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Chapitre II : Etude des liaisons en espace libre

2.1 Introduction
Un système de communication sans fils transmet les informations par l’intermédiaire des ondes
électromagnétique (OEM). Il est constitué de (Figure 2.1) :

 Une antenne d’émission : elle reçoit le signal électrique de l’émetteur et le transforme en


une OEM.

 Un milieu de propagation : l’OEM se propage en espace libre autour de l’antenne


d’émission. La propagation peut se faire dans toutes les directions si l’antenne d’émission
est omnidirectionnelle ou dans une direction privilégiée si cette dernière est directive.
 Antenne de réception : elle capte une faible partie de la puissance émise et la transforme
en un signal électrique puis le transfert vers le récepteur.

Figure 2.1 Chaine de transmission sans fils.

2.2 Définitions
 Antenne isotrope : c’est une antenne ponctuelle purement théorique qui rayonne la
puissance uniformément dans toutes les directions. Elle est utilisée pour référence dans les
calculs.

 Gain d’une antenne : c’est le rapport entre la puissance 𝑃 rayonnée par cette antenne dans
une direction donnée généralement celle du rayonnement maximal à la puissance 𝑃𝑖𝑠𝑜 que
rayonnerais une antenne isotrope de référence.

𝑃
𝐺= (2.1)
𝑃𝑖𝑠𝑜
II. Etude des liaisons en espace libre

 Surface équivalente : indique la surface sur laquelle l’antenne collecte l’énergie de l’onde
incidente. Elle est reliée au gain par :

𝜆2
𝐴𝑒 = 𝐺 [𝑚2 ] (2.2)
4𝜋

Avec : 𝐴𝑒 et 𝐺 sont respectivement l’aire effective et le gain de l’antenne.


𝜆 est la longueur d’onde de la porteuse.

2.3 Equation des télécommunications (équation de FRIIS)

2.3.1 Dans un milieu sans relais passif et sans pertes


Permet de calculer la puissance 𝑃𝑟 collectée par une antenne de réception placée à une distance 𝑑
d’une antenne d’émission rayonnant une puissance 𝑃𝑡 , lorsque la propagation s’effectue en espace
libre homogène et sans obstacles.

 La puissance fournisse à l’entrée de l’antenne d’émission : 𝑃𝑡

 La densité de puissance par unité de surface rayonnée par une antenne isotrope à une
distance d est donnée par :

𝑃𝑡
𝑝𝑖𝑠𝑜 = [𝑊 ⁄𝑚2 ] (2.3)
4𝜋𝑑2

 Si l’antenne utilisée pour l’émission est directive ayant un gain 𝐺𝑡 , la densité de puissance
par unité de surface rayonnée par cette antenne à une distance d sera donnée par :

𝑃𝑡
𝑝𝐷 = 𝐺𝑡 [𝑊 ⁄𝑚2 ] (2.4)
4𝜋𝑑2

 La puissance reçue (captée) par une antenne de réception dont l’aire effective est 𝐴𝑟 sera
calculée par:
𝑃𝑡
𝑃𝑟 = 𝑝𝐷 𝐴𝑟 = 𝐺𝑡 𝐴 [𝑊] (2.5)
4𝜋𝑑2 𝑟

 En utilisant la formule reliant le gain d’une antenne à sa surface effective, la puissance


reçue sera donnée par:

𝑃𝑡 𝐺𝑟 𝜆2 𝜆 2 (𝑃𝑡 𝐺𝑡 )𝐺𝑟
𝑃𝑟 = 𝐺𝑡 = 𝑃𝑡 𝐺𝑡 𝐺𝑟 ( ) = 4𝜋𝑑 [𝑊] (2.6)
4𝜋𝑑2 4𝜋 4𝜋𝑑 ( 𝜆 )2

Cette équation est appelée l’équation des télécommunications pour une liaison sans relais passif ou
équation de FRIIS en espace libre (milieu homogène et sans obstacles). On constate que la

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puissance reçue est proportionnelle aux gains des deux antennes et inversement proportionnelle au
carré de la distance. Cette équation n’est valable que dans la région du champ lointain.

 Le terme 𝑃𝐼𝑅𝐸 = 𝐺𝑡 𝑃𝑡 caractérise l’antenne d’émission appelée puissance isotrope


4𝜋𝑑 2
rayonnée effective. Le gain 𝐺𝑟 caractérise l’antenne de réception et le terme ( )
𝜆

caractérise les pertes de propagation en espace libre.

 Si 𝑃𝑟 = 𝑆𝑟𝑚𝑖𝑛 est la sensibilité du récepteur ou la puissance minimale permettant au récepteur


de traduire correctement l’information reçue, la portée maximale de la liaison sera calculée
par :

𝑃𝑡 𝐺𝑡 𝐺𝑟 𝜆2
𝑑𝑚𝑎𝑥 = √ [𝑚] (2.7)
(4𝜋)2 𝑆𝑟𝑚𝑖𝑛

 A partir de l’équation de FRIIS de la puissance reçue, on peut déduire l’atténuation de cette


liaison :

𝑃𝑡 1 (4𝜋𝑑)2 1 (4𝜋𝑑𝑓)2
𝐿= = = (2.8)
𝑃𝑟 𝐺𝑡 𝐺𝑟 𝜆2 𝐺𝑡 𝐺𝑟 𝑐2

 On peut définir l’atténuation due à l’espace libre ou les pertes de propagation 𝐿𝑓𝑠 , elle se

calcule pour 𝐺𝑡 = 𝐺𝑟 = 1, elle vaut :

𝑃𝑡 4𝜋𝑑 2 4𝜋𝑑𝑓 2
𝐿𝑓𝑠 = =( ) =( ) (2.9)
𝑃𝑟 𝜆 𝑐

Avec :
𝐿𝑓𝑠 est l’atténuation ou pertes en espace libre.
𝑃𝑡 et 𝑃𝑟 sont les puissances aux niveaux des antennes d’émission et de réception
respectivement.
𝐺𝑡 et 𝐺𝑟 sont les gains des antennes d’émission et de réception respectivement.
𝑑 est la distance entre l’antenne d’émission et celle de réception.
𝜆 et 𝑓 sont la longueur d’onde et la fréquence de la porteuse.
𝑐 est la vitesse de la lumière.

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 L’atténuation en espace libre est généralement exprimée en dB :

𝑃𝑡 (4𝜋𝑑)2 (4𝜋𝑑𝑓)2
𝐿𝑓𝑠 = 10 log ( ) = 10 log ( ) = 10 log( )
𝑑𝐵 𝑃𝑟 𝜆2 𝑐2

4𝜋
= 20 log(𝑑) + 20 log(𝑓) + 20 log( )
𝑐

= 20 log(𝑑) + 20 log(𝑓) − 147.55 𝑑𝐵 (2.10)

Avec : 𝑓 exprimée en 𝐻𝑧 et 𝑑 en 𝑚.

Question :
Trouver l’expression des pertes en espace libre 𝐿𝑓𝑠 , si la distance 𝑑 est exprimée en 𝐾𝑚 et la fréquence
𝑓 en 𝑀𝐻𝑧.

Réponse :
𝑑 𝑓 4𝜋
𝐿𝑓𝑠 = 20 log ( −3 ) + 20 log ( −6 ) + 20 log ( )
𝑑𝐵 10 10 𝑐

4𝜋
= 20 log(𝑑) + 20 log(𝑓) 20 log ( × 109 )
𝑐

= 20 log(𝑑) + 20 log(𝑓) + 32.44 𝑑𝐵

Avec : 𝑓 exprimée en 𝑀𝐻𝑧 et 𝑑 en 𝐾𝑚.

Exemple 2.1
Dans une communication dans les deux sens, le transmetteur émit une puissance de 100 𝑊à
10 𝐺𝐻𝑧, l’antenne de transmission à un gain de 36 𝑑𝐵, et l’antenne de réception à un gain de
30 𝑑𝐵. Calculer la puissance reçue à une distance de 40 𝐾𝑚 dans le cas d’une liaison sans pertes.

Solution
𝐶 3. 108
𝑓 = 10 𝐺𝐻𝑧 ⟹ λ = = = 0.03 𝑚
𝑓 10. 109

𝐺𝑡 = 36 𝑑𝐵 = 1036⁄10 = 3981 ; 𝐺𝑟 = 30 𝑑𝐵 = 1030⁄10 = 1000

En utilisant l’équation de FRIIS dans le cas d’une liaison sans pertes :

𝐺𝑡 𝐺𝑟 (λ)2
𝑃𝑟 = 𝑃𝑡
(4𝜋𝑑)2

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3981 × 1000 × (0.03)2


𝐴𝑁: 𝑃𝑟 = 100 = 1.418 × 10−6 𝑊 = 1.418 𝜇𝑊
(4𝜋 × 40 × 103 )2

2.3.2 Dans un milieu avec relais passif et sans pertes


Lorsque la vue directe entre l’antenne d’émission
et celle de réception est obstruée par un obstacle
naturel, il est possible d’utiliser un réflecteur situé
en vue directe de chacune d’elles.

Létablissement de l’équation des


télécommunications pour une liaison avec un relais passif de surface 𝑆, faisant un angle 𝛼 avec la
direction d’arrivée des ondes et situé à une distance 𝑑1 de l’antenne d’émission et 𝑑2 de l’antenne
de réception, s’effectue sur deux phases :

 Etablir le bilan d’une première liaison de distance 𝑑1 ayant à l’émission une antenne (T) de
puissance 𝑃𝑡 et de gain 𝐺𝑡 et à la reception le relais passif (P) comme antenne de reception
dont la surface effective est :𝐴𝑝 = 𝑆 sin 𝛼, la puissance obtenue sera notée 𝑃𝑝 .
 Etablir le bilan d’une deuxième liaison de distance 𝑑2 ayant à l’émission le relai passif
4𝜋
comme antenne de puissance 𝑃𝑝 et de gain 𝐺𝑝 = 𝐴𝑝 et à la reception l’antenne de
𝜆2

récepation (R) dont la surface effective est 𝐴𝑟 .

1ière Phase :
Calcul de la puissance reçue par le relais passif
𝑃𝑡
𝑃𝑝 = 𝐺𝑡 𝐴 [𝑊] (2.11)
4𝜋𝑑12 𝑝

𝜆2
En remplaçant 𝐴𝑝 par 𝐺𝑝 , on obtient :
4𝜋

2
𝜆
𝑃𝑝 = 𝐺𝑡 𝐺𝑝 𝑃𝑡 ( ) [𝑊] (2.12)
4𝜋𝑑1

2ièmePhase :
Calcul de la puissance reçue par l’antenne de réception
𝑃𝑝
𝑃𝑟 = 𝐺𝑝 𝐴 (2.13)
4𝜋𝑑22 𝑟

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𝜆 2
En remplaçant la puissance émise par le relais 𝑃𝑝 par 𝐺𝑡 𝐺𝑝 𝑃𝑡 (4𝜋𝑑 ) et la surface effective de
1

𝜆2
l’antenne de réception 𝐴𝑟 par 𝐺𝑟 , la puissance reçue au niveau de l’antenne de réception aura
4𝜋

pour expression :

2 2
2 𝜆 𝜆
𝑃𝑟 = 𝑃𝑡 𝐺𝑡 𝐺𝑟 𝐺𝑝 ( ) ( ) [𝑊] (2.14)
4𝜋𝑑1 4𝜋𝑑2

A partir de l’équation de FRIIS de la puissance reçue, on peut déduire l’atténuation de cette


liaison :

𝑃𝑡 1 4𝜋𝑑1 2 1 4𝜋𝑑2 2
𝐿= =[ ( ) ][ ( ) ] = 𝐿1 𝐿2 (2.15)
𝑃𝑟 𝐺𝑡 𝐺𝑝 𝜆 𝐺𝑟 𝐺𝑝 𝜆

1 (4𝜋𝑑1 )2
Le premier terme 𝐿1 = [𝐺 𝐺 ] représente l’affaiblissement du signal dû à la liaison
𝑡 𝑝 𝜆2

1 (4𝜋𝑑2 )2
émetteur-relais passif (T-P). Le deuxième terme 𝐿2 = [𝐺 𝐺 ] représente l’affaiblissement du
𝑟 𝑝 𝜆2

signal dû à la liaison relais passif-récepteur (P-R).

2.3.3 En incluant les pertes du système


Pour tenir compte des différentes pertes dans le système de communication à savoir : la
dépolarisation, la désadaptation en impédance, l’absorption atmosphérique, on rajoute un facteur
appelé pertes du système 𝐿𝑠𝑦𝑠 , l’équation de FRIIS devient alors :

𝜆 2 1
𝑃𝑟 = 𝐺𝑡 𝐺𝑟 𝑃𝑡 ( ) [𝑊] (2.16)
4𝜋𝑑 𝐿𝑠𝑦𝑠

La portée maximale d’une liaison avec pertes sera calculée par :

𝑃𝑡 𝐺𝑡 𝐺𝑟 𝜆2
𝑑𝑚𝑎𝑥 = √ [𝑚] (2.17)
(4𝜋)2 𝐿𝑠𝑦𝑠 𝑆𝑟𝑚𝑖𝑛

Exemple 2.2
Pour les données de l’exemple 2.1, calculer la puissance reçue à une distance de 40 𝐾𝑚 dans le cas
d’une liaison dont les pertes du système sont de 10 𝑑𝐵.

Solution
𝐶 3. 108
𝑓 = 10 𝐺𝐻𝑧 ⟹ λ = = = 0.03 𝑚
𝑓 10. 109

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𝐺𝑡 = 36 𝑑𝐵 = 1036⁄10 = 3981 ; 𝐺𝑟 = 30 𝑑𝐵 = 1030⁄10 = 1000

En utilisant l’équation de FRIIS dans le cas d’une liaison avec pertes :

𝐿𝑠𝑦𝑠 = 10 𝑑𝐵 = 1010⁄10 = 10

𝐺𝑡 𝐺𝑟 (λ)2 1 3981 × 1000 × (0.03)2 1


𝑃𝑟 = 𝑃𝑡 = 100 = 0.1418 × 10−6 𝑊 = 0.1418 𝜇𝑊
(4𝜋𝑑)2 𝐿𝑠𝑦𝑠 (4𝜋 × 40 × 103 )2 10

2.3.4 En incluant le facteur de bruit


Le bruit thermique est dû à l’agitation thermique des électrons, il est présent dans tous les
appareils électriques et dans tous les milieux de transmission, il ne peut être éliminé et dépend de
la température, son effet est très signifiant particulièrement dans les communications par satellite.

 La puissance du bruit 𝑃𝑛 dans une bande de fréquence 𝐵 est donnée par :

𝑃𝑛 = 𝐵𝑘𝑇 [𝑊] (2.18)

Avec : 𝑘 = 1.38 × 10−23 𝑗/𝐾 est la constante de Boltzmann, 𝑇 est la température du bruit en Kelvin
et 𝐵 la bande occupée par le signal en Hertz.

 Le facteur de bruit d’un récepteur est défini comme étant le rapport signal sur bruit (SNR)
à l’entrée du récepteur à sa valeur à la sortie de ce dernier :

𝑆𝑁𝑅𝑖 (𝑆𝑖 ⁄𝑁𝑖 )


𝐹= = (2.19)
𝑆𝑁𝑅𝑜 (𝑆𝑜 ⁄𝑁0 )

A partir de cette formule, la sensibi1ilité du récepteur peut être donnée en fonction du facteur de
bruit :
𝑆𝑜
𝑆𝑟 = 𝑆𝑖,𝑚𝑖𝑛 = 𝐹𝑁𝑖 ( )𝑚𝑖𝑛 (2.20𝑎)
𝑁𝑜
Sachant que : 𝑁𝑖 = 𝐾𝑇𝐵, la sensibilité sera donnée par :

𝑆𝑜
𝑆𝑟 = 𝑆𝑖,𝑚𝑖𝑛 = 𝐹𝐾𝑇𝐵( )𝑚𝑖𝑛 [𝑊] (2.20𝑏)
𝑁𝑜

En remplaçant 𝑆𝑟 par son expression, la portée maximale d’une liaison dans un milieu bruité avec
pertes sera donnée par :

𝑃𝑡 𝐺𝑡 𝐺𝑟 𝜆2
𝑑𝑚𝑎𝑥 = √ 𝑆 (2.21)
(4𝜋)2 𝐹𝐾𝑇𝐵( 𝑜 )𝑚𝑖𝑛
𝑁 𝑜

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Figure 2.2 SNR à l’entrée et à la sortie d’un récepteur.

2.4 Bilan d’une liaison


L’équation de FRIIS permet d’évaluer la puissance reçue par l’antenne de réception en
connaissant la puissance émise, les gains des antennes d’émission et de réception, la distance entre
les deux antennes, la fréquence de la porteuse et les différentes pertes.

Le calcul de la puissance reçue en décibels qui consiste à rajouter à la puissance émise les gains
des antennes et à soustraire les différentes pertes est appelé le bilan de la liaison.

Exemple 2.3
A 10 𝐺𝐻𝑧, une station terrienne transmit 128 𝑊 à un satellite situé à une distance de 2000 𝐾𝑚. Le
gain de l’antenne de transmission est de 36 𝑑𝐵 avec une perte de 0.5 𝑑𝐵 due à l’erreur de
pointage. Le gain de l’antenne du satellite est de 38 𝑑𝐵 avec une perte de 0.5 𝑑𝐵 due à l’erreur de
pointage. Les pertes atmosphériques sont évaluées à 2 𝑑𝐵 et celles de la polarisation à 1 𝑑𝐵.
Calculer la puissance reçue. Calculer le 𝑆𝑁𝑅 à la sortie du récepteurdu satellite sachant que sa
figure de bruit de 6 𝑑𝐵 à la température ambiante. Une largeur de bande de 5 𝑀𝐻𝑧 est nécessaire
pour le canal et une marge de 5 𝑑𝐵 est utilisée dans les calculs.

Solution
I) Calcul de la puissance reçue
 1ière Etape: on calcule la puissance émise et les pertes dans l’espace libre en dB

𝑃𝑡 = 10 log(128) = 21.07 𝑑𝐵

𝐿𝑓𝑠 = 20 log 𝑑 + 20 log 𝑓 + 32.44 = 20 log 2000 + 20 log 10000 + 32.44

= 178.46 𝑑𝐵
 2ième Etape : On trace la table du bilan en commençant par les caractéristiques de
l’émetteur, le milieu de propagation puis celles de l’antenne de réception, en termine par
la marge de calcul.

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 3ième Etape : on additionne à la puissance émise les gains et on lui soustrait les pertes et la
marge, le résultat représente la puissance reçue.

 Puissance émise +021.07 𝑑𝐵


 Gain de l’antenne d’émission +036.00 𝑑𝐵
 Pertes de pointage de l’AE −000.50 𝑑𝐵
 Les pertes en espace libre −178.46 𝑑𝐵
 Pertes atmosphériques −002.00 𝑑𝐵
 Pertes de polarisation −001.00 𝑑𝐵
 Gain de l’antenne du satellite +038.00 𝑑𝐵
 Pertes de pointage de l’AR −000.50 𝑑𝐵
 La marge −005.00 𝑑𝐵
………………………………. ………………………
 La puissance reçue −092.39 𝑑𝐵 𝑜𝑢 − 62.39 𝑑𝐵𝑚

II) Calcul du rapport signal sur bruit à la sortie du récepteur

On calcule d’abord le rapport signal sur bruit à l’entrée du récepteur


𝑃𝑟
(𝑆𝑁𝑅)𝑖 𝑑𝐵 = (𝑆𝑖 ⁄𝑁𝑖 )𝑑𝐵 = 10 log( ) = 𝑃𝑟 𝑑𝐵 − 10 log(𝐾𝐵𝑇)
𝐾𝑇𝐵𝐹

𝐵 = 5 𝑀𝐻𝑧 ; 𝑇 = 290 𝐾 ; 𝐹 = 6 𝑑𝐵 = 3.98

(𝑆𝑖 ⁄𝑁𝑖 )𝑑𝐵 = 𝑃𝑟 𝑑𝐵 − 10 log(1.38 × 10−23 × 5 × 106 × 290)

= −92.39 − 10 log(2 × 10−14 ) = 44.59 𝑑𝐵

⇒ (𝑆𝑁𝑅)𝑖 = 28838

On utilise ensuite le facteur de bruit pour en déduire le 𝑆𝑁𝑅 à la sortie du réceprtaur

(𝑆𝑁𝑅)𝑖 (𝑆𝑁𝑅)𝑖 28838


𝐹= ⇒ (𝑆𝑁𝑅)𝑜 = = = 7245
(𝑆𝑁𝑅)𝑜 𝐹 3.98

2.5 Qualité d’une liaison


Transmission analogique : l’information à transmettre est analogique et le signal transmis entre
l’émetteur et le récepteur est aussi analogique et est adapté au canal de transmission en utilisant
des modulations analogiques d’un signal analogique (modulation AM, FM…).

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Transmission numérique : L’information à transmettre est numérique et le signal transmis entre


l’émetteur et le récepteur est analogique et est adapté au canal de transmission en utilisant des
modulations analogiques d’un signal numérique (modulation ASK, FSK…).

2.5.4 Critère de qualité d’une transmission analogique


Le critère de qualité d’une transmission analogique est le rapport signal sur bruit
𝑆 𝑝𝑢𝑖𝑠𝑠𝑎𝑛𝑐𝑒 𝑑𝑢 𝑠𝑖𝑔𝑛𝑎𝑙
𝑆𝑁𝑅 = = (2.22𝑎)
𝑁 𝑝𝑢𝑖𝑠𝑠𝑎𝑛𝑐𝑒 𝑑𝑢 𝑏𝑟𝑢𝑖𝑡

Il est généralement exprimé en dB


𝑆
𝑆𝑁𝑅𝑑𝐵 = 10 𝑙𝑜𝑔 ( ) (2.22𝑏)
𝑁

Plus le SNR est grand, meilleur est la qualité de la liaison.

Exemples
 Pour la téléphonie (𝐵 = 3.1 𝐾𝐻𝑧), 𝑆𝑁𝑅 ≥ 50 𝑑𝐵.
 Pour la radiodiffusion (𝐵 = 15 𝐾𝐻𝑧), 𝑆𝑁𝑅 ≥ 47 𝑑𝐵.
 Pour télédiffusion (𝐵 = 5 𝑀𝐻𝑧), 𝑆𝑁𝑅 ≥ 52 𝑑𝐵.

2.5.5 Critère de qualité d’une transmission numérique


Le critère de qualité d’une transmission numérique est le taux d’erreur binaire TEB :

𝑛𝑜𝑚𝑏𝑟𝑒 𝑑𝑒 𝑏𝑖𝑡𝑠 𝑓𝑎𝑢𝑥


𝑇𝐸𝐵 = (2.23)
𝑛𝑜𝑚𝑏𝑟𝑒 𝑑𝑒 𝑏𝑖𝑡𝑠 𝑡𝑜𝑡𝑎𝑙 𝑡𝑟𝑎𝑛𝑠𝑚𝑖𝑠

Plus le TEB est faible, meilleure est la qualité de la liaison.

Exemples
 Pour la téléphonie 𝑇𝐸𝐵 < 10−6.
 Pour télédiffusion, 𝑇𝐸𝐵 < 10−10 .

2.6 Exemples de système de Communication sans fils

2.6.4 Communication par satellite


Un satellite de télécommunication : est un relais hertzien en orbite, il est utilisé pour la
télédiffusion, la téléphonie mobile, les transmissions de données et la localisation (GPS). En
fonction de l’altitude du satellite, on peut classer les systèmes de communications satellitaires en
trois catégories :

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 Systèmes LEO : qui correspond à des satellites évaluant en orbite basse de 700 𝐾𝑚 à
1 500 𝐾𝑚.

 Systèmes MEO : qui correspond à des satellites évaluant en orbite moyenne de 5 000 𝐾𝑚 à
15 000 𝐾𝑚 et au-dessus de 20 000𝐾𝑚

 Systèmes GEO : qui correspond à des satellites évaluant sur l’orbite géostationnaire. C’est
une orbite particulière sur laquelle la vitesse angulaire du satellite est égale à celle de
rotation de la terre ainsi il apparait immobile depuis le sol. Cette orbite est située dans le
plan de l’équateur à une altitude de 35 786 𝐾𝑚 environ.

Fréquences utilisées : les bandes de fréquences mises en œuvre pour les communications par
satellite sont le plus souvent comprises entre 1et 30 GHz, elles sont divisées en sous bandes et sont
rapportées dans le tableau suivant :

Bandes Fréquences Services

L 1 − 2 𝐺𝐻𝑧 Communications avec mobiles

S 2 − 3 𝐺𝐻𝑧 Communications avec mobiles

C 4 − 6 𝐺𝐻𝑧 Communications civiles internationales et nationales

X 7 − 8 𝐺𝐻𝑧 Communications militaires

Ku 11 − 14 𝐺𝐻𝑧 Communications civiles internationales et nationales

Ka 20 − 30 𝐺𝐻𝑧 Nouveaux systèmes d’accès au réseau large bande

EHF 21 − 45 𝐺𝐻𝑧 Communications militaires

Tableau 2.1 Bandes fréquences utilisées dans les communications par satellite et services.

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II. Etude des liaisons en espace libre

Figure 2.3Liaison de communication par satellite

References bibliographiques
[1] K. Chang, RF and Microwave Wireless Systems, John Wiley, New York, 2000.

[2] P. F. Combes, Transmission en espace libre et sur les lignes, Edition Dunod, Paris, 1983.

[3] A. Ducos , Antennes : théorie, pratique, émission & réception, Edition Publitronic-Elektor,
Paris, 2008.

[4] D. Grenier, Antennes et Propagation radio, Polycopié de cours, Université de Laval, Canada,
Hiver 2016.

[5] A. R. Harish and M. Sachidananda, Antennas and waves propagation, Oxford university
press, Oxford, 2007.

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