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Perrot, F. and Dhénin, M. 1985. L'or Des Rois Mâges
Perrot, F. and Dhénin, M. 1985. L'or Des Rois Mâges
Perrot, F. and Dhénin, M. 1985. L'or Des Rois Mâges
française de numismatique
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texte. On a bien l'impression que c'est une glose marginale explicative du texte
original qui s'y est glissé : c'est bien ainsi que sont nés ces évangiles apocry
phes qui devaient rencontrer un succès populaire certain dont témoignent nom
bre d'œuvres d'art qui s'en inspirent directement. L'imagination médiévale a
même inventé toute une histoire à ces pièces : elles auraient été frappées par
Terah, le père d'Abraham, et données aux Sabéens par Joseph, fils de Jacob,
en échange des parfums pour embaumer son père mort ; elles auraient ensuite
été présentées à Salomon par la reine de Saba.
L'intérêt du vitrail de Chartres dépasse cette référence aux évangiles apo
cryphes, — déjà bien connue. En effet toutes les figurations de monnaies que
nous avons rencontrées sont en quelque sorte symboliques : ce sont des
disques sans aucun détail, à l'exception de l'ivoire du Musée de Cluny où deux
traits figurent la croix habituelle des revers monétaires occidentaux au Moyen
Age. Sur le vitrail de Chartres les monnaies sont peintes avec suffisamment de
détails pour qu'une identification un peu précise soit possible ; malgré une
inversion « en miroir », on ne peut s'y tromper : la typologie et les caractères
montrent que les monnaies représentées sont des dinars arabes : ils ont été
copiés — à l'envers — par un illettré (en langue arabe s'entend) ; mais on
reconnaît néanmoins dans les trois lignes centrales horizontales de la monnaie
du premier mage la profession de foi islamique « il n'y a de dieu qu'Allah,
l'Unique, qui figure au droit des dinars. La légende circulaire semble vouloir être
le verset coranique 79 de la sourate III, propre à la dynastie almoravide. La
forme des caractères : un coufique ornemental particulier, la présence d'un grè-
netis intérieur — qui pourrait être le collier des dinars almoravides — sont
autant de confirmations pour les spécialistes de numismatique orientale à qui
nous avons montré cette image. Ariette Nègre et Raoul Curiel : la monnaie qui
a été copiée — d'après nature probablement à l'origine, mais dont le dessin a
été inversé par le peintre du vitrail — est un dinar frappé en Espagne par la
dynastie almoravide. La comparaison avec des exemplaires réels permet de pré
ciser l'époque de sa fabrication : ce serait la première moitié du XII e s. Cette
date correspond parfaitement avec celle bien établie par les spécialistes de l'art
du vitrail de la réalisation des verrières originales de cette partie de la Cathédrale
de Chartres : 1155/1160.
M. J. Duplessy a étudié — il y aura bientôt trente ans [RN. 1956) la circu
;
lation des monnaies arabes en Europe occidentale ; il cite plusieurs trésors du
XII e s. L'un d'entre eux a été découvert à Meslay-le-Vidame, soit à une ving
taine de kilomètres au sud de Chartres seulement ; il date de la fin du XII e s.,
après 1180.
Les témoignages des documents et même de la littérature sur la circulation
des dinars — qu'on appelait « mangons » ou « marabotins » nombreux.
— sont
Le vitrail de Chartres est un document d'un autre type à verser à ce dossier :
l'artiste qui à Chartres entre 1155 et 1160 a dessiné cette monnaie pour la
peindre ensuite sur le vitrail avait en main un dinar almoravide de la première
moitié de son siècle...
Ilne pouvait d'ailleurs pas représenter l'or des rois mages par une autre
espèce courante, puisque la frappe de ce métal ne devait reprendre dans les
royaumes chrétiens d'Occident que plus d'un siècle plus tard. C'est ainsi que
par la force des choses, la profession de foi musulmane fut peinte en toutes
lettres (ou presque) dans la cathédrale de Chartres, à une époque où chrétiens
et musulmans s'affrontaient, en Orient (Croisades) et en Occident
(Reconquista)... mais le pouvoir de l'or monnayé est tel...