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Analyse MP:2080329 Couv-Analyse MP 25/05/09 11:44 Page 1

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!

!
1
Z
CHAPITRE

1 Espaces vectoriels
normés

A. Normes et distances 8
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
1. Normes et distances . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
2. Topologie d’un e-v-n E . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
3. Suites d’un e-v-n E . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18

B. Étude locale des applications – Continuité . . . . . . . . . . . . . . . . 21


1. Limite – Continuité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21
2. Relations de comparaison au voisinage d’un point . . . . . . . . . . . . . . . 26

C. Complets – Compacts – Connexes par arcs . . . . . . . . . . . . . . . 27


1. Propriétés des espaces complets . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27
2. Parties compactes d’un espace vectoriel normé . . . . . . . . . . . . . . . . . 30
3. Parties connexes par arcs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35

D. Continuité des applications linéaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38

E. Espaces vectoriels normés de dimension finie . . . . . . . . . . . . . . 43


1. Équivalence des normes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 43
2. Limites et continuité en dimension finie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44
3. Parties complètes – Parties compactes en dimension finie . . . . . . . . . . . . . 44
4. Continuité des applications linéaires et multilinéaires . . . . . . . . . . . . . . 46

Méthodes : L’essentiel ; mise en œuvre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 49

7
Chapitre 1 : Espaces vectoriels normés

Dans tout ce chapitre, désigne le corps des réels ou le corps des complexes.

A. Normes et distances
E est un -espace vectoriel.

1. Normes et distances
Définition 1
✎ (1)
Sur ou , la norme On appelle norme sur E une application N : ✎ (1) E ! + vérifiant, pour tous vecteurs x, y
usuelle est la valeur absolue.
de E et tout scalaire de :
(1) N (x ) = 0 () x = 0E ,
(2) N( x ) = j j N (x ),
(3) N (x + y ) N (x ) + N (y ).
(2)
✎ L’abréviation e-v-n Le couple (E, N ) est appelé un espace vectoriel normé. ✎ (2)
est courante.
Une norme est souvent notée : k•k : x k x k.

Remarques
1 ) D’après (1) une norme vérifie : (4) x ∈ E, x ≠ 0E ) N (x ) > 0 .
Réciproquement, si une application N de E dans + vérifie les axiomes (2) et (4), en donnant
dans (2) la valeur 0 à , on obtient N (0) = 0 donc N vérifie (1).
En conséquence, une norme peut aussi être définie comme une application N : E !
vérifiant les axiomes (2), (3) et (4).
(3)
2 ) Exemple important ✎ (3)
✎ Ces notions sont
développées en & (( '
Si E est un espace préhilbertien réel ou complexe, en notant • • le produit scalaire,
Algèbre – Géométrie MP,
chapitre 6.
q& ( '
euclidien ou hermitien, qui définit cette structure, on obtient une norme sur E en posant
pour tout x de E , k x k = x ( x et celle-ci est dite euclidienne ou hermitienne selon
le cas.
Ainsi tout espace préhilbertien est un espace vectoriel normé.
Définition 2
Distance associée à une norme
Soit (E, N ) un espace vectoriel normé, l’application d définie par :
d : E2 ! +, (x, y) d (x, y) = N (x ; y)
est appelée distance associée à la norme N .

Définition 3
Norme et distance induites
Soit (E, N ) un espace vectoriel normé et F un sous-espace vectoriel de E .
La restriction NF de N à F est une norme, appelée norme sur F induite par N .
(4)
✎ Usuellement, NF et La restriction à F 2 de la distance associée à N est la distance dF associée à NF . ✎ (4)
dF sont encore notées N
et d .
On considère désormais un espace vectoriel normé (E, N ).

8
Normes et distances

Définition 4
✎ (5) Les boule ou sphère Boules et sphères ✎ (5)
de centre 0E et de rayon 1
sont appelées boule unité, a ) La boule ouverte de centre a ∈ E et de rayon r ∈ + est :
sphère unité.
Bo (a, r ) = fx ∈ E/N (a ; x ) < r g.
b ) La boule fermée de centre a ∈ E et de rayon r ∈ + est :
Bf (a, r ) = fx ∈ E/N (a ; x ) r g.

c ) La sphère de centre a ∈ E et de rayon r ∈ + est :


S (a, r ) = fx ∈ E/N (a ; x ) = r g.

Définition 5
Une partie A de E est dite bornée lorsqu’elle vérifie l’une des conditions équivalentes
suivantes :
(1) il existe a ∈ E et r ∈ + tels que A ⊂ Bf (a, r ) ;
;
tels que A ⊂ Bf 0E , R . ✎ (6)
!
✎ (6) Il est clair que (2) il existe R ∈ +
(2) ) (1)
(a = 0E et r = R ) et l’inéga-
lité triangulaire montre que Définition 6
(1) ) (2) (R = N (a)+r ).
$
Soit A une partie non vide et bornée de E . On appelle diamètre de A le réel :
(A) = sup N (x ; y)/(x, y) ∈ A2
%.

Définition 7

$
On appelle distance d’un point x de E à une partie non vide A de E , le réel :
d (x, A) = inf N (x ; y)/y ∈ A
%.

Définition 8

$
On appelle distance de deux parties non vides A et B, le réel :
d (A, B ) = inf N (x ; y)/x ∈ A, y ∈ B
%.

Définition 9
Soit A un ensemble non vide, une application f : A ! E est dite bornée si son image f (A)
✎ (7) Remarque. L’ensemble
(A,E) des fonctions bornées ; !
est une partie bornée de E , donc s’il existe M ∈ + tel que :
x ∈ A, N f (x ) M . ✎ (7)
de A dans E est un sous-
espace vectoriel de E A ; il est
normé par
kf k sup N
; !. Définition 10
1= f (x)
x∈A Normes équivalentes
Si A= , il s’agit de l’espace
des suites bornées de E . N1 N
On dit que deux normes N1 et N2 sur E sont équivalentes si les fonctions et 2 définies
N2 N1
sur E f0E g sont majorées.

Remarques
1 ) Cette définition peut se traduire par l’existence de deux réels et strictement positifs tels
que : N1 N2 N1 .
2 ) On définit ainsi une relation d’équivalence sur l’ensemble des normes de l’espace E .
En effet, on vérifie que c’est une relation :
réflexive : pour toute norme N , 1 • N N 1 • N ;
1 1
symétrique : N1 N2 N1 donne N2 N1 N2 ;

transitive : N1 N2 N1 et 0 N2 N3 0 N2 donnent :
0 N1 N3 0 N1 .
9
Chapitre 1 : Espaces vectoriels normés

Exemple 1 n

On note
;
Normes usuelles sur
!
x = x , . . . ,x ∈ n
.
1 n
n
a ) Montrer que l’on définit trois normes sur par les expressions suivantes :

X n
3X n
! 1
2
N 1 (x ) = jxi j , N 2 (x ) = jxi j2 , N1 (x ) = sup jxi j.
1 i n
i=1 i=1
b ) Dans le cas n = 2, = , représenter les boules unités fermées B1 , B2 et B1 associées à
ces normes.
c ) Montrer que N1 , N2 , N1 sont deux à deux équivalentes.
n
a ) N2 est la norme préhilbertienne canonique de attachée au produit scalaire :
(8)
✎ Voir Algèbre – Géomé-
&x (( y' = X x n
yi . ✎ (8)
i
trie, chapitre 6.
i=1
Vérifions que N1 et N1 satisfont les axiomes de définition (2), (3) et (4) des normes.
Ce sont clairement des applications à valeurs dans +.
Pour tout x de n , on a i ∈ [[ 1, n ]], jxi j N1 (x ) et jxi j N1 (x ) donc si x est non
nul, il existe i ∈ [[ 1, n ]] tel que jxi j > 0 et on a N1 (x ) > 0 et N1 (x ) > 0 : l’axiome (4) est
vérifié.
Pour x ∈ n et ∈ , on a x = x1 , x2 , . . . , xn d’où :
; !
j j N1 (x ) , N1 ( x ) = j j N1 (x ) : (2) est vérifié.
Pour x ∈ n
N1 ( x ) =
et y ∈ n
;
, on a x + y = x1 + y1 , x2 + y2 , . . . , xn + yn donc :
!
X n X n Xn
N 1 (x + y ) = jxi + yi j jxi j + jyi j = N1 (x ) + N1 (y)
i=1 i=1 i=1
x2
(0,1)
et N1 vérifie (3) ;
pour N1 , remarquons que pour tout i ∈ [[ 1, n ]] :
B1 jxi + yi j jxi j + jyi j N 1 (x ) + N 1 (y )
;
( 1,0) (1,0)
il en résulte N1 (x + y) N1 (x ) + N1 (y) et N1 vérifie (3).
O x1
b)n =2 ,
B1 =
$;x =, x .! ∈ 2
/ jx1 j + jx2 j
%
1 .
1 2
;
(0, 1)
On distingue quatre cas :
si x1 0 et x2 0:
;x , x ! ∈ B () x1 + x2 1 ;
x2
(0,1) si x1 0 et x2 0:
;x , x ! ∈ B
1 2 1

() x1 ; x2 1 ;
si x1 0 et x2 0:
;x , x ! ∈ B
1 2 1

() ;x1 + x2 1 ;
B2 ;x , x ! ∈ B
1 2 1
;
( 1,0) (1,0) si x1 0 et x2 0: 1 2 1 () ;x1 ; x2 1.
O x1

B2 =
$;x , x ! ∈
Tous les cas peuvent se ramener au premier par des symétries.
2
/ x12 + x22
%
1 .
1 2
;
(0, 1) 2
$; !
C’est le disque usuel de
%
de centre O et de rayon 1.
B1 = x , x ∈ / jx j 1 jx j 1 . 2

x2
" # " #
1 2

Il s’agit du pavé : ; 1, 1 ! ; 1, 1 .
1 2

(0,1)
c ) Pour tout x ∈
;n
!
, x = x , . . . , x , on a : 1 n
B1 X n
;
( 1,0) (1,0)
i ∈ [[ 1, n ]], jxi j jxk j et jxi j sup jxk j
O x1
1 k n
k=1
d’où N 1 (x ) N 1 (x ) et N 1 (x ) n N 1 (x ) ;
;
(0, 1) les normes N1 et N1 sont donc équivalentes.

10
Normes et distances

On a aussi de manière évidente :


X n X n
jxk j2 n N 1 (x )
2
et jxk j2 N 1 (x )
2

k=1 k=1
p
donc N 1 (x ) N 2 (x ) nN1 (x ) ;
les normes N2 et N1 sont donc équivalentes.
1
Par transitivité, on en déduit l’équivalence de N1 et N2 avec de plus N N2 , et comme
n 1
l’inégalité N22 N12 est évidente, il vient :
1
N N2 N1 .
n 1

Exemple 2 Normes usuelles sur l’espace vectoriel [X ] des polynômes


a ) Montrer que l’on définit trois normes sur [X ] en posant pour P = a0 + a1 X + . . . + an X n :

X n
3X n
! 1
2
N 1 (P ) = jai j , N 2 (P ) = ja i j 2
, N1 (P ) = sup jai j.
0 i n
i=0 i=0
b ) Ces normes sont-elles équivalentes ?
Remarque a ) Les vérifications sont identiques à celles de l’exemple précédent.
En associant à un polynôme
P sa fonction polynôme, on N2 est la norme préhilbertienne canonique de [X ].
définit de nouvelles normes b ) Comme dans l’exemple 2 précédent, on montre que ces normes sont comparables en un
sur [X ] par les expressions
suivantes : sens : N1 N2 N1 .
j j
sup P(t)
N2 N
t∈[0,1] Elles ne le sont pas dans l’autre sens : on montre que les fonctions et 1 ne sont pas
j j
sup P(z) N1 N2
jj
Zz =1
1
majorées en considérant la suite de polynômes (Pn )n∈ définie par :
Pn (X ) = 1 + X + . . . + X n
jP(t)jdt . p
0 N1 (Pn ) = n + 1 , N2 (Pn ) = n+1 , N1 (Pn ) = 1
N2 N p N1
(P ) = 1 (Pn ) = n+1 , (P ) = n + 1 .
N1 n N2 N1 n
Deux quelconques des normes N1 , N2 , N1 ne sont pas équivalentes.

Exemple 3 Normes classiques sur l’espace C ([0, 1], ) des fonctions continues à valeurs dans
a ) Montrer que l’on définit sur cet espace trois normes par :
Z 1
3Z 1
! 1
2
k f k1 = jf (t )j dt , k f k2 = jf (t )j 2
dt , k f k1 = sup jf (t )j.
0 0 t∈[0,1]

b ) Ces normes sont-elles équivalentes ?


a)k k2 est la norme préhilbertienne, attachée au produit scalaire sur C ([0, 1], ):
&f jg (( =' Z

1
(f, g) f (t ) g(t )dt . ✎ (9)
✎ (9) cf. Algèbre – Géomé- 0
trie, chapitre 6.
Vérifions que k • k1 et k • k1 satisfont les axiomes de définition (2), (3) et (4) des normes.
Ce sont clairement des applications à valeurs dans +.

Z
Une propriété usuelle de l’intégrale est que si f est continue sur [a, b], (a < b), positive et
b
non identiquement nulle sur [a, b], alors ; donc k
f >0✎ • k1 vérifie l’axiome (4). ✎ (10)
✎ (10) cf. chapitre 4, pro- a
priété 28.
Si f est non nulle, il existe x0 ∈ [0, 1] tel que jf (x0 )j > 0 alors k f k1 jf (x0 )j donne :
k f k1 > 0 : k • k1 vérifie l’axiome (4).

11
Chapitre 1 : Espaces vectoriels normés

Les autres vérifications sont simples :


Z 1 Z 1
k f k1 = j f (t )j dt = j j j f ( t ) j d t = j j k f k1
0 0

(11) k f k1 = sup j f (t )j = j j sup j f (t )j = j j k f k1 ✎ (11)


✎ La propriété est
Z Z ;
t∈[0,1] t∈[0,1]
évidente pour = 0.
On suppose ≠ 0, alors
kf + g k1 =
1
jf (t ) + g(t )j dt
1 !
j f (t )j + j g (t )j dt = k f k + k g k1 .
j j j jk f k
t∈[0,1], f (t) 1 1
donc k k j jk k
f 1 f 1. 0 0
Ce même résultat appliqué Pour tout t ∈ [0, 1], jf (t ) + g(t )j jf (t )j + jg(t )j k f k1 + k g k1 d’où :
avec f = 1 f donne k f + g k1 k f k1 + k g k1 .
k f k j1j k f k
1 1 soit b ) Ces normes sont comparables dans un sens :
j jk f k k f k
1 1 , d’où k f k1 k f k2 k f k1 (égalité pour les fonctions constantes).
la conclusion.
k f k1 k f k2 résulte de l’inégalité de Cauchy-Schwarz. ✎ (12)
(12)
✎ cf. Algèbre – Géomé- k f k2 k f k1 est conséquence évidente de t ∈ [0, 1], jf (t )j k f k1 .
trie, chapitre 6.
Elles ne le sont pas dans l’autre sens : on montre que les fonctions
k f k2 k f k1
f et
k f k1 k f k2
ne sont pas majorées en considérant la suite de fonctions ( fn )n∈ définie par fn (t ) = t n .
1 1
Le calcul donne k fn k1 = n+1
, k f n k2 = p , k fn k1 = 1
2n + 1
et les suites :
k fn k2 k fn k1 p k fn k1
n
k fn k1 = pn + 1 , n
k fn k2 = 2n + 1 et n
k fn k1 =n+1
2n + 1
ne sont pas majorées.

Définition 11
Avec les notations de l’exemple précédent,
k • k1 est appelée norme de la convergence en moyenne,
k • k2 est appelée norme de la convergence en moyenne quadratique,
k • k1 est appelée norme de la convergence uniforme.

Propriété 1
Seconde inégalité triangulaire
Soit (E, N ) un e-v-n. Pour tout x et y de E :
jN (x ) ; N (y)j N (x ; y ).

☞ x=x ;y+ydonne N (x ) N (x ; y) + N (y) donc N (x ) ; N (y) N (x ; y).


Symétriquement, en échangeant x et y : N (y) ; N (x ) N (x ; y) = N (x ; y).

Propriété 2
(13)
✎ Remarques.
On définit de façon ana- ; !
Produit d’espaces vectoriels normés
Soit (E, N ) et E 0 , N 0 deux e-v-n.
logue (par récurrence) des
normes équivalentes sur un On définit trois normes classiques sur l’espace produit E ! E 0 :
produit de plusieurs espaces
vectoriels normés, en particu-
k
;x, x 0! k = N (x ) + N 0 x 0
;x, x 0 ! k = +N (x ) + N ;x 0!,
; ! , k 2 0
2
1
2
lier sur E n .
; ! ; ; !!
1 2
Par défaut, tout produit
d’espaces vectoriels normés k x, x 0 k1 = sup N (x ), N 0 x 0 . ✎ (13)
sera supposé muni de l’une de
ces normes. Ces trois normes sont deux à deux équivalentes.

☞ Aucune difficulté hormis l’inégalité triangulaire de la norme k • k2 .

12
Normes et distances

En utilisant les inégalités triangulaires de N et de N 0 :


N (x + y ) N (x ) + N (y ) et
;
N 0 x 0 + y0
! ; !
N 0 x 0 + N 0 y0
; !
; , N ! on obtient : ✎
q
✎ (14)
; ! et l’inégalité triangulaire de
q
2

; ! qN (x ) + N 0 ;x 0 ! + qN
2
(14)

; !
N (x + y ) + N 0 x 0 + y 0 N 02 y0 .
2
(a+b)2 + a 0 +b0 2 2 2 2 2 (y ) +
pa +a +pb +b
2 02 2 02 .
;x, x 0! k ;x, x 0! k ;x, x 0 ! k
L’équivalence de ces normes tient aux inégalités suivantes :
k
p ; !k
2k x, x 0
; !k .
2k x, x 0
1 k 2 k 1 2 1

Propriété 3
Parties bornées d’un espace vectoriel normé
Soit A et B deux parties non vides d’un e-v-n (E, N ).
a ) Si A ⊂ B et si B est bornée, alors A est bornée et (A) (B ).
b ) Si A et B sont bornées, alors A ∪ B et A + B sont bornées.

☞ a ) Si x et y ∈ A alors N (x ; y)
;
(B). On a donc A ⊂ Bf x, (B) : A est bornée et :
!
(A ) (B ).
2 2
b ) Soit (a, x ) ∈ A et (b, y) ∈ B . L’inégalité triangulaire donne :
N (x ; y) ; a ) + N (a ; b ) + N (b ; y )
N (x (A ) + N (a ; b ) + (B ),
N (x + y ; a ; b ) N (x ; a ) + N (y ; b ) (A ) + (B ).

(
On en déduit que A ∪ B et A + B sont bornées et que :
(A ∪ B ) (A) + d (A, B) + (B)
(A + B ) (A ) + (B )

2. Topologie d’un e-v-n E


2.1 – Voisinages – Voisinages relatifs
Définition 12
On appelle voisinage d’un point a de E toute partie X de E contenant une boule ouverte
✎ (15) Pour tout réel r>0, la de centre a . L’ensemble des voisinages de a est noté (a ).
B
boule o (a,r) est un voisi-
X∈ (a ) () r > 0, Bo (a, r ) ⊂ X . ✎ (15)
nage de a . Si X est voisinage
de a , toute partie Y conte-
nant X est encore un voisi-
nage de a . Définition 13
Si A est une partie de E et a un point de A, un voisinage de a dans A (ou voisinage de a
relatif à A) est l’intersection avec A d’un voisinage X de a . L’ensemble des voisinages de a
dans A est noté A (a ).
$ %
(a ) . ✎ (16)
✎ (16) Conséquence : A (a ) = X ∩ A/X ∈
Y∈ A (a)()
r > 0, A ∩ B (a,r) ⊂ Y .
o

Propriété 4
a ) La réunion d’une famille quelconque de voisinages d’un même point x de E est un
voisinage de x .
✎ (17) Les voisinages re- b ) L’intersection de deux voisinages de x est un voisinage de x . ✎ (17)
latifs vérifient les mêmes
propriétés.
☞ a ) D’après la définition, toute partie qui contient un voisinage d’un point x de E est aussi
un voisinage de x . D’où la conclusion.

13
Chapitre 1 : Espaces vectoriels normés

b ) Prenons deux voisinages U et V d’un même point x de E . Il existe alors des réels >0
et > 0 tels que :
Bo (x, ) ⊂ U et Bo (x, ) ⊂ V .
Supposons que , alors Bo (x, ) ⊂ Bo (x, ) et Bo (x, ) ⊂ U ∩ V , ce qui fait de U ∩ V
✎ (18) Si , on conclut un voisinage de x . ✎ (18)
de même avec
B (x,
o ) ⊂ U ∩ V.

2.2 – Ouverts – Fermés


Définition 14
✎ (19) On dit aussi que a ) On appelle ouvert de E ✎ (19) toute partie X de E qui est voisinage de chacun de ses
A est une partie ouverte
points
de E .
X ouvert de E () x ∈ X, X ∈ (x ).
✎ (20) On dit aussi que b ) On appelle fermé de E ✎ (20) toute partie de E dont le complémentaire dans E est un
A est une partie fermée ouvert de E
de E .
X fermé de E () E nX ouvert de E .

Définition 15
a ) Si A est une partie de E , on appelle ouvert de A (ou aussi ouvert relatif à A) toute partie
X de A, voisinage de chacun de ses points dans A.
X ouvert de A () x ∈ X, X∈ A (x ).

b ) On appelle fermé de A (ou fermé relatif à A) toute partie Y de A, dont le complémentaire


dans A est un ouvert de A.

Propriété 5
Caractérisations des ouverts de E
Soit A une partie de E . A est un ouvert de E si et seulement si :
x ∈ A, r ∈ "+ , B0 (x, r ) ⊂ A.

Propriété 6
Caractérisations des ouverts et fermés relatifs
A est une partie non vide de E .

a ) Soit X ⊂ A, X est un ouvert de A si et seulement si il existe X1 ouvert de E tel que :


X = A ∩ X1 .

b ) Soit Y ⊂ A, Y est un fermé de A si et seulement si il existe Y1 fermé de E tel que :


Y = A ∩ Y1 .

Propriété 7
(21)
✎ A étant une partie a ) E et sont, à la fois, ouverts et fermés de E . ✎ (21)
non vide de E , et A sont
à la fois ouverts et fermés b) La réunion d’une famille quelconque d’ouverts de E est un ouvert de E .
relatifs de A.
L’intersection d’une famille quelconque de fermés de E est un fermé de E .
c) L’intersection de deux parties ouvertes de E est un ouvert de E .
(22)
✎ Les proriétés b) et La réunion de deux parties fermées de E est un fermé de E . ✎ (22)
c) restent vraies pour les
ouverts et fermés relatifs à
une partie A. Remarque
La propriété c) s’étend par récurrence aux familles finies mais elle est fausse pour les familles
quelconques.

14
Normes et distances

0
Exemples dans
1
:
1
/
Un = ;n ,
n
, (Un )n∈ ! est une famille d’ouverts,
\
et Un = f0g n’est pas un ouvert.
n∈
/1
!

1
0
Vn = , 1; , (Vn )n∈ ! est une famille de fermés,
n n
L
et Vn =]0, 1[ n’est pas un fermé.
n∈ !

2.3 – Intérieur – Adhérence – Frontière


Définition 16
Étant donné une partie non vide A de E , un point a ∈ E est dit intérieur à A s’il existe r > 0
tel que Bo (a, r ) ⊂ A donc si et seulement si A est un voisinage de a .
$
L’ensemble des points intérieurs à A est appelé l’intérieur de A et noté A .

Définition 17
Étant donné une partie non vide A de E , un point a ∈ E est dit adhérent à A si, pour tout
r > 0, la boule Bo (a, r ) a une intersection non vide avec A.
L’ensemble des points adhérents à A est appelé l’adhérence de A et noté A.

Exemple
Soit A une partie non vide majorée de , elle admet une borne supérieure M .
M = sup A est l’unique majorant de A adhérent à A.
En effet, si M est un majorant de A, on a M = sup A si et seulement si :
> 0 , ]M ; , M] ∩ A ≠
donc si et seulement si M ∈ A.
De même, pour une partie A et , non vide et minorée, m = inf A est l’unique minorant
de A adhérent à A.
Définition 18
Étant donné une partie A non vide de E , un point a ∈ E est dit point frontière de A s’il est
adhérent mais n’est pas intérieur à A.

Définition 19
On dit qu’une partie A de E est dense dans E si l’adhérence de A est E : A = E .
On dit qu’une partie B de A est dense dans A si A ⊂ B.

Définition 20
✎ (23) Définition donnée Point d’accumulation ✎ (23)
à titre de complément : la
notion est hors programme. On appelle point d’accumulation d’une partie A de E tout point x de E adhérent à Anfx g.

Un tel point est caractérisé par le fait que, pour tout r ∈ "
+, l’ensemble B0 (x, r ) ∩ A fx g
n’est pas vide ou encore que Bo (x, r ) ∩ A est infini.
Définition 21
Point isolé
On appelle point isolé d’une partie A de E tout point a de A pour lequel il existe r ∈ " tel
+
que A ∩ Bo (a, r ) soit réduit à fa g :
a point isolé de A () r ∈ "+ , A ∩ Bo (a, r ) = fa g.

15
Chapitre 1 : Espaces vectoriels normés

Propriété 8
Étant donnée A partie non vide de E et distincte de E , on pose B = E A. Alors :
(24) $ $ (24)
✎ Conséquence : Pour A=E B A=E B✎
"
A= , on pose A = = A
et A = = A. ☞ Par définition de l’adhérence :
Avec cette convention ces x ∈E B () x ∉ B () r > 0, Bo (x, r ) ∩ B = () r > 0, Bo (x, r ) ⊂ A
formules sont vraies sans $
aucune restriction. () x ∈ A .
$
Pour A ≠ E , la formule précédente donne B = E A d’où, en passant au complémentaire :
$
E B = A.

Propriété 9
Soit A une partie non vide de E .
$
✎ (25) A est ouvert si a ) A est un ouvert si et seulement si A = A . ✎ (25)
et seulement si il est voi-
sinage de chacun de ses b ) A est un fermé si et seulement si A = A.
points c’est-à-dire si et seu-
lement si chacun de ses
points lui est intérieur, ou Propriété 10
encore si et seulement si
" " a ) L’intérieur d’une partie A de E est la réunion de la famille (A) des ouverts de E inclus
A ⊂ A . Comme A ⊂ A est
vrai pour toute partie A, on dans A. C’est le plus grand élément de cette famille.
a la première équivalence. b ) L’adhérence d’une partie A de E est l’intersection de la famille (A) des fermés de E
La seconde s’en déduit par
contenant A. C’est le plus petit élément de cette famille.
passage au complémentaire.

☞ L
a ) Soit U ∈ (A), U est voisinage de chacun de ses points, donc pour tout x ∈ U , A ∈ (x )
$ $
c’est-à-dire que U ⊂ A . En conséquence en posant = U , on a ⊂ A.
U ∈ (A)
$
Pour tout x ∈ A , il existe r > 0 tel que Bo (x, r ) ⊂ A, donc Bo (x, r ) ∈ (A) et x ∈ .
$ $
Il en résulte A ⊂ , et finalement A = .
$
Étant réunion de la famille (A), A en est bien le plus grand élément pour la relation
d’ordre ⊂ .
b ) Il suffit d’appliquer le résultat du a) avec la propriété 8.

Propriété 11
(26)
✎ C’est une consé- Pour toute partie non vide A de E , on a : Fr(A) = A ∩ E A. ✎ (26)
"
quence de E A =E A.
Avec la convention concer-
nant l’adhérence de la partie Propriété 12
vide, pour A = , on obtient Si A est une partie non vide de E , pour tout a ∈ E on a :
Fr(A) = .
a ∈A () d (a, A) = 0.
$ %
☞ En effet d (a, A) = inf N (a ; x ) / x ∈ A donc :
d (a, A) = 0 () r ∈ +" , x ∈ A, N (a ; x ) < r () r ∈ "+ , Bo (a, r ) ∩ A ≠ .

Propriété 13
Si A est une partie bornée de E , alors A est bornée et (A) = (A).

☞ Soit x et y deux points de A.


Alors, pour tout r > 0, il existe a ∈ A ∩ Bo (x, r ) et b ∈ A ∩ Bo (y, r ).
L’inégalité triangulaire donne :
N (x ; y) N (x ; a ) + N (a ; b ) + N (b ; y ) r + (A ) + r
ce qui montre que A est bornée avec (A) (A) + 2r . Ceci étant vrai pour tout r > 0, on
en déduit (A) (A ).
D’autre part, l’inclusion A ⊂ A donne (A) (A) d’où finalement (A) = (A).

16
Normes et distances

Exemple 4 Relation entre normes et ouverts


Soit E un espace vectoriel muni de deux normes N1 et N2 telles que N1 N2 , > 0.
Notons Bi (a, r ) la boule ouverte de centre a et de rayon r définie par la norme Ni pour i ∈ f1, 2g.
;
Ces boules vérifient B2 (a, r ) ⊂ B1 (a, r ), N1 (a, x ) N2 (a, x ) < r .
!
; !
Donc si U est un ouvert de E, N1 , alors U est aussi un ouvert de E, N2 .
; !
- r. - r.
En effet, x étant un point de U , il existe un réel r > 0 tel que B1 (x, r ) ⊂ U et l’inclusion
B2 x, ⊂ B1 (x, r ) donne B2 x, ⊂ U.
; !
; !
En conséquence, si ces deux normes sont équivalentes, les espaces vectoriels normés E, N1
et E, N ont les mêmes ouverts.
2

Exemple 5 Adhérence d’une boule


Montrer que Bo (a, r ) = Bf (a, r ).
Il suffit de vérifier que tout point x de la sphère S(a, r ) est adhérent à la boule ouverte Bo (a, r ).
Notons y = a + (x ; a ) l’image de x par l’homothétie de centre a et de rapport ∈ 0, 1 .
# "
Calculons les deux normes :
k y ; a k = k x ; a k = r et k y ; x k = k (1 ; )(a ; x ) k = (1 ; )r .
Pour tout
# "
∈ 0, r avec 1 ; < < 1, on a r < r et (1 ; )r < , donc :
r
y ∈ Bo (a, r ) ∩ Bo (x, ) et Bo (a, r ) ∩ Bo (x, ) ≠ .

Exemple 6 Adhérence d’un sous-espace vectoriel


Soit F un sous-espace de E , espace vectoriel normé.
a ) Montrer que son adhérence F est un sous-espace vectoriel de E .
b ) En déduire qu’un hyperplan est soit fermé soit dense dans E .
a ) Il s’agit de vérifier que, si x et y sont dans F et dans , alors x + y ∈ F et x ∈ F .
La définition des points adhérents à F indique, pour tout r > 0, l’existence de points a et b
de F tels que : k x ; a k < r et k y ; b k < r .
Alors les majorations :
k (x + y ) ; (a + b ) k k x ; a k + k y ; b k < 2 r
k x ; a k = j j kx ; a k j jr
✎ (27) Car a+b et a suffisent à prouver que x + y et x sont adhérents à F . ✎ (27)
appartiennent à F .
b ) Supposons maintenant que F soit un hyperplan non fermé de E .
✎ (28) Voir en Algèbre– Alors il existe c dans F F et la droite c est un supplémentaire de F . ✎ (28)
Géométrie, la caractérisation
des hyperplans. Puisqu’il contient F et c , le sous-espace vectoriel F contient aussi c F , c’est-à-dire que
E ⊂ F . Ainsi F = E : F est dense dans E .

Exemple 7 Distance à une partie


Soit A une partie non vide de E , espace vectoriel normé. Montrer que :
x, y ∈ E, jd (x, A) ; d (y, A)j k x ; y k.
Fixons deux points x et y de E . Alors pour tout point z de A, l’inégalité triangulaire donne :
k x ; z k k x ; y k + k y ; z k.
Donc avec d (x, A) k x ; z k, il vient d (x, A) k x ; y k + k y ; z k, soit aussi :
d (x, A) ; k x ; y k k y ; z k.
$ %
Ainsi d (x, A) ; k x ; y k est l’un des minorants de k y ; z k / z ∈ A , il est donc inférieur à
d (y, A) qui est le plus grand de ces minorants et on obtient :
d (x, A) ; k x ; y k d (y, A) c’est-à-dire d (x, A) ; d (y, A) k x ; y k.
En échangeant les rôles de x et y, il vient alors :
d (y, A) ; d (x, A) ky ; x k = kx ;yk
d’où finalement : jd (x, A) ; d (y, A)j k x ; y k.

17
Chapitre 1 : Espaces vectoriels normés

Exemple 8 Intérieur et adhérence d’un convexe


$
Soit A une partie non vide et convexe d’un espace vectoriel normé E . Montrer que A et A sont
convexes.
$
a ) Prenons deux points x et y de A et vérifions que, pour tout réel t ∈ [0, 1], le point
z = (1 ; t )x + ty est intérieur à A. D’après la propriété 5, il existe r > 0 tel que, pour tout
vecteur u vérifiant k u k < r , les points x + u et y + u sont dans A.
Comme A est convexe, (1 ; t )(x + u ) + t (y + u ) = z + u est aussi dans A, donc Bo (z, r ) ⊂ A.
$
Ainsi z est intérieur à A ; A est convexe.
b ) Reprenons les notations précédentes avec, cette fois-ci, x et y dans A, montrons que
z = (1 ; t )x + ty est adhérent à A.
Pour tout r > 0, il existe deux points a ∈ A ∩ Bo (x, r ) et b ∈ A ∩ Bo (y, r ).
Notons c = (1 ; t )a + tb. Par convexité de A on a c ∈ A et vérifions que k z ; c k < r :
k z ; c k = k (1 ; t )(x ; a ) + t (y ; b) k (1 ; t )k x ; a k + tk y ; b k < r.
Ainsi A ∩ Bo (z, r ) contient c ; donc z ∈ A. Il en résulte que A est convexe.

3. Suites d’un e-v-n E


La notion de suite à valeurs dans ou a été étudiée en Analyse – MPSI.
Étant donné un -espace vectoriel E , on définit de manière analogue :
les suites de E , comme applications de dans E , notations : u, (un ), (un ) , l’ensemble des
suites de E est noté E ,
les suites de E définies à partir d’un certain rang n0 ∈ , comme applications de [[ n0 , +1 [[
dans E , notation : (un )n n0 ,
les opérations sur E : addition et produit par un scalaire. E est un -espace vectoriel,
les suites extraites d’une suite donnée (un ) ∈ E .
Définition 22
Suites bornées
Une suite un
; ! de E est bornée si et seulement si il existe A ∈ + tel que :
✎ (29)
Remarquer qu’il n∈ , k un k A. ✎ (29)
s’agit là de la définition 9
transposée au cas d’une L’ensemble (E ) des suites bornées de E est un sous-espace vectoriel de E .
application de dans E .

Définition 23
Suites convergentes
Soit u une suite de E et a un point de E .
On dit que la suite u a pour limite a , ou converge vers a , si la suite réelle n k un ; a k
a pour limite 0.

✎ (30) La notion de suite


On écrit alors : lim un = a
n !+1 () n!
lim k un ; a k = 0.
+1
✎ (30)
convergente dans E est ainsi
ramenée à celle de suite
convergente dans . Remarques
1 ) Une suite convergente a une seule limite.
2 ) Une suite convergente est bornée.
3 ) L’ensemble (E ) des suites convergentes de E est un sous-espace vectoriel de (E ).
L’application L : (E ) ! E, x lim xn est linéaire.
4 ) Si la suite u converge vers a alors on peut définir, pour tout n ∈ : rn = sup k up ; a k.
p n
On constate que la suite réelle n rn est positive, décroissante et converge vers 0.

18
Normes et distances

Définition 24
Suites de Cauchy
Soit u une suite bornée de E , notons = sup
$k u ; uq k/p n .
%
n

On dit que u est une suite de Cauchy si la suite réelle


p
; ! n
n, q
converge vers 0.

Remarques
1 ) La suite
; ! est décroissante.
n

2 ) La définition s’écrit traditionnellement :


> 0, n∈ , p n, q k up ; uq k <
n, .
3 ) Il est commode aussi d’introduire : n = sup k un+p ; un k.
p n
u est une suite de Cauchy si et seulement si lim = 0.
n !+1 n

Définition 25
Valeur d’adhérence
On dit qu’un point a de E est valeur d’adhérence de la suite u de E s’il existe une suite
extraite de u qui converge vers a .

Définition 26
Un espace vectoriel normé est dit complet si, dans cet espace, toute suite de Cauchy est
(31)
✎ Un espace préhilber- convergente. On dit alors que c’est un espace de Banach. ✎ (31)
tien complet est appelé un
espace de Hilbert.
Définition 27
Une partie A de E est dite complète si toute suite de Cauchy formée de points de A est
convergente dans A.

Propriété 14
L’espace vectoriel normé 1 (E )
Soit (E ) l’espace vectoriel des suites bornées de E .
L’application k • k1 : (E ) ! , (u n ) sup k un k est une norme sur (E ).

L’espace vectoriel normé


; (E ), k •
!
k1 est noté
n∈
1 (E ).

Théorème 1
Normes équivalentes et suites convergentes
Soit N1 et N2 deux normes de E .
; !
; !
a ) Pour que toute suite convergeant vers 0 dans E, N1 soit convergente vers 0 dans
E, N2 , il faut et il suffit qu’il existe un nombre réel > 0 tel que N2 N1 .
✎ (32) En remplaçant au
;
besoin u par u , ∈E , il ; !
en résulte que les notions de
convergence et de limite d’une
; !
b ) Pour que, pour toute suite u de E , u converge vers 0 dans E, N1 soit équivalent à u
converge vers 0 dans E, N2 , il faut et suffit qu’il existe des réels > 0 et > 0 tels que :
suite sont identiques dans
(32)
(E,N1 ) et (E,N2 ) si et seule- N1 N2 N1 . ✎
ment si les normes N1 et N2
sont équivalentes.
☞ a ) Si N2
; ! ∈ E convergeant vers 0 dans ;E, N !.
N1 , soit un
; !
On a alors lim N u = 0 et N u
; ! N ;u ! donc lim N ;u ! = 0. 1

!1
n +
1 n 2
;
n
! 1! 1 n
n +
2 n

; !
Supposons maintenant que toute suite convergeant vers 0 dans E, N soit aussi conver-
gente vers 0 dans E, N .
1

19
Chapitre 1 : Espaces vectoriels normés

N2
S’il n’existait pas de réel > 0 tel que N2 serait non ma-
N1 , le rapport
N1
; !
joré sur E f0g. Pour tout n ∈
- , on pourrait donc trouver un ∈ E f0g tel que
.
N2 un
N1 un
; ! n ce qui s’écrit N2 ; !
nN u
un
1.
1 n

La suite de terme général vn = ; ! un ; !


ne converge pas vers 0 dans E, N car 2
nN u 1 n
;
N v
! ; !
1, et elle converge vers 0 dans E, N car N v
; ! = 1 . C’est contraire à
2 n 1 1 n
n
l’hypothèse de départ, l’existence de en résulte.
b ) On applique deux fois le a).

Propriété 15
Relations entre suite extraite, suite convergente et suite de Cauchy
a ) Une suite convergente est une suite de Cauchy.
b ) Une suite extraite d’une suite convergente u est convergente et a la même limite.
c ) Une suite extraite d’une suite de Cauchy est encore une suite de Cauchy.
d ) Une suite de Cauchy a au plus une valeur d’adhérence a et, dans ce cas, elle converge
vers a .

☞ a ) et b) :
; !
soit un convergente vers dans E, k
; • k
!.
Pour tout > 0, il existe n0 ∈ tel que p ∈ , p n0 ) k up ; k < .
Alors, a) est conséquence de l’inégalité triangulaire :
ku ;u k ku ; k + k ;uq k.
; ! ; ! il existe
Pour b), si v est extraite de u
n
p q

n
p
: ! strictement croissante telle que
pour tout n ∈ , vn = u (n) .
On a alors pour tout p ∈ , (p) p donc p n0 donne (p) n0 et la conclusion en
résulte.
; !
c) et d) : soit un une suite de Cauchy de E, k • k .
; !
tel que (p, q ) ∈ , p n ) k u
; ! , la conclusion résulte encore;deu (kp<) .p.
2
; ! ; ! est extraite
Pour tout > 0, il existe n0 ∈
Pour c), si v = u de u
0 p+q p

n (n)
; ! n

Pour d), si a est valeur d’adhérence de la suite de Cauchy u , il existe une suite extraite n
(u (n) ) de limite a . La conclusion résulte alors de :
k un ; a k k un ; u (n) k + k u (n) ; a k
sup k up ; uq k + k u (n) ; a k.
p n
q n

Propriété 16
(33)
✎ C’est-à-dire caracté- Caractérisation séquentielle des points adhérents, des fermés ✎ (33)
risation au moyen des suites.
Soit A une partie non vide de E .
a ) Si une suite de points de A converge dans E , alors sa limite est un point adhérent de A.
b ) Si un point de E est adhérent à A, il existe une suite de A qui converge vers ce point.
c ) A est un fermé de E si et seulement si A contient la limite de toute suite formée de points
de A et convergente dans E .


; !
a ) Avec un ∈ A et lim un = , on a :
n !+1
0 d ( , A) k ;un k et
n
lim k ;un k = 0
! +1

20
Étude locale des applications Continuité

donc d ( , A) = 0 ce qui signifie ∈ A (cf. propriété 12).


" , il existe un point an de A tel que :
b ) Supposons ∈ A. Pour tout n ∈
1
- 1.
k ;a n k < n
car A ∩ Bo ,
n
n’est pas vide.

La suite an
; ! converge vers .
c ) On sait que A est un fermé si et seulement si il contient tous ses points adhérents (cf.
propriété 9). La conclusion résulte alors des propositions a) et b).

B. Étude locale des applications


Continuité
;
Soit E, k • k
! et ;F, j j ! deux
• -espaces vectoriels normés.
Étant donné D partie non vide de E , (D, F ) désigne l’ensemble des applications de D dans F
c’est-à-dire l’ensemble des fonctions de E dans F , dont l’ensemble de définition est D .
(D, F ) est un -espace vectoriel pour les opérations usuelles : somme de deux fonctions et
produit d’une fonction par un scalaire.
(f, g) ∈ (D, F )2 f +g : x f (x ) + g (x )
∈ , f ∈ (D, F ) f : x f (x )
Dans le cas particulier où F = , on dispose de l’opération produit de deux fonctions,
(f, g) ∈ (A, )2 fg : x f (x )g (x ),
et (D, ) est une -algèbre commutative.

1. Limite – Continuité
Définition 28
Limite en un point
Soit f ∈ (D, F ), A ⊂ D et a ∈ A.
On dit que f admet une limite en a suivant A s’il existe un point b de F tel que :
> 0, > 0, x ∈ A, k x ; a k < ) jf ( x ) ; b j < . (1)
On note alors lim f (x ) = b.
x !a,x∈A
Remarques
✎ (34) C’est ce qui justifie 1 ) S’il existe b et b0 dans F vérifiant (1) alors b = b0 . ✎ (34)
(( (( (( ((
la notation
lim f (x)=b . ☞ On a en effet : x ∈ A, b ; b0 jf (x ) ; bj + f (x ) ; b0 donc en appliquant (1), on
(( ((
x !a,x∈A
obtient : > 0, b ; b0 < , ce qui exige b = b0 .

2 ) Soit telle que A ⊂ ⊂ D , si lim f (x ) = b alors lim f j (x ) = b. ✎ (35)


✎ (35) j
f désigne la restric- x !a,x∈A x !a,x∈A
tion de f à .
3 ) Extension dans le cas où E = , a = +1, A ⊃ [ , +1[, ∈ .
lim f (x ) = b se traduit par :
x !+1
✎ (36)
Écrire l’extension > 0, ∈A, x ∈ A, x > ) j f (x ) ; b j < . ✎ (36)
analogue correspondant au 4) Extension dans le cas où F = , b = +1.
cas a= ;1 .
lim f (x ) = +1 se traduit par :
✎ (37) Écrire l’extension x !a,x∈A
analogue correspondant au
cas b= ;1 .
B > 0, > 0, x ∈ A, kx ; a k < ) f (x ) > B . ✎ (37)

21
Chapitre 1 : Espaces vectoriels normés

5 ) Ces notions (existence d’une limite et valeur de la limite) sont invariantes lorsque l’on
remplace la norme de E (ou de F ) par une norme équivalente.
Propriété 17
Interprétation en termes de voisinages
Soit f ∈ (D, F ), A ⊂ D, a ∈ A, et b ∈ F .
Les propositions suivantes sont équivalentes :
(1) b= lim f (x ).
x !a,x∈A
(2) V∈ (b ), U∈ (a ), f (U ∩ A ) ⊂ V .
✎ (38) f ;1 (V ) est l’image (3) V∈ (b ), U∈ (a ), U ∩ A ⊂ f ;1 (V ). ✎ (38)
réciproque de V par f .

Ces équivalences restent ☞ Si b =


!a,x∈A f (x ), tout voisinage V de b contient; une boule
lim Bo (b, ), > 0 et, d’après
vraies dans le cadre des
extensions précédentes en
x
la définition 28, à on peut associer r > 0 tel que f o
!
A ∩ B (a, r ) ⊂ B (b, o ) ⊂ V.
convenant qu’un voisinage
1
de + (resp. ;1 ) est une Ainsi, U = Bo (a, r ) est un voisinage de a vérifiant (2).
partie de contenant un
Si (2) est vérifiée, pour tout > 0, Bo (b, ) étant un voisinage de b, il existe U voisinage
1
intervalle [A,+ [ (resp.
;1
] ,A]). de a tel que f (A ∩ U ) ⊂ Bo (b, ). Or U contient une boule Bo (a, r ), r > 0, et on a donc
f (A ∩ Bo (a, r )) ⊂ Bo (b, ). On ainsi retrouvé (1).
L’équivalence entre (2) et (3) tient à la définition d’une image réciproque.

Définition 29
Continuité en un point
(39)
✎ Étant donnés a∈D f ∈ (D, F ) est continue en un point a de D si f admet une limite en a suivant D . ✎ (39)
et r > 0, il ressort de cette
définition que f est continue
en a si et seulement si sa Remarque
B
restriction à D ∩ o (a,r) est
continue en a : la continuité La limite de f en a suivant D ne peut être que f (a ).
est une propriété locale.
En effet, pour x = a la condition k x ; a k < est réalisée quel que soit > 0, donc avec
b = lim f (x ), (1) donne > 0, jf (a ) ; bj < , ce qui exige b = f (a ).
x a
x∈D
!
Ainsi f est continue en a ∈ D si et seulement si lim f (x ) = f (a ), soit si et seulement si :
!
x a

∈ ", r∈ "+ , ; x∈D


! ; !
f D ∩ B (a, r ) ⊂ B f (a ), .
o o
+

Définition 30
Continuité sur une partie
f ∈ (D, F ) est continue sur D si f est continue en tout point de D .
Étant donné A ⊂ D , on dit que f est continue sur A lorsque la restriction fjA est continue en
tout point de A.

Définition 31
Continuité uniforme
f ∈ (D, F ) est uniformément continue sur A ⊂ D si :
> 0, > 0, (x, y) ∈ A2 , kx ; yk < ) jf (x ) ; f (y)j < .

Remarque
Si f : A ! F est une fonction bornée, on peut définir la fonction :
: + ! +, h (h ) = supfjf (x ) ; f (y)j /(x, y) ∈ A2 , k x ; yk h g.
Cette fonction h est positive croissante.
L’uniforme continuité de f sur A est caractérisée par lim (h ) = 0.
h !0

22
Étude locale des applications Continuité

Définition 32
Fonction lipschitzienne

1 jf ( x ) ; f ( y ) j
f ∈ (D, F ) est dite lipschitzienne sur A ⊂ D si l’ensemble :
2
2
R= /(x, y) ∈ A , x ≠ y est majoré.
kx ; yk
Si le réel k est un majorant de R , par exemple si k = sup R , on dit que f est lipschitzienne de
✎ (40) Dans ces condi- rapport k ou k -lipschitzienne sur A. ✎ (40)
tions :
(x,y)∈A2 ,
jf (x);f (y)j kk x ;y k. Exemples
;E, k k! dans
L’application k • k (norme) est 1-lipschitzienne de • .
En effet, la deuxième inégalité triangulaire donne :
(x, y) ∈ E 2 , j k x k ; k y k j k x ; y k.
A étant une partie fixée non vide de E , l’application «distance à A», dA : x d (x, A)
est 1-lipschitzienne (voir exemple 7).
Définition 33
Homéomorphisme
Soit A une partie de E , B une partie de F , et f une bijection de A sur B.
On dit que f est un homéomorphisme si f est continue sur A et f ;1 continue sur B.
✎ (41) On vérifie facilement
que toutes les notions intro-
duites précédemment : li- Définition 34
mite, continuité, continuité
uniforme, fonctions lipschit- Isométrie ✎ (41)
ziennes, homéomorphismes, Soit A une partie de E , et f une application de A dans F .
sont invariantes par un chan-
gement de normes équiva- On dit que f est une isométrie si, pour tout couple (x, y) ∈ A2 :
lentes dans E ou F . Mais ce
n’est évidemment pas le cas
jf (y) ; f (x )j = k y ; x k.
pour les isométries.
Théorème 2
Soit f ∈ (D, F ) et A ⊂ D . Les propositions suivantes sont équivalentes :
(1) f est continue sur A.
(2) pour tout ouvert V de F , f ;1 (V ) est un ouvert de A.
(3) pour tout fermé W de F , f ;1 (W ) est un fermé de A.

☞ (1) ) (2)
Soit V un ouvert de F . Pour tout a ∈ f ;1 (V ), b = f (a ) est dans V donc, puisque V est
ouvert c’est un voisinage de b. D’après la propriété 17, il existe U voisinage de a tel que
f ;1 (V ) ⊃ U ∩ A ce qui prouve que f ;1 (V ) est voisinage de a relatif à A.
(2) ) (1)
Soit a ∈ A et b = f (a ). Tout voisinage V de b contient un ouvert V0 tel que fbg ⊂ V0 ⊂ V ,
alors f ;1 (V0 ) est un ouvert relatif de A contenant a : c’est un voisinage de a relatif à A.
Donc f ;1 (V ) ⊃ f ;1 (V0 ) est également un voisinage de a relatif à A et, d’après la propriété
17, on a lim f (x ) = f (a ) : f est continue en a .
x !a,x∈A
(2) () (3) s’obtient par passage au complémentaire.

Propriété 18
Comparaison des divers modes de continuité
Soit f ∈ (D, F ), A ⊂ D et les propriétés suivantes :
(1) f est lipschitzienne sur A de rapport k ,
(2) f est uniformément continue sur A,
(3) f est continue sur A.
Alors (1) ) (2) ) (3).

23
Chapitre 1 : Espaces vectoriels normés

Propriété 19
Caractérisation séquentielle des limites
Soit f ∈ (D, F ), A ⊂ D et a ∈ A ; les propriétés suivantes sont équivalentes :
; !
(1) f admet une limite en a suivant A,
(2) pour toute suite an de A qui converge vers a , la suite f an de F est convergente.
; ; !!
☞ (1) ) (2) ; !
Notons b = lim f (x ) et considérons une suite an de A qui converge vers a .
x !a,x∈A
L’hypothèse > 0, > 0, x ∈ A, k x ; a k <
de p ∈ tel que n p ) k an ; a k <
(( ; ! ((
) jf (x ) ; bj < donne l’existence
) f an ; b < , c’est-à-dire que la
; ; !!
suite f an converge vers b.
; ! ; !
(2) ) (1)
Si an et an0
; ; !!
; ; !! convergent dans F ; vérifions que leurs limites b et b0 sont égales.
et f a 0
sont deux suites de A qui convergent vers a , alors les suites f an
n
; ! et ;a 0 ! en notant :
Pour cela, il suffit de mixer les suites a
( c =a n n

2n n

c2n+1 = an0
Alors lim cn = a et lim f (c2n ) = b = lim f (c2n+1 ) = b0 .
n ! +1 n ! +1 n !+1
Il s’ensuit que b est la seule limite possible de f en a .
Par l’absurde, si f n’admet pas b pour limite en a :
> 0, > 0, x ∈ A ∩ B0 (a, ) tel que j f (x ) ; b j
d’où en particulier : n ∈ ", (( ; ! ; b(( .
an ∈ A tel que k an ;ak<
1
et f an
; ! qui converge vers a sans que la suite ;f ;a !! converge
On a ainsi formé une suite a n
n
n
vers b, ce qui est contradictoire.

Remarque
Avec f : A ! F , a ∈ A et b =
!a,x∈A f (x ), on a b ∈
lim f (A), (d’après la caractérisation de
x
l’adhérence par les suites).
Propriété 20
Égalité de deux applications continues
Soit f et g deux applications continues de A dans F , et B une partie de A dense dans A.
Si f et g coı̈ncident sur B alors elles sont égales.

☞ Il s’agit de prouver que fjB = gjB ) f = g.


; ! de points de B, ✎ et la continuité de f
(42)
✎ (42) D’après la carac-
térisation séquentielle des
Tout point x de A est limite d’une suite xn
; ! , g(x ) = lim g;x !. Puisque f = g les
et g en x donne : f (x ) = lim f x jB jB
points adhérents.
; ; !! et ;g;x !!! 1sont égales et on en déduit
suites f x n n
n + !1 n

f (x ) = g (x ).
n +
n

Propriété 21
Composition de fonctions continues
Soit E, F, G trois espaces vectoriels normés, A une partie de E , B une partie de G , f une
application de A dans F et g une application de B dans G .
Si, de plus, f (A) ⊂ B, on dispose de l’application composée g # f de A dans G .
a ) Limite
Si f admet une limite b en a ∈ A et si g admet une limite c en b alors g # f admet c pour
limite en a : c = lim g # f (x ).
x !a,x∈A
b ) Continuité
Si f est continue sur A et g continue sur B, alors g # f est continue sur A.

24
Étude locale des applications Continuité

☞ a ) Utilisons deux fois la propriété 19.


; ! ; ; !!
✎ (43) Ce qui prouve, d’après
Soit xn
b, ✎ (43)
; ; ; !!!
une suite de A qui converge vers a , alors la suite f xn
et la suite g f x converge vers c .
de B converge vers
n
la caractérisation séquentielle
des points adhérents, que b ) Corollaire immédiat du a).
b∈B .

Propriété 22
Propriétés des isométries
Soit E et F deux espaces vectoriels normés, A une partie de E , et f : A ! F une isométrie.

a ) f est lipschitzienne de rapport 1, donc f est uniformément continue sur A.

b ) f est injective donc elle induit une bijection de A sur B = f (A), dont la bijection réciproque
f ;1 : B ! A est une isométrie ; f est alors un homéomorphisme de A sur B.
c ) La composée de deux isométries est une isométrie.

Propriété 23
Opérations sur les limites
Soit f : A ! F , g : A ! F et a ∈ A ainsi que : A ! .

a ) L’existence de :
u= lim f (x ) , v= lim g (x ) , = lim (x )
x !a,x∈A x !a,x∈A x !a,x∈A
fournit les nouvelles limites :
lim f (x ) + g (x ) = u + v
x !a,x∈A
et
!lim
(x )f (x ) = u.
x a,x∈A

b ) Si F = F1 ! . . . ! Fp est un produit d’espaces vectoriels normés et si f : A !F est


donnée par ses applications composantes :
x
;
f ( x ) = f1 ( x ) , . . . , fp ( x ) ,
!
alors f admet une limite b en a suivant A si et seulement si chaque fi , i ∈ [[ 1, p ]], admet
une limite bi en a suivant A. Dans ce cas :
;
b = b1 , b2 , . . . , bp .
!

☞ a ) Pour la deuxième formule noter le découpage suivant :


(x )f (x ) ; u =
" (x ) ;
# f (x ) + "f (x ) ; u #
qui permet de majorer j (x )f (x ) ; u j par l’inégalité triangulaire.

b ) Pour montrer que l’existence de lim f (x ) implique celle de lim fi (x ), pour


x !a,x∈A x !a,x∈A
tout i ∈ [[ 1, p ]], utiliser la norme sur F définie par :
));x , x , . . . , x !)) = sup k xi kFi
1 2 1 p
1 i p

où k • kFi est la norme sur Fi .


Pour la réciproque, utiliser la norme sur F définie par :
));x , x , . . . , x !)) = X k x k p
.
1 2 p 1 i Fi
i=1

25
Chapitre 1 : Espaces vectoriels normés

Propriété 24
Opérations sur les fonctions continues
a ) C (A, F ) ensemble des fonctions continues de A dans F est un sous-espace vectoriel
de (A, F ).
b) C (A, ) est une sous-algèbre de (A, ).
c ) Si f : A ! F et : A ! sont continues sur A alors f : A ! F est continue sur A.
✎ (44)
La norme sur F est d ) Si f : A ! F est continue alors jf j : A ! , x jf (x )j est continue. ✎ (44)
j j
notée • .
1
e ) Si : A ! est continue sur A et ne s’annule pas, alors : A ! est définie et
continue sur A.

;
f ) Si F = F1 ! . . . ! Fp est un produit d’espaces vectoriels normés et si f : A
donnée par ses applications composantes x f (x ) = f1 (x ), . . . , fp (x ) ,
! !F est

alors f est continue sur A si et seulement si chaque fi : A ! Fi est continue sur A (1 i p).

☞ Ce sont des conséquence des opérations sur les limites.

E et F sont deux espaces vectoriels normés.


Exemple 9 Soit f : E ! F continue sur E et A ⊂ E .
Montrer que, si A est dense dans E , alors f (A) est dense dans f (E ).
D’après la caractérisation séquentielle des points adhérents, A est dense dans E si et seulement
si tout point de E est limite d’une suite de points de A.
Soit donc y ∈ f (E ) : il existe x ∈ E tel que y = f (x ).
; !
Puisque A est dense dans E , il existe une suite xn de points de A telle que x = lim xn .
; ! n !+1
Alors la continuité de f en x donne : f (x ) = lim f xn .
; ; !! n !+1
Ainsi y ∈ f (E ) est limite de la suite f xn formée de points de f (A).
Ceci étant vrai pour tout y ∈ f (E ), on a f (E ) ⊂ f (A).

Exemple 10
$ % $
Soit f et g deux applications continues de E dans F . Montrer que :
A = x ∈ E / f (x ) = g(x ) est fermé ,
%
B = x ∈ E / f (x ) < g(x ) est ouvert.
On observe que A et B sont les images réciproques respectives par g ; f du fermé f0g de et
de l’ouvert ]0, +1[ de .
Comme g ; f est continue, A est un fermé de E et B est un ouvert.

2. Relations de comparaison au voisinage d’un point


Ces relations ont été introduites en Analyse – MPSI, chapitre 8, dans le cadre des fonctions réelles
d’une variable réelle.
E , F , G sont des espaces vectoriels normés de normes notées k • k , j • jF , j • jG , A est une
$
partie de E et a un point de E adhérent à A. On pose alors A (a ) = A ∩ Bo (a, r ) / r ∈ +" .
%
$ % $
Dans le cas où E = , a est un point de , donc éventuellement a = +1 ou a = ;1, et on pose
%
✎ (45) On dit qu’une pro- alors : A (+1) = A∩ ]r, +1[ / r ∈ , A (;1) = A∩ ] ; 1, r [ / r ∈ . ✎ (45)
priété est vraie «au voisi-
nage de a » si et seulement
si il existe V ∈ A (a) tel que
2.1 – Domination – Prépondérance
(x) soit vraie pour tout f et g sont des fonctions définies sur A à valeurs dans F et G : f : A !F , g :A ! G.
x∈V .
Définition 35
f est dominée par g au voisinage de a suivant A, et on note f = a (g) ou f = (g), lorsque :
V ∈ A (a ), ∈ "+ , x ∈ V, jf (x )jF jg(x )jG .

26
Complets – Compacts Connexes par arcs

Définition 36
f est négligeable devant g (ou g prépondérante devant f ), et on note f = oa (g) ou f = o(g)
lorsque :
> 0, V∈ A (a ), x ∈ V, jf (x )jF jg ( x ) j G .

Remarques
1 ) Le cas E = , A = , a = +1 donne les relations de comparaison entre suites à valeurs
dans un espace vectoriel normé.
2 ) Les fonctions f et g considérées ont un ensemble de définition commun (ici A) mais ne
prennent pas nécessairement leurs valeurs dans le même espace vectoriel (ici F et G ). En
fait, seules les fonctions normes interviennent :
jf jF : A ! , x jf (x )jF et jgjG : A ! , x jg(x )jG .
Donc f = oa (g) s’interprète en jf jF = oa
; jgj !.
G
En particulier, f = oa (1) signifie lim f (x ) = 0 .
x !a,x∈A
Il est d’usage courant de comparer, par exemple, une suite complexe ou vectorielle à une
1 1
suite réelle. ( = o(1) signifie lim = 0.)
n+i n !+1 n + i
Dans la mesure où les opérations sont légitimes dans les espaces vectoriels considérés, toutes
les propriétés des relations de de domination et de prépondérance exposées en Analyse –
MPSI restent valables.

2.2 – Équivalence
f et g sont des fonctions définies sur A à valeurs dans le même espace vectoriel normé F .

Définition 37
f est équivalente à g au voisinage de a suivant A, et on note f
a
g, lorsque f ; g = oa (g).

Remarques
1 ) Pour l’équivalence de fonctions ou de suites, il est impératif que l’espace d’arrivée soit
✎ (46) Pour assurer l’exis- commun. ✎ (46)
;
tence de f (x) g(x), ou de
;
un vn . 2) est une relation d’équivalence sur l’ensemble des fonctions définies au voisinage de a .
a

C. Complets – Compacts
Connexes par arcs
1. Propriétés des espaces complets
Remarques :
Les définitions d’espace
vectoriel normé complet et Propriété 25
de partie complète sont don-
nées en 26 et 27. Parties fermées – Parties complètes

Le passage d’une norme a ) Toute partie fermée A d’un espace vectoriel normé complet E est complète.
à une norme équivalente
ne modifie pas les suites
b ) Toute partie complète A d’un espace vectoriel normé E est fermée.
de Cauchy, ni la nature
«complète» de l’espace. ☞ a ) Une suite an
; ! de Cauchy formée de points de A est une suite de Cauchy de E .

; !
E étant complet, cette suite est convergente, or A est un fermé de E , donc la limite de la
suite an est dans A.

27
Chapitre 1 : Espaces vectoriels normés

; ! une suite convergente de E formée de points de A.


b ) Soit xn
; ! est une suite de Cauchy de E, donc aussi de A.
Alors x n
; ! converge dans A.
A étant une partie complète de E , la suite x n

La caractérisation séquentielle des fermés prouve que A est un fermé de E (propriété 16, c)).

; , j j ! est complet.
L’espace
Théorème 3

; !
☞ Si u est une suite de Cauchy de , elle est bornée, donc d’après le théorème de Bolzano-
n
Weierstrass (voir Analyse – MPSI, chapitre 4), elle admet au moins une valeur d’adhérence
, mais dans ce cas, on sait (voir propriété 15, d)), que un converge vers .
; !

Théorème 4
Les espaces n et n
, munis de l’une des trois normes usuelles k • k1 , k • k2 , k • k1 , sont
(47)
✎ On verra dans complets. ✎ (47)
l’étude des e-v-n de dimen-
sion finie que ce résultat est
vrai quelle que soit la norme ☞ Montrons que n
est complet.
utilisée.
X
n
Munissons n
de la norme k • k1 : x jxk j. ✎ (48)
(48)
✎ x = (x1 ,x2 , . . . ,xn ).
; !
Soit x une suite de Cauchy de n
k=1
;
, avec pour tout p∈ , xp = xp,1 , xp,2 , . . . , xp,n .
!
((x ; x (( k x ; x k donc ;x !
p p∈
2
Pour tout k ∈ [[ 1, n ]], on a (p, q ) ∈ , p,k q,k p q 1 p,k p∈
est une suite de Cauchy de .
; ! est convergente.
Puisque est complet, chacune des suites x
( (
Posons alors y = lim x , il vient pour tout k ∈ [[ 1, n ]], lim (y ; x ( = 0 et
p,k p∈

!1 k
p +
;
p,k
!! 1 p +
k p,k

donc lim k y ; x k = 0 où on a posé y = y , y , . . . , y .


!1 p 1 1 2 n
p +
; ! est convergente et ; , k k ! est complet. ✎
Ainsi la suite x n (49)
✎ (49) L’équivalence des p • 1
normes montre alors que
k k
( n , • 2 ) et ( n , • k k 1)
Ce premier résultat montre que = 2 est complet pour la norme usuelle (module) qui
n’est autre que la norme k • k2 du produit 2 .
sont complets.
;
Enfin, le même raisonnement montre que , j • j étant complet, il en est de même pour
!
n
muni de l’une des trois normes produits usuelles.

Propriété 26
Limite d’une fonction à valeurs dans un espace complet

;Soit !
E et F deux e-v-n, D ⊂ E , f ∈ (D, F ), A ⊂ D et a ∈ A.
F, j j étant complet, pour que f admette une limite en a suivant A, il faut et il suffit que :
; ! ) jf ( x ) ; f ( y ) j < .

2
> 0, > 0, (x, y) ∈ A ∩ B (a, ) o
C’est le Critère de Cauchy pour l’existence d’une limite.

☞ a ) L’hypothèse b = lim f (t ) donne : > 0, > 0, t ∈A ∩Bo (a, ), jf (t ) ; bj < .


t !a,t∈A 2
d’où par inégalité triangulaire :
;
(x, y) ∈ A ∩ Bo (a, ) , jf (x ) ; f (y)j
!
2
jf (x ) ; bj + jf (y) ; bj < .
Ce qui prouve que f satisfait au critère de Cauchy.

28
Complets – Compacts Connexes par arcs

; !
; ; !!
b ) Pour la réciproque, prenons une suite quelconque xn
vérifions de f x n est une suite de Cauchy :
de A qui converge vers a et

(r,;jx !; a j < (✎
(50) (50)
✎ > 0 est le réel > 0, r ∈ , n n
et donc (p, q ) ∈ , p r et q r , donne (f x ; f (x )( < .
associé à par le critère de 2
Cauchy.
; ; !! est convergente.
Comme F est complet, la suite de Cauchy f x n
p q

On conclut avec la caractérisation séquentielle des limites (propriété 19).

Propriété 27
Prolongement d’une application à valeurs dans un espace complet
Soit E et F deux e-v-n, A ⊂ E , et f : A ! F uniformément continue sur A.
MP *
; !
F, j • j étant complet, il existe une unique application f : A ! F , continue, qui prolonge f ;
✎ (51) f prolonge f signifie f est uniformément continue sur A. ✎ (51)
que f jA =f .
☞ Montrons que f vérifie le critère de Cauchy en tout point a de A.
Par uniforme continuité de f sur A, à tout > 0, on peut associer > 0 tel que :
(x, y) ∈ A , k x ; yk
- .) jf ( x ) ; f ( y ) j
2
.

En remarquant que pour tout x , y dans Bo a, , on a k x ; y k k x ;a k+k a ;y k < ,


2
il vient donc :
- . 2
(x, y) ∈ A2 , (x, y) ∈ Bo a, ) jf ( x ) ; f ( y ) j
2
et le critère de Cauchy pour les fonctions prouve l’existence de f (A) = lim f (x ).
x !a,x∈A
2
Pour tout (x, y) ∈ A tel que k x ; y k < , il existe xn
; ! et ;y ! n suites de points
2
de A telles que x = lim xn , y = lim yn et n ∈ , k xn ; yn k . On obtient donc
n∈
(( ; ! !; 1!(( et à !la limite
, f xn ; f yn
n + 1 (
(f (x ) ; f (y)((
n +
.

- .
On a ainsi prouvé :
2 ((f (x ) ; f (y)((
> 0, >0 = , (x, y) ∈ A , k x ; y k )
2
c’est-à-dire que f est uniformément continue sur A.

Propriété 28
Propriété des fermés emboîtés

; !
Soit A une partie complète d’un espace vectoriel normé E .

\
Si Fn n∈ est une suite décroissante de fermés non vides de A dont le diamètre tend vers 0,
alors Fn est réduit à un point.


n∈

Pour tout n ∈ , Fn , non vide, contient au moins un point xn , ce qui définit une suite xn
; !
de points de A.
2
✎ (52) Le fait que la suite , on a xn ∈ Fn et xn+p ∈ Fn+p ⊂ Fn ✎ (52) donc :
(Fn )n∈ doit décroissante si-
Pour tout (n, p) ∈
kxn+p ; xn k
;F ! puis sup kx ; x k ;F !.
gnifie que n∈ , Fn+1 ⊂ Fn . n n+p n n

Puisque lim
;F ! = 0, il en résulte que ;x ! est une suite de Cauchy de A et elle
p∈

n !+1 n n

converge donc dans A (qui est complet).


Posons = lim xn . Pour tout p ∈ , on a n p, xn ∈ Fn ⊂ Fp donc = lim xn ∈ Fp .
n !+1 n !+1
Or, puisqu’elle est complète, la partie A est fermé, donc Fp fermé de A est aussi un fermé de
E et Fp = Fp , et finalement ∈ Fp .

29
Chapitre 1 : Espaces vectoriels normés

\
Ceci étant vrai quel que soit p ∈ , il en résulte que ∈ Fn .

\ )) n∈
) ;F !,
Soit maintenant 0∈ Fn , on a n ∈ , ; 0) n donc, puisque
;F ! = 0, il vient )) n∈
) \
n
lim
!+1 n ; 0 ) = 0 et finalement Fn = f g.
n∈

Théorème 5
Théorème du point fixe
Soit A une partie complète d’un espace vectoriel normé (E, k • k) et f une application de A
MP* dans A telle que :
il existe un réel k de [0, 1[ tel que, pour tout couple (x, y) de A2 :
✎ (53)
On dit que f est k f (y) ; f (x ) k k k y ; x k ✎ (53) ; !
contractante.
Alors f admet un point fixe a ∈ A, et un seul, qui est la limite de toute suite xn de A
définie par :
x0 ∈ A et pour tout n ∈ : xn+1 = f xn
; !
☞ La méthode consiste à vérifier que :
a ) la suite récurrente xn
; ! est une suite de Cauchy,
b ) sa limite est un point fixe de f ,
c ) ce point fixe est unique.
a ) Pour tout n ∈ " : k xn+1 ; xn k = k f xn ; f (xn ;1 ) k
; ! k k xn ; xn;1 k
d’où par récurrence k xn+1 ; xn k k n k x1 ; x0 k.
" , on a X
;
p 1
Pour tout p ∈ xn+p ; xn = xn+i+1 ; xn+i d’où :
i=0
X
;
p 1
k xn+p ; xn k k xn+i+1 ; xn+i k
i=0

X
;
p 1
k
n
et k xn+p ; xn k k
n+i
k x1 ; x0 k 1;k
k x1 ; x0 k.
i=0
Comme lim k n = 0, la suite n sup k xn+p ; xn k converge vers 0 ce qui prouve que
!+1
;x ! n

est une suite de Cauchy de A.


p∈ !

A étant une partie complète de E , la suite de Cauchy xn


; ! de A converge vers a ∈ A.

; ! +
lim f xn = f lim xn
,
b ) L’application f est lipschitzienne donc continue sur A, d’où :
c’est-à-dire a = f (a ).
n !+1 n !+1
Ainsi a est un point fixe de f .
c ) Envisageons deux points fixes a et b de f :
k b ; a k = k f (b ) ; f (a ) k kk b ; a k donne 0 (1 ; k )k b ; a k 0
donc b = a ; f admet a pour unique point fixe.

2. Parties compactes d’un espace vectoriel normé


✎ (54) Remarques.
Le passage d’une norme à Définition 38
une norme équivalente con- Partie compacte ✎ (54)
serve la nature compacte ou Une partie A d’un espace vectoriel normé est dite compacte si elle est vide ou si toute suite
non compacte d’une partie.
de points de A admet une suite extraite qui converge dans A, c’est-à-dire admet une valeur
Une partie finie est com-
pacte (théorème des tiroirs). d’adhérence dans A (cf. définition 25).

30
Complets – Compacts Connexes par arcs

Propriété 29
Dans un espace vectoriel normé, une partie compacte est :
a ) bornée,
b ) fermée.

☞ Soit A une partie compacte non vide d’un espace vectoriel normé E .
a ) Supposons A non bornée et construisons une suite an
; ! de points de A réalisant :
k aj ; ai k 1 pour tout i ≠ j entiers.
La construction est récurrente :
il existe a0 et a1 dans A tels que k a0 ; a1 k 1 car A est non bornée,
soit a0 , . . . , an ;1 n points de A tels que k aj ; ai k 1, pour 0 i < j n ; 1.
Comme A n’est pas bornée, elle n’est pas incluse dans B, réunion des boules Bo (ai , 1),
; !
✎ (55) donc il existe an ∈ A B et la famille a0 , . . . , an ;1 , an vérifie k aj ; ai k 1
✎ (55) Toute réunion finie
; !
de bornés est un borné. pour 0 i < j n .
Toute suite an0 extraite de A vérifie aussi k aj0 ; ai0 k 1 pour i ≠ j, elle n’est donc pas
convergente, ce qui prouve que A n’est pas une partie compacte de E .

(56)
b ) Montrons que A ⊂ A.
; ! formée de points de A. ✎
Soit x un point adhérent à A, donc limite d’une suite an (56)
✎ Voir la caractérisa-
tion séquentielle des points ; ! admet une suite extraite ;a 0 ! convergente dans A ; mais toutes
adhérents. A étant compacte, a n
; ! ont la même limite x , donc x ∈ A.
les suites extraites de a n
n

Propriété 30
Fermé dans un compact
Soit A une partie compacte d’un espace vectoriel normé E .
Si B est une partie fermée de A alors B est aussi une partie compacte de E .

☞ A est compacte donc fermée dans E . La partie B ⊂ A étant un fermé de A, il existe F fermé
de E tel que B = A ∩ F et B est donc un fermé de E en tant qu’intersection de deux fermés
de E .
Comme B ⊂ A, une suite (bn ) formée de points de B est une suite de A.
Or, A est une partie compacte de E donc il existe une suite (bn0 ) extraite de (bn ) qui
converge dans A ; sa limite est dans B car B est fermée dans E .

Propriété 31
Produit de compacts
Soit E et F deux espaces vectoriels normés, A une partie compacte de E , B une partie
compacte de F . Alors A ! B est une partie compacte de E ! F .
En conséquence, tout produit fini de compacts est compact.

☞ Soit
; ! une suite de A ! B. A étant une partie compacte de E, il existe une suite
; a!n , bn
a
; ! qui converge vers un point x de A.
extraite de a
(n)
; ! extraite de (b ) est à valeurs dans B, partie compacte de F , et admet
n

La suite b (n)
;
donc aussi une suite extraite b $
n
! convergente vers un point y de B.
;
Alors la suite a $
! est extraite de la suite convergente ;a ! et converge donc
(n)

(n)
; ! est une suite extraite de ;a , b ! qui
(n)
encore vers x . Finalement a $ ,b
(n) $ (n) n n
converge vers (x, y) ∈ A ! B.
Ainsi A ! B est une partie compacte de E ! F .

31
Chapitre 1 : Espaces vectoriels normés

Théorème 6
Compacts de
Les compacts de sont les parties fermées bornées.

☞ Soit A ⊂
; !
une partie bornée, toute suite an de points de A admet au moins une valeur
✎ (57) voir Analyse – MPSI, d’adhérence a d’après le théorème de Bolzano-Weierstrass. ✎ (57)
chapitre 4. Si de plus A est fermée, on a a ∈ A et A est donc compacte.
Réciproquement, on a vu que toute partie compacte d’un espace vectoriel normé est fermée
bornée.

Théorème 7
Compacts de n et n
n
ou n est supposé muni de l’une ou l’autre des trois normes usuelles d’un espace produit,
✎ (58) Nous verrons lors par exemple, la norme k • k1 . ✎ (58)
de l’étude des e-v-n de di-
mension finie que sur un tel Une partie de n ou n est compacte si et seulement si elle est fermée-bornée.
espace toutes les normes " ; R, R# .
sont équivalentes. Ce théo- ☞ a ) Soit A une partie bornée de
" #
n
, il existe R ∈
" +
# tel que A ⊂
n

rème reste donc vrai quelle n


que soit la norme utilisée. D’après le théorème 6, le segment ; R, R est un compact de donc ; R, R est un
compact de n en tant que produit fini de compacts.
Si de plus, A est fermée dans n , avec la propriété 30, il vient que :
A=A∩
" ; R, R# n
est compacte.
Réciproquement, on sait que les parties compactes sont fermées et bornées.
Le théorème est donc démontré dans le cas de n .
b ) muni de sa norme usuelle (module) est identifiable à 2 muni de sa norme euclidienne
canonique.
Donc d’après le a), les parties compactes de sont les parties fermées bornées.
On achève comme en a) en remarquant que si A est une partie bornée de n , il existe R ∈ +
$
tel que A ⊂ D (R )n où D (R ) est le disque compact de défini par :
D ( R ) = z ∈ / jz j 1 .
%

Corollaire 1
Théorème de Bolzano-Weierstrass dans n
De toute suite bornée dans n ou n , on peut extraire une suite convergente.

Dans les trois théorèmes qui suivent, E et F sont des espaces vectoriels normés.
Théorème 8
Théorème de Heine
Soit A une partie compacte de E et f : A ! F une application continue.
Alors f est uniformément continue sur A.

☞ Raisonnons par l’absurde : dire que f n’est pas uniformément continue sur A c’est dire que :

> 0, n∈ ", (xn , yn ) ∈ A2 , k yn ; xn k


((f (y ) ; f ;x !(( .
1
et
; !
n n
n
A étant une partie compacte de E , A2 2
; ! est compacte dans E , donc il existe x , y
2
(n) (n)
extraite de x n ,yn convergente vers (a, b) ∈ A .
f étant continue, on a jf (b) ; f (a )j = lim
((f ;y ! ; f ;x !(( donc :
n !1
+
(n) (n)

jf (b) ; f (a )j (1)
))y )) 1 )) )) = 0 donc :
D’autre part, (n) ; x (n) donne lim y ;x
n !+1
(n ) (n) (n)

b = a et f (b) = f (a ) (2)
Les résultats (1) et (2) sont contradictoires.

32
Complets – Compacts Connexes par arcs

Théorème 9
Image continue d’un compact
Soit A une partie compacte de E et f : A ! F une application continue.
Alors f (A) est une partie compacte de F .


; !
À toute suite yn de f (A), on peut associer une suite xn
; ! ; !
de A par f xn = yn .
; ! qui converge
A étant une partie compacte de E , il existe une suite (x 0 ) extraite de x
n
; ! = ;f (x 0 )! ,
vers un point a de A puis, f étant continue sur A, donc en a , la suite y0
n

; ! , converge vers f (a ) ∈ f (A).


extraite de y
n n

Théorème 10
Fonction continue sur un compact
Soit A une partie compacte de E et f : A ! F une application continue.
a ) Alors f est bornée et atteint ses bornes : il existe a ∈ A et b ∈ A tels que :
jf (a )j = sup jf (x )j , jf (b)j = inf jf (x )j.
x∈A x∈A

b ) Cas d’une fonction réelle f : A ! continue sur A compact.


Alors f est majorée et minorée, et il existe a et b dans A tels que :
f (x ) = inf f (x ) et f (b) = sup f (y).
x∈A y∈A

☞ a ) Le théorème 9 indique que f (A) est une partie compacte de F , donc un fermé-borné
de F , ce qui montre que f est bornée.
Considérons alors l’application j f j : A ! , x j f (x )j. En tant que composée des
✎ (59) j • j désigne l’appli- applications continues f : A ! F et j • j : F ! , ✎ (59) j f j est continue sur A.
cation valeur absolue.
$ %
A étant une partie compacte de E , le théorème 9 indique encore que :
j f j (A ) = j f (x )j , x ∈ A
est un compact donc un fermé-borné de .
Sachant qu’une telle partie admet un plus grand et un plus petit élément, on obtient l’existence
de a ∈ A et b ∈ A tels que :
f (a ) = sup j f (x )j et f (b) = inf j f (x )j.
x∈A x∈A

b ) Ici f (A) est une partie bornée et fermée de , elle admet un plus petit et un plus grand
élément ; c’est le résultat annoncé.

Exemple 11 Soit f ∈ C ( , ) ; montrer l’équivalence entre les propositions (1) et (2) suivantes :
(1) l’image réciproque par f de toute partie compacte de est une partie compacte.
(2) lim jf (x )j = lim jf (x )j = +1.
x ! +1 x !;1
Commençons par traduire la proposition (2).
lim jf (x )j = +1 équivaut à :
x !+1
A > 0, B > 0, x∈ , x>B ) jf ( x ) j > A
lim jf (x )j = +1 équivaut à :
x !;1
A > 0, B > 0, x∈ , x< ; B ) jf ( x ) j > A
donc (2) équivaut à :
A > 0, B > 0, x∈ ,x ∉
" ; B, B# ) f (x ) ∉
" ; A, A#
soit aussi, par contraposition de la dernière implication :
A > 0, B > 0, x∈ , f (x ) ∈
" ; A, A# ) x∈
" ; B, B#

33
Chapitre 1 : Espaces vectoriels normés

ce qui peut s’écrire :


(3) A > 0, B > 0, f ;1
;" ; A, A#! ⊂ " ; B, B#.
)
"
Montrons que (1)
# (2)
Soit A > 0 ; ; A, A est une partie compacte de et d’après (1), f ;1
;" ; A, A#! est
également compacte donc bornée.
Ainsi il existe B > 0 tel que f ;1
;" ; A, A#! ⊂ " ; B, B# ce qui prouve (3) donc (2).
Montrons (2) ) (1)
Soit K une partie compacte de .
f étant continue et K fermée, on sait que f ;1 (K ) est une partie fermée de
" ; A, A# ; alors d’après (3), il(cf.existe
théorème 2).
K est bornée, donc il existe A > 0 tel que K ⊂
que : ; 1
f (K ) ⊂ f ; ;" #! "
; A, A ⊂ ; B, B .
1
# B > 0 tel

Ceci prouve que f ;1 (K ) est bornée et finalement c’est une partie compacte de .

Exemple 12 Soit xn
; ! une suite convergente de E . On pose a = lim xn .
n !+1
$ " % est un compact de E .
!

Montrer que A = fa g ∪ xn / n ∈
Posons x0 = a , on a ainsi A = xn / n ∈
$ %.
Une suite un
; ! d’éléments de A est définie par une application : ! telle que :
n∈ , un = x (n) .
Si est bornée, on peut extraire de x
; ! une suite constante, donc convergente.
; (n)! telle que la suite ; ; (n)!! soit
(n) n∈

strictement croissante de limite +1. Alors u


; ! est extraite de ;x ! et converge vers a .
Si est non bornée, il existe une suite d’entiers n∈
n
(n)
Ainsi toute suite de A admet au moins une valeur d’adhérence.

Exemple 13 Complets et compacts


Une partie compacte A de E est complète.

; !
Considérons une suite de Cauchy de E formée de points de A.
Comme A est compacte, cette suite xn admet une suite extraite xn0 qui converge dans
; !
A. Or, une suite de Cauchy ayant une suite extraite convergente est elle-même convergente.
Ainsi A est une partie complète de E .

Exemple 14
Soit Xn
; !
Propriétés des compacts emboı̂tés
une suite décroissante de parties non vides et compactes de E .
\
Montrer que l’intersection X = Xn est un compact non vide de E .
n∈

; !
Pour chaque n ∈ , notons xn un point de Xn (non vide).

extraite x
; !
Les Xn étant «emboı̂tés», xn est une suite du compact X0 , elle admet donc une suite
convergente ; notons c sa limite.
(n)
Comme Xp est aussi un fermé de E , nous avons l’équivalence :
✎ (60) Voir la propriété 12. () d (c, X ) = 0. ✎ (60)

Or, pour tout n p : (n )


c ∈ Xp
p,
;
d c, X
! kc ; x k p

et lim k c ; x k = 0.
p (n)
! +1
(n)
\ n

Ainsi, c ∈ Xp pour tout p ∈ , donc X = Xn n’est pas vide.


n∈
Une intersection quelconque de fermés de E est un fermé de E , donc X est un fermé de E inclus
dans le compact X0 , et X est un compact de E .

34
Complets – Compacts Connexes par arcs

3. Parties connexes par arcs


E, F sont des espaces vectoriels normés.

Définition 39
✎ (61) Remarques : Connexité par arcs
On peut retenir que A est
connexe par arcs si deux Une partie A de E est dite connexe par arcs si, pour tout couple (x, y) de points de A, il existe
points quelconques de A peu-
une application f continue du segment [0, 1] de à valeurs dans A telle que :
vent être reliés par un chemin
continu inclus dans A. f (0) = x et f (1) = y. ✎ (61)
Lorsque ce chemin est un
segment, A est convexe : une
partie convexe est connexe par
arcs. En particulier, un espace Définition 40
vectoriel normé est connexe Partie étoilée
par arcs.

(62)
" #
Une partie A de E est dite étoilée s’il existe un point a de A tel que, pour tout x de A, le
segment a, x est inclus dans A. ✎ (62)
✎ Remarques
Dans cette définition,
un tel point a est appelé
centre de A. Propriété 32
Une partie étoilée est
connexe par arcs car deux Image continue d’une partie connexe par arcs
points x et y de A sont les
extrémités d’une ligne brisée
Soit A une partie connexe par arcs de E et f : A ! F une application continue.
[x,a,y], où a est un centre Alors f (A) est une partie connexe par arcs de F .
de A.

☞ Pour
;y , y ! de points de f (A), on a y ; ! et y ; !
; tout! couple
2
x1 , x2 ∈ A .
1 2 1 = f x1 2 = f x2 avec

A étant connexe par arcs, il existe g application continue de 0, 1 dans A telle que :
" #
g(0) = x1 et g(1) = x2 .
Alors f # g est une application continue de [0, 1] dans f (A) telle que :
f # g(0) = y1 et f # g(1) = y2 .

✎ (63) Remarque : Propriété 33


C’est, en particulier, le cas
si l’intersection des Ai , i∈I ,
n’est pas vide. ; !
Réunion de parties connexes par arcs
Soit Ai une famille non vide de parties connexes par arcs de E .
Par contre, on ne peut rien i∈I

L
dire quant à l’intersection de
S’il existe une partie Ak qui rencontre toute autre partie Ai de la famille, alors la réunion
deux parties connexes par
arcs (penser par exemple à un R= Ai est connexe par arcs. ✎ (63)
cercle et une droite sécante i∈I
dans le plan).

Soit (x, y) un couple de points de R , il existe (i, j) ∈ I 2 tel que x ∈ Ai , y ∈ Aj .
x Ai
On sait que Ai ∩ Ak est non vide donc il existe u ∈ Ai ∩ Ak . De même il existe v ∈ Aj ∩ Ak .
u x,u
On dispose donc de trois chemins continus reliant x et u , u et v, v et y :
Ak x,u : f : [0, 1] ! Ai , f (0) = x , f (1) = u
u,v u,v : g : [0, 1] ! Ak , g(0) = u , g(1) = v
v,y : h : [0, 1] ! Aj , h (0) = v , h (1) = y
v v,y
Aj y Alors en raccordant ces trois chemins, on obtient un chemin continu reliant x à y et inclus
dans R , défini par :
8
>
> si
1

" #!A ∪A < f (3t ) 0


1
t
3
2
: 0, 1 i k ∪ Aj , t
>
>
g(3t ; 1) si
3
t
3
: h (3t ; 2) si
2
t 1
3

35
Chapitre 1 : Espaces vectoriels normés

Propriété 34
Composante connexe par arcs
Soit A ⊂ E une partie non vide et a un point de A.
Alors la réunion des parties connexes par arcs de E qui contiennent fa g et qui sont incluses
dans A est une partie connexe par arcs de E , c’est la plus grande partie connexe par arcs de
E contenant fa g et incluse dans A.
On l’appelle composante connexe par arcs du point a dans A.

☞ C’est un corollaire de la propriété précédente.

Propriété 35
Parties connexes par arcs de
Une partie de est connexe par arcs si et seulement si c’est un intervalle.

☞ Tout intervalle I de est connexe par arcs car si (a, b) ∈ I 2 , I contient le segment :
"a, b# = $ta + (1 ; t )b / t ∈ "0, 1#%.
" #
Réciproquement, soit A une partie de
A contient le segment a, b .
connexe par arcs, montrons que pour tout (a, b)∈ A2 ,

Par définition, il existe une application continue f : [0, 1] ! A telle que :

# " $ " #
f (0) = a et f (1) = b.
%
À un élément c ∈ a, b , associons B = t ∈ 0, 1 / f (t ) < c ; B étant non vide majorée,
il existe = sup B. Le point est adhérent à B, c’est donc la limite d’une suite (tn ) de
points de B. Par continuité de f on a alors f ( ) = lim f (tn ) et puisque f (tn ) < c , il vient
n !+1
à la limite : f ( ) c .
" # ; !
De même, est adhérent à 0, 1 B, c’est donc la limite d’une suite tn0 de points de
" #
0, 1 B et avec f tn0
; !
c , on obtient à la limite f ( ) c .
Finalement f ( ) = c .
# "
On a ainsi prouvé que tout c de a, b appartient à f
;"0, 1#! ⊂ A donc "a, b# ⊂ A. Ceci
étant vrai pour tout (a, b) ∈ A2 , A est un intervalle.

Propriété 36
Propriété des valeurs intermédiaires
Soit A une partie de E et f : A ! .
✎ (64)
Remarque :
On dit que f possède la propriété des valeurs intermédiaires si son image f (A) est un intervalle
On retrouve ainsi le résultat de .
énoncé en MPSI : toute ap-
Si A est connexe par arcs et f continue, alors f possède la propriété des valeurs intermédiaires.
plication continue d’un inter-
valle I⊂ dans possède la ✎ (64)
propriété des valeurs intermé-
diaires.
☞ Corollaire des propriétés 32 et 35.

Propriété 37
Soit A ⊂ E une partie connexe par arcs et f : A ! f0, 1g une application continue sur A.

MP* Alors f est constante sur A.

☞ Soit x et y dans A et g : [0, 1] ! A une application continue telle que :


g(0) = x , g(1) = y
Alors f # g est une application continue de [0, 1] dans donc f # g([0, 1]) est un intervalle
de inclus dans f0, 1g, ce qui donne f # g([0, 1]) = f0g ou f # g([0, 1]) = f1g, et donc :
f (x ) = f (y ).

36
Complets – Compacts Connexes par arcs

Propriété 38
Si A ⊂ E est une partie connexe par arcs, toute partie non vide P de A, à la fois ouverte et
fermée dans A, est égale à A.
MP* ☞ D = f0, 1g est une partie de possèdant en tant que telle quatre ouverts relatifs :
✎ (65) Pour le vérifier, il , f0g, f1g et f0, 1g c’est-à-dire que toute partie de D est un ouvert de D . ✎ (65)
suffit d’écrire :
= ∩D Soit f : A ! f0, 1g définie par f (x ) = 1 si x ∈ P , f (x ) = 0 si x ∈ A P .
f0g = ];1,1[ ∩D On a alors :
f1g = ]0,2[ ∩ D
D= ∩ D. f ;1 ( ) = , f ;1 (D ) = A , f ;1 (f1g) = P et f ;1 (f0g) = A P,
et ces quatre images réciproques sont des ouverts de A (A P est un ouvert car P est fermé).
Donc d’après le théorème 2, f est continue sur A puis d’après la propriété 37, f est constante.
P étant non vide, il existe x ∈ A tel que f (x ) = 1 ; ainsi f est constante égale à 1, elle ne
prend donc pas la valeur 0 ce qui donne A P = ou encore A = P .

Propriété 39
Soit A ⊂ E une partie connexe par arcs.
MP* Toute application f : A ! F , localement constante est constante.

☞ f : A ! F est localement constante si et seulement si pour tout x ∈ A il existe V voisinage


de x dans A tel que f soit constante sur V .

$ %
Il est clair qu’une application localement constante sur A est continue sur A.
Soit a ∈ A et P = x ∈ A / f (x ) = f (a ) .
P est non vide et fermé en tant qu’image réciproque par l’application continue f de f (a )
$ %
fermé de F .
f étant localement constante, si x ∈ P il existe V voisinage de x dans A tel que V ⊂ P , ainsi
P est un ouvert de A et d’après la propriété 38 on a P = A.

Exemple 15 Calculer Arctan x + Arctan y en fonction de (x, y).


x +y
Posons = Arctan x + Arctan y. Pour xy ≠ 1, on obtient tan = d’où :
1 ; xy
x+y
Arctan x + Arctan y ; Arctan =k
1 ; xy
x+y
l’application f : (x, y) Arctan x + Arctan y ; Arctan 1 ; xy continue sur
D= 2
$(x, y) / xy = 1% est donc localement constante. Posons :
$
D = (x, y) ∈ D / xy > 1, x > 0
%
1
$
D = (x, y) ∈ D / xy > 1, x < 0
%
2
$
D = (x, y) ∈ D / xy < 1
%
3
D1 , D2 , D3 sont connexes par arcs (D1 et D2 sont convexes et D3 est étoilé par rapport
à (0, 0)).
D’après la propriété 39, f est constante sur D1 , sur D2 et sur D3 :
sur D1 : f (x, y) = lim f (x, x ) =
x ! +1

sur D2 : f (x, y) =
x
lim f (x, x )
!;1 = ;
sur D3 : f (x, y) = f (0, 0) = 0

37
Chapitre 1 : Espaces vectoriels normés

Exemple 16
a ) Montrer que " est connexe par arcs.
b ) Montrer que et ne sont pas homéomorphes.
c ) Montrer que [0, 1] et ne sont pas homéomorphes.
a ) Prenons deux points de " sous la forme A = aei et B = bei où a et b ∈ "
+, et ∈ .
Contournons l’origne par le chemin suivant :
f : [0, 1] ! ", t f (t ) = [(1 ; t )a + tb]e(1;t)i +ti
application continue vérifiant f (0) = A, f (1) = B et jf (t )j ∈ [a, b] ⊂ +" , " n’est cependant
pas étoilé.
b ) Imaginons une bijection f de sur .
L’image de la partie connexe par arcs " est ff (0)g, partie non connexe par arcs puisque
ce n’est pas un intervalle de , donc, d’après la propriété 32, f n’est pas continue.
c ) L’application : [0, 1] ! , t (t ) = e2i t est continue, surjective, donc est une
partie connexe par arcs de .
L’image de l’intervalle ]0, 1[ par est f1g, également partie connexe par arcs de .
Raisonnons par l’absurde en supposant qu’il existe un homéomorphisme g de sur [0, 1].
Notons : -1.
a = g;1 et h : ! [0, 1], z h (z ) = g(az )
2
z az induit un homéomorphisme de sur , donc h est un homéomorphisme (par
composition).
1
Or, h (1) = g(a ) = donc l’image par h de la partie connexe par arcs f1g est :
2
1
1 2 / / 0 0
1 1
[0, 1] = 0, ∪ ,1
2 2 2
partie non connexe par arcs de , c’est une contradiction.

D. Continuité des applications linéaires


E , F , G désignent des espaces vectoriels normés. Les normes sont toutes notées k • k.
Théorème 11
Caractérisation des applications linéaires continues
Pour une application linéaire f de E dans F les propriétés suivantes sont équivalentes :
(1) f est continue sur E .
(2) f est continue au point 0E .
(3) f est bornée sur la boule unité fermée Bf 0E , 1 .
; !
(4) il existe k 0 tel que pour tout x de E : k f (x ) k k k x k.
(5) f est lipschitzienne.

☞ Il est facile de faire une démonstration circulaire.


(1) ) (2) ) (3) ) (4) ) (5) ) (1)
(2) ) (3)
En utilisant la continuité en 0E , il existe > 0, tel que k x k ) k f (x ) k 1.
1
Tout vecteur y de la boule unité fermée vérifie k yk = kyk donc f (y) = f ( y)
1 1
donne k f (y) k = kf( y) k . Ainsi f est bornée sur la boule unité fermée.

38
Continuité des applications linéaires

(3) ) (4)
Exprimons que f est bornée sur la boule unité fermée :
k 0, x ∈ E, k x k 1 ) k f (x ) k k.
y
Pour tout vecteur non nul y, on a
k y k ∈ Bf (0E , 1) donc :
)) - y .))
))f k y k )) k et k f (y ) k k k y k.

Sachant que f (0) = 0, l’inégalité k f (y) k k k y k est valable pour tout y de E .


Les autres implications sont sans difficulté.

Remarques
1 ) La continuité de f ∈ (E, F ) reste acquise par le changement d’une norme en une norme
équivalente, dans E comme dans F . Par contre, f peut être continue sur E, k • k1 et non
; !
; !
continue sur E, k • k2 quand k • k1 et k • k2 ne sont pas équivalentes.
2 ) Dans les propositions du théorème 11, on peut remplacer :
en (2) le point 0E par tout autre point de E ,
en (3) la boule unité fermée par toute autre boule de rayon non nul, même ouverte, ou par
une sphère de rayon non nul.
; !
3 ) Souvent la mise en défaut de la continuité d’une application linéaire f ∈ (E, F ) se fait ; ; !!
bornée, ( lim
; !
en exhibant une suite xn de la boule unité de E telle que la suite f xn
k f x k = +1 par exemple).
soit non

n !+1 n

Théorème 12
Espace des applications linéaires continues
L’ensemble des applications linéaires continues de E dans F est un sous-espace de (E, F )
que l’on notera c (E, F ).

☞ c (E, F ) est non vide et stable par l’addition des fonctions et la multiplication d’une fonction
par un scalaire.

Exemple 17 Application linéaire non continue


Soit E = [X ] l’espace des polynômes réels normé par :
X
q
P= ai X
i
k P k1 = sup jai j
0 i q
i=0
et la forme linéaire sur E définie par (P ) = P (1) pour tout P de E .
Montrer que n’est pas continue.
Il s’agit bien d’une application linéaire définie sur des espaces vectoriels normés :
: E! , P P (1).
E normé par k • k1 et par la valeur absolue.
Essayons d’appliquer la remarque 3) précédente.
Notons Pn (X ) = 1 + X + . . . + X n , on a alors k Pn k1 = 1 et (Pn ) = Pn (1) = n + 1.
On a ainsi exhibé une suite (Pn ) de la sphère unité dont la suite des images
; (Pn )
! n’est
pas bornée. L’application linéaire n’est pas continue sur (E, k • k1 ).

Exemple 18 Effet d’un changement de norme


Reprenons les notations de l’exemple 17 et considérons sur E = [X ] deux autres normes
✎ (66) Ces questions se justi- X
q
3X ! q
1
2
fient par le fait que les normes
k k k k
• 1, • 2 et k k • 1
k P k1 = j ai j et k P k2 = ai2 .
ne sont pas équivalentes (voir
l’exemple 2).
i=0
L’application : E ! ,P
i=0
P (1) est-elle continue sur E, k
; • k1
!, sur ;E, k • k2
!?✎ (66)

39
Chapitre 1 : Espaces vectoriels normés

k P k1 et (P ) sont liées par :


((X (( X
j (P )j = jP (1)j = (( a ((
q q
ja j = k P k
( ( i i 1

;
donc est bornée sur la boule unité de E, k k
! ; j (P )j 1 si k P k
i=0 i=0
!
1 .
; !
• 1 1

L’application linéaire est continue sur E, k k . • 1

Reprenons la suite n Pn (X ) = 1 + X + . . . + X n de l’exemple 17 et calculons :


p
k Pn k2 = n+1 et Pn (1) = n + 1.

Alors Qn = p Pn appartient à la boule unité fermée de


;E, k • k2
! tandis que
; (Q )
! =
;p n + 1!
n+1 est une suite réelle non bornée.
; !.
n

Ainsi, l’application linéaire est non continue sur E, k • k2

Théorème 13
Norme d’une application linéaire continue
E et F désignant des espaces vectoriels normés, l’application :

c (E, F ) ! , f jj f jj = sup k f (x ) k
kx k 1

est une norme sur c (E, F ).

Remarque
L’existence du réel jj f jj pour f ∈ c (E, F ) est justifiée par la proposition (3) du théorème 11.

☞ Notons B la boule unité fermée de E : Bf (0E , 1).


Vérifions les trois critères de définition d’une norme.
Si jj f jj = 0, alors pour tout x ∈ B, k f (x ) k = 0 et f (x ) = 0.
y
Or, quel que soit y ∈ E , x = ∈ B donc f (y) = (1 + k y k)f (x ) = 0.
1+ kyk
Conclusion : kf k = 0 ) f = 0.
Pour = 0, il est clair que jj f jj =
j j jj f jj = 0.
Soit maintenant ≠ 0. Pour tout x ∈ B, on a :
✎ (67) j jjj f jj est un majo- k f (x ) k = j j k f (x ) k j j jj f jj donc jj f jj j j jj f jj (i ) ✎ (67)
rant de
fk f (x) k / x∈Bg Alors avec f =
1
( f ), cette inégalité (i ) donne :
et jj f jj est le plus petit
majorant de cet ensemble.
1
jj f jj
j j jj f jj c’est-à-dire jj f jj j j jj f jj (ii )

Enfin (i ) et (ii ) donnent jj f jj = j j jj f jj.


Soit f et g dans c (E, F ).

✎ (68)
jjf jj+jjgjj est un Pour tout x de B, on a k f (x ) + g(x ) k k f (x ) k + k g(x ) k jj f jj + jj gjj, ✎ (68)
majorant de
fk f (x)+g(x) k / x∈Bg donc sup k f (x ) + g(x ) k jj f jj + jj gjj c’est-à-dire jjf + gjj jj f jj + jj gjj.
et jjf +gjj est le plus petit x∈ B
majorant de cet ensemble.

Convention
Dès que E et F sont des espaces vectoriels sur lesquels des normes sur E et F ont été fixées,
l’espace vectoriel c (E, F ) est muni de la norme jj • jj précédente.
Cette norme sur c (E, F ) dépend des normes NE et NF choisies sur E et F , on dit qu’elle
est subordonnée à NE et NF .

40
Continuité des applications linéaires

Théorème 14
Expressions de la norme d’une application linéaire continue
Pour tout f ∈ c (E, F ), on a :
k f (x ) k
a) jj f jj = sup k f (x ) k = sup k f (x ) k = sup .
kx k 1 k x k=1 x∈E f0E g k x k
b) jj f jj = minfk ∈ +/ x ∈ E, k f (x ) k k k x kg.

☞ a ) Si f ∈ c (E, F ), l’existence de a = sup k f (x ) k, de b = sup k f (x ) k et de


kx k 1 k x k=1
k f (x ) k
c= sup résulte du théorème 11, propositions (3) et (4).
x∈E f0E g k x k
B désigne toujours la boule unité fermée de E et soit S la sphère unité.
) - x .))
k f (x ) k ))
1 x * 2
On a
k x k = )f k x k ) et
) k x k x ∈ E f0E g = S donc b = c
S ⊂ B donne b a .
k f (x ) k
Pour tout x de B f0E g, on a k f (x ) k
k x k d’où k f (x ) k c , inégalité encore vérifiée
pour x = 0E d’où a c soit aussi a b. Finalement a = b = c .

k f (x ) k k f (x ) k
1 2
b) sup
x∈E f0E g k x k
est le plus petit majorant de l’ensemble
k x k / x ∈ E f0E g
k f (x ) k
donc c’est le plus petit des réels positifs k tels que : x ∈ E f0E g, k.
kx k
$
Ainsi on obtient : c = min k ∈ + / x ∈ E f0E g, k f (x ) k k k x k donc aussi,
%
$
puisque f (0E ) = 0F , c = min k ∈ + / x ∈ E, k f (x ) k k k x k .
%

Corollaire 1
Pour f ∈ c (E, F ), on a x ∈ E, k f (x ) k jj f jj k x k.

Corollaire 2
Soit f ∈ (E, F ).
S’il existe un réel k tel que, pour tout x de E , k f (x ) k k k x k, alors f est continue et :
jj f jj k.

Ceci fournit une méthode pratique pour étudier la continuité d’une application linéaire.
Théorème 15
Composition d’applications linéaires continues
Soit E, F, G trois espaces vectoriels normés, f ∈ c (E, F ) et g ∈ c (F, G ). Alors :
g#f ∈ c (E, G ) et jj g # f jj jj gjj jj f jj.

☞ D’après le corollaire 1 précédent :


k g(y) k jj gjj k y kk f (x ) k jj f jj k x k
et
d’où avec y = f (x ), on obtient, pour tout x de E k g # f (x ) k jj gjj jj f jj k x k.
Le corollaire 2 donne alors la continuité de g # f avec jj g # f jj jj gjj jj f jj.

41
Chapitre 1 : Espaces vectoriels normés

Définition 41
On appelle algèbre normée toute -algèbre munie d’une norme vérifiant :
✎ (69) On a noté e l’élé- (x, y) ∈ 2
, N (x • y ) N (x ) N (y) et N (e) = 1. ✎ (69)
ment unité de A : e = 1I
On dit aussi que N est une norme d’algèbre.
Si l’espace vectoriel normé A est complet on dit que est une algèbre de Banach.

Exemples
1 ) (E, N ) étant un -espace vectoriel normé, c (E ) muni de la norme subordonnée à N est
une -algèbre normée. Dans ce cas, e = IdE .
2 ) A étant un ensemble quelconque, l’ensemble (A, ) des applications bornées de A dans
, muni de la norme k • k1 est une -algèbre normée. Dans ce cas, e = 1 (application
constante).
Propriété 40
Continuité des opérations dans un espace vectoriel normé
a ) Dans un e-v-n E les opérations
a : E2 ! E , (x, y) x + y et p : ! E ! E, ( , x) x
sont continues.
b ) Dans une algèbre normée , la multiplication interne m : 2
! , (x, y) x •y
est continue.

☞ a ) On munit les espaces produits E 2 et ! E des normes produit définies par :


(x, y) ∈ E , k (x, y) k1 = k x k + k y k
2

et
$
( , x ) ∈ ! E, k ( , x ) k1 = max j j , k x k
%
a est linéaire et (x, y) ∈ E 2 , k a (x, y) k k x k + k y k = k (x, y) k1 donc a est unifor-
mément continue sur E 2 d’après le théorème 11.
Pour
; , x! ∈ ; !
! E et 0 , x 0 ∈ ! E , formons :
; ! ; ! ; 0;
p 0 , x 0 ; p( , x ) = 0 x 0 ; x +
!x , ✎ (70)
✎ (70) p n’est pas linéaire
mais bilinéaire.
on en déduit :
; !
k p 0 , x 0 ; p( , x ) k
(( 0(( k x 0 ; x k + (( 0 ; (( k x k.
( (
En imposant ( 0 ; ( 1 et k x 0 ; x k 1, avec M = 1 + k ( , x ) k1 , il vient :
; !
k p 0 , x 0 ; p( , x ) k 2M k
; 0, x 0! ; ; , x ! k
✎ (71) Remarquer que 1 ✎ (71)
M dépend de ( ,x). Cette
inégalité ne donne donc
ce qui prouve la continuité de p en ( , x ).
pas un caractère lipschitzien Donc p est continue sur ! E.
de p et on n’obtient pas
2
d’uniforme continuité. b ) On munit de la norme définie par :
(x, y) ∈ 2
$k x k, k y k%.
, k (x, y) k1 = max
; ! ; !
Comme dans le cas précédent, pour tous x, y et x 0 , y0 de , on obtient : 2
; ! ; ! ; ! ; !
k m x 0 , y0 ; m x, y k = k x 0 y0 ; y + x 0 ; x y k• •

k x 0 k k y0 ; y k + k y k k x 0 ; x k
;
Donc en imposant k x 0 ; y0
! ; ;x, y! k1 1, avec M = 1 + k (x, y) k1 , il vient :
; ! ; !
k m x 0 , y0 ; m x, y k
;
2M k x 0 , y 0
! ; (x, y) k1 .
La conclusion est identique.

Théorème 16
*
MP Si F est un espace Banach, alors c (E, F ) est aussi un espace de Banach.

42
Espaces vectoriels normés de dimension finie

☞ ; !
Il s’agit de montrer que toute suite de Cauchy de c (E, F ) est convergente dans cet espace,
c’est-à-dire que pour une telle suite fn , il existe f ∈ c (E, F ) telle que lim jj f ; fn jj = 0.
; ! 1
+
Que fn soit une suite de Cauchy se traduit par :
= sup jj fn+p ; fn jj vérifie lim = 0. (1)
n
p∈ n ! +1
n

Alors, pour tout vecteur x de E : k fn+p (x ) ; fn (x ) k jj fn+p ; fn jj k x k kx k


;
prouve que fn (x )
! est une suite de Cauchy de F , or F est complet, donc elle converge ; ce
n (2)

✎ (72) Nous verrons dans


qui permet de définir g :E ! E, x
n
lim fn (x ).
! +1
✎ (72)
le chapitre 3 que g est li-
Les opérations sur les limites donnent la linéarité de g : g ∈ (E, F ).
fonctions
; !.
mite simple de la suite de
fn Par continuité de la norme sur F , l’inégalité (2) donne, en faisant tendre p vers +1 :
k g ( x ) ; fn ( x ) k
x ∈ E,
puis l’inégalité triangulaire donne : x ∈ E, k g(x ) k
n
;kjjxf kjj + ! k x k, ce qui assure
(3)
n n
la continuité de g : g ∈ c (E, F ).
L’inégalité (3) fournit alors jjg ; fn jj et, compte tenu de (1) lim jjg ; fn jj = 0.
! !1
n
; !
Ainsi, la suite de Cauchy f n converge dans
; c (E, F ), jj •
n +
jj , donc (E, F ) est complet.
c

E. Espaces vectoriels normés


de dimension finie
1. Équivalence des normes
Théorème 17
n
Sur deux normes quelconques sont équivalentes.

☞ L’équivalence des normes est une relation transitive, il suffit donc de comparer une norme
quelconque N de n à la norme k • k1 de n pour conclure.
; ! n
X ; !
n
Notons ei 1 i n
la base canonique de et = N e > 0. i
i=1

n
X n
Tout vecteur x de s’écrivant x = xi ei , on a :

X
i=1
3X !
N (x )
n
i
; !
jx j N e i k x k1
n
; !
N e i
i=1 i=1
k x k1 n
ce qui donne l’inégalité N (x )
Cela prouve aussi que l’application N : ! est continue sur K n , k
pour tout x de
n
.
; • k1
!, car elle
est lipschitzienne : jN (y) ; N (x )j N (y ; x ) k y ; x k1 .
Comme la sphère unité S de n , k
; • k1
! est compacte car elle est fermée et bornée (voir
théorème 7), il existe a ∈ S tel que = inf N (x ) = N (a ) (théorème 10).
x∈ S
Étant élément de S , a n’est pas nul donc N (a ) = > 0, et pour tout x ∈ S : N (x ).
Par homothétie, on en déduit : k x k1 N (x ) pour tout x de n

43
Chapitre 1 : Espaces vectoriels normés

Théorème 18
Équivalence des normes en dimension finie
Deux normes quelconques d’un -espace vectoriel de dimension finie sont équivalentes.

☞ Si E est un -espace vectoriel de dimension n , il existe isomorphisme algébrique de n


sur E . Alors, k • k étant une norme sur E , k • k0 : n ! , x k (x ) k est une norme
sur n .
Soit k • k1 et k • k2 deux normes sur E , les normes k • k01 et k • k20 de n qui leurs sont
✎ (73) D’après le théorème associées par sont équivalentes, ✎ (73) donc, il existe > 0 et > 0 tels que :
17.
x∈ n
, k ( x ) k1 k ( x ) k2 k ( x ) k1
✎ (74)
Car y = (x) ce qui donne y ∈ E, k y k1 k y k2 k y k1 . ✎ (74)

2. Limites et continuité en dimension finie


Théorème 19
; !
Étant donné E , F deux espaces vectoriels normés, avec F de dimension finie, rapporté à une
base ei 1 i p , on considère une application f de D , partie non vide de E , dans F , définie
par ses composantes fi , 1 i
; !
p, sur la base ei 1 i p :

Xp
x ∈ D , f (x ) = fi (x )ei
i=1
et enfin soit A une partie non vide de D . Alors :
a ) pour tout a ∈ A, f admet une limite en a suivant A si et seulement si chaque fi , 1 i p,
admet une limite en a suivant A.
Lorsqu’il en est ainsi, on a :
X- p .
lim f (x ) = lim fi ( x ) ei ✎ (75)
✎ (75)
Les composantes de
x !a,x∈A i=1
x !a,x∈A
la limite sont les limites des
composantes. b ) f est continue sur A si et seulement si chaque fi est continue sur A.

☞ a ) Les normes sur F sont toutes équivalentes, on peut donc en choisir une arbitrairement.
Par exemple, normons F par :
Xp
y kyk = sup jyi j où y = yi ei .
1 i p
i=1
On retrouve alors la situation de la propriété 23, b), d’où la conclusion.
b ) On applique le a) en tout point de A et on retrouve comme ci-dessus la propriété 24, f).

Remarque
Le théorème 19, a), reste vrai avec E = et a ∈ ; 1, +1 .
$ %
En l’appliquant au cas A = , a = +1, on obtient le résultat analogue concernant les suites
vectorielles à valeurs dans un espace vectoriel normé de dimension finie.

3. Parties complètes – Parties compactes


en dimension finie
; !
Soit E, k k un espace vectoriel normé de dimension finie n ,
• un isomorphisme algébrique de
n
sur E et k • k0 la norme sur n associée à k • k par .
; ! ; !
Alors est une isométrie de E, k • k sur n , k • k0 , c’est donc en particulier un homéomor-
✎ (76) Voir propriété 22 phisme. ✎ (76)

44
Espaces vectoriels normés de dimension finie

Propriété 41
Tout espace vectoriel normé de dimension finie est complet.

☞ ; !
Un produit fini d’espaces complets est complet et sur n
toutes les normes sont équivalentes
donc n , k • k0 est complet.
; ! est une suite de Cauchy de ;E, k k!, il en est de même pour ; ; ;x !! dans 1

(77)
; , k k0! ✎ donc ; ; ;x !! converge.
Si x
n
n
(77) 1
• n


; ! ; !
;1 • n
Car est une

Soit y = lim ; x , en posant x = (y), on a k x ; x k = k y ; ; x k0 donc


isométrie. 1 1
;x ! converge
!1 n +
avec x = lim x .
n n n

n
n !+1 n

Propriété 42
Dans un espace vectoriel normé, tout sous-espace de dimension finie est complet donc fermé.

Propriété 43
Dans un espace vectoriel normé de dimension finie, une partie est compacte si et seulement
✎ (78) Dans un e-v-n E si elle est fermée et bornée. ✎ (78)
quelconque, une partie com-
pacte est fermée bornée, En particulier, toute boule fermée, toute sphère est compacte.
mais la réciproque n’est
vraie qu’en dimension fi-
nie.
Voir l’exemple 20 ci-après.
☞ La propriété est connue dans n muni de l’une ou l’autre des trois normes usuelles d’un
espace produit ✎ (79) et, puisque sur cet espace toutes les normes sont équivalentes, elle
✎ (79) C’est le théorème 7. reste vraie sur n muni d’une norme quelconque.
On conclut en utilisant que :
étant une isométrie, une partie A de E, k
; k
! est bornée ;1 (A)
;
est bornée dans n , k • k0 .
! • si et seulement si

✎ (80) Avec le théorème 2, A étant un homéomorphisme, A est fermée dans E, k


; k
! si et seulement si ;1 (A) est
fermée donne ;1
(A) fermée
fermée dans
; n
,k •
!
k0 . ✎ (80)

et en écrivant
;1 ;1 ;1
A=( ) ( (A)),
;1
(A) fermée donne A fer-
mée.
Propriété 44
De toute suite bornée d’un espace vectoriel de dimension finie on peut extraire une suite
convergente.

☞ Une telle suite est à valeurs dans une boule fermée donc compacte.

Exemple 19 Montrer dans un e-v-n E de dimension finie, toute suite bornée admettant une seule valeur
d’adhérence est convergente.
; ! est une telle suite, il existe R > 0 tel que n ∈ , xn ∈ Bf (0, R ) ✎ (81)
✎ (81) B (0,R) désigne la Si xn
f
boule fermée de centre 0 et
Supposons que xn
; !
ne converge pas vers son unique valeur d’adhérence a . Alors il existe
de rayon R .
r > 0 tel que pour tout n ∈ , on peut trouver p n pour lequel xp ∉ Bo (a, r ) donc
xp ∈ Bf (0, R ) Bo (a, r ). Ainsi il est possible de construire une suite xnk k∈ extraite de
; !
;x !n et, à valeurs dans K = Bf (0, R ) Bo (a, r ).
K est un fermé de E comme intersection des fermés Bf (0, R) et E Bo (a, r ), et il est borné
puisqu’inclus dans Bf (0, R ), c’est donc un compact de l’e-v-n E de dimension finie et la suite
; !
xnk k∈ admet au moins une valeur d’adhérence b ∈ K .

On a ainsi trouvé un point b ≠ a qui est aussi valeur d’adhérence de la suite xn


; ! . C’est
contraire à l’hypothèse et la conclusion en résulte.

45
Chapitre 1 : Espaces vectoriels normés

Exemple 20 Dans un e-v-n E , pour tout x de E et tout sous-espace F de dimension finie, il existe y ∈ F tel
que d (x, F ) = k x ; y k.
Posons = d (x, F ) et R = + 1.
Pour tout y ∈ F Bf (x, R), on a k x ; y k > + 1 donc inf kx ; yk +1
- y∈F B (x,R)
f
.
et, sachant que = inf k x ; y k = min inf k x ; y k, inf kx ; yk ,
y∈F y∈F ∩ B (x,R)
f y∈F B (x,r)
f

il vient :
= inf k x ; y k.
y∈F ∩ B (x,R)
f

On remarque alors que F ∩ Bf (x, R ) est compacte puisque c’est une partie fermée-bornée de
l’espace F de dimension finie. Donc la fonction y k x ; y k qui est continue car 1-lipschitzienne.
; (y, z ) ∈ E 2 ,
((k x ; y k; k x ; z k(( k y;z k
! atteint sa borne inférieure sur F ∩ B (x, R).
f

Exemple 21 Théorème de Riesz


Dans un espace vectoriel normé, la sphère unité est compacte si et seulement si l’espace est de
dimension finie.
Dans un espace de dimension finie, la sphère unité est fermée et bornée, elle est donc compacte
(propriété 42).
Envisageons un espace vectoriel normé E qui ne soit pas de dimension finie et montrons que
la sphère unité S de E n’est pas compacte en construisant, point par point, une suite un de
; !
S telle que :
pour i ≠ j, k uj ; ui k 1.
Une telle suite ne pouvant avoir une suite extraite convergente, la sphère unité S ne sera pas
compacte.
; !
Supposons déjà connue une famille u1 , u2 , . . . , un de Sn telle que :
pour 1 i < j n, k u ; u k 1.
;
Notons F = Vect u , . . .
! j i

, u le sous-espace engendré par cette famille, F est de dimension


n
1
finie, or E ne l’est pas, donc S n’est pas incluse dans F .
Prenons alors un vecteur x de S F , la distance = d (x, F ) n’est pas nulle (F est fermé et
x ∉ F ). F étant de dimension finie, il existe alors un vecteur y de F réalisant :
✎ (82) Voir l’exercice précé- k x ; y k = . ✎ (82)
dent.
x ;y
Choisissons comme point suivant : un+1 =
k x ; y k ∈ S.
$ %
Pour k ∈ 1, . . . , n , la différence un+1 ; uk =
x ;y
; uk s’écrit un+1 ; uk =
1
(x ; z )

; !
avec z = y + uk ∈ F . On a donc k x ; z k
récurrente de la suite un .
et k un+1 ; uk k 1, ce qui établit la construction

4. Continuité des applications linéaires et multilinéaires


Théorème 20
Continuité des applications linéaires
Soit E et F deux espaces vectoriels normés, E étant de dimension finie, toute application
linéaire f ∈ (E, F ) est continue.

☞ E étant de dimension finie, les normes sur E sont équivalentes.

46
Espaces vectoriels normés de dimension finie

Choisissons la norme définie à partir d’une base ui de E par :


; !
))X )) 1 i n

)) x u )) = sup jx j.
n

) )
i=1
i i
1 i n
i

X n X ; ! n X ; ! n
Avec x = xi ui on a f (x ) = x f u d’où k f (x ) k
i i jx j k f u k puis : i i
i=1 i=1 i=1
X ; !
n
k f (x ) k kk x k en notant k= k f u k, i
i=1
cette inégalité garantit la continuité de f .

Théorème 21
✎ (83) On trouvera des Endomorphismes d’un espace euclidien ✎ (83)
démonstrations de ce ré-
Soit E un espace euclidien de boule unité B = x ∈ E / k x k
$ %
1 .
sultat et de son corollaire
en Algère – Géométrie, MP,
chapitre 7. a ) Tout endomorphisme f de E est continu et :
jj f jj = sup
((&f (x ) (( y'((.
(x,y)∈ B 2

b ) Si f ∈
&f (x ) (( x ' =
(E ) est symétrique (ou autoadjoint) positif, on a :
jj f jj = sup (f )
x∈ B
où (f ) est la plus grande valeur propre de f .

Corollaire
Dans un espace euclidien E , pour tout f ∈ (E ) :
a) jj f " jj = jj f jj.
b) jj f jj2 = jj f " # f jj =
; f " # f !.

Théorème 22
Continuité des applications multilinéaires
Soit E1 , . . . , En des espaces vectoriels normés de dimension finie, F un espace vectoriel
normé et M : E1 ! . . . ! En ! F une application n -linéaire.
Alors M est continue.

☞ Pour alléger les notations, limitons-nous au cas n = 2 et E1 = E2 = E ; M est alors une


application bilinéaire sur E à valeurs dans F .
Choisissons :
;
– une base u1 , . . . , up de E ,
!
))X ))
)) x u )) =
p
sup jxi j,
– une norme sur E :
) )i i

; !.
1 i p
i=1
– une norme sur E 2 : k (x, y) k = sup k x k, k y k
Montrons, dans un premier temps, que M est bornée sur la boule unité fermée de E 2 , puis,
dans un second temps, que cette propriété entraı̂ne la continuité de M .
M est bornée sur la boule unité de E 2 .
X p X p
Pour (x, y) ∈ E 2 et x= xi ui , y= yj uj , la bilinéarité de M donne :
i=1 j=1

XX
p p
M (x, y) = xi yj M (ui , uj )
i=1 j=1

47
Chapitre 1 : Espaces vectoriels normés

et l’inégalité triangulaire :
XXp p
((y (( k M ;u , u ! k.
k M (x, y) k jxi j j i j
i=1 j=1

XX
p p
En notant k = k M (ui , uj ) k, il vient :
i=1 j=1
k M (x, y) k k k x k k y k.
2
Sur la boule unité de E , on a donc :
k M (x, y) k k.
M est continue en tout point (a, b) de E 2 .
La bilinéarité de M donne, pour tout (x, y) de E 2 :
= M (x, y) ; M (a, b) = M (x ; a, y) + M (a, y ; b).
À présent, majorons :
k k k M (x ; a, y) k + k M (a, y ; b) k k k x ; a k k y k + k k a k k y ; b k
En notant
; !
h = k (x, y) ; (a, b) k = sup k (x ; a ) k, k y ; b k , on obtient :
k y k k b k + h , k k kh (k a k + k b k + h ) et enfin lim = 0.
h !0

48
Méthodes

L’essentiel

Mét h o d es
E, F . . . sont des e-v-n.
I. Normes Méthodes
✔ Si l’on veut montrer que deux normes N1 et N2 sur E ne sont pas équivalentes,
N2 (xn )
on peut rechercher (xn ) ∈ E telle que lim
n !+1 N1 (xn ) = +1 ou 0.
! Voir Mise en œuvre, exercice 1

II. Ouverts – Fermés


✔ Si l’on veut montrer qu’une partie A de E est ouverte,
on peut en revenant à la définition, prouver que pour tout a ∈ A il existe
r > 0 tel que B (a, r ) ⊂ A,
interpréter A comme image réciproque d’un ouvert par une ap-
plication continue.
! Voir Mise en œuvre, exercice 2
✔ Si l’on veut montrer qu’une partie B de E est fermée,
on peut vérifier que son complémentaire : E B est un ouvert,
interpréter B comme image réciproque d’un fermé par une appli-
cation continue,
utiliser la caractérisation séquentielle des fermés.
! Voir Mise en œuvre, exercice 3

III. Continuité
✔ Si l’on veut montrer que deux applications f : A ! F et g : A ! F , continues
sur A ⊂ E , coı̈ncident,
on peut vérifier que leurs restrictions à une partie B dense dans A sont
égales.
! Voir Mise en œuvre, exercice 4

IV. Espaces complets


✔ Si l’on veut montrer qu’un espace fonctionnel (ou une partie d’un tel espace) est
complet,
on peut considérer une suite de Cauchy fn
; ! de cet espace (resp. de
n∈
cette partie) puis :
; !
examiner si pour tout x ∈ A (ensemble de définition des fn ) la
suite fn (x ) est convergente,
si c’est le cas, définir une fonction f par x ∈A, f (x ) = lim fn (x ).
; ! n !+1
Celle-ci est alors limite simple sur A de la suite fn (cf. chapitre 3),
montrer que fn tend vers f au sens de la norme de l’espace
considéré.
! Voir Mise en œuvre, exercice 5
On remarquera que le cas des espaces de suites rentre dans ce
cadre, une suite étant un application de dans un espace vectoriel
normé F .

49
Chapitre
Chapitre11: :Espaces
Espacesvectoriels
vectorielsnormés
normés

Mét h o d es
✔ Si l’on veut montrer qu’une équation f (x ) = 0, x ∈ E , a une solution,
on peut penser à écrire cette équation sous la forme :
g (x ) = x , x ∈ E
et essayer d’appliquer le théorème du point fixe.
! Voir Mise en œuvre, exercice 6

V. Compacité
✔ Si l’on veut montrer qu’une application f : A ! F est bornée et atteint ses
bornes sur A ⊂ E ,
on peut penser à examiner si A est compact et f continue sur A ou, si ce
n’est pas le cas, se ramener à un problème analogue en considérant
la restriction de f à un compact B ⊂ A.
! Voir Mise en œuvre, exercice 7
✔ Si l’on veut nier la compacité d’une partie A de E ,
on peut exhiber une suite de points de A n’admettant pas de valeur d’adhé-
rence.
! Voir Mise en œuvre, exercice 8

VI. Applications linéaires continues


✔ Si l’on veut calculer la norme d’une application linéaire continue f ,
on peut rechercher k ∈ "+ tel quex ∈ E, k f (x ) k k k x k, ce qui donne
jjf jj k , puis exhiber x ∈ E vérifiant k f (x ) k = k k x k ou a défaut
une suite (xn ) de la sphère unité telle que lim k f (xn ) k = k .
n !+1
! Voir Mise en œuvre, exercices 9, 10 et 11

50
Méthodes

Méthodes

Mise en œuvre

I. Normes
Ex. 1
Soit E l’espace des suites complexes u = (un ) bornées et telles que u0 = 0.
On définit N1 et N par u ∈ E, N1 (u ) = sup jun j , N (u ) = sup jun+1 ; un j.
n∈ n∈
1) Montrer que N1 et N sont des normes sur E .
2) Montrer qu’il existe k ∈ "+ tel que N kN1 . Quel est le plus petit k possible ?
3) Les normes N1 et N sont-elles équivalentes ?

Indications
2) Pour qu’un réel k vérifiant N kN1 soit le plus petit possible, il suffit qu’il existe v ∈ E tel que N (v) = kN1 (v).
; !
3) Considérer une suite u (q) dépendant d’un paramètre q telle que N1 u (q) puisse être rendu aussi grand que
; !
l’on veut (en jouant sur q ) tandis que N u (q ) reste borné.

Solution Commentaires
1) Il est immédiat que N1 et N vérifient les axiomes (2) et (3) des normes. On vérifie aisément que E est bien un -espace
Pour tout u ∈ E on a n ∈ , jun j N1 (u ) donc, N1 (u ) = 0 donne : vectoriel.
u = 0. Noter que l’existence de N1 (u) et N (u) tient au
caractère borné de u .
De même N (u ) = 0 donne n ∈ , un+1 = un , u est alors constante
et, puisque u0 = 0, il vient u = 0.
Ainsi N1 et N sont des normes sur E .
2) Pour tout u de E , l’inégalité triangulaire dans donne : En fait il s’agit ici de calculer la borne supérieure
n ∈ , jun+1 ; un j jun+1 j + jun j d’où N (u ) 2N1 (u ). sur E f0g de N , et il se trouve que cette
N1
Considérons la suite v ∈ E telle que v0 = 0 et n ∈ " , vn = (;1)n . borne est atteinte : c’est un plus grand élément.

Elle vérifie : N1 (v) = 1 et N (v) = 2 donc, si k ∈ "+ est tel que


u ∈ E, N (u ) kN1 (u ), on a k 2.
Puisque le nombre 2 vérifie cette propriété, c’est le plus petit.
3) Étant donné q∈]0, 1[, considérons la suite u telle que : Nous nous trouvons déjà en présence du lien
u0 = 0 et n ∈ , un+1 ; un = q n . entre la suite (un ) et la série de terme général

X
; ; ;
On a alors pour tout n 1 , un ; u0 =
n 1
uk+1 ; uk
! donc : un+1 un , ce qui sera abondamment utilisé à par-
tir du chapitre 2.
k=0
X
;
n 1
k 1 ; qn
un = q = .
1;q
k=0

On vérifie ainsi que u est bien élément de E avec :


La suite u est positive croissante, sa borne supé-
1
N (u ) = 1 et N1 (u ) = lim un = . rieure est sa limite.
n !+1 1;q
N 1 (u ) 1
En conséquence, on a = et, ce rapport n’étant pas majoré
N (u ) 1;q
quand q décrit ]0, 1[, les normes N1 et N ne sont pas équivalentes.

51
Chapitre
Chapitre 1 :1Espaces
: Espaces vectoriels
vectoriels normés
normés

II. Ouverts – Fermés


Ex. 2
Soit A et B deux parties d’un e-v-n E , non vides, fermées et disjointes.
1) Trouver une fonction continue f : E ! telle que fjA = 0, fjB = 1.
2) En déduire l’existence de deux ouverts disjoints U et V de E tels que : A ⊂ U, B ⊂ V .

Indications
3) Utiliser les fonctions x d (x, A), x d (x, B).
4) Utiliser des images réciproques d’ouverts de .

Solution Commentaires
1) Notons etles fonctions de E dans définies par : On a vu dans l’exemple 7 du cours que :
(x ) = d (x, A)et (x ) = d (x, B). jd(x,A);d(y,A)j k x ;y k.
Ainsi, les fonctions et sont continues sur E et la fonction + ne
s’annule pas sur E . A étant fermée, on a
Ceci justifie l’existence et la continuité de la fonction : d(x,A) = 0 () x∈A.
d (x, A) et de même pour B .
f :E! , x c’est-à-dire f = .
d (x, A) + d (x, B ) + Ainsi puisque A et B sont fermées disjointes, on a
Il est facile de vérifier que f est à valeurs dans [0, 1] et que : pour tout x , (x) > 0 ou (x) >0 donc
fjA = 0 , fjB = 1.
-i h. -i 1 h.
( + )(x) > 0.

2) Notons U = f ;1 V = f ;1
1
; 1, 2 et
2
, +1 .

A = f ;1 f0g
; !
et B = f ;1 f1g .
; !
Ce sont des ouverts disjoints de E , et A ⊂ U, B ⊂ V car : En tant qu’images réciproques d’ouverts disjoints
de par une fonction continue.

Ex. 3
Soit A ∈ p( ) diagonalisable. Montrer que l’ensemble des matrices semblables à A est fermé dans p( ).

Indications
Caractériser un fermé à l’aide de suites. Utiliser des polynômes annulateurs de A.

Solution Commentaires
D’après la caractérisation séquentielle des fermés, il suffit pour faire la L’espace p( ) doit être muni d’une norme,
preuve, de montrer que, pour toute suite (Mn ) de matrices semblables à
A qui converge dans p ( ), la limite B est semblable à A.
par exemple :
k A k= sup
((A ((.
ij
1 i p
Rappelons que M est semblable à A s’il existe P ∈ GLp ( ) telle que : 1 j p
M = P ;1 AP .
Alors, pour tout k ∈ : M k = P ;1 Ak P et, pour tout Q ∈ [X ] :
Q(M ) = P ;1 Q(A)P .

L’hypothèse A diagonalisable se traduit par l’existence d’un polynôme Q Cf. Algèbre – Géométrie, chapitre 5
scindé dans [X ] ayant ses racines simples et tel que Q(A) = 0.
Alors Mn , semblable à A, vérifie Q(Mn ) = 0 et lim Mn = B Continuité de M Q(M ) dans p( ).
n !+1
donne Q(B ) = 0, ce qui prouve que B est diagonalisable.

52
Méthodes

; !
En prenant considérant le polynôme caractéristique de A : Deux matrices semblables ont le même po-
A = det A ; XIp ,
on a aussi n∈ ,
;
= det M ; XI
! lynôme caractéristique.

A n p

et le passage à la limite donne = lim det(Mn ; XIp ) = A. L’application M det(M ;XIp ) est en effet
B
n !+1
Méthodes continue car ses composantes sur la base
Les matrices A et B ont le même polynôme caractéristique et elles sont canonique de p [X ] sont des fonctions po-
diagonalisables, elles sont donc semblables à la même matrice diagonale lynômes des coordonnées de M .
et par transitivité elles sont semblables.
Ainsi l’ensemble des matrices semblables à A est fermé dans p ( ).

III. Continuité
Ex. 4
On suppose que E et F sont des -e-v-n.
Soit f : E ! F qui vérifie : (x, y) ∈ E 2 , f (x + y) = f (x ) + f (y).
Montrer que si f est continue en 0E alors f est linéaire.

Indications
Établir f ( x ) = f (x ) pour ∈ , , puis .

Solution Commentaires
L’égalité k f (x + y) ; f (x ) k = k y k montre que la continuité en 0E Car f (x+h);f (x) = f (h);f (0E ).
entraı̂ne la continuité sur E .
Fixons un vecteur x de E et notons g la fonction de dans F définie par :
g(t ) = f (tx ).
Elle est continue sur et vérifie g(u + v) = g(u ) + g(v) pour tout C’est une composée de fonctions continues :
couple (u, v) de réels. t tx et f .
Le problème revient à montrer que g coı̈ncide sur avec h : t tf (x ).
Montrons d’abord que pour tout t ∈ , f (tx ) = tf (x ) : ( ) f (0E ) = 0E est une conséquence de
la propriété ( ) est vraie pour t = 0 et t = 1, ; !
si elle est vraie pour n , elle l’est pour n +1 car f (n +1)x = f (nx )+ f (x ),
f (y) = f (y+0E ) =f (y) + f (0E ),
c’est une propriété des morphismes de grou-
par récurrence, elle est donc vraie pour tout t ∈ , pes additifs.
de f (;tx ) = ;f (tx ), on déduit alors qu’elle est vraie pour tout t ∈ , et
ceci quel que soit x ∈ E , ;
f ( y) = ;f (y) est aussi une propriété des
enfin tout t ∈ s’écrit t = avec p ∈ , q ∈ " et, avec px = qtx ,
p
q morphismes de groupes additifs :
p ;
0F = f (y y) = f (y) + f ( y). ;
puisque ( ) est vraie sur , il vient pf (x ) = qf (tx ) et donc f (tx ) = f (x ),
q
c’est-à-dire f (tx ) = tf (x ) ou encore g(t ) = h (t ).
En conséquence les fonctions g et h sont continues sur et coı̈ncident
sur , puisque est dense dans elles sont donc égales ce qui prouve
que f est linéaire.

53
Chapitre
Chapitre11: :Espaces
Espacesvectoriels
vectorielsnormés
normés

IV. Espaces complets


Ex. 5
Soit B l’espace vectoriel des suites réelles bornées.
; ! X
1 jx (n )j
+
1) Pour x = x (n ) ∈ B, on pose k x k = . Montrer que x k x k est une norme sur B.
n∈ 2n
n=0
2) Soit I = [0, 1] et A = I ⊂ B. Montrer que A est complet.

Indications
X jx (n)j
p
Pour x ∈ B, il existe M ∈ + tel que n ∈ , jx (n )j M , alors la suite p est majorée par 2M et,
2n
n=0
X
1 j x (n )j
+ X jx (n)j .
p
étant évidemment croissante, elle est convergente. On pose par définition = lim
n=0
2n p !+1 n=0 2n

Solution Commentaires
1) La vérification des axiomes de définition des normes est sans difficulté. Ne pas oublier de justifier l’existence de x pour k k
tout x de B. C’est-à-dire en fait la convergence de
la série de terme général
jx(n)j . Dès que l’on
2n

2) Soit xp
; ! une suite de Cauchy de A, c’est-à-dire une suite telle que
aura étudié le chapitre 2, cette convergence sera
jx(n)j M .
p∈ prouvée par la majoration
2n 2n
pour tout p ∈ , il existe = sup kxp ; xp+q k vérifiant lim = 0. La justification donnée en indication n’est que
p
q∈ p !+1 p
«temporaire».
En remarquant que pour tout n ∈ , on a :
Car [0,1] est une partie fermée donc complète
(p, q ) ∈ 2
, jxp (n ) ; xp+q (n )j 2n kxp ; xp+q k 2n p,
;
on voit que xp (n )
! est une suite de Cauchy de [0, 1], elle est donc
de .

p∈
convergente dans [0, 1].
Posons alors pour tout n ∈ , x (n ) = lim xp (n ). Il est clair que la En termes de suites de fonctions (cf. chapitre 3),
p !+1
(xp )p∈ converge simplement sur vers x .
suite x ainsi définie appartient à A.
Pour tout N ∈ , on a alors :
X
1 jx (n ) ; x (n )j X
+
p
; N 1 X
1
+
1 j ; j
kxp ; x k = jxp (n ) ; x (n )j + car n∈ , xp (n) x(n) 1.
2n 2n
n=0 n=0 n=N

1 X
;
N 1

N ;1 + jxp (n ) ; x (n )j
2 n=0
1
Pour tout > 0, fixons N tel que < , alors puisque :
2 N +1 2
X
;
N 1

p !+1 n=0 jxp (n ) ; x (n )j = 0,


lim C’est une somme finie de termes tendant vers 0.

NX ;1
il existe P ∈ tel que p P ) jxp (n ) ; x (n )j < 2
.
n=0

; !
Finalement : > 0, P ∈ , p P ) kxp ; x k < , ce qui prouve
que xp p∈ converge vers x dans A au sens de la norme k • k.

54
Méthodes

Ex. 6
Soit E un espace de Banach, r ∈ "+ et # "
∈ 0, 1 .
Lr, désigne l’ensemble des applications u de la boule ouverte B(0, r ) dans E telles que :
Méthodes u (0) = 0 et (x, y) ∈ B(0, r )2 , k u (x ) ; u (y) k k x ; y k.
On pose r 0 = (1 ; )r et 0= . Pour tout u ∈ Lr, , montrer qu’il existe v unique dans Lr 0 , 0 telle que :
; ! ; 1 ;!
x ∈ B 0 , r 0 , v (x ) = u x + v (x ) .

Indications
; !
Si v est solution du problème, pour tout x ∈ B 0, r 0 , v(x ) est point fixe de l’application fx : y u (x + y ).

Solution Commentaires
; !
Notons B 0, r ; r 0 la boule fermée de centre 0 et de rayon r ; r 0 ; )r donne r <r .
; ! r 0 = (1 0

et, pour tout x fixé dans B 0, r 0 soit : B ;


; !
f : B 0, r ; r 0 ! E, y u (x + y ).
y∈ (0,r r 0 ) donne
k x+y k k x k+r ;r <r +r ;r 0 0 0
x
donc k x+y k<r
;
Pour y ∈ B 0, r ; r 0 , on a :
! donc f est bien définie sur B(0,r ;r ).
x
0

k x + y k < r donc k fx (y) k = k u (x + y) k < r = r ; r 0 .


; !
Ainsi la boule B 0, r ; r 0 est stable par fx .
;; !! ; !
Avec plus précisément : f B 0, r ; r 0 ⊂ B 0, r ; r 0 .
Puisque u est contractante, il en est de même pour fx et comme B 0, r ;r 0
; ! B(0,r ;r ) est un fermé de E qui est complet
0

; ! ; !
est complet, le théorème du point fixe donne l’existence d’un unique point
v(x ) de B 0, r ; r 0 vérifiant v(x ) = fx v(x ) .
par hypothèse.

; ! ; !
On a ainsi défini une application v : B 0, r 0 ! B 0, r ; r 0 telle que :
; ! ; ! ;B
v est à valeurs dans
!B B(0,r ;r ) car
0

x ∈ B 0 , r 0 , v (x ) = u x + v (x ) . ; (0,r ;r ).
0 0
f (0,r r ) ⊂

; !
Pour tout (x, y) ∈ B 0, r 0 , on a alors :
2

k v(x ) ; v(y) k k [x + v(x )] ; [y + v(y)] k


;k x ;y k+k v(x );v(y) k!

donc k v(x ) ; v(y) k k x ;y k soit k v (x ) ; v (y ) k 0 k x ; y k.


1;

D’autre part, comme fx (0) = 0, on a aussi v(0) = 0 ce qui achève de L’unicité vient de ce que si v est solution,
prouver que v ∈ Lr 0 , 0 . quel que soit soit x∈B(0,r 0 ), v(x) est point
fixe de fx et que celui-ci est unique.

V. Compacité
Ex. 7
Dans le plan rapporté à un repère orthonormal, on considère les points A(1, 0), B(2, 0) et C(0, 3). Montrer
qu’il existe au moins une droite D telle que d (A, D )2 + d (B, D )2 + d (C, D )2 soit minimal.

Indications
Définir D par une équation normale.

55
Chapitre
Chapitre11: :Espaces
Espacesvectoriels
vectorielsnormés
normés

Solution Commentaires
D étant définie par l’équation normale : Pour tout point M (x0 ,y0 ), on a
x cos + y sin ; p = 0, ( , p) ∈ [0, 2 ] ! [0, +1[, d(M,D)2 = (x0 cos +y0 sin ;p) . 2

on obtient
d (A, D )2 + d (B, D )2 + d (C, D )2 =
5 + 4 sin2 + 3p2 ; 6p(cos + sin ).
On est ainsi ramené à montrer que la fonction f est bornée inférieurement puisqu’elle est
f : [0, 2 ] ! [0, +1[, ( , p) 5 + 4 sin2 + 3p2 ; 6p(cos + sin ), à valeurs positives.
atteint sa borne inférieure.
On dispose de la minoration f ( , p) 5 + 3p2 ; 12p, d’où :
pour p 5, f ( , p) 5 + 3p(p ; 4) 5 + 3p 20.
Ainsi puisque f (0, 0) = 5, on a inf f ( , p) = inf f ( , p)
[0,2 ] [0,+ ! 1[ !
[0,2 ] [0,5]
et, la fonction f étant évidemment continue, elle atteint sa borne inférieure
sur le compact [0, 2 ] ! [0, 5].

Ex. 8
L’espace vectoriel E = C ([0, 1], ) étant normé par k • k1 : k f k1 = sup jf (t )j),
t∈[0,1]
montrer que la sphère unité de E n’est pas compacte.

Indications
; !
Pour qu’une suite xn d’un e-v-n E n’admette aucune suite extraite convergente, il suffit que, quel que soit
le couple (p, q ) d’entiers distincts, on ait k xp ; xq k 1.

Solution Commentaires
; !
Considérons la suite de fonctions f n définies par : Les éléments de E sont des fonctions con-

( (f : E ! , t f (t ) = e
i
2in t

Comme (e ( = 1 pour réel, chaque f est unitaire, c’est-à-dire que


n n
tinues sur le compact [0,1] de , elles sont
donc bornées et la norme k • k1 est défi-
n
n
( ( (( ; ((
f ∈ S où S est la sphère unité de E . nie. C’est la norme de la convergence uni-

La formule e ; e = 2 ((sin
( ( ( donne : forme sur E (cf. définition 11).
2 (
i i

jfq (t ) ; fp (t )j = 2 jsin(q ; p) tj 2
1
et, l’égalité étant réalisée pour t = ∈ [0, 1], il en résulte :
2 jq ; pj
On voit sur cet exemple que dans un espace
k fq ; fp k1 = 2.
; !
Aucune suite extraite de f ne peut être convergente puisqu’elle n’est
n
de dimension infinie l’ensemble des com-
pacts n’est pas identique à l’ensemble des
pas de Cauchy. En conséquence la sphère S est non compacte. fermés-bornés (cf. exemple 21 du cours).

VI. Applications linéaires continues


Ex. 9
Z 1
Dans E = C ([0, 1], ) on considère les normes : k f k1 = sup jf (x )j et k f k1 = jf (t )j dt , et on note :
E1 = E, k
; k1
! et E = ;E, k
x∈[0,1]

k1
!. 0
• 1 •
Z x
Soit l’endomorphisme de E défini par : f ∈ E, x ∈ [0, 1], (f )(x ) = t f (t )dt , vérifier la continuité et
0
calculer la norme des applications linéaires :
a : E1 ! E1 , f (f ) , b : E1 ! E1 , f (f ) , c : E1 ! E1 , f (f ).

56
Méthodes

Indications
Pour a et b, il existe des fonctions f et g de S1 , sphère unité de E1 , telles que :
k (f ) k1 = jj jj et k (g) k = jj jj.
Pour c
; !
, trouver une suite f de S , sphère unité de E , telle que lim k
; f ! k1 = jj
a a b 1 b
jj.
Méthodes n 1 1
n !+1 c n c

Solution Commentaires
La linéarité de l’intégrale fait de un endomorphisme de E .
Étude de a ∈ (E1 ).
Z
Pour tout f ∈ E et tout x ∈ [0, 1], on a la majoration :
x Z 1 Z 1
1
j a (f )(x ) j t j f (t )j dt t jf (t )j dt k f k1 t dt = kf k1 L’objectif est d’obtenir une majoration de
2
0 0 0 k a (f ) k 1 de la forme k1 k f k1 .
1 1
d’où k a (f ) k1
2
kf k1 . Donc a est continue et jj a jj 2
.
Z x
x
2
Pour f = 1, on a k f k1 = 1 et a (f )(x ) = t dt = 1 est le plus grand élément de l’ensemble
2
2
0 k
a (f ) 1 . k
k (f ) k1 =
1
jj
1 décrit par
f 1 k k
donc a et, en conclusion : a jj = .
2 2
Étude de b ∈ (E1 , E1 ). L’objectif est ici d’obtenir une majoration de
k k de la forme k2 k f k
Z
Pour tout f ∈ E et tout x ∈ [0, 1], on a :
x Z x
x
2
b (f ) 1 1 .

j b (f )(x ) j t jf (t )j dt k f k1 t dt = k f k1
2
Z 1
0
Z 1
0
x 2
1
d’où j b (f )(x ) j dx k f k1 2
dx =
6
kf k1 .
0 0
1
Donc b est continue et jj b jj .
6
1 1
Comme f = 1 donne l’égalité k b (f ) 1 k = , on en déduit jj b jj = .
6 6
Étude de c ∈ (E1 , E1 ). On recherche une majoration de
k (f ) k1 par k3 k f k1 .
Pour tout f ∈ E et tout x ∈ [0, 1], on a :
Z 1 Z 1
c

j c (f )(x ) j t jf (t )j dt jf (t )j dt = k f k1
0 0

Donc k c (f ) k1 k f k1 , et c est continue avec jj c jj 1.

ZL’égalité n’aura pas lieu à cause de la majoration


1
, car la différence Dans ce troisième cas, la borne supérieure
n’est pas atteinte.
(1 ; t ) jf (t )j dt n’est nulle que si f est nulle.
0

Il convient de choisir une suite de fonctions adéquate, par exemple,


fn (t ) = n t n ;1 .

Alors c
;f !(x ) = Z
n
x
n
nt dt =
nx
n+1
, k fn k1 = 1 et
n+1
;f ! k1 =
0
n
k c n
n+1
.

Comme k fn k1 = 1 et k
lim
;f ! k1 = 1,
n !+1
c n

on a sup k c (f ) k1 1, et on peut conclure que jj c jj = 1.


kf k 1 1

57
Chapitre
Chapitre11: :Espaces
Espacesvectoriels
vectorielsnormés
normés

Ex. 10
Soit f ∈ (E, E 0 ) donnée dans des bases (ej )1 et (e ) 0 par la matrice :
" #
A= A ∈
j n i 1 i p

p,n ( ).
ij
E et E 0 étant normés par :
)) )) )) ))
) X ) X( ( X (( ((
k x 0 k1 = )) xi0 ei0 )) =
p
=))) x e ))) = (x (
n n
k x k1 sup xi0
j=1
j j
j=1
j et
) i=1
) 1 i p
1
exprimer la norme de f à l’aide des coefficients de la matrice A.

Solution Commentaires
X p
0
Par définition de A, on a j ∈ [[ 1, n ]], f (ej ) = Ai j ei L’espace E est de dimension finie, donc f
0 1 0 1 i=1 est continue.
X n X X p n On recherche une majoration de k f (x) k1
et f (x ) = f @ xeA= @ A x A e0 .
j j ij j i de la forme M k x k1 .
j=1 i=1 j=1
X00 p
X n
Notons f (x ) = x e avec i i xi0 = Aij xj .

Posons
( (
i=1
M = sup (A (, il vient :
j=1

ij
1 i p

((x 0(( X ((A (( ((x ((


1 j n
n
pour tout i ∈ [[ 1, p ]], i ij j M k x k1 ,
j=1

donc k f (x ) k1 M k x k1 .
On en déduit jj f M jj.
Il existe au moins un couple (k, h ) d’entiers tel que jAkh j = M . Alors :
k f (eh ) k1 = M k eh k1 .
Conclusion : jj f jj = M = sup (Ai j (.
( (
i,j

Ex. 11
Montrer que, quelle que soit la norme k • k choisie sur p ( ), il existe un réel tel que :
(A, B) ∈ 2
p( ) , k AB k k A k k B k.

Solution Commentaires
p
Dans la mesure où A représente un endomorphisme de , par définition : On note encore A l’endomorphisme de p

k AX k canoniquement associé à la matrice A.


kAk = sup
X∈ p f0g k X k
et pour tout couple (A, B), on a : k AB k k A k k B k D’après le théorème 15 (composition d’ap-
plications linéaires continues).

Prenons une autre norme k • k0 de p , elle est équivalente à la précédente : La norme de p( ) ainsi associée à la norme
il existe et > 0 tels que k • k k • k0 k • k ce qui permet k•k de p
est
X (( ((
1
p
de faire les majorations successives :
k A k= sup A .
k AB k0 k A k0 k B k0 .
ij
k AB k kAk kBk 2
1 i p
j=1

Avec = 2 c’est l’inégalité souhaitée k AB k0 k A k0 k B k0 .

58
CHAPITRE

2 Séries numériques
ou vectorielles

A. Généralités . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 60
1. Espace vectoriel des séries à valeurs
dans E . . . . . . . . . . . . . . . . . . 60
2. Séries convergentes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 61
3. Suites et séries . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 64
4. Opérations sur les séries . . . .
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 65
5. Groupement de termes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 65
6. Modification de l’ordre des termes. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 66
B. Séries à termes réels positifs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 68
1. Théorème fondamental – Conséquences . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 68
2. Premier théorème de comparaison . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 70
3. Sommation des relations de comparaison . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 72
4. Théorème de comparaison logarithmique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 77

C. Séries absolument convergentes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 78


1. Absolue convergence . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 78
2. Les espaces 1 et 2 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 81
3. Séries d’éléments d’une algèbre de Banach . . . . . . . . . . . . . . . . . . 81
4. Séries doubles réelles ou complexes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 84

D. Séries alternées . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 86
1. Le critère de Leibniz . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 86
2. Majoration de la somme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 87
Méthodes : L’essentiel ; mise en œuvre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 88
Énoncés des exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 101
Solutions des exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 106

59
Chapitre 2 : Séries numériques ou vectorielles

A. Généralités
désigne le corps des réels ou le corps des complexes et E est un -espace vectoriel normé.

1. Espace vectoriel des séries à valeurs dans E


;
Soit u
! une suite à valeurs dans E.
Définition 1
n n∈
0 0X ! !
On appelle série de terme général un le couple de suites :
;u ! ,
n
uk .
n n∈
k=0 n∈
; ! Xn
La suite U n de terme général Un = uk est dite suite des sommes partielles de la
k=0
série de terme général un .
Une série à valeurs dans (resp. dans ) sera dite réelle (resp. complexe).

Notation 1
La série de terme général un sera notée
Pu . n

Propriété 1

Toute suite Un
; !
Définition d’une série par la suite des sommes partielles
d’éléments de E est la suite des sommes partielles de la série de terme
n∈
(1)
général un avec : u0 = U0 et ", u = U ; U (1)
✎ Bien qu’immédiat, n∈ n n n ;1 . ✎
ce résultat est important : il
montre que toute étude de
suite peut être ramenée à
une étude de série. ; Définition
Soit un
! une2suite à valeurs dans E, définie à partir du rang n ∈ ".
X 0 ; 0!
n n0 0

La série u où u est définie par u 0 = u 0 = . . . = u 0 ; = 0, et u 0 = un pour


n n 0
X 1 n0 1 n

n n0 , est encore appelée série de terme général un et notée un . ✎ (2)


✎ (2) L’intérêt de cette dé- n n0
finition réside en ce qu’elle
uniformise la notion de sé- ; ! X n

rie : dans les développe- Pour la suite Un0 des sommes partielles, on a alors : n∈ , n n0 ) Un0 = uk .
ments ultérieurs, on n’aura k=n0
pas à considérer le cas par-
ticulier des séries définies à
partir d’un certain rang. XDéfinition 3 X
Soit u une série à valeurs dans E , la série
n u (qui est du type défini en définition 2)
n

X n n0

est dite déduite de u par troncature au rang n .


X X
n 0
✎ (3) Remarquons tout de ;
Si U
!
n n∈
;
et U 0
! sont les suites des sommes partielles de u et u n n
suite que les suites (Un )n 0 n n n
0
et (Un0 )n n0 sont de même n n0
nature c’est-à-dire que l’une respectivement, on a : n∈ , n n0 ) Un0 = Un ; Un0 ;1 . ✎ (3)
converge si et seulement si
l’autre converge.
Théorème 1
L’ensemble S (E ) des séries à valeurs dans E est un -espace vectoriel.

☞ On vérifie que c’est un sous-espace vectoriel de E ! E .

60
Généralités

2. Séries convergentes

Une série
P
Définition 4
un à valeurs dans E est dite convergente si et seulement si la suite Un
; ! de
ses sommes partielles est convergente.
Une série non convergente est dite divergente.
X
✎ (4) Dans le cas d’une sé-
rie
n n0
un convergente, la Définition 5
On appelle somme d’une série convergente
P u , et on note :
n

X
somme est notée
+1 X
1 + X
1
+ X n

un et on a : un l’élément de E défini par un = lim uk . ✎ (4)


n !+1
n=n0 n=0 n=0 k=0

X
+1 Xn
; !
Théorème 2
un = lim uk .
n !+1 Une suite vn n∈
d’éléments de E est convergente si et seulement si la série de terme
n=n0 k=n0
✎ (5)
Toute étude de général vn ; vn ;1 , n 1, est convergente. ✎ (5)
suite peut donc se ramener
une étude de série. X n X n
☞ Pour n 1, posons un = vn ; vn ;1 , il vient : Un = uk = vk ; vk ;1 = vn ; v0 ,

donc les suites vn


; ! ; !
et Un sont de même nature.
k=1 k=1

n∈ n∈ !

Propriété 2
Séries composantes
; !
Soit u n n∈
; !
Supposons E de dimension finie et rapporté à une base (ei )1
une suite de E et u i
i p.
, (i ∈ [[ 1, p ]]) ses suites composantes :
n n∈
X
p
i
n∈ , un = un ei .
P
La série un est convergente si et seulement si les p séries composantes
i=1
Pu i
n , (i ∈[[ 1, p ]])

X 0X !
sont convergentes.
X
1
+ 1p +
i
Alors : un = un ei .
n=0 i=1 n=0
X n X n X p
☞ En posant Un = uk , Un =
i i
uk , on a Un =
i
Un ei .
k=0 k=0 i=1

Cas particulier P
Une série
réelles
P P
un à termes complexes est convergente si et seulement si la série des parties
an et la série des parties imaginaires bn sont convergentes.

2
X
1
+ X
1
+ X
1
+
Alors, avec un = an + ibn , (an , bn ) ∈ , (an + ibn ) = an + i bn .
n=0 n=0 n=0

Propriété 3
Deux séries sont dites de même nature lorsqu’elles sont simultanément convergentes ou
divergentes.
X X
✎ (6) Dans les deux cas, il a ) Une série un ∈ S (E ) et une série un s’en déduisant par troncature sont de même
existe n0 ∈ tel que : n n0
n n0 , un =un0 . nature.
Donc les suites (Un )n n0 P
b ) Si deux séries un et
P u 0 ne différent que par un nombre fini de termes, elles sont de
n
et (Un0 )n n0 différent d’une
constante. même nature. ✎ (6)

Conséquence
La nature d’une série
P
un ne dépend donc que du comportement de un pour n les
grandes valeurs de n , on dit que c’est une notion asymptotique.

61
Chapitre 2 : Séries numériques ou vectorielles

2.1 – Reste d’une série convergente


Définition 6
Étant donnée une série convergente
Pu
∈ S (E ) et p un entier naturel. On appelle reste
n
✎ XDans le cas d’une sé-
(7)
+1 X X
rie un définie à partir d’ordre p de cette série et on note Rp la somme de la série un : Rp = un .
n n0
du rang n0 , cette relation de-
X+1
0 X !
n p+1
p
n=p+1

vient :
p n0 , On a alors, pour tout p ∈ , un = Up + Rp Up = un . ✎ (7)
X
+1 n=0 n=0
un =Up +Rp avec
n=n0
Xp
Propriété 4
Up =
n=n0
un . +1 X X
Soit Rn = uk le reste d’ordre n d’une série convergente un .
Remarque : on pourra aussi
rencontrer les notations k=n+1 n n0

X
p;1
a ) Pour tout n n0 , un = Rn ;1 ; Rn .
Up = un
n=n0 b) lim Rn = 0.
X
1
+
n !+1

Rp = un .
n=p 2.2 – Condition nécessaire de convergence
Propriété 5
Pu
Pour qu’une série n ∈ S (E ) soit convergente, il est nécessaire que :
))X ))
∈ "+ , N ∈ 2 )) u )) <
n+p
, (n, p) ∈ ,n N )
) ) k .

☞ La suite Un
; ! des sommes partielles converge vers ∈ E :
k=n

∈ "+ , N ∈ , n > N ) k Un ; k < .


2
X
n+p
; !, on voit que :
En notant que uk = Un+p ; Un ;1 = Un+p ; ; Un ;1 ;
k=n
))X ))
)) u )) <
n+p
n>N )
)
k=n
) k .

Application
, 1
-
La série harmonique un = ,n 1 diverge. En effet :
n

1 1 1
,1- 1
U2n ; Un = + +... + donc U2n ; Un n = .
n+1 n+2 2n 2n 2

(8)
Théorème 3
Pour qu’une série
P
un à valeurs dans E soit convergente, il est nécessaire (mais non
✎ L’exemple de la série
harmonique montre qu’il ne suffisant) que lim un = 0. ✎ (8)
s’agit pas là d’une condition n !+1
suffisante de convergence.
✎ (9) On peut aussi ap-
☞ Il suffit de remarquer que un = Un ; Un ;1 avec lim Un = lim Un ;1 . ✎ (9)
n !+1 n !+1
pliquer la propriété 5 avec
p = 0.
Application pratique
On utilise ce théorème pour mettre en évidence des divergences, par exemple :
un = a n , a ∈ , pour ja j 1, un ne tend pas vers zéro, donc
Pu n diverge.

62
Généralités

Définition 7
Une série dont le terme général ne tend pas vers zéro sera dite grossièrement divergente.

2.3 – Condition nécessaire et suffisante de convergence


Théorème 4

P
Soit E un espace de Banach, par exemple un espace vectoriel normé de dimension finie, et
P
un une série à valeurs dans E .
Pour que un converge, il faut et il suffit qu’elle vérifie le critère de Cauchy, qui se traduit
))X ))
par l’une ou l’autre des formulations équivalentes suivantes :

∈ "+ , N ∈ ,n N ) )
) u )) < ,
2
n+p
(1) , (n, p) ∈
) ) k

))X )) ))X )) k=n

lim sup )
) u )) = 0 ou (ou lim sup )) u )) = 0.)
n+p p
(2)
! 1n + ) )
p∈
k
! 1 ) )
n + p n
k
k=n
; ! converge si et seulement si elle est de Cauchy, c’est-à-
☞ E étant complet, la suite U
k=n

n n∈

dire ∈ "+ , N ∈ , (n, p) ∈ 2


,n N ) kUn+p ; Un ;1 k < .
On obtient ainsi la formulation (1).
))X ))
L’équivalence entre (1) et (2) est claire dès que l’on note que )
) u )) < n+p

))X )) ) ) k pour tout p ∈ ,


k=n

donne l’existence (dans ) de S = sup )


) u )) avec 0 S .
n+p
n
p∈ ) k=n
) k n

Conséquence pratique
P
))X )) u converge par application du critère de Cauchy, on s’efforcera
Pour montrer qu’une série n

de majorer )
) u )) indépendamment de p (p n) par une suite de limite nulle.
p

) ) k=n
k

2.4 – Séries absolument convergentes


P
Définition 8

P
Une série
série
un à valeurs dans E est dite absolument convergente si et seulement si la
k un k ∈ S ( ) est convergente.

Théorème 5
P
Pour que
P
Soit E un espace de Banach et un une série à valeurs dans E .
un soit convergente, il est suffisant mais non nécessaire que
Pu n soit
absolument convergente.

☞ Si P un est absolument convergente, P


) k) un k vérifie le critère de Cauchy, or, on a :
))X )) X
n+p n+p
)) u )) ku
k k k,

donc
P k=n k=n
un vérifie aussi le critère de Cauchy et E étant complet, un est convergente
P
(d’après le théorème 4).
La condition n’est pas nécessaire car il existe des séries réelles qui sont convergentes et
non absolument convergentes. Un exemple est celui de la série harmonique alternée
X (;1)n+1 X
1 (;1)n+1 X
, en effet on sait que diverge et on verra plus loin que
n n n
n 1 n 1 n 1
converge (exemple 2).

63
Chapitre 2 : Séries numériques ou vectorielles

2.5 – Séries semi-convergentes

Une série
P
Définition 9
un à valeurs dans E est dite semi-convergente si et seulement si elle est
convergente mais non absolument convergente.

3. Suites et séries
P
; !
On peut, dans certains cas, conclure à la nature d’une série un en étudiant directement la suite
Un de ses sommes partielles. Pratiquement, ceci sera possible lorsque l’on pourra donner de
X
n
Un = uk une expression simple en fonction de n .
k=0
X
Exemple 1 La série géométrique a , a∈
n
, (par convention a ∈ , a 0 = 1).
n 0
X n
k 1 ; a n+1
.
Si a ≠ 1 Un = a =
1;a
k=0
1
Pour ja j < 1, lim a n+1 = 0, donc lim Un = .
n !+1 n !+1 1;a
X
+1
n 1
.
La série géométrique est alors convergente avec a =
1;a

Pour ja j 1, a n ne tend pas vers zéro, donc


Pa n=0
n
est grossièrement divergente.

Formulaire 1
La série géométrique
Pa n
∈ S ( ) converge si et seulement si ja j < 1 et dans ce cas :
+1
n
X 1
.
a =
1;a
n=0

X (;1) n+1
Exemple 2 La série harmonique alternée
n
.

1
Z 1
n 1

k ;1 ") ✎
(10) Sachant que = t dt , (k ∈ , il vient : ✎ (10)
k
Z 0X !
✎ Ce qui paraı̂t être
ici une «astuce» est en fait
une méthode liée aux séries X (;1)
n
0
k+1 1 n Z 1
1 ; ( ;t ) n
k ;1
entières (voir le chapitre 5). Un = = (;t ) dt = dt .
k 1+t
Z
k=1
((Z (( Z 0 k=1 0

1
dt
n 2 et (
( 1
(;t )
dt (
(
n 1
t n dt =
1 1
.
Or,
0 1+t
=
( 0 1+t ( 0 n+1
. D’où jUn ; n 2j
n+1

Ce qui montre que la série harmonique alternée est convergente, de somme :


X
1
+
(;1) k+1
= lim Un = n 2.
k n !+1
k=1

Exemple 3
Pu ; hn .
Série n
; !
dont le terme général s’écrit
u =h
D’après le théorème 2, la suite h et la série
Pu n
n n+1

n sont de même nature et, dans le cas de


la convergence, on a :
✎ (11) Il suffit de remarquer
que : X
1
+ X
1; +
!
n∈ , un = hn+1 ; hn = ;h0 + lim hn ✎ (11)
n X n=0 n=0
n !+1
Un = uk =hn+1 ;h0 .
k=0 .../

64
Généralités

X 1
.
Application. Étude de la série Arctan 2
/... n 0
n +n+1
On dit parfois que la sim-
plification de la somme 1
On a ici n∈ , Arctan 2 = Arctan(n + 1) ; Arctan n
est due à un téléscopage n +n+1
ou encore que la série est
télescopique.
donc, puisque lim Arctan(n + 1) = , la série proposée converge avec :
n !+1 2
X +1
1
.
Arctan 2
=
n +n+1 2
n=0

4. Opérations sur les séries


P u et P v sont deux séries à valeurs dans E et un scalaire (
Si
P u converge, alors P u converge et on a :
n

n
n

n
∈ ).

X1 X1 + +
un = un .

Si
P u et P v
n n
P ;u + v ! converge, et on a :
convergent, alors
n=0

n n
n=0

X
1
+
;u + v ! = X
1 X 1 + +
n u + n v . n n

✎ (12) Si
P un et
P vn Si
Pu n converge et
Pv n
n=0

diverge, alors
P(u n=0

n
n=0

+ vn ) diverge. ✎ (12)

dire a priori de
P
divergent, on ne peut rien
(un +vn ).

5. Groupement de termes
Soit
PDéfinition 10
u une série à valeurs dans E , et
n une application strictement croissante de
dans telle que (0) = 0.

✎ (13) Exemple X
(n+1);1
Pu
P P
: n 2n,vn =u2n +u2n+1 .
un et vn ne sont pas
La série de terme général vn =
k= (n)
uk est dite déduite de n par groupement

nécessairement de même des termes ou par sommation par tranches (définies au moyen de la fonction ). ✎ (13)
nature : par exemple, pour
P un diverge et
P
un =(;1)n et vn =u2n +u2n+1 ,
vn con- On conserve les notations de la définition 10.
verge (série nulle).
Théorème 6
Pu Pv X
1+ X
1
+
a ) Si n converge, alors n converge et vn = un .

b ) Si
Pv n diverge, alors
Pu n diverge.
n=0 n=0

(14)

Xn

; ! P v , est
Vn =
k=0
vk
; !
extraite de U , suite des sommes partielles de
n
Pu .
a ) Cette proposition résulte de ce que Vn , suite des sommes partielles de
n ✎ (14)
n

X
(n+1);1
b ) C’est la contraposée de la proposition a).
= uk
k=0

=U (n+1);1
Théorème 7
Si lim un = 0 et s’il existe M ∈ " tel que n ∈ , (n + 1) ; (n ) M , alors
P u et P v
n !+1
n n sont de même nature.

65
Chapitre 2 : Séries numériques ou vectorielles

;P u ! ) ;P v converge!.
☞ a ) D’après le théorème 6, on a déjà : converge
;P v ! ;P u converge!.
n n

b) Montrons maintenant : n ) converge n


Lemme :
Quel que soit n ∈ , il existe pn ∈ , unique, tel que
;p ! n < ;p + 1!.
n n
De plus, on a lim pn = +1.
n !+1
Si pn existe, on a pn = max p ∈ , (p)
$ %
n , d’où l’unicité.

$ %
Remarquons que, pour tout k ∈ , on a (k ) k , il en résulte que le sous-ensemble de
, p ∈ , (p) n est majoré par n , comme il est non vide (il contient 0), il admet un
plus grand élément, ce qui assure l’existence de pn .
X" p
#
En écrivant (p) = (p) ; (0) = (k ) ; (k ; 1) pM , on obtient :

n<
;p +1
! ;p k=1
+1 M
! donc lim pn = +1.
n n
n !+1
Démonstration de b)
)) ; !; )) ; !;
)) X pn +1 1
)) X pn +1 1

k=) u )
Formons k Vp n ; U n
)) k=n+1
))
k
k=n+1
k uk k.

On a lim un = 0 donc, pour tout n ∈ , il existe an = sup k up k et lim an = 0.


n !+1

En remarquant que
;p n
!
+1 ;1;n M , on obtient :
p n n !+1

k Vp n ; U n k Man et donc lim Un ; Vpn = 0.


n !+1
X
1
+
Par ailleurs, en posant V = vn , on a lim Vn = V , donc, puisque (d’après le
n !+1
n=0
lemme) lim pn = +1, il vient lim Vpn = V , et, finalement lim Un = V .
n !+1 n !+1 n !+1

(;1)n
Exemple 4 un = n, n 2. ✎ (15)
X n + (;1)
X
deux exemples,
P
✎ (15) Dans chacun de ces
vn pourra n 2
un est de même nature que
n 1
vn , avec :

être étudiée au moyen de la 1 1 ;1


règle des équivalents car vn vn = u2n + u2n+1 =
2n + 1
; 2n = 2n (2n + 1) .
est de signe constant (cf. sec-
tion B). 0 !
cos 2n
3
Exemple 5 un = , n 1.
X n
X
un est de même nature que vn , avec :
n 1 n 0
;1 1 1
vn = u3n+1 + u3n+2 + u3n+3 = ; +
2(3n + 1) 2(3n + 2) 3n + 3
; 9n ; 5
= .
2(3n + 1)(3n + 2)(3n + 3)

6. Modification de l’ordre des termes


PDéfinition 11
Soit
La série
Pun une série à valeurs dans E et une permutation de .
vn de terme général vn = u (n) est dite déduite de un par modification de
P
l’ordre des termes ou par réarrangement (associé à la permutation de ).

66
Généralités

Remarques
1 ) Un réarrangement peut modifier la nature d’une série.
X (;1)n+1
.
Considérons, par exemple, la série harmonique alternée un , un = ✎
n
n 1
✎ (16) On a vu à l’occasion (16)
de l’exemple 2 qu’il s’agit
d’une série convergente. On peut réarranger un
; ! en une suite un0
; ! telle que
P u 0 puisse, par un regrou-
n
P v vérifiant, pour tout n ∈
n 1 n 1
1
pement de termes, donner une série , vn > .
; !
n
n+1
Il suffit en effet de définir u 0 de façon à pouvoir poser :
n

v0 = 1
1 1 1 1 1
v1 = ; + + +... + >
2 3 5 15 2
1 1 1 1 1
v2 = ; + + +... + >
4 17 19 51 3
...........................

1 1 1 1
vn = ; + +... + >
2n 2pn + 1 2pn+1 ; 1 n + 1
etc.
X 1
(L’existence de pn+1 est assurée par le fait que la série est divergente.)
2k + 1
k pn

Par construction
P v est divergente car X v
n
n ;1
1+
1 1
+ . . . + , ✎ (17) donc, d’après
k
2 n
✎ (17)
et on sait que
lim 1+ 21 + . . . + n1 =+1. le théorème 6,
P u 0 est également divergente.
n
k=0

n !+1
Par modification de l’ordre des termes, on a ainsi transformé une série convergente en une
série divergente.

Considérons toujours la série harmonique alternée


Pu
2 ) Un réarrangement peut, sans changer la nature, modifier la somme d’une série.
n transformée par la modification de
l’ordre des termes en :
X 0 1 1 1 1 1 1 1 1
un = 1 ; ; + ; + . . . + ; ; + ;...
2 4 3 6 2n ; 1 2(2n ; 1) 4n 2n + 1
n 1
X 0
D’après le théorème 7, un est de même nature et a éventuellement même somme que :

X 0 ! n 1
0 ! 0 !
1 1 1 1 1 1 1 1
vn = 1; ; + ; ; +...; + ; +...
2 4 3 6 8 4n 2n + 1 2(2n + 1)
n 1
X 1 X
Or, on constate que vn = un .
2
n 1 n 1
X X 0 1 X
1
+
En conséquence, vn et, donc, un sont convergentes, de somme un .
2
n 1 n 1 n=1
Le réarrangement «a divisé la somme par 2» !

P
Définition 12

✎ (18) Des exemples nous


Une série
convergente et que toute série
P
un à valeurs dans E est dite commutativement convergente lorsqu’elle est
vn qui s’en déduit par modification de l’ordre des termes
seront fournis par les séries à
termes réels positifs et les sé- est convergente, de même somme. ✎ (18)
ries absolument convergentes.

67
Chapitre 2 : Séries numériques ou vectorielles

B. Séries à termes réels positifs


Certains résultats de cette section font appel à la notion de fonction intégrable sur un intervalle
quelconque qui sera développée dans le chapitre 6. Leur étude pourra être réservée à une seconde
lecture.
Remarques préliminaires
On a vu que l’on ne change pas la nature d’une série lorsque l’on modifie un nombre fini de
termes. Les résultats qui suivent concernant la nature des séries à termes positifs sont donc

Si
P
valables pour les séries à termes positifs réels à partir d’un certain rang.
un est à termes réels négatifs, à partir d’un certain rang,
P
;un est de même nature
et à termes réels positifs à partir d’un certain rang. Le présent paragraphe permet donc
d’étudier les séries réelles de signe constant à partir d’un certain rang.

1. Théorème fondamental – Conséquences


Théorème 8
P
; !
Pour qu’une série
Un
un à termes réels positifs soit convergente, il faut et il suffit que la suite
de ses sommes partielles soit majorée.
✎ (19) Dans le cas de la di- X
1
+
vergence Dans ces conditions, on a un = sup Un . ✎ (19)

; !
lim Un =+1. n∈
n=0
n !+1
☞ Il suffit de remarquer que U n est, dans ce cas, une suite croissante.

Remarque
X
1
+
On a alors, n ∈ , Un U avec U = un .
n=0

Une série
P
Corollaire 1
un à termes réels positifs et une série
Pv n s’en déduisant par sommation par
tranches sont de même nature.
; ! ; !
☞ SoitP Un et Vn les suitesPde sommes partielles.
Si
Si
Pu
u converge, on sait que
n v converge et les sommes sont égales (cf. théorème 6).
n

n diverge, on a lim Un = +1 donc lim Vn = +1, car Vn


; ! ; !
est extraite de Un .
+1 +1

Une série
P
Corollaire 2
un à termes réels positifs et toute série
P
u (n) , qui s’en déduit par réarrange-
✎ (20) Toute série conver- ment, sont de même nature. Si elles convergent, elles ont même somme. ✎ (20)
gente à termes réels positifs
est donc commutativement
convergente. ☞ Notons pour tout n ∈ , vn = u (n) :
X n X n Xn
Un = uk et Vn = u (k) = vk .

(i ) Supposons
Pu
n convergente.
k=0 k=0 k=0

En remarquant que la positivité des uk donne :


X N
$ %
Vn uk où on a posé N = max (k ) / 0 k n

le théorème 8 donne que


k=0
Pv n est convergente.
X
1
+ X
1
+
De plus, avec U = un et V = vn , on obtient alors V U.
n=0 n=0

68
Séries à termes réels positifs

Pv
(ii ) En remarquant que pour tout n ∈
Pv , un = v
Pu ;1 (n), la proposition (i ) ci-dessus montre
que, si n converge, alors
Les propositons (i ) et (ii ) prouvent que
P
;1 (n) =
un converge si et seulement si
n est convergente avec U V .
Pv n converge
et que, dans le cas de la convergence, elles ont même somme.

Théorème 9
Comparaison d’une série et d’une intégrale
Soit f une application de [a, +1[ dans , (a ∈ + ), continue par morceaux, positive et
décroissante.
Z n
a ) La série de terme général wn = f (t )dt ; f (n ) (n a + 1) est convergente.
n ;1

"ba,) +La1série
". ✎de terme général u
(21)
n = f (n ) converge si et seulement si f est intégrable sur
✎ (21) Dans la pratique,
ce résultat permettra de ra-
mener l’étude de la nature
d’une série à celle d’une ☞ a ) wn n’a de sens que pour n n0 + 1, où n0 est le plus petit entier naturel tel que n0 a.
intégrabilité.
Puisque f est positive décroissante, pour tout n n0 + 1, on a :
X n
; ! ; !
0 wn f (n ; 1) ; f (n ) donc Wn = wk f n 0 ; f (n ) f n0 .

La série
Pw n
k=n0 +1
à termes réels positifs est donc convergente d’après le théorème 8.
Xn
; !
b ) Posons Un = uk , n n0 ; avec la relation de Chasles on obtient :

XZ Z
k=n0
n k X
n n ; !
Wn = f (t )dt ; f (k ) = f (t )dt ; Un + f n0
k ;1 n0
k=n0 +1
; !
k=n0 +1
; ! Z n
donc, puisque lim W existe (d’après a)), les suites U et I avec I =
n f (t )dtn n n
! 1 n +
" " n0

Z
sont de même nature. La fonction f étant positive, on sait qu’elle est intégrable sur n , +1
n
0

(22)
si et seulement si la suite de terme général I = f (t )dt est convergente ✎
n donc
✎ (22) Voir le chapitre 6.
si et seulement si la série
P u est convergente. n
n0

Application
X 1
Série de Riemann : , ( ∈ ).
n
n 1
Si 0, la série est grossièrement divergente.
X 1 1
Si > 0, par application du théorème 9, converge si et seulement si x est
n x
" "
intégrable sur 1, +1 , donc si et seulement si
n 1
> 1. ✎ (23)
✎ (23) Voir le chapitre 6.
Formulaire 2
X 1
✎ (24) Remarque converge si et seulement si > 1.
n
Ce nombre a été étudié en n 1
Analyse MPSI, chapitre 9.
Euler en a fourni les 16 pre- La constante d’Euler
mières décimales en 1781.
À 5.10;5 près, on a : Il existe un réel appelé constante d’Euler tel que lorsque n tend vers +1 :
≈0,5772 X1 n
et plus précisément : = nn + + o(1) ✎ (24)
0,57 721 < < 0,57 722. k
k=1

69
Chapitre 2 : Séries numériques ou vectorielles

1
☞ Il suffit d’appliquer le théorème 9 avec f : t .
Z n
dt 1
t

La série de terme général wn = ; (n 2) est convergente d’où l’existence


n ;1 t
Xn
n
0 X 1!
n
d’un réel tel que : = lim wk = lim nn; .
n !+1 n !+1 k
k=2 k=2
On obtient le résultat annoncé avec =1 ; .

X 1
Série de Bertrand : ( ∈ ).
n 2
n( n n)

Soit a = sup 2, e;
; !, f : x 1
est positive, décroissante sur a, +1 .
" "
x( n x)
X 1 1
Ainsi est convergente si et seulement si x est intégrable sur
n( n n) x( n x)
"a, +1" donc aussi si et seulement si t " n a, +1".
n 1
1
(25) est intégrable sur ✎ (25)
✎ Utiliser le change- t
ment de variable défini par
Formulaire 3
t = n x (cf. chapitre 6).
X 1
converge si et seulement si > 1.
n 2
n( n n)

2. Premier théorème de comparaison

Soit
PThéorème
u et
P v 10deux séries à termes réels positifs telles que n ∈ , 0 un vn . Alors :
P u converge, il suffit que P v converge, et, dans ce cas,
n n

a ) pour que n n
X 1 X 1 + +
n∈ , 0 uk vk .

b ) pour que
Pv n diverge, il suffit que
Pu k=n

n diverge.
k=n

X n X n
☞ Notons Un = uk et Vn = vk , on a n ∈ , 0 Un Vn .
k=0 k=0

a ) La proposition a) est alors conséquence immédiate du théorème 8, et par passage à la


X p
Xp
X
1
+ X
1
+
limite, l’inégalité 0 uk vk donne 0 uk vk .

b ) D’autre part, si
Pu k=n k=n

diverge, on a lim Un = +1, donc, de Un


k=n k=n

Vn , on déduit
lim Vn = +1 et
Pv n

n
n !+1
diverge : c’est la proposition b).
n !+1

Applications

P P
Critère de domination
Soit
; !
un et
; !
vn deux séries à termes réels positifs au voisinage de +1 telles que
un = o vn (resp. un = O vn ) quand n ! +1. Alors :
P v converge ) P u converge ;
P u diverge ) P v diverge.
n
n n
n

70
Séries à termes réels positifs

☞ Dans les deux cas, il existe a > 0 et un rang n0 tels que, pour tout n
X X
n0 , 0 un avn .
Il suffit alors d’appliquer le théorème 10 aux séries tronquées un et vn .
n n0 n n0

✎ (26) Remarque. * +
1
Critère de Riemann ou règle n un ✎ (26)
P
Les conditions un =o Soit un une série à termes réels positifs.
* + n
a ) Pour que
Pu
et un =O 1
n
se tra- n
,converge,
1
- il suffit qu’il existe > 1 tel que :
,1-
duisent respectivement
un = o (resp. un = O ) quand n tend vers +1.
par lim n un =0 et n n
n !+1
(n un ) est bornée d’où le b ) Pour que
Pu n diverge, il suffit qu’il existe 1 tel que :
nom de la règle.
1 ; !
= o un (resp.
1 ; !
= O un ) quand n tend vers +1.
n n

☞ On applique le critère de domination sachant que


P 1
converge lorsque > 1 et diverge
n
lorsque 1.

X 1 2
Exemple. Les séries de Bertrand : , ( , )∈ .
n 2
n ( n n)
Le cas = 1 a été étudié précédemment.
1 1
Noter, que pour 0, l’inégalité peut être utilisée.
n( n n) n
Cas > 1 : considérons réel tel que 1 < < .
n un = n ; ( n n ); , et, puisque ; < 0, il vient :
On a
,1-
lim n un = 0 c’est-à-dire un = o ✎ (27)
✎ (27) Noter que ceci est
vrai quel que soit .
n !+1

D’après la règle de Riemann,


Pu n est convergente.
n

1;
Cas <1: on a ici nun = n ( n n ); , et, puisque 1 ; > 0, il vient :

lim nun = +1 c’est-à-dire


1
= o un
; ! ✎ (28)
✎ (28) De nouveau quel
que soit .
n !+1
D’après la règle de Riemann,
Pu n est divergente.
n

Formulaire 4
X 1
converge si et seulement si ( > 1) ou ( = 1 et > 1).
n 2
n ( n n)

Soit
P un et
P
Règle des équivalents
vn deux séries réelles telles que, au voisinage de +1, vn 0 et un vn .
Alors, on a également un 0 au voisinage de +1 et les deux séries sont de même nature.

☞ On a, lorsque n tend vers +1, un ; vn = o(vn ) et vn 0.


1 3
Il existe donc n0 ∈ tel que, pour tout n n0 , jun ; vn j v , donc un v et
2 n 2 n
✎ (29) Remarquer que vn 2un . ✎ (29) On conclut avec le théorème 10.
vn 2un donne un 0.

Remarque
Cette règle s’applique aux séries de signe constant à partir d’un certain rang, mais elle est
en défaut si les séries comparées ne sont pas de signe constant au voisinage de +1, (voir
Mise en œuvre, Exercice 8).

71
Chapitre 2 : Séries numériques ou vectorielles

Application. Étude pratique d’une série


Pu n .
On s’intéresse à des séries de signe constant à partir d’un certain rang.
✎ (30)
Il est clair qu’il faudra
s’efforcer de trouver vn la plus
Dans de nombreux cas, on pourra :
1 ) déterminer une série
P
vn telle que vn un , donc de même nature que
Pu n ;
simple possible.
2) puis conclure à la nature de
Pv n
+1

soit directement soit avec la règle de Riemann. ✎ (30)


p p
Exemple 6 3
n 3 + an ;
Étude de la série de terme général un =
,
1 a 3
- ,1-
n 2 + 3, (a ∈ ).

En développant un on obtient : un = ; +O .
n 3 2 3

9
,a 3
-1 Pu
n

Si a ≠ , un ; et n diverge d’après la règle des équivalents.


2 3 2 n

9
,1- Pu
Si a = ,u = O et converge d’après la règle n un .
2 n n
3 n

1
. 1+ 1 1; 1
/
Exemple 7 Étude de la série de terme général un =
n
(n + 1) n ; (n ; 1) n .

, - 1+ 1
* + * +
n n + 1+ 1
1+ 1 1+ 1 1 n n 1+ 1
n n n
(n + 1) n = n n 1+ =ne .
n
, 1
- , 1
- , 1
-, 1 , 1 -- 1
,1- , nn
-
(31) Or 1+ n 1+ = 1+ +o = +o = o . ✎
✎ Le terme prépondérant
n n n n n n n n
nn .
en exposant est donc n (31)

n n +o
* + nn , , --
1+ 1 n n nn nn
Donc (n + 1) n =ne =n 1+ +o = n + n n + o ( n n ).
n n
* +
✎ (32) Les séries de Bertrand 1; 1 ; nn n +o nn
n
ne font pas partie des séries De même (n ; 1) n =ne = n ; n n + o ( n n ).
de référence admises par le 1+ 1 1; 1 nn
programme. Il faudra donc, Finalement (n + 1) n ; (n ; 1) n = 2 n n + o( n n ) et un 2 .
dans une telle situation, être
en mesure de conclure avec la D’après l’étude des séries de Bertrand,
Pu n converge si et seulement si
n
> 1. ✎ (32)
règle de Riemann.

3. Sommation des relations de comparaison


3.1 – Cas des séries convergentes
Théorème 11

P u et P v deux séries à termes réels telles que :


Sommation des prépondérances
Soit
P v est à termes positifs à partir d’un certain rang,
n n

P v converge,
n

n
un = o(vn ) quand n tend vers +1.
Alors les restes d’ordre n :
X
1+ X
1
+
Rn = uk et Tn = vk

vérifient Rn = o Tn
; ! quand n tend vers +1. k=n+1 k=n+1

☞ P
Pour tout > 0, il existe n0 ∈ tel que, pour tout n n0 , jun j vn .
La série un est absolument convergente d’après le premier théorème de comparaison.

72
Séries à termes réels positifs

(( X ( 1
(( 1 u ((( X
+ + X
1
+
Pour tout n n0 , on a
( k=n+1
( ju j k
k=n+1
k
k=n+1
vk c’est-à-dire jRn j Tn .

Théorème 12

P u et P v
Sommation des équivalences
Soit
P u converge,
n
n n deux séries à termes réels positifs à partir d’un certain rang telles que :

un vn quand n tend vers +1.

Alors,
Pv+1
n converge également et les restes Rn et Tn vérifient Rn Tn .
+1


; !
On a ici un ; vn = o vn . Le théorème 11 s’applique et donne :
X 0X !
1
+
(un ; vn ) = o
1 +
vn c’est-à-dire Rn ; Tn = o Tn .
; !
k=n+1 k=n+1

X
1
1
+
Exemple 8 Trouver un équivalent simple de 2
quand n tend vers +1 :
k=n
k

1 1
a ) en considérant la série de terme général vn = ; ,
Z
n
n+1
n+1
dx
b ) en considérant la série de terme général wn = .
0 !
2
n x
1 1 X
1 +
1 X
1
+
1 1
a ) vn =
n (n + 1) 2. D’après le théorème 12, on a alors 2
; .
n k k k+1

X
1
+
0 ! X
1
+
k=n k=n

1 1 1 1 1
Or ; = donc 2
.
k k+1 n k n
k=n

1
Z n+1
dx 1
k=n

1
b ) De 2 on déduit wn 2
.
2 2
(n + 1) n
1Z
n x n
X
1 +
1 X+ k+1
dx
.
D’où, d’après le théorème 12, 2
k=n
k k=n k x2
1Z
X+ k+1 XZ
p;1 k+1
dx dx
Écrivons alors = lim .
2
k=n k x p!+1
k=n k x2

✎ (33) Après l’étude du cha- Avec la relation de Chasles, il vient :


1Z
X Z 0 !
XZ
pitre 6, on écrira directe- + k+1 p
+1
dx dx 1 1 1
k+1
dx 2
= lim 2
= lim ; = , ✎ (33)
ment = k x p!+1 n x p!+1 n p n
x2 k=n
Z k=n
+1
k
X
1
+
1 1
.
dx
=
1
. d’où, finalement, 2
k n
n x2 n k=n

Exemple 9 Trouver un équivalent simple quand n tend vers +1 :


X
1
+
1 X
1+
1
a ) de An = > 1, b ) de Bn = > 1.
k k( n k)

1
k=n
Z n+1
dx 1 1
k=n
Z n+1
dx
a ) De on déduit et le théorème 12 donne :
(n + 1) n x n n n x

X
1
+ 1Z
X
+ k+1
1 dx
.
k k x
k=n k=n

73
Chapitre 2 : Séries numériques ou vectorielles

✎ (34) Après l’étude du cha- 1Z


X
+ k+1 XZ
p;1 k+1
1Z
pitre 6 on écrira directement dx dx
X
+ k+1
dx
Or
k x
= lim
p!+1 k x
et avec la relation de Chasles :

XZ Z
k=n k=n
x +1
k=n
Z k
+1
k+1
dx
= lim
p
dx
= lim
n
1;
; p1;
=
1
✎ (34)
=
dx
k=n k x p!+1 n x p!+1 ;1 ( ; 1)n ;1
n x
1 1
= . d’où, finalement, An .
( ;1)n
( ; 1)n ;1
;1

✎ (35) On peut procéder 1


Zn+1
dx
comme ci-dessus ou, avec le
b ) On a de même d’où on déduit d’après le théorème 12 :
n( n n) x( n x)
1Z 1Z
n
chapitre 6, écrire directement
X
+ k+1 X+ k+1
dx 1
dx
= Bn c’est-à-dire Bn . ✎ (35)
x( n x) x( n x) ( ; 1)( n n ) ;1
Z 1 k k=n k
k=n
+
dx

n x( n x)
.
3.2 – Cas des séries divergentes
Théorème 13

P P
Sommation des prépondérances

P
Soit un et vn deux séries à termes réels telles que :

P vn est à termes positifs à partir d’un certain rang,


vn diverge,
; !
un = o vn quand n tend vers +1.
Alors, les sommes partielles :
X n Xn
Un = uk et Vn = vk

; !
vérifient Un = o Vn quand n tend vers +1.
k=0 k=0

☞ Pour tout > 0, il existe n0 ∈ tel que, pour tout n n0 , jun j


2
vn .

Xn
En écrivant, pour n n0 , Un = Un0 + uk , on obtient :
k=n0 +1
X n
jUn j jUn0 j + 2 vk soit aussi jUn j jUn0 j ; 2 Vn0 + 2 Vn .
k=n0 +1
jUn0 j ; Vn0
2
Par ailleurs, on a lim Vn = +1 donc lim = 0 et il existe :
n !+1 n !+1 Vn

n1 ∈ tel que pour tout n n1 jUn0 j ; Vn0 Vn .


2 2
Finalement, n max(n0 , n1 ) ) jUn j Vn , d’où la conclusion.

Théorème 14

P P
Sommation des équivalences

P
Soit un et vn deux séries à termes réels positifs à partir d’un certain rang et telles que :
vn diverge,
un vn .

Alors,
+1
Pu n diverge également et les sommes partielles Un et Vn vérifient Un Vn .
+1


; !
On a ici un ; vn = o vn . Le théorème 13 s’applique et donne :
X 0X !
n
(uk ; vk ) = o
n
vk c’est-à-dire Un ; Vn = o Vn .
; !
k=0 k=0

74
Séries à termes réels positifs

1 * ; ! +
Exemple 10 Vérifier que, lorsque n tend vers +1
n nn
n n (n + 1) ; n nn .

X 1 n
.
En déduire un équivalent simple, quand n tend vers +1 de
k nk
k=2

Un calcul de développements asymptotiques donne


;
n n (n + 1) ; n ( n n )
! 1
.
n nn
X 1
D’après l’étude des séries de Bertrand, est divergente à termes réels positifs, donc
n nn
n 2
Xn
1 X;
n
! soit :
le théorème 14 donne n n (k + 1) ; n n k
k nk
k=2 k=2
Xn
1 " n ; n(n + 1)! ; n #
n2 n ( n n ).
k nk
n=2

X n
1
Exemple 11 Trouver un équivalent simple, quand n tend vers +1, de < 1.
k( n k)
k=2
X 1
La série de Bertrand avec < 1 est divergente.
k( n n)
n 2
1
✎ (36) Pour x est décroissante au voisinage de +1, ✎ (36) il existe donc n0 ∈ tel que,
sur ]1,+1[.
0 c’est vrai x( n x)
1
Z n+1
dx 1
pour tout n n0 et on en déduit :
(n + 1)( n (n + 1)) x( n x) n( n n)
1
Z n
n+1
dx
. ✎ (37)
✎ (37) puisque n( n n) x( n x)
XZ
n
(n+1)( n(n+1)) n( n n) .
X n
1
n k+1
dx
.
Le théorème 14 donne alors
k( n k) k x( n x)

Xn
1
Z n+1
k=2

dx
k=2

Soit .
k( n k) 2 x( n x)
k=2
Xn
1 ( n (n + 1))1; ; ( n 2)1; ( n n )1;
.
D’où encore
k( n k) 1; 1;
k=2

Cas d’une suite un


; !
Application : développement asymptotique d’une suite
∈ croissante telle que lim un = +1.
;u !n
n !+1
est, à une constante additive près, la suite des sommes partielles de la série de terme
Xn
général positif vn = un ; un ;1 : Vn = vk = un ; un0 .
k=n0 +1
On a alors un
Cas d’une suite un
; !
Vn et pour la série Vn on peut essayer d’appliquer le théorème 14.
∈ monotone telle que lim un = ∈ .
n !+1
On introduit encore la série de terme général vn = un ; un ;1 et dans ce cas :
X
1+
; un = lim uN ; un = vk .
N !+1

On est ramené à chercher un équivalent de Rn reste d’ordre n de la série


k=n+1
Pv n dont le terme
général est de signe constant : on peut essayer d’appliquer le théorème 12.

75
Chapitre 2 : Séries numériques ou vectorielles

Exemple 12
; ! 1, un = en n ;n n !
; !
Soit un
et v


telle que u0 = 1 et
définie par n∈
n
, vn = n un .
n
a ) Montrer qu’il existe et réels tels que vn = n n + + o(1).
p
b ) En déduire qu’il existe K réel tel que, lorsque n tend vers +1, un K n . On ne demande
pas de calculer K .
,u -
n+1
a ) Soit wn = vn+1 ; vn = n , après simplification :
un
, 1
- 1
,1-
wn = 1 ; n n 1+ d’où wn = +o .
n 2n n
Xn
1 X1
n X1 n
Le théorème 14 donne alors wk et sachant que n n , on en
2 k k +1
k=1 k=1 k=1
1
déduit vn n n.
+1 2
1
, 1
-
Formons donc maintenant xn = vn+1 ; n (n + 1) ; vn ; n n , on obtient :
2 2
, 1
- , 1
- , 1
-, 1 1
, 1 --
xn = 1 ; n+ n 1+ =1; n+ ; + .
2 n 2 n 2n 2 3
,1- n

Donc xn = 2 , et la série de terme général xn est absolument convergente.


n
X
n ;1
1 X
n ;1
Sachant que xk = vn ; n n ; v1 , de lim xk = A on déduit :
2 n !+1
k=1 k=1
1
vn = n n + A + v1 + o(1).
2
p p
b ) Avec le a), on obtient un = evn = ne +o(1) donc un K n où on a posé K = e .

Exemple 13
; ! définie par u = X th k ; n.
Soit la suite un
n

n∈ n

; ! est convergente.
a ) Montrer que u n
k=0

b ) On pose = lim un , trouver un équivalent simple de ; un .

a ) La suite un
; ! ! est1 de même nature que la série P v
n +

n avec vn = un ; un ;1 (n 1).
!

On a ici vn = th n ; 1 =
; 2e;2n
donc vn ;2e;2n et
Pv n est de
1 + e;2n
même nature que la série géométrique
P e; , c’est-à-dire convergente. 2n
n !+1

X 1
;u ; u !, avec le théorème 12, on obtient :
+
b ) En écrivant ; u = n k k ;1
k=n+1
X
1
+
;2k 2e;2n
.
; un ;2 e donc ; un
1 ; e2
k=n+1

Théorème 15
La formule de Stirling
p
Lorsque n tend vers +1 : n! n n e;n 2 n.

✎ (38) La démonstration de ☞ ✎ (38) D’après l’exemple 12, il existe un réel K tel que :
p
ce résultat n’est pas exigible.
n ! K n n e;n n (1)
Il reste à évaluer K , ce que l’on peut faire avec les intégrales de Wallis étudiées en Analyse
– MPSI, chapitre 9, exemple 12 :

76
Séries à termes réels positifs

Z 2 (2n )!
en posant Wn = sinn x dx , on a pour tout n ∈ , W2n = et au voisinage
r 0 22n (n !)2 2

de +1, Wn (2).
2n
s
4n
Avec (1), on obtient après simplication W2n p et d’après (2), lim W2n =1
K 2n n !+1
p
d’où K = 2 . La formule en résulte.

4. Théorème de comparaison logarithmique

Soit
PThéorème
u et
n
P v16deux séries à termes réels strictement positifs.
n
On suppose qu’il existe n0 ∈ tel que :
un+1 vn+1
n∈ , n0 n ) .
un vn
Alors :
a ) pour que
Pu converge, il suffit que
P v converge,
Pv P u diverge,
n n

b ) pour que n diverge, il suffit que n

X
1
u X
1+
n
+
c ) dans le cas a), pour tout n n0 , on a uk vk .
vn
k=n k=n

un Yu
n ;1
un0
☞ On a n > n0 ,
un0
=
uk
k+1
donc n n0 , un v et les propositions a)
vn0 n
k=n0

Supposons
Pv
et b) résultent du théorème 10.
n convergente.
un X
1
+
un X
1
+
On a, pour tout k n n0 , uk v d’où uk vk .
vn k vn
k=n k=n

Règle 1

Soit
Pu
Critère de d’Alembert
n une série à termes réels strictement positifs.
# "
a ) S’il existe k ∈ 0, 1 et n0 ∈ tels que n ∈ , n n0 )
un+1
k,
un
Pu X
1 +
kun
.
alors, n converge, et pour tout n n0 0 Rn = uk
1;k
k=n+1

b ) S’il existe n0 ∈ tel que n ∈ ,n n0 )


un+1
1, alors
Pu n diverge
un
grossièrement.
un+1
c ) S’il existe = lim , alors :
Pu n !+1 un
si
si
< 1,
> 1,
Pu n

n
converge,
diverge grossièrement,
si = 1, on ne peut rien dire.

77
Chapitre 2 : Séries numériques ou vectorielles

vn+1
☞ Introduisons la série géométrique de terme général vn = k n :
vn
= k.

a ) est conséquence immédiate du théorème 16,


b ) résulte de ce que un
; ! est croissante, donc n n0 , un un0 > 0.
n n0

un+1
c) Si < 1, soit k tel que < k < 1, puisque lim = , il existe n0 ∈ tel
n !+1 un

que n n0 ,
un+1
k , donc
Pu n converge d’après a).
un

Si > 1, il existe n0 ∈ tel que n n0 ,


un+1
1, donc
Pu n diverge grossièrement
un
d’après b).
,P 1 -
Le cas = 1 peut se produire aussi bien avec une série convergente qu’avec
,P 1 -
2
n

une série divergente .


n
n
1 e n!
Exemple 14 Étudier les séries de termes généraux un =
n!
et vn =
n
n .

un =
1
,
un+1
=
1
donc lim
un+1
=0 et
Pu n converge.
n!
,
un
-
n+1
n , -; n
n !+1 un
* + *+
vn+1 n 1 1;n n 1+ 1 1 +o 1
n
=e =e 1+ =e = e 2n n
c’est-à-dire :
vn n+1 n
vn+1 1
,1-
=1+ +o .
vn 2n n
vn+1
✎ (39) On peut aussi utiliser On se trouve dans le cas douteux : lim = 1, cependant, on a, au voisinage de +1,
n !+1 vn
la formule de Stirling avec
laquelle on obtient vn
p
2 n.
vn+1
;1
1
, donc il existe n0 ∈ tel que n n0 ,
vn+1
; 1 > 0 et
Pv n diverge. ✎ (39)
vn 2n vn

C. Séries absolument convergentes


1. Absolue convergence
1.1 – Méthodes d’étude
Pour étudier l’absolue convergence d’une série
P
un à valeurs dans E , on utilisera les critères

P
développés dans l’étude des séries à termes réels positifs.
; !
; !
En particulier, s’il existe
P
vn à termes réels positifs convergente telle que un = o vn ou
un = O vn quand n tend vers +1, un est alors absolument convergente.

1.2 – Propriétés générales


Théorème 17

*
Comparaison d’une série complexe à une intégrale
" " telle que f 0 soit intégrable
MP Soit f une application de classe C 1 sur a, +1 à valeurs dans
" "
✎ (40) sur a, +1 .
Z n
✎ (40) Voir chapitre 6. Alors la série de terme général wn = f (t )dt ; f (n ) est absolument convergente.
n ;1

78
Séries absolument convergentes

☞ wn est définie pour n n0 où n0 ∈ est tel que n0 a + 1.


1
Z
f étant de classe C , une intégration par parties donne :
n Z n
f (t )dt = n f (n ) ; (n ; 1) f (n ; 1) ;
0
t f (t )dt

! Z Z
n ;1 n ;1
;
donc wn = (n ; 1) f (n ) ; f (n ; 1) ;
n
0
t f (t )dt =
n
(n ; 1 ; t )f 0 (t )dt .
Z ( ( n ;1 n ;1

On en déduit (f 0(t )( dt . Or, par définition, ((f 0(( est intégrable sur "0, +1"
jwn j
n

Z ( ( ; n 1
Z ( (
donc lim ( 0 (
n
f (t ) dt existe, ce qui traduit que la série de terme général (f 0(t )( dt n

! 1
n + n0
est convergente, et la majoration précédente donne la convergence de
P jw j;. n
n 1

sin( n n )
Exemple 15 Étudier la nature de la série de terme général : un =
n
n 1.

sin( n t )
Soit f : t , t ∈ [1, +1[.
t
"
f est de classe C 1 sur 1, +1 avec f 0 (t ) =
" cos( n t ) ; sin( n t )
.
2
t

On a
((f 0(t )(( 2
et f 0 est donc intégrable sur 1, +1 . ✎ (41)
" "
(41)
✎ Car t 12 est 2
t
intégrable sur [1,+1[.
t
Z n
sin( n t ) sin( n n )
Ainsi le théorème 17 donne que la série de terme général : wn = dt ;

est absolument convergente et il en résulte que


P u est de même; nature que P v n 1 t n
avec :
Z sin( n t ) n
n n

vn = dt .
t
X n Z n
sin( n t )
n ;1
Z nn
Calculons donc vk = dt = sin u du = 1 ; cos( n n ).
1 t 0
k=2
Xn
Pv
Ainsi vk n’a pas de limite quand n tend vers +1, ce qui prouve que n diverge et il
k=2
en est de même pour
Pu . n

Théorème 18

; !
On suppose que E est de dimension finie : dim E = p.
; !
Soit ei 1 i p une base de E , un une suite de E et ui,n , i ∈ [[ 1, p ]], ses suites
; !
P
composantes.

P
La série un est absolument convergente si et seulement si les p séries composantes
ui,n , i ∈ [[ 1, p ]], sont absolument convergentes.

☞ E étant de dimension finie, toutes les normes sur E sont équivalentes : la nature d’une série
ne dépend pas de la norme choisie.
Xp
X
p
Utilisons la norme définie par k x k1 = jxi j avec x = xi ei .
i=1 i=1
X p
On a alors, pour tout n ∈ , k un k1 = jui,n j donc l’absolue convergence des séries
Pu donne celle de
Pu . i=1
i,n n
Pu
donne celle de chacune des séries ui,n , i ∈ [[ 1, p ]].
P
De même, i ∈ [[ 1, p ]], n ∈ , jui,n j k un k1 , donc l’absolue convergence de n

79
Chapitre 2 : Séries numériques ou vectorielles

P
Cas particulier
Une série
P
un à termes complexes est absolument convergente si et seulement si la
série des parties réelles an et la série des parties imaginaires bn sont absolument
P
convergentes, (un = an + ibn , (an , bn ) ∈ 2 ).

Théorème 19
Si E est un espace de Banach, une série absolument convergente
P u , à valeurs dans E,
n
est commutativement convergente.

☞ D’après le corollaire 2 du théorème 8, toute série u (n) déduite de


P
un par réarrange-
P
✎ (42) (42)
tion de .
est une permuta- ment ✎
La série
Pku
est encore absolument convergente. Il reste à comparer les sommes.
n k vérifie le critère de Cauchy :

2
X
n+p
> 0, n0 ∈ , (n, p) ∈ , n > n0 ) k uk k < (1)
k=0
X
n X
n
On note, pour tout n , Un = u k , Vn = u (k) , il vient :
k=0 k=0
X
N
U n ; Vn = k uk

$ k=0
où on a posé N = max n, (0), (1), . . . , (n ) et pour tout k ∈ [[ 0, N ]],
% = 0, 1
k
ou ;1.

$ %
Supposons n > n0 donc N > n0 . Pour k ∈ [[ 0, n0 ]] on a k = 0 si et seulement
si k ∈ (0), (1), . . . , (n ) donc si et seulement si ;1 (k ) ∈ [[ 0, n ]] soit aussi
;1 ( k ) .
n
$
Soit alors n1 = max n0 , ;1 (0), ;1 (1), . . . , ;1 n0
; !%. Pour n > n
1, on a :
X N
k ∈ [[ 0, n0 ]], k = 0 donc Un ; Vn = k uk
k=n0 +1

X
N
et, d’après (1), kUn ; Vn k k uk k < .
k=n0 +1
On a ainsi montré :
> 0, n1 ∈ , n n 1 ) k U n ; Vn k <
X
1 + +1 X
c’est-à-dire lim Un ; Vn = 0 et donc u (n) = un .
n !+1
n=0 n=0

Théorème 20
L’ensemble des séries absolument convergentes à valeurs dans E , espace de Banach, est un
sous-espace vectoriel de l’ensemble des séries convergentes à valeurs dans E .

☞ D’après le théorème 5, c’est un sous-ensemble non vide (il contient la série nulle) de
l’ensemble des séries convergentes à valeurs dans E , et il est stable par combinaison
linéaire car :
k un + vn k j j kun k + j j kvn k.

80
Séries absolument convergentes

2. Les espaces 1
et 2

Propriété 6
L’ensemble des suites un
; ! ∈ , telles que
P ju j soit convergente, est un -espace
n
vectoriel.
X
1
+
; !
L’application N1 : u jun j où u = un est une norme sur cet espace.
n=0
1 1
L’espace vectoriel normé ainsi défini est noté ( ) ou .

☞ On sait déjà que l’ensemble des séries absolument convergentes, à valeurs dans , est un
-espace vectoriel (théorème 20), on vérifie sans difficulté que N1 est une norme.

Une suite u = un ∈
; !
Propriété 7
est dite de carré sommable lorsque la série
P ju j 2
est
n
convergente. L’ensemble de ces suites est un -espace vectoriel.
X
1
+
; ! ; !
L’application (u, v) u n vn où u = un et v = vn est un produit scalaire euclidien
n=0
✎ (43) La norme eucli- si = , hermitien si = . ✎ (43)
dienne ou hermitienne asso- 2 2
L’espace préhilbertien (réel ou complexe) ainsi défini est noté ( ) ou .
0X
ciée est :
1 +
! 1
2 ; !
N2 : u jun j2 . ☞ L’inégalité ja + bj2 2 ja j2 + jbj2 valable dans ou permet de vérifier que toute
n=0 combinaison linéaire de suites de carrés sommables est aussi de carré sommable.
X
1 +
On vérifie facilement que (u, v) u n vn est un produit scalaire. ✎ (44)
(44)
✎ Voir Algèbre – Géo- n=0
métrie MP, chapitre 6.

3. Séries d’éléments d’une algèbre de Banach


3.1 – Série géométrique
Théorème 21
Soit une algèbre de Banach (par exemple une algèbre normée de dimension finie) dont
l’élément unité est noté e.
Pour tout u ∈ tel que k u k < 1, la série
P
u n est absolument convergente, e ; u est
X
1
+
inversible dans avec (e ; u );1 = n
u . ✎ (45)
(45)
✎ Noter que par con- n=0
vention u 0 = e.
☞ étant une algèbre normée, on a pour tout u ∈ et tout n ∈ " , k u n k k u n ;1 k k u k
donc avec k u 0 k = k e k = 1 il vient par récurrence :
n ∈ " , k u n k k u kn .

P P
Pour k u k < 1, la série de terme général k u kn est géométrique convergente, il en résulte
k u n k est convergente donc que u n est absolument convergente.
que
; !
L’identité (e ; u ) • e + u + u 2 + . . . + u n ;1 = e ; u n avec lim u n = 0 donne alors
n !+1
X
1
+
en passant à la limite suivant n : (e ; u ) • u k = e.
k=0
Si est de dimension finie, cela suffit pour conclure à e ; u est inversible avec :
X
1
+
(e ; u );1 = u
n

n=0

81
Chapitre 2 : Séries numériques ou vectorielles

0X
1
+
!
k
sinon il faut aussi invoquer la relation u • (e ; u ) = e pour obtenir la même
k=0
conclusion.

3.2 – Série exponentielle


Théorème 22
Soit une algèbre de Banach (par exemple une algèbre normée de dimension finie) dont
l’élément unité est noté e.
✎ (46) Un cas particulier Xu n
important correspond à = . Pour tout u ∈ , la série est absolument convergente, sa somme est appelée l’expo-
On obtient alors la fonction n!
exponentielle complexe qui nentielle de u et notée exp u :
sera étudiée plus en détails
dans le chapitre 5 où nous
X
1
+
u
n
. ✎ (46)
exp u =
démontrerons que pour tout x n!
réel :
X
1
+ )) u )) n=0

exp x=
x
n!
n
= ex . ☞ On a )) n! ))
n
ku k
n!
n
et la série numérique de terme général
k u kn
n!
est convergente
n=0
d’après le critère de d’Alembert.

3.3 – Produit de Cauchy de deux séries complexes


Définition 13
On appelle produit de Cauchy de deux séries réelles ou complexes
P u et P v
n n, la série
Pw X n
n de terme général wn = uk vn ;k .
k=0

Théorème 23
S ( ) muni des trois opérations – somme de deux séries, produit d’une série par un scalaire,
produit de Cauchy – est une -algèbre commutative unitaire.

☞ Même démonstration que pour la vérification de la structure d’algèbre de [X ].

Théorème 24
P Pu
P
Le produit de Cauchy wn de deux séries convergentes à termes réels positifs, n et
vn , est une série convergente.
X
1
+
0X1+
!0X
1
! +
De plus : wn = un vn .
n=0 n=0 n=0
X n X n X n
☞ Posons Un = u k , Vn = vk , Wn = wk . On a :
k=0
X k=0
$ k=0
2
%
Wn = uk v , Tn = (k, ) ∈ j0 k n, 0 n;k .
(k, )∈Tn
Posons In = [[ 0, n ]], on a Tn ⊂ In2 ⊂ T2n .
Pu n et
Pv n étant à termes réels positifs, on
(0,2n)

en déduit :

X X X (0,n) (n,n)

uk v uk v uk v
(k, )∈Tn (k, )∈In2 (k, )∈T2n Tn
k
O (n,0) (2n,0)
c’est-à-dire Wn U n Vn W2n .

82
Séries absolument convergentes

0X
1
!0X
1
+
! +
Wn U n Vn donne, pour tout n , Wn uk vk .
k=0
X
k=0
0X !0X !
P 1 + 1 1+ +

✎ (47)
P wn est une
Donc, d’après le théorème 8, w n converge ✎ (47) et
k=0
wk
k=0
uk
k=0
vk .

série à termes positifs dont


la suite des sommes par-
tielles est majorée.
De U n Vn
+1
0X !0X ! X
W2n , on déduit ensuite par passage à la limite :
+1 +1
uk vk wk .

X
1
+
0X
1
!0X
1
!+
k=0
+
k=0 k=0

Finalement wk = uk vk .
k=0 k=0 k=0

Théorème 25
P Pu
P
Le produit de Cauchy wn de deux séries complexes absolument convergentes
vn est une série absolument convergente.
n et

X
1+
0X
1
!0X
+ 1
! +
De plus : wn = un vn .
n=0 n=0 n=0

X
n
(( ((
☞ On a, pour tout n , jwn j wn0 avec wn0 = juk j vn ;k .
P w0 est le produit de Cauchy de P ju j et de P jv j qui sont des séries à termes réels
k=0

n
P w0 est convergente. Il en résulte
n n

que
P
positifs convergentes, donc, d’après le théorème 24,
w est absolument convergente.
n
n

Avec les notations de la démonstration du théorème 24, on a :


X
U n Vn ; W n = uk v
(k, )∈In2 Tn

donc :
X 0X !0X ! 0X !
n n n
jUn Vn ; Wn j juk j jv j = 0 juk j jv j ; wk .
(k, )∈In2 Tn k=0 =0 k=0

Or, d’après le théorème 24 :


X
n
0X
1
!0X
+1
! +
0X !0X ! n n
0
lim wk = juk j jvk j = lim j uk j jvk j .
n !+1 n !+1
k=0 k=0 k=0 k=0 k=0
En conséquence lim Wn ; Un Vn = 0, c’est-à-dire :
n !+1
X
1+
0X
1
!0X
1
+
! +
wk = uk vk .
k=0 k=0 k=0

X
1
+
Exemple 16 Pour tout z ∈ , on a exp(z ) = un (z ). ✎ (48)
(48)
✎ Voir théorème 22. n=0
Montrer que l’application exp : ! ainsi définie vérifie :
(z, z 0 ) ∈ 2 , exp(z + z 0 ) = exp(z ) exp(z 0 ).
Le théorème 25 donne :
X 0
1 X + n k 0n ;k
!
z z
(z, z 0 ) ∈ 2 , exp(z ) exp(z 0 ) = .
k ! (n ; k )!

X 0 ! Xn=0 k=0

1 X ; !
1 1
(z + z 0 )
+ n + n
k ; = exp z + z 0 .
exp(z ) exp(z 0 ) =
0
k n k
Donc n z z =
n! n!
n=0 k=0 n=0

83
Chapitre 2 : Séries numériques ou vectorielles

4. Séries doubles réelles ou complexes


Définition 14
(49)
✎ On peut, de même, Une suite double à valeurs dans ✎ (49) est une application u de 2
dans .
définir les suites doubles
à valeurs dans un espace
vectoriel E .
Avec u : (p, q ) up,q , u est usuellement notée :
;u ! ou up,q
; ! .
p,q (p,q)∈ 2 2

Remarque
Comme dans le cas des suites usuelles, on peut être amené à considérer des suites doubles
qui ne sont définies qu’à partir de certaines valeurs de l’un ou l’autre des deux indices.
Exemples
, 1
-
est une suite double définie pour p 1 et q 1.
p+q;1
, np
- (p,q)∈ !2

est une suite double définie pour p 1.


q+1
(p,q)∈ ! !
Propriété 8
2
(50)
✎ On a le même résul- L’ensemble des suites doubles à valeurs dans est un -espace vectoriel. ✎ (50)
2
tat pour E .

Théorème 26

; !
Théorème de Fubini
Soit up,q (p,q)∈ 2 une suite double à valeurs dans telle que
X
(i) quel que soit p ∈ , la série up,q est absolument convergente ;
q∈
X X
1
+
(ii) la série sp avec sp = jup,q j est convergente.
p∈ q=0
01 1 01 1
X X X @X +
A et @X u A sont
X +
Alors les séries up,q , up,q , up,q p,q
q∈ p∈ p∈ q=0 q∈ p=0
convergentes et on a :
1 10 1 1 01
X @X A X
1 X
+
@
+ + +
u A= u . p,q p,q
p=0 q=0 q=0 p=0
; ! est à valeurs réelles positives.
☞ a ) Envisageons d’abord le cas où u p,q 2

X1 + X
Pour tout q ∈ , fixé, on a p ∈ , up,q sp = up,k ✎ (51) , or la série sp est
✎ (51) Car les up,k sont
positifs.
X k=0 p∈

convergente, donc up,q est convergente.


p∈

X
1
+ Xq
0
XX
1 q +
On pose sq0 = up,q et Sq0 = sk = up,k .
p=0 k=0 k=0 p=0
Puisqu’il s’agit d’une somme finie de séries convergentes, on a :
X
1X
+ q
Sq0 = up,k
p=0 k=0

✎ (52) Toujours car les up,k Xq


X
1
+ X
1
+
et, avec up,k up,k = sp ✎ (52) il vient : Sq0 sp .
sont positifs.
k=0 k=0 p=0

84
Séries absolument convergentes

X 0
On en déduit que la série sq est convergente et que sa somme vérifie :
q∈
X
1 +
0
X
1
+
sq sp
q=0 p=0

c’est-à-dire S0
01
S où on a posé :
1 01 1
X
1+ X
1 X
+
@
+ X
1 X
1 X
A et S0 = s0 = @ u A.
+ + +
S= sp = up,q q p,q
p=0 p=0 q=0 q=0 q=0 p=0

De même, on a :
X p
XX
1 p + X
1X
+ p
X
1 +
0 0
Sp = sj = uj,q = uj,q sq = S
j=0 j=0 q=0 q=0 j=0 q=0

donc, en faisant tendre p vers +1, il vient S S0 et finalement S = S0 .


Le théorème est démontré dans le cas des suites réelles positives.
; ! est une suite complexe vérifiant (i) et (ii).
b ) On suppose maintenant que up,q
; ! vérifie aussi les conditions (i) et (ii) donc,
Remarquons d’abord que la suite ju j
2

p,q 2

d’après le a), les séries :


01 1 01 1
X X X @X + X @X ju j A
+
jup,q j , jup,q j , jup,q jA et p,q
q∈ p∈ p∈ q=0 q∈ p=0
sont convergentes avec :
01 1 10 1 1
X
1 X
@
+ + X @X A + +
jup,q jA = ju j . p,q
p=0 q=0 q=0 p=0

X
On en déduit l’absolue convergence donc la convergence des séries :
X
up,q et up,q
q∈ p∈
X
1 + X
1 + X
1
+
(( (( X
1 +
puis, avec sp = up,q , s0q = up,q et jsp j jup,q j , s0q ju p,q j, celle
q=0 p=0 q=0 p=0

✎ (53) On remarquera que


des séries :
X X 0
cette démonstration reste va-
sp et sq . ✎ (53)
lable dans le cas des suites p∈ q∈
doubles à valeurs dans un
espace de Banach, puisque, Posons comme précédemment :
01 1 01 1
dans un tel espace, l’absolue
convergence implique la con- X
1+ X
1 X
+
@
+ X
1 X
1 X
A , S0 = s0 = @ u A.
+ + +

vergence. S= sp = up,q q p,q


p=0 p=0 q=0 q=0 q=0 p=0

Il reste à prouver que S = S0 et, en remarquant que :


01 1
0
X q
0
X @X
q +
A,
S0 = lim Sq avec Sq0 = sk = up,k
q!+1

cela revient à montrer que lim


;S ; S0 ! = 0. k=0 k=0 p=0

q
q!+1
Puisqu’il s’agit d’une somme finie de séries convergentes, on a aussi :
0 ! 0 1 1
X
1 X
+ q
X
1
+
@X
+
A
Sq0 = up,k donc S ; Sq0 = up,k

0 1p=0
1 k=0 p=0 k=q+1

( ( X X ( ( +1
il en résulte (S ; S0 ( @ (u (A soit aussi :
+
q p,k
p=0 k=q+1

85
Chapitre 2 : Séries numériques ou vectorielles

((S ; S0 (( X 1 X
0 1 ( (! X 0X 1( (
1 q
(u ( ; @ (u (A
+ + +
q p,k p,k

; ! on en déduit :
p=0 k=0 k=0 p=0

et, d’après le a) appliqué à la suite ju j


; !
p,q 2

lim S ; S0 = 0, c’est-à-dire S = S0 .
q
q!+1

Définition 15
; !
Une suite up,q vérifiant les hypothèses (i) et (ii) du théorème de Fubini est dite sommable.
2
X
On dit aussi que la série double up,q est sommable.
(p,q)∈ 2

D. Séries alternées ✎ (55)

✎ (55) Les méthodes, dans


cette section, seront utilisées
Définition 16
pour l’étude de séries dont on
n’a pas pu établir l’absolue
Une série réelle
Pu n
;
est dite alternée si et seulement si la suite (;1)n un est de signe
!
convergence. En dehors des
séries alternées, aucune con- constant.
naissance spécifique sur les
séries semi-convergentes n’est
au programme.
On a alors : n∈ , un = (;1)n jun j ou n∈ , un = (;1)n+1 jun j.
N.B. On pose, par convention, (;1)0 = 1.

1. Le critère de Leibniz ✎ (56)

✎ (56) aussi appelé critère Règle 2


spécial des séries alternées.
Soit
Pu une série alternée.
; !
n

Si la suite ju j n décroı̂t et si lim un = 0, alors


Pu n converge.
n !+1

☞ On montre que les suites de sommes partielles (U2n ) et (U2n+1 ) sont adjacentes.
En effet jU2n+1 ; U2n j = ju2n+1 j donc lim (U2n+1 ; U2n ) = 0,
n !+1

et, si nous supposons être dans le cas où n ∈ , un = (;1)n jun j, on a :

U2n+2 ; U2n = ju2n+2 j ; ju2n+1 j 0, donc (U2n ) décroı̂t,


✎ (57)
✎ (57) Dans l’autre cas, les U2n+3 ; U2n+1 = ; ju2n+3 j + ju2n+2 j 0, donc (U2n+1 ) croı̂t. ✎
résultats sont inversés.
;U ! et ;U ! sont donc convergentes de même limite, et ;U ! converge.
2n 2n+1 n

✎ (58) Dans le cas parti- Exemple important ✎ (58)


culier = 1, on retrouve la
série harmonique alternée.
La série
P (;1) n
, > 0, est convergente d’après le critère de Leibniz.
n
Remarque
Il faut savoir que ce critère exprime une condition suffisante de convergence qui n’est
absolument pas nécessaire (voir Mise en œuvre, Exercice 8).

86
Séries alternées

2. Majoration de la somme

Soit
PThéorème 27
u une série alternée convergente d’après le critère de Leibniz et U sa somme. Alors :
n

a ) U est compris entre deux sommes partielles consécutives quelconques,


b ) U est du signe de u0 et jU j ju0 j,
✎ (59) On prendra bien c ) Rn désignant le reste d’ordre n , Rn est du signe de un+1 et jRn j jun+1 j. ✎ (59)
; ! ; !
garde au fait que ces résul-
tats ne sont valables que si
le critère de Leibniz est véri- ☞ a ) La proposition résulte de ce que les suites U2n et U2n+1 sont adjacentes.
fié. En particulier, le simple
fait qu’une série alternée b ) Dans le cas où un = (;1)n jun j, on a :
soit convergente ne permet
pas d’appliquer cette majo-
U1 U U0 , d’où 0 u0 + u1 U u0 et la conclusion.
n+1
ration de Rn . Dans le cas où un = (;1) jun j, on a :
U0 U U1 , d’où u0 U u0 + u1 0 et la conclusion.
X+1
c ) On applique b) à la série uk de somme Rn .
k=n+1

87
Chapitre
Chapitre22: :Séries
Sériesnumériques
numériquesou
ouvectorielles
vectorielles

Mét h o d es
L’essentiel
I. Séries à termes positifs
✔ Si l’on veut déterminer la nature d’une série un à termes réels positifs,
on peut transformer l’expression de un au moyen de développements limités
ou asymptotiques pour conclure avec la règle des équivalents ou le
critère de domination ou la règle de Riemann ou une combinaison de
ces règles.
! Voir Mise en œuvre, exercice 1
un+1
on peut dans le cas particulier où le rapport se simplifie, utiliser le
un
critère de d’Alembert,

on peut penser à la formule de Stirling pour conclure avec la règle des équi-
valents,
! Voir Mise en œuvre, exercice 2

on peut essayer de majorer un par le terme général d’une série convergente,


alors un converge, ou de minorer un par le terme général d’une
série divergente, alors un diverge,
! Voir Mise en œuvre, exercice 3

on peut essayer de pouver que la suite Un


; !
des sommes partielles est
majorée, alors un converge, ou qu’elle est minorée par une suite de
limite infinie, alors un diverge,
! Voir Mise en œuvre, exercice 4

on peut penser à comparer un avec une intégrale.


! Voir Mise en œuvre, exercice 5
Cette méthode amène à utiliser les notions du chapitre 6.

✔ Si l’on veut étudier la nature d’une série un telle que :

un+1 un+1
lim = 1 avec 1
n !+1 un un

(cas douteux de la règle de d’Alembert),


on peut s’il existe un développement de la forme :

un+1 a
,1-
=1; +" ,
un n n

montrer qu’il existe > 0 tel que un en considérant la série de


terme général vn =
"
n (n + 1) u
#n; n "n u #.
a
a
a
n+1 n
! Voir Mise en œuvre, exercice 6

88
Méthodes

II. Séries à termes quelconques

Mét h o d es
✔ Si l’on veut déterminer la nature d’une série un à termes quelconques,
on peut commencer par étudier l’absolue convergence. S’il s’agit d’une série
Méthodes
alternée, examiner si elle vérifie le critère de Leibniz,
! Voir Mise en œuvre, exercice 7
on peut au moyen d’un développement limité ou asymptotique, décomposer
un en une somme de séries plus simples à étudier,
! Voir Mise en œuvre, exercice 8
on peut penser au critère de Cauchy.
! Voir Mise en œuvre, exercice 9

III. Sommation des séries numériques


✔ Si l’on veut calculer la somme U d’une série un ,
on peut penser à écrire un sous une forme télélescopique
(par exemple : un = hn+1 ; hn )
ou télescopique généralisée
(par exemple un = hn+1 ; 2hn + hn ;1 ),
! Voir Mise en œuvre, exercice 10
on peut penser à faire apparaı̂tre des sommes géométriques (éventuellement
à une intégration près),
! Voir Mise en œuvre, exercice 11
on peut observer que U est la valeur prise par la somme d’une série entière
ou d’une série de Fourier en un point de l’ensemble de convergence
(cette méthode sera illustrée dans les chapitres 5 et 7).

IV. Suites et séries


✔ Si l’on veut étudier la nature d’une suite un
; ! et, plus généralement, déter-
miner un équivalent ou un développement asymptotique de ; un
(lorsque un converge vers ) ou de un (lorsque un tend vers +1
ou ;1)
on peut penser à considérer la série de terme général un ; un ;1
et appliquer les théorèmes de sommation des relations de compa-
raison en remarquant que :

X
1;
+
!
si lim un = , alors ; un = uk+1 ; uk ,
n !+1
k=n

X;
k=n ;1
!
et dans tous les cas un = u0 + u k+1 ; uk .
k=0
! Voir Mise en œuvre, exercice 12

89
Chapitre
Chapitre 2 : Séries numériques ou2vectorielles
: Séries numériques ou vectorielles

Mise en œuvre

I. Séries à termes positifs


Ex. 1
Étudier la nature de la série de terme général un :

1) un =
; n sh n ! 1
; n, > 0 ;
p p
2) un = n4 + n + 1 ; n 4 + an, a ∈ ;
p
n n
3) un = n
b +
;pn!
a + ( n n)
nn , a > 0, b > 0 ;

nn
n
4) un = ;
( n n )n
, 1
- 2( n n)
5) un = cos n n .

Indications
1) Rechercher un équivalent simple.
2) Effectuer un développement limité de un a l’ordre 2 au sens fort.
3) Donner suivant les valeurs de a et b un équivalent simple, puis appliquer éventuellemnet la règle de Riemann.
4) Appliquer la règle de Riemann.
5) Écrire un sous forme exponentielle, effectuer un développement asymptotique de l’exposant puis conclure par la
règle des équivalents ou la règle de Riemann.

Solution Commentaires

1) En écrivant sh n =
e ;1 ; e; !, il vient :
n
2n
2 * + Penser à factoriser en pour prendre le logarithme.

n sh n = n ; n 2 + n 1 ; e; 2n

0 0 !!
n2 1
=n 1; +o
n n
0 !
; n sh n ! 1
=n 1;
n2
+o
;1! un est de même nature que la série de Riemann
n n 1
de terme général qui converge si et seule-
n ;1
n2 ment si ;1>1.
D’où un ;
n
;1 .

D’après la règle des équivalents, on en déduit que un converge si et


seulement si > 2
2) On remarque d’abord que quel que soit a , un est de signe constant à Il suffit d’écrire
partir d’un certain rang. Donc au besoin en remplaçant un par ;un , on un = p (1;a)n+1p .
n 4 +n+1+ n 4 +an
se ramène à l’étude d’une série à termes positifs.

90
Méthodes

s s
Effectuons un développement limité d’ordre 2 au sens fort :
1 1 a
un = n 2 1+ 3 + 4 ; n2 1+ 3
. n
1
n
, 1 -/ n
. a
, 1 -/
un = n 2 1 + +O ; n2 1 + +O
2n 3
,1-
4
Méthodes n 2n 3 n
4
Remarquer la simplification des calculs
1;a
un = +O . apportée par l’utilisation des développe-
2n n2
ments limités au sens fort : il aurait été
1;a totalement inutile de calculer le coefficient
Si a ≠ 1, on en déduit un donc un diverge.
, - 1
2n
de 12 .
n
Si a = 1, il reste un = O 2 ce qui montre que un converge.
n
p
3) Les règles de comparaison des fonctions puissances et logarithmes Sachant que n( n n)=o( n), on obtient :

,a -
n p
donnent : a p =en n a; n n( n n)
=en n a+o(n)
n ( n n) n
n
pour a > 1 et b > 1, un , a
b donc, si a >1, lim p =+1
n !+1 ( n n) n
p p p
n soit ( n n) =o(a ) et a +( n n) n a n .
n n n
( n n)
pour a 1 et b > 1, un ,
bn p
n Si a 1, puisquelim ( n n) n =+1
a n !+1
pour a > 1 et b 1 , un p ,
( n ) npn et n∈ , 0<a n 1, il est clair que :
p p

( n n) n a n +( n n) n n
( n n) .
pour a 1 et b 1 , un p nn
. On raisonne de même pour le dénominateur.

On en déduit :
( n)
* + a
n
Dans le cas où un , on conclut avec la
b
pour a > 1 et b > 1, un converge sipet seulement si a < b ;
pour a 1 et b > 1, n 2 un e2 n n+ n n( n n);n n b ; * +
règle des équivalents sachant que la série géo-
a
n
métrique converge si et seulement si
donc lim n 2 un = 0, et un converge ; b
n !+1 a < 1.
pour a > 1 et b 1, lim un = +1, et un diverge grossièrement ; b
n !+1 Dans le deuxième cas, on conclut avec la règle de
p
n n( n n); 1 n 2 n Riemann.
pour a 1 et b 1, un e 2 ,
donc lim un = +1, et un diverge grossièrement.
n !+1

4) On a ici un = e n n ;n
2
n( n n)
, donc : On utilise :
2 n n+ n 2 n ;n n( n n)
2
n un = e = e;n n( n n)+o( n( n n) . n n = o(n) et n 2 n = o(n).

Il en résulte lim n 2 un = 0 et la série converge d’après la règle de


n !+1
Riemann.
5) Le développement limité à l’ordre 2 de cos en 0 donne :
1 1
, 1
- Noter que dans le cas > 2, le développement
obtenu ne permet pas de donner un équivalent
cos = 1; +o .
nn 2 n2 n 2
n n plus simple de un , ce qui serait d’ailleurs sans le
on en déduit : 0 ! 0 ! moindre intérêt.
1 1 1 Avec pour objectif d’appliquer la règle de Riemann,
n cos =; 2
+o 2
nn on forme le produit n un que l’on écrit sous forme
2 n n n n
; ! exponentielle.
;( n n)
; !
;2 ;2
+o ( n n) Ceci étant fait, on s’aperçoit que :
un = e
Il apparaı̂t alors que pour 2, un ne tend pas vers 0 et la série est si ;2 > 1, on a n n=o ( n n) ;2

grossièrement divergente. et donc, quel que soit ,


; !
On suppose maintenant > 2. ; ! un =e
;( n n) ;2 +o ( n n) ;2

En formant n un = e n n ;( n n) +o ( n n)
;2 ;2
, on voit que : et limn un = 0. Il reste à choisir convenablement

si > 3, n 2 un tend vers 0 donc un converge, pour conclure ;

si < 3 nun tend vers +1 donc un diverge. si ;2 < 1, on a ( n n) ;2


=o( n n)
n n+o( n n)
d’où n un =e et quel que soit
> 0, limn un =+1.

91
Chapitre
Chapitre 2 :2Séries
: Séries numériques
numériques ouou vectorielles
vectorielles

Dans le cas = 3, on reprend le développement : 0 ! On sait que eu+v est équivalent à eu si


et seulement si v tend vers 0, donc si et
1 1 1
cos =1; +o seulement si v=o(1).
nn 2 n2 n n n
3

0 ! 0 ! L’ordre du développement de cos est donc


1 1 1 choisi de façon à obtenir o(1) dans le dernier
n cos =; +o
nn 2 n2 n n n
3 développement.

un = e; n n+o(1) .
1
Il en résulte un et la série un diverge d’après la règle des équiva-
n
lents.

Ex. 2
Étudier suivant les valeurs du réel strictement positif a la nature de la série de terme général :
(3n )!
un = 3n
.
a (n !)3

Indications
un
Avec un produit de factorielles et de puissances le rapport se simplifie de façon intéressante.
un ;1

Solution Commentaires
un 3(3n ; 2)(3n ; 1)
Formons = , on obtient clairement : Remarquer que le rapport uun et plus
un ;1 a 3n2
* +
n ;1

un 3 3 simple que uun+1 .


n
. Pour a≠3, on se trouve dans le cas favorable
un ;1 a
Il en résulte que, pour a > 3, la série converge et que, pour 0 < a < 3, elle où la règle de d’Alembert s’applique.
diverge.
Pour étudier le cas a = 3, envisageons deux méthodes.
1. Avec la formule de Stirling, on obtient :
3n ;3n
p p
(3n )! (3 pn ) e 6 n et (n !)3 n 3n e;3n 8 3 n3

donc un
3
et
Pu n diverge.
2 n

0
2. Effectuons les développements limités : !0 ! 0 !
un 2 1 1 1
= 1; 1; = 1; +O 2
un ;1 3n 3n n n
0 !
un 1 1
n =; +O 2
un ;1 n n
0 !
n 1 1
n = +O
n;1 n n
2

0 !
1
n nun ; n (n ; 1)un ;1 = O 2 .
n
Noter la méthode : pour étudier la suite
On en déduit que la série de terme général n nun ; n (n ; 1)un ;1 ( n nun ) , on considère la série de terme
converge et donc que la suite ( n nun ) est également convergente. général n nun ; n(n ;1)un ;1 .
(Cf. théorème 2.)
En posant = lim n nun et = e , on a finalement un et on
n !+1 n
retrouve ainsi que un diverge.

92
Méthodes

Ex. 3
Pour tout n ∈ " , on note pn le nombre de chiffres de l’écriture de n en base 10.
Étudier, en fonction du réel strictement positif a , la nature de la série de terme général un = a ;pn .
Méthodes

Indications
Montrer que pour tout n ∈ " , log n < pn 1 + log n .

Solution Commentaires
Si n s’écrit avec p chiffres, on a 10p;1 n < 10p donc (p ; 1) log n < p. log désigne le logarithme décimal.
Il en résulte log n < pn 1 + log n .
Pour a 1, un ne tend pas vers 0, la série diverge grossièrement.
Pour a > 1, l’encadrement précédent donne a ;1;log n un < a ; log n , Pour a > 1, la fonction x a ;x est décrois-
1 sante.
c’est-à-dire , en posant vn = a ; log n , v un < vn .
a n
Le premier théorème de comparaison des séries à termes positifs montre un < vn montre que un est convergente
alors que les séries de termes généraux un et vn sont de même nature. lorsque un l’est.
1 vn aun montre l’implication réciproque.
Puisque vn = log a
, il en résulte que un converge si et seulement
n
si a > 10.

;Ex.! 4
Soit an ! la suite croissante formée des entiers naturels non nuls dont l’écriture en base 10 ne contient pas
le chiffre 1.
1
Étudier la nature de la série de terme général un = , n 1.
an

Indications
Pour p ∈ " , dénombrer les an compris entre 10p;1 et 10p ; 1 puis en déduire une majoration des sommes
partielles de la série un .

Solution Commentaires
Soit Ip l’ensemble des entiers naturels dont l’écriture en base 10 est formée
de p chiffres ne comprenant pas le caractère 1. On pose Np = Card Ip .
L’entier n appartient à Ip si et seulement s’il s’écrit ap;1 ap;2 . . . a1 a0
avec ap;1 ∈ [[ 1, 9 ]] et k ∈ [[ 0, p ; 2 ]], ak ∈ [[ 0, 9 ]].
Il y a 8 possibilités pour ap;1 et 9 possibi-
On en déduit Card Ip = 8 • 9p;1 . lités pour chaque ak , 0 k p;2.

Pour tout n ∈ " , il existe q ∈ " tel que an ∈ Iq .


Xn
1 XX
q
1
.
On a alors Un =
ak ak
k=1 p=1 ak ∈Ip
X 1 1
En remarquant que 8 • 9 p ;1 ! , il vient : Il s’agit d’une série à termes positifs, pour

ak ∈Ip
ak 10p;1 en prouver la convergence, on montre que

X* 9 + ;
+1 p 1
la suite des sommes partielles est majorée.
Un 8 c’est-à-dire Un 80.
10
p=1
La série un est donc convergente.

93
Chapitre
Chapitre22: :Séries
Sériesnumériques
numériquesou
ouvectorielles
vectorielles

Ex. 5
1
Étudier suivant les valeurs du réel , la nature de la série de terme général un = .
n n n( n n n)

Indications
Utiliser le théorème de comparaison avec une intégrale.

Solution Commentaires
1
Dans le cas 0, pour n ee , on a un donc, sachant que la série L’étude des séries de Bertrand a été faite
n nn

de Bertrand
P 1
est divergente, on en déduit que
Pu diverge.
par comparaison avec une intégrale. ( Voir
n nn n le formulaire 3.)

Dans le cas > 0, la fonction :


1
f :x
x n x( n n x) Par exemple a=3.

P
est positive décroissante sur ]e, +1[, on sait, d’après le théorème 9, que
u converge si et seulement si f est intégrable sur [a, +1[, (a > e).
n
du 1
Z x
1
Z
Le changement de variable défini par u = n n t donne pour tout x
n nx
1
a: dt = t nt
La fonction f étant continue positive sur
dt = du .
a t n t( n n t) n na u
x Z
[a,+1[, elle est intégrable sur cet inter-

1 valle, si et seulement si x f admet


On en déduit que f est intégrable sur [a, +1[ si et seulement si u
" " u a
une limite réelle lorsque x tend vers +1

Donc
P u est convergente si et seulement si
est intégrable sur n n a, +1 .
n > 1. (cf. chapitre 6), et il en est de même pour
u 1 .
u

Ex. 6
Y,
n 1
-
Étudier la série de terme général : un = 2 ;ek .
k=2

Indications
P n ;nu ! ; n ;(n ; 1)u !.
Pour prouver que la suite de terme général nun converge, on introduit la série :
n n ;1

Solution Commentaires
un 1 1
Formons = 2 ; e n , il est clair que : Pour tout k 2 on a e k < 2, un est donc
un ;1
bien une série à termes positifs.
un
lim = 1.
n !+1 un ;1
Effectuons alors un développement limité à l’ordre 2 au sens fort :
1 1
,1-
2; en = 1; +O 2 .
n n
, un
- 1
,1-
On a donc aussi : n =; +O 2 ,
un ;1 n n

94
Méthodes

* n
+ * 1+ 1 , 1 -
et avec n =; n 1; = +O , il vient : Noter que l’on obtient des calculs plus sim-
n;1
, nu - , 1 -
n n 2
n
ples en considérant le rapport un plutôt
un ;1
n
n =O . que uun+1 .
(n ; 1)un ;1 n2 n

Méthodes P ; ! ; !
Ainsi la série n nun ; n (n ; 1)un ;1 est convergente et il en
; ! C’est toujours le théorème 2.

= lim
; !
est de même pour la suite de terme général n nun .
En posant n nun , on obtient lim nun = e . Il existe
n !+1 n !+1

donc > 0,
; =e
! tel que u et la série
Pu diverge.
n n
n

II. Séries à termes quelconques


Ex. 7
Étudier suivant les valeurs du réel la convergence absolue et la semi-convergence de la série de terme
général :
p
n( n n)
ne .
un = (;1)
n

Indications
Le critère de Leibniz peut s’appliquer lorsque la suite de terme général jun j est décroissante à partir d’un
certain rang et tend vers 0 (bien sûr!).

Solution Commentaires
"p n( n n) ; #
Pour n 3, écrivons
Si 0, la suite (un )n
ju j = exp
n
ne tend pas vers 0, la série
P
nn .
u n diverge.
On élimine d’abord les cas de divergence
grossière.
3

Étude de l’absolue convergence.


1
Si 0 < 1 , ju n j et, par comparaison de séries à termes positifs,
la série
P ju j diverge.
n
n

1+
Si > 1, on a = > 1 et :
2 p " #
n jun j = exp n( n n) ; ( ; ) n n .
0 !
1
Comme < , il vient lim n jun j = 0, donc un = o
n !+1
P n

P
et, par le critère de Riemann, la série
En conclusion, la série
jun j converge.
un est absolument convergente si et seulement
si > 1.
Étude de la semi-convergence.
;
D’après le début de l’étude, on n’a plus à considérer que le cas 0 <
Étudions maintenant les variations de la suite jun j .
1.
!
p
Considérons la fonction : t n t ; t sur ]1, +1[.

0 (t ) = 1
Sa dérivée est p ; .
2t nt

95
Chapitre
Chapitre22: :Séries
Sériesnumériques
numériquesou
ouvectorielles
vectorielles

Il existe un réel t0 au-delà duquel 0 (t ) 0, donc est décroissante Par exemple, si = 21 , pour t 2, on a :
p
sur [t0 , +1[.
Comme un = (;1)n exp
" #
( n n ) , la suite n jun j est décroissante à
2t n t 4 donc 0 (t)<0.
En conséquence, puisque n 8 donne
n n 2, on en déduit que (jun j)n est dé-
partir d’un certain rang. 8

croissante.
De plus, lim un = 0 (car > 0), donc le critère de Leibniz assure la
n !+1
convergence de la série
Pu .
P u est semi-convergente
n

En conclusion, la série n si et seulement si


0< 1.

Ex. 8
Étudier suivant les valeurs du réel strictement positif la nature de la série de terme général :

p (;1)
n
un = ,n 2.
n + (;1)n

Indications
En factorisant n 2 en dénominateur, on effectue un développement asymptotique à deux termes.

Solution Commentaires

Comme jun j
1
, la série
Pu n est absolument convergente si et
+1
n2
seulement si > 2.
Pour 0 < 2, écrivons au voisinage de +1 :
n
0 ! 0Puisque! est strictement positif, la suite
(;1) 1 1 1
un = ; 3 +o 3 . est décroissante de limite nulle.
n2 2n 2 n 2 n2 !

La série
P (;1) n
converge d’après le critère de Leibniz. On limite le développement à deux termes,
n2 car, dans le second, l’alternance de signe a
(;1)n 1 disparu, ce qui permet de conclure avec la
Avec vn = ; un on a vn ,
+1 3 règle des équivalents.
;v ! est donc npositive au voisinage de +1, la règle des équivalents
n
2 2n 2 Remarquer que, dans le cas =1 par exemple,
la série converge alors que la suite (jun j)
s’applique : n’est pas décroissante : le critère de Leib-
Pv n est de même nature que
P 1 niz n’est pas une condition nécessaire de
3 convergence.
2n 2

c’est-à-dire qu’elle converge si et seulement si >


2
. Dans le cas = 13 , on a
P
P
un divergente
3
et (;1) n
convergente, bien que
En conclusion : 1
n6

pour 0 <
2
,
Pu n diverge en tant que somme d’une série conver-
un
+1
(;1)n : la règle des équivalents ne
1
3 n6
gente et d’une série divergente ; s’applique pas aux séries qui ne sont pas
de signe constant au voisinage de +1.

pour
2
> ,
Pu n converge en tant que somme de deux séries con-
3
vergentes.

96
Méthodes

Ex. 9
cos( n n )
Montrer que la série de terme général un = est divergente.
n

Méthodes
Indications
Montrer que le critère de Cauchy n’est pas satisfait en exhibant deux suites n1 (k )
; ! ;
et n2 (k )
! de
k∈ k∈
X
n2 (k)
limite infinie telles que un ne tende pas vers 0 quand n tend vers +1.
n=n1 (k)+1

Solution Commentaires

Soit k ∈ . Pour 2k ; nn 2k + , c’est-à-dire :


3 3
2k ;3 2k + 1
e n e 3 , on a cos( n n ) .
, 2k ;3
- , 2k +
2
-
Posons donc n1 (k ) = E e , n 2 (k ) = E e 3 , puis : E désigne la fonction partie entière.

X
n2 (k)
Sk = un .
n=n1 (k)+1
n 2 (k ) ; n 1 (k )
On a alors Sk .
2 n 2 (k )
2k ;3 2k ;3 2k + 2k +
De e ; 1 < n 1 (k ) e et e 3 ; 1 < n 2 (k ) e 3,

2k ; 2k +
on déduit n 1 (k ) e 3 , n 2 (k ) e 3, donc
+1 +1
n 1 (k ) ; 23 n 2 (k ) ; n 1 (k ) ;2
lim = e puis lim = 1;e 3 > 0.
k !+1 n2 (k ) k !+1 n 2 (k )
En conséquence, Sk ne tend pas vers 0, d’où la conclusion.

III. Sommation des séries numériques


Ex. 10
Prouver la convergence et calculer la somme de la série de terme général :

un = * 6n
+; ! n 1.
3n+1 ; 2n+1 3n ; 2n

Indications
,2- n
Écrire un sous la forme d’une fraction rationnelle en x = et en déduire une décomposition :
3
un = f (n ) ; f (n + 1).
Solution Commentaires
Convergence
Lorsque n tend vers +1, on a 2n = o(3n ) donc :
6n 1
,2- n
un soit aussi un .
3 • 32n 3 3
,2- n
est le terme général d’une série géométrique convergente donc
P3u converge d’après le critère des équivalents.
n

97
Chapitre
Chapitre22: :Séries
Sériesnumériques
numériquesou
ouvectorielles
vectorielles

Calcul de la somme
Transformons l’expression un :
0 ! n
1 2
3 3
un = 0 0 ! 10 0 ! ! , n+1 n
@1 ; 23 A 1 ; 23
,2- n
x

donc en posant x =
3
: un = 0 3 , !
2
1 ; x (1 ; x )
3
On décompose alors cette fraction rationnelle en éléments simples :
x
0 !
3 =
1
1;x
;
2
1
,
2
1; x (1 ; x ) 1; x
3 3

d’où un = 01 ! n ; 01 ! n+1
. Il faut retenir le fait que la décomposition en
2 2 éléments simples d’une fraction rationnelle
1; 1;
3 3 est un bon moyen pour écrire un sous la
Ainsi on a écrit un sous la forme f (n ) ; f (n + 1) et il en résulte : forme souhaitée.
X n X
1 + X
1+
uk = f (1) ; f (n + 1) puis uk = 2 . uk =3; lim f (n+1).
n !+1
k=1 k=1 k=1

Ex. 11
Z 2
Montrer la convergence, puis calculer la somme de la série de terme général un = (;1)n cosn x dx .
0

Indications
Pour la convergence, utiliser le critère de Leibniz.
. /
La somme partielle d’ordre n est l’intégrale sur 0, d’une somme géométrique.
2

Solution Commentaires

PÉtude de la convergence. On dispose de nombreuses méthodes pour


u est une série alternée, on se propose donc d’utiliser le critère de
n
Z
montrer que l’intégrale de Wallis :
Leibniz. . / Wn =
/2
cosn xdx
Pour tout x de 0, , on a 0 cos x 1 donc, quel que soit n ∈ , 0
2
0 < cosn+1 x cosn x et jun+1 j jun j.
tend vers 0 quand n tend vers +1 :
Z /2
/ . Z Z en découpant l’intégrale en :

Soit ∈ 0, , écrivons jun j = cos n


x dx +
2 n
cos x dx . Z n ;1/4 Z /2
0
2 0 . / +
Puisque la fonction cosn est décroissante sur 0, , on obtient : 0 n ;1/4 ; !,
n

, - 2 on obtient Wn n ;1/4 + 2 cos n ;1/4


et on conclut avec :
j un j +
2
; cosn +
2
cosn . ; cos n ;1/4
! n
=e
;
n 1/2 +o(n 1/2 )
2 ;

98
Méthodes

Sachant que lim cosn = 0, il existe n0 ∈ tel que : de la relation de récurrence :


n !+1
nWn = (n ;1)Wn ;2 ,
pour tout n n0 , 0 < cosn < . (voir la démonstration de la formule de Leib-
2
Ainsi on a obtenu : niz dans ce chapitre) on en déduit :

Méthodes
/ . Wn
p
/2n ;

∈ 0, , n0 ∈ , n n0 ) jun j 2 , avec la même relation de récurrence, en


2
considérant la série de terme général
n(n 1/2 W2n ); n((n ;1)1/2 W2(n ;1) ),
c’est-à-dire lim un = 0.
n !+1

En conséquence,
Pu n converge d’après le critère de Leibniz.
on montre qu’il existe >0 tel que
W2n n ;1/2 ; et enfin W2n W2n+1 donne
Wn n ;1/2 ;
enfin, le théorème de convergence do-
minée (voir chapitre 6) nous donnera une
solution très rapide.

Calcul de la somme.
X n Z X
;
2
n 1
On s’assure pour justifier ce calcul que, quel
que soit x∈[0, ], la raison de la série géo-
2
Formons Un = uk = (;1)k cosk x dx . métrique est différente de 1.
0
Z
k=0 k=0

2 1 ; (;1)n cosn x
On a aussi Un = dx .
0 1 + cos x
Z 2 cosn x
Z 2
En remarquant que dx cosn x dx = jun j, on obtient On verra dans le chapitre suivant que ce qui
1 + cos x
Z 2 cosn x
0 0 est fait ici consiste à justifier l’intégration
terme à terme sur [0, 2 ] de la série de fonc-
lim dx = 0, d’où il résulte :
n !+1 1 + cos x tions de terme général
0
Z Z " 3 2
vn : x !(;1)n cosn x .
2 dx 2 dx x Cette opération ne pourra jamais être faite
lim Un = = = tan = 1,
n !+1 0 1 + cos x 0 2 x 2 sans justification.
2 cos 0
2
X
1
+
et finalement un = 1 .
n=0

IV. Suites et séries


Ex. 12
Xn
1
Soit la suite réelle (un )n 2 définie par : un = ; n ( n n ).
k nk

Montrer que un
; ! k=2
est convergente et trouver un équivalent simple de ; un où on a posé :
n 2
= lim un .
n !+1
On ne demande pas de calculer .

Indications
Z n
dt
Introduire la série de terme général un ; un ;1 , puis la série de terme général .
2
n ;1 t nt
Pour aborder cet exercice, il est utile de connaı̂tre les définitions et techniques du chapitre 6.

99
Solution Commentaires
P
n
1
, n (n ; 1)
-
La suite (u ) est de même nature que la série v avec v n n = u n ; u n ;1 . Remarquer que la série de terme général
un ;un ;1 donne des calculs plus faciles à
Le calcul donne vn = + n et en développant
n nn nn mener que un+1 ;un .
au voisinage de +1 :
1
, 1
-
vn = ; +o
0 ! 2n
2 2
nn n nn

donc vn = o
1
et
Pv n converge d’après la règle de Riemann.
3
n2
D’autre part, vn est de signe constant (négatif) au voisinage de +1, donc La série de terme général ;vn est à termes
d’après le théorème de sommation des équivalences dans le cas des séries positifs à partir d’un certain rang.
convergentes à termes positifs, il vient :
X
1+
1 X
1 +
1 1 X
1+
1
vk ; soit ; un ; .
2 k
2
nk 2 k
2
nk
k=n+1 k=n+1 k=n+1

1
La fonction t étant décroissante, on a :
Z
2
t nt
k
1 dt 1
2 2 2
k nk k ;1 t nt (k ; 1) n (k ; 1)

1
Z k
dt
et il en résulte 2
. car 1 1 .
k nk t
2
nt k2 n k (k ;1)2 n(k ;1)
k ;1

1 Z
Alors en appliquant le même théorème 12, il vient :
X
1 +
1 X+ k
dt
2 2
k nk k ;1 t nt
1
Z
k=n+1
+1
dt
k=n+1

d’où ; un ;2 .
2
n t nt
Une intégration par parties donne maintenant :
Z +1
" 31 Z+
+1
dt 1 dt
2
= ; ; 2 2
dt .
n t nt t nt n t n t
n
1
On verra dans le chapitre 6 que la fonction t étant intégrable et

1
, t
2
nt
1
-
positive sur [2, +1[, la relation =o donne :
0t Z n 1t ! nt
2 2 2
Z +1
dt +
dt
t

2 2
=o 2
n t n t n t nt
Z +1
0Z +1
! Z +1
dt 1 dt dt 1 .
donc 2
= +o 2
. n nn
t nt n nn t nt t2 n t
n n n
1
Finalement ; un ; .
2n n n

100
Exercices

Exercices
Niveau 1
Séries à termes positifs Ex. 6 /1 . P
Ex. 1 Soit ∈
2
, +1 et u n ,n 1, une série conver-
Étudier la nature des séries données par leur terme gé- gente à termes positifs.
néral un : p
un
n! Montrer que la série de terme général vn =
n
1) n ; converge.
n

2)
1
an ;
1
bn + cn
1

où (a, b, c ) ∈
; "! 3
;
Séries à termes quelconques
2 +
Ex. 7
n
3 ) Arccos , ( > 0) ; Étudier la nature des séries données par leur terme gé-
1+n

4)
;pn + 1 ; pn!p n
;
néral un :
(;1)n
, 1 - n n
1)
*
n ; ( n n)
p
, ( > 0) ;
+
5) 1; . 2 ) sin n 2 + k 2 , (k ∈ ) ;
nn

Ex. 2 (;1)n
p 3) n ;
Soit un =
4
n 4 + 3n 2 ;
p
3
P (n ). .
n n + (;1)
, n ; 1 -/
Trouver les polynômes P ∈ [X ] tels que la série de 4 ) cos n2 n ;
n
terme général un converge. , (;1)n
-
5) n 1+ , ( > 0) ;
Ex. 3 n
((X (
(( 1 (;1) (((
nn
(Utilise le chapitre 6.) + k

Étudier la nature de la série de terme général :


Z
6)
( nk (
k=n
.
1
n
n (1 ; x )dx .
un =
0
x
Sommation des séries
Ex. 4 Ex. 8
; !
Soit u une suite de réels strictement positifs pour Prouver la convergence et calculer les sommes des séries
n
suivantes :
laquelle il existe > 1 et n0 ∈
,telsn que-: X
1
+
n
un+1 1) ;
n n0 , . 4
n +n +1
2

X0 !
un n+1
Montrer que
Pu n converge.
n=0
+1
1 1 2
2) p +p ;p ;
1 • 3 • . . . • 2n ; 1 n;1 n+1 n

X 0 !
. n=2
Application : un =
2 • 4 • . . . • 2n • 2n + 1 +1
a
Ex. 5 3) n cos .
" " # "
Soit f : 1, +1 ! 0, +1 de classe C 1
telle que :
n=0
2n

0 Ex. 9
lim
f (x )
= ;1. X
1
+
1 1
x !+1 f (x ) Montrer que pour tout n ∈ " : 2
< .
k 1
Démontrer que la série de terme général f (n ) converge. k=n n;
2

101
Chapitre 2 : Séries numériques ou vectorielles

Niveau 2
Ex. 18
Avec solution détaillée
1 ) Montrer que la suite de terme général :
Ex. 10
; ! à valeurs dans i 1 , 1h et on
On donne une suite x
un =
1
+
2n + 1 2n + 3
1
+ ...+
1
4n ; 1
; ! par :
définit la suite y
n
2 (n 1), converge et calculer sa limite .
n
2 ) Trouver, quand n tend vers +1 un équivalent de
xn+1 + yn
y0 = x0 et yn+1 = . ; un .
1 + xn+1 yn
Étudier la nature de la série de terme général 1 ; yn . Ex. 19
La règle de Raabe Duhamel
Ex. 11
Étudier la nature de la série de terme général : Soit
P un une série à termes réels strictement positifs
telle que, au voisinage de +1 :
un = a
1+ p1 + . . . + p1
2 n a > 0.
un+1
,1-
=1; +o .
Ex. 12 un n n
1
Étudier la série de terme général un = 10 ; 1 ) Montrer que :
où p
est le nombre de chiffres de l’écriture décimale de n .
np
si < 1,
Pu diverge,
Pu n

; !
Ex. 13 si > 1, n converge.
Soit un n∈ ! une suite réelle positive.
0X ! 2 ) En considérant les séries de Bertrand
P 1
,
n
1 n( n n)
On pose vn = kuk . montrer que = 1 est un cas douteux.
n (n + 1)

Montrer que les séries un et


P k=1
vn sont de même
P 3 ) Étudier la série de terme général :
nature et, qu’en cas de convergence, elles ont même p Yn
1
un = n! sin p .
somme. p
p=1
Ex. 14
P Ex. 20
Soit
Discuter la nature de la série vn avec :
P
un une série à termes réels positifs.
X
1 +
(;1) k
.
Étudier la série de terme général : un = 2
k
1 k=n
vn = .
1 + n 2 un Convergence et calcul de la somme.
Ex. 15 Ex. 21
X
1
+
1 n
Trouver lim un
n !+1
où un = n
k
2
ek . 0X !0X n
!
Étudier la série de terme général :
n k
k=n 1 (;1)
; 1.
; !
Ex. 16
Soit un une suite décroissante de réels strictement
k=0
k!
k=0
k!

Ex. 22
positifs telle que la série
Pu n
, ( ∈ ), converge.
n Prouver la convergence et calculer :
Calculer lim n 1; un . X
1
+
1
.
n !+1
ch nx ch(n + 1)x
; !
Ex. 17 n=0

Soit u une suite réelle positive, strictement crois-


n Ex. 23
sante telle que : Prouver que pour tout z ∈ tel que jz j < 1 :

lim un = +1 et lim
un+1
= 1. 1 X+1
n !+1 n !+1 un 1) 2 = (n + 1)z n :
(1 ; z )
Montrer que, au voisinage de +1, n=0
Xu n
; uk ;1 X
+1
nz n X
1
+
zn
k
uk
n un . 2)
1 ; zn
= ;1 ; z ! n 2
.
k=1 n=1 n=1

102
Exercices

Ex. 30
Avec éléments de solution
Soit un une série convergente à termes réels stricte-
Ex. 24 ment positifs, et deux réels tels que 0 < < 1, et
Étudier la série de terme général : + > 1.
1
Z 1 un
un = (1 ; t 2 )n dt . Étudier la nature de la série de terme général vn = .
n 0
n
Ex. 31
Ex. 25
X
n
Soit
Pu une série à termes réels positifs et, pour tout
1 n
Étudier la série de terme général : un =
n
n k.
2
Xn
k=1 n ∈ , Sn = uk . On suppose que pour tout n 1,
Ex. 26 * k=0
1 + Pu
Prouver la convergence et calculer la somme de la série S2n 1+ Sn . Montrer que n converge.
n
de terme général :
Ex. 32
un =
1
+
1
+
1
;
1
, (n 1). Soit an
; ! une suite de réels strictement positifs telle
(3n ; 2) (3n ; 1) (3n ) n
Ex. 27 que an diverge. Étudier la série de terme général :
Montrer qu’il existe une suite réelle (xn ) telle que : an
un = .
a0 + a1 + . . . + an
n∈ , exn + xn ; n = 0.
Étudier la série de terme général : Ex. 33

un = xn ; a n n ;
b
n
n n, (a, b) ∈ 2
.
Soit (an ) une suite de réels strictement positifs telle
que lim an = +1. Montrer que la série un où
P
n !+1
, -
Y0 !
Ex. 28 an
n un = Arccos diverge.
k an+1
On pose un = 1+ , n∈
".
n
k=1 Ex. 34
1 ) Calculer lim un . Étudier la série de terme général :
n !+1
2 ) Montrer que, lorsque n tend vers +1 :
2n+ 1
, 1
* 1 +- un = n ! sin x sin
x
2
. . . sin
x
n
,
un = e;n 2 2 1; +o . où x est un réel donné.
24n n

Ex. 29 Ex. 35

Y0 !
Étudier la suite de terme général :
Prouver la convergence et calculer :
X
1+
p n
(;1)p+1 # "
(n ; 1)!
p p p . un = 1+ , ∈ 0, 1 .
(1 + 1)(1 + 2) . . . (1 + n) p
n=1 p=1

Niveau 3
Ex. 37
Avec solution détaillée Pu
Soit n une série réelle positive, convergente.
Ex. 36 X
1
+
Pour tout entier n ;1, on pose Rn =
P uk .
Soit u n une série convergente à termes réels stricte-
0Y ! 1 1 ) Montrer que, pour tout ∈]0, 1 , la série de terme
" k=n+1

n n
ment positifs. Pour tout n 1, on pose vn = ui . un
général vn = est convergente.
Rn ;1
P
Montrer que v converge. On pourra commencer par
n
i=1

un
2 ) Montrer que la série de terme général wn =
p n+1 Rn
prouver que pour tout n ∈ , n n ! . est divergente.
e

103
Chapitre 2 : Séries numériques ou vectorielles

Ex.;38! 1 ) Montrer que :


Soit un une suite réelle positive décroissante et p un si > e,
Pu converge,
P
entier naturel fixé, p 2.
P si < e,
Pu n

n diverge.
Montrer que un est de même nature que pn upn .

Application : nature de
P 1
.
2 ) Montrer que, pour
P
= e, on a un cas douteux
1
n( n n) (considérer les séries ).
n n n( n n n)
Ex. 39
P Ex. 45
Soit
Démontrer que
P
un et
P
un une série à termes réels positifs.
vn sont de même nature Étudier la convergence de la série de terme général :
1; !. X
1
+
(;1) k
avec : vn = u n + un+1 + . . . + u2n ;1 .
n un =
nk
Pu
k=n
Ex. 40
Soit n une série à termes positifs, convergente, pour Ex. 46
n 2, on pose :
Étudier la convergence de la série de terme général :
vn =
u1 n 2 + u2 n 3 + . . + un n (n + 1)
.
0 X ! n k

Montrer que
Pn n n n (n + 1)
vn converge.
un = n
(;1)
tan
2k + 1
.
k=0
Ex.;41! Ex. 47
Soit xn la suite réelle définie par :
#
x0 ∈ 0, 1[, xn+1 = xn ; xn2 .
La transformation d’Abel
Étant donné ∈ n2 et ∈ "+ , on pose pour tout
Montrer qu’il existe réel tel que
1
xn
= n + n n + +o(1) Xn
ik ", u =
n∈ , An = e et pour tout n ∈ n
lorsque n tend vers +1. k=0
in
Ex. 42 e
.

Y0
Étudier la série de terme général :
! n
; !
(;1)p;1 1 ) Montrer que la suite An
n est bornée.
un = n 1+ p .
p 2 ) Montrer que :
X X *1 +
p=1
n n
An 1
Ex. 43 uk = ;1+ Ak ; .
(n + 1) k (k + 1)
(Utilise le chapitre 6.)
1
k=1
En déduire que la série
Pu
k=1

n est convergente.
Soit un réel strictement supérieur à .
2
Pour quelles valeurs de est-elle absolument con-
Étudier la série de terme général :
p vergente ?
sin n
un = . 3 ) On pose pour tout n ∈ " :
n
cos n sin n
vn = et wn = .
Avec éléments de solution n n

P P
Étudier la convergence et l’absolue convergence

Soit
Pu
Ex. 44
n une série à termes réels strictement positifs.
des séries vn et wn .

On suppose que : Ex. 48


0 ! nn Étudier suivant les valeurs du réel strictement positif
un
lim n n = , la nature de la série de terme général :
n !+1 un+1
p
(éventuellement = +1). un = n + cos n ; n 2 .

104
Exercices

Indications

Ex. 22 Ex. 41
1 1 1 1
Écrire le terme général comme une fraction rationnelle Former ; , puis ; ; 1 puis
de t = e2nx . , xn+1
1
xn xn+1
- xn

yn = + n + 1 + n (n + 1)
Ex. 28 xn+1
;2n ; 1
,1 -
Poser vn = en 2 2 un et déterminer un équivalent
; +n+ nn .
xn
de n vn ; n vn ;1 .

Ex. 29 Ex. 42

Y0 !
p Considérer les suites de termes généraux :
Exprimer les sommes partielles en fonction de un n .
(;1)p;1
n
p
Pn = 1+ p et Qn = nPn
Ex. 31 p
p=1
Considérer les S2p . et les séries :
Ex. 32
X Pn X Qn
n et n .
Pn ;1 Qn ;1
Exprimer un en fonction de Sn = a0 + . . . + an .
Ex. 43
Ex. 33 Z +1
cos x
Utiliser le théorème 17 et l’intégrale : dx .
Considérer n cos un . 1 x2

Ex. 36 Ex. 44
0Y ! n
1
Comparer
P u et Pn
1
au moyen du théorème
n
1 n( n n)
Écrire vn = p i ui et majorer les sommes
n
n! de comparaison logarithmique
Pv i=1
partielles de la série n . Ex. 45 ; !
La décroissance de jun j peut se déduire de la con-
Ex. 37
1 ) vn = (Rn ;1 ; Rn )Rn; comparer
P v et P v0 vexité de f : x
1
.
n n nx
avec vn0 = Rn1; 1;
;1 ; Rn . Ex. 46
Rn ;1
h * +i
2 ) Comparer wn à wn0 = n . un = n tan ; Rn avec :
Rn 4
Z x 1 2n+2
Ex. 38 Rn = (;1)n+1 dx .
0 1 + x2
Encadrer u pn +1 +u pn +2 + . . + upn+1 .
Ex. 47
Ex. 39
2 ) Écrire que pour tout k ∈ " , eik = Ak ; Ak ;1 .
Comparer les sommes partielles : 3 ) Dans le cas 0 < 1, remarquer que :
Vn et U2n ;1 , Un et Vn . jcos n j cos2 n
et de même jsin n j sin2 n .
Ex. 40
1 1 1 Ex. 48
Comparer et ; au Effectuer un développement asymptotique de un et uti-
n n n n (n + 1) nn n (n + 1)
voisinage de +1. liser les résultats de l’exercice précédent.

105
Chapitre 2 : Séries numériques ou vectorielles

Solutions des exercices

Niveau 1
Ex. 1
u n+1
, n
- , n
1
-; n
;n n 1+ n1
; !
1 ) Formons un+1 = nn =
n+1
= 1+ =e .
n (n + 1)n+1 n

un+1 1
On en déduit lim = , donc un converge d’après le critère de d’Alembert.
n !+1 un e
2 ) L’étude s’appuie sur le développement limité suivant :
1 1 na na 1 * +
quand n ! +1 : a n = e n =1+ +O 2 .
n n
1 h 1 1 i * +
On obtient ici un = na ; ( n b + n c) + O 2 .
n 2 n
p a 1
Si a≠ bc on a un np :
n !+1 n bc
la série de terme général un diverge d’après la règle des équivalents de séries positives.
p 1
* +
Si a = bc on a un = O 2 :
n
la série de terme général un converge d’après la règle de Riemann.
3 ) Il est clair que un tend vers 0, on a donc un
s , - r ;
sin u .
s p
n

1 !;
2
n 2 2 2
Avec sin u = 1 ;
n = 1; 1+ , il vient : u . n
1+n n 1 n 1n /2
P u converge si et seulement si > 2. + +

D’après la règle des équivalents, on en déduit que n

Remarque : on peut aussi écrire : cos u = 1 ;


u ; ! n = 1 ; 1 + o* 1 +, d’où :
+o u , n
2
n 2
2 n
1+n n n
; ! 2
*1+ 2 2
u +o u = +o n , n
n n
p
2 2
puis par transitivité des équivalents : un2 et, un étant positif, un /2
.
+1 n +1 n
p p 1
4 ) En remarquant que n+1; n= p p , il vient :
n+1+ n

p p p ; ! p
h p ; q !i p
h p p
i ; !
; n n n+ n+1 ; n n n+ n 1+ 1+ 1 ; n 12 n n+ n 2+o(1) ; 2n n n+o n n n
n
un = e =e =e =e .

;p ! 2 n n;
p
n
n n+o
;p n nn
! p p
; 2n n n+o n n n
; !
2
Puisque n n = o n n n , on a n u n =e 2 =e .
2
On en déduit lim n un = 0, donc un converge d’après la règle de Riemann.
n !+1
* 1
+ 1
* 1
+ ; n ;1
n+o
; n ;1
n
!
5 ) Du développement : n 1 ; =; +o , on déduit un = e .
nn nn
n n; n
nn
;1
n+o
; n ;1
n
!
Donc, pour tout réel, on peut écrire n un = e .

106
Exercices

* +
Si > 2, on a n n = o n ;1 n donc lim n un = 0 quel que soit . En choisissant = 2, avec la règle

de Riemann, lim n 2 un = 0 donne la convergence de


Pu . n !+1
n
n !+1

Si< 2, on a n ;1 n = o( n n ), lim n un = +1 quel que soit > 0. En choisissant = 1, avec la règle


n !+1
de Riemann, lim nun = +1 donne la divergence de un .
P
n !+1
Pour = 2, on reprend le développement initial, il vient :
h ; !i
n2 n ; n1 n ; 1 +o 1
; n n ; 21 +o(1)
un = e 2 n2 n n2 n =e .
; 21
e
Donc un et la série diverge d’après la règle des équivalents.
+1 n

Ex. 2
p
4
Considérons le terme an = n 4 + 3n 2 ; on a an n.
n !+1
p
Pour que (un ) soit bornée il faut que 3
P (n ) n.
n !+1
D’où la forme nécessaire de P : P (x ) = x 3 + ax + bx + c . 2

, 3
- 1
4
, 3 * 1 +- 3 1 * +
Un calcul plus poussé donne : an = n 1 + =n 1+ +o =n+ +o 2 .
n
2
4n 2 n
3 4n n

p 0 * 1 +! 1
3
0 *b 2 +1 * 1 +!
3
a b a a
De même P (n ) = n 1+ + 2
+O 3
=n 1+ + ; 2
+O 3
n n n 3n 3 9 n n

a *b a
2 +1 *1+
=n+ + ; +O 2
.
3 3 9 n n
a
*3 b a
2 +1 *1+
Donc un = ; + ; + +O .
3 4 3 9 n n
2

a
Si a ≠ 0, on a lim un = ; ≠ 0. Il faut donc a = 0 pour que la série converge.
n !+1
*3 b
3
+1 ,1-
Il reste alors un =
4
;3 n
+O 2 .
n
9 9 1 * + 9 1 * +
Si b ≠ , on a un ;b , la série diverge. Si b = , on a un = O 2 , la série converge.
4 n !+1 4 3n 4 n
9
Les polynômes cherchés sont donc : P (x ) = x 3 + x + c (c ∈ ).
4

Ex. 3
Pour tout n ∈ , la fonction fn : x x n n (1 ; x ) est continue sur [0, 1[ et, lorsque x tend vers 1 : fn (x ) n (1 ; x ).
L’intégrabilité sur [0, 1[ de x n (1 ; x ) peut se déduire du calcul suivant :
Z x Z 1 " # 1
n (1 ; t )dt = n t dt = t n t ; t = ;x ; (1 ; x ) n (1 ; x ),
1;x
0
Z x
1;x

d’où on déduit lim n (1 ; t )dt = ;1.


x !1 0
Ceci assure que, quel que soit n ∈ fn est intégrable sur [0, 1], donc que un existe avec de plus u0 = ;1.
Une intégration par parties donne pour tout x ∈ [0, 1[ :
Z " n+1
3 x Z
x
n t ;1 1 x
1 ; t n+1
t n (1 ; t )dt = n (1 ; t ) ; dt ,
0 n+1 n+1 0 1;t
0

107
Chapitre 2 : Séries numériques ou vectorielles

d’où en faisant tendre x vers 1 :


;1
Z ; 1 ! ;1 * 1 1 +
n
un = 1 + t + . . . + t dt = 1+ +...+ .
n+1 n+1 2 n+1
0
1 1
Il est classique que, lorsque n ! +1, 1 + +... + n n.
2 n
; nn X
Ainsi un et la série un diverge.
+1 n

Ex. 4
C’est du cours!
En posant vn =
1
, la série
Pv est convergente et l’hypothèse se lit n n0 ,
un+1 vn+1
. Donc le théorème
n
de comparaison logarithmique donne la convergence de
n
Pu . n
un vn

un+1 (2n + 1)2


Application : dans l’exemple proposé, on a = , donc :
un (2n + 2)(2n + 3)
* +
un+1 1+
1 2
3
*1+
un
= * 1 +*
2n
3 +
= 1;
2n
+o
n
.
1+ 1+
n 2n
* n
+ *1+ 3 5
Par ailleurs =1; +o , donc avec tel que 1 < < , par exemple = , on obtient :
n+1 n n 2 4
un+1
* n
+ 5
4 1 1
* +
; =; +o ,
un n+1 4n n
un+1
* n
+ 5
4 Pu
il existe donc n0 ∈ tel que n n0 ) ; < 0 et d’après la question préliminaire, la série n
un n+1
converge.

Ex. 5
0
f (x )
L’hypothèse lim = ;1 permet d’écrire :
x !+1 f (x )
0
f (x )
(1) A∈ , a ∈ [1, +1[, x ∈ [1, +1[, x a ) A.
f (x )
Prenons A = ;1.
Z x 0
f (t ) f (x )
Pour tout x a , on a dt a ;x donc n a ; x.
f (t ) f (a )
a

En posant = f (a )ea , on obtient, pour tout n a , 0 < f (n ) , la convergence de


P f (n) en résulte car
P e; n
est une série géométrique convergente.
e
n

Ex. 6
L’inégalité de Cauchy-Schwarz dans n nous donne :
p ,
u1
p
u2
p
un
2
1 1
- , -; !
+ + . . . + 1+ 2 + . . . + 2 u1 + u2 + . . . + un .
1 2 n 2 n

X n
0X
1
+ X
1
+
! 1
2
1
On en déduit que, pour tout n ∈ " , vn 2
un .
n
Ainsi
Pv n
k=1 n=1 n=1
est une série à termes positifs dont la suite des sommes partielles est majorée, elle est donc convergente.

108
Exercices

Ex. 7
1 ) On sait que quel que soit > 0, il existe n0 ∈ " tel que n n0 ) n > ( n n ) . La série est donc définie et
alternée à partir du rang n0 .
1
Il est clair que jun j , donc la série n’est pas absolument convergente mais on a bien : lim jun j = 0 .
+1 n n !+1
La fonction f : x x ; ( n x ) est de classe C 1 sur ]1, +1[ et a pour dérivée f 0 telle que :
x ; ( n x)
;1
f 0 (x ) = .
x
Il existe donc a > 1 tel que, pour tout x a , on ait f 0 (x ) 0.

Puisque pour n n0 j un j =
1
, on en déduit l’existence de n1 n0 tel que la suite
; ju j !
n soit
f (n ) n n1
décroissante. Finalement, la série converge d’après le critère de Leibniz.
p
p
2
k
2 ) Notons an = n2 + k2 ; n = .

On obtient ainsi
; ! n +k
= sin n +a = (;1)
2 2
n
+n
sin an .
; ! un n
; !
d’un certain rang, le critère de Leibniz s’applique : la série un est convergente.
P
Comme la suite an est positive, décroissante et de limite nulle, la suite sin an a les mêmes qualités à partir

Notons que jun j


k
2
, donc
Pu n n’est pas absolument convergente.
n !+1 2n
3 ) On a clairement affaire à une série alternée.
(;1)n 1 (;1)n 1
* 1
+
En écrivant un = ! n , on obtient le développement : u n = ; 2 +o 2 .
nn (;1) n n n n n n
1+
nn
(;1)n
La série de terme général vn = converge d’après le critère de Leibniz.
nn
1
Le développement précédent montre que la série de terme général wn = un ; vn est telle que wn ; ,
+1 2
n n
elle est donc de signe constant (négatif) à partir d’un certain rang et d’après le critère des équivalents, elle est de
même nature que la série de Bertrand
P 1
donc divergente.
P
2
n n
En conclusion u diverge en tant que somme d’une série convergente et d’une série divergente.
* +
n

n;1 1
4 ) Développons n n
= n 1;
n
à l’ordre 4 au sens fort :

n;1 1 1 1 1
* +
n =; ; ; 3 +O 4 ,
n n 2n 2 3n n
n;1
*1+
on en déduit n2 n =; n; ; +O , d’où :
n 2 3n 2
, * 1 +-
n
, * 1 +- *1+
un = (;1)n cos + +O = (;1)n+1 sin +O = (;1)n+1 +O .
2 3n n 2 3n n 2 3n n2

On déduit de ce calcul que un (;1)n+1 , donc il s’agit d’une série alternée (à partir d’un certain rang) et
+1 3n

jun j montre qu’elle n’est pas absolument convergente. De plus


Pu n apparaı̂t comme la somme d’une
+1 3n
série convergente d’après le critère de Leibniz :
P(;1) n+1
, et d’une série absolument convergente puisque
*1+ 3n
un ; (;1)n+1 =O ; elle est donc convergente.
3n n
2

109
Chapitre 2 : Séries numériques ou vectorielles

, (;1)n
- (;1)n
5 ) Notons que un = n 1+ est définie pour n 2. Comme > 0, on a un et
n +1 n

jun j
1
. La série
Pu n est donc absolument convergente si et seulement si > 1. Pour 0 < 1,
+1 n
procédons par un développement limité à deux termes :
(;1)n 1 *1+ . (;1)n
/ 1
un = ; 2 +o 2 et ; un ; .
n 2n n n +1 2n 2
P (;1) étant convergente d’après le critère de Leibniz (car
La série alternée
n
> 0), la série
Pu n est de
n

même nature que


P 1
c’est-à-dire convergente si et seulement si > .
1
2
((X (
2
n
P (;1) ( (;1) ((
n 1 + k
2, (
( n k ((
1
6) Puisque la série vérifie le critère de Leibniz, on a pour tout n donc
nn nn

jun j e; n n n n n . Avec n 2 e; n n n n n = e2 n n ; n n n n n , on obtient


k=n
lim n 2 un = 0 donc
Pu n
n !+1
converge d’après le critère de Riemann.

Ex. 8
n
1 ) Posons un = 4 2
.
n +n +1
X
En décomposant en éléments simples la fraction F (X ) = 4 2 , on obtient pour tout n ∈ :
X +X +1
1 1 1
un = 2 ; 2 c’est-à-dire un = h (n ) ; h (n + 1) où on a posé h (n ) = 2
.
2(n ; n + 1) 2(n + n + 1) 2(n ; n + 1)
X n
On reconnaı̂t une série télescopique et on a pour tout n ∈ , uk = h (0) ; h (n + 1).
k=0

Pu X
1
+
1
Il en résulte que n est convergente avec un = h (0) ; lim h (n ) = .
n !+1 2
n=0
1 2 1 1
2 ) Pour n 2, posons un = p +p ; p et pour n 1, posons h (n ) = p .
n;1 n+1 n n
On a ainsi pour tout n 2, un = h (n ; 1) ; 2h (n ) + h (n + 1), on reconnaı̂t une série téléscopique généralisée.
X n X n X n X n
Formons les sommes partielles : Un = uj = h (j ; 1) + h (j + 1) ; 2 h (j ),
j=2 j=2 j=2 j=2

X
n ;1 X
n+1 X
n
soit en translatant les indices de sommation : Un = h (j ) + h (j ) ; 2 h (j ),
j=1 j=3 j=2
et après simplification : Un = h (1) ; h (2) + h (n + 1) ; h (n ).
X
1
+
1
Avec lim h (n ) = 0, il en résulte que la série est convergente avec un = h (1) ; h (2) = 1 ; p .
n !+1 2
n=2
Remarque : on pouvait aussi effectuer ce calcul en remarquant que un = k (n ) ; k (n + 1) avec :
1 1
k (n ) = p ;p .

3 ) Posons pour tout n ∈ un = n cos 2;n a


; ; !!. Pournque
;1
; !
n
la suite u soit définie il est nécessaire et suffisant
i h
n

que a ∈ ; , . Si a = 0, on a affaire à la série nulle. On suppose maintenant a ≠ 0.


2 2

Lorsque n tend vers +1, on a un ;


a
2
donc, la série géométrique
P 1
étant convergente, la règle
des équivalents donne la convergence de
Pu . +1 2 2n+1

n
22n+1

110
Exercices

Notons S(a ) la somme, la fonction S ainsi définie est évidemment paire et on peut donc se limiter à 0 < a < .
2
i h sin 2x * a
+ * a
+
En remarquant que pour x ∈ 0,
2
, cos x =
2 sin x
, il vient u n = n sin n ;1 ; n sin n ; n2
2
* a
+ * a
+ 2
soit un = n 2n ;1 sin ; n 2n sin .
2 n ;1 2n
X
n
sin 2a a * +
On reconnaı̂t ainsi une série télescopique, et on obtient : uk = n ; n 2n sin n .
2 2
k=0

a X
1
+ * sin 2a +
Donc, avec lim 2n sin = a , il vient un = n .
n !+1 2n 2a
n=0
sin 2a
Remarquons enfin que la fonction f : a étant paire et prolongeable par continuité en 0 avec f (0) = 1,
2a
i h
la formule trouvée est valable sur tout l’intervalle ; , .
2 2

Ex. 9
X
1
+
0 ! X
1
+ X
1 +
1 1 1 1 1 1 1 1
En remarquant que = ; , on obtient ; = ; ; .
1 1 1 1 2 1 1 2
k k
n; k=n k; k+ n; k=n k=n k; k+
2 2 2 2 2 2
1 1 1 1 1
La conclusion résulte alors de ; ; 2 = ; 2 > 0.
1 1 k 2 1 k
k; k+ k ;
2 2 4

Niveau 2
Ex. 10
; !
La suite yn est définie et positive (par récurrence).
Établissons la propriété Hn
; !:y 1. ...
; !
Sachant que H : y = x
y 0 y 1
; !
1 est vraie, supposons acquise la propriété H .
n

0
;1 ; x !;1 ; y !
0 0

x
;1 ; y ! 2
n

n+1 n n+1 n
Calculons 1 ; y = et y ;y = . n
; ! ; !
n+1 1+x y 1+x y n+1
n+1 n n+1 n
Ayant supposé que H est vraie, il vient : 1 ; y 0 et y ; y 0, d’où y y 1 ce qui donne Hn+1 .
;
Ainsi la suite y
! n

est croissante, majorée par 1, elle converge donc.


n+1 n+1 n n n+1

x
;1 ; y ! 1 ;1 ; y ! 1 ; ! 2 2
n+1 n n
Minorons l’expression : y ;y = n = 1;y n 0.
; ! converge, la série de terme général y ; y converge, et 0 ; !
n+1 1+x y 2 1+y 2n+1 n n
Comme la suite y n n+1 n 1 ; yn 2 yn+1 ; yn
prouve par comparaison que la série de terme général 1 ; yn converge.

Ex. 11
1
Sachant que t p est décroisante sur ]0, +1[, on obtient :
t
Z k+1
dt 1 1
Z k
dt
pour tout k 1, p p (1) et pour tout k 2, p p (2)
k t k k k ;1 t
1
Remarque : l’inégalité (2) reste vraie pour k = 1 car la fonction t p est intégrable sur ]0, 1].
Z n+1
dt X n
1
t
X n
1
Z n
dt
En sommant les inégalités (1) et (2), il vient : p p et p p , d’où :
1 t k k 1 t
Z n
dt X
n
1
Z n
dt
k=1

p
k=2
X n
1 p
p p 1+ p c’est-à-dire 2 n;2 p 2 n ; 1.
1 t k 1 t k
k=1 k=1

111
Chapitre 2 : Séries numériques ou vectorielles

Xn
1 p Xn
1 p p ; !
On a donc : p 2 n c’est-à-dire p =2 n+o n .
k n !+1 k
Si a
k=1
1, on a un 1, et la série
P u diverge grossièrement.k=1

*1+
n

Si 0 < a < 1, on a 2
" ;p p ! #
n u = exp 2 n n ; 2 n + o( n ) j n a j , donc : lim n 2 un = 0 ou un = o
Pu
n 2
n !+1 n
et la série n converge d’après le critère de Riemann.

Ex. 12
1
On a pour n 1, 10p;1 n 10p ; 1 donc n < 10p , n p < 10 et un > 0.
1 1
L’inégalité n 10p ; 1 nous donne aussi 10p n + 1 donc p log(n + 1) et (le symbole log
p log(n + 1)
désigne le logarithme décimal).
1 1 log n
0 n
log(1+ 1 ) !
;
On en déduit : np n log(n+1) = 10 log(n+1) puis un 10 1 ; 10 log(n+1 .

n
0 log(1+ 1 ) ! 0 n
n(1+ 1 )
!
; ;
Posons alors vn = 10 1 ; 10 log(n+1) = 10 1 ; 10 n(n+1)

0
n
n(1+ 1 )
!
;k n(n+1) 1
vn = 10 1 ; e avec k = n 10 =
log e
* 1 + , -
n 1+ 1 1
Un développement limité donne n = +o et donc :
n (n + 1) n nn n nn

10k
, 1
- 10k
vn = +o soit vn .
n nn n nn n nn

Puisque la série de Bertrand


P 1
diverge, on en déduit que
Pv n diverge puis que
Pu n diverge.
n nn

Ex. 13
X n X n
Posons, pour tout n ∈ " , Un = un , Vn = vn , on obtient :

X01 !
k=1 k=1
X n
1 X p
Xn n X 1 Xn n
1
Vn = kuk = kuk = kuk ; ,
p(p + 1) p(p + 1) p p+1

X n
p=1
0 k=1
! k=1 p=k k=1 p=k

1 1
donc Vn = kuk ; = Un ; nvn .
k n+1
k=1

Pu X 1
P v , série à termes positifs, est
+
Si la série n converge, l’inégalité 0 u prouve que
Vn Un U = n n

n n n
; !
convergente. De nv = U ; V , on déduit donc que la suite nv converge, soit sa limite.
k=0
n

Si ≠ 0, alors v n
P
ce qui est contradictoire ( v converge) donc = 0 et V = lim V = lim U .
n n n
P 1n +
P ! 1
Si la série u diverge et la série v converge, on a lim V = V et lim U = +1, d’où lim nv = +1,
! 1 n + n +
n
P ! 1 P
ce qui est contradictoire avec ( v converge). Donc, si la série
n
n
! 1
u diverge, la série
P v diverge
n ! 1
+
aussi.
n

n
n +
n

n
n +
n

112
Exercices

Ex. 14
1
1 ) Étude du cas particulier : un = , ∈ .
n

Pour < 1,
Pu n diverge et vn
1
avec 2 ; > 1 donc
Pv n converge.
+1 n 2;

Pour = 1,
Pu diverge et vn =
1
donc
Pv diverge.
Pu
n n
n+1
Pour > 1, n converge et :

si 1 < < 2, vn
1
avec 2 ; < 1 donc
Pv n diverge,
+1 2;
n

si = 2, vn =
1
donc
Pv diverge,
Pv
n
2
si > 2, vn 1 donc n diverge.
+1
Pv Pu
P u converge alors P v
L’étude de cet exemple montre que l’on ne peut rien dire de n lorsque n diverge.
2)
Supposons
P u et P v convergentes.
Montrons que si
n
n

n
n diverge.

1 1 ; vn
De vn = 2 on tire un vn = 2 , d’où :
1 + n un
p n
P pu v
p 1 ; vn 1
un vn = (car lim vn = 0) donc n n diverge.
1n ! 1 n + n +
p 1; ! P pu v
Or un vn u + v montre, d’après le critère de domination, que
n n n n est convergente.
2
On a ainsi obtenu une contradiction, ce qui permet de conclure à la proposition annoncée.

Ex. 15
n n
Pour chaque n ∈ " , un est la somme de la série de terme général ak (n ) = 2 e k défini à partir du rang n .
k
n
Comme ak (n ) 2
la série est convergente. Comparons un à une intégrale.
k !+1 k
1 n
La fonction : t n 2 e t , étant continue et décroissante sur [1, +1[, on dispose de l’encadrement :
t
Z k+1
et
n
n n
Z k
et
n

n 2
dt 2
ek n 2 dt .
k t k k ;1 t
Z +1
n
et n +1
. /
Or, l’intégrale n 2 dt = ;e t = e ; 1 existe.
n t n
Z +1
n
et X
1
+
n n e
Z +1
et
n
e
D’où n 2 dt ek + n 2 dt puis e ; 1 un e;1+ . Ainsi lim un = e ; 1.
t k
2 n t n n !+1
n k=n n

Ex. 16
Le critère de Cauchy appliqué à la série convergente
P u montre que la suite de terme général :
n
n
X u n
k
an =
* + k n
k=E +1
2

converge vers 0. Envisageons alors deux cas selon le signe de .


. , n -/ u " 0 !3
n n un
1 ) Si 0, an n;E >0 donc lim n;E = 0.
2 n n !+1 2 n

113
Chapitre 2 : Séries numériques ou vectorielles

,n- n
,n - n n+1
On a, par ailleurs, n ; E (car n;E = ou ), donc :
2 +1 2 2 2 2
. , n -/ u 1 1;
lim n 1; un = 0.
n
n ;E n un et
2 n +1 2 n !+1
. , n -/ 2
2 ) Si < 0, an n;E un > 0 et on conclut de la même manière.
2 n

Ex. 17
Posons vn = n un ; n un ;1 , (n
, un
-1), on aualors : n un ; un ;1 un
vn = n
un ;1
;1 (car
un ;1
tend vers 1).
+1 un ;1 un
P v et P u ; u ;
n
n n 1
sont donc des séries à termes positifs, de même nature.
u n
X n
Pv Pu n ; un ;1
.
Par ailleurs, vk = n un ; n u0 donc n est divergente, et il en est de même pour
un
k=1
Xun
k ; uk ;1 X
n
Alors, d’après le théorème 13, on a, quand n tend vers +1, vk n un .
uk +1 +1
k=1 k=1

Ex. 18
X
2n ;1
1 1
. La décroissance de f : ; , +1 !
# " 1
1 ) On a un = ,t donne, pour tout k 1:
2k + 1 2 2t + 1
k=n
Z k+1
dt 1
Z k
dt
Z 2n
dt
Z 2n ;1
dt
d’où un
2t + 1 2k + 1 k ;1 2 t +1 2t + 1 n ;1 2t + 1
, 4n + 1 - , 4n ; 1 -
k n

1 1 1
c’est-à-dire n un n . On en déduit lim un = n 2.
2 2n + 1 2 2n ; 1 n !+1 2
X
1
+
; !
2 ) On a up+1 ; up = ; un , cherchons donc un équivalent de un+1 ; un .
p=n

1 1 1
un+1 ; un = + ;
4n + 1 4n + 3 2n + 1
1 1 2 2 1
donc, avec x = 4n + 2, un+1 ; un = + ; = et un+1 ; un .
x ;1 x+1 x 2
x (x ; 1) +1 32n 3
1
Z n+1
dt 1 1 1 1
Z n+1
dt
L’encadrement 3
, avec , donne alors ,
(n + 1) n t
3
n
3
(n + 1)3 +1 n
3 3
n +1 n t
3

et le théorème de sommation des équivalents pour les séries positives convergentes fournit :
X
1
+
; ! 1
Z +1
dt
up+1 ; up .
+1 32 3
p=n n t

1
D’où finalement ; un .
+1 64n 2

Ex. 19
1 vn+1
* 1 ; + *1+ un+1 v ; *1+
1 ) Avec vn = , on a = 1+ =1; +o donc ; n+1 = +o .
n vn n n n un vn n n
un+1 v
Si ; ≠ 0, il existe n0 ∈ tel que pour n n0 , ; n+1 est du signe de ; .
un vn

Lorsque < 1, prenons = 1, alors


Pv n est divergente et
un+1 vn+1
pour n n0 montre que
Pu n
un vn
diverge également.

114
Exercices

Lorsque > 1, prenons =


1+
, on a alors 1 < donc
Pv converge et
un+1 vn+1
pour n
montre que
Pu 2
converge également.
< n
un vn
n0

, * 1 +-, -;
n

1 un+1 1 n (n + 1)
2 ) Avec un = , on a
un
= 1;
n
+o
n nn
,
n n n
* +1 1 *1+ n (n + 1) 1 * 1 + *1+
et n (n +1) = n n + n 1+ = n n+ +o donne = 1+ +o = 1+ o ,
n n n nn n nn n nn n
un+1 1 *1+
donc = 1; +o .
un n n
En conséquence, lorsque = 1, on peut aussi bien avoir affaire à une série convergente (c’est le cas, par exemple,
avec = 2) qu’à une série divergente (c’est le cas, par exemple, avec = 1).
un p 1 1 *1+ Pu
3 ) On a ici = n sin p = 1 ; +o . D’après le résultat précédent n diverge.
u n ;1 n 6n n

Ex. 20
; !
La suite un est définie car un est le reste d’ordre n d’une série alternée vérifiant le critère de Leibniz.
!

1
On sait aussi que un est du signe de son premier terme : un = (;1)n jun j et que ju n j 2
.
X n
En conséquence, la série un est absolument convergente.

X 0X (;1) !
Calculons :
XN N N k
un = 2
+ uN +1

X (;1) 0X !
n=1 n=1 k=n
k
N k k
= NuN +1 + 2
1
k=1
k n=1
X (;1)
N k
= NuN +1 + .
k
X X
k=1
1
+ 1
+ k
(;1)
Comme lim NuN +1 = 0, on a : un = = ; n 2.
N !+1 k
n=1 k=1

Ex. 21
On sait que pour tout x ∈ , la série
Px n
est convergente et a pour somme ex .
! , 1 ; R0 - ; 1 = ; 1 R
n!
X
1+
1 0
X
1
+
(;1)k ;
Posons Rn = , Rn = , il vient : un = e ; Rn ; eRn0 + Rn Rn0 .
k! k! e n e n
k=n+1 k=n+1

1 1 1
. Il en résulte 0 < Rn
1 X
1
+
1
Remarquons que pour tout k ∈ on a • c’est-à-dire
(n + k )! n! k! n! k!
k=0

0 < Rn
e (( (( R e , et pour n 2, ((R R0 (( R e .
, donc Rn0
P P P Pu .
n n n n
n! n! n!
Ainsi les trois séries R , 0
R et 0
R R sont absolument convergentes et il en est de même pour
n n n n n

Ex. 22
1
Posons un (x ) = . La fonction un ainsi définie est visiblement paire, et on peut donc se limiter
ch nx ch(n + 1)x
à x 0.
Pour x = 0, on a un (0) = 1 donc
P u (0) diverge grossièrement.
n

Pour x > 0, lorsque n tend vers +1, on a : un (x ) 4e;(2n+1)x et la série géométrique


P e;
P
2nx
étant convergente,
la règle des équivalents donne qu’il en est de même pour u n (x ).

115
Chapitre 2 : Séries numériques ou vectorielles

4te;x
En posant t = e2nx , on obtient un (x ) = , et une décomposition en éléments simples donne :
(t + 1)(t + e;2x )
2 1 2e;2x 1 2
. 1 1
/
u n (x ) = •
sh x t + 1
; sh x

;2x , d’où enfin un (x ) = sh x 2nx ; 2(n+1)x .
t+e
X
1
+
0 e +1 e
! +1

2(n+1)x 2 1 1 1
Pour x > 0, on a lim e = +1 d’où u n (x ) = ; lim 2(n+1)x = .
n !+1 sh x 2 n !+1 e +1 sh x
n=0
X
1
+ X
1+
1
.
Pour x < 0, d’après la parité des un , on a u n (x ) = u n ( ;x ) = ;
sh x
n=0 n=0

Ex. 23
Pz X
1
+
1
1 ) Pour tout x ∈ tel que jz j < 1, la série p
est absolument convergente et zp = .
1;z
p=0

0 1 10 1 1 1 0 1 1
Le théorème sur le produit de Cauchy de deux séries absolument convergentes nous donne donc :
X X + X @ z z ; A = X(n + 1)z
X + + n +
=@ z A@ z A=
1 p q p n p n
(1 ; z )2
p=0 q=0 n=0 p=0 n=0

2 ) Soit D le disque unité de : D = fz ∈ / jz j < 1g et pour tout n ∈ :


n
nz
un : D ! , z .

Pour tout z ∈ D , on a jun (z )j n jz j


n
et la série
P n jzj 1 ; zn
n
converge d’après le critère de d’Alembert donc
P u (z) est absolument convergente
n
! 1 n +
ce qui assure l’existence de :
X 1
nz
.
+ n
f (z ) =
1 ; zn
n=0

1 X
1 +
np
X
1X
+ 1 +
n(p+1)
Pour tout z ∈ D , on a = z donc f (z ) = nz ce qui amène à considérer la suite
1 ; zn
* + p=0 n=0 p=0

double n z n(p+1) .
(n,p)∈ 2

Pour tout z fixé dans D , la série de terme général xp = n z n(p+1) converge absolument et
+1 X n jz j
n
. Alors l’équivalence yn n P
yn = jxp j = n jz j montre que la série yn est convergente.
1 ; jz jn n !+1
p=0
* +
Dans ces conditions, la suite double n z n(p+1) est sommable et on peut donc intervertir les sommations,
(n,p)∈ 2

d’où :
X
1X
+ 1 +
n(p+1) .
f (z ) = nz
p=0 n=0

D’après le 1), en posant v = z p+1 , on a :


X
1
+
n(p+1)
X
1 +
n
X
1 +
n ;1 v
nz = nv = v nv =
n=0 n=0 n=1
(1 ; v)2
X
1
+
z
p+1 X
+1
z
p
et finalement, f (z ) = * + 2
= ;1 ; z ! p 2
.
p=0 1 ; z p+1 p=1

116
Exercices

Ex. 24
Z 1 Z 2
On reconnaı̂t une intégrale de Wallis : In = (1 ; t 2 )n dt = sin2n+1 x dx .
0 0
22n (n !)2
La formule de récurrence (2n + 1)In = 2nIn ;1 conduit à In = d’où, avec la formule de Stirling :
(2n + 1)!
p p
In p et un .
+1 2 n +1 +1
2n 2

Ainsi
Pu n converge si et seulement si >
1
.
2

Ex. 25
Z n X
n Z n+1
2 2 2
La fonction n 2 étant croissante, on obtient : n x dx n k n x dx .
1 1
Z n
k=1
Z n Z n+1
2 2 2 2 2
Calculons n x dx = n n n ; 2n n n + 2n ; 2, on en déduit n x dx n x dx n n n,
1 1 +1 1 +1

d’où : un
n n
2
. Finalement,
Pu n converge si et seulement si > 2.
+1 n ;1

Ex. 26
X
n X
3n
1
.
Formons Un = uk =
k
k=1 k=n+1

P 1 Pu X
1
+
Pour > 1, la série converge, donc lim un = 0 : n converge avec un = 0 .
k n !+1

Pour 0 , Un 2n :
Pu n diverge.
n=1

Pour 0 < < 1 , Un


2n
donc Un
2 1;
n et
Pu n diverge.
(3n ) 3
Z k+1
dt 1
Z k
dt 3n + 1 X
1+
Pour = 1, avec il vient n Un n3: un converge avec un = n 3 .
t k t n+1
k k ;1 n=1

Ex. 27
La fonction f : x ex + x est un homéomorphisme croissant de sur . On a donc xn = f ;1 (n ) et lim xn = +1.
n !+1
xn
n = exn + xn donne n e donc xn = n n + o ( n n ), alors :
+1
; ! nn
* nn
+
xn = n (n ; xn ) = n n ; n n + o ( n n ) = n n ; +o ,
h * +i
n
0 n
!
nn nn nn nn n2 n n2 n
puis xn = n n + n 1 ; + 2 +o 2 = nn ; ; +o .
n n n n 2n 2 n
2

nn n n
2 * n n
2 +
Finalement un = (1 ; a ) n n ; (1 + b) ; +o .
P 2n 2
n 2
n
Ainsi un converge si et seulement si a = 1 et b = ;1.

Ex. 28
(2n )! 2n+ 1
1 ) En écrivant un = n , la formule de Stirling donne un e;n 2 2 donc lim un = +1.
n !n
1
,1-
n !+1

2 ) Un développement limité donne n un ; n un ;1 = 2 n 2 ; 1 + +o .


24n 2 n2

117
Chapitre 2 : Séries numériques ou vectorielles

;2n ; 12 1
,1-
Alors, en posant vn = en 2 un , il vient : n vn ; n vn ;1 = +o .
24n 2 n
2

D’après le théorème de sommation des équivalents pour les séries convergentes à termes positifs,
X
1+
1 1
.
puisque lim n vn = 0, on obtient : n vn ; soit encore n vn ;
n !+1 24k 2 24n

1 +o
* + 1
k=n+1
,1-
; 24n n 1
En conséquence, on a vn = e = 1; +o et finalement :
24n n

2n+ 1
, 1 1 * +-
un = e;n 2 2 1; +o .
24n n

Ex. 29
p p
p
(n ; 1)! n ;1 p
Soit un = p p p , on a un = un ;1 p donc un = un ;1 n ; 1 ; un n, (n 2).
(1 + 1)(1 + 2) . . . (1 + n) 1+ n
X
n
p
On pose Un = uk , il vient Un = 1 ; un n, (n 1).
0 !
P n ,1 + p1 - donne
k=1

Avec
; pn! = ; X n
n u
n
1+ p
1
, la divergence de la série
p
lim un n = 0
n
k k n !+1
k=1
X
+1
donc : un = lim Un = 1.
n !+1
n=1

Ex. 30
Dans le cas vn un , on a vn
1
, d’où n 1, vn un +
1
et
Pu n est convergente.
n 1; n 1;

Ex. 31
* 1 + Y*
n ;1
1 +
De p ∈ , S2p+1 1+ S p , on déduit S2n 1+ S1 .
2p 2 2k
k=0

La série
P n *1 + 1 + étant convergente, il existe A = Y *1 + 1 + et on a pour tout n ∈
+1
, S2n AS1 .
2k 2k
La suite (Sn ) est croissante et, pour tout n , il existe p tel que 2p
k=0
n donc Sn S2p AS1 . Il en résulte que
Pu n
est convergente.

Ex. 32
X n
Sn ;1
.
Avec Sn = ak , on a lim Sn = +1 et un = 1 ;
n !+1 Sn
k=0
S
Si n ;1 ne tend pas vers 1, la série
Pu n diverge grossièrement.
Sn
Sn ;1 Sn ;1 Sn
. Or
Xn
Sk Sn Pu
Si tend vers 1, on a un ; n = n n = n tend vers +1, donc n
Sn +1 Sn Sn ;1 Sk ;1 S0
k=1
diverge.

Ex. 33
Si
Pu n converge, un tend vers 0 et, à partir d’un certain rang, 0 < un2 un donc
Pu 2
n converge.

Alors n cos un ;
2
un P n cos u converge et puisque n cos u
donne que = n an ; n an+1 , la suite
; na !
2
converge. C’est contradictoire donc
P u diverge. n
n n n

118
Exercices

Ex. 34
Si x ∈ , la suite un
; ! est nulle donc
Pu converge.
! n
(( x ((
Si x ∈ n , à partir d’un certain rang n0 , on a 0 < (( n (( < ,

pour x > 0, la série est de signe constant à partir de n0 ,

(( ((
pour x < 0, la série est alternée à partir de n0 .

lim (
( u (( = jx j, on voit que pour jx j < 1 la série est absolument convergente et, pour jx j > 1, u
n+1
! 1( u (
Avec n ne tend
n

pas vers 0 donc


+
P n

un diverge grossièrement.
X h n
1 i h 1 i 1
Dans le cas où jx j = 1, formons n jun j = n k sin . Avec n k sin ; , on voit que la série
k k 6k 2
P n hk sin 1 i converge, donc n ju j a une limite réelle
k=1

et jun j tend vers e ≠ 0.


P u diverge grossièrement.
n
k
Il en résulte que n

Ex. 35 0 ! *1+
(;1)p+1 (;1)p+1 1
Posons vp = n 1+ , on obtient : vp = ; +o .
p p 2p 2 p
2

Pv p est de même nature que


P 1
donc convergente si et seulement si >
1
.
p
2 2
1
Si > , il existe > 0 tel que = lim un .
2 n !+1
1
Si 0 < , lim un = 0.
2 n !+1

Niveau 3
Ex. 36 ,n + 1- n
* +
(n + 1)n an n n 1+ 1
n
Posons an = ; pour tout n 1, on a : = = e donc, sachant que
, 1
- n!
1 an
an ;1 n

n 1+ , il vient e.
n n an ;1

an Y n
ak n n+1
On en déduit = e , donc an en et enfin p e.
a0 ak ;1 n
n!
k=1
0Y !
n
1
n
0Y ! n
1
n
1 e
En écrivant vn = p i ui , l’inégalité précédente donne : vn i ui et compte tenu de la
n
n! n+1
i=1 i=1
relation entre moyenne géométrique et moyenne arithmétique (qui peut se déduire de la concavité de la fonction n ),
il vient :
e X n
vn i ui .
n (n + 1)
i=1

Xn XX
n k
i ui X X
n n
1
.
En conséquence, on a : Vn = vk e c’est-à-dire Vn e i ui
k (k + 1) k (k + 1)

X0 !
k=1 k=1 i=1 i=1 k=i
X n
1
n
1 1 1 1 1
n X X
1
+
Alors, de = ; = ; < , on déduit : Vn e ui e ui et la
k (k + 1) k k+1 i n+1 i
k=i
convergence de la série
Pv k=i
n , à termes réels positifs, en résulte.
i=1 i=1

119
Chapitre 2 : Séries numériques ou vectorielles

Ex. 37
1 ) Écrivons
; !
vn = Rn ;1 ; Rn Rn;;1 , alors la décroissance de x x ; , ( > 0), donne :
;R ! Z Rn ;1
1 ;R ; !
n ;1 ; Rn Rn;;1 x ; dx donc vn 1
n ;1 ; Rn1; .
Rn
1;

Puisque 1 ; lim Rn = 0, la série de terme général vn0 = Rn1;


> 0 et ;1 ; Rn
1;
est convergente,
n !+1
;X n
0 1; 1;
v (k ) = R;1 ; Rn 1; 1
v0 donne
!
tend vers R;1 quand n tend vers +1 , et l’inégalité 0 vn
1; n
k=0
la convergence de
Pv par application du critère de domination pour les séries à termes positifs.
!1 Z
n

2 ) On a de même wn = Rn ;1 ; Rn
; R n ;1
dx
, donc :
Rn x
Rn
0 wn0 = n Rn ;1 ; n Rn .
La série
P w0 est divergente carw lim w n Ravec= ;1 donc P w n n
n n diverge.
n
n !+1

;Ex.
! 38
u étant décroissante, on a, pour tout n ∈ ,
n
;p ; p ! u u n+1 n
+ upn +2 + . . . + upn+1
;p n+1
!
; p n up n ,
pn+1 pn +1

X* + N
n+1 n
X
pN+1
X*
N
n+1
+
d’où, pour tout N ∈ , p ;p upn+1 uk p ; p n up n .
n=0 k=2 n=0
Xn X
n
k
Posons, pour n 2, Un = uk et Vn = p up k .
k=2
, k=0
1
-; !
La double inégalité précédente s’écrit alors 1; VN +1 ; u1 UpN+1 (p ; 1)Vn .
p

Si
P u converge, on déduit de ,1 ; 1 - ;V ; u !
n UpN+1 que la suite Vn
; ! est majorée et donc que
N +1 1
X n
p
p u converge.
P pn

Si u diverge alors lim U


n = +1, et on déduit de U (p ; 1)Vn que lim VN = +1, donc
Pp n
up n
pN+1 pN+1
N !+1 N !+1
diverge.

Application : pour un =
1
on a p n up n =
1
donc
Pu n converge si et seulement si
P1
n( n n) n ( n p) n
converge, c’est-à-dire > 1.

Ex. 39
X n X n X
1
+ X
1
+
Pour n ∈ " , posons Un = u k , Vn = vk , et lorsque ces séries sont convergentes, U = uk , V = vk .
k=1 k=1 k=1 k=1

X
2n ;1 X 1 X 1.
inf(k,n)
On a alors avec
Vn =
k=1
ak uk ak =
1 p n
p
=
* +p k
p k 2p;1 p=1+E
2

1 ) De inf(k, n ) k , on déduit :
0 !
k
X 1 k
k;E
0 !
2 k
0 !
donc 2.
ak
* +p k 1+E
k
ak
1+E
k
p=1+E
2 2 2

Il en résulte Vn 2U2n ;1 .

120
Exercices

P
Si un est convergente, on a n ∈ , U2n ;1 U donc
Puisque la suite de ses sommes partielles est majorée, la série
P Vv , à termes
2U .n
réels positifs, est convergente.
X 1
k
0 0 !! n

1 k 1
2 ) Pour 1 n , on a k;E donc ak .
k ak =
* +p k
k 2 2
p=1+E
2

X n
1
Tenant compte de Vn ak uk , on obtient Vn U , c’est-à-dire Un 2 Vn .
2 n
k=1
Comme au 1), il en résulte que la convergence de vn implique celle de
P Pu . n
3 ) On déduit de 1) et 2) que les deux séries sont de même nature.

Ex. 40
On a
1 1
;
1
, donc d’après la règle des équivalents
Pv n est de même nature
Pw
n n n n (n + 1) +1 n n
, 1
n (n + 1)
1
-X n
que n avec wn =
nn
; n (n + 1) uk n (k + 1) (il s’agit bien sûr de séries à termes positifs).

X XX0 !
k=1
n n p
1 1
Formons Wn = w =
p ; uk n (k + 1)
np n (p + 1)

X0 ! X X0 !
p=2 p=2 k=1
n n n
1 1 1 1
Wn = u1 n 2 ; + uk n (k + 1) ; .
np n (p + 1) np n (p + 1)
p=2 k=2 p=k
1 1
L’introduction de ; trouve sa justification dans ce calcul, car on a :
X0 !
nn n (n + 1)
n
1 1 1 1
; = ; .
np n (p + 1) nk n (n + 1)
,
p=k
- X n
0 !
1 1 1 1
On a donc Wn = u1 n 2 ; + uk n (k + 1) ; ,
n2 n (n + 1) nk n (n + 1)
k=2
X n
n (k + 1)
.
et il en résulte puisque les un sont positifs n 2 , Wn u1 + uk
nk
k=2

Or uk
n (k + 1)
u , donc
Pu n (k + 1)
converge (règle des équivalents),
n k +1 k k nk
+1 X n (k + 1)
et avec S= uk on obtient n 2 , Wn u1 + S .
nk
k=2
Pw
de même pour
P
Puisque la suite de ses sommes partielles est majorée, la série
vn .
n , à termes positifs, est convergente et il en est

Ex. 41
Soit f : ! , x x ; x 2 , la suite xn
; ! est définie par x0 ∈]0, 1[ et xn+1 = f xn .
; !
; ! / 1 / et pour x ∈]0, 1[,
On a f ]0, 1[ = 0, f (x ) ; x < 0, donc la suite xn
; ! est à valeurs dans ]0, 1[ et décroissante.
4
Étant décroissante, minorée, elle converge vers ∈ [0, 1] et puisque f est continue sur [0, 1], vérifie = f( )
c’est-à-dire = 0.
1 1 1
Formons ; = .
xn+1 xn 1 ; xn
1 1
Quand n tend vers +1, on a ; 1, donc le théorème de sommation des équivalents pour les séries
xn+1
X
;
0
n 1
xn
!
1 1 1
divergentes à termes positifs donne ; n , d’où
xn
n.
xk+1 xk
k=0

121
Chapitre 2 : Séries numériques ou vectorielles

1 1 xn
Formons ensuite ; ;1= .
xn+1 xn
1
1 ; xn
1 1 1 1
, 1
-
Quand n tend vers +1, on a ; ; 1 xn donc aussi ; ;1 n 1+ .
xn+1 xn n xn+1 xn n

X0 ! X 0 ! X
Alors le même théorème donne :
n ;1
1
;
1
;1
; n 1
1
;
1
;1
;
; n 1
n (k + 1) ; n k
! d’où 1
;
1
;n n n.
xk+1 xk xk+1 xk xn+1 xn
k=0 k=1 k=1
1
Il reste à montrer que ; n ; n n a une limite réelle quand n tend vers +1. On considère pour cela la série de
xn
terme général :
1 1
, 1
- xn
, 1
-
yn = ; ;1; n 1+ = ; n 1+ .
xn+1 xn n 1 ; xn n

1 xn 1 nn
, nn
- nn
De = n + n n + o( n n ), on déduit = ; 2 +o d’où yn ; .
xn 1 ; xn n 2 2
0 ! n n
,1
n
-
Ainsi on a yn = o
1
, ce qui prouve la convergence de
Py n donc aussi de la suite ;n; nn .
3 xn
n2

Y0 !
Ex. 42
(;1)p;1
n
Étudions la suite de terme général Pn = 1+ p .
p
p=1

Pn (;1) n ;1
Pn (;1) n ;1
1
* 1
+
On a = 1+ p et n = p ; 2n + O p quand n ! +1.
Pn ;1 n Pn ;1 n n n
Pn 1 (;1)n ;1
* 1
+
Écrivons n =; + xn où xn = p +O p .
Pn ;1 2n n n n

Les séries
P (;p1) n ;1
et
P 1
p sont convergentes, donc
Px n aussi. Alors compte tenu de
n n n
1X1 X X1
n n n
Pn 1 1 1
n =; + xk et de ; n p , nous allons comparer Pn et p .
P1 2 k 2 k +1 n n
* + * +
k=2 k=2 k=2
p Qn Pn 1 1 1 1 1
Posons donc Qn = Pn n et formons n = n ; n 1; =; + xn + +O 2 .
Qn ;1 Pn ;1 2 n 2n 2n n
*1+
n Qn ; n Qn ;1 = xn + O 2 est le terme général d’une série convergente, donc la suite n n Qn converge :
n
lim n Qn = et lim Qn = e .
n !+1 n !+1

Ainsi Pn
e
p et un
e
. La série
Pu n est converge si et seulement si <;
1
.
n !+1 n n !+1 1; 2
n2

Ex. 43
p p p
sin x cos x sin x
Soit f : x . f est de classe C 1 sur [1, +1[ avec f 0 (x ) = ; +1
.
x +1 x
2x 2

Compte tenu de
1
+ > 1 et
( (
+ 1 > 1, la majoration : (f 0 (x )(
1
+ donne que f 0 est intégrable
2 +1 x
+1
2x 2
Z n
sin
p
t
sur [1, +1[. Le théorème 17 s’applique et donne que la série de terme général vn = dt ; un est
n ;1 t
absolument convergente.
XZn k
sin
p
t
Z n
sin
p
t p
Formons alors Sn = dt = dt , le changement de variable x = t donne :
k ;1 t 1 t
k=2

122
Exercices

Zp n
sin x
Sn = 2 2 ;1
dx ,
1 x
puis une intégration par parties :
" 3p n Zp n
cos x cos x
Sn = 2 ; 2 ;1 ; 2(2 ; 1) 2
dx
x 1 x

2 cos
1
p
n
Zp n
cos x
Sn = 2 cos 1 ; ; 2(2 ; 1) 2
dx.
; 21 1 x
n
cos x 1
Compte tenu de 2 > 1, la fonction g : x est intégrable sur [1, +1[ (car jg(x )j ), il en résulte que
x2 Z x2
lim Sn existe avec lim Sn = 2 cos 1 ; 2(2 ;1) g . On a ainsi prouvé la convergence de la série de
n !+1
Z ! 1sin pt
n
n
+ [1,+1[

terme général wn = dt et finalement un = wn ; vn est convergente.


n ;1 t

Ex. 44
1 vn+1 1
* 1
+
1 ) Avec vn = , on obtient =1; ; +o .
n( n n) vn n n nn n nn
* un
+ a * un
+ a
* 1 +
Si est réel, on pose a = n . On a alors n n n donc n n n = +o
u 1 a
* 1
+ nn
u
un+1
v ;a
+1 un+1
*nn
1
+ nn
puis n+1 = 1 ; ; +o . En conséquence : n+1 ; n+1 = +o .
un n n nn n nn un vn n nn n nn
Dans le cas > e, on choisit tel que 1 < < a et on conclut avec le théorème de comparaison logarithmique.
, un
- nn , un
0 - nn
un+1
0
un+1
En remarquant que n n n n implique , on étend la condition
un+1 u0
n+1
un u0
n
précédente au cas = +1.
Dans le cas < e, on choisit = 1 et on conclut de même.
0 ! nn
1 un
2 ) Avec un = , on obtient lim n n = quel que soit le réel .
n n n( n n n) n !+1 un+1

Ex. 45
La série alternée
P (;1) n
vérifie le critère de Leibniz. On en déduit que
Pu n est elle même une série alternée et
nn
1 X (;1)
+1 k ;n
1
que : jun j . On a jun j = et en posant f (x ) = il vient :
nn nk nx
k=n
X
1+
jun j ; jun+1 j = f (n + 2k ) ; 2f (n + 2k + 1) + f (n + 2k + 2).
k=0

Donc la série
Pu
En vérifiant que f est convexe sur ]1, +1[ on en déduit que jun j ; jun+1 j
n vérifie, elle aussi, le critère de Leibniz.
0.

Ex. 46
X
1
+
(;1) n
.
On commence par montrer que =
2n + 1 4

1
Z n=0
1 X (;1)
n k Z 1
1 ; (;1)n+1 x 2n+2
2k
En remarquant que = x dx , il vient : Sn = = dx ,
2k + 1 0 2k + 1 0 1 + x2
Z 1
x
2n+2 Z 1
k=0
Z 1
dx
2n+2 .
puis 0 < 2
dx x dx donne lim Sn = =
0 1+x 0 n !+1 0 1 + x2 4

123
Chapitre 2 : Séries numériques ou vectorielles

X (;1)
n k Z 1
x
2n+2
n+1
De plus on a = ; Rn avec Rn = (;1) dx .
2k + 1 4 0 1 + x2
h * +i * +
k=0

Il vient ainsi un = n tan ;R et avec un développement limité à l’ordre 2 : u


n n = ;2Rn + o Rn2 .
4
Z x 1 2n+2
Avec Rn = (;1)n+1 dx , on vérifie que la série alternée Rn converge d’après le critère de Leibniz.
0 1 + x2
1 1
D’autre part jRn j donne Rn2 ce qui prouve que Rn2 est convergente.

Finalement
Pu n
2n + 3 4n 2
converge en tant que somme de deux séries convergentes.

Ex. 47 (( ((
(( sin n + 1 ((
, d’où jA j = (( (( (( 1 (( . (( 1 (( .
1 ; ei(n+1) 2
1 ) Avec ei ≠ 1, on a An = On pose M =
1 ; ei
n
(( sin (( ((sin (( ((sin ((
2 ( 2( ( 2(
Xe ,n ik
2 ) En remplaçant eik par Ak ; Ak ;1 dans on obtient la formule annoncée.
k

P* 1 ; 1 +
k=1
1
Puisque lim = 0, la série est convergente et la majoration :
k !+1 k
(( * k1 (k +1 1) (
+(( * 1 +
((A k ; (k + 1)
k ( M k ; (k + 1)
1

montre que la série


P *1 Ak
1 +
; converge également.
k (k + 1)
An X n X
1
+ *1 1 + Pu
Comme de plus lim = 0, il existe lim u k = ;1 + Ak ; , donc n
n !+1 (n + 1) n !+1 k (k + 1)
k=1 k=1

est convergente. Avec jun j =


,
1 P
un est absolument convergente si et seulement si > 1.
n
P P
3 ) On a vn = Re un et wn = Im un donc vn et wn sont convergentes et pour > 1 elles sont absolument
convergentes. Si ∈ n
(( cos n (( cos n 1 cos 2n
, pour 0 <
(
1, écrivons :
(
(( n (( n = 2n + 2n et ((( sinn n ((( sinn n = 2n1 ; cos2n2n .
2 2

Puisque
P 1 est divergente et P cos 2n convergente, on en déduit que P jv j et P jw j divergent. n n
n 2n

Ex. 48
cos n cos2 n
* cos n +2
cos n cos 2n 1
* 1
+
On développe : un = /2 ; +o , donc un = ; ; +o .
2n 8n 3 /2
n 3 /2 2n /2
16n 3 /2
16n 3 /2
n 3 /2

Les deux séries


P cos n et
P cos 2n étant convergentes,
Pu n est de même nature que
P 1
donc elle
/2 3 /2 3 /2
n n n
2
converge si et seulement si > .
3

124
CHAPITRE

3 Suites et
séries de fonctions

A. Convergence d’une suite ou d’une série de fonctions . . . . . . . . . . 126


1. Suites de fonctions : modes de convergence . . . . . . . . . . . . . . . . . 126
2. Séries de fonctions : modes de convergence . . . . . . . . . . . . . . . . . 128
3. Comparaison des modes de convergence . . . . . . . . . . . . . . . . . . 129

B. Limite – Continuité. L’espace vectoriel normé 1 (A, F ) . . . . . . . . . 131


1. Limite et convergence uniforme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 131
2. Continuité et convergence uniforme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 132
3. L’espace vectoriel normé 1 (A, F ) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 134

C. Intégration – Dérivation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 134


1. Intégration et convergence uniforme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 134
2. Dérivation et convergence uniforme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 136

D. Approximation des fonctions d’une variable réelle . . . . . . . . . . . 138


1. Approximation par des fonctions en escalier . . . . . . . . . . . . . . . . . 138
2. Approximation par des fonctions affines par morceaux . . . . . . . . . . . . . 139
3. Approximation par des fonctions polynômes des fonctions complexes continues . . . 140

Méthodes : L’essentiel ; mise en œuvre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 142

Énoncés des exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 152

Solutions des exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 158

125
Chapitre 3 : Suites et séries de fonctions

Notations
Dans tout ce chapitre, on convient que :
= ou ,
A est une partie non vide d’une espace vectoriel normé E
F est un -espace vectoriel normé de dimension finie donc complet,
(A, F ) est l’espace vectoriel des applications de A dans F soit aussi (A, F ) = F A ,
(A, F ) est le sous-espace de(A, F ) formé des applications bornées.
En approfondissement, pour les étudiants de MP" , les résultats de ce chapitre s’étendent au
cas où F est un espace de Banach de dimension quelconque.
Comme F désigne toujours l’espace d’arrivée des fonctions étudiées, et qu’en général F =
ou , la norme de F sera notée j • j .
À toute fonction f ∈ (A, F ), on associe sa fonction norme notée jf j. Il s’agit de l’élément
de (A, ) défini par A ! , x jf (x )j.

A. Convergence d’une suite


ou d’une série de fonctions

1. Suites de fonctions : modes de convergence


Définition 1
Suite de fonctions
Une suite de fonctions définies sur A à valeurs dans F est une suite fn
; ! de l’espace
✎ (1) La notion de suite à va- (1)
leurs dans un espace vectoriel vectoriel (A, F ). ✎
donné est acquise.

✎ (2) On dit usuellement que Définition 2


la suite ( fn ) converge sim-
plement sur A vers la fonc- ; f ! de (A, F ) converge simplement sur A si et
Convergence simple d’une suite de fonctions
tion f . On dit que la suite de fonctions
; ! n
seulement si , pour tout x ∈ A, la suite f (x ) converge dans F .
y fig. 1 ; ! ✎ , la fonction f de (A, F ) définie
On appelle limite ou limite simple de la suite f
n
(2)
n
par :
f1 f :A ! F, x lim fn (x ).
n !+1
f2

f8
x
0
1 Exemples
x n (fig. 1).
y fig. 2
f10
; !
1 ) A = [0, 1] , fn : x
La suite f n converge simplement sur [0, 1] vers la fonction f définie par :
f (x ) = 0 si x ∈ [0, 1[, f (1) = 1.

2 ) A = [0, 1[ , fn : x n 2 x n (1 ; x ) (fig. 2).


Pour tout x ∈ [0, 1[, d’ après les règles de comparaison des fonctions puissances et expo-
1 nentielles, on a lim n 2 x n = 0.
f1
f2 n !+1
On en déduit que la suite fn
; ! converge simplement sur [0, 1[ vers la fonction nulle (de
x
0 1 ([0, 1[, )).

126
Convergence d’une suite ou d’une série de fonctions

3 ) A = [0, +1[ , fn : x e;x (fig. 3).


n
y
1 Pour x ∈ [0, 1[, on a lim x n = 0 donc lim fn (x ) = 1.
n !+1 n !+1
fig. 3
; !
La suite f (1) est constante égale à
1
et a donc pour limite
1
.
f1 n
e e
1 Pour x ∈]1, +1[, on a lim x n = +1 donc lim fn (x ) = 0.
e
Ainsi la suite fn
; ! n !+1 n !+1
converge simplement sur [0, +1[ vers la fonction f définie par :
0 1 x 1
f (x ) = 1 si x ∈ [0, 1[, f (1) = , f (x ) = 0 si x ∈]1, +1[ .
e
Définition 3
On appelle norme de la convergence uniforme sur (A, F ) l’application :

✎ (3) S’il est nécessaire de


(A, F ) ! , f k f k1 = sup jf (x )j. ✎ (3)
x∈A
préciser A, on notera :
k f kA1 = supjf (x)j. Définition 4
x∈A
Convergence uniforme d’une suite de fonctions
On dit que la suite de fonctions fn
; !
de (A, F ) converge uniformément sur A si et

✎ (4) On dira encore que la


seulement si il existe une fonction f de (A, F ) telle que lim
n !+1
k f ; fn k1 = 0. ✎ (4)
suite ( fn ) converge unifor-
mément sur A vers f . Remarques
; !
1 ) Ceci suppose qu’à partir d’un certain rang r , chaque fonction f ; fn (n r ) est bornée et
que la suite f ; fn n r converge vers 0 dans 1 (A, F ).
2 ) Dans ce cas, pour tout x de A, jf (x ) ; fn (x )j k f ; fn k1 : la suite de fonctions fn
; !
✎ (5) Noter que l’on utilise
là un langage simplifié pui- 3 ) Il se peut qu’une suite de fonctions fn
; !
converge simplement sur A vers f , (cf. propriété 1 suivante).
de (A, F ) converge simplement sur A vers
qu’en toute rigueur il faudrait
f ∈ (A, F ) et uniformément sur une partie B de A c’est-à-dire lim f k ; fn kB1 = 0.
dire que c’est la suite des res-
trictions fn jB qui converge ; ! n !+1
La limite uniforme de fn sur B est alors la restriction de f à B. ✎ (5)
vers fjB .

Définition 5
✎ (6) Là encore, il en ré-
sulte que la suite de fonctions
On dit que la suite de fonctions fn
; !
Convergence uniforme sur tout compact d’une suite de fonctions
de (A, F ) converge uniformément sur tout
( fn ) converge simplement
sur A vers f .
Dans la pratique on a presque ; !
compact de A si et seulement si il existe une fonction f de (A, F ) telle que, quel que soit
le compact B inclus dans A, la suite des restrictions fn jB converge uniformément sur B
exclusivement affaire à des
parties A telles que tout a∈A vers fjB . ✎ (6)
admet un voisinage relatif V
compact. On pourra alors par-
ler de convergence uniforme Exemples
locale sur A. x+n
De telles parties A sont dites 1) A = [0, 1] , fn : x 2 (fig. 4).
localement compactes. n + 4nx

y
; !
La suite fn converge simplement vers f : x
1
.
1 + 4x 2
x 1
Formons fn (x ) ; f (x ) = , il en résulte pour tout x ∈ [0, 1], jfn (x ) ; f (x )j
1
fig. 4
f1 2 n
n (1 + 4x )
1
donc k fn ; f k1
f2
et la suite converge uniformément vers f sur [0, 1].
n
f
f+1
fn
n 2 ) A = [0, 1] , fn : x xn .
; !
On a vu précédemment que fn converge simplement sur [0, 1] vers la fonction f définie
0 1 x par : f (x ) = 0 si x ∈ [0, 1[, f (1) = 1.

;Def f! (xne) ;converge


f (x ) = x si x ∈ [0, 1[ et f (1) ; f (1) = 0, on déduit k f ; f k1
n [0,1]
n n n = 1 donc
n pas uniformément sur [0, 1].
✎ (7) Pour tout segment
Fixons alors a quelconque dans [0, 1[, on obtient maintenant k fn ; f k[0,a]
; !
n
S ⊂ [0,1[, avec a = sup S on 1 = a et donc
a S ⊂ [0,a] donc lim k fn ; f k1 = 0 : la convergence est uniforme sur [0, a ]. On en déduit que fn
[0,a]
k fn ;f kS1 k fn ;f k[0,a]
1 et n !+1
lim k fn ;f kS1 = 0 converge uniformément sur tout segment de [0, 1[. ✎ (7)
n !+1

127
Chapitre 3 : Suites et séries de fonctions

2. Séries de fonctions : modes de convergence


Définition 6
Série de fonctions
On appelle série de fonctions une série
P u de terme général u
n n ∈ (A, F ).
X n
P
✎ (8)
Une série de fonctions La suite de fonctions de terme général Sn = uk est appelée suite des sommes partielles

Pu . ✎
un est entièrement définie
k=0
par la donnée de la suite de (8)
fonctions (Sn ) de la série de fonctions n

Définition 7

✎ (9) En effet, par définition On dit que la série de fonctions


P
Convergence simple d’une série de fonctions
un de (A, F ) converge simplement sur A :
de la convergence d’une sé-
P
rie numérique ou vectorielle, si et seulement si, pour tout x ∈ A, la série de terme général un (x ) converge dans F ,
un (x) converge si et seu-
lement si (Sn (x)) est conver-
donc :
; !
si et seulement si la suite Sn des sommes partielles converge simplement sur A. ✎ (9)
gente.
On appelle somme de la série
P u , la fonction S de (A, F ) définie par :
✎ (10) On écrit aussi n
X
+1
X 1 +
Sn = un . S :A ! F, x un (x ). ✎ (10)
n=0 n=0

Remarque
Dans ces conditions, on dispose de la suite de fonctions Rn
; ! de (A, F ) :
X
1+

✎ (11) (Rn ) est la suite des Rn : A ! F, x u k (x )


restes d’ordre n . k=n+1
x∈A, lim Rn (x) = 0.
n !+1 et cette suite converge simplement sur A vers la fonction nulle. ✎ (11)
✎ (12) Dans certains cas Avec ces notations, on a n ∈ , S = Sn + Rn . ✎ (12)
on pourra rencontrer des
notations légérement diffé- Exemple
rentes :
X
n ;1 A = [0, 1] , un : x xn ; x n+1 .
X
; x n+1 donc P un converge simplement sur
n
Sn = uk
Pour tout n ∈ on a Sn (x ) = u k (x ) = 1
k=0
X
+1 k=0
[0, 1], sa fonction somme S étant définie par S(x ) = 1 si x ∈ [0, 1[ et S(1) = 0.
Rn = uk .
k=n De plus, on a pour tout n ∈ , Rn (x ) = S(x ) ; Sn (x ) = x n+1 si x ∈ [0, 1[ et Rn (1) = 0.
Définition 8

P
Convergence uniforme d’une série de fonctions

; !
On dit que la série de fonctions un de (A, F ) converge uniformément sur A si et
seulement si la suite Sn des sommes partielles converge uniformément sur A.

Définition 9

P
Convergence uniforme sur tout compact d’une série de fonctions
On dit que la série de fonctions
; !
un de (A, F ) converge uniformément sur tout
compact de A si et seulement si la suite de fonctions Sn des sommes partielles converge
uniformément sur tout compact de A.

Remarque
Dans ce cas, la série de fonctions
Pu n converge simplement sur A.
X
1
+
On dispose donc de la fonction somme S : A ! F, x un (x ) et de la suite des

fonctions restes d’ordre n : Rn


; ! .
n=0

128
Convergence d’une suite ou d’une série de fonctions

Théorème 1
P
Pour qu’une série de fonctions un de (A, F ) soit uniformément convergente sur A (resp.
; !
sur tout compact de A), il faut et il suffit qu’elle soit simplement convergente sur A et que la
suite Rn des restes d’ordre n converge uniformément sur A (resp. sur tout compact de A)
(13)
✎ Ce résultat est fon- vers 0 (fonction nulle de (A, F )). ✎ (13)
la série
P
damental : pour prouver que
un converge
uniformément sur A, on es- ☞ Il suffit de remarquer que quel que soit n , S ; Sn = Rn .
saiera de majorer unifor-
mément (c’est-à-dire indé-
pendamment de x ) le reste Exemple
Rn (x) par une suite de li- n
x
mite nulle. A = [0, 1] , un : x ;
( 1)n .
Pour tout x ∈[0, 1], la série
P n+1
un (x ) converge d’après le critère de Leibniz (ou critère spécial
des séries alternées). Dans cette situation on dispose de la majoration :
n+1
x 1
jRn (x )j n+2 n+2
.

1
On a donc k Rn k[0,1]
1 et la convergence uniforme sur [0, 1] de la série en résulte.
n+2
Définition 10

On dit que la série de fonctions


P
Convergence normale d’une série de fonctions
un de (A, F ) converge normalement sur A si et
✎ (14) La convergence nor- seulement si la série réelle de terme général k un kA
1 est convergente. ✎
(14)
male est une notion qui ne
s’applique qu’aux séries de
fonctions. Remarque
Ceci suppose qu’à partir d’un certain rang r , chaque fonction un (n r ) est bornée.

PThéorème 2

P
La série un de (A, F ) est normalement convergente sur A si et seulement si il existe une
série an à termes réels positifs convergente et telle que : n ∈ , x ∈ A, jun (x )j an .

☞ C’est un corollaire immédiat du critère de domination pour les séries à termes réels positifs.

Définition 11

P
Convergence normale locale d’une série de fonctions
On dit que la série de fonctions un de (A, F ) converge normalement sur tout compact
de A si et seulement si, quel que soit le compact B ⊂ A, la série réelle de terme général k un kB
1
est convergente.

3. Comparaison des modes de convergence


Propriété 1
Convergence uniforme ) convergence simple
Si une suite ou une série de fonctions de (A, F ) converge uniformément sur A (resp. sur tout
✎ (15) On a vu dans des segment de A) alors elle converge simplement sur A. ✎ (15)
exemples précédents que la
réciproque de cette implica-
tion est fausse. ☞ C’est l’objet de la remarque 2) de la définition 4.

129
Chapitre 3 : Suites et séries de fonctions

Propriété 2
Convergence normale ) convergence uniforme
P
L’espace F étant de dimension finie, si une série de fonctions un de (A, F ) converge
(16) (16)
✎ L’exemple de la série normalement sur A alors elle converge uniformément sur A. ✎
de terme général
n
(;1)n x
un :[0,1]! , x
n+1 ☞ Pour tout x ∈ A, on a jun (x )j k un kA 1 , et la série de terme général k un k1 , (n r ),
P
A
montre que la réciproque de
est convergente. Il en résulte que la série un (x ) est absolument convergente donc
cette implication est fausse.
✎ (17) Car F est complet (17)
puisque de dimension finie.
convergente. ✎
C’est la convergence simple sur A de la série de fonctions
Pu . n
Ce résultat reste donc vrai
lorsque F est un espace de X X
1
+
Banach (non nécessairement
de dimension finie).
Introduisons le reste d’ordre n de la série réelle k un kA1 , n = k uk kA1
k=n

Pu , X
1
+
et celui de la série de fonctions n Rn : A ! F, x u k (x ).

((X (( X X
k=n

(( u (x )((
n+p
ju (x )j
n+p
k u k1
n+p
A
Majorons :
(
k=n
k
( k=n
k
k=n
k n ,

d’où jRn (x )j n , k Rn kA1 n et lim k Rn kA1 = 0.


Comme la suite de fonctions Rn
; ! n !+1
converge uniformément sur A vers 0, la série de fonctions
✎ (18) C’est le théorème 1.
Pu n converge uniformément sur A. ✎ (18)

Propriété 3

P
Condition nécessaire de convergence uniforme d’une série de fonctions
Soit un une série de fonctions de (A, F ) qui converge uniformément sur A ; alors la suite
(19)
✎ Ceci signifie, qu’à de fonctions (un ) converge uniformément vers 0 sur A. ✎ (19)
; !
partir d’un certain rang,
chaque fonction un est bor-
née et que la suite réelle ☞ Comme la série de fonctions
P
un converge uniformément sur A, la suite Rn des restes
n k un kA1 converge converge uniformément vers 0 sur A.
vers 0.
Or, en écrivant un = Rn ; Rn+1 on obtient : k un kA1 k Rn kA1 + k Rn+1 kA1 d’où la
conclusion.

Conséquence pratique
Pour prouver qu’une série ne converge pas uniformément sur A, il suffit de montrer que le
terme général ne tend pas uniformément vers 0.
Exemple
La série de terme général un : [0, 1] ! , x nx n (1 ; x ) converge simplement sur
2
[0, 1] car un (1) = 0 et pour x ∈ [0, 1[, lim n un (x ) = 0. ✎ (20)
✎ (20) Pour 0 x < 1, on
applique la règle de Rie- , n ; 1 - , n ; 1 -! 1 n +
4 !
mann. On pourrait aussi uti-
Formons alors un = , on obtient
n
lim un
n ;1 =
1
d’où :
liser la règle de d’Alembert. n n n !+1 n e

1
k un k[0,1]
1 .

En conséquence k u k1 ne tend pas vers 0, donc u


[0,1]
; ! ne tend pas uniformément vers 0
e

et la série
P u ne converge pas uniformément sur [0, 1].
n
n n

130
Limite – Continuité. L’espace vectoriel 1 (A, F )

B. Limite – Continuité
L’espace vectoriel normé (A,F)
1. Limite et convergence uniforme
Théorème 3
✎ (21) aussi appelé théo-
rème de la double limite. ; !
Théorème d’interversion des limites ✎ (21)
Soit fn une suite de fonctions de A dans F qui converge uniformément sur A vers f , et
a ∈ E un point adhérent à A.
Si chaque fn admet une limite bn ∈ F quand x tend vers a suivant A, alors la suite bn
; !
est convergente dans F .
Dans ces conditions, en posant b = lim bn on a aussi : b = lim f (x ), c’est-à-dire
* n !+1
+ +!* x a
(22)
lim lim f (x ) = lim lim f (x ) ✎
✎ (22) Ce résultat reste n n
valable dans les cas :
E = , a = #1. ☞
n !+1

L’espace F (en général


x! a ! ! 1x a
; !
ou ) étant complet, montrons que b
n +

est une suite de Cauchy.


n
Les adaptations de la
2
démonstration sont laissées Pour tout x ∈ A et tout (n, p) ∈ , on a par inégalité triangulaire :
à l’initiative du lecteur.
jfn (x ) ; fp (x )j jfn (x ) ; f (x )j + jf (x ) ; fp (x )j
donc jfn (x ) ; fp (x )j k fn ; f kA1 + k fp ; f kA1 .
À tout > 0, on peut associer n0 ∈ tel que : n n0 ) k fn ; f kA 1 2 , ainsi pour
tout n n0 et p n0 , on a : x ∈ A, jfn (x ) ; fp (x )j , et en faisant tendre x vers a ,
il vient jbn ; bp j .; !
On a alors prouvé que bn est une suite de Cauchy de F donc elle converge vers b ∈ F .
Toujours par inégalité triangulaire, on a pour tout x ∈ A et tout n ∈ :
jf (x ) ; bj jf (x ) ; fn (x )j + jfn (x ) ; bn j + jbn ; bj
donc jf (x ) ; bj k f ; fn kA1 + jbn ; bj + jfn (x ) ; bn j.
Sachant que lim k f ; fn kA 1 = 0 et n !lim jb ; bn j = 0, à tout > 0, on peut associer
n !+1 +1

n0 ∈ tel que : k f ; fn kA1 et jbn0 ; bj , et on a pour tout x ∈ A :


0
4 4

jf ( x ) ; b j 2
j
+ fn0 (x ) ; bn j. 0

L’hypothèse lim fn0 (x ) = bn0 donne alors l’existence de > 0 tel que :
x !a
jx ; a j < ) jfn (x ) ; bn j 2 0 0

donc tel que jx ; a j < ) jf (x ) ; bj . Il en résulte que lim f (x ) = b.


x !a

Théorème 4

Soit
P
Théorème de la limite terme à terme
un une série de fonctions de A dans F qui converge uniformément sur A, et S sa
fonction somme.

vers a suivant A, alors la série


P
Si, a étant un point de E adhérent à A, chaque un admet une limite bn ∈ F quand x tend
bn est convergente. Dans ces conditions, on a :
X
1+ X
1+ X
1
+
bn = lim S(x ) c’est-à-dire : lim un (x ) = lim un (x ). ✎ (23)
x !a x !a x !a
✎ (23) Il y a ici interversion n=0 n=0 n=0
des opérateurs
X
1 ☞ On applique le théorème d’interversion des limites à la suite de fonctions de terme général
X
+
n
lim et .
x !a Sn = ui .
n=0
i=0

131
Chapitre 3 : Suites et séries de fonctions

2. Continuité et convergence uniforme


C (A, F ) est l’espace vectoriel des fonctions continues de A dans F .
Théorème 5

Soit fn
; !
Continuité d’une limite uniforme : cas d’une suite de fonctions
une suite de fonctions de C (A, F ) qui converge uniformément sur A vers
✎ (24)
On peut remarquer f :A ! C
F , alors f est continue sur A, donc f ∈ (A, F ). ✎ (24)
que ce résultat reste valable
en supposant seulement les
fonctions fn continues à
☞ Le théorème de la double limite donne la continuité de f en tout point a de A.
partir d’un certain rang.
Théorème 6

Soit
P
Continuité d’une limite uniforme : cas d’une série de fonctions
un une série de fonctions de C (A, F ) qui converge uniformément sur A, alors sa
X
1
+
fonction somme S : A ! F, x C
un (x ) est continue sur A, donc S ∈ (A, F ).
n=0
; ! Xn
☞ Appliquer le théorème précédent à la suite de fonctions Sn avec Sn = ui .
i=0

Conséquence pratique
La non continuité de la fonction limite (resp. de la somme) prouve la non convergence
uniforme d’une suite (resp. d’une série) de fonctions continues.
Exemples
1 ) Nous avons étudié précédemment la suite de fonctions de terme général :
fn : [0, 1] ! , x
fn
; ! converge simplement sur [0, 1] vers f :
fn ( x ) = x n .

n
0 si x ∈ [0, 1[
f : [0, 1] ! , x
1 si x = 1
; !
Chaque fonction fn est continue sur [0, 1] et f ne l’est pas.
Donc la suite fn ne converge pas uniformément sur [0, 1].
2 ) Considérons la série de terme général un : [0, 1] ! , x x n (1 ; x ).
Nous avons vu précédemment que celle ci converge simplement sur [0, 1], la fonction somme
S étant définie par : S(x ) = 1 si x ∈ [0, 1[ et S(1) = 0.
Comme il s’agit d’une série de fonctions continues sur [0, 1], la non continuité de S en 1
montre que la convergence n’est pas uniforme sur [0, 1].
Ces théorèmes s’étendent facilement au cas d’une limite uniforme sur tout compact
inclus dans A.
Théorème 7

; !
Continuité d’une limite uniforme sur tout compact : cas d’une suite de fonctions
Soit fn une suite de fonctions de C (A, F ) qui converge simplement sur A vers f .
MP*
Si cette convergence est uniforme sur tout compact de A, alors f est continue sur A.

✎ (25) Voir la remarque ☞ Si A est localement compact, ✎ (25) d’après le théorème 5, la restriction de f à tout compact
relative à la définition 5. inclus dans A est continue, ce qui assure que f est continue sur A, car la continuité est une
Dans le cas général, pour
a∈A et toute suite (xn ) propriété locale.
de A convergeant vers a ,
X =fa g∪fxn / n∈ g est
un compact inclus dans A, Théorème 8
donc f jX est continue et
f (a)= lim f (xn ).
n !+1 Soit
P
Continuité d’une limite uniforme sur tout compact : cas d’une série de fonctions
un une série de fonctions de C (A, F ) qui converge simplement sur A.
La caractérisation séquen- Si cette convergence est uniforme sur tout compact de A, alors f est continue sur A.
tielle de la continuité donne
alors que f est continue
; ! Xn
en a .
☞ Appliquer le théorème précédent à la suite de fonctions Sn avec Sn = ui .
i=0

132
Limite – Continuité. L’espace vectoriel 1 (A, F )

Exemple 1
X
1
+
x ;nx
a ) Déterminer l’intervalle de définition de S : x n e .
n=1
b ) Montrer que S est continue sur son intervalle de définition.
c ) Quelle est la limite de S en +1 ?
a ) Il s’agit ici d’étudier la série de fonctions
Pu n avec un : ! ,x n x e;nx , (n ∈ " ).
un+1 (x )
Pour tout x ∈ , nous avons un (x ) > 0 et lim = e;x . Avec la règle de d’Alembert
n !+1 u n (x )

P
on en déduit que la série de terme général un (x ) est convergente si et seulement si x > 0.
En conséquence, la série de fonctions un converge simplement sur ]0, +1[ ce qui donne
l’intervalle de définition de sa fonction somme S.
b ) Puisque un (x ) = ex( n n ;n) et n n ; n < 0, la fonction un est décroissante sur ]0, +1[.
Il en résulte que pour tout a > 0, on a x ∈ [a, +1[, 0 < un (x ) un (a ). La convergence

✎ (26) Théorème 2. sur [a, +1[ de la série de fonctions


P
de la série de terme général un (a ) donne alors la convergence normale donc uniforme
un , ✎ (26) et il en résulte que S est continue sur
✎ (27) Théorème 6. [a, +1[. ✎ (27)

Tout x de ]0, +1[ admet un voisinage de la forme [a, +1[ donc, la continuité étant une
✎ (28) On peut aussi con- propriété locale, S est continue en x . Finalement, S est continue sur ]0, +1[. ✎ (28)
clure avec le théorème 8.
c ) Avec n n ;n < 0, on a clairement lim un (x ) = 0 et, puisque la série converge
x !+1
uniformément sur [1, +1[ (par exemple), le théorème de la limite terme à terme donne
lim S(x ) = 0.
x !+1

Exemple 2 Soit une algèbre normée de dimension finie dont l’unité est notée e.
a ) Montrer que la fonction :u (e ; u );1 est continue sur la boule unité ouverte Bo (0, 1).
b ) Montrer que la fonction exp est continue sur .
✎ (29) X
1+
a ) Rappelons que pour tout u ∈ Bo (0, 1), (e ; u );1 =
Ces deux fonctions k
ont été introduites dans le u . ✎ (29)
chapitre 2. k=0
(30) Pour tout r ∈]0, 1[ la boule fermée Bf (0, r ) est un compact ✎ (30) de inclus dans Bo (0, 1).
✎ Fermé-borné d’un
e-v-n de dimension finie.
Alors, puisque la série géométrique
P
r n est convergente lorsque r ∈]0, 1[, la majoration
k u k r , pour tout u tel que k u k r , assure la convergence normale donc uniforme
n n
P
sur Bf (0, r ) de la série de fonctions fn , avec fn : u un.
✎ (31) D’après la continuité Comme il s’agit d’une série de fonctions continues, ✎ (31) on en déduit avec le théorème 6
des opérations dans une que la fonction somme est continue sur Bf (0, r ).
algèbre normée.
Puisque tout u de Bo (0, 1) admet un voisinage de la forme Bf (0, r ) et la continuité étant
une propriété locale, on obtient que est continue en u . Finalement, est continue sur
Bo (0, 1).
X
1 +
u n
b ) Par définition, on a u ∈ , exp u = .
n!
n=0
)) u )) k u k
Pour tout R > 0, on a u ∈ Bf (0, R ), n∈ , )) n! )) n!
n n
R
n!
n
.
n
R
Puisque est le terme général d’une série numérique convergente, la majoration pré-
n!
cédente assure la convergence normale donc uniforme de la série de fonctions gn ,
P
n
u
gn : u
n!
B
, sur toute boule fermée f (0, R ).
On en déduit comme dans le a) que exp est continue sur .

133
Chapitre 3 : Suites et séries de fonctions

3. L’espace vectoriel normé 1 (A, F )


L’espace vectoriel normé
; (A, F ), k k1 ! est noté 1(A, F ). •

Théorème 9
F étant un espace de Banach, 1 (A, F ) est complet.
; !
☞ Soit f une suite de Cauchy de
n 1 (A, F ) :
pour tout n ∈ , il existe n k
= sup fn+p ; fn kA1 et on a n!lim+1 n = 0.

Pour tout x de A, la suite fn (x )


; !
p∈
est de Cauchy dans F car : sup jfn+p (x ) ; fn (x )j n.
; !
Or F est complet, donc elle converge : fn converge simplement sur A vers une fonction
p∈

que l’on note f .


Cette fonction est bornée car jfn+p (x )j jfn (x )j + n k fn kA1 + n donne, en faisant
tendre p vers +1 :
jf (x )j k fn kA1 + n .
De même jfn+p (x ) ; fn (x )j n donne jf (x ) ; fn (x )j n et donc k f ; fn k1
A
n.
Il en résulte lim k f ; fn k1 = 0.
A
n !+1
Ainsi, la suite de fonctions fn
; ! converge vers f dans l’espace 1 (A, F ).

Théorème 10
F étant un espace de Banach et A une partie compacte de l’e-v-n E , l’espace vectoriel normé
1 (A, F ) est complet.

☞ Puisque A est compacte, toute application f : A ! F , continue sur A est bornée :


✎ (32) On sait que
1 (A,F ) est complet donc,
(A, F ) ⊂ (A, F ). ✎ (32) ; !
Soit alors une suite fn de 1 (A, F ) convergeant dans 1 (A, F ) vers f . Il s’agit par
pour prouver qu’il en est
de même pour 1 (A,F ), définition d’une convergence uniforme donc, d’après le théorème 5, f est continue sur A
il suffit de vérifier que c’est c’est-à-dire que f ∈ 1 (A, F ).
une partie fermée En conséquence, la caractérisation séquentielle des fermés montre que 1 (A, F ) est un
de 1 (A,F ).
fermé de l’espace complet 1 (A, F ). La conclusion en résulte.

C. Intégration – Dérivation ✎ (34)

✎ (34) Dans le cadre des fonc-


tions à valeurs réelles ou com-
1. Intégration et convergence uniforme
plexes, les notions nécessaires
pour la compréhension de
C ([a, b], F ) désigne toujours l’espace des fonctions continues de [a, b] dans F .
cette section ont été dévelop- Théorème 11
pées en première année.
Les extensions aux fonctions
vectorielles sont présentées
; !
Intégrale d’une limite uniforme d’une suite de fonctions continues
Soit fn une suite de C ([a, b], F ) qui converge uniformément sur [a, b] vers f . Alors f est
dans le chapitre 4.
continue sur [a, b] et :
Z b Z b
f (t )dt = lim fn (t )dt .
a n !+1 a

☞ ((Z
Le résultat se déduit de :
Z (( Z
(( b
;
b
f (t )dt (
( b
j f (t ) ; f (t )j dt ; a ) kf ; fn k[a,b]
( a
f (t )dt
a
n
( a
n (b 1

et lim
n !+1
kf ; fn k[a,b]
1 = 0.

Remarques
1 ) La continuité des fonctions fn n’est utile qu’à partir d’un certain rang, avec la convergence
uniforme elle procure la continuité de f .

134
Intégration – Dérivation

Z b
2 ) Dans le cadre de ce théorème, il y a permutation des opérateurs lim • et •
n !+1
Z h b i Z b
a

lim fn (t ) dt = lim fn (t )dt .


a n !+1 n !+1 a
✎ (35) Noter que la longueur
du segment d’intégration in- 3 ) Ce théorème concerne exclusivement les intégrales sur un intervalle compact. ✎ (35)

; Théorème
! une suite
tervient explicitement dans la
démonstration.
12
Soit fn de C (I, F ) convergeant uniformément sur tout segment de I vers f .
On verra dans le chapitre 6
des résultats analogues relatifs Z x Z x
aux intégrales sur un intervalle Alors a étant fixé dans I , on définit :x f et pour tout n ∈ , :x fn .
n
quelconque.

La suite
; ! a
converge uniformément sur tout segment de I vers . ✎ (36)
a

✎ (36) D’après le théo- n


rème 7, f est continue sur I .
Alors (resp. n ) est ☞ Pour tout segment S inclus dans I , il existe un segment J = [ , ], ( < ) inclus dans I
l’unique primitive de f (resp.
contenant a et S et on a alors x ∈ S, j n (x ) ; (x )j ( ; )k fn ; f kJ1 , donc :
fn ) sur I s’annulant en a .
k n ; kS1 ( ; )k fn ; f kJ1 .
La conclusion en résulte.

Théorème 13
P
Intégration terme à terme d’une série de fonctions continues
Soit un une série de fonctions de C ([a, b], F ) qui converge uniformément sur [a, b]. Alors :
Z 4X
1 b +
! X
+
4
1 Z b
!
u n (t ) dt = un (t )dt .
a n=0 n=0 a

; ! X n
☞ Il suffit d’appliquer le théorème précédent à la suite de fonctions Sn avec Sn = ui .
i=0

Remarques
Z b X
1
+
1 ) Dans le cadre de ce théorème, il y a permutation des opérateurs • et •
a n=0
2 ) Ce théorème concerne exclusivement les intégrales sur un intervalle compact.
X
1+
x
n
Exemple 3 Sachant que, pour tout x réel, ex =
n!
, établir l’égalité :

Z 1
n=0
X
1
+
(;1) n+1
x .
x dx =
0 nn
n=1
Xx
+1 n
n x
n
Pour tout x ∈]0, 1], on a x x = ex n x = .
n!
n=0
Introduisons la série de fonctions de terme général un :
n n
x n x
u0 = 1 et, pour n ∈ " , un (0) = 0, u n (x ) = si x ∈]0, 1].
n!
Établissons la convergence normale donc uniforme sur [0, 1] :

x ∈]0, 1], un (x ) = j j jx nx jn 1
. ✎ (37)
(( , 1 -(( 1
(37) n
✎ Car l’étude des n! e n!
variations de x x n x
montre que :
k u k1 = ((u e (( = e n ! est le terme général d’une série convergente.
n
[0,1]
n n
sup jx n x j = 1 .
e
]0,1]

Z 4X ! X 4 !
(38)
On peut alors appliquer le théorème 13 : ✎
11 + 1 Z + 1
✎ (38) Intégration terme à
terme d’une série de fonctions u n (x ) dx = un (x )dx
0 0
convergeant uniformément sur
le segment [0,1]. Z
n=0
1 1Z
X
+
n=0
1
(x n x )n
x
x dx = dx
0 0 n!
n=0

135
Chapitre 3 : Suites et séries de fonctions

Z 1
Il reste à calculer an = (x n x )n dx .
0
Une intégration par parties donne, pour tout p ∈ " :
Z 1
p
Z 1
;
( 1)n n !
n p
x ( n x ) dx = ;n + 1 n
x ( n x)
p;1
dx d’où an =
(n + 1)n+1
0
Z 1 X
1
+
(;1)
0
n Z 1 X;
+1
( 1)n+1
x x .
et en conclusion : x dx = n+1
ou x dx = n
0 (n + 1) 0 n
n=0 n=1

2. Dérivation et convergence uniforme


I étant un intervalle de non réduit à un point, C 1 (I, F ) désigne l’espace des fonctions de I dans
F de classe C 1
.
Théorème 14
; !
Dérivation d’une suite de fonctions
Soit fn une suite de fonctions de C 1 (I, F ) ✎ (39) telle que :
✎ (39) La condition «à par-
tir d’un certain rang, fn est
la suite fn
; ! converge simplement sur I , vers f ∈ (I, F ) ; F
de classe C 1 sur I » suffit.
0
la suite (fn ) converge uniformément sur tout segment de I , vers g ∈ F (I, F ).
Alors :
f est de classe C 1 sur I avec f 0 = g ;
; !
la suite fn converge uniformément sur tout segment de I .

☞ a étant un point fixé de I , et fn étant de classe 1 sur I , on a : C Z


x
x ∈ I, fn (x ) = fn (a ) + fn0 (t )dt .
; ; f (a )! a
D’après le théorème 12, la suite fn
Z x
n converge uniformément sur tout segment

de I vers la fonction G : x g.
a
Z x
Il en résulte x ∈ I, f (x ) = f (a ) + g. Donc, puisque g est continue, ✎ (40) f est de
✎ (40) En tant que limite a
d’une suite de fonctions con-
tinues sur I , la convergence
classe C 1 sur I avec f 0 = g.
étant uniforme sur tout seg- Et d’autre part, pour tout segment S de I , on obtient :
ment de I .
; ! k fn ; f kS1 k fn ; fn (a ) ; G kS1 + jfn (a ) ; f (a )j
donc f n converge uniformément sur tout segment de I vers f = f (a ) + G .

Remarque
*
Dans le cadre de ce théorème, les opérateurs «dérivation» et «limite» commutent :
+0
lim fn = lim fn0 .
n !+1 n !+1

Corollaire 1
Suites de fonctions de classe C k
; !
Soit fn une suite de fonctions de C k (I, F ), k ∈ " telle que :
pour tout j ∈ [[ 0, k ; 1 ]], la suite fn(j)
; ! converge simplement sur I ;
; !
la suite f (k)
n∈
converge uniformément sur tout segment de I vers g ∈ F (I, F ).
n n∈
Alors la fonction f = lim fn est de classe Ck sur I avec f (k) = g et chaque suite
;f !(j)
, 0 j
n !+1
k converge uniformément sur tout segment de I vers f (j) .
n n∈

✎ (41)
On opère par ☞ D’après le théorème 14, la propriété est vraie pour k = 1. ✎ (41)
récurrence sur k .

136
Intégration – Dérivation

Supposons la vraie pour k ; 1 avec k 2. Posons alors pour tout n , hn = fn(k ;1) , la suite
; ! ; !
converge simplement sur I et la suite des dérivées hn0
hn converge uniformément
sur tout segment de I vers g. Donc, toujours avec le théorème 14, la suite hn
; ! converge
✎ (42)
Les conditions uniformément sur tout segment de I et sa limite h est de classe avec h 0 = g. ✎ (42) C 1
pour appliquer le théorème
à l’ordre k ;1 sont alors
; ! C
Il en résulte d’après l’hypothèse de récurrence que f est de classe k ;1 sur I avec f (k ;1) = h
réunies. et que chaque suite fn(j) n∈
, 0 j k ; 1, converge uniformément sur tout segment
de I vers f . Sachant que h est de classe C 1 avec h 0 = g, on en déduit enfin que f est de
; !
(j)

classe C k sur I avec f (k) = g et chaque suite fn(j) n∈ , 0 j k , converge uniformément


sur tout segment de I vers f (j) .
On a ainsi prouvé que la propriété est récurrente, et puisqu’elle est vraie pour k = 1, elle
l’est aussi pour tout k ∈ " .

Corollaire 2
Suites de fonctions de classe C 1
; !
Soit fn une suite de fonctions de C 1 (I, F ) telle que :
pour tout j ∈ , la suite fn(j)
; ! converge simplement sur I ;
il existe p ∈ " tel que, pour tout k
n∈
p, la suite
;f ! (k)
converge uniformément sur
n n∈
tout segment de I .
Alors la fonction f = lim fn est de classe C 1 sur I et chaque suite fn(j)
; ! , j∈
n !+1 n∈
(43) (j) (43)
✎ Le corollaire précé- converge uniformément sur tout segment de I vers f . ✎
dent s’applique à tout ordre
k p.

Théorème 15

P
Dérivation terme à terme
un une série de fonctions de C 1 (I, F ) ✎ (44) telle que :
✎ (44) Ici, il est utile que
toutes les fonctions un
Soit
P
soient de classe C 1 sur I .
la série
la série
P
un converge simplement sur I ;
un0 converge uniformément sur I sur tout segment [a, b] ⊂ I .
Alors la fonction somme S : I ! F est de classe C 1 sur I avec :
X
1
+
0
x ∈ I, S 0 (x ) = u n (x ).
n=0

; ! X
n
☞ Appliquer le théorème 14 à la suite de fonctions Sn avec Sn = ui .
i=0
Remarque

4X
1+
!0 X
Dans le cadre de ce théorème, la dérivation et la sommation commutent :
1 +
0
un .
un =
n=0 n=0

Corollaire 1
Séries de fonctions de classe C k , k 1
Soit
P un une série de fonctions de C k (I, F ) telle que :
chaque série
Pu (j)
0 ; 1, converge simplement sur I ;
la série
Pu (k)
n , j k
converge uniformément sur tout segment de I .
n

Alors la fonction somme S : I ! F est de classe C k sur I et chaque série un(j) , 0


P j k,
converge uniformément sur tout segment de I avec pour fonction somme S(j) :
X
1
+
(j)
j ∈ [[ 0, k ]], x ∈ I, S(j) (x ) = un (x ). ✎ (45)
✎ (45) Appliquer le corollaire
n=0
1 du théorème 14.

137
Chapitre 3 : Suites et séries de fonctions

Corollaire 2
Séries de fonctions de classe C 1
Soit
P
un une série de fonctions de C 1 (I, F ) telle que :
pour tout j ∈ , la série
Pu (j)
converge simplement sur I ;
il existe p ∈
n
" tel que, pour tout k p, la série
Pu (k)
converge uniformément sur tout
n
segment de I .
Alors la fonction somme S : I ! F est de classe C 1 sur I et chaque série (j)
un , j ∈ ,
P
(j)
converge uniformément sur tout segment de I avec pour fonction somme S :
X
1
+
(j)
j∈ , x ∈ I, S(j) (x ) = u n (x ).
n=0

D. Approximation des fonctions


d’une variable réelle

1. Approximation par des fonctions en escalier


Soit [a, b], a < b, un intervalle compact de .
Définition 12
✎ (46) La définition est iden- Une application f : [a, b] ! F est dite continue par morceaux s’il existe une subdivision
;!
tique à celle donnée en pre-
cj 0 j n de [a, b] telle que, pour tout j ∈ [[ 1, n ]], la restriction de f à ]cj;1 , cj [ soit
mière année dans le cadre des
fonctions réelles. " #
prolongeable par continuité sur cj;1 , cj . Une telle subdivision est dite adaptée à f . ✎ (46)
Comme dans ce cas, f est
continue par morceaux sur
[a,b] si et seulement si elle ; ! ; !
L’ensemble des applications continues par morceaux de [a, b] dans F est un sous-espace
vectoriel de [a, b], F ; on le note [a, b], F .
est continue sauf en un nombre
fini de points de ]a,b[ et ad-
met, une limite à droite et une
limite à gauche en chacun de
ces points, une limite à droite
Définition 13
Une application f : [a, b] ! F est dite en escalier s’il existe une subdivision
;c ! de
en a , et une limite à gauche
en b. #
[a, b] telle que, pour tout j ∈ [[ 1, n ]], la restriction de f à c
" j 0 j n

, c soit constante. Une telle


j;1 j
(47) (47)
✎ Ici aussi, la défi- subdivision est dite adaptée à f . ✎
nition est identique à celle
donnée pour les fonctions
réelles.
; ! ; !
L’ensemble des applications en escalier de [a, b] dans F est un sous-espace vectoriel de
[a, b], F ; on le note [a, b], F .

Propriété 4
Soit n = dim F , n
; ! une base de F .
1, et ei
Un élément f de
;[a, b], F ! est défini par ses composantes f , . . . , f
1 i n
n
; !
sur ei .
1 1 i n
a) f est continue par morceaux si et seulement si chacune des fonctions fi est continue par
morceaux.
b) f est en escalier si et seulement si chacune des fonctions fi est en escalier.

☞ a) f est continue (resp. admet une limite) en x si et seulement si chaque fi est continue
(resp. admet une limite) en x .
b) f est constante sur un sous-intervalle J de [a, b] si et seulement si chaque fi est constante
sur J .

138
Approximation des fonctions d’une variable réelle

Théorème 16
Toute fonction f : [a, b] ! F continue sur [a, b] est limite uniforme d’une suite
; ! n de
fonctions en escalier sur [a, b], c’est-à-dire que :
lim
n !+1
kf ; n k[a,b]
1 = 0.

✎ (48) Théorème de Heine. ☞ f est uniformément continue sur [a, b], ✎ (48) donc, à tout n ∈ on peut associer n ∈ "+
1
tel que (x, y) ∈ [a, b]2 , jx ; y j n ) jf ( x ) ; f ( y ) j n+1
.

À > 0, on associe p ∈ " tel que b ;a ;! ,c =a +j


b;a
et , = cj
n
p
; !
subdivision régulière de [a, b], puis on définit la fonction ∈ [a, b], F par
n
p n j∈[[ 0,p ]] j

" ", (x ) = f ;c !, (b) = f (b).


j ∈ [[ 0, p ; 1 ]], x ∈ c , c j j+1 n j n

1
Par construction, on a x ∈ [a, b], j f (x ) ; n (x ) j n+1
donc :
1
k f ; n k[a,b]
1 .

Ainsi f = lim n dans


; !
1 [a, b], F .
n+1

n !+1

Théorème 17
Toute fonction f : [a, b] ! F continue par morceaux sur [a, b] est limite uniforme d’une
; !
suite n de fonctions en escalier sur [a, b].
C’est-à-dire que lim
n !+1
k f ; n k1 = 0.
(49)
✎ Remarque ✎ (49)
Dans l’espace vectoriel normé
1 ([a,b],E) on peut inter-
☞ Soit f ∈
;[a, b], F ! et ;c ! une subdivision adaptée :
préter les théorèmes 16 et
17 par :
j j∈[[ 0,p ]]
# "
pour tout j ∈ [[ 0, p ; 1 ]], la restriction de f à cj , cj+1 est prolongeable en une application
C ([a,b],E) ⊂ ([a,b],E) "
continue fj : cj , cj+1 ! F .
#
([a,b,E) ⊂ ([a,b],E).

D’après le théorème 16, à tout n ∈ on peut associer une application


"
: cj , cj+1
#!F
j,n
"
telle que : x ∈ cj , cj+1 ,
# ((f (x ) ; (x )(( 1 .
j n+1 j,n

: [a, b] ! F définie par :


Alors, soit n
;c ! = f ;c !, j ∈ [[ 0, p ; 1 ]], t ∈ #c , c ", (x ) =
j ∈ [[ 0, p ]], n j j j j+1 n j,n (x ).

Cette fonction réalise


; ! et k f ; k
∈ [a, b]
1
. [a,b]
1
; !
n n n
n+1
Ainsi, on a lim = f dans 1 [a, b], F .
n
n !+1

2. Approximation par des fonctions affines par morceaux


Définition 14
;!
Une application f de I dans F est dite affine par morceaux quand il existe une subdivision
= cj 0 j n de [a, b] telle que, pour tout j ∈ [[ 1, n ]], la restriction de f à Ij = cj;1 , cj
" #
est affine.
La subdivision est dite adaptée à f .

;c ; x !f ;c ! + ;x ; c !f ;c !
Dans ce cas, f est continue sur I et, pour tout x ∈ Ij ,
j j;1 j;1 j
.
f (x ) =
cj ; cj;1
✎ (50) C’est un sous-espace Nous notons A(I, F ) l’ensemble des applications affines par morceaux de I dans F , A(I, F )
vectoriel de C (I,F ). est un -espace vectoriel. ✎ (50)

139
Chapitre 3 : Suites et séries de fonctions

Théorème 18
Soit I = [a, b], a < b, un intervalle compact de .
Toute fonction f : I ! F continue sur I : f ∈ C (I, F ) est limite uniforme sur I d’une suite
d’applications affines par morceaux.

☞ Étant continue sur I = [a, b], la fonction f est uniformément continue sur I .
Pour tout p ∈ " , il existe > 0 tel que :
1
(x, y) ∈ I 2 , j x ; yj ) j f (x ) ; f (y )j p
.

b;a
Soit n ∈ " vérifiant .
n

On construit la subdivision cj
;! où cj = a + j
b ;a .
Soit p
j∈[[ 0,n ]]

la fonction définie par : pour tout j ∈ [[ 1, n ]], et pour tout x ∈ Ij = cj;1 , cj ,


n
" #
1 ";c ; x !f ;c ! + ;x ; c !f ;c !#.
p (x ) =
; cj;1 j j ;1 j;1 j
cj
est une fonction affine par morceaux sur I (et quel que soit j ∈[[ 0, n ]],
;c ! = f ;c !).
p p j j
Pour tout x ∈ I , il existe j ∈ [[ 1, n ]] tel que x ∈ Ij .

Alors, avec f (x ) =
1 ";c ; x !f (x ) + ;x ; c !f (x )#, il vient :
cj ; cj;1 j j;1

1 h; !;f (x ) ; f ;c !! + ;x ; c !;f (x ) ; f ;c !!i,


f (x ) ; p (x ) =
cj ; cj;1 cj ;x j;1 j ;1 j

jf (x ) ; j 1 ";c ; x !((f (x ); f ;c !(( + ;x ; c !((f (x ); f ;c !((#.


p (x )
cj ; cj;1 j ; ; j 1 j 1 j

"
Pour x ∈ cj;1 , cj , on a 0
# x ; c j ;1 b ;a et 0 cj ;x b ;a ,
n n
((
donc, f (x ) ; f (cj;1 )
(( 1 ((
et f (x ) ; f cj
; !(( 1
.
p p
1 1
Il s’ensuit jf (x ) ; p (x ) j et par suite k f ; p k[a,b]
1 .
p p

3. Approximation par des fonctions polynômes


des fonctions complexes continues
Théorème 19
Premier théorème de Weierstrass
Les démonstrations de ces Soit [a, b] un intervalle compact de , a < b.
Toute application f : [a, b] ! continue sur [a, b] est limite uniforme d’une suite de
théorèmes sont non exi-
gibles.
polynômes.
Z b
Exemple 4 Soit a, b réels tels que a < b et f ∈ C ([a, b], ) telle que n ∈ , x n f (x )dx = 0.
a
Montrer que f est nulle.
Z b
Par linéarité de l’intégrale, pour tout polynôme P ∈ [X ], on a : P (x )f (x )dx = 0.
a
La fonction f : x f (x ) est elle aussi continue sur [a, b]. Donc, d’après le premier théorème
de Weierstrass, il existe une suite (Pn ) convergeant uniformément sur [a, b] vers f .
((
Pour tout n ∈ et tout x ∈ [a, b], en écrivant : ( (
(j f (x )j ; f (x )P (x )(( = ( f (x ); f (x ) ; P (x )!((
2
n n

140
Approximation des fonctions d’une variable réelle

on obtient :
✎ (51)
jf j est la fonction
2
k j f j2 ; f Pn k[a,b]
1 1 k f ; Pn k1
k f k[a,b] [a,b]
✎ (51)
et il en résulte que la suite (f Pn ) converge uniformément vers j f j sur [a, b].
définie sur [a,b] par 2
x jf (x)j2 .
D’après le théorème d’intégration des limites uniformes, il vient alors :
Z b Z b
j f (x )j2 dx = n!lim+1 f (x )Pn (x )dx
a a
donc
Z b
j f ( x ) j2 d x = 0 .
a
Z b
La fonction j f j2 étant continue positive sur le segment [a, b], on sait que j f ( x ) j2 d x = 0
a
donne x ∈ [a, b], f (x ) = 0.

Théorème 20
Théorème de Weierstrass trigonométrique
Toute application f : ! , continue sur et T -périodique est limite uniforme sur d’une
✎ (52) Voir le chapitre 8 suite de polynômes trigonométriques T -périodiques. ✎ (52)
pour la définition des poly-
nômes trigonométriques.
Tout polynôme trigonométrique, T -périodique, s’écrit :
X
k=p
ik x ; ! 2p+1 2
.
P : x ak e avec p ∈ , ak ;p ∈ , et =
k p T
k=;p

Le théorème précédent nous donne l’existence d’une suite Pn


; ! de polynômes trigonomé-

✎ (53) Pour tout n , Pn


triques ✎ (53)
telle que lim k f ; Pn k1 = 0, c’est-à-dire telle que :
n !+1
s’écrit :
X
k=pn lim k f ; Pn k[0,T ]
1 = 0.
n !+1
ak (n)eik x
En effet, la fonction f ; Pn étant T -périodique, on a : k f ; Pn k1 = k f ; Pn k[0,T
Pn (x)= . ]
k=;pn
1 .

Exemple 5 Soit f : ! , continue, T -périodique et telle que :


Z T
2
in x .
n∈ , f (x )e dx = 0 avec =
T
0
Montrer que f est nulle.
Par linéarité de l’intégrale, pour tout polynôme trigonométrique T -périodique P on a :
Z T
f (x )P (x )dx = 0.
0

trass trigonométrique, il existe Pn


; !
La fonction f est, elle aussi, continue sur et T -périodique. Donc, d’après le théorème de Weiers-
suite de polynômes trigonométriques T -périodiques
uniformément convergente vers f sur .
Comme dans l’exemple 4, on montre que la suite (f Pn ) converge uniformément vers j f j2
sur , et le théorème d’intégration des limites uniformes donne :
Z T Z T
j f (x )j 2
dx = lim
n !+1
f (x )Pn (x )dx = 0.
0 0
La fonction j f j2 étant continue positive sur le segment [0, T ], on en déduit :
x ∈ [0, T ], f (x ) = 0.
Enfin la périodicité donne que f est nulle sur .

141
Chapitre
Chapitre33: :Suites
Suitesetetséries
sériesde
defonctions
fonctions

Mét h o d es
L’essentiel
I. Suites de fonctions
✔ Si l’on veut étudier une suite de fonctions (fn ) ,
on peut suivre le plan suivant.

1) Préciser l’ensemble de définition A commun à tous les fn


On remarquera les propriétés de parité, périodicité, qui permettent
éventuellement de restreindre cet ensemble d’étude.
Dans le cas des fonctions de dans , une étude rapide des variations
(si elle est raisonnable) et la construction du graphe de fn peut
apporter des renseignements intéressants.
; !
2)
; !
Étude de la convergence simple de la suite fn
On précisera la partie B = fx ∈ A/ f (x ) n convergeg et la fonction
f :B ! F, x lim fn (x ).
n !+1
Dans la pratique on aura le plus souvent affaire à des fonctions
de la variable réelle, A et B étant alors des intervalles ou
réunions d’intervalles de .
3) Étude de la convergence uniforme de la suite fn
; ! sur B
Former la fonction différence n ! + , x j f ( x ) ; f n ( x ) j.
: B
Si cela est possible, expliciter k f ; fn kB
1 = sup n (x ), et étudier
x∈B
la suite numérique de terme général k f ; fn kB
1.
Sinon, essayer de trouver une suite majorante n
; ! :
n ∈ , x ∈ B, n (x ) n , avec lim n = 0.
n !+1

Montrer (éventuellement) que la convergence n’est pas uniforme


sur B.
4) Si la convergence n’est pas uniforme sur B,
essayer de trouver des parties de B sur lesquelles elle l’est.
En particulier, on s’attachera à mettre en évidence les cas de conver-
gence uniforme sur tout compact inclus dans B.
! Voir Mise en œuvre, exercices 1, 2. ; !
✔ Si l’on veut montrer qu’une suite de fonctions fn ne converge pas uniformé-
ment sur une partie B,
on peut si on n’a pas pu calculer k f
;x ! ; fn k;B1 , !essayer de trouver une suite
n de points de B telle que n xn ne tende pas vers 0 quand
n tend vers +1,
on peut s’il s’agit d’une suite de fonctions continues, penser à observer (éven-
tuellement) que la limite n’est pas continue,
on peut si B est un segment de Z Z
et si les fonctions fn sont continues, penser
à comparer lim fn et lim fn .
n !+1 B B n !+1
! Voir Mise en œuvre, exercice 3

142
Méthodes

II. Séries de fonctions

Mét h o d es
✔ Si l’on veut étudier une série de fonctions de terme général un : A ! F
on peut suivre le plan suivant.
Méthodes
1) Étude de la convergence simple
Déterminer la partie B = fx ∈ A/
P u (x ) convergeg.
n

2) Étude de la convergence normale sur B


Si c’est faisable, calculer vn = k un kB
réelle
P vn permet de dire si la série
P
1 . Alors l’étude de la série
un est, ou n’est pas,
normalement convergente sur B.
P
Sinon, essayer de trouver une série réelle
P
wn telle que n ∈ ,
x ∈ B, jun (x )j wn . Alors la convergence de la série
une condition suffisante pour que
P wn est
un soit normalement conver-
gente sur B.
Si la convergence n’est pas normale sur B, on examinera s’il existe
des parties de B sur lesquelles elle l’est.
En particulier, on mettra en évidence les cas (éventuels) de conver-
gence normale sur tout compact inclus dans B.

3 ) Étude de la convergence uniforme sur B


La question ne se pose que lorsque la convergence n’est pas normale.
On essaiera de majorer uniformément le reste Rn pour mettre en
évidence une suite numérique ( n ) telle que k Rn kB
1 n.
Alors lim n = 0 est une condition suffisante pour que la con-
n !+1
vergence soit uniforme sur B.
! Voir Mise en œuvre, exercices 4, 5. Pu
✔ Si l’on veut montrer que la convergence d’une série de fonctions n n’est
pas uniforme sur B,
on peut essayer de trouver une suite xn
; ! de points de B telle que Rn xn
; !
ne tende pas vers 0 quand n tend vers +1,
on peut examiner si l’on est dans le cas particulier où un ne tend pas unifor-
mément vers 0 sur B,
on peut s’il s’agit d’une série de fonctions continues sur B, observer (éven-
tuellement) que la fonction somme n’est pas continue.
! Voir Mise en œuvre, exercice 6
✔ Si l’on veut déterminer un équivalent de la somme d’une série de fonctions en
une borne de l’ensemble de définition
on peut essayer (s’il s’agit de fonctions numériques) d’encadrer cette somme
au moyen d’intégrales.
On sera alors amené à utiliser la notion d’intégrale sur un
intervalle quelconque présentée dans le chapitre 6.
! Voir Mise en œuvre, exercice 7.
on peut envisager un équivalent au premier terme (si celui-ci est prédomi-
nant), ou encore un équivalent terme à terme.
! Voir Mise en œuvre, exercices 8, 9.

143
Chapitre
Chapitre 3 : Suites et séries 3 : Suites et séries de fonctions
de fonctions

Mise en œuvre

I. Suites de fonctions
Ex. 1 4 !
2
x
Soit fn : ! , x inf n,
n
, (n ∈ " ).

Étudier la convergence simple et uniforme de la suite de fonctions fn


; ! .
!

Indications
La convergence n’est pas uniforme sur mais elle l’est sur tout intervalle compact [;a, a ], a ∈ +" .

Solution Commentaires
Chaque fonction fn est paire et bornée. Du fait de la parité, on se contente de re-
présenter le graphe de fn sur + .
y

fn

f1
1

O 1 n x

2
x
Pour tout x ∈ , dès que n jx j, fn (x ) = donc lim fn (x ) = 0.
Conclusion : la suite de fonctions
;f ! n n !+1
converge simplement sur
n !

vers 0 (fonction nulle).


Par ailleurs, j j k k
sup fn (x ) = fn 1 = n . À défaut de convergence uniforme sur , on
; ! x∈
met en évidence la convergence uniforme

a∈ ", f
; !
La suite f n

n
ne converge pas uniformément sur
converge uniformément sur [;a, a ] car :
, mais pour tout sur tout intervalle compact [a,;a] donc
+ aussi sur tout segment de .
2
a
k fn k[1;a,a] = sup j
fn ( x ) = fn ( a ) = j
n
dès que n a.
x∈[;a,a]

Ex. 2
1 + x 2n+1
Soit fn : ! , x n∈ ".
1 + x 2n
1) Montrer que la suite de fonctions fn
; ! converge simplement sur (vers f ).
Donner l’allure des courbes représentatives ( n) et ( ) de fn et f .
2) Établir sa convergence uniforme sur ] ; 1 ; a, ;1 + a [ pour tout a > 0.

144
Méthodes

Indications
Convergence simple : distinguer les cas jx j > 1 et jx j < 1.
; !
Convergence uniforme : soit f la limite simple de fn , majorer j f (x ) ; fn (x )j pour x décrivant ]1, +1[, puis
1], et enfin [;1 + a, 0] et ] ; 1, ;1 ; a ] (0 < a < 1).
[0,Méthodes

Solution Commentaires
Observons que fn (;1) = 0, fn (0) = 1 ; ! etont fdonc
(1) = 1.n
Les courbes ( n )n∈ ! des fonctions fn trois points com-
muns :
A = ( 1, 0); , B = (0, 1) , C = (1, 1).

1) Convergence simple
Si jx j > 1 , fn ( x ) x et x ; fn ( x ) = x ;1 .
n !+1 2n
x +1

Si jx j < 1 , fn ( x ) 1 et 1 ; fn ( x ) = x 2n (1 x ) ; .
; ! n !+1 1 + x 2n
La suite f n
x si x < ;1
8
converge donc simplement sur vers f définie par : Puisque l’on a affaire à une suite de fonctions

>
< continues sur dont la limite simple f n’est pas
0 si x = ;1
f : ! , x 1 si ;1 < x 1>
continue, il est acquis que la convergence n’est

x si 1 < x
: pas uniforme sur .

2) Convergence uniforme Ne tentons pas l’étude des variations de f ;fn


Sur ]1, + 1[ : qui est compliquée alors qu’une simple majoration

0 f (x ) ; fn ( x ) = x ;1 x ;1 fournit le résultat.
x
2n
+1 x
2n
;1
1 1
0 f (x ) ; fn ( x ) 2n ;1 2n
x + . . . +x +1
1
f ; fn est bornée sur ]1, +1[ et sup f (x ) j ; fn ( x ) j 2n
.
x∈]1,+1[
Sur [0, 1] :

0 f (x ) ; fn ( x ) = x
2n
(1 ; x) x
2n
(1 ; x)
1+x 2n
1 ; x 2n
2n 2n
x x 1
0 f (x ) ; fn ( x ) 2n ;1 2n ;1 2n
1+x + . . . +x 2nx
1
f ; fn est bornée sur [0, 1] et sup f (x ) j ; fn ( x ) j 2n
.
x∈[0,1]

Ainsi kf (x ) ; fn (x )k[0,+1[ 1
: la suite fn
; ! converge unifor-
1 2n
mément sur [0, +1[.
Prenons maintenant un réel a ∈]0, 1[.
Sur [;1 + a, 0] Utiliser 1 1;x 2;a < 2,

;
0 f ( x ) fn ( x ) =
x
2n
(1 ; x) ;
2(1 a ) 2n
et lim 2(1 ; a ) 2n
= 0.
0 x 2n (1;a)2n ,
1
1 + x 2n n !+1 et 0 <
1+x 2n
1.

145
Chapitre
Chapitre 3 :3Suites
: Suites
et et séries
séries dede fonctions
fonctions

Sur ; 1, ;1 ; a ]
] Utiliser ;x = jx j 1+a > 1.

0
jx j + 1
fn (x ) ; f (x ) = 2n
2 x jj 2
x +1 x
2n
(1 + a )2n ;1
2
et lim = 0. Remarque :
n !+1 (1 + a )2n ;1 lim j f (x);fn (x)j = 1 donne :
x !;1
y
k f ;fn k]1
;1,+1[
1

( 1)
et k f ;fn k]1
;1,;1[
1
B il n’y a donc pas convergence uniforme ni
C sur ];1,+1[, ni sur ];1,;1[.
A On peut aussi, pour arriver à ce résultat, ob-
;1;a ;1+a O 1 x server qu’il n’y a pas interversion des limites
au point ;1.
( n)
( )

Conclusion : pour tout a fixé dans ]0, 1[, la suite de fonctions fn


; !
converge uniformément sur :
] ; 1, ;1 ; a ] ∪ [;1 + a, +1[= ] ; 1 ; a, ;1 + a [.
Ex. 3
2n x
Soit fn : ! , x , n∈ .
1 + n 2n x 2
1) Étudier la convergence simple sur
; !
de la suite f .
Z Z
n
1 1
2) Calculer fn et lim fn . La convergence est-elle uniforme ?
0 n !+1 0
; !
3) Montrer que pour tout a > 0, la suite fn converge uniformément sur la demi-droite [a, + 1[.

Indications
Pour l’étude de la convergence uniforme, on peut se limiter à x ∈ [0, +1[. Remarquer que fn atteint son maximum
en un point xn tel que lim xn = 0.
n !+1

Solution Commentaires
1) Pour x = 0, on a n ∈ , fn (0) = 0 donc lim fn (0) = 0.
n !+1
1
Pour x ≠ 0, on a fn (x ) donc lim fn (x ) = 0.
; !! 1converge
En conclusion, la suite f
nx ! 1 n
simplement sur
n
+ n +
vers la fonction
nulle.
Z 1 * +
2) Posons In = fn . n(1+n2n ) = n n 2+ n n+ n 1+ 1 n
n2

; !
0
1 n2
On trouve In = n 1 + n 2n , puis lim In = .
Si la suite fn
; ! 2n n !+1 2
convergeait uniformément sur [0, 1], on aurait :
Z 1 Z 1
lim fn = lim fn = 0.
n !+1 0 0 n !+1
Ceci n’étant pas réalisé, la convergence n’est pas uniforme sur [0, 1] et
a fortiori sur .

146
Méthodes

3) Les variations de fn , n ∈ " sont résumées dans le tableau : ;


Pour tout x∈ , on a : !
0
fn (x) = ;
2n 1;n2n x 2

1+n2n x 2
! 2
.
n
x 0 p1n 2; 2 + 1 De plus f étant impaire, on limite l’étude à [0,+1[.

Méthodes
fn0 (x ) + 0 ;
n
p1n 2 2 ;1

fn ( x ) 0 0

n
Soit maintenant a > 0 fixé. Puisque lim
n !+1
p1n 2; 2 = 0, il existe L’étude des variations donne :
n ;1
1 ; n2 k fn k1 = p1 2 2 ,
n0 ∈ tel que pour tout n n0 on ait pn 2 a.
donc lim
n
k fn k1 = +1, et on re-
Ainsi, pour n n0 , la fonction fn est décroissante sur [a, + [ et on a : 1 n !+1
trouve ainsi que la convergence n’est pas
k k
fn [a,+
1
1[ = f ( a ) .
n uniforme sur .
Donc, comme lim fn (a ) = 0, la convergence est uniforme sur [a, + [.
n !+1
1
L’imparité des fn permet de dire qu’il en est de même sur ] , a ]. ;1 ;
II. Série de fonctions
Ex. 4
Étudier les convergences normale, simple et uniforme sur ]0, 1] des deux séries de fonctions
P u et P v n n
définies par : un (x ) = x n n 2 x et vn (x ) = x n n x .

Indications
Pour étudier la convergence uniforme de la série vn , expliciter le reste d’ordre n .

Solution Commentaires
P
1) Cas de la série u n Comme il s’agit d’une série géométrique, on peut
u0 (x ) = n 2 x , u0 est non bornée sur ]0, 1]. expliciter la somme S :
1 ;x ! (x n ) x∈]0,1[ ,
Sinon, pour n ∈ " : u n (x ) =
n
2
n
n2 x n =
n
2 où +1 X 2
S(x) = x n n 2 x = n x , S(1)= 0.
4 1;x
(t ) = t n 2 t , est bornée sur ]0, 1] : k k]0,1]
1 = 2
. n=0
e
4 4
D’où 0 u n (x ) et k un k]0,1] .

Conclusion : la série de fonctions


Pu
2 2
n e
1 2 2
n e
converge normalement sur
; !
En fait, avec un e n
;
2
= 4 , il vient
n
n 2 e2
]0, 1].
P
2) Cas de la série v n
k un k]0,1]
1 =
4 .
2 2
n e

Étude de la convergence normale


v0 (x ) = n x , v0 est non bornée sur ]0, 1].
n n
x nx (x n )
Sinon, pour n ∈ " : vn (x ) = où (t ) = t
= nt ;
(
(
n, n-(
(
est bornée sur ]0, 1] : k k1 = = ((
1 1 (
e (
]0,1]
d’où :
e
1
k vn k]0,1]
1 = ne .
Conclusion : la série de fonctions
Pv n ne converge pas normalement
sur ]0, 1].

147
Chapitre
Chapitre 3 :3Suites
: Suites
et et séries
séries dede fonctions
fonctions

Étude de la convergence simple Sa somme T est connue :


vn (1) = 0 et pour x ∈]0, 1[ : vn (x ) = x n n x est une série géométrique x∈]0,1[ ,
de raison x .
P
+1X
T (x) = x n n x= n x , T (1) = 0.
Conclusion : la série de fonctions vn converge simplement sur ]0, 1]. 1;x
n=0

Étude de la convergence uniforme


Examinons la suite des restes : Rn
; !
X
1
+
k x
n
nx
x ∈]0, 1[, Rn (x ) = x nx = , Rn (1) = 0.
k=n
1 ;x
Comme la fonction Rn admet des limites aux bornes de ]0, 1[ :
lim Rn (x ) = 0, lim Rn (x ) = ;1,
x !0 x !1 * +
Rn est bornée sur ]0, 1] mais k Rn k]0,1]
1 1 ; la suite k Rn k]0,1]
1 ne
converge pas vers 0.
Conclusion : la série de fonctions
Pv n ne converge pas uniformément
sur ]0, 1].

Ex. 5
Soit un : [0, 1] ! , x n x n (1 ; x ), (n ∈ " ). Trouver les valeurs du réel pour lesquelles la
série de fonctions
P
un est normalement convergente, simplement convergente, uniformément convergente
sur [0, 1].

Indications
Pour l’étude de la convergence uniforme dans le cas 0 1, minorer le reste d’ordre n en faisant apparaı̂tre
une série télescopique.

Solution Commentaires
1) Convergence normale L’étude de la fonction un est directe avec :
* n + n * 1 ;n+ n
;1 un0 (x) = n x n ;1 [n ;(n+1)x]
j
sup un (x ) = unj n+1
=
n+1
1+
n n !+1 e
.
[0,1]

La série de terme général k un k1 converge si et seulement si < 0.


Conclusion : la série de fonctions
P
un converge normalement sur
Série de Riemann et critère des équiva-
lents de séries positives.
[0, 1] si et seulement si < 0.
2) Convergence simple
*1+ pour tout ∈ .

un (0) = 0 et un (1) = 0. Si x ∈]0, 1[, un (x ) = o quand n ! +1


P u (xn) converge. 2

P
et, d’après le critère de Riemann, la série
Conclusion : la série de fonctions u converge simplement sur [0, 1].
n
n
quel que soit ∈ .

3) Convergence uniforme
n
;1
Rappelons que k un k[0,1]
1 et qu’une condition nécessaire
n !+1 e
pour la convergence uniforme est lim
n !+1
k un k[0,1]
1 = 0 donc nécessai-
rement < 1.
Pour < 0, la convergence est normale donc uniforme.
Plaçons-nous désormais dans le cas 0 < 1.

148
Méthodes

Examinons la suite des restes d’ordre n : Pour mettre en défaut la convergence uni-
X
1
+
forme, on tente de minorer Rn (x) sur ]0,1[.
Rn : [0, 1] ! , x k x (1
k
; x ).
k=n
+1X
Pour 0 < x < 1, on a : Rn (x )
Méthodes
n x
k
; x k+1 = n n
x .
k=n

À supposer que la fonction Rn soit bornée sur [0, 1], cette minoration Il est clair que si Rn n’est pas bornée, la
donne : convergence n’est pas uniforme.

; !k Rn k[0,1]
1 n 1.

Conclusion : la série de fonctions


P
Donc la suite Rn ! ne converge pas uniformément sur [0, 1] vers 0.
un converge uniformément sur
[0, 1] si et seulement si < 0 (cas de la convergence normale).

Ex. 6
1) Établir la convergence uniforme de la suite de fonctions fn : [0, 1] ! , x e;nx ; (1 ; x )n .
2) Que dire de la série de fonctions fn ?
P

Indications
La présence de séries géométriques permet d’expliciter la fonction somme S et on peut alors étudier sa continuité.

Solution Commentaires
1) Résumons les variations de fn :
"
fn0 (x) = ne;nx (1;x)n ;1 enx ;1
#
fn0 (x) est du signe de gn (x) avec
1 gn (x) = (1;x)n ;1 enx ;1.
x 0 an 1
n
gn0 (x) = (1;x)n ;2 enx (1;nx).

g n (x ) 0 0 ;1

fn ( x ) 0 bn e;n

De cette étude il résulte : k fn k[0,1]


; ! ;; !
n
1 = bn = fn (an ), où an est caractérisé Donc 1;an = 1 an e;nan .
par gn (an ) = (1 ; an )n ;1 enan ; 1 = 0.
En remplaçant (1 ; an )n par (1 ; an )e;nan dans bn , il vient : Car sup te;t = 1 .
e
(nan e;nan ) 1 t∈[0,1]
bn = an e;nan = .
n ne

k k
Ainsi fn 1
1
et la suite de fonction fn converge uniformé-
; !
ne
ment vers 0.
2) La convergence simple de la série de fonctions fn est claire.
P fn (0) = 0 et pour x ∈ ]0,1], on a la somme de deux
+1 X séries géométriques de raison e;x et (1;x).
La somme S = fn est définie par S(0) = 0 et pour x ∈ [0, 1] :
n=0
1
S (x ) =
1 ; e
;x ; x1 .
Donnons un équivalent de S(x ) quand x tend vers 0 :
;1 ;;e;1 +!xx
;x
e 1
S (x ) = x
.
2

uniforme» étant mis en défaut, la série


P
Ainsi S n’est pas continue en 0. Le théorème «continuité et limite
fn ne converge pas unifor-
mément sur [0, 1].

149
Chapitre
Chapitre 3 :3Suites
: Suites
et et séries
séries dede fonctions
fonctions

Ex. 7
X
1
+
1
Trouver un équivalent de f (x ) = quand x tend vers 0, x > 0.
ch nx
n=0

Indications
X
1
+
1
La méthode consiste à comparer la somme de la série f (x ) = à la valeur de l’intégrale :
ch nx
Z +1
dt
n=0

h (x ) = .
0 ch tx
L’exercice ne sera donc utilement abordé qu’après avoir étudié la notion de fonction intégrable sur un intervalle
quelconque (chapitre 6).

Solution Commentaires
On commence par vérifier que la série de terme général : Pour x ∈ ]0,+1[, on a :
1 1 2e;nx
un : ]0, + 1[ ! ,x
ch nx
ch nx n !+1
ce qui assure la convergence simple sur
converge simplement sur " .
]0,+1[. Comme de plus les fonctions un
La fonction somme f est donc, en particulier, définie sur ]0, +1[.
sont paires, la somme f est définie sur !

et paire également.

1
Pour x > 0 fixé, notons gx la fonction [0, +1[! , t .
ch tx
On a ainsi pour tout n ∈ , un (x ) = gx (n ).

La décroissance de gx sur [0, +1[ donne alors :


Z n+1 Z n
Notons les conditions à réunir :
pour x > 0 fixé, la fonction gx est conti-
n 0, gx (t )dt gx (n ) et n 1 , g x (n ) gx (t )dt .
nue, décroissante sur [0,+1[,
n n ;1
La série converge et la fonction gx est intégrable sur [0, +1[, on peut donc Z
la fonction gx est intégrable sur [0,+1[
+1

1Z 1Z
sommer ces inégalités et il vient : dt
X
+ n+1 X
1
+ X
+ n
et h(x)=
0
ch tx
et possède une li-

gx (t )dt u n (x ) u 0 (x ) + gx (t )dt mite ou un équivalent simple quand x tend


n=0 n n=0 n=1 n ;1 vers 0,
la fonction x u0 (x) est négligeable de-
c’est-à-dire : vant h(x) quand x tend vers 0.
h (x ) f (x ) u 0 (x ) + h (x ).

Z +1
" 71 +
dt 2 tx
Calculons alors h (x ) = = Arctan e Pour x < 0 on obtiendrait :
0 ch tx x
0 h(x) = ; .
2x

h (x ) = .
2x

La condition
; ! est essentielle pour conclure :
u 0 (x ) = o h (x )
X1
1
+
.
f (x ) h (x ) ,
x !0 ch nx x !0 2x
x>0 n=0 x>0

150
Méthodes

Ex. 8
X
1
+
1
Soit f : ]0, +1[! définie par f (x ) = . Trouver un équivalent de f (x ) quand x tend vers + 1.
sh nx
n=1
Méthodes
Indications
1
f est somme de la série de fonctions de terme général : un : ]0, + 1[ ! , x
sh nx
.

1 1
Pour n 2, chaque fonction un : x , (n 2), est négligeable devant
quand x u 1 (x ) : x
sh nx sh x
tend vers +1 . Nous allons conclure en montrant que leur somme est encore négligeable devant u1 (x ) quand
x tend vers +1.
Solution Commentaires
1 2e;nx
On a ici, un (x ) = = La convergence simple sur ]0,+1[ tient à
sh nx 1 ; e;2nx l’équivalent un (x) 2e;nx .
2e;nx n !+1
et pour n 2, 0 u n (x ) .
;
1 e;4x
X
1 +
2e;2x
Ainsi 0 u n (x ) 2e;2x et On reconnaı̂t une série géométrique de raison
; ;4x )(1 ; e;x ) x !+1
u 1 (x )
n=2
2e;x , donc
(1
"f (x ) ; u (x )# = o;u (x )! et enfin :
e e ;x < 1 .
1 1
x !+1
X
+1
1
2e;x . f (x) u1 (x).
sh nx x !+1 +1
n=1

Ex. 9
X
1+
x
n
Soit f : ]0, 1[! , x . Trouver un équivalent de f (x ) quand x tend vers 1.
1 + nx
n=1

Indications
n
x
f est somme de la série de fonctions de terme général : un : ]0, 1[ ! , x
1 + nx
.

1
Ici, quand x tend vers 1 par valeurs inférieures, on a un (x ) terme général d’une série divergente,
x !1 n + 1

mais aussi un (x )
x
n ;1
= vn (x ).
Pv n est une série entière dont la somme g se calcule aisément.
n !+1 n
(Voir en Exercices, Exercice 11 ou le chapitre 5.)

Solution Commentaires
Majorons la différence vn (x ) ; u n (x ) : La convergence simple sur ]0,1[ de
P un
n ;1 n ;2 tient à l’équivalent
1
x ∈]0, 1[, 0 vn (x ) ; un (x ) = n (1x + nx ) x
n (n + 1) n (n + 1)
.
un (x) x n ;1 .

1 1
+1 X 1
n !+1 n

En écrivant
n (n + 1)
=
n
; n 1+ 1 on obtient
n (n + 1)
= 1,
n=1
puis en sommant l’inégalité précédente :
X
1+
; ! X 1 +
1
0 ;
vn (x ) un (x )
n (n + 1)
c’est-à-dire 0 ;
g (x ) f (x ) 1 . Nous verrons dans le chapitre 5 que

Donc
n=1
; ! n=1
[g(x ) ; f (x )] = o g(x ) , et on peut conclure à f (x ) g (x ).
xg(x) = ; n(1;x) d’où ici
f (x) j n(1;x)j.
x !1 x !1

151
Chapitre 3 : Suites et séries de fonctions

Exercices
Niveau 1
Suites de fonctions Séries de fonctions
Ex. 1 Ex. 5
; ! On considère la suite de fonctions fn
; ! :
On considère la suite de fonctions u définie par :
h i
n

n 2 un (x ) = sin un ;1 (x ).
x ∈ , u1 (x ) = sin x,
fn : 0 , ! , x x sin x (cos x )n .
Montrer que cette suite converge uniformément sur .
2
1 ) Étudier la suite fn
; ! .
Ex. 2
2) Étudier la série
Pf . n
x +n
Soit fn : [0, +1[! , x Arctan .
Ex. 6
; ! 1 + nx
x
Montrer que la suite de fonctions f n converge unifor- Pour n ∈ , soit fn : ! , x .
mément sur [0, +1[. 1 + a 2n x 2
Étudier, suivant les valeurs du réel a , la convergence de
Ex. 3
la série de terme général fn .
Pour n ∈ " , on définit fn : ! par :
2 ;nx
Ex. 7
fn ( x ) = ;1 ; e; !
nx e
x 2
si x ≠ 0 et fn (0) = n . Étudier la convergence de la série de terme général :
;nx
; !
Étudier la suite de fonctions f .
un : [0, + 1[! , x
xe
nn
(n 2).
n

Ex. 4 Ex. 8
X
1 + p
;x n .
Pour n ∈ , on définit : Pour x réel, on pose f (x ) = e
fn : [0, 1] ! , x
; ; x !.
3n x 2
n
2n+1 n=0

1)
; ! .
Étudier la convergence de la suite f
1 ) Déterminer l’ensemble de définition de la fonc-
n tion f .
Z Z1 1
2 ) Trouver un équivalent simple de f au voisinage
2 ) Comparer lim fn et lim fn .
n !+1 0 0 n !+1
de 0.

Niveau 2
1 ) Étudier la convergence de la série
Pf .
Avec solution détaillée n

X1 +

Ex. 9 2 ) Calculer la fonction somme : F = fn .


; !
Étudier la suite de fonctions f n avec :
n=0
!

X n Ex. 11
fn : ! , x p 1
. Soit a ∈ , ja j < 1 et :
n 2 + px
p=1
X
1 +
a
n
On distinguera les cas x = 2, x > 2, et x < 2. S : [0, 1[ ! , x
1 ; xn
.
Ex. 10 n=1

1 ) Montrer que S est continue sur [0, 1[.


; ! 2
Étant donné (a, b) ∈ , a < b, on définit une suite
de fonctions fn de [a,b] par la donnée de f0 dans
;[a, b], ! et pour tout n ∈ 2 ) Montrer que pour tout a ∈] ; 1, 1[,
C : X
Z x
1
+
a
n
= ; n (1 ; a ).
x ∈ [a, b], fn+1 (x ) = fn (t )dt . n
n=1
a
3 ) Trouver un équivalent de S(x ) quand x tend 1.

152
Exercices

Ex. 12 ; !
1 ) Étudier la convergence simple sur [0, 1] de la
suite Pn .
1 ) Justifier la définition de la fonction :
X1
+1 2 ) Pour tout x ∈ [0, 1], établir les inégalités :
px ; P (x )
f : ! ,x
n
cosn x sin nx .
0 (1)
n=1
n
px ; P (x ) 2 x
p
2 ) Montrer que f est de classe C 1 sur ; calcu- n p (2)
ler f 0 . ; !
Montrer que la suite P
2+n x
converge uniformé-
n
3 ) En déduire f .
ment sur [0, 1].
Ex. 13
; !
Soit an une suite complexe qui converge vers 0.
3 ) En déduire (sans utiliser un théorème de Weiers-
trass) qu’il existe une suite de fonctions polynômes
1 ) Justifier la définition de : convergeant uniformément sur [;1, 1] vers la fonc-
tion valeur absolue A : x jx j.
X
1
+
a
f : ! ,x
n
n!
n
x . Ex. 19
; !
2 ) Montrer que f (x ) = o ex quand x tend vers +1.
n=0
Montrer que la série de fonctions de terme général :
n
un : x ;
( 1)n ;1 2, (n 1)

X4 !
Ex. 14 2
n +x
n n
k converge uniformément sur .
Calculer lim .
n !+1 n Ex. 20
k=0
Étudier la suite de fonctions un
; ! avec :
Ex. 15
4 !n X x n k
Calculer lim 1+
z
pour z ∈ . un : ! ,x e x ; ;
( 1)k
k!
.
n !+1 n k=0

Ex. 16 Ex. 21
X
1 ;
+
n
x
Soit A ∈ p( ), montrer que :
4 ! X n
Soit f : ! ,x
nn
.
1 + n n=2
A A
lim Ip + = . 1 ) Déterminer l’ensemble de définition Df de f .
n !+1 n n!
2 ) Montrer que f est de classe C 1 sur Df .
n=0

Ex. 17 3 ) Trouver en chaque borne de Df la limite et un


Étant donné n ∈ , on pose :
Z x
équivalent simple de f .
;
Pn : [ 1, 1] ! ,x (1 ; t 2 )n dt , Ex. 22
Z x
0
Soit f : ! ,
4 !
et Qn (x ) =
1
Pn (u )du . X
1
+ 2
Pn (1)
0 x ( 1); n ;1
n 1+ ;
n 1 + x2
x
! .
Montrer que la suite de polynômes (Qn ) converge n=1
uniformément sur [;1, 1] vers la fonction valeur abso- 1 ) Trouver l’ensemble de définition de f .
lue A : x jx j. 2 ) Calculer lim f (x ).
x !+1
Ex. 18
On considère Pn
; ! suite de fonctions polynômes de
Ex. 23
; !. Montrer que :
Soit f ∈ C [0, 1],
[0,1]
définie par récurrence : Z 1 X
+ 1
(;1) ;
Zn 1 1
1; ! nx(1;t)
f (t )dt = lim e f (t )dt .
P0 = 0, Pn+1 (x ) = P (x ) +
n x ; P (x ) . 2
n 0 x !+1 n! 0
2 n=1

153
Chapitre 3 : Suites et séries de fonctions

Niveau 3
$ ( ; !( %
fz0 g, (Arg z ; z0 ( < avec
Avec solution détaillée / .
dans D = z ∈

∈ 0, .
Ex. 24 2
X
1
+
x Ex. 27
Soit f : ! , x Arctan 2 2
.
n +x
1 ) Montrer que f est définie sur .
n=1 Les théorèmes de Dini
Soit I = [a, b] un intervalle compact de et fn une
; !
2 ) Prouver que f est continue sur . suite de fonctions continues de I dans convergeant
X
1
+
x
.
simplement sur I vers une fonction f continue.
; !
3 ) On pose Rn (x ) = Arctan
k + x2
2 1 ) Montrer que si la suite fn est monotone, la
k=n+1
,1- convergence est uniforme sur I .
Montrer que Rn (2n ) n Arctan . 2 ) Montrer que si chaque fn est croissante (ou chaque
4n
fn est décroissante), la convergence est uniforme
Qu’en déduit-on pour la convergence uniforme
sur I .
éventuelle sur de la série de fonctions de terme
général : Ex. 28
x Polynômes de Bernstein
un : x Arctan 2 2 ?
n +x Théorème de Stone Weierstrass
À toute fonction f ∈ C [0, 1],
; !, on associe la suite de
4 ) Établir pour tout x > 0 :
Z +1
4 !
Arctan 2
x
2
dt f (x )
2
.
polynômes :
X n
4 !
x +t k
1
Bn (f )(x ) =
k
n f
n
k
x (1 ; x )n;k .
1
En déduire x Arctan Arctan x f (x ) . k=0
x 2
1 ) Déterminer Bn (f ) pour :
Quelle est la limite de f en + 1?
f :x 1,
Retrouver le résultat du 3).
f :x x,
Ex. 25
X
1
+
(;1) n
.
f :x x2.
Pour x ∈ , on pose f (x ) = 2 ) Calculer :
X 4k !
ch(nx ) 2
n=0 n
1 ) Déterminer l’ensemble de définition D de f . g n (x ) =
k
n n
;x k
x (1 ; x )n;k .
2 ) Montrer que f est continue sur D . k=0

3 ) Montrer que x ∈ D : 3 ) La continuité uniforme de f sur [0, 1] donne :


> 0, > 0, (u, v) ∈ [0, 1]2 ,
f (x ) =
X
1 +
4 ! ju ; v j < ) jf (u ) ; f (v)j .
1 1 1 1
+
2 2
;
( 1)n
ch(nx )
; ch((n + 1)x )
.
En observant que :
n=0
1
f (x ) ; Bn (f )(x") = 4 !7
4 ) En étudiant la convexité de la fonction t
ch(t )
, X n
k
1
k
n f (x ) ;f n
k
x (1 ; x )n;k ,
en déduire que lim f (x ) = . k=0
x !0 2
et en décomposant la somme suivant la partition
Ex. 26
; ! ; ! 0 (( k (( 1
de [[ 0, n ]] formée de :

k/ (( ; x (( <
Soit an une suite complexe et n une suite
In =
réelle, positive, strictement croissante, telle que n
lim n = +1. On suppose qu’il existe z0 ∈ tel
n !+1
;P !
an e; n z0 soit convergente ; montrer que
et
; ! converge unifor-
J = [[ 0, n ]] I ,
n n
que
la série
;P !
an e; n z est uniformément convergente
montrer que la suite B (f )
mément sur [0, 1].
n n∈

154
Exercices

Ex. 29 Montrer que Ap0 a une limite quand p ! +1 si


On considère la fonction f définie sur par : X ; !
p ;1
et seulement si Bp = cos n !x en a une.
X sin(n!x ) .
+1
n=0
f : x
n! 5 ) Montrer que f n’est dérivable en aucun point x
n=0
de .
1 ) Montrer que f est continue sur .
2 ) Dans la suite, x est un réel fixé quelconque. Avec éléments de solution
2
On pose h = . Montrer que : Ex. 30
p!
; f (x ) =
X
1
+
; ; !.
f (x + h ) Soit f : ! ,x n 1;e
nx

h
X
p ;1
4 ! 4 * +!
n=1
1 ) Déterminer l’ensemble de définition D de f .
p! n!
sin cos n! x + . 2 ) Montrer que f est continue sur D .
n! p! p!
n=0 3 ) (Utilise le chapitre 6.)
3 ) Montrer que
f (x + h ) ; f (x ) a une limite réelle
Déterminer les limites et des équivalents simples
h de f aux bornes de D .
quand p ! +1 si et seulement si
X
; 4 *
p 1 +! Ex. 31
Ap = cos n! x + en a une. Pour tout n ∈ " , on pose :
p!
n=0 an =
( )
4 ) On pose : zn z2
4 ! inf jzj / z ∈ /1+z+ +... + =0 .
0 =
X
;
;
p 1
!
2! n!
A p cos n !x cos n ! Déterminer lim an .
p! n !+1
n=0

X 4 !
et Ap00 =
;
p 1
; !
sin n !x sin n! .
Ex. 32
Soit ∈ n et f : ! continue et 1-périodique.
n=0
p!
1 X n Z 1
Montrer que lim f (k ) = f.
Montrer que lim Ap00 = 0. n !+1 n
p!+1 k=1 0

155
Chapitre 3 : Suites et séries de fonctions

Indications

Ex. 9 Ex. 16
X
1
+
A
n
; !
Pour x > 2, couper la somme en deux en considé-
p
rant l’entier E n , puis majorer séparément les deux
eA =
n!
.

sommes. ,
n=0

A
- X
n n
k A
k X
1
+
Écrire Ip + = n = U k (n ).
Pour x < 2, encadrer fn (x ). n n
k
k=0 k=0

Ex. 10 Appliquer le théorème de la limite terme à terme.

1 ) Établir n ∈ , x ∈[a, b], j fn (x )j M


(x ; a )n . Il s’agit d’une copie conforme de l’exercice précédent.
n! Ex. 17
2 ) Trouver une équation différentielle ayant pour so- Majorer k Qn ; A k[0,1]
1 en fonction de Pn (1), puis mon-
trer que lim nPn (1) = +1.
lution :
Z x
n !+1

G :x F. Ex. ;18 !
a 1) Pn (x ) est une suite récurrente.
Ex. 11
Z a
dx
Z X
1 a +
2 ) Établir (2) par récurrence.
2) ; n (1 ; a) = 1 ;x = n
x dx . Ex. 19
0 0 n=0 Le théorème des séries alternées ne permet pas d’effec-
Montrer que l’on peut intégrer terme à terme sur tuer une majoration uniforme du reste Rn .
[0, a ]. Majorer R2n (x ) en groupant les termes deux par deux.

3 ) Montrer que x (1 ; x )S(x ) est la somme d’une Ex. 20


Convergence uniforme sur [0, +1[ :
série normalement convergente sur [0, 1[. (( ((
majorer e;2x ; un (x ) en appliquant la formule de
Ex. 12 Taylor avec reste intégral à la fonction x e;x .
Appliquer le théorème de dérivation terme à terme. Convergence non uniforme sur ] ; 1, 0] :

Ex. 13 montrer sup


;e; ; u (x )!
2x
n n
e n
.
; n 1
n!
];1,0]
Établir la convergence uniforme sur ]0, +1[ de la série
Xa n ;x .
Ex. 21
de fonctions
n!
x e
n
2 ) Observer que lorsque x ! +1, le premier terme
de la série est dominant. Lorsque x ! 0, encadrer
Ex. 14 Z +1
dt
f (x ) au moyen de x et effectuer deux

X4k! X4 ! X
Écrire : 2 t nt
n n n 1 n + intégrations par parties pour trouver un équivalent
j
S (n ) =
n
= 1 ;n = u j (n ) simple de cette intégrale.
k=0 j=0 j=0
Ex. 22
et appliquer le théorème de la limite terme à terme. 2 ) Montrer que le théorème de la limite terme à terme
s’applique.
Ex. 15
, z
- Xn n
k zk X
1
+ Ex. 23
Écrire 1+
n
=
k=0
n
n
k
=
k=0
u k (n )
Z
Justifier la permutation de la somme et de l’intégrale
1
puis montrer que lim ;ex(1;t) dt = 0.
f (t )e
et appliquer le théorème de la limite terme à terme. x !+1 0

156
Exercices

Ex. 24 Ex. 28
Z +1
x 1 ) Introduire la fonction :
Majorer Arctan
x +t
2 2
dt
Xn
0
Z +1
x
t
k
n
kt k
e x (1 ; x )n;k et ses dérivées.
et minorer Arctan dt k=0
2 2
x +t 3 ) Observer que, pour k ∈ Jn :
1
en utilisant que sur [0, +1[, Arctan est concave. 1
,k - 2
1 2 n
;x .
Ex. 25
4 ) La fonction :t
1
change de concavité en
Ex. 29
(( sin x (( x
Montrer que (( ; 1(( 6 .
ch x 2
un point > 0. 3)
x
En fonction de ce changement de concavité, couper
1 4)
( (
Majorer (A0 ; B ( en utilisant jcos x ; 1j
x
.
2

en deux la somme égale à f (x ) ; p p


puis majorer 2
2
chacune des deux sommes en groupant ses termes 5) P cos(n!x ) soit convergente.
Pour que f soit dérivable en x il faudrait que la
série
deux par deux et en exploitant la concavité ou
convexité de f .
Ex. 26
Avec éléments de solution
Observer que l’on peut suposer z0 = 0. Ex. 30
X X Équivalent en +1
Poser Rn =
1 +
ai et exprimer Sn,p (z ) =
n+p
ai e
; iz
3)
. 1/
Montrer que pour x ∈ 0, , j n (1 ; x ) + x j x 2 .
i=n i=n 2
en fonction des Ri .
Équivalent en 0
En déduire une majoration uniforme du reste de la série
Encadrer par des intégrales.
de fonctions proposée.
Ex. 31
Ex. 27 j j
an = zn où zn est une racine du polynôme :

;x !
1 ) Raisonner par l’absurde en introduisant une suite
; ! XX n k

, kg k1 = g x . Pn = .
I
n telle que n ∈ n n n k!
k=0
2 ) Étant donné > 0, utiliser la continuité uniforme On montre par l’absurde que an tend vers +1 : dans ; !
de f sur I pour construire une subdivision
;x , . . . , x ! de I le cas contraire, il existerait une suite extraite de zn
0 p convergeant vers ∈ et on aurait e = 0 !
; ! "
telle que i ∈ [[ 0, p ; 1 ]], x, x 0 ∈ x , x
#, i
2
Ex. 32
i+1
((f (x ) ; f ;x 0!(( < et en déduire une majoration Vérifier que la propiété est vraie lorsque f est un po-
2 lynôme trigonométrique 1-périodique puis appliquer le
de kf ; fn kI1 . deuxième théorème de Weierstrass.

157
Chapitre 3 : Suites et séries de fonctions

Solutions des exercices


Niveau 1
Ex. 1
Convergence simple
Il s’agit ici d’étudier une suite récurrente très classique.
n ∈ " , un (x ) ∈ [;1, 1]. D’autre part, la fonction sin étant impaire, pour tout x ∈ les
; !
Quel que soit x ∈ , on a ; !
suites un (x ) ! et un (;x ) ! sont opposées ; on peut donc, pour cette étude se limiter au cas où u1 (x ) ∈ [0, 1].
h i ; !
Sachant que pour tout x ∈ 0, on a 0 sin x x , la suite un (x ) est décroissante et minorée par 0, elle
h i
2 !

est donc convergente vers ∈ 0, . Puisque la fonction sin est continue sur donc en , on a sin = ce qui
donne
; !
2
= 0. En conclusion, la suite de fonctions u n converge simplement sur vers la fonction nulle.
!

Convergence uniforme
* +
De ju1 (x )j j
1, on déduit u2 (x ) j sin 1 et, par une récurrence immédiate : n∈ ", j u n (x )j un . Il en
* + ; !
2

résulte k un k1 = un donc, d’après l’étude de la convergence simple, un converge uniformément sur


2 !

vers la fonction nulle.

Ex. 2
Convergence simple
x+n 1 1
fn (0) = Arctan n tend vers . Pour x > 0, tend vers donc lim fn (x ) = Arctan .
2 nx + 1 x n !+1 x

En remarquant que, pour x > 0, Arctan


1
= ; Arctan x , on conclut que la suite
;f !n converge simplement sur
x 2
[0, + 1[ vers f : x
2
; Arctan x .
Convergence uniforme
Première solution
; 2 !
En posant n ( x ) = fn ( x ) ; f (x ), il vient 0
n (x ) = ;1 + x 2!"1(x++xn)+ 2+nx(nx + 1) # ,
2 2 2 donc n est strictement

croissante sur [0, +1[.


1
Alors, de n (0) = ; Arctan n1 et x !lim+1 n (x ) = Arctan
n
, on déduit k n k[0,+
1
1[ = Arctan 1 et donc :
n
k[0,+
1
1[ = 0. lim k n
; !
En conclusion, la suite fn converge uniformément sur [0, +1[.
n !+1

Deuxième solution
On peut éviter l’étude de variation.
;
Pour x > 0, formons tan fn (x ) ; f (x ) =
! ; x ;!1 .
2
2
n x + 1 + 2x
i h x ;1 2
Puisque fn (x ) ; f (x ) ∈ ; 2, 2 ;
, on en déduit fn (x ) ; f (x ) = Arctan ! , et donc : 2
(( (( n x + 1 + 2x

(x ;!1( . 2
jf (x ) ; f (x )j = Arctan ;
n 2
n x + 1 + 2x

158
Exercices

Sachant que Arctan est croissante, on obtient :


2
x∈ ",
+ jfn (x ) ; f (x )j Arctan ; x +!1
2
n x + 1 + 2x
Arctan
1
n
.

1
Cette inégalité reste vraie pour x = 0, il en résulte donc k fn ; f k[0,+
1
1[ Arctan
n
et on conclut comme
précédemment.

Ex. 3
On a lim
1 ; e;x = 1, donc fn est continue sur .
x !0 x
Convergence simple
lim fn (0) = +
n !+1
1.
Pour x > 0, on a lim ne;nx = 0 donc lim fn (x ) = 0.
n !+1 n !+1
Pour x < 0, on a lim ne;nx = +1 donc lim fn (x ) = +1.
; !
La suite f
n !+1 n !+1
converge simplement sur ]0, +1[ vers la fonction nulle.
n

Convergence uniforme
De lim fn (x ) = n , on déduit k fn k]0,+
1
1[ n donc lim k k]0,+1[ = +1 et il n’y a pas convergence uniforme
fn 1
x !0 n !+1
x>0
sur ]0, +1[.
Étudions maintenant s’il y a convergence uniforme locale.
2 ;x
Pour tout x ∈ , on a fn (x ) = ne;(n ;1)x g(x ) où g est la fonction définie par g(x ) = ;1 x; ee; ! x 2
si x ≠ 0 et g(0) = 1.

La fonction g ainsi définie est continue sur [0, +1[ et de limite nulle en +1, elle est donc bornée sur cet intervalle.
Posons M = k g k[0,+
1
1[ , on obtient pour tout x ∈ [0, +1[, 0 f (x ) Mne;(n ;1)x .
n

Fixons alors a > 0, il vient pour tout x ∈ [a, +1[, 0 fn (x ) Mne;(n ;1)a donc fn [a,+
1 k k
1[ Mne;(n ;1)a , ce
qui prouve la convergence uniforme sur [a, +1[.
En conclusion la suite fn
; ! est localement uniformément convergente sur +" .
Remarque
La majoration préalable a permis d’éviter l’étude des variations de fn , néammoins celle-ci est faisable.
nxe
;nx h i
En calculant fn0 (x ) = ; nx + (n ; 2)xe;x ; 2e;x , on voit que fn0 (x ) est du signe de :
;x 3 2
(1 ; e )
u (x ) = 2 ; nx + (n ; 2)xe;x ; 2e;x .
On forme ensuite u (x ) = ;n + e
0 ; x
" # " #
n ; (n ; 2)x puis u 00 (x ) = e;x (n ; 2)x ; 2n + 2 , ceci permet l’étude des
variations et du signe de u 0 puis de u .
Finalement, on trouve que fn est décroissante sur [0, +1[ donc, quel que soit a > 0, on a k fn k[a,+
1
1[ = f (a ) et la
n
convergence uniforme sur [a, +1[ résulte de la convergence de la suite numérique (fn (a )) .

Ex. 4
1 ) La suite converge simplement sur [0, 1] vers la fonction nulle.
En effet, n ∈ , fn (0) = fn (1) = 0 et pour 0 < x < 1 on a lim 2n n x + n n 3 = ;1, donc :
n !+1
n 2n
lim 3 x = 0 et lim fn (x ) = 0 car 0 fn ( x ) 3n x 2n .
n !+1 n !+1

Sachant que sup t (1 ; t) =


1 n
, en écrivant fn (x ) = 3n x 2 1
; ; x !, on voit que k f k
2n [0,1]
=
3n
1 n
4
t∈[0,1] 4
n 1
(ce maximum est atteint pour x 2 = ).
Il en résulte que la suite fn
; ! 2
ne converge pas uniformément sur [0, 1].

159
Chapitre 3 : Suites et séries de fonctions

Z 4 !
1
3n • 2n
2 ) Calculons fn = 3
n
2 n
1
+1
;
2n+1 + 1
1
= ;2 n
+1
!;2 n+1
+1
!.
Z Z Z
0
1
6n 1 1
On obtient fn
n !+1 2 • 4n
donc lim
n !+1
fn = + 1. Par ailleurs, on a lim fn = 0.
0 0 0 n !+1
Puisque les deux limites sont distinctes, on retrouve que la convergence n’est pas uniforme sur [0, 1].

Ex. 5
1 ) Posons gn (x ) = sin x (cos x )n , on a gn0 (x ) = (cos2 x ; n sin2 x ) cosn ;1 x .
D’où le tableau de variation :

x 0 an /2

gn0 (x ) + 0 ; an = Arctan p1n


* n
1 ;2+
g n (x ) 0 bn 0 bn = sin an • 1 +
n
* n
1 ;2+
Comme lim 1+ = p1e et lim an = 0, on a au voisinage de + 1 bn p1ne .
n !+1
h i
n n !+1

0, h i
Donc, puisque k gn k1
2
= bn , la suite de fonctions (gn ) converge uniformément vers 0 sur 0, et il en
; ! h i 2

est de même pour la suite fn car x ∈ 0, , j f (x )j n j g n (x )j .


2 2
Pf h i P f (0) est la série nulle et pour x ∈ i0, i,
2 ) La série est simplement convergente sur 0, ; en effet,
P f (x ) est une série géométrique de raison cos x 2avec 0
n

cos x < 1.
n
2

i i
n

x sin x
La somme est donc la fonction f définie par : f (0) = 0 et pour x ∈ 0,
2
, f (x ) =
1 ; cos x .
h i
Puisque lim f (x ) = 2, la fonction f n’est pas continue, or les fonctions fn sont continues sur 0, , la série
x !0 2

Pf
x>0
h i X
1
+
n n’est donc pas uniformément convergente sur 0, . De même puisque lim f (x ) ≠ lim fn (x ), la
i i 2 x !0
x>0
x !0
n=0 x>0
convergence n’est pas uniforme sur 0, .
2
h i
i h a,
, on a k fn k1
2
h
Par contre, pour tout a ∈ 0,
i 2 2
(cos a )n ce qui avec 0 cos a < 1 montre la convergence
normale sur a, . Ainsi la série est normalement donc uniformément convergente sur tout segment inclus
i i 2
dans 0, .
2

Ex. 6
Quel que soit a ∈ ,
P f (0) est la série nulle donc convergente.
n
Envisageons maintenant trois cas suivant la position de ja j par rapport à 1.
ja j < 1. n!lim+1 fn (x ) = x donc, pour x ∈ " , la série P fn (x ) est grossièrement divergente.
ja j = 1. Pour x ∈ " , la suite de terme général fn (x ) est constante non nulle donc la série P fn (x ) est encore
grossièrement divergente.
n
ja j > 1. Écrivons fn (x ) = a1n • a x
.
1 + a 2n x 2

160
Exercices

(( 2t ((
Sachant que pour tout t réel (( 2
(( 1, avec égalité si et seulement si t = 1, on a : jj
1+t
1
x∈ j
, fn ( x ) j 2 aj jn et k fn k1 = 2 j1a jn .
Puisque la série géométrique de raison
1 Pf
ja j < 1 est convergente, la série de fonctions n est normalement donc
uniformément convergente sur .

Ex. 7
*1+ Pu
On a un (0) = 0 et pour x > 0, un (x ) = o 2 quand n tend vers +1, donc la série de fonctions n converge
n
1
simplement sur [0, +1[. L’étude des variations de la fonction t te;t donne sup te;t = .
t∈[0,+1[ e

nxe
;nx 1
Donc, en écrivant un (x ) = , on obtient sup un (x ) = et, puisque un est clairement positive :
n nn x∈[0,+1[ en n n
1
k un k[0,+
1
1[ =
en n n
.

On sait que la série


P 1
est divergente, en conséquence la série de fonctions
Pu n ne converge pas normalement
n nn
sur [0, +1[.
1
Fixons alors a > 0. Pour tout n , on a k un k[a,+1[ = u (a ) donc la convergence de u (a ) donne la convergence
a
normale sur [a, +1[ de la série de fonctions
1
Pu . n

n
n

Montrons maintenant que la série converge uniformément sur [0, +1[ en considérant le reste d’ordre n :
X
1
+
xe
;kx
.
Rn : x
nk
k=n+1

x
+1 X
Une majoration donne x ∈]0, +1[, 0 Rn (x ) e
;kx , donc :
nn
k=n+1
;(n+1)x
0 Rn (x ) ;1 ; e; ! n n
xe
x e
x
x
;1 •
1
nn
.

x
Notons la fonction définie sur [0, +1[ par : (x ) =
e
x
; 1 si x > 0 et (0) = 1. Avec Rn (0) = 0, la majoration
(x )
précédente donne x ∈ [0, +1[, 0 Rn (x ) .
nn
Puisque est continue sur [0, +1[ et de limite nulle en +1, elle est bornée sur cet intervalle, et on obtient :
1 1
x ∈ [0, + 1[ 0 Rn (x ) k k[0,+
1
nn
1[ donc k R k[0,+1[
• n 1
nn
•k k[0,+
1
1[ .

converge uniformément vers 0 sur [0, +1[ ce qui donne la convergence uniforme
de
P
En conclusion la suite (Rn )
un .

Ex. 8 p
1 ) Posons un (x ) = e;x n

Pour x
; . !
0, la suite u (x ) ne tend pas vers 0 donc la série un (x ) est grossièrement divergente.
n
4 !
Pour x > 0 on a, lorsque n tend vers +1, un (x ) = o
1
donc la série
P u (x ) est convergente.
n
2
n
Finalement la série de fonctions
Pu n converge simplement sur ]0, +1[. Cet intervalle constitue l’ensemble de
définition de f .
p
2 ) x étant fixé dans "+ , soit vx : [0, +1[! , t e;x t .

161
Chapitre 3 : Suites et séries de fonctions

Z n+1
La fonction vx est décroissante sur [0, +1[, on a donc, pour tout n ∈ , vx (n + 1) vx (t )dt vx (n ),
n
c’est-à-dire :
p Z n+1 p p
e;x n+1 e
;x t d t e
;x n .

D’autre part la convergence de la série


P n
vx (n ) assure que vx est intégrable sur [0, +1[ (voir chapitre 2,
théorème 9) et en sommant les inégalités précédentes, il vient :
Z +1 X
1 + Z +1
vx (t )dt vx (n ) 1+ vx (t )dt ,

Z Z
0 n=0 0
+1 +1
c’est-à-dire vx (t )dt f (x ) 1+ vx (t )dt .
Z +1
0 0
p
Le calcul de vx (t )dt peut se faire au moyen du changement de variable défini par z = x t . Il vient ainsi :
0
Z +1 p Z +1 h i1
;x t dt = 2 2 2
+
e 2
ze
;z
dz = 2
; (z + 1)e;z = 2
.
0 x 0 x 0 x
2 2 2
On en déduit 2 f (x ) 1+ 2
, et finalement : f (x ) .
x x x !0 2
x

Niveau 2
Ex. 9
Convergence simple
Premier cas : x = 2
On reconnaı̂t une somme de Riemann.
X n Z 1 h ; p !i p
s 1
p dx
1 1
fn (2) = , lim fn (2) = = n x+ x 2 +1 = n (1 + 2).
n
p=1
1+
;p! 2
n !+1 0 1 + x2 0

n
Deuxième cas : x > 2
Coupons la somme en deux :
p
X
E( n) Xn
fn ( x ) = p 1
+
p
p 1
(E est la fonction «partie entière»),
p=1 n2 + px p=1+E( n)
n2 + px
puis majorons les deux sommes obtenues :
p
X
E( n) p X n Xn
p 1 E( n)
n
p1n ,
p
p 1
p
1
x
.
p=1 n2 + px p=1+E( n)
n2 + px p=1+E( n) p2
p
X
E( n)
Il est alors clair que lim
n !+1
p 1
= 0 et, puisque
x
2
> 1, la série de terme général
1
x
est convergente
p=1 n2 + px p2
X n
1
et on a aussi, d’après le critère de Cauchy, lim = 0. En conséquence, on obtient lim fn (x ) = 0.
n !+1 p x n !+1
p=1+E( n) p2
Troisième cas : x < 2
Pour 0 x < 2, la fonction t t x est croissante sur [0, + 1[ et on a donc :
p ∈ [[ 1, n ]], p 1
p 1
p1 , d’où p n
fn ( x ) pn 1.
n2 + nx n 2 + px n2 + 1 n2 + nx n2 + 1

162
Exercices

2
Alors, avec le théorème d’encadrement, n 2 + n x n donne lim fn (x ) = 1.
+1 n !+1
Pour x < 0, la fonction t t x est décroissante et on obtient :

p1
p ∈ [[ 1, n ]], p 1 1
n
d’où p
n
f (x ) 1 puis
2 x
n lim fn (x ) = 1.
n !+1
n +1 n +p 2 n +1 2

; ! converge simplement sur vers la fonction f définie par :


En conclusion, la suite f n !
p
f (x ) = 1 si x < 2, f (2) = n (1 + 2), f (x ) = 0 si x > 2.
Convergence uniforme
On a affaire à une suite de fonctions continues sur dont la somme n’est pas continue, il n’y a donc pas convergence
uniforme sur .
Par contre chaque fonction fn étant visiblement décroissante, pour tout a > 2, on a x ∈ [a, +1[, 0 fn (x )
Donc k fn k[a,+1[ f (a ) et la suite f ; !
converge uniformément vers la fonction nulle sur [a, +1[.
fn ( a ) .
1 n n

De même, pour tout b < 2 on a x ∈] ; 1, b], 0 < 1 ; fn (x ) 1 ; fn (b) . Donc k 1 ; fn k]1


;1,b] ; fn (b) et
; !
la suite fn converge uniformément vers la fonction constante 1 sur ] ; 1, b].
1

En conclusion, il y a convergence uniforme sur tout segment inclus dans l’un ou l’autre des intervalles ] ; 1, 2[ et
]2, +1[.

Ex. 10
1 ) Puisqu’elle est continue, la fonction f0 est bornée sur l’intervalle compact [a, b]. Posons k f0 k[a,b]
Z x
1 = M.

On obtient alors x ∈ [a, b], jf1 (x )j M dt = M (x ; a ),


Z a

; a )dt = M (x ;2 a ) , et par récurrence : n ∈ , jfn (x )j M (x ;n !a ) .


x 2 n
donc jf2 (x )j M (t
a

k fn k[a,b] M (b ; a ) et, puisque M (b ; a ) est le terme général d’une série


n n
Il en résulte n∈ , 1 n! n!
convergente, la série de fonctions fn converge normalement sur [a, b].
X
1+ Z x
2 ) Posons F = fn et soit G : [a, b] ! , x F.
n=0 a

Pour tout x ∈ [a, b], la série fn converge normalement donc uniformément sur le segment [a, x ] et le théorème
d’intégration terme à terme donne :
Z x 1Z
X
+ x X
1
+
F (t )dt = fn (t )dt = fn+1 (x ) = F (x ) ; f0 ( x )
a n=0 a n=0
c’est-à-dire f0 ( x ) . G (x ) = G 0 (x ) ;
0
Z
En résolvant l’équation différentielle y = y + f0 (x ) par la méthode de la variation de la constante, on obtient :
x
x ;t dt + ex ,
G (x ) = e f0 ( t ) e ∈ ,
a
Z x
;t dt + ex .
donc F (x ) = f0 (x ) + ex f0 ( t ) e
a
Pour tout n
Z
1, on a fn (a ) = 0 donc F (a ) = f0 (a ) et
x
= 0.
x ;t
Finalement : F (x ) = f0 (x ) + f0 ( t ) e dt .
a

Ex. 11
n
a
Nous avons affaire à la série de terme général : un : [0, 1[ ! ,x
; .

1) Montrons la convergence normale de


Pu n
1 xn
sur tout segment [0, b] inclus dans [0, 1[.
Pour tout x de [0, b] :
((a ((
jun (x )j = 1 j;a jx n ja jn ja jn .
n n

1 ;x 1 ;b donc k un k[0,b]
1 1 ;b
163
Chapitre 3 : Suites et séries de fonctions

La série géométrique de raison ja j < 1 est convergente, donc la série de terme général k un k[a,b]
1 converge.

Conclusion : la série de fonctions


Pu n converge normalement donc uniformément sur [0, b] pour tout réel
b ∈ [0, 1[.
Il en résulte la convergence simple sur [0, 1[, l’existence de la somme :
X
1 +
a
n
S : [0, 1[ ! , x
1 ; xn
n=1
et, d’après le théorème 8, la continuité de S sur [0, 1[.
X
1 +
1
2 ) On part de la relation connue : x ∈] ; 1, 1[, x
n
=
1 ;x .
n=0
Pour tout a ∈] ; 1, 1[, la série de fonctions de terme général x x n converge normalement donc uniformément
(( ((
sur [0, a ] car sup x n = ja jn . En conséquence, le théorème d’intégration terme à terme donne :
Z 1Z
x∈[0,a]
a
dx X
+ a X
1
+
a
n

1 ;x = x n dx c’est-à-dire ; n (1 ; a) = n
.
0 n=0 0 n=1
Remarque
On vient en fait d’utiliser une technique propre aux séries entières : intégration terme à terme
sur un intervalle compact inclus dans l’intervalle ouvert de convergence (voir le chapitre 5.)
3 ) La solution tient à l’identité et à la limite suivantes :
1 x;=
1
et lim
;x
1
=
1
.
1 xn; 1 + x + . . + x n ;1
. x !1
x<1
1 ; xn n

X ;
+1
1 x n
Comme (1 ; x )S (x ) = 1 ; xn a , introduisons la suite de fonctions de terme général :
n=1

vn : [0, 1[ ! , x
;
1 x n
a .
1 xn;
n
a
Notons que lim vn (x ) = .
x !1 n
x<1
La convergence normale sur [0, 1[ s’obtient par :

jvn (x )j = ja jn ja jn k vn k[0,1[
1 = ja j .
n
1 + x + . . . + x n ;1
X
1
+
a
n
Sachant que, pour ja j < 1, = ; n (1 ; a ), il suffit d’appliquer le théorème 4 (limite terme à terme)
n
n=1
X
1
+ X
1
+ X
1
+
a
pour obtenir : lim
x !1
vn (x ) = lim vn (x )
x !1
donc lim (1
x !1
; x )S (x ) = n
n
= ; n (1 ; a ).
x<1 n=1 n=1 x<1 x<1 n=1
Conclusion :

; n (1 ; a)
S (x )
x !1
x<1
1 ;x .
Ex. 12
1
1 ) Étudions la série de fonctions de terme général un : ! , x
n
cosn x sin nx .

Chaque fonction un est impaire de classe C 1 sur , et de période .


La série
Pu n converge simplement sur :

jun (x )j jcosnx j
n
un (0) = un ( ) = 0 et pour x ∈]0, [,
(majoration par une série géométrique de raison jcos x j < 1).

164
Exercices

Elle a pour somme la fonction f , impaire et -périodique :


X
1
+
1
f : ! , x
n
cosn x sin nx .

2 ) Un calcul simple donne u 0 (x ) =


; cos x ! ; n 1
cos(n + 1)x .
n=1

P u 0 est normalement convergente sur [a, ; a ] pour tout a ∈ /0, . car :


n

La série n 2
((u 0 (x )(( jcos x j ; jcos a j ; donc k u 0 (x ) k ; jcos a j ; ,
n 1 n 1 [a, a] n 1
n n 1
et la série géométrique de raison jcos a j est convergente.
Le théorème de «dérivation terme à terme» s’applique, donc f est de classe C 1 sur ]0, [ et, compte tenu de la
-périodicité, f est de classe C 1 sur avec :
X
1
+
; !;
n 1
f 0 (x ) = cos x cos(n + 1)x .
n=1
Le calcul utilise cos(n + 1)x = Re e 4X
i(n+1)x
: !
f 0 (x ) = Re
1 +
; cos x ! ; x e n 1 i(n+1)x

n=1
e
2ix , e
ix -
f 0 (x ) = Re = Re
1 ; cos x • eix e
;ix ; cos x
f 0 (x ) = ;1 pour tout x∈ .

3 ) Comme f est de classe C 1 sur l’intervalle ]0, [, il existe un réel C tel que f (x ) = C ; x .
, -
Or, f
2
=0 donc f (x ) =
2
;x pour tout x ∈]0, [.

On complète la description de f sachant qu’elle est -périodique et nulle en tout point de .


Observer que f n’est pas continue sur .

Ex. 13
; !
La suite an est convergente donc bornée. Il sera utile de noter Mn = sup ai j j et d’observer que la suite réelle
i n
(Mn ) est positive, décroissante et qu’elle converge vers 0.
Xx (( a x (( ((x ((
(( n! ((
n n n
n
1 ) L’existence de f tient à l’absolue convergence de car M0 (puis critère de
n! n!
domination des séries à termes positifs).
X
1
+
a nx
n
2 ) Comme e;x f (x ) = e;x , introduisons la série de fonctions de terme général :
n!
n=0
an n ;x
un : [0, + 1[! , x
n!
x e .

Nous avons déjà la convergence simple et la somme, établissons la convergence uniforme sur [0, +1[.
X
1
+
a x
k
Le reste d’ordre n est Rn : [0, + 1[! , x
k
k!
e
;x
k=n
X ja j
+1 +1 Xx k
e
;x X
1
+
x
k
et une majoration jRn (x )j k
k!
k
x e
;x
Mn
k!
Mn (car
k!
x
e ).
k=n k=n k=n

Ainsi kRn k1 [0,+1[


= sup jRn (x )j Mn donc lim
n !+1
kRn k1 [0,+1[
= 0.
; !
La suite R n
x∈[0,+1[

converge uniformément vers 0 sur [0, +1[, donc la série de fonctions


Pu n converge unifor-
mément sur [0, +1[.
"X
1 +
7 X
1h + i
Appliquons le théorème de la limite terme à terme : lim u n (x ) = lim un (x )
x !+1 x !+1
n=0 n=0
c’est-à-dire lim e;x f (x ) = 0
x !+1
donc f (x ) = o(e ) quand x x
! +1.
165
Chapitre 3 : Suites et séries de fonctions

Ex. 14
P u de ( " , ) où les uj sont définis par :
Considérons la série de fonctions j
8, -
< 1; j x

: [1, +1[! , x si x j,
uj
:0 x si x < j.
X 4k ! X 4 j ! X
n 1 n n n +
On obtient alors l’égalité S (n ) =
n
= 1 ;n = u j (n ).
k=0 j=0 j=0
Pour établir la convergence normale sur [1, +1[ de cette série de fonctions, étudions la fonction :
, j
-
j : ] j, + 1[! , x x n 1 ; x
.
, j
- j
, j
- j
Calculons 0 (x ) = n
j 1 ;x +
x ;j = ; n 1+
x ;j +
x ;j 0 (utiliser n (1 + u ) u ).

Ainsi la fonction est croissante, il en est de même pour uj et :


j
))u )) 1 [1,+ [
= lim uj (x ) = e;j
j
X 1
X x !+1

La série géométrique e
;j est convergente, donc uj converge normalement sur [1, + 1[ .
On dispose alors du théorème de la limite terme à terme :
X
1
+ X
1
+
;j = e
lim S(n ) =
n !+1
j=0
lim uj (n ) =
n !+1
j=0
e
e ;1 .
Ex. 15
Fixons z dans et appliquons la formule du binôme, il vient :
, z
- X
n n
k z
k X n(n ; 1) . . . (n ; k + 1) . z
n k X
1
+
1+ = n = 1+ = 1+ u k (n )
n n
k
n
k k!

où on a introduit la série de fonctions


k=0
Pu de
;[1, +1[, !, telle que :
k=1 k=1

u k (x ) =
x (x ; 1) . . . (x ; k + 1) . zk si x k , uk (x ) = 0 si x < k .

La convergence normale sur [1, +1[ de cette série


Pu xk k!
résulte de :
k

4 ! 4 ! X jz j
kuk k1 [1,+1[
= sup 1 ;x 1
... 1;
; 1 jzjk
k
=
jzjk avec
k
convergente.
x∈[k,+1[ x k! k! k!

Le théorème de la limite terme à terme peut donc s’appliquer :

X
1
+ X
1
+
lim u k (n ) = lim uk (n ).
n !+1 n !+1
k=0 k=0
4 ! X
n
1 + k
z z
C’est-à-dire lim 1+ = = ez .
n !+1 n k!
k=0

Ex. 16
Il convient d’abord de munir l’espace vectoriel ) d’une norme d’algèbre (par exemple).
p(
+1 n
A
.
X
Nous reconnaissons dans l’énoncé la définition de l’exponentielle d’une matrice : exp A =
n!
n=0

166
Exercices

La matrice A étant fixée dans p( ), la formule du binôme donne :


4 ! X
n n X
1 +
A k Ak
Ip + = n k
= U k (n )
n n
k=0 n=0

où on a introduit la série de fonctions de


;[1, +1[, p(
!
) , de terme général Uk tel que :

U k (x ) =
x (x ; 1) . . . (x ; k + 1) • Ak si x k et Uk (x ) = 0 si x < k.
k k!
x

Le résultat tient à la convergence normale et à une limite terme à terme.


) )
kUk (x )k x (x ; 1) . . . (x ; k + 1) ))) Ak ))) k A kk
La majoration :
x
k ) k! ) k!
pour x k

k k Ak!k ,
k
donne : kUk k[1,+
1
1[ = sup U k (x ) k
et la convergence normale sur [1, +1[ de la série de fonctions
x∈[k,+1[
PU en résulte.
k
k
A
Comme lim Uk (n ) = , l’application du théorème de la limite terme à terme donne :
n !+1

X
1 +
k!
X
1
+
4 ! X
n 1 + k
A A
lim U k (n ) = lim Uk (n ) donc lim Ip + = = exp A.
n !+1 n !+1 n !+1 n k!
k=0 k=0 k=0

Ex. 17
Pn est un polynôme impair de degré 2n + 1 donc Qn est un polynôme pair de degré 2n + 2.
Pour x ∈ [0, 1], étudions Qn (x ) ; x :
Z ,Zx u -
Qn (x ) ; x = Pn1(1) (1 ; t 2 )n dt du

Z 4Z !
0 1
1 1
1
jQn (x ) ; x j Pn (1)
(1 ;t 2 n
) dt du
0 u

1
Z ; 1 ! du
jQn (x ) ; x j Pn (1)
u 1;u
2 n
(intégrer par parties)
0
1
jQn (x ) ; x j 2(n + 1)Pn (1)
.

1
On en déduit : k Qn ; A k[0,1]
1 2(n + 1)Pn (1)
.
Il reste à étudier la suite n nPn (1).
h i
Une solution consiste à reconnaı̂tre une intégrale de Wallis : le changement de variable défini par t = cos x, x ∈ 0,
2
Z s
2
donne Pn (1) = sin2n+1 x dx = W2n+1 et on en déduit Pn (1) (voir par exemple la démonstration
0 n !+1 4n
de la formule de Stirling dans le chapitre 2). Il vient alors lim nPn (1) = +1.
n !+1
Voyons une autre méthode. Une intégration par parties donne : (2n + 1)Pn (1) = 2nPn (1), ce qui s’écrit aussi :

(2n + 1)Pn (1) ; (2n ; 1)Pn (1) = Pn;1 (1).

167
Chapitre 3 : Suites et séries de fonctions

Cette formule montre que la suite (2n + 1)Pn (1)


; ! est croissante et de même nature que la série de terme général
!

Pn ;1 (1) (cf. chapitre 2, théorème 2).


;
Puisqu’elle est positive croissante, la suite (2n + 1)Pn (1)
! admet une limite a > 0 finie ou infinie. En supposant
!

a
a∈ , c’est-à-dire a finie, il vient Pn ;1 (1) , donc Pn (1) diverge et il en est de même pour la suite
;(2n + 1)P (1)! 2n 1
n !+1 ;
n ! . C’est contradictoire, donc a = + . 1
Conclusion :
1
k Qn ; A k[1;1,1] = k Qn ; A k[0,1]
1 2(n + 1)Pn (1)
donne la convergence uniforme sur [ 1, 1] de (Qn ) vers A. ;
Ex. 18
1 ) Pour x ∈ [0, 1], posons un = Pn (x ).

On a affaire à une suite récurrente : un+1 = f un avec f : x


; ! ; t2
2
+t +
x
et u0 = 0.
2

La fonction f est continue strictement croissante sur [0, 1] et f [0, 1] =


; ! h x , 1 + x i ⊂ [0, 1].
On en déduit que n ∈ , un ∈ [0, 1] puis que un
; ! 2 2
est croissante, majorée, donc convergente vers unique
p
point fixe de f sur [0, 1], c’est-à-dire = x .
px .
2)
;
Ainsi la suite (Pn ) converge simplement sur [0, 1] vers la fonction racine carrée R : x
p
L’inégalité (1) résulte de ce que x est limite de la suite croissante P (x )
! .
; !
L’inégalité (2) peut se montrer par récurrence : propriété H . n
n

(H0 ) est vraie.


; !
On suppose Hn vraie. Alors, en écrivant :
px ; P +* ; *p !+
; Pn (x ) 1 ; 12 px + Pn (x ) ,
n+1 (x ) = x

; ! ; ! ;
px ; P (x ) 2px 2 + (n ; 1)px ; nx 2px 2 + (n ; 1)px .
!
avec Hn , on obtient : n+1 ;2 + npx !2 ;2 + npx !2
; p !; p ! ;2 + n px !2 pour obtenir :
Il reste à remarquer que 2 + (n + 1) x 2 + (n ; 1) x
px ; P ( x ) p
2 x
n+1 p
2 + (n + 1) x
ce qui prouve que (Hn+1 ) est vraie.
2t
Convergence uniforme En utilisant la croissance de t , les inégalités (1) et (2) donnent :
2 + nt
2
kPn ; Rk[0,1] .

3)
; !
La suite de polynômes Q
1 n+2
définis par Qn (x ) = Pn (x 2 ) converge uniformément sur [;1, 1] vers la fonc-
n
tion A : x j x j.
Ex. 19
n
Il s’agit d’étudier la série de terme général un : x ;
( 1)n ;1 2 2
.
n +x
La convergence simple sur s’obtient grâce au théorème des séries alternées (ou critère de Leibniz).
En effet, quel que soit x réel, un (x ) tend vers 0 et n jun (x )j décroı̂t dès que n jx j.
Le fait que cette décroissance ne soit acquise qu’à partir d’un rang, dépendant de x , rend impossible une majoration
uniforme du reste d’ordre n avec le théorème des séries alternées :
X
1+
en posant Rn (x ) = uk (x ) on n’a Rn (x ) j j jun (x )j que pour n jx j.
k=n

168
Exercices

X
1
+
; !
Considérons d’abord R2n (x ) = u2k (x ) + u2k+1 (x ) .
k=n

En formant un (x ) + un+1 (x ) = (;1)n ;1 ;n !;


2
n +n;x 2
! , on obtient ju (x ) + u j 1
.
2 2 2 2 n n+1 (x ) 2
+x (n + 1) +x n
X
1
+
1 X 1
1
+
Il en résulte k R2n k1 donc, puisque et le reste d’une série convergente, la suite (R2n ) !

k=n
4k 2 k=n
4k 2
converge uniformément vers 0 sur .

En remarquant que k R2n+1 k1 k u2n k1 + k R2n k1 et que k u2n k1 = n1 , on voit qu’il en est de même pour la
;
suite R2n+1
! ; !
. Finalement Rn converge uniformément vers 0 sur d’où la conclusion.
! !

Ex. 20
Convergence simple
X
1+
x
n
; !
On sait que, quel que soit x réel, = ex , il en résulte que la suite un converge simplement sur vers la
n!
n=0
fonction F : x e;2x .
Convergence uniforme sur
4
+
X
n k
!
kx
Formons F (x ) ; un (x ) = e;x e;x ; ;
( 1) .
k!
k=0
X n
x
k Z x
(x ; t )n (;1)n+1 e;t dt , d’où :
La formule de Taylor avec reste intégral fournit e;x ; ;
( 1)k
k!
=
n!
k=0 0
n+1
x
pour tout x j
0 , F (x ) ; u n (x )j e;x
(n + 1)!
.
n ;n
n e
L’étude des variations de la fonction fn : xx n e;x donne sup fn (x ) = n e
n ;n d’où k F ;un k[0,+
1
1[
n!
[0,+1[
et la formule de Stirling montre la convergence uniforme sur [0, + [. 1
Convergence uniforme locale sur ] ; 1, 0]
X
1
+
a
k
Pour tout a > 0, on a ;
x ∈ [ a, 0], j F (x ) ; u n (x )j ea
k!
.
k=n+1
La convergence uniforme sur [;a, 0] en résulte.

Sur ] ; 1, 0], on a F (x ) ; un ;1 (x ) e;x


jx jn donc sup F (x ) ; un;1 (x ) e n
n n
(prendre x = ;n ).
n! ];1,0] n!
n n
e n
La formule de Stirling donne lim
n !+1 n!
=+ 1 et la convergence n’est pas uniforme sur ] ; 1, 0].
Ex. 21
n
;x
1 ) On pose un (x ) = n n . La série un (x ) converge si et seulement si x > 1. L’ensemble de définition de f est
donc Df =]1, +1[.
2 ) Les fonctions un sont de classe C 1 sur ]1, +1[ avec pour tout p ∈ , un(p) (x ) = (;1)p ( n n )p;1 e;x nn
.
Pour tout a > 1 et tout p ∈ , la série
Pu
converge normalement donc uniformément sur [a, +1[. Il en
(p)
n
résulte que f est de classe C 1 sur ]1, +1[ (voir théorème 15, corollaire f2).
3 ) Étude au voisinage de +1
La convergence étant uniforme sur [2, +1[, le théorème de la limite terme à terme donne lim f (x ) = 0.
x !+1

169
Chapitre 3 : Suites et séries de fonctions

On voit que le premier terme de la série est dominant lorsque x tend vers +1, d’où l’idée de le factoriser :
" X
1 * +;+
7
2;x n x n2
f (x ) = 1+ .
n2 2 nn
* n +;
n=3
x n2
La série de fonctions de terme général x est encore normalement convergente sur toute
2 nn
demi-droite [a, +1[ avec a > 1 donc, comme précédemment :
1 * +;
X
+ x
n n2
lim = 0.
x !+1 2 nn
n=3
2;x
La factorisation donne alors f (x ) .
x !+1 n 2
Étude au voisinage de 1
1
Pour x > 1, la fonction t x est positive, décroissante, et intégrable sur [2, +1[, on obtient donc
t nt
l’encadrement :
Z +1
dt 2 ;x
Z +1
dt
x f (x ) + x
.
2 t nt n2 2 t nt
Deux intégrations par parties successives donnent :

Z +1
t
;x 21;x 1 +1 ;x
t
Z
dt = + dt
nt (x 1) n 2 1 x 2; 2
n t ;
2

21;x 21;x 2
Z +1
t
;x
=
; + ; dt.
(x 1) n 2 (x 1) n 2 (x 1)2
2 2
; ; 2 n t
3

Z +1
dt
Z +1
dt
Alors, avec 0 < x 3
et le calcul précédent, il vient quand x tend vers 1 :
t n t t n3 t
Z
2 2
+1
t
;x 1 * 1 +
dt =
; + O .
2 nt (x 1) n 2 (x ; 1)2
1
Finalement f (x ) .
x !1
x>1
(x ; 1) n2

Ex. 22 4 2
!
x
1 ) Posons un (x ) = (;1)n ;1 n 1+ 2 .
n (1 + x )
un (0) est la série nulle et, pour x ≠ 0, un (x ) est une série alternée convergente d’après le critère de Leibniz.
Donc f est définie sur .
X
1
+
2 ) Notons Rn (x ) = uk (x ). D’après le théorème des séries alternées, on a pour tout x ∈ , jRn (x )j jun+1 (x )j,
k=n+1
1
on en déduit k Rn k1 n+1
, la série est donc uniformément convergente sur .
X
1 + * 1 +
En conséquence, le théorème de la limite terme à terme donne lim f (x ) =
x !+1
;
( 1)n ;1 n 1 +
n
.
n=1

170
Exercices

Il reste à calculer la somme de cette série, formons donc :


X
2n *k + 1+ X n X n
;
( 1)k ;1 n
k
=2 n (2k ) ;2 n (2k + 1) + n (2n + 1)
k=1 k=1 k=1
* 24n (n !)4 +
= n .
(2n )!(2n + 1)!
X
2n *k + 1+ * +
Alors la formule de Stirling donne lim f (x ) = lim
x !+1 n !+1
;
( 1)k ;1 n
k
= n
2
.
k=1

Ex. 23
Pour x réel fixé, on considère la série de fonctions de terme général un : t
;
( 1)n ;1 nx(1;t)
e f (t ).
n!
La fonction f étant continue sur [0, 1], elle est bornée. Posons donc M = k f k[0,1]
1 , on obtient :
e n jx j
pour tout n ∈ " k un k[0,1]
1 M .
n!
n
X
Puisque la série de terme général M (X = ejx j ) est convergente, il en résulte que un est normalement donc
n!
uniformément convergente sur [0, 1].
1Z
X
+ 1 Z X
1 1 + Z h 1 i
En conséquence, on a un (t )dt = un (t )dt = 1 ; e ;e x(1;t)
f (t )dt , c’est-à-dire :
0 0 0
1Z Z Z
n=1 n=1
X
+ 1 1 1
un (t )dt = f (t )dt ; f (t )e
;ex(1;t) dt ,
0 0 0
n=1
Z 1
et on est donc ramené à démontrer que lim f (t )e
;ex(1;t) dt = 0.
x !+1 0
On suppose x > 0, pour tout ∈]0, 1[ on a :
Z 1; Z 1
e;e e;e e;e
x(1;t) x x(1;t)
0 dt et 0 dt .
0
((Z (( 1;

(( 1
;ex(1;t) dt (
(
On en déduit que pour x assez grand,
(
0
f (t )e
( 2M , ce qui assure la conclusion.

Pour une deuxième lecture


Le théorème de convergence dominée (cf. chapitre 6) donne une autre démonstration.
Soit (xn ) une suite de réels positifs telle que lim xn = +1.
n !+1

e;e
xn (1;t)
Pour tout n ∈ , notons gn la fonction t , (gn ) est une suite de fonctions continues donc intégrables sur
1
[0, 1] convergeant simplement sur cet intervalle vers la fonction g définie par g(t ) = 0 si t ∈ [0, 1[ et g(1) = . Cette
e
Z
fonction g est continue par morceaux sur [0, 1] et pour tout n ∈ , on a 0
1 Z 1
gn
Z
1. Dans ces conditions, le théorème
1
de convergence dominée donne lim gn (t )dt = lim gn (t )dt c’est-à-dire lim gn (t )dt = 0.
n !+1 0 0 n !+1 n !+1 0

Z
Ceci étant vrai quelle que soit la suite (xn ) de limite infinie, il en résulte, d’après la caractérisation séquentielle des
1
e;e
x(1;t)
limites, lim dt = 0 .
x !+1 0

171
Chapitre 3 : Suites et séries de fonctions

Niveau 3
Ex. 24
x
1 ) Posons un (x ) = Arctan 2 2
.
n +x
x X
Pour tout x ∈ , on a un (x ) 2
donc un converge simplement sur et f est définie sur .
n !+1 n
2 ) Remarquons que un est impaire et que pour tout x 0, 0 Arctan x x.
Pour tout a > 0, on a donc :
a a a
;
x ∈ [ a, a ], jun (x )j Arctan 2 2 donc kun k[1
;a,a]
2
.
X n n n
Ainsi un converge normalement donc uniformément sur tout segment [ a, a ]. Puisqu’il s’agit d’une série ;
4
de fonctions continues, cette convergence uniforme locale sur
X
+1
! X 2n
4 !
donne que f est continue sur .
4 !
2n 2n 2n
3 ) Rn (2n ) = Arctan 2 2
Arctan 2 2
n Arctan soit :
4n + k 4n + k 8n 2
k=n+1 k=n+1
,1-
Rn (2n ) n Arctan .
4n
1 1 1
Puisque lim n Arctan
n !+1 4n
= , on a Rn 1
4
k k 4
k k
, donc Rn 1 ne tend pas vers 0 et la convergence
n’est pas uniforme sur .
x
4 ) Par décroissance de t Arctan 2 2 (x > 0 fixé) il vient :
x +t
Z +1
x
Z +1
x
Arctan 2 2
dt f (x ) Arctan 2 2
dt.
1 x +t 0 x +t
Z +1
x
Avec Arctan u u pour u > 0, on en déduit f (x ) 2 2
dt = (1).
0 x +t 2
v
Sur [0, +1[, la fonction Arctan est concave donc, pour tout u > 0 et tout v ∈[0, u ], on a Arctan v Arctan u .

x
/ x
/ / 1/ / 1/ u

Quand t décrit [1, +1[, 2 2 décrit 0, 2 ⊂ 0, et sur cet intervalle 0, , on a :


x +t x +1 x x
2
1 x x 1
Arctan u u x Arctan donc t ∈ [1, + 1[, Arctan Arctan .
4 !
x 2 2 2 2 x
x +t x +t
1
Z +1
x 1 1
Il en résulte f (x ) x Arctan
x 2 2
dt = x
2
; Arctan x Arctan
x
(2).
1 x +t
1
Avec lim x Arctan = 1, les inégalités (1) et (2) donnent lim f (x ) = .
x !+1 x x !+1 2
Puisque le théorème de la limite terme à terme ne s’applique pas, on retrouve que la convergence n’est pas
uniforme sur [0, +1[.

Ex. 25
1 ) Posons un (x ) =
;
( 1)n
. Les un sont paires, on se limite donc à x 0.
ch nx

Pour x > 0, on a jun (x )j


2
d’où la convergence de la série
P u (x ). n
P u (0) diverge.
n !+1 nx
e
Pour x = 0, u (0) = (;1) ne tend pas vers 0 et la série
n
n
n

172
Exercices

Finalement l’ensemble de définition D de f est " .

2 ) Pour tout a > 0, on a kun k[a,+1[


=
1
, la série de fonctions
Pu n est normalement donc uniformément
1 ch na
1
convergente sur tout intervalle [a, + [⊂ "+ . Comme il s’agit d’une série de fonctions continues sur , on en
déduit que f est continue sur "+ et, d’après la parité, elle est également continue sur "; .
3 ) Une simple vérification donne :
X
1
+
4 !
1 1 1 1
x ∈ D, f (x ) = +
2 2
;
( 1) n
ch nx
; ch(n + 1)x
.
n=0
1
4) Convexité de :x .
ch x
sh x
On calcule 0 (x ) = ; 2 ,
2
00 (x ) = sh x 1 . ;
ch3 x
ch x
p ; !
Donc en posant = Argsh 1 = n 1 + 2 , on a x ∈ [0, [, 00 (x ) < 0 et x ∈] , +1[, 00 (x ) > 0 : est
concave sur [0, ] et convexe sur [ , +1[.
lim f (x )
x !0
1 1
, 1
-
Posons vn =
ch nx
; ch(n + 1)x
et pour tout x > 0, nx = E
2x
; 2
(on a donc 2nx + 1
x
).

La formule du 3) permet d’écrire :


X
2nx
1 X
1
+
f (x ) =
1 1
+
2 2
;
( 1)n vn +
2
;
( 1)n vn ; 21 v2n +1 + 12 v2n +2 ; 21 v2n +3 .
x x x
n=0 n=2nx +4
Pour tout n ∈ [[ 1, 2nx ]], on a 0 ; 1); x < (n + 1)
(n
! x
; !
donc la concavité de sur [0, ] donne :
vn ;1 ; vn = (n ; 1)x + (n + 1)x ; 2 (nx ) 0.
Il en résulte :
X
2nx X;
nx
!
;
( 1)n vn = v0 + v2k ; v2k;1 v0 > 0
n=0 k=1
X
2nx X
nx ;1
et ;
( 1)n vn = (v2k ; v2k+1 ) + v2n x
v2nx
n=0 k=0
X
2nx
c’est-à-dire 0< ;
( 1)n vn v2nx .
n=0
De même, pour n 2nx + 4, on a ; 1)x donc la convexité de sur [ , +1[ donne vn;1 ; vn 0 et
(n
X+1
alors, d’après le théorème des séries alternées, la somme (;1)n vn est du signe de son premier terme et
n=2nx +4
majorée en valeur absolue par v2nx +4 .

((
On en déduit : ( , -
((f (x ) ; 21 ((( 1
v
2 2nx
;+ v2nx +1 + v2nx +2 + v2nx +3 + v2nx +4 =
1
2
! 1
ch 2nx x
; ; 1
! .
ch 2n + 5 x
, - x

En remarquant que lorsque x tend vers 0, on a E


2x
;1 2x
, il vient lim 2xnx =
x !0
et lim 2xnx +5x =
x !0

donc lim
x !0
; 1
ch 2xn
! ; ; 1
ch 2xn
x x +5
! = 0 et finalement lim f (x ) =
x !0
1
2
.

Ex. 26
On peut supposer z0 = 0 car on se ramène à ce cas en posant :
z = z0 + u et an0 = an e; n z0 .

173
Chapitre 3 : Suites et séries de fonctions

X
1
+
Pa
La suite de terme général Rn = ai converge vers 0 car la série n converge. En notant que an = Rn ; Rn+1 ,
i=n
X
n+p
; iz
et posant Sn,p (z ) = ai e , on obtient :
i=n

X
n+p
X
n+p+1
Sn,p (z ) = Ri e; i z ; Ri e; i ;1 z

i=n i=n+1

X *;
n+p +
= Ri e iz
; e; i ;1 z
+ Rn e; n ;1 z
; Rn+p+1 e; n+p z

i=n
Pour z ∈ D , on a z = re i
avec r > 0 et j j< .
Il vient alors : (( ; (( ;
(e ( = e nz nr cos
1
(( ; (( ((( Z ; (( Z
(
(e ( = ((z e dt ( r
i i
iz
;e ; i ;1 z tz
( e
;tr cos
dt

(( ; (
i ;1 i ;1

* +
(e iz
; e; (( 1 e;
i ;1 z
cos
i ;1 r cos
; e; ir cos

Notons n j j
= sup Ri de sorte que lim
n !+1
n = 0 et :
i n
X
n+p
1 *; +
jSn,p (z)j n
cos
e i ;1 r cos
; e; ir cos
+2 n
i=n
; n ;1 r cos
4 !
e 1
n +2 n n 2+
cos cos

Pour tout z ∈ D la série de terme général an e; nz


satisfait au critère de Cauchy, donc elle converge et son reste
d’ordre n vérifie : ((X (( , -
(( 1 a e;
+
iz (( 1
( i
( n 2+
cos

ce qui prouve la convergence uniforme de la série de fonctions


i=n
P a e; n
nz
sur D .

Ex. 27
1 ) Au besoin en remplaçant les fn par ;fn on peut supposer fn
; ! croissante c’est-à-dire n ∈ , fn+1 fn .
Posons gn n
; !
= f ;f , gn est une suite décroissante de fonctions positives continues sur I , convergeant
simplement vers la fonction nulle.
Supposons la convergence non uniforme, alors kgn k1
I
6! 0.
gn étant continue, positive, sur I compact, il existe xn ∈ I tel que gn xn = gn 1 .
; ! k k I
; ; !! est positive et ne tend pas vers 0, il existe a > 0 et une suite extraite ;g ;x !! telle
Puisque g x
que n ∈ , g
n
;x ! a . La décroissance de ;g ! donne alors :
n (n) (n)

(n) (n)

pour tout p
; ! g ;x ! a > 0 .
(n ), g x
n

;
D’après Bolzano-Weierstrass, il existe une suite x
! extraite de ;x ! , convergeant vers ∈ [a, b].
p (n) (n) (n)

$ (n) (n)

!"
2
Pour tout (n, p) ∈ , si p
;
n , on a : p
! n
; (n )
; (n ), donc :
!
;
puis g ( ) = g ( ) ; g x
gp x $ (n)
! + g ;x !
g (n) x $ (n)
;
a+g ( );g x
g $ (n) x $ (n)
!. a

p p p $ (n) p $ (n) p p $ (n)

174
Exercices

Puisque gp est continue en = lim x $


(( ; gp
;x !(( a
(n) , il existe n0 p tel que gp ( ) $ (n0 ) 2
n !+1

donc gp ( ) a + gp ( ) ; gp
;x
> 0,
! a
2 $ (n0 )
ce qui est incompatible avec lim gp ( ) = 0, d’où la conclusion.
p!+1
2 ) Comme en 1), on peut supposer que les fn sont croissantes et il en est de même pour f .
Alors I étant un intervalle compact, f est uniformément continue sur I :

> 0,
;x, x 0! ∈ [a, b] , ((x ; x 0 (( ) ((f (x ) ; f ;x 0!((
> 0, 2 .
; !
Considérons une subdivision = x , . . . x de [a, b] de pas inférieur à : j j < .
2

; ! ; ! 0

Pour tout i ∈ [[ 0, p ]], lim f x = f x donne l’existence de n ∈ tel que :


p

n i i i
! 1
n +
( ; ! ; !( .
pour tout n n , (f x ; f x (
$ %
i n i i
2
On pose N = max n , n , . . . , n .
0 1
"p

Pour tout x ∈ I , il existe i ∈ [[ 0, p ; 1 ]] tel que x ∈ x , x


#, alors pour n N , on a :
f (x ) ; f (x ) = f (x ) ; f x
; ! + f ;x ! ; f ( x ) i i+1

f x
; ! ; f ;x ! + f ;x ! ; f ( x )
n i+1 i+1

; ! ; !
f (x ) ; f (x ) = f (x ) ; f x + f x ; f (x )
n i+1 i+1 i+1

n
; ! ; ! ; !
f (x ) ; f x + f x ; f x
i

i
i

i
n

n i

Il en résulte jf (x ) ; fn (x )j , et finalement kf ; fn kI1 , d’où la conclusion.

Ex. 28
1 ) Considérons pour x donné dans [0, 1] la fonction :
Xn h i n
: ! , t
k
n
kt k
e x (1 ; x )n;k = t
x e + (1 ; x) ,
k=0
X n
intéressante pour ses dérivées en 0 : (p)
(0) =
k
n
p k
k x (1 ; x )n;k .
k=0
0 (0) 00 (0)
Ainsi Bn (1) = (0), B n (x ) = et B n (x 2 ) = 2
.
n n
Les dérivées de en 0 s’obtiennent par développement limité :
. 1 2
/ n 2
(t ) = 1 + xt +
2
xt + o (t 2 ) = 1 + nxt + (nx + n (n ; 1)x 2 ) t2 + o (t 2 )

ce qui donne directement les trois résultats :

Bn (1) = 1 , B n (x ) = x , B n (x 2 ) = x 2 +
x (1 ; x) .
,k - 2
k
2
n

2 ) Le développement ;x = ; 2 nk x + x 2 donne :
X 4k !
n n2
n 2

g n (x ) =
k
n n
;x x (1
k
; x )n;k = Bn (x 2 ) ; 2xBn (x ) + x 2 Bn (1)
k=0
x (1 ; x) .
g n (x ) =
3 ) Pour établir la convergence uniforme de Bn (f )
n ; ! vers f , formons la différence :
X "
n
4 !7
k
f (x ) ; Bn (f )(x ) = k
n f (x ) ;f n
x k (1 ; x )n;k .
k=0
Fixons > 0, l’uniforme continuité de f sur [0, 1] donne qu’il existe > 0 tel que :
(u, v) ∈ [0, 1]2 , u j ; vj < ) j f (u ) ; f (v )j .

175
Chapitre 3 : Suites et séries de fonctions

0 (( k (( 1 0 (( k (( 1
Pour x ∈ [0, 1], considérons alors la partition de [[ 0, n ]] formée de :

k/ (( ; x (( <
In = , J = k/ (( ; x (( . n
n n
X ((( 4 !(( X
On a ainsi un = ((f (x ) ; f kn ((( x (1 ; x ) ;
k
n
k
x (1 ; x )
; n k k
n
k n k
.

X ((( 4 !((
k∈In k∈In

Pour majorer v =
n ((f (x ) ; f kn ((( x (1 ; x ) ; , observons d’abord que :
k
n
k n k

k∈Jn
(( , -(
((f (x ) ; f nk ((( 2k f k1 [0,1]

X
et il vient : vn k k
2 f [0,1]
1
; k
n x (1
k
; x )n k
.

(( k (( ,k -
k∈Jn
2
Remarquons ensuite que, pour k ∈ Jn , (( n ; x (( soit 1
1
2 n
;x , et on obtient :

k k
2 f [0,1] X 4 ! k
2
k k
2 f [0,1]
vn
1
2
k
n n
;x x (1
k
; x ) n ;k 1
2
g n (x )
k∈Jn

d’où enfin vn
k k
2 f [0,1]
1
sup x (1 ; x) soit vn =
k f k[0,1]
1 .
2 2
n x∈[0,1] 2n

Rassemblons ces deux majorations : jf (x ) ; Bn (f )(x )j un + vn +


k f k[0,1]
1 .
2
2n

Il est possible de choisir n ∈ tel que n n :


k f k[0,1]
1
pour conclure à :
2n 2 2
> 0, n ∈ , n n , k f ; Bn (f ) k[0,1]
1 = sup f (x ) j ; Bn (f )(x )j .

Ce qui traduit l’uniforme convergence sur [0, 1] de la suite de polynômes Bn (f )


x∈[0,1]
; ! vers la fonction f .

Ex. 29
sin n !x 1
1 ) Posons un : x n!
. On a un 1 =
n!
k k
et la série converge normalement donc uniformément sur ;
sa fonction somme f est donc continue sur .
2 2
, n!
- , , --
2 ) Avec h = p! , il vient un (x + h ) ; un (x ) = n ! sin p!
cos n ! x +
p!
.

n!
, n! -
Pour n p, on a ∈ donc sin = 0 et :
p! p!
4 ! 4 4 !!
f (x + h ) ; f (x ) = pX
;1
p!
sin
n!
cos n! x+ .
h n! p! p!
n=0
(
jx j3 donc (( sin x ; 1((
( x 2
3 ) Sachant que pour tout x ∈ " , jsin x ; x j ( ( 4 6 ,4il vient :!!(
(( f (x + h ) ; f (x ) ((
6 x
(
X (n !) (( ((
;
p 1
(( ; A ((
2 2

h p
6(p!) (
(cos n ! x +
2 p!
((
2, (p ; 1)! -
n=0
2 2
p = .
4 ! 6 p! 6p

Donc lim
f (x + h ) ; f (x ) ; A = 0 et
f (x + h ) ; f (x ) a une limite réelle quand h ! 0 (c’est-à-
p
p!+1 h h
dire quand p ! +1) si et seulement si Ap en a une.

176
Exercices

X
;
p 1
4 !
4 ) Ap00 = sin(n !x ) sin n! . De jsin x j jx j on déduit :
p!
n=0
((A00 (( X p;1
4 !
1 1 1
n! = + +... +
p p(p ; 1)
p p! p!
((A00 (( ,1 p ; 1 - 2
n=0

donc lim Ap00 = 0


p +
; 1) =

X
p;1
4 ! p p (p
X
p ;1
p p!+1

Ap0 = cos(n !x ) cos n! , Bp = cos(n !x ).


p!
n=0 n=0

x
2 (( (( 2 p;1X (n!) 2 2
;A0 ; B ! = 0 et
Sachant que jcos x ; 1j , on obtient Ap0 ; Bp donc lim p p
2 2 (p!) 2 2p p!+1
n=0
Ap0 a une limite réelle quand p ! +1 si et seulement si Bp en a une.
f (x + h ) ; f (x )
5 ) Avec Ap = Ap0 ; Ap00 , il résulte de 3) et 4) que hlim
!0 h
existe dans si et seulement si

X
p;1
lim cos(n !x ) existe c’est-à-dire si et seulement si la série de terme général vn = cos(n !x ) converge.
p!+1

! +1, la série P vn
n=0
Sachant que cos(n !x ) ne tend pas vers 0 quand n diverge en tout point de et
f (x + h ) ; f (x ) n’a pas de limite. Ainsi f n’est pas dérivable en x et ceci quel que soit x ∈ !
h

Ex. 30
;
On pose un (x ) = n 1 ; e;nx .
!
1 ) D = "+ .
2 ) La série converge normalement sur toute demi-droite [a, +1[, a > 0, donc aussi sur tout intervalle compact
[a, b] ⊂ "+ .
3) Limite et équivalent en +1
La convergence étant uniforme sur [1, +1[, le théorème de la limite terme à terme donne :
X
1
+
lim f (x ) = lim un (x ) = 0.
x !+1
. 1/ n=1

On montre que pour x ∈ 0, , j n (1 ; x ) + x j x 2 . Il en résulte pour n 1 et pour x n 2,


2
(( n ;1 ; e; ! + e; (( (( ((
nx nx
e;2nx d’où en sommant ((f (x ) + e; ; x
(( e
;2x
,
1;e x
1 ; e;2x
puis f (x ) +
e
; ; ! et
= o e;
x
x
f (x ) e
;x .
1 ; e;x x !+1
Limite et équivalent en 0

n 1
; ; e; ! ;e; nx nx
donne f (x ) ; 1 ;e e;x
;x
donc lim f (x ) = ;1.

Soit x > 0 fixé. La fonction t


;
n 1;e ; ! !
étant croissante et intégrable sur ]0, +1[, on obtient :
tx
x 0

Z 1 ; ! Z 1 ; ! Z ;
; !dt .
+ + 1
n 1;e n 1;e dt ; n 1;e
; dt f (x ) tx ; tx tx
0 0 0
Le changement de variable défini par u = 1 ; e;tx donne :
Z +1; ; e; !dt = 1 Z n u du, 1
tx
n 1

Z 0
Z 4 !1 ; u Z
x 0

de même
1 ; !
n 1 ; e ; dt = tx 1 ; nu 1 e;x
1
car lim
1;e;x
nu
0 x 0 1 ;u du = o
x x !0 0 1 ; u du = 0 .

177
Chapitre 3 : Suites et séries de fonctions

A
Z 1
nu
En conclusion : f (x ) avec A =
x !0 x 0 1 ; u du .
Pour une deuxième lecture
nu X
1
+
n
Avec u ∈]0, 1[,
1 u;= u n u et la convergence de la série de terme général :
n=0
Z 1
1
u
n
n u du = ; ,
0 (n + 1)2
le théorème de convergence dominée pour les séries (cf. chapitre 6) donne :
X
1+
1 2 2
A= ; 2
= ;6 et donc f (x ) ; .
x !0 6x
n=1
n

Ex. 31
XX n k
Pour tout n , on a an = jzn j où zn est une racine du polynôme Pn = .
k!

Si jzn j ne tend pas vers +1, on peut extraire de


; jz j ! k=0

Weierstrass, on peut extraire de cette suite bornée une suite z


n
;une suite
! convergente.
bornée puis, d’après le théorème de Bolzano-
Posons = lim z .
((z ((
(n) (n)
n !+1
Par construction, il existe a ∈ "+ tel que n ∈ , (n) a.
n
z
La série de fonctions (en fait série entière) de terme général z étant normalement convergente sur le disque
n!
compact Da = fz ∈ / jz j a g, en notant R le reste d’ordre n de cette série, la majoration :
(( X (( (( 1 (( n

((e ; z (n) k
(
(( (e ; e (+(( ( X z (( ((e ; e ((+k R k donne : lim e ;P ;z ! = 0.
+ k

( k!
(n)
( (
(
z
k ! ((
(n)
1
(n)
! 1
z (n)
(n)
Da
n +
(n) (n)
k=0

Puisque, par définition, P


; z
! k= (n)+1

= 0 pour tout n , on obtient finalement e = 0 ce qui est à rejeter.


(n) (n)

Ex. 32
Nous allons utiliser le deuxième théorème de Weierstrass.
On commence par vérifier que la propriété est vraie pour fp : x e2i px , (p ∈ ).
1 X n
2ip k
Puisque ∉ , pour p ≠ 0 on a e2ip ≠ 1 et le calcul de un = e donne :
n

2
k=1
Z 1
j un j j
n sin p j donc lim un = 0 =
n !+1
fp .
Z 1
0

Si p = 0, on a un = 1 = f0 .
0
Par linéarité, on en déduit que la propriété reste vraie pour tout polynôme trigonométrique 1-périodique :
X
p=v
2ip x 2
f :x ap e , (u, v) ∈ .

La fonction f , continue sur


p=u

et 1-périodique, est limite uniforme d’une suite Pq


; ! de polynômes trigonométriques
1-périodiques.
1 Xn
Avec un (f ) = f (k ), on obtient pour tout q la majoration :
n
(( (( ( ((
((u (f ) ; Z (f ( 2k f ; P k1 + (((u ;P ! ; Z
k=1
1 1
(
P (.
( n
( ( q n q q
(
0 0
(( ((
tel que k f ; Pq k1 ( ; ! Z
lim (u P ;
1
(
P ( = 0.
! 1( (
Pour conclure, à > 0 on associe q ∈ et on utilise que n q q
4 n + 0

178
CHAPITRE

4 Dérivation
Intégration
sur un segment
A. Dérivation des fonctions vectorielles . . . . . . . . . . . . . . . . . 180
1. Dérivation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 180
2. Fonctions de classe C p . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 182
3. Fonctions de classe C p par morceaux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 184

B. Intégration sur un segment . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 185


1. Intégrale d’une fonction en escalier . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 185
2. Intégrale d’une fonction continue par morceaux . . . . . . . . . . . . . . . 186

C. Dérivation et intégration . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 192


1. Primitives . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 192
2. Étude globale des fonctions de classe C p , p 1 . . . . . . . . . . . . . . . . 194
3. Théorème de relèvement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 198
Méthodes : L’essentiel ; mise en œuvre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 200

Énoncés des exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 204

Solutions des exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 208

179
Chapitre 4 : Dérivation. Intégration sur un segment

E, F et G sont des espaces vectoriels normés de dimensions finies sur ou .

A. Dérivation des fonctions vectorielles


#
I est un intervalle de non vide, non réduit à un point donc tel que I ≠ .

1. Dérivation
Les notions de dérivabilité
et de dérivée sont usuelles
au niveau des fonctions
réelles ou complexes. On se 1.1 – Dérivation
propose dans cette section
de les étendre aux fonctions Définition 1
vectorielles.
Certaines propriétés sont On dit que f : I ! E est dérivable au point a ∈ I si l’application :
données sans démonstration
(ou avec une justification fa g ! E, x
I
1 "f (x ) ; f (a )#
succincte) car celles-ci sont x ;a
pratiquement identiques à admet une limite en a suivant I fa g.
celles qui ont été données
en première année dans le En cas d’existence, cette limite s’appelle la dérivée de f en a , on la note f 0 (a ).
cadre des fonctions numé-
riques.
Définition 2
On dit que f : I ! E est dérivable à droite (resp. dérivable à gauche) au point a ∈ I si
l’intervalle Ia0 = I ∩ [a, +1[ (resp. Ia00 = I ∩] ;1, a ]) n’est pas réduit à fa g et si la restriction
de f à Ia0 (resp. Ia00 ) est dérivable en a .
Si elle existe, une telle dérivée s’appelle dérivée à droite (resp. dérivée à gauche) de f en
a, on la note fd0 (a ) (resp. fg0 (a )).

Chacune des notions concer-


nées par les définitions 1, 2 Définition 3
et 3 est indépendante de la
norme choisie dans E . On dit que f : I ! E est dérivable (resp. dérivable à droite), (resp. dérivable à gauche)
En effet, cet espace étant de sur I si f est (resp. dérivable à droite), (resp. dérivable à gauche) en tout point de I .
dimension finie, toutes les
normes sur E sont équiva- On définit alors l’application dérivée de f , notée f 0 par :
lentes ce qui fait que l’exis- f0 : I ! E, x f 0 (x ).
tence et la valeur d’une li-
mite ne dépendent pas de la On définit de façon analogue les applications fd0 : dérivée à droite, fg0 : dérivée à gauche.
norme choisie.

Propriété 1
✎ (1) Il suffit de remarquer Caractère local de la dérivabilité ✎ (1)
que l’on a les mêmes équi-
valences pour l’existence de Si a n’est pas une borne de I , pour tout (c, d ) ∈ I 2 tel que c < a < d , on a :
la limite en a d’une fonc-
tion et de la restriction cor-
f est dérivable en a () f j[c,d] est dérivable en a .
respondante.
Si a = inf I , pour tout c ∈ I fa g, on a :
f est dérivable en a () f j[a,c] est dérivable en a .

Si a = sup I , pour tout c ∈ I fa g, on a :


f est dérivable en a () f j[a,c] est dérivable en a .

180
Dérivation des fonctions vectorielles

Propriété 2
Si a ∈ I n’est pas une borne de I, f : I ! E est dérivable en a si et seulement si elle est
dérivable à gauche et à droite en a avec fd0 (a ) = fg0 (a ) et dans ce cas on a :
f 0 (a ) = fd0 (a ) = fg0 (a ).
(2)
✎ La propriété est con-
f (x ) ; f (a )
nue pour les fonctions nu-
mériques. En examinant les
☞ En effet, on sait que x
x ;a
admet une limite en a si et seulement si elle admet
composantes, on voit qu’elle
une limite à gauche g et une limite à droite d en ce point avec g = d, ✎ (2) et dans ce
reste vraie pour les fonctions
vectorielles. cas : = g = d.

✎ (3) Il suffit de remarquer Propriété 3


que
lim
f (a+h);f (a)
=
La dérivabilité de f : I ! E en a ∈ I se traduit aussi par :
h !0 h il existe ∈ E tel que f (a + h ) = f (a ) + h +o(h ) quand h tend vers 0. ✎ (3)
se traduit par :
f (a+h);f (a)
h = +o(1).
Propriété 4
(4)
✎ Corollaire immédiat La dérivabilité en un point (resp. sur I ) entraı̂ne la continuité en ce point (resp. sur I ). ✎ (4)
de la propriété 3.

Propriété 5
L’ensemble D(I, E ) des applications dérivables de I dans E est un sous-espace vectoriel de
C (I, E ). L’application «dérivation » : D(I, E ) ! (I, E ), f f 0 est linéaire.
✎ (5) Démonstration iden- ✎ (5)
tique à celle donnée en
Analyse-MPSI pour les fonc-
tions numériques. Propriété 6
Soit u ∈ (E, F ) , f : I ! E et g = u # f : I ! E .

; !
Si f est dérivable en a ∈ I (resp. sur I ) alors g est dérivable en a (resp. sur I ) avec :
g0 (a ) = u f 0 (a ) (resp. g0 = u # f 0 ).


;
u étant continue, ✎ (6) si lim (h ) = 0, on a lim u (h ) = 0 donc u o(h ) = o(h ).
! ; !
✎ (6) Toute application
linéaire sur un espace de
h !0
; h !0
!
Alors g(a + h ) ; g(a ) = u hf 0 (a ) + o(h ) = hu f 0 (a ) + o(h ).
; !
dimension finie est continue
(cf. chapitre 1).

Propriété 7
Soit B une application bilinéaire de E ! F dans G , f : I ! E , g : I
l’application de I dans G définie par B( f, g) : x B f (x ), g(x ) .
; ! !F et B( f, g)

Si f et g sont dérivables en a ∈ I (resp. sur I ) alors B( f, g) est dérivable en a (resp. sur I )


avec :
; ! ; !
B ( f, g)0 (a ) = B f 0 (a ), g(a ) + B f (a ), g0 (a ) (resp. B ( f, g)0 = B ( f 0 , g) + B ( f, g0 )).


"
B ( f, g)(a + h ) = B f (a ) + hf 0 (a ) + o(h ), g(a ) + hg0 (a ) + o(h )
#
; !
en développant par bilinéarité, compte tenu de la continuité de B, il vient :
;
B ( f, g)(a + h ) ; B ( f, g)(a ) = h B f 0 (a ), g(a ) + h B f (a ), g0 (a ) + o(h ).
!
Exemples
Le produit usuel : E = F = G = (ou ), B : (x, y) xy
( fg)0 = f 0 g + fg0

B : (x, y)
& (( '
Le produit scalaire : E = F espace euclidien (resp. hermitien), G =
x y .
(resp. ),

&f (( g'0 = &f 0 (( g' + &f (( g0 '


;k f k !0 = 2&f 0 (( f ' (resp. &f 0 (( f ' + &f (( f 0' = 2 Re &f 0 (( f ').
2

On en déduit que si f ∈ D(I, E ) est unitaire c’est-à-dire si x ∈ I, k f (x ) k = 1 alors :


x ∈ I, f 0 (x ) est orthogonal à f (x ).

181
Chapitre 4 : Dérivation. Intégration sur un segment

Propriété 8
Soit p = dim E et (ej )1 j p une base de E .
X p
✎ (7) C’est une conséquence Si f ∈ (I, E ) est donnée par x f (x ) = fj (x )ej , alors f est dérivable en a (resp. sur I )
de la propriété analogue sur j=1
les limites de fonctions vecto-
rielles. si et seulement si toutes les applications coordonnées f1 , . . . , fp le sont et dans ce cas :
Dans le cas particulier où
X
p
0
f 0 (a ) =
E = , avec u = Re f , v = Im f ,
fj (a )ej . ✎ (7)
f est dérivable en a (resp. sur
I ) si et seulement si u et v le j=1
sont. et alors
0 0 0
f (a)=u (a)+iv (a) Propriété 9
(resp. f 0 = u 0 +iv0 ).
#
Soit f : I ! E continue sur I et dérivable sur I.
#
Alors f est constante sur I si et seulement si f 0 = 0 (sur I ).

☞ Le résultat analogue est connu pour les fonctions réelles. On l’applique donc à Re f et Im f
pour l’étendre aux fonctions complexes puis aux composantes pour l’étendre aux fonctions
vectorielles.

Propriété 10
Soit I et J des intervalles de , ∈ D(I, ), (I ) ⊂ J et f ∈ D(J, E ).
Alors f # est dérivable sur I avec :
(f # )0 = f 0 #
; ) 0.

☞ Le résultat est connu dans le cas E = . En examinant les fonctions composantes, on l’étend
successivement au cas E = puis à E quelconque.

2. Fonctions de classe C p
Définition 4
Comme dans le cas des fonctions réelles, pour f : I ! E , on définit par récurrence les dérivées
successives à partir de : f (0) = f dérivée d’ordre 0. Elles sont notées f (p) ou Dp f .
On note Dn (I, E ) l’ensemble des applications de I dans E n fois dérivables.

Définition 5
Pour p ∈ " et f : I ! E , on dit que f est de classe C p si f ∈ Dp (I, E ) et si f (p) : I !E
est continue.
✎ (8) D’après la relation de On note C p (I, E ) l’ensemble des applications de classe C p de I dans E . ✎ (8)
définition f (0) = f , la conti-
On dit que f : I ! E est de classe C 1 si, pour tout p ∈ , f est de classe C p .
nuité de f correspond à la
classe C 0 . De ce fait, C (I,E)
est aussi noté C 0 (I,E).
Définition 6
Soit I, J deux intervalles de et p ∈ " .
On dit que f est un C p -difféomorphisme de I sur J lorsque :
(1) f est un homéomorphisme de I sur J ,
(2) f est de classe C p sur I ,
(3) f ;1 est de classe C p sur J .

La notion d’homéomorphisme a été introduite en Analyse – MPSI, chapitre 5 et revue dans


le chapitre 1 de ce tome.

182
Dérivation des fonctions vectorielles

Propriété 11
; !
Soit n = dim E , ej 1 j n une base de E et f ∈ (I, E ) définie par ses composantes
f1 , . . . , fp sur cette base.
Alors, quel que soit p ∈ , f est de classe C p sur I si et seulement si chaque fi , 1 i n ,
est de classe C p , et dans ces conditions :
Xn
(p)
x ∈ I, f (p) (x ) = fi (x )ei .
i=1

Propriété 12
Pour tout p ∈ " , Dp (I, E ) et C p (I, E ) sont des sous-espaces vectoriels de C (I, E ).
Dans le cas où E = ( = ou ), C p (I, ) est une sous-algèbre de (I, ).

Propriété 13
Formule de Leibniz
Soit B une application bilinéaire de E ! F dans G , et p ∈ " .
Si f ∈ C p (I, E ) et g ∈ C p (I, F ), alors B( f, g) ∈ C p (I, G ) et, pour 0 n p:
✎ (9)
Démonstration X n
k ; (n ;k) (k)
!. ✎
analogue à celle donnée en B ( f, g)(n) = n B f ,g (9)

première année pour les pro- k=0


duits de fonctions réelles. Voir
MPSI – Analyse, chapitre 6, Propriété 14
théorème 17.
Composition des fonctions de classe C p
Soit I, J des intervalles de , ∈ C p (I, J ) et f ∈ C p (J, E ), alors f # est de classe C p sur I .

☞ La propriété est vraie pour p = 0 et p = 1 d’après la propriété 10, on achève par récurrence
en constatant que :
# )(p) = ( f
" # )0
#
(p;1)
#
;
)0 = f 0 #
! 0 . ✎ (10)
✎ (10) On pourrait aussi (f et (f
utiliser que la propriété est
connue pour les fonctions
composantes. Propriété 15
Caractérisation des C p -difféomorphismes, p ∈ "
Soit I, J des intervalles de , une application f de I dans J est un C p -difféomorphisme
de I sur J si et seulement si :
(1) f est de classe C p sur I ,
(2) f (I ) = J ,
(3) x ∈ I, f 0 (x ) ≠ 0 .

☞ La dérivablilité des fonctions réciproques a été étudiée en Analyse – MPSI, chapitre 6, et


d’après cette étude si f ;1 est dérivable sur J = f (I ) on a 0 ∉ f 0 (I ) : les conditions (1), (2),
(3) sont nécessaires.
Réciproquement, si f vérifie (1), (2), (3) :
0
f est continue et ne s’annule pas sur I , elle est donc de signe constant, f est strictement
monotone, c’est un homéomorphisme de I sur J = f (I ). Il reste à montrer que f ;1 est de
classe C p ce que l’on obtient par récurrence en notant :

1) que f ;1 est de classe C 1 sur J avec f ;1


; !0 = 1
f
0 # f ;1 ,

; !0 = i # f 0 # f ; , où i est la fonction x 1 de classe C1 sur f 0(I ) ⊂ ",


2) que f ;1 1

; !0xest de classe C ; puisqu’elle


donc en supposant la propriété vraie pour p ; 1, f ; 1 p 1

apparaı̂t comme composée de fonctions de classe C p;1 . Ainsi f ;1 est de classe C p ce qui
achève la récurrence.

183
Chapitre 4 : Dérivation. Intégration sur un segment

3. Fonctions de classe C p par morceaux


Définition 7
✎ (11) Pour p = 0, on re- Soit p ∈ ∪ f+1g. ✎ (11)
trouve la notion de fonction
continue par morceaux.
; !
a ) Une application f : [a, b] ! E , (a et b réels, a < b) est dite de classe C p par

# "
morceaux sur [a, b] s’il existe une subdivision a0 , a1 , . . . , an de [a, b] telle que la
restriction fj]ai ,ai+1 [ de f à chaque intervalle ai , ai+1 , 0 i n ; 1, soit prolongeable en
une fonction de classe C p
"
sur a , a
#.
i i+1
Une telle subdivision est dite adaptée à f .
b ) Soit I un intervalle quelconque de .
Une application f : I ! E est dite de classe C p par morceaux sur I si sa restriction à tout
segment [a, b] ⊂ I est de classe C p par morceaux sur [a, b].

Exemples
La fonction partie entière est de classe C 1 par morceaux sur .
La fonction x jsin x j est continue sur et de classe C 1 par morceaux sur .

O 1 x

Définition 8
Si f : [a, b] ! E est de classe C p par morceaux sur [a, b], pour tout k ∈ [[ 1, p ]] les dérivées
ièmes
k de f sont définies sur [a, b] privé d’une partie finie, on les note encore f (p) ou Dp f .

Propriété 16
Soit p ∈ et I un intervalle de .
✎ (12)
Dans le cas p = 0, L’ensemble noté p (I, E ) ✎ (12) des applications de I dans E de classe C p par morceaux
on note aussi (I,E) l’es- sur I est un sous-espace vectoriel de (I, E ).
pace vectoriel des applica-
tions continues par mor-
ceaux de I dans E .
Propriété 17
Si f : I ! E est continue sur I et de classe C 1 par morceaux sur I , f est constante sur I si
et seulement si Df = 0.

☞ Si Df = 0 soit (x, y) ∈ I 2;, x < y.


!
Il existe une subdivision a0 , . . . , an de [x, y] telle que f soit de classe C 1 sur chaque
# " "
ai , ai+1 et continue sur ai , ai+1 .
#
Alors d’après la propriété 9, f est constante sur chaque [ai , ai+1 ] et finalement f (x ) = f (y).

184
Intégration sur un segment

B. Intégration sur un segment


Dans cette section, on se
propose également d’étendre
aux fonctions à valeurs dans
un espace vectoriel normé 1. Intégrale d’une fonction en escalier
E des notions introduites
en MPSI et relatives aux L’intégrale d’une fonction en escalier vectorielle se définit comme dans le cas des fonctions
fonctions numériques.
numériques, les propriétés sont les mêmes.
Définition 9
✎ (13) et f ∈ ([a, b], E ). ✎ (13)
([a,b],E) désigne
l’espace vectoriel des fonc-
Si
;!
Soit [a, b], a < b, un intervalle compact de
= c est une subdivision de [a, b] adaptée à f , on pose :
tions en escalier sur [a,b] j 0 j n
à valeurs dans E . (Cf. cha-
pitre 3, définition 13.) X;
n
!
I ( f, ) = cj ; cj;1 j

où est la valeur constante prise par f sur cj;1 , cj .


j=1
# "
j

Z
Ce vecteur est indépendant du choix de la subdivision adaptée à f , on l’appelle intégrale de
f sur [a, b] et on le note f.
[a,b]

a et b sont des réels tels que a < b .

;
Soit e
! une base de E.
Propriété 18
i 1 i p

; !
Une application f : [a, b] ! E est en escalier sur [a, b] si et seulement si chacune de ses
composantes fi sur la base ei 1 i p est en escalier sur [a, b].
Z Z X p
X ,Z
p -
On a alors f = fi ei = fi ei .
[a,b] [a,b] i=1 i=1 [a,b]

Propriété 19
Z
L’application f f qui, à une fonction f ∈ ([a, b], E ), associe son intégrale, est
[a,b]
linéaire.

Propriété 20
Si f est en escalier [a, b] : f ∈ ([a, b], E ), pour tout c ∈]a, b[ les restrictions fj[a,c] et fj[c,b]
Z
sont en escalier sur [a, c ] et sur [c, b].
Z Z Z
En notant f au lieu de fj[a,c] et f au lieu de fj[c,b] , on a :
[a,c]
Z
[a,c]
Z Z
[c,b] [c,b]

f = f + f.
[a,b] [a,c] [c,b]

Propriété 21
Soit f ∈ ([a, b]) et k k une norme quelconque sur E . Alors :

))Z )) Z
)) f)) k f k.
[a,b] [a,b]

185
Chapitre 4 : Dérivation. Intégration sur un segment

2. Intégrale d’une fonction continue par morceaux


2.1 – Définition
Théorème 1
Soit I = [a, b], a < b, un intervalle compact de , f ∈ ([a, b], E ) et
; ! n une suite
n∈
✎ (14) On a vu dans le d’applications en escalier de I dans E convergeant uniformément vers f sur I . ✎ (14)
chapitre 3 que toute fonc- ,Z -
tion continue par morceaux
Alors la suite n ∈ E est convergente et sa limite ne dépend que de f , on la note :
sur [a,b] est limite uniforme
I
sur [a,b] d’une suite de
fonctions en escalier. I([a, b], f ).
))Z Z )) ))Z )) ((Z ((
☞ Pour tout (n, p) ∈ 2
, on a )) ; )) = ))
n p n ; p )) (( k n ; p k1 ((
I

))Z Z ))
I I I I

donc )) n ; )) jb ; a j k p n ; p kI1 . ✎ (15)


✎ (15) On utilise là les I I
propriétés de l’intégrale des
fonctions en escalier.
; ! converge vers f dans 1 ([a, b], E ), c’est donc une suite de Cauchy et, pour tout
n n∈
> 0, il existe N ∈ tel que :

n p N ) k n ; p k1 < jb ; a j .
Z )) ))Z ,Z -
Ainsi n p N ) ; ) ))
) < . On a montré que n est une suite
p n
I I I n∈

Si
; ! est une seconde suite de ;[a, b], E! convergeant uniformément vers f , la
de Cauchy de E , elle est donc convergente puisque E est complet car de dimension finie.
n n∈
suite ( n ; n )n∈ converge uniformément vers 0.
))Z Z )) ))Z ))
Or, )) n ; )) = )) n n ; n )) jb ; a j k n ; n kI1 donc :
I I I
Z Z
lim n = lim n .
n !+1 I n !+1 I

Propriété 22
;[a, b], E! ! E, f I;[a, b], f ! définie dans le
; !
a et b étant fixés, l’application I :
théorème 1, coı̈ncide sur [a, b], E avec l’application intégrale sur [a, b].
; ! Z
On dit aussi que I prolonge l’application [a, b], E ! E, .
; !
☞ Soit ∈ [a, b], E , est limite uniforme sur [a, b] de la suite constante
; ! telle I

n n∈
que n ∈ ,
;
n = .
!= Z ; !=Z
Alors I [a, b], lim n donne I [a, b], .
n !+1 I I

✎ (16) Pour que cette cons-


Définition 10
; ! ;
Pour tout f ∈ [a, b], E , l’élément I [a, b], f de E qui lui est associé est appelé intégrale
!
truction soit cohérente, on
s’assure que si f est une fonc-
Z
tion numérique, I([a,b], f ) est
de f sur [a, b] et noté :
Z Z
f ou f . ✎ (16)
bien égal à l’intégrale f I [a,b]
I
telle qu’elle a été définie en
MPSI.

186
Intégration sur un segment

2.2 – Propriétés
(17)
✎ Les propriétés spé- ✎ (17) Étant donnés a et b réels tels que a < b, on pose I = [a, b].
cifiques aux intégrales de
fonctions numériques, ont
été étudiées en Analyse –
Propriété 23
E étant rapporté à une base
;e !
i 1 i p, soit f ∈ (I, E ) de fonctions composantes fi ,
MPSI et sont rappelées ici
sans aucune démonstration. X
p
1 i p : f = fi ei .
i=1
Alors i ∈ [[ 1, p ]], fi ∈ (I, ) , ( = ou ) et :
Z ZX p
X ,Z -
p
f = fi ei = fi ei .

; !
I I i=1 i=1 I

☞ Si n n∈ est une suite de (I, E ) convergeant uniformément vers f , notons pour tout n :
X p
n = i,n ei .
i=1
X
p
Choisissons dans E la norme définie par : x ∈ E, x = xi ei , kx k = sup jxi j,
1 i p
i=1
il vient alors pour tout i ∈ [[ 1, p ]], k i,n ; fi kI1 k n ; f kI1 donc chaque suite
; !
i,n n∈ , 1 i p, converge uniformément vers fi . ✎ (18)
✎ (18) Ce résultat ne dé-
pend pas du choix fait pour
Pour les fonctions en escalier, on a :
la norme sur E puisque
toutes les normes sur E sont
Z X ,Zp -
équivalentes. n = i,n ei
I i=1 I

d’où la conclusion par passage à la limite.

Conséquence
Les propriétés 24, 26 et 27 qui suivent peuvent se prouver de deux façons :
1 ) on utilise le fait que les fonctions en escalier vérifient cette propriété et on conclut par
(19)
✎ C’est cette méthode passage à la limite ; ✎ (19)
que nous allons retenir.
2 ) on utilise la propriété 22 et le fait que les fonctions composantes vérifient la même propriété.
Propriété 24
Linéarité de l’intégrale
Z
L’application I : (I, E ) ! E, f f est linéaire.
I
☞ Soit; ( f, g!) ∈ ;(I, E )!2 , et ( , )∈. 2

Si n et n
sur I vers f et g respectivement,
; !
sont deux suites de fonctions en escalier convergeant uniformément
converge uniformément vers f + g.
Z Z n +
Z n
Z Z Z
La relation n + n = n + n donne alors f + g= f + g
I I I I I I
par passage à la limite.

Corollaire 1
Soit f et g deux applications de I dans E continues par morceaux sur I et coı̈ncidant, sauf sur
Z
une partie finie de I .
Z
On a alors f = g.
Z I
Z I
Z
☞ En effet, f ; g= (f ; g), et f ; g est en escalier, nulle sur les intervalles ouverts
I I I Z
d’une subdivision adaptée donc (f ; g ) = 0.
I

187
Chapitre 4 : Dérivation. Intégration sur un segment

Corollaire 2

; !
Soit f une fonction de I dans E définie sur I sauf peut-être aux points d’une subdivision # "
= a0 , a1 , . . . , an de I et telle que la restriction de f à chaque sous-intervalle ai , ai+1 ,
0 i n ; 1, soit prolongeable en une fonction continue sur ai , ai+1 .
" #
$ %
Alors toutes les fonctions continues par morceaux sur I et coı̈ncidant avec f sur
a0 , a1 , . . . , an ont la même intégrale sur I .
I
Z Z
On pose par définition f = g où g est l’une quelconque de ces fonctions.
I I

Propriété 25
✎ (20)
Voir Analyse – MPSI.
Positivité – Croissance ✎ (20) Z
Si f ∈ (I, ) est positive sur I alors : f 0.
Z I
Z
L’application : (I, ) ! , f f est croissante, c’est-à-dire que pour tout
I I
( f, g) ∈ (I, )2 , on a :
Z Z
f g ) f g.
I I

Propriété 26
Intégrale sur un sous-intervalle
Soit K = [c, d ], (c < d ), un segment inclus dans I = [a, b] et f ∈ Z Z
(I, E ). Alors la restriction
fjK est continue par morceaux sur K , et l’intégrale fjK est encore notée f.
K K
✎ (21) Rappelons que
Z Z
(21)
K En appelant K la fonction caractéristique de K , ✎ on a :
est définie par :
K (x) = 1 si x ∈ K et, f = Kf .
k (x) = 0 si x ∉ K . K I


; ! est une suite de fonctions en escalier uniformément convergente vers f sur I , la
Si
; ! telle que n ∈ , = j converge uniformément vers f j sur K ✎
n
(22)
suite
Z n
Z n n K K

donc f = lim n.
✎ (22) car il est clair que
k n ;f jK kK1 k n ;f kI1 .
K n !+1 K
Z Z
En remarquant que pour les fonctions en escalier on a n = K n et que la suite
K I
( K n) converge uniformément vers
Z Z
Kf
Z
sur I , un passage à la limite donne :

f = lim K n = Kf .
K n !+1 I I

Propriété 27
Additivité par rapport à l’intervalle d’intégration
Soit c réel tel que a < c < b et f ∈
;[a, b], E!. Alors :
Z Z Z
f = f + f.
[a,b] [a,c] [c,b]

✎ (23) g(c) = 2f (c). ☞ Soit g = [a,c] f + [c,b] f . Les fonctions f et g coı̈ncident sur [a, b]
Z Z fc g ✎ (23) donc,

d’après le corollaire 1 de la propriété 24, on a f = g d’où par linéarité de l’intégrale :


Z Z Z I I
Z Z Z
f = [a,c] f + [c,b] f , puis avec la propriété 26 f = f + f.
I I I I [a,c] [c,b]

188
Intégration sur un segment

Propriété 28
(24)
✎ Il s’agit là d’un Intégrale d’une fonction continue positive ✎ (24)
résultat établi en Analyse –
Soit f : I ! continue et positive sur I = [a, b].
MPSI que nous rappelons
ici vu son importance dans
Z
Si f ≠ 0 alors f > 0.
les notions de norme en
moyenne et en moyenne Z I
quadratique.
Si f = 0 alors f = 0.
I

Propriété 29
Image par une application linéaire
Soit f ∈ (I, E ) et u ∈ (E, F ) alors u # f ∈
Z ,Z -
(I, F ) et :

u #f =u f .
I I

☞ La propriété est vraie lorsque f est en escalier.


;! Z X;
n
!
✎ (25)
cj
0 j n
étant une En effet, on a alors f = cj ; cj;1 j ✎ (25) et par linéarité de u :

0 1 ,Z -
I j=1
subdivision adaptée à f .
Z X;
n
! ; ! X ; ! n
u#f = c ;c; u j =u@ j 1 c ;c; A=u f . j j j 1 j
I I
j=1

Pour f ∈ (I, E ), f est limite uniforme d’une suite


; ! d’éléments de (I, E). L’espace j=1

k
E étant de dimension finie, l’application u ∈ (E, F ) est continue et en posant = jju jj on
✎ (26)
jjj . jjj est la norme a y ∈ E, k u (y ) k k y k. ✎ (26)
sur (E,F ) subordonnée
aux normes choisies dans E
et F . (Cf. chapitre 1.)
Alors l’inégalité : x ∈ I, ku # f (x ) ; u # k (x )k
montre que u # f est limite uniforme sur I de u #
; ! k.f (x ) ; k (x ) k kf ; k kI1 ,
k
On en déduit : Z ,Z - ,Z -
u #f = lim u # k = lim u k
I k !+1 I k !+1 I
et, avec de nouveau la continuité de u :
,Z - , Z - ,Z -
lim u k =u lim k =u f .
k !+1 I k !+1 I I

Exemples
Z & ( ' 2 (( Z
Soit E un espace euclidien, v un vecteur fixé de E et f ∈
3(I, E).
La propriété 29 donne : v ( f (x ) dx = v ( f (x )dx .
I
Z Z I

Si E est orienté de dimension 3, on a de même v ^ f (x )dx = v ^ f (x )dx .


I I
Propriété 30
Inégalité de la moyenne
Soit (I, E ). La norme sur E étant notée k • k, on définit la fonction k f k ∈ (I, ) par
k f k : I ! , x k f (x ) k. Alors : ))Z )) Z
)) f )) k f k.
I I
✎ (27) C’est la propriété 21. ☞ La propriété est vraie pour une fonction en escalier. ✎ (27)
; !
Dans le cas général, f est limite uniforme d’une suite k de fonctions en escalier sur I ,
et l’inégalité :
(( ((
x ∈ I, (k f (x ) k ; k (x ) k ( k f (x ) ; k (x ) k kf ; kI1
;
montre que k f k est limite uniforme de k
k

k
! sur I .
k

189
Chapitre 4 : Dérivation. Intégration sur un segment

))Z )) Z
La propriété annoncée résulte alors de k∈ , )) k
)) k k k
Z Z Z I
Z I

lim k = f et lim k k k= k f k.
k !+1 I I k !+1 I I

Remarque

,Z - ,Z - ,Z p
Dans le cas où E = , en introduisant les parties réelles et imaginaires u et v de f ∈ (I, ),
2 2 - 2
on obtient u + v u2 + v2 .
I I I

Corollaire 1
Soit f ∈ (I, E ).
))Z ))
Alors f est bornée sur I et )) f )) jb ; a j k f kI1 .
I

2.3 – Extension de la définition


I est maintenant un intervalle quelconque de .
Définition 11
Soit f ∈ (I, E ), étant donné a et b dans I , on pose :
Z b
f (t )dt =
a
Z Z
f si a < b 0 si a = b ; f si b < a .
[a,b] [b,a]

Propriété 31
Relation de Chasles
Soit f ∈ (I, E ) et a , b, c des éléments de I . On a :
Z b Z c Z b
f (t )dt = f (t )dt + f (t )dt .
a a c

Propriété 32
Inégalité de la moyenne
))Z ))
Soit f ∈ (I, E ) et a, b des éléments de I .
((Z ((
)) b
f (t )dt )
) (( b
k f (t ) kdt (( jb ; a j k f (t ) k.
On a
) a ) ( a ( sup
t∈[a,b]

Propriété 33
Inégalité de Cauchy-Schwarz
2
;[a, b], ! , ✎ 2 (28)
✎ (28) Quels que soient (a, b) ∈ et ( f, g) ∈ on a :
= ou .
((Z (( Z Z
(( (
2
b b b
fg( jf j jgj . 2 2
( a ( a a

✎ (29)
Le cas a = b est ☞ La formule est invariante par échange de a et b, on peut donc supposer a < b. ✎ (29)
évident et sans intérêt.
Premier cas : =
Z b Z b Z b Z b
On remarque que ∈ , ( f + g )2 = 2
f +2
2
fg +
2
g .
Z b
a
Z b
a a a

Si f 2 ≠ 0, l’application ( f + g)2 est un polynôme réel de degré 2 et de signe


a a
constant. Son discriminant est donc négatif ou nul ce qui donne l’inégalité annoncée.

190
Intégration sur un segment

Z b Z b
2
Si f = 0, la même application est affine de signe constant donc fg = 0 et l’inégalité
a a
est encore vraie.
Deuxième cas : =
L’inégalité est vraie pour les fonctions jf j et jgj d’où :
((Z (( 4Z ! Z Z
(( (
2 2
b b b b
fg( jfgj jf j2 jgj2 .
( a ( a a a

2.4 – Sommes de Riemann


Étant donné f ∈
;[a, b], E!, a < b, soit = xk
; ! une subdivision de [a, b].
Pour tout k ∈ [[ 0, n ; 1 ]], on choisit ck
"
∈ x ,x
#. 0 k n

k k+1

Définition 12
n ;1 X; !f ;c ! est appelée somme de Riemann relative à
La somme xk+1 ; xk k et
; !
à ck
k=0
.
0 k n ;1

Théorème 2

; !
Pour tout > 0, il existe > 0 tel que, quelle que soit la subdivision
famille ck 0 k n ;1 associée à cette subdivision, on a :
et quelle que soit la

✎ (30) Le réel ))Z X; ))


j j= sup
0 k n ;1
jxk+1 ;xk j,
j j ) )) b
;
n ;1
! ; !
; x f c )) < . ✎ (30)
est appelé le pas de la subdi-
vision .
) a
f
k=0
xk+1 k
) k

Z
On interprète ce résultat en
b
☞ Limitons nous au cas où f est continue sur [a, b]. ✎ (31)
disant que
a
f est la li-
X;
n ;1
!; ! Z b XZ ;
n ;1
; !!dx .
xk+1
mite, quand j j tend vers 0, Posons R ( ) = xk+1 ; xk f ck , on a alors f ; R( )= f (x );f c k
des sommes de Riemann
X
a xk
n ;1
; ! k=0
Par uniforme continuité de f sur [a, b], à > 0, on peut associer
k=0
> 0 tel que, pour tout
k=0
(xk+1 ;xk )f ck .
;x, x 0! ∈ [a, b] , ((x ; x 0 ((
2
; !
) k f (x ) ; f x 0 k b ; a .
Alors si j j
"
, pour tout k ∈ [[ 0, n ; 1 ]] et tout x ∈ x , x
#, on a jx ; c j donc :
✎ (31) Nous admettons ce ré- k k+1 k
sultat lorsque f est seulement
continue par morceaux.
; !
k f (x ) ; f c k b ; a .
))Z ; )) (x ; x ) ))Z k
))
On en déduit )
;
xk+1 !! dx )
)
puis ) f ; R (
b
))
)
) f (x ) ; f c
xk
) b;a k
)
k+1 k
a ) .

Remarque
Ce résultat reste vrai dans le cas a > b, avec = (xn )0 k n subdivision décroissante de
[a, b].
Conséquence
Si est une subdivision régulière, on retrouve, dans le cas cas des fonctions vectorielles
continues par morceaux, les limites classiques :
b;a X; ! Z
n ;1 b
lim f c = k f.
n !+1 n a
k=0

X 4 !Z X 4 !Z
En particulier :
n ;1 n
b ;a b ;a b
b ;a b ;a b
lim f a+k = f , lim f a+k = f.
n !+1 n n a n !+1 n n a
k=0 k=1

191
Chapitre 4 : Dérivation. Intégration sur un segment

C. Dérivation et intégration
#
I est un intervalle de non vide, non réduit à un point : I ≠ .
Les fonctions étudiées dans cette section sont définies sur I et à valeurs dans un espace vectoriel
normé de dimension finie : E .

1. Primitives
Définition 13
Soit f une application de I dans E : f ∈ (I, E ).
Une primitive de f sur I est une application g ∈ D1 (I, E ) telle que g0 = f .

Conséquence
Si f ∈ C (I, E ) et si g est une primitive de f sur I , alors g ∈ C 1 (I, E ).
Théorème 3
Deux primitives g1 et g2 d’une même application f ∈ (I, E ) diffèrent d’une constante.

☞ g2 ; g1 est dérivable sur I avec


;g ; g1
!0 = 0 donc, d’après la propriété 9, g ; g1 est
2 2
constante.

Conséquence
Si f ∈ (I, E ) admet une primitive g sur I , elle en admet une infinité. L’ensemble de ces
✎ (32) La constante V est primitives est décrit par les fonctions g + V : I ! E , x g(x ) + V avec V ∈ E . ✎ (32)
vectorielle.
Théorème 4
Étant donné f ∈ C (I, E ) et a un point fixé quelconque dans I :
Z x
a ) la fonction F : I ! E, x f est de classe C 1 sur I : F ∈ C 1 (I, E ),
a

b ) F est une primitive de f sur I ,


c ) c’est l’unique primitive de f sur I qui s’annule en a .

✎ (33) On obtient une autre ☞ ✎ (33) Soit x ∈ I , pour tout h tel que x + h ∈ I , on a :
démonstration en notant que
le résultat est connu dans le
Z x+h ; f (t ) ; f (x )!dx
cas où E = ou E = (cf. F (x + h ) ; F (x ) ; hf (x ) =
Analyse – MPSI). x
Dans le cas général, il suffit d’où : k F (x + h ) ; F (x ) ; hf (x ) k jh j sup k f (t ) ; f (x ) k.
de constater que, si t∈[x,x+h]
f1 , . . . ,fn sont les compo-
La continuité de f en x donne sup k f (t ) ; f (x ) k = o(1) (quand h tend vers 0) d’où :
;!
santes de f sur une base t∈[x,x+h]
ei de E , celles de
F (x + h ) ; F (x ) ; hf (x ) = o(h ).
Z
1 i n
F sont F1 , . . . ,Fn avec
x On a ainsi montré a) et b), puis on note que c) est une conséquence du théorème 3.
Fi : I !E, x fi ,
a
puis que chaque Fi est de
classe C 1 avec Fi0 = fi . Corollaire 1
Z x
Si f : I ! E est de classe C p sur I , p ∈ , a étant un point fixé de I , la fonction F : x f
a
est de classe C p+1 sur I .

192
Dérivation et intégration

Théorème 5
Extension aux fonctions continues par morceaux
Étant donné f ∈ (I, E ) et a un point fixé quelconque dans I :
Z x
a ) la fonction F : I ! E, x f est continue sur I ,
a

b ) F est dérivable en tout point x ∈ I où f est continue avec F 0 (x ) = f (x ).


c ) F est de classe C 1 par morceaux sur I .

☞ a ) Sur tout segment [x, y] ⊂ I , f est continue par morceaux donc bornée. On en déduit
✎ (34) En effet que F est localement lipschtzienne donc continue sur I . ✎ (34)
avec M = sup k f (t) k,
t∈[x,y] b ) Par définition, si f est continue en x , il existe c, d dans I tels que c < x < d si x n’est pas
Z Z
on obtient : borne de I , ou c = x < d si x = inf I , ou c < d = x si x = sup I , avec f continue sur [c, d ].
(t,t 0 ) ∈[x,y]2 , c x
kF (t );F (t)k jt ;t jM .
0 0
D’après la relation de Chasles, on a F (x ) = f + f et le théorème 4 donne que
Z t
a c

G : t f est de classe C 1 sur [c, d ] avec t ∈ [c, d ], G 0 (t ) = f (t ). Il en est donc de


c
même pour Fj[c,d] .
D’après le caractère local de la dérivabilité (cf. propriété 1), on en déduit que F est dérivable
✎ (35) [c,d] est un voisi- en x avec F 0 (x ) = G 0 (x ) = f (x ). ✎ (35)
nage de x relatif à I .
c ) Si [ , ] ⊂ I , < est un segment tel que f soit continue sur ] , [ et prolongeable
par continuité sur [ , ], la fonction F est continue sur [ , ], de classe C 1 sur ] , [ et F 0
admet :
– une limite à droite en : lim F 0 (x ) = lim f (x ) et
x! x!
x> x>
– une limite à gauche en : lim F 0 (x ) = lim f (x ).
x! x!
x< x<

✎ (36)
C’est une consé- Dans ces conditions, on sait que Fj[ , ] est de classe C 1 sur [ , ]. ✎ (36)
quence du théorème 11.
Celui-ci n’ayant pas encore Ceci montre que F est continue et de classe C 1 par morceaux sur I .
été démontré, on peut
contourner la difficulté en
observant qu’il est connu Conséquences
dans le cas des fonctions
numériques (voir Analyse
Comme dans le cas des fonctions réelles ou complexes, il en résulte que :
1 ) si f ∈ C (I, E ) et si P est une primitive de f sur I :
– MPSI, chapitre 6) et on
applique le raisonnement ci- Z b Z b " # b
contre aux fonctions compo- (a, b) ∈ I 2 , f = P (b ) ; P (a ) ce que l’on note f = P (x ) a .
santes Fi et fi de F et f sur
une base (ei )1 i n de E .
a
Z b
i * +
a

Exemple : pour tout ∈ f0g, e


i x
dx = e
i a
; ei b
.
Z b
a

0
2 ) Si f ∈ C (I, E ), (a, b) ∈ I ,
1 2
f = f (b ) ; f (a ).
a
Z
3 ) Comme dans le cas des fonctions réelles, pour f ∈ C (I, E ), f (x )dx représente une primitive

non précisée de f sur I .


Théorème 6
Intégration par parties
Soit f : I ! et g : I ! E des fonctions de classe C 1 sur I .
Z b
b " # ;Z b
Pour tout (a, b) ∈ I 2 , 0 0
f (x )g (x )dx = f (x )g(x ) a f (x )g(x )dx .
a a

☞ Il suffit de noter que fg est une primitive de fg0 + f 0 g.

193
Chapitre 4 : Dérivation. Intégration sur un segment

Corollaire 1
✎ (37)
Il faut comprendre
cette égalité «à une constante
Z Z
En conservant les hypothèses du théorème 6 avec la notation des intégrales indéfinies :
0
fg = fg ;
0
f g. ✎ (37)
près».

Théorème 7
Changement de variables
Soit f ∈ C (I, E ) et : [ , ] ! de classe C 1 sur [ , ] telle que ([ , ]) ⊂ I .
✎ (38) Même démonstra-
tion que dans le cas où f est
Z ( ) Z ; ! 0 (u )du . ✎ (38)
réelle : voir Analyse – MPSI, Alors f (t )dt = f (u )
chapitre 9, théorème 15. ( )

Cas particulier
Lorsque est strictement monotone, elle est inversible et
;[ ! "
, ] = ( ), ( ) .
#
Z b Z ;1
(b) ; (u )! 0
En posant a = ( ), b = ( ), on a : f (t )dt = f (u )du .
a ;1 (a)

Théorème 8
Changement de variable : extension
Soit f ∈ (I, E ) et : [ , ] ! de classe C 1 sur [ , ] strictement monotone telle que
( ) ∈ I et ( ) ∈ I . Alors :
Z ( ) Z ; ! 0 (u )du .
f (t )dt = f (u )


( )

Soit a = ( ), b = ( ), il existe une famille finie de points de I : a0 , . . . , ak strictement


; !
monotone avec a0 = a , ak = b, telle que quel que soit i ∈ [[ 0, k ; 1 ]], fj]ai ,ai+1 [ soit
prolongeable par une fonction fi continue sur ai , ai+1 .
" #
On applique le théorème 7 sur chaque intervalle :
Z Z Z
(39)
✎ Noter l’importance
de l’hypothèse « est stric-
tement monotone» : quand
ai+1
f (t )dt =
ai+1
fi (t )dt =
;1
(ai+1 )
fi
; (u )
! 0 (u )du
"
u décrit # ai ai
Z
;1 (a
i)

" # donc ; !
;1
(ai ), ;1 (ai+1 ) , ;1
(ai+1 )
0 (u )du ✎ (39)
(u)
; !
décrit
u fi (u) 0 (u) est
ai ,ai+1 =
;1 (a
i)
f (u )

et on obtient le résultat avec la relation de Chasles en sommant pour i variant de 0 à k ; 1.


"
continue par morceaux sur
;1
(ai ), ;1
#
(ai+1 ) .

2. Étude globale des fonctions de classe C p , p 1

2.1 – Inégalité des accroissements finis


a et b sont des réels tels que a < b.
Théorème 9
On considère une application continue f de [a, b] dans E , de classe C 1 sur ]a, b[ telle que f 0
soit bornée sur ]a, b[.
En posant M = sup k f 0 (t ) k, on a alors :
t∈]a,b[
k f (b ) ; f (a ) k M (b ; a ).

☞ Soit g ∈
;[a, b], E! telle que g(a ) = g(b) = 0 et t ∈]a, b[, g(t ) = f 0 (t ).
Z x
D’après le théorème 5, la fonction G : x g(t )dt est continue sur [a, b] et de classe
(40) a
✎ G et f sont deux pri- C 1 sur ]a, b[ avec x ∈]a, b[, G 0 (x ) = g(x ) = f 0 (x ), il existe donc k ∈ E tel que :
mitives de f 0 sur ]a,b[.
x ∈]a, b[, G (x ) = f (x ) + k . ✎ (40)

194
Dérivation et intégration

La continuité de f et G en a et b donne alors G (a ) = f (a ) + k donc f (a ) = ;k et


G (b) = f (b) + k donc G (b) = f (b) ; f (a ) c’est-à-dire :
Z b
f (b ) ; f (a ) = g(t )dt .
a
Par définition de g, on a sup k g(t ) k = M donc :
t∈[a,b]
k f (b ) ; f (a ) k M (b ; a ).

Théorème 10
Soit f une application continue de [a, b] dans E , de classe C 1 par morceaux sur [a, b].
Alors f 0 est bornée sur J et en posant M = sup k f 0 (t ) k, on a :
t∈J
k f (b ) ; f (a ) k M (b ; a ).


!
Soit big(a0 , a1 , . . . , ak une subdivision de [a, b] adaptée à f , ✎ (41) pour tout i ∈
✎ (41) Cf. définition 7.
[[ 0, k ; 1 ]], fi = fj[ai ,ai+1 ] est de classe C 1 sur [ai , ai+1 ]. ✎ (42)
✎ (42) Les restrictions fi se # " P # ".
raccordent continûment, mais Ainsi f 0 est bornée sur chaque ai , ai+1 donc elle est bornée sur J = a ,a i i+1
il n’en est pas de même pour
les dérivée fi0 . 0 i k ;1
D’après le théorème 9, on a pour tout i ∈ [[ 0, k ; 1 ]] :
Pour tout i∈[[ 0,k ;1 ]], f 0 et
fi0 coı̈ncident sur ]ai ,ai+1 [. ))f ;a ! ; f ;a !)) M ;a ; a !
i+1 i i+1 i
on conclut avec :
))X )) X
; )
) ; !
k f (b) ; f (a ) k = ) f a ; f a ))
;k 1
; ! )f ;a ! ; f ;a !)).
k 1

) i=0
i+1
) i
i=0
i+1 i

Théorème 11
✎ (43) C’est la version Caractérisation des applications de classe C 1 ✎ (43)
«vectorielle» d’un résultat
vu en MPSI, dans le cadre Soit f une application de [a, b] dans E , continue sur [a, b] et de classe C 1 sur ]a, b].
des fonctions numériques.
Alors f est de classe C 1 sur [a, b] si et seulement si f 0 a une limite (dans E ) en a .

✎ (44) Si f est de classe ☞ ✎ (44) Si f 0 a une limite en a , f est de classe C 1 par morceaux sur [a, b] et comme dans
Z
C 1 sur [a,b], f 0 (x) a f 0 (a) x
la démonstration du théorème 9, on a : x ∈ [a, b], f (x ) ; f (a ) = 0
pour limite en a . Seule la f (t )dt .
réciproque pose problème. a
Donc en notant g le prolongement continu de f 0 sur [a, b] :
Z x
x ∈ [a, b], f (x ) ; f (a ) = g(t )dt
a
ce qui prouve que f est de classe C 1 sur [a, b] avec f 0 = g.

Remarque
Sous les hypothèses du théorème 11, si f 0 admet une limite en a , alors f 0 (a ) existe et est
égale à cette limite.
Corollaire 1
Extension aux applications de classe C p
Soit une application f , continue de [a, b] dans E et de classe C p sur ]a, b].
Si, pour tout j ∈ [[ 1, p ]], Dj f = f (j) admet une limite (dans E ) en a , alors f est de classe C p
sur [a, b].

☞ Récurrence sur p en utilisant le théorème 11.

195
Chapitre 4 : Dérivation. Intégration sur un segment

Corollaire 2
Caractérisation des applications de classe C p par morceaux

; !
Une application f de [a, b] dans E est de classe C p par morceaux sur [a, b] si et seulement
si il existe une subdivision a0 , a1 , . . . , ak de [a, b] telle que :
i ∈ [[ 0, k ; 1 ]], f j]ai ,ai+1 [ est de classe C p sur ai , ai+1 ;
# "
chaque f (j) , 0 j p, admet une limite à droite en a0 = a , une limite à droite et une limite
à gauche en ai , 1 i k ; 1, et une limite à gauche en ak = b.

☞ L’existence des limites pour f aux points ai montre que chaque restriction f j]ai ,ai+1 [ ,
0 i k ; 1 est prolongeable par continuité sur
"a , a # : f est donc continue par
i i+1
morceaux sur [a, b].
Soit alors, pour i ∈ [[ 0, k ; 1 ]], fi le prolongement continu de f j]ai ,ai+1 [ sur ai , ai+1 ,
" #
d’après le corollaire précédent , fi est de classe C p sur ai , ai+1 d’où la conclusion.
" #

2.2 – Inégalité de Taylor-Lagrange


Théorème 12
Formule de Taylor avec reste intégral
Étant donné f ∈ C n+1 (I, E ), pour tout (a, x ) ∈ I 2 , on a :
X (x ; a )
n k Z x
(x ; t )n
(k) (n+1)
f (x ) = f (a ) + f (t )dt ✎ (45)
(45) k! n!
✎ a
Même démonstra-
tion que pour les fonctions
réelles en utilisant l’exten-
Z x
(x ;
k=0
n
t ) (n+1)
sion de la formule d’intégra- Rn (x ) = f (t )dt est appelé reste intégral d’ordre n .
a n!
tion par parties aux produits
de fonctions numériques et
vectorielles de classe C 1 (cf. Corollaire 1
Analyse – MPSI, chapitre 9). Inégalité de Taylor-Lagrange
Étant donné f ∈ C n+1 (I, E ), pour tout (a, x ) ∈ I 2 , on a :
)) )) )) ))
))f (x ) ; X (x ; a )
n k
(k)
(a ))
) jx ; a jn+1
)f (n+1)
)
) k!
k=0
f
) (n + 1)!
sup
t∈[a,x]
(t ) .

2.3 – Développements limités


Théorème 13
Développement limité d’une primitive d’une application continue
Soit f une application continue de I dans E admettant au voisinage de x0 ∈ I un développement
limité d’ordre n :
; ! + . . . + a (x ; x ) *; ! +.
n
f (x ) = a 0 + a 1 x ; x0 n 0
n
+o x ; x0
✎ (46) On retiendra que la Alors toute primitive F de f sur I admet au voisinage de x0 le développement limité d’ordre
partie régulière du dévelop-
pement d’ordre n+1 de F est
n+1:
; ! ; ! ;x ; x ! 2 ;x ; x ! n+1 *; ! +.
égale à
Z x
F (x ) = F x + a x ; x + a
0 0 0 1 2
0
+ . . . + an
n+1
0
+o x ; x0
n+1

F (x0 )+ P(t)dt où P(t) ✎ (46)

; ! Z
x0
est la partie régulière du x
développement d’ordre n
de f . ☞ On a F (x ) = F x0 + f (t )dt d’où :
Z 4 X ; !!
x0

; ! X
F (x ) ; F x ;
n
ak ;x ; x ! k+1
=
x
f (t ) ;
n
a t;x dt
k
0 0 k 0
k+1 x0
k=0 k=0

196
Dérivation et intégration

Par hypothèse, pour tout ∈ "+ , il existe "


)) X )) ∈ tel que : +

))f (t ) ; a ;t ; x ! )) < jt ; x j dès que jt ; x j < .


n
k n
) k=0
k
) 0 0 0

En conséquence, pour jx ; x j < , on a :


)) ) ( (
))F (x ) ; F ;x ! ; X a ;x ; x ! ))) ((Z jt ; x j dt ((
0
n x

) ( (
k k+1 n
) 0
k+1
0 0

)) k=0
) x0

)
c’est-à-dire )F (x ) ; F x ;
; ! X a ;x ; x ! ))) jx ; x j n
k k+1 0
n+1

) k+1 0
) k=0
n+1 0

d’où la conclusion.

Théorème 14
✎ (47) Ce résultat n’est Développement limité de la dérivée d’une application de classe C 1 ✎ (47)
utilisable que si l’on dispose
d’un argument permettant Soit f une application de classe C 1 de I dans E telle que f 0 admette un développement limité
d’affirmer l’existence d’un d’ordre n au voisinage de x0 ∈ I . Alors f admet un développement limité d’ordre n + 1 au
développement limité pour
voisinage de x0 et la partie régulière du développement d’ordre n de f 0 est la dérivée de la
f 0 , d’où l’intérêt du théo-
rème suivant. partie régulière du développement d’ordre n + 1 de f .
Z x
☞ C’est un corollaire du théorème 13 en notant que : f (x ) = f (x0 ) + f 0 (t )dt .
x0

Théorème 15
Formule de Taylor-Young
Soit f une application de classe C n de I dans E . Pour tout x0 ∈ I , on a :
X ;x ; x !
n
0
k
(k) ;x ! + o*;x ; x ! +. n
f (x ) = f 0 0
k!
k=0
f admet donc un développement limité d’ordre n au voisinage de x0 .

☞ En écrivant la formule de Taylor avec reste intégral à l’ordre n ; 1, on obtient :


X ;x ; x !
n ;1
0
k
;x ! = Z x
(x ; t )n ;1 (n)
f (x ) ;
(k)
f f (t )dt .
k!
0
x0 (n ; 1)!

X ;x ; x ! ;x ! = Z
k=0
n
0
k x
(x ; t )n ;1 * ; !+ dt
Donc f (x ) ; f
(k)
f
(n)
(t ) ; f (n) x0
k! 0
x0 (n ; 1)!
k=0
est continue en x0 , donc pour tout ∈ "+ , il existe "
)) ))
(n)
f ∈ tel que :
)f (t ) ; f
(n)
; !
x )< dès que jt ; x j < .
(n)
+

)) )
0 0
; !
))f (x ) ; X x ; x f ;x !))) jx ; x j dès que
n
0
k
(k) 0
n
jx ; x0 j <
Il en résulte
) k=0
k! ) n! 0 ,

d’où la conclusion.

Exemple 1 Soit a ∈ " , écrire le développement limité d’ordre n ; 1 au voisinage de 0 de :


1
f : ! , x .
(x ; a )2
f est de classe C 1 au voisinage de 0, elle admet donc un développement limité à tout ordre.
1
On a f (x ) = F 0 (x ) avec F (x ) =
; x et; avec :
a
!
a n+1 ; x n+1 = (a ; x ) a n + a n ;1 x + . . . + ax n ;1 + x n

197
Chapitre 4 : Dérivation. Intégration sur un segment

on obtient :
n+1
X n
n ;k k x
n+1
a F (x ) = a x +
a ;x
k=0
X n
x
k
donc F (x ) = k+1
+ o (x n ).
k=0
a
Par application du théorème 14, il vient alors :
X (k + 1)x
n ;1 k
; !
f (x ) = k+2
+ o x n ;1 .
k=0
a

3. Théorème de relèvement
Théorème 16
Relèvement d’une application de classe C p , p 1
Étant donné f ∈ C (I, ), (p
p
1), telle que f (I ) ⊂ , il existe ∈ C p (I, ) telle que :
✎ (48) Les propriétés essen- t ∈ I, f (t ) = ei (t) . ✎ (48)
tielles de la fonction expo-
nentielle complexe sont pré- On dit que est un relèvement de f .
sentées dans le chapitre 5.
Rappelons que désigne le
cercle unité de : ☞ Analyse
= fz∈ / jz j=1g.
Supposons qu’il existe ∈ C p (I, ) tel que f = ei .
0
f (t )
Alors t ∈ I , f 0 (t ) = i 0 (t )ei (t)
donc 0 (t ) = ;i puis, avec t0 ∈ I :
f (t )
Z t 0
f (u ) ; !
( t ) = ( t0 ) ; i du et f t0 = ei (t0 )
.
t0 f (u )
Synthèse
Z t
f 0 (u )
Montrons que toute fonction : I ! ,t ;i du où t0 est un point de I et
; !
un réel tel que f t0 = ei , est solution du problème.
t0 f (u )

f
0
La fonction f est de classe C p sur I et ne s’annule pas car f (I ) ⊂ donc est de classe
Z t
f 0 (u )
f
p;1
C et t
f (u )
du est de classe C p sur I .
t0

Notons de plus que est à valeurs dans . En effet, on a u ∈ I , jf (u )j2 = 1 soit f (u )f (u ) = 1


0 f 0 (u )
0
f (u ) f (u )
et en dérivant f 0 (u ) f (u )+f (u ) f 0 (u ) = 0 d’où = ; ce qui montre que u
f (u ) f (u )
Z t 0
f (u )
f (u )

est imaginaire pure et donc que t i du est réelle.


t0 f (u )
Ainsi est bien élément de C p (I, ).
0
f (t )
On a alors t ∈ I , 0 (t ) = ;i d’où f 0 (t ) ; i 0 (t )f (t ) = 0.

Posons z (t ) = f (t )e ;i (t)
f (t )
, on obtient z 0 (t ) =
; f 0 (t ) ; i !
0 (t )f (t ) e;i (t) = 0, donc la
fonction z ∈ C p (I, ) est constante et on a :
; !
t ∈ I, z (t ) = f t0 e;i (t0 ) = ei e;i = 1.

Finalement t ∈ I, f (t ) = ei (t) .

198
Dérivation et intégration

Application
2
de classe C p , (p
Soit un arc paramétré de
f : I ! 2
, t
;1x),(tdéfini !par :
), y (t ) .
On suppose que ne contient pas le point O (0, 0) c’est-à-dire que t ∈ I, f (t ) ≠ (0, 0).
Alors il existe ∈ C p (I, "+ ) et ∈ C p (I, ) telles que :
t ∈ I, f (t ) =
; (t ) cos (t ), (t ) sin (t ) .
!
☞ Nécessairement, t ∈ I, (t ) =
px (t ) 2 + y(t )2 et en posant F (t ) =
x (t ) + i y (t )
:
(t )
F (t ) = ei (t) .
Réciproquement, étant ainsi définie, tout couple ( , ) où est un relèvement de F est
solution du problème.

Remarque
Géométriquement, ce résultat signifie que si l’arc de classe C p , paramétré par :
;! ;
! ;
!
t OM = x (t ) i + y(t ) j
ne passe pas par O , il admet un paramètrage polaire de même classe :
;! ;;! ;
! ;
! ;
!
t OM = (t ) u (t) ( u = cos i + sin j ).

199
Chapitre
Chapitre44: :Dérivation.
Dérivation.Intégration
Intégrationsur
surun
unsegment
segment

Mét h o d es
L’essentiel
✔ Si l’on veut établir une propriété de l’intégrale des fonctions continues par mor-
ceaux sur un segment I ,
on peut essayer d’utiliser la densité de
;[a, b], E! dans ;[a, b], E!
1) vérifier cette propriété dans le cas des fonctions en escalier ;
2) étendre au cas des fonctions continues par morceaux au moyen d’un
passage à la limite en considérant une suite de fonctions en escalier
uniformément convergente vers la fonction donnée.
! Voir Mise en œuvre, exercice 1

✔ Si l’on veut montrer qu’une fonction est nulle sur un segment I ,


on peut penser à utiliser que si f : I ! Z
est continue et de signe constant
sur I , elle est nulle sur I si et seulement si f = 0.
I
! Voir Mise en œuvre, exercice 2

✔ Si l’on veut majorer ou minorer une intégrale,


on peut penser à l’inégalité de Cauchy-Schwarz.
! Voir Mise en œuvre, exercice 3

✔ Si l’on veut résoudre une équation fonctionnelle dans laquelle la fonction incon-
nue est seulement supposée continue ou continue par morceaux,
on peut penser à effectuer une intégration qui permet de mettre en évidence
que toute solution éventuelle est dérivable ou mieux, de classe C n
(avec n assez grand), et en déduire une équation différentielle vérifiée
par cette fonction.
! Voir Mise en œuvre, exercice 4

200
Méthodes

Méthodes

Mise en œuvre
Ex. 1
Le lemme de Lebesgue
Soit a et b réels, a < b, et f : [a, b] ! continue par morceaux.
Z b
inx
1) Montrer que lim f (x )e dx = 0 .
n !+1 a
Z b Z b
2) En déduire que lim f (x ) cos nx dx = 0, lim f (x ) sin nx dx = 0.
n !+1 a n !+1 a

Indications
Pour traiter le cas des fonctions en escalier il est intéressant de commencer par considérer f constante égale à 1
puis de généraliser avec la linéarité de l’intégrale et la relation de Chasles.

Solution Commentaires
1) Envisageons d’abord le cas où f est constante égale à 1 sur [a, b] : Il est important de voir que ce résultat est vrai quel

Z x ∈ [a, b], f (x ) = 1.
b
1 * +
que soit le couple (a,b), ce qui va permettre de le
généraliser à une fonction en escalier quelconque
Alors f (x )e
inx
dx = e
inb
; eina donc :
avec la relation de Chasles.
in
((Z a
(( Z
(( b
inx
dx (
( 2
b
inx
( a
f (x )e
( n
et lim
n !+1 a
f (x )e dx = 0 .

Si f est en escalier sur [a, b], il existe = (cj )0 j p subdivision


# "
de [a, b] telle que f soit constante (égale à j ) sur chaque intervalle
cj , cj+1 , j ∈ [[ 0, p ; 1 ]].
Z b X
; Z
p 1 cj+1
inx inx
Alors f (x )e dx = j e dx .
a j=0 cj

Or d’après l’étude précédente, pour tout j ∈ [[ 0, p ; 1 ]] :


Z cj+1 Z b
inx inx
lim e dx = 0 donc lim f (x )e dx = 0 .
n !+1 n !+1

Dans le cas général, soit


cj
; ! une suite de
;[a, b], ! convergeant
a

Il n’est pas indispensable d’introduire


k
uniformément vers f : lim kf ; k k1 [a,b]
= 0. une suite de fonctions en escalier con-
k !+1 vergeant uniformément vers f . En effet,
Pour tout > 0, il existe k ∈ tel que k f ; k[a,b]
1 . en invoquant la densité de ([a,b], )
k 2(b ; a ) dans ([a,b], ), on obtient, pour tout
Z
Donc en écrivant
b Z ; ! b Z b >0 l’existence de ∈ ([a,b], ) tel que
f (x ) ; (x ) e dx +
inx inx inx
f (x )e dx = (x )e dx k f ; k[a,b]
((Z ((
k k 1 2(b;a)

( f (x )e dx (( + Z (x )e dx
a a a
et le raisonnement se termine de la même
b b
il vient, pour tout n ∈ , ( inx inx façon.
( ( 2 k

Z a
b
a

inx
k étant fixé, d’après le 1), on a lim (x )e dx = 0 donc, il
((Z ((
k
! 1 n + a

existe n ∈ tel que, pour tout n n , (


( (x )e dx (
( . b
inx
0
( ( 2 0
a
k

201
Chapitre
Chapitre 4 :4Dérivation.
: Dérivation. Intégration
Intégration sursur
unun segment
segment

((Z ((
) (( b
inx
dx (
(
Finalement > 0 , n0 ∈ ,n n0
( a
f (x )e
( .

C’est la conclusion.
Z b
;inx
2) On démontre de même que lim f (x )e dx = 0 et la conclu- Remarquer que si f est réelle, le 1) suffit pour
n !+1 a conclure.
sion résulte de :
e
inx
+ e;inx e
inx
; e;inx
cos nx = et sin nx = .
2 2i

Ex. 2 ((Z (( Z
; !
Soit f ∈ C [a, b], , a < b, telle que :
(( b
(
f( =
b
jf j
( a ( a
(1)

Montrer que f (x ) a un argument constant sur [a, b].

4
Indications
Z ! b Z b Z b
Avec = arg f et g = fe;i , (1) s’écrit g= jg j .
a a a

Solution Commentaires
4Z ! b
Posons = arg f et g = fe;i . Alors : Le but est d’écrire l’hypothèse sous une

Z 4Z !
a
((Z (( forme équivalente avec une seule intégrale.
b b
;i =(
( b
(
f (,
Il faut donc faire disparaı̂tre la valeur abso-
g= f e
( ( lue dans le premier membre, pour ensuite
a a a
Z b Z b regrouper les deux intégrales par linéarité.
et, puisque jf j = jgj, la condition (1) s’écrit g= jgj (2).
a a

Z ;
En considérant la partie réelle, on en déduit :
b !
jgj ; Re(g) = 0. (3)
a

Enfin, la fonction jgj ; Re(g) étant positive et continue sur [a, b], la
relation (3) donne jgj ; Re(g) = 0.
Il en résulte x ∈ [a, b], arg g(x ) = 0 c’est-à-dire :

x ∈ [a, b], arg f (x ) = .

Ex. 3
Z 1
Trouver le minimum de 002 quand f décrit l’ensemble E des fonctions f de classe C 2 de [0, 1] dans
f
0
vérifiant f (0) = f (1) = 0 et f 0 (0) = a où a est un réel donné.

Indications
Écrire la formule de Taylor avec reste intégral sur [0, 1] à l’ordre 2.

Solution Commentaires
Pour tout f ∈ E , on a :
Z 1 Z 1
f (1) = f (0) + f 0 (0) + (1 ; t )f 00 (t )dt , donc a = ; (1 ; t )f 00 (t )dt .
0 0

202
Méthodes

4Z
D’après l’inégalité de Cauchy-Schwarz, on a :
1
! Z 2
1 Z 1
L’inégalité de Cauchy-Schwarz peut être uti-
lisée pour des majorations, mais aussi pour
a2 = (t ; 1)2 f 00 (t )dt (t ; 1)2 dt 00 2
f (t ) dt des minorations.
0 0 0
Z 1
002
Méthodes
donc f 3a 2 .
0
On sait que f ∈ E réalise l’égalité si et seulement si il existe ∈ tel que :
Z
Sur l’espace des fonctions réelles continues
1
t ∈ [0, 1], f 00 (t ) = (t ; 1). sur [0,1], l’application (f,g) fg est
0
Compte tenu des conditions f 0 (0) = a, f (0) = f (1) = 0, on obtient alors : un produit scalaire et l’inégalité de Cauchy-
a
; 1)(t ; 2). ((Schwarz
& (( '((quiks’écrit alors
f (t ) =
2
t (t
( (f g f kk g k devient une égalité
2
Ainsi la valeur 3a est atteinte lorsque f décrit E , ce qui prouve que c’est si et seulement si le couple (f,g) est lié. (Cf.
le minimum cherché. D’autre part il s’agit d’un minimum strict car il est Algèbre-Géométrie, chapitre 6).
atteint en un seul point de E .

Ex. 4
Trouver les fonction f ∈ C ( , ) telles que : (x, y) ∈ 2
, f (x + y) = f (x ) + f (y) + xy (E ).

Indications
Écrire l’équation obtenue en intégrant les deux membres de (E ) par rapport à y pour en déduire que toute
solution éventuelle est de classe C 1 sur .

Solution Commentaires
2
Z
Soit f une solution de E . On a alors pour tout (x, y) ∈
y Z y
y2
: Face à une telle équation une démarche
fructueuse consiste à supposer f dérivable
f (x + t )dt = yf (x ) + f (t )dt + x ,
2 autant qu’il est nécessaire, dériver les deux
0 0

Z Z
donc après changement de variable dans la première intégrale : membres de E par rapport à x et y, et exa-
x+y y 2 miner si l’on peut trouver une équation dif-
y
f (t )dt = yf (x ) + f (t )dt + x . férentielle simple dont f est solution. Si c’est
x 0 2
le cas, il faut commencer par prouver que
En choisissant par exemple y = 1, on obtient :
Z x+1
x
Z 1 toute solution éventuelle du problème est
x∈ , f (x ) = f (t )dt ;2; f. de classe suffisante.
x 0
Cette expression montre que si f est de classe C sur alors elle est n

de classe C n+1 donc, puisque par hypothèse elle est de classe C 0 , une
récurrence immédiate donne qu’elle est de classe C 1 .
En dérivant les deux membres de E , par rapport à x puis par rapport à y,
il vient (x, y) ∈ 2 , f 00 (x + y) = 1.
Donc si f est solution du problème, f 00 est constante égale à 1, et il existe
2
2 x Il est toujours intéressant de voir si l’on peut
(a, b) ∈ + ax + b.
tel que x ∈ , f (x ) =
2
trouver des conditions initiales permettant
Comme de plus l’équation (E ) donne f (0) = 0, il vient b = 0 et les solutions de pousser un peu plus loin l’analyse ce qui
2
x simplifie la synthèse.
possibles sont les fonctions x + ax .
2 Remarque : une autre solution consiste à
2
x x 2 est solution évi-
Réciproquement, pour tout a ∈ , avec fa : x + ax , on obtient observer que h :x
2
2
fa (x + y) = fa (x ) + fa (y) + xy. L’ensemble des solutions du problème est dente et donc, que f est solution de (E) si et
donc constitué de ces fonctions fa , a ∈ , on peut noter qu’il s’agit d’une seulement si g=f ;h est un morphisme du
droite affine. groupe ( ,+) dans lui-même, c’est-à-dire si
et seulement si g est une application linéaire
x ax .

203
Chapitre 4 : Dérivation. Intégration sur un segment

Exercices
E désigne un espace vectoriel normé de dimension finie.

Niveau 1
((Z ((
Ex. 1
; ! et ; !, a < b. Établir que (
( b
f(
( (b ; a )2
M
.
Soit f ∈ C 0 [a, b],
((Z
+
∈ C 0 [a, b],
(( Z
1)
( a ( 4

Montrer que (
( b
i (t)
dt (
( b
2 ) Étudier les cas d’égalité.
( a
f (t )e
( a
f (t )dt .
Ex. 7
Ex. 2
Soit f ∈
;[0, 1], ! positive ou nulle, telle que
Trouver les applications f : ! E continues par

Z 1 Z 1
morceaux et telles que
Z x+a
2 ",
f > 0 et A un polynôme réel tel que A f = 0. a∈ + x∈ , 2af (x ) = f (t )dt .
0 0 x ;a
Montrer que A est le polynôme nul.
Ex. 8
Ex. 3 ; !
Soit f ∈ C 2 [a, b], E , a < b. Montrer que :
1 ) Décomposer en éléments simples la fraction ration- ))Z ))
)) b
b;a; ! )
f (a ) + f (b ) )
nelle :
f (t )dt ;
u n (x ) =
nx
n ;1
.
) a 2 )
x ;1
n
Z 2
dt
(b ; a )3 00 [a,b]
k f k1 .
2 ) En déduire , z∈ fU g. 12
z;e
it
0
Ex. 9
; !
Ex. 4
Soit f ∈ C
; +
, +
!. Soit (a, b) ∈ 2
, a < b et f ∈ C 1 [a, b], E .
1 ) Montrer que pour tout t ∈ [a, b], on a :
On suppose qu’il existe k > 0 tel que x ∈
Z x
+
,
1
Z b
f (t ) = f (x )dx
0 f (x ) k f. b;a

Montrer que f est nulle.


0 Z t
x
a

;a 0
Z b
x;b 0
+ f (x )dx + f (x )dx
b;a b;a
Ex. 5 a t

Soit a un réel tel que ja j < 1 et f : ! E une 2 ) En déduire :


k f (t ) k
application continue par morceaux vérifiant :
Z ax
(1) t ∈ [a, b],
Z b Z b
1
x∈ , f (x ) = f (t )dt .
b;a
k f (x ) kdx + k f 0 (x ) kdx
)) , a + b -))
0 a a
Montrer que f est l’application nulle.
(2) ))f 2 ))
Ex. 6
; !
Soit f ∈ C [a, b], telle que f (a ) = f (b) = 0, a < b.
1 Z b Z a
1 1
On pose M = k f 0 k[a,b] b;a
k f (x ) kdx + k f 0 (x ) kdx .
1 . a 2 b

204
Exercices

Niveau 2
Avec solution détaillée Avec éléments de solution
Ex. 10 Ex. 15
Soit a ∈ "+ et f : ] ; a, a [! continue en 0.
Soit (a, b) ∈ 2
, a < b et f ∈ C 2 [a, b],
; !.
On suppose qu’il existe k ∈]0, 1[ tel que
f (x ) ; f (kx ) On suppose qu’il existe k > 0 tel que :
lim = , ∈ .
x !0 x
x ∈ [a, b], f 00 (x ) k.
Montrer que f est dérivable en 0 avec f 0 (0) = .
1;k Montrer que t ∈ [0, 1],
Ex. 11 k
" et f ∈ C 2 (I, E ). tf (a )+(1 ; t )f (b) ; f (ta +(1 ; t )b) t (1 ; t )(b ; a )2 .
Soit I = [;a, a ] , a ∈
)) + )) 2
1 ) On pose Mk = sup )f (k)
(x )), k = 0, 1 ou 2. Ex. 16
x∈I
Montrer que pour tout x ∈ I : Soit (a, b) ∈ 2
, a < b et f ∈ ([a, b], ).
))f 0(x ))) M0 x + a
2 2
Y" n * +7
a
+
2a
M2 . b;a b;a
Étudier lim 1+ f a+k .
2 ) I est maintenant un intervalle quelconque non vide n !+1 n n
k=1
non réduit à un point. Montrer que si f et f 00 sont
bornées sur I , il en est de même pour f 0 . Ex. 17
p " X 7
3 ) M1 , M2 , M3 étant alors définis comme en 1), mon-
trer que si I = : M1 2 M0 M2 . On pose un,p =
1
;
;1+
k!
n 1
.
1
p
p

n n
Ex. 12
X n
k k
*
k=0
+
Déterminer lim sin sin . 1 ) Évaluer lim lim un,p .
p!+1 n !+1
n !+1
k=1
n n
2
* +
2 ) Évaluer lim lim un,p .
Ex. 13 n !+1 p!+1
1 ) Étudier la suite de terme général :
Z dx Ex. 18
In = .
; ! étant1 donnée,
2
0 + cos nx Pour a et b réels tels que a < b, on pose I = [a, b], et
2) f ∈ C [0,
0
], étudier : soit f et g dans C 0 (I, ) telles que :
Z f (x )
dx . f est décroissante, g(I ) ⊂ [0, 1].
lim
n !+1 0 1 + cos2 nx Z b
Enfin, on pose g.
Ex. 14 ; ! telle que f (0) = 0 et : =

Z Z
a
Soit f ∈ C [0, +1[,
1
b a+
f 0 (x )
*Z + Z
x∈ +,
x
0
2 x
3
1. 1 ) Montrer que
a
fg
a
f (1).

1 ) Montrer que f f .
0 0
2 ) Si g(I )⊂]0, 1[, montrer que (1) devient une égalité
2 ) Dans quels cas y a-t-il égalité ? si et seulement si f est constante.

205
Chapitre 4 : Dérivation. Intégration sur un segment

Niveau 3
Z b
Avec solution détaillée lim
n !+1
f (t ) jsin nt j dt .
a
Ex. 19
Normes de Hölder sur C [a, b],
; ! Avec éléments de solution
Soit (a, b) ∈ 2
; !
tel que a < b, E = C [a, b], , Ex. 21
p ;
Étant donnés f et g dans C 0 [0, 1], "+ , on pose pour
!
p∈]1, +1[ et q =
p;1
.
Z
4Z !
1
n
b
1
p
tout n ∈ , un = fg .
0
On note Np : E ! +
, f jf jp .
a un+1
Étudier la suite de terme général vn = .
un
2 1 p 1 q
1 ) Montrer que ( , ) ∈ +, + . Ex. 22
p q
2
On recherche les applications f ∈ C 0 ( , ) telles que :
((Z
2 ) Montrer que pour tout ( f, g) ∈ E :
(( Z
(( b
f g(
( x∈ , f 2 (x ) = 2
x
f (t )dt (E ).
(a ( N p (f )N p (g ).
0

En déduire que Np est une norme sur E . 1 ) Donner une solution non triviale.

3 ) Montrer que f ∈ E, lim Np ( f ) = k f k1 . 2 ) Soit f une solution sur [0, +1[ pour laquelle il
p!+1 existe x0 ∈ "+ tel que f (x0 ) > 0. Que peut-on dire
Ex. 20 de f sur [x0 , +1[ ? Décrire f sur [0, +1[.
Soit (a, b) ∈ 2
, a < b et f ∈
;[a, b], E!, calculer : 3 ) Décrire toutes les solutions du problème.

206
Exercices

Indications

Ex. 10 Ce n’est pas le meilleur encadrement possible mais il


X
1
+
; ! ; ! suffit.
f (x ) ; f (0) = f k x ;f k
p p+1
x .
p=0 Ex. 17
Ex. 11 2 ) Pour n fixé, développer n un,p .
1 ) Appliquer la formule de Taylor sur [x, a ] et sur Ex. 18
[x, ;a ]. 2 ) Considérer l’ensemble E = fx ∈ I / f (x ) = f (b)g.
2 ) Utiliser le résultat du 1) en distinguant les cas : I
borné, I non majoré, I non minoré. Ex. 19
3 ) Le résultat du 1) est valable sur tout segment 1 ) Utiliser la concavité de n .
[;a, a ]. 3 ) Pour tout > 0, il existe [ , ] ⊂ [a, b], < tel
Ex. 12 que :
Xk n
k
* +
Introduire vn = sin . x ∈ [ , ], jf (x )j k f k[a,b]
1 1;
2
.
2 n
k=1
n
Ex. 20
Ex. 13
Commencer par étudier le cas où f est constante.
1 ) In est constant.
Z ;k ! Approcher f par une suite de fonctions en escalier.
1X
n ;1 f
n Ex. 21
2 ) Considérer Kn = n 2
du .
k=0 0 1 + cos u
; !
L’inégalité de Cauchy-Schwarz donne le sens de variation
de vn .
Ex. 14
,Z - Z x 2 x 1
1 ) Étudier les variations de x f ; 3
f . Remarquer que lim vn = lim unn .
n !+1 n !+1
0 0
2 ) Si f est une solution non nulle, introduire : Ex. 22
a = supfx ∈ +
/ f (x ) = 0 g 2 ) Si f ne s’annule pas sur un intervalle I , elle y est
et étudier la dérivabilité de f en a . dérivable d’après (E ).
Considérer l’ensemble
Ex. 15 "
A = fx ∈[x0 , +1[ / t ∈ x0 , x , f (t )
# ; !g
f x0
Ramener le problème à l’étude des variations d’une fonc-
tion F bien choisie. puis B = fx ∈ " / f (x ) > 0g.
+

Ex. 16 3 ) Remarquer que f est solution sur ] ; 1, 0] si et


1 seulement si g : x ;f (;x ) est solution sur
Montrer que pour jx j < , on a x ; 2x 2 n (1+ x ) x. [0, +1[.
2

207
Chapitre 4 : Dérivation. Intégration sur un segment

Solutions des exercices


Niveau 1
Ex. 1( ((
((Z b
( Z b Z b
Posons ( i (t)
dt ( = r , il existe i (t) i i (t);
( f (t )e
( ∈ tel que f (t )e dt = re donc r = f (t )e dt .

Z Z
a a a

Puisque r est réel, il vient : r = Re


b
f (t )e
i (t);
dt =
b
f (t ) cos
; (t ) ;
!dt , et enfin, f étant positive :
a
Z ( ;
a
!(( dt Z
f (t ) (cos
b b
r (t ) ; f (t )dt .
a a

Ex. 2
; !
Si ai est une subdivision adaptée, il existe a ∈
P #
a ,a
" tel que f (a ) > 0, sinon on aurait Z 1
f = 0.
0 i n i i+1
0 i n ;1 0

Par continuité de f en a , il existe donc aussi b ∈ [0, 1] tel que x ∈ [a, b], f (x ) > 0.
Z 1 Z b Z 1 Z b
2 2 2 2
Puisque A2 f est positive ou nulle sur [0, 1], on a A f A f 0, donc A f = 0 donne A f = 0,
0 a 0 a
et, la fonction A2 f étant continue positive sur [a, b], il vient x ∈ [a, b], A(x )2 f (x ) = 0 donc A(x ) = 0.
Le polynôme A est nul car il admet une infinité de racines.

Ex. 3
2ki
1 ) Les pôles de un (x ) sont les racines n ème de l’unité : k =e n ,0 k n ; 1, et comme un (x ) est de la
P
0 X
n ;1
1
forme , la décomposition s’écrit : un (x ) = . (1)
P x ; k
k=0
1
2 ) Pour z ∈ U , la fonction f : ! , t est continue sur ce qui assure l’existence de :
z;e
it
Z 2
dt
F (z ) = .
z;e
it
0
, 2k -
Calculons F (z ), z ∈ , par la limite d’une somme de Riemann relative à la subdivision .
n
0 k n

2 X
n ;1
1
. D’après (1), on a Sn (z ) =
2 z
n ;1
. D’où :
Soit Sn (z ) =
n 2ki z
n
;1
z;
k=0 e n
(2
F (z ) = lim Sn (z ) = si jz j > 1
z
n !+1
0 si jz j < 1

Ex. 4 Z x
Posons pour tout x ∈ +
, F (x ) = f . La fonction F ainsi définie est positive et de classe C 1 sur .
0
+
, 0 F 0 (x ) kF (x ).
L’hypothèse sur f donne x ∈
En posant G (x ) = F (x )e ; kx
, on voit que G est positive de classe C 1 avec x ∈ + , G 0 (x ) = F 0 (x );kF (x ) e;kx 0.
; !
+
Donc G est positive décroissante et, puisque G (0) = 0, elle est nulle sur et il en est de même pour F , donc aussi
pour f = F 0 .

208
Exercices

Ex. 5
Soit b ∈ "+ . Pour f ∈ ( , ), posons M = k f k[1;b,b] .

En remarquant que pour tout x ∈ [;b, b], [0, ax ] ⊂ [;b, b], on obtient :
((Z ((
x ∈ [;b, b], k f (x ) k (( ax
k f (t ) kdt (( M jax j M j x j,
((Z 0
((
puis k f (x ) k (( ax
M jt j dt (( M
jx j2 .
2
0
jx j n
jx j n
Par récurrence, on obtient n ∈ , x ∈ [;b, b], k f (x ) k M . Donc, puisque est le terme général
n! n!
d’une série convergente, il vient x ∈ [;b, b], k f (x ) k = 0 .
Ceci étant vrai quel que soit b > 0, on en conclut finalement que f = 0.

Ex. 6 Z x Z x
0 0
1 ) Nous avons ici x ∈ I, f (x ) = f (t )dt = f (t )dt d’où jf (x )j (x ; a )M et jf (x )j (b ; x )M .
((Z a
(( Z Z
b

Avec la relation de Chasles, on obtient alors (


( ( b a+b b

( f (t )dt ((
2
j f (t )j dt + jf (t )j dt , d’où :
a a a+b

((Z ( 2

(( f (t )dt ((( Z (t ; a )M dt + Z (b ; t )M dt,


b a+b b
2
( ( a+b
((Z (( * + * + ((Z ((
a a
2

c’est-à-dire (
( b
f (t )dt (
( b;a M b;a M
ou aussi (
2
( (
f (t )dt ( (b ; a )
2 M
.
b
2
( a ( 2 2
+
2 2 ( ( 4 a
Z a+b
2
Z Z a+b
2
Z b b
2 ) L’égalité nécessite jf (t )j dt = (t ; a )M dt et jf (t )dt j = (b ; t )M dt c’est-à-dire :
a a a+b a+b
2 2
Z a+b
2
* + Z b * +
(t ; a )M ; jf (t )j dt = 0 et (b ; t )M ; j f (t )j dt = 0 .
a a+b
2
Les fonctions x (x ; a )M ; jf (x )j et t (b ; x ) M ; jf ( x ) j étant continues positives, ces conditions
donnent :
. a+b
/ .a + b /
x ∈ a,
2
, j f (x )j = (x ; a )M et x∈
2
,b , jf (x )j = (b ; x )M .
Il existe donc ∈ f;1, 1g et ∈ f;1, 1g tels que :
1 2
. a +b
/ .a + b /
f (x ) = 1 (x ; a )M sur a,
2
et f (x ) = 2 (b ; x )M sur 2
,b .

a+b
Si M = 0 il vient f = 0 et si M ≠ 0, la continuité de f en exige = et il existe donc ∈ " ( = "M )
. a +b
/ 2 .a + b / 1 2

tel que f (x ) = (x ; a ) sur a, , f (x ) = (b ; x ) sur ,b .


2 2
Il est clair que pour = 0 le deuxième cas redonne la fonction nulle. D’autre part on vérifie facilement que quel
que soit ∈ , la fonction f définie comme ci-dessus vérifie :
((Z ((
(( b
( b
f (t )dt ( = j j
2
; a2
avec j j = k f 0 kI1 .
( a ( 4

Ces fonctions constituent donc l’ensemble des solutions du cas d’égalité.

209
Chapitre 4 : Dérivation. Intégration sur un segment

Ex. 7
Soit f une solution du problème.
Z x+1
Avec a = 1, on obtient x ∈ , 2f (x ) = f (t )dt , donc f continue par morceaux implique f continue, et f de
x ;1
classe C n implique f de classe C n+1 . En conséquence, on obtient par récurrence que f est de classe C 1 .
En dérivant par rapport à a les deux membres de l’égalité
Z x+a
2af (x ) = f (t )dt ,
x ;a

on obtient successivement 2f (x ) = f (x + a ) + f (x ; a ) et 0 = f 0 (x + a ) ; f 0 (x ; a ). Donc f 0 est constante et il


existe ( , ) ∈ 2 tel que x ∈ , f (x ) = x + .
2
Réciproquement, on vérifie facilement que toute fonction x x+ ( , )∈ est solution du problème. On a ainsi
trouvé l’ensemble de ces solutions.

Ex. 8
Z x
x ;a; !
Soit F : [a, b] ! E, x f (t )dt ; f (x ) + f (a ) .
a 2
Cette fonction F est de classe C 2 sur [a, b] avec :

0
x ∈ [a, b], F (x ) =
1
f (x ) ; f (a ) ; (x
; ; a )f 0 (x )
!
2
1
et F 00 (x ) = ; (x ; a )f 00 (x ).
2
Compte tenu de F (a ) = 0, F 0 (a ) = 0, la formule de Taylor avec reste intégral donne :
Z b
1
Z b
F (b ) = (b ; x )F 00 (x )dx = ; (b ; x )(x ; a )f 00 (x )dx
2 a
)) )) Z
a
b
1 00 [a,b]
et donc k F (b ) k 2
f 1 (b ; x )(x ; a )dx .
" 7
a
Z b
(b ; x )2
b
1
Z b
1
Une intégration par parties fournit (b ; x )(x ; a )dx = ; (x ; a) + (b ; x )2 dx = (b ; a )3 .
a 2 2 a 6
a
1 )
) )
f 00 )1
[a,b]
D’où finalement k F (b ) k 12
ce qui constitue l’inégalité demandée.

Ex. 9
1 ) En intégrant par parties :
Z " 7 t Z Z
t
x;a 0 x;a 1 t
t;a 1 t

b;a
f (x )dx =
b;a
f (x ) ; b;a f (x )dx =
b;a
f (t ) ;
b;a
f (x )dx
a a a
a

Z " 7 b Z Z
b
x;b 0 x;b 1 b
b;t 1 b
f (x )dx = f (x ) ; f (x )dx = f (t ) ; f (x )dx
t b;a b;a b;a t b;a b;a t
t

(( x ; a (( (( x ; b ((
et par addition, on obtient la formule annoncée.

2 ) Pour x ∈ [a, b], on a (( b ; a (( (( b ; a (( 1 et le 1) donne :


1 et

Z Z ((( x ; a (((
b Z t b
(( ((
(( x ; b (( k f 0 (x ) kdx
k f (x ) kdx + ( (
1
k f (t ) k k f 0 (x ) kdx +
b;a a (b ; a ( a t (b ; a (
1
Z Z b b
d’où k f (t ) k k f (x ) kdx + k f 0 (x ) kdx (1)
b;a a a

210
Exercices

. / (( x ; a (( . / (( ((
Pour x ∈ a,
a+b
2
, on a (( b ; a (( 1
2
et pour x ∈
a+b
2
, b , on a
b;x
b;a
(( (( 1
2
,

d’où maintenant :
,a + b- 1
Z b
1
Z b
kf 2
k b;a
k f (x ) kdx + 2 k f 0 (x ) kdx . (2)
a a

Niveau 2
Ex. 10
f (x ) ; f (kx )
L’hypothèse lim = donne l’existence de : ] ; a, a [! , continue en 0 avec (0) = 0 et telle que :
x !0 x
x ∈] ; a, a [, f (x ) ; f (kx ) = x + x (x ).
On en déduit x ∈] ; a, a [, p∈ ,
; ! ;
f k x ;f k
p p+1
!
x = k x +k x
;k x !.
p p
(1)p

Remarquons alors que, f étant continue en 0, on a lim


;
f k
!p+1
x = f (0) ce qui assure la convergence de la série
; ! ; f ;k
de terme général f k p x p+1
! p!+1
x et en sommant les égalités (1), il vient :

x X
1+
;k x !.
f (x ) ; f (0) =
p p
+x k (2)
1;k
p=0

Puisque la fonction est également continue en 0 avec (0) = 0, pour tout > 0, il existe b∈]0, a [ tel que :
t ∈] ; b, b[, j (t )j .
(( 1 ((
((k x (( < b donc (( (
(k x )(
((X k ;k
+
!
x ((
(
Alors pour jx j < b, on a p ∈ , p p
et ((p=0
p p

( 1;k
.

En conséquence, la relation (2) s’écrit :


x
f (x ) ; f (0) = + o (x ),
1;k
d’où la conclusion.
Remarque
La série de fonctions de terme général up : x kp
;k x ! converge normalement donc uniformément sur [;b, b].
p

X 1 +
On peut donc conclure avec le théorème de la limite terme à terme qui donne lim u p (x ) = 0 .
x !0
p=0

Ex. 11
1 ) Soit x ∈ [;a, a ], appliquons la formule de Taylor avec reste intégral d’ordre 2 sur [x, a ] et sur [x, ;a ] :
Z a Z; a
f (a ) = f (x ) + (a ; x )f 0 (x ) + (a ; t )f 00 (t )dt f (;a ) = f (x ) ; (a + x )f 0 (x ) ; (a + t )f 00 (t )dt ,
x
Z a
x
Z x
donc en retranchant membre à membre, 2af 0 (x ) = f (a ) ; f (;a ) ; (a ; t )f 00 (t )dt + (a + t )f 00 (t )dt .
,Z a Z x
x
- ;a

Il reste à majorer : 2 a k f 0 (x ) k 2 M0 + M2 (a ; t )dt + (a + t )dt , c’est-à-dire


x ;a
2 2
M0 a + x
k f 0 (x ) k a
+
2a
M2 .

;a,a] M0
Remarquons qu’il résulte de cette majoration que f 0 est bornée sur [;a, a ] avec M1 = k f 0 k[1 + aM2 .
a

211
Chapitre 4 : Dérivation. Intégration sur un segment

2) Premier cas : supposons I borné.


; +
Si I est un segment : I = [ , ], < , en posant a = , = , J = [;a, a ],
2 2
et g : J ! E, t f ( + t ) on se retrouve dans les conditions du 1).
On a en effet g ∈ C 2(J, E ), avec t ∈ J, g0 (t ) = f 0 ( + t ), g00 (t ) = f 00 ( + t ) donc g et g00 sont bornées sur J avec
M0
k g kJ1 = M0 , k g00 kJ1 = M2 et, d’après le 1), il en résulte que g0 est bornée sur J avec k g0 kJ1
a
+ aM2 ,
M0
donc f 0 est bornée sur I avec k f 0 kI1 = k g0 kJ1 + aM2 .
a
Si I est quelconque, on peut remarquer que f 0 est bornée sur I si et seulement si elle l’est sur :
#
I =] , [, ( = inf I, = sup I ).
; +
On pose maintenant a = , = , J =] ; a, a [ et g : J ! E, t f ( + t ).
2 2
.a .
Pour tout x ∈] , [, on a x ; ∈ J et il existe b ∈ , a tel que x ; ∈ [;b, b] ⊂ J . On se retrouve pour g
2
M0
dans les conditions du 1) sur [;b, b] et on en déduit k f 0 (x ) k + bM2 .
4 b
!
M0
En conséquence, pour tout x ∈] , [, on a k f 0 (x ) k sup + bM2 (il s’agit de la borne supérieure
b
b∈[ a ,a]
2
d’une fonction continue sur un segment).

Deuxième cas : I est non borné.


Si I est non majoré, pour tout x ∈ I , on a [x, x +2]⊂ I et comme ci-dessus, en considérant la fonction t f (x +1+ t ),
on obtient k f 0 (x ) k M0 + M2 .
Si I n’est pas minoré, pour tout x ∈ I , on a [x ; 2, x ] ⊂ I et on obtient de même k f 0 (x ) k M0 + M2 .
3 ) Pour tout x ∈ et tout a > 0, considérons la fonction gx : [;a, a ] ! E, t f (x + t ).
M0 a
Avec k gx k[1;a,a] M0 et k gx00 k[1;a,a] M2 , d’après le 1), on a k gx0 (0) k + M2 , c’est-à-dire
4 ! a 2
M0 a M0 a
k f 0 (x ) k a
+ M2 , et il en résulte
2
k f 0 (x ) k min
a
+
2
M2 .
a∈ !

r
+

M0 a 2 M0
L’étude des variations de :a + M2 sur ]0, +1[ montre que atteint son minimum en a =
4r ! p a 2
p2M M
M2
2 M0
et avec = 2M M 0 2, on en déduit M1 = k f 0 k1 0 2.
M2

Ex. 12
((Z ((
L’inégalité de Taylor-Lagrange donne pour tout x réel : jsin x ; xj (( x
jx ; t j dt (( c’est-à-dire jsin x ; x j
x2
2
.
0
X n
k k Xk n
k
.
Posons un = sin sin 2
et vn = 2
sin
n n n n
k=1 k=1
X
n
k
2
k X n
1 1
D’après la remarque initiale, on obtient jun ; vn j 4
sin 2
= , d’où lim un ; vn = 0.
2n n 2n 2n n !+1
k=1 k=1
Pour vn , on reconnaı̂t une somme de Riemann, et finalement :
Z 1
lim un = lim vn = t sin t dt = sin 1 ; cos 1.
n !+1 n !+1 0

212
Exercices

Ex. 13
1
Z n
dt 1
1 ) Le changement de variable défini par t = nx donne In = et, la fonction :t
n 1 + cos2 t
Z n Z Z 0 1 + cos2 t
dt
étant -périodique, on a =n donc In = .
1 + cos2 t
; !
Ainsi la suite I est constante.
0 0 0
n

Pour effectuer le calcul de cette constante, remarquons d’abord que la -périodicité et la parité de donnent :
Z 2
Z 2
In = =2 ,
;2 0

Z x Z 2
; dt
et puisque la fonction x est continue sur , on a aussi In = 2 lim .
!0 0 1 + cos2 t
/ . . /
0 >0

Pour ∈ 0,
2
, la fonction tangente induit une bijection de classe C 1
de 0,
2
; sur [0, cotan ]. Le

changement de variable défini par u = tan t donne donc


Z " 7 cotan
cotan
du p u
In = 2 lim soit In = 2 lim Arctan p = p .
!0 0
>0
2 + u2 !0
>0
2 2
0

Remarque : après avoir étudié l’intégration sur un intervalle quelconque (cf. chap. 6), on pourra écrire directement :
Z 2 dt
Z +1
du
= .
2
1 + cos t 2 + u2
*u + k +
0 0

Z f (x ) 1 XZ
n ;1 f
n
2 ) En opérant comme précédemment, on obtient Jn = dx = du .
0 1 + cos2 nx n
k=0 0 1 + cos2 u
;k !
1 XZ
n ;1 f
n p
X 4k !
n ;1
Posons alors Kn = du . D’après le 1), on a Kn = f donc, en recon-
n 1 + cos2 u n 2 n
k=0 0

1
Z k=0

naissant une somme de Riemann, il vient lim Kn = p f.


n !+1 2
*u + k + *k +
0

1X
Zn ;1 f
n
;f n
Formons maintenant Jn ; Kn =
n 2
du , par uniforme continuité de f sur
k=0 0 1 + cos u
[0, ], pour tout > 0, il existe n0 ∈ tel que :
(( * u + k + * k +((
u ∈ [0, ], k ∈ [[ 0, n ; 1 ]], n n0 ) ((f n ; f n (( ,

XZ
n ;1
du
et il vient donc jJn ; Kn j n
p .
0 1 + cos2 u 2
k=0
1
Z
On en déduit lim Jn lim Jn = p
; Kn = 0 et donc n! f.
n !+1 +1 2 0

Ex. 14
,Z - Z x 2 x
1 ) Posons F (x ) = f ; f 3 , x ∈ [0, +1[.
0 0
Z x
On a F (0) = 0 et F dérivable sur [0, +1[ : x ∈ [0, +1[, F 0 (x ) = f (x )g(x ) avec g(x ) = 2 f ; f 2 (x ).
0

213
Chapitre 4 : Dérivation. Intégration sur un segment

La fonction g ainsi définie est, elle aussi, dérivable sur [0, +1[ avec g0 (x ) = 2f (x ) 1 ; f 0 (x ) .
; !
La positivité de f 0 donne que f est croissante sur [0, +1[ et, puisque f (0) = 0, on a x ∈ [0, +1[, f (x ) 0.
Alors, en tenant compte de f 0 (x ) 1, on obtient x ∈ [0, +1[, g0 (x ) 0, donc g est croissante et, g(0) = 0
donne x ∈ [0, +1[, g(x ) 0.
Finalement F 0 est positive sur +
et, avec F (0) = 0, on conclut à x ∈ [0, +1[, F (x ) 0 ce qui donne
l’inégalité annoncée.
,Z - Z x 2 x
x ∈ [0, +1[,
3
2 ) Supposons maintenant f = f (E ).
0 0
+
, et la fonction identité sur + : x x .
Deux solutions évidentes sont fournies par la fonction nulle sur
"
Soit f une solution non nulle de (E ). Il existe x0 ∈ + tel que f (x0 ) > 0 et, f étant croissante, on a
x ∈ [x0 , +1[, f (x ) > 0. Ainsi l’ensemble fx ∈ + /f (x ) = 0g est majoré non vide (car il contient 0),
donc il existe a ∈ + , a = supfx ∈ + /f (x ) = 0g.
Supposons a > 0. Par continuité on a f (a ) = 0 et, f étant croisssante, x ∈ [0, a ], f (x ) = 0 donc :
f 0 (a ) = fg0 (a ) = 0.
Par ailleurs F nulle sur [a, +1[ et f (x ) > 0 sur ]a, +1[ donne successivement : x ∈]a, +1[, g(x ) = 0 et
f 0 (x ) = 1. Donc, par continuité de f 0 en a , f 0 (a ) = 1 ce qui est contradictoire avec le résultat précédent.
On en conclut que a = 0 d’où x ∈]0, +1[, f (x ) > 0, g(x ) = 0, f 0 (x ) = 1 et finalement f (x ) = x .
L’égalité (E ) est donc réalisée uniquement pour la fonction nulle ou la fonction identité.

Ex. 15
k
Introduisons la fonction définie sur [0, 1] par F (t ) = tf (a ) + (1 ; t )f (b) ; f (ta + (1 ; t )b) ; t (1 ; t )(b ; a )2 .
2
L’hypothèse x ∈ [a, b], f 00 (x ) k donne que F 00 est négative sur [0, 1], donc F 0 est décroissante.
Toujours avec cette hypothèse et la formule de Taylor avec reste intégral, on obtient :
Z b ; ! Z b ; !
F 0 (0) = (t ; a ) f 00 (t ) ; k dt 0 et F 0 (1) = ; (b ; t ) f 00 (t ) ; k dt 0.
a a
En conséquence, d’après le théorème des valeurs intermédiaires, il existe ∈ [0, 1] tel que F 0 ( ) = 0, la fonction F
est croissante sur [0, ] et décroissante sur [ , 1]. La conclusion résulte alors de F (0) = F (1) = 0.

Ex. 16
Notons un le terme général de la suite proposée, f est bornée donc, pour n assez grand, on a :
b;a b;a
* +
1+ f a+k >0
n n

X 4 +!
et on peut définir la suite de terme général :
n
b;a * b;a
vn = n un = n 1+ f a +k .
n n
k=1
Avec, par exemple, l’inégalité de Taylor-Lagrange ou la formule de Taylor avec reste intégral, on obtient une minoration
1
de n (1 + x ) valable pour jx j < : x ; 2x 2 n (1 + x ), d’où, compte tenu de l’inégalité de convexité n (1 + x ) x,
2
il vient pour n assez grand :
b;a X*n
b;a + (b ; a )2 X *
n
b;a + b;a X* n
b;a +
n
f a+k ;2 2
f
2
a+k vn f a +k .
n n n n n
(( * b ; a +((
k=1 k=1
X *
k=1
+
En majorant ((f a + k (( par k f k1
n
[a,b] 1 2 b;a
, on montre que lim f a+k = 0, et comme
n n !+1 2 n
Z
n k=1
4Z !
b;a X * b ;a+
n b b
lim f a+k = f , on trouve finalement lim un = exp f .
n !+1 n n a n !+1 a
k=1

214
Exercices

Ex. 17
1 X*
n ;1
k + 1 Z 1 1 p
, p+1 -
1 ) Pour p ∈ " fixé, on a = lim 1+
p
= (1 + x ) p dx = 2 p ;1 .
p
n !+1 n n p+1
, * +- , -
0
*1+
k=0
p+1 p+1
n2 1 2 n2
Avec les développements limités 2 p =2 1+
p
+o
p
, n 2 p ;1 =
p
+o
p
, on

4
= 2 n 2 ; 1 d’où
p
obtient lim p n p lim p = .
p!+1 p!+1 e
Z x
2 ) Pour x > 0, la formule de Taylor avec reste intégral donne ex = 1 + x + (x ; t )et dt donc :
0
2
x
ex = 1 + x + R (x ) avec 0 R (x ) ex .
2

" , k ∈ [[ 0, n ",
* k
+ 1
p 1 * k
+ 1
On en déduit pour n ∈ ; 1 ]] et p ∈ 1+ = 1+ n 1+ + 2 r (n, k ) avec
" X *
n ;1
n
+ 7 p n p
1 k 1
0 r (n, k ) 1, puis n un,p = p n 1 + n 1+ + Rn avec 0 Rn 1.
np n p
2
k=0

1 X *
n ;1
k +
Il en résulte, pour n fixé, n = lim n un,p = n 1+ .
p!+1 n n

+ Z
k=0

1 X *
n ;1
k 1
4
On a ensuite lim n 1+ = n (1 + x )dx = 2 n 2 ; 1, donc lim n = .
n !+1 n n 0 n !+1 e
k=0

Ex. 18 Z x
1 ) La question se ramène à une étude de variation : on définit G ∈ C (I, ) par G (x ) = 1
g.
a
L’hypothèse sur g donne x ∈ I, 0 G (x ) x ;a donc [a, a + G (x )] ⊂ I .
Z a+G(x) Z x
On peut donc ensuite définir F ∈ C 1 (I, ) par F (x ) = f ; fg.
a a
La décroissance de f et la positivité de g avec de plus a + G (x ) x donnent alors :
h; ! ; f (x )ig(x )
x ∈ I, F 0 (x ) = f (a + g(x ) 0.

F étant croissante avec F (a ) = 0, il vient enfin F (b) 0 ce qui est exactement l’inégalité (1).
2 ) Si f est constante, il est clair que (1) se réduit à une égalité.
Réciproquement, l’égalité dans (1) donne que F 0 est nulle sur I , et puisque g ne s’annule pas, on a :
;
x ∈ I, f a + G (x )
! ; f (x ) = 0 (2)
Avec la décroissance de f , la condition (2) donne que pour tout x ∈ I , f est constante sur [a + G (x ), x ] (3).
On considère alors E = fx ∈ I/f (x ) = f (b)g.
Cet ensemble est non vide, minoré par a il admet donc une borne inférieure c ∈ I , et puisque f est continue, c
appartient à E .
;
En supposant c > a , on obtient a + G (c ) < c et d’après (2) f a + G (c ) = f (c ) = f (b). C’est contradictoire
!
avec la définition de c , donc c = a et finalement f est constante sur [a, b].

215
Chapitre 4 : Dérivation. Intégration sur un segment

Niveau 3
Ex. 19
1 ) La propriété est évidente lorsque ou est nul.
1 1
Si > 0 et > 0, la fonction n étant concave sur ]0, +1[, en remarquant que + = 1, il vient :
p q
*1 p 1 q
+ 1 1
n + n p+ n q = n( ).
p q p q
2) Ici encore l’inégalité est évidente lorsque f ou g est nulle.
On suppose maintenant f ≠ 0 et g ≠ 0 alors les fonctions jf jp et jgjq étant continues positives, on a Np (f ) > 0
et Np (g) > 0 et le 1) donne pour tout x ∈ [a, b] :
(( f (x ) g(x ) (( 1 , ((f (x )(( - p , jg(x )j - q
(( N (f ) . N (g) (( p N (f )
p q p
+
1
q N q (g )
.
((Z ( Z Z
( g (( b b
jf j p b
jgjp
En intégrant sur [a, b], on en déduit : (( N (f ) . N (g) ((
f 1
p N p (f )
p +
1
q a N q (g ) q =
1
p
+
1
q
= 1,
((Z (( a p q a

(( f g(( N (f )N (g).
b
d’où la conclusion :
( ( a
p q

Nous venons de démontrer que f ≠ 0 donne Np (f ) > 0. D’autre part il est évident que quel que soit
∈ , Np ( f ) = j j Np (f ). Il reste donc à vérifier l’inégalité triangulaire pour affirmer que Np est une norme
sur C ([a, b], ).
Z b Z b Z b
En écrivant Np (f + g)p = jf + g jp jf j jf + gjp;1 + j g j jf + gjp;1 , l’inégalité du 2) donne :
a a a
4Z b
! 1
q
4Z b
! 1
q
(p;1)q (p;1)q
N p (f + g ) p
N p (f ) jf + gj + N p (g ) jf + gj ,
a a
* + p
c’est-à-dire Np (f + g)p N p (f ) + N p (g ) N p (f + g ) q (car (p ; 1)q = p).
On en déduit finalement :
p
p;
N p (f ) + N p (g ) N p (f + g ) q = N p (f + g ).
3 ) Puisque f est continue sur [a, b], il existe c ∈ [a, b] tel que f (c ) = k f k[a,b] et, pour tout > 0, il existe
* + 1

[ , ] ⊂ [a, b], < tel que x ∈ [ , ], jf (x )j j f (c )j 1; .


2
1 * + 1
" tel
On obtient alors Np (f ) k f k[a,b]
1 ( ; )p 1 ;
2
et, puisque lim (
p!+1
; ) p = 1, il existe p0 ∈
que :
p p0 ) Np (f ) k f k[a,b]
1 (1 ; ).
Comme d’autre part il est clair que Np (f ) k f k1 , on a finalement :
[a,b]

", p p0 ) k f k[a,b]
1 (1 ; ) Np (f ) k f k1
[a,b]
> 0, p0 ∈
d’où : lim Np (f ) = k f k[a,b]
1 .
n !+1

Ex. 20
On commence par le cas où f est constante réelle égale à 1. Il s’agit alors d’étudier la suite de terme général :
Z b
1
Z nb
un = jsin nt j dt = n
jsin x j dx .
a na

216
Exercices

* na + * nb +
En posant p = E et q = E , où E désigne la fonction «partie entière », on obtient :
Z nb Z (p+1) Z nb ; Z
X
q 1 (k+1)
jsin x j dx = jsin x j dx + jsin x j dx + jsin x j dx
na na q k=p+1 k

Z (p+1) Z nb ; Z
X
q 1
= jsin x j dx + jsin x j dx + sin x dx
na q k=p+1 0
Z (p+1) Z nb
= jsin x j dx + jsin x j dx + 2(q ; p ; 1).
na q
Les deux premières intégrales sont majorées par et avec l’encadrement :
n (b ; a ) n (b ; a )
;1 q;p + 1,

b;a
on en déduit lim un = 2 .
n !+1
Dans le cas d’une fonction en escalier, ai
; ! étant une subdivision adaptée, on écrit :
0 i p
Z b X Z
p;1 ai+1
un = f (t ) jsin nt j dt = i jsin nt j dt
a i=0 ai

où i est la valeur constante prise par f sur ]ai , ai+1 [.


Compte tenu de l’étude du cas des fonctions constantes, on en déduit :
2 X ;
p;1
!= 2Z b
lim un = a i i+1 ; ai f.
n !+1 a
i=0

Dans le cas général, pour tout > 0, il existe : [a, b] ! E , en escalier, et telle que k f ; k[a,b]
1 .
b;a
Z b
Avec un = f (t ) jsin nt j dt , en écrivant :

2
Z b
a
Z * b + Z b
2
Z b
2 *Z b +
un ; f = f (t ) ; (t ) jsin nt j dt + (t ) jsin nt j dt ; (t )dt + (t ) ; f (t ) dt ,
a a a a a
on obtient : (( Z ((( ((Z Z ((
((u ;
2
f(
b
+(
( b
(t ) jsin nt j dt ;
2 b
(
(t )dt (.
( n
(
a
2
( a a (
((Z
L’étude du cas des fonctions en escalier, montre alors l’existence de n0 ∈
Z ((
tel que :

n n ) (
( b
(t ) jsin nt j dt ;
2 b
(t )dt (
(
( 0
( .
(( a
Z (((
a

, n n ) (u
( ;
2
f(
b
Finalement : > 0 , n0 ∈
( 0 n
( 3 , d’où la conclusion :

Z Z
a
b b
2
lim f (t ) jsin nt j dt = f.
n !+1 a a

217
Chapitre 4 : Dérivation. Intégration sur un segment

Ex. 21
Il est clair que pour tout n ∈ , un > 0.
2 un+1 un+2
L’inégalité de Cauchy-Schwarz donne un+1 un+2 un c’est-à-dire : la suite (vn ) est croissante, elle
un un+1
est donc convergente dans "+ ∪ f+1g.
1
Posons L = lim vn , le théorème de Cesaro montre que l’on a aussi L = lim unn .
Z! 1
n +
1 1 1
n !+1

Or de un = n
fg , on déduit unn k f k1 k g k1
n
et donc L k g k1 : L est fini.
0
La continuité et la positivité de g sur [0, 1] donne l’existence de x0 ∈ [0, 1] tel que k g k1 = g(x0 ) et pour tout > 0,
il existe (a, b) ∈ [0, 1]2 , a < b tel que x ∈ [a, b], k g k1 ; g ( x ) k g k1 .
1 * + 1
Z b
On en déduit unn k g k1 ; A n où on a posé A = f , puis en passant à la limite : L k g k1 ; .
a
En conclusion, on a L = k g k1 .

Ex. 22
1) x x est solution.
sZ x
2 ) Il existe > 0 tel que x ∈]x0 ; , x0 + [, f (x ) > 0 et donc f (x ) = 2 f.
0
En conséquence f est dérivable sur ]x0 ; , x0 + [ et en dérivant les deux membres de (E ), il vient :
#
x ∈ x0 ; , x0 +
", 2 f (x )f 0 (x ) = 2 f (x )
d’où f 0 (x ) = 1 car f ne s’annule pas.
Il en résulte que x ∈ x0 ; , x0 +
# ", f (x ) f ;x ! puis que l’ensemble :
" " " # %
0

A = igfx ∈ x , +1 / t ∈ x , x , f (t ) f (x ) ,
" "
0 0 0

est non majoré, et qu’il est donc égal à x , +1 . 0

Ainsi f est strictement positive sur cet intervalle, puis comme ci-dessus on en déduit x ∈ x0 , +1 , f 0 (x ) = 1
" "
; !
d’où aussi f (x ) = f x0 + x ; x0 .
$ %
Posons alors B = x ∈ "+ / f (x ) > 0 . D’après ce qui précède, B est un intervalle minoré par 0 et non majoré.
En posant a = inf B, deux cas se présentent :
si a = 0 on a f (a ) = 0 d’après l’équation (E ) et, x ∈ [0, +1[, f (x ) = x ,
Z a
si a > 0 la continuité de f en a montre que l’on a encore f (a ) = 0, puis la relation f (t )dt = 0 avec f
0
continue négative sur [0, a ] donne que f est identiquement nulle sur [0, a ]. Alors f est définie par f (x ) = 0 pour
0 x a et f (x ) = x ; a pour x a .
3 ) Remarquons d’abord que f est solution sur ] ; 1, 0] si et seulement si g : x ;f (;x ) est solution sur
[0, +1[.
Si f est une solution telle que x ∈ +, f (x ) 0, l’équation (E ) donne x ∈ +, f 2 (x ) 0 donc f (x ) = 0 :
f est identiquement nulle sur + .
On est alors en mesure de donner les quatre types de solutions sur :
f = 0,
f (x ) = 0 sur ] ; 1, a ], f (x ) = x ; a sur [a, +1[ (a 0),
f (x ) = x ; b sur ] ; 1, b], f (x ) = 0 sur [b, +1[, (b 0),
f (x ) = x ; b sur ] ; 1, b], f (x ) = 0 sur [b, a ], f (x ) = x ; a sur [a, +1[ (b 0 a.

218
CHAPITRE

5 Séries entières

A. Définition – Rayon de convergence . . .


. . . . . . . . . . . . . . . 220
1. Opérations algèbriques sur les séries entières .
. . . . . . . . . . . . . . . 220
2. Rayon de convergence . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 220
3. Calcul du rayon de convergence . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 222
4. Opérations algèbriques et rayon de convergence . . . . . . . . . . . . . . . 223
B. Convergence uniforme – Continuité de la somme . . . . . . . . . . . 225
1. Étude dans le disque ouvert de convergence . . . . . . . . . . . . . . . . 225
2. Étude sur le bord du disque de convergence . . . . . . . . . . . . . . . . 225
C. Séries entières d’une variable réelle – Intégration – Dérivation
. . . . . 226
1. Intégration . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 226
2. Dérivation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 228
D. Développement en série entière . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 229
1. Fonctions développables . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 229
2. Développement des fonctions de dans . . . . . . . . . . . . . . . . . 230
3. Développements obtenus par la formule de Mac Laurin . . . . . . . . . . . . 231
4. Autres méthodes de développement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 232
5. Sommation des séries entières . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 235
E. Fonctions usuelles d’une variable complexe . . . . . . . . . . . . . . 236
1. La fonction exponentielle complexe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 236
2. Fonctions circulaires et hyperboliques complexes . . . . . . . . . . . . . . . 239
F. Exponentielle d’un endomorphisme, d’une matrice . . . . . . . . . . . 241
Méthodes : L’essentiel ; mise en œuvre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 244
Énoncés des exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 257
Solutions des exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 263

219
Chapitre 5 : Séries entières

On rappelle que le symbole désigne ou .

A. Définition – Rayon de convergence


Définition 1
✎ (1) Le qualificatif
«entière» provient du fait P ; !
Une série entière ✎ (1) d’une variable complexe (resp. d’une variable réelle) est une série de
fonctions un pour laquelle il existe une suite complexe an telle que chaque un (n ∈ )
que chaque un est propor-
soit définie par un : ! , z an z n (resp. un : ! , x an x n ).
tionnelle à la fonction
«puissance entière» z zn .
Une telle série sera notée abusivement
Pa z n
n
. ✎ (2)
(2)
✎ Cette notation est
dangeureuse ! En effet, elle
P
peut aussi bien désigner la
Remarque
Dans le cas d’une variable réelle, si la suite an
; ! est réelle, on obtient une série entière
série entière un , avec
un :z an z n , que la série
réelle d’une variable réelle.
complexe de terme général
an z n , avec z fixé dans .
Exemples
Pz n
: n ∈ , an = 1 .
Pz 2n+1
: n ∈ , a2n = 0, a2n+1 = 1.
X n

n (n
z
; 1) : a0 = a1 = 0 , n ∈ f0, 1g, an = n (n1; 1) .
n 2

1. Opérations algébriques sur les séries entières


P P
;aLa+somme ! P P P ; !
n n
de deux séries entières a z et b z est la série entière associée à la suite
n n
n n n
: a z + b z = a +b z .
n b
n n
P a z par un scalaire ∈ est la série entière associée à
n n n

; ! P P ; a !z .
n
Le produit d’une série entière n
n n
la suite : a z =
a n
Pn
P n
n
Le produit de deux séries entières a z et b z est la série entière associée à la suite
n n
n

; ! X n
cn avec n ∈ , cn = ak bn ;k :
k=0
0 !
;P a z !;P b z ! = P X a b z
n n
n
n
. ✎ (3)
(3)
n n k n k ;
✎ On retrouve la produit k=0
de Cauchy introduit dans le
chapitre 2.
L’ensemble des séries entières d’une variable complexe (resp. réelle) est, pour ces trois lois, une
-algèbre commutative.
Le sous-ensemble formé des séries entières réelles d’une variable réelle, est une -algèbre
commutative.

2. Rayon de convergence
P Définition 2
n
✎ (4) Tout intervalle I non
Soit n
$ %
a z une série entière d’une variable complexe ou réelle.
P
L’ensemble I = r ∈ / ja j r converge est un intervalle de
n
contenant 0.
vide de admet une borne
supérieure dans .
+ n

La borne supérieure de I , dans , est appelée rayon de convergence de


+
Pa z n
n
. ✎ (4)
Si I est majoré, est réel.
Si I est non majoré, alors
=+ .1

220
Définition – Rayon de convergence

☞ I est non vide car 0 ∈ I .


Si r est dans I , on a [0, r ] ⊂ I , donc I est bien un intervalle de + contenant 0.

Remarques
(5) Tout les cas de figure sont a priori possibles pour l’intervalle I . Plus précisément, celui-ci
✎ On retiendra pour
que celui-ci peut : peut être de l’une quelconques des formes suivantes : ✎ (5)
– être fini ou infini,
– appartenir ou ne pas appar- f gP
I = 0 . Dans ce cas, le rayon de convergence est nul : = 0.
tenir à I .
Exemple : nn zn .
2
Pour tout r > 0, avec vn = n n r n , on a vn > 2n dès que n > ,
donc lim vn = +1 et
Pv est a fortiori divergente.
r

n !+1 n

I = [0, + 1[. Dans ce cas, le rayon de convergence est infini : =+ 1.


Exemple :
Pz n
.
n!

Pour tout r > 0, avec vn =


r
n
, on a lim
vn+1
= 0, donc
Pv converge.
P z!. 1
n
n! n + vn
"+ . n
I = [0, [ ,
La série géométrique
Pr∈ Exemple :
n
,r ∈ +, converge si et seulement si r < 1, donc I = [0, 1[
et = 1.
"+ . Xz n
.
I = [0, ], ∈ Exemple : 2
n 1
n

Pour tout r > 1, avec vn =


r
n
on a lim vn = +1, donc
Pv
2, n !+1 n diverge.
n

Pour tout r ∈ [0, 1], on a vn


1 Pv
2, donc n converge. Ainsi, I = [0, 1] et = 1.
n

Soit
P Définition 3
n
a z une série entière d’une variable complexe (resp. réelle) de rayon de conver-
n
gence .
$
L’ensemble D = z ∈ / jz j <
% (resp. D = $z ∈ / jzj < % =] ; , [) est appelé
✎ (6) On notera que D est disque ouvert (resp. intervalle ouvert) de convergence. ✎ (6)
vide lorsque = 0.

Soit
Pa z n
n
une série entière d’une variable complexe ou réelle et son rayon de convergence :

✎ (7) Pour z∈D , on a La série


Pa z
Théorème 1
n
n
est absolument convergente pour tout z ∈ D . ✎ (7)
jj jj
z < donc z ∈I .

Théorème 2
Lemme d’Abel
Soit r0 > 0 ; si la suite jan j r0n
; !
P jan j r n est convergente.
n∈
est majorée, alors, quel que soit r ∈ [0, r0 [, la série

☞ S’il existe A > 0 tel que n ∈ , jan j r0n A, alors :


,r- n
r ∈ [0, r0 [, n ∈ j j
, an r n
A
r0
et la convergence de la série
P ja j r n
n
(à termes réels positifs) résulte de celle de la série
r
géométrique de raison < 1 et du critère de domination.
r0

221
Chapitre 5 : Séries entières

Théorème 3
Pour tout z ∈ , (resp. z ∈ ), tel que jz j > , la suite (an z n )n∈ est non bornée, donc la
P
série an z n est grossièrement divergente.

☞ Soit z ∈ tel que jz j > et r ∈ + tel que < r < jz j.


P
;( (!
Par définition de , la série jan j r n est divergente.
Supposons que la suite (a z ( n
P n soit majorée alors, d’après le lemme d’Abel, la série
n∈
jan j r serait convergente ce qui est exclu. La conclusion en résulte.
n

3. Calcul du rayon de convergence

Soit
PThéorème 4
n
a z une série entière d’une variable complexe ou réelle. Son rayon de convergence
n
est défini par :
$ jzj , z ∈ , P ja j jzj converge%,
Remarque : le rayon de
P
convergence d’une série en-
a) = sup n

$ P a z converge%,
tière an z n , dont tous n

= sup jz j , z ∈ ,
les coefficients ak sont nuls n
b)
$ ; ! est bornée%,
à partir d’un certain rang p, n
1
= sup jz j , z ∈ , a z
est + . n
Dans ce cas, la suite des c) n
sommes partielles est cons-
tante à partir du rang p : d)
$
= sup jz j , z ∈ , lim a z = 0 .
% n∈
n
n p, n !+1 n

X p
☞ a) par définition de .
P a z converge donc lim a z = 0 et ;a z ! est
ak z k ,
b), c) et d) Pour jz j < ,
Sn (z)= n n n
k=0
on dit qu’il s’agit d’une sé-
; ! est non bornée donc! cette
bornée. Pour jz j > , a z n
n
1 n +
n n n∈

rie entière polynôme. P an z n diverge.


n n∈
suite ne tend pas vers 0 et

Corollaire 1

Soit
P
an z n et
P
Rayon de convergence et relations de comparaison
bn z n deux séries entières d’une variable complexe ou réelle et de rayons
de convergence respectifs 1 et 2 .
; !
a ) Si an = O bn quand n ! +1, alors .
1 2
(8)
✎ Cependant, les compor- b ) Si an bn quand n ! +1, alors 1 = 2 . ✎ (8)
tements au bord du disque
(ou intervalle) de conver-
gence peuvent être diffé-
✎ (9) On notera bien qu’il ne
rents. PThéorème n
5

s’agit pas là que d’un cas par-


Soit
(( a ((
a z une série entière d’une variable complexe ou réelle et son rayon de convergence.
n

Si le rapport (( ( admet quand n tend vers +1 une limite dans , ✎ en posant


ticulier. On peut trouver de
a (
n+1 (9)
nombreux exemples de séries +
n
entières qui ne rentrent pas
1
dans ce cadre. Voir Exemple 1,
c) ou d).
par convention
0
=+ 1 et +11 = 0, on a =
1
.

☞ On utilise le critère de d’Alembert.

Si ∈ "+ , pour tout r ∈ "+ on a jan+1 j r n+1


lim = r donc, pour r <
1
,
P ja j r n
n !+1 ja n j r n n

converge et pour r >


1
,
P ja j r n
n
diverge, ce qui prouve que =
1
.

Si = 0, pour tout r ∈ "+ on a lim


jan+1 j r n+1 = 0 donc P ja j r n converge et = +1.
n !+1 j an j r n n

"+ on a lim jan+1 j r n = +1 donc X jan j r n diverge


n+1
Si =+ 1, pour tout r ∈ n !+1 ja n j r
et = 0.

222
Définition – Rayon de convergence

Exemple 1 Déterminer le rayon de convergence de la série


Pa z n
n
dans les cas suivants :
,n ; 1- n2
a ) an = , (n 1) ;
n

b ) an = 2n
pn! , (n 1) ;
2 (2n )!
n
c ) an = tan , (n 0) ;
7
sin n
d ) an = , (n 1).
n
".
On pose un = an z n , vn = un
, j 1j- où z;∈ !
a ) n vn = n n jz j + n 2 n 1 ;
n
=n j j ; 1 ; 21 + o(1).
n z

Ainsi, un tend vers 0 si et seulement si jz j < e donc = e.

b)
vn+1
vn
= p (n + 1) jzj , !lim1 vv = j8zj , donc n+1
= 8.
(( n ((
4 (2n + 1)(2n + 2) n + n

c ) Quand n décrit , ((tan ( prend quatre valeurs distinctes : 2 3


7 (
0, tan , tan , tan .
7 7 7

Donc n ∈ , 0 jun j jzjn tan 37 et


n
lim un = 0 pour tout z ∈
! +1
tel que jz j < 1.

D’autre part, pour jz j = 1, ju7n+1 j = tan ne tend pas vers 0 quand n tend vers +1,
7 n o
donc un ne tend pas vers 0. En conclusion, = sup jz j / z ∈ , lim an z = 0
!+1
n
= 1.
((z ((
n
n

d ) On a 0 vn
n
donc jzj < 1 donne
n
lim vn = 0.
! +1

Pour jz j > 1, on a lim


j z jn
1 et, d’autre part, on sait que la suite n
=+ sin n ne
n !+1 n
, jsin nj ((zn (( -
converge pas vers 0, il en est donc de même pour .
n
n o n∈ !

Ainsi, = sup jzj / z ∈ , lim an z = 0


n !+1
n
= 1.

4. Opérations algèbriques et rayon de convergence

(10) Soit
PThéorèmeP6
an z n et bn z n deux séries entières d’une variable complexe - ou réelle - de rayon
✎ Dans le cas où
= 2,
le rayon de la sé- de convergence respectifs 1 et 2 . Alors :
P ;a !
1
rie somme peut être tel que
> 1.

Par exemple,
P* + 1 +1 z n
a ) Le rayon de convergence de la série somme
; n + bn z n vérifie :

P* +
n! lorsque 1 ≠ 2 : = inf 1 , 2 big),

et 1
n!
;1 n
z ont le lorsque 1 = 2 :
; 1.
!.
même rayon de convergence Donc, dans tous les cas, inf 1, 2 ✎ (10)

f0g, P an zn P
égal à 1 et la série somme
a un rayon de convergence b ) Pour tout ∈ et an z n ont le même rayon de convergence.

0 de la série produit P cn z n , cn = X ak bn;k vérifie :


infini. n
✎ (11) Là aussi, l’inégalité c ) Le rayon de convergence
peut être stricte. Par exemple,
le produit des deux séries en-
;P
tières 1 z (série entière poly- 0 inf
; !. ✎ (11)
k=0

1, 2
nôme) et z n est 1. Et on a
1=+ 1, 2 = 1, 0 = + . 1

223
Chapitre 5 : Séries entières

☞ a ) Pour z ∈ , tel que jz j < inf


; !, P ;a !
+ bn z n est absolument convergente
comme somme de deux séries absolument convergentes. Donc
1, 2 n
inf
; !.
1, 2

jj P ;a !
+ bn z n est divergente comme somme
Si 1 < 2 , pour z ∈ , tel que 1 < z < 2 ,
d’une série convergente et d’une série divergente. Donc, dans ce cas,
n
= inf
; !.
1, 2

b ) La multiplication par un scalaire non nul ne modifie pas la nature d’une série numérique.

c ) Même raisonnement qu’en a) en utilisant que le produit de Cauchy de deux séries


absolument convergentes est absolument convergent. (Cf. chapitre 2, théorème 25.)

Corollaire 1

Si = et si les suites an
; ! et ;b ! n sont telles que n ∈ , an bn = 0, alors la série
1 2
(12) (12)
✎ Dans cette situation, somme a pour rayon = = 2. ✎
P Ples sériessont
1
nous dirons que

;ja j r ! est non majorée.


an z net bn z n
disjointes : si an est non
☞ Pour r > 1, la suite n
n
nul, bn est nul et récipro-
quement.
Or, dans ce cas, jan + bn j = jan j + jbn j, donc jan + bn j r n est non majorée, et on en
; !
déduit 1 . On conclut avec le théorème 6 a).

(( (( (( ((
Exemple 2
Pa z n
lim (
(a 2n (( = 1 , lim (
(a 2n+1 (( = 2.
Soit n une série entière telle que
n !+ 1 (a 2n+1 ( n ! 1 (a
+ 2n+2 (
Calculer son rayon de convergence.
(( (( (( ((
lim (
(a 2n (( = lim (
(a 2n+1 (( = 2, on déduit que les deux séries :
De
n ! 1 (a
+ 2n+2 ( n ! 1 (a
+ 2n+3 (
Pa 2n
z et
Pa z 2n+1
2n 2n+1
p
ont le même rayon de convergence égal à 2.
Pa z n
n
étant somme de ces deux séries disjointes, on a encore =
p
2.

Théorème 7

Soit
P a z et P b z
n
n
n
n
deux séries entières d’une variable complexe - ou réelle - de rayons
de convergence respectifs 1 et 2. Alors :

a ) Quel que soit ( , ) ∈ 2


, pour tout z ∈ tel que jz j < inf
; !, on a :
1, 2

X
1
+ X
1
+ X
1
+
( an + bn )z n = an z +
n
bn z .
n

n=0 n=0 n=0

b ) Pour tout z ∈ tel que jz j < inf


; !, on a :
1, 2
1 0X
X +
! n
0X 1 +
!0X
1 +
!
n n n
ak bn ;k z = an z bn z .
n=0 k=0 n=0 n=0

☞ D’après le chapitre 2, la formule du a) est vraie dès que les séries sont convergentes et celle
du b) dès qu’elles sont absolument convergentse.

224
Convergence uniforme Continuité de la somme

B. Convergence uniforme
Continuité de la somme

1. Étude dans le disque ouvert de convergence


Théorème 8
Une série entière d’une variable complexe – ou réelle –
P
an z n est normalement – donc
uniformément – convergente sur tout disque compact D R inclus dans le disque ouvert de
convergence D : 0 R < .

☞ f
DR = z ∈ jj
/ z g
R . Pour tout n ∈ ,
(( (( j j
sup an z n = an R n .
P z∈D R

P
La convergente normale de an z n sur D R résulte de la convergence de la série numérique
jan j Rn et du critère de domination.

Théorème 9
La somme f d’une série entière de rayon > 0 est une fonction continue sur le disque ouvert
de convergence.

☞ D’après le théorème précédent, la série entière considérée converge normalement donc


uniformément sur tout compact inclus dans le disque ouvert de convergence. Puisqu’il
s’agit d’une série de fonctions continues (polynômes), la continuité de la somme résulte du
théorème 7 du chapitre 3.

Remarque
Une série entière de rayon de convergence n’est en général pas uniformément convergente
sur le disque D .
P
Soit, par exemple, la série entière d’une variable réelle x n . On a ici D =] ; 1, 1[.
On sait, (voir chapitre 3, propriété 3), que si une série de fonctions
P
un converge unifor-
mément sur une partie A, alors le terme général tend uniformément vers 0 sur A :
lim k un k1 = 0. A
n! +1
];1,1[
Dans l’exemple proposé, un : x x n , on a kun k1 = 1, la convergence n’est donc pas
uniforme sur ] ; 1, 1[.

2. Étude sur le bord du disque de convergence


✎ (13) Tout résultat gé- ✎ (13)
Soit une série entière réelle ou complexe de rayon ∈ "+ ; il est assez fréquent que l’on puisse
néral concernant cette étude
est hors programme, nous
nous limitons ici à des cas mettre en évidence une convergence uniforme sur D , ou sur [0, ] dans le cas d’une série réelle.
particuliers.
P P
Ce sera le cas dans les situations suivantes :
jan j n est convergente : an x n est alors normalement convergente sur D ,
1)
P
2)
P
an n est réelle alternée, convergente d’après le critère de Leibniz.
Pour tout x ∈ [0, ], an x n vérifie aussi ce critère, donc :
((X ((
(( 1 a x
+
k (( ja j x ja jn n
x ∈ [0, ],
(
k=n
k
( n n

n
et la convergence uniforme sur [0, ] résulte de lim an = 0.
n !+1
225
Chapitre 5 : Séries entières

Exemple 3 Étudier la continuité des fonctions définies par :


X
1x
+ n X
1
+
x
n
a) f : ! , x 2
, b) g : ! , x ;
( 1)n+1
n
.
n=1
n
(( (( n=1

x
n
lim (
(u n+1 (( = jx j, le rayon de convergence est donc
a ) un =
n
2, pour x ≠ 0,
n ! 1( u
+ n ( = 1.

X 1 Xx n
La série 2
étant convergente, 2
est normalement convergente sur [;1, 1] et f
n 1
n n 1
n
est continue sur [;1, 1]. (( ((
x
;
n
b ) vn = ( 1)n+1 , pour x ≠0, lim
vn+1 (( (( j j
n n !+1 vn
= x , le rayon de convergence est donc
( ( = 1.

La série
P (;1) n+1
est convergente, d’après le critère spécial des séries alternées.
n
X (;1) n+1
n
On se trouve dans la situation 2) précédente, x est uniformément convergente
n
n 1
sur [0, 1] et g est continue sur [0, 1].
En ;1, la série diverge. Finalement, g est continue sur ] ; 1, 1].

C. Séries entières d’une variable réelle


Intégration – Dérivation

1. Intégration

✎ (14) La variable est Soit


PThéorème 10
an x n une série entière d’une variable réelle de rayon > 0. ✎ (14)
réelle, les coefficients sont
Pour tout x réel tel que 0 < jx j < , on a :
complexes ou réels.
Z 0X 1 x +
! 1Z
X
+ x X
1
+
x
n+1
n n .
an t dt = a n t dt = an
0 0 n+1
n=0 n=0 n=0

☞ C’est une conséquence immédiate de la convergence normale, donc uniforme de la série


proposée sur [0, x ] (cf. théorème 8) et du théorème d’intégration terme à terme d’une série
uniformément convergente sur un segment (cf. chapitre 3, théorème 11).

Théorème 11
P
Si a x n
est une série entière d’une variable réelle de rayon , la série entière
Pa x
n+1
,
n

qui est déduite de


Pa x n
n
par intégration terme à terme, a le même rayon de convergence.
n
n+1

☞ Soit le rayon de convergence de


Pa n
x n+1
.
1 n+1

Supposons jx j < . Alors on a lim an x n = 0 et, puisque


j j
an
jan j, on en déduit
n !+1 n+1
n+1
x
lim an = 0 donc jx j 1. Ceci prouve (1). ✎ (15)
✎ (15) car on a montré n ! +1 n+1 1
[0, [⊂[0, 1]
Supposons jx j < 1. Il existe alors ∈ "+ tel que jx j < < 1 donc tel que :
n+1
lim an = 0.
n ! +1 n+1

226
Séries entières d’une variable réelle Intégration – Dérivation

, jx j - n
Remarquons que (n + 1) est, d’après la règle de d’Alembert, le terme général
0 ! n

d’une série convergente, ✎ (16)


on a donc lim (n + 1)
jx j = 0 et, en écrivant
!+1
✎ (16) avec*j j+ ( (( , jx j -
n

((a x (( = 1 ((a (
n
x n+1 n
, on a
(( n + 1 ((
vn = (n+1)
n
• (n + 1) , il vient lim an x n = 0.
lim
vn+1
=
x jj
< 1.
n n
n !+1
!1
n + vn
On a ainsi prouvé 1 (2). De (1) et (2) on déduit 1 = .

Remarques

1 ) Les deux séries


P a x et P a
n
n
n
x
n+1
ont le même intervalle ouvert de convergence, mais
n+1
elles peuvent avoir des comportements différents au bord de cet intervalle.
Xx n 1 ; Xx n
Par exemple, diverge pour x = 1 mais 2
converge pour x = 1.
n n
n 1 n 1
2 ) Le théorème 11 est valable pour les séries entières de la variable complexe.
X
1
+ n
( 1)n ;1
x
Exemple 4 Montrer que x ∈] ; 1, 1], n (1 + x ) = ; n
.
n=1

1 X
1
+
Pour tout x ∈] ; 1, 1[, on a = ;
( 1)n x n (série géométrique).
1+x
n=0
Par application du théorème 10, on en déduit :
Z x X
1
+ n+1 X
1+ n
( 1)n ;1
dt x x
x ∈] ; 1, 1[, n (1 + x ) =
1+t
= ;
( 1)n
n+1
= ; n
.
0 n=0 n=1

On a vu, dans l’exemple 3, que la somme de la série entière


P(;1) n+1 x
n
est continue sur
n
X
1 (;1)n;1
+ X
1
+
x
n
✎ (17)
Remarque
La validité de la formule pré-
] ; 1, 1], donc n
= lim
x 1 !
;
( 1)n+1
n
= lim n (1 + x ) = n 2, d’où,
x 1 !
n=1 x<1 n=1 x<1
cédente en x=1 peut être éta-
+ X
1 n
( 1)n ;1
blie directement, sans recours x
au théorème 10. (Voir chapitre finalement x ∈] ; 1, 1], n (1 + x ) = ; n
. ✎ (17)
2, exemple 2.) n=1

X
1+
x
2n+1
Exemple 5 Montrer que ;
x ∈ [ 1, 1], Arctan x = ;
( 1)n
2n + 1
.
n=0

1 X
1
+
Pour tout x ∈] ; 1, 1[, on a = ;
( 1)n x 2n (série géométrique).
1 + x2
n=0
Par application du théorème 10, on en déduit :
Z x
dt X
1
+
x
2n+1
x ∈] ; 1, 1[, Arctan x = = ;
( 1)n .
0 1 + t2 n=0
2n + 1
✎ (18) On se retrouve en
effet dans la situation 2 du P
La série (;1) n x
2n+1
est uniformément convergente sur [0, 1] et sur [ 1, 0] ; ✎ (18)
la série alternée
P;
paragraphe B.2 précédent :
( 1) n
2n + 1
donc la fonction somme est continue sur [ 1, 1] et on a : ;
X X
2n+1
vérifiant le critère de Leibniz, 1 (;1)
+ n 1
+
x 2n+1
(;1)n
on obtient :
(( X
+ 1 2n + 1
= lim
!
x 1
= lim Arctan x = .
2 n + 1 x !1 4
sup
;
( X
1 (;1)
+
n=0
n+1
x<1 n=0 x<1
X
1
+ 2n+1
x∈[ 1,1]
k=n (( De même = ; 4 d’où, finalement ;
x ∈ [ 1, 1], Arctan x = ;
( 1)n
x
.
;
( 1)k x
2k+1
2k+1
( n=0
2n + 1
n=0
2n + 1

1 .
2n+1

227
Chapitre 5 : Séries entières

2. Dérivation

(19)
Définition 4
Étant donné une série entière d’une variable réelle ✎ (19)
Pa x n
:
✎ On donne les mêmes
définitions dans le cas de la X n 1; X n

variable complexe. la série dérivée première est n an x = (n + 1)an+1 x n ;


n 1
X n 0
X
la série dérivée deuxième est n (n ; 1)an x n;2 = (n + 2)(n + 1)an+2 x n ;
n 2 n 0

Pour p ∈ " , la série dérivée p ième est :


X X (n + p)!
n (n ; 1) . . . (n ; p + 1)an x n;p = n!
an+p x n .
n p n 0

Théorème 12
Si une série entière d’une variable réelle a pour rayon de convergence , toutes ses séries
(20)
✎ Ce résultat reste va- dérivées ont aussi pour rayon de convergence . ✎ (20)
lable pour les séries entières
de la variable complexe. X X ;
☞ En remarquant que an x
n
se déduit de n an x
n 1
par intégration terme à terme
n 1 n 1
puis en appliquant le théorème 11, on voit qu’une série entière d’une variable réelle et sa
série dérivée première ont même rayon de convergence.
ième
La conclusion résulte alors de ce que la série dérivée (k + 1) est la série dérivée première
(21) ième
✎ avec une récurrence de la série dérivée k . ✎ (21)
évidente.

Soit
PThéorème
n
13
a x une série entière d’une variable réelle de rayon
n > 0, f sa somme et, pour tout
p∈ " , fp la somme de la série dérivée p ième . On a alors :
n ∈ " , x ∈] ; , [, fp (x ) = f (p) (x ).
Relation que l’on peut écrire :
X
1 d ; 0X !
p∈ ", x ∈] ; , [,
+
a x
!= p
n
n d
p 1 +
an x
n
.
dx p dx p
n=0 n=0
On dit encore que les dérivations s’effectuent terme à terme à tout ordre.
Z x
☞ D’après le théorème 10, on a x ∈] ; , [, f (x ) = f1 (t )dt .
0
f1 étant continue sur ] ; , [, on en déduit f 0 ( x ) = f1 ( x ) .
ièmes
Une récurrence immédiate donne la conclusion pour les dérivées p .

Théorème 14
La somme f d’une série entière
Pa x n
n
de rayon > 0 est indéfiniment dérivable sur ] ; , [
(22) (n)
✎ C’est un corollaire du f (0)
théorème 13 et de l’expression et : n∈ , an = . ✎ (22)
n!
ième
de la série dérivée p .

Soit
P a x etn
Pb x
Théorème 15
n
n
n
deux séries entières d’une variable réelle de rayons respectifs et
0 non nuls.
Supposons 0 < 0 . S’il existe ,0< < , tel que :
X
+1 X
1
+
x ∈] ; , [, an x
n
= bn x
n
alors n∈ , an = bn .
n=0 n=0

228
Développement en série entière

(n)
(0)
✎ (23) En effet, ☞ D’après le théorème 14, on a n∈ , an; bn = f n!
, ✎ (23) où f est la fonction
x∈] ; , [, nulle sur ] ; , [, donc an ; bn = 0.
X
1
+
n∈ ,
(an ;b n )x
n
= 0.
Application pratique
Pour montrer qu’une fonction g : ! est de classe C 1 au voisinage V d’un point a ∈ ,
n=0

il suffit d’exhiber une série entière dont la somme coı̈ncide avec x g(a + x ) sur V .
nx 1 sur
Exemple 6 Montrer que g, prolongement par continuité de x
x ; 1 sur ]0, +1[ est de classe C
]0, +1[.
On a ici g(1) = 1. Le seul problème est bien sûr en 1. Posons, pour tout u ∈] ; 1, 1[ :
f (u ) = g(1 + u ).
n (1 + u )
On a ainsi, pour u ≠ 0 : f (u ) = et f (0) = 1.
u
X
1
+
u
n
On déduit de l’exemple 4 que : u ∈] ; 1, 1[, f (u ) = ;
( 1)n .
n+1
n=0
f est donc de classe 1 sur ] 1, 1[ et g est de classe 1 sur ]0, 2[.
C ; C
D’autre part, g est clairement de classe 1 sur ]1, + [ d’où finalement : g ∈
C 1 C 1 (]0, +1[, ).

D. Développement en série entière


1. Fonctions développables
Définition 5
Soit f : ! définie au voisinage de 0.

existe une série entière


P
On dit que f est développable en série entière en 0 (ou à l’origine) si et seulement si il
an z n de rayon non nul et un voisinage U de 0 tels que :
X
1
+
n
z ∈ U, f (z ) = an z .
n=0
☞ On notera que l’on a nécessairement U ⊂ D ∩Def (f ) où Def (f ) est l’ensemble de définition
de f .

Définition 6
Soit f : ! définie au voisinage de z0 .
On dit que f est développable en série entière en z0 si et seulement si g : z ! f (z0 + z )
P
est développable en série entière à l’origine, donc si et seulement si il existe une série entière
an z n de rayon non nul et un voisinage U de z0 tel que :
X
1 ;
+
!.
a z;z
n
z ∈ U, f (z ) = n 0
n=0

Exemple
1
f : ! , z
; z est développable en série entière à l’origine.
1
X
+1
En effet, pour tout z ∈ tel que jz j < 1, on a f (z ) = n
z .
n=0

Propriété 1
✎ (24) Dans la suite, nous La définition 6 ramène tout problème de développement en série entière à un problème de
pourrons nous limiter à des développement en série entière à l’origine. ✎ (24)
développements à l’origine.

229
Chapitre 5 : Séries entières

Propriété 2
Si f et g, fonctions de dans , sont développables en série entière à l’origine, il en est de
même de f + g pour tout ( , ) ∈ 2 et de fg.
L’ensemble des fonctions développables en série entière à l’origine est donc une -algèbre
✎ (25) C’est un corollaire (sous-algèbre des fonctions de dans définie au voisinage de 0). ✎ (25)
du théorème 7.

2. Développement des fonctions de dans


Théorème 16
Si f : ! est développable en série entière à l’origine, f est de classe C 1 au voisinage

de 0, et cette série est


Pf (n)
(0)
x n . ✎ (26)
✎ (26) C’est un corollaire n!
du théorème 14.

Définition 7
Étant donné f : ! de classe C 1 au voisinage de a ∈ , on appelle série de Taylor de

f en a , la série entière
Pf (n)
(a )
(x ; a )n . ✎ (27)
✎ (27) C’est une série en- n!
;
tière de la variable x a .
Pf (n)
(0)
Dans le cas où a = 0, x n est dite série de Mac Laurin de f .
n!

Théorème 17
Si f : ! est développable en série entière à l’origine (resp. en a ), ce développement est
unique : c’est la série de Mac Laurin de f (resp. la série de Taylor de f en a ).

Théorème 18
Si f : ! est développable en série entière à l’origine (resp. en a ), toutes ses dérivées le
sont également.

Exemple de fonction de classe C 1 non développable en série entière ✎ (28)


✎ (28) Cet exemple montre
que les conditions : «f est ;1
Considérons f : ! définie par f (x ) = e x si x ≠ 0 et f (0) = 0.
2
C
de classe 1 au voisinage
de 0» et «la série de Mac On établit, par récurrence, la propriété (Hn ) pour tout n ∈ :
Laurin de f a un rayon non
nul» ne sont donc pas suf-
;H ! : f est de classe C n sur avec f (n) (0) = 0 et x ∈ " , f (n) (x ) =
Pn (x ) ;1
e x
2
n 3n
fisantes pour assurer que f x
; !
est développable en série où Pn est un polynôme.
entière à l’origine.
La propiété H0 est vraie.
; !
En supposant H vraie, on obtient que f (n)
est continue sur et de classe C 1 sur " avec
n
3 0
x Pn (x ) ; 3nx 2 Pn (x ) + 2Pn (x ) e; x1
f (n+1) (x ) =
2
ce qui donne, quand x tend vers 0 :
0 !
3(n+1)
x
1 ; x1
f (n+1) (x ) = O 3(n+1) e
2
et donc lim f (n+1) (x ) = 0.
!0
x x

Dans ces conditions le théorème de caractérisation des applications de classe C 1 (cf. cha-
pitre 4, théorème 11) donne que f (n) est de classe C 1 sur avec f (n+1) (0) = 0.
En tenant compte du calcul de f (n+1) (x ) sur " , on a ainsi prouvé que Hn+1 est vraie.
; !
; !
Donc, par récurrence, Hn est vraie quel que soit n ∈ .
En conclusion, f est de classe C 1 sur et la série de Mac Laurin de f est la série nulle.
Puisque f ne s’annule qu’en 0, il n’existe aucun voisinage de 0 sur lequel on ait :
X
1f
+ (n)
(0) n
f (x ) = x
n!
n=0
ce qui prouve que f n’est pas développable en série entière à l’origine.

230
Développement en série entière

3. Développements obtenus
par la formule de Mac Laurin
Soit f : ! de classe C 1 sur V =] ; a, a [, (a > 0), telle que la série de Mac Laurin ait un
rayon non nul.

3.1 – Utilisation de l’inégalité de Taylor-Lagrange


" et tout x ∈ V , posons X
; x
n 1 k
Pour tout n ∈ Rn (x ) = f (x ) ; k!
f
(k)
(0).

(( (( k=0

jRn (x )j jxnj! jRn (x )j jxnj! k f (n) k[0,x]


n n
On sait que
t∈[0,x]
(
sup f (n) (t ) ( c’est-à-dire 1 .
Par définition, pour que f soit développable en série entière à l’origine, il faut et il suffit qu’il
existe > 0 tel que x ∈] ; , [, lim Rn (x ) = 0.
n !+1
Une condition suffisante est donc qu’il existe > 0, et M ∈
(( (( + tels que :
n∈ , x ∈] ; , [, (f (n)
(x )( M.
n n
En effet, on a alors x ∈] ; , [, jRn (x )j M donc lim Rn (x ) = 0 car M est le
n! n !+1 n!
terme général d’une série convergente.

3.2 – Utilisation de la formule de Taylor avec reste intégral


X
n ;1 x k Z x (x ; t )n;1
On a n ∈ " , x ∈ V, f (x ) = (k)
f (0) +
(n)
f (t )dt .
k! 0 ( n ; 1)!
n=0
Z x (x ; t )n;1
(n)
Donc Rn (x ) = f (t )dt .
0 (n ; 1)!

Z
Par définition, pour que f soit développable en série entière à l’origine, il faut et il suffit qu’il
x
(x t )n ;1 (n)
;
existe > 0 tel que x ∈] ; , [, lim
n !+1 ;
(n 1)!
f (t )dt = 0.
0
Applications
1 ) Cosinus
X
1
+
x
2n
La série de Mac Laurin est ;
( 1)n
(2n )!
de rayon de convergence =+ 1.
n=0
La condition suffisante du 3.1 s’applique. En effet :
, - (( (
x∈ , n∈ , cos(n) x = cos x + n
2
donc (cos x ((
(n)
1.

X
1
+
x
2n
Ainsi x∈ , cos x = ;
( 1)n
(2n )!
.
n=0
X
1
+
x
2n+1
2 ) Sinus Comme ci-dessus, on obtient x∈ , sin x = ;
( 1)n
(2n + 1)!
.
n=0
3 ) Exponentielle népérienne
X
1x
+ n
✎ (29) On sait maintenant La série de Mac Laurin est
n!
de rayon = + 1. Pour tout x réel, l’inégalité de
que la fonction exp : ! n=0
définie au chapitre 2 par :
X
1+ Taylor-Lagrange sur [0, x ] donne jRn (x )j
jx jn ejx j . La conclusion en résulte car, pour
zn n!
z∈ ,exp(z) =
n=0
n!
tout x ∈ ,
jx jn tend vers 0 comme terme général d’une série convergente.
coı̈ncide sur avec l’exponen- n!
tielle népérienne. Cela nous X
1x
+ n
autorise à noter ez au lieu de x∈ , ex = . ✎ (29)
exp(z). n!
n=0

231
Chapitre 5 : Séries entières

4) f : x (1 + x ) , ∈
f est de classe C 1 sur ] ; 1, +1[.
n ∈ " , x ∈] ; 1, +1[, f (n) (x ) = ( ; 1), . . . , ( ; n + 1)(1 + x ) ;n .
La série de Mac Laurin de f est donc :
X
1
+
( ; 1) . . . ( ; n + 1) x n
1+ de rayon = 1. ✎ (30)
n!
✎ (30) car avec n=1
;1) . . . ( ;n+1)
an = ( Pour tout x ∈] ; 1, +1[, le reste intégral d’ordre n de la formule de Mac Laurin sur [0, x ]
n!
an+1
( ; 1) . . . ( ; n ) x
Z
on a lim
!1
n + an
= 1.
est : Rn (x ) = (x ; t )n (1 + t ) ;n ;1 dt .
n!
0
jj
Z 0x ; t !
Étant donné que = 1, on se limite à x < 1. En écrivant :
Z x x
n

(x ; t) n
(1 + t ) ;n;1 dt = (1 + t ) ;1 dt ,
1+t
0
(( x ; t (( 0

✎ (31) On peut prouver cette


inégalité en étudiant les varia-
de t ∈ [0, x ], (( 1 + t (( jx j, ✎ (31) on déduit :
;
(Z ( (
;1dt ((. ✎ (32)
x t .

; n )j jx j A(x ) où on a posé A(x ) = (


tions de t n x
1+t
jRn (x )j j ( ; 1) . . . ( n! ( (1 + t ) (
✎ (32) A(x) ne dépend pas 0

; 1) . . . ( ; n )j jxnj!
de n . n
Pour tout x ∈] ; 1, 1[, j ( est, d’après le critère de d’Alembert, le
terme général d’une série convergente, donc il tend vers 0, donc lim Rn (x ) = 0.
n !+1
On retiendra :
X
1
+
( ; 1) . . . ( ; n + 1) x n
x ∈] ; 1, 1[, (1 + x ) = 1 +
n!
( = 1).
n=1

4. Autres méthodes de développement


4.1 – Intégration de développements connus
On applique les théorèmes 10 et 11.
1 X
1 +
Partant de x ∈] ; 1, 1[, 1+x
= ;
( 1)n x n , ( = 1),
n=0
✎ (33) Cf. exemple 4 où on on a déjà obtenu par cette méthode : ✎ (33)
a vu que cette formule est
X
1
+ n
( 1)n ;1
x
encore valable pour x = 1.
x ∈] ; 1, 1[, n (1 + x ) = ; n
( = 1).
n=1
Une conséquence immédiate est :
X
1x + n
x ∈] ; 1, 1[, n (1 ; x) = ; n
( = 1).
n=1
✎ (34) Cf. exemple 5. De manière analogue, on a obtenu : ✎ (34)
X
1
+
x
2n+1
x ∈] ; 1, 1[, Arctan x = ;
( 1)n
2n + 1
( = 1).
n=0
Formule encore valable pour x = 1 et x = ;1.
1 X
1
+ Z x
dt
Partant de x ∈] ; 1, 1[, = x 2n , ( = 1) et Argth x = ,
1 ;x 2
n=0 0 1 ; t2
X
1 x
+ 2n+1
on obtient x ∈] ; 1, 1[, Argth x =
2n + 1
( = 1).
n=0

232
Développement en série entière

4.2 – Dérivation de développements connus


On applique les théorèmes 12 et 13.
Partant de :
X
1
+
dp;1
, -
; 1, 1[, 1 ; x 1 n
x , ( = 1) et
1 1 1 ",
x ∈] =
(1 ; x )p =
(p ; 1)! dx p;1 1 ;x ,p ∈
n=0
on obtient :
X
1 +
n (n ; 1) . . . (n ; p + 2) x n;p+1
x ∈] ; 1, 1[, (1 ;1 x )p =
(p ; 1)!
( = 1)
n=p 1 ;
1 X
1
+
p 1 ; n
ou encore
(1 ; x) p = n+p 1 x . ;
n=0
(35)
✎ En particulier, pour Il peut être utile de savoir que le résultat précédent reste vrai sur . ✎ (35)
développer les fonctions
1
Étant donné z ∈ , jz j < 1, considérons la fonction f : ! ; tz .
rationnelles. ,t
/ / X
1
+
1

Pour tout t ∈ ; j1zj , j1zj , on a f (t ) = n n


t z donc :
n=0

(p)
X
1 (n + p)!
+
n n+p
p∈ ,f (t ) = t z .
n!
n=0

(p 1)!z p;1
;
Comme par ailleurs f (p;1) (t ) = , il vient :
(1 tz )p ;
/ 1 1
. 1 X
1 (n + p ; 1)!
+
t∈ ; jzj jzj , ,
(1 ; tz) p =
n !(p ; 1)!
n n
t z ,
✎ (36) Remarque : n=0
on peut aussi obtenir ce résul-
tat par récurrence en utilisant 1 X
1
+
p 1 ; n
donc, pour t = 1, n+p 1 z . ; ✎ (36)
les produits de séries entières. (1 ; z)p = n=0
4.3 – Combinaison linéaire de développements connus
x∈ , ch x =
;
e + e;x
1 x ! , sh x =
; ; e; !.
1 x
e x
2 2
On en déduit :
X
1 x
+ 2n X
1
+
x
2n+1
x∈ , ch x =
(2n )!
( =+ 1) x∈ , sh x =
(2n + 1)!
( =+ 1).
n=0 n=0
Pour développer une fonction rationnelle (n’admettant pas le pôle 0), on commence par la
décomposer en éléments simples, dans éventuellement, pour faire apparaı̂tre une combinaison
1
linéaire de fonctions de la forme x
(x ; a )p .
1
p p p
Par exemple, pour f : x , les pôles sont 3 + i et 3 ; i soit aussi 2ei 6 et
x
2
; 2x 3+4
;i
2e 6 et la décomposition en éléments simples s’écrit :

x2 ; 2x
1
p = , ;i
i
-; , i
-.
x ; 2e 6 ; 2e i 6
3+4
2 2 x

(( (( i ;i 6 1
; 4i ei 6 1
✎ (37) avec (( (( j j
x ei 6 = x d’où : f (x ) =
4
e
;i x x i
.

(( ((2 2
1; e 6 1 ;2 e 6
2
et ( (( j j on voit
(
;i
xe 6 = x On en déduit :
2 2
X
1x
+ n
;(n+1)i 6 ; i X
+1 n
x (n+1)i
que ces deux séries ont un
rayon de convergence égal
x ∈] ; 2, 2[, f (x ) = 4i 2 n e
4 ne
6
2
✎ (37)
à 2. n=0 n=0

233
Chapitre 5 : Séries entières

X
1
+
" 3
xn
soit : f (x ) = sin (n + 1)
n=0
2n+1 6
Le rayon de convergence vérifie 2.
En observant que, pour x = 2, la série est grossièrement divergente, on obtient 2, et finalement
✎ (38) Il faut prendre garde = 2. ✎ (38)
au fait que lorsque l’on fait
une combinaison linéaire 4.4 – Produit de développements connus
X
de deux séries entières de
même rayon de convergence, 1
+ n
( 1)n ;1
x
, le rayon final est a priori x ∈] ; 1, 1[, n (1 + x ) = ; n
( = 1),
supérieur ou égal à . Sur
n=1
chaque exemple une étude
supplémentaire sera alors 1 X
1
+

nécessaire pour en donner la 1+x


= ;
( 1)n x n ( = 1).
valeur précise. n=0
X
1
+
0 !
On en déduit x ∈] ; 1, 1[,
n (1 + x )
= ;
( 1) n 1; 1 1
1+ + + . . . +
1 n
x .
1+x 2 3 n
n=1

,
Le rayon de convergence
1 1 1
-
de cette série est a priori supérieur ou égal à 1. Il suffit de constater

que 1+ + +... + ne tend pas vers 0 pour conclure que = 1.


2 3 n

4.5 – Utilisation d’une équation différentielle


Soit f : ! de classe C 1 au voisinage de 0.
Supposons avoir exhibé une équation différentielle (E ) et un intervalle ouvert I contenant 0 tels

Supposons avoir déterminé une série entière


P
que la restriction de f à I soit l’unique solution de (E ) sur I vérifiant certaines conditions initiales.
an x n de rayon > 0 dont la somme est solution
de (E ) sur ] ; , [ et vérifie les mêmes conditions initiales.
X
1
+
On a alors x ∈ I ∩] ; , [, f (x ) = an x .
n

n=0
Considérons, par exemple, la fonction exponentielle exp : x ex .
exp est l’unique solution sur de (E ) : y0 ; y = 0 telle que f (0) = 1.

P
(39)
✎ Pour déterminer Analyse ✎ (39)
une série entière solution du
problème, on procède par Supposons qu’il existe une série entière an x n de rayon non nul dont la somme S est solution
analyse-synthèse. de (E ) sur ] ; , [ et vérifie S(0) = 1. On a alors :
X
1
+ X
1
+
x ∈] ; , [, (n + 1)an+1 x n = an x
n

n=0 n=0
c’est-à-dire , par unicité du développement en série entière quand il existe :
n ∈ , (n + 1)an+1 = an (1).
Remarquons que la relation (1) permet de calculer avant d’avoir déterminé la suite an
; ! . En
!

effet, on obtient :
an+1
n
lim
! +1 an
= 0 donc =+1.
a0
De (1), on déduit n∈ , . D’autre part, la condition S(0) = 1 donne a0 = 1.
an =
n!
Ainsi, il existe au plus une série entière de rayon > 0 dont la somme S est solution de (E ) sur
x
n X
]; , [ et vérifie S(0) = 1, il s’agit de la série
n!
( = + ). 1
n 0

(40)
✎ On remarquera que Synthèse ✎ (40)
la synthèse revient en fait à
La série précédente a un rayon de convergence non nul, ses coefficients an vérifient a0 = 1 et la
vérifier que est non nul.
relation (1) donc sa somme S est solution de (E ) sur telle que S(0) = 1.
X
1x
+ n
Conséquence : x∈ , ex = .
n!
n=0

234
Développement en série entière

Remarque
Il apparaı̂t que cette méthode est exploitable avec des équations différentielles linéaires
(d’ordre n = 1, 2 en général) : a0 (x ) y(n) + a1 (x ) y(n ;1) + . . . + an (x ) y = b(x )
dont les coefficients ai (x ), 0 i n , sont polynomiaux (simples) et dont on connaı̂t un
développement en série entière à l’origine du second membre b(x ).

5. Sommation des séries entières


✎ (41) Remarque : C’est le problème inverse de celui du développement en série entière. ✎ (41)
on n’oubliera pas de com-
mencer par déterminer le Il s’agit, en utilisant les résultats établis dans le paragraphe précédent, d’exprimer la somme d’une
rayon de convergence de la série entière au moyen des fonctions usuelles.
série proposée.
On utilisera essentiellement deux méthodes.
X
1
+
n
1 ) On fait apparaı̂tre que an x s’écrit simplement en fonction des développements usuels.
n=0
Pour y parvenir on pourra penser à :
X
1+
n
linéariser an ce qui décompose an x ou une combinaison linéaire de développements
n=0
connus ou susceptibles d’être traités au moyen de l’un ou l’autre des procédés suivants :
reconnaı̂tre un produit de développements connus ;
un changement de variable ;
une dérivation ou une intégration.
2 ) On détermine une équation différentielle dont la somme proposée est solution.
X
1
+
nx
n
Exemple 7 Calculer
(2n + 1)!
, x∈ . ✎ (42)
✎ (42) Dans cet exemple, n=0
on opère en deux temps. n
n nx
1) une linéarisation de Posons pour tout n ∈ : an = et un (x ) = . On a
an = n décompose (2n + 1)! (2n + 1)!
(2n+1)!
la somme proposée en com- an+1 1 an+1
= donc lim =0
binaison linéaire de dévelop- an 2n (2n + 3) n !+1 an
pements plus simples ;
2) pour chacun de ceux-ci, et le rayon de convergence est =+ 1. ✎ (43)
, -
un changement de variable
ramène à des développe- On a n∈ , u n (x ) =
1 (2n + 1) 1 n 1
x =
; x
n
; x
n

2 (2n + 1)! 2 (2n )! (2n + 1)!


ments usuels.
X
1
+ n
0X
1 + n X
1
+ n
!
✎ (43) On applique le théo- nx 1 x x
rème 5.
donc x∈ , S (x ) = =
(2n + 1)! 2 (2n )!
; (2n + 1)!
n=0 n=0 n=0
(toutes ces séries ont un rayon infini).
0X
1 X
1 !
p
Pour x > 0, en posant u = x : ; u (2n + 1)!
S (x ) =
1
+
u
2n
1
+
u
2n+1

2 (2n )!

1
, sh u
- 1
, p
p sh x . - n=0 n=0

donc S (x ) = ch u ; = ch x ; p
2 u 2 x
0X
1 X
1 !
p
Pour x < 0, en posant u = ;x : S (x ) =
1
+
;
( 1) n u 2n
;u1
+
;
( 1) n u 2n+1
2 (2n )! (2n + 1)!

1
, sin u
- 1
, p n=0
p -
sin ;x
n=0

donc ; cos ;x ; p
S (x ) =
2
cos u
u
=
2 ;x .

235
Chapitre 5 : Séries entières

Pour x = 0, il est immédiat que S(0) = 0.

8 , p
On remarquera que ce calcul montre que la fonction p
S définie sur
sin ;x
- par :
>
< S (x ) =
1
2
cos ;x ; p
;x pour x < 0

> S(0) = 0 , p sh px -
: S (x ) =
1
ch x ; px pour x > 0
2
est de classe C 1 sur , ce qui n’est pas une évidence a priori.

X
1 (2n + 1)!
+
Exemple 8 calculer x
2n
, x∈ .
n=0
(n !)2
(2n + 1)!
Notons pour tout n ∈ : an = et un (x ) = an x 2n .
(( (( (n !)2

Pour x ∈ " , on a lim (


( (
! 1 ( u (x ) (( = 4x . Donc le rayon de convergence est
u ( x ) n+1 2 1
= . ✎ (44)
n + n 2
✎ (44) Attention !
on n’est pas dans les condi- / 1 1. X 1 +
tions d’application du théo-
Pj
rème 5, on revient donc à Pour x ∈ ;2 • 2 , posons f (x ) = an x
2n
, il vient aussi :
l’étude de j
an x 2n . n=0
D’après la règle de d’Alem- X
1
+ X
1
+
jj
bert, pour x < 1 , la série f 0 (x ) = 2nan x 2n ;1 = 2(n + 1)an+1 x 2n+1 .
Pj j
2
an x 2n converge et n=1 n=0
Alors la relation (n + 1)an+1 = 2(2n + 3)an donne :
jj
pour x > 1 , elle diverge.
2 / 1 1
.X
1 + X
1
+ X
1
+
x∈ ; , ,
2 2
(n + 1)an+1 x 2n+1
=2 2nan x 2n+1
+6 an x
2n+1

d’où :
n=0
;1 ; 4x !f 0(x ) = 12x f (x ).
2
n=0 n=0

/ 1 1.
Ainsi f est l’unique solution sur ; 2 , 2 , vérifiant la condition initiale f (0) = 1, de l’équation
; !
: 1 ; 4x 2 y0 ; 12y = 0. ✎ (45)
✎ (45) On pourra éven- différentielle (E )
tuellement consulter le cha-
pitre 8. On en déduit : f (x ) = 1
; ; 4x !;2
3
2.

E. Fonctions usuelles
d’une variable complexe

1. La fonction exponentielle complexe


Définition 8
X
1z
+ n
La fonction exp : ! ,z
n!
est appelée fonction exponentielle complexe.
n=0
X
1x
+ n
On sait que, pour tout x réel, ex = . La fonction ainsi définie est donc un prolonge-
n!
n=0
ment de l’exponentielle réelle, ce qui permet de noter, pour tout z ∈ , exp(z ) = ez .
Propriété 3
✎ (46) C’est la somme z ez est une fonction continue de dans . ✎ (46)
d’une série entière de rayon
1
=+ .

236
Fonctions usuelles d’une variable complexe

Propriété 4 ✎ (47)
;z , z ! ∈ 2
, ez1 ez2 = ez1 +z2 .
✎(47) a) 1 2
a) Voir chapitre 2,
b) z∈ , e z ≠ 0.
; ", !!.
Exemple 17.
b) S’il existait z1 ∈ , tel que
ez = 0, d’après a), ez serait c ) exp : z ez est un morphisme du groupe ( , +) dans le groupe
identiquement nulle.
, e;z =
d) et e) sont des propriétés 1
du morphisme de groupes. d) z∈ z .
e

e) z∈ , n ∈ , ez
; ! n
= enz .

Propriété 5
Module et argument de ez
ex+iy = ex (cos y + i sin y) ,
((e (( = e
z Re(z)
, arg ez = Im(z ).

☞ Posons z = x + iy, (x, y) ∈ 2


, on a ez = ex eiy .
En revenant à la définition :
iy
X
1 (iy) X
+ 1 (iy) n + 2p X
1 (iy)
+ 2p+1
e = = +
n! (2p)! (2p + 1)!
n=0 p=0 p=0

X
1
+
y
2p X
1
+
y
2p+1
e
iy
= ;
( 1)p
(2p)!
+i ;
( 1)p
(2p + 1)!
p=0 p=0
il vient donc eiy = cos y + i sin y.

Exemple 9 Développer en série entière à l’origine la fonction f : ! ,x ex sin x . ✎ (48)


h i X
1"
+
#x n
✎ (48)
f est développable Écrivons f (x ) =
1
2i
e(1+i)x ; e(1;i)x =
1
2i
(1 + i )n ; (1 ; i )n n!
.
en série entière de rayon de n=0
convergence infini car c’est le p p
produit de deux telles fonc- De (1 + i ) = 2e
i
4 et ; i ) = 2e;i 4 ,
(1 on déduit :
tions.
1 " # ;p !n n X
1 ;p !
+
n x
n
(1 + i ) ; (1 ; i ) =
n n n
2 sin et f (x ) = 2 sin • .
2i 4 4 n!
8 0 n=0

>
>
si n = 4p
>
< (;p1)2
p
si n = 4p + 1
n
Notons que sin
4
=
>
> (;1) p
si n = 4p + 2
>
: (;p1) p
si n = 4p + 3
2
X
1 (;1) 2
+ p 2p
4p+1 ;
( 1)p 22p+1 4p+2 ( 1)p 22p+1 4p+3 ;
d’où f (x ) = x + x + x .
(4p + 1)! (4p + 2)! (4p + 3)!
p=0

Exemple 10 Étant donné ∈ , déterminer le rayon de convergence et calculer la somme de la série entière :
Xx n
sin n
, x∈ .
n!

P jx j (( x
n 0
(( jx j
converge quel que soit x donc, avec (( (( n!
n n n
sin n
La série , on voit que le
n! n!
rayon de convergence de la série proposée est infini.

237
Chapitre 5 : Séries entières

Notons f la fonction somme. De sin n = Im ein , on déduit :


1 ;xe !
X
+ i n
i
✎ (49)
On sait que, pour tout f (x ) = Im = Im exe
X
1
+
z n =ez .
n=0
n! ✎ (49)
z∈ : x cos
n! soit f (x ) = e sin(x sin ).
n=0

Propriété 6
Équation ez = a a∈ .

☞ Posons z = x + iy, (x, y) ∈ 2


.
D’après la propriété 5, e = a équivaut à ex = ja j , y = arg(a ) (mod 2 ), donc :
z

✎ (50) On prendra bien garde


j j
z = n a + i arg a + 2ik , k∈ .
au fait que l’on ne définit pas
le logarithme d’un nombre
complexe.
Les solutions de cette équation sont appelées les logarithmes de a . ✎ (50)
Application
0
ez = ez équivaut à ez
0
;z = 1 donc à z 0 = z + 2ik ;k∈ ,
(51) (51)
✎ morphisme de le noyau de la fonction exponentielle ✎ est 2i .
groupes de ( ,+) dans
!
(C ! , ). Propriété 7
L’application ei définit une bijection continue de ] ; , [ sur f;1g dont
✎ (52) Rappelons que l’application réciproque u Arg u est continue. ✎ (52)
Pour u = x + iy avec x 2 + y2 = 1 et x ≠ ;1, on a :
désigne l’ensemble des com-
plexes de module égal à 1 :
f
= z∈ jj g
z =1 .
, y
-
Arg u = 2 Arctan .
1+x

☞ Notons f l’application définie sur ] ; , [ par f ( ) = ei .


;; ! %
Pour ∈] ; , [, on a ;1 < cos 1 donc f ] , [ ⊂ f;1g (1).
Montrons maintenant que tout élément u = x + iy de f;1g a un antécédent et un
seul par f dans ] ; , [.
Analyse : Si ∈] ; , [ vérifie f ( ) = u , on a cos = x et sin = y.
sin y y
Puisque x ≠ ;1, on en déduit = , donc tan = ce qui, compte tenu
✎ (53)
À ce niveau, on voit
1 + cos 1+x 2 1+x
y
de ;
que u a au plus un antécé-
< < , donne = Arctan . ✎ (53)
dent par f . 2 2 2 2 1+x
y
✎ (54) en utilisant Synthèse : Avec = 2 Arctan , on a ; < < et le calcul donne : ✎ (54)
;
y2 =1 x 2 . 1+x

1 ; tan2 2 (1 + x )2 ; y2 = 2x (1 + x ) = x
cos = =
(1 + x )2 + y2 2(1 + x )
1 + tan2
2

2 tan 2y(1 + x )
2
sin = = =y
2(1 + x )
1 + tan2
2
c’est-à-dire ei = u ou encore f ( ) = u .
On a ainsi prouvé que tout élément de f;1g a un antécédent et un seul dans ] ; , [.
; !
Compte tenu de (1), on en déduit que f ] ; , [ = f;1g et que f est une bijection
de ] ; , [ sur f;1g. La bijection réciproque f ;1 est définie par :
f ;1 : f;1g !] ; , [, x + iy 2 Arctan 1 +y x .

238
Fonctions usuelles d’une variable complexe

Corollaire 1
; ! "+ ,
Pour tout (x, y) ∈ 2 ; !f0g , il existe (r, ) unique, r ∈ ∈] ; , [, tel que
x = r cos , y = r sin et on a :
p , -
r= x 2 + y2 , = 2 Arctan py 2
.
x+ x + y2

☞ On applique la propriété 7 à z = px + iy ∈
%
f;1 .
x 2 + y2

Corollaire 2
; ;! ;!!
$ %
Le plan étant rapporté à un repère orthonormal direct O, i , j , tout point M situé en
dehors de la demi-droite Ox ; = (x, 0) x ∈ ; admet un et un seul couple (r, ) de
coordonnées polaires tel que r ∈ "+ , ∈] ; , [.
;! ;!
Si M = O + x i + y j , on a alors :
px , -
r= 2 + y2 , ∈ 2 Arctan py .
x+ x 2 + y2

☞ C’est la version géométrique du corollaire 1.

Remarques

1) La formule précédente exprime que : Arg u = 2 Arg(u + 1).


u u +1 2) Posons + = fu ∈ / Im u > 0g et ; = fu ∈ / Im u < 0g.
p
Pour u = x + iy ∈ +
, on a y = 1 ; x 2 d’oùr:
;1 2 f ;1 (u ) = 2 Arctan
1 x ;
,
1
;, p 1+x
et pour u ∈ y= ; 1 ; x2 d’où :
r
f ;1 (u ) = ;2 Arctan
;
1 x
.
1+x
Il en résulte :
lim f ;1 (u ) = et lim f ;1 (u ) = ; ,
u !;1 u!;1
u∈ +
u! ;

donc f ;1 ne se prolonge pas en une application continue sur .

2. Fonctions circulaires et hyperboliques complexes


Définition 9
Les applications de dans :
e
iz
+ e;iz X
1 +
z
2n
cos : z
2
= ;
( 1)n
(2n )!
X
n=0
e
iz
; e;iz 1 +
z
2n+1
sin : z
2i
= ;
( 1)n
(2n + 1)!
X
n=0
e
z
+ e;z
1 +
z
2n
ch : z =
2 (2n )!
X
n=0
e
z
; e;z 1 +
z
2n+1
sh : z =
2 (2n + 1)!
n=0
sont respectivement appelées cosinus, sinus, cosinus hyberbolique et sinus hyperbolique. Ce
sont des applications continues de dans qui prolongent les fonctions réelles connues sous
les mêmes dénominations.

239
Chapitre 5 : Séries entières

Propriété 8
z∈ , ch iz = cos z, cos iz = ch z, sh iz = i sin z, sin iz = i sh z

Propriété 9
z∈ ,

ch z + sh z = ez , ch z sh z = e;z
; , ;
ch2 z sh2 z = 1
cos z + i sin z = eiz , cos z i sin z = e;iz
; , cos2 z + sin2 z = 1
En conséquence, toutes les formules de la trigonométrie circulaire ou hyperbolique, établies
dans le champ réel, restent valables dans .

Remarque
La propriété 8 permet de passer des formules de la trigonométrie hyperbolique aux formules
de la trigonométrie circulaire ou inversement.
Exemple
On sait que cos(z + z 0 ) = cos z cos z 0 ; sin z sin z 0 donc :
ch(z + z 0 ) = cos(iz + iz 0 ) = cos iz cos iz 0 ; sin iz sin iz0 = ch z ch z0 + sh z sh z0 .
Propriété 10
2
Pour tout (z, z0 ) ∈ , on a :
a) cos z = cos z0 () z = z0 + 2 k ou z ;
= z0 + 2 k k∈
b) sin z = sin z0 () z = z0 + 2 k ou z = ;
z0 + 2 k k∈
c) ch z = ch z0 () z = z0 + 2ik ou z ;
= z0 + 2ik k∈
d) sh z = sh z0 () z = z0 + 2ik ou z =i ;
z0 + 2ik k∈

☞ eiz + e;iz = eiz0 + e;iz0 , soit en posant X = eiz et X0 = eiz0 :


a ) s’écrit
1 1
, 1
-
X+
X
= X0 +
X0
ou encore X2 ;X X0 +
X0
+1=0

1
Les racines de cette équation du second degré sont évidentes, il s’agit de X0 et .
X0
Ainsi a) donne eiz = eiz0 donc z = z0 + 2k ou eiz = e;iz0 donc z = ;z0 + 2k .

b ) s’écrit cos
; ; z! = cos ; ; z ! et la conclusion résulte alors du a).
2 2 0

c ) s’écrit cos iz = cos iz0 et on conclut avec le a).


d ) s’écrit sin iz = sin iz0 et on conclut avec le b).

Corollaire 1
Les fonctions cos et sin sont périodiques, l’ensemble de leurs périodes est 2 .

Corollaire 2
Les fonctions ch et sh sont périodiques, l’ensemble de leurs périodes est 2i .

Corollaire 3

cos z = 0 () z=
2
(mod ) , sin z = 0 () z = 0 (mod ).

Corollaire 4

ch z = 0 () z=i
2
(mod i ) , sh z = 0 () z = 0 (modi ).

240
Exponentielle d’un endomorphisme, d’une matrice

p
Exemple 11 Résoudre l’équation sin z = 2, (z ∈ ).

1
, - p
À z ∈ , associons u = eiz , alors z est solution si et seulement si
1 p p p
sin z = u; = 2 , u2 ; 2i 2u ;1 = 0 soit f
u ∈ i ( 2 + 1), i ( 2 ; 1)g
2i u
Compte tenu de la proriété 6 (résolution de ez = a ),
p p p
i
eiz = i ( 2 + 1) = ( 2 + 1)e 2 équivaut à z =
2
+ 2k ;i n ( 2 + 1) avec k ∈
p p
tandis que eiz = i ( 2 ; 1) équivaut à z = + 2h ;i n ( 2 ; 1) avec h ∈ .
p 2
p
En remarquant que ; n( 2 ; 1) = n ( 2 + 1), on voit que ces solutions sont conjuguées
deux à deux.
Exemple 12 Résoudre dans et dans l’équation sin3 z + cos3 z = 1.
Pour tout z ∈ , écrivons :
1 ; sin3 z ; cos3 z = sin2 z ; sin3 z + cos2 z ; cos3 z
1 ; sin3 z ; cos3 z = (1 ; cos2 z )(1 ; sin z ) + (1 ; sin2 z )(1 ; cos z )
1 ; sin3 z ; cos3 z = (1 ; cos z )(1 ; sin z )(2 + sin z + cos z )
Les solutions sont donc les complexes vérifiant :
cos z = 1 ou sin z = 1 ou 2 + sin z + cos z = 0
cos z = 1 équivaut à z ∈ 2 ;

sin z = 1 équivaut à z ∈ +2 ;
2
, - p
2 + sin z + cos z = 0 s’écrit sin z +
4
= ; 2,

et d’après l’exemple précédent, équivaut à :


p p
z= ; 34 + 2k +i n ( 2 + 1), k ∈ ou z= ; 34 + 2h ;i n ( 2 + 1), h ∈ .

F. Exponentielle d’un endomorphisme,


d’une matrice
E désigne un -espace vectoriel normé de dimension finie n 1.
La notion d’exponentielle sur une algèbre normée de dimension finie a été introduite dans le
chapitre 2 et, dans le suivant (voir l’exemple 2), nous avons démontré que la fonction exp est
continue sur .
(E ) muni de la norme jj . jj, subordonnée à la norme de E , est une algèbre normée de dimension
; !
finie.
ei 1 i n étant une base fixée de E , pour tout A ∈ n ( ), il existe uA ∈ (E ) unique tel que
A = mat(ei ) uA . En posant k A k = jjuA jj, on définit sur n ( ) une structure d’algèbre normée.
On dispose donc de la notion de fonction exponentielle sur (E ) et sur n ( ).
Notation
Pour tout u ∈ (E ) (resp. A ∈ n( )), l’exponentielle de u (resp. de A) est aussi notée eu
(resp. eA ).
X
1u
+ k X
1A
+ k
On a donc : eu = . et eA = .
k! k!
k=0 k=0
Les applications u eu et A eA ainsi définies sont continues sur (E ) et n( ) respec-
tivement.

241
Chapitre 5 : Séries entières

Exemples
e In = e In (en particulier e0 = In ).
Pour tout
;
Pour tout ∈ ,
...,
!∈ n
:
" ;
1, 2,

exp diag
n

...,
!# = diag ;e , e 2, . . . , e
!.
1, 2,
1 n
n

Propriété 11
Pour tout A ∈ n( ), soit uA ∈ (E ) tel que A = mat(ei ) uA . On a alors :
eA = mat(ei ) eu .

☞ Il suffit d’observer que :


0X !
XA m k m
u
k

(55) m∈ , = mat (ei )


✎ On peut aussi noter k! k!
k=0 k=0
qu’avec le choix qui a été fait
pour les normes de (E) et et de faire tendre m vers +1 en notant que l’application mat(ei ) est continue car c’est une
n ( ), cette application est
application linéaire sur un espace de dimension finie. ✎ (55)
une isométrie.

Théorème 19
Si u et v (resp. A et B) sont deux éléments permutables de (E ) (resp. de n( )), on a :
✎ (56) On utilise ici des eu+v = eu ev (resp. eA+B = eA eB ). ✎ (56)
notations simplifiées en
remplaçant, pour tous u,v
de (E), u0 v par uv. Ainsi ☞ D’après les remarques préliminaires, il suffit de démontrer ce résultat pour deux éléments
$
eu ev remplace eu ev . permutables d’une algèbre normée .
0 1
X (u + v) 0X u ! @X v A
2m k m i m j
Montrons que Dm (u, v) =
k!
; i! j!
tend vers 0 quand
k=0 i=0 j=0
m tend vers + 1, le théorème en résultera.
X u i vj X u v
i j
✎ (57)
puisque u v=v u , la On a Dm (u, v) =
i ! j!
; i ! j!
. ✎ (57) Ainsi :
formule du binôme donne :
X
0 i+j 2m 0 i m
2m k
0 j m

X
; u X; X
; v X;
(u+v)
m 1 i 2m i j m 1 j 2m j i
k! v u
k=0 Dm (u, v) = +
XX
2m k
u i vk ;i i=0
i!
j=m+1
j!
j=0
j!
i=m+1
i!
=
;
i! (k i)! et, compte tenu de k u i k k u ki et k v kj k v kj pour tout (i, j),
X
k=0 i=0

=
u i vj X; k u k X; k v k X
m 1 ; k v k X; k u k
i 2m i j m 1 j 2m j i

0 i+j 2m
i! j! kD (u, v)k
m
i! j!
+
j! i!
i=0 j=m+1 j=0 i=m+1
0 1
X ;k u k + k v k! 0X k u k ! @X k v k A
2m k m i m j
c’est-à-dire kD (u, v)k
m ; .
k! i! j!
i=0 i=0 j=0

La conclusion résulte alors de :


X ;k u k + k v k!
2m k
lim = ek u k+k v k = ek u k ek v k
✎ (58) m !+1 k!
0X ! 0 1
X
On pourra mettre k=0
cette démonstration en pa-
rallèle avec celle du théo- = lim
kukm i
lim @
k vk
A
m j
✎ (58)
rème 25 du chapitre 2 (pro- m !+1 i=0
i! m !1 + j!
j=0
duit de Cauchy de deux sé-
ries complexes absolument
convergentes). Remarque
Il faut bien prendre garde au fait que l’hypothèse de permutabilité de u et v (resp. A et B)
est absolument indispensable.
*0 1+ *0 0+
Exemple : considérons les matrices N1 = et N2 = .
0 0 1 0

242
Exponentielle d’un endomorphisme, d’une matrice

N1 et N2 sont non permutables :


h1 0i h0 0i
N1 N2 = , N2 N1 =
0 0 0 1

h1 1i
d’autre part, elles sont nilpotentes d’indice 2 donc :
h1 0i
e N1 = I 2 + N1 = et eN2 = I2 + N2 = .
0 1 1 1
Pour calculer eN1 +N2 , nous utilisons les résultats des chapitres 5 et 7 du tome d’algèbre.
*0 1+
La matrice N1 + N2 = est symétrique réelle donc diagonalisable dans le groupe
1 0
orthogonal 2( ).
Ses valeurs propres étant 1 et ;1, il existe deux matrices P1 et P2 de projections orthogonales
telles que :
k∈
;
, N1 + N2
! k
;
= P1 + ( 1)k P2 .
Avec I2 = P1 + P2 et N1 + N2 = P1 ; P2 , on obtient :
h 1 1 1
i 1
h 1 ;1 i
P1 = et P2 =
2 1 1 2 ;1 1
1 ;N
X+ !k h ch 1 i
puis : e N1 +N2
=
1 + N2
= eP1 + e ;1
P2 =
sh 1
.
k! sh 1 ch 1
*2 1+ k=0
*1 1+
Avec eN1 eN2 = et eN2 eN1 = , on vérifie donc que dans cet exemple
1 1 1 2
on a :
eN1 +N2 ≠ eN1 eN2 et eN1 +N2 ≠ eN2 eN1 .

Théorème 20
Pour tout u ∈ (E ) (resp. A ∈ n( )) , eu , (resp. eA ), est inversible avec :
(eu ); = e;u
1
(resp. (eA );1 = e;A ).

☞ C’est un corollaire du théorème 19 avec u 0 = IdE (resp. A0 = In ).

Théorème 21
u∈ (E ) (resp. A ∈ n ( )) étant fixée, l’application t etu de dans (E ) (resp. t etA
de dans n ( )) est de classe 1 sur de dérivée :
C
t u " etu (resp. t AetA ).

☞ Ici encore il suffit d’établir ce résultat dans algèbre normée de dimension finie.

Pour u ∈ , considérons la série


Pf avec fk : t
k k
t u
.
k k!
On a ici affaire à une série d’applications de classe C 1 sur , à valeurs dans , convergente
sur dont toutes les séries dérivées sont normalement, donc uniformément, convergentes
sur tout segment [;a, a ] de . D’où la conclusion.

Remarques
1) u∈ (E ), t ∈ , k ∈ , (tu )k " u = u " (tu )k , donc u " etu = etu " u .
2 ) Pour tout p ∈ " , la dérivée pème de t e tu
(resp. t e tA
) est t u p " etu (resp.
t Ap etA ).
Calcul de exp A
On trouvera des exemples dans le tome d’algèbre, chapitre 5 : Réduction des endomorphismes
et des matrices carrées.

243
Chapitre
Chapitre55: :Séries
Sériesentières
entières

Mét h o d es
L’essentiel
I. Rayon de convergence ; !
n n
Pour toute série entière a z , notons a z son rayon de convergence.
✔ Si l’on veut montrer que
n
; a z ! R, R ∈ ,
n
n

n +

on peut
essayer d’exhiber z ∈ tel que jz j = R et « an z n converge»
essayer d’exhiber z ∈ tel que jz j = R et lim an z n = 0
n !+1
n
prouver que pour tout r ∈ [0, R [, lim an r = 0 ou que, pour
n ! +1
n
tout r ∈ [0, R [, an r converge .
! Voir Mise en œuvre, exercices 1, 2, 3

✔ Si l’on veut montrer que R


; !
an z n , R ∈ +,

on peut
essayer d’exhiber z ∈ tel que jz j = R et « an z n diverge»
essayer d’exhiber z ∈ tel que jz j = R et (an z n ) ne tend pas
vers 0
; !
prouver que pour tout r ∈]R, +1[, an r n ne tend pas vers 0 ou
que, pour tout r ∈]R, +1[, an r n diverge.
! Voir Mise en œuvre, exercices 1, 2
✔ Si l’on veut montrer que
; an z n =
! ; bn z n ,
!
on peut

;
montrer les deux implications :
jz j < a n z n
! ) bn z n converge
(1)
(2)
;
jzj < bn zn
! ) an z n converge

(1)
;
montrer les deux implications :
jz j < a n z n
! ) lim bn z = 0 n

(2) jz j <
; bn z n
! ) n ! +1
lim an z n = 0
n !+1
! Voir Mise en œuvre, exercice 3

II. Développement en série entière


✔ Si l’on veut montrer qu’une fonction est développable en série entière,
on peut
penser à évaluer le reste d’ordre n de la série de Taylor au moyen de
la formule de Taylor avec reste intégral.
! Voir Mise en œuvre, exercice 4

En présence d’une série double, observer si une permutation des


sommations (qu’il faut évidemment justifier) fait apparaı̂tre une série
entière.
! Voir Mise en œuvre, exercice 5

244
Méthodes

✔ Si l’on veut calculer le développement en série entière d’une fonction f ,

Mét h o d es
on peut
essayer d’écrire f comme combinaison linéaire (ou éventuellement
produit) de fonctions dont les développements sont connus. Un
cas favorable est celui des fractions rationnelles pour lesquelles
Méthodes une décomposition en éléments simples dans permet d’atteindre
ce but.
! Voir Mise en œuvre, exercices 6, 7
Examiner si la dérivée (ou une dérivée d’ordre supérieur) est facile-
ment développable. Ce sera, en particulier, le cas si cette dérivée est
une fraction rationnelle.
! Voir Mise en œuvre, exercices 8, 9
en ultime recours, utiliser la méthode de l’équation différentielle.
! Voir Mise en œuvre, exercice 10
✔ Si l’on veut montrer qu’une fonction f est de classe C 1 sur un intervalle I de
on peut essayer de trouver une série entière dont la somme coı̈ncide avec f
sur I .
! Voir Mise en œuvre, exercice 11
III. Sommation des séries entières
✔ Si l’on veut après avoir vérifié que le rayon de convergence est non nul, calculer
X1 +
n
une somme S(x ) = an x
on peut n=0
essayer de retrouver des développements usuels au besoin en effec-
tuant quelques manipulations sur le coefficient an et la variable x :
observer que an est
– le coefficient d’ordre n d’un développement connu,
– combinaison linéaire des coefficients d’ordre n de dévelop-
pements connus,
– le coefficient d’ordre n du produit de Cauchy de dévelop-
pements connus,
factoriser une puissance de x
effectuer un changement de variable du type x = t p avec
p ∈ , p 2;
! Voir Mise en œuvre, exercice 12
en utilisant une relation de récurrence vérifiée par la suite (an ) ,
trouver une équation différentielle dont S est solution sur ] ; , [.
! Voir Mise en œuvre, exercice 13
✔ Si l’on veut sachant qu’elle est convergente, calculer la somme d’une série nu-
mérique bn
on peut penser à introduire une série entière de rayon de convergence > 0
pour laquelle il existe x0 appartenant au domaine de convergence
tel que n ∈ , bn = an x0n
si jx0 j < , on conclut en calculant la fonction somme S sur
X
1
+
] ; , [: bn = S(x0 )
n=0
si jx0 j = , dans le cas où x0 est réel, on montre que la série
entière est uniformément convergente sur [0, x0 ]. Alors le calcul de
S(x ) pour jx j < permet de conclure au prix d’un passage à la
X
1
+
limite : bn = lim S(x ).
n=0
x !x 0

! Voir Mise en œuvre, exercice 14

245
Chapitre 5 : Séries entières
Chapitre 5 : Séries entières

Mise en œuvre

I. Rayon de convergence
Ex. 1
On suppose que la série entière
Pa z n
n
a un rayon > 0.

Montrer que
Pa z n
n
a un rayon de convergence infini.
n!

Indications (( a z ((
Pour tout z ∈ , écrire ((
n!
n
n
(( en fonction de ja j * 2 + . n
n

Solution Commentaires

Posons R= , on a lim jan j R n


= 0. Remarquer que > 0 donne R < .
2 n ! +1
(( a z ((
Pour tout z ∈ , avec r = jz j, écrivons (( n!
n
n
(( = ja j R
n
n r
n
R n!
n
. C’est le terme général du développement
r
n de e R .
r
Puisque n est, d’après la règle de d’Alembert, le terme général d’une
R n!
n
r
série convergente, il vient
n
lim
! +1 R n n !
=0 et en conséquence : *
On peut aussi écrire que :
+
an z
n
an =
n!
O 1
n
R n!
lim = 0.
n ! +1 n! et conclure avec le corollaire du théorème 4.

Le rayon de convergence de
Pa n n
z est donc + 1.
n!

;Ex.! 2∈
Soit an et, pour tout n ∈ , an = +i ( 2
.
n n, n, n) ∈

les rayons de convergence respectifs des séries entières an x n , x n , et xn .


Soit ,
Montrer que
1, 2
= min
; !. n n

1, 2

Indications
Montrer que r < min
; ! )
lim an r = 0, n
1, 2
! +1 n
et que r< ) n!lim+1 n r = n!lim+1 n r n = 0.
n

Solution Commentaires
; ! > 0.
Supposons min
Pour r ∈
, 1
tel que r < min
; 2
!, on a :
+ 1, 2
n n n
lim nr = 0 et lim nr = 0, donc lim an r = 0.
n ! +1 n !+1 n ! +1

Il en résulte que r . = sup r∈f + / lim an r


n
g
=0 .

246
Méthodes

On a ainsi prouvé que 0, min


" ; !" ⊂ "0, # donc que :
1, 2

min
; ! . (1)
1, 2

; !
Remarquons enfin que cette inégalité reste vraie dans le cas où :
min 1 , 2 = 0.
Méthodes
Supposons maintenant que > 0. On considère les parties réelle et imaginaire
Pour r ∈ + tel que r < , on a lim an r n = 0, donc : de an r n .
n !+1
n n
lim nr = 0 et lim nr = 0.
! +1 !+1
n
; , !. n

On en déduit r
"
et r
"
1
" ;
donc r min
On a ainsi prouvé que 0, ⊂ 0, min ,
!#, donc que :
2 1 2

; , !.
1 2

min 1 2 (2)

;
Comme précédemment cette inégalité reste vraie lorsque = 0.
Finalement (1) et (2) donnent = min
!.
1, 2

Ex. 3
Étant donnés une suite complexe an
; ! et un réel , montrer que les séries entières
P a z et P a e
n
n
n
n n n
z
ont le même rayon de convergence.

Indications
Montrer que les rayons de convergence 1 et 2 vérifient 1 2 et 2 1.

Solution Commentaires
Pa z n
Notons 1
celui de
P
le rayon de convergence de
a e nz . n n n
n et C’est le corollaire du théorème 4.
2
L’inégalité jan j jan j e n n donne 1 2. (1)
Remarquons que si 1 = 0, d’après (1) on a 2 = 1 = 0.
Supposons maintenant 1 > 0.

Soit z ∈ tel que jz j < 1. il existe ∈ "+ tel que jz j < < 1.
, jzj - n
P
Écrivons alors jan j e n n
jzjn = jan j n
•e
n n
et posons : La convergence de vn peut aussi s’ob-
(( z ((
n tenir avec la règle de d’Alembert. En effet,
vn = e n n (( (( . un développement limité donne :
(( z (( n (n+1) ;n n=
; !
Avec (( (( < 1 et :
;1 ;1
n n +o n n ,
n n

(( (( (( (( donc vvn+1 =
((
(( n
* ; !+
((
n n z + n n+2 n n ((
n n z +o(n) ((( z exp n ;1
n +o n ;1
n
2
n vn = e =e
Pv
,
( (( n n

on obtient lim n 2 vn = 0, donc la série numérique converge tend vers ( (


z <1 quand n tend vers + 1.
n !+1 n

d’après la règle de Riemann et son terme général tend vers 0.


Puisque < 1 , on a aussi lim an n = 0 et finalement :
n !+1
lim jan j e n n
jzjn = 0 donc jzj 2.
n ! +1

On a ainsi prouvé que jz j < 1 ) jzj 2 donc 1 2. (2)


En conclusion, les inégalités (1) et (2) donnent 1 = 2.

247
Chapitre
Chapitre55: :Séries
Sériesentières
entières

II. Développement en série entière

Ex. 4
Soit f ∈ C 1 ( , ).
"2
1) Montrer que s’il existe (a, b) ∈ + , tel que :
( (
n∈ , x ∈] ; a, a [, ((f (n) (x )(( a n b n!

alors f est développable en série entière à l’origine.


2) Montrer que si f et toutes ses dérivées sont positives, f est développable en série entière de rayon de
convergence infini.

Indications
1) Utiliser la formule de Taylor avec reste intégral sur [0, x ] pour x ∈] ; a, a [.
2) Pour tout a > 0 et tout x ∈] ; a, a [, utiliser la formule de Taylor avec reste intégral sur [x, x + a ].

Solution Commentaires
1) D’après la formule de Taylor avec reste intégral, on a pour x ∈ :
Xfn (k)
(0) k
Z x
(x ; t )n f (n+1) (t )dt ,
Rn (x ) = f (x ) ; k!
x =
n!
k=0 0

donc, pour x ∈] ; a, a [, on obtient : ;


((Z ((
La fonction t (x t)n étant de signe constant

jR (x )j b (n + 1)! (
( j x ; tj
dt (
( (( Z
sur x n [0,x], on a :
x (( (( Z x ((
a
n
( n! (n+1 (0
jx ;t j n
( (
dt = ; (
(x t)n dt .

(( ((
0 0
n+1
c’est-à-dire jR (x )j b (( ax (( . n

(( ((
(x (
n+1

Comme lim ( (
! 1 ( a ( = 0, on en déduit que f coı̈ncide sur ] ; a, a [
n +

avec la somme de sa série de Mac-Laurin.


2) Pour a ∈ " et x réel quelconque, écrivons la formule de Taylor avec
+
reste intégral :
Xf
n (k)
(x ) k
Z a+x
(a + x ; t )n f (n+1) (t )dt .
f (x + a ) = f (x ) + a +
k! x n!
k=1
Puisque f est positive sur ainsi que toutes ses dérivées, il en résulte :
(n)
f (x )
f (x + a ) an.
n!
Alors, en posant b = k f k[0,2a]
1 , on obtient : ce qui a un sens puisque f est continue sur le

x ∈] ; a, a [, 0 f (n) (x )a n
compact [0,2a].
n∈ , b n! .

La première question montre que f coı̈ncide sur sur ] ; a, a [ avec la


somme de sa série de Mac-Laurin donc, puisque a est quelconque dans
"+ , le rayon de convergence de ce développement en série entière est
infini.

248
Méthodes

Ex. 5
Soit u : ! développable en série entière à l’origine et telle que u (0) = 0.
1
1) Montrer que f : ! , z
1 ; u (z) est développable en série entière à l’origine.
Méthodes
x
2) En déduire que x est développable en série entière.
sin x

Indications
f (z ) est la somme d’une série double sommable.

Solution Commentaires
X
1+
p
1) On a u (z ) = ap z série de rayon R > 0. L’hypothèse u(0) = 0 donne a0 = 0.
p=1
X
1
+
Pour r ∈ +, 0 r < R , posons v(r ) = jap j r p .
p=1

01 1 1
Par produit de Cauchy de séries absolument convergentes, on obtient : La propriété est connue pour n = 2 et on vérifie

X A X +
n
+ qu’elle est récurrente.
n∈ ", z ∈ DR , u (z )n =@ a z = p
p
p,n z
p
f
DR = z∈ / z <R . jj g
X p=1 p=1

avec p,n = ak1 ak2 . . . akn donc p,n = 0 si p < n .


k1 +k2 + . . . +kn =p
ki 1
1 X
1
+
Pour ju (z )j < 1, on a f (z ) = u (z ) .
n
1 ; u (z ) =
n=0
La continuité de v en 0 donne l’existence de ∈]0, R [ tel que v(r ) < 1
dès que 0 < r < ; et alors jz j < donne ju (z )j v jz j < 1 donc :
; !
X
1
+
n
X
1X1+ +
p
f (x ) = u (x ) = 1 + p,n z .
n=0 n=1 p=1
X
Remarquons maintenant que pour jz j < < R , la série p,n z
p
est Car il s’agit d’un produit de Cauchy de séries abso-
p lument convergentes.

X
(( (( (( (( (( ((
absolument convergente et que, de plus, on a :
j p,n j a k1 a k2 . . . a kn
01
k1 + . . . +kn =p 1
X 1( +
( X
( z ( @ ja j jzj A = v ;jzj!
p
+
p
n
n
donc w = n p,n p

; !
p=1

puis, comme 0 v jz j < 1, la série


P v ;jzj! converge et il en est
p=1
n
Pw .
de même pour n
Ces conditions assurent que la suite double
; z ! est sommable, p,n
p
C’est le théorème de Fubini, voir chapitre 2, théo-

1 0X !obtenir :
on peut donc intervertir les sommations pour rème 26.
X 1 + +
f (z ) = 1 + zp p,n
p=1 n=1
On a ainsi prouvé que f est développable en série entière de rayon
R0 .
X
1
+ 2n
( 1)n ;1
x 1 x
2) f (x ) =
sin x
=
1 ; u (x ) avec u (x ) = ; (2n + 1)!
. En posant f (0) = 1, cette formule est valable pour
n=1 tout x réel.
Alors, le 1) donne que f est développable en série entière à l’origine.

249
Chapitre
Chapitre 5 :5Séries
: Séries entières
entières

X
1 0X
1 !
Avec v(r ) =
+
r
2n
=
1
+
r
2n+1
;r =
sh r ;r , On conserve les notations du 1).
(2n + 1)! r (2n + 1)! r
n=1 n=0
La fonction : r sh r , prolongée en 0
sh r r
on obtient que la condition v(r ) < 1 équivaut à
r
< 2.
[0,+1[ avec
;[0,+ 1[
!
par (0) = 1 est strictement croissante sur
1[.
= [1,+
Donc le rayon de convergence du développement de f vérifie r0
sh r
où r0 est l’unique racine strictement positive de l’équation = 2.
r
Un calcul numérique donne : 2,1773 < r0 < 2,1774.

Ex. 6
Déterminer le développement en série entière à l’origine de f : ! , x
;
n 1+x ; 2x 2
!.
Indications
Factoriser 1 + x ; 2x 2 dans [X ].
Solution / . Commentaires
On a 1 + x ; 2x 2 = (1 ; x )(1 + 2x ), donc f est définie sur ; 12 , 1 =I

et, x ∈ I, f (x ) = n (1 ; x ) + n (1 + 2x ).
Du développement connu de x n (1 + x ), on déduit :
X
1x
+ n
x ∈] ; 1, 1[, n (1 ; x) = ; n
( = 1)

3 3 X
1
+
n=1

(2x )n
( 1)n ;1
1 1 1
x∈ ; ,
2 2
, n (1 + 2x ) = ; n
( =
2
)
* +
Noter que le rayon de la série somme est ici

3 " n=1
X
1 (;1)n;12n ; 1
+
1 =inf
2
1 ,1
2
car les deux séries initiales
1 1 1
donc x∈ ; ,
2 2
, f (x ) =
n
x
n
( = )
2
ont des rayons différents : 21 et 1.
n=1

Ex. 7
Déterminer le développement en série entière à l’origine de f : ! , x ch x cos x .

Indications
Décomposer f en somme d’exponentielles.

Solution Commentaires
* +
e(1+i)x + e(1;i)x + e(;1+i)x + e(;1;i)x .
1
Pour tout x réel, on a f (x ) = Une autre possibilité consiste à écrire
4

X
1z
+ n
"
ch x = cos ix ce qui donne
f (x) = 1 cos(1+i)x+cos(1 i)x . ;
#
z 2
Sachant que pour tout z ∈ , e = , on en déduit que pour
n!
n=0
tout x ∈ :
X
1"
+
#x n
4 f (x ) = (1 + i )n + (1 ; i )n + (;1)n (1 ; i )n + (;1)n (1 + i )n .
n=0
n! p2e 4 i

X
1+i =

D’où 4f (x ) =
1
+ n
22 e
; in
4 +e
;in 4 + (;1)n e;in 4 + (;1)n ein 4 ! x n
,
p
1;i = 2e 4 .
;i

n!

1" 3
n=0
X
+
in x
2n
;in 2 x
2n
puis 2f (x ) = 2n e 2 + 2n e .
(2n )! (2n )!
n=0

250
Méthodes

X
1
+
22n x 4n ; !
Finalement il vient f (x ) = ;
( 1)n
(4n )!
. 1 ein 2 +e;in 2 = cos n
2 2
n=0 = 0 si n = 2p+1
Ce calcul étant valable quel que soit le réel x , le rayon de convergence ;
= ( 1)p si n = 2p.
est +1.
Méthodes
Ex. 8
2(x + 1)
Déterminer le développement en série entière en 2 de la fonction f : ! , x Arctan
x 4 ; .

Indications
Considérer la fonction g : t f (t + 2) dont la dérivée est une fraction rationnelle.

Solution Commentaires
2(t + 3)
Posons g(t ) = f (t + 2) = Arctan .
t 2 ;
Cette fonction g est de classe C 1 sur avec g0 (t ) =
;2 .
(t + 2)2 + 4
Une décomposition en éléments simples dans donne :
p
; i/2
i
2(1+i) = 2 2e 4
g 0 (t ) =
i/2
2
t + 2(1 + i )
+
t + 2(1 ; i) 3 p
2(1;i) = 2 2e
;i
4.

1 6 77.
;i 4
g 0 (t ) = p 6
i
e e 4
donc
4i 2 4
; 5
1+ pt e;i 4 1+ pt i
e 4 Les factorisations ont pour but de faire ap-
2 2 2 2
p paraı̂tre des sommes de séries géométriques.
On en déduit que pour tout t réel tel que jt j < 2 2,
g 0 (t ) = On sait que pour tout z∈ tel que jzj < 1,

p e;i 4
1 X
1
+
t
n
;in 4 ; 1p X
1 +
t
n X
1
+

4i 2
;
( 1)n 3n
e
i
e 4 ;
( 1)n 3n
in
e 4 1 =
on a : 1+z ;
( 1)n z n .
4i 2
n=0 22 n=0 22 n=0
X
1
+
; 3(n+1)
g 0 (t ) = ;e
i(n+1) ;i(n+1)

donc ;
( 1)n+1 t n 2 2 sin(n + 1)
4
. e 4
2i
4
= sin(n+1)
4
.
n=0

p
Remarquons que, puisque l’on a additionné deux séries entières de même
rayon de convergence égal à 2 2, le rayon du développement de g0 est
p
a priori supérieur ou égal à 2 2.
p
p p
En notant de plus que, pour t = 2 2, la série est grossièrement divergente,
on obtient 2 2 et finalement = 2 2.
Le théorème d’intégration terme à terme d’une série entière donne ensuite :
p p On sait que lors d’une intégration le rayon
t ∈] ; 2 2, 2 2[, de convergence est inchangé.
X
1
+
t n+1 ; 3(n+1)
g(t ) = f (2) + ;
( 1)n+1
n+1
2 2 sin(n + 1)
4
,
p
n=0
p
donc x ∈]2 ;2 2, 2 + 2 2[,
X
1+
(x ; 2)n 2; 3n2 sin n
f (x ) = ; Arctan 3 + ;
( 1)n
n 4
.
n=1

Ex. 9
Déterminer le développement en série entière à l’origine de f : ! , x Arcsin x .

Indications
Le développement de la dérivée se déduit de celui de x (1 + x ) .

251
Chapitre
Chapitre55: :Séries
Sériesentières
entières

Solution Commentaires

Le développement de u p1 s’écrit :
1+u

u ∈] ; 1, 1[, p 1 = (1 + u )
; 12
1+u
X
1 +
1 ! 3 ! . . . ! 2n ; 1 u n
=1+ ;
( 1)n
2n n!
n=1
X
1
+
(2n )!
ou encore u ∈] ; 1, 1[, p11+ u = ;
( 1)n 2n
un . série entière de rayon de convergence = 1.
n=0
2 (n !)2

X
1
+
On en déduit x ∈] ; 1, 1[, p 1
=
(2n )!
x
2n
.
1 ; x2 n=0
2 2n
(n !)2
Par application du théorème d’intégration terme à terme des série entières, et on sait que le rayon de convergence est
on en déduit :
Z x X
1 + 2n+1
encore = 1.

x ∈] ; 1, 1[, Arcsin x = p dt
=
(2n )! x
.
0 1 ; t2 n=0
22n (n !)2 2n + 1

Ex. 10
Déterminer le développement en série entière à l’origine de f : ! , x (Arcsin x )2 .

Indications
Développer f 0 par la méthode de l’équation différentielle puis en déduire le développement de f au moyen
d’une intégration.

Solution Commentaires
f est de classe C 1 sur ] ; 1, 1[. Pour tout x ∈] ; 1, 1[ : On remarque tout d’abord que f est de
classe C 1 sur ];1,1[.
f 0 (x ) = 2 g (x ) avec g(x ) = p
Arcsin x
.
1 ; x2
Nous allons développer g par la méthode de l’équation différentielle.
On a x ∈] ; 1, 1[, g 0 (x ) =
1
;x
+
1;x
p
Arcsin x
x
.
1;x
2 2
1 2

Donc g est l’unique solution sur ] ; 1, 1[ de : On a vu en première année que puisque les
; !
(E ) : 1 ; x y0 ; xy = 1,
2 coefficients
a:x ;
1 x2 , b : x ;x et c : x 1,
vérifiant la condition y(0) = 0. sont continus sur ];1,1[ et que a ne s’an-
Soit
Pan x n une série entière de rayon > 0 et de somme S. nule pas sur cet intervalle, pour tout
Pour que S soit solution de (E ) sur ] ; , ] et vérifie S(0) = 0, il faut et il ; !
(x0 ,y0 )∈] 1,1[ , il existe une solution et
suffit que : une seule de (E) sur I vérifiant la condition
X
1
+
; ; x X an x n = 1 ,
+1 y(x0 ) = y0 .
a0 = 0 et x ∈] ; , [, ;
(1 x 2 ) nan x
n 1

n=0 n=0
c’est-à-dire a0 = 0 et :

X
1
+ X
1 +
x ∈] ; , [, (n + 1)an+1 x n ; (n + 1)an x n+1 = 1,
n=0 n=0

252
Méthodes

soit aussi a0 = 0, a1 = 1 et n 1, (n + 1)an+1 ; nan ;1 = 0. Par unicité du développement en série en-


La relation n 1, (n + 1)an+1 = nan ;1 : tière de la fonction nulle.
avec a0 = 0 donne p ∈ , a2p = 0
avec a1 = 1 donne :
2 ! . . . ! 2p 22p (p!)2
3!5! ! 2p + 1 (2p + 1)!
Méthodes p ∈ , a2p+1 = . . . =

a2p+1 2p a2p+1
enfin, donne = donc lim =1
a2p;1 2p + 1 p ! +1 a2p;1

et le rayon de convergence de
P2 2p
(p!)2 2p+1
x est = 1.
(2p + 1)!
Ainsi, il existe une série entière et une seule de rayon non nul et dont la Dès que l’on a vérifié que est non nul, les
somme vérifie S(0) = 0 et est solution de (E ) sur l’intervalle ouvert de équivalences précédentes montrent que la
convergence. série obtenue est bien solution du problème.
X2 2p
(p!)2 2p+1
Il s’agit de x ( = 1).
(2p + 1)!
p 0
On en déduit alors x ∈] ; 1, 1[, g (x ) = S (x ) et par intégration :
Z x
x ∈] ; 1, 1[, (Arcsin x )2 = 2 g(t )dt
0
X
12 + 2p+1
(p!)2 2p+2
= x ( = 1)
(2p + 2)!
p=0

Ex. 11
1
Soit f : ] ; , 0[ ∪ ]0, [! , x
sin x
; x1 .
1) Montrer que f est prolongeable par continuité en 0.
2) Soit g ce prolongement, montrer que g est de classe C 1 sur ] ; , [.

Indications
Montrer que g s’écrit comme le quotient de deux fonctions de classe C 1 avec un dénominateur ne s’annulant pas
sur ] ; , [.

Solution Commentaires
x
1) Au voisinage de 0, f (x ) 6
, on pose donc g(0) = 0. ;
x sin x x 3 et x sin x x 2 .
6

2) Soit u définie sur par : En divisant numérateur et dénominateur par x 2 ,

u (x ) =
x ; sin x pour x ≠ 0 et u (0) = 0.
on fait apparaı̂tre un nouveau dénominateur qui
x
2 ne s’annule plus sur l’intervalle ] ; , [.
u est développable en série entière de rayon =+ 1: D’autre part, ces fonctions sont de classe C 1

X
1
+
x
;
2p 1 puisque développables en séries entières.
x∈ , u (x ) = ;
( 1)p+1
(2p + 1)!
,
p=1
elle est donc de classe C 1 sur .
sin x
Soit v définie sur par v (x ) = pour x ≠ 0 et v(0) = 1.
x
v est développable en série entière de rayon =+ 1:
X
1
+
x
2p
, elle est donc de classe C 1 sur .
x ∈ , v (x ) = ;
( 1)p
(2p + 1)!
p=0
u
Pour tout x ∈] ; , [, on a v(x ) ≠ 0, donc g = est également de
v
classe C 1 sur ] ; , [.

253
Chapitre
Chapitre 5 :5Séries
: Séries entières
entières

III. Sommation des séries entières


Ex. 12
X
+1 2
n + 4n ; 1 x
n
.
Calculer
n+4 n!
n=1

Indications
n n+3
x x
La fraction est la dérivée troisième de .
(n + 4)n ! (n + 4)!

Solution Commentaires

Pour n 1, posons an =
2
n + 4n 1 ;
et un (x ) = an x n . Même si ce n’est pas demandé explicite-
(n + 4)n !
ment dans l’énoncé, il faut commencer par
1 an+1
Quand n tend vers +1 , on a an
(n 1)!
donc lim
;
n !+1 an
= 0 et le préciser le rayon de convergence.
rayon de convergence est =+ 1.
Pour tout n 1,
n n n 3
0 n+3
! Toutes les séries écrites ont un rayon de
convergence infini.
x x x d x
u n (x ) =
(n ; 1)! ; (n + 4)n ! = (n ; 1)! ; dx 3 (n + 4)!
.

On en déduit :
X
1n X
1 0X
1 !
+ 2
+ 4n 1 x n ; +
x
n
d3
+
x
n+3
S (x ) =
n=1
n+4 n!
=
n=1
(n ; 1)! ; dx 3 n=1
(n + 4)!
. Dérivation «terme à terme» sur l’intervalle
ouvert de convergence.

X
1+
xn X
1x
+ n
Pour tout x ∈ , =x = x ex .
n=1
(n ; 1)! n=0
n!
",
Pour tout x ∈
X
1+ n+3
0X
1x !+ n
0 2 3 4
!
x 1 1 x x x
(n + 4)!
=
x n!
=
x
e
x
;1;x ; 2
; 6
; 24
n=1 n=5
x 2 3
=
e
; x1 ; 1 ; x2 ; x6 ; 24
x
0X
1+ n+3
! ,x 1 -
d3 x 3 6 6 6
d’où 3 (n + 4)!
= ex
x
; 2 + 3 ; 4 + 4 ; 14 .
dx x x x x
n=1
, -
Finalement x∈ " , S (x ) = e x x ; x1 + 3
; 6
+
6
; 6
+
1
Avec un développement limité d’ordre 4 de
x
2
x
3
x
4
x
4 4
x ex , on vérifie que S est continue en 0.
et, d’autre part, S(0) = 0.

Ex. 13
Déterminer le rayon de convergence de la série entière de la variable réelle x :
X n! 2n+1 .
x
1 . 3 . . . . . (2n + 1)
n 0
Montrer que la fonction somme f est solution d’une équation différentielle du premier ordre. En déduire une
expression explicite de f .

Indications
Déduire l’équation différentielle de la relation de récurrence liant deux coefficients consécutifs de la série.

254
Méthodes

Solution Commentaires
n!
Posons an = .
1 • 3 • . . . (2n + 1) (( (( Attention ! la série est lacunaire (pas de

a
De n+1 =
n+1
lim (
(a x n+1
2n+3
(( = x 2
p termes pairs), le théorème 5 ne s’applique
on déduit
1( a x ( 2 et = 2. pas. Dans cette situation, on revient à l’uti-
Méthodes
an 2n + 3 n + ! n
2n+1
lisation directe du critère de d’Alembert.
p p
Pour x ∈] ; 2, 2[, on a :
X
1
+ X
1
+
f (x ) = an x
2n+1
et f 0 (x ) = (2n + 1)an x 2n ,
n=0 n=0

et la relation (2n + 3)an+1 = (n + 1)an , n 0, donne successivement :


X
1
+ X
1
+
(2n + 3)an+1 x 2n+2 = (n + 1)an x 2n+2
n=0 n=0
X
1
+
x X
1
2 +
x X
1
+
(2n + 1)an x 2n = (2n + 1)an x 2n + an x
2n+1
2 2
n=1 n=0 n=0
2
f 0 (x )
; 1 = x2 f 0 (x ) + x2 f (x )
d’où :
;x 2 ; 2!f 0(x ) + xf (x ) + 2 = 0.
p p
f apparaı̂t comme l’unique solution sur I =] ; 2, 2[ de l’équation
différentielle :
(E ) (x 2 ; 2)y0 + xy + 2 = 0 vérifiant y(0) = 0.

La méthode de variation de la constante conduit à la solution générale L’équation homogène associée :


sur I : . ,x- / (H) ;
(x 2 2)y0 +xy = 0

x p 1
2 Arcsin p +
a pour solution générale sur I :
2 ; x2 2
x p .
2 x2;
et la condition f (0) = 0 donne :
p p ,x-
x ∈] ; 2, 2[, f (x ) = p 2
Arcsin p .
2 ; x2 2

Ex. 14
X
+1
(;1)n
.
Calculer
4n + 1
n=0

Indications
X
1 +
x
4n+1
Calculer S(x ) = ;
( 1)n
4n + 1
et montrer que la fonction S ainsi introduite est continue au point 1.
n=0

Solution Commentaires
On a affaire à une série alternée convergente d’après le critère de Leibniz La suite
; 1
! decroı̂t et tend vers 0.
4n+1

X x
4n+1
Introduisons la série entière ;
( 1)n
4n + 1
. Avec un (x)=(;1)n 4n+1
x
(( ,
4n+1

((
! 1( (
n 0 un+1 (x) =x 4 .
on obtient lim
On établit facilement avec le critère de d’Alembert que son rayon est = 1. n + un (x)

255
Chapitre
Chapitre55: :Séries
Sériesentières
entières

Pour tout x ∈ [0, 1],


P u (x ) est une série alternée vérifiant le critère de
n Ceci reste vrai sur [;1,0], mais ce n’est pas
X 1 + utile dans le contexte.
Leibniz. En posant Rn (x ) = uk (x ), on sait que, dans ces conditions,
k=n
on a : jRn (x )j jun (x )j.
1
Il en résulte k Rn k[0,1]
1
4n + 1
donc lim Rn
n !+1
k k[0,1]
1 = 0 et cette
série converge uniformément sur [0, 1].
La somme S est donc continue sur [0, 1] et on a :
X
1 (;1)
+ n X
1 +
x
4n+1

4n + 1
= lim
x 1 !
;
( 1)n
4n + 1
c’est-à-dire S(1) = lim S(x ).
!
x 1
n=0 x<1 n=0 x<1

Pour x ∈] ; 1, 1[, on a : L’application du théorème 10


X
1
+ Z x Z X
1 x + nécessite jx j<1.
S (x ) = ;
( 1)n t
4n
dt = ;
( 1)n t 4n dt
n=0 0 0 n=0
Z x
dt
donc S(x ) = et ainsi :
0 1 + t4

X
1 (;1)
+ n Z x
dt
Z 1
dt
= lim = .
n=0
4n + 1 !
x 1
x<1 0 1+t 4
0 1 + t4
1
La décomposition en éléments simples de s’écrit :
1 + t4
p p
1
=
1
p t+
p 2 ; p1 ;p 2t
1 + t4 2 2 t2 + t 2 + 1 2 2 t2 ; t 2 + 1
En posant t = ;u , on obtient Cette remarque permet de réduire le calcul
à une seule primitivation.
Z p
t; 2
1 Z ;1 u + p2
p dt = p du , d’où :
0 t ;t 2+1
2 2
0 u +u 2+1
Z 1 dt 1
Z 1 t + p2
= p p dt
0 1+t
4
2 2 ;1 t 2 + t 2 + 1
Z 1 dt 1
Z 1 2t + p2 1 Z 1 dt
0
4
= p
1+t 2
p
4 2
+
4 0 p !2
;1 t +t 2+1 ;1 2 1
t+ +
2 2
Z 1
dt h * p +i "Arctan(t p2+1)#
p1 p1
1 1
2
= n t +t 2+1 + ;1
1+t 4
4 2 ;1 2 2
Z
0
1
dt
=
1 + t4 p
p2 + p1 "Arctan(p2 + 1) + Arctan(p2 ; 1)#
0
1
p n
2+
4 2 2 ; 2 2 2
Z 1 p
dt
= p1 n ( 2 + 1) + p . On a utilisé
p2;1 = p 1 qui donne
4
0 1+t 2 2 4 2 2+1
aussi :
X
1 (;1)
+ n p p p;
D’où, finalement
4n + 1
= p1 n (1 + 2) + p . Arctan( 2+1)+Arctan( 2 1) =
2
.
n=0
2 2 4 2

256
Exercices

Exercices

Niveau 1
Rayon de convergence
;
2 ) f (x ) = n x 2 ; x 2 + 1 ;
p !
,1+x -
Ex. 1 3 ) f (x ) = Arctan
Déterminer le rayon de convergence de la série entière
1 ;x tan
2
,

de la variable réelle an x n puis étudier le comporte- ∈ f(2k + 1) ,k ∈ g.


ment de cette série aux bornes de l’intervalle de conver- Ex. 6
gence :
Soit f : ! Z
développable en série entière de rayon
1 ) an = Arctan n , ∈ ;
( 1);p n p
+ n R > 1 à l’origine et telle que n ∈ ,
1
n
x f (x )dx = 0.
2 ) an = n , n 2; 0
Montrer que f est nulle sur ] ; R, R [.
n+1
1
3 ) an = ; Ex. 7
n n!
4 ) an est le nombre de diviseurs de n, n 1; Z 1

cos n Calculer, à 10;6 près, I =


2
p dx .
5 ) an = . 0 1 + x5
n
Ex. 2
Ex. 8 Z
Pa z Pa nz
n
Montrer que f : ! ,x e
;
i(t x sin t)
dt est à
Montrer que n n et n 2
n +n ;2
ont même ;
valeurs réelles.
rayon de convergence.
Développer f en série entière à l’origine.
Ex. 3
Soit
Pan z n une série entière de rayon de conver- Sommation des séries entières
gence telle que n ∈ , an ∈ "+ .
0 de la série Ex. 9
entière
P
Que peut-on dire du rayon de convergence
an z n , ( ∈ ) ?
Déterminer l’ensemble de définition de la fonction
f : ! , puis exprimer f (x ) au moyen des fonctions
Ex. 4
Soit
P an z n une série entière de rayon de conver-
usuelles.
X
1x
+ ;
4n 1
1 ) f (x ) =
gence . 4n ;1 ;
X
n
n=1
X
1
+
x
2n+2
Pour tout n ∈ , on pose Sn = ak ,
2 ) f (x ) = ;
P k=0
n=1
n (n + 1)(2n + 1)
que peut-on dire du rayon de convergence de S z n
n
?
X
1
+
2 x 1 * ; + 2n+1
3 ) f (x ) = ;
Développement en série entière n=0
2n + 1 x + 1

Ex. 5 X
1
+ 2n+1
( 1)n ;1
x
4 ) f (x ) = ; ;
Développer en série entière à l’origine la fonction 4n 2 ;1
f : ! définie par la donnée de f (x ) : n=0
X
1
* x
2 + 5 ) f (x ) =
+
(1 + ch 1 + ch 2 + . . . + ch n )x n .
1 ) f (x ) = n 1 + ;
1+x n=0

257
Chapitre 5 : Séries entières

Ex. 10 Ex. 11
X
1
+ n
Établir l’existence et calculer la somme S : Pour x réel, on pose f (x ) = ;
( 1)n
2n
2n
; 1x
n
.

X
1
+
1
n=0
1 ) Déterminer le rayon de convergence de cette série
1) S = ;
(4n + 2)2n entière.
n=0
2 ) Au moyen d’une équation différentielle, calculer f
X
1
+
1 sur l’intervalle ouvert de convergence
2) S = ;
(n + 1)(2n + 1) Ex. 12
n=0
Soit A et B dans n( ) telles que :
X
1 (;1)
+ n
.
t∈ , etA etB = etB etA .
3) S =
3n + 1 Montrer que AB = BA.
n=0

Niveau 2
Ex. 16
Avec solution détaillée ; ! définie par :
On considère la suite an
Ex. 13 Z *1 + t +
1 2 n

entière de la variable réelle


Pa x
1 ) Déterminer le rayon de convergence de la série
n
avec :
an =
0 2
dt .

Zp
n
1 ) Étudier les séries numériques :
(n+1)
sin x 2 dx .
X X
an = pn an et ;
( 1)n an .
n 0 n 0
2 ) Étudier la nature de cette série aux bornes de l’in-
tervalle de convergence. 2 ) Calculer le rayon de convergence et la somme de

Ex. 14
la série entière :
X
Deux séries entières
Pa z et
P b z ont pour
n
n
n
n an x .
n

n 0
P
rayons de convergence respectifs R et R . Que peut-on1 2
Ex. 17
; !
n
dire du rayon de convergence R de la série a b z ? n n

Ex. 15 On considère la suite réelle an définie par :


X
1+ a0 = a1 = a2 = 1 et
Soit a ∈]0, 1[ et f : ! ,x sin(a n x ).
n=0 n 2, an+1 = an ; 2(ann;+21) ( ).
1 ) Déterminer l’ensemble de définition de f . La série ;a !
de fonctions de terme général : ;na !
1 ) Étudier la monotonie des suites
.
n n∈ et
un : x sin(a n x ) n n∈

est-elle uniformément convergente sur cet en-


semble ?
X
Quel est le rayon de convergence de la série entière
n
an x ?
2 ) Montrer que f est de classe C 1 sur . n 0

3 ) Montrer que f est développable en série entière à 2 ) Trouver une équation différentielle vérifiée par la
l’origine. fonction f somme de la série entière. En déduire f .

258
Exercices

Ex. 18 Ex.; 25!


; !
Soit u la suite réelle définie par u0 = 1 et Soit un ∈ telle que :
n

X
n u0 = u1 = 1 et
P
n ∈ , un+2 = un+1 +2un +( 1)n . ;
n∈ , un+1 = uk un ;k . On considère la série entière un x n , x ∈ .
k=0 1 ) Montrer que son rayon de convergence R est minoré
Calculer un en fonction de n . 1
par .
2

Avec éléments de solution X


1
+
2 ) Calculer sa somme S(x ) = un x n et en déduire
n=0
une expression de un .
Ex. 19
Développer en série entière à l’origine la fonction : Ex. 26
p p Un dérangement de n , (n ∈ " ) est une permutation
f : ! , x + 1+x . 2
de [[ 1, n ]] qui n’a aucun point fixe.
1 ) Pour n 1, soit an le nombre de dérangements
Ex. 20
*1 + de n et par convention a0 = 1. Montrer que :
Soit f : ! , x sin
3
Arcsin x . X n
k
n∈ , n! = n an ;k .
1 ) Développer f en série entière à l’origine. k=0
X
1
+ *2+ 2 ) Calculer an en considérant la série entière
Pa
n n
2 ) En déduire la valeur de . n
3n x
27 n .
n=0 n!
Ex. 21 Ex. 27
Développer en série entière à l’origine la fonction : 1 ) Montrer la convergence et calculer la somme de la
Z 1
dt série de terme général un =
;
( 1)n
, n 0.
f : ! , x . 2n + 1
0 1 ; 2xt + xt 2
2 ) Mêmes questions pour la série de terme général
Ex. 22 ;
( 1)n X n
1
.
vn =
n+1
Soit f ∈ C ( , ) telle qu’il existe q ∈
2k + 1
avec : k=0

jqj < 1, et x∈ , f (x ) = (1 ; qx )f (qx ). Ex. 28


Montrer que f est développable en série entière à l’ori-
X
1
+
1
.
Établir la convergence et calculer
gine. (8n + 1)(8n + 5)
n=0

Ex. 23 Ex. 29
X
1
+
;n+n ix . 1 ) Montrer que pour tout x ∈ [0, 1[ :
Soit f : ! , x e
2

2 2 2 2
n=0
3
x ; x9 (1 + x ) 3 ;1 3
x.
1 ) Montrer que f est de classe C 1 sur . X;
107 1

2 ) Montrer que le développement en série de Taylor 2 ) Calculer la partie entière de S = p1


3
.
k
de f en 0 a un rayon de convergence nul. k=1

Ex. 30
Ex. 24
X
1 (;1) X
1+
+ n
Soit f : ! , x x
n
n n.
Soit f : ! , x
x +n
.
n=1
n=2
Donner un équivalent simple de f (x ) quand x tend
1 ) Quel est l’ensemble de définition de f ? vers 1.
2 ) Montrer que f est de classe C 1 sur ] ; 2, +1[. Ex. 31
3 ) Montrer que f est développable en série entière à Existe-t-il f ∈ C ( ", ) telle que :
l’origine. z∈ ", ef (z) = z ?

259
Chapitre 5 : Séries entières

Niveau 3
Ex. 35
Avec solution détaillée On note Rn le nombre de relations d’équivalence que
Ex. 32 l’on peut définir sur un ensemble E de cardinal n ∈ "
"+ et f ∈ C 1 (] ; a, a [, et on pose R0 = 1.
Soit a ∈ ) telle que :
X n
n∈ , x ∈] ; a, a [, f (n)
(x ) 0. 1 ) Montrer que Rn+1 =
k
n Rk .
k=0
Montrer que :
X
1x
+ n 2 ) À l’aide des séries entières, en déduire une expres-
x ∈] ; a, a [, f (x ) = n!
f
(n)
(0). sion de Rn .
n=0

Ex. 33 Avec éléments de solution


1 ) Montrer que la fonction :
/ . Ex. 36
f : ;2, 2 ! ,x tan x Soit f : x
1
1
; sh x .
/ . Montrer que f est développable en série entière autour
est l’unique solution sur ;2, 2 de l’équation de l’origine et préciser le rayon de convergence.

différentielle y0 = 1 + y2 . Ex. 37
2 ) En déduire que f est développable en série entière Soit q réel tel que ;1 < q < 1 et (E ) l’équation :
à l’origine. x∈ , f 0 (x ) = ex f (qx ), f ∈ D1 ( , ).
1 ) Montrer que toute solution de (E ) est développable
Ex. 34
; !
Soit bn une suite à valeurs dans "+ telle que bn
P en série entière.
2 ) Résoudre (E ).

x,
P
diverge et telle que la série entière de la variable réelle
bn x n ait 1 pour rayon de convergence. Ex. 38
; !
Soit a une suite réelle telle que :
On donne l’équation fonctionnelle :
, f 0 (2x ) = ;2 sin xf (x ).
n
(E ) : x∈
an
lim =S∈ . 1 ) Trouver une solution particulière.
n ! +1 bn
2 ) Calculer f k (0) pour k ∈ .
1 ) On note :
3 ) Trouver toutes les solutions de (E ).
X
1 +
n
X
1
+
n
f (x ) = a n x , g (x ) = bn x . Ex. 39
n=0 n=0 X
1
+
xn
, x∈ .
f (x ) On pose f (x ) =
Montrer que lim = S. 1 + xn
!
x 1 g (x )
n=1
x<1 1 ) Trouver l’ensemble de définition Df de f .
2 ) Application : soit ∈ "+ . X
1
+ n
( 1)n ;1
x
Montrer l’existence dans "+ de : 2 ) Montrer que f (x ) = ; 1 ; xn
.

X
+1
;1x n .
n=1

lim (1 ; x ) n 3 ) Étudier le comportement de f (x ) quand x tend


x !1 vers 1 (limite et équivalent).
x<1 n=1

260
Exercices

Indications

Ex. 13 Ex. 24
Un encadrement de jan j donne le rayon de convergence Écrire f (x ) =
1
; x +1 3 + g(x ) puis majorer les
mais aussi la décroissance de (jan j) . x +2
dérivées de g sur ] ; 2, +1[ pour en déduire, au moyen
Ex. 14 d’une formule de Taylor, que g est développable en série
Tout r < R1 R2 s’écrit r = r1 r2 avec r1 < R1 et r2 < R2 . entière de rayon de convergence R 2.

Ex. 15 Ex. 25
Montrer que n ∈ , jun j 2n+1 ; 1, puis que la
3 ) Première solution : écrire f (x ) comme somme d’une
somme est une fonction rationnelle.
série double.
(( ((
( (
Deuxième solution : majorer f (n+1) pour en dé-
Ex. 26
1 ) Dénombrer les permutations ayant k points fixes
duire que le reste intégral de la formule de Taylor
donnés puis celles qui ont k points fixes quelcon-
tend vers 0. ques.
Ex. 16 2 ) Reconnaı̂tre un produit de Cauchy.
1 ) Pour tous réels a et b, a 2 + b2 j j
2 ab . Ex. 27
2 ) Justifier l’intégration terme à terme. 1 ) Introduire la série entière un x 2n+1 .
Ex. 17 2 ) Observer que vn est un produit de Cauchy mais
que le théorème donnant la somme de la série
1 ) Opérer par récurrence.
produit ne s’applique pas.
Ex. 18 Introduire alors la série entière
Pv x 2(n+1)
.
X
n
1
+
Introduire f (x ) = n
un x . Montrer que f (x ) est so- Ex. 28
n=0 X
1 (;1)
+ n

lution d’une équation du second degré. Montrer que S = puis introduire la série
4n + 1
n=0
Ex. 19
entière
P (;1) x n 4n+1
.
Méthode de l’équation différentielle. 4n + 1

Ex. 20 Ex. 29
1 ) Utiliser un développement en série entière.
Méthode de l’équation différentielle.
Ex. 21 2 ) Déduire du 1) un encadrement de p1
3
, addition-
k
Développer l’intégrande en série puis justifier l’intégra- ner ces inégalités membre à membre puis majorer
tion terme à terme. X;
107 1
1
4
au moyen d’une intégrale.
Ex. 22 k=1 k3
Montrer que quel que soit ∈ il existe une solution et Ex. 30
une seule de (1) telle que f (0) = , puis rechercher une 1 *
X
+ +
série entière dont la somme S vérifie (1) et S(0) = f (0). Observer que (x ; 1)f (x ) = n 1 ; n1 n
x et que,
Observer l’analogie avec la méthode de l’équation dif- n=2

férentielle. pour n 2, ; 1
n
n ; 1 ;1 .
n+1 n n
Ex. 23
(( (( Ex. 31
( (
Minorer f (p) (0) par le terme de rang p de la série dont Si f est solution, considérer f ( ) où :
ce réel est la somme. f
= z∈ , z =1 . jj g

261
Chapitre 5 : Séries entières

Ex. 32 f g
K ∪ a et remarquer que, pour Card K = k , on
Écrire la formule de Taylor avec reste intégral : E,K = Rn ;k .
a : Card
X
1R
+

; !
f (x ) = Sn (x ) + Rn (x ). n n
2 ) Poser f (x ) = x .
n!
Pour x ∈]0, a [, la suite S (x ) est croissante majorée.
n n=0
Établir alors que pour 0 < x < y < a :
,R -
Montrer, par récurrence sur n , que, pour tout
Rn (x ) Rn (y) r∈ "+ , la suite n n
r est majorée.
0 , puis en déduire lim Rn (x ) = 0 n!
x
n+1
y
n+1 n !+1 n∈

Ex. 33 Ex. 36
. . Utiliser le résultat vu en Méthodes – Mise en œuvre,
Pour tout x ∈ 0, , la série de Mac-Laurin de f est à
2 exercice 5.
termes positifs. Ex. 37
Vérifier que la somme de cette série est solution de :
/ . x
Introduire la fonction g telle que f (x ) = e 1;q g(x )
y0 = 1 + y2 sur ;2, 2 . ;x,x] pour en déduire, au moyen
et majorer k g(n) k[1
d’une formule de Taylor, que g est développable en série
Ex. 34 entière.
1 ) Montrer que lim g(x ) = +1 Ex. 38
!
x 1
x<1
1 ) Une solution particulière est x cos x .
2 ) Développer en série entière x (1 ; x ); et 2 ) Utiliser la formule de Leibniz.
appliquer le 1). ;a,a] par récurrence pour en dé-
3 ) Majorer k f (n) k[1
Ex. 35 duire, au moyen d’une formule de Taylor, que toute
1 ) Rn est l’ensemble des partitions de E , solution de (E ) est développable en série entière.
Card E = n . Ex. 39
a étant fixé dans E de cardinal n + 1, pour 2 ) Écrire f (x ) comme somme d’une série double som-
K ⊂E fa g, introduire l’ensemble des par- E,K mable.
titions de E telles que la partie contenant a soit 3 ) Former (1 ; x )f (x ).

262
Exercices

Solutions des exercices


Niveau 1
Ex. 1
1) Rayon de convergence

Pour 0, on a Arctan n , donc an = O(1) et 1 = O an .


; !
4
Sachant que le rayon de convergence de
2
Px n
est égal à 1, le corollaire du théorème 4 donne alors 1 et
1 .
Donc, lorsque
Pour < 0, Arctan n
0, on obtient = 1.
n , donc les séries entières
Pa x n
n
et
Pn x n
ont même rayon de convergence et
on a encore = 1.
Étude aux bornes
;
Posons un (x ) = Arctan n .
!x n

Pour jx j = 1, la série
P
< ;1 car on a alors ju (x )j n et
n
P n est une série de Riemann convergente.
u (x ) est grossièrement divergente lorsque 0 et absolument convergente lorsque

P n
P
Lorsque ∈ [;1, 0[, la série u (1) est à termes positifs divergente car u (1) n et u (;1) est alternée
n n n
convergente d’après le critère de Leibniz car Arctan n tend vers 0 en décroissant.
( ]1;, 1[
Conclusion. L’ensemble de convergence de
P ; Arctan n !x n
est : ;
[ 1, 1[
si
si ;1
0
<0
;
[ 1, 1] si < ;1
2) Rayon de convergence
De lim an = 0, on déduit 1.
n !+1
Effectuons alors un développement de an lorsque n tend vers +1 :
* ;p + ; 1 n *1 + 1 + = (;p1)n ; 1 + o * 1 +.
( 1)n
an = n 1 +
n 2 n n 2n n

On en déduit an (;1)n p1
donc, par critère de comparaison des séries à termes positifs,
P an (;1)n
n !+1 n
diverge ce qui donne 1. Finalement on a = 1.
Étude aux bornes
Il reste à étudier
Pa . n

; (;p1)n n!+1 ; 21n donc, d’après le critère des équivalents pour les
n
Le développement précédent donne an

séries de signe constant à partir d’un certain rang,


P *an ; (;p1)n + est divergente.
n
P * n+
Or la série p converge d’après le critère de Leibniz donc an est de même nature que P an ; (;p1)
(;1)n
n
P
n

P , n (;p1) + pn - x
c’est-à-dire divergente.
n
Conclusion. L’ensemble de convergence de n
est ] ; 1, 1[.
n+1
3) Rayon de convergence
1 1
Remarquons que, pour tout n 2, nn n n! n n n donc an ce qui donne :
n nn nn
* 1 + 1 ;a !.
an = O nn
et
n nn
= O n

263
Chapitre 5 : Séries entières

Puisque lim
nn
= lim
n nn
= 1, les séries entières
P x
n
et
P x ont le n

!+1 !+1 (n + 1)
n n (n + 1) n n (n + 1) nn
* 1
+ n nn
même rayon de convergence égal à 1. Alors avec le corollaire du théorème 4, an = O nn
donne 1 et
1
= O
;a ! donne 1 . Finalement on a = 1.
n
n nn
Étude aux bornes
La série de Bertrand
P 1
est divergente (cf. chapitre 2), donc an
1
montre que
Pa n diverge.
n nn n nn

La suite de terme général


1
est visiblement décroissante et de limite nulle donc
P(;1) a n
n converge d’après
n n!
le critère de Leibniz.
Conclusion. L’ensemble de convergence de
P x
n
est [ 1, 1[. ;
n n!
4) Rayon de convergence
Il est clair que pour tout n 1, 1 an n . De an n on déduit que pour x < 1, jj n
lim an x
! +1
n
= 0 ce qui
donne 1. De même de 1 an , on déduit que pour x jj n
1, an x ne tend pas vers 0 ce qui donne 1.
D’où finalement = 1.
Remarque : en montrant que le rayon de convergence de
P nx n
est égal à 1, on peut aussi conclure avec le
corollaire du théorème 4.
Étude aux bornes
; ! Pa
P
Pour n = p!, on a an p. Il en résulte que la suite an
(;1)n an sont grossièrement divergentes.
est non bornée et donc que les séries n et

Conclusion. L’ensemble de convergence de


Pa x n
n
est ] ; 1, 1[.
5) Rayon de convergence
n
1 x
Remarquons que jan j . D’autre part, quel que soit ∈ , si jx j < 1 on a lim = 0. Donc pour
n n !+1 n
jj n
x < 1, il vient lim an x ce qui donne
n !+1 1. Sachant que la suite (cos n ) ne tend pas vers 0 et que pour

jx j > 1, n!lim+1 jnx j


n
= + 1, il vient que pour jx j > 1, an x n ne tend pas vers 0. Ceci prouve que 1.
Finalement on a = 1.
Étude aux bornes
Si > 1, les séries an et
P P(;1) a n
n sont absolument convergentes, et si 0 elles sont grossièrement
divergentes, enfin pour 0 < 1 elles sont semi-convergentes (voir chapitre 2, Exercice 47.)

Ex. 2
Notons et les rayons de convergence respectifs de
P a x et P n nan x
n
.
1 2 n 2
n +n ;2
n 1
Pour n 2, on a 1 donc, d’après le corollaire du théorème 4, il vient 1. (1)
2
n +n ;2 n 2

Lorsque = 0, l’inégalité précédente donne = = 0. Supposons maintenant > 0.


; 2 * r +n .
2 1 2 2
n 2
nan +n
Pour tout réel r ∈ [0, 2 [, il existe tel que r < < 2 . Écrivons alors an r n = !n
2
n +n ;2 n
n
2
+ n ; 2*r + n un+1 r Pu
En posant un = , on a lim = < 1 donc la série converge d’après la règle de
n n !+1 un
n

d’Alembert et en particulier lim un = 0.


n !+1
n
nan
Puisque < 2 , on a aussi lim = 0 d’où finalement lim an r n = 0 et r 1.
n !+1 2
;2 !+1
" " ⊂ "0, # donc
On a ainsi montré 0,
n +n n

2 1 2 1. (2)
Avec (1) et (2) on conclut que 1 = 2.

264
Exercices

Ex. 3
Cas où >0
1 n
n
Pour r ∈ , tel que 0 < r < , on a 0 < r < d’où lim an r =0 et lim an r = 0.

Ceci montre que 0 = sup $r ∈ +/ lim an r n


=0
n
%!+1 .
n ! +1

, - n ! +1

Pour r > , la suite an r


n
ne tend pas vers zéro, la suite an r n
; ! non plus. Donc 0 .

Finalement, 0= . Noter que ce résultat est valable pour = 0 : 0 = 0 et pour =+ 1 : 0 = +1.


Cas où <0
Supposons > 0.
1 n
Pour r ∈ tel que r > , on a r < donc
n
lim an r
!+1 =0 et
n
lim an r
! +1
n
=+ 1.
Ceci montre que 0 . Voyons sur un exemple que l’inégalité peut être stricte :

= 2; , 0=2
1 1
a2n = 22n , a2n+1 = donne = , < .
2 2n+1 2
Le résultat précédent n’est évidemment pas valable pour = 0 (0 n’a pas de sens). Dans ce cas, tout est pos-
sible ; exemples :

a2n = (2n )2n , a2n+1 =


1
donne = 0 = 0,
(2n + 1)2n+1
an = n n donne = 0, 0=+ , 1
a2n = (2n ) 2n
, a2n+1 = 1 donne = 0, 0 = 1.

Ex. 4
Notons 0 le rayon de convergence de P Sn z n et supposons 0 > 0.
X n X X
Soit alors z ∈ tel que jz j < 0 : Sn z est convergente ainsi que Sn ;1 z
n
=z n
Sn z , donc, en notant

; Sn;1 zn , on conclut que P an zn converge.


n 0 n 1 n 0
que n 1, an z n = Sn z n
Ceci montre que 0 , ce qui est bien sûr encore valable si 0 = 0.
D’après ce qui précède, = 0 exige 0 = 0. Supposons maintenant
P
En observant que Sn z n n’est autre que le produit de Cauchy des deux séries entières
> 0.
P a z et P z
n
n n
, de rayons
respectifs et 1, on obtient 0 inf(1, ) (cf. théorème 6).
En conclusion : on a dans tous les cas inf(1, ) 0 .
Remarques
1) pour 1 : la formule précédente donne 0= .
2) pour > 1 :
on peut avoir 0 = 1.
Exemple : an =
1
alors =+ 1 et lim Sn = e donc 0 = 1.
n! n ! +1
on peut avoir 0= .

Exemple : a2n =
1
, a2n+1 = ; 1
alors = 2 et pour tout n ∈ , S2n =
1
, S2n+1 = 0 donc 0 = 2.
22n 22n 22n

265
Chapitre 5 : Séries entières

Ex. 5
x2 x2 + x + 1
1 ) La fonction f est définie sur ] ; 1, +1[ car 1 + = et :
1+x x +1
pour tout x ∈ , x 2 + x + 1 > 0.
*x 2
+x +1 + *1 ; x + 3 ; ; x ! ; n ;1 ; x !.
Pour jx j < 1, on a : f (x ) = n = n = n 1 3 2
x+1 1 ;x 2

X
1u + n
Le développement usuel u ∈] ; 1, 1[ n (1 ; u) = ; n
donne :
n=1
X
1x
+ 2n X
1x
+ 3n
x ∈] ; 1, 1[ f (x ) =
n
; n
.
n=1 n=1

10x !
Soit aussi :
X
+ 6n+2
x
6n+3
x
6n+4
x
6n+6
x ∈] ; 1, 1[ f (x ) =
3n + 1
; 2n + 1 + 3n + 2 ; 6n + 6 .
n=0
On a affaire à la somme de deux séries de même rayon de convergence égal à 1, le rayon de convergence de
cette somme vérifie donc R 1.
6n+2
x
En notant un (x ) le terme général de la série obtenue, on a : u6n+2 (x ) = , donc, pour x > 1,
; ! 3n + 1 X
lim u6n+2 (x ) = +1, et il en résulte que la suite u (x ) est non bornée et donc que la série u n (x )
n ! +1
n n 1
n 1
diverge. En conséquence, on a R 1 et finalement R = 1.
p * p +2
2 ) x2 ; x 2 + 1 = x ;
2
2
+
1
2
donc f est de classe C 1 sur .
p
2x ; 2
Pour tout x ∈ , f 0 (x ) = 2 p .
x ;x 2+1
On décompose en éléments simples dans (X ) :
p * +* +
P =X; X 2 + 1 = X ; ei 4 X ; e;i 4
2

0 p
P 2X ; 2 1 1
= 2 p = + .
P X ;X 2+1 ;
X ;e X ;e
i i
4 4

On a donc f 0 (x ) =
; e;i 4 +
; ei 4 , et, pour tout x ∈ tel que jx j < 1, on a :
;i
1 ; xe 4 1 ; xe 4
i
( ((xe; (( (( ((
(
i
4 (( < 1 et ((xe i
4 (( < 1
donc :
0 X
1
+
;(n+1)i 4 ; X
+1
f (x ) = ; x e
n n (n+1)i 4
x e
n=0 n=0

0 X
1
+
f (x ) = ;2 n
x cos(n + 1)
4
.
n=0
Le calcul qui précède montre que le développement de f 0 a un rayon de convergence R vérifiant R 1, et puisque

la série est visiblement divergente en x = 1, (cos(n + 1) ne tend pas vers 0), on a en fait R = 1.
4
Le théorème d’intégration d’une série entière donne alors, avec f (0) = 0 :
X
1x
+ n+1 X
1x
+ n * +
f (x ) = ;2 n+1
cos(n + 1)
4
soit f (x ) = ;2
n
cos n
4
n=0 n=1
et le rayon de convergence est inchangé : R = 1.

266
Exercices

3 ) f est de classe C 1 sur ] ; 1, 1[.


Remarquons que ∈ f(2k + 1) ,k ∈ g, on a f +2 = f et f; = ;f .
On peut donc limiter l’étude à ∈ [0, [. D’autre part, f0 = 0 : on se limite finalement à ∈]0, [.

f 0 (x ) =
sin
Pour tout x ∈] ; 1, 1[, on a .
x
2
; 2x cos +1
Le développement de la fonction rationnelle f 0 va s’obtenir en décomposant en éléments simples dans (X ) :
, -
f 0 (x ) = ;x ; e sin
!;x ; e; ! = 21i x ;1e ; x ;1e;
i i i i
, e ; -
i i
f 0 (x )
1 e
=
2i 1 ; xe i ; 1 ; xe;i .

1 X
1
+
Pour tout z ∈ tel que jz j < 1, on a n
z , donc x ∈ tel que jx j < 1 :
1 ;z =
0X
1 +
n=0
X
1+
!
0
f (x ) =
1
x e
n (n+1)i
; x
n
e
;(n+1)i
2i
n=0 n=0

0 X
1
+
n
f (x ) = x sin(n + 1) .
n=0

Comme somme de deux séries de rayon 1, cette série a un rayon R 1.


Puisque ∈]0, [, la suite (sin n )n∈ ne tend pas 0, donc cette série diverge pour x = 1, et finalement, R = 1.
Par intégration, on obtient ensuite :
X
1x
+ n+1
x ∈] ; 1, 1[, f (x ) ;f (0) =
n+1
sin(n + 1) (R = 1)
n=0
X
1x
+ n
donc, avec ∈]0, [, x ∈] ; 1, 1[, f (x ) = + sin n .
2 n
/ . , n=1
-
En effet, ∈ 0, , donne f (0) = Arctan tan = .
2 2 2 2

#
La formule reste valable pour
", on a f
= 0 et pour ∈] ; , 0[.
Pour ∈ (2p ; 1) , (2p + 1) =f ;2p avec ; 2p ∈] ; , [, donc :
X
1 xn
+
x ∈] ; 1, 1[, f (x ) =
2
;p +
n
sin n .
n=1

Ex. 6
X
1
+
f
(n)
(0)
Pour tout x ∈] ; R, R [, on a f 2 (x ) = x n f (x ) .
n!
n=0
(n)
f (0)
Posons un : x x n f (x ) . Puisque R > 1, on a [0, 1] ⊂ ] ; R, R [ et la fonction f est continue sur [0, 1]. Elle
n!
est donc bornée sur ce segment et on obtient :
(( ((
(f (0)( .
(n)
x ∈ [0, 1], jun (x )j k f k1 [0,1]

(( n! ((
La condition R > 1 nous donne aussi que la série de terme général
(f (0)(
(n)
est convergente, donc la majoration
précédente montre la convergence normale donc uniforme de la série de fonctions
n! Pu n sur [0, 1].

267
Chapitre 5 : Séries entières

Avec le théorème d’intégration terme à terme (cf. chapitre 3), cette convergence uniforme donne :
Z 1 X
1f
+ (n)
(0)
Z 1
2 n
f (x )dx = x f (x )dx = 0.
0 n! 0
n=0
Z 1
2
La fonction f 2 étant continue et positive sur [0, 1], f (x )dx = 0 donne x ∈ [0, 1], f (x ) = 0 et donc :
0
n∈ , f (n) (0) = 0.
Alors le développement en série entière de f montre que x ∈] ; R, R [, f (x ) = 0.

Ex. 7
Écrivons le développement en série entière à l’origine de f : x p1 :
1 + x5
; 1 X
1
+
x
5n
f (x ) = (1 + x 5 ) 2 = 1 + an (série de rayon de convergence R = 1),
n!
n=1

avec an = (;1)n
1 • 3 . . . (2n ; 1) = (;1)n (2n )! .
2n 22n n !

1 X
1
+
(2n )!
Z 1
1 X
1
+
(2n )!
On en déduit I= +
2
;
( 1) n
2n 2
2
x 5n dx , c’est-à-dire : I =
2
+ ;
( 1)n 7n+1
.
2 (n !) 0 2 (n !)2 (5n + 1)
h 1i
n=1 n=1

L’intégration terme à terme de la série entière est légitimée par le fait que le segment d’intégration : 0, , est inclus
2
dans l’intervalle ouvert de convergence : ] ; 1, 1[. (cf. théorème 10).
(( u (( 2n + 1 Pu
. On a alors (( (( =
(2n )! 5n + 1 1
Posons un = (;1) n n+1
• < , donc la série n vérifie
2 7n+1 2
(n !) (5n + 1) u n 6
2 (n + 1) 5n + 6 25
le théorème des séries alternées.
Dans ces conditions, on sait que la somme I est comprise entre deux sommes partielles consécutives Sn et Sn+1 , et
X
1
+
que le reste d’ordre n : Rn = j j
uk , est majoré en valeur absolue par un . On calcule donc les uk jusqu’à ce que
k=n
l’on atteigne un terme de valeur absolue inférieure à 10;6 , il vient successivement :

1
u1 = ; ;0, 00133021 < u1 < ;0, 00133020
6 • 27
3
u2 = 0, 0000166 < u2 < 0, 0000167
214 • 11
5
u3 = ; ;0, 0000003 < u3 < ;0, 0000002
224
Il en résulte 0, 4987142 < S3 < I < S2 < 0, 4987147, et donc I ' 0, 498714 à 10;6 près par défaut.
Remarque : Maple fournit I = 0, 4987142707 à 5 • 10;11 près.

Ex. 8 Z
La fonction t ; x sin t ) étant impaire, il vient Im f (x ) = sin(t ; x sin t )dt = 0.
sin(t
;
Ainsi f est à valeurs réelles et comme t cos(t ; x sin t ) est paire, on a plus précisément :
Z
x ∈ , f (x ) = 2 cos(t ; x sin t )dt.
Z Z 0

donc aussi f (x ) = 2 cos t cos(x sin t )dt + 2 sin t sin(x sin t )dt .
0 0

268
Exercices

En remarquant que la fonction :t cos t cos(x sin t ) vérifie ( ; t) = ; (t ), on obtient :


Z Z Z Z
2
= ; donc = 0, et il reste f (x ) = 2 sin t sin(x sin t )dt .
0 0 0
2
Z Z
De même, la fonction :t sin t sin(x sin t ) vérifie ( ; t) = (t ). On a donc
2
= et enfin :
0
2
Z 2
f (x ) = 4 sin t sin(x sin t )dt.
0
Le développement en série entière de la fonction sin nous donne alors :
Z X
1 +
x
2n+1
x∈ , f (x ) = 4
2
;
( 1)n
(2n + 1)!
sin2n+2 t dt.
0 n=0
(( ((
P jx j 2n+1
(((;1) n x
2n+1
2n+2 ( jx j
t( =
2n+1
Pour tout x fixé dans , la série
(2n + 1)!
est convergente, donc sup
t∈[0, ]
( (2n + 1)!
sin
( (2n + 1)!
2
2n+1
x
montre que la série de fonctions de terme général t ;
( 1)n sin2n+2 t est normalement donc uniformément
. / (2n + 1)!
convergente sur 0, .
2
Par application du théorème d’intégration terme à terme (cf. chapitre 3), il en résulte :
X
1
+
x 2n+1
Z
f (x ) = 4 ;
( 1)n
(2n + 1)!
2
sin2n+2 t dt .
n=0 0

Z 2 (2n )!
Le calcul de l’intégrale de Wallis W2n = sin2n t dt est classique et donne W2n = (cf. MPSI-Analyse,
0 22n+1 (n !)2
chapitre 9).
X
1
+
x
2n+1
On obtient finalement : x ∈ , f (x ) = ;
( 1)n , et le rayon de convergence est +1.
n=0
22n (n + 1)(n !)2

Ex. 9
1 ) On trouve facilement (par exemple avec le critère de d’Alembert) que le rayon de convergence est égal à 1.
De plus la série diverge aux bornes de l’intervalle de convergence. L’ensemble de définition de f est donc ] ; 1, 1[.
1Z
X+ x Z X
1 x +
Pour tout x ∈] ; 1, 1[, on a f (x ) = t
4n 2; dt = t
;
4n 2
dt , donc :
n=1 0 0 n=1
Z x
t
2
f (x ) = dt.
0 1 ; t4
Une décomposition en éléments simples donne :
1
Z * x
1 1 2 +
f (x ) =
4 ;t + ; dt ,
1 1+t 1 + t2
0
1 *1+x + 1
donc : f (x ) =
4
n
1 ; x ; 2 Arctan x .
Remarque : sur ] ; 1, 1[, on peut aussi écrire :

f (x ) =
1 ;
Argth x ; Arctan x
!.
2

269
Chapitre 5 : Séries entières

2 ) Le rayon de convergence de cette série entière est égal à 1 et la fonction somme f est définie sur [;1, 1] car :
1 1
.
n (n + 1)(2n + 1) +1 2n 3

La fonction f est continue sur [;1, 1], car la majoration sup


jx j2n+2 1
montre que l’on a
x∈[;1,1] n (n + 1)(2n + 1)
3
n
affaire à une série normalement convergente sur cet intervalle.
1 1 1
Une décomposition en éléments simples donne :
n (n + 1)(2n + 1)
=
n
+
n+1
; 2n4+ 1 , on en déduit :
X
1x
+ 2n+2 X
1x+ 2n+2 X
1 x
+ 2n+2
x ∈] ; 1, 1[, f (x ) =
n
+
n+1
;4 2n + 1
.
n=1 n=1 n=1
On reconnaı̂t ainsi des développements usuels, et il vient :
;
;x 2 n 1 ; x 2 ; n 1 ; x 2 ; 2x n 11 ;+ xx + 3x 2 ,
f (x ) =
! ; !
soit encore f (x ) = ;(x ; 1)2 n (1 ; x ) ; (x + 1)2 n (1 + x ) + 3x 2 .
Enfin, comme f est continue sur [;1, 1], on a aussi f (;1) = f (1) = ;4 n 2 + 3.
X
1u
+ 2n+1
1 1+u
3 ) On sait que pour tout u ∈] ; 1, 1[, = n (série entière de rayon de convergence égal à 1).
2n + 1 2 1 u ;
(( x ; 1 (( n=0

En remarquant que l’on a (( ( < 1 si et seulement si x > 0, on en déduit que l’ensemble de définition de f
x +1(
est ]0, +1[ avec :
1+
x ;1
f (x ) = n x + 1 = n x.

1 ; x ;+ 1
x 1

x 2n+1
4 ) Posons un (x ) = (;1)n . On trouve facilement (par exemple avec le critère de d’Alembert) que le rayon
4n 2 1 ;
de convergence est égal à 1.
1
D’autre part, puisque sup jun (x )j = , cette série entière est normalement donc uniformément
x∈[ 1,1]; 4n 2
;1
convergente sur [;1, 1]. Il en résulte que f est définie et continue sur ce segment.
Une décomposition en éléments simples donne :
1 1 1/2 1/2
4n 2 ;1
=
(2n ; 1)(2n + 1) = 2n ; 1 ; 2n + 1 .
Donc pour tout x ∈] ; 1, 1[, il vient :
X
1+ 2n+1 X
1 + 2n+1
( 1)n ;1 ( 1)n ;1
1 x 1 x
f (x ) =
2
; 2n ; 1
; 2
; 2n + 1
n=0 n=0
2 + X
1 2n 1; X
1
+ 2n+1
( 1)n ;1
x x x 1 x
=
2
+
2
; 2n ;1 +
2
;
( 1)n
2n + 1
n=1 n=0

x x +1
2 X
1
+
x
2n+1
=
2
+
2
;
( 1)n
2n + 1
n=0
2
x x +1
= + Arctan x.
2 2
2
x x +1
La fonction x
2
+
2
Arctan x étant également continue sur [ 1, 1], on a finalement : ;
2
x x +1
;
x ∈ [ 1, 1], f (x ) =
2
+
2
Arctan x .

270
Exercices

X n
Pa x n
5 ) Posons an = ch k , et notons R le rayon de convergence de n .
k=0
Remarquons que l’on a ici affaire au produit de Cauchy des deux séries entières
Px n
ch n et
Px n
.

On sait que le rayon de convergence de


P x est 1. D’autre part, avec x ch n
n e x n
n n
, on voit que le
!1 2 n +

rayon de convergence de
P 1n
x ch n est . En conséquence, d’après le théorème 6, il vient R
1
.
e e
1
Pour jx j = , on a a jx j n e; ch n > donc la série
n 1 n P a x diverge et il en résulte R n
n 1
.
e 2 e
1 i 1 1h
En conclusion : R =
e
et l’ensemble de définition de f est ; e, e .
Le théorème 7 donne :
i h X
1 X
+ 1 +
x∈ ; e1 , e1 , f (x ) = x
n n
x ch n ,
n=0 n=0
X
1
+
1 X
1
+
1
1 *x +
X
+ n 1 1 * e +
n
donc, puisque x ch n = (ex )n + = + , on obtient :
2 2 e 2 1 ex e x ; ;
n=0 n=0 n=0
1
* 1 e
+
f (x ) =
2(1 ; x) 1 ; ex + e ; x .

Ex. 10
1 1
1 ) Puisque 0 < < n , le critère de domination pour les séries à termes positifs donne la convergence
(4n + 2)2n 2
de la série proposée.
X
1 x
+ 4n+2
Posons f (x ) = , f est la somme d’une série entière de rayon de convergence égal à 1 (appliquer par
4n + 2
p ; ; 41 !
n=0

exemple le critère de d’Alembert), d’où S = 2f 2 .


X
1
+
Pour tout x ∈] ; 1, 1[, on a f 0 (x ) = 4n+1 x
x = donc, avec f (0) = 0, il vient :
1 ; x4
Z n=0
x
t 1
Z x2
du 1 *1+x + 2
f (x ) = dt = = n .
p 0 1 ; t
4 2 0 1 ; u2 4 1 ; x2
2 p
En conclusion S = n (1 + 2).
2
1 1
2 ) Puisque , la règle des équivalents pour les séries à termes positifs donne la conver-
(n + 1)(2n + 1) n !+1 2n 2
gence de la série proposée.
X
1
+
x
2n+1
Posons f (x ) = , f est la somme d’une série entière de rayon de convergence égal à 1 et
(n + 1)(2n + 1)
n=0 (( ((
(( x (
2n+1

( (n + 1)(2n + 1) ((
1
normalement convergente sur [;1, 1] car x ∈ [;1, 1], 2
.
n
La fonction f est donc définie et continue sur [;1, 1] ce qui donne S = f (1) = lim f (x ).
x !1
Calculons f (x ) pour x ∈]0, 1[.

La décomposition en éléments simples


1
=
1
+
2
donne :
;
(n + 1)(2n + 1) n + 1 2n + 1
X
1x+ 2n X
1 x
+ 2n+1
; ;x !+
f (x ) = ; x1 n
+2
2n + 1
=
1
x
n 1
2
n
1+x
1 x ;
n=1 n=0

f (x ) = 1 +
; 1 ! n(1 + x ) + ; 1 ; 1! n(1 ; x )
x x

271
Chapitre 5 : Séries entières

Sachant que lim u n u = 0, on en déduit S = lim f (x ) = 2 n 2.


u !0 x !1
3 ) La série de terme général
( 1)n ;
converge d’après le critère de Leibniz.
3n + 1
X
1 (;1) x
+ n 3n+1
Posons f (x ) = , f est la somme d’une série entière de rayon de convergence égal à 1. D’autre
3n + 1
n=0

part, pour tout x ∈ [0, 1],


P (;1) x n 3n+1
est une série alternée vérifiant le critère de Leibniz, on a donc
((X 1 (;1) x (( x
3n + 1
((
+
(( k 3k+1 3n+1
1
x ∈ [0, 1],
(
k=n
3k + 1 ( 3n + 1 3n + 1
et il en résulte que la série entière converge uniformément

sur [0, 1]. En conséquence, f est continue sur [0, 1] et S = f (1) = lim f (x ).
!
X
1
+ Z x Z X
1 x +
x 1
Z x
dt
Pour tout x ∈] ; 1, 1[, on a f (x ) = ;
( 1)n t 3n dt = ;
( 1)n t 3n dt = .
0 0 0 1 + t3
Z x
dt
n=0 n=0
Z 1
dt
Puisque la fonction x est continue sur ] ; 1, +1[, on obtient S = lim f (x ) = .
0 1+t 3 x !1 0 1 + t3

Le calcul de cette intégrale est classique. En écrivant


1
=
1
+
t +2 ;
, il vient :
1 + t3 3(t + 1) 3(t 2 t + 1) ;
Z 1
dt 1
Z 1
dt
Z 1
; 1 dt + 1 Z 1
= ; 16 2t
;
dt
1 !2
.
1 + t3 t ;t +1 t;
3 t +1 2 2 3
0 0 0 0 +
2 4
1
D’où finalement S=
3
n2+ . p
3 3

Ex. 11
n
2n
1 ) Posons an =
2n ;1 .
On obtient
an+1
=
2(2n 1)
, donc lim
an+1 ; 1
= 4 et le rayon de convergence est égal à .
an n+1 n !+1 an 4
i h
2 ) Pour tout x ∈ ; 14 , 14 , on a :
X
1+
0 X
1
+ X
1
+
f (x ) = ;
( 1)n an x n et f (x ) = ( 1)n nan x n ;1 =
; ;
( 1)n+1 (n + 1)an+1 x n .
n=0 n=1 n=0
Alors la relation (n + 1)an+1 = 2(2n ; 1)an donne :
X
1
+ X
1
+ X
1 +
;
( 1)n+1 (n + 1)an+1 x n = 4 ;
( 1)n+1 nan x n ;2 ;
( 1)n+1 an x n , d’où
n=0 n=0 n=0
(1 + 4x )f 0 (x ) = 2f (x ).
i h p
La solution générale de cette équation sur ; 14 , 14 est x 4x + 1 donc, compte tenu de f (0) = a0 = ;1 ,
p
il vient f (x ) = ; 4x + 1.
Ex. 12
X
1t
+ n n
A
De etA = , on déduit un développement limité à tout ordre de t etA , et de même pour t etB .
n!
n=0
À l’ordre 2, on obtient :
tA tB
* t
2
2 ; !+*I
2 ; !+ t
2
2 2
e e = In + tA + A +o t n + tB + B +o t
2 2
* t2 ; !+
= I n + t (A + B ) + (A 2 + B 2 + 2AB) + o t 2
2

272
Exercices

tB tA
* t2 2 2 ; !+*I ; !+
t2 2 2
e e = In + tB + B +o t n + tA + A +o t
2 2
* t
2
;A 2
! ; !+.
= I n + t (A + B ) + + B2 + 2BA + o t 2
2
Puisque etA etB = etB etA , l’unicité du développement limité à un ordre donné fournit AB = BA.

Niveau 2
Ex. 13
1 ) Pour tout n ∈ les changements de variable définis par u = x 2 et u = n +t donnent :
Z (n+1)
sin u
Z
an = p du = (;1)n
2 u
psin t dt .
n 0 2 t+n

Pour tout t ∈ [0, ], on a 0 p sin t psin t


2 t +n
p1n , d’où, par croissance de l’intégrale :
2 (n + 1)
Z Z
p sin t dt j an j sin t
p
2 n
dt c’est-à-dire p 1
jan j p1n .
0 2 (n + 1) 0 (n + 1)
pn P px n
Puisque lim
n !+1
p = 1, le rayon de convergence de la série entière
n
est égal à 1. Alors, en
n+1

notant le rayon de convergence de


Pa x n
n
, avec le corollaire du théorème 4, jan j p1n donne 1 et

p 1
jan j donne 1, d’où finalement = 1.
(n + 1)

2 ) Avec jan j p 1
, la divergence de la série de Riemann
P px n
donne celle de
P ja j c’est-à-
n
P (n + 1)
dire de (;1) a . n
n
n

D’autre part, an est le terme général d’une série alternée et l’encadrement précédent donne :

jan+1 j p 1
j an j
; ja j ! (n + 1)
X
donc la suite n est décroissante et puisqu’elle tend évidemment vers 0, la série an est convergente
d’après le critère de Leibniz. En conclusion, l’ensemble de convergence de la série proposée est ] ; 1, 1].

Ex. 14
On suppose d’abord R1 et R2 non nuls.
Soit z ∈ tel que jz j < R1 R2 . Il existe r1 et r2 réels positifs tels que jz j = r1 r2 avec r1 < R1 , r2 < R2 (on peut
r r
R1
prendre, par exemple r1 = jjz
R2
et r2 = jzj RR12 ).
On a alors lim an r1n = 0 et lim bn r2n = 0 donc an bn jz jn = an r1n . bn r2n donne lim an bn z n = 0.
n !+1 n !+1 n !+1
Ceci montre que R R1 R2 . Si R1 ou R2 est nul en posant par convention R1 R2 = 0 (pour éliminer le problème dû
au cas où ce produit se présente sous la forme 0 ! 1), on a encore de façon évidente R R1 R2 .
Remarque :
On peut avoir R = R1 R2 .
1 1 1
Par exemple avec an = 2n , bn = 3n donc an bn = 6n , on a R1 = , R2 = et R = = R1 R2 .
2 3 6
On peut aussi avoir R > R1 R2 .
Par exemple avec a2n = 1, a2n+1 = 0, b2n = 0, b2n+1 = 1 on a R1 = R2 = 1 et an bn = 0 donc R = +1.
1 1
Autre exemple : avec a2n = 1, a2n+1 = 22n+1 , b2n = 22n , b2n+1 = 1 on a R1 = R2 = et R = donc
2 2
R > R1 R2 .

273
Chapitre 5 : Séries entières

Ex. 15
P a est convergente. En conséquence, la majoration
((sin(a x )((
1 ) D’après l’hypothèse 0 < a < 1, la série géométrique
n
a jx j montre que pour tout x ∈
n
, la série
P u (x ) est absolument convergente. L’ensemble de
n

n
définition de f est donc .
La même majoration donne pour tout A > 0 k un k[1;A,A] Aa n . La série
Pu est donc normalement
* + n

convergente sur tout segment [;A, A]. Cependant en remarquant que un = 1, il vient unk k1 1,
2a n
donc la convergence n’est pas uniforme sur .
" , on a un(p) (x ) = a np sin
* + Pu
2 ) Pour tout p ∈ an x + p donc k un(p) k1 a np . Il en résulte que la série
(p)
n
2
est normalement donc uniformément convergente sur .
Dans ces conditions, on sait que f est de classe C 1 sur .
3) Première solution

Pour tout n ∈ et tout x ∈ , on a sin a n x =


; ! X
1
(;1)
+
pa
n(2p+1) 2p+1
x
donc :
(2p + 1)!
p=0
X
1X
+ 1 +
a
n(2p+1) 2p+1
x
f (x ) = un,p (x ) avec un,p (x ) = ( 1)p ; (2p + 1)!
.
n=0 p=0

On vérifie que vp = jun,p (x )j =


a
n(2p+1)
jx j2p+1 est le terme général d’une série convergente de somme :
(2p + 1)!
X
1+
; jx j !
n
sn = vp = sh a

puis, avec sn a n
jx j que la série P s n
p=0

est convergente. Il en résulte que la suite double un,p (x )


; ! est
(n,p)∈ 2

sommable et, d’après le théorème de Fubini, on a :


X
1X
+ 1 + X
1
+
x
2p+1 X
1 +
f (x ) = un,p (x ) = ;
( 1)p
(2p + 1)!
a
n(2p+1)

p=0 n=0 p=0 n=0


X
1
+
; .
( 1)
x
p
.
2p+1
soit aussi f (x ) =
p=0
1;a 2p+1 (2p + 1)!

Ce calcul est valable pour tout x donc le rayon de convergence est +1.

Deuxième solution
Pour tout p ∈ et tout x ∈ , on obtient :
X
1
+
; ! et X
1
+
; !
f (2p) (x ) = ;
( 1)p a 2pn sin a n x f (2p+1) (x ) = ;
( 1)p a (2p+1)n cos a n x ,
n=0 n=0
X
1
+
; ( 1)p
donc f (2p) (0) = 0 et f (2p+1) (0) = (;1)p a (2p+1)n = .
n=0
1 ; a 2p+1
D’après la formule de Taylor avec reste intégral, on a pour tout n ∈ :
X n
x
k Z x
(x ; t )n f (n+1) (t )dt ,
Rn (x ) = f (x ) ; k
f (0)
k!
=
n!
k=0 0
(( (( X
1 +
or, le calcul précédent donne t ∈ , (f (n+1)
(t ) ( a
k(n+1)
=
; a n+1
1
1
,
k=0

il en résulte : jRn (x )j jx;jn+1 ! . Puisque


jx;jn+1 ! est le terme général d’une
(n + 1)! 1 ; a n+1 (n + 1)! 1 ; a n+1
série convergente, on en déduit finalement lim Rn (x ) = 0 ce qui montre que f est somme de sa série de
n !+1
Mac-Laurin sur . Le rayon de convergence est nécessairement infini.

274
Exercices

Ex. 16
1 + t2
Z 1
1 X
n
1) t donne an t dt = et la série an diverge.
2 0 n+1
n 0
Z *1 + t +
1 n
Pour tout t ∈ [0, 1], on a 0 t2 t 1 donc 0 an dt ,
0 2

1 * +
0 an
n+1
2 ; 21n 2
n+1
et
n
lim an = 0.
! +1

1 + t2 *1 + t + 2 n+1 *1 + t + 2 n
Pour t ∈ [0, 1], on a 0 < 1 donc 0 < et 0 an+1 an .
X 2 2 2
Ainsi la série ;
( 1)n an converge d’après le critère de Leibniz (ou critère des séries alternées).
n 0
2 ) D’après le 1), le rayon de convergence est R = 1.
X
1
+ 1 Z *1 + t +
X
+ 1 2 n
Posons f (x ) =
n
an x =
2
n
x dt , x ∈] ; 1, 1[.
X
n=0 n=0 0

Pour tout x fixé dans ] ; 1, 1[, la série jx jn est convergente, donc, puisque :
n 0
((* + ((
(( 1 + t x (( < jx j
2 n
n n
t ∈ [0, 1], 0
( 2 (
X * 1+t + 2 n
la série de fonction vn de terme général vn : t x est normalement convergente sur [0, 1]
2
n 0
et on a :
Z X
1 1 + 1Z
X + 1
vn (t ) = vn (t )dt = f (x ).
0 0

X
1+ 1*
X
+
1 + t2 +n
n=0

1
n=0

2
Z 1
dt
Or vn (t ) = x = d’où, si x ≠ 0, f (x ) = .
2 x x 2
n=0 n=0 1 ; 2 (1 + t 2
)
0
;1;t 2

r r x
x 2 x x
Pour x ∈]0, 1[, on a 0 <
2 ;x < 1 et f (x ) =
r x 2 ; x Argth 2 ; x , soit :
, p2 ; x + px -
f (x ) = p 2
Argth
; x = px (2 ; x )
x 1
n p
2;x ; x
p .
x (2 ; x) 2

Pour x ∈] ; 1, 0[, on a
2 ;x < 0 alors :
x
Z 1
s s
2 dt 2 x x
f (x ) = ;x = ;x ; 2 Arctan ;2
0 x ; 2 + t2 x x
x r
soit f (x ) = p 2
Arctan
;2 •
x
x (x ; 2) x
X
Remarque. La série entière converge uniformément sur [;1, 0]. En effet, sur cet intervalle, la série an x
n

n 0

((
est alternée convergente et vérifie le critère des séries alternées car :
((
(a( x n+1
(( ( = aa jx j aa
n+1

(a x n
n
n+1
n
n+1
n
1

X
1 ( ( ; ! converge
, on a jR (x )j (a x (
+
k n
donc pour le reste Rn : x ak x n n an , ce qui prouve que Rn
k=n
uniformément vers 0.

275
Chapitre 5 : Séries entières

En conséquence, f est continue en ;1 :


s
;
f ( 1) = lim f (x ) = lim
!; !;
p 2
Arctan
x
;2 ,
x 1
x> 1 ;
x 1
x> 1 ; x (x ; 2) x

;
f ( 1) = p2 Arctan p1 = p .
3 3 3 3

Ex. 17
1 ) Considérons les premiers termes :
5 17 5 163
a0 = a1 = a2 = 1 a3 = a4 = a5 = a6 = ,
6 24 8 288
5 17 25 163
3 a3 = 4 a4 = 5 a5 = 6 a6 = .
2 6 8 48
On constate que a3 > a4 > a5 > a6 ,
et 3 a3 < 4 a4 < 5 a5 < 6 a6 .

na
Posons alors l’hypothèse de récurrence :
3 > a4 > a5 > ... > an ;1 > an (1)
(n )
3 a3 < 4 a4 < 5 a5 < . . . < (n ; 1)an;1 < n an (2)
On vient de vérifier que (n ) est vraie pour n ∈ 3, 4, 5, 6 . f g
Supposons (n ) vraie avec n quelconque n 3:

alors (2) donne an ;2 > 0 et d’après la relation de récurrence : ( ) : an+1 = an ; 2(ann;+21) , on en


déduit an+1 < an ;

toujours avec ( ), on obtient : (n + 1)an+1 ; nan = an ; an2;2 .


an ;2 n
Or (2) donne
; 2) an < an dès que n ; 4 > 0, c’est-à-dire à partir de n = 5.
2
<
2(n
Donc, pour n 5, on obtient (n + 1)an+1 ; nan > 0.
On a ainsi prouvé que si n 5, (n ) ) (n + 1), et la propriété (n ) étant vraie pour tout n ∈ f3, . . . , 5g,

Finalement an
; !
elle est vraie pour tout n .
est strictement décroissante et nan
; ! est strictement croissante.
n 2 n 2
On sait que le rayon de convergence R est défini par :
R = sup
$ jx j / ;a x ! n
est bornée ,
%
; !
or, an positive décroissante est convergente donc bornée, donc R
n

1.
Le rayon de convergence peut être également défini par :
X %
R = sup ig x / fj j an x
n
converge
n 0
2 X
or nan > 2a2 donne an > et an diverge donc R 1.
n
Finalement R = 1.
2 ) La relation donne, pour tout x ∈] ; 1, 1[ :
X
1
+ X
1
+
1 X
1+
(n + 1)an+1 x n ; (n + 1)an x n +
2
an ;2 x
n
=0
n=2 n=2 n=2
X
1
+
; ;x
n 1
+ X
1
; ;
n 1
X
1
+
n x X
1
2 +
n
donc nan x nan x an x + an x = 0 .
2
n=3 n=2 n=2 n=0
X
1
+ X
1
+
;
Avec f (x ) = an x
n
et f 0 (x ) = nan x
n 1
, a0 = a1 = a2 = 1, on déduit :
n=0 n=1

f 0 (x )
; ! ; ! 2
; 1 ; 2x ; x f 0 (x ) ; 1 ; f (x ) ; 1 ; x + x2 f (x ) = 0
;
soit 2(x ; 1)f 0 (x ) = x 2 ; 2 f (x ). (E )
!

276
Exercices

En écrivant
x2 ; 2 = 1 (x + 1) ; 1 , on voit que les primitives de x
x2 ;2 sur ] ; 1, 1[ et
2(x ; 1) 2 2(x ; 1) 2(x ; 1)
sur ]1, +1[ sont les fonctions :
1
x
4
(x + 1)2 ; 12 n jx ; 1j .
(x+1)2

Donc l’équation différentielle (E ) donne : f (x ) = pjx ; 1j .


e 4

2
x +x
e4 2
Avec f (0) = 1 on conclut enfin que : x ∈] ; 1, 1[ f (x ) = p .
1 ;x
Ex. 18 X n
1 ) Supposons que le rayon de convergence de la série entière un x soit non nul et posons :
n 0
+ X
1
x ∈] ; , [, f (x ) = un x .
n

n=0
X
1
+ X n
On a alors x ∈] ; , [, f 2 (x ) = vn x n avec vn = uk un ;k = un+1 donc :
n=0 k=0
X
1+
2
xf (x ) = un+1 x
n+1
= f (x ) ; u0 c’est-à-dire xf 2 (x ) ; f (x ) + 1 = 0 .
n=0
Ainsi, pour tout x ∈] ; , [ f0g, f (x ) est racine réelle de l’équation du second degré en t : xt 2 ; t + 1 = 0,
et on en déduit que :
1
(1) jx j < ) 1 ; 4x 0 donc
4
p
(2) pour tout x ∈] ; , [ f0g, il existe f;1, 1g tel que f (x ) =
(x ) ∈
; 4x . 1 ; (x ) 1
2x
1 ; 2xf (x )
Sur les intervalles ] ; , 0[ et ]0, [, f est continue et (x ) = p montre que la fonction est également
1 ; 4x
continue donc constante puisqu’à valeurs dans f;1, 1g.
À ce niveau on sait qu’il existe 1 ∈ f;1, 1g et 2 ∈ f;1, 1g tels que :
p p
1 ; 1 1 ; 4x 1 ; 2 1 ; 4x
f (x ) = sur ] ; , 0[ et f (x ) = sur ]0, [.
2x 2x
f devant être continue en 0 avec f (0) = 1, la seule possibilité est 1 = 2 = 1 donc :

p
x ∈] ; , [ f0g, f (x ) = 1 ; 1 ; 4x , f (0) = 1.
2x
/ . ;
p
; 4x
2 ) Considérons donc la fonction f définie sur ;1, 41 par f (x ) =
1 1
2x
si x ≠ 0 et f (0) = 1.

On vérifie facilement que f est continue en 0.

x
p1 ; 4x est développable en série entière de rayon =
1
:

p1 ; 4x = 1 ; 2 X
+1
(2n ; 2)! x n
/ 4
1 1
. X
1
+
(2n )!x n
(n ; 1)! n !
d’où x∈ ; ,
4 4
, f (x ) =
n !(n + 1)!
.

/n=1
1 1
. (2n )!
n=0

f vérifiant x∈ ; ,
4 4
, xf 2 (x ) ; f (x ) + 1 = 0, en posant an =
n !(n + 1)!
, le calcul du 1) montre

X n
(2n )!
que : a0 = 1 et n∈ , an+1 = ak an ;k donc n∈ , un = an = .
n !(n + 1)!
k=0

277
Chapitre 5 : Séries entières

Ex. 19
On montre que f est l’unique solution sur , vérifiant f (0) = 1, f 0 (0) =
1
, de l’équation différentielle :
2
4(1 + x )y + 4xy ; y = 0. 2 00 0
Étant donnée une série entière
P a x (Ede) rayonn R non nul, sa somme S est solution de (E ) sur ] ; R, R [
n
si et
seulement si n ∈ , 4(n + 1)(n + 2)an+2 = ;(2n ; 1)(2n + 1)an . (1)
Y
; a
n 1
2k+2 ;
( 1)n+1 1 ! 3 ! 5 ! . . . ! (4n ; 3) , donc
Alors, S(0) = a0 = 1, donne pour tout n 1, a2n = = n
a2k 4 (2n )!
k=0

;
a2n = ( 1)n+1 4n ;1
(4n ; 2)! .
2 ; 1)!
(2n )!(2n
1 Ya
n
2k+1 (;1) 1 ! 3 ! 5 . . . ! (4n ; 1)
n
De même, pour tout n 1, a2n+1 = = , donc :
2 a2k ;1 22n+1 (2n + 1)!
k=1
(4n )!
a2n+1 = ( 1)n 4n+1 ; .
(2n )!(2n + 1)! 2
On remarque que cette deuxième formule reste vraie pour n = 0.
En déduisant de la relation de récurrence (1) que le rayon de convergence de la série entière
Pa x n
n
est égal à 1, on

obtient que sa somme S est solution de (E ) sur ] ; 1, 1[ vérifiant S(0) = 1, S0 (0) =


1
.
2
En conséquence,
X
1
+
(4n ; 2)! X
1
+
(4n )!
x ∈] ; 1, 1[, f (x ) = 1 + ;
( 1)n+1 ; x
2n
+ ;
( 1)n x
2n+1
.
n=1
2 4n 1
(2n )!(2n ; 1)! n=0
2 4n+1
(2n )!(2n + 1)!

Ex. 20
1 ) f est l’unique solution sur ] ; 1, 1[, vérifiant f (0) = 0, f 0 (0) = , de l’équation différentielle :
1
3

(E )
;1 ; x !y00 ; xy0 + 1 y = 0.
2

Étant donnée une série entière


Pa x n
9
de rayon R non nul, sa somme S est solution de (E ) sur ] ; R, R [ si et
n
* 1 +
seulement si n ∈ , (n + 1)(n + 2)an+2 = n 2 ; a . (1)
9 n
Alors, S(0) = a0 = 0, donne pour tout n 0, a2n = 0.
1 2n (3n )!
De même, a1 = donne pour tout n 0, a2n+1 = . .
3 n !(2n + 1)!
Pa x
3n+1
3
n
En déduisant de la relation de récurrence (1) que le rayon de convergence de la série entière n est égal

1, 1[ vérifiant S(0) = 0, S0 (0) = .


1
à 1, on obtient que sa somme S est solution de (E ) sur ] ;
3
X
1 +
2n (3n )!
En conséquence, x ∈] ; 1, 1[, f (x ) = 3n+1
.
n !(2n + 1)!
x
2n+1
.
n=0
3
2 ) Le développement précédent donne :
X
1
+
2n *1+ X
1
+ *2+
donc f 0
n
x ∈] ; 1, 1[, f (x ) = 3n+1
n
3n x
2n p =
1
3
n
3n 27
.
3 2
X
1
+
n=0
*2+ p n
p n=0

n 1+ 3
On en déduit 3n = 2 cos = .
27 12 2
n=0

278
Exercices

Ex. 21
1
Pour tout t ∈ [0, 1], on a 0 2t ; t2 1. On en déduit que la fonction g : (x, t ) est continue sur
1 ; x (2t ; t 2 )
]; 1, 1[![0, 1] et donc que f est définie sur ] ; 1, 1[. (Avec le théorème de continuité des intégrales dépendant
d’un paramètre – cf. chapitre 6 –, il en résulte aussi que f est continue sur ] ; 1, 1[.)
On commence par développer en série la fonction intégrée :
X
1
+
pour tout (x, t )∈] ; 1, 1[![0, 1], on a g(x, t ) = n
x (2t ; t 2 )n .
;
Pour x fixé dans ] ; 1, 1[, en posant un : t x n 2t ; t 2 , on obtient k un k[0,1]
! n=0

1 = jx jn . La série de fonctions
n
P un est donc normalement convergente sur [0, 1] et par application du théorème d’intégration terme à terme, il
vient :
Z X
1 ; 1 + ! 1 Z ;
X ! dt . + 1
x 2t ; t 2t ; t
n 2 n n 2 n
f (x ) = dt = x
0 n=0 n=0 0
Z Z 1
Avec le changement de variable défini par t = 1 ; cos u , on obtient ; t 2 )n dt = 2
(2t sin2n+1 u du .

Z
0 0

X
12
+ 2n
(n !)2 n
Le calcul de l’intégrale de Wallis W2n+1 =
2
sin2n+1 u du conduit alors à : ;
x ∈] 1, 1[, f (x ) =
(2n + 1)!
x .
0 n=0
W2n+1
Puisque lim = 1, le rayon de convergence est égal à 1.
n !+1 W2n

Ex. 22
Remarquons que si f ∈ C ( , ) vérifie ; qx )f (qx ) avec jq j < 1, alors :
quel que soit n ∈ ,
(1) x∈
;
f (x ) = (1 ; qx ) 1 ; q x
!
, f (x ) = (1
.
; !; !
. . 1;q x f q x .
2 n n

; ! Y1 ; +
!
Puisque lim f q n x = f (0), on en déduit f (x ) = f (0)
n !+1 1 ; qk x .
k=1
Y1 ;
+
! est continue sur
Réciproquement, on montre que la fonction :x 1 ; qk x et vérifie (1).
k=1
En conséquence, pour tout ∈ , il existe une fonction f ∈ C ( , ) et une seule vérifiant (1) et telle que f (0) = :
il s’agit de . On recherche alors une série entière
P
an x n de rayon de convergence R non nul dont la somme S
X
1+ X
1
+
vérifie (1) et S(0) = f (0) c’est-à-dire telle que a0 = f (0) et x ∈] ; R, R [, an x
n
= (1 ; qx ) n n
an q x .
n=0 n=0

", Yn
q
k
On obtient a0 = f (0), n∈ an = f (0) et R = +1.
k=1
q
k
;1
X
1 Y
+
n
n
q
k
.
D’après la remarque initiale il en résulte : x∈ , f (x ) = f (0) x
n=0 k=1
q
k
;1
Ex. 23
e;n+n ix . Les fonctions un sont de classe C 1 sur avec pour tout p ∈
2
1 ) Soit un : x ,
(p) ; !
(x ) = n i e ; d’où k u k = n e; .
p n+n 2 ix (p)
x∈ , un 2
1 2p n

En conséquence chaque série


Pu (p)
est normalement donc uniformément convergente sur
n

et f est de classe
n
C 1 sur .

279
Chapitre 5 : Séries entières

X
1
+ (( (( X
1 +
2 ) Le calcul précédent donne p ∈ , f (p) (0) = (n 2 i )p e;n donc f (p) (0) =( ( n 2p
e;n .

(( (( (( ((
n=0 n=0
2p ;p p
Il en résulte
1 (p)
p!
f (0) ( ( p e
p!
pp e;p . Donc quel que soit r ∈ "+ ,
n ! 1 p! (f
lim
+
r (p)
( 1 ce qui
(0) = +

prouve que le rayon de convergence de la série


Pf (p)
(0)
x
p
est nul.
p!

Ex. 24
1 ) Soit un : x
;
( 1)n
. D’après le critère de Leibniz, la série de fonctions
Pu n converge sur nfx ∈ ,x ;2g.
x+n
; n+p
1 1[
p!( 1) p!
2 ) un(p) (x ) = p+1 . Pour tout a > ;2, et tout p 1, avec k un(p) k[a,+ , la série dérivée
Pu (p)
(x + n )
converge normalement donc uniformément sur [a, +1[ et f est donc de classe C 1 sur ] ; 2, +1[.
(n + a )p+1
n
X
1 (;1)
+ n+p X
1 (;1)
+ n+p (( ((
3) p∈ , f (p) (x ) = p!
(x + n ) p+1
, f
(p)
(0) = p!
n
p+1
, (f (p)
(0) ( 2p+1
p!
(théorème des séries
n=2 n=2

((
alternées).
(( (( ((p
((f (p)
(0)
xp
p!
(( 1 x
2 2
(( (( : le rayon de convergence R de la série de Mac-Laurin de f vérifie R 2.

X
1 (;1)
+ n
1
Avec g(x ) =
x+n
, on a f (x ) =
x +2
; x +1 3 + g(x ).
n=4
La fonction g est de classe C 1 sur ] ; 4, +1[, donc sur ] ; 2, +1[, avec pour tout p ∈ ,
X
1 (;1)
+ n+p (( ((
g(p) (x ) = p!
(x + n )p+1
(
d’où g(p) (x ) ( (x + 4)p+1
p!
.
n=4
Pour tout x ∈] ; 2, 2[ notons Rp (x ) le reste intégral d’ordre p de la formule de Taylor appliquée à g sur [0, x ].
((Z
Avec la majoration précédente, il vient :
(
jR (x )j (((
x
jx ; t jp (( jx jp+1
(p + 1) p+1 dt ( = p+1 et, jx j < 2
p
0 2( 2
donne lim Rp (x ) = 0.
p !+1
Ainsi g est développable en série entière en 0 avec un rayon de convergence supérieur ou égal à 2.
1
Sachant que h : x
x +2
; x 1+ 3 est développable en série entière à l’origine (de rayon 2), on conclut
finalement qu’il en est de même pour f = h + g. Le rayon de convergence R de ce développement est a priori tel
que R 2, mais puisque lim f (x ) = +1, on a aussi R 2 et finalement R = 2.
x!; 2
;
x> 2

Ex. 25
1 ) On montre par récurrence que n ∈ , jun j 2n+1 ; 1.
Il en résulte n ∈ ,
((u x (( n
2n+1 x j jn et donc R 1
.
n
2
2 ) La relation de récurrence donne :
i h X
1 + X
1
+ X
1
+ X
1
+
x∈ ; 12 , 21 , un+2 x
n+2
= un+1 x
n+2
+2 un x
n+2
+ ;
( 1)n x n+2 ,
n=0 n=0 n=0 n=0
2
x 1 + x + x2
d’où (1 ; x ; 2x 2 )S(x ) = 1 + puis S(x ) = .
1+x (1 + x )2 (1 ; 2x )
1 1 7
On décompose S en éléments simples, S(x ) = 2 ; 9(1 + x ) + 9(1 ; 2x ) pour en déduire son
3(1 + x )

280
Exercices

1
développement en série entière de rayon de convergence :
2
X
1
+ X
1
+ X
1
+
S (x ) =
1
3
;
( 1)n (n + 1)x n ; 19 ;
( 1)n x n +
7
9
2n x n .
n=0 n=0 n=0

Par unicité de ce développement, il vient un =


7 n ( 1)
•2 + (n + 1) +
;
( 1) n
; n+1
.
9 3 9

Ex. 26
k
1 ) Dans , il y a an ;k permutations admettant k points fixes donnés, il y a donc
n n an ;k permutations admettant
k points fixes. La formule en résulte.

2 ) Avec 0 <
an
1, on voit que le rayon de convergence R de
Pa n
x n est tel que R 1.
n! n!
an X1n

k ! n ;k
Posons bn = , la formule du 1) s’écrit b = 1 et on reconnaı̂t un produit de Cauchy.
n!
k=0
X
1
+ X
1x X
+ 1 n + X
1
+
e
;x
tel que jx j < 1, n n n
On en déduit, pour tout x ∈
n=0
x =
n=0
n!
n=0
bn x , d’où
n=0
bn x =
1 ;x ,
X (;1)
n k X (;1)
n k
puis de nouveau avec un produit de Cauchy : bn = et an = n ! .
k! k!
k=0 k=0

Ex. 27
X
1
+
x
2n+1
1 ) Pour tout x ∈ [0, 1[, on a ;
( 1)n
2n + 1
= Arctan x .
n=0

En posant un : [0, 1] ! , x ;
( 1)n
x
2n+1
, on constate que quel que soit x ∈ [0, 1],
P u (x ) vérifie
n
2n + 1
X
1
+
1
le critère de Leibniz. On en déduit, en posant Rn (x ) = un (x ), que k Rn k[0,1]
1 2n + 1
donc que la série
k=n
entière converge uniformément sur [0, 1] puis que sa fonction somme est continue en 1.
X
1 (;1)
+ n
En conséquence, = lim Arctan x = .
n=0
2n + 1 !
x 1
x<1
4

1 X1
n+1 X1
n
2 ) De jvn j
2n k
et
k n !+1
n n , on déduit lim
n !+1 jvn j = 0.
k=1 k=1

;1 Xn
1 1
D’autre part jvn+1 j ; jvn j =
(n + 1)(n + 2)
+
2k + 1 n + 2
! 2n1+ 3 donne jvn+1 j ; jvn j 0. Donc
Pv n converge d’après le critère de Leibniz.
k=0

X n
En notant que vn = uk un ;k , on reconnaı̂t un produit de Cauchy. Cependant le théorème vu dans le chapitre 2
k=0
concernant la somme d’un tel produit ne s’applique pas ici car la série
Pu n’est pas absolument convergente.
On introduit alors la série entière
Pv x 2(n+1)
n

de rayon de convergence égal à 1. Pour tout x ∈ [0, 1[, on a :


X 1 +
n
0X
1 +
! * 2
+ 2
2(n+1) 2n+1
vn x = un x = Arctan x .
n=0 n=0

En montrant, comme en 1) que la série entière vn x 2(n+1) est uniformément convergente sur [0, 1], il vient
X
1
+ * +2 2
finalement vn = lim Arctan x = .
n=0
x 1
x<1
! 16

281
Chapitre 5 : Séries entières

Ex. 28
1 1
La convergence peut se déduire de 0 < < .
(8n + 1)(8n + 5) n 2
1 1
, 1 1
-
En remarquant que un = =
(8n + 1)(8n + 5) 4 8n + 1
; 8n + 5
, on obtient :

X
1
+
1 X
1 (;1)
+ n
1 X
1
+ Z 1
S= un =
4 4n + 1
donc S =
4
;
( 1)n t 4n dt .
0

X
1 (;1)
+
n=0
n Z X
1
n=0
1 + Z 1
n=0

dt
On montre alors que = ;
( 1)n t 4n dt = .
n=0
4n + 1 0 n=0 0 1 + t4

Par exemple, en introduisant la série entière


P(;1) n x
4n+1
de rayon de convergence égal à 1, on remarque que pour
4n + 1
tout x ∈[0, 1], celle-ci converge d’après le critère des séries alternées. Comme dans l’exercice précédent, il en résulte que
X
1 (;1)
+ n X
1
+
x
4n+1
cette série entière converge uniformément sur [0, 1] et on a donc
4n + 1
= lim
x 1 !
;
( 1)n
4n + 1
. Or pour tout

X
1
+
x
4n+1 Z X
1 x + Z x
n=0
dt
x<1 n=0
+ X1 x
4n+1 Z 1
dt
x ∈ [0, 1[, ;
( 1)n = ;
( 1)n t 4n dt = 4
, donc lim
!
;
( 1)n = .
n=0
4n + 1 0 n=0 0 1+t x 1
x<1 n=0
4n + 1 0 1 + t4
Remarque : on dispose d’autres méthodes pour arriver à ce résultat.
X (;1)
n k Z 1
1 ; (;t 4 )n+1 dt permet de calculer la limite des sommes partielles.
Par exemple la formule =
k=0
4k + 1 0 1 + t4
En décomposant en éléments simples, on obtient :
, t p2 + 2 p - Z p
p; 2
1
dt
1
=
1
p ; t 2
, puis S =
1
= p1 n (1 + 2) + p .
1+t 4 4 2
t +t 2+1 t
2
;t 2+1 4 0 1+t 4
8 2 16 2

Ex. 29
1 ) Un développement en série entière donne :
2 X
1
+
2 2
x ∈ [0, 1[, (1 + x ) 3 ;1 = an x
n
avec an = (
3 3
; 1) . . . ( 23 ; n + 1) • n1! .
n=1
En observant que cette série vérifie pour tout x ∈ [0, 1[, le théorème des série alternées on obtient l’encadrement
souhaité.
1 3 h 2 2 i h 2 2 i
2 ) En appliquant le 1) au point x =
n
, on obtient
2
(n + 1) 3 ;n3 p1n3
3
2
(n + 1) 3 ;n3 +
1
4 ,
6n 3

3
h
14 i 3
h 14 i 1 X;
107 1
1
puis en sommant ces inégalités :
2
10 3 ;1 S
2
10 3 ;1 +
6 4
.

3 h
14 i 1
Z k=1
k
k3
dx
Une calculatrice donne 69 622 <
2
10 3 ;1 < 69 622, 333. Et, avec 4 < pour k 2, il vient :
k3 ;
k 1
x3
4

X;
107 1
1
Z ;
107 1
dx * ;7 + 1 X;
107 1
1 2
<1+ <1+3 1 ; 10 3 < 4, donc < < 0, 667.
4
1
4 6 4 3
k=1 k3 x3 k=1 k 3
On a finalement 69 622 < S < 69 623 c’est-à-dire E (S) = 69 622.

Ex. 30
Il s’agit ici d’une série entière dont le rayon de convergence est égal à 1 et, pour jx j < 1, on a :
1 *
X
+ +
(x ; 1)f (x ) = n 1 ; n1 xn.
n=2

282
Exercices

En remarquant que pour tout n 2, ; n ;1 1 n


n ; 1 ; 1 , on obtient :
n n
X
1 + n 1 *
X
+ + X
1x
+ n
; n
x
;1 n 1 ; n1 x
n
; n
,
n=2 n=2 n=2

c’est-à-dire x n (1 ; x) (x ; 1)f (x ) x + n (1 ; x ), et en conclusion on a f (x )


n (1; x) .
x !1 x ;1

Ex. 31
Si f existe on obtient pout tout ∈ , ef (e );i = 1 donc f (ei ) ; i = 2i k ( ) avec k ( ) ∈ . La continuité de f
i

donne alors que la fonction k est constante. On constate ensuite que f n’est pas bornée sur le cercle unité de ce
qui est une contradiction puisque f est continue et est un compact de .

Niveau 3
Ex. 32
La formule étant vraie pour x = 0, on se limte dans ce qui suit à x ≠ 0.
Pour tout x ∈] ; a, a [nf0g, la formule de Taylor avec reste intégral donne :
Xx n k Z x
(x ; t )n f (n+1) (t )dt .
(k)
f (x ) = Sn (x ) + Rn (x ) avec Sn (x ) = f (0) et Rn (x ) =
k! 0 n!
k=0
De l’hypothèse n∈ , t ∈] ; a, a [, f (n) (t ) 0, on déduit :

;n ∈ !, x ∈]0, a [, Rn (x ) 0 d’où Sn (x ) f (x ).

;R ( x ) !
Pour tout x ∈]0, a [, la suite Sn (x )
est également convergente.
est donc convergente car croissante et majorée par f (x ) ; il en résulte que

Z
n
n+1 1
x
On a d’autre part, n∈ , x ∈] ; a, a [, Rn (x ) =
n!
(1 ; u )n f (n+1) (xu )du ; or la fonction f (n+1) est
0
croissante car f (n+2) est positive, on en déduit donc que :
Rn (x ) 1
Z 1
x n+1 =
n!
(1 ; u )n f (n+1) (xu )du est croissante sur ] ; a, a [ f0g.
x 0

Rn (x ) Rn (y)
,x - n+1
Pour tout x ∈]0, a [, fixons y tel que 0 < x < y < a , on a alors : 0 n+1 n+1 donc 0 Rn (x ) Rn (y).
x y y
,x - n+1
Lorsque n tend vers +1, Rn (y) admet une limite et tend vers 0 donc Rn (x ) tend vers 0 et :
y
X
1x + n
(n)
f (x ) = lim Sn (x ) = f (0).
n !+1 n!
n+1 Z
jx jn+1 f (n+1) (0) Z
n=0

Pour tout x ∈] ; a, 0[, on a :


j xj
jRn (x )j = n !
1
(1 ; u) n (n+1)
f (xu )du
1
(1 ; u )n du
0 n! 0

ainsi jRn (x )j jx jn+1 f (n+1) (0), donc lim Rn (x ) = 0, car on vient de voir que, pour tout t ∈]0, a [, la série de
(n + 1)! n ! +1
n
t (n) X+1 n
x
terme général
n!
f (0) est convergente. Finalement x ∈] ; a, a [, f (x ) =
n!
f
(n)
(0).
n=0

Ex. 33
/ .
1 ) Il est clair que f est solution sur I = ;2, 2 de l’équation différentielle (E ) : y 0 = 1 + y 2 .
0
Inversement, si est solution de (E ) sur I , on a = 1 donc il existe x0 ∈ tel que :
1+ 2
x ∈ I, Arctan (x ) = x x0 . ;
283
Chapitre 5 : Séries entières

/ .
La fonction Arctan prenant ses valeurs dans I = ;2, 2 , il vient :

x ∈ I, x ; x0 ∈ I d’où x0 = 0 ; puis (x ) = tan x .


On en déduit que f est l’unique solution de (E ) sur I .

" , f (p+1) = X
p
2 ) Avec la formule de Leibniz, f 0 = 1 + f 2 donne pour tout p ∈ f (k) f (p;k) .
k
p (1)
. . k=0

Puis, une récurrence immédiate fournit x ∈ 0, , p∈ , f (p) (x ) 0.


2
Xx
p k Z x
(x ; t )p f (p+1) (t )dt,
(k)
En écrivant la formule de Mac Laurin avec reste intégral : f (x ) = f (0) +
k! 0 p!
. . Xx
p k
k=0

(k)
on obtient x ∈ 0, , p∈ , f (0) f (x ), ce qui assure la convergence de la série de terme
2 k!
k=0
k
x (k)
général positif f (0). Ainsi la série de Mac Laurin de f a un rayon de convergence supérieur ou égal à ,
k! 2
+1 k
x (k) X
et on peut définir la fonction : I , x
k!
!
f (0).
k=0
1
3 ) Posons, pour tout k ∈ , ak = k ! f (k) (0), on a a0 = 0 , a1 = 1 et d’après (1) :
X
p
X
p
p 1, f (p+1) (0) = (p + 1)!ap+1 =
k
p k !ak (p ; k)!ap;k donc p 1, (p + 1)ap+1 = ak ap;k .

1 0X !
k=0 k=0
X
1
+
p 0 (x ) = X pap x p;1
+1
2
X+ p
p
De x ∈ I, (x ) = ap x , , (x ) = ak ap;k x , on déduit alors :
p=0 p=1 p=0 k=0

x ∈ I, 0 (x ) = 1 + 2
(x ). Ainsi = f d’après 1).
4 ) Le raisonnement précédent montre que le rayon de convergence de la série de Mac Laurin de f est supérieur
ou égal à . Si on avait > , la fonction somme de cette série serait continue en et f admettrait une limite
2 2 2

finie en . Ceci étant exclu, on a et finalement = .


2 2 2

Ex. 34
1) Montrons d’abord que lim g(x ) = +1 (1).
x 1
x<1
!
P b , à tout A > 0, on peut associer n Xn0
Par hypothèse sur n 0 ∈ tel que bk 2A .
k=0
Xn0
k
Xn0
Puisque lim bk x = bk 2A, il existe ∈]0, 1[ tel que :
x !1 k=0 k=0
X
n0 X
1
+ X n0
x ∈]1 ; , 1[, bk x
k
A, et donc bk x >
k
bk x
k
A.
k=0 k=0 k=0
Finalement A > 0, > 0, x ∈]1 ; , 1[, g(x )
P
A : c’est (1).
n
PMontrons ensuite que le rayon de convergence
n
b x ayant 1 pour rayon de convergence, pour tout x ∈
de a x vérifie
n 1 (2) ;
tel que jx j < 1, on a lim bn x n = 0
n
n !+1
an an
donc lim an x n = 0 (an x n = b x n et lim = S) (2) en résulte.
n !+1 bn n n !+1 bn

284
Exercices

f (x )
Supposons S = 0 et montrons que lim = 0.
x 1!
x<1
g (x )

an
lim
! +1 bn
= 0 donc, à tout > 0, on peut associer n0 ∈ tel que, pour tout n n0 , on ait an j j bn .
n
(( X; X 1 (( X;
2

jf (x )j = (( a x + a x ((( A
( n0 1 + n0 1
En écrivant n
n
n
n
n0 +
2
g(x ) avec An0 = jan j, on obtient :
(( X
n=0
1 (( X1
n=n0
(( f (x ) (( n=0

x ∈]0, 1[, (
( a x (
(
+ +
puis (( ( An0
g (x ) (
n n
+ .
( ( 2 bx
n=n0
n
n=n0
n
2
g (x ),
g (x ) 2

An0
D’après (1), il existe ∈]0, 1[ tel que x ∈]1 ; , 1[, 0 .
(( f (x ) ((
g (x ) 2

Finalement ( ∈ "+ ) ( ∈ "+ ) ( x ∈]1 ; , 1[, (( g(x ) (( < ) c’est-à-dire lim


f (x )
= 0.
!
x 1
x<1
g (x )

f (x )
Cas général, montrons que lim = S.
x 1!
x<1
g (x )
0 X
1
+
0
Posons an0 = an ; Sbn , on a n!lim+1 abnn = 0 donc puisque n
a n x = f (x ) ; Sg(x ), il vient :
n=0
f (x ) ; Sg(x ) f (x )
lim =0 c’est-à-dire lim = S.
x 1
x<1
! g (x ) x !1 g ( x )
x<1
2 ) Application
X
1 +
( + 1) . . . ( + n ; 1) x n
On a (1 ; x ); =1+
n!
série de rayon de convergence = 1.

;1
n=1
X X
Posons bn = n > 0, la série bn diverge car 1 ; < 1 et la série entière bn x
n
a pour rayon de
n 1 n 1

; 0 !
convergence 1, (utiliser le critère de d’Alembert).
( + 1) . . . ( + n ; 1) , an Y
n 1
En posant an = on a = 1+ .
n! bn n k

; 0 ! ; 0 !
k=1
Y
n 1 X
n 1
Puis avec un = 1+ , il vient n un = n 1+ .
k k
k=1 k=1
, - ,1-
Au voisinage de 0, on a n (1 + x ) = x + (x 2 ), donc n un+1 ; n un = n 1+
n
=
n
+ + 1 2 ,

un+1 un
, - , 1
- ,1- n

puis n
(n + 1)
; n
n
= n 1+
n
; n 1+
n
= + 1 2 .

un+1 un
n
, un
-
On en déduit que la série de terme général n
(n + 1)
; n
n
est convergente donc que la suite n
n
est convergente. (Cf. chapitre 2, relation entre suites et séries.)
un un
En posant = lim n , et = e , il vient ensuite lim = donc un n avec > 0,
n ! +1 n n !+1 n n !+1
an
et finalement : lim = .
n !+1 bn
X
1+
;1x n = 1 "+ , c’est la conclusion.
D’après le 1), on a alors lim (1
x 1 !
; x) n ∈
x<1 n=1

285
Chapitre 5 : Séries entières

Ex. 35
1 ) Rn est le nombre de partitions de E . Soit E de cardinal n + 1 et a ∈ E , fixé.
Notons E l’ensemble des partitions de E et, pour K ⊂ E fa g, E,K l’ensemble des partitions de E telles que
la partie contenant a soit K ∪ fa g.
K
On a clairement E = E,K et si K ≠ K 0 , E,K ∩ E,K 0 = donc :
K⊂E fa g
X X X n
Rn+1 = Card E,K = Card E,K
K⊂E fa g k=0 K⊂E a fg
Card K=k

Pour K fixé tel que Card K = k , 0 k n , on a Card E,K = Rn ;k et il y a n parties de E


k
fa g de cardinal
k , donc :
X
n
k X n
p
Rn+1 = n Rn ;k = n Rp . (1)
k=0 p=0
X
1R
+
n n
2 ) Posons f (x ) = x .
n!
n=0
Commençons par évaluer le rayon de convergence de cette série entière.
Rp p
Soit r > 0, posons An = sup r .
0 p n p!

Rn+1 n+1 r X n
r
p
.
r
n p ;
La relation (1) donne r = Rp d’où :
(n + 1)! n+1
p=0
p ! (n ; p)!
Rn+1 n+1 r X n
r
n p ; re
r
.
0< r An An
(n + 1)! n+1 (n ; p)! n+1
p=0
,R - n n
Ainsi pour n rer , on a An+1 An ce qui prouve que la suite r est bornée et donc que le rayon de
n!
convergence vérifie r.
Ceci étant vrai quel que soit r , on a = +1.
Calculons maintenant f (x ).
X
1R
+ X
1XR
+ n ;
n p
f 0 (x ) = e x f (x ).
n+1 n p p x
x .
La relation (1) donne : x∈ ,
n=0
n!
x =
n=0 p=0
p! (n ; p)! , donc

= , f (x ) = ee ;1 .
x f (0) 1 x
Il en résulte f (x ) = ee et donc, avec =
e e
Pour en déduire Rn il suffit alors de calculer le développement en série entière de f à l’origine.
On a pour tout x :
1 X
1e
+ px
1 X
1X1p
+ + n n
x
.
f (x ) = =
e p! e p! n !
p=0 p=0 n=0
Xp n n
x Xe j j,px
L’interversion des sommations est justifiée par l’absolue convergence des séries et et on
n! p!
n p
obtient :
1 X
1x X
+ 1p n + n
.
f (x ) =
e n! n!
n=0 p=0
Par unicité du développement en série entière, il vient :
1 X
1p
+ n
.
Rn =
e n!
p=0

286
Exercices

Ex. 36
Appliquons le résultat vu en Mise en œuvre, exercice 5. La fonction sh est développable en série entière de rayon de
p
convergence +1, et la condition jsh x j < 1 équivaut à jx j < n (1 + 2), donc f est développable à l’origine en série
p
entière de rayon de convergence R n (1 + 2).
p p p
Si on avait R > n (1+ 2) la fonction f serait continue en n (1+ 2) ce qui est faux. En conséquence, R = n (1+ 2).

Ex. 37
1 ) Soit f une solution de (E ). On montre par récurrence que, quel que soit n ∈ , f est de classe C n sur . Donc
toute solution de (E ) est de classe C 1 sur .
x
Introduisons maintenant la fonction g ∈ C 1 ( , ) définie par x ∈ , f (x ) = e 1;q g(x ), cette fonction g
vérifie :
g(x ) + g0 (x ) = g(qx ).
1
x∈
1 q
,
; ( E1 )
;
Pour x fixé dans , g est continue sur [ x, x ] ce qui assure l’existence de :
Mx = k g k[1;x,x] .
et avec (E1 ), on établit par récurrence :

k ;x,x]
, g(n) [1 k a n Mx avec a =
2
x∈ , n∈
1 ; jq j .
Z x
(x t )n ;1 (n)
;
On en déduit une majoration du reste Rn = f (t )dt de la formule de Taylor :
((Z ; (
(n 1)!
n ;1 (
0

jRn j a n Mx
(( jx ; t j dt (( donc jR j jax j
x n

( (n ; 1)! (
0
n! n Mx .

Pour tout réel x ,


jax jn est le terme général d’une série convergente d’après le critère de d’Alembert, donc
n!
lim Rn = 0 ce qui assure que g est somme sur de sa série de Mac Laurin.
n ! +1
Ainsi f est développable en série entière en tant que produit de deux fonctions développables.
2 ) On note d’abord que f est solution de (E ) si et seulement si g est solution de (E1 ).
",
* +
À partir de (E1 ), on obtient : n∈ g(n) (0) = q n ;1 ; 1 ;1 q g(n ;1) (0), d’où en posant g(0) = :
Y*
n
; ; 1
k 1
+
g(n) (0) = q .
1;q
0 X
1 x Y*
+ n n
k=1
+!
On en déduit g (x ) = 1+ q
; ; 1
k 1
puis f (x ) = e 1;q g(x ).
x

n! 1;q
n=1 k=1

Ex. 38
Une récurrence immédiate donne que toute solution de (E ) est de classe C 1 sur .
1 ) Une solution particulière évidente est x cos x .
2 ) Posons f (0) = .
D’après (E ), on a immédiatement f 0 (0) = 0.
Avec la formule de Leibniz, on obtient pour tout n ∈ :
X
f (n+1) (0) = ;21;n 2k+1
n ( ;1)k f (n;2k;1) (0) .
0 2k+1 n
Alors, de f 0 (0) = 0, on déduit par récurrence p∈ , f (2p+1) (0) = 0.
De même, avec f (0) = , on obtient par récurrence p∈
X
, f (2p)
;
(0) = ( 1)p .
X
= 2n ;1 est utile.
k 2k+1
Remarque : pour ce second calcul, le résultat classique n = n
0 2k n 0 2k+1 n
X
1
+
n x
2n
3 ) D’après le 2), si f est solution de (E ), sa série de Mac- Laurin est ;
( 1)
(2n )!
, série dont la fonction
n=0
somme est x cos x .

287
Chapitre 5 : Séries entières

Montrons donc que, si f est solution de (E ), f est développable en série entière à l’origine.
Pour tout a > 0, f est continue sur [;a, a ] ce qui assure l’existence de Ma = k f k[1;a,a] .
Alors, en utilisant (E ), et la formule de Leibniz, on obtient par récurrence que pour tout n ∈ ,
k f (n) k[1;a,a] 2 n Ma .

(( ((
Avec la formule de Taylor avec reste intégral ou l’inégalité de Taylor-Lagrange, on en déduit pour tout x ∈ :
((f (x ) ; X(;1) n
k x
2k
(( j2x j M 2n+1
n∈ ,
( k=0
(2k )! ( (2n + 1)!
x

et, puisque
j2x j2n+1 est le terme général d’une série convergente, il vient :
(2n + 1)!
0 Xn 2k
!
k x
n
lim
! +1
f (x ) ; ;
( 1)
(2k )!
= 0.
k=0
Ainsi, pour tout x ∈ , f (x ) est somme de sa série de Mac Laurin, et donc :
x∈ , f (x ) = cos x .
En tenant compte du 1), l’ensemble des solutions de (E ) est constitué des fonctions :
x cos x , ∈ .

Ex. 39
n n
x x
1) tend vers 0 si et seulement si jx j < 1 et alors n
, d’où Df =] ; 1, 1[.
1+x n
1 + xn 1x
+
X
1X
+ 1 +
2 ) Pour jx j < 1, f (x ) = ( 1)p;1 x np .
; (1)
n=1 p=1
* + X
jx jnp et P 1 ;jxjjx jn
n
La suite double (;1)p;1 x np est sommable car les séries sont conver-
(n,p)∈ !2
p 0
gentes. On peut donc transformer l’expression (1) par permutation des sommations et il vient :
X
1
+ p
( 1)p;1
x
f (x ) = ; 1 ; xp
. (2)
p=1

1 X
1+
x
f (x ) = +1.
n
3 ) Pour x ∈ [0, 1[, la définition de f donne : f (x ) x soit f (x )
2
n=1
2(1 ; x ) . On a donc x !lim
1,x<1

X
1
+
; ;x
( 1) p 1 p
Avec (2), on obtient (1 ; x )f (x ) = .
p=1
1 + x + . . . + x p;1

Posons up (x ) =
(;1) ;
p 1 p
x
. Pour tout x ∈ [0, 1] la série
P u (x ) vérifie le critère des séries alternées,
1+x + . . . +x ;
p 1 p

X 1 +
on dispose donc de la majoration jRp (x )j jup (x )j où Rp (x ) est le reste d’ordre p : Rp (x ) = u k (x ).
k=p
p
x 1 1
En remarquant que pour tout x ∈ [0, 1] on a jup (x )j ; , on obtient k Rp k[0,1]
1 et la convergence
uniforme sur [0, 1] de la série de fonctions
Pu p
px
en résulte.
p 1 p p

n2
On en déduit
x
lim (1
!1,x<1
; x )f (x ) = n 2 et donc f (x )
x !1 1 ; x
.

288
CHAPITRE

6 Intégration sur un
intervalle quelconque

A. Fonctions continues par morceaux positives intégrables . . . . . . . . 290


1. Définition . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 290
2. Conditions d’intégrabilité et opérations sur les fonctions . . . . . . . . . . . . 291
3. Partition de l’intervalle d’intégration . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 293
4. Intégrale et primitive . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 294
5. Fonctions de référence . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 296
6. Règles usuelles de comparaison . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 297

B. Fonctions continues par morceaux, réelles ou complexes intégrables . . 300


1. Intégrabilité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 300
2. Intégrale d’une fonction intégrable . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 302

C. Calcul d’intégrales . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 307


1. Intégrale et primitive – Notion d’intégrale impropre . . . . . . . . . . . . . . 307
2. Changement de variable . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 309
3. Intégration par parties . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 310

D. Convergence en moyenne, en moyenne quadratique . . . . . . . . . . 311


1. Norme de la convergence en moyenne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 311
2. Norme de la convergence en moyenne quadratique . . . . . . . . . . . . . . 312

E. Convergence dominée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 313


1. Permutation d’une limite simple et d’une intégrale . . . . . . . . . . . . . . 313
2. Intégration terme à terme d’une série . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 314
Z
F. Fonctions de la forme x f (x, t )dt . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 316
I
1. Continuité sous le signe somme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 316
2. Dérivation sous le signe somme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 318

Méthodes : L’essentiel ; mise en œuvre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 322

Énoncés des exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 336

Solutions des exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 342

289
Chapitre 6 : Intégration sur un intervalle quelconque

Les fonctions considérées dans ce chapitre sont à valeurs dans ou .

A. Fonctions continues par morceaux


positives intégrables

1. Définition
I désigne un intervalle de , non vide, non réduit à un point.
Notation 1
Soit f une fonction réelle continue par morceaux et positive sur I .
nZ o
On note I l’ensemble des segments inclus dans I et AIf = f ,J∈ I .
J

Remarque
Z
✎ (1) On a en effet I∈ I
Dans le cas où I est un segment : I = [a, b], a b, la notion d’intégrale de f sur I est
donc
I
f ∈AIf , et pour tout
Z
connue. De plus, f étant positive, il est clair que :
Z
J∈ I,
Z Z
J ⊂I avec f positive
Z f = sup f ✎ (1)
donne f f , ainsi I J∈ I J
J I I Définition 1
f est le plus grand élément de
On dit que f est intégrable (ou sommable) sur I lorsque l’ensemble AIf est majoré.
AIf .
Z
La borne supérieure de AIf est alors appelée intégrale ✎ (2) de f sur I et elle est notée f.
✎ (2) D’après la remarque I
précédente, les notions d’in-
tégrabilité et d’intégrale Rappelons que toute partie de , non vide et majorée, admet une borne supérieure, ce qui
d’une fonction continue par
morceaux positive sur un confirme l’existence de sup AIf .
intervalle quelconque sont
des prolongements des no-
tions correspondantes sur un
Propriété 1
Z
segment. Si f , continue par morceaux positive, est intégrable sur I on a : f 0.
I

☞ f
AI est en effet inclus dans +.

Propriété 2
Soit f , continue par morceaux, positive et intégrable sur l’intervalle I .
Z Z
Pour tout sous-intervalle I1 de I , f est intégrable sur I1 avec f f.
I1 I

☞ On a clairement I1
f
I donc AI1

f f
⊂ AI . Ainsi AI étant majoré, il en est de même pour AI1
f

et on a sup AIf1 f
sup AI .

Propriété 3
Soit (a, b) ∈ 2 , a < b, et f : [a, b] ! , continue par morceaux et positive sur [a, b],
alors elle est intégrable sur chacun des quatre intervalles [a, b], ]a, b[, [a, b[, ]a, b] et les
intégrales correspondantes sont égales.

☞ f étant continue par morceaux positive sur [a, b], elle est intégrable sur [a, b] et puisque
les trois autres intervalles sont inclus dans [a, b], la propriété 2 montre que f est intégrable
sur chacun de ces intervalles avec de plus :

290
Fonctions continues par morceaux positives intégrables

Z Z Z Z Z Z
f f f (1) et f f f (2).
]a,b[ [a,b[
Z
[a,b] ]a,b[
Z y
]a,b]
Z
[a,b]

D’autre part, on sait que f = lim f = lim f ✎ (3)


x !a,x>a ! !
x a,y b
[a,b] !b,y<b x [x,y]
Z Z Z Z
(3) y
✎ Voir chapitre 3 : f [x,y]∈ ]a,b[
étant continue par morceaux
sur I , pour tout a∈I les donc f sup f c’est-à-dire f f (3).
Z
fonctions :
x Z a
[a,b] [x,y]∈ ]a,b[
Z [x,y]
Z Z [a,b]
Z ]a,b[

x f et y f
De (1), (2) et (3), on déduit f = f = f = f.
a y ]a,b[ [a,b[ ]a,b] [a,b]
sont continues sur I (et
C
même de classe 1 par mor-
ceaux).
Notation 2
Z b Z Z
L’usage courant amène à noter f aussi bien pour f que pour f , ou pour
Z Z a
Z
[a,b]
b
]a,b[

f ou encore pour f . En présence du symbole f , c’est l’étude de la continuité


[a,b[ ]a,b] a
de f qui permet de dire laquelle des quatre intégrales précédentes est concernée.

2. Conditions d’intégrabilité
et opérations sur les fonctions
Théorème 1
Condition suffisante d’intégrabilité : le critère de domination
Soit f et g des fonctions continues par morceaux et positives sur I , telles que f
Z g. Alors
Z:
a ) «g est intégrable sur I » implique «f est intégrable sur I ». Et dans ce cas, f g.
I I
b ) «f est non intégrable sur I » implique «g est non intégrable sur I ».
Z Z Z Z Z Z
☞ a ) Pour tout J ∈ I on a f g. Avec g g, il vient f g.
J
Z J J I
Z J I
Z
L’ensemble AIf est donc majoré par g et f est intégrable sur I avec f =
f
sup AI g.
I I I
b ) Si g était intégrable sur I , d’après a), il en serait de même pour f .

Théorème 2
Condition nécessaire et suffisante d’intégrabilité
; !
Soit f une fonction continue par morceaux positive sur un intervalle I et Jn
(4)
K n∈
une suite
croissante ✎ de segments inclus dans I telle que Jn = I .
; !
✎ (4) La croissance de
s’exprime par :
n∈
Jn Les propositions suivantes sont équivalentes :
n∈ , Jn ⊂ Jn+1 .
,Z -
(1) f est intégrable sur I ;

(2) la suite f est majorée ;


,Z -Jn n∈

(3) la suite f est convergente.


Jn n∈ Z Z
Lorsque f est intégrable, on a f = lim f.
I n !+1 Jn

☞ Montrons que (1)


Z ) (2).
Z Z Z
f f
Pour tout n ∈ , f est élément de AI , donc f sup AI c’est-à-dire f f.
Jn Jn Jn I

291
Chapitre 6 : Intégration sur un intervalle quelconque

Montrons que (2) ) (3).


Z Z
La condition Jn ⊂ Jn+1 avec la positivité de f donne f f . Ainsi la suite réelle
,Z - Jn+1 Jn

f est croissante et puisqu’elle est majorée, elle converge.


Jn n∈
Montrons que (3)
Z ) (1). ,Z - Z
Posons L = lim f . Puisque f est croissante, on a L = sup f . ✎ (5)
(5) n !+1

K
C’est une propriété Jn Jn n∈ n∈ Jn
connue des suites monotones.
Considérons un segment J = [a, b] inclus dans I . Puisque I = Jn il existe p ∈ tel que

a ∈ Jp et q ∈ tel que b ∈ Jq . Or la croissance de Jn


; ! n∈
donne Jp ⊂ Jp+q et Jq ⊂ Jp+q
n∈
donc a et b sont dans Jp+q et [a, b] ⊂ Jp+q .
Z Z
La positivité de f donne de nouveau f f , et on a donc pour tout segment
Z [a,b] Jp+q
Z
J∈ I , f L ce qui prouve que f est intégrable sur I avec de plus : f L.
J I

Z Z
On suppose maintenant f intégrable sur I , (1), (2) et (3) sont donc vérifiées.
Z Z
On a alors n ∈ , f f donc lim f f.
! +1
ZJn I
Z n Jn I

De plus, on a vu que f lim f , d’où l’égalité.


I n ! +1 Jn

Notation 3
; !
K
Dans les développements suivants, une suite croissante Jn n∈
de segments inclus dans I ,
telle que Jn = I , sera appelée suite exhaustive de I .
n∈

Propriété 4
Si f et g sont continues par morceaux, positives et intégrables sur I , alors f + g est intégrable
sur I . Z Z Z
On a de plus ( f + g) = f + g.
I I I


; !
Soit Jn une suite exhaustive de .
n∈
Z Z I
Z Z Z Z
On a pour tout n ∈ , ( f + g) = f + g, donc lim ( f + g) = f + g.
!+1
Jn Jn Jn n
Z
Jn
Z I
Z I

Ainsi, d’après le théorème 2 ✎ (6) , f + g est intégrable sur I avec ( f + g) = f + g.


✎ (6) Il est clair que f +g I I I
est continue par morceaux
et positive sur I .
Propriété 5

Z Z
Soit f une fonction continue par morceaux, positive et intégrable sur I et ∈ + , alors f est

intégrable sur I et f = f.


; !
Soit Jn
I

une suite exhaustive de


I

.
n∈
Z Z I
Z Z
On a pour tout n ∈ , f = f , donc lim f = f.
Jn Jn n !+1 Jn I
✎ (7) Noter l’utilité de
l’hypothèse 0.
La fonction f étant continue par morceaux et positive ✎ Z Z (7)
, on en déduit avec le théorème 2
qu’elle est intégrable sur I avec f = f.
I I

292
Fonctions continues par morceaux positives intégrables

3. Partition de l’intervalle d’intégration


I désigne toujours un intervalle de , non vide, non réduit à un point, et f : I ! est une
fonction continue par morceaux et positive sur I
Propriété 6
Étant donné un élément a de I , f est intégrable sur I si et seulement si elle est intégrable sur
I1 = I ∩ [a, +1[ et sur I2 = I ∩ ] ; 1, a ] et, dans ce cas :
Z Z Z
f = f + f.
I I1 I2

☞ I1 et I2 étant des sous-intervalles de I , l’intégrabilité de f sur I implique celle sur I1 et sur I2


(propriété 2).

; !
Supposons f continue par morceaux, positive et intégrable sur I1 et sur I2 .
Soit Jn une suite exhaustive de .
n∈ I
Soit p ∈
K
tel que a ∈ Jp . En posant Kn = Jn+p , la suite (Kn ) est croissante et :
Kn = I

Soit Kn0 = Kn ∩ [a, +1[ et Kn00 = Kn ∩] ; 1, a ] ; Kn0


n∈
; ! ; !
et Kn00 sont des suites
n∈ n∈
croissantes de I1 et I2 respectivement telles que :
K 0 K 00
(8)
; ! Kn = I 1 et Kn = I2 ✎ (8)

; !

Z Z Z Z Z Z Z
0
Kn et n∈ n∈
n∈
00
Kn sont donc des
En utilisant f = f + f, lim f = f et lim f = f
!+1 !+1
n∈

Z Z Z
suites exhaustives de I1 et Kn Kn0 Kn00 n Kn0 I1 n Kn00 I2
I2 respectivement.

il vient lim f = f + f ce qui montre, en utilisant le théorème 2, que f est


!+1
n Kn Z I1 Z I2 Z
intégrable sur I avec f = f + f.
I I1 I2

Corollaire 1
2
Dans le cas où I =]a, b[, avec (a, b) ∈ , a < b, étant donné c quelconque dans ]a, b[,
✎ (9) On est ainsi ramené f est intégrable sur ]a, b[ si et seulement si elle est intégrable sur ]a, c ] et sur [c, b[. ✎ (9)
à n’étudier que des inté-
grabilités sur des intervalles
semi-ouverts.
Corollaire 2
✎ (10) Le point c pouvant
être pris aussi proche que Soit (a, b) ∈ ! . Dans le cas où I = [a, b[, a < b (resp. I =]b, a ], b < a ), étant donné c
l’on veut de b, il apparait quelconque dans I , f est intégrable sur [a, b[ (resp. ]b, a ]) si et seulement si elle est intégrable
que l’intégrabilité de f sur
sur [c, b[ (resp. ]b, c ]). ✎ (10)
[a,b[(resp. ]b,a]) ne dépend
que du comportement de f au
voisinage de b : on dit que
c’est une propriété asympto- Corollaire 3
tique. Soit (a, b) ∈ ! . Dans le cas où I = [a, b[, a < b (resp. I =]b, a ], b < a ), si f est intégrable
Z Z
sur I , alors elle est intégrable sur ]a, b[ (resp. ]b, a [) avec de plus :
*Z Z +
f = f resp. f = f . ✎ (11)
Z
✎ (11) Dans la pratique le
b
]a,b[ [a,b[ ]b,a[ ]b,a]

symbole f désignera
☞ Z Z
En fixant c quelconque dans ]a, b[, on a :
Z Z Z Z
ZindifféremmentZ:
a

f = f + f et f = f + f ,

[a,b[
f ou
]a,b[
f. [a,b[ [a,c]
Z
[c,b[
Z ]a,b[ ]a,c] [c,b[

et on sait d’après la propriété 3 que f = f.


[a,c] ]a,c]

293
Chapitre 6 : Intégration sur un intervalle quelconque

Corollaire 4
Soit a1 , a2 , . . . , an n éléments de I tels que i ∈[1, n ; 1], ai < ai+1 . Alors f est intégrable
# # " "
sur I si et seulement si elle est intégrable sur I0 = I ∩ ; 1, a1 et sur In = I ∩ an , +1
et, dans ce cas, en posant i ∈ [1, n ; 1],
" # (12)
✎ (12) C’est là une simple I = a ,a
i , on a : ✎
i
Z Z
i+1
généralisation de la pro-
priété 6.
X n
f = f.
I i=0 Ii

Corollaire 5
Pour tout sous-intervalle I1 de I , f est intégrable sur I1 et en notant I1 la fonction caracté-
✎ (13) Rappelons que la
fonction caractéristique de I1
ristique de I1 , ✎ (13) on a :
Z Z
est définie par :
n
1 si x ∈ I1 I1
f =
I
I1 f.
I1 : x
0 si x ∉ I1
☞ On a clairement 0 I1 f f ce qui prouve l’intégrabilité de I1 f sur I .
(14) (14)
✎ Si I1 a une borne Si les bornes de I1 sont distinctes de celles de I , ✎ avec les notations du corollaire
commune avec I , on pro-
cède de même en utilisant
la décomposition de la pro-
précédent, on obtient :
Z Z Z Z
piété 6. I1 f = I1 f + I1 f + I1 f.
I I0
Z I1
Z I2

Or I1 étant nulle sur I I1 , il vient : I1 f = I2 f = 0 d’où la conclusion.


I0 I2

4. Intégrale et primitive
Théorème 3
Soit I = [a, b[, avec a ∈ et b ∈ ∪ + f 1g, b > a.

Z
Une fonction f , continue par morceaux, positive sur [a, b[, est intégrable sur [a, b[ si et
x
seulement si la fonction F définie sur I par F (x ) = f (t )dt ✎ (15) admet une limite réelle
✎ (15) Lorsque f est conti- a

Z Z
nue, F est la primitive de f en b, donc si et seulement si elle est majorée.
sur I qui s’annule en a . Voir x
chapitre 4.
Dans ce cas, on a f = lim f (t )dt .
[a,b[ x !b a

☞ a ) Puisque f est positive sur I , la fonction F est croissante sur I .


(16)
✎ Théorème de la Elle admet donc une limite réelle en b si et seulement si elle est majorée. ✎ (16)
limite monotone.
Supposons f intégrable sur I .
Z Z
Avec [a, x ] ⊂ [a, b[, on a F (x ) = f f donc F est majorée.
[a,x] [a,b[
Supposons F majorée par M sur I .

Z Z
Pour tout segment J ⊂ I , en posant c = sup J , on a J ⊂ [a, c ] et la positivité de f donne :

f f = F (c ) M
J [a,c]

Ainsi AIf est majoré ce qui montre que f est intégrable sur I .
b ) Soit (bn ) une suite d’éléments de [a, b[, croissante et de limite b, et soit L la limite de
F en b.
On a alors lim F (bn ) = L . ✎ (17)
✎ (17) Par le théorème de n !+1
composition des limites.

294
Fonctions continues par morceaux positives intégrables

;"a, b #! K" #
La suite n n∈
est croissante et a, bn = [a, b[ , ✎ (18) c’est donc une suite
✎ (18) Puisque n∈

Z Z Z
b= lim bn , pour tout exhaustive de .
n + !1 [a,b[
x ∈[a,b[, il existe n∈ tel
K
que bn > x et donc On a F (bn ) =
[a,bn ]
f et, par application du théorème 2,
n
lim
! +1 [a,bn ]
f =
[a,b[
f.
x∈ [a,bn ].
n∈
Il s’ensuit :
Z Z x
K
Ceci prouve que
f = lim F (bn ) = L = lim
n !+1 x !b
f (t )dt .
[a,b[ ⊂ [a,bn ]. [a,b[ a
n∈
Théorème 4
Soit a ∈ et c ∈ ∪ f;1g, avec c < a . Une fonction f , continue par morceaux, positive
Z
sur ]c, a ], est intégrable sur ]c, a ] si et seulement si la fonction G définie sur ]c, a ] par
a
G (x ) = f (t )dt admet une limite en c , ✎ (19) donc si et seulement si elle est majorée.
✎ (19) G est décroissante,
elle admet une limite en c
x
Z Z a
si et seulement si elle est
Dans ce cas, on a f = lim f (t )dt .
majorée. Noter que, dans ce
cas, si f est continue, G est ]c,a] x !c x
une primitive de f . ;
La démonstration de la propriété précédente s’adapte immédiatement.
Z +1 1
Exemple 1 Étude de dx ; existence et calcul.
0 1 + x3
1
f : x est continue et positive sur [0, +1[ . ✎ (20)
✎ (20) On étudie donc en 1 + x3
Z
fait l’intégrale :
1
La décomposition en éléments simples de f donne :
, -
[0,+ 1[ 1+x
3
dx .
f (x ) =
1 1
; ;2 x
3 x+1 x ;x +1
2

1
; 61 2x ;1 + 1 1
; x + 1 2 *x ; 1 +2 + 3
c’est-à-dire f (x ) = .
3(x + 1) x
2

2 4
Une primitive de f sur [0, +1[ est donc :

F : x
1
n 2
(x + 1)2
+
1
Arctan
2x 1
. p p;
6 x x+1 ;
3 3

On obtient aisément lim F (x ) =


! +1
p . Donc f est intégrable sur [0, +1[.
Z +1 2
x 3
1 2
Avec F (0) = ; p , il vient 3
dx = p .
6 3 0 1+x 3 3

Z 1 0 !
e 1 1
Exemple 2 a ) Étudier, suivant les valeurs du réel , l’intégrale
x
n
x
dx .

Z
0
11
+
(21) b ) Même question pour l’intégrale ( n x ) dx .
Z

1/e * +
Le symbole
, - e x
/ 1/
1 n 1 dx repré- 1 1
x x a ) La fonction f : x n est continue et positive sur 0, . ✎ (21)
0 x x e
sente donc, si elle a un sens
Z
l’intégrale,
En posant u (x ) = n
1
, on a f (x ) = ;u 0 (x ) u (x ) .
" #
f .
x
;1, une primitive de f;1 est F;1 : x ; n u (x ), ✎ (22)
]0,1/e] Si =
, 1-
✎ (22) Noter que u est stric-
c’est-à-dire F;1 (x ) = ; n n . Il vient alors lim F;1 (x ) = ;1.
tement positive sur ]0,1/e]. x x !0

295
Chapitre 6 : Intégration sur un intervalle quelconque

Si ≠ ;1, une primitive de f est F : x ;


; ! 1
u (x )
+1
c’est-à-dire :
+1
1
, 1- +1
F (x ) = ; +1
n
x
.

On en déduit que F admet une limite en 0 si et seulement si + 1 < 0 et que cette limite
est alors 0.
/ 1/
En conclusion, d’après le théorème 4, f est intégrable sur 0, si et seulement si
Z 0 ! e
1 1
< ;1 et, dans ce cas, f =F
e
= ; +1
.
]0,1/e]

1
b ) La fonction g : x ( n x ) est continue et positive sur [e, + 1[. ✎ (23)
Z
✎ (23) Le symbole
1 x
+
1 ( n x) dx Si = ;1, une primitive de g;1 est G;1 : x n ( n x ) et on a alors :
lim G;1 (x ) = +1.
x
e
représente si elle a un sens x ! +1
Z
l’intégrale
Si ≠ ;1, une primitive de g est G : x
1
( n x ) +1 .
g . +1
[e,+ 1[ G admet une limite réelle en + 1 si et seulement si + 1 < 0.
En conclusion, g est intégrable sur [e, +1[ si et seulement si + 1 < 0.

5. Fonctions de référence
Propriété 7
Z
La fonction définie par (x ) = e;x est intégrable sur [0, +1[ = 1.
1[
Z [0,+

;t dt =" ; e;t #x
x
☞ On a e 0
=1 ; e;x et x !lim+1 e;x = 0 donc, d’après le théorème 3,
0
est intégrable sur [0, +1[ et son intégrale est 1.

Propriété 8
(24)
✎ De manière analogue Soit a > 0 et ∈ ; on considère : x x .
pour tout réel a :
;
x (x a) est intégrable (1) est intégrable sur [a, +1[ si et seulement si < ;1 ;
sur ]a,a+1] si et seulement si
> 1; ; (2) est intégrable sur ]0, a ] si et seulement si > ;1. ✎ (24)
;
x (a x) est intégrable sur
;
[a 1,a[ si et seulement si
1
> 1. ; ☞ Pour ≠ ;1, : x admet une limite réelle en +1 si et seulement si
x +1
+1
✎ (25)
Si ≠ 1, une pri-; < ;1 et admet une limite réelle en 0 si et seulement si > ;1.
mitive de sur ]0,+ [ est 1
. Pour = ;1, la fonction n n’admet de limite réelle ni en 0 ni en +1. ✎ (25)
Une primitive de ;1 sur
1
]0,+ [ est n .

Exemple 3 Montrons que j n j est intégrable sur ]0, 1] mais non intégrable sur [1, +1[.
(26)
La fonction n est continue sur ]0, +1[ et admet pour primitive x ; x . ✎ (26)

Sur ]0,1], n =j j ;
n Z x
x nx
1j j
sur [1,+ [, n = n .
n t dt = x n x ; x + 1.
1
Z 1
lim (x n x
x !0
; x + 1) = 1 donne que j n j est intégrable sur ]0, 1] avec j n t j dt = 1 ;
0
lim (x n x ; x + 1) = +1 donne que j n j est non intégrable sur [1, +1[.
x !+1

296
Fonctions continues par morceaux positives intégrables

6. Règles usuelles de comparaison


; ! ; !
La notation u (x ) = o v(x ) (resp. u (x ) = O v(x ) ) exprime que la fonction u est négligeable
b b
devant (resp. dominée par) la fonction v au voisinage de b ∈ .
La notation u (x ) v(x ) exprime que la fonction u est équivalente à la fonction v au voisinage de
b
b∈ .
Propriété 9
Soit f et g deux fonctions réelles continues par morceaux et positives sur [a, b[, a < b (resp.
]b, a ], b < a ).
a ) Si f = Ob (g) ou f = ob (g) et si g est intégrable sur [a, b[ (resp. ]b, a ]), alors f est
intégrable sur [a, b[ (resp. ]b, a ]).
b ) Si g = Ob ( f ) ou g = ob ( f ) et si g n’est pas intégrable sur [a, b[ (resp. ]b, a ]), alors f n’est
pas intégrable sur [a, b[ (resp. ]b, a ]).

☞ a ) Il existe > 0 et c ∈ [a, b[ tel que x ∈ [c, b[, 0 f (x ) g (x ).

✎ (27) Noter que les hypo- 1


b ) Il existe > 0 et c ∈ [a, b[ tel que x ∈ [c, b[, 0 g (x ) f (x ).
O O
thèses f = b (g) ou g = b ( f )
conduisent à des majorations Dans les deux cas, on conclut avec le théorème 1, la propriété 5, et le corollaire 2 de la
locales qui permettent de con-
clure grâce au caractère local
propriété 6. ✎ (27)
de la notion d’intégrabilité.

6.1 – Règles de Riemann


Théorème 5
Soit f une fonction réelle continue par morceaux sur [a, +1[ et positive.
,1- ,1-
a ) Si il existe > 1 tel que f (x ) = O+1 x
ou f (x ) = o+1
x
alors f est intégrable sur [a, +1[.

b ) Si il existe 1 tel que


1
= O+1
; f (x )! ou 1 ; !
= o+1 f (x )
x x
alors f n’est pas intégrable sur [a, +1[.

1 1
☞ On applique la propriété 9 avec g : x
x
sachant que x
x
est intégrable sur [1, +1[
si et seulement si > 1.

Z +1 dx
(28) Exemple 4 Étudions l’existence de avec a > 1 et ( , ) ∈ 2
. ✎ (28)
✎ a x ( n x)
Ces intégrales sont appelées intégrales de Bertrand.
Z
Le symbole
1
+ Le cas = 1 correspond à l’exemple 2 - b), on n’étudie ici que le cas où ≠ 1.
dx
1
est continue et positive sur [a, +1[ .
x ( n x)
a f : x
représente, si elle a un sens, x ( n x)
Z
l’intégrale
> 1.
f. Soit vérifiant 1 < < , on a alors lim x f (x ) = 0, donc :
[a,+ 1[ , 1 -! 1x +

f (x ) = o+1 et f est intégrable sur [a, +1[.


x
< 1.
Dans ce cas, on a lim x f (x ) = +1, donc :
x !+1
1 ;
= o+1 f (x )
! et f n’est pas intégrable sur [a, + 1[.
x

297
Chapitre 6 : Intégration sur un intervalle quelconque

Remarque
,1- ,1-
Une hypothèse : f (x ) = o+1 (resp. f (x ) = O+1 ) se traduit par :
x x

x
lim x
! +1
f (x ) = 0 (resp. x x f (x ) est bornée au voisinage de + 1).
Ces règles sont aussi appelées «règles x f (x )».
Théorème 6
(29)
Soit f une fonction réelle, continue par morceaux, et positive sur ]0, a ], a > 0. ✎ (29)
✎ On obtient un
énoncé analogue sur [a,0[, ,1- ,1-
a<0, en remplaçant 1 par
x a ) Si il existe < 1 tel que f (x ) = O0 x
ou f (x ) = o0
x
1 .
jj
x alors f est intégrable sur ]0, a ].

b ) Si il existe 1 tel que


1
= O0
; f (x )! ou 1 ;
= o0 f (x )
!
x x
alors f n’est pas intégrable sur ]0, a ].

1
☞ On applique la propriété 9 avec g : x
x
qui est intégrable sur ]0, 1] si et seulement si
< 1.

Z a
dx
Exemple 5 Étudions l’existence de avec 0 < a < 1 et ( , ) ∈ 2
.
0 x j n xj
Ces intégrales sont encore appelées intégrales de Bertrand.
Le cas = 1 correspond à l’exemple 2 - a), on se limite à nouveau au cas ≠ 1.
1
f : x est continue et positive sur ]0, a ]. ✎ (30)
✎ (30) Il s’agit donc ici Z x j n xj
< 1.
d’étudier l’intégrale f.
]0,a] Pour ∈] , 1[ , nous avons lim x f (x ) = 0.
,1- x !0
Ainsi f (x ) = o0 et f est intégrable sur ]0, a ].
x
> 1.
Nous avons lim x f (x ) = +1.
x !0
Il s’ensuit
1 ; !
= o0 f (x ) et f n’est pas intégrable sur ]0, a ].
x

6.2 – Règle des équivalents


Théorème 7
Soit f et g deux fonctions réelles continues par morceaux positives sur [a, b[, a < b, (resp.
]b, a ], b < a ) équivalentes au voisinage de b.
Alors f et g sont toutes deux intégrables ou bien toutes deux non intégrables sur [a, b[ (resp.
]b, a ]).

☞ f
b
g donne f = Ob (g) et g = Ob ( f ) : on conclut avec la propriété 9.
Z 1
+
n (1 + x )
Exemple 6 Étudions la nature de dx avec ( , ) ∈ 2
.
0 x
✎ (31) Il s’agit ici d’étudier
n (1 + x )
l’intégrabilité de f sur f : x est continue et positive sur ]0, +1[. ✎ (31)
]0,+ 1 [ et d’après le corol- x
laire 1 de la propriété 6, f
Étude de l’intégrabilité de f sur ]0, 1].
est intégrable sur ]0,+ [ si 1
et seulement si elle l’est sur Déterminons un équivalent de f au voisinage de 0, pour appliquer le théorème 7.
]0,1] et sur [1,+ [.1

298
Fonctions continues par morceaux positives intégrables

1
Si > 0, lim x = 0 et f (x ) .
x !0 0 x
;
Alors f est intégrable sur ]0, 1] si et seulement si ; < 1.
n2
Si = 0, f (x ) et f est intégrable sur ]0, 1] si et seulement si < 1.
0 x
nx
Si < 0,
x
lim x = +
!0
1 et f (x )
0
.
x
Alors f est intégrable sur ]0, 1] si et seulement si < 1 (voir l’exemple 5).
Étude de l’intégrabilité de f sur [1, +1[.
Déterminons de même un équivalent de f au voisinage de +1.
nx
Si > 0,
x
lim x = +
!+1 1 et f (x )
+ 1
.
x
Alors f est intégrable sur [1, +1[ si et seulement si > 1 (voir l’exemple 4).
n2
Si = 0, f (x )
+1 et f est intégrable sur [1, + 1[ si et seulement si > 1.
x
1
Si < 0, lim x =0 et f (x ) .
x ! +1 + 1x ;
Alors f est intégrable sur [1, +1[ si et seulement si ; > 1.
f est donc intégrable sur ]0, +1[ si et seulement si ( ; 1)( ; ; 1) < 0 c’est-à-
dire graphiquement, si et seulement si ( , ) appartient à la région marquée en bleu.

=1

O
= +1

6.3 – Comparaison avec une série


Théorème 8
Soit a ∈ , f : [a, +1[! continue par morceaux positive sur [a, +1[, et xn n∈ une
; !
suite croissante d’éléments de [a, +1[ telle que lim xn = +1. Alors f est intégrable sur
n !+1 Z xn+1
[a, + 1[ si et seulement si la série de terme général un = f est convergente.


" "
Notons d’abord que f est intégrable sur [a, +1[ si et seulement si elle l’est sur x0 , +1 .
xn

" " " # ; !


Posons I = x , +1 et pour tout n ∈ , J = x , x . J est une suite croissante de
"0
" K " " n 0 n n

segments inclus dans x , +1 telle que J = x , +1 : c’est une suite exhaustive


0 n 0
n∈
de I .
D’après le théorème 2, f est intégrable sur x0 , +1
" "
Z si et seulement si la suite de terme

général f est convergente.

Z ,Z -
Jn
X
;
n 1 xn
Or, avec uk = f ✎ (32) , on voit que f est la suite des sommes
✎ (32) C’est la relation de
Chasles
k=0
partielles de la série
Pu x0

n et la conclusion en résulte.
Jn n∈

299
Chapitre 6 : Intégration sur un intervalle quelconque

Remarque
Dans la pratique, le résultat précédent permet de ramener l’étude de l’intégrabilité de
certaines fonctions positives à celle la convergence de séries à termes positifs.

Exemple 7 Étudier l’intégrabilité sur [0, +1[ de f : x xe;x jsin x j .


3

La fonction f est continue et positive sur [0, +1[, d’après le théorème 8, elle est donc intégrable
Z (n+1)
sur cet intervalle si et seulement si la série de terme général un = f , est convergente.
Z (n+1)
n

Remarquons que pour tout n ∈ , 0 un (n + 1) e


;n jsin x j dx .
3 3

n
D’autre part, la fonction x jsin x j étant -périodique, on a :
Z (n+1) Z
e;n jsin x j dx = e;n
3 3 3 3
sin x
dx ,
n 0
puis sin( ; x ) = sin x , donne :
Z Z
✎ (33) La suite
; ! choisie
xn
e
;n 3 3
sin x
dx = 2
2
e
;n 3 3
sin x
dx ,
ici correspond aux zéros de
0
. / 2
0

sin x .
enfin compte tenu de x ∈ 0, , 0 sin x , il vient :
; !
En chacun de ces points, on 2
x
a f xn =xn c’est-à-dire Z Z
f (n )=n . 2
e
;n 3 3
sin x
dx
2
e
;2n 3 2
x
dx .
On remarquera que cet exemple
met en évidence qu’une fonc- 0
h i 0
tion réelle continue posi-
tive peut être intégrable sur D’où finalement 0 un
(n + 1)
3 1 ; e ;n 3 3 (n + 1)
3
.
n n
1
[a,+ [ sans être bornée au
1
voisinage de + donc a for-
La série
P (n + 1) étant convergente car, lorsque n ! +1, (n + 1) 1
, la série
Pu n
tiori sans tendre vers 0 en
1
+ . n3 n3 n2
(à termes positifs) converge également et f est intégrable sur [0, +1[. ✎ (33)

B. Fonctions continues par morceaux


réelles ou complexes intégrables

1. Intégrabilité
Définition 2
Soit f une fonction continue par morceaux sur un intervalle I de , à valeurs réelles ou
✎ (34)
jj
complexes. On dit qu’elle est intégrable (ou sommable) sur I si la fonction jf j est intégrable
La fonction f est
continue par morceaux et po-
sitive sur I . Son intégrabilité sur I . ✎ (34)
est définie dans la partie A.

Propriété 10
Critère de domination
Soit f réelle ou complexe et g réelle, continues par morceaux sur I .
Si jf j g et si g est intégrable sur I , alors f est intégrable sur I .

☞ Le théorème 1 montre que jf j est intégrable sur I . La définition de l’intégrabilité de f permet


de conclure.

300
Fonctions continues par morceaux réelles ou complexes intégrables

Propriété 11
Soit f réelle ou complexe continue par morceaux sur I .
(35)
✎ Ce résultat s’ap- Si f est bornée ✎ (35) sur I et si l’intervalle I est borné, alors f est intégrable sur I .
plique en particulier lorsque
f est prolongeable par conti-
nuité aux bornes de I . ☞ Soit M = sup j f (x )j, la fonction constante M est intégrable sur le segment S de mêmes
x∈I
bornes que I , donc intégrable sur I et l’inégalité jf j M donne la conclusion.

sin x
Exemple 8 Intégrabilité sur ]0, 1] des fonctions f : x
x
et g : x sin( n x ).
L’intervalle est bien sûr borné et les deux fonctions proposées sont continues sur ]0, 1].
f est bornée sur ]0, 1] car elle est prolongeable par continuité en 0, et pour g ont a clairement :
x ∈]0, 1], jg(x )j 1.

Propriété 12
Étant donné f et g réelles ou complexes, continues par morceaux et intégrables sur I , la
fonction f + g est intégrable sur I .

☞ j f + gj jf j + jgj. Comme jf j et jgj sont intégrables, il en est de même pour j f j + jgj


(propriété 4).
On en déduit que j f + gj est intégrable (théorème 1) donc que f + g est intégrable.

Propriété 13
Étant donné f réelle ou complexe, continue par morceaux et intégrable sur I , et réel ou
complexe, la fonction f est intégrable sur I .

☞ j f j = j j jf j. Avec jf j intégrable et j j 0, on a j j jf j intégrable (propriété 5).


Enfin j f j intégrable donne f intégrable.

Notation 4
Rappelons que (I, ) désigne l’espace vectoriel des fonctions continues par morceaux sur I
à valeurs dans avec = ou .
Nous noterons L1 (I, ) l’ensemble des fonctions continues par morceaux sur I à valeurs dans
et intégrables sur I .

Propriété 14
L1 (I, ) est un sous-espace vectoriel de (I, ).

C’est un corollaire des propriétés 12 et 13.


Théorème 9
Intégrabilité d’une fonction complexe
On considère une fonction f , continue par morceaux sur l’intervalle I , à valeurs dans , de
✎ (36) f ∈ (I, ) parties réelle et imaginaire u et v : f = u + iv. ✎ (36)
u et v sont réelles conti-
nues par morceaux sur I : f est intégrable sur I si et seulement si u et v le sont.
u ∈ (I, ), v ∈ (I, ).
☞ Supposons f intégrable sur I , c’est-à-dire jf j intégrable sur I .
Avec ju j jf j et jvj jf j, le théorème 1 montre que u et v sont intégrables sur I .
Supposons u et v intégrables sur I , c’est-à-dire ju j et jvj intégrables sur I .
La propriété 4 montre que ju j + jvj est intégrable sur I .
Avec jf j ju j + jvj, il vient que jf j, et donc f , est intégrable sur I .

301
Chapitre 6 : Intégration sur un intervalle quelconque

2. Intégrale d’une fonction intégrable


2.1 – Parties positive et négative d’une fonction réelle
Soit f une fonction réelle définie sur un intervalle I de .

✎ (37) Définition 3
+
f :x
n La partie positive de f est f + =
1 ; j f j + f !, la partie négative de f est f ; =
1 ; jf j ; f !.
f (x) si f (x) 0 2 2
0 si f (x) < 0
;:x f + et f ; sont positives sur I . Pour tout x ∈ I ,
f
n $ % $ ;f (x )%. ✎
, f ; (x ) = sup 0 ,
0 si f (x) > 0
f + (x ) = sup 0 , f (x ) (37)
;f (x) si f (x) 0
Propriété 15
Étant donné f définie sur I , f = f + ; f ; , jf j = f + + f ; .
f est continue par morceaux sur I si et seulement si f + et f ; le sont.

☞ Si f est continue par morceaux sur I , il en est de même pour j f j et donc pour :
1 ; jf j + f ! et 1 ; jf j ; f !.
2 2
Si f + et f ; sont continues par morceaux sur I , il en est de même pour f + ; f ; .

Propriété 16
Pour 0, on a ( f )+ = f + et ( f ); = f ; .
Pour 0, on a ( f )+ = ; f ; et ( f ); = ; f +.

☞ On a : ( f )+ =
;j f j + f ! = 1 ;j j jf j + f !
1
2 2

et : ( f ); =
1 ; ! ;
j f j ; f = 1 j j jf j ; f .
!
2 2
Pour 0:

( f )+ =
1 ; jf j + f ! = f + et ( f ); =
1 ; jf j ; f ! = f ;.
2 2
Pour 0:

( f )+ =
1 ;; jf j + f ! = ; f ; et ( f ); =
1 ;; jf j ; f ! = ; f +.
2 2

Propriété 17
Soit f une fonction réelle continue par morceaux sur I .
f est intégrable sur I si et seulement si f + et f ; le sont.

☞ Supposons f intégrable sur I . Par définition, il en est de même pour jf j.


Avec 0 jf j et 0 f ; jf j, les fonctions f + et f ; sont intégrables sur I (théorème 1).
f+
Supposons f + et f ; intégrables sur I . La propriété 4 montre que jf j = f + + f ; est intégrable
sur I et donc que f est intégrable.

2.2 – Intégrale d’une fonction réelle ou complexe


Définition 4

Z Z Z
Soit f une fonction réelle continue par morceaux intégrable sur I . L’intégrale de f sur I est :

f = f
+
; f
;.
I I I

302
Fonctions continues par morceaux réelles ou complexes intégrables

Définition 5
Soit f une fonction complexe continue par morceaux intégrable sur I . En notant u et v les
Z
parties réelle et imaginaire de f , l’intégrale de f sur I est :
Z Z Z
f = (u + iv) = u+i v.
I I I I

Remarque
Il y a lieu ici de s’assurer de la cohérence de cette définition avec la notion antérieure
d’intégrale sur un segment. Pour cela, on remarque que, avec les définitions du chapitre 4,
si f , réelle ou complexe, est continue par morceaux sur I = [a, b] alors elle est intégrable
(au sens de la définition 2 précédente) sur [a, b], puis par les propriétés de l’intégrale sur un
segment, on obtient :
Z Z Z
✎ (38)
Si f est réelle, on a si f est réelle, f ∈ ([a, b], ), on a : f = f
+
; f
;;
vu (propiété 3) que ce résultat
est vrai pour les fonctions po-
[a,b] [a,b]
Z Z
[a,b]
Z
sitives donc pour f + et f ; . si f est complexe, f ∈ ([a, b], ), f = u + iv, on a : f = u+i v.
Alors si f est complexe, la [a,b] [a,b] [a,b]
propriété est vraie pour En outre, dans cette situation f est intégrable sur chacun des quatre intervalles [a, b], ]a, b],
u=Re f et v=Im f donc aussi
pour f =u+iv.
[a, b[, ]a, b[ et les intégrales associées sont égales. ✎ (38)

Propriété 18

; !
Soit f réelle ou complexe, continue par morceaux et intégrable sur un intervalle I : f ∈ L1 (I, ).

,Z -
Alors, pour toute suite croissante Jn de segments, inclus dans I , dont la réunion est égale

à I , la suite f est convergente, sa limite est l’intégrale de f sur I :


Jn
Z Z
f = lim f
I n !+1 Jn

☞ Si f est réelle, d’après le théorème 2, la propriété est vraie pour f + et f ; qui sont réelles
(39)
✎ On utilise les pro- positives. On a donc : ✎ (39)
priétés des limites de suites
Z Z Z Z Z ,Z Z -
; f ; = n!lim+1 ; ;
réelles ou complexes et la
linéarité de l’intégrale sur un f = f
+
f
+
; n!lim+1 f =
n
lim
! +1
f
+
; f ,
segment. I I I Jn Jn Jn Jn
Z Z ; Z
f = lim f ;f
;! = +
lim f.
I n !1 + Jn n !+1 Jn

Si f est complexe, la propriété est vraie pour u = Re f et v = Im f qui sont réelles. On a


donc : Z Z Z Z Z
f = u+i v = lim u + i lim v,
!+1 !+1
,Z Z -
n n
Z
I I I Jn
Z Jn

f = lim u +i v = lim f.
I n !+1 Jn Jn n !+1 Jn

Propriété 19
Pour toute fonction f réelle ou complexe, continue par morceaux et intégrable sur un inter-
valle I , on a :
((Z (( Z
(( f (( jf j.
I I
((Z (( Z
☞ Avec les notations de la propriété 18, sachant que pour tout n ∈ , (( f (( jf j,
Jn Jn
il reste à passer à la limite.

303
Chapitre 6 : Intégration sur un intervalle quelconque

Propriété 20
Linéarité de l’intégrale
Z
L’application f f de L1 (I, ) dans est linéaire :
I Z Z Z
( f + g) = f + g.

Z Z Z
I I I

☞ Avec les notations de la propriété 18 dans l’égalité connue : ( f + g) = f + g,


Jn Jn Jn
on fait tendre n vers +1.

Propriété 21
= , croissance de l’intégrale
Z Z
Soit f et g des éléments de L1 (I, ). Si f g alors f g.

Z Z Z Z
I I

☞ La propriété 20 donne (g ;f ) = g ; f et, g ; f étant positive, son intégrale (g ;f )


I I I I
est positive.

Propriété 22
Soit f ∈ L1 (I, ).
Z Z
Pour tout intervalle J inclus dans I , f est intégrable sur J et on a :
f = Jf où J est la fonction caractéristique de J .
J I

☞ On sait que jf j intégrable sur I donne jf j intégrable sur J .


Z Z
On sait aussi que l’égalité f = Jf est vraie lorsque f est réelle positive. ✎ (40)
✎ (40) C’est le corollaire 5 J I
de la propriété 6.
Si f est réelle, on a donc :
Z Z Z Z
f
+
= Jf
+
, f
;= Jf
;
J I J I

Z
d’où par linéarité de l’intégrale :
Z; Z ; f ; f ;! = Z
f = f ;f
;! = +
J
+
Jf .
J J I I
Si f est complexe, u = Re f , v = Im f , l’égalité est vraie pour u et v, elle le reste donc
pour f par linéarité de l’intégrale.

Propriété 23
Additivité par rapport à l’intervalle d’intégration
On considère un intervalle I , un élément a ∈ I et f une fonction réelle ou complexe continue
par morceaux sur I : f ∈ (I, ).
f est intégrable sur I si et seulement si elle est intégrable sur I1 = I ∩ [a, +1[ et sur
I2 = I ∩ ] ; 1, a ] et, dans ce cas :
Z Z Z
f = f + f
I I1 I2

☞ Z
D’après la propriété 6, f est intégrable sur I si et seulement si elle l’est sur I1 et sur I2 .
Z
Posons I 02 = I∩ ] ; 1, a [. On sait que f = f , et d’après la propriété 22, on a :
Z Z I2
Z
I20
Z
I1 f = f et I20 f = f
Z; I
!f = Z
I1
Z I I20
Z Z Z
donc par linéarité I1 + I20 f + f , c’est-à-dire f = f + f.
I I1 I2 I I1 I2

304
Fonctions continues par morceaux réelles ou complexes intégrables

2.3 – Extension de la définition


Définition 6
✎ (41) Si a < b,I=[a,b] ou Soit a, b des éléments distincts de = ∪ f;1, +1g et I l’un des quatre intervalles de
]a,b[ ou [a,b[ ou ]a,b].
Si a > b, I=[b,a] ou ]b,a[ ou bornes a et b. ✎ (41)
[b,a[ ou ]b,a].
Pour toute fonction f réelle ou complexe, continue par morceaux et intégrable sur I , on pose :
Z Z Z Z
Comme on l’a déjà vu en dé-
but de chapitre, c’est l’étude b b
de la continuité de la fonction
f (t )dt = f si a < b ; f (t )dt = ; f si b < a .
Z
f qui permet, en présence de
b a I a I

la notation f (t)dt , de
a
savoir quel est précisément
Remarque Z b
l’intervalle I concerné. Le cas b = a donne f (t )dt = 0 avec la définition 11 du chapitre 4. ✎ (42)
a
(42) Propriété 24
✎ Si a = b , seul subsiste
l’intervalle I = [a,a], les trois
autres sont vides. Relation de Chasles
Soit a, b, c des éléments de et I le plus grand des intervalles ouverts dont les bornes
appartiennent à fa, b, c g tel que f réelle ou complexe, continue par morceaux, soit intégrable
sur I . On a alors : b c Z b Z Z
f (t )dt = f (t )dt + f (t )dt .
a a c

2.4 – Intégration des relations de comparaison


*
MP Soit f et g des fonctions continues par morceaux sur [a, b[ si a < b ou ]b, a ] si a > b, avec
✎ (43) La définition 6 per- (a, b) ∈ ! . ✎ (43)
met de limiter l’étude au cas
a<b, et les résultats sont Théorème 10
valables dans tous les cas.
On suppose g positive sur [a, b[ (a < b) et f (x ) = ob (g(x )).
Z b
0Z ! b
a ) Si g est intégrable sur [a, b[, f est intégrable sur [a, b[ et f = ob g .
x x
Z x ,Z - x
b ) Si g est non intégrable sur [a, b[, alors f = ob g .
a a

☞ a ) Pour tout > 0, il existe c ∈ [a, b[ tel que jf (x )j g(x ) pour tout x ∈ [c, b[ .

((Z
L’intégrabilité de g sur [a, b[ entraı̂ne donc celle de f .
(( Z Z Z 0Z !
Pour tout x ∈ [c, b[ , on a alors (
( b
f(
( j fj
b b b b

( x ( x x
g. D’où
x
f = ob
x
g .

Z x
b ) g étant non intégrable et positive, on a lim g=+ 1.
((Z (( Z Z! Z Z x
Z b a

Pour tout x ∈ [c, b[ , (( f ((


x x c x c x
jf j = jf j + jf j jf j + g.
((Z (( Z a
Z a a c a c

Il s’ensuit (( f ((
x c x
jf j + g.
Z a
c
a a

jf j
Avec lim
x !b
Z a
x = 0, il existe d ∈ [a, b[ tel que, pour tout x ∈ [d, b[ ,
g
Z Z a
((Z (( Z
g et ainsi, pour tout x supfc, d g, (( f ((
c x x x
jf j 2 g.
a a
Z ,Z -
x x
a a

Ce qui montre que f = ob g .


a a

305
Chapitre 6 : Intégration sur un intervalle quelconque

Théorème 11
On suppose f et g positives sur [a, b[ et f (x ) g(x ).
b
Alors, f et g sont simultanément intégrables ou non sur [a, b[ :
Z b Z b
a ) si elles sont intégrables, f g,
x
Z b
x
x
Z x
b ) si elles sont non intégrables, f g.
a b a

☞ a ) Dans le cas de l’intégrabilité, avec f ; g = ob0(g), le théorème


! précédent donne :
Z b Z b
(f ; g) = ob g

Z b Z b
0Z ! b
x
Z b Z
x
b
d’où f ; g = ob g et f
b
g.
x x x x x

b ) Dans le cas de la non intégrabilité, avec encore f ; g = ob (g), le même théorème donne :
Z x ,Z - x
(f ; g) = ob g
Z x Z x ,Z - x
a
Z x Z a
x
d’où f ; g = ob g et f
b
g.
a a a a a

Remarque
Ces résultats restent vrais avec g de signe constant au voisinage de b.
Z 1
+ ;x 2

Exemple 9 Montrer que, au voisinage de +1, e


;t 2
dt
e
.
x 2x
e ;t e;t sur [1, + 1[ , on déduit que t e;t est intégrable sur [1, + 1[ donc sur
2 2
De 0
1[ .
[0, +
;x 2 , -
La dérivée de x
e
2x
étant x ;e;x 2
1+
1
, il vient :
2x 2
;x 2 Z + 1 0 !
e
= e
;t 2
1+
1
dt .
2x 2t 2
x
, -
e;x e;x
1
L’équivalence en +1 des fonctions f : x
2 2
et g : x 1+ donne le
2x 2
résultat avec le théorème 11.
Z x
dt x
Exemple 10 Montrer que en +1.
e nt nx
1 1 1
En remarquant que sur ]1, +1[ , la non intégrabilité de t sur [e, +1[ donne
t nt t
1
celle de t .
nt
x 1 1
La dérivée de x est x ; , on en déduit :
Z 0 !
nx nx 2
n x
x
x 1 1
x e,
nx
=e+
nt
; 2
dt .
e n t
1 1 1
Les fonctions f : x
nx
et g : x
nx
; 2 sont continues et positives sur [e, +1[
n x
et f (x ) g(x ) en + 1. Donc, par application du théorème 11, il vient :
Z x
dt x
Z x dt x
nt nx
; e c’est-à-dire
nt nx
en +1.
e e

306
Calcul d’intégrales

C. Calcul d’intégrales

1. Intégrale et primitive – Notion d’intégrale impropre


Théorème 12
Soit a ∈ , b ∈ , I = [a, b[ si a < b, I =]b, a ] si a > b, f ∈ (I, ), et F la fonction
définie sur I par :
Z x
F : x f (t )dt .
a
Alors si f est intégrable sur I = [a, b[ (resp. sur ]b, a ]), la fonction F admet une limite en b,
✎ (44) Lorsque f est réelle et dans ce cas, on a :
positive, l’existence de : Z b Z x
lim F (x) f (t )dt = lim f (t )dt ✎ (44)
x b
x∈I
! a x b! a
x∈I
est nécessaire et suffisante
pour que f soit intégrable sur
I . C’est l’objet des théorèmes
☞ La propriété est vraie pour les fonctions réelles positives, il reste à l’étendre successivement
3 et 4. aux fonctions réelles puis complexes.
Cas d’une fonction réelle.
✎ (45) Si f est intégrable, f + et f ; le sont aussi et on a : ✎ (45)
Z Z Z Z
f + et f ; sont
réelles positives. b x b x
f + = lim f+ , f ; = lim f;
a !
x b
x∈I a a !
x b
x∈I a

Z b Z b Z b ,Z x Z x -
donc f = f
+
; ;
f = lim f
+
; f
; ,
a a a x b ! a a
Z b Z x
x∈I
Z x
f = lim
x b !
(f+ ; f ; ) = xlim
!b
f.
a x∈I a x∈I a

Pour une fonction complexe, on fait de même avec f = u + iv en utilisant que la propriété
est vraie pour les fonctions réelles u et v.

Définition 7
Soit a ∈ , b ∈ , I = [a, b[ si a < b, I =]b, a ] si a > b et f ∈ (I, ).
Z x
Il peut se produire que f ne soit pas intégrable sur I mais que la fonction F : x f
Z b
a

admette une limite au point b, cette limite est encore notée de manière impropre f.
Z b
a

Dans ces conditions, on dit que f est une intégrale impropre convergente. ✎ (46)
✎ (46) Lorsque F n’a pas a
Z
de limite en b, l’expres-
b Soit maintenant (a, b) ∈
2
Z
, I =]a, b[ si a < b, I =]b, a [ si a > b, et f ∈
Z (I, ).
sion f (t)dt n’a pas de c b
a Si, étant donné c ∈]a, b[, les deux intégrales f et f existent, l’une des deux (au
sens (et ne devrait pas être
écrite !). On parle parfois
a
Z b
c

d’intégrale divergente. moins) étant impropre convergente, on dit encore que f est impropre convergente et on
a
(47)
✎ pose : ✎ (47)
Z Z Z
Il y a lieu de vérifier
que cette valeur est indépen- b c b
dante de c .
f = f + f
a a c

307
Chapitre 6 : Intégration sur un intervalle quelconque

sin x
Exemple 11 Soit f : [ , +1[! , x .
x
a ) Montrons que f est non intégrable sur [ , +1[.
Z + 1
b ) Montrons que f (x )dx est une intégrale impropre convergente.

a ) La fonction f est continue sur [ , +1[. Par définition, elle serait intégrable sur [ , +1[ si
et seulement si jf j l’était ; donc, d’après le théorème 8, si et seulement si la série de terme
Z (n+1)
jsin x j dx (n
général un = 1) était convergente.
n x

On a facilement :
Z (n+1)
j
sin x j 2
un dx soit un . ✎ (48)
✎ (48)
La fonction sin j j n (n + 1) (n + 1)
Z
étant -périodique, on a :
(n+1)
Il en résulte que la série
Pu n diverge et donc que f est non intégrable sur [ , +1[.
jsin x jdx Z
n Z b ) Posons F (x ) =
x
sin t
dt , une intégration par parties donne :
= sin xdx = 2 t
0
. cos t
/ Z x x
cos t cos x 1
Z x
cos t
F (x ) = ; t
; 2
dt = ; x
; ; 2
dt .
t t
(( cos t ((
, +1[, la majoration (( (
1 1
t (
Sachant que t 2 est intégrable sur [ 2 2 montre que
t t
cos t
t 2 est intégrable sur [ , +1[ ce qui assure l’existence de :
t
Z x
cos t
Z 1
+
cos t
lim dt = dt .
x !+1 t
2
t
2

(( cos x ((
D’autre part, (( ( 1 cos x
x (
donne lim = 0 et finalement F (x ) admet une limite
x !+1
1
x
Z +1 x
cos t
réelle en +1 : lim F (x ) = ; ; dt .
x !+1 t
2
Z + 1
On a ainsi prouvé que f est impropre convergente avec :

Z + 1 sin t 1
Z + 1 cos t
t
dt = ; ; 2
dt .
t

Remarque
Z b
Dans la pratique, dire que le symbole f a un sens peut refléter l’une ou l’autre des deux
a
situations suivantes :

a) soit f est intégrable sur l’un des intervalles de bornes a et b,

b) soit f n’est intégrable sur aucun de ces intervalles mais on a affaire à une intégrale
impropre au sens de la définition 7.

Dans le cas des fonctions positives, seule la situation a) subsiste.

308
Calcul d’intégrales

2. Changement de variable
Théorème 13

et soit une bijection de classe C 1


2
Soit [a, b[ et [ , [ des intervalles de , avec (b, ) ∈
de [a, b[ sur [ , [ , avec = lim (x ).
x !b
est un changement de variable bijectif de [a, b[ sur [ , [ .
Étant donné f ∈
;[ , [,
!:
a ) f est intégrable sur [ , [ si et seulement si ( f " ) 0 l’est sur [a, b[.
Z Z b
f est impropre convergente si et seulement si (f " ) 0 est impropre convergente. ✎ (49)
(49) a
✎ On traduit cette
propriété en disant que les
Z Z
Z
intégrales :
Z b b ) Quand ces intégrales ont un sens, elles sont égales : f =
b
(f " ) 0.
f et (f $ ) 0
a

sont de même nature.


a
Z x Z (x)
☞ On sait que pour tout x ∈ [a, b[, (f " ) 0= f (cf. chapitre 4, théorème 7), et
a
Z ( Z
(( f " 0(( =
x (x)
puisque 0 est de signe constant ✎ (50)
, on a aussi ) j f j avec
(50)
✎ est strictement a
monotone. = 1 si est croissante, = ;1 si est décroissante.
Z Z (
(( f " 0((
y x
Puisque lim (x ) =
x !b
, l’existence de lim
y !
j f j implique celle de lim
! x b
)
a
donc l’intégrabilité de f sur [ , [ implique celle de ( f " ) 0 sur [a, b[.
Z Z ((( f " ) 0((.
y ;1
(y)
Inversement, on a aussi ✎ (51) pour tout y ∈ [ , [, jfj =
✎ (51) est un homéomor-
Z (
(( f " ) 0(( implique celle de
a
phisme de [a,b[ sur [ , [. x
Donc puisque lim ;1 (y) = b, l’existence de lim
Z y ! x !b a
y
lim j f j, c’est-à-dire que l’intégrabilité de ( f " ) 0 sur [a, b[ implique celle que f
y !
sur [ , [.
On a ainsi prouvé l’équivalence entre l’intégrabilité de f sur [ , [ et celle de ( f " ) 0
sur [a, b[.

Z Z Z
Dans le cas de la non intégrabilité, le même raisonnement fait à partir de
x (x) b
(f " ) 0= f montre que (f " ) 0 est impropre convergente si et seulement
a
Z a

si f est impropre convergente et que de plus ces intégrales sont égales.

Corollaire
Étant donné des intervalles ]a, b[ et ] , [ , avec a , b, et dans , soit une bijection de
✎ (52) f est intégrable sur
classe C 1 de ]a, b[ sur ] , [ , avec = lim (x ) et = lim (x ).
] , [ si et seulement si
$ x !a !b
Z Z
x
( f ) 0 est intégrable sur
Z
]a,b[.
Si f est continue par morceaux sur ] , [ , les intégrales f et
b
(f $ ) 0 sont de même
f est impropre conver- a
nature ✎ (52) et, si elles ont un sens, elles sont égales.
Z
gente si et seulement si
b
(f $ ) 0
est impropre
a
convergente.

309
Chapitre 6 : Intégration sur un intervalle quelconque

Applications pratiques
1 ) Soit a ∈ "+ ∪ f+1g et f continue par morceaux sur ] ; a, a [ paire ou impaire.
Alors f est intégrable sur ] ; a, a [ si et seulement si elle l’est sur [0, a [. Dans ce cas :
Z a Z a
pour f paire, on a f =2 f ;
;Za 0
a
pour f impaire, on a f = 0.
;a
☞ Il suffit d’appliquer le théorème 13 avec le changement de variable : t ;t .
✎ (53) Ainsi tout problème 2
d’intégrabilité «au voisinage 2 ) Soit (a, b) ∈ et f continue par morceaux sur ]a, b] si a < b (resp. [b, a [ si b < a ),
d’un point a ∈ » se ramène alors f est intégrable sur ]a, b] (resp. [b, a [) si et seulement si la fonction g définie par
g(t ) = f (a + t ) (resp. g(t ) = f (a ; t )) est intégrable sur ]0, b ; a ] (resp. ]0, a ; b]). ✎ (53)
à un problème d’intégrabilité
en 0.

Z dx
Exemple 12 Calcul de
2 + cos x
.

Z Z
0
1
✎ (54) f = f La fonction f : x est continue donc intégrable sur [0, ], donc aussi sur ✎ (54)
2 + cos x
0 Z [0, ] [0, [ .
Z : t 2 Arctan t est un changement de variable bijectif de [0, + [ sur [0, [.
Z 1
= f dx + 1 2dt
[0, [ Ainsi, = .
2 + cos x 3 + t2
D’après le théorème 13,
2 est intégrable sur
0
1
0
Z +1 2dt
t
3+t 2 Une primitive de t étant t p1
Arctan
t
p
, il vient = p .
1
[0,+ [ ce qui se vérifie di- 3+t 2
3 3 0 3 + t2 3
rectement très facilement :
2 2
.
3+t 2 + 1t 2

3. Intégration par parties


Théorème 14
Soit f , g des fonctions réelles ou complexes, de classe C 1 sur un intervalle [a, b[ de avec
✎ (55) Remarque : b ∈ . ✎ (55)
les intégrales ne sont pas Z b
nécessairement de même
nature en ce sens que l’on a ) Si f (x )g(x ) admet une limite réelle en b, alors l’intégrale 0
fg a un sens si et
peut avoir affaire à une inté- Z b
a
grale de fonction intégrable
pour l’une, et une intégrale seulement si et 0
f g a un sens ;

Z Z
impropre convergente pour a
l’autre. b b
b ) lorsqu’elles existent : 0
fg = lim f (x )g(x ) ; f (a )g (a ) ; f g.
0
a x !b a
Z x Z x
☞ Pour tout x ∈ [a, b[, 0
fg = f (x )g(x ) ; f (a )g (a ) ; 0
f g (chapitre 4, théorème 6).
a a
Les deux propositions résultent donc du fait que f (x )g(x ) admet une limite réelle en b.

Corollaire
Soit f et g des fonctions réelles ou complexes, de classe C 1 sur ]a, b[ avec a et b dans ,
telles que f (x )g(x ) admette des limites réelles en a et en b.
Z b Z b
Alors l’intégrale 0
fg a un sens si et seulement si
0
f g a un sens et lorsqu’elles existent :
a
Z b
a
Z b
0 ; xlim 0
a
fg =
x
lim f (x )g(x )
!b !a f (x )g(x ) ; a
f g.

310
Convergence en moyenne, en moyenne quadratique

Z + 1 dt
Exemple 13 Calcul de l’intégrale .
(1 + t 2 )2
Z 1
+
dt
0

(56) 1 est conti-


On a = . ✎ (56) Par intégration par parties, on obtient :
✎ t 1 + t2 2
1+t 2
1
nue et intégrable sur [0,+ [
0
Z x
dt x
Z x
t2
car 1 2 12 avec t 12 = +2 dt .
1+t t t 0 1 + t2 1 + x2 0 (1 + t 2 )2
1
intégrable sur [1,+ [.
x
De lim = 0, on déduit l’existence de :
x !+1 1 + x 2
Z +1 t
2 Z 1
+
t
2
dt avec dt = .
0 (1 + t 2 ) 2
0 (1 + t 2 )2 4
2
t 1
Remarquons qu’il s’agit encore d’une fonction intégrable sur [0, +1[ car .
(1 + t 2 )2 1 + t2
2
t 1 1
Avec = ; , on obtient :
(1 + t 2 )2 1 + t2 (1 + t 2 )2
Z + 1 dt
Z + 1 dt
Z 1
+
t
2
= ; dt .
(1 + t 2 )2 1+t 2
(1 + t 2 )2
Z 1
+
0
dt
0 0

Finalement = ;4= 4.
0 (1 + t 2 )2 2

D. Convergence en moyenne,
en moyenne quadratique
$
I est un intervalle de tel que I ≠ .

1. Norme de la convergence en moyenne


Définition 8
Soit E1 l’espace vectoriel des fonctions continues de I dans , intégrables sur I :

ZC
E1 = (I, ) ∩ L1 (I, ).

L’application N1 : E1 ! , f jf j est une norme sur E appelée norme de la


I
convergence en moyenne.

☞ N1 est à valeurs dans +.

Z
Soit f ∈ E1 telle que N1 ( f ) = 0. Pour tout segment [a, b] ⊂ I , a < b, on a :
Z Z
0 jf j jf j donc ici jf j = 0
[a,b] I [a,b]
et puisque jf j est continue positive, il en résulte x ∈ [a, b], f (x ) = 0. Finalement f = 0.
N1 ( f ) = j j N1 ( f ) par linéarité deZl’intégrale. Z Z
N1 ( f + g) N1 ( f ) + N1 (g) car j f + gj jf j + jg j .
I I I

311
Chapitre 6 : Intégration sur un intervalle quelconque

Propriété 25
Si l’intervalle I est borné, pour toute fonction f bornée appartenant à E1 on a :
N1 ( f ) k f k k1
$
✎ (57)
I≠ donne k > 0. où k > 0 désigne la longueur de I , et k • k1 la norme uniforme sur I . ✎ (57)

Propriété 26

; !
On suppose l’intervalle I borné.

; !
Soit fn une suite de E1 convergeant uniformément vers f sur I . Alors f appartient à E1 et
elle est limite de fn au sens de la norme N1 .
Z Z Z Z
Dans ce cas, f = lim fn c’est-à-dire lim fn = lim fn .
I n !+1 I I I

☞ On sait que f est continue sur I comme limite uniforme d’une suite de fonctions continues.

Z
Pour tout segment J ⊂ I on a alors :
Z Z
✎ (58) (J ) désigne la
n∈ , jf j j f ; fn j + j fn j (J )k f ; fn k1 + j fn j I
✎ (58)
J J I
longueur de J .
Il existe n0 ∈ tel que k f ;Zfn kI1 1 et on Za (J ) k = (I ), donc :
0

jf j M = k + j fn j 0
J I
ce qui prouve que f est intégrable sur I , donc que f ∈ E1 .
Alors N1 ( f ; fn ) k fk ; fn k1
!1 donne lim N1 ( f ; fn ) = 0 et
((Z Z (( ((Z (( Z n +
Z Z
(( f ; f (( = (( ( f ; f )(( j f ; f j = N ( f ; f
n n n 1 n) donne lim
n !+1 fn = f.
I I I I I I

2. Norme de la convergence en moyenne quadratique


Définition 9
Une fonction f ∈ (I, ) est dite de carré intégrable sur I lorsque f j j2 est intégrable sur I .
L’ensemble de ces fonctions, noté L2 (I, ), est un sous-espace vectoriel de (I, ).
* +
☞ Il suffit de noter que j f + gj2 2 jf j2 + jgj2 .

Définition 10
Soit E2 l’espace vectoriel des fonctions continues de I dans , de carré intégrable sur I :
C
E2 = (I, ) ∩ L2 (I,
Z ).
Z
L’application : E22 ! (resp. ), ( f, g) fg (resp. f g) est un produit scalaire
I I
euclidien (resp. hermitien) sur E2 .
,Z - 1
2
La norme euclidienne (resp. hermitienne) associée N2 : f jf j 2
est appelée norme
I
de la convergence en moyenne quadratique.

☞ Comme pour la définition 8, on vérifie que ( f, f ) = 0 donne f = 0, les autres vérifications


(voir Algèbre – Géométrie, chapitre 7) sont sans difficulté.

312
Convergence dominée

Propriété 27
a ) Avec les notations usuelles du produit scalaire, on a :
( f, g) ∈ E22 ,
((&f (( g'(( N ( fg) N ( f ) N (g).
&f (( g' est une application continue sur E .
1 2 2
2
b ) Le produit scalaire : ( f, g) 2

☞ a ) Inégalité de Cauchy – Schwarz.


b ) Si = , on a :
&f (( g' = 1 "N ( f + g) ; N ( f ; g) ; i N ( f + ig)
2 2 2
+ i N2 ( f ; ig)2
#
4 2 2 2

et N2 est une application continue de E2 dans .

Si = ,
&f (( g' = 1 "N ( f + g) ; N ( f ; g) # donne la même conclusion.
2 2
4 2 2

E. Convergence dominée
Les démonstrations des théorèmes de cette section sont non exigibles.
$
I est un intervalle de tel que I ≠ .

1. Permutation d’une limite simple et d’une intégrale


Théorème 15
✎ (59) La démonstration
de ce théorème est hors ; !
Convergence dominée pour les suites de fonctions ✎ (59)
Soit fn une suite d’éléments de (I, ) telle que :
programme.
(1)
;f ! n converge simplement sur I vers f continue par morceaux : f ∈ (I, ),
(2) il existe positive, continue par morceaux sur I , intégrable sur I : ∈ L1 (I, +) telle
n ∈ , x ∈ I, j fn (x )j
que : (x ).
,Z - Z
Alors, quel que soit n ∈ , fn est intégrable sur I et la suite fn converge vers f :
Z Z I I

lim fn = lim fn .
n !+1 I In ! +1

10 !;
On dit que (2) est l’hypothèse de domination.
Z + 2 n Z + 1
Exemple 14 Montrer que lim 1+
x
dx = e
;x 2
dx .
n !+1 ;1 n ;1
0 2
!; n

Soit fn : x 1+
x
(n ∈ " ).
n
n
n
fn est continue sur et au voisinage de +1, ou ;1, fn (x ) 2n
.
x
1
L’intégrabilité de x sur [1, +1[ et sur ] ; 1, ;1] donne celle de f sur ces intervalles
x 2n
et donc sur . * +
;n n 1+ x
2

, on a lorsque n tend vers +1, fn (x ) = e = e;x


2
n +o(1)
Pour tout x ∈
lim fn ( x ) = e
;x 2 ; !
: la suite f converge simplement vers f : x e;x
2
.
donc

n ! +1
n

Cette fonction f est continue sur .

313
Chapitre 6 : Intégration sur un intervalle quelconque

0 2
!
x
Pour x ∈ fixé, soit x : t t n 1+ , t > 0, le calcul donne :
t
0 !
0 t +x
2
; x
2
, 00 ; x4
x (t ) = n
t 2 x (t ) = 2 2
t+x t (t + x )
donc 0 est décroissante et avec lim 0x = 0, on en déduit 0x (t ) > 0 pour tout t ∈ "+ .
x
!+1
0
t
2
!; t

Finalement, la fonction x :t 1+
x
est décroissante et on a, pour tout n ∈ " et
t
0 !; n
x2 1 1
tout x ∈ , 1+ . Or la fonction x est intégrable sur , donc le
n 1 + x2 1 + x2
théorème de convergence dominée s’applique et on obtient la formule annoncée.
Remarque
Z + 1 p
On peut ainsi retrouver que e
;x 2
dx = .
;1 / .
En effet, le changement de variable défini par x =
pn tan , ∈ ;2, 2 donne :

Z +10 2
!; n
pn Z p
cos2n ;2 d = 2 nW2n ;2
x 2
In = 1+ dx =
;1 n ;2
Z 2
où Wn est l’intégrale de Wallis : Wn = cosn d .
✎ (60)
Voir par exemple la
démonstration de la formule
s 0

de Stirling dans le chapitre 2.


Sachant que Wn , , ✎ (60) il vient In
p .
+ 1 2n

2. Intégration terme à terme d’une série


2.1 – Cas des séries à termes de signe constant

Soit
PThéorème 16
un une série d’éléments de (I, ) telle que :
(1)
P
n ∈ , un 0, (ou n ∈ , un 0),
(2) la série un converge simplement sur I , et sa fonction somme f est continue par
morceaux sur I et intégrable sur I .
Z
Alors la série de terme général un est convergente et on a :
I
ZX
1 + 1Z
X+
un = un .
I n=0 n=0 I

☞ On considère la suite Fn
; ! des sommes partielles de la série
Pu .
Dans le cas où les un
; !
sont positifs, F
est une suite croissante donc majorée par sa
n

n
fonction limite f .
D’autre part, les fonctions Fn sont positives sur I . On a donc :
✎ (61) Remarquer que l’on , x ∈ I , jFn (x )j f (x ). ✎ (61)
n∈
a aussi pour tout n
x∈I, 0 un (x) f (x)
f étant continue par morceaux et intégrable sur I , le théorème de convergence dominée
ce qui assure l’intégrabilité
de un .
pour les suites de fonctions donne que :
Z Z Z
lim Fn = lim Fn = f.
n !+1 I In !+1 I

314
Convergence dominée

Z XZ n Z
Puisque Fn = un , ceci nous montre que la série de terme général un est

1Z Z ZX
I k=0 I I
X
+ 1 +
convergente et que sa somme un est f c’est-à-dire un .
n=0 I I I n=0

P
Dans le cas où les un sont négatifs, on revient à la situation précédente en considérant la
série ;un de somme ;f .
Z +1 pt p X
+1
Exemple 15 Montrer que dt = p1 .
0 e t
;1 2 n n
p n=1
t
Posons f : ]0, +1[! , t . f est continue sur ]0, + 1[.
e ;1
t

Au voisinage de 0 : f (t ) p1 donc f est intégrable sur ]0, 1].


t
,1-
Au voisinage de +1 : f (t ) = o 2 donc f est intégrable sur [1, +1[.
t
;t X
1
+
;nt puis :
Pour tout t > 0, on a e;t < 1 donc
1 e
1 ; e;t
= = e
e
t
;1
Z 1 pt Z 1X
+1
n=1

pte;nt .
Z 1
+
+
dt =
+
un (t )dt avec un (t ) = ✎ (62)
(62) e
t
;1

Z 0
f signifie ici
Montrons que
0
P
un vérifie les hypothèses du théorème 16.
0 n=1

f.
]0,+1[
(1) il est clair que un 0,
(2) la série de fonctions
P
un converge simplement sur ]0, +1[, sa fonction somme est f
qui est continue sur ]0, +1[ et on a déjà vérifié que f est intégrable sur ]0, +1[.
Donc le théorème 16 donne :
Z + 1 1Z
X
+ +1
f = un (t )dt .
0 0

En posant x =
pt puis en intégrant par parties, il vient : n=1

Z +1 Z + 1 Z +1
2x 2 e;nx dx = ;nx
2 1 2
vn = un (t )dt = e dx .
n
p 0 0 0
On pose alors y = x n et on obtient :
Z + 1 p
vn = p 1
e
;y 2
dy c’est-à-dire vn = p1
. ✎ (63)
✎ (63) D’après la remarque n n 0 n n 2
suivant l’exemple précédent.
La formule en résulte.

2.2 – Cas général


Théorème 17
(64)
Convergence dominée pour les séries ✎ (64)
✎ La démonstration est
hors programme.
Soit
P
un une série d’éléments de (I, ) telle que :
(1)
P
n ∈ , un est intégrable sur I : un ∈ L1 (I, ),
(2) la série un converge simplement sur I et sa fonction somme f est continue par

P Z ju j converge.
morceaux sur I ,
(3) la série numérique n

Z X 1Z
I
+ ZX
1+ 1Z
X
+
Alors f est intégrable sur I et f = un c’est-à-dire un = un .
I n=0 I I n=0 n=0 I

(3) est l’hypothèse de domination. On notera la présence des valeurs absolues dans celle-ci.

315
Chapitre 6 : Intégration sur un intervalle quelconque

Z +1 sin x X
1 +
1
Exemple 16 Montrer que dx = .
0 e
x
;1 n=1
n +1
2

sin x
Soit f : x x
1e
, f est continue sur ]0, + [.
; 1
En 0, lim f (x ) = 1, f est prolongeable par continuité en 0 donc intégrable sur ]0, 1].
x !0 ,1-
1
En +1, j f (x )j donc f (x ) = o , f est intégrable sur [1, +1[.
e
x
;1 x
2

✎ (65) Il n’est pas indis- Finalement, f est intégrable sur [0, +1[. ✎ (65)
pensable de vérifier l’intégra- ;x X
1
+
e;nx
bilité de f puisque celle-ci 1 e
1 ; e;x
Pour x > 0, on a = = d’où :
nous est donnée par l’ap- e
x
;1
plication du théorème 17.
Z + 1
n=1
Z 1X
++1
Cependant l’objectif essentiel
I=
sin x
dx = e
;nx sin x dx .
étant de justifier l’intégra-
tion terme à terme, il est 0 e
x
;1 0 n=1
Posons fn : ]0, +1[! , x e;nx sin x ; ce sont des fonctions continues sur ]0, +1[ et
préférable pour clarifier la

intégrables sur ]0, +1[ car j fn (x )j e;nx et x e;nx avec n 1 est intégrable.
présentation de commencer
par cette vérification. Pfn converge simplement sur ]0, +1[, sa somme est f .
✎ (66)
Au voisinage de 0, la
La série
Z 1
+
j j
majoration de sin x par 1 Il reste à montrer que la série numérique de terme général In = j fn j est convergente.
est «trop brutale», d’où le
découpage. Z 1 Z 1
+
0

En écrivant In = jsin x j e;nx dx + jsin x j e;nx dx ✎ (66) il vient :


Z 0
1 Z 1
+
1
;1 ; e ; !
In xe
;nx dx + e
;nx dx donc In
1 n 1
2 2
0 1 n n
Le théorème de convergence dominée pour les séries s’applique et on a donc :
Z 1X +1 Z +1
;nx sin x dx = X
+ +1
e e
;nx sin x dx .
Z +
0
1
n=1 n=1 0

Le calcul de Jn = e
;nx sin x dx est classique :
Z 0
+ 1 " ;
( n+i)x
31
+ 0 !
Jn = Im e
;
( n+i)x
dx = Im
e
= Im
1
=
1
.
0 ;n+i 0
n ;i 2
n +1
D’où la conclusion.

F. Fonctions de la forme x I
f(x,t) dt
$
I est un intervalle de tel que I ≠ .

1. Continuité sous le signe somme


m
A désigne ici une partie de .
Théorème 18
Soit f une fonction à valeurs réelles ou complexes définie sur A ! I et telle que :
(67)
✎ f est continue par (1) pour tout t ∈ I , l’application x f (x, t ) est continue sur A ; ✎ (67)
rapport à la première variable.
(2) pour tout x ∈ A, l’application t f (x, t ) est continue par morceaux sur I ; ✎ (68)
✎ (68) f est continue par (3) il existe ∈ (I, ), positive et intégrable sur I telle que :
morceaux par rapport à la (x, t ) ∈ A ! I j f (x, t )j (t ) ✎ (69)
deuxième.

✎ (69) On dit que (3) est


Alors pour tout x ∈ A, la fonction tZ f (x, t ) est intégrable sur I et la fonction

l’hypothèse de domination. F : A ! , x f (x, t ) dt est continue sur A.


I

316
Fonctions de la forme x
R f (x,t)dt
I


; !
de A convergeant vers x , on ait lim
; !
Pour que F soit continue en x ∈ A, il faut et il suffit que pour toute suite xn
F x = F (x ). ✎ (70)
de points

✎ (70) Cf. chapitre 1, pro- !1 n


priété 19. ;
La donnée d’une telle suite x
! ∈A n
n +

introduit une suite de fonctions


; !
n :

; ! n : I ! , t f (xn , t ).
D’après l’hypothèse (2), n est une suite de fonctions continues par morceaux sur I et,
d’après l’hypothèse (1), elle converge simplement sur I vers la fonction : t f (x, t ) qui
est également continue par morceaux sur I .
L’hypothèse (3) donne alors n ∈ , t ∈ I, j n (t )j (t ) avec continue par morceaux

convergence dominée à la suite .


; !
et intégrable sur I , c’est l’hypothèse de domination qui permet d’appliquer le théorème de

Z n
Z ; !
On a donc lim n (t )dt = lim n (t )dt c’est-à-dire lim F xn = F (x ).
n !+1 I In !+1 n !+1

Théorème 19

✎ (71) Cela revient à dire Continuité sous le signe somme : extension


que le théorème 18 reste Soit f une fonction à valeurs réelles ou complexes définie sur A ! I telle que :
valable lorsque l’on rem-
place l’hypothèse de domi- (1) pour tout t ∈ I , l’application x f (x, t ) est continue sur A ;
nation globale (sur A) par une
(2) pour tout x ∈ A, l’application t f (x, t ) est continue par morceaux sur I ;
hypothèse de domination lo-
cale (sur tout compact inclus (3’) pour tout compact Q ⊂ A, il existe Q ∈ (I, ) positive, intégrable sur I , telle que :
dans A).
(x, t ) ∈ Q ! I, j f (x, t )j Q (t ). ✎ (71)
Alors pour tout x ∈ A, la fonction t
Z
f (x, t ) est intégrable sur I et la fonction :

F : A ! , x f (x, t )dt
I
est continue sur A.

☞ Pour tout x de A et toute suite xn


; ! ∈A telle que lim xn = x , X = xn / n ∈
$ % ∪$ x %
n !+1
est un compact inclus dans A.
En reprenant la démonstration du théorème 18, on obtient :
n∈ , t ∈ I, j n (t ) j X (t ).
La conclusion est la même.

Corollaire 1
2
Cas où l’intervalle d’intégration est compact : I = [a, b], (a, b) ∈
Si f : A ! [a, b] ! est continue sur A ! [a, b], la fonction :
Z b
F :A ! ,x f (x, t )dt
a
est continue sur A.

☞ Il est clair que f vérifie alors les hypothèses (1) et (2) du théorème 19.
Pour tout compact Q ⊂ A, le produit Q ! [a, b] est un compact de A ! et, f étant continue,
elle est bornée sur ce compact.
Ainsi il existe M ∈ + tel que :
(x, t ) ∈ Q ! [a, b], jf (x, t )j M.
Ceci réalise l’hypothèse de domination locale avec la fonction constante égale à M qui est
(72)
✎ L’hypothèse de conti- évidemment continue et intégrable sur [a, b].
nuité est plus forte que dans
les théorèmes 18 et 19 et, En conclusion, la continuité de F sur A résulte du théorème 19. ✎ (72)
avec la compacité de I , elle
assure la domination locale.

317
Chapitre 6 : Intégration sur un intervalle quelconque

2. Dérivation sous le signe somme


$
J désigne un intervalle de tel que J ≠ .

Théorème 20
Formule de Leibniz
Soit f une fonction de J ! I dans telle que :
(1) quel que soit x ∈ J , la fonction t f (x, t ) est continue par morceaux et intégrable sur I ;
f
(2) il existe une fonction dérivée partielle continue par rapport à la première variable et
x
(73)
✎ Hypothèses (1) et continue par morceaux par rapport à la seconde ; ✎ (73)
(2) des théorèmes 18 et 19.
(3) il existe ∈
((
(I, ), positive et intégrable sur I , telle que :
((
(x, t ) ∈ J ! I, (( ((
f
(x, t ) (t ).
x
Z
Alors la fonction F : J ! , x f (x, t )dt est de classe 1 sur J avec : C
I
Z
F 0 (x ) =
f
x ∈ J, (x, t )dt .
I x

☞ Il s’agit d’abord de prouver que pour tout x ∈ J , on a :


Z f (y, t ) ; f (x, t ) dt = Z f
lim (x, t )dt .
y x ! I y;x I x
y≠x

Considérons donc une suite xn


; ! de points de J fx g convergeant vers x et associons-lui
la suite de fonctions :
; ! ! f (xn , t ) ; f (x, t )
n avec n : I ,t
xn ;x .
n est une suite de fonctions continues sur I et elle converge simplement vers la fonction :
f
t (x, t ).
x
En écrivant :
1
Z xn
f
✎ (74)
✎ (74)
ce qui est justifié
n (t ) =
xn ;x x x
( , t) d
par la continuité de
f
( ,t).
f
x l’hypothèse de domination pour donne :
x
j n (t ) j (t ).
On peut donc appliquer le théorème de convergence dominée à la suite
; !
n pour obtenir :
; !
F x ; F (x )
n
Z f
lim = (x, t )dt .
n ! +1 xn ;x x

Ceci étant vrai quelle que soit la suite xn


; ! I

, on a finalement :

F 0 (x ) = lim
F (y ) ; F (x ) = Z f
(x, t )dt .
y x ! y;x I x
y≠x

Le théorème 18 donne ensuite la continuité de F 0 .

318
Fonctions de la forme x
R f (x,t)dt
I

Théorème 21
Extension du théorème de Leibniz
Soit f une fonction de J ! I dans telle que :
(1) quel que soit x ∈ J , la fonction t f (x, t ) est continue par morceaux et intégrable sur I ;
f
(2) il existe une fonction dérivée partielle continue par rapport à la première variable et
x
continue par morceaux par rapport à la seconde ;
✎ (75) Le théorème 20 reste
valable lorsque l’on remplace (3’) pour tout segment S inclus dans J , il existe S ∈ (I, ), positive et intégrable sur I ,
l’hypothèse (3) de domination
globale par une hypothèse de
telle que :
(( ((
(x, t ) ∈ S ! I (( ((
f
domination locale : (3’). (x, t ) S (t ) ✎ (75)
x
En effet en appliquant ce
théorème 20, on obtient que Z
C
F est de classe 1 sur tout Alors la fonction F : J ! , x f (x, t )dt est de classe 1 sur J avec : C
Z
segment S inclus dans J donc I
C
de classe 1 sur J .
F 0 (x ) =
Remarquer que l’existence f
x ∈ J, (x, t )dt .
f
!
de x sur J I donne que I x
pour tout t∈I , la fonction
x f (x,t) est continue sur J .
Corollaire 1
Cas où l’intervalle d’intégration est compact : I = [a, b], a < b
Soit f une fonction de J ! [a, b] dans telle que :
(1) quel que soit x ∈ J , la fonction t f (x, t ) est continue par morceaux sur [a, b] ;
f
(2) il existe une fonction dérivée partielle continue sur J ! [a, b].
Z b
x

Alors la fonction F : J ! ,x f (x, t )dt est de classe 1 sur J avec : C


a
Z b
x ∈ J , F 0 (x ) =
f
(x, t )dt .
a x

f
☞ Pour tout segment S ⊂ J , la fonction
x
continue sur S ! [a, b] est bornée sur ce compact :
il existe M ∈ + tel que :
(( ((
(x, t ) ∈ S ! [a, b], (( f
x
(x, t ) (( M.

La fonction constante égale à M est continue et intégrable sur [a, b] donc le théorème 21
✎ (76) L’hypothèse de con- donne la conclusion. ✎ (76)
f
tinuité de x est plus forte
que dans les théorèmes 20
et 21, et, avec la compacité Corollaire 2
de I , elle assure la domina-
Soit f une fonction de J ! [a, b] dans de classe C k , k 1 sur J ! [a, b].
tion locale.
Zb
Alors la fonction F : J ! , x f (x, t )dt est également de classe C k sur J .
a

☞ Pour k = 1, le corollaire 1 donne la conclusion : propriété (1).


Pour k 2, une application itérée de (1) donne le résultat.

Exemple 17 Étude de la fonction Gamma ✎ (77)


Z 1
+
(77) On appelle fonction Gamma la fonction définie par : : x e
;t t x ;1 dt .
✎ Bien que présentée
0
est définie sur ]0, +1[.
sous forme d’exemple, cette
étude est explicitement au a ) Montrer que
programme.
b ) Montrer que est continue sur ]0, +1[.

319
Chapitre 6 : Intégration sur un intervalle quelconque

est de classe C 1 sur ]0, +1[ avec :


c ) Montrer que
Z 1
+
k∈ ", x∈ "+ , (k)
(x ) = ( n t )k e;t t x ;1 dt .
0
", ; 1)!
,1-
d ) Montrer que pour tout x > 0, (x + 1) = x (x ). En déduire n∈ (n ) = (n

e ) Calculer .
2
f ) Montrer que est convexe et étudier ses variations.
a ) Soit f : ! "+ ! , (x, t ) e;t t x ;1
et pour tout x ∈ , fx : "+ ! , t f (x, t ).
Quel que soit x ∈ , fx est continue, positive sur ]0, +1[ donc (x ) est définie lorsque fx
est intégrable sur ]0, +1[.
1
En 0, fx (t ) donc fx est intégrable sur ]0, 1[ si et seulement si x > 0.
!0 t 1;x
t
,1-
En +1, fx (t ) = o 2 donc fx est intégrable sur [1, +1[.
t
Finalement, (x ) est définie si et seulement si x ∈]0, +1[.
✎ (78) Ce qui assure les b ) f est continue sur "+2 ✎ (78) et pour tout x ∈ "+ , fx : t f (x, t ) est intégrable sur
hypothèses (1) et (2) du ]0, +1[.
théorème 19.
Montrons alors que f satisfait à l’hypothèse de domination pour x décrivant [a, b], a < b,
intervalle compact quelconque inclus dans "+ .
Pour 0 < t 1, x t x ;1 est décroissante donc pour x ∈ [a, b], on a 0 < f (x, t ) t a ;1 .
Pour t 1, x t x ;1 est croissante, et alors x ∈ [a, b] donne 0 < f (x, t ) e;t t b;1 .
Soit alors : ]0, +1[! telle que :
(t ) = t a ;1 si t ∈]0, 1] , (t ) = e;t t b;1 si t ∈]1, +1[
est positive, continue par morceaux et intégrable sur ]0, +1[ et :
(x, t ) ∈ [a, b]!]0, +1[, 0 < f (x, t ) (t ).
Ainsi est continue sur ]0, +1[ d’après l’extension du théorème de continuité sous le signe
somme.
c ) Pour tout k ∈ " , f est de classe C k sur "+2 avec :
k
(x, t ) ∈ "+2 , f
(x, t ) = ( n t )k e;t t x ;1 .
k
x
Considérons de nouveau un intervalle compact [a, b] ⊂ " et soit
+ k : ]0, + 1[! telle
que :
✎ (79) est la fonction t ∈]0, + 10[, k (t )
!= j n t j
k
(t ). ✎ (79)
définie en b).
1
,1-
Au voisinage de 0, on a k (t ) =o et en +1 on a encore k (t ) =o donc
t
; a2
1 t
2

k est positive, continue par morceaux et intégrable sur ]0, +1[.


Par construction, on a : (( ((
(x, t ) ∈ [a, b]!]0, +1[, (
( ( k

( x (x, t )((
f
k k (t ).

Montrons par récurrence que pour tout k ∈ " , est de classe C " avec :
Z 1
k
sur +
+
x∈ "
+,
(k)
(x ) = ( n t )k e;t t x ;1 dt . (k )
0
La classe C 1 de f sur "+2 et l’étude de la définition de assurent les hypothèses (1) et (2)
(80)
✎ Il y a une fonction de l’extension du théorème de Leibniz et les ✎ (80) fonctions 1 donnent l’hypothèse de
1 pour chaque segment domination sur tout segment [a, b] ⊂ "+ .
Ainsi, par application de ce théorème, est de classe C 1 sur "+ avec :
[a,b] ⊂ ! + .

Z +1
x∈ "+ , 0 (x ) = ( n t )e;t t x ;1 dt
0
c’est-à-dire que la propriété (1) est vraie.

320
Fonctions de la forme x
R f (x,t)dt
I

Montrons maintenant que si (k ) est vraie, alors (k)


est de classe C 1 sur "
+.
k
La classe C k+1 de f sur "+2 donne la classe C 1 sur "+2 de f
et (k)
étant définie pour
k
x
tout x ∈ "+ , les hypothèses (1) et (2) de l’extension du théorème de Leibniz sont vérifiées
k k+1
f g f
par la fonction g = k
. D’autre part, les fonctions k+1 montrent que = k+1
x x x
satisfait à l’hypothèse de domination sur tout segment [a, b] ⊂ +" . On en déduit que (k)

est de classe C 1 sur "+ , c’est-à-dire que est de classe C k+1 avec :
Z 1
+
x∈ "+ , (k+1)
(x ) = ( n t )k+1 e;t t x ;1 dt .
0
La propriété (k ) est donc hériditaire, ce qui achève d’établir que est de classe C k sur "+
pour tout k ∈ " donc que est de classe C 1 .
d ) (x + 1) = x
Z +1
(x ) s’obtient en intégrant par parties.

(1) = e
;t dt = 1 et la formule précédente donne par récurrence :
0
", ; 1)! .
,1- Z +1 e;t p , 1 - Z +1 n∈ (n ) = (n

e) = p dt d’où en posant u = t : 2 = 2 e
;u du . 2

2
Z +1
0 t
p ,1- p
0

Sachant que e
;u du = 2
(exemple 14), ✎ (81) il vient = .
(81) 2 2
✎ Il existe de nom-
breuses démonstrations de Z 1
+
0

00 (x ) = ( n t )2 e;t t x ;1 dt , 00 est strictement positive sur "+ donc


cette relation, elles ne sont
cependant pas exigibles des
f) est convexe.
0
étudiants.
Il en résulte que 0 est strictement croissante et s’annule donc au plus une fois.
(1) = (2) = 1 montre avec le théorème de Rolle que 0 s’annule au moins une fois
sur ]1, 2[.
Finalement 0 s’annule une fois et une seule en un point ∈]1, 2[.
La relation x (x ) = (x + 1) avec la continuité de en 1 donne :
1
lim x (x ) = (1) = 1 donc (x ) .
x !0 0 x
sur [2, +1[⊂[ , +1[ donne pour tout x
La croissance de
(x )
;E(x )! = ;E(x ) ; 1!! 2 :
donc lim (x ) = + 1 et d’après la formule de Stirling pour tout ∈ "+ on a :
x !+1 ; !
x = o (x ) .
1
+

Tableau de variations et de valeurs :

x 0 1 2 + 1
0 ; 0 +
+ 1 1 1 + 1

321
Chapitre
Chapitre66: :Intégration
Intégrationsur
surun
unintervalle
intervallequelconque
quelconque

Mét h o d es
L’essentiel
Z b
I. Plan d’étude de l’existence d’une intégrale f
a
Il s’agit de déterminer :
si la fonction f est intégrable sur I avec I =]a, b[ ou [a, b[ ou ]b, a ] ou [a, b] ;
ou
Z b
si, f n’étant intégrable sur aucun de ces intervalles, f est impropre convergente.
a
1) Étudier la continuité de f et localiser les problèmes

a) La continuité (par morceaux) permet de préciser l’intervalle I . Dans le cas où I = [a, b],
f est intégrable sur I et tant que fonction continue (par morceaux) sur un segment.
Z b Z b
b) I = [a, b[, f a un sens si et seulement si f a un sens avec c quelconque
a c
dans I aussi proche que l’on veut de b. Il y alors un seul problème à étudier : en b.
Z b Z c Z b
Si I =]a, b[, f a un sens si et seulement si f et f ont toutes deux un sens
a a d
avec c et d quelconques dans I , aussi proches que l’on veut de a et b respectivement. Il
y a alors deux problèmes à étudier : en a et en b.

2) Étude de chaque problème


Z Z
La localisation précédente ramène à l’étude d’intégrales du type f (ou f ).
[a,b[ ]a,b]
a) Si f est réelle
a.1 Étudier le signe de f au voisinage de b.
On peut remarquer qu’un équivalent simple de f au voisinage de b permet cette étude.

Z
a.2 Si f est positive au voisinage de f

L’existence de f équivaut à l’intégrabilité de f sur [a, b[ qui peut se prouver par :


[a,b[
(i) le critère de domination
(ii) le critère de Riemann
(iii) la règle des équivalents
(iv) la combinaison de (i) et (iii) ou de (ii) et (iii)
(iv) Z
la comparaison avec une série
x
(v) l’existence de lim f.
x !b a
! Voir Mise en œuvre, exercices 1, 2, 3, 4, 5, 6

Z
a.3 Si f est négative au voisinage de b
Z
f existe si et seulement si ;f existe : on est ramené au cas précédent.
[a,b[ [a,b[

a.4 Si f n’est pas de signe constant au voisinage de b


Z
On étudie l’intégrabilité de f en appliquant les méthodes du 1. b) à jf j.
Z [a,b[

Si f est intégrable sur [a, b[, f a un sens.


[a,b[

322
Méthodes

Mét h o d es
Z
Si f est non intégrable sur [a, b[, on peut avoir affaire à une intégrale impropre
x
convergente. On cherche donc lim f en pensant qu’une intégration par parties
x !b a Z x
judicieuse
Méthodes peut faire apparaı̂tre une intégrale g avec g intégrable sur [a, b[.
a
! Voir Mise en œuvre, exercice 7
b) Si f est complexe
b.1 On peut procéder comme en a.4).
Z Z
b.2 On peut aussi, en considérant les parties réelle et imaginaire u et v de f , se ramener
à l’étude de u et v.
[a,b[ [a,b[
! Voir Mise en œuvre, exercice 8

II. Convergence dominée


Z
✔ Si l’on veut étudier la limite d’une suite fn où l’intervalle d’intégration
In
dépend de n .

K
on peut dans le but d’utiliser le théorème de convergence dominée, introduire
e
I = In et, pour tout n ∈ , fn définie par :
n∈
ef (x ) = f (x ) si x ∈ I et ef (x ) = 0 si x ∈ I In .
Z n
Z n n n

On a alors f = e f .
n n
In
Z I

✔ Si l’on veut étudier la limite d’une suite fn , alors que le théorème de conver-
I
gence dominée ne semble pas applicable
Z
on peut penser à rechercher un changement de variable transformant fn
Z I

en une intégrale gn pour laquelle ce théorème est applicable.


J
! Voir Mise en œuvre, exercice 9

III. Intégrales dépendant d’un paramètre


Z
✔ Si l’on veut calculer explicitement une intégrale f (x, t )dt
I
Z
on peut penser à étudier la classe de la fonction F : x f (x, t )dt
I
et former ses dérivées. Signalons deux cas favorables au bon dérou-
lement de cette méthode :
Z f
il est possible d’expliciter (x, t )dt . Une simple primitivation
I x
peut permettre de conclure.
F est solution d’une équation différentielle simple. La résolution de
cette équation donnera le résultat.
! Voir Mise en œuvre, exercices 10, 11, 12

323
Chapitre
Chapitre 6 : Intégration sur 6 : Intégration
un intervalle sur un intervalle quelconque
quelconque

Mise en œuvre

I. Intégrabilité de fonctions positives


Ex. 1 Z 1 *p
+ +
Pour quelles valeurs du réel , l’intégrale x 2 + 2x + 2 ;x ;1 dx a-t-elle un sens ?
0

Indications
Trouver un équivalent simple de la fonction intégrée en +1.

Solution Commentaires
*p +
f : x x + 2x + 2 ; x ; 1
2 est continue et positive sur [0, +1[, x 2 +2x+2 = (x+1)2 +1>(x+1)2 .
Z 1 +
l’intégrale f a un sens si et seulement si f est intégrable sur [0, + 1[.
0
En écrivant : On peut aussi utiliser un développement li-
p
x 2 + 2x + 2 ;x ;1 = p 1
pu +1 = u *1+ 1 + 12
mité : avec u = x+1

0 ! x2 + 2x + 2 + x + 1 2

on obtient f (x )
1
.
u2
* +
1
+ 2x 1 +o
= u+ 2u 1
u
On sait que f est intégrable sur [0, +1[ si et seulement si elle l’est donc
sur [1, +1[ et d’après la règle des équivalents, f intégrable sur [1, +1[
pu +1;u
2 1 1
.
1
+1 2u +1 2x
équivaut à x intégrable sur [1, +1[ c’est-à-dire à > 1.
x

Ex. 2
Z 1 1 ; th x
+
Étudier, suivant les valeurs du réel , l’existence de dx .
0 x

Indications
Trouver des équivalents simples de la fonction intégrée en 0 et en +1.

Solution Commentaires

f : x
1 ; th x est continue et positive sur ]0, +1[, donc l’intégrale On sait que x∈ , jth x j < 1.
x
proposée a un sens si et seulement si f est intégrable sur ]0, +1[.
1
Au voisinage de 0, f (x )
x
et donc, d’après la règle des équivalents, f est intégrable sur ]0,+ 1[ si et seulement
f est intégrable sur ]0, 1] si et seulement si < 1. si elle est intégrable sur ]0,1] et sur [1,+1[.

2e;2x
Au voisinage de +1, 1 ; th x = 2e;2x .
1 + e;2x

Par ailleurs, pour tout ∈ ,


e
;x
1 donc f (x ) = o e;x
= o(1) en +
; ! f est dominée par g : x e;x au voisinage
x
de +1.
en +1 et, puisque x e;x est intégrable sur [1, +1[, il en est de même
pour f .
Finalement, f est intégrable sur ]0, +1[ si et seulement si < 1.

324
Méthodes

Ex. 3 Z 1 ;p !p
; px
+
3 x
Étudier l’existence de x +1 3
dx .
0

Méthodes
Indications
" #
Écrire l’intégrande sous la forme exp u (x ) et développer u (x ) au voisinage de +1.

Solution Commentaires
;px + 1 ; px !p x
est continue et positive sur [0, +1[ donc
"p ; p ; px
!#.
Z
3
f : x 3
f (x) = exp x n
3
x+1 3

1
+
f a un sens si et seulement si f est intégrable sur [0, + 1[.
0
p
Développons x + 1 au voisinage de +1, il vient :
, 1 , 1 --
3
Le but est de trouver un équivalent simple
p 1
33 de f ou à défaut une expression plus simple.
x +1=x 1+ +o
3x x
p 3
; px = 31 x ; 3 1 + o(1)
x+1 3
2 ; !
n
;px + 1 ; px ! = ; 2 n x ; n 3 + o(1)
3 3
3
, 2p ;px !-.
f (x ) = exp ; x nx +o nx Cette expression de f (x) ne permet pas de
3
donner un équivalent plus simple mais en
Formons alors : , ;px !-.
; 32 px
elle-même elle rend possible l’utilisation de
x 2 f (x ) = exp 2 nx nx +o nx la règle de Riemann.

Avec n x = o
;px !
n x , on obtient :
+ 1 0 !
2 1
lim x f (x ) = 0 c’est-à-dire f (x ) = o .
x ! +1 + 1 x
2

La règle de Riemann permet donc de conclure à l’intégrabilité de f .

Ex. 4
Z 1 * x + 1 +x
+ n x
Étudier, suivant les valeurs du réel , l’existence de dx .
1 x+2

Indications
" #
Écrire l’intégrande sous la forme exp u (x ) et développer u (x ) au voisinage de +1.

Solution Commentaires
*x + 1+ x n x
Z 1
+
f : x est continue sur ]1, +1[ et positive donc f
x+2
1
a un sens si et seulement si f est intégrable sur ]1, 2] et sur [2, +1[.
Étude sur [2, +1[ ; !
Le sens fort à l’ordre 1, conduit à un dévelop-
Avec un développement limité au sens fort on obtient :
*x + 1+ * + * + *1+
pement de n f (x) dont le reste tend vers

n = n 1+
1
; n 1+
2
= ; x1 + O 2 sez simple de f (x)=exp
; !
0, ce qui permet de donner un équivalent as-
n(f (x)) . Le sens
x+2 x x x
; ! ;n * n x + strict au même ordre n’est pas suffisant pour
n f (x ) = x+ O x
obtenir cette conclusion.

f (x ) = e
;n x
+ o(1).

325
Chapitre
Chapitre66: :Intégration
Intégrationsur
surun
unintervalle
intervallequelconque
quelconque

Il en résulte f (x ) ;n x
donc, d’après la règle des équivalents, f est
1e
+
intégrable sur [2, +1[ si et seulement si g : x e; n x l’est également.
Si < 0, on a lim g(x ) = 1 donc g est non intégrable.
x !+1
1
Si = 0, on a lim g(x ) = donc g est non intégrable.
x !+1 e
1
Si 0 < 1, on a g(x ) pour x e, donc g est non intégrable.
x ; !
Si > 1, on a x 2 g(x ) = e2 n x ; n x = e; n x+o n x
donc lim x 2 g(x ) = 0 et g est intégrable d’après la règle de Riemann.
x !+1
Étude sur ]1, 2]
Remarquons maintenant que pour 0, f est prolongeable par continuité L’intégrabilité ou non intégrabilité de f sur
en 1 et elle est donc intégrable sur ]1, 2]. ]1,2] dans le cas où 0 est sans impor-

En conclusion, f est intégrable sur ]1, +1[ si et seulement si > 1. tance puisque dans ce cas la non intégra-
bilité sur [2,+1[ donne la non intégrabilité
sur ]1,+1[.

Ex. 5
Z 1*
+
1 +
2 n x
Étudier, suivant les valeurs du réel , l’existence de cos dx .
e nx

Indications
" #
Écrire l’intégrande sous la forme exp u (x ) et développer u (x ) au voisinage de +1.

Solution Commentaires
* 1
+
2 n x
f : x cos est continue sur [e, +1[ et positive donc
Z 1
+
nx

f a un sens si et seulement si f est intégrable sur [e, + 1[.


e
Effectuons un développement de n f au voisinage de +1 :
0 +!
Noter l’utilisation des développements li-
1 * 1 mités au sens fort qui à un ordre donné
n f (x ) = 2 n x n 1 ; 2
+ O 4 donnent plus de précision avec les mêmes
2 n x n x

= ; n
;2 ; ; x !.
x+O n
4
calculs que pour un développement au sens
strict.

1
On a lim f (x ) = 1 si < 2 et lim f (x ) = si = 2. Dans ces deux Le problème est de découvrir la valeur cri-
x !+1 x !+1 e
cas f est donc non intégrable sur [e, +1[. tique de , on forme donc a priori x f (x)

Pour > 2, formons x f (x ) = e n x ; n O


;2
x+ ( n ;4
x) que l’on exprime en exploitant le dévelop-
, on voit alors
pement précédent.
que quel que soit non nul, x f (x ) = e n x+o( n x)
si ; 2 < 1 et
x f (x ) = e ; n ; 2 > 1.
;2 ;2
x+o( n x)
si
En conséquence : pour < 3 on a
x
lim xf (x )
! +1
= + 1 et f est non Dans le premier cas on choisi = 1 et dans

intégrable d’après la règle de Riemann, tandis que pour > 3 on a le deuxième = 2.

lim x 2 f (x ) = 0 donc f est intégrable d’après la même règle.


x !+1
Lorsque * +
= 3, en reprenant le développement de n f (x ), on obtient main- Noter que le gain de précision apporté par
; n x+O 1
nx 1 les développements au sens fort à permis
tenant f (x ) = e , donc f (x ) et f est non intégrable
+ 1x de traiter le cas limite sans calculs supplé-
d’après la règle des équivalents. mentaires.

326
Méthodes

Ex. 6
∈ "+ donné et f
x
Soit : x . Étudier l’intégrabilité de f sur [0, +1[.
1 + x sin2 x

Méthodes
Indications
Comparer à une série.

Solution Commentaires
f est visiblement positive et continue sur [0, + 1[, elle est donc intégrable
Z Pour tout n∈ , on a f (n ) = n . Cette par-
(n+1) ticularité rend impossible toute majoration
sur [0, +1[ si et seulement si la série de terme général un = f
globale au moyen d’une fonction usuelle
n
converge.
Z an+1
x
intégrable et amène naturellement à intro-
duire la série de terme général un .
En posant n = an on a un = dx donc :
1 + x sin2 x
Z an+1
an
an
Z an+1
an+1
2
dx un dx .
an 1 + an+1 sin x an 1 + an sin2 x

Z
Les fonctions intégrées étant -périodiques, il vient :
dx
Z dx
an un an+1
0 1 + an+1 sin2 x 0 1 + an sin2 x

et puisque sin x = sin( ; x) :


Z 2 dx
Z 2 dx
2 an un 2an+1 .
2
1 + an+1 sin x 1 + an sin2 x
0
. / 0
h i
Enfin, la concavité de la fonction sin sur 0, donne : On a pour tout x∈ 0, ,
2 2
Z 2 dx
Z 2 dx
2x sin x x.
2 an un 2an+1 .
0 1 + an+1 x 2 0 4 an 2
1+ 2
x

On transforme alors les deux intégrales par changement de variable, il 2 dans l’une
Poser t = x an+1
vient :
et, t = 2x an2 dans l’autre.
; Z 2
a2
n+1 dt ; Z a2
n dt
2
2an an+1 2
un an+1 an 2 .
0 1+t 0 1 + t2

Z 2
2
an+1
dt
Z an2
dt
Z +1
Sachant que lim = lim = dt = ,
n !+1 0 1+t 2 n !+1 0 1+t 2 2 0
1+t 2 2

et que 2
an an+1
; ;
an+1 an 2 (n )
;2
1
on obtient : On a en fait montré un = O n
; 1;
2
! et
vn un wn avec vn (n )
;2
1
et wn
2
(n )
1 ;2 . n
1;
2 = O(u n) .
2
Il en résulte que
Pu n est de même nature que
P 1
et finalement f
n2
;1
est intégrable sur [0, +1[ si et seulement si ;1 > 1 c’est-à-dire > 4.
2

327
Chapitre
Chapitre66: :Intégration
Intégrationsur
surun
unintervalle
intervallequelconque
quelconque

II. Intégrabilité de fonctions réelles ou complexes


Ex. 7
Z px sin 1
1
+
x
2
Étudier l’existence de l’intégrale dx .
0 n (1 + x )

Indications
Au voisinage de 0, majorer jf (x )j. Au voisinage de +1, f (x ) est de signe constant.

Solution Commentaires
px sin 1
2
f : x x est continue sur ]0, +
n (1 + x )
1[, positive sur [1, +1[, de Sur tout intervalle ]0,a], sin 12 change de
x
signe non constant au voisinage de 0. signe une infinité de fois.
px
Sur ]0, 1] on a jf (x )j , et au voisinage de 0 : L’intégrabilité de f sur [1,+1[ est une con-
p
n (1 + x )
Z
dition nécessaire et suffisante d’existence
x
p1x . + 1
n (1 + x ) de f , alors que l’intégrabilité de f
px 1

Donc g : x
n (1 + x )
est intégrable sur ]0, 1] d’après la règle des 1Z
sur ]0,1] n’est qu’une condition suffisante

équivalents et il en est de même pour f par domination. 0 ! d’existence de


0
f.

1 1
Au voisinage de +1, f (x ) 3 donc f (x ) = o 3 et f est
x2 nx x2
intégrable sur [1, +1[ d’après la règle de Riemann.
Finalement, f est intégrable sur ]0, +1[, ce qui assure l’existence de :
Z 1
+
f.
0

Ex. 8
ix
Étant donné ∈ "+ , soit f : ! ,x
e
.
x
1 ) Étudier l’intégrabilité de f sur [1, +1[.
Z 1
+
2 ) Montrer, en utilisant une intégration par parties, que, pour 0 < 1, f (x )dx est impropre
1
convergente.

Solution Commentaires
1
1) f est continue sur [1, +1[ et pour tout x ∈ [1, +1[, jf (x )j = , jf j : x x
1 est une fonction de référence.
x
donc f est intégrable sur [1, +1[ si et seulement si > 1.
1
2) Pour 1, f jj : x est non intégrable sur [1, +1[, il reste à
x
Z x
e
it
montrer que pour 0 < 1, F : x
t
dt a une limite en + 1.
1

328
Méthodes

Une intégration par parties donne :


. /x Z it
L’intégration par parties est effectuée de
Z x
it x
ie e façon à faire apparaı̂tre une intégrale
F (x ) = ; ;i dt 1
Z
t +1
1
ix
1
x
t
it
g avec g intégrable sur [1,+ 1[.
e
Méthodes
soit F (x ) = i ei ; i ex ; i +1
dt
1 t
it
e 1
La fonction g : t +1 est telle que jg(t )j = +1 et compte tenu de
t t
> 0, on voit que g est intégrable sur [1, + 1[ ce qui assure l’existence
de :
Z x
e
it Z x Z + 1
lim dt . lim eit dt = eit dt .
!+1 !1
(( e (( 1
x +1 x + t +1 t +1
1 t 1 1

D’autre part, (( (( = x
ix ix
e
avec > 0 donne lim = 0 et finale-
x !+1 x
x
Z +1 eit
ment F a une limite dans en +1, ce qui prouve que dt est
1 t
impropre convergente.

III. Convergence dominée


Ex. 9
Z
Étudier les limites suivantes :
1*
+ +
1) lim 1+
x n
e
;2x dx ;
!+1 n
Z *
n
+
0
n n x
2) lim
!+1 1 ; nx e 2 dx ;
Z *
n
+
0
n
p1
n
3) lim
n !+1 n
1 ; nx x
e dx .
0

Indications
1) Appliquer le théorème de convergence dominée.
2) Prolonger la fonction intégrée sur [0, +1[ au moyen de la fonction nulle sur ]n, +1[.
p
3) Commencer par effectuer le changement de variable défini par x = t n puis appliquer la méthode du 2).

Solution Commentaires
" , la fonction fn
* +
e;2x est continue,
x n
1) Pour tout n ∈ :x 1+
n
Quand x tend vers + 1, on a
positive sur [0, +1[ et intégrable d’après la règle de Riemann.
n n 1+ x
; !; 2x
* x
+ x 1 * +
fn (x) x n e;2x avec = n ;n .
Donc x 2 fn (x) x n+2 e;2x et
Avec fn (x ) = e n et n 1 + = +o , on obtient lim x 2 fn (x)=0.
n n n !1
lim fn (x ) = e;x .
x +
pour tout x ∈ [0, +1[, La suite (fn ) converge simplement
n !+1 sur [0,+
!

1[ vers la fonction f :x e;x .


La concavité sur ]0, +1[ de la fonction n donne pour tout n ∈ et Pour tout x > ;1, on a n(1+x) x
tout x ∈ [0, +1[, fn (x ) e;x . donc fn (x)
x ;2x
e n
n
.

329
Chapitre
Chapitre 6 :6Intégration
: Intégration
sursur
unun intervalle
intervalle quelconque
quelconque

Donc, la fonction x e;x étant intégrable sur [0, +1[, le théorème

Z
de convergence dominée s’applique et donne
+ 1 Z + 1
lim fn = e
;x dx = 1.
n !+1 0 0

2) Considérons les fonctions gn , n ∈ " définies par :


* x
+ n x
gn est positive, continue et intégrable sur

Z 11 Z ; !
g n (x ) = 1 ;n e2 si 0 x n et gn (x ) = 0 si x n.
[0,+ [ avec
+ n x
; x n

* +
x n x 0
gn =
0
1
n
e 2 dx

Pour tout x ∈ [0, +1[, dès que n > x , on a gn (x ) = 1 ; e2


; !
n
x ;n x +o( 1 )
donc lim gn
;x
(x ) = e 2 . gn (x) = e 2 n n .
!+1
n

Comme dans le 1), la concavité de n donne pour tout x ∈ [0, n [ n 1


;; ! x ; nx .
n

0 g (x ) e
; x
et cette majoration reste vraie sur [n, +
2 1[ car on a
alors gn (x ) = 0.
;x
La fonction x e 2 , étant également intégrable sur [0, +1[, le théo-
Z 1
+ Z
rème de convergence dominée donne encore :
+ 1 ;x Z * n + n x

n
lim
!+1 gn = e 2 dx donc
n
lim
!+1 1 ; nx e2 = 2.

3)
0 0
p
Avec le changement de variable défini par x = t n , il vient
0

1
Z *x n x n n +
t n p
Zp * +
n 0
p 1
n
e dx = ; 1 e
t n
dt . ;p
0 n
Comme dans le 2), introduisons les fonctions hn , n ∈ " définies par : 1[
* n p + p p
hn est positive continue et intégrable sur [0,+

h n (t ) = 1
t
n
;p
et n si 0 t n et hn (x ) = 0 si t > n . Z
avec
1
+ Z pn * + n
; ptn
p
hn = 1 et n
dt .

* +
n p
0
; 0
ptn
! p

Pour tout t ∈ [0, +1[, dès que n > t , on a hn (t ) = 1 ; 2 p t


n
et n hn (t) = e
;
n n 1; +t n

!
ptn t 2 +o( 1 ) p

;
n ; ; +t n
t2 =e 2n n
donc lim hn (t ) = e 2 .
n !+1
2
Pour tout x ∈ [0, 1[ on a n (1 ; x ) ;x ; x2 . On peut justifier cette affirmation en considérant

Il en résulte pour tout t ∈ [0, n [,


p n 1
; ; pt ! ; pt ; t 2 le développement en série entière
X
1
+
n n 2n n(1 x) =; ;x ; x2 ; 2
xn ,
n
et donc 0 h n (t ) e
; t2
2 n=3
jx j<1.
Puisque hn (t ) = 0 pour t
pn, on a en fait :
t ∈ [0, + 1[, 0 h n (t ) e
; t2 .
2

Enfin, sachant que la fonction t e 2 est intégrable sur [0, +1[, on


;t 2

e
;
t2
2 =o
; ! quand
1 1 ou ;1. t tend vers +
t2 p
Z
peut de nouveau invoquer le théorème de convergence dominée pour
1
+ Z 1 ;t
+
Le changement de variable défini par t = 2u

Z Z
2
donne :
conclure à lim
!+1 hn = e 2 dt , d’où finalement : 1
+ + 1
n 0
Z *
0
+ s e
;
t2
2 dt = 1 p e;u u
;
1
2 du

p1 n
; nx
n
x
.
0
2
*+q
0
lim
n !+1 n 0
1 e dx =
2 = 1
2
p 1
2
=
2
.

330
Méthodes

IV. Intégrales dépendant d’un paramètre


Ex. 10
Méthodes Z 1 x
t ; 1 dt .
Définition et calcul de : f : x
0 nt

Indications
Montrer que f est classe C 1 sur ] ; 1, +1[ et calculer f 0 (x ).

Solution Commentaires
Définition Pour x < 0, t∈]0,1[, (t,x) < 0,

L’application : ]0, 1[ ! ! , (t, x )


t
x
; 1 est continue, et pour x pour x > 0, t∈]0,1[, (t,x) > 0,
nt pour x = 0, t∈]0,1[, (t,0) = 0.
fixé, (t, x ) est de signe constant sur ]0, 1[ donc f (x ) existe si et seulement
si : t (t, x ) est intégrable sur ]0, 1[.
Il est clair que f (0) = 0, on suppose donc x ≠ 0. Si x > 0, est prolongeable par continuité
Lorsque t tend vers 0, nous avons : en 0, donc est intégrable sur ]0, 21 ].

(t, x )
;1 si x > 0 , (t, x )
t
x
si x < 0 Si x < 0, est intégrable sur ]0, 1 ] si et
2
nt nt t x l’est, donc si et seu-
seulement si t
Z
et lorsque t tend vers 1 :
1 x
t ; 1 dt existe
(t, x ) x. nt
lement si x > ;1 d’après l’étude des inté-
Donc f (x ) = si et seulement si x > ;1. grales de Bertrand (cf. Exemple 5 du cours).
nt
h h
0
Quel que soit x , est prolongeable par con-
tinuité en 1, donc est intégrable sur 1 ,1 .
2
Calcul de f
La fonction est de classe C 1 sur ]0, 1[!] ; 1, +1[ avec :
: (t, x ) ex n t .
x
Soit alors a et b réels fixés tels que ;1 < a < 0 < b, pour tout x ∈[a, b], on
a t ∈]0, 1[, 0 < (t, x ) t a et la fonction : t t a est intégrable
x
sur ]0, 1[ (car a > ;1). D’après cette hypothèse de domination, on peut On applique le théorème de Leibniz avec
affirmer, avec le théorème de dérivation sous le signe somme, que f est de domination locale.
classe C 1 sur ] ; 1, +1[ et que :
Z 1 Z 1
x ∈] ; 1, +1[, f 0 (x ) = x
(t, x )dt = x
t dt .
0 0

f 0 (x ) =
1
On a donc aussi , et compte tenu de f (0) = 0, il vient :
x +1
; 1
x ∈] 1, + [, f (x ) = n (x + 1).

Ex. 11
Z it
Soit f : "+ !
e
, x 2 2
dt .
t +x
1) Montrer que f est de classe C 2 sur "+ .
2) Calculer f (x ) en formant xf 0 (x ) + f (x ).

Indications
1) Utiliser deux fois le théorème de dérivation sous le signe somme.

331
Chapitre
Chapitre 6 :6Intégration
: Intégration
sursur
unun intervalle
intervalle quelconque
quelconque

Z
2) Pour une fonction G : x g(x, t )dt , si l’intégrale est impropre convergente les théorème généraux ne

Z ;
permettent pas de justifier la dérivation sous le signe somme. On peut néammoins essayer de s’y ramener en
! R
considérant une fonction G ; : x g(x, t ) ; h (t ) dt où la constante = h (t )dt est telle que

h (t ) g(x, t ) en +1 ou ;1.

Solution Commentaires
it
e
1) Soit : (x, t ) 2 2
. x est intégrable sur si et seulement si elle l’est
t +x
Pour tout x ∈ "+ , la fonction partielle :t (x, t ) est continue sur
sur [1,+ 1[ et sur ];1,;1].
x 1 est intégrable sur chacun de ces inter-
Or t
1 1 t2
et telle que j x (t ) j= 2 2 2. Elle est donc intégrable sur . valles, d’où la conclusion.
t +x t
Remarquons maintenant que est de classe C 1 sur "+ ! , et que pour x
(x,t) = ;
2xeit
(t 2 +x 2 )2
tout x ∈ "+ , les fonctions t (x, t ) et t (x, t ) sont continues
2
(x,t) = 8x
2 it
e ; (t 2e+x )
it
.
x x2 (t 2 +x 2 )3 2 2 2

et intégrables sur .
Pour tout (a, b) ∈ +" ! (((x, t ) ∈ [a,((b] ! , "+ on a
(( (( Avec a < b.

(( (x, t )(( ;
! , (
( (x, t )(( ; 10 !
2b 2

x +a t( x ( t +a
2 2 2 2 2 2 2

et la fonction continue : t ;t +1a ! est intégrable sur 2 2 2


.

Dans ces conditions le théorème de dérivation sous le signe somme,


avec domination locale, donne que f est de classe C 1 sur "+ avec :
Z
f 0 (x ) = (x, t )dt
x

puis que f 0 est de classe C 1 sur "+ , c’est-à-dire f de classe C 2 , avec :


Z 2
f 00 (x ) = 2
(x, t )dt .
x
Z 2
; x2
2) On a donc x f 0 (x ) + f (x ) =
t it
e dt , et une intégration Avec
(t 2 + x 2 )2
lim
;te it
= lim
;te it
= 0,
par parties donne :
. ; te / 1 Z +
! 1Zt +x
t + 2 2
t !;1 t +x 2 2

it it
xf 0 (x ) + f (x ) = +i
te
dt puisque ;
t 2 x 2 eit dt existe, on sait, d’après
t +x
2 2
Z0
it
2
t +x
2 (t 2 +x 2 )2
Z
xf 0 (x ) + f (x ) = i
te le corollaire du théorème 14, que teit dt
c’est-à-dire 2 2
dt (1) t 2 +x 2
t +x a un sens éventuellement en tant qu’intégrale im-
C2 "+ ,
Z
Puisque f est de classe
te
it
sur il est acquis d’après (1) que propre convergente, et on peut vérifier directe-
ment que c’est ici le cas.
g : x 2 2
dt est de classe C 1 . Cependant, l’intégrale définis-
t +x
sant cette fonction étant impropre convergente, les théorèmes généraux En effet un développement limité donne, quand
; !
ne permettent pas de dire que g0 (x ) s’obtient par dérivation sous le 1 ou ;1 : t +x
t tend vers + t = 1 +o 12 ,
signe somme. te
donc 2 2 =
it
e it
t 2

+u(t) avec u(t) = o 12 .


t 2
; !
t +x t t
Pour contourner la difficulté, nous allons montrer qu’en retranchant à
g une constante bien choisie, on fait apparaı̂tre une fonction dont la
Z
Ainsi u est intégrable sur et puisque, d’après
+ 1 1 Z;
l’exemple 8, eit dt et donc eit dt
dérivée s’écrit avec la formule de Leibniz. 1
t t
;1
Z
sont impropres convergentes, il en résulte que :
teit dt
t 2 +x 2
est également impropre convergente.

332
Méthodes

Z it Z it Z ; ; x !e 2 it
Formons 2
t +x
te
2
dt ; 2
t +1
te
dt = ;t + 1!;t + x ! dt .
t 1
2 2 2

La fonction :
Z
;t t+(11;!;xt )+e x ! dt
2 it

Méthodes x 2 2 2

satisfait aux hypothèses du théorème de dérivation sous le signe somme


avec domination locale car :
; ; x !e 2 it
: (x, t ) ;t + 1!;t + x ! est de classe C
t 1
2 2 2
1
sur "+ ! avec :

x
(x, t ) = ;t ;+2xtx!
2 2 2
e it
;

et pour tout [a, b] ⊂ "+ , a < b, on a (x, t ) ∈ [a, b] ! :


(( ((
(( (x, t )(( 2
1
2 avec t
1
intégrable sur .
x t +a t + a2
2
Z te it
Puisque dt est une constante, il en résulte que g est dérivable Le choix de cette constante repose sur le fait
2
t +1
Z 0 it
! que, lorsque t tend vers +1 ou ;1, on a

sur "+ avec g0 (x ) = te


dt . 2
t
t +1 t +x2
t
2
.
x 2 2
t +x
En dérivant (1) membre à membre, on obtient alors :
Z it
xf 00 (x ) + 2f 0 (x ) =
te
;2ix ;t 2
+ x2
! 2
dt .

Puis en intégrant par parties : Intégration par parties justifiée par l’exis-
. it /1
+ Z it tence des limites de eit quand t tend

xf 00 (x ) + 2f 0 (x ) = ix
e e t 2 +x 2
2 2 +x 2 2
dt , vers +1 ou ;1.
t +x ;1 t +x

c’est-à-dire xf 00 (x ) + 2f 0 (x ) ; xf (x ) = 0 (2)

En posant h (x ) = xf (x ), cette équation (2) s’écrit h 00 (x ) ; h (x ) = 0 et Voir la résolution d’une équation différen-
on en déduit xf (x ) = Aex + Be;x avec A et B réels. tielle linéaire du second ordre à coefficients
constants.
Avec le changement de variable défini par t = ux , on obtient :
Z eiux
xf (x ) = 2
du
u +1
Z du
d’où jxf (x )j 2
= .
u +1
"+ ce qui exige A = 0
Ainsi x xf (x ) est bornée sur
Z e
iux
En remarquant enfin que x 2
du est continue sur , il vient :
u +1
lim xf (x ) = et donc B = .
!
x 0
x>0

En conclusion x ∈ "+ , f (x ) = e;x


x

333
Chapitre
Chapitre66: :Intégration
Intégrationsur
surun
unintervalle
intervallequelconque
quelconque

Ex. 12
Z d
1) Calculer, pour jx j ≠ 1, l’intégrale : I (x ) = .
Z 0 1 ; 2x cos + x2

2) En déduire F (x ) =
; ; 2x cos
n 1 + x2 d .
!
0

Indications
1) Poser t = tan 2 .
2) Montrer que F est définie sur , qu’elle est paire et continue sur .
La dérivée de x n 1
; ; 2x cos !
+ x 2 est une fonction rationnelle en cos .

Solution Commentaires
1) Notons d’abord qu’avec jx j ≠ 1, 1 ; 2x cos + x ne s’annule pas 2
En effet,
pour ∈ [0, ]. ; ;
1 2x cos +x 2 = (x cos )2 +sin2 donc
$ %
Ainsi, pour tout x ∉ ; 1, 1 ,
1
est continue sur
;
1 2x cos +x 2 = 0 exige sin = 0 et x = cos ,

1 2x cos + x 2 ; donc ≡ 0( ) et x = #1, ce qui est exclu.


[0, ], ce qui assure l’existence de I (x ).
Pour le calcul, effectuons le changement de variable défini par :
. .
t = tan
2
, ∈ 0,
2
(donc = 2 Arctan t , t ∈ [0, + 1[).
On obtient : Z + 1 dt
I (x ) = 2
"(1 ; x ) 0+ t *(1 + x )+!3 1
2 2 2
0
+
2 1+x
= Arctan t
; x2 1 1;x
0

d’où I (x ) = si jx j < 1 et I (x ) =
; si jx j > 1.
1 ; x2 1 ; x2
$ %
; 1, 1 , la; fonction :
2) Pour tout x ∈
n 1 ; 2x cos + x 2
!
x :

est continue sur [0, ] ce qui assure l’existence de F (x ).


; ! , - En tant qu’intégrale d’une fonction continue sur
un segment.
Pour x = 1, on a 1( )= n 2(1 ; cos ) = 2 n 2 + 2 n sin
2
donc est continue et intégrable sur ]0, ] car, au voisinage de 0 :
1
,1- * + *+
1( ) 2 n donc 1( )=o p . sin
2 2
donne n sin
2
n
2

De même, pour x = ;1, on a :


et n
2
=n ;n2 n .

; ! , -
;1 ( ) = n 2(1 + cos ) = 2 n 2 + 2 n cos
2

donc ;1 est continue et intégrable sur [0, [. On peut se ramener au problème précédent en
posant = ;t .
Ainsi F est définie sur et, avec le changement de variable défini par
= ; t , on obtient : Z
F (x ) =
;
n 1 + 2x cos t + x
2 ! d t = F ( ;x )
0
c’est-à-dire que F est paire. Pour le calcul de F (x) on peut donc se limiter à
x 0.

334
Méthodes

La fonction : (x, )
;
n 1 ; 2x cos + x 2 est de classe C 1 sur
!
les pavés ] ; 1, 1[![0, ], ]1, +1[![0, ] et ] ;1, ;1[![0, ], il en
résulte que F est de classe C 1 sur chacun des trois intervalles ] ; 1, 1[, Par application du corollaire du théorème 21
]1, +1[ et ] ; 1, ;1[ avec : (cas où l’intervalle d’intégration est com-
Z pact).
Méthodes
x∈ f;1, 1g, F 0(x ) = x
(x, ) d
0
Z x ; cos
=2 d .
0 1 ; 2x cos + x2

La fonction : (x, )
;
Montrons maintenant que F est continue en 1.
n 1 ; 2x cos + x 2 est continue sur
! Il suffit de montrer que F est continue sur
[0,2].
[0, 2]!]0, [.
Pour tout x ∈ [0, 2] et ∈]0, [, on a :

(( ; sin (x ; cos!(( ) jx ;cos j j j


2 2
+ sin2 10 x+ cos 3.

donc ( n 1 ; 2x cos + x ( 2 ;
max n 10, 2 j n sin j
!
n 10 ;2 n sin . car n sin 0.

* +
La fonction : n 10 ; 2 n sin étant intégrable sur ]0, [, Comme au début du 2), on a ( ) = o p1
on dispose ainsi d’une domination qui montre, avec le théorème de quand ! 0 et ( ; )= ( ).
continuité sous le signe somme, que F est continue sur [0, 2].
En conséquence, F est continue en 1 donc aussi en ;1 et finalement, Par parité.
elle est continue sur .
Calculons maintenant F 0 (x ), x ∈
$ ; 1, 1%.
Pour x ≠ 0, on a
2(x ; u) = 1 + x2 ; 1 . 1
1 + x ; 2ux
2 x x 1 + x ; 2ux
2

Z 0 1 x2 ; 1 !
donc F 0 (x ) =
1
+ . d soit :
0 x x 1 + x 2 ; 2x cos

x ;1
2
F 0 (x ) = + I (x ). I(x) est introduite dans le 1).
x x

D’après le 1), on obtient F 0 (x ) = 0 si jx j < 1 et F 0 (x ) =


2
x
si jx j > 1. Z
Il en résulte l’existence de deux constantes k0 et k1 telles que : Avec F 0 (0) = ;2 cos d = 0, ce résul-
0
tat reste valable pour x = 0.
F (x ) = k0 pour x ∈] ; 1, 1[
En tenant compte de la parité de F et de
F (x ) = k1 + 2 jj
n x pour x ∈] ; 1, ;1[∪]1, +1] . x jj
nx .
Enfin F (0) = 0 donne k0 = 0, puis la continuité en 1 donne k1 = 0,
d’où finalement :
F (x ) = 0 pour jx j 1
F est continue et C 1
par morceaux sur .
F (x ) = 2 n x jj pour jx j 1.

335
Chapitre 6 : Intégration sur un intervalle quelconque

Exercices
Niveau 1
Intégrabilité-Calcul d’intégrales Intégration des relations
Ex. 1 de comparaison MP*
Z +1
; th ; "+ ! telle qu’au voisinage de +1 :
Étudier l’existence de (1 x )dx , ( ∈ ). Ex. 9
0 Soit f ∈ C 1 +,
Ex. 2 0
( ∈ " ).
f (x )
f (x ) x
Étudier en fonction de
Z + 1

;
l’existence de :
! dx . 1 ) Étudier, suivant les valeurs de , l’intégrabilité de
x
I =
0
x n x +e f sur [0, + 1[.
2 ) Pour < ;1, prouver l’équivalence :
Ex. 3 Z + 1 x f (x )
1;
Étudier en fonction de ∈ "+ l’existence de : f (t )dt .
Z 1* ; ! ; 2 sh n ;1 + x !+dx . x + +1
+
Pour ;1, prouver l’équivalence :
0
1 + n 2 sh x >
Z x
x f (x )
f (t )dt .
Ex. 4 1 +1
Z 0 +
+ 1 dx Ex. 10
Prouver l’existence de .
1 + ch x sin2 x 1 ) Montrer que la fonction :
Ex. 5
0
Z x
t ; 1 dt
f : x
nt
Prouver l’existence puis calculer l’intégrale : 0
Z 1
+ * 1 + est de classe C sur [0, +1[. 1

0
n 1 + 2 dt .
t Z
2 ) Étudier suivant les valeurs du réel , l’existence
1
+
de I = x f (x )dx .
Ex. 6 0

Prouver l’existence puis calculer l’intégrale :


Z 1
Intégrales impropres
;2 ; x !p1 ; x
dx
. Ex. 11
;1 2 2
1 ) Montrer que pour ∈]0, 1] l’intégrale :
Ex. 7
Z 1
+
sin t
dt
Prouver l’existence puis calculer l’intégrale : 1 t
Z 1 est impropre convergente.
Z
p
nx
dx . +1
pxsin x
0 (1 + x ) 1 ; x2 2 ) En déduire que l’intégrale
0 + cos x
dx

Ex. 8 est impropre convergente.


Soit f : x n sin x , et g : x n cos x .
i h Convergence dominée
1 ) Montrer que f et g sont intégrables sur 0,
2
. Ex. 12
Soit f : [0, +1[! , continue par morceaux et bornée.
Z 2
Z 2 Étudier la suite de terme général :
On pose I =
0
f, J =
0
g. Z 1
+
nf (t )
un = dt .
2 ) En considérant I + J , calculer I et J . 0 1 + n2t 2

336
Exercices

Ex. 13 est contine sur .


Soit x ∈] ; 1, +1[, calculer :
Z n
0 ! n
2 ) Expliciter F (y).

; nt Ex. 18
n
lim
! +1 0
t
x
1 dt . Z 1
e
;x 2
(1+t 2 )
Soit f : ! ,x dt
1 + t2
Ex. 14 * + Z x
0

Z ;t
n

+1
; x+ 1
2 et g : ! ,x e
2
dt .
e
Étudier lim
!+1 px dx . 0
1 ) Exprimer f en fonction de g.
Z
n 0
+ 1
Ex. 15 2 ) En déduire e
;t 2
dt .
Montrer que : 0
Z
;x cos px dx = X(;1)n
1 +1 Ex. 19
+
e
n!
. Z + 1
0 n=0
(2n )! 1 ) Montrer que : f : x e
;t 2
cos xt dt .
0
Ex. 16 est de classe C 1 sur .
Z + 1 X
1
+
1
Montrer que : n (th x )dx = ; . 2 ) En déduire une expression explicite de f (x ).
0 n=0
(2n + 1)2
Ex. 20
Intégrales dépendant Étant donné f ∈ C 1 ( , E ) on définit g : ! E par :
d’un paramètre g(0) = f 0 (0) et g(x ) =
f (x ) ; f (0) si x ≠ 0.
x
Ex. 17 1 ) Exprimer g(x ) au moyen d’une intégrale dépendant
1 ) Montrer que la fonction : du paramètre x . En déduire que g est de classe C 1
Z + 1 sur .
F : y
;1
;1 + x d!x(1 + ixy)
2
2 ) Calculer g(n) (0) pour n ∈ .

Niveau 2
Z x
Avec solution détaillée (Considérer
x
f ).
2
Ex. 21 3 ) On suppose f de classe C 1 sur [0, +1[, avec f 0
Prouver l’existence puis calculer l’intégrale :
Z 1
bornée. Montrer que : lim f (x ) = 0.
! +1
p dx x
.
0
3
x2 ; x3 Ex. 24
Ex. 22 Soit f : ]0, 1] ! +
, croissante et continue par mor-
Prouver l’existence puis calculer l’intégrale : ceaux sur ]0, 1].
Z +1 th 3x ; th 2x dx . Montrer que les propositions (1), (2), (3), et (4) sont
0 x équivalentes :
; !
f e;t est intégrable sur [0, +
Ex. 23
;[0, +1[, ! intégrable sur [0, +1[. (1) t 1[,
Soit f ∈
(2)
P f ;e; ! converge,
n
1 ) On suppose f positive, peut-on affirmer que f tend
vers 0 en +1 ? (3)
P nf ;e; ! converge,
n2

2 ) On suppose f décroissante. Montrer que :


lim f (x ) = 0 puis que lim xf (x ) = 0. (4)
P 1 f * 1 + converge.
x !+1 x !+1 n n

337
Chapitre 6 : Intégration sur un intervalle quelconque

Ex. 25 Ex. 30
Soit f ∈ C ( , +
1[ et : Étudier l’intégrabilité sur ]0, +1[ de f : x jsin x jx .
Z 0 * +!
) intégrable sur , ∈ [1, +

In = n n
f (x )
1+ dx , n ∈ ". Ex. 31
n

1 ,Z +1 -
Prouver l’existence puis calculer l’intégrale :
1 ) Prouver l’existence de un . Z +
2 ) Étudier lim In . e
;t 2
dt dx .
n !+1 0 x

Ex. 26 Ex. 32
Soit p, q des réels strictement positifs. Trouver un équivalent simple quand x tend vers +1 de :
1 ) Prouver l’existence de : Z 0Z ;pu 2
!
Z 1
x
;
p 1 f (x ) =
x t
;1 + u !
1
du dt .
2
Ip,q = q dx . 0 0 1 + u4
0 1+x
2 ) Exprimer Ip,q sous forme d’une série. Ex. 33
X
1 (;1)
+ n X
1 (;1)
+ n Z 1
+ * x
2 +
3 ) En déduire et . L’intégrale cos dx a-t-elle un sens ?
n+1 2n + 1 x +1
n=0 n=0 0

Ex. 27 Ex. 34
Z
Soit f une fonction continue sur
1
+
+ et telle que l’inté- Étudier la suite de terme général :
Z n *n ; x +
1 n (1+ 1 )x
grale f ait un sens éventuellement en tant qu’in-
un = 2
e n dx .
0 n
0 1+x
tégrale impropre.
1
Z x
Ex. 35
Calculer lim
x !+1 x tf (t )dt . Z 1 2 n
0
Étudier lim
n !+1 ;1 + x !n +x (1 ; x n n n n
)
dx .
Ex. 28 0
2 2
f f
Soit f ∈ C 2 ( , ) telle que f = 2 + 2 =0. Ex. 36
x y
Soit f ∈ C ( , ) intégrable sur , évaluer :
Montrer que l’application
Z Z
2
lim n f (t )e
;n t 2 2
dt .
F :r f (r cos t, r sin t )dt est constante. n !+1
0

Ex. 37
Avec éléments de solution Prouver l’existence pour tout x réel puis calculer les
intégrales :
Ex. 29
Z + 1 e;t
"+ , l’existence de : f (x ) = p cos xt dt ,
Étudier, en fonction de ∈ t
Z 1*
+ sin2 t + Z 0
+ 1 e;t
e t ;1 dt . g (x ) = p sin xt dt .
0 0 t

338
Exercices

Niveau 3
$
Avec solution détaillée 3 ) Montrer que F est de classe C 1 sur D .
Z + 1 sin x
4 ) En déduire dx = .
Ex. 38
Soit
;
f ∈ C ]0, +1[, "
0
! de carré intégrable
0 x 2
+ Ex. 40
sur ]0, +1[.
Prouver l’existence et calculer les intégrales :
1 ) Montrer que pour x > 0, f est intégrable sur ]0, x ].
Z Z 1
+
;
n 1 + t2
!
x
1) dt ,
On pose g (x ) = f. 0 1 + t2

2 ) Pour 0 < a < b, on définit :


0
Z 1
+
;
n a +t
2 2 !
0Z * + !
b 2
1
2
0Z b
! 1
2
2)
0 1 + t2
dt (a > 0).
g (x ) 2
z= dx , = f
Ex. 41
a x
;g(a )!
a Z + 1 cos tx
2
Soit f : x dt
= 0 1 + t2
a
1 ) Montrer que f est continue sur et de classe C 2
Montrer que z 2 ; 2 z ; 0. ".
sur
Z
En déduire l’existence de :
+ 1 * g(x ) +2 2 ) Montrer que f satisfait à une équation différentielle
I= dx . du deuxième ordre à coefficients constants sur ".
x
0
Z 1
+ 3 ) En déduire une expression simplifiée de f .
2
Trouver K réel tel que I K f .
Ex. 42
Ex. 39
0
Z
Z
2
On pose Wn = sinn x dx , n ∈ .
+1
e;xt
sin t
Soit F : ! ,x dt .
0

0 t En transformant Wn avec le changement de variable


s
1 ) Quel est l’ensemble D de définition de F ?
défini par t = sinn x , montrer que Wn .
2 ) Montrer que F est continue sur D . n !+1 2n

Indications

Ex. 21
ZEx. th223x Z 3
th x
Donner un équivalent de : dx = dx .
0 x 0 x
p
3
1
Ex. 23
x2 + x3
au voisinage de 0 et au voisinage de 1 puis poser suc- 1 ) Voir l’exemple 7 du cours.
cessivement : 3 ) Pour x ∈ et a > 0, minorer
Z jf (t )j pour
x=
1
et
p
u = t ; 1. 3 t ∈ [x, x + a ] , puis minorer
x+a
j f (t )j dt .
t x

339
Chapitre 6 : Intégration sur un intervalle quelconque

Z x
Ex. 24 Évaluer lim f en intégrant par parties.
(1) () (3) : considérer la série de terme général x !+1 0
Z (n+1)2 ; ; !dt . Ex. 32
t
f e

Z 0Z !
Montrer que :
n2
1 *1+ 1 ;pu 2
(1) () (4) : considérer la fonction h : u
u
f
u f (x ) = ;
x +
;1 + u !
1
du dt .
2
et la série de terme général h (n ). 0 t 1 + u4

Ex. 25 puis appliquer les théorèmes d’intégration des relations


2 ) Théorème de convergence dominée. d’équivalence.
Ex. 33
Ex. 26
x
p 1 ; Z x * t
2 +
2 ) Développer en série et grouper les termes Étudier lim cos dt à l’aide d’une inté-
1+x q
x !+1 1 t+1
par paquets de deux pour appliquer le théorème gration par parties.
de convergence dominée pour la suite des sommes
partielles d’une série à termes positifs. Ex. 34
Utiliser le théorème de convergence dominée. Une ma-
Ex. 27 * x
+
f n’est pas supposée de signe constant au voisinage joration de n 1 ; , 0 x < n peut se déduire du
n
de +1 !
Z +1 développement en série entière de x n (1 ; x ).
L’hypothèse, f converge, n’est donc pas équiva- Ex. 35
0
lente à l’intégrabilité de f sur [0, +1[ mais à l’existence
Z Effectuer le changement de variable défini par :
de lim
x
f. *t+ 1
!+1 n
x 0
Z x
x=
n
,

Intégrer par parties tf (t )dt en posant : puis utiliser le théorème de convergence dominée.
0
Z x Ex. 36
F (x ) = f (t )dt .
Montrer que lim un = lim vn avec :
0 !+1 !+1
Ex. 28
n
Z n
n
*x + ;
F 0 et F 00 sont reliées par une relation simple.
x2
vn = f e dx
;n n
Ex. 29 puis étudier cette deuxième limite au moyen du théo-
Sur [1, +1[, on se ramène à l’étude de l’intégrabilité de rème de convergence dominée.
sin2 t
t : que l’on peut effectuer par comparaison Ex. 37
t
avec une série. Montrer que h : x f (x ) + ig(x ) est de classe C 1 sur
et solution d’une équation différentielle simple.
Ex. 30
Considérer la série de terme général : Ex. 38
Z (n+1)

n
jsin x jx dx . 1 ) Pour que f ∈ (]a, b],
Z ) soit intégrable sur
+
b
]a, b] il faut et il suffit que f soit majorée pour
Ex. 31
Z + 1 x ∈]a, b].
x

f :x e
;t 2
dt .
x
2 ) Penser à l’inégalité de Cauchy-Schwarz.

340
Exercices

Ex. 39
Z 1
+
;
n a2 + t2
!
2 ) Montrer que f : dt est de
1 + t2
e;xt
sin t 0
1 ) F (x ) a un sens lorsque t est inté- "+ .
t classe C 1 sur
grable sur ]0, +1[
Z + 1 Ex. 41
ou lorsque l’intégrale e
;xt sin t
dt est im-
t Au moyen du changement de variable défini par u = xt ,
écrire f (x ) sous la forme xg(x ) sur "+ , puis montrer
0
propre convergente.
Pour x < 0, si l’intégrale avait un sens on aurait : que g est de classe C 2 .
Z (2n+1)
L’équation différentielle est : y00 ; y = 0.
lim e
;xt sin t dt = 0.
!+1 t
Z
n 2n Pour exprimer les conditions initiales, on pourra dé-
2 ) Pour la continuité en 0, introduire la série de fonc- 1
+
duire du calcul initial que f 0 (x ) = ;
u sin u
tions de terme général : du
Z Z
2 2
0 u +x
(n+1)
;xt sin t 1
+
u sin u
un : x e dt . puis montrer que la fonction x du
n t 0 u2 + x2
3 ) Théorème de Leibniz sur tout intervalle compact est continue en 0 en suivant une méthode calquée sur
[a, b] ∈ "+ . celle vue dans l’exercice 39.

Ex. 40 Ex. 42
1 ) Effectuer le changement de variable défini par : Après le changement de variable, on peut appliquer le
t = tan x . théorème de convergence dominée.

341
Chapitre 6 : Intégration sur un intervalle quelconque

Solutions des exercices

Niveau 1
Ex. 1
Pour ∈ , l’application f : ]0, +1[! , x 1 ; th x est continue, positive si > 0 et négative si < 0,
l’intégrale proposée a un sens si et seulement si f est intégrable sur ]0, +1[.
Comme f0 = 0, nous supposons non nul.
Étude de f (x ) quand x tend vers 0+ .
Si > 0 : f (x ) 1, si < 0 : f (x ) ;x .
D’après le critère des équivalents, f est intégrable sur ]0, 1[ si et seulement si > ;1.
Étude de f (x ) quand x tend vers +1.

De th x =
1 ; e;2x on déduit :
1 + e;2x
th x = 1
; !
; 2e;2x + o e;2x , th x = 1 ; 2
;
e;2x + o e;2x pv et 1
! ; th x 2 e;2x
donc, d’après la règle des équivalents, quel que soit , f est intégrable sur [1, +1[.
En conclusion, f est intégrable sur ]0, +1[ si et seulement si > ;1.
Ex. 2
Pour ∈ , la fonction f : x x n (x + e x
) est continue positive sur ]0, + 1[ . Donc l’intégrale I a un sens si
et seulement si f est intégrable sur ]0, +1[.
Pour tout x e, on a f (x ) x . Il s’ensuit que si ;1, f est non intégrable sur [1, +1[ car x x est alors
non intégrable.
Pour
; ;1!, et,au d’après
<
f (x ) = o x
voisinage de +1 on a f (x ) x n x . En conséquence, avec
le critère de domination, f est intégrable sur [1, +1[.
vérifiant < < ;1 , il vient

On se limite maintenant à < ;1.


x x
Au voisinage de 0, x + e = 1 + (1 + )x + o(x ) et donc n (x + e ) (1 + )x puis : f (x ) (1 + )x 1+ .

Z
On en déduit que f est intégrable sur ]0, 1] si et seulement si +1> ;1, c’est-à-dire > ;2.
+1
En conclusion, f a un sens si et seulement si ;2 < < ;1 .
0

Ex. 3
Z + 1* ; ! ; 2 sh n ;1 + x !+dx
f : x 1 + n 2 sh x est continue sur ]0, +1[.
0
*1+
Au voisinage de 0, f (x ) n x , donc f (x ) = o px et f est intégrable sur ]0, 1] d’après le critère de domination.
Au voisinage de +1, on a :
;
n 2 sh x
! = n ;e ; e; ! =
x x
ne
x
+ n 1
; ; e; ! 2x

; !
= x + O e; 2x

; ! = 1+x ; 1 *1+ *1+


et, avec 2 sh n 1 + x = 1+x ; x1 +o , compte tenu de e;2x = o ,
1
1+x x
Z 1
+
x

il vient f (x ) . On en déduit que f est de signe constant au voisinage de +1, donc f à un sens si et
x 1
seulement si f est intégrable sur [1, +1[ soit, d’après la règle des équivalents, si et seulement si > 1.

342
Exercices

Ex. 4
1
Z 1
+
f : x est continue positive sur [0, +1[ donc f a un sens si et seulement si f est intégrable
1 + ch x sin2 x 0
Z (n+1)
sur [0, +1[ soit, d’après le théorème 8, si et seulement si la série de terme général un = f est convergente.
n
"
Sur n , (n + 1)
# , on a ch x e
n
donc :
2
Z (n+1)
2e;n
dx
un .
n 2e;n + sin2 x
La fonction sin2 étant -périodique et paire, on obtient :
Z (n+1)
dx
Z 2 dx
Z 2 dx
= =2 ,
n 2e;n + sin x 2
; 2 2e;n + sin x 2
0 2e;n + sin2 x
h i 2
donc, puisque sur 0, la concavité de la fonction sin donne sin x x , il vient finalement :
2
Z Z 1 2
p e; 2
+
un 2
e;n
2 dx 2
e
;n dx
=
n
.
0
2
e
;n + x2 0
2
e
;n + x2 2
2 2

La série géométrique de terme général e


; n
2 est convergente, il en est donc de même pour
Pu n ce qui achève la
preuve.

Ex. 5
, -
est de classe C 1 et positive sur ]0, +1[ .
1
La fonction f : t n 1+ 2
t
,1-
Au voisinage de 0, f (t ) ;2 nt donc f (t ) = o p et f est intégrable sur ]0, 1].
t
1
Au voisinage de +1, f (t ) 2 donc f est intégrable sur [1, +1[.
t
Ce qui montre que f est intégrable sur ]0, +1[.
Pour effectuer une intégration par parties, étudions la limite en +1 et en 0 de tf (t ).
Avec tf (t ) = t n (1 + t 2 ) ; 2t nt on a :
lim tf (t ) = 0.
t !0
1
Au voisinage de +1, tf (t ) et donc lim tf (t ) = 0. Nous pouvons alors écrire :
t !+1
t
Z +1 " # 1 ;Z + 1
f (t )dt = tf (t ) 0
+ 0
tf (t )dt,
Z 0
1
+ Z 1 dt +
0

c’est-à-dire f (t )dt = 2 = .
0 0 1 + t2

Ex. 6
La fonction f : x p
1
est continue et positive sur ] ; 1, 1[ .
(2; x2) 1 ; x2
f (x ) p p
1
Au voisinage de 1, donc f est intégrable sur [0, 1[.
2 1;x
Z 1 Z 1 Z 1
La parité de f permet de conclure à l’existence de I = f avec f =2 f.
;1 ;1 0

343
Chapitre 6 : Intégration sur un intervalle quelconque

. / Z 2 dt
Le changement de variable défini par x = sin t , avec t ∈ 0, , donne I = 2 .
2 0 2 ; sin2 t
Le changement de variable défini par t = Arctan u , avec u ∈ [0, +1[ donne alors :
Z 1
+ p
" 31
+
du u
I=2 = 2 Arctan p = p .
0 2 + u2 2 2
0

Ex. 7
La fonction f : x p
nx
est continue et négative sur ]0, 1[ .
(1 + x ) 1 ; x2
Au voisinage de 0, f (x ) nx donc f (x ) = o
; p1 ! et f est intégrable sur i0, 1 i.
x 2
p h1 h
1;x
On a aussi f (x ) ; p donc f est prolongeable par continuité en 1 et f est intégrable sur
2
,1
1 2 2
Finalement, f est intégrable sur ]0, 1[.

Remarquons que
dx
p = s
dx
.
(1 + x ) 1 ; x2 ;
1 x
(1 + x )2
1+x
r
En posant u=
1 x ; on a alors
dx
p = ;du .
!; x
1+x
0
(1 + x ) 1 2

1 ; u2 Z 1
1 ; u2
Avec x= il vient I= n du . On a ensuite :
1 + u2 1 + u2
Z Z Z Z
0
1
n (1+ u )du =
2 "
n u du = u n u ;u
# 2
=2 n2 1 , ;
1
;
n (1 u )du =
1
n u du = u n u
" ;u
# = ;1
1
1 0
0 1
Z 1 h ; !i ; Z
0
1 1
2u 2
0

2 2
n (1 + u )du = u n 1+u du
0 0 0 1 + u2
Z 1 Z 1
du
c’est-à-dire n (1 + u )du = n 2
2
;2+2 = n2 ; 2 + 2 et finalement, I = n2 ; 2.
0 0 1 + u2

Ex. 8
i i *1+
1 ) f est continue sur 0, 2 et, lorsque x tend vers 0, on a f (x ) n x donc f (x ) = o px et f est intégrable
i i i h
sur 0, donc sur 0, .
2 2
i h
Le changement de variable défini par x = ; t est un C 1 -difféomorphisme décroissant de 0, sur lui-même
* + 2
i h 2

et on a f
2
;t = g(t ) donc g est intégrable sur 0,
2
et on a I = J . (Cf. théorème 13.)
Z
2 ) Avec sin 2x = 2 sin x cos x , il vient 2I = I + J =
2
n sin 2x dx ;2 n 2.

Z Z
0

2 1
Le changement de variable défini par t = 2x , donne n sin 2x dx = n sin x dx et, puisque
2
Z Z 0 0

sin x = sin( ; x ) , on obtient n sin x dx = 2


2
n sin x dx = 2I , d’où finalement :
0 0

I=J = ;2 n 2.

344
Exercices

Ex. 9
1 ) Le théorème d’intégration des équivalences de fonctions positives non intégrables sur [1, +1[ donne au voisinage
de +1 :
Z x 0
f (t )
Z x
dt dt d’où n f (x ) n x.
1 f (t ) 1 t
Cas où < ;1. ; !
On choisit tel que ;1, alors : n x ; f (x ) = ( ; ) n x + o( n x ), d’où :
< <
lim x
; f (x ) = 0 ou encore f (x ) = o x
; !.
x !+1
Puisque < ;1, il en résulte que f est intégrable sur [0, +1[.
Cas où ;1 < .
; !
On a alors : n x f (x ) = ( + 1) n x + o( n x ) donc lim x f (x ) = + 1 ou encore :
1 ; !
= o f (x ) .
x !+1 x
Dans ce cas, f est non intégrable sur [0, +1[.
Cas où = ;1 .
n (x + 2)
Dans ce cas on ne peut pas conclure comme le montre l’exemple suivant : f (x ) = .
x +2
0
f (x )
0 1 ; n x
f (x )
=
(x + 2) n (x + 2)
; x +1 2 ,
f (x )
f (x ) +1 x
, f (x )
1
+ x
f est intégrable sur [0, + 1[ pour < ;1, non intégrable
. pour /;1, et dans les deux cas on a = ;1 .
2 ) Pour ≠ ;1, on a x f (x )
; !0 = x f 0(x ) + f (x ) = f (x ) 0 x f (x )
+1 1(
+ + 1)f (x ).
f (x )
Cas où < ;1.
Z
Le théorème d’intégration des équivalences de fonctions positives intégrables donne :
1"
+ # Z + 1
0
t f (t ) + f (t ) dt ( + 1) f (t )dt
1
Z x + x
+1 ; x f (x )
donc f (t )dt (car lim x f (x ) = 0).
x + 1 +1 x !+1
Cas où > ;1.
Le théorème d’intégration des équivalences de fonctions positives non intégrables donne :
Z " x # Z x Z x
0
t f (t ) + f (t ) dt ( + 1) f (t )dt donc f (t )dt
x f (x )
.
0 +1 0 0 +1 +1

Ex. 10 MP"
1 ) La fonction g : t
t ; 1 est clairement définie et continue sur ]0, 1[ et sur ]1, +1[.
nt
1
Au voisinage de 0, g(t ) ; nt
donc lim g(t ) = 0.
t !0
Au voisinage de 1, ; 1 donc tlim
n t = n (1 + t
!1
; 1)
g (t ) = 1 . t

Ainsi g est prolongeable par continuité sur [0, +1[, on appelle encore g ce prolongement : g(0) = 0, g(1) = 1.
Il en résulte que f ∈ C 1 ([0, +1[, ) avec f 0 = g.
On peut aussi remarquer que g est positive sur + et qu’il en est donc de même pour f .
2 ) La fonction h : x x f (x ) étant positive, l’intégrale I existe si et seulement si cette fonction est intégrable
sur ]0, +1[.
Étude sur [1, +1[
Soit a > 1, il est clair que g est non intégrable sur [a, +1[ (car lim g(t ) = +1).
!+1
t
0 2
!0
t t t t
D’autre part, au voisinage de +1, g(t ) ; , c’est-à-dire g (t ) .
nt nt 2 n2 t 2 nt

345
Chapitre 6 : Intégration sur un intervalle quelconque

Alors le théorème d’intégration des équivalences de fonctions positives non intégrables donne :
Z x Z 0 x
t
2
!0
g(t )dt dt
a 1
+ a 2 nt
2 2 2
c’est-à-dire f (x ) ; f (a ) +1 2 xn x ; 2 an a d’où f (x )
+12
x
nx
.
2+
x
On en déduit h (x ) = x f (x ) .
+12 nx
D’après l’étude des intégrales de Bertrand, h est intégrable sur [1, +1[ si et seulement si 2 + < ;1
c’est-à-dire < ;3 (1).
Étude sur ]0, 1]
Soit b∈]0, 1[, g est intégrable sur ]0, b] puisque prolongeable par continuité en 0.
1
, 1 1
- , t
-0
Au voisinage de 0, g(t ) ; nt
; nt
; 2 donc : g (t ) ; nt
.
n t
On applique le théorème d’intégration des équivalences de fonctions positives intégrables, il vient :
Z x Z 0 x
t
!0
x
g(t )dt
0
; nt
dt donc f (x )
0
; nx
.
0 0
+1
On en déduit h (x ) = x f (x )
0
; xn x .
De nouveau d’après l’étude des intégrales de Bertrand, h est intégrable sur ]0, 1] si et seulement si +1> ;1
c’est-à-dire > ;2 (2).
Les conditions (1) et (2) étant incompatibles, h est toujours non intégrable sur ]0, +1[.

Ex. 11
1 ) Utilisons la même méthode que pour l’exemple 11 du cours.
Z (n+1)
jsin x j dx est divergente car u 2 P 1
La série de terme général un = n et diverge
n x (n + 1) n
sin x
pour 1. Il en résulte que x est non intégrable sur [1, +1[.
x
Z x
sin t cos x
Z x
cos t
D’autre part une intégration par parties donne dt = cos 1 ; ; dt . Donc, la fonction
(( cos t (( t x +1
1 1 t

étant intégrable sur [1, +1[ (car (( ((


cos t 1 cos x
t et + 1 > 1) et, puisque lim = 0, il existe
+1 +1 +1 !+1
t
Z sin t
x
t
Z t
+1 sin t
x x

lim dt ce qui prouve que l’intégrale dt est impropre convergente.


x !+1 1 t 1 t

2 ) Sur [0, 1], on a x + cos x


p cos x > 0 et, sur ]1, + 1[, px + cos x px ; 1 > 0, donc f :x pxsin x
+ cos x
est continue sur [0, +1[.

Avec jf (x )j
jsin x j ,
1 px
+
on voit d’après le 1) que f est non intégrable sur [0, +1[.

cos x
Quand x tend vers +1, on a px = o(1) donc, en utilisant un développement limité de u
1
1+u
au
voisinage de 0, il vient :
*1+ *1+
px +1cos x = p1x ! 1
=
1
x
p ; cos x
x
+ O 3 puis f (x ) =
sin x
px ; sin
p2x + O
2 x 3 .
cos x
1+ px x2 x2

346
Exercices

Z x
sin t
Z x
sin 2t
D’après le 1), il existe lim
!+1 p dt et il en est de même pour lim
!+1 p dt .
x 1 t x 1 2 t
sin x
D’autre part, en posant g(x ) = f (x ) ; px +
sin 2x
p , le développement précédent montre qu’au voisinage
*1+ 2 x
Z x
de +1, g(x ) = O . Ainsi g est intégrable sur [1, +1[ ce qui assure l’existence de lim g(t )dt et
3 x !+1
Z
x2
x Z +1
1

donc celle de lim f (t )dt . Finalement f (t )dt est impropre convergente.


x !+1 1 0

Ex. 12
nf (t )
Pour tout n ∈ , la fonction fn : + ! , t est continue par morceaux sur +.
1 + n2t 2
Il est clair que f0 = 0 et donc u0 = 0. On suppose maintenant n 1.

f étant bornée, il existe M = k f k1 donc pour tout n ∈ " , on a


+
t ∈ [0, + 1[, jfn (t )j nM
et la fonction
1 + n2t 2
nM
t étant intégrable sur +, il en est de même pour fn ce qui assure l’existence de un .
1 + n2t 2

Z + 1 f
;x !
Pour tout n ∈ " , le changement de variable défini par x = nt donne un = n
dx .
0 1 + x2
;x !
Posons alors gn : x
f
n . ;g ! n est une suite de fonctions continues par morceaux sur + convergeant
1 + x2
!

+
f (0 )
simplement sur ]0, +1[ vers la fonction g : x où f (0+ ) désigne la limite à droite de f en 0.
1 + x2

Comme de plus on a pour tout n ∈ " et tout x ∈]0, +1[, jgn (x )j M


avec x
M
intégrable sur ]0, +1[,
1 + x2 1 + x2
le théorème de convergence dominée donne :
Z Z Z f (0 )
+
+
lim gn (x )dx = g(x )dx c’est-à-dire lim un = dx = f (0 ).
n !+1 1[
]0,+ ]0,+ 1[ n !+1 ]0,+ 1[ 1 + x2 2

Ex. 13
, - n
Posons fn : t tx 1 ; nt .

Pour tout n 1, fn est continue, positive sur ]0, n ].


Au voisinage de 0, fn (t ) t x et puisque, par hypothèse, on a x > ;1 , fn est intégrable sur ]0, n ].
Sachant que pour tout x > ;1, on a n (1 + x )
,
x (inégalité de convexité), on obtient :
-
n∈ " f1g, t ∈]0, n [, n 1 ; t
; nt
n
* +
; nt
t x e;t et cette inégalité reste vraie pour t = n .
n n 1
donc 0 < fn ( t ) = t x e
Définissons alors gn : ]0, +1[!
Z Z
par gn (t ) = fn (t ) si t ∈]0, n ] et gn (t ) = 0 si t > n .

Il est clair que gn est intégrable sur ]0, +1[ avec gn = fn et que t ∈]0, + 1[, 0 < gn (t ) t x e;t .
; ! ]0,+ 1[ ]0,n]
Enfin, la suite gn converge simplement sur ]0, +1[ vers la fonction f : t t x e;t (car quel que soit t > 0,
* +
;t
= t x e;t+o(1) ) et cette fonction étant continue et intégrable sur ]0, +1[
n n 1
n
pour n > t , on a gn (t ) = t x e
le théorème de convergence dominée s’applique et donne :
Z Z Z n
0 ! n Z 1
+
t x e;t dt = (x + 1).
t
lim
!+1 gn = f c’est-à-dire lim
!+1 t x
1 ;n dt =
n 1[
]0,+ ]0,+ 1[ n 0 0

347
Chapitre 6 : Intégration sur un intervalle quelconque

Ex. 14 * + n
; x+ 1
2
La fonction fn : x
e
px est continue et positive sur ]0, +1[.

Sur " , ;f !
+ n converge simplement vers f continue par morceaux et définie par :
* + p2
!

f (x ) = p1x si 0 < x <


1
2
, f
1
2
=
e
, f (x ) = 0 si x >
1
2
.
# #
Pour tout x ∈ 0, 1 , on a fn (x ) p1x et pour x ∈ "1, +1", fn (x ) e;x .
#
Considérons alors la fonction g : 0, +1[! définie par :
# # # "
x ∈ 0, 1 , g(x ) = p et x ∈ 1, +1 , g(x ) = e;x .
1
x
# "
Cette fonction est continue par morceaux, intégrable sur 0, +1 , et telle que :
# "
n ∈ " , x ∈ 0, +1 , 0 < fn (x ) g(x ).
# "
Cela nous assure de l’intégrabilité de chaque fn sur 0, +1 et le théorème de convergence dominée donne :
Z +1 Z Z 12 1 p
lim
n !+1
fn = f = px dx = 2.
0 ]0,+ 1[ 0

Ex. 15
La fonction f : x
p
e;x cos x est continue sur [0, +1[ et telle que jf (x )j e;x donc, d’après le critère de
domination, elle est intégrable sur cet intervalle.
Le développement en série entière de cos à l’origine donne :
X
1
+
x e
n ;x
x ∈ [0, + 1[, f (x ) = ;
( 1)n
(2n )!
,
n=0
x e
n ;x
donc f est somme sur + de la série de fonctions continues de terme général un : x ;
( 1)n
(2n )!
. (1)

Chaque un est, d’après la règle de Riemann, intégrable sur [0, +1[ car lim x n+2 e;x = 0. (2)
!+1
Z 1
+ Z +1
x
Z 1
+
x n e;x dx = jun j = (2nn!)! donc, pour tout n 1
Avec (n + 1) = n !, on obtient 2, j un j
0 Z 1
+
0 0 n
2

ce qui prouve que la série de terme général jun j est convergente. (3)
0
Avec (1), (2), (3), le théorème de convergence dominée pour les séries donne :
Z 1
+ 1Z
X
+ +1 X
1 +
n!
f = un = ;
( 1)n
(2n )!
.
0 n=0 0 n=0

Ex. 16
Soit f : x n (th x ), f est continue et négative sur ]0, + 1[.
*1+
Au voisinage de 0, on a f (x ) n x donc f (x ) = o px et f est intégrable sur ]0, 1].

; e;2x * +
Au voisinage de +1, th x =
1
; 2e;2x + o e;2x donne f (x ) ;2e;2x donc f est intégrable sur
1 + e;2x
=1
[1, + 1[ d’après la règle des équivalents.
Pour tout x > 0 on a 0 < e;2x < 1 donc le développement en série entière à l’origine de x n (1 + x ) (de rayon de
convergence égal à 1) donne :
* + * + X
1 e;
+ 2nx X
1
+ ;2nx X
1 e;
+ 2(2n+1)x
n (thx ) = n 1 ; e;2x ; n 1 + e;2x = ; n
+ ;
( 1)n
e
n
= ;2 2n + 1
.
n=1 n=1 n=0

348
Exercices

Alors puisque f est intégrable sur ]0, +1[ et qu’elle est somme d’une série de fonctions de signe constant, le théorème
de convergence dominée appliqué à la suite des sommes partielles de cette série (cf. théorème 16) donne :
Z + 1 1Z
X
+ 1
+ ;2(2n+1)x X
1+
1
f = ;2 e 2n + 1 dx = ; .
0 n=0 0 n=0
(2n + 1)2

Ex. 17
1
1 ) La fonction f : 2
! , (x, y) 2 est continue sur 2
.
(1 + x )(1 + ixy)

Avec jf (x, y)j = p1 , on obtient (x, y) ∈ 2


, jf (x, y)j 1
donc, x
1
étant
(1 + x 2 ) 1 + x 2 y2 1 + x2
Z 1 + x2

intégrable sur , on déduit du théorème de continuité sous le signe somme que F : y f (x, y)dx est

continue sur .
2 ) Pour tout y ∈ fixé, posons fy : x
; !
f (x, y), u = Re fy et v = Im fy . Puisque fy est intégrable sur
; ! , on

sait qu’il en est de même pour u et v. De plus avec f (x, y) =


1 ; ixy , on voit que u est paire et v
(1 + x 2 )(1 + x 2 y2 )
Z Z 1
+ Z +1 dx
impaire, il vient donc F (y) = fy = 2 u=2 .
0 0 (1 + x 2 )(1 + x 2 y2 )
Il est maintenant clair que F est paire et on peut donc se limiter pour le calcul à y ∈ [0, +1[.

0
Pour y ≠ 1, une décomposition en éléments simples donne :
2
! h i1 +
1 1 y 2
2 ; ; y Arctan xy
u (x ) = donc F (y) = Arctan x = .
1 ;y 2
1+x 1+x y 2 2
1 ;y 2
0 1+y

Les fonctions F et y étant continues en 1, cette formule reste vraie en ce point.


1+y

Finalement en tenant compte de la parité on obtient pour tout y ∈ , F (y) =


1+ y j j.
Ex. 18
;x 2
(1+t 2 )
est de classe C 1 sur
e
1 ) Posons : (x, t ) . Il est clair que 2
, donc de classe C 1 sur ! [0, 1]
1 + t2
et, d’après le théorème de dérivation sous le signe somme (dans le cas d’une intégrale sur un segment), f est de
classe C 1 sur avec :
Z 1 Z 1 Z 1
f 0 (x ) = ;2x e;x (1+t ) dt = ;2xe;x e;x t dt
2 2 2 2 2
(x, t )dt =
0 x 0 0
donc, avec le changement de variable défini par u = xt , on obtient :
Z x
f 0 (x ) = ;2e;x e;u du = ;2g0 (x )g(x ).
2 2

0
2 ) On déduit du 1) que f + g2 est constante donc que :

x∈ , f (x ) + g(x )2 = f (0) + g(0)2 = f (0) =


4
c’est-à-dire g (x )2 =
4
; f (x ) (1).

e;t est continue positive sur [0, + 1[ et vérifie 1[, e;t e;t , elle est intégrable
Z
2 2
Puisque t t ∈ [1, +
+1
sur cet intervalle et on a e
;t 2
dt = lim g(x ). Or en remarquant que pour tout (x, t ) ∈ , on a 2
! +1
Z +1 dt
0 x
;x 2

e;x
e 2
0 (x, t ) 2, on obtient 0 f (x ) et donc lim f (x ) = 0, en conséquence la
x !+1
1+t 0 1 + t2
relation (1) donne :
,Z +1 - 2 Z 1
+ p
e
;t 2
dt = lim g2 (x ) = et, en tenant compte de la positivité, e
;t 2
dt = .
0 x !+1 4 0 2

349
Chapitre 6 : Intégration sur un intervalle quelconque

Ex. 19
e;t cos xt est de classe 1 sur C ! [0, +1[.
2
1) : (x, t )
Pour tout x ∈ , la fonction t (x, t ) est intégrable sur [0, +1[ car elle est continue sur cet intervalle et pour
tout t 1, on a j (x, t )j e .;t
(( ((
Avec
x
(x, t ) = ;te;t sin(xt ), on obtient : (x, t ) ∈ ! [0, +1[, (
2
( x
(x, t )(( te; . En conséquence, la t2

te;t étant intégrable sur [0, +1[, le théorème de dérivation sous le signe somme donne que f est
Z 1
2
fonction t
+
de classe C 1 sur [0, +1[ avec pour tout x 0 , f 0 (x ) = ; te
;t 2
sin(xt )dt .
0

2 ) Puisque lim e;t sin(xt ) = 0, une intégration par parties donne :


2

!+1
t
h1 i1 Z 1
+
f 0 (x ) = e;t
2
sin(xt )
+
;2 x
e
;t 2
cos(xt )dt = ; x2 f (x ).
2 0 0
p
La solution générale de l’équation différentielle y0 +
x
y = 0 est x e
; x4 2

donc, compte tenu de f (0) =


2 2
p
(voir par exemple l’exercice précédent), il vient finalement f (x ) =
;x
e 4 .
2

Ex. 20
"f (tx )# ,1 - Z 1
1 ) Si x ≠ 0, g(x ) =
1 t=1
et
d
f (tx ) = f 0 (tx ) donc g(x ) = 0
f (tx )dt .
x t=0 dt x
0
La fonction (t, x ) f 0 (tx ) est de classe C 1 sur 2 donc, par application itérée du corollaire du théorème de
Leibniz (cas où l’intervalle d’intégration est compact), pour tout k ∈ " , g est de classe C k sur avec :
Z 1
(k) k (k+1)
g (x ) = t f (tx )dt .
0
Ainsi g est de classe C 1 sur .
Z 1
f
(n+1)
(0)
n
2 ) D’après le 1), g(n) (0) = f (n+1) (0) t dt = .
0 n+1

Niveau 2
Ex. 21
La fonction f : x p 1
est continue et positive sur ]0, 1[ .
3
x2 ; x3
1 1
Au voisinage de 0, f (x ) et au voisinage de 1, f (x ) , donc f est intégrable sur ]0, 1[.
x
2/3
(1 ; x )1/3 Z 1
+
t
1
est un C 1 -difféomorphisme de ]1, +1[ sur ]0, 1[ donc, en posant x =
1
, il vient I = pdt .
t t t t;1
3

pt ; 1 est un C 1 -difféomorphisme de ]1, +1[ sur ]0, +1[ et, en posant p 1


De même t 3
u = t;13
on obtient :
Z 1
+
u du
I =3 .
3

1
Z 1
+
0
dv
u +1

Enfin, posons u= pour avoir I=3 .


v 1 + v3
0
Avec les deux dernières expressions de I , il vient :
3
Z 1
+
u+1 3
Z + 1 du p . 2u
p; 1
/+1 2
I= du = soit I = 3 Arctan = p .
2 0
3
u +1 2 0 u
2
;u+1 3 0 3

350
Exercices

Ex. 22
La fonction f : ]0, +1[! , x
th 3x ; th 2x est continue sur ]0, +1[ et positive.
x
Quand x tend vers 0, (th 3x ; th 2x ) x , donc lim f (x ) = 1 : f est prolongeable par continuité en 0, elle est donc
x !0
intégrable sur ]0, 1].
En +1, th 3x = 1 ; 2e;6x + o e;6x
;
! , th 2x = 1 ; 2e; + o ;e; ! 4x 4x

et e;6x = o e;4x
; ! donc th 3x ; th 2x = 2e; + o e;
; ! et f (x ) 4x 4x 2
e;4x .
; ! et f est intégrable sur [1, +1[.
Il en résulte f (x ) = o e; 4x
x

Finalement, f est intégrable sur ]0, +1[.


Z th x
Z th t
Z th 3x ; th 2x dx = Z 3
th t
Pour > 0, on a dx = dt d’où I = dt .
x t x t
0 0
Z 3
dt
Z
0
3
dt 3
2
3
La fonction th étant croissante : th 2 I th 3 , th 2 n I th 3 n .
t t 2 2
Z +1 th 3x ; th 2x dx =
2
3
2

On en déduit lim I = n .
0 x ! +1 2

Ex. 23
xe;x jsin x j est intégrable sur [0, + 1[ et non
3
1 ) La réponse est négative. Par exemple, on a vu que la fonction x
bornée au voisinage de +1 (cf. exemple 7 du cours).
2) f étant décroissante, le théorème de la limite monotone donne l’existence de ∈ ∪ f;1g telle que :
= lim f (x ).
x !+1
En supposant ∈ " , on obtient f (x ) donc d’après la règle des équivalents f est non intégrable
x !+1
sur [0, +1[ ce qui est contraire à l’hypothèse. De même si on suppose = ;1, il existe a 0 tel que
x ∈ [a, +1[, f (x ) ;1 et f est encore non intégrable sur [0, +1[.
Il reste donc une seule possibilité : = 0 c’est-à-dire lim f (x ) = 0.
Z x !Z+1 Z
+ 1 x x
f étant intégrable sur [0, + 1[ on a f = lim
x !+1 f donc lim
x !+1 x
f = 0. Avec lim f (x ) = 0, la
x !+1
Z
0 0
2
x
x
décroissance de f donne pour tout x ∈ [0, +1[, f (x ) 0 et f f (x ) 0 donc lim xf (x ) = 0.
x 2 x !+1
(( ((
2
t Z
3 ) Posons M = sup f 0 (x ) . En écrivant pour tout (x, t ) ∈ 2
+, ; f (x ) = f 0 (u )du, il vient :
f (t )
x∈ + x
j f (t ) ; f (x )j M t j ; xj donc jf (x )j ; M jt ; x j jf (t )j.
Ainsi pour tout a > 0 et tout x ∈ +, on a :
Z x+a Z x+a Z x+a
jf (t )j dt j
a f (x ) j;M (t ; x )dt et donc jf (x )j 1
a
jf (t )j dt + M a2 .
x x x
1
Z x+a
Pour tout > 0, fixons a =
M
. L’inégalité précédente donne alors x ∈ +, jf (x )j a
j f (t )j dt + 2 .
Z x+a
x

Comme précédemment, l’intégrabilité de f (donc de jf j) sur [0, +1[ donne lim jf (t )j dt = 0.


!+1
Z
x x
x+a
Donc il existe A 0 tel que pour tout x A on ait jf (t )j dt 2a .
x
En conclusion, pour tout > 0 il existe A 0 tel que x A ) j f (x )j , ce qui prouve que lim f (x ) = 0.
x !+1

351
Chapitre 6 : Intégration sur un intervalle quelconque

Ex. 24
(1) () (2)
; ! est positive, continue par morceaux et décroissante sur [0, +1[ donc, d’après un théorème de
f e;t
g : t
comparaison de série et d’intégrale (cf. chapitre 2, théorème 9),
P g(n) converge si et seulement si g est intégrable
sur [0, +1[.
(1) () (3)
D’après le théorème 8 de ce chapitre, la fonction g étant positive sur [0, +1[, elle est intégrable sur cet intervalle si
Z (n+1)2
et seulement si la série de terme général g(t )dt est convergente.
n2
Or la croissance de f donne :
;
(2n + 1)f e;
! Z g(t )dt = Z f ;e; !dt
(n+1)2
(n+1)2 (n+1)2
t
; !
(2n + 1)f e;n .
2

Donc, puisque
; ! 2nf ;e; ! et (2n + 1)f ;e; !
(2n + 1)f e; n2
n2
n2
n2
(n+1)2
;
2(n + 1)f e;
!, cet encadre-
(n+1)2
1 1
Z +
; ! (n+1)2
+

g(t )dt et nf e;n


2
ment montre que les séries de termes généraux sont de même nature.
n2
L’équivalence (1) () (3) en résulte.
(1) () (4)
L’application t et est une bijection de classe 1 de [0, + C 1[ sur [1, +1[ donc g : x f e;t est intégrable
; !
1
* 1
+
sur [0, +1[ si et seulement si h : u f est intégrable sur [1, +1[ et alors les intégrales sont égales
u u
(cf. théorème 13).
Comme de plus h est décroissante (en tant que produit de deux fonctions positives décroissantes), elle est intégrable
sur [1, +1[ si et seulement si la série h (n ) est convergente. L’équivalence (1) () (4) en résulte.

Ex. 25
, * f (x ) + -
1 ) La fonction F : x n n 1+ est continue et positive sur donc In a un sens si et seulement si
n
F est intégrable sur .
f (x )
* f (x ) + f (x )
, * f (x ) + - * f (x ) + f (x )
Pour f (x ) n , on a 0 1 donc et alors n 1+ .
n n n n n n
* f (x ) + * f (x ) + ,
* f (x ) + 2 f (x ) -
Pour f (x ) > n , on obtient 1 < donc 1 + 2 puis :
n n n n
, * f (x ) + - , 2 f (x ) - 2
n 1+ n f (x ).
n n n
Dans tous les cas, on a F (x ) 2 f (x ) ce qui, avec le critère de domination, assure l’intégrabilité de F .
* f (x ) + ",
* f (x )
+
2 ) Si = 1, pour tout x ∈ , lim n n 1 + = f (x ) et, n∈ n n 1+ f (x ). Donc,
n !+1 n n Z
compte tenu de l’intégrabilité de f , le théorème de convergence dominée donne lim In = f.
!+1
0 * +! n

= lim n 1; f (x ) = 0 et :
f (x )
Si > 1, pour tout x ∈ , lim n n 1+
n ! +1 n n !+1
, * f (x ) + -
n∈ ", n n 1+ 2 f (x ).
n
Donc le théorème de convergence dominée donne maintenant lim In = 0.
n !+1

352
Exercices

Ex. 26
x
p 1 ;
1 ) f : ]0, 1] ! , x est continue, positive sur ]0, 1] donc Ip,q existe si et seulement si f est intégrable
1 + xq
1
sur ]0, 1]. Au voisinage de 0, f (x ) ;
1 p donc f est intégrable sur ]0, 1] car 1 ; p < 1.

X
1
+
x
Z X
1 1 +
( 1)n x p;1+nq dx .
1
2 ) Pour tout x ∈ [0, 1[,
1 + xq
= ;
( 1)n x nq donc : Ip,q = ;
n=0 0 n=0
Sous cette forme, on n’est pas en mesure d’utiliser le théorème de convergence dominée.
X
1
+ X
1;
+
!
Avec un = (;1)n x p;1+nq , par regroupement des termes on a un = u2n + u2n+1 d’où :

Z X
1; ! 1 +
n=0 n=0

Ip,q = 1;x x ; q p 1+2nq


dx .
n=00

Posons vn : ]0, 1[! , x (1 ; x q )x ; p 1+2nq


, on a affaire à une série de fonctions :
continues, positives et intégrables sur ]0, 1[,
x
;
p 1
de somme f : x intégrable sur ]0, 1[ (d’après 1)).
1 + xq
On sait alors, d’après le théorème de convergence dominée appliqué à la suite des sommes partielles de cette
série (théorème 16), que :
XZ 1 1Z
X
+ 1 Z 1
vn est convergente avec vn = f,

1 0Z !
0 0 0
Z Z 1Z
n 0 n=0
1
x p;1 X+ 1 1 X
+ 1 X
1 (;1)
+ n
.
c’est-à-dire q dx = u2n + u2n+1 ou aussi Ip,q = un =
0 1+x 0 0 0 p + nq
1 (;1) Z
n=0 n=0 n=0
X+ n 1
dx
3 ) p = q = 1 donne = = n 2.
n+1 0 1+x
n=0
+ X
1 (;1)n Z 1
dx
p = 1, q = 2 donne = = .
n=0
2n + 1 0 1 + x2 4

Ex. 27
Z x
Posons, pour tout x 0 , F (x ) = f . La fonction F est de classe 1 sur C +.
0
Z x Z x
En intégrant par parties, nous avons tf (t )dt = xF (x ) ; F (t )dt , d’où :
0
Z x
0
Z x
1
x
tf (t )dt = F (x ) ; x1 F (t )dt . (1)
0
Z 1
+
0

Par hypothèse, lim F (x ) = I , où on a posé I = f.


x !+1 0
Premier cas : I = 0.
> 0, a 0, x
((01, xZ> a ) ((jF (x1)j((Z (( x ; a
. Il s’ensuit, pour tout x > a :
((Z ((
(( x F (t )dt(( x ((
x a
F (t )dt (( +
x
1
x (
( a
F (t )dt (( + .

1
Z a
0 0 0

Par ailleurs, lim F (t )dt = 0, donc il existe b a tel que, pour tout x > b :
!+1 x
x 0
((Z ((
1
x (
( a
F (t )dt (( .
0
1
Z x
En conclusion, > 0, b > 0, x 0, x > b ) jF ( x ) j 2 et donc
x
lim
!+1 x F (t )dt = 0.
0

353
Chapitre 6 : Intégration sur un intervalle quelconque

Deuxième cas : I réel quelconque.


Z x
En appliquant le résultat précédent à la fonction t F (t ) ; I , il vient : (2) x !lim+1 x1 F (t )dt = I .

1
Z x
0

En conclusion, avec (1) et (2), nous avons lim tf (t )dt = 0.


x !+1 x 0

Ex. 28
La fonction (r, t ) f (r cos t, r sin t ) étant de classe C 2 sur ! [0, 2 ], le théorème de dérivation sous le signe somme
dans le cas particulier de l’intégration sur un segment s’applique deux fois pour donner :
Z * 2 +
F 0 (r )
f f
= cos t + sin t dt (1)
x y
Z *
0
2 2 2 2 +
F 00 (r )
f f f
= cos2 t 2
+ 2 cos t sin t + sin2 t 2
dt (2)
0 x x y y
(chacune des dérivées est prise au point (r cos t, r sin t ))
En intégrant (1) par parties on obtient :
" 3 2 Z * 2 2 2 +
0
F (r ) = sin t
f
;r ; sin2 t f
+ sin t cos t
f
dt
x 2 x y
0 x
0
" 3 2 Z * 2 2 2 +
f f f
+ ; cos t ;r cos t sin t ; cos2 t dt
y 0 x y y2
0
Z * 2 2 2 2 +
0
F (r ) = r sin2 t
f
+ cos2 t
f
; 2 sin t cos t f
dt
2 2 x y
0 x y

Compte tenu de (2), on en déduit rF 00 (r ) + F 0 (r ) = 0 donc rF 0 (r ) = où est une constante réelle.
Avec r = 0 on voit que = 0 et il vient ainsi r∈ , rF 0 (r ) = 0 donc, puisque F 0 est continue, r ∈ , F 0 (r ) = 0 .
En conclusion, F est constante sur .

Ex. 29
sin2 t
f :t e t ; 1 est continue et positive sur ]0, +1[, l’intégrale a un sens si et seulement si f est intégrable sur
cet intervalle.

Au voisinage de 0 :
sin2 t
= t 2; + o t 2;
; !.
t
Si 0 < 2, f est prolongeable par continuité en 0, donc intégrable sur ]0, 1].
Si > 2, lim tf (t ) = +
t !0
1, f est non intégrable sur ]0, 1] (donc non intégrable sur ]0, + 1[).
sin2 t sin2 t
Au voisinage de +1 : f (t ) . Pour que f soit intégrable sur [1, +1[, il faut et il suffit que g : t
t
Z (n+1)
sin2 t
t

le soit, donc aussi que la série de terme général un = dt soit convergente.


n t
;
1 1;
Un encadrement de un s’écrit : un . Donc un est convergente si et seulement si > 1.
2(n + 1) 2n
Finalement f est intégrable si et seulement si 1< 2.

Ex. 30
f est continue sur ]0, + 1[, prolongeable par continuité en 0 (xlim
!0
f (x ) = 1) et positive. Elle est donc intégrable sur
Z (n+1)
]0, + 1[ si et seulement si la série de terme général un = f (x )dx est convergente.
n

354
Exercices

; ! Z (n+1) Z (n+1)
En posant p = E (n + 1) , on obtient u n jsin x j (n+1)
dx jsin x jp+1 dx , c’est-à-dire :

Z
n n

2
un 2 sinp+1 x dx .

Z
0
s
Sachant que l’intégrale de Wallis : Wp =
2
sinp x dx vérifie Wp et que E (n + 1)
; ! ,
!+1 2p !+1 n
s 0 p n

Z 2 2
on obtient 2 sinp+1 x dx donc un diverge et f est non intégrable.
0 n !+1 n

Ex. 31
Z 1
+
f :x e
;t 2
dt est de classe C 1 et positive sur [0, +1[.
x

a on ait e;x
2 1
: f est intégrable sur [0, +1[.
2
Il existe a ∈ + tel que pour tout x 3 et donc f (x ) 2
x x
Z x
1 e
;x 2

Une intégration par parties donne : f = xf (x ) +


2
; 2
d’où, avec la majoration de f (x ) :
0
Z + 1 Z x
1
f = lim f = .
0 x !+1 0 2

Ex. 32

;1 + u1 ;!pu 1 + u
2
1
1 ; u2
Posons (u ) = , est continue sur , (u ) , elle est donc intégrable sur [0, +1[.
2 4 +

1
Le changement de variable défini par v = montre que :
Z 1 Z +1
u
Z 1
+ Z ,Z x 1
+ -
= ; donc = 0 et f (x ) = ; (u )du dt .
0 1 0 0 t

Les théorèmes d’intégration des équivalences donnent :


Z + 1 Z 1 du
+
; (u )du
!+1 2
(cas des fonction intégrables positives).
Z ,Z - Z
t t t u
x 1
+ x
dt
puis f (x )
x !+1 ; (u )du dt
x !+1 t x !+1
nx (cas des fonctions non intégrables).
1 t 1

Ex. 33
* 2 +
est de classe C 1 ( et même C 1 ) sur [0, +1[ mais n’est pas de signe constant au voisinage
x
f :x cos
x +1
Z x
de +1. Aucune majoration de jf j ne semblant évidente, on commence par étudier si f (t )dt a une limite quand x
0
tend vers +1.
Une intégration par parties donne :
Z * 2 + " * +3 Z x
* +
x
t (t + 1)2 t
2 x
2t + 2 t
2
cos dt = 2
sin + 2 2
sin dt .
1 t +1 t + 2t t +1 0 (t + 2 t ) t +1
* + * +
0
(t + 1)2 t
2
2t + 2 t
2
On remarquera que les fonctions t sin et t sin sont prolongeables par
2
t + 2t t +1 2
(t + 2 t ) 2 t+1
continuité en 0.

355
Chapitre 6 : Intégration sur un intervalle quelconque

(( * +(((
Avec (
( 2t + 2 t
2
( 1
( (t + 2 t )
2 2 sin
t +1 ( t
2, on voit que :

2t + 2
* t
2 +
t sin
(t 2 + 2 t )2 t +1
Z x
2t + 2 * t
2 +
est intégrable sur [1, +1[ donc sur [0, +1[ et il existe lim sin dt .
!+1 (t 2 + 2 t )2 t+1
Z
x
* +
0
x
(x + 1)2 x
2
D’autre part sin n’a pas de limite quand x tend vers +1 donc il en est de même pour f.
2 x +1
x + 2x
Z 1
+
0

Ceci prouve que f n’est pas intégrable sur [0, +1[ et que l’on ne peut pas donner un sens à f (t )dt même en
0
tant qu’intégrale impropre.

Ex. 34
Pour tout n ∈ " définissons les fonctions fn : [0, + 1[! par :
1
*n ; x + n (1+ 1 )x
fn ( x ) = e n si x ∈ [0, n [ et fn (x ) = 0 si x n.
1 + x2 n
Z +1 ; !
On a alors un = fn . On a ainsi défini une suite fn ! de fonctions positives continues sur [0, +1[ qui converge
0
1
simplement sur cet intervalle vers la fonction f : x .
1 + x2
En considérant le développement en série entière à l’origine de x ; x ) on obtient que :
1
n (1
1 x
;; ! x2
x ∈ [0, + 1[, 0 fn ( x ) en 2 .
1 + x2
e
On en déduit que x ∈ [0, +1[, 0 fn ( x ) F (x ) avec F : x .
1 + x2
La fonction F étant intégrable sur [0, +1[ , le théorème de convergence dominée donne :
Z + 1 dx
lim un = = .
n !+1 0 1 + x2 2

Ex. 35
2 n
Les fonctions fn : x ;1 + x !n +x;1 ; x !
n n n n sont continues sur le segment [0, 1] et on sait que l’on a :
Z Z
un = fn = fn .
[0,1] ]0,1]
*t+ 1
est une bijection de classe C 1 de ]0, n ] sur ]0, 1], le changement de variable
n
On se limite à n 1. Puisque t
n
*t + 1
n
défini par x = donne :
n
Z ;
n ntn
1 1

un = * t + *
n + n
dt ,
]0,n]
1+ + 1 ; nt
Z n

c’est-à-dire un = gn où gn est définie par :


]0,+ 1[
;
n ntn
1 1

g n (t ) = * t + * n t + n
si t ∈]0, n ] et gn (t ) = 0 si x > n .
1+
n
+ 1 ;n

356
Exercices

;g ! est une suite de fonctions continues par morceaux sur ]0, +1[ convergeant simplement sur cet intervalle
n !

vers :
1
g :t .
2 ch t
Pour trouver une domination, on peut d’abord remarquer que :
* t
+; n
t ∈]0, + 1[, 0 g n (t ) 1+
n
,
puis la concavité de n donne x ∈ [0, 1], n (1 + x ) x n 2 et on en déduit :
t ∈]0, + 1[, 0 g n (t ) e;t n 2 .
(En fait cette majoration est établie sur ]0, n ] et elle reste valable sur ]n, +1[ puisqu’alors gn (t ) = 0.)
La fonction t e;t n 2 étant intégrable sur ]0, + 1[, le théorème de convergence dominée donne :
Z 1
+
dt
lim un = = .
n !+1 0 2 ch t 4

Ex. 36
f (t )e;n t . On pose :
2 2
Avec le critère de domination, l’intégrabilité de f sur
Z assure celle de t
un = n f (t )e
;n t 2 2
dt .
Z *x +
On se limite à n
x
1. Le changement de variable défini par t = donne un = ;f e
x2
dx .
n
(( * x +(( n

Dans le cas où f est bornée sur , on obtient x ∈ , ((f n (( e; x2


Me;x avec M =
2
k f k1 et le théorème de
Z
convergence dominée donne lim un = f (0) e
;x 2
dx .
n !+1
Cependant on sait que l’intégrabilité n’impose pas que f soit bornée sur . La preuve n’est donc pas complète.
Z ; *x + n Z n *x + ; Z 1
+ *x + ;
Dans le cas général, écrivons un = ; f e
x2
dx + f e
x2
dx + f e
x2
dx .
((Z (( Z ;1 n ;n n n

( 1
+ *x + ; ( +1 Z n

Avec ( dx ( n
x2
jf (t )j e;n t dt ;n jf (t )j dt , on obtient :
2 2 2

( f
n
e
( ne

Z 1 0x !
n 1
+ Z ; *x + n
lim f e
;x 2
dx = 0 , et de même on a lim ; x2
dx = 0 .
n !+1 n n !+1 ;1 f n
e

Z Z
n
n *x + ; x2
Posons alors vn = f e dx = fn où on définit fn par :
;n n
*x + ;
fn ( x ) = f
2
e x si x ∈ [ n, n ] ; et fn (x ) = 0 si x ∈ ;
[ n, n ].
;f ! n
est une suite de fonctions continues par morceaux convergeant simplement sur vers x f (0)e;x et, en
2
n
;1,1] , elle est dominée par la fonction x
posant A = k f k[1 Ae;x qui est intégrable sur
2
. Donc le théorème de
convergence dominée donne :
Z
lim vn = f (0) e
;x 2
dx .
n !+1
En conclusion : lim un = f (0)
p .
n ! +1

Ex. 37
;t+ixt
p est de classe C 1 sur
e
La fonction u : !]0, +1[, (x, t )
t
!]0, +1[ et telle que :
;t
ju (x, t )j = ept .

357
Chapitre 6 : Intégration sur un intervalle quelconque

Avec
e
p
;t
p1 et
e
p
;t ; !
= o+1 e;t , on voit que pour tout x ∈ , t u (x, t ) est intégrable sur ce qui assure
t t !0 t Z t
; ! ; !
l’existence de h (x ) = u (x, t )dt et donc aussi de f (x ) = Re h (x ) et g(x ) = Im h (x ) .
]0,+ 1[ (( (( p
u p
(x, t ) = i te;t+ixt donc (( u (( te; t
pte;t
On a d’autre part (x, t ) = et la fonction t étant intégrable sur
x x
Z 1p
+
[0, + 1[ , h est, d’après le théorème de Leibniz, de classe 1 sur C avec h 0 (x ) = i te
;t+ixt dt .
0

.p 1 /+1 1 Z +1 0 1 !
Une intégration par parties fournit :

0 ; ; p ;t+ixt
h (x ) = t
te • e
x
ixt
;x pe t+ixt
; te dt
0 0 2 t

donc ; 21x h (x ) + ix1 h 0(x ) puis h 0 (x ) + x 2; i h (x ) = 0.


h 0 (x ) =
2(x + 1)

Une primitive de x
x ;i
étant A : x
1 i ; !0
n (x 2 + 1) ; Arctan x , l’équation précédente donne heA = 0
2(x 2 + 1) 4 2
et on en déduit l’existence d’une constante ∈ telle que :
, h (x ) = e;A(x) .
Z 1 e;t 0 ! x∈

Avec h (0) =
+
p dt =
1
=
p , on obtient finalement :
0 t 2

h (x ) =
p e;A(x) .
p ; 1 Arctan x !, p ; 1 Arctan x !.
En conclusion, f (x ) = cos g (x ) = sin
1 2 1 2
(x 2 + 1) 4 (x 2 + 1) 4
1
En utilisant cos = 2 cos2
2
; 1 = 1 ; 2 sin2 2 et = 1 + tan2 , on peut enfin en déduire :
cos2
r s p r
f (x ) =
2
1+
1+x
1 + x2
2 et g(x ) =
2 p qx p .
1+ x2 1+ 1 + x2

Niveau 3
Ex. 38
Z x
1 ) f étant positive, elle est intégrable sur ]0, x ] si et seulement si f est majorée pour a décrivant ]0, x ].
a
Or, d’après l’inégalité de Cauchy – Schwarz, on a :
,Z - ,Z x 2 x -,Z - x Z x
2 2
a ∈]0, x ], f f 1 x f
a a a 0
Z x ,Z x - 1
2
2
soit encore a ∈]0, x ], 0 f x f .
a 0
D’où la conclusion.
Z x
Remarquons qu’il résulte de ce calcul que, pour tout x ∈ "+ , 1
g 2 (x ) f .
2
x
0
2) g est de classe 1 sur C "+ , donc en particulier sur [a, b], et une intégration par parties donne :
Z b 2
g (x )
2
g (a )
2 Z b
z2 = 2
dx =
a
; g b(b) + 2 g (x ) f (x )
x
dx .
a x a

358
Exercices

Toujours d’après l’inégalité de Cauchy – Schwarz, f et g étant positives, on a :


Z b
0Z b
! 0Z 1
2 b 2
! 1
2
g (x ) f (x ) 2 g (x )
0 dx f (x )dx 2
dx = z
a x a a x
2 2
d’où z2 ;2 z ; g a(a ) ; g b(b) 0.

Z 0 g (x ) !
C’est la conclusion souhaitée.
, g (x ) - 2 b
2

Pour que x soit intégrable sur ]0, +1[, il faut et il suffit que dx soit majorée
x x

quand (a, b) décrit


; "! . 2
a

+
p p
Les racines du trinôme z 2 ; 2 z ; sont ; 2 + et + 2 + .
D’après l’inégalité précédente, on a donc, pour tout (a, b) tel que 0 < a < b :
0Z 0 ! 1 1

@ g(xx ) dx A
b
2 2
+
p 2 + .
a

0Z b
! 1
2
2
Par ailleurs = f et d’après la première question :

Z Z Z Z Z
a

1 a a b b + 1
2 2 2 2 2 2 2
= g (a ) f donc + f + f = f f .
a
0 0 a 0 0
0Z 0 ! 1 1
,Z -
2 2 1 1
@ g(xx ) dx A
b + 2
2
Il vient donc 2 f .
a 0

. g (x ) / 2 Z +1 0 g(x ) !2 Z 1
+
On en conclut que x est intégrable sur ]0, +1[, et que : dx 4 2
f .
x x
0 0

Ex. 39
, la fonction gx telle que gx (0) = 1 , gx (t ) = e;xt
sin t
1 ) Quel que soit x ∈ est continue sur [0, +1[.
t
Pour x > 0, jgx (t )j e;xt et t e;xt est intégrable sur [0, +1[ donc gx est intégrable.
sin t
Z +1
sin t
Pour x = 0, g0 (t ) = et dt est impropre convergente (voir exemple 11 du cours).
t
0 t
Z n
Pour x < 0, si l’intégrale avait un sens il existerait lim gx et on aurait :
n !+1
Z 0
(n+1)
lim gx = 0.
n !+1
Z (2n+1)
e
;2n x Z (2n+1)
n
2e;2n x
Or gx (t )dt sin t dt = , ce qui donne :
(2n + 1) (2n + 1)
2n 2n
Z (2n+1)

n
lim
!+1 gx = + 1.
2n

Ainsi F (x ) n’est pas défini pour x < 0. Finalement D= +.

telle que f (x, t ) = e;xt


sin t
2 ) Soit f : 2
! t
si t ≠ 0, f (x, 0) = 1 ; f est continue sur 2
comme produit de
fonctions continues.
Pour a > 0 et x a , on a t ∈ [0, + 1[, jf (x, t )j e;at et la fonction t e;at est intégrable sur [0, + 1[.
Avec cette hypothèse de domination valable sur tout intervalle [a, +1[, a > 0, l’extension du théorème de
continuité sous le signe somme donne que F est continue sur ]0, +1[.

359
Chapitre 6 : Intégration sur un intervalle quelconque

Pu , u : x Z
Continuité en 0
(n+1)
F est la somme de la série de fonctions ne
; sin t dt .
n
xt

Les un sont continues sur


"
car f l’est sur ! n , (n + 1)
# t n
(théorème de continuité sous le signe somme
dans le cas où l’intervalle d’intégration est compact).
On vérifie facilement que pour tout x 0,
P u (x ) est une série alternée vérifiant le critère spécial des séries
n
alternées ; on a donc :
((X (
(( 1 u (x )((( ju (x )j Z
+
jsin t j dt 1 . (n+1)

( ( k
t n
n

0 X1
k=n
! +
n

u (x ) est telle que k R k1 1


1 [0,+ [
Ainsi, la suite (R ) des restes R (x ) =
n n , elle converge donc
k n
n

uniformément vers 0 ce qui prouve que


P k=n
u est uniformément convergente sur [0, +1[.
n
La continuité de F sur [0, +1[ en résulte.

3 ) f est de classe C 1 sur "+ ! avec


f
(x, t ) = ;e;xt sin t .
x
(( ((
Pour tout a > 0 et tout x a , on a encore (( f
x
(x, t ) (( e;at donc par extension du théorème de Leibniz, F est

de classe C 1 sur "+ .


Z 1 " ; 31 +

4) Pour x > 0, F 0 (x ) = Im
+
;e ; ( x+i)t
dt = Im
e
( x+i)t
=
;1 .
0 x ;i 0
2
x +1
Donc il existe ∈ tel que x > 0, F (x ) = ; Arctan x .
Z
F étant continue en 0, il vient
1
+
= F (0).

Enfin, jF (x )j e
;xt dt = 1
pour x > 0 donne lim F (x ) = 0 et donc = .
x !+1 2
Z
0 x
+ 1 sin x
En conclusion, F (0) = c’est-à-dire dx = .
2 0 x 2

Ex. 40
1 ) Pour tout a > 0, :t
2
n (a + t )
2
est continue sur [0, +1[ et telle que = o+1 t
; ; ! ; elle est donc
3
2
a a (t )
1 + t2
intégrable sur cet intervalle.
Z +1
Posons pour tout a > 0, f (a ) = a (t )dt .

Z
0

Calcul de f (1) : le changement de variable défini par t = tan x donne f (1) = ;2


2
n cos x dx .
0
Donc f (1) = n 2. (Cf. exercice 8.)
; 2
n a +t
2
!
2 ) Calcul de f (a ) : considérons 1[!]0, +1[! , (a, t )
: ]0, + .
1 + t2
est de classe C 1 sur ]0, +1[!]0, +1[. Pour tout a ∈]0, +1[, t 1[.
(( ((
(a, t ) est intégrable sur ]0, +

Pour tout (A, B) tel que 0 < A < B, on a (a, t ) ∈ [A, B]! ]0, +1[, (( (a, t )(( ; 2
2B
!;1 + t ! .
a A + t2 2

Donc, par extension du théorème de Leibniz, f est de classe C 1 sur ]0, +1[ avec :
Z + 1
f 0 (a ) = 2 a
0
;a 2
+t
dt
2 !;1 + t ! dt .
2

360
Exercices

Z 10
+
!
Pour a ≠ 1, on obtient f 0 (a ) =
2a 1 1
; dt = .
a
2
;1 0 1 + t2 a +t
2 2 a+1

Ce résultat reste valable en 1 par continuité de f 0 , d’où :


Z a
a ∈]0, + 1[ , f (a ) = f (1) +
x +1
dx = n (a + 1).
1
Remarque : on peut établir que f est définie et continue en 0 et le calcul précédent fournit :
Z +1 nt
dt = 0 .
0 1 + t2

Ex. 41
est de classe C 1 et j (x, t )j
cos xt 1
1 ) Soit : (x, t ) . Sur ! [0, +1[, donc, d’après le théorème
1 + t2 1 + t2
de continuité sous le signe somme, f est continue sur .
La parité de f permet de limiter ensuite l’étude à x ∈ [0, +1[.
Z 1
+
cos u
Pour tout x > 0, le changement de variable défini par u = xt donne f (x ) = xg(x ) avec g(x ) = 2 2
du .
0 u +x
Le théorème de Leibniz avec domination locale montre alors que g est de classe C 1 sur ]0, +1[ avec :
Z 1
+
g 0 (x ) =
cos u
;2xh (x ) où h (x ) = du .
0 (u + x 2 )2
2

Z +1 cos u
0
De même h est de classe C sur ]0, +1[ avec h (x ) = ;4x
1
du , et f est donc de classe C 2
0 0 (u + x ) !
2 2 3
Z +1 cos u Z +1 4u 2
avec f 00 (x ) = ;6xh (x ) + 8x 3
1
du = 2 x ; cos u du .
0 (u 2 + x 2 )3 0 (u 2 + x 2 )2 (u 2 + x 2 )3
Deux intégrations par parties donnent ensuite :
. /1 Z+ + 1 Z + 1
f 00 (x ) = 2x
u cos u 2u 2u
2 2 2 +x 2 2 2
sin u du = x sin u du ,
(u + x ) 0 0 (u + x ) 0 (u + x 2 )2
2

. ; sin u /+1 Z +1
00
f (x ) = x +x
cos u
du = f (x ).
2 2 2 2
u +x 0 0 u +x

Ainsi f est solution sur ]0, +1[ de l’équation différentielle (E ) : y00 ; y = 0, et il existe donc ( , ) ∈ 2
tel
que x ∈]0, +1[, f (x ) = ch x + sh x .

La continuité de f en 0 donne alors = f (0) = .


Z 10 ;1 !
2
+ 2
0
Avec f (x ) = g(x ) ; 2x h (x ) = 2
+
2u
cos u du . 2 2 2 2 2
u +x (u + x )
Z 1 u sin u
0
+
Une intégration par parties donne f 0 (x ) = ; 2 2
du .
0 u +x
Z (n+1)
u sin u
En considérant la série de fonction de terme général vn : x du , on montre que la fonction
Z
2 2
n u +x
+1 u sin u
x du est continue en 0 (la méthode est analogue à celle utilisée dans l’exercice 39). En
Z
2 2
0 u +x
+ 1
= lim f 0 (x ) =
sin u
conséquence, on a
!
x 0
; u
du = ;2 .
x>0 0

Finalement, compte tenu de la parité, x ∈ , f (x ) = e;jx j .


2

361
Chapitre 6 : Intégration sur un intervalle quelconque

Ex. 42
Z 1
1

Le changement de variable annoncé donne Wn =


n
1
q tn
2
dt , donc :

Z
0
1 ; tn
pnW = fn avec fn : t q 1
.
n
]0,1[ ;2
n (t n ; 1)

La suite fn
; ! converge simplement sur ]0, 1[ vers f :t p 1
.
;2 nt
La convexité de x ex donne x ∈ , ex 1 + x , et on en déduit :

t ∈]0, 1[, 0 fn ( t ) p 1
.
;2 nt

On établit alors que t p 1


est intégrable sur ]0, 1[, donc le théorème de convergence dominée donne :
;2 nt
Z Z pnW Z 1
lim
!+1 fn = f c’est-à-dire lim
!+1 n = p dt .
n ]0,1[ ]0,1[
p ;2 n t
n 0

Pour calculer cette intégrale, on effectue le changement de variable défini par u = ; n t , il vient :
Z 1 dt s
p Z +1 ;u
p = 2 e du = .
2

s 0 ; 2 nt 0 2

Finalement on a lim
pnW = d’où la conclusion.
n !+1 n
2

362
CHAPITRE

7 Séries de Fourier

A. Fonctions régularisées. Polynômes trigonométriques . . . . . . . . . . 364


1. L’espace préhilbertien D . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 364
2. Polynômes trigonométriques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 366

B. Coefficients et séries de Fourier . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 368


C. Convergence des séries de Fourier . . . . . . . . . . . . . . . . . . 373
1. Convergence simple . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 373
2. Convergence normale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 374
3. Convergence quadratique. Formule de Parseval . . . . . . . . . . . . . . . 374
4. Développement des fonctions T -périodiques . . . . . . . . . . . . . . . . 375
Méthodes : L’essentiel ; mise en œuvre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 379

Énoncés des exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 382

Solutions des exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 386

363
Chapitre 7 : Séries de Fourier

A. Fonctions régularisées
Polynômes trigonométriques

1. L’espace préhilbertien D
Définition 1
On note D le -espace vectoriel formé de l’ensemble des applications f : ! ,
✎ (1) Rappelons que 2 -périodiques, continues par morceaux ✎ (1) vérifiant pour tout x réel :
f : ! est continue par
morceaux sur si f est
f (x ) =
1 "
f (x + 0) + f (x ; 0)
#.
continue par morceaux sur 2
tout segment [a,b] de .
Toute fonction f : ! ,
continue par morceaux ad- ☞ D est, par exemple, un sous-espace vectoriel de ( , ).
met en tout point x de
une limite à droite no-
tée f (x+0) et une limite à
gauche notée f (x ;0). Exemple
Une autre notation usuelle
On vérifie facilement que la fonction f ! , définie par f (x ) = 0 si x ∈ et
; x + 1 ! si x ∈
pour ces limites à droite et à :
gauche est f (x + ), et f (x ; ).
f (x ) = x ; 2 E n , appartient à l’espace D .
2
Donnons ci-après sa représentation graphique.
y
1

O 1
x

Propriété 1
Si f : ! est 2 -périodique, alors f est continue par morceaux si et seulement si f est
continue par morceaux sur [0, 2 ].
Dans ce cas, f n’a qu’un nombre fini de points de discontinuité sur [0, 2 ].

Propriété 2
Toute fonction f de l’espace D est bornée et on a, quel que soit le réel a :
k f k1 = k f k[0,2
1
]
= k f k[a,a+2
1
]
.

Définition 2
Soit f : ! , 2 -périodique, continue par morceaux.
✎ (2) Sur tout segment [a,b]
e On lui associe une fonction f :e ! de l’espace D en posant, pour tout réel x :

ef (x ) = 12 "f (x + 0) + f (x ; 0)#.
de , f et f ne différent
qu’en un nombre fini de points

Z Z
et il en résulte en particulier
e
a
b
f=
a
b
e
f. Cette fonction f est appelée la régularisée de f . ✎ (2)

364
Fonctions régularisées Polynômes trigonométriques

Définition 3

&f (( g' = 1 Z
(3)
✎ Cf. Algèbre-Géométrie, On définit un produit scalaire ✎ (3) sur D par :
chapitre 6. 2
D2 ! , ( f, g)
2
f (x ) g(x )dx . ✎ (4)
✎ (4) Les fonctions étant 0
2 -périodiques, on a pour
Z
tout a réel :
Z Muni de ce produit scalaire, D est un espace préhilbertien complexe, la norme d’une fonction
f de D est notée k f kD , elle est définie par :
Z
2 a+2
fg= f g. 2
1
0 a
kf k 2
D =
2
j f ( x ) j2 d x .
0
Z 2
☞ Cette définition est justifiée par le fait que, si f ∈ D vérifie j f (x )j2 dx = 0, alors f =0
0
✎ (5) Les autres conditions
requises pour avoir affaire à
(fonction nulle de D ). ✎ (5)
; ! de [0, 2 ] telle que la restriction de f à tout
un produit scalaire se véri-
# "
En effet, il existe une subdivision tk 0 k p
" #
; ! ; ! ;! ; !
fient sans difficulté :
f hf j gi est semi-linéaire, intervalle t ; , t , 1 k p, admet un prolongement continu f sur t ; , t , donc
k 1 k k k 1 k
g hf j gi est linéaire, tel que : f t ; = f t ; + 0 et f t = f t ; 0 .
hf j gi=hg j f i pour
tout (f,g),
Z k k 1
tk Z k 1
tk
k k k

Comme j f (x )j dx =2
j f (x )j dx = 0, la fonction continue f est nulle sur
2

"t ; , t #, donc f est nulle sur #t ; , t " et f ;t ; + 0! = f ;t ; 0! = 0, (1 k p).


hf j f i 0 pour tout f . k k
tk ;1 t k ;1

; ! 1 " ; ! ; !#
k 1 k k 1 k k 1 k

Comme f est dans D : f t = f t + 0 + f t ; 0 = 0 (1 k p ; 1).


2 k
; ! ; ! k

De plus, f étant 2 -périodique, t = 0, t = 2 donne f t + 0 = f t + 0 et :


p
k

1" ; ! ; !#
0 0

f (0) = f (2 ) = f t ; 0 + f t + 0 = 0. p 0
2
Donc f est nulle sur [0, 2 ], et par 2 -périodicité f est nulle sur .

Théorème 1
La famille orthonormale en
; !
n∈

; !
Pour tout n ∈ , on définit une fonction en de D par en (x ) = einx .
Alors en est une famille orthonormale de l’espace préhilbertien D .
n∈


&e (( e ' = 1 Z
! en (x ) = einx est continue, 2 -périodique, et on a :
n1
Chaque fonction en : , x
2
i(q;p)x si p = q,
p q e dx =
2 0 0 si p ≠ q.

Théorème 2
Inégalité de Bessel

Pour toute fonction f de D et tout n de :


X ((&e (( f '((
n
2
k f k2D .
k


; ! k=;n

✎ (6)
Le sous-espace En = Vect e
supplémentaire orthogonal, ✎
k ;n k n
(6)
et puisque ek ;n
; !
étant de dimension finie, il admet dans D un
est une base orthonormale de
X &e (( f 'e . ✎
Cf. Algèbre-Géométrie, k n
chapitre 6. n
(7)
E , la projection orthogonale de f sur E est S ( f ) =
n n n k k
✎ (7) Noter que
Z
hek j f i =
2
" # ;
" #
La décomposition f = S ( f ) + f ; S ( f ) avec S ( f ) ∈ E , f ; S ( f ) ∈ E
n n n
k= n

n n

n et le
1
f (x)e ;ikx
dx . théorème de Pythagore donnent alors : kf k 2
= k Sn ( f ) k + k f 2
; Sn ( f ) k 2
, d’où :
X ((&e (( f '((
2 D D D
0 n
2
k Sn ( f ) k2D = k k f k2D avec égalité si et seulement si f ∈ En .
k=;n

365
Chapitre 7 : Séries de Fourier

Corollaire 1

✎ (8) Nous verrons plus loin


Soit f ∈ D .
((& (( '(( et ((&e; (( f '(( sont convergentes ✎
& (( ' & ('
2 2

Xh
que (8)
Les séries de termes généraux en f donc en
lim e; ( f = 0.
n
+1
en j f i2 =k f k2D . particulier : lim en f = 0, n
n ! 1 + ! 1 n +
n=;1
Corollaire 2

Z 2
inx
Z 2
;inx
Z
Soit f : [0, 2 ] ! , continue par morceaux. Alors les suites de termes généraux :
2 Z 2
✎ (9) On peut aussi noter que f (x )e dx, f (x )e dx, f (x ) cos nx dx, sin nx dx ✎ (9)
ce résultat se déduit du lemme 0 0 0 0
de Lebesgue, cf. chapitre 4. convergent vers 0.

☞ Il existe F : ! , unique, 2 -périodique et, telle que x ∈ [0, 2 [, F (x ) = f (x ).


e Z Z
La régularisée F de F appartient à D et, sur [0, 2 ], f et F ne diffèrent qu’en un nombre e
fini de points, donc n ∈ ,
2
f (x )einx dx =
2
e
F (x )einx dx .
0
Z 2
inx
0
Z
;inx
2
Il résulte donc du corollaire 1 que lim f (x )e dx = lim f (x )e dx = 0 ,
n !+1 0 n !+1 0
;inx ;
e
inx
+e e
inx
;e inx
, on obtient les deux
puis avec cos nx = et sin nx =
2 2i
autres limites.

2. Polynômes trigonométriques
; !
Définition 4
La famille en n∈ engendre un sous-espace vectoriel de D dont les éléments sont appelés
polynômes trigonométriques.

Propriété 3
Soit P une application de dans . Les propositions suivantes sont équivalentes.
(1) P est un polynôme trigonométrique.

(2) Il existe n ∈
; !
et c ; ∈ 2n+1
tels que P : x
Xce
n
ikx
.
k n k n k

(3) Il existe n ∈ , a
; !k 0 k n ,
;b ! k 1 k n tels que :
k=;n

P :x
a
+
0
Xa n
cos kx + bk sin kx .
2 k
k=1

✎ (10) Pour P = 0, (1),


(2), (3) sont évidemment
☞ ; ! Xc e = Xc e
Supposons P ≠ 0. ✎ (10) P est un polynôme trigonométrique si et seulement si il existe une
famille ck de support I fini telle que P = . ✎ (11)
vérifiées. k∈ k k k k

Xce
k∈ k∈I
(11) n
✎ C’est la définition
d’une combinaison linéaire. En posant n = maxfjk j /k ∈ I g, on obtient I ⊂ [[ ;n, n ]] et P = k k .
Le support I est défini par k=;n
I = fk∈ /ck ≠ 0g.
Donc (1) ) (2).
La réciproque (2) ) (1) est évidente.
On obtient (2) ) (3) en posant k ∈ [[ 0, n ]], ak = ck + c;k et bk = i ck
; ; c;k
!
(donc b0 = 0) ; et enfin on obtient (3) ) (2) en posant :
ak ; ibk , et ck =
ak + ibk
.
k ∈ [[ 0, n ]], ck =
2 2

366
Fonctions régularisées Polynômes trigonométriques

Théorème 3
Pour tout f ∈ D et tout ∈ "+ , il existe P polynôme trigonométrique tel que :
k f ; P kD . ✎ (12)
✎ (12) On peut énoncer cette
propriété en disant que le
sous-espace ☞ Montrons d’abord que pour tout f ∈ D et tout > 0, il existe g : ! , 2 -périodique
E = Vect(en )n∈ est dense
et continue sur telle que k f ; g kD .
dans D .
Si f est continue, il suffit de prendre g = f .
f (ai; ) Sinon, fixons a ∈ tel que f soit continue en a . Alors sur le segment [a, a + 2 ], f ad-
met un nombre fini de points de discontinuité. Soit a1 , a2 , . . . , ap ces points avec
f (ai )=
f (ai; )+f (ai+ )
2 ;
a < a 1 < a 2 < . . . < a p < a + 2 , (p 1), on obtient ainsi une subdivision de
!
+ j j,
[a, a + 2 ] : = a, a1 , a2 , . . . , ap , a + 2 .

f (ai+ ) Posons M = k f k1 , ,
= min et pour tout i ∈ [[ 1, p ]], notons la fonction
; ! ; ! ; ! = f ;a + !.
i
4Mp 2
ai ; ai ai +
affine telle que a ; i =f a ; ,
i a + i i i i

Puisque
j j , on a
"
Enfin soit g la fonction 2 -périodique définie par :
#
"
g(x ) = f (x ) sur a, a ;
#
2
a a1 ; , ap + a+2 1

"
g(x ) = (x ) sur a ; , a +
#
et
i∈[[ 1,p;1 ]], 1 1 1
ai+1 ; .
"
g(x ) = f (x ) sur a + , a ;
#
ai +
1 2

g(x ) = (x ) sur a ; , a + 2 2 2
...
" #
"
g(x ) = f (x ) sur a ; + , a ;
# p 1 p

g (x ) =
"
(x ) sur a ; , a +
g(x ) = f (x ) sur a + , a + 2
p
#. p
p p

(13)
Z XZ
✎ (13)
Une fonction 2 - Par construction g est continue sur . ✎
périodique est entièrement
définie par sa restriction à
On a alors
a+2
(f ; g) =
p ai +
(f ; g)
X 4M
p
.
tout intervalle [a,a+2 [.
Comme de plus on a ici a i=1 ai ; i=1
gj[a,a+2 ] continue sur
Le résultat précédent étant acquis, à f ∈ D , on associe g continue, 2 -périodique telle que
[a,a+2 ] et g(a)=g(a+2 ),
g est continue sur .
Remarquer comment le choix
k f ; g kD 2
et, d’après le deuxième théorème de Weierstrass, il existe P polynôme
de a (point où f est conti-
nue) facilite la construction trigonométrique tel que k g ; P k1 ce qui implique k g ; P kD , et finalement par
de g. 2 2
inégalité triangulaire, il vient k f ; P kD .

Exemple 1 Que peut-on dire des nombres réels ou complexes a1 , . . . , an , b1 , . . . , bn tels que la

fonction Q : !
X a cos kx + b sin kx soit constante ?
, x
n

k k

; ! est une famille orthonormale, elle est donc libre. ✎


Dans l’espace préhilbertien D , e
k=1

n n∈
(14)
✎ (14) De ce fait,
(en )n∈ est une base de
l’espace E des polynômes
trigonométriques.
Q (x ) =
1 X ;a
La fonction Q est un polynôme trigonométrique qui s’écrit :
n
; ibk
!e + ;a + ib !e; .
ikx ikx
k k k

1 X;
2

Si Q est constante, on a Q = e0
k=1
et donc e = 0
! ;
a ; ib e + a
n

k k k k
!
+ ibk e;k
2
k=1
d’où on tire k ∈ [[ 1, n ]], ak ; ibk = ak + ibk = 0 et = 0.
Remarque : on vient en fait de montrer que la famille constituée par les fonctions x cos kx,
k ∈ et x sin kx, k ∈ " , est libre. Comme de plus elle est génératrice de l’espace E des
polynômes trigonométriques (d’après la propriété 3), elle en constitue une seconde base.
Conclusion : a1 = . . . = an = b1 = . . . = bn = 0 et Q = 0.

367
Chapitre 7 : Séries de Fourier

B. Coefficients et séries de Fourier


Définition 5
Coefficients de Fourier
Soit f : ! , 2 -périodique, continue par morceaux.

1
Z
On appelle coefficients de Fourier exponentiels de f les nombres complexes :
2
;inx
cn ( f ) = f (x )e dx (n ∈ ).
2 0

1
Z
On appelle coefficients de Fourier trigonométriques les nombres complexes :
2
1
Z 2
an ( f ) = f (x ) cos nx dx , bn ( f ) = f (x ) sin nx dx (n ∈ ).
0 0

Remarques
e e
e & ((e'
Si f est la régularisée de f (cf. définition 2), f et f ont les mêmes coefficients de Fourier.
cn ( f ) = cn ( f ) = en f (avec les notations du A.).
L’application cn : f cn ( f ) est linéaire, c’est-à-dire que pour f et g 2 -périodiques
continues par morceaux sur et ( , ) ∈ 2 , on a cn ( f + g) = cn ( f ) + cn (g).
Définition 6
Série trigonométrique
; !
On appelle série trigonométrique associée à une famille cn n∈ de , la série de fonctions
de F ( , ) dont le terme général un est défini par u0 = c0 (fonction constante) et :
un : ! ,x cn einx + c;n e;inx (n ∈ " ).

Définition 7
Série de Fourier
✎ (15) Notation usuelle mais
dangereuse car elle ne rend
pas compte du terme général
Soit f : ! , 2 -périodique, continue par morceaux.
On appelle série de Fourier de f la série trigonométrique associée à la famille cn ( f )
; !
de la série qui est n∈
x cn ( f )einx +c;n ( f )e;inx
et non pas
des coefficients de Fourier de f .
Elle est souvent notée
X c ( f )e
n
inx
. ✎ (15)
inx
x cn ( f )e .
n∈

Remarque
Les séries de Fourier de f et de sa régularisée f sont identiques. e
On considère une fonction f : ! , 2 -périodique, continue par morceaux.
Propriété 4
Les coefficients de Fourier de f sont liés pour tout n ∈
a n ( f ) = c n ( f ) + c ;n ( f ) ,
;
par les relations :
bn ( f ) = i cn ( f ) ; c;n ( f )
!
an ( f ) ; ibn ( f ) an ( f ) + ibn ( f )
cn ( f ) = , c;n ( f ) =
2 2i
En particulier a0 ( f ) = 2c0 ( f ) et b0 ( f ) = 0.

✎ (16) x f (x)e;inx étant


Propriété 5
1
Z +2
;inx dx . ✎ (16)
Z
2 -périodique, l’intégrale
+2
Pour tout réel , cn ( f ) =
2
Z
f (x )e
Z
f (x)e;inx dx est 1 1
En particulier, an ( f ) = f (x ) cos nx dx, bn ( f ) = f (x ) sin nx dx .
indépendante du réel . ; ;

368
Coefficients et séries de Fourier

Propriété 6

Z
Si f est une fonction réelle, alors an ( f ) et bn ( f ) sont réels (n ∈ ).
2
(17) Si f est paire : an ( f ) = f (x ) cos nx dx, bn ( f ) = 0.
Z
✎ C’est un corollaire
de la propriété précédente en 0
notant que x f (x) cos x est 2
de même parité que f et que Si f est impaire : an ( f ) = 0, bn ( f ) = f (x ) sin nx dx . ✎ (17)
x f (x) sin x est de parité 0
contraire.
Propriété 7
Étant donné a réel, notons fa l’application x f (a + x ).
La fonction fa est 2 -périodique continue par morceaux sur
; !
c f =e
n a
ina
cn ( f ).
et pour tout n ∈ , on a :


; ! Z Z
Il suffit de remarquer que le changement de variable, défini par t = a + x , donne :
2 a+2
;inx ina ;int
2 c n fa = e f (a + x )dx = e e f (t )dt .
0 a

Propriété 8
Le terme général de la série de Fourier de f s’écrit aussi :
✎ (18) Quand il n’y a pas un : ! ,x cn einx + c;n e;inx = an cos nx + bn sin nx . ✎ (18)
d’ambiguı̈té sur la fonction,
a0
les coefficients de Fourier En particulier u 0 = c0 = .
sont plus simplement notés 2
cn , c;n , an , bn .

✎ (19)
Voir le corollaire 2
Propriété 9
Les quatre suites complexes cn
; ! , ;c; ! , ;a ! , ;b !n n n convergent vers 0. ✎ (19)
du théorème 2.

Propriété 10
! et de classe C 1 par morceaux, alors
1 ; 0!
a ) Si f : , 2 -périodique est continue sur
pour tout n ∈ " : c (f) =
n c f .
in n
b ) Plus généralement, si f est de classe C p;1 sur et de classe C p par morceaux (p ∈ " ),
on a pour tout n ∈ " : cn ( f ) =
1 ; !.
c fn
(p)
(in )p


; !
"0, 2 # telle que chaque restriction f = fj
a ) Pour f de classe C 1 par morceaux et continue, il existe une subdivision ak
#,
de
" 0 k q

#
de classe C sur a , a
1
"k k+1
k [ak ,ak+1 ] ,asoit continue sur le segment a
et telle que f 0 admette une limite à droite en a et une limite k
k k+1

k
à gauche en a
; :k+1
! ; ! ; ; 0! = f 0;a ; 0!.
f a +0 = f0 a +0 , f0 a
0
k k
"
k
# avec :k k+1 k+1

; ! ; ! ; ! = f 0;a ; 0!.
Dans ces conditions, on sait que f est de classe C sur a , a 1
k k k+1

f0 a = f0 a +0 , f0 a
k k k k k+1 k+1

; ! Z f 0(x )e; dx = X; Z f 0 (x )e; dx . ✎


On a alors :
2 q 1 ak+1
✎ (20) Toutes les fonctions
continues par morceaux sur 2 c f0 = n
inx
k
inx (20)

[0,2 ] et coı̈ncidant sur [0,2 ]


fa0 , . . . ,aq g avec x
Avec f de classe C sur a , a
k
" 1
#, on dispose de la formule d’intégration par parties qui
0

k k+1
k=0 ak

f 0 (x)e;inx ont la même in-

Z
tégrale que l’on note
2 Z :0 ;
donne
ak+1
inx ; !e; ; f ;a !e; + in Z f (x )e; dx inak+1 inak
ak+1
inx
f 0 (x)e;inx dx (cf. cha- f (x )e
k dx = f a k k+1 k k k
0
pitre 4, corollaire 2 de la pro-
ak
; ! ; ; ! ;
Z ; dx
ak
ak+1
priété 24). =f a e ;f a e
k+1
inak+1
+ in f (x )e k
inak inx
ak

369
Chapitre 7 : Séries de Fourier

Avec a0 = 0, aq = 2 et f (0) = f (2 ), on obtient :


X; f ;a !e;
q 1
inak+1
;f
;a !e; inak ; !
= f aq e;inaq ;f
;a !e; ina0
✎ (21)
k+1 k 0
(21)
✎ On a reconnu une k=0
somme télescopique.
= f (2 ) ; f (0) = 0

donc 2
; ! X Z f (x )e; dx = in Z f (x )e; dx c’est-à-dire :
c f 0 = in
n
q;1 ak+1
inx
2
inx

;! k=0 ak
;!
2 c f 0 = 2 inc (f ) ou encore c f 0 = inc (f ).
n n
0

n n

p;1
✎ (22)
Le cas p = 1 vient b ) Pour f de classe C sur et de classe C par morceaux, avec p 2 ✎ (22) , la p

;! ; !
fonction g = f (p;1) est continue et de classe C 1 par morceaux donc, d’après le a), on a :
; !
d’être traité en a).

cn g0 = incn (g) donc cn f (p) = incn f (p;1) .


Or, pour tout k ∈ [[ 1, p ; 1 ]], f (k ;1)
est de classe C sur 0, 2
1
(1)
et une intégration par
" #
parties donne :
; ! 1
Z 2
c f
n = (k)
f
(k)
(x )e;inx dx
Z
2
1 ) *
0
2
(k ;1) in
= f (2 ) ; f (k ;1) (0) + f
(k ;1)
(x )e;inx dx
; ! ; !
2 2 0

✎ (23)
On aurait bien soit cn f (k) = incn f (k ;1) . ✎ (23) (2)

; ! = (in) ; c (f ),
sûr pu justifier cette for-
mule avec le a) mais il est
De (2), on déduit :
intéressant de noter que c f ;
n
(p 1) p 1
n

; ! = (in) c (f ).
lorsque f est de classe C 1
une seule intégration par
puis, avec (1) :
parties sur [0,2 ] donne (p) p
c f n n
cn (f 0 ) = incn (f ).

Corollaire 1

; !
Si f est continue et de classe C 1 par morceaux sur , on a, pour tout n ∈
an f 0 = nbn ( f ), bn f 0 = ;nan ( f ) .
; ! :

Corollaire 2
Si f : ! , 2 -périodique, est continue et de classe C 1 par morceaux, le terme général vn
;!
de la série de Fourier de f 0 :
vn : x
;!
cn f 0 einx + c;n f 0 e;inx = an f 0 cos nx + bn f 0 sin nx
;! ;!
est la dérivée de un , terme général de la série de Fourier de f :
un : x cn ( f )einx + c;n ( f )e;inx = an ( f ) cos nx + bn ( f ) sin nx .

Corollaire 3
Si f est de classe C p;1 sur
+1,
et de classe C p par morceaux, on a :

cn ( f ) = o p lorsque jn j ! 1 .
n

Propriété 11
Soit A l’ensemble de convergence simple de la série de Fourier de f .
Sa fonction somme est définie par :

S:A ! ,x c0 +
X1 c e
+
n
inx
+ c;n e;inx ou S(x ) =
a0
+
X1 a
+
n cos nx + bn sin nx .
2

X1 c e
n=1 n=1
+
inx
On note aussi par convention S (x ) = n .
n=;1
L’ensemble A est stable par toute translation x x + 2k , (k ∈ ), et S est 2 -périodique.

370
Coefficients et séries de Fourier

Théorème 4
On considère une série trigonométrique de terme général :
un : ! ,x cn einx + c;n e;inx = an cos nx + bn sin nx .
Les propriétés suivantes sont équivalentes.
(1) La série de terme général un est normalement convergente sur .
(2) Les séries de termes généraux cn et c;n sont absolument convergentes.
(3) Les séries de termes généraux an et bn sont absolument convergentes.


(1) ) (2) car cn = en jun ,
& (( ' donc jcn j sup jun (x )j .
x∈

(2) ) (3) car an = cn + c;n et bn = i (cn ; c;n ),


donc jan j jcn j + jc;n j et jbn j jcn j + jc;n j .
(3) ) (1) car sup jun (x )j jan j + jbn j .
x∈

Théorème 5
Si la série trigonométrique de terme général un : x cn einx + c;n e;inx converge unifor-
mément sur , alors :

✎ (24) La série considérée


a ) sa somme f est 2 -périodique et continue sur ,
b ) la famille des coefficients de Fourier exponentiels de f est cn
; !.✎ (24)
est donc identique à la série
de Fourier de sa somme.
☞ a ) C’est une application du théorème de continuité de la somme d’une série uniformément
convergente de fonctions continues.

((X1 (( ((X1 ((! , x u (x )e;


b ) Pour tout p ∈ , la série de fonctions de terme général : vn : n
ipx

car (
( v (x )(( = (( u (x )((, d’où on déduit que la
+ +
est uniformément convergente sur
( n=N
( ( n
( n=N
n

suite de ses restes d’ordre N converge uniformément vers 0 sur , puisqu’il en est ainsi par
hypothèse pour la série de terme général un .
✎ (25) Cf. chapitre 3, théo-
Z /X1 ; ! X1 & ( '
Le théorème d’intégration terme à terme ✎ (25) s’applique :
Z
e (u = c
rème 13. + +
2 2
1
f (x )e
;ipx dx = 1 u (x )e dx = ipx
.
n p n p
2 0 2 0 n=0 n=0

1
Exemple 2 Soit f ∈ D . Montrer que la série de terme général c ( f ) est absolument convergente. Que
n n

peut-on dire des séries analogues


P 1 c; ( f ), P 1 a ( f ), et P 1 b ( f ) ?
n n
n n n n
1
Existe-t-il f ∈ D telle que an ( f ) ?
n !+1
(( 2n n ((
L’inégalité 2ab a 2 + b2 donne (( n c ( f )((
n
1
2 + jcn ( f )j2 . La conclusion résulte donc

& (( '
n
1
de la convergence des séries de termes généraux 2 et jcn ( f )j2 (utiliser cn ( f ) = en f et
n
le corollaire 1 du théorème 2).

De même, les séries


P 1 c; ( f ), P 1 a ( f ) et P 1 b ( f ) sont absolument convergentes.
n n n
n n n

L’équivalence a (f )
n
1
donne que
P 1 a ( f ) diverge. ✎ (26)
✎ (26) Voir l’étude des +1 nn n n
séries de Bertrand dans le
chapitre 2. C’est contradictoire, il n’existe donc pas de telle fonction.

371
Chapitre 7 : Séries de Fourier

Exemple 3
Soit f ∈ D,
;a ! , ;b !
Calcul des sommes de Fourier : le noyau de Dirichlet.
k k ses coefficients de Fourier.
a ) Montrer que, pour tout x réel et n ∈ " :

a0 Xan
1
Z sin(2n + 1)
u
2
2
+ k cos kx + bk sin kx = [f (x + u ) + f (x ; u )]du
2 0 u
k=1 sin
2

Z sin(2n + 1)
u
2
b ) Calculer du .
0 u
sin
2
1
Z x+
a ) À partir des expressions ak = f (t ) cos kt dt et analogues pour bk la somme

partielle de la série de Fourier de f ;


x;

Sn (x ) =
a0
+
Xa
n
cos kx + bk sin kx s’écrit :
2 k

Z "1 X 1 x+ n
2
k=1

S (x ) =
n + cos k (x ; t ) f (t )dt,
2
Z /1 X !
; x k=1
n
1
Sn (x ) = + cos ku f (x + u )du (avec t = x + u ).
; 2

Z Z Z Z
k=1

0 0
En découpant = + et en changeant u en ;u dans , on obtient :

Z /1 X !"
; ; 0 ;

Sn (x ) =
1
+ cos ku
n
#
f (x + u ) + f (x ; u ) du .
0 2
k=1

u u u
Avec 2 sin
2
cos ku = sin(2k + 1)
2
; sin(2k ; 1) 2 la somme s’écrit :
(27)
✎ L’application

u
sin(2n+1) u

2 sin u
2
1
+
X cos ku = sin(2n + 1) u2
n
pour tout u ∈]0, ], ✎ (27)
2 2 u
est appelée noyau de Diri- k=1 2 sin
chlet. 2

1
Z sin(2n + 1)
u
2
donc Sn (x ) =
2
[f (x + u ) + f (x ; u )]du .
0 u
sin
2

Z sin(2n + 1)
u
2
✎ (28) Ce résultat est connu b ) Le choix de f = 1 donne du = , ✎ (28)
sous le nom de lemme de 0 u
Dirichlet. sin
2
car, dans ce cas, tous les coefficients sont nuls excepté a0 = 2.

372
Convergence des séries de Fourier

C. Convergence des séries de Fourier


Comme dans le cas des séries entières, étant donnée une fonction f continue par morceaux sur
et 2 -périodique, on se pose les questions suivantes :
1) quel est l’ensemble de définition de la fonction somme S de la série de Fourier de f ?
2) sur quelle partie de la fonction f coı̈ncide-t-elle avec S ?
Définition 8
On dit qu’une fonction f : ! , 2 -périodique, continue par morceaux est développable
en série de Fourier si f est somme de sa série de Fourier.

1. Convergence simple
Théorème 6
Théorème de Dirichlet
Soit f : ! , 2 -périodique, de classe C 1 par morceaux.
Alors la série de Fourier de f converge sur et pour tout réel x , on a :
1 "
f (x + 0) + f (x ; 0)
# = a + X1 a
0
+
n cos x + bn sin x =
X1 c e
+
n
inx
.
2 2
n=1 n=;1
En particulier en tout point où f est continue la somme de la série de Fourier de f est f (x ).

✎ (29) La démonstration de ☞ ✎ (29) Ici an , bn , cn , c;n sont les coefficients de Fourier de f et :


ce résultat n’est pas exigible. +1 Xcn e
;inx = c +
+1
cn e
inx
X
+ c;n e;inx .
0
n=;1 n=1

a ) Soit Sn (x ) la somme partielle d’ordre n au point x :

Sn (x ) =
a0
+
Xan
cos kx + bk sin kx .
2 k
k=1
D’après le calcul des sommes de Fourier effectué dans l’exemple 3, on a :

1
Z sin(2n +1)
u
2 "f (x +u) + f (x ;u)#du , 1 Z sin(2n +1)
u
2
Sn (x ) = du = 1 .
2 0 u 0 u
sin sin
2 2
Par différence, on obtient :

Sn (x ) ;
1"f (x + 0) + f (x ; 0)
#=
2

1
Z sin(2n + 1)
u
2 "f (x + u) ; f (x + 0) ; f (x ; u) ; f (x ; 0)#du.
2 0 u
sin
2
f de classe C 1 par morceaux donne l’existence des limites :

= lim
1 "
f (x + u ) ; f (x + 0)
# et = lim
1 "
f (x ; u ) ; f (x ; 0)
#.
u !0 u u !0 u
u>0 u>0
f (x + u ) ; f (x + 0) + f (x ; u ) ; f (x ; 0)
La fonction g : [0, ] ! , g (x ) = si u ≠ 0
u
2 sin
2
et g(0) = + , est alors continue par morceaux sur [0, ].

373
Chapitre 7 : Séries de Fourier

✎ (30) Étant donnés a , b


réels (a < b) et f ∈M([a,b], ) ,
on a
Z
Le lemme de Lebesgue ✎ (30) appliqué à :
1 1
Z h u i
b Sn (x ) ; [f (x + 0) + f (x ; 0)] = g(u ) sin (2n + 1) du
2 0 2
lim f (x) cos nxdx = 0
n + ! 1
Z a
b s’écrit : lim Sn (x ) ;
1
[f (x + 0) + f (x ; 0)] = 0. C’est le résultat souhaité.
lim f (x) sin nxdx = 0. n !+1 2
n !+1 a
Pour une démonstration, voir
le chapitre 4.

2. Convergence normale
Théorème 7
Soit f : ! , 2 -périodique, continue et de classe C 1 par morceaux sur .
Alors la série de Fourier de f est normalement convergente sur et a pour somme la fonction f .

☞ Le théorème de Dirichlet permet d’affirmer que, dans ce cas, f est la somme de sa série de
✎ (31) On peut pouver ce Fourier. ✎ (31)
résultat indépendamment
du théorème de Dirichlet. Pour f continue et de classe C 1 par morceaux sur , il existe une unique fonction de D
En effet, ayant montré la vérifiant h (x ) = f 0 (x ) en tout point où f est dérivable et :
convergence normale donc
uniforme sur , en appe-
h (x ) =
1
lim
1 "
f (x + u ) ; f (x ) + f (x ; u ) ; f (x )
# sinon.
lant S la fonction somme, le 2 u !0 u
théorème 5 donne que, quel u>0
que soit n∈ , cn ( f )=cn (S)
Z
donc
2
D’après la propriété 10 on a alors : cn ( f ) =
1
c (h ), ce qui est le terme général d’une série
in n
( f (x);S(x))e;inx dx=0, absolument convergente, (voir l’exemple 2).
0
et par application du deuxiè-
La convergence normale de la série de Fourier en résulte d’après le théorème 4.
me théorème de Weierstrass
il en résulte f =S (cf. cha-
pitre 3, exemple 5).

3. Convergence quadratique. Formule de Parseval


Théorème 8

; !
Pour tout f ∈ D , la suite Sn ( f ) des sommes partielles de sa série de Fourier, converge vers f
dans D, k • kD . C’est à dire que lim k f ; Sn ( f ) kD = 0.
; !
n !+1


; ! & (( '
Soit f un élément de D . Compte tenu de ce que ek ;n k n est une base orthonormale
de En = Vect ek ;n k n et que ck ( f ) = ek f pour tout k ∈ [[ ;n, n ]] :

S (f ) =
n
X c ( f )e
n

k k
k=;n
✎ (32) Cf. Algèbre-Géométrie, est le projeté orthogonal de f sur En . ✎ (32)
chapitre 7.
(33) D’après le théorème 3, pour tout > 0, il existe P ∈ E , espace des polynômes trigonomé-
✎ Remarquer que quel
que soit n∈ , triques, tel que k f ; P kD .
=
En ⊂ En+1 et donc P étant élément de E , il existe n0 ∈ tel que P ∈ En0 et alors, pour tout n n0 , on a
E= En . encore P ∈ En . ✎ (33)
n∈ Puisque Sn ( f ) est le projeté orthogonal de f sur En , on sait que :
f
k f ; Sn ( f ) kD = min k f ; u kD .
u∈En
En conséquence, pour n n0 , on obtient k f ; Sn ( f ) kD k f ; P kD , ce qui assure
f ;P

la conclusion.

Sn (f )
0
Remarque
En P On dit que la série de Fourier de f converge vers f en moyenne quadratique ou pour la
norme de la moyenne quadratique.

374
Convergence des séries de Fourier

Théorème 9
Égalité de Parseval
Soit f : ! , 2 -périodique, continue par morceaux.
✎ (34)
On le sait depuis le Alors les séries de termes généraux jan j2 , jbn j2 , jcn j2 , jc;n j2 sont convergentes ✎ (34)

Z
corollaire 1 du théorème 2 : et :
inégalité de Bessel.
1
2
j f ( x ) j2 d x =
ja0 j2
+
X1 ja j
+
n
2
+ jbn j2
=
X1 jc j .
+
n
2
2 0 4 2
n=1 n=;1

☞ On conserve les notations du théorème précédent. Puisque f ; Sn ( f ) est orthogonal à En ,


le théorème de Pythagore donne :
k f k2D = k Sn ( f ) k2D + k f ; Sn ( f ) k2D ,
donc lim k f ; Sn ( f ) kD = 0 donne lim k Sn ( f ) k2D = k f k2D .
n !+1 !+1
X jc j , on en déduit :
n
n
En remarquant que k S ( f ) k = n
2
D k
2

X1 jc j = k f k = 1 Z j f (x )j dx .
; k= n
+ 2
2 2 2
n D
2
;1 n=
; !
La deuxième formule résulte alors de a = c + c; , b = i c ; c; , relations qui
n n
0

n n n n
donnent :
jan j2 = an an = jcn j2 + jc;n j2 + cn c;n + c;n cn
et jbn j2 = bn bn = jcn j2 + jc;n j2 ; cn c;n ; c;n cn .

Corollaire
Soit f : ! , 2 -périodique et continue sur .
Si la série de Fourier de f converge uniformément sur , f est somme de cette série.

☞ Soit g la somme de la série de Fourier de f :

g (x ) =
X1 c (f )e
+
n
inx
,
n=;1
d’après le théorème 5 on a n ∈ , cn (g) = cn ( f ), donc cn (g ; f ) = 0.
Z 2
Le théorème de Parseval donne alors jg ; f j2 = 0 donc, puisque jg ; f j2 est continue
0
positive, il vient x ∈ [0, 2 ], g(x ) = f (x ), puis par périodicité : x ∈ , g(x ) = f (x ).

4. Développement des fonctions T-périodiques


+ Tx ,
Si f : ! est T -périodique et continue par morceaux, la fonction g : x f
2
est
2 -périodique et continue par morceaux.

Z / Tx !
Les coefficients de Fourier de f sont par définition ceux de g :
2 Z T
1 ;inx dx = 1 ; 2iT nu
cn ( f ) = cn (g ) = f e f (u )e du ,
2 2 T

2
Z 0
T
2 nu
0

a n ( f ) = a n (g ) = f (u ) cos du ,
Z
T T
0
T
2 2 nu
bn ( f ) = bn (g) = f (u ) sin du .
T T
0

375
Chapitre 7 : Séries de Fourier

Dans les conditions du théorème de Dirichlet, on obtient, pour tout x réel :


1;f (x + 0) + f (x ; 0)
! = X1 c ( f )e
+
n
2i nx
T
2
n=;1

=
a0 ( f )
+
X1 a ( f ) cos 2
+
n
nx
+ bn ( f ) sin
2 nx
.
2 T T
n=1
;x
Exemple 4 Soit f ∈ D définie par f (x ) =
2
sur ]0, 2 [.
a ) Déterminer les coefficients de Fourier trigonométriques de f .
b ) Étudier la convergence de la série de Fourier de f .

a ) Montrons que f est impaire.


Si x ∈ 2 , il existe k ∈ et y∈]0, 2 [ tels que x = 2k +y donc :
;y .
f (x ) = f (y ) =
2
On a de plus, ;x = ;2(k + 1) +2 ;y avec 2 ;y∈]0, 2 [, donc :
;y .
f (;x ) = f (2 ;y) = ; 2
Ainsi f (;x ) = ;f (x ) pour x ∈ 2 .
+ ;
f (0 ) + f (0 )
En conséquence, on a f (0+ ) = ;f (0; ) donc f (0) = 2
= 0 et par périodicité
f (x ) = 0 pour x ∈ 2 .
2
Z ;x
Comme f est impaire : a n ( f ) = 0 (n ∈ ) et bn ( f ) = sin nx dx .
0 2

1
-
Une intégration par parties donne pour n ∈ " :
cos nx
. 1
Z 1
bn ( f ) = ; ( ; x) n
;n cos nx dx ; bn ( f ) =
n
.
0 0
sin nx
La série de Fourier de f a donc pour terme général un : ! , x
n
.

f (x) = 1
;
✎ (35) pour tout x∈ ,
+ ;
!
f (x )+f (x ) .
b ) La fonction f est de classe C 1 par morceaux sur et régularisée ✎ (35) donc, d’après le
théorème de Dirichlet elle est somme de sa série de Fourier.
2
En particulier on obtient :

x ∈]0, 2 [,
;x
=
X1 sin nx .
+

2 n
n=1
Pour conclure donnons la représentation graphique sur [;2 , 3 ] de f ainsi que des
premières sommes partielles de sa série de Fourier.

O
;2 ; 2 3 x

;2

376
Convergence des séries de Fourier

Exemple 5 Soit f ∈ D définie par f (x ) = x (2 ;x ) pour tout x ∈]0, 2 [.


Développer f en série de Fourier. En déduire les sommes des séries :
X1 1
+
,
X1
+
1
,
X1 1
+
,
X1
+
1
,
X1 (;1) ;
+ n 1
.
4
n=1
n n=0
(2n + 1)4 n=1
n
2
n=0
(2n + 1)2 n=1
n
2

Une fonction de D est caractérisée par sa restriction à ]0, 2[.


Ici f (0) = f (0+ ) = f (2 ; ) = f (0; ) = 0. Donc f est continue sur .
La restriction de f à [0, 2 ] est C 1 , donc f est C 1 par morceaux.
La courbe représentative de f est formée d’arcs de paraboles :

y
2

;2 ; O 2 3 4 x

Calculons les coefficients trigonométriques de f .


2
Z
f est paire, donc bn = 0 (n ∈ ) et an = f (x ) cos nx dx .

2
Z 2
" 3
x
2 0

4 2
a0 = x (2 ;x )dx = x
2
; a0 = ,
3 3

2
Z 0

2 "x (2 # 4
Z
an = x (2 ;x ) cos nx dx = ;x ) sin nx 0 ; ( ; x ) sin nx dx ,
4 "(
0
# 4
Z
n
4
n 0

" ).
an = 2 ; x ) cos nx 0
+ 2 cos nx dx an = ; 2 (n ∈
n n 0 n

Développement en série de Fourier de f


Comme f est continue sur et de classe C 1 par morceaux, le théorème de Dirichlet prouve que
f est la somme de sa série de Fourier :

x∈ , f (x ) =
a0
+
X
1
a
+
n cos nx + bn sin nx =
2 2
;4
X
1 +
cos nx
.
2 3 n
2
n=1 n=1
La convergence normale sur est évidente.

Calcul des sommes de séries

1
Z
Exploitons l’égalité de Parseval :
2
a0
2 X1 a
+ 2
n + bn2 8 4 4 4 X1 1 .
+
f 2 (x )dx = + donne = +8
2 0 4 2 15 9 n
4

X1 1 =
n=1 n=1
+ 4
d’où : .
4 90
n=1
n
Pour p > 1, nous utiliserons les égalités :
X1 1 = X1
+ +
1
+
1
=
X1 +
1
+
1 X1 1
+

n
p
(2k ; 1)p (2k )p (2n + 1)p 2p n
p
n=1 k=1 n=0 n=1

377
Chapitre 7 : Séries de Fourier

X1
+
1
/ 1
! X1 1
+
pour obtenir p = 1; p p .
(2n + 1) 2 n

X1 1 =
n=0 n=1
+ 4
Ainsi, avec , on obtient :
4 90
n
X1
n=1
+ 4
1
= .
n=0
(2n + 1)4 96

La somme de la série de Fourier de f au point x = 0 donne :


X1 1 =
+ 2
et donc
X1
+
1
=
2
.
2
n 6 (2n + 1)2 8

X (;1) ;
n=1 n=0
+1 n 1 2
De même, x = donne = .
2 12
n=1
n

Exemple 6 Déduire de l’exemple précédent les sommes de séries :


X1 1
+
,
X1
+
1
,
X1
+
(;1)n
.
6
n=1
n n=0
(2n + 1)6 n=0
(2n + 1)3

La convergence normale sur de la série de Fourier de f permet, par intégration terme à terme,
de définir une fonction g de D par :
Z / x
2 2
! X1 sin nx .
+
g : ! , x f (t ) ; dt = ;4 3
0 3 n
n=1
g est somme d’une série trigonométrique normalement convergente sur qui fournit directement
les coefficients de Fourier trigonométriques de g :
4
an (g) = 0 , bn (g) = ; 3 , (cf. théorème 5).

; !
n
1 3
Le calcul donne l’expression de g sur [0, 2 ] : g (x ) = ; x ;3 x2 + 2 2 x .

+, ) *
3

Le choix de x = donne g =;
3
= ;4
X1 sin
+ n
2
= ;4
X1
+
(;1)n
2 2 8 n
3
(2n + 1)3
X1
n=1 n=0
+
(;1)n 3
d’où la somme = .
(2n + 1)3 32
n=0

1
Z 2
2 1 X1 b (g).
+
2
L’égalité de Parseval appliquée à g s’écrit : g (x )dx = n
2 2
Z Z
0 1
2 6 1
1 1 3 16
Donc, avec
2
(x ;3 x +2
2 2 2
x ) dx = (2u 3 ; 3u 2 + u )2 du , on
0 9 9 0

X1 1 = 2 Z
obtient :
+ 6 1 6
2 1
6
(4u 6 ; 12u 5 + 13u 4 ; 6u 3 + u 2 )du = .
n 9 0 9 210

X1 1 = X1
n=1
+ 6 + 6
1
d’où : et = .
6
n=1
n 945
n=0
(2n + 1)6 960

378
Méthodes

Mét h o d es
L’essentiel
I. DéveloppementMéthodes
en série de Fourier

✔ Si l’on veut prouver qu’une série trigonométrique est identique à la série de


Fourier de sa somme,
on peut penser à contrôler qu’elle est uniformément convergente pour con-
clure avec le théorème 5.

✔ Si l’on veut développer une fonction f en série de Fourier,


on peut observer qu’un développement en série entière
Pa x n
n
de rayon
de convergence > 1 donne, lorsqu’on remplace z par ei , une série
trigonométrique normalement convergente.
Il faudra ensuite prouver, grâce à la remarque précédente, que cette
série est bien la série de Fourier de f .
! Voir Mise en œuvre, exercice 1.

II. Application aux équations différentielles


✔ Si l’on veut trouver des solutions périodiques d’une équation différentielle (E ),
on peut penser à rechercher les solutions développables en séries de Fourier.
! Voir Mise en œuvre, exercice 2.

379
Chapitre 7 : Séries de Fourier
Chapitre 7 : Séries de Fourier

Mise en œuvre

I. Développement en série de Fourier


Ex. 1
1
Trouver le développement en série de Fourier de f : ! ,x
cos x + ch a
(a > 0).

Indications
1 1
+ e
a
e
;a ,
Écrire = ; et utiliser des développements en série entière pour
eix + e;a
ix
cos x + ch a sh a e + ea
obtenir f comme somme d’une série trigonométrique.
Il reste à prouver que c’est bien la série de Fourier de f .

Solution Commentaires
ix
1 2e
Pour tout x ∈ , = .
cos x + ch a
;
1 + 2e ch a + e2ix
!;e !
ix

1 + 2eix ch a + e2ix = eix + ea


+ + e;a ,
,
ix
Sachant que En décomposant en éléments simples la
1 1 e
a
e
;a fraction rationnelle :
on obtient : = ix a ; ;a . 2X

X
cos x + ch a sh a e + e ix .
e +e 1+2X ch a+X 2
a +1
e 1
Pour tout x réel, on a : ix a = = (;1)n enix . e;na . Somme d’une série géométrique dont le mo-
e +e 1 + eix • e;a

De même
e
;a
=
e
;a • e;ix
=
X1 (;1) ; e;
+
n=0

n 1 nix . e;na .
dule de la raison est :
jeix a j=e
; ;a
<1.

e
ix
+ e;a 1 + e;a • e;ix
n=1
On en déduit " X1 +
; ! 2
1 1 ; ;
= 1+ (;1) e e +e n na nix nix
cos x + ch a sh a

1
=
1
+
X1 2(;1) e; cos nx .
n=1
+ n na

cos x + ch a sh a sh a
n=1
Il reste à prouver que l’on a bien obtenu la série de Fourier de f .

Z
Puisque f est paire, pour tout p ∈ , bp (f ) = 0 et :
2
a p (f ) = f (t ) cos px dx

2
0
Z / X1 ; +
!
= 1+2 (;1) e n na
cos nx cos px dx.
sh a 0 n=1

Comme la série de terme général un : x (;1)n e;na cos nx cos px est k un k1 = e;na .
normalement convergente sur , l’intégration précédente s’effectue terme
à terme et on obtient :
a p (f ) =
2
Z 4 X1 (;1) e; Z
+
n na
cos px dx + cos nx cos px dx
sh a 0 sh a 0
n=1
2
donc a p (f ) = (;1)p e;pa pour tout p ∈ .
sh a

380
Méthodes

Ainsi, on a bien obtenu le développement de f en série de Fourier.


R
Remarquer que cette méthode donne les
intégrales 0 coscos nx
x+ch a dx=
(;1)n e;na
sh a
en conséquence du développement.

Méthodes
II. Application aux équations différentielles
Ex. 2
Montrer que y00 + y eit = 0 (E ) admet des solutions de période 2 . Préciser l’ensemble de ces solutions.

Indications
Toute solution 2 -périodique de (E ) est développable en série de Fourier.

Solution Commentaires
On sait que l’ensemble des solutions de (E ) sur est un sous-espace Conférer à ce propos le chapitre 8 dans
vectoriel de dimension 2 de C 1 ( , ). En conséquence, si f est une lequel on verra entre autre que puisque
solution 2 -périodique de (E ), elle est de classe C 1 donc développable t eit est continue sur , toute solution
en série de Fourier ainsi que toutes ses dérivées, et de plus tous ces maximale de (E) est définie sur .
développements sont normalement convergents. D’autre part la relation f 00 (t) = ;f (t)eit
Dans cette situation, le développement de f 00 se déduit de celui de f par montre que si une solution f de (E) est de

t∈ , f (t ) =
X c (f )e
dérivation terme à terme, c’est-à-dire que l’on a :

n
int 00
, f (t ) =
X ;n c (f )e 2
n
int
.
classe C n alors elle est de classe C n+2 , et on
établit ainsi par récurrence la classe C 1 .

n∈ n∈

Alors f solution de (E ) s’écrit :


t∈
X ;c ; n 2 cn (f )
!e int
= 0.
, n ;1 (f )
n∈
Ce dernier développement est encore normalement convergent donc ses C’est encore le théorème 5.
coefficients sont les coefficients de Fourier de sa somme. Celle-ci étant la
fonction nulle, on obtient : n ∈ , cn ;1 (f ) ; n 2 cn (f ) = 0.
c0 (f )
On en déduit pour tout n 0 , cn (f ) = , et pour tout n < 0, On a ainsi trouvé par conditions nécessaires
(n !)2

cn (f ) = 0, donc f (t ) =
X1 e
+ int
où on a posé = c0 (f ).
les éventuelles solutions 2 -périodiques
de (E).
(n !)2
X1 e
n=0
+ int
Réciproquement, posons f0 : x .
n=0
(n !)2
Il s’agit là d’une série de fonctions de classe C 1 sur , de terme général :
int
e
un : t .
(n !)2
On a alors
k un k1 =
1
(n !) 2, k un0 k1 =
1
n !(n ; 1)!
et k un00 k1 = ;(n ;11)!! 2
,

donc ces trois séries convergent normalement sur , ce qui assure que f0
X1 ;
+ int
est de classe C 2 avec t ∈ , f000 (t ) =
n=1
;(n ; 1)!!
e
2
donc :

f000 (t ) = ;f0 (t )eit .


Ainsi f0 est effectivement solution 2 -périodique de (E ) et par linéarité, il La périodicité est évidente.
en est de même pour toute fonction f0 .
L’ensemble des solutions 2 -périodiques de (E ) est la droite vectorielle
dirigée par f0 .

381
Chapitre 7 : Séries de Fourier

Exercices
Niveau 1
Ex. 1
Z 2
cos t
Jn = e cos(nt + sin t )dt.
On donne a réel non nul et f : ! , 2 -périodique 0
définie par x ∈ [0, 2 [, f (x ) = eax . Ex. 3
1 ) Étudier le développement de f en série de Fourier. !
2) Calculer la somme
X1 +
a
.
Soit f : , continue et 2 -périodique.
Montrer que si tous les coefficients de Fourier de f sont
2 2
a +n nuls alors f est la fonction nulle.
X1 =
n=1
+ 2
3 ) En déduire . Ex. 4
6
Soit f ∈ C 1 ( , ), 2 -périodique, telle que :
Z
n=1

Ex. 2 2
f (t )dt = 0.
1 ) Développer en série de Fourier f et g :
Z 0
Z
Z
f (x ) = ecos x cos(sin x ), g(x ) = ecos x sin(sin x ). 2 2
Montrer que 2 02
2 f (t )dt f (t )dt . Dans quel
2 ) En déduire In = e
cos t
cos(nt ; sin t )dt et
cas y a-t-il égalité ?
0 0
0

Niveau 2
Ex. 8
Avec solution détaillée
Donner le développement en série de Fourier de la fonc-
Ex. 5 1
tion f : ,
Trouver les fonctions f ∈C 1 ( , ), 2 -périodiques pour
5 + 4 cos
Z cos n
lesquelles il existe ∈ "+ et M ∈ +" tels que :
(( (( et en déduire la valeur de In =
5 + 4 cos
d .

, (f (x )(
0
(n)
n∈ , x∈ M n.
Ex. 9
Ex. 6 On donne l’équation différentielle :
Soit f une application de dans , 2 -périodique et (E ) : y00 + y = jsin x j.
continue par morceaux sur . Trouver la solution qui vérifie y(0) = 0 et y0 (0) = 1.

On suppose qu’il existe ∈]0, 1] et ∈ "+ tels que : (On pourra utiliser le développement en série de Fourier
de x jsin x j.)
2
jf (x ) ; f (y)j j x ; yj .
)1*
(x, y) ∈ ,
Ex. 10
Montrer que cn (f ) = O jn j lorsque x tend vers Soit f : ! continue, 2 -périodique.
+1 ou ;1. 1 ) Montrer que l’équation (E ) : y0 ;y = f a une
unique solution bornée . La fonction est-elle
Ex. 7
périodique ?
1 ) Développer en série de Fourier la fonction 2 -pé-
2 ) La fonction est-elle développable en série de
riodique f , dont la restriction à [; , ] est définie
Fourier ? Déterminer les coefficients de Fourier de
par f (x ) = x 4 .

2 ) En déduire
X1. en fonction de ceux de f .

;n c ( ) !
3 ) Montrer que si f est lipschitzienne, la famille
8 2
n 1
n n n∈
est bornée.

382
Exercices

Ex. 11
( , ) est l’ensemble des fonctions f : ! con-
Avec éléments de solution
tinues par morceaux sur .
Ex. 13
Soit D l’ensemble des fonctions f ∈ ( , ), 2 - pério-
1 "
f (x +0)+ f (x ; 0) .
# X1 sin nx .
+ 3

Soit f ∈ D et
X c (f )e
diques telles que x ∈ , f (x ) =

n
inx
2
la série de Fourier de f .
Pour x réel, on pose S(x ) =
n=1
n!

n∈
1 ) Montrer que S est de classe C 1 sur .

Z
1 ) Montrer que x ∈ ,
x X1 c (f ) Z
+ x
int
2 ) Expliciter S.
f = n e dt . 3 ) Développer S en série de Fourier.
0 n=;1 0
+1X sin nx = ;x
Ex. 14

+ ,
2 ) Établir x ∈]0, ] : ,
n 2 Soit a ∈ , ja j 1. Développer en série de Fourier la

X1 1 ; cos nx =
n=1
a sin x
+
x x
2 fonction : f : ! , x Arctan 1 ; a cos x .
2
; .
n 2 4
X Ex. 15
n=1

3) En déduire
1
1
=
+

2
2

6
.
1 ) Calculer f (x ) =
X1 sin nx .
+

n=1
n n
n=0
Ex. 12 2 ) Soit g : ! , impaire, 2 -périodique, telle que

1
Z ;
Soit f ∈ C 0 ( , ), 2 -périodique.
2 ! 2
g(x ) = xf (1) sur [0, 1] et g(x ) = f (x ) sur [1, ].
1 ) Calculer f (x + h ) ; f (x ; h ) dx en
2 En utilisant g, montrer que :
X1 sin n = X1 sin n .
0
fonction des coefficients de Fourier cn (f ) de f . + 2 +

$ jf (t + y) ; f (t)j /t ∈ , jyj x %.
2 ) Pour tout x ∈ + on pose :
n
2 n
W (x ) = sup
X 1
/ ! n=1

X1 sin n .
+ 2
n=1

Montrer que : j c (f )j W .n
2 2 Calculer 4
2 2k n=1
n
2k ;1 <jn j 2k

1 Ex. 16
3 ) On suppose qu’il existe > 0 et >
2
tels que
x 0 , W (x ) x . Montrer que f est somme Trouver les fonctions f ∈ C 1 ( , ), 2 -périodiques
de sa série de Fourier. telles que x ∈ , f (2x ) = 2 sin x f 0 (x ).

Niveau 3
Ex. 18
Avec solution détaillée
Développer en série de Fourier la fonction 2 -périodique
Ex. 17
définie sur ] ; , ] par f (x ) = cos x avec ∈ .
Z
1 ) Soit a > 0 et n ∈ . On pose :
En déduire :
X
+1
sin(2n + 1)x ;ax
In = e dx. 1 +
sin x 1 2x
0 1) x ∈ , cotan x = + (1)
x x ;n
2 2 2

/ !
Calculer lim In . n=1
n !+1

2 ) En déduire la valeur de
X1
+
1
. 2 ) x ∈] ; , [, sin x = x
Y1+
x
1;
2
(2)
2 2 2 2
n=1
a + 4n n=1
n

383
Chapitre 7 : Séries de Fourier

Ex. 20
Avec éléments de solution X e;j
Soit f : ! , x x+2n j .
Ex. 19
n∈
1 ) Vérifier t ∈ [; , ],
1 ) Étudier l’ensemble de définition, la continuité et la
2
t =
2
+4
X1 (;1)
+
n cos nt
(1)
périodicité de f .
3 2
n=1
n
2 ) Montrer que f est développable en série de Fourier.
et

t ∈] ; , [, t = 2
X1 (;1)
+
n+1 sin nt
(2)
3 ) Calculer les coefficients de Fourier de f sous forme
n réduite et écrire ce développement.
n=1

2 ) Soit a > 0, montrer qu’il existe f ∈ C 2 ([; , ], ), Ex. 21

X1 (;1)
+
n cos nt Soit f : ! , x
X1 e;
+ (x ;k)2
2t (t > 0).
f (t ) = .
2 2
n=1
n +a k=;1

Former une équation différentielle vérifiée par f . 1 ) Montrer que f est de classe C 1 sur .
En déduire une expression de f .
3 ) Existence et calcul de :
2 ) Montrer que f est 1-périodique et développable en
X1 (;1)
+
n+1 n sin nt
t ∈ [; , ].
série de Fourier.
2 2
n=1
n +a
Calculer les coefficients de Fourier de f .

384
Exercices

Indications

Ex. 5
; ! en fonction de c (f ).
Exprimer c f p
(n)
p
Ex. 14
Éliminer les cas particuliers a = 1 et a = ;1. Pour
;1 < a < 1, développer f 0 (x ) en séries entières des
Ex. 6
variables aeix et ae;ix .
Utiliser la propriété 7 pour exprimer cn (f ) en fonction
de f (x ) ; f (x + h ). Ex. 15
1 ) Rechercher f impaire, 2 -périodique, de classe C 1
Ex. 7
par morceaux sur , telle que :
Déduire du calcul des an (f ) une fonction h telle que
(;1)n+1 n∈ ", b ( f ) = 1 .
n
a n (h ) = 4 puis appliquer la formule de Parseval. n
n
Ex. 16
Ex. 8
Toute solution éventuelle est développable en série de
1
Développer f ( ) en séries entières des variables ei et Fourier. Prouver que les développements de f (2x ) et
2
1 ;i 2 sin x f 0 (x ) s’identifient terme à terme.
e .
2
Ex. 17
Ex. 9
Remarquer que :
sin(2n + 1)x
=
Xe n
2ikx
.
Trouver une solution particulière g développable en série sin x
k=;n
de Fourier et telle que g00 s’obtienne par dérivation terme
à terme de la série de Fourier de g. = "2p , 2(p + 1) #,
En découpant l’intervalle d’intégration [0, +1[ en :

Ex. 10
p∈
1 ) Il y a une seule possibilité de solution bornée. On vé-
faire apparaı̂tre une série de Fourier.
rifie d’abord que cette solution est 2 -périodique.
Ex. 18
Z
3 ) Exprimer cn (f ) en fonction de :
" 2 #
;int f (t + u ) ; f (t ) dt 2 ) Pour x ∈] ; , [ la série
X 2t
s’intègre
e 2
; n2 2
0
; !
pour en déduire que n c (f ) n est bornée. terme à terme sur [0, x ].
n 1
t

Ex. 11 Ex. 19
/t 2 2
!
1 ) Considérer d’abord le cas où x ∈ [0, 2 ] et appli- 2 ) Considérer f (t ) ; ; 12 pour montrer que
quer le théorème de convergence quadratique. 4

Ex. 12 f est de classe C 2 sur .


1 ) Utiliser Parseval.
X Ex. 20
3 ) Majorer
2k ;1 <jn j 2k
jcn (f )j avec Cauchy-Schwarz.
"2k #, k ∈
2 ) Considérer les restrictions aux intervalles :
, 2(k + 1) .
Montrer que la série de Fourier de f converge nor-
malement sur .
Ex. 21
Z +1
;u 2 +2inxu du au moyen d’une
Ex. 13 Calculer (x ) = e
;1
Penser à linéariser sin3 nx . équation différentielle.

385
Chapitre 7 : Séries de Fourier

Solutions des exercices


Niveau 1
Ex. 1
1 ) La fonction f est clairement continue par morceaux sur et de classe C 1 sur tout intervalle ]2k , 2(k + 1) [.
0 0
Comme de plus il existe lim f (x ) = a et lim f (x ) = ae2 a , f est de classe C 1 par morceaux sur .
x !0 x !2
x>0 x<2
Ainsi, d’après le théorème de Dirichlet, la série de Fourier de f converge simplement sur et sa fonction somme
est la régularisée de f .

Z
Remarquons que la condition a ≠ 0 donne que pour tout n ∈ , a ; in ≠ 0. Les coefficients de Fourier s’écrivent
) *
; !
2
1 ax ;inx a + in
donc : cn ( f ) =
2
e dx = 2
e ;1 . 2
2 a
0 2 a +n
On en déduit :
e
2 a
" 1 2a cos nx
;1 1 X +
2n sin nx
2
x∈ n , f (x ) =
2 a
+ 2 2
; 2 2
,
n=1
" a +n
X1+
a +n
2
1 + e2 a
e
2 a
;1 1 1
x ∈2 , = + 2a .
2 2 a 2
a +n
2

X1
n=1
+ 2 a
1 e +1 1
2 ) Pour x = 0, la formule précédente donne = • ; .
n=1
a +n
2 2 2a e 2 a
;1 2a 2
1
3 ) La série de fonctions de terme général un : x est normalement donc uniformément convergente
x 2 + n2
1
sur (car k un k1 = 2 ), sa fonction somme est donc continue sur et on a :
n
X1 1 = lim ; ! ; ; 1!
; ; 1! .
+
a e +1 ; e
2 a 2 a

n2 a !0 2a e 2 2 a

X1 1 =
n=1

Le développement limité e2 a
= 1+2 a +2 2 2 a +
4 a ; ! 3 3
+ o a donne alors 3
+ 2
.
3 n
2 6
n=1

Ex. 2
ix
1 ) Formons h (x ) = f (x ) + ig(x ) = ecos x+i sin x = ee .

Sachant que pour tout z ∈ , ez =


X1 z
+ n
, il vient x∈ , h (x ) =
X1 e
+ inx
, d’où :
n! n!

X1 cos nx , X1 sin nx .
n=0 n=0
+ +
f (x ) = g (x ) =
n! n!

Pu
n=0 n=0
cos nx sin nx 1

et
Pv
Posons un : x
n!
et vn : x
n!
, on obtient k un k1 = k vn k1 =
n!
donc les deux séries
convergent normalement sur , et dans ces conditions, elles sont identiques aux séries de Fourier de
n
n

leurs sommes (d’après le théorème 5).


On a donc ainsi obtenu les développements de f et g en séries de Fourier.

386
Exercices

2 ) Écrivons maintenant les coefficients de Fourier de f et g.


Puisque f est paire et g impaire, on a pour tout n ∈ , bn ( f ) = 0 et an (g) = 0.
D’autre part :
Z 2
cos t
Z 2
cos t
; cos(nt + sin t) + cos(nt ; sin t)!dt,
2 an ( f ) = 2 e cos(sin t ) cos nt dt = e

; !
0 0
1
donc an ( f ) = In + Jn .
2
De même :
Z 2 Z 2 ; !dt,
2 bn ( f ) = 2 ecos t sin(sin t ) sin nt dt = ecos t cos(nt ; sin t ) ; cos(nt + sin t )
; !
0 0
1
donc bn ( f ) =
2
In ;J . n

D’après le 1), il en résulte pour tout n ∈ " ,


2
In + Jn = 2 an ( f ) = ,
n!
2
In ; Jn = 2 bn ( f ) =
n!
,

2
donc : , Jn = 0. In =
n!
D’autre part, I0 + J0 = 4 et I0 ; J0 = 0 donne I0 = J0 = 2 .
Ex. 3
1
Z 2
ja j0 2 X1 ja j
+
n
2
+ jbn j2
Le théorème de Parseval donne
2
j f ( t ) j2 d t = 4
+
2
= 0.
0 n=1

La fonction jf j étant continue positive, cette égalité donne que f est nulle sur [0, 2 ] donc aussi sur
2
d’après la
2 -périodicité.

Ex. 4
Puisque f est de classe C 1 , on a pour tout n ∈ , an ( f 0 ) = nbn ( f ), bn ( f 0 ) = ;nan ( f ) (voir le corollaire 1 de la
propriété 9).
f et f 0 étant continues, l’égalité de Parseval donne :
Z
1 2 2
+1
2
Xh2 1 i ; Z 2 !
f (t )dt = an ( f ) + bn ( f ) car a0 ( f ) = f (t )dt = 0 ,

Z
0 0

X h a ( f 0 ) + b ( f 0 )i ,
n=1
2 2 0 +1
1 0
2 a0 ( f ) 2 2
f (t )dt = + n n
2
Z X1 n ha ( f ) + b ( f )i , ;car a ( f 0) = 1 Z
0 n=1

1 2
f
0
2
(t )dt =
+
2 2
n
2
n 0
2
0
f (t )dt =
1 ;
f (2 ) ; f (0) = 0 .
! !
0
Z n=1
2 Z 2
2
0
2
0

Il est alors clair que f (t )dt f (t )dt .


0 0
Cas d’égalité
Z 2 Z 2
0
La relation f 2 (t )dt = f 2 (t )dt s’écrit :
0
X1 (n
+
0
h i
2
; 1) 2
an ( f ) + bn ( f ) = 0
2
donc n 2, an ( f ) = bn ( f ) = 0.
n=2

387
Chapitre 7 : Séries de Fourier

f étant de classe C 1 , elle est égale à la somme de sa série de Fourier et on a alors :

x ∈ , f (x ) =
a0 ( f )
+
+1 X"
an ( f ) cos nx + bn ( f ) sin nx ,
#
2
n=1

soit
Z 2
2
Z
f (x ) = a1 ( f ) cos x + b1 ( f ) sin x.
2 0
2
Ainsi, l’égalité f = f nécessite f de la forme x cos x + sin x .
0 0
Z 2
2 ; 2 2 ! Z 2 0
2 ; 2 2 !.
La réciproque est évidente : on a alors f = + et f = +
0 0
2
Finalement, l’égalité est obtenue si et seulement si f est de la forme cos + sin, ( , ) ∈ .

Niveau 2
Ex. 5
Procédons par analyse-synthèse.
Analyse : si f est solution du problème, le théorème de Dirichlet donne pour tout x réel :
X1
+
ipx 1
Z 2
;ipt dt .
f (x ) = cp ( f )e avec cp ( f ) = f (t )e
2 0
p=;+1

Z
1
f étant de classe C , on a pour tout n ∈ et tout p ∈ , cp ( f (n)
) = (ip)n cp ( f ) (voir la propriété 10), c’est-à-
2
1
dire (ip)n cp ( f ) = f
(n)
(t )e;ipt dt .
2 0
) * n
Compte tenu de la condition imposée aux f (n) , il en résulte jpjn jcp ( f )j M n , donc jcp ( f )j M .
jp j
) * n
Pour jpj > , on a lim = 0 donc l’inégalité précédente donne jcp ( f )j = 0 et le développement de Fourier
n !+1 jpj
se réduit à f (x ) =
p0
X c ( f )e p
ipx
où on a posé p0 = E ( ).
p=;p0
On a ainsi prouvé que f est un polynôme trigonométrique.

Synthèse : tout polynôme trigonométrique f s’écrit x ∈ , f (x ) =


Xn0
pe
ipx
.
p=;n0

X (ip) (( (( Xj
( (
n0 n0
On a alors pour tout n ∈ , f (n) (x ) = n
p e
ipx
d’où f (n) (x ) n0n p j ce qui montre que f est
p=;n0 p=;n0

solution du problème avec = n0 et M =


n0 Xj p j.
p=;n0
La condition annoncée est donc caractéristique des polynômes trigonométriques.

Ex. 6
Z 2
;inx f (x + h )dx = einh
Z 2
;inx f (x )dx (voir la propiété 7), il en résulte :
Pour tout h réel on a e e
0
) * 1
Z 0
2 ;
;inx f (x ) ; f (x + h dx . !
1 ; einh cn ( f ) = e

Compte tenu de jf (x ) ; f (x + h )j
2
M jh j , on en déduit 1 ; einh
0
(( (( jc ( f )j
n M jh j ,

et donc, pour einh ≠ 1, jcn ( f )j (( jhj (( . , on obtient ainsi jcn ( f )j


M
M
(sin (nh
2
Pour h =
n jn j d’où la conclusion.

388
Exercices

Ex. 7
1 ) Puisque l’application f j[; , ] est continue et que lim f (x ) = lim f (x ) = 4
, la fonction f est continue
x! x !;
x< x>;
sur . De même f j]; , [ étant de classe C 1 avec lim f 0 (x ) = 4 3
et lim f 0 (x ) = ;4 3
, f est de classe C 1
x! x !;
x< x>;
par morceaux sur .
D’autre part, il est clair que f est paire donc n ∈ , bn ( f ) = 0.
Ainsi, le théorème de Dirichlet donne :
a0 ( f ) X1 a ( f ) cos nx
+
2
Z 2
Z 4
x ∈ , f (x ) = + n où an ( f ) = f (x ) cos nx dx = x cos nx dx (n ∈ ).
2 0 0
n=1
Pour n ∈ " , quatre intégrations par parties donnent successivement :
8
Z
an ( f ) = ;x 3 sin nx dx (1)
Z
n
0
8 2
(;1)n 24
an ( f ) = ; 2
x cos nx dx (2)
Z
2 2
n n 0
8 2
(;1)n 48
an ( f ) = 2 + 3 x sin x dx (3)
n n 0
8 2
(;1)n 48(;1) n
an ( f ) = 2 ; 4 (4)
Z
n n
4
2 4 2
D’autre part, on a directement a0 ( f ) = x dx = donc :
5
X1 8(;1) ) *
0
4 + n
6
x∈ , f (x ) =
5
+ 2
2
; 2
cos nx .
n=1
n n
Comme pouvait le laisser prévoir le théorème 7, on vérifie aisément que ce développemnt est normalement
convergent sur .
2 ) Introduisons la fonction g 2 -périodique dont la restriction à [; , ] est définie par g(x ) = x 2 . Cette fonction
est paire et continue sur
24
Z
et en comparant (2) et (4), on obtient :
48(;1)n 4(;1)n
2 x 2 cos nx dx = 4
donc an (g) = 2
.
n n n
; !
0
(;1) (;1) n n+1
Alors la relation (4) s’écrit n ∈ " , an ( f ) = 2 2 an (g) ; 48 4 , soit aussi an f ; 2
2
g = 48 4
n n
par linéarité de l’application h an (h ) sur l’espace des fonctions 2 -périodiques continues par morceaux.

La fonction h =
1
f
; ;2 2
!
g est paire continue sur et sa restriction à [; , ] est définie par :
48

x
4
;2 2
x
2
.
h (x ) =
48

2
Z x
4
;2 2
x
2
7 4
7 4
Il reste à calculer a0 (h ) = dx = ; =; ,
0 48 23 . 32 . 5 360
puis on applique l’égalité de Parseval à h :

1
Z 2 1
Z x
8
;4 2 6
x +4
4
x
4
107 8
107 8
h = dx = =
2 ; 0 28 . 32 28 . 34 . 5 . 7 725 760

=
2
a 0 (h )
+
1 X1 a (h) =
+
2 72 8
+
1 X1 1 .
+
n
4 2
n=1
28 . 34 . 52 2
n=1
n
8

389
Chapitre 7 : Séries de Fourier

Donc
X1 1 =
+ 8
(5 . 107 ; 73 ) =
192 8
=
26 . 3 8
.
8
n 27 . 34 . 52 . 7 27 . 34 . 52 . 7 27 . 34 . 52 . 7
X1=
n=1
+1 8 8
Ainsi = .
8
n=1
n 2 . 33 . 52 . 7 9450

Ex. 8
La fonction f est 2 -périodique et de classe C 1 sur , dans ces conditions on sait que f est somme de sa série de
Fourier, et que cette série converge normalement sur .
i
1 e
Pour tout ∈ , on a f( ) = = , donc avec x = ei :
5 + 2e i
+ 2e;i 2e 2i
+ 5e i + 2
x x
f( ) = = .
2x 2 + 5x + 2 (x + 2)(2x + 1)
La fraction précédente se décompose en éléments simples sous la forme :
2 1
x 3 3
=
(x + 2)(2x + 1) x + 2
; 2x + 1
1 1 ;i
e
d’où f( ) = 3 ; 6 .
1 i 1 ;i
1+ e 1+ e
2 2

Avec, pour tout z ∈ tel que jz j < 1,


1
=
+1 X
(;1)n z n , on obtient :
1+z

X1 (;1) e X (;1) e;
n=0
+ n ;i +1 n
1 e
f( ) =
in
; ni
3 2n 6 2n

X (;1) e
n=0
X (;1)
n=0
+1 n in +1 n+1 ;(n+1)i
1 1 e
= +
3 2n 3 2n+1
n=0
X1 (;1)
n=0
+ n
1 1
= + cos n (1)
3 3 2n ;1
n=1
(( cos n ((
car (( ; ((
1
La série précédente converge normalement donc uniformément sur n 1 n ;1 , on en déduit que c’est
2 2
la série de Fourier de f (cf. théorème 5).
Conséquence
Les coefficients de Fourier de f sont, puisque f est paire :
2
Z cos n 2
an ( f ) = d = In ,
0 5 + 4 cos
2
donc a0 ( f ) = donne I0 =
3 3
(;1) n
(;1)n
et pour n 1 an ( f ) = donne In = .
3 ! 2n ;1 3 ! 2n

Ex. 9
La fonction f : ! , x jsin x j est continue sur , donc d’après le théorème de Cauchy – Lipschitz (cas
linéaire), l’ensemble des solutions de (E ) sur est un -espace affine de dimension 2 dont la direction est l’espace
vectoriel des solutions de (H ) : y00 + y = 0.
Si g est une solution particulière de (E ), la solution générale est définie par :
x cos x + sin x + g(x ).

390
Exercices

La fonction f est 2 -périodique, continue sur et de classe C 1 par morceaux. Elle est donc égale à la somme de sa
série de Fourier (théorème de Dirichlet).
Calcul des coefficients de Fourier de f .
" , b ( f ) = 0 et 2
Z
f étant paire, on a : n∈ n n∈ , an ( f ) = f (x ) cos nx dx ,

1
Z " #
0

d’où : an ( f ) = sin(n + 1)x ; sin(n ; 1)x dx .


Z 1
0

Pour n = 1, a ( f ) = sin 2x dx = 0.
- i.
1

1
0
1 h i 1 h
Pour n ≠ 1, an ( f ) = cos(n ; 1)x ; n+1 cos(n + 1)x ,
n ;1 0 0
d’où n = 2p + 1 : a2p+1 ( f ) = 0
1
) ;2 2
* 4
.
n = 2p : a2p ( f ) = + =
2p ; 1 2p + 1 (1 ; 4p2 )

Conséquence : x∈ , jsin x j =
2
+
4 X cos 2nx .
+1

n=1
1 ; 4n 2
Recherche d’une solution particulière de (E )
Soit g une fonction 2 -périodique paire, développable en série de Fourier :

x∈ , g (x ) =
0
+
X1
+
n cos nx
2
n=1
deux fois dérivable et telle que g00 s’obtienne par dérivation terme à terme de la série de Fourier de g :

x∈ , g00 (x ) =
X1 ;n
+
2
n cos n (x ).

X1 (1 ; n )
n=1
+
, g00 (x ) + g(x ) =
0 2
On a alors x∈ + n cos nx .
2
n=1
Dans ces conditions, pour que g soit solution de (E ), il suffit que :
4 1
n∈ , 2n+1 =0 et 2n = .
(1 ; 4n 2 )2
Considérons donc la fonction g définie par :

x∈ , g (x ) =
2
+
4 X1
+
cos 2nx
.
n=1
(1 ; 4n 2 )2

cos 2nx 2n sin 2nx ; 4n 2 cos 2nx


Avec un (x ) = 2 2, on a un0 (x ) = ; et un00 (x ) =
(1 ; 4n ) (1 ; 4n ) 2 2
(1 ; 4n 2 )2
1 2n 4n 2
k un k1 = , k un0 k1 = et k un00 k1 = ,
(1 ; 4n ) 2 2
(1 ; 4n ) 2 2
(1 ; 4n 2 )2

1 1 1
donc : k un k1 , k un0 k1 et k un00 k1 .

Ainsi les séries


P Pun , un0 et
P 16n 4
un00 convergent normalement donc uniformément sur
8n 3 4n 2
et, compte tenu du fait
que, pour tout n , un est de classe C 1 sur , on en déduit que g est de classe C 2 avec :

x∈
0
, g (x ) =
X1 u0 (x ) = X1 ; 2n sin 2nx ,
+ +
n
(1 ; 4n 2 )2
X u00(x ) = X ; 4n
n=1 n=1
+1 +1 2
00 cos 2nx
g (x ) = n ,
n=1 n=1
(1 ; 4n 2 )2

et d’après le calcul préliminaire, g est solution de (E ) sur .

391
Chapitre 7 : Séries de Fourier

Solution vérifiant y(0) = 0 , y0 (0) = 1


Avec y= cos x + sin x + g(x ) :
y(0) = 0 donne + g(0) = 0,
y0 (0) = 0 donne + g0 (0) = 0.

On a donc =;
2
;
4
+1X 1
.
n=1
(1 ; 4n 2 )2
Or la formule de Parseval avec le développement de f : x jsin x j donne :

8 X1
+
16 1
Z 2

2 + = sin2 x dx
(1 ; 4n 2 )2
Z
2
n=1 0
2
1
= (1 ; cos 2x )dx = 1
2 0

d’où
2
+
4 X1 +
1
= et =; .
(1 ; 4n 2 )2 4 4
n=1
D’autre part, il est clair que g0 (0) = 0.
Finalement, la solution cherchée est définie par :

x∈ , y (x ) = ; 4 cos x +
2
+
4 X1
+
cos 2nx
.
n=1
(1 ; 4n 2 )2

Ex. 10
; ! ; !
1 ) f étant continue sur , pour tout x0 , y0 ∈
+ Z
!
,
, il existe une unique solution de (E ) sur
x
vérifiant y x0 = y0

et la solution générale de (E ) s’écrit : y = ex + e;t f (t )dt . (Voir MPSI - Analyse, chapitre 2.)
0

(( ((
Puisqu’elle est continue, périodique, la fonction f est bornée sur
t ∈ , e;t f (t ) M e;t ce qui prouve que la fonction continue t
: posons M = k f k1 . On a alors
e;t f (t ) est intégrable sur [0, +1[.
Z +1
;t f (t )dt , si
Posons I = e + I ≠ 0, quand x tend vers +1 on a y ( + I )ex et y est non bornée. Donc y
0 Z +1
;t f (t )dt .
bornée exige + I = 0 et il y a une seule solution bornée possible, il s’agit de :x ;e x
e
x
Vérifions alors que cette fonction
Z
est 2 -périodique ; on forme :
+1
;(t ;2 ) f (t )dt =
Z +1
;u f (u + 2 )du ,
(x + 2 ) = ;ex e ;ex e
x+2 x
donc, puisque f est 2 -périodique, il vient (x + 2 ) = (x ).
Ainsi étant continue et 2 -périodique, elle est bornée sur .
2)
La relation 0; = f donne cn
; 0 ! ; c ( ) = c ( f ), et puisque c ; 0 ! = in c ( ), il vient :v
est de classe C 1 sur , elle est donc somme de sa série de Fourier.
n n n n

1 ; 1 ; in
cn ( ) = c (f) = cn ( f ).
in ; 1 n n +1
2

3 ) Par hypothèse, il existe k ∈ + tel que (x, y) ∈ 2


, j f (x ) ; f (y )j k jx ; yj.
Z Z
Pour exploiter ce fait, on exprime cn ( f ) en faisant apparaı̂tre une différence du type f (t + u ) ; f (t ).
2 u+2
Pour tout u ∈ , on a 2 cn ( f ) = e;int f (t )dt = e;int f (t )dt
0 u

392
Exercices

;inu
Z 2
;int
donc 2 cn ( f ) = e e f (t + u )dt

;e !c ( f ) = Z " #
0
2
inu
;1 ;int f (t + u ) ; f (t ) dt
puis 2 n e
((e (
; 1( jc ( f )j
0

(k ju j .
(
inu
et en majorant :
( ; 1 ((
n

" , on a ( e
inu
En conséquence, pour tout u ∈ ( u ( jc ( f )j n k,

donc en faisant tendre u vers 0, il vient : jn cn ( f )j k.


jn j + 1
D’après le 2), on a n ∈ " , jcn ( )j jcn ( f )j, d’où finalement :
n2
jn j + 1
n 2 jcn ( )j k 2k .
jn j
Ex. 11
1) Envisageons d’abord le cas où x ∈ [0, 2 ].
On sait (voir théorème 8) que dans l’espace D muni de la norme de la moyenne quadratique la suite (Sn ) des
sommes partielles de la série de Fourier de f , converge vers f :

S (x ) =
n
X c ( f )e n
ikx
, lim k f ; Sn kD = 0.
k
n !+1
k=;n

((Z
Pour tout x ∈ [0, 2 ], on a les majorations successives :
Z (( Z Z
(( x
f (t )dt ;
x
Sn (t )dt (( x
jf (t ) ; Sn (t )j dt
2
jf (t ) ; Sn (t )j dt
/ Z !
0 0 0 0

Z 2 2
1
2
jf (t ) ; Sn (t )j dt 2 jf (t ) ; Sn (t )j 2
dt (Inégalité de Cauchy-Schwarz).
0
((Z Z (( p 0
Z Z
Donc (( x
f ;
x
(( 2 kf ; S k et il résulte du rappel que
Sn n D lim
x
Sn =
x
f.

Z X c ( f ) Z e dt, ce résultat se lit encore :


0 0 n !+1 0 0
x n x
ikt
Puisque Sn = k

X1 Z Z
0 ; k= n 0
+ x x
int
cn ( f ) e dt = f.
n=;1 0 0

+x,
Soit maintenant x réel quelconque.

Alors avec p = E , x = 2p +x 0 , où x 0 ∈ [0, 2 [ . f étant 2 -périodique, on a :


2
Z x XZ p ;1 2(k+1) Z x Z 2 Z x0 Z x0
f = + f =p f + f = 2p c0 ( f ) + f.

Z X1 c ( f ) Z
0 k=0 2k 2p 0 0 0
x0 + x0
L’étude du premier cas donne f = n eint dt donc :

Z X1 c ( f ) Z
0 n=;1 0

x + x0
int
f = 2p c0 ( f ) + n e dt .
0 n=;1 0

393
Chapitre 7 : Séries de Fourier

Z x0
int
Z x
int
En constatant que e dt = e dt pour n ≠ 0
0
Z x0 Z 0
x
et que 2p + dt = dt = x ,
Z x X c (f)Z
0
+1
0
x
int
on conclut à f = n e dt .
0 n=;1 0

Z
Remarque : ce résultat reste vrai avec f 2 -périodique et continue par morceaux car la régularisée f est élément
Z e
de D et on a n ∈ , cn ( f ) = cn (f ) et x ∈ , e x
f =
x
ef .
0 0
;x ,
2 ) La fonction f : ! , 2 -périodique telle que : f (0) = 0 et x ∈]0, 2 [, f (x ) =
2
est élément de D
et est somme de sa série de Fourier, d’après le théorème de Dirichlet :

x∈ , f (x ) =
X1 sin nx .
+

n
n=1
En appliquant le résultat du 1), on obtient donc :
Z x 1Z
X + x
sin nt X1 1 ; cos nx
+
x∈ , f (t )dt = dt = 2
0 0 n n
X1 1 ; cos nx =
n=1 n=1
+ 2
x
donc, pour x ∈ [0, 2 ], 2 2
x ; 4
.
n=1
n
3 ) La formule précédente au point x = donne :
X
+1
2
=
2
c’est-à-dire
X1
+
1
=
2
.
(2k + 1)2 4 (2n + 1)2 8

X1 1 = X1 X1 1 , on en déduit X 1 =
k=0 n=0
+ + + +1 2
1 1
Avec + .
2 2 4 2 2 6
n=1
n n=0
(2n + 1) n=1
n n=1
n

Ex. 12
f (x + h ) ; f (x ; h ),
1 ) Soit g : x
1 2 Z
g est continue, 2 -périodique donc le théorème de Parseval s’applique :
+1 X
2
2
g (x ) dx = j c n ( g ) j2 .
0 n=;1

Z
Calculons les coefficients de Fourier de g :
2 ;h
;inx dx
Z 2 +h
2 cn (g ) = f (x + h )e ; f (x ; h )e;inx dx = 4i sin(nh ) cn ( f )
;h
1
Z " 2 # X1 jc ( f )j sin nh.
h

2
+
f (x + h ) ; f (x ; h ) dx = 4
2 2
d’où : n
2 0 n=;1
2 ) W (x ) existe en tant que borne supérieure d’une fonction continue sur le compact [0, 2 ] ! [;x, x ].
+ ,
Posons h = , on a alors x ∈ , jf (x + h ) ; f (x ; h )j W .
2k+1 2k
jn j 1
D’autre part, pour 2k ;1 jn j 2k , on a = jn j h donc sin2 (nh ) sin2 = .
4 2 k+1 2 4 2

394
Exercices

/ !
D’après le 1), il vient alors :
1
Z " 2 # X1 jc ( f )j sin (nh) +
2
f (x + h ) ; f (x ; h ) dx = 4
2 2 2
W n
2k 2

4
X jc ( f )j sin (nh) 2 X;1 jc ( f )j
0

n
2 2
n=

n
2

3) On montre que
P jc ( f )j converge.
n
j j 2k ;1 < n 2k 2k ;1 <jn j 2k

D’après l’inégalité de Cauchy-Schwarz :


2 X
X X 3 1

j c ( f )j 4 jc ( f ) j 5
2
2
u = k 1 n n
j j
;
2k+1 < n
!
j j 2kj j
le nombre de termes de chaque somme est 2 2 ; 2 ; = 2 , donc avec le 2) :
2k ;1 < n 2k 2k ;1 < n 2k

/ ! ;) ; * +
k k 1 k

X k;1 1 k
,
uk = jcn ( f )j 22 2W A2 2
A= p
2k 2
); *
2k ;1 <jn j 2k

1
Avec > , la série
P ; k 1
2
2
2
P
On en déduit que les séries c ( f ) et
P c; ( f ) sont absolument convergentes, ce qui prouve la convergence
est convergente, donc la série de terme général u est convergente.
n n
k

normale donc uniforme sur de la série de Fourier de f . Dans ces conditions on sait (voir corollaire du théorème
de Parseval) que f est la somme de sa série de Fourier.

Ex. 13
sin3 nx 3 sin nx sin 3nx 3 1 ) *
1 ) Avec un : x n!
, on a un (x ) =
4n !
; 4n !
donc un (x ) = Im a (x ) ; bn (x ) où on a
4 n 4
inx 3inx
e e
posé an (x ) = et bn (x ) = .
n! n!
Pour tout p ∈ , on établit que les séries an(p) et bn(p) sont normalement convergentes sur . Il en est donc de
même pour un(p) et la fonction S est de classe C 1 sur .
3 )
ix
* 1) * e3ix
2 ) S (x ) =
4
Im ee ;1 ; 4
e ;1 (1)

3
S (x ) = e cos x
; ! 1 sin ; sin 3x !
sin sin x ; e cos 3x
(2)
4 4
3 X sin nx 1 X sin 3nx
1 + 1 +
3) D’après (1), S(x ) =
4
; .
n! 4 n!
n=1 n=1
Puisque ce développement est normalement donc uniformément convergent sur , il s’agit du développement
de f en série de Fourier.

Ex. 14
Si a = 1, f est définie sur 2 , 2 -périodique, et impaire. En posant pour tout k ∈ f (2k ) = 0, on obtient
une fonction de classe C 1 par morceaux sur et régularisée, elle est donc égale à la somme de sa série de Fourier.

Sur ]0, 2 [, on a f (x ) =
;x
donc x ∈ , f (x ) =
X1 sin nx .
+

2
; ! = 0,
n
n=1
Si a = ;1, f est définie sur +2 , 2 -périodique, et impaire. En posant pour tout k ∈ f (2k +1)
on obtient encore une fonction de classe C 1 par morceaux sur et régularisée, elle est donc égale à la somme de sa
série de Fourier.

Sur ] ; , [ on a f (x ) =
x
donc x ∈ , f (x ) =
X1 (;1) ;
+
n 1 sin nx
.
2 n
n=1

395
Chapitre 7 : Séries de Fourier

Si ja j < 1, f est 2 -périodique, impaire et de classe C 1 sur , elle est donc égale à la somme de sa série de Fourier.
1
Sachant que f est de classe C 1 sur , on a pour tout n ∈ " , bn ( f ) = an ( f 0 ).
n
a cos x ; a2
Le calcul donne f 0 (x ) = , puis en posant u = eix ,
1 ; 2a cos x + a 2

;2 ;auau ;+ 2ua+ ua +ua; a! = ; 12 + 2(1 ;1 au) + 2(u a; a) .


f 0 (x ) =
2
2
2
2

1 1X 1Xa X1 a cos nx .
1 1 + + n+1 +
On en déduit, f 0 (x ) = ; + a u + = n n n
2 2 2 u
n+1
n=0 n=0 n=1
La convergence normale sur de la série de fonctions de terme général vn : x a n cos nx cos px justifie l’intégration
terme à terme et il vient :
1
Z X12 +
1 X1 a Z
+ 2
a
p
ap ( f 0 ) =
n n
a cos nx cos px dx = cos nx cos px dx = a p donc bp ( f ) = .
p
0 n=1 n=1 0

Comme pour tout n ∈ , an ( f ) = 0, on a finalement :

si ja j < 1, x∈ , Arctan
a sin x
=
X1 a
+ n
sin nx .
1 ; a sin x n
n=1

Ex. 15
1 ) Comme ce développement a déjà été rencontré à plusieurs reprises, une solution acceptable (un jour d’oral par
exemple) consiste à dire, considérons la fonction f : ! impaire et 2 -périodique telle que :
;x
x ∈]0, 2 [, f (x ) = ;
2
d’après le théorème de Dirichlet celle-ci est développable en série de Fourier et on obtient :

x∈ , f (x ) =
X1 sin nx .
+

n
n=1
Supposons maintenant ne pas connaı̂tre ce résultat a priori. Il est visible que la somme cherchée, si elle existe (ce
qui n’est pas acquis tant que l’on n’a pas étudié la convergence de la série), est une fonction impaire. Recherchons
alors f impaire, 2 -périodique, de classe C 1 par morceaux sur , dont la restriction à ]0, [ est de classe C 1 et
prolongeable sur [0, ] par une application de classe C 1 également, et enfin telle que :

n∈ ", b ( f ) = 1 . (1)
n
n
Avec les contraintes imposées à f , on peut intégrer par parties, et la condition (1) devient :
" , (;1)n+1 f ( ; ) + f (0+ ) +
Z 0
n∈ f (x ) cos nx dx = .
Z 0 2

Puisque cos nx dx = 0, (n 1), une solution évidente est obtenue pour f 0 constante et n ∈ ",
0
;x
(;1) n+1
f ( ; ) + f (0+ ) = donc f ( ; ) = 0 et f (0+ ) = . On en déduit f (x ) = sur ]0, [ puis, compte
2 2 2
;x
tenu de l’imparité et de la 2 -périodicité, f (x ) = sur ]0, 2 [, f (0) = f (2 ) = 0.
2
Il reste alors à appliquer le théorème de Dirichlet à cette fonction f pour constater que la série proposée est bien
convergente sur et que sa somme est f .
sin n
2 ) La fonction g est continue, affine par morceaux. le calcul donne n ∈ " , bn (g) = 2
.
n

Puis avec le théorème de Dirichlet, g(1) =


X1 sin n . On obtient donc la formule annoncée avec g(1) = f (1).
+ 2

n2
X b (g ) X1 sin n = (
n=1
+1 +
2 ( ; 1)2 2
; 1)2
3 ) La formule de Parseval appliquée à g donne n = donc .
6 4 6
n=1 n=1
n

396
Exercices

Ex. 16
Si f est solution du problème, elle est développable en série de Fourier ainsi que sa dérivée f 0 et ces développements
sont normalement convergents sur .

En posant f (x ) =
a0
+
X1 a
+
0
n cos nx + bn sin nx , on a f (x ) =
X1 nb
+
n cos nx ; nan sin nx ,
2

X1 nb h sin(n + 1)x ; sin(n ; 1)x i + na h cos(n + 1)x ; cos(n ; 1)x i


n=1 n=1
+
donc 2 sin x f 0 (x ) = n n

1h
X i h i
n=1
+
= ;a 1 + (n ; 1)a n ;1 ; (n + 1)an+1 cos nx + (n ; 1)bn ;1 ; (n + 1)bn+1 sin nx.
n=1
Si deux séries trigonométriques uniformément convergentes sur ont même somme, elles sont identiques car la série
différence est uniformément convergente et a pour somme la fonction nulle donc, d’après le théorème 5, c’est la série
de Fourier de la fonction nulle.
a
En conséquence, de x∈ , f (2x ) = 2 sin x f 0 (x ), on déduit a1 = ; 20 et pour tout n ∈ " ,
(2n ; 1)a2n ;1 ; (2n + 1)a2n+1 = an
(2n ; 2)a2n ;2 ; 2na2n = 0
(2n ; 1)b2n ;1 ; (2n + 1)b2n+1 = bn
(2n ; 2)b2n ;2 ; 2nb2n = 0
puis, par récurrence, pour tout n 1, a2n = 0, a2n+1 = 0, b2n = 0, b2n+1 = 0.
a0
Ainsi en posant = et = b1 , il reste f (x ) = (1 ; cos x ) + sin x .
2
Réciproquement, on vérifie que les fonctions x 1 ; cos x , et x sin x sont solutions du problème et donc que,
par linéarité, il en est de même pour toute fonction x (1 ; cos x ) + sin x .
L’ensemble des solutions est donc le plan vectoriel engendré par les fonctions 1 ; cos et sin.

Niveau 3
Ex. 17
1 ) Pour tout x ∈ , on a
sin(2n + 1)x
=
ei(2n+1)x ; e;i(2n+1)x
=
Xen
2ikx
.
sin x e
ix
; e;ix k=;n

sin(2n + 1)x
La fonction fn : x est donc prolongeable par continuité sur , -périodique et telle que :
sin x

On en déduit
(( x ∈ , fn ( x ) e ;ax
((
x ∈ , jf n ( x ) j 2 n + 1 .
(2n + 1)e;ax et donc que x fn (x )e;ax est intégrable sur [0, +1[

Z 1X
ce qui assure l’existence de In .
+ n
2ikx ;ax dx = 1
+1Z X
n
iku ;
au
De plus, In = e e e e 2 du .
0 2 0
k=;n k=;n

; au

[0, +1[ en
=
Á ce stade, introduisons l’application g, 2 -périodique, définie sur [0, 2 [ par
[2p , 2(p + 1) ] pour faire apparaı̂tre la série de Fourier de g.
g (u ) = e 2 et découpons

p∈

X1 / X Z !
On obtient ainsi :
+ n 2(p+1)
1 iku ; au
In = e 2 du .
2 2p
n=0 k=;n

397
Chapitre 7 : Séries de Fourier

Z
Le changement de variable u = 2p
2(p+1)
iku ; au
+v donne :
Z 2
ikv; av
e 2 du = e;pa e 2 dv =2 e
;pa
c;k (g),
2p 0
donc :

In = Sn
X1 e;
+
pa
=
Sn
avec Sn =
X c (g ).
n

1 ; e;a
k
p=0 k=;n

g étant C 1 par morceaux, le théorème de Dirichlet s’applique :

lim Sn =
+
g(0 ) + g(0 )
;
=
1
1 + e ;a donc
;
lim In = coth
a
.
!
n !+1

1
+1 n Z
2
iku ; au
2
X
n !+1 2 2

2 ) L’expression In = 2 e 2 du donne :

- .
0 k=;n

In =
1
n
1
e
X
iku ; au
2
+1
=
n
1
.
X
2 a a ; 2ik
k=;n ik ; 0 k=;n
2

D’où en regroupant les termes conjugués In =


1
+
X n
2a
.
a 2
a + 4k
2

X1
k=1

Puisque 2
2a
2
a
, la série
P 2
2a
2 converge et on a
1
lim In = +
+
2a
.
a + 4k +1 2k 2 a + 4k n !+1 a 2 2
k=1
a + 4k
En comparant au résultat trouvé initialement, on en déduit :
1
+
X1
+
2a
= coth
a
donc
X1
+
1
= coth
a
;
1
.
a 2
a + 4k 2 2 2 2
a + 4k 2 4a 2 2a 2
k=1 k=1
Remarque
1
En observant que la série de fonctions de terme général vk : a 2 2 converge normalement sur , on
a +k

X1 1 = lim / !
déduit de ce calcul que :
+
a 2
2
coth ; 2
k a !0 a 2 a
X1 1 =
k=1
+ 2
et, avec un développement limité, on retrouve .
2 6
k=1
k

Ex. 18
Z 2 sin
f étant paire, nous avons : n ∈ , bn ( f ) = 0 et an ( f ) = 2 cos x cos nx dx = (;1)n .
0
2
;n 2
f est de classe C 1 par morceaux, donc le théorème de Dirichlet s’applique et, puisque f est continue sur :

x ∈ , f (x ) =
sin
+
+1
(;1)n
2 sin X
cos nx . (1.0)
( 2 ; n2)
X1
n=1
+
1 2
1 ) Pour x = , le développement (1.0) donne cotan = + , d’où :
( 2
; n2)
X1
n=1
+
1 2x
x∈ , cotan x = + (1)
x x 2
; n2 2
n=1
(pour x = , ∉ équivaut à x∉ ).

398
Exercices

2 ) Pour tout x ∈] ; , [ f0g, la formule (2) se lit :


sin x Y
1
/ +
x2
!
= 1; .
x n
2 2
n=1
sin x
Introduisons la fonction définie par (0) = 1 et (x ) = pour x ∈] ; , [ f0g.
x

Y
1
/
est continue sur ] ; , [ et, avec (0) = 1, on voit que la formule (2) équivaut à :
+
x2
!
x ∈] ; , [, (x ) = 1; 2 2
. (2’)
n=1
n
On remarque que :

x ∈] ; , [ f0g, dx
d ; n (x )! = cotan x ; 1
x
1
considérons donc la fonction définie par (0) = 0 et (x ) = cotan x ; x
pour x ∈] ; , [ f0g. Un
développement limité montre que est continue en 0. Ainsi est continue sur ] ; , [ et d’après le 1), on a :

x ∈] ; , [, (x ) =
X
+1
2x

n=1
x
2
; n2 2

(car la somme de la série s’annule aussi en 0)


2x
apparaı̂t donc comme somme, sur ] ; , [, de la série de fonctions de terme général un : x .
x
2
; n2 2

D’autre part, on voit facilement que cette série converge normalement donc uniformément sur ] ; , [, car

x ∈] ; , [, n 2 , j u n (x )j ;n 2
2
;1
! 2
.

En conséquence, on a :
Z x X1 Z+ x
x ∈] ; , [, (t )dt = un (t )dt
0

X /n
n=1
+1
0
2 2
;x 2
!
c’est-à-dire x ∈] ; , [, n (x ) = n 2 2
.
n=1
n

X n /1 ; ! / !
Il en résulte :

x ∈] ; , [, n (x ) = lim
n
x
2
= lim n
Y n
1;
x
2

n !+1 2 2 n !+1 2 2
k=1
k k=1
k

Y /1 ; ! / !
puis, par continuité de la fonction exp :

x ∈] ; , [, (x ) = lim
n
x
2
c’est-à-dire (x ) =
Y
1
1;
+
x
2

n !+1 2 2 2 2
k=1
k n=1
n
ce qui achève la preuve.

Ex. 19
1 ) La fonction g : ! , 2 -périodique, telle que t ∈ [; , ], g(t ) = t 2 est continue sur , paire et de classe
C 1
par morceaux.
De même, g1 : ! , 2 -périodique, telle que t ∈] ; , [, g(t ) = t, g( ) = g(; ) = 0 est de classe C 1
par morceaux sur .
Par application du théorème de Dirichlet, avec g on obtient (1) et, avec g1 on obtient (2).
cos nt
2 ) La série de terme général un : t (;1)n 2 2 est normalement convergente sur . On déduit l’existence
n +a
et la continuité de f .

399
Chapitre 7 : Séries de Fourier

Pour tout t ∈ [; , ], formons :

h (t ) = f (t ) ;
t
2
+
2
=
X1 (;1)
+
n+1
;
2
a cos nt
! (d’après (1))
4 12 n n
2 2
+ a2
n=1
et soit :

vn : t (;1)n ;n
a 2 cos nt
!.
P P v0 , P v00 sont normalement convergentes sur
2 2
n + a2
On vérifie que vn , n n donc h et par conséquent f sont de
classe C 2 sur [; , ].

On obtient f 00 (t ) ;
1
=
X1 (;1)
+
na
2
cos nt
= a 2 f (t ) donc f est solution de y00 ; a 2 y =
1
,
2 n +a
2 2 2
n=1
1 1
On en déduit f (t ) = ; 2 + ch at + sh at , et f étant paire, il vient = 0 donc f (t ) = ; + ch at .
2a 2a 2

De f 0 (t ) = a sh at =
X(;1)
+1
n
2
a sin nt
+
t
, on déduit f 0 ( ) = a sh a = , d’où :
n (n + a )
2 2 2 2
n=1
ch at 1
=
2a sh a
et enfin f (t ) =
2a sh a
; .
2a 2
3 ) Le calcul précédent a donné, pour tout t ∈ [; , ] :

f 0 (t ) =
sh at t
= +
X1 (;1) a; sin nt !
+
n
2

2 sh a 2 n n +a
2 2
n=1
d’où, d’après (2) :
sh at X1 (;1)
+
sin nt
" a 2 X1 2 +
n sin nt
f 0 (t ) = 1; (;1)n+1
n+1 .
= =
2 sh a n n +a
2 2 2
n +a
2
n=1 n=1

Ex. 20
1) Posons un (x ) = e;jx+2n j . Les deux séries
X u (x ) et X u (x ) sont convergentes en tant que séries
n n
n 0 n 0
géométriques de raison e;2 . L’ensemble de définition de f est donc .
Pour tout a > 0 on a :
x ∈ [;a, a ], jx + 2n j 2 jn j ; jx j 2 jn j ;a .
Il en résulte que les deux séries précédentes convergent normalement sur tout segment [;a, a ] et donc que f
est continue sur .
En translatant l’indice de sommation, on montre que :

2 ) Pour tout k ∈ , posons Ik = 2k , 2(k + 1)


" x∈
#., f (x + 2 ) = f (x ).

Les restrictions vn = un jIk sont de classe C 1 avec :


vn0 (x ) =
Comme en 1), on montre que les séries 0
vn (x ) et
0
X
e;jx+2n j , où = 1 si n ;k , = ;1 si n ;k ; 1.
;
X
vn (x ) sont normalement convergentes sur Ik , il
n ;k n ;k ;1
en résulte que la restriction fjIk est de classe C 1 .
Finalement f est continue et de classe C 1 par morceaux sur , elle est donc développable en série de Fourier
d’après le théorème de Dirichlet.
3 ) Les séries de terme général x e;jx+2k j;inx , (k ∈ + ) et (k ∈ ; ) sont normalement convergentes sur ,
on a donc :
1
Z X ;j 2
x+2k j;inx dx = 1
XZ 2
;jx+2k j;inx dx .
cn ( f ) = e e
2 0 2 0
k∈ k∈

400
Exercices

Pour k
Z
0, on obtient x ∈ [0, 2 ], x + 2k
2
;jx+2k j;inx
Z 2
0 donc :
;x(1+in);2k e
;2k ) *.
e dx = e dx = 1 ; e;2
0 0 1 + in
;1, on obtient :
De même pour k
Z 2
;jx+2k j;inx e
2k ) *
e dx =
1 ; in
e
2
;1 .
0
On en déduit :
1
/ 1 X1 )e;
+ * 1 X1 )e;
+ *!
;2(k+1) 2(k ;1) ;2k
cn ( f ) =
2 1 + in
2k
;e +
1 ; in
;e
k=0
1
+ 1 1
, k=1
1
d’où : cn ( f ) = + = .
2 1 + in 1 ; in (n 2 + 1)
En conclusion :

x∈ , f (x ) =
X e
inx
=
1
+
2 X1 cos nx .
+

n∈
(n 2 + 1) n=1
n +1
2

Ex. 21
; (x ;
2
k)
1 ) Considérons la série de fonctions de terme général uk : ! ,x e 2t .
Pour tout x réel fixé les séries de termes généraux uk (x ) et u;k (x ) sont convergentes d’après la règle de
Riemann.

La fonction f : ! ,x u 0 (x ) +
X1 ;u (x ) + u (x )! est donc définie sur
+
. On écrira plus simplement :
k; k

X1 e;
k=1
+ (x ;k)2
f (x ) = 2t .
k=;1

On montre que f est de classe C 1 sur en établissant la convergence normale donc uniforme des séries de
fonctions de termes généraux uk0 et u;
0 sur [;a, a ] pour tout a > 0.
k
2 ) De la relation
Z
uk (x + 1) = uk ;1 (x ), on déduit
1
f (x + 1) = f (x ) : f est 1-périodique.

Pour n ∈ , on pose cn = f (x )e;2i nx dx .


0

Z / X1 ;
La convergence normale donc uniforme sur [0, 1] permet d’écrire :
1 + (x ;k)2 ;2i nx
! X1 Z
+ 1
; (x ;
2
k) ;2i nx
cn = e 2t dx = e 2t dx
0 k=;1 k=;1 0

X1 Z Z
d’où :
+ k 2 +1 2
; y +2i ny ; y +2i ny
cn = e 2t dy = e 2t dy
k=;1 k ;1 ;1
ou encore :
p Z +1 p
;u 2 +2i nu 2t du .
cn = 2t e
Z +1
;1
;u 2 +2inxu du . On a ainsi :
Introduisons la fonction : ! ,x e
Z +1
;1

e;u +2inxu .
2
(x ) = (x, u )du avec : 2
! , (x, u )
;1
Cette fonction est clairement de classe C 1 sur 2
.
(x, u )j = e;u et u e;u est intégrable sur
2 2
Pour tout (x, u ) ∈ 2
, on a j .

401
Chapitre 7 : Séries de Fourier

(x, u ) = 2inue;u
2
2 +2inxu

(( ((
Pour tout (x, u ) ∈ , on a donc :
x

(( x
(x, u )(( = 2n ju j e; u2
et u ju j e ;u
2
est intégrable sur .

D’après le théorème de Leibniz, il en résulte que la fonction


0 : x
Z +1
est de classe C 1 sur
;u +2inxu
2
avec :

2in ue du .
;1
Une intégration par parties donne : 0 (x ) = ;2n 2 x
+1
;u 2
Z
(x ), d’où on en déduit :
p
(0)e;n
2 2
x
(x ) = avec (0) = e du = .
;1
p p
Comme cn = 2t ( 2t ), on obtient les coefficients de Fourier de f :
p
2 t e;2n
2 2
t
cn = (n ∈ ).

f étant de classe C 1 sur , le théorème de Dirichlet s’applique :

X1 e;
+ (x ;k)2
2t =
X1 c e
+
n
2i nx
=
X1 p2
+
te
;2n 2 2 t+2i nx .
k=;1 n=;1 n=;1

402
CHAPITRE

8 Équations
différentielles

A. Équations linéaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 404


1. Étude théorique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 404
2. Équations linéaires à coefficients constants – Étude théorique . . . . . . . . . . 407
3. Systèmes différentiels à coefficients constants – Étude pratique . . . . . . . . . . 407
4. Équations linéaires scalaires d’ordre 2 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 411

B. Équations non linéaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 414


1. Le théorème de Cauchy-Lipschitz . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 414
2. Systèmes différentiels autonomes d’ordre 2 . . . . . . . . . . . . . . . . . 417

Méthodes : L’essentiel ; mise en œuvre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 419

Énoncés des exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 432

Solutions des exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 434

403
Chapitre 8 : Équations différentielles

A. Équations linéaires
E désigne un -espace vectoriel normé de dimension finie n 1.

1. Étude théorique
1.1 – Définitions
Définition 1
Aux applications continues a : I ! (E ), et b : I ! E on associe l’équation différentielle,
✎ (1) L’image du vecteur x dite linéaire du premier ordre, (L ) : x 0 = a (t ) • x + b(t ). ✎ (1)
de E par l’endomorphisme
a(t) est, ici, notée a(t) • x .
On appelle équation homogène associée à (L ) l’équation différentielle :
(H ) : x 0 = a (t ) • x .
Une solution de (L ) est une application dérivable f : I ! E telle que :
t ∈ I, f 0 (t ) = a (t ) • f (t ) + b(t ).

Remarques
1 ) Le théorème suivant assure l’existence de solutions de (L ) et de (H ) sur l’intervalle I .
On note alors S(L ) et S(H ) l’ensemble des solutions sur I de (L ) et (H ) respectivement.
2 ) On constate que toute solution de (L ) ou de (H ) est de classe C 1 sur I .

1.2 – Théorèmes
Théorème 1
✎ (2) Ce théorème est ad- Théorème de Cauchy-Lipschitz-linéaire ✎ (2)
mis et s’applique aussi à ; ! ; !
Pour tout t0 , x0 ∈I !E , l’équation (L ) admet une unique solution f sur I vérifiant f t0 = x0 .
l’équation H .
Les solutions de (L) sur I ;
On dit qu’il y a unicité au problème de Cauchy en t0 , x0 .
!
sont maximales, c’est-à-
dire qu’il n’existe pas de
solutions les prolongeant
strictement. Théorème 2
Structure de l’ensemble des solutions
a ) L’ensemble S(H ) des solutions de (H ) est un sous-espace vectoriel de C 1 (I, E ) isomorphe
à E , donc de dimension n .
b ) L’ensemble S(L ) des solutions de (L ) est un sous-espace affine de C 1 (I, E ), de direc-
tion S(H ).

☞ a ) Il est clair que S(H ) est un sous-espace de C 1 (I, E ). Pour t0 ∈ I fixé, le théorème 1
indique que l’application linéaire t0 : x x (t0 ) est un isomorphisme de S(H ) sur E .
b ) L’existence de solutions de (L ) sur I donne S(L ) ≠ , si f et g sont deux d’entre elles,
on vérifie que f ; g ∈ S(H ).

Soit
;
Définition 2
!
= h1 , h2 , . . . , hn un système de n éléments de C 1 (I, E ) et une base de E .
✎ (3)
Les applications
W : I ! n ( ) et w : I ! Pour tout t ∈ I , W (t ) = mat
;h (t ), h (t ), . . . , h (t )! est appelée matrice
n wronskienne
1 2
sont appelées respectivement en t du système par rapport à la base .
wronskienne et wronskien de
par rapport à . Le déterminant w(t ) = det W (t ) est le wronskien en t du système par rapport à la
base . ✎ (3)

404
Équations linéaires

Propriété 1
Bases de S(H )
Soit
; !
= h1 , . . . , hn un n -uplet de solutions de (H ).

; !
a ) Pour tout t ∈ I , le rang du système
(t ) = h1 (t ), . . . , hn (t ) de E .
de S(H ) est égal au rang du système

b ) Soit w le wronskien de par rapport à une base fixée de E . Les propositions suivantes
sont équivalentes :
(1) est une base de E ,
(2) il existe t0 ∈ I tel que w(t0 ) ≠ 0,
(3) pour tout t ∈ I , w(t ) ≠ 0.
Une base de S(H ) est aussi appelée système fondamental de l’équation (H ).

☞ a) (t ) étant l’image par l’isomorphisme t du système , on a rg (t ) = rg .


b ) Corollaire du a).

Soit
;
Propriété 2
!
= h1 , . . . , hn un système fondamental de l’équation (H ) et k ∈ f0, 1g.
Pour tout f ∈ C k (I, E ), il existe n applications u1 , . . . , un de C k (I, ), définies de manière
unique par f = u1 h1 + . . . + un hn .

☞ Soit
; !
= ej une base de E et W la wronskienne de par rapport à .
1 j n
D’après la propriété 1, pour tout t ∈ I,
; !
(t ) = h (t ), . . . , h (t ) est une base de E , et
n
1
W (t ), matrice de passage de à (t ), est inversible.
On dispose ainsi d’applications de classe C 1 de I dans GLn ( ) :
W :t et W ;1 : t [W (t )];1 .
W (t )
Introduisons les applications coordonnées f1 , f2 , . . . , fn de f dans la base :
X n
j ∈ [[ 1, n ]], fj ∈ C (I, E ).
k
t ∈ I, f (t ) = fj (t )ej ,
j=1
; !
Pour tout t ∈ I fixé, l’existence et l’unicité de u1 (t ), . . . , un (t ) correspond à un change-
2 u (t ) 3
ment de coordonnées, dont l’écriture matricielle est :
1
2 f (t ) 3 1
4 ... 5 = [W (t )]; 4 ... 5. 1

u n (t ) fn ( t )
Les n -applications u1 , . . . , un de I dans ainsi définies sont de classe C k .

Théorème 3
Méthode de variation des constantes
Avec les notations de la propriété 2,
a ) l’application f = u1 h1 + . . . + un hn est solution de l’équation (L ) si et seulement si :
u10 h1 + . . . + un0 hn = b ;

La proposition b) est con-


b ) d’après la propriété 2, l’application b ∈ C 0 (I, E ) s’écrit de façon unique :
séquence directe de ce qui b = v1 h1 + . . . + vn hn , vj ∈ C 0 (I, E )
précède et signifie que la
connaissance d’une base de La condition du a) s’exprime donc par : j ∈ [[ 1, n ]], uj0 = vj .
S(H) ramène la résolution
de l’équation (L) à des cal-
culs de primitives.
☞ Sachant que h1 , . . . , hn sont solutions de (H ), la dérivée de f = u1 h1 + . . . + un hn
s’écrit t ∈ I, f 0 (t ) = u10 (t )h1 (t ) + . . . + un0 (t )hn (t ) + a (t ) • f (t ).
Donc la condition t ∈ I, f 0 (t ) = a (t ) • f (t ) + b(t ) s’écrit u10 h1 + . . . + un0 hn = b.

405
Chapitre 8 : Équations différentielles

1.3 – Système différentiel

Étant donnée une base = ej


; !
Il s’agit de l’écriture matricielle de l’équation linéaire (L ).
de E , aux applications a et b sont associées les applications
1 j n
A : I ! n ( ) et B : I ! n,1 ( ), où, pour tout t ∈ I , A(t ) et B(t ) sont les matrices de a (t )
et b(t ) dans la base .
On appelle alors système différentiel l’équation différentielle notée : X 0 = A(t )X + B(t ) dont les
fonctions inconnues X sont à valeurs dans n,1 ( ).
✎ (4) Usuellement, n
et
) sont identifiés au
Inversement, à un tel système différentiel on associe canoniquement une équation différentielle
n,1 (
moyen de l’isomorphisme linéaire sur n au moyen de la base canonique de n . ✎ (4)
associant leurs bases cano-
niques. Les théorèmes précédents s’appliquent (mutatis mutandis) aux systèmes différentiels.

n x 0 = 2tx ; y + t cos t
Exemple 1 Résoudre le système différentiel : (L )
y0 = x + 2ty + t sin t
(Effectuer dans le système homogène le changement de fonctions inconnues défini par :
u = xe;t v = ye;t .)
2 2
,
2
Ici, E = et I= .
n x 0 = 2tx ; y
Le système homogène associé est (H ) ✎ (5) et le changement de fonctions
y0 = x + 2ty
(5)
✎ On remarque que
dans ce cas
S(H) ⊂ C 1 ( , 2 ). n u 0 = ;v
indiqué donne :
n u 00 + u = 0 nu = cos + sin 2
0 donc puis ( , )∈ .
;u 0 sin ;
v = u
h cos i hv;=sin i v= cos
Les deux solutions et de ce système fournissent les deux solutions h1 et h2
sin cos
de (H ) suivantes :
he t2
cos t
i h ;e t2
sin t
i
t∈ , h 1 (t ) = t2 , h 2 (t ) = t2 .
;
Comme elles sont indépendantes, h1 , h2 est une base de S(H ).
!
e sin t e cos t

La méthode de variation des constantes consiste à trouver deux applications w1 et w2 de


C 1 ( , ) telles que f = w1 h1 + w2 h2 soit solution du système (L ).
h t cos t i
= te;t h1 (t ) et, par conséquent, w10 (t ) = te;t , w20 (t ) = 0.
2 2
On constate que
t sin t
2
Donc f ∈ S(L ) si et seulement si il existe ( , ) ∈
, - 8 tel que :

1 ;t 2
<x = ( cos t ; sin t )et
2 1
; 2 cos t
;
f (t ) =
2
e h 1 (t ) + h 2 (t )
:y = ( sin t + cos t )et
2 1
; 2 sin t

Exemple 2 Retrouver le résultat de l’exemple précédent en utilisant la nouvelle fonction inconnue z = x + iy.
Le système devient, par le changement indiqué, l’équation différentielle linéaire d’ordre 1
suivante :
(L ) z 0 = (2t + i )z + teit .
Le nouveau changement de fonction inconnue défini par z = ueit transforme l’équation en :
u 0 = 2tu + t .
2
L’équation homogène a pour solution générale ! , t et ( ∈ ).
1
Une solution particulière est t ; 2 . D’où la solution générale de (L ) :
, 2 1
-
! ,t et ;2 eit .

Le couple formé des parties réelle et imaginaire donne la solution trouvée précédemment.

406
Équations linéaires

2. Équations linéaires à coefficients constants


Étude théorique
✎ (6) On rappelle que a et Il s’agit des équations (L ) : x 0 = a • x + b(t ) , (H ) : x 0 = a • x où a ∈ (E ) et b ∈ C (I, E ).
eta commutent, que l’appli-
cation ! (E),t eta est
L’application exponentielle exp : (E ) ! (E ), où E est un espace vectoriel normé de dimension
; !
dérivable, avec
eta
0
= a #eta .
finie, a été étudiée dans le chapitre 5. ✎ (6)
Pour tout t ∈ , on note eta l’endomorphisme exp(ta ).
De plus, eta est inversible
x0 = a • x
; !
avec
eta
;1
= e;ta .
Étude de (H )
Soit u une solution de (H ) sur ; par dérivation il vient :
;e; ta
!0
u = e; u 0 ; e; # a
ta ta
= 0 ✎ (7)
✎ (7) Pour simplifier l’écri- • • •u
0
ture, on note u et u au
lieu de u(t) et u 0 (t). Il existe donc u0 ∈ E tel que t∈ , e;ta • u = u0 .
Ainsi, on a nécessairement u : ! E, t eta • u0 .

; !
Il convient alors de vérifier qu’il s’agit d’une solution de (H ) sur .
Pour tout t0 , x0 ∈ ! E , l’unique solution au problème de Cauchy en ce point est :
✎ (8)
car et0 a
• u0 = x0 ! E, t e(t ;t0 )a • x0 ✎ (8)
donne u0 = (et0 a );1 • x0
c’est-à-dire u0 = e;t0 a • x0 .
Étude de (L ) x 0 = a • x + b (t )
Soit u une solution de (L ) sur I .
Introduisons l’application v définie par v = e;ta • u soit aussi u = eta • v. Elle est dérivable et :
v0 = e;ta • u 0 ; e;ta # a • u = e;ta • b(t ).
Pour t0 ∈ I , on obtient :
Z t
t ∈ I, v(t ) = e
;sa • b(s)ds + v (v0 ∈ E, v0 = v(t0 ))
0
t0
, Z t -
d’où : u (t ) = eta • v0 + e
;sa • b(s)ds .
(9)
✎ On sait que si I est
un segment de , pour tout ; !
Pour tout t0 , x0 ∈ I
t0
! E , l’unique solution au problème de Cauchy en ce point est :
u
;R ! R
f ∈ (I,E) et u∈ (E), on a
f = u #f . (Cf. cha-
Z t
(t ;s)a
I I
I ! E, t e(t ;t0 )a • x0 + e • b(s)ds . ✎ (9)
pitre 4, propriété 29.)
t0

3. Systèmes différentiels à coefficients constants


Étude pratique
✎ (10)
(H) est le système Il s’agit des systèmes : (L ) : X 0 = AX + B(t ) , (H ) : X 0 = AX ✎ (10)

homogène associé à (L).
où A ∈ n( ) et B :I ! n,1 ( ) est continue.

3.1 – A est diagonalisable


Il existe alors P ∈ GLn ( ) tel que P ;1 AP = D = diag
; ...,
!.
1, n

On effectue le changement de fonction inconnue défini par :


Y = P ;1 X () X = PY

;L ! : Y 0 = DY + P ; B(t ) , ;H ! : Y 0 = DY .
qui aboutit aux nouveaux systèmes différentiels :
1
; ! 1

Chaque ligne de L est une équation différentielle linéaire du premier ordre y0 =


1

i yi + ci (t )
1 i
it
dont la solution générale s’écrit : t ∈ I, yi = ie + i (t ).
La solution générale de (L ) s’obtient par X = PY .

407
Chapitre 8 : Équations différentielles

Remarques
1 ) En notant C1 , C2 , . . . , Cn les colonnes de P (ou vecteurs propres de A), la solution générale
de (H ) s’écrit :
1t
t 1e C1 + 2 e 2 t C2 + . . . + n e n t Cn .
Une base de l’espace vectoriel S(H ) est donc constituée des n applications :
t e k t Ck , 1 k n .
2 ) Noter que la résolution du système (H ) n’exige pas le calcul de P ;1 .
3 ) Dans le cas où = et A diagonalisable dans n ( ).
Si X est une solution de (L ) à valeurs dans n,1 ( ), les applications Re(X ) et Im(X )
(obtenues en considérant les applications parties réelles et imaginaires de chaque ligne) sont
solutions de (L ) à valeurs dans n,1 ( ).

3.2 – Cas général


Si le polynôme caractéristique de la matrice A est scindé (ce qui est le cas en considérant A dans
;1 AP = T avec T triangulaire supérieure.
n ( )), il existe P ∈ GLn ( ) tel que P
On effectue alors le changement de fonction inconnue défini par :
Z = P ;1 X () X = PZ

; !
qui aboutit aux nouveaux systèmes différentiels :
Z 0 = TZ + P ;1 B (t )
;HL !
2 :
Z 0 = TZ
; ! 2 :
La dernière ligne de L2 est une équation différentielle linéaire du premier ordre
zn0 = n zn + cn (t ).
Une fois fixée une solution de cette équation, la ligne précédente devient une équation différentielle
de fonction inconnue zn ;1 . De proche en proche, chaque ligne apparaı̂t comme une équation
; !
différentielle du premier ordre (une seule fonction inconnue pour chacune). On obtient ainsi la
solution générale du système L2 (éventuellement l’unique solution au problème de Cauchy en
un point arbitraire (t0 , Z0 ) ∈ I ! n,1 ( )).

3.3 – Exemples
n x 0 = 3x ; y + cos t
Le calcul de etA donne une autre méthode de résolution de (H ).
Exemple 3 Résoudre le système différentiel réel
y0 = x + y + 2 sin t
( x 0 ; y0 = 2(x ; y) + cos t ; 2 sin t
Le système s’écrit 0
y = x + y + 2 sin t
La résolution de u 0 = 2u + cos t ; 2 sin t (équation linéaire scalaire d’ordre 1) donne :
2t
( x ; yu== ee 2t
+ sin t .
+ sin t
Le système équivaut donc à
0 2t
y = 2y + e + 3 sin t
La résolution de y0 = 2y + e2t + 3 sin t donne :
3 1
y = ( t + )e2t ; 5 (cos t + 2 sin t ) d’où x = ( t + + )e2t ; 5 (3 cos t + sin t ).
Moralité : il peut être utile de regarder le système proposé avant de se lancer dans les calculs.
" 1 1 0
7
Exemple 4 Résoudre le système différentiel réel X 0 = AX où A= ;1 2 1 ∈ 3( ).
1 0 1
Donnons deux méthodes de résolution.
a ) Cherchons l’ensemble S des solutions à valeurs dans , (il contient S , ensemble des
solutions à valeurs dans ). Le polynôme caractéristique de A est (2 ; T ) (T ; 1)2 + 1 .
" #
Les valeurs propres complexes de A sont 2, 1 + i, 1 ; i .

408
Équations linéaires

"17 " 17 " 17


Les vecteurs propres associés sont respectivement : C1 = 1 , C2 = i , C3 = ;i .
;i
"1 1 1
7 1 i

Posons P = 1 i ;i . Nous avons P ;1 AP = D = diag(2, 1 + i, 1 ; i ).


1 ;i i
Le changement de fonction inconnue défini par X = PY donne le nouveau système :
( y 0 = 2y
1 1
Y 0 = DY y20 = (1 + i )y2
y30 = (1 ; i )y3
3
Il existe donc ( 1, 2, 3) ∈ tel que :
8x
(y >
> 1 = 1e
2t
+ 2e
(1+i)t
+ 3e
(1;i)t

1 = 1e
2t
<
() x ;i e(1;i) t
y2 = 2 e(1+i)t
>
2t
2 = 1e +i 2 e(1+i)t 3
y3 = 3 e(1;i)t >
: x3 = 1 e2t ;i 2 e(1+i)t + i 3 e(1;i) t

En écrivant X = 1 e2t C1 + 2 e(1+i)t C2 + 3 e(1;i)t C3 , on constate qu’une base de S ,


-espace vectoriel de dimension 3, est (v1 , v2 , v3 ) donnée par :
v1 (t ) = e2t C1 , v2 (t ) = e(1+i)t C2 , v3 (t ) = e(1;i)t C3 = v2 (t ).
Une autre base de S est (u1 , u2 , u3 ) donnée par :
" 7 " 7
2t
u 1 (t ) = e C 1
; !
, u (t ) = Re v (t ) = e t
cos t
; sin t
; !
, u (t ) = Im v (t ) = e t
sin t
cos t .
2 2 3 2
sin t ; cos t
Les solutions étant à valeurs réelles, (u1, u2 , u3 ) est aussi une base du -espace vectoriel S .
La solution générale du système différentiel réel proposé est donc :
"17 " cos t
7 " sin t
7
X = 1e
2t
1 + 2e
t
; sin t + 3e
t
cos t ( 1, 2, 3) ∈
3
.
1 sin t ; cos t
b ) En utilisant les parties réelles et imaginaires des vecteurs c2 et c3 , on obtient une base d’un
plan de 3 stable par A. Introduisons donc les matrices :
"1 1 0
7 "2 0 0
7
Q= 1 0 1 , B = Q;1 AQ = 0 1 1
1 0 ;1 0 ;1 1
Le changement de fonction inconnue défini par X = QZ donne le nouveau système :
( z 0 = 2z
1 1
Z 0 = BZ () z20 = z2 + z3
z30 = ;z2 + z3
La première ligne est une équation différentielle dont la solution générale est :
z1 : ! , t e2t
L’application w = z2 + iz3 vérifie w0 = (1 ; i )w.
Il existe donc ∈ tel que t∈ , w(t ) = e(1;i)t .
nz = Re(w) = et ( cos t + sin t )
2
Avec = + i , on obtient :
z3 = Im(w) = et ( cos t ; sin t )
La solution du système proposé s’obtient par X = QZ :
x1 = e2t + et ( cos t + sin t )
x2 = e2t + et (; sin t + cos t )
x3 = e2t + et ( sin t ; cos t )
On retrouve le résultat du a) : X = u1 + u2 + u3 .

409
Chapitre 8 : Équations différentielles

" 0 2 2
7
Exemple 5 On considère le système différentiel réel (H ) : X 0 = AX où A= ;1 2 2 .
;1 1 3
a ) Résoudre (H ) et en déduire exp(tA).
b ) Calculer directement exp(tA) et en déduire une deuxième résolution de (H ).
;(T ; 1)(T ; 2) . 2
a ) Le polynôme caractéristique de A est
" ;1 2 2
7 " ;2 2 2
7
On pose B1 = A ; I = ;1 1 2 B2 = A ; 2 I = ;1 0 2 .
;1 1 2 ;1 1 1
Comme B2 est de rang 2, la matrice A n’est pas diagonalisable mais elle est trigonalisable.
Les sous-espaces propres respectivement associés aux valeurs propres 1 et 2 sont dirigés
par u1 = (2, 0, 1) et u2 = (2, 1, 1).
3
En posant u3 = (1, 0, 0), on vérifie que (u1 , u2 , u3 ) est une base de .
3
Notons (e1 , e2 , e3 ) la base canonique de E = et a l’endomorphisme de E de matrice A
dans cette base.
"2 2 1
7
La matrice de passage de (e1 , e2 , e3 ) à (u1 , u2 , u3 ) est : P = 0 1 0 .
1 1 0
Formons alors a (u1 ) = ;e2 ; e3 = ;u2 + 2u3 , on en déduit que :
"1 0 0
7
mat(ui ) a = 0 2 ;1 = T donc que P ;1 AP = T .
0 0 2
Le changement de fonction inconnue défini par X = PY conduit ainsi au système :
8 y0 = y
>
<0 1 1

Y 0 = TY ; y3
> y = 2y
: y 0 = 2y
2 2

8 3 3

>
<y 1 = ae t

= be2t ; cte2t
>
On en déduit y
:y
2 puis, avec X = PY , il vient :
= ce2t
3
8
>
<x 1 = 2aet + (2b + c ; 2ct )e2t
= (b ; ct )e2t
>
:x
x 2

3 = aet + (b ; ct )e2t

On sait que cette solution s’écrit aussi X = etA X (0).


" 2a + 2b + c 7 "a 7
Or, avec X (0) = b =P b , on obtient :
a+b c
" 2e t
2e2t (1 ; 2t )e2t
7" a 7 " 2e t
2e2t (1 ; 2t )e2t
7
X = 0 e 2t
;te 2t
b = 0 e2t
;te 2t P ;1 X (0),
e t
e2t ;te2t c e t
e2t ;te2t
donc, ceci étant vrai quel que soit (a, b, c ), il en résulte :
" 2e t
2e2t (1 ; 2t )e2t
7 " (1 ; 2t )e 2t
2e2t ; 2e t (4t ; 2)e2t + 2et
7
e tA
= 0 e2t
;te2t P ;1 = ;te 2t
e 2t
2te2t .
et e2t ;te2t ;te2t e2t ; et e + 2te2t
t

b ) La division euclidienne de X n par (X ; 1)(X ; 2)2 s’écrit X n = (X ; 1)(X ; 2)2 Q(X )+ Rn (X )


; ! ;
avec Rn (X ) = n 2n ;1 ; 2n + 1 X 2 + 4 . 2n ; 3n 2n ;1 ; 4 X + 4 ; 3 . 2n + 2n 2n ;1 .
!

410
Équations linéaires

; !
D’où, avec le théorème de Cayley-Hamilton :
;
An = n 2n ;1 ; 2n + 1 A2 + 4 . 2n ; 3n 2n ;1 ; 4 A + 4 ; 3 . 2n + 2n 2n ;1 I3
! ; !
X
1
+
; n ;1 !t n X
1+
; !t n
puis etA = A2 n2 ; 2n + 1 +A 4 . 2n ; 3n 2n;1 ; 4
n! n!
n=0 n=0
X
1
+
; !t n
+I3 4 ; 3 . 2n + 2n 2n ;1 .
n!
n=0
X
1
+
2 t n n X
1
+
2n ;1 t n X
1
+
2 n ;1 n
t X
1+
2 t n n+1
Avec = e2t et n = = = te2t ,
n! n! (n ; 1)! n!
n=0 n=0 n=1 n=0
on en déduit :
etA
"
= (t ; 1)e 2t
# "
+ e A + (4 ; 3t )e
t 2 2t
# "
; 4e A + 4e
t t
+ (2t ; 3)e2t I3 .
#
En formant A2 on retrouve alors la matrice écrite au a).
"x 7 0
On conclut en disant que l’application ! 3
,t exp(tA) • y0 représente la solution
z0
générale de (H ).

✎ (11) Le cas des équations 4. Équations linéaires scalaires d’ordre 2 ✎ (11)


linéaires scalaires d’ordre 1
a été traité en MPSI Ana-
lyse, chapitre 2, ainsi que le Il s’agit des équations différentielles :
cas des équations scalaires (L ) : x 00 + a (t )x 0 + b(t )x = c (t ) , (H ) : x 00 + a (t )x 0 + b(t )x = 0
d’ordre 2 à coefficients cons-
tants. où a, b, c sont des applications continues de I dans , la fonction inconnue (de la variable t ) étant
à valeurs dans . Une solution de (L ) (resp. de (H )) sur I est une application f : I ! , deux fois
dérivable, f ∈ D2 (I, ), telle que :
t ∈ I , f 00 (t ) + a (t )f 0 (t ) + b(t )f (t ) = c (t ) (resp. f 00 (t ) + a (t )f 0 (t ) + b(t )f (t ) = 0).
On note encore S(L ) (resp. S(H )) l’ensemble des solutions de (L ) (resp. de (H )) sur I et on a :
S(L ) ⊂ C 2 (I, ) , S(H ) ⊂ C 2 (I, ).

4.1 – Système différentiel d’ordre 1 associé


2
Avec E = , éventuellement identifié à ), on dispose de l’application linéaire injective :
2,1 (
hx i
: C 2
(I, ) ! C (I, E ), 1
x X = .
x0

;L ! : X 0 = A ( t ) X + B ( t )
Aux équations différentielles (L ) et (H ) correspondent les systèmes différentiels :
,
;H ! : X 0 = A(t )X
h 0
1
1
i 1
h0i
où A : I ! (E ), t , B :I ! E, t
;b(t ) ;a (t ) c (t )
; ! ; !
(12) (12)
✎ que l’on note et on constate que induit une bijection ✎ de S(L ) (resp. de S(H )) sur S L1 (resp. S H1 ).
encore .
Théorème 4
Théorème de Cauchy-Lipschitz-linéaire
Pour tout (t0 , x0 , x00 ) ∈ I ! 2 , il existe une solution unique de (L ) (resp. de (H )) au problème
; !
de Cauchy en ce point, c’est-à-dire une solution f de (L ) (resp de (H ) ) sur I vérifiant :
f (t0 ) = x0 et f 0 t0 = x00 .


; ! ; !
hx i
Le théorème 1 assure l’existence et l’unicité d’une solution F de L1 ou de H1 :
F ∈ C 1 (I, E ) vérifiant F ( t0 ) = 0
.
x00
Par la bijection réciproque de , on obtient l’existence et l’unicité d’une solution f de (L ) ou
de (H ) : f ∈ C 2 (I, ) vérifiant f (t0 ) = x0 , f 0 (t0 ) = x00 .

411
Chapitre 8 : Équations différentielles

Théorème 5
Structure des solutions de (L ) et de (H )
✎ (13) On obtient une
démonstration directe de ce S(H ) est un sous-espace vectoriel de dimension 2 du -espace vectoriel C 2 (I, ).
résultat en observant que,
d’après le théorème 4, pour S(L ) est un sous-espace affine de C 2 (I, ) de direction S(H ).
tout t fixé dans I , l’application
: S(H) !
f
2
, ; !☞
f (t),f 0 (t)
Conséquence du théorème 2. ✎ (13)

est un isomorphisme de S(H)


sur 2 . 4.2 – Méthode de variation des constantes
Des théorèmes précédents, on déduit :
* ; ! 0; !+ 2
Pour tout t0 ∈ I , l’application t :h h t ,h t0 est un isomorphisme de S(H ) sur
0 .

h h (t ) i
Soit h1 et h2 deux solutions de (H ), pour tout t ∈ I , le rang de (h1 , h2 ) est égal au rang de la
h 2 (t )
matrice : W (t ) = 1
∈ 2( ) ✎ (14)
h 0 (t ) h20 (t )
(14)
✎ W (t) et det W (t)
sont encore appelés matrice ; ! 1
Soit h1 , h2 une base de (H ) : pour tout f ∈ C 2 (I, ), il existe un unique couple u1 , u2
; !
wronskienne et wronskien
du système (h1 ,h2 ) en t . d’applications de C 1 (I, ) tel que : f = u1 h1 + u2 h2 , f 0 = u1 h10 + u2 h20 (1).
Ce qui fournit u10 h1 + u20 h2 = 0.
Avec les notations et les hypothèses précédentes, on peut énoncer :
f ∈ C 2 (I, ) est une solution de (L ) si et seulement si le couple u1 , u2 qui vient de lui être
; !
associé par (1) vérifie : u10 h1 + u20 h2 = 0 u10 h10 + u20 h20 = c (2).
0 0
Les deux dernières équations forment un système linéaire aux inconnues u , u dont la solution
h2 c h1 c
hh h2
i 1 2

est u10 = ; , u20 = où w = det 1


.
w w h10 h20
La solution générale de (L ) s’écrit :
Z t
c (u ) ;h ( u ) h ( t ) ; h ( u ) h ( t ) ! d u 2
t h 1 (t ) + h 2 (t ) + 1 2 2 1 , ( , )∈ .
t 0 w (u )

Exemple 6 a ) Trouver les solutions de l’équation différentielle (H ) : t 2 x 00 ; 2tx 0 + 2x = 0 de la forme


t jt j , ∈ .
b ) En déduire la résolution de (L ) : t 2 x 00 ; 2tx 0 + 2x = t 4 cos t ; 1.
a ) (H ) est une équation d’Euler. Elle vérifie les conditions du théorème de Cauchy-Lipschitz-
linéaire sur les intervalles I1 =] ; 1, 0[ et I2 =]0, +1[.
On trouve que sur chacun de ces intervalles, les solutions de la forme suggérée par l’énoncé
sont t jt j et t jt j2 . On en déduit que les fonctions h1 : t t et h2 : t t 2 sont
solutions de (H ) sur (et a fortiori sur I1 et I2 ).
b ) La méthode de superposition des solutions, (voir MPSI–Analyse, chapitre 2, propriété 6),
peut s’appliquer avec pour seconds membres c1 = ;1 et c2 = t 4 cos t .
; !
L’équation L1 associée à c1 admet sur la solution t ; .
1
; ! 2
Pour l’équation L associée à c , appliquons la méthode de variation des constantes.
(( h h (( 2 2

On trouve ( 0 1
(=t . 2 2
h0
h
; 1! 2
Pour tout f ∈ C I , , k = 1 ou 2, il existe un unique couple (u, v) ∈ C I ,
2
; ! tel que 1
k
; !
f = uh + vh , f 0 = uh 0 + vh 0 et f est solution de L sur I si et seulement si :
k

1 2 1 2 2 k

tu 0 + t 2 v0 = 0 , u 0 + 2tv0 = t 2 cos t .
On en déduit successivement :
u 0 = ;t 2 cos t , v0 = t cos t
u= ;t 2
sin t ; 2t cos t + 2 sin t + , v = t sin t + cos t +
f (t ) = 2t sin t ;t 2
cos t + t + t 2

412
Équations linéaires

1
D’où les solutions sur Ik , k ∈ f1, 2g : t t + t2 ; 2 + 2t sin t ; t 2 cos t .
On pourra vérifier que ce sont aussi les solutions sur . Donc, dans cet exemple, l’ensemble
des solutions de (L ) sur est aussi un sous-espace affine de dimension 2 de C 2 ( , ), ce
que ne permet pas de prévoir le théorème de Cauchy-Lipschitz.

4.3 – Méthode ramenant à une équation du premier ordre


Théorème 6

; ! ; !
Si est une solution de (H ) ne s’annulant pas sur I , il existe une équation linéaire du premier
ordre L 0 (resp. H 0 ) telle que, pour tout f ∈ C 2 (I, ), f est solution de (L ) (resp. de (H ))

si et seulement si g0 dérivée de g =
f ; !
est solution de L 0 (resp H 0 ) sur I .
; !
On retiendra que le changement de fonction inconnue défini par x = y ramène à la résolution
d’une équation du premier ordre en z = y0 .

☞ Cette méthode a été exposée dans le cadre des équations à coefficients constants (MPSI–
Analyse, chapitre 2, propriété 7).
Le calcul est strictement identique :
f est solution de (L ) (resp. de (H )) si et seulement si h = g0 est solution sur I de :
, 0
(t )
-
c (t )
z 0 + z a (t ) + 2 = (resp. = 0).
(t ) (t )

Exemple 7 Résoudre l’équation différentielle (E ) : (2x + 1)y00 + (4x ; 2)y0 ; 8y = 0 sachant qu’elle
admet une solution de la forme x eax .
On remarque tout d’abord que (E ) vérifie les conditions du théorème de Cauchy-Lipschitz linéaire
1 1
sur chacun des intervalles I1 =] ; 1, ; [ et I2 =] ; , +1[.
2 2
Par identification, on trouve que (E ) admet sur Ik , k ∈ f1, 2g une et une seule solution de la
forme indiquée, il s’agit de x e;2x .
Cette fonction ne s’annulant pas sur , la méthode s’applique sans difficulté et le changement de
fonction inconnue défini par y = ze;2x donne que y est solution de (E ) sur Ik si et seulement
si z est solution sur le même intervalle de (E 0 ) : (2x + 1)z 00 ; (4x + 6)z 0 = 0.
;
On obtient alors z 0 = (2x + 1)2 e2x puis z = A 4x 2 + 1 e2x + B.
!
L’espace vectoriel des solutions de (E ) sur Ik , k ∈ f1, 2g est donc décrit par
x
; ! ! .
Ak 4x 2 + 1 + Bk e;2x avec Ak , Bk ∈
; 2

; ! tel que :
Si f est une solution (éventuelle) sur , il existe A , B , A , B ∈ 4
1 1 2 2

; ! 1 ; !
f (x ) = A 4x + 1 + B e; pour x < ; et f (x ) = A 4x + 1 + B e; pour x > .
2 2x 1 2 2x
1 1 2 2 2 2
✎ (15) Une base est par
exemple (f1 ,f2 ,f3 ) avec : 1
f1 : x 4x 2 +1 La continuité de f en ; exige 2A1 + eB1 = 2A2 + eB2 .
2
f2 : x e;2x
et f3 telle que
f3 (x)=0 si x ; 1
, 1- , 1-
En supposant cette condition réalisée, on constate que la fonction f ainsi définie est de classe
, 1-
2 C 2 sur avec f ;2 = 2A1 + eB1 , f 0 ;2 = ;4A1 ; 2eB1 , f 00 ;2 = 8A1 + 4eB1
et f3 (x)=e(4x 2 +1);2e;2x
si x ; 1 . et donc qu’elle est solution de (E ) sur . Il en résulte que l’ensemble des solutions sur est un
2
espace vectoriel de dimension 3. ✎ (15)

413
Chapitre 8 : Équations différentielles

B. Équations non linéaires

1. Le théorème de Cauchy-Lipschitz
Définition 3
Soit un ouvert de n et F une application de dans .
Pour tout I intervalle de , non vide et non réduit à un point, on dit que f : I ! est
✎ (16) solution sur I ✎ (16) de l’équation différentielle :
f est solution sur I
de (E) se dit aussi (I,f ) est ;
(E ) : y(n) = F x, y, y0 , . . . , y(n ;1)
!
solution de (E).

;
si et seulement si f est n fois dérivable sur I et telle que :
x ∈ I , x, f (x ), f 0 (x ), . . . , f (n ;1) (x ) ∈
!
et
; !
f (n) (x ) = F x, f (x ), f 0 (x ), . . . , f (n ;1) (x ) .

Définition 4
✎ (17) c’est-à-dire que si g
est solution sur J ⊃ I et coı̈n-
On dit que la solution (I, f ) de l’équation (E ) est maximale lorsqu’il n’existe aucune solution
cide avec f sur I , on a J = I la prolongeant strictement. ✎ (17)
et donc g = f .

Théorème 7
Théorème de Cauchy-Lipschitz d’ordre 1

;
Soit un ouvert de 2 et f :
! ! une application de classe C 1 .
Pour tout point x0 , y0 de , l’équation différentielle d’ordre 1 (E ) : y0 = f (x, y) admet
; !
une unique solution maximale : I ! vérifiant x0 = y0 , l’intervalle I est ouvert.

Théorème 8
Théorème de Cauchy-Lipschitz d’ordre 2

;
Soit un ouvert de 3 et f : ! une application de classe C 1 .
! ; !
Pour tout point x0 , y0 , y00 de , l’équation différentielle d’ordre 2 (E ) : y00 = f x, y, y0
admet une unique solution maximale : I !
; !
vérifiant x0 = y0 , 0 x0 = y00 ,
; !
l’intervalle I est ouvert.

☞ Les démonstrations de ces théorèmes sont hors programme.

Remarques
de (E ) : y0 = f (x, y) avec f ∈ C 1 ( , ) vérifie pour tout
1 ) Une solution
x ∈I
;
: x,
!: I
(x ) ∈
!
0 ; !
et (x ) = f x, (x ) . Donc est de classe C 2 sur I .
Cette remarque s’applique aussi à l’ordre deux où on obtient de classe C 3 sur I .
2 ) Dans le cas de l’équation (E ) : y0 = f (x, y) avec f ∈ C 1 ( , ), par tout point x0 , y0 de
; !
; !
«passe » une solution et une seule, les courbes intégrales ne se coupent donc jamais.
Dans le cas de l’équation (E ) : y00 = f x, y, y0 avec f ∈ C 1 ( , ), par tout élément
;x , y , y0 ! de
0 0 0
; !
, (appelé élément de contact), «passe» une solution ; deux courbes
intégrales passant par le point x0 , y0 ont des tangentes distinctes en ce point.
3 ) Lorsque la fonction nulle est solution de l’équation (E ) :
(E ) : y0 = f (x, y), pour toute autre solution (I, ) : x ∈ I, (x ) ≠ 0.
(E ) : y00 = f (x, y, y0 ), pour toute autre solution (I, ), x ∈ I,
;
(x ), 0 (x ) ≠ (0, 0).
!
4 ) Si = 2 et y :]a, b[! est une fonction croissante, solution maximale de (E ) :
0
y = f (x, y), alors lim y(x ) = +1.
x !b
x<b

414
Équations non linéaires

En effet, envisageons le cas d’une limite finie c = lim y(x ), (seule autre possibilité pour une
x !b

e
x<b

fonction croissante), alors y admet un prolongement y sur ]a, b], dérivable en b, par :
e e
y(b) = c , y 0 (b) = f (b, c ).
e
Cette fonction y est solution de (E ) prolongeant strictement la solution maximale y, ce qui
est contradictoire. Le seul cas possible est donc lim y(x ) = +1.
x !b
x<b
5 ) Dans tout ce qui suit, pour simplifier le langage, on convient que l’expression : est solution
de (E ), signifie en fait que : est solution maximale de (E ).

Exemple 8 Étude de l’équation différentielle (E ) : y0 = sin y.


a ) Montrer que les solutions maximales sont définies sur .
b ) Déterminer les solutions constantes de (E ) et montrer que les autres solutions sont stricte-
ment monotones.
c ) On considère la solution : ! vérifiant (0) =
2
.
Montrer que (x ) = ; (;x ).
Trouver l’expression de (x ) ; retrouver le résultat précédent par le calcul.
Dessiner sa courbe . A-t-elle un centre de symétrie ?
d ) Montrer que toutes les courbes intégrales non rectilignes sont isométriques à .
a ) Le théorème de Cauchy-Lipschitz d’ordre un s’applique en tout point x0 , y0 de
; ! 2
, car la
fonction f : (x, y) sin y est de classe C sur . 1 2

Soit une solution maximale sur I =]a, b[, a < b.


Supposons b < +1, en écrivant pour x0 ∈ I :
Z x
x ∈ I, (x ) = (x0 ) + sin t dt ,

;x ! + Z
x0
b
on voit que a une limite finie c en b, c = 0 sin t dt .
x0
e
On peut alors définir un prolongement de sur ]a, b] en posant (b) = c . Cette fonction e
✎ (18) e est continue e
est de classe C 1 sur ]a, b] avec 0 (b) = sin c ✎ (18) , c’est donc une solution de (E )
sur ]a,b], de classe C 1 sur sur ]a, b] prolongeant strictement la solution , ce qui est contradiction avec le caractère
]a,b[ et de plus :
maximal de . Il en résulte b = +1.
lim
x !b
e 0
(x) =
De même a = ;1 : toute solution maximale est définie sur .
x<b
lim 0
(x) = sin c . b ) Les solutions constantes de (E ) sont yk : ! , x k (k ∈ ).
x !b Pour toute autre solution, sin y ne s’annule pas, (les courbes intégrales sont deux à deux
x<b
disjointes, cf. Remarques 2) ).
Chaque courbe est tracée dans une bande : k < y < (k + 1) . Or, pour y ∈ k , (k + 1) ,
# "
sin y est non nul et du signe de (;1)k , donc y est strictement monotone, croissante si k
est pair, décroissante si k est impair.
c ) Comme 0 (;x ) = sin (;x ) = sin
" ; (;x )
#, la fonction : ! ,x ; (;x )
est aussi solution de (E ) et vérifie (0) = . L’unicité d’une telle solution exige = .
2
D’après b), la fonction est à valeurs dans y
]0, [.
D’où le calcul :
0 , -0
1= = n tan n tan =x A
sin 2 2

(x ) = 2 Arctan ex .
O x

1
Avec Arctan
u
=
2
; Arctan u pour u > 0, on obtient (;x ) = ; (x ).

415
Chapitre 8 : Équations différentielles

, -
Le point A 0, est centre de symétrie de .
2

d ) Soit une solution non constante quelconque, il existe p ∈ tel que ( ) ⊂ p , (p + 1)


# "
et le même calcul qu’en c) donne :
(( ((
1=
sin
0
d’où n tan (( 2(
(=x ;a
si p est pair : p = 2k , on obtient :
(x ) = 2 k +2 Arctan ex ;a = 2k + (x ; a) ;
si p est impair, p = 2k + 1, on obtient :
(x ) = (2k + 2) ;2 Arctan ex ;a = 2(k + 1) ; (x ; a ).
On en déduit que , courbe intégrale de , se déduit de , soit dans la translation de
vecteur a ;
!
i + 2k
;
!j , soit dans le produit de la translation de vecteur a ;
! ;
!
i + 2(k + 1) j
et de la symétrie par rapport à Ox .

Exemple 9 (E ) : yy00 = 1 + y02 . Trouver la solution de (E ) sur qui vérifie : y(0) = 1 , y0 (0) = 0.
En déduire toutes les autres solutions de (E ).
a ) Remarques sur l’équation (E )
,x -
Soit y : I ! une solution de (E ), alors x ;y(x ) , x y (x ; ) et x y

sont aussi des solutions. Observons que, d’après (E ), y ne s’annule pas, on est en fait ramené
1 + y2
à résoudre y00 = .
2
b ) Application du théorème de Cauchy-Lipschitz d’ordre deux
Avec l’ouvert = ! "! de 3
et la fonction :

f :
; ! 1 + y0 ,
! , x, y, y0
2

y
de classe C 1 sur
; 0 !
, pour tout x , y , y ∈ , il existe une unique solution maximale de
0 0 0
02
1+y
(E ) : y00 = , vérifiant :
y
;x ! = y , 0;x ! = y0 .
0 0 0 0

Il est visible que la solution demandée est x ch x , définie sur , donc, d’après les remarques
préliminaires, toute fonction :
x ;
, :x ch ( ∈ " , ∈ ) est solution sur .

Soit alors la solution (maximale) telle que :


;x ! = y ,
; !
0 x = y0 ;x , y , y0 ! ∈
0 0 0 0 0 0 0

par identification, on constate que pour :


0
= qy 0
et = x0 ; q
y0 Argsh y0
,
1 + y002 1 + y002

la fonction vérifie aussi :


,
;x ! = y et 0 ,
; x ! = y0 .
, 0 0 0 0

Donc par unicité pour le problème de Cauchy, on a = , et est solution sur .

416
Équations non linéaires

2. Systèmes différentiels autonomes d’ordre 2


2
U désigne un ouvert de .

Définition 5
Champ de vecteurs de classe C 1
Soit F une application de classe C 1 de U dans 2

!
;f (x,dey),composantes
! f et g.
;f (M ), g(M )! en notant (x, y) = M .
2
F : U , (x, y) g(x, y)
ou F : U ! 2
, M
Le champ de vecteurs associé à F (ou au couple (f, g)) est l’application V : U ! U ! 2
(19)
✎ qui à tout point M de U associe le couple (M, M1 ) tel que M1 = M + F (M ) : ✎ (19)
En langage géomé-
trique traditionnel, le couple
V : M
;M, M + F (M )!.
(M,M1 ) est aussi appelé un
bipoint ou encore vecteur
;!
lié et noté MM1 . Exemple : Le champ des vitesses d’un solide à un instant t
3
Soit le mouvement d’une plaque plane S glissant sur un plan P fixe de euclidien.
;!
On prouve en cinématique qu’à tout instant t , il existe un vecteur t (rotation instantanée)
;;;!
orthogonal à P tel que M0 étant un point de S, la vitesse Vt (M ) de tout point M de S à
l’instant t est :
;;;! ;;;;! ;! ;;!
Vt ( M ) = Vt ( M 0 ) + t ^ M 0 M .
✎ (20) Dans ce cas particu- ;;;!
lier, ce champ de vitesses est L’application S ! S ! 2 , M (M, M1 ) avec M1 = M + Vt (M ) est le champ des
un torseur (voir le cours de vitesses du solide S à l’instant t . ✎ (20)
physique).
Définition 6
Soit F ∈ C 1 (U, 2
) de composantes f et g.
Le système différentiel :
8 dx
>
< dt = f (x, y)
( )
>
: dy = g(x, y)
dt
équivalent à l’équation différentielle vectorielle :
dM
( 0) : = F (M )
dt
(21)
✎ La fonction F ne est appelé système autonome associé à F = (f, g). ✎ (21)
dépend pas de la variable t .
Une solution de ce système sur un intervalle I de est une application = ( , ) de C 1 (I, 2
)
telle que :
t ∈ I, 0 (t ) = F ; (t )
!
ou encore : 0 (t ) = f ; (t ), (t )
!, 0 (t ) = g ; !
(t ), (t ) .
L’arc paramétré par t M =
; !
(t ), (t ) , t ∈ I , est alors appelé une trajectoire ou orbite
du système ( ) (ou de l’équation ( 0 )), ou aussi du champ de vecteurs associé à F .
y M1
F (M )
Remarques
M
1 ) La terminologie est évidemment héritée de la cinématique. En effet, si F définit le champ
des vitesses d’une famille de points en mouvement dans un plan P , les trajectoires de ces
points sont des arcs qui, en tout point M , admettent pour vecteur tangent le vecteur vitesse
F (M ).
O x
2) est solution de ( ) sur I se dit aussi (I, ) est solution de ( ).

417
Chapitre 8 : Équations différentielles

Définition 7
On dit que la solution (I, ) est maximale lorsqu’il n’existe pas de solution la prolongeant
strictement.
C’est-à-dire que pour toute solution (J, ) telle que J ⊂ I et jI on a I = J et = .

Soit f et g dans C 1 (U, ) et le système autonome :


dx dy
( ) = f (x, y) , = g(x, y).
dt dt
Propriété 3
Si = ( , ) est une solution de ( ) sur I , alors pour tout h ∈ , en posant
I1 = I + h = ft + h / t ∈ I g :
! , t (t ; h ) ! (t ; h )
(22) =
; 1
!: estI solution
1
de (
et
) sur I1 . ✎ (22)
1 : I1 , t
✎ On dit que la famille 1 1, 1
des solutions du système ( )
est invariante par translation
de la variable. ☞ Propriété évidente due au fait que la variable t n’intervient pas explicitement dans le système.
Ceci justifie le qualificatif
autonome attribué au sys-
tème ( ). On remarquera que et 1 définissent la même trajectoire du système ( ).
Théorème 9
Pour tout t0 ∈
; !
et tout x0 , y0 ∈ U , il existe une unique solution maximale I,
; ! de ( )
0
vérifiant :
;t ! = ;x , y !.
0 0 0
L’intervalle I est ouvert.

☞ Résultat admis.

;
Corollaire
!
Par tout point x0 , y0 ∈ U , il passe une trajectoire et une seule du système ( ).

418
Méthodes

L’essentiel

Mét h o d es
I. Équations linéaires
Méthodes

✔ Si l’on veut déterminer une solution particulière d’une équation linéaire à coef-
ficients polynomiaux,
on peut penser à rechercher cette solution sous la forme de la somme d’une
série entière.
Cette méthode peut également aboutir avec un second membre non
polynomial mais développable en série entière.
! Voir Mise en œuvre, exercices 1, 2.
✔ Si l’on veut résoudre une équation linéaire à coefficients non constants,
on peut penser à rechercher un changement de variable qui la transforme en
une équation à coefficients constants.
! Voir Mise en œuvre, exercice 3.
✔ Si l’on veut résoudre une inéquation :
(I ) : af 00 + bf 0 + cf 0,
on peut se ramener à la résolution d’une équation différentielle en observant
que (I ) équivaut à :
af 00 + bf 0 + cf =
avec positive.
! Voir Mise en œuvre, exercice 4.

✔ Si l’on veut interpréter une limite :


(L ) : lim(af 00 + bf 0 + cf ) = ,
on peut se ramener à une équation différentielle en écrivant cette condition :
af 00 + bf 0 + cf =
avec lim = .
! Voir Mise en œuvre, exercice 5.

✔ Si l’on veut résoudre un système différentiel linéaire du deuxième ordre aux


inconnues x1 , x2 , . . . , xn :

avec A ∈
X 00 = AX 0 + BX + C (t )
n ( ), B ∈ n ( ), C ∈ C I,
;
0
!
) ,
n,1 (

on peut
lorsque A est nulle, étudier la réduction de B et opérer comme pour
les systèmes du premier ordre :
1) si B est diagonalisable, en notant P une matrice diagonalisant B,
le changement de fonctions inconnues défini par X = PY ramène à
un système de n équations du type yk00 = k yk + dk (t ) ;
2) sinon il existe P ∈ GLn ( ) telle que P ;1 BP soit triangulaire et
le changement de fonctions inconnues défini par X = PY ramène à
un système à inconnues échelonnées ;

dans le cas général, observer qu’en introduisant les inconnues auxi-


liaires xn+k = xk0 , 1 k n , on obtient un système linéaire du
premier ordre aux inconnues x1 , x2 , . . . , x2n .
! Voir Mise en œuvre, exercices 6, 7.

419
Chapitre
Chapitre88: :Équations
Équationsdifférentielles
différentielles

Mét h o d es II. Équations non linéaires


On considère une équation (E ) : y0 = f (x, y) où f est de classe C 1 sur

✔ Si l’on veut ;
ouvert de

!
établir la parité (resp. imparité) (resp. T -périodicité) de la solution
maximale du problème de Cauchy en un point x0 , y0 ,
2
.

on peut introduire la fonction :x (;x ) (resp. x ; (;x )) (resp.


x (x + T )) puis, à l’aide du théorème de Cauchy-Lipschitz, montrer
que et coı̈ncident.
! Voir Mise en œuvre, exercice 8.

✔ Si l’on veut établir que l’intervalle de définition I =]a, b[ de la solution maxi-


male au problème de Cauchy en (x0 , y0 ) est non majoré (resp. non
minoré),
on peut raisonner par l’absurde en montrant que, si b (resp. a ) était fini,
admettrait sur ]a, b] (resp [a, b[) un prolongement de classe C 1 lui
aussi solution de (E ) ce qui contredit le caractère maximal de .
! Voir Mise en œuvre, exercice 8.
u (x )
✔ Si l’on veut résoudre (E ) dans le cas où f (x, y) =
v (y )
,
u (x )
l’équation (E ) : y0 = est dite à variables séparables,
v (y )
on peut observer que si (I, ) est une solution de (E ) alors, U et V étant des
; !
primitives de u et v sur I et (I ) respectivement, on a :
x ∈ I, V (x ) = U (x ) + k, k ∈ .
! Voir Mise en œuvre, exercice 9.
*y+
✔ Si l’on veut résoudre (E ) dans le cas où f (x, y) = F ,
*y+ x

l’équation (E ) : y0 = F est dite homogène en (x, y),


x
on peut utiliser que si (I, ) est une solution de (E ), telle que 0 ∉ I , alors la
(x )
fonction définie par (x ) = est solution sur I d’une équation
x
à variables séparables.
; !;
En effet, on a alors 0 (x ) = (x ) + x 0 (x ) donc :
(x ) (x )
x ∈ I, 0 (x ) = F .
x
! Voir Mise en œuvre, exercice 10.

420
Méthodes

Méthodes

Mise en œuvre

I. Équations linéaires
Ex. 1
Résoudre l’équation différentielle (H ) : tx 00 + 2x 0 ; tx = 0.

Indications
Déterminer les solutions développables en série entière. Puis achever la résolution avec la méthode du
théorème 6.

Solution Commentaires
X n
Soit an t une série entière de rayon > 0 et de somme f . Cette technique a déjà été rencontrée dans
n 0 le chapitre 5 à propos de l’utilisation d’une
f est solution de (H ) sur ] ; , [ si et seulement si :
X X X
équation différentielle pour calculer un dé-
+1 +1 +1
veloppement en série entière.
t ∈]; , [, n (n ;1)an t n ;1 +2 nan t n ;1 ; an t n+1 = 0
n=0 n=0 n=0
X
1
+
" #
soit 2a1 + (n + 2)(n + 3)an+2 ; an t n+1 = 0 ou encore : Par unicité du développement en série en-
n=0 tière de la fonction nulle.
2 a1 = 0 et n 0, (n + 2)(n + 3)an+2 ; an = 0. ( )
La relation ( ) et le critère de d’Alembert donnent = +1. Donc la somme
d’une série entière dont les coefficients vérifient ( ) est solution de (H )
sur .
De ( ), on déduit n ∈ , a2n+1 = 0, a2n = (avec = a0 ).
(2n + 1)!
Ainsi les solutions de (H ) développables en série entière sont les fonctions :
X
1
+
t
2n
sh t
.
f :t c’est-à-dire f (t ) =
(2n + 1)! t
n=0

L’équation (H ) satisfait aux conditions du théorème de Cauchy-Lipschitz-


linéaire sur les intervalles I1 =] ; 1, 0[ et I2 =]0, +1[.
Transformons (H ) par le changement de fonction inconnue défini sur I1 ou Le calcul est le même sur I1 ou sur I2 , il n’y
sh t a donc pas lieu de séparer les deux cas.
sur I2 par x = y .
t
On trouve que x est solution de (H ) sur I1 ou sur I2 si et seulement si :
y00 sh t + 2y0 ch t = 0
ch t ch t sh t
d’où on déduit y0 = + b puis
,y=a x=a +b . On vérifie que les solutions sur sont :
sh t
sh2 t t t
t b sh t prolongées par continuité en 0.
Les solutions de (H ) sur "+ ou sur "; sont : t

ch t sh t 2
t a +b , (a, b) ∈ .
t t

421
Chapitre
Chapitre88: :Équations
Équationsdifférentielles
différentielles

Ex. 2
3
Résoudre l’équation différentielle (L ) : 2xy0 + y = 3x cos x 2 .

Indications
3
Observer que x cos x 2 coı̈ncide sur [0, +1[ avec la somme d’une série entière.

Solution Commentaires
3
L’équation (L ) vérifie les conditions du théorème de Cauchy-Lipschitz- Les coefficients x 1 et x 3 cos x 2
2x 2
linéaire sur ]0, +1[. sont continus sur ]0,+1[.
La solution générale sur cet intervalle de l’équation homogène associée
est :
x p .
x
Recherchons alors une solution particulière de (L ) sous la forme de la En effet on sait que pour tout x∈ ,
somme d’une série entière. X
1
+
3 X
+1
n 3x
3n+1 cos x = (;1)n x
2n

(2n)!
.
Remarquons d’abord que pour tout x 0, 3x cos x 2 = (;1) . n=0
(2n )!
X n
n=0

Soit alors an x une série entière de rayon > 0 et de somme f .


n 0
f est solution de (L ) sur [0, [ si et seulement si : En toute rigueur il ne s’agit pas de f mais
+1 X +1
3x 3n+1 X de sa restriction à [0, [.
x ∈ [0, [, (2n + 1)an x n = (;1)n ,
(2n )!
n=0 n=0
donc si et seulement si an = 0 pour tout n ∈f3k / k ∈ g∪f3k +2 / k ∈ g
3(;1) k
et (6k + 3)a3k+1 = pour tout k ∈ .
(2k )!
On déduit de ce calcul qu’il existe au plus une série entière de rayon non
nul dont la somme f est solution de (L ) sur [0, [, il s’agit de :
X x
3n+1
(;1)n .
(2n + 1)!
n 0
On vérifie alors que le rayon de convergence de cette série est +1 et le
calcul précédent montre que f est solution de (L ) sur [0, +1[.

En remarquant que pour tout x > 0, x 3n+1 = p1


;x ! 3 2n+1
2 , il vient : On sait que pour tout x∈ ,
x
X
1
+
2n+1
3 sin x = (;1)n x .
(2n+1)!
sin x 2
x ∈]0, +1[, f (x ) = p . n=0
x
En conséquence, la solution générale de (L ) sur ]0, +1[ est : On constate que sur [0,+1[, (L) admet une
;p!
sin x x
solution et une seule : c’est f[0,+1[ .
x p + p , ∈ .
x x

Ex. 3
Résoudre l’équation différentielle (H ) : 1 + x 2
; ! y00 + 2x ;1 + x !y0 + y = 0.
2 2

Indications
Trouver un changement de variable défini par x = (t ) transformant (H ) en une équation à coefficients
constants.

422
Méthodes

Solution Commentaires
(H ) vérifie les conditions du théorème de Cauchy-Lipschitz-linéaire sur . L’ensemble des solutions de (H) sur est
Soit un C 2 -difféomorphisme de I sur et, pour tout f ∈ C 2 ( , ). un plan vectoriel de C 2 ( , ).
Posons g = f # .
Méthodes
Ainsi, g est de classe C 2 sur I et, avec f = g # ;1 , en posant t = ;1 (x ), On sait que
; !;1
0
(x) = 1 =
0
(t)
il vient pour tout x ∈ : 1

f 0 (x ) = g 0
; !; 0
;1 0 (x ) = g (t ) ,
;1 (x ) ! 0
# ;1
(x)
.

0 (t )
00 00
g (t ) (t )
f 00 (x ) = 02 ; g0 (t ) 03 .
(t ) (t )
Donc f est solution de (L ) si et seulement si g vérifie : Dans ce genre de calcul, il est avantageux
;1 + ! 2 2
4 ; ! 2 00 ; !! 2 2 pour composer les dérivations d’utiliser la
2 1+ 1+
02 g00 + 0 ; 03 g 0 + g = 0. notation différentielle :
avec y=f (x) = g(t), on a
dy
Remarquons que dans cette équation, le coefficient de g0 est, à un facteur f 0 (x) = , g0 (t) = dy ,
;1 + ! 2 2
dx dt
d’où f 0 (x) = dy . dt = 01 . dy ,
dt dx (t) dt
2 près, la dérivée de 02 2
puis f 00 (x) = 01 . d y2 . dt ;
2 (t) dt dx
1+ 00
(t) . dt . dy
Ainsi en choisissant tel que 0 = 1, on obtient : 02
(t) dx dt
t ∈ I, g00 (t ) + g(t ) = 0 (H 0 ) 2
1 . d y; 00
(t) . dy
= .
Un couple (I, ) réalisant ces conditions est constitué de : t tan t (t) dt 2
02 03
(t) dt

avec I =
#; ,
". La condition
0
= 1 donne
2 2 1+ 2
Arctan (t) = t ;a avec a∈ .
L’équation (H 0 ) donne alors g(t ) = cos t + sin t et la solution générale
de (H ) est donc :
x
;
cos Arctan x + sin Arctan x
! ; !
c’est-à-dire x p + p x
.
1+ x2 1 + x2

Ex. 4
Soit f ∈ C 2 ( , ) vérifiant x∈ , f (x ) + f 00 (x ) 0 (1).
Montrer que x ∈ , f (x ) + f (x + ) 0.

Indications
Écrire la condition (1) sous la forme d’une équation différentielle et résoudre celle-ci par la méthode de variation
des constantes.

Solution Commentaires
D’après (1), il existe g ∈ C 0 ( , ) tel que :
x ∈ , f 00 (x ) + f (x ) = g(x ) et g(x ) 0.
Utilisons la méthode de variation des constantes : il existe (u, v)∈C 1 ( , )2 Une base de l’espace des solutions de l’équa-
tel que pour tout x réel, ( f (x ) = u (x ) cos x + v(x ) sin x tion homogène y00 +y=0 est (cos,sin).

0
f (x ) = ;u (x ) sin x + v(x ) cos x
et (u 0 (x ), v0 (x )) est alors défini par le système
( u 0 (x ) cos x + v0 (x ) sin x = 0

;u 0 (x ) sin x + v0 (x ) cos x = g(x )

423
Chapitre
Chapitre88: :Équations
Équationsdifférentielles
différentielles

On en déduit u 0 (x ) = ;g(x ) sin x, v0 (x ) = g(x ) cos x


Z x Z x
puis u (x ) = a ; g(t ) sin t dt, v(x ) = b + g(t ) cos t dt ,
0 Z x
0

et enfin f (x ) = a cos x + b sin x + g(t ) sin(x ; t )dt .


0
Formons alors Z x Z x+
On regroupe les intégrales puis on effectue
le changement de variable défini par
f (x ) + f (x + ) = g(t ) sin(x ; t )dt + g(t ) sin(x + ; t )dt
Z 0
x
0 u = x ;t .

= g(t ) sin(x ; t )dt


Z x+

= g (x ; u ) sin u du.
0
La conclusion résulte alors de la positivité de g sur et de sin sur [0, ].

Ex. 5
Soit f ∈ C 2 ( , ) telle que lim f 00 (x ) + f 0 (x ) + f (x ) = , ∈ .
x !+1
Montrer que lim f (x ) = .
x !+1

Indications
Commencer par prouver qu’il suffit d’étudier le cas où = 0, puis poser h = f 00 + f 0 + f .

Solution Commentaires
Posons g = f ; , on a encore g de classe C 2 sur et l’hypothèse se lit : La linéarité des applications

lim g00 (x ) + g0 (x ) + g(x ) = 0.


lim et f f 00 +f 0 +f permet, par trans-
x !+1
x !+1
lation de la fonction, de se ramener au cas
De plus lim f (x ) = équivaut à lim g(x ) = 0 donc, pour que la où = 0.
x !+1 x !+1
propriété soit vraie avec réel quelconque il faut et il suffit qu’elle le soit
pour = 0.
On suppose maintenant = 0.
La fonction h = f 00 + f 0 + f est continue sur et vérifie lim h (x ) = 0.
n !+1
f est ainsi solution de l’équation différentielle : h étant continue sur , cette équation vé-
(L ) : y00 + y0 + y = h (x ). rifie les conditions du théorème de Cauchy-
L’équation homogène associée, (H ) : y00 + y0 + y = 0, a pour solution Lipschitz-linéaire sur .
générale :
2
ae jx + be j x , (a, b) ∈ 2 2i
x . j=e 3
On considère les solutions à valeurs com-
Appliquons la méthode de variations des constantes. On sait alors qu’il plexes.
existe u et v de classe C 1 telles que x ∈ :
2
jx
f (x ) = u (x )e + v (x )e j x
(1)
0 jx 2 j x 2
(3) s’obtient en dérivant (1) et en comparant
f (x ) = ju (x )e + j v(x )e (2)
avec (2).
et les dérivées u 0 (x ), v0 (x ) sont définies par : (4) s’obtient en dérivant (2) et en écrivant
que f est solution de (L).

0 jx 0 j x 2
u (x )e + v (x )e =0 (3)
0 jx 2 0 j2 x
ju (x )e + j v (x )e = h (x ) (4)

424
Méthodes

Z x
On en déduit : 1
u(x) = + p e;jt h(t)dt

u 0 (x ) = ;
e
(1+j2 )x
h (x )
, v 0 (x ) =
e
(1+j)x
h (x )
,
i 3
Z
0
x
j2 ; j j2 ; j 1 2
v(x) = ; p e;j t h(t)dt .
i 3
0

puis :
Méthodes
2
Z x t ;x
p
3
f (x ) = e jx
+ e j2 x
+p e 2 h (t ) sin (x ; t )dt .
2
( ( (( (( ;
3 0

Avec (e ( = (e ( = e , il est clair que lim e


x 2
j2 x jx
jx 2 = lim e j x
= 0, on
1 + +1
est donc ramené à Z
étudier la limite de p
:
; x t x
3
F (x ) = e 2 h (t ) sin (x ; t )dt .
0 2
Une majoration donne :
Z x t ;x
j F (x )j e 2 jh (t )j dt , h étant continue sur [0,+1[ et admettant
0 " x , +1
" une limite finie en +1, elle est bornée sur
donc en posant A = k h k[0,+1[ et M (x ) = k h k 2 , il vient : [0,+1[ d’où l’existence de A et M (x).
1 1

Z x Z
j F (x )j A
2 t ;x
e 2 dt + M (x )
x
x t ;x
e 2 dt Z x
2 t ;x
, ;
x ;
x
-
0 e 2 dt=2 e 4 ;e 2
2

; x4 Z 0
x t ;x , x
-
2Ae + 2 M (x ). e 2 dt=2 1;e 4
;

x
2

Sachant que lim M (x ) = 0, il vient lim F (x ) = 0 et lim f (x ) = 0. Puisque lim h = 0, pour tout >0, il existe
x !+1 +1 +1
x0 tel que quel que soit x x0 , jh(x)j .
Donc pour tout x 2x0 , M (x) .

Ex. 6 n x 00 = 3x + y + e t
Résoudre le système différentiel (L ) :
y00 = 2x + 2y + e2t

Indications
h3 1i
La matrice A = est diagonalisable.
2 2

Solution Commentaires
Le polynôme caractéristique de la matrice A est : Puisqu’elle admet deux valeurs propres dis-
tinctes, la matrice A est diagonalisable.
A( )= 2
;5 +4 = ( ; 1)( ; 4).
Les calculs de diagonalisation donnent :
h1 1
i 1 1 h ;1 i h1 0i
P= , P ;1 = , P ;1 AP = .
;2 1 3 2 1 0 4

Introduisons alors les fonctions inconnues X et Y définies par : La solution générale de X 00 =X s’écrit
hx i hX i X =aet +be;t .
=P .
y Y

425
Chapitre
Chapitre88: :Équations
Équationsdifférentielles
différentielles

hx i hX i t
est solution de (L ) si et seulement si est solution de : X 00 = X + e admet une solution particulière
y Y 3
de la forme X = tet et par identification ,
8 00
< X = X + e ;3 e t 2t on trouve = 61 .

(L 0 ) :
2t
X 00 = X ; e admet une solution particu-
: Y 00 = 4Y + 2e + e t 2t 3
lière de la forme X = e2t et une identifica-
3
tion donne = ; 19 .

La solution générale de (L 0 ) est définie par : Le principe de superposition des solutions


8 (cf. MPSI-Analyse chap. 2) fournit alors une
< X = ae t
+ be;t +
1 t
6
te
1
; 9 e2t 4
solution de X 00 = X + e ;e .
t 2t

3
: Y = ce + de;2t +
2t t 2t 2
e ; et
avec (a, b, c, d ) ∈ .
La seconde équation de (L 0 ) se résoud de
12 9 même.
On conclut à l’aide des relations x = X + Y et y = ;2X + Y :
8 *t + * +
>
< x = 6 + a ; 29 e + be; + 12t + c ; 19 e + de;
t t 2t 2t
(a,b,c,d) ∈ 4
.

: y = ;* t + 2a + 2 +e ; 2be; + * t + c + 2 +e + de;
> t t 2t 2t
3 9 12 9

Ex. 7 n x 00 = x 0 + y0 ; y
Résoudre le système différentiel d’ordre 2 (H ) :
y00 = x 0 ; y0 + x

Indications
Ramener le problème à la résolution d’un système d’ordre 1.

Solution Commentaires
En posant u = x 0 et v = y0 , à ce système correspond le système différentiel
d’ordre 1 sur 4 : 2x 3 2 0 0 1 0
3
(h 0 ) : X 0 = AX où
6y 7
X =4 5 ,
6
A=4
0 0 0 1
.
75
u 0 ;1 1 1
v 1 0 1 ;1
A ( ) = ( ; 1) ( + 1) .
2 2
Le polynôme caractéristique de A est
A ; I4 et A + I4 sont de rang 3 : A n’est pas diagonalisable mais, puisque Pour obtenir une réduite triangulaire simple,

; !
A est scindé dans , elle est trigonalisable.
Désignons par = ei 1 i 4 la base canonique de 4 .
on s’appuie sur le fait que, d’après les théo-
rèmes de Cayley-Hamilton et de décompo-
; ! ; !
On trouve Ker A ; I = Vect a avec a
sition des noyaux, on a

et
; ! ;
Ker A + I = Vect a
! avec a
4 1 1 = e1 + e2 + e3 + e4 ,
= e1 ; e2 ; e3 + e4 .
4
= Ker(A;I3 )2 Ker(A+I3 )2
4 3 3
ce qui met en évidence une décomposition
Formons alors :
0 1 ;1 ;1 1
1 de 4
en somme directe de deux sous-

;A ; I ! = B ;3 CA espaces stables contenant respectivement


4 @ 2 1
1
1
1
1
1 ;3 Ker(A;I3 ) et Ker(A+I3 ).

;3 ;1 ;1 5
01 ;1 3 1
1
;A + I ! = B 1 CA .
et 4 @1 2
;3
1 1
5
1
1
1 ;1 3 1

426
Méthodes

; ! est donc ;a , a ! avec a = ;e


Une base de Ker A ; I4
2
+ e3 ; et
; ! est ;a , a ! avec a = e ; e .
une base de Ker A + I
2
1 2 2 2

4 3 4 4 1 4

Puisque 4
; ! Ker ;A + I ! , = ;a !
= Ker A ; I
2 2
i 1 i 4 est une
4 4
4
base de
Méthodes adaptée à cette somme directe.
Le calcul donne A • a2 = a1 + a2 et A • a4 = a3 ; a4 donc en posant :
01 1 0 0
1
B1
0
;1
1
;1
1
CA, B@ ;1 CA
P =@
0 A = e1 +2e3 +e4 =a1 +a2
1
1 1 ;1 0
1 0 1 ;1 0 0
1
1
on obtient :
01 1 A
B@0 CA = ;e2 ;e3 +2e4 =a3 ;a4
1 0 0 0

1 B0
P ; AP = T = @
1 0 0 CA. ;1
A = mat fA ; T = mat fA ;
0 0 ;1 0
;1
0 0 0
0 1 x1

Le changement de fonction inconnue défini par X = PX1 donne le nouveau X1


B C
= @ A
y1
u1
système :
8 x0 = x + y v1
>
> 1 1 1
8
système dont la solution générale s’écrit :
< y0 = y >
X10 = PX1 ou
>
1 1
>
<
x1 = (a+bt)et

>
: 0
0
u = ;u + v
1 1 1 y1 = bet

v1 = ;v1 >
> u1 = de;t
( x = (a + bt )e :
+ (c + d + dt )e;t
t v1 = (c+dt)e;t
d’où
y = (a ; b + bt )et ; (c + dt )e;t

II. Équations non linéaires


Ex. 8
Soit f la solution maximale telle que f (0) = 0 de l’équation différentielle (E ) : y0 = e;xy .
1) Montrer que f est définie sur et impaire.
2) Montrer qu’il existe ∈ tel que lim f (x ) = .
x !+1
1
3) Montrer que 1 1+
e
.

Solution Commentaires
1) La fonction (x, y) e;xy est de classe C 1 sur donc, le théorème 2
L’intervalle I contient 0 donc a<0<b.
de Cauchy-Lipschitz assure l’existence et l’unicité de f qui est définie
sur un intervalle ouvert I =]a, b[.
Supposons b < +1. On prépare un raisonnement par l’absurde : l’hypo-
De f 0 (x ) = e;xf (x) , on déduit que f est strictement croissante sur I et, thèse «b est réel» doit conduire à une contradic-
puisque f (0) = 0, elle est strictement positive sur ]0, b[. On a donc : tion avec le caractère maximal de f .

x ∈]0, b[, e;xf (x) < 1.

427
Chapitre
Chapitre 8 :8Équations
: Équations différentielles
différentielles

D’autre part, l’identité x ∈ I, f 0 (x ) = e;xf (x) avec f (0) = 0 donne


Z x
;tf (t)
x ∈ I, f (x ) = e dt , donc pour tout x ∈]0, b[, il vient :
0 Z x
f (x ) dt < b .
0

On sait maintenant qu’il existe L ∈ tel que L = lim f (x ). C’est le théorème de la limite monotone : f
x !b
est croissante majorée.
Définissons alors g : ]a, b] ! par g(x ) = f (x ) si x ∈ I et g(b) = L .

g est de classe C1 sur ]a, b[ et lim g0 (x ) = e;bL . Elle est donc de Voir à ce propos le chapitre 4, théorème 11 :
x !b
caractérisation des aplications de classe C 1 .
classe C sur ]a, b].
1

On dispose ainsi d’une solution g de (E ) prolongeant strictement f ce


qui est contraire au caractère maximal de f .
C’est absurde, on a donc b = +1.
Considérons maintenant la fonction : Inutile de prouver directement a=;1 :
l’imparité va nous donner ce résultat.
h : ] ; 1, ;a [! ;f (;x ). , x
Pour tout intervalle I de , on note
Puisque f est solution de (E ) sur I , en posant ;I =] ; 1, ;a [, on ;I=fx / ;x∈I g l’intervalle symétrique de
obtient x ∈ ;I, f 0 (;x ) = exf (;x) c’est-à-dire h 0 (x ) = e;xh(x) : I par rapport à 0.

; !
h est solution sur ;I .
De plus si J, h1 est une solution prolongeant (;I, h ), le même calcul
; !
montre que ; J, f1 avec f1 : x ;h1 (;x ) est une solution
prolongeant (I, f ). Puisque (I, f ) est maximale, on en déduit :
;J = I, f1 = f donc J = ;I et h1 = h .
Comme de plus h (0) = f (0) = 0, on a ainsi trouvé deux solutions
maximales (I, f ) et (;I, h ) vérifiant la même condition initiale.
D’après le théorème de Cauchy-Lipschitz, il en résulte I = ;I et h = f I = ;I donne a = ;b = ;1.
donc f est impaire et I = .
2) Sur [1, +1[, on a f (x ) f (1) > 0 donc : On a vu que f est croissante, il s’agit donc ici de

f 0 (x ) e;xf (1) . Z
montrer qu’elle est majorée.

Z x
x
e;tf (1) dt = e
;f (1)
;e;xf (1) .
f (1)
On en déduit x ∈ [1, +1[, f (x ) ; f (1) e
;tf (1) dt donc : 1
1

e
;f (1)
f (x ) f (1) + .
f (1)
L’existence de réel tel que
= lim f (x ) en résulte.
x !+1

3) Sur ]0, +1[, on a 0 < f (x ) < donc f 0 (x ) > e; x puis :


x Z ; !
Une majoration de f sur + induit une minoration

f (x )
; t dt c’est-à-dire f (x ) 1 1 ; e; x . de f 0 puis, par intégration, une minoration de f .
e
0
De même une minoration de f conduit à une ma-
En passant à la limite quand x tend vers +1, cette inégalité donne joration de f .
1 2
donc 1 et, puisque est positif, 1.

En procédant comme en 2), pour tout a ∈ +" , on obtient :


e
;af (a)
x ∈ [a, +1[, f (x ) f (a ) + .
f (a )
Si > 1, il existe a ∈]0, +1[ tel que f (a ) = 1, et puisque l’on sait que En effet f est continue strictement croissante, elle
f (x ) < x sur ]0, +1[, on a nécessairement a > 1. induit une bijection de ]0,+1[ sur ]f (0), [ = ]0, [.
1
Alors avec e;af (a) = e;a , l’inégalité précédente donne pour tout
e
1 1 Pour =1 cette inégalité est évidente. La preuve
x a, f (x ) 1+ . En passant à la limite, on en déduit 1+ .
e e est donc complète.

428
Méthodes

Ex. 9
Soit l’équation différentielle (E ) : xy0 = tan y.

Trouver la solution maximale f qui vérifie y(1) = .


4
Méthodes

Indications
Raisonner par analyse-synthèse en considérant les restrictions de f à I ∩ "+ et I ∩ "; où I est l’intervalle de
définition de f .

Solution Commentaires
Analyse (E) n’étant pas donnée sous forme résolue
y0 =F (x,y), on n’est pas en mesure d’affir-

Soit f solution maximale de (E ) sur I vérifiant f (1) = . mer a priori l’existence et l’unicité de f .
4

La fonction tan est définie sur l’intervalle f (I ) et celui-ci contient .


/ . 4
On a donc f (I ) ⊂ ;2, 2 .

Posons J = I ∩ ]0, +1[ et = f jJ . Alors (J, ) est solution maximale de : 1 ∈ I donne J ≠ .

;E ! : y0 = tan y
.
1 x

/ .
Pour appliquer le théorème de Cauchy-Lipschitz, introduisons l’ouvert de
2
: =]0, +1[! ;2, 2 .

tan y
L’application : ! , (x, y) est de classe C 1 , donc l’équation
;E ! admet une unique solution maximale
x
:J ! vérifiant :
1

(1) = et f(x, (x )/x ∈ J g ⊂ .


4
Explicitons maintenant cette fonction .
On remarque que la fonction nulle est solution de E1 sur "+ donc,
; ! Afin de procéder à la séparation des va-
riables, on commence par prouver que ne
puisque est distincte de cette fonction, par unicité au problème de s’annule pas sur J .
Cauchy en tout point (x, 0) ∈ on a :
/ .
x ∈ J, (x ) ≠ 0, et ainsi (I ) ⊂ 0, .
2
; ! i h 1 est
Donc solution de E1 sur J s’écrit : Une primitive sur 0, 2 de x tan x
0 (x ) 1
x n(sin x).
x ∈ J, = ,
tan (x ) x
i h
d’où on déduit l’existence de ∈ tel que sin (x ) = x , donc tel que : Car (x) ∈ 0,
2
.

(x ) = Arcsin x .

Enfin, (1) =
4
donne = p1 d’où (x ) = Arcsin p ce qui exige
x

p 2 2
I ⊂ ]0, 2[.
Résumons : s’il existe f solution maximale de (E ) sur I vérifiant f (1) = ,
4
p x
on a I ∩ [0, +1[ ⊂ [0, 2[ et x ∈ I ∩ [0, +1[, f (x ) = Arcsin p .
2

429
Chapitre
Chapitre88: :Équations
Équationsdifférentielles
différentielles

Posons alors K = I ∩ ] ; 1, 0[ et, si K est non vide, = f jK . K est non vide si et seulement si 0 est

Comme précédemment, (K,


; !
) est solution maximale de E telle que :
intérieur à I .

/ .
1

La fonction est de classe C 1 sur .


f(x, (x )/x ∈ J g ⊂ =] ; 1, 0[! ;2, 2
1
1 avec 1 .

Le théorème de Cauchy-Lipschitz montre encore l’existence et l’unicité


; !
d’une solution maximale de (E1 ) au problème de Cauchy en tout point
x0 , y0 ∈ 1 .
On remarque que = f jK n’est pas la fonction nulle car on aurait dans 0 étant intérieur à I , f dérivable en 0 exige
fg0 (0) = fd0 (0) = p1 .
ce cas fg0 (0) = 0 et fd0 (0) = p1 et f ne serait pas dérivable en 0. En 2
2
conséquence, par unicité au problème de Cauchy en tout point (x, 0) ∈ 1 ,
on a x ∈ K, (x ) ≠ 0.
Le calcul se déroule donc de la même façon que celui de et on obtient
l’existence de ∈ tel que (x ) = Arcsin x . y
2

Alors fg0 (0) = p1 donne = p1 donc :


2 2 p
; 2
p O x
(x ) = Arcsin px et K ⊂] ; 2, 0[.
2

# ; p2, p2" ! /; .
En conclusion, le problème admet au plus une solution, il s’agit de la
;2
fonction f :
2 2
, , x Arcsin px .
2
Synthèse

Il reste à vérifier que la fonction f ainsi définie est solution de (E ) telle que :

f (1) = .
4

Ex. 10
*y+ 2 y
Résoudre l’équation différentielle y0 = + + 1.
x x

Indications
Il s’agit d’une équation homogène en (x, y).

Solution Commentaires
*y+ 2 y "
La fonction (x, y) + + 1 est de classe C 1 sur U1 = + ! Dans le cas présent la forme même de l’équa-
x x
et sur U2 = "; ! , donc, d’après le théorème de Cauchy-Lipschitz, pour
; !
tion impose I⊂ !
+ ou I⊂ !
; .
On peut donc utiliser le changement de
tout x0 , y0 ∈ Uk , (k = 1 ou 2), il existe une unique solution maximale
fonction inconnue exposé en méthode sans
définie sur un intervalle I ouvert, inclus dans "+ (si x0 > 0) ou "; (si
avoir à faire de découpage de l’intervalle
x0 < 0) et vérifiant f (x0 ) = y0 .
comme cela pourra se produire dans d’autres
Si f est une telle solution maximale, soit g : I ! définie par : exemples.

f (x )
x ∈ I, g(x ) = .
x

430
Méthodes

On obtient alors f 0 (x ) = g(x ) + xg0 (x ) donc :


x ∈ I, xg0 (x ) = g(x )2 + 1
0
g (x ) 1
c’est-à-dire : x ∈ I, 2 = .
x
Méthodes (( x ((
g (x ) + 1

D’où Arctan g(x ) = n (( (( , ∈ "+ Écrivons ce calcul avec la notation différen-

* ((( x ((( + tielle :


en posant y = f (x) et t = xy = g(x), il vient
et enfin : f (x ) = x tan n ( ( avec :
i ; h
dy
= t+x dt
dx dx
+k +k
I⊂ e 2 , e2 donc x∈I, x dt = t 2 +1
dx
ou
i +k ; +k
h d’où aussi x∈I, 2dt = dx
t +1 (( ((
x
I⊂ ; e2 ,; e 2 . et enfin Arctan t = n x (( ∈ !
+ .

* ((( x ((( +
Réciproquement, il est immédiat de vérifier que toute fonction : D’après l’analyse, ces intervalles sont maxi-
maux les solutions correspondantes sont
x x tan n ( (
donc maximales.
i ; +k +k
h
est solution sur I = e 2
, e 2

i +k ; +k
h
ou sur I= ; e2 ,; e 2 .

431
Chapitre 8 : Équations différentielles

Exercices
Niveau 1
Ex. 1 Ex. 4
Résoudre l’équation différentielle :
24 0 2 0
3
(H ) : x 2 y00 ; 4xy0 + (x 2 + 6)y = 0. 60
Soit A la matrice 4
4 0 2 75
.
2 0 4 0
Quelle est la dimension de l’espace vectoriel des solu-
0 2 0 4
tions sur ?
dX
Ex. 2 1 ) Résoudre le système différentiel = AX (1)
dt
Résoudre l’équation différentielle : 2 ) Calculer exp A.
(E ) : x 2 y00 ; 2xy0 + 2y = x cos x ; sin x .
Ex. 5
Ex. 3
Résoudre le système différentiel :
Soit q ∈ C 0 ([0, +1[, ) intégrable sur [0, +1[.
8 x 0 = 3x + 2y ; 2z
1 ) f étant une solution bornée sur [0, +1[, de >
<0
(L ) : y00 + qy = 0, étudier lim f 0 . y = ;x + z
+1
(S )
>
: z0 = x + y
2 ) Montrer que (L ) a des solutions non bornées.

Niveau 2
Ex. 6 Ex. 10
Résoudre l’équation différentielle : ;
Soit U, V, X0 ∈
! )3 , U ≠ 0 , V ≠ 0 , ∈ ,
n,1 (
(E ) : (1 + x )y00 + xy0 + k 2 y = 0, k ∈ "+
2
t
B = U V et A = In + B .
au moyen d’un changement de variable qui la ramène à
une équation à coefficients constants. 1 ) Déterminer la solution du problème de Cauchy :
Ex. 7 X 0 (t ) = A X (t ), X (0) = X0
Soit f ∈ C ( , ) telle que
2
en fonction de , Tr B, B, X0 et t .
2
x ∈ , f 00 (x )
n
f (x ) + 2 ) Quels sont les sous-espaces E de tels que :
ch3 x
f (0) = f 0 (0) = 0 X0 ∈ E ) t∈ , X (t ) ∈ E ?

sh2 x 3 ) Trouver une condition nécessaire et suffisante pour


Montrer que x ∈ , f (x ) .
ch x que toute solution possède une limite finie en +1.
Ex. 8 Ex. 11
Soit : ! ! n ( ) dérivable sur . Démontrer
x+y
l’équivalence des propriétés suivantes : Soit (E ) : y0 = .
x ;y
(i) (0) = In et x ∈ , 0 (x ) = 0 (0) (x ).
1 ) Trouver la solution maximale vérifiant f (0) = 1.
(ii) (x, y) ∈ 2 , (x + y) = (x ) (y)
et x ∈ , det[ (x )] ≠ 0. 2 ) En déduire les autres solutions et reconnaı̂tre les
courbes intégrales.
Ex. 9
3
est muni de sa structure euclidienne canonique. Ex. 12
Soit A ∈ 3 ( ), antisymétrique non nulle, et l’équation Soit f la solution maximale de (E ) : y0 = y2 + x
différentielle : (H ) : X 0 = AX . vérifiant f (0) = 0.
1 ) Quelles sont les solutions constantes de (H ) ?
1 ) Montrer que f est développable en série entière.
2 ) Montrer que toutes les solutions sont bornées puis
que les courbes intégrales sont des arcs de cercle. 2 ) Montrer que f est définie sur un intervalle majoré.

432
Exercices

Niveau 3
Ex. 13
Z +1
sin t
2 ) En déduire : dt = .
t 2
Soit f ∈ C 0 ( +, +) vérifiant : 0
Z x Ex. 15
;at
x ∈ + , f (x ) x + a 2 x e f (t )dt (I ) (a 0) Soit y : I ! la solution de l’équation différentielle
0
(E ) : 2y00 = 1 ; 3y2 telle que y(0) = 0, y0 (0) = 0.
Montrer que x∈ " , f (x ) e. 1 ) Justifier son existence et vérifier que y est une
+ x
fonction paire.
Ex. 14 2 ) Décrire cette solution lorsque x ∈ [0, a ] où :
1 ) Montrer que pour tout x ∈
Z 1

Z Z
+
;xt
:
a= p du
.
+1
sin t +1
e 0 u (1 ; u 2 )
dt = dt .
0 x +t 0 1 + t2 3 ) Montrer que y est définie sur et périodique.

Indications
Ex. 6 Ex. 12
1 ) Procéder par identification :
Voir Mise en œuvre, exercice 3. 4X
1
+
!0 4X
1 +
!2
Ex. 7 an x n
=x+ an x n

Avec g : x
sh2 x
ch x
et h = f ; g, les hypothèses se
n=0
; !
et vérifier que la suite a n
n=0
est bornée.
ramènent à h ; h 0, h (0) = h 0 (0) = 0.
00
2 ) Si x 1, y 0 2
y + 1.
Puis, voir Mise en œuvre, exercice 4.

Ex. 8
Ex. 13
Z x
Introduire h définie par h (x ) = ;at f (t )dt .
e
Utiliser les propriétés de l’exponentielle de matrice vues 0
Puis, voir Mise en œuvre, exercice 4.
dans le chapitre 5.
Ex. 14
Ex. 9
Montrer que :
Ker A est une droite vectorielle. Z +1
sin t
Z +1
e
;xt
f :x dt et g : x dt
Ex. 10 0 x +t 1 + t2 0
" , B n = (Tr B )n ;1 B . sont continues sur + et sont solutions sur "+ d’une
n∈
même équation différentielle.
Ex. 11 Ex. 15
2 ) Multiplier les deux membres de (E ) par y0 .
Exploiter le théorème de Cauchy-Lipschitz ; introduire
Z Y
t =
y
x
. Utiliser des homothéties de centre O . Recon- 3 ) Étudier Y q ;du ! .
naı̂tre les courbes intégrales par leur équation polaire. 0 u 1;u 2

433
Chapitre 8 : Équations différentielles

Solutions des exercices

Niveau 1
Ex. 1
L’équation (H ) vérifie les conditions du théorème de Cauchy-Lipschitz-linéaire sur les intervalles :
I1 = ] ; 1, 0[ et I2 = ]0, +1[.
Chacun des espaces Sk (H ) : ensemble des solutions de (H ) sur Ik , (k = 1 ou 2), est de dimension 2.

X
Cherchons les solutions développables en série entière.
Soit an x n une série entière de rayon > 0 et de somme f .
n 0
f est solution de (H ) sur ] ; , [ si et seulement si :
+1 X +1 X
x ∈] ; , [, (n ; 2)(n ; 3)an x n + n
an x = 0
n=0 n=0
donc si et seulement si a0 = 0, a1 = 0 et n 4, (n ; 2)(n ; 3)an + an ;2 = 0 ( ).
De la relation ( ) on déduit : = +1 et
a2 a3
n 1, a2n = (;1)n ;1 , a2n+1 = (;1)n ;1 .
(2n ; 2)! (2n ; 1)!
Il en résulte que les solutions développables en série entière sont les fonctions :
f = f1 + f2 ( , )∈ 2
X
1
+
x
2n +1X x
2n+1
avec f1 (x ) = (;1)n ;1 = x 2 cos x , f2 ( x ) = (;1)n ;1 = x 2 sin x
(2n ; 2)! (2n ; 1)!
;
chacun des couples f
n=1
! n=1

1jIk , f2jIk , (k = 1 ou 2), est libre et constitue donc une base de Sk (H ).

Ainsi Sk (H ) est l’ensemble des fonctions x x 2 cos x + x 2 sin x, ( , )∈ 2


.
On vérifie facilement que toute fonction f telle que :
f (x ) = x 2 cos x + x 2 sin x si x < 0 , f (x ) = 0 x 2 cos x + 0 x 2 sin x si x 0
si et seulement si 0 = .
est solution sur
L’espace S (H ) des solutions de (H ) sur est donc de dimension 3, une base en est f1 , f2 , f3 avec :
; !
2
f1 (x ) = x cos x pour tout x ∈ ;
2
f2 (x ) = x sin x si x < 0 et
f2 ( x ) = 0 si x 0;
f3 ( x ) = 0 si x < 0 et
2
f3 (x ) = x sin x si x 0.

Ex. 2
2 2 x cos x ; sin x
Les fonctions x ;x , x 2
, x 2 sont continues sur ] ;1, 0[ et sur ]0, +1[, donc d’après
x x
le théorème de Cauchy-Lipschitz linéaire, l’ensemble Sk des solutions de (E ) sur Ik (I1 =] ; 1, 0[ , I2 =]0, +1[)
est un -espace affine dont la direction est l’espace vectoriel des solutions de (H ) sur Ik avec :
(H ) : x 2 y00 ; 2xy0 + 2y = 0.

434
Exercices

(H ) est une équation d’Euler, elle admet des solutions de la forme x jx j .


Par identification, on trouve = 1 ou 2, donc sur I1 et sur I2 la solution générale de (H ) est définie par x x + x 2.

Résolution de (E ) sur Ik , (k = 1 ou 2), par la méthode de variation des constantes.


Pour tout y ∈ C 2 (Ik , ), il existe un couple unique (u, v) ∈ C 1 (Ik , )2 tel que :
( 2
y = xu + x v
x ∈ Ik ,
y0 = u + 2xv

Alors y est solution de (E ) sur Ik si et seulement si :


8 xu 0 + x v0 = 0
>
< 2

x ∈ Ik ,
>
: u 0 + 2xv0 = x cos xx; sin x 2

sin x ; x cos x x cos x ; sin x ,


Ce système fournit u 0 = 2 , v0 = 3 d’où :
x
sin x
x
Z x
t cos t ; sin t
u= ; x
et v= + 3
dt .
0 t
t cos t ; sin t 1
(Remarquer que la fonction : t est prolongeable par continuité en 0 avec (0) = ; . )
t
3 3
sin t ; t cos t
Compte tenu de lim = 0, une intégration par parties donne :
t !0 t2
Z x
t cos t ; sin t h sin t ; t cos t i x 1
Z x
sin t
3
dt = 2
; dt
2t 2 t
t
Z
0 0 0
x
sin x cos x 1 sin t
= 2
; ; dt.
2x 2x 2 0 t

On en déduit que la solution générale de (E ) sur Ik s’écrit :


sin x x cos x x
2 Z x
sin t
f , : x x+ x2 ; 2
; 2
; 2
dt .
0 t

Solutions sur
sin x x cos x x
2 Z x
sin t
Les dérivées sur Ik de y : x x+ x2 ; ; ; dt sont :
2 2 2 t
Z x
sin t
0
Z x
sin t
y0 =
00
+2 x ; cos x ; x dt , y =2 ; dt .
0 t 0 t
Si f est solution de (E ) sur , il existe 1, 1, 2, 2 tels que :
fjI1 = f 1 , 1
et f jI 2 = f 2 , 2

f 0 devant être continue en 0, on a 1;1= 2;1 donc 1 = 2.


Le calcul précédent montre que :
lim f 00 (x ) = 1 et lim f 00 (x ) = 2
x !0 x !0
x<0 x>0
donc l’existence de f 00 (0) nécessite 2 = 1.
En conclusion, toute solution de (E ) sur est nécessairement de la forme :
sin x x cos x x
2 Z x
sin t
x x + x2 ; ; ; dt
2 2 2 0 t
On vérifie que toute fonction de cette forme est de classe C 2 sur et est solution de (E ) sur .

435
Chapitre 8 : Équations différentielles

Ex. 3
Z x Z x
0, on a f 0 (x ) = f 0 (0) + 00 0
1 ) Pour tout x f = f (0) ; qf .
0 0
k f k[0,+1[ , alors x ∈ [0, +1[, jq(x )f (x )j M jq (x )j, donc l’intégrabilité de q sur [0, +1[
Posons M = 1 Z x
donne celle de qf , et il en résulte que lim qf existe, donc qu’il existe = lim f 0 .
x !+1 +1
0
Z x
Notons maintenant que x 0, f (x ) = f (0) + 0
f .
Z x
0

0
Si était non nul, on aurait lim f = "1 (avec le signe de ) et f serait non bornée. Donc = lim f 0 = 0.
x !+1 0 +1

2 ) L’ensemble des solutions bornées de L est un sous-espace vectoriel de S(L ).


L

Si y1 et y2 sont deux éléments de


; !, on a y00y
; y200 y1 = 0 c’est-à-dire y10 y2 ; y20 y1 0 = 0.
; !
L 1 2
On en déduit que y10 y2 ; y20 y1 est constante sur [0, +1[, or d’après le 1), lim y10 y2 ; y20 y1 = 0, donc cette
1 +
constante est nulle.
Ainsi, on a sur [0, +1[, y10 y2 ; y20 y1 = 0 et le couple y1 , y2 est lié.
; !
On en déduit dim L 1, donc S(L ) L est non vide, c’est-à-dire qu’il existe des solutions non bornées.

Ex. 4
2x 3 1

1)
6x 7
Posons X = 4 5. Le système (1) s’écrit :
2
x 3
x
( x 0 = 4x + 2x
4
( x 0 = 4x + 2x4
1 1 3 2 2
0
(1’) et 0
(1”).
x3 = 2x1 + 4x3 x4 = 2x2 + 4x4

Le système (1’) est équivalent à :


( x 0 + x 0 = 6(x + x3 )
( u 0 = 6u
1 3 1
c’est-à-dire (avec u = x1 + x3 , v = x1 ; x3 ).
x10 ; x3 = 2(x1 ; x3 ) v 0 = 2v

On en déduit :
u = e6t , v= e2t ( , )∈ 2

et : x1 = e6t + e2t , x3 = e6t ; e2t ( , )∈ 2


.
On a de même pour le système (1”) x2 = e 6t
+ e 2t
, x4 = e 6t
; 2t
e , ( , )∈ 2
.
2 ) La solution du système (1) aux conditions initiales x1 (0), x2 (0), x3 (0), x4 (0) s’écrit :
2 x (t ) 3 2 e
1
6t
+ e2t 0 e6t ; e2t 0
3 2 x (0) 3 1
64 x (t ) 75 = 1 64
2 0 e 6t
+ e2t 0 e 6t
;e 2t
75 64 x (0) 752
x (t )
3 2 e 6t
; e2t 0 e6t + e2t 0 x (0) 3
x4 (t ) 0 e6t ; e2t 0 e6t + e2t x4 (0)
2 x (t ) 3 2 x (0) 31 1
6 x (t ) 75 = e 64 x (0) 75, on en déduit :
on sait qu’elle s’écrit également 4 2 tA 2
x (t ) x (0)
3 3
x4 (t ) x4 (0)
2e 6
+ e2 0 e6 ; e2 0
3
16 e6 + e2 e6 ; e2 75.
= 4
0 0
eA
2 e 6
; e2 0 e6 + e2 0
0 e6 ; e2 0 e6 + e2

436
Exercices

Ex. 5
Matriciellement (S) s’écrit :
" 3 2 ;2 7
X 0 = AX avec A= ;1 0 1 .
1 1 0
Réduction de la matrice A
On obtient A( ) = det(A ; I3 ) = (1 ; )3 .
1 est valeur propre triple, A n’est pas diagonalisable, (sinon A = I3 ), par contre elle est trigonalisable.
En notant u l’endomorphisme de 3 canoniquement associé à A, on voit que Ker(u ; Id) est le plan d’équation
x + y ; z = 0 donc rg(u ; Id) = 1.
Remarquons que u ; Id est nilpotent (car d’après Cayley-Hamilton (A ; I3 )3 = 0), donc :
rg(u ; Id)2 < rg(u ; Id) ce qui donne rg(u ; Id)2 = 0
Im(u ; Id) ⊂ Ker(u ; Id).
et donc :
La base canonique de
; !
étant e , e , e , on constate que e ∉ Ker(u ; Id), posons donc :
3
; !; 1 2 3

e = e , e0 = u ; Id e big) = 2e ; e + e , e0 est un vecteur de Ker(u ; Id).


0
1

1
; ! 1 2
; ! ; 1
! 1

Avec e0 = e + e , e0 , e0 est une base du plan Ker u ; Id et e0 , e0 , e0 est une base de


2

et, on a par
3 2
3
3 1 3 2 3 1 2 3
construction :
41 0 0!
mat u = 1 1 0 = T.
(ei0 )
41 2 1
! 0 0 1

Donc, avec P = 0 ;1 0 , P ;1 AP = T .
0 1 1
Application à S.

;S !
On opère le changement de fonctions inconnues défini par X = PX1 et (S) devient :
X10 = TX1 .
1
Soit en développant :
8 x0 = x
>
> 1 (1)
<0
1
;S ! :
1
>
>
y =x 1 1 + y1 (2)
:0 z1 = z1 (3)

(1) et (3) donnent x1 = a et , z = c et ,


0
donc (2) devient y1 = y1 + a et ce qui donne y1 = (at + b)et .
4 ! 4
x 1 2 1 a et
!4 !
On en déduit y = 0 ;1 0 (at + b)et .
z 0 1 1 c et

x = (2at + a + 2b + c )et , y = (;at ; b )e t , z = (at + b + c )et .

Niveau 2
Ex. 6
L’équation (E ) satisfait aux conditions du théorème de Cauchy-Lipschitz-linéaire sur . L’ensemble S des solutions de
(E ) sur , est un plan vectoriel inclus dans C 1 ( , ).
On recherche un changement de variable défini par x = (t ) où est un C 1 difféomorphisme de I sur (I intervalle
à déterminer).

437
Chapitre 8 : Équations différentielles

Étant donnée f ∈ C 1 ( , ), on pose g = f # et il vient :


00
1 1 (t ) 0
f 0 (x ) = 0
0 (t ) g (t ), f 00 (x ) = 02 g00 (t ) ; 03 g (t ),
(t ) (t )
donc f ∈ S si et seulement si :
4 !
1 + 2 00 (1 + 2
) 00
02 g + 0 ; 03 g0 + k 2 g = 0 (sur I ).

0
Choisissons alors telle que p 2
= 1. Une solution est : t Argsh t . Cette fonction est un C 1
1+
difféomorphisme de sur lui-même tel que ;1 = sh.

;E0! : z00 + k z = 0.
Avec ce changement de variable, on obtient que f est solution de (E ) si et seulement si g est solution de :
2
; !
La solution générale de E 0 étant t cos kt + sin kt , on en déduit que S est décrit par les fonctions :
2
f , :x cos(k sh x ) + sin(k sh x ), ( , )∈ .

Ex. 7
sh2 x 2
Considérons la fonction g : x . Le calcul donne g00 (x ) ; g(x ) = .
ch x ch3 x
Donc avec h = f ; g, l’hypothèse se lit : h 00 ; h 0, h (0) = h 0 (0) = 0.
Sachant que h est, tout comme f , de classe C 2 sur , la condition h 00 ; h 0 équivaut à l’existence de ∈ C 0 ( , )
positive et telle que :
x∈ , h 00 (x ) ; h (x ) = (x ).
Utilisons alors la méthode de variation des constantes : puisque (ch, sh) est une base de l’espace vectoriel des solutions
de y00 ; y = 0, il existe u et v de classe C 1 sur telles que :
( h (x ) = u (x ) ch x + v(x ) sh x
h 0 (x ) = u (x ) sh x + v(x ) ch x
et en écrivant que h est solution de y00 ; y = (x ), il vient :
( u 0(x ) ch x + v0(x ) sh x = 0
0 0
u (x ) sh x + v (x ) ch x = (x ).

On en déduit u 0 (x ) = ; (x ) sh x, v0 (x ) = (x ) ch x , puis :
Z x Z x
u (x ) = a ; (t ) sh t dt, v(x ) = b + (t ) ch t dt ,
0
Z x
0

et enfin, compte tenu de h (0) = h 0 (0) = 0, h (x ) = (t ) sh(x ; t )dt .


0
La positivité de , avec sh(x ; t ) 0 pour t ∈ [0, x ] si x > 0 et sh(x ; t ) 0 pour t ∈ [0, x ] si x < 0, donne alors
celle de h et l’inégalité annoncée en résulte.

Ex. 8
1 ) (i) ) (ii)
Posons 0 (0) = A ∈ n ( ) ; la fonction vectorielle , à valeurs dans l’espace vectoriel n ( ) (de dimension n 2
sur ), est solution de l’équation différentielle linéaire et homogène 0 = A (1) et vérifie de plus (0) = In .
On sait qu’une telle équation différentielle admet pour la condition initiales imposée une solution unique :
x exp(xA).

(x, y) ∈
; !
D’après les propriétés de l’exponentielle de matrices (voir chapitre 5), on a :
2
, exp (x + y)A = exp(xA) exp(yA) et exp(xA) ∈ GLn ( ).
La proposition (ii) en résulte.

438
Exercices

2 ) (ii) ) (i)
On a, pour x ∈ : (x + 0) = (x ) (0) = (x ).
(x ) étant inversible, on obtient pour tout x ∈ : (0) = In .
Fixons alors x ∈ . On a pour h ∈ : (x + h ) = (x ) (h ) = (h ) (x ) donc :

(x + h ) ; (x ) (h ) ; I n (h ) ; (0)
= (x ) = (x ).
h h h

En passant à la limite lorsque h tend vers 0, étant dérivable sur , on en déduit :


0 (x ) = 0 (0) (x ).

Ex. 9
1 ) Il est classique que pour n impair, si A ∈ n( ) est antisymétrique, alors det A = 0, car on a :
det A = det A et det(;A) = (;1)n det A = ; det A.
t

Montrons de plus que les valeurs propres de A sont imaginaires pures.


Soit ∈ une valeur propre complexe de A et U ∈ 3
f0g un vecteur propre associé :
AU = U (1)
De (1) on déduit :
t t
U AU = UU (2)
puis en transconjuguant, compte tenu de A = ;A : t

t
U AU = ; t
UU (3)
Donc, avec (2) et (3), il vient :
; +
! UU = 0
t
(4)
Or U U = k U k (norme hermitienne canonique sur
t 2 3 t
) et puisque U est non nul, on a U U > 0 donc,
avec (4), on obtient :
=; c’est-à-dire ∈i .
Avec det A = 0 et Sp A ⊂ i , et puisque A ≠ 0, on a ici :
Sp A = f0, i , ;i g avec ∈ "+
(A est diagonalisable dans 3( ) mais ne l’est pas dans 3( )).
3
Notons encore A l’endomorphisme de canoniquement associé à A, X est solution constante si et seulement
si :
t∈ , X (t ) ∈ Ker A.
Ker A étant une droite : Ker A = Vect U , les solutions constantes sont les fonctions X :t U, ∈ .
2 ) Soit X une solution non constante. On a alors :
t∈ , t X (t ) X 0 (t ) = t X (t ) AX (t ) = 0 car A = ; t A
donc il existe R ∈ + tel que :
t∈ , k X ( t ) k2 = t X ( t ) X ( t ) = R
3
(il s’agit maintenant de la norme euclidienne canonique sur
0 t
t
De plus, on a t ∈ , UX (t ) = U AX (t ) = t t
;
), ce qui prouve que X est bornée.
U AX (t ) = ; t X (t )AU = 0 c’est-à-dire :
!
t ∈ , U X 0 (t ) = 0 .
& (( '
Il en résulte t∈ ,
&U (( X (t )' = k (constante).
La courbe intégrale X
P= X∈
$ 3
& (( ' %
appartient donc à l’intersection de la sphère de centre O et de rayon R et du plan :
/ U X =k
X est un arc de cercle.

439
Chapitre 8 : Équations différentielles

Ex. 10
1 ) La solution demandée est X : t exp(tA) X0 .
Xt
+1 n n
A
. In et B étant permutables, on a :
Il s’agit donc de calculer exp(tA) =
n!
n=0
X n
k n ;k k
An = n B .
k=0
En remarquant que t VU est une matrice uni-élément, on a t VU = Tr( t VU ) = Tr(U t V ) = Tr B et une
récurrence simple montre que :
k∈ " , B k = (Tr B )k ;1 B .

B X n
k n ;k
Ainsi, pour Tr B ≠ 0, il vient : An = n
In + n (Tr B)k
Tr B
k=1

n n ( + Tr B)n ; n
A = In + B
Tr B

puis exp(tA) = e t In +
B ;e t( +Tr B)
; et
!
Tr B
Pour Tr B = 0, il reste An = n
In + n n ;1 B d’où exp(tA) = e t In + te t B .
; !
2 ) La courbe intégrale de X est incluse dans Vect X0 , BX0 donc E vérifie la condition annoncée si et seulement
n
si ce sous-espace est stable par B (ou plutôt par l’endomorphisme de canoniquement associé à B).

U et V étant non nuls, on a rg B = 1, Im B = U , Ker B = ( V ) et E est stable par B si et seulement si E
contient U ou est inclus dans Ker B.
3 ) Il existe X0 ∈ n
; !
tel que X0 , BX0 soit libre.
Si Tr B ≠ 0, X a une limite finie en +1 si et seulement si il en est de même pour t e t et pour t et( +Tr B)
donc si et seulement si 0 et + Tr B 0.
Si Tr B = 0, il faut et il suffit que t e t et t te t aient une limite finie en +1 donc que < 0.

Ex. 11
1 ) Le théorème de Cauchy-Lipschitz s’applique sur chaque ouvert :
= f(x, y) ∈ 2
/ y ; x > 0g et 0 = f(x, y) ∈ 2 / y ; x < 0g.

Notons y : I ! la solution maximale de (E ) vérifiant y(0) = 1, (son support est inclus dans ) et posons :
I 0 = I ∩] ; 1, 0[ , I 00 = I ∩]0, +1[.
y
Sur I 0 ou I 00 , la fonction t : x est dérivable, le calcul donne :
x
1+t 1 + t2 1 1;t
y0 = (xt )0 = xt 0 + t = , xt 0 = , = •t
0
1;t 1;t x 1 + t2
donc il existe 0 et 00 réels non nuls tels que :
Arctan t
pour x ∈ I 0 : x = 0
e
p
1 + t2
Arctan t
et pour x ∈ I 00 : x = 00
e
p (donc 0 < 0 et 00 > 0).
1 + t2
Étude quand x tend vers 0
y 1
De t = , on déduit : t (x ) , d’où :
x x !0 x
lim t (x ) = ;1 , lim t (x ) = +1
x !0 x !0
x<0 x>0

;2 2
puis : 0e x , 00 e x d’où 0= ;e 2 , et 00 = e; 2 .
jt (x )j x !0
x<0
t (x ) x !0
x>0

440
Exercices

0
1
O x

2 ) Exprimons la solution précédente sous forme paramétrée à l’aide de = Arctan t .

En notant que y ; x > 0 donne, pour x < 0, t < 1 donc ; < < , et pour x > 0, t > 1 donc < < , on
2 4 4 2
obtient les paramétrages :
8 8
>
< x = ;e 2
+
cos
>
<x = e ; 2 cos
;
>
: y = ;e 2
+
sin
2
< <
4
et
>
:y = e ; 2 sin
4
< <
2

Changeons à nouveau de paramètres :


8 x = ;e sin 8 x = ;e sin
>
> >
>
>
> >
>
< y = e cos < y = e cos
>
> = +
et
>
> = ;
>
>
2
>
>
2

: 0 < < 34 : ;4 < < 0


/ 3 . ;
!
d’où la représentation polaire : M = O + e ;
! où ;
! ;
!
0 0
u ( ), ∈ ;4, 4
u ( ) = ; sin i + cos j .

La courbe de la solution (I, y) est donc une spirale logarithmique limitée à deux tangentes verticales et l’intervalle I
est :
/ p
2 3 2 ;
p .
; 2
e 4 ,
2
e 4 .

Ensembles des solutions


décrit " par les fonctions :
,x -
L’équation étant homogène, l’ensemble des solutions est décrit quand
x
f :x y , x ∈I où I = fx ∈ / ∈ I g.

En particulier x ;y(;x ) est solution sur ;I = I;1 , l’étude sur 0 se déduit de l’étude sur par symétrie par
rapport à O .
La frontière commune de et 0 est la droite y = x , lieu des points à tangentes verticales des courbes intégrales :
il n’y a pas de raccordement possible des solutions.
Noter que le lieu des points à tangentes horizontales est la droite y + x = 0.

Ex. 12
Le théorème de Cauchy-Lipschitz s’applique en tout point de 2
, ce qui justifie l’existence et l’unicité de f : I ! ,
solution maximale telle que f (0) = 0 avec I ouvert.

441
Chapitre 8 : Équations différentielles

1 ) Considérons une série entière de rayon de convergence > 0 de somme :


X
1
+
g :] ; , [!
n
,x an x .
n=0
Examinons les conditions nécessaires pour que g soit solution de (E ) sur ] ; , [ :
X
1+
g(0) = 0 , g 0 (x ) = g 2 (x ) + x , a0 = 0 , a1 = 0 , g 0 (x ) = (n + 1)an+1 x n
n=1
et par produit de séries entières :
X 4;
1 X
+ n 2
!
n
g 2 (x ) = ak an ;k x
n=4 k=2

d’où par identification de séries entières de rayon non nul :


1 1 X
n ;2
a0 = 0 , a1 = 0 , a2 = , a3 = 0 , a4 = 0 , an+1 = ak an ;k , (n 4).
2 n+1
k=2
Ces relations déterminent une unique suite (an ) .

P
Une récurrence immédiate montre que
an x n vérifie
n ∈ , 0 an 1, donc le rayon de convergence de la série entière
1 et le calcul précédent prouve que g est solution de (E ) sur ] ; , [
D’après le théorème de Cauchy-Lipschitz, f coı̈ncide avec g sur ] ; , [, donc f est développable en série entière.
2 ) Supposons l’intervalle I non majoré et exploitons l’inégalité x 1 dans y0 = y2 + x .
f0
Z x 0
f (t )
Z x
Sur [1, x ] ⊂ I, f 0 (x ) 2
f (x ) + 1 , 2 1, 2
dt dt
f +1 1 f (t ) + 1 1

Arctan f (x ) ; Arctan f (1) x ;1 , x 1+ .


2
Ceci exige que I soit majoré. Soit b la borne supérieure de I . Alors lim f (x ) = +1.
x !b
x<b

En effet, f est croissante sur [0, b[ et s’il existe une limite c = lim f (x ), la solution de (E ) passant par le point
x !b
x<b
(b, c ) prolonge strictement f , ce qui est impossible puisque (I, f ) est solution maximale.

Niveau 3
Ex. 13
Z x
;at f (t )dt .
Définissons h : + ! par h (x ) = e
0
Puisque f est continue, h est positive et de classe C 1 sur [0, +1[ avec :
x∈ +, h 0 (x ) = e;ax f (x ).
L’hypothèse se lit donc :
x∈ +, eax h 0 (x ) ; a 2 x h (x ) x,
ou encore :
x∈ +, eax h 0 (x ) ; a 2 x h (x ) = (x )
où ∈ C0( +, ) est telle que x ∈ +, (x ) x.
L’équation (H ) : eax y0 ; a 2 xy = 0 (linéaire homogène du premier ordre) admet pour solution générale
e;(ax+1)e
;ax
y :x .

442
Exercices

La méthode de variation de la constante donne alors la solution générale de :


(L ) : eax y0 ; a 2 xy = (x ).
En posant y = (x )e;(ax+1)e 0 (x )eax ;(ax+1)e;ax =
;ax
, y est solution de (L ) si et seulement si (x ), d’où on
tire :
Z x
(t )e;at+(at+1)e
;at
(x ) = + dt
0
Z x
e;(ax+1)e + e;(ax+1)e (t )e;at+(at+1)e
;ax ;ax ;at
puis : y= dt .
0
En tenant compte de h (0) = 0, on en déduit :
Z x
h (x ) = e;(ax+1)e (t )e;at+(at+1)e
;ax ;at
dt
0
Z x
(t )e;at+(at+1)e dt + (x )e;ax ,
;at
h 0 (x ) = a 2 xe;ax e;(ax+1)e
;ax
et donc :
0
Z x
h 0 (x ) = (x ) + a 2 xe;(ax+1)e (t )e;at+(at+1)e
;ax ;at
ax
puis : f (x ) = e dt .
0
Avec (x ) x pour x 0, on obtient alors :
Z x
f (x ) x + a 2 xe;(ax+1)e
;ax
te
;at+(at+1)e;at dt ,

h i x
0

x ; x e;(ax+1)e
;ax ;at
c’est-à-dire f (x ) e(at+1)e , soit :
0

; x + ex e;(ax+1)e
;ax
f (x ) x .
Puisque ;(ax + 1)e;ax 0, il en résulte que :
f (x )
pour tout x ∈ "+ , e • e;(ax+1)e
;ax
e.
x

Ex. 14
Z +1
sin t
1) Montrons que f : x dt est continue sur + et de classe C 2 sur +" .
x+t
Z +1
0
sin t
On sait que l’intégrale dt est impropre convergente (cf. chapitre 6, exemple 11) donc en posant :
t
0
Z +1
sin t
A= dt ,
0 t
l’existence de f (x ) équivaut à celle de f (x ) ; A.
sin t sin t x sin t
Formons alors (x, t ) = ; t = ; t (x + t ) .
x+t
(i) est continue sur [0, +1[!]0, +1[
(ii) pour tout a ∈]1, +1[, on a (x, t ) ∈ [0, a ]!]0, +1[, j (x, t )j (t ) avec :
a
(t ) = 1 si t ∈]0, 1], et (t ) = si t ∈]1, +1[.
t2
La fonction ainsi définie est continue par morceaux et intégrable sur ]0, +1[ donc, avec (i) et (ii), le théorème
de continuité sous le signe somme avec domination locale donne que :
Z
f1 : x (x, t )dt
]0,+1[
est définie et continue sur [0, +1[ et il en est de même pour f = A + f1 .

Remarque
Z (n+1)
jsin t j sin t
En considérant la série de terme général un = dt , on peut établir que t est non
x +t
Z +1
sin t
n x +t

intégrable sur ]0, +1[, donc dt est impropre convergente.


0 x+t

443
Chapitre 8 : Équations différentielles

Étudions maintenant la classe de f sur "+ .


(i) est de classe C 2 sur ]0, +1[!]0, +1[ avec :
2
sin t sin t
(x, t ) = ; 2 2 (x, t ) =2
x (x + t ) x (x + t )3
(ii) pour tout x ∈ "+ , on vient de voir que t (x, t ) est intégrable sur ]0, +1[ et la majoration
(( ((
(( (x, t ) (( 1
x (x + t )2

montre qu’il en est de même pour t (x, t )


x
" , on a (x, t ) ∈ [a, +1[!]0, +1[ :
(iii) pour tout a ∈ +
(( (( (( ((
(( (x, t )((
1 (( 2
(x, t )(
( 2
.
x (a + t )2
et
( x
2 ( (a + t )3
1 2
Donc puisque t et t sont intégrables sur ]0, +1[, (iii) réalise les hypothèses de
(a + t )2 (a + t )3
f1
domination qui, avec le théorème de Leibniz (avec domination locale), montrent que f1 puis que sont de
x
classe C 1 sur "+ , donc que f1 est de classe C 2 .
Le même théorème donne :
Z 2
x∈ " , f 00 (x ) = (x, t )dt .
+ 1 2
]0,+1[ x
En conclusion f est aussi de classe C 2 sur "+ et :
Z +1
sin t
x ∈ "+ , f 00 (x ) = 2 dt .
(x + t )3
Z +1
sin t ; cos t ; cos t
0
1
Étant donné f (x ) = dt , puisque lim = 0 et lim = ; , une intégration par
0 x+t t !+1 x + t t !0 x + t x
parties donne :
. ; cos t / 1 Z + +1
cos t 1
Z +1
cos t
f (x ) =
x +t
; 2
dt = ; dt ,
0 0 (x + t ) x 0 (x + t )2
puis de même :
1
. sin t
/1 Z+ +1
2 sin t
f (x ) ; =; 2 ; dt = ;f 00 (x ).
x (x + t ) (x + t )3
0 0

Donc " , f 00 (x ) + f (x ) = 1 .
x∈ (1)
+ x
+1 ;xt
e
Z
Montrons de même que g : x dt est continue sur + et de classe C 2 sur +" .
0 1 + t2
e
;xt
Posons (x, t ) = , est continue sur [0, +1[![0, +1[ et,
1 + t2
1
(x, t ) ∈ [0, +1[![0, +1[, j (x, t )j (t ) avec (t ) = .
1 + t2
La fonction ainsi définie est continue et intégrable sur [0, +1[ donc le théorème de continuité sous le signe
somme (avec domination globale) montre que g est définie et continue sur [0, +1[.
Étudions maintenant la classe de g sur "+ .

(i) est de classe C 2 sur ]0, +1[!]0, +1[ avec :


; te;xt 2
t e
2 ;xt
,
(x, t ) = 2 2 (x, t ) =
x 1+t x 1 + t2

444
Exercices

(ii) quel que soit x ∈ "+ , d’après l’étude de la continuité de g, t


(( (( (x, t ) est intégrable sur ]0, +1[ et la

majoration (( (x, t )(( e;xt montre que t (x, t ) est également intégrable sur ]0, +1[.
x x
(iii) pour tout a > 0, on a (x, t ) ∈ [a, +1[!]0, +1[ :
(( (( (( ((
(( (x, t )(( e;at
(( 2
(x, t )(
( e;at .
x
et
( x
2 (
La fonction t e;at est continue et intégrable sur ]0, +1[ et (iii) réalise les hypothèses de domination locale
qui, avec (i) et (ii) permettent de conclure à la classe C 2 de g sur "+ avec :
Z +1 2
t e
;xt
g00 (x ) = dt.
0 1 + t2
Pour tout x ∈ "+ , on a alors :
Z +1
1
;xt
g00 (x ) + g(x ) = e dt = . (2)
0 x
Montrons que f = g.
D’après (1) et (2), f ; g est solution sur " de l’équation différentielle homogène y00 + y = 0. Donc il existe
+
( , ) ∈ 2 tel que :
x∈ " , f (x ) ; g (x ) = cos x + sin x .
+
Pour prouver == 0, étudions les limites de f et g en +1.
+1
sin t
Z Z +1
cos t
Sachant que quel que soit a > 0, les intégrales dt et dt sont impropres convergentes,
a t a t
on peut écrire pour tout x > 0 :
Z +1
sin(u ; x )
Z +1
sin u
Z +1
cos u
f (x ) = du = cos x du ; sin x du
x u x u x u
et, puisque les restes d’intégrales convergentes tendent vers 0, il vient lim f (x ) = 0.
x !+1
Pour la seconde limite on a de façon immédiate :
Z +1
0 g (x ) e
;xt dt = 1 donc lim g(x ) = 0.
0 x x !+1

Ainsi la fonction f ; g est nulle sur " car elle est 2 -périodique et de limite nulle en +1.
+
2 ) Puisque f et g sont continues en 0, l’égalité f (x ) = g(x ) reste vraie en ce point. Alors :
Z +1
sin t
Z +1
dt
f (0) = g(0) donne dt = = .
0 t 0 1 + t2 2

Ex. 15
1 ) C’est une application du théorème de Cauchy-Lipschitz d’ordre deux :

f : 3
!
;
, x, y, y0
! 1 ;
1 ; 3y 2
!
2
f est de classe C 1 . Il existe une unique solution maximale y : I ! vérifiant y(0) = 0 et y0 (0) = 0 ; I est ouvert.
Soit I 0 = fx ∈ / ; x ∈ I g et z : I 0 ! , x y(;x ).
On vérifie que z est solution de (E ) sur I 0 , avec z (0) = z 0 (0) = 0, d’après le théorème de Cauchy-Lipschitz, il en
résulte que z = y, I 0 = I .
Ainsi y est une fonction paire.
2 ) Une première intégration se fait en multipliant par y0 :
2y0 y00 = y0 ; 3y2 y0 y 2 = y ; y3 (car y(0) = y0 (0) = 0).
0

;
Comme y 1 ; y
! 2
donne
0, y(I ) est un intervalle inclus dans ] ; 1, ;1] ∪ [0, 1], et puisqu’il contient 0, on a
finalement y(I ) ⊂ [0, 1].

445
Chapitre 8 : Équations différentielles

1 x
Comme y00 (0) = , on a y0 (x ) , il existe donc > 0 tel que, pour tout x ∈]0, [, y0 (x ) > 0 et donc :
2 x !0 2
p y0
Z 0 Z
p
y( )
y 0 (x ) = y(1 ; y2 ) ,
y(1 ; y2 )
=1 , q ;y (t ) ! dt = p du = .
y (t ) 1 ; y (t )
0 u (1 ; u )
2 0 2

Z
q ;1
1

! est intégrable sur ]0, 1[, en posant a = q ; ! on a a .


du
Sachant que u
u 1;u 2 0 u 1 ; u2

En choisissant = supfx 0/y0 (t ) > 0 pour tout t ∈]0, x [g, y est croissante sur [0, [, majorée donc
= lim y(x ) existe.
x!
; ! * q ; !+
Le théorème de Cauchy-Lipschitz s’applique au point x0 , y0 , y00 = , , 1; donc 2 ∈ I (ouvert),
y se prolonge au-delà de .
Comme est une borne supérieure, on a :
y0 ( ) = 0, y( ) = 1 et = a.
Ce dernier point tient à la croissance stricte de la fonction :
Z Y
h : [0, 1] ! [0, a ], Y X = p du
0 u (1 ; u 2 )

dérivable sur ]0, 1[: h 0 (Y ) = p 1


; h est une bijection.
Y (1 ; Y 2 )
Z y(x) ; !
Ainsi, pour x ∈ [0, a ], y(x ) est donné par x = p du
= h y(x ) autrement dit y(x ) = h ;1 (x ).
0 u (1 ; u 2 )

y
1

O a 2a x

La fonction y est désormais connue sur [;a, a ] (y est paire).


Elle se prolonge au-delà puisque (E ) a une solution au point x0 = a, y0 = 1, y00 = 0 .
; !
La fonction z : x y (x ; 2a ) est solution de (E ) (équation incomplète en x ) , elle vérifie :
z (a ) = y(;a ) = y(a ) = 1, z 0 (a ) = y0 (;a ) = 0.
Par unicité du problème de Cauchy en (x0 , y0 , y00 ) = (a, 1, 0), les fonctions y et z sont identiques :
y(x ) = y(x ; 2a ). Ainsi y est définie sur et de période 2a .

446
CHAPITRE

9 Fonctions de plusieurs
variables réelles
Calcul différentiel
A. Fonctions continûment différentiables . . . . . . . . . . . . . . . . . 448
1. Dérivées partielles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 448
2. Fonction différentiable en un point . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 451
3. Différentiabilité d’une application de classe C1 . . . . . . . . . . . . . . . . 454
4. Composition des applications de classe C 1
. . . . . . . . . . . . . . . . . 456

B. Dérivées partielles d’ordres supérieurs . . . . . . . . . . . . . . . . 459


1. Fonctions de classe C k . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 459
2. Opérations sur les fonctions de classe C k . . . . . . . . . . . . . . . . . . 460

C. Difféomorphismes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 462
1. Définition – Propriétés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 462
2. Application aux changements de variables . . . . . . . . . . . . . . . . . 463

D. Inégalité des accroissements finis . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 464

E. Formule de Taylor-Young. Extremums . . . . . . . . . . . . . . . . . 466


1. Formule de Taylor-Young . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 466
2. Extremums relatifs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 467
Méthodes : L’essentiel ; mise en œuvre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 470

Énoncés des exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 476


Solutions des exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 480

447
Chapitre 9 : Fonctions de plusieurs variables. Calcul différentiel

Conventions
n et p sont des entiers naturels non nuls.
Dans ce chapitre, on étudie des fonctions de E dans F où E et F sont deux espaces vectoriels
✎ (1) Le cas usuel est
E= n
,F= p
.
normés réels de dimensions finies : dim E = n, dim F = p. ✎ (1)
;
Les espaces E et F étant rapportés aux bases E = e1 , . . . , en et 0F = e10 , . . . , ep0 ,
! ; !
une fonction f : E ! F d’ensemble de définition Df se représente par :
X n X p
0
x ∈ Df , x= xi ei , f (x ) = fj (x )ej .
i=1 j=1
Si les bases E de E et 0 de F sont fixées, on peut convenir de noter :
F
X n
; ! X p
0 ; !
x= xi ei = x ,x , . . . ,x
1 2 n et y= yj ej = y1 , y2 , . . . , yp
x=1

et f se représente alors par


;
x = x1 , . . , xn ∈ Df ,
! j=1
;
f ( x ) = f1 ( x ) , f2 ( x ) , . . , fp ( x )
!
✎ (2) On dispose ainsi de
;
ou encore :
f x1 , x2 , . . . , xn =
!
notations identiques pour re-
présenter les fonctions de E
;f ;x , x , . . . , x !, f ;x , x , . . . , x !, . . . , f ;x , x , . . . , x !!
1 1 2 n 2 1 2 n p 1 2 n
dans F et les fonctions de n
dans p . C’est la notation usuelle lorsque E = n , F = p , ces espaces étant rapportés à leurs
bases canoniques ; on dit alors que f est une fonction de n variables réelles. ✎ (2)

A. Fonctions continûment
différentiables
1. Dérivées partielles
1.1 – Applications partielles
Définition 1
Soit f : E ! F d’ensemble de définition Df . L’espace E étant rapporté à une base
; ! Xn
= ei 1 i n
, soit a = ai ei un élément de Df .
i=1
(3)
; ; ! !
(3)
✎ Dans le cas où E= n , Les fonctions partielles de f en a suivant la base ✎ sont :
les fonctions partielles de f
en a sont par défaut les fa,i : ! F, t f a + t;a e i i i ∈ [[ 1, n ]].
fonctions partielles sur la
base canonique.
L’ensemble de définition de fa,i est :
Dfa,i
$
= t∈ /a+ t
; ; ai
!e ∈ D %.
i f

Remarques
1 ) Si Df est un voisinage de a , alors Dfa,i est un voisinage de ai dans .
2 ) Si la base est fixée sans ambiguı̈té, les fa,i seront simplement appelées fonctions partielles
de f en a .
;
3 ) fa,i se définit aussi par : t f a1 , . . . , ai ;1 , t, ai+1 , . . . , an .
!
1.2 – Continuité
Théorème 1
✎ (4) Remarque. Ce théo- Si f est continue en a , chacune de ses fonctions partielles fa,i est continue en ai . ✎ (4)
rème exprime une condition
nécessaire, mais non suffi-
sante, pour que f soit conti- ☞ Utiliser fa,i (t ) = f a + t
; ; ; ai
!e ! et la composition des fonctions continues.
i
nue en a .

448
Fonctions continûment différentiables

Exemple 1 Étudier la continuité en (0, 0) de f : 2


! définie par :
xy
f (x, y) = 2 2 si (x, y) ≠ (0, 0) et f (0, 0) = 0.
x +y
Les deux fonctions partielles en (0, 0) : x f (x, 0) et y f (0, y) sont identiquement nulles,
donc continues.
1
Pour x ≠ 0, on a f (x, x ) = , la restriction de f à la droite u , où u = (1, 1), n’est donc pas
2
continue en (0, 0) et il en est de même pour f .

Exemple 2 On considère la fonction f : 2


! définie par :
2
x y
f (x, y) = 4 2 si (x, y) ≠ (0, 0) et f (0, 0) = 0.
x +y
a ) Étudier la continuité en (0, 0) des restrictions fu de f aux droites vectorielles u .
y b ) f est-elle continue en (0, 0) ?
a ) Les fonctions partielles en (0, 0) : x f (x, 0) et y f (0, y) sont nulles, donc continues, ce
u

qui assure la continuité en (0, 0) des restrictions de f aux droites e1 et e2 , où e1 = (1, 0),
et e2 = (0, 1). Pour tout x ≠ 0, on a :
tx
f (x, tx ) = 2 2
x +t
u d’où la continuité en (0, 0) de la restriction de f à toute droite ut , avec ut = (1, t ). Tous
les cas ont ainsi été envisagés.
O x 1
b ) Pour tout x ≠ 0, on a : f (x, x 2 ) = .
La restriction de f à P =
$ 2
(x, y) ∈ 2
%
/y = x 2 , (parabole), n’est donc pas continue en
(0, 0) et il en est de même pour f .

1.3 – Dérivée suivant un vecteur


Dérivées partielles sur une base
f est supposée définie sur U ouvert de E à valeurs dans F .

Définition 2
Soit a ∈ U et v ∈ E, v ≠ 0E .
On dit que f admet une dérivée en a suivant le vecteur v si la fonction :
fa,v : ! F, t f (a + tv),
✎ (5) U contient une boule définie au voisinage de 0 ✎ (5) , est dérivable en 0, c’est-à-dire s’il existe :
ouverte B(a,r) de centre
a et de rayon r>0. Donc f (a + tv) ; f (a )
lim .
j j kvk
pour t < r , u+tv est !
t 0
t≠0
t
dans U .
Lorsqu’elle existe, cette dérivée est notée Dv f (a ).
u

Définition 3
u Un vecteur v étant fixé dans E f0g, on dit que f admet sur U une dérivée suivant le vecteur v
B(a,r)
a si et seulement si pour tout a de U , f admet en a une dérivée suivant le vecteur v. On la
U
note Dv f .
La fonction f est dite de classe C 1 sur U si et seulement si quel que soit v ∈ E f0g, f
admet une dérivée suivant le vecteur v continue sur U .

Soit
; !
Définition 4
= ei 1 i n une base de E .
ième
Étant donné a ∈ U et j ∈ [[ 1, n ]], la j dérivée partielle de f en a suivant la base
X
n est, lorsqu’elle existe, la dérivée de f en a suivant le vecteur ej . Il s’agit donc aussi de la
dérivée en aj ✎ (6) de la j
ème
✎ (6) a= ai ei . fonction partielle fa,j en a suivant la base .
i=1 f
On la note Dj f (a ) ou (a ).
xj

449
Chapitre 9 : Fonctions de plusieurs variables. Calcul différentiel

;
f a1 , . . . , aj;1 , aj + t, aj+1 , . . . , an
! ; f ;a , . . . , a , . . . , a !
f 1 j n
(a ) = lim
xj t !0 t
t≠0
;
f a + tej
! ; f (a )
f
(a ) = lim .
xj t !0 t
t≠0

Définition 5
ième
Si Dj f (a ) existe en tout point a de U , on définit la j fonction dérivée partielle, suivant
la base , de f sur U par :
f f
Dj f : U ! F, a Dj f (a ) ou
xj
: U ! F, a
xj
(a ).

Remarques
1 ) Si la base de E est fixée sans ambiguı̈té, on dira plus simplement je dérivée partielle de f
en a ou je fonction dérivée partielle de f sur U .
2 ) Lorsque E = n , les dérivées partielles de f en a ou fonctions dérivées partielles de f sur U
sont par défaut définies par rapport à la base canonique.
Propriété 1
f est définie par la donnée de ses p fonctions composantes f1 , . . . , fp sur 0p , base
de F .
Pour tout a ∈ U et tout v ∈ E f0g, f admet une dérivée en a suivant le vecteur v si et
seulement si, pour tout i ∈ [[ 1, p ]], fi admet en a une dérivée suivant le vecteur v, et alors :
X
p
0
Dv f (a ) = Dv fi (a )ei .
i=1
f est de classe C sur U si et seulement si , pour tout i ∈ [[ 1, p ]], fi est de classe C 1 sur U .
1

☞ Ce sont là des propriétés relatives à la dérivation des fonctions vectorielles d’une variable
réelle.

Propriété 2
Linéarité des dérivations partielles
L’ensemble C 1 (U, F ) des fonctions de E dans F de classe C 1 sur U est un sous-espace vectoriel
de (U, F ).
Pour tout v ∈ E f0g, l’application Dv : C 1 (U, F ) ! C 0 (U, F ), f Dv f est linéaire.

☞ Cela résulte aussi des propriétés des fonctions d’une variable réelle et on a :
Dv ( f + g) = Dv f + Dv g.

✎ (7) On pourra retenir que si Propriété 3


U est convexe et si x∈U
f
(x) = 0 alors f (x) «ne dé-
Fonctions de dérivée partielle nulle
; !
xj
pend pas de xj ».
E étant rapporté à la base = ei 1
; ! , pour .tout j ∈ [[ 1, n ]], notons E le sous-espace
i n j

X vectoriel de E engendré par la famille ei 1 i n


i≠j
x= xi ei est noté ième
1 i n
Si U est convexe et si f admet sur U une j fonction dérivée partielle Dj f identiquement
nulle sur U , alors il existe g : Ej ! F telle que :
X
(x1 , . . . ,xj , . . . ,xn )
x = (x1 , . . . , xj , . . . , xn ) ∈ U, f (x ) = g(x1 , . . . , xj;1 , xj+1 , . . . , xn ). ✎ (7)
et xi ei est noté
1 i n
i≠j ☞
; !
Il s’agit en fait de montrer que l’on a f (x ) = f x 0 pour tout couple x, x 0 de points de U ,
; !
(x1 , . . . ,xj;1 ,xj+1 , . . . ,xn ).
X n Xn
0
x= xi ei , x 0 = xi ei , tels que i ∈ [[ 1, n ]] f j g, xi = xi0 .
i=1 i=1
U étant convexe, le segment [x, x 0 ] est inclus dans U , donc la fonction :
: [0, 1] ! F, t
;
f x + t xj0
; ; xj
!e !
On est ainsi ramené à un j

; !
problème de fonction d’une
est dérivable sur [0, 1] et sa dérivée est identiquement nulle. Il en résulte qu’elle est constante
sur [0, 1], et on a donc (0) = (1) c’est-à-dire f (x ) = f x 0 .
variable réelle.

450
Fonctions continûment différentiables

2. Fonction différentiable en un point


2.1 – Fonction différentiable
Définition 6
Deux fonctions f et g de E dans F définies sur V voisinage de a ∈ E sont dites tangentes
en a si f (a ) = g(a ) et f (x ) ; g(x ) = o(x ; a ) quand x tend vers a , c’est-à-dire si :
f (x ) ; g (x )
f (a ) = g (a ) et lim = 0.
!
x a
x≠a
kx ;a k

Définition 7
Soit f : E ! F définie sur V voisinage de a ∈ E .
f est dite différentiable en a s’il existe a , application affine de E dans F , telle que f et
a soient tangentes en a .

☞ D’après la définition 6, on a alors a (a ) = f (a ), donc, si a est la partie linéaire de a, il


vient : x ∈ E, a (a + x ) = f (a ) + a (x ).

Théorème 2
f :E ! F étant définie sur V voisinage de a ∈ E , f est différentiable en a si et seulement
si il existe a ∈ (E, F ) telle que :
f (a + h ) = f (a ) + a (h ) + o (h ) quand h tend vers 0.

Propriété 4
Si f est différentiable en a , f est continue en a .

☞ E étant de dimension finie, a est continue, d’où lim a (h ) = 0.


h !0
Propriété 5
Si f est différentiable en a , f admet en a une dérivée suivant tout vecteur v non nul de E .

☞ En effet, f (a + tv) = f (a ) + t a (v) + o(tv) donne :


f (a + tv) ; f (a )
lim = a (v ) c’est-à-dire Dv f (a ) = a (v ).
!
t 0
t≠0
t

Propriété 6
Ces notions (fonction diffé- Si f est différentiable en a , l’application linéaire a est définie de manière unique.
rentiable en a , différentielle
en a ) sont invariantes par
Elle est appelée différentielle de f en a et notée dfa .
changement de norme dans Pour tout vecteur v non nul de E , on a donc : Dv f (a ) = dfa (v).
E ou F .
En effet E (resp. F ) étant
de dimensions finies, toutes ☞
; !
E étant rapporté à la base ei 1 i n , on a : i ∈ [[ 1, n ]], a
;e ! = D f (a ) =
i i
f
(a ).
les normes sur E (resp. F ) xi
sont équivalentes, et les li- Ainsi, a est l’unique application linéaire de E dans F définie par :
mites sont invariantes par
changement de norme. Xn X
n
f
h ∈ E, h= hi ei , a (h ) = hi (a ).
xi
i=1 i=1

Notation 1
En calcul différentiel, on note dxi
; ! la base duale de la base ei
; ! de E , dxi :
1 i n 1 i n
h hi . Il vient alors :
Xn
f
dfa = (a )dxi .
xi
i=1

451
Chapitre 9 : Fonctions de plusieurs variables. Calcul différentiel

Propriété 7
Cas où E =
f est différentiable en a si et seulement si f est dérivable en a et alors dfa est définie par :
h∈ , dfa (h ) = hf 0 (a ) ou dfa = f 0 (a )dx .

☞ Les deux propositions se traduisent en effet par :


A ∈ F, f (a + h ) = f (a ) + hA + o(h ) (A = f 0 (a )).

Exemple 3 Soit f : E ! F définie sur un voisinage de 0 avec f (x ) = o(x ).


Montrer que f est différentiable en 0. Calculer df0 .
Il suffit de constater que f et l’application nulle (de E dans F ) sont tangentes en 0.
Donc f est différentiable en 0 avec : df0 = 0.

Exemple 4 E= n [X ] = fP ∈ [X ] / deg P n g.
Z 1 ; !
Montrer que f : P sin t P (t ) dt est différentiable en tout point P de E .
0
Pour tout (x, h ) ∈ 2
, posons (x, h ) = sin(x + h ) ; sin x ; h cos x : est continue sur 2
2
h
et, d’après l’inégalité de Taylor-Lagrange, on a j (x, h )j . Formons alors
Z " ; 1
2
! ; !#
f (P + Q ) ; f (P ) = sin t P (t ) + t Q(t ) ; sin t P (t ) dt
Z ; ! Z ;t P (t ), t Q(t )!dt.
0
1 1
f (P + Q ) ; f (P ) = t Q(t ) cos t P (t ) dt +
Z ; !
1
0 0

L’application L : Q t Q(t ) cos t P (t ) dt est évidemment linéaire.


0
3Z 1
! 1
2
Avec, par exemple, k Q k = 2
Q (t )dt , et :
((Z ( 0

(( ;t P (t ), t Q(t )!dt ((( Z


1 1 2 2
t Q (t ) 1
Z 1
Q2 (t )dt ,
( 0 ( 0 2
dt
2 0

1
il vient jf (P + Q) ; f (P ) ; L (Q)j 2
k Q k2 , donc :
f (P + Q ) = f (P ) + L (Q ) + o (Q ).
En conclusion, f est différentiable en P avec dfP = L .

Théorème 3
Linéarité de la différentiation
Si f : E ! F et g : E ! F sont différentiables en a ∈ E , pour tout ( , ) ∈ 2
, f + g est
différentiable en a avec :
d ( f + g)a = dfa + dga
a (E, F ), ensemble des fonctions de E dans F différentiables en a , est donc un sous-espace
de l’espace vectoriel des fonctions définies au voisinage de a .


En effet : f (a + h ) = f (a ) + dfa (h ) + o(h ) avec dfa ∈ (E, F )
g(a + h ) = g(a ) + dga (h ) + o(h ) avec dga ∈ (E, F )
donne : ( f + g)(a + h ) = ( f + g)(a ) + ( dfa + dga )(h ) + o(h )
avec dfa + dga ∈ (E, F ).

452
Fonctions continûment différentiables

2.2 – Matrice jacobienne


Théorème 4
; !
F est rapporté à une base ei0 1 i p , les composantes de f sur cette base sont notées
f1 , f2 , . . . , fp .
f est différentiable en a si et seulement si chaque fi , 1
i p, est différentiable en a .
;
On a alors df
! ; !
= df , c’est-à-dire que la différentielle en a de la i composante
ième
i a a i
ième
de f est la i composante de la différentielle en a de f .

☞ Si f est différentiable en a , on a f (a + h ) ; f (a ) = a (h ) + o(h ).


; !
Donc, en introduisant les composantes a i de a , on obtient :

i ∈ [[ 1, p ]],
; ! (h ) + o (h ).
f i ( a + h ) ; fi ( a ) =
; ! = ; ! = ;df ! .
Ainsi, f est différentiable en a avec df
a i
i i a a i a i

X; ! p
0.
Inversement, si chaque f est différentiable en a , posons
i = df a i a ei
i=1
On a alors f (a + h ) ; f (a ) = a (h ) + o (h ) ; donc f est différentiable en a .

Définition 8
Matrice jacobienne
Si f est différentiable en a , la matrice de dfa , par rapport au couple de bases ej
; !
; !
de E , et ei0 de F , est appelée matrice jacobienne de f en a .
1 j n

1 i p
/ fi
0
On la note J f (a ) et on a J f (a ) = (a ) ∈ p,n ( )
xj
(i : indice de ligne ; j : indice de colonne).

; ! X p
(a )ei0 .
f fi
☞ En effet dfa ej =
xj
(a ) =
xj
i=1

Définition 9
Jacobien
On suppose E = F , ei0
; ! ; !
= ej .
1 i n 1 j n
Le déterminant de Jf (a ) (c’est-à-dire aussi le déterminant de dfa ) est appelé jacobien ou
déterminant fonctionnel de f en a .
D ( f1 , f2 , . . . , fn )
On le note (a ) = det Jf (a ).
D (x1 , x2 , . . . , xn )

2.3 – Gradient d’une fonction numérique


Définition 10
(8)
✎ Dans le cas où E = n
On suppose ici que E est un espace vectoriel euclidien et que F = . ✎ (8)
on considère que, par dé-
faut, cet espace est muni f : E ! étant différentiable en a , il existe un unique vecteur de E appelé le gradient de
de sa structure euclidienne
canonique, c’est-à-dire du
f en a et noté grad f (a ) tel que :
h ∈ E,
&
dfa (h ) = grad f (a ) h .
(( '
produit scalaire pour lequel
la base canonique est or-
thonormée. ☞ C’est une conséquence du fait que dfa appartient au dual de E qui est canoniquement
isomorphe à E (voir Algèbre – Géométrie, Espaces euclidiens).
;e ! X
n
f
Si i 1 i n est une base orthonormale de E , on a grad f (a ) = (a )ei .
xi
i=1

453
Chapitre 9 : Fonctions de plusieurs variables. Calcul différentiel

Exemple 5 Montrer que f :E ! ,x kx k est différentiable sur E f0g, avec :


x
x∈E f0g, grad f (x ) =
k x(k .
Pour x ∈ E f0g et h ∈ E , on a k x + h k2 = k x k2 + 2
&x ( h ' + k h k , donc 2

3 &x (( h ' k h k ! 2
1
2
f (x + h ) = kx k 1+2 + .
k x k2 k x k2
1 u
Sachant que, au voisinage 0, (1 + u ) 2 = 1 + + o(u ), u ∈ , on obtient :
2
&x (( h '
f (x + h ) = f (x ) + + o (h ),
kx k
f est donc différentiable sur E f0&g avec
( ':
x h ( x
dfx : h
kx k d’où grad f (x ) =
kx k .

3. Différentiabilité d’une application de classe C 1


Théorème 5
Soit f : E ! F définie sur U ouvert de E .
Remarque :
l’étude des applications dif- ; !
Si, par rapport à une base = ei 1 i n de E , f admet n dérivées partielles Dj f continues
férentiables non de classe
C 1
est hors programme. sur U , alors f est différentiable en tout point de U .
En outre, f est de classe C 1 sur U : f ∈ C 1 (U, F ).

Cette démonstration est non ☞ Soit a ∈ U , on sait que si f est différentiable, la différentielle de f en a est :
exigible.
X n
a = Di f (a ) dxi .
i=1
On est donc ramené à prouver que cette application a vérifie, quand h ∈ E tend vers 0 :
f (a + h ) = f (a ) + a (h ) + o (h ).
∈ "+ tel que U contienne le pavé :
(9)
U étant ouvert, il existe
P=
$x ∈ E / j ∈ [[ 1, n ]],
((x ; a (( < % ✎ (9)
✎ P est la boule ou- j j
verte de centre a et de
rayon pour la norme X j
x fj j
sup xi ,1 i n . g Pour h ∈ E tel que a + h ∈ P , soit Vj = hi ei 1 j n et V0 = 0.
i=1
On a alors, pour tout j ∈ [[ 1, n ]], Vj = Vj;1 + hj ej et
X; ! ;
n
!
✎ (10)
Le principe consiste à f (a + h ) ; f (a ) = f a +V ;f a +V j ;
j 1
;
écrire f (a+h) f (a) comme j=1
somme d’accroissements des
fonctions partielles. S’agis- XZ n hj
f ; !
✎ (10)

sant de fonctions de classe 1 C =


xj
a+V ;
j 1 + te dt
j
d’une variable réelle, on peut j=1 0

XZ " f ; 6
alors écrire ces accroissements
d’où :
comme intégrales de leurs dé-
rivées. Xn
f
n hj ! f
f (a + h ) ; f (a ) ; hj (a ) = a+V ;
j 1 + te ; j (a ) dt .
xj 0 xj xj
j=1 j=1
Considérons sur E et F les normes définies par :
x ∈ E, kx k = sup xj ,
(( (( y ∈ F, kyk = sup jyi j.
1 j n 1 i p

f
La continuité de sur P donne l’existence de :
xj
)) ))
)) f ;a + V ; !
+ te ;
f
(a ))
)
Mj = sup
t∈[0,hj ] ) x j
j 1 j
x j ) avec
h
lim Mj = 0.
!0

454
Fonctions continûment différentiables

))
On obtient alors : ))
))f (a + h ) ; f (a ) ; X h
n
f
(a ))
) X ((h (( Mn Xn

)) j=1
j
x j
)) j=1
j j kh k
j=1
Mj

d’où finalement f (a + h ) ; f (a ) ; a (h ) = o (h ).
Ainsi f est différentiable sur U .
Il reste à prouver que f est de classe C 1 sur U .
On sait déjà que, pour tout u ∈ E f0g, f admet en tout point a de U une dérivée suivant
le vecteur u : Dfu (a ) = dfa (u ).
X n X
n X n
f
En posant u = ui ei , on a donc Dfu (a ) = Di f (a )ui = (a )ui ainsi la
xi
i=1 i=1 i=1
f
continuité sur U de a Dfu (a ) résulte de celle des n dérivées partielles Di f = .
xi

Théorème 6

; !
Une fonction f : E ! F , définie sur U ouvert de E , est de classe C 1 sur U si et seulement si
étant donné = ei 1 i n base de E , f admet par rapport à cette base n dérivées partielles
f
Di f (ou ) continues sur U .
xi

☞ Corollaire du théorème 5.

Théorème 7
Soit f : E ! F définie sur U ouvert de E , les propositions suivantes sont équivalentes :
(1) f est de classe C 1 sur U ,
(2) pour tout a ∈ U , f est différentiable en a et l’application a dfa définie sur U à valeurs
dans (E, F ) est continue sur U ,
(3) il existe une application :U ! (E, F ) continue sur U telle que pour tout a de U :
f (a + h ) ; f (a ) = (a )(h ) + o(h ) quand h tend vers 0.

☞ Il est clair que (2) () (3) par définition de la différentiabilité de f .


(1) ) (2) Si f est de classe C 1 sur U alors, d’après le théorème 5, elle est différentiable
X n
en tout point de U et l’application a dfa = Di f (a )dxi est continue.
i=1
(2) ) (1) Si f est différentiable sur U avec a dfa continue sur U , pour tout
v∈E f0g et tout a ∈ U , f admet en a une dérivée suivant v : Dv f (a ) = dfa (v), et la
continuité sur U de a dfa donne celle de a Dv f (a ).

Définition 11
Une fonction f : E ! F de classe C 1 sur U est aussi dite continûment différentiable
sur U . L’application a dfa de U dans (E, F ) est appelée différentielle de f et notée df ,
(11)
✎ Remarque : atten- elle est continue sur U . ✎ (11)
tion à la rigueur des nota-
tions :
dfa ∈ (E,F )
Exemples
tandis que :
df ∈ C0
; !
U, (E,F ) Si f est constante sur U , la proposition (3) du théorème 7 est vérifiée avec fonction nulle
de U dans ( n , p ), f est donc continûment différentiable sur U avec df = 0.
Si f est la restriction à U d’une application linéaire , ∈ ( n , p ), la proposition (3)
du théorème 7 est vérifiée avec, pour tout a de U , (a ) = , f est donc continûment
différentiable sur U avec a ∈ U, dfa = .

455
Chapitre 9 : Fonctions de plusieurs variables. Calcul différentiel

n
On notera que, dans chacun Si f est la restriction à U d’une application affine de partie linéaire , ∈ ( , p ), la
des trois premiers exemples, proposition (3) du théorème 7 est vérifiée avec, pour tout a de U , (a ) = .
l’application df est cons-
tante sur U . f est donc continûment différentiable sur U avec a ∈ U, dfa = .
Si P est la fonction produit sur !E :
P : ! E ! E,
( , x) x,
la proposition (3) du théorème 7 est vérifiée avec, pour tout ( , x ) ∈ ! E :
( , x ) : ( , y) x + y.
P est donc continûment différentiable sur ! E avec :
✎ (12) Avec ( , x ) ∈ ! E, dP( ,x) = x d + dx ✎ (12)
x = (x1 ,x2 , . . . ,xn ) on peut
arriver à ce résultat en étu- où les applications d ∈ ( ! E, ) et dx ∈ ( ! E, E ) sont définies par :
diant les dérivées partielles
de P . ( , y) ∈ ! E, d ( , y) = , dx ( , y) = y.
Exemple 6
a ) Soit f : 2
! 2
, (r, ) (x, y) = (r cos , r sin ).
Vérifier que f est de classe C sur 1 2
puis calculer la matrice jacobienne et le jacobien de f
en (r, ).
b ) Mêmes questions pour :
f : 3
! 3
, (r, , ) (x, y, z ) = (r cos cos , r cos sin , r sin ).
Dans les deux cas, on a affaire à des fonctions de classe C 1 puisque leurs composantes sont
de classe C 1 car pourvues de dérivées partielles continues.
a ) Premier exemple.
h cos ;r sin i D (x, y)
Jf (r, ) = = det Jf (r, ) = r .
sin r cos D (r, )
b ) Deuxième exemple.
" cos cos ;r cos sin ;r sin cos 6
Jf (r, , ) = cos sin r cos cos ;r sin sin
sin 0 r cos
D (x, y, z )
= det Jf (r, , ) = r 2 cos .
D (r, , )

4. Composition des applications de classe C 1


On considère maintenant trois espaces vectoriels de dimensions finies : E, F et G .
Théorème 8
Soit f : E ! F de classe C 1 sur U ouvert de E
g : F ! G de classe C 1 sur V ouvert de F tel que f (U ) ⊂ V .
Alors g # f : E ! G est de classe C 1 sur U avec, pour tout a de U :
d (g # f )a = dgf (a) # dfa .

☞ Posons b = f (a ). Les relations :


f (a + h ) = f (a ) + dfa (h ) + o(h ) , h ∈ E, a+h ∈U
g(b + k ) = g(b) + dgb (k ) + o(k ) , k ∈ F, b+k∈V
se traduisent par l’existence de deux fonctions :
1 : E !F et 2 : F !G
définies respectivement sur :
1 = fh ∈ E / a + h ∈ U g et 2 = fk ∈ F / b + k ∈ V g telles que :
h∈ , f (a + h ) = f (a ) + dfa (h ) + 1 (h )k h k , lim 1 (h ) =0 (1)
1
h !0
k∈ , g(b + k ) = g(b) + dgb (k ) + 2 (k )k k k , lim 2 (k ) =0 (2)
k !0
2

456
Fonctions continûment différentiables

2 est un ouvert de F contenant 0 et f est continue en a , donc il existe B boule ouverte


non vide de centre 0 dans E , B ⊂ 1 telle que h ∈ B, u (h ) = f (a + h ) ; f (a ) ∈ 2 .
Avec b + u (h ) = f (a + h ) et u (h ) = dfa (h ) + 1 (h )k h k, la relation (2) donne :
h ∈ B,
; ! ; ! # df (h ) + (h )k h k
g f (a + h ) = g f (a ) + dgb (3)
a 3

où on a posé (h ) = dg
; (h )! + ;u (h )! k u (h ) k pour h ≠ 0 et (0) = 0.
3 kh k
1 2 3
; ! ; !
b

Il est clair que lim dg (h ) = 0 et lim u (h ) = 0 .


h !0 b 1
h !0 2

✎ (13) D’autre part la continuité de dfa ✎ (13) donne x ∈ E, k dfa (x ) k jjdfa jj k x k d’où :
E étant de dimen-
sion finie, toutte application )) - h .))
linéaire de E dans F est
jj jj
continue et dfa est la
k u (h ) k
kh k
))df k h k )) + k
a 1 (h ) k jjdfa jj + k 1 (h ) k.
norme de dfa subordonnée
aux normes choisies dans E k u (h ) k
On en déduit que
et F . k h k est bornée au voisinage de 0, donc que hlim
h
!0 3
(h ) = 0 .

La relation (3) donne alors : g # f (a + h ) = g # f (a ) + dgb # dfa (h ) + o(h ), ce qui prouve


que g # f est différentiable en a avec : d (g # f )a = dgf (a) # dfa .
Enfin, la continuité de : U ! (E, G ), a dgf (a) # dfa en tout point a de U résulte
((((((
de la majoration :
(a 0 ) ; (a )
(((( ((((((dg ((( (((
; dgf (a) ((( jjdfa jj + (((dgf (a) ((( jjdfa ; dfa jj,
0
((( 0
f (a 0 )
ainsi que de la continuité de df en a , de dg en f (a ) et de f en a .

Corollaire 1
✎ (14) On conserve les Jacobienne d’une fonction composée ✎ (14)
hypothèses du théorème 8.
Pour tout a de U , les matrices jacobiennes vérifient :
; !
Jg$f (a ) = Jg f (a ) Jf (a ).

Exemple 7 Étant donnés f ∈ C 1 (U, F ), a ∈ U et v ∈ E f0g, retrouver la dérivée de : t f (a + tv).


U contient une boule ouverte B (a, r ), r > 0, donc est définie sur une partie D de
contenant ] ; r, r [ et, pour tout t ∈] ; r, r [, 0 (t ) est la dérivée de f en a + tv suivant le vecteur
v : 0 (t ) = dfa+tv (v).
Le théorème précédent nous donne une autre méthode pour atteindre ce résultat.
Avec g : t a + tv, on a = f # g.
Or g est de classe C 1 sur ] ; r, r [ avec t ∈] ; r, r [, dgt : h hv donc, puisque g ] ; r, r [ ⊂ U ,
; !
est de classe C1
sur ] ; r, r [ telle que t ∈] ; r, r [, d t : h dfa+tv # dgt (h ) soit
d t (h ) = h dfa+tv (v). Il en résulte 0 (t ) = dfa+tv (v).

Corollaire 2
Composition des dérivations partielles
Soit f : E ! F de classe C 1 sur U ouvert de E et g: F ! de classe C 1 sur V
ouvert de F tel que f (U ) ⊂ V .
; ! et (e0) , on note :
Les espaces E et F étant rapportés à des bases fixées ei
;
f : x ,x , . . . ,x
! ;f ;x , x , . . . , x !, . . . , f ;x , x , . . . , x !! 1 i n j 1 j p

; 1

g : y ,y , . . . ,y
! g;y , y , . . . , y !
2 n 1 1 2 n p 1 2 n

1
; 2
! p 1

Alors en tout point x = x , x , . . . , x de U , on a, pour tout i ∈ [[ 1, n ]] :


n
2 p

1 2

g#f ; ! X g ;f (x ), f (x ), . . . , f (x )! f ;x , x , . . . , x !.
x ,x , . . . ,x = n
p
p
j
n
xi 1 2 1 2 1 2
yj xi
; !
j=1

☞ C’est une conséquence de l’égalité matricielle Jg$f (x ) = Jg f (x ) Jf (x ) où :

457
Chapitre 9 : Fonctions de plusieurs variables. Calcul différentiel

" 6
g#f g#f g#f
Jg$f (x ) = (x ), (x ), . . . , (x ) ∈ 1,n ( )
x1 x2 xn
" 6
; !
J f (x ) =
g ;f (x )!, g ;f (x )!, g ;f (x )! ∈
g 1,p ( )
y1 y2 yp
" 6
fi
J f (x ) = (x ) ∈ p,n ( ).
xj

Corollaire 3
Composition des différentielles : méthode pratique
Soit f : E ! F de classe C 1 sur U ouvert de E
et g : F ! G de classe C 1 sur V ouvert de F avec f (U ) ⊂ V .
; !
Les espaces E, F et G étant rapportés à des bases fixées ei 1 i n , ej0
; ! ; !
, ek00 ,
1 j p 1 k q
on note : ;
f : x = x1 , . . . , xn
! ;
y = y1 , . . . , yp
!
;
g : y = y , . . . ,y
! z = ;z , . . . , z !
1 p 1 q
Alors, fi , i ∈ [[ 1, p ]] , étant les fonctions composantes de f on a :
Xp
g Xn
fi
dg = dyi et i ∈ [[ 1, p ]], dfi = dxj
yi xj
i=1 j=1
Xp
g Xn
fi
et d (g # f ) = dxj .
yi xj
i=1 j=1
On obtient donc d (g # f ) en remplaçant dans dg les dyi par les dfi .

Corollaire 4
Différentielle d’un produit, d’un inverse
a ) Soit f : E ! F et g : E ! de classe C 1 sur U ouvert de E .
Alors fg est de classe C 1 sur U avec :
x∈U d ( fg)x = g(x )dfx + f (x )dgx (1)
b ) Soit f : E ! de classe C sur U ouvert de E et a ∈ U tel que f (a ) ≠ 0.
1

1
Alors il existe V ouvert de E tel que fa g ⊂ V ⊂ U et 0 ∉ f (V ), est de classe C 1 sur V avec :
-1. ;1
f

x ∈V d = 2 dfx . (2)
f f (x )
x

☞ n
a ) On peut écrire fg = P # avec :
nP
: E
x
! ; f!(x ), g(x )!
F
et
: F!
(y, )
! F
y
✎ (15) Pour vérifier ce fait Puisque f et g sont de classe C 1 sur U , il en est de même pour . ✎ (15)
il suffit d’étudier les dérivées
partielles de . D’autre part on a vu que P est de classe C 1 sur F ! (cf. les exemples suivant le théorème 7)
donc, fg = P # est également de classe C 1 d’après le théorème 8.
De plus, sachant que d x , et dP(y, ) , sont définies par :
nd n dP
x : E
h
;Fdf! (h ), dg (h )! et
! (y, ) : F
(u, )
! ! F
u+ y
= dP; ! # dF , on obtient :
x x
avec d ( fg)x x
f (x),g(x)
d ( fg)x : E ! F, h g(x ) dfx (h ) + dgx (h )f (x ) d’où (1).
b ) f est continue en a donc il existe V ouvert tel que fa g ⊂ V ⊂ U , 0 ∉ f (V ).
La propriété annoncée s’obtient, comme ci-dessus, par application du théorème 8, en écrivant :
1
=I #f avec I : " ! ", t 1
.
f t

458
Dérivées partielles d’ordres supérieurs

B. Dérivées partielles
d’ordres supérieurs

1. Fonctions de classe C k
! F est supposée définie sur U ouvert de E .
f :E
L’espace E est rapporté à une base
; !
= ei .
1 i n

Définition 12
ième
On suppose que f admet sur U une j fonction dérivée partielle, 1 n.
Si Dj f admet en a une k
ième ; !
dérivée partielle D D f (a ), 1 k
j
n , on dit que f admet
k j
ième
en a une (k, j) dérivée partielle seconde notée :
2
2 f
Dk,j f (a ) ou (a ).
xk xj

; ! 2
f
- f.
2
Dk,j f (a ) = Dk Dj f (a ) ou (a ) = (a ).
xk xj xk xj
On peut alors définir, si c’est possible, les fonctions dérivées partielles secondes, puis, en
itérant le procédé, les dérivées partielles et fonctions dérivées partielles triples, quadruples,
etc.
Notation 2

fx0j =
f
= Dj f
xj
2 - f.
fx00k xj =
f 2
= = Dk,j
xk xj xk xj
... ...
q
3 ;
q 1
!
(q) f f
fxjq ...xj xj = = .
2 1 xjq . . . xj2 xj1 xjq xjq;1 . . . xj2 xj1

Définition 13
Rappelons que f est dite de classe C 0 sur U si elle est continue sur U .
On dit que f est de classe C k , (k ∈ " ), sur U lorsque, quel que soit j1 , . . . , jk ∈[[ 1, n ]]k ,
; !
;
f admet une jk , . . . , j1
ième !
fonction dérivée partielle
k
f
continue sur U .
xjk . . . xj1
On dit que f est de classe C 1 sur U lorsque, quel que soit k ∈ , f est de classe C k sur U .

Propriété 8
f : E !F est de classe C k sur U si et seulement si ses p fonctions composantes sur la
base 0 de F sont de classe C k sur U .

Théorème 9
✎ (16) La démonstration est Théorème de Schwarz ✎ (16)
hors programme.
Soit f : E !F admettant sur U ouvert de E des fonctions dérivées partielles secondes
2 2
Di,j f et Dj,i f (1 i < j n ).
Si ces fonctions sont continues en a ∈ U , alors :
2 2
Di,j f (a ) = Dj,i f (a ).

459
Chapitre 9 : Fonctions de plusieurs variables. Calcul différentiel

Corollaire 1
Soit f : E ! F de classe C 2 sur U ouvert de E .
Alors, pour tout (i, j) ∈ [[ 1, n ]]2 , on a :
2 2
2 2 f f
Di,j f = Dj,i f ou = .
xi xj xj xi

Corollaire 2
Si f : E ! F est de classe C k sur U , pour tout i1 , i2 , . . . , ik ∈ [[ 1, n ]]k et toute
; !
permutation de [[ 1, k ]], on a :
k k
f f
= .
xi1 xi2 . . . xik xi (1) xi (2)
. . . xi (k)

f étant de classe C k sur U , tout calcul de fonction dérivée partielle d’ordre inférieur ou
égal à k peut se faire dans un ordre arbitraire, ordre qui n’a donc pas à apparaı̂tre dans la
notation.
4 4
f f
On écrit par exemple 2 2 pour .
y x y x y x

Exemple 8 Soit f : 2
! définie par :
xy x
; 2
; y2
!
f (0, 0) = 0 et f (x, y) = 2 2 si (x, y) ≠ (0, 0).
x +y
2 2
f f
Montrer l’existence des dérivées partielles secondes (0, 0) et (0, 0).
x y y x
Que peut-on déduire de ce calcul ?
f (x, 0) ; f (0, 0) f
x ≠ 0, =0 d’où (0, 0) = 0,
x
f (x, y) ; f (0, y) y x ;y
2 2 ; ! f
x

y ≠ 0,
x
= 2 2 d’où
x
(0, y) = ;y .
x +y
f f
De même (0, 0) = 0 , (x, 0) = x .
y y
On en déduit :
1
- f f
. 2
f
(0, y) ; (0, 0) = ;1, donc (0, 0) = ;1,
y
1
- x
f
x
f
. y
2
f
x

(x, 0) ; (0, 0) = 1, donc (0, 0) = 1.


x y y x y
Par ailleurs, f admet, évidemment, des dérivées partielles secondes en tout point de
2
f(0, 0)g, il résulte donc du théorème de Schwarz que l’une au moins des deux fonctions :
2 2
f f
et
x y y x
est non continue en (0, 0), (en fait, les deux sont non continues par raison d’antisymétrie).

2. Opérations sur les fonctions de classe C k


Propriété 9
L’ensemble C k (U, F ) des fonctions de E dans F de classe C k sur U est un sous-espace vectoriel
de (U, F ).

☞ C’est immédiat en notant que, pour tout (i1 , i2 , . . . , ik ) ∈ [[ 1, n ]]k , on a :


k k k
( f + g) f f
= + .
xi1 xi2 . . . xik xi1 xi2 . . . xik xi1 xi2 . . . xik

460
Dérivées partielles d’ordres supérieurs

Propriété 10
Produit de fonctions de classe C k
Si f : E ! et g : E ! sont de classe C k sur U , la fonction produit fg est de classe C k
(17)
✎ Remarque : sur U . ✎ (17)
on a des résultats analogues
pour tous les produits usuels :
une fonction vectorielle ☞ Démonstration par récurrence en utilisant le fait que :
par une fonction numérique,
( fg) g f
produit scalaire de deux i ∈ [[ 1, n ]], =f +g .
fonctions vectorielles, etc. xi xi xi

Corollaire
L’ensemble C k (U, ) des fonctions de E dans de classe C k sur U est une sous-algèbre de
(U, ).

Propriété 11
Inverse d’une fonction de classe C k
Si f : E ! est de classe C k sur U et si a est un point de U tel que f (a ) ≠ 0, il existe V
ouvert de E tel que :
1
fa g ⊂ V ⊂ U, 0 ∉ f (V ) et
f
est de classe C k sur V .

☞ -1.
L’existence de V résulte de la continuité de f en a . On a de plus :
1 f
i ∈ [[ 1, n ]], =; 2
,
xi f f xi
ce qui permet une démonstration par récurrence.

Propriété 12
Composition des fonctions de classe C m , m 1
Si f : E ! F est de classe C m sur U ouvert de E et g : F ! G de classe C m sur V ouvert
de F tel que f (U ) ⊂ V , alors g # f est de classe C m sur U .

☞ ; Il !suffit de montrer que les composantes (g # f )k , 1 k q, de g # f dans la base


ek00 de G sont de classe C m . Or, (g # f )k = gk # f ; on est donc ramené à démontrer
1 k q
la proposition dans le cas où q = 1.
Procédons par récurrence.
Le résultat est acquis pour m = 1. Supposons la propriété vraie pour les fonctions de classe
C m , et supposons f et g de classe C m+1 . Leurs fonctions dérivées partielles sont alors de
g
classe C m , donc, d’après l’hypothèse de récurrence, les #f sont de classe C m . On en
- g
. fj
yj

déduit que les


yj
#f xi
sont de classe C m , propriété 10, et donc que les :

(g # f ) X3
p
g
!
fj
xi
=
yj
#f xi
sont de classe C m .
j=1

Ainsi, g # f est de classe C m+1


: la propriété annoncée est récurrente.

Exemple 9 Soit f : 2
! , (x, y) f (x, y) de classe C 2 sur 2

et g: 2
! 2
, (r, ) (x, y) = (r cos , r sin ).
Calculer les dérivées partielles premières et secondes de F = f # g.
2 2
f f
En déduire l’expression de f = 2 + 2 (Laplacien de f ) en fonction des dérivées
x y
partielles de F .

461
Chapitre 9 : Fonctions de plusieurs variables. Calcul différentiel

8
✎ (18)
Dans ces formules,
>
< F
=
f
cos +
f
sin
r x y
✎ (18)
pour alléger l’écriture, nous
notons : F pour F (r, )
On a ici F (r, ) = f (r cos , r sin ) d’où :
>
: F f f
r r =; r sin + r cos
f x y
et pour
x
Le théorème de Schwarz s’applique, et on obtient :
f
(r cos ,r sin ), . . .
8
>
x
2 2 2 2
>
>
F
=
f
cos2 + 2
f
sin cos +
f
sin2
>
>
r
2
x
2 x y y
2

>
>
2
F f f
2
f 2
2
f
>
>
=; r cos ; r sin + r sin
2
;2 2
r sin cos
<
2 x y 2 x y
x
2
f 2 2
>
>
+
y
2
r cos

>
>
>
2 2 2
F f f f f
>
> r
=;
x
sin +
y
cos ; 2
r sin cos +
x y
r (cos
2
; sin2 )
>
>
x
2
: +
y
f
2
r sin cos

2 2
F F F
On en déduit 2 + r2 +r = r2 f.
r2 r
2 2
Donc, pour tout (r, ) ∈ "! : f =
F
+
1 F
+
1 F
.
2 2 2 r r
r r

C. Difféomorphismes
1. Définition – Propriétés
Définition 14
Soit U un ouvert de E , V un ouvert de F et k un entier naturel non nul.
On dit que f est un C k -difféomorphisme de U sur V si f est une bijection de U sur V telle
que f soit de classe C k sur U et f ;1 de classe C k sur V .

Propriété 13
Si f est un C k -difféomorphisme de U ouvert de E sur V ouvert de F , alors, pour tout a ∈ U ,
avec b = f (a ), dfa est un isomorphisme de E sur F tel que :
(dfa );1 = d f ;1 b .
; !
☞ f et f ;1 sont continûment différentiables puisque k 1. Alors : ; !
f ;1 # f = IdU donne a ∈ U, d f ;1 # dfa = IdE ,
f # f ;1 = IdV donne
b
b ∈ V, dfa # d f ;1 b = IdF .
; !
La conclusion en résulte.

Propriété 14
S’il existe f , C k -difféomorphisme de U ouvert de E sur V ouvert de F , alors :
dim E = dim F .

☞ En effet, d’après la propriété 13, E et F sont isomorphes.

Propriété 15

;Sief !est C
i 1 i n
k
; !
-difféomorphisme de U ouvert de E sur V ouvert de F , E étant rapporté à la base
et F à ei0 1 j n , on a, pour tout a ∈ U , avec b = f (a ) :

Jf (a ) ∈ GLn ( ), et Jf (a )
; !; 1
= J f ;1 ( b ) .

462
Difféomorphismes

Pour la suite, E et F sont deux espaces vectoriels normés de même dimension n .


Le théorème 10 est admis.
Théorème 10
Caractérisation des C k -difféomorphismes
Soit U un ouvert de E et f une application injective de classe C k ,(k 1), de U dans F .
Alors, V = f (U ) est un ouvert et f définit un C -difféomorphisme de U dans V si et seulement
k

si , quel que soit a ∈ U , dfa est inversible.

2. Application aux changements de variables


Problème
n
! de classe C k , (k 1), sur U ouvert de n :
Soit f :
;
f : x1 , . . . , xn
!
y = f x1 , . . . , xn
; !
! ;:x , . .!. , x !induisant un C -difféomorphisme de V sur U :
n n k
;
Supposons disposer de
: u1 , . . . , un =
; ;
n
!
u , . . . ,u , . . . ,
;u , . . . , u !! n n n
1 1 1 1
(ce fait pourra, par exemple, être mis en évidence au moyen du théorème 10).
La fonction g = f # est alors de classe C k sur V et on désire calculer les dérivées partielles
de f en fonction de celle de g.
On a f = g # ;1 et la difficulté tient au fait que l’on ne sait, en général, pas expliciter ;1 .
On pourra, pour calculer les dérivées partielles de ;1 , inverser la matrice J (u ) :
/ 0 ; !;
en posant = ;1 on a J (x ) =
i
(x ) = J (u )
1
xj
; !
x = x1 , . . . , xn = (u ), u = u1 , . . . , un .
; !
f X n
g j
On utilisera ensuite : (x ) = (u ) (x ) u= (x ).
xi uj xi
j=1

Une autre méthode consiste à écrire les formules :


g X
n
f j
(u ) = (x ) (u ) 1 i n
ui xj ui
j=1
et observer qu’il s’agit là, pour tout u ∈ V , d’un système de Cramer aux inconnues
f
(x ), 1 j n ; le déterminant n’est autre que le jacobien de en u .
xj
Exemple 10 Étude du changement de variable défini par :
x = r cos , y = r sin
: (r, ) (x, y) = (r cos , r sin ) est une bijection de classe C 1 de :
V =]0, +1[!] ; , + [ sur U = 2
f(x, 0)/x 0g.
Son jacobien est det J (r, ) = r (cf. exemple 6), donc, par application du théorème 10, est
un C 1 -difféomorphisme de V sur U .
Étant donné f : 2
! de classe C 1 sur U , calculer les dérivées partielles de f en fonction
de celles de g = f # .
Première méthode
h cos ;r sin i / cos sin
0
J (r, ) = d’où J (x, y) = sin cos .
sin r cos ; r r
r r sin cos
Ainsi = cos , = sin , =; , = et :
x y x r y r

463
Chapitre 9 : Fonctions de plusieurs variables. Calcul différentiel

8
>
< f
=
g r
+
g
=
g
cos ;
g sin
x r x x r r
✎ (19)
✎ (19) Pour alléger la nota-
tion, on écrit :
>
: f
=
g r
+
g
=
g
sin +
g cos
r 1 y r y y x r
x pour x (x,y),
f f Deuxième méthode
x pour x (x,y),
g(r, ) = f (r cos , r sin ) c’est-à-dire g = f # donne :
8
g g
r pour r (r, ),
avec (x,y)=(r cos ,r sin ). >
< g
=
f
cos +
f
sin
r x y
>
: g f f
=; r sin + r cos .
x y

La résolution de ce système permet de retrouver les formules précédentes.


Remarque : on pourra déduire de l’étude de la fonction exponentielle complexe (chapitre 5,
propriété 7) que ;1 est définie par :
-p .
;1 :U ! V, (x, y) x2 + y2 , 2 Arctan py .
x+ x 2 + y2

D. Inégalité des accroissements finis


Théorème 11
! F de classe C k sur U ,
Soit U un ouvert de E et f : E
Pour tout (a, b) ∈ U 2
$ k 1.
%
tel que le segment [a, b] = a + t (b ; a ) j t ∈ [0, 1] soit inclus dans
U , on a :
k f (b ) ; f (a ) k Mk b ; a k
✎ (20) jjdf jj désigne la
x où M est un majorant de fjj dfx jj/x ∈ [a, b]g. ✎ (20)
norme de l’application li-
néaire continue dfx subordon-
née aux normes de E et F . ☞ L’existence de M résulte de la continuité de x dfx sur le compact [a, b].
Posons h = b ; a et soit : [0, 1] ! F, t f (a + th ).
est de classe C sur [0, 1] avec :
1

✎ (21)
t ∈ [0, 1], 0 (t ) = dfa+th (h ) ✎ (21)
Z
0
(t) est la dérivée
de f en a+th suivant le 1
vecteur h . 0 étant continue sur [0, 1], on a f (b ) ; f (a ) = (1) ; (0) = 0 (t )dt .
0
Or t ∈ [0, 1], k 0 (t ) k = k dfa+th (h ) k k h k jjdfa+th jj M k h k.
D’où k f (b ) ; f (a ) k M k h k.

Exemple
X )) ))
k x k1 =
n
jxi j ✎ (22) )) f )
(x )).
✎ (22) Une base (ei )1 i n
Munissons E de la norme x
i=1
et soit A = sup
1 i n x∈[a,b]
sup
) x i )
étant fixée, x1 , . . . ,xn sont
les coordonnées de x sur Xn
f
cette base. Alors de dfx (h ) = hi (x ) on déduit :
xi
i=1
Xn
h ∈ E, x ∈ [a, b], kdfx (h )k A jh i j = A k h k 1
i=1
donc x ∈ [a, b], jjdfx jj A et, dans ce cas k f (b ) ; f (a ) k Ak b ; a k.

464
Inégalité des accroissements finis

Corollaire 1
Soit U un ouvert convexe de E et f : E ! F de classe C 1 sur U telle qu’il existe M majorant
de fjj dfx jj/x ∈ U g, alors f est lipschitzienne, donc uniformément continue de U .

☞ La convexité de U donne que, pour tout (a, b) ∈ U 2 , on a [a, b] ⊂ U , donc, d’après le


théorème 11 : k f (b) ; f (a ) k M k b ; a k.

Corollaire 2
(23)
✎ Rappelons que U Soit U un ouvert étoilé ✎ (23) et f une application de U dans F .
est dit étoilé lorsqu’il existe
x0 ∈U tel que, pour tout x
f est constante si et seulement si dfx est nulle pour tout x ∈ U .
de U , [x0 ,x]⊂U .
(cf. chapitre 1, définition 40).
☞ On sait déjà que si f est constante sur U , elle est continûment différentiable sur U avec :
x ∈ U, dfx = 0.

" #
La réciproque est une conséquence immédiate du théorème 11 et du fait que :
x ∈ U, x0 , x ⊂ U .

Exemple 11 Pour (a, b) ∈ 2


tel que ab ≠ 1, exprimer Arctan a + Arctan b en fonction de :
a+b
Arctan .
1 ; ab
a +b
Soit f : 2
! , (a, b) Arctan a + Arctan b ; Arctan
1 ; ab
.

f est continûment différentiable sur l’ouvert


$
U = (a, b) ∈ 2
j ab ≠ 1
% avec :
f f
(a, b) ∈ U, (a, b) = (a, b) = 0 donc df(a,b) = 0.
a b
On a U = U1 ∪ U2 ∪ U3 .
y
$
U = (a, b) ∈ j ab < 1
%
2
1 U2

U2
$
= (a, b) ∈ j ab > 1, a > 0
2 % U1

U3
$
= (a, b) ∈ j ab > 1, a < 0
2 % O x

U1 , U2 et U3 sont des ouverts comme U3


images réciproques d’ouverts par des
fonctions continues.
Par exemple U2 = ;1 (]1, +1[!]0, +1[) avec : 2
! 2
, (a, b) (ab, a ).

Comme l’application "+ ! ,t


1
est convexe, on en déduit que U2 est convexe donc étoilé
t
et, par symétrie, il en est de même pour U3 .
U1 est étoilé car, pour tout m = (a, b) ∈ U1 , on a O, m ⊂ U1 .
" #
Le corollaire 2 du théorème 11 donne alors que k ∈ f1, 2, 3g, f est constante sur Uk , donc :

(a, b) ∈ U1 , f (a, b) = f (0, 0) = 0


(a, b) ∈ U2 , f (a, b) = lim f (a, a ) =
a !+1
(a, b) ∈ U3 , f (a, b) = lim f (a, a ) = ;
a !;1

465
Chapitre 9 : Fonctions de plusieurs variables. Calcul différentiel

E. Formule de Taylor-Young
Extremums

Une base ei
; !
Les fonctions considérées dans ce paragraphe sont à valeurs dans .
de l’espace E est fixée.
1 i n

1. Formule de Taylor-Young
Théorème 12
Soit U un ouvert de E et f : E ! de classe C 2 sur U .
Pour tout point a de U , on a, lorsque u tend vers 0 :
f (a + u ) ; f (a ) =
0 1
X + ,
@X u X
(24) n n
(a )A + o k u k
✎ Il s’agit là de la for- f 1 2
f
2
f
2 2 (24)
mule de Taylor-Young (a )u i + i 2
(a ) + 2 ui uj ✎
en a . xi 2 xi xi x j
i=1 i=1 1 i<j n

✎ (25) B(a,r) est la boule ☞ U étant ouvert, il existe r ∈ "+ tel que B(a, r ) ⊂ U . ✎ (25)
ouverte de centre a et de
rayon r . Alors, pour tout u ∈ E tel que k u k < r , le segment [a, a + u ] est inclus dans B(a, r ), donc
dans U , et g : [0, 1] ! , t f (a + tu ) est de classe C 2 sur [0, 1].
Xn XX
n n 2
g 0 (t ) = g00 (t ) =
f f
On a ui (a + tu ) et ui uj (a + tu ).
xi xi xj
i=1 i=1 j=1
La formule de Taylor avec reste intégral appliquée à g donne :
Z 1
g(1) ; g(0) = g0 (0) + (1 ; t )g00 (t )dt
0
Z 1 ; !
= g0 (0) + g00 (0) + (1 ; t ) g00 (t ) ; g00 (0) dt
1
2 0
X n
f 1 XX
n n 2
f
donc f (a + u ) ; f (a ) = ui (a ) + ui uj (a ) + R (u ) avec :
xi 2 xi xj
Z
i=1 i=1 j=1

R (u ) =
1 ;
(1 ; t ) g00 (t ) ; g00 (0) dt .
!
0
(( ((
Posons alors pour tout (i, j) ∈ [[ 1, n ]]2 , mi,j (u ) = sup (
( 2
f
(a + tu ) ;
2
f (
(a )(.
(
t∈[0,1] xi xj xi xj (
2
f
Puisque les dérivées partielles sont continues en a , on a lim mi,j (u ) = 0.
✎ (26) xi xj u !0
Xn 3X !
n
1
2
u= ui ei
Avec, par exemple, la norme euclidienne : k u k = ui
2
, on obtient quel que soit
i=0
i=1

(i, j), ✎ (26)


((u u (( 2
ui + uj
2
k u k2 . Il vient donc :
i j
2
(( (( XX n n
k u k2 X
n X
n
t ∈[0, 1], g00 (t ) ; g00 (0) k u k2 mi,j (u ), puis jR (u )j mi,j (u ).
2
i=1 j=1

Puisque chaque mi,j (u ) tend vers 0 quand u tend vers 0, il en résulte R (u ) = o


i=1 j=1
;k u k !. 2

D’où la conclusion.

466
Formule de Taylor-Young Extremums

Corollaire
Cas particulier : dim E = 2 – Notation de Monge
La formule de Taylor-Young s’écrit :
1 2
f (a + h, b + k ) ; f (a, b) = ph + qk + (rh + 2shk + tk 2 ) + o(h 2 + k 2 )
2
où on a posé :
f f
p= (a, b) q= (a, b)
x y
2 2 2
✎ (27) Ce sont là les nota- f f f
tions de Monge. r= 2 (a, b) s= (a, b) t= 2 (a, b) ✎ (27)
x x y y

2. Extremums relatifs
Rappel
f : E ! définie sur D , admet en a ∈ D un extremum (maximum ou minimum) local
(ou relatif) si et seulement si il existe V voisinage de a tel que :
u ∈ E, a +u ∈V ∩D ) f (a + u ) f (a ) maximum
u ∈ E, a +u ∈V ∩D ) f (a + u ) f (a ) minimum
On parle d’extremum strict si, de plus u ≠0 ) f (a + u ) ≠ f (a ).
Dans tout ce qui suit, U est un ouvert de E .

2.1 – Conditions nécessaires d’extremum


Théorème 13
Soit f : E ! de classe C 1 sur U ouvert de E .
Pour que f admette un extremum local en a ∈ U , il est nécessaire (mais non suffisant) que
✎ (28) f
dfa = 0, c’est-à-dire i ∈ [[ 1, n ]], (a ) = 0. ✎ (28)
Ou encore grad f (a) = 0. xi

X
n
☞ Il existe
$
> 0 tel que U contienne la boule :
%✎
✎ (29)
a= ai ei B1 (a, ) = x ∈ E / i ∈ [[ 1, n ]], jxi ; ai j < (29)

i=1
X n
xi
;
Si f admet un extremum en a , chaque fonction partielle :
f a1 , . . . , ai ;1 , xi , ai+1 , . . . , an
! (1 i n)
x= xi ei
i=1 est dérivable sur ]ai ; , ai + [ et admet un extremum en ai , donc :
f
i ∈ [[ 1, n ]], (a ) = 0 .
xi
Ces conditions ne sont pas suffisantes.
f f
En effet, soit f : 2
! , (x, y) xy, on a
x
(0, 0) =
y
(0, 0) = 0.
Or, f n’admet pas d’extremum local en (0, 0) puisque tout voisinage V de (0, 0) contient
des points pour lequels f (x, y, ) > 0 c’est-à-dire f (x, y) > f (0, 0) et des points pour lesquels
f (x, y) < 0.

Définition 15
Étant donné f ∈ C 1 (U, ), on dit que a ∈ U est un point critique de f lorsque dfa = 0.

467
Chapitre 9 : Fonctions de plusieurs variables. Calcul différentiel

2.2 – Conditions suffisantes d’extremum


Théorème 14
Soit f : E ! de classe C 2 sur U et a ∈ U un point critique de f tel que la forme quadratique
qa soit non dégénérée.
Xn
2
2
f X 2
f
qa : u ui 2
(a ) + 2 ui uj (a ).
xi xi xj
i=1 1 i<j n
Si qa est définie positive, f présente un minimum en a .
Si qa est définie négative, f présente un maximum en a .
Sinon f ne présente en a ni maximum ni minimum : on dit avoir affaire à un point col.

☞ Dans les deux premiers cas, il s’agit d’un extremum strict.


Pour u ≠ 0, la formule de Taylor-Young s’écrit ici :
1 + ,
f (a + u ) ; f (a ) = ku k 2
q a (u ) + o
2
" 3 ! 6
k u k2 u
f (a + u ) ; f (a ) = qa + (u )
2 ku k
où :E ! est telle que lim (u ) = 0.
u !0
Supposons qa définie positive ou définie négative.
u
Quand u décrit E f0g, k u k décrit S, sphère unité de E .
S est un compact (fermé-borné et E est de dimension finie), jqa j est continue sur S, donc il
existe v ∈ S tel que jqa (v)j = inf jqa (x )j.
x∈S
qa étant définie (positive ou négative), v ≠ 0 donne qa (v) ≠ 0, donc : inf jqa (x )j = m > 0.
x∈S
De lim (u ) = 0 on déduit l’existence de r ∈ "+ tel que k u k < r ) j (u )j < m .
u !0 / - . 0
u
Donc, pour tout k u k < r , f (a + u ) ; f (a ) = k u k2 qa + (u ) est du
ku k
signe de qa , ce qui assure la conclusion.
De plus, on note que dans ces conditions, u ≠ 0 ) f (a + u ) ; f (a ) ≠ 0 ; donc, il s’agit
d’un extremum strict.
Supposons qa non dégénérée, non positive et non négative.
Il existe alors v ∈ E f0g tel que qa (v) = 1 et w ∈ E f0g tel que qa (w) = ;1.

D’où : f (a + tv) ; f (a ) =
1 2
t + o t2
; ! f (a + tw) ; f (a ) =
1
; 2 t2 + o
;t !.2
2
On en déduit que tout voisinage de a contient :
des points a + tv en lesquels f (a + tv) ; f (a ) > 0 et
des points a + tw en lesquels f (a + tw) ; f (a ) > 0.
f ne présente pas d’extremum en a .

Théorème 15
✎ (30) C’est le seul cas On suppose E = 2
rapporté à sa base canonique. ✎ (30)
qui soit explicitement au
programme. Soit f : E ! de classe C 2 sur U et (a, b) ∈ U un point critique de f tel qu’en ce point on
ait s2 ; rt ≠ 0 (cf. notations de Monge).
Si s2 ; rt < 0, r > 0, f présente un minimum en (a, b).
Si s2 ; rt < 0, r < 0, f présente un maximum en (a, b).
Si s2 ; rt > 0, (a, b) est un point col pour f , c’est-à-dire que f ne présente en a ni
maximum ni minimum.

C’est évidemment un cas particulier du théorème 14.

468
Formule de Taylor-Young Extremums

Exemple 12 Étudier les extremums de f : 2


! , (x, y) sin x sin y sin(x + y).
f est de classe C 1 sur 2
.
Remarquons d’abord que :
2
(x, y) ∈ , f (x + , y) = f (x, y + ) = f (x, y).
Donc, si f présente un extremum en (x, y), il en est de même en (x + , y) et en
(x, y + ), et ils sont de même nature (maximum ou minimum). (1)
(x, y) ∈ , f (;x, ;y) = ;f (x, y).
2

Donc si f présente un maximum (resp. minimum) en (x, y), elle présente un minimum
(resp. maximum) en (;x, ;y). (2)
h i h i
✎ (31) Remarque On peut ainsi se limiter à la recherche des extremums sur 0,
2
! ; 2 2
, . ✎ (31)
L’étude précédente consiste
en la recherche des extre- f f
De (x, y) = sin(2x + y) sin y et (x, y) = sin(2y + x ) sin x ,
mums de f situés sur le x y
h ih
compact
i h i h i + ,
0, ! ;2,2 =K et on déduit que les points critiques sur 0,
2
! ; 2, 2 sont (0, 0) et
3 3
, .
2
non pas en la recherche des En (0, 0), on a f (0, 0) = 0.
extremums de la restriction 2
Or, f (x, x ) = sin x sin 2x change de signe en 0 ; (0, 0) est donc un point col.
de f à K , (pour celle-ci le
théorème 15 ne s’applique- + , p
p
3 p + , p
3 3
rait pas). En , , on a r = ; 3, s = ; , t = ; 3, f , =
3 3 2 3 3 8
donc s2 ; rt < 0 et r < 0 : f présente un maximum relatif strict.
+ ,
D’après la remarque (2), f présente un minimum relatif strict en : ; 3
,;
3
.
+ ,
Conclusion : f présente en , un maximum local strict, c’est un maximum absolu (non
p
3 3
3 3
+ ,
strict), sa valeur est , elle est aussi atteinte aux points +n , +p , (n, p) ∈ 2 .
8 3 3
+ ,
La situation est analogue en ; 3
,;
3
pour les minimums de f .

Exemple 13 Étudier les extremums relatifs


de : f : 2
! , (x, y) (x ; y )2 + x 3 + y 3
puis de : g: 2
! , (x, y) (x ; y )2 + x 4 + y 4 .
a ) f est de classe C 1 sur 2
.
On commence par déterminer les points critiques de f .

(
grad f (x, y) = 0 s’écrit :
2(x ; y) + 3x 2 = 0
( 2
x +y =0
2
ce qui équivaut à
;2(x ; y) + 3y2 = 0 2(x ; y ) + 3x 2 = 0
On a donc un seul point critique : (0, 0).
D’entrée de jeu, f est donnée sous la forme d’un développement de Taylor-Young :
✎ (32) car f (x, y) = (x ; y )2 + o (x 2 + y 2 ) ✎ (32)
x 3 +y3
lim
! 2
(x,y) (0,0) x +y
2
=0 On a donc ici q(0,0) (x, y) = 2(x ; y) 2
: rgq(0,0) = 1, q(0,0) est dégénérée. ✎ (33)
Ainsi, on ne peut pas conclure par application du théorème 15.
✎ (33) On peut aussi noter
;
que r=t=2 et s= 2, donc Remarquons alors que f (x, x ) = 2x 3 est du signe de x , ce qui assure que (0, 0) est un point
;
s2 rt=0. col.
b ) g est de classe C 1 sur .
On trouve un seul point critique : (0, 0), et ici aussi q(0,0) est dégénérée.
2
De façon évidente, on a (x, y) ∈ , g(x, y) g(0, 0) = 0.
Donc, g présente un minimum en (0, 0) (qui est d’ailleurs un minimum absolu et strict).

469
Chapitre
Chapitre99: Fonctions
: Fonctionsde
deplusieurs
plusieursvariables.
variables.Calcul
Calculdifférentiel
différentiel

Mét h o d es
L’essentiel
I. Différentiabilité
Rappelons que l’étude des fonctions différentiables non de classe C 1 est hors programme.
✔ Si l’on veut prouver qu’une fonction f : E ! F définie sur U ouvert de E est
continûment différentiable sur U ,
on peut montrer que f admet sur U , par rapport à une base ei
; ! de E ,
1 i n
n fonctions dérivées partielles continues sur U ,
! Voir Mise en œuvre, exercice 1
on peut en revenant à la définition, mettre en évidence pour tout a ∈ U
l’existence d’une application linéaire a telle que :
f (a + h ) ; f (a ) = a (h ) + o (h ).
On vérifiera ensuite que l’application a a est continue sur U .
! Voir Mise en œuvre, exercice 2

II. Équations aux dérivées partielles


✔ Si l’on veut résoudre une équation aux dérivées partielles d’une fonction f ,
on peut penser à utiliser un changement de variable qui la transforme en une
équation simple. Par exemple, on résoud facilement les équations :
f
(x ) = 0 avec la propriété 3 ;
xj

f
(x ) = h (x ) (h donnée) en se ramenant au cas précédent grâce
xj
à une primitive de xj h (x ) ;
f
(x ) + a (x )f (x ) = h (x ) en la considérant comme une équa-
xj
ième
tion différentielle linéaire du premier ordre pour la j fonction
partielle ;
2
f
(x ) = 0 en utilisant deux fois la propriété 3.
xi xj
Sauf indications contraires, on privilégiera les changements de va-
riable linéaires ou polaires (dans 2 ).
! Voir Mise en œuvre, exercices 3,4

III. Extremums
✔ Si l’on veut trouver les bornes d’une fonctions f : E ! sur un compact K ,
on peut
si f est de classe C 1 sur un ouvert U contenant K , déterminer les
$
points critiques de f sur l’intérieur K de K , calculer les bornes de f
sur la frontière de K et les comparer avec les valeurs prises par f aux
points critiques ;
si f est de classe C 1 sur un ouvert U contenant K sauf en certains
points, opérer comme précédemment en adjoignant à la comparaison
$
les valeurs prises par f aux points de K où f n’est pas de classe C 1
! Voir Mise en œuvre, exercice 5

470
Méthodes

Méthodes

Mise en œuvre

I. Différentiabilité
Ex. 1
Z ; !1
Soit n ∈ " et f ∈ C1( 2
, ), montrer que F : n [X ] ! , P f t, P (t ) dt est continûment
0
différentiable sur n [X ].

Indications
Étudier les dérivées partielles par rapport à la base canonique de n [X ].

Solution Commentaires
X n
k
Écrivons P (X ) = ak X . Noter que l’application du théorème de Leib-
k=0
Pour tout k ∈ [[ 0, n ]], la fonction t, ak
; ! ; !
f t, P (t ) étant de classe
niz donne seulement la continuité de
ak F (P).
ak
C1 sur 2 , le théorème de dérivation sous le signe somme, dans le cas
Z ; !
de l’intégration sur un intervalle compact, donne que la fonction partielle
1
ak f t, P (t ) dt est de classe C sur avec : 1
0
F
Z f; !1
k
(P ) = t t, P (t ) dt .
ak y
0

Par composition de fonctions continues, on dispose également de la con- Il y a donc lieu de poursuivre le raisonne-
f; ! ment pour obtenir la continuité de aF sur
tinuité sur [0, 1] ! n [X ] de (t, P ) t, P (t ) donc le théorème de k
y n [X ].
continuité sous le signe somme, dans le cas de l’intégration sur un intervalle
compact, donne que :
F
Z 1
f ;t, P (t )!dt est continue sur
k
:P t n [X ].
ak y
0

Il en résulte que F est de classe C 1 sur n [X ] donc qu’elle est continûment


Z
différentiable, la différentielle étant définie en tout point P par :
1
f ;t, P (t )!dt .
dFP : H H (t )
0 y

Ex. 2
Montrer que la fonction f : n( )! n( ), M M t M est continûment différentiable sur n( ).

Indications
Former la différence f (M + H ) ; f (M )

Solution Commentaires
Pour tout M et H de n( ), on a :
f (M + H ) ; f (M ) = M t H + H t M + H t H . (1)
t t
Il est clair que l’application M : H M H + H M est linéaire. Pour
t
conclure il reste donc à montrer que H H = o(H ).

471
Chapitre
Chapitre99: :Fonctions
Fonctionsde
deplusieurs
plusieursvariables.
variables.Calcul
Calculdifférentiel
différentiel

Supposons avoir muni n( ) d’une norme d’algèbre, c’est-à-dire d’une On peut facilement définir une norme d’al-
norme telle que : gèbre sur n( ).
(A, B) ∈ k AB k k A k k B k.
n(
2
) , Par exemple notons M l’endomorphisme

Il vient alors k H H k k H k k H k, or par continuité de l’application


t t de n

si jj . jj est la norme sur


; ! subordon-
canoniquement associé à M . Alors
n
linéaire Tr : A t
A, en posant = jj Tr jj il vient k t H k kH k
née à une norme quelconque choisie dans
d’où finalement k H H k
t
k H k2 . n
, l’application M jj jj est une norme
M
On a ainsi prouvé que H t H = o(H ) et la relation (1) devient :
d’algèbre sur n( ).
f (M + H ) ; f (M ) = M (H ) + o (H ). (2)
Donc f est différentiable sur n ( ) avec pour tout M ∈ n ( ) dfM = M .
Puisque l’application M M est, elle aussi, visiblement linéaire, elle
est continue sur n ( ) et finalement, f est continûment différentiable
sur n ( ).

II. Équations aux dérivées partielles


Ex. 3
f f
On considère l’équation aux dérivées partielles : (x, y) ; (x, y) + 3(x ; y)f (x, y) = 0. (1)
x y
! 2 2
(xy, x + y). Montrer que induit un C -difféomorphisme 1
$
1) Soit :
U = (x, y) ∈ 2
%
, (x, y)
/ x ; y > 0 de 2
sur un ouvert V que l’on précisera.
de l’ouvert

2) En déduire toutes les fonctions f ∈ C 1 (U, ) vérifiant (1).

Indications
1) Étant donné (u, v) ∈ 2
, si (u, v) est dans V , l’équation X 2 ; vX + u = 0 admet des racines réelles distinctes.
Expliciter ;1 pour vérifier que est un C 1 -difféomorphisme.
2) Avec g = f # ;1 , on reconnaı̂t une équation différentielle linéaire de la fonction partielle u g(u, v).

Solution Commentaires
1) Pour (u, v)∈ (U ), il existe (x, y)∈ U tel que v = x + y et u = xy. Donc U est bien un ouvert de 2
en tant qu’image
x et y sont racines réelles distinctes de l’équation X 2
; vX + u = 0, réciproque de ]0,+ 1[ par l’application continue
ce qui impose 0 = v2 ; 4u > 0. (x,y) ;
x y.
Ainsi on a (U ) ⊂ V avec V = f(u, v) ∈ 2
/ v2 ; 4 u > 0 g.
2
Réciproquement, pour (u, v) ∈ V , il existe un couple (x, y) ∈ unique En appelant a et b les racines de l’équation
tel que u = xy, v = x + y, x > y, il s’agit de : ;
X 2 vX +u = 0, il existe deux couples (x,y) véri-
3 p p ! fiant u = xy et v = x+y, ce sont (a,b) et (b,a).
v+ v 2 ; 4u v ; v 2 ; 4u
(x, y) = , .
2 2

Donc tout élément de V a un antécédent et un seul dans U : en posant


= jU , est une bijection de U sur V dont la bijection réciproque
est : 3 p p !
;1 v+ v 2 ; 4u v ; v 2 ; 4u Dès que l’on dispose des formules définissant ;1
: (u, v) , .
2 2 on voit que est un homéomorphisme (bijection
bicontinue) de U sur V et il en résulte que V est
On peut alors constater directement que V est un ouvert de 2 puisque un ouvert en tant qu’image réciproque de l’ouvert
c’est l’image réciproque de ]0, +1[ par l’application continue : U par l’application continue ;1
:
(u, v) v2 ; 4u . V =( ;1 ;1
) (U ).
Enfin, les expressions de et ;1 montrent que ces deux applications
sont de classe C 1 et donc que est un C 1 -difféomorphisme de U sur V .

472
Méthodes

2) Pour tout f ∈ C 1 (U, ), posons g = f # ;1 :


g ∈ C 1 (V, ).
On a alors f = g # c’est-à-dire (x, y) ∈ U, f (x, y) = g(xy, x + y), v
2
v
;4u
et il en résulte :
f g g
(x, y) = y (xy, x + y) + (xy, x + y)
Méthodes x u v u2 u1 u

f g g V
(x, y) = x (xy, x + y) + (xy, x + y)
y u v

Donc f est solution de (1) sur U si et seulement si


g
(x, y) ∈ U, (y ; x ) (xy, x + y) + 3(x ; y)g(xy, x + y) = 0
u
soit, si et seulement si ;
Car sur U , on a x y≠0.

g
(u, v) ∈ V, (u, v) = 3g(u, v). (2)
u
L’équation (2) est encore équivalente à :
+ , On utilise ici la méthode du facteur intégrant pour

(u, v) ; 3g(u, v) e;3u = 0,


g la résolution d’une équation différentielle linéaire
u homogène du premier ordre.

(u, v) = 0 où on a posé h (u, v) = g(u, v)e;3u .


h
donc aussi à
u
Remarquons alors que pour tout couple (u1 , v), (u2 , v) de points de
; ! V n’étant pas convexe, la propriété 3 ne s’applique
V , le segment joignant ces deux points est inclus dans V . La condition pas, il est nécessaire de reprendre une démonstra-
h tion directe.
= 0 sur V , donne alors pour u1 ≠ u2 ,
u
; ! ; 1 ! u2
h
Z + ,
h u2 , v ; h u1 , v = tu1 +(1 ; t )u2, v dt = 0 .
u1 ; u2 u u1
Ainsi, il existe ∈ C 1 ( , ) telle que (u, v) ∈ V, g(u, v) = (v)e3u
et les fonctions f cherchées sont définies par f (x, y) = (x + y)e3xy .

Ex. 4
$
Soit U = (x, y) ∈ 2
j x 2 ; y2 > 0
%.
On veut déterminer les applications f : U ! , (x, y) f (x, y) de classe C 2 sur U telles que :

p
2 2
f f 1
(x, y) ∈ U, 2 (x, y) ; 2 (x, y) = . (1)
x y ; y2
x2
1) Étant donné f ∈ C 2 ( 2
, ), on définit g ∈ C 2 ( 2 , ) par g(x + y, x ; y) = f (x, y).
2 2
f f
Calculer 2 ; 2 en fonction des dérivées partielles de g.
x y
2) En déduire les solutions de (1).

Indications
2) Appliquer deux fois la propriété 3.

Solution Commentaires
$ 2
%
-u + v
1) g est définie sur V = (u, v) ∈
u ;v
.
/uv > 0 par : U et V sont des ouverts en tant qu’images réci-
proques de ]0,+ 1[ par les applications continues
g(u, v) = f , , ;
2 2
-u + v u ;v
. (x,y)
(u,v)
x 2 y2 et
uv respectivement.
ou encore g=f # avec : (u, v) (x, y) =
2
,
2
.

est de classe C 1 sur 2


, donc g est de classe C 2 tout comme f . En fait induit un C 1
-difféomorphisme de V
sur U .

473
Chapitre
Chapitre 9 :9Fonctions
: Fonctions
dede plusieurs
plusieurs variables.
variables. Calcul
Calcul différentiel
différentiel

De f (x, y) = g(x + y, x ; y), on déduit alors :


f g g
= +
x u v
2 2 2 2
f g g g
2
= 2
+2 + 2
x u u v v Dans ces formules toutes les dérivées de f
f g g sont prises au point (x,y) et celles de g au
= ;
y u v point (x+y,x ;y).
2 2 2 2
f g g g
2
= 2
;2 + 2
y u u v v
2 2 2
f f g
donc 2 (x, y) ; 2 (x, y) =4
u v
(x + y, x ; y)
x y
2) réalisant une bijection de V = f(u, v) ∈ 2
/uv > 0g sur U , le
calcul ci-dessus donne :
2
(1) () (u, v) ∈ V, 4
g
u v
(u, v) = p1 . (2)
uv
On a ici V = V1 ∪ V2 où V1 = ( "+ )2 et V2 = ( "; )2 , sont Ce sont donc des convexes.
des pavés de 2 .
Pour (u, v) ∈ V1 , (2) donne successivement, d’après la propriété 3 : Sur V1 , (2) s’écrit h (u,v) = 0 où on a posé
p
v
p
g
; 2pvu .
+ a1 (u ), a1 ∈ C 1 ( "+ , ) étant arbitraire
g h(u,v) = (u,v)
u
(u, v) = pv u
2 u
p
g(u, v) = uv+A1 (u )+B1 (v), A1 et B1 étant arbitraires dans C 2 ( "+ , ).
p
Sur V2 , (2) donne de même g(u, v) = uv + A2 (u ) + B2 (v), avec A2
et B2 arbitraires dans C 2 ( +" , ).
En posant :
U1 = f(x, y) ∈ ; y > 0, x + y > 0g
2
/x

U2 = f(x, y) ∈ / x ; y < 0, x + y < 0g


2
et
on en déduit que la solution générale de (1) est définie par :
p
(x, y) ∈ Uk , f (x, y) = x2 ; y2 + Ak (x + y) + Bk (x ; y)
Ak et Bk étant arbitraires dans :

C 2 ( +" , ) si k = 1, C 2 ( "; ,
! si k = 2.

III. Extremums
Ex. 5
x +y
Soit f : 2
! , (x, y) . Calculer sup f avec = [0, 1]2 .
(1 + x 2 )(1 + y2 )

Indications
Si la borne supérieure de f sur est atteinte sur le pavé ouvert ]0, 1[2 , c’est en un point critique.
La considération de g = n f apporte une simplification intéressante des calculs.

474
Méthodes

Solution Commentaires
La fonction f est de classe C 1 sur 2
. Sur le compact elle est bornée et On sait qu’une fonction réelle continue sur
atteint ses bornes. un compact est bornée et atteint ses bornes.
$ 2 Il est clair que la borne inférieure est 0 at-
Sur le pavé ouvert =]0, 1[ , f est strictement positive donc g = n f est
de classe C 1 et (x, y) est point critique pour f si et seulement si il l’est
Méthodes
teinte en (0,0).
"
pour g. En tout point (x,y) de , on a :
1 • df
dg(x,y) = (x,y) donc
f (x,y)
df(x,y) = 0 équivaut à dg(x,y) =0.

$
8 1
Les points critiques de f sur sont donc définis par : 8
Un système équivalent est :
>
> ;
2x >
< ;
x y=0
>
< x +y 1+x
=0 2 1 ; 1+x
2x
>
:
2x 2 =0

>
>
1
;
2y
=0 0 < x < 1, 0 < y < 1
> x +y 1+y
: 0 < x < 1, 0 < y < 1
2
p;
y ( 2 1,1)
C
+ p3 p3 , B

Ce système a une solution et une seule : = , .


3 3

x
O A

Étudions maintenant f sur le bord du pavé . On sait que pour tout (a,b) ∈ 2
:
Puisque f (x, y) = f (y, x ) il suffit de faire cette étude sur les segments 2 abj j 2
a +b .2

[O, A] et [B, C] où O = (0, 0), A = (1, 0), B = (0, 1), C = (1, 1).
x 1
Avec f (x, 0) = , on obtient x ∈ [0, 1], 0 f (x, 0) , les
1 + x2 2
1
bornes 0 et étant atteintes en (0, 0) et (1, 1) respectivement.
2
x +1 +2x ;1 s’annule sur [0,1] au
; x2(1+x 2
Avec f (x, 1) = , l’étude des variations de :x f (x, 1) sur 0
(x) =
p
2 2
2(1 + x 2 ) )
seul point 2;1, est strictement crois-
1
[0, 1] montre que les bornes de f sur [B, C] sont inf f = atteinte en
p
sante sur [0, 2;1] et strictement décrois-
p [B,C] 2 p
sante sur [ 2;1,0].
2+1 p
B et C , et sup f = atteinte en ( 2 ; 1, 1).
[B,C] 4
"
Le calcul donne :
+p p , p Si la borne supérieure est atteinte sur , ce

f
3
,
3
=
3 3
' 0, 65 n
ne peut être qu’en , on a donc
p3 p3 p o
3 3 8 ),f ( 2;1,1) .
p supf = max f(
3
,
3
p 2+1
et f ( 2 ; 1, 1) = ' 0, 60.
4
p
3 3
En conclusion, on a : sup f = , cette borne étant atteinte au seul
8
point .

475
Chapitre 9 : Fonctions de plusieurs variables. Calcul différentiel

Exercices

Niveau 1
Différentiabilité Ex. 7
Soit
; "! 3
! 3
(u, v, w),
Ex. 1 : + , (x, y, z )
4 4
x +y avec (u, v, w) = (x + z , y + x , z + y2 ).2 2
Soit f : 2
! définie par f (x, y) = 2 2 si
x +y
1 ) Montrer que est un C 2 -difféomorphisme de
(x, y) ≠ (0, 0) et f (0, 0) = 0. ; "! 3
sur Im .
1 ) Étudier la continuité de f en (0, 0). +

2 ) f est-elle de classe C 1 sur 2 ? 2 ) On note x, y, z les composantes de ;1 .


2 2
Ex. 2 x x x
.
Calculer , 2 et
L’espace n
est muni de sa structure euclidienne cano- u u u v
nique.

Montrer que f : n
(0, 0) ! , x
1
est
Équations aux dérivées partielles
kx k Ex. 8
continûment différentiable sur n (0, 0).
Calculer grad f (x, y) pour tout (x, y) ∈ n (0, 0). On se propose de déterminer toutes les fonctions
f ∈ C 2 ( 2 , ) vérifiant (x, y) ∈ 2
:
Ex. 3
2 2 2
Soit f : R n
! p
de classe C sur 1 n
telle que : f
;4
f f
2 (x, y) x y
(x, y) + 3 2 (x, y) = 0 (E )
∈ , x∈ n
, f ( x ) = f (x ). x y

Montrer que f est linéaire. On pourra utiliser un changement de variable linéaire.

Ex. 4 Ex. 9
Soit f ∈ C ( 2 2
, ) vérifiant x ∈ , f (x, 0) = 0. Soit D = f(x, y) ∈ 2
/ x + y > 0g.
Montrer qu’il existe g ∈ C ( 1 2
, ) telle que : Déterminer les fonctions f ∈ C 1 (D, ) telles que
(x, y) ∈ 2
, f (x, y) = yg(x, y). f f p
(x, y) ∈ D, x (x, y) + y (x, y) = x 3 + y3
x y
Difféomorphismes
Ex. 5 Extremums
Soit U = f(u, v) ∈ 2
/u ; v > 0g, et Ex. 10
: U ! , (u, v) (u + v , u + v).
2 2 2
Étudier les extremums de :
Montrer que est un C 1 -difféomorphisme de l’ouvert f : 2
! , (x, y) ex sin y .
U sur un ouvert V que l’on précisera.
Ex. 11
Ex. 6
1 ) Étudier les extremums de :
Monter que :
+ , f : 2
! , (x, y)
;
xy2 + n 4 + y2 .
!
1 1
: 2
! 2
, (u, v) u + cos v, v + cos u
2 2 2 ) On pose = [0, 1] ! . Étudier les extremums de
est un C 1 -difféomorphisme de 2
sur lui même. f sur .

476
Exercices

Niveau 2
1 ) Soit g : 3
!
de classe C 1 sur un ouvert U
Avec solution détaillée
Ex. 12
contenant a . Montrer que, pour que
G : 2
! , (x, y)
;
g x, y, (x, y) présente
!
Étant donnée f ∈ C 0 ( , ), on pose pour tout (x, y) ∈ un extremum local en a , il est nécessaire qu’en ce
2
:
Z -Z . point on ait :
8
F (x, y) =
x y
f (u, v)dv du < g
x
(a ) .
f
z
(a ) =
f
x
(a ) .
g
z
(a )

Montrer que F est de classe C sur


0 0
1 2
.
(1)
: g
(a ) .
f
(a ) =
f
(a ) .
g
(a )
y z y z
2 ) Application
Ex. 13
Soit n ∈ " et f : n( )! ,X det X . Trouver les extremums de :
Montrer que f est de classe C et trouver sa différen-
1 g(x, y, z ) = x n x + y n y + z n z
tielle. où x, y, z sont liés par x + y + z = 3 , > 0.

Ex. 14 Ex. 17
Soit n ∈ ". Soit U un ouvert connexe par arcs de n
euclidien et
1 ) Montrer que GLn ( ) est un ouvert de n( ). f : U ! + de classe C 1 telle que :
2 ) Montrer que l’application : x ∈ U, jjdfx jj k f (x ) (k > 0). (1)
F : GLn ( ) ! GLn (R ), M M ;1 1 ) Montrer que, pour tous points x1 et x2 de U pou-
est de classe C 1 sur GLn ( ).
longueur , on a : f x2
; !
vant être joints par un chemin de classe C 1 et de
ek f x1 . (2)
; !
Calculer sa différentielle.
Ex. 15 2 ) Montrer que, s’il existe x0 ∈ U tel que f (x0 ) = 0,
alors f = 0.
Soit k ∈]0, 1[ et f ∈ C 1 ( , ) tels que :
x∈
( (
, (f 0 (x )( k .
3 ) Généraliser au cas où f : U ! , de classe C1,
est telle que :
Montrer que :
: 2
! 2
, (u, v)
;u + f (v), v + f (u )!, x ∈ U, k dfx k k jf (x )j. (3)

est un C 1 -difféomorphisme de 2
sur lui-même. Ex. 18
n
Ex. 16
Soit f ∈ C 1
; n
!
est muni de sa structure euclidienne canonique.
, n pour laquelle il existe ∈ "+ tel
Soit U un ouvert de 3
, f ∈C ( 1 3
, ) et

a = (x0 , y0 , z0 ) ∈ U tel que f (a ) = 0 et


f
(a ) ≠ 0 .
que :
(x, h ) ∈ n
! n
&
, dfx (h ) j h
(( ' k h k2 . (1)
z

&f (b) ; f (a ) j b(a,;ba) ∈(( ' !k b ;, a k .


n n
On admet que, dans ces conditions, il existe un pavé 1 ) Montrer que :
ouvert P = I ! J ! K contenant a , et ∈ C 1 (I ! J, K ) 2
(2)
tels que :
(x, y, z ) ∈ P, f (x, y, z ) = 0 () z = (x, y), n
; !.
2 ) Montrer que f définit un
n
C 1
-difféomorphisme de

et
f ;
x, y, (x, y) ≠ 0.
! sur f
; != n n
z 3) Montrer que f .

477
Chapitre 9 : Fonctions de plusieurs variables. Calcul différentiel

Ex. 20
Avec éléments de solution cos x
Soit u : 2
! , (x, y)
ch y
.
Ex. 19
Trouver f ∈ C 2 ( , ) telle que :
Soit f une application de 2
f0, 0g dans et ∈ . g : 2
! , (x, y)
;
f u (x, y)
!
On dit que f est homogène de degré lorsque : ait un laplacien nul.
(x, y)∈ 2
f0, 0g, t∈ "+ , f (tx, ty) = t f (x, y). Ex. 21
Soit V = f(x, y) ∈ 2 / 2x ; y2 > 0g.
On suppose que f est de classe C 1 sur 2
. Déterminer les fonctions f ∈ C 2 (D, ) vérifiant sur V :
2 2 2
1 ) Montrer que si f est homogène de degré , alors : f f f
2(y2 ; x ) 2 + 2y + 2 ; y 2 + x = 0.
x x y y
2 f f
(x, y)∈ , x (x, y)+y (x, y) = f (x, y). On pourra utiliser le changement de variable défini par :
x y

2 ) Étudier la réciproque x = u 2 + v2 , y = u + v.

3 ) Déterminer les fonctions f de classe C 1 sur 2


et Ex. 22
n
telles que : est muni de sa structure euclidienne canonique.
2
Soit f ∈ C 2 ( n , n ) telle que pour tout x ∈ n , dfx est
(x, y) ∈ , un endomorphisme orthogonal de n .
f f p 1 ) Montrer que la différentielle df est constante.
x (x, y) + y (x, y) = x 4 + 2y 4 . 2 ) En déduire que f est une isométrie de n .
x y

478
Exercices

Indications

Ex. 12 Ex. 17
Le théorème de Fubini permet de ramener l’étude de 1)
;[a, b], ! étant un paramétrage d’un chemin joi-
gnant x1 et x2 , introduire :
; (t )! exp -;k Z .
la deuxième dérivation partielle à celle de la première.
Appliquer avec soin les théorèmes de dérivation et de t

continuité sous le signe somme. F :t f k 0k .


a
Ex. 13 2 ) Considérer V = fx ∈ U, f (x ) = 0g
; !
X = x , calculer
f
en considérant le développe-
3 ) Considérer f 2 .
ij xij
Ex. 18
ment de det X suivant la colonne j.
1 ) Considérer la fonction :t
;
f f (tb + (1 ; t )a .
!
Exprimer dfX (H ) en fonction de t com X .
3 ) Montrer que f
; n
! est une partie ouverte et
Ex. 14 fermée de n
.
1 ) GLn ( ) = D ;1 ( " ) avec D :M det M .
Ex. 19
2 ) Montrer que F est le quotient de deux fonctions de "!
Considérer la fonction : , t f (tx, ty).
classe C 1 , le dénominateur ne s’annulant pas sur +

GLn ( ). Ex. 20
Ex. 15 f 0 doit être solution d’une équation différentielle linéaire
du premier ordre.
Cela revient à prouver que est bijective.
Ex. 21
gx,y : u
;
On peut faire apparaı̂tre la fonction :
x ; f y ; f (u )
! Voir l’exercice 5.

et montrer qu’elle admet un point fixe et un seul en Ex. 22


utilisant une suite récurrente (un ) telle que : 1 ) Prouver que les dérivées partielles secondes :
2
n∈ , un+1 = gx,y (un ). f
sont identiquement nulles.
xi xj
Ex. 16
2 ) Pour (a, b) ∈
; ! , considérer la fonction :
n 2

; !
1 ) Calculer les dérivées partielles de en considérant
l’identité : (x, y) ∈ I ! J, f x, y, (x, y) = 0. t
; !
f tb + (1 ; t )a .

479
Chapitre 9 : Fonctions de plusieurs variables. Calcul différentiel

Solutions des exercices


Niveau 1
Ex. 1
2
1 ) Munissons de la norme euclidienne canonique et notons :
p
r = k (x, y) k = x 2 + y2 .
;
Puisque x 2 + y2
!2
= x 4 + 2x 2 y 2 + y 4 x 4 + y4 , on a 0 f (x, y) r2.
Donc lim f (x, y) = 0 et f est continue en (0, 0).
r !0
2 ) En tant que rapport de deux polynômes qui ne s’annulent pas sur 2
(0, 0), f est de classe C 1 sur 2
; 4 2 2
;y
! 4
(0, 0).

Pour (x, y) ≠ (0, 0), on a


f
x
(x, y) =
2x x
;x+ 2+x yy!
2 2 2
et, puisque f (x, 0) = x 2 , il vient :

f f (x, 0)
(0, 0) = lim = 0.
x x !0 x
On remarque alors que pour (x, y) ≠ 0 :
(( ((
(( f
(x, y) (( 2 jx j (x 4 + 2x 2 y2 + y4 )
= 2 jx j,
x (x 2 + y 2 )2
f f 2
donc lim (x, y) = 0 et la fonction est continue sur .
r !0 x x
f
De même puisque f est symétrique, est continue sur 2
, et finalement f est de classe C 1 sur 2
.
y

Ex. 2
n
Posons U = (0, 0).
;
La base canonique étant orthonormale, pour tout x = x1 , x2 , . . . , xn ∈ U , on a :
!
3X !; n
1
2
2
f (x ) = xi .
i=1

Donc, par composition de fonctions de classe C 1 , :u


1
de classe C 1 sur " et ;
: x1 , x2 , . . . , xn
! Xx n
2
u i
i=1
de classe C 1 sur U à valeurs dans ", f = # est de classe C 1 sur U .
Pour tout j ∈ [[ 1, n ]] on a alors :
3X !;n
3
2
f xj
x ∈ U, (x ) = ;xj xi
2
=; .
xj k x k3
En notant ei
; ! la base canonique de n
, on obtient :
i=1

1 i n
X n
f x
grad f (x ) = (x )ej = ; .
j=1
xj k x k3

Ex. 3
n p
Pour une application linéaire u de dans , on a :
n
x∈ , dux = u .
Nous allons donc conclure en montrant que f = df0 .

480
Exercices

Pour x ∈ n
fixé, considérons l’application h : ! p
, f ( x ).
h est de classe C sur 1
avec h 0 ( ) = df x (x ). Mais puisque f ( x ) = f (x ), on a aussi h 0 ( ) = f (x ).
Pour = 0 on en déduit en particulier f (x ) = df0 (x ).
Ceci étant vrai quel que soit x , on obtient f = df0 ce qui prouve que f est linéaire.
Ex. 4
f
La dérivée partielle étant de classe C 1 sur 2
, on a pour tout (x, y) ∈ 2
:
y
Z y
f
f (x, y) ; f (x, 0) = (x, t )dt
y
Z
0
y
f
donc : f (x, y) = (x, t )dt .
y
0
Z 1
f
Pour y ≠ 0, le changement de variable défini par t = uy donne alors f (x, y) = y (x, uy)du , et il est clair que
0 y
cette identité est encore vraie pour y = 0.
Z 1
f
On pose alors g(x, y) = (x, uy)du .
0 y
Puisque f est de classe C sur 2 2
, le théorème de Leibniz (cas où l’intervalle d’intégration est compact) donne que les
fonctions :
Z 1
f
Z 1
f
x (x, uy)du et y (x, uy)du
0 y 0 y

sont de classe C 1 sur avec :


g
Z 1 2
f g
Z 1 2
f
(x, y) = (x, uy)du et (x, y) = u (x, uy)du .
x x y y y
2
0 0

Le théorème de continuité sous le signe somme (cas où l’intervalle d’intégration est compact) donne alors que ces
deux fonctions dérivées partielles sont continues sur 2 , et g est donc de classe C 1 sur 2 .

Ex. 5
Posons (u, v) = (x, y) c’est-à-dire x = u 2 + v2 , y = u + v.
est visiblement de classe C 1 et pour tout (u, v) ∈ U , la matrice jacobienne de
+ 2u 2v
, en ce point est :
J (u, v) = ,
1 1
d’où on déduit :
D (x, y)
D (u, v)
= det J (u, v) = 2(u ; v ).
Ce déterminant jacobien ne s’annulant pas sur U , d’après le théorème 10, pour prouver que est un C1-
difféomorphisme de U sur (U ), il suffit de vérifier que est injective.
Déterminons alors V = (U ).
Étant donné (S, P ) ∈ 2 , on sait qu’il existe (u, v) ∈ 2 tel que u + v = S, uv = P u ≠ v si et seulement si
S2 ; 4P > 0. Dans ce cas, si on appelle a et b les racines réelles (distinctes) de l’équation x 2 ; Sx + P = 0, il y a
deux couples (u, v) solutions du problème, il s’agit de (a, b) et (b, a ).
En conséquence, pour tout (S, P ) ∈ 2
, il existe (u, v) ∈ U tel que u + v = S, uv = P si et seulement si S2 ; 4P > 0.

3 p
Cette condition étant réalisée, le problème admet une solution et une seule :
p !
S+ S2 ; 4P S; S 2 ; 4P
(u, v) = , .
2 2
2
Soit (x, y) ∈ , on a (x, y) ∈ V si et seulement si il existe (u, v) ∈ U tel que :
x = (u + v)2 ; 2uv, y = u + v donc tel que u + v = y, 2uv = y2 ; x .

481
Chapitre 9 : Fonctions de plusieurs variables. Calcul différentiel

D’après le rappel précédent, il en résulte que (x, y) est élément de V si et seulement si :

y2 ; 4
;y 2
;x!
> 0 c’est-à-dire 2x ; y 2 > 0.
2
On a donc V = f(x, y) ∈ 2 / 2x ; y2 > 0g. De plus, toujours avec le rappel, tout élément de V a un antécédent et
un seul par dans U : est une bijection de U sur V .
Avec le théorème 10, on conclut que est un C 1 -difféomorphisme de U sur V et que V est un ouvert de 2
.
Remarques
V est l’image réciproque de l’ouvert ]0, +1[ par l’application continue (x, y) 2x ; y2 , ce qui prouve que V
est ouvert sans recours au théorème 10.
Le rappel montre que l’on peut expliciter l’application :
3 p p !
;1 y+ 2x ; y2 y; 2x ; y2
: (x, y) , .
2 2

et on peut ainsi vérifier directement que ;1 est de classe C 1 sur V .


Le théorème 10 n’est réellement utile que lorsque l’on ne peut pas exprimer la fonction réciproque ou lorsque cette
détermination ne présente pas d’intèrêt pour la suite.

Ex. 6
1 1
Posons (u, v) = (x, y) c’est-à-dire x = u + cos v, y = v + cos u .
2 2
est de classe C 1 et pour tout (u, v) ∈ 2
0
, la matrice jacobienne de
1
1
en ce point est :
; 2 sin v
(u, v) = @ A,
1
J
1
; 2 sin u 1
d’où on déduit :
D (x, y) 1
= det J (u, v) = 1 ; sin u sin v.
D (u, v) 4
Ce déterminant jacobien ne s’annulant pas sur 2 , d’après le théorème 10, pour prouver que est un
C 1 -difféomorphisme de 2 sur lui-même, il suffit de vérifier que est une bijection de 2 sur 2 .
2
Pour tout (x, y) ∈
8 1 3 1 !
, on a (x, y) = (u, v) si et seulement si
>
>
< u + 2 cos y ; 2 cos u = x
>
>
: 1
v = y ; cos u

1
- 1
. 2

Considérons alors la fonction fy : u u+ cos y ; cos u .


2 2
fy est de classe C 1 sur avec :
- .
fy0 (u ) = 1 ;
1 1
sin u sin y ; cos u
4 2
donc fy0 (u ) > 0. Ainsi fy est strictement croissante sur et, puisque :
lim fy = ;1 et lim fy = +1,
;1 +1
fy est une bijection de sur lui-même.
En conséquence l’équation (x, y) = (u, v) admet une solution et une seule définie par :

u = fy;1 (x ), v = y ;
1 ;
cos fy;1 (x ) ,
!
2
ce qui montre que est bijective et, d’après la remarque initiale, c’est un C 1 -difféomorphisme de 2
sur 2
.

482
Exercices

Ex. 7
1) est de classe C 1 sur
; "! 3
et pour tout (x, y, z ) ∈
; " ! , la matrice jacobienne s’écrit :
3
+
3 1 0 2z ! +

J (x, y, z ) = 2x 1 0 .
0 2y 1

Le déterminant jacobien :
D (u, v, w)
= 1+8xyz est donc strictement positif sur
; "! 3
et, d’après le théorème 10,
D (x, y, z ) +

il suffit, pour conclure, de montrer que est injective.


Soit alors (x, y, z ) et (x 0 , y0 , z 0 ) dans
; "! 3
tels que (x, y, z ) = (x 0 , y0 , z 0 ).
+

En supposant x 0 x , z 2 ; z 02 = x 0 ; x avec z et z 0 positifs donne z z 0 et, de même, avec y02 ; y2 = z ; z 0 ,


il vient y0 y et enfin, x 2 ; x 02 = y0 ; y fournit x x 0 . Il en résulte finalement x = x 0 , d’où aussi :
y0 = y et z 0 = z .

+; " est et elle définit donc un C 1 -difféomorphisme et a fortiori C -difféomorphisme


! ,injective,
2
On a ainsi montré que
de
; "! 3
sur .
3
+ +

2 ) Remarque : les notations utilisées dans ce texte consistent à nommer x, y, z les fonctions coordonnées de ;1 .
C’est une pratique courante mais non dénuée de dangers.
Avec (u, v, w) = (x, y, z ), la jacobienne de ;1 au point (u, v, w) est ;J (x, y, z )
!; 1
c’est-à-dire que :
3 1 4yz ;2 z !
1
J ;1 (u, v, w) =
1 + 8xyz ;2 x 1 4xz .
4xy ;2 y 1
x 1
On a donc (u, v, w) = , puis de même :
u 1 + 8xyz
y ; 2x z 4xy
(u, v, w) = et (u, v, w) = .
u 1 + 8xyz u 1 + 8xyz
x x
En notant 1 + 8xyz = D , pour (u, v, w), et de même pour les autres dérivées, on obtient alors par
u u
composition des dérivations :
2
x
=
;1!= ;1! x
+
;1! y
+
;1! z
2 u D x D u y D u z D u
u
2 2 2
8yz 16x z 32x y
=; 3
+ 3
; 3
.
D D D
Ensuite, le théorème de Schwarz permet de permuter les dérivations et il vient :
2
x
=
;1! = ;1! x
+
;1! y
+
;1! z
u v v D x D v y D v z D v
32y2 z 2 8xz 16xy2
=; 3
; 3
+ 3
.
D D D

Ex. 8
Soit : 2
! , (x, y) (u, v) = (ax + by, cx + dy).
Avec ad ; bc ≠ 0, est un C 1 -difféomorphisme de 2
sur lui-même.
Pour tout f ∈ C ( 2 2
, ), posons g = f # ;1 ; il vient :
2
(x, y) ∈ , f (x, y) = g(ax + by, cx + dy).

483
Chapitre 9 : Fonctions de plusieurs variables. Calcul différentiel

g est également de classe C 2 sur 2


et, on a pour tout (x, y) ∈ 2
:
f g g
=a +c
x u v
f g g
=b +d
y u v
2 2 2 2
f g g g
2
= a2 2
+ 2ac + c2 2
x u u v v
2 2 2 2
f g g g
= ab 2
+ (ad + bc ) + cd 2
x y u u v v
2 2 2 2
f g g g
2
= b2 2
+ 2bd + d2 2
y u u v v

(dans ces formules, toutes les dérivées de f sont prises au point (x, y) et celles de g au point (ax + by, cx + dy)).
On en déduit :
2
f
2
f
2
f ; ! 2
g ; ! 2
g ; ! 2
g
2 ;4 x y
+3 2 = a 2 ; 4ab + 3b2 2 + c 2 ; 4cd + 3d 2 2 + 2ac ; 4ad ; 4bc + 6bd
u v
.
x y u v
donc, en choisissant a, b, c, d tels que :
a 2 ; 4ab + 3b2 = c 2 ; 4cd + 3d 2 = 0,
2
g
nous allons obtenir une équation du type = 0.
u v
On prend par exemple a = 1, b = 1, c = 3, d = 1 ce qui donne bien ad ; bc ≠ 0, et alors :
2 2 2 2
f f f g
2 ;4 x y
+3 2 = ;4
u v
,
x y
donc f est solution de (E ) si et seulement si g est solution de :
g
2
=0
;E0!.
; !
D’après la propriété f3, les solutions de E 0 sont les fonctions g telles que :
u v

g(u, v) = h (u ) + k (v)
où h et k sont arbitraires dans C ( , ), et celles de (E ) sont donc les fonctions f telles que :
2

f (x, y) = h (x + y) + k (3x + y).

Ex. 9
Remarquons tout d’abord que x 3 + y3 = (x + y) x 2 ; xy + y2 .
; !
1 3
Donc, avec x 2 ; xy + y2 = (x + y )2 + (x ; y)2 , on voit que pour tout (x, y) ∈ D, x 3 + y 3 > 0.
4 4
La forme de l’équation (E ) proposée peut faire penser à utiliser un passage en polaires.
i h i 3
h
Posons alors = 0, +1 ! ; , , l’application : ! D, (r, ) (x, y) = (r cos , r sin ), est une
4 4
bijection de classe C de 1
sur D dont le jacobien ne s’annule pas sur .
D’après le théorème 10, est un C 1 -difféomorphisme de sur D .
Pour tout f ∈ C (D, ), posons g = f
1
# , g est de classe C 1 sur et (r, ) ∈ , g(r, ) = f (r cos , r sin ).
Le calcul est classique (voir exemple 9 du cours) et donne avec des notations simplifiées :
g f f
= cos + sin
r x y
g f f
= ;r sin + r cos
x y
f f g
puis : x +y =r .
x y r

484
Exercices

Ainsi f est solution du problème si et seulement si g est solution sur de l’équation :


g 3 p ;E0!
r (r, ) = r2 cos3 + sin3 .
;E0! est encore équivalente à : r

g 1 p
(r, ) = r 2 cos3 + sin3 ,
r
ses solutions sont donc les fonctions g de la forme :
2 32 p
(r, ) r cos3 + sin3 + ( )
3
+# 3 " ,.
où est arbitraire dans C 1 ; , ,
4 4
Pour en déduire f , explicitons ;1 .
i h
En remarquant que pour (r, ) ∈ on a ; ∈ ; 2 , 2 , le calcul de :
-4 . tan ; 1 y ; x
tan ; 4
=
tan + 1
=
y+x
,

y;x
donne : = + Arctan .
4 y+x
En conclusion les solutions de (E ) sont les fonctions f de la forme :
2 p -y ; x .
(x, y) x 3 + y3 + A , A ∈ C 1 ( , ).
3 y+x

Ex. 10
f est de classe C 1 sur 2
avec pour tout (x, y) :
f f
(x, y) = sin y ex sin y , (x, y) = x cos y ex sin y .
x y
Les points critiques sont donc (0, k ), k∈ .
Comme f (x, y + 2 ) = f (x, y) et f (x, ; y) = f (x, y), il suffit d’étudier f au point (0, 0).
En remarquant que f (0, 0) = 1 et que, pour tout x ∈] ; , [ f0g :
f (x, x ) = e x sin x
> 1 et f (x, ;x ) = e;x sin x < 1,
on voit que f ne présente en (0, 0) ni maximum ni minimum : on a affaire à un point col.

Ex. 11
1 ) f est de classe C 1 sur 2
avec :
f
(x, y) = y2
x
f 2y
(x, y) = 2xy +
y 4 + y2
2
f
2
(x, y) = 0
x
2
f
(x, y) = 2y
x y
2
f 2 4y 2
2
(x, y) = 2x + ;; ! .
y 4 + y2 4 + y2
2

L’ensemble des points critiques de f est donc f(x, 0)/x ∈ g, il est infini.
En tout point critique on a s 2
; rt = 0 : on est toujours dans le cas douteux.

485
Chapitre 9 : Fonctions de plusieurs variables. Calcul différentiel

Formons donc (h, k ) = f (x + h, k ) ; f (x, 0) = (x + h )k 2 + n 4 + k 2


; !; n4
3 2
!
k
= (x + h )k 2 + n 1+
4
Un développement limité de n au voisinage de 1 donne alors :
- 1
. k
4 ;k !.
(h, k ) = x + +h
4
k2 ; 32 + o 4

1 1
- 1
. 1
- 1
. ; !
Si x > ; , pour jh j x+ , on a (h, k ) x+ k 2 + o k 2 , donc (h, k ) 0 pour k assez
4 2 4 2 4
petit, et on a affaire à un minimum.
(( (( - . ; !
1
Si x < ; , pour jh j
4
1
2
x+((
1
4
((
, on a (h, k )
1
2
x+
1
4
k 2 + o k 2 , donc (h, k ) 0 pour k assez

petit, et on a affaire à un maximum.


1 ; !
Si x = ; , on a (h, h ) = h 3 + o h 3 , donc (h, h ) change de signe avec h . C’est alors un point col.
4
2 ) Notons g la restriction de f à D = [0, 1] ! .
$
Si g atteint un extremum en un point de D =]0, 1[! , c’est un point critique, donc un point (x, 0), 0 < x < 1.
Comme on vient de voir qu’en un tel point f atteint un minimum relatif, il en est de même pour g.

; ! ; !
Il reste à examiner si g atteint un extremum sur la frontière de D , c’est-à-dire sur les deux droites x = 0 et x = 1.
Avec g(0, y) = n 4 + y2 et g(1, y) = y2 + n 4 + y2 , on voit que la restriction de g à cette frontière atteint
un minimum en (0, 0) et en (1, 0).
Enfin, en remarquant que g(x, 0) = n 4 et que (x, y) ∈ D, g(x, y) n 4, on conclut que g atteint son minimum
absolu en tout point (x, 0), x ∈ [0, 1], et il n’y a pas d’autre extremum (relatif ou absolu).

Niveau 2
Ex. 12 Z y Z x
En posant g : 2
! , (x, y) f (x, v)dv, on obtient (x, y) ∈ 2
, F (x, y) = g(u, y)du .
0 0
Pour y fixé dans , puisque f est continue sur 2 donc sur ! [0, y], le théorème de continuité sous le signe somme

Z
(cas où l’intervalle d’intégration est compact) donne que la fonction x g(x, y) est continue sur .
x
Il en résulte que la fonction partielle x F (x, y) = g(u, y)du est de classe C 1 sur avec :

F
0
Z y
(x, y) = g(x, y) = f (x, v)dv.
x
0
F 2
Il reste à prouver que la fonction dérivée partielle ainsi définie est continue sur .
x
2
Pour (h, k ) ∈ , formons :
F F
Z ; y ! Z y+k
(x + h, y + k ) ; (x, y) = f (x + h, v) ; f (x, v) dv + f (x + h, v)dv.
x x
0 y

Imposons jh j 1, jk j 1 et soit M = k f kP1 où P est le pavé compact [;a, a ] ! [;b, b] avec a = jx j +1, b = jyj +1.
Il vient alors :
(( (( Z
(( F
x
(x + h, y + k ) ;
F
x
(x, y) (( b
jf (x + h, v) ; f (x, v)j dv + M jk j.
0

486
Exercices

D’après le théorème de continuité sous le signe somme, avec intégration sur un segment, puisque :
(h, v) jf (x + h, v) ; f (x, v)j
2
est continue sur , il en est de même pour :
Z b
:h jf (x + h, v) ; f (x, v)j
0
sur et, puisqu’elle est nulle en 0, pour tout > 0, il existe > 0 tel que :
jh j < ) j (h )j .

Ainsi, jh j < et jk j < donnent :


M
(( ((
(( F
x
(x + h, y + k ) ;
F
x
(x, y) (( 2 ,

F 2
ce qui assure la continuité de au point (x, y), donc sur .
x
Pour étudier la deuxième dérivée partielle, fixons maintenant x dans .
f (x, v) assure la classe C 1 sur
La contnuité de v de :
Z y
y g(x, y) = f (x, v)dv
0
g g 2
et, avec (x, y) = f (x, y), la continuité de f montre celle de sur .
y y
Compte tenu de la continuité de u g(u, y) sur , le théorème de dérivation sous le signe somme, avec intégration
sur un intervalle compact, donne alors la classe C 1 sur de :
Z x
F
Z x
g
y F (x, y) = g(u, y)du avec (x, y) = (u, y)du
y y
0
F
Z x
0

c’est-à-dire : (x, y) = f (u, y)du .


y
0
F 2
On montre, comme précédemment, que cette dérivée partielle est continue sur .
y
F F
En conclusion, F est de classe C 1 sur 2
puisqu’elle admet deux dérivées partielles et continues sur 2
.
x y
Remarque

" # " #
Avec le théorème de Fubini (voir chapitre 11), on peut faire l’économie d’une des deux vérifications précédentes. En
effet, la fonction f étant continue sur 0, x ! 0, y , on a :
Z -Zx . y Z -Z y x .
F (x, y) = f (u, v)dv du = f (u, v)du dv ,
0 0 0 0
donc, en posant h (u, v) = f (v, u ), on a :
Z -Zy x . Z -Z y x .
F (x, y) = h (v, u )du dv = h (u, v)dv du .
0 0 0 0

Z -Z x y .
L’étude de la deuxième dérivée partielle de F se ramène ainsi à celle de la première dérivée partielle de :
F H
H : (x, y) h (u, v)dv du avec (x, y) = (x, y).
y x
0 0
Or, d’après la première vérification, on a :
H
Z y
(x, y) = h (x, v)dv
x
F
Z x
0
Z x
donc : (x, y) = h (y, v)dv = f (v, y)dv.
y
0 0

487
Chapitre 9 : Fonctions de plusieurs variables. Calcul différentiel

Ex. 13
n2
On identifie n( ) à par l’isomorphisme canonique X (xi,j )(i,j)∈[[ 1,n ]]2 .
Notons i,j (X ) le cofacteur (i, j) de la matrice X et posons X = com X . e t

1 ) f est une fonction polynôme des n 2 variables xi,j , elle est donc de classe C 1 sur n2
.
f
Soit (i, j) fixé dans [[ 1, n ]]2 , calculons la dérivée partielle .
xij
Xn
Le développement de det X suivant les termes de la colonne j donne xkj kj (X ).
k=1
Dans cette expression, les kj , k ∈ [[ 1, n ]], sont indépendants de xij , d’où la dérivée partielle :
f
xij
:X ij (X ).

2 ) La différentielle de f s’exprime à l’aide des dérivées partielles :


X
dfX = ij (X )dXij .
(i,j)∈[[ 1,n ]]2
Autrement dit, dfX est l’application :
X
n( )! ,H ij (X )Hij .

X (i,j)∈[[ 1,n ]]2

e
Sachant que Tr(AB) = Aij Bji , on trouve dfX (H ) = Tr(X h ).
2
(i,j)∈[[ 1,n ]]

Ex. 14
1 ) L’application D : n( ) ! , M det M est de classe C 1 sur n (R) (voir exercice précédent). Donc
GLn ( ) est ouvert en tant qu’image réciproque de l’ouvert " par l’application continue D.
2 ) Notons i,j (M ) e
le cofacteur (i, j) de la matrice M et posons M = t com M . Les applications i,j : n ( ) !
ainsi définies sont encore des polynômes par rapport aux coordonnées mi,j de M sur la base canonique de n ( ),
elles sont donc de classe C 1 .
étant la ( j, i )
i,j
ème
composante de :M e
M , cette application est de classe C 1 sur n( ) puisque
toutes ses composantes le sont.

Sur GLn ( ), D ne s’annule pas et on a F = donc F est aussi de classe C 1 (cf. propriétés 10 et 11).
D
3 ) Pour calculer la différentielle de F en M ∈ GLn ( ), revenons à la définition en essayant d’écrire la différence
F (M + H ) ; F (M ) sous la forme M (H ) + o(H ) où est un endomorphisme de n (R ).
Tout d’abord, pour tout M ∈ GLn ( ), il existe r > 0 tel que GLn ( ) contienne la boule ouverte B(M, r ). Ainsi
pour tout H ∈ n ( ) tel que k H k < r , M + H est inversible et on obtient :

F (M + H ) ; F (M ) = (M + H );1 ; M ;1
;
= (M + H );1 In ; (M + H )M ;1
!
= ;(M + H );1 HM ;1

F étant continue en M , on a F (M + H ) = (M + H );1 = M ;1 + (H ) où est une application de la boule ouverte


B(0, r ) dans n ( ) telle que lim (H ) = 0, et on obtient ainsi :
H !0
F (M + H ) ; F (M ) = ;M ;1HM ;1 ; (H )HM ;1 .
En supposant avoir muni n( ) d’une norme d’algèbre, on a :
k (H )HM ;1 k k ( H ) k k H k k M ;1 k
donc la relation précédente devient : F (M + H ) ; F (M ) = ;M ;1 HM ;1 + o(H ) ce qui prouve que la différentielle
de F en M est l’application linéaire H ;M ;1 HM ;1 .

488
Exercices

Ex. 15
Posons (x, y) = (u, v) c’est-à-dire x = u + f (v), y = v + f (u ).
est de classe C 1 sur 2 2
+
et sa matrice jacobienne en tout point (u, v) ∈
1 f 0 (v )
, est :

f 0 (u )
J (u, v) =
1

= 1 ; f 0 (u )f 0 (v ).
D (x, y)
donc :
((
De f 0 (u )f 0 (v)
(( D (u, v)
k 2 < 1, on déduit que J (u, v) est inversible quel que soit (u, v) ∈ 2
et. d’après le théorème 10,
2 2
il suffit pour conclure de prouver que est une bijection de sur .
2
Étant donné (x, y) ∈ , on a (x, y) = (u, v) si et seulement si
( u = x ; f ;y ; f (u )! (1)
v = y ; f (u ) (2)

Considérons alors la fonction gx,y : u


; !
x ; f y ; f (u ) .
L’équation (1) s’écrit u = gx,y (u ), ce qui traduit que u est point fixe de gx,y .
Remarquons d’abord que gx,y est de classe C 1 sur
0 (u ) = f 0 (u )f 0 ;y ; f (u )!
avec :
u∈
donc
((g0 (u )(( k2 < 1.
, gx,y

x,y
Si u et u 0 sont deux points fixes de gx,y , on a u ;u = gx,y (u 0 ) ;gx,y (u ) donc, d’après l’inégalité des accroissements
0
finis :
((u 0 ; u (( ((
k2 u 0 ; u
(( c’est-à-dire (1 ; k 2 ) u 0 ; u
(( (( 0
et, puisque 1 ; k > 0, il vient
2
u 0 ; u = 0. Ainsi gx,y admet au plus un point fixe.
Soit maintenant a = gx,y (0) et (un ) la suite récurrente définie par :
u0 = a et n∈ , un+1 = gx,y un .
; !
L’inégalité des accroissements finis donne :
jun+1 ; un j = (gx,y
( ;u ! ; g ;u !((
; un;1 j k 2 j un
; n x,y n 1

jun+1 ; un j k ju1 ; u0 j. 2n
et, par récurrence,
P 2n
La série géométrique k étant convergente, il en est de même pour
P ;u ; un ! ce qui assure la convergence
n+1
de la suite (un ) (cf. chapitre 4 : relation entre suites et séries).
En posant = lim un , compte tenu de la continuité de gx,y , la relation un+1
; !
= gx,y un donne = gx,y ( ).
n ! +1
Donc gx,y admet un point fixe et un seul.
Il en résulte que le système (1), (2) admet une solution et une seule, ce qui prouve que est bijective.

Ex. 16
1 ) Les points critiques de G sont définis par :
8
>
< g
(x, y, z ) +
g
(x, y, z ) (x, y) = 0
x z x
>
: g
(x, y, z ) +
g
(x, y, z ) (x, y) = 0
où on a posé z = (x, y).

y z y

D’autre part, l’identité (x, y) ∈ I ! J, f x, y, (x, y) = 0, avec


; ! f ; !
x, y, (x, y) ≠ 0, donne en dérivant par
z
rapport à x et à y :
f f
(x, y, z ) (x, y, z )
x y
(x, y) = ; , (x, y) = ; .
x f y f
(x, y, z ) (x, y, z )
z z
La conclusion en résulte.

489
Chapitre 9 : Fonctions de plusieurs variables. Calcul différentiel

2 ) Application
f (x, y, z ) = x + y + z ; 3 , l’équation f (x, y, z ) = 0 définit évidemment z en fonction de (x, y), et on peut ici
expliciter :
: (x, y) z=3 ;x ; y
ce qui permet de faire une étude directe de la recherche des extremums de G :
G : (x, y) x n x + y n y + (3 ;x ; y) n (3 ;x ; y).
Nous allons procéder différemment :
la condition (1) s’écrit 1+ nx =1+ ny = 1+ nz
on en tire x = y = z , G a donc un seul extremum possible : en ( , , ).
Posons alors x = + u, y= + v, z= + w,
la condition
8 x +y+z =3 donne u + v + w = 0.

< n( + u) = n + u ; 2 ; !
> 2
u 2
2 +o u
On obtient
>
: ( + u ) n( + u ) = n + u (1 + n ) + u 2 ; !
+ o u2
2
1 ; ! ; 2 2 2 2 2
!
2
d’où g(x, y, z ) = 3 n + u +v +w +o u +v +w .
2
Ainsi, il est clair que f atteint en ( , , ) un minimum local et strict de valeur 3 n .

Ex. 17
: [a, b] ! n
1 ) Soit ,t
;
∈ C 1 [a, b], n
!,
(t ) une paramétrisation du chemin joignant x1 et x2 :
(a ) = x1 , (b) = x2 , a b.
Z b
On a alors = k 0 k.
; (t )!e; R
a

Introduisons F : [a, b] ! +, t f
k
a
t
k k.
0

La proposition (2) s’écrit F (b) F (a ) ; pour l’établir, il suffit donc de montrer que F est décroissante.
F est de classe C 1 sur [a, b] (comme composée de telles fonctions), avec :
" ;
0 (t )! ; k k 0 (t ) k f ; (t )!# e;k k k
R
t ∈ [a, b], F 0 (t ) = df (t)
t 0

; 0 (t )! ((df ; 0 (t )!(( ((((((df (((((( k 0 (t ) k, on déduit, en utilisant (1), que :


a

De df (t) (t)
; ! k k 0 (t ) k f ; (t )!
(t)

df (t) 0 (t )
et donc que F 0 (t ) 0, d’où la conclusion.
2 ) Posons V = fx ∈ U/f (x ) = 0g ;
(i) on a V≠ car x0 ∈ V ;
n
(ii) montrons que V est un ouvert de U , c’est-à-dire un ouvert de puisque U est lui-même ouvert.
Soit x ∈ V , on a x ∈ U et, U étant ouvert, il existe r > 0 tel que B(x, r ) ⊂ U .
Pour tout y de B(x, r ), le segment [x, y] est un chemin de classe C 1 et de longueur < r joignant x et y ; ce
chemin est contenu dans B(x, r ) donc dans U .
D’après (2), on a alors 0 f (y ) ek f (x ) donc f (y) = 0 car f (x ) = 0 (x ∈ V ) et f est à valeurs dans +.
On a ainsi établi que, pour tout x de V , il existe r > 0 tel que B(x, r ) ⊂ V : V est un ouvert de n
donc de U .
(iii) V est un fermé de U . En effet V = U ∩ f ;1 (f0g), f est continue et f0g est un fermé de .
U étant connexe par arcs, on déduit de (i), (ii) et (iii) que V = U et donc f = 0.
3 ) Si f ∈ C 1 (U, ) vérifie (3) alors g = f 2 ∈ C 1 (U, ) vérifie :
x ∈ U, k dgx k 2kg(x )
Donc s’il existe x0 ∈ U tel que f (x0 ) = 0, on a g = 0 d’après (2), donc f = 0.

490
Exercices

Ex. 18
1 ) On considère la fonction : ! n
,t
;
f tb + (1 ; t )a .
!
est de classe C 1 avec 0 (t ) = dftb+(1;t)a (b ; a ) et on a :
Z 1
f (b) ; f (a ) = (1) ; (0) =
0 (t )dt .

& ( ' Z & ( ' 0

(
Donc f (b) ; f (a ) b ; a = 0 (t ) ( b ; a dt (voir chapitre 4, propriété 28)
1

Z & 0
( '
(b ; a ) ( b ; a dt.
1
= df tb+(1 t)a ;
0
L’hypothèse (1) donne alors :
&f (b) ; f (a ) (( b ; a ' k b ; a k2 . (2)
2 ) On déduit de (2) que f est injective.
n n
De même, d’après (1), quel que soit x ∈
Il en résulte que f est un C -difféomorphisme de
1 n
sur f
; ! et que f ; ! est un ouvert.
, dfx est injective, c’est donc un automorphisme de
n n
.

3 ) On montre que f
; ! est aussi un fermé de .
n n

Étant donné y ∈ f
; !, il existe ;a ! suite de
n n
telle que y = lim f an .
; !
n
n !+1
2

2 &f ;a ! ; f ;a ! j a ; a (( '))f ;a: ! ; f ;a !)) ka


D’après (2) et l’inégalité de Cauchy-Schwarz, on a pour tout (n, p) ∈
kan ; ap k n p n p n p n ; ap k
1) ; !
donc k an ; ap k )f a ; f ;a !)) . n p
+ ; !, ; !
La suite f a n est de Cauchy car elle converge vers y, donc l’inégalité précédente montre que an est
n
aussi une suite de Cauchy et puisque
Alors en posant a = lim an on obtient y = f (a ) et donc y ∈ f
est complet, elle converge.
; !. n
n !;+1 ! est un fermé de
n n
On a ainsi montré que f .
; ! n n

que f
; ! = . est une partie non vide, ouverte et fermée de
Finalement, f
n n
. Cet espace étant connexe, cela prouve

Ex. 19
1 ) Soit : "+ ! telle que (t ) = f (tx, ty) = t f (x, y). On a :

t∈ "+ , 0 (t ) = x f
(tx, ty) + y
f
(tx, ty) = t ;1f (x, y).
x y
Pour t = 1 on obtient l’identité annoncée.
2 ) L’identité du 1) donne t ∈ "+ , t 0 (t ) = (t ) d’où (t ) = t . Alors = (1) = f (x, y) fournit :
t∈ "+ (t ) = f (tx, ty) = t f (x, y).
3 ) Si f de classe C 1 , homogène de degré , est solution, on obtient :

(x, y) ∈ 2
, t∈ " f (tx, ty) = t 2
px 4 + 2y 4
+,
p p
d’où : t x 4 + 2y 4 = t 2 x 4 + 2y 4 .

Il en résulte = 2 et f (x, y) =
1 px 4 + 2y 4 .
2
C’est la seule solution possible et on vérifie qu’elle convient effectivement.

491
Chapitre 9 : Fonctions de plusieurs variables. Calcul différentiel

Ex. 20
1 ; u2
f0 f 00 # u .
2u
Avec g = f # u , le calcul donne g= ; #u +
ch2 y ch2 y
Pour que g ait un laplacien nul, il faut et il suffit que f 0 soit solution de l’équation différentielle linéaire :
(1 ; u 2 )z 0 ; 2uz = 0.
On en déduit :
1+u 2
f (u ) = a n + b, (a, b) ∈ .
1;u

Ex. 21
Le changement de variable proposé a été étudié dans l’exercice 5, l’application : (u, v) (u 2 + v2 , u + v) est un
C 1 -difféomorphisme de U = f(u, v) ∈ 2 / u ; v > 0g sur V .
Pour f ∈ C 2 (V, ), on pose g = f # : g est de classe C 2 sur U .
2
g
Alors f est solution du problème si et seulement si g vérifie (u, v) ∈ U, = 2uv.
u v
2 2
u v
L’ouvert U étant convexe, on en déduit g(u, v) = + a (u ) + b(v) avec a et b arbitraires dans C 2 ( , )
2
Les solutions de l’équation proposée sont donc les fonctions f définies par :

f (x, y) =
1
(x ; y 2 )2 + A
;y + p2x ; y ! + B;y ; p2x ; y !
2 2 A et B appartenant à C 2 ( , ).
8

Ex. 22
1 ) Cela revient à démontrer que la matrice jacobienne de f est indépendante de x donc aussi que les vecteurs
f
dérivées partielles (x ) sont constants.
xi
Puisqu’il s’agit là de fonctions de classe C 1 , il suffit pour ce faire de prouver que :
2
f
(i, j) ∈ [[ 1, n ]]2 , = 0.
xi xj
2
Introduisons des notations simplifiées : fi0 = et fi,j00 =
f f
.

Pour tout x ∈ n
;
, fi0 (x )
! xi
est une base orthonormale de
xi xj
n
. On dispose donc des relations :
1 i n
D 0 (( 0 E
i ∈ [[ 1, n ]], x∈ n
, k fi0 (x ) k2 = 1 et (i, j) ∈ [[ 1, n ]]2 , i ≠ j, x ∈ n
, f (x ) ( f (x ) = 0 .
i j

Par dérivation on en déduit que quel que soit (i, j) ∈ [[ 1, n ]]2 , on a :


D 00 (( 0 E
k ∈ [[ 1, n ]], x∈ n
, f (x ) ( f (x ) = 0 .
i,j k

Il en résulte fi,j00 = 0.
2 ) Pour tout (a, b) ∈
; ! , posons
n 2 ;
(t ) = f tb + (1 ; t )a , on obtient :
!
Z 1 Z 1
f (b ) ; f (a ) =
0 (t )dt = dftb+(1;t)a (b ; a )dt .
0 0
n
Donc, puisque df est constante : x ∈
3Z
, dfx = u , il vient :
1
!
f (b ) ; f (a ) = u (b ; a )dt = u (b ; a ).
0

L’endomorphisme u étant orthogonal, f est bien une isométrie.

492
CHAPITRE

10 Courbes
et surfaces

A. Courbes paramétrées . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 494

1. Courbe paramétrée de E . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 494

2. Étude locale d’un arc . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 495


3. Longueur – Abscisse curviligne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 496

B. Surfaces et nappes paramétrées . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 497


1. Notions de surface et de nappe paramétrée . . . . . . . . . . . . . . . . . 497

2. Plan tangent à une surface ou à une nappe . . . . . . . . . . . . . . . . . 499


3. Exemples usuels . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 502
4. Intersection de deux surfaces . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 504

493
Chapitre 10 : Courbes et surfaces

En première année : Analyse – MPSI, nous avons étudié les arcs paramétrés de 2 (étude
affine et étude métrique). Cette étude n’est pas reprise dans le présent ouvrage.
De même, on se référera au livre de première année pour l’étude des courbes d’équation :
F (x, y) = 0.

; !
Dans tout le chapitre, E désigne un espace vectoriel normé de dimension finie n 2, muni
d’un repère 0 = O, e1 , . . . , en .
Les cas usuels sont :
n = 2, E = 2
,
; ;! ;!!
= O, i , j
0

et n = 3, E = 3
,
; ;! ;! ;!!
= O, i , j , k
0
Lorsque E est euclidien orienté, ce repère est orthonormal direct.

A. Courbes paramétrées

(1)
1. Courbe paramétrée de E ✎ (1)
✎ Les définitions de ce
paragraphe sont valables quel
que soit l’espace E , donc en 1.1 – Définitions. Interprétation cinématique
particulier pour les arcs de 2
ou 3 . Définition 1
On appelle arc paramétré ou courbe paramétrée de E , un couple (I, ) formé d’un intervalle
I de et d’une application de I dans E de classe C 1 sur I .
L’image (I ) de est le support de l’arc paramétré (I, f ).
Lorsque est de classe C k ou C 1 , l’arc paramétré est dit de classe C k ou C 1 .

Usuellement, un arc paramétré (I, ) de support = (I ) est noté .


Interprétation cinématique
En considérant que le paramètre t désigne le temps, (t ) est la position d’un mobile
ponctuel M à l’instant t ; le support de l’arc s’appelle la trajectoire et les deux premiers
vecteurs dérivés
2
0 (t ) = dM la vitesse, 00 (t ) = d M
l’accélération.
dt 2
dt
Ceci explique la notation M (t ) = (t ), on note aussi M 0 , M 00 pour les dérivées de M .

Exemple 1 E = 3
. L’arc : t
cos t
M =O+ i +
sin t ;! ;!
j + th t k , t ∈ , est la trajectoire d’un
;!
ch t ch t
mobile M (t ) qui se déplace sur la sphère S(O, 1).
;! ;! ;! ;! ;!
Avec u = cos t i + sin t j , u 0 =
du
dt
= ; sin t ;!i + cos t ;!j , on obtient t∈ :

;!
OM =
1 ;!
u + th t k donc
;! ;! k2 = 1 + th2 t = 1,
k OM
ch t ch2 t
0 dM sh t ;! 1 0 ;!
1 ;!
M = = ; 2
u + u + k,
dt ch t ch t ch2 t

00
2
d M 2 ;! 2 sh t ;!
0 2 sh t ;!
M = 2
= ; 3
u ; u ; k.
dt ch t ch2 t ch3 t

494
Courbes paramétrées

✎ (2) Rappel : pour que


1.2 – Changement de paramètre admissible
C k
soit un -difféomorphisme de
Soit = (I, ) un arc paramétré de classe Ck , k 1, et J un intervalle de .
J sur I , il faut et il suffit que
soit une application surjec-
On dit que : J ! I est un changement de paramètre admissible sur si c’est un
tive de J sur I , ( (J ) = I), de
C
classe k sur J , et telle que C k -difféomorphisme de J sur I . ✎ (2)
0
ne s’annule pas sur J .
Avec = " , (J, ) a le même support que (I, ) : (I ) = (J ) = ; on dit aussi que (J, )
est un autre paramétrage admissible de .

1.3 – Point simple – Point multiple – Arc simple


Les définitions sont les mêmes que pour un arc plan.
Ces notions sont invariantes par changement de paramètre admissible.

2. Étude locale d’un arc


2.1 – Points réguliers – Tangente
Le cas des arcs plans est connu, on suppose ici que dim E 2..
Soit = (I, ) un arc paramétré de classe C k , (k ∈ " aussi grand que nécessaire).
S’il existe i ∈ " tel que
;t ! ≠ 0, on note p le plus petit de ces entiers non nuls.
(i)

;t ! sont invariants par tout changement de


0
(p)
Cet entier p, ainsi que la droite vectorielle 0
paramètre admissible.

Définition 2
;t ! est la droite passant par M
vecteur (p)
;t !.
La tangente à l’arc au point M0 = 0 0 et dirigée par le
0

La tangente ne dépend pas du paramétrage admissible choisi.

Définition 3
Le point M0 =
;t ! est un point régulier de si 0 ;t0 ! est non nul.
; !
0

✎ (3) Dans le cas où n 3, Il est dit stationnaire si 0 t = 0. ✎ 0


(3)
le programme n’envisage la
notion de tangente qu’en un
point régulier.
Définition 4
est un arc régulier si tous ses points sont réguliers.
;;!
La tangente à en un point M est alors la droite M + M 0 .

Cas des arcs plans : n = 2.

j : 1 p < j k , tel que


; ; !
(p)
; !!
L’entier p, s’il existe, étant défini comme ci-dessus, on suppose ensuite qu’il existe un entier
t0 , (j) t0 soit une base de E et on note q le plus petit
de ces entiers.
p, q sont les entiers caractéristiques du point M0 =
;t ! de l’arc . Voir Analyse –
0
MPSI, chapitre 3.

495
Chapitre 10 : Courbes et surfaces

M0 =
;t ! est dit birégulier si ; 0;t !, 00;t !!) est une famille libre, c’est-à-dire une
Définition 5
0 0 0
✎ (4) dim E = 2. base de E . ✎ (4)

Définition 6
est un arc birégulier si tous ses points sont biréguliers.

2.2 – Demi-tangentes
À une application : I ! E , continue et de classe C 1 par morceaux sur I , on peut comme dans
✎ (5) D’après la défini- la définition 1, associer un arc paramétré continu, de classe C 1 par morceaux. ✎ (5)
tion des fonctions de classe
C Définition 7
;t !, si 0 ;t ! (dérivée à droite de en t ) est non nulle, la demi-droite :
1
par morceaux un tel arc
apparaı̂t alors, géométrique-
Soit t0 ∈ I et M0 =
ment, comme réunion d’arcs
de classe 1 .C
0
; ! $ ;t ! + 0 ;t !, ∈ %
T t =
d 0 0
+
d 0 0 d 0
est la demi-tangente à droite en M0 .
On définit de même la demi-tangente à gauche.

3. Longueur – Abscisse curviligne


3.1 – Longueur d’un arc
Définition 8
Soit un arc de E paramétré par : [a, b] ! E, t M = (t ).
Si l’ensemble des longueurs L des lignes polygonales inscrites dans où décrit les
subdivisions de [a, b], admet une borne supérieure L = sup L , on dit que l’arc est
(6)
✎ Cette notion et le rectifiable ✎ (6) et le réel L est appelé longueur de .
théorème 1 suivant sont non
exigibles, ils sont donnés
en introduction à l’abscisse
curviligne. Théorème 1
Une courbe
Z
paramétrée par de classe C 1 sur un segment [a, b] est rectifiable, et sa
b
longueur est L( ) = k 0 (t ) kdt .
a

3.2 – Abscisse curviligne d’un arc paramétré


Définition 9
Soit un arc paramétré par une fonction de classe C 1 sur un intervalle I de .
Z t
Au réel t0 ∈ I correspond la fonction s : I ! ,t k 0 (u ) kdu appelée abscisse

curviligne d’origine M0 =
;t ! sur l’arc t0
orienté «dans le sens des t croissants».
0

Remarque
En notant, comme c’est l’usage, M (t ) au lieu de (t ), le réel s(t ) est l’abscisse curviligne
du point M (t ), elle est positive si t > t0 , négative si t < t0 , et js(t )j est la longueur de l’arc
M 0 M (t ).
La fonction s est de classe C 1 avec s0 (t ) = k 0 (t ) k.

496
Surfaces et nappes paramétrées

Exemple 2 Dans 3
, considérons de nouveau l’arc : t M =O+
cos t;!
i +
sin t ;!
j + th t k .
;!
ch t sh t
0 sh t ;! 1 0 ;! 1 ;!
On a trouvé M (t ) = ; 2
u + u + k
ch t ch t ch2 t
))M 0(t ))) = p p
1 2
donc 2
sh2 t + ch2 t + 1 = .
ch t ch t
En choisissant t0 = 0, on obtient :
Z p2 t p
s(t ) =
ch u
du = 2 2 Arctan et ;p .
0 2

Théorème 2
Une abscisse curviligne d’un arc paramétré régulier définit un nouveau paramétrage admissible
de classe C 1 .

Définition 10
Un paramétrage : J ! E, M = ( ) de l’arc est dit normal lorsque :
∈J , 0 ( ) = 1.
k k
On dit aussi que est un paramètre normal.
Une abscisse curviligne est un paramètre normal.

✎ (7) Remarques : 3.3 – Vecteur unitaire tangent ✎ (7)


si est un arc de classe
C k
, k
;!
2, T est de classe Définition 11
C k ;1
et, en tout point, les Soit un arc régulier paramétré par : I ! E, t M = (t ).
;! ;!
vecteurs T et T 0 sont or- ;! 0 (t )
thogonaux ; Le vecteur unitaire T (t ) =
k 0 (t ) k est appelé vecteur unitaire tangent au point de
si t est un paramètre nor-
;! 0 (t ).
mal :
;!
T = dM .
paramètre t . Il dirige la tangente orientée M (t ) +
dt

B. Surfaces et nappes paramétrées


3
Dans cette section, on a E = , et cet espace (éventuellement euclidien orienté) est muni d’un
; ;
! ;! ;!!
repère (orthonormal direct) O, i , j , k .

1. Notions de surface et de nappe paramétrée


Définition 12
Soit f une application de 3 dans de classe C 1 sur un ouvert U de 3 .
On appelle surface d’équation cartésienne f (x, y, z ) = 0 ou f (M ) = 0, la partie de E :
$ ;! ;! ;! %
= M = O + x i + y j + z k /f (x, y, z ) = 0 .

Définition 13
2
On appelle nappe paramétrée tout couple (F, D ) où F est une application de dans E de
classe C 1 sur D ouvert de 2 .
Son support est l’image F (D ) de F appelée surface paramétrée :
D⊂ 2
! E, (u, v) ;!
M = F (u, v) = O + x (u, v) i + y(u, v) j + z (u, v) k .
;! ;!

497
Chapitre 10 : Courbes et surfaces

Définition 14
Une nappe paramétrée est dite cartésienne s’il existe un repère de E dans lequel est définie
par : D ! E, (x, y) ;! ;!
M = O + x i + y j + h (x, y) k ,
;! avec h ∈ C 1 (D, ).

est aussi la surface d’équation cartésienne z = h (x, y).


Définition 15
;! ;! ;!
On dit que M0 = O +x0 i +y0 j +z0 k est un point singulier de la surface : f (x, y, z ) = 0
si :
✎ (8) Donc aussi, si
f (M0 )=0 et grad f (M0 )=0. ; !
f M0 = 0 ,
f; !
M0 = 0 ,
f ; !
M0 = 0 ,
f; !
M0 = 0. ✎ (8)
x y z

Définition 16
; !
On dit que M0 = F u0 , v0 est un point stationnaire de la nappe paramétrée :
:D ! E, (u, v) F (u, v)
;!F ; ! ;!F ; !
si les vecteurs u0 , v0 et u0 , v0 sont liés.
u v
Dans le cas contraire, M0 est un point régulier.
0 ;! ;! !
F F
Si la famille , reste libre sur D , on dit que la nappe est régulière.
y v

Remarques
Certaines surfaces usuelles ne rentrent pas dans ce cadre (penser à des polyèdres, des cubes
ou un tétraèdre par exemple).
Une surface pourra être donnée en coordonnées cylindriques.
Par exemple : z = a cos 2 pour le conoı̈de de Plücker.
2
! E, (r, )
;!
F = O + r u ( ) + a cos 2
;!
k.

1.1 – Relation entre surface et nappe paramétrée


Il est intéressant de paramétrer une surface : f (x, y, z ) = 0.
Par exemple, le cône :x +y2 2
;z 2
= 0, est le support de la nappe :
2
! E, (r,
; ;!i + sin ;!j ! + r ;! ✎ (9)
✎ (9) On dit que z = r est : ) M = F (r, ) = O + r cos k
une équation cylindrique du
cône .
Inversement, pour obtenir une équation cartésienne du support d’une nappe, on «élimine» les
paramètres u et v entre les expressions des trois coordonnées :
x = x (u, v) , y = y(u, v) , z = z (u, v)
alors l’équation obtenue f (x, y, z ) = 0 est celle d’une surface contenant le support de la nappe
mais non forcément identique à celui-ci.
Par exemple, la nappe paramétrée :
2
! E, (u, v) M : x = cos u, y = cos v, z = cos(u + v)
est incluse dans la surface : x 2 + y2 + z 2 ; 2xyz ; 1 = 0 mais il n’y a pas égalité. En effet
est bornée, alors que ne l’est pas ( ∩ (z = 1) est une droite).
Le problème de la paramétrisation d’une surface a une solution (locale) fournie par le théorème
suivant qui est admis.

498
Surfaces et nappes paramétrées

Théorème 3
Soit la surface d’équation f (x, y, z ) = 0 où f ∈ C 1 (U, ), et M0 un point non singulier de
✎ (10) (fz0 (x0 , y0 , z0 ) ≠ 0 ✎ (10) , par exemple).
fz0 est une notation
simplifiée pour
f
. Alors il existe un ouvert V de E contenant M0 , un ouvert D de 2 contenant x0 , y0 et une
; !
z
fonction h : D ! de classe C 1 telle que :
(x, y, z ) ∈ ∩ () (x, y) ∈ D et z = h (x, y).
Autrement dit, dans le voisinage de M0 , la surface admet le paramétrage cartésien :
D ! E, (x, y) ;! ;! ;!
M = 0 + x i + y j + h (x, y) k .

(x = u + v
Exemple 3 Soit la nappe paramétrée 2
! E, (u, v) M = F (u, v) y = u 2 + v2
z = u 3 + v3
a ) Quels sont les points stationnaires de ?
b ) Trouver l’équation d’une surface contenant le support de .
c ) Transformer le paramétrage de par s = u + v, p = uv.

;!F " 3 ;! " 1 3 ;! ;! " 3


d ) Vérifier que le support de est réunion de demi-droites.
1 6uv
F F F
a ) On calcule
u
= 2u v
= 2v u
^
; u) ;
v
= (v 3(u + v) .
3u 2 3v 2 2
Les points stationnaires de
; ;! ;! ;!!
sont F (u, u ) = O + 2 u i + u 2 j + u 3 k , u ∈
.
b ) Une équation de s’obtient en éliminant les paramètres u, v entre les coordonnées x, y, z
de F (u, v). : x 3 ; 3xy + 2z = 0. contient car = ∩ (y 0).
c ) L’application 2 ! 2 , (u, v) (s = u + v, p = uv) induit une bijection de :
$ %
U = (u, v) ∈ 2 / u < v sur = (s, p) ∈ 2 / s2 ; 4p > 0 .
$ %
Le nouveau paramétrage de est :
✎ (11)
Sur une nappe para- ⊂ 2 ! E, (s, p) M = G (s, p) : x = s, y = s2 ; 2p, z = s3 ; 3sp.
métrée par : Observer que cette nouvelle nappe est régulière.
(u,v) M = F (u,v),
les lignes coordonnées sont les
d ) Comme l’application partielle p G (s, p) est affine, les lignes coordonnées Ds (s
2
courbes paramétrées : s
u :v F (u,v), (u fixé) fixé) ✎ (11) sont portées par des droites ; ce sont des demi-droites car p < .
4
et
0
v :u F (u,v), (v fixé). est donc la réunion de ces demi-droites Ds .

2. Plan tangent à une surface ou à une nappe


2.1 – Définitions
;
Définition 17 !
✎ (12) C (U,
f∈ 1
). Soit M0 x0 , y0 , z0 un point non singulier d’une surface : f (x, y, z ) = 0. ✎ (12)
On appelle plan tangent à en M0 le plan d’équation :
;x ; x ! f ;M ! + ;y ; y ! f ;M ! + ;z ; z ! f ;M ! = 0.
0 x 0 0 y 0 0 z 0

Remarques
Lorsque E est euclidien, le plan tangent en M0 à est orthogonal au vecteur gradf M0 .
;;! ; !
La droite orthogonale en M0 au plan tangent est la normale en M0 à .
; !
; !
Si est définie par l’équation cartésienne z = f (x, y), (x, y)∈D , tout point M0 x0 , y0 , z0
de (z0 = f x0 , y0 ) est régulier et le plan tangent en M0 a pour équation :

z
;
; z0 = x ; x0
! f ;x , y ! + ;y ; y ! f ;x , y !.
x 0 0 0 y 0 0

499
Chapitre 10 : Courbes et surfaces

Définition 18
! E,
; !
✎ (13)
C (D,E).
F∈ 1 Soit une nappe paramétrée par F : D ⊂ 2
✎ (13) et M0 = F u0 , v0 un point
régulier du support de .
On appelle plan tangent à
0 ;! ;!F ;
0
!
en M , le plan affine contenant M 0 de direction :
F; ! !
Vect u ,v , u ,v 0 .✎ 0 0 0 ✎ (14)
(14) u v
✎ Le théorème 3 per-
met de vérifier que ces deux
définitions 17 et 18 sont Remarques
;! ;!F ^ ;!F
cohérentes.

Lorsque E est euclidien orienté, le plan tangent est orthogonal au vecteur N =


;
calculé en u0 , v0 ∈ D .
! u v

La normale en M0 à est la droite M0 +


;!; !
N u ,v . 0 0
Une nappe cartésienne : z = f (x, y) étant paramétrée par :
(x, y)
;! ;!
M = O + x i + y j + f (x, y) k , f ∈ 1 (D, ),
;! C
;!
M ;! f ;! ;M! ;! f ;!
pour tout (x, y)∈ D on a : (x, y) = i + (x, y) k , (x, y) = j + (x, y) k .
x x y y

; !
Une telle nappe est donc régulière et pour tout (x, y) ∈ D , un vecteur normal en
M x, y, f (x, y) est :
;!
n =
f
(x, y) i +
;! f
(x, y) j
;! ; ;!
k.
x y
Une droite tracée sur une surface est incluse dans le plan tangent à la surface en un point de
la droite. Lorsque ce point glisse sur la droite, le plan tangent pivote, en général, autour de
cette droite.
Exemple 4 Dans l’espace euclidien E rapporté à un repère orthonormal O, i , j , k , soit
; ;! ;! ;!! la nappe
2
cartésienne définie par z = f (x, y), (x, y) ∈ D où l’ouvert D de est tel que D soit compact.
On suppose que f est de classe C 1 sur U ouvert de 2
contenant D : f ∈ C 1 (U, ) et, de plus,
que :
(x, y) ∈ D, f (x, y) > 0, (x, y) ∈ FrD, f (x, y) = 0.
2
Montrer que pour tout (a, b) ∈ FrD , il existe une sphère tangente en (a, b, 0) au plan
✎ (15) Deux surfaces sont xOy et tangente à . ✎ (15)
dites tangentes en un point
commun, si en ce point elles Une sphère tangente en (a, b, 0) au plan xOy a pour équation :
admettent le même plan (x ; a ) + (y ; b ) + z ; z = 0 , 2 2 2
tangent. ;
elle passe par M x , y , z
! ;z = f ;x , y !, ;x , y ! ∈ D! si et seulement si :
;x ; a ! + ;y ; b! + f ;x , y !
0 0 0 0 0 0 0 0 0

=
0
2
; ! 0
2
; ! 2
0; ! 0
(pour x , y ∈ D , on a f x , y ≠ 0). 0 0 0 0
f x ,y

; ! ;x ; a ! + ;y; ; b! !+ f ;x , y ! .
0 0
2 2 2
0 0 0 0
Son rayon est alors R x , y = 0 0
2f x , y
Notons
P ; !
x , y cette sphère.
0 0

0 0

2f (x, y)
Soit :D ! , (x, y) ,
(x ; a) 2
+ (y ; b)2 + f 2 (x, y) ; !
est continue sur D donc, D étant compact, atteint un maximum en un point x0 , y0 de D .
Sachant de plus que est nulle sur FrD et strictement positive sur D , x0 , y0 est un point de
; !
D , c’est donc un point critique de : d (x0 ,y0 ) = 0.
Il reste à montrer que
P;x ! et ont même plan tangent en M0 x0 , y0 , z0 .
; !
0 , y0

500
Surfaces et nappes paramétrées

Le plan tangent à
P ;x , y ! en M a pour équation :
0 0 0

;x ; a !(x ; a ) + ;y ; b!(y ; b) + z z ; ;z + z ! = 0, 0
0 0 0
x ,y 0 0

; !;! ; !;! h ; !2 ; !2i ;!k


il est normal au vecteur :
;!
n = 2z0 x0 ; a i + 2z0 y0 ; b j + z02 ; x0 ; a ; y0 ; b

Le plan tangent en M0 à est dirigé par les vecteurs :


;! ;!
u = i +
f;x ,y k
!;! et
;! ;!
v = j +
f ;
x ,y k .
!;!
x 0 0 y 0 0
La condition d = 0 équivaut à :
8 f;
(x0 ,y0 )
" 3
>
> ! h; ! ; !
;a + y ;b
; !
; 2z x ; a + z
2 2
z02
i f ;x !
< xx 0 ,y0 x 0 + 0 0 0 0
x 0 ,y0 =0

> h; ! ; ! i " 3
> ; ! ;y ; b! + z ;x !
: f x y
0 ,y0 x ; a + y ; b + z ; 2z
0
2
0
2 2
0 0 0 0
f
y
0 ,y0 = 0,

8 f;
soit aussi :
! h;x ; a ! + ;y ; b! ; z i ; 2;x ; a !z
>
< xx 0 , y0 0
2
0
2 2
0 0 0 =0 (1)
>
: f ;x ,y
! h;x ; a ! + ;y ; b! ; z i ; 2;y ; a !z
2 2 2
=0 (2)
0 0 0 0 0 0 0
x

Alors (1) exprime que u


;! • ;! ;! ;!
n = 0 et (2) que v • n = 0. La coı̈ncidence des plans tangents
en résulte.

2.2 – Position d’une surface par rapport à un plan tangent


En un point non singulier, une surface admet localement une représentation paramétrique carté-
sienne. Prenons ce point pour origine ; l’équation de la surface est : z = h (x, y) et on suppose
h de classe C 2 sur un ouvert D de 2 contenant (0, 0). Nous utiliserons les notations de Monge :
2 2 2
h h h h h
p= (0, 0), q = (0, 0) et r, s, t pour 2, , 2 en (0, 0).
x y x x y y
L’équation du plan tangent en O est 0 : z = px + qy.
La formule de Taylor-Young en (0, 0) appliquée à h s’écrit :

h (x, y) = px + qy +
1 ;
rx 2 + 2sxy + ty2 + o x 2 + y2 .
! ; !
2
Elle permet de situer la surface par rapport au plan tangent :

h (x, y) ; (px + qy) = 12


;rx 2
! ;
+ 2sxy + ty2 + o x 2 + y2 .
!
✎ (16)
2
Le théorème sur les extremums locaux d’une fonction de dans (cf. chapitre 9 de ce tome)
permet de conclure à :
si rt ; s2 > 0, ✎ (16)
O
le plan tangent en O n’est pas traversé, présente une disposition en ballon. On dit que O est
un point elliptique.
✎ (17) si rt ; s2 < 0, ✎ (17)
le plan tangent en O est traversé, présente une disposition en col. On dit que O est un point
hyperbolique.
O

501
Chapitre 10 : Courbes et surfaces

3. Exemples usuels
3.1 – Cylindres
Définition 19
Une nappe est dite cylindrique lorsque son support peut être engendré par une famille de
droites de direction fixe qui sont alors appelées les génératrices de la nappe ou du cylindre.

Un cas usuel est celui de la nappe engendrée par les droites de direction u ( u est fixé
;! ;!
non nul) astreintes à rencontrer une courbe ( ) donnée par un paramétrage :
✎ (18)
Pour être conforme à f :I ! E, t P (t ). ✎ (18)
la définition 13, on suppose
que f est de classe 1 C ( ) est alors appelée directrice du cylindre.
sur I . ;!
Dans ce cas, la génératrice Dt dirigée par u et passant par P (t ) est définie par :
$
Dt = P (t ) +
;!
u / ∈
%
donc le cylindre (C) ainsi défini est paramétré par :
✎ (19)
Avec f ∈ C (I,E), on
1
F :I ! ! E , (t, ) M (t, ) = P (t ) +
;!
u. ✎ (19)
obtient
F∈ C (I !
1
,E). On obtient alors :
;! ;;! ;! ;!
(t, ) = P 0 (t ) et
M M
(t, ) = u
t
donc pour que M (t, ) soit régulier, il faut et il
;;!
suffit que P 0 (t ) soit non nul et non colinéaire à
M
;!
u , c’est-à-dire que P (t ) soit un point régulier t
Dt
de ( ) et que la génératrice Dt ne soit pas
tangente à ( ) en P (t ). ;!
u ;;!
0
Lorsqu’il en est ainsi, tous les points de la géné- P (t ) P (t )
ratrice Dt sont réguliers et le plan tangent au
cyclindre (C) est le même en tous ces points :
il est défini par la génératrice Dt et la tangente ( )
en P (t ) à ( ).

3.2 – Cônes
Définition 20
Une nappe est dite conique lorsque son support peut être engendré par une famille de droites
passant par un point fixe S.
Ces droites sont les génératrices de la nappe conique ou cône et S en est le sommet.

Un cas usuel est celui de la nappe engendrée par les droites passant par S astreintes à
rencontrer une courbe ( ) ne contenant pas S et donnée par un paramétrage :
✎ (20) On suppose encore f :I ! E, t P (t ). ✎ (20)
f de classe C 1
sur I .
( ) est une directrice du cône.
Dans ce cas, la génératrice Dt passant par S et P (t ) est définie par :
$
Dt = S + SP (t ) /
;;;! ∈
%
donc le cône (C) ainsi défini est paramétré par :
✎ (21) On obtient bien :
C (I !
F :I ! ! E , (t, ) M (t, ) = (1 ; )S + P (t ). ✎ (21)
F∈ 1
,E). ;! ;;! ;! ;;;!
Avec
M 0 M
(t, ) = P (t ) et (t, ) = SP (t ), il vient que M (t, ) est régulier si et seulement
;! ;!0
✎ (22) P 0 (t) ≠
(t )
≠0
si P (t ) est régulier sur ( ), M ≠ S et la génératrice Dt passant par M (t, ) n’est pas tangente
;! ;;! ;!
P (t) ^ SP(t) ≠ 0 .
0 à ( ) en P (t ). ✎ (22)

502
Surfaces et nappes paramétrées

Dans ces conditions, tous les points de la gé- S


nératrice Dt – sauf S – sont réguliers et le plan
tangent au cône (C) est le même en tous ces
points : il est défini par la génératrice Dt et la ;!
0
tangente en P (t ) à ( ). P
M Dt

( )
;!
0
P (t ) P

3.3 – Nappes de révolution


Définition 21
Une nappe est dite de révolution d’axe lorsque son support est invariant par toute rotation
d’axe .

Un exemple usuel est fourni par la nappe ( ) dont le support est engendré par les images
✎ (23) On dit que est d’un arc donné ( ) par toutes les rotations d’axes . ✎ (23)
engendrée par la rotation de
autour de .
section de ( ) et de ( ) est
; ! ; ! ; !
Dans le cas particulier où ( ) est contenu dans un plan ( ) passant par , ✎ (24) l’inter-
∪ 0 où 0 est l’image de ( ) dans la symétrie axiale
✎ (24) Un tel plan contenant
l’axe
dien.
est appelé plan méri- d’axe .
On dit que
; ! ; !
∪ 0 est une méridienne de ( ) et ( ) est une demi-méridienne. ✎
(25)
✎ Sauf cas particulier où (25)
( ) = ( 0 ).
Considérons par exemple le cas où ( ) est la nappe de révolution d’axe Oz = O, k ,
; ;!!
définie par la demi-méridienne ( ) (du plan xOz ), paramétrée par :
f :I ! E, t ;! ;!
P = O + x (t ) i + z (t ) k avec f ∈ 1 (I, E ). C
;! ;!
Notons, comme il est d’usage, u = i cos
;!
+ j sin
; ! de ( ) dans la
. L’image
rotation d’axe Oz et d’angle
; ;! ;!!
est contenue dans le plan O, u , k et paramétrée par :

f :I ! E, t ;!
O + x (t ) u + z (t ) k .
;!
Ainsi la nappe ( ) est paramétrée par :
F :I !
"0, 2 " ! E, (t, )
;!
M (t, ) = O + x (t ) u + z (t ) k .
;!
On obtient alors :
;! ;! ;!
(t, ) = x 0 (t ) u + z 0 t ) k
M
t
;! ;!
(t, ) = x (t )u 0
M
(26) ✎ (26)

;u!=; sin ;!i +cos ;!j .
0 En remarquant que :
;;!
0 ;! ;!
P (t ) = x 0 (t ) i + z 0 (t ) k
on obtient que M (t, ) est un point régu- z
;;! ;!
lier de ( ) si et seulement si P 0 (t ) ≠ 0 et ;!M
x (t ) ≠ 0 donc, si et seulement si P (t ) est
un point régulier de ( ) n’appartenant pas ( ) ;u! 0
t

✎ (27) Noter que P(t) ∉ Oz à l’axe de révolution Oz . ✎ (27)


équivaut à M (t, ) ∉ Oz. ;! ;! ;! ;!M
Lorsqu’il en est ainsi,
M
(t, ) dirige la tan-
k
u
;!j
t
gente en M (t, ) à la méridienne
; !
pas-
;!i O;! y
u
sant par M (t, ) et le plan tangent à ( ) en
M (t, ) est le plan contenant cette tangente
et perpendiculaire au plan méridien passant
✎ (28) C’est-à-dire contenant par M (t, ). ✎ (28)
;!
le vecteur u 0 .
x

503
Chapitre 10 : Courbes et surfaces

4. Intersection de deux surfaces


Soit 1 et 2 deux surfaces d’équations f1 (M ) = 0 et f2 (M ) = 0.
On suppose que leur intersection = 1 ∩ 2 contient un point M0 non singulier ni pour 1 ni
pour 2 .
On note 1 et 2 les plans tangents à 1 et 2 en M0 .
Lorsque 1 = 2 , les surfaces ont un plan tangent commun, on dit qu’elles sont tangentes au
point M0 .
Lorsque 1 ≠ 2 , l’intersection des plans tangents est une droite = 1∩ 2 et nous admettons
le résultat suivant qui assure l’existence d’un paramétrage de la courbe = 1∩ 2 au voisinage
de M0 .
Théorème 4

Si
f1 ;M ! f ;M ! ; f2
M0
2 f1 ; ! ; !
M0 ≠ 0, il existe un ouvert V de E contenant M0 ,
y 0 y z z 0

un intervalle ouvert I contenant x0 , et deux fonctions Y et Z : I , de classe 1 , telles ! C


que :
(x, y, z ) ∈ 1 ∩ 2 ∩V () y = Y (x ) et z = Z (x ).

C’est un paramétrage de la courbe :I ! E, x ;! ;!


O + x i + Y (x ) j + Z (x ) k .
;!
La droite = 1 ∩ 2 est la tangente en M0 à .

Remarque
0
On dispose de deux résultats analogues par permutation circulaire sur (x, y, z ) et ainsi, dès
f1 ; ! f1 ; ! f1 ; !1
B@ M0 M0 M0
C
; !A
x y z
que la matrice
f2 ; !
M0
f2
M0
; ! f2
M0
est de rang 2,

x y z
coı̈ncide autour de M0 avec un arc paramétré.
Exemple 5 Soit l’intersection des deux surfaces 1 et 2 d’équations :
1 :x +y 2 2
; 2z = 0 et 2 : x 2 + y2 + z 2 ; 2x = 0.
Déterminer la tangente à au point O .
1 est un paraboloı̈de de révolution, 2 est une sphère.
Écrivons la matrice des demi-dérivées partielles
* x y ;1 +
en (x, y, z ) :
*x 0; 1 0 y ;1z+
puis en O : .
;1 0 0
Seul y est un paramètre admissible de la courbe .
Il existe un intervalle ouvert I et deux fonctions de la classe C 1 de I dans telles que :
I ! E, y ;! ;! ;!
M = O + x (y ) i + y j + z (y ) k
soit un paramètrage de .
Par dérivation, les équations de 1 et 2, donnent :
( xx + y
0 ; z0 = 0
y∈I :
; 1)x 0 + y + zz0 = 0 (x

;! ;!
ce qui fournit le vecteur dérivé en O : M 0 (O ) = j .
La tangente à en O est le support de l’axe (O, j ).
;!

504
CHAPITRE

11 Fonctions de
plusieurs variables
Calcul intégral
A. Formes différentielles de degré un . . . . . . . . . . . . . . . . . . 506

B. Intégrale curviligne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 509

C. Intégrale double . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 513


1. Intégrale double sur un pavé compact . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 513
2. Intégrale double sur un pavé quelconque . . . . . . . . . . . . . . . . . . 516
3. Intégrale double sur une partie simple . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 521
4. Changement de variables . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 529
5. Formule de Green-Riemann – Calcul d’aires planes . . . . . . . . . . . . . . 530

D. Intégrale triple – Calcul de volumes . . . . . . . . . . . . . . . . . . 531


1. Brève extension . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 531
2. Changement de variables . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 534

505
Chapitre 11 : Fonctions de plusieurs variables Calcul intégral

E désigne l’espace n (n ∈ " ) muni de sa structure affine canonique et la base canonique


est notée :
;
= e1 , e2 , . . . , en .
!
n
On dispose d’un espace vectoriel normé en munissant de sa structure euclidienne cano-
nique.

A. Formes différentielles de degré un


U désigne un ouvert de E . Le dual de E est noté E " .

Définition 1
✎ (1)
Remarques On appelle forme différentielle sur U , toute application de U dans E " . ✎ (1)
Si f : U ! est de classe
C 1 , sa différentielle
df : U !E " est une forme
différentielle.
L’espace E " est un espace
Notation 1
La base de E " , duale de , est notée
;
" = dx , dx , . . . , dx .
n
!
1 2
vectoriel normé ; on peut
donc parler de forme diffé-
rentielle continue, de forme Notation 2
différentielle de classe C k .
; !
Une forme différentielle ; !
sur U est caractérisée par ses fonctions coordonnées
P1 , P2 , . . . , Pn dans la base " Pj : U ! .
X
n
Ainsi, pour tout x de U : (x ) = Pj (x )dxj , où (x ) est la forme linéaire :
j=1

✎ (2) On note (x) • y l’image


X
n

de y par l’application linéaire


(x ) : E ! , y (x ) • y = yj Pj (x ). ✎ (2)
(x). j=1

Notation 3
✎ (3) On écrit souvent X
n

= Pdx+Qdy (n = 2) = Pj dxj est l’écriture canonique de . ✎ (3)


= Pdx+Qdy+Rdz (n = 3). j=1

Propriété 1
Classe d’une forme différentielle
X
n
La forme différentielle sur U , = Pj dxj est de classe C k , (k ∈ ∪ f1g),
j=1

si et seulement si les n applications P1 , P2 , . . . , Pn : U ! sont de classe C k .

☞ est de classe C k si et seulement si ses composantes sur une base donnée sont de classe C k .

Notation 4
k
On note (U ) l’ensemble des formes différentielles de classe C k sur U ; c’est un -espace
vectoriel.

506
Formes différentielles de degré un

Définition 2
Forme différentielle exacte
Une forme différentielle ∈ k (U ) est dite exacte sur U s’il existe une application f : U !
de classe C k+1 dont la différentielle est : df = .
L’application f s’appelle une primitive de sur U .

Définition 3
Forme différentielle fermée
Xn
Une forme différentielle de classe C k sur U , (k 1), = Pj dxj est dite fermée si :
j=1

Pj Pi
(i, j) ∈ [[ 1, n ]]2 , = (sur U ).
xi xj

Propriété 2
Xn
1
Pour qu’une forme différentielle de classe C 1 , = Pj dxj ∈ (U ), soit exacte sur U , il
j=1
✎ (4) Noter que cette con- est nécessaire qu’elle soit fermée sur U . ✎ (4)
dition n’est pas suffisante
(voir exemple 1).
☞ Si est exacte sur U , il existe f : U ! de classe C 2 telle que df = , donc :
2
f Pj f
j ∈ [[ 1, n ]], Pj = et i ∈ [[ 1, n ]], = .
xj xi xi xj
Il suffit alors d’appliquer le théorème de Schwarz (cf. chapitre 9, théorème 9).

Théorème 1
Théorème de Poincaré
✎ (5) La notion de partie étoi-
lée est introduite dans le cha- Soit une forme différentielle de classe C 1 sur un ouvert étoilé U . ✎ (5)
pitre 1, définition 40. Alors, est exacte si et seulement si est fermée. ✎ (6)

✎ (6) La démonstration de ce ☞ Supposons que U soit étoilé par rapport à l’origine (on se ramène à ce cas par translation).
résultat est non exigible.
✎ (7) U étant étoilé, pour Xn

tout t∈[0,1], on a
On définit alors : U ! [0, 1] ! , (x, t ) (tx ) • x = xj Pj (tx ). ✎ (7)
tx ∈ [0,x] ⊂ U . j=1
Elle est continue et, pour tout t ∈ [0, 1], l’application partielle U ! ,x (x, t ) est de
X n
Pj
classe C 1 avec i ∈ [[ 1, n ]], (x, t ) = Pi (tx ) + txj (tx ).
xi xi
j=1
Xn
Pi
Sachant que est fermée sur U , on peut écrire (x, t ) = Pi (tx ) + txj (tx ) et
xi xj
j=1
constater qu’il s’agit de la dérivée de t tPi (tx ).
Z 1
Introduisons alors l’application f : U ! , x (x, t )dt .
0
✎ (8) Cas où l’intervalle Le théorème de dérivation sous le signe somme ✎ (8) s’applique pour chaque fonction
d’intégration est compact. + ,
partielle est continue sur U ! [0, 1] d’où :
xi
f
Z 1 " # 1
(x ) = (x, t )dt = tPi (tx ) = Pi (x ).
xi xi 0
0
Ainsi, est exacte, f est une primitive de sur U .

507
Chapitre 11 : Fonctions de plusieurs variables Calcul intégral

xdy ; ydx
Exemple 1 Soit U = 2
f(0, 0)g et la forme différentielle définie sur U par : (x, y) = 2 2 .
x +y
a ) Vérifier que est de classe C 1 et fermée sur U .
b ) On suppose que est exacte sur U . Il existe donc F ∈ C 2 (U, ) telle que, pour tout (x, y)∈ U ,
on a (x, y) = dF(x,y)
Étant donné V = "! et : V ! U, (r, ) (r cos , r sin ), on pose :
+
G=F" , G : (r, ) F (r cos , r sin ).
Calculer dG et en déduire qu’il existe ∈ tel que (r, ) ∈ V, G (r, ) = + .
c ) Relever une contradiction dans les résultats précédents et conclure.
- . - ;y
. 2 2
a ) Vérifications immédiates :
x 2
x +y
x
2 =
y 2
x +y
2 = ;xy +;yx !
2 2 2
.

b ) dG(r, ) = dF(r cos ,r sin ) " d (r, )


= (r cos , r sin ) " d (r, )
r cos (sin dr + r cos d ) ; r sin (cos dr ; r sin d )
= 2
r
= d
(9)
✎ Car V est convexe Donc G (r, ) = + , ∈ . ✎ (9)
(cf. chapitre 9, théorème 11,
corollaire 2). c ) L’égalité F (r cos , r sin ) = + , pour tout (r, ) ∈ "+ ! , est absurde. (pour r fixé,
elle donne l’égalité d’une fonction 2 -périodique avec une fonction non périodique).
En conclusion, n’est pas exacte sur U . On constate que le théorème de Poincaré ne
s’applique pas ici, car l’ouvert U n’est pas étoilé.

Exemple 2
2
a ) Montrer que U = 4 où 4 = f(x, 0)/x 0g est un ouvert étoilé.
xdy ; ydx
b ) Montrer que la forme différentielle définie sur U par (x, y) = 2 2 admet pour
x +y

primitive sur U f : (x, y) 2 Arctan py .


x+ x 2 + y2

b ) Pour tout (x, y) ∈ U on a x+


px
a ) On vérifie que U est étoilé par rapport à tout point A = (a, 0) où a > 0.
2 + y2 > 0 et on obtient sans difficulté :
(x, y) ∈ U, df(x,y) = (x, y).

Noter que l’on a


; ! y
tan f (x, y) = .
x

Exemple 3 Soit une forme différentielle de classe C 1 sur U .


On dit que l’application : U ! est un facteur intégrant de si la forme différentielle
est exacte sur U .

Exemple : U =
; " ! , montrer que
3
: (x, y, z )
y+z
dx +
z+x
dy +
x +y
dz admet
+

un facteur intégrant de la forme (x, y, z ) (xyz )


x
où
y
∈ C 1 +" , .
; z
!
Comme U est convexe, il suffit de choisir telle que la forme différentielle soit fermée.
Notons = Pdx + Qdy + Rdz ; est fermée si :
P Q Q R R P
= (1), = (2), = (3).
8 y x z y x z
< P
y
=
1
x
(xyz ) + z (y + z ) 0 (xyz )
On a :
: Q
=
1
(xyz ) + z (z + x ) 0 (xyz )
x y
(y ; x )
L’égalité (1) donne [ (xyz ) + xyz 0 (xyz )] = 0.
xy

508
Intégrale curviligne

Par raison de symétrie, pour que (1), (2), (3) soient vérifiées, il suffit que :
1
t > 0 , (t ) + t 0 (t ) = 0 c’est-à-dire (t ) = .
t
y+z z+x x+y
Ainsi 1 = 2 dx + 2 dy + 2 dz est exacte.
x yz xy z xyz
Soit alors, f : U ! une primitive de 1 sur U , puisque U est un pavé donc un
✎ (10) Voir chapitre 9, convexe ✎ (10) les conditions :
propriété 3.
f y+z f z+x f x +y
= 2 , = 2 , = 2
x x yz y xy z z xyz
sont successivement équivalentes à :
y+z 1 1
f (x, y, z ) = ; + (y, z ) , = 2 , = 2
xyz y y z z yz
y+z 1
f (x, y, z ) = ; + (y, z ) , (y, z ) = ; +K , K∈
xyz yz
x +y+z
Les primitives de 1 sur U sont donc de la forme (x, y, z ) ; + K.
xyz

B. Intégrale curviligne
Définition 4
Soit une forme différentielle continue sur U ouvert de E et = ([a, b], ) un arc compact
✎ (11) En première année, continu et de classe C 1 par morceaux dont le support est inclus dans U .
nous avons introduit la notion
On appelle intégrale curviligne de le long de le réel :
de champ de vecteurs de 2
ou 3 .
Z Z ; !" b #
Ainsi dans les cas n=2 ou = (t ) •
0 (t ) dt .
n=3, en associant à la forme a
différentielle
= Pdx+Qdy
ou = Pdx+Qdy+Rdz
le champ de vecteurs
Remarques
1 ) L’application [a, b] ! , t
; (t )! " #
0 (t ) est continue par morceaux.
; !

V = Pe1 +Qe2 ou
V = Pe1 +Qe2 +Re3 , 0
2 ) Dans le cas n = 2, = Pdx + Qdy ∈ (U ) et : [a, b] ! U, t (t ) = x (t ), y (t ) .
curviligne
R
on constate que l’intégrale
n’est autre que
Z Z " ;b ! 0 ; !#
On a = 0
x (t )P x (t ), y (t ) + y (t )Q x (t ), y (t ) dt . ✎ (11)
la circulation le long de du
a
champ de vecteurs V .
Propriété 3
Relation de Chasles
Avec les notations précédentes et, pour c ∈]a, b[, introduisons les arcs compacts continus, de
✎ (12) Cette formule se gé- classe C 1 par morceaux : a,c = ([a, c ], ) , c,b = ([c, b], ) , = a,b . ✎ (12)
néralise à un nombre fini de Z Z Z
points de ]a,b[.
Elle permet le calcul de
R Alors = + .
a,b a,c c,b

lorsque a des points angu-


leux. Propriété 4
Changement de paramétrisation
✎ (13) On constate que 0 Ajoutons aux données précédentes celle d’un autre arc paramétré 0 = ([c, d ], " ), où
est un C 1 -difféomorphisme de [c, d ] sur [a, b]. ✎ (13)
est compact continu, de classe
C 1 par morceaux et de même Z Z ( = 1si est croissant
support que , il est inclus
Alors = avec
dans U . 0 = ;1si est décroissant

509
Chapitre 11 : Fonctions de plusieurs variables Calcul intégral

☞ Plaçons-nous dans le cas particulier où est de classe C 1 , le cas général s’en déduit à l’aide
de la relation de Chasles.
Le changement de variable t = (u ) donne :
Z ; !" # Zb ;1
(b) ; ! " 0; (u )!#
0 0
(t ) (t ) dt = • " (u ) • (u )du
Z Z ; Z
a ;1 (a)

d’où = " (u )
! "( d

#
" )0 (u ) du = .
c 0

Remarque
Soit +
l’arc orienté défini par le choix d’un représentant , la propriété 3 montre que deux Z
+
représentants de donnent la même intégrale curviligne ; celle-ci sera notée .
+

Si ; désigne l’arc déduit de


Z Z
+
par changement d’orientation, on a :

=; .
; +

L’intégrale curviligne de le long d’une courbe dont l’orientation n’est pas précisée, n’est
définie qu’à un signe près.
Propriété 5
Z
Si est une courbe fermée orientée, l’intégrale curviligne ne dépend pas de l’origine
choisie sur .

Propriété 6
Z
0
Pour U et donnés, l’application est une forme linéaire sur (U ).

Théorème 2
Soit une forme différentielle exacte sur U , f une primitive de .
Pour toute courbe orientée
Z
d’origine A, d’extrémité B incluse dans U , on a :

= f (B) ; f (A). ✎ (14)


✎ (14) Noter que le résultat
ne dépend que des points A
et B. ☞ Soit = ([a, b], ) un représentant de , A = (a ), B = (b ).
Plaçons-nous dans le cas où est de classe C 1 , le cas général s’en déduit à l’aide de la
relation de Chasles.
De = df , on tire
; (t )! " #
0 (t ) = df " #
0 (t ) = (f " )0 (t ) d’où :
Z Z
• (t)
b
= (f " )0 (t )dt = f " (b) ; f " (a ) = f (B) ; f (A).

Z
a

Exemple 4 Calculer l’intégrale curviligne 2 2


y dx + x dy lorsque est l’une des courbes suivantes :

a ) x 2 + y2 ; ay = 0
2 2
x y
b) 2 + 2 ;1=0 a > 0, b > 0
a b
2 2
x y 2x 2y
c) 2 + 2 ; ; =0
a b a b

510
Intégrale curviligne

y
: x 2 + y2 ; ay = 0.
M1 (t)
"0, # !
a ) Paramétrisation de
2
, t
1
M1 (t ), x = a cos t sin t, y = a sin2 t .
1
Z a
3 Z h i a
3
2 2
y dx + x dy = (1 ; cos 2t )2 cos 2t + sin3 2t dt = ; .
4 0 4
t 1

O x 2 2
x y
b ) Paramétrisation de 2 : 2 + 2 ; 1 = 0.
y
"; #! 2
a b
x = a cos t, y = b sin t .
Z , ,
Z Mh (t ),
t 2
i
2 2
2
M2 (t)
y dx + x dy = ;ab2 sin3 t + a 2 b cos3 t dt = 0.
2 ;
O x
(x ; a )2 (y ; b )2
c ) Paramétrisation de 3 : 2 + 2 ; 2 = 0.
"; ,
#!
, 2
;b p ! ; p ! a
M ( ), x = a 1 + 2 cos , y = b 1 + 2 sin .
y Z Z h p ; p ! +
3

i
3 2 2 2 2
M3 ( ) y dx + x dy = ;ab 2 sin 1 + 2 sin
; p p
3
+a 2 b 2 cos (1 + 2 cos )2 d
b Z
2 2
a
y dx + x dy = 4 ab(a ; b).
O x 3

Z (x ; y)dx + (x + y)dy
Exemple 5 Calculer avec = 2 2 , étant le carré orienté de sommets consé-
x +y
cutifs A = (a, a ) , B = (;a, a ) , C = (;a, ;a ) , D = (a, ;a ) , (a > 0).
La forme différentielle est de classe C 1 sur U = 2 f(0, 0)g.

Elle se décompose en = 0 + 00 avec 0 = xdx + ydy , 00 = xdy ; ydx .


2 2 2 2
x +y x +y

On constate que 0 est exacte sur U : 0 = 1 d n (x 2 + y 2 )


Z Z Z 2

donc 0=0 et = 00 , 00 a été étudiée dans l’exemple 1.

Elle est exacte sur U1


$
= (x, y) ∈ 2
/x ≠ 0
%
y
00 = d Arctan y . B A
x
Elle est exacte sur U2 = (x, y) ∈
$ 2
/y ≠ 0
%
00 = ;d Arctan x . O x
y

C D

Z Z Z Z Z
Écrivons 00 = 00 + 00 + 00 + 00 .

Z " AB BC
6 CD
Z
DA
" 6
On a 00 = ; Arctan x
x=;a

= et 00 = Arctan ; y ; ! y=;a

= .
AB a 2 BC a 2
x=a
Z Z Z Z y=a

On trouve de même 00 = 00 = . Ainsi 00 = 2 .


=
CD DA 2
✎ (15) Il n’existe donc aucun
ouvert étoilé contenant sur On remarquera que ce calcul montre que n’est pas exacte sur U bien qu’étant fermée. ✎ (15)
lequel soit de classe C 1 .

511
Chapitre 11 : Fonctions de plusieurs variables Calcul intégral

Z
Exemple 6 Calculer z dx + x dy + y dz où est le cercle (supposé orienté) d’équations :

x +y+z =a , x 2 + y2 + z 2 = a 2 .
La projection orthogonale de sur le plan Oxy est l’ellipse d’équations :
z=0 , x 2 + y2 + xy ; a (x + y) = 0.
- 2a
. 2
4a 2
La deuxième équation s’écrit 3 x +y; + (x ; y )2 ; = 0.
3 3
8 a
>
>
a
x = (1 + cos t ) + p sin t
> 3 3
< y = a (1 + cos t ) ; pa sin t
3
On obtient pour paramétrisation de [0, 2 ] ! , t
>
>
3 3
> a
: z = 3 (1 ; 2 cos t )
Z 2 a2
étant orienté par cette paramétrisation, on obtient z dx + x dy + y dz = ; p .
3

Exemple 7 On considère la forme différentielle sur U = 2


f0, 0g, définie par :

=
e
;y "(x sin x ; y cos x )dx + (x cos x + y sin x )dy#
x 2 + y2
y et la courbe orientée formée des demi-cercles de centre O , de rayons a et b (0 < a < b) et
des segments [A, B] et [A0 , B0 ]. (Voir figure.)
Z
a ) Calculer l’intégrale curviligne I (a, b) = .
B0 A0
;b ;a O
A
a
B
bx
Z +1
sin t
b ) En considérant lim I (a, b), calculer l’intégrale impropre dt .
a !0
0 t
b!+1

a ) Il est clair que est de classe C 1 sur U et on vérifie qu’elle est fermée.
L’ouvert V = 2 f(0, y) / y 0g est étoilé par rapport à tout point (0, y) tel que y ∈ "+ ,
le théorème de Poincaré montre donc que est exacte sur V .
Z
Puisque le contour fermé est inclus dans V , on a finalement I (a, b) = = 0.
Z b
sin t
b ) Un paramétrage de donne : I (a, b) = 2 dt + f (b) ; f (a ). ✎ (16)
✎ (16)

tégrale
R On sait que l’in-
+1 sin t dt est Z a t

0 t
où on a posé f (x ) = e
;x sin cos(x cos ) d .
impropre convergente. (cf.
0
chapitre 6)
La question se ramène donc La fonction (x, ) e;x sin cos(x cos ) étant continue sur ! [0, ] , le théorème de
R
au calcul de la limite de
b sin t
dt quand a tend
continuité sous le signe somme avec intégration sur un intervalle compact donne que f est
a t continue sur , et donc :
vers 0 et b vers +1.
lim f (a ) = f (0) = .
a !0
Z Z 2
Une majoration fournit : jf (b)j e
;b sin d donc jf (b)j 2 e
;b sin d .

h i 0
2
0

✎ (17) Alors, sachant que sur 0, on a sin , on obtient : ✎ (17)



Car la fonction sin 2
est concave sur cet inter-
valle.
Z 2 ; 2b
Z +1
; 2b
jf (b)j 2 e d 2 e d = , et donc lim f (b) = 0.
b b!+1
0 0
Z +1
sin t
On en déduit enfin lim I (a, b) = 2 dt ; et, comme I (a, b) = 0,
a !0 t
b!+1
Z +1
0

sin t
dt = .
0 t 2

512
Intégrale double

C. Intégrale double

1. Intégrale double sur un pavé compact


(18)
Théorème 3
" # " #
Soit f une application continue sur le pavé compact a, b ! c, d , ✎ (18) à valeurs réelles
✎ (a,b,c,d) ∈ 4

Z "Z 6 Z "Z 6
a < b, c < d . ou complexes. On a alors :
d b b d
f (x, y)dx dy = f (x, y)dy dx .
c a a c

☞ On remarquera d’abord que, d’après le théorème de continuité sous le signe somme (cas où
l’intervalle d’intégration est compact), les fonctions :
Z d Z b
F :x f (x, y)dy et G:y f (x, y)dx
c a
sont continues sur [a, b] et [c, d ] respectivement, ce qui assure l’existence de :
Z b Z d
F (x )dx et G (y)dy.
a c
Considérons alors les fonctions : Z u
H1 : [a, b] ! ,u F (x )dx
Z -Za
d u .
H2 : [a, b] ! ,u f (x, y)dx dy
c a

F étant continue sur [a, b], H1 est de classe C 1 sur [a, b] avec :
u ∈ [a, b], H 0 (u ) = F (u ).
Z
1
u
Pour la même raison, la fonction K : (u, y) f (x, y)dx admet sur [a, b] ! [c, d ] une
a
K
dérivée partielle : (u, y) f (u, y) qui est continue sur [a, b] ! [c, d ].
u
Par application du théorème de continuité sous le signe somme (cas où l’intervalle d’intégra-
Z u
tion est compact), pour u ∈ [a, b] la fonction partielle y f (x, y)dx est continue sur
a
[c, d ]. On déduit alors du théorème de dérivation sous le signe somme (cas où l’intervalle
d’intégration est compact) que H2 est de classe C 1 sur [a, b] avec :
Z d
K
Z d
u ∈ [a, b], H 0 (u ) = 2 (u, y)dy = f (u, y)dy = F (u ).
c u c
Il résulte de ceci qu’il existe une constante ∈ E telle que :
u ∈ [a, b], H2 (u ) = H1 (u ) +
et, comme H2 (a ) = H1 (a ) = 0, on a finalement = 0 et la formule annoncée.

Définition 5
L’intégrale double sur un pavé compact P = [a, b] ! [c, d ] de 2 d’une fonction f réelle ou
complexe, continue sur P , est la valeur commune des deux intégrales du théorème 3 précédent.
On la note : ZZ ZZ
f ou f (x, y)dx dy
ZZ Z "Zb d
P
6 P
Z "Z d b
6
f = f (x, y)dy dx = f (x, y)dx dy.
P a c c a

513
Chapitre 11 : Fonctions de plusieurs variables Calcul intégral

Propriété 7
Si f à valeurs réelles ou complexes, continue sur le pavé P = [a, b] ! [c, d ], se décompose
en f (x, y) = g(x ) h (y), on a :
ZZ "Z b
6"Z d
6
g(x ) h (y)dx dy = g(x )dx h (y)dy .

ZZ
P a c

L’aire de P se calcule en choisissant f = 1 : (P ) = dx dy .


P
Propriété 8
3
Si f est réelle positive, continue sur le pavé P = [a, b] ! [c, d ], dans l’espace muni de sa

D=
$(x, y, z) ∈
structure euclidienne canonique, on considère le compact :
3
/a x b, c y d, 0 z f (x, y) .
%
Le volume de D est : ZZ
V (D ) = f (x, y)dx dy.
P
☞ ; ! ; !
a ) Il y a d’abord lieu de donner un sens à la notion de volume de D .
Ètant donné = 0=
i 0 i m et j 0 j m subdivisions de [a, b] et [c, d ] respecti-

"
vement, posons, pour tout (i, j) ∈ [[ 0, n ; 1 ]] ! [[ 0, m ; 1 ]] :
pi j = i , i+1 ! j , j+1 .
# " #
Les pi j , 0 i n ; 1, 0 j m ; 1, constituent un pavage de P = [a, b] ! [c, d ] que
nous noterons ! 0 et nous désignerons par l’ensemble des pavages de P . ✎ (19)
; ! ; !
(19)
✎ Obtenu en faisant
décrire à (resp. 0 ) l’en-
semble des subdivisions de Pour tout (i, j), f étant continue et pi j compact, il existe xi , yj ∈ pi j et xi0 , yj0 ∈ pi,j
[a,b] (resp. [c,d]). tels que :
; !
f xi , yj = sup f (x, y) , f xi0 , yj0 = inf f (x, y)
; !
(x,y)∈pi j (x,y)∈pi j

et on peut définir les sommes :


XX;
n ;1 m ;1
!; ! f ;x , y !
S ! 0 = i+1 ; i j+1 ; j i j
(20) i=0 j=0
✎ Géométriquement, ✎ (20)
S ! 0 et s ! 0 sont les XX;
n ;1 m ;1
!; ! f ; x 0 , y0 !
sommes de deux réunions de s ! 0 = i+1 ; i j+1 ; j i j
parallélépipèdes rectangles
i=0 j=0
contenant D pour la première
et contenue dans D pour la Il est clair que pour tout pavage ! 0 on a :
seconde. S ! 0.
s ! 0

On vérifie que si 1 et 01 sont des subdivi-


sions de [a, b] et [c, d ] respectivement plus
✎ (21) Notions introduites fines ✎ (21) que et 0 , on a :
en Analyse – MPSI, cha-
pitre 9. s ! 0 s 1! 0 S 1! 0 S ! 0 .
1 1

Il en résulte que si 1 1
0! 0 et
2 ! 2 sont
deux pavages quelconques de P , en posant
= 1 ∪ 2 et 0 = 10 ∪ 02 ✎ (21) on a :
s 1! 0 s ! 0 S ! 0 S 2! 0 .
1 2
(22)
✎ Théorème de Heine. L’uniforme continuité de f sur le pavé P ✎ (22)
donne enfin : ( i+1 , j+1 )
(xi ,yj )
∈ "+ , " 0∈ , 0 0
(xi ,yj )
!
;j j et
(
( 0
(
∈ ,
( ! )0
+

S ! ;s
( i, j) ( i+1 , j)
0 , 0

et finalement les ensembles : $


V+ ( D ) = S ! / ! 0∈
!
$ %
0

et V; (D ) = s ! 0 / ! 0∈
sont adjacents.

514
Intégrale double

On dit alors que D est une partie cubable dont le volume V (D ) est la borne commune de
V+ (D ) et V; (D ) :
V (D ) = sup V; (D ) = inf V+ (D ).
ZZ
b ) Montrons maintenant que V (D ) = f.

Considérons un pavage quelconque ! 0∈ ,


D
=
; ! , 0=
; ! .
i 0 i n j 0 j m
La relation de Chasles – pour l’intégrale simple – donne :
Z b XZ
n ;1 i+1
y ∈ [c, d ], f (x, y)dx = f (x, y)dx
a
Z 3Z ! 3Z !
i=0 i

c b XZ
m ;1 j+1 b
f (x, y)dx dy = f (x, y)dx dy
d a a
3X !
j=0 j

XZ
m ;1 j+1 ; Zn 1 i+1
= f (x, y)dx dy
j=0 j i=0 i

puis par linéarité de l’intégrale simple :


ZZ X XZ
m ;1 n ;1 j+1
-Z i+1
. X X ZZ
m ;1 n ;1
f = f (x, y)dx dy = f.
P pi j
" #
j=0 i=0 j i j=0 i=0

Pour tout y ∈ , j+1 , on a :


j
" # ;
, i+1 , f xi0 , yj0
! ; !✎ (23)
✎ (23) Notations introduites x∈ i f (x, y) f xi , yj
en a).

! f ;x 0 , y0! Z
donc, par croissance de l’intégrale simple :
; ; i
i+1
f (x, y)dx
; ; i
! f ;x , y !
i
i+1 i j i+1 j
i

! f ;x 0 , y0 ! ZZ
puis :
; !; ; !; ! f ;x , y !
j+1 ; j i+1 ; i i j f j+1 ; j i+1 ; i i j
pi j
et enfin, en sommant :
ZZ
s ! 0 f S ! 0 .
P
ZZ
Ceci étant vrai quel que soit le pavage ! 0 , il en résulte V (D ) = f.
P

Propriété 9
Si f est réelle positive, continue sur P = [a, b] ! [c, d ], pour tout pavé compact P 0 inclus dans
P , on a :
ZZ Z
f f.
P0 P


# " # "
On pose P 0 = a 0 , b0 ! c 0 , d 0 .
" # " #
Avec a 0 , b0 ⊂ a, b , la positivité de x f (x, y) donne :
" # Z
y ∈ c, d , 0
b0
f (x, y)dx
Z b
f (x, y)dx ,
a0 a

Z 3Z ! Z 3Z ! Z 3Z !
donc, avec la croissance de l’intégrale simple :
d0 b0 d0 b d b
f (x, y)dx dy f (x, y)dx dy f (x, y)dx dy
c0 a0 c0 a
ZZ ZZ c a

c’est-à-dire : f f.
P0 P

515
Chapitre 11 : Fonctions de plusieurs variables Calcul intégral

Propriété 10

ZZ
Si f et g sont réelles continues sur P = [a, b] ! [c, d ] telles que f
ZZ g, on a :

f g.
P P

☞ En utilisant deux fois la croissance de l’intégrale simple, on obtient :


Z b Z b
y ∈ [c, d ], f (x, y)dx g(x, y)dx

Z 3Z d b
a
! Z 3Z d
a
b
!
puis : f (x, y)dx dy g(x, y)dx dy .
c a c a

Propriété 11
Pour toutes fonctions f et g réelles ou complexes, continues sur P = [a, b] ! [c, d ], et tout

ZZ
couple ( , ) de nombres réels ou complexes, on a :
ZZ ZZ
( f + g) = f + g.
P P P

☞ On utilise deux fois la linéarité de l’intégrale simple.

2. Intégrale double sur un pavé quelconque


2.1 – Intégrabilité des fonctions réelles positives
✎ (24) Notations du cha- Si I est un intervalle de , I désigne l’ensemble des segments inclus dans I . ✎ (24)
pitre 6.
Définition 6
Soit I et I 0 deux intervalles de , non vides, non réduits à un point.
Une fonction f à valeurs réelles positives, continue sur le pavé P = I ! I 0 , est dite intégrable
sur P s’il existe M réel positif tel que :
;J, J 0 ! ∈ ZZ
I ! I0 , f M.
J !J 0

ZZ
Lorsqu’il en est ainsi, on pose :
1ZZ . 2
0
f = sup f J ∈ I , J ∈ I0 .
I !I 0 J !J 0

Remarques
" #
1 ) Si P est un pavé compact P = I ! I 0 avec I = a, b , I 0 = c, d , on déduit de la propriété 9
" #
que :
ZZ 1ZZ . 2
0
f = sup f J∈ I ,J ∈ I0 .
P J !J 0
Ceci assure la cohérence de la définition 6 avec la définition 5.
2 ) Par définition, l’intégrale sur P d’une fonction continue, positive, intégrable sur P , est positive.
Propriété 12
Étant donné des fonctions f et g réelles positives, continues sur un pavé P = I ! I 0 , si f g

ZZ
et si g est intégrable sur P , alors f l’est également et on a de plus :
ZZ
f g.
P P

516
Intégrale double

☞ g étant intégrable sur P :


ZZ ZZ
;J, J 0! ∈ ! , g g
I I0
J !J 0 I !I 0

ZZ
donc, d’après la propriété 10, on obtient :
ZZ ZZ
f g g
J !J 0 J !J 0 I !I 0
et il en résulte que f est intégrable sur P .
ZZ
En passant à la borne supérieure, on obtient de plus :
Z
f g.
I !I 0 I !I 0

Propriété 13
a ) La somme de deux fonctions réelles positives f et g, continues et intégrables sur un pavé
P = I ! I 0 , est intégrable sur P .
b ) Le produit d’une fonction réelle positive f , continue et intégrable sur un pavé P = I ! I 0 ,
par un réel positif est intégrable sur P .

☞ Pour
;J, J 0! ∈
ZZ tout ZZ !
I I0
ZZ
, on a, d’après la propriété 11 :
ZZ ZZ ZZ
(f + g ) = f + g donc (f + g ) f + g
J !J 0
ZZ J !J 0
ZZ ! J J0
Z J !J 0
ZZ I !I 0 I !I 0

et f = f donc f f.
J !J 0 J !J 0 J !J 0 I !I 0

Propriété 14
Soit f une fonction réelle positive, continue sur le pavé P = I ! I 0 et intégrable sur P .

ZZ
a ) Pour tout pavé Q ⊂ P , f est intégrable sur Q et on a :
ZZ
f f.
Q P
$ $ $
b ) f est intégrable sur P = I ! I 0 et on a :
ZZ ZZ
#
f = f.
P P

☞ a ) C’est un corollaire de la propriété 9.


$ $
b ) L’intégrabilité de f sur P résulte du a) avec P ⊂P et l’égalité des intégrales se prouve
comme pour la propriété 3 du chapitre 6.

Théorème 4
Soit f une fonction réelle positive, continue sur le pavé P = I ! I 0 , telle que :
(i) pour tout x ∈ I , la fonction partielle f (x, • ) : y f (x, y) est intégrable sur I 0 ;
Z
(ii) la fonction x f (x, • ) est continue par morceaux et intégrable sur I .
I0
Alors f est intégrable sur P = I ! I 0 .

☞ Soit J ! J 0 un pavé compact inclus dans I ! I 0 .


Pour tout x ∈ I , f (x, • ) est positive et intégrable sur I 0 donc, avec J 0 ⊂ I 0 , on obtient :
Z Z
0 f (x, • ) f (x, • ).
Z J0 I0

Puisque x f (x, • ) est intégrable sur I , le critère de domination pour les fonctions
I0

Z Z -Z
continues par morceaux, réelles, positives, donne l’intégrabilité sur I de :
. Z -Z .
x f (x, • ) avec f (x, • ) dx f (x, • ) dx
J0 I J0 I I0

517
Chapitre 11 : Fonctions de plusieurs variables Calcul intégral

Z -Z . Z -Z .
et d’autre part f (x, • ) dx f (x, • ) dx , d’où finalement :
ZZ J J0 I J0
Z -Z .
f (x, y)dx dy M où on a posé M = f (x, • ) dx .
J !J 0 I I0
Ceci étant vrai pour tout pavé compact J ! J 0 inclus dans I ! I 0 , on en déduit que f est
intégrable sur I ! I 0 .

Remarque
On obtient un résultat analogue en échangeant les variables x et y.

2.2 – Intégrabilité des fonctions réelles ou complexes


Si f est une fonction de 2 dans , on définit f + et f ; comme on l’a fait lors du chapitre 6, dans
le cas des fonctions de dans . On obtient de même :
a) f + =
1 ; !
jf j + f , f ; =
1
jf j ; f ;
; !
2 2
+
b) f = f ; f ; , jf j = f + f ; ;
+

c) f est continue sur un pavé I ! I 0 si et seulement si f + et f ; le sont ;


d) si f est continue sur un pavé compact P = I ! I 0 :
ZZ ZZ ZZ
f = f
+
; f
;.
P P P

Définition 7
Une fonction f , à valeurs réelles ou complexes, continue sur un pavé P = I ! I 0 , est dite
intégrable ou sommable sur P lorsque jf j est intégrable sur ce pavé.

Propriété 15
Une fonction f , à valeurs réelles, continue sur un pavé P = I ! I 0 , est intégrable sur P si et
seulement si f + et f ; le sont.

☞ Les deux implications résultent des propriétés 12 et 13, avec :


0 f + jf j , 0 f ; jf j et jf j = f + + f ; .

Définition 8
Si une fonction f , à valeurs réelles, continue sur un pavé P = I ! I 0 , est intégrable sur P , on
définit l’intégrale de f sur P par :
ZZ ZZ ZZ
f = f
+
; f
; . ✎ (25)
✎ (25) D’après une re- P P P
marque précédente, cette
définition est cohérente avec
le cas où le pavé P est com- Propriété 16
pact.
Une fonction f , à valeurs complexes, continue sur un pavé P = I ! I 0 , est intégrable sur P si
et seulement si Re f et Im f le sont.

☞ C’est une conséquence des propriétés 12 et 13, avec :


0 jRe f j jf j , 0 jIm f j jf j et jf j jRe f j + jIm f j.

Définition 9
Si une fonction f , à valeurs complexes, continue sur un pavé P = I ! I 0 est intégrable sur P ,

✎ (26) D’après la propriété


ZZ
on définit l’intégrale de f sur P par :
ZZ ZZ
11, cette définition est cohé- f = Re f + i Im f . ✎ (26)
rente. P P P

518
Intégrale double

2.3 – Propriétés – Calcul de l’intégrale


Rappelons qu’une suite exhausitive de est une suite croissante Jn
; ! de segments inclus
I n∈
dans I telle que :
L
Jn = I . ✎ (27)
(27)
✎ Voir le chapitre 6.
; ! n∈
et une suite exhaustive Jn0
; !
En considérant une suite exhaustive Jn
en posant pour tout n ∈ , Kn = Jn ! Jn0 , Kn
n∈ ; ! de I
est une suite croissante de pavés compacts
n∈
de I0 , et

n∈
telle que :
L 0
Kn = I ! I .
n∈
On dira qu’il s’agit d’une suite exhaustive de pavés compacts de I ! I 0 .
Propriété 17
réelle ou complexe, continue et intégrable sur un pavé P = I ! I 0 et si
;SiKf !est uneestfonction
une suite exhaustive de pavés compacts inclus dans P , on a :
n n∈
ZZ ZZ
f = lim f.
P n !+1 Kn

☞ On procède comme dans le chapitre 6 : en commençant par vérifier la propriété pour les
✎ (28) Comme dans le cha- fonctions positives, ✎ (28) on l’étend successivement aux fonctions réelles puis complexes
pitre 6, dans le cas des fonc-
grâce aux définitions 8 et 9.
ZZ
tions positives, l’existence

de lim f donne
n !+1 Kn Propriété 18
une condition nécessaire et
suffisante d’intégrabilité (voir Linéarité de l’intégrale
chapitre 6, théorème 2).
Étant donné un pavé P = I ! I 0 , l’ensemble EP des fonctions réelles (resp. complexes)
ZZ
continues et intégrables sur P est un -espace vectoriel (resp. -espace vectoriel).

L’application f f est une forme linéaire sur cet espace :


P
ZZ ZZ ZZ
( f, g) ∈ EP2 , ( , ) ∈ 2
, f + g= f + g. ✎ (29)
✎ (29) = ou . P P P

☞ EP est non vide car il contient la fonction nulle. Avec :


j f + gj j j jf j + j j jgj
les propriétés 12 et 13 montrent que EP est stable par combinaison linéaire.

; !
La linéarité est connue pour les intégrales sur un pavé compact. En conséquence, en
considérant une suite exhaustive Kn n∈ de pavés compacts inclus dans P , on a pour tout
(f, g) ∈ EP2 et tout ( , ) ∈ 2
ZZ
:
ZZ ZZ
n∈ , f + g= f + g
Kn Kn Kn

ZZ
et en faisant tendre n vers +1, il vient :
ZZ ZZ
f + g= f + g.
P P P

Corollaire 1
Croissance de l’intégrale
ZZ ZZ Si f et g sont des fonctions réelles, continues, intégrables sur un pavé P et si, de plus, f g,
✎ (30)
g; f= alors on a : ZZ ZZ
ZZ P P
f g. ✎ (30)
g ;f 0. P P
P

519
Chapitre 11 : Fonctions de plusieurs variables Calcul intégral

Théorème 5
✎ (31) La démonstration est Formule de Fubini ✎ (31)
hors programme.
Soit f une fonction réelle ou complexe, continue et intégrable sur un pavé P = I ! I 0 .

Z
a ) Si, pour tout x ∈ I , la fonction f (x, • ) : y f (x, y) est intégrable sur I 0 , et si l’application

F :x f (x, y)dy est continue par morceaux sur I , alors cette fonction F est intégrable
I0
sur I et on a :
ZZ Z -Z .
f = f (x, y)dy dx .
P I I0

Z
b ) Si, de plus, la fonction f ( • , y) : x f (x, y) est intégrable sur I pour tout y ∈ I 0 , et si

l’application G : y f (x, y)dx est continue par morceaux et intégrable sur I 0 ,alors cette
I

Z -Z
fonction G est intégrable sur I et on a :
ZZ . Z -Z .
f = f (x, y)dy dx = f (x, y)dx dy. ✎ (32)
✎ (32) C’est la formule de P I I0 I0 I
Fubini.

Exemple 8 Soit
" # # #
= a, b ! 0, 1 avec ;1 < a < b.
ZZ
x
a ) Montrer que f : (x, y) yx est intégrable sur et calculer y dx dy .

Z 1 b
y ;y
a
b ) En déduire dy .
0 ny

a ) Pour tout (x, y) ∈ , f (x, y) = ex ny


" # : f est continue, positive, sur .
# #
Pour tout x ∈ a, b , on a x > ;1 donc f (x, ) : y y est intégrable sur 0, 1 et on a : x

Z

1 " # 1x x+1 y=1


y dy = y = .
]0,1] x+1 y=0 x +1

Avec ;1 < a < b, la fonction x


1
est continue donc intégrable sur le segment a, b .
" #
x +1
Ainsi, d’après les théorèmes 4 et 5, f est intégrable sur
ZZ Z b
3et on a : !
x 1 b+1
y dx dy = dx = n .
a x+1 a+1

b ) D’autre part, x ex n y est continue donc intégrable sur a, b et la fonction :


" #
✎ (33) Au voisinage de 1,
on pose y = 1+h , et il vient : Z b
y ;y
b a
ya = 1+ah+o(h) x ny
F :y e dx =
ny
yb = 1+bh+o(h)
F (y) = b;a+o(1). # " a
est continue sur 0, 1 , et prolongeable par continuité en 1 par F (1) = b ; a ✎ . (33)
# " (34)
✎ (34) Cela peut évidem- Le théorème de Fubini donne alors que F est intégrable sur 0, 1 ✎ et que l’on a :
ment se justifier directement
par le fait que F est prolon-
ZZ Z 3Z ! 1 b
x x ny
geable par continuité en 1 y dx dy = e dx dy
et qu’au voisinage de 0, on 0 a
a:
c’est-à-dire , compte tenu du a) :
F (y) ; 1
y;a n y -b + 1. Z 1 b
y ;y
a
avec ;a<1. n = dy .
a +1 ny
0
Remarquer que, dans l’application du théorème de Fubini, le choix de l’ordre des intégrations
n’est pas indifférent. En effet, le calcul de la dernière intégrale ne peut pas se faire à l’aide
de primitives.

520
Intégrale double

Exemple 9 Trouver les fonctions f : 2


ZZ
! , continues sur 2
, et telles que :
(x, y) ∈ 2
, f (x, y) = f (u, v)du dv où (x, y) = 0, x ! 0, y .
" # " #
(x,y)

✎ (35) On a affaire à une Pour tout (x, y) ∈ 2


, posons Mx,y = k f k1(x,y) . ✎ (35)
fonction continue sur un
compact de 2 . 2
Si f est solution, une majoration donne : (x, y) ∈ , j f (x, y)j Mx,y jx j jyj.

Alors, en remarquant que pour tout (u, v) ∈ (x, y) on a (u, v) ⊂ (x, y), il vient Mu,v Mx,y
donc j f (u, v)j Mx,y ju j jvj, puis une nouvelle majoration de l’intégrale fournit :

jx j2 jyj2
j f (x, yj Mx,y .
2 2
Supposons que pour n ∈ on ait :

2 jxyjn
(36) (n ) : (x, y) ∈ , j f (x, y)j Mx,y . ✎ (36)
✎ On prépare une (n !)2
démonstration par récur-
rence. Alors, comme ci-dessus, il vient :
juvjn
(u, v) ∈ (x, y), j f (u, v)j Mx,y
(n !)2
ZZ juvj
puis : j f (x, y)j Mx,y du dv
(x,y) (n !)2

n+1
donc : j f (x, y)j Mx,y ;(njxy+j1)!! 2.
Remarque :
Pour orienter la recherche, il
est judicieux de considérer le Ainsi la propriété (n ) est récurrente donc, (0) étant vraie, elle l’est pour tout n ∈ .
problème analogue pour les
fonctions de dans . jxyjn
R
2
Si f ∈C ( , ) vérifie Pour tout (x, y) ∈ , est le terme général d’une série convergente et tend donc vers 0
(n !)2
R
x
x∈ , f (x) = f,
0
x
quand n tend vers +1.
la fonction F : x f
jxyjn
0
est l’unique solution sur
En conséquence, la majoration n ∈ , j f (x, y)j Mx,y donne f (x, y) = 0.
de l’équation différentielle (n !)2
y0 = y telle que F (0) = 0,
c’est donc la fonction nulle. 2
Ceci est vrai pour tout (x, y) ∈ , la fonction nulle est l’unique solution du problème.

3. Intégrale double sur une partie simple


Définition 10
2
Une partie A de est dite élémentaire si elle admet les deux définitions suivantes :
n *a 2
o
A= (x, y) ∈ x b, 1 (x ) y 2 (x )
n *c 2
o
A = (x, y) ∈ y d, 1 (y) x 2 (y )
" #
"c, d#) vérifiant
où 1, 2 (resp. 1 , 2) sont des fonctions continues sur l’intervalle compact a, b (resp.
# "
# "
de c, d ).
1 (x ) < 2 (x ) (resp. 1 (y) < 2 (y)) pour tout x de a, b (resp. pour tout y

✎ (37) C’est un fermé-borné On remarquera qu’une partie élémentaire est compacte. ✎ (37) On dit usuellement que ce
2
de .
sont des compacts élémentaires.

521
Chapitre 11 : Fonctions de plusieurs variables Calcul intégral

Exemple
y y
0)
2 (x d

2 (x ) y

0) y0
1 (x

1 (x ) c
Sur cet exemple, les graphes
de 2 et 2 contiennent des
x x
segments de droites, ce qui
O a x x0 b O 1 (y) 2 (y)
0 0
correspond à 1 (y ) 2 (y )
1 (d) < 2 (d)
1 (b) < 2 (b).
Propriété 19
Étant donné A compact élémentaire de 2 , pour tout réel strictement positif , il existe des
fonctions et , définies et continues sur 2 , nulles en dehors d’une partie bornée et telles
que l’on ait :
ZZ
0 1A et ; . ✎ (38)
✎ (38) 1A est la fonction 2
caractéristique de A.
☞ Conservons les notations de la définition 10. Il y a lieu d’envisager plusieurs cas selon que la
frontière de A est formée par les graphes de 1 et 2 (resp. 1 et 2 ) ou est formée de cette
réunion et de segments de droites.
Traitons par exemple le cas où 1 (a ) = 2 (a ), 1 (b) < 2 (b).
Soit h ∈ "+ tel que a + h < b ; h et ∈ "+ tel que :
; !
h et 2 min 2 (x ) ; 1 (x ) .
x∈[a+h,b]
Considérons alors le contour 1 défini comme raccordement des arcs 1,i donnés ci-après.

1,1 :a;h x < a, y = 2 (a ) + (x ; a + h )


h
1,2 :a x b, y = 2 (x ) +

1,3 : b < x < b + h, y = 2 (b ) + ; (x ; b )


h
1,4 : x = b + h, 1 (b ) y 2 (b )

1,5 : b < x < b + h, y = 1 (b ) ; + (x ; b )


h
1,6 :a x b, y = 1 (x ) ;

✎(39) 1est un arc con- 1,7 :a;h x < a, y = 1 (a ) ; (x ; a + h ) ✎ (39)


h
tinu fermé car 1 (a) = 2 (a).

A1

A A2
1 (a ) = 2 (a )

a ;h a a+h b;h b b+h

522
Intégrale double

1 est la frontière d’un compact élémentaire A1 .


(40)
✎ Quoiqu’un peu labo- Il est facile ✎ (40) de définir une fonction continue sur 2
telle que :
rieux
jA = 1A , j 2 A1 = 0 et 0 1 sur A1 A.
Il suffit, par exemple, de procéder par raccordements affines :

pour a b, , on pose
1 ; (x ) + ; y ;
!
x 2 (x ) y 2 (x ) + (x, y) = 2

pour b < x < b + h , 2 (b ) y 2 (b ) + ; (x ; b), on pose :


h

(x, y) = 1 ;
1 ;y ; ! ; 1 ;x ; b)! ;
2 (b ) h
b+h ;x
pour b x b + h, 1 (b ) y 2 (b ), on pose (x, y) = .
h
✎ (41) Cette construction etc. ✎ (41)
est effectuée de façon que
le graphe de # soit De même le contour 2 défini par les arcs 2,i :
jA1 A
constitué d’une famille de 2,1 : x = a + h, 1 (a + h) + < y < 2 (a + h ) ;
segments dont les extrémités
décrivent 1 et le contour 2,2 :a +h x b ; h, y = 2 (x ) ;
du graphe de 1A .
2,3 : x = b ; h, 1 (b ) + < y < 2 (b ) ;

2,4 :a +h x b ; h, y = 1 (x ) +
est la frontière d’un compact élémentaire A2 inclus dans A et on définit une fonction
continue sur 2 telle que :
jA2 = 1A2 , j 2 A = 0 et 0 1 sur A A2 .
Par construction, on a bien 0 1A .
D’autre part, la fonction ; est positive, continue et nulle en dehors du compact A1 , elle
est donc intégrable sur 2 et en réécrivant les définitions de A1 et A2 :
n *a ; h 2
o
A1 = (x, y) ∈ x b + h, 1 (x ) y 2 (x )
n *a +h 2
o ✎ (42)
A2 = (x, y) ∈ x b ; h, 3 (x ) y 4 (x )
✎ (42) La description
des arcs 1,i et 2,j donne
celle des fonctions k , le théorème 5 (formule de Fubini) donne :
k = 1,2,3,4.
ZZ Z a+h
3Z 2 (x)
! Z b+h
3Z 2 (x)
!
( ; )= ( ; )(x, y)dy dx + ( ; )(x, y)dy dx
a ;h
3Z ! b;h
3Z !
2
1 (x) 1 (x)

Z b ;h 3 (x)
Z b;h 2 (x)
+ ( ; )(x, y)dy dx + ( ; )(x, y)dy dx
a+h 1 (x) a+h 4 (x)

Nous convenons d’imposer 0 < h < 1 et soit :


M = 1 + max k
$ k1 , k k1
%
1 2
on a alors :
" # " #"
x ∈ a ; h, a + h ⊂ a ; 1, b + 1 , (x ),
# ⊂ " ; M, M #
2 (x )
" # " #"
x ∈ b ; h, b + h ⊂ a ; 1, b + 1 ,
1

(x ),
# "
(x ) ⊂ ; M, M
#
et, avec
" # (x ) ; (x ) =
x ∈ a + h, b ; h ,
1

;
2

= 2 , compte tenu de
3 1 2 (x ) 4 (x )
0 ;
ZZ
, il vient :
;8M + 4(b ; a )!h
( ; ) 8Mh + 4(b ; a )
ZZ 2

Ainsi, pour réaliser ( ; ) , il suffit de choisir h tel que :


2
;8M + 4(b ; a )!h < .

523
Chapitre 11 : Fonctions de plusieurs variables Calcul intégral

Théorème 6
Soit A un compact élémentaire de 2 et f une fonction à valeurs réelles ou complexes
b
continue sur A. En notant f la fonction définie sur 2 obtenue en prolongeant f par 0 sur le

Z -Z
complémentaire de A, les intégrales :
. Z -Z .
bf (x, y)dy dx et bf (x, y)dx dy
ont un sens et prennent la même valeur.

ZZ
Cette valeur commune est appelée l’intégrale double de f sur A et notée :

f.
A

☞ b b b b
Les fonctions f (x, • ) : y f (x, y) et f ( • , y) : x f (x, y) sont continues par morceaux et
Z
nulles en dehors d’un certain compact. Elles sont donc intégrables sur .
Z
Il en est de même pour les fonctions x bf (x, •) et y bf ( • , y ).

Envisageons d’abord le cas où f est positive réelle.


Puisque A est un compact élémentaire, on peut, comme dans la propriété 19, construire une
fonction F continue, positive sur 2 , nulle en dehors d’un compact A1 contenant A et telle
✎ (43)
C’est-à-dire que F que f = FjA . ✎ (43) On a alors f = F . 1A . b
est un prolongement con- 2
tinu, positif, de f à 2 .
Remarquons de plus que F est bornée sur et posons :
M = sup jF (x, y)j = sup F (x, y) = sup F (x, y).
2 2 A1
D’après la propriété 19, à tout ∈ "+ , on peut associer des fonctions et continues sur
2
nulles en dehors d’un compact et telles que :
ZZ
0 1A et ; .
2 M
2
F étant positive sur , on a alors :
0 .F 1A . F . F c’est-à-dire 0 .F bf . F.
Toutes les fonctions intervenantes étant nulles en dehors d’un certain compact, elles sont
intégrables sur et on obtient par croissance de l’intégrale simple (sur un intervalle) :

Z -Z . Z -Z .
(x, y) F (x, y)dy dx bf (x, y)dy dx
Z -Z .
(x, y) F (x, y)dy dx (i)
Z -Z . Z -Z .
(x, y) F (x, y)dx dy bf (x, y)dx dy
Z -Z .
(x, y) F (x, y)dx dy (ii)

Ainsi les inégalités (i) et (ii) deviennent :

ZZ Z -Z . ZZ
.F bf (x, y)dy dx .F (iii)
ZZ 2
Z -Z . ZZ 2

.F bf (x, y)dx dy .F (iv)


2 2

524
Intégrale double

et on en déduit :
((Z -Z . Z -Z . (( ZZ ZZ
(( bf (x, y)dy dx ; bf (x, y)dx dy(( .F ; .F (v)
2 2

ZZ ZZ ZZ ZZ
avec .F ; .F = ( ; )F M ( ; ) . ✎ (44)
✎ (44) Voir la propriété 18 2 2 2 2
et son corollaire.
On a ainsi montré que, quel que soit ∈ "+ ,
((Z -Z . Z -Z . (
(( bf (x, y)dy dx ; bf (x, y)dx dy(((
donc :
Z -Z . Z -Z .
bf (x, y)dy dx = bf (x, y)dx dy.
Dans le cas où f est à valeurs réelles, on écrit f = f + ; f ; où f + et f ; sont positives et
b c c
continues sur A. Il est clair que f = f + ; f ; c’est-à-dire que :
; bf ! = ;d
f
! et que ; bf !; = ;d
+ +
!
f; .
D’après la linéarité de l’intégrale sur un intervalle, on obtient alors :
Z -Z . Z -Z Z .
bf (x, y)dy dx = c
f + (x, y)dy ; c
f ; (x, y)dy dx
Z -Z . Z -Z .
= c
f + (x, y)dy dx ; c
f ; (x, y)dy dx

Z -Z . Z -Z Z .
bf (x, y)dx dy = c
f + (x, y)dx ; c
f ; (x, y)dx dy
Z -Z . Z -Z .
= c f + (x, y)dx dy ; c
f ; (x, y)dx dy

Z -Z . Z -Z .
L’égalité bf (x, y)dy dx = bf (x, y)dx dy résulte donc de ce que cette

propriété est vraie pour f + et f ; d’après l’étude du premier cas.


On établit de même que la propriété reste vraie dans le cas où f est à valeurs complexes en
utilisant qu’elle l’est pour Re f et Im f .

Corollaire 1
Formule de Fubini

n
Soit A un compact élémentaire défini par :
*a 2
o
A= (x, y) ∈ x b, 1 (x ) y 2 (x )
n *c 2
o ✎ (45)
✎ (45) ou A = (x, y) ∈ y d, 1 (y ) x 2 (y )
1 et 2 sont conti-
nues sur [a,b].
1 et 2 sont continues sur
et f une fonction réelle ou complexe continue sur A.

Z 3Z ! Z 3Z !
[c,d]. On a alors :
Voir définition 10. ZZ b 2 (x) d 2 (y)
f = f (x, y)dy dx = f (x, y)dx dy .
A a 1 (x) c 1 (y)

☞ Il suffit de remarquer que f (x, • ) est nulle en dehors de


" (x ),
#, ce qui donne :
2 (x )
Z Z 2 (x)
1

f (x, y)dy = f (x, y)dy


1 (x)

525
Chapitre 11 : Fonctions de plusieurs variables Calcul intégral

Z " #
puis que x f (x, y)dy est continue par morceaux et nulle en dehors de a, b , ce qui

donne :
Z -Z . Z 3Z b 2 (x)
!
f (x, y)dy dx = f (x, y)dy dx . ✎ (46)
✎ (46) Et on procède de a 1 (x)
même pour la seconde inté-
grale. Remarque
Dans la pratique, on note :
Z b Z 2 (x)
dx f (x, y)dy

Z 3Z !
a 1 (x)

b 2 (x)
au lieu de f (x, y)dy dx
a 1 (x)

✎ (47) On notera que les élé-


ments différentiels dx et dy
ZZ
et la formule de Fubini devient :
Z b Z 2 (x)
Z d Z 2 (y)

apparaissent ainsi dans l’ordre


f (x, y)dx dy = dx f (x, y)dy = dy f (x, y)dx . ✎ (47)
A a 1 (x) c 1 (y)
inverse des intégrations.
Définition 11
L’aire du compact élémentaire A est le réel
ZZ ZZ
(A) défini par :

(A ) = 1A = dx dy .
A A

Définition 12
On dit que A est une partie simple de 2 si c’est la réunion d’une famille finie de compacts
élémentaires dont les intérieurs sont deux à deux disjoints.

Définition 13
2
L n
Soit A une partie simple de ,A = Ai où les Ai sont des compacts élémentaires, ✎ (48)
✎ (48) (i,j)∈[[ 1,n ]]2 , i=1
# #
i ≠j ) Ai ∩ Aj = . et f une fonction réelle ou complexe continue sur A. On définit l’intégrale double de f sur A
par :
ZZ X ZZ
n
f = f . ✎ (49)
(49)
✎ Nous admettons A i=1 Ai
que cette définition est in-
dépendante de la famille
(Ai )1 i n de compacts élé- Définition 14
mentaires d’intérieurs deux à
deux disjoints dont A est la L’aire (A) d’une partie simple A est la somme des aires des compacts élémentaires Ai ,
réunion. 1 i n , qui la constituent :
ZZ
(A ) = dx dy .
A

Propriété 20
Linéarité de l’intégrale sur une partie simple
Soit A une partie simple de 2 , f et g des fonctions réelles ou complexes, continues sur A,
ZZ
et des scalaires (réels ou complexes). Alors :
ZZ ZZ
f + g= f + g. ✎ (50)
✎ (50) Il suffit de mon- A A A
trer que ces propriétés sont
vraies pour tout compact
élémentaire et cela résulte
En conséquence, l’application :
ZZ
du théorème 6 et de la li- IA : C (A, )! ,f f (x, y)dx dy
néarité de l’intégrale simple. A
est une forme linéaire sur C(A, ).

526
Intégrale double

Propriété 21
Croissance de l’intégrale sur une partie simple
2
Soit A une partie simple de , f et g des fonctions réelles continues sur A telles que f g.
On a alors : ZZ ZZ
f g. ✎ (46)
A A

Propriété 22
2
Soit A1 et A2 deux parties simples de telles que A1 ⊂ A2 et f une fonction réelle positive,
continue sur A2 . On a alors :
ZZ Z
f f.
A1 A2

☞ ZZ
En admettant que A2 A1 est une partie simple, la formule résulte de :
ZZ ZZ
f = f + f
A2
ZZ A1 A2 A1

et de : f 0.

Z 3Z ! Z 3Z !
A2 A1

2 x 4 2
x x
Exemple 10 Calculer I = p sin 2y dy dx + p sin 2y dy dx .
1 x 2 x

En posant :
$
D1 = (x, y) ∈
2
/1 x 2,
p
x y x
%
et D2
$
= (x, y) ∈ 2
/2 x 4,
p
x y 2
%
x
la fonction f : (x, y) sin est continue sur D1 et sur D2 et on a :
2y
ZZ x
ZZ x
I = sin dx dy + sin dx dy .
D1 2y D2 2y
$ $
D1 et D2 sont des compacts élémentaires tels que D 1 ∩ D 2 = , donc, en posant D = D1 ∪D2 ,
on obtient :
ZZ 3 !
x
I= sin dx dy .
D 2y

y
y=x
x = y2
2
D
D22
D
D11

x
O 1 2 4

D’autre part, D s’écrit aussi :


$
D = (x, y) ∈ 2
/1 y 2, y x
%
y2 ,
donc, d’après la formule de Fubini, on a :
Z 2 Z y2
3 ! Z 2
x 2 y
I= dy sin dx = ; y cos dy
1 y 2y 1 2

527
Chapitre 11 : Fonctions de plusieurs variables Calcul intégral

soit, en posant t = y,
2
8
Z
I =; 3 t cos t dt .

3 2
Z ! - .
Finalement : I=; 3
8 "t sin t # ; sin t dt =
8
+1 .
2
3 2
2

Exemple 11
$ 2
*y x 2 , x 2 ; 2x + y 2
%
Soit D = (x, y) ∈
ZZ 0 .
2
Calculer I = y x dx dy .
D

$
D est un compact élémentaire qui est aussi défini par :
2
*0 p %
D = (x, y) ∈ x 1, x 2 y 2x ; x 2
et la fonction f : (x, y) y2 x est évidemment continue sur D .
On a donc :
Z 1 Zp 2x ;x 2
2
I = x dx y dy
0 x2
c’est-à-dire :
1
Z /; 1 ! 3
0 1 1
2 2
I =
3
x 2x ; x ; x 7 dx = J;
3 24
Z ; ! 1
0
3
2 2
où on a posé J = x 2x ; x dx .
0

1
D
x
O 1

Avec x 2 ; 2x = (x ; 1)2 ; 1, le changement de variable défini par t = 1 ; x donne :


Z 1 ; ! 3
Z ; ! 1 3
Z ; !1 3
J = (1 ; t ) 1 ; t 2 2 dt = 1;t 2 2
dt ; t 1;t 2 2
dt
0 0 0
soit :
Z ; ! 1 /; ! 0
1 3 5 1
1
2 2 2 2
J = 1;t dt + 1;t =K;
5 5
Z ; ! 1
0
3
0

2 2
où on a posé K = 1;t dt .
0
/ 0
Le changement de variable défini par t = cos u , u ∈ 0, , donne :
2
Z 2
K= sin4 u du .
0
On reconnaı̂t une intégrale de Wallis dont le calcul est classique :
3.1 3
K= . . = .
4 2 2 16
On en déduit :
3 1 13
J =
16
; 5 puis I = 16 ; 120 .

528
Intégrale double

4. Changement de variables
4.1 – Formule du changement de variables
dans les intégrales doubles
Soit U et V deux ouverts de 2 , : U ! V une application de classe C 1 , D et deux compacts
simples tels que D ⊂ U , ⊂ V , (D ) = . On suppose, de plus, que l’ensemble des points de
✎ (51) Une partie d’aire nulle
est, par exemple, une partie qui ont plusieurs antécédents dans D est d’aire nulle. ✎ (51)
formée d’un ensemble fini de L’application : D ! , (u, v) (x, y) définit un changement de variables ;
points Ai ou d’arcs j conti-
(( ((
D (x, y) (( ((
nus admettant un paramétrage x x
de la forme ([aj ,bj ], j ).
D (u, v) ( ((
le jacobien de , = u v induit une application continue de D dans .
( y
u
y
v
Avec ces notations, pour f ∈ ( , ), on a la formule , dite du changement de variables :

ZZ ZZ ; (( (
! ( D (x, y) ((
f x (u, v), y(u, v) (
( D(u, v) (( du dv
(52)
✎ Noter la présence de f (x, y)dx dy = ✎ (52)
la valeur absolue du jacobien D
de .
Ce résultat est admis.

4.2 – Applications

a) Coordonnées polaires

2 2
: ! , (r, ) (x, y) = (r cos , r sin )
Le jacobien de est :
(( ((
✎ (53) Il est souvent judi-
cieux de choisir D pour que
D (x, y)
D (r, )
=
cos
sin
( ;r sin
r cos
( = r.
r reste positif (quitte à faire
un partage de et utiliser la ZZ
La formule du changement de variables s’écrit alors :
ZZ
relation de Chasles). f (x, y)dx dy = f (r cos , r sin ) jr j dr d . ✎ (53)
D

✎ (54) Cas particuliers :


homothétie de rapport b) Cas d’une application affine ✎ (54)
∈ "
: [ (D)] = j j2 (D)
affinité de rapport ∈ " :
[ (D)]=j j (D) 2
! 2 est une bijection affine.
:
2
isométrie de :
[ (D)]= (D) Le jacobien de est le réel det L ( ) où L ( ) désigne la partie linéaire de .
Si D est un compact simple, (D ) est un compact simple dont l’aire est :
[ (D )] = (D ) jdet L ( )j.

ZZ 1
Exemple 12 Calculer I = ;1 + 4x 2
+ y2
!2
dx dy où est le disque fermé de centre (0, 0) et de

rayon 1.

529
Chapitre 11 : Fonctions de plusieurs variables Calcul intégral

Il est naturel d’utiliser les coordonnées polaires :

: x 2 + y2 1 D:0 r 1, 0 2
y
2
Δ
D
O x

O 1 r

L’ensemble des points de


$
qui ont plusieurs antécédents dans D est :
A = (x, y) ∈ 2
/0 x 1, y = 0 ,
%
il est d’aire nulle. Le changement de variable donne :
ZZ r
I =
D
- ; !. 2
dr d .
2 2
1 + r 1 + 3 cos

Pour a > 0, le calcul de l’intégrale :


Z 1
" 6 1
;1
;1 + ar !
r dr
2 2
= ;
2a 1 + ar
! 2
=
1
2(1 + a )
0
0
donne :
Z 2
I = ; 1
2 2 + 3 cos
!d 2
0

soit aussi, puisque la fonction cos2 est paire et -périodique :


Z 2 d
I=2 .
2 + 3 cos2
0
/ /
Avec le changement de variable défini par t = tan , ∈ 0, , il vient alors :
2
Z +1
s 2 s 31 +

I=2
dt
=
2
4 Arctan t
2
5 =p .
0 5 + 2t 2 5 5 10
0

5. Formule de Green-Riemann – Calcul d’aires planes


Théorème 7
Soit une partie de 2 bordée par un arc fermé, de classe C 1 par morceaux, sans point double,
et soit = Pdx + Qdy une forme différentielle de classe C 1 sur un ouvert contenant .
On a alors :
Z Z ZZ 3 Q P
!
= P dx + Q dy = ; dx dy
+ + x y
+
où désigne la frontière de parcourue dans le sens direct du plan.

530
Intégrale triple – Calcul de volumes

Application au calcul d’aires planes

ZZ
Soit D l’image de
ZZ
en coordonnées polaires.

1) ( )= dx dy = r dr d .
Z Z D
1
Z 1
Z
2) ( )= x dy = ; y dx = x dy ; y dx = r 2d .
+ + 2 + 2 +D

Exemple 13 Aire d’une arche de cycloïde


est la partie du plan limitée par l’axe Ox et l’arc paramétré :
: [0, 2 ] ! 2
, t
;
(x, y) = a (t ; sin t ), a (1 ; cos t ) .
!
Z Z 2
2 y
( )=; y dx = a (1 ; cos t )2 dt
+ 0

( )=3 a2
2a +

(noter que l’orientation de + Δ


correspond à l’orientation de x
dans le sens des t décroissants). O 2 a

Exemple 14 Aire limitée par la cardioı̈de d’équation polaire r = a (1 + cos ).

1
Z a
2 Z
( )= 2
r d = (1+cos )2 d y
2 +D 2 ;

2
3 a Δ
( )= .
2 O
x

D. Intégrale triple – Calcul de volumes


Cette section présente brièvement des outils utiles en sciences physiques, mais qui ne figurent pas
au programme de mathématiques.

1. Brève extension
3
On considère une fonction réelle ou complexe f continue sur , partie de , de l’un des types
précisés dans la définition qui suit.

531
Chapitre 11 : Fonctions de plusieurs variables Calcul intégral

Définition 15 Z ZZZ
L’intégrale triple sur de f notée f = f (x, y, z )dx dydz est définie par :

a ) Cas où est un pavé :


" # " # " #
= a, a 0 ! b, b0 ! c, c 0
ZZZ Z "Z 3Za0 b0 c0
! 6
f (x, y, z )dx dydz = f (x, y, z )dz dy dx .
a b c

b ) Cas où
$
= (x, y, z ) ∈ 3
/ u (x, y) z
%
v(x, y), (x, y) ∈ D , avec D compact simple

ZZ "Z 6
2
de , u et v : D ! continues.
ZZZ v(x,y)
f (x, y, z )dx dydz = f (x, y, z )dz dx dy.
D u(x,y)

c ) Cas où
$
= (x, y, z ) ∈ 3
/ (x, y) ∈ D (z ), a z
%
b , avec, pour tout z ∈ [a, b], D (z )
2
compact simple de .
ZZ Z /ZZ b 0
f (x, y, z )dx dydz = f (x, y, z )dx dy dz .
a D(z)

Définition 16
Le volume de , noté ( ), se calcule en choisissant f = 1
ZZZ
( )= dx dy dz .

Remarques
1 ) Dans a), on peut permuter l’ordre des intégrations et, si :
f (x, y, z ) = (x ) (y ) (z ),
on a :
ZZZ "Z a0
6"Z b0
6"Z c0
6
(x ) (y ) (z )dx dydz = (x )dx (y)dy (z )dz .
a b c

2 ) Le cas b) est appelé sommation par piles. Le cas c) est appelé sommation par tranches.

z z
z=b
z = v(x, y) z=h

z = u (x, y)

O z=a
y O y
D D(h)

x x

Sommation par piles Sommation par tranches

Convention
Les parties de 3 sur lesquelles on définit une intégrale triple sont appelées les compacts
cubables de 3 .

532
Intégrale triple – Calcul de volumes

Propriétés
On retrouve les mêmes propriétés que pour l’intégrale double :
linéarité par rapport à la fonction intégrée ;
positivité, croissance ;
additivité par rapport au compact d’intégration.

ZZZ ; !
Exemple 15 Calculer I = x
2
+ y2 dx dydz où : x 2 + y2 + z 2 a 2.

ZZ ;
Utilisons une sommation par piles avec D : x 2 + y2
!p
a 2.
ZZ p
2 2 2
I= 2 x +y a2 ; x2 ; y 2 dx dy =2 r a 2 ; r 2 r dr d
D D0
à l’aide des coordonnées polaires :
D0 : 0 r a, 0 2 ,
8 5
on obtient : I = a , (moment d’inertie d’une boule par rapport à un de ses diamètres).
15

ZZZ p p p
Exemple 16 Calculer I = z dx dy dz où : x+ y+ z 1.
p p p
Utilisons une sommation par tranches avec D (z ) : x+ y 1; z.

Notons que D (z ) se déduit de D (0) par l’homothétie de centre (0, 0), de rapport 1 ;
; p
z
!,
2

autrement dit : ZZ p
ZZ p
dx dy = (1 ; z )4 dx dy = (1 ; z )4 (D (0)).
D(z) D(0)
On a :
Z ; p! 1
1 2
(D (0)) = 1 ; x dx =
0 6
d’où :
Z /ZZ 1 0 1
Z ; p! 1
4
I = z dx dy dz = z 1 ; z dz
6
1
Z
0
1
D(z)

1
0

3 4 .
= t (1 ; t ) dt =
3 0 840

1
D (z )

O 1
y
D (0)

1
x

533
Chapitre 11 : Fonctions de plusieurs variables Calcul intégral

2. Changement de variables
2.1 – Formule du changement de variables
dans les intégrales triples
Soit U et V deux ouverts de 3 , : U ! V une application de classe C 1 , D et deux compacts
cubables tels que D ⊂ U , ⊂ V , (D ) = .
On suppose, de plus, que l’ensemble des points de qui ont plusieurs antécédents dans D est de
volume nul.
L’application : D ! , (u, v, w) (x, y, z ) définit un changement de variables ;

le jacobien de :
(( x x x ((
(( u v w ((
( ((
D (u, v, w) ((
D (x, y, z ) y y y
=
(( u v w ((
z z z (
u v w
induit une application continue de D dans .

Avec ces notations, pour f ∈ ( , ), on a la formule ✎


ZZZ ZZZ ;
:
(( (
✎ (55) Noter la présence de ! ( D (x, y, z ) ((
f x (u, v, w), y(u, v, w), z (u, v, w) (
la valeur absolue du jacobien
de .
f (x, y, z )dx dydz =
D ( D(u, v, w) (( du dv dw. ✎
(55)

2.2 – Applications

a) Coordonnées cylindriques

3 3
: ! , (r, , z ) (x, y, z ) = (r cos , r sin , z ).
D (x, y, z )
Le jacobien de est = r . La formule du changement de variables s’écrit alors :
ZZZ D (r, , z )
ZZZ
f (x, y, z )dx dydz = f (r cos , r sin , z ) jr j dr d dz .
D

b) Coordonnées sphériques

3 3
: ! , (r, , ) (x, y, z ) = (r cos cos , r sin cos , r sin ).

Le jacobien de est :
(( cos cos ((
D (x, y, z ) (( ;r sin cos ;r cos sin
(( = r 2
D (r, , )
= sin cos
( sin r cos cos
0
;r sin sin
r cos
( cos .

ZZZ ZZZ
La formule du changement de variables s’écrit alors :
2
f (x, y, z )dx dydz = f (r cos cos , r sin cos , r sin )r jcos j dr d d .
D

✎ (56) Cas particuliers d) Cas d’une application affine ✎ (56)


homothétie de rapport
∈ " : 3
[ (D)]=j j3 (D) ! 3 bijection affine.
:
homothétie de rapport Le jacobien de est det L ( ), où L ( ) désigne la partie linéaire de , il est constant.
"
∈ :
[ (D)]=j
isométrie de
j3 (D)
3
:
"
Si D est un compact cubable, (D ) l’est aussi, son volume est :
(D ) = (D ) jdet L ( )j.
#
[ (D)] = (D)

534
Intégrale triple – Calcul de volumes

ZZZ x2 y2 z2
Exemple 17 Calculer I = 2
z dx dydz où : 2 + 2 + 2 1.
a b c
Utilisons le changement de variables linéaire défini par :

x = aX , y = bY , z = cZ
2 2 2
D :X +Y +Z 1
ZZZ
3 2
I= abc Z dX dY dZ .
D

Puis on introduit les coordonnées sphériques :

D1 : 0 r 1 , 0 2 , ;
2 2
ZZZ 4 abc
3
3 4 2 .
I = abc r sin cos dr d d =
D1 15

Exemple 18 Calculer :
ZZZ
p q r s
I = x y z (1 ; x ; y ; z ) dx dydz

4
où (p, q, r, s) ∈ et : x 0, y 0, z 0, x + y + z 1.
Utilisons le changement de variables défini par :
x + y + z = u, y + z = uv, z = uvw.
D (x, y, z )
L’image de est D = [0, 1]3 , le jacobien est = u 2 v.
D (u, v, w)
ZZZ
p+q+r+2 q+r+1 r s p q
I= u v w (1 ; u ) (1 ; v) (1 ; w) du dv dw
Z 1
D
Z 1 Z 1
p+q+r+2
I= u (1 ; u )s du v
q+r+1
(1 ; v)p dv r
w (1 ; w) dw.
q
0 0 0
Z 1
n !m ! p!q !r !s!
n m .
Le calcul donne t (1 ; t ) dt = d’où I=
0 (n + m + 1)! (p + q + r + s + 3)!
Remarque
1
On en déduit le volume du tétraèdre , (p = q = r = s = 0) : ( )= .
6

Exemple 19 Volume de la partie du cylindre x 2 + y2 ; ax 0 intérieure à la sphère de centre O et de


rayon a .
Utilisons les coordonnées cylindriques. L’image réciproque de est :
p
D:; , 0 r a cos , jz j a2 ; r2
2 2
ZZZ Z /Z 2
a cos p 0
( )= r dr d dz = 2r a 2 ; r 2 dr d
D ;2 0

2a 3
Z + (( ((,
1 ; (sin ( d
2 3
( )=
3 ;
2
3 !
4a 3 2
( )= ; .
3 2 3

535
C
D
C

D
C
C1

C
" ! " !
P
P
" !
!
" "!

B
B
S

jj jj
k k1 k k1
Bréal, l’éditeur des prépas

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