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À la Gloire du Grand Architecte de l'Univers

Rite Ancien et Primitif de Memphis-Misraïm

M
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LM
-G
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BULLETIN TRIMESTRIEL DE LA
al
Kh
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la
de

GRANDE LOGE MIXTE FRANCAISE


it
tra
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février 2007 e. v.
numéro

21
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correspondances

M
FM
LM
-G
La Nature est un temple où de vivants piliers
am

Laissent parfois sortir de confuses paroles;


al

L'homme y passe à travers des forêts de symboles


Kh

Qui (observent avec des regards familiers.


ue
ev

Comme de longs échos qui de loinse confondent


R

Dans une ténébreuse et profonde unité,


la

Vaste comme la nuit et comme la clarté,


de

Les parfums, les couleurs et les sons se répondent.


it
ra

Il est des parfums frais comme des chairs d'enfants,


t
Ex

Doux comme les hautbois, verts comme les prairies


Et d'autres, corrompus, riches et triomphants.

Ayant l'expansion des choses infinies,


Comme l'embre, le musc, le benjoin et (encens,
Qui chantent les transports de l'esprit et des sens.

Charles Baudelaire
~ ~. 5~:1
~I

.
somtneire

M
FM

LM
édito 6
la foi d'un maçon de la Vieille Égypte
Patricia MONDINI, Grand Mettre adjoint de l'Obédience
-G
am
al

• solstice de la Saint jean 8


Kh

Maryse ZORZAN, Apprentie de la R.L. ABOU SIMBEL


ue
ev

• que nous dit la coutume ... 9


Mettre de la R.L. KHÉPRI
R

Philippe DI MARTINO,
la

----- ---_.-._-_._._-_._------_ _------


de

• l'équerre 10
it

Jean Pierre FIRMIN, Mettre de la R.L. SOTHIS


tra
Ex

• un "Enseigneur" des temps modernes 14


Patrick-Gilbert Françoz, Président du Souverain Sanctuaire Mixte

• le tabl ier et les gants 16


Danielle VIGNALS, Apprentie de la R.L. L'ÉTOILE D'ÉGYPTE

• le coin des livres 18


• dieu?
• anthologie sur l'illumination spirituelle
• les origines du Rituel dans l'Église et la Franc-Maçonnerie
• la confrérie des Éveillés
édita
j: 6 1

le foi d'un maçon


de la Vieille Égypte
Patricia MONOINI Qu'est ce qui nous pousse à poursuivre paix intérieure. Le rituel nous permet
Grand Maître adjoint notre chemin dans la franc-Maçonne- de nous mettre en condiliol\. il nourrit
de l'Obédience rie en général et dans le Rite de Mem- notre être intérieur. Nous lai!iIsons nos
phis- Misraïm en particulier? Qu'est-ce métaux à la porte du Templenrais aussi
qui nous donne la foi en ce que nous à la porte de notre prope lien1JIe in-
faisons, en ce que nous vivons? térieur. Je ne pense pas ~ f'56jI're de
rappeler toutes la listes desYiœs; sim-
Pour répondre à cette question, je ne plement nous devons életIer des tem-
peux que reprendre nos grandes cons- ples à la vertu et creuser des lIlmbeaux
titutions. Et citer quelques-unes de ses pour les vices. Ayons la œIIiIude que
dispositions: nous sommes perfectibles seulement si
nous le voulons vraiment en analysant
• La Franc Maçonnerie est une libre as- nos actions et en les rectifiant si besoin.

M
sociation d'hommes et de femmes in- Même si nous commettons encore des

FM
dépendants, libres et de bonnes mœurs, erreurs aujourd'hui, nous potMJOS les

LM
ne relevant que de leur conscience qui corriger; le ciseau et le maillet sont là
s'engagent à mettre en pratique un idéal symbol iquement pour faire sauter les

-G
de paix, d'amour et de fraternité. aspérités de notre pierre brute- Nous
ne sommes que des humains avec nos
am
• Lé! Franc Maçonnerie a pour but le faiblesses. Il faut vraiment avoir la foi
perfectionnement moral et spirituel de en ce que nous faisons. La foi c'est la
al

l'Humanité et pour moyen la propaga- confiance que l'on a en quelque chose.


Kh

tion d'une vrai philanthropie par l'em- La F.o.M.o. en général met en avant le
ploi des usages et des formes symboli- beau et le bon qui existe en l'homme et
ue

ques et ésotériques qui ne peuvent être la femme, la possibilité d'améliorer la


révélées et expliquées que par l'INI- société en passant par l'amélioration de
ev

TIATION. l'individu. Comment ne pas ac:IJérer ne


R

pas avoir foi en cette valeur?


la

j'invite tous les 55.°. et FF.°. à relire les


constitutions de façon à s'en imprégner. Le plus de notre rite est de pouvoir se
de

Elles sont riches d'enseignements. Ainsi relier au divin et de travailler- à la gloire


que nos rituels. du Grand Architecte de l'Univers, ce
it
tra

Il me semble important de s'appuyer qui donne une autre dimension à nos


sur des valeurs de base qui sont trop actes et à nos pensées. Nous sommes
Ex

souvent oubl iées . face à l'infiniment grand à l'infiniment


J'aime insister sur la mise en pratique Bon. En chacun de nous brille une in-
de notre idéal de paix, d'amour et de fime parcelle divine que nous dénom-
fraternité. mons l'âme et comme UN est en tout
et TOUT dans UN, ."OMNI AB UNO
Si nous nous réunissons simplement ET lN UNUM OMNIA", nous sommes
pour nous rencontrer, palabrer dans donc d'essence divine.
le doux confort de la loge, nous nous
rechargeons durant nos tenues certes Notre devoir est de libérer l'âme hu-
mais ne faisons que recevoir et donc maine de la lourdeur des passions; tout
nous n'avançons pas sur le chemin ini- ceci est donné au cour de la réception
tiatique . au grade d'apprenti. Si nous n'avons
pas tout intégré du message de nos
Par contre, si nous nous réveillons de rituels, il est bon de les relire jusqu'à
l'intérieur (à l'image du coq du cabi- ce que le déclic se fasse. 1\ faut donc
net de réflexion, éveil des forces endor- travailler sans relâche de midi à minuit.
mies), c'est-à-dire si nous nous relions Mais aussi de minuit à midi c'est à
à notre conscience, alors nous met- dire à l'extérieur des tenues lorsque
tQns en pratique les VERTUS et nous nous sommes confrontés au monde
lmyonnons. Si nous désirons la PAIX, il profane. Aquoi reconnais t'on un Franc
~ bon de commencer par sa propre Maçon ? À mon avis à son comporte-

....•~,-
7

ment fraternel et respectueux face à


ses FRERESHUMAINS. Je reprendrai le
Serment d'Apprenti : «le répandrai les
enseignements que j'aurai reçus afin
qu'une pleine lumière éclaire la route
des HOMMES......... Je m'efforcerai
de donner l'exemple de toutes les ver-
tus, sacrifiant par avance tout vain désir
d'honneur, toute ambition et toute va-
nité. Et cela non par orgueil stérile mais
dans le seul but d'inspirer à tous le dé-
sir de les acquérir».

M
Être des exemples. Voilà ce qui peut

FM
vous pousser à avoir Foi en ce que nous
pratiquons et permettre au plus grand

LM
nombre de revenir à la SOURCE DI-
VINE.

Si j'ai la possibilité de faire grandir


-G
m
mon âme et que je ne partage pas ce
la

secret, je suis égoïste.


a
Kh

La F.o. M.o. nous donne la chance de


ue

renaître par l'initiation; c'est tout de


même extraordinaire qu'une seconde
ev

chance nous soit donnée. La réception


R

nous permet d'éveiller des plans plus


subtils, notre étincelle divine, notre
la

âme ... mais le travail est personnel,


de

nous comprenons le sens de l'initiation,


personne ne peux faire le travail à no-
it
tra

tre place et effectuer la libération de


notre âme. C'est par la voie de l'amour
Ex

et par la charité, la voie du cœur, que


le chemin est le plus court.

Quelques définitions du dictionnaire:

Serment (sacramentum):
déclaration solennelle d'accomplir ce que
l'on a promis et qui prend pour garant
une valeur reconnue comme sacrée. Nous
avons tous signé ce même Serment, relisons
le et surtout pratiquons le.

Foi (fides):
confiance ,conviction

Philanthropie (philos - anthrôpos):


générosité désintéressée à l'égard de ses
semblables, dévouement affectif à l'huma-
nité, altruisme.
r - =
1:. 8 1

solstice de la Saint jean

Maryse ZORZAN
Apprentie de la R.L.
ABOU SIMBEL

Vénérable Maître lumière que par un feu, assimilé dans Nout comme la voûte céleste et Gheb la
Et vous tous, mes Sœurs et mes Frères, notre inconscient à un principe créateur, terre, séparés et pourtant indissociables,
En vos grades et qualités régénérateur tel le phœnix renaissant deux éléments étroitement liés.
de ses cendres, un feu de vie.
Depuis l'aube des temps, l'Homme Ainsi, en cette nuit la plus courte de
regarda le ciel, il contempla, scruta Ainsi étions-nous réunis en ce 17 juin l'année, les éléments annonciateurs de

M
la voûte étoilée. Comprendre le 2006, proche du 24 juin, date de la la vie à venir étaient réunis.

FM
mouvement des astres, la course du fête de la lumière pour fêter ensemble,
soleil pour essayer de comprendre profanes et initiés, la lumière et la C'est peut-être en ce sens qu'il faut

LM
qu'elle était sa place, comment il devait vie, «rappeler le combat de la lumière comprendre l'appellation du solstice
vivre et s'adapter au sein de l'univers. contre les ténèbres». Etcomment ne pas d'été, le solstice de la Saint-Jean,

Par ses observations et ses analyses, symboles de vie tels que: -G


associer à cette fête les autres éléments, comme l'annonce de la lumière à venir.
Le solei 1 va décroître mais il réapparaîtra
am
l'homme, très tôt, réussit à établir un • le blé, germe de vie à venir, bientôt à son firmament. Saint-Jean
calendrier. Ainsi a t-on découvert au • le raisin, symbole de la transmutation le baptiste, l'annonciateur de la vie à
al

nord de l'Allemagné le disque céleste qui réussit par sa synthèse à allier les venir (l'annonciateur du Christ pour les
Kh

de Nébra*, disque en cuivre, qui est deux contraires, le feu et l'eau, chrétiens) porte la parole, il précède la
la première représentation cosmique • et enfin le sel, symbole de la sagesse, lumière.
ue

de la voûte céleste, daté de 1600 ans qui lie la matière à la forme selon les
ev

avant jésus christ, soit 200 ans avant les trois principes élaborées en Alchimie. En nous annonçant la lumière, le feu
premières illustrations en Egypte de la Le porte-parole du Christ ne parlait t- de vie à venir, il ne faut ni désespérer,
R

carte céleste. il pas du « sel de la terre» assimilé, ni avoir peur. Ces quelques vers
la

ici, à un élément protecteur contre la de Lamartine* pourraient illustrer


de

Une telle réalisation n'est pas l'œuvre corruption. l'espérance qui nous insuffle le solstice
de barbares primitifs mais représente d'été:
it

au contraire une capacité intellectuelle Mais cette nuit-là, n'avons-nous pas


ra

à concevoir l'univers et le représenter, et surtout assister à un réel et profond o lumière, où vas-tu, globe épuisé de
t
Ex

à encoder des croyances pour les retour aux sources, à une véritable flamme,
transmettre aux générations futures. reconnaissance de la vie, en plaçant Nuages, aquilons, vagues, où courez-
une jeune femme au centre de l'étoile à vous?
Et quel serait le moyen idéal de cinq branches, représentation deVénus? Poussière, écume, nuit; vous mes yeux,
transmettre son savoir si ce n'est de L'étoile à cinq branches qui symbolise toi, mon âme,
mettre en œuvre, de faire vivre des les cinq stades: de la naissance à la mort. Dites, si vous savez, où donc allons-
rituels par une symbolique claire et C'est un mandala parfait qui nous mène nous tous?
assimilable par tout être humain? vers le centre, le centre de nous même.
L'étoile jusqu'à présent tronquée est A toi, grand Tout, dont l'astre est la pâle
Le solstice de la Saint-Jean s'inscrit dans désormais complétée par la plus jeune étincelle,
cette transmission de la connaissance, apprentie du rite incarnant un souffle En qui la nuit, le jour, l'esprit vont
à l'aide d'un rituel précis, destiné à neuf, un sang nouveau. À compter de aboutir,
fêter le jour le plus long de l'année, à ce jour, on placera au centre de l'étoile Flux et reflux divin de vie universelle,
prolonger par le feu, la course du soleil, une femme, une sœur, symbole même Vaste océan de 1 'Etre où tout va
l'éclat de ce jour particulier. de la matrice, porteuse de vie, comme s'engloutir.
Ne peut-on imaginer que fêter le la terre qui porte en son sein la graine
solstice est une parabole destinée à à germer .... J'ai dit,
fêter la lumière - source de vie - afin de Vénérable Maître.
se prémunir des dangers de la nuit, à se Ou doit-on l'appréhender comme le
préparer à l'obscurité à venir? lien nécessaire et indispensable entre
la terre et le ciel, comme le symbolisait *Arte, émission diffusée le 17/07/2006
*extrait de « l'occident»
Et comment mieux symboliser la vie, la I~s Égyptiens en faisant figurer la déesse
9

que nous apprend la coutume ...

Philippe DI MARTINO
R.L. KHÉPRI

Q - Que nous apprend la coutume de a à appréhender, le temps Universel. est brute. Pour l'insérer dans une cons-
s'informer de l'heure avant d'agir? Au terme de ce chemin, pour les plus truction, nous comprenons bien que
chanceux, l'émergence d'une nouvelle nous avons à là la trans-former. En
R - L'action n'est utile que si elle vient clarté qui est une offrande, qui se don- même temps, en lui donnant une nou-
à propos. Les conquêtes du progrès ne nera à voir à celui qui sait voir. velle forme, nous lui donnons un fon-
s'accomplissent qu'à leur heure. En se dement. C'est alors une pierre orientée.
montrant trop impatient, on risque de Nous comprenons donc bien que notre Elle n'est plus une pierre brute qui va

M
faire avorter ce qui est en voie de pré- action est limitée; elle se contingente au gré des éléments, sculptée par eux.

FM
paration. 1/faut savoir attendre le mo- à la préparation d'un réceptacle qui Au contraire, elle est une pierre qui se
ment approprié : agir trop tôt ou trop doit devenir aussi pur que ce qu'il doit pose contre les éléments, contre l'air

LM
tard entreîne un égal insuccès. accueillir. Purifie toi avant d'agir, dit le dira le poète, sans doute pour trouver
sage. Notre action est limitée dans un l'éther. Elle n'est plus dans l'aléatoire,
Cet extrait des instructions du grade
d'apprenti me fait penser à cet autre
-G
premier temps à son objet, notre corps,
pour tenter ensuite d'y rallier toutes ses
elle s'est déterminée. On prend acte.
am
extrait d'un dénommé Rilke, poète et dimensions, C~~piemie;'d~é de notre rituel est es-
philosophe autrichien errant et cher- . ~éntiellem~P.l:u~recentrage et une réo-
al

chant: Voilà le travail, d'une vie d'un cher- i;~iéqt,,!!i9tF.:Rec'e}1trer, ou harmoniser


Kh

chant dont l'àpprenti doit prendre ;'.'::J~p.ÙriQ\.J~'de c~~~ nouvelle cohérence


n Laissez se développer le sentiment conscience. Ce que je suis, où je~veux~::~::âc-qûfserë-r@~Se une force vitale et
*
ue

de votre vie intérieure, il vous conduira aller, et ce que je dois faire pour par- .,·'qu'un trayail~;eff-ectifpuisse s'opérer en
ev

lentement à un autre état de connais- venir. Perspective extra-ordiDaiie,~lra=' retoUr,Si'Wl(matière reste diffuse, elle
sance. Ne le contrariez pas car, comme vail terriblement ordinaire/mais 'âu~si n'a.~sdë'fQ;\ce.
R

tout progrès, il doit venir du plus pro- terriblement co~pliquél:-'i1ôtre c'prR~f' '" ':l~i;T>:,.
la

fond de votre être et ne peut souffrir ni toujours-lui, toJjours~Wa,à 'nous baff:~ :))~~tf{!ië .!~"s.t~ndance~,Jll:1:~})~{.~-
de

passion, ni hâte. Porterjusqu'au terme la route avec toutela pesa!lt~yf"g\fH.~~~;g~pnsit~)ÇŒAtr.é~~l)e';soJlt gn~ -rnaîtrh
pour enfanter, tout est là. Attendez :~:P'-~-
".;. ~
it

avec humilité l'heure de la naissance


ra

d'une nouvelle clarté ".


t
Ex

Voilà donc posé, en quelque sorte, le


cadre de notre terrain d'aventure: un
terrain qui se travail comme un champ
pour que celui-ci engrange les élé- ..i,:i_

ments utiles à la germination de ce


qui aura été semé. Le laboureur sait,
en effet, qu'il est inutile de passer et i~/'
repasser sans cesse avec son tracteur:
la terre a son rythme, il ne peut rien y
changer. Il n'est là que pour l'accom-
~~f,/
"

pagner dans son travail par des actions


ponctuelles et à propos, rien de plus.
)::.\ ~ ...

.: ..•..
.::. ."._'.;:~-

C'est à ce comportement que nous


!}
~ .:~+~
~-..:.;;~

sommes appelés dans notre démar-


che. Le chemin initiatique n'a rien de
~~~~:
spectaculaire en soi. C'est au contraire surgisse la lumière où elle se caéhe. {~..;.:- -~?''''':"'" .,.'. ~ ';", j';' _

b~::~~~~;;éI~;~,,-'-~~{~~~
la lente transformation d'une matlèss
dont le rythme est désespérément lortg~
La longueur d'un autre temps que V.'
::u:I~~:t5

10
.
'.

l'équerre

Jean Pierre FIRMIN L'équerre est un outil. Elle est est présente en tout et partout, même si
Msltre de la R.L. SOTHIS un symbole également et peut-être elle n'est visible nulle part dans la na-
le plus présent des symboles dans le ture car, si la nature et toute vie obéis-
Temple maçonnique. sent à la loi représentée par l'équerre,
l'angle droit n'est présent que de façon
Elle est doublement présente à fortuite dans les formes naturelles.
l'Orient, d'une part, comme désignant
la fonction du Vénérable Maître et, Associant une ligne verticale
d'autre part, comme reposant sur son et une ligne horizontale, l'équerre
plateau. Elle est également présente au vient du ciel et de la terre. Chez les
centre du Naos en tant que l'un des bâtisseurs, l'union du niveau et du fil à
trois Joyaux de la Loge. plomb forme équerre et l'on peut dire
que l'équerre du Vénérable Maître se

M
Les trois colonnettes qui enca- dédouble en Loge dans les attributs

FM
drent le pavé mosaïque sont disposées des deux Surveillants.
en équerre.

LM
L'équerre est un outil de mise
L'entrecroisement formé à en pratique du métier de bâtisseur ;
-G
l'ouverture et à la clôture des travaux
par la canne du Maître des Cérémo-
c'est également un outil de formula-
tion (c'est à dire de mise en forme),
am

nies et l'épée de l'Expert adopte égaie- mais aussi un outil de vérification de


ment cette forme. la réalisation. Dans l'équarrissage de
al

la pierre, elle permet la construction


Kh

Après l'ouverture des travaux des trois angles de rectitude qui orga-
les circumambulations en Loge doi- nisent la matière. Utiliser l'équerre,
ue

vent marquer l'équerre aux angles du c'est inscrire dans le plan les lois d'or-
ev

pavé mosaïque. ganisation de l'univers. Avec elle, le


R

Maître d'oeuvre conçoit l'espace sacré


Elle est représentée sur le ta- qu'il organise et régule en fonction de
la

bleau de la Loge et tous les signes, à la Règle de justesse. " oriente la cons-
de

tous les grades, la manifestent d'une truction future, lui donne ses dimen-
façon ou d'une autre. sions et ses axes, inscrit dans le plan
it

les rapports justes afm que le temple


tra

Du point de vue matériel soit « comme le ciel en toutes ses par-


Ex

l'équerre est un objet qui, dans notre ties ».


tradition, indique l'angle droit de 90°
et dont se servent les architectes et les Parce qu'elle associe le plan
travailleurs du bois et de la pierre. horizontal au plan vertical!' équerre est
ainsi l'emblème de la totalité. Le croi-
Son nom français actuel vient sement de ces deux plans (le vertical et
du bas latin ex-quadrare, qui signifie l'horizontal) peut être mis en relation
«rendre carré», et tout particu 1ièrement avec l'Alchimie qui s'opère dans le ca-
«équarrir», en parlant d'une pierre. binet de réflexion, l'acte fondamental,
celui de « rectification» - de mise en
En latin classique, équerre se rectitude - s'opérant alors par l'équerre
dit norma, qui a donné en français « après « visite de l'intérieur de la
norme », « normal », etc., et le sens est terre» (mouvement vertical de haut en
ici beaucoup plus évocateur: l'équerre bas -le fil à plomb) afm de « découvrir
estIa norme absolue de toute cons- la pierre cachée» (mouvement hori-
"truction, pratiquement de tout objet zontal-le niveau).
fabriqué selon un plan, et même du
monde créé, si l'on considère celui-ci Conceptuellement, l'équerre
comme une «architecture». naît de la perception de l'angle droit
en tant qu'appréhension symbolique
L'équerre, dans son principe, de la création du monde, par croise-
11
l'


ment des axes verticaux et horizontaux. « spirituel» n'étant ni dissociés, ni opposés,
De nombreux mythes cosmologiques pré- mais organiquement et hiérarchiquement
sentent en effet la création du monde sous liés, les temples ne remplissaient pas seu-
la forme d'une pierre détachée du ciel ou lement une fonction religieuse mais éga-
du Trône de Dieu tombant dans les eaux Iement économique et sociale. Et chacun
primordiales, ou sous celle d'une première d'eux était dirigé par une qenbet de huit ou
terre surgissant de ces eaux. Que le mou- neuf membres choisis parmi les personnes
vement soit chute vers le bas ou émergence les plus éminentes de la communauté.
vers le haut c'est toujours la verticalité qui
s'exprime par rapport à l'horizontalité du Par ailleurs, la circonstance que,
niveau des eaux. La conjonction des deux, lorsqu'elle est ordonnée selon la justesse
forme le premier concept d'angle droit, la de Maât (la Règle), la vie dans notre mon-
première « équerre» non manifestée mais de temporel est une image de l'éternité, de

M
pourtant bien présente et nécessaire dans l'au-delà, explique que la qenbet soit éga-

FM
toute forme de vie. En effet, la vie n'existe Iement la cour de justice de l'autre monde
sur notre planète que grâce à la pesan- où celui qui a suivi, dans sa vie terrestre,

LM
teur, à la gravitation, suffisante pour retenir « le chemin de vie de Dieu» est déclaré

-G
autour de la terre l'enveloppe gazeuse qui «juste de voix» et que ces assemblées, la
y entretient la vie mais limitée à ce qui est terrestre comme la céleste, soient symboli-
nécessaire pour permettre à celle-ci de se sées par l'équerre.
m
développer. C'est en ce sens qu'il est pos-
la

sible de dire que l'équerre est la première L'équerre est ainsi un symbole car,
a
Kh

manifestation de la vie. mythiquement, cosmologiquement, elle


est l'un des outils des dieux. C'est grâce
ue

L'équerre est symbole pour les bâ- à elle qu'ils vérifient la rectitude de leurs
tisseurs parce qu'elle est outil et, inverse- différentes constructions dans l'Univers et
ev

ment, l'équerre est outil pour les bâtisseurs l'homme peut participer de cette éternité
R

parce qu'elle est symbole, mais, dans la en percevant la manière d'agir utilement
la

Loge, un seul Frère porte l'équerre, et c'est avec l'équerre, tout à la fois symbole et
sa fonction de prolongation de l'oeuvre du outil.
de

Grand Architecte de l'Univers qui fait ce


Frère Vénérable. . Mais alors quel est donc lesyrnbo-
it
tra

lisme particulier de l'équerre?


L'équerre est utilisée depuis les ori-
Ex

gines des civilisations de bâtisseurs. On en La plupart des auteurs associent


a retrouvé des exemplaires dans les tombes l'équerre à la terre, à la matière et expli-
égyptiennes, portant des textes funéraires quent les différentes positions de l'équerre
et des invocations à Ptah, dieu des artisans et du compas aux différents degrés par la
et maître de l'exactitude. Permettant de domination de l'esprit (symbolisé par le
construire dans ce monde-ci, elle nous ac- compas) qui doit progressivement s'instau-
compagne dans l'au-delà, liant les mondes rer sur la matière.
entre eux.
Certes, mais cette explication ne
En Egypte ancienne, la justice, la rend pas compte du fait qu'en tout état de
rectitude étaient assurées par une assem- cause cette évolution se déroule sous l'em-
blée particulière qui s'appelait qenbet. pire de la Règle (principielle et matérielle)
Ce mot signifie « angle d'un édifice» et et semble par trop dualiste alors que les
s'écrit tout simplement avec l'hiéroglyphe joyaux de la Loge, les grandes lumières de
de l'équerre. En tant qu'instance juridic- la Loge, expriment une trinité et que toute
tionnelle, la qenbet est donc l' «assemblée trinité est la manifestation de l'unité.
de l'angle droit» ou «de l'équerre». C'est
ce terme que l'on utilise pour désign~t le « Pour enseigner ses apprentis, un Maître
conseil des intimes entourant le pt~on, Maçon fait usage de l'équerre », déclarait
auxquels il confie des missions im~- le sage chinois Mencius, ce que l'on peut
tes. En Egypte ancienne, le « matéri~IM:;èl:Je rapprocher de l'un des noms de l'équerre

~"~.~.
12
'.....
Il',
1

en Egypte ancienne: sba, signifiant des blocs bien équarris. Pasencore des
également « étoile », « porte» et. .. «pierres cubiques» mais parallélépi-
«enseignement» . pédiques au moins. C'est cet outil de
fonnulation par excellence que porte
Ainsi perçoit-on mieux pour- le Vénérable Maître.
quoi l'équerre est le «bijou», l'insigne
de la fonction du Vénérable Maître en S'il est présenté d'emblée à
Loge. l'Apprenti, c'est moins pour lui si-
gnifier qu'il est encore «proche de la
Les attributs des « 3 qui dirigent » à tra- matière» mais pour lui indiquer que,
vers les fonctions du Vénérable Maître comme l'écrit Irène Mainguy dans son
et des Premier et Second Surveillants livre Symbolique, «instrument de réfé-
sont en rapport avec leur rôle auprès rence pour l'apprenti, dès le premier
des oeuvrants. grade celui-ci sera instruit que la ma-

M
çonnerie est un travail d'équerre, ce

FM
L'équerre du Vénérable Maître qui lui est enseigné par le tracé de son
marque sa fonction de responsabilité signe, ses pas et ses déambulations.

LM
dans la direction de la Loge. Le Véné- Cette référence pennanente extérieure

-G
rable Maître dirige par l'équerre, c'est- à l'équerre aura petit à petit une réper-
à-dire que son devoir est de rendre la cussion sur l'intériorité et la transfon-
Loge en conformité avec la~ui, nation de l'apprenti en compagnon».
am

n'~pas d'essence humai~ ne


al

saurait everur son bijou. Le symbole est là pour révé-


Kh

ler la nature de l'Orient. Il fait pren-


Ceux des deux Surveillants dre conscience de ce qu'est la vie de
ue

sont d'une autre nature. Ils s'adressent l'Orient:~ie, la ~ de création pla,-


directement au travail de l'être qui se ~e à l'O~ parTe Grand Architecte
ev

construit en participant à la construc- de l'Univers, c'est l'équerre, et ce qui


R

tion du Temple. est inscrit dans l'équerre, c'est le che-


la

min de rectitude.
L'équerre du Vénérable Maître
de

vérifie la rectitude du plan d'oeuvre L'Orient, par le symbole de


tout comme, dans l'imagerie médié- l'équerre, devient le dépositaire de
it
tra

vale la fonction de Maître d'oeuvre est toutes les démarches de rectitude qui,
généralement identifiable au fait qu'il selon les grades, rapprochent de lui,
Ex

tient une règle, un compas ou encore, mènent à sa perception. Les rites met-
et le plus souvent, une équerre. tent en oeuvre ces démarches selon les
grades en témoignant d'une maîtrise
Par la règle, le Maître bâtisseur de la rectitude, pour que tous les ini-
révèle la conception de la création tiés connaissent et perçoivent la nature
dans sa dimension la plus abstraite, car de l'Orient à travers les étapes du vécu
la Règle est à l'origine de tout. Par le rituel. L'équerre est une clé de erce -
compas, le Maître bâtisseur exprime la tion de la a esse e l'Orient que l'on
réalisation de l'oeuvre dans sa dimen- apprendra à partager ravers a recti-
sion harmonique. En effet, le compas, tude de la démarche.
sur le chantier, est un outil servant à
prendre des rapports et reporter des Cette rectitude de la démar-
mesures. che pourra être perçue et vécue dans
1
les signes d'ordre et les pas rituels de
i-
l- Mais, entre les deux, est in- son grade. Tous participent à nous faire
tervenu le travail de l'équerre. Avec percevoir l'équerre sous la fonne de ce
elle, le Maître bâtisseur révèle la ma- qui nous relie à l'Orient du Temple.
turation, la capacité à ordonner la ma-
~ tière. C'est elle qui, dans son utilisa- En siégeant à l'Orient, le Vé-
.J:-~t' .lion la plus simple, permet d'obtenir nérable Maître, porteur de l'équerre,

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13

"1

• 1

donne le sens de la démarche initiati-


que, plus rigoureuse que toute fonne de
morale.

En ce sens, l'équerre n'est pas


la Règle, mais la mise en pratique de la
Règle. Elle manifeste que la construction
de l'être doit se faire selon la rectitude
du rapport entre deux plans -l'esprit et
la matière - ce qui n'est possible que par
l'existence d'un troisième tenne : le che-
min de rectitude.

M
FM
L'équerre peut être perçue corn-
me l'outil nécessaire pour percevoir le

LM
chemin conduisant à la rectitude, pour
le découvrir. On peut aussi penser que
cet outil est nécessaire pour parcourir le
chemin et atteindre la rectitude considé- -G
am
rée comme son aboutissement ultime;
cela sous-tend que l'équerre est porteuse
al

d'une dynamique pour qui:sait l'utiliser


Kh

à bon escient, pour rectifier les êtres ou


les choses. Dans ce cas, avoir intégré le
ue

symbole de l'équerre mettrait en capa-


ev

cité de parcourir ce chemin.


R

L'équerre est donc un véritable


la

outil de création qui nous fait percevoir


de

que la rectitude est une méthode d'ac-


tion. L'équerre enseigne la méthode d'ac-
it

tion dans ce monde manifesté, car c'est


tra

dans celui-ci qu'il s'agit de construire en


Ex

rectitude. Mais l'équerre, selon« Le Livre


de l'Apprenti» de Pierre Dangle, « pro-
longe la Règle en faisant intervenir la no-
tion d'angle, indispensable pour croiser
les plans, relier le haut et le bas et, plus
généralement, s'orienter à tous les points
de l'espace». Afin que rien, jamais, ne
sépare le Ciel de la Terre.

J'ai dit,
Vénérable Maître.

le 13 mars 2003
14

un "Etiseigneur"
des temps modernes

Patrick-Gilbert FRANCOZ ((Moi, je n'ai rien à te donner. Toi, devoirs par rapport à la communauté
Maçon de la Vieille Égypte tu n'as rien à perdre puisque tu des hommes, actuellement prisonnière
veux mourir. Alors, donne moi ton d'un individualisme forcené qui, par
aide pour aider les autres» (*) l'importance démesurée accordée à
l'ego humain, place le matérialisme
Henri Grouès, plus connu illusoire au centre des préoccupations
individuelles et collectives; comporte-
sous le nom d'Abbé Pierre, Juste parmi
les justes (il sauva de nombreux juifs ment qui est qualifié par nos cérémo-
de l'holocauste en leur servant de pas- nies d'initiations de «force obscure»
seur entre la France et la Suisse ou l'Es- faisant obstacle à la conscience du Soi
pagne), Grand Résistant à l'occupant Divin présent en chaque homme et
nazi, « brigand » aux yeux du gouver- femme et devant être libéré afin de ré-
nement de Vichy, a rejoint cette Lumiè- tablir sur Terre l'équilibre et l'harmonie

M
du Principe Universel de Maat.
re Divine à laquelle il aspirait tant avec

FM
sur ses lèvres, selon ses proches, ce
sourire espiègle qu'il affectionnait dans En ce sens, cette « voix des

LM
ses moments de joie intense. Car, n'en hommes sans voix» comme il aimait
se définir lui-même, fut, comme Jésus

-G
doutons pas, il étanche désormais, se-
lon son souhait le plus profond, sa « son frère en Evangile (selon sa propre
soif de plein soleil et d'eau clair », pensée), non pas un intellectuel ou un
am
théologien de haut vol, mais un « En-
seigneur» par l'exemple de sa vie, en
al

J'ai eu l'occasion, dans la plus


montrant à ses frères humains le véri-
Kh

simple intimité, de le rencontrer à Pont-


Saint-Esprit et de déjeuner avec lui et je table chemin de la Voie du Salut et de
l'Idéal de Résurrection porté par l'en-
e

peux attester qu'au delà de cette force


seignement du Maître et repris par nos
u

impressionnante, filtrant de son regard


ev

et de sa voix de tribun contrastant telle- rituels.


R

ment avec sa si frêle silhouette, c'était


un homme pétri d'une intense souf- Certains lui opposeront en-
la

france personnelle intérieure qui ne core aujourd'hui son soutient, réel, au


de

le quittait pas depuis plus de soixante négationniste Roger Garaudy et j'en


dix années même si, au fil de sa vie, il ai personnellement été, comme beau-
it

coup, profondément affecté en raison


tra

avait réussi à transformer cette terrible


compagne en une énergie qui lui per- du rejet viscéral que je porte en moi
Ex

mit d'être ce qu'il fut, c'est à dire un à l'égard de tout ce qui touche au
pur adepte du Christ, ami et protecteur fascisme. Mais j'ai personnellement
des déshérités vivant au quotidien son surmonté cet épisode d'une vie toute
Evangile. entière vouée à l'Homme, fils de Dieu,
en essayant de comprendre que pour
Pour nous Franc-Maçons de ce Pierre ci, prompt à ne privilégier
Memphis-Misraïm, cet Homme là, que l'amitié et la fraternité et pour le-
comme Michel Colucci son ami dont il quel : «être raciste, c'est se tromper de
célébra les funérailles religieuses, pré- colère», les prises de positions philo-
sente une importance insoupçonnée. If sophiques respectives ne revêtaient
a été la conscience de la société fran- qu'une importance relative par rapport
çaise car il fut, au delà des vains dis- aux êtres humains proprement-dits; et
cours, celui qui sut par l'action transfor- puis, il sut par la suite condamner les
mer cette charité individuelle, qui sert propos et prises de positions de Ga-
le plus souvent d'alibi à notre égoïsme raudy tout en continuant à lui accorder
effréné, en solidarité collective permet- sa fraternité en tant qu'homme parmi
tant de réinscrire partiellement l'action les hommes. Je n'aurais probablement
publique en faveur des maillons les pas agi de la même manière en pareille
plus faibles d'une société uniquement circonstance; mais peut-on dire qu'au
centrée sur les biens matériels et l'ar- regard de notre extrême précarité face
;7l;ji;11.ent. En ce sens, il nous a rappelé nos à l'existence il eut vraiment tort ?

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Et peut-être qu'en notre qualité


de Franc-Maçons de Tradition, qui de-
vons allier dans notre démarche d'ini-
tiés à la fois la recherche intérieure, le
travail collectif dans le Temple et l'ac-
tion maçonnique sur les parvis, nous
pourrions faire de ses paroles suivantes
un thème privilégié de nos réflexions et
méditations: cc La lute pour mon pain,
ce peut être du matérialisme; la lutte
pour le pain des autres, c'est déjà de la
spiritualité »,

M
FM
Marguerittes, le 23 janvier 2007.

LM
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(*) Paroles de Pierre Grouès à Georges Le-


gay, assassin repenti, ancien bagnard, fon-
dateur avec lui de la communauté d'Em-
maüs.
,,:/ 16
1

le tablier et les gants

Danielle VIGNALS L'expression «rendre son tablier» signi- rudimentaires; il doit réaliser une be-
Apprentie de la R.L. fie une démission professionnelle ou la sogne d'importance et c'est en cons-
L'ÉTOILE D'ÉGYPTE fin d'un épisode relationnel. truisant, en maçonnant qu'il deviendra
Maçon.
porter le tablier, pour l'Apprenti Franc-
Maçon, c'est confirmer le début d'une Son tablier comporte la bavette et la
vie nouvelle (initiuml, en latin, signifie jupe qui totalisent cinq côtés, chacun
commencement); il le portera différem- dirigé vers l'une des extrémités de son
ment tout au long de son voyage ma- corps: la tête, les mains, les pieds. Il
çonniqueselon le-grade atteint. a la forme d'un pentagramme qui se

M
déssine en géométrie avec la règle et

FM
Il est à noter la similitude entre ce che- " le compas, symboles de la rectitude
min et les 22 arcanes majeurs du Tarot et de la mesure. 1\ est semblable à la

LM
qui décrivent d'une manière codée les pierre polie près de l'Orateur, sur les
stades de réalisation de l'individu, de marches menant à l'Orient, et à l'Étoile

-G
son incarnation à sa libération, telle flamboy'~nte qui fulgure au cours deta
une carte de géographie figurant les eWrig::n~ Le Maître chatié est dé-
m
d,nq phases de l'existence: l'enfance, nommé dans le rituel <ciepentagramme
l'apprentissage, le compagnonnage, la inversé». La bavette redressée revêt la
la

maîtjtise et la sagesse. région du coeur et permet d'amoindrir


a
Kh

les effets des fortes émotions; elle pro-


De cette carte, le tablier maçonnique tège l'entourage des éclats, des projec-
ue

en est la légende: de couleur blanche tions provoquées par le dégrossissage


qui rappelle l'innocence originelle, il de la pierre intérieure.
ev

se porte bavette relevée pour les Ap-


R

prentis, abaissée pour les Compagnons, La jupe couvre le ventre et le bas ventre
la

cousue pour les Maîtres parés de ta- afin de calmer, de maîtriser le désordre
bliers plus fins, b.t:lés de lettres et de des passions, des instincts primitifs.
de

symboles et bordés d'un liseré dont la


couleur varie selon le rite de l'atelier. L'oeuvre des bâtisseurs de cathédrales
it
tra

a sacralisé le tablier. Devenu tenue ri-


Le Franc-Maçon, homme actif, cons- tuelle, nous ne pouvons pas entrer en
Ex

tructeur, porte son tablier bien appa- loge sans en être revêtu. Il est le seul
rent, affirmant son désir de travailler vêtement du Franc-Maçon, les gants
continuellement sur lui-même à la re- portés en tenue étant considérés, ainsi
cherche de son deven ir, de sa propre que les sautoirs, comme des attributs,
vérité. Le tablier le représente, c'est un des décors. Les gants symbolisent une
badge, mieux encore une carte d'iden- pureté de coeur sans arrière pensée, la
tité: en saluant un frère visiteur en loge, déférence pour la sagesse des anciens
le Vénérable Maître l'assure de sa joie et le rEj>ect envers les devoirs. Organe
à accueillir un «nouveau tablier Sur les de la préhension qui sert à recevoir et
colonnes». à donner, la main s'exprime. Ciitlsidéré
comme un instrument naturel, elle est
Le tablier de l'Apprenti, de peau épais- le symbole de l'aide, de l'acceptation,
se, rappelle celui du cordonnier, du de l'action, de l'effort mais aussi de
maréchal-ferrand ... Tubalcaïn, mot de la force. les gants, en recouvrant les
passe du tuilage, s'apparente au nom mains, tempèrent l'énergie qu'elles
d'un descendant de Caïn, forgeron de génèrent. Cette énergie dirigée, conte-
son état. nue, participe au bon déroulement des
tenues.
C'est en forgeant qu'on devient forge-
ron, dit le proverbe; l'Apprenti est sans Dans le signe de l'apprenti, «la main
expérience, mal habile, doté d'outils gantée placée sous le cou contient les
1
~~

L
17

passions qui s'agitent dans la poitrine et poration, et créé un lien d'amitié, de


préserve la tête de toute exaltation fé- solidarité.
brile susceptible de compromettre no- ·1
tre lucidité d'esprit», ce geste signifiant:
«je suis en possession de moi-même et
Il se porte noué, attaché; ceindre le
tablier est le témoignage de l'union
i
1
je m'attache à juger tout avec impartia- -&aternelle et universelle de la Franc-
lité». Maçonnerie. Mettre les gants rappelle
l'engagement pris, la soumission aux
Les gants, de couleur blanche, repré- devoirs, la loyauté de comportement
sentent des mains pures, et pour qu'el- que nous nous devons de pratiquer i -
les soient sans souillures, sans tache, pour demeurer toujours «unis comme
nous débudons la main qui touche la les doigts de la main».
pièce de monaie destinée au tronc de

M
la veuve.

FM
. le mars 2006
Nous enlevons les deux gants unique-

LM
ment pour la Chaîne d'Union; elle évo-
que toujours pour moi cette pensée:
«si tous les gars du monde voulaient se
donner la main, ils formeraient une ron-
-G
am

de et le bonheur serait pour demain».


En nous tenant les mains peau contre
al

peau, notre énergie individuelle se mé-


Kh

lange, s'ajoute, passe de l'un à l'autre


et transforme les participants en une
ue

seule et même personne grâce à cette


ev

force positive reçue par la main gauche


R

et rendue par la main droite. Cet amour


partagé en loge, il nous en reste suffi-
la

samment pour le distribuer dans notre


de

vie de tous les jours, car «il reste tou-


jours un peu de parfum à la main qui
it
tra

donne les roses», disait Confucius.


Ex

Ce courant énergétique qui nous relie


me suggère les guirlandes électriques
décorant le sapin de noël; chacun des
Frères et Soeurs est une lampe, toute
petite, mais indispensable pour obtenir
l'éclat de l'illumination finale.

La Franc)Maçonnerie unifie, elle vise à


rassembler ce qui est épars. Chacun de
nous y partcipe en accomplissant son
propre labeur, certes individuel, mais
intégré dans une collectivité où l'as-
semblage de la compétence des uns
avec l'intuition des autres donne une
oeuvre d'architeecture.

Symbole du travail, du devoir, de l'hon-


nêteté à mener une vie créative et vo-
lontaire, le tablier est un signe de ral-
liement, de reconnaissance qui dévoile
l'appartenance à un groupe, à une cor-
18

M
FM
LM
-G
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Kh
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ev
R
la
de
it
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Anthologie sur l'illumination


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DIEU?
Ex

spirituelle
Albert JACQUART
Editions Le Livre de Poche Erik Sablé
Editions Dervy

Connu pour sa double qualité d'homme


En général les anthologies sont
de science et de rationalité, Albert
ennuyeuses. Ce n'est vraiment pas
Jacquard choisit dans ce petit opuscule
le cas de cet ouvrage que l'ésotériste
de faire le point sur sa relation au Divin
Erik Sablé nous livre ici. Qu'est ce que
en s'appuyant sur le Credo des chrétiens
l'illumination spirituelle ? Dans une
qu'il commente, phrase par phrase,
première partie, l'auteur explique sa
avec sincérité et profondeur et toujours
conception de l'éveil et réunit ensuite
avec une très grande humanité et une
un florilège de témoignages relevant de
haute spiritualité. Sa conclusion vibre
divers courants religieux et spirituels:
aux valeurs éternelles et universelles: il
hindous, chrétiens, islamiques. D'une
n'est pas besoin de croire aux dogmes et
grande finesse, témoignantde l'immense
d'appartenir à une église pour adhérer
culture de l'auteur, ce livre apporte une
au bouleversant message d'amour du
vision générale permettant de mieux
prochain et d'esprit de paix.
appréhender les convergences et les
divergences entre les différents vécus.
19


1ivres présentés par
Sabine DOUMENS
histori
istonque, entre Espagne
membre.du S.S.M.
el vtaroc.

M
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Les Origines du Rituel dans


La Confrérie des Eveillés
ra

l'Eglise et la Franc-Maçonnerie \_-.'


t

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Ex

Héléna Pétrovna BLAVATSY Jacques AllAU


Editions Aydar Editions Le livre de Poche

H.P. Blavatsky démontre que le Et si, au cœur du 13ème siècle épanoui,/'


Christianisme et la Franc-Maçonnerie Age d'or des trois monothéismes.v?"
ont tous deux creusé aux mêmes Judaisme, Islam et Chrétienté qui alors
sources leurs racines. En référence aux cohabitaient en paix, Moshé Ben
travaux de J.B.M Ragon ainsi qu'aux Maymun connu sous le nom de Moise
écrits laissés par les Pères de l'Egi ise, Maimonide (1126/1198), médecin juif '6$
!I!!f
cette grande occultiste, fondatrice de
la Société Théosophique à la fin du
19è siècle, nous fait pénétrer dans les
et Muhammad Ibn Rushd dit Averroès
1135/1204, philosophe musulman,
s'étaient rencontrés ? Ils auraient
L
rites des Anciennes Ecoles de Mystères. disserté sur Aristote - le vrai, celui des
Ouvrage riche et documenté, où tout enseignements oraux - et auraient
franc-maçon travaillant au Rite Ancien échangé s vues sur la foi, la science
et Primitif de Memphis Misraïm trouvera etl - ~:
un intérêt certain.

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