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Pascale HAUTFENNE
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LE TRANSFERT D’UNE ACTIVITE PROFESSIONNELLE
EXERCEE EN PERSONNE PHYSIQUE A UNE SOCIETE
Nous n’examinons dans le présent cours que les motivations fiscales liées à
l’impôt des personnes physiques.
Nous n’entrons toutefois pas dans le cadre du présent cours dans ces
problématiques qui, le cas échéant, peuvent faire l’objet d’une étude
approfondie dans un cours de planification patrimoniale.
1. Différence de taux
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Impôt des personnes Taux Impôt des sociétés Taux
physiques Barème des bénéfices
Barème revenus nets (F) nets (F)
0,01 € - 7.560,00 € 25 % Taux réduit
7.560,00 – 10.760,00 € 30 % 0 – 25.000 € 24,25 %
10.760,00 – 17.920,00 € 40 % 25.000 – 90.000 € 31 %
17.920,00 – 32.860,00 € 45 % 90.000 – 322.500 € 34,5 %
>32.860,00 € 50 %
Taux ordinaire 33 %
* Cependant, les taux réduits à l’impôt des sociétés doivent répondre aux
conditions strictement énumérées par l’article 215 du Code des impôts
sur les revenus de 1992.
b. les sociétés (autres que les SC agréées) dont les actions ou parts
représentatives du capital social sont détenues à concurrence d’au
moins la moitié par une ou plusieurs autres sociétés (2) ;
1
Voir Com.IR 215/12 à 17.
2
Voir Com.IR 215/15 à 27.
3
Voir Com.IR 215/28 à 40.
4
Voir Com.IR 215/41 à 50.
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e. les sociétés qui font partie d’un groupe auquel appartient un centre
de coordination (5) ;
5
Voir Com.IR 215/51.
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d’une société sans appel public à l’épargne et sans dans la mesure où
les actions :
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4. L’avantage tiré du taux sera d’autant plus grand que le revenu
imposable net est élevé. La constitution d’une société par des
personnes ayant des revenus nets limités est en général
déconseillée, même si la société permet de réaliser un avantage
fiscal limité. Il convient en effet de garder à l’esprit que l’économie
fiscale doit couvrir au moins les frais de constitution et les frais de
fonctionnement de la société.
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2. Optimalisation fiscale
2) Constitution de réserves
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rendement des liquidités qui sont formées par la constitution de réserves
dans la société est imposé au taux ordinaire de l’impôt des sociétés.
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de la personne physique le sont en général moins lourdement, voire pas
du tout imposés : les plus-values sont en général immunisées, les
dividendes et intérêts sont seulement soumis au précompte mobilier
libératoire qui s’élève respectivement à 25 % ou 15 %.
Des mécanismes ont été élaborés pour transférer les bénéfices mis en
réserve (et imposés à l’impôt des sociétés) à la société vers le patrimoine
privé sans entraîner la moindre taxation effective dans le chef de la
société ou du dirigeant d’entreprise. La condition de départ étant que les
réserves constituées aient subi le régime d’imposition définitif à l’impôt
des sociétés.
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Les biens achetés constituent des actifs amortissables pour la
société, et les amortissements à cette occasion peuvent diminuer
la base imposable à l’impôt des sociétés.
C’est ainsi qu’il faut comprendre l’article 18, 2°, du Code des
impôts sur les revenus de 1992, selon lequel :
(…)
La notion de capital libéré est définie par l’article 184 du Code des
impôts sur les revenus de 1992 :
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bénéfices distribués et imposés comme tels, qui sont
incorporés au capital, ne sont pas considérés comme du
capital libéré.
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professionnels. La structure sociétaire permet notamment de
convertir les revenus professionnels du dirigeant d’entreprise en
revenus mobiliers et immobiliers, notamment par la location à la
société d’un bien immeuble qui fait partie du patrimoine privé du
dirigeant d’entreprise ou par l’octroi d’avances productives
d’intérêts par le dirigeant d’entreprise à sa société.
Aucun droit d’apport n’est dû sur cet apport lorsqu’il s’agit d’un
bien immeuble qui n’est affecté ni totalement ni partiellement à
l’habitation ou n’est pas destiné à cet usage (Article 115bis
CE).
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de TVA. La TVA prélevée sur la vente peut être récupérée par
la société lorsque le bâtiment est affecté à une activité
assujettie à la TVA alors que les droits d’enregistrement ne
sont pas récupérables. En outre, le vendeur dirigeant
d’entreprise peut imputer la TVA qu’il a lui-même acquittée à
l’occasion de l’achat de la construction du bien immeuble avec
la TVA qu’il doit supporter sur sa vente. La vente du terrain
sera en tout cas soumise au droit de vente de 12,5 % et ne
pourra pas se dérouler en application du régime de la TVA.
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Lorsque, par ailleurs, le bien immeuble concerné n’est pas
seulement affecté à l’exercice de l’activité professionnelle, mais
sert également en partie de domicile privé au dirigeant
d’entreprise, ce dernier doit toutefois payer un loyer à la société ou
admettre la taxation d’un avantage de toute nature dans son chef
(voy. la première partie du cours).
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Cependant, le législateur fiscal a prévu un plafond au-delà duquel
le loyer que les dirigeants d’entreprise perçoivent ne peut plus être
qualifié de revenus immobiliers. Le surplus est requalifié en
rémunération et englobé parmi les revenus professionnels (et
donc taxable au taux marginal de l’impôt des personnes
physiques).
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Des versements anticipés ne doivent pas être opérés sur ce
montant et les cotisations de sécurité sociale ne s’y appliquent
pas.
- Soit elle puise dans les réserves constituées en son sein (voy.
supra) ;
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Cependant, les possibilités fiscales ne sont pas illimitées. Tant le taux
d’intérêts à appliquer que le montant des avances consenties ne peuvent
dépasser certaines limites. En ce qui concerne le taux d’intérêt, le
plafond est le taux d’intérêt en vigueur sur le marché ; le montant des
avances lui-même est limité au montant du capital social restant à
rembourser de la société à la fin de la période imposable, majoré des
réserves taxées telles qu’elles existaient au début de la période
imposable.
La quotité des intérêts qui excèdent une des deux limites (voire les deux)
n’est plus qualifiée d’intérêts mais de dividendes. Les intérêts requalifiés
en dividendes ne constituent pas pour la société des frais professionnels
déductibles et subissent par ailleurs le précompte mobilier de 25 % au
lieu de 15 %.
L'article 18, 3°, du CIR 1992 dispose à cet égard : Les dividendes
comprennent (…) les intérêts des avances lorsqu'une des limites
suivantes est dépassée et dans la mesure de ce dépassement :
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Une avance est tout prêt d'argent, représenté ou non par des titres,
consenti par une personne physique à une société dont elle possède des
actions ou parts ou par une personne dans laquelle elle exerce un
mandat ou des fonctions de dirigeant d'entreprise, ainsi que tout prêt
d'argent consenti le cas échéant par leur conjoint ou leurs enfants à cette
société lorsque ces personnes ou leur conjoint ont la jouissance légale
des revenus de ceux-ci6.
L'article 18 disqualifie dès lors les intérêts payés aux personnes visées
en dividendes lorsque l'une des deux limites fixées est dépassée et dans
la mesure de ce dépassement.
6
La Cour de cassation a certes décidé qu’un prêt d’argent peut revêtir la forme d’une inscription au
compte courant d’une créance du gérant à l’égard de sa société (Cass., 16 novembre 2006, www.cass.be).
Néanmoins, un jugement du Tribunal de première instance de Liège du 29 mars 2007 a admis que
l’inscription au crédit du compte courant du gérant d’une partie du prix de cession des éléments corporels
et incorporels vendus à sa société n’apparaît pas comme étant une modalité d’exécution d’un contrat de
prêt, à défaut de mise à disposition effective de fonds. « La comptabilisation au compte courant du solde
de la créance détenue par Monsieur et Madame D-D relève d’une modalité d’exécution du contrat de
vente de droits corporels et incorporels contre payement d’un prix partiellement différé, payable à terme
par la requérante. La requérante n’a pas contracté l’obligation de restituer une même somme d’argent
que celle indiquée au crédit du compte courant de ses gérants; elle a contracté l’obligation de payer le
prix convenu au sens de l’article 1650 du code civil pour le transfert de propriété d’une universalité. La
situation suivant laquelle le paiement du prix de vente n’est pas exigé pendant un certain temps,
moyennant le payement d’un intérêt, n’équivaut pas à prêter une somme d’argent à la société mais
ressortit de l’exécution d’un contrat de vente d’une universalité. Le payement d’un intérêt ne trouve pas
sa cause dans un contrat de prêt d’argent mais dans l’article 2 de la convention intitulée " convention de
rémunération de créance ", qui confirme le report dans le temps du payement de l’objet du contrat de
vente liant la requérante à ses gérants. L'administration ne peut être suivie dans son analyse de l’arrêt du
16 novembre 2006 rendu par la Cour de cassation, qui n’a pas valeur de principe et ne remet pas en
cause les principes développés ci-dessus. A défaut de prêt d’argent, il n’y a pas lieu de requalifier les
intérêts en dividendes ni de les soumettre au précompte mobilier de 25 % » (Civ. Liège, 29 mars 2007 ;
voy. aussi Gand, 17 avril 2007 ; Civ. Mons, 30 janvier 2007 ; Civ. Hasselt, 31 janvier 2007 ; Civ. Namur,
30 mai 2007). Il semble aujourd’hui pouvoir être conclu que l’administration doit démontrer l’existence
d’un prêt pour pouvoir requalifier les intérêts en dividendes. Un contrat de cession avec un paiement
échelonné du prix ne devrait pas faire l’objet d’une requalification.
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est le montant des revenus professionnels net afférent à la troisième
année civile précédant celle-ci (par exemple 1999), bruté par un
coefficient théorique de sécurité sociale et ensuite réévalué pour tenir
compte de la dévaluation sur cette période de trois ans.
Une fois que ces biens seront apportés dans la société, celle-ci prendra
en charge tous les frais liés à l’utilisation de ces biens et ce donc à la
décharge des dirigeants d’entreprise qui en a l’usage privé.
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Le recours à une structure sociétaire implique notamment que les
dépenses professionnelles qui étaient auparavant prises en charge par le
dirigeant d’entreprise dans son entreprise gérée en personne physique et
ont été déduites par lui de ses revenus imposables sont dorénavant
supportées par la société et déduites par celle-ci de sa base imposable à
l’impôt des sociétés.
8) Pension complémentaire
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1. Apport exonéré
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L’apport sous le bénéfice du régime d’exonération implique que
les actifs de l’entreprise gérée en personne physique sont
apportés dans la société à leur valeur fiscale dans l’entreprise à la
date de la cession.
a) Plus-value de cessation
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La plus-value peut être définie comme la différence entre, d’une
part, la valeur fiscale résiduelle aux jours de la cessation de
l’activité individuelle et, d’autre part, l’indemnité reçue pour l’apport
(voy. article 43 CIR 92).
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b) Nouvelle base d’amortissement
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- L’administration souligne que le plafond fiscal légal en fonction
des bénéfices ou profits nets des quatre années précédentes
ne peut certainement pas être utilisé comme norme pour
l’évaluation du caractère normal ou anormal de la valeur des
immobilisations apportées, en particulier celles qui sont
qualifiées de goodwill ou know-how.
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autres revenus professionnels pour le calcul des cotisations
sociales dues.
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Sur les éventuelles plus-values réalisées à l’occasion de l’aliénation à
titre onéreux, aucun impôt ne sera en effet dû lorsque la cession est
effectuée par des personnes physiques (voy. 2ème partie).
Ces partages partiels sont également visés par la réforme de l’impôt des
sociétés.
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6. Dissolution – Liquidation et partage de l’avoir social
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différence positive entre la somme des distributions aux actionnaires ou
associés et le capital social réellement libéré restant à rembourser et
éventuellement revalorisé.
Cette cessation sera toujours exemptée dans le cadre d’une cession des
actions de la société qui exerce l’activité.
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d’optimalisation fiscale, il convient de noter que la réforme bouleverse
quelque peu les schémas développés par la pratique par le passé.
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