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Chapitre 004 - Les Betons
Chapitre 004 - Les Betons
chapitre
4
Comme les roches naturelles, le béton possède une grande résistance à la compression et une faible résistance à la
traction. C’est pourquoi son utilisation comme matériau de construction, qui remonte aux Romains, ne s’est véritablement
développée qu’avec l’invention du béton armé. Dans ce dernier, des armatures, c’est-à-dire des barres en acier (initialement
en fer), pallient son insuffisante résistance à la traction.
L’invention du béton armé est généralement attribuée à Joseph Lambot, qui, en 1848, fit flotter une barque en ciment
armé, et à Joseph Monier, qui construisit indépendamment, grâce à ce matériau, des bacs à fleurs en 1849. L’emploi du béton
armé dans les structures s’étend dès lors rapidement en France sous l’impulsion de Joseph Monier, mais aussi de Coignet, de
François Hennebique et de Armand Gabriel Considère. Dès 1906, une circulaire ministérielle fixe des 'Instructions relatives à
l’emploi du béton armé', codifiant ainsi pour la première fois la conception et le calcul des ponts et des bâtiments avec ce
matériau.
Un nouvel essor est apporté par l’invention, vers 1930, du béton précontraint par Eugène Freyssinet. Un pas conceptuel
important est alors franchi, qui constitue une véritable révolution dans l’art de construire, tant par la mise en pratique de la
notion de précontrainte que par l’approfondissement de la compréhension du comportement mécanique et rhéologique du
béton. L’utilisation de la précontrainte autorise, en effet, la maîtrise de la distribution des contraintes dans la matière. Elle
permet, en particulier, de tirer profit de la grande résistance à la compression du béton tout en évitant les inconvénients dus à
sa faible résistance à la traction.
La reconstruction qui suit la Seconde Guerre mondiale voit la généralisation de l’emploi du béton précontraint pour la
réalisation des ouvrages d’art français. Yves Guyon et Pierre Lebelle précisent alors les principes de calcul des structures
précontraintes et mettent à la disposition des ingénieurs les méthodes nécessaires à leur conception. La SociétéTechnique
pour l’Utilisation de la Précontrainte (STUP) met en œuvre les idées novatrices et les brevets d’Eugène Freyssinet et donne
une forte impulsion au développement de l’emploi du béton précontraint dans le monde.
Les recherches menées depuis 1970 sur le béton, et particulièrement sur ses constituants actifs, conduisent à un nouveau
bond qualitatif et quantitatif de ses propriétés. Aux États-Unis et au Japon, on fabrique et on met en œuvre, dans les années
1980, des bétons à hautes performances dont la résistance à la compression atteint 100 MégaPascals (MPa) (environ 1000
kg/cm²), et même 140 MPa (1400 kg/cm²) dans un immeuble à Seattle aux États-Unis. En laboratoire, on obtient, d’ores et
déjà, des résistances supérieures à 600 MPa (6000 kg/cm²).
Bien que toujours composés de ciment, de granulats et d’eau, les bétons à hautes performances sont des matériaux
nouveaux qui possèdent des propriétés mécaniques élevées, associées à une grande durabilité. Les améliorations apportées
par l’industrie des liants hydrauliques à la qualité des ciments, la mise au point d’adjuvants spécifiques de synthèse ainsi que
l’emploi d’ultrafines ont permis ce progrès spectaculaire.
1. GE NE RAL I T E S
Le béton se compose de granulats (sables, graviers, cailloux) 'collés' entre
eux par un liant hydraulique : le ciment. Lorsque le ciment se trouve en
présence d'eau, il fait prise, puis durcit progressivement. Un béton hydraulique
est constitué : volume
• d'une pâte pure (ciment + eau), des
air vides
• d'un mélange granulaire, eau
• de produits additionnels (adjuvants, additions minérales, ...). ciment
volume
des <85%
On désigne habituellement sous le vocable : solides
• de matrice ou de mortier : le mélange (liant + eau + sable), granulats
• de squelette solide ou de squelette granulaire : le mélange des
granulats.
Les granulats (sables, gravillons) constituent le squelette du béton. Ils doivent être chimiquement inertes vis-à-vis du
ciment, de l’eau et de l’air. Les formations géologiques à partir desquelles il est possible de produire des granulats à béton
peuvent être d’origine détritique (essentiellement alluvionnaire), sédimentaire, métamorphique ou éruptive. Selon leur origine, on
distingue les granulats roulés, extraits de ballastières (ou sablières) naturelles ou dragués en rivière ou en mer, et concassés,
obtenus à partir de roches exploitées en carrière (cf. cours éléments de géologie).
On utilise en général, pour les ouvrages courants, des granulats constitués uniquement par du sable et des gravillons.
On emploie également des granulats légers qui sont le plus souvent artificiels et fabriqués à partir de matières minérales,
comme les argiles, les schistes (argiles expansées) et les silicates (vermiculite et perlite). Les premiers permettent la fabrication
de bétons de structure légers, dont la résistance peut atteindre de 40 à 50 MPa. Les seconds servent à la fabrication de parois
en béton très léger, à fort pouvoir d’isolation thermique. Le poids volumique apparent de ces granulats varie d’environ 0.6 à 8
kN/m3. Malgré leur intérêt technique, leur coût énergétique de fabrication en réduit l’emploi à des applications particulières. Les
granulats lourds sont soit des riblons ou de la grenaille de fer, soit des minéraux naturels comme la magnétite, la limonite ou la
barytine. Ils sont utilisés dans les bétons destinés à assurer une protection contre les rayonnements atomiques. Leur poids
volumique apparent varie de 30 à 50 kN/m3.
Les additions minérales (ultrafines) sont des particules de faibles dimensions qui, ajoutées en quantités de l’ordre de 10%
du poids de ciment, améliorent notablement les performances et la durabilité du béton grâce à leurs propriétés physico-
chimiques (cendres volantes, laitier, fillers, ...). Les fumées de silice, ou microsilices, sont les plus utilisées, ce sont des oxydes
de silicium à structure amorphe en forme de microsphères de diamètre de l’ordre de 10 µm.
L'eau : de façon générale, l’eau de gâchage doit avoir les propriétés de l’eau potable. Il est exclu d’employer de l’eau de
mer, qui contient environ 30 g/l de chlorure de sodium, pour la fabrication de bétons armés ou précontraints.
Les adjuvants sont des produits chimiques incorporés au béton frais en faibles quantités (en général moins de 3% du poids
de ciment, donc moins de 0.4% du poids du béton) afin d’en améliorer certaines propriétés. Leur efficacité est liée à
l’homogénéité de leur répartition dans la masse du béton. Les principaux adjuvants sont :
• les plastifiants, qui jouent un double rôle. Ils permettent, d’une part, d’obtenir des bétons frais à consistance
parfaitement liquide, donc très maniables, par défloculation des grains de ciment. A maniabilité donnée, ils offrent,
d’autre part, la possibilité de réduire la quantité d’eau nécessaire à la fabrication et à la mise en place du béton.
La résistance du béton durci peut ainsi être notablement augmentée. La durée d’action de ces adjuvants est de 1
à 3 heures,
• les retardateurs de prise du ciment, qui prolongent la durée de vie du béton frais. Ils trouvent leur utilisation
dans le transport du béton sur de grandes distances ou la mise en place par pompage, en particulier par temps
chaud. Ils sont aussi employés pour éviter toute discontinuité lors de reprises de bétonnage,
• les accélérateurs de prise et de durcissement, qui permettent, pour les premiers, la réalisation de scellements
ou d’étanchements et, pour les seconds, une acquisition plus rapide de résistance au béton durci,
• les entraîneurs d’air, qui confèrent au béton durci la capacité de résister aux effets de gels et de dégels
successifs en favorisant la formation de microbulles d’air réparties de façon homogène. Le volume d’air occlus
doit être de l’ordre de 6% de celui du béton durci.
2. OUVRABI L I T E
L'ouvrabilité caractérise l'aptitude d'un béton (frais) à remplir les coffrages, et à enrober convenablement les armatures. Elle doit
donc être telle, que le béton soit maniable et qu'il conserve son homogénéité.
2.1 INTRODUCTION
L'ouvrabilité est caractérisée par une grandeur représentative de la consistance du béton frais. Dans le cas de bétons
classiques, elle est principalement influencée par :
• la nature et le dosage du liant,
• la forme des granulats,
• la granularité, la granulométrie,
• le dosage en eau.
Le dosage en eau ne peut pas être augmenté au delà d'une certaine valeur afin d'améliorer l'ouvrabilité sans entraîner
des inconvénients. Les conséquences d'un excès d'eau sont :
• risque de ressuage1, • augmentation du retrait,
• augmentation de la porosité, • défectuosité du parement : bullage,
• risque de ségrégation des constituants du béton, • etc ...
• diminution de la compacité et corrélativement des résistances,
Le dosage en eau doit donc être limité au 'juste nécessaire' à l'hydratation du liant et aux exigences d'ouvrabilité.
Si la quantité d'eau est excédentaire, ce sont des 'vides d'eau' qui se forment à partir de l'eau excédentaire restée
dans la masse du béton, en particulier sous la forme d'une épaisse pellicule d'eau entourant chaque grain et surtout les
grains fins.
Après durcissement et évaporation de l'eau excédentaire, il se forme des vides qui affaiblissent la structure du béton
et affectent les propriétés du béton durci. Les cristaux formés lors de l'hydratation des grains de ciment doivent couvrir
des distances importantes (par rapport à leurs dimensions) pour s'enchevêtrer ce qui entraîne une progression plus lente
des résistances, des résistances finales affaiblies et une forte porosité de la pâte.
La teneur en eau des bétons utilisés dans l'industrie du béton se situe dans une plage relativement large : 4 à 12%.
Pour chaque type de béton, elle est déterminée par les conditions de mise en oeuvre, et de performances à atteindre de
l'élément réalisé. Pour une production donnée de béton, la teneur en eau doit être la plus régulière possible et la
variation de la teneur en eau, autour de la valeur moyenne, doit être la plus petite possible. En règle générale, dans une
centrale BPE, on admet que pour les variations ci-dessous pour 1 tonne de béton frais :
• ± 2 litres pour les bétons fermes (0.20%),
• ± 3 litres pour les bétons plastiques ou fluides (0.30%).
NFP 18-451
Cet essai, consiste à mesurer la hauteur d'affaissement d'un volume tronconique de béton frais.
NFP 18-452
Cet essai consiste à mesurer le temps d'écoulement nécessaire à un volume de béton soumis à des vibrations pour
atteindre un repère donné. Une partie de la cuve étant remplie avec du béton, le soulèvement paroi mobile permet de
déclencher la mise en vibration de l'ensemble de l'appareil.
15 cm
affaissement en cm
15 cm
affaissement en cm
10 cm 10 cm
5 cm 5 cm
prEN 12350-5
Cet essai simple à réaliser, est très utilisé pour apprécier la consistance des bétons fluides (surtout en Allemagne). Il n'est
pas adapté pour les bétons fermes et la dimension maximale des granulats ne doit pas dépasser 40 mm.
La consistance du béton est estimée par l'étalement d'un cône (moule tronconique de 200 mm de haut, de diamètre 200 mm
à sa base et 130 mm à sa partie supérieure) de béton démoulé sur une table à chocs. Ce cône de béton est soumis à son
propre poids et à une série de secousses. Plus l'étalement est grand et plus le béton est réputé fluide. Le moule tronconique
placé au centre du plateau carré est rempli par 2 couches de béton, compacté par 10 coups de pilon. Après arasement le moule
est retiré verticalement. Puis le plateau est soulevé de 40 mm jusqu'à la butée et relâché immédiatement 15 fois de suite en 15
secondes.
paramètre plages
essais principe schéma recommandées commentaires
mesuré
de mesures
Essai d'affaissement Moulage d'un tronc de cône Affaissement 20 ≤ S ≤ 160 mm • mal adapté aux bétons
de dimensions normalisés et fermes ou fluides
mesure après démoulage de • Dmax < 40 mm
son affaissement. (S) • répétabilité juste
NFP 18-451 suffisante
prEN 12350-2
Essai d'étalement Démoulage d'un cône sur Diamètre 340 ≤ F ≤ 360 mm • mal adapté aux bétons
une table à chocs manuels et fermes ou très fluides
mesure de l'étalement. d'étalement • Dmax < 40 mm
(F) • répétabilité juste
suffisante
prEN 12350-5
Degré de Evaluation du degré de Taux • mal adapté aux bétons
compactabilité exprimé par le fluides
compactabilité rapport entre un volume de (C) C ≥ 1.11 • Dmax < 40 mm
béton avant et après h1
C=
compactage. h1 − S
h1 = 400 mm
prEN 12350-4
Essai Vébé Mesure du temps mis par un durée • mal adapté aux bétons
cône de béton frais pour se fluides
remouler dans un moule 5 s ≤ t ≤ 30 s • Dmax < 40 mm
cylindrique sous l'action (t)
d'une vibration
prEN 12350-5
NFP 18-452
NFP 18-406
La résistance d'une éprouvette cylindrique de béton, de dimensions ∅16x32 (ou ∅11x22), est définie à (j) jours, à partir de la
Fr
charge (Fr) conduisant à sa rupture : Rcj =
A
La répartition des essais est modélisée par une loi de Laplace-Gauss, pour laquelle on définit une moyenne (fm) et un écart
type (sf) à partir des résistances à la rupture (Ri) des éprouvettes de différents prélèvements :
fm = ∑
Ri
sf =
∑ (fm − Ri )²
n (n − 1)
Dans ce cas, l'inégalité Ri ≥ fck = fm - k.sf, possède (1 - p) chances sur 100 d'être satisfaite.
fonction de répartition
La détermination (ou la vérification de la conformité) de
0,5
la résistance caractéristique (fcj) selon le fascicule 65A du
CCTG par exemple, exige des mesures de résistances à p
partir d'un minimum de 3 prélèvements de 3 éprouvettes.
valeur du caractère
(A
Attention : en fonction des textes normatifs pris en
référence 'ENV206, NFP 18-305, Fascicule 65A', la
fonction de distribution
détermination de la résistance caractéristique peut être
légèrement différente; cependant les principes de calculs
sont similaires).
k.s
fcj≤ fm – 1.2sf
fcj ≤ Rimini + 4 MPa
Dans le cas courant, pour l'établissement des projets, la résistance de référence est prise à 28 j. (fc28). Cette valeur fc28 est
souvent définit par défaut, en fonction des exigences du CCTP et des conditions de fabrication (cf. Tableau ci-dessous BAEL
B.1.1). Dans le cas où les documents d'un marché le permettent, une entreprise peut élaborer une composition de béton
particulière. Dans ce cas, une étude en laboratoire poursuivie par des essais de convenance peut être nécessaire selon les
conditions du marché.
3
Dosage en ciment en kg par m de béton Résistances caractéristiques
Classe 32.5 et 32.5 R Classe 42.5 et 42.5R fc28 ft28
CC AS CC AS en MPa en MPa
300 -- -- -- 16 1.56
350 325 325 300 20 1.80
-- 400 375 350 25 2.10
CC : conditions courantes de fabrication AS : auto contrôle surveillé
e LA RESISTANCE CARACTERISTIQUE (fcj) étant toujours inférieure à la valeur moyenne, il en résulte que lors de la
fabrication, la résistance moyenne visée doit être supérieure d'au moins 15% à fcj.
fabrication controlée
production régulière
fm = 1.15fc28
= 33 MPa
résistance
= 29 MPa
Dans les cas courant (voir paragraphe traitant de la maturométrie : loi d'Arrhénius), on considère que la résistance du béton
évolue dans le temps très rapidement à court terme (entre 0 et 7 j), puis ralentie (de 7 à 28 j) pour tendre vers une asymptote
horizontale à partir de 60 jours. Pour la référence en temps de 28 jours prise dans les calculs, on considère que le béton a
atteint, à cet âge, 90% de sa résistance à long terme. L'article A 2.1.11 du BAEL 91 donne les formules suivantes afin d'estimer
les résistances du béton en fonction du temps :
Rc
• pour j ≤ 28
j
- si fc28 ≤ 40 MPa alors fcj = xfc28
court terme
4.76 + 0.83xj
j
- si 60 MPa > fc28 > 40 MPa alors fcj = xfc28
moyen terme long terme 1.40 + 0.95xj
1j-3j 28j
prise
Evolution schématique de l'évolution
des résistances à la compression dans le temps
qui provoquent la fissuration longitudinale de l'éprouvette ainsi que sa ruine en partie centrale, alors que les extrémités
protégées par le frettage créé par les plateaux de la presse ne sont pas détruites.
2/3
• pour fcj ≥ 60 MPa : ftj = 0.275xfcj
Q : charge de rupture
∅ : diamètre de l'éprouvette
L : longueur de l'éprouvette C
2.Q T 0.8H H
Rt =
π.φ.L
3F
Rt =
a a a²
a
3a
4a
Commentaire : La formule ci-dessus suppose que le matériau a un comportement élastique linéaire. Aussi, certains
auteurs proposent un coefficient correcteur de 0.6 pour obtenir la contrainte de traction pure :
M 6 .M 3 . F 1.8 F
Rt = = 3 = 2 ⇒ x 0 .60 ⇒ Rt =
(I / v ) a a a2
Le coefficient correcteur de 0.6 provient du fait que la loi de Hooke lorsque l'on approche de la charge de rupture
n'est plus applicable. Voir le diagramme de répartition de contraintes ci-dessous.
C
L'essai au scléromètre est destiné à mesurer la dureté superficielle du béton et il existe une corrélation empirique
entre la résistance et l'indice sclérométrique. Des études réalisées au LCPC ont montré que la corrélation peut prendre
la forme : Rc = a.Is2 + b.Is + c . Le scléromètre convient aux essais en laboratoire comme aux essais sur chantier. Une
masse commandée par un ressort se déplace sur un plongeur dans un tube de protection. La masse est projetée contre
la surface de béton par le ressort, et l'indice sclérométrique est mesuré sur une échelle. La surface sur laquelle l'essai
est effectué peut être horizontale, verticale ou à tout autre angle, mais la corrélation devra prendre en compte
l'inclinaison de l'appareil par rapport à cette surface.
L'appareil doit être correctement étalonné et il est souhaitable afin que les résultats soient représentatifs qu'une
corrélation à partir d'essais destructifs sur éprouvettes soit préalablement réalisée (détermination de fuseaux de
corrélation).
Limites et avantages : Le scléromètre est une méthode peu coûteuse, simple et rapide pour connaître la résistance
du béton, mais une précision entre ±15 et ±20% n'est possible qu'avec des éprouvettes qui ont été coulées et soumises
à un traitement de cure et à des essais dans les conditions pour lesquelles les courbes d'étalonnage ont été établies.
En première approximation, pour des granulats siliceux de qualité courante (Dmax = 16 mm), et pour un béton de
Is2
résistance inférieure à 30 MPa, on peut considérer que : Rc = − 0.3xIs
37
Is : indice sclérométrique
Rc : résistance à la compression
La norme précise que l'indice sclérométrique (Is) est la médiane des valeurs. Cependant de
nombreux laboratoires préfèrent déterminer l'indice sclérométrique comme étant la moyenne
quadratique des mesures, après écrêtement des 2 valeurs extrêmes.
e Interprétations
70.0 70 MPa
60.0
60 MPa
Résistance à la Compression
50.0
50 MPa 7.5 MPa
Dispersion moyenne
résistance en MPa
40.0
0°
40 MPa -9 7 MPa
α=
30.0
0° °
α= 0
+9
6.5 MPa
30 MPa
20.0 α=
6 MPa
20 MPa
10.0
La méthode consiste à mesurer la vitesse de propagation d'ultrasons traversant le béton à l'aide d'un générateur et
d'un récepteur. Les essais peuvent être effectués sur des éprouvettes en laboratoire ou sur ouvrages. De nombreux
facteurs influent sur les résultats :
• la surface sur laquelle l'essai est effectué doit épouser parfaitement la forme de l'appareil qui lui est appliqué,
et donc l'emploi d'une substance de contact est indispensable (graisse de paraffine),
• le parcours doit être préférablement d'au moins 30 cm de façon à prévenir toute erreur occasionnée par
l'hétérogénéité du béton,
• la vitesse de propagation est sensible à la maturité du béton (état d'avancement de l'hydratation, eau
occluse, ...). Cependant, la vitesse des impulsions est peu sensible à la température.
• La présence d'armatures dans le béton perturbe la vitesse de propagation. Il est donc souhaitable et voire
indispensable de choisir un parcours d'ondes le moins influencé possible par la présence des d'armatures,
Applications et limites : C'est une méthode simple et relativement peu coûteuse pour déterminer l'homogénéité d'un
béton. Elle peut être utilisée aussi bien dans le cadre d'un suivi de production qu'en contrôle sur ouvrages. Lorsque de
grands écarts de vitesse de propagation sont découverts sans causes apparentes dans l'ouvrage, il y a lieu de
soupçonner que le béton est défectueux ou altéré. Une vitesse élevée de propagation indique généralement un béton de
bonne qualité. Des études réalisées par la RILEM ont montré que la corrélation avec la résistance à la compression à
pour forme : Rc = a.e(b.V) : avec (a, b) coefficients et (v) la vitesse de propagation.
En première approximation, pour des granulats siliceux de qualité courante (Dmax = 16 mm), et pour un béton de
résistance inférieure à 30 MPa, on peut considérer que : Rc = 0.08177 xe(0.00147xV )
V : vitesse de propagation (m/s)
Rc : résistance à la compression en MPa
De même, 2 corrélations ont été établies entre la vitesse de propagation et le module d'élasticité instantané (Eb) du
(1 + υ)(1 − 2υ) (2)
béton : Eb = .ρ.Vm² et Eb = 4 x Hz² x L² x ρ
(1 − υ)
e Mesures en transparence
Cette méthode permet :
• de mettre en évidence des défauts d'homogénéité, TX TR
• d'estimer Eb,
• d'estimer la résistance à la compression.
e Mesures en surface
Cette méthode permet :
• de déterminer la présence de fissures de masse et éventuellement leur profondeur,
• de mettre en évidence une couche superficielle de moindre qualité (gel, feu, ...),
• de mettre en évidence une mauvaise reprise de bétonnage (sous certaines réserves).
TX TR
(S)
(P)
La prévision de la résistance à court terme du béton est essentielle dans le domaine du génie civil. On assiste à une
accélération des cadences de travail due en partie aux contraintes économiques et à une technicité croissante. Il est important
pour une entreprise de génie civil de savoir quand la résistance du béton sera suffisante en toute partie de l'ouvrage, pour
permettre le décoffrage ou la mise en précontrainte le plus rapidement possible, en toute sécurité. De plus, les procédés
d'étuvages et de traitements thermiques se sont très largement répandus dans toutes les usines de fabrication des produits en
béton. La maîtrise de toutes ces opérations passe par une bonne compréhension du processus de développement de la
résistance du béton à court terme. Le perfectionnement des outils de calculs et une bonne connaissance des phénomènes
physico-chimique liés au développement de la résistance du béton permettent aujourd'hui une modélisation suffisamment fine
du comportement mécanique du béton, tout en tenant compte du paramètre : température.
2
C'est trés souvent cette formule qui est intégrée dans le calculateur des appareils de mesures.
Par définition le temps équivalent correspond au temps durant lequel on doit laisser le 'mélange béton' à la température de
référence pour obtenir la même valeur de maturité. Le temps équivalent est donc en quelque sorte le reflet du degré de
durcissement du béton et de l'état d'avancement des réactions d'hydratation.
tf E 1 1
Te = ∫ti exp R . 293 − θ(t) + 273 .dt
E : énergie d'activation apparente en J/mol
R : constante de gaz parfaits (8.314 J/mol.°K)
θ(t) : température moyenne sur l'intervalle en °C
L'énergie d'activation est la seule inconnue dans cette équation : elle est très délicate à quantifier, et la précision souhaitée
pour la détermination du temps équivalent (Te) implique une recherche systématique de sa valeur (énergie d'activation) et ce ,
pour chaque formulation. En effet, elle dépend de très nombreux facteurs, même si très souvent on ne l'associe qu'à la nature
du ciment employé :
CEM I 52.5N CEM I 42.5R CEM I 42.5 CEM II/A 32.5R CEM II/A 32.5N CEM III/C 32.5N
(CPA HPR) (CPA 55R) (CPA 55) (CP45 R) (CPJ 45) (CLK 45)
E/R 3540 3970 4150 4810 5530 6700
0.77
Dans l'exemple traité, on souhaite vérifier si
le traitement thermique prévu permet
d'obtenir une résistance de 40 MPa 0.65
0.62
nécessaire au relâchement des fils de
Résistance relative
3
La loi d'Arrhénius fondée essentiellement sur des constats expérimentaux, décrit la cinétique de toutes les réactions chimiques simples. Cependant, en raison des réactions multiples lors de
la prise et du durcissement, l'application de cette loi ne peut donner qu'une approximation (mais suffisante) des phénomènes réels.
4
Pour rechercher l'énergie d'activation, on procède à un nouveau lotissement sur une isotherme différente (40°C par exemple).
65°
60°
50°
40°
cycle thermique
35°
20°
15°
1h 3h 5h 7h 13h 15h
Pour E/R = 3970, on obtient en intégrant la loi d'Arrhénius sur les différents intervalles :
Te = 0.79 + 1 + 1.56 + (2 x 1.93) + 2.63 + 4.65 + (6 x 6.07) + 5.56 + 4.65 + 3.87
Te = 65 h
Ri
En se reportant sur la courbe déterminée précédemment on a : = 0.62
R28
Donc, on bout de 15h de traitement thermique, on peut estimer que le béton a atteint une résistance de :
RTe = 0.62 x 68 = 42 MPa
LaboWin©
Elles sont dues aux propriétés intrinsèques des ciments et aux mouvements de l'eau libre contenue dans le béton.
• Gonflement : Il ne s'observe que dans le cas de béton immergé. Pour une longue durée d'immersion, après
∆l
stabilisation : ε = < 1.5x10− 4
l
• Retrait thermique : La prise du ciment est exothermique. Le refroidissement du béton entraîne une diminution des
dimensions. Cette variation de masse volumique apparente est généralement négligeable.
• Retrait hydraulique : Conservé dans un milieu non saturé, le béton restitue une partie de son eau libre au milieu
ambiant et subit une contraction, ce qui entraîne une variation de volume. Si le temps de conservation est suffisamment
long, un équilibre s'instaure et le retrait se stabilise. Les facteurs qui influent sur le retrait sont :
• le dosage en Ciment, • le temps (t), • l'épaisseur des pièces,
• le rapport E/C, • l'humidité relative du milieu, • le % d'armatures, etc ...
0,8
0,5
(t)
6 mois 1 an 2 ans 4 ans
Pour des pièces non massives, à l'air libre, normalement armées, on peut prendre :
• εr∞ : 3.10-4 dans le quart Sud-Est de la France,
• εr∞ : : 2.10-4 dans le reste de la France.
• Les effets du retrait : Si on maintient à longueur fixe une pièce en béton non armé tout se passe comme si on exerçait
sur elle un effort de traction pour compenser son raccourcissement dû au retrait.
En prenant Eb ≈ 10000 MPa (module différé) pour fc28 = 25 MPa on obtient : σ(r) = Eb x εr = 3 MPa (à comparer avec ft28)
Il en résulte que si le retrait est gêné les fissures sont inévitables. Dans les structures hyperstatiques, les déformations
dues au retrait sont difficilement calculables, aussi il faut les limiter :
• en prenant des précautions d'exécution,
• en prévoyant des joints de dilatation.
Cette courbe s'obtient par enregistrement de Fbc - εbc au cours d'un essai de compression sur éprouvette 16x32 :
Phase 1 Phase 2 Phase 3 Phase 4
σbc
fcr
Etg ε
2% 3,5%
• Phase 1 : Le béton se comporte à peu près comme un matériau homogène et élastique, cela se traduit par une relation
linéaire : σbc = Etg . εb (Etg : Module de déformation tangent)
• Phase 2 : Une micro-fissuration due à des tractions transversales se développe, d'où une incurvation progressive de la
courbe jusqu' à la résistance fcr. Pratiquement, pour fcr correspond εb = 2‰ (cette déformation est quasiment
indépendante de fcr). Puis, la rupture se produit plus ou moins brutalement.
• Phase 3 : La fissuration longitudinale se généralise et la courbe redescend lentement pour un béton non fragile, et
rapidement dans le cas contraire. L'allure de cette courbe renseigne sur le caractère plus ou moins fragile du
phénomène.
On définit un module de déformation instantanée sécant Eij pour une contrainte de courte durée (t < 24 h) et au plus égal à
0.60.fcj : Eij = 11000. 3 fcj
σbc
fcr
0,6.fcr
Eij
Etg ε
2% 3,5%
Le béton longtemps comprimé sous un effort constant se raccourcit progressivement : c'est le phénomène de fluage. Les
facteurs dont dépend le fluage sont :
• la contrainte,
• le dosage en Ciment,
• le rapport E/C,
• le temps (t),
• la maturité du béton à la mise en charge,
• l'épaisseur des pièces,
• l'humidité relative du milieu, etc ...
déformation
retour
élastique
FLUAGE
retour
de
fluage
déformation
instantanée déformation
permanente
temps
maintien du chargement - 'contraintes constantes'
mise suppression
en du
charge chargement
Eij
On considère que Evj = 3700.3 fcj ≈
3
∆a
2
F
∆H ∆a
υ= a
∆l
H
l
• Notations :
air occlus v Vv
n=e+v indice vide : e =
eau e Vs
Liant c Vv
porosité : n =
VT
v t =1 vt
Vs
c = c + vcgs granulats compacité : c =
vcgs VT
La porosité (n) sera assimilée dans la suite du cours à la somme des termes (e) + (v)
Une addition est une poudre minérale finement divisée et pouvant être ajoutée au ciment (et/ou substituée) afin d'améliorer
certaines propriétés ou pour conférer des propriétés particulières au béton.
Bien évidement, les propriétés mises en causes sont autres que celles qu'apporterait une poudre minérale de finesse
considérée comme simple granulat ... Les influences des additions vis à vis des propriétés du béton sont à envisager en
fonction :
• l'addition est dosée en ajout du ciment, permettant ou un gain de résistance de la pâte liante, et/ou une
amélioration de la maniabilité,
• l'addition est dosée en substitution d'une partie du ciment, permettant ou un abaissement du coût du béton à
performances équivalentes, et/ou une amélioration d'une propriété (maniabilité, ouvrabilité, durabilité, ...).
On appelle liant équivalent l'association d'un ciment et d'une poudre minérale (addition) présentant une certaine activité.
Leq = C +kA
5
dolomie : roche sédimentaire carbonatée contenant 50% ou plus de carbonate, dont la moitié au moins sous forme de dolomite (Ca,Mg)(CO3)2.
Afin de quantifier l'activité au sens des résistances, par transposition, on associe les résistances du mortier à celles du
béton. Le principe consiste à comparer, à une échéance donnée, la résistance à la compression de 2 mortiers ayant les mêmes
proportions de sable et d'eau, le premier avec le ciment seul (sans addition), et le second dans le lequel une proportion (p) de
fp
ciment est remplacée par une masse d'addition minérale. On détermine expérimentalement le rapport : i =
fo
fo : résistance du mortier sans addition
fp : résistance du mortier avec addition
Remarques : • Au sens des normes EN 450 (cendres volantes) et NFP 18-508 (additions calcaires), pour E/C = 0.5 et p = 0.25,
i est appelé indice d'activité.
• Au sens de la norme NFP 18-506 (laitier vitrifié moulu de haut fourneau), pour E/C = 0.5 et p = 0.50,
i est appelé indice d'efficacité hydraulique et est noté h.
C fp
(1− p ) C − 0.5
donc fp = α(1− p ) − 0.5 soit io = = E
E fo C
− 0.5
E
pour i = io ⇒ k = 0 1− i
• Par hypothèse, on a : on obtient k = 1 −
pour i = 1 ⇒ k = 1 1 − io
1 E
en remplaçant io par sa valeur : k = 1 − 1 − 0 .5 (1 − i )
p C
Les valeurs de k sont généralement fixés par les textes normatifs (NFP 18-305, ENV 206, ...) , en fonction des
propriétés et de la nature des additions minérales, du dosage et de la nature du ciment, etc ....
2 kf xσ'c
c Rj = ⇔ (c)
R j = kf xσ'j . ⇔ (a)
2
(c + e + v )
o 3.1x
E
C
1 +
S
−11 x
Rj : résistance bu béton à la compression à j jours 1.4 − 0.4xe
C
σ'j : résistance normale du ciment au jour (j)
c : volume de ciment
e : volume d'eau Rj : résistance bu béton à la compression à j jours
vo : volume d'air occlus σ'j : résistance normale du ciment au jour (j)
kf : coefficient granulaire selon Feret (en général 4.91) C : masse de ciment
E : masse d'eau
En posant co : compacité de la pâte liante on a : S : masse de fumée de silice
R j = kf xσ'j.[co ]2 ⇔ (b) kf : coefficient granulaire selon Feret (en général 4.91)
Note :Le terme E peut être substitué par (E' + vo)
Bolomey, a montré que pour des valeurs de E/C comprises entre 0.40 et 0.70, la formulation de Feret pouvait se
simplifier en conduisant à des erreurs inférieures à 3%, à :
C
R j = kb.σ'j. − 0.5 ⇔ (d)
E + Va
e Exemple : C = 350 kg/m³ (σ'c = 45 MPa, ρ = 3.1 g/cm³) E/C = 0.46 vo = 20 L/m³
2
0.1129 4.91x45
(a) ⇔ 4.91x45x = 32.6 MPa co = 0.384 ou (c) ⇔ 2
= 32.6 MPa
0.1129 + 0.161 + 0.02
161 + 20
3.1x
350
1 +
0
−11 x
1.4 − 0.4xe 350
On peut facilement montrer (a), qu'à une variation de +1% (+10 L/m³) de l'air occlus correspond une variation de
résistance de :
R0.02
=
(0.371)2 = 0.93 soit une variation de 7%
R0.03 (0.384 )2
Le dosage en eau est le paramètre de réglage le plus simple de la consistance, mais son augmentation entraîne une
diminution de la résistance à la compression du béton et affecte la durabilité.
Influence du dosage en eau sur la consistance Influence du dosage eau sur la résistance
18
15
36
12 trés plastique
35
9
34
plastique
6
33
2.7 MPa
3
ferme 32
0
180 190 200 210 E/C
31
dosage en eau en litres
0.51 0.54 0.55 0.57 0.59 0.60
12 litres
3
Béton : CPA-CEM I 42.5 dosé à 350 kg/m , D = 20 mm, granulats
3 Béton : CPA-CEM I 42.5 dosé à 350 kg/m , D = 20 mm, granulats
siliceux concassés siliceux concassés
Le passage de la consistance plastique à la consistance très La variation de E/C de (0.55 - 0.59 = -0.04) conduit à une variation
plastique se fait par une augmentation de 12 litres d'eau, soit une de la résistance de -2.70 MPa.
variation de E/C de 0.55 à 0.59
La porosité (e+vo) du béton frais est la somme du dosage volumique en eau (e) et en air (vo). Pour une composition
granulaire et un processus donné de fabrication et de mise en oeuvre, la porosité varie en fonction du dosage en eau. On
remarque qu'il existe un dosage en eau optimale (eopt) pour lequel la porosité du frais est minimale. Cette quantité en eau
optimale dépend :
• de la composition du béton (nature et proportion des constituants),
• des conditions de mise en oeuvre.
Porosité du béton frais et dosage en eau Les bétons sont mis en place dans des moules
cylindriques selon 2 processus :
- mise en place 1 :pervibration par aiguille vibrante 15
0.80 secondes,
mise en place 2 - mise en place 2 :vibration à la table vibrante 15 secondes,
0.80
Béton : CPA-CEM I 32.5, C = 350 kg/m3, D = 20 mm,
granulats siliceux concassés
G = 1050 kg/m3 S = 685 kg/m3
0.60
porosité : e + v
Rc en MPa
100% de Rc
E/C
0.30 0.40 0.50 0.60 0.70
résistance à la compression Rc sur cylindre
en fonction du rapport eau/ciment (E/C)
80 Rc (MPa)
Rc (MPa)
28j 60
50
60 7j
40
3j
2.5
30 5 II 3
R
40
2.
M
CE
I5
1j R
2. -
EM
20 I 4 J 45
-C
CP
A EM CP
-C
20 10 5R
A4
CP
0 temps
16h 24h 48h 7j 28j
0 Dosage en ciment 350 kg/m3, affaissement : 6cm,
2000 3000 4000 5000 6000 7000 conservation à 20°C et 95% d'humidité relative
finesse (cm²/g) Influence de la nature du ciment sur l'évolution
Résistance en compression d'un béton en fonction des résistances en compression Rc
de la finesse de mouture
50
40 MPa
45 440 kg/m3
3
/m
kg
résistance à la compression
0
45
40 30 MPa
235 kg/m3
0
35 40
0 20 MPa
30 35
220 kg/m3
25 300
10 MPa
0
20 25
0 temps
2j 7j 14j 21j 28j
D = 25 mm, dosage en eau = 185 L/m3, Aff. = 5 cm
Résistance à la compression Rc
jusqu'à 28j de bétons dosés de 200 à 450 kg/m3
Un moyen d'accroître les résistances à court terme d'un béton peut être d'augmenter le dosage en ciment. En effet, pour
une même maniabilité, une augmentation du dosage en ciment aura pour conséquence de diminuer le rapport E/C, ce
qui se traduira par une augmentation de la résistance à court terme.
Pour illustrer cette influence, soit les 2 bétons suivants :
• béton A : C = 347 kg/m3, E = 186 l/m3, E/C = 0.54, Aff. = 7 cm
• béton B: C = 377 kg/m3, E = 192/m3, E/C = 0.51, Aff. = 7 cm
Les bétons ont été gâchés avec 347 kg/m3 (A) et
377 kg/m3 (B) de CPJ-CEM II 42.5 R. Les rapports
E/C obtenus sont de 0.54 pour le béton A et de
0.51 pour le béton B. Les 2 bétons ont présenté le
même affaissement en fin de malaxage soit 7 cm.
Les résistances figurant ci-dessus représentent la
moyenne de 3 mesures sur cylindres 11x22.
Un surdosage de 30 kg/m3 se traduit par une
augmentation du dosage en eau de 6 l/m3 pour
conserver le même affaissement, ce qui se traduit
par une diminution du rapport E/C et donc par une
augmentation de la résistance à court terme.
On remarque qu'il existe un rapport optimal s/g (en volume) conduisant à améliorer les résistances des bétons, par
diminution de la porosité (réduction du dosage en eau), et ce pour une même consistance Pour cela, on mesure le temps
d'écoulement au maniabilimètre LCPC (NFP 18-452).
1.60
1.90
2 granulats y = 0.43
3 granulats
log du temps d'écoulement
1
4
1.20
6 1.50
3
y = 0.18
5
7
s/g
1.00
0.50 0.60 0.70 0.80 0.90 s/(g+k)
1.30
Influence du rapport s/g sur le temps d'écoulement d'un béton 0.50 0.60 0.70 0.80 0.90
Influence du rapport s/(g+k) sur le temps d'écoulement d'un béton
40 0.80
A (2)
(2) e / (c+s+g)
0.60
35
B
C
30 0.40
(1) (e+v) / (c+s+g) ou
25
G/S B
0.20
0.8 1.2 1.6 2.0 2.4 2.8
A : béton ferme (Aff. = 1 cm)
B : béton plastique (Aff. = 5 cm)
C : béton mou (Aff. = 10 cm)
Bétons dosés à 350 kg/m3, granularité continue 0/20 c/(c+s+g)
Résistance à la compression Rc en fonction 0
du rapport Gravier/Sable (en masse) 0.00 0.20 0.40 0.60 0.80 1.00
Intuitivement, on imagine que les grains fins se logent entre les grains les plus gros (ceux du sable par exemple), qu'ils
augmentent ainsi la compacité et, par conséquent, la résistance. Si les grains participent à l'optimisation de la granularité par
une augmentation de la compacité : c'est l'effet granulaire.
On sait que la porosité du béton frais (e+v) est une caractéristique importante. Aussi, si l'on fait varier le dosage en éléments
fins du béton (tous les grains inférieurs à 63 µm), qu'ils appartiennent au ciment, à l'addition, aux granulats), on a observé
l'existence d'un dosage optimal pour lequel la porosité du béton frais est minimale. Pour un béton par exemple, dont la
dimension maximale du plus gros grain est D = 20 mm, le dosage optimal en éléments fins est de l'ordre de 350 kg/m3. Si on
considère maintenant, un béton dont le dosage en ciment est 250 kg/m3 et donc manquant d'éléments fins; et si on lui en ajoute
(sous la forme d'addition par exemple), la quantité d'eau nécessaire pour avoir une consistance donnée diminue et de même
que la porosité du béton frais. Si, en outre, le dosage en ciment est maintenu constant, il s'en suit une augmentation de la
résistance résultant directement de la diminution du rapport E/C.
La présentation qui vient d'être faite sur l'effet filler montre qu'il faut 2 conditions pour l'observer :
- d'une part, comparer les bétons à consistance constante,
- d'autre part, à partir d'un béton qui manque d'élément fins.
L'une de ces conditions au moins n'est pas satisfaite lorsqu'on détermine la valeur de l'indice d'activité. La comparaison
entre les mortiers n'est pas faite à consistance constante, mais à quantité d'eau constante (et donc pratiquement à porosité du
mortier frais sensiblement constante). C'est pourquoi une activité caractérisée par une valeur de l'indice significativement
supérieure à 0.67 ne peut pas être attribué à l'effet granulaire.
D
0.20
100 mm 1 mm
0.2
échelle proportionnelle : 1/D
On appelle réaction pouzzolanique la réaction chimique en solution entre la silice de la dissolution d'une poudre siliceuse et
l'hydroxide de calcium (Ca5OH)2) produit par l'hydratation du ciment; cette réaction donne du silicate de calcium hydraté (CHS)
qui précipite. Cependant, cette réaction est lente et se manifeste pour l'essentiel qu'après 28 jours dans l'emploi de cendres
volantes notamment. Ainsi, la norme NF EN 450 définie 2 échéances pour l'indice d'activité à 28 jours (i28) et 90 jours (i90).