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Introduction

L'électrotechnique est le domaine d’électricité qui se focalise sur les applications


techniques de l’électricité. En d’autres termes, l’électrotechnique étudie la production, le
transport, le traitement, la transformation et l'utilisation de l'énergie électrique.
Contrairement aux faibles puissances (courants et tensions) employées dans
l’électronique, l’électrotechnique emploie de grandes puissances. Il s’agit de l’électricité
couramment utilisée pour les applications industrielles : moteurs électriques, transformateurs,

Il est donc nécessaire de comprendre que l’énergie (puissance) joue un facteur crucial
pour la mise en œuvre des procédés intervenants en électrotechnique (optimisation). En effet,
l’électrotechnique fait appel à plusieurs disciplines physiques : électricité, magnétisme,
mécanique,…
Les applications de l’électrotechnique sont très variées et se développent
continuellement, notamment dans la gestion de l’énergie qui est devenue un enjeu mondial à
impact économique. On trouve son application dans les réseaux électriques, la production
d’énergie électrique à partir d’autres sources d’énergie, la conversion d’électricité en d’autres
formes d’énergie, …
I. Le régime monophasé.
I.1. Rappels sur la description des grandeurs sinusoïdales.

a. Grandeurs sinusoïdales.
Une tension sinusoïdale s’écrit sous la forme :
U = UM.cos(wt + j) ; avec :
- Um amplitude maximale de U
- w pulsation (rad.s-1) ;
- j phase initiale (rad)
-
b. Valeur moyenne d'une grandeur périodique.
1
T Tò
U moy = U .dt (pour un signal sinusoïdal Umoy = 0)

c. Valeur efficace d'une grandeur périodique.


C'est la racine carré de la valeur moyenne du carré de la grandeur considérée.
Pour une tension sinusoïdale on trouve :

1
U eff =
TTò U 2 .dt

La valeur efficace est celle indiquée par les voltmètres et les ampèremètres. En électrotechnique
on donne toujours la valeur efficace des tensions et des courants. Ainsi quand on parle du réseau
électrique domestique à 220 V il s'agit bel et bien de la valeur efficace de la tension.

d. Représentation vectorielle (vecteurs de Fresnel).


On peut faire correspondre à toute fonction sinusoïdale un vecteur de Fresnel partant de
l'origine du repère, de module l'amplitude de la fonction et faisant un angle égale à sa phase
instantanée avec l'axe (Ox) pris comme origine des phases, grâce à sa projection sur l'axe (Ox).
Par exemple, pour une tension U = UM.cos(wt + j) quand on représente U le vecteur de
Fresnel associé :
Par convention on représentera les vecteurs de Fresnel à t = 0 et avec comme module
la valeur efficace de la grandeur considérée. Par exemple, pour une tension U = UM.cos(wt) et
un courant I = IM.cos(wt + j) on dessine :

j est le déphasage entre les deux vecteurs (on prendra souvent les tensions comme référence
pour les déphasages).
Addition/soustraction
L'addition (ou la soustraction) de deux grandeurs sinusoïdales de même pulsation,
U1 = UM1.cos(wt + j1) et de U2 = UM2.cos(wt + j2), est une grandeur sinusoïdale de même
pulsation U = UM.cos(wt + j). La détermination de U est peu évidente à effectuer par le calcul
et on obtient une solution bien plus rapidement par construction graphique en utilisant les

propriétés d'addition (ou de soustraction) vectorielle : U = U 1 + U 2 , ou bien en utilisant les


propriétés d'addition des complexes.
Dérivation / Intégration
La dérivation ou l'intégration d'une grandeur sinusoïdale donne une grandeur
sinusoïdale de nature différente mais de même pulsation. Graphiquement, dériver revient à
multiplier le module de la grandeur considérée par w et à la déphaser en avant de p/2 ; intégrer
revient à diviser son module par w et à la déphaser en arrière de p/2.
I.2. Puissances en régime monophasé.
Avec la convention de signe récepteur si la puissance est positive alors le système considéré
reçoit de l'énergie, si la puissance est négative alors il cède de l'énergie.
a. Puissance instantanée.
p = U.I (watt)
b. Puissance active (puissance moyenne).
La puissance active est la valeur moyenne de la puissance instantanée ; dans le cas de
grandeurs périodiques de période T :
1
T Tò
p moy = p.dt (watt)

C'est l'énergie effectivement récupérable par la charge (sous forme de travail mécanique,
de chaleur, etc). Dans le cas d'un courant et d'une tension sinusoïdales U = UM.cos(wt) et
I = IM.cos(wt + j)
T T
UM IM UM IM
p moy =
T ò cos(wt ) cos(wt + j )dt =
0
T ò cos(wt )[cos(wt ) cos(j ) - sin(wt ) sin(j )]dt =
0
T T
UM IM U I U I
cos(j ) ò cos 2 (wt )dt - M M sin(j ) ò sin(wt ) cos(wt )dt = M M cos(j ) = U .I cos(j )
T 0
T 0
2

Pmoy = UI.cos(j) la puissance active en régime sinusoïdal monophasé.


II. le régime triphasé équilibré
I.1 définition :
Le régime triphasé équilibré est un mode d’alimentation utilisant 3 sources de tensions
de même amplitude et de phases différentes. On peut schématiser ce principe par la figure
suivante :

V1 Charge
V2
V3

Le régime triphasé est appelé équilibré si : V1 + V2 + V3 = 0. Ce qui correspond à la


représentation de Fresnel suivante :

V2

j2 V1
j3

V3

D’après cette représentation nous avons :


j1 = 0 ; j2 = 2p/3 ; j3 = 4p/3
Soit alors les expressions de tension :
V1 = VM.cos(wt)
V2 = VM.cos(wt + 2p/3)
V3 = VM.cos(wt + 4p/3)
II.2 Tensions composées
En pratique, il est très difficile de mesurer ces tensions entre le point Vi et la masse, car
d’une part, la masse est très difficile à mettre en œuvre pour avoir une tension nulle à son niveau
(parasites dus à l’installation des lignes électriques, résistance non nulle des lignes…). On
choisit alors la mesure des tensions efficaces entre chaque phase, c’est-à-dire la différence de
tension U entre deux tensions Vi et Vj. Pour garder l’équilibre du système, il faudra que :
U1 + U2 + U3 = 0, soit alors les relations suivantes :
U1 = V2 – V1
U2 = V3 – V2
U3 = V1 – V3
Les tensions Ui sont appelées tensions composée dont la représentation de Fresnel est la
suivante :

U1
V2

U2 j2 V1
j3

V3
U3

Avec : ju1 = 5p/6 ; ju2 = 3p/2 ; ju3 = p/6


UM : module de U pris à partir de la représentation de Fresnel. La symétrie de la représentation
montre que les Ui ont le même module. Soit alors le schéma suivant :

p/6
æp ö U UM/2 VM
cosç ÷ = M Þ U M = 3VM . D’où les expressions de tensions :
è 6 ø 2VM

U1 = 3VM cos(wt + 5p / 6)

U 2 = 3VM cos(wt + 3p / 2)

U 3 = 3VM cos(wt + p / 6)
VM
II.3 Puissance active en régime triphasé
Aux 3 tensions composées précédentes correspond 3 courants composés. De la même
manière, on peut démontrer que l’expression générale de Ii est I i = 3I M cos(wt + j i ) . La

tension Ui présente un déphasage jd par rapport à Ii (cf régime sinusoïdal). Si nous prenons le
vecteur Ii comme origine des phases, on peut écrire :
I i = 3I M cos(wt ) et U i = 3VM cos(wt + j d ) et la puissance active (moyenne) sera :

1 1 I V
p moy =
TTò p.dt = ò 3I M VM cos(wt ) cos(wt + j d )dt = 3 M M
TT T ò cos(wt ) cos(wt + j
T
d )dt

L’intégrale obtenue ci-dessus a été déjà calculée dans le régime monophasé et donc nous
aurons :
pmoy = 3.U .I cos(j d )

II.4 Intérêt du régime triphasé


L’alimentation dans les réseaux électriques emploie des lignes conductrices de très
longues distances. Bien que la résistance d’un conducteur métallique soit très faible, elle n’est
L
pas négligeable sur de longues distances. En effet, la résistance d’un matériau est : R = r
S
avec r : résistivité du matériau ; L : longueur ; S : section. Même si la résistivité d’un métal est
très faible (10-8W.m pour le Fer), une section de 2cm soit une surface de 1,25.10-3m2 donnera
r
un rapport »3,2.10-5W.m-1. La multiplication de ce rapport par une longueur de ligne
S
importante (100 km) rendra la résistance non négligeable. A ceci ajoute les équipements utilisés
pour suspendre les lignes électriques (isolants…) qui peuvent introduire des résistances.
L’ensemble de la résistance entre le générateur et la charge représente une résistance qui génère
des pertes par effet joule. Si nous comparons les pertes par effet joule entre le régime
monophasé et le régime triphasé, nous aurons :

Charge Charge
Pactive 2.R
pertes mono = 2.R.I 2 . Or I = Þ pertes mono = 2 2
Pactive
U . cos(j d ) U cos (j d )
2

Pactive R
pertes tri = 3.R.I 2 . Or I = Þ pertes mono = 2
Pactive
3U . cos(j d ) 3U cos (j d )
2 2

D’où un intérêt économique dans le cas d’utilisation d’un régime triphasé.

II.4 couplage générateur/charge

Afin de maintenir l’équilibre du régime triphasé d’une part et L’absence de la masse


d’autre part, il faudra mettre en œuvre un branchement particulier des générateurs avec la
charge. C’est ce qu’on appelle le principe du couplage. Vu la disposition technique des
générateurs, 4 types de couplages sont possibles : étoile – étoile ; étoile – triangle ; triangle –
étoile ; triangle – triangle.
II.4.1 couplage étoile – étoile
Le couplage étoile – étoile est défini par le schéma suivant :

Z
I1

Z
I2
V2
Z
I3

V1 V3

Pour avoir l’équilibre, il faudra que : I1+I2+I3 = 0 ; ceci est valable du moment que les
impédances sont égales et que les générateurs vérifient : V1+V2+V3 = 0.
II.4.1 couplage étoile – triangle

I1 Z J1

J3 Z
I2
V2 Z J2
I3

V1 V3

A partir du schéma électrique nous pouvons écrire :


I1 = J2 – J1 ; I2 = J1 – J3 ; I3 = J3 – J2. Par analogie au système triphasé des tensions, nous pouvons
représenter ces égalités par le diagramme de Frennel suivant :

I1
J2

I3 J1

J3
I2

IM U V V
Ceci conduit alors à : J M = Þ I = 3J = 3 = 3 = qu’on schématise par le circuit
3 Z Z Z
3
suivant : I

V Z/3
Transformateur Monophasé

Circuit magnétique feuilleté


Noyau (colonne)

i1 i2

v1 ~ v2

Primaire Secondaire
N1 spires N2 spires

Modèle du transformateur parfait

On néglige :

- les résistances des enroulements


- les inductances de fuite
- la réluctance du circuit magnétique

i1 i2
l l

v1 e1 e2 v2

Les courants i1 et i2 sont à l’origine d’un champ magnétique variable qui induit aux bornes du
primaire et du secondaire les f.e.m. e1 et e2 telles que :
e2 N
=- 2
e1 N1
v2 N 2
= =m
v1 N 1
m: rapport de transformation du transformateur

Pour établir la relation entre i1 et i2, il faut appliquer le théorème d’Ampère le long d’une ligne de
champ moyenne du circuit magnétique :

i2 1
Âf » 0 = N1i1 - N2i2 ® =
i1 m

1
Symbole électrique

I1 I2

V1 V2

TP

V2 I 1 N
=m ; 2 = ; m= 2
V1 I1 m N1

Modèle du transformateur réel

1) Schéma électrique équivalent à vide

Le transformateur monophasé réel est équivalent à vide (i2=0) à une bobine à noyau
ferromagnétique et peut donc se modéliser par le même schéma électrique :

r1

i10
i10L i10R
v1~ Rfer
Lm

Détermination de Rfer et de Lm : on mesure V1, I10 et P10


V12
En négligeant l’influence la chute de tension aux bornes de l1f et r1, on a : R fer = et
P10
V1 V
Lm w = avec I 10R = I 102 - I 102 L et I 10R = 1
I 10L R fer

2) Schéma électrique équivalent en charge

Théorème d’Ampère :

A vide : Âf 0 = N1i10
En charge : Âf ch = N 1i1 - N 2 i 2

2
Or f 0 = f ch car le flux est forcé par la valeur efficace de V1 : V1 » E1 = 4,44.N1 . f .j (formule de
Boucherot)

D’où N1i10 = N1i1 - N2i2 Û N1i1 = N1i10 + N2i2 soit i1 = i10 + m.i2

L’augmentation des Ampères-tours au primaire compense les Ampères-tours appelés au


secondaire

Le courant m´i2 correspond au courant appelé au primaire par un transformateur parfait débitant
au secondaire un courant i2 ; on en déduit le schéma équivalent au transformateur réel:

l1f l 2f
i1 r1 mi2 i2 r2

i10
i10r i10a
v1~ Rfer v2~
Lm

TP

Modèle de Kapp

L’approximation de Kapp consiste à négliger le courant i10 devant i1 lorsque le transformateur


fonctionne en charge. Vu du secondaire, le transformateur est alors équivalent à une f.e.m. (Es) en
série avec une impédance (Zs) :
Zs
I2
Rs
jXs

V2
Es Zcharge

Avec :
Es = mV1 = V20
Z s = Rs + jX s
Rs = m2 ´ r1 + r2
X s = (m2 ´ l1 f + l 2 f )w

3
Détermination des éléments du modèle :

§ Essai à vide (i2=0) sous tension primaire nominale:

V20
On mesure V1 et V20=Es ® on en déduit m=
V1

§ Essai en court-circuit (V2=0) sous tension primaire réduite pour obtenir I2cc=I2N :

E scc mV1cc
On mesure V1cc, I2cc ou I1cc et P1cc ® on en déduit Z s = =
I 2cc I 2cc

L’essai en court-circuit étant réalisé sous tension primaire réduite (V1cc représente 5 à 10%
de V1N), les pertes fer sont très faibles (le flux est forcé par V1) et peuvent être négligées
en première approximation :
P
P1cc = p fercc + pJcc » pJcc = Rs ´ I 22cc ® R s » 12cc et X s = Z s2 - Rs2
I 2cc

§ Essai en continu, méthode voltampèremétrique :

On peut accéder à Rs = m2r1 + r2 en mesurant directement r1 et r2 en continu (il n’y a plus


de f.e.m. induite en continu et le transformateur est équivalent à r1 coté primaire et r2 coté
secondaire)

II. Exploitation du modèle de Kapp

Un des objectifs de la modélisation du transformateur est de prédire la chute de tension en charge


DV2 = V20 - V2
r r r r
A partir du modèle, on écrit : Es = V2 + U Xs + U Rs Û Es = V2 + U Xs + U Rs

r ES =mV1=V20
V2

r
jch arg e ES

r
U XS r
I2
0 r
U RS

Triangle de Kapp
r r
L’angle (V2,ES) étant petit, on montre que :
DV2 » RS I 2 cos jch arg e i + X S I 2 sin jch arg e j

4
Méthode générale de détermination de DV2 :

- à partir de l’impédance Z c = Rc + jX c de la charge, on détermine I2 (valeur efficace) :


Es Es X
I2 = ® I2 = et j ch arg e = Arc tan( c )
Zs + Zc (R + R ) 2 + ( X + X ) 2 Rc
s c s c

- on détermine ensuite graphiquement (diagramme de Fresnel ci-dessus) ou à l’aide de


la formule approchée DV2 .

III. Rendement

Pu P2 V2 I 2 cos(jch arg e )
h= = =
Pa P1 V2 I 2 cos(jch arg e ) + pJ + p fer

Détermination directe : on mesure P1 et P2

Détermination indirecte : on mesure P2, pJ et pfer

Les pertes Joules sont déterminées soit :

à partir de r1 et r2 ou Rs: p j = r1I12 + r2 I 22 = Rs I 22

à partir de l’essai en court-circuit : P1cc = pJcc + p fercc » pJcc et pJcc = pJN si I 2cc = I 2 N

Les pertes fer sont déterminées à partir de l’essai à vide :

- P10 = pJ 0 + p fer 0 ® p fer 0 = P10 - pJ 0 et p fer 0 = p ferN si l’essai est réalisé sous tension
primaire nominale (on rappelle que les pertes fer dépendent de la fréquence et du
champ magnétique B qui est forcé par V1)

Plaque signalétique

On trouve sur la plaque signalétique d’un transformateur industriel :

- la tension primaire nominale V1N


V20
- la tension secondaire à vide V20 ® m =
V1
- la puissance apparente : S N = V1N I 1N = V20 I 2 N
S S
I 1N = N et I 2 N = N
V1N V20

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