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Notes de cours :
Communication Numérique
Préparé par :
Prof : A. EL FARNANE
1. Message numérique :
Un message numérique est défini comme une suite d’éléments pouvant prendre une parmi Q valeurs
possibles, on appelle « alphabet » l’ensemble de ces valeurs. Les éléments, qui peuvent aussi considérés
comme des variables aléatoires discrètes, sont dit Q-aires. Dans le cas fréquent, l’alphabet est constitué
uniquement de deux valeurs, notées 0 et 1 (éléments binaires).
Par exemple, le contenu d’une page dactylographiée est un message numérique constitué d’éléments
Q-aires (lettre a, b, A, B… et signes de ponctuations). Ainsi, le code Morse est un message numérique
constitué d’éléments binaire (suite de tirets et de points)
En fait, il est toujours possible de se ramener à une structure binaire des messages en remplaçant chaque
élément Q-aire par un ensemble de P éléments binaires, avec :
P = [log 2 Q] + 1
Où [X] désigne la partie entière de X. Nous ne considérons dans la suite que des messages à éléments
binaires.
2. La chaine de transmission numérique :
2.1. Principe d’une chaine de transmission numérique :
Nous avons tous utilisés un téléphone portable ou un ordinateur pour communiquer une certaine
information. Dans ce cours nous allons voir les mécanismes qui permettent à ces communications d’avoir
lieu. La chaine de communication totale est donnée sur la figure 1.
Cette chaine de communication représente la communication appelée « point à point », c'est-à-dire d’une
seule source à un seul destinataire, et c’est la base pour les autres modèles de communication.
D’après la figure 1, on distingue principalement, la source de message, le milieu de transmission et la
destination qui sont les données du problème, le codage et le décodage de source, le codage et le décodage
de canal, l’émetteur et le récepteur qui sont choisis par le concepteur pour réaliser le système de
transmission.
Exemple :
Pour n=1 (transmission binaire), on aura deux signaux sinusoïdaux S0 (t) et S1 (t), de même fréquence et
déphasées de π, qui sont respectivement associés aux éléments binaires 0 et 1.
Le milieu de transmission représente le lien physique entre l’émetteur et le récepteur, il est pratiquement
constitué par Câble bifilaire, Câble coaxial, Fibre optique ou Espace libre.
Le bruit est une perturbation aléatoire dont les origines sont le milieu de transmission (bruit externe), ou
les dispositifs électroniques utilisés dans le récepteur (bruit interne).
Ce bruit b(t) peut être modélisé par un processus aléatoire Gaussien, à moyenne nulle, stationnaire,
indépendant du signal émis et de densité spectrale bilatérale γb (f) uniforme.
N0
γb (f) =
2
On distingue, en communication numérique, deux types de transmissions principales :
Transmission en bande de base (codage en ligne) :
La bande de fréquence B allouée à la transmission du message numérique est comprise entre une
fréquence égale ou proche de zéro et une fréquence F. Pour cette transmission on utilise les câbles
comme support.
Transmission sur onde porteuse (modulation) :
La bande de fréquence B allouée à la transmission est centrée autour d’une fréquence f0 , appelée
fréquence de la porteuse. Le milieu de transmission est constitué principalement de l’espace libre.
2.7. Récepteur :
Le récepteur qui a pour rôle de restituer le message émis par la source à partir du signal reçu, comprend
différentes fonctions selon le type de transmission considérée.
En cas d’une transmission en bande de base, le récepteur est de la forme suivante :
En cas d’une transmission sur fréquence porteuse, le récepteur est de la forme suivante :
La qualité de la transmission numérique s’exprime par le taux d’erreur sur bits TEB définit comme suit :
𝐓𝐚𝐮𝐱 𝐝𝐞 𝐛𝐢𝐭𝐬 𝐞𝐫𝐫𝐨𝐧é𝐬
𝐓𝐄𝐁 = 𝐓𝐚𝐮𝐱 𝐝𝐞 𝐛𝐢𝐭𝐬 𝐫𝐞ç𝐮𝐬
Ce taux d'erreur par bits s'exprime en puissance négative. Par exemple, 10−3 signifie que l'on a une erreur
binaire pour mille bits transmis.
Où E est l’espérance mathématique d’une variable aléatoire. C’est une valeur numérique permettant
d’évaluer le résultat moyen d’une expérience aléatoire.
La densité spectrale de puissance du signal e(t) comprend donc une partie continue γce (f) :
+∞
c (f)
σ2a 2σ2a
γe = |H(f)|² + |H(f)|² ∑ Γa′ (k)cos(2πkfT)
T T
k=1
Et une partie discrète γde (𝑓), constituée par un ensemble des raies aux fréquences k/T :
+∞
d (f)
m2a k 2 k
γe = ∑ |H ( )| δ(f − )
T² T T
−∞
1-4. Exemple de code en lignes :
1-4-1. Codes en ligne à symboles indépendants :
Les symboles ak sont indépendant, donc la fonction d’autocorrélation Γ ′ a (k) = 0 ∀ k ≠ 0. Alors,
l’expression de la densité spectrale de puissance du signal e(t) devient :
+∞
σ2a 2
m2a k 2 k
γe (f) = |H(f)| + ∑ |H ( )| δ(f − )
T T² T T
−∞
Dans la suite nous allons présenter quelques exemples de codes en ligne à symboles indépendants.
A. Code NRZ (Non Retour à Zéro) :
Le code NRZ est le plus simple. Le « 1 » est codé par un niveau haut maintenu pendant une période
d’horloge et le « 0 » est codé par un niveau bas pendant la même durée.
A chaque élément binaire αk du message, on associe un symbole ak tel que :
Les éléments binaires αk sont i.i.d sur l’alphabet {0,1} ; donc soit :
1 1 1 1
ma = 2 (1) + 2 (−1) = 0 et σ2a = 2 (1 − 0)2 + 2 (−1 − 0)2 = 1.
sin πfTb 2
D’où : γe (f) = V²Tb [ ] = V²Tb sinc²(fTb )
πfTb
Ce codage peut être obtenu à partir du code NRZ par l’opération logique AND.
1
Le chronogramme du code RZ pour λ = 2 est représenté ci-dessous :
Les éléments binaires αk sont i.i.d sur l’alphabet {0,1} ; donc soit :
1 1 1 1 1 2 1 1 2 1
ma = 2 (1) + 2 (0) = 2 et σ2a = 2 (1 − 2) + 2 (0 − 2) = 4.
On remarque la présence d’une raie à la fréquence bit. Il est donc possible de restituer l’horloge bit.
C. Code biphasé binaire (ou code Manchester) :
Un « 0 » est représenté par une transition montante au milieu d’une période d’horloge, par contre, un « 1 »
est représenté par une transition descendante.
Ce code en ligne utilise la même règle de codage que le code NRZ binaire :
T
V ∀ t ∈ [0, b [
a =1 si αk = 1 2
{ k Mais, h(t) a pour expression : h(t) = { −V ∀ t ∈ [Tb , T [
ak = −1 si αk = 0 2 b
0 ailleurs
Ce codage peut être obtenu à partir du code NRZ par l’opération XOR. Un exemple de chronogramme est
représenté sur la figure suivante :
Les éléments binaires αk sont i.i.d sur l’alphabet {0,1} ; donc soit :
1 1 1 1
ma = 2 (1) + 2 (−1) = 0 et σ2a = 2 (1 − 0)2 + 2 (−1 − 0)2 = 1
D’où, la densité spectrale de puissance du code biphasé binaire est :
πfT
πfTb πfTb sin4 ( 2 b )
2 2 2
γe (f) = V Tb sin ( ) sinc ( ) = V²Tb
2 2 πfT
( 2 b )2
Elle est de la forme suivante :
on conclut que la bande occupée est de l’ordre de 2/Tb . En plus, la DSP ne présente pas de composante à
fréquence nulle, donc on peut transmettre ce signal à des distances importantes sans qu’il ait atténuation
ou distorsion apporté par le câble. Ainsi, ce code est très robuste au bruit.
1-4-2. Codes en ligne à symboles dépendants :
Pour intervenir sur la forme de la densité spectrale de puissance d’un code en ligne, et satisfaire des
contraintes spectrales particulières, on a introduit de la corrélation entre les symboles ak tout en
conservant l’hypothèse d’une source de message à éléments binaires (i.i.d).
A. Code bipolaire ou code AMI (Alternance Marked Inversion) :
Un bit « 0 » est représenté par un niveau zéro pendant une période d’horloge, par contre, un « 1 » est
représenté par un niveau alternativement +1 ou −1.
La corrélation des symboles affecte alternativement les valeurs +1 et −1 aux symboles ak lorsque l’élément
binaire αk est égal à 1. La règle du codage est la suivante :
ak = ±1 si αk = 1
{
ak = 0 si αk = 0
L’algorithme de codage du code AMI est schématisé comme suit :
1 1 1
On a: Pr{ak = 0} = 2 ; Pr{ak = 1} = 4 ; Pr{ak = −1} = 4
1 1 1 1 1 1 1
Donc, soit : ma = 2 (0) + 4 (1) + 4 (−1) = 0 et σ2a = 2 (0 − 0)2 + 4 (1 − 0)2 + 4 (−1 − 0)2 = 2
Calculons maintenant, la fonction d’autocorrélation :
E[(an − ma )(an−k − ma )]
Γa′ (k) =
σ2a
E[an an−k ]
Or, puisque ma = 0, soit : Γa′ (k) = σ2a
E[an an−1 ]
On démontre que Γ ′ a (k) = 0 ∀|k| ≥ 2. pour k = 1 , on a : Γa′ (1) = σ2a
Un exemple de chronogramme dont lequel on suppose que le dernier viol est de polarité positive.
1
Alors, si on considère p0 et p1 identiques : Pe = 2 erfc(ρ)
En exprimant ρ en fonction de la réponse impulsionnelle du filtre, on montre que ρ est maximal lorsque
le filtre de réception est égale à : g r (t) = K. h(t 0 − t)
sa réponse en fréquence a pour expression : Gr (f) = K. H ∗ (f) e−j2πft0
2-1-3. Probabilité d’erreur minimale :
+∞
l’énergie transmise par élément binaire Eb est donnée par : Eb = ∫−∞ a20 h2 (t)dt = a20 Eh
En tenant compte du fait que a0 = ±1 (code NRZ binaire), la probabilité d’erreur Pe est égale à :
1 E
Pe = erfc (√Nb )
2 0
La probabilité d’erreur ne dépend pas de la forme de l’onde mais uniquement de son énergie.
La probabilité d’erreur peut être utilisée pour évaluer les performances du code NRZ binaire et du
code biphasé, mais ne peut pas pour le code RZ binaire.
Cas du code RZ binaire :
En suivant la même démarche que précédemment et on supposant que l’élément binaire α0 prend les
1 1 E
valeurs {0,1} de façon équitable (p0 = p1 = 2). On démontre que : Pe = erfc (√2Nb )
2 0
L’alphabet n’est plus binaire, on introduit donc l’énergie moyenne Em du signal à l’entrée du récepteur :
+∞
Em = ∫ E[a20 ] . h2 (t)dt
−∞
M
2 ( −1) M²−1
Or, on a : σ2a = E[a20 ] = ∑p=0 (2p + 1)2 =
2
M 3
Em
Donc, l’énergie moyenne reçue par élément binaire Eb est : Eb = log2 M
D’où, la probabilité d’erreur peut alors s’exprimer en fonction du rapport Eb /N0 comme suit :
M−1 3 log 2 M Eb
Pe = erfc √
M M² − 1 N0
En général, l’association entre symboles M-aires et éléments binaires est réalisée selon un code Gray.
Alors, pour M=4, soit l’association donnée par le tableau ci-contre :
En supposant r(t) nul ou négligeable en dehors de l’intervalle [t1 − L1 T ; t1 + L2 T[ tels que L1 et L2 sont
des entiers. En présence d’une suite de symboles binaires, le nombre possible de traces du signal z(t + t1 )
est égal à 2(L1 +L2+1) . La superposition de ces traces constitue le digramme de l’œil associé au signal z(t) sur
l’intervalle [t1 ; t1 + T[.
Or : z(t + t1 + T) = ∑+∞ ′
m=−∞ a m′−1 r(t + t 1 − m T) pour 0 ≤ t < T
Le digramme de l’œil est périodique, son analyse peut être limitée à un intervalle de durée T.
En l’absence d’IES à l’instant de décision (t 0 + nT), toutes les traces du signal z(t) passent par un point
unique. Plus le digramme de l’œil est ouvert (vertical) à l’instant de décision et plus l’immunité au bruit est
grande. Plus l’ouverture horizontale du digramme de l’œil est importante et moins la transmission est
sensible aux erreurs de positionnement de l’instant de décision.
Pour un code en ligne à symboles M-aires utilisant l’alphabet de la sortie non bruitée en l’absence des IES,
la distorsion maximale Dmax est:
∑m≠0 |r(t 0 + mT)|
Dmax = (M − 1) ≥1
|r(t 0 )|
Si Dmax > 1, le diagramme de l’œil est complètement fermé à l’absence du bruit. Pour réaliser une
transmission numérique, l’œil doit être ouvert donc Dmax < 1.
3-3. Condition d’absence d’IES - Critère de Nyquist- :
L’absence d’IES aux instants t 0 + nT, impose que r(t) vérifie :
r(t 0 + nT) = r(t 0 ) δon ∀n Où δon symbole de Kronecker
Introduisons le signal échantillonné re (t) défini par : re (t) = r(t) ∑n δ(t − t 0 − nT)
t0
1 n
la transformée de Fourier R e (f) du signal re (t) est donné par : R e (f) = ∑n R(f − )e−j2πn T
T T
Si on considère une bande de fréquence supérieure à [−1/2T ; 1/2T], il st possible de trouver des fonctions
qui vérifiant le critère de Nyquist et qui ne présentant pas les inconvénients de la solution précédente. Une
solution, généralement retenue dans les équipements de transmission, est la fonction CSα (f) réelle et
positive, appelée filtre en cosinus surélevé :
1−α
T si 0 ≤ |f| ≤
2T
T πT 1−α 1−α 1 + α
CSα (f) = [1 + cos ( (f − ))] si ≤ |f| ≤ fmax =
2 α 2T 2T 2T
1 + α
0 si |f| ≥ fmax =
{ 2T
Où α est appelée coefficient de retombée (roll-off factor) ; 0 ≤ α ≤ 1.
(1+α) (1+α)
Le filtre en cosinus surélevé occupe une bande de fréquence [− , ]. Sa réponse impulsionnelle
2T 2T
πt παt
sin( ) cos ( )
T T
est : csα (t) = πt παt 2
( ) 1−( )
T T
La représentation du Cosinus surélevé dans le domaine spectral et dans le domaine temporel est donnée
par la figure ci-dessous :
Le diagramme de l’œil pour différentes valeurs du facteur de retombée α est donnée ci-dessous :
1. Introduction :
1-1. Généralités :
La modulation a pour objectif d’adapter le signal à émettre au canal de transmission. Cette opération
consiste à faire varier un ou plusieurs paramètres d’une onde sinusoïdale, appelée porteuse, en fonction
du signal constitue l’information à transmettre, appelé signal modulant. La grandeur qui peut être modulée
est l’amplitude, la fréquence ou la phase de la porteuse.
Les types de modulation les plus rencontrés sont les suivants :
Modulation par Déplacement d’amplitude MDA (Amplitude Shift Keying ASK)
Modulation par Déplacement de Phase MDP (Phase Shift Keying PSK)
Modulation par Déplacement de Phase Différentiel MDPD (Differential Phase Shift Keying DPSK).
Modulation d’amplitude de deux porteuses en quadrature MAQ (Quadrature Amplitude Modulation
QAM).
Modulation par Déplacement de Fréquence MDF (Frequency Shift Keying FSK)
1-2. Définitions de quelques grandeurs utiles (Rappel) :
1-2-1. Symbole :
Un symbole est un élément d’un alphabet. Si M est la taille de l’alphabet, le symbole est alors dit M-aire.
Lorsque M=2, le symbole est dit binaire. En groupant, sous forme d’un bloc, n symboles binaires
indépendants, on obtient un alphabet de 𝐌 = 𝟐𝐧 symboles M-aires. Ainsi un symbole M-aire véhicule
l’équivalent de 𝐧 = 𝐥𝐨𝐠 𝟐 𝐌 bits.
1-2-2. Débit binaire D :
Le débit binaire D se définit comme étant le nombre de bits transmis par seconde. Il sera égal ou supérieur
à la rapidité de modulation selon qu’un changement d’état représentera un bit ou un groupement de bits.
𝟏
𝐃= (𝐛𝐢𝐭𝐬/𝐬)
𝐓𝐛
1-2-3. Rapidité de modulation R :
Elle se définit comme étant le nombre de changement d’états par seconde d’un ou de plusieurs paramètres
modifiés simultanément. Un changement de phase du signal porteuse, une excursion de fréquence ou une
variation d’amplitude sont par définition des changements d’états. La rapidité de modulation est :
𝟏
𝐑= (𝐛𝐚𝐮𝐝𝐬)
𝐓
1-2-4. Probabilité d’erreur :
La probabilité d’erreur par symbole est définie par Pe = Pr[α′k ≠ αk ] où α′k désigne la décision du récepteur
et αk le symbole émis.
1-2-5. Taux d’erreur par bit (TEB ou TEEB) :
C’est un indicateur de la qualité d’une transmission numérique. Il est défini par :
𝐍𝐨𝐦𝐛𝐫𝐞 𝐝𝐞 𝐛𝐢𝐭𝐬 𝐞𝐫𝐫𝐨𝐧é𝐬
𝐓𝐄𝐁 =
𝐍𝐨𝐦𝐛𝐫𝐞 𝐝𝐞 𝐛𝐢𝐭𝐬 𝐭𝐫𝐚𝐧𝐬𝐦𝐢𝐬
𝐏
Dans le cas où le rapport signal sur bruit est grand, une expression approchée du TEB est : 𝐓𝐄𝐁 ≈ 𝐥𝐨𝐠𝐞 𝐌
𝟐
La densité spectrale de puissance (DSP) du signal modulé m(t) se déduit de la DSP du signal en bande de
base e(t) par l’équation suivante :
𝟏
𝛄𝐦 (𝐟) = [𝛄𝐞 (𝐟 − 𝐟𝟎 ) + 𝛄𝐞 (−𝐟 − 𝐟𝟎 )]
𝟒
D. Modulation et démodulation :
Le schéma synoptique simplifié d’un modulateur MDA est donné par la figure suivante :
Le schéma synoptique simplifié de la démodulation cohérente du signal MDA est donné ci-dessous :
La multiplication de ce signal par une onde sinusoïdale issue d’un oscillateur cos(ω0 t + ϕ1 ) donne :
1
S1 (t) = ∑ ak h(t − kT)[cos(2ω0 t + ϕ0 + ϕ1 ) + cos(ϕ0 − ϕ1 )]
2
k
Le terme en cos(2ω0 t) sera éliminé par filtrage pour obtenir le signal :
1
S2 (t) = ∑ ak h(t − kT)cos(ϕ0 − ϕ1 )
2
k
Si le récepteur dispose d’un oscillateur local synchronisé en fréquence et en phase sur celui de l’émission,
ϕ0 sera voisine de ϕ1 et le signal S2 (t) représente alors le signal porteur d’information :
1
S2 (t) ≈ ∑ ak h(t − kT)
2
k
E. Performances de la MDA-M :
Pour comparer les différentes modulations, on exprime la probabilité d’erreur en fonction du rapport
Eb /N0 .
M−1 3log2 M Eb
Or on a montré que: Pe = erfc √ . sa représentation est donnée à la figure ci-dessous.
M M²−1 N0
Pour conserver une probabilité d’erreur par symbole constante lorsque M augmente, il faut aussi
augmenter le rapport Eb /N0 . Autrement dit, il faut augmenter l’énergie émise par bit Eb .
Lorsqu’on augmente M (nombre de bits transmis par symbole) on remarque que l’efficacité spectrale 𝛈 =
𝟏
𝐥𝐨𝐠 𝟐 𝐌 augmente (pour une bande B donnée). Mais la probabilité d’erreur Pe augmente aussi, et pour
𝐓𝐁
ne pas la dégrader, il sera nécessaire d’augmenter l’énergie émise par bit Eb .
m(t) = R e [ejϕk h(t − kT) ej(ω0 t+ϕ0) ] = R e [∑ h(t − kT)ej(ω0 t+ϕ0 +ϕk ) ]
k
Dans l’intervalle de temps [𝐤𝐓, (𝐤 + 𝟏)𝐓[ ; on aura :
𝐦(𝐭) = 𝐑 𝐞 [𝐀. 𝐞𝐣(𝛚𝟎 𝐭+𝛟𝟎 +𝛟𝐤) ] = 𝐀 𝐜𝐨𝐬(𝛚𝟎 𝐭 + 𝛟𝟎 + 𝛟𝐤 )
= 𝐀 𝐜𝐨𝐬(𝛚𝟎 𝐭 + 𝛟𝟎 ) 𝐜𝐨𝐬(𝛟𝐤 ) − 𝐀 𝐬𝐢𝐧(𝛚𝟎 𝐭 + 𝛟𝟎 ) 𝐬𝐢𝐧(𝛟𝐤 )
La phase de la porteuse est modulée par l’argument ϕk de chaque symbole ce qui explique le nom donné
à la MDP. la porteuse en phase cos(ω0 t + ϕ0 ) est modulée en amplitude par le signal Acos(ϕk ) et de même
pour la porteuse en quadrature.
La figure ci-dessous montre différentes constellations de MDP-M pour M=2, 4 et 8 codés en binaire réfléchi.
Si le nombre de constellation dépasse 16, on sera condamné à avoir du bruit.
A. Modulation et démodulation :
Le modulateur est constitué d’un multiplicateur qui effectue le changement de fréquence sur un signal
numérique codé en NRZ.
0 0 00 π 1 1 π
√2 √2 m(t) = √2. cos (ω0 t + )
4 2 2 4
1 0 01 3π -1 1 π
√2 √2 m(t) = √2. cos (ω0 t + 3 )
4 − 4
2 2
1 1 11 5π -1 -1 π
√2 √2 m(t) = √2. cos (ω0 t − 3 )
4 − − 4
2 2
0 1 10 7π 1 -1 π
√2 √2 m(t) = √2. cos (ω0 t − )
4 − 4
2 2
On remarque qu’il existe une relation simple entre les bits paires et ak et entre les bits impairs et bk , où
{ik } la suite des valeus du train binaire au rythme Tb = T/2.
ak = 1 − 2i2k et bk = 1 − 2i2k+1
Soit :
m(t) = ∑(1 − 2i2k )h(t − kT) cos(ω0 t + ϕ0 ) − (1 − 2i2k+1 )h(t − kT)sin(ω0 t + ϕ0 )
k
B. Chronogramme de MDP-4 :
La figure ci-dessous met en évidence la distribution des bits numérotés du train binaire entrant {ik } vers les
trains binaires {iak } et {ibk }, ainsi que le retard à introduire sur la voie en phase pour réaligner les deux flux
de bits.
π
On observe aussi que la phase du signal modulé m(t) peut changer de 0, ± 2 , ou π radiants lors du passage
d’un symbole à un autre.
C. Modulation et démodulation :
Le schéma synoptique montre le démultiplexage du train binaire à l’entrée du modulateur en deux trains
binaires sur les voies en phase et en quadrature. Les deux trains binaires sont alors codés en NRZ.
um (t) = ua (t) cos(ω0 t + ϕ0 ) − ub (t)sin(ω0 t + ϕ0 ).
La démodulation cohérente est applicable lorsque le récepteur a une connaissance exacte de la fréquence
et de la phase de la porteuse. Le schéma synoptique d’un démodulateur cohérent pour la MDP-4 est
présenté à la figure suivante :
Or nous avons montré que ak module en amplitude la porteuse en phase et bk module en amplitude la
porteuse en quadrature. Une solution générale pour générer les ak et les bk à partir du train entrant {ik }
est de faire intervenir deux convertisseurs N/A ainsi qu’une logique de contrôle dans le modulateur.
B. Efficacité spectrale :
Pour une même rapidité de modulation R =1/T, le spectre du signal modulé de la MDP-M est identique à
celui du signal MDP-2.
Toujours pour une même rapidité de modulation, le débit binaire D = 1/Tb de la MDP-M est multiplié par
n = log 2 M par rapport à celui de la MDP-2. Autrement dit, pour un spectre identique (et donc largeur de
bande B constante), l’efficacité spectrale η = D/B est multiplié par n = log 2 M.
M Modulation Débit binaire D Efficacité spectrale η
2 MDP-2 D η
4 MDP-4 2.D 2.η
8 MDP-8 3.D 3.η
16 MDP-16 4.D 4.η
C. Performances :
L’augmentation de M réduit la distance entre symboles adjacents sur la constellation et cela dégrade
naturellement la probabilité d’erreurs. On montre que la probabilité d’erreurs Pe s’écrit :
Eb π
Pe = erfc (√log 2 M. . sin )
N0 M
Cette probabilité d’erreur Pe par symbole est représentée à la figure ci-dessous pour M allant de 2 à 32 en
fonction de Eb /N0 . On constate que pour conserver une probabilité d’erreur par symbole constante lorsque
M augmente, il faut aussi augmenter le rapport Eb /N0 .
Dans le cas de l’utilisation d’un code de Gray en négligeant la probabilité d’erreur entre symboles non
P
voisins, la probabilité d’erreur par bit Peb peut s’écrire : Peb = logeM
2
D. Conclusion :
La complexité de l’ensemble Emetteur/Récepteur de la MDP augmente avec M. Cependant cette
complexité n’est pas très élevée fait de la MDP une modulation fréquemment utilisée pour M allant de 2 à
16 avec de bonnes performances.
Dans la MDP on peut avoir des sauts de phases importants (±π radiants) qui font apparaitre des
discontinuités d’amplitude. Les modulations décalées sont une solution à ce problème.
2-4. Modulation d’amplitude sur deux porteuses en quadratures (MAQ) :
C’est une modulation dite bidirectionnelle. La MDA et la MDP ne constituent pas une solution satisfaisante
pour utiliser efficacement l’énergie émise lorsque le nombre de points M est grand. En effet, dans la MDA
les points de la constellation sont sur une droite, et dans la MDP les points sont sur un cercle. Or, la
probabilité d’erreur est fonction de la distance minimale entre les points de la constellation, et la meilleure
modulation est celle qui maximise cette distance pour une puissance moyenne donnée. Un choix plus
rationnel est alors une modulation qui répartit les points uniformément dans le plan.
𝐮𝐦 (𝐭) = 𝐮𝐚 (𝐭) 𝐜𝐨𝐬(𝛚𝟎 𝐭 + 𝛟𝟎 ) − 𝐮𝐛 (𝐭)𝐬𝐢𝐧(𝛚𝟎 𝐭 + 𝛟𝟎 )
Où :
ua (t) = ∑k ak h(t − kT) et ub (t) = ∑k bk h(t − kT)
Le signal modulé um (t) est donc la somme des deux porteuses en quadrature.
A. Constellations MAQ-M :
Les symboles ak et bk prennent respectivement leurs valeurs dans deux alphabet à M éléments
(A1 , A2 , … , AM ) et (B1 , . . , BM ) donnant ainsi naissance à une modulation possédant un nombre E = M² états.
Par exemple, la MAQ-16 est construite à partir de symboles ak et bk qui prennent leurs valeurs dans
l’alphabet {±d, ±3d} où d est une constante donnée. Une représentation de la constellation de cette
modulation est donnée sur la figue ci-dessous pour MAQ-16 et MAQ-64.
lorsque les symboles ak et bk prennet leurs valeurs dans l’alphabet {±d, ±3d, ±5d,…, ±(M-1)d} avec M = 2n ,
on obtient une modulation à 22n états et une constellation avec un contour carrée.
B. Modulation-démodulation :
Le modulateur MAQ peut être représenté par le schéma de principe suivant :
Le synoptique du démodulateur MAQ-M est très voisin de celui proposé pour la démodulation MDP.
C. Efficacité spectrale :
Pour une même rapidité de modulation 1/T, le débit binaire 1/Tb de la MAQ-M est multiplié par n par
rapport à celui de la MAQ-2.
n M= 𝟐𝐧 Modulation Débit binaire Efficacité spectrale : η
1 2 MAQ-2 D η
2 4 MAQ-4 2.D 2. η
4 16 MAQ-16 4.D 4. η
6 64 MAQ-64 6.D 6. η
8 256 MAQ-256 8.D 8. η
Cette écriture montre que la modulation MAQ peut être considérée comme une modulation simultanée de
la phase et de l’amplitude. Ainsi, la modulation de phase MDP peut être considérée comme une modulation
MAQ où Ak est constant. De même, la modulation d’amplitude MDA peut être considérée comme une
modulation MAQ où les bk sont nuls.
E. Exemple :
La constellation de la modulation Co-rotating Interaction Region CIR (4,4,4,4) à 4 amplitudes et 4 phases ou
MDAP-16 (Modulation par Déplacement d’Amplitude et de Phase, parfois donnée à la MAQ) est donnée
comme suit :
Δf Δf Δf
Dans un intervalle [kT, (k+1)T[, la fréquence f(t) = f0 + ak devient : f1 = f0 − ou f2 = f0 +
2 2 2
f1 +f2 Δf
f0 = ; Δf = |f2 − f1 | ; um (t) = cos (2π(f0 ± )t)
2 2
B. Performances :
Il est possible de comparer les MDF-M entre elles, en utilisant la probabilité d’erreur par bit en fonction du
rapport Eb /N0 .
Ces courbes montrent que contrairement aux modulations MDA et MDP, les performances sont améliorées
lorsqu’on augmente M. Cependant l’augmentation de M entraine aussi l’augmentation de l’occupation
spectrale.