son espace ou
son territoire de vente considéré comme une sorte d’entreprise(xxiii).
Après la délimitation des rôles de la force de vente dans sa
stratégie marketing (cf point 1), l'entreprise doit commencer à estimer
le nombre optimal de ses représentants, puis les affecter à leurs
postes adéquats (point 2).
2 - La taille de l’équipe de vente et les méthodes
35
de son affectation
On étudiera ici, les moyens dont disposent les entreprises pour
fixer l’effectif de leur force de vente (point 2 - 1), puis les méthodes de
son affectation (point 2 - 2).
2 - 1. Les différentes techniques de la détermination
de la taille optimale de la force de vente
La dimension de la force de vente est un élément très important
dans le système de direction des représentants. En effet, avec un
nombre trop faible de vendeurs, l’entreprise perd des opportunités
pour maximiser son chiffre d’affaires et avec un nombre trop élevé,
elle risque d'accélérer l’augmentation des coûts de la vente(xxiv). La
solution est donc de déterminer un nombre optimal et satisfaisant de
l’équipe de vente. Les méthodes mises en œuvre à cet égard peuvent
être scindées en trois types : techniques marginales, historiques et
mathématiques.
2 – 1 – 1. Les méthodes de l’analyse marginale
Une entreprise recrute un vendeur supplémentaire tant que le
revenu marginal prévisionnel excède le coût marginal prévu pour son
utilisation.
D’après le principe même du raisonnement marginal, l’entreprise
recrute des vendeurs jusqu’au moment où le dernier représentant
recruté coûte plus cher qu’il ne rapporte (voir tableau n°1). Cette
méthode nécessite de connaître avec précision l’évolution du coût et
celle des bénéfices de la force de vente.
36
Tableau 1 : exemple de la détermination de la taille de la force de
vente (FDV)
Nombre de Coût de la FDV Bénéfice brut Bénéfice
net
vendeurs Total Marginal Total Marginal
1 200000 400000
2 290000 90000 550000 150000 60000
3 390000 100000 670000 120000 20000
4 470000 80000 750000 80000 0
5 570000 100000 850000 100000 0
6 670000 100000 930000 80000 -20000
Source : notre propre calcul.
On constate qu’à partir du quatrième vendeur, le profit net est
nul. L’entreprise doit donc embaucher trois vendeurs. En ajoutant
un quatrième ou un cinquième vendeur, le bénéfice net n’augmente
pas, mais la "surface commerciale" et la part du marché seront
accrues. L’entreprise doit donc accepter de recruter des vendeurs qui
apparaissent, au départ, non rentables, mais qui peuvent obtenir de
bons résultats avec le temps (selon leur formation, leur expérience
accumulée, les supports dont ils vont disposer ....).
Une autre méthode, qui garde le même principe et traite de la
rentabilité supplémentaire du vendeur peut être envisagée. Il s’agit
de calculer le ratio "chiffre d’affaires réalisé/coûts engendrés par le
représentant" pour chaque nouveau vendeur et de le comparer à la
rentabilité moyenne des anciens vendeurs de l’entreprise. L’entreprise
recrutera et acceptera un nouveau vendeur uniquement si sa
rentabilité marginale est supérieure à la rentabilité moyenne.
Ces deux méthodes, bien qu’elles soient commodes et séduisantes, ne
donnent pas une vraie image de la dimension de la force de vente.
D’où la nécessité de se référer à l’histoire.
2 – 1 – 2 . Les méthodes historiques
Le passé et l’histoire du vendeur peuvent être un "réservoir"
d’informations pour l’entreprise. Elle en tire le nombre moyen de
37
clients qu’un vendeur peut visiter par jour, par mois et donc par an.
Cela devient un indicateur d’activité pour chaque vendeur. A partir de
son histoire, une entreprise peut se comparer, elle même, à d’autres
entreprises et avoir ainsi une idée sur la taille de sa force de vente.
2 – 1 – 2 – 1. Les méthodes basées sur l’activité
passée des vendeurs
Connaissant le nombre des clients à visiter pendant l’année ainsi
que les fréquences de leurs visites, il sera facile de déterminer le
nombre de vendeurs nécessaires : il suffit de diviser le nombre de
visites totales (pour tous les clients) à effectuer, sur le nombre moyen
de visites que peut effectuer un vendeur.
Le passé du vendeur permet aussi à l’entreprise de connaître le
chiffre d’affaires moyen que cette personne peut réaliser pendant une
période donnée. En divisant le chiffre d’affaires total de l’entreprise
sur le chiffre d’affaires moyen des vendeurs, on peut déduire le
nombre à retenir pour l’équipe de vente. En règle générale, on retient
le ratio suivant:
Nombre total d’heures de visites
Taille de la force de vente :
Nombre d’heures de visites d’un
représentant
2 – 1 – 2 – 2. Les méthodes basées sur l’activité
passée du groupe d’entreprises
Cette méthode basée toujours sur le passé utilise l’expérience,
non d’une seule entreprise, mais d’un groupe d’entreprises d’une
activité donnée. Le programme PIMS (profit impact of Market
strategy) joue à cet égard un rôle important(xxv). C’est un organisme
d’études statistiques portant sur quelque dix mille établissements
appartenant à mille grandes entreprises. Il visualise aux yeux de
chaque entreprise le budget des dépenses qu’elle a effectuées à
l’occasion de la force de vente, ainsi que celui des firmes
concurrentes du même secteur. De cette manière, l’entreprise pourra
se comparer à ses concurrents et pourra aussi comparer les dépenses
38
de la force de vente à sa rentabilité et aux cash-flows réalisés. C’est
donc une autre manière de fixer le nombre des représentants.
Mais cette méthode nécessite un grand effort de réflexion et de
précision de la part des hommes de marketing pour déceler les points
de convergence entre leur entreprise et ses concurrents, c’est
pourquoi on a tendance à employer, de plus en plus, des procédés
dits mathématiques.
2 – 1 – 3 . Les techniques mathématiques
Deux principales méthodes peuvent être citées : la méthode
recherche opérationnelle.
39
n
Vi Ci
Donc : N= Σ
I=1 Ri
40
vente (élargissement du champ de vente, sélection d’une catégorie de clients,
segmentation du marché ...). On peut donc retenir les structures suivantes
pour organiser la force de vente autour du territoire de vente de l’entreprise :
affectation par secteurs géographiques, par produit ou par marché et type de
clientèle.
2 – 2 – 1. L’affectation par zones ou secteurs
géographiques
Ici, l’entreprise découpe son territoire de vente en un ensemble de
petites zones ou de secteurs géographiques. Chaque unité sera sous la
responsabilité d’un vendeur. Ce dernier est le représentant commercial
exclusif de tous les produits de l’entreprise vis-à-vis de tous les clients
actuels ou potentiels(xxix). L’entreprise peut même parfois envisager un
responsable régional dirigeant de nombreux secteurs et un directeur des
ventes auprès duquel on centralise les résultats de vente et qui consulte et
surveille les responsables régionaux. Cette première méthode présente les
avantages suivants:
• Facilité de contrôle et d'évaluation de l’effort de chaque vendeur en
l’isolant des autres, cela est dû au fait que chacun d’entre eux guide et dirige
librement une seule zone géographique;
• Faiblesse des coûts de gestion car le nombre de déplacements du
vendeur est limité. En effet, pour suivre quotidiennement les désirs de ses
clients, il doit habiter son secteur géographique. Toutefois, cette méthode de
répartition des vendeurs n’est préférable qu’en cas du nombre réduit des
produits de l’entreprise et surtout quand les clients ont le même type de
besoins.
2 – 2 – 2 . L’affectation par produit
Chaque vendeur s’occupe de la vente d’un produit, d’une panoplie ou
d’une gamme de produits. Cette manière d’organisation est l’affaire des
grandes firmes qui disposent d’une variété de produits et de clients et qui
allouent un grand budget à la force de vente. Cette méthode a aussi le mérite
de faire adapter la force de vente aux actions de la concurrence par le biais
de la spécialisation, mais elle est très coûteuse (autant de commerciaux que
41
de produits ....). Un autre inconvénient, c’est que tous les vendeurs peuvent
visiter le même client en même temps.
2 – 2 – 3 . L’affectation par marché, type de clientèle
Il y a des entreprises qui appliquent la technique de la segmentation et
répartissent leur force de vente selon le type de clients ou de marché. A
chaque "segment" d'acheteurs bien déterminé est affecté un vendeur ou un
groupe de vendeurs. Cette méthode est bien adaptée à la philosophie
générale du marketing qui préfère l'orientation vers le client. L'entreprise
classe les clients par secteurs d'industries, par taille ou selon le processus
d'achat adopté. C'est une bonne segmentation qui permet de s'approcher de
leurs besoins. Mais la multiplicité de ceux-ci peut rendre l'opération très
coûteuse.
2 – 2 – 4 . L'organisation par structures complexes
C'est une méthode d'organisation qui opère par structures mixtes ou
matricielles. Autrement dit, l'entreprise essaie de combiner les trois
méthodes précédentes pour éviter toute répétition et pour clarifier les
missions de chaque représentant commercial. Ainsi, les vendeurs peuvent
être affectés suivant des couples "clients-secteurs", c'est-à-dire, ils doivent
vendre tous les produits de l'entreprise à tous les clients actuels ou
potentiels d'une zone géographique, ou selon des couples "clients-produits".
Dans ce cas, un vendeur s'intéresse uniquement à une clientèle bien
déterminée, mais qui achète un produit ou une gamme de produits bien
précis. L'entreprise peut, finalement, envisager la matrice "secteurs - clients
- produits", c'est-à-dire chaque vendeur sera responsable d'une certaine zone
dans laquelle est localisée une clientèle qui achète un type de produits
donné. Cette dernière méthode d'organisation des vendeurs, plus
performante, est l'affaire des grandes entreprises qui maîtrisent les styles de
management (formalisation accrue, structure organisationnelle souple et
flexible, management participatif ...).
Après tout ce travail de réflexion sur les méthodes de répartition des
vendeurs, l'entreprise doit fournir un effort pour les affecter à leurs postes de
travail et pour savoir les qualités exigées d'un vendeur afin d’accomplir sa
tâche.
42
2 – 2 – 5 . Les normes d'affectation des vendeurs
Ce travail vient juste avant la procédure du recrutement des
commerciaux. L'entreprise doit savoir si c'est le vendeur x, y ou z qui doit
occuper la région du nord ou celle du sud, pourquoi et sur quelles bases ?
Tous les vendeurs doivent être satisfaits et traités de la même manière.
S'ils sont affectés à des postes ou à des zones qui ne les intéressent pas, leur
rendement diminue et leurs résultats seront toujours décevants. Les
directeurs commerciaux doivent veiller à ce que les zones soient équilibrées
et soigneusement choisies avant de les affecter aux vendeurs. Des unités
inégales créent un mauvais climat social au sein de l'équipe de vente et
découragent tout le monde. La firme a donc intérêt à respecter les normes
suivantes :
• faciliter aux vendeurs la gestion des secteurs de vente, ainsi que
l'estimation de leur potentiel;
• répartir la charge de travail d'une manière équitable entre les vendeurs;
• délimiter avec précision leurs territoires de vente.
Après la fixation d’une taille optimale pour son équipe de vente,
l'entreprise doit mettre en place un système de recrutement efficace pour
recruter les meilleurs vendeurs.
3. Le recrutement et la sélection des commerciaux
C'est une étape très importante dans la démarche marketing de
l'entreprise car la sélection des meilleurs vendeurs (niveau de formation
initiale élevé, aptitudes à exercer le métier de vente) est essentielle pour son
avenir. Toute la compétitivité et la survie de la firme dépendent de ses
représentants. Les hommes de marketing commenceront d'abord par
l'information des candidats sur leur prochain poste de vente (paragraphe 1),
avant de sélectionner un nombre définitif de vendeurs (paragraphe 2).
3 – 1 . L'information des futurs candidats
Toutes les personnes voulant passer le concours de vendeurs doivent
connaître les qualités demandées par l'entreprise concernée (3-1-1) et la
tâche qu'ils vont assumer en cas de réussite (3-1-2).
3 – 1 – 1. Les qualités d'un bon représentant commercial
43
Les vendeurs doivent avoir un certain niveau d'instruction et de
formation avant d'accéder au concours. Des entreprises exigent des diplômes
des écoles de gestion ou d'ingénieurs, niveau bac plus 4 ou même une
expérience professionnelle ancienne. En général, les qualités d'un bon
représentant commercial peuvent être physiques, morales, intellectuelles ou
professionnelles.
3 – 1 – 1 – 1. Qualités physiques
Certaines d'entre elles sont nécessaires pour exercer le métier de vente.
• La jeunesse : le représentant doit être jeune pour que l'entreprise
puisse profiter au maximum de son expérience. Les commerçants qui sont
trop âgés posent souvent des problèmes pour l'entreprise. Ils peuvent partir
en retraite et perturber de ce fait toute son activité de vente . Le recrutement
d'un nouveau vendeur n'est pas toujours chose aisée. En outre, la
localisation et l'organisation de la force de vente seront remises en cause.
• L'aspect vestimentaire : le vendeur doit justifier d'une propreté totale,
d'une cohérence dans son habillement. Cela est très important si l'on
comprend que le vendeur est un communicateur et homme de publicité qui
fait aussi passer des messages aux clients sur les produits de l'entreprise, sa
place sur le marché ....
• Un grand dynamisme : surtout pour les hommes de vente qui font des
déplacements longs et fatigants.
45
propres pour former ses vendeurs. En effet, les produits à vendre,
l'environnement et les clients varient d'un secteur d'activité à un autre.
Les qualités demandées pour exercer avec réussite le métier de vente
étant citées, il convient à présent de mettre les vendeurs au courant de leurs
missions.
3 – 1 – 2 . L'audit du poste à pourvoir
Dans ses annonces de recrutement, l'entreprise analyse bien le poste du
vendeur et le fait connaître aux candidats. La description du poste à
pourvoir(xxxiii) permet de déterminer les critères de sélection, les qualités
requises et d’informer les candidats sur les fonctions qu'ils vont remplir.
• Il faut, pour l'entreprise, définir en quoi consiste le poste de travail
proposé, et surtout quelles sont les activités demandées et quelles sont les
responsabilités qui y sont attachées. Des questions précises peuvent donc se
poser :
• De quel type de vente s'agit-il ? : biens de consommation, produits
industriels, services, .... Ces produits sont-ils connus auprès des clients ?
• Quelles sont les tâches que le vendeur doit assumer ?, quel est le nombre
et la durée moyenne des entretiens hebdomadaires avec les clients actuels et
potentiels ?, comment les circuits de visites vont-ils être organisés ?
• Quels sont les moyens mis à la disposition des hommes de vente ? :
moyens matériels (voiture pour les déplacements, supports pédagogiques,
catalogues etc. ...), moyens humains (merchandisers(xxxiv), promoteurs des
ventes ...) .
• Comment se font l'évaluation et le contrôle de l'effort des vendeurs?
Portent-ils sur le nombre de visites, sur le chiffre d'affaires, le nombre de
clients prospectés, le nombre de commandes notées et obtenues ? qui fait le
contrôle de la force de vente ... ?
• Quel est le degré de responsabilité attribuée aux vendeurs ?
responsabilité limitée, totale ? etc. ....
• Quelles sont les firmes qui concurrencent l'entreprise ? Quelles sont les
caractéristiques de son environnement ?
46
• Quels sont les segments de l'entreprise ? (catégories des clients classés
selon différents critères).
Ce sont là autant de questions que le candidat se pose avant de participer
47
expérimentées et de personnes qui viennent de commencer une carrière de
vendeurs. Les candidatures peuvent être obtenues de différentes manières.
3 – 2 – 1 – 1 . Les candidatures spontanées
Toute personne diplômée peut prendre l'initiative d’adresser des
demandes à certaines entreprises pour exercer le métier de vente. Ce sont
surtout les grandes entreprises, très connues et ayant une notoriété et une
grande image de marque qui obtiennent ce genre de candidatures.
Les candidatures spontanées sont en même temps insuffisantes et
dangereuses. Elles sont insuffisantes car l'entreprise peut ne pas obtenir le
nombre exact de personnes dont elle a besoin. Elles sont dangereuses car
l'entreprise peut avoir affaire uniquement à des mauvaises personnes ou au
contraire à des candidats qui ont des qualités excellentes et qui menacent
même le personnel exerçant au sein de l'entreprise. C'est pour cela qu'on
utilise d'autres procédés pour augmenter le nombre de candidats.
3 – 2 – 1 – 2. L'information du personnel de la
société
Les responsables du recrutement affichent des avis pour informer le
personnel déjà existant au sein de l'entreprise du concours de recrutement.
Ce procède est très économique pour l'entreprise car il lui permet d’utiliser
ses propres ressources humaines, mais il pose le problème de la révision de
la gestion des autres postes de travail.
3 – 2 – 1 – 3. Les demandes d'emploi dans la presse
C'est la méthode la plus préférée par les entreprises. Il s'agit d'annoncer
des offres d'emploi dans les médias et principalement dans la presse. Les
coûts élevés de l'opération peuvent être contrebalancés par l'arrivée de
meilleurs candidats.
3 – 2 – 1 – 4 . La technique directe
Il s'agit pour l'entreprise de s'adresser directement aux agences nationales
pour l'emploi, aux organismes de formation professionnelle, aux salons
professionnels, aux syndicats professionnels, aux bureaux de conseil en ressources
humaines, aux associations d'anciens diplômés cherchant un travail ..... Cela
permet à l'entreprise de faire appel à des candidats de différentes compétences et
expériences.
3 – 2 – 1 – 5 . Le recours aux "chasseurs de têtes"(xxxvi)
48
C'est la méthode qui consiste, pour l'entreprise, à détourner les
vendeurs des entreprises concurrentes, et ce par le biais de système
motivant de rémunération et de promesse d'avantages en nature. Certes,
recruter un commercial en se basant sur ce procédé semble être une
solution pour occuper immédiatement le terrain de vente, mais la différence
de climat et de culture entre l'entreprise actuelle et l'entreprise précédente
peut rendre l'opération très difficile pour le vendeur. Cependant, mettre en
place un collaborateur déjà opérationnel ("le vendeur volé") facilite son
intégration dans la nouvelle entreprise.
Quant l'entreprise rassemble un nombre important de candidatures,
elle procède à leur sélection.
3 – 2 – 2 . La sélection
Avant de retenir les meilleurs vendeurs (3-2-2-2), un interrogatoire ou
un questionnaire doit être rempli par tous les candidats (3-2-2-1).
3 – 2 – 2 – 1 . Le questionnaire d'embauche
C'est un document envoyé par les responsables commerciaux aux
candidats qui doivent préciser : leur âge, leur domicile, leur niveau
d'instruction, les diplômes obtenus, la situation familiale, les raisons de la
candidature, leur expérience professionnelle, ce qu'ils connaissent sur
l'entreprise en question etc. .... . Ce document doit être retourné le plutôt
possible aux services de l'entreprise. Sur la base de ce questionnaire et des
demandes d'emploi et selon ses propres besoins, l'entreprise effectue un
premier tri à l'issue duquel les demandes peuvent être classées en trois
catégories :
♦ les candidatures retenues, car conformes aux
espérances;
♦ les candidatures qui doivent rester en liste d'attente
en cas d’absence parmi les premières ;
♦ Les candidatures rejetées.
Les vendeurs présélectionnés sont alors convoqués à un entretien, puis
à un test.
3 – 2 – 2 – 2 . L'entretien
49
L'entretien avec le candidat est la partie centrale du processus de
recrutement. C'est une interview menée par le chargé de recrutement et qui
a un double intérêt :
• définir au candidat l'entreprise ainsi que le poste qu'il va occuper;
• permettre au candidat d'informer l'intervieweur de son expérience
professionnelle et de ses souhaits pour le futur.
Pour mener à bien son entretien, l'intervieweur doit élaborer un guide
d'entretien et des tableaux d'évaluation accompagnés d'un système de
notation. Cela lui permettra de noter progressivement les caractéristiques
personnelles et professionnelles de l'interviewé.
Après cette phase d'entretien, les capacités des vendeurs doivent être
testées.
3 – 2 – 2 – 3 . Les tests
Un test a pour but de situer un individu donné dans le groupe social et
professionnel auquel il appartient(xxxvii). Le chargé du recrutement peut
utiliser deux types de tests :
• les tests d'aptitudes qui ont pour but de mesurer les capacités
intellectuelles (mémoire, raisonnement, curiosité, intelligence) et
physiologiques (dynamisme, motricité) du vendeur. Ces tests sont aussi
appelés tests psychométriques ou psychotechniques ;
• les tests d'attitudes qui permettent de décrire les traits dominants de la
personnalité du vendeur (extraversion, intraversion, manière de réagir
devant un groupe ou une situation donnée).
Après ces tests, les responsables du recrutement procèdent à la
sélection définitive d'un certain nombre de vendeurs qui ont répondu à tous
les critères du choix et qui ont donc obtenu les notes les plus élevées. Ces
personnes vont être retenues puis formées au métier de vendeur. Certaines
entreprises utilisent parfois une autre technique avant de prendre la
décision finale d'embauche. C'est une méthode complémentaire qui s'appelle
la graphologie.
3 – 2 – 3 . La graphologie
C'est une mesure de soutien et d'accompagnement.
50
3 – 2 – 3 – 1 . Définition
La graphologie est l'art ou la manière de détecter les qualificatifs du
candidat à partir de son écriture: demande, CV, etc. ....
Pour les graphologues, l'écriture ne dépend pas seulement de la main, mais
aussi et surtout de pulsions nerveuses, affectives ou intellectuelles. Elle
mobilise avec elle les qualités de l'individu: capacités intellectuelles,
comportement, aptitudes sociales et professionnelles, nature de la personne
etc.
La graphologie est la seconde technique de recrutement la plus utilisée
en France(xxxviii), surtout en raison de son faible coût, de sa rapidité et de sa
facilité d'emploi, le candidat n'ayant pas besoin d'être consulté pour le tester,
on peut bien le faire à partir de son écriture. Pour d'autres pays, cependant,
(CANADA, U.S.A.), l'utilisation de cette technique est une atteinte à la liberté
individuelle.
3 – 2 – 3 – 2. Technique
Les graphologues essayent d'interpréter l'écriture qui leur est soumise.
• La pression, la façon d'appuyer sur l'instrument d'écriture et sur le
papier : un trait plus étroit est signe de finesse, un trait appuyé est signe de
vitalité.
• La vitesse dans l'écriture exprime la mobilité de la pensée : la lenteur
exprime l'analyse, la rapidité le dynamisme.
• Une écriture attachée traduit la souplesse intellectuelle et la logique, mais
une écriture disjointe exprime la réflexion.
• La dimension des lettres traduit l'importance que le sujet occupe dans
l'esprit du candidat.
• Finalement, à partir de son écriture, on peut conclure que le candidat est
gaucher ou droitier.
L'utilisation de cette méthode comme moyen indépendant et isolé pour
recruter la force de vente est chose pernicieuse et dangereuse. Elle peut
rejeter les bons candidats et retenir les mauvais. Si la graphologie permet
aux recruteurs de détecter certaines caractéristiques du candidat, elle ne dit
rien sur son âge, sa situation familiale, son sexe, sa formation, son
51
expérience passée. Il en découle que cette technique ne peut être utilisée que
comme complément aux autres techniques de sélections des vendeurs.
Nous avons donc vu comment l'entreprise peut sélectionner et choisir
ses vendeurs. Ce choix est une opération importante dans sa démarche
marketing car il conditionne pour une bonne partie son succès. Les
vendeurs retenus vont être formés pour les intégrer aux autres ressources
humaines de l'entreprise.
4. L'intégration et la formation des hommes de vente
Le recrutement des vendeurs ne résout pas tous les problèmes
Les frais de la formation qui sont maintenant considérés comme une taxe à
payer aux vendeurs, doivent être intégrés dans le budget marketing général.
La formation des vendeurs est nécessaire, non seulement au départ et
au début de leur carrière (formation initiale), mais à tout moment (formation
continue).
Quels sont donc les principaux objectifs de cette formation des
vendeurs ? (4-1) et quelles sont les méthodes souvent utilisées ? (4-2).
4 - 1 . Contenu et objectifs de la formation de l'équipe de vente
Le processus de formation des vendeurs commence par leur information
et leur sensibilisation.
4 – 1 – 1 . La sensibilisation des vendeurs
Les vendeurs doivent comprendre la stratégie tracée par leur entreprise
avant d'attaquer leur travail. Cela passera par :
4 – 1 – 1 – 1 . L'information
• Les animateurs-formateurs doivent faire connaître aux vendeurs
l'entreprise qu'ils vont représenter (son historique, objectifs, activités,
organisation, taille, culture dominante, style de management, politique
générale, politique commerciale).
52
• On doit aussi les informer sur les produits à vendre, les délais de vente,
les acheteurs actuels et potentiels.
• Les vendeurs ont aussi intérêt à comprendre l'état actuel et l'avenir de
l'entreprise: marché, concurrence, environnement.
4 – 1 – 1 – 2 . L'objectif d'organisation
Les formateurs apprennent aux vendeurs comment s'organiser,
comment maîtriser leur temps, comment rédiger les rapports d'activité,
comment remplir les bons de commande, etc.
4 – 1 – 1 – 3. L'apprentissage des techniques de
vente
Les formateurs enseignent aux vendeurs les techniques de vente et les
types de comportements à avoir devant l'acheteur, tout au long du
processus de la vente qui peut se résumer en quarte stades: contacter le
client, le connaître, le convaincre, l'amener à conclure et à acheter
(technique des quatre C)(xxxix). Pour réussir les stades de vente, les vendeurs
utilisent souvent le modèle "AIDA" (Attention, Intérêt, Désir, Achat)(xl).
4 – 1 – 2 . Les éléments constitutifs du budget de
la formation des vendeurs
Le coût de la formation de la force de vente dépend de la taille de
l'entreprise, de la nature de ses produits, du lieu du déroulement de cette
formation, de sa durée et de la qualité du corps qui en est responsable (la
formation peut se faire par l'entreprise elle même ou par un organe
indépendant).
Le coût moyen de la formation par vendeur est un investissement
humain qui est très lié au secteur d'activité de l'entreprise. Ainsi, pour les
produits industriels, le coût de la formation est de 50000 F (d'après une
étude réalisée en France) par vendeur, il atteint 25000 F pour les produits de
grande consommation et 25000 F pour les services(xli). La durée de la
formation varie, elle aussi, d'un secteur à l'autre. En milieu industriel (vente
de produits de haute technicité), elle est longue : 50 % de ces formations
durent de trois à douze mois. Mais dans la grande distribution et pour les
services, cette durée est courte puisqu'elle ne dépasse pas six semaines en
moyenne(xlii). Pour les produits industriels qui sont complexes, la formation
53
se déroule au siège. C’est le cas également de la commercialisation des
services (car à ce niveau le produit à vendre est immatériel, il exige la
présence sur le lieu de vente).
Par contre, le terrain est le lieu privilégié pour les produits de la grande
consommation(xliii). Grosso modo, le budget de la formation des vendeurs
peut inclure les éléments suivants : les frais de séjour, le corps ou le
personnel de formation, les documents et les supports audiovisuels de
formation, les frais de déplacement, les cours techniques ....
La formation des vendeurs doit être générale et doit toucher tous les
domaines de gestion qui peuvent faciliter l'apprentissage du métier de vente.
4 – 1 – 3. L'apprentissage des autres méthodes de
gestion
4 – 1 – 3 – 1 . Le comportement du consommateur
Les formateurs incluent aussi dans le programme de formation, la
psychologie de l'acheteur. En effet, il est nécessaire que le vendeur
comprenne certaines variables avant de conclure l'acte de vente. Ces
variables sont : les personnes qui influencent la décision de l'acheteur, les
facteurs qui déterminent son comportement à l'égard d'un produit donné
(facteurs personnels, facteurs politiques, facteurs culturels, son style de vie,
la famille, son niveau de vie ....), ses besoins, ses perceptions, les
motivations qui le poussent à réagir et les freins qui l'empêchent à décider....
Ainsi, par exemple, le responsable marketing dans une entreprise ou dans
une organisation touristique doit chercher à comprendre comment le
consommateur (le touriste) décide de choisir une destination de vacances
(choix du pays, choix du moment et de la durée du séjour, fixation du
montant de la dépense et du mode du voyage, choix des compagnons
etc....)(xliv). En définitive, on peut définir le comportement du consommateur
comme l'ensemble des actes des individus directement reliés à l'achat et à
l'utilisation de biens et de services. Il englobe les processus de décision qui
précèdent et déterminent ces actes(xlv).
4 – 1 – 3 – 2 . Les normes de visites
Le vendeur apprend aussi à gérer son temps d'une manière efficace
pour atteindre les objectifs qui lui sont assignés. C'est à lui de dresser un
54
plan de visites, de fixer leur fréquence, d'éviter les tournées inutiles, mais
aussi le risque de rater d'importantes commandes. Le vendeur doit aussi
répartir son temps d'une manière optimale entre la visite des clients anciens
(actuels) et des clients potentiels. Le contrôle de tout ce travail consistera en
fin de compte à vérifier la sensibilité des ventes (chiffre d'affaires) au nombre
de visites. Si à un moment donné, le chiffre d'affaires stagne, le vendeur doit
diminuer la fréquence des visites.
4 – 1 – 3 – 3 . Le management participatif
L'un des objectifs essentiels de la formation des vendeurs est de
leur montrer comment travailler en groupe ou en équipe homogène, solidaire
et dynamique. Les anciens vendeurs expérimentés aident les nouveaux
venus dans l'exercice de leurs tâches, l'information circule avec toute
transparence entre eux. Ce type de management consiste donc à apprendre
aux vendeurs un ensemble de règles leur permettant de résoudre leurs
problèmes, de gérer leur réseau de vente et finalement de les faire participer
à la prise de décision stratégique et surtout à celle concernant le marketing
de l'entreprise.
Après cette présentation des objectifs d'une formation de la force de
vente, nous allons maintenant analyser les procédés de cette opération.
4 – 2 . Les méthodes de formation des vendeurs
La formation des vendeurs a pour but de les familiariser avec les
techniques de vente ou de communication avec les clients. Pour cela, les
formateurs mettent en œuvre plusieurs procédés pédagogiques (4-2-2). Mais
voyant d'abord les types de formation existants (4-2-1).
4 – 2 - 1. Les types de formation dispensée aux vendeurs
Les vendeurs peuvent recevoir deux grands types de formation :
4 – 2 – 1 – 1 . Formation initiale
Elle est destinée aux vendeurs qui viennent de débuter leur travail dans
la nouvelle entreprise. Ces vendeurs doivent comprendre que celle-ci a son
propre style de management, sa culture, ses propres modes d'organisation, sa
stratégie. Ainsi, le changement d'entreprise (pour les vendeurs qui ont déjà
une certaine expérience) implique nécessairement le changement de mode de
vente. La formation initiale se déroule souvent sous forme de stage, de deux
55
ou trois jours au moins, visant à donner aux vendeurs des connaissances sur
l'entreprise, ses gammes de produits, ses clients, ses concurrents, ses
différents services organisationnels et leur fonctionnement. La formation
initiale peut être décentralisée ou centralisée(xlvi). La première se fait sur le
terrain de vente ou "sur le tas" en présence d'anciens vendeurs expérimentés,
la seconde s'exerce au siège de l'entreprise sous forme de programmes animés
par des formateurs et des professionnels.
4 – 2 – 1 – 2 . Formation continue
Ce type de formation est destiné à toute l'équipe de vente y compris les
vendeurs anciens.
Il vise à les informer sur tout changement éventuel : lancement de
nouveaux produits et donc nécessité de nouvelles méthodes de vente,
apparition de nouveaux créneaux ou segments pour l'entreprise, formule du
service après vente, changement d'orientations stratégiques.
La formation continue au profit des vendeurs peut se faire par les
moyens suivants : stages dans d’autres entreprises, réunions de
groupes, lecture…
4 – 2 – 2 . Les procédés pédagogiques utilisés pour la
formation des vendeurs
On peut citer les procédés suivants :
4 – 2 – 2 – 1 . La formation en salle
Les vendeurs assistent à des cours de techniques de vente, à des
projections de films, à des études de cas réelles ou chiffrées. Ils apprennent
à discuter, à démontrer et à vendre tout en étant filmés. Les films sont
ensuite visualisés pour permettre aux vendeurs de corriger leurs
comportements et leurs défauts.
4 – 2 – 2 – 2 . La formation sur le terrain
Elle se base sur la technique des "jeux de rôle" : le futur vendeur
est mis en situation de vente face à un collègue ou à un formateur qui jouent le rôle
du client. Le vendeur peut aussi accompagner un inspecteur des ventes et contrôler
sa manière d'agir pour profiter de son expérience. Ensuite, il passe au rôle actif tout
en essayant d'appliquer ce qu'il a appris grâce à son entraîneur. Enfin, il est laissé
seul face à ses clients pour atteindre ses objectifs de vente.
4 – 2 – 2 – 3 . Les manifestations culturelles
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L'entreprise peut prévoir des conférences générales, des journées
d'études ou des séminaires périodiques sur les méthodes de vente et les
techniques de communication. Certains vendeurs peuvent aussi exposer à
leurs collègues leur expérience de vente.
4 – 2 – 2 – 4 . La lecture
Certaines grandes entreprises disposent de bibliothèques contenant
d'importants ouvrages généraux et spécialisés dans le domaine de vente.
Cela permettra aux vendeurs d'accumuler le bagage théorique nécessaire au
perfectionnement de leur mission.
4 – 2 – 2 – 5 . Le Briefing
C'est une réunion de groupe de courte durée (de 15 à 30 minutes)(xlvii)
qui permet aux vendeurs de faire leur auto-contrôle : vérifier chaque jour les
actions en cours, ce qui reste à faire en matière de vente pour atteindre les
buts fixés. A ce moment là, les vendeurs remettent des fiches à leurs
supérieurs sur leurs réalisations ainsi que des rapports de visites, puis ils
reçoivent des conseils pour accomplir leurs prochaines tâches.
4 – 2 – 2 – 6. Les discussions individuelles ou de
groupe
C'est une autre méthode de formation où le directeur de ventes:
• discute avec chaque vendeur à part ses problèmes et sa mission;
• reçoit toute l'équipe de vente pour répondre à ses questions et l'informer
chaque fois de la stratégie générale et surtout marketing de son entreprise.
Les vendeurs étant donc formés, il faut à présent les animer et les stimuler
pour réaliser les objectifs escomptés, puis contrôler leur performance. Cette
force de vente.
57
La rémunération est la contrepartie du travail des vendeurs, c'est aussi
la récompense de leurs efforts. Pour eux, l'évolution de leur revenu est un
indicateur de performance (dynamisme, réalisation d’objectifs….)(xlviii). Pour
l'entreprise, le système de rémunération doit être souple pour ne pas perdre
ses vendeurs au profit de la concurrence.
5 – 1 – 1. Les différents critères intervenant dans le choix
d'une politique de rémunération
L'élaboration d'un plan de rémunération(xlix) dépend de la nature de
l'entreprise, de sa dimension, de ses objectifs et de toute sa stratégie
commerciale. Pour certains hommes de marketing, ce sont les critères
financiers qui déterminent le mode de rémunération définitif (accroissement
du bénéfice et du chiffre d'affaires, afflux de commandes....). Pour d'autres,
les revenus des vendeurs sont liés à d'autres éléments: ils doivent améliorer
l'image de marque de leur entreprise, maintenir sa position concurrentielle et
son avantage comparatif.
5 – 1 – 2 . Les divers systèmes de rémunération
des vendeurs
La rémunération des vendeurs peut se composer d'éléments financiers
et d'éléments non financiers.
5 – 1 – 2 – 1 . Les composantes financières
Il s'agit des éléments suivants :
• Traitement fixe: le vendeur reçoit une somme fixe mensuelle qui ne doit
pas être inférieure au minimum légal imposé par les textes législatifs en
vigueur. Ce revenu ne dépend pas des efforts mensuels réalisés par le
commercial, mais il est déterminé sur la base de son ancienneté au sein de
l'entreprise, de ses diplômes, qualifications et titres, mais aussi sur la base
de la nature de la région où il exerce son activité de vente. Ce traitement
fixe a l'avantage de la simplicité, de la sécurité et de la régularité de la
rémunération, surtout pour les vendeurs qui travaillent dans un secteur où
l'activité économique est très flexible et fluctuante. Il permet aussi à
l'entreprise de contrôler facilement ses commerciaux et d'accroître le degré
de leur mobilité. Cependant, ce système invariable décourage et pénalise les
58
vendeurs dynamiques et ambitieux car il les traite comme les autres qui sont
improductifs.
• La commission: la rémunération du vendeur est proportionnelle à son
effort de vente. Elle dépend donc de son chiffre d'affaires. C'est un système
stimulant et motivant car les bons vendeurs sont mieux récompensés que les
"mauvais" mais il ne manque pas d'insuffisances: instabilité du revenu,
pénalisation des vendeurs qui défendent la notoriété de leur entreprise sans
pouvoir autant augmenter leur ventes, préférence du court terme au
détriment du long terme.
• Système mixte: fixe + Commission. C'est le mode de rémunération
hybride qui récompense aussi bien les vendeurs qui n'essayent pas
d’améliorer leur chiffre d'affaires (en leur donnant une somme fixe) que les
vendeurs dynamiques (fixe plus commission).
• Système combiné: revenu fixe avec ou sans commission plus des primes.
Les primes sont octroyées aux vendeurs sur des objectifs, c'est-à-dire s'ils
réalisent des performances au-dessus de la norme: découverte de nouvelles
méthodes de vente, prospection de nouveaux segments de clients, quotas de
vente atteints en un temps record, suggestions pour la réorganisation du
travail de l'équipe de vente dans son réseau.
5 – 1 – 2 – 2 . Les composantes non financières
Ce sont généralement des avantages annexes que l'entreprise offre à ses
représentants commerciaux. Il s'agit de:
• l'utilisation pour des fins personnelles de la voiture de l'entreprise;
• la participation au capital, aux bénéfices et aux fruits d'expansion;
• abonnements gratuits à des publications ;
• libéralités et cadeaux ;
• subventions de fêtes: Moutons, vêtements…;
• stimulations psychologiques: affichage périodique des résultats des
meilleurs vendeurs, félicitations verbales ou écrites…
5 – 2 . La stimulation de l'équipe de vente
« Animer une équipe, c'est lui donner du souffle, de l'âme, de l'ardeur,
c'est vaincre son inertie, l'empêcher de tomber peu à peu dans la routine, en
59
faire quelque chose de vivant, (...) qui renouvelle sans cesse son
enthousiasme et ses forces »(l).
Pour qu'un climat social et d'affaires règne au sein de l'équipe de vente,
l'entreprise dispose de divers moyens de stimulation.
5 – 2 – 1 . Les aides techniques
Les vendeurs passent presque tout leur temps seuls et en dehors de
l'entreprise et sont donc exposés au découragement et aux baisses de moral.
Cela s'intensifie surtout pour les nouveaux venus surtout si la rémunération
n'est pas motivante. L'entreprise leur donne donc des aides techniques pour
faire connaître et écouler facilement ses produits.
5 – 2 – 1 – 1. Aides pour améliorer la rentabilité
du vendeur
L'entreprise met à la disposition de ses vendeurs des aides mémoire ou
des manuels de vente (renseignements sur l'entreprise et son
environnement), des ordinateurs portables connectés aux terminaux de
l'entreprise pour transmettre à tout moment des informations sur les ventes
et les réclamations des clients, des fichiers-clients sous forme de bases de
données pour savoir leur localisation.
5 – 2 – 1 - 2 . Aides pour la prospection de
nouveaux clients
Les vendeurs peuvent faire des tournées auprès de clients potentiels
menés de documentaires, de catalogues, d'échantillons de nouveaux ou des
anciens produits, de fiches techniques expliquant la manière d'utilisation
des produits, de plans d'argumentation et de démonstration de leurs qualités
et leurs atouts comparativement aux produits de la concurrence.
5 – 2 – 2 . Les autres moyens de stimulation
Ils visent à entretenir un esprit d'équipe entre les vendeurs. On peut
citer :
5 – 2 – 2 – 1 . Les concours de vente
L'entreprise peut concevoir un ou plusieurs concours pour ses
commerciaux et récompenser les meilleurs (cadeaux, voyages, diplômes,
congés supplémentaires, primes en argent) dans le but de dynamiser et de
stimuler toute l'équipe de vente (y compris les moins bons).
5 – 2 – 2 – 2 . La transmission d'informations
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Le vendeur doit comprendre toute la politique et les objectifs de
l'entreprise avant de concourir à leur réalisation. Pour cela, la firme met en
place un système d'information stratégique et envoie des notes, des
circulaires et des lettres personnelles à tous les vendeurs.
5 – 2 – 2 – 3. Les félicitations
Elles peuvent être verbales - un supérieur (directeur des ventes,
directeur régional, directeur commercial ou directeur général) félicite un
vendeur, devant un large auditoire, de ses bonnes performances - ou écrites
: elles ont une grande importance car le supérieur envoie personnellement
une lettre au vendeur pour lui dire qu'il a été excellent. Les félicitations
peuvent être parfois sous forme de titre (changer le grade d'un vendeur) ou
de décoration (donner des insignes ou des médailles aux meilleurs
vendeurs). Notons, enfin, que pour choisir un moyen d'animation,
l'entreprise adopte la technique des quotas qui consiste à diviser l'objectif
général de l'entreprise (chiffre d'affaires à atteindre, nombre de clients à
visiter ....) en sous-objectifs à réaliser par chaque membre de l'équipe de
vente.
Tous ces moyens de stimulation peuvent servir à la promotion et à
l'augmentation des ventes. Ainsi, l'entreprise exerce des actions
promotionnelles pour ses vendeurs. Ceux-ci doivent , en contrepartie
fidéliser les consommateurs. La politique de la promotion des ventes peut
avoir comme cible: les distributeurs, les prescripteurs (les personnes qui
conseillent ou recommandent l'achat d'un produit), les consommateurs ou
les vendeurs. Dans ce dernier cas, on parle de "promotion-réseau"(li).
Ainsi, LOÏC TROADEC définit la promotion des ventes comme « un
ensemble de techniques utilisées exceptionnellement dans la vie d'un
produit pour un public déterminé - consommateurs, distributeurs et force de
vente - afin de développer à court terme les ventes tout en conciliant
l'intérêt du consommateur et le profit de l'entreprise »(lii).
Il s'agit donc d'un ensemble d'atouts associés à un produit pour faciliter son
utilisation, son achat ou sa distribution(liii).
En effet, si l'entreprise intéresse les vendeurs par les moyens de
promotions déjà cités(liv), ces derniers vont faire leur possible pour pousser
61
les produits vers le consommateur et donc améliorer leurs quotas de vente.
Quand la promotion s'adresse aux vendeurs, elle se fixe les objectifs
suivants:
• soutenir les vendeurs contre les opérations et les manœuvres des firmes
concurrentes ;
• les inciter à faire de la prospection, à noter et à obtenir plus de
commandes, à fidéliser la clientèle et à transformer les prospects en d'autres
clients ;
• les aider à découvrir de nouveaux segments de consommateurs et à
conquérir d'autres points de vente.
Après ce système d'animation de la force de vente, nous pouvons
avancer que tous les moyens de réussite sont mis à sa disposition et qu'il ne
lui reste que la réalisation de bons résultats. L'entreprise, elle aussi , et
suivant le principe de la rationalisation de ses choix et de ses ressources, ne
peut dépenser toutes ces sommes pour gérer l'équipe de vente sans
contrepartie. Il faut donc qu'elle en contrôle les performances.
5 – 3 . Le contrôle de l'équipe de vente et la pratique
de l'audit marketing- vente
Le contrôle de l'effort de vente est la dernière étape de la démarche de
management de la force de vente. Les hommes de marketing sont conscients
qu'il n'y a pas de gestion sans contrôle et qu'il faut élaborer périodiquement
un tableau de bord pour mettre en œuvre les écarts entre les réalisations et
les prévisions d'objectifs.
Cette méthode consiste à vérifier si les objectifs assignés à la force de
vente ont été réalisés, sinon à expliquer les motifs des gaps et des écarts
observés. L'évaluation consiste aussi à délimiter les responsabilités et à
remédier le plutôt possible aux faiblesses mais sans sanctionner les mauvais
vendeurs qui peuvent se corriger par la suite. Le contrôle prévoit aussi une
comparaison des performances des vendeurs entre elles, et à celles des
entreprises concurrentes: chiffre d'affaires réalisé par rapport aux quotas
fixés, nombre de nouveaux clients par rapport au seuil fixé, montant des
frais de déplacement par rapport à une norme arrêtée à l'avance.
62
Nous pouvons avancer que le contrôle de la force de vente est un
élément particulier de l'audit marketing ou de l'audit marketing-vente en
général.
63
• Les produits: on cherche les causes de la non acceptabilité d'un nouveau
produit par les clients et les raisons de la stagnation des ventes, par
exemple.
• La force de vente: évaluer ses réalisations et prévoir un nouveau système
de management des ressources humaines en cas de rentabilité faible(lx).
• La distribution: le but ici est de moderniser les modes de distribution des
produits pour battre la concurrence. On mesure aussi le degré de
satisfaction ou d'insatisfaction des clients à l’égard des canaux et des
circuits adoptés.
• Les prévisions des ventes: vérifier si les systèmes de prévision de
l'entreprise sont fiables (en matière du chiffre d'affaires futur, de part de
marché ...).
• Les prix : l'auditeur analyse les prix de l'entreprise, les compare avec ceux
des concurrents et vérifie s'ils correspondent bien aux prix psychologiques
fixés par les clients(lxi).
• Les dépenses en recherche et développement: l'entreprise fait-elle des
efforts pour innover, lancer de nouveaux produits et répondre aux attentes
de ses clients ?
• La publicité: les auditeurs analysent le budget de la publicité de
l'entreprise, définissent les cibles principales des messages publicitaires,
vérifient l'efficacité du choix de l'agence publicitaire, voient si les clients
répondent.
• Le service après-vente et la politique du suivi: l'objectif est d'évaluer
l'importance des garanties offertes aux clients qui achètent les produits de
l'entreprise. Sont-elles suffisantes pour les fidéliser ?
• La promotion des ventes: l'auditeur examine tous les moyens que
l'entreprise a mis en œuvre pour stimuler et promouvoir ses ventes
(réductions de prix, cadeaux, concours de vente, rabais et remises
accordés...) et voit s'ils sont à même d’attirer l’attention des clients.
• L'exportation: on vérifie si l'entreprise adopte une stratégie de
globalisation pour répondre aux attentes et goûts des consommateurs du
monde entier (les goûts sont devenus universels, uniformes) ou uniquement
64
une stratégie de segmentation tournée vers le marché local ou vers un petit
groupe de clients.
• La production: à ce niveau, les analyses porteront sur la maîtrise des
coûts de production, l'amélioration de la qualité des produits et leur
adaptation aux choix des consommateurs.
5 – 3 – 2 . Les étapes de l'audit marketing-vente
L'audit marketing ( quel soit de gestion ou de marché) peut être(lxii) :
• Horizontal: c'est un contrôle a posteriori au niveau du système qui porte
sur l'évaluation globale de l'effort de marketing de l'entreprise.
• Ou vertical: c'est un contrôle a posteriori qui porte sur une activité bien
déterminée du marketing (activité de vente, force d'achat, service après-
vente, activité de production, d'exportation, communication).
Pour avoir des résultats objectifs, l'entreprise fait souvent appel à un
corps d'auditeurs extérieurs expérimentés qui maîtrisent bien la démarche
du marketing audit. Celle-ci se fait généralement en quatre phases:
5 – 3 – 2 – 1 . La phase de la préparation
Ainsi l'entreprise doit mettre à la disposition des auditeurs tous les
documents nécessaires pour l'accomplissement de leur mission: données sur
son environnement et ses activités, notes de services et règlements internes,
documents commerciaux, financiers et comptables, fiches techniques et
publicitaires, données sur la concurrence. Si on veut contrôler l'effort des
vendeurs, les auditeurs doivent disposer aussi de renseignements sur les
clients : bases de données clients, comptes clients, rapports remis par les
vendeurs (nombre de visites et de prospects, chiffre d'affaires).
Le personnel de l'entreprise doit, lui aussi, aider les contrôleurs en leur
facilitant la recherche d'informations. Enfin, les auditeurs doivent être, eux
mêmes, sensibilisés et préparés à cette opération: l'entreprise leur explique
les objectifs escomptés de l'audit, leur montre les moyens humains
disponibles et l'enveloppe budgétaire prévue.
5 – 3 – 2 – 2 . La phase de recherche d'informations
complémentaires
65
Pour contrôler la force de vente, ainsi que toutes les autres actions du
marketing), la recherche documentaire est insuffisante. L'information peut
être collectée par d’autres moyens:
• Observer des produits sur des lieux et des points de vente, des vendeurs
en visite pour prospecter la clientèle, des réunions de vente;
• Interroger des clients, des fournisseurs, des distributeurs, des
administrateurs et même des vendeurs;
• Faire une enquête avec des questionnaires détaillés.
5 – 3 – 2 – 3. La phase d'analyse et de diagnostic
L'information collectée est ainsi analysée, commentée et interprétée.
L'auditeur dégage les forces et les faiblesses, les opportunités, risques et
menaces de l'activité commerciale et de toute la fonction marketing de
l'entreprise. Dans le cas du contrôle des vendeurs, il énumère les raisons de
leurs mauvais résultats. Enfin, le contrôleur formule des solutions, conseils
et recommandations pour surmonter la crise.
5 – 3 – 2 – 4. La rédaction du rapport de travail
Cette phase finale est la plus importante dans une démarche d'audit.
En effet, l'auditeur rédige un rapport récapitulatif qu'il doit soumettre à la
direction générale de l'entreprise. On y trouve:
• Un rappel sur les objectifs de l'audit;
• Un résumé concis et précis des commentaires et interprétations formulés;
• Une énumération des recommandations et solutions proposées et leur
justification;
• Tous les annexes sur la base desquels les solutions ont été trouvées.
L'objectif de cet audit marketing est de chercher les défaillances de la
stratégie marketing de l'entreprise pour y remédier le plus vite possible.
5 – 3 – 3 . L'audit marketing appliqué à la force de vente
Le contrôle de l'équipe de vente a pour but de vérifier si elle a pu
réaliser les objectifs (chiffre d'affaires, image de marque de l'entreprise,
relations avec les clients) qu'on lui a fixés. Il s'agit ensuite d'établir un
tableau de bord de la force de vente qui mettra en relief les écarts.
66
La méthode moderne de contrôle se base sur la technique des ratios qui
facilite la comparaison des performances. Ces ratios peuvent porter sur des
indicateurs qualitatifs ou quantitatifs.
68
CONCLUSION DU CHAPITRE 2
La vente est l'activité de marketing la plus ancienne et la plus
importante. Elle est essentielle pour la survie et la compétitivité de toute
entreprise qui doit mettre en place un système performant pour gérer ses
ressources. C'est dans ce cadre que s’inscrit la politique de la force de vente.
Si les opérationnels (ou administrateurs) gèrent le quotidien et restent au
sein de l'organisation, les vendeurs représentent son image et écoulent ses
produits. Ils peuvent même participer à l’élaboration de la stratégie de la
firme par le biais de leurs propositions, de leurs rapports d'activité et des
données qu'ils collectent auprès des clients. Tout cela explique le niveau du
budget qu'on octroie souvent à la force de vente. Ses modes de gestion
constituent un système à divers "piliers" qui vont ensemble. En effet,
l'entreprise calcule un taux de "turn-over"(1) pour tester et mesurer le degré
de mobilité des vendeurs. Un taux élevé signifie que la politique commerciale
et surtout la politique de la force de vente (animation, rémunération ....) n'est
pas stimulante. Il faut donc en chercher les causes. En outre, si après le
contrôle de l'effort de vente de grands gaps apparaissent entre les prévisions
d'objectifs et leur réalisation, l'entreprise adoptera des actions correctives
immédiates, sinon elle doit revoir toute sa stratégie de la force de vente :
revenir sur la fixation d'objectifs, sur le recrutement, vérifier si la méthode de
formation est efficace, remodeler le plan de rémunération et d'animation.
Tous ces points sont liés et forment une boucle et un système itératif : si un
pilier chute, les autres s'écroulent automatiquement.
4
- Le taux de "turn-over" est égal au ratio suivant:
départs volontaires + départs involontaires des vendeurs de l'entreprise
effectif total de l'équipe de vente
voir à cet égard, P. Baux, Mercatique…, op. cité.
69
Les références :
ii
- M.MARCHESNAY, Management ……., op. Cité,
iii - Voir infra, paragraphe 1.point (1 – 1 – 4)
iv
- M.BENOUN, Marketing savoirs et savoir-faire, 2e édition, Economica, Paris, 1991 ,p.381.
v
- Préface à l'ouvrage de D. Xardel, les vendeurs, Dalloz, 1983, p.1
vi - J.LENDREVIE, D.LINDON, Mercator…
…… op.cit.
vii - D.HOUGHTON, Marketing costs: What ratio sales ?, Printer's Ink, Février, 1957.
viii - Etude FITOUSSI conseil, 1982 in stratégies n° 354, Janvier 1983.
ix - Voir infra, chapitre 2 ,les nouvelles techniques de vente.
x - Voir supra, no
tre introduction générale.
xi - R.-DE.MARICOURT et A.OLLIVIER, Pratique du marketing en Afrique, EDICEF, Paris,
1990.
xii
- R.B.MILLER , S.E.HEIMAN et TED. TULEJA, Stratégie de la vente, op.cit.
xiii
- Voir M.BENOUN , Marketing savoirs et savoir-faire…, op.cit.
xiv
- J.LENDREVIE, D.LINDON, Mercator…, op. Cit.
xv
- Regis MCKENNA, "Le client a pris le pouvoir", revue Harvard l'Expansion n° 62, 1991.
xvi
- Voir infra, les nouvelles techniques de vente (chapitre II), section 3, paragraphe 3.
xvii
- P.BAUX, Mercatique, gestion commerciale, les Editions de l'Organisation, Paris, 1979.
xviii
- J-J. LAMBIN, le marketing stratégique, fondements, méthodes et applications, 2e édition,
McGRAW-HILL, 1991.
xix
- D.GREEN, « Quand une petite entreprise perd un grand client », Harvard l’expansion n° 56,
Printemps 1990.
xx
- Le positionnement est l’image de marque de l’entreprise, c’est-à-dire la place qu’elle occupe dans
l’esprit de ses consommateurs et ce comparativement à ceux d’autres entreprises concurrentes.
xxi
- C’est la méthode japonaise qui consiste à faire d’une grande idée ou remarque du client un grand
produit.
xxii
- Voir à cette fin, I.ANSOFF, Stratégie du développement de l’entreprise…, op.cit.
xxiii - Voir infra, point 2-2, Affectation de la force de vente.
xxiv - P.BAUX, Mercatique
…, op. Cit.
1 - D.F.ABELL et J.S.HAMMOND ,Strategic Market planning, Englewood, cliffs, 1979.
xxvi - W.TALLEY, « How to design sales territoiries », Journal of Marketing Research, janvier, 1961.
xxvii
- H.LUCAS, C.D. WEINBERG et K.W.CLOWES, « sales response as a function of territorial
potential and sales représentative workload » , Journal of Marketing Research, 1975.
xxviii
- Y.FOURNIS, Le réseau de vente, 1ère édition, Bordas, Paris, 1987.
xxix
- J.-J.LAMBIN, Le marketing stratégique…, op. cité.
xxx
- D.MAYER and H.M.GREENBERG , "What makes a good salesman", HBR July-August, Number
64411, 1964.
xxxi - J.LENDREVIE et D.LINDON, Mercator , op. Cité, p.286.
…
xxxii - Idem.
xxxiii
- F.MANTIONE et R.MOULINIER, le recrutement des commerciaux, une technique de ménagement,
les éditions de l'organisation, Paris, 1992.
xxxiv - Le merchandiser est le vendeur qui fait l'animation des lieux de vente, voir infa, chapitre II, les techniques de vente, (point 3 – 3)
xxxv
- Y.CHIROUZE, Le marketing: le choix des moyens de l'action commerciale, chotard,4e édition,
Paris, 1991.
xxxvi
- Y.CHIROUZE, Le marketing : le choix des moyens …, op. Cité, p.94.
xxxvii
- F.MANTIONE et R.MOULINIER , Le recrutement des commerciaux…, op. Cité.
xxxviii
- Cette technique est utilisée dans 93% des cas pour recruter un vendeur. Voir à ce propos,
F. MANTIONE et R. MOULINIER, le recrutement des commerciaux…, op. Cité.
xxxix
- Y.CHIROUZE, Le marketing…, op. Cité.
xl
- Voir infra, Les techniques de négociation commerciale, chapitre II , point 1-3-2.
xli
- P.COFFRE, Action et gestion ………., op.cit.
xlii
- Ibid.
xliii
- P.COFFRE, Action et gestion commerciales….. op. Cité.
xliv
- G.TOCQUER et M.ZINS, Marketing du tourisme ,Gaëtan Morin, CANADA, 1987.
xlv
- G.SERRAF, Dictionnaire méthodologique du marketing, les éditions de l'Organisation, 1985.
xlvi
- P.-L.DUBOIS et A.JOLIBERT, Le marketing: fondements et pratique…, op. cité.
xlvii
- G.CAZAUX, Stratégie commerciale de l'agence bancaire, éditions Banque, Paris, 1987.
xlviii
- M. MAQUET et A.PERRAULT, Gérer la rémunération des commerciaux: Statuts, modes de
rémunération, édition Lamy / les Echos, Paris, 1992.
xlix
- R.GUAY et Y.LACHANCE, Gestion de la force de vente, gaëtan morin, CANADA, 1993.
l
- Y. FOURNIS, le réseau de vente…, op. Cité, P. 189
li
- J.LENDREVIE et D.LINDON, Mercator…, op. cité.
70
lii - L.TROADEC, Manuel de promotion des ventes, Editions d'Organisation, 1975.
liii
- Y.CASTAGNOL, Principes et pratique de la promotion des ventes, Edition DELMAS, 1992.
liv
- Voir supra, section 5 .
lv
- On dit audit marketing-vente car la vente est une variable importante dans la stratégie marketing
de l'entreprise. Il a la même signification que l'audit marketing ou le marketing audit.
lvi
- B.CAMUS, Audit marketing, Editions d'Organisation, Paris, 1998.
lvii
- R.-DE. MARICOURT et A.OLLIVIER, Pratique du marketing en Afrique, op. Cité.
lviii
- J.-M.PERETTI et J.-L.VACHETTE, Audit social, les éd. d'organisation, 1985
lix
- P.COFFRE, L'audit marketing-vente, Dunod, Paris, 1988, p.7.
lx
- Voir infra, point 5-3-3.
lxi
- Le prix psychologique est celui que le client est prêt à payer pour un bien ou service. IL se situe
généralement dans une zone ou fourchette d'acceptabilité.
lxii
- P.KOTLER, P.-L.DUBOIS, Marketing … op. cit.
71
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Techniques de négociation
Négocier de façon adéquate et avec succès selon le concept
d´Harvard
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Techniques de négociation
Négocier de façon adéquate et avec succès selon le concept
d´Harvard
En effet, nous nous retrouvons tous les jours dans des situations de négociation les plus diverses – sur le plan personnel tout
comme professionnel. Qu´il s´agisse de discuter à la maison pour savoir où passer les prochaines vacances familiales ou qu´il
s´agisse de négocier avec les représentants des caisses et avec les institutions le nouveau budget pour votre clinique ou un
service spécialisé. Que vous soyez responsable des achats hospitaliers, que vous vous efforciez d´obtenir une promotion auprès
de votre chef, que vous souhaitiez échanger votre service du week-end avec votre collègue ou que vous désiriez inciter votre
patient à entreprendre quelque chose contre son excès de poids – votre habileté à négocier est demandée à tous moments,
en tous lieux.
Votre satisfaction de vie et votre succès professionnel dépendent, pour une bonne part, de la manière dont vous réussissez à
imposer vos propres intérêts sans perdre de vue ceux de votre partenaire de négociation – au sens d´équilibre correct des inté-
rêts. Cela vaut donc la peine d´entamer, à l´avenir, des négociations de façon plus consciente et plus orientée vers l’objectivité
que jusqu´alors et de gagner parallèlement une meilleure compréhension des positions de son vis-à-vis.
Les pages suivantes vous garantiront de donner un bref aperçu du guide de l´art de négocier : Le concept d´Harvard de la
négociation objective. Ce concept est appelé « Concept d´Harvard » pour avoir été développé par une équipe de chercheurs
de l´université d´Harvard il y a environ 25 ans. Depuis, il a continuellement prouvé son efficacité, également dans des grands
conflits. Un des pères du projet, Pr Roger Fischer, fut couronné de succès, entre autres comme négociateur de paix au Salvador
et, en tant que conseiller, il a accompagné la fin du régime de l´apartheid et le transfert pacifique du pouvoir en Afrique du
Sud.
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Techniques de négociation
Négocier de façon adéquate et avec succès selon le concept
d´Harvard
La troisième voie :
Etre ferme dans l´affaire mais souple avec le partenaire de négociation
Les individus se trouvent dans un dilemme. Ils ne connaissent en général que deux types de négociations : la négociation
dure et la négociation douce. Celui qui applique la négociation douce veut éviter les conflits personnels, il fera donc plutôt
des concessions pour parvenir ainsi à un accord pacifique. Mais cela se termine fréquemment sur le sentiment d´amertume
d´avoir été exploité. En revanche, le négociateur dur considère chaque situation comme un combat des volontés, dans lequel la
partie adoptant la position la plus extrême et résistant le plus longtemps présente les meilleurs atouts. Il veut gagner. Toutefois,
cela aboutit souvent à l´obtention d´une réponse aussi dure, ses moyens s´épuisent et les relations avec l´autre partie en sont
affectées.
Il existe une troisième voie de négociation que l´on ne peut qualifier de négociation dure ou douce, mais plutôt comme la
somme des deux : dure et douce. La méthode de la « négociation objective » consiste à trancher des questions qui suscitent des
controverses de préférence en fonction de leur signification et de leur contenu que dans un processus de marchandage. Pour
ce faire, il est impératif de rechercher, dans la mesure du possible, le profit mutuel et, là où les intérêts s´opposent, d´insister sur
le fait que le résultat repose sur des principes corrects et indépendants de la volonté mutuelle.
Quatre conditions sont indispensables pour cela. Elles constituent les principes fondamentaux de la négociation
fructueuse selon le concept d´Harvard :
3. Il faut développer pour soi-même et aussi communément avec les partenaires de négociation des alternatives qui procurent
des avantages aux deux parties.
4. Toutes les personnes concernées doivent se mettre d´accord sur des critères objectifs permettant de mesurer le résultat de
la négociation.
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Négocier de façon adéquate et avec succès selon le concept
d´Harvard
1. Traiter les individus et les problèmes en les dissociant les uns des autres
Peu importe si vous êtes en négociations pour le budget ou si vous discutez avec un fournisseur des prix et de la quantité à livrer
ou avec vos médecins assistants des conditions de travail dans le service, vous n´avez pas à faire à des représentants abstraits
mais à des individus. Ces individus sont régis par des sentiments et des valeurs, ils défendent des points de vue opposés aux
vôtres et qui ne sont pas forcément prévisibles. D´ailleurs, il en va exactement de même pour vous.
Cet aspect humain, certes utile pour négocier, peut aussi déranger. Un rapport personnel étroit, la confiance et le respect peu-
vent nous faire céder plus rapidement. La colère, la peur et la frustration sont une entrave à un résultat constructif.
L´idéal, par conséquent, est d´éviter de mélanger les relations personnelles aux discussions sur le fond au cours des négociations.
Pour mettre ce principe en œuvre, il vous faut d´abord concevoir votre vis-à-vis comme individu. Dans ces conditions seulement,
vous pourrez empêcher que les conceptions différentes, les émotions ou les malentendus paralysent une solution de négocia-
tion positive et appropriée. Si les concepts sont imprécis, cherchez à les préciser. Si les émotions montent, trouvez une voie pour
réduire l´excitation. S´il y a des malentendus, améliorez la communication.
L´observation des douze règles suivantes vous aide à libérer les négociations des « conflits personnels » :
1. Mettez-vous dans la situation de l´autre personne. Essayez de comprendre sa façon de penser et son point de vue.
4. Faites participer la partie adverse au résultat: Veillez à ce qu´elle intervienne dans le processus de négociation.
5. Adaptez vos propositions au système de valeurs de l´autre partie. Donnez-lui la possibilité de « sauver la face ».
7. Autorisez la partie adverse à décompresser. Mais ne réagissez pas aux explosions émotionnelles.
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8. Utilisez des gestes symboliques tels que serrer la main, un petit présent, une excuse.
9. Ecoutez attentivement et donnez un retour d´informations sur ce qui vient d´être dit. 12/2006
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Négocier de façon adéquate et avec succès selon le concept
d´Harvard
Exemple : Imaginez le cas malheureux d´un patient très gravement malade qui exige de votre part l´euthanasie active. Natu-
rellement, il vous est impossible de répondre à son vœu – ce qui représente un conflit apparemment insoluble. Mais si vous
reconnaissez que, derrière la position « Je veux mourir », il y a en fait un tout autre intérêt, à savoir « J´aimerais être délivré de
mes souffrances », vous pouvez parfaitement aider le patient en appliquant un traitement palliatif.
La voie la plus efficace pour jeter un oeil derrière la position et pour identifier les intérêts – également ses propres intérêts
– répond à la question : « Pourquoi ? ». Pourquoi mon patient âgé de 80 ans ne veut-il plus se soumettre à une opération
compliquée? Pourquoi est-ce que je souhaite qu´il le fasse ?
En général, vous parviendrez plus rapidement à un résultat de négociation et à une solution de conflits en parlant des intérêts.
Explicitez-vous alors vos intérêts ? Votre partenaire de négociation pourra seulement y répondre lorsqu´il connaîtra vos intérêts.
Reconnaissez simultanément les intérêts de la partie adverse comme une part du problème.
Important : Regardez en avant et non en arrière. La question du « pourquoi » a deux dimensions. L´une est tournée vers
le passé, recherche une cause ou la raison et considère notre comportement comme étant déterminé par des événements
antérieurs. L´autre a le regard tourné vers l´avenir, est en quête d´objectifs et considère notre comportement comme une con-
séquence de notre propre initiative. Les réponses au dernier « pourquoi », les intérêts tournés vers l´avenir et orientés objectif
sont les points qui méritent la négociation.
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La raison réside dans le fait que, dans une discussion, la majorité des individus pensent déjà connaître la bonne réponse et veu-
lent que leur vision des choses l´emporte. Pour les négociations contractuelles par exemple, tout le monde pense que son offre
est sensée et sera acceptée, éventuellement en y apportant une petite révision. Toutes les réponses valables semblent se trouver
ici sur une ligne droite entre vos positions et celles de votre partie adverse. Malheureusement, ce jugement hâtif contrarie fré-
quemment le processus créatif de solution engendrant un résultat parfois plus favorable pour les deux parties.
Cela signifie qu´il s´agit d´abord de développer, de façon similaire au brainstorming, le plus grand nombre imaginable de
décisions, entièrement détachées des valeurs. On ne peut donc pas seulement couper l´orange en deux. Mais on peut aussi
l´éplucher, la presser, voire même la planter et en faire pousser un oranger entier. Vous trouverez finalement la meilleure solution
de négociation uniquement lorsque toutes les possibilités se trouvent réunies.
Un autre obstacle à la solution créative suppose que le « gâteau » est limité. Admettons que vous désirez recevoir une certaine
quantité de pansements d´un fournisseur. La marge de manœuvre pour les négociations de prix est sûrement limitée aux ven-
deurs. Mais si vous vous associez aux acheteurs d´autres cliniques et cabinets médicaux, vous pouvez réceptionner communé-
ment une quantité beaucoup plus importante et, donc, négocier un prix bien plus avantageux pour tous. Même le vendeur en
bénéficie, en effet il a réalisé un chiffre d´affaires bien supérieur et acquis de nouveaux clients.
Etant donné que, lors des négociations, votre succès dépend de la prise de décision de la partie adverse, allant dans votre sens,
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vous devez tout faire pour faciliter ces décisions. Essayez de confronter votre partenaire de négociations à un choix si possible
pour vous exempt de douleurs. Ou bien recherchez un « antécédent » ou une décision qu´a prise la partie adverse dans une
situation similaire et fondez votre proposition dessus pour parvenir à un accord.
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Techniques de négociation
Négocier de façon adéquate et avec succès selon le concept
d´Harvard
En revanche, une négociation objective peut permettre de parvenir à un accord raisonnable à l´amiable et de façon efficace.
La condition fondamentale est de se mettre d´accord sur des critères objectifs. Il peut s´agir par exemple d´une entente avec les
services spécialisés similaires d´autres établissements ou bien l´expertise d´un contrôleur médical indépendant.
Lorsque vous aurez identifié les critères objectifs et les procédures, il ne vous restera, pour ainsi dire, plus qu´à
suivre les trois principes cités ci-dessous dans la négociation :
1. Transformez chaque différend en une recherche commune de critères objectifs.
2. Argumentez raisonnablement – et soyez vous-même ouvert aux arguments qui reposent sur des critères compréhensifs et
qui traduisent la manière dont il faut les mettre en œuvre.
3. Ne cédez jamais à une pression quelconque, soumettez-vous uniquement à des principes (pertinents).
Bibliographie
1) Roger Fisher, William Ury:
Comment réussir une négociation ?; Seuil 2003, ISBN 2020205122
© Mathys SA Bettlach
12/2006
Édition 2/2
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VENTES ET NEGOCIATION
1
2
3
LES TECHNIQUES DE TRAI TEMENT DES OBJECTIONS
Difficultés:
la surenchère, le client est intéressé mais veut réaliser une affaire… il va peut-
être falloir (moyennant une contrepartie) lâcher du lest… ;
le doute, le client est intéressé, mais il hésite, en ressent une crainte… il va
falloir le rassurer ;
l’esquive, le client se dérobe, il fuit la sollicitation… il va falloir ajuster son
argumentation ;
l’indifférence, rien de pire ! Il y a sans doute un déficit dans la découverte de
ses motivations ;
le refus, c’est l’expression même du désaccord ou de l’opposition… il y a cette
fois déficit d’argumentation (ou de ciblage !).
Exemple d’objections
Phase Exemples d’objections
Consolidation Je ne serai vraiment rassuré sur votre respect des délais que lorsque la
marchandise sera effectivement rentrée !
Si je comprends bien, maintenant que vous avez votre commande, je
dois me débrouiller !
4
5
6
Les sept phases du processus de traitement des objections
Valoriser
Pourquoi ?
Pour calmer le jeu.
L’acheteur est en position d’écoute.
Comment ?
Mettre en valeur le client.
• « Je vous comprends. »
• « Je me mets à votre place. »
• « Je comprends votre point de vue. »
Si on ne le fait pas ?
• L’interlocuteur est en position de défense ou d’agression.
7
Questionner
Pourquoi ?
• Parce que questionner est la seule solution pour comprendre les véritables raisons qui se cachent. (Ex :
vous êtes trop cher, je souhaite comparer avec la concurrence)
• Le questionnement montre à votre interlocuteur que vous êtes attentif à ses problèmes.
Comment ?
Questionner le plus large possible en utilisant des questions ouvertes qui donnent le maximum de
chances d’apprendre le problème dans sa globalité.
« Qu’est-ce que vous entendez par de meilleures garanties ? »
« Une garantie sur site serait donc un plus pour vous»
Si on ne le fait pas ?
• On risque d’imposer son point de vue, (« Moi le professionnel je sais »)
Reformuler
Pourquoi ?
• Pour vérifier qu’on a bien compris.
• Montrer au client l’intérêt
• Clarifier et synthétiser les faits
Comment ?
Dans l’objection le client dit : « Ça ne va pas ! »
Il faut donc l’amener à positiver
• « Donc en fait, ce que vous souhaiteriez… »
• « Donc si je vous ai bien compris… »
Si on ne le fait pas ?
• Risque de mauvaise compréhension
• Risque de marquer un début de conflit.
Isoler
Pourquoi ?
• Pour être sûr qu’il n’y a pas d’autres objections cachées.
• Éviter la mauvaise foi du client
• Pour montrer à mon interlocuteur notre volonté d’aller au fond du sujet
• Prendre la main sur la négociation et en garder le contrôle.
8
Comment ?
• « Y a-t-il d’autres points qui restent à aborder ? »
• « Hormis ce point y a-t-il d’autres éléments qui vous gênent ? »
• « C’est le seul point qui reste en suspens ? »
Si le client évoque un deuxième point, il faudra procéder comme pour le 1er et isoler les deux points :
« Pour nous résumer, seuls deux points restent à débattre maintenant… »
Si on ne le fait pas ?
Je prends le risque que le client s’échappe à la fin avec un faux prétexte.
Induire
Pourquoi ?
• Obtenir un « oui » conditionnel
• Propulser le client vers la solution idéale.
Comment ?
• « Donc en fait, si nous étions en mesure de vous proposer une solution qui vous permette… cela vous
satisferait ?
• « Donc en fait, vous seriez d’accord pour une solution qui vous permette…c’est bien cela ? »
• « Vous souhaitez pour vous engager avoir des garanties… c’est bien cela ? »
• « Pour vous décider il vous faut donc impérativement… c’est bien cela ? »
Si on ne le fait pas ?
Le client peut nous échapper à la fin :
« Très bien, j’ai noté que vous m’accordiez une remise de 20 %… Je vais réfléchir et vous
recontacterai… »
Argumenter
Pourquoi ?
Parce que le client a besoin de savoir précisément qu’elle solution vous offrez.
Il attend que vous lui apportiez des preuves.
Comment ?
Tout comme la présentation de votre offre, elle doit se faire sous forme de CAP.
• C pour caractéristique : « Je vous propose de vous prêter un matériel pendant 15 jours. »
• A pour avantage : « Ce qui vous permettra de pouvoir le tester. »
• P pour preuve : « C’est un avantage très apprécié de nos clients qui permet de garantir à 100 % leur
choix. »
Si on ne le fait pas ?
9
Sans preuve, on se donne peu de chances de conclure la vente !
Conclure
Pourquoi ?
Parce que le client doit définitivement oublier l’objection
Comment ?
Selon le stade de la négociation auquel intervient l’objection il y a deux conclusions différentes :
• Conclure sur la fin de l’objection
Une objection peut intervenir tôt dans la négociation. Il convient donc de vous assurer que le doute est
levé et continuer le cycle normal de votre négociation : « Nous avons donc vu comment notre système
bien que plus léger vous permet une isolation renforcée. En ce qui concerne l’épaisseur de vos
matériaux actuels, quelles sont les normes ? »
• Conclusion de fin de négociation
L’objection intervient à la fin de la négociation (prix, règlement, délais, etc.).Vous pouvez donc
conclure votre négociation (voir techniques de conclusion
Si on ne le fait pas ?
Sans conclusion, le client peut oublier votre réponse et garder le souvenir de son objection.
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