Vous êtes sur la page 1sur 31

2ème Année Cycle de Préparation à l’Agrégation

Sciences Industrielles de l’Ingénieur et Ingénierie Electrique

Notes de cours :
Communication Numérique

Préparé par :
Prof : A. EL FARNANE

Électronique numérique 2021/2022


Communication Numérique

CHAPITRE 1 : GENERALITES SUR LA COMMUNICATION NUMERIQUE

1. Message numérique :
Un message numérique est défini comme une suite d’éléments pouvant prendre une parmi Q valeurs
possibles, on appelle « alphabet » l’ensemble de ces valeurs. Les éléments, qui peuvent aussi considérés
comme des variables aléatoires discrètes, sont dit Q-aires. Dans le cas fréquent, l’alphabet est constitué
uniquement de deux valeurs, notées 0 et 1 (éléments binaires).
Par exemple, le contenu d’une page dactylographiée est un message numérique constitué d’éléments
Q-aires (lettre a, b, A, B… et signes de ponctuations). Ainsi, le code Morse est un message numérique
constitué d’éléments binaire (suite de tirets et de points)
En fait, il est toujours possible de se ramener à une structure binaire des messages en remplaçant chaque
élément Q-aire par un ensemble de P éléments binaires, avec :
P = [log 2 Q] + 1
Où [X] désigne la partie entière de X. Nous ne considérons dans la suite que des messages à éléments
binaires.
2. La chaine de transmission numérique :
2.1. Principe d’une chaine de transmission numérique :
Nous avons tous utilisés un téléphone portable ou un ordinateur pour communiquer une certaine
information. Dans ce cours nous allons voir les mécanismes qui permettent à ces communications d’avoir
lieu. La chaine de communication totale est donnée sur la figure 1.

Figure 1 : Principe d’une chaine de transmission numérique

Cette chaine de communication représente la communication appelée « point à point », c'est-à-dire d’une
seule source à un seul destinataire, et c’est la base pour les autres modèles de communication.
D’après la figure 1, on distingue principalement, la source de message, le milieu de transmission et la
destination qui sont les données du problème, le codage et le décodage de source, le codage et le décodage
de canal, l’émetteur et le récepteur qui sont choisis par le concepteur pour réaliser le système de
transmission.

CPA2–S3IE/A. EL FARNANE 1/30


Communication Numérique

2.2. Source de message :


Pour réaliser la transmission numérique, le message à transmettre doit être sous forme numérique. Si la
source délivre un message analogique tel que la parole, il faut réaliser une conversion analogique-
numérique du message (échantillonnage, quantification et codage sur n bits).

Figure 2 : Principe de numérisation d’une source analogique

2.3. Codage de source :


Le principe du codage de source qui trouve ses fondements dans la théorie de l’information ne sera pas
abordé dans ce cours. Retenons que le message, après codage de source, est constitué par une suite
d’éléments binaires mutuellement indépendants et prenant les états 0 et 1, avec des probabilités p0 et p1.
On parle alors de source à éléments binaires indépendants et identiquement distribués (i.i.d) sur l’alphabet
{0,1}.
La source de message numérique codée est caractérisée par son débit binaire D qui exprime le nombre de
bits émet par seconde. Si l’intervalle de temps séparant l’émission de deux bits consécutifs est constant et
égale à Tb , alors le débit binaire peut s’écrire.
1
D =
Tb
Si l’émission d’éléments binaires s’effectue à cadence constante (un élément binaire toutes les Tb
secondes) la transmission est dite synchrone. Par contre, si la cadence d’émission est variable dans le temps
la transmission est dite asynchrone.
2.4. Codage du canal :
Le codage du canal, aussi appelé détecteur et/ou correcteur d’erreurs, consiste à insérer dans le message
des éléments binaires dits de redondance suivant une loi donnée. Le décodeur de canal, qui connait la loi
de codage utilisée à l’émission, vérifié si cette loi est toujours respectée en réception. Si ce n’est pas le cas,
il détecte la présence d’erreurs de transmission qu’il peut corriger sous certaines conditions. Par exemple le
code de parité.
2.5. Emetteur :
Un émetteur permet de générer un signal électrique (représentation physique du message) qui peut être
en bande de base ou sur fréquence porteuse. C’est la première fonction de l’émetteur, appelée
généralement modulation.
la modulation consiste à associer à chaque mot de n bits issu du message, un signal Si (t) ; (i = 1, … , M)
de durée T = nTb , choisi parmi M = 2n signaux en fonction du mots de n bits.
On définit la rapidité de modulation R (exprimée en Bauds), comme le nombre de signaux émis par le
modulateur par unité de temps.
1
R=
T
Si on parle de transmission M-aire, la rapidité de modulation R s’exprime en fonction du débit binaire D :
D D
R= =
log 2 M n

CPA2–S3IE/A. EL FARNANE 2/30


Communication Numérique

Exemple :
Pour n=1 (transmission binaire), on aura deux signaux sinusoïdaux S0 (t) et S1 (t), de même fréquence et
déphasées de π, qui sont respectivement associés aux éléments binaires 0 et 1.

Les autres fonctions d’un émetteur, sont :


 Adaptation du signal modulé au milieu de transmission.
 Filtrage du signal modulé pour limiter sa bande, et permettre ainsi à plusieurs utilisateurs de partager
un même milieu de transmission sans risque d’interférence.
 Changement de fréquence qui permet de centrer la bande du signal modulé autour de la fréquence
intermédiaire FI souhaitée.
 Amplification.
 Transformation d’un signal électrique en un signal électromagnétique.
2.6. Canal de transmission :
Le canal de transmission, au sens de la théorie de communication, inclure le milieu de transmission, le bruit
et le filtre d’émission placé physiquement dans l’émetteur, ainsi que les antennes d’émission et de
réception pour les transmissions en espace libre.

Figure 3 : Constitution d’un canal de transmission

Le milieu de transmission représente le lien physique entre l’émetteur et le récepteur, il est pratiquement
constitué par Câble bifilaire, Câble coaxial, Fibre optique ou Espace libre.
Le bruit est une perturbation aléatoire dont les origines sont le milieu de transmission (bruit externe), ou
les dispositifs électroniques utilisés dans le récepteur (bruit interne).
Ce bruit b(t) peut être modélisé par un processus aléatoire Gaussien, à moyenne nulle, stationnaire,
indépendant du signal émis et de densité spectrale bilatérale γb (f) uniforme.
N0
γb (f) =
2
On distingue, en communication numérique, deux types de transmissions principales :
 Transmission en bande de base (codage en ligne) :
La bande de fréquence B allouée à la transmission du message numérique est comprise entre une
fréquence égale ou proche de zéro et une fréquence F. Pour cette transmission on utilise les câbles
comme support.
 Transmission sur onde porteuse (modulation) :
La bande de fréquence B allouée à la transmission est centrée autour d’une fréquence f0 , appelée
fréquence de la porteuse. Le milieu de transmission est constitué principalement de l’espace libre.

CPA2–S3IE/A. EL FARNANE 3/30


Communication Numérique

2.7. Récepteur :
Le récepteur qui a pour rôle de restituer le message émis par la source à partir du signal reçu, comprend
différentes fonctions selon le type de transmission considérée.
En cas d’une transmission en bande de base, le récepteur est de la forme suivante :

En cas d’une transmission sur fréquence porteuse, le récepteur est de la forme suivante :

La qualité de la transmission numérique s’exprime par le taux d’erreur sur bits TEB définit comme suit :
𝐓𝐚𝐮𝐱 𝐝𝐞 𝐛𝐢𝐭𝐬 𝐞𝐫𝐫𝐨𝐧é𝐬
𝐓𝐄𝐁 = 𝐓𝐚𝐮𝐱 𝐝𝐞 𝐛𝐢𝐭𝐬 𝐫𝐞ç𝐮𝐬

Ce taux d'erreur par bits s'exprime en puissance négative. Par exemple, 10−3 signifie que l'on a une erreur
binaire pour mille bits transmis.

CPA2–S3IE/A. EL FARNANE 4/30


Communication Numérique

CHAPITRE 2 : TRANSMISSION EN BANDE DE BASE

1. Les codes en lignes :


1-1. Principe des codes en lignes :
Considérons la transmission d’un message constitué par une suite d’éléments binaires αk , émis aux instants
kTb , indépendants et identiquement distribués (i.i.d) sur l’alphabet {0,1}, avec :
pi = Pr{ak = i ; ∀ k} avec i = 0 ou 1
Nous supposons dans la suite que les probabilités p0 et p1 sont identiques (p0 = p1 = 1/2).
L’opération réalisée par le codeur en ligne est la suivante :
 Si αk = 0 émission du signal S0 (t − kTb )
 Si αk = 1 émission du signal S1(t− kTb )
 Si t ∉ [0, Tb [ pas d’émission Si (t) = 0
les éléments binaires {αk } associe au codeur en ligne dont le signal de sortie e(t) ayant pour expression :
e(t) = ∑k Si (t − kTb ) où i = 0 ; 1
Les signaux Si (t) peuvent s’exprimer en fonction d’une onde unique h(t) de durée Tb : Si (t) = Ai h(t) où
i = 0 ; 1. Donc le signal e(t) peut s’écrire sous la forme :
ak = A0 si αk = 0
e(t) = ∑k ak h(t − kTb ) avec {
ak = A1 si αk = 1
L’opération précédente peut être généralisée en associant à chaque mot de n bits issu du message un signal
Si (t) de durée T=nTb , choisi parmi M = 2n signaux, en fonction de la valeur des n bits.
e(t) = ∑k Si (t − kT) où i = 0, 1, … , (M − 1)
Pour la plus part des codes de ce type, les signaux Si (t) peuvent aussi s’exprimer en fonction d’une forme
d’onde unique Si (t) = Ai h(t) où i = 0, 1, … , (M − 1). Donc le signal e(t) peut s’écrire sous la forme :

e(t) = ∑ ak h(t − kT)


k
Où ak sont des symboles M-aires qui prennent leurs valeur dans un alphabet à M éléments
{A0 , A1 , … , AM−1 }.
L’utilisation de symbole M-aires permet de réduire la rapidité de modulation R en sortie du codeur en ligne.
1-2. Critères de choix d’un code en ligne :
Le choix d’un code en ligne doit se faire en vu de garantir les performances suivantes :
 Assurer la compatibilité entre le débit D à transmettre et la bande passante du canal.
 Pour réaliser un décodage, le récepteur doit reconstituer le signal de synchronisation (Horloge) à
partir du spectre du code en ligne reçu.
 Lorsque la distance entre la source de message et le destinataire est importante, le spectre du code
en ligne doit être nul au voisinage de la fréquence zéro pour compenser l’atténuation et la distorsion
apporté par le câble.
Donc, les critères de choix d’un code en ligne dépendent de ses propriétés spectrales. Il est donc nécessaire
de savoir la densité spectrale de puissance et le spectre d’un code en ligne.

CPA2–S3IE/A. EL FARNANE 5/30


Communication Numérique

1-3. Densité spectrale de puissance d’un code en ligne :


Remarquons que le signal e(t) en sortie du codeur peut être interprété comme le résultat du filtrage d’un
signal a(t) par un filtre dont la réponse impulsionnelle est h(t).

Avec : e(t) = a(t) h(t) où a(t) = ∑k ak δ(t − kT)


La densité spectrale de puissance γe (f) du signal de sortie e(t) peut s’exprimer en fonction de la densité
spectrale γa (f) du signal d’entrée a(t) par la relation :
𝛄𝐞 (𝐟) = 𝛄𝐚 (𝐟)|𝐇(𝐟)|𝟐
Où H(f) est la transformée de Fourier de h(t) et γa (f) la densité spectrale des symboles ak .
On démontre que la densité spectrale de puissance γa (f) du signal a(t), dans le cas général où les symboles
ak sont corrélés peut s’écrire sous la forme :
+∞
𝛔𝟐𝐚 𝟐𝛔𝟐𝐚 𝐦𝟐𝐚 +∞ 𝐤
𝛄𝐚 (𝐟) = + ∑ 𝚪 ′ 𝐚 (𝐤) 𝐜𝐨𝐬(𝟐𝛑𝐤𝐟𝐓) + ∑ 𝛅(𝐟 − )
𝐓 𝐓 𝐓² −∞ 𝐓
𝐤=𝟏

 ma : La moyenne des symboles ak (centrés).


 σ2a : La variance des symboles ak . Elle est toujours positive ou nulle.
 Γ ′ a (k): La fonction d’autocorrélation normalisée des symboles ak .
En tenant compte du fait que le message numérique est une suite stationnaire d’éléments binaires αk , les
symboles ak sont aussi stationnaires. Alors, pour n et k quelconques, on a :
𝐄[(𝐚𝐧 −𝐦𝐚 )(𝐚𝐧−𝐤 −𝐦𝐚 )]
𝐦𝐚 = 𝐄[𝐚𝐧 ] ; 𝛔𝟐𝐚 = 𝐄[(𝐚𝐧 − 𝐦𝐚 )𝟐 ] ; 𝚪 ′ 𝐚 (𝐤) = 𝛔𝟐𝐚

Où E est l’espérance mathématique d’une variable aléatoire. C’est une valeur numérique permettant
d’évaluer le résultat moyen d’une expérience aléatoire.
La densité spectrale de puissance du signal e(t) comprend donc une partie continue γce (f) :
+∞
c (f)
σ2a 2σ2a
γe = |H(f)|² + |H(f)|² ∑ Γa′ (k)cos(2πkfT)
T T
k=1
Et une partie discrète γde (𝑓), constituée par un ensemble des raies aux fréquences k/T :
+∞
d (f)
m2a k 2 k
γe = ∑ |H ( )| δ(f − )
T² T T
−∞
1-4. Exemple de code en lignes :
1-4-1. Codes en ligne à symboles indépendants :
Les symboles ak sont indépendant, donc la fonction d’autocorrélation Γ ′ a (k) = 0 ∀ k ≠ 0. Alors,
l’expression de la densité spectrale de puissance du signal e(t) devient :
+∞
σ2a 2
m2a k 2 k
γe (f) = |H(f)| + ∑ |H ( )| δ(f − )
T T² T T
−∞
Dans la suite nous allons présenter quelques exemples de codes en ligne à symboles indépendants.
A. Code NRZ (Non Retour à Zéro) :
Le code NRZ est le plus simple. Le « 1 » est codé par un niveau haut maintenu pendant une période
d’horloge et le « 0 » est codé par un niveau bas pendant la même durée.
A chaque élément binaire αk du message, on associe un symbole ak tel que :

CPA2–S3IE/A. EL FARNANE 6/30


Communication Numérique
ak = 1 si αk = 1 V ∀ t ∈ [0, Tb [
{ Ainsi: h(t) = { porte d’amplitude V, de durée Tb
ak = −1 si αk = 0 0 ailleurs
Le chronogramme du code NRZ binaire, est de la forme suivante :

Les éléments binaires αk sont i.i.d sur l’alphabet {0,1} ; donc soit :
1 1 1 1
ma = 2 (1) + 2 (−1) = 0 et σ2a = 2 (1 − 0)2 + 2 (−1 − 0)2 = 1.
sin πfTb 2
D’où : γe (f) = V²Tb [ ] = V²Tb sinc²(fTb )
πfTb

Dans le cas général, la densité spectrale de puissance du code NRZ M-aire :


(M²−1) sinπfT 2 (M2 −1)
γe (f) = V²T [ ] = V²Tsinc²fT
3 πfT 3

 La bande spectrale occupée est de l’ordre de 1/Tb (Hz)


 La DSP ne présente pas de raie à la fréquence bit 1/Tb ce qui rend la récupération d’horloge par
filtrage (ou à l’aide d’une PLL) n’est pas garantie à la réception.
 Les signaux transmis selon les normes RS232, RS421, RS422, RS485 utilisent le mode NRZ.
B. Code RZ binaire (retour à zéro) :
On peut considérer que les symboles associés aux deux caractères 0 et 1 sont :
 Un niveau 0 pour un 0.
 un niveau 1 pendant T/2 suivi de 0 pendant la même durée pour un 1.
ak = 1 si αk = 1 V ∀t ∈ [0, λTb [
{ Donc pour 0 < 𝜆 ≤ 1 : h(t) = {
ak = 0 si αk = 0 0 ailleurs

Ce codage peut être obtenu à partir du code NRZ par l’opération logique AND.
1
Le chronogramme du code RZ pour λ = 2 est représenté ci-dessous :

CPA2–S3IE/A. EL FARNANE 7/30


Communication Numérique

Les éléments binaires αk sont i.i.d sur l’alphabet {0,1} ; donc soit :
1 1 1 1 1 2 1 1 2 1
ma = 2 (1) + 2 (0) = 2 et σ2a = 2 (1 − 2) + 2 (0 − 2) = 4.

D’où, la densité spectrale de puissance du code RZ binaire s’écrit alors :


V²λ²Tb sin πfλTb 2 +∞ V 2 λ2 sin πkλ 2 k
γe (f) = [ ] +∑ [ ] δ (f − )
4 πfλTb k =−∞ 4 πkλ Tb
1
En général, λ = 2 et seules les raies aux fréquences (2k + 1)/Tb subsistent dans la densité spectrale.
V2 Tb πfTb V2 V2 1 2k+1
γe (f) = sinc 2 ( ) + 16 δ(f) + ∑k≠0 (2k+1)2 δ (f − )
16 2 4π2 Tb

On remarque la présence d’une raie à la fréquence bit. Il est donc possible de restituer l’horloge bit.
C. Code biphasé binaire (ou code Manchester) :
Un « 0 » est représenté par une transition montante au milieu d’une période d’horloge, par contre, un « 1 »
est représenté par une transition descendante.
Ce code en ligne utilise la même règle de codage que le code NRZ binaire :
T
V ∀ t ∈ [0, b [
a =1 si αk = 1 2
{ k Mais, h(t) a pour expression : h(t) = { −V ∀ t ∈ [Tb , T [
ak = −1 si αk = 0 2 b
0 ailleurs
Ce codage peut être obtenu à partir du code NRZ par l’opération XOR. Un exemple de chronogramme est
représenté sur la figure suivante :

Les éléments binaires αk sont i.i.d sur l’alphabet {0,1} ; donc soit :
1 1 1 1
ma = 2 (1) + 2 (−1) = 0 et σ2a = 2 (1 − 0)2 + 2 (−1 − 0)2 = 1
D’où, la densité spectrale de puissance du code biphasé binaire est :
πfT
πfTb πfTb sin4 ( 2 b )
2 2 2
γe (f) = V Tb sin ( ) sinc ( ) = V²Tb
2 2 πfT
( 2 b )2
Elle est de la forme suivante :

CPA2–S3IE/A. EL FARNANE 8/30


Communication Numérique

on conclut que la bande occupée est de l’ordre de 2/Tb . En plus, la DSP ne présente pas de composante à
fréquence nulle, donc on peut transmettre ce signal à des distances importantes sans qu’il ait atténuation
ou distorsion apporté par le câble. Ainsi, ce code est très robuste au bruit.
1-4-2. Codes en ligne à symboles dépendants :
Pour intervenir sur la forme de la densité spectrale de puissance d’un code en ligne, et satisfaire des
contraintes spectrales particulières, on a introduit de la corrélation entre les symboles ak tout en
conservant l’hypothèse d’une source de message à éléments binaires (i.i.d).
A. Code bipolaire ou code AMI (Alternance Marked Inversion) :
Un bit « 0 » est représenté par un niveau zéro pendant une période d’horloge, par contre, un « 1 » est
représenté par un niveau alternativement +1 ou −1.
La corrélation des symboles affecte alternativement les valeurs +1 et −1 aux symboles ak lorsque l’élément
binaire αk est égal à 1. La règle du codage est la suivante :
ak = ±1 si αk = 1
{
ak = 0 si αk = 0
L’algorithme de codage du code AMI est schématisé comme suit :

1 1 1
On a: Pr{ak = 0} = 2 ; Pr{ak = 1} = 4 ; Pr{ak = −1} = 4
1 1 1 1 1 1 1
Donc, soit : ma = 2 (0) + 4 (1) + 4 (−1) = 0 et σ2a = 2 (0 − 0)2 + 4 (1 − 0)2 + 4 (−1 − 0)2 = 2
Calculons maintenant, la fonction d’autocorrélation :
E[(an − ma )(an−k − ma )]
Γa′ (k) =
σ2a
E[an an−k ]
Or, puisque ma = 0, soit : Γa′ (k) = σ2a
E[an an−1 ]
On démontre que Γ ′ a (k) = 0 ∀|k| ≥ 2. pour k = 1 , on a : Γa′ (1) = σ2a

Soit : E[an an−1] = (1)(−1)Pr{an = 1, an±1 = −1} + (−1)(1)Pr{an = −1, an±1 = 1}


1 1
1 (1)(−1)( )+(−1)(1)( ) 1
Ce qui donne en tenant compte du fait que σ2a = : Γa′ (1) = 2
1
2
= −2
2
2
D’où, la DSP du code AMI s’écrit sous forme :
1 1 1 1
γe (f) = [ + (− ) cos2πfTb ] |H(f)|2 = [ sin2 πfTb ] |H(f)|2
2Tb Tb 2 Tb
Si on utilise une forme d’onde h(t) de type RZ, Un exemple de chronogramme est le suivant :

CPA2–S3IE/A. EL FARNANE 9/30


Communication Numérique

On remarque que, le redressement du code AMI correspond exactement au code RZ


V2 Tb fTb
La DSP du code bipolaire RZ est donc : γe (f) = sin2 (πfTb ) sinc 2 ( )
4 2

B. Code HDB3 (Haute Densité Bipolaire d’ordre 3) :


Quel que soit le code utilisé la restitution de l’horloge bit peut être difficile si le nombre de transitions est
insuffisant. Pour remédier à ce problème on distingue le code HDBn.
Ce code est basé sur le code RZ bipolaire, il interdit la transmission d’une suite de plus de trois zéro
successifs. S’il n’y a pas plus de trois 0 successifs, dans le message binaire, la règle du codage est celle du
code AMI.
Si la suite de bits du message binaire à émettre comporte au moins quatre zéro successives, la règle du
codage consiste à remplacer la séquence « 0000 » par une des séquences possibles : « B00V » ou bien
« 000V » de sorte que deux viols successifs soient de polarités différentes, et où B et V sont respectivement
les symboles de bourrage et de viol.

Un exemple de chronogramme dont lequel on suppose que le dernier viol est de polarité positive.

CPA2–S3IE/A. EL FARNANE 10/30


Communication Numérique

2. Transmission en bande de base sur un canal idéal :


Dans ce paragraphe nous allons nous intéresser à :
 La structure du récepteur.
 Le calcul de ses performances en termes de probabilité d’erreur.
Et nous limitons notre étude en cas des hypothèses suivantes :
 Le canal de transmission est linéaire et invariant (filtre linéaire entièrement définit par sa réponse
impulsionnelle g e (t)).
 Le canal possède une bande passante infinie et apporte une atténuation a et un retard τ, de sorte
que l’on peut écrire : g e (t) = a δ(t − τ) (canal idéal a = 1 et τ = 0).
2-1. Transmission d’un symbole binaire unique :
Le signal reçu à l’entrée du récepteur peut s’écrire : 𝐱(𝐭) = 𝐚𝐚𝟎 𝐡(𝐭 − 𝛕) + 𝐁(𝐭)
 a0 est le symbole binaire unique.
 h(t) est la forme d’onde de durée Tb .
N0
 B(t) est un bruit blanc, gaussien, centré, stationnaire, de DSP bilatérale constante γB (f) = ∀f.
2
Nous supposons que la règle du codage est donnée par le code NRZ:
a = 1 si α0 = 1
{ 0
a0 = −1 si α0 = 0
Pour réaliser le récepteur, on doit filtrer le signal reçu afin de minimiser la puissance du bruit. Alors, on
impose un récepteur linéaire et on cherche à optimiser sa réponse pour obtenir un meilleur compromis
entre la réduction de puissance de bruit et la dégradation du signal utile.

L’échantillon 𝑦(t 0 ), prélévé en sortie du filtre de réception à l’instant t 0 est égal à :


y(t) = x(t) g r (t) = (a0 h(t) + B(t))g r (t) = a0 (h(t) g r (t)) + B(t) g r (t)
D’où : y(t 0 ) = a0 r(t 0 ) + b(t 0 )
 r(t) = h(t) g r (t) est la réponse du filtre de réception à l’onde h(t).
 b(t) = B(t) g r (t) est le bruit filtré par le filtre de réception.
y(t 0 ) est comparé à un seuil S et une décision est prise selon la règle suivante :
y(t 0 ) > S alors α′0 = 1
{
y(t 0 ) < S alors α′0 = 0
Le récepteur peut commettre deux types d’erreurs :
α′ = 1 alors que α0 = 0
{ 0′
α0 = 0 alors que α0 = 1
On montre que la probabilité d’erreur peut s’écrire comme suit :
1 r(t 0 ) + S 1 r(t 0 ) − S
Pe = p0 erfc ( ) + p1 erfc ( )
2 σ√2 2 σ√2
2 x 2
 erf(x) = ∫ exp(−t²)dt = exp(−x²) est la fonction d’erreur.
√π 0 √π
2 +∞
 erfc(x) = 1 − erf(x) = ∫ exp(−t²)dt est la fonction d’erreur complémentaire.
√π x
 {p0 , p1} est la distribution de probabilité associée à l’élément binaire α0 .
 σ² = E [b²(t 0 )]

CPA2–S3IE/A. EL FARNANE 11/30


Communication Numérique

2-1-1. Seuil optimal :


Le seuil optimal est obtenu en cherchant la valeur de S qui annule la dérivée de la probabilité d’erreur Pe .
dP
Donc pour dSe = 0, on obtient le seuil optimal définie comme suit :
σ² p0
Sopt = ln ( )
2r(t 0 ) p1
 Si p1 > p0 le seuil se déplace vers les valeurs négatives de manière à favoriser la décision α′0 = 1.
 Si p1 < p0 le seuil se déplace vers les valeurs positives de manière à favoriser la décision α′0 = 0.
1
 Si p0 = p1 = 2 alors Sopt = 0.
2-1-2. Filtre de réception optimal :
Cherchons la réponse optimale du filtre de réception qui minimise la probabilité d’erreur, appelé le filtre
adapté à la forme de l’onde h(t).
r(t0 ) 1 p
on remplace S par Sopt dans Pe et on pose ρ = et k = Ln (p0 ).
σ√2 4 1
1 k 1 k
Pe = p0 erfc (ρ + ) + p1 erfc (ρ − )
2 ρ 2 ρ
déterminons le rapport ρ qui minimise la probabilité d’erreur Pe afin d’avoir une réception optimale.
dPe 2 ρ+k 2
=− p exp (− ( ) )
dρ √ π 0 ρ
La probabilité d’erreur est donc décroissante en fonction du rapport ρ. Pour minimiser Pe il faut donc
+∞ 2
∫ h (t)dt E
maximiser ρ (ρmax = √ −∞ N = √Nh , Eh désigne l’énergie de l’impulsion h(t)).
0 0

1
Alors, si on considère p0 et p1 identiques : Pe = 2 erfc(ρ)
En exprimant ρ en fonction de la réponse impulsionnelle du filtre, on montre que ρ est maximal lorsque
le filtre de réception est égale à : g r (t) = K. h(t 0 − t)
sa réponse en fréquence a pour expression : Gr (f) = K. H ∗ (f) e−j2πft0
2-1-3. Probabilité d’erreur minimale :
+∞
l’énergie transmise par élément binaire Eb est donnée par : Eb = ∫−∞ a20 h2 (t)dt = a20 Eh
En tenant compte du fait que a0 = ±1 (code NRZ binaire), la probabilité d’erreur Pe est égale à :
1 E
Pe = erfc (√Nb )
2 0

 La probabilité d’erreur ne dépend pas de la forme de l’onde mais uniquement de son énergie.
 La probabilité d’erreur peut être utilisée pour évaluer les performances du code NRZ binaire et du
code biphasé, mais ne peut pas pour le code RZ binaire.
Cas du code RZ binaire :
En suivant la même démarche que précédemment et on supposant que l’élément binaire α0 prend les
1 1 E
valeurs {0,1} de façon équitable (p0 = p1 = 2). On démontre que : Pe = erfc (√2Nb )
2 0

CPA2–S3IE/A. EL FARNANE 12/30


Communication Numérique

2-2. Transmission d’un symbole M-aire unique :


2-2-1. Introduction :
Considérons la transmission d’un symbole M-aire sur un canal idéal. La structure du récepteur est
inchangée, seulement cette fois le comparateur est à (M−1) seuils Sp .
Supposons que le symbole M-aire a0 utilise de façon équiprobable les M valeurs de l’alphabet A, où
l’alphabet A = {±1, ±3, … , ±(2p + 1), … , ±(M − 1)} telle que M = 2n .
Le décodage du symbole a0 est réalisé en comparant l’échantillon y(t 0 ) aux différents seuils Sp ;
M M
où p ∈ {((− 2 ) + 1) , … , 0 , … (( 2 ) − 1)} ; et la décision « α′0 = 2p + 1 » est prise si Sp < 𝑦(t 0 ) < Sp+1 ;
M M
telle que p ≠ (− 2 ; 2 − 1)

2-2-2. Filtre de réception optimal et probabilité d’erreur minimale :


M−1 r(t )
0 M−1
En considérant des seuils optimaux, la probabilité d’erreur Pe s’écrit : Pe = erfc ( σ√2 )= erfc(ρ)
M M
+∞ 2
∫ h (t)dt
La probabilité d’erreur minimale est obtenue pour ρmax = √ −∞ .
N0

L’alphabet n’est plus binaire, on introduit donc l’énergie moyenne Em du signal à l’entrée du récepteur :
+∞
Em = ∫ E[a20 ] . h2 (t)dt
−∞
M
2 ( −1) M²−1
Or, on a : σ2a = E[a20 ] = ∑p=0 (2p + 1)2 =
2
M 3
Em
Donc, l’énergie moyenne reçue par élément binaire Eb est : Eb = log2 M
D’où, la probabilité d’erreur peut alors s’exprimer en fonction du rapport Eb /N0 comme suit :
M−1 3 log 2 M Eb
Pe = erfc √
M M² − 1 N0
En général, l’association entre symboles M-aires et éléments binaires est réalisée selon un code Gray.
Alors, pour M=4, soit l’association donnée par le tableau ci-contre :

2-3. Transmission d’une suite de symboles M-aire :


Considérons le cas général de la transmission d’une suite de symboles M-aires sur un canal à bande
passante infinie. Le signal x(t) reçu par le récepteur est :

𝐱(𝐭) = ∑ 𝐚𝐤 𝐡(𝐭 − 𝐤𝐓) + 𝐁(𝐭)


𝐤
Le signal y(t) en sortie du filtre de réception est : y(t) = ∑k ak r(t − KT) + b(t)
Pour décoder le symbole an , prélevons un échantillon y(t 0 + nT) = ∑k ak r(t 0 + (n − K)T + b(t 0 + nT)
En tenant compte du fait que le filtre de réception est adapté à la forme d’onde, g r (t) = h(t 0 − t), on a :
+∞
r(t 0 + mT) = ∫−∞ h(t)h(t − mT)dt
r(t 0 ) si m = 0
Ce qui, puisque h(t) est de durée T, conduit à : r(t 0 + mT) = {
0 si m ≠ 0
donc y(t 0 + nT) = an r(t 0 ) + b(t 0 + nT)

CPA2–S3IE/A. EL FARNANE 13/30


Communication Numérique

3. Transmission en bande de base sur canal à bande limitée :


En réalité, la bande passante d’un canal est limité. En effet :
 Un canal est généralement partagé entre plusieurs utilisateurs. Chaque utilisateur occupe sur le canal
une bande de fréquence B pour transmettre son message.
 Le milieu de transmission peut être sélectif en fréquence (ex : câble bifilaire, coaxial, antenne, etc.)
3-1. Interférence entre symbole et diagramme de l’œil :
Le principe d’une chaine de transmission en bande de base avec filtrage à l’émission est le suivant :

Le signal reçu x(t) est de la forme :


x(t) = ∑k ak he (t − kT) + B(t) avec he (t) = h(t) ∗ g e (t)
Le signal y(t) après filtrage de réception est de la forme suivante:
y(t) = ∑ ak r(t − kT) + b(t)
k
Où : r(t) = he (t) ∗ g r (t) et b(t) = B(t) ∗ g r (t)
L’échantillon de y(t) à l’instant (t 0 + nT) est :

y(t 0 + nT) = ∑ ak r(t 0 + (n − k)T) + b(t 0 + nT)


k
Avec un canal à bande limitée, le signal r(t) a une durée >2T.
L’échantillon y(t 0 + nT) peut dépendre du symbole an , mais aussi des symboles antérieurs, et même
postérieurs, au symboles an , si l’instant initial de décision t 0 est supérieur à T.
La figure ci-dessous illustre l’interférence entre symboles, c'est-à-dire, à t = t 0 + T ; y(t 0 + T ) dépend de
l’amplitude de l’impulsion a1 mais aussi des amplitudes des symboles ou des impulsions a0 et a2.

Donc: y(t 0 + nT) = an r(t 0 ) + ∑m≠0 an−m r(t 0 + mT) + b(t 0 )


Le deuxième terme de y(t 0 + nT) dépend des symboles an−m . On appelle m terme d’Interférence Entre
Symboles (IES).
3-2. Diagramme de l’œil et distorsion maximale :
Le diagramme de l’œil est la figure obtenue en superposant tous les traces ou réalisations du signal y(t)
non bruité, noté z(t) : z(t) = ∑m am r(t − mT)
Considérons l’intervalle [t1 ; t1 + T[ z(t + t1 ) = ∑m am r(t + t1 − mT) tel que 0 ≤ t < T

CPA2–S3IE/A. EL FARNANE 14/30


Communication Numérique

En supposant r(t) nul ou négligeable en dehors de l’intervalle [t1 − L1 T ; t1 + L2 T[ tels que L1 et L2 sont
des entiers. En présence d’une suite de symboles binaires, le nombre possible de traces du signal z(t + t1 )
est égal à 2(L1 +L2+1) . La superposition de ces traces constitue le digramme de l’œil associé au signal z(t) sur
l’intervalle [t1 ; t1 + T[.
Or : z(t + t1 + T) = ∑+∞ ′
m=−∞ a m′−1 r(t + t 1 − m T) pour 0 ≤ t < T

Le digramme de l’œil est périodique, son analyse peut être limitée à un intervalle de durée T.

En l’absence d’IES à l’instant de décision (t 0 + nT), toutes les traces du signal z(t) passent par un point
unique. Plus le digramme de l’œil est ouvert (vertical) à l’instant de décision et plus l’immunité au bruit est
grande. Plus l’ouverture horizontale du digramme de l’œil est importante et moins la transmission est
sensible aux erreurs de positionnement de l’instant de décision.
Pour un code en ligne à symboles M-aires utilisant l’alphabet de la sortie non bruitée en l’absence des IES,
la distorsion maximale Dmax est:
∑m≠0 |r(t 0 + mT)|
Dmax = (M − 1) ≥1
|r(t 0 )|
Si Dmax > 1, le diagramme de l’œil est complètement fermé à l’absence du bruit. Pour réaliser une
transmission numérique, l’œil doit être ouvert donc Dmax < 1.
3-3. Condition d’absence d’IES - Critère de Nyquist- :
L’absence d’IES aux instants t 0 + nT, impose que r(t) vérifie :
r(t 0 + nT) = r(t 0 ) δon ∀n Où δon symbole de Kronecker
Introduisons le signal échantillonné re (t) défini par : re (t) = r(t) ∑n δ(t − t 0 − nT)
t0
1 n
la transformée de Fourier R e (f) du signal re (t) est donné par : R e (f) = ∑n R(f − )e−j2πn T
T T

On montre que la condition d’absence d’IES peut s’exprimer par:


n
∑ R(t0 ) (f − ) = T
T
n
(t0 ) R(f) j2πft0
avec R (f) = e . Cette condition est appelée critère de Nyquist.
r(t0 )
1
Remarquons que si la fonction R(t0 ) (f) occupe une bande de fréquence inférieure à 2T ; elle ne peut pas
vérifier le critère de Nyquist.

CPA2–S3IE/A. EL FARNANE 15/30


Communication Numérique
1
R(t0 ) (f) = 0 pour B <|f|< 2T ; les motifs translatés ne se recouvrons pas, et leur somme ne donne pas un
résultat constant (T). Pratiquement, cela signifie qu’on ne peut pas transmettre sans IES un signal de
rapidité de modulation R =1/T dans une bande inférieure à 1/2T.
(t )
La fonction R m0 (f) qui assure une IES nulle s’écrit :
T ∀ |f| ≤ 1/2T
R(t0 ) (f) = {
0 ∀ |f| > 1/2T
(t )
La bande de fréquence 1/2T est appelée bande de Nyquist. La fonction R m0 (f) présente des discontinuités
1
aux fréquences ± 2T et elle correspond à une réponse en fréquence d’un filtre passe bas idéal de largeur
de bande 1/2T physiquement irréalisable.
(t )
La fonction R(f) aura donc l’expression suivante : R(f) = r(t 0 )R m0 (f) e−j2πft0
π(t−t0 )
sin( ) (t−t0 )
T
Et le signal r(t) correspondant a pour expression: r(t) = r(t 0 ) π(t−t0 ) = r(t 0 ) sinc
( ) T
T

Si on considère une bande de fréquence supérieure à [−1/2T ; 1/2T], il st possible de trouver des fonctions
qui vérifiant le critère de Nyquist et qui ne présentant pas les inconvénients de la solution précédente. Une
solution, généralement retenue dans les équipements de transmission, est la fonction CSα (f) réelle et
positive, appelée filtre en cosinus surélevé :
1−α
T si 0 ≤ |f| ≤
2T
T πT 1−α 1−α 1 + α
CSα (f) = [1 + cos ( (f − ))] si ≤ |f| ≤ fmax =
2 α 2T 2T 2T
1 + α
0 si |f| ≥ fmax =
{ 2T
Où α est appelée coefficient de retombée (roll-off factor) ; 0 ≤ α ≤ 1.
(1+α) (1+α)
Le filtre en cosinus surélevé occupe une bande de fréquence [− , ]. Sa réponse impulsionnelle
2T 2T
πt παt
sin( ) cos ( )
T T
est : csα (t) = πt παt 2
( ) 1−( )
T T

La représentation du Cosinus surélevé dans le domaine spectral et dans le domaine temporel est donnée
par la figure ci-dessous :

Le diagramme de l’œil pour différentes valeurs du facteur de retombée α est donnée ci-dessous :

CPA2–S3IE/A. EL FARNANE 16/30


Communication Numérique

CHAPITRE 3 : TRANSMISSION SUR ONDE PORTEUSE

1. Introduction :
1-1. Généralités :
La modulation a pour objectif d’adapter le signal à émettre au canal de transmission. Cette opération
consiste à faire varier un ou plusieurs paramètres d’une onde sinusoïdale, appelée porteuse, en fonction
du signal constitue l’information à transmettre, appelé signal modulant. La grandeur qui peut être modulée
est l’amplitude, la fréquence ou la phase de la porteuse.
Les types de modulation les plus rencontrés sont les suivants :
 Modulation par Déplacement d’amplitude MDA (Amplitude Shift Keying ASK)
 Modulation par Déplacement de Phase MDP (Phase Shift Keying PSK)
 Modulation par Déplacement de Phase Différentiel MDPD (Differential Phase Shift Keying DPSK).
 Modulation d’amplitude de deux porteuses en quadrature MAQ (Quadrature Amplitude Modulation
QAM).
 Modulation par Déplacement de Fréquence MDF (Frequency Shift Keying FSK)
1-2. Définitions de quelques grandeurs utiles (Rappel) :
1-2-1. Symbole :
Un symbole est un élément d’un alphabet. Si M est la taille de l’alphabet, le symbole est alors dit M-aire.
Lorsque M=2, le symbole est dit binaire. En groupant, sous forme d’un bloc, n symboles binaires
indépendants, on obtient un alphabet de 𝐌 = 𝟐𝐧 symboles M-aires. Ainsi un symbole M-aire véhicule
l’équivalent de 𝐧 = 𝐥𝐨𝐠 𝟐 𝐌 bits.
1-2-2. Débit binaire D :
Le débit binaire D se définit comme étant le nombre de bits transmis par seconde. Il sera égal ou supérieur
à la rapidité de modulation selon qu’un changement d’état représentera un bit ou un groupement de bits.
𝟏
𝐃= (𝐛𝐢𝐭𝐬/𝐬)
𝐓𝐛
1-2-3. Rapidité de modulation R :
Elle se définit comme étant le nombre de changement d’états par seconde d’un ou de plusieurs paramètres
modifiés simultanément. Un changement de phase du signal porteuse, une excursion de fréquence ou une
variation d’amplitude sont par définition des changements d’états. La rapidité de modulation est :
𝟏
𝐑= (𝐛𝐚𝐮𝐝𝐬)
𝐓
1-2-4. Probabilité d’erreur :
La probabilité d’erreur par symbole est définie par Pe = Pr[α′k ≠ αk ] où α′k désigne la décision du récepteur
et αk le symbole émis.
1-2-5. Taux d’erreur par bit (TEB ou TEEB) :
C’est un indicateur de la qualité d’une transmission numérique. Il est défini par :
𝐍𝐨𝐦𝐛𝐫𝐞 𝐝𝐞 𝐛𝐢𝐭𝐬 𝐞𝐫𝐫𝐨𝐧é𝐬
𝐓𝐄𝐁 =
𝐍𝐨𝐦𝐛𝐫𝐞 𝐝𝐞 𝐛𝐢𝐭𝐬 𝐭𝐫𝐚𝐧𝐬𝐦𝐢𝐬
𝐏
Dans le cas où le rapport signal sur bruit est grand, une expression approchée du TEB est : 𝐓𝐄𝐁 ≈ 𝐥𝐨𝐠𝐞 𝐌
𝟐

CPA2–S3IE/A. EL FARNANE 17/30


Communication Numérique

1-2-6. Efficacité spectrale d’une modulation :


Elle se définit par le paramètre :
𝐃
𝛈= (bit/seconde/Hz)
𝐁
B désigne la largeur de la bande occupée par le signal modulé.
𝐥𝐨𝐠 𝟐 𝐌
Pour un signal utilisant des symboles M-aires, on aura : 𝛈= (bit/sec/Hz)
𝐁𝐓

1-2-7. Rapport signal sur bruit :


Le rapport signal sur bruit est défini par :
𝛒 = 𝐄𝐛 /𝐍𝟎
N
où Eb désigne la quantité d’énergie par bit, exprimée en Joules/bit, et 20 désigne la densité spectrale du
bruit additif blanc sur le canal, exprimée en W/Hz.
On en déduit que la puissance moyenne du signal est donnée par PS = D. Eb et que la puissance du bruit
dans la bande B est donnée par Pb = N0 B. Donc le rapport signal sur bruit en puissance est comme suit :
𝐏𝐒 𝐄𝐛 𝐃
= =𝛒𝛈
𝐏𝐛 𝐍𝟎 𝐁
1-2-8. Capacité du canal gaussien :
Soit un canal de bande en fréquence B soumis à un bruit additif gaussien blanc et soit un rapport signal sur
bruit RSB. On appelle capacité du canal gaussien la quantité :
𝐂 = 𝐁. 𝐥𝐨𝐠 𝟐 (𝟏 + 𝐑𝐒𝐁) (bits/s)
2. Modulation numérique :
2-1. Principe de la modulation numérique :
Le message à transmettre est issu d’une source binaire. Le signal modulant, obtenu après codage est un
signal en bande de base, éventuellement complexe qui s’écrit sous la forme :

𝐞(𝐭) = ∑ 𝐜𝐤 𝐡(𝐭 − 𝐤𝐓) = 𝐚(𝐭) + 𝐣𝐛(𝐭)


𝐤

Où : ck = ak + jbk ; a(t) = ∑ ak h(t − kT) ; b(t) = ∑ bk h(t − kT)


{ck } désigne une suite de symboles M-aires, et h(t) représentant une forme d’onde (porte en général).
Les symboles ak et bk prennent respectivement leurs valeurs dans l’alphabet {a1 , a2 , … , aM } et
{b1 , b2 , … , bM }
Dans les modulations MDA, MDP et MAQ, la modulation transforme ce signal ue (t) en un signal modulé
um (t) tel que :
𝐦(𝐭) = 𝐑 𝐞 [𝐞(𝐭). 𝐞𝐣(𝛚𝟎 𝐭+𝛟𝟎 ) ]
ω
La fréquence f0 = 2π0 et la phase ϕ0 caractérisant la sinusoïde porteuse utilisée pour la modulation. Si e(t)
est réelle la modulation est dite unidimensionnelle, et si elle est complexe la modulation est dite
bidimensionnelle.
Le signal modulé peut s’écrire aussi :
𝐦(𝐭) = 𝐚(𝐭) 𝐜𝐨𝐬(𝛚𝟎 𝐭 + 𝛟𝟎 ) − 𝐛(𝐭) 𝐬𝐢𝐧(𝛚𝟎 𝐭 + 𝛟𝟎 )
Le signal a(t) module en amplitude la porteuse en phase cos(ω0 t + ϕ0 ) et le signal b(t) module en
amplitude la porteuse en quadrature sin(ω0 t + ϕ0)
Le schéma théorique du modulateur est donné par la figure suivante :

CPA2–S3IE/A. EL FARNANE 18/30


Communication Numérique

La densité spectrale de puissance (DSP) du signal modulé m(t) se déduit de la DSP du signal en bande de
base e(t) par l’équation suivante :
𝟏
𝛄𝐦 (𝐟) = [𝛄𝐞 (𝐟 − 𝐟𝟎 ) + 𝛄𝐞 (−𝐟 − 𝐟𝟎 )]
𝟒

2-2. Modulation par déplacement d’amplitude (MDA) :


Les MDA ne s’effectuent que sur la porteuse en phase cos(ω0 t + ϕ0 ) et il n’y a pas de porteuse en
quadrature. Cette modulation est parfois dite monodimensionnelle. Le signal modulé s’écrit alors :

𝐦(𝐭) = ∑ 𝐚𝐤 𝐡(𝐭 − 𝐤𝐓). 𝐜𝐨𝐬(𝛚𝟎 𝐭 + 𝛟𝟎 )


𝐤

2-2-1. Modulation par tout ou rien :


Un exemple de modulation d’amplitude est la modulation binaire par tout ou rien encore appelée par son
abréviation anglaise OOK pour «On Off Keying».
Dans ce cas, un seul bit est transmis par période T. Le symbole ak prend sa valeur dans l’alphabet {0,1}.

La densité spectrale de puissance du signal en bande de base est donnée par :


𝐀𝟐 𝐓 𝐀𝟐
𝛄𝐚 (𝐟) = 𝐬𝐢𝐧𝐜 𝟐 (𝐟𝐓) + 𝛅(𝐟)
𝟒 𝟒
Donc, la densité spectrale de puissance du signal modulé aura comme expression :
𝐀𝟐
𝛄𝐦 (𝐟) = [𝐓𝐬𝐢𝐧𝐜 𝟐 ((𝐟 − 𝐟𝟎 )𝐓) + 𝐓𝐬𝐢𝐧𝐜 𝟐 ((𝐟 + 𝐟𝟎 )𝐓) + 𝛅(𝐟 − 𝐟𝟎 ) + 𝛅(𝐟 + 𝐟𝟎 )]
𝟏𝟔

CPA2–S3IE/A. EL FARNANE 19/30


Communication Numérique

2-2-2. Modulations à M-états :


Dans ce cas on utilise plutôt la modulation symétrique.
A. Constellations MDA-M Symétrique :
Les symboles ak sont M-aires et appartiennent à l’alphabet : {±1, ±3, ±5, …, ±(2p+1), …,±(M-1)}. La
constellation de la modulation d’amplitude à M états symétriques est donnée par la figure ci-dessous :

B. Chronogramme de MDA-4 symétrique :


Le chronogramme de la modulation d’amplitude MDA-4 symétrique est de la forme suivante :

C. Spectre de la MDA-M Symétrique :


La densité spectrale du signal en bande de base s’écrit :
𝐌² − 𝟏 𝟐
𝛄𝐞 (𝐭) = 𝐀 𝐓 𝐬𝐢𝐧𝐜 𝟐 (𝐟𝐓)
𝟑
La densité spectrale du signal modulé est la même, mais décalé de ±f0 :
𝐌² − 𝟏 𝟐
𝛄𝐦 (𝐟) = 𝐀 𝐓 [𝐬𝐢𝐧𝐜 𝟐 (𝐟 − 𝐟𝟎 )𝐓 + 𝐬𝐢𝐧𝐜 𝟐 (𝐟 + 𝐟𝟎 )𝐓]
𝟑

CPA2–S3IE/A. EL FARNANE 20/30


Communication Numérique

D. Modulation et démodulation :
Le schéma synoptique simplifié d’un modulateur MDA est donné par la figure suivante :

Le schéma synoptique simplifié de la démodulation cohérente du signal MDA est donné ci-dessous :

En absence du bruit, le signal reçu est :


m(t) = ∑ ak h(t − kT) cos(ω0 t + ϕ0 )
k

La multiplication de ce signal par une onde sinusoïdale issue d’un oscillateur cos(ω0 t + ϕ1 ) donne :
1
S1 (t) = ∑ ak h(t − kT)[cos(2ω0 t + ϕ0 + ϕ1 ) + cos(ϕ0 − ϕ1 )]
2
k
Le terme en cos(2ω0 t) sera éliminé par filtrage pour obtenir le signal :
1
S2 (t) = ∑ ak h(t − kT)cos(ϕ0 − ϕ1 )
2
k

Si le récepteur dispose d’un oscillateur local synchronisé en fréquence et en phase sur celui de l’émission,
ϕ0 sera voisine de ϕ1 et le signal S2 (t) représente alors le signal porteur d’information :
1
S2 (t) ≈ ∑ ak h(t − kT)
2
k

E. Performances de la MDA-M :
Pour comparer les différentes modulations, on exprime la probabilité d’erreur en fonction du rapport
Eb /N0 .
M−1 3log2 M Eb
Or on a montré que: Pe = erfc √ . sa représentation est donnée à la figure ci-dessous.
M M²−1 N0

Pour conserver une probabilité d’erreur par symbole constante lorsque M augmente, il faut aussi
augmenter le rapport Eb /N0 . Autrement dit, il faut augmenter l’énergie émise par bit Eb .

Lorsqu’on augmente M (nombre de bits transmis par symbole) on remarque que l’efficacité spectrale 𝛈 =
𝟏
𝐥𝐨𝐠 𝟐 𝐌 augmente (pour une bande B donnée). Mais la probabilité d’erreur Pe augmente aussi, et pour
𝐓𝐁
ne pas la dégrader, il sera nécessaire d’augmenter l’énergie émise par bit Eb .

CPA2–S3IE/A. EL FARNANE 21/30


Communication Numérique

2-3. Modulation par déplacement de Phase (MDP) :


Reprenons l’expression générale d’une modulation numérique :

𝐦(𝐭) = 𝐑 𝐞 [𝐞(𝐭)𝐞𝐣(𝛚𝟎 𝐭+𝛟𝟎 ) ] = 𝐑 𝐞 [∑ 𝐜𝐤 𝐡(𝐭 − 𝐤𝐓)𝐞𝐣(𝛚𝟎 𝐭+𝛟𝟎 ) ]


𝐤
Pour améliorer les performances par rapport au bruit, on impose aux symboles d’être répartis
régulièrement sur le cercle (il sera ainsi plus facile de les distinguer en moyenne). L’ensemble des phases
possibles se traduit alors par les expressions suivantes :
π
ϕk = (1 + 2k) si M > 2
M
ϕ = 0 si ck = 0
ϕk = 0 ou π si M = 2 car {
{ ϕ = π si ck = 1
Les symboles ck prennent leurs valeurs dans un alphabet de M>2 éléments {ejϕk }. Le signal modulé s’écrire :

m(t) = R e [ejϕk h(t − kT) ej(ω0 t+ϕ0) ] = R e [∑ h(t − kT)ej(ω0 t+ϕ0 +ϕk ) ]
k
Dans l’intervalle de temps [𝐤𝐓, (𝐤 + 𝟏)𝐓[ ; on aura :
𝐦(𝐭) = 𝐑 𝐞 [𝐀. 𝐞𝐣(𝛚𝟎 𝐭+𝛟𝟎 +𝛟𝐤) ] = 𝐀 𝐜𝐨𝐬(𝛚𝟎 𝐭 + 𝛟𝟎 + 𝛟𝐤 )
= 𝐀 𝐜𝐨𝐬(𝛚𝟎 𝐭 + 𝛟𝟎 ) 𝐜𝐨𝐬(𝛟𝐤 ) − 𝐀 𝐬𝐢𝐧(𝛚𝟎 𝐭 + 𝛟𝟎 ) 𝐬𝐢𝐧(𝛟𝐤 )
La phase de la porteuse est modulée par l’argument ϕk de chaque symbole ce qui explique le nom donné
à la MDP. la porteuse en phase cos(ω0 t + ϕ0 ) est modulée en amplitude par le signal Acos(ϕk ) et de même
pour la porteuse en quadrature.
La figure ci-dessous montre différentes constellations de MDP-M pour M=2, 4 et 8 codés en binaire réfléchi.
Si le nombre de constellation dépasse 16, on sera condamné à avoir du bruit.

CPA2–S3IE/A. EL FARNANE 22/30


Communication Numérique

2-3-1. Modulation MDP-2 (BPSK) :


La modulation MDP-2 est une modulation binaire: n=1, M=2 ,ϕk = 0 ou π et {ck = ejϕk }
C’est une modulation monodimensionnelle(ne s’effectue que sur la porteuse en phase cos(ω0 t + ϕ0 )). Le
signal modulé s’écrit: m(t) = ±A cos(ω0 t + ϕ0 ). On remarquera que cette modulation est strictement
identique à la modulation MDA-2 symétrique.

A. Modulation et démodulation :
Le modulateur est constitué d’un multiplicateur qui effectue le changement de fréquence sur un signal
numérique codé en NRZ.

Le récepteur utilise une démodulation cohérente.

x(t) = A cos(ω0 t + ϕ0 + ϕk ) est le signal non bruité reçu.


A
S1 (t) = Acos(ω0 t + ϕ0 + ϕk )cos (ω0 t + ϕ0 ) et S2 (t) = 2 cos(ϕk ).
B. Spectre de la MDP-2 :
Le spectre du signal en bande de base est le spectre de puissance de h(t): γe (f) = A²Tsinc (fT)
Le spectre du signal modulé est décalé de ±f. Donc soit :
γm (f) = A²T[sinc(f − f0 )T + sinc(f + f0 )T]

CPA2–S3IE/A. EL FARNANE 23/30


Communication Numérique

2-3-2. Modulation MDP-4 (QPSK) :


π π
Dans ce cas : n=2, M=4 et ϕk = + k
4 2
Les symboles prennent leurs valeurs dans l’alphabet {ejϕk }. On peut aussi considérer que ak et bk prennent
simultanément leurs valeurs dans l’alphabet {cos ϕk } et {sin ϕk }
Le tableau suivant précise les différentes valeurs en fonction du symbole à transmettre :
Bit pair Bit impair Symbole 𝛟𝐤 𝐚𝐤 𝐛𝐤 𝐚𝐤 √𝟐 𝐛𝐤 √𝟐 𝐦(𝐭)

0 0 00 π 1 1 π
√2 √2 m(t) = √2. cos (ω0 t + )
4 2 2 4
1 0 01 3π -1 1 π
√2 √2 m(t) = √2. cos (ω0 t + 3 )
4 − 4
2 2
1 1 11 5π -1 -1 π
√2 √2 m(t) = √2. cos (ω0 t − 3 )
4 − − 4
2 2
0 1 10 7π 1 -1 π
√2 √2 m(t) = √2. cos (ω0 t − )
4 − 4
2 2

On remarque qu’il existe une relation simple entre les bits paires et ak et entre les bits impairs et bk , où
{ik } la suite des valeus du train binaire au rythme Tb = T/2.
ak = 1 − 2i2k et bk = 1 − 2i2k+1
Soit :
m(t) = ∑(1 − 2i2k )h(t − kT) cos(ω0 t + ϕ0 ) − (1 − 2i2k+1 )h(t − kT)sin(ω0 t + ϕ0 )
k

m(t) = ua (t)cos(ω0 t + ϕ0 )−ub (t)sin(ω0 t + ϕ0 )

Dans l’intervalle [kT, k(T + 1)[:


m(t) = A ak cos(ω0 t + ϕ0 ) − A bk sin(ω0 t + ϕ0 )
On peut dire que le train binaire {ik } est aiguillé en un train binaire {iak } sur la voie en phase pour les bits
pairs, et un train binaire {ibk } sur la voie en quadrature pour les bits impairs.
La vitesse des trains binaires {iak } et {ibk } est deux fois moins rapide que la vitesse des {ik }.
A. Constellation MDP-4 :
La constellation montre que l’affectation des bits aux points de la constellation se fait en général selon un
codage en binaire réfléchi (code de Gray).

B. Chronogramme de MDP-4 :
La figure ci-dessous met en évidence la distribution des bits numérotés du train binaire entrant {ik } vers les
trains binaires {iak } et {ibk }, ainsi que le retard à introduire sur la voie en phase pour réaligner les deux flux
de bits.
π
On observe aussi que la phase du signal modulé m(t) peut changer de 0, ± 2 , ou π radiants lors du passage
d’un symbole à un autre.

CPA2–S3IE/A. EL FARNANE 24/30


Communication Numérique

C. Modulation et démodulation :
Le schéma synoptique montre le démultiplexage du train binaire à l’entrée du modulateur en deux trains
binaires sur les voies en phase et en quadrature. Les deux trains binaires sont alors codés en NRZ.
um (t) = ua (t) cos(ω0 t + ϕ0 ) − ub (t)sin(ω0 t + ϕ0 ).

La démodulation cohérente est applicable lorsque le récepteur a une connaissance exacte de la fréquence
et de la phase de la porteuse. Le schéma synoptique d’un démodulateur cohérent pour la MDP-4 est
présenté à la figure suivante :

2-3-3. Généralisation aux MDP-M :


A. Modulation et démodulation :
Le schéma du modulateur MDP-4 ne se généralise pas aux modulateurs MDP-M pour M>4. Les bits du train
entrant sont groupés par n = log 2 M bits pour former des symboles ck qui sont répartis sur un cercle et
π
vérifient : ck = ak + jbk où ak = cosϕk ; bk = sinϕk et ϕk = M (1 + 2k)

CPA2–S3IE/A. EL FARNANE 25/30


Communication Numérique

Or nous avons montré que ak module en amplitude la porteuse en phase et bk module en amplitude la
porteuse en quadrature. Une solution générale pour générer les ak et les bk à partir du train entrant {ik }
est de faire intervenir deux convertisseurs N/A ainsi qu’une logique de contrôle dans le modulateur.

le principe de la démodulation MDP-M est donné ci-dessous.

B. Efficacité spectrale :
Pour une même rapidité de modulation R =1/T, le spectre du signal modulé de la MDP-M est identique à
celui du signal MDP-2.
Toujours pour une même rapidité de modulation, le débit binaire D = 1/Tb de la MDP-M est multiplié par
n = log 2 M par rapport à celui de la MDP-2. Autrement dit, pour un spectre identique (et donc largeur de
bande B constante), l’efficacité spectrale η = D/B est multiplié par n = log 2 M.
M Modulation Débit binaire D Efficacité spectrale η
2 MDP-2 D η
4 MDP-4 2.D 2.η
8 MDP-8 3.D 3.η
16 MDP-16 4.D 4.η
C. Performances :
L’augmentation de M réduit la distance entre symboles adjacents sur la constellation et cela dégrade
naturellement la probabilité d’erreurs. On montre que la probabilité d’erreurs Pe s’écrit :

Eb π
Pe = erfc (√log 2 M. . sin )
N0 M
Cette probabilité d’erreur Pe par symbole est représentée à la figure ci-dessous pour M allant de 2 à 32 en
fonction de Eb /N0 . On constate que pour conserver une probabilité d’erreur par symbole constante lorsque
M augmente, il faut aussi augmenter le rapport Eb /N0 .
Dans le cas de l’utilisation d’un code de Gray en négligeant la probabilité d’erreur entre symboles non
P
voisins, la probabilité d’erreur par bit Peb peut s’écrire : Peb = logeM
2

CPA2–S3IE/A. EL FARNANE 26/30


Communication Numérique

D. Conclusion :
La complexité de l’ensemble Emetteur/Récepteur de la MDP augmente avec M. Cependant cette
complexité n’est pas très élevée fait de la MDP une modulation fréquemment utilisée pour M allant de 2 à
16 avec de bonnes performances.
Dans la MDP on peut avoir des sauts de phases importants (±π radiants) qui font apparaitre des
discontinuités d’amplitude. Les modulations décalées sont une solution à ce problème.
2-4. Modulation d’amplitude sur deux porteuses en quadratures (MAQ) :
C’est une modulation dite bidirectionnelle. La MDA et la MDP ne constituent pas une solution satisfaisante
pour utiliser efficacement l’énergie émise lorsque le nombre de points M est grand. En effet, dans la MDA
les points de la constellation sont sur une droite, et dans la MDP les points sont sur un cercle. Or, la
probabilité d’erreur est fonction de la distance minimale entre les points de la constellation, et la meilleure
modulation est celle qui maximise cette distance pour une puissance moyenne donnée. Un choix plus
rationnel est alors une modulation qui répartit les points uniformément dans le plan.
𝐮𝐦 (𝐭) = 𝐮𝐚 (𝐭) 𝐜𝐨𝐬(𝛚𝟎 𝐭 + 𝛟𝟎 ) − 𝐮𝐛 (𝐭)𝐬𝐢𝐧(𝛚𝟎 𝐭 + 𝛟𝟎 )
Où :
ua (t) = ∑k ak h(t − kT) et ub (t) = ∑k bk h(t − kT)
Le signal modulé um (t) est donc la somme des deux porteuses en quadrature.
A. Constellations MAQ-M :
Les symboles ak et bk prennent respectivement leurs valeurs dans deux alphabet à M éléments
(A1 , A2 , … , AM ) et (B1 , . . , BM ) donnant ainsi naissance à une modulation possédant un nombre E = M² états.
Par exemple, la MAQ-16 est construite à partir de symboles ak et bk qui prennent leurs valeurs dans
l’alphabet {±d, ±3d} où d est une constante donnée. Une représentation de la constellation de cette
modulation est donnée sur la figue ci-dessous pour MAQ-16 et MAQ-64.

lorsque les symboles ak et bk prennet leurs valeurs dans l’alphabet {±d, ±3d, ±5d,…, ±(M-1)d} avec M = 2n ,
on obtient une modulation à 22n états et une constellation avec un contour carrée.

CPA2–S3IE/A. EL FARNANE 27/30


Communication Numérique

B. Modulation-démodulation :
Le modulateur MAQ peut être représenté par le schéma de principe suivant :

Le synoptique du démodulateur MAQ-M est très voisin de celui proposé pour la démodulation MDP.
C. Efficacité spectrale :
Pour une même rapidité de modulation 1/T, le débit binaire 1/Tb de la MAQ-M est multiplié par n par
rapport à celui de la MAQ-2.
n M= 𝟐𝐧 Modulation Débit binaire Efficacité spectrale : η
1 2 MAQ-2 D η
2 4 MAQ-4 2.D 2. η
4 16 MAQ-16 4.D 4. η
6 64 MAQ-64 6.D 6. η
8 256 MAQ-256 8.D 8. η

D. MAQ une généralisation de la MDA et de la MDP :


Considérons le signal modulé um (t) pendant la période T :
um (t) = ak . cos(ω0 t + ϕ0 ) − bk . sin(ω0 t + ϕ0 ) = Re [(ak + jbk ). ej(ω0 t+ϕ0 ) ]
um (t) = Ak cos (ω0 t + ϕ0 + ϕk )
b
Avec ck = ak + jbk = Ak ejϕk avec Ak = √a2k + b2k et ϕk = arctg (ak )
k

Cette écriture montre que la modulation MAQ peut être considérée comme une modulation simultanée de
la phase et de l’amplitude. Ainsi, la modulation de phase MDP peut être considérée comme une modulation
MAQ où Ak est constant. De même, la modulation d’amplitude MDA peut être considérée comme une
modulation MAQ où les bk sont nuls.
E. Exemple :
La constellation de la modulation Co-rotating Interaction Region CIR (4,4,4,4) à 4 amplitudes et 4 phases ou
MDAP-16 (Modulation par Déplacement d’Amplitude et de Phase, parfois donnée à la MAQ) est donnée
comme suit :

CPA2–S3IE/A. EL FARNANE 28/30


Communication Numérique

2-5. Modulation par déplacement de fréquence (MDF) :


L’expression du signal modulé par déplacement de fréquence peut s’écrit :
𝐮𝐦 (𝐭) = 𝐜𝐨𝐬(𝟐𝛑𝐟𝟎 𝐭 + 𝛟(𝐭))
1 dϕ
La fréquence instantanée est : f(t) = f0 + 2π dt

Appelons Δf la différence ou la déviation de la fréquence instantanée correspondant à l’émission de deux


symboles adjacents, et soit ak un symbole appartenant à l’ensemble {±1, ±3,.., ±(M-1)}.
1 dϕ Δf dϕ
= ∑k ak . h(t − kT) soit : = π. Δf ∑k ak . h(t − kT)
2π dt 2 dt

Après l’intégration sur l’intervalle [kT, (k+1)T[ ; on obtient:


ϕ(t) = π. Δf. ak . h(t − kT) + θk Où θk = ϕ(kT) est une constante.
Δf
La fréquence instantanée peut s’écrire donc : f(t) = f0 + ak
2
𝚫𝐟
L’expression du signal modulé devient : 𝐮𝐦 (𝐭) = 𝐜𝐨𝐬 𝟐𝛑 (𝐟𝟎 + . 𝐚𝐤 )𝐭
𝟐

L’indice de modulation est défini par : 𝐦 = 𝚫𝐟. 𝐓


On distingue deux cas importants : « Modulation MDF à phase continue » et « Modulation MDF à phase
discontinue »
2-5-1. Modulation MDF à phase continue (MDF-PC) :
Dans ce type de modulation, la phase varie de façon continue aux instants de transition kT. Cette propriété
est exprimée par : θk = θk−1 + mπ. ak−1
Cette condition de continuité est réalisée quand on utilise un oscillateur unique dont on module la
fréquence.
Un exemple de modulateur MDF-M-PC est représenté ci-dessous.

Exemple : MDF binaire à phase continue


Le cas d’une MDF binaire à phase continue (MDF-2-PC) est présentée par la figure ci-dessous :

CPA2–S3IE/A. EL FARNANE 29/30


Communication Numérique

2-5-2. Modulation MDF à phase discontinue (MDF-PD) :


Dans ce cas, la condition de continuité de la phase aux instants de transition kT n’est pas forcement vérifiée.
Le modulateur MDF se réalise à partir des oscillateurs indépendants, en plus le nombre de générateur égale
au nombre des aires M.

A. Exemple : MDF binaire à phase discontinue :


Dans le cas d’une MDF binaire, ak prend sa valeur dans l’alphabet {-1, 1}. Un chronogramme est présenté
par la figure suivante où l’on observera les discontinuités de phase.

Δf Δf Δf
Dans un intervalle [kT, (k+1)T[, la fréquence f(t) = f0 + ak devient : f1 = f0 − ou f2 = f0 +
2 2 2
f1 +f2 Δf
f0 = ; Δf = |f2 − f1 | ; um (t) = cos (2π(f0 ± )t)
2 2

B. Performances :
Il est possible de comparer les MDF-M entre elles, en utilisant la probabilité d’erreur par bit en fonction du
rapport Eb /N0 .

Ces courbes montrent que contrairement aux modulations MDA et MDP, les performances sont améliorées
lorsqu’on augmente M. Cependant l’augmentation de M entraine aussi l’augmentation de l’occupation
spectrale.

CPA2–S3IE/A. EL FARNANE 30/30

Vous aimerez peut-être aussi