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Module 8 : LES DIVERS BÉTONS ET LE BÉTON ARMÉ

8.1. Définitions et constituants des bétons :


Le béton de ciment est un matériau défini comme étant un mélange de graviers ou
gravillons, de sable de ciment et d’eau dans des proportions normalisées. Les proportions
des agrégats généralement mises pour 1m3 :
Exemple : pour béton dosé à 350 kg CPA/m3, nous avons :
 800 litres de gravillons ou 0,800 m3 ou 16 brouettes de 50 litres
 400 litres de sable ou 0,400 m3 ou 8 brouettes de 50 litres
 350 kg de ciment ou 7 sacs de 50kgs
 150 litres à 200 litres d’eau environ

Pour le Béton armé (b.a.), le dosage courant est de 350kgCPA/m3. Toutefois, selon les
fonctions et destinations, le béton peut être dosé à 400kgCPA/m3- à 450kgCPA/m3 - à
500kgCPA/m3.
 350kgs/m3 représente la quantité de ciment c'est-à-dire 350 kg ou 7 sacs de 50kgs
de ciment. Quelque soit le dosage, les quantités de granulats (sables et graviers)
sont constantes et ne changent pas.

8.2. Normes et nomenclature des bétons et bétons armés


Les bétons et les bétons armés font l’objet d’une nomenclature et d’une normalisation très
stricte et sont classés comme suit :
a) Béton de propreté : précédemment étudié ;
b) Béton cyclopéen : Le Béton cyclopéen est un gros béton contenant des granulats
grossiers de diamètre variant entre 20 et 40mm. Il est généralement utilisé pour de
gros volumes ne demandant pas de résistance mécanique élevée (ouvrage massif,
remplissage par exemple) des pieux de fondations à des profondeurs de plus de 2m
et notamment en terrain argileux, avec un dosage de l’ordre de 200kg ciment /m3.

c) Béton cellulaire : Le béton cellulaire ou parfois béton autoclavé est un matériau de


construction destiné au gros œuvre. Fabriqué exclusivement à partir de matières
premières comme l'eau, le sable, le ciment, la poudre ou la pâte d'aluminium, il
emprisonne une grande proportion d'air ce qui lui confère de bonnes propriétés en
termes d'isolation thermique.

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d) Béton réfractaire : Un béton réfractaire est une substance qui résiste à la chaleur et
ne fond qu’à des températures très élevées. Ce qui est important, c’est qu’aux
températures atteintes dans l’usage qu’on en fait, le matériau ne subisse aucune
modification physique ou chimique susceptible de diminuer ses qualités de résistance
mécanique. Chaque usage appelle donc un réfractaire approprié.

Autrement dit, il faut que, dans les limites de températures déterminées, le matériau
reste aussi résistant à la traction, à la compression, aux chocs, etc. La «brique à feu»
pour la construction des fours, cheminés etc.

e) Béton banché : Une banche est un coffrage , outil utilisé dans les travaux de bâtiment
et travaux publics pour coffrer les murs de béton généralement armé. On parle alors
de béton banché. Le béton est coulé puis généralement vibré entre deux banches de
coffrage (coffrages en bois ou en métal convenables).

f) Béton de forme : réalisé en dallage (au sol) avec un dosage de 250 à 350kg de
ciment/m3. Il est généralement d’épaisseur variant de 10 à 20cm avec ou sans pente,
pouvant être exécuté sur un remblai compacté. Le dallage doit être armé selon sa
fonction et les charges d’exploitation (voir F1 &F2 page 36).

g) Le voile : On appelle voile de béton une paroi verticale en béton armé, banchée in
situ et située au dessus du terrain naturel.

h) Béton armé : Le béton armé est un matériau composite constitué de béton et de


barres d'acier qui allie la résistance à la compression du béton, à la résistance à la
traction de l'acier. Il est capable d’épouser toutes les formes de la construction et est
utilisé comme matériau de construction, notamment pour le génie civil. Il est dosé à
350 kg ciment/m3 (au minimum, dosage courant) et consomme un ferraillage de
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l’ordre de 80 à 120 kg en moyenne par m3 et un coffrage moyen de 10m2 par m3 de


béton coulé en fonction de la nature et de la forme des ouvrages (fondations, poteaux,
poutres, dalles, planchers, voutes, etc.…)

i) Le béton précontraint : Le béton possède des propriétés mécaniques


intéressantes en compression alors que la résistance en traction est limitée (environ 1/10e
de la résistance à la compression). Lorsque les sollicitations deviennent très importantes,
l'alourdissement de la section de béton armé devient prohibitif (en général au-delà de
25 m de portée pour une poutre). C'est ainsi qu'il devient intéressant de créer une
compression initiale suffisante pour que le béton reste entièrement comprimé sous les
sollicitations ; ainsi toute la section du béton participe à la résistance : c'est le principe du
béton « précontraint ».

Le béton « précontraint » est une technique mise au point par Eugène Freyssinet en 1928
et testée sur des poteaux préfabriqués destinés au support de câbles électriques.
Ultérieurement, le champ d'application du béton précontraint s'est considérablement
élargi. Le béton précontraint convient aussi bien à des petites dalles préfabriquées qu'à
des ouvrages de très grandes portées (100 mètres ou plus).
Les aciers utilisés pour la mise en compression du béton sont des câbles (à torons) ou
des barres de très haute résistance à la rupture. Selon que cette tension appliquée aux
armatures est effectuée avant la prise complète du béton ou postérieurement à celle-ci, on
distingue la précontrainte par « pré-tension » et la précontrainte par « post-tension ».

 Dans la « pré-tension » (le plus souvent utilisée en bâtiment), les armatures sont
mises en tension avant la prise du béton. Elles sont ensuite relâchées, mettant ainsi le
béton en compression par simple effet d'adhérence. Elle est très souvent réalisée en
usine, avec des machines spécifiques. les prédalles ou les poutrelles préfabriquées sont
réalisées avec cette technique.

 La « post-tension » consiste à disposer les câbles de précontrainte dans des gaines


incorporées au béton. Après la prise du béton, les câbles sont tendus au moyen de vérins
de manière à comprimer l'ouvrage au repos. Cette technique, relativement complexe, est
généralement réservée aux grands ouvrages (ponts) puisqu'elle nécessite la mise en
œuvre d'encombrantes « pièces d'about » (dispositifs mis en place de part et d'autre de
l'ouvrage et permettant la mise en tension des câbles).

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L'équilibre des efforts est obtenu par un tracé judicieux des câbles de précontrainte sur
l'ensemble de la poutre ou de l'élément concerné de telle sorte que les sections de béton
restent (quasiment) entièrement comprimées sous l'effet des différentes actions.

j) Le béton à Hautes Performances (BHP) : Cette nouvelle génération de bétons dits


« bétons contemporains », plus compacts, se caractérise par une durabilité accrue et une
(très) haute résistance : à partir de 50 MPa (contre 30/35 MPa pour un béton traditionnel).
Les BHP présentent :
 Une grande ouvrabilité grâce à l’ajout de super plastifiants et une résistance élevée au
jeune âge
 Une faible porosité grâce à une teneur en eau réduite et une granulométrie à 4 niveaux
 Des résistances mécaniques élevées (compression/traction) et des déformations sous
charges diminuées
 Une grande résistance à la pénétration d’agents agressifs et au cycle gel/dégel

k) Les bétons fibrés à Ultra Hautes Performances (BFUHP) : Derniers nés de la


génération des bétons à hautes performances, les BFUHP sont des matériaux à matrice
cimentaire, renforcés par des fibres.
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Les BFUHP se caractérisent par leur très grande résistance en compression et en


traction, leur fort dosage en ciment et en adjuvants, leur squelette granulaire spécifique et
l’optimisation de leur empilement granulaire, l’utilisation de granulats de faibles
dimensions, une teneur en eau beaucoup plus faible et la présence de fibres.

l) Le béton bitumineux : Le béton bitumineux (aussi appelé enrobé bitumineux) est


composé de différentes fractions de gravillons, de sable, de filler (éléments de granulats
de très petites dimensions utilisés comme agent de rigidification des mélanges
bitumineux), et utilise le bitume comme liant hydrocarboné. Il constitue généralement la
couche supérieure des chaussées (couche de roulement). L'enrobé est fabriqué dans des
usines appelées « centrales à enrobés », fixes ou mobiles, utilisant un procédé de
fabrication continu ou par gâchées. Il est mis en œuvre à chaud (150 °C environ) à l'aide
de machines appelées « finisseurs » qui permettent de le répandre en couches
d'épaisseur désirée. L'effet de « prise » apparaît dès le refroidissement (< 90 °C), aussi
est-il nécessaire de compacter le béton bitumineux avant refroidissement en le soumettant
au passage répété des « rouleaux compacteurs ». Contrairement au béton de ciment, il
est utilisable presque immédiatement après sa mise en œuvre. Le bitume étant un dérivé
pétrolier, le béton bitumineux est sensible aux hydrocarbures perdus par les automobiles.

Chantier de bitumage route par tapis d’enrobés denses


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8.3. Les Resistances mécaniques des bétons

Les résistances mécaniques en compression obtenues classiquement sur éprouvettes


cylindriques normalisées, sont de l'ordre de :
a) BFC : Béton Fabriqué sur Chantier : 25 à 35 MPa (méga Pascal), peut atteindre 50 MPa ;
b) BPE : Béton Prêt à l'Emploi, bétonnage soigné en usine (préfabrication) : 16 à 60 MPa ;
c) BHP : Béton Hautes Performances : jusqu'à 80 MPa ;
d) BUHP : Béton Ultra Hautes Performances, en laboratoire : 120 MPa.
e) BFUHP : Béton Fibré à Ultra Hautes Performances
La résistance en traction est moindre avec des valeurs de l'ordre 2,1 à 2,7 MPa pour un
béton de type BFC.

8.4. Le Ferraillage dans les bétons armés

Les aciers sont classés en fonction de leur limite élastique (limite au-delà de laquelle
l'acier ne reprend plus sa forme primitive après une déformation passagère) et de leur
charge de rupture.
• Pour les barres à haute adhérence (HA), l'accroissement d'adhérence par rapport à une
barre lisse est obtenu grâce à des reliefs de formes diverses en surface des barres
Les aciers utilisés dans la construction pour la réalisation des bétons armés, sont classés
en (03) trois grandes catégories dont les caractéristiques sont les suivantes :

Désignation normalisée
Types d’acier Utilisations courantes en construction
N.F.A.
Cadres et étriers pour poutres et poteaux
ou anneaux de levage pour pièces en
Aciers « Ronds Fe E 215/ Fe E 235 béton armé préfabriquées
lisses »

Aciers « H.A » Tous travaux d’ouvrages en b.a. (génie


Fe 400 (très fréquent)
(Haute Adhérence) civil et BTP)
Fe 500

Radiers en fondations. Voiles en


Treillis soudé T.S.L. (lisse) fondations et en élévation, Planchers
(armatures en divers (dalles et préfabriquées etc. .) et
acier en mailles) TSHA (haute adhérence) Dallages armés

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Les poutres sont armées par des aciers principaux longitudinaux, destinés à reprendre
les efforts de traction dus à la flexion, et des aciers transversaux, cadres et épingles (ou
étriers), destinés à reprendre l'effort tranchant. Les espaces entre cadres varient en
fonction de l'effort tranchant resserrés quand l'effort tranchant est important, en général
près des appuis, et plus espacés quand l'effort tranchant est faible, en général vers le
milieu des poutres
Les poteaux sont armés par des aciers longitudinaux et transversaux destinés à limiter le
flambement. Les aciers transversaux sont espacés régulièrement et resserrés dans les
zones de recouvrement avec les aciers en attente.
Les diamètres d’aciers couramment utilisés dans le ferraillage des bétons armés sont
indiqués ci après :
Diamètre
Poids théorique
Poids de la barre commerciale de 12m en kg
(kg/ml)
en mm
6 0,222 kg 2,7 kg

8 0,396 kg 4,7 kg

 10 0,617 kg 7,4 kg

 12 0,888 kg 10,7 kg

 14 1,208 kg 14,5 kg

 16 1,578 kg 18,9 kg

 20 2,466 kg 29,6 kg

 25 3,854 kg 46,2 kg

 32 6,313 75,8 kg

 40 9,864 kg 118,4

 50 15,413 kg 185,0 kg

 56 19,235 kg 232,0 kg

Le façonnage des aciers pour le ferraillage des bétons armés se fait par des ouvriers
spécialisés appelés ferrailleurs qui utilisent des outils que sont : la griffe, la cintreuse, la
cisaille ainsi que la tenaille conformément aux diamètres des aciers à mettre en œuvre.
La mise en place de ferraillages dans les coffrages doit s’effectuer avec soin et de façon
précise pour respecter les règles et dispositions constructives adaptées.

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8.5. Le Coffrage dans les bétons armés


Le coffrage est un moule creux (qui peut être en bois, métallique ou matériaux de
synthèse) et qui épouse les formes géométriques extérieures des ouvrages en béton ou
en béton armé qu’il est destiné à recevoir par coulage.
Il existe trois (3) types de coffrage :
 Coffrage en bois
 Coffrage métallique
 Coffrage en matériaux de synthèse

8.5.1. Coffrage en bois : En général, pour les coffrages courants de la construction, on


emploie du bois « samba » ou similaire avec les sciages commerciaux usuels que sont :
 Bois samba 1 trait (1T) = environ 40mm d’épaisseur
 Bois samba 2 traits (2T) = environ 27mm d’épaisseur

8.5.2. Coffrage métalliques : Les coffrages métalliques, relativement plus couteux, ont
l’avantage de durer plus longtemps notamment dans la réalisation d’ouvrages nombreux
et répétitifs.

8.5.3. Coffrage en matériaux de synthèse : Les coffrages en matériaux de synthèse


sont réalisés en PVC (Le polychlorure de vinyle ou chlorure de polyvinyle ou de l'anglais
polyvinyle chloride) ; en polyéthylène (Famille des thermoplastiques) ou en polystyrène
Expansé (PSE), de couleur blanche ou grise également de la Famille de
thermoplastiques).

8.6. Modalités de confection et de mise en œuvre du béton armé


La mise en œuvre des bétons dans les ouvrages en b.a. est nécessairement précédée de
la confection dans les règles de l’art du ferraillage et du coffrage afin d’éviter les
inconvénients majeurs ci-après :
 Déformations (fléchissement, flambement, etc.)
 Défaut de résistance (rupture, fissure, etc.)

La mise en œuvre du béton passe par trois (03) étapes.

8.6.1. La préparation du béton : Cette préparation peut se faire de façon mécanique


(bétonnière) ou manuelle (manœuvres avec pelles). Il s’agit d’un mélange de qualité selon
des proportions précises appelées dosage. Par exemple Béton armé dosé à 350kg
ciment/m3 :

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 800l graviers ou 16 brouettes soit pour 1 sac de ciment 2 brouettes de graviers


 400l sable ou 08 brouettes soit pour 1 sac de ciment 1 brouette de sable
 350 kg ciment soit 7 sacs de ciment

Préparation mécanique du béton à la bétonnière

8.6.2. Le transport du béton : Les distances et durées de transport doivent être très
courtes pour éviter la ségrégation du béton (descente des gros granulats vers le fonds
sous l’effet des vibrations) et le défaut d’homogénéité. Pour les chantiers importants, on
utilise des toupies ou des silos transportables sur de grands camions. Pour les chantiers
de petite taille, on utilise des brouettes, des dumpers, des rampes d’accès, des treuils, des
poulies etc.

Dumper camion toupie béton Toupie munie de pompe/flèche

8.6.3. Le coulage du béton :


a) Avant le coulage, il faut vérifier la solidité des coffrages, le bon emplacement du
ferraillage ainsi que le respect des cotes d’enrobage (épaisseur de béton nécessaire à la
protection des aciers) à l’aide de cales en béton.

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b) Prendre le climat en compte c.-à-d. éviter de couler le béton en temps très chaud
au-delà de 40° et ensoleillé qui pourrait porter préjudice à la qualité du béton. Les
conditions climatiques lors de la mise en œuvre ont une grande influence sur la qualité
finale du béton. Le béton est sensible aux paramètres que sont la température,
l’hygrométrie, la vitesse du vent... qui agissent sur la rhéologie (caractéristiques de
viscosité) du béton et son évolution, la vitesse de prise, la cinétique de durcissement,
l’évaporation et la dessiccation du béton.

c) Pendant le coulage, limiter la hauteur de chute du béton, verser le béton par petites
quantités dans le moule (coffrage) à l’aide de sceaux, par exemple, ensuite assurer le
tassement ou la vibration du béton à l’aide de vibrateurs. Ne pas oublier d’insérer dans le
béton, les barres d’acier (éventuelles) à laisser en attente pour d’autres ouvrages de b.a.
qui viennent en liaison (poteaux et semelles ; poteaux/poutres.)

d) Après le coulage, maintenir une certaine humidité du béton par arrosage dès le
lendemain. En zone très chaude couvrir le béton (dalles et dallages) avec du sable arrosé
ou de la paille en milieu rural pour protection contre les rayons solaires.

Coulage béton dallage chambre Coulage berceaux de cuves à carburant

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Coulage béton dallage armé pour piste de station service

Coulage béton entre nervures et chainages supérieurs avec aiguille vibrante

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