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Jean-Marie ARNAUDIES

à l'ÂGREGATION de
MATHÉMATIQUES

4. ANALYSE
intégrale, séries de Fourier
équations différentielles
MATHÉMATIQUES

4. ANALYSE
séries de Fourier,
équations différentielles
Jean-Marie ARNAUDIES
Du même auteur, chez le même éditeur

Problèmes de préparation à l'Agrégation de Mathématiques (4 volumes)


• 1. Algèbre. Groupes, arithmétique, 288 pages.
• 2. Algèbre. Algèbre linéaire, bilinéaire, géométrie, à paraître.
• 3. Analyse. Séries, séries entières, séries de fonctions, 304 pages.
• 4. Analyse. Intégrations et équations différentielles, à paraître.

En collaboration avec José Bertin


• Groupes, algèbre et géométrie. Tome 1, 480 pages.
• Groupes, algèbre et géométrie. Tome 2, 784 pages.

ISBN 2-7298-5822-9

© ellipses / édition marketing S.A., 1998


32 rue Bargue, Paris (15®).

La loi du 11 mars 1957 n'autorisant aux termes des alinéas 2 et 3 de l'Article 41, d’une part, que les
« copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une
utilisation collective », et d’autre part, que les analyses et les courtes citations dans un but
d’exemple et d’illustration, « toute représentation ou reproduction intégrale, ou partielle, faite sans
le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite ». (Alinéa 1er de
l’Article 40).
Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, sans autorisation de
l'éditeur ou du Centre français d'Exploitation du Droit de Copie (3, rue Hautefeuille, 75006 Paris),
constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les Articles 425 et suivants du Code pénal.
AVANT-PROPOS

Ce livre est le dernier des quatre tomes d ’un recueil qui rassemble la majeure partie
des problèmes proposés aux étudiants de la préparation à l’agrégation de mathématiques
(concours interne) que j ’ai eu l’honneur d’assurer à l’Université de Paris VI depuis 1990.
Il s’agit, pour l’essentiel, de textes que j ’ai composés, guidé par trois règles à mes
yeux obligatoires pour une préparation efficace: proposer des problèmes adaptés à des
parties bien délimitées du programme plutôt que de trop large synthèse; ne pas poser
plusieurs fois le même sujet; et dans chaque sujet, se fixer un but clair qui, par sa richesse
et son esthétique, ouvre des portes mathématiques.
Même si les thèmes abordés ne sont pas tous originaux, certains étant même bien
connus, pour ne pas dire ressassés, j ’espère avoir mis dans chaque énoncé une note per­
sonnelle, soit en approfondissant des résultats quand c’était possible, soit en améliorant
certaines méthodes, voire en en créant de nouvelles.
On trouvera, disséminés dans l’ensemble du recueil, quelques sujets de concours de
grande Ecole ou d’agrégation. On y trouvera aussi, dans le tome 2, quelques problèmes
de Géométrie que j ’avais composés pour les étudiants de Mathématiques Spéciales M’
entre 1975 et 1990, mais qui ont leur place dans ce livre: ils sont bien adaptés aux actuels
programmes de l’agrégation. On sait à quelle peau de chagrin s’est réduite l’étude de la
Géométrie, mais il semble qu’un renversement de tendance se dessine depuis 1996.
Le classement des problèmes s’organise d’après les titres des programmes officiels.
Les tomes 1 et 2 sont consacrés à l’Algèbre et la Géométrie, les tomes 3 et 4 à l’Analyse.

Post-Scriptum 1
On reproche à juste titre aux sujets de concours d ’être trop longs. Les problèmes du
présent recueil peuvent aussi être jugés trop longs, bien que leur longueur soit du même
ordre que celle des sujets sortis aux concours depuis 1990. Mais c’est un inconvénient
mineur, car ils sont plutôt destinés à l’entraînement et à l’enrichissement personnels.

Post-Scriptum 2
Quelques modifications dans la table des matières annoncée sont intervenues. Cer­
tains énoncés ont été supprimés pour ne pas trop alourdir l’ouvrage, d ’autres ont été
regroupés. Des énoncés de synthèse ont été rassemblés dans le chapitre XII. Parmi eux,
les énoncés 93 et 94 sont en grande partie des sujets d ’Algèbre, mais leur place na­
turelle nous a néanmoins paru se situer dans le présent volume, en raison de l’intérêt
mathématique des résultats d’Analyse qui y sont développés et qui en sont le vrai but.

Remerciements
Je remercie les éditions ELLIPSES d’avoir entrepris la publication de ces problèmes;
je remercie les étudiants de l’Université de Paris VI, sans qui beaucoup de ces sujets
n’auraient pas été composés. Leur courage a été une précieuse source d ’énergie: sans
décharge de service, ils ont préparé l’agrégation en sus de leurs 18 à 20 heures de cours
hebdomadaires, de leurs copies et, souvent, de leurs contraintes familiales. Et c’est le
samedi après-midi, huit fois par an, qu’ils ont “planché” sur les concours blancs.
Je remercie enfin tout particulièrement PIERRE DELEZOIDE et JOSÉ BERTIN, qui ont
bien voulu relire minutieusement nombre des textes de ce volume, et qui y ont apporté
des contributions inappréciables.

J.M. ARNAUDIES
TABLE DES MATIERES DU TOME 4

page
CHAPITRE X: INTEGRALE, SERIES DE FOURIER

Problèm e 73: Sept Exercices sur l’intégration........................................................ 3


Problèm e 74: Intégrales généralisées...................................................................... 13
Problèm e 75: Approximations par convolution.....................................................27
Problèm e 76: Intégrales eulériennes.......................................................................41
Problèm e 77: Densité des polynômes de Laguerre............................................... 57
Problèm e 78: La constante d ’E uler........................................................................ 63
Problèm e 79: Analyse de Fourier, intégrales........................................................ 81
Problèm e 80: Les nombres de Lebesgue................................................................97
Problèm e 81: Théorèmes de Riem ann................................................................. 103
Problèm e 82: L’équation fonctionnelle de Z êta...................................................113
Problèm e 83: Polylogarithmes...............................................................................127

CHAPITRE XI: ÉQUATIONS DIFFÉRENTIELLES

Problèm e 84: Une équation de Gauss...................................................................153


Problèm e 85: Fonctions de Bessel........................................................................ 167
Problèm e 86: Solutions périodiques d ’une équation non-linéaire..................... 181
Problèm e 87: Un théorème de Bernoulli..............................................................191
Problèm e 88: Une équation d’ordre tro is ............................................................201
Problèm e 89: Théorème de Fuchs à l’ordre deux............................................... 213

CHAPITRE XII: PROBLÈMES DE SYNTHÈSE

Problèm e 90: Fonction Zêta et théorème de Kronecker.................................... 225


Problèm e 91: Sur les séries entières......................................................................243
Problèm e 92: Une équation fonctionnelle............................................................263
Problèm e 93: Sur les algèbres de Boole............................................................... 279
Problèm e 94: Sur les séries de P u iseu x ...............................................................297
Problèm e 95: Un critère de périodicité............................................................... 311

NOTATIONS ............................................................................................................... 315

La bibliographie que nous proposons pour le présent volume est celle du tome 3, auquel nous prions
le lecteur de vouloir bien se reporter.
C hapitre 10

Intégrale,
séries de Fourier
Problème 73

EXERCICES SUR L’INTEGRATION

Uépreuve se compose de trois exercices indépendants entre eux

EXERCICE 1
On rappelle que la constante d’Euler, notée 7 , est donnée par:
k= n J >
( - Log(n) +
fc=i

1 ‘)
Pour tout entier n > 1 , démontrer:
k= n ^ y»i
1 - (1 - t y
f - = / dt
Jo
2 ‘)
En déduire, pour tout n €
k= n

3 ‘)
a ) Pour tout n € 1^* et pour tout réel t e [0,n] , démontrer:

b ) En utilisant 2) ci-dessus et en faisant tendre n vers oo, en déduire:


,1 J _ 3 - t I -+00
•d t

puis en déduire:
/•11 _ e - ‘ - e - i
dt
= Jo --------- ^---------
EXERCICE 2
Pour x G R+ , on pose: I(x) = dt (on justifiera cette définition).
1
Pour tout Î G IR+ , on pose: J ( 0 —= /c
JO
e~
l+ ^ u •du.
a ) Montrer que la fonction J est de classe sur R+ , et exprimer ses dérivées
successives sous forme d’intégrales. Pour n G N , préciser J^^^(O).
b ) Pour a; > 0 , exprimer I(x) à l’aide de J , et en déduire le comportement de la
fonction I au voisinage de +00 .
c ) La fonction J est-elle développable en série entière à l’origine?
4 Chapitre 10, problème 73

2 °)
Pour tout réel X > 0 , on pose: ^(x) = / q du (on justifiera cette définition),
a ) Pour tout réel x > 0 , vérifier que /(x) = ^ (^(a^)) •
b ) Montrer que la fonction ^ est dérivable sur IR+ , et qu’on a, pour tout x > 0 :

= i# (i)

c ) Etudier ^(x) pour x -foo, puis à l’aide de b) ci-dessus, démontrer que pour
tout réel X > 0 , on a:
r/ X /X sin{t) cos{t)
7(x) = cos(x) J — '— d i - s i n ( x ) J —- dt

et en déduire, en utilisant, sans la prouver, la relation £iÿi) ^ ^ l’existence


d’une série entière S de rayon -t-oo et de terme constant Ç telle que pour tout réel
X > 0 , on ait:
7(x) = sin (x ) Log(x) + 5(x)

EXERCICE 3
On note T> le disque ouvert de C défini par: V = {z e C \ | z | < 7t }.
1
Montrer que pour tout z G P , on a:
/*+00 sin{zt) ^ Z
e^rt _ 1 ” 2-; + ^ 2^2
Jo n=l

Indication: pour t € IR * , vérifier d ’abord que ¡p rrr = •


2 °)
Démontrer que pour tout z € P , on a:
s in (z t) ^ ( - 1)" \

3 -)
On note ^ la fonction zêta de Riemann. On rappelle que pour tout s € C tel que
SR(s) > 1 , on a: C («) = ^ '
a ) Montrer que pour tout z € V , on a:
00 00 * .
- V e 1U -1 C (2fe)..2fc-i
n=l
z2+7r2n2 k=l ^ 7r2fc ^
b ) En utilisant 1) et 2) ci-dessus, en déduire qu’on a, pour tout entier A; > 1 :
- 2fc r+ 0 0 ^2k-l

☆ ☆ ☆
Exercices sur rintégration 5

SOLUTION

EXERCICE 1
Question 1 "
Fixons l’entier n > 1. Remarquons que l’intégrale proposée a bien un sens (la fonction
qu’on intègre est polynomiale). En posant г¿ = 1 —i , on obtient:

Question 2 ’
Dans l’intégrale de 1) ci-dessus, posons f = ^ ; on obtient:

Jo ^ ^ n/ ) U Ji U Jl ^ 71/ U
d’où, puisque = Log(n) :

/ N 1 u \ ^ \ du du
(1) - L o ,( n ) + ^ j = y ) _ _ y _
K—\

Question 3 "
a ) Il s’agit de démontrer que pour tout t e [ 0, n [ , on a: exp ( - t - n Log (l - ^) ) > 1,
ce qui équivaut à:

(2) -L o g (l-^ )> ^


\ 71/ 71
Or la fonction / :] —o o , l [ —>IR, —Log(l —x) est convexe (sa dérivée seconde
est X ). En écrivant que le graphe de / | jq est au-dessus de celui de sa
demi-tangente au point d’abscisse 0 , on obtient: f{x) > x pour 0 < x < 1 , d ’où (2).
b ) Pour tout entier n > 1, soit les fonctions:

9n : [1,+3C (-
{ * “ :->■ ::::: ^ - K - ( - = n
Ces fonctions sont toutes Lebesgue-intégrables (les Qn sont continues à support compact,
et les hn sont continues et admettent une limite en 0). Pour tout réel t > 1, on
immédiatement gn{t) ----------►E{t) = ^ . D’après a) ci-dessus, pour tout n , on a
n —>oo ^
9n < E . Or, E est Lebesgue-intégrable sur [1, 4-oo[ (elle est continue, positive, et son
intégrale est convergente en -f-oo). Le théorème de la convergence dominée s’applique,
et montre notamment que
r+OO r+OO / Ai r +o® r+oo
(S, l (i-i) f - — / V dt

La suite {hn) converge simplement sur ] 0, 1] vers / i : ] 0, 1] —►R, l-^


e~ -
Majorons maintenant hn'. notant (pn la fonction [0, 1] R, t ^ ” n)^ ’
6 Chapitre 10, problème 73

0 < i < 1 , on a: hn(t) = ; or (pn est dérivable, sa dérivée est donnée par
= - (l - . Le théorème des accroissements finis montre alors que pour tout
t G ] 0,1 ] , on a Ihn(t) I < Supo<r<t( I(PnM I) < 1 • La fonction constante égale à 1
sur ] 0,1 ] étant Lebesgue-intégrable, on peut appliquer le théorème de la convergence
dominée à la suite (hn) • On en déduit que h est Lebesgue-intégrable (ce qui était
immédiat a priorij puisque h est la restriction à ] 0,1 ] de la somme d ’une série entière
de rayon infini), et que hn(t) â t ----------►/ q h(t) d t . On a donc prouvé:

(4)
En rapprochant (1), (2), (3) et en tenant compte de la définition de la constante d ’Euler
7 , par addition, on obtient:
y+oo
(5) 'Y= I I — dt
t
Remarque 1:
La série entière de rayon infini développe i-e~ (prolongée par
1 en t = 0 ) pour tout réel t . On peut donc l’intégrer terme à terme sur [0, 1 ] , ce qui
donne:

(6) /r i ^ d t =
=± t i ♦
Jo t ^ n\
Le changement de variable 1 1-+ | donne: ^ dt = dt (noter que la fonction
continue: ] 0,1 ] —►R , t tend vers 0 en 0 , ce qui confirme sa Lebesgue-
intégrabilité). En reportant dans (5) et en additionnant, on obtient:

(7) - f d,
t

EXERCICE 2
La fonction f : R x R —> R , (a;, t) est de classe . Il est clair que pour
tout X G R+ , la fonction partielle t !-► | /(x , t) | est majorée sur R+ par la fonction
continue et Lebesgue-intégrable y? : R+ —►R + , t . L’intégrale à paramètre
I(x) est donc bien définie pour x G R+ et converge normalement donc uniformément
sur R+ . En particulier, la fonction I est donc définie et continue sur R+ .

Question 1 "
a ) La fonction ^ : R x I J - ^ R , (í,г¿)| est de classe . Pour tout n G et
pour tout (^, г¿) G R+ X , on a:

Pour tout ^ G R+ et pour tout n G , la fonction partielle u \g{^,u)\ est donc


majorée sur R+ par la fonction ipn ' , u n\u^ , qui est continue et
Lebesgue-intégrable. Par suite, chacune des intégrales à paramètre |^ (Ç )
bien définie et normalement donc uniformément convergente pour ^ G R+ . Le théorème
de dérivation sous le signe somme des fonctions Lebesgue-intégrables s’applique donc. Il
montre que la fonction J est bien définie et de classe sur R+ , et qu’on a, pour
tout n G N et pour tout ^ G R+ :
y+
r+ ooo
o r-i
/*+oo -,n A —U
(8) = l ^ i t u ) d г ^ = (-l)" n ! jf du
Exercices sur ¡’intégration 7

En particulier (en notant T la fonction Gamma d ’Euler), pour tout n , on a:


/*+00
(9) j(«)(0) = ( - l ) ”n! / dti = ( - l ) ”n! r (n + 1) = (-1)" (n!)^
Jo
b ) Fixons le réel x > 0 . Le changement de variable u = xt dans I(x) donne, en posant

r+OO 1
(10) --7— =
Jo ^ ^ ^
Soit I la fonction: R * —> R * » ^ x * ci-dessus, l’équation
(10) montre que la fonction / o J se prolonge en une fonction 3 : R+ —^ R de classe
. En conséquence, pour tout entier n > 0 , / o J possède un développement limité à
l’ordre n à l’origine. En vertu de (9), ce développement limité conduit au développement
asymptotique suivant de I{x) pour x +oo :

( 11)

(pour tout k e N y O n a . donc 3^^^"‘"^^(0) = (-l)^fc!(2A; + 1)! et 3^^*^^(0) = 0 ).


c ) D’après (9), la série formelle de Taylor de J à l’origine est 2 n > o (“ l) ” ^--^^ •
rayon de convergence est nul. Donc 0 est un point de divergence de J ; a fortiori^ J
n’est pas développable en série entière à l’origine.

Question 2 "
La fonction h : R * x R —> C , (x, ix) >-> est de classe . Pour tout réel
a > 0 et pour tout réel x > a j la fonction partielle u | /i(x, u) \ est majorée sur R+
par la fonction j , qui est visiblement continue et Lebesgue-
intégrable. Par suite, l’intégrale à paramètre ^{x) est définie pour tout réel a; > 0
et converge normalement (donc uniformément) sur tout intervalle de la forme [a, +oo[
avec a > 0 . On en déduit que la fonction ^ est continue sur i t
a ) Fixons le réel x > 0 . On a:
___
<P(x) = [
(tx+ l)e- •du /*+00 , •dix+ i /
+00 g^—XU
du
Jo 1 + U2 ~ 7oJo 1 + 1x2 1+
ce qui montre immédiatement que I{x) = ^ (^ (x )) .
h) Pour tout n G (^ , et pour tout (x,u) G R * xR+ , on a: ^ ( x , u ) = ( - l ) ’^u”/i(x ,u ).
Pour a G R * et pour x > a , on a donc, quel que soit u G R+ et n G N :
,.n au
( 12)
a i « ' ’ ' ^ ^n,a(^) ~
Il est clair que ^n,a est continue et Lebesgue-intégrable sur R+ . Donc pour tout n G
et tout X > 0 , l’intégrale à paramètre ^ ^ ( x , u ) d u est bien définie, et pour tout
n G , cette intégrale est normalement convergente sur tout compact de Le
théorème de dérivation sous le signe somme des fonctions Lebesgue-intégrables s’applique
donc, et montre que la fonction ^ est de classe sur R^ , et qu’on a, pour tout
n G et tout X G R * :

(13) # < " )(.).jf )n jf

En particulier:
1X0“
(14) ^'{x) = - / ' ■dix
Jo U - ;
8 Chapitre 10, problème 73

d’où immédiatement, par addition:


r+oo 1
(15) # '( i) + i!P(a:) = - /
Jo X
c ) Pour tout U e R+ , on a: | u - i | = x/T+u^ > 1, d ’où, pour tout x G R+ :
r+OO 0 -IU r+ 0 0) 1
(16) im \< l e"
X
On déduit immédiatement de (16) que Ф{х) ►0 .
X—>+oo
La relation (15) signifie que ^ est R * -solution de l’équation différentielle linéaire
scalaire (avec corps de base C ) du premier ordre à coefficients constants:

(17) î/'(x) + iy (x ) = —
X
L’ensemble S des R ^ -solutions de (17) est la droite affine u -h C • t ; , où u et v
désignent respectivement les fonctions de R ^ dans C définies par
X 0 lt
/ — dt ; v{x) =

L’intégrale généralisée ^ dt est semi-convergente. Pour tout A € C , on a donc:


(19) ((u + Au)(x))' » I l A -K
X —» + 0 0

avec K = ^ d t . Comme e est de module constant et n’a pas de limite pour


X —►+ 0 0 , il découle de (19) que si \ ^ K , alors (u + Au)(x) n’a pas de limite pour
X +00 , tandis que si A = K , alors (u + Xv)(x) 0. La seule -solution
x-*+oo
de (17) tendant vers 0 en +oo est donc u + K v . On en déduit que ^ = u -1- K v ;
autrement dit, pour tout réel x > 0 , on a:
r+oo
(20) <P(x) dt
Л ~
D’après 2-a) ci-dessus, on a:
f +00
;in(t) r+oo co s(t)
(21) 7(x) = ^(4^(x)) = cos(x) J dt —s iin(a;) / dt
Jx

Pour expliciter (21), remarquons d’abord que (prolongée par Ô en t = 0 ) est,


pour tout t G R , la somme de la série entière de rayon infini ]^n>o (2n+\)!^^^ *
série entière peut être intégrée terme à terme sur tout intervalle compact de R . D’où,
pour tout réel X > 0 :
/»+ ЭС /*+ эс ^^ px
s in (0 ( - 1) ”
( 22) de
JX J0 J0 Ч -Е (2n+l)(2n+l)!'

Notons en second lieu que la fonction: R R, ^ oos{t) convient que sa


valeur en t = 0 est 0 ) est somme de la série entière de rayon infini J 3n>i *
Cette série entière peut être intégrée terme à terme sur tout intervalle compact de R .
D’où, pour tout réel x > 0 :
® 1 - co s(t)
(23)
L 2n(2n)!
La fonction:
r+oo co s(t) rx
—co s(t)
w : R, X^----► / dt + Log(x) - - dt
Jx Jo i
Exercices sur ¡’intégration 9

est dérivable, et on vérifie immédiatement que sa dérivée est nulle. Donc w est constante:
nous désignerons par C sa valeur. D’après (23), on a donc, pour tout réel x > 0:

(24)
f t '' ^ 2n ( 2n)!
En rapprochant (21), (22) et (24), on obtient, pour tout réel x > 0 :

(25) Hx) = sin (i)L o g (x ) + cos(x) ( î - ^ _ s i„ ( x ) (c + x^”)

ce qui répond à la question et précise le comportement de I{x) pour x —* 0.


Remarque 2:
On peut voir que C = 7 (cf. par exemple le devoir sur la constante d ’Euler) ^

EXERCICE 3

Question 1 ”
Fixons Z € P . Pour tout n € , soit la fonction:
-irn t
(26) fn : R+ - C, th - sin (zt)
Elle est de classe et Lebesgue-intégrable, car son intégrale est absolument conver­
gente en -f 00 (en effet, on a | fn(t) | < sh( \ z \ t ) ^ et tt - | z | > 0 ).
On a, par un calcul facile:
+ OC
/*+00 /*+00 1 % izt—n n t - i .z t —n n t
J_
fn{t) dt = J^ ^ ) e - " ”‘ di =
2 i i z - 7ГП - i z - 7ГП

ce qui donne:

(27) r °f n{ t) dt = - ^ ( ^ з з
Jo 2l V i z - 7ГП XZ -h ir n j z ^ + TT^n^

Pour tout réel t > 0, puisque 0 < < 1, on a: ''oo egai-TT/îf _ _ __1
Donc la série de fonctions ^ n > i f n converge simplement sur vers la fonction:
s in (z t)
Fz : C,
- 1
Pour tout n e N * , on a: | fn{t) \ dt < an, avec:
Л+ЭС p+oc
Jq ^ Jo ^ 2 \,7ГП-|г| nn+\z\J 7г2п2 -|2

d ’où l’on déduit que la série ^ \ fn(t) | dt^ converge. On peut donc appliquer
le théorème de la convergence dominée des séries de fonctions intégrables. Il montre
que Fz est Lebesgue-intégrable (ce qui était facilement vérifiable a priori) y et qu’on a
F(t) dt = /n (0 » ce qui donne, compte tenu de (27):
/■+°° sin(zt) f. Z
(28) 1
Jo -1 +
Remarque 3:
Supposant acquis le développement de la cotangente, on voit que (28) équivaut à;

(29)

une formule dûe à RAMANUJAN ф


10 Chapitre 10, problème 73

Question 2 °

Fixons Z e V . Pour tout n e N , définissons la fonction:


¿2n+ l
Qn • IR+ C, ti
(2n + l)! e ^ ^ -1
Elle est continue et Lebesgue-intégrable (elle admet une limite en 0 , et son intégrale est
visiblement absolument convergente en +oo ). En posant:
/•+O0 | 2n+l
(30) = ■dt

On a immédiatement Jn € R * , et:
f+OO
+00 r-roo 1
iг Л

Majorons maintenant Jn • Pour cela, utilisons l’inégalité de vérification élémentaire


t + 1, valable pour tout réel t > 0. Elle entraîne, pour tout t € R+ :
¿2n+l ,
0 < . ¿2n 3 -TTt ^ 2n+l _|_
“ e^rt _ 1 1 _ 0-7rt
d’où, par intégration et par utilisation du changement de variable u = irt dans la
première intégrale majorante:
r+ o o -t n -\-o o 1 /*4*00

c’est-à-dire, en notant F la fonction Gamma d ’Euler:


(2n + 1)1 (2п)!
(32) Jn < г2т1+2 г ( 2 n + 2 ) + ■г2п 4-1 Г (2т1 -j-1) = ^ 2ti4*2 ур2п4"1
En reportant (32) dans les deuxièmes inégalités (31), on obtient, pour tout n € N * :

,33,

Puisque < 1 , on déduit de (33) que la série numérique ^ | p„(t) | dt^ con­
verge. Par ailleurs, il est immédiat que la série de fonctions Çn converge simplement
vers Fz sur R * . On peut alors appliquer le théorème de la convergence dominée des
séries de fonctions intégrables. Il montre notamment qu’on peut intégrer terme à terme
sur R^ la série de fonctions » ce qui donne la formule demandée:
^ / /*4-00
( - 1 )" 2n+l
(34, ^ " |^ d ,= i ; ( p .) ^ ) =E ( 2n + l ) !
JnZ

Question 3 °
a ) Fixons 2 € D . Pour tout n e N * , puisque ^ < 1 , on a:
2p4*l
IF â p = д а
-h: •1+ ^ = £ ( - 1 )" 7г2р4-2^2р4-2
7T*n* p=:0

Or la famille ( ( - 1)^гзяг^~3ртт ) ^ est sommable, car toute somme finie des


\ 7Г Tt /(n,p)€f^*xf^
valeurs absolues de ses termes est majorée par une somme finie de termes de la forme
^ -----, et car la série JZp Ap converge. On a d’ailleurs aisément:

и ___
p=0 ^ p= 0 6(1 - i # )
Exercices sur rintégration 11

Par associativité des familles sommables, on obtient alors la relation demandée:


( _ 1)PZ2P+1
(35) V 1 V - V ( i^fc-lC(2fe)-2fc-l
H- TT^n^ 7t2p+2
n=l p=0

b ) Notons 0 la fonction: P C , 2: !-► . Les relations (34) et (35) sont


vraies avec tout z e V . D’après (34), pour tout z G P , on a: ^{z) = ,
avec ük = (2fe-i)! formelle 5 =
de rayon > tt et développe ^ en série entière sur V . Mais compte tenu de (28) et de
l’unicité du développement en série entière, il découle des identités (35) qu’on a aussi
S{X) = • Donc pour tout A; > 1 , on a ak = ( - 1 ) ^ ^ ^ ,
c’est-à-dire:

(36)
^ ~ {2k - ~ (2k - ly. Jo »"‘ - 1
Remarque 4:
Rappelons que les nombres de Bernoulli d ’indice pair (B2fc)fe>i sont reliés à ^ par:

(37) B2Jk = ( - 1 )*
(2fc)L C(2k)
22fe-l7r2fc
En reportant l’expression (36) dans (37), on obtient, pour tout k €
h, /*+00 ^2/e-l
ÿ^T T Ï
dt
relation que l’on préfère écrire, en posant t == 22u:
f+OO
B2)t = (-1)*'“ ^ X 4fc 0 2 TTU _ I du
l

isc
Problème 74

INTEGRALES GENERALISEES

Le sujet se compose de 5 exercices indépendants les uns des autres.


EXERCICE 1
Soit un réel a > 0 . Démontrer Videntité de Raabe:
r+ o o 1 , ^ ^ /*+00
:dt
Jo ^ Jo y/t^4* 4a
EXERCICE 2
Soit une fonction localement Lebesgue-intégrable / : ►C , et soit deux réels
a > 0 et c > 0 . On suppose que l’intégrale ^( cx - dx est convergente.
Démontrer que l’intégrale dt converge, et qu’on a la formule de Schlômilch:

EXERCICE 3
Pour X e R * , on pose £(x) = d t.
1 °)
Pour tout X € R * , montrer que:
/*+00 ^ - ( l+ t) i /*+oo
di
^' Jo l+< Jo t-ii
2 ’)
Pour tout réel X € [—1,1] , montrer que l’intégrale - dt est conver­
gente, et qu’on a:

7 —2 = / — -— £(t) dt
Jo <
EXERCICE 4
1 ’)
Pour x réel > 1 , justifier l’existence de l’intégrale f{x) = -— 7-----d t .
2 ')
Existence et calcul de f{x) dx .
EXERCICE 5
Soit une fonction localement Lebesgue-intégrable / : IR+ R * continue en 0 et
telle que j soit Lebesgue-intégrable sur R+ . Pour tout x G R * , on pose:
/*ac '
F{x)= r fit) dt G(x) = ^ rr /„ \ ^
Jo F(x) ' ’ F^x)
14 Chapitre 10, problème 74

1 ’)
Pour tout n G , on pose An = G{t) d t . Prouver que les séries Yln et
Sn même nature. Qu’en résulte-t-il pour l’intégrale de G sur R * ?
2^)
Pour tout n G N , on pose ün = f ( t ) d t . Montrer que ~ ^ . Qu’en
déduit-on pour la série —?
3^)

Pour tout n G N * , montrer que G(n) < ^n!k=o ” ^ utilisant le théorème


de Hardy des séries numériques t , en déduire que la fonction G est Lebesgue-intégrable
sur R * .
4^)
On suppose en outre que / est continue. Démontrer que H est Lebesgue-intégrable
sur i*

EXERCICE 6
Soit une fonction / : R * —►C localement Lebesgue-intégrable, et soit iV G 1^ * .
On suppose que / admet en 0 un développement limité à l’ordre N , et que l’intégrale
généralisée f{t)dt converge. On donne des réels > 0 deux à deux distincts
a i , . . . , a^v+i. On note ^k^^ la partie régulière d ’ordre iV-1 du développement
limité de / en 0 .
1
Expliciter une suite (i4i)i<i<;v+i de réels ^ 0 telle que:

i=l
2°)
Démontrer que l’intégrale dt converge, et donner sa
valeur en fonction des (i4i)i<i<;v+i , des (ai)i<i<A/+i, et de Xn ^ i .

☆ ☆ ☆

• Le théorème de Hardy assure qu’étant donnée une série à termes réels > 0 , la série

S n > i (n ltlo ' converge et que sa somme est < , la constante a étant la meilleure
possible.
Intégrales généralisées 15

SOLUTION

EXERCICE 1
Définissons les fonctions / ; î* et g : K+ en posant, pour tout réel
f > 0:

= ; g(t) =
Vt^ + 4a
Elles sont de classe , se prolongent par continuité en 0 et décroissent expionentielle-
ment en +oo , donc sont Lebesgue-intégrables. Notons F = et I = Jq 'F(t)dt,
d’où f(t) di = e ” ^®/. Comme ^ = 2a 4- (at - , pour tout t e R * , on
a F (t) = | e - ( “‘- ^ ) ' , d ’où:

( 1) /=
Jo ^
Partageons l’intégrale (1) en ^ . Les applications:

a :] 0, a “ ^ [~> R * , ; v : ] a “ î , + o o [-> R * , t at - ~
sont des -diiFéomorphismes. Nous noterons respectivement (p et ф les -difféo-
morphismes réciproques. Ils sont donnés par:

(2) { У х е R * ) (p{x) = ^ + \ / x 2 + 4a^ ; ip{x) ^ + \ / x 2 + 4a^


d’où immédiatement:

^ = + = ¿ y = - i ( a : - x / x 2 + 4a)

.-i
En posant t = <p(x) dans Jq ^ et en utilisant (2) et (3), on obtient l’intégrale (où la
fonction intégrée est Lebesgue-intégrable):
r+oo
,4) r ' * 1 .- ( « - « ■ d. - r dx = r d.
Jo t Jo a(p(x) + Jo Vx2 + 4a
De même, en posant t = ф(х) dans f et en utilisant (2) et (3), on obtient l’intégrale
de fonction Lebesgue-intégrable:

(5) / ‘7 i e - ( ' “ - ^ ) ^ d = p ^ ^ d r r
Ja~i ^ Jo y -h 4a
En revenant à /o ® et en additionnant (4) et (5) membre à membre, on
obtient enfin l’identité de Raabe demandée:

' f : dx
Jo t \/x^ + 4a
Complément
Soit une fonction / : R * -> C localement Lebesgue-intégrable telle que l’intégrale
généralisée I/ dt soit convergente. On peut alors reprendre la dé­
monstration ci-dessus à partir de (1) en y remplaçant exp par / . Les intégrales de fonc­
tions Lebesgue-intégrables subséquentes se trouvent alors remplacées par des intégrales
généralisées convergentes de fonctions localement Lebesgue-intégrables. On voit ainsi
16 Chapitre 10, problème 74

qu’avec cette hypothèse sur / , la fonction: IR * —> C , x »—► est localement


intégrable, son intégrale généralisée est convergente, et on a:
r+ o o 1 / , 1 , 2\ r+ oo
(6 ) da;
\/x^ + 4a
Remarque :
L’identité (6) rappelle la formule de Schlômilch étudiée dans l’exercice 2 ci-dessous, mais ne s’y
ramène pourtant pas. Si / n ’est pas la fonction nulle, on vérifie en effet immédiatement qu’il n ’existe
pas de fonction H : -* C telle que pour tout f 6 R+ , on ait j / ( (oi - ) = / / ( («i - 7 )^ ) ♦

EXERCICE 2
Partons de l’identité, valable pour tout réel x > 0 :

( 1) 4ac + ^cx “ “ ) = + ~)
qui entraîne:

( 2)
\l^ac+{cx-%Ÿ
La fonction X ^ t = ex - ^ définit un -difféomorphisme de IR * sur IR : notons
y? le C®®-difféomorphisme réciproque. Posons x = if{t) dans l’intégrale généralisée
convergente I = / 0^ ^ / dx. En utilisant (2 ), on obtient une nouvelle
intégrale généralisée convergente de fonction localement Lebesgue-intégrable:
r+00
(3) dt
Viac+l^y
Partageons l’intégrale (3) en la somme -f de deux intégrales généralisées con­
vergentes, et posons t = —U dans l’intégrale . On obtient:
0 / ^ \ /*+00
du
x/iacT î?/
d’où par addition:

c’est-à-dire:

(4)
la locale Lebesgue-intégrabilité de t i-> f{t^) sur IR* et la convergence de l’intégrale
généralisée (4) découlant de la démonstration ci-dessus même. La formule de Schlômilch
est donc démontrée.
Supposons la fonction g : IR+ —^ C , x / ^(cx - Lebesgue-intégrable. Alors
la fonction: IR -♦ C , t ^ f{t^) • ^1 -f ^ est Lebesgue-intégrable (théorème du
changement de variable). La restriction à IR* de cette fonction est donc Lebesgue-
intégrable. Mais la fonction IR+ —> IR, t 1—►1 + '4ac+t^ est continue et à valeurs
dans [ 1, 2 ] , donc la fonction h : IR* —> C , t f{t^) est aussi Lebesgue-intégrable.
Réciproquement, supposons h Lebesgue-intégrable. La fonction t i-> étant
continue et bornée sur IR, la fonction t est alors elle aussi Lebesgue-
intégrable. On peut donc remonter les calculs ci-dessus, et on conclut que g est Lebesgue-
intégrable. En résumé, on peut donc préciser la formule de Schlômilch ainsi: g est
Lebesgue-intégrable ssi h est Lebesgue-intégrable.
Intégrales généralisées 17

EXERCICE 3

Question 1 °
Considérons les deux fonctions;
^ -(l+ t)x .-(x+it)
f : itŸ R, (x,i)i 9 i: ÿ C, (x,t)\

Elles sont de classe . Pour tout x G R+ , la fonction partielle t •-> /(x, t) se prolonge
par continuité en 0 et décroît exponentiellement en + o o , donc est Lebesgue-intégrable
sur R * ; la fonction partielle t g{x, t) se prolonge par continuité en 0 , et l’intégrale
jQ°^g{x^t)dt est semi-convergente, comme le montre par exemple une intégration par
parties. On posera:
r+ o o
rr-\-oo rf+ o o
/(X) f{x,t) dt J{ X ) = / g{x,t) dt = -e"'*' / dt
Jo Jo
Jo t — Xx
ce qui définit deux fonctions / et J de R * dans C . Enfin pour (x,t) G ( R + ) ^ ,
on posera /i(x,t) = -B^g{Xyt) = • En posant K{x) = / i ( x , t ) d t , on a donc
J{x) = pour tout réel a: > 0.
• Première relation
On a: I f (x,t) = . Il est immédiat que l’intégrale con­
verge normalement en x sur tout intervalle de la forme [ a , 4-oo[ , où a G R * . Le
théorème de dérivation sous le signe somme s’applique donc, et montre que la fonction
/ est dérivable sur R+ , sa dérivée étant donnée, pour tout réel a: > 0 , par:
r+OO
I'{x) = -
e - ( i+ ‘)®dt = - —
Jo ^
D’autre part ¡1 est clair que pour tout a; > 0 , on a:
/*+oo
0 < I{x) < O"* / e"®‘ dt = -----
Jo ^
et par suite I{x) 0 . Donc I est celle des primitives de la fonction continue
x—*+oo
X -- qui tend vers 0 en -l-oo . On a donc, pour tout réel x > 0 :
/•+00
(1) I{x)= / ^ d t = C{x)
JX ^
Voici une deuxième méthode pour prouver (1). Fixons le réel x > 0. On a, en
utilisant d’abord le changement de variable xt = u, puis le changement u = u 4- x :
r+OO ^-X^-Xt r+OO^~(u+x) r-ir+OO
I{x)= ■ dt = / ^-------- d u = / dv
J0 1+ t J0 U 4- X J^
d’où le résultat.
Seconde relation
= It-ixy * X > 0 , la fonction partielle t ^
est Lebesgue-intégrable, car elle se prolonge par continuité en 0 et est dominée par
^ au voisinage de 4-oo. Pour tout réel a > 0 , l’intégrale ^ ( x j t ) d t con­
verge normalement en x sur l’intervalle [ a , 4-oo[ , car on a \^{Xyt)\ < j r ^ pour
tout (x,t) G [ a , 4-oo[ x R * . Le théorème de dérivation des intégrales généralisées à
paramètre s’applique donc à l’intégrale K{x): il montre que la fonction K est dérivable
sur IR* , et qu’on a K'{x) = ^{x,t)dt = X G R^_
On a donc, pour tout réel x > 0 :
+00 r+OO l e - i t
(2) J'{x) = B-^K{x) - e-^K'{x) = >
t - Lx Ldt —i
L {t - i x )2
dt
18 Chapitre 10, problème 74

En intégrant par parties, pour tout x > 0 , on a:


r+OO T+00
» -it . r+°° e - i t
(3) ■d< = ■dt
Jo ~
i x )2 t - ix ^J o t-L
En utilisant (2) et (3), on obtient:

(4) J'(x) = - J(x) 4- —------ h J(x) = ——


X X
La relation (3) équivaut à:
/*+00
r+oo ^ -it
dt
i x )2
et on en déduit la majoration:
A-X p+OO
|J(x )|< — +e - ^
dt _ €T1 (.
^ Jo 4- x^ X \ ^ 2/
qui montre que J{x) 0 , d’où, en tenant compte de (4), l’expression valable
æ-»+oo
pour tout réel X > 0 :
r+ o o
m -l - ■dt
• Conclusion
On a prouvé, pour tout x G R * :
r+oo
r+oo r+OO ^ - ( l + t ) x
r+OO f+o o


I.
Complément
^ . 4-1
■dt = e - ^ /
” JJoq t - ix
dt

Il est intéressant d ’étudier le comportement de C au voisinage de 0 et de 4-oo . On


détermine le comportement à l’origine en écrivant:
pi _ 1 pi _ 1 /*® 1 —
£{x)4-L og(x) = £ ( l ) + / ^ - ^ d t = £ ( l ) + / ---- d t 4 - / ----- ----- dt

J« <
d’où l’on déduit notamment:
(5) £(x) —Log(x)
X-+0 ,x > 0

Pour déterminer le comportement au voisinage de f oo , posons î/ = ^ et écrivons:


^+00 ^ x — t r+oo A —U r + oo A —U

(6) •■<:(*) = / — <“ - X î T ï i ““


La fonction 5 : Ç définie sur , et on justifie sans peine qu’elle
est de classe sur IR4., ses dérivées successives (^) s’obtenant par dérivation sous le
signe somme:
r+ o o <*/^0 - ^
(7) (V i€lR +)(V A €N ) 5W (e) = ( - l ) H !

D’après (7), pour tout fc € N , on a 5(*)(0) = (-l)*=fc!/+ °°o-“u*'du = (-l)*'(fc!)2


(l’origine est donc point de divergence de la fonction S : le rayon de convergence de sa
série de Taylor en 0 est nul). La focntion S admet des développements limités à tout
ordre en 0 . Pour tout TV G , on a:

(8)
\k= 0 /

(^) La fonction S est appelée fonction de Stieltjes.


Intégrales généralisées 19

d ’où, en reportant dans (6), le développement asymptotique bien connu, pour x +oo ,
de £(x) = ^ S ( i ) :

(9)

(on traduit le fait que (9) a lieu avec tout N bien que 0 soit point de divergence de S
en disant que le développement asymptotique (9) est divergent). On déduit notamment
de (9):
0 -®
( 10 ) £(X) ^ ^
X—»+00 X

Question 2 "
Soit la fonction:
^xt - 1
(p : [-1 ,1 ] X — ►IR, (x, t) I jC(t)
Elle est de classe . Pour x e [-1 ,1 ] fixé, la fonction partielle t (p{x^t) est
Lebesgue-intégrable en vertu de (5) et (10). On peut donc définir la fonction:
/*+00
^ : [-1 ,1 ] — ►R, x\ — ►/ (f{x,t)dt

On a I f (a:, t ) = B^^C{t) . Pour tout réel a € ] 0,1 [ et pour tout (x, t) e [-a, a] x R * ,
on a I I f (x, t) I < I C{t) | , et la fonction t »-►e “ * £ (t) est Lebesgue-intégrable sur
R * en vertu de (5) et (10). Donc l’intégrale | f ( ^ > 0 converge normalement en
X sur tout compact de ] - 1,1 [ , ce qui permet d ’appliquer le théorème de dérivation
sous le signe somme à v?(x, t) d t . Donc ^ est dérivable sur ] - 1,1 [ et on a, pour
tout réel X GI -■ 1,1 [ :
/*+(»
( 11 ) <P'(x) = [ dt
Jo
Nous allons maintenant transformer (11) en intégrant par parties, en choisissant la fonc­
tion U : t ^ x(®^^ “ ^) primitive d e t . D’après (5) et (10), on a
U(t)C{t) ^"0^ 0^ ^ (0 ^ (0 J L’intégration par parties est donc justifiée, et
donne (puisque la partie tout intégrée disparaît):
r+00
/*+00 p+00
p-\-oo^^x xt t _ 11
(12) iT>'(x) = - /^ U{t)C'{t) dt = // e i e “' dt
Jo Jo
Pour x € ] - l , l [ e t n € N ^ , notons ^n.x la fonction: t n!
Pour X € I - 1 , 1 [ fixé, chaque fonction rpn.x est Lebesgue-intégrable, et la série de fonc­
tions converge simplement sur R * vers la fonction ’t ^
^ So"^ V^n,x(0 dt = r (n) = et I^n,x(0 I dt = , donc la série
5Zn>l ( / 0*’°° IV’n .i(i) I dt) converge. D’après le théorème de la convergence dominée des

séries de fonctions, on a donc {So°° = So°° (E“=i V'n,*(<)) d f , d ’où,


compte tenu de (12):
„ n -l
(13) ip '(^ ) = Ë -
n=l
Comme ^ ( 0) = 0 , il découle immédiatement de (13):
r +00 ^ x t _ J
(14) (Vx6]-l,l[) C{t)dt = ^x) = J 2 ^
/ t n=l
20 Chapitre 10, problème 74

Montrons maintenant que ^ est continue sur [-1 ,1 ] • Pour (x,t) 6 [-1 ,1 ]^ , on a
\(f(x,t) I < OI C(t) I , et pour (x,t) e [-1 ,1 ] X [1, +00 [ , on a \(p{x,t) \ < - . En
vertu de (5) et (10), la fonction:
11C{t) I si 0 < t < 1
e : UT — ^1154., ¿1
t si t > 1
est Lebesgue-intégrable, et on a \(p{x,t)\ < 0{t) pour tout (x,t) € [-1 ,1 ] x IR+ .
L’intégrale (^(x, t) dt est donc normalement convergente en x sur [-1 ,1 ] , et
comme <p est séparément continue par rapport à x sur [ - 1, 1] , il en découle bien que
^ est continue sur [ - 1, 1] .
Nous pouvons à présent achever de répondre à la question. La série entière X]n>i ^
converge normalement sur le disque unité D = {C e C \ | z | < l } d e C . ^Elle définit
donc en particulier une fonction continue F : [-1 ,1 ] —►R , x
(14), ^ et F coïncident sur ] - ! , ! [ . Puisque et F sont continues sur [ - 1,1 ] , on
a = F , ce qui répond à la question. En écrivant que 4^(1) = F (l) et Î>(-1) = F ( - l ) ,
on obtient notamment les relations non-triviales:
■C{t)dt = ^
h 6 ’ /o t
Remarquons enfin que pour tout x G [-1,1 ] , on a F(x) = Jq dt , d ’où l’on
déduit aisément que F n’est pas dérivable au point 1 , mais que F est dérivable au point
- 1 , et vérifie F '( - l ) = L og(2). Il est bien connu que Log(2) = d t , ce
qui montre que la relation (12) reste encore vraie en x = - 1 . Nous laissons au lecteur le
soin de montrer comment ce résultat pouvait être prévu a priori en utilisant le théorème
de la convergence dominée de Lebesgue.

EXERCICE 4

Question 1 "
Notons (p la fonction: IR —►R , t h-*
* (_i)Ent(t) localement en escalier, 2 -
périodique, et pour tout (a, 6) G R^ , on a | (p(t) dt | < 1 . La fonction t j décroît
sur R * . Pour tous réels X et K avec 1 < X < y , d ’après le second théorème de la
moyenne, on a un réel $ G [ X, y ] tel que / J ^ “ X /x

~ X X-+00
D’après le critère de Cauchy des intégrales généralisées, l’intégrale /(x ) converge donc
quel que soit x G R . Il est immédiat qu’il s’agit de semi-convergence.

Question 2 "
Pour tout réel X > 1 , on a, par un calcul facile:

f{x) = [
1+Ent(ic) ^_;^jEnt(x)
Jx
^
E
^ l‘n+1
^ ^ ) = .w + .( x )
n = l+ E n t( x )
(r ^ ^
OÙ l’on a posé:

u(x) = ( - ! ) '" '< * ) (L og(l + E n t( x ) ) - l,o g ( x ) ) ; v(x) = ^ ( - l ) " ( l - o g ( n + 1) - Log(n))


' n=l+Ent(x)
• Etude de u
La fonction U est localement continue par morceaux sur [l,+ o o [ , et pour tout
N e "■* , o n a u(a:) = (-l)^ (L og(l+ T V )-L og(x)) (d’où |«(x) | < Log (1 + ^^) ) pour
Intégrales généralisées 21

tout x e [N ,N 1[ , En particulier и est bornée sur [ l , +oo[ et u{x) 0.


I-+ + 00
Pour iV G N * , notons u{ x)d x. On a a^v = > où Гоп a
posé: 6/У/ = 1 4- ЛГ {Log{N) - hog{N + 1)). Comme = ^ + ^ ( 7^ ) »
S n - ~~2N ) converge absolument donc converge, donc la série semi-
convergente. Pour X réel > 1 , en notant M x = Sup^^ (Ent(X),+oo [( I I ) >on a:
pX+l r l+ E n t( X ) rX+l N=^{X)
I u{x) dx = / u{x) dx -h / u(x) dx = /9Х + ^ o.n
Jl Jl J l+ E n t(X ) ЛГ=1

avec p x = d’où |^ X I< /l+ E n t(X ) ^ x^+oo 0. On

en déduit que l’intégrale u{x) d i converge, et qu’on a, en notant S = J2n =i ■

( 1) ^ u(a;)dx = S = ¿ ( - 1 ) ^ ^ l - i V L o g ( l + ^ ) ^

• Etude de v
La fonction V est localement en escalier sur [ l, + oo [ . Pour tout iV G , sur
[NyN -{■ 1 [ la valeur de v est r ;v +i , où pk = Log (l-h pour tout
к e N . On a v{x) ’ 0 , et par un raisonnement analogue à celui fait pour и ,
X —► + < »

la convergence de l’intégrale v(x) dx sera établie si on prouve que la série


converge, et si c’est le cas, on aura v{x) dx = '^N+i • On a:

Pour P € N * , on a E n > 2p ^ e 0 ( 4 ) , d ’où:


p —*oo ^

^2p = +è ( ^ “ 2fc + l ) ~ 2 è ( ( 2fc)2 “ (2A:+ 1)2)


k= p

Comme j ^ - ( 2 kh)i <^(f ) - de même ( t2EF “ (2fc+i)5) ■

Enfin, ^i f-p - 2^ ï ) Z)fc=p 2 k (2fc+i) pZoo ^*= P 4F p2^^ ^ i «t on voit de


même que rzp+i = O ( ^ ) - YlT=p { w H ~ 2^ ) p2:^ “ 2^2^ * définitive:

( - 1)^
(3) Tn -
2N
G
N -*00
(-1)^
ce qui implique 2 N • On déduit aisément de (3) que la série est
N -♦ 00
semi-convergente. On a donc établi que l’intégrale /j^°°v(x)dx converge, et que sa
valeur T est donnée par:
+ 00 OO

/ v(x)dx = y^^risf
N =2
• Etude de /
D’après ce qui précède, l’intégrale f(x) dx converge, et sa valeur I est donnée
par I = S -h T . Pour tout I/ G posons:
N=u+l
N=i/+1 . . N=u
Su = E ( - l ) ' ' ( l - ^ b o g ( l + i ) ) + ^ r A ,+ i
N =1 ^
d’où Su I . On a:
N=1/ N=u / OO ✓ i \ \ °° / Л \ ( ^ = M in (i/,n -
5 3 глг+1 = 5 3 ( E (- l) ” ^'°9(l + - ) ) = E ( - i r L o g ( l + i Y ^
X=1 N = l \n = N + l ' ” / / n=2 V * ^ /1 N=i
22 Chapitre 10, problème 74

n = i/+ l / 1\ ^ / 1\
= ^ (-l)" (n - 1) Log + - j + (l + y

n = l/+ l . Ч
= t/r„+2 + ^ (- l) " ( n - l) L o g i 1 + - j
n=2 ^ '
et par suite:

Sy = i/r „+2 + Log(2) - 1 + ^ (- 1 ) ” ^1 - Log ^1 + j

- L0, ( 2) - 1 + + ( " E ‘( - I ) “ ) - ” E ‘(-1 )" ( l - l,og ( l + i ) )

Puisque Ги^ 2 = 2 ^ ^ + ^ (¡д ) » ^ + ^ ( ¿ ) • D’autre part, il est


immédiat que Т Г п 1 Т \ - ^ Г = + ( " 1)" ^ ') * Donc + Е п ^ Г Ч “ !)" è^
d’où Su ----------►—^ —s , où l’on a posé s = E ^ i ( “ l ) ^ ( l n) * Dn a donc
prouve:

(4) / = - 5 - .

On obtient une expression de s en utilisant la formule de Wallis: pour tout p e N * ,


on voit que la somme partielle (T2 p = E/k=i^(” l)^ (l + n) ^ 2p = Log(Wp), où:
l-32---(2p-l)2-(2p+l)
22.42...(2p)2
D’après la formule de Wallis, on a 1% “ . En conséquence:
р—юо

/(x )d x = -i+ L o g (|)

EXERCICE 5
Remarquons d ’abord que / étant à valeurs dans , son intégrale sur tout intervalle
compact de longueur > 0 de R * est > 0 (l’intégrale d’une fonction intégrable à valeurs
dans R+ est nulle ssi cette fonction est négligeable). Donc on a F{x) > 0 pour tout
ж > 0 , ce qui justifie la définition de G et Я . Il est clair que F{x) 0 . D’après
x -* 0 , x>0
l’hypothèse, le prolongement F de F par 0 en 0 est dérivable en 0 , de dérivée
F'(0) = / ( 0 ) > 0 .

Question 1 "
La fonction G est continue sur R * et se prolonge par continuité en 0 par la valeur
• Donc ^| [oi ] Lebesgue-intégrable, ce qui justifie la définition de A q . On
notera G le prolongement de G par en 0 (donc G est continue sur R+).
D’après la relation de Chasles des intégrales, F est strictement croissante; en effet,
soit (x, y) e R^ avec 0 < x < y : d’après le préliminaire, F(y) - F(x) = f{t) dt > 0.
On en déduit, pour n 6 N :

F{n + 1) “ y„ F(n + 1) - /„ *- i , F (n) “ F (n)


Mais F (n )
~
n-*oo F (n )
et Tv^— rr
F (n + 1 ) n^oo F (n + 1 )
• Donc les séries à termes réels positifs
et G(n) sont de même nature. Puisque G est continue sur R+ et à valeurs
Intégrales généralisées 23

dans R+ , on sait que l’intégrale G(t) dt est de même nature que la série •
On en déduit que les assertions suivantes sont équivalentes:
(I) G est Lebesgue-intégrable.

{ (II)

(III)
G est Lebesgue-intégrable.

la série converge (i.e. la série 2 „ > i G ( n ) converge).

Question 2 "

D’après le préliminaire, pour tout n , on a an > 0.


Pour tout n e N , notons bn = • Puisque j est Lebesgue-intégrable
à valeurs dans R * , on a 6n > 0 pour tout n , la série 2 n converge, et on a
2^0 7^ • D’après l’inégalité de Cauchy-Schwarz, pour tout n € 1^ , on a:

d ’où ~ 7^ = bn • Comme la série bn converge, il en découle que la série


E n ¿T converge.

Question 3 *

Soit n e N . D’après la relation de Chasles des intégrales, on a F (n) = X]/c=o ^ »


d ’où: G{n) = ^x=w:-i— • D’après l’inégalité arithmético-géométrique, on a:

fe= n - l / ffcc== nn - l \ n

i E »‘ï n “0 \ fe= 0 /

d ’où G(n) < Un , avec:


fe = n -l
n -

Mais puisque la série ^ converge, le théorème de Hardy montre que la série Yln
converge; a fortiori^ la série G^(^) converge. D’après les équivalences (1), il en découle
que G est Lebesgue-intégrable.

Question 4 "

D’après les hypothèses, la fonction H est à valeurs dans IR* , continue sur R * et
se prolonge continûment en 0 par la valeur • Pour montrer que H est Lebesgue-
intégrable, il suffit donc de montrer que l’intégrale H{t) dt converge. La fonction
t^ est de classe sur R ^ , et sa dérivée est donnée par ( f^j) ” ’
En intégrant par parties, on obtient, pour tout réel x > 1 :
X p x ±2
JL ' r t
dt = +2
/ F H t) > (< ). Fit) Ji m dt
Or l’intégrale ^ dt converge, puisque G est Lebesgue-intégrable. On déduit
donc de (2) que H{t) di < F{1) -h G{t) dt pour tout réel x > 1 . Comme H est
à valeurs dans R+ , il en découle que l’intégrale H{t) dt converge, ce qui achève de
prouver que H est Lebesgue-intégrable.
24 Chapitre 10, problème 74

EXERCICE 6
Préliminaire
Montrons d ’abord que pour toute fonction décroissante p : [ 1, +oo [—» ÎS+ , l’intégrale
f{t)g{t)dt converge. Cette question a un sens, car la fonction fg est localement
Lebesgue-intégrable sur [1, +oo [ . En prenant les parties réelle et imaginaire, il suffit de
prouver l’assertion lorsque / est à valeurs réelles. Supposons donc / à valeurs réelles.
Soit X et y réels tels que 1 < X < y . D’après le second théorème de la moyenne, on
a, pour un réel ^ e [ X , y ] convenable:

r nt)g{t)dt^g{X) Î ^ { t ) d t
Jx Jx
d ’où, puisque g est décroissante et positive:

(1 ) r m 9(t)dt < y (i) l^m d t


\ Jx \ Jx
D’après l’hypothèse, on a Sup^>;^ f{t)dt 0 (critère de Cauchy des
X — +00
intégrales généralisées). Il découle donc de (1) que l’intégrale ^ f g vérifie le critère
de Cauchy des intégrales généralisées. Donc cette intégrale est bien convergente.

Question 1 **
Il suffit de prendre pour suite {Ai , . .. la suite des cofacteurs respectifs de
Cl, •••,Cn +1 dans la {N -\-l) -matrice carrée M suivante:
1 1 ^
ai ...

ai ... . . .
M =

«1 • • • ®N+1
.Cl • • • Cn +1 .
En effet, cette suite (Ai) est définie par:
(Vè€ll,7V + lE) Ai = (-1)^+1+' Yi {ae-ük)
( l<k<e<N + l

donc les Ai sont tous ^ 0. Pour tout k e [0,7\T - 1], on a = 0 . La


fonction (p : R * t ^if{o>it) admet un développement limité à l’ordre
iV en 0 , dont la partie régulière PN^i{t) à l’ordre N - l est:
i=N+l /k^N-l • \ k=N-l /i=7V+l \
PN -i(t)= E E U Yi E =0
¿=1 A;=0 ¿=1
On a donc (p{t) ^ ^ 0{t ^ ) , ce qui répond à la question.

Question 2 '
Conservons la notation de la question 1). La fonction t t ^(f{t) est lo­
calement Lebesgue-intégrable sur R * (produit d’une fonction localement Lebesgue-
intégrable et d’une fonction continue). D’après le préliminaire et d’après 1) ci-dessus, la
limite l i m i —o,t>o existe, et l’intégrale converge. Donc l’intégrale
^ converge. Notons I sa valeur. Pour tout réel £: > 0, posons:
Intégrales généralisées 25

On a donc ^ ( e ) ------------ I . Pour tout i e [1, iV 4- I l , en opérant le changement de


^ ' €-*0,e>0
variable r = a i t , on obtient:

= a i ~ ^ r - ’^f{T)dr = a^-^ ^ d r +

d ’où, en posant Ji{e) = dr :

ÎM = àr

Comme ]Ci=r^^ = 0 , en définitive il reste:


i=N+l
(2 ) ^(e)= ^ A ia i^-^Ji(e)
i=l
Notons P la fonction: IR* —►C , t »-» ^/(t) - , et pour tout entier
i e [1, iV + I J , soit Ri{€) = p{t) d t . La fonction p bornée au voisinage de 0 , donc
R i{ e ) 0 , et on a:
£“ *0 t £>0

\ Al
Me) = Ri{e)+ j =fl.(£)-AA,-,Log(ai)+ ^ ------ k - N + 1 ' ~
k=0 / Jt=0
D’après (2), on en déduit:
1= ^ + 1 \ /i=N+l \ k=N-2 /i=N + l \

m ■

( ^^
\ »=1
X .a f-*ft(e )j - An - , Î ^

En posant R(e) = ^¿= N +1 AiO^


A ^ N -1 ]
^Jîi(e), on a Æ(e)
^ a r-Lo g io o j + ^

e-* 0,£>0
0. Puisqu’on a
T^WTl ( »■(“i''* " j

^i=N+l J r _
Aidi = 0 pour tout r G [0, AT - I j , la relation précédente se réduit à:
2= N +1
^{e) = R(€) - Atv-1 ^ Aiü^~^ Log(ai)
i=l
d ’où, puisque i>(e) /:
£—► 0, £>0
/•+00
+00 11 /¿
/ = N +1 \ î=AM-l
j[, \ ^ ^i/(aii)j di = 7 = -Aw-i ^ Log(oi)

C’est l’expression cherchée.

★ ★ ★
Problème 75
APPROXIMATIONS-CONVOLUTION

Notations
• On désigne par:
B f le C -e.v. des fonctions bornées de U dans C .
C , le C-e.v. des fonctions continues de IR dans C .
Cb , le C-e.v. des fonctions bornées et continues de IR dans C .
>Ccont t C -e.v. des fonctions continues et Lebesguedntégrables de IR dans C
(c^est-à-dire continues et dont Fintégrale est absolument convergente).
Co, le sous-C-e.v. de Cb formé des fonctions continues / : IR —►C telles que
r 0.
I X |-» + o o
C l, Je c -e.v. Ccont nCo •
/C, le sous C-e.v. de Cq formé des fonctions continues de dans C à support
compact.
• Pour f e B , on pose M{f ) = SuPa.gR ( | / ( x ) | ) . Pour f e Ccont, on pose
^i(f) — I/ 1• On rappelle que M est une norme sur B , que M\ est une norme
sur Ccont ; ot que les C-e.v.n. (B^M) et ^ sont complets. Dans tout le
problème, B et Cb seront munis de ces normes.

PARTIE I
1 ')
a ) Montrer que si f eCo , alors / est uniformément continue sur
b ) Si / 6 Cb , est-elle uniformément continue sur IR ?
2 °)
Montrer que Co est un sous-espace fermé de Cb .

PARTIE II
Soit (Xn)n€N une suite de fonctions continues de IR dans [0, 1] telles que Xn{x) = 1
si IXI < n et Xn{x) = 0 si | x | > n + l .
I ’)
Soit / e Cb et tp € Ccont •
a ) Montrer qu’on peut définir une fonction f* (p : R C en posant, pour æ € IR :
i f * <fi) (a:) = f i x - t)<fit) d ( . Vérifier qu’on a ( / ★ if){x) = fit)(fix - t) di
pour tout X e U .
b ) Montrer que f irip e B , et qu’on a M {f ★ <^) < M{f)Mi{(p).
2 °)
a ) Soit / G Cb et 'ip e IC. Montrer que / ★ est uniformément continue sur IR .
b ) Soit f e Cb et <p € Ccont • Déduire de 1-b) que la suite ( / ★ (v?Xn))n6i^ converge
uniformément vers / ★ ^ sur IR. En déduire que / ★ (^ est uniformément continue sur
IR et que / ★ 6 Cb .
28 Chapitre 10, problème 75

3")
Soit (f G £ c o n t et f eCo. Pour tout n € 1^, soit Çn = (fXn) * i^Xn) • Montrer
que la suite de fonctions (pn)n€f^ converge uniformément vers /★ (/? sur IR . En déduire
que f i ri peCo.

PARTIE III
Dans cette partie, on considère une suite (^n)nef^ ^e fonctions éléments de £cont à
valeurs dans IR+ vérifiant les conditions suivantes:
^ (V n G N ) = 1
(UA) i r-a p+oo
( Va Gl R+) / 'fpn{t)dt ---------->0
7-00 Ja

1
Soit f G Cb •
a ) Soit E une partie de IR vérifiant la propriété suivante, notée F (/, E) :
( V £ € R * ) ( 3 7 / e R + * ) (V (i,y ) € E x U) ( | x - y | < 7 ? ) = > ( | / ( x ) - / ( y ) | <e)
Démontrer que la suite de fonctions (/★ V^n)n€i^ converge uniformément vers f sur E .
b ) En déduire que la suite ( / ★ 'ipn)n€f^ converge uniformément vers f sur tout
compact de IR . Converge-t-elle uniformément sur IR ?
c ) Si / G Co, démontrer que la suite ( / ★ ^n)n€N converge uniformément vers f
sur IR.
2 °)
a ) Soit une fonction continue F : IR^ —>C . Pour y G IR donné, justifier l’existence
des deux fonctions:

Uy : R— Vy ; R—.c , X> - j i F{X:y)dx"jdy


’/ (/
puis vérifier que Uy et Vy sont de classe et ont même dérivée. En déduire que
Uy = Vy .
b ) Soit (u,u) G /C X /C. Déduire de a) ci-dessus que Mi{u'kv) < Mi(u)Mi{v ) .
3 °)
a ) Soit / 6 Co et y € £cont • Pour tout réel o > 0 , déduire de 2) ci-dessus
que I ( / Xn) * { 9 Xn) I f i a I/ * ^ I • déduire que f * g € C, et montrer que
M i ( / * y ) < M i ( / ) M i ( y ) " " '“
b ) Soit / € Cb jCcont et y € £cont • En utilisant la suite ( ( / * (y Xn))„6M >montrer
que / * y € CaO^cont et que Mi { f * g ) < M i(/)M i(y ).
4°)
a ) Expliciter un couple (/, g) G ^cont x ^cont tel que l’intégrale f ( x - t)g{t) dt
diverge pour tout x G Z .
b ) Expliciter un couple (/, g) G £cont x £cont tel que l’intégrale f {x - t)g{t) dt
diverge pour tout x G Q .
Indication: ordonner les rationnels de [0,1] en une suite (rn)neN >P^is à partir d^un
couple {fi g) G x2cont x £cont construit en a) ci-dessus, utiliser les fonctions t ^ f { t —rn)
et t g{t - V n )
Approximations par Convolution 29

PARTIE IV
On reprend la suite (Xn) définie dans la partie IL Si ( f , g ) e K x C , les deux fonctions
R -► C , X f {x - t)g{t) dt et R C, X f{t)g{x - t) dt sont définies,
continues et égales à une même fonction, qu’on notera encore / ★ p .
1 •;
Soit {fyg) ^ C q X £cont • Montrer que la suite de fonctions {{fXn) * 9)neN converge
uniformément vers / ★ p sur R .
2°)
On rappelle que par définition, une subdivision d’un segment [ a , 6] de R (où
(a ,6) € R^ et a < 6) est une suite de nombres réels finie S = (toy-ytp) vérifiant
a = to < • • • < tp = 6 , et qu’on pose alors P a s (5) = M a x o < i< p -i(ti+ i ” U) (ce nombre
P a s (5) est appelé le pas de la subdivision.
Soit f e IC et soit (a ,6) G R^ tel que a < b et f{x) = 0 pour tout x G R \ [ a , 6) .
Pour toute fonction (p £ C et toute subdivision S = (toi - ^^p) de [a,6] , on note
Ksj^ip la fonction R C , x •-> f{t) d t .
a ) Soit {Sk)k€N une suite de subdivisions de [a, 6] telle que Pas(5/fc) 0, alors
k—^oo
pour tout choix de (/? G C , la suite {'R'SkJ,<p) converge vers /★ (p uniformément sur tout
compact de R .
b ) Dans les conditions de a) ci-dessus, on suppose en outre que p e Cq . Montrer
que la convergence de la suite vers fic(p est uniforme sur R .
3")
Pour toute fonction G C , on notera E^p le sous- C -e.v. de C engendré par la
famille de fonctions (a<^)a6R » où pour tout A G R , on a désigné par Isi fonction
R —►C , X ^p{x - a ) .
Soit { f y p ) G Co X C l. Déduire de 1) ci-dessus et de 2-b) ci-dessus qu’il existe une
suite (^n)n€i^ d ’éléments de E^p qui converge uniformément vers /★ (/? sur R .
4 ‘)
Pour toute fonction p e C , on note le sous- C -e.v. de C engendré par les
fonctions X (^(n(x - a)) quand (n,a) décrit N * x R . On fixe <p e Ci à valeurs
dans R+ et non identiquement nulle. On note I = (p{t) d i .
a ) Pour tout n G ^ , soit la fonction: R R+ , t j (p{nt) . Montrer que
^ Cl pour tout n , et que la suite (^n)n>i ainsi construite satisfait les conditions
(UA) de la partie III.
b ) Soit / G Co . En utilisant 3) ci-dessus et III-l), montrer qu’il existe une suite (On)
d’éléments de qui converge uniformément vers / sur R .
c ) Prouver que toute fonction / G Co est limite uniforme sur R d ’une suite de
combinaisons C -linéaires de fonctions de la forme x y-* , où (a, 6) G R x R * .
5*;
Soit / G Ccont et soit G Cl \ {0} , avec (p à valeurs dans R+ . Montrer qu’il existe
une suite (On) d ’éléments de F^ telle que Mi ( f ~ On) —►0.

Commentaire
Ce sujet a été composé en remaniant, développant et approfondissant le sujet de
répreuve de 6h de récrit du concours d^entrée à lE.N.S. Ulm, session Juin 1971.

☆ ☆ ☆
Approximations par Convolution 31

SOLUTION

PARTIE I
Question 1 °
a ) Soit e € 05* . Soit A € 05* tel que | / ( x ) | < | pour tout x € 05 \ [—A, A] .
Soit f] 6 05* un module de continuité uniforme de /|j_ ^ tel que rj < 2A (puisque
f est continue, sa restriction au compact (-i4,A ] est uniformément continue). Si
(x,y) e 05^ avec 0 < y - x < r ) , en distinguant les quatre cas: (x,y) 6 [-A, A] ;
(x,y) 6 (05 \ [—A , i4])^ ; X < A < y ; x < A < y , o n vérifie que | /(x ) - f{y) | < e .
Donc T) est module de continuité uniforme de / pour e sur 05.
b ) Soit / € Cb définie par x s i n ( x ^ ) . Pour tout n e * , soit x„ = \/2nn et
y„ = + 2 nir. Alors Xn < ÿn et y-n - x„ 0, mais /(x « ) = O et /(pn) = 1 •
Donc / n’est pas uniformément continue sur R .

Question 2 "
Il s’agit de prouver que toute fonction / limite uniforme sur 05 d’une suite (/n)n>o
de fonctions appartenant à Cq appartient à Co • Soit donc une fonction / et une suite
de fonctions (/„) vérifiant ces conditions. Soit e e 05* . Soit JV € N * tel que
— fn) ^ § pour tout n > N . Soit A € 05* tel que | / w ( x ) | < ^ pour tout
X € 05 \ \ - A, A] . Alors pour tout x 6 05 \ [-A , A] , on a:

I / W I < | / ( x) - / n (x)| + |/ ; , ( x)| < £ + £ = £


On a donc prouvé que /(x ) ----- » 0, i.e. / € Co •

PARTIE II
Question 1 "

a ) Pour X € R fixé, la fonction Qx : R - ^ C , —t)<p(t) est continue sur


R , et on a |^x(OI ^ pour tout t. Comme (p est Lebesgue-intégrable,
Qx est donc aussi Lebesgue-intégrable. La fonction / ★ est donc bien définie sur R .
Pour X G R , le changement de variable t ^ u = x —t montre immédiatement qu’on a
f*<P(x) = S ^ ^ f { u M x - u ) d u .
b ) Avec les notations ci-dessus, pour tout x 6 R , on a:
+00 I /*+00 /*+00

/ •oo
9x{t) dt < /
I -^-oo
15x(i) I dt < M( f ) / I <p(t) I dt = M (/)M i(v?)
y_oo
C’est vrai pour tout x , donc f *<pe B et M { f *(p)< M{f)Mi(<p) ■

Question 2 "

a ) Soit A G R^ tel que ^ soit nulle hors de [-A , A] . Pour tout x G R , en utilisant
le changement de variable t x - 1 , on obtient:
fA rx+A
if*^){x)= f { x - t ) i >{ t ) dt = f {t)i>{x-t)dt
J-A Jx-A
32 Chapitre 10, problème 75

d’où, pour (x, y) e R'


y-A px-\-A py+A

(1) (/*^)(i)-(/*ti.)(y)= f
J xX -—A
. *ly+ A J y —A

Soit € G R * . Soit T] G R+ un module de continuité uniforme de ^ sur R pour

que \x - y \ < TJ. En utilisant Tinégalité de la norme des intégrales, on a:


py-A
(2) I j i f m i x -t)d t < I IIm<i>{x - i) I dt = |æ-y|A/(/)AW)< J
Jx-A
/ f M ( f ) M W d t

et de même:
p x+A I I y**c*4*i4
(3) I f {t)^(x - 1) di < / M{f)M{il>) dt < | x - î / | M ( / ) M ( V > ) <
J/y4-i4
y+A I I Jy+A
Jy+A

D’autre part, puisque pour tout f G R , on a \ { x - t ) - { y - t ) \ = \ x - y \ < 7 j et donc


Ir p { x - t ) - ^ { y - t ) \ < s ' = eA (i+ M (i))(i+ m )) ■
I r/*y+i4
* I py+A py+A

(4) / m (0(1 - 1) - 0(y - t)) dt < £' / Im \dt<e' MU) dt = 2AMU)e' < |
I JJ yy -- A
A I J y -A J y -A

Par inégalité du triangle, on déduit de (1), (2), (3) et (4): | ( / ★ ip){x) - ( / ★ 'ip){y) | < .
On a donc prouvé que / ★ ^ est uniformément continue sur R .
b ) Pour tous n e N et x G R , o n a (f*(p)(x) - ( f + ((pXn)) (^) = ( / * ((1 - ^n)<p)) (x)
et (1 - Xn)<P ^ ^cont , d ’où, d’après 1-b) ci-dessus:
(5) I ( / ★ (p){x) - ( / ★ (<^Xn)) (x) I < M ( / ) M i ((1 - Xn)(f)
Puisque l —Xn est à valeurs dans [0,1 ] , il est clair que:
—n ^+oo

vers / ★ sur R .
■oo Jn
/ I (p(t) \ d t ^

Il découle de (5) et (6) que la suite de fonctions ( / ★ (<^Xn))nef^ converge uniformément


I(p{t) I d ^ --------- ^ 0

Puisque ipXn ^ ^ pour tout n , les / ★ (y? Xn) sont uniformément continues sur R
(cf. a) ci-dessus). Toute limite uniforme sur R de fonctions complexes uniformément
continues sur R est uniformément continue sur R (vérification aisée). Donc /★ </? est
uniformément continue sur R . Comme f + e B (cf. 1-b) ci-dessus), on en déduit que
f +(f ^ C-Q.

Question 3 °
• Remarquons d ’abord que pour u G / C et v G / C , on a г¿★ vG/ C. En effet,
d ’après ce qui précède, on a déjà u + v e C y et si A e R^ est choisi de manière que
U et V soient nulles hors de [-AyA] , on vérifie facilement que u +v est nulle hors de
[-2i4,2i4] . On déduit de là que Qn^Xi pour tout n .
• On a / ★ V? € Cb et, pour tout n G N , d’après 2) ci-dessus: ( / Xn) ★ G Cb et
d’après ce qu’on vient de voir: Çn ^ X . De la relation:
f +<p —9n — ((1 "" Xn)f) * "I" ( / Xn) * ((1 Xn)^)
on déduit, à l’aide de 1-b) ci-dessus:
M i f * i p - g n ) < M { { { l - X„)f) * ^ ) + M ( ( / Xn) * ((1 - Xn)<p) )
<M{ ( l - X n ) f ) Mi { t p ) + M { f X n ) M i { { l - Xn)<fi)
et comme M{ f Xk) ^ ^ { f ) Pour tout k e N \
(7) M { f +<p- 9n) < Mi{ip)M ((1 - Xn)f) + M (/)M i ((1 - Xn)^)
Mais puisque / G Co , il est clair que M ( ( l - Xn)f) ^ . D’autre part (voir (6)),
TL—►OO

Ml ((1 - Xn)^) 0. Il découle donc de (7) que M { f + - 9n) —^ 0 , ce qui signifie


Approximations par Convolution 33

que la suite (gn) converge uniformément vers /★ sur IR . Comme Çn ^ ^ C Co pour


tout n , on en déduit, d’après 1-2), que / ★ y? g Co •

PARTIE III
Question 1 °
a ) Pour tous X e U et n € f ^ , o n a f{x) = f{x)'ipn{t) à t , d’où:

(8) ( / * rp„){x) - f{x) = r ° ° (f{x - t ) ~ f { x ) ) M t ) dt


7—00
Soit e € R * . Soit J? € R * qui vérifie V{f,E) avec f • D’après (8), pour tous x e E
et n e N , on a ( / ★ i>n){x) - f{x) = G „(i) + Dn{x) + , avec;

Gn(x)= f ^{f{x-t)-f{x))i>n{t)dt
J — OO

r+oo
Dn{x)= {f{x-t)-f{x))Mt)dt
J t)
Zn{x) = r {f{x - <) - f{x))i>n{t) dt
< J-n
d ’où, à l’aide de l’inégalité de la norme des intégrales et en tenant compte qu’on a
(x,x - t ) e E x R et \x - {x - t ) \ <T] pour tout t G [ - 77, rj ] :
r-7)

\ Gn{x)\< f \\f{x-t)\-^\f{x)\)M t)dt<2M{f) [ \n{t)dt


7 -0 0 7 — 00

/*+00 ^+00
Dn{x) I < / (I /(a: - 1) I + 1/(x ) I) M t ) dt < 2M{f) / M t ) dt
Jt) Jv
n e £
|^n(a:)|<y i \ f { x - t ) - f { x ) \ ) ^ „ { t ) d t < - J ipnit)dt<-J ipn{t)dt = -

Par inégalité triangulaire, on en déduit, pour tous x € E et n € N :

(9) \U*M( x)-m\<\G„{x) \ + \Dn(x)\ + \Zn(x)\<^+2AIU)^j + M) dt ^

D’après (UA), le membre de droite de (9) tend vers | pour n —> 0 0 . On peut donc
déterminer N e N * tel que pour tout entier n > N et pour tout a: G , on ait
Ii f *'^n){x) - f{x) I < e . On a donc bien prouvé que la suite ( / ★ 'ipn) converge uni­
formément vers / sur E .
b ) D’après ce qui précède, pour montrer que la suite (/★ ^n) converge uniformément vers
/ sur tout compact de R , il suffit de montrer que pour toute partie compacte E de R ,
la propriété r ( / , E) est vérifiée. Il suffit de le montrer avec tous les intervalles compacts
non-triviaux. Soit donc E = [a, b] , où (a, 6) G IR^ avec a < b . Soit e e R * . Soit un
module de continuité uniforme 7/ de / sur [ o - l , 6-1-1] pour e tel que 0 < 77 < 1. On
voit aisément que pour tous (x, y) G £* x R avec | x -- y [ < 77, on a \ /(x ) - /(y ) | < e .
Donc r ( / , E) est vérifiée, ce qui achève la démonstration.
Montrons que la convergence de la suite ( / ★ i)n) n ’est pas nécessairement uniforme
sur R . Soit la fonction / G Ce définie par x / ( x ) = s i n ( x ^ ) . D’après II-2-b), les
fonctions / ★ sont uniformément continues sur R . Mais / n’est pas uniformément
continue (cf. I-l-b). La convergence de la suite (/★ V^n) n’est donc pas uniforme sur R .
c ) Soit f e Co (d’où / G Cb ). Alors r ( / , R ) est vraie (voir I-l-a). D’après 1-a)
ci-dessus, la suite converge donc uniformément vers / sur R .
34 Chapitre 10, problème 75

Question 2 "
a ) Pour y réel fixé, la fonction x »-> F(xy y) dy est définie et continue sur R
(théorème de continuité des intégrales à paramètre), donc la fonction Uy est définie et
de classe sur R , sa dérivée en X € R étant donnée par (UyYiX) = F(X, y) d y .
La fonction G : R^ -♦ C , (x, y) »-♦ F(tj y) dt est définie, et en vertu de la continité
de F sur R ^ , il est immédiat que G est séparément de classe en la variable x ,
sa dérivée étant donnée par = jP (x,y), et que G est séparément continue en
la variable y (théorème de continuité des intégrales à paramètre). Donc la fonction
Vy : R C, X G(X, y) dy est bien définie. Comme d G _ P est continue
sur R^ , le théorème de sérivation sous le signe somme s’applique et montre que V y est
dérivable sur R , sa dérivée en X étant donnée par:
çY /.y
( W ) '( X ) = y^ ^ { X , y ) d y = J^ F i X , y ) d y = { U Y n X )

C’est vrai pour tout X , donc la fonction U y - V y est constante sur R . Comme
U y { 0 ) -- Vy(0) = 0 , on a U y = V y . C’est vrai pour tout y G R . En définitive:

(10) (V (X, y ) G R2 ) / [ [ ^ F{xy y) dy^ dx = r ( i F{xy y) dx ] dy


i'H :
b ) On a déjà vu que uicv e JC (voir II-3), donc l’énoncé a un sens. On a | u ★ v | G /C,
et comme | г ¿ | G X et | v | G / C , o n a aussi | w | ★ | v | G /C . En appliquant (10) avec
1161*1 VI à la place de F et en tenant compte de l’invariance par translation de l’intégrale
de Lebesgue usuelle sur R , on obtient:
r+ o o p-hoo /1 p+oo
r
Mi{U'kv) = / IU★ i; I(x) dx = / ( / i6(x - y)v(y) dy
J —L .
+00 / p+oo
J —oo \ \ J —O
\ /*+0 0 / /*+0 0
) \

/ ■OO
I /
\J-oo
+00
Iu(x - y) 11v(y) I dy] dx = I
/ /*+00
J
\
J-oo
l
\J-oo
/*+00
Iu{x - y) 11v{y) | dx j dy
/ t-roo \

/
On a donc bien:
Iv(y) I i y Iw(x - y) I dxj ^y —J

= |ti(x) I dx^
I‘^(y] I y j I I

|u(y) I dy^ = Mi{u)Mi(v)

( 11) M\{u*v) < Mi{u)Mi(v)

Question 3 °
a ) D’après les hypothèses, on a f *g S Cq (voir II-3). En particulier, /* fl est localement
Lebesgue-intégrable sur IR. Pour tout entier n , notons Çn = (fXn) * (ff^n) • Fixons
a e IR* . D’après II-3), la suite (g„) converge uniformément vers f * g sur I ce qui
entraîne:
(12) r | y n ( t ) | d i ----------^ r \f*g\{t)dt
J-a J-a
D’après (11), pour tout n , on a Mi{gn) < Mi {f Xn)M\{g Xn) ■De plus, il est immédiat
que Mi i f Xn) < Mi i f ) et Mi(gXn) < M, {g). Donc Mi(y„) < Mi{f)Mi{g) pour tout
n , d ’où, en vertu de (12):

(13) r |/*y|(i)di<M i/)M i(y)


J -a

L’inégalité (13) a lieu pour tout a > 0 , donc l’intégrale | / ★ S' I convergente,
et par suite / ★ y est Lebesgue-intégrable sur R . En faisant tendre a vers -hoo, on
déduit alors de (13) que Mi { f ★ y) = \ f * 9 \{t)dt < M\{f)Mi{g) • Par définition,
on a Cl = Co n £cont • On a donc prouvé:
(14) f^geCi ; M i(/ + y ) < M i ( / ) M i ( y )
Approximations par Convolution 35

b ) Remarquons d ’abord que pour toutes fonctions tx € Cb n /3cont ®t G Cb n Z^cont ?


les fonctions U'kv et v ^ u sont toutes deux definies et égales (voir Il-l-a).
Pour tout n e N, posons hn = f ^ ( 9 Xn)- On a pXn ^ /C, donc d ’après ce qu’on
vient de voir, on a /in = (gXn) ★ / • Puisque g X n e / Cc Co. i l découle de a) ci-dessus
que hn e Cl et Mi(hn) < Mi ( gXn) Mi (f ) , et comme Mi(gXn) < Mi(g ) , en définitive:
(15) Mi(hn) < Mi(f)Mi(g)
La fonction /★ P est continue (on a /★ ^ C Cb . voir II-2-b). D’après II-2-b), la suite (/in)
converge uniformément vers f * g sur IR , donc la suite (| I) converge uniformément
vers I / ★ PI sur !. Fixons a e . On a donc:

(16) r \ h n \ d t ----------> r \ f i rg\ {t )dt


J.a J-a
Mais I hn{t) I dt < Mi{hn ) . On déduit donc de (15) et (16):

(17) / \ f - ^g\ {t ) dt <Mi {f ) Mi {g)


J—a
L’inégalité (17) est vraie pour tout a € K * , donc l’intégrale \ f * g \ converge, et
donc f * g e £cont • En faisant tendre a vers +oo dans (17), on voit maintenant que
M i i f * g) < Mi{ f ) Mi { g) . On a donc prouvé:
(18) /*<7 eCs^Ccont î Mi { f ieg) ^ Mi{f)Mi{g)

Question 4 “
a ) Pour tout entier n > 2, notons Jn l’intervalle compact de IR.
Soit la fonction / : IR IR+ ainsi définie: / est continue, paire, et nulle hors de
l’ensemble Un€(^,n>2^ • Pour tout entier n > 2, on a /(n ) = n , et / est affine sur
chacun des intervalles ot •
Pour tout entier n > 2, on a • En vertu de la convergence de la série
S n > i ¿ r , on a f e Cçont •
Fixons un entier N > 2 . Soit n un entier > iV -I- 2. Par un calcul facile, on obtient:
X xrx 1 n-N (n - N)^
(19) / ~ AT) dt =
3n^
^
oo 3n

Puisque la série 2 n > i n <^iverge et puisque / est à valeurs dans IR+ , on déduit de (19)
que l’intégrale f{t)f{t - N) dt diverge; a fortiori, l’intégrale f{t)f{t - N) dt
diverge. On verrait de même que l’intégrale + N) dt diverge, et donc que
l’intégrale f {t)f(t + N) dt diverge. En conclusion, le couple (/, / ) répond à la
question.
b ) Nous utiliserons la fonction / construite en a) ci-dessus. Soit n rn une bijection de
N sur Q n [0,1 ] . Pour tout n € N , soit (pn la fonction: IR IR+ , t 2“ ’^/(t ~ r n ) .
La série de fonctions (pn converge normalement sur tout compact de IR. Nous
noterons ^ sa somme Yl^=o ^ ast clair que ^ e C , puisque les (pn sont continues.
Pour tout n , on a Pn{t) dt = 2 "” J , avec I = f{t) dt (linéarité et invariance
par translation de l’intégrale de Lebesgue suuelle sur IR ). Donc la série
converge. D’après le Théorème de Beppo Lévi des séries de fonctions intégrables positives,
il en découle que ^ est Lebesgue-intégrable, et donc que ^ e £cont •
Notons mo l’entier tel rmo = 0. Soit {lç:,N) e N x Z , Pour tout réel t , on a:
m ^ ir k + N - t ) > (2-’”»/(i)) (2~V(rfc+ N - t - rk)) = 2-(’"»+'')/(i)/(A^- 1)
et puisque l’intégrale f(t)f{t - N) dt diverge, l’intégrale ^{t)^{rk + N - t ) d t
diverge aussi. C’est vrai pour tout (A;, N ) . L’application: N x Z -♦ Q , (k, N) rk-i-N
est surjective. Donc pour tout a; G Q , l’intégrale dt diverge. Le couple
(i^, 0) répond donc à la question.
36 Chapitre 10, problème 75

Remarque 1:
E tant données deux fonctions complexes u et v définies et Lebesgue-intégrables sur (R , on dé­
montre: pour presque tout réel x , la fonction partielle Çx : R —» C. t *-* u{x - t)v{t) est Lebesgue-
intégrable; toute fonction w; de R dans C telle que pour presque tout a: € R , la fonction Qx soit
Lebesgue-intégrable et vérifie w(x) = Pi . est Lebesgue-intégrable; pour toute telle fonction ii;, on a:
/p N I < (/u n i ) ( / r I^I) • contre-exemple qui précède montre que dans ces assertions, on ne peut
dire mieux que presque partout ^

PARTIE IV
Question 1 •
On a donc / 6 Co C Cb . Pour tout n € , on a f * g - {f Xn)*9 = ((1 - X „)/) * g ,
et d’après I-l-b):
(20) M{f*g-{fXn)*g)<M{{l-Xn)f)Mi{g)
Comme f € Cq , il est clair que M ( ( l - Xn)f) ■ En vertu de (20), il en découle
que la suite {{f Xn)*g)n^^ converge uniformément vers f * g sur R .

Question 2 "
a ) Fixons (p G C . Puisque / est nulle hors de [a, b] , pour tout X G IR et pour toute
subdivision 5 = (ti)o<i<p de [ a , 6] , on a:

(21) (f*<p)(x)-7Zs,/,^(x) = f(t)(p(x - t)dtj -ns./,^(x) /(0 - 0- - ti)) di^

Soit € e IR* . Nous allons montrer qu’étant donné A e IR* , il existe rj e IR*
tel que pour toute subdivision 5 de [a, b] vérifiant P a s (5) < t) et pour tout réel
X e [-A,A] , on ait I i f | < e . Il en découlera bien que la suite
(^5fc,/,v>)A:€N converge vers /★ </? uniformément sur tout compact de IR.
Soit donc A G [R * . Choisissons un module r] G IR* de continuité uniforme de (p
pour sur [ - A - b y A - a ] . Soit une subdivision 5 = (¿¿)i<i<p-i de [a, b] telle
que P as(5 ) <rj. Pour tout i G [ 0 , p - l ] et pour tout (x,t) G [-^4,^4] x [ UAi ^i ] , on
a I ip(x - t ) - <p{x - t i ) \ < ; d ’après (21), pour tout x G [-i4, i4] on en déduit:

\{f*^){x)-nsj.^{x)\< I/(f) I I ¥>(i - f) - V>(a: - <i) I d f)

i=p-l / rU^г \
<
~t( /
l + Mi i f ) ¿=0 l/Wld^)' = r + M i(/)
ce qui achève la démonstrattion.
b ) Puisque <p G Co, on sait que cp est uniformément continue sur IR (voir I-l-a).
Reprenons le raisonnement de a) ci-dessus à partir de (21), étant entendu qu’à présent,
on a fixé (p G Co • Il s’agit de montrer qu’étant donné € G IR * , il existe vj G IR* tel
que pour toute subdivision 5 de [ a, 6] vérifiant P a s (5) et pour tout x € IR , on
ait I ( / ★ (p){x) - \<e. ^
Soit donc e G IR* . Choisissons rj G IR+ égal à un module de continuité uniforme
de (p sur IR pour i+xfiTJ )" î utilisant (21), on voit alors comme en a) ci-dessus qu’on
a bien I ( / ★ (p){x) - 'R'Sj,ip{x) | < s pour tout x G IR .
En conclusion, la suite {'R'SkJ.<p)keN converge uniformément sur IR vers
Approximations par Convolution 37

Question 3 "
Soit e e U* . D’après 1) ci-dessus, on a n € 1^ tel que M{ f ' k ( p - { f Xn ) * ^ ) ^ f •
Mais f X n ^ ^ et (p e Cl C Co • Done d’après 2-b) ci-dessus, on & 0 e telle que
^{{fXn) ★ < f • II en découle:

M{f-k<p-0) < M { f * ( p - { f X n ) * v ) + M { { f X n ) * < p - 0 ) ^ f = ^


L’assertion voulue s’en déduit immédiatement, en prenant une suite {£k)keN de réels > 0
tendant vers 0 et, pour tout k e N , une fonction Ok 6 telle que M{fic(p-$k) < €k .

Question 4 "
a ) D’après les hypothèses, on a 7 > 0, ce qui justifie la définition des H est
immédiat que pour tout n 6 M * , on a ^ et = 1 • Soit a € R * . A
l’aide du changement de variable г¿ = n i , on voit que pour n € N * , on a:
-a r-\-oo 1 / p -a p+oo \
/ J ^n{t)dt = j l j (p{u)du-\- J (p{u)du] -----

donc la suite (^n)n>i vérifie les conditions (UA).


b ) Remarquons que . Soit e e R * . Choisissons n e N * telque
” / * ^n) < f (un tel n existe d ’après III-l-c). Comme G C i,d ’après 3)
ci-dessus, on peut déterminer 9 G E^>^ tel que M { f ★ < f • Alors 0 e F^p ^ et:

M { f-e )< M { f-f* K ) + M {f*$n-0)<^ + l= s.


l’assertion voulue s’en déduit, en prenant une suite {ek)keH de réels > 0 tendant vers
0 et, pour tout G N , une fonction 6k G F^ telle que M { f - 6k) < Sk .
c ) Pour tout (a, 6) G R X R * , notons Ta^h la fonction: R C - ^ (x—a)^+6^ ’
et notons if = Год . Pour tout (n,a,x) G N * x R x R , on a (p(n(x - a)) = •
Donc Fp est contenu dans le C-e.v. engendré par la famille ('^a,b)(a b)eiiixiii* • ^omme
G C l, l’assertion demandée découle maintenant de b) ci-dessus.

Question 5 °
Reprenons la suite de fonctions (Ф п )п > 1 associée à ip définie en 4) ci-dessus.

Première étape

On a M\ { f - fXji) 0. Comme f X n ^ f C pour tout entier n , on en déduit


Th ^oo
qu’il suffit de prouver l’assertion dans le cas où f e JC. Dans tout ce qui suit, nous
supposerons donc / G /C .

Deuxième étape

D’après III-3-a), on a € Ci pour tout n G N * . Nous allons démontrer que


M i(/ —/ . Soit e G R+ . Soit A G R * tel que f{x) = 0 pour tout
X G R \ [—A, A] . On posera B = A + 1. Soit rj G R * un module de continuité
uniforme de / sur IR pour tel que 77 < 1, et soit N e N * tel que pour tout
entier n > , on ait + f ^°° • Pour tout entier n > AT, on a
- / * # „ ) = t/n + K t , où les éléments {/„ et Vn de IR+ sont définis par:

\ f {x - t ) - f {x ) \ < P A t ) àt dx
38 Chapitre 10, problème 75

où /| J signifie . D’après le choix de t] , pour tous a; 6 IR et i € [-»?, »?] ,


on a I / ( x - f) - f{x) I < , d ’où:

™ s (/_>*''>*) s é / ' -5
Fixant l’entier n > N ^ montrons maintenant que < | • Il suffit de prouver que
pour tout C G IR * , l’intégrale Jn.c = / f c (/|t|> ,, l / ( ^ “ ^) ~ / ( ^ ) dx est
majorée par | . Soit donc C e IR* . On déduit aisément du théorème de Beppo Lévi
que:

(23) ’„ (t)d i^ da: —^


fil
J - c \Jv<\t \ < X
►+00,x>r) «Ai,C

OÙ X7<| t |<x signifie /JjJ + . Il suffit donc de montrer que pour tout réel X > 7/,
l’intégrale Kn,c,x du premier membre de (23) est majorée par | . Fixons un réel
X > r]. En appliquant (10), on a Kn,c,x = ^n ,c ,x + ^n ,c ,x »

K c.x = ^n(t) I/ ( X - Í) - / (X ) I di^ dt i =j I /(x - 0 - /(ir) I d x ) dt

Comme \ f ( x - t ) - f{x) \ d i < /_ ~ (| / ( i - 1) I + If{x) |) da: = 2 Mi { f ) , on voit


que:
2M i(/)g
Kn , c , x <2 Mi ( f ) [ ^n{t ) dt < < i
h<\t\<x 4(1 + M i(/)) “ 2
et puisque c’est vrai quel que soit X , on a Jn;c ^ f , et cela a lieu quel que soit C , donc
Kl < I . En tenant compte de (22), on a donc Mi { f - f i r ^ n) = C^n + K i ^ f + f = ^
pour tout entier n > TV, ce qui achève de prouver que M i(/ - / ★ ^n) —^ 0.

Troisième étape

Montrons que pour toute fonction Lebesgue-intégrable g : IR -> C , on a

(24) f \g{xi-t)-g{t)\dt - —^ 0

La relation (24) est de démonstration élémentaire lorsque g e JC (on exploite la continuité


uniforme de ^ sur IR, on impose la condition | rr | < 1 : les supports des fonctions
translatées : t »-> g{x + t) restent alors dans un compact fixe). Passons au cas
général. Soit e e IR* . On a /1 G /C telle que / 5^ | p - /^ | < f (densité en moyenne de
JC dans le C-e.v. des fonctions Lebesgue-intégrables de IR dans C ). Soit r j e U * tel
/r I ^ I^ tout réel X G [—^ ,7/] . D’après l’invariance par translations
de l’intégrale de Lebesgue usuelle sur IR, on a alors, pour tout x G [-rjyrj] :

jiu 9-9l< j \,9-M + Jj,h -h \ + j |/i-9l<2 j \ g-h\ + j U A - A | < 3 | :< e

ce qui établit l’assertion.

Quatrième étape

Fixons -0 G C l. Pour tout intervalle compact non-trivial yl de IR, notons Subd/i


l’ensemble des subdivisions de A . Soit (a, b) G IR^ avec a < b tel que f s’annule hors
de A = la, b] . Nous allons montrer que Mi ( f ' k é - I Z s f ^ b ) --------------------^ 0. Soit
P as( 5 )-» 0 , 5 6 Subd[,. 6)
€ G IR* . Soit 7] G IR* tel que 77 < 1 et tel que pour tout réel y G [ - 7^,7;] , on ait
I - y) - I dx < 2(i+'Mi(f)) (application du résultat prouvé à la troisième
étape). Soit S' = {to,... ,tp) e Subdyi avec Pas(S) < 7/. Pour tout x G IR , on a:
Approximations par Convolution 39

l ( f * r p ) ( x ) - Hs , / . A^ ) \ = (f - V'(x-ii))dA
¿=0 /

< ^ \f{t)\\ij{x-t)-tp{x-ti)\dt^

Fixons A € IR* . En appliquant (10), on déduit de la majoration ci-dessus:

\ { f * ^ ) { x ) - n s j M ^ ) \ dx
(25)
/ •m m l/(i)l 1 ^ ( 1 - 0 - ^ ( 1 - i i ) ld i

Ili>(x - t) - li>(i - ii) I d i^


•5 (f" -(/
Puisque I(x - - (x - ti) I = 11 - I < ^ POur tous t € [0,p - Ij et t e [U, 1,
d ’après le choix de rj , pour tout z , on a:
A p+oo

/ ^(x - ti) I dx < y

En reportant les majorations (26) dans (25), on obtient, en posant e' =


I _t^(x) - - t M x ) I dx <

j K/ * - Tis.tA^) I ^ ^ I/(‘ ) ' I ^

et c’est vrai quel que soit A . Par suite:


+00

/ -oo
I ( / * rj)){x) - Us,f,^{x) I dx < £

0.
ce qui achève de prouver que M i( / ★ P a s( 5 )-* 0 , 5 €S ubd|„, 6)

Fin de la preuve

Soit f e IC. Soit e e . D’après les résultats de la deuxième étape, on peut


trouver n e N * tel que Mi {f - f '^^n) < f • D’après le résultat de la quatrième
étape, on peut trouver 6 e tel que M i ( / ★ “ ^) < f • On a alors ^ e , et
M\ { f —^ ) ^ f + f = ^* La proposition demandée s’en déduit, en prenant une suite
{ek)k€M ^ ^ tendant vers 0 et en associant à tout A; 6 une fonction 9k G
telle que M\ { f - Ok) <£k-

★ ★ ★
Problème 76

INTEGRALES EULERIENNES

PARTIE I
1 ‘)
Pour Z e C \ Z * , justifier l’existence de ^{z) = •
2 °)
Soit Z 6 C \ Z * tel que SR(î ) > - 1 . Démontrer que l’intégrale I{z) = fg a
un sens, et qu’on a I(z) = lP(z).
3 ‘)
On se place dans les hypothèses de la question précédente. En posant t = 1 - u dans
l’intégrale et en exprimant (1 - u y avec la formule du binôme généralisée, obtenir la
formule de Stern:

n=2
4 ‘)
Soit (n,m) G avec n > 1 , 1 < m < 2n + l et p g cd ( m, 2n-h 1 ) = 1 . En posant
r = ¿îA î dans l’intégrale et en traitant une fraction rationnelle, exprimer / ( 2^ ^ ) ^
l’aide de fonctions usuelles.
5 ’)
Dans C [X ] , soit U et V deux polynômes non nuis et premiers entre eux, tels que
N = d eg (V) > 2 + deg (C/) . On suppose que V{X) = n lk = r ( ^ ~ , avec des
deux à deux distincts et n’appartenant pas à N * . Soit F l’élément ^ de C ( X ) .
a ) Justifier la convergence de la série Yin>i F{n).
b ) Exprimer 5 = ^ l’aide des nombres .

PARTIE II
On rappelle que pour tout z G C \ Z _ , on a F (z) = O ^i désigne
la constante d’Euler.
1 ’)
Rappeler brièvement pourquoi F est de classe sur R * et pour tout x G R * ,
vérifie: ^ = ~ 7 + îP'W •
2 °)
Soit a € IR+ . Démontrer que: di = Log(o) (dériver sous le signe
somme). Pour {a,l3) € (IR* , en déduire l’intégrale Jg°° d i.
3°)
Soit X G •
a ) Démontrer que l’intégrale J{x) = / 0*"°° { dt a un sens.
42 Chapitre 10, problème 76

b ) Montrer que les intégrales


r+ o o A —t A —2t —t y+oo^-i_^-xi
u= / ------ ^ d i ■dt
= /. - r r r i
ont un sens, et qu’on a J{x) = U - ^V{x) .
c ) Montrer que V'(x) = i'(x) - ^ •
d ) En remplaçant i_^-i pour t > 0 par ^ utilisant 2),
montrer que (7 = - 7 , et en déduire que J (x) = •

Par dérivation sous le signe somme, pour x G , déduire de ce qui précède la


formule de Plana:
r+ 00 / ^-x t _ 0 -i \ ¿f
L o g ( r ( x ) ) = y^ [(a;-l)e-‘+ ^ j y

5 ”;
Soit des réels x et y tels que x > 0 , y > 0 et x —2 y > 0 . Déduire de 4) la formule
de Malmstén:
r ( x + 2ÿ) r ( x - 2 y ) \ _ /■+°° ( s y ^ - 9 - y ^ f e - ^ ^ dt
Log I
T^{x) ')■/ 1- e - ‘

6 ')
a ) En posant t = —Log(u) dans la formule de Plana, montrer que pour tout
X 6 R * , on a;
du
Log(u)
b ) En utilisant r (2; + 1) = Z F ( z ) , déduire de a) la formule de Legendre:
- t^)(l - ty) d^
t Log(i)

7 -)
a ) Déduire de 2) que pour tout (x,y) € ( R * ) ^ , on a:
- t^)(i - 1^)+ 1 - 1
' d^
t Log(t)
b ) En utilisant 6), déduire de ce qui précède la formule de Binet:
f r(x)r(y)\ /•> (1 - t^)(l - tv) - (1 -
dt
° ^ [ г ( x +y}) Jo t (1 - f) Log(t)

PARTIE III
Pour Z € C \ Z _ et n € N * , on pose Fniz) = | et Hn{z) = z si n = 1, et, si n > 2 ;
(n - l)!n*
rniz) = Hn{z) = z(z + 1) • • • (z + il - 1)
z(z + 1) • • • (z + n - 1) ’
On rappelle que Fniz) ---------- * F ( z ) . On note Q l’ouvert de formé des triplets
Tl—
♦OO
(o, 6, c) € ( C \ Z _ ) ^ tels que SR(c —a —6) > 0. Pour (a, 6, c) e ( C \ Z _ ) ^ , on note
F{a, b, c; z) la série entière de z égale à ^ „ > o , où A q = l et où, si n > 1 :
A - 1 tfn(g)tfn(6) r„(c) g+6-c-l
^ - n! tf„(c) - r„(o)r„(6) ”
1 •;
Montrer que le rayon de F{a, b, c; z) est 1, et que si (o, 6, c) € O , la série | i4„ |
converge.
Intégrales eulériennes 43

2°)
Soit ( a ,/3,7) € n avec 7 1 • On note F (a,0,'y - l;z) = E ^ o ^ n z ” •
a ) Pour IZI < 1, vérifier Tidentité:
7(7 - 1 - (27 - a - /3 - 1) 2) F(a, /3,7 ; z) + (7 - a )(7 - /3) z F (a , /3,7 + 1; z) =

= 7(7 - 1)(1 - z ) F ( a , 0 , ' f - 1; z) = 7(7 - l ) f l + ~ « n -i)z ”')

b ) Montrer que tXn —> 0 . Montrer que lorsque z —► 1, les limites de F (a , ¡3,7 ; z)
n-^oo UI<1
et de F ( q ,/3,7 + l;z) : on les notera respectivement i '( a ,/ 3, 7 ;l ) et F (a ,/3,7 + 1; 1).
c ) A l’aide de a) et du théorème d ’Abel radial, prouver:

1) = ^ .7 + 1: 1)

Par récurrence, en déduire que pour tout N e N * , on a:

d ) Démontrer que F (g, 0,'^ + N-, 1) 1 , et déduire alors de ce qui précède


N-^oo
la formule de Gauss:
F(g,/3,7;1) = rr ((77 )- gr )(7r (- 7g- ;- 3/3))
3°)
Montrer que la formule de Gauss reste vraie avec (a, /?, 7 ) € ü même si 7 = 1 .
4 °)
Soient des nombres complexes x , y et a tels que Îft(a:) > 0 , iR(y) > 0, 9î(a) > 0
et iR(^) > 0 . On pose:

c{x , y. a) = dt
Jo
a ) Vérifier que Tintégrale £(x, j/, a) a un sens.
b ) En développant (1 - 1® ) « s u i v a n t la série du binôme, démontrer:
£(x, y,a) = i F ( l - ^ , î , Î + l ; l )
X ^ CL Ci CL '

et en déduire la formule d ’Euler:


1 r ( i) r(ü)
C(x,y,a) = ----- ^
' a r(î±K)

5°)
a ) En posant t = dans l’intégrale C{Xy y, 1), montrer que si > 0 et
9i(y) > 0 , on a:
1 r (x)r(y) ^
2 r(a : + y) Jo ^ ’
puis en posant u = sin{(p ) , obtenir:

b ) En posant T = tg^{(f ) , montrer:


T{x)r{y) /-+°°
T ( x + y) Jo {l + T)-+y
c ) Déduire de b) que si Sft(x) > 0) et 9î(y) > 0 , on a:
r(x)r(y)
dt
r (x + y) = / (1 + t)*+!'
44 Chapitre 10, problème 76

6 ‘)
On rappelle la formule des compléments F (^) T {1 - z) sin(Trz) = tt , valable pour
(г,l-г)€ (C \Z _ )^
a ) Utiliser la formule des compléments et 5) ci-dessus pour établir, lorsque x G C
vérifie 0 < 9î(x) < 1 :

■dt
sin(7ra:) Jo Jq 1+ t Jq 1+ t
et, lorsque i € C vérifie 0 < !R(a:) < n + 1 avec n 6 N :
+00 ± X -l
t
( l + t)n + l
dt

b ) Pour l e I R et 0 < X , déduire de a) ci-dessus la formule d ’Euler:


i << l 1,
pl 4.x — l 4. — X

L o g (t,(f)).^ (l + , ) t o 5 (i) dt

'ù ^
Intégrales eulériennes 45

SOLUTION

PARTIE I
Question 1
Soit LJ l’ouvert C \ Z * de C . Pour tout n G , désignons par 'ipn la fonction:
a;->C, = • Pour Z fixé, on a ipn{z) ^ 0 ( 4 r ) , donc la série
de fonctions 'ipn converge simplement sur u , d ’où l’existence de ^ . La convergence
est uniforme sur tout compact K de a; : en effet, soit K un tel compact; soit un réel
il > 0 tel que \z \ < R pour tout z e K . Alors pour tout z e K et tout entier n > R,
on a \ipn{z)\ < n(J^-R) = • La série numérique Y^^ün converge, donc la série de
fonctions converge normalement sur K , donc la série Yn>i'^ri converge
uniformément sur K . Les étant toutes rationnelles donc continues sur u , la somme
^ est continue sur u .
Remarque 1:
Les V'n étant toutes holomorphes sur a ;, ce qui précède entraîne que est holomorphe sur u ^

Question 2 "
Soit / la fonction: ] 0,1 [ —►C , t •-> • Elle est continue, et son intégrale est
absolument convergente en 0, parce que iR(z) > —1. Au point 1, elle se prolonge par
continuité (par la valeur z). Donc / est Lebesgue-intégrable.
Pour tout A: e 1^ , soit Uk la fonction: ] 0,1 [ —►C , t •-> . Les Uk
sont continues et Lebesgue-intégrables (pour A: > 1, elles se prolongent continûment
à [0,1] , et pour A: = 0 , on a |t^o(f)| < 1 + d ’où l’assertion, parce que
3?(z) > —1 ). La série de fonctions Y k'^k converge simplement vers / sur ]0,1[ .
Pour tout N € N , soit S n = Yk=o i € ] 0,1 [ , on a ^,
d’où I I ^ I/ ( 0 I • Le théorème de la convergence dominée de Lebesgue s’applique
à la suite {Sjsj) . On en déduit que cette suite converge en moyenne vers f , et en parti-
culier, que Sjv(t) di f(t) d t . Or, fg S/v(t) di = ■ Par su»*«.
en tenant compte de 1) ci-dessus:
_ - 1*
dt
~Jo l~t

Question 3 '
En posant t = 1 - г¿, l’intégrale I{z) devient:
1 - (1 - u y
I{z) = i du
Jo
Posons a = 1 + 9l(z) et /3 = ^ { z ) . Pour tout n e I ^ , notons Vn la fonction:
]0,l[-> C, U (-1 )^ Hn) • continues et Lebesgue-intégrables,
puisqu’elles se prolongent par continuité à [0,1 ] . D’après le développement de la série
du binôme, la série de fonctions Y n converge simplement sur ] 0,1 [ vers la fonction
g : ] 0,1 [ -> C U . Pour tout n e N * , on a fg j v„(t) 1dt = ^ | (^) | .
Notons ttn = /0 I I• Si 2: G N , on a an = 0 pour tout n > z . Sinon, les Un sont
tous ^ 0 , et pour n > 2 , on a:

«n -l V n I \ n/ \\ n/ rfi J n \n^J
46 Chapitre 10, problème 76

et comme a > 0 , la règle de Duhamel-Raabe montre que la série Yln converge. Le


théorème de la convergence dominée des séries de fonctions s’applique donc à la série de
fonctions niontre que cette série converge en moyenne vers p , d’où notamment:
la série Ylk>i ( fo “ ^k > i — il) converge, et sa somme est g . On a. donc
bien la formule de Stern:

n!

Question 4 ^
Notons N — 2n + l . En posant t = t ^ dans l’intégrale l{^ ) , on obtient:

La fraction rationnelle ^ (X ) = N admet AT - 1 = 2n pôles simples, à


savoir les éléments de U^v \ {1} (c’est parce que p g cd (m . A/*) = 1 ). La partie entière
de ^ (X ) est A /'X ^"^. La formule du résidu donne immédiatement le résidu de
^{X ) en un pôle Ç \ {1} :
_£m\
= -AT^... N ^ n -1

et par suite:

^’" - 1 N h rJ
, dJ r = ----
m -i: ''+ E - i Ç. / TU
Î6Un\{1}
avec J = ]C ç€Un\{ i }(^’^ / o^ posant C = , et en regroupant les termes
conjugués, on voit que J = 29?(5), où:

5 = '¿ ( C * - - 1) f ^ - 1) (Log(l - C*) - Log(-C''))


k=l ‘'0 ^ fc=l
Si A: G [1, n j , on a, en tenant compte que ^ - f € ] - tt, tt [ :

Log(l - = Log ^ - 2 i e ^ s i n ( I ) ) = L o g Î 2 .‘ < W - i> s iT i ( ^ ) ) =

= I ,o g ( 2 s i„ ( ^ ) ) + l ( ^ - |)

et de façon analogue:

Log(-C^) = Log ^ = Log = i ~

On en déduit:

d’où l’expression:
T . /fcmTTX ( / ki r 7T \ /km ir\
(Î= ).O d (2 .i„ (^ )))
fc=l '
Pour tout ^ G IR \ 27tZ , on a les formules élémentaires bien connues:

i( s i n ( ( n + i )^ )
^ S in (fc < j) = -------------— ---------L ; ^ C O s(fc^ ) = - - ( l --------- . J ' ’
fc=l k=l sin(f)
d ’où aisément:
Intégrales eulériennes 47
fc=n / k=n \
^ * s in W = -A i ^ c o s w j =

= ~2 s J ( f ) ( (i) ( ( " + 5 )®) - ((" + î)" ) )


d ’où, après calculs, la réduction suivante de J :

.- ( 2 ^ ) * f £ * ..» ( 2 ^ ) - (i^ ) ( - ‘"(?7))


)t = l Jt=l k=l

= - f c o tg (î^ ) - 4 ^ sin^ (2® '"(77))


fr = l

d ’où en définitive:
_/m\ AT 7T /m7T\ . o (k r m :\^ / . / 'k n \ \
H iv ) = m - 2 (ât) - ^ iir ) (2 sin ( ^ ) j
K=1 ^ '

Question 5 ‘
a ) Soit d = deg({7) et soit A le coeiFciient dominant de U (donc A ^ 0). On a
I F{z) I ~ I l.jiiL ; comme JV - d > 2, il en découle que | F(n) I € 0 ( À ) ,
I —►1+00 1^1 n —>oo ^
d ’où la convergence absolue, et donc la convergence, de la série F{n ) .
b ) Pour tout k e Il,A^I, soit Ak le résidu de F en le pôle ¿¡.. Puisqu’il s’agit
d ’un pôle simple, la formule du résidu s’applique, et donne: Ak = ■ Puisque
iV —d > 2, on a j4fc = 0. La décomposition de F en éléments simple dans
C(X ) est F{X) = YikZi 'i’où, puisque YlkZi ^ k = 0 :

Or pour chaque entier A: G |1, TV], la série X)n>i ( çT-ak *” n) converge, et sa somme est
- ^ { —ük) . Par suite:
k^N oo ✓ - - \ /c=N

fc=l n=l ^ fc=l


d ’où, en reportant l’expression ci-dessus des Ak :
k^N
U{ak)
'Fi-ak)
^ V'{ak)
Remarque 2:
Lorsqu’on a -ak € Qn] 0, 1 1 pour tout k , on déduit de ce qui précède une expression finie de 5 : si
les dénominateurs des Ak sont impairs, on applique directement 4) ci-dessus. Sinon, on peut reprend
sans difficulté, de faiçon tout analogue, le calcul de 4), mais avec des dénominateurs pairs ^

PARTIE II
Question 1 °
Il s’agit d’une propriété classique bien connue.

Question 2 "
★ \2
Soit la fonction / : (R * ) (A,t) Elle est de classe , et
pour tout A > 0 , l’intégrale °° /(A, t) dt est absolument convergente, i.e. la fonction
partielle t f{X,t) est Lebesgue-intégrable sur R * . On a |f( A,f ) = . Pour
48 Chapitre 10, problème 76

tout réel a > 0 et pour tout (A,f) G [a, -f-oo [ x R * , on a | f f (A,i) [ ^ ® • Comme
les fonctions i e ” “* (où a > 0 ) sont Lebesgue-intégrables sur IR* , le théorème de
dérivation sous le signe somme s’applique à l’intégrale (/?(A) = /(A, t) d t . La fonc­
tion (p est donc dérivable sur IR+ , et pour tout A > 0, on a </?'(A) = »
c’est-à-dire (p'{\) = d’où y?(A) = C + Log(A), où C désigne une
constante. On voit que C = y?(l) = 0, d ’où en fin de compte, pour tout réel a > 0 :
+00 ^-at
-d< = Log(a)
l
En posant at = U, on en déduit que pour tous réels a > 0 et > 0, on a:
+00 _ ^ -0 t
dt
L

Question 3 "
a ) La fonction à intégrer est continue sur IR* , se prolonge par continuité en 0 (par
la valeur x ), et présente une décroissance exponentielle en 4*oo , donc son intégrale sur
IR* est absolument convergente. Autrement dit, cette fonction est Lebesgue-intégrable.
b ) L’existence des intégrales U et V{x) est dûe aux mêmes raisons que celle de J{x ) .
ci-dessus: il s’agit d’intégrales absolument convergentes de fonctions continues sur IR^
qui décroissent exponentiellement en -hoo et qui se prolongent continûment en 0. Il est
immédiat que J{x) = U + V’( x ) .
c ) Posons U = e " * . On obtient: V{x) - fg d u . Comme 5R(x - 1) > - 1 , on
peut appliquer 1-2), ce qui donne: V"(x) = lP(x - 1). Donc:

-T l ^ - -i-'i. i.V - i U V- A -
a :^ " \fc + l k +xj X ~C—
A i1\ f c + l k) ^—1
fC k +x)
= - i + fli'(x)
-t -2t -t ^
d ) Soit la fonction h : IR* —> IR, t - —"^¿7 —^— ; elle est continue, se prolonge
par continuité en 0 et tend vers 0 en + 0 0 , donc elle est bornée. Soit M e IR* qui
majore | h \ sur IR* . Pour tout A: G N , la fonction ek : IR* —> IR, t est
continue et son intégrale est absolument convergente, donc est Lebesgue-intégrable.
Pour A: > 1 , on a: \ ek{t) \ dt < MtB'^^*’dt = ^ . Donc la série numérique
Efc>o converge. La série de fonctions Ylk>o converge simplement
sur ^ vers lo. fonction E . u»^.
.CIO la U * - . R ,, il
. ■. -h{t) = ^ t( i-e -‘)
V - / -------- Le théorème
de la convergence dominée des séries de fonctions s’applique, et montre que la série k^k
converge en moyenne vers E . En particulier, la série 2fe>o ( / r (t)d i) converge,
Jï«+00
Q E{t) dt = U . Pour tout k G on a, en utilisant le résultat de 2)
ci-dessus:
r+ 0 0 /*+ 00 / 0 -{ k + l)t _ ^ - { k + 2 ) t 1
l =i (“ t A: -f" 1
d ’où l’on déduit:

=Ê (I t I) - ï i ï ) = “h ' " " -S i) '-


où 7 désigne la constante d’Euler. En tenant compte de c) ci-dessus et de II-l), il en
découle:
“ - ¿ ( l'09(r(»)))
Intégrales euiériennes 49

(la définition de Log ( F (a;)) ne présente aucune difficulté puisque F (R * ) C R * ).

Question 4 °
Considérons les fonctions;
0 : KŸ R,

G itŸ R, (x,f)i
Chacune des fonctions partielles t S{x^t) et t ^ 0{t) (où x > 0) est Lebesgue-
intégrable sur R * . La fonction Q est de classe .
Montrons que l’intégrale 0{x^ t) dt converge normalement sur tout compact de
R * . Soit deux réels a et A tels que 0 < a < 1 < A . Pour tout (x, t ) , on a
0{x,t) = E{t) H- Wx{t ) , où £? a été définie en 3-d) ci-dessus, et où Wx{t) =
pour tout t > 0. Pour tout (x,t) € [a,i4] x R * , on a \wx{t) \ < Fa,A{t), avec
Fa,A{t) = ^ 1-a -t— * Il ®st clair que la fonction E -f Fa^A est Lebesgue-intégrable sur
R * (elle est continue, se prolonge par continuité en 0, et décroît exponentiellement en
4-00 ). Donc l’intégrale 6{x,t)dt converge normalement pour xG [a, A] , et c’est
vrai quel que soit le choix initial de a et i4 , d’où l’assertion voulue.
En vertu de ces propriétés, la fonction P : x 0{Xy t) dt est dérivable sur
R * , et sa dérivée s’obtient par dérivation sous le signe somme. D’après 3-d) ci-dessus,
cette dérivée est donc la fonction x 0{xy t)dt = J(x) = . On a donc une
constante réelle C telle que P(x) = C4-Log ( F (x)) pour tout x G R * . En spécialisant
X en 1, on voit que C = P (l) = 0. En définitive, on obtient bien la formule de Plana,
valable pour tout x G R * :
r+ o o p+OO / \ ¿f
L o g (F (x ))= e {x, t ) dt = J^ | ^ ( x - l ) e *+ jy

Question 5 °
Avec les notations de 4) ci-dessus, on a:
^-{x+2y)t ^ 0 - ( a ;- 2y)t _ 2 | -xt h-xt(^yt _ ^ - y tŸ
G{x + 2y) + G{x - 2y) - 2e{x) = ------------- ' t (1 - e -^ )
d ’où, en appliquant la formule de Plana avec x 2y y x - 2y et x , et en calculant
Log ( F (x 4- 2y)) 4- Log ( F (x - 2y)) - 2 Log ( F (x)) , la formule de Malmstén désirée:
F (x + 2y) F (x - 2y) +00 A —Xt (e»‘ -
(1) Log
(r(x))' -L dt

Question 6 "
a ) Le changement de variable t = - Log(it) transforme la forme différentielle @(x, t) dt
en - (x - 1)^ iogi^) >d’où immédiatement, d ’après la formule de Plana:

(2) -L o g ( F ( x ) ) = y I| , du
Log(u)
b ) En appliquant successivement (2) avec x + 1, y + 1, x + y + l à la place de x , et
en formant Log ( F (x + 1)) + Log ( F (y + 1)) - Log ( F (xy + 1)), on obtient:
F ( x + 1 ) F(y + 1)\ fh-u^-uy+ du f \ i - u^)(i - uv) ^
Log I
F ( x + y + 1) ) h 1-w Log( u) ~ Jo { l - u) Log(u)
50 Chapitre 10, problème 76

En reportant dans la première expression ci-dessus les relations F (x + 1) = x F ( x ) ,


r (y -h 1) = y F (y) et F (x -h y + 1) = (x -h y) F (x 4* y ) , on obtient bien la formule de
Legendre:
f r(x) r ( y ) \ ^ fx +y\ {l-m i-tv) dt
(3) Log
\ T {x +y) J ^ \ x y j Jo 1- t Log(i)

Question 7 "
a ) En posant e “ * = u dans la formule de 2) ci-dessus, on obtient:
+00

Log dt du
( i) = i - ~ Jq U hog{u)
Log(i
On en déduit:
ri ri ty - t
dt • dt
L t Log(t) Log(t)
“ 70 ^Log(t) ^ Jo t Log(t)

ce qui est la relation demandée.


b ) En reportant dans (3) la relation trouvée en a) ci-dessus, on obtient:
di
Log
r ( i + y) t) Log(f)
relation qui, en réduisant, donne bien la formule de Binet;

Log
( r j x ) r ( ÿ ) \ ^ yi (1- t»)(l - 1») - (1- 1)^dt
(4)
V r ( x + y) J Jo i (1 - 1) Log(i)

PARTIE III
Question 1 ‘
On a:
rn(c) r (c )
X= 7^0
/ ’n (a )r„ (6) n-.oo r ( o ) r ( 6)
donc A„ ~ . Donc le rayon de F{a,b,c;z) est égal à celui de la série
n —*oo
entière , qui vaut 1 . Donc le rayon de F{a,b^c\z) est 1 .
Posant a = 5R(c - a - 6), on a a > 0 et \An\ _ I AI n . Comme la série
Tl —>00

de Riemann Yln converge, on en déduit que la série JZn I I converge.

Question 2 "
a ) Posons:
F (a,/3 ,7 ;2 ) = ; F ( a ,^ ,7 + l ; z ) = ^ w „ 2 "
n>0 n>0
Vérifions maintenant l’identité demandée. Développons-la telle qu’elle est proposée, en
écrivant dans chaque membre le coefficient de pour n > 1 . Le cœur du calcul de
vérification de l’identité demandée se fait en mettant en facteur, pour n > 1 , le terme
Vfi . Après cette mise en facteur, le coefficient de z^ restant dans chaque membre
sont respectivement:
Çn = - ( 7 + n - 1)(27 - a - / î - l ) - f - ( 7 - a )(7 - (3)
77n = (a + n - l){p + n - l ) - ( 7 + n - 2)(7 H- n - 1)
En ordonnant par rapport aux puissances de 7 , on vérifie que Çn = • D’où l’identité
demandée.
Intégrales eulériennes 51

b ) D’après 1) ci-dessus, on a un A € C * tel que tin ~ An“+'^ . Comme


I ^ a +^-7 I - avec P = S (7 - a - 0) > 0 ,on voit que г¿n--------- 0. D’autre part,
I I n —^oo
- (2 + p )
on a des réels r > 0 et s > 0 tels que | Un | ~ et | ii;n I sn
n —»OO
donc les séries Y!,n'^n et sont absolument convergentes. Par suite, les séries
entières convergent normalement donc uniformément sur
le disque fermé ¿ = { C 6 C | | C | < 1}) respectivement vers des fonctions continues
S et T de D dans C . Les limites demandées existent donc, ce sont respectivement
= E ~=o^n et T( l) = E ~ = o ^n . On a donc:

F(a,/î,7;l) = F (a,i9 ,7 + 1;1) = ^ W n


n=0 n=0
c ) Puisque Un 0 et ito = 1, la série entière 1 + E n >i (^ ^ "" converge
au point Z = 1 vers 1 4- E ^ i ( ^ n “ ^n- i) = 0 . D’après le théorème d ’Abel radial, on
a donc 1 + ^n=i1v(unn - Unni-i)t^
/ ----------------
t€R,0<Kl >0. En tenant compte des résultats établis
en a) et b) ci-dessus, on en déduit:
(a H- /? - 7 ) 7 F{a, /?, 7 i 1) + (7 - û')(7 - 0) F (a , /?, 7 4* 1; 1) = 0
d ’où la relation demandée:
(5) F{a, /3,7 ; 1) = (7 F{a, /3,7 + 1; 1)
(7 - a - /9) 7
en écrivant (5) successivement avec 7 - l - l , . . . , 7 - f 3V —1 à la place de 7 (mais a et /3
restant fixés), on voit, par une récurrence facile, que pour tout entier AT > 1 , on a:
Af(7)-Tw(7 - 0 1 - 0 )
(6) F (a,/3 ,7 |1 ) = F(a,/3,7 + A^;l)
FNi j - a)FN{y - 0)
Par ailleurs, on a:
F n (7 )A î (7 - a - 0 ) r(7 )r(7 -a-/3 )
(7)
FNi'f - a)rN{'Y - 0) W-.0 0 r ( 7 - a ) r(7-;3)
(cette limite a bien un sens parce que p se prolonge par continuité sur C , et ce pro­
longement est d ’ailleurs une fonction entière).
Nous allons maintenant démontrer que F {a ,0 ,y + AT : 1) 1. Pour tous
N->00
entiers n > 1 et AT > 1 , notons <Pn(N) = ^ / n ( ^ ) = IV’n(N)l • Dès
que Af > 17 1, pour tout n > 1, on a:
1 H„(laQffn(i0i)
fn{N) =
n! H „ ( A r - | 7 | )
Donc pour tout n € N * et tout entier N > | o ! | + |/9| + | 7 |-l-2 , o n a
1 Hn{\a\)Hn(\0\) ,
n ! H „ ( | a | - H / 3 | + 2)
Comme ( | a | , | / 3 | , | a | + |/3| -I- 2) € f i , la série A„ converge. Donc la série
5Zn>i ¥’n(Af) de fonctions de N converge normalement donc uniformément sur la partie
lE n t(|a | + \ 0 \ -I- | 7 | + 2),-fooI de . Pour tout n > 1 , il est immédiat que
<Pn{N) 0. Le théorème de la double limite s’applique pour Af —> 00 à la
N—¥oo
série de fonctions , et montre que <Pn{N) — ------ > 0. Mais pour tout
N —*00
N e\ , on a:

F(a,/3,7 + Ar;l) = l + ^<^„(AT)


n=l
Il en découle que F{a^0,y 4- N] 1) 1. En combinant ce résultat avec (7), on
N -^o o
obtient enfin la formule de Gauss, valable pour tout (a ,/?,7 ) 6 i? avec 7 ^ 1 :
(8) F(a 0 ^ 1 ) = ^ r (y - a - 0)
na,/^.7,l) r(7 -a)r(7 -/3 )
52 Chapitre 10, problème 76

Question 3 °
Fixons a € C et /? € C de façon que (a,P,l) e Ü . L’ensemble S des 7 € C
tels que (a, /?, 7) € i? est un ouvert de C . Le second membre de (8) est alors une
fonction continue de 7 sur S . Pour établir que (8) reste vraie en ( a ,/0,1), il suffit
donc de montrer que le premier membre de (8) est fonction continue de 7 sur au moins
une partie de € contenant 1 et dont 1 soit point d ’accumulation. Pour tout n
et tout 7 6 5 , posons Pn(7) = î choisissons un réel e g ]0 , 1 [ tel que
(a, /0,1 - e) € /? , et notons J l’intervalle [ 1 - e, +00 [ de R . La fonction Hn est
croissante sur R * , et on a (a, /0,7) G i? pour tout 7 € J , autrement dit X C S . Pour
tout n G N ^ et pour tout 7 G J , on a:

Puisque (a, /0,1 “ £:) G 17 , la série numérique | Pn(l - I converge. Donc la série
S n > i 9^ fonctions continues de 7 converge normalement donc uniformément sur J ,
et sa somme est continue sur 1 . Mais pour tout 7 G J , on a 9n{l) = /0,7; 1).
Donc le premier membre de (8) est fonction continue de 7 pour 7 décrivant J . Comme
1 G J et comme 1 est point d’accumulation de J , la propriété voulue est démontrée,
ce qui achève de prouver que (8) reste vraie au point (a, /0,1).

Question 4 "
a ) La fonction à intégrer est L : ] 0,1 [ -+ C , t . Elle est bien définie,
car pour t G ] 0,1 [ , on a | | = G ] 0,1 [ et donc 1 —t ®Gl L = C \ R_ : l’ouvert IL
est le domaine de définition du logarithme principal Log , et donc (1 - est bien
défini. La fonction L est continue, et on a:
^ (J -l)L o g (a ) U
\L{t)\ - \L{t)\

Comme les intégrales de Riemann dt et /^^1 - dt convergent, l’in­


tégrale de L sur ] 0,1 [ est absolument convergente, i.e. L est Lebesgue-intégrable.
b ) En utilisant la série du binôme, on voit que L{t) = pour tout t G ] 0,1 [ ,
où pour tout n > 1, on a posé:
an+x—\
ln{t) = (-1 )

Chaque fonction In est Lebesgue-intégrable sur ] 0,1 [ . Notant Cn = Jq | ¿n(t) | d t , on


a immédiatement:
c Z\n!R(o)+»(x)-l^, _ fa -^ )
” ~|V n J /o ^*“ n»(a)+îi(x) V n )
Pour tout 2: G c , on voit facilement, à l’aide de la règle de Duhamel-Raabe, que
I(n) I
^
n—► OO
. Il découle donc de (9) que Cn 6
n—*OQ
. Comme
9î(J) > 0 , on en déduit que la série converge. Le théorème de la conver­
gence dominée des séries de fonctions peut donc s’appliquer à la série de fonctions
• Il montre que cette série converge en moyenne vers L , et donc, que la série
lCn>o ( fo converge, vers L(t) d t . Par suite:

»0) r„ ,„a ) = Ê ( / ‘w „ d . ) . f

Nous allons maintenant interpréter (10). Posons:

a =l~y 7 = 1 4- -
a a
Intégrales eulériennes 53

On a: 'y — a — P = donc, d’après l’hypothèse, 5^(7 - a — P) > 0 . Par définition, on


a F{a,p,y, z) = Z^n=o >où B q = 1 et où, pour tout n > 1 :

n! //„(7) n\x + an n\ x +an x-\-an \ n J


formule qui reste vraie pour n = 0. En revenant à (10), on voit donc que la série
converge (ce qui était connu a priori puisque (a, ^ ,7 G H), et que sa somme
vérifie C{x, y, a) = ^ • En remarquant que les hypothèses impliquent ^ ^ Z_ ,
et en appliquant le résultat obtenu en 2) ci-dessus, on obtient donc:

(11) C ( x y a) = - F ( l ~ y - - - + =
(H ) L(x,y,a) a 'a 'a ^ ) x T (1) T ( f + ï )
En remplaçant T ( | + l) dans (11) par ^ F ( - ) , on obtient enfin la formule d ’Euler:
1 Г (£) Г (У-)
(12) C(x,y,a) = - — ^

Remarque 3:
En choisissant ci-dessus {x, y, a) de façon que a = 1, on retrouve la formule eulérienne bien connue
C{x,y,l) = , valable pour Щх) > 0 et 3î(y) > 0: rappelons que dans ces conditions, C{x,y,l)
se note B{x,y) , où B désigne la bien connue fonction B d ’Euler. Cependant du fait que a n ’est pas
nécessairement réel, dans le cas général, la formule (12) n ’est pas réductible à cette formule qui donne
B(x,y) Ф

Question 5 "
Puisque Щх) > 0 et 9Î(y) > 0 , en posant t , on obtient immédiatement:

d’où l’on déduit:

(13)
2 Г (х + у) Jo ^ ’
Le changement de variable и = sin{(fi) donne 1 - = cos^{(fi) et du = cos{<p) d(^,
d’où:
1 Г(х)Г(у)
(14) ■= i (sinv?)^* ^(cosl^)^*' ^ Atp
2 Г (x + y) Jo
b ) Dans (14), posons r = tg^(tp). Alors d r = 2(1 + t ) tg((^) à<p, d’où:
1 Г (x) Г (y) 1 (sinv?)^^ ^(cosy)^y
dr
2 Г (x + y) = -2Jo
/ 1 + T

d’où en substituant sin^((^)


[<P) =
= et cos^(v’) = у:^;: :
-Hoo
Г (х )Г (у )
(15)
г (x + y) -L Jo (1 +
-d r

c ) Le changement de variable ^ = 7 donne d r = — , d ’où:


^+00 ^ x -i ^ /-1 /-1 fv-i
- dt
Л (1 Y +у
{l + trY+y'^^^ Jo (1+^)*+*^ tY+y
~ J o (1+i)^
d ’où en reportant dans (15):
p+oo 4Х-1 1 f.X -1 + ¿ » -1
г(х) г(у) dt
■ dt 4" dt
Г (х + у) Jo (l + tY+y'"'^ Jl Ji (! + «)*+*' -L (1 + i)®+»
on a donc bien, pour 3? ( x ) > 0 et Щу) > 0 :
Г (х )Г (у ) _ f 1
(16) dt
Г (x + y) Jo (1 +t)®+v
54 Chapitre 10, problème 76

Question 6 ’
a ) Dans la formule;

jyîlJLM..
r (x-f 2/) Jo
spécialisons (x,y) en (x, 1 - x ) , où 9î(x) > 0 (ce qui implique ÎR(2/) > 0 ) , puis ap­
pliquons la formule des compléments. En tenant compte que F (1) = 1 , on obtient la
formule bien connue (et qui admet de nombreuses autres démonstrations):
TT r+OO

7ï^ ) = L
En transformant (17) par la même méthode qu’en 5-b) ci-dessus, on a:
- r+ o o ¿ r - l
(18) = / ^ d f
Sin(7TX) Jq l+t
En transformant (18) par la même méthode qu’en 5-c) ci-dessus, on a:
7T
(19) ■di
Sin(7TX;
3Ín(7TX) Jq 114* ^
Soit maintenant n € N et x G C vérifiant 0 < 3f^(x) < n 4-1, et posons y = n + 1 - x .
Alors U{y) > 0 et F (x) F (n 4 -1 - x ) = ( F (x) F (1 ~ x ) ) ( n - x ) ( n - 1 - x ) • • • (1 ~ x ) ,
donc:
F (x) F (n 4 - 1 - x) _
= - X) r W r (1 - . ) = ( * ; ■)
r ( n + l) nV
Avec la même méthode que pour (18), on en déduit;

(20) /' = r ((lT+Tt)n-M


ip r * = (* ; ' )

b ) Soit la fonction i : ] 0 , I p —> R, (x,t) * Elle est de classe C°


Pour tout X € ] 0,1 [ , l’intégrale ^(x, t) dt est absolument convergente (en effet, on
a 4^(x,t) e -f ¿“ ®), et 4^(x,t ) ------------- ►^ - h)-

D’autre part, on a |f ( x , t ) = . Pour tout réel e 6]0, ^ [ , on voit que


IH(x,t) I < pour tout (x,t) € [e, 1 - e] X ]0 ,1 [ . Donc l’intégrale |f(x,i)di
converge normalement en x sur tout compact de ] 0,1 [ , ce qui permet de dériver sous le
signe somme l’intégrale /^^(XjtJdt. La fonction I :] 0, 1 [ - > R , x ^ fQ^(Xjt)dt est
donc dérivable, et sa dérivée est donnée par /'(x ) = §^ (x, t ) dt . En tenant compte
de (19), cela donne: /'(x ) = -¿njnx) * Y ^ donc une constante réelle C telle que, pour
tout X € ] 0,1 [ , on ait 7(x) = C 4*Log (tg ( ^ ) ) . Mais il est immédiat que I(^) = 0 ,
donc C = / ( 5 ) “ Log (t g (J )) = 0 . On en déduit bien la formule d’Euler, valable pour
tout réel X € ] 0,1 [ :

(21) L ,g (tg (f))-Z (.)-_ (‘j r ) ^ df

Complément
Montrons par un exemple que la formule d ’Euler (12) est non-triviale. En posant
t= dans l’intégrale, cette formule devient;

( 22) liU iLLÎi)- e - “® )""^dr


“ r(£±ï)
Soit N e N * et e € R * . Dans (22), prenons a = - 2 i -t- e et y = ( - 2 i -|- e)(N + 1)
(on a bien 9î(^ ) > 0 ), et prenons x € C quelconque vérifiant 3î(x) > 0. On justifie
Intégrales eulériennes 55

aisément le passage à la limite dans l’intégrale pour e 0, ce qui donne:

Jo '^ 2 / T ( i ^ + N + l)
d ’où après simplifications:
/*+00 N\
(23) I ‘- ( s i n .) » é r . ( , - g ) ...( ,- 2 lN )
La formule (23) est un cas particulier d’une formule générale de LOBATSCHEVSKY , qui
peut être déduite de (22) moyennant un peu d ’Analyse complexe et utilisation de fonc­
tions analytiques multiformes, en considérant des exposants z = ^ - 1 complexes arbi­
traires soumis à la seule condition №(z) > 0.

★ ★ ★
Problème 77
Densité des polynômes de Laguerre

Notations
• On note £ le R-e.v. des fonctions continues: [ - 1, 1] R . Le sous-e.v, de £
formé des fonctions polynomiales sera identifié à R [ X ] , et noté V .
• On note V Je R -e.v. des fonctions continues: (p : R+ —♦ R telles que Vintégrale
converge. On munit V de sa structure naturelle d^espace préhilbertien réel
définie par le produit scalaire:
/*+00
(Uy v) (u Iv) = / u(t)v(t) dt
Jo
La norme de cet espace sera notée | | . | | .

PARTIE I
1 °)
Soit g ^ £ telle que p(0) = 0 . En utilisant le théorème d’approximation de Weier-
strass, montrer qu’il existe une suite d’éléments sans terme constant de V qui converge
uniformément vers g sur [—1,1] .
2 ‘)
Soit P : ] 0,1 ] R une fonction continue telle que l’intégrale g^(t) dt converge,
a ) Montrer que pour tout réel e > 0 , il existe une fonction continue h : [—1, 1] —►R
telle que h(0 ) = 0 et que Jq (g(t) - h(t))^ dt < e .
b ) En déduire qu’il existe une suite (Rn) d ’éléments sans terme constant de V et
telle que

PARTIE II
Pour n 6 N , on définit la fonction C n ^ V par:
d’^
(Vx G R ) Cn{x) = e ^ —

et la fonction (^n • R —^ R par:

(Va; 6 R) v^„(x) = ¿e-»/2£„(x)

1
Montrer, en utilisant l’intégration par parties, que la suite (pn) est orthonormale
dans V.
2 ‘ )
a ) Vérifier que pour tout entier n et pour tout x 6 R , on a:
n! / n\ t.
^n(x) =
k\\k
k=0
58 Chapitre 10, problème 77

b ) Fixons x e R et t € ] - 1,1 [ . Démontrer que la série •^Cn{x)t'^ converge et


que sa somme est exp (•frf) •
Dans la suite, pour (x, t) G Rx] - 1,1[, on pose:
1 i -xt\
S(»,l) = j ^ e x p ( r r 7 j

c ) P o u r {æ,t) e W xl - 1.1[ I soit M*-1) = V i . t) ■ Vérifier que:

Si JV € N , X € R et < e] - 1,1 [ , on posera S n A ^ ) = E n= o¥’n(®)*” •


t 6 ] —1,1 [ , on notera J j la fonction R+ —►R , x >-+ h{x, t ) .
3")
Soit t €] - 1,1 [ .
a ) Montrer que Te 6 V .
b ) Montrer que (Vn € R) (r, \ tpn) = • Indication: introduire Cn ■
c ) Calculer || f i ||^ , et, pour N calculer || S jv,î ||^ .
4 ‘)
Soit N et t € ) - 1 ,1 [ . On pose: / n (î ) = Il A ~ S n ,, f . A l’aide de la question
3) ci-dessus, démontrer:
e N
2n
I n H) = l - t 2
n=0

5 •;
Soit V le sous- R -e.v. de V engendré par les fonctions {fPn)n€N • Pour chaque
a € R * , soit Ea la fonction R+ -♦ R + , x e " “® (on a: Ea € V). Démontrer
qu’étant donné a > 0 , pour tout réel £ > 0 , il existe une fonction € P telle que
HEa-'i/^ll < e .
Indication: utiliser la question 4) ci-dessus, et remarquer que Vapplication de ] ~ 1,1 [
dans U * définie par t est surjective.
6 ‘)
a ) Soit F e V . Montrer que pour tout réel e > 0, il existe q e N , des éléments
a i , . . . , a ç de R ^ , et des éléments de R (l’entier q, et les réels ai et
Ai, dépendant de e), qui satisfont l’inégalité: ||-F - AiF^a» Il ^ On pourra,
dans ce but, utiliser le changement de variable x = - log(t) pour ramener l’intervalle
d ’intégration R+ à ] 0,1 ] , puis utiliser le résultat de 1-3).
b ) En déduire que V est un sous- R -e.v. partout dense dans V .
7 ’)
Soit F e V . Pour tout 1/ e N , on pose: Ci,{F) = {F | (pu) • Démontrer que la série
E*->o converge, et que: || F f = ■
S ’ ~)
Soit F G V . On fait l’hypothèse suivante:
r+c»
(H) ( Vs g R * ) / o -^ 'F ( i) d i = 0
Jo
Démontrer que F = 0 (on pourra dériver dans (H) l’intégrale par rapport à s ).

☆ ☆ ☆
Densité des polynômes de Laguerre 59

SOLUTION

PARTIE I
Question 1 "
En appliquant le théorème de Weierstrass, on obtient d’abord une suite (Pn) d’élé­
ments de P qui converge uniformément vers g sur [ - 1, 1]. Puisque g{0 ) = 0 , on a:
P^(0) ---------------- > 0. On en déduit immédiatement que la suite de polynômes sans
n —► +00
terme constant (Qn) = {Pn - Pn( 0 )) converge uniformément vers ^ sur [-1 ,1 ] .

Question 2 "
a ) Soit un réel e > 0. Choisissons a €]0, ^] tel que f^g^(t)dt < Posons
M = 1 + I^(a) I . Par continuité de p en a , on détermine un réel ^ G ] a , 1 [ tel que
4 (j3 — a)M^ < f et |^(t)| < M pour tout t e [a,/?] . Soit h la fonction continue de
[-1 ,1 ] dans R qui coïncide avec ^ sur [/?,!] , qui vaut 0 sur [0 ,a] , et qui est affine
sur [a^P] . En posant A{t) = {g{t) - h{t)Ÿ , on a alors, du fait que |A(i)| < 4M^ sur
[û!,/3] :

f \ A \ = r \ A \ + P \ A \ + f \ A \ < r g ^ + Î \ m ^+ f o +
Jo Jo Ja J(3 JO Ja ¿ Z
Donc h répond à la question.
b ) Pour chaque entier n > 1, soit hn : [0,1] —> R une fonction continue telle que
/oM(p(0 "" < 4 ^ ; puis soit Rn e V tel que ün(0) = 0 et telle que
\Rn{t) - hn{t)\ < ^ pour tout t e [0,1] (application de ce qui précède et de la
question a) ci-dessus). Alors \Rn{t) - hn(t)P dt < , d’où, par inégalité du triangle
pour la semi-norme de la moyenne quadratique: |^(t) - )P df < 4- •
On a donc:
ri
/ {g { t) - Rn (t ) Ÿd t
Jo +00

et la suite (Rn) répond à la question.

PARTIE II
Question 1 •
Pour 0 < P < n , calculons (<p„ | <Pp) = da;. En intégrant
k fois par parties pour fe < n , il vient:
f+ o o jn -fc
(1) (*>.I*>.)=^ I
(les parties tout intégrées disparaissent parce que pour z > 0 , (x^e^) est un
polynôme de valuation > i en la variable x ).
Si P < n , en prenant k = n dans (1), on obtient (<^n I = 0 , car = 0 {Cp est
de degré p).
Si P = n , en prenant k = n dans (1), et en tenant compte que Cn^^x) = ( - l ) ^ n ! , on
obtient:
n /*+00 /_l\2n /*+00
/*“*
e ^x'^ dx = -^ X n! = 1
n!
60 Chapitre 10, problème 77

La suite ((pn) est donc bien orthonormale dans V .

Question 2 "
a ) La relation demandée découle immédiatement de la formule de Leibnitz donnant la
dérivée n-ième d’un produit.
b ) On a; • Condidérons la famille double:

(3) (Un.*) - (^(


^ \ / / |o<fc<n
Pour toute partie finie E de N x N , on a, avec un entier N convenable:
|i |‘ ^ _ Y' 1^ 1*
E K*is E K.IS <k<N
{n,k)€E
E irEC
0<k<n<N* n^k ^ '
iT' E 0 0<k<N

" fc>0
S "" il
(1 -“ lil)"
1^1) " ''■ 1 -1*1 V1- I <I /
La famille (г¿„,/k) est donc sommable. Par associativité des familles sommables, on en
déduit que la série converge (absolument), et qu’on a:
+00 / n X
\ +00 - k 4.k / t-OO X

E “... =E (e
0<k<n n=0 ^/c=0 '
=En=0
W<”=E<-i)‘t (E C)
A:>0 ^n = k '

=E(-»‘" a - ‘)-‘-‘-î^ -p (î^ )


ce qu’il fallait établir.
c ) D’après ce qui précède, il est immédiat que h{x,t) = . D’autre part:
1 ( -xt x\ 1 ( x{l-\-t)\
M i , 1) = — »-O ( _ r r i - 2 j = r r i i - 5 ? rri) j

Question 3 °
a ) Posons: a = 2 ( ^ 1 ) ’ Puisque a > 0 , il est clair que l’intégrale e - 2a<
converge, d’où immédiatement: Ft e V .
b ) Fixons n G . Posons: p = • On a:
O /*+00

n\ Jo
or, pour tout k e N , l’intégrale b ' ^ ^ x ^ dx converge, sa valeur étant j J ’qu,
en développant Cn{x) et en utilisant la formule du binôme:

ce qu’il fallait prouver,


c ) Un calcul direct montre que:

(4) ll« ll" = ( T : h F r ° ° “ ® ( - * î ^ ) ' ^ = ( î ^ " î T 7 = î ^


puis, fixant AT G 1^ , on obtient ||iS'7v,t|P utilisant l’orthonormalité de la famille {(p^) :

(5) ^ ¿ iifV n f= x ; î ^”
n=0
Densité des polynômes de Laguerre 61

Question 4 °
Par définition, on a:
r+oo
r+ oo p+ oo
lN{t) = / {Ftix) - 5 n .î (x))" dx = / (r2(x) + - 2rt(x)5yv,i(x)) dx
Jo Jo
Or, les intégrales et ^ convergent. On peut donc séparer les intégrales
ci-dessus, ce qui donne:
(6) lN{t) = ||rt||2 + WSu.tf - 2 (Fe I SN,t)
comme HFtp = et ||5'Ar,tP = obtient en reportant dans (6):

±2n
(7) =
n=0

Question 5 ‘

Fixons les réels a > 0 et e > 0 . Soit t le réel tel que a = 2 (^i) ' D’après 2-c), on
a: F a = (1 - t ) r t . D’ après (7), on a: HFt - SN,t 0. Cela permet de
N —> +00

choisir N e N tel que - S'yv.iH < • Posant alors -0 = (1 - , on a: t/; € ,


et WEoc-'ipW < e .

Question 6 "
a ) Fixons le réel £ > 0 . Le changement de variable x - Log(i) montre que l’intégrale
P-LzlSlilll df converge. La fonction G :] 0, 1] —> IR, t Log(t)) est
continue, et l’intégrale G ^(t)di converge; en appliquant le résultat de I-3-b), on
obtient un polynôme P 6 R [ X ] sans terme constant tel que (G(t) - P(t)) ^ dt < .
Notons ce polynôme: P(u) = aiu + • • • + agU^ (où q > 1). Revenant à la variable
X = - L og(t), ce qui précède donne:
2
^+oo / ^-9 \ '
’ dx <

c’est-à-dire:
F+O O k=^q
-^/^F{x) - afc«"'''' dx <
Jo ' /C=l
ou encore:
-.+00 / fe=fl \ ^
(8) J i F (x) - dx<i

Avec cette valeur de g , en prenant Xi = ai et Oi = i + ^ pour 1 < i < g , on a donc


d’après (8):

F-Y^X iEc, <€


i=l
ce qui répond à la question.
b ) Soit P G V . En combinant le résultat ci-dessus avec celui de la question 5), on voit
d’abord que F peut être approchée aussi près qu’on veut dans V par des combinaisons
linéaires de fonctions Ea , puis, que chaque Ea peut être approchée aussi près qu’on
veut dans V par des éléments de T>. Par évidente transitivité de la densité, on en déduit
bien que V est dense dans V .
62 Chapitre 10, problème 77

Question 7 ^
Ce qui précède montre que la famille (<^n)n€N est orthonormale totale dans Tespace
préhilbertien réel (V, (. | .)) • Il découle, d’après l’égalité de Parseval des espaces
préhilbertiens, que la série converge, et qu’on a: = ||F p .

Question 8 "
Pour tous s € R * et n € , la fonction: (R+ —►R , i > t^B appartient à
V. Comme F € V, l’intégrale df est donc convergente. Par une
récurrence facile utilisant les théorèmes de dérivation sous le signe somme des intégrales
généralisées à paramètre, on en déduit que la fonction
. r+oo
if : R+ —>R, s.— / e-"^F(0di
Jo
est de classe , et qu’on a, pour tout p G 1^ et tout s €
y+oo

(9) H^^Hs) = ( - i y I
Jo
Cela dit, si H est nulle, alors l’est aussi pour tout p; a fortiori, = 0
pour tout p . Par combinaisons linéaires, il en découle que F(t}(pn(t) dt = 0 pour
tout n e N , c’est-à-dire que: (F|(pn) = 0 pour tout n . Autrement dit, Cn(F) = 0
pour tout n e N . En appliquant le résultat de la question 7), on en déduit bien, comme
attendu, que | | F f = ^n(^) = ^ , d’où F = 0.

★ ★ ★
Problème 78
LA CONSTANTE D ’EULER

PRÉAMBULE
Dans tout le problème, on notera Î2 l'ouvert = C \ (Z -) de C . On utilisera les
résultats suivants:
• pour z e i 2 , r (^) = 'y ^ n r = i ^ •

• pour Z e c et ift(z) > 0 , r (¿r) = d t.


• pour ^ € C \ 7 tZ, co tg (z) = j + Z n : . i 7 r ^ •
• pour ¿ ; € C \ 2 i 7 r Z , + l = ^+ *

• Log(2) = E r = i ^ ‘
(on vérifiera que la quatrième formule se ramène à la troisième par des manipulations
élémentaires).
On rappelle que la constante d'Euler 7 est lim^-^oo ( "" Log(n) + ]Cfc=i i ) •
On note C fonction zêta de Riemann. Si z e C et X(z) > 1,012 rappelle que

PARTIE I
1
a ) Démontrer:

7 = l-X)r(CW-l) : 7 = l-Log(2) + E4^(^(*)"^)


k ^2
fc=2
b ) Déduire de a) ci-dessus l’expression:
( - 1)^
C(k)

2 ’)
dt = L o g ( I )
a ) Soit deux réels a > 0 et 0 > 0 . Démontrer: / q t
b ) En déduire:

Indication: pour t > 0 , écrire I ~ I 3n=o t ’


puis intégrer terme à terme et utiliser a).
c ) Montrer que j ^ d t - Log ( i ) ------------^ ci-dessus,
en déduire:

7 -L o g
(i)*r=? ■»0■»>®
64 Chapitre 10, problème 78

d ) En déduire:
r+oo
7 = - / ' Log(i) dt

e ) A Taide de c) ci-dessus, démontrer:

dt

Indication: pour y > 0 , calculer '


3^)
a ) Déduire de 2-b) ci-dessus les relations:
-t
di
’ ' i ' I î + E S S - T1 ) T T ) ) ■
Log(l ■>‘ 1 ! —
b ) On considère la fonction
^ :]-oo,l[^IR ,
l 1 s it = 0
Vérifier que (p est développable en série entière à Torigine. On notera S la série formelle
de Taylor de v? en 0 , et on notera U = 1 - 5 = c/t € R pour tout k ).
c ) En écrivant -</?(t)Log(l - t) = t , trouver une première relation de récurrence
liant les Ck .
d ) Pour i G ] - 00, 1 [ , soit ^p{t) = -(1 - t) Log(l - t ) , On considère l’équation
différentielle:
(E) -hy-t = 0
où y = y{t) désigne la fonction inconnue, et où la variable t appartient à / = ] - 1,1 [
(cette équation (E) est vérifiée par u = ). Utiliser (E) pour obtenir une deuxième
relation de récurrence liant les Ck . A l’aide de c) ci-dessus, en déduire que 0 < < -¡^
pour tout k .
e ) En utilisant (E), démontrer:
oo
(V ie /) v?(f) = 1 -
fc=i
/ ) Déduire de e) ci-dessus et de 3-a) ci-dessus l’expression:

n=l
4°)
Pour tout réel £: > 0 , on pose: U (e) =
+ 00
dt .
cos(t
a ) Pour tous réels e > 0 et A > 0 , on pose: J(A, e) = P.^ LO. e-At Montrer
que pour tout e > , on a J(A,£r) — ^ > U{e). En dérivant sous le signe somme,
prouver qu’il existe une fonction pi de e telle que pi{e) 0 et qui, pour
e-»0, e>0
_ r+oo
tout £ > 0 , vérifie U{e) = pi{e) 4- V{e) cos{e ) , avec V{e) =
b ) En intégrant par parties et en utilisant 2-d) ci-dessus, prouver que
V (e) + Log(6: ) --------------►- 7
^^ ^ £-*0,e>0 '
et en déduire l’existence d’une fonction p de e telle que p{e) 0 et que pour
€—* 0 ,e>0
tout £ > 0 , on ait [/(e) = - 7 + Log (7) 4- p{e).
c ) Déduire de ce qui précède que pour tout réel a; > 0 , on a:
r 1 - cos(t) r+ 0 0
/ ■ ■ ¡ - l ^ d < = L ,g W + ^ + r ” î£ £ W dt
Jo
/0 t Jx t
La constante d*Euler 65

PARTIE II
r (x)
Pour tout réel X > 0 , on pose ^{x) = p , c’est-à-dire, on le vérifiera brièvement:
^{x) = - 7 + E “=o ( ï ï i î - ï ï i i ) • 0 “ pose aussi:

1/ (x) = Log(x) - i'(x) /5 ( x ) = £ t i ) î


/fc=0 k-\-x
et, si A; G N avec k > 2 :
oo ^

fk{x) = Z (a; +
n=0 ' '

1 °)
a ) Pour tout réel x > 0, démontrer:

b ) Pour tout réel x > 1 , démontrer:

k= 2 k^ 2
c ) Montrer que u (x) 0.
X —» + 0 0

2 °)
a ) Pour tout réel x > 0 , démontrer:

^ - 'v J — _ 1 L _

Indication: pour tout entier r > 2 et tout réel x > 0, on posera:

iè o Ilj= o ix + k + j) S n j : r ' ( = « ; + 2fc + j)


On montrera que UAx) = ---------------------: >* on calculera Vr{x) ±Vr{x y on
(r-l) llj.^0 (^+J)
en déduira une relation de récurrence entre Vr{x) et Vr+i{x) , et on remarquera que
V2 {x)= (3{x).
b ) Pour tout réel x > 0, démontrer que f3 (2x) + ^{x) = tf'(2x) - L og(2), et en
utilisant 1-c) ci-dessus, en déduire:

i/(x ) = f ;/3 ( 2 ''a ;)


fc= l

3°)
a ) Pour tout réel x > 0, démontrer:
pi iX-l

b ) En utilisant 2-b) ci-dessus, en déduire successivement:

1 /*1
1 f °°
U{x) = ^ - / ^ di
' ’ ^ Jo 1 + i i „ t i j
66 Chapitre 10, problème 78

et obtenir enfin la formule de Catalan:

4 ')
a ) Pour tout réel x > 0 , démontrer:
/■* 1 -
!P’( x ) + 7 = y^ - Y z d<

b ) Pour tout réel a: > 0, démontrer:

c ) Pour X réel > 0 , dériver r ( x ) = dt sous le signe somme. Puis


en utilisant Log(t) = "Ü" " (voir I-2-a), mettre F'(a;) = F(a:)îP(a:) sous
forme d’une intégrale double. En déduire la formule de Lejeune-Dirichlet:

S ')
a ) Pour tout réel a; > 0 , démontrer:

b ) En utilisant 1-a) ci-dessus et la quatrième formule du préambule, déduire succes­


sivement de a) ci-dessus:
/*+00
1/ (x ) = / ( / î + l ] e - ‘*dt
Jo 1 t )
r+ 0 0 tdt
2 1
Jo («2 + - 1)
et obtenir enfin la formule de Hermite:
/»+00 tdt
7
- H . (¿2 + l ) ( e 2’^« - 1)
Indication: pour établir i ’avant-dernière formule^ après avoir utilisé la quatrième
formule du préambule^ on arrivera à une somme d'intégrales dans chacune desquelles^
par un changement de variable adéquat, on fera apparaître le dénominateur 1 -ht^ .

'ir it Ht
La constante d ’Euler 67

SOLUTION

Soit Z e C \ 2 Î 7 tZ . Alors ^ ^ ttZ , et on a, en utilisant le développement de la


cotangente:
4z
c o tg h ( I ) = i c o M = 1+ . î +f;
' n=l
z^ + 4n^ir^
d ’où, après division par 2 :
. . _ 1 ____ 1 1 ^ 2 z

2 '^ n^=zl ^ + 4n^n2


Réciproquement, on voit de même que le développement de la cotangente peut se
déduire de (1). Ainsi les assertions du préambule sont justifiées.

PARTIE I
Question 1 "

a ) On a:

La famille de réels positifs ( ^ ) ^ ^ 2 ,p> 2 sommable, car ses sommes finies sont
majorées par s = (“ n “ (^ ” n)) * utilisant le théorème d’associativité
des familles sommables, on en déduit:

On a aussi:

d ’où, en utilisant l’expression de Log(2) donnée dans le préambule;

La famille de réels est sommable, puisque, comme on vient de le voir,


la famille de leurs valeurs absolues l ’est. Par associativité, on en déduit;

(3) 7+
P=2 ^ \n = 2 / p=2 ^

b ) En retranchant Log(2) = — aux deux membres de (3), on obtient;

(4)
p=2 ^
68 Chapitre 10, problème 78

Question 2 •
a ) Pour fixer les idées, nous supposerons 0 < a < /3. Désignons par Qa, 0 la fonction:
R* R ,t . Elle est continue et admet une limite en 0 , qui est ¡3 - a .
Elle est Lebesgue-intégrable. Pour tous réels A > 0 et r > 0 , la fonction continue
[r, +00 [—> R , 1 est Lebesgue-intégrable, et à l’aide du changement de variable
Xt^ on obtient:
p+oo Q -A t ^+oo A - u
(5) / —— d t= ------du
Jr ^ Jxr ^
Pour tout réel £ > 0, on a, en utilisant (5):
/•+3C p + x , n+ x p + x p + x p lie

(6) / =/ îf d .- / î^dt=/ î^ d „
Je Je Je J ae J lie J ne

Or la fonction de variable réelle /i : u i-> - se prolonge par continuité en 0 , donc


P0 e 0-^-1 du 0 . On déduit donc de (6):
£-+0,e>0
du ‘+00 P0 e
~ i r + / 9 a.0 {t)dt= h{u)du *0
Jae ^ Je Jae e-» 0 , e > 0

c’est-à-dire: Je Qa ait)/ dt -------------


e_o,e>0 Log • Mais puisque ga,p est Lebesgue-
intégrable sur R * , on a 9 a,0 { t )d t ----- -— gcc^p{t) d t . Par suite:
r+oo
°° 9 a,0 {t)dt = hog(^^'j

b ) Notons / la fonction: (R* -+ IR, f i-> e “ e) • n € N , soit /„


la fonction:

il j-(n+i)e _ ?------- _?------ ^ 1 -1 + e~‘)


En tenant compte que pour tout t > 0, on a ® on vérifie aisément
que / = 5 1 ^ 0 fn • Pour tout n , fn est à valeurs dans R+ , car t - 1 + > 0 pour
tout t > 0 . D’après a) ci-dessus, chaque fonction fn est Lebesgue-intégrable, et pour
tout n , on a:
p+oo r+ oo /*+00 1 / 1 \
/ U t ) dt = / df - / 9n+i,n+2{t) = — TT - 1+ -+ T )
Jo Jo Jo n +1 \ f^ +1 J
La série numérique ( + T - L o g ( i + ïïT i)) converge, et sa somme est 7 . Le
théorème de Beppo-Lévi s’applique directement: il montre que / est Lebesgue-intégrable
(ce qu’il aurait été facile de vérifier a priori)^ et que son intégrale est donnée par:
/•+00 00 y p+00 \
f fi t )d t = ' £ \ ^ f /n (t)d ij= 7

ce qui, a contrario, est non-trivial. On a donc bien prouvé:

c ) Pour tout réel y > 0 , la fonction 1 1-> ®st Lebesgue-intégrable sur [y, +00 [
et on a, en opérant le changement de variable u = :

1* (r+î)* G) +‘'='“(r+r)
Puisque V -------------- > 1, on a Log ( -r-írv ) -------------- >0 . On en déduit bien:
^ • î/->0,3/>0 ^ J 3,-40,y>0

(8) df
y-*0,y>0
Là constante d ’Euler 69

Mais il découle de (7) que


/'+00
+°® f+ o o
(9)
/
En rapprochant (8) et (9), on obtient la relation demandée:
dt
у—^0 уу> 0

. . . r+oo ,
( 10 ) -------------- ►O
\yj Jy t y ^ 0 ,y>0
d ) La fonction t e “ ^ Log(t) est Lebesgue-intégrable sur R * . En intégrant par
parties, on a, pour tout réel y > 0 :
Г+эс ^+эс -+ЭС
(11) / — di = [в'^ЬсдСО]^"^ + / e"^ L o g (i)d t = --e"*'Log(
в -^ Ь о д Ы
3/) + / e"*L
e “ ‘L og(i)di
«/y Jy J'yy
Mais (1 - e ») Log(y) ~ y Log(y) -------------- 0 , d’où l’on déduit, en utilisant
y-*0 ,y > 0 y-*0 ,y > 0
( 10) et ( 11 ):
r+OO
f
JJ y
Log(t) d t -------------- - 7
y-^ 0 , y > 0
ce qui démontre bien que:
f+oo
r+oo
( 12) / Log(t) dt = - 7
Jo
Remarque 1:
La relation (12) est bien connue et se déduit habituellement du développement en
série entière de la fonction F au voisinage de 1 ^
e ) Pour tout réel y > 0 , on a:

d ’où immédiatement: “ Log 0. Par différence avec (10),


on en déduit:

(13) Jy
r 1 _e-0d*---------
t t 1+ t j 3/-»0,y>0
Par ailleurs, il est clair que la fonction t »-♦ j est Lebesgue-intégrable sur
R * (en effet, elle est continue sur R * , elle admet une limite en 0 (qui est 0 ), et
son intégrale est absolument convergente en la borne + o o , puisqu’elle admet en 4-oo
l’équivalent ^ ). Il découle donc de (13) la formule demandée:

n
Question 3 °
a ) En posant u = 1 - dans (7), on voit aisément que la fonction ^ | -f L og(\^
est Lebesgue-intégrable sur ) 0,1 [ , et qu’on a:

En coupant l’intégrale en deux dans (10), on obtient:


f+ o o
e-'
dt - d t -------------
t Ji t y—>0 , y> 0
ce qui équivaut à:
r+oo _ -t
(16) dt - 7+ / V d i
Jy t y-*0,y>0 Л t
70 Chapitre 10, problème 78

l - e.~
est Lebesgue-intégrable sur ] 0,1 ( (elle se prolonge par conti-
La fonction t I
® _1
nuité à [ 0,1 ] ), et le changement de variable j montre que la fonction t est
Lebesgue-intégrable sur ] 0,1 [ , son intégrale sur ) 0,1 [ étant égale à ^ d t . Par
addition, on déduit donc de (16) que la fonction t ^ ^ est Lebesgue-intégrable
sur ) 0,1 [ , et qu’on a:

(17) I -------- ;---------d« = T

b ) La fonction (p ne s’annule jamais, et d’après les propriétés de la fonction L o g ,


pour tout t €] - 1,1 [ , on a: ^ * Dans ces conditions, on sait que
(p est développable en série entière au voisinage de 0 , et notant A la série formelle
2^1 élément inversible de C[[X]] ), la série formelle de Taylor de
(p à l’origine est 5 = ^ • En particulier, les coefficients de S appartiennent à Q . Donc
Cfc € Q pour tout k .
c ) Par identification, on obtient immédiatement:

cx = 5
(18) k=n-l
(Vn>2) c„ =— - è A;-fl
Cn-fe

d ) Pour t € ] - 1,1 [ on a: ipit) = t - ^ voisin de 0,


on a г¿(t) = 1 3 ^ 1 identification dans (E), on obtient:

et, pour tout n > 3:


(19) fc = n -l fc = n -l
k 1 n —k
Cn = ■ fc
n-l-1 (n - A;)(n - A; H-1) n - h l A;(A;-hl)
En raisonnant par récurrence, on déduit de (19) que les Ck sonttous > 0. Cela entraîne,
d ’après (18), que Cn <pour tout n > 2 . En définitive, on a bien 0 < Cn <
pour tout n > 1 . Voici les valeurs des Ck pour 1 < A;< 6 :
1 1 1 19 3 863
C4 Ce
"^ = 2 "^ = 24 720 ’ ~ 160 60480
e ) D’après ce qui précède, la série formelle U{X) = Ylk>i^kX^ est de rayon > 1 .
La fonction (T : / -+ IR , t h-» Ckt^ est donc bien définie et de classe , et ses
dérivées successives s’obtiennent par dérivation terme à terme de la série entière. Il est
immédiat que a vérifie (E) sur I . Notons /+ = ]0 ,1 [ et / - =] - 1,0[ . Sur chacun
des intervalles et /_ , la fonction ip ne prend que des valeurs ^ 0. Or (E) est une
équation différentielle linéaire scalaire du premier ordre à coefficients continus, et ce qui
précède montre qu’elle est sans point singulier sur /+ U/_ . Donc si J G { /+ ,/- } , le IR -
espace affine Sj{E) des J -solutions de (E) est de dimension 1 . Nous allons déterminer
cette droite affine S j { E ) . Pour cela, étudions l’équation homogène (Eo) associée à (E):
(Eo) 7p{t) y'{t) H- y{t) = 0
En posant z{t) = t y{t ) , et en notant respectivement q et r les fonctions qui prolongent
par continuité en 0 les fonctions t et t iz|ÎÜ de / dans IR , on ramène
(Eo) à:
(F) q{t)z'{t)^r{t)z{t) = 0
Il est clair que pour tout t € / , on a q{t) = ^(0 = 2 ^ o
ao = 1 et On = - n(nVi) n > 1 et avec 6n = (n+iyfnfiz) P^'^^ n > 0.
De plus, q ne s’annule jamais sur I . En particulier, (F) est une équation différentielle
linéaire scalaire homogène du premier ordre à coefficients continus et sans point singulier
sur I , donc les I -solutions de (F) forment une droite vectorielle, et les solutions de (F)
sur un sous-intervalle de I sont les restrictions à ce sous-intervalle des I -solutions de
La constante d ’Euler 71

(F). La théorie des fonctions analytiques permettrait de voir que ^ est la somme sur
/ d’une série entière de rayon > 1 . Ce fait acquis, on sait que toute I -solution de
(F) est aussi somme sur / d’une série entière de rayon > 1 . Il est intéressant d’établir
directement ces faits, sans passer par la théorie des fonctions analytiques:

Solutions de (F) développables en série entière à l’origine

• Recherche formelle:
Le R-e.v. des séries formelles à coefficients réels vérifiant formellement (F) est la
droite vectorielle R O , où 9 (X ) = est définie par:
(ro = l
^ k—n
(20) ( Vn>0 ) T„+i = ----^ ^ ( 6fe+ (n-A:)ofc+i)T„_fc
” ^ fc=0

• Recherche analytique:
Minorons d’abord le rayon de O . Supposons n > 1 , et supposons prouvé que
In I < pour tout i € [0, n ] . On déduit alors de (20):

n- k
(n + l) |r „ + i|
A: + l)(Ai + l)(fc + 2) (n - A; -h 1)(A; -f 1)(A: + 2)
ik=0
k=n k=n
n -h 1
|^ „ (fc + l)(fc + 2) n+ 2
d ’où ITn+i I < ;^2 » poursuit la récurrence. On a donc montré par récurrence sur
n que ITn I < pour tout n > 0 . Il en découle que le rayon de 0 est > 1 . On en
déduit que les / -solutions de (F) qui sont somme sur I d ’une série entière forment la
droite vectorielle engendrée par la fonction 6 : 7 —> R , t •

/-solutions de (F) et de (E q)

On déduit de ce qui précède que l’espace vectoriel Sj{F) des /-solutions de (F) est
la droite R • ^ , et que pour tout sous-intervalle AT de / , le R-e.v. S k {F) des K -
solutions de (F) est la droite R • ( ^ |^ ) . Revenons alors à (E o). Notons respectivement
/i+ et h - les fonctions: /+ —►R , t ^ et /_ —> R , t ^ . Alors l’ensemble des
/+ -solutions de (E q) est la droite vectorielle R • /i+ , et l’ensemble des /_ -solutions de
(Eo) est la droite vectorielle R • /i_ .

Conséquences pour a

Notons et ct- = cr|^ . Puisque Sj^{E) (resp. Si_{E)) est une droite
affine, c’est (cr+)-h R • (resp. (îT-.)-h R • ). Puisque h+(t)^ o%>o ^ (resp.
/i-(t) j ) , le seul élément de Sj_^_{E) (resp. de Si_{E)) qui se prolonge par
i—►OI
continuité en 0 est a+ (resp. a « ) . Mais u est /-solution de (E), donc et
u^j = a- . Par continuité en 0 , il en découle que u = a . Cela signifie que pour tout
t e / , on a:

(2 1 ) V’W = 1
ik=l
Comme (p(t) ------------- ►0 et ------------- - 0 0 , le rayon de convergence de S
est exactement 1 , car s’il était > 1 , le prolongement de cp par continuité en 1 serait
dérivable en 1 .
72 Chapitre 10, problème 78

Remarque 2:
La théorie des fonctions analytiques permettrait de voir a priori, sans passer par
la solution du type de Puchs ^ , que le rayon de convergence de la série entière qui
développe (p autour de 0 est 1 et que la somme de cette série entière sur I est ip ^
f ) D’après (15) et d’après e) ci-dessus, on a:

( 22) 7

Pour i G ] 0,1 [ , notons î;(t) = . Comme les Ck sont > 0 , la suite (sn)n>i des
sommes partielles de la série entière (définie par 5n(t) = pour
tout n e ‘ ^ et tout t 6 ] 0,1 [ ) converge partout sur ] 0,1 [ , en croissant, vers g .
D’après (22), pour tout n , on a Sn(t)dt < 7 . D’après le théorème de Beppo-Lévi,
g est Lebesgue-intégrable sur ] 0 ,1 [ , et J q S n (i)d i----------►/ q g{t)dt. Cela signifie,
compte tenu de (22), que la série ^^^>1 Jq Ckt^~^ di converge et que sa somme est 7 .
Autrement dit, la série Ylk>i ^k converge, et on a:

(23) 7 - E Î
k=l
Remarque 3:
Les Ck sont réels > 0 , et on a = 1 —^{t) ^ ^ 1 . Le Théorème
de Hardy permet d ’en déduire que la série Ylk converge. Le Théorème d^Abel radial
montre ensuite que sa somme est 1 . En conclusion:

(24) La série Ylk ^*5 converge, et on a: ^ Ck = 1

Question 4 "
a ) Soit G la fonction: IR x IR * —►IR, (A, ¿) £2|ÎÜ e . Elle est de classe . Pour
tout A € IR+ , la fonction t décroît sur IR^ . Le second théorème de la moyenne
montre que pour tous réels x et y tels que 0 < x < y , on a ^ = ^{x,y) G [x,y] tel
que = - cos(t) d t , d’où:

(25) [£G (A ,i)dt|<i r c o s(i)d i < 1


X

D’après (25), pour tout e G IR+ , l’intégrale généralisée à paramètre G{X,t)dt


vérifie le critère de Cauchy uniforme au voisinage de la borne -h0 0 , donc converge uni­
formément pour A G IR+ . On en déduit que la fonction
+00

/
qu’elle est continue. En particulier, on a J{X,e)
G(A ,i)di = J(A,£)

est bien définie (pour chaque A, l’intégrale est convergente au sens de Riemann), et
He{0 ) = U{e). Remar-
A-»0, A>0
quons que pour tout £ > 0 et tout A > 0 , la fonction t G{X,t) est Lebesgue-
intégrable sur [e, +00 [ , puisqu’elle est continue et que son intégrale sur cet intervalle
est manifestement absolument convergente en +00 . En revanche, la fonction t ^ G { 0 , t)
n ’est pas Lebesgue-intégrable sur [e, +00 [ (son intégrale n’est pas absolument conver­
gente en -hoo ).
On a: ^ { X , t ) = cos{ t). Si A reste dans un compact L de IR^ , on a
un réel a > 0 tel que | I- ^ L x . Comme pour
tout a > 0 , la fonction t ► -> est Lebesgue-intégrable sur IR+ , on en déduit que
La constante d'Euler 7 3

pour tout £ > 0, la fonction Hg est dérivable sur IR+ , sa dérivée étant donnée par
dérivation sous le signe somme:
+00
(26)

Remarquons que | J{X,e) | < / cos(í)d¿ = - ^2

Ic o s ( t ) _ | e — di < ^ il 5
a: J{Xy€) ------------►0. Par intégration de (26), on obtient donc, pour À > 0 :
A-++00
{Xcos{e) - sin(£:))

suite, on

T/v \ / • + ~ e - “‘^ ( tic o s ( £ ) - s in ( e ) ) ,


(27) J(A, £) = ^

d ’où, puisque la fonction de u qui apparaît sous l’intégrale dans (27) est Lebesgue-
intégrable sur IR+ :
/»+00
^+oo 0^ --u e ( ^ c o s ( e ) - s i n ( 6:))
(28) J(A,£) •du
A-»0, A>0 Jo + 1
On déduit de (28) que pour tout e > 0 , on a:
+00 0
p+oo
{ucos{e) - sin(£:))
(29) U{e) = / - di¿ = pi{€) -h V{e) cos{e)
Jo + 1
avec:
/‘+00 /■“'"°® 7/ du
(30) „ W = - s i „ W ^ =
/0
(la deuxième expression de V{e) s’obtenant en posant v = eu dans sa première expres-
sion). Il est clair que | pi(e) | < | s in (e ) | / 0*'°° < f 1 d’où: p\{é) 0.
e-»0,€>0
b ) Par intégration par parties, on voit que pour tout e > 0, on a:
1 /*+00
(31) V{e)-\-Log{e) = - J e ^Log(u^ + £^) du

Traitons maintenant l’intégrale à paramètre du second membre de (31). Soit M la


fonction: [0,1] X R * , (£:,u) ^ ^ O“ ^ Log(u^ 4- e ^ ) . Elle est continue, et pour tout
{e,v) e [0,1] x R * , en posant £(u) = ( |Log(u) |+ ^ Log(u^4-l)) , on a aisément:
I v) I £ ^(v) • Comme la fonction C est Lebesgue-intégrable sur R * , le théorème
de continuité des intégrales à paramètre s’applique, et montre que l’intégrale au second
membre de (31) est fonction continue de e pour e e [0,1 ] . La valeur de cette intégrale
+00
pour £ = 0 est / q ” Log(u) d u , c’est-à-dire —7 , en vertu de (12). On déduit donc
de (31):
(32) V{e) + Log(e) -7
e—»0, e> 0
D’après (29), on a, pour tout 6: > 0 :

(33) £7(e) = - 7 -i-Log Q ) - t - p ( e )


avec:
P (^) = p i (e)+Log(e) + i + V (e) c o s (e) = pi {e) + { V (e ) -l-Log(e) -f-7 ) - (l - c o s ( é:)) V(e)
Or, d ’après (32), on a C 6 R * tel que | V(£) | < O + | Log(£) | pour tout £ € ] 0,1 ]
ce qui entraîne (l - cos(£))V(£) 0 . Et à nouveau d ’après (32), on a
e-»0,e>0
V(£) + Log(£) -f 7 0. Puisque pi(£:) 0 , il est maintenant clair
e —»0 , £ > 0 * ' -N^ e--»0 , £ > 0
que p(e) ------------- 0, ce qui achève de répondre à la sous-question.
e-.0,e>0
c ) Pour tout réel x > 0, posons;
1 - co s(i) r+ oc
co s(t)
#(x) = f di dt
Jo t Jx
74 Chapitre 10, problème 78

Pour tous réels x et € vérifiant 0 < s < x y posons:


1 - cos{t) c o s (t)
!?(x,e) = j Î dt dt
t Jx t
Il est clair que
cos(<)
!P(x, ^) = / * T " /
et que pour x > 0 fixé, on a 0 { x ) . Fixons X > 0. En utilisant
€-♦ 0,0 < € < X

(33) et en faisant tendre e vers 0 avec 0 < £ < x , on obtient: #(x) = Log(x) + 7 .
C’est vrai quel que soit le choix initial de x . On a donc bien, pour tout réel x > 0 :
r i-s » .(i) ^ + T ” =»=(« dt
(34) r
Jo Jx t

PARTIE II
Pour X € R * , le théorème sur la dérivée logarithmique d ’un produit infini s’applique
au produit P{x) = n ^ i • Comme F (x) = P { x ) , en prenant les dérivées
logarithmiques, on obtient, pour tout réel x > 0 :

(35) lï^(x) = - 7 - i + £ f i - + f - ^ ~ -i~ )


' ' ^' X — \n n-^xj "V n-fl n-\-xJ

Question 1 •
a ) Fixons X € R * ■ Pour tout entier iV > 1, on a:

E ( t T I - ''°® + 7 7 l)) = +E ( t Î t - r r r ) + ( E *T î ) " ^


**0 k= 0 \k = 0 /
Comme ]E+r) “ Log(x + TV+ 1) >7 , en faisant tendre N vers 00 dans
la somme ci-dessus et en tenant compte de (35), on obtient:

g - ‘■°« ( ■ + ‘■»»w - » w -■ '(*)


ce qui signifie que la formule ci-dessous a un sens et est vraie:

w g ( î T i r ‘" ’’ ( ‘ '’' ï T î ) ) = "<*'


(il est d ’ailleurs manifeste que la série au premier membre de (36) est absolument con­
vergente).
b ) Fixons un réel x > 1 . Pour tout A: € N , on a, puisque 0 < < 1:

La famille Par le théorème d’associativité des familles


sommables, on déduit de (36) et (37):

(38) i/(x )= y -i-" -- = y (y ___ -___ ^ ^ y ^ ^ f ( x )


q> 2
Pour tout r € N , notons Ur la fonction: R+ 51 ^ ~ 7: ^ • Elle est de classe
, et pour tout entier ç > 2 , la dérivée est la fonction x . i\ est
La constante d'Euler 75

immédiat que pour tout 9 > 2 , la série de fonctions converge normalement


donc uniformément sur tout compact de R * . On en déduit que ^ est de classe
sur R * , ses dérivées successives s’obtenant par dérivation terme à terme de la série de
fonctions • Par suite, pour tout 9 > 2 , on a f g = . En reportant
dans (38), on en déduit, pour tout réel x > 1
00 -
(39) I ' M = ü^ Q

c ) Pour tout k e N et pour tout réel a: > 2 , on a:


00
1 / 1 \ 1
X+ k \ ^ X + A:J ^ ç(k-^;+ 2)i
” ik + 2
Log Oik

Comme ^G O ( p ) , la série numérique a/t converge. Donc la série de fonc­

tions de X : Ek>o (ï+if - Log (1 + converge normalement donc uniformément


sur [ 2, +00 [ . De plus, pour tout A;, on a ^ - Log (1 + 0. Donc
le théorème de la double limite s’applique quand a: —►+00 (avec a; > 2 ), et on conclut
bien:
(40) 1/ ( 1)
a;-♦ +00

Question 2 "

a ) Fixons un réel a; > 0 , et soit s G N * Par un facile raisonnement par récurrence


sur N , on vérifie que pour tout N e N:

if 1_______ L _ ) =v ^
* [n izr'(^ + j) nizt(T + ^+ j)J h n j : s ( x + k + j)
En faisant tendre N vers o o , on en déduit que I7j+i(x) = ^ ------ -
llj»o
Soit alors r € N avec r > 2 . En appliquant ce qui précède avec s = r - 1 , on
obtient:
1
(41) Ur{x) =
{r-i)X Ÿ p r\^+ j)
D’autre part, il est immédiat que
(42) Vr(x) + K-(x + 1) = i/r(a;) ; V'r(x) - Kr(a: + 1) = rlÇ+i(x)
d ’où, par addition; 2VÇ(x) = Ur{x) + rKr+i(a;), ce qui donne:

(43) Vr{x)
X Ÿ p r \ x + j) 2
En regroupant les termes d’indice pair et impair du développement de /3 (x ) , on voit
que /3 (x) = V2 (x ) . Soit N e N . Multiplions les deux membres de (43) par et
additionnons les relations obtenues pour r variant de 2 à iV + 2 . On obtient:

Mais Vjv+3(x) + V)v+3(x + 1) = Ufj+3 {x) (cf. (42)), d ’où, s’agissant de réels > 0 :

Vn +3 (x ) < Un +3(x ) = 1 1 ^ 1 1
^ + 2 [] j:" + * (x + j) - (iV + 2)! X
76 Chapitre 10, problème 78

ce qui entraîne: ^ r u i ' V/v+3 (oi^) 0. En faisant tendre N vers oo dans (44),
N —>oo
on arrive enfin à la relation demandée:
^ 1 A:!
(45)
n i:S ( x + j)
b ) Soit un réel x > 0 . Pour tout entier N > 1, posons;
k=N K~N k=N k= N -l k=JN

Sn { x ) = - "T 2A: + 2i 2it + 2 a : + l 2lfe + l ^2 2k + 2 ~ ^ i k + x


jt= 0 /t=0 k=0 k=0 fcs=0

Il est immédiat que Sisf{x) ---------- > /3 (2 x)-^^{x ) . En réduisant Texpression de Si\f{x) ,
N —»00
on a:
- k=2N+l y - - V fc=2N
/c=ziv -
(46) £ _ _ _ ) Ç
k= 0 fc=/V+l

Mais Z Ï z Z i l h N —► 00
L og(2),
- N' '
d’où S -n {^x ,) N —*0 0
^ ( 2 x) - Log(2) . Par suite:
(47) /3 (2x) + ^{x) = ^{2x) - Log(2)
Un facile raisonnement par récurrence montre, à l’aide de (47), que pour tout m 6 N"*
on a:
k=m
(48) ^ 0 (2^x) = ^ ( 2 ”'x) - ^{ x ) - mLog(2) = !P'(2’"x) - Log(2*”x) + Log(x) - iP^(x) = i/ (x) - 1/ (2’"x)

Mais d’après 1-c) ci-dessus, i/ (2"^a:) 0. Il découle donc de (48) que la série
S m > i ^ (2^ 2;) converge, et qu’on a:

(49) 5 2 /9 ( 2 ”*x ) = i/(x )


771=1

Question 3 °
a ) Pour tout réel y > 0 , soit /j, la fonction: ] 0,1 [ —> IR, i . Il est immédiat
que fy est Lebesgue-intégrable (son intégrale est absolument convergente en 0, et fy
se prolonge par continuité en 1 ).
Fixons un réel x > 0 . Pour tout N e N y nous désignerons par aisr la fonction:
] 0,1 [ — » R , t >— » X ) j t = o ^ . On a <TN{t) = /x(t) + ( - 1 ) ^ ^ pour tout
t e ] 0,1 [ , d ’où
(50) I ajv(i) I < /x (i)(l + 1^+‘) < 2/»(i)
La suite de fonctions continues {(tn ) converge simplement sur ] 0,1 [ vers fx • D’après
(50) , compte tenu que fx est Lebesgue-intégrable, on peut appliquer le théorème de
la convergence dominée y ce qui donne: iTA^(t)dt — ------ > Jq fx(t)dt. Comme on

a So (TN{t)dt = Y^’lZo , on retrouve la convergence de la série ^Lk t i x " ’


obtient:

(51) /3(x) = ^ A (t)d t = ^ ^ d t

b ) Fixons toujours le réel x > 0. D’après (49) et (51), on a:

(52) = f 2 ^At) dtj

Comme les fonctions fy sont continues sur ] 0,1 [ et à valeurs > 0 , et qu’en vertu
de (52), la suite / 2^x(^)) majorée par ¡/(x ) , le théorème de
BeppchLévi s’applique à la série de fonctions f 2 kx • Remarquons que cette série de
La constante d ’Euler 77

fonctions converge simplement sur ] 0,1 [ , car ^ pour tout t G ] 0,1 [ . Notons
g la fonction somme:
OO

D’après le théorème de Beppo-Lévi, g est Lebesgue-intégrable, et son intégrale s’obtient


par intégration terme à terme; u (x) = g(t) d t . On a donc bien:

lTTx
(53) 1/ (a:) = / dt
Jo

Remarque 4:
Il est clair que la convergence de la série fonctions de t continues
sur ] 0, 1 [ est normale, donc uniforme, sur tout intervalle de la forme ] 0,X [, avec
0 < X < 1 . Donc la fonction t ^ continue sur ] 0,1 [ , donc g est
continue sur ] 0,1 [ 4
Pour tout k e N* , notons hk la fonction: ] 0, 1 [—►IR+, t ^ : il est
clair qu’elle est continue et Lebesgue-intégrable. La série de fonctions ^fçhk con­
verge normalement sur tout compact de ] 0,1 [ , donc converge simplement sur ] 0,1 [
vers une fonction que nous noterons h , et qui est continue. Pour tout fe > 1, on a:
^ * La série numérique ^A;(^) d^ converge donc, et sa somme
X 2 ^ 1 W ~ X ‘ Comme les fonctions hk sont à valeurs dans IR+ , le théorème de
Beppo-Lévi s’applique: il montre que h est Lebesgue-intégrable, et qu’on a:

/■ - CI'"■■)"=I1! il'
Revenons alors à (53): sous l’intégrale du second membre, remplaçons
")■S ïpar son
expression 7 - 7: ^ • Par différence, on déduit de ce qui précède, et notamment de (54),
que la fonction (continue): r : ] 0,1 [ —► , t »-♦ ^st Lebesgue-intégrable,
et qu’on a: / (x) = / q h{t) dt - / q r(t) dt = ^ -
1 r(t) d t . On a donc bien prouvé:

(55) dt
' ' X y. 1 +i [è J
Tout ce qui précède est vrai quel que soit le choix initial de x . Il découle trivialement
des définitions que i/( l) = 7 . En spécialisant x en 1 dans (55), on obtient alors la
formule de Catalan demandée:
/•1 1 ( <X>
(56) dt

Question 4 °
a ) Pour tout réel t/ > 0 , notons Fy la fonction: ] 0,1 [ -> R+ , < i-t»- elle
i- i
est continue, et Lebesgue-intégrable (elle admet une limite en 1 , et son intégrale est
absolument convergente en la borne 0 ).
Fixons un réel x > 0 . Pour tout k e N , notons Uk la fonction (continue et
Lebesgue-intégrable): ]0, 1 [—> R , t t^ — . Les fonctions Uk sont toutes à
valeurs dans R+ si x > 1 , et sont toutes à valeurs dans R_ si 0 < x < 1 . La série
de fonctions converge simplement vers Fx sur ] 0 ,1 [ (on verrait facilement
que cette convergence est normale donc uniforme sur tout compact de ] 0,1 [ , mais cette
propriété n’est ici d ’aucune utilité). Puisque Fx est Lebesgue-intégrable et puisque
les Uk sont de signe constant, le théorème de Beppo-Lévi s’applique: il entraîne que
78 Chapitre 10, problème 78

fg Fx(t) dt = 2 ^ 0 fo P°“ *^ fc, on a /o Uk(t) àt = ■ On


obtient donc:

(57)

b ) Dans l’intégrale de (57), opérons le changement de variable u = 1 —t. On obtient:


‘ l-(l-u)^-^
(58) ^{x)+'r= f du
Jo
Mais pour 0 < U < 1 , on a (1 - u)®“ ‘ = E ^ o (-l)* C 'ib V * ' • f, >®°‘*
Wk la fonction (continue et Lebesgue-intégrable): ] 0 ,1 1 La
relation (58) équivaut donc à:

(59) !P’(a: ) + 7 = j ^y^Wfc(u) | du

Pour tout A: € N , soit Ik = fg v)k(u) d u . On a:

(zi)I* / i - 1\ _ ( - 1)*
( i - 1) • • • (x - fc - 1)
k 4* l \ k + l ) ~ (b + l)((fc + l)!)
(60)
f ' \ W k { t ) \ d t = \Ik\
Jo
En utilisant (60), on déduit aisément de la règle de Duhamel-Raabe que la série numérique
Efcdh I) = Efc (fa ill e l) converge (on a 1 - | t; ^ | ^ ). Le théorème de
la convergence dominée des séries de fonctions s’applique donc à la série de fonctions
'^k ' il montre notamment qu’on peut intégrer terme à terme cette série de fonctions
sur ] 0,1 [ . On en déduit:

(61)
fc=0 Jk=0 ^ ^
c ) Dérivons d ’abord F (x) pour x e R * . La fonction:
i: R, ( Xy t ) I

est de classe , et sa dérivée partielle ^ est la fonction:


rm*
i: R , (x,t)i ^Log(t)
Pour tout réel a > 0 , l’intégrale à paramètre e ^ Log{t) dt converge nor­
malement lorsque x décrit [a,-hoo[ (en effet, pour (x,t) 6 [a ,+ o o [ x R * , on a
I Log(t) I < (fait) = I Log(i) | , et la fonction continue est Lebesgue-
intégrable puisque son intégrale est absolument convergente en 0 et en +00 ). Ces pro­
priétés autorisent la dérivation de F (x) sous le signe somme pour tout réel x > 0 . On
a donc, pour tout x € R * :
rr +00 -Ux-l 1
(62) ‘(x)îP^(x)= F '( x ) = / Log(t) dt
Jo
_ r+O O
D’après I-2-a), pour tout réel t > 0, on a: Log(t) = Jq du.
Fixons le réel x > 0. D’après ce qu’on vient de voir, on peut écrire (62) sous la
forme:
/•+CX) / r +00 0 -tt _ 0 “ tU
(63) F (x)S^(x) = ji du I dt

Notons A la fonction: l* X R * - R, (t,u) ^ tx^x i • — : elle est continue.


Pour tout réel i > 0 , la fonction partielle IR * —> R+ , U h-4 I A{tyu) I est Lebesgue-
r+oo , . ^I
intégrable, et on a: | yl(t, u) 1 du = « - ‘(*“ 1 1Log(t) | = <p^{t). On a vu ci-dessus
que (px est Lebesgue-intégrable sur IR* . Il découle alors du classique théorème de
La constante d*Euler 79

Fübini des intégrales multiples que la fonction A est Lebesgue-intégrable, et que son
intégrale peut être obtenue par intégrations successives d ’abord par rapport à u , puis
par rapport à t , et vice-versât. On déduit donc de (63):

(64) ‘ (a:)!P'(x)= f A{u.t)d{uA)= Î (f dA —


7(î.u)€R;xr; Jo \ J o J ^
Pour U > 0 fixé, il est immédiat que
/*+00
/*+00
(65) / = r(a:)
Jo
et on vérifie, à l’aide du changement de variable r = t (1 -I- u ) , que
/*+00 i /*+00 1
( 66) / »-■"r*-* d• r = r(rc)
^ ' Jo il + uy Jo (1 + li)*
En reportant (65) et (66) dans (64), on obtient:
du
r(x W x )= r(x )^ * “ ( . - - ^ ) i

d’où, après division par F (x) (division qui est permise car F ne s’annule jamais), et
en remplaçant par t la variable muette u :
f+00
(67)

(il découle du théorème de Fubini des intégrales doubles que la fonction sous l’intégrale
au second membre de (67) est Lebesgue-intégrable, mais la vérification directe de cette
propriété est aisée).

Question 5 '
+00
a ) Fixons un réel x > 0. On a: ^ d t . D’après I-2-a), on a aussi:
r-hoo
Jo t dt = Log = Log (l + ¿) • Par addition, on en déduit la formule
demandée:

(68) ^—tx dt = ---- Log


r ( - ^ )
b ) Fixons le réel x > 0 . Appliquons (68) avec les réels x -h k à la place de x (où k
décrit N ), et utilisons (36). Par addition, on obtient:
__ /* + 0 0

(69)
k=0
Afin de justifier l’interversion de la sommation et de l’intégration au second membre
de (69), notons K la fonction: R * R, t (îZ e ^ ~ t) • ®st continue
et Lebesgue-intégrable (elle admet une limite en 0 , et son intégrale est absolument
convergente en -l-oo ). Pour tout A; G N , nous désignerons par Lk la fonction (continue):
R* R, t -^ . Les Lk sont Lebesgue-intégrables, et on vérifie
immédiatement que la série de fonctions JZfc converge simplement vers K sur R *
(cela découle de l’identité ). Comme 0 < ^ < 1 pour
tout t > 0 , on voit que les Lk sont à valeurs dans R+ . Le théorème de Beppo-Lévi

On peut arriver à (64) sans passer par le théorème de Fubini des intégrales doubles, en ne raisonnant
que sur des intégrales simples. Il suffit pour cela d ’utiliser convenablement le théorème de dérivation
sous le signe somme. Toutefois le passage par l’intégrale double est plus naturel, et contient la véritable
raison de la possibilité d ’intervertir les intégrations.
80 Chapitre 10, problème 78

s’applique donc à la série de fonctions Lk sur IR * : on retrouve ainsi la Lebesgue-


intégrabilité de , et l’intégration terme à terme au second membre de (69) est justifiée,
ce qui donne:
^+oo / oo \ r-\-oo
^ =I (E j
soit, après manipulation élémentaire:
/•+00

(70) dt

Pour tout n € N * , notons En la fonction: IR * -+ IR* , t i-» e " ‘^ : elle


est continue et Lebesgue-intégrable (elle admet une limite en 0 et son intégrale est
absolument convergente en +oo). Soit R la fonction (continue et Lebesgue-intégrable):
i: IR, 1 1 1^ -tx . D’après la quatrième formule du préambule, la série de fonctions
R + converge simplement sur IR^ vers K . Comme R et les En sont à
valeurs dans 1R+ , le théorème de Beppo-Lévi s’applique: d’une part, on retrouve la
Lebesgue-intégrabilité de K ^ et d’autre part, l’intégrale de K sur IR* s’obtient par
intégration terme à terme de la série de fonctions R 4- ^n > \ >ce qui donne:
r-Hoo oo / r+oo \
(71) . (x) = R(t) dt + En{t) di j

On a immédiatement:
p+oo -1
(72) / R{t)dt =
JO 2 x
Pour tout entier n > 1, soit Jn = Jq ^ En(t) d t . Le changement de variable t = 2n7rr
2 re ~
donne: Jn = Jq ^ Dn{r)dT , où Dn désigne la fonction: IR* T l+r^
Pour tout n > 1 , la fonction Dn est à valeurs dans IR+ , continue et Lebesgue-intégrable.
D’après (70), la série Yln>i l o ^ ^n{T) d r converge. D’autre part, il est immédiat que
la série de fonctions Dn converge simplement sur P vers la fonction
2r
s:
(1 -f- T2)( e 2"’-* - 1)
(cela découle de l’identité: k—2 n 7rrx _
1—e~27rrx — ^
_ __ l_ Y ). Le théorème de
BeppchLévi s’applique à la série de fonctions Ÿln > et montre que la fonction (visi­
blement continue) A est Lebesgue-intégrable, et que A{r) d r = Jn • En
reportant dans (71), et en remplaçant la variable muette r par t , on obtient la formule
demandée:
l p+OO 1 p + oo

(73) = ............
(1 + i2)( e 2^«® - 1)
Tout ce qui précède est vrai quel que soit le choix initial de x dans IR * . En spécialisant
rr en 1 , on obtient bien la formule de Hermite:
1 rr+oo 2t
(74) d(
" 2 + /o (1 -I- #2)(e2’Tt _ 1)

ir if it
Problème 79
Analyse de Fourier, intégrales

PREAMBULE
Le sujet consiste en deux exercices et un problème, rigoureusement indépendants entre
eux.

EXERCICE 1
On rappelle le développement de la cotangente:
1 °° z
2
Pour Z € C \ i r Z , 7r c o tg ( 7rz) = - + ^ 2 1' 2
n=l

On donne Z € C * tel que - 1 < 9î(z) < 1 .


1 ’)
En utilisant l’identité 57^ = , valable pour t € R * , démontrer:

( 1) /f^°° —,
2 sh(zt) ,. 1
/ di = ----TTC U i \
otgÎTTz)
Jo -1 2
2 °)
En calculant la C-dérivée des deux membres de (1), démontrer:

r+°° 2<
2<ch(zi
ch(zi) _____ ^
( 2)
Jo -1 s i n^( 7Tz) z2

3°)
Par la même méthode qu’à la question 1), déduire de (2) le développement eulérien:

Sin2(7TZ)

EXERCICE 2
On donne un réel a > 0.

1 ’)
Montrer que la fonction
1 oo / 1 I \
f . R ►R , ^ ^2 ^ ^2 4. _ 2n7r)2 ^ a2 + (t + 2nTr)2 )
n=l
est bien définie, 27t-périodique, paire et de classe sur R .
2°)
Développer / en série de Fourier. On montrera que les coefficients trigonométriques
O'kif) sont donnés, pour tout k e N , par:
cos(A;t)
dt
? + t^
82 Chapitre 10, problème 79

3 ’)

Pour A G R * , on pose: J(A) = dt (on justifiera très brièvement la


définition de cette fonction J ).
a ) Démontrer que J est de classe sur R * , et que sa dérivée est donnée par:

AX) = - 2 r î ± in(At) dt
Jo 1T F “
où l’intégrale écrite est semi-convergente.

b ) On utilisera la relation: ^ qu’on ne demande pas de prouver.


Démontrer alors que pour tout A G , on a:

r+ o o

7t + J'(A) = 2 r ° ° £ i £ ^ ■dt
Jo i(l + i2)

et en déduire que la fonction J est de classe sur R * , et qu’on a: J"(A) = J(A ).

4 -;

a ) Démontrer que J(A) 7T et que J'(A) -TT. En utilisant


A -*0,A > 0 ‘ ' ' A -^0,A >0
les résultats de la question 3-b) ci-dessus, en déduire la valeur de J(A ).
b ) En déduire une expression des a^(/) au moyen de fonctions usuelles; puis, en
déduire une expression de / au moyen de fonctions usuelles.

PROBLEME
PARTIE I

On donnne r G C \ R - , qui sera fixé dans toute cette partie. Dans le C -e.v. T
des fonctions: C \ R_ —►C , on note T l’endomorphisme qui, à tout élément g ^ T ,
associe la fonction: C \ R_ —►C , i + r ) , et on note A l’endomorphisme Id - T ,
où Id désigne l’application identique T T . On note V le sous- C -e.v. de T formé
des fonctions polynomiales. Pour tout entier m > 0 , on note im le sous-C-e.v. des
fonctions g ^ T telles que la fonction x x^g{x) soit bornée sur [l,+ o o [ , et on
note Vm le sous- C -e.v. de V formé des fonctions polynomiales de degré < m . Pour
a G C \ R * , on note <pa l’élément de défini par (pa(z) = Log(a + z) pour tout
2: G C \ R - , où Log désigne le logarithme principal. Dans toute cette partie, a sera
fixé.

1 ^)
Montrer que pour m 6 N * , on a: A ’^.ipa € fm •

2 -;
Vérifier que pour !F et u € ^ , on a: A.{uv) — {A.u) v + (T.u) {A.v).

3 ‘)
Soit m € N * , et soit P € Vm -i • Déduire des questions 1) et 2) ci-dessus que
€ il.
Analyse de Fourier, intégrales 83

PARTIE II

On donne un entier n > 2 , fixé pour toute la suite du problème. Soit / la fonction:

R+ X R * R, (Л, t) ^ e - ^ ‘ ( ^ ) "

Pour tout Л € , on notera Д la fonction partielle t »-►/(A ,t) (définie sur R * ).


On notera I Tintervalle R * . On utilisera les espaces ^ , 5m » ^ et Рщ de la partie
I, ainsi que les opérateurs 4 et T construits avec r = 2 i . On conservera les notations
(Pa de la partie I.
I
On donne a e C \ R * et N e N * . Démontrer qu’une primitive N-ième de <pa
est la fonction:

^N,a : R+ C, ( Log(a + t) -
où est un rationnel que l’on précisera.

2 ^)
Vérifier que chaque Д appartient à R ) . On notera F la fonction:
/*+00
A i-> / /л (0 dt
Jo
et on notera F la restriction de F à / .
3 ‘)
a ) Montrer que F est continue sur R-|_.
b ) Démontrer que F est de classe sur R * , et que ses dérivées successives
s’obtiennent par dérivation sous le signe somme.
4 -;
Montrer que F est la seule primitive n -ième G de F^^^ telle que pour tout entier
P € [0, n - 1] , on ait: ------------►0 .
X-*-\-oo

5°)
Pour A 6 R * , calculer F^^^X) en développant s i n ^ t = ~ par
la formule du binôme, et en déduire:

= ( - i r ( 2 i ) - " ‘¿ ( - l ) * Log (A + (2k - n ) i )

6 ')
En utilisant les résultats des questions 1), 4) et 5) ci-dessus et ceux de la partie I,
démontrer que pour A > 0 , on a:

(fe) (A + (2k - n ) i ) - a „ _ i)

Préciser les dérivées F^*^^(A) pour 0 < k < n - 1 .


7^)
En utilisant la continuité de F en 0 , déduire de ce qui précède la valeur de F ( 0 ) .
On m ettra le résultat sous forme réelle, en distinguant les cas n pair et n impair.

☆ ☆ ☆
Analyse de Fourier, intégrales 85

SOLUTION

EXERCICE 1

Question 1 °

La fonction;

est continue, donc localement intégrable. Pour t > 0 , on a: fz{t) = Un{t) , avec,
pour tout n > 1 :
Un{t) = 2 s h (z t)o “ ^^
Chaque fonction Un appartient à C^{R* ). Pour tout entier n > 1 , on a:

2 z
{Eг) f 1 n{t) df = / ~ ) df = ^ ^ ^
Jq Jq n Z Z ~T~ 71 Tl

D’autre part fz se prolonge par continuité en 0, et pour t > 1 , on a:

Ifz{t) I < 4exp ( - (1 - 13?(z) I)i)

Notons (p{t) le second membre de {E2 ) si t > 1 , et ip{t) = Supo<r<i {\fz{'^)\) si


0 < t < 1 . On définit ainsi une fonction (p G £i^(IR * ), car 1 - | №(2:) | > 0 . On déduit
de {E2 ) que \fz\ € £+(IR+ ), et donc que fz G ). Pour tout n G N * , on a:
k=n k=n
( ^ 3) = 2 sh(zt) Y , « - k t < 2 3h {zt)Ÿ^0 - k t = \fz{t)\
k=i fc=l fc=l

Puisque \fz\ G (R * ), on déduit de {E3 ) et du théorème de la convergence dominée


que la suite (5n)n>i = ( 2 a;=i ^^^^erge en moyenne vers fz , d ’où:
/*+00 00 y r+00 \
I / .( t) d i = ^ ( ^ y ^ M O d fj

ce qui donne, d ’après (j&i), la convergence de la série n^-z^ (convergence qui était
immédiate a priori ), et la relation:

, , ,, ^ 2 z

En tenant compte du développement de la cotangente, cette dernière relation s’écrit bien:

,,, r ^ ^ 2 sh{zt) 1 , ,
(1) / V 1 = - -7rcotg(7Tz)
Jo e* - 1 Z
ce qui est la formule demandée.
86 Chapitre 10, problème 79

Question 2 "

La C -dérivée par rapport à 2: du membre de droite de (1) est z) ^ * La


formule (1) est vraie avec tout choix de z € C * tel que - 1 < 9?(z) < 1 . Notons U
l’ouvert de C défini par: - 1< < 1 1 • Notons / la fonction:

UX —>C , (i, t) fU( i )


(où est définie comme fz , avec Ç à la place de z). Elle est continue, et d ’après ce
qu’on a vu à la question 1), les fonctions partielles appartiennent toutes à £^(R * ),
et vérifient: f^{t) di = | - ttc o tg ( 7r0 .
Pour t fixé > 0 , la fonction: U —►C , ^ f^{t) est C-dérivable, sa C-dérivée est
Nous allons montrer que la fonction
r-hoo
F : O M t)dt
Jo
est C -dérivable, et que sa C -dérivée est donnée par:
r 2tch{zt)
m ^'(0 = / dt
Jo
Pour cela, il suffit de montrer que l’intégrale au second membre de (4) converge normale­
ment sur tout compact de U . Pour tout réel r tel que 0 < r < 1 , soit Br l’ensemble
des $ G C/ tels que - r < 3fî(0 < ^ • Tout compact de U est contenu dans un B r . Il
suffit donc de prouver que l’intégrale en question converge normalement sur chaque Br .
Fixons donc r 6 ] 0,1 [ . La fonction /? : t »-► se prolonge par continuité en 0 . Soit
M = Supo<t<i {P(t)) . Soit ipr la fonction: R * —►R+ telle que V'r(f) = M sur [0,1]
et ipr{t) = 4f ex p ( - (1 - r)t) si t > 1. On a: € £ i.(R * ), et on voit aisément que
< ipr{t) pour tout (z,t) € Br X R * , ce qui établit la convergence normale de
’intégrale sur Br . Le théorème de dérivation sous le signe somme s’applique donc sur
U , ce qui achève de démontrer (B4) . Par C-dérivation des deux membres de (1), on
obtient donc:
/»+00
2t ch{zt)
(2) dt =
Jo -1 sin^(7r2:) z^
ce qui est la formule demandée.

Question 3 "

En utilisant le théorème de la convergence dominée, on démontre de la même manière


qu’à la question 1) que l’identité: = 2tc h ( 2:f) peut être intégrée
terme à terme sur R * , ce qui donne:

-----------------

La famille ^ sommable, on déduit donc de ce qu’on vient de voir et de


(2) que sa somme est donnée par la relation eulérienne bien connue:
1 __ 7T^
^ { z - n )2 ~ sin*(lT2)
n€Z
Analyse de Fourier, intégrales 87

EXERCICE 2

Question 1 "
La série de fonctions rationnelles (donc continues) qui définit / converge normalement
sur tout compact de R . Pour t fixé, la famille manifestement
sommable, et sa somme est f { t ) . Autrement dit:

( 1) ^ + (i - 2ri7r)2
• Montrons que / est 27t-périodique.
Fixons t € R . L’application n ^ n — 1 définit une bijection de Z sur lui-même.
D’après un théorème élémentaire sur les familles sommables, la famille
1
( a 2 + (t - 22 (p{n)
(p(n)irŸ^f
7t) / neZ
est sommable et a pour somme f{ t ) . Cela s’écrit:
1 1
S i 2 -f’ (t H....................'
n€Z
- 2TT —2 n TT)2
n€Z
2 4- (t - 2nTr)2

c’est-à-dire: f{t + 27t) = f { t ) . Comme t était arbitraire, cela montre la 27t-périodicité


de / .
• Montrons que / est paire
Pour cela, utilisons à nouveau l’expression (1) de / . Soit ^ la bijection - n de
Z sur lui-même. Le théorème utilisé ci-dessus montre que la famille
1
( aï22 H- (t - 2 ^(n) 77r)^}r
t) / n€Z

est sommable et a pour somme f{t ) . Cela s’écrit:


1 1
Ç , a 2 + (< + 2 nTr)2 + (—t —2 nTr)2 ^-ia^ + {t —2 mr)^
c’est-à-dire: /( t) = / ( - i ) . On en déduit que / est paire.
• Montrons que / est de classe .
Soit uq la fonction: R —►IR, t ; pour n entier > 1 , soit Un la fonction:
R -♦ R , Î h-. ^ PO'^'^ n > 1 :

Uo(t) _______ L . )
2i o - ia t-hiaj
1 1 1
Uji{t) = - L ( .
2 ia - 2n7T - i a t - 2 mr -f i a t 4- 2n7r - i a ¿ 4- 2n7r H- i a .
Si A: € * , les dérivées k -ièmes des Um sont données par:
_ (~l)*fe! C 1 i ____^
2i a \(t-ia )* ^ + ^ ( t 4- ia)*=+i J
Um 1__________________1
2i a
\ ( t —2n 7T—ia)^+^ (t —2n 7r 4*ia)*^+^
1
{t 4- 2ri7r - ia)^+^ {t 4" 2n7T 4- ia)*^+^
Puisque la série de Riemann converge, ces formules montrent clairement que
pour k donné > 1 , la série de fonctions Un converge normalement sur tout compact
de R . On en déduit que / est de classe , et que pour tout fc € N * , on a:
88 Chapitre 20, problème 79

Question 2 '
Puisque / est de classe et 27t-périodique, le premier théorème de Dirichlet montre
que la série de Fourier de / converge normalement sur R vers / . Comme / est paire,
en utilisant les coefficients de Fourier trigonométriques, on obtient le développement:

(2) ( V t€ l fit) = +ê ûfc(/) cos(fei)

avec, pour tout k > 0 :

(3) ak{f) = - [ f(t)cos{kt)ét = - f f{t)cos{kt)dt


^ Jo J0
Fixons maintenant l’entier k . Pour tout n G , désignons par Vn la fonction:
R R , i 1-4 Un{t) c o s ( k t ) . Puisque la fonction c o s est bornée sur R et continue,
la série de fonctions Vn converge normalement sur R , comme la série de fonctions
Un . Les fonctions Vn étant continues, on peut donc dans (3) intégrer terme à terme,
ce qui donne:

(4) Ofc(/) = - f/ Unit) cos(kt) dA


On a:

(5) l"\oit)cosikt)dt=
Jo Jo “ l2 + t2
et pour n > 1 , les changements de variable respectifs i t - 2nTr et 1 1 14- 2n 7T dans
les deux intégrales " ai+{t-2 nn)^ lo ” a‘i+{t+2 nny^ conduisent à:
p2TT p2{n-
cos(ifct)
r - 2 {n cosikt)
(6)
Jo
I Un(t) cos{kt) àt — I
J 2nn 0 2 + i 2 d^ 4“ J -2 n n 02 + i 2 d^
La fonction
cos{kt)
pfe : R —^ R , ^I

est continue et appartient visiblement à £^(R, R) (on a: | gk{t) \ < )• Par suite, la
série /o " ÿfc(i) di+X )„>i ( 9 kit) àt + converge, et sa somme
est gk{t) di (en effet, les intervalles ( [2nTr, 2(n 4- 1)7T forment une partition de
R , et on a / ( 2„„,2(„+i)„ ( 9 kit) di = / 2^"'''*^” 9 kit) di pour tout n e Z ; voir le théorème
6.6 du polycopié “Intégration sur R , partie I”). On déduit donc de (4), (5) et (6) la
relation demandée:

(7) o2 + i 2
df
^ JR ÎT j_g

Question 3 "
Pour A réel > 0 fixé, la fonction: hx : R —♦ iw, tc •-> “ ï +jt est continue, et
majorée en valeur absolue par ; donc cette fonction appartient à / 2*(R, R) ; cela
justifie la définition de la fonction J . Remarquons que la fonction kx est paire, d ’où:

a ) Pour (A,t) € î* X R , soit /i(A,i) = h\{t). La dérivée partielle existe sur


IB *
^ ^^ iTù et est donnée par:
tsin{Xt)
(8) UA

La fonction est continue sur R * X R . La fonction 9 : * î+ F est positive sur


R+ , tend vers 0 pour t —> 4-oo , et décroît sur [ 1, +00 [ . On en déduit que pour A
Analyse de Fourier, intégrales 89

réel > 0 fixé, l’intégrale est convergente (au sens de Riemann): il s’agit
d’une semi-convergence, car û i £^(IR4., R) (voir chapitres 10 et 11 de L'intégrale de de
Lebesgue sur la droite, de J.M . ARNAUDIÈS , éd. Vuibert, 1997).
Pour tout réel X > 0 , le théorème de dérivation sous le signe somme s’applique sans
difficulté à l’intégrale h(X,t)dt. Nous allons montrer que l’intégrale fx(A, t) dt
converge uniformément sur tout compact de R+ , ce qui permettra de dériver sous le
signe somme l’intégrale h(X, t) d t . Soit un réel a > 0 . Pour A > a , et pour tous
réels U et U tels que 1 < u < v , d ’après le théorème de la moyenne, on a un réel ^ > u
tel que:

Î = ^(ti) [ sin (A t)d t


JU JU
Mais I sin(A t) dt I = J I s i n x dx | < | < ^ . Donc:

(9)
Comme 9{u)
u—^+oo
1/ dx
(A, t) d<
a
0, on déduit de (9) la convergence uniforme de l’intégrale
S o ^ |^ (A ,t)d t sur lot = [et, +00 [ . Comme a est arbitraire, et comme tout compact
de R * est contenu dans l’un des la ^ l’intégrale en question converge bien uniformément
sur tout compact de R * . La dérivation sous le signe somme est donc justifiée. La fonc­
tion J est donc dérivable sur R * , et sa dérivée est donnée par:
t sin(A t)
(10 ) 7'(A) = - 2 / • dt
Jo 1+ t2
A partir de (10), on pourrait prouver directement que J ' est continue. C’est ici inutile,
car nous allons voir dans ce qui suit que J' est dérivable, ce qui entraîne sa continuité.
b ) Par addition membre à membre de (10) et de la relation (vraie parce que A > 0 )
- _ rx r+ o o sin (A t)
^ ~ JO d t , on obtient, pour A G R * :
t
r sin(A t)
J'(A) + TT= 2 / dt
Jo
Posons ¿'(A,t) = ; la fonction ^ est continue sur X R ; la dérivée partielle
âX existe sur R + x R , et est donnée par:
.N _ cos(At)
(1 2 )
i + i2
Comme | I
- T+F ’ comme la fonction t appartient à £ ^ ( R + , R ) ,
l’intégrale (12) converge normalement donc uniformément pour A G R * , d’où il découle
que l’intégrale lP(X,t) dt peut être dérivée sous le signe somme pour tout A > 0
(on raisonne comme pour la dérivabilité de J). La fonction J ' est donc dérivable sur
R ^ , et sa dérivée est donnée par:
f + 0 0 cos(At)
(13) J"(A) = 2 / dt = J(A)
Jo 1+ t2

Question 4 '
a ) La fonction h est continue sur R x R , et majorée en valeur absolue par la fonction
t •-> , qui appartient à £^( R, R) . Le théorème de continuité des intégrales à
paramètre s’applique donc directement, et montre que la fonction A h{X,t)dt
est continue sur R . On en déduit: 7(A) -------------- ►2 = tt . Soit S la
A-^0,A>0
A -^0,A >0 ‘'0
fonction: R —^ R , ^1 (il est entendu que S{0) = 1 ). Elle est la somme d ’une
90 Chapitre 10j problème 79

série entière de rayon + o o , donc continue sur R . De plus, 15(i) | < 1 pour tout ( .
On a, pour A 6 R * :

(14) 7t + J'(A) = 2 A ^

LHnégalité de la norme des intégrales appliquée à (14) donne:

(15) |7 r + J'(A )|<2Ajf

On déduit immédiatement de (15): J'(A) —----------- ►- tt .


A—*0, A>0
D’après (13), on a des réels A et B tels que J(A) = A b ^ + B b "'^ pour tout
A > 0 , d’où: 7'(A) = A b ^ - B b ~^ . En prenant les limites de J{\) et de J'(A) pour
A —> 0 , d ’après ce qu’on vient de voir, on obtient: A-\- B = et A —B = —tt . D’où
immédiatement: i4 = 0 et B = tt , En définitive, on a donc, pour tout A > 0 :
Pr° ° cos{Xt) , . .
,16)
L TiV -o o

b ) Dans (7), opérons le changement


langement de variable <
i x = ^ . On obtient:
r+oo
^aJ-oo 1 + a:^ na
d ’où, d ’après (16):

(17) akif) = 1 0 -*=“


a
La relation (2) donne donc, pour t € R :

(18) /( i ) = è + j è ® " * ' “ cos(fci)


k=l
—a+lt)
Au second membre de (18), apparaît la partie réelle de »
d’où, par un calcul facile:
(19) I • ~ ° c o st-e -^ ° \ 1 / 1 -« -^ ° \
û \2 1 - 2 « - “ c o s i + « “2“/ 2a \ ï - 2 ® " ® c o s t +
En multipliant le numérateur et le dénominateur de (19) par e®, on arrive à l’expression:
sha
m - è2a X c h o - c o s t

PROBLEME
PARTIE I
Question 1 •
Pour tout réel a; > 0 , on a: A<fia(x) = Log(o + x + r) ~ Log(a + x ) , d’où, si
|a + x | > | r | :

( 1) ® - I.09(l + ^ ) - D-I)"-'
Il découle de (1) que € € i . Posant t = ^ notant Si la série formelle
Log(l + t X) € C ([Af]] , la relation (1) s’écrit: ^.^»^(x) = 5i(<) • 1^" donne
alors: '
(2)
Analyse de Fourier, intégrales 91

On a: = t -h p(t ) , où p est une série entière de rayon > 0 et de valuation 2 .


On déduit de (2) que pour a; > 0 et x assez grand, A^.(pa(x) = 52( t ) , où S 2 est
une série entière de rayon > 0 et de valuation > 2. Par récurrence, on a une suite
(5fc)/k>i de séries entières de rayon > 0 et de valuation > 1 vérifiant les propriétés
suivantes: pour tout n > 1 , il existe un réel Tn > 0 tel que pour tout réel x > , on
ait: A^.(pa(x) = Sfi(t ) , et 5n+i(X) = Sn o
Montrons un lemme général:
Lemme
Soit une série formelle S e C [[X]] de rayon > 0 , de valuation p > l . Soit une série
formelle R e C [[X]] , de rayon > 0 et de valuation > 2 . Soit U = X -F R . Alors
S oU - S est de rayon > 0 et de valuation > p -f 1.
Démonstration:
Ecrivons: 5 = ^n>p^ nX^ . Alors S o U = on a:
Val(C/” ) = n , et le terme de degré n de est . Donc si n > p , alors
Val(C/^) > p. Si n = P, alors Val(C/P - X^) > p. Donc V a l(5 o U) = p et
V a l(5 oU - üpX'P) > p. Il en découle que V a l(5 oU - S) > p I

En appliquant ce lemme aux S n , on voit que pour chaque entier m > 1 , on a:


Val(5y„) > m , et = 5m(t) pour tout réel x > 0 assez grand. Il en découle
immédiatement que la fonction continue x x"^ x ^ A^,(pa{x) ^ admet une limite pour
X -foo. En conséquence, cette fonction est bornée sur [ 1, -f00 [ . D’où A^.ipa G €m •
Question 2 °
Soit U et V éléments de T . Pour x G IR* , on a:
u{x + t ) v {x -f t ) - u{x)v{x) = {u{x + t ) - u{x))v{x) + (u(x + r) - u(x))u(x + r)

ce qui s’écrit:
= ^(Zi.w)(x)^u(x) + (^{T.u){xŸj(^{A.v){xŸj
C ’est vrai avec tout x , d’où:
(3) A.{uv) = ( A.u ) U + ( T.u ) ( A.v )

Question 3 °
Remarquons d’abord que V q C Ker{A) , et que A{Vk) C Vk-i pour A; > 1 . Mon­
trons, par récurrence sur l’entier naturel k G |0, m - I J , qu’il existe des polynômes
Qk,0 ^ ^ m—k—1 J Qk,l ^ ^ m —/e »• • • ?Qk,k ^ ^m —1 »tels que
j=k
(4) A'‘.{P<Pa) = '£ Q k A A ^ .V a )
j =0
C’est vrai avec A: = 0 , en prenant Pq = p , Supposons l’assertion vraie à l’ordre k ,
avec A; < m - 1 . En utilisant (3), on déduit de (4):
j=A:+l
A'^.{P<fia)= E QMj{A^.V>a)
j= 0
avec: Qk+i,o = A.Qk,o 1 Qk+i,k+i = T.Qk,ki et Qk+i,j = ^ Q k j -^ T .Q k j-i pour
1 < j < A:. Ces formules montrent que pour j e [0, A; H- i f , on a: Qk+i,j G Prn-k-2+j î
ce qui poursuit la récurrence. L’assertion est donc démontrée par récurrence à tout ordre
A; G [0, m - 1].
Ecrivons maintenant (4) à l’ordre m - 1 , et appliquons A . Comme Q rn-1,0 est
constant, on obtient des polynômes Qm,j € V j ^ i , où 1 < j < m , tels que:
j=^m
(5)
i= i
92 Chapitre 10, problème 79

Puisque AKipa € Sj pour tout j , on déduit de (5) que A^.{Pipa ) € S , . Par suite:
(6) X— >+oo

PARTIE II
Question 1 "
Soit {Xk)o<k<N une suite complexe quelconque. Associons-lui la suite {^k)o<k<N de
fonctions éléments de !F telle que ^k{t) = - ( Log(a -fi) - A^) pour tout i > 0 .
Si A; > 1 , on a, par dérivation:

(f c - l) !
Il suffit donc que A^-i = Xk - ^ pour k > l , et que Aq = 0 , pour que soit une
primitive N -ième de (fa • Pour tout entier m > 1 , soit = YltZT i i o-q = 0 .
Soit <^m,o la fonction élément de définie par t ( Log(a 4- i) - am) • D’après
ce qu’on vient de voir, pour tout m , la fonction ^m,a est une primitive m -ième de
^o,a = <^a » et si m > 1 , sa dérivée est donnée par: ^m,ai^) = ^m -i,a(i) •

Question 2 ^
La fonction f est continue. Chaque / a est donc localement intégrable. Comme n > 2 ,
et comme | s i n x | < x pour tout réel æ > 0, on a, pour tout (A,i) G R+ x K * :
|/(A ,i)l < M i n ( l , ^ ) . La fonction ^ : IR* IR+, i i-> M i n ( l , ^ ) appartient à
£^(IR*,IR) (en +00 , on a une intégrale de Riemann d’exposant 2 ). On en déduit que
chaque / a appartient à £^(1R*,IR).

Question 3 "
a ) Comme / est continue, et comme toutes les IM sont majorées par 6 , le théorème
de continuité des intégrales à paramètres est applicable. Il montre que F est continue
sur IR+.
b ) La fonction / est de classe sur IfÎ * X IR * . Pour tout entier p > 1 et tout réel
a > 0 , on a, pour A > a et pour t > 0 :

(A,t) = -At s i n t < t k ^-oct


(7)
t
La fonction 1 1 -a i appartient à £^(IR * , IR). On déduit donc de (7) et du théorème

de dérivation des intégrales à paramètre que pour tout a > 0, la fonction F est
indéfiniment dérivable sur ] a, +oo [ , et que ses dérivées s’obtiennent par dérivation
sous le signe somme. Comme la dérivabilité est une propriété locale, il en résulte que F
est de classe sur , et que ses dérivées s’obtiennent par dérivation sous le signe
somme.

Question 4 "
Posons: H = F^^^ . D’après ce qu’on vient de voir, si p G N , on a, pour A G IR*

(8)

En utilisant l’inégalité de la norme des intégrales, on déduit de (8):

| f (p)(A)| < j(^°°iPe-^‘ d< = A-P-^ r ( p + l) = A-P-V


d ’où immédiatement: F^^^(A) ----------- ►0 .
A—>+oo
Anaiyse de Fourier, intégrales 93

Réciproquement, soit G une primitive n-ième de H sur R * telle que pour tout
P € I 0 ,n j, on ait
G^^^(A) - ^ — >0 . Alors les fonctions çf. f ( n - i ) (diffèrent
d ’une constante et tendent toutes deux vers 0 en + o o , donc sont égales. Par une
récurrence immédiate, le même raisonnement montre que = q îp ) i <p <n .
En particulier, F = G . ~ ~

Question 5 °
D’après le résultat vu à la question 3-b) ci-dessus, on a, pour A > 0 :
f+ o o
(9) = (-1 )" / e - '^ s i n ^ i d i
Jo
D’autre part:

d ’où, puisque chaque fonction t 0 (-A+(n-2/c)l)t appartient à £^(|R* ,R) :


r+oo

ik=0
< k)jo
k=^n
( - х Г С г ! ) - " У ' ( - 1)'= ---------1_____
¿ 0 \k j x+ { 2 k - n ) ±
En intégrant, on obtient, avec une constante G :

(10) F("-i)(A ) = C + ( - l ) " ( 2 i ) - " D - l ) " (fc) + (2 ifc - n) i )

Mais comme 2fc=ô(“ ^)*(fc) = 0 , on voit facilement que le second membre de (10) tend
vers C pour A —> + o o . Compte tenu que F^"~^^(A)------------> 0 , on a donc C — 0.
Л-++С»
En définitive:

(11) F("-i)(A ) = ( - l ) " ( 2 i ) - " D - l ) " (fc) Log (A + (2fc - n) i )

Question 6 "
Pour 0 < P < n - 1, notons Fp la fonction élément de F définie par:

On a: Fn-i = , les Fj sont de classe , et d’après ce qui a été vu à la question


1) ci-dessus, on a Fp = Fp+i pour p < n - 1, i.e. Fp = Fq^^ pour tout p . Posons:
a = - n i . Dans la C-algèbre des endomorphismes du C-e.v. F , on a:

Л" = ( М -Т )" = 2 ( - 1)''(^” ) г ' '

d’où l’on déduit, en notant Pp le polynôme (o + X )" “ ^“ ^:


_ (-l)"(2 l)-» . _ .
( 12) Гр- ^ \Pp<Pa (^n-l-pPp)
On a: Л ” .(Рр) = 0. En appliquant le résultat de la question 1-3), on déduit donc
de (12) que Fp(A) 0 . Donc Fo est une primitive n -ième de H telle que
Л—»+00
— — 0 pour 0 < p < n - 1 . D’après le résultat de la question 4) ci-dessus.
Л—>+оо
94 Chapitre 10, problème 79

il en découle que Fq = F . De plus, on a prouvé que F( p) ^ p q < p < n - 1.


En résumé, pour A > 0 , on a: “ “
k—n
( - l ) " ( 2l ) - ”
~ (n -l)! \fc) ^^ X (A + {2k - n) i ) - <7n-i)

Question 7 °
Puisque F est continue en 0 , on a:
(13) F(A) m
A -*0,A >0

Compte tenu du résultat de la question 6) ci-dessus, et de la continuité de Log sur


L = C \ R - , on déduit de (13) que si n est pair:

(14) F(0) = („ _ !)! « ) i ) " ~ ‘ (L o g (( 2 /c -n )i)-ir „ _ i)


{ 2Mn
et que si n est impair:

fe=0
• Cas où n est pair
Posons: n = 2m (donc m > 1 ). En tenant compte qu’il s’agit d ’un réel, on déduit
de (14) la valeur suivante pour F{0) :
o -2 m J / 0 m \ / \
E ( - 1) ' [ k j ((” - 2*=)^”“ ' 1-09 ((2f c - n ) i ) - ( n - 2fc)2- i Log ( ( n - 2fc)i))

Puisque L o g (i) = f i et L o g ( - i) = - f i , on a, pour 0 < fc < m - 1 :


Log ((2A: - n ) i) = Log(n - 2A:) - ^ i ; Log ((n - 2A:)i) = Log(n - 2fe) + ^ i
et puisque seule la partie réelle intervient, cela donne:

r * (T )' ” “* = - 2 ( 2 ; ^ ‘1 ’ ( T) <™ -

• Cas où n est impair


Posons: n = 2m + 1 (donc m > 1 ). La valeur de F (0) tirée de (14) est:
2“ 2m -l£
¿ ( - l ) * ( 2fc - n)^’"(^™ Log {{2k - n ) i )

ce qui donne, par un calcul analogue au précédent:

★ ★ ★
Analyse de Fourier, intégrales 95

Remarque :
L’expression de F{\) trouvée à la question II-6) du problème se met facilement sous
forme réelle. On obtient ainsi, pour tout réel A > 0 :
• Si n est pair
En posant n = 2m (donc m > 1 ):

■tsS f *£" (T) <


avec:

L 2m,k = X Log (A* + {2k - 2 m f ) - <T2m-i

. /2 k -2 m \
A 2m,k - A rc tg ---- -----j

C^2m.fc= £
r= 0 ^ '

V2m,k =

• Si n est impair
En posant n = 2m + 1 (donc m > 1 ):

r+ o o / V2 m + l

2 - 2m - l f e = ^ + l (2m + \ \ , „ , r ^
(^2'in)\ ^ y k / ^ 1^2771+1,fcL2m+l,ibj
avec:

-C'2m+i,fc = ^ Log (A^ 4- (2A: - 2m - 1)^) - (J2m

. / 2fc - 2m - 1 \
A 2m+\,k = A rc tg ------ j
/ r= m V

C^2m + u = E ( - ! ) ’■( - 2"^ - 1) ''


r= 0 ^

= E - 2m -

★ ★ ★
Problème 80
LES NOMBRES DE LEBESGUE

PRÉAMBULE

• Pour tout X e U et tout n e N * , on pose: Sn{x) = i sin{kx)


• On rappelle la relation: dx = | .
• Pour n e N * et X e U J on pose:
fe=n
Dn(x) = 2 + cos(A:x)
^ k=i
(c'est le noyau de Dirichlet, qui vaut pour tout x e R \ 27tZ ), et on pose:
Vn(x) = Dn{x) - 5 cos(nx) (on a alors Vn{x) = x 6 R \ 27tZ ).

1
Développer en série de Fourier la fonction 27t-périodique égale sur [ - 7r ,7r] à la
fonction X I s i n x I . En déduire que pour tout x G R , on a:
8^ sin^(A;x)
Is i n x I = —
4A;2 - 1

2^)
Pour n e N * , on définit le n-ième nombre de Lebesgue Ln par:

i I D„(t) \ d t [ = l £ \ Dn{t) I dt)

Montrer que la suite | I d tj est bornée, et qu’on a:


' n 6 M*

~
Ln n— Log(n)
»00 7T^
3 ‘)
Pour n et A; entiers > 1 , on note Uk,n la fonction de [O.ttJ dans R qui vaut 0
sin^ (k{n+^)x) . f. . ^
en 0 e* (4fca-i)sln(|i si 0 < i < tt.
a ) Montrer que si n est fixé, la série ^^Uk^nix) de fonctions de x converge uni­
formément sur tout compact de ] 0, tt] vers j \D n \-
b ) Montrer que pour tout n € N , on a:
oo - ,p=/c(2n+l) .

k=l p=l^ ^
E ^ ^
et utiliser cette relation pour retrouver le résultat de 2-b).

Ht it
Les nombres de Lebesgue 99

SOLUTION

Question 1 "
Soit / la fonction en question. Elle est paire^ continue, 27t-périodique et localement
de classe par morceaux. Donc sa série de Fourier converge vers / normalement sur
R . Les coefficients de Fourier trigonométriques pairs (an(f))neN sont donnés par:

=- f /(Ocos(nt)dt s ln (O c o s (n t)d t (s in ((n + l) i) “ S in ((n - 1)0) dt


^ Jo ■1/ '
ce qui donne:

«o(/) = J ; « i(/) = 0 ; (V n > 2 ) =

Il en découle que pour tout x € IR, on a:

( 1) /(x ) = |o o ( / ) + ^ o „ ( / ) c o s ( n x ) = § - : c o s (2A;a:)

En tenant compte de la relation élémentaire:


1 1 ^ / 1 1 \ 1^ 2
2 ” 2 ^ V2ik - 1 2A: + 1 y “ 2 ^ 4A;2 - 1
on déduit de (1) que pour tout a: € R :

x/\ ^ cos(2fca;) 1 —c o s (2fcx)


Л*) - ï^ ÎFT^Tj - ;^E «rrr =ï4E Л=1
4Â;2 - 1

c’est-à-dire, en remplaçant 1 - c o s (2A;a;) par 2sin^(fex):

Question 2 °
Pour tout n € N * , posons Un — ^ l sin(nt)|

= f j i ' ( d i > n W |- |î > n ( i ) l ) + ( | î > n ( < ) | - ^ ^ ^ ^ ) ) dt


d ’où ILn “ C/n I < I-An I 4 -1Бп I, où l’on a posé:

= (I Dnit) 1- ID„(t) I) dt ; ^ jT ' ^1 D„(t) I - l î i ÿ i l l j di

Majorons séparément | Л» | et | B» | ■ On a;

||^>п(0МОп(01 |/>n(t)-A.(«)|di< Ij i Iicos(ne) Idi < 1

On a donc, pour tout n G 1^ ^ :

|b n - C ^ n l < l + f L o g ( I )
et la suite (Ln —Un) est donc bien bornée.
100 Chapitre 10, problème 80

Détermination d ’un équivalent de Ln


On posant U = n t ^ on voit que pour tout n e , on a:
2 r ISin(w) 1
U n= - du

Pour tout n 6 N * , posons Un = IgApWI clt¿. L’intégrale I du


diverge, donc la série Un diverge. Le changement de variable u = nn + v montre
que - JJ d u , d'oil;

2 , = / V î Î E W - Î Î e M ) du . - f J i í í n f e L du
nTT J o \ n n - h V riTT / J q riTT (n T T + u)

d’où immédiatement | - ~ | < ^ , et par suite Un ^ • On sait


que les sommes partielles de deux séries à termes réels > 0 divergentes ayant des termes
généraux équivalents sont des équivalents. Puisque la série harmonique ^ diverge,
il en découle:
„ 2 2 2 4 1
^ TT “ n -* o o 7T “ k ir TT^ " k
fc=0 fc=l fe=i
d ’où en tenant compte que
k=:n ^1 Log(n) :
n—*oo
4
Un Log(n)
n —KX) 7T^

Comme la suite (Ln - Un) est bornée, et que Un +00 , on obtient enfin:

Ln Log(n)
n —MX) TT

Question 3 °
a ) Fixons l’entier n > 1 . D’après 1), pour tout a; G ] 0, tt] , on a:

(3) ^Î ¡iD
d_nm = ^î 1i M
( x i) l= 2± M 1=
sin(f) =E (4A;2-l)sin(f)
Soit un compact K de ] 0, tt] . On a un réel a G ] 0, tt] tel que K C [ a, tt D’où,
pour tout X e K e t tout k G ^ • IUk,n(x) I < Afc , avec Xk = -(4 ^ — ^
-l)sin (f)
• Comme
la série numérique Ylk converge, on en déduit que la série de fonctions Uk,n
converge normalement donc uniformément sur K , ce qui répond à la question,
b ) La fonction continue (p : ] 0, tt) —► , x ^ ^\D n{x)\ se prolonge par continuité
en 0 , donc est Lebesgue-intégrable. Comme les fonctions Uk,n sont à valeurs dans IR+
et Lebesgue-intégrables sur ] 0, tt] (elles se prolongent par continuité en 0 ), le théorème
de Beppo-Lévi s’applique à la série de fonctions Uk^n 1 et montre notamment que la
série Yk> i {lo ^fc,n(0 di) converge, et que sa somme est (p(t) d t . Donc:
^ sin ^ (k{n + \)x)
(4) , d d,.0. . I f dx

D’autre part, en utilisant la formule sin^(u) - sin^(u) = (sin(w + u)) ( s i n ( u - v ) )


avec u = ^ et V = , on obtient aisément:

JK\ s in ^ (A:(n + 5)1)


(5) ------E
sin(f)s i n ( ( 2 p - lp)=-l j
En reportant les expressions (5) dans (4), on a:
^ 7T 00 - ^ /p = (2 n + l)fe \
|D„(t)|df = g 4p ^ ^ Í E s i n ( ( 2 p - l ) | ) j dx
Les nombres de Lebesgue 101

/p = (2n + l)fc

- E ; C3pÎTTfE’‘[^ -< (-^ )« )]:)-Ê 5 ^ p=l


2p - l

En définitive, on a démontré le résultat demandé:


O /•» I fi °° 1 /p = (2 n + l) f c \
(6)

Nouvelle obtention de Téquivalent de Ln


En utilisant - Log(m) >7 (où 7 désigne la constante d ’Euler),
on voit d’abord facilement qu’il existe un réel A tel que:
P=(2n+l)fc \

(
Pour tout n > 1 , posons Mn = Ln - ^ 4fe7i i (5 Log(2n H-1)) . En combinant
(6) et (7), en écrivant que Log ((2n + l)k) = Log(2n4-1) 4-Log(A;), et en tenant compte
que les séries numériques Ylk ^ et ^ convergent, on voit que la suite
est bornée. D’autre part:
1 6 ^ L o g ( 2 n + l) 8 /0 , i\^ 1 4Log(2n + l) 4
-^2 Log(n)
n —*00 7T

et puisque L o g (n )---- ■+ 0 0 , on en déduit bien que i-n ~ ^ L o g (n ).


n—MX)

★ ★ ★
Problème 81

THÉORÈMES DE RIEMANN

PARTIE I
On donne deux suites complexes (an)n€N (6n)n€i^ deux réels a et 0 tels que
a < et que ün cos(nx) + 6n s i n ( n x ) ----------►0 pour tout x 6 [ol.P] .
n —*oo

Pour n € M , calculer | an cos(nx) + 6„ sin{nx) dx,


2^)
En utilisant le théorème de la convergence dominée et en raisonnant par l’absurde,
en déduire le lemme de Canton on a On 0 et 6n 0.

PARTIE II
Pour toute fonction / : R —►R , et pour tout couple (x, /i) € R x R * , on pose:
(A2/ ) ( x , h) = f{ x + ft) 4- f{ x - /1) - 2f{x)
Dans toute cette partie, on donne une fonction / : R R.
1^)
a ) Soit xo € R tel que / " ( xq) existe. Démontrer:

b) Soit xo € R tel que / '( xq) existe et que lim ( ^ ( A 2/)(xo,/i)) existe. Est-il
h—*0, ^7^0
vrai que / " ( xq) existe? (si oui, démonstration. Sinon, contre-exemple).
2 °)
On suppose trouvés deux réels a et 6 vérifiant les conditions suivantes: a < b \
tout point xo G [o ,6] est point de continuité de / ; et pour tout xq 6 [ a ,6] , on a
7^ ( A 2/)(xo,ft) 0. Pour tout réel £ > 0 et pour tout t G R , on pose:

¥’(i) = / ( i ) - / ( a ) - ^ ( / ( 6) - / ( a ) ) ; = f{t) - - a){b - 1)

a ) On suppose trouvé c G ] a, 6 [ tel que v?(c) > 0. Montrer qu’on peut choisir
£ > 0 tel que V^c(c) > 0. Ayant ainsi choisi e , montrer l’existence de ^ G ] a, 6 [ tel que
^ e (0 = (^e(t)) . Ci-après, on fixera un tel Ç.
[a, b]
b ) Montrer que /^ (A 2^e)(Î,/l) f , et en déduire une contradiction.
c ) Montrer que la fonction / est affine sur [ a ,6] .
3^)
On suppose trouvés deux réels o et 6 vérifiant les conditions suivantes: a < b;
tout point de [a ,6] est point de continuité de f ; et pour tout Xq G [a ,6] , la limite
existe dans R et appartient à R + . Cette limite sera notée
104 Chapitre 10, problème 81

A(xo). En affinant la technique utilisée en 2) ci-dessus, démontrer que la fonction / | j


est convexe.
4*)
On suppose trouvés deux réels a et 6 vérifiant les conditions suivantes: a < 6 ;
tout point de [a, b] est point de continuité de / ; et pour tout xq e [a, 6] , la limite
^ lim ( ^ ( A 2/)(a:o,/i)) existe dans R . Cette limite sera notée A(xo). On suppose
en outre que la fonction A : [a ,6] R est bornée.
Soit V l’ensemble { (x ,/i)€ R ^ | a < x - h < x - \ - h < b } .
a ) Soit une fonction convexe et continue g : [a, b] —►R. Montrer que pour tout
(x, h) G P , on a: (A 2 g)(x, h) > 0 .
b ) En déduire que la fonction: P R , (x,h) ^ ( ^ 2/ ) h) est bornée.

PARTIE III
Dans cette partie, on donne deux suites complexes (an)nef^ (^n)nePü* partie
finie £? de [0, 27t] . Pour tout n > 1 , on note Un la fonction:
R — ►C , X I— ►ün cos(nx) -h bn sin (n x )
On note (T) la série trigonométrique -h ^ ^ > 1 , et S l’ensemble E + 27tZ . On
suppose que la série de fonctions (T) converge simplement sur U \ S vers une fonction
/ : u\e-^c.
1 ’)
En utilisant 1-2), montrer que la fonction F suivante est bien définie:

F : R — >C , x \— >
n=l

et qu’elle est continue en tout point de


2 ‘)
Pour tout (x , /1) G R X R * , montrer:

. 1 «, + f l,.(x ) î i ^
n=l

3 -)
On fixe X G R \ f . Pour tout n e N'*' et tout h e U ^ , on pose:

siT r{k h )
rn = ^ t /f c ( a :) ; Pn(h) = ' ^ U k { x )
k=in k=^n ~~W h^

a ) Pour h € R * et N € N * , établir:
sin ^(N h ) sin^(n/i) s in ^ ((n + l)/l) '
pN{h) = tn - X ) '■'»+1 n 2ft2 (n + l)2/l2 J
ns=N
b ) Montrer que la suite (Pn(^))„çfj* de fonctions de h converge uniformément vers
0 sur R * .
Indication: Soit G : R -+ R Ja fonction déSnie par G(0) = 1 et G(t) = pour
t G R . Vérifier que
sin^(nh) ((n+l)à)
^ I d f , et que 1 est
Lebesgue-intégrable sur R+
c ) Montrer que ^ ( A 2 F ) ( x ,2 h ) ♦f( x ) .
/1—»0,
Théorèmes de Riemann ,105

4 ’)
On fixe X G IR. On se propose de montrer que ^ ( A 2F )( x , 2/i ) 0 . Soit
h-*0,hji:0
un réel £ > 0. Soit AT G N * tel que \Un{x)\ < € pour tout n > N . Soit un réel
A > 0 tel que \an \ < A pour tout n G N et que 16„ | < A pour tout n G . Pour
tout réel ^ ] 0, -^ [ , séparer la somme infinie qui définit ^ (A2-F) (x, 2h) sous la forme:

aoh + ^ ( ) + 2 ^ ()+ 2 ()
^=1 N<n<^ n>^
en déduire la majoration:

^{A 2 F ){x ,2 h ) <(4AT + l)>lft + 2£ + 2 X ; ^


n>^
et achever le raisonnement.
□ Dans les questions 5), 6) e t 7) ci-^dessousj on su ppose q u ’on a
/(æ ) = 0 p o u r to u t æ G R \ 5 . □

5 ’)
En utilisant II-2) et III-3), montrer que la fonction | q 2^] affine par morceaux
et continue.
6 ’)
a ) En utilisant III-4), montrer la fonction F est dérivable en tout point x e S .
b ) En déduire que F est constante, et que ao = 0.
7 °)

Calculer les coefficients de Fourier de F , et en déduire que an = bn = 0 pour tout


neN* .
S°)
Dans cette question, on suppose que S = 0 ^ et que / est bornée sur IR. On pose:
M = S u p ( |/( x ) |) .
xeR
a ) Pour n e N * et h e IR* , montrer:
sin^(n/i) _ 1 r / 1
Ûn ( ¿ ( A 2F )«?, 2ft)) cos(n^)d0

s in

b ) En utilisant le théorème de la convergence dominée, déduire de a) ci-dessus que


/ est localement Lebesgue-intégrable sur IR, et que la série de Fourier de / est ( T ) .
Ce résultat était-il évident a priori?

it it
Théorèmes de Riemann 107

SOLUTION

PARTIE I
Question 1 *
Un calcul élémentaire donne:
rr0
/ I an cos{nx) -I- bn sin(na;) f dx =
Ja
(|ûn 1" + |i>„ I’) + i ^(|a„ l’“ - |6„ I’) (sin(2n/î) - sin(2na)) + (Onb^ +W^b,,) (cos(2nc) - cos(2n/î)^

Question 2 ’
Supposons que a„ — -f— > 0 ou 6„ — -f-— > 0 . Alors Io„ P + 16„ 1^ — ^ — ►0 .
n—»OO n—>00 n—»oo
Soit E une partie infinie de 1^ et r un réel > 0 tels que \ ü n f + \b n f > r pour tout
n e E . L’expression obtenue en 1) ci-dessus montre que pour n —►o o , on a:

( 1) J I an cos(nx) + bn sin (n x) dx = ^| an 4 - 1bn ^ ^+ O


On a donc une partie F de telle que l’ensemble E \ F soit fini, et telle que pour
tout n e F:
^ IUn cosjnx) + bn sin jn x ) f ^ iP -o )
( 2) / IOnI + I I
Pour tout n € F , soit g„ la fonction: [a,p] R + , a: | •
Elle est continue, majorée par ^ < 2 . Comme | o„ 1^ + 16n > r , il est
IOfi I +1 I
clair, d ’après l’hypothèse, que la suite de fonctions ( ^ n ) n € F converge simplement vers
0 sur [a,P] . D’après le théorème de la convergence dominée, il en découle qu’on doit
avoir 9n{x) d x ---------------- ►0, ce qui est incompatible avec (2). Cette contradiction
n ~ » o o ,n € F
montre que l’hypothèse de départ ne tient pas. Par suite, on a bien an ----- 0 et
hn 0.

PARTIE II
Question 1 ‘
a ) Soit R2 : IR —» R , f H-, / ( xq + t ) - f{xo) - 1 f'{xo) - y f"{xo) ■ La formule de Taylor-
Young à l’ordre 2 , appliquée à / en Xo i montre que R 2 (h) € o{h^). D’où, par
h—*0
addition: R 2 {h) + R 2 {-h) e o(h^ ) , i.e. (A2/ ) (xq, h) - h ? r{xo ) € o{h^ ) .
/i-»0,/i9é0 h-*0,h^0
En divisant par h? , on en déduit:

(3) p (A ./)(x „ W

b ) Soit g la fonction:

U - .U , XH-I ^2 “
-x^ SI X <0
108 Chapitre 10, problème 81

Elle est de classe (on a /'(x ) = | x | pour tout x ), et il est clair qu’elle n’admet pas
de dérivée seconde en 0 . Pourtant, (A2P) (0, h) = 0 pour tout /1 G B?, et a fortiori^
^ (A2^) (0, h) • • '* ^ réponse à la question posée est donc: non.

Question 2 "
a ) Le choix de e tel que > 0 est possible parce que ^ e (c )----- -— (p{c) . On fixe
donc un tel €. On a alors V'e(û) = ipe{f>) = 0 et V^e(c) > 0. Par continuité de sur
le compact non vide [a ,6] , il existe ^ € [a,b] tel que i/ieiO = Max (V^e(i)) . Fixons
a<t<b
donc un tel Ç. Comme i)e{c) > 0 = V^e(a) = i)e{b) , on voit que a < b.
b ) Pour tout couple G , on a (A2V^g) (¿, h) = (A2</?)(i,/i) + 5/1^, et aussi
(A2<^) {t, h) = (A2/ ) (t, h ) , d’où (A2^e) {t, h) = (A2/ ) (t, h) H- £:/i^ . D’après l’hypothèse
faite sur / , on a donc:

(4) ¿ ( A 2V'.)(
^ Xî ,' a/) h-*0,hji0
Mais comme ips{t) < ipeiO P^ur tout t e [a, 6] et a < ^ < 6 , la définition même de
A 2 ipe montre que pour tout réel h > 0 et suffisamment petit, on a ( ( 1 à) < 0,

en contradiction avec (4). Cette contradiction montre que c n ’existe pas, autrement dit,
que (p( [a, b] ) C R_ .
c ) On démontrerait de même que <p{[a,b]) C R4. . Par suite, y? est nulle sur [a, b] ,
ce qui signifie que f{t) = f{a) -f ^ {f{b) - /(a )) pour tout t e [a, b] . La fonction /
est donc bien affine sur [a ,6] .

Question 3 "
Raisonnons par l’absurde, en supposant / non convexe sur [a ,6] . On aurait alors
deux réels a et (3 tels que a < a < 0 < b et que la fonction
<? : [a,;0 ] R, m - f{a) - ^ {/{0) - f{a))

prenne au moins une valeur > 0 (ce ne peut être en a ou /?, car ^ (a ) = ^{0) = 0 ).
On fixera donc c e] a ,0 [ tel que <i>(c) > 0 . Pour tout réel e > 0 , introduisons la
fonction îî'e : [a,0] —►IR, t ►-> <î>(i) - e(t - a){0 - t ) . On a %{t) m€—*0,e>0
pour tout t e [0 ^0 ] , donc en prenant i = c, on voit qu’on peut choisir e > 0 tel que
SPe(c) > 0. On fixe donc un tel €. Comme ^{a) = ^{0) = 0 ^ par continuité de îPe ,
on en déduit l’existence de $ G ]a,i^[ tel que = Max (¿'£(0) • On fixera donc
te [ot,y3]
un tel ^ . De même qu’en 2-b) ci-dessus, on voit que pour tout réel h > 0 suffisamment
petit, (A2Î'£ )(Î,/ i ) est défini et < 0. Mais (A2lP^e) ($,/1) = (A2/ ) ( Î ,/1) + d ’où
7^ (^2^e) (i, A(0 + 6: > 0, en contradiction avec ce qui précède. Cette
/1—0, /i/o
contradiction montre que / est convexe.

Question 4 "
a ) Notons d ’abord que pour tout (x, /1) G P , on a /1 > 0.
Puisque g est convexe et continue (^ ), elle est continue et dérivable à droite en tout
point de ] 0 ,6 [ , et la dérivée à droite (définie sur ] a, 6 [ ) est croissante. Fixons
(x, h) e V . Soit la fonction auxiliaire u : [0, /1] —►IR, i »-►g{x 4*i) + g{x - t) - 2g{x)
(qui est bien définie). Elle est continue, et en tout point t G ] 0, /1] , la dérivée à droite
u'^(i) existe et est donnée par u'^(t) = g'^{x + t) - p j(x - t ) , d ’où u'^{t) > 0 . En
appliquant à u le théorème des accroissements finis, on voit que u{h) > u{0) = 0 , ce
qui signifie: (A2^) (x, h) > 0 .

(^) Cette hypothèse de continuité n ’est effective qu’aux points a et 6 . En effet, la convexité de g
entraîne sa continuité en tout point de ] a, b [ .
Théorèmes de Riemann 109

b ) Soit un réel M > 0 tel que | A(rr) | < M pour tout x e [a, 6] . Soit la fonction
P : R -> R , x i-> f(x ) + ^M x^ : elle est continue en tout point de [ a ,6] . Pour
tout {x, /i) G R^ , on a (A2P) (Xj h) = (A2/ ) {x, h) + Mh? . Il en découle, pour tout
X e [a, 6] : ^ (A2P) {x,h) \{x) + M > 0 . D’après 3) ci-dessus, g est
h^o ,/i/o
donc convexe sur [a ,6] . D’après a) ci-dessus, on en déduit que pour tout (x^h) G V ,
on a (A2P) (x, /1) > 0, ce qui équivaut à: ^ (A2/ ) (x, ft) > - M .
De même, en considérant la fonction R R, x f{x) - \Mx"^ , qui est continue
en tout point de [a ,6] et concave sur [a ,6] , on démontre que pour tout (x ,/1) G P ,
on a: ^ (A2/ ) (x, h) < M .
On a donc bien prouvé que la fonction P R, x^ ( ^ 2/ ) (x, h) est bornée.

PARTIE III
Question 1 °
Il est clair que R \ 5 contient au moins un intervalle compact J de longueur > 0 .
Pour tout X G J , on a: an c o s(n x ) + 6n s in (n x ) ----------►0 (terme général d ’une
71—>00
série convergente). D’après 1-2), il en découle que an ----------►0 et bn ----------►0 ; a
n— *00 n—»oo
fortioriy les suites (an) et (bn) sont bornées. Par suite, la série de fonctions (continues)
2n>i converge normalement donc uniformément sur R . On voit donc que F est
bien définie sur R , et qu’elle est continue en tout point de R .

Question 2 "
Fixons (x, /1) G R Xf Pour tout n G on a:
(A2Un)(Xy2h) =
= a„ (c o s (n(x + 2 /1)) + cos (n(x - 2h)) - 2 c o s(n x )) + bn ( s i n {n{x + 2/i)) + s i n ( n ( j - 2h)) - 2 s in (n x ))

= 2 ttn co s(n x ) (c o s (2n/i) - 1) - f 2b n sin (n x ) (c o s(2n/i) - 1) = - 4 sin^(nh)Un(x)


d ’où, en divisant par 4/i^ :

(6) ‘ (A ,F )(x , 2 ) . ) . k + f : [;.(*)


n=l

Question 3 •
a ) Fixons h € IR* et AT e N . On a:
00
sin^{kh) sin^(kh) sin^(kh)
Pn W = ^ { r k - »■fc+i) = J2rk
~~W hT~
k=N k=N k=N
Sous le premier signe de sommation, on pose k' = k - 1. Après quoi, on regroupe les
termes de même indice k pour A; > iV - f 1 . On obtient ainsi:
sin^(N h) ^ / sin^(n/i) s in ^ ((n + l)/i)
(6) pN(h) = Vn
“ ^ I T P (n + l ) 2/l2
n=N

h ) Pour tout i G R , on a - ^ ( t) = g ili.n(.0 cos(0 - 2sin^(t) . continue ^ est


développable en série entière à l’origine, et pour tout i > 1 , on a | - ^ ( 0 | ^ ^ •
Donc l’intégrale ^ ( t ) \ dt est convergente. On en déduit que la fonction
est Lebesgue-intégrable sur R * . Nous poserons: I = | | • Pour tout
n G N * , on a:
sin ^ (n /l) s in ^ ((n + l)/i) An+I)h ¿ Q I P {n+l)h
(7) dt
(n + l ) 2/l2 Jnh dt Jnnh
110 Chapitre 10, problème 81

Soit un réel e > 0, Choisissons N e N'*' tel que pour tout entier A; > iV , on ait
1rk{h) I < • En utilisant (6), en tenant compte que | | < 1 pour tout u e U ,
et en utilisant la relation de Chasles des intégrales, on voit que pour tout entier n > N
et pour tout réel /i > 0 , on a:

d*où la convergence uniforme demandée.


c ) Pour tout entier n > 1 , on a Un{x) ^ Un{x). D’après ce qu’on
"
h-*0,k>0
vient de voir, le reste 7ln{h) d’ordre n de la série 2 n>i ^n{x) ^ fonctions de
h converge uniformément vers 0 sur R * (donc aussi sur R ^ puisque les fonctions en
question, définies sur R * , sont paires). Le théorème de la double limite s’applique, et
montre que;

2 UH- y
-ao U nix)
f -----^
^2/^2 2 + / i n ' ( U nix) -----212—
lo.MoV rfih ? ) ) = /(^ )
n=l n=l ^ '
autrement dit:

(9) ^ (AzF) (i, 2 h ) -------------- fix )

Question 4 ‘
Fixons /i € ] 0, ^ [ . La somme infinie qui définit ^ (A2F ) (x, 2h) est:

(10) ^ (A 2 F )(x ,2 /i) = aok + 2 f ; t 7 „ ( x ) î i ^ i p ^


n=l

Puisque < b pour tout n , en majorant | Unix) | par 2A , on a:


n=N 2/
sin^(n/i)
(11) ^ f/n (x )- < 2AN h
n=l
rî^h
Puisque I Unix) | < e pour tout n > iV , on a en premier lieu:

sin^(nA)
( 12)
n?h
iV<n<^

et en second lieu (du fait que pour tout réel C7 > 0 , on a J 3n>c+i ^ - Sc°° W )'

sin^inh) ^ 1 ^6 dt € 1 ^ e
(13) E rflh
n>j;
Par addition de (11), (12) et (13), en tenant compte que | aoh | < , on déduit de (10):
2e
(14) - ( A 2F ) ( x ,2ft) < (4JV + l)Ah + 2e + -— r
1 —n

Soit t] = Min ^5, (on a donc r/ > 0 ). On déduit de (14) que pour tout réel
h 6 ] 0, r? [ , on a: | ^ (A2F ) (x, 2h) | < 7 e . Par suite, A (A2F ) (x, 2 h ) ---------------►0.
h—*0, /i>0
Comme la fonction h>-* ( A2F ) (x, 2h) est impaire sur IR* , on en déduit enfin que:
1
(15) „ • (A2F ) (x, 2 h ) -------------- 0
2h^ ’ ft-.o.Mo
Théorèmes de Riemann 111

Question 5 ”
On a vu que F est continue sur R . D’après (9), et d ’après II-2-c)(que l’on applique
aux parties réelle et imaginaire de F ), F est affine sur chaque intervalle compact contenu
dans R \ £ . Soit ] a, [ une composante connexe de R \ (où ~oo < a < /3 < +oo ).
Soit (uo,vo) € tel que a < uo < vo < /9. Pour tout v в [vq, 0[ , la, fonction
Fl est affine, donc coïncide avec la restriction à [гло, v] de la fonction définie par
l ( u o ,v ]

t ^ F{uo) + (t - uo) même, on voit que pour tout t G ] a , vo] , on a


F{t) = F{uo) + {t-u o ) déduit que est affine. En définitive,
F (qui, rappelons-le, est continue sur R ) est affine sur toute composante connexe de
R \ ; a fortiori, FL , v^ est affine par morceaux et continue.
' ’ ’ 1 [ 0 ,27г ) \ Е

Question 6 '
a f) Fixons X e £ . Choisissons un réel t? > 0 tel que les fonctions F |,\ \ х - ‘ПуХ\, et F |,l[x ,x + r;J,
soient affines (d’après la question précédente, un tel réel 7] existe). Notons respective­
ment X et U les dérivées des fonctions FLl[X “ ?7,x], et FLl[x,X+7?], • Alors pour tout réel
ç ]0 , !?;[ , on a ^ (Д г^) (x,2h) = // - Л . En vertu de (15), on a nécessairement
Л = Д , et donc F est dérivable en x .
b ) D’après ce qui précède, la fonction F est affine sur R . Mais la fonction

G : C, F{x) - -aox^
est 2n -périodique. Comme elle est aussi polynomiale de degré < 2, elle est constante
(toute fonction de R dans C à la fois polynomiale et T -périodique, avec T > 0 , est
constante). En conséquence, F est constante, et on a ao = 0. Dans tout ce qui suit,
nous noterons C la valeur constante de F .

Question 7 "
Pour tout X G R , on a donc F(x) — C — :^U n{x). Comme on l’a vu
en III-l), cette série de fonctions converge normalement sur R . Fixons p e N . Les
séries ^ n > i^ ^ n { x )c o s { p x ) et ^n > i sin{px) de fonctions continues de x
convergent aussi normalement sur R , ce qui permet de les intégrer terme à terme sur
[—7r ,7r] . On obtient ainsi les coefficients de Fourier (trignométriques) de F :

ao{F) = - r F{x)dx==2C = - f ^ ^ ( - Î U „ (x )d x )= 0

et, pour P > 1 :


1 /»TT C
ap(F) = — / F(x) cos(px) dx = — / cos(px) dx = 0 =
^ y-TT ^ y-TT

= - E ^ =
et de même:
1 /»TT C
^p(^) = ” / sin (p x ) dx = — / sin (p x ) dx = 0 =
^ y-TT TT J-n

= - E ^ Sinipx)

ce qui montre finalement que F est nulle, et que Up = bp — 0 pour tout p > 1 (ce
résultat constitue le premier théorème de Riemann).
112 Chapitre 10, problème 81

Question 8 "
Notons d ’abord que / est 27T-périodique. En tant que limite simple sur IR de la suite
des sommes partielles de ( T ) , qui sont continues sur IR, la fonction / est Lebesgue-
mesurable, et puisque / est bornée, elle est bien localement Lebesgue-intégrable sur IR ,
ce qui permet de définir sa série de Fourier.
a ) Fixons n e N * et h e IR* . Relativement à la variable 0 , les séries de fonctions
continues et E p > i^ p W sin (n ^ ) convergent nor­
malement sur IR. On peut donc les intégrer terme à terme sur [ - tt, ;r ] , ce qui donne:
sin^{nh)
(16) ¿ ( ^ 2F)(<?,2/i)cos(n<?)d^
n 2/l2

(17) 6„ ¿ 2 ( ^ 2F ) ( 0, 2/i)sin(nO)dé>

b ) Considérons une suite (hk)keN de réels > 0 tendant vers 0. D’après III-3), la suite
(ffk)k€N = de fonctions de в converge simplement vers / sur
IR. Comme / est bornée sur IR , on en déduit aisément, en reprenant la démonstration
de II-4-b) (que l’on peut appliquer aux parties réelles et imaginaires des Ilk ), que la
suite (Ilk)keN est uniformément bornée sur IR (pour tout к в N et pour tout ^ G IR,
on a |Я*;(^)| < M ). Pour n G N * fixé, on peut appliquer le théorème de la con­
vergence dominée aux suites {Hk{0)co s{ n 0))i^^f^ et {Hk{0)sin{ne))f^^^ de fonctions
continues de в sur [ - 7г,тг] , d’où l’on déduit que les fonctions в »-> /(в)соз{пв) et
в f{$) s in { n 9 ) sont Lebesgue-intégrables sur [-тг, тг] (ce qui découlait déjà a priori
de la locale Lebesgue-intégrabilité de / ), et qu’on a:

(18) y " щ { А 2 Р){ 0 , 2 кк) cos{ne)de Г f(e)cos(ne)dO


J -7 Г

(19) J ^ (A F )( , 2hk)s in ( n ^ ) de
2 0
k-*oo
f
J -7 Г
f{0)sin{n0)d0

Comme a„ On et bn , on déduit de (16), (17),


(18) et (19):

(20) «n = — / f{0)cos{n$)d0 6„ = i Г f{e )sin (n e )d e


^ J-n ^ J-ж
C’est vrai pour tout n € N * . On verrait par une preuve analogue que la première
formule (20) reste vraie pour n = 0. Finalement, on a donc prouvé que la série de
Fourier de f est la série (T) donnée au départ (ce résultat constitue le second théorème
de Riemann).
Cette propriété n ’était nullement évidente a priori. En effet, tout ce qui a été supposé
au départ est que la série trigonométrique (T) converge simplement sur IR vers une
fonction f bornée. S’il en découle immédiatement que f est localement Lebesgue-
intégrable sur IR, cela ne permet pas a priori d’en déduire les coefficients de Fourier de
/ par intégration terme à terme de ( T ) .

★ ★ ★
Problème 82
L’équation fonctionnelle de Zeta

PREAMBULE
On rappelle les propriétés suivantes de la fonction Gamma d'Euler Г :
(i) Pour Z € C et - Z ^ N, on a r ( z ) = итл?_оо (Р(ЛГ,г)), où Гоп a posé,
pour tout entier N > 1 :
N \N ’‘
V{N ,z) =
z{z + l)---{z + N)
(ii) Pour Z € c et 0(z) > 0, on a: F (z) = e~*i*“* d t.
(iii) Pour Z e C , -Z ^ N et Z - 1 ^ 1^, on a T (z) T (1 - z) = .
(iv) Pour Z e C et -Z ^ N , on a T (z + 1) = z F ( z ) .
(v) Pour Z € C et -Z ^ N , on a F (z) = I l^ i '
Pour tout entier n > 1, on notera U„ l ’ouvert { z e C | - n z ^ M } de C .

PARTIE I
On fixe un entier n > 2 .
1 ’)
Pour tout z e Un i on pose:
n'„ г - 1 fc=n-l
:=U—1 / , V
Фn{z) =
F (n z)
Й
En écrivant T{nz) = {V{nN,nz)) et Г (z + ¿ ) = ^Р ^Л Г ,г+ , dé-

montrer que la suite définie par N »-♦ — admet une limite An 6 C quand
N —► 00 , et qu’on a ^n(^) = An pour tout z Ç: Un-
N>1
2 ’)
Soit Pn = s i n ( ^ ) . Calculer (^n(^))^ en utilisant (iii), et obtenir l’égalité
A n = P n ^ 7 ri(^ “ i).
3^)
a ) Prouver que Pn = *
b ) En déduire que pour tout z e Un ^ on a:
k=n-l / ,V
f ] F (z + ^ j = F (nz)

On en déduira pour n = 2 la formule dite de duplication de la fonction F .


114 Chapitre 10, problème 82

PARTIE II
i ‘)
On pose 1? = { z g C \ 1R- | ' “ Î < Arg(z) < f } • Vérifier que la fonction
& : i? -* C , +2 est bien définie.

En utilisant la relation dx = 1 (qu’on ne demande pas de démontrer),


établir que pour tout G C , on a:
r+ oo
-7rX*+2i7T2® dx
- I
Indication: dériver par rapport à la variable réelle r Vintégrale e dx .

Pour tout couple (t,y) G R * x R , on pose: /¿(y) = exp (pour chaque réel
t > 0 , on définit ainsi une fonction ft : R -♦ R ).
a ) Pour tout réel t > 0 , démontrer:

9{t) = 1 + 2
ê (r
n=l
b ) Pour tout réel t > 0 , démontrer:
cos(27rnxi) dx J

oo / /*+00
= ^+ cos(2Trny) dÿj

4*;
On fixe un réel t > 0 .
a ) Vérifier que la fonction Ft suivante est bien définie, et qu’elle est de classe
et 1 -périodique sur R :
oo
Fi : 05 — >C , yi — >ft{y) + ^ {fi{y + m) + ft{y - m))
m =l
b ) En développant Ft en série de Fourier, en déduire que pour tout y G R , on a:

Ft{y) = j^Ftiu) d u + £ ^ * 2i,nv ^ - 21»«« du + Ft{u) du)

c ) Si n € Z , prouver que /„ Ft(x)e-2i-""* dx = /t(î/)e-2^"'*» d y , et en déduire


que pour tout y G R , on a:
/ ^-oo oo / /*+00 r+oo \
/t(x)dX + $ 3 ( « 2 ‘ "">' / /e (x )« -2 i'» » d x + «-2^”’‘M /t(x)*2lim=rd3.\
•OO \ «/—00 J —oo J
d ) Déduire de ce qui précède que 0{t) = \ S ( j ) .
5°)
Soit la fonction : R ^ —►R , t i-4 ^-irn^t Démontrer que pour tout
t G R+ , on a: • Montrer que 'ip{t) • Donner un équivalent
de rl){t) quand

PARTIE III
Dans cette partie^ on utilisera la fonction ^ définie en On notera V Vouvert
{ z G C I 9i(^) > 1 } de C . On appellera fonction entière une fonction C C qui est
somme sur C d ’une série entière de rayon de convergence infini.
L^équation fonctionnelle de Zêta 115

1
Soit une fonction continue (p : [l,+ o o [- et un réel a > 0 tels que | ip{t) \ <
pour tout réel t > l .
a ) Montrer que pour tout fc € ^ , l’intégrale (p{x){hog{x)Ÿ àx a un sens.
b ) Montrer que pour tout z € C , l’intégrale (p(x) x^ dx a un sens, et qu’on a:

<p(x) a:* da: = ^ <fi(x) ( Log(x)) d z j

2 ‘)
Vérifier que la fonction H suivante est bien définie:

i f : C — ►€, SI— > ^(x) dx

et qu’elle est entière. Pour s G C , comparer H{s) et H{1 - s ) .


3^)
On note Z la fonction: V —►C , s i-> ^ •
a ) Pour s G V , en intégrant terme à terme, démontrer:

b ) Pour s € V , à l’aide de II-5), démontrer:

4 ‘)
Soit A la fonction qui prolonge continûment à C la fonction ^ . Autrement dit,
pour Z G C : A{z) = ^) .
Démontrer que A est entière.
Cette question délicate peut être admise sans inconvénient pour la suite.
5 ‘)
a ) Montrer que si / : C C est une fonction entière, pour tout zo G C la fonction
^ ^ définie sur C \ { z q } , se prolonge à C en une fonction entière.

b ) Soit la fonction R : C \ { 0, 1} —>C, s»-> H (s) + • Montrer qu’il existe


une série formelle 5 G C [[ X ]] de rayon infini telle que pour tout s G C \ {0,1} , on ait:

Dans toute la suite, pour tout s G C \ { 1 } , on posera: C (s) = 7^ + 5 ( s ) . La


fonction C définie sur C \ {1} s*appelle la fonction zêta de Riem ann,
6^)
a ) Vérifier que C est analytique et prolonge Z .
b )Montrer qu’il existe une constante réelle A > 0 , que l’on précisera, telle que pour
tout s G C \ {0,1} , on ait:
4 ( a ) C ( l - s ) = > l(27r)-»C (s)cos ( y )
Indication: utiliser 2) ci-dessus, la formule (iii) du préambule et 13-b.
c ) Utiliser ce qui précède pour déterminer C (0) » P^is» Pour déterminer ^ (-2k)
pour k e N * , et enfin, pour déterminer C ( - (2A; -f 1)) en fonction de C (2A; + 2)
pour k e N .

☆ ☆ ☆
L'équation fonctionnelle de Zeta 117

SOLUTION

PARTIE I
Question 1 °
Fixons Z & Un- Pour tout entier N > l et pour tout A: 6 [0,n - 1] , les nombres
V (AT,z + et V{nN ,nz) sont définis (et non nuis). On a:

, , , . . . . . . .
( 1) U m (Q ;v(z))

avec:

( 2) Q üiA =
V{nN, nz)
Pour tout N & H * , on vérifie que:

Q n {z ) =
{nz + n N 4-1) • • • {nz + nN + n - l)((nJV)!)
(3) ^
-u{n,N)x (nN)\{nN)^-^
où l’on a posé:
, xrx (nAT)"-i
(4) u{n,N) = . — i"
r if c = r («•2 + « ^ + *:)
Il est immédiat que w(n, N) 1 . En reportant (3) dans (1), on en déduit:
N—oo
( 5 ) ((JV)!)”n ”'^
____________________
— KX>
■^n(z)

Le membre de gauche de (5) est le terme de rang N de la suite indiquée dans l’énoncé.
Cette suite a donc une limite dans C quand N —> o o , et vu la définition de la suite,
cette limite ne dépend que de n . La relation (5) étant vraie quel que soit le choix initial
de Z , on a bien montré que la fonction est constante, et que sa valeur est An .
Question 2 °
Compte tenu que F (1) = 1 , on a:

d’où, en utilisant (iii):

=f n ‘r (9) f ï ï ■r (.- ^)) =‘n ' r (ï) r (. - i)


k=n-l
n TT 7T” ^
s i n i ’M 'i “ P„
fc-1 (^ )
Mais ^ n (^ ) ^ R * (on aF
(R * ) c , comme le montre par exemple (ii)). D’où,
en prenant les racines carrées:

(6 ) A„ =
118 Chapitre 10, problème 82

Question 3 "
a ) A l’aide des formules d’Euler, on a:
k=n-l
(7) Pn= n - 2i "
fc=l
avec C/n = nlfe=i ^ et Kl = nîc=i ^ ^ facilement:

y, = ‘n - e«P ( v “f ‘ ‘ ) = •■«> (
fc=l ^ fc=l ' ^ '

v„= f ] ( l - - ^ ) = n ( l - i ) = [ J ] ^X- o) =(l + X+ . + X - ) ^


fc=l <€U„\{1) ^€€U„\{1} /X
En reportant ces valeurs de Un et Ki dans (7), on obtient:

( 8) P„ = .(2i)n
= T ~^i i ”- ‘ n - 2n"-i

b ) En reportant (6) et (8) dans la relation ^n(z) = An , on obtient l’identité suivante,


appelée formule de Gauss-Legendre, valable pour tout z e Uni

(9) P ' r r {nz)

En particulier, avec n = 2 , on obtient la formule dite de duplication de la fonction F ,


valable pour tout z e U 2 :

(10) r (z) r r (2z)

PARTIE II
Question 1 '
Si t = (où Î € ] f [ et r € R * ), on a = 7*2^ 21^ ^ conséquent
U(t^) = c o s (2tf) > 0. Posant u = SR(i^) , on a, pour tout entier n > 1 :
I ^-7rn*t^ —^-Trn 'u <

donc la série Yln ® ^ absolument convergente donc convergente. La fonction &


est donc bien définie.

Question 2 "
Fixons Z e C . Soit G Z la fonction: -►C , (æ, r) »-> e x p (~ 7ra:^ H- 2i7rzrx ) . Elle
est de classe , et pour tout p € ^ , on a:
d^Gz,
'(x , t ) = ( 2 i 7 r z x ) ^ e x p ( - - 7 r a ; ^ + 2 i7 T 2 :r x )
drP
Pour tout réel A > 0 , et pour tout réel r tel que | r | < A , on a donc la majoration
suivante, valable pour tout a: € R :
d^Gz,
(11) < (2ir 1zx I)'’ exp {2irA | zx | - ttx*)
drP
Pour A et P fixés, la fonction de x au second membre de (11) est Lebesgue-intégrable
sur R (elle est continue, et son intégrale est absolument convergente). On en déduit
que la fonction / : R —> C , r Gz(x, r) dx est de classe et que ses dérivées
L ’équation fonctionnelle de Zeta 119

successives s’obtiennent par dérivation sous le signe somme. En particulier, pour tout
T € R , on a / '( r ) = 2i 7TZ xGz(x, r) âx , d ’où, en intégrant par parties:

-l2d(«""®*)exp(2i7rzrar) = - i z [exp(-7ra;^+2titZTx)^ ^ - 2t:z^t I Gz(x,T)dx

c’est-à-dire: / '( r ) = -27 tz^t I( t ) , d’où par intégration immédiate / ( r ) = ,


avec C = dx = 1 . En particulier, / ( 1) = , ce qui donne:
+00

( 12)
/ •oo
exp(-7TX^ -h 2Í7 tzx) dx = e "

Question 3 "
a ) Fixons un réel t > 0. Dans (12), remplaçons z par n t , avec n G . En reportant
dans l’expression de &{t) , on obtient:

0(0 = 1+2 ^ ( / : exp(-7ri^+21 nntx) âx) - U l r ' (cos(27rnia;) + i s i n { 2irntxŸj

f+OO
Les intégrales /, -oo sin(27rnfx)dx sont toutes nulles, car la fonction intégrée y
est impaire. Il reste donc:
oo / /.+ 00 \
(13) ©(i) = l + 2 ^ ( / cos(27rntx) d x j
n=l
b ) Dans chacune des intégrales au second membre de (13), on pose x = ^ , d ’où
dx = J dy . Il vient donc:
2 / r+oo \
(14) 0{t) =1+T y) ( /
î „=1 \J-oo
My) cos(27rny) dy
J
)

Question 4 •
a ) Pour chaque entier p > 1, on a une unique fonction polynomiale Qp sur telle
que pour tout (î/,r) € R x R * , on ait f i ^ \ y ) = Qp(î/, comparaison des
exponentielles et des polynômes à l’infini, il s’ensuit que pour tout p G , la série de
fonctions + + “ ^ ) ) de la variable y converge normalement
sur tout compact de R (en particulier, la fonction Ft est donc bien définie sur R ).
On sait que dans ces conditions, la fonction Ft est de classe , et que ses dérivées
successives s’obtiennent par dérivation terme à terme. Pour tout p G N et tout y G R ,
on a donc:

(15) F^”Hy) = f^’^Hy) + E {/¡’'Hy + rn) + f l ^ \ y - m ))


m=l
Fixons maintenant y € R . On a:

(16) Ft{y +1) =ft{y +1) +E +m +1) +/t(y- m +1))


m=l
La séparation du second membre de (16) en somme de deux séries absolument conver­
gentes est justifiée et donne:
oo oo
Ft{y + 1) = ft{y + 1) + E + »” + 1) + E ^^^y - ”» + !) =
m=l m=l
oo
= E f^^y + ”^) + E ^*^y - ” ^) = ftiy) + E + m) + ft{y - m)) = Ft(y)
m=l m=0 m=l
C’est vrai pour tout choix de y . Donc Ft est 1 -périodique.
120 Chapitre 10, problème 82

b ) Puisque Ft est de classe et 1 -périodique sur R , elle est la somme sur U de sa


série de Fourier, cette dernière étant normalement convergente sur R . Les coefficients de
Fourier exponentiels Cn{Ft) (où n e Z ) sont donnés par Cn{Ft) = e"^^^^^Ft(u) d u ,
d’où, pour tout réel y :

(17) F,(v) = jrF,(u)du + ] ^ ji F,(u)du^

c ) Fixons n e Z . La série X)m>i - m ) ) de fonctions continues


de X converge normalement sur [0, 1 ] . On peut donc Ty intégrer terme à terme, ce
qui donne:

(18) J^F,(X) dx = j j . i x ) (/'(* + "») + /<(x - m))

Pour m € Z , le changement de variable x x -h m donne:


fl /*m+l
/ o - 2‘ ' ”»/t(a: + m ) d x = / e - 2i - ’*“/t(u )d u
Jm
La fonction U >-* « “ ^^""“/((u) étant Lebesgue-intégrable sur IR, la famille d ’intégrales

déduit donc de (18);

' / k ( a : ) « - 2^’ " * d x = V ( / l - 2i '" * / t ( x + m )dx') =


•'0 ,Îiz /
(19) '
= E ( r - - ^ ^ - M x ) d x ) = /" ° ;-^ i-/e (n )d K
m€Z '' •'-oo
En reportant les intégrales (19) dans (17), on obtient, pour tout y € IR :

( 20) J
(V)= j ft{x)di +' ^ ^ ^ ^ ’">' Mx) «-»‘' “ di+•-»*'”» /,(i) J
d ) Pour y = 0 , l’identité (20) donne;
/1 \ r+OO
r+oo OO /y /»+0O
oo r+oo /*+00 V
© ( j ) = Ft{0) = J J t i x ) dx + (y _ J ‘(^) dx + y /i(x) dx j =

+00 ^+oo

Le changement de variable y = ¿X transforme


/
ft{y)ày en
cette intégrale vaut t . En tenant compte de (14), il vient donc:
ft{y) dy + 2 /
•oo
/t(x ) c o s (2Tmx) dx
J —oo
donc

(21) ^ (î) ~ + J E [ / j
c o s (2Trnx) dx ^ = t 0{t)

relation qui constitue la bien connue équation fonctionnelle de & .

Question 5 °
Pour tout réel t > 0 , on a; i/>(t) = 1 (9(y/i) - 1) , d’où, en utilisant l’équation
fonctionnelle (21) et en réduisant:
J _ ^ 1 + 2j>(t)
(22)
%/t 1 + 2^ ( 1)
(équation fonctionnelle de ip). On a alors, pour tout i > 0 ;
0 -4 7 r t
(23) 0 < ^(t) - o " " ‘ = ^ ^ O -kTTt
n =2
1 ~ e-47Tt
fc=4
L'équation fonctionnelle de Zeta 121

Comme , €
t-»+oo
o(e ”*), on déduit de (23):

i)(t) ^ e -irt
(24)
^ ' e-^+oo

D’après (22), on a l + 2V^(t) = -^^1 + 2^^ ( | ) ^ . D’après (24), on a ( |) 0.


t-*o,t>o
D’où immédiatement:

(25) M) ^ —P

PARTIE III

Question 1 °

a ) Pour A; G fixé, la fonction (Log)^(p est continue sur [l,+oo[ , et son intégrale
est absolument convergente en +oo , car on a (p{x) (Log(x))^ G 0 ( e “ ^ ) . Donc
a ;- * + 0 0
cette fonction est Lebesgue-intégrable.
b ) Fixons Z G C . Notons V la fonction: [1, +oo [ C , x »-►(p(x)x^ , et pour tout
fc G N , notons Vk la fonction: [ 1 , +oo [-> C , x »-+ ^</?(x)(Log(x))*^ . La fonction V
est continue. D’après a) ci-dessus, les Vk sont Lebesgue-intégrables. Il est clair que la
série de fonctions converge simplement vers V sur [l , +oo[ . Pour tout N e N ,
on a :
N «4 4-oc
(26) T J |vit(ic)|d2;
*^1
|v?(x)|(Log(j)r àx \ip{x) dx
/
Donc la série I l) converge. Le théorème de la convergence dominée des
séries de fonctions intégrables s’applique donc: il montre que V est Lebesgue-intégrable
(ce qu’il aurait été facile de vérifier a priori)^ et que l’intégrale s’obtient par
intégration terme à terme de la série JZfc >d ’où la formule demandée:
+00 O® k / /*+00 \

/ <p(x) a:"' d i = ^ ^ (fi(x)( Log(x)) d x j

Question 2 °

En vertu de (24), il existe deux réels i4 > 0 et a > 0 tel que pour tout t e [1, -foo [ ,
on ait 0 < < A b ~^^ et 0 < t “ i^ ( t) < . On peut donc appliquer 1-b) ci-
dessus successivement avec la fonction <^ : t »-> et z = ^ , puis avec la fonction
<p : t et z = - | • Par addition, on voit ainsi que II est bien définie sur C ,
et que c’est la somme d ’une série entière de rayon infini. De façon précise, pour s G C ,
on a:

(28) = î ^ ( L o g ( x ) ) ''d x + ( - l ) ' ' ^ ^ (L o g (x ))* d x )

Pour tout s G c , soit hs la fonction: [ 1, -f-oo [ —>C , x »-> -0(x) ^x^“ ^ + x ^ ” ^^ . On


a donc H(s) = fl ^ hs ( x) dx . Comme hs = h i - s , on voit que H(s) = H(1 - s) pour
tout s G C .
122 Chapitre 10, problème 82

Question 3 °

a ) Fixons s € V . Soit W la fonction: R * . Elle est continue, et


en vertu de (24), son intégrale est absolument convergente en + o o . En vertu de (25), on
a I W (t) I . Comme 3î(s) > 1, on en déduit que l’intégrale de W est
absolument convergente au voisinage de 0. Par suite, W est Lebesgue-intégrable. Pour
tout n G 1^* , soit Wn la fonction: R * C, . Par définition de
, la série de fonctions Wn converge simplement vers W sur R * . Il est immédiat
que chaque Wn est Lebesgue-intégrable (les Wn sont continues, et leur intégrale est
absolument convergente en +oo et en 0 , la convergence absolue en 0 découlant du
fait que Sft(s) > 1 ). Posons: a = 9i(s). Pour tout n G , on a, en appliquant le
changement de variable u = irnH :
^+oo n+oo -S. ^+oo ^~^r(f)
(29)
7o Jo Jo
et par un calcul analogue:
rr+
+ooo
o p +oo
/*+00 -4 ^+oo r(f)
(30) / Wn{t)dt= / M i = ----- / =
Jo Jo Jo

La série numérique converge, car <7 > 1 . Les majorations (29) per­
mettent donc d ’appliquer le théorème de la convergence dominée des séries de fonctions
intégrables. D’une part, on retrouve ainsi la Lebesgue-intégrabilité de W", et d ’autre
part, on voit que l’intégrale de W sur R+ s’obtient par intégration terme à terme de
la série Wn , ce qui donne, en tenant compte de (30):
^*^oo 00 «I
(31) f fi- V (i) d t = n -i r ( l ) ^ - =
n=l
T T -t r (I) Z(s)
b ) Soit s G V . Les opérations qui suivent sont justifiées par le fait que toutes les fonctions
qu’on intègre sont Lebesgue-intégrables sur les intervalles correspondants (qu’on prend
ouverts):
+ CX) r + oo

/ xi~^i/>(x)dx + J x~^~iip{x)dx

puis, par le changement de variable x = j :

(33) ^ x -^ -iij){x )d x =

d ’où, en tenant compte la relation i){\) = Vi'ip{t) + ^{y/i - 1) , déduite de (22):

(34) x-^-^ip{x)dx:= J j (i ^-‘ di =

d ’où enfin, par addition de (32) et (34):

En rapprochant (31) et (35), on obtient, pour tout s G V:

(36) 7T-t r (|)z(s) = ff(s). 1


s(s-l)
L'équation fonctionnelle de Zeta 123

Question 4 °
Rappelons qu’une fonction C —♦ C est dite entière ssi c’est la somme d ’une série
entière de rayon infini. D’après les propriétés des séries entières, les fonctions entières:
C —>C forment une sous-algèbre, que nous noterons 5 , de la C -algèbre des fonctions:
C —> C . En associant, à chaque fonction / € 5 , sa série formelle de Taylor à l’origine,
on obtient un isomorphisme de S sur la sous-C-algèbre S qo de C[[X]] formée des
séries de rayon infini. On en déduit notamment que l’algèbre S est intègre.
Soit A la fonction: C C, z f)• revient à
montrer que A est entière.
Fixons Z e C . Pour tout k e N * , on a:

(37)
e=2 i\k^

Montrons que dans C , la famille (ak,e)k>i,e> 2 = ) est


~ “ V /k>i,e>2
sommable. Pour toute partie finie J de N x \ {1}), on a, en notant M un
entier > 2 qui majore k-\-£ pour tout {k, i) e J :
fc=M , I /i=M . ,\£-l\ k=M
E i «m I< e
{k,i)€J {k,£)€J ^ H . “

avec bk = ^ (¿.rfyi ( ^ ) - ^ . Comme Ck ^ ,


la série Y l k converge. D’où J^(^k,i)eJ I I- ^k • Les sommes partielles finies
des Iük,e I étant majorées par un nombre fixe, la famille (ak,e) est bien sommable.
• Notons, comme il est d ’usage, ^ l’ensemble des suites à support fini (in­
dexées par PiJ ) d’entiers > 0 . Pour toute suite i/ = {N k )k > i ^ ^, notons:
(38) Al/ = ^k^Nk *» ^1/ = ^ ] Nk
ke^* keN*
D’après le théorème général de distributivité des produits infinis par rapport aux familles
sommables, on déduit de ce qui précède que la famille {Ai/ est sommable, et
qu’on a:
(39) A( z)= Y,
„6M(N*)
Pour finir, en appliquant le théorème d ’associativité des familles sommables, on déduit
d ’abord de (39) que pour tout JV 6 , la famille (>li/)^6[y(N*) ,«„=n est sommable,
puis, qu’en notant, pour tout TV € N * , par la somme > le
famille {Bn z ’^) n >i est sommable (i.e. la série '^¡^B p/z’^ est absolument convergente),
et qu’on a:

.N
(40) =E =E E n
N =1 \</6NC'i‘),e„=N lfe€M*
Puisque (40) est vraie quel que soit le choix initial de ^ , on voit que la série formelle
1 2 n >\ est de rayon infini, et que sa somme en tout point z € C est yl(z), ce
qui montre que d € f , et par suite, que A ç £ .

Question 5°

Pour s € c \ {0, 1} , on a:

(41) ,IA (I) S ( .) - = .» 4 1 (I) m +


124 Chapitre 10, problème 82

On a: A e S ^ H e S et exp 6 S . Par suite, la fonction: C —►C , $ *-> 7r 2' A(^)H (s)


est entière. La définition même de A montre que la fonction E : C —> C , s
(à laquelle on donne la valeur 1 en s = 0 ) est entière. On sait que F (^) = y/n (on
le voit en spécialisant z en ^ dans (iii)). La valeur au point 1 de la fonction entière
T : s ^ \'K^A{^) est donc 7T2 4 (1) = 1 . Soit U = la série entière qui
représente T à l’origine. D’après (41), pour établir l’existence de 5 , il suffit de montrer
que la fonction: C \ {1} —►C , s est la restriction à C \ {1} d’une fonction
entière. Puisque r ( l ) = 1 , on a Un = 1 • D’où, pour s G C \ {1} :
r{s)-l
(42) + s H---- + ^)Un
n=l n=l
Soit un réel P > 1 . Soit un réel Mp > 0 tel que 1Un | < p~'^Mp pour tout entier
n > 0 (un tel Mp existe puisque U est de rayon infini). Pour tout entier m > 0, soit
Trn — (d’où ro = 1 ). Alors pour tout m G N , on a:
oo oo
(43) |r „ |< Y 1 \ ' ^ k \ <M, Y . P-'‘ =P-''^D,
fc=m +l /e = m + l
n =-^-
avec Dp
Fixons s € C \ {1} avec | s | < p . Pour tout entier > 1 , on a, en tenant compte
de (43):
n=N m =N -l / \ m =N -l
^_
(« ) E iT E '- 'H E .M
m=0 in=0 P

On déduit de (44) que la famille (î^m5^)o<n<m est sommable. Par associativité des
familles sommables, on a donc:

(46) ^ ^ I ^ = f ; ( l + S + --- + S"*-»)U „= Y U„,s’^ = Y r n S -


m =l Ir ((«m , n ' € N 2 n=0
10<
Comme (46) est vraie quel que soit s vérifiant | s | < p et quel que soit le choix initial
de P , on voit que la série formelle A“” est de rayon infini, et que la restriction
à C \ {1} de la fonction entière qu’elle définit est la fonction s • Cela achève
de montrer l’existence de S demandée dans l’énoncé.

Question 6 ^
a ) Sur C \ { 1} , la fonction s ^ est rationnelle, donc analytique. Puisque S est de
rayon infini, la fonction S qu’elle définit sur C est analytique. Donc C ^st analytique
sur C \ {1} . Pour s G V , en tenant compte de (36), on a:
(47) = = + r ^|j)T-42(s) = 2 (s)
Donc C prolonge bien Z .
b ) Comme H (s) = i f ( l - s ) , il est immédiat que pour tout s G C \ { 1}, on a
R(s) = R ( 1 —s ) . On en déduit:

(48) A(s) C (1 - s) = 4 ( s ) T r " ï " 4 ( i ÿ ? ) i î ( l - s) = ¿ \ ( s ) , r ^ z l ( i ^ ) i î ( s )

En utilisant (10) sous la forme ^4(s) = 7t^2 ^ '" ^ 4 ( |) 4 ( ^ ) , on déduit de (48):

(49) A(s) C (1 - s) = rr^-f 2 i - M ( i ^ ) ^ ( i - ^ ) / i ( | ) i î ( s )


D’autre part, R (s)A(^) = < ( s) , et on déduit de (iii):
L'équation fonctionnelle de Zeta 125

d ’où, en reportant dans (49):

A( s ) C( l - s) = C (s) = 2 X (2ir)- C(s)cOS ( y )


On a donc bien:
(50) A(s) C ( l - s ) = 2 x (2TT)- C (s) c o s ( y )
ce qui est la formule demandée: la constante A de l’énoncé est donc 2 . L’identité (50),
vraie pour tout s e C \ {1} , est appelée réquation fonctionnelle de la fonction C •
c ) La fonction C est définie et continue en 0 . Puisque {s - 1) C (s) = I + {s - l)S{s ) ,
on voit que (s —1) C (^) --------------^ 1 • ^(1) = 1 • En faisant tendre s vers 1
s-*l ,
dans C \ {1} , on déduit de (50):

(51)
s^l\ s■
• Soit k . En spécialisant s = 2A: + 1 dans (50), on obtient:
A{ 2 k + 1) < i -2k) = 2 (27r)~2*'"^ C (2fc + 1) c o s ({ 2 k + 1) 0
Comme A{ 2 k + 1) = 0 , on en déduit:
(52) C(-2A;) = 0
• Soit k € M . En spécialisant s = 2A; + 2 dans (50), on obtient:
A{ 2 k 4- 2) C ( - (2fc + 1)) =-- 2 {2 tt)-^^-^ C (2A: + 2) c o s ((A; + 1)7t)
d’où, puisque A{ 2 k + 2 ) = ^2fe+i)j ^
(53) C ( - (2A; + 1)) = 2 (-1)'^+^(2A: + l)\{ 2 n)-^^^^ C (2A: + 2)
En notant (Bi) la suite des nombres de Bernoulli, on sait que pour tout r G I on a
C (2r) = 2^^■■^(“ l)^” ^7г^’'^ |^ . En reportant dans (53), on arrive aux valeurs suivantes:

(54) < + =
Remarque :
On sait que ^ n ’a aucun zéro sur V ni sur sa frontière (voir par exemple le problème
sur les séries de Dirichlet). D’après (50) et (52), dans le demi-plan G C | ^{z) < 0 } ,
la fonction ^ n’a aucun autre zéro que les entiers pairs strictement négatifs. Ces derniers
sont appelés les zéros triviaux de C • Les autres éventuels zéros de C appartiennent
à la bande (dite bande critique) définie par { z G C | 0 < !R(a:) < 1} • Ces éventuels
zéros sont appelés les zéros non-triviaux de C • L^hypothèse de Riemann conjecture
que tous les zéros non-triviaux appartiennent à la droite 1 1 (dite droite critique) définie
par 7^ = { Z G C I SR(z) = ^ } • La motivation de cette hypothèse est la symétrie
par rapport à 7Z qui se dégage de l’équation fonctionnelle (50). On a démontré qu’il y
a une infinité de zéros non-triviaux. En 1926, Hardy a démontré que 7Z contient une
infinité de zéros de ^ . On a démontré que le nombre AÎ(T) des zéros non-triviaux $
tels que 0 < 9?(^) < T vérifie AÎ{T) ^ ^ T L o g (T ), et que le nombre Afcriti'I')

de ceux de ces zéros qui appartiennent à 1Z vérifie limsupT^çuj^ ,T-»+oo ( ^Log(T) ) - ï


(LEVINSON, 1988). Aujourd’hui, on dispose de très sérieuses présomptions en faveur
de l’exactitude de l’hypothèse de Riemann, et même d ’une pseudo-démonstration heuris­
tique. Si cette hypothèse est prouvée, il en découlera quantité d ’importantes conséquences
arithmétiques. ^

★ 'A' 'A'
Problème 83
POLYLOGARITHMES

Rappels et notations
Dans tout le problème, on fixe un réel T > 0 . On lui associe les sous- C -e. v. V , C , 1 1
et 1 Zi suivants du C-e.v. des fonctions de R dans C :
• V est Vensemble des fonctions f : R C qui sont T -périodiques.
• £ est Vensemble des fonctions f e V qui sont localement Lebesgue-intégrables.
• 1Z est Vensemble des fonctions f e P dont Vensemble des points de discontinuité
est contenu dans Z .
• 7^1=7гn£.
Si f € P et a e R , on désigne par a f Vélément de V déSni par t>-^ .
Si f e C, on rappelle que les T-coefficients de Fourier exponentiels (cn(f))nçi
(resp. trigonométriques (an(f)n€N et (bn(f))neN* ) f donnés par:

( VneZ) =

/2 7 r n t
(V n G co s I ^ dt
VT
2 nnt
(V n € N * ) = s in

Enfin pour n e N * et X e R, on pose Sn(x) = J2k=i •

PARTIE I
Dans cette partie, on prend T = 27t .
1
a ) Prouver qu’il existe M € R+ tel que 15n(a:) | < M pour tous x G R e t n e N ^ .
b ) En déduire que si / e £ , la série converge, et que sa somme s{f)
est donnée par s{f) = ^ - 0 /( 0 d t.
2 ^)
Pour toute fonction f e C, soit Pj la fonction: IR —►C , x »-♦ + Jq f{t) d t .
a ) Vérifier que pour / € £ , on a P/ e C et s{f) = ~ P /(t) d t .
b ) Montrer que pour f e C et x G l R ,o n a s{xf) = s{f) - Pf {x) .
3^)
On donne une fonction g : R C localement Lebesgue-intégrable, et on note G la
fonction: IR C , X >-> Jq g{t) d t . On suppose que G(x) = 0 pour tout x G IR.
a ) Montrer que pour toute fonction en escalier (p : IR —►C , la fonction g(p est
Lebesgue-intégrable et on a: J^g^ = 0.
b ) En déduire que g est négligeable.
4^)
a ) Soit / G L et a G Pour n G N * , calculer bnUf) en fonction de an{f) et
6n(/).
128 Chapitre 10, problème 83

b ) Soit / G IL. On suppose que tous les coefficients de Fourier de / sont nuis.
Déduire de a) ci-dessus que bn(xf) = 0 pour tout x G IR. En utilisant 2-b) et 3), en
déduire que / est négligeable.
Dans toute la suite du problème, on prend T = 1.

PARTIE II
Notations
On note Ü rouvert C \ [l,-l-oo[ de C et H le C-e.v. des fonctions holomorphes
Q dans C (on admettra qu*une fonction complexe définie sur un ouvert de C est
holomorphe ssi elle est indéfiniment C-dérivable). On note U l'ouvert C \ Z _ de C .
Une partie A de C sera dite admissible ssi elle est non vide et vérifie G A pour
tous X G i 4 , m G N * et k e lO,m - 1 } . Par exemple les parties IR, IR \ Z , IR* ,
U , L = C \IR _ , ] 0, 1 [ , C \ Z e t C d e C sont admissibles. Une partie admissible est
contenue dans C * ssi elle est contenue dans U .
Soit A une partie admissible de C et f : A C une fonction. Pour tout triplet
(s, m, x) G C X N * X E , on notera Kub(s, m, x ; / ) la relation:
k =m -l / , I\
/(«)=»- E / ( ^ )
Pour tout s € c , on désigne par K,^a C-e.v. des fonctions f : A —* C qui vériâent
Kub(5, m ,x ; / ) pour tout (m ,x) G 1^* x A . Le sous-C-e.v. des / G K s,a qui sont
continues sera noté Cs,a •
Si s G C et K(s) > 1 , on notera respectivement is et is les fonctions IR —> C
données par x »-> ^ et x n 2l^na; notera Ls = ii
^ ~ ''^Ijoal
2inkx Qjj
et Ls = 4 | jq • Pour tout k e Z , on notera Sk la fonction IR C , x »
écrira S = ¿ 1 .
On rappelle que pour tout z e C avec > 0 , on a F (z) = d t . La
suite des polynômes de Bernoulli sera notée (13n)nef^ • rappelle qu'elle est donnée
par l ’identité formelle = En=i •

1 °)
Soit s G C et i4 une partie admissible non vide de C .
a ) Quelles sont les fonctions constantes appartenant à K s^a ?
b ) Soit une fonction / : A —* C . Montrer que Kub(s, m, x ; / ) est vraie pour tout
(m, x) G N ^ X A ssi elle est vraie pour tout (m, x) G N * x A tel que m soit premier.

a ) Si s G C et №(s) > 1, montrer que is G ICs^u et is G .


b ) Pour tout s G C tel que 9î(s) > 1 , on définit la fonction de Hurwitz Cs • L —►C
par X ^ “L x)“ ^ . Montrer que (s ^ ^i -aX •
c ) Soit n G N . Montrer que Bn G JCn^c ( est identifié avec la fonction polyno­
miale qu’il définit sur C ).
3°)
Soit s G C \ {1} , soit A une partie admissible de C telle que ] 0,1 [c i4 C , et
soit ip G JCs^A • Pour tout m G N * , soit ^(m ) •
a ) Pour tous entiers non nuis m et n , montrer: cTmn = ^ -ni-5
b ) En déduire que <p se prolonge de manière unique en une fonction ^ G 1Cs^au{o) •
c ) Si i4 = ] 0 ,1 [ , montrer qu’il existe ^ G ICsM ^ unique qui prolonge cp .
Pour s e C avec ^(s) > 1 , on notera Zs l'élément de )Cs+\,u Q^l prolonge (^s1] 0 , 1[
Pour n entier > 2 ,on notera pn l'élément de n V qui prolonge Bn\^^ ^ ■
Polylogarithmes 129

Si 5 = 1 , montrer que la fonction (p : ] 0 ,1 [—►C , x ^ Bi{x) met en défaut la


propriété prouvée en 3-b).
On notera P\ la fonction élément de V qui est nulle sur Z et qui prolonge .

5
Soit 5 G C avec ^{s) > 0 .
a ) Vérifier que la fonction Cs : Q C , z dt est bien définie
(on adm ettra que Cg e H ).
b ) Pour Z G C\{1} et \z \ < l yprouver la formule de Jonquières: jCg(z) =
En particulier, vérifier que si ^(s) > 1 , on a Cg (^(^)) = ^s(^) pour tout x G IR \ Z
et que, notant V le disque unité fermé {z e C ZI < 1 } , la fonction se
prolonge par continuité en 1 par la valeur C àt.
6 -;
Soit & l’élément de Home (H) qui associe, à toute / G , la fonction z
a ) Si 9fî(s) > 1 , montrer que O(jCg) = jCg-i.
b ) Soit s G C . Montrer qu’il existe une fonction et une seule / : j? —> C telle
que pour tout naturel N > - ^ ( s ) , on ait / = G^(jCg+jsf). On notera Cg cette
fonction / , de sorte que désormais £g est définie pour tout s G C . Vérifier qu’on a
^s(^) = ¿ ^ 1 ^ pour tout s G C et tout z e C tel que | ^ | < 1 .
7 ‘)
Pour tout m € N * , on note o;„ la partie {uÇ. ü | u’^ e Ü} de 1? . Soit s e C .
Soit Çs l’ensemble {h e H | ( Vm 6 * , Vu e ) h{u^) = }•
a ) Montrer: &{Ga) C 5«-i) • En déduire: £ , € Q, (traiter d ’abord le cas 5ft(s) > 0 ).
b ) Soit respectivement A« et A, les fonctions ) 0,1 [-+ C définies par x
et a; i-> A<,(1 - x ) . Déduire de ce qui précède que A, 6 ^«,|o,i( ^
Si s € C \ {1} , on note is (resp. J, ) ¡’élément de n P qui prolonge (resp.
As ), ce qui redonne, lorsque !R(s) > 1 , la définition antérieure de l , et ï , .
8 °)
a ) Pour (lV,s) e N * X C , calculer A^^^ et en fonction de et .
Qu’en déduit-on pour et £, lorsque s ^ N * ?
b ) Pour a; e ] 0,1 [ , vérifier que Ai (a:) = - Log(l - . Montrer que Ai ne se
prolonge en aucun élément de A^i,(o,i(.
9 ’)
Soit s € C et / e Cs,)o,i(. avec »(s) > 0 . Soit a = I 2^-» I et C = Max ( I f(x) I )

a ) En utilisant Kub(s,2,a:; / ) , montrer qu’on a |/( x ) | < CT,tZa Pour tous


A T eN * et x e [2- ^ - 2, 2- ^ - 1] .
b ) En déduire que est Lebesgue-intégrable, puis montrer que f l’est aussi.

1 0 °)
Soit s e C et / € 1^1 n/C s,R , avec / | jqj | non constante. Pour n € Z , soit
7n = Cn{f) ■
a)Sim€l^ e t n e Z , prouver; 7mn = . En déduire que pour tout
IV € N * , on a 7 jv = AT"*7 i et 7_jv = lV“ *7_ i .
b ) A l’aide du résultat de la partie I, montrer que 70 = 0 et que 3î(s) > 0.
c ) Si !ft(s) > 1 , montrer que / € V e c t ( 4 ,4 ) •
130 Chapitre 10, problème 83

d ) On suppose s ^ 1 et 0 < 9fî(s) < 1 . Soit F : R C, x / q®f { t ) d t . En


étudiant les coefficients de Fourier de F , montrer qu’il existe une constante a € C telle
que a + F € V e ct(^ 5+ i,4 +i) > en déduire que / € V ect(^5,^5) .
e ) Conclure: si 9Ç(s) > 0 et 5 1, alors est une base du C-e.v. HnJCs.u •
1 1

a ) Soit s 6 C , s 7^ - 1 . Soit f e n telle que e JCs^r \ z . Montrer qu’il existe


G e n primitive de / sur IR \ Z et telle que ^ ^«+i.w\2 • Montrer que
est déterminée de manière unique. _
b ) Si s G C \ {1} et - s ^ N , montrer que (4» 4 ) est une base de 7^ fl .
c ) Déterminer 7^0
/Ci,r et en donner une base. Montrer que (^o,4) est une base
de 7^n/Cq,r .
d ) Pour n entier > 2 , exprimer Pn sur la base (4» ^5) •

PARTIE III
On reprend toutes les conventions et notations du IL Le but de cette partie est de
n
déterminer Tl /Cj ,r pour s e l * . SJ r e C et 3 t(r) > 1 , on notera %■ ¡’élément de
n
H /Ci_T,R défini par x Zr(-x).
1 ’)
Soit s € C avec 9î(s) < 1. Soit / € AC,,r . On définit g : ] 0,1 [—>C , x *-> x^“ * /( x ) .
a ) On fixe un entier m > 2. En utilisant Kub(s, m, x ; / ) et en étudiant la série
E r > i (5 (;fr) - 9 de fonctions de x , prouver: la suite (g converge
uniformément sur ] 0,1 [ vers une fonction Am , et Am(x) = Am{-^) pour 0 < x < 1 .
b ) On fixe un entier m > 2. Prouver: g{x)-Am(x) --------- > 0 . En déduire: pour
^ a:-+0,0<x<l
tous n € N et X € ] 0,1 [ , on a Am(x) = Am{~) . Montrer enfin: ^4^ est constante,
et sa valeur A est indépendante de m .
c ) Pour X 6 ] 0,1 [ , soit Q(x) = x^— (/(x ) - / ( 0)). A l’aide de Kub(s, 2,x ; / ) ,
donner une relation liant Q{x) et Q (f ) . En déduire: 0 (x ) - A € o(x^-‘)
®-»0,0<®<l
2 ‘ )
Soit s € C avec 3t(s) < 0 et soit / € D /C*_r .
a ) Montrer: on a a € C tel que ( / ( i ) _ oZ i_,(x)) existe dans C .
b ) En appliquant ce qui précède à la fonction x i / ( - x ) , en déduire: on a 6 G C
tel que ^ (f(^) ~ 6Ti_5(x)) existe dans C .
c ) A l’aide de Il-lO-b), montrer que / - a Z ,., - ¿»n., est constante et nulle.
3°)
Soit toujours s € c
tel que !R(s) < 0 .
a ) Montrer que ( Z i.„ T i.,) est une base du C-e.v. 7 ln IC, r .
b ) Montrer que les éléments non nuis de Te n /C, r sont des 'fonctions discontinues
en 0 .
c ) Pour N e N J préciser •

☆ ☆ ☆
Polylogari thmes 131

SOLUTION

PARTIE I
Question 1 "

a ) Les fonctions Sn étant impaires et 27t-périodiques, il suffit de prouver l’existence


de M majorant les \Sn\ sur ] 0, tt [ . Montrons que M = 1 + tt convient. Soit
x € ] 0, 7t [ e t n e N * . Posons p = M i n ( n ,E n t( f ) ) , Un{x) =
V^(i) = 5„(x) —Un{x). Pour k e I l ,p J , on a 0 < fcx < tt , d’où 0 < sin(A;x) < k x .
Donc:
(1) 0 < Un{x) <p x < 7T
Si n < P , on a Sn{x) = Un{x), d ’où |5 n (x )| < 1 . Supposons que n > p. Pour
tout entier k > p, notons s i n ( j x ) , en convenant que Rp = 0. Par
transformation d’Abel, on a:

«=P+1 fc=p+l k=p+l ^ '


En notant pp = Supfc>p(| Rk | ) , on en déduit:

- in /'Cfc+P+DxX
Mais pour tout A: > p + 1 , on a l’expression élémentaire: R\^ = — ^----- iTiip)' ^ ’
d’où I iîfc I < g— = X■ Mp ^ f ) et en reportant dans (2), on obtient,
en tenant compte que (p 4- 1) x > tt :

(3) \Vn{x)\<
(p + l) x
<1

En rapprochant (1) et (3), on voit que | Sn{x) | < 1 -h tt . On en déduit que dans tous
les cas, on a | iSn(x) | < 1 -f tt pour tous n e e t x e R . Dans ce qui suit, nous
noterons M = 1 + TT.
b ) Soit rp : R C la fonction nulle sur Z et 27t-périodique telle que pour tout
X G ] 0 ,7T[ , on ait rp(x) = . Elle est de classe par morceaux, impaire, et sa série
de Fourier est . D’après le théorème de Dirichlet, la suite de fonctions
(5'n)n>i converge donc simplement sur R vers rp (il s’agit là d’un résultat bien connu).
La suite de fonctions {Snf)n>i converge donc simplement sur R vers rpf . D’après a)
ci-dessus, on a | Sn{x)f{x) \ < M\ f{x) \ pour tous n e N'*' e t x e R . Les fonctions
(‘S'nV')||Q2Tr) Lebesgue-intégrables, car Sn est continue sur R . Comme f\^Q2 Tr]
est Lebesgue-intégrable, le théorème de la convergence dominée s’applique et montre
notamment que (^ /)|jo 2,r] Lebesgue-intégrable (ce qui était manifeste a priori), et
que Jq"" S n f rp f . Mais pour tout n € N * , on a:
p2 n f^=n - «27T k=n
hif)
/ = I Z i: / /(<) sin(A;t) di = TT^
''0 fe=i * •'0
132 Chapitre 10, problème 83

On en déduit que la série co n verge, et que sa somme est ^ /g '•Pf .autrem ent
dit:

(4)
n=l

Question 2 ”
a ) Fixons f e C . Il est immédiat que Pf est continue. Pour tout x G R , en utilisant
la relation de Chasles des intégrales et la 2n -périodicité de / , on a:
px+2n
Pf{x + 27t) = Pf{x) - nao{f) + J f{t) dt = P/{x) - 7rao(/) + f{t) = Pf{x)

donc Pf e V . Comme Pf est continue, il est maintenant clair que Pf e C .


Calculons maintenant s{f) en intégrant (4) par parties (^). Pour toute fonction
g : R —^ C localement Lebesgue-intégrable, notons Ig : R —>C , x ^ Jq g{t) d t , On a
donc If{x) = Pf{x) 4- ^^^^x pour tout x G R . Comme Pf{2ir) = F/(0) = 0 , il vient:

27ts( / ) = [(7r - i ) J / ( i ) ] ^ ” + I f {t )dt = -n^ao{f) + ( ^ ^ ^ t + Pf{t)j dt

On a donc établi:
= -TT^aoi/) + ^
2
r
Jo
* +r
Jo
= r
*'0

(5)
b ) Soit / G £ et X G R . Remarquons que ao(xf) = ^o(f) • y G R , on a
donc:

= -^ 2 |^ i/+ 2 :/(a ;+ y )-I/(x ) = - ^ y + P / ( a ; + y ) + ^ ( x + y ) - P / ( x ) - ^ x


= P /(x + y ) - P / ( x )
En conclusion:
(6) ( Vx g R) K f = x(Pf) - Pf(^)
Appliquons (5) avec x f à la place de / (où x G R ). A l’aide de (6) et en tenant compte
de la 27t-périodicité de Pf , on obtient:
-i p2 n 1 px+2 Tr
s{xf) =^ (-P/(^ + ^) - -P/(^)) ^ y^
^ p2 it
= -Pf{x) + ^ y^ = «(/) - -fVW
ce qui répond à la question.

Question 3 ”
a ) Pour tout intervalle J de R , notons X / la fonction: R —>C qui vaut 1 sur I et
0 sur R \ / . Le C -e.v. des fonctions en escalier R C est engendré par les fonctions

(^) Rappelons le théorème général d ’intégration par parties: étant donnés un intervalle non-trivial I de
R , un point a € / et deux fonctions u et v de / dans C localement Lebesgue-intégrables, notons
respectivement U et V les fonctions de I dans C définies par ^ ^(0 di et a; v{t) d t . Alors
les fonctions uV et Uv sont localement Lebesgue-intégrables, et pour tout a; € / , on a

[ U{t)v{t)dt=\U{t)V{t)Y - [ u{t)V{t)dt
Ja ^ Ja
Polyhgarithmes 133

X I lorsque I décrit l’ensemble des intervalles compacts de IR . Par C -linéarité, il suffit


donc de prouver la relation demandée avec (p = X , où (a, ß) e IR^ avec a < ß .
Fixons (a, ß) ainsi, et soit (p = X [a,/?]. D’après la relation de Chasles des intégrales, on
a J^gip = G{ß) - G{a ) , d’où = 0 en vertu de l’hypothèse. L’assertion demandée
en découle.
b ) En prenant les parties réelle et imaginaire de g , on se ramène au cas où g est à
valeurs réelles. Plaçons-nous donc dans ce cas. Notons la fonction: R R telle que
гp{x) = 1 si g{x) > 0 et ^(x) = - 1 si g{x) < 0. Les ensembles p“ ^(R+) et p“ ^(R* )
étant Lebesgue-mesurables, la fonction 'll; est localement Lebesgue-intégrable. On a donc
une suite (<^n)neM fonctions en escalier: R —►R qui converge presque partout vers
'll; . Pour tout n , posons 6 n = Sup (-1 , I n f (1, (^n)) • Les fonctions On sont en escalier
et à valeurs dans [-1 ,1 ] , et la suite {On) converge presque partout vers 'll; . Pour tout
n , la fonction Onf est Lebesgue-intégrable. La suite (Onf) converge presque partout
vers -0 / = I/ 1, et on a | Onf I ^ I/ 1 pour tout n . D’après le théorème de la convergence
dominée, on a donc Onf / r I/ I • d’après a), on a Onf = 0 pour tout n .
Donc I / I = 0 . On en déduit que / est négligeable, ce qu’il fallait démontrer.
Remarque 1:
On aurait pu recourir au théorème de Lebesgue qui assure que pour presque tout x € R , la fonction
G est dérivable en x et vérifie G'{x) = g(x) . Le raisonnement ci-dessus évite le recours à ce difficile
théorème ^

Question 4 •
a ) Un calcul immédiat donne:
pOc-\‘2 Tt
bniaf) = — I / ( a + i) s in (n i) dt = — / / ( u ) s i n ( m i —no:)du
TTJo ^ Ja
p2 n ç 2 it
= — /(u ) s in (n n - n a )d u = — / /( u ) ( s in (n u ) c o s(n a ) - cos(m^) s in (n a )) dn
Jo Jo
= ^ ^ co s(n a ) J /(tz) sin(nг¿) dit —s in (n a ) J /(tt) cos(m z) du^

c’est-à-dire:

(7) bniaf) = ^ (c o s(n a )6 n (/) - sin (n a )a n (/))

b ) D’après (7), il est clair que bn{xf) = 0 pour tout n € On en déduit que
s{xf) = 0 pour tout X G R , et en particulier, s{of) = s{f) = 0. D’après ce qu’on a
établi en 2), pour tout x G R , on a donc Pf { x) - s { f ) = 0 , c’est-à-dire P /(x) = 0 . Mais
par hypothèse, ao(/) = 0, donc P /(x) = f{t)dt pour tout x G R . En définitive,
Jq f{t) dt = 0 pour tout X G R , et d’après 3-b), il en découle que / est négligeable, ce
qu’il fallait établir.

PARTIE II
Question 1 °

a ) Il est clair que la fonction nulle sur A appartient à • Soit une fonction
constante / : ^4 -> C , de valeur constante C . On a / G JCs^a ssi C = pour tout
m G N * , i.e. ssi (m ® -l)C = 0 pour tout m G ^ * . Si cette condition implique
C = 0 . Si s = 0 , la condition est toujours satisfaite. En conclusion, toute fonction
constante appartient à , et si s 0 , la seule fonction constante appartenant à
ICs,A est la fonction nulle.
b ) Il s’agit de prouver que si Kub(s, m, x ; / ) est vraie avec tout x e A et tout entier na­
turel premier m , alors Kub(s, m. x; f ) est vraie avec tout {m,x) e N'*' x A . Supposons
donc Kub(s , m , x ; / ) vraie avec tout x G ^4 et tout entier naturel m premier.
134 Chapitre 10, problème 83

• Soit deux entiers non nuis m et n tels que Kub(s, m, x; / ) et Kub(s,n,x; / )


soient vraies avec tout x e A . Pour tout x € A , on a:
i= m -l / , .V k = n -l / , I \

/ ( * ) = ”• - E E / ^ )
j= 0 ^ Z Jk=:0
fc=n ^

En remplaçant x par dans la première égalité et en reportant dans la seconde, il


vient:
fc= n— 1 i
(8) f i x ) = m
fc=0
' \ f c € l O ,n - l l |

D’après le théorème de la division euclidienne dans N , l’application (j, k) jn + k


définit une bijection de [O, m - 1] x |0, n - 1] sur |0, mn - 1]. Donc (8) s’écrit:
r=mn—
r = m n — 11 / , \
(9) № )-(« < -■ 2 /( 7 ^ )
r=0
L’hypothèse faite sur m et n entraîne donc que Kub(s, m n ,x ; / ) est vraie avec tout
X e A .

L’existence de la décomposition en facteurs premiers dans et la propriété


qu’on vient d ’établir montrent, moyennant une facile récurrence, que Kub(s, m, x ; / ) est
vraie pour tout (m, x) G N * x ^4.

Question 2 "
a ) Fixons s G C avec 3î(s) > 1 . Il est clair que £g et £g sont 1 -périodiques et
continues (elles sont sommes de séries normalement convergentes sur IR de fonctions
continues 1 -périodiques). Donc £s e.11 et £s .
Soit X G IR et . On a:
A :=m — 1 / , I \ oo k = m —\

(10) x;
fc=0 \ ^ / „=1 k=0
Mais pour tout n € N * :
k = m - l fe= m -l . ✓ 2 .irrtX ,
SI n G TTiÆ .

A: = 0 k =0 ^ 0 si n ^ mZ
En reportant dans (10), il vient:
k == m —
—l1 / , I \ oo

E =E<™ )
fc=0 ^ '' r=l

et c’est vrai pour tous m et x , d’où £ s € . On démontre de même que £ s G /C g^ R .


Remarquons que ^ 5 G P f l C^^ r et £ s e V n C s ^ u .
b ) Fixons s G C avec !R(s) > 1 . Pour x g L et m e N * , définissons la suite
(iin(x)) n€l^ ainsi:
A:=m—1
Hn{x)= ^ (x + mn + k)'
fe=o
On a alors:
k= m -l /f=m -l / 3c

<“ ) E E E ( * * ^ ) “ - E ”- E ' ^ - ^ w - ’ - ’E « - «
fc=0 \n = 0 u=0 k= 0

Pour tout n G N , notons Jn = [m n,m n4- m - l j = [nm, (n + l ) m - l j . Puisque m > 1,


la famille (/n)n€f^ est un partage de N . La famille ((x + sommable, car
Poly logarithmes 135

dtis) > 1 , d ’où:


OO / ___ \ OO
(12) =
n=o \ueJn / ^=0
On déduit de (11) et (12):
k —m —l / , I\

k= 0 ^ '
C ’est vrai pour tous x g C/ e t m e f ^ * , donc Cs ^ ^ i - s X •
c ) Pour tout X G C , notons E(XfY) la série formelle ^ C [[y ]] . Pour to u t
(m, x) G 1^ * X C , on a:

y ) = ----- ' g " ' e x p y)


\ m J exp(y)-l \ m J
_ r f î ^ l â l ) * v " 7 ex n n i A V e x p (F )-l
e x p (y ) - 1 V ^ // ex p (y ) - 1 e x p (;^
i ^ yy )) - 1
= m • /7 ---- 7 ® ^ p ( — = t o e ( x, —y)
ex p
En développant, on en déduit:
fc=m—1 / OO

E ( ^ ) > ^ " ) - Es f f (^))


d ’où, en identifiant les coefficients des :
/c=m—1 / ,X
(13) (VneN) 0„(x) = m ” -^ ^
k=o \ ^ /
On a donc montré que pour tout n G N , on a Bn € /Cn,c • Remarquons que Bn G •

Question 3 "
a ) Il est sous-entendu que si m = 1 , alors [1, m —Ij est vide, et donc cr^ = 0 .
Soit m et n entiers > 1 . Pour tout k e |[l,m —I j , on a:

<P

Par suite:
(14)
f j e ï o^. n - i D V
^ /)
\ fc e |Il,m -l]I

D’après le théorème de la division euclidienne dans N , l’application (k^j) i-> j m + k


définit une bijection de | 0, m - 1] x [0, n —IJ sur | 0, m n —I J . On déduit donc de (14):
r = m n —l \ j = n —l ✓ .V
( £ v’ ( ¿ ) j - g (y = n - 1 (cT^n - a„)

d ’où <7mn = + cTn • En échangeant les rôles de m et n , on a donc aussi


(7mn = H- (7m , d ’où en retranchant: (n^“ ^ —1) am = (m^“"^ — 1) cTn .
136 Chapitre 10, problème 83

b)
Analyse

Soit ^ e Kg >iu{0} prolonge ip . En appliquant Kub(s, m, 0 ; ^ ) , pour tout entier


m > 1 , on a:
fc=m-l
fc=m -l // L
. \\ fc=m-l / L \
^ (0) = ^ ^ i — j = ^ V? i ~ j = + Tn^"^(7m
fc=0 fc=i ^
d’où (m^"® - 1)^(0) = <7m • D’après a) ci-dessus, pour tous entiers m > 1 et n > 1 ,
on a:
(15) (n^"* - 1) - 1) <Tn
Si ^ 1 pour tout N € ^ on déduit de (15) que est une constante
C indépendante de iV, et le calcul ci-dessus prouve qu’alors <^(0) = C . Supposons
maintenant qu’il existe N e N'*' tel que = 1 . Comme s 1, il existe des
entiers n > 1 tels que ^ 1 (on le démontre aisément en utilisant la relation
Log(n 4-1) - Log(n) —►0). Alors on déduit de (15) que pour tout N tel que
' ' n—KX)
= 1 , on a = 0 , et qu’en notant T l’ensemble des n G N * tels que ^ 1,
la valeur de pour n e est une constante C , indépendante de n , et on a à
nouveau ^(0) = C . Donc quoiqu’il arrive, <?(0) est déterminé de manière unique, donc
si existe, elle est unique.

Synthèse

Notons T l’ensemble { n G N * | n ^ * ^ l } . D’après l’étude ci-dessus, !F ^ ^ ,


CTyj = 0 si n ^ ^ , et il existe C G C tel que = C pour tout n e T . Définissons
^ : IR C par les conditions: ^ (0) = C , et ^{x) = (p{x) pour tout x e A. Comme
(Tn = 0 pour tout n G N ^ \ . ^ , on vérifie aisément que Kub(s, m , x \ ^ ) est vraie pour
tout (m, x) G N X (A U {0}).

Conclusion
Il y a un et un seul élément de Qui prolonge ip .
c ) Soit ^0 l’élément de /Ca,[o,i[ qui prolonge (p, et soit ^ l’élément de V qui prolonge
^0 • S’il existe un élément de /C^^r D V qui prolonge ip, en vertu de b) ci-dessus, cet
élément ne peut être que ^ . Tout revient donc à voir que ^ G /C^^r .
Soit (m, x) e N * X IR. Notons N l’élément de Z tel que î/ = a: —A/'g JO, l [ , e t
soit (g, r) l’élément de Z x [0, m - 1] tel que N = mq + r . Pour tout A: G [0, m - 1],
on a ^ ^ 4- ^ . Si m - r < A: < m - 1 (ce qui ne
peut arriver que si r > 1 ) , on a • Si A: < m - r , on a
D’où:

■f (^)
k = m —l

(^ ) fc=m—1
" P m -
ce qui achève de prouver que ^ G /C^^r . Donc ^ est l’unique élément de /C^^r fl V qui
prolonge ip. On remarquera que si (/? G Cajo,i[ » ^ e1Z O JC^^u .

Question 4 °
On a: (p e /Cijo,i( • Pour tout x G ] 0,1 [ , on a (p(x) = x —^ . Avec les notations ak
introduites en 3) ci-dessus, on voit qu’ici (Tn = 0 pour tout n e N * . Pour tous C G C
et m e N * , la relation C = m*“ ^ (C 4-iTm) est donc vraie avec s = 1 . En raisonnant
Poly logarithmes 137

comme en 3) ci-dessus, on en déduit que quel que soit C G C , la fonction élément de V


qui vaut 1 en tout point de Z et qui coïncide avec (p sur ] 0,1 [ appartient à .
Il y a donc ici existence^ mais non-unicité^ d ’un prolongement de (p en un élément de
V n /Cl,R .
Question 5 "
a ) Pour (Zyt) e (Î2 U {!}) x , posons g{z,t) = Gz(t) = • La fonction g
est continue sur (17U {!}) x R * et séparément holomorphe en 2: sur 17 x R * . Pour
^ G 17 fixé, la fonction partielle Gz est continue sur ^ , décroît exponentiellement en
-f 00 , et vérifie:
\z'
\G^{t)\ t-*o,t>o 11

donc l’intégrale généralisée de Gz sur R+ est absolument convergente, ce qui montre
que G Z est Lebesgue-intégrable, et donc la fonction £5 de l’énoncé est bien définie. On
a d ’ailleurs, pour tout et {z,t) e Q x R * :
n\i

Soit K un compact non vide de 17. Soit d la distance euclidienne entre K et [l,-fo o [ ,
i.e. d = Min ( I X - ^ I) (donc d G R+ ). Soit un réel R > l tel que | ^ | < iî
(x.Oell.+ooIxK”
pour tout ^ e K . Pour tout {z^t) e K X R * , on a | f ^ ( ^ , 0 | ^ , où
i>n,K{t) = pour 0 < i < Log(2)+Log(iî) et V’n,A:(<) = '(«r :^)nyi pour
t > Log(2) -h L o g (il) . On voit comme ci-dessus que est Lebesgue-intégrable sur
R * . Donc l’intégrale converge normalement en z sur tout compact
de 17 . C’est vrai avec tout n , donc la fonction Is : 17 —►C , z So°° 9 i^,t)dt est
indéfiniment C -dérivable sur 17 , et qu’on a, pour tout n G 1^ ^ :
d " !. ,s~l
(z) •di
dz " J o a z " '* ’''^"*' "'7 o ^ (e ‘ -z )"+ i
On en déduit bien que Cg est holomorphe sur 17.
b ) Conservons les notations de a) ci-dessus. Fixons z G C \ {1} tel que | 2; | < 1 (donc
Z G 17 ). Pour tout n G N * , soit la fonction:

Un : IR* ^ C , i t —
Elle est continue et Lebesgue-intégrable (c’est immédiat). La série de fonctions 5Zn>i
converge simplement vers Gz sur Pour tout N € I * , posons Un = Z )n = f Un •
On a:
N ~-m
-tl-z
(Vi € +*) UN(t) = t’~^ZB-^
1 —Z O “ ‘
d ’où, puisque | z | < 1 et z ^ 1

OT ( v <6 r:> lUN(t)l<V(t) = 2

La fonction V définie au second membre de (17) est Lebesgue-intégrable sur R * (elle


est continue, décroît exponentiellement en +oo , et admet au voisinage de 0 l’équivalent
¿9î(s)-i ^ Lg théorème de la convergence dominée s’applique donc à la suite de
fonctions (U/^)n >i - il montre que Gz est Lebesgue-intégrable sur R * (ce qu’on savait
déjà), et que la suite {Un ) n >i converge en moyenne vers Gz sur R * , et donc que la
série 2 n > i ( / 0* ^ ^ converge vers Gz{t) di . Pour tout n , en utilisant le
changement de variable nt = r , on a:
/»+00 ^+00
/ Un{t)dt = n'^z'^ / d r = n “ ^z^ r (s)
Jo Jo
138 Chapitre 10, problème 83

et par suite, on obtient bien la formule de Jonquières, valable pour z e V \ { l } :


1 ^
(18)

• Supposons maintenant, jusqu’à la fin de cette question, que 9î(s) > 1 . Si x € l R \ Z ,


remplaçons z par £{x) dans (18). Il vient immédiatement:
oo
(19) £ ,(f(a :)) = ^ n ,-5^2l7rna;
- _
= ¿i(ic)
n=l

La série numérique | ;^ | = S n > i converge, donc la série entière X)n>i ^


converge normalement dans le disque unité P . Donc se prolonge par con­
tinuité au point 1 par la valeur “ C ( s ) , où C désigne la fonction zêta
de Riemann. On peut aisément prouver directement que dans ces conditions, on a
^(®) “ (notant Vn(t) = (n,t) e N * X R * , les
Vn sont Lebesgue-intégrables sur R * , la série de fonctions 5Zn>i converge simple­
ment sur R * vers /i : 1 , et la série ^ | Vn{t) \ df^ =
converge, d’où l’intégration terme à terme qui donne le résultat voulu). On répond ainsi
à la question.
Nous allons établir un résultat plus précis. Pour tout réel ^ € ] 0, | [ , notons Ae le
secteur angulaire de C formé des nombres 1 + re^^ lorsque {r, 6 ) décrit R + x [-£:,£] .
Pour € ] 0 , 1 [ et R e R+ , soit Ke,R le compact {z e A^ \ \z - 1 \ < R } . Fixons
t
e 6 ] 0, f [ . Pour tout e R+ , tout R € R+ et tout z e , on a:

(20) \g{z,t) I < We,R{t) =

La fonction We^R définie au second membre de (20) est Lebesgue-intégrable sur R * .


Donc l’intégrale g{z, t) dt converge normalement sur tout compact de Ae (et en
particulier, cette intégrale est définie aussi pour z = 1 ). Comme g est séparément
continue en z sur f?U{l} , il en découle que la fonction z g{z^t)dt est continue
sur Ae , ce qui entraîne:
1 /* + o o -I /* + o o ^ «— 1

W «'■•‘" " 'r w i ïrrï<'‘=<w


et la relation (21) a lieu quel que soit e G ] 0, f [ .

Question 6 '
a ) D’après (16), pour tout z € i ? , on a:

d ’où en intégrant par parties (ce qui est justifié parce que !ft(s) > 1 ):

(e (I,))(z )= +{s-l) i - ^ d i = (s - l) r ( s - l) £ ._ ,( z )

d ’où, puisque (s - 1) F (s - 1) = F (s) :

{e{C,)){z) = ^ ( © ( J , ) ) ( z ) = ^ > C , _ i ( z ) = £ ,_ i(z )


ce qui montre bien:
(22) © ( £ ,) = £ ,_ !
b ) Soit V le plus petit € N tel que N > -iR (s). Posons / = 0 ‘'( £ ,+ „ ) . Pour
tout naturel AT > j/, on a © ^(£j+iv) = 0 " (0^"*'(£,+ w )) . Comme 9î(s + i/) > 0 ,
en itérant (22), on voit que 0 ^ ~ ‘'{Cg+N) = C,+u • La fonction / ainsi définie satisfait
Poïylogarithmes 139

donc les condition s demandées, et il est clair que c’est la seule. Si !R(s) > 0 , l’entier
1/ ci-dessus est 0 , donc / ainsi définie n ’est alors autre que Cg définie en 5) ci-dessus.
Donc Cs est à présent définie pour tout s € C , et si 3î(s) > 0, c’est la fonction déjà
définie en 5) ci-dessus.
On déduit facilement de ces définitions que &{Cs) = £ 5-1 pour tout s G C , d’où:
(23) ( Vj f c €N*) (V se C ) ©*'(£,) =
Soit T> = { x e C IXI < 1} . Notons s l’élément de Home (C [[ -^ ]] ) qui, à toute
série formelle S = » associe l^out Î G C , soit W^{X)
la série formelle ^ ^ > 1 • Pour tout Ç G C , on a 0{W^) = , et est de
rayon 1 , donc définit une fonction : P C qui est indéfiniment C-dérivable, et
d ’après la formule de Jonquières, si > 0 , on a . D’après le théorème de
C -dérivation terme à terme de la somme d ’une série entière dans son disque ouvert de
convergence, pour tout (^, z) G C x P , on a zw^^{z) = u;^_i(z).
Soit alors s G C . Soit 1/ e N tel que SR(s + y') > 0 , d’où Cg = &*'{Cs+i/ ) . D’après
ce qui précède, pour tout z G X>, on a:

Cs(z) = {œ{Cs+.)){z) = K + . ( z ) ) = w,(z)

On a donc montré:

(24) ( V ( s ,z ) 6 C x 2 ? ) £ ,(z ) = ^ n - * z "


n=l

Question 7 "
Remarquons que si m G 1^* , l’ensemble Um est l’ouvert connexe de C obtenu
en privant C * des m IR-demi-droites fermées {¿C}te[i,+oo( » où Î G Um • La figure
ci-dessous représente ljq :

/
/
140 Chapitre 10, problème 83

a ) Soit h ç. Qs • Pour rn € N , prenons les C -dérivées par rapport à u dans la


relation (Vu 6 ) h{vT) = m * -‘ ■H vient:

mu”*“ ^/i'(u'") = ^ ih \iu )


i6U„.
d*où, en multipliant par u :
vT'h'iu”') = ^ ^uh'i^u)
ÎëUm
c*est-à-dire:
(©(/i))(u"*) = m *-2 {0 {h))Uu)
«€U„
On en déduit bien que 0(Gs) C Ga-i •
• Supposons d’abord que 5î(s) > 0 .
Pour ^ € i? , on a alors £ ,(z ) = . Soit m € N * et u € .
En décomposant en éléments simples dans C(X) la fraction rationnelle ' °”
m”* _ u"* _ ^ V
e‘ - u- "m Îu
d’où en reportant dans l’expression intégrale de Cs{u^)

dt

Dans cette relation, on peut intervertir la sommation et l’intégration (chaque fonction


qui compose la somme est Lebesgue-intégrable sur IR* ). Donc:

soit, à l’aide du changement de variable t = :

ce qui montre que Cs e Gs •


iC '*'■ <■')=
• Supposons que 9î(s) < 0 .
Choisissons 1/ e N tel que + 1/) > 0 . D’après ce qui précède, on a Cs+u € Gs+u •
En itérant u fois le résultat de a) ci-dessus, on en déduit que Cs = G^(Cs^i/) G Ga •
• Conclusion:
Pour tout s € C , on a Cs ^ Gs -
b ) Si a; G ] 0,1 [ et m G N * , on a, puisque Cs G Gs ;
fe=m—1 k = m -l

k= 0 fe=0
autrement dit Kub(s,m,a; ; A^) est vraie. On en déduit que A^ G • On démontre
de même que A^ ^ ^s,)o,i( •

Question 8 "
a ) Soit s G C . Puisque € W , il est immédiat que A^ et A^ sont de classe . En
tenant compte de (23), pour tout a; G ] 0, 1 [ , on a:
a;( x ) = 2i 7r £ ;( e 2i ’^*)e2i '* = 2iT r(0(£*)) = 2inCs-i{e^^^=^) = 2i 7rA,_i(x)
Polylogarithmes 141

Donc A' — 2xnXs_i • On montre de même que A' = —2i 7rA5_ i . En itérant ces
relations, on voit que pour tout TV 6 N , on a:
AW = (2i7r)^A,_N ; ÂW = ( - l ) '^ ( 2iTr)^Â,_w
en utilisant 3-b) ci-dessus et la définition des ir pour r ^ 1 ,on voit que si s ^ N ^ ,
is et is sont de classe sur R \ Z , et que pour tout AT G , on a:

(25) £('^) = (2ix)^£._yv ; ? / ) = ( - l) ^ ( 2 i,r ) ^ ? ,- ;v


Si s € 1^ * , les fonctions ia et £a sont encore de classesur R \ Z , mais on n ’a
(25) que pour N < s - 1 ,puisque £\ et I\ ne sont plus définies.
b ) Pour X € ] 0,1 [ , on a Ai(x) = , et il est bien connu que
cette somme est —Log(l — . Nous allons retrouver ce résultat à partir de la
formule de Jonquières. Cette formule donne:
r+co ^^2 21 inx
r+oo nx
Ai(x) = Ci{i |2i7ra:\ _ / ^ ______ di
Jo e* -
d ’où, en apliquant le changement de variable u = dans l’intégrale:
^+oo 02l7rx r+oo / ^ \

Comme on a u - ^ R_ pour tout réel > 1 , on peut utiliser le logarithme


principal, d’où, compte tenu que Log(X - - L o g (X )-------------------------->0 :
' ^ ' X-+oo,XeR,X>l

X ë R ,X M ?X -.+ o o [ / û )

= X 6 R .x ife -.-H »
= - L o g ( l - o 2^’^®)
ce qui redonne bien la formule voulue.
D’après 7-b) ci-dessus, on a Ai € /Cijo,i[ • Pour qu’on puisse prolonger Ai en un
élément de /Cijo,i(, il est nécessaire que (m) = ^ m G . Or,
si m € et m > 2 , on a:
/k=m-l
= m —1 / I \ / k = m —l , \ k=:m—l

= —Log

^fe=m-l
= - Log = - Log(m) ^ 0
E
fc=o / x^i
donc Al n ’est prolongeable en aucun élément de /Cijo,i( •

Question 9 °
a ) Pour a: e ] 0,1 [ , en utilisant Kub(s, 2, x ; / ) , on a f(x) = ( / ( f ) -I- / ( i -f §)) ,
d ’où:
(26) / ( |) = 2 - № )-/(i + |)

Pour X € [ |, I) , on en déduit: | / ( f ) | < C(1 + a ) . Donc | /(x ) | < 0(1 + a) pour


X € [2"®, 2-2] . Raisonnons par récurrence. Si N e N * , supposons prouvé:

(27) ( Vî , € ( 2 - ^ - 2 , 2 - ^ - 1 1) l/(y )|< é7 f5 « '‘


fc=0
142 Chapitre 10, problème 83

Lorsque x décrit [2“ ^"^, 2“ ^"^ ] ,1e réel p = § décrit [2” ^ " '^ ,2 '^ “ ^] . En utilisant
(26) et (27), on a donc, pour y € [2"'^~^,2"^~^] :
k= N k= N + l
lf(y)l<C + aC ^ a '^ = C ^ «*=
k^o k= 0
ce qui prouve (27) au rang N + 1. Comme (27) est vraie pour N = 1 , on a donc prouvé
par récurrence que (27) est vraie à tout rang iV > 1.
b ) D’après ce qui précède, pour tout iV € N * , on a:
r C(7V + 1)2’-^-’2 si a = l
^ SI a / 1
Comme 3fî(s) > 0 , on a a < 2 , et l’expression ci-dessus montre immédiatement que
la série converge. L’intégrale généralisée / q^ | / 1 est donc convergente, donc
/|j^ est Lebesgue-intégrable.
La fonction g :] 0, ! [ - ♦ C , x /(1 - a:) appartient aussi à (vérification
facile). D’après ce qui précède, est donc Lebesgue-intégrable, ce qui signifie que
*^I[J i[ Lebesgue-intégrable. Il en découle que / est Lebesgue-intégrable. Remar­
quons que si s ^ 1 , l’unique fonction e )Cs,R C V qui prolonge / appartient à
^1 n .

Question 10 "
a ) En appliquant Kub(s, m, a; ; / ) , on obtient:

alirna; âx
7n

d ’où, à l’aide du changement de variable u = 771

ks=
zmm-l / i>\ \ k= :m -l / «X

7„ = m - ‘ ^ ( I /ff. + l )
k=0

et, pour tout fc G [0, m - I j , en posant = u -f — dans la k -ième intégrale, puis en


utilisant la relation de Chasles des intégrales:
f;c==m
m- l / i,h
-i ±l
7n = m* f(v) = m*
dv ) = m* // f{v)
/(v)e 2 dv = m*7„ „
^ (/■
f c=0 V m Jo
On a donc bien:
(28) Im n — ^ ^7n
En particulier, en spécialisant n en 1 et - 1 dans (28) et en y remplaçant m par N ,
on a, pour tout N :
(29) = N ^7i 7_jv = ^7_
b ) D’après le théorème de Riemann-Lebesgue, on a 7n ----------- 0.
| n | —oo
• Supposons 7i = 7_i = 0 .
Alors d ’après (29), pour tout n G Z * , on a 7^ = 0 . La fonction constante (po sur
R partout égale à 70 appartient à Hi et vérifie Cn{ipo) = Cn{f) pour tout n G Z ,
i.e. Cn{<po - / ) = 0 pour tout n G Z . Comme - f G l l i , \e résultat prouvé
à la partie I montre que f - ^po est négligeable. Comme ( / - <^o)L est continue,
/|]o JJ est constante, ce qui est contraire à l’hypothèse. Cette contradiction montre que
(7i>7- i ) (0, 0).
Puisque (71, 7- 1) 7^ (0, 0) et puisque 7„ 0, il découle de (29) que
I n |-♦oo
!R(s) > 0 .
Polylogarithmes 143

• En spécialisant n = 0 dans (28), on obtient 70 = m *70 pour tout m € N .


Puisque 5ft(s) > 0 , on a —> 0 . Il en découle immédiatement que 70 = 0 , ce qu’il
m —*oo
fallait démontrer.
c ) On suppose donc 3î(s) > 1 . Alors d ’après (29), la famille (cn(/))„g2 sommable.
Dans ces conditions, on sait que la fonction g : U C, x ^ ^2l7rnx est
continue, 1 -périodique, et qu’on a Cn{g) = Cn{f) pour tout n G Z . Alors g - f eUi
et Cn(^ “ / ) = 0 pour tout n € Z , donc g - f est négligeable (résultat de la partie I).
Donc g{x) = f{x) en tout point x où f et g sont continues. Par suite, .
Mais d’après b) ci-dessus, pour tout a: G IR, on a:

9{x) = ^ ^ ( e N- ^ B 2i.irN x. ) + 7-1 = ll^six) + ‘y-lCs{x)


\ N^l
donc g = jie , + 7_ i 4 e V n /C,,r . Comme on a , / € P n /C,,r
et g e P n , il découle de 3-c) ci-dessus qu’en définitive, on a. f = g . Donc
/ = 4 * 7 -i 4 g V e c t{ is y ^s ) •
Remarquons que £s et £3 sont linéairement indépendantes. Cela résulte par exemple
de:
fci{£j) c-ii£s)\^fl Q\
{ciiis) c _ i(f,)y Vo i j
d ) Puisque 70 = 0 , on a F F e Pi puisque F est continue. D’après (7)
G P , donc
et d ’après la fin de la question 1-2) (transposée au cas où la période de base T vaut 1 ),
on a une constante C G C telle que pour tout x G IR :

F{x) = C7 + — ^ cos{ 2 nnx) H- sin(27rnx)^


n=l ' '
c’est-à-dire, en revenant aux Cn{f) :
Cnif) | 2iTrnx I 1 —n{f) ^ —2 i ‘nnx

En tenant compte de (29), on a donc, pour tout x G

(30) F{x) = C - ^ ^ ?,+i(x)


Mais en tout point de IR \Z , la fonction F est dérivable et sa dérivée est / ( x ) . D’autre
part puisque s ^ 1 , les fonctions ^ 4 +i et ^ ^3+1 sont elles aussi dérivables en tout
point X G IR \ Z , leurs dérivées y valant respectivement £s{x) et £s{x) (voir (25)). En
identifiant la dérivée des deux membres de (30), on obtient donc, pour tout x G IR \ Z :
(31) /(x ) = i i £ s { x ) + i - . i £ s { x )
Mais / , £5 et £ 9 appartiennent k V C\ , donc puisque s 7^ 1, l’égalité (31) reste
vraie pour tout x G Z (voir 3-c) ci-dessus). En définitive, on a donc / = 71^ -h 7- 1^« ,
donc / G V e c t ( ^ 5 , 4 ) .
Remarque 2:
Soit s € C tel que 0 < 3î(s) < 1 et a 1 . Les fonctions et vérifient encore
oc oc

(32) (VxeR\2) = : 7 .(i) =


n=l 11=1
En effet, à l’aide d ’une transformation d ’Abel exploitant la convergence absolue de la série numérique
$Zn>i ?n+Yv) ’ classiquement que les séries trigonométriques figurant aux seconds membres
de (32) convergent (cette convergence est uniforme sur tout compact de IR\Z ). On conclut alors aisément
en utilisant (24) et le théorème d ’Abel radial. D’après la question 9-b) ci-dessus, £» et f« appartiennent
à H\ et on peut donc définir leurs séries de Fourier. En tenant compte de (29), on voit que les seconds
membres de (32) sont les séries de Fourier de £« et de i» , ce qui est non-évident ^
144 Chapitre 10, problème 83

e ) Soit s G C tel que s ^ 1 et !R(5) > 0 . Compte tenu que £s G 7Zi et £s ^ j d ’après
9) ci-dessus et d ’après a,b,c et d) ci-dessus, on a = 7Zi = V e ct(^ 5,^a) .
Remarquons que £s et £s sont C-linéairement indépendantes: on l’a déjà vu pour
3fî(5) > 1 . Pour < 1 , cela découle aisément du fait que les identités (32) sont les
développements de Fourier de 4 et £ 3 sur R \ Z . Par suite, est bien une base
de 7^ n /CsM •

Question 11 "
a ) Soit H une primitive 1 -périodique de / sur U \ Z (il en existe, puisque est
continue). Pour tout m G N , la fonction
fc=m—1 / , I \
/im: R\ Z—►
c, X I— ►
est 1 -périodique (vérification immédiate). D’après Kub(s,m,a; ; / ) , la fonction hm
est dérivable de dérivée nulle sur R \ Z , donc hm est constante sur chaque intervalle
] /û. A; + 1 [ (où A: G Z ), mais comme elle est 1 -périodique, elle est constante. Soit Cm
sa valeur. On a donc, pour tous m G N * e t x G R \ Z :
k = m —1
(33) H{x) = Cm+m> ~
V

Soit m et n deux entiers > 1 . Ecrivons (33) avec mn au lieu de m , puis, pour tout
A; G [0, m - 1], exprimons H ( ^ ^ ) en écrivant (33) avec n au lieu de m et au
lieu de X . En identifiant les deux expressions de H[x) obtenues, il vient:
fc= m n - l k = tn -l / j= n -\

(34) 7/(x) = C„„ + m-n- E ii ( ^ ) = + m- ¿ (c„ + n- ¿ H


fc=0 k= 0 \ j=Q
L’application (A;, j) »-►mj-fA; définit une bijection de [0, m - l j x [ 0, n - l ] sur [0, m n - l |
(division euclidienne dans N ). On déduit donc de (34) que Cmn = C'm + . En
échangeant les rôles de m et n , on a de même Cmn = C'n + , d ’où
(35) (m^+i-l)Cn = (n ^ + '-l)C ^
Puisque s -h 1 ^ 0 , la suite (A;^"^^ - n ’est pas la suite nulle. Comme (35) a
lieu quels que soient m et n , on voit comme en 3-b) ci-dessus qu’il existe un unique
C G C tel que Cm = (m^+^ - 1)C pour tout m G N * . Notons H\ la fonction:
R \ Z —>C, X ^ H{x) -t-C : c’est une primitive de / sur R \ Z , et il est clair que tout
prolongement 1 -périodique G de i f 1 à R appartient à Te. En revenant à (33) et en
tenant compte que Cm = - 1 ) C pour tout m , on voit que Kub(s 4- 1, m, X ; ifi)
est vérifiée pour tous m e N'^ e t x G R \ Z . Pour toute fonction G ainsi définie, on
a donc ^ ^a+i,R\2 • De plus ce qui précède montre que pour toute fonction G
répondant à la question, on a nécessairement = i f 1 . Il y a donc bien existence de
G et unicité de .

b ) Si 9î(s) > 0 , on a déjà vu en 10-e) que {£s,£s) est une base de 7^ D /C^^r . Nous
supposerons donc que !R(s) < 0 .
Par construction, on a £ 3 e 7гn;C,,R et £ 3 G TenTC^.R . Donc V e c t ( 4 ,4 ) C 7en/C,,R .
Soit / G T^n/Cj^R . Soit n le plus petit des entiers A; > 1 tels que ^{s)-\-k > 0. Puisque
—s ^ N , on a s -fn ^ N .E n itérant le résultat de a) ci-dessus, on obtient une fonction
G e n primitive n-ième de / sur R \ Z telle que G\^^^ G /C,,r\ z . Puisque s + n ^ 1 ,
il y a une unique fonction F e n n /C5.|.n,lR qui coïncide avec G sur R \ Z . D’après
10-e), on a (a ,6) G tel que F = 4- . Comme s 4- n ^ N * , on peut
appliquer (25) et dériver n fois cette relation sur R \ Z , d’où, pour tout x G R \ Z :
(3^) /(^ ) = (2i 7r)^ (a ^ (x ) + i - i r b l i x ) )
Polylogarithmes 145

D’après (36) et 3-b), puisque s ^ 1 , on a / = {2ÎTr)^{ais + (-'l)^bis) ) ce qui achève


de prouver que KnlCs^u = V ect(^a,4 ) •
Montrons que is et is sont C-linéairement indépendantes. Soit (a, 6) € tel
que ais + = 0 . Alors ais+i - bis+i est 1 -périodique et constante sur ] 0,1 [ , donc
constante sur R \ Z . Comme s -f 1 ^ 0 , cette constante est nulle (voir 1-a) ci-dessus).
Comme sH-1 ^ 1 , d ’après 3-c) ci-dessus, aisJ^\-his^\ est nulle sur R . L’hypothèse que
-s permet d ’itérer ce raisonnement n fois. On a donc ais+n + ( - l ) ”^^5+n = 0.
D’après 10-e) ci-dessus, puisque 9fî(s -f- n) > 0 , il en découle que a = 6 = 0 . Donc ig et
is sont indépendantes.
En conclusion, {isJis) est une base de .
c ) Nous noterons 6 la fonction: R —^ C qui vaut 1 en tout point de Z et 0 sur
R \ Z . Alors (5 G 7^ n . La fonction (3i définie en 4) ci-dessus appartient aussi à
T^n/Ci^R. Il est immédiat que 6 et /?i sont C-linéairement indépendantes.
Soit f e { Un /Ci ,r ) \ {0} . Alors /|jQ est non constante (voir 1-a) ci-dessus). En
reprenant le raisonnement de 10-a) et 10-b) ci-dessus, on voit qu’il existe (a, 6) € tel
que = aXi -t- 6A i. Pour tout m G N * , posons am = YlkZT~^ f (m) * calcul
de 8-b) ci-dessus (qui s’étend sans difficulté à Ai ) montre que a„i = - ( a + è) L og(m ).
Mais puisque f G /Ci ,r , on doit avoir cTm = 0 pour tout m , d ’où a + 6 = 0. Donc
/|]0_J( = a(Ai - Â i ) . Pour tout X e ]0,1 [ , en utilisant les relations vues en I-l), on a:

Ai(x) - Ài(x) = 2 i £ = -2 i^ /? i(x )


fc= l

Donc f -h 2 ±naPi est nulle sur ] 0,1 [ . Par 1 -périodicité, elle est nulle sur R \ Z , donc
de la forme c ô , avec c G C . D’où f = - 2 Î 7raPi + C(5 G V e ct((5 ,/îi).
On déduit de cette étude que ((5/?i) est une base du C-e.v. 7^D/Ci ,r • Notons qu’on
a encore 1Z fl /Ci ,r = 7^i n /Ci ^r .
• Montrons que (^o> ^o) est une base de 7^ D /Co,r .
Soit f e T in /Cq,r . D’après a) ci-dessus, on a G e 1Z primitive de / sur R \ Z
telle que ^ ^i,R\Z • En reprenant la question 10, on voit que tous les calculs et
raisonnements ayant abouti à (31) demeurent valables avec G pourvu qu’on restreigne
les fonctions à ] 0,1 [ . On a donc (a, b) G tel que = a Ai-f 6 A i. En dérivant et
en tenant compte de 8-a) ci-dessus, on a donc = 2i 7r(a Aq - 6 Aq) . D’après 3-c) ci-
dessus, il en découle que f = 2 ±ir{aio-bio ) . On en déduit que 7ln/Co,R = Vect(^o>^o) •
Montrons que io et io sont C -linéairement indépendantes. On a vu en 8-b) ci-dessus
que Ai(x) = - Log(l sur ] 0,1 [ , d ’où aisément: Ai(x) = - Log(l .
En dérivant, on en déduit:
^2l7rx kiTTX —Lirx
(37) ( V x G ] 0 , l [ ) io{x) = ^o{x) = *
1 - e 2iTra; 2 sin(7Tx) 2 s i n ( 7ra:)
expressions qui rendent évidente l’indépendance linéaire de io et io .
En conclusion, (io.io) est une base du C-e.v. T?.n/Co,R.
d ) Soit un entier n > 2 . On a, /3n e U n /C^,r , donc fin G Ve c t (in, in) , donc /3n
est continue. Comme Bn(0) = Bn( l ) , on voit que 0n ost l’élément de V qui prolonge
i^n|[o ц • Nous allons calculer le couple (a, b) G tel que /3n = ain-\-bin • En dérivant
n - 1 fois cette égalité sur ] 0,1 [ , en tenant compte de 8-a) ci-dessus et du fait que
B!^ = rB r-i pour tout r e N * , on obtient:
(38) (Va: g ]0,1 [) nWi{x) = (2iTr)^ ^ a A i ( x ) 4- (- 1 )^ ‘’^6Ai(a:))
146 Chapitre 10, problème 83

Mais A l et A i sont C-linéairement indépendantes, et comme / ? i 6 /Ci ^ , en raisonnant


comme
, ,
en c) ci-dessus, on déduit de (38) que a = 6 si n est pair et a = ~./iO SI 7 î e s tf)
impair.

Cas où n est pair

Posons n = 2iNT, où N e N . L’équation (38) donne:


(27V)!/3i(i) = (2i7r)2'^-ia(Ai(a:) - À i ( x ) ) = - a{ 2 U f ^
d ’où a = b= et par suite, pour tout a; e R :

(39) A „ ( x ) - a ( 4 ( x ) +<. (»))


A;2/v
A:=l

Cas où n est impair

Posons n = 2 N H-1 , où N . L’équation (38) donne:


{2N + l)!)^i(x) = -(2i7r)^^7rai/îi(x) = a i ( - l ) ^ “ ^2^^'*"^7r^^+i/jj(a;)
d ’où a = (-l)^ i et par suite, pour tout x e U :

(40) P2N+l{x) = a{en(x) - 7n(x)) = ^ 5in(2A;7ræ)


■pAT+l—
fc=l
Les formules (39) et (40) redonnent les développements de Fourier bien connus des fonc­
tions 1 -périodiques sur R qui prolongent les ^n|jQ •

PARTIE III
Question 1 "
a ) Pour X € ] 0,1 [ et r 6 N , on a, en utilisant Kub(s, :

Finalement:

<«> /(^)
Notons Mm = Max ( I f(t) I). Puisque 9?(s) < 1, on déduit de (41) que si r > 1,

on a, pour tout X G ] 0,1 [ :


r+1

Comme ^ ] 0,1 [ , la série X)r>i converge. Il découle donc de (42)


que la série (ff ( t^ ) “ 9 fonctions continues de x converge normale­
ment donc uniformément sur ] 0,1 [ . Donc la suite {g de fonctions continues
Polylogarithmes 147

de X converge uniformément sur ] 0,1 [ vers une limite notée Am , qui est donc continue.
Il est immédiat que Am(x) = Am ( ^ ) pour tout x 6 ] 0,1 [ .
b ) D’après (41), il est clair que pour tout r e N * , on à g ( ^ ) - g ( ; ; ^ ) ------ ►0 .
Puisque la série de fonctions 5Zr>i converge uniformément sur
] 0 , 1 [ , le théorème de la double limite montre que sa somme g{x) - Am{x) vérifie
g{x) —Am{x) ------ ►0 . Soit alors n € N * . Ce qui précède s’applique avec n au lieu
de m . Par différence, on en déduit:
(43) Am{x) Afi{x)
25— >0, x>0

Mais i4„(a;) = i4n ( f ) , et (f) -^ m (f) -7 —t«® (remplacer x par f dans (43)).
On obtient donc:
(44) Am{x) - Am f - ) -------------- >0
V n/ * -»0,x> 0

Fixons maintenant x e ] 0 , 1 [ . Pour tout r e N * , on a Am{x) = -^m (;f?) et


Am ( f ) = Am ( ; ± 7 ) . D’après (44), on a Am(x) = Am ( ; ^ ) - Am ( ; ± f ) ^ ~ ^ 0 . x —* 0 , x > 0
On en déduit la relation demandée:
(45) Am(x) = Am

• Montrons enfin que Am est constante. Pour cela, nous allons prouver que Am
admet une limite en 0 et que cette limite vaut Am{x) pour tout a; € ] 0,1 [ . Fixons en
effet un tel x . Soit un réel e > 0. Soit un réel a tel que 0 < a < Min(x, 1 —x) et tel
que I Am{y) - Am{x) \ < e pour tout y e [ x - a , x - \ - a \ . Avec ce choix de a , notant
N = M i n ^ | n G Py* I n > ^ } ) » on a {^[x-a,x-Pa]) = ] 0 , ^ ] .
Puisque i4m(0 = pour tous t € ] 0 , 1 [ et n 6 N * , on voit maintenant
que I A m { t ) - Am {x)\ < e pour tout ^ € ] 0, ] (en effet, pour tout tel t , il existe
u e [ x - a, x - { - a] vérifiant A m {t) = A m { u ) ) . Cela prouve que ^rn{t) . C’est
vrai avec tout x , donc Am est bien constante. Il découle immédiatement de (43) que
la valeur constante de Am est indépendante de m . L’existence de A demandée dans
l’énoncé est donc établie. Remarquons que puisque g{x) - Am{x) 0, on a:
x —^0 ,x > 0

(46)
X — >0, x>0

c ) En vertu de Kub(s,2,0; / ) , on a /(0 ) = 2^” ^ (/(0) + / ( è ) ) * Si a: G ] 0,1 [ , en


vertu de Kub(s,2,a:; / ) , on a f{x) = 2®"^ ( / ( f ) H- / ( ^ ) ) • D’où, par soustraction
suivie de la division par x^~^ :

(47) « (.)-« (f)+ 2 -V - ( / ( î ^ ) - / ( l

Comme a;^” ^/(0) X—> 0, х>0 0,’ il découle de (46)


X , -
que Q{x)
-Л »0 , х > 0
A . Dans (47), rem-
plaçons X par 2“ ’'a:, où r 6 N . Il vient Q{2~^x) - Q{2~^~^x) = x^~~^(pr{x), où l’on a
posé:

Comme | 2®” ^ | < 1, du fait que / est bornée sur [ ^, | ] , on voit de la même manière
qu’en a) ci-dessus que la série J^^>iV^r(2^) de fonctions continues de x converge nor­
malement donc uniformément sur ] 0,1 [ . De plus, par continuité de / au point ^ ,
pour tout r e (^ , on a iPr(x)
't'ry /^._^o,x>0 0. En appliquant le théorème de la double
limite, on en déduit que 0 . Puisque pour x G ] 0,1 [ fixé, on a
x-*0, x > 0
148 Chapitre 10, problème 83

Q(2 ~^~^x) r —
— ► i4 , on a d ’autre part:
►oo
<x oo
2 Vr(a:) = {Q(2-^x) - (?(2— >x)) = Q{x) - A
razO r=0
En notant R{x) — »on a donc en définitive:
(48) R{x) 0 ; ( V x 6 ] 0 , 1 [) Q ( x ) - A = x^ ^R(x)
®~*0,æ>0
ce qui signifie que Q{x) - A
x -» 0 ,0 < K l

Question 2 "
Nous noterons A la constante ci-dessus mais construite avec la présente fonction / .
a ) Par définition, pour tout a; G ] 0,1 [ , on a Z i s ( x ) = x^~^ 4- Vs{x) , où l’on a posé
^з{х) = + n)®“ i . Comme | {x 4- n)®"^ | < pour tout n > 1, on voit
que la série de fonctions de x qui définit Vg converge normalement sur ] 0,1 [ . Comme
(x 4- пУ"^ , par application du théorème de la double limite on voit que
V,{x) C (1 ~ s ) . Mais d ’après (48) appliquée à la présente fonction / , on a
'x - > 0 ,x > 0
/(x ) - / ( 0) - Лx*“ ^ 0. On en déduit;
x->0,®>0
(49) / ( x ) - ^ 2 i_,(x)
X—*0, x > 0
En posant O = i4 , la constante a répond donc à la question.
b ) Soit ^ la fonction: R C, x f ( - x ) . On a ^ € Te fl /C,,r , et ^ (0) = / ( 0). Il
existe donc B e C tel que tp(x) - 7p{0 ) - Bx^‘~^ ------►0 . D’où, de la même manière
x -* 0 ,x > 0
qu’en a) ci-dessus: i p{x) - BZi - s( x) ------ ►V’( 0 ) - B C (1 - s ) ■ Mais pour tout x € IR,
X-+0 , x > 0
on a Z i_ j( - x ) = Ti _, ( x) . Donc /(x ) - 5 T i_ ,(x ) f { 0 ) - B C { l - s ) . Par 1 -
X—»0. x > 0
périodicité de / et T i _ ,, on en déduit:
(50) /(x ) - B Ti_,(x) m -B C il-s)
x —*l , X<1
La constante 6 = B répond donc à la question,
c ) Soit i la fonction / —a Z i-, —b Z i - , . Il est immédiat que
(51) ■2 i-«(x) C (1 - s)
X—♦! , x < l
c’est-à-dire:
(52) Tl-six) C (i-s)
X—»0, x > 0
En rapprochant (49) et (52), on voit que Ф{х) - (a + 5) C (1 - s) ’ et en
rapprochant (50) et (51), on voit que Ф{х) /(0) - (û -I- 6) ^ (1 —s ) . Par suite.
X — >1 , X < 1
on a Ф 6 7^1 П . Puisque 9^(s) < 0 , d’après Il-lO-b), nécessairement Ф\
est
lo.i(
constante. La valeur C de cette constante doit vérifier (m^ — 1)C = 0 pour tout
m G 1^ * (application de Kub(s,?n,x ; avec 0 < x < 1 ), d’où C = 0 puisque s ^ 0 .
Puisque s ^ 1, la fonction nulle sur R est l’unique prolongement de la fonction nulle
sur ] 0,1 [ en un élément de P n . Donc <? = 0 , i.e. / = aZi-g + bTi-g •

Question 3 "
a ) On déduit de ce qui précède que TZ fl = V e ct (Z i^ 5, T i s ) . On a:
s-l
Zi^s(x) ^ X' T i.,{x) ~ (l-x )-i
^ X—0 , x > 0 X —*1 , X < 1

et par suite:
(53) \ Z, . , {x ) \ +00 'l-s (x) C (i-e)
X — »0, x>0 X—►! , x < l
Polylogahthmes 149

(54) Ti-,{x) < (l-s) : |Ti_,(rr)| +00


x -»0,x> 0 x -» l,x < l

Les relations (53) et (54) montrent clairement que Z i_5 et T i s sont C-linéairement
indépendantes.
Conclusion: (Z i_s,T i_5) est une base du C-e.v. T^D/C^^r .
b ) D’après (53) et (54), pour tout (a, 6) G \ {0} , la fonction aZi^s + n ’a
pas de limite finie pour x 0 , x > 0 ; a fortiori, elle est discontinue en 0. D’après a)
ci-dessus, cela répond à la question.
c ) On a déjà déterminé £q en Il-ll-b ). Soit N e . Afin de préciser , cal­
culons d’abord Cl . Pour tout z G i ? , on a: C\{z) = d t , d ’où, à l’aide du
changement de variable u = :

Ci{z)= - - — - du = du
Jl {u-Z)U Ji \u-z UJ
Comme u —z e L pour tout réel u > 1 , on peut primitiver avec le logarithme principal,
d ’où
(55) Ci{z) = lim (Log(X - z) - hog{X) - Log(l - z)) = - Log(l - z)
XeR,X>l ,X-»+oo
On déduit de (55) que C q{z ) = , d ’où, d ’après II-6) (avec un abus d’écriture aussi
clair que légitime):

(56) C - n {z ) = { e ^ { c , ) ) {z) = 0 ^

Notons D l’opérateur de C-dérivation sur H , et M l’élément de Homc(^) Qni, à


toute fonction , associe la fonction z i-> zip{z) . Il est bien connu qu’alors:
k=N
0^ = ^ S{N ,k)M '‘D'^

OÙ (S{m, n))^^ n)GN2 n < m famille des nombres de Stirling de deuxième espèce
(voir par exemple problème 72, question I-7-b)). En utilisant = -1 + , on a
donc l’explicitation suivante de (56):
k^N
- /..N k\ S{N, k) .z^
(57)

En substituant et e à z dans (57), on obtient, pour x g ]0, 1 1

, , '5 ^ k\S{N,k) j k+i e^k-DUx


(58)
- n (x ) ^ sin*+ H 7ra:)

k=N
k\ S{N, k) (-1)*°+^
(59) I- n {x ) = ^
2fc+i s i n fc+ l ( ttx)
k=l
expressions qui montrent que pour N > 2 , et sont C-linéairement indépen­
dantes, et que donc [Î- n , Î - n ) est une base de Tln/C_A^,R .
Pour tout s G C \ {-1} tel que 3fi(s) < 0, on a donc les deux bases (Z i_5, 71_s)
et (fsy^s) de ^ C . Les matrices de passage entre ces deux bases sont connues
(voir par exemple l’article de J.MILNOR cité ci-dessous). Pour s G Z * , la connaissance
de is et is en fonction de Z \-s et Ti-.s , compte tenu de (58) et (59), constitue une
extension des classiques développements dits eulériens de certaines fonctions usuellesjen
série de fonctions méromorphes. Le cas de s = —1 est particulier, car alors i - i = i - i
et donc la seule base disponible de ^ n / C _ i r est (-2^2» ^ ) • Ici, les relations (58) et (59)
se réduisent à:
(60) ¿_,(x) = L i ( x ) = - , . ^
4sin ( ttx)
150 Chapitre 10, problème 83

On a le bien connu développement eulérien:


( . 7T^ 1
sin^iira:) (a; - n Y

et on vérifie immédiatement que (i-n)^ ~ ^ 2 {^) + relations (60) et


(61) donnent donc:
1 _ 1 _
(62) -i - - 4 ^ 2 2 - ^ T 2

Remarque 3:
Lorsque 3î(s) > 1 , on a vu que ¿a est i, sont partout continues. D’après II-5-b), on a donc alors
^a(O) = C(s) I ce qui est d ’ailleurs directement apparent sur les formules qui définissent éa et ¿a . Pour
s € C \ { l } , e n appliquant Kub(s,m.O ; C ) avec m entier > 2 tel que - 1 ^ 0 , on obtient:
fc=m -l

k=i
On déduit aisément de cet ensemble de formules que la fonction 5 ^-+ i,( 0) est holomorphe sur C \ {1 }.
D’après le principe du prolongement analytique, on a donc £,(0) = C (s) pour tout 5 6 C \ {1 } . En
développant la formule ci-dessus avec m tel que 1 , on a donc, pour s 51^ 1 et 9î(«) > 0 :
/ f+x aU. \
(64)
*• (m>-* - 1) IXs)

La fraction rationnelle Rm{X) = ^ - y se réduit facilement au même


2iis. ΀U„.\{1)
dénominateur. En effet, le dénominateur normalisé de Rm{X) est D(X) = X^ . Son numérateur
M(.X) = R„{X)D{X) vérifie ^ = i pour tout Î 6 U ,„ \{ 1 }. Or

D'{X) =
/X’" - 1\ mX’"-VX - 1) - X*" -H1
dX V A- - 1 y “ (X- 1)2
donc D'(0 = ‘ , donc Ai(i) = • Mais on a l’identité:
j= m - 2
^ = - ( r - " + 2r-® + -- +(m- l) ) = - Y ,
j= 0

donc AÎ(X) = - 1)XJ , et R,„(X) = - Ç . L’expression (64) équivaut


donc à:
^(m - k - ]
(65) C (5) =
(1 - m
1____ /
fc=o •
Pour m = 2 , (65) s ’écrit:
1 i-i
( 66 ) C(5) = dt
(1 ■2^-) Vis)
On retrouve une formule élémentaire bien connue. ^

Commentaire
Ce sujet a été composé en révisant, et en développant sur certains points l’article sui­
vant de J. MILNOR: On polylogarithms, Hurwitz zêta functions and the Hubert identities
(L’enseignement mathématique, t. 29, 1983, p.281-322). Dans cet article, l’auteur ne
précise pas la bonne base de et laisse au lecteur le soin de découvrir la spécificité
du cas 0 < 9?(s) < 1 .

☆ ☆ ☆
C hapitre 11

Equations
différentielles
Problème 84

UNE EQUATION DE GAUSS

On considère l’équation différentielle:

(G) it^-t)y" + (3e~l)y' + ty = 0


OÙ t désigne une variable réelle, et où y désigne la fonction inconnue, à valeurs réelles.

PARTIE I

1
Quelles sont les solutions de {Ç) définies sur un intervalle auquel 0 est adhérent et
égales à la somme d’une série entière? préciser le plus grand intervalle où sont définies
ces solutions, et expliciter les coefficients de ces séries entières.
2 ’)
Montrer que les séries trouvées en 1) ci-dessus ont pour somme les multiples de la
fonction
d^
-f
TTJo0 V'i - i 2 s i n ^ 0

3°)
Soit / : ] 0 , 1 1 î une solution de (G) • Montrer que la fonction
p : ] 0 , 1 [— t / ( \ / l - ¿2)
est aussi une solution de {G) .
4 ‘)
Etudier complètement (G) sur chacun des intervalles ] - l , 0 [ , ]0,1[ et ] ~ 1 , 1 [ .

PARTIE II

Soit / un intervalle non-trivial de R contenu dans R * , et soit y : I R une


fonction deux fois dérivable. On pose: u = j et Y(u) = y( t ) . Former l’équation
différentielle (G') vérifiée par V(u) ssi (G) est vérifiée par y( t ) . On m ettra (G') sous
la forme:
A(u) V"(u) -f B(u) V'(u) + Y(u) = 0
où A et B sont des polynômes à préciser.
2 °)
Soit / un intervalle non-trivial de R et soit / une /-solution de (G). Montrer que
la fonction:
/ — > [5 ^ U I— >y,
154 Chapitre 11, problème 84

est une / -solution de ( ^ ') .

Intégrer complètement (Ç) sur chacun des intervalles ] - o o , ~1[ et ] l , + o o [ .


4°)
Soit la fonction
2 n dO
9 : •R , 11
^ Jo s in ^ 9
Montrer que 9 est dérivable et que c’est une solution de (G). Intégrer alors complè­
tement (G) sur chacun des intervalles IR* et IR* .
5*;
Intégrer complètement (G) sur chacun des intervalles ] - oo, 1 [ , ] - 1 , +oo [ et IR.

PARTIE III
Dans cette partie, on s’intéresse au comportement de 9 au voisinage de 0 et au
voisinage de -f oo .
1 •;
Soit J un intervalle de IR de la forme ] 0, a [ , avec 0 < a < 1. Soit g une J -
solution de (G) . Montrer qu’il existe un réel A , un réel /î G ] 0, a] et une série entière
IV de rayon tels que g(t) = XF(t) Log(t)-i-IV(t) pour tout t e ] 0 , P[ .
2 °)
Soit (f une fonction de classe de ] 0,1 [ dans IR. Soit y la fonction
] 0,1 [ — >R , 1 1— ►F{t) Log{t) 4- (p{t)
Former l’équation différentielle (S) vérifiée par (p ssi y est solution de (G) • Ecrire
(S) sous la forme:
(¿3 - 1 ) <^" + (3^2 - 1) V?' -f t (^ = C{t) F{t) 4- D(t) F\ t ) )
où C et D sont des polynômes à préciser.
3°)
a ) Soit (o2n)n>o la suite réelle telle que F{t) = pour t e ] - 1 ,1 [ . Soit
(An)n>o une suite réelle. Donner la condition nécessaire et suffisante que doivent vérifier
les An pour que ip{t) = soit une série entière convergente définissant au
voisinage de 0 une solution de ( S) .
b ) En déduire toutes les séries entières convergentes W{t) (à coefficients réels) qui
définissent au voisinage de 0 des solutions de ( S) . Préciser le rayon de ces séries entières.
c ) Calculer la constante a et la série entière S\ telles que pour tout t G ] 0,1 [ , on
ait 9{t) = aF{t) Log{t) 4- Si {t ) .
d ) Etudier la fonction 9 au voisinage de +oo .

PARTIE IV

Soit r G ] 0,1 [ . Dans l’intégrale qui représente , justifier le changement de


variable ^ ^ défini par:
(1 4- t 2) s i n g
sin9 =
1 4- s in ^ ^
et utiliser ce changement de variable pour démontrer:
Une équation de Gauss 155

2°)
Démontrer que la seule série entière T à coefficients réels de terme constant 1 qui
vérifie formellement l’équation

est celle qui définit F .

☆ ☆ ☆
Une équation de Gauss 157

SOLUTION

PARTIE I
Question 1 "
• La recherche formelle des séries entières S = Sn>0 solutions de (G) conduit
aux conditions nécessaires et suffisantes suivantes porfant sur les an :
üQ arbitraire ; ai = 0

Ûn+l — •ün-l pour n > 1


(n + l)2
On en déduit que l’ensemble des séries formelles à coefficients réels qui vérifient formelle­
ment (G) est la R -droite vectorielle engendrée par S , où:

n= l ^ \ / / ^_1
(en notant Wk = Jq cos ^ 6 d9 pour tout k e N).
• On constate que le rayon de 5' est 1. L’équation différentielle (G) est linéaire du
second ordre en y , de la forme P (i, y{t), y'(t)^y"{t)) = 0 , où P désigne un polynôme à
quatre variables à coefficients réels. Soit S la fonction: ] —1,1 [—> R , ¿ S{t) (rap­
pelons que S est de classe ). Notons T la série formelle P (X , 5(X ), 5'(X ), 5 "(X )) .
D’après les propriétés élémentaires des séries entières, T est de rayon > 1, et pour tout
t 6 ] - 1,1 [ , on a: T{t) = P{t,S{t)yS^{t)^S'^{t)) . Comme T = 0, on en déduit que
est une ] —1,1 [ -solution (évidemment non-nulle) de (G) • Comme (G) est linéaire, la
R-droite vectorielle U S est un ensemble de ] —1,1 [ -solutions de (G) . De plus, on a
prouvé que la série de Taylor en 0 de toute solution (G) égale à la somme d’une série
entière, et définie sur un intervalle non-trivial auquel 0 est adhérent, ne peut être que
R -proportionnelle à S . Une telle solution ne peut donc être qu’une restriction de «S à
un sous-intervalle de ] —1,1 [.
• En conclusion, les solutions demandées sont les R-multiples des restrictions de
S aux sous-intervalles de ] - 1,1 [ admettant 0 pour point adhérent.

Question 2 "
Fixons t g ] - 1,1 [ . Posons co = 1 , et, pour n G . _ 13 • ( 2n - l ) _
• — 2 - 4 - - 2 n ~ -n- ^ 2 n •
Pour tout ^ G R , on a:

(1 - sin^ 0) ^ f 2 J ( - l ) ” t2" Sin2" 0 = ^ C„i2” sin^” ^ ^ Û)

avec gn(t,9) = Cnt^^ sin^^ 9 pour tout n > 0. Il est immédiat que \gn{ti0)\ < \ t\^^
pour tous 9 e [0, f ] et n e N . Comme la série numérique converge, la série
de fonctions continues de 9 : Yln converge normalement donc uniformément sur
l’intervalle compact [ 0, Ç ] . On peut donc l’intégrer terme à terme, ce qui donne:
/ »i (X) y A Í V O °®

/ ( l - í 2 s i n 2 0)“ ^d ^ = | + ^ ¿ í / | +
n= l ^ * 71=1
On en, déduit bien que pour tout t G] - 1,1 [ , on a:

^ W = i + ; ^ E ^ 2 n í ^ ” = -5(í)
71=1
158 Chapitre 11, problème 84

Question 3 '

• La fonction: ] 0,1 [ -> R , t y/\ définit un -difféomorphisme V'* de


] 0 ,1 [ sur lui-même, tel que 'tp = (on note ici le réciproque de ^ ) . Soit
y une fonction: ] 0,1 [—> R deux fois dérivable. Posons: Y = y o = y o ^ . Par
une première dérivation de fonctions composées, pour t G ] 0,1 [ , on obtient d’abord:
ip{t) y'{t) + t Y ' O ^(t) = 0, puis, par une nouvelle dérivation:
0= y”{t) H- y^{t)'ip\t) -f y ' O + 1 ( y " O^(t) =
= (<2 - 1) y''{t)) + t y'{t) - m r O ^(i) + (1 - ^2(t)) y " O^ (i)
et par suite:
(2) - tipit) y ' O‘ip{t) H-1 (l - y " O0(t) = -(i^ - t) y"(t)

• Prenons maintenant y = f >Alors Y = g . Pour i G ] 0,1 [ , on a:


(i^ - 1) /"(«) = - t / ( t ) - (3i2 - 1) f'(t) = - t g o ^{t) + (1 - Ze) f ( t )

d ’où en tenant compte de (2):


- t g o ip{t) + (1 - 3t^) /'( t ) + - t-ipit) g' Oip{t) + t { l - V»^(t)) g" ° i>{t) = 0
et puisque ‘>p^{t)f'{t)) = -ti>{t)g' o •^(t) et = 1:
- t g o i>{t) + / '( t ) (3^^(t) - 1) H-1 (1 - g'\t) = 0

d ’où, en multipliant par , en changeant de signe, et en posant u = ^(i) :

(3) {u^ - u) y"(u) + (3u^ - 1) g'{u) + Ug{u) = 0


Puisque ip est une bijection de ] 0,1 [ sur lui-même, l’équation (3) montre bien que g
est solution de {G).

Question 4 *

Intégration de [G) sur / i = ] 0 , 1 |

Soit ^ la fonction <^|joi[ • = (où ‘ip désigne le difféomorphisme


t H4 y/ 1 - ¿2 de ]0 ,1 [ sur lui-même). D’après les résultats des questions 1) et 3) ci-
dessus, ^ et îï' sont des /i-solutions de (G). Montrons qu’elles sont R-linéairement
indépendantes. On a: ^(t) ^ ^ 1. D’autre part, la série numérique à termes
positifs ^ 2n diverge, car ^ ^ , avec a > 0 ; classiquement, on en déduit
que ^(t) -hoo . En composant avec ip , on obtient en définitive:

m m t-»i ,t<i
4-00

(4) -foo m ¿->1 ,f<i

Les relations (4) montrent clairement que ^ et ^ sont R -linéairement indépendantes.


• L’équation (G) est linéaire et homogène du second ordre à coefficients poly­
nomiaux donc continus, et l’ensemble de ses points singuliers sur R est { - 1,0,1 } .
Elle est donc sans point singulier sur I i . Donc le R -e.v. de ses Ii -solutions est de
dimension 2. D’après ce qu’on vient de voir, il en découle que ce R -e.v. admet (4^, iP)
pour base.
Une équation de Gauss 159

Intégration de (Ç) sur /2 = ] —1, 0 [

On vérifie immédiatement que si y désigne une /1 -solution de (C ), la fonction y :


/2 —> R , t »-►y{-t) est / 2-solution de (Ç) . On en déduit facilement que Tapplication
y ^ y définit un isomorphisme du IR-e.v. des / 1-solutions de (Ç) sur le R-e.v. des
/ 2 -solutions de {G) • Par suite, le R-e.v. des / 2 -solutions de (Ç) est de dimension 2
et admet (<?, tf') pour base. Notons que pour t € /2 , on a, puisque S est paire:

Intégration de {G) sur /3 = ] - 1,1 [

• Analyse
Soit / une / 3 -solution de (G). Alors /|^ et /|^ sont des solutions de (G) •
D’après l’étude précédente, on a donc des réels Ai,J5i, ^ 2,^2 tels que:
(5) -f B i ^ ; = Â2^ + B2^
Comme / admet une limite en 0 , on déduit de (4) et (5) que J5i = .B2 = 0 , et que
Al = A2 . D’où, en posant A = Ai = A2 : / = A S .
• Synthèse
D’après ce qu’on a vu à la question 1) ci-dessus, S est une / 3 -solution de (G) •
• Conclusion
Le R-e.v. des / 3 -solutions de (G) est la droite vectorielle IR«S.

PARTIE II
Question 1 °
L’application i ^-> 7 définit un -difféomorphisme ^ de / sur un intervalle J de
IR ^ , et on a: Y = y o . Donc Y est deux fois dérivable sur J . Pour tout t e l ,
on a: ty'{t) -h uY'{u) = 0 . En posant, pour abréger. Y' = Y'{u) et Y" = y " ( u ) , on
voit par un calcul analogue à celui de la question 1-3), mais beaucoup plus simple, que
y est /-solution de (G) ssi Y est J-solution de l’équation
(O') ( u ^ - u ' ^ ) Y " - ( u + u^)Y' + Y = 0
On a donc: A(u) — u^ —u^ et B(u) — —(u + v?).

Question 2 "
Soit g la fonction: / —> IR, t ^ ^f {t ) . Elle est de classe , comme / . Pour tout
t G / , on a: g'{t) = t f { t ) + f{t) ; g"[t) = 4- 2 f { t ) , d’où après calculs, et en
tenant compte que / est I -solution de {G) :
(¿2 - i“) _ (( + = i (1 - ¿2) /" ( t) + (1 _ 3i2) ^ ^ 0
ce qui montre bien que g est une /-solution de (O') ■

Question 3 °
Notons respectivement J\ et J 2 les intervalles ]l,+ o o [ et ) —00, —1 [ . Notons
respectivement U et V , les fonctions: Ji IR, f i-> , t >-^ti'(t) ,et Ü et V les
fonctions: / 2 —^ 0?, ti-* t0(t) et i I-+ Enfin soit respectivement Fi , G \ , F 2 ,G 2
les fonctions:
/1 il U ¿1
(ï) I (7)
/2 5 (1 ) .
(7)
160 Chapitre 11, problème 84

D’après ce qu’on a vu à la question 2) ci-dessus, U et V sont I\ -solutions de (5 '),


et U et V sont / 2 -solutions de {G')- En appliquant le résultat de la question 1)
ci-dessus, on en déduit que F\ et G\ sont J\ -solutions de {G) , et que F2 et G 2
sont J 2 -solutions de {G). La IR-indépendance linéaire de ^ et ^ (resp. de ^ et )
entraîne celle de Fi et Gi (resp. de F2 et G2 ). L’équation (G) est sans point singulier
sur chacun des intervalles J\ et J 2 • Donc le IR-e.v. des Ji-solutions de (G) (resp. des
J 2 -solutions de {G)) est de dimension 2. Par suite, ce IR-e.v. admet {F\,G\) pour
base (resp. admet (/^2,(32) pour base).

Question 4 **
• Montrons d’abord que & est de classe sur IR* .
La fonction h : IR* x [0 ,^ ] —►IR, (t,0) (cos^ ^ - f - s i n ^ est de classe
. Donc pour tous réel a et /3 tels que 0 < a < /?, et pour tout entier A; > 0, la
dérivée partielle est bornée sur [a,P] x [0, | ] . Le théorème de dérivation
sous le signe somme s’applique donc à toutes les fonctions et montre, par récurrence,
que & est de classe sur IR* , la dérivée étant donnée, pour tout k e par:

(6 ) {yteU ^ ) { t ,e ) d e
TT J O

Revenons à la fonction F de la partie I. Pour tout < € /1 = ] 0,1 [ , on a:

=
rî de -1 P de
= 0 {t)
‘ -TTfJo
/0 yj cos2e + sin^e f2)sin^ e ~ J0 •Jc o s '^ e + s in ^ e

donc 0 | n’est autre que la fonction ^ introduite à la question 1-4); en particulier.


est II -solution de (G) . Conservant toutes les notations introduites à la question
3) ci-dessus, calculons alors G \ . Par définition de Gi et en tenant compte de ce qu’on
vient de voir, si t G Ji = ] 1, -f-oo [ , on a:
Gi{t) =

= lf(l) . le (i). 1 /* ^ , 2 fi à»
t \tJ t Vif + ^ Jo VÏÔZôsH + s i ^
ce qui donne, en opérant sur la dernière intégrale le changement de variable t = ^ - 0 :
2 /“à^ dr
((7) Gi{t) = ± / = G{t)
^ Jo
VcOs2T + ( 2 s ir ? T
• Il découle de (7) et du résultat de la question 3) ci-dessus que G est J\ -solution
de (G) • Finalement, et sont respectivement Ii -solution et J\ -solution de
(G) . D’autre part, G est de classe sur IR* , et on a:
f1
e(l) = l ; G''(1) =
s in^ ^ d^ = —-
^ Jo 2
ce qui permet de vérifier immédiatement que G satisfait l’équation (G) en t = 1 . En
conclusion, G est une IR* -solution de (G) .

Intégration de (G) sur s:

• Analyse
Soit / une IR^. -solution de (G) . D’après les résultats obtenus à la question 3) ci-
dessus, on a des réels A ,B ,C ,D tels que et = CFi-hDGi . D’après
Une équation de Gauss 161

(4) et d ’après la définition de F i , on a: > -f oo , et F i (t ) ------------ +00 .


On en déduit que ^4 = C = 0. Puisque et Gi = , les fonctions Î' et
l/i
Gi tendent vers G(l) en 1. Puisque <9'(1) = ^ 0, on voit alors que B = D . Par
suite, / = BO .
• Synthèse et conclusion
On a déjà vu que G est une R * -solution de {Q) . En définitive, le R-e.v. des
IR* -solutions de {G) est la droite vectorielle IRG .

Intégration de (G) sur IR*

Nous laisserons les détails au lecteur. On raisonne de la même manière que pour
les IR* -solutions, en utilisant les résultats obtenus en II-3). Notons G la fonction
IR* —> IR, t G{\t\). Elle est de classe , et on démontre que le IR-e.v. des
IR* -solutions de (G) est la droite vectorielle UG .

Question 5 "
Intégration de (G) sur J 3 = ] - l,+ o o [

• Analyse
Soit / une J 3 -solution de (G) • D’après les résultats de la question 4) ci-dessus, on
a un réel G tel que * = C G . Or, f admet une limite en 0 -f 0 . On a vu que
G{t) = F{ - ¿2 ) pour 0 < i < 1, d ’où, en utilisant (4): G{t) + 0 0 . Cela
t—0,f>0
implique C = 0 , donc f est la fonction nulle.
• Conclusion
La synthèse est tautologique. En conclusion, on voit que le IR-e.v. des J 3 -solutions
de (G) est réduit à la fonction nulle sur J 3 .

Intégration de (G) sur J4 =] - 00 ,+11

En raisonnant comme ci-desus, on voit facilement que le IR-e.v. des J 4 -solutions de


(G) est réduit à la fonction nulle sur J 4 .

Intégration de (G) sur

D’après ce qu’on vient de voir, si f est une IR-solution de { G ) , les restrictions de


/ à J 3 et à J 4 sont nulles. Par suite, f est nulle. En conclusion, le IR-e.v. des
[R-solutions de {G) est réduit à la fonction nulle sur IR.

PARTIE III
Question 1 °
La fonction F reste > 0 sur /1 =] 0,1 [ Plaçons-nous sur l’intervalle J , et prenons
pour nouvelle fonction inconnue 2: = La condition nécessaire et suffisante pour
^\j
que y soit J -solution de {G) est:

(7) (V.eJ) =

L’équation (7) est linéaire scalaire homogène du premier ordre en l’inconnue z ' . Notant
T la fonction: J —>IR, t *-> j l’ensemble des J -solutions de (7) est la droite
vectorielle IRT . Soit Q la fonction: J IR, t ^ f Î ' L’ensemble des
162 Chapitre 11, problème 84

J -solutions de {G) est le plan affine {fa,b}^^ »où pour tout (a, 6) G IR^ , on désigne
par fa,b la fonction: J — +6 •
La fonction: J —> R , t »-> - tT {t ) se prolonge par continuité en 1 par la valeur 1,
et ce prolongement est développable en série entière au voisinage de 0. On a donc un
réel P avec 0 < /^ < a et une série entière H de rayon > ¡3 tels que -T{t) =
pour tout t e]0,P[ , Par intégration, on en déduit l’existence d ’une constante réelle c
telle que Î2{t) = c - Log(t) - / q H{ t ) d r pour tout t e]O,0[ . Pour (a ,6) G , on a
alors, si 0 < t < fi:

( 8) t,b{t) = (a + b ( c - Log(i) - j H{ t ) d r j ^F{t)

Or, la fonction t J q H { t ) d r est la somme d’une série entière de rayon > P sur
[0,^] . Le second membre de (8) est donc de la forme t h-> AF(t)Log(t) + W '(t), où
A G R , et où W est une série entière de rayon > ¡3. On a donc répondu à la question.

Question 2 °
En tenant compte que F vérifie (G) , la formation de l’équation (S) se réduit à un
calcul élémentaire. On obtient:
(S) (t^ - t) cp"(t) + (3^2 - 1) + 1 (fit) = F(t) + 2(1 - ¿2) F'(t)
On a donc: C(t) = - 2 t ; D(t) = 2 (1 .

Question 3 "
a-b ) D’après les résultats de la partie I, on a: ao = 1, et (2n)2a2n = (2n - l)2a2n-2
pour tout n > 1, d ’où a 2n > 0 pour tout n > 0. En dérivant y? terme à terme,
et en tenant compte de cette relation de récurrence vérifiée par les ü2 k >on arrive à la
discussion suivante:
• Etude algébrique
Pour que la série formelle ^ ^ > 0 vérifie formellement ( S) , il faut et il suffit
que soient satisfaites les conditions:

Ao arbitraire
(9)
I ( Vn > 0 ) An+i “ Ati =

Pour tout entier n > 1, posons: Sn =


2n -h 1 n H-1
= E fc îî iI • Posons: sq = 0 • L’ensemble des
suites (An)n>o Qui vérifient (9) est une droite affine: c’est l’ensemble des suites de la
forme
(10) N — >R , n I— ^ An = 7? H- 2(s2n - Sn)
où TJ = Xq est un réel arbitraire.
Pour tout n e Ny posons: An,o = 2(s2n - Sn). Soit V(X) la série entière
Z)n>o ^2nAn,o^^. La série formelle X3n>o ^2nAnAÎ^ correspondant à la suite (An)
définie par (10) est rjS - h V , où. S désigne la série formelle de Taylor en 0 de F (voir
partie I). Si Wi et W 2 désignent deux séries formelles à coefficients réels qui vérifient
formellement ( S ) , alors Wi - 1^2 vérifie (G) , donc Wi - W2 e U S d’après ce qui a
été vu à la partie I.
En conclusion, l’ensemble des séries entières à coefficients réels qui vérifient formelle­
ment (S) est la droite affine F + R 5 .
• Etude analytique
On a déjà vu que S est de rayon 1. Il est immédiat que An,o ----------> 2 Log 2 .
Donc le rayon de V est égal à celui de S , c’est-à-dire à 1 . Pour 77 ^ —2 Log 2 , on a:
(rj + An,o)û2n ~ (^ + 2 Log 2) a2n , donc le rayon de la série formelle tjS -\-V est 1.
Une équation de Gauss 163

Supposons que 7/ = - 2 L o g 2. En notant 7 la constante d’Euler, on a une suite réelle


(pn) telle que n p n ----------►0 telle que pour tout n :
1
(11) Sn = Logn + y-h — -hpn

d ’o ù : An,o = 2 L o g 2 - ^ + (7n >avec ncn 0 , ce qui entraîne:


n —*oo
^ Q2n
(12) (-2L og2 + An,o)a2n n —*oo 2 tI
On déduit de (12) que le rayon de la série entière —(2 L o g 2) S est égal à celui de S ,
c’est-à-dire est 1 . On a donc prouvé que toutes les séries entières solutions formelles de
(S) sont de rayon 1 . Comme (S) est une équation linéaire du second ordre à coefficients
polynomiaux donc sommes de séries entières sur ] 0,1 [ , on en déduit que chaque série
formelles rjS + V définit une ] 0,1 [ -solution de (S).
En conclusion, l’ensemble des séries entières répondant à la question est la droite
affine R 5 + y . Chacune de ces séries est de rayon 1 et définit une /1 -solution de ( S ) .
c ) D’après ce qui précède, la fonction L : / i = ] 0 , 1 [ —>R, F(t) L o g ( t ) + V (t) est
Il -solution de {Ç). On sait d ’autre part que ^ est aussi /1 -solution de (S ) . Il
est clair que L{t) - - • Colonie se prolonge par continuité en 0 , il en
découle que L et ^ sont R -linéairement indépendantes. On a vu à la partie I que le
R -e.v. des 7i -solutions de (Ç) est de dimension 2 . Donc (L, ^) est une base de ce
R-e.v.
On sait que ^ est une /1 -solution de (G) . On a donc un couple unique (a, 6)
de réels tel que ^ = a L - h b ^ . D’où, pour tout t e h :
(13) 9{t) = a F (t)L o g (t) + 5i(t)
avec Si{t) = aV{t) -\-bF{t) ( S\ est bien la somme d’une série entière de rayon > 1 ).

Calcul du couple (a, b)

On a: a 0 , car 0{t) +00 (voir la partie II). Remarquons que la série


entière V est de valuation 2 . Comme le terme constant de .S est 1 , on déduit de (13)
le comportement suivant de G au voisinage de 0 :
(14) G{t) - a L o g (t) - b
...................... 0

Il est clair que si et désignent des réels non tous deux nuis, la fonction
t i4Log(t) 4- J? ne tend pas vers 0 pour t > 0, t > 0. On déduit donc de (14)
que (a, b) est le seul couple {A, B) de réels tel que G{t) - Aliog{t) - B --------------►0 .
Cette caractérisation va nous permettre de calculer (a, 6).
Pour t réel > 0 , posons: X(t) = ^G {t) . Opérons dans l’intégrale qui définit G le
changement de variable 0 . On obtient:

(15)
Jo
Posons par ailleurs:
cos^d^
(16) m =
Jo \/sin^ $ cos^O
Pour (t, 9) € ; x ] o , f I posons:
1 —c o s 9 1 - cos 9
m = sin9
y/sin^9 -i- t^cos^9
La fonction V est continue, positive et Lebesgue-intégrable (elle vaut t g | en 9, donc
se prolonge par continuité à [0, Ç] ). La fonction F est continue positive, et on a
164 Chapitre 11, problème 84

0) < V{ 6 ) pour tous t et 9 . Pour tout ^ G ] 0, ^ [ , on a: 0) ^ ^ >V{9)


Le théorème des limites d’intégrales à paramètre s’applique donc, et montre que

(17) j i * ^ ( M ) d» £ P(e) lo , 2

Mais d ’après (15) et (16): I{t) —JC{t) = ^{t^O) d ^ , d ’où d ’après (17):
(18) I{t) - JC{t) * Log 2

Calculons maintenant explicitement l’intégrale IC{t) pour 0 < < < 1. En posant
U = s i n 0 , on obtient:

_ c o s ^m
d^ ^ du 1 , /1 + V T -^
Log
Jo y 'i l - Î 2 ) s iin^
n ^ ‘'° y^(l - ¿2)^2 + ¿2 ( ^ )
d’où immédiatement le développement:
(19) JC{t) + Log t - Log 2 ►
0

On déduit de (18) et (19): I{t) + Logt - 2 Lo g2 • 0 , d ’où:


t-»0,t>0
2 4
( 20) G{t) H— Log t ---- Log 2 >0
7T 7T

c
On déduit enfin de (20) que le couple (a, b) est donné par:
2
( 21) a=— b = —Log 2
7T TT
En récapitulant, on a donc les résultats non-triviaux suivants, valables pour tout
< € / i = ]0 ,1 ( :
Q{t) = ——S{t) Log t + —S{t) Log 2 — —V{t) , avec:
TT
oo ft oo
(22) S{ t ) = l + Y , W l t ^ ^ ; V( t ) = ^ ^ W l { s 2n - S n ) t ^ ^ , et:
n=l n=l
j= k .

( Vfc € N* )
j= i

Les relations (22) donnent notamment le comportement précis de G{t) au voisinage


de 0 .
d ) A la question II-4), on a vu que pour t e J\ = ] 1 , -hoo [ , on a: G{t) = 7 0 (7).
En utilisant (22), et en tenant compte que ----------- ►0 et que ¿(«Sd) - l) est
^ t—» + 0 0 \ ' /
bornée pour i —> 0, t > 0 , on obtient le développement asymptotique suivant pour G
au voisinage de -l-oo :
2 4
t G ( t ) ---- Log t ------ Log 2 ----------
TT TT t-^+oo
ce qui s’écrit:
2 ^ 4 ^
(23)
^' TT t n t »(1)
\t
pour t -> +00
Une équation de Gauss 165

PARTIE IV
Question 1 °
Si Î € [0, ^ ] , on a: 0 < (1 + r ^ ) s i n i < 1 + r^ s in ^ Ç . On peut donc poser:
Û = A r c s in j . On a ainsi une fonction Ç h-> ^ qui définit une bijection
continue de [0, Ç ] sur lui-même, et qui est de classe sur ] 0, Ç [ . On peut donc
utiliser cette fonction pour changement de variable dans l’intégrale • On obtient:

(24) (1 - s i n ^ 0 COS^$
cos^6 —
(l + s in ^ ^)^
d ’où:
\/l - s in ^ Î
(25) cos 6 = cos ^ X
1 4- t 2 s in ^ ^
Par un calcul élémentaire, on déduit de (24) et (25):
(l - s in ^ i) co s^ 4r^ s in ^ 6 (l —r^ s in'2e)2
cos ^d^ = (1 + T^) de 1-
(1 + s in ' ( 1 + t 2)^ (1 + r-' s i n
d ’où en reportant dans l’intégrale ■ F (y|^) :

=1 T — de 2 (1 + t 2) de
r = (l + r>)F(r’)
+ ^Jo ^ 4t2 sin^ 6 Jo yjl - s in ^ ^
li+ri)i
On a donc prouvé:

(26)

Question 2 °
La question est ici purement algébrique. Notons S la série formelle qui développe en 0
la fonction rat
rationnelle 7^(r) = • Elle est de rayon 1 et de valuation 1. De façon
précise, on a:
S(X ) = 2
n>l
La relation (26) s’écrit: F o % { t ) = (1 + r^) F{ t '^) . Les fonctions F et 1Z étant
développables en série entière à l’origine (avec 7^(0) = 0 ), d’après les propriétés élé­
mentaires des séries formelles convergentes, on déduit de (26) la relation suivante entre
séries formelles (où X désigne l’indéterminée):
5 os = (1 + X 2 )5 (X 2 )
Donc S vérifie l’équation indiquée.
Réciproquement, soit une série formelle T en X à coefficients réels, dont le terme
constant vaut 1. Ecrivons l’équation:
(27) T o S = {l-{-X^)T{X^)
Posons T = (donc г¿o = 1). En explicitant l’équation (27), on constate
qu’elle équivaut k un système linéaire trigonal infini en les inconnues Un , à coefficients
réels, dont les coefficients diagonaux sont tous non nuis. En raisonnant par récurrence, on
voit que ce système linéaire admet une solution et une seule. Donc l’équation (27) admet
dans IR [[X ]] une et une seule solution de terme constant 1. Or d’après ce qu’on vient
de voir, S est solution. Donc cette unique solution est S , ce qui achève de répondre à
la question.

^ 'k
Problème 85
FONCTIONS DE BESSEL

PREAMBULE
On suppose connues la définition et les propriétés élémentaires de la fonction Gamma
d^Euler (notée T ), et en particulier: pour z 6 C \ Z_ , on a F (z + 1 ) = z T (z) ;
r (^) = ; pour n e N ^ t on a F (n) = (n - 1)! .
Pour tout réel 1/ , on note (Siy) Féquation différentielle linéaire scalaire du second
ordre homogène suivante:
(Su) X^y"(x) + xy'(x) -h (x^ - i^'^)y{x) = 0
On rétudie sur Vintervalle R * . Le corps de base (i.e. où les fonctions inconnues
prennent leurs valeurs) est C
Pour toute série formelle 5 G C [[ X ]] de rayon > 0, on désignera par S la fonction
à valeurs complexes définie par S sur son disque ouvert de convergence.
Pour tout k G Nu{oo} et pour tout intervalle non-trivial I de R , on note C^(Iy C)
le C -e.v. des fonctions de classe de I dans C .

PARTIE I
Dans cette partie, on donne un réel t/ G R+ \ N .
1 °)
Montrer qu’il existe deux séries formelles *?,/ G C [[X ]] et S-u G C [[X]] de terme
constant 1, de rayon infini, et telles que les deux fonctions:
fu : R+ — >C , x\ — >x^Su(x) ; f-u IR+ — ►C, x\ — >x"^S^y(x)
soient solutions de (Sy). Calculer ces séries formelles, et préciser l’ensemble des R * -
solutions de (Sy).
2 °) ^
Pour X G R * et pour tout AG R \ Z_ , on pose:

^^ 2 -^oA+2r~!
+ 2 ’-r! rr((A\ + r + l)
(on vérifiera que cette définition a un sens),
a ) Pour tout réel x > 0, démontrer:
2 u
Jy^l(x) + Jy^l(x) = dj/(x) J'u(x) = - M ^ ) -
X

b ) Soit ^ G Home l’endomorphisme qui associe, à toute fonction


g G C°°(R * , C ) , la fonction x i--> - ^ '( x ) . Pour tout A G R \ Z * , soit L \ la fonction:
R * —►C , X x " ^ J \ ( x ) . En raisonnant par récurrence sur r , démontrer que pour
tout r e N* et pour tout réel x > 0 , on a:
x - " - V ,+ ,( x ) = ( - l ) " ( ^ ’'(L ,))(x)
3^)
a ) Exprimer et j à l’aide de fonctions usuelles.
168 Chapitre 11, problème 85

sin(z)
b ) Soit U l’élément de C [[X]] tel que pour tout z e , on ait Z

En utilisant 2-b) ci-dessus, démontrer que pour tout к e N et pour tout réel x > 0 ,
on a:

PARTIE II
Dans cette partie, on suppose que i/ = 0 . Pour r € N , on pose ü2 r = 2Д~(и)^ > sorte
que Jo(x) = pour tout x 6 R * .
1 °)
Déterminer les IR * -solutions de {€q) développables en série entière à l’origine.
2 °)
En cherchant les solutions de {Sq) s o u s la forme y = z J q , où z désigne une nouvelle
fonction inconnue, montrer l’existence de T € C [[X]] , de rayon de convergence > 0,
telle que la fonction x ^ J q{x ) Log(x) + T(x) soit solution de (8 q) sur un intervalle de
la forme ] 0, a [ , avec a G IR+ U {+00} .
3 °)
Chercher les séries T définies en 2) ci-dessus selon le plan suivant:
• former l’équation différentielle du second ^rd re que doit vérifier sur un inter­
valle du type ] 0, a [ ci-dessus la fonction x T (x ). Justifier que les solutions sont
nécessairement paires.
• Poser T (X ) = û2n5nX^” , où la suite (sn) est à déterminer. Former la
relation de récurrence liant les Sn • Déterminer les suites (s^) qui conviennent, enfin en
déduire les séries T qui conviennent et donner leur rayon de convergence.
4°)
Déterminer les IR* -solutions de (5o) •

PARTIE III
Dans cette partie, on fixe 1/ G N * . On définit la suite complexe {Ь2 п)пеы par l’identité
(où X décrit IR* ).
1
Soit Z G C^(IR * , C ) . Soit g G C^(IR * , C) définie par x ^ Jy(x) Log(x) H- x~^z(x) .
Former l’équation différentielle linéaire du second ordre (.Tv) que vérifie z ssi g vérifie
(Siy) et dont le terme en ;г"(х) est xz"{x ) .
2^;
Soit (sn)n>u une suite complexe, et soit des nombres complexes co,. . . , . Donner
les conditions nécessaires et suffisantes portant sur les (ci) et les Sn pour que la série
formelle Ylk=o~^ + X)n>i/ vérifie formellement . On montrera
que la suite (ci) est déterminée de manière unique, et on l’explicitera. On montrera que
s,y est arbitraire, les autres Sn étant définis par une relation de la forme Sn —Sn-i = 7n
( n > i/ -h 1 ), où l’on explicitera la suite (7^ ).
3°)
Soit {(7n) celle des suites {sn) obtenues ci-dessus qui vérifie = 0 . Soit T la série
formelle •
a ) Expliciter la suite (стп) .
b ) Donner le rayon de convergence de T .
c ) Déterminer l’ensemble des IR* -solutions de (Tu) et l’ensemble des IR* -solutions
de (Su) . Préciser celles de ces solutions qui sont développables en série entière à l’origine.
Fonctions de Bessel 169

PARTIE IV
Dans cette partie, on fixe à nouveau f . On rappelle que par définition, une
fonction entière est la fonction: C —> C définie par la somme d’une série entière de
rayon infini. La fonction entière dont la restriction à est Jt^ est donc , où
Ou(X) = Zn>oà2nX^^^^.
1 ^)
Soit (A,|z) G . Pour X G R * , on pose f{x) = Ou{Xx) et g{x) = OuifJ'X). Ecrire
les équations différentielles découlant de satisfaites par / et , et en déduire:

(A2 - ( xf{x)g{x) dx = 9^{X)g'{l) -


Jo
2 ^)
__Utiliser ce qui précède pour démontrer par l’absurde que tout z G C pour lequel
9t/{z) = 0 appartient à R .
3°)
On donne une fonction continue <^ : R+ —> R * . On étudie sur l’équation
différentielle:
(E) y"(f) + (f(t)y{t) = 0
a ) Soit / : R+ —►R une solution non identiquement nulle de (E). Pour tout t G R+ ,
soit r{t) = (/^(¿) 4- . On définit ainsi une fonction r : R+ —> R * de classe
. On note 0 une fonction: R+ —> R de classe telle que f = (sinoO) x r et que
/ ' = (co s o^) X r (justifier brièvement l’existence de ^ ). Calculer 0' en fonction de (p,
s i n o ^ et c o s , et en déduire que 0 est strictement croissante.
b ) Supposons trouvé m G R+ qui minore <p sur R+ . Montrer qu’alors 0 établit
une bijection de R-|- sur [^(0),+oo[ , dont la bijection réciproque est de classe .
En déduire que l’ensemble Z = / “ ^(0) est l’image d’une suite strictement croissante
tendant vers + o o .
c ) Supposons trouvé £ G R+ tel que (p(t) — ^— > £ (alors les hypothèses de
b) ci-dessus sont satisfaites). Soit (zk)k la suite strictement croissante d’image Z ,
convenablement indexée. Donner un équivalent simple de Zk pour A: +oo .
4°)
Soit y une R * -solution non identiquement nulle de (Si,) . Former une équation
différentielle de la forme (E) découlant de (S„) et dont la fonction Y suivante soit une
solution:
V : R * — ►€, XI— ^x^y(x)
Faire une synthèse de cette partie IV pour obtenir une étude de l’ensemble 9t, ^(0).

☆ ☆ ☆
Fonctions de Bessel 171

SOLUTION

Pour alléger la rédaction, nous conviendrons de parler d *identité pour exprimer qu ^une
relation en la variable réelle x est vraie pour tout x G

PARTIE I
Question 1 "
Cherchons les solutions du type de Fuchs de (Si, ) .

Recherche formelle

Soit ^ ( X) = ^n>o une série formelle de Fuchs telle que ao = 1 , où a e C .


Pour qu’elle vérifie formellement (Si, ) , il faut et il suffit qu’on ait:
(a^ - = 0
(1) (2a 4-1 + a^ - i/^) ai = 0
, ( Vn > 2 ) ((a + n)^ “ Un = - a n -2
ce qui conduit aux conditions nécesssaires et suffisantes:
(2) a € { -i/,i/} ; ( 2 a i -t-l)a i = 0 ; (Vn>2) n ( n 2 a ) ün = -a n - 2
• Si 1/ ^ ^ , les conditions (2) entraînent ai = 0 et définissent exactement deux
séries formelles de Fuchs qui conviennent. Ce sont les séries ^i/(X) et ^^t,(X) suivantes:

(3)

(-ir r2r
(4) >P.^{X) = X - ' 1+ ^
22rr!(_i/ + 1) • • • ( - 1/ 4- r)
r> l

• Si i/ = ^ , les conditions (2) n ’entraînent pas ai = 0, et ici les séries formelles


de Fuchs solutions peuvent s’additionner. De manière précise, les séries formelles de
Fuchs et définies par (3) et (4) vérifient encore (Su) formellement, mais ce sont
seulement les séries formelles de Fuchs solutions qui vérifient ai = 0. L’ensemble des
séries formelles de Fuchs qui vérifient (Si,) formellement est la droite affine i-f-C • i
• Pour tout A € R \ Z_ , soit la série formelle 5 a € C [[X]] définie ainsi:
(-ir 2r
(5) Sx{X) = l + J 2 22^r!(A + 1) • • • (A 4- r) X
r> l

Il est clair que le rayon de convergence chaque 5 a est infini. D’après ce qui précède,
X^S„(X) et X~^S-t,(X) vérifient formellement (S„ ) .

-solutions de (Si,)

L’étude ci-dessus montre qu’avec les séries formelles Si, et 5_^ définies ci-dessus,
les fonctions notées f„ et f-„ dans l’énoncé sont bien définies et sont -solutions
de (Si,). Ces fonctions fu et f-„ sont C-linéairement indépendantes, car elles sont
non identiquement nulles et vérifient: fi,(x) -------------- >0 et f.-u(x) -------------- > +oo .
L’équation (Si,) est linéaire scalaire homogène du second ordre, à coefficients continus.
172 Chapitre 11, problème 85

et sans point singulier sur 0? * , donc le C -e.v. des R * -solutions est de dimension 2 .
Donc ce C-e.v. est Vect(fu, f^u) •

Question 2 "
Soit X e U \ Z * . La fonction J\ indiquée a bien un sens, car avec les notations
de 1) ci-dessus, ce n ’est autre que la fonction: R * —> C , x P ^~~r(A+i)
particulier:

(^ ) “ o iy -n I 1 \ ~ o -iy r* i TTTTT

Notons aussi que les fonctions J\ sont de classe , et que leurs dérivées successives
s’obtiennent par dérivation terme à terme (cette propriété découle immédiatement de
la formule donnant la dérivée d’un produit et du fait que les dérivées successives de
la somme d’une série entière sur son intervalle ouvert de convergence s’obtiennent par
dérivation terme à terme).
a ) Puisque i / € R + \ N , o n a z / - l ^ Z et î/ + 1 g R + \ N . En utilisant la relation
r (i/ 4- r + 1) = (i/ H- r) r (i/ 4- r) (où r G N ), un calcul facile donne , pour x G R * :
X [ Ju^i ( x) 4- J|/+i(x)) =

r (i/ + 1) ® ( 2*'-i+2''r! r (i/ + r) ” 2‘'-i+2»'(r - 1)! r (i/ + r + 1) ) ^

= {^ tT F ^ T ) + r = l FT^^rriÏTTT) ') =
On a donc bien, pour tout x G R^. :
2 v
(7) Ju-i{x) 4- = — Jv{x)
De même:
oo
a;J/ u \ ^ Y ' i - l Y { u + 2r) +2r ^
“ i 2‘'+2»-r! r (i/ + r + 1)
r= 0

= ^ (-!)’■ _i/+2ir+l
2 *^+2r - i ( r - 1 )! r ( i / + r + l) x‘'+^^-. xMx) r(i/ + A:+ 2)'

= uJy{x) - xJ^+i(x)
et par suite:

( 8) »7jy(x) — t7i/(x) Ji/^\{x^


X

b ) Pour r = 1, la relation demandée se réduit à (8), donc elle est vraie. Supposons que
la propriété soit vraie à un ordre r > 1 quelle que soit la valeur de u . Soit ^ .
Pour tout réel X > 0, on a donc x~*^“ ^J*x+i(x) = (—l)^ ^ ( x ). En appliquant (8) avec
i/4-r à la place de i/ (ce qui est possible parce que i/4-r G R+ \N ), on obtient l’identité:
Ju+r+i(x) = + =
= (-ir(i/ + r)i‘'+’"-'V'(x) + (-1)’'+' {(u + r)a;‘'+''-V(x) + V(x)
d ’où, après division par :
—u—r—1 r+ 1 V^'(x)
«7i/+r+i(^) — ( 1) = (- ir + i {^)
ce qui est l’identité voulue à l’ordre r -h 1, vraie quel que soit le choix initial de v . Donc
la récurrence se poursuit. En définitive, on a bien montré, par récurrence sur r , qu’on
a, pour tout r G N * et tout x G R * (et quelle que soit la valeur initiale de i/ ):
(9) x -"-V ,+ ,(x ) = {-\y{^^{Lu)){x)
Fonctions de Bessel 173

Question 3 °
a ) On vérifie facilement qu’on a, pour tout x 6 IR^ :
r / N - i sin (x )
( 10 )

(11 )

b ) Pour A; = 0, la relation demandée se réduit à (10), donc elle est vraie. D’après
(10), on a l’identité L^{x) = 2^7t~7 = 2 ^ ^ U(x ^^) . Par dérivation, on en déduit
l’identité:
(i>(L^))(a:) = 2in -i^ -^{ Û{ x^) ) = 2U-^2U'{x'^)

d’où pour tout k e N ^ (par une évidente récurrence sur k ), l’identité:

(12) (^) = 2 ^^"^ 2*^ Î/^){x^)


Dans (9), spécialisons i/ = ^ et remplaçons r par k , puis reportons l’expression (12)
de . On obtient:

J x ) = (-l)^ 2 i7 T -i 2^ U^){x^)
ce qui équivaut à:
(13) J,^^{x) = (-l)''7T -i(2x)*+ i t^ )(x 2 )
ce qu’il fallait démontrer.

PARTIE II
L’équation (£q) sera écrite sous la forme équivalente suivante:
(^o) X y"{x) + y\x) 4- Xy(x) = 0
Pour tout sous-intervalle non-trivial I de R * , nous noterons Si{So) le C-e.v. des
I -solutions de (Sq) •

Question 1 °
D’après I-l), et en conservant les notations de (3) et (5), l’ensemble des solutions
de Fuchs formelles est la droite vectorielle C • i^o = C • iPb ; fortiori y cette droite est
l’ensemble des séries formelles qui vérifient formellement (¿^o) • Par définition des a2 r ,
on a: 5o(X) = E r> o ^ 2rX 2^
Pour tout a e R * U {+oo} , notons la l’intervalle ] 0, a [ . Puisque le rayon de S q
est infini, on en déduit que l’ensemble des la -solution de (So) égales sur la à la somme
d ’une série entière est la droite vectorielle = C • (Jo|^ ) .
Fixons maintenant a € R * U{4-oo} , et soit / une la -solution de (Sq) développable
en série entière à l’origine. On a donc /3 € la tel que /|^ G Ü0 . Autrement dit,
/|^ = **^1^ avec A G C . Mais puisque l’équation (¿^o) est linéaire scalaire du second
ordre à coefficients continus et sans point singulier sur R * , l’application linéaire:
(14) Pa, 0 : Sj^(So) — ^ 5/^(^o), ^

est bijective. Comme (A • Jo|^ )|^ = A • Jo|^ >d an découle que / = A • Jo|^ •
En résumé, quel que soit a , l’ensemble des la -solutions de (Sq) développables en
série entière à l’origine est Da .
174 Chapitre 11, problème 85

Question 2 "
Puisque 5(0) = 1, on a /3 e IR+ tel que Jo(x) > 0 pour tout x e Ip > Prenons
Z = pour nouvelle fonction inconnue. Pour que y e Sj^{So) , il faut et il suffit que

Z soit dérivable et que u = z' soit Ip -solution de l’équation linéaire scalaire du premier
ordre à coefficients continus:
(15) xJo{x)u'{x) -f (2 x Jq{x ) + Jo{x))u{x) = 0
Comme l’équation (15) est sans point singulier sur I p , l’ensemble de ses -solutions
est la droite vectorielle engendrée par г¿o : / / ? —>C , a: • Soit Uq une primitive
de Uq fixée quelconque. L’ensemble des Ip -solutions de (Sq) est la droite affine formée
des fonctions de la forme ça ,b = + B • Jo|^^ » où {A,B) e .
Puisque 5(0) = 1, la fonction: Ip —►C , x ^ uq{x ) - ^ est développable en
série entière à l’origine. Donc Vq = Uq — { Log| ^ ) est développable en série entière à
l’origine. Soit H la série formelle de Taylor de Vi) à l’origine, et soit a e Ip tel que
Vo(x) = H{x) pour tout X e la - Avec les notations de (14), l’application de restriction
P0 ,a ost bijective, et par suite S i ^{6 q) est l’ensemble des fonctions 9a ,b \ j lorsque
(i4. B) décrit . Pour tout (A, B) e et pour tout a: € /« , on a:
(16) 9a ,b {x ) = AJ q{x ) Log(a;) + AH{ x )Jq[x ) + BJ q{x )
Avec ce choix de a , on voit que la série formelle T = HS q répond à la question (elle
correspond à ^i,o )•

Question 3 "
• Un calcul facile conduit à l’équation différentielle linéaire scalaire à coefficients
continus sur R * suivante, qui est sans point singulier sur R * :
(17) xy"{x)+y' {x)-{- xy{x) = - 2 Jq{x )
• Les ü2r vérifient la relation de récurrence 4r^a2r + Cb2r -2 = 0, valable pour
r > 1. Pour que T vérifie formellement (17), il faut et il suffit que pour tout n G N ^ ,
on ait 4n^a2n5n + û2n-25n-2 = -4na2n Jsoit, en remplaçant 02n-2 par -4n^a2n >puis
en divisant par a 2n (ce qui est permis car a2n ^ 0 ):
1
(18) Sn — —
n
Posons /lo = 0 , et, pour k e N , posons hk = j • L’ensemble V des suisuites
(sn) qui vérifient (18) pour tout n > 1 est la droite affine de dirigée par la suite
constante de valeur 1, et dont la suite (-/in)n>o est élément. Autrement dit, T> est
l’ensemble des suites de la forme n ^ - > A- / l n , o ù A g C.
Soit alors To la série formelle - a2n^2nA’^^ . D’après notre étude, l’ensemble
des séries formelles qui vérifient formellement (17) est la droite affine Tq + C • 5 q .
Comme hn L o g (n ), pour toute série formelle U = E „> 0«2nX '*"€C [[X ]] ,
le rayon de convergence de ^nU2n e s t égal à celui de U . Par suite, le rayon
de convergence de Tq est celui de 5 q , i.e. est infini. Donc pour tout A G C , le rayon
de convergence de Tq H- A5q est infini.

Question 4 "
Notons Tq la fonction: R^ C, x To(a:). D’après ce qui précède, la fonction
K q = Tq + Jq • Log||j^* appartient à (Sq) . D’autre part, Jq G S^* (Sq) . Comme
K q( x ) ^ L o g ( x ) , on a K q(x ) - 0 0 . Or, J q{x ) 1. Donc
^ x ~ .0 ,x > 0 rc—0 ,x > 0 X — »0, x>0
J q et Ko sont C -linéairement indépendantes. Mais d im e (S q)) = 2 , car (5q)
Fonctions de Bessel 175

est sans point singulier sur . On en déduit que {Jo,Ko) est une base du C-e.v.
«5r * (fo ).

PARTIE III
D’après 1-2), on a 6o = 2^- 'r(i/+i]f = 2 ht > n e N* :
(19) bin- 2 + 4n(n V)b2 n = 0
Il est clair que tous les b2 n sont ^ 0.
Pour tout sous-intervalle non-trivial I de IR* et pour toute équation différentielle
( / i ) , on notera Si{A) l’ensemble des / -solutions de {A).

Question 1 °
Un calcul facile donne l’équation différentielle demandée:
( ^ 1/) xz"(x) - (2 u - 1) z'(x) + x z (x ) = - 2 x '" J '( i)

Question 2 "
Pour n > u , soit Cn = i>2n-2i/Sn • Soit W la série formelle
W'{X) = ; W"{X) = Y i 2n(2n - l)c„X2’*-2
n>l n>l

En convenant de poser 6* = 0 pour tout i e Z * , on voit que W vérifie formellement


ssi on a, pour tout n € N * :
(20) 2n (2n - 2 i/)cn + Cn-i = - 2 (2n - z/) b2 n - 2 u
Cette condition équivaut au système suivant:
' 4n (n - u) Cn + Cn-i = 0 sil<n<z/-l
(21) ^ c^_i = -2i^6o
, 4n (n - l/) 62n-2i/ Sn + &2n-2i/-2 «n-l = “ 2 (2n - 1/) b2n-2u SI 71 > U
Les deux premières conditions (21) déterminent co,...,C î/_ i de manière unique. On
obtient, pour fc 6 |0 ,1/ - 1] :
w\k\
Cl, - i - f c = -2^''-^^
(u -k-iy.
c’est-à-dire, en tenant compte que 6q = •
k\

Remplaçons n par n - u dans (19). Cela donne, pour n > u:


(23) &2n - 2i/-2 + 4 n (n - I/) b2 n - 2 u = 0
En tenant compte de (23) dans la dernière condition (21), puis en divisant par b2 n - 2 u
(ce qui est permis puique les 621 sont ^ 0 ), on obtient, pour n > v:
4 n (n - Z/) {Sn - Sn-i) = “ 2 (2n - y)
c’est-à-dire:
/ , 2 n-F 1 f 1 1 \
(24)
^ ^ nSn = nSn-i
1
- r27l(n-F)
—7—---- \ = ^n-i “ ô2 (\7l
— *---------)
n-yj
On déduit de (24) que les suites {sk)k>iy répondant à la question sont celles de la forme
n - . „ = A -jE i“ « ( t + ïf e ) ’= ^ - è E : : r ‘'(A + i;ir).oi' a€ c . En
utilisant la suite {hk) introduite en H-3), ces suites prennent la forme:

(25) Sn = A “ nib'n—t/ "b bin ^ 1/)


176 Chapitre 11, problème 85

Question 3 °
a ) Il découle de (25) que la suite {(Jn) demandée est celle correspondant à A = 0 . On
a donc, pour tout n > u:
(26) a,
— 2
b ) D’après (26), on a: |i7n| L o g (n ). Comme le rayon de la série formelle
n —KX)
En>i/ ^2 n - 2 i/X^^ est manifestement infini, on en déduit que T est aussi de rayon infini.
c ) Notons Tu la fonction: C, X T { x ) . D’après ce qui précède, est
R * -solution de >donc la fonction (pu : >C , X Ju{x) L o g ( x ) 4- X ^Tu{x)
est solution de (Su) • D’après l’étude faite en I, la fonction Jy est aussi R * -solution de
(Su) . Puisque {€y) est linéaire scalaire homogène du second ordre à coefficients continus
et sans point singulier sur R * , l’ensemble (Sy) est un C-e.v.de dimension 2. Il
est clair que J y (x ) ------------- 0 et que Jy n’est pas identiquement nulle. D’autre part.
^ ^ X—0,x>0
en utilisant (22), on a fpy{x) -2*^ i(i/ _ i)!a; ^ ^ donc y?t/(x) —o o .
0 ,x > 0 ' ' ' ' - X / x - + 0 ,x > 0
Par suite, les fonctions Jy et (py sont C-linéairement indépendantes. On en déduit
que (Jyy(py) est une base du C-e.v. (Sy). Comme ^y n’est pas développable
en série entière à l’origine (elle n’admet pas de limite finie en 0 ), il est immédiat que
l’ensemble des R * -solutions de (Sy) développables en série entière à l’origine est la
droite vectorielle C • .
Nous allons maintenant déterminer le C-espace affine 5||^* (!Fy) . Il est de dimension
2 , car l’équation (Ty) est linéaire scalaire du second ordre à coefficients continus et
sans point singulier sur R * . Soit ^ la fonction: R * C, x x^Jy{x) . D’après
l’étude conduite en 2) ci-dessus, pour tout A e C , o n a Ty Xrj) Ç: {Ty) (donc
^ est solution de l’équation homogène associée à {Ty) ). La droite affine + C •^ ,
contenue dans {Ty ) , est de manière évidente formée de fonctions développables en
série entière à l’origine. Pour déterminer {Ty ) , il suffit de trouver une R * -solution
linéairement indépendante de 'ip de l’équation homogène {Ty)^ associée à {Ty) :
(^i/)o xy"{x) - {2 u - l ) y ' { x ) + xy{x) = 0
En raisonnant comme en II-2), on est amené à chercher les séries formelles U € C [[X]]
de rayon > 0 telles que la fonction x ‘ip{x) L o g ( x ) + U{x) soit solution de {Ty)^
dans un intervalle de la forme ] 0, a [ avec 0 < a < - f o o . L’équation différentielle que
doit vérifier formellement U est:
ii>{x)
(27) X y"{x) - (2i/ - 1) y'{x) + X y{x) = -2r()'{x) + 2v ■
On est conduit à chercher U paire. Posant U = ^j.>o U2 k X ^'°, et posant &2i = 0 pour
Z < 0 , on vérifie que U convient ssi pour tout n > T, on a:
(28) 4 n (n - I/) U2 n 4- U2 n- 2 = - 2 (n - l/) 62 n - 2 u
Les relations (28) impliquent г¿o = zt2 = •. • = U2 y- 2 = 0 . Pour trouver les U2 k pour
A: > 1/ , on pose Vk = >ce qui transforme la condition (28) en
A ïl{n u ) b 2 n —2i/ U n "b ^ 2 n — 2i/— 2 H n — l ~ ~ 2 ( î l l/) 62n — 2 i/

en Utilisant (19) (avec n - i/ à la place de n ), et en divisant par A n { n - i / ) b2 n - 2 u , on


arrive à la condition:
1
(29) (Vn > v) Un lln—l — ~
2n
Une suite (u„) solution de (29) est (/in)n></ = - \ { h n ~ K)n>u ■ Notons Fq la série
formelle définie par:
(30) Fo{X) = ^2n-2..MnX2’‘
n>u
Fonctions de Bessel 177

Il est immédiat que Fq est de rayon infini. D’après ce qu’on vient de voir, la fonction
^0 : IR+ — XI — ►' 0 ( x ) L o g ( x ) + F o ( x )

est solution de (Fu) q . Cette fonction n’est pas développable en série entière à
l’origine, car elle n’est pas identiquement nulle et pour aucun entier r > 0 , la fonction
X i-> x'~^0 o(^) n’admet de limite finie non nulle pour x ^ • Donc Tp et sont
C-linéairement indépendantes. Comme le C-e.v. des IR* -solutions de (F u) q est de
dimension 2, ce C-e.v. est Vect(V^,^o) • Le plan affine (Fu) est donc
(31) ( F u ) = Tu -h Vect(V^, ^o)
Puisque ^0 n ’est pas développable en série entière à l’origine, mais que Ti^ et le
sont, il découle de (31) que l’ensemble des IR+ -solutions de ( F u ) développables en série
entière à l’origine est la droite affine -h C • ip .

PARTIE IV
Question 1 ”
On a les identités: /'(x ) = XOl{Xx) et /"(x ) = X'^G”{Xx) , d ’où immédiatement:
(32) ^ f'{^) + - i/^) /(x ) = 0
et de même:
(33) XV^(2^) + ^ 9^^) + (м^^^ ” 9{^) = 0
On multiplie (32) par g et (33) par / , on retranche, puis on divise par x , ce qui donne:
(34) X {f"{x)g{x) - g"{x)f{x)) + f'{x)g{x) - g'{x)f{x) + (A^ - ¡x^) x f{x)g{x) = 0
Les fonctions f ^ g et leurs dérivées se prolongent par continuité en 0. On peut donc
intégrer l’identité (34) sur ] 0,1 ] . En intégrant par parties, on a:

(35) [ xf"{x)g{x)dx = f ' { l ) g { l ) - f {xg'{x)+g{x))f'{x)dx


Jo Jo

(36) f xg"{x)f{x)dx = g ' { l ) f { l ) - f {x f'{x) + f(x)) g'{x)dx


Jo Jo
En reportant (35) et (36) dans (34), puis en intégrant sur ] 0,1 ] la relation obtenue, on
constate que tous les termes sauf deux se réduisent , et il reste la relation demandée:

(37) (A2 - h^) f \ f{x)g{x) dx = g ' { l ) m - g { l ) f \ l ) = 0.(A )ff'(l) - 9 ,{ , x )f il )


Jo

Question 2 °
Comme est à coefficients réels, il est clair que Gi,(z) = Gt/(z) pour tout z e C.
Donc si A e C vérifie Gi^(X) = 0 , on a aussi 0|/(A) = 0. Supposons trouvé A G C \ IR
tel que G^(X) = 0. Alors G,y(X) = 0 , d’où, d’après (37):

(38) 0 = (A^ - A^) f \ e ^ { X x ) 9 ^ ( X x ) dx = (A^ - A^) x 19^{Xx) f dx


Jo Jo ^ ^
La fonction X •-> Gu{Xx) est continue et non identiquement nulle sur ] 0 , 1 ] (car la série
formelle Gt^{XX) est non nulle). Donc l’intégrale au membre de droite de (38) est > 0 ,
ce qui entraîne A^ = A^ , i.e. A € ilR . Pour tout t G IR* , on a: 0 |/ ( i t ) = { l t y C { t ) ,
avec:
^ (-1 )^ (1 )^ ^ 2r ^ ^ > Q
' ' o22’’+*^r!(i/
2 r + i/« |/|y 4-h r)! . ^2 ^ ^ 22’’+*'r!(i/
' ' ----- -h r)!
-1 .
donc Gu{±t) ^ 0. On arrive ainsi à une contradiction, et on en déduit que G^^ (0) C IR.
178 Chapitre 11, problème 85

Q u e s tio n 3°

a ) L’existence de la fonction 0 découle du théorème de relèvement des fonctions de


classe C* d ’un intervalle de R à valeurs dans (U, appliqué à la fonction;

U* — *V, il +
r(f)
Par dérivation des relations / = rsin{0) et / ' = r c o s ( 0 ) , on obtient le système:
i / ' = rr''ss i n ( i ) + rO' cos{ 6 ) = r c o s (0)
(39)
' cos(^) - r 6 ’ sin (^ ) = - ip f = - v ’r s in (^ )
En multipliant la première équation (39) par cos{0 ) , la seconde par —s i n ( 0 ) , en
ajoutant, puis en divisant par r (ce qui est permis, car la fonction r ne s’annule jamais),
on obtient:
(40) 0' = co s^(0) + <p sin^(^)
Il découle immédiatement de (40) que 0' reste > 0 sur R * . Donc 0 est strictement
croissante.
b ) Notons a = M in(l, m) (d’où a € R * ). D’après (40), pour tout réel i > 0 , on a alors
0'(t) > a (cos^ (0(t)) + s in ^ {6 (t))) = a , d’où 0{t) > ^(0) + a i . Donc 0(t) +oo.
On en déduit que 0 définit un homéomorphisme de R+ sur [^(0),+ oo[ . Comme 0'{t)
reste > 0 , l’homéomorphisme réciproque 7 (qui est strictement croissant) est aussi de
classe . Soit A = [^(0), +00 ( . Il est immédiat que:
(41) Z = 'i(Ar\ s i n - ‘(0)) = 7 (îtZ n .1) = { 7 (fcTr) fc»>9(0)

D’après ce qui précède, on a 7 (fcir) î + 0 0 , ce qui répond à la question.


k—
*oo, fe7T>^(0)
c ) Notons 0 = ip Oy . Pour tout t € R+ , on a:
________dÇ_______
~ 7e(o) c o s 2 Ç + # (i) s in ^ i
Soit fco le plus petit entier relatif tel que hoir > 0(0). Alors d ’après (42), Z est l’image
de la suite (zk)k>ko. où, pour tout k > ko:
df
(43) Zk ‘
J 0'ô(O)
({ C O s2 Ç + 4>(Ç) s i n ^ ^

En posant A = ’ °“ fc > fco, on a:


r ==fKc --il / ^7T
(44) Zk = A +
5 ü cos^ ç + ${rir
^ + O s in ^ I y
Le théorème de continuité des intégrales à paramètres montre immédiatement que:
)
r df r
(45) ‘
/
COs2^H-<P(r7r + Î )s in ^ Î »’-oo J q COs2^ + ^ sin ^ i
Il est aisé de calculer u : tout d’abord, par tt-périodicité de la fonction qu’on intègre,
on a cj = cos^ç+lsin'-^l ’ utilisant le changement de variable u = tg(^) :
/•7 1 dË
di __ du 1 r / 7T
ÎT7î?(f) ^ c\ ~
=LI -0 0 ÎTS? " ^ - - Tt
D’après le lemme de Cesaro usuel et d’après (44), on a ^ --------- (jj. Et comme
fc—»00
a; = ^ > 0 , il en découle:
, kn
( 47)
Fonctions de Bessel 179

Question 4 °
On a l’identité y(x) = x ~ ^ Y ( x ) , d ’où, en dérivant, les identités:

y'{x) =x ~^ Y '{ x ) ; y"{x) = x ~ ^ Y " { x ) - x ~ ^ Y ' ( x ) + ^x~ iY {x )


En reportant ces expressions dans {S^) et en réduisant, on en déduit l’équation vérifiée
par y :

(48) Y"{x) + ( l + Y(x) = 0

C’est bien une équation de la forme (E), avec (f{x) = 1 *f - • On voit que (p{x) > 0
pour X > , et que (p(x) 1. Le fait qu’on n’ait (p{x) > 0 que pour
++00

X suffisamment grand n’affecte les résultats obtenus dans la présente partie IV que par
une translation sur la variable. Si donc Y est à valeurs réelles^ c’est-à-dire si y est à
valeurs réelles, on peut appliquer 3-c) ci-dessus, avec ici ^ = 1. On a donc un entier
iV G Z , un réel a > 0 et une suite strictement croissante {zk)k>N dans tels que
y “ ^(0)n [a ,+ o o [ = , d’où 2/"H 0) n [a,+ o o [= {2:jk}ifc>7v . D’après III-3-c), ou
bien y est développable en série entière à l’origine, ou bien Iy(x) I -------------- ►+oo .
ÎC-*0,X>0
D’autre part, puisque y n’est pas identiquement nulle, l’ensemble y~^{0) est locale­
ment fini relativement à R * (application du théorème de Cauchy-Lipschitz linéaire).
On en déduit que l’ensemble y“ ^(0)n] 0 ,a [ est fini: si cet ensemble est vide, on a
y - 1(0) = {zk}k>N y et s’il est non vide, il est l’image d ’une suite finie strictement crois­
sante {zk)ko<k<N y avec A;o 6 Z et A:o < AT, et alors y~^{0 ) = {zk}k>ko ^ suite
{yk)k>ko étant strictement croissante. Quoiqu’il arrive, on a kir.
k — KX3

Remarquons que ©*/ est paire (resp. impaire) si i/ est pair (resp. impair), et que
Oi/{0) = 0. D’après 3) ci-dessus, on a (0) C R , donc, à cause de la symétrie par
rapport à l’origine:
(49) e , \o ) = {0} Uj-i(o) Ui - j ; H o ) )
Comme est une IR* -solution non identiquement nulle et à valeurs réelles de (Su) ,
d’après ce qui précède, on a une suite strictement croissante (Cfc)fc>i dans IR* telle que
*^i7^(0) = {CA;}ik>i ) et cette suite vérifie: (k ^ kir. D’après (49), on a alors:
fc^oo
(50) ë i ' \ o ) = {0} U {a}fc>i U {-a}fc> i
Remarque :
Il n’y aurait aucune difficulté à étendre les résultats de cette partie au cas où = 0
(la seule différence est que 0 n’est plus un zéro de la fonction entière qui prolonge J q ).

★ ★ ★
Problème 86
Solutions périodiques d’une équation

L^épreuve se compose d^un exercice et d^un problème, rigoureusement indépendants


entre eux.

EXERCICE
On donne un entier n > 2 , et on considère Téquation différentielle:
(S) (x^ - 1) y ' - n(n - 1) y = 0
où X désigne une variable réelle et y la fonction inconnue, à valeurs dans C . On notera
respectivement Ig, I et les intervalles ] - oo,- 1 [ , ] - 1,1 [ et ] , + o o [ de IR.
1 °;
a ) Rechercher les solutions développables en série entière de (S). En déduire toutes
les I -solutions de {£)
b ) Sur chacun des intervalles I g , I et 1^ , vérifier que les solutions polynomiales
forment un sous C -e.v. de dimension 1, et qu’il y a un même polynôme formel normalisé
P e C [ X ] qui engendre chacun de ces C -e.v.
2 °)
Montrer que toutes les racines de P dans C sont simples, que P"{1) 0, que
P " ( - l ) ^ 0 , et que P " ( 0 = 0 pour toute racine ^ de P autre que 1 et - 1 .
2 °)
On note J l’un des intervalles /g , / et /a • On note la fonction:

1
•C , x\

a ) Soit Z : J —> C une fonction deux fois dérivable. Ecrire l’équation différentielle
nécessaire et suffisante que doit vérifier z pour que la fonction:
J — ►C , x \— >P{x)ipj{x) + z(x)
soit J -solution de [S).
b ) Montrer que l’équation en z trouvée ci-dessus admet des solutions polynômiales,
préciser l’ensemble de ces solutions polynômiales, et en déduire toutes les J -solutions
de {S) .

PROBLEME
Le but de ce problème est l’étude de solutions périodiques de certaines équations
différentielles. On rappelle les faits suivants: un sous-groupe non nul de (R, -f) est soit
partout dense, soit monogène (dans ce dernier cas, il a un unique générateur > 0 ) ;
étant donnée une fonction / définie sur IR , à valeurs dans un espace topologique séparé
T , on appelle période de / tout réel r tel que f{t) = f{t -f r) pour tout t 6 IR ;
l’ensemble des périodes de / est un sous-groupe de (IR, -f ), appelé groupe des périodes
de / ; si ce groupe est nul, / est dite apériodique, sinon elle est dite périodique; lorsque
/ est périodique, continue et non constante, son groupe des périodes est monogène: le
générateur > 0 de ce groupe est alors appelé la plus petite période, ou ¡a période de / .
182 Chapitre 11, problème 86

Etant donnée une fonction f : U T et un réel r , on dira que / est r-périodique


pour exprimer que r est période de / .
On donne un réel T > 0 , un R -e.v.n. E de dimension finie n > 1, dont la norme
sera notée | | . | | . La norme canoniquement associée à | | . || sur le R-e.v. Uom^{E)
sera notée |||. ||| (on rappelle que cette norme est définie ainsi: si u G iiom^{E ) , alors
III« III = SupççB (^WiP) ■
Pour tout réel r > 0 , on note Tr le C -e.v. des fonctions r -périodiques et continues
de R dans E .

PARTIE I
Soit A : R —>HomR(^) une application continue T-périodique.
J
Démontrer que pour tout r > 0 , Tr muni de la norme uniforme (c’est-à-dire la
norme définie par / ►
-> Su p 3.çr(|| / ( x) ||) = Sup^j^io^^jdl /(x ) ||) ) est un espace normé
complet.
Dans toute la suite du problème, la norme uniforme sur Vespace T t sera notée u .
2 °)
On considère les équations différentielles suivantes:
(fo) Y'{t) = A{t).Y{t)
et, pour toute fonction ç Cl T t '.
{S,) Y'{t)=A{t).Y{t)+g{t)
OÙ t désigne une variable réelle, et où la fonction inconnue Y est à valeurs dans E . On
notera respectivement S q et S g les ensembles de R -solutions de ces équations. Pour
toute la suite de cette partie I, on suppose que «Sq O = {0} .
a ) Soit g e , et soit F une R-solution de (Sg). Montrer que la fonction
R —►E, 1 F(t 4- T) est aussi solution de (Sg) . En utilisant le théorème de Cauchy-
Lipschitz linéaire, en déduire que F e F t ssi F{T) = F{ 0 ) .
b ) Soit {Yi,...,Yn) un système fondamental de R-solutions de (5o). Déduire de
a) ci-dessus et des hypothèses faites que la suite (Vi(T) - ^ 1(0), . . . ,Yn{t) - V"n(0)) est
une base de E .
c ) Soit ^ : R —> une fonction continue et T -périodique. Démontrer que l’ensemble
Sg n F t est réduit à un élément. L’unique élément de cet ensemble sera noté ^g .
Indication: utiliser un système fondamental de solutions de (Sq) , la méthode de va­
riation des constantes, et le résultat de b) ci-dessus,
d ) Démontrer l’existence d ’une constante réelle C > 0 , ne dépendant que de A et
de T , telle que I'ilPg) < C 7 | | g(t) || dt pour toute g e F t (même méthode).
Ci-après, on choisit une fois pour toutes une constante C vérifiant la condition ci-
dessus.
3 ’)
Supposons (seulement dans cette question) que «SoD^^nT = {0} pour tout m e N ^ ,
que la fonction A soit de classe , et que l’ensemble Z des points f G R tels que
A'{t) ^ GL|j^(E) n’ait aucun point intérieur. Soit U un réel > 0 , g un élément de
F t 1 et S une R-solution C/-périodique de {Sg).
a ) Supposons que U e T Q . Démontrer que S = ^g .
b ) Supposons que [/ ^ T Q . Démontrer que quel que soit le réel a , la fonction
1 S(t-ha)—S(t) appartient à So - En déduire successivement: la dérivée S" appartient
à S q , puis: (Vt e R ) S'(t) G K er(i4'(t)) . En déduire finalement que 5 est constante
et que 5 = îi'p
Solutions périodiques d*une équation non-linéaire 183

4 ’)
Soit h : R X E B une fonction continue et r un réel > 0 vérifiant les conditions
suivantes:
(I) Pour tout (t,Z) e R X E f h{t -i-T.Z) = h{t^ Z)
(II) r < ^
^(III) Pour tout (t, Z i ,Z 2 ) e R x E x E , || h{t, Zi) - h{t, Z 2 ) || < r || - Z 2 ||
a ) Vérifier qu’on peut définir une application ^ ^ qui associe, à tout
élément p G , la fonction ^ug , où Ug désigne la fonction R - ^ E, h{t,g{t)).
b ) Démontrer que l’application est contractante, et en déduire que l’équation
différentielle suivante admet une solution et une seule appartenant à -
Y'(t) = A(t),Y(t)-hh(t,Y(t))

PARTIE II
On donne une application F : R x E x R E de classe , telle que F(t,Oe ^O) = 0 e
pour tout t G R , et que F(t + T, Z, A) = F(t, Z, A) pour tout (f, Z, A) G R x E x R .
On note A l’application R —> HomR(E) qui, à tout réel t , associe la différentielle au
point Of; de l’application E ^ E^ Z F (t, Z,0) . On convient de noter
la différentielle partielle de F en la seconde variable, de sorte que A{t) = I f (t,0f;,0)
pour tout t G R . On considère les équations {£q) et (Sg) définies en 1-2), mais à partir
de l’application A ici définie. Enfin on considère la famille d’équations différentielles
(dépendant du paramètre A):
(Cx) y '( t) = F (f,y (f),A )
où la variable t est réelle, et où la fonction inconnue Y est à valeurs dans E . On reprend
les notations S q > et introduites en 1-2). On suppose que S q n F t — {0} , et on
note C un réel > 0 qui vérifie la condition de I-2-c) avec la présente fonction A .
1 °)
Démontrer l’existence d ’un réel p > 0 tel que pour tout élément (t, Z, A) G R x E x R
vérifiant II Z II < P et | A | < p , on ait:
, 1
2CT
Dans ce qui suit, on choisira une fois pour toutes un tel p .

2 °)
On note h l’application:
R X Æ; X R — y E , (t, Z) 1— ►F{t, Z, A) - A{t) • Z
de sorte que l’équation (£ a) s’écrit:
y'(f)=>l(t).y(t) +/i(t,y(f))
Pour g e F t et A G R , on note u\^g la fonction: R E, ^(^,p(f), A ). On note
Bp la boule fermée de centre 0^^ et de rayon p de l’e.v.n. (FT,ty) .
a ) Pour abréger, notons go l’élément nul de F t • Montrer qu’il existe un réel
r G ] 0, p [ tel que pour tout réel A G (-r, r ] , on ait ¿^(ua.^o) ^ 2c r '
Dans ce qui suit, on choisit une fois pour toutes un tel r .
b ) Montrer que pour tout A G [-r, r ] , on peut définir une application : Bp —y Bp
qui associe, à tout élément g e Bp, la fonction ^ux,g • Prouver que cette application
est contractante. En déduire que pour tout A G [ - r ,r ] , l’équation (£ a) admet une
solution et une seule appartenant à l’ensemble Bp .

☆ ☆ ☆
Solutions périodiques d*une équation non-linéaire 185

SOLUTION

EXERCICE
Question 1 •*

a)
• Solutions séries formelles de (5)
Un élément S = de C [[X ]] vérifie (S) ssi:
(Vk > 0) (k(k - 1) - n(n - 1)) ük = (k + l)(k + 2)ak+2
c’est-à-dire:
(VA: > 0) (A: -h 1)(A: 4- 2)a/fe+2 = (k - n){k - \ - n - l ) a k
On voit que ao et ai sont arbitraires, après quoi les autres sont déterminés de façon
unique, puisque (A: 4- 1)(A: + 2) ne s’annule jamais. Les séries S cherchées forment donc
un C - e.v. de dimension 2, admettant pour base {U,V) , où U (resp V ) est obtenue
en imposant ao = 1 et ai = 0 (resp ao = 0 et ai = 1 ). Un calcul facile donne:

fc=0 fc=0
où, pour tout k :
j=k-l j—k-l
1
Uk = n (2j - n)(2j + n - 1) ; fl (2j + 1 - n)(2j + n)
m =0 V ■ / j^Q
• Solutions fonctionnelles de (S )
Si n est pair, U est un polynôme de degré n , et le rayon de V est 1, comme
le montre immédiatement l’expression de . De même, si n est impair, U est de
rayon 1, et U est un polynôme de degré n . Or, l’équation {£) est linéaire homogène
du second ordre, définie sur R , à coefficients polynômiaux donc continus, et avec pour
seuls points singuliers 0 et 1. En particulier, le C -e.v. Sj de ses I -solutions est
de dimension 2 (théorème de Cauchy-Lipschitz linéaire). Notons (p et 'tp les fonctions
définies sur I par U et V . D’après les propriétés de base des séries entières, (f et %p
sont des I -solutions de {€). Elles sont linéairement indépendantes, puisque U et U le
sont. Donc ((^, 7p) est une C -base de S j .
b ) Définissons le polynôme P comme il suit: si n est pair, P = ; si n est
impair, P = —- V . Les expressions trouvées en a) ci-dessus montrent que P est
normalisé et de degré n ; c’est une /-solution de ( S ) . Si on substitue formellement P
dans le premier membre de {£) ^ on obtient un polynôme, puisque (S) est à coefficients
polynômiaux. Ce polynôme s’annule sur / d ’après ce qu’on vient de voir. Comme I
est infini, on en déduit que P est R-solution de (S ) . La recherche des solutions séries
formelles de (S) faite en a) montre que la droite vectorielle C P est l’ensemble des
solutions formelles polynomiales de (S ) . Par suite, sur chacun des intervalles /g , I et
Id , l’ensemble des solutions polynômiales est bien la droite vectorielle engendrée par la
fonction polynômiale définie par P sur cet intervalle.
186 Chapitre 11, problème 86

Question 2 "
• Etude de P en 1 et —1
L’équation (S) montre que P(l) = P ( - l ) = 0. Soit i/ la multiplicité d’une racine
^ G {-1 ,1 } de P . Si I/ > 2 , en écrivant (x^ - 1)P" = n(n - 1 )P , on voit que
I/ —1 = I/, ce qui est absurde. Donc i/ = 1. Cette même relation réutilisée montre alors
que P " ( 0 7^ 0 , sinon (x - diviserait (x^ - 1)P" sans diviser n(n - 1 )P , ce qui
est impossible. En résumé, 1 et —1 sont racines simples de P , et on a P " ( —l) ^ 0 et
P "(1 ) t^ 0 .
• Racines de P dans C \ { —1,1}
En dérivant к fois {€), on obtient, pour A; = 1 :
- l)y'" = -2x2/" +
et, pour к > 2 :
(x^ - = -2A:xy^^*^^^ + (n(n - 1) - k(k -
Soit ^ une racine de P dans C \{ - 1 ,1 } . En utilisant {S) et les relations ci-dessus, une
récurrence immédiate montre que si l’on avait P '( 0 = 0 » alors tous les P^^\C) seraient
nuis pour A; > 1. C’est impossible, puisque P ^ 0 ( P est de degré n ). On en déduit
que P '(O Ф 0 . D’autre part, {€) montre directement que P " ( 0 = 0. En résumé. Les
racines ^ de P dans C \ { - 1 ,1 } sont simples, et vérifient: P " ( ^ ) = 0 .

Question 3 "
a ) Posons 2/ = Z H- Pif J . A partir de <Pj{x) = et des relations:

y'(x) = P ' { x )<p j {x ) + ; y"(^) = P"{x)>pj{x) + +z"{x)

on obtient facilement l’équation en z demandée:

( il) (x^ - l)z"(x) - n(n - 1) z(x) = 2 P '(x) -


x^ — i
h ) Puisque P (l) = P ( - l ) = 0, le second membre de (Si) est un polynôme Q , de
degré < n - 1. Ecrivons: Q{x) = ço + + •• • + , et cherchons les séries
formelles S = G C [[X]] qui vérifient (Si ) . En reprenant le calcul de 1-a)
et en posant Qi = 0 pour i > n , on obtient le système de conditions nécessaires et
suffisantes que doivent vérifier les ük :
(VA: > 0) (A:H-l)(A: + 2)aik+2 = (A: - n)(A: 4-n - l)ak - qk
Ces conditions montrent immédiatement que l’ensemble des séries 5 polynômiales qui
vérifient (5i) est une droite vectorielle, engendrée par le polynôme Pi obtenu en im­
posant (ao,ai) = (1,0) si n est pair et (ao,ai) = (0,1) si n est impair. Notons
respectivement f j et gj les J-solutions x i-> P(x) et x i-> P{x)(fj{x) + Pi(x) de
(S). Elles sont linéairement indépendantes, car \gj{x)\ tend vers +oo quand x tend
vers une extrémité finie de J , alors que f j se prolonge continûment à R . Or le théorème
de Cauchy-Lipschitz linéaire montre que l’ensemble des J-solutions de (S) est un C -
e.v. de dimension 2 , car sur J , l’équation {S) est linéaire scalaire homogène du second
ordre et sans point singulier. On en déduit que {f j , gj ) est une base du C-e.v. des
J -solutions de {£).
Observons que si J = ] - 1,1 [ , toutes les J-solutions sont développables en série
entière sur J , puisqu’alors v?j(x) = retrouve les solutions déterminées
en 1-a).
Solutions périodiques d'une équation non-linéaire 187

PROBLEME
PARTIE I
Question 1 °
Fixons T > 0. Toute fonction r -périodique et continue de U dans E est bornée,
puisqu’elle est alors bornée sur [0, r ]. Par suite, T t est bien un sous- R -e.v. du IR-e.v.
des fonctions bornées de IR dans E . La norme uniforme est donc bien définie sur •
On sait que le IR-e.v. des fonctions continues et bornées de IR dans E , muni de la
norme uniforme, est complet. Or son sous-espace Tr est fermé (la r -périodicité passe
déjà à la limite simple). Donc Tr muni de la norme uniforme est un IR-e.v.n. complet,
en tant que sous-espace fermé d ’un e.v.n. complet.

Question 2 °
a ) Pour t G IR, on a F'(t) = A{t) • F{t) -h g(t ) , d’où, en remplaçant t par i + T et en
tenant compte de la T -périodicité de et ^ :
F'{t-\-T) = A { t ) - F { t i - T ) - ^ 9 {t)
Donc la fonction Ft : t ^ F{t -f T) est bien élément de 5^ . Si F G , évidemment
F{T) = F{0) . Inversement, supposons F{T) = F{0) . En gardant la notation Ft ci-
dessus, la fonction Ft est élément de Sg . Mais Ft {0) = F {T) = F ( 0 ) . En vertu du
théorème de Cauchy-Lipschitz linéaire, qui s’applique ici puisque A et g sont continues,
on a donc F = Ft , ce qui signifie que: F € T t •
b ) Pour 1 < i < n, posons Vi = Y i ( T ) - y¿(0). Soit (Ai, . . . , An) € IR^ tel que
Sfe=i AfeVik = 0. Alors la fonction ^ ^kYk i qui appartient à <5o, vérifie
^(T ) = ^ (0 ). D’après a) ci-dessus, on a donc: ^ e T t \ mais puisque F t H = {0} ,
il s’ensuit que ^ = 0 , d’où Ai = ... = An = 0, puisque (T i,. . . , Yn) est un système
fondamental. Cela prouve bien l’indépendance linéaire voulue.
c ) Soit B = ( ei , . . . , Cn) une base de F , et (Vi,. . . , Tn) un système fondamental de
IR-solutions de (5o). Notons:
Í9 u- - - y 9 n) ies fonctions coordonnées de g dans B ;
[Vi.j] y is- matrice des fonctions coordonnées des Yk dans B (de sorte que pour tout
k , on a Yk = ^ j = i Vj,k^j )>
D{t ) , le déterminant de la matrice [yij{t ) ] ,
et pour tout f G IR, soit [Ci,j(0] matrice des cofacteurs de [yij{t ) ] . La méthode de la
variation des constantes montre que l’espace affine Sg est l’ensemble des fonctions Ua
définies ci-dessous, lorsque A = (Ai, . . . , An) décrit IR’^ :
^fe=n

Pour l < i < n et t e R , posons:

Oiit) 9k{u)Ck4M

Pour que Ua soit T-périodique, il faut et il suffit que Ua {T) = C/yi(0), ce qui, en vertu
des expressions ci-dessus, équivaut à:

2 (a, + ©i(T)) Y i { T ) = 2 Aiyi(O)


i=l 2=1
c’est-à-dire, en posant Vi = Y i { T ) —T^iO) pout tout i , à:

2=1 2=1
188 Chapitre 11, problème 86

Mais d’après b) ci-dessus, la suite (K i,. . . , Vn) est une base de E . Il y a donc une suite
(A l,. . . , An) E IR^ et une seule qui vérifie la dernière relation. Cela signifie exactement
que l’ensemble Sg fl se compose d’un unique élément.
d ) Reprenons toutes les notations de c) ci-dessus. Désignons par [cij] la matrice dans B
des vecteurs V^i,. . . , K i, et par [yij] sa matrice des cofacteurs. Posons: A = d e t( [ c jj] ) .
D’après les formules de Cramer, l’unique suite yl = (A i,... An) telle que Ua = est
• • • j^ n ), où, pour 1 < Z < n :

\A:=1
Dans ces formules. A , les 7 a , e t les ya,(3 (T) ne dépendent que de i4 et T (et du
choix de B), La fonction g n’intervient que dans les Oa{T) , qui sont donnés par les
intégrales explicitées en c) ci-dessus, formules dans lesquelles D et les dépendent
à leur tour que de A et B . L’inégalité de la norme dans les intégrales et l’inégalité du
triangle montrent qu’en posant m = Min^^ç[o,r](l |) (d’où m > 0 ) et qu’en posant
M = ( I Ca,0 {u) I ), on a, pour tout t e [0,T] :
e(o,T)

M
i©fc(oi< ji du < |pj(w)l du

En notant K un réel > 0 tel que X)r=i I | < /^ || || pour tout v = Ylr=i ^ ^ ’
on déduit des calculs qui précèdent que pour tout t e [0, T] , on a:
Mk î '^
i0 fc (i)i< — / iii/(u)iidti
^ Jo
d ’où, notant n le plus grand des nombres ( |7a ,;8 |)(o,/3)e(i,nF et (| ya,/3(T) |)(c,/j)g|[i,„j2 :

(Vi e Il.nl ) Ki I < E I< K ||y(u) Il du

avec K = . Par sui


suite:

= { (i+ e i)y ^ ) < E ( Ki I + Sup,„o.r) ( 10i(i) I )) Sup,g(0 ,T) ( Il Y i{t) Il )


i=l i —\

<c f IIg{u) Il du
Jo
avec: C = ( A T + ^ ) , où, pour tout z, on a posé: M = Sup^ç[o,Tl (Il ^¿(011) •

Question 3 "
a ) Si T e UZ , alors S e T t , d’où: S —^g e S q C\ T t , d’où 5 —lî'p = 0 à cause des
hypothèses. On a donc bien: S = ^g .
Si T ^ i/Z , on a des naturels a e N et m e tels que aU = m T . Alors
S e TmT ; mais ^g e T m T , d’où aisément: S - ^ g e TmT • En vertu des
hypothèses, il s’ensuit: 5 - îi'g = 0 , d’où à nouveau S = ^g ,
b ) Le sous-groupe additif G = U Z+T Z de (R, +) est ici dense dans R . Fixons a € R .
On a donc une suite {7Tik)kef^ d’éléments de G tendant vers a pour A; —>oo . Par U -
périodicité de 5 , on a S'{t-\-rU) = A{t)'S{t-\-rU)+g{t) pour tout réel t et tout r e N .
Par T-périodicité de A et ^ , il en découle que 5 '(i+ 7 ) = A{t)-S{t-\-'y)-{-g{t) pour tout
y e G et tout réel t . En fixant t G R et en tenant compte que S est de classe et que
A{t) est une application continue de E dans E , on en déduit, en remplaçant ci-dessus
7 par mk , et en faisant tendre k vers H-oo , que S'{t + a) = A{t) • S{t + a) -f- g{t) .
Comme cela est vrai pour tout t , c’est que la fonction a'S' : R —►E, i S{t + a) est
solution de (Sg) . Par différence, on voit alors que aS - S e S q , ce qu’on devait établir.
uiic trq
Solutions périodiques Ud ’une
C f U lU L lU It S équation non-linéaire 189

Fixons t e R . D’après ce qu’on vient de voir, pour tout réel o 0 , on a:

i( 5 '( < + a) - S '(i)) = A ( t) . + a) - 5(i)) j

En faisant tendre a vers 0 , on en déduit que S"(t) existe et vérifie 5"(t) = A (t)-S '(t).
C ’est vrai avec tout réel t , ce qui prouve déjà que S* e S q . En réappliquant ce résultat à
l’équation (£^o) >on voit (puisque 5 ' est U -périodique) que 5"' existe, et que 5 " G S q .
Mais en dérivant la relation 5"(t) = A{t) • S’{t) (ce qui est possible puisque A est de
classe ), on obtient: 5"'(t) = A'(t) • S'{t) + >l(t) • 5 " ( t ) , d’où, par différence avec
5"'(t) = A{t) • 5 " ( t ) , la relation A^(t) • S \t) = 0 pour tout t e R . On a donc 5 '(t) = 0
pour tout t € R \ Z . Puisque 5 ' est continue et puisque R \ Z est dense dans R , on
voit que 5 '(t) = 0 pour tout réel t . Donc S est constante. Donc S e , ce qui
entraîne: 5 = .

Question 4 "
a ) Les hypothèses entraînent immédiatement que pour g e T t , la fonction Ug est
continue et T -périodique, i.e. Ug G !Ft • Donc Wuy est bien définie, ce qui prouve que
l’application ^ : T t 9 ^ ^Ug est bien définie.
b ) Soit gi et g2 éléments de • Pour i G {1,2} , posons xpi = ^ug. • Soit rp = •
Par différence, on a:
(1) (Vf G R ) V^'(t) = A{t ) . ^(t) + h{t,gi{t)) - /i(t,^2(f))
D’après l’hypothèse (III), la fonction 0 :R E, t »-> h{t,gi{t)) - h{t,g 2 {t)) vérifie:
(2) (VtGR) \\0 { t)\\< r \\g ^ { t)-g 2 {t)\\
Appliquons maintenant le résultat de la question 2-d) en remarquant que xp ^0

(puisque 6 e !Ft et tp e ^ t )- On obtient:

(3) ^ W < C r \ \ 0 {t)\\dt


Jo
d ’où, en tenant compte de (2):

(4) = <Cr i \\9 i { t ) - 9 2 {t)\\dt< C r i ^{91 - 92 ) àt - CrT X t/(9 i - Q2 )


Jo Jo
Mais d’après l’hypothèse (I), on a: CrT < 1. La relation (4), vraie avec tous et g2 ,
montre donc que ^ est contractante, comme attendu.
Mais est un espace vectoriel normé complet. Le théorème du point fixe
s’applique donc, et prouve que possède un point fixe et un seul. Cela signifie exacte­
ment que l’équation différentielle:
Y'{t) = A{t).Y{t)-^h{t,Y{t))
admet une solution élément de !Ft et une seule.

PARTIE II
Question 1 ”
L’application est continue sur R x E x R . Notons B la boule de E x R égale
à {(Z, A) G E X R I II Z II < 1 et IAI < 1} : c’est une partie compacte de E x R . Donc
[0,T ] X B est une partie compacte de R x E x R , et par suite est uniformément
continue sur [0,T] X B . L’existence de p vérifiant les conditions requises en découle,
en tenant compte de la T -périodicité de par rapport à sa première variable.

Question 2 "
a ) Du fait que F(t,0£?,0) = Ojb; pour tout t , on déduit que = 9o • L’hypothèse
que S q n T t = {po} entraîne: '^go = 9o- La fonction E , (t,A) •-> /i(i,0e,A )
190 Chapitre 11, problème 86

est continue, donc elle est uniformément continue sur le compact [0,T ] x [ - 1, 1 ] ;
par T -périodicité de h en sa première variable, cette fonction est donc uniformément
continue sur IR X [-1 ,1 ] . Par suite, i>{ux,go) - -^ >0 . On en déduit immédiatement
l’existence de r vérifiant la condition voulue.
b ) Soit g Bp et A € [ - r ,r ] . Posons ip = .
Si i € l R , o n a : /i(t,p(t),A ) - /i(i,0f;,A) = A) - F ( î , 0£;, A) . D’autre part,

5^ (t, Z, A) = ^ {t, Z, A) — A {t). En appliquant le théorème des accroissements finis, on
obtient donc:
ÔF
(5) ]]fi(f,5(t),A) - F ( t ,0£;,A) Il < u{g) x Sup^gR ^ {x,g{x),X) - A{x)
dZ
Comme i^{g) < /9, le second membre de (5) est majoré par i/{g) x , donc par
5^ • Mais d ’après le choix de r , pour tout réel t , on a || A) || < . D’où:
A) Il < 2CT“*"2CT ~ CT »c’est-à-dire: II ^ ^ < cf '
En appliquant le résultat de la question I-2-d), on en déduit:
rT
(6) lî^A.pWI dt < = P
JO
Autrement dit, on a: ^ux,g ^ • En fixant A G [-r,r] , on a donc bien défini une
application Bp Bp qui associe, à tout élément g € Bp , l’élément ^ux,g •
Fixant toujours A G [ - r , r ] , donnons-nous alors deux éléments g\ et g2 de B p .
Pour i G {1,2} , posons îlii = ¿x{gi) (). Soit ^1; = 'ijji - ip2 . On a, pour tous i G {1,2}
et t e R:
ipÜt) = A(t) • ipiit) + h{t,gi{t), A)
d’où, par différence:
(7) wx{t)
où wx désigne la fonction: R —► /i(t,pi(i). A) - h{t,g 2 {t)^ : A) .
Mais comme |^ ( i , Z, A) = f f (t, Z, A) - A{t) , et comme v'(gi) < p , en appliquant le
théorème des accroissements finis et le résultat de la question 1) ci-dessus, on obtient:
1
(8) \\wx{t) Il < - ^ y { g \ - g 2 )
Les fonctions ip et wx appartiennent à ; en appliquant le résultat de I-2-d), on
déduit de (7) et (8):
rT r> pT
i'(V’) < O' il wx(t) Il df < ^ ¡/{9i - 92) àt < ^u{gi - ^2 )

c’est-à-dire:
(9) - ^ xi92)) < ^ v {9 \ - 92)

La relation (9) est vraie avec tous g\ et p2 dans Bp , ce qui entraîne que ^x est
contractante. Mais Bp est un fermé non vide de , donc pour la distance induite par
celle de u , c’est un espace métrique complet non vide. Le théorème du point fixe peut
à nouveau être appliqué, il montre que <Î>a admet un point fixe et un seul. Cela signifie
exactement que l’équation [Cx) admet une solution élément de Bp et une seule. Cela
est vrai avec tout A G [—r, r ] , ce qui achève la démonstration.

'Ar ★ ★
Problème 87

UN THEOREME DE BERNOULLI

Notations
Soit deux réels ti et ¿2 - Soit deux fonctions fi R (i e {1,2} J. On
dira que fi est inférieure à /2 assez loin (resp. strictement inférieure à /2 assez loin)
ssi il existe un réel ts > M ax(ii,Î2) tel que fi{t) < f 2 {t) pour tout réel t > ts (resp,
tel que fi(t) < f 2 (t) pour tout réel t > Max{ti,t 2 ) ),

PARTIE I
On donne ¿0 ^ IIÎ+ » Qui restera fixé dans toute cette partie. Pour tout polynôme
Q € R [ , X2, X3 ] , on appelle solution propre de Téquation différentielle Q {t,y,y') = 0
toute fonction U : ] to) +00 [ -> R de classe telle que pour tout réel t > to , on ait:
Q (t,u(t),u'(t)) = 0

1
Intégrer sur R * réquation différentielle y'(t) = t^y(t ) , où A: G R est donné.
2 -;
Soit un réel e > 0 , et soit une fonction v ^ R * de classe . En
raisonnant par l’absurde, montrer qu’il existe une suite (tq)g>i de réels > to telle que:
v'(tg)
tn ■ 4-00 (VqeN* ) l+£ <
—1
g — *00
(v(tg))
3^)
Soit k e R+ . Pour tout t € R+ , on pose Wk(t) = exp • Soit une fonction
U : ] to> +00 [ R * de classe .
a ) On suppose que u vérifie l’une ou l’autre des hypothèses (A) et (B) ci-dessous:
(A) u'(t) - t^u(t) < 0 assez loin

(B) u'(t) ~ t^u(t) > 0 assez loin


Démontrer qu’alors on a soit u > 0 assez loin, soit u < 0 assez loin.
b ) On suppose que u vérifie l’hypothèse (A). Montrer qu’il existe C G R+ tel que
u{t) < Cwk(t) assez loin.
c ) On suppose que u vérifie l’hypothèse (B) et que u > 0 assez loin. Montrer que
pour tout réel £ > 0 , il existe une suite {tq)q>i de réels > to vérifiant à la fois toutes
les conditions notées (H) ci-dessous:
(Hi) tq ------------------ > 4 - 0 0
g —*0 0

(H2) (V g e N *) u{ t g) >Q
(H) 1+e
(H3) (V g € N *) ( t ,) M M < w '( i ,) < K M )
(H4) uCtq) e xp( - tq) --------- > 4-00
g~»oo
192 Chapitre 11, problème 87

d ) O n su p p ose q u e u n e v é r if ie n i ( A ) n i ( B ) . M o n tr e r q u e s a u f d a n s le c a s o ù u < W k

assez l o i n , il e x i s t e u ne s u ite { tq )q > i de ré e ls > to v é r if ia n t le s c o n d itio n s s u iv a n te s :

-hoc

(Vge ') u { t g ) > W k { t g ) e t u '( t ,) =

I n d i c a t i o n : s i o n n ^ a p a s W k < u a s s e z lo in , c o n s id é r e r V e n s e m b l e

{ i 6 ) t o ,+ o o [ I u { t ) > W k { t ) }

S o it un ré e l £ > 0 . M o n tre r q u ’o n p eu t en o u tre im p o se r à la su ite (tq ) d e v é rifie r

l ’e n s e m b l e d e s c o n d itio n s (H ).

4 ‘)
S o it u n p o ly n ô m e n on nul Q G R [X i, X 2, A 3] e t d e d eg ré N :

Q { X u X 2 , X г ) ^ Y , a e ^ „ , , n X [ X ^ X ^

( (/,m,n)€N3
\ t+m +n<N

S o it (a , P , 7) G a in s i d é fin i: a a ,/?,7 ^ 0 ; p o u r to u t {£, m , n ) G 1^ ^ te l q u e a ^ ,m ,n 0 ,

on a s o it m + n < /il 4 - 7 , s o it m -| -n = 7 et n < 7 , s o it m + n = /? 4 - 7 e t 71 = 7


e t i < CL. O n n o te T ( A i ,A 2, A 3) = û a , / 3, 7 A f A 2 A 3 . S o it u n ré e l k s tricte m e n t p lu s

g ran d q u e d e g ;^ j ( ( 3 ) . S o it une fo n c tio n u :] t o > + o o [ —> R de cla sse . M o n tre r

q u ’il e x i s t e un ré e l e > 0 te l que p o u r to u te s u ite { tq )q > i d e ré e ls v é rifia n t to u te s le s

c o n d itio n s (H ) avec la fo n c tio n u e t ce ré e l e , on a it:

Q { t q , u { t q ) , u '{ t q ) )
1
T { tq ,u { t q ) ,U ^ { t q ) ) q -^00

5°)
Soit u une solution propre de l’équation Q{t,y,y') = 0 , où Q désigne le polynôme
défini en 4) ci-dessus.
a ) Déduire de ce qui précède que pour tout réel k > d eg ^j (Q) , il existe C G R+
tel que u < Cwk assez loin.
b ) Montrer que pour tous réels k > deg;^'^ (Q) et C > 0 , on a u < Cwk assez loin,
c ) En déduire que pour tout réel k > deg;i^j(Q), on a \u{t) | < exp assez
loin.
Indication: On prouvera que —u est solution propre d*une équation de la forme
R {t,y.y ' ) = 0 avec G R [ A i, A2, A3] \ {0} .
6 ‘)
Soit C l’ensemble des suites B = (6n)n>i à valeurs dans R * telles que la série
S n > i^ n ^ n (f) de fonctions de t converge simplement sur R * . Pour toute telle suite
B = (bn) y on note ^0 la fonction somme: R * —>R , t »-> $ ^ ^ i bnWn{t) .
a ) Pour toute suite B = (6n)n>i ^ C , démontrer que est continue. Démontrer
que C 7^ 0.
Ci-dessous, on fixe une telle suite (bn), et on pose ^ = 'ipQ .
b ) Montrer que pour toute solution propre u d ’une équation Q{t,y,y') = 0 où
Q e R l X i . X a . X a ] \ { 0} , o n a 0.
t—>+00
Un théorème de Bernoulli 193

PARTIE II
1
Soit une fonction croissante ^ : R * —►IR telle que ^{t) > t pour tout t > 0 . Soit
{dn)n€N et (qn)n€N les suites d ’entiers définies par: do = qo = 1 et, pour n > 1 :
47r^(27TÇn-i)) < d n < 47r^(27TÇn-i) + 1 ; qn = qn-idn
a ) Montrer que la série JZn ^ converge. Soit a sa somme.
b ) Montrer que pour tout entier n > 1 , on a:
__ 1 1
a - T - <
r=l 2 nqn^{2 Trqn)
c ) En déduire que a ^ Q .
2 ‘ )
On note ui la fonction: (R* —* R , t >-» co s(i) + c o s ( a t ) . Démontrer qu’il existe
Qi € R [ X i ,X 2 ,X s ] \ {0} tel que Qi (mi(î ) ,u'i(i),u"(t)) = 0 pour tout réel i > 0. En
déduire une propriété analogue pour la fonction U2 : t 1
-Ul(t)
3 ’)
Montrer que pour tout n e N assez grand, on a г¿2(27ГÇn) ^ ^(27T9n) •
4°)
Peut-on énoncer un théorème analogue à celui de I-6-b) pour les solutions des équa­
tions différentielles de la forme Q { t,y ,y \y ”) = 0 avec Q G IR [A 'i,X 2,X 3,X 4 ] \ {0} ?

Commentaires
• La propriété obtenue en I-6-b) est un théorème de BERNOULLI.
• La composition de ce très beau sujet résulte d ’un sérieux remaniement de l’énoncé
de la première épreuve de l’écrit du concours d ’entrée à l’E.N.S. de Saint-Cloud, session
de Mai 1970 (l’énoncé original de cette épreuve présentait nombre d’imprécisions et une
erreur notable dans la question 1-4: la restriction sur e y était négligée, ce qui rendait
cette question pratiquement infaisable par des candidats un jour de concours).

☆ ☆ ☆
Un théorème de Bernoulli 195

SOLUTION

PARTIE I
Question 1 °
Puisque la fonction: i : -►R, t h-> est continue, on sait que l’ensemble des
-solutions à valeurs dans de l’équation y'(t) = t^y(t) est la R - droite vectorielle
engendrée par la fonction £ : R+ —> R , t exp ^ d r j . Si A; ^ - 1 , en posant
a= , on a £(t) = exp ~ ^ t > 0, et si
A; = - 1 , on a £{t) = t pour tout t > 0.

Question 2 **
Raisonnons par l’absurde. S’il n ’existait aucune telle suite (tg) , il existerait un réel
a > to tel que v'(t) > (v(t))^'^^ pour tout réel t > a. La fonction h \ t ^
prendrait des valeurs > 1 pour tout t > a , et puisqu’elle est continue, par primitivation
on en déduirait que t/i(r) d r > t - a pour tout t> a. De plus, , pour t> a:

'/ {v{t)Y {v{t)r < (t;(a


Comme e h{r) dr > e{t —a) H-oo , on arrive à une contradiction. Cette contra­
diction montre qu’il existe une suite vérifiant les conditions demandées.

Question 3 "
a ) Pour t réel > to , posons (p{t) = . Supposons que u vérifie la condition
(B) (si U vérifie la condition (A), le raisonnement est analogue). Soit un réel a >to tel
que (p(t) > 0 pour tout réel t > a. La relation
(Vt > to) u'(t) - t^u(t) = <p(t)
constitue une équation linéaire scalaire du premier ordre résolue en u' et à coefficients
continus en la fonction réelle u définie sur ] ¿o» +oo [ • En l’intégrant, on obtient, pour
tout t > t o

(1) u(t) = Wk(t) ( c a + j <


p (t ) exp

avec Ca = 'u(a)exp > 0. Notons ipa{t) = fa


dérivant la fonction ipa » on voit que est strictement croissante. Il en découle
immédiatement que soit u{t) > 0 assez loin, soit u{t) < 0 assez loin.
b ) Conservons la notation (p de a) ci-dessus. Choisissons le réel a > to de façon que
(p{t) < 0 pour tout t > a. On a toujours (1) avec cette valeur de a . La fonction
définie ci-dessus avec cette valeur de a vérifie 'ipai't) > 0 pour tout t> a. D’après (1),
on en déduit que u{t) < CaWk{t) pour tout t > a. Le réel C = Ca (qui est > 0 )
convient donc.
c ) On conserve la notation (p de a). A tout réel a > to , on associe C'a et ipa comme
on a associé Ca et V'o à a dans a) ci-dessus (donc Ca > 0). Soit a réel > to tel
que u{t) > 0 pour tout t> a. Toute suite (tg) à valeurs dans ] a, +oo [ vérifie (H2) .
Dans tout le reste de cette question, nous ne considérerons que des suites de réels > a .
196 Chapitre 11, problème 87

Puisque fc > 0 , on a €i - t , ■Wk(t) + 0 0 . Soit un réel 6 > a tel que ip(t) > 0 pour
t-* + o o
tout t > b. La relation
(V t> to) u{t) = Wk{t) { C b M ^ ) )
montre que u(^) > CbWk{t) pour tout t > b. Donc • Donc toutes
les suites (tç) considérées qui vérifient (Hi) vérifient ( H 4 ) .
Pour tout t > 6, on a u'(t) > t^u{t ) . Donc étant donnée une suite (tq) vérifiant
( H i ) , on a u'(iç) > t^u{tq) pour tout q assez grand. Mais d ’après 2) ci-dessus, il y a au
moins une suite (tq) vérifiant (Hi) telle que u'(tq) < (u{tq))^'^^ pour tout q. D’après
ce qu’on vient de voir, toute telle suite vérifie donc l’ensemble des conditions (H),
d ) Supposons donc qu’on n’ait pas u < Wk assez loin. Alors d ’après les hypothèses,
aucun des ensembles et (u - (wkl.Ijio» ,I ,)) ) n’est majoré.
Distinguons deux cas:

Cas où Wk < U assez loin

Puisque les ensembles et sont non majorés et puisque (p est


continue, le théorème des valeurs intermédiaires montre que l’ensemble v?“ ^(0) est non
majoré. On a donc une suite {tq)q>i de réels > to tendant vers +00 vérifiant (p{tq) = 0
pour tout q. Dans le présent cas, pour tout q assez grand, on aura > Wk{tq) .
En supprimant si nécessaire un nombre fini de termes de cette suite (tq) , on obtient une
suite répondant à la question.

Cas où on n’a pas Wk < u assez loin

Soit U l’ensemble {< G] to» +00 [ | Wk{t) < u{t) } . Puisque u et Wk sont continues,
c’est un ouvert de ] ¿0, +00 [ , donc un ouvert de R . L’ensemble F = ]to, -\rOo[\U est
donc un fermé relativement à ] +00 [ • Dans le présent cas, chacun des ensembles U
et F est non majoré. Soit un réel a > ¿0 • On peut alors trouver des réels A G F , p e U
et 1/ e F tels que a < \ < p < u . Soit I la composante connexe de U qui contient p :
c’est un intervalle ouvert de R non vide, contenu dans C/fl] A,i/ [ . Notons I = ] a, ß[ ,
où \ < a < p < ß < u . Il est clair que a > t o , ß > to y a et ß y d ’où a G F

et ß e F . Comme ] a , /? [ C i/ et comme a G F et G F , par continuité de u et Wk


on a u(pt) = Wk{ot) etu{ß) = Wk{ß) . Soit g la fonction: [ocyß] —►R , t*-* . Elle
est dérivable, et on a g(a) = g(ß) = 1. D’après le théorème de Rolle, on a donc un réel
7 G )a,)0 [ tel que g'(j) = 0 , i.e. tel que u'('y) - = 0. Puisque 7 G C/, on a
aussi u(y) > Wkiy) . Cette conclusion a lieu quel que soit le choix initial de a . On voit
donc que l’ensemble W des < G] ¿o» +00 [ tels qu’on ait à la fois u'(t) = t^u(t) = 0 et
u(t) > Wk(t) est non majoré. Toute suite {tq)q>i de réels à valeurs dans W et tendant
vers +00 répond à la première partie de la question.
• Conclusion partielle:
quoiqu'il arrive, Il existe une suite (tq)q>i de réels > to tendant vers +00 telle que
pour tout q , on ait u \t) = t^u{t) = 0 et u{t) > Wk{t) .
Soit maintenant un réel e > 0. Considérons une suite {tq)q>i remplissant les con­
ditions ci-dessus. Puisque â; > 0 , on a —► + 00. Comme u{tq) > Wk{tq)
pour tout q y on voit que la suite (tq) vérifie la condition ( H 4 ) . D’autre part, comme
u^{tq) = (tq)^u{tq) pour tout ç , on a a fortiori u'(tq) > (tq)^u(tq) pour tout q . Mon­
trons qu’on a u'(tç) < {u{tq))^'^^ pour tout q assez grand. Puisque u\tq) = {tq)^u{tq)
pour tout g, il suffit d ’établir que (tq)^ < (u{tq))^ pour tout q assez grand. Or
(u{tq))^ > {wk{tq))^ . Il suffit donc de montrer que (tq)^ < {wk{tq))^ pour tout q
assez grand. Or on a t~^ (wk{t))^ = t~^ exp ^ (comparaison
de l’exponentielle et des fonctions puisssance au voisinage de + 00). On en déduit
qu’on a bien (tq)^ < {wk(tq))^ < {u{tq))^ pour tout q assez grand, et par suite
pour tout q assez grand.
Un théorème de Bernoulli 197

• Conclusion finale:
quitte si nécessaire à supprimer un nombre fini de termes de la suite (tg) ci-dessus, on
obtient une suite vériûant à la fois la conclusion partielle énoncée plus haut et ^ensemble
des conditions (H).

Question 4 "
Notons S l’ensemble des {£, m, n) € tels que ae,m,n et (£,m,n) ф {а, 0 п ) .
Pour tout {£,7П,П) e S , notons Si^rn,n{XliX 2 yXs) = ^^3 (c’est
une fraction rationnelle à coefficients dans IR en { X i,X 2 ,Xs) ), et pour tout q €
posons:

Ве,т,п(я) =
0 >e,m,n
Choisissons € > tel que pour tout (£, m ,n) £ S vérifiant m H- n < /? + 7 , on ait
P > mH-( l + e ) n . Nous allons voir que ce réel e répond à la question. Soit donc
une suite {tg)g>i vérifiant (H) avec и et e . Fixons {£,m,n) e S . Les В£^^п,п{я) sont
> 0 . Nous allons majorer В£^гп,п{я) ^ l’aide de (H3 ) , en distinguant trois cas.
• Supposons m 4- n < /? + 7 .
En majorant par et (u'{tg))~^ par {tg)'~^'^ ^ > on
obtient:
Ве,тАя) <
d ’où l’on déduit, compte tenu de (H4 ) et compte tenu que m 4- (1 + e)n - ^ - 7 < 0 ,
que pour tout q assez grand:
(2) Ве,т,п{я) < ex p ^(m + (l + £ ) n - ^ - 7)**«)
d ’après la comparaison de l’exponentielle et des fonctions puissance au voisinage de +oo ,
à cause de ( H i ) , on voit que (2) entraîne Врт,п{я) q—*oo ^ .
• Supposons m 4 - n = /3 + 7 et n < 7 .
En majorant {u{tg))^~''^ par , on obtient, en tenant compte que
7 - n € N* :
Вг,тАя) < < ( i , ) '- “ -*'
Mais comme к > deg^jC Q ), on a к > £, d ’où finalement В£^гп,п{я) ^ {tq)~^ , et par
suite B£^ffi^fi{q) > 0 .
q-*oo
• Supposons que mH-n = /3H-7, n = 7 et £< a . Alors (m ,n) = {P,7 ) , d ’où
B£^m,n{Q) = • Puisque ^ - a < 0 , on voit bien que B£^rn,n{Q) 0.
Q—ЮО
On conclut que pour tout {£, m, n) € «S , on a B£^rn,n (я) 0. Or, on a:
q— ¥ 00
Q{tq,u(tq),U (tg)) _ _j_ <H,rn,n
Ве,тАя)
T(tq, u(tg), U'{tg)^ {£,m ,n)E S
et ce qu’on vient de voir entraîne donc:
Q{tq,u{tq),U (tg)) ______ ^
1
T{tg,u{tg),u'{tg)) 9^00
Le réel e ainsi construit répond donc bien à la question.

Question 5 °
Soit k un réel > â e g x ,(i? ).
a ) Distinguons trois cas:
• Si U vérifie l’hypothèse (A), l’assertion voulue découle de 3-b) ci-dessus.
• Supposons que u vérifie l’hypothèse (B).
Chapitre 11, problème 87

Alors d’après 3-a), on a soit u > 0 assez loin, soit u < 0 assez loin.
Supposons qu’on ait u > 0 assez loin. Reprenons la notation S de 4) ci-dessus.
Choisissons un réel e > 0 tel que pour tout (£, m ,n) e S vérifiant m + n < 0 + j ,
on ait 0 + ' y > m + ( l + € ) n . D’après 3-c), on a une suite (tq)q>i vérifiant toutes
les conditions (H) avec u et e . D’après 4) ci-dessus, on a ^\
^^ ^ / T(t„u(tç),u'(tç)) q-*oo
Comme Q{tq^ u{tq)yu'{tq)) = 0 pour tout q , on arrive à une contradiction, ce qui prouve
qu’on ne peut avoir u > 0 assez loin.
On a donc u < 0 assez loin; a fortiori, on a u < Cwk assez loin avec C = 0.
• Supposons que u ne vérifie ni (A) ni (B).
Reprenons la notation S de 4) ci-dessus. Choisissons un réel e > 0 tel que pour tput
{£, m ,n) e S vérifiant m + n < / 5 + 7 , o n a i t /^4- 7 > m + (lH-6:)n.
D’après 3-d), soit on a u < Wk assez loin, soit on a une suite (tq)q>i vérifiant à
la fois toutes les conditions (H) avec u et e , et les conditions (Vg) u{tq) > Wk{tq) et
(Vq) u^{tq) = {tq)^u{tq) . Supposons qu’on n ’ait pas u <Wk assez loin, et soit donc une
QÎtq ,u{tq),u'(tq)
telle suite (tq) . D’après 4) ci-dessus, on a alors 1. Comme
T\tq,u{tq),U'{tq)
Q{tq,u(tq),u'{tq)) = 0 pour tout Q, on arrive à une contradiction, ce qui prouve qu’on
a nécessairement u <Wk assez loin. On a donc u < Cwk assez loin avec C = 1.
En conclusion, dans tous les cas, il existe C tel que u < Cwk assez loin.
b ) Soit un réel C > 0. Soit un réel k' tel que deg;^^(Q) < < k . On a alors
C" e R* tel que u < C'wk» assez loin. Il est immédiat que ^ 0. On a donc
un réel M > to tel que C" < C pour tout réel t> M , d ’où u < Cwk assez loin.
c ) Soit le polynôme R (X i, X 2, Xz) = Q{X\, - X 2 , - X 3 ) . On a deg;^^ (R) = degjj^^ (Q) ,
et - u est solution propre de l’équation R{t,y,y') = 0. En appliquant b) ci-dessus avec
u , Q et C = 1, puis avec —u , R et C = 1, on voit qu’on a à la fois u < Wk assez
loin et —u < Wfc assez loin, d’où | u | <Wk assez loin.

Question 6 ”
a ) Pour tout k e R+ , la fonction est croissante. Soit une suite B = (bn)n>i
élément de C . Soit M e R * . Pour tout t e R^ et pour tout n e , on a
0 < bnWn{t) < bnWn{M) . Puisque B e C , la série numérique S n converge.
C’est vrai quel que soit le choix initial de M . La série bnWn{t) de fonctions de
t converge donc normalement donc uniformément sur tout compact de R+ . Comme les
Wn sont continues sur R+ , la fonction somme bniUn est continue sur R+ .
Montrons que la suite (6n) définie par bn = pour tout n > 1 convient. Soit
t e R * . Pour tout n € N * , on a:

(S ï - "") - (‘- orfw))


Comme > 0, on a G 1^* tel que 1 -- 4-1)“ ^ > i pour tout
n > N t . Pour n > N t , on a donc bnWn{t) < exp ( - ^ ) . Donc la série numérique
converge. C’est vrai quel que soit t , donc la série de fonctions
converge simplement sur R * : la suite (bn) ainsi définie convient donc. Donc C ^ 0.
b ) Fixons Q(X i ,X2jX 3) e R[X\,X2,X3] \ {0} , et soit N\ = deg;^j(Q ). Soit
u une solution propre de l’équation Q{t, y, y') = 0 . Posons = 1 -h N\ Fixons un
réel k e]Ni ,i/ [ . On sait que \u\ < Wk assez loin. Soit alors un réel £ > 0. On a
donc Wk < eb^^Wy assez loin. On en déduit que |u | < eb^Wu assez loin.
Soit M e R * tel que | u{t) \ < ebi^w^it) pour tout réel t> M . Pour tout réel t > M ,
Un théorème de Bernoulli 199

on a alors:
\Æ l< M lL < e
iP'(i) b„w^{t)
On a donc démontré que 0. Donc i ' possède bien la propriété indiquée.
t- * + 0 0

PARTIE II
Question 1 °
a ) On voit d’abord par récurrence sur n que pour tout n e N , on a dn € N * ,
Qn ^ et dn > 47r^(27r) > , d ’où . La limite supérieure de la suite
(^)n > o est donc < < 1, donc d ’après la règle de d’Alembert, la série ^«n
converge.
b ) Soit n e . En tenant compte que ^ ^ pour tout r > 1, on a:
r= n 1 O O ^ ^O O ^ ^ OO / ^ \ j

I
è i 9r " 9r ■ Qn n i : ; + i dj - 9nd„+i ¿ J U ’tV ■ 9ndn+i I - ;Sïr^
I
9ndn+i 4;rî„<P(2fl-g„) 27rq„<P(27rç„)
C’est l’inégalité demandée.
c ) On a: a € R+ . Montrons par l’absurde que a ^ Q . Sinon, on aurait a = | , avec
(a, 6) G (l^ * ) et p g c d ( a , 6) = I . On a Çn -* + o o , donc le complémentaire dans
N de l’ensemble Ai des entiers n tels que Qn > b est fini. Ecrivons l’inégalité de b)
ci-dessus avec un entier n € AT, tel que Qn > b puis multiplions les deux membres de
cette inégalité par bqn . On obtient:
r= n ^
(3) OQn - b ç n ^ — <
^ qr 2 ir^{ 2 irqn)

Ot Un = a q n - bqn E r = î ^ € N * , car a - Y ^ J i t n+i ^ ^ ^ar qr divise


Qn dans N * pour tout r < n . D’autre part iï>(27r^n) > 2Tr^n + o o , ce qui montre,
n—
*oo
compte tenu de (3), que Un 0 . On aboutit à une contradiction, puisque Un est
n—
>oo
entier > 1 pour tout n e A i . Cette contradiction montre que a Q.

Question 2 "
On a, pour tout réel t > 0 :
(4) Ui(t) = co s(t) 4- cos(ûft)
(5) u[{t) = - sin (t) - a sin (a i)
(6) Ui(t) = - cos(t) - cos{at)
Puisque a ^ Q , on a 1 - ^ 0. On déduit de (4) et (6):

(7) cos (qî ) = (Mt ) + « 1W) : cos(t) = - (a V (< ) - u'({t))


et par suite:

sin^ (i) = 1 - COS^(t) = 1 - ^ 2 )2 ( “ + u"(t)f


(8 )
Sin^(ai) = 1 - ( ï ~ 2)2 + “ l (0 )^

Après deux élévations au carré successives, (5) donne:

(9) 4a^ sin^(t) sin^(at) = ^sin^(t) 4- a^ sin^ (at) -


Chapitre 11, problème 87

Dans (9), remplaçons sin ^ (i) et s in ^ (a t) par leurs expressions données en (8). En
notant pour abréger (u i,u \,u i) au lieu de (ul(¿),г¿'l(¿),г///(¿)) , et en posant C = ,
on obtient:
4q^ (l - C^(uï - (l - C^{ui + wi)^) - (l + a* - C^{u" - o^ui)^ - =0
c’est-à-dire Q{ui,Ui,u'l) = 0 , où Q désigne l’élément de IR [Xi, A’2, X 3] \ {0} défini
comme suit:
Q{Xi ,X2,X3) =
- 2 a^C*V^W^ -\-2 a^CHV^U^ - 2{ l - 2 CV^ - 2 a^CW^ +
avec C/ = X 2 , V = a^X i - X3 et H^ = X i + X 3 .
Remarquons que U2 est bien définie sur IR^ : en effet, comme a ^ Q , il est clair
que cos{i) + c o s (a t) < 2 pour tout t e U . Par construction, U2 {t) ^ 0 pour tout t .
On a alors:
7/" 2 U2
(10) «1=2 — — u[ = . n.tf ^2
U2 u\ «2
En reportant les expressions (10) dans Q (« i , « i , « i ) = 0, puis en multipiant par ,
on obtient R{u2 ,U2 ,U2 ) = 0, où R e IR[Xi,X2, X 3] \ {0} (le coefficient de
dans R est 1 ).

Question 3 "
Pour tout n e , on a:

ui( 2 nqn) = cos(27rÇn) + c o s [ (27rçn ^ ~ ) = 1 + cos(^n)


V
où On = 2Trq„Em=n+l ^ ■ D’après 1-b) ci-dessus, on a Em =n+1 ^ ^ 2 ^qn*(2 rq„) -
donc 0 < < ¥>„ = ^ “ ui{ 2 T:qn) = 1 - cos(^„) < 1 - cos(v?„).
Comme ipn 0 , on a 1 - cos((^n) ^ ^ ^ ^os(v?n) < pour tout
n assez grand. Donc dès que n est assez grand, on a «2(27rgn) > ^ = ^(27rçn) •

Question 4 ”
Le but de cette partie II, on le voit, était la construction d ’un magnifique contre-
exemple. Soit en effet une fonction strictement croissante F : IR+ —> IR^ tendant vers
+00 en + 0 0 . La fonction ^ : IR+ -> IR+, t F{t) + i + 1 est alors strictement
croissante et vérifie ^{t) > K ax(t,F {t)) pour tout t. Construisons les suites (çn) et
(dn) , puis le réel a et la fonction «2 associés à cette fonction par les procédés de 1) et
2) ci-dessus. Alors «2 est de classe , et on a un polynôme Q G IR [Xi, X 2, X 3 ] \ {0}
tel que Q(«2»U2,«20 = 0. La solution «2 de l’équation différentielle du second ordre
Q {y,y\y") = 0 ne vérifie pas ^ puisqu’on a > 1 Pour
tout entier n assez grand. Il n’existe donc aucune fonction strictement croissante G :
IR+ —> IR* universelle jouant pour les équations du type Q { t,y ,y \ÿ ‘) = 0 (où <5 est
un polynôme à coefficients dans IR à quatre variables) un rôle analogue à celui joué par
la fonction ^ de 1-6) pour les équations du type envisagé dans la partie I. En résumé, le
théorème de Bernoulli ne s^étend pas aux équations du second ordre à premier membre
polynomial en (t, y, y \ y ”) .

★ ★
Problème 88

UNE ÉQUATION D’ORDRE TROIS

PARTIE I

1 ’)
Prouver que les conditions suivantes définissent une suite (en)n€N et une seule de
fonctions de classe de R dans R :
(Vx € R ) eo{x) = e ^
(I)
(Vn € (Vx € R ) en{x) = Í 6 n--i{t)dt
k J -o o

2 ‘)
Démontrer qu’il existe une suite (/n)n€N* seule de fonctions de classe
de R dans R vérifiant les conditions suivantes: /1 = 62 , et pour tout entier n > 2 :

( Vx e R ) C ( x ) + 2x/;'(x) = A (x ) /^ * (x )
(II) k=l
/n (x )_— >0
x - * -o o
; / ' ( x ) ----- . 0 : e » V ;'( x ) — - 0

Indication: Pour tout n € NI ★ ,012 pourra montrer que pour tout réel x , on a:
0 < /" (x ) < eo(x)e5"‘(x) ; 0 < /„(x) < e2(x)e5"^(x)

PARTIE II
On considère l’équation différentielle scalaire ordinaire suivante:
iS) y'" = yy"
où la fonction inconnue y est à valeurs réelles, définie sur un intervalle non-trivial de
R , cet intervalle dépendant de y . L’équation (S) vérifie les hypothèses du théorème de
Cauchy-Lipschitz.
1

Soit A € R+ .
a ) Soit a G R tel que les séries X!a:>i > Y^k>i Sfc>i ^ ^ fk i^ )
convergent. Montrer que la série de fonctions ^ k > iA ^ fk converge simplement sur
] - oo,a] et peut y être dérivée deux fois terme à terme. Etant donné un tel réel a ,
pour tout X €] - oo,a] , on notera:
oo
5^,a(x) = -2 x + ^> lV fc(a:)
fc=l
Montrer qu’il existe au moins un tel réel a .
b ) Montrer que pour tout a € R tel que les séries ^ ^ > 1 A^fk{ci) , Z1a:>i A^f¡.{a)
12k>i A^fkid) convergent, la fonction S a ,a est une ] - oo,a] -solution de {£).
202 Chapitre 11, problème 88

2 ')
Soit A € R * . Montrer qu’il existe une solution maximale de (S) et une seule qui
prolonge chacune des fonctions S a ,a construites en 1) ci-dessus. On notera ipA cette
solution maximale, et on notera J a son intervalle de définition.
3 ’)
a ) Soit I un intervalle non-trivial de R et soit ^ > R une fonction 3 fois
dérivable. Soit ^ une primitive de ^ sur / . Montrer que 'ip est solution de {S) ssi il
existe C € R tel que = C •{ e x p o ^ ) .
b ) Soit A e R * . Déduire de a) ci-dessus que soit = R , soit J a = ] - oo, x q {A ) \
avec a:o(^) 6 R . Dans ce second cas, montrer que (Pa (x ) +00 .
x—*xo{A),x<æo(-«4)
4°)
Soit A e R+ . Pour tout n et tout X e J a , on pose:
k=n
~ *“ 2x +

a ) Montrer que pour tous n G N * , x e J a et z € {0, 1, 2} , on a ^^A,ni^) - ^ a H^) •


Indication: fixer n . Poser h = < pa - ^A,n • Expliciter des fonctions u , v et w de
J A dans R telles que h”' = г¿h + vh^' + w . Etudier h et montrer qu’au voisinage de
- 0 0 , la fonction h" ne peut pas prendre de valeurs < 0 , et conclure.
b ) Déduire de a) ci-dessus que la série de fonctions Ylk>i ^ ^ fk converge simplement
sur J A , diverge en tout point de R \ J a ^ qu’elle peut être dérivée 3 fois terme à terme
sur J A , et qu’on a - 2 x + A^fk{x) = (Pa {x ) pour tout x Ç: J a -

PARTIE III

Soit II et h des intervalles non-triviaux de R tels que / 1 0 /2 ^ 0 • Pour tout


i e {1,2} , soit $i une li -solution de (S) . Soit 0 6 / 1 0 / 2 . On suppose:
Oi{a)> 0 2 (a) ; 0 [ ( a ) > 0 '2(a) ; 0 '{{a) > 0 !i{a) > 0
Montrer que pour tout x 6 /1 O /2 O [o, +00 [ , on a Oi(x) > 0 2 ( x ) .
2 ’)
Soit A 6 R * . Déduire de 1) ci-dessus que s’il existe t e J a tel que (Pa (^) > 0 ,
alors on a J a = ] - oo, a:o(i4) [ avec xo{A) 6 R .
Indication: Pour A 6 R , ia fonction x •-> — définit une ] —00, A [ -solution et
une ] A, +00 [ -solution de ( S ) . Utiliser ces solutions particulières.
3 ‘)
a ) Montrer qu’il existe une suite (an)n>2 de réels dans ] 0,1 ] telle que la fonction:

-i+< : , y ■o„e‘
^ n2
n=2

soit une R * -solution de (£) (on définira les On par une relation de récurrence).
b ) En déduire l’existence de r 6 R * tel que pour tout ^4 € ] 0, r ] , on ait = R.
4 ’)
Montrer: la fonction A x q ( A ) est définie et décroissante sur un intervalle A non

majoré et minoré par un nombre > 0 , et elle est continue à gauche sur A \ { in f (^)} .
(d’après un ancien sujet d ’écrit de l ’Agrégation masculine de Mathématiques )

☆ ☆ ☆
Une équation d ’ordre trois 203

SOLUTION

PARTIE I
Question 1 "
La fonction eo est continue et à valeurs dans IR * . Soit n e N ^ . Supposons prouvé
que Cn-i est définie et continue sur IR, et que pour tout réel a; < 0, on ait:

0 < en-i(x) < -------^ -■


’ ^ 2^-11^1
On en déduit immédiatement la convergence de l’intégrale en -i(t) d t , donc la
deuxième relation (I) définit bien une fonction Cn continue sur IR. Soit deux réels
X et X avec 0 < x < X . On a:

0 < I l e„_.«)d, < I l d,

Notons J { x , X ) = ^ ^ d t . D’après le second théorème de la moyenne, on


a un réel ^ G [x, X] tel que J { x , X ) = ^ dt = ^ . Par
suite:

(1) 0 < |_ '% ._ ,( ( ) d ,< j ^ .- ’

En fixant X et en faisant tendre X vers - o o , on déduit de (1):

0 < e „ (-i) = / e „ _ i(i)d i <


7-00
On a donc bien 0 < €n{x) < 2]"^^B ® pour tout réel x > 0, ce qui poursuit la
récurrence. On a donc bien établi l’existence de la suite (cn), l’unicité découlant de sa
définition même. Au passage, on a prouvé:

(2) ( V i e R* ) (V ne 0 < e „ (i) <


2 "lir

Question 2 ‘

Soit un entier n > 2 , et supposons connues les fonctions / 1, . . . , /„ _ i de classe C°°


de R d ^ s R . Notons z = f„ et Çn = fitf'n-k ■ fonction gn est de classe
C°° de R dans R . Les conditions imposées à /„ sont :
r (V l € R ) z'(x) + 2xz(i) = Qn(x)
(3)
I z ( i ) e ‘'' ►-00 0 ; /„(x)_—-.0
x-*-oo ; /4(1)--- .0
Supposons en outre que pour tout fc e [ l.n - IJ et tout x € R , on ait:
0 < fk(x) < eo(x)eJ-‘(x) ; 0 < /^{x) < e2 ( x ) e t \ x )
Alors pour tout X G IR, on a:
fc=n~l
(4) 0<ÿ„(x)< ^ eo(x)e2(x)eJ-2(x) = (n - i)eo(x)e2(x)e5"2(x)
fe=l
204 Chapitre 11, problème 88

Mais d’après (2), si x < 0 , on a e2(x) < 22 ^^ B et e3(x) < 23jVp ®


reportant dans (4):

(5) 0<i/„(x)< e-

Puisque n > 2 , il découle de (5) que l’intégrale converge. L’équation


différentielle:
y'(x) + 2 xy(x) = gn(x)
OÙ la fonction inconnue y est à valeurs réelles, est linéaire scalaire du premier ordre
résolue en y' et à coefficients continus. D’après ce qu’on vient de voir, l’ensemble de ses
R-solutions est la IR-droite affine formée des fonctions uc suivantes (où C € IR est
une constante arbitraire):

(6) (V x g IR) uc(x)=Ce f B^^gn{t) d^


J -0 0

Comme B*^gn{t) dt — ►0, on déduit de (6) que la seule fonction uc tendant vers
0 pour X —00 est uo. Soit fn vérifiant (3): on a donc nécessairement = uq .
Notons K = f^^B ^^gn(t)dt (d’où A* > 0). On a 0 < u q ( x ) < pour tout réel
X < 0 , donc l’intégrale /^ooî^o(^)df converge. La seule primitive sur IR de uq tendant
vers 0 en -0 0 est donc la fonction Pi : x f ^ ^ u o ( t ) d t . Donc nécessairement
/^ = P i , d ’où fn(x) > 0 pour tout X € IR. Soit x G IR^ : pour tout réel i < x , on
a 0 < uo(t) < A , d’où, en intégrant, 0 < Pi(x) < A e i ( x ) . C’est vrai avec tout
X < 0 , donc l’intégrale Pi(t) dt converge. Donc la seule primitive de Pi sur IR
tendant vers 0 en -0 0 est la fonction P2 : x h-» / ^Q^Pi(f)df, donc nécessairement
/^ = P2 . Réciproquement, on vérifie immédiatement que la fonction P2 satisfait les
conditions (3).
En conclusion, il y a une fonction fn de classe C®® de IR dans IR et une seule qui
satisfait toutes les conditions (3): c’est /n = P2 >c’est-à-dire la fonction définie sur IR
par:

(7)

Pour garantir la poursuite de la récurrence, il nous reste à prouver que pour tout réel x ,
on a 0 < fn(x) < eo(x)e3"^(x) et 0 < fn(x) < e2 (x)e^’^^(x). Pour tout t G IR, on a
0 < gn(t) < (n - l)eo(t)e 2 (t)e^~^(t) = eo(t)-^ >et comme ea(0 » pom
tout X G IR , il en découle:

0 < fnix) = J J (erV o) àt = eo{x) = co(a:)e3”‘(a:)

C’est la première inégalité voulue. Comme 63 est croissante sur IR , on en déduit, pour
tout réel t :

0< /nW = / f n( r ) dT< i e o (r)eJ"^ (r)d r < 63(0 f e o (r)d r = ei(i)ej"^(i)


J —00 J —00 J —00

d ’où pour tout X G IR :

0 <fn(x)=i f n( t ) dt < Î ei{t)é^-^{t)dt<e’^~^{x) f ei(i) di = e2(x )ej~ ‘(x)


7--00 J-oo J-00

C’est la seconde inégalité voulue. La récurrence se poursuit donc. On a donc montré par
récurrence que la condition initiale /1 = 6 2 et les conditions (II) définissent une unique
suite (/n)n>i de fonctions de classe de IR dans IR, et que pour tous n G N * et
X G IR , on a:

(8) 0 < /" (x ) < eo(x)e^"*(x) ; 0 < /^(x) < ei(x)e^"*(x) ; 0 < /„(x) < e2(x)e5" ‘(x)
Une équation d'ordre trois 205

PARTIE II
Question 1 "
a ) D’après ce qu’on vient de voir, pour tout n > 1, les fonctions fn , fn et / " sont
croissantes sur R . Donc si a 6 IR est point de convergence de l’une des séries de
fonctions:
(9)
fe>l k>l k>l
alors cette série de fonctions converge normalement donc uniformément sur ] —oo,a] .
Soit un réel B > A. Donc si a € IR est point de convergence de chacune des trois séries
de fonctions (9), ces trois séries de fonctions convergent normalement sur ] - oo,o] .
D’après le théorème de dérivation des séries de fonctions, les sommes sur ] —oo,a) de
la seconde et troisième des séries de fonctions (9) sont alors respectivement la dérivée
première et seconde de la somme sur ] - oo,a] de la première série (9) et la fonction
S A,a est donc définie et de classe .
Montrons maintenant qu’un tel réel a existe. Fixons a G IR tel que ez{à) < ^ (un
tel a existe car ez{t) —►0). Alors, en utilisant (8), on voit que pour tout A: G 1^* :
t—*—oo
( 10 ) 0 < A'^r^ia) < A>‘eo{a)etH a) < ^
ez{a)

( 11) 0 < A>^fl{a) < A'^ei{a)etHa) < ( |) '

( 12) 0 < A'^Ma) < A % (a )e tH a ) < ( |) '

Puisque la série numérique ( ^ ) converge, on déduit de (10), (11) et (12) que les
séries de fonctions (9) convergent au point a .
b ) Soit un réel a en lequel les trois séries de fonctions (9) convergent. Montrons que
S A,a est une ] - oo,a] -solution de ( S ) . Pour tout réel a; < a , on a:

(13) S UJ x ) = -2 + '£A > ‘fl(x ) ; S X J x ) = '£ A '^f;:(x )


k=l k^l
En utilisant (II) et en tenant compte que les fk et les sont croissantes et à valeurs
> 0 , on obtient, pour tout entier n > 2 et tout t e< a :
<^=»»-1 A:= n --1

/t" !/;"(«) I< 2-4" |t|/" (i)+ -4" Y , fMf".k{t)<2 A"\a[f;:(a) +A’‘ ^ A(a)/"_t(o)
k=l k=l

relation dont le membre de droite est le terme de rang n de la série produit des séries à
termes réels positifs convergentes 2 1a | + Ylk>i ^^fk{a) et Y!,k>i ^ ^ fk i^ ) • membre
de droite est donc le terme général d ’une série convergente, donc la série de fonctions
converge normalement sur ] - oo,a] , ce qui entraîne que S a ,a est de classe
, sa dérivée troisième étant donnée, pour tout réel a; < a , par:

(14) SZ,{x) = Y A ' ‘f;:'{x)


k=l
En combinant (14) et (II), compte tenu que /("(x) + 2x/"(x) = 0 , on a, pour x < a :

(15 ) 5 ^„(x) = - 2 x f ; . 4 V('(x) + f ; - 4 '= ( x î / i ( 2:)yii'-^(2;))


fc=l fe=2 J
Au second membre de (15), on reconnaît la loi de formation du produit de deux séries
absolument convergentes, ce qui donne:

5X«(2:)= (-2 x + f;/ lV fe (x)) f f : > lV ( '( x ) ) = S ^ ,„ (x )f;-4 V ('(x )


\ k=l J \fc=l /
206 Chapitre 11, problème 88

c’est-à-dire, compte tenu de (13):


S'iaix) = S^,a(x)5Xa(x)
Donc S A,a est bien ] - oo,a] -solution de [S).

Question 2 "
Soit F la fonction polynomiale: IR, ^ ^1^3 • L’équation différen­
tielle (S) s’écrit: = F (t,y{t),y'{t),y^^{t)). Comme F est de classe , on voit
que (S) obéit au théorème de Cauchy-Lipschitz des équations ordinaires scalaires d ’ordre
3. Pour tout {to^yoïyo^yo) € IR'^, il existe donc une et une seule solution maximale g
de {£) définie en to vérifiant les conditions to -initiales g(to) = yo , ^'(to) = y'o et
p"(to) = 2/o , et toute solution de {€) définie en to vérifiant les mêmes conditions to -
initiales est une restriction de p . En conséquence, deux solutions maximales de {£) qui
coïncident sur un intervalle non-trivial sont égales.
Soit deux réels ai et ü2 tels que ai < a2 et que S a ,ai et SA,a2 construites ci-
dessus soient toutes deux solutions de {£). Il est clair que S a ,ai = ^ j • Donc
les solutions maximales qui prolongent S a ,ai et SA,a2 identiques, ce qui répond à
la question.

Question 3 °
a ) Soit V la fonction: / —> IR, x exp { - ^ { x ) ) . Elle est 4 fois dérivable, ne s’annule
jamais, et on a u' = , d ’où:
■0"' = ^ ^ v'ip'" -f = 0 ^
donc vérifie {€) ssi est constante, c’est-à-dire ssi il existe C € IR tel que
^ " = C • (e x p o ii').
b ) On sait que J a est ouvert, et l’étude ci-dessus montre que J a est illimité à gauche.
Donc soit J a = soit J a - oo,a:o(i4) [ , avec xo(i4) G IR. Plaçons-nous dans ce
second cas. Soit ^ a une primitive de ipA sur J a , et soit C la constante telle que
= C • (exp o^ a ) • On a C ^ 0 , car ^ IR. Il y a un réel a < xo{A) tel que pour
tout X g ] —00, a] , on ait:

(Pa {x ) = - 2 x + ! ^'a (x ) = - 2 + ^ A’^f'kix) ; <p'ji(x) = ^ (x)


fc=l fc=l fc=l
d’où <^^(x) > 0 pour X < a , et par suite C > 0, ce qui entraîne que v?^(x) > 0 pour
tout X e J a - Donc ^pa est strictement convexe. Elle est donc strictement monotone
dans un intervalle de la forme 16,Xo(A) [ avec h < a et ne tend pas vers —oo pour
xo{A ) , donc ou bien il existe io e U tel que y?>i(x) ---------------- ►Îo , ou
x<xo(A) x-*xo{A), x<xq{A)
bien (fA I l est strictement croissante et ^p a M Î + 0 0 . Supposons
x-^xo{A) ,x<xo{A)
qu’il existe ^ G IR tel que (Pa {x ) ----------------►io . Alors l’intégrale ^A{t) dt
x —*xo{A) , a;<xo(i4)
converge, donc on a L G IR tel que ^ a {x ) L . On en déduit que
x —*xo{A) ,x<xo{A)

<P'X(x) = C e -L d’où la convergence de l’intégrale »


x-*xo{A) , x< xo(^)
d ’o ù l ’e x i s t e n c e d e £i G tel que <p'^(x) i l . Alors:
x-*xo{A ), x<xo(A)
(fi'Xix) = ipa(x )<Pa (x ) £3 = ^0^2
x-+xo(i4), x<xo(i4)
Prolongeons (pA en (^>1 : ] - oo,xo(A)] —> IR en posant (xo(A)) = £0 . D’après
la règle de l’Hôpital, ipA est trois fois dérivable et on a (p^^ (xo(A)) = £i pour tout
i G |0,3]|. Comme £ 3 = ^0^2 » ^ a serait une ] - oo,xo(Â)] -solution de (5). On
aboutit à une contradiction, puisque <pA est solution maximale. Cette contradiction
prouve que ^Pa L est strictement croissante et v?>i(x)
xo(i4), x<xo(i4)
+ 00. î
Une équation d ’ordre trois 207

Question 4 °
a ) Fixons n € N * . Puisque h = - ^A,n ■ On a h'" = (p'^ - . Calculons
d ’abord ~ entier m > 2 , notons l’ensemble des couples
(p,q) € [ l , m - i f tels que p + q = m . On a A’‘f^'{x) pour toum t
X e J a • Dans cette relation, exprimons les /¿"(a:) en utilisant (II) si A; > 2, et en
tenant compte que /("(x) = -2a;eo(a;). On obtient, pour tout x e J a -

^A,ni^) = - 2 A x e o { x )- 2 x ' ^ A ' ‘fH { x ) d - '^ A '‘ i ^ /i(a:)/fc_^(x) |


fc=2 fc=2 \ j=l /

=-2x!i>Î4,„(a:)+^ ^ fp{x)fg{x) j
*=2 \(p.9)€4fc /
Le produit de = - 2 i + E fc ïî> l‘'/fe(x) et = T ,lZ ’Î A'^fUix) s’écrit:
k=2n / \
4>A,n{^)^Â,ni^) = -2a:^ü.n(a:) + ^ >1*
k=2 y^(p,g)€Zlfcn(l,7l|2 J
d’où, par différence:
k—2n f J= n
(16) ^A ,n i^)^A ,n i^ )-^A .n ix )= Y \Y M ^)fk-ii= > ^)
/c=n+l \i=l )

Comme = pa^ a > déduit de (16):


k=2n f J —n

(17) h"'{x) = q>A{xW^{x)-^A,n{^Wk,ni.^)+ Y


fc=7l + l \j=l J
En écrivant:
VA>Pa - ^A,n^A,n = <PAi<fiA - ^A,n) + ^A,ni<PA ~ ^A,n) = <PAh" +
on obtient finalement h'" = uh + vh" 4- w , avec:
fe=2n / j= n \
(18) u= ; v = pA ; (V x€J^) w{x)= Y ( X^/?(2^)/fc-j(^) )
k= n+ l \j= l /

Etudions maintenant h au voisinage de —oo . Il existe a e J a tel que pour tout réel
a: < a , on ait h^^\x) = ^^ h^^\x) > 0 pour
X < a et 2 G |0 , 3 |. Montrons par l’absurde que h" ne s’annule pas.Sinon, l’ensemble
Z 2 = h"“ ^(0) serait non vide et fermé relativement à Ja , donc admettrait un élément
minimum Ç. Puisque h"{x) > 0 pour x < ^ et /i"(^) = 0 , on a /i"'(0 < 0 et h' croît
strictement sur ] - 00,^] . Comme h'{x) > 0 pour a: < a , il en découle que h'{x) > 0
pour X < ^ . Donc h croît strictement sur ] - 00,^] , et comme h{x)> 0 pour x < a ,
on a h{^) > 0. Donc:
(19) h(0 > 0 ; 0 > /i"'(0 = uiO H O + ^ ( 0
Mais les fk et les /¿' restant > 0 , on a u(^) > 0 et u;(0 > 0, donc (19) implique
u{^)h{^) 4- ti;(^) = /i'"(0 > 0, ce qui est absurde. Cette contradiction prouve l’assertion
voulue: /1" ne s’annule pas. Donc /1" reste > 0 sur J a • Donc h' reste strictement
croissante sur Ja , et comme h'{x) > 0 pour tout x < a , c’est que h' reste > 0 sur
JA • Donc h croît strictement sur Ja , et comme h{x) > 0 pour tout x < a , c’est que
h reste > 0 sur J a . Autrement dit:
(20) (yxeJA) ^A,ni^)<<PA{x) i ^'A,nix)<<p'Ai^) i < <p'J^(x}
b ) D’après (20), en tout point a e J a , les sommes partielles des trois séries à termes
réels positifs S/fc>i A^/^*^(a) (où i 6 [0,2]) ) sont majorées. Ces trois séries sont donc
convergentes. D’après 1-b) et 2) ci-dessus, pour tout A € ? la fonction S a ,a est
208 Chapitre 11, problème 88

donc définie, c’est une ] - oo, a] -solution de [S) , on a S a ,a = a] ’


fonctions A^fk peut être dérivée trois fois terme à terme sur ] - oo,a] . On en
déduit que cette série de fonctions converge simplement vers la fonction x ^ 2 x-\- (Pa {^)
sur J A et qu’elle peut être dérivée trois fois terme à terme sur J a •
Montrons enfin que pour tout x e IR\Jyi, la série diverge. Raisonnons
par l’absurde, en supposant trouvé b e U \ J a tel que la série Ylk>i A^fk{b) converge.
Notons a = • Nécessairement J a =] - oo,a:o(A)[ avec xq {A) € R , et
on a 6 > xq {A) . Puisque les fk sont croissantes, on a A^fk{x) < o pour tout
réel X < xo{A ) , d’où, pour tout x e [xo(i4) - l,xo(-4) [ :
oo
^ a (^) = ~2æ -h E ^ * = / f c ( i ) < t r + 2 ( l + |xo(>l)|)
A;=l
On arrive à une contradiction, puisqu’on doit avoir (Pa {x ) ------------ +00 en vertu
x-^xo{A) , x<xo{A)
de 3-b) ci-dessus. Cette contradiction prouve que la série J2k>i A^fki^) diverge en tout
point x e R \ J A -

PARTIE III
Question 1 °
D’après le théorème de Cauchy-Lipschitz, si pour tout i 6 [0,2], on
^ % г n h = ^ 2 |/,n /,- Supposons que (<?i(o),<?i(o),^i'(a)) ^ (^2(a),^ i(a),^i(a)) • Soit
P = Min 6 [0,2J 10Î*^(a) > O2 H0 ') }) • Soit un réel 6 > a tel que 6 € /1 n /2 et
<e ^ / \ x ) pour tout x e (a, 6) . En étudiant la variation des fonctions 6 ^
sur [0, 6] , on voit par récurrence descendante sur j que pour tout j e I0 ,p l, on a
0[^\x) > 6 ^J\x) pour tout X € ) 0 , 6] . Montrons par l’absurde que ii(x ) > 0 2 (x) pour
tout X € /1 n /2 n ( ] O , +00 [ ). Sinon, d ’après le théorème des valeurs intermédiaires, on
aurait un réel c> b avec c € /i n /2 tel que 0 i{c) = 6 2 (0 ) et 0i(x) > 02{x) pour tout
X € ] a, c [ . D’après II-3-a), pour tout i € {1,2} et tout x € /1 n
/2 , on a:

9'iix) = e'l{a) exp 0 i(t) dt j

d ’où 0^'(x) < ^i'(x) pour tout X € [o,c] . Donc ûi - 0^ serait croissante sur [a,c] ,
et puisque 0 i(a) - 0 ^(a) > 0 , on aurait ii(x ) - 0 !^x) > 0 pour tout x € [o,c] .
Donc ^1 - 0 2 serait croissante sur [o,c] , et comme «i(6) - 0 2 (b) > 0 , on aurait
^i(c) - »2(c) > 0 , ce qui est absurde. Cette contradiction montre que 0i(x) > 0 2 (x)
n
pour tout X € /1 /2 n [o, +00 [ .

Question 2 ’
Pour tout A € R , notons Vx la fonction: ] - o o , A [ - . | R , C ’est une
]- 00 , A [ -solution de (5 ), et on a + ^ (x ) > 0 pour tout i e N et tout x < A.
On sait que pour tout x € J.4 , on a v?"(x) = j A>‘f'¿(x) > 0, donc est
strictement convexe, et est strictement croissante. Comme J a est ouvert, l’ensemble
<
p 'a (R+) est non vide ssi ) est non vide. Supposons qu’il en soit ainsi. Nous
allons montrer par l’absurde qu’on n’a pas = R . Dans le cas contraire, on aurait
donc J A = U e t un réel ^ tel que > 0. Alors y)'^(x) > pour tout x > (
(<Pa est croissante), d ’où V’/iia:) > <P>i(Î)+v5:4(0 -( x - 0 pour tout x > Ç, et par suite
«J+eo e^‘sterait donc un réei o > Ç tel que ^.^(a) > 0 , ^'^(a) > 0 et
‘P'Â{<^) > 0 • Pour tout réel A et pour tout réel x < A, on a:
3 3 c
= (x - A)2 ; v'^{x) =
(x - A)3
Une équation d'ordre trois 209

En prenant A > a , on voit donc que (a) 0 pour tout i e [0,2]. On peut donc
A-»+c»
choisir un réel A > a vérifiant:
(21) ua(o) < (pA(a) : v'x(a) < <fiA(a) ; v'x(a) < (p'Âia)
D’après 1) ci-dessus, on déduit de (21) que > vx(x) pour tout a: € ] a , A[ , ce
qui entraîne (pA(x) ------ > +oo . On arrive à une contradiction. Cette contradiction
æ —» A , a ; < A

prouve qu’on n’a pas Jyi = 05. On a donc J a = ] ~ oo, x q { A ) ( avec xo{A) € 05.

Question 3 °
a)

Analyse

Soit s = (an)n>i une suite réelle à valeurs dans (0,1] avec ai = 1. Associons-lui
la série formelle C/, e C [[Xjj définie par:
( _ l) n- l
U,(X) = - 1 + ^ ■o„X"
n>l
dont le rayon de convergence est visiblement > 1. Notons Ug la fonction définie par Ug
sur ] 0,1 [ : elle est de classe , et ses dérivées successives s’obtiennent par dérivation
terme à terme de la série entière. La fonction:

(22) : 05* 05, x W,(e-*) = + +


n=2 ^
est donc bien définie et de classe (composée de deux fonctions de classe C°° ). Soit
H l’élément de Homc(C [[X ]] ) qui, à toute série formelle T ( X ) , associe . On
sait que pour toute série formelle T , les rayons de T et H{T) sont égaux. En dérivant
k fois terme à terme la série de fonctions de x au membre de droite de (22), on obtient la
série de fonctions résultant de la substitution de e"® à X dans (-1 )^ [H^{Ug)) ( X ) .
Pour tout k , cette série de fonctions converge donc normalement sur toute partie bornée
de . Il en découle que les dérivées successives de Sg s’obtiennent par dérivation
terme à terme de la série de fonctions du membre de droite de (22). Pour tout fc € 1^ ,
notons la fonction définie sur ]0,1[ par la série entière {-l)^H^{Ug). On a donc:
^ 5*^^(a:) = ¿Y]^'(e“ ®) pour tout réel x > 0. On a immédiatement:
X X JC

n=l n=l «=1

D’après la règle du produit de deux séries formelles, on en déduit:

{U, H^{U,)) (X) = - a i X + £ ( - 1 ) " X " (a „ -f a,kün~~k


n=2 V fe=l ¿2

La fonction Gg vérifie (S) sur R * ssi on a ¿Yi^'(e“ ^) = ¿Y]°*(e“ ®)^/]^'(e“ ^) pour


tout réel X > 0 , i.e. ssi -H^{Ug) = UgH^{Ug) dans C[[X]] , ce qui, en vertu des
expressions ci-dessus, a lieu ssi:
fe=n-l
(23) (Vn>2) (n-l)o„=
ükan-k
fc2

Les conditions (23), jointes à la condition initiale ai = 1, déterminent une unique suite
(ûn)n>i à valeurs dans R * , que nous noterons a = (an)n>i • On vient de prouver que
s’il existe une suite répondant à la question, ce ne peut être que a . Cette étude prouve
en outre que si la suite a est à valeurs dans [0,1 j , alors elle répond à la question.
210 Chapitre 11, problème 88

Synthèse

On a ai = 1, ü 2 = l et as = I . Soit un entier n > 4, et supposons que 0 < < 1


pour tout A: € [3, n - 1]. Alors:
fc=n—1
Л^ 1 0>kO>n-k ^ 1 1 _ 7Г ^ ^ ^1
^ fc2 < n - l f - i f c 2 - 6 ( n - l ) 1 2 ^
A;=l k=l
On a donc prouvé par récurrence que 0 < < 1 pour tout n > 3. En outre, on voit
que ün G ^ ( n ) • Ci’s^prGS ce qu’a prouvé l’analyse ci-dessus, la fonction est
n —>oo
R * -solution de {£).

Conclusion
Il existe une suite et une seule répondant à la question, c’est la suite a = (an)n>i
définie ci-dessus par ai = 1 et les relations (23). Cette suite vérifie: a-n G O (^ ) ,
ai = a2 = 1 et an G ] 0,1 [ pour tout n > 3.
b ) D’après (2) et la dernière inégalité (8), pour tout réel A tel que 0 < A < 2i ^ »
série Ylk>i ^^fk{^) converge. D’après II-4-b), on a alors ] - oo, 1] C J a et, pour tout
X € Ja '
oo oo oo
<Pa {x ) = -2 x +
fc=l fc=l fc=l
d ’où, en spécialisant en x = 1 \

М 1 ) = -2 + Е ^ " Л (1 ) : <
р'а ^ = -2 + ' £ ^ ' ^ Ш ; =
fc=l k=l Л=1
Posons ri = 2iT(îy ■ On déduit aisément des formules ci-dessus:
(24) Ы 1) <
p'a {^) <p'k(i) Л—»0,0<Л<Г1
»0,0<i4<ri - 2
i4— ;
i4—» 0 ,0 < i4 < r i
-2 ;
D’autre part:

û /i\ _ 1 1 ^ (-1 )"” ^ „ > 1 1 ^ ^^ a-" - Il ^ 1


n=l n=2

^ -(1 ) = > - E ® '” =


n=l n=l
oo ^ oo Л _ 9
©"(1) = E ( - i r ^ a „ e - ” > - - Ë e - = >I
n=l n=2
donc d ’après (24), on peut déterminer r G ] 0, ri ] vérifiant:
(25) (V rG ]o,n]) ^ л ( 1 ) < е л 1 ) ; ^'a W < W ) ; ^'A(i) < W )
Nous allons montrer que r répond à la question. Soit A G]0,r] . D’après 1) ci-
dessus et d ’après (24), on a (Pa {x ) < Oc{x) pour tout a; G П [ 1, -l-oo [ . Si l’on avait
7д 7^ R , i.e. J A = ] - 00, xo{A) [ avec xq{A) g R , on aurait alors xq{A) > 1, et, d’après
II-3-b), (Ра (х ) ------------------- ► +00 , d’où a fortiori &a(x) ------------------- ► +oo , ce
x-*xo{A) , l<x<æo(^) x-*xo{A) , 1<а;<хо(Л)
qui est absurde puisque в^г est continue au point xq(A) . Cette contradiction prouve
bien que 7д = R , et c’est vrai pour tout A G ] 0, r ] .
Une équation d ’ordre trois 211

Question 4^
Nous noterons A l’ensemble { A e U* | ^ IR } .
• Montrons que pour tous A e A et x G IR \ , la série diverge.
Fixons A e A^et supposons trouvé un réel a > xq{A) tel que la série A'^nia)
converge. Posons C = - 2 H- X^^iA^fü.(a). Comme les fk sont croissantes sur IR et
comme = -2 + PO^r tout x e J a (voir II-4-b), on aurait:
(26) (Vx<xo(i4)) v^'yi(x) < C
On sait que est croissante et que y?/i(x) +00 . La croissance de
■*xo(A), x < xq{A)
e n t r a î n e l ’e x i s t e n c e d e G IR U {-fo o } i l . On ne
tel q ue < p ^ (x )
, x < xo(A) x - * xqA)

peut avoir G IR, sinon l’intégrale ^Pa convergerait, donc (Pa {x ) aurait une
limite finie pour x —♦ xo(i4), x < xq{A) , ce qui n’est pas. Donc £\ = +oo : mais cette
conclusion est en contradiction avec (26). Cette contradiction montre que a n’existe
pas. Donc la série Ylk>i A^fki^) diverge pour tout x G IR \ .
• Montrons que > 1 ^ 0 . Notons respectivement R q et R\ les rayons de con­
vergence des séries formelles Sfc>i A (0)X ^ et Ylk>i fk W • D’après (2) et (8), si
0 < i4 < , les séries entières associées à ces séries formelles convergent au point A ,
d ’où alors ilo > 0 et ill > 0 . D’après II-4-b), on a ili > ilo • D’après ce qu’on vient
de démontrer, si ^4 > 0 est tel que la série ^^^>1 A^fj^{0) converge, on a 0 G et
donc la série converge, d ’où en définitive: R q = R i . On écrira R au
lieu de R q . Pour prouver que > 1 ^ 0 , distinguons deux cas:

Cas où il = +00

Puisque les fk et les sont à valeurs > 0 , on a A^fj^{0) — > +oo . Pour
i4-*+oo
tout i4 > 0 , on a 0 € J / i , et donc ip'Ad) = - 2 + A '^fM ) — » + o o . Il existe
A-*-\‘Oo
donc un réel ^4 > 0 tel que </?^(0) > 0. D’après 2) ci-dessus, pour un tel A , on a
Ja i-e. i4 G ^ . Donc . 4 ^ 0 .

Cas où il < +00

On a alors ^^fki^) +00 . Pour tout i4 G ] 0, il [, on a 0 G et


A -^ R ,0< A < R
^ a W = - 2 + Z )^ i4 ^ /ifc (0 ). On peut donc choisir 4 G]0, il [ tel que y?'^(0) > 0.
D’après 2) ci-dessus, pour un tel 4 , on a à nouveau ^ IR, i.e. 4 G 4 . Donc 4 0.
L’assertion 4 ^ 0 est donc établie.
• Montrons que 4 est un intervalle non majoré de IR * .
Soit en effet 4 G 4 . Soit un réel B > A . Pour tout x G fl , on a:

<Pa (x ) = -2a; + ^ A’‘fk(x) < - 2 x + ^ B'‘fk{x) = ipb{x )


fc=l k= l
Puisque (Pa (x ) ----------------► + 0 0 , si on avait Xo(4 ) G J f j , on aurait donc aussi
x —*xo{A) tX<xo{A)
^ b (x ) ------> + 0 0 . C’est absurde, puisque xq(4 ) serait point de continuité
x —^xo(A), x < xq{A)
de (^5 . Cette contradiction montre que xq(4) ^ J b , donc ^ IR , donc ^ G 4 , et
de plus xq{B) < x o ( 4 ) . On a donc prouvé que [ 4 , + o o [ c 4 . C’est vrai pour tout
4 G 4 , donc 4 est bien un intervalle non majoré. D’après 3-b) ci-dessus, on a un réel
r > 0 tel que = IR pour tout 4 G ] 0 ,r ] . On en déduit qu’il existe a G IR^ tel que
4 = ] a, +00 [ ou 4 = [a, +00 [ . De plus cette étude a montré que la fonction xq est
décroissante sur 4 .
• Montrons que la fonction xq est continue à gauche sur l’intérieur de 4 .
Soit un réel 4 > a , nous allons montrer que xq est continue à gauche en 4 . Soit un
réel ê: > 0 . Posons A = xq(4 ) + e:. La fonction v\ est ] - 00, A [ -solution de {S) . Soit
212 Chapitre 11, problème 88

un réel M > 0 qui majore v^^{x) pour tout i € |[0, 2J et tout réel x < xq{A) (un tel
M existe car chaque fonction tendvers 0 en -o o ). Pour tout i € [0,2 J , vérifions
que (p^\x) ---- 77;^------- 7 + 0 0 . C ’est vrai pour i = 0 ; comme est strictement
x-^xo(A), x<xo(A)
croissante, on en déduit que c’est vrai pour z = 1 en considérant l’intégrale généralisée
/-i^ o (i4 ) ^A î compte tenu que est à valeurs > 0, on voit que c’est vrai
pour Z = 2 en utilisant II-3-a) et l’intégrale généralisée ^ a • si cette intégrale
convergeait, (p'J^(x) aurait une limite finie > 0 pour x —> xo{A), x < xq{A) , ce qui
entraînerait que aurait aussi une limite finie pour x —> xo{A), x < xq{A) ,
contrairement à ce qu’on vient de voir. Donc l’intégrale généralisée jTi^xo(A)^^ diverge,
et d ’après II-3-a), il en découle bien que ----------------► +00 .
x-*xo(A) , ®<®o(i4)
On peut donc choisir un réel 7; > 0 tel que > 2M pour tous z € [0,2] et
X € [xo{A) - r)yXo(A) [ . Pour tout réel B < A , on a xq{B) > xo(i4). Notant L la
fonction R —►R , t - 2 t et notant /z = a;o(A) - t] , pour tout z G [0,2], on a (sans
que le théorème d ’Abel radial soit nécessaire puisque les sont tous > 0 ):

B->A. B<A
!(*)(//) +
*=i " fc=i
On peut donc choisir un réel /3 > 0 tel que pour tous i € [0, 2j et B 6 [A-fi, A ] , on ait
> M ,ce qui entraîne > v]^\n ). Pour tout B € \ A- f i , A] , l’application
de 1) ci-dessus à ips et v\ montre que ipsix) > vx{x) pour tout x € J b D] - oo, A ( , ce
qui interdit d’avoir X e J s , puisque vx{x) ------ ► -|-oo. Donc xo{B) < A . Finalement,
x -* X , x < \
pour tout B e [A - /9, A] , on a xq(A) < xq{B) < xo(A) + £. On en déduit que la
fonction xq est continue à gauche au point A .

★ ★ ★
Problème 89

THEOREME DE FUCHS A L’ORDRE 2

Les trois parties de ce problème sont indépendantes

PRÉAM BU LE
Dans ce problème, on étudie certaines équations différentielles ordinaires où la fonction
inconnue est à valeurs complexes. Le corps de base sera donc C , sauf mention contraire.
On appellera solution réelle d*une telle équation toute solution à valeurs réelles. Etant
donné un intervalle non-trivial I de R et une équation différentielle ordinaire ( S ) ,
Vensemble des I-solutions de (S) sera noté S j ( S ) . Le sous-ensemble de Si{S) formé
des I-solutions réelles sera noté . On rappelle que si (S) est linéaire homogène,
Sj{S) est unsous-C-e.v. du C-e.v. des fonctions de I dans C , et est unsous-
R-e.v. de Si { S) . Si S est linéaire non nécessairement homogène, S/(S) et S j ^r (S)
sont respectivement un C -sous-espace affine et un R -sous-espace affine, éventuellement
vide.

PARTIE I

On considère l’équation différentielle suivante, où a et 6 sont deux nombres réels:

(E) 2 , __ dy

1 °)
Donner la dimension de (E) et de S^* ||j(E ).

2 ‘)
A quelle condition (E) admet-elle des solutions polynomiales?
3 -;
Intégrer (E) sur R * , et préciser ses solutions réelles.

PARTIE II
Soit Л € R+ . On donne deux séries formelles A = et B =
éléments de C [[X]] , chacune de rayon de convergence > B et à coefficients réels. On
note respectivement a et b les fonctions de ] 0, Я [ dans R définies par A et B . On
considère l’équation différentielle (F) suivante, que l’on étudie sur l’intervalle ] 0, Д [ :
ày
(F)
dx

1 ’)
On donne A; G C et C = ^ C([X)] . On suppose que C est de rayon
de convergence p > 0 et que cq = 1, et on note c la fonction complexe définie par C
sur ] 0, iîi [ , où Ri = Min(iî, p ) .
214 Chapitre 11, problème 89

a ) On suppose que la fonction: ] 0, iîi [ —> C , x •-> x^c(x) est solution de (F) sur
un intervalle ] 0, -R' [ , avec 0 < R' < R i . Montrer que к est racine d ’un polynôme de
degré 2 que l’on déterminera.
b ) Sous les hypothèses de a) ci-dessus, montrer que les Cn vérifient une relation de
récurrence que l’on précisera.
2 °)
Soit le polynôme X{X) G C [ ЛГ] défini par:
(C) X(X) = X2 + ( a o - l ) X + 6o
(ce polynôme est appelé le polynôme caractéristique de (F), et ses racines dans C sont
appelées les valeurs caractéristiques de (F). La multiplicité d’une valeur caractéristique
dans X{X) est simplement appelée sa multiplicité).
On considère une racine к de X ( X ) .
a ) On suppose que (üq - 1)^ - 46q n’est le carré d ’aucun élément de N . Montrer
qu’il existe une et une seule suite complexe (7n)n>o telle que 70 = 1 et vérifiant les
relations de récurrence de 1-b) ci-dessus.
b ) Etudier le cas où (ao ~ 1)^ - 46o est le carré d’un élément de N .
3 ‘)
a ) Soit (Cn)n>o une suite complexe telle que cq = 1 et vérifiant les relations de
récurrence de 1-b). Pour tout n G , on note dn = | c n | . Montrer que pour tout
n G , on a:
7 П = П -1

n|n + 2fc + Oo-l|dn < ^ (|6n-m| + l^ + "î||On-m|)cin


m=0
b ) Montrer que pour tout réel (5 G ] 0, R [ , il existe no € N tel que pour tout entier
n > no , on ait:
< Max (dmé^)
0 < m < n -l

4 ‘)
Montrer qu’il existe A; G C et une série formelle Ck { X) = 2n> o ^nX^ G C [[X ]] de
rayon de convergence > R telle que la fonction

:] 0 , Д [ — > C , XI— > x * ^ C m x ”


m =0
soit solution de (F).

PARTIE III
On donne P G N * et des réels o i , ... ,ap deux à deux distincts, et on note P{X)
le polynôme élément de R [X ] défini par:

Р (Х ) = П ( Х - а О
i= l
Soit Q et R deux autres éléments de R [ X ] , avec R ^ 0. On considère l’équation
différentielle (^) suivante:

(Ф) {P{x)Ÿ - 0 + P{x)Q{x) ^ + R{x) y = 0

1 ’)
On note P = Min (I - Oj I ) . On fixe i G [ l , p ] .

a ) Soit un réel € tel que 0 < e < p . Montrer qu’une fonction y est solution de (^)
sur ] tti, -f s [ ssi la fonction z \ y {ai H-1 ) est solution sur ] 0, s [ de l’équation
Théorème de Fuchs à l ’ordre 2 215

différentielle

(Fi) + 1Ai(t) — + Bi(t) Z = 0


où Ai et Bi sont des fractions rationnelles que l’on précisera.
b ) Montrer qu’il existe un réel > 0 tel que les fonctions rationnelles Ai et Bi
soient développables en série entière dans ] —Ri^ Ri [ .
c ) Soit Xi(X) le polynôme + (^¿(0) - l) X + Bi{0) (l’ensemble des racines
de Xi(X) dans C est appelé ensemble des valeurs caractéristiques en ai de l’équation
(Ф), et Xi(x) est appelé le polynôme caractéristique en üi de (Ф) ). Par définition, la
muftipiicité d ’une valeur caractéristique en ai est sa multiplicité dans Xi ( X) . Exprimer
le coefficient de X dans Xi(X) à l’aide de P et Q .
2 ‘)
On note S = Max(0, a i , . . . , a p ) . On note J s l’intervalle égal à ] 0, +oo [ si S = 0
et à ] 0 , ^ [ si > 0.
a ) Montrer qu’une fonction y est solution de (Ф) sur ] S, 4-oo [ ssi la fonction
Z:t 2/(7) est solution sur Js de l’équation différentielle (Ф) suivante:

(Ф) t^^+tÀ(t)f^+B{t)z =0

on A et B sont des fractions rationnelles.


b ) Trouver une condition nécessaire et suffisante sur les degrés de P , Q et P pour
que 0 ne soit pôle d’aucune des fractions rationnelles A et B .
c ) La condition de b) ci-dessus étant supposée remplie, on définit Vensemble des
valeurs caractéristiques à J’infini et le polynôme caractéristique à Vinfîni de (^) : ce
sont respectivement l’ensemble des valeurs caractéristiques de ($) et le polynôme carac­
téristique de ( ^ ) , ce dernier étant noté Xoo(X) . Préciser le coefficient Too de X dans
Xoo(X) .
3 )
Calculer P = Too + •
4 ‘)
On prend P = 2 et ai = 0, a2 = 1 (donc P(X) = X ( X - 1) ). Déterminer Q et
R pour que les polynômes caractéristiques associés à l’équation (^) correspondant au
couple (P, Q) soient:

Xi{X)=X^ ; X2 { X ) = X ^ ; Xoo W = ( x -

5 ‘)
Soit (^ 0) l’équation différentielle correspondant au couple (P, Q) déterminé en 4)
ci-dessus. L’équation (^ 0) admet-elle des R * -solutions?
(Diaprés le sujet d^écrit du concours d^entrée à VE.N.S. de Saint-Cloud, Mai 1982)

☆ ☆ ☆
Théorème de Fuchs à Fordre 2 217

SOLUTION

PARTIE I
Question 1 "
Soit K le corps R ou C et soit T k le K -e.v. des R * -solutions de (E) à valeurs
dans K . Comme (E) est linéaire du second ordre, homogène, à coefficients polynomiaux
donc continus, et sans point singulier sur R * , le K -e.v. T k est de dimension 2
(théorème de Cauchy-Lipschitz linéaire des équations scalaires).

Question 2 °
En écrivant qu’un polynôme vérifie (E) sur un intervalle non-trivial I arbitrairement
fixé, l’identification montre immédiatement:
• Si le trinôme C(X) = X ( X a - 1) -h b n’admet aucune racine dans N , alors
l’unique /-solution polynômiale de (E) est la solution nulle.
• si l’ensemble 7Z des racines de C(X) dans N est non vide, alors la famille
(X^)neTi est une base du C-e.v. des /-solutions polynômiales de (E).

Question 3 "
L’énoncé demande les R * -solutions de (E). Comme le théorème de Cauchy-Lipschitz
linéaire s’applique à (E) sur R ^ , les solutions sur des sous-intervalles de R * sont
les restrictions à ces sous-intervalles des R * -solutions, ce qui justifie l’énoncé. Nous
reprendrons les notations K et de 1) ci-dessus.
On reconnaît en (E) une équation d^EuIer. On peut donc l’intégrer en utilisant le
changement de variable x = , Notons Y{t) = y{B^) la nouvelle fonction inconnue.
Le couple { a , 0 ) e C ^ tel que H-aX-f-/? = X (X - 1 ) + aX + 6 est ( a - 1 , 6 ) . On sait
que y est R * -solution de (E) ssi Y est R -solution de l’équation linéaire du second
ordre à coefficients constants y " + o Y ' -f 0 Y = 0, c’est-à-dire:
(1) y"(t) H- (a - l)y'(t) + bY{t) = 0
Posons = (a - 1)^ - 46. Notons le C-e.v. des solutions de (1) à valeurs dans
K.
Cas où 4 > 0

Soit alors ri = ^ -- a + et r2 = i “ a - y/Â^ . Une base de Çk est


( / i , / 2) , où fk{t) = pour tout t € R . En revenant à y{x) = y ( L o g ( x ) ) , on en
déduit:
Une base de T k ^st » où (fk{x) = x^^ pour tout x € R * .

Cas où zi < 0

Soit U = ^ \ / - Z i . Une base de Qk est ( / i , / 2) , oil, pour tout t € R :


flit) = cos(a;t) ; / 2(t) = e V « sin(a;t)
En revenant á y{x) = Y{ Lo g(x) ), on en déduit:
Une base de T k ost {(pi,(p2 ) , ou, pour tout t e R * :
(pi{x) = x ^ c o s (u;Log(a:)) ; (p2 {x) = x ^ s i n (a;Log(a:))
218 Chapitre 11, problème 89

Cas on A = 0

Une base de GK est (/i,/2) î où, pour tout x e I

En revenant à y{x) = y( Lo g( x) ) , on en déduit:


Une base de T k est ((^i,v?2) i où, pour tout x e R * :
(Pi(x) = x ^ ; (P2 (x) = 3 ) ^ Log(x)

PARTIE II
Question 1 "
a-b ) Soit (p la fonction x x^c(x) = définie dans Ténoncé. Elle est de
classe sur ] 0, iîi [ , et ses dérivées successives s’obtiennent par dérivation terme à
terme. Donc pour tout réel a; € ] 0, i2i [ , on a:
oo oo

^'(a:) = ^ ( n + jfc)c„a:”+ * -‘ ; <p"(x) = ] ^ ( n + k)(n + k -


n =0 n =0
Ecrivons que (p vérifie (F) sur ] 0, il' [ , où 0 < il' < i l i . Cette condition s’écrit sous
la forme ( Vx € ] 0 , i l ' [ ) x^Tk(x) = 0, où Tk désigne la somme d ’une série entière
S n> o de rayon > i l ' . Donc si elle est satisfaite, on a An = 0 pour tout n e N .
Or, un calcul facile donne:
(2) Ao = H- (ûQ —l)Ai 4- 6o) oo
et, pour tout entier n > 1 :

(3) An = {{n + A;)(n 4- A; + Oo - 1) + 6o)cn 4- ^ (6i 4- Oi(n 4- A; - i))cn-i


i=l
Puisque co = 1, en utilisant la notation X{X) de 2) ci-dessous, la relation (2) équivaut
à X(A:) = 0. En remplaçant 6o par -k {k 4- oq - 1) dans (3) et en réduisant, on arrive
finalement aux conditions n écessaires suivantes:
is=n
(4) X{k) = 0 ; ( Vn > 1 ) n(n + oo + 2 k - l)c„ + ^ (6j + (n + fc - i)oi)c„_i = 0
¿=1

Question 2 "
a ) Notons Q l’ensemble des carrés d’entiers naturels, et soit A q = (oq — 1)^ - 46q .
Puisque A q ^ Qf a fortiori A q donc X(X) a deux racines distinctes dans C . Soit
k' l’unique élément de C tel que X(X) = ( X - k ) ( X - k ' ) . L’hypothèse A q ^ Q signifie
que A:- A;' ^ Z . Comme A;4- A;' = -(oo - 1 ) , le coefficient de Cn dans la seconde relation
(4) est Çn = n(n 4- 2A; - (A; 4- A:') = n(n 4- A;- A;'). Puisque A;- A:' ^ Z , on voit que Çn 7^ 0
pour tout n > 1. On en déduit qu’à partir de la condition initiale cq = 1, les relations
(4), considérées comme système d’équations en les inconnues (cn)n>o > admettent une
et une seule suite solution ( 7 n ) n > o • cette suite est déterminée par récurrence sur n .
Supposant déterminés 7 0 , . . . , 7 n - i (où n € N * ), jn est donné par:

J Z J K ^ (l> i + (n + k -
n(n + k —k') ^
b ) Par hypothèse, on a 4o = , avec p e N. Soit k' l’élément de C tel que
X{X) = {X - k)[X - W) . On a (A; - A;')^ = , donc k — k' = ep^ avec e G {-1,1} .
Si k - k^ = - p^ remplaçons la désignation (A;,^’') par {k\ k) . Alors k - k' = p ,
Théorème de Fuchs à Fordre 2 219

autrement dit k est la racine de X{X) de partie réelle maximum. On voit que les
relations (4), considérées comme un système d ’équations en les inconnues (cn)nef^ >admet
à nouveau une unique solution ('yn)nçN > car pour tout entier n > 1, le coefficient
Qn = n(n + fc - A:') = n(n + p) de Cn est 0. Cette unique solution est à nouveau
déterminée par la condition 7o = 1 et par les relations de récurrence (5) pour n > 1.
• En conclusion de ces questions a) et b): une série formelle du type de Fuchs, i.e.
de la forme avec A e C et cq = 1, ne peut vérifier (F) formellement
que si A est racine de X ( X ) . Si A q ^ Q, pour toute racine k de X{ X) , l’équation (F)
admet une et une seule solution formelle du type de Fuchs de la ^nX^^^ . Cette
série est déterminée par la condition initiale cq = 1 et par les relations de récurrence
(5) . Si A q € Q, pour toute racine k de X{X) de partie réelle maximum, l’équation (F)
admet une et une seule solution formelle du type de Fuchs de la forme
c’est à nouveau la série formelle définie par la condition initiale cq = 1 et par les relations
de récurrence (5).

Question 3 "
D’après ce qu’on vient de voir, une suite (Cn) vérifiant les conditions imposées dans
la présente question existe bien, a ) En changeant l’indice i en n - i dans la seconde
relation (4), pour tout n e , on a:
m =sn-l
n(n + 2 k + a o - l ) c n = - ^ ((k + m)an-m + bn-m)cm
m=0
d’où, par inégalité triangulaire:
m= n - l
(6 ) 71 I71 - f 2 k + f lo “ 1 I ^ ^ ( I^ ^ I I^ n —m I I^ n — m | ) d m
m =0

b ) Soit <5 G10, jR [ . On a UiÔ^ —> 0 et biô^ 0. Soit po ^ * tel que pour tout
^ i—»OO i—KX)
2 > po >on ait Max(| | , 16^ |) < . Soit Ms = 6 ^{\ai | + 1 I) • Alors, pour
0<i<po
tout entier ?i > po :
T T l -P o ^ m = n --—1
u t — U, X

71 In + 2/c 4- ao —1 1dn ^ Ms ^ (1 + | A: + t t i ^ (1 + | A;H- tti\)b'^


m =0 m =po+l
m=po
< Ms y (1 + Ifc + mD^"* "dm + 7t(1 + |fc + n |) Max (dmi”* ")
m=0
d ’où en multipliant par n|n+2fcW-TT =

6 -d„< M slf; + ,
V
\ m=0 71 71
' + 2fc+ Oo“ t I // 2t1 I71 + 2A:+ ÛQ“ 1 I 0 < m < n -l
< (U n + V „ ) Max { 6 ” ^d m )
0 < m < n -l
avec:
l + |fe+ m| n(l -f IA;+ n|)
Vn =
^ m =0 n 171 + 2A;+ ao - 11 2n 171+ 2A;+ ao - 1 1
Il est immédiat que Un 0 et Vn è • Soit un entier tiq > Po tel que Un + Vn < 1
n-*CX) n-^oo ^
pour tout 71 > TiQ . D’après ce qui précède, pour tout entier ti > tiq , on a:
(7) 6^dn < Max {S^dm)

Question 4 •
Choisissons k comme en 3) ci-dessus. Associons-lui l’unique suite complexe (c„)„eN
définie par c© = 1 et les relations de récurrence (5). Pour tout n € N , posons d„ = | c„ | .
220 Chapitre 11, problème 89

Fixons ^ 6 ] 0, il [ , et soit un entier no > 1 tel que (7) ait lieu pour tout n > no (donc
no dépend de ô ). Soit A = Maxo<m<no • Nous allons montrer par récurrence sur
n que dn < pour tout n > uq . C’est vrai avec n = n o . Supposons l’assertion
vraie à tout ordre < n , avec n > no . Alors d’après (7):
6 ^dn < Max {ô^dm) < A
0 < m < n-l
d’où dfi < , et l’assertion est donc vraie à l’ordre n . On a donc bien:
(8) (V n€N ) d n < A 6 -^
En vertu de (8), le rayon de la série formelle Ck(X) = est > <5. C’est
vrai avec tout réel S € ]0 ^i l [ , donc ce rayon est > R . Désignons par (pk la fonction:
] 0, il [ —►C , X ^ ¿^0 —S ^ o • Comme la série formelle de Puchs
vérifie formellement (F), on déduit facilement des règles de calcul sur
les sommes des séries entières dans leur disque ouvert de convergence (somme, produit,
C-dérivation terme à terme) que pk est une ]0 ,il[ -solution de (F).

PARTIE III
Question 1 •

a ) Pour qu’une fonction y : ] Oj, Oj + £ [ soit solution de ($ ) , il faut et il suffit que pour
tout réel t € ] 0, e [ , on ait:
-l- t)z^ (t) + P{o>i "I" t)Q(aj + -l- R^tti + t)z(t) = 0
Soit Pi{X) le polynôme rij€(i,pl\{i} (X H- tti - aj ) , d’où:
(9) Pi{0)= n =

On a P{üi + X ) — X P i{X ) . La condition ci-dessus obtenue pour z équivaut à:


(Fi) (V t € ]0 ,e [) t^z''{t) + tA i{t)z'{t)^B i{t)z{t) = 0
où Ai et Bi désignent les fractions rationnelles à coefficients dans IR définies par:
A f X) — P / Y) __ ~b X)
Pi(X) ’ ^ i(A )-
b ) Les fractions rationnelles Ai et Bi n’admettent pas 0 pour pôle, puisque Pi{0 ) / 0.
L’existence de Ri en découle.
c ) L’équation (Fi) est donc de la forme (F), avec Ri à la place de R et avec, au lieu
de a et 6, les fonctions fi et Çi respectivement définies sur ]0 ,ili[ par t*-^Ai{t) et
t »-►B i{t) . Le polynôme caractéristique de (Fi) est donc:

(10) Xi(X) = X ^ + {MO) - 1)X + 9i{0) = a -2 + - 1j X +


P'Hüi)
On a donc en particulier;
Q(ai)
( 11) Ti = - 1
P'iai)

Question 2 •
a ) Définissons les fractions rationnelles (éléments de R(X) ):

À (X ) = 2 - - 9 ( x ) m Y i-

Par dérivation de z(t) = y(x) avec = 1, on obtient:


y'(x) = -t^z'(t)
y"(x) = t“z''(t) + 2 t^z'(t)
;
On en déduit que y est une ] S, +oo [ -solution de (#) ssi z est une Js -solution de;
($) -I- tÂ(t)z'(t) -I- B(t)z(t) = 0
Théorème de Fuchs à l ’ordre 2 221

b ) La condition nécessaire et suffisante pour que 0 ne soit pôle ni de A ni de B est:


(12) V a lx ( I)> 0 ; V a lx (S ) > 0
Si <3 / 0 , posons q = deg (Q) , et si R ^ O , posons r = deg ( R ) . On a d eg (P ) = p ,
donc la mise en facteur de dans x p ^ ^ ) Q / 0 , et de dans

lorsque iî ^ 0, montrent immédiatement que les conditions (12) équivalent


dans tous les cas à:
(13) P > q -i-l ; 2p>r + 2
en convenant, comme il est d’usage, que la première relation (13) est satisfaite si Q = 0
et que la seconde est satisfaite si R = 0 .
c ) D’après l’hypothèse, à présent l’équation (^) est de la même forme que (F), avec
^ à la place de R (où l’on convient que ^ = +oo si 5 = 0), et avec, au lieu de a
et b , les fonctions a et 6 respectivement définies sur Js par t A{t) et t B { t).
Le polynôme caractéristique Xoo(^) est donc bien défini. Par définition du polynôme
caractéristique d’une équation de la forme (F), on a Xoo(^) = 4- (-4(0) - l) X 4-B (0 ),
donc Too = i4(0) - 1. Par définition du résidu à l’infini d’une fraction rationnelle, on a:

(14) Res

et par suite:

(15) Too = Res ( ^ . o o ) + 1

Question 3 °

D’après (11), pour tout i e [ l , p ] , on a:

(16) — Res
Ti = a i) - ;

En tenant compte de (15), on en déduit:


iszp
T = Res ( | , o o ) + l + 5 ^ ( R e s ( ^ , a i ) - l ) = l - p + ^ R e s ( | , $ )
¿=1 ^ ^ ^ev
où P désigne l’ensemble union de {oo} et de l’ensemble des pôles dans C de ^ . Or,
on sait que Res ( ^ , Î ) = 0 . D’où en définitive:
(17) T = l-p

Question 4 "

On a P'(0) = - 1 et P '(l) = 1. Il en découle que Xi{X) = X2 {X) = ssi:


(18) Q(0) = - 1 ; Q(1) = 1 ; R{0) = 0 ; R{ 1 ) = 0
Puisqu’ici P = 2 , pour que Xoo(-^) soit défini, il faut et il suffit que 2 > q 1 et
4 > r 4- 2, i.e. que q < 1 et r < 2. Compte tenu de (18), o n ji donc nécesairement
Q{X) — 2 X - 1 et R{X) = A JX (X -l), avec A G C . On a alors ^4(0) = 0 et B{0) = A ,
donc Xoo(^) = - X 4- A, d’où Xoo(X) = (X -- ^)^ ssi A = ^ . On obtient donc un
unique couple (Q, R) répondant à la question, c’est:

(19) Q{X) = 2 X - l R{X) = jX ( X - 1)


222 Chapitre 11, problème 89

Question 5 •
D’après ce qu’on vient de voir, l’équation (^o) est:

($o) x^(x - 1 )V ' + a;(x - l)(2x - l)y' 4- ^x{x - l ) y = 0


En la divisant par (x - 1)^, on voit qu’elle est du type (F) sur ] 0,1 [ . Considérée
sur IR * , l’équation (^o) ®st linéaire scalaire homogène du second ordre à coefficients
polynomiaux, dotée du seul point singulier 1. D’après le résultat obtenu en II-4, mais
appliqué à l’équation (F2) correspondant à (^ 0) (c’est-à-dire, avec les notations du
début de cette partie III, l’équation relative à U2 = 1 ), il existe un réel e € ] 0,1 [ et
une série formelle i/(X) = de rayon > € telle que la fonction U2 définie
sur ] 1,1 + £•[ par X h-k "^^^oUn(x - soit solution de (^ 0) • Les coefficients de
(^ 0) étant polynomiaux, la fonction u : ] l - e , l 4 - e [ —> C , '^n(x - 1)^
est solution de ($ 0) • Désignons respectivement par / 1 , / 2 , /{ et /3 intervalles
] 0,1 [ , ] 1, 4-00 [ , ] l - £ , 1[ et ] l , l 4 - ^ [ . D’après le théorème de Cauchy-Lipschitz
des équations linéaires scalaires, les C-e.v. S/^(^o)f ^ / 2 ( ^ 0 ) 1 et <S//($o)
sont tous de dimension 2 , et les applications de restriction pi : Sj^{^o) —>«S/j($ 0) et
P2 • <5/2(^0) <5//(^o) sont des isomorphismes de C-e.v. Notons u\ = p\{u) (donc
)• Soit respectivement v\ et V2 l’élément de 5 /j(^o) et de tels que
P\{v\) = u\ et p2 {v2 ) = U2 . Soit / la fonction de IR* dans C telle que /|^ = v \ ,
f\i^ = U2 , et /(1 ) = u {l ) . Il est clair que = u , donc / est de classe sur
]1- 1 4- £ [ et vérifie ($ 0) au point 1. On en déduit que / est une IR * -solution de
(^ 0) • Donc oui, l’équation (^ 0) admet au moins une IR* -solution.

’A’ 'A’ ★
C hapitre 12

Problèmes
de Synthèse
Problème 90
Fonction Zeta et théorème de Kronecker

PRÉAMBULE
• L ^ensemble des entiers naturels premiers sera noté V . La bijection croissante:
N* P sera notée n Pn •
• Si X e IR * et si Z e C , on rappelle que désigne exp (z Log(x)) .
• Une fonction f : N * C est dite multiplicative ssi on a f(m n) = f (m) f ( n)
pour tous m e N * et n € N * premiers entre eux; f est dite totalement multiplicative
ssi on a f{m n) = f{m)f{n) pour tout couple (m,n) e N * x N * . On notera qu^une
fonction multiplicative non nulle f vérifie nécessairement: /(1 ) = 1.
• Pour toute fonction f : N * C , on notera A{f ) Fensemble des s e C tels
que la série converge, et pour tout s e A { f ) , on notera V{f, s) = *
On notera A{f) Vensemble des s e C tels que la série soit absolument con­
vergente.
• On rappelle que la fonction zêta de Riemann est notée C , et que pour tout
s e C tel que ifi(s) > 1 , on a: C («) = ^ *

PARTIE I
1 •;
Parmi les fonctions suivantes (de 1^* dans C ), reconnaître celles qui sont multi­
plicatives et celles qui sont totalement multiplicatives.
• Pour a e C donné, fonction 8 ^ : n \
• Pour a e C donné, fonction <7^ : n »-> ;
• Pour t e C * donné, fonction k t : n , où а;(?г) = V alp(n) (la
fonction Л_1 est appelée fonction de Liouville et notée Л ).
• Fonction П 1-+ 1 , où t/{n) = c a r d {{p € V \ p divise n}) et t G C * \ {1} .
• Fonction de Moebius /x qui associe 1 à 1, qui envoie n sur 0 si n est divisible
par le carré d ’au moins un nombre premier, et qui envoie n sur (—1) si n > 1 et
n n’est divisible par aucun carré de nombre premier.
• Pour a G C donné, fonction : n n" Y[pev,p\n ( ^ )

• Fonction J : n n X .
• Pour к e N donné > 2 , fonction (que l’on reconnaîtra pour fc = 2 )
^ Го s’il existe p e V tel que Valp(n) > к
: n I-. I ^ si V
i V alp(n) < к pour tout p e V .

2 °)
Soit deux fonctions / et ^ de N * dans C . On définit la fonction /★ p : N * —
en posant (/★ p)(n) = ]Cd|n/№ ^ ( 3 ) n G N * . Montrer que le C-e.v. des
fonctions N * C , muni de la loi ★ , est une C -algèbre commutative intègre, dont
on caractérisera les éléments inversibles. Montrer que les fonctions multiplicatives non
nulles forment un sous-groupe du groupe des éléments inversibles de cette algèbre. Si /
et g sont totalement multiplicatives, f * g l’est-elle aussi?
226 Chapitre 12, problème 90

PARTIE II
1 °)
Soit deux fonctions f et g: N * —> C . Soit $ G A{f) n A{g). Montrer que
s G A{ f ★ p ) , et qu’on a: V { f ★ s) = P ( / , s) V{g, s ) .
2 ^)
On donne une fonction / : N ^ ►C , et (< , tq) G . Soit so =
t o + iro G A ( f ) .
a ) Soit (a, r) G IR^ ; posons: s = a + i r . Vérifier que si a >ao , alors s G A { f ) .
b ) On suppose que pour tout s = (T + i r G C (avec {a, r) G ) tel que a > (Tq ^
on a P ( / , s) = 0 . Démontrer que / = 0.
3^)
On donne une fonction / : ►C multiplicative avec /(1 ) = 1. Soit s G A { f ) .
a ) Montrer que pour tout p € V , l à série f{p^)p~^^ converge absolument. Si
n € N * , on notera s) = f{Pn)PZ'“ •
b ) Montrer que le produit infini Hn + ^n(fjs)) est absolument convergent, et
qu’on a:

2?(/-s) = n ( l + C^n(/-s))
n=l
Cas où / = 5o ? en particulier, vérifier que ^ (s) ^ 0 pour tout s G C tel que 9fi(s) > 1.
c ) Soit / : 1^* C une fonction multiplicative non nulle. Montrer que la famille
est sommable ssi chaque série p e V ) est absolument
convergente et la famille (
\ -
If {p^) I/ )pev est multipliable, et si c’est le cas,, on a:
'pev
0 0 / 0 0

E /(") = n ( ê / ( ( p ‘ n )

4°)

s 6 C):
1 Y ' M(n)
(I) { m > 1)
C(s)

<is) _ 1/i (n) 1 («(5) > 1)


(II)
C{2s)
¿Î

Cis)
(III)
C{ks)
n=l
oo
(IV) c (s) c (s - a)
n=l n»
oo
C (s - a) ^a{n)
(V) = E ((a,s) € C * X
C{s) n=l n®

C(2s) _ f ' A(n)


(VI)
Cis)

iC(s))'
(VII) (SR(s)>l)
C{2s) ^
n=l n«
Fonction Zêta et théorème de Kronecker 227

(VIII) y ¿M = < (s - 1) (« (s) > 2 )


-H n*
n=l
1-2-»

” (£ o (^ (3î(s)>l)
(IX)
C(2«) ¿Î
Indication: Pour (VIII), on vérifiera d ’abord que 1 - 2 V 0 . Pour démontrer (IX),
on vérifiera et on utilisera la formule, valable pour tout z & C tel que | z | < 1 ;
l +z
(l-z)3 fc=0
Déduire des formules ci-dessus des expressions réduites pour les sommes suivantes, où
n€f*îJ* , e t o ù a € C :

d\n d\n d\n d\n

PARTIE III
Dans toute la suite, on notera ü l’ensemble des s € C tels que 3î(s) > 1. Vérifier que
pour s 6 i2 , on a:
Cis)
C(2s)

1 ‘)
Soit ( 7 un réel > 1.
s€n ( | C(^) I) = C(<^) •
a ) Prouver que Sup 1r 5R(a)=iT

b ) On pose: m{a) = I n f r.gn ( IC (s) I ) • Démontrer que m(a) > •


\ ¡R (a )—tr S V®/

2 ’)
On fixe toujours un réel cr > 1. Ci-dessous, jusqu’à la sous-question c) incluse, on
fixe un réel e G] 0, J [ .
a ) Montrer l’existence de AT g N * tel que pour tout réel r et pour tout entier
n > N J on ait:
oo

r= n+ l
Ci-après, l’entier N sera ainsi fixé.
b ) Soit n un entier > N . Pour A; G |[ l ,n l , on pose ^ Log(pfc). Montrer
que la suite ( ^i , ... ,^n) est Q-linéairement indépendante. En utilisant le théorème de
Kronecker (qui sera énoncé et prouvé dans la partie IV), en déduire l’existence de € IR
et d’entiers G Z (pour k € [l,n ] ) tels que pour tout k e |l , n j , on ait:
I -tn Log(pk) - TT- 2hfc7T |< e
Pour chaque n > iV, on choisit tn ainsi, et on pose 5n = cr 4- i t n •
c ) Soit n un entier naturel > AT. Démontrer que pour tout r G | l , n ] , on a:
11 - Pr 1 ^ 1 + P r^ c o s e . En déduire:

|-^ ^ > (l-e )n (l+ p rc o s e )

d ) Déduire de ce qui précède que . puis, que m (a) = •


228 Chapitre 12, problème 90

PARTIE IV
On se propose de prouver le théorème de Kronecker suivant:
Soit n 6 N * , soit des réels 6i,.. .,6n linéairement indépendants sur Q , et soit des

{
réels a i . . . . ,a„ . Pour tout réel e > 0 , il existe i € R et (/ii..... /i„) e Z" tels que
\tdiç - Ok - hk \ <€ pour tout 6 p .n ]).

1 n
Soit 0 e IR\ Q . Montrer que le sous-groupe additif Z + de IR est dense dans IR .

2 ^)
Soit N Çi , On donne des nombres complexes et des nombres réels
distincts Ao,. . . ,
. Soit la fonction / : IR —> C , f i->
que pour tout k G [0 ,N ] , on a: ^ pT f ( t ) e x p ( - i Àk t ) d t --------------- — *Ck .
r-»+oo ,T€RJ
3^)
Soit n e * et ( a i , . . . , an, ^1, . . . , ^n) ^ • On désigne par F la fonction:
IR C , t •—> 1 -f- (2iTr(t 6 k —Oik)) •
a ) Vérifier que F est bornée et que L — Sup^^R ( | F{t) | ) vérifie: L < n + 1.
b ) Montrer que les assertions (i) et (ii) suivantes sont équivalentes:
(i) L= n+ 1
Pour tout réel e > 0 , il existe f G IR et (/ii,. . . , hn) G Z^ tels que quel que

4^)
{
soit A: G [ l , n l , on ait \ t 6 k - ak - hk \ < s .

Soit n e N'*' et ( a i , . . . , an, ^1, . . . , ^n) € • On suppose que la suite ( ^i , . . . , On)


est Q -linéairement indépendante. On définit F et L comme à la question 3) ci-dessus.
a ) Soit P e N ^ >Notons Jp l’ensemble {(Aii,. . . , kn) G N | A:i H------\-kn < p) .
Pour tout fc = (/ci,. . . , fcn) G Jp , soit la fonction
r —n \
E-, C, il exp ^2i7rf ^ M r )
r= l /
Montrer qu’il existe des éléments C{k^p) G C (où k e Jp\ {0} ) qu’on précisera, tels
que FP = 1 + E ' C {k,p)E r . Pour tout k = {kl,. ..,kn) G Jp \ {0} , on pose
keJp\{0)
Il^11 = YljZi • Démontrer que pour tout tel /c, on a:

\c{k,p) I=
A;i!---A:n!((p-||A;||)!)
En notant 0 l’élément nul de Jp , on posera: C(0,p) = 1. Donner c a r d (Jp) ; vérifier:
c a r d (Jp) < (p + 1)"^ • ^
b ) En utilisant les résultats de la question 2) ci-dessus, montrer que pour p G N *
et pour tout fc = (fci,. . . , /cn) ^ Jp , on a:

“ [ {F{t )y exp ( - 2iTr(A:i^i -I------ h knOn) t) di —;---- ►C(k,p)


T Jq T-*+oo

c ) Pour P G N * fixé et pour k e Jp , montrer que | C{k,p) | < . En déduire que


(1 4- n)P < (p + • Prouver: L > n + 1, et: a i , . . . , an, ^ i , . . . , vérifient (JC) .

☆ ☆ ☆
Fonction Zêta et théorème de Kronecker 229

SOLUTION

Pour tout entier naturel non nul n , nous noterons ® (n ) ¡’ensemble des diviseurs de
n dans N .

PARTIE I
Question 1 °
• Chaque fonction Sa est multiplicative.
• Fixons a € C . La fonction <t« n ’est jamais totalement multiplicative: par
exemple, <7„ (2) = 1 + 2“ , <t«(4) = 1 + 2“ + 2^“ , donc ^ ( 2 ) ) ' * - <r(4) = 2“ > 0.
Montrons que Oa est multiplicative. Soit m € N * et n € N * premiers entre eux.
Alors l’application î)(m ) x î) ( n ) -* î ) ( m n ) , (u,v) i-* uv est bijective, d ’où:

<T,(mn) = ^ (uvr = ^
( u .t .) e D ( m ) x i ) ( n ) ( u ,t .) 6 D ( .M ) x D ( n ) « € Î ) ( .n ) i-€ Î)( u )

• En raison de la formule
(1) Valp(m n) = Valp(m ) H- Valp(n)
valable pour tout p e V et pour tous naturels non nuis m et n , chaque fonction
est totalement multiplicative.
• La fonction t ^ n’est pas totalement multiplicative, puisque 1/ (p^) = 1/ (p)
pour tout P e V . Il est clair que 1/ se comporte comme une mesure relativement à la
relation de divisibilité dans N , i.e. pour tous naturels non nuis m et n , on a:
i/(m n) = i/(m) + i/(n) - 1/ (pgcd ( m , n ) )
d ’où, si t € C * : = ¿*/(m)^i/(n)^-i/(pgcd(m,n)) ^ {mn) ^ ^ i/(m)^ i/(n)
lorsque m et n sont premiers entre eux. Quel que soit le choix de t , la fonction
m »-> t est donc multiplicative.
• La fonction pt n’est pas totalement multiplicative, car pour tout p G 7^, on a
fjt(p^) = 0 ^ 1 = {fJt(p)Ÿ • Soit deux naturels non nuis m et n premiers entre eux.
Si m et n sont sans carré, mn est aussi sans carré, et on a 1/ (mn) = 1/ (m) + ( n ) ,
d’où pt (mn) = pi (m) pt ( n ) . Si m ou n est divisible par un carré de nombre premier,
il en est de même de m n , d’où pt (mn) = 0 = pt (m) pt (n) (puisque pt (m) = 0
ou /x(n) = 0). Dans tous les cas, on a donc pt{mn) = /Lt(m)/x(n), donc pt est
multiplicative.
• Montrons que la fonction n’est pas totalement multiplicative: pour tout
P G P , on a ^a(p^) ” {^a{p)Ÿ = P“ - 1 • Si on avait 2“ = 3°^ = 1 , on aurait deux
naturels ki et /c2 tels que aLog(2) = 2 i/c i7r et aLog(3) = 2 i k 2 7 r , d’où 2^^ = 3^1 ^
ce qui est impossible. Donc on a p G {2,3} tel que ^a(p^) - {^a{p)Ÿ ^ 0 » ce qui
prouve bien que n’est pas totalement multiplicative.
Montrons que est multiplicative. Soit deux naturels non nuis m et n premiers
entre eux. L’ensemble V n '^{mn) est union disjointe des ensembles V fl 2)(m ) et
P n i O ( n ) . D’où:

♦<.(mn) = (mnr H ( 1- ^ ) = n ""Il


p e V n V (m n ) ;ie7>nD (iii) ;» € P n ï)(,i)

donc ^oc est bien multiplicative.


Chapitre 12, problème 90

• On déduit immédiatement de (1) que J est totalement multiplicative.


• Il est manifeste que n’est pas totalement multiplicative, car 2fc —2 > fc,
d’où, pour tout P £ V :

= 0 = Qk{{p'‘- ^ Ÿ ) ^ 1 = (Q/c(p * - ' ) ) '


Montrons que Qk est multiplicative. Soit deux naturels non nuis m et n premiers
entre eux. S’il existe p e V tel que Valp(m) > k ou Valp(n) > k , alors on a
V alp(m n) > k , donc Qk{mn) = 0 = Qkim)Qk(n). Sinon, on a Valp(m n) < k pour
tout P € V , puisque Vr\'X>{mn) est union disjointe de V r \‘S>{m) et P n 2 ) ( n ) ; d ’où
alors Qfe(mn) = 1 = Qk{m)Qk{n), ce qui achève la démonstration.

Question 2 °

Etude de la loi *

Sur l’ensemble .F (N * ,C ) des fonctions de N * dans C , la loi ★ est commutative,


admet un élément neutre, qui est la fonction xo valant 1 en 1 et 0 en tout entier > 1,
et est associative, car pour f , g , h éléments de .F(N * , C) et pour tout n 6 , on
vérifie que
{ f* {g* h)) (n) = {{f * g)* h) (n) = f{a)g{b)h{c)
(a,b,c)€®(n) XtKn) XD(n)
{ abc=n
On en déduit facilement que le C-e.v. , C ) , muni de la loi ★ , devient une C -
algèbre unifere associative et commutative, d’élément neutre xo • Montrons que cette
algèbre est intègre: soit deux fonctions non nulles f et g de dans C . Notant
m (resp. n ) le plus petit entier tel fc > 1 que f{k) ^ 0 (resp. g{k) ^ 0), on a
immédiatement: (/★ g){mn) = /(m )p(n) ^ 0 , d ’où / ^ 0. Les éléments inversibles
de l’algèbre sont les fonctions / telles que /(1 ) ^ 0. En effet, si / est
inversible, d ’inverse on a (/★ ^ )(1 ) = Xo(l) = 1 = /(1)^(1), d’où /(1 ) 0.
Réciproquement, si /(1 ) 0, on voit qu’il existe une fonction g G ,C ) telle
que f * g = Xo - celle définie par récurrence à l’aide des relations p(l) = ( /(! )) et
»(»l) = - ( / ( l ) ) " ‘ E d |n .< i< n / ( % ( t)

Structure de l’ensemble des fonctions multiplicatives

Nous noterons T l’algèbre ci-dessus, et M le sous-ensemble de T formé des fonc­


tions multiplicatives non nulles. L’inverse d’un élément inversible ^ de T sera noté
. Nous allons montrer que M est un sous-groupe du groupe U{T) des éléments
inversibles de T . Tout d ’abord, il est clair que M C U{T) et que xo ^ M . Montrons
ensuite que M est stable pour la loi ★ . Soit deux entiers naturels m et n premiers
entre eux. L’application:
® (m ) X î ) ( n ) — ►2 )(m n ), (d, e) 1— >de
est bijective. Deplus, pour tous d G ® (m ) et e G , les entiers d et e sont
premiers entre eux. En tenant compte de la multiplicativité de / et p , on en déduit:

(/.J )(„ „ )= Y, E W ) № ) ! '( 7 ) s ( ? ) “


(d,c)۔)(m) XX)(n) {d,e)eV{m) x Xi{n)

= ( H ^ = {f * 9 ){m) X {f * g){n)

ce qui établit la multiplicativité de f * g -


Montrons enfin que si f € M , alors p = € A d. Raisonnons par récurrence.
On a p (l X 1) = 1 = g(l) X p ( l ) . Soit deux entiers naturel m et n premiers entre
eux tels que m n > 1. Supposons prouvé que p(m 'n') = g{m')g{n') pour tous entiers
Fonction Zêta et théorème de Kronecker 231

naturels m' et n' premiers entre eux vérifiant 1 < m 'n' < m n . En tenant compte de
la multiplicativité de / et de l’hypothèse de récurrence, on a:
0=(f*g)(mn)= ^2 f ( . d e ) g [ ^ ) = g{mn) + ^ f(de)g[^)
(<l.e)€I)('")x®(n)
(d..c)îft(l.l)

= p(mn) Ч- ^ /(< < )9 (^ ) /( e )9 ( ^ ) = S (n » n )+ Г ^ 2 f i d ) g { ^ ) f{ e ) g { ^ ) j- 9 { m ) g { n )

/ (d.e:)6»<m)x®(n)
; ^ (d ,€ ) € lK m ) x D (n ) ^
\ ld,e])»»(».1)

= 9{mn)-g{m)g{n)+( ^ j = + (/*^) (^) x (/*p) (^)


^deV(m) ’ ^е€Ф(п) '
= 9(mn) - g{m)g{n)
car {f'kg){m) = 0 ou (/★ p)(n) = 0, puisque mn > 1. On a donc g{mn) = g{m)g{n) ,
ce qui poursuit la récurrence et achève de prouver que /1“ ^^ G M .
En conclusion, on a bien prouvé que M est un sous-groupe de U { T ) .
• Pour tout a G C , on a: <7« = f о * • Or les S\ sont toutes totalement
multiplicative, et <7^ n’est pas totalement multiplicative. Donc la loi ★ ne préserve en
général pas la totale multiplicativité.
Bien que ce ne soit pas indispensable pour le présent corrigé, nous allons préciser la
structure du groupe M . Notons Л l’ensemble des fonctions xN C telles
que (p{k, 0) = 1 pour tout A: G NI*
* . On vérifie aisément que l’application R : M A
qui, à tout élément f e M associe (p définie par (^(fc,r) = f{{pkY) est bijective. On
posera A = . Soit X une indéterminée sur C , et notons G le groupe multiplicatif
formé par les séries formelles 5 G C [[ X ]] de terme constant 1 (la loi de groupe est le
produit ordinaire des séries formelles). Considérons le groupe produit G = G^ . Soit
<S = un élément de G • Pour tout k , posons: Sk = ]Cr>o • La fonction
P : (A;,r) !-► appartient à On peut donc définir l’élément r{S) = A{ip) de
M . Il est clair que la fonction F : G M ainsi définie est bijective. Vérifions que
F est un isomorphisme de groupes. Il suffit de montrer que F est un morphisme de
groupes. Soit donc S = {Sk)k>i et T = {Tk)k>i éléments de G • Pour tout k , posons
= T,r>o^k,rX^ et Tk = Ylr>o^k,rX^ • Alors S T = {SkTk)k>i, où pour tout k , on
a SkTk = "^r>o^k,rX^ avec Ck,r = Y^^jZo^kjh,r-j • Notons respectivement / = F{S ) ,
g = F{T) et Tl = F {ST ) . D’après les définitions, pour tous A;>1 et r > 0 , o n a d ’une
part f{{j>kY) = ak,r , giiPkV) = h ,r et ft((pfc)’’) = Ck,r , et d ’autre part;

{ f *9) i i Pk r ) = E
dl(pfc)'' j= 0 j= 0

Cela prouve que R{ f ★ p) = R{h ) . Par suite, / ★ ^ = h , ce qui achève de prouver que
F est un isomorphisme de G sur M .

PARTIE II
Dans toute la suite, nous utiliserons le théorème bien connu suivant:
Pour qu ’une famille (dn)neN* nombres complexes soit sommable, il faut et il sufRt
que la série an soit absolument convergente. S*il en est ainsi, sa somme est égale à
celle de cette série.

Question 1 *
En vertu des hypothèses, les familles et sont toutes
deux sommables. Donc la famille produit (m “ ^n ^f{m)g{n)) ( m , n ) e N * x N * est elle aussi
sommable, et sa somme est le produit V{f, s)V{g, s) de celles des familles facteurs. Pour
tout n G 1^ , soit En l’ensemble { (a, 6) G ab = n } . La famille (En)n>i
232 Chapitre 12, problème 90

définit un partage de * . D’après le théorème d ’associativité des familles sommables,


la famille (X)(o,ib)eE„ J,J sommable, et on a:

v i M V M . j: M m = j :
n 6 l^ * ,ab= n n€N *

On a donc bien 5 € A ( f ★ , et V ( f ★ 5) = P ( / , s)V(gj s ) .

Question 2 "
a ) Pour tout n e h I , o n a:

/(» )
(1) = If(n) 11n - * I = I/ ( n ) In - " < I/ ( n ) In-"« = n^o
Par comparaison des séries à termes positifs, on déduit de (1) que s e A ( f ) .
b ) Raisonnons par l’absurde, en supposant f ^ 0. Soit m le plus petit des entiers k
tels que f{k) ^ 0 . Pour tout s tel que a > ao , on a:
(2) 0= s) = /(m ) + Rm{s)
avec Rm{s) = ]C ^m + i entier /c > m + 1, et pour tout réel
a > (70 , soit gk{(7) = ( f y / W • On a \gk{cr)\<\ gk{cro) I >et comme la série numérique
Z)fc IPA:(î^o) I converge, on voit que la série de fonctions de a converge
normalement, donc uniformément sur l’intervalle /0 = [ct0) + oo [ . De plus, pour tout
A; > m H-1, on a gk{cr)------------------- ►0. D’après le théorème de la double limite, on
<r-->+00 , (T><To
a donc Rm{(^) = YlkLm+i9k(.^) ------------------- ’ 0 . Comme f(m) ^ 0 , en remplaçant
a —> + c » , (T^ao
S par (7 dans (2) et en faisant tendre a vers -f oo dans I q , on déduit de (2) une
contradiction. Cette contradiction montre que / = 0 .

Question 3 "
a ) La série en question est extraite d’une série absolument convergente, donc elle est
absolument convergente.
b ) L’application N * x N * > N * , (n,A:) (pn)^ est injective (factorisation en
facteurs premiers dans donc la famille (f(Pn)Pn^^)(n k)eN* x N * s’identifie à une
sous-famille de la famille sommable »donc est sommable. D’après le théorème
sur les produits infinis de famillles sommables, on voit donc que chaque Un(f, s) est bien
défini comme somme d ’une famille sommable, que la série est sommable,
donc que le produit infini rin> i ^ (/)«)) est absolument convergent, et (compte
tenu que /(1 ) = 1 ), que la famille ( f{pV)py'^) (où ^ désigne

l’ensemble des suites d ’entiers à support fini indexées par ) est sommable, et enfin
qu’on a:
oo y oo \

(3) n(i+ cA „(/,s))= Yi (I[f(pT)prn


j)j£N*
Comme / est multiplicative, la relation (3) donne:
oo / oo \ ✓ oo \ -s

(4) + E fil[p?)il[pn

D’autre part l’existence et l’unicité de la factorisation en facteurs premiers dans


signifie que l’application: ') n r= i p“"' est bijective. En
Fonction Zêta et théorème de Kronecker 233

appliquant cette bijection d’indices au second membre de (4), la famille qui y figure se
transforme en la famille • On obtient donc la relation demandée:

(5) n (l+ i/n (/,s)) = ^ ^ = P ( / , s )


n=l n>l ^
Etudions maintenant le cas où / = Sq (on a bien 5o(l) = 1 ). On sait que A{£q)
est l’ensemble des s e C tels que 3Î(s) > 1. Fixons $ € A{Sq) . Pour tout n > 1, on
a, par sommation d ’une série géométrique convergente:
oo

t/„(5o,5) = E P n ' ' * = P n 1* “T P-n^


k= l
d ’où
1
l + t^n(Î0,s) = E P n ‘* = T - ^

(notons que donc 1 + C/n(^0i ^ 0 )• Par définition de C >on a: V{S q, s ) = C • En


apppliquant (5), on retrouve donc le bien connu développement en produit infini eulérien
de C(«):
CX)

(6)
n=l ^ Pî,
Chaque facteur au second membre de (6) étant ^ 0, on a donc C ^ ^ pour tout
s € A{Sq) .
c ) Nous utiliserons certains des résultats de la partie I de “ U intégrale de Lebesgue sur la
droite ” (J.M . ARNAUDIÈS, Vuibert, 1997). Supposons la famille (/(^ )) ^ g f^ * sommable.
Pour tout P e V J la famille ( / ( p ^ ) ) ^ > q sommable en tant que sous-famille d’une
famille sommable. Si N € N * , notons I n la partie de N * formée des entiers n’ayant
d ’autre facteur premier que p i , . .. . La famille ( /( ^) ) „^ j^ se transforme par bijec­
tion sur les indices en la famille (/(pî”' • • •Pjv^))(mi m/v)€N^ » c’est-à-dire (puisque /
est multiplicative) en la famille ^ r i j = r fiP^^ )) ^ ) corollaire du
théorème 1.4.5, cette dernière famille est sommable, et on a:
k=N

Е / и = П ( Е / ( р^))
п€1л/
neiN A:=l ^r€f^ ^
En appliquant le théorème 1.4.8, on en déduit l’égalité suivante, dans laquelle le produit
infini au membre de droite est a priori seulement convergent:

E /(”) = П ( E f ( Pk ) )
neN* k=l ^т€Ы ^
Ce résultat vaut aussi en remplaçant / par | / 1, d ’où l’on déduit aisément qu’en fait,
le produit infini ci-dessus est absolument convergent (application répétée du corollaire 3
du théorème 1.6.5).
Réciproquement, supposons que chaque série absolument convergente
et que la famille ( I/(p ’^) I ) soit multipliable. Soit P le produit de cette
famille multipliable. En utilisant à nouveau le théorème 1.4.5, et en tenant compte de la
multiplicativité de | / 1 (qui découle de celle de / ), on en déduit que pour tout entier
iV > 1, la famille est sommable, et qu’on a:

E i/(n )i= 'n ( E I M ) I ) ^ ^

Comme toute partie finie de N * est contenue dans l’un au moins des ensembles I n ,
on en déduit que la famille {f W)neN* est sommable.
234 Chapitre 12, problème 90

Question 4 "
• La fonction /i est multiplicative, on a //(1) = 1 et A { ^ ) = A{So) (la série
diverge). En lui appliquant (5) et en tenant compte de (6), on obtient, pour
5ft(s) > 1 :

ce qui prouve (I).


• Supposons 9î(s) > 1. La fonction | /x | est multiplicative, on a | |x (1) | = 1 et
A { ^ ) = A{So) • En lui appliquant (5), on obtient:

n> l = n (-V T )

Mais en écrivant (6) avec s et 2 s , et en remarquant que 1 - ^ = (l - (l 4- ,


on voit que le second membre de (7) est égal à ■ ; d’ou:
s (2«)
mW I _ C(g)
n>l
n® C(2s)

ce qui prouve (II).


• Fixons fc > 2 et s € C tel que !R(s) > 1. La fonction Qk est multiplicative.
on a Qik(l) = 1 et A{Qk) = A{So) . En lui appliquant (5), on obtient:

Qkjn)
(8) E ” n®
" " - П
^ ( E
n>l n=l ^ j= 0 '

Mais pour tout n > 1, on a:

i=0
E
P«'* = y t Ï
P-
En reportant ces expressions dans (8), puis en écrivant (6) avec s et fcs, on obtient
bien:
Qk{n) _ C(s)
E n» C (ks)
n> l
c’est-à-dire (III).
• Fixons (a, s) € tel que 5R(s) > M a x ( l , l + Sft(a)). On a alors s e A{Sq)
et s —a G A{Sq) , donc ^ (s) et C ~ û:) sont bien définis et donnés respectivement
par 'D{£q, s ) et ^{So^s — a ) . La fonction a« est multiplicative, et on a (Ta{l) = 1.
Montrons que s € A{aa ) . Pour cela, nous allons d’abord majorer (To(7i ) pour n > 2.
Décomposons n en facteurs premiers: n = , avec m > 1, des n > 1 et des
Qi premiers distincts. Posons: Pn = Ud\n ^ • En utilisant l’involution d ^ de 3 ? ( n ),
on voit d ’abord que . En posant Sk =
k , on obtient facilement: Pn = .. . q ^ . Par ailleurs, rk Log{qk) ^ L o g (n ), d ’où
è(rfe + l ) < i (1 + 1 ^ ) . D’où:
fc=m fc=m / , / v\ y X

fc=l

d’où l’on déduit: , et la majoration cherchée:


Log(n)
(9) Ы п) < 1 +
Log(2)
Fonction Zêta et théorème de Kronecker 235

Maintenant, il est clair que si 3f^(a) < 0 , on a 1aa(n) | < iTo(n), et que si 9iî(a) > O,
on a \(Ta{n)\ < oro{n) . Dans tous les cas, compte tenu de (9), cette majoration de
I <Ta{n) I montre immédiatement que s e A{aa ) .
On peut donc appliquer (5) au point $ avec / = (7a , ce qui donne:
OO /X oo
(7a(n)
(10)
n=l n=l \ ^
,k\ ^= V'i=fc PÎÎ _ Pj.*'*’**“3—
Si a 5^ 0 , on a adp^) - ! pour tous n > 1 et fc > 1, d ’où:

ik=i
= _î_^ _ p“*'*^= _î_f__^_______]
fc=0 ' Pn ^ p5-a 1 p, J

En reportant cette dernière expression dans (10) et en écrivant (6) avec s et s - a , on


obtient bien:

Ê 2 ÿ i = < W < (»-«)


n=l
Si CK= 0, on a (Ta{Pn) = fc + 1 pour tous n > 1 et A; > 1 ; d’où:

1 + ¿ » . ( p î ) ? : “ = £ ( * + D p ; “ - -, -- T i
k.i ( i - i )
En reportant cette dernière expression dans (10) et en exploitant (5), on obtient bien:

n=l
ce qui achève de prouver (IV) dans tous les cas.
• Fixons (a, s) 6 C X C tel que îî(s) > Max (l, 1 + !R(û')) . La fonction $ a est
multiplicative, et on a ^ a ( l ) = 1 • Montrons que s e A{^a) • si 5R(a) < 0 , pour tout
n > 1, on a

n ( i - p " “)
pGP ,p|n p6P,p|n pGP,p|n

d’où I ^a{n) \ < 2 ' ' Si 3Î(a) > 0 , alors on a | Upev,p\n "" P~^) | < 2 pour
tout n > 1, d ’où I ^ a(^ ) I < . Comme 3f^(s) > 1 et !ft(s) > 1 + Kt{a), on
a dans tous les cas | n"®$a(^) I ^ e,vec un réel a > 1, d ’où s € A (^a) en vertu
de la majoration (14) de u (n) qui sera vue plus bas pour montrer (VII).
On peut donc appliquer (5) au point s avec / = $ a » ce qui donne:

( 11) Ê î# i =nn(Ê*.«)p;‘')
n=l = l ^^^=0 ^
Pour tout n > 1, on a:
oo
= 1+ (i - ¿ )
k=0 ^ k=l ^ pr“
En reportant cette dernière expression dans (11) et en écrivant (6) avec s et s - a , on
obtient:
oo
^a(n) ^ C(s - g)
^g\

E
n=l U' <(s)
236 Chapitre 12, problème 90

ce qui prouve (V).


• Comme A est bornée, il est clair que s G i4( A ). La fonction A est multi­
plicative, et on a A (1) = 1. On peut donc lui appliquer (5) au point s , d ’où:

(-) =
n=l n=l ^ k= l '

Pour tous n > 1 et A: > 1, on a: A (pJj) = (—1)*^. Donc

1+E A (p*K*=* =
k= l k^O 1+Pn ^

En reportant cette dernière expression dans (12) et en écrivant (6) en s et en 2 s , on


obtient:
A(n) _ C ( 2 ^
n=l C(s)
ce qui prouve (VI).
• Majorons d ’abord i/ ( n ) . Fixons n > 2. Posons: m = ( n ) . Pour N G I
soit üN le plus grand des entiers k tels que A;Log(A;) < Log(TV). On vérifie que
Log(a;v) Log2(iV’) (où Log2 désigne L ogoLog ), d’où
N—K»
n Log(AT)

Il est immédiat que m! < n . D’autre part, (m!)^ = Ylk=T + 1 ” A;) > (car
chaque facteur du produit est > m ), d’où m Log(m ) < Log ((m!)^) < 2 L o g ( n ) . Donc
m < ün2 . En tenant compte de (13), et en remarquant que Log2(^ ^ ) ~ Log2(iV),
N—>00
on en déduit l’existence d’un réel B > 0 tel que pour tout n > 3, on ait:
B Log(n)
(14) V (n) < --------;V -
Logj(n)
. B L o g (n ) B Log(2)
On déduit de (14) que 2*^^”^ < 2 ^ « 3 2 = n pour tout n > 3. Comme
Log2(x) + 0 0 , il en découle que pour tout réel e > 0, il existe un réel C > 0
(dépendant de € ) tel que 2 < Cn^ pour tout n > 1.
Fixons s G C tel que 9Î(s) > 1 . D’après ce qui précède, on a un réel Cg > 0
tel que 2*^^^^ < C'a pour tout n > 1. Cette majoration montre que la
série est absolument convergente. D’autre part, la fonction n h-» 2 est
multiplicative. On peut donc appliquer (5) au point s avec cette fonction, d ’où:
«> OÎ/(n) oo / oo V
(15) E V = n ( ‘ + E ^ “ " ‘ ’».-“ )
71=1 71=1 fc=l ^
Pour tous n > 1 et A; > 1, on a u (p^) = 1, d ’où:
i + é- _ 1- +
1+ E 2 " V * = 1+ = 7 ^ - ^ .2
A:=l P- Pi (l-^ )
En reportant cette dernière expression dans (15), et en écrivant (6) pour s et 2s, on
obtient:

+ n*
71=1
C(2 s)
ce qui prouve (VII).
Remarque 1:
On peut se passer de (14) pour montrer que 2 ^^^^ €n-*oo O(n^) pour tout réel
£ > 0 , ce qui suffit pour répondre à la présente question. Posant m = i/ ( n ) , on a en
Fonction Zêta et théorème de Kronecker 237

effet n > m ! , d’où n '^ 2 ^ < . Comme la suite de terme général (m!) ^2"^
tend vers 0 , elle est bornée, d’où l’assertion ^
Remarque 2:
En utilisant le résultat obtenu à la question 3-c) ci-dessus, on peut démontrer (VII)
sans être obligé de majorer i/ ( n ) . Soit en effet / la fontion n »-> n “ ®2 , où
5ft(s) > 1 : elle est multiplicative. Si p G P , on a f{p ^) = pour tout m > 1,
donc les séries JZm f(P ^) absolument convergentes. Fixons p G P , et posons
cr = 3Ç(s). On a:

m>0 ^ ■P'
^
Comme - 1 ^ 2/:"" , il est clair que la famille ( | /(p"») | est mul-
fc—+00
tipliable. On reprend alors les calculs ci-dessus pour conclure ^
• Fixons s G C tel que 9fî(s) > 2. Alors \ph~^\ < 1 pour tout n . On a
I J(n ) I = J(n ) < n pour tout n , donc s G A{J) puisque 9fî(s) > 2 . La fonction J est
multiplicative, on peut donc lui appliquer (5) au point s , d ’où:
OO y/ X OO / OO \

n=l ^ n=l \ fc=l /


Pour tout A; > 1, on a J{Pn) = pJj si n > 2 et J(p î) = 1. D’où

si n > 2
fc=:l
i + ^ j ( p ‘ )p;''»=< OO

fc=i -ks
1+ ^ 2 si n = 1
1-2-"
/c=l
En reportant cette expression dans (16), et en écrivant (6) en s —1, on obtient:
^ J(n ) 1-2*-*
n=l
c’est-à-dire (VIII).
• La fraction rationnelle formelle F = (1 + T) (1 - T)~^ G C(T) est définie en 0,
donc développable en série formelle. Dans la C-algèbre C [[T]] , on a:

(1 - T )-3 = E r t V *' = E + 2)
k>0 ^ '' k> 0^
d’où, d ’après la définition du produit ordinaire de séries formelles:

F{T) = 1 + E + 1)(* + 2) + + 1)) î ’* = E(^= +


k> l k>0
Le seul pôle de F étant 1, le rayon de convergence de sa série formelle associée est 1,
et pour Z G C tel que | z | < 1, on sait que F{z) est la somme en z de la série entière
définie par cette série formelle. En d ’autres termes, pour tout tel z , on a bien, comme
il est demandé:

(17)
(1 - 2 )3

(une autre preuve de (17) s’obtient en remarquant que pour z G C tel que | z | < 1, une
C-primitive de + ^ (1->2:)“ ^ , puis en C-dérivant
cette dernière fraction rationnelle). Fixons s G C tel que 3fi(s) > 1. La fonction (Tq est
multiplicative et vaut 1 en 1. En utilisant (9), on vérifie immédiatement que s G A((Tq) .
On peut donc appliquer (5) avec Œq au point s , d ’où:
00 / OO X
(^o(^))^
(18) = = n (i+ E M p f.))^ p n ''M
n*
n=l n=l /
238 Chapitre 12, problème 90

Comme (7 o{p^) = A:+ 1 pour tous n > 1 et fc > 1, en utilisant (18), on a, pour tout n :
^ + é-
1+ È =
ib=l fc=0 i^ -à ) i'-àï
En reportant cette dernière expression dans (18), et en écrivant (6) avec s et 2s, on
obtient facilement:

2^
71=1
n« C (2s)
ce qui démontre (IX).
Dans ce qui suit, on fixe a € C . En utilisant le résultat de 1) ci-dessus et en utilisant
respectivement (I), (V) et (V), on a, pour tout s G C tel que !R(s) > Max (2,1 -h ^ { a ) ) :

(19) r>{xo, s) = 1 = C ~ s)'D( M. s) = T>{So * s)

(20) U (£a,s) == C (s - a ) = C = ^ (^ 0 ’ * $ 0., s)

(21) V( ^, s ) = C (2s) = C ( « ) - ^ = ^(^0- A , s) = P (fo * A , s)

OÙ 'tp{n) = 1 si n est un carré et '(p{n) = 0 sinon.


Notons que n ’est autre que le classique indicateur d^Euler . Pour a = 1, la
relation (V ) donne: = 'D((/>, s ) . En combinant avec (I), on en déduit:

(22) s) = T>{ei,s)'D(fji,s) = V{Si * fl,s)


En utilisant la propriété prouvée en 2-b) ci-dessus, on déduit respectivement de (19),
(20), (21) et (22):
(23) ^0 * M = Xo

(24) ^0 ★ = Sa

(25) ★ A ='tp

(26) Slir ^ = (t>


D’après (23), ^ et £o sont inverses dans l’algèbre définie en 1-2). En calculant les
premiers membres des relations (23) à (26) en n G , on obtient respectivement
(après division par n dans la relation issue de (26)):

(27) V M (d )= r
ir lo si n > 2

(28)
d\n

(28) ^ A (d) = ip{n)


d\n

/i(d ) 0(n)
(30)
d\n d n

Remarquons que les relations (27) à (30) peuvent être aisément prouvées par voie directe
purement algébrique, ce que nous invitons le lecteur à faire en détail.
Fonction Zêta et théorème de Kronecker 239

PARTIE III
Compte tenu que 1 - ^ = (l - ^ ) (l + ^ ) , la relation demandée au préambule
de cette partie est conséquence immédiate du développement d’Euler en produit infini
de < .

Question 1•

a ) Pour tout s = (7 + Î T , avec r € R , on a;

E --
n=l n=l n=l
donc Sup{ ( IC(s) I ) = C(<t) = Max{ ( IC(s) I ) .
b ) Pour tout 5 = cr + i r , avec r 6 R , on a:
oo - OO - OO - 1
C(2<T)
I C WI =
„ = ll Pn ' „n, J 1 Pn I ï „^,1
n T+Tjpn
I ^I ' ------------ <(<^)
n=l

donc m(cr) > •

Question 2 °

a ) Pour tout réel r et pour tout entier r > 1 , on a: ~ I^~ | < l+Pr^ ,
d ’où, pour tout n € N * :

(31) n (i-P r")< n < n (1+Pr")


r=n+l r=n+l r=n4*l
Comme les deux produits infinis Ylk Pk^) Ylk Pk^) convergent, on a un
entier N > 1 tel que 1 - e < rifct=jv+i rifcLw+i i^+Pk’') ^ 1+e - Fixant un
tel N , pour tout n > N , o n a . l - s < f l ^ n + i ( l - P r “') I l ^ n + i (l + P r < 1+ e .
d ’où, d’après (31):

(32) n ( |l - P r " ^ ‘""^ "^ |) < 1 + ^


r=n+l
L’entier N ainsi défini convient donc.
b ) En réduisant au même dénominateur, on voit qu’il suffit de prouver que les 6 i sont
Z-linéairement indépendants. Soit (A;i,. . . , /cn) G Z ^ tel que = 0 • Alors:
J= n V

0= fc; Log(pj) = Log i f l p^/ j

d ’où n j = i P^^ = 1 , ce qui entraîne k\ — ••• = kn = 0 k cause de l’unicité de la


factorisation en facteurs premiers dans N * . La suite ( ^ i, .. . ,^ n) est donc bien Q -
linéairement indépendante.
Appliquons l’énoncé (/C) de Kronecker avec la présente suite (^i, • • •, ^n) »avec ,
et avec oq = • • • = an = 5 . On obtient un réel et des hk (dépendant de n )
tels que 1 hog{pk) - tt - 2 hkn \ < e pour tout A; € | 1, n j . En posant tn = , on
répond à la question.
c ) Soit r € |[l,n]|. On a:
1_p-«n = 1 -p -< '^ c o s (inLog(pr)) - is in ( t „ L o g ( p r ) ) =
= 1 + p~^ ^ c o s (tn Log(pr + ir + 2 hrir)) — i s i n (in Log(pr + ^r + 2 hrir)^
240 Chapitre 12, problème 90

Notons i)r = tn Log(pr + TT4- 2 hrn ) . Comme \ i p r \ < e < ^ , o n a , cos(V^r) > c o s ( e ) ,
d’où l’inégalité voulue: 11 - \ > l+Pr"^ cos{ipr) > 1 ~^Pr^ cos{e) . On en déduit,
en tenant compte de (32):
oo

I C(^n)I »(n d'-o--!)) [ n .


k=l

> j j ( l + p - ‘'c o s (£ )) I I J][ | ) j > { l - e ) [ n ( l + P r ‘' c o s ( £ ))


.r= l ) ^r= n -|-l ) V r=l
On a donc bien:

(33) ^ (1 - n P»-
C (Sn)I cr = l

d ) Notons S l’ensemble N"*" x ]0, ^ [ . Soit {fk)keN* suite de fonctions: S


définie par:
/N r / \ ( Pk^ cos(€) si k <n
0 ^ si A; > n
Pour tout (n,e) e S et pour tout A: € , on a fkin^e) < . Comme la série
numérique ^ k P k ^ converge, la série de fonctions Yikfk converge normalement sur S.
Le produit infini de fonctions Y l k ( ^ f k ) converge donc normalement sur S . La suite
(Pty) = (nfc=i (l fk)) de ses produits partiels converge donc uniformément dans S .
La limite de cette suite est la fonction P définie par:
oo r=n
(n,e) H—>P{n,e) = J J (1 + /fc(n,e)) = J J (1 + p " ‘'c o s (£ ))
k^l r=l
En raison de la convergence uniforme, on peut appliquer le théorème de la^double limite
à la suite (P^) en le point d ’accumulation uj = (+oo,0) de S dans IR x IR (où IR
désigne la droite numérique achevée ). Pour chaque , on a
k=u
Pu{n,e) -- ----------. 1 1 ( 1 + p D
(n.e)-u .

d ’où, d ’après le théorème de la double limite:

P(n,e) -- ---------- . J J ( 1 + p ^ ) =

ce qui entraîne:

( l - £ ) P ( n ,£ ) •

Or d ’après (33), pour tout réel e > 0, il existe un naturel non nul N tel que pour
tout n > AT, on ait: > {I - e) P (n,£:). Quel que soit le réel p > 0 donné à
\Cm \
l’avance, en choisissant (n, e) suffisamment proche de u;, on peut donc rendre

plus grand que - p . Donc Sup^ ^ équivaut à:

• On a donc montré que m(c7) < • Mais d ’après 1-b) ci-dessus,

Tn{cr) > -0 ;-^ ; on a donc en définitive: 7n{(r) = , ce qu’il fallait démontrer,


s s

PARTIE IV
Question 1 °
Il s’agit d ’une propriété élémentaire bien connue.
Fonction Zêta et théorème de Kronecker 241

Question 2°

Soit k € ¡0, N j . Pour tout £ 6 [0, N] \ {A:} , on a, puisque A< ^ Afc :

f [ -1 ) 0

tandis que pour ^ = A;, on a, pour tout T > 0 : ^ fo exp(-iA fct) exp(iAfet) dt = 1.
Par addition, on en déduit:
'rT . . . . - . V
1^ If'F
(35) i £ m exp(-iA fct) dt = ^ Ci ^ ^ ¿t Ck
+ o o ,T > 0

Question 3 "
a ) C’est immédiat.
i>)
• Montrons que (ii) =i» (i). Supposons que (ii) soit vraie. Soit un réel £ > 0 . Soit
i 6 IR et (hi,...,hn) € Z " tels que \t 0 k - c t k - h k \ < ^ pour tout A: 6 I l , n J .
Alors pour tout k J on a:
I^ 2 i‘ir{t9k-ock) _ 1 I = I02l7r(t0fc-afc~/ifc) _ I <; £
I I I I“ n
d ’où IF(t) - n - 1 1 < £:, et par suite n H-1 - | F{t) \ < e . Donc 0 < n 4 - l - L < e .
C’est vrai quel que soit e , donc L = n + 1.
• Montrons que (i) (ii). Supposons L = n + 1. Soit une suite réelle ( ¿ r ) r > i
telle que | F{tr) \ --------- >n + 1. Pour tout r > 1 et tout k e | [l , n], nous poserons
r —+00
Xkr’ = 2L7r(tr0k - ckk) • Il s’agit de montrer que O®*'-’' ---------
r —>oo
►1 pour tout k € I l , n ] .
Raisonnons par récurrence sur n .

Cas où n = 1
Soit un réel a € ] 0, J [ . Pour tout réel y G ] a , 27t - a [ , on a immédiatement
1 4- <14- = 2 c o s ( f ). Puisque 11 4- | 2 , on en déduit que
,r 1.

Pas de n à n 4-1
Supposons la propriété prouvée à l’ordre n - 1, avec n - 1 > 1. On posera Xo^r = 0
pour tout r > 1. Pour tous A; G [l,n]| et r > 1, posons: Sk^r = 12jelo,n]\{k} •H
est clair que | $k^r | £ ^ • Fixant A;, on a donc, en utilisant l’inégalité triangulaire:
n 4-1 > 1 4-1Sk,r I ^ IF{tr) I --------- ►n 4-1
r—*oo
et par suite | Sk,r \ --------- ^ ^ • En utilisant l’hypothèse de récurrence, on voit alors que
pour tout j G [ l, nj \ {A;} , on a --------- ►1. C’est vrai quel que soit k G [[l,n]|.
r —>00
Or, [l ,nl = Ufc6|i,„i([l,nl \ {A:}), d ’où e®*'-'---------- » 1 pour tout k 6 | l , n ] , ce qui
achève la démonstration par récurrence. On a donc bien (ii).

Question 4 "
a ) Soit t G IR . D’après la formule du multinôme, on a:
m rr / . . .\kr
H k ^ r r n n ( {‘2 in { tÔ r - O r ) ) ) ' =
fcoH--- \-kn=p ^ »’=1

= E
feoH-----f-A:„=p
242 Chapitre 12, problème 90

ce qui donne bien kejp\{0 } C(ic,p) E>a, avec, pour A: = (fci,. . . , fc„) e Jp\{0} :
C(k,p) =
f c i ! -- -f c „! ( (p -W )0
et on a bien \Ch = — ----- ^ — 55T--r pour tout k Ç J p \ {0} .
I I fcii
Il est bien connu que c a r d (Jp) = • Tout élément de Jp s’identifie à une
application particulière: |l , n l -+ [0,pj. Le nombre total des applications [l,n ] -♦ |0 ,p |
est (p + 1)" . Donc c a r d (Jp) < (p + 1)" .
b ) Fixons P € N * et A: = (A:i,. . . , A:„) € J p . Appliquons (35) avec N = c a r d (Jp) - 1 ,
avec pour nombres Cj les C{k,p) {k € Jp) numérotés de fa^on quelconque, et avec
Aj-= 27r53r“ "£r^r pour tout £ = (¿1, . . . ,^„) € Jp (les nombres A» ainsi définis sont
bien distincts, à cause de la Q-indépendance linéaire des $ i ) . On obtient facilement:
fT
(36) i f {F(t)Y exp ( - 2i7T t T ) krdr^ d t ------------------- C{k,p)
T Jo \ ^ / T -.+ oo,T€R*

c ) Fixons P € 1^* et k = (ki,...,kn) 6 Jp. D’après l’inégalité de la norme des


intégrales, pour tout réel T > 0 , on a:

ï lo ~ ^2 -^Jo^ \ d t < ^ £ L ^ d t = L"


En tenant compte de (36), on en déduit:
(37) C(k,p) < 1 "

C’est vrai quel que soit k .


Maintenant remarquons que (toujours d ’après la formule du multinôme):
X ; I c (k,p ) I = (1 - H - - - + 1 7 = ( n + i r
keJp n+lfois

En tenant compte que c a r d ( Jp) < (p 4-1)” , il en découle, en utilisant (37):


(38) (n + = c a r d ( Jp) LP < (p + 1)^1^
keJp
LUnégalité (38) est vraie pour tout p > 1. Elle s’écrit:
(39) L > ( n + l)(p + l ) “ p
Mais
(40) (p -h 1)" p = exp ^ “ Log(p + 1)^
p—»oo
En rapprochant (39) et (40), on obtient: L > n + 1. Comme on avait déjà L < n + 1,
en fin de compte, on a: L = n + 1. Donc l’assertion (i) de la question 3) ci-dessus est
vraie. Donc l’assertion (ii) est vraie, ce qui établit le théorème de Kronecker (/C).

★ ★ ★
Problème 91

SUR LES SERIES ENTIERES

Le sujet se compose de 5 exercices deux à deux indépendants.


EXERCICE 1
On donne a € C tel que - a N . On considère la fonction:

F a :)-l,l[— Xi— ►/ ( l - x ^ s i n ^ i ) ^dt


Jo
1 ‘)
Montrer que Fa est la somme sur ] - l , 1 [ d’une série entière Sa , que l’on explicitera,
de rayon 1 .
2 °)
Etudier la convergence de Sa sur le cercle unité U .

EXERCICE 2
Dans tout cet exercice, on donne un réel 7 ^ 0 . Pour tout entier n > 2 , on pose:
= login) î , et on note Un la fontion: R C, 0 . Il
s’agit d’étudier la série de fonctions Un .
I
Donner un équivalent de On+i - Un pour n —►o o .
2 ‘)
En utilisant l’intégrale semi-convergente »montrer que la suite (sn)n>2
converge. Pour cela, si n > 2 , on comparera Sn et In = •
3^)
Vérifier que la série JZn ^ absolument convergente, et montrer que la série
de fonctions converge uniformément sur tout intervalle = [6, 27t - ¿] , où
<5 6 )0 , TT[ .
-i')
Montrer que la série de fonctions YLn converge uniformément sur R .

EXERCICE 3
On donne S{X) = ^ rayon 1 , et telle que la série Yln^n
converge. On note A = • Pour tout n e N, on pose: Sn = • On
suppose que {A - Sn)y/n ----------►0 . Pour tout réel a € ] 0,1 [ , soit Ea l’ellipse de C
n —*oo
définie par:

Æ^a = | . i = a: + i y € C (a;, y) 6 , a;^ + ^ = 1 1


soit Pc la demi-plaque elliptique de C définie par:
2
Pq = = x + i y &C (a;,y) € R+ X R , + ^ < 11
244 Chapitre 12, problème 91

soit Da le disque { z e C \ | ^ | < a } , e t soit Q« = P« U •


1

Démontrer que pour tout réel a € ] 0,1 [ , la série entière S converge uniformément
sur Q a .
2 ^)
En déduire que pour tout réel a € ] 0,1 [ , on a: A.
zeQc ,z-^i

EXERCICE 4
Pour tout réel A > 0 , on note Ç\ la fonction: R —> R , x e x p ( - ^ A x ^ ) . Pour
tout fc G 1^* , on note le polynôme P k e Z [ X ] ). On note
iPo le polynôme constant égal à 1.
1
On fixe A € R+ .
a ) Montrer qu’il existe une suite (Pk,x)k>o de polynômes à coefficients réels telle
que = Pk,xGx pour tout k . Pour A; > 0 , exprimer P/k+i.A en fonction de Pk .
b ) Pour tout k e N , montrer que la valeur absolue des coefficients de Pk^x est
majorée par 4^fc(A).
2 ')
On donne un réel cr > 1 et un réel a € ] 0,1 [ . Pour tout n e M , on définit la
fonction /o,<T,n : R R, ,
a ) Montrer que la série de fonctions fa,a,n converge normalement sur R vers
une fonction de classe . On notera Fa,a = fa,<r,n la fonction somme.
b ) Pour tout r G , calculer Pa?<r\o). En déduire que 0 est point de divergence
de Fa,a .
c ) En utilisant 1-b) ci-dessus, montrer que tout réel x ^ 0 est point régulier de Fa,a .
3^)
On prend ici (T = 2 et a = ^ , et on pose: F = -^^,2 • Soit S l’ensemble des
couples (^, A^) G X * tels que - N ^ < ê < . Pour (^, N) e S , on définit la
fonction : R R, X • P (x - j j ) .
a ) Montrer que pour chaque x G R , la famille {^ î ,n {x ))^^ est sommable. On
note 'F la fonction: R —►R , x • Montrer que ^ est de classe .
b ) Montrer que tout nombre rationnel est point de divergence de ^ .

EXERCICE 5
Dans cet exercice, on note respectivement D et D les disques ( zg C| |г|<1}
e t { z G C | |:г|<1}.
1
a ) Pour (t, z) G C X D , vérifier que 4>{t, z) = П ^ о (^ est bien défini.
b ) Pour (t, z) G C X D , montrer que ¿(i, z) = (1 + tz)Ф(tz^, z ) .
c ) Montrer l’existence d ’une unique suite (cm)m€N fractions rationnelles éléments
de C(X ) J que l’on explicitera, telle que Ф(t,z) = Ylm^o^m(z)t^ pour tout couple
(t, z) G C X D .
d ) En déduire les formules d ’Euler, valables pour tout z e D :
OO OO TTl^

,2m
A;=0 m=l ' ' ^

m(7n+l)
П (1 + 1 + I ] (1 _ ^2) ... (1 _ ^2m)
k= 0 m=l \ ^ /
Sur les séries entières 245

2 “)
Soit U l’ouvert de formé des couples (tj z) e C x D tels que \tz \ < l .
a ) Vérifier que la fonction ^ : U C , (t,z) •-> TZtpr définie.
b ) Pour (t, z) e U , montrer que (1 - tz)\P(tj z) = ^{tz, z ) .
c ) En raisonnant comme à la question 1), montrer l’existence d ’une unique suite
(c^m)m6N d ’éléments de C ( X ) , que l’on explicitera, telle que ^{t,z) = dm{z)t^
pour tout (t, z) e U , et en déduire la formule d’Euler suivante:
OO - oo

*=1 m=l
3 ‘)
Pour (i, 6 W, on pose Fo{t, z) = 1, et, si m € N * : Fm{t, z) = rifc=ir '
a ) Pour m € N , et (t,z) e U , vérifier:
Fm{tz,z) = (1 - tz){Fm{t,z) + z"*+4Fm +i(t,z))
b ) Soit {Em)m€H une suite de fonctions: D -+ C telle que pour tout z € £>, la suite
(£!m(z))^g,^ soit bornée, et que Ylm=o Em{z)t”'Fm{t, z) = 0 pour tout (t,z) ç D x D .
Montrer que toutes les fonctions Em sont nulles.
c ) M o n t r e r l ’e x i s t e n c e d ’u n e u n i q u e s u i t e ( e m ) m € N d ’é l é m e n t s d e C(X) t e l l e q u e
z) = E m = 0 z) pO U r tO U t ( f , z) Ç. U .
d) E n d é d u i r e l a f o r m u l e d ’E u l e r s u i v a n t e , v a l a b l e p o u r t o u t z e D:
oo 1 oo ^ 2

A;=l ((l-z ).-.(l-z '» ))

☆ ☆ ☆
Sur ¡es séries entières 247

SOLUTION

EXERCICE 1
Question 1 °
Fixons 1 6 ] - 1,1 [ • Si t Ç [0, f I , on a: | a;^ s i n ^ i | < 1, donc:
,2ns_i•n„2n A(
( 1)
n=0 ' '
Pour tout n e N * e t a : ^ 0 , posons An = ( , et notons fn la fonction:
[0, f ] -4 C , t An Si n^^t . On a: 1An | = ^ 1a ( a + 1) • • • (a + n - 1) | , d ’où
An 7«^ 0 , et ---------- > < 1 . La série numérique I An 1 converge donc. De
An n-*00
plus, pour tout n € N et tout t e [0, ^ ] , on a |/n(f) I < | An | • Donc la série de
fonctions continues Y2 n converge normalement donc uniformément sur le segment
[ 0, f ] . Elle peut donc être intégrée terme à terme sur ce segment , ce qui donne, en
posant Wk = f ^ { s i n t ) ^ d t pour tout k:

( 2 n - l ) 2n
F M = ¿ ( - 1)” . I ( i + Ê ( - i r ( ; “) 1 4 ^ 2n
, et, pour n > 1 :
En posant ûo = f >

On = " 2^+1 (n!)2• a(a H-1) ♦• • (a 4- n - 1)1 • 3 • • • (2n - 1)


(d’où an ^ 0 pour tout n ), on voit donc qu’on a développé F« en série entière sur
] - 1,1 [ , et que ce développement est: Fa{x) = • Le rayon de la série
formelle Y2n>o est donc > 1 . En fait, ce rayon est exactement 1 puisque de
façon
^
évidente On
I —-------
I n -» 0 0
>1 .

Question 2 "
Posons: a = 3Î(a) et r = Q{a) . Un calcul immédiat donne, pour n > 1 :
ûn+1 , 3-2a , 3-2(7
(2 )
an °iè)
D’après la règle de Duhamel-Raabe, la série Y2n est donc absolument convergente
pour 3 - 2(7 > 2 , i.e. pour a < ^ , et elle est au mieux semi-convergente si a > 5 . Si
(7 < ^ , la série OnC” converge donc absolument, donc converge, pour tout Ç € U .
Si (7 > I , on déduit facilement de (2) que Ian I ----------> +00 lorsque a > I , et que
I an I tend vers une limite finie non nulle lorsque (7 = | (cette dernière assertion vient
de la convergence absolue de tout produit infini + ^ n ) tel que Un soit un 0 ( ; ^ )
pour n 00 ). Donc pour <7 > I , la série Y n diverge pour tout C € U , puisque
son terme général ne tend pas vers 0.
Il reste à déterminer le comportement de la série entière sur U lorsque 5 < (7 < | .
Plaçons-nous dans ce cas. Posons 7 = . Pour tout n > 1 , soit Cn = n^an • Alors

et comme c« ^ 0 pour tout n , il existe une suite complexe (u„)„>i ne prenant pas la
valeur - 1 , telle que la suite (n^u„) reste bornée, et que Cn = c o Hf c' ii l + Wfc) pour
248 Chapitre 12, problème 91

tout n > 1. Le produit infini nfc>i(l + “ *) absolument convergent donc convergent.


Notant P = n ^ i ( l + “ fc) ' a donc c„ ■+00
cqP , et
oo
(3) Cn-CoP = C n ( l - (1+Wfc))
/c=n+l
Choisissons N e tel que | | < 1 pour tout k > N . Pour k > N , on peut
considérer la détermination principale Log(l + Uk) du logarithme de 1 + Ufe , et on a:
Log(l + Uk) Uk. Soit un réel i4 > 0 tel que | Log(l +Uk)\ < ^ pour tout
k > N . En tenant compte que | - 11< - 1 pour tout u € C , et en posant
Pk = ^ entier A: > 1 ir n > i V , on a:
, on voit que pour

- 1 + exp i ^ Log(l + u*)


-1 + J J (i +«fc)
fc=n+l ^ k—n+ l )

Comme pk ^ , et comme
- 1 + exp
(
- 1
fc=n+l
Log(l + Ufc) < - 1 + exp(Apn)

t , on déduit de ce qui précède


t —>0
l’existence d ’un réel J5 > 0 tel que | Cn - cqP \ < ^ pour tout n > 1. Revenant à
ün , on conclut donc:

(4)
On a: 3i(7) 6 ] 0,1 ] . La série (on - ^ ^ ) est donc absolument convergente, et par
suite la série entière Yln converge normalement sur U . On voit donc
que tout revient à étudier le comportement de la série entière Yln>i ^
comportement est bien connu si 7 € R , i.e. si r = 0 : alors la série entière
diverge aux points - 1 et 1, et semi-converge en tout point de U \ { - 1 ,1} , la convergence
étant uniforme sur tout compact de Supposons maintenant r ^ 0 . Posons
U = №(7 ) et t; = ^ ( 7 ) , d ’où u € ] 0,1 ] et î; ^ 0 .
• soit d ’abord ^ G U \ { - 1, 1} , où ^ 6 R \ ttZ . Pour n G N , posons
an = Alors 5„ = 1=5; ^ = donc
s i n ( ( n - f 1)^) 1
(5) |an| =
si n( ^) IS in (0 ) I
D’autre part, 0 , e t n - ^ - ( n + l ) “ 'y ^ , ce qui entraîne (compte
tenu que u > 0 ) que la série (n + 1) '^) converge absolument. Le théorème
d’Abel des séries numériques s’applique donc (troisième cas), et montre que la série
Sn>i ^ converge (il s’agit évidemment d ’une semi-convergence). En reprenant la
preuve du théorème d ’Abel en question, on verrait facilement que la convergence de la
série entière $^„>1 est uniforme sur tout compact de U \ {-1,1} .
• étudions maintenant la série entière JZn points - 1 et 1. Il s’agit
de déterminer la nature de la série ^ • Pour fixer les idées, nous supposerons
V = - w , avec it; > 0 . On a: n ’"'^ = Pour tout entier A; > 1,
posons: Nk = I E n t (e x p (¿(2A;7r - | ) ) ) et = - 1 + E n t ( exp (¿(2A:7 t + | ) ) ) .
Si n G iNk, Nj^j, on a: !ft(n“ '^) > ^ c o s ( f ) = ^ d ’où:

nHNk,Nll *
ce qui s’écrit:
(6) »( n~^) > l - e “ ^
Sur les séries entières 249

Comme
k— ^0 0
----------►O, et comme e 3J. < i , on déduit de (6) l’existence d ’un
entier q et d ’un réel p > 0 tels que yy^/j > p pour tout k > q. Le
critère de Cauchy des séries numériques n’est donc certainement pas satisfait par la série
n'~^ . Cette série diverge donc.
La synthèse de l’étude ci-dessus donne le comportement cherché de la série entière
S = sur U:

si 9?(a) < è J série entière 5 converge normalement sur U .


si JR(a) > I , la série entière S diverge en tout point de U .
si ^ < 9Î(a) < I , la série entière 5 semi-converge en tout point de (U\{--1,1},
diverge en - 1 et 1, et sa convergence est uniforme sur tout compact de I U\ {- 1,1}.

EXERCICE 2
Question 1 ”
Comme | O n | = a d ’abord: a n ----------►0 . D’autre part:

* L o g (n + l) Log(n) V, ^ n / ^ Log(n)^°® V ^ J J

d ’où l’on déduit:


(-1 + 1 7 )
(1) Û-n+l +0
Log(n) (n^ Log^(n))

Question 2 "
Le changement de variable t = transforme l’intégrale / 2^ ^ ^L'6 g'(t) l’inté­
grale / l^ ^ 2) • Cette dernière est semi-convergente car 7 ÿé 0. Pour n € N * ,
posons: In = / 2 ^^ ^i6 g(éy P^ur t réel > 2 , posons: f(t) = fonction
/ est de classe C°° sur [2, +oo [ , et on a f'(t) = (- 1 + • H est
clair que pour tout n > 1 , on a:
^k
rK+
+ 11

in-sn = 'Z
fc=2''*'
Si fc € [2, nj et t e [ A:, A: + 1 ] , en appliquant le théorème des accroissements finis, on
obtient:
l / ( i ) - / W I <
2 + 1 -y ( ~ l + i 7 ) L o g (T ) - 1
< \ t - k\ Max ( I /'(r ) I) < Max Oik
r£[k,k+l] ^ ^ - r€[fc.A;+l ( Log2(r)

avec afc = p i,ogS(fc) ^(l + Log(A + 1))^ + 7^ Log^(A: + 1) j ^ . Par suite:


/*fe+l pk-\-l
/ (fit) - f(k)) di </ I f{t) - f{k) I dt < a*
Jk Jk
Or, il est clair que la série numérique (à termes > 0 ) converge. La série
12k ( Ik^^ ( / ( 0 “ f W ) 6st donc absolument convergente donc convergente. A cause
de la convergence de l’intégrale / 2*^°^ découle que la suite {sn)n> 2 con­
verge (en d ’autres termes, la série converge. Il est clair qu’il s’agit de semi-
convergence, puisque | a„ | = )•
250 Chapitre 12, problème 91

Question 3 "
On a vu ci-dessus que la série n’est pas absolument convergente, et que
ttn ----------►0 . Comme la série ^ ^ > 2 Log(nJ converge, on déduit de (1) que la série
]Cnlan “ ûn+i| converge. Fixons un réel S € ] 0, 7t [ . Soit deux entiers n et p avec
2 < n < P . Pour û e [ ^, 27t - é ] , et pour tous entiers A; et ^ avec 2 < k < i ^ posons:
ak,e{^) = ^^jZk+i (on convient que ak,k{^) = 0 ). Par transformation d’Abel, pour
tout 0 e [ 6, 27t - 5 ] , on a:

(2) Uk{0 ) = akB^ = (7n,p{0) dp-i- ^n,fc(^) (ûfc ” ûfc+i)


k=n+l fc=n4-l k—n-^l
On vérifie immédiatement que | (7 k^e{6 ) \ < pour tous k et £ tels que 2 <k <i
(voir par exemple le calcul aboutissant à (5) dans l’exercice 1 ci-dessus). On déduit donc
de (2) la majoration, valable pour tout 9 e [6 , 2 'n - 8 \ :
k^p
/ 1 \
(3) < —r j n
( Iûp I + IOfe - fl*+l I )
/c=u+l Sm U / \ fc=n+l
/e=n+l /
Cette conclusion est vraie quel que soit le choix initial de n et p tels que 2 < n < p .
Comme a« 0 , et comme JZk^u+i I "" I 0 , il en découle que la
série de fonctions Ylk vérifie le critère de Cauchy uniforme sur [6 , 2 1 : - 6 ] . Cette
série de fonctions converge donc uniformément sur [6,2i: - 6 ] . C’est vrai pour tout
5 g ]0,7t [ .

Question 4 "
Pour tout G IR et pour tous entiers n et p tels que 2 < n < p , nous poserons:
Tn,p{9) = Ylk=n+i convient que Tn,n(^) = 0 )• Nous allons montrer que la série
de fonctions YZk converge uniformément sur [ —f , f ] • Comme, d’après 3) ci-dessus,
elle converge uniformément sur [ | , ^ ] , il en découlera par 27t-périodicité qu’elle con­
verge uniformément sur IR. Puisque la série Yln converge, il suffit de montrer que la
série de fonctions Uk vérifie le critère de Cauchy uniforme sur [ - f , f ] \ {0} . Le
remplacement de 7 par —7 équivaut à celui de la suite (an) par la suite (â^) : on en
déduit facilement que pour prouver que la série de fonctions Y!,k vérifie le critère de
Cauchy uniforme sur [ - f , f ] \ {0} , il suffit de prouver qu’elle le vérifie sur ] 0, f ] .
On ne change rien à la généralité du problème en supposant que S n ----------►0 (il suffit
n—
*oo
de remplacer ü2 par ü2 - )• Nous le supposerons ainsi. Nous choisirons une
fois pour toutes un réel C7 > 0 tel que | On - an+i | < n’^ L^g(y;)' tout n > 2 (voir
3) ci-dessus).
Fixons ^ € ] 0, Ç ] . Posons: p = p{9) = E n t ( ^ ) . Soit un réel £ > 0 . Choisissons
un entier N > 2 tel que < e et | «fc | < e pour tout k > N , Soit deux entiers
m et n tels que N < m < n . Conservons les notation <7k,e{9) définies en 3) ci-dessus.
Envisageons deux cas:

Premier cas: p < N

Par transformation d ’Abel, on a:


fc= n-l
T'm.n(^) = an<ym,n{0 ) + ^ (a* - ak+ï)Om,k{^)
fe=rm-f-l

d ’où (puisque pour tous A: et ^ , on a | <Jk,i(9) \ < ^7; ^ ) •

ITm,n{0) I < . .0 . r Iûn I + \ük- afc+1 1^ <


S in^2>/ \ fc= m + l ^
Sur les séries entières 251
ÂCs=n—1
< 1 / 1 „ 1 \
“ s in ( | ) VnLog(n) k^Log(k)J
k=m-hl
/c= n -l
^ 1 / ___ 1
” sin
s i n(f)V ^ L o goç(7 V )
( l ) VATL Log(N) k(k

En tenant compte que pO < 7t < {p-¥l)S et s i n u >


1
Yi
s i n ( |) Log(TV) \^N ^ D"
mj
{C + l)e
N s i n ( |)
pour u G [0, ^ ] , on a d ’autre
part:
i0\ r0\ . / 7 T \ ^ 2 TT
ï p s i n y > P » i n { 5 ( ^ ) ï p x î X 5î7qri3 = J T Ï - 2

On arrive ainsi à la majoration:


(4) \Tm,nm\<2{C+l)e

Deuxième cas: p > N

Ecrivons alors Tm,n{0) = U{9) + V{$) , avec:

( U ( e ) = T ,n ,n m ■,v{e) = o si P < m
k=n k=p
m = = E si m + l < p < n
fc = p + i k=m+l

U(0) = 0 ; V(Û) = Ufc(Ô) si P > n


/c=m4*l
En reprenant les calculs faits au premier cas mais après y avoir remplacé N par m
lorsque p < m et par p lorsque m + 1 < p < n , o n voit que dans tous les cas, on a
\U{9)\ < 2 {C H- 1 )€ . Nous allons maintenant majorer | V’(^) | , en nous plaçant dans
le cas où m 4-1 < P < n (si p > n , le calcul est analogue). Posant tk,e = S£ — $k
pour 2 < k < £ et posant rjk = Sup£>;t( | tk,e \ ) pour tout A:, on a, par transformation
d ’Abel:

k=m+l /c=m +l

d ’où:
fc=p-i
I I < I tm,p I + 2 s i n ( ^ ) ^2 IW I < »7m + 2 (p - m - l ) s i n ( ^ ) ^ < 77,„ + 2 p sin (^ )^
ik = m + l

Mais Pm < 2 e , car |s/t I < e: pour tout k > N , et p s i n ( | ) < p f < f , d’où:
I V'(tf) I < 2 (tt 4- l ) e . On arrive donc à la majoration:

(5) |T , n . n ( ^ ) |< 2 ( C + 7 r4 -2 )e

Fin de la preuve

Finalement, la majoration (5) est vraie pour tout ^ 6 ] 0, ^ ] et pour tous entiers m
et n tels que iV < m < n , ce qui achève de prouver que la série de fonctions
vérifie le critère de Cauchy uniforme sur ] 0, ^ ] . D’après ce qu’on a vu au début de la
démonstration, cela entraîne que cette série de fonctions converge uniformément sur R .
252 Chapitre 12, problème 91

EXERCICE 3
( Cette question est Vun des raffinements possibles du célèbre théorème de Picard.
Voir par exemple ARNAUDIÈS-FRAYSSE, Cours de Mathématiques, Tome 3, exercice 11
du § IIL5, corrigé dans ARNAUDIÈS-DELEZOIDE, exercices corrigés du tome 3 du Cours
de Mathématiques . )
La question 2) se résout par une banale application du théorème de la double limite.
C ’est pourquoi nous ne traiterons ici que la question 1. Fixons a G ] 0,1 [ . On sait que
la série entière S converge uniformément sur Da • Tout le problème est d ’établir sa
convergence uniforme sur P« . Il sera commode de poser: s_i = 0.
Pour tout entier n > 1 , posons: On = («n ~ y/^ • Quitte à remplacer oq par
ao — , on peut supposer sans perte de généralité que i4 = 0, ce que nous ferons. Pour
n > 1 , on a donc <Jn = Sny/n , et Sn = •
Vérifions d ’abord que la fonction ^ » l-z est bornée sur Pc^ \ {1} . Posons
pour cela z = x l y , avec (a:,y) € , et t = 1 - x (où z e P a \ {1} )• On a:
< a^ (l - , et
. = (1 .H, I) ïis iïL < 2 ^ t <2 -4 } = 2 ^:^. < A/„
1- - l-a;2-Q 2(l-x2) (1 + x)(1 - q2)
(x /T ^ M r
avec Mo = 4 •
• Montrons maintenant l’existence d’un réel C > 0 tel que pour tout r G [ 0,1 [ ,
on ait (l’assertion a un sens, puisque la série entière Yln
est de rayon 1 ). Soit {Pn)n>o la suite complexe telle que (1 —X)~
dans C [[X]] . On a donc fio = I , et Pn = n > 1 . Il est bien connu
que Pn • On a donc un réel C > 0 tel que n ” î < CPn pour tout n > 1 .
En tenant compte que pour tout x G] - 1,1 [ , on a (1 - x ) " i = Y^^^ qPuX^ , on en
déduit que si 0 < r < 1 , alors:

= C{l-r)- i
n=l V „= 1 ^^0
et la constante C ainsi définie convient donc.
• Pour tout n > 1 , notons pn = Supjt>„( I cr/c I ). Alors la suite {pn) décroît, on
a P n ----------►0 , et on a | Sfe | < - ^ pour tous entiers k et n tels que 1 < n < A;. Si
n—*oo vfc
« € P q \ { 1} , pour tous entiers p et q tels que 2 < p < 9 , on obtient, par transformation
d’Abel:
n=q n=q
a„ 0" = s ,z ‘'+^ - SpzP'*'^ + (1 - z) ^ 5„z”
n=p+l n=p+l
d ’où:

(1)
n=p+l n= P+l n= p+l '

Mais puisque ^ G P^ \ {1} , on a 11 - z | < M q (1 - | z |) î . De plus, d ’après ce qui


précède, on.a En=p+r ^ ^ E r= p + i ^ < C'il - I z |) " i . On déduit donc de (1):
n=q
(2) anz” < P p ( ; ^ + CM «) < (2 + CMc)Pp
n=p+l

Comme pk 0 , il découle de (2) que la série entière S vérifie le critère de Cauchy


fc— MX)
uniforme sur P« \ {1} . Puisque S converge au point 1 , ce critère de Cauchy uniforme
est aussi vérifié par S sur P« tout entier. Donc S converge uniformément sur P^ , ce
qui achève la démonstration.
Sur les séries entières 253

EXERCICE 4
Question 1”

a ) L’assertion = Pk,\Q\ est vraie pour A: = 0 , avec le polynôme P q,a = 1 •


Supposons-la vraie pour l’entier A: > 0, avec un polynôme à coefficients dans R .
Par dérivation, on a: = P a;+i ,a6 a , avec: P a:+i ,a( ^ ) = .
La fonction P/fc+i,A ainsi mise en évidence est polynômiale à coefficients dans IR. Cela
prouve par récurrence l’assertion demandée. La suite {Pk,\) est définie de manière
unique par les relations:
i^0.A = l
( 1)
\ Pk+ iAX) = Pl,^x{X) - X X P k A X ) pour tout A: G
b ) Par récurrence, on voit que pour tout k , le polynôme Pk,x est de degré k , qu’il a
la parité de A;, et que son coefficient dominant est . Pour tout r G , posons:
Pr\ {X) = E ^o^r,i(A )X ^‘ (donc Crj{X) = 0 pour j > r ). Si {j,k) G 1^^, on déduit
de (1):
/ Cfc+i,j(A) = -Acfcj_i(A) 4- {j 4- 1)ca:j + i (A) si 1 < j < A; 4-1
\ Cifc+i,o(A) = Cfc,i(A)
Puisque ^0 = 1» les coefficients de P q,a = 1 sont bien majorés en valeur absolue par
^o(A ). Supposons prouvé que \ckj(X) \ < ^fe(A) pour tout j e N . Alors d’après (2),
pour 1 < j < A; ~ 1, on a:
IC k + i j { X ) I < (A+ j + 1)<P*(A) < (A+ fc)<Pfe(A) = <Pfc+i(A)
De même, on voit à l’aide de (2) que |cfc+i,o(A) | = |cfe,i(A) | < ^k{X) < ^ a:4.i (A) , que
|cib+i,fc+i(A)| = A^+^ < et que |c/c+i,fc(A)| = 0 < ^jt+i(A ). Les coefficients
de Pfc+i,A sont donc majorés en valeur absolue par ^k+i{X). On a donc montré par
récurrence que | Ckj{X) \ < ^k{X) pour tout {j,k) G № .

Question 2 "

a ) Comme la série converge et comme 0 < fa,a,n{x) < pour tout n > 1 et
tout a; G IR, il est clair que la série de fonctions Y,n fa,a,n converge normalement donc
uniformément sur IR. La fonction Pa.ir = fa,a,n est donc bien définie. Chaque
fonction /a,<7,n = à^Gn<^ est de classe , et pour A: G 1^ , on a: = à^Pk,n^Gn" i
d’où, d’après 1 ) ci-dessus, la majoration, valable pour tout x G IR:
(3) I I < a”«P*K)(l + Ia: I+ •••+ Ia: h < a"(n-^ + k ^ l + | x | + •+ | x ^
Fixons un réel A > 0. Posons C = 1H-A4- - H-A^. Pour tout x G [- A,A] et
pour tout n > 1, on a donc | < C{n^ 4* k)^à^ . Comme la série numérique
Sn>i converge, la série de fonctions converge normalement
donc uniformément sur [—A,A] . C’est vrai avec tout A et tout entier A: > 0.
On en déduit que est de classe sur IR, et que pour tout A: G N , on a
• Notons au passage que est positive,
paire, que Fo,<r(x) i 0 (cette décroissance étant extrêmement rapide), et que la
IX |-*+oo
valeur maximum de Fa,a est
b ) Soit r G N . D’après ce qui précède, on a:

(4) F i‘f;H0) = f ^ a ”P2r,n’ (0)


n=l
Il est aisé de calculer les Pk,n*^ (0 ). En effet, pour A G IR* , et pour x G IR, on a
le développement en série entière Gx{^) = immédiatement
254 Chapitre 12, problème 91

= 0 et PO'i*' tout A; € N . D’où la dérivée cherchée:


P2r,n '(0) = (~1)'~ ■ On en déduit:

(5)
n=l

En conséquence, on a | Fa^a\o) | > pour tout r > 1 . En utilisant la formule


de Stirling, on voit que

Comme cr - 1 > 0 , il est maintenant clair que --------- > +oo pour tout réel
C 2^r! r -* o o
1

( ^j
de convergence de la série formelle ^ ^ > 0
n’est bornée pour aucun réel C > 0 . Le rayon
®st donc nul. Autrement dit, 0
est point de divergence de Fa,<7 .
c ) Fixons deux réels a et A tels que 0 < a < l < A , e t soit A; G N . Posons:

Ma,A,k = Sup (|C (* )|)


x e U ,a < \ x \ < A

Posons: Ck = 1 + A + - • •4-i4* et P = . Puisque P’ifi(a;) = à"Pk,n<’{x) <


en majorant Ck par {k + 1)^4* , on déduit de 1-b) ci-dessus:

(6) Mc,A,k < C k Y i e - ^ " ' < {k + 1 )A'^ Y 1


n=l n=l
La fonction: R+ —►IR+ , (г¿ + fc)^ atteint son maximum pour u = , avec
7 = , et la valeur du maximum est Hk = P~'‘k'‘ . En majorant dans (6) les
termes (n“' -h fc)* par Hk , et en posant 6 = , on obtient Ma,A,k < Ka,A,k ,
avec:
Ka,A,k = b{k + l)^V fc = Kk + l)A'^p-'^k*‘
En utilisant la formule de Stirling, on voit que

(7) ~ 6(fe-l-l)>l*r'=e^''(27rfc)-i
K\ k—►oo
Il est clair, d’après (7), qu’il existe un réel F > 0 tel que pour tout
k e N'^ . Ayant choisi une fois pour toutes un tel F , on a donc pour
tout entier A: > 1. Il en découle que la fonction Fa,^ est développable en série entière
en tout point X G ]A, —a [ U ]a, A [ . C’est vrai quel que soit le choix initial de a et A .
Par suite, Fo,a est développable en série entière en tout réel x ^ 0 . En d ’autres termes,
tout réel rr ^ 0 est point régulier de Fa,a .

Question 3 "
a ) La fonction F est à valeurs dans [0, 1] (voir la remarque à la fin de 2-a)). Pour
iV G , notons J n la partie x {N} de S : c’est une partie finie, et son
cardinal est 2AT^-l-l. La famille {Jn )n >i est une partition de £ . Fixons x e R , Pour
tout entier AT > 1, on a: 0 < '¿,{e,N)€JN < {2N‘^ + . Or, la série
+ converge. Comme les i>e,N{x) appartiennent à R + , et comme la
famille {Jn )n >\ est une partition de 5 , on en déduit que la famille est
sommable. C’est vrai quel que soit x . La fonction ^ de l’énoncé est donc bien définie.
Pour montrer que ^ est de classe , nous allons montrer que pour tout entier A; > 0 ,
la famille des dérivées ®st normalement sommable sur tout compact de
R . Pour A; = 0 , on vient de prouver que la famille est normalement sommable
Sur ¡es séries entières 255

sur IR . Fixons A; G N * et i4 G R * , avec A > 1 . En utilisant 1-b) ci-dessus, on voit


que pour tout x G [--4,^4] , on a:
oc j= k k 1 ^

(8) |F<*)(i )| < ^ ( 2e)-"|P;,,„,(l)| < ^ ( 2 0 )-"#k(n2) ^ ; l ^ < ^ ^ ( 2«)-»(n*+i)*


n=l j =0 n=l
En étudiant les variations de la fonction 1 1-> + k)^ sur IR+ , on voit facilement
que e ” ^(n^ -h k)^ < B''^{2k)^^ pour tout A; > 1. D’après (8), pour tout réel x , on a
donc:
Ak+l ^fc+l
(9) I I^ E 2" ” = J T I
n=l
'(2A:) 2k

On en x ★
d é d u it, p o u r t o u t G e t to u t N G

( 10) E I C n W I s i4 -l {2ky^{2N^ + l) e
(¿,N)€Jn
N
Comme la série ^;y^(2iV^-f converge et comme la famille (Jyv) est une par­
tition de , il découle de (10) que la famille de fonctions est normalement
sommable sur [ - A, A] . C’est vrai quel que soit A. Donc cette famille de fonctions
est normalement sommable sur tout compact de IR. C’est vrai quel que soit k , ce qui
achève de prouver que ^ est de classe sur IR, et que de plus N)ee '^ï^N
pour tout k.
b ) Pour tout réel r , notons la fonction: IR -♦ IR, x F ( x - r ) . Pour tout
entier > 1, notons ujsi = . Soit p = ^ G Q , où (p,g) G Z x ,
et où p g c d ( p ,g ) = 1 . Notons Aip l’ensemble des entiers N > 1 tels qu’il existe
£ G vérifiant p = . Il est immédiat que l’ensemble Afp est infini. Pour
chaque entier iV G A/^p, il y a un et un seul £ G tel que p = -^ , nous
le noterons In . Soit O la fonction ^NeJ^p'^^N^N • H est clair que & = Sp Xp F ^
où s P = Y^Ne^f • Comme Sp > 0 , il découle de 2) ci-dessus que p est point de
divergence de Ô , et que tout réel x ^ p est point régulier de G . Soit A la fonction
^ - G . En notant F l’ensemble des couples {£, N) e S tels que 7^ p , on a:
A = allons montrer que p est point régulier de A. D’après ce
qu’on vient de voir, il en découlera que p est point de divergence de ^ . Fixons un entier
A: > 1. Pour {£, N) e F iOn a,:

(11) 4 % ) . « f : ( 2 . ) - " f t . „ . (p -
n=l
Mais si p 7^ - ^ , o n a d ’autre part | p - - ^ | < | p | - l - i V . E n utilisant
1-b) et (11), et en posant Dk,N = l + (|p | + iV )4-*-' + (|p | + N)^ , on arrive à la
majoration, valable pour (£, N) e F :

14 % ip) < UNDk,N ¿ ( 2 e ) - ” ( n 2 + fc)*'


n=l
En étudiant la fonction positive i h-> (i 4-k y e 2« ^ sur IR+ , on voit qu’elle est majorée
par 2^q^^N"^^k^ . D’où successivement:

¿ ( 2 e )-” =
n=l
j2 k u k
(12) Y. |V’S ( P ) < + l)iV^*fc*
(^,N)6J;vn:F
Comme la série converge, on déduit de (12) et du théorème
256 Chapitre 12, problème 91

d’associativité dans les familles sommables:

(e ,N )ç^ N=1

d ’où en majorant par {k + l){\p\ + :

(13) I /iW (p) I < + l ) ^ V k ‘‘ e - ^ ( IPI + AT)3*+2«yv

Soit r £ N * et /i € IR+ . Le maximum sur 1R+ de la fonction positive t


est atteint pour l’unique valeur tr de t telle que {tr + h) = r . On vérifie facilement
que tr h ^ L o g (r) . La valeur du maximum est (U + /i)’' e " ‘r+^ . On a donc
r —>00
ojL I A 3fc+2
deux réels u > 0 et u; > 0 tels que ( |p | (vLog{k))
pour tout entier A; > 2. En reportant dans (13), et en posant E = (2#~ iKe-i) »
obtient enfin:
Q OO

{
-N
|yl('^)(p)| < ^ - ? ^ (f c + l)2V^A:^e-^(uLog(ik))^^^^o-^ £
(14)
< (A: + 1)E 2*^ç2fc^fc (u Log(A:))‘'''"‘^

Mais (Log(A;))^*^^^e — ------ ►0. En utilisant la formule de Stirling, on déduit


donc de (14) l’existence d’un réel il > 0 tel que ^ | i4^^^(p) | < pour tout k e N * .
Le rayon de convergence de la série entière ]Cfc>o est donc > 0 . Mais nous
avons vu ci-dessus que le rayon de convergence de la série entière Ylk>o est
nul. Comme lï' = A + © , on en déduit que le rayon de convergence de la série entière
5Zfe>o est nul. Autrement dit, p est point de divergence de . C’est vrai
quef que soit le choix initial de p € Q . Puisque tout rationnel est point de divergence de
, cette fonction ne possède notamment aucun point régulier (rappelons que l’ensemble
des points réguliers d’une fonction de classe sur un intervalle de R est un ouvert
de cet intervalle).
Remarque :
Notons V l’ensemble des points de divergence de ^ dans R . Nous venons de prouver
que Q c V . Or, on a:

(15) n (U
N en* ^ken* '
Comme les fonctions | | sont continues sur R , pour tout entier k , l’ensemble
I ^ (] A:!iV*^,+ 0 0 [)) est ouvert, et puisqu’il contient Q , c’est un
ouvert dense. Il découle donc de (15) que V est une intersection dénombrable d’ouverts
denses de R , c’est-à-dire, par définition, un ensemble gras au sens de Baire, Donc V est
loin de se réduire à Q (il a en particulier la puissance du continu), et l’ensemble R \ P
(qui est l’ensemble des points de pseudo-convergence de i ' ) est maigre au sens de Baire.
On a P = R ssi Î ' n’a aucun point de pseudo-convergence.
L’éventuelle existence de points de pseudo-convergence pour ^ est une question ou­
verte.
EXERCICE 5

Question 1 °
a ) Fixons (tjz) e C X D, La série numérique est absolument convergente,
car | 2:| < 1. Donc le produit infini flfeil + est absolument convergent donc
convergent. La fonction est donc bien définie.
Sur les séries entières 257

b ) Soit (tfZ) € C X D . On a:
oo oo
<P(i, z) = (l + tz) f ] (1 + tz2"+i) = (1 + tz) n (1 + = (1 + t z) ^( t z^ z)
n=l k= 0
c ) Supposons que la suite (cm) existe. Si z 6 D , la fonction: C —►C , z) est
alors entière, donc la suite (cm(^))^>o coefficients de son développement
de Taylor à l’origine. D’où l’unicité de la suite . Cela prouve l’unicité de la
suite de fonctions (cm) • Nous allons maintenant montrer l’existence de cette suite par
analyse et synthèse.
• Supposons que la suite (cm) existe. Fixons z e D . D’après b) ci-dessus, pour
tout t G C , on a:

£ C„(^)r = (1 + iz)( f ; Cm(z)z^”^ r )


m =0 m =0
d ’où pour tout m > 1, en identifiant les séries entières en t dans chaque membre:
Cm{z) = z^^Cm(z) + c ^ -i(z )z ^ ^ “ ^ . Comme 1 - z^^ ^ 0, on en déduit que pour tout
m > 1, on a:
^ 2 m -l
( 1) у2ттт Cm-l(z)
De plus co(z) = 1, car Ф(0 ,z) = 1. En tenant compte que - 1) = , on
déduit immédiatement de (1) l’expression suivante pour Cm(^) lorsque m > 1 :

(2 ) Cm(z) =

• Réciproquement, définissons les fonctions Cm : B —>C par les expressions (2)


(où z e B ) lorsque m > 1, et par co(z) = 1 pour tout z e B . Elles vérifient la relation
de récurrence (1). Pour z e B fixé, il est immédiat que la série entière
est de rayon infini. On peut donc poser, pour (t, z) 6 C x D :
oo
(3) <l'{t,z) = ' ^ C m ( z ) f ^
m =0
Les formules de récurrence (1) montrent alors facilement que pour tout (t,z) G C x D ,
on a:
(4) z) = (1 4- tz)tf^(tz^, z)
d’où pour tout entier N > 1 , (comme on le vérifie par récurrence sur cet entier):
k= N
(5) z) = ^{tz^^y -2:) J J (1 4-
fe=i
Fixons alors (t,z) G C x D . La fonction: C —> C , u ^(Uyz) est somme d’une
série entière de rayon infini, donc est continue sur C , et on a ‘¿'(O, z) = 1. Puisque
____ 0 , il en découle que ^(tz^^yz) 1. D’après (5), on en déduit
N -*oo
que + ^{ty z ) . Cela redémontre la convergence du produit
к —юо
infini rin(^ . Mais de plus, on obtient sa valeur: îi^(i, z) = n ^ i ( l + .
C’est vrai quel que soit le choix initial de (t, z ) . Nous pouvons donc conclure: pour tout
(i, z) G C X D , on a:

(6 ) П ( 1 + <г2''-1) = 1 + ; ^ ■i”
*=i
d X Fixons z e D . En spécialisant respectivement t > 1 et i z dans (6), on
obtient les deux formules d ’Euler demandées;

(7) П ( 1 + г '" - ') = 1 + х ;


fc=i
258 Chapitre 12, problème 91

(8)
Jk=l

Question 2 "
a ) Pour (t, z) e U ,lei série numérique tz^ est absolument convergente, car \z \ < l ,
et de plus tz^ ^ 1 pour tout A: > 1. Le produit infini Ylk défini et
absolument convergent. Cela justifie la définition de ^ .
b ) Fixons (t, z) £ U . On a:

(. - ^) - n “ n
fc=2 k=l ^ '
c ) L’unicité de la suite de fonctions (dm) se justifie a priori de la même manière que
l’unicité des {cm) en 1-c) ci-dessus. Montrons maintenant l’existence de cette suite par
analyse et synthèse (comme en 1-c) ci-dessus, le raisonnement qui va suivre redémontre
l’unicité des fonctions dm )• Pour tout réel r > 0 , nous noterons Ar le disque ouvert
{2: € C I I ^ I < r} (donc D = Al ) . Nous conviendrons que ^ 1 = C .
• Supposons que la suite (dm) existe. Fixons z £ D . Pour tout t , on a:
00 00

= Y , dm{z)f^ ; n t z ,z ) = Y ^"dm{z)f^ ; { l - t z ) n t , z ) = n t z , z )
m=0 m=0
En identifiant les coefficients des séries entières de t , on en déduit que pour tout m > 1,
on a: z'^dm{z) = dm{z) - zdm -i{z ) , d’où, puisque 1 - 2;’^ ^ 0 :

dm{z) = ^ ■_ ^^dm -l{z)


De plus, do{z) = 1, car ^{0,z) = 1. Un facile raisonnement par récurrence montre
alors que pour tout m > 1, on a:

(9) dm{z) —

• Réciproquement, définissons la suite (dm)m>o de fonctions de D dans C par


les formules (9). Pour chaque 2r € D , il est clair que le rayon de la série entière
Ylm>o^rn{z)X'^ est . On peut donc définir une fonction 0 : W —►C en posant
= T,m=0 ^rn{z)t^ pour tout {t,z) £ U . On a z'^dm{z) = dm{z) - zdm-\{z)
pour tout m > 1 et pour tout z £ D , d’où facilement: G{tZyZ) = (1 - tz)G{t,z) pour
tout (f, z) £ U . Par récurrence sur iV, on en déduit que pour tout (t, z) £ U et tout
N £ N ^ , on a:
k^N
( 10) 9 { t , z ) =G{ t z ^ , z ) J ]
fe=l
Raisonnant comme en 1-c), on voit que pour (t, z) £ l i fixé, on a G{tz^y z) 1.
N-OO
En faisant tendre N vers l’infini avec (f, z) fixé, on en déduit que G{t, z) = f l ^ i r i ^
On a ainsi montré ainsi que pour tout (t, z) € ¿Y, on a:

( 11)

Il est clair que D x D c U . En fixant z £ D ,on peut donc spécialiser t 1 dans


(11). On obtient ainsi la relation d’Euler demandée, valable pour tout z £ D :

TT 1 ^ z'^
(12) 11 1 _
k=l
^ 2 ^ i-¥fe=m/.
m=lilk=lK^~ Z^)
Sur les séries entières 259

Remarque :
Soit Z e D . En spécialisant t - z dans (6), on obtient:

(13)
n ( l - ^ ^ ) = l+ E n * = .n (i_ ^ 2 * :)
ik=l
d ’où, en remplaçant z^ par z :
oo
(14) n (i-;^ * ) = i + V \ v
L\ ¿ 1 n i i r c i - -*=)
En spécialisant t - 1 dans (11), on obtient:

En remplaçant par z dans (8), on obtient:


m (m 4-l)
i -2:
(16) n ( i + ^ '') = i + E
/c=l
En spécialisant t - 1 dans (6), ou, au choix, en remplaçant z par - z dans (7), on
obtient:

(17)
n ( i - ^ = '* ) " ^ i ‘^ § n S f ô T ^
k=l
Remplaçons z par z'^ dans (11), puis dans la relation obtenue, spécialisons t
(ce qui est justifié car j G )• obtient ainsi:

TT ^ ^
n 1- 2 ^ —1 +
_ y2ik\
k=i m = ilU = iU ^ ;
En remplaçant z par - z dans (18), on obtient:

(19) r r ____ i____ - 1 I y "

En remplaçant t par - t z dans (6), puis en remplaçant z^ par z dans la relation


obtenue, on vérifie que pour tout (i, z) 6 C x P , on a:

(20) T T (i - tz'‘) = 1 + V
ib=l
En multipliant membre à membre les relations (11) et (20), puis en identifiant les séries
entières de la variable t , on obtient, pour iV G N * , les relations suivantes, dans
lesquelles, pour tout i/ G N * , on a désigné par Pu{X) le polynôme n!fc=i(l “ X^) :
1 + (- l) A ^ z ^ ^ (~ 1 )-Z ^ ^
( 21) = 0
Pn {z ) + E Pm{z)PN-m{z)

Question 3 ‘
a ) On a:

(1 - tz ) ( F o ( i,2) + ziF i(i,z)) = (1 - t z ) ( l + Y Z ^ ) ^ ^ ^ Po{tz,z)


La relation demandée est donc vraie pour m = 0. Si m > 1, on a:

( l - i z ) ( F „ ( t , z ) + z -+ 4 F ,,.+ i(i,z )) = ( l - t z ) x + XP
260 Chapitre 12, problème 91

A := m + 1 - fc=m+l
K=m-i-L - k=m -i
= Fm{tz, z)
= (!-« -) n r r i? - n r ^ ^ n T Z l ,[tz)z^
A;=l fc=2
ce qui prouve la relation voulue à l’ordre m .
b ) Pour (t,z) e U fixé, la suite est bornée (car le produit infini
rifc>i iJtz^ absolument convergent), donc la série converge
absolument donc converge. Cela montre que l’énoncé a un sens.
Fixons Z e D , Nous allons prouver que la fonction
oo
Fm{z)t”'Fm{t, z)
m=0

est la somme sur D d ’une série entière de rayon > 1. Pour m € N , soit (^m,n(^))y^>o
la suite telle que Fm{t,z) = pour tout t e D . Soit (^m(^))^>o
suite telle que O ^ i = Ylm=o ^rn{z)t^ pour tout t e D (les dm{z) sont donc
ceux définis par (9 )). Pour tout (m ,n) € , on a immédiatement:

(22) Sm,o{z) = l ; Sm,n{z)= Y1 ; do(^) = l


ri+--+r„,=n
En appliquant le théorème de distributivité du produit infini par rapport à la somme
dans une famille sommable, et en désignant par ^ l’ensemble des suites indexées
par N * et à support fini d’éléments de N , on obtient:

(23) dn{z) = (z E r= .'= -)

l E r = i ''‘ ="
Il découle de (22) et (23) que \Sm,n(z) | < dn{\z\) pour tous m et n . Fixons t e D .
La série Yln^n{\ z \ ) \ t \ ^ converge.
Vérifions maintenant que la famille {Em{z)t^‘^'^Sm,n{z) ) e s t sommable. Soit
en effet un réel M > 0 qui majore tous les | E j { z ) \ . Pour tous m et n , on a:
I Em{z)t^^^Sm,n{z) I < M I i r X dn{\z\)\t\^
et chacune des familles { M \ t \ ^ )m > o et ( c ^ n ( |-2:1) | ^ 1^ ) ^ > q est sommable, d ’où la
sommabilité voulue.
Appliquons le théorème d ’associativité des familles sommables. On obtient:
oo oo ym—N V
= Y . E m {z)rF,n{t,z) = Y Em {z)e^,S-m {z)]

C’est le développement de ^z{t) en série entière recherché, il est valable pour tout t e D .
En identifiant les coefficients des puissances de t , l’hypothèse que (pz (t) = 0 pour tout
{t,z) e D X D entraîne YlmZo ^m{z)Sm,N-m{z) = 0 pour tout N e N . Lorsque N
décrit N , ces dernières relations constituent un système linéaire homogène trigonal par
rapport aux {Em{z)) , dont les coefficients diagonaux valent tous 1, puisque = 1
pour tout N e N , Par une récurrence immédiate, on en déduit que Em{z) = 0 pour
tout m € N .
Cette conclusion est vraie quel que soit le choix initial de z dans D , ce qui achève
de répondre à la question,
c-d )
• Supposons que la suite (e^) existe. Fixons z e D . Alors d ’après 2-b), pour
tout i € Z), on a:

(1 “ ^■^)( Y / ^m{z)t'^Fm
^m=0
( t , 2 ) j

'
= Y em{z)z^F^Fm{tz,z)
m=0
Sur Jes séries entières 261

d ’où, en tenant compte de 3-a) et après simplification par 1 —t z (qui est justifiée puisque
1 - rC ^ 0 pour tout (r, C) ^

f ; em(z)t"^F„,(t,z) = £ e,„(z)z'"t'^(Fm(t,z) + Z^^+HFn.+iit, z))


m =0 m =sO
ce qui équivaut à:

(24) £ (e ^ (z)(l - z n - em .i(z)z^’^-^ )t’^F ^(t,z) = 0


m=l
De plus, eo(^) = 1, puisque ¿'(O, z) = 1. La suite (cm(^))^>o limite
nulle, donc bornée, puisque la série doit converger pour t = 1
et puisque la suite (Fm(tjz)) admet une limite non nulle. On peut donc appliquer le
résultat de b) ci-dessus à la relation (24), d’où ejn(z) = l^out m > 1.
En raisonnant par récurrence, on en déduit que pour tout m e N

(25) г(^) =
ni:r(i - ^'=)
Les relations (25) sont vraies quel que soit le choix initial de z e D .
• Réciproquement, définissons les fonctions Cm : D C par les formules (25)
pour m G N * , et par eo(z) = 1 pour tout z e D . Ces fonctions vérifient la relation
de récurrence em{z) = em-i{z) {z e D , m e ). Pour tout (t,z) G U ,
il est manifeste que la série ^^ejn{z)t'^F m {t,z) converge. Pour (t,z) G ¿Y, posons
= Ylmz=o^rn{z)t'^Fm{t,z). En Utilisant la relation de récurrence des e^i et la
relation de a) ci-dessus, on vérifie que (1 - tz)E{t,z) = E{tz,z) pour tout (t,z) G U .
En raisonnant par récurrence sur AT, on en déduit que pour tout N G , on a, quel
que soit (t, z) e U :

(26) H ( i ,z ) = = ( i A ^ ) |f ^
• tz^
k=l
Pour z e D fixé, la fonction E{u, z) est continue sur , car c’est la somme de
la série ^m{z)u^Fm{u^ z) de fonctions rationnelles de u , qui converge normalement
donc uniformément sur tout compact de A ^ (cette convergence normale sur tout com­
pact par rapport à u n’est pas tout à fait évidente, mais le lecteur pourra s’en assurer).
Donc E{t z^, z) ---------- ►*^(0,z) = 1, d ’où immédiatement: E(t,z) = i *
C ’est vrai quel que soit le choix initial de (t, z) e U .
• En conclusion, on a, pour tout (t, z) e U :
oo - OO oo ^
(2^) fnc = l TTi? =mE= 0 -)=1+mE= l iiti4i
lA ;= l ^ )
En particulier, pour z G D , en spécialisant respectivement t 1 et i —1 dans
(27) et en tenant compte de (17), on obtient les formules d’Euler suivantes:
OO - OO

(28)
I I tt ^ 'I + E
fc=l m =l
~ 1 ~ oo
(29) ,2 fe-l
n = nfc=™(i _ ^2fe) = 11(1 - ;
k=l m=l ilfc=l v-*- ^ / k=l
L’identité n ^ i ( l + -2:*^)(1 - z^*^ ^) = 1 > Qui découle de (29), se vérifie directement de
manière immédiate en écrivant 1 + z^ = -, ^i.

★ 'A' ★
Problème 92

UNE EQUATION FONCTIONNELLE

PREAMBULE
Dans ce problème, on fixe un entier p > 2 . Pour tout intervalle non-trivial J de U,
on note V j le R -espace vectoriel des fonctions de classe de J dans U . Pour tout
intervalle non-trivial J de R stable par Vapplication x ^ , on note le R-espace
vectoriel des fonctions dérivables g : J R qui satisfont g'(x) = g{x^) pour tout
x€J.

PARTIE I
On note (p la fonction:
si Ia; I > 1
Í, X I (îîb î) si IXI < 1

1 ’)
Vérifier que cp est de classe et préciser ses dérivées successives en 1 et —1. On
posera / = J (p(t) d t . On notera ^ la fonction: R IR, x j (p(t) d t , et ^ la
fonction: [R IR, X 1-^ ^( x + 2) - ^ (x - 2).
2 ‘)
Soit une suite complexe A = (>ln)n€N • Pour tout n , on pose An = 1 H- | An | •
Montrer que la série J3n>o de fonctions de x converge normalement sur
R vers une fonction de classe , et qu’on a G^^(O) = An pour tout n > 0.

PARTIE II
1 ')
Soit J un intervalle non-trivial de IR stable par x »-►x^ . Montrer que T j c V j .
^ )
Montrer qu’il existe une série formelle S = S n>o G C [[ X ]] et une seule telle
que ao = 1 et 5 '(X ) = S{ X ^ ) , et expliciter S {on utilisera la suite d’entiers {Nk)k>o >
que l’on explicitera, définie par No = 0 et Nk+i = 1 +pN)k pour tout A; > 0 ).
3 ‘)
Déterminer le rayon de convergence de S .
<<• )
Soit J un intervalle de IR contenu dans [- 1 ,1 ] et admettant 0 pour point d ’accu­
mulation. Déterminer les fonctions / : J —> IR appartenant à et égales sur J à la
somme d ’une série entière.

On note désormais G la fonction: [0,1] —> IR, x . Vérifier que G


est bien définie.
264 Chapitre 12, problème 92

a ) Montrer que 6» € ^(o,i ) , et que ses dérivées au point 1 s’obtiennent par dérivation
terme à terme de la série entière S .
b ) Montrer que 1 est point de divergence de &.
PARTIE III
1
On donne un réel r > 0 et une fonction h : [0 ,r] ^ R de classe C°° telle que
> 0 pour tout k e N et tout x € [0 ,r] . Pour tout m € N et tout x € [0 ,r] ,
on pose: Rm{x) = Jq {x - (formule de Taylor avec reste-intégrale à
l’ordre m pour h{x) ).
a ) Montrer que 0 < Rm(y) < y ^ (0.^'] et tout m € N .
b ) Fixons x e [0 ,r[ . En remarquant que f r f < f pour tout t € [0,x] , démontrer
que Rm(x) < pour tout m . En déduire: h{x) = •
c ) Montrer que h{r) = •
2 ‘ )
Pour chaque entier m > 1, notons Km l’entier k tel que N k < m < Nk+i ■Montrer
qu’il existe une famille (Pj,m) ( polynômes à coefficients dans N vérifiant,

pour tout intervalle non-trivial J stable par x et pour toute fonction F e ,


les formules suivantes:
(i) Pour tout m , on a r^’^ ^ x ) = X3j=îf^+i P j , m { x ) r ( x ^ ’ ) pour tout x Ç. J
(C)
l o(ii) Pour tout couple (j, m) avec «m +1 < i < ^ . on a deg {Pj,m) = N j - m
3°)
On donne un réel r € ] 0 , 1] , et une fonction: g 6 ^)o,r) non partout nulle. On
notera que ] 0, r ] est stable par x ^ x^ . On rappelle que G a été définie dans la
partie II.
a ) On suppose que g reste > 0 au voisinage de 0. Montrer que g^^\x) > 0 pour
tout X € ] 0 ,r ] et tout k e N. On note A q = linvc_o,x>oP(^) • En utilisant 1)
ci-dessus, montrer que g = A q • Montrer que i4o > 0.
b ) Montrer que si g est développable en série entière à Porigine, alors y G Dî-0| .

Montrer que si g s’annule au moins une fois sur ] 0, r ) , elle n’est pas développable en
série entière au voisinage de 0.
4 ’)
Dans cette question, on fixe un réel a G ] 0,1 [ . Pour tout m G Z , on note Jm
l’intervalle [am+i»<^m] » où l’on a posé pour tout k . On donne une fonction
fo : Jo de classe , et pour tout m G Z , on définit par récurrence la fonction
f m ’ J m - * ^ d e la manière suivante: si m < 0, et si /^+1 est déjà définie, alors
fm{x) = /m +l(am +l) + àt pOUr tOUt X G Jm I si 771 > 0 , et si fm-1 6St
déjà définie, alors fm{x) = x G Jm-
a ) Démontrer que les assertions (i), (ii) et (iii) ci-après sont équivalentes:
(i) On a fi^ \c ii) = fo ^ \a i) pour tout k g N .
(ii) Il existe une fonction F : ] 0,1 [ —>IRqui prolonge toutes les fm ( 771 G Z ).
(iii) Il existe une fonction F G J)o,i( qui prolonge /o .
Dans ce qui suit, on notera Sa l’ensemble des fonctions fo qui satisfont lesconditions
équivalentes ci-dessus. Pour tout élément fo de Sa , il est immédiat qu’il y a unicité de
la fonction F G Jjo.i [ qui prolonge fo : on la notera Ff^.
h ) Montrer qu’étant donnée une suite réelle (i4n)n>o »ü existe au moins une fonction
fo ^ telle que fo^\a) = Ak pour tout k g N .
c ) Si une fonction g G J]o,i{ admet au moins un point régulier, appartient-elle
nécessairement à IR • , , ?
I]0,1[
Une équation fonctionnelle 265

5 ’)
On donne une fonction p € ^]o,i[ non partout nulle.
a ) Montrer que g{x) 0.
»0 , x > 0
b ) Supposons que ^ ^ qi [ A l’aide de ce qui précède, montrer que g n ’a
pas de limite en 0, et en déduire que g n’est bornée dans aucun voisinage de 0 .
c ) On fixe un réel a G]0,1 [ , et on lui associe les intervalles Jm =
(où m G Z) comme en 4) ci-dessus. Soit g G ^]o,i( • Pour tout m e N , posons:
Mm = Ig(t) I ). Montrer que si m > 1, on a: Mm < M m-i {a^m - a-m + i ) ,
et en déduire que g est bornée au voisinage de 1. En déduire que g se prolonge par
continuité en un élément de notera g . \
d ) On suppose qu’il existe a G ] 0,1 [ tel que g reste > 0 (resp. < 0 ) sur [a^, a] .
Montrer que ^(1) > 0 (resp. g{l) < 0).
6 °)
On note Mo l’ensemble des fonctions g G ^jo .i ( telles que ^(1) = 0.
a ) Vérifier que Mo est un hyperplan de /*]o,i[ » dont la droite IR • estun
supplémentaire.
b ) Soit g G ^)o,i( i^on partout nulle. Montrer que g G Mo ssi l’ensemble iÿ“ ^(0)
rencontre tout intervalle de la forme [aP^a] avec 0 < a < 1. Montrer que s’il en est
ainsi, alors chacun des ensembles ^“ ^IR* ) et p“ ^(IR* ) rencontre tout intervalle de la
forme [aP^a] avec 0 < a < 1, et qu’on a g^^^x) -------------- y 0 pour tout k e M .
X—►!,x<l
C ) Montrer que l’hyperplan Mo est de dimension infinie.
7 ’)
A toute fonction p € Pjo.i [ , on associe la fonction G = T (g) G î^]o,+oo( définie par:
G ; I R + — » R, i » e ~ î ^ 5 ( e - ‘)
On définit ainsi une bijection IR-linéaire T* : Pjo,i( ^]o,+oo[ •
a ) Montrer que l’ensemble T (Jjo ,i[) est le IR-espace vectoriel Go des fonctions
dérivables G : IR* qui satisfont sur ^ l’équation fonctionnelle:
1
(Eo) G'{t) = G{t )-G{pt)
P- 1
b ) Montrer que (E q) n’admet aucune solution non partout nulle développable en
série entière à l’origine.
c ) En déduire que la seule fonction élément de ^]o,i ( développable en série entière
au point 1 est la fonction nulle.
d ) Retrouver directement le résultat de c) ci-dessus en utilisant II-5-b).

PARTIE IV
On note U la bijection linéaire de P)i,+oo[ sur Pjo,+oo[ qui associe, à toute fonction
P G P) i,+oo[ >la fonction G : IR+ -> t • p (ô ^). On note Gi le IR-espace
vectoriel des fonctions dérivables G : î * 1 vérifiant sur l’équation:
1
(El) G \t) = j ^ G { t ) - ^ G { p t )

1
a ) Montrer que la seule fonction G e Gi qui soit développable en série entière à
l’origine est la fonction nulle.
b ) En déduire que la seule fonction g G /j i,+ o o ( qui soit développable en série
entière au point 1 est la fonction nulle.
2°)
Soit P G J] i,.foo[ et à valeurs dans IR+ . Montrer que g est la fonction nulle.
266 Chapitre 12, problème 92

3 ‘)
Montrer que la seule fonction € ^ ) i,+oo( s’annule dans au moins un voisinage
de +00 est la fonction partout nulle.
4 ’)
Soit g e:F] i.+ o o [ non partout nulle. On pose: G = U(g). On suppose que g reste
> 0 dans un voisinage de +oo .
a ) Montrer qu’il existe un réel c > 1 tel que g{c) > 0 et que > 0 pour tout
A: € N et tout réel x > c . Dans ce qui suit, on fixe un tel c . Que dire du comportement
de oL , au voisinage de c ?
I[c,+oo[
b ) On pose: 7 = L og(c). Démontrer que pour tout n € N , on a:

G<”)(7) > 0 (7 ) n ( / +
Â:=0 ^
et en tirer une contradiction. Déduire de cette contradiction que chacun des ensembles
et g‘~^(R ^) rencontre tout voisinage de + 0 0 .

a ) Soit g G ^]i,+cx)[ • En procédant comme en III-5), montrer que g est bornée


au voisinage de 1 , et en déduire que g se prolonge par continuité en un élément de
•^(i,+oo[ » qu’on notera g .
b ) Soit M l l’ensemble des fonctions g 6 ^]i,+oo( telles que ÿ(l) = 0 . Montrer
que M l est un IR-espace vectoriel de dimension infinie.

☆ ☆ ☆
Une équation fonctionnelle 267

SOLUTION

PARTIE I
Question 1 "
Soit ^ 1J • fonction Ф est de classe , et pour tout entier n > 0, on a
une fraction rationnelle Dn G R ( X ) telle que = ВпФ • On sait que pour tout
m G Z , on a exp ( - ^) 0 , d’où l’on déduit aisément que pour tout
x -* 0 , x>0
n , on a ------------------ ►0 et ^'ip^'^^x)-------------- >0 . Notons Çn la fonction
X x-*-l,æ >-l ^ X—>l,x<l
de U dans U obtenue en prolongeant par 0 hors de ] - 1,1 [ . D’après ce qui
précède, les fonctions Qn sont toutes dérivables de dérivée nulle en —1 et 1. Elles sont
donc toutes dérivables sur R . Il est clair que g'^ = pour tout n > 0 , et que
go = (p. Donc (f est bien de classe , et ses dérivées en 1 et —1 sont toutes nulles.
Remarquons que par construction, la fonction ^ est de classe , à valeurs dans
[0,1 ] , nulle sur ] - 00, -1 ] et égale à 1 sur [ 1, +oo [ . On en déduit que ^ est de
classe , à valeurs dans [0,1 ] , nulle hors de [ -3 ,3 ] et égale à 1 sur [ - 1 , 1 ] .

Question 2 *
Pour tout n e N , nous noterons г¿n la fonction: R R, x
D’après ce qui précède, on a ii'(Anx) = 0 pour tout couple (n, x) G I X R tel que
IAnX I > 3. Donc pour tout couple (n, x) G N * x R , on a | Un(x) | < ^ •
Comme la série numérique J2n ^ converge et comme uo est bornée, il en découle que
la série de fonctions JZn converge bien normalement sur R . La fonction est
donc bien définie.
Fixons un entier r > 0. Pour tout n , la fonction Un est r fois dérivable sur R , et
d’après la formule de Leibnitz, si n > r , sa dérivée r -ième est la fonction
j= r

AnË

En posant Mk = Sup^çR ( | | ) pour tout fc , on en déduit que pour tout réel x


et tout n > 2r + 1, on a:

(1) I w I s I Ig Q 3 « - i( A , r * < g
Pour j fixé dans [ 0 ,r ] , la série numérique En>2r+i converge. D’après (1), la
série de fonctions S n > 2r+i converge donc normalement sur R . Comme toutes les
fonctions Un^ (où n > 0 ) sont continues à support compact, donc bornées, on en déduit
que la série de fonctions Yln>o converge normalement donc uniformément sur R .
Cette assertion est vraie quel que soit le choix initial de r . On en déduit classiquement
que la fonction Ga est de classe sur R , et que r GN .
Pour tout n , on a Unix) = au voisinage de 0 , donc

SI n = r
268 Chapitre 12, problème 92

D’après ce qu’on vient de voir, on en déduit que pour tout r € N , on a:

GÎÎ>(0) = f ; u M ( 0 ) = ^ ,
n=0

ce qui prouve la propriété demandée.

Dans toute la suite du problème, pour tout intervalle non-trivial J de U stable par
X , nous noterons u j la fonction: J J, x ,

PARTIE II

Question 1 **

Soit f ^ !FJ ^ Par hypothèse, / est dérivable, donc continue, et on a: f = f •


La fonction (jjj est de classe . Supposons prouvé que / est de classe C’’ , avec
r € N . Alors puisque u j est de classe C’’ , la fonction f ouij est de classe C’’ . Donc / '
est de classe , ce qui signifie que / est de classe . Par récurrence, on en déduit
que / est de classe . Par suite, J^j c V j .

Question 2 '

• Déterminons d ’abord la suite (Nk) • Popur tout k , posons: A*; = ^ + Nk .


k
On vérifie que Ao = et Xk+i = pXk pour tout k , d ’où immédiatement A^ =
pour tout k . On en déduit que pour tout fe > 1, on a:
j=k-l
(2) Nk

• Soit une série formelle (t {X) = € C [[X]] telle que ao = 1 • Par un


calcul immédiat, on voit que ct'(X ) = cr(X^) ssi ao = a i = 1 et an = i^ip + l)oinp+i
pour tout n . Supposons ces conditions remplies. Par une récurrence facile, on voit
d’abord que = {pNk 4* l)apA^^+i pour tout A: > 0, d’où ajVk+i =
par multiplication membre à membre, pour A: > 1 :

^ ^
i^ZiNi n i:î( p ^ -i)
D’autre part, soit M l’ensemble {Nk}k>o » et soit n e N \ M • Si n - 1 n ’est pas
divisible par p , on voit que an = 0. Si n = 1 m od(p), par divisions euclidiennes
successives, on obtient un entier r > 1 et des entiers naturels Ao, A i,. . . , Ar vérifiant:
Ao = n ; A j_i = pAj + 1 pour 1 < j < r ; Ar ^ 1 mod(p)
(en effet, dans le cas contraire, on aurait une suite finie (Aq, . . . , Ar) d’entiers naturels,
avec r > 1, telle que Ao = n , Ar = 1 et A^_i = p A j 4- 1 pour 1 < j ^ » ce
qui impliquerait n = p’'4 - - - - 4 'p 4 - l € A i , une contradiction). Alors OAr = ^
aAr-i = proche en proche an = , ce qui, par récurrence, entraîne
que an = 0.
Les réciproques sont immédiates. On a donc prouvé l’existence et l’unicité d ’une sérié
formelle S vérifiant les conditions demandées: c’est S = ’
avec üisfQ = ao = 1, an = 0 si n ^ Ai et, pour tout A; > 1 :

„ _ (p - 1)*" ^ ( p -1)*"
Une équation fonctionnelle 269

Question 3 °
Il est immédiat que | \= < 1 pour tout к , ce qui montre déjà que le rayon
de 5 est > 1. Soit un réel Л > 1. Pour tout к , posons Uk = • Les Uk sont
non nuis, et on a

ïi± i = ------------, +,<,


Uk —1 —1 A:-»+oo
d ’où l’on déduit que la série J2n diverge. C’est vrai pour tout Д > 1, donc le
rayon de 5 est < 1. En conclusion, le rayon de 5 est 1.

Question 4 "

• En posant Vk = NküN^ , on a = dNk-i к > l ^ d ’où aisément:


ti — p~i 0 . Donc les séries numériques Ylk Е л etNк convergent.
Vkк ~ 7 P** ^ 1 fc—»oo
On en déduit que les séries entières définies par les séries formelles S et 5 ' convergent
normalement donc uniformément sur [—1,1] .
Notons s la fonction: [- 1 ,1 ] R, x • D’après ce qui précède,
s est bien définie et dérivable, et s'(x) = tout x G [- 1 ,1 ] , i e.
s'{x) s’obtient par dérivation terme à terme de la série entière s { x ) , y compris en - 1
et 1. De la relation S'{X) = S{X^) dans C [[X]] et des propriétés élémentaires des
séries entières, on déduit que s'(x) = s{x^) pour tout x G [-1 ,1 ] , autrement dit:
s G ^ [ - 1,1 ) .
• Soit J un intervalle non-trivial de [ - 1 ,1 ] dont 0 soit point d’accumulation.
Soit / : J —> IR une fonction égale à la somme d ’une série entière définie par une
série formelle a = Yln^nX^ G C [[X ]] dont l’intervalle de convergence contient J , et
supposons f e. !Fj . Par identification, (j'{X) = (t {X'p) . En reprenant la question 2)
ci-dessus, on voit immédiatement qu’on a A G IR tel que a = X S . D’où / = ^ j •
Réciproquement, pour tout réel p , on a: p s|^ e J^j . On a donc prouvé que J^j = ^•

Question 5 ”
Avec les notations de la question 4) ci-dessus, on voit que G est bien définie et que

a ) D’après la résolution de la question 4) ci-dessus, on a: G e ^(o,i) conséquence,


G est de classe ). Nous allons montrer que pour tout entier r > 1, la série entière as­
sociée à la dérivée formelle S^^^X) = En>o converge normalement sur [ - 1 ,1 ] .
D’après le théorème de dérivation des séries de fonctions, il en découlera que pour tout
r G N et tout X G [-1 ,1 ] , on a: s^‘^ \x ) = dérivées succes­
sives de s s’obtiennent, en tout point de [ - 1 , 1 ] , par dérivation terme à terme de la
série entière qui définit s (les seuls points de [—1,1] où ces assertions n ’étaient pas
nécessairement vraies sont évidemment —1 et 1 ). L’assertion sur G demandée en
découlera. Soit donc r G N * . On a:
Nk\ ^N k -r
S « (X ) = Y i
Nk>r
(N k-r)\ 0 >Ni
Pour tout k > r y posons: Cjk,r = {^kY^Nk • Les Ck^r sont non réels > 0, et on a
ITU'^ry.^^k ^ Nk+:
• D’autre part, en tenant compte que Nk < P + 1, on a:
gfe+l.r аык P- î _____
< (P + 1) = (p + i r pfc+i _ \
Ck,r V Nk >J' QîNjfe '* ' ûiNfc
donc la série Y,k ^k,r converge, et par suite la série Ш Y, etNк converge, ce qui
entraîne la convergence normale de la série entière Yln sur [—1,1 ] , et qui achève
donc la démonstration.
270 Chapitre 12, problème 92

b ) D’après ce qui précède, pour tout entier r , on a: 0(’')(1) = J^Nk>r • De


façon générale, donnons-nous une série entière U = Sn>0 de rayon il G ] 0, -f oo [ ,
avec bn € IR+ pour tout n , et telle que les séries X)n>r convergent pour
tout r e N . En raisonnant comme ci-dessus, on voit que la somme u{t) =
est définie pour tout t G [0 ,il] , et que u est une fonction de classe sur [0 ,il] ,
qui vérifie pour tout r G et tout t G [0 ,il] . En
particulier, pour tout r e N:
oo I

(5) =
n = r ' '
Nous allons montrer par l’absurde que R est point de divergence de u . Sinon, on aurait
un réel 5 > 0 tel que la série -- f f
soit convergente. En remplaçant chaque
г¿(’’)(il) par son expression (5), on obtient une famille double (($^{n'-^r)!r!
qui est sommable parce que tous les termes en Jeu sont dans R+ . On peut donc inter­
vertir les sommations, ce qui donne:

r= 0 / (i».r)€N*xN* n=0 r=0 n=0


\ ..>r

et d ’après (6), la série ^n(R + convergerait, ce qui est absurde puisque le rayon
de U est R . Cette contradiction montre bien que R est point de divergence de u .
En appliquant ce résultat à la série entière S et à la fonction G qu’elle définit, on a
il = 1, et on conclut que 1 est point de divergence de ^ . En particulier, G n’est pas
développable en série entière au point 1.

PARTIE III
Question 1 °
a ) Fixons m . Pour y € [O.»'] , on a, en tenant compte que reste > 0 :

(7) 0 < Rm(y) < f \ r - trh('"+^>(t)dt < ^ £ ( r - t r h ( ”‘+^Ht)dt = R ^(r)

Mais d ’après la formule de Taylor avec reste-intégrale: h(r) = ilm(^) + »


d ’où Rm{r) < h{r) puisque les sont tous > 0 . On déduit donc de (7) que
0 < Rm{y) < h{r). La fonction t décroît sur [0,a;] , et vaut ^ en 0 et 0 en
X . sur [0, x] , elle est positive et majorée par f . On en déduit:

“ ^ - èt [ J \ r - i r k < ” >(0ci< <

C’est vrai pour tout m . Comme 0 , il en découle que Rm{^) 0.


La formule de Taylor avec reste-intégrale donne, pour tout m :
k —m
h{x) = Rm{x) + Y ,
fc=0
En faisant tendre ci-dessus m vers oo , on voit donc que la série con­
verge, et que sa somme est h{x ) , ce qu’on devait démontrer.
c ) On vient de voir que h{x) = P^^^ tout x e [0 ,r [ . Montrons que
cette propriété reste vraie au point r . Pour cela, notons que la série
converge, car d ’après la formule de Taylor avec reste-intégrale, ses sommes partielles sont
majorées par h{r). Comme 0 < pour tout y e [0,r] et
tout m , la série entière X)m>o converge normalement donc uniformément
Une équation fonctionnelle 271

sur [0,r ] , et sa somme Th(y) est donc continue sur [0,r] . Or Th(y) = h(y) pour
0 < y < r . Comme h est aussi continue sur [0,r ] , on en déduit que Th{r) = h{r) , ce
qui achève la démonstration.

Question 2 °
Soit J un intervalle non-trivial de R stable par a; , et soit F e f ' j . Nous
conviendrons d ’identifier tout polynôme d’une variable à coefficients réels avec la fonction
polynôme qu’il définit sur J . Pour tout r G N , le polynôme X ’' sera noté Er .
On a iVo = 0 , Ni = l et r '( x ) = F{x^) pour tout x e J , donc «i = 0 .
En notant Pi,i le polynôme constant 1, on a bien F^{x) =
d eg (Pi,i) = iVi - 1 = 0.
Supposons les polynômes construits de façon à vérifier les conditions (C) pour
tout couple (j, fx) tel que p < m , où m > 1. Posons k = Km • Pour tout r G N ,
notons Fr la fonction: J —^ R , x ) (donc Fq = F). Par hypothèse, on
a f ( m ) ^ YljZT+i Pj.mFj , et deg(Pj,m ) = Nj - m pour tout j G [A; 4- l,m ]|. Par
dérivation, on a:
j=m j=m

( 8) /’<"■+*)= {P U rj+ p > P j.^ E ^ -i{r’ o E ^ ) ) = {P i’ „n P j+ p‘Pj.«,Ep>-iPj*i)


j=fc+l j= k+ l

Supposons d’abord m < Nk+i • En réorganisant le second membre de (8), on obtient:


J^(m+1) = ^ i= m + i . avec
P'
/c+l,m si j = A: 4-1
(9) si A: 4-1 < j < m
^p^Eprn.iPm.m si j = m 4-1
Pour A;4- l < j < m , o n a
deg (E p i-i_ iP j_ i,^ ) = - 1 4- N j^i - m = N j - m - l = d eg (Pj^^)
D’autre part, d eg (Ppm _iP^,^) = Nm+i - m - 1 et deg (Pfe+i,^) = Nk+i - m - 1.
On déduit donc de (9) que deg [Pj^m+i) = Nj —m - 1 pour tout j G [A; 4- l,m H-1]
(rappelons que les coefficients de tous les polynômes en jeu sont dans R+ ).
Supposons maintenant que m = N k+ i . Alors est constant. Au second
membre de (8), il n’y a pas F k ^ i , d’où p(^fc+i+i) = , avec:

- / k + l < j < Nk+i


\ Pfc+i-Ê'pW^j-i-Pwfc+i.Wic+i si j = AT/5+1 + 1
On voit comme ci-dessus que d eg {Pj,Nk+i+i) = - ^k+i - 1 pour tout j vérifiant
A;4- 2 < j < Nk+i 4- 1 . En définissant les polynômes Pj,m+i par les formules (9) ou (10)
suivant que m < ou que m = , on voit qu’on a construit les P^^ vérifiant
les conditions (C) pour tous les couples (j, //) avec < m -f-1 . Donc par récurrence, la
condition initiale Pi,i = 1 et les formules (9) et (10) définissent une famille de polynômes
(Pj.rn) r ^grvi* 9^^ vérifient les conditions (C). Les formules de récurrence (9) et (10)

montrent clairement que les polynômes ainsi construits sont indépendants de J et P .

Question 3 "
a ) Montrons d’abord par l’absurde que g reste > 0 sur ] 0, r ] . Sinon, puisque g reste
> 0 au voisinage de 0 , la borne inférieure c de l’ensemble y” ^(R * ) serait bien définie et
on aurait 0 < c < r . Par continuité de y , on aurait g{c) = 0. Soit 7 = Min(r, c p ) . On
a: c < 7 < r , et pour tout x G ] 0,7 ] , on a y'(x) = g{xP) > 0. Donc g est croissante
sur ] 0, 7] , d ’où g{x) > 0 pour x g ] 0, 7 ] , ce qui est absurde. Cette contradiction
montre que g reste > 0 sur ]0,r ] . Toujours parce que y'(x) = g{x^ ) , on a y'(x) > 0
sur ] 0, r ] , donc g est croissante.
272 Chapitre 12, problème 92

Montrons maintenant par l’absurde que g ne s’annule pas. Sinon, puisque g n ’est
pas partout nulle, il y aurait un réel c e ] 0,r [ tel que g{x) = 0 pour 0 < x < c et
g(x) > 0 pour c < X < r . Posons 7 = Min(r, c p) . En raisonnant comme ci-dessus, on
verrait alors que g \x ) = 0 pour tout x g ]0, 7 ] donc g serait constante sur ] 0, 7 ] ,
donc nulle sur ] 0, 7 ] , ce qui est absurde. Donc g reste > 0 sur ]0 ,r] .
Reprenons les notations introduites à la question 2) ci-dessus, en y prenant J = ] 0, r ]
et r = g (les fonctions Pr deviennent donc ici gr ). Pour tout m G N * , on a donc
g{m) _ Pj,m9j • Comme les sont à coefficients dans N et comme g
reste > 0 , on voit que g^^^ reste > 0 sur ] 0, r ] . Les fonctions g^^^ sont donc toutes
strictement croissantes. Donc pour tout m , la fonction gm admet une limite en 0 , que
nous noterons Am . Les Am sont tous > 0 . On en déduit facilement que g se prolonge
en une fonction continue g \ [0,r] —> IR, que ÿ 6 / ’[o.r] j que g ^ ^ \ 0 ) = Am pour
tout m . En particulier, les dérivées g^^^ restent toutes > 0 sur [0 ,r] . En appliquant
les propriétés établies à la question 1) ci-dessus, on voit que g{x) = Ylm=o P^ur
tout X G [0 ,r] . D’après II-4), on en déduit que g = A q • • En particulier,
puisque g n’est pas partout nulle, on a: Aq > 0.
b ) Supposons g développable en série entière au voisinage de 0 . Alors g reste soit > 0
au voisinage de 0 , soit < 0 au voisinage de 0. On peut donc appliquer a) ci-dessus.
On a donc un A G IR tel que P = ^ ‘ ^ |]o r) ‘ ^ ^ ^ [0» 11 >
on en déduit notamment que si g s’annule au moins une fois sur ] 0, r ] , alors g n’est
pas développable en série entière à l’origine.

Question 4 ‘

a ) Remarquons d ’abord que par construction, les fm se raccordent pour m < 0. Pour
771 < 0 , on a: fmi^rn) — /m+l(o^m+l) ©t fm -li^m ) ~ » d’oÙ
/m(^m) = • Donc les dérivées des fm se raccordent aux points Om pour
tout 771 < 0. On a /o(ûfo) = fLiioio) ssi /¿{ao) = /0 (0 :1 ) , condition qui équivaut à:
/0 (0 1 ) = /1 (0 1 ) •
Pour tout 771 G Z , notons Xm le -difféomorphisme: Jm J m -i, x xp . On
a: /1 = /0 O Al ; /2 = /1 o X2 ; /3 = /2 0 A3 , d’où:
fi = ( / 0 O Al) x ; ; /2 = ( ( / ¿ ' o X i) X l) O X 2

Î 2 = {{(fo" O + ifo ° ^ 1) X'iO O ^ 2) 4

/3 = ( ( ( ( / 0" ° ^ i ) i A ? + (/0 ° ^1) ° ^ 2) O X3

Par récurrence, on voit que pour tout tti > 2, on a des polynômes Qi,m, • • • ,Qm-i,m
en 771 variables à coefficients dans N , indépendants de a et de /0 , tels que
/m =

Âc=m

... x <’" ') ) ox ,) qj,,„( Xi,..., x'”" ). . . «, x ; „ _, , . . . . x<;"j,))o x,„


fc = l

De plus, il est clair qu’on obtient /m+i en fonction de /1 en substituant au second mem­
bre de cette expression /1 à /0 et la suite ( X2, . . . , X^n+i) à la suite ( X i,. . . , X ^ ) .
Nous noterons respectivement (/Cm) et (Cm) Texpression ci-dessus de fm en fonction
de /0 et celle, obtenue comme on vient de dire, de /m+i en fonction de / 1 .
Nous pouvons maintenant discuter le raccord des fm et des / ^ pour m > 0. On
voit d ’abord que fo(c^o) = f-i(c^o) ssi / q(cko) = / o ( » i) , et cette condition équivaut
aussi à: / i ( a i ) = / o ( a i ) . Fixons alors tti > 2. On a /m(o:m+i) = /m+i(û:m+i)
ssi f m-i (^m) = fm(^m)- En écrivant (/Cfc) et (£k) pour k G [1, 771] , on voit que
fk{oik^i) = fk+i{oik+i) pour tout k G [0,7n] ssi fo ^ \a i) = f i ^ \ a i ) pour tout entier
k G [0,77i]. Par suite, pour que les fm se raccordent pour tout 7n > 0 , il faut et il suffit
que fo^\oii) = M
_ fi^^(oii) pour tout A; > 0, et si c’est le cas, alors les /4^ se raccordent
Une équation fonctionnelle 273

pour tout m > 0 , et elles se raccordent alors aussi pour m = - 1 , car on a vu que
/o(0!l) = / 1(0:1) ssi / 0(0:0) = / i 1(0:0) ■
Passons à l’équivalence entre les assertions (i), (ii) et (iii). D’après l’étude qui précède,
on a (i) 4 =>(ii), et si cette condition est satisfaite, la fonction F : ] 0,1 [ —►IR qui prolonge
chacune des fm est dérivable, et même de classe . Comme de manière évidente
= pour tout m 6 Z et pour tout réel x intérieur à Jm 1 on voit par
continuité que F'(x) = F(x^) pour tout x g ]0, 1 [ . D’où F e F]o^i[ . On a donc
(i) => (iii). Il est immédiat que (iii) => (ii). Donc les trois assertions (i), (ii) et (iii) sont
équivalentes.
b ) Fixons la suite réelle (i4n)n>o • Soit une fonction /0 : J q —> IR de classe .
Associons-lui les fonctions fm (où m G Z ) comme en a) ci-dessus. Avec la notation
Xi ci-dessus, on a donc: /1 = /0 o ^ 1 , d’où: /( = ( / q o Xi ) X[ . Classiquement, pour
tout entier A: > 2 , on a des polynômes Hi^ki • • »Hk,k à k variables à coefficients dans
N , indépendants de a et de /0 , tels que

(12) /1"^ = O Xi) X HjM X\, . . . . X ^ )

Notons T]j^k = Hj^k{ ^i(^i)» • • • • D’après (12), on a, pour tout k > 2 :

(13) =
j=i
relations que nous complétons par: / i ( a i ) = /¿(a) et / i ( a i ) = fd(a) X 'i(ai). Donc
pour qu’on ait f\^\o ii) = fo^\oii) pour tout A: > 0 , il faut et il suffit qu’on ait
/o(o!i) = /o (« ). /o (û i) = /o (a) ^ i ( « i ) . et = TÎjZ'lVj,kfo'*'^\a) pour tout
k > 2 . Par suite, pour qu’on ait à la fois /0 € Sa et fo ‘\a ) = Ak pour tout k > 0 ,
il faut et il suffit que / 0*^(0) = Ak et fo^\oii) = Bk pour tout A: > 0 , où l’on a posé
B q = A l, B i= A 2 X 'iiai) , et S* = Y!,jZi Vj.kAk+i pour tout A: > 2.
La propriété (appelée théorème de Borel ) vue à la partie I permet alors facilement
de construire des fonctions fo vérifiant ces conditions. On utilise pour cela la fonction
^ définie en I. Soit e un réel tel que 0 < e < ^(ao —cei). Soit uq et ui des fonctions
de classe de IR dans IR qui vérifient: UQ^\ao) = Ak et Ui*^^(ai) = Bk pour tout
A; > 0 (de telles fonctions existent d ’après le théorème de Borel). Soit les fonctions 'ipo
et de IR dans IR définies par: rpo(x) = et rpi(x) = . Il est clair
que la fonction fo = ('ipouo + ^iui)|^^ répond à la question.
c ) Choisissons uns suite réelle (An)n>o à termes non tous nuis. Reprenons la fonction
fo définie à partir de ces An à la fin de b) ci-dessus, et soit g la fonction élément de
•^]o,i( qui prolonge fo . Alors g est nulle sur l’intervalle A = [a i -f i,a o — , qui
est de longueur > 0. Donc g admet des points réguliers, par exemple le milieu de A .
Mais fo est non partout nulle, donc g est non partout nulle. D’après 3-b) ci-dessus, il
en découle que ^ ^ IR • 0 | .
IJ0,1 [

Question 5 °

a ) Supposons que g{x) 0. On aurait alors g{x) = g{t^) dt pour tout


X—*0, x>0
I
X g ) 0, 1[ . Pour tout y e ] 0 ,1 [ , posons i/y = Supo<t<y( 1^(0 ) • On aurait alors
I I I
g {y ) < /o^ 19{t^) à t < Jq Ig{tP) I d t < xi/a: pour tous 2/ 6 ] 0,1 ] et x 6 ] 0,1 ] tels
que y < X , d ’où Ux < xux , d’où Ux = 0 pour 0 < x < 1. On aurait donc g{x) = 0 pour
0 < X < 1 : la fonction g serait donc nulle, ce qui est absurde. Donc g{x) 77^
X—>0, x > 0
b ) Si P avait une limite en 0 , cette limite serait ^ 0 d’après a) ci-dessus. On aurait
donc P G {-1 ,1 } tel que pg reste > 0 au voisinage de 0. D’après 3-a) ci-dessus,
on aurait G IR • 0 | pour tout r G ] 0,1 [ , donc ^ G IR • 0 | , ce qui est
274 Chapitre 12, problème 92

absurde. Cette contradiction montre que g n’a aucune limite en 0. Si ^ était bornée au
voisinage de 0 , il en serait de même de g' , puisque g'{x) = g{x^) pour tout x G ] 0,1 ] .
D’après le théorème des accroissements finis, g vérifierait donc le critère de Cauchy des
fonctions au point 0 (soit C un réel > 0 et 6 G ] 0,1 [ tels que | g{x) \ < C pour tout
X G ] 0,6] : alors | ^(x) - g{y) \ < C \ x —y\ pour tous x et y tels que 0 < x < y < 6 ) .
Donc g aurait une limite en 0 , ce qui est impossible d’après ce qu’on vient de voir.
Donc g n’est bornée dans aucun voisinage de 0 .
c) ^ .
• Montrons que g est bornée sur [a^, 1 [ . Si m G * et si x G J-m >on a:

g(x) = g{a-m+i git^)àt


*^Q-n
d ’où, en utilisant l’inégalité de la norme des intégrales:

Ig{x) I < Mm-l + f Ig{t^) I dt < Mm-l + f Mm- 1 dt


Ja-m+1 Ja-m+1
et par suite: Mm < + a-m - • On a donc, pour tout m > 1 :
k= m
(14) Mm < M) (1 + a-k - 0^-/c+l)
A;=l
Mais il est immédiat que la série à termes positifs - C i - k + i) converge. Donc
le produit infini rifcii + a^k —Oî-fc+i) converge. Il découle donc de (14) que la suite
{Mm)m>o est bornée. Cela entraîne évidemment que g est bornée sur [a^, 1 [ .
• Du fait que g est bornée sur [a^, 1 [ , on déduit, à l’aide des formules (C), que
pour tout A: G 1^ , la dérivée g^^^ est bornée sur 1 [ . Par le même raisonnement
qu’en b) ci-dessus, on en déduit que pour tout A; G N , la fonction g^^^ admet une limite
au point 1. La fonction g qui prolonge g par continuité à ] 0,1 ] est donc bien définie,
et d’après la règle de l’Hôpital, elle est dérivable en 1, d ’où aisément: y € / ’]o,i) .
d ) Quitte si nécessaire à changer y en - y , il suffit de traiter le cas où y reste > 0
sur [a^,a] , avec 0 < o < 1. Plaçons-nous donc dans ce cas. Définissons les intervalles
Jm = associés à ce réel a (où m G Z ) comme à la question 4) ci-dessus.
Posons: fo = y|^^ , et définissons les fm à partir de fo comme à la question 4) ci-dessus.
Il est clair que /o € 5a • Par suite, y| = /m pour tout m . Du fait que fo{Jo) C IR-|-,
la construction des fm montre clairement que fm{Jm) C R + pour tout m < 0 . Donc
y reste > 0 sur [a^, 1 [ . D’après les formules (C), on en déduit que pour tout A: > 1,
y^^^ reste > 0 sur [aP •
Comme y^^^ est positive sur cet intervalle, on voit que pour tout k , la limite en
1 de est > 0 . En raisonnant par continuité, on voit que y G ^]o,i] ot que
y(*)(l) = lim a;-,i,x<i ^ 0 pour tout k. Si on avait y(l) = 0 , on aurait
y(x) = 0 pour < X < 1, donc /o serait la fonction nulle, donc y serait la fonction
nulle, ce qui est absurde (rappelons que l’application linéaire ^]o,i ( ^ y9 g\j est
bijective). On a donc bien ÿ(l) > 0 .

Question 6 "
a ) L’application L q : ^)o,i[ ^y 9 ^ y(l) est une forme linéaire, non nulle car
L (© |)o i[) > 0. Son noyau est Mo- Donc Mo est bien un hyperplan de ^]o,i( •
Comme jqi [ ^ supplémentaire de Mo est
l)0.1(
b ) Si y” ^(0) rencontre tout intervalle [a^,a] avec 0 < o < 1, alors 0 est valeur
d’adhérence de y en 1, donc y(l) = 0, i.e. y G Mo- Sinon, on a y G {-1 ,1 } et
o g ] 0 , 1 [ tels que pg reste > 0 sur [0^ ,0 ] , d ’où ÿ(l) ^ 0 d’après 5-d), i.e. g ^ Mo -
Cela prouve l’équivalence logique demandée.
Une équation fonctionnelle 275

Supposons g e M o . D’après 5-d), chacun des ensembles g~^ î * ) et ÿ -)


rencontre tout intervalle [a^,a] avec 0 < a < 1. Enfin, par application des formules
(C), il est clair que g^^Ux) --------- -— ►0 pour tout k e N .
x —* l , x < l
c ) Fixons a e ] 0,1 [ . L’application o,i [ 9 ^ g\ est une bijection linéaire
d’après l’étude de 4) ci-dessus. Or il est immédiat que le IR-e.v. Sa est de dimension
infinie, car il contient le IR-e.v. des fonctions de classe de [a^,a] dans IR dont
toutes les dérivées en et en a sont nulles. (pour tout réel c G ] 0, (a - a^) [ , notons
hc la fonction:
1 si X < c
[a^,a] —►IR, X I— ►I -aP)(x-
si a: > c
Les hc appartiennent à >et la famille (hc)o<c<ap-o est libre). Donc le IR-e.v. ^]o,i[
est de dimension infinie (ce qu’on aurait aussi pu déduire immédiatement de III-4-b)).
Puisque Mo en est un hyperplan, il est aussi de dimension infinie.

Question 7 "
a ) Soit ^ G P]o,i[ • Posons G = T{g) . Pour tout réel t > 0, on a facilement:

^'(«) = " e ^ j 7 ' ( e - ‘)

donc g G ^)o,i[ ssi G'{t) = - : ^ G { t ) - pour tout i > 0 , autrement dit


ssi G G 00 • On a donc bien T (^] o,i [ ) = •
b ) On voit facilement que si G G 0o est non partout nulle, elle n ’est identiquement
nulle dans aucun voisinage de 0. En effet, en utilisant T ~ ^ , cela revient à dire que
toute fonction g G *?^]o,i[ Qui est identiquement nulle dans au moins un voisinage de
1 est partout nulle, et cette dernière propriété est immédiate: si g est nulle dans un
voisinage de 1 soit c la borne inférieure des réels b G ] 0,1 [ tels que g{x) = 0 pour
tout a; G [è, 1 [ • Alors on ne peut avoir 6 > 0 car sinon, on aurait g{x) — g'(xp) = 0
pour bP < X < b y ce qui est absurde.
On déduit de là que s’il existe G e Go non partout nulle et développable en série
entière à l’origine, sa série formelle de Taylor-MacLaurin X)n est non nulle.
Pour prouver la propriété demandée, il suffit donc de montrer que toute série formelle
non nulle <7 = € C [[X ]] qui vérifie a'{X) = - (r{pX) est de
rayon nul. Soit donc une telle a . Par identification, on a: (n + l)cn4-i = -f ^ ) c n
pour tout n > 0, d’où, pour tout n > 1 :

k= 0 ^

Puisque CT^ 0 , on a Cq ^ 0 . On déduit de (15) que | | > pour n > 1.


Or le rayon de la série formelle Yln est nul (posant Un = ,
les Un sont > 0 et on a Un ----------►
n-tl n— * 0 0 +oo ). Donc a est de rayon nul, ce qui
achève la démonstration.
c ) Soit g G «^]o,i( ï^on partout nulle et développable en série entière au point 1.
Posons G = T{g ) . Alors G G 0o et G est non partout nulle. D’après les théorèmes
sur le produit et la composée de fonctions développables en série entière, G serait alors
développable en série entière en 0 , puisque exp est développable en série entière à
l’origine. D’après b) ci-dessus, c’est impossible. Donc g n’existe pas.
d ) Soit g G ^)o,i( partout nulle. Il existe alors A G IR et h G Mo tels que
g = H-h, d’où: g = \ • G h . Puisque g n’est pas partout nulle, on ne
peut avoir à la fois A = 0 et h partout nulle. Si A = 0, les dérivées au point 1 de
h sont toutes nulles. et d ’après 6-b) ci-dessus, h n’est identiquement nulle dans aucun
276 Chapitre 12, problème 92

voisinage de 1 , donc 1 est point de pseudo-convergence de / i , et par suite g = h n ’est


pas dévelopable en série entière au point 1 . Si A ^ 0, alors à cause de 6-b) ci-dessus,
pour tout k ; en vertu de II-5-b), on en déduit que 1 est point de
divergence de g , donc g n’est pas développable en série entière au point 1 .

PARTIE IV
Notons d’abord que C/(^]i,+oo[) = 6 i • cela résulte d’un calcul immédiat.

Question 1 "
a ) A partir de l’équation fonctionnelle g'(x) = g(x^ ) , on voit que si g e i,+oo [
s’annule dans un voisinage de 1, elle est partout nulle (raisonnement analogue à celui
de III-7-b)). Par suite, toute fonction G e Qi non partout nulle n’est identiquement
nulle dans aucun voisinage de 0. Pour prouver la propriété demandée, il suffit donc
de montrer que toute série formelle non nulle cr = ^ C [[X ]] qui vérifie
a'(X ) = + ^ ( p^ ) est de rayon nul. Soit donc une telle cr. Par identification,
on a: (n - h l)Cn+i = (p^ + ^ ) c n pour tout n > 0 , d’où, pour tout n > 1 :

k=0 ^

Puisque ( 7 ^ 0 , on a coT^O. On déduit de (16) que | Cn | > pour n > 1.


On en déduit comme en III-7-b) que a est de rayon nul, ce qui achève la démonstration.
b ) Soit g € ^]i,+oo[ non partout nulle et développable en série entière au point 1.
Posons: G = U(g). Alors g n’est identiquement nulle dans aucun voisinage de 1 (voir
a) ci-dessus), d ’où il découle que G n ’est identiquement nulle dans aucun voisinage de 0.
Comme ex p est développable en série entière à l’origine, les théorèmes sur le produit et
la composée de fonctions développables en série entière montrent que G est développable
en série entière en 0. C’est impossible d’après a) ci-dessus. Donc g ne peut exister.
Voici une autre solution de cette question. En utilisant les formules (C), on voit
que pour tout intervalle non-trivial J tel que 1 6 J , toute fonction h £ T j vérifie
/¡(m)(i) _ pour tout m > 1, où l’on a posé: Am =
particulier, ©^"^^(1) = ^(1 ) -^^,771(1) pour tout m > 1. Comme 0(1) > 0
et comme 1 est point de divergence de O , la série formelle ^ A m X ^ est de
rayon nul, et par suite si h{l) ^ 0 , alors 1 est point de divergence de h . Cela dit,
si g était développable en série entière au point 1, elle se prolongerait en une fonction
g G ^(i,+oo[ • D’après ce qu’on vient de voir, on ne peut avoir p(l) ^ 0. Donc
ÿ(l) = 0 , d ’où 0 pour tout m G N à cause des formules (C). Donc g serait
identiquement nulle dans un voisinage de 1, et nous avons vu au début de a) ci-dessus
que cela entraîne que g est partout nulle.

Question 2 "
D’après les formules (C), toutes les dérivées de g sont > 0 sur ]l,+ o o [ . Par le
raisonnement habituel (utilisant la règle de l’Hôpital), g se prolonge en une fonction
g G .F[i,+oo( , et on a g^^\l) = ^ ^ Pour tout k. En utilisant
III-l), on en déduit que g est développable en série entière à l’origine. Il en est donc de
même de g . D’après 1) ci-dessus, g est donc la fonction partout nulle.

Question 3 °
Supposons trouvé un réel 7 > 1 tel que g{x) = 0 pour tout x > y . Alors on a
9 '{^) = 9 {^^) = 0 pour tout X > 7 P , donc g est constante entre 7 P et 7 , et puisque

^(7 ) = 0 , on voit que g est nulle entre 7 ^ et 7 . Par récurrence sur n , on montre
Une équation fonctionnelle 277

ainsi que g est nulle sur [7*’”’*,+oo[ pour tout n € . Comme 7^’ " ----------» 1 , il
n —*oo
en découle que g est identiquement nulle, ce qu’il fallait démontrer.

Question 4 "
a ) Soit un réel 6 > 1 tel que g(x) > 0 pour tout x > b. Alors g'(x) = g(xP) > 0
pour tout x > b (car si a; > 6 , on a x^ > x > b), donc g est croissante sur [6, +oo [ .
Mais g n ’est pas identiquement nulle sur [6, +oo[ (voir 3) ci-dessus). On a donc un
réel c > b tel que g{c) > 0. Puisque g est croissante sur [6, +oo [ , il en découle que
g{x) > g{c) > 0 pour tout X > c. Les formules (C) montrent alors que g^^\x) > 0
pour tout k e N et tout réel x > c. Ayant fixé un tel c , en utilisant III-l), on voit
qu’il existe une série entière a de rayon infini telle que g{x) = a{x - c) pour tout réel
X > c. En particulier, q\ , est développable en série entière au point c .
■“ •^ l[c ,+ o o [

b ) D’après les formules de dérivation des produits et des fonctions composées, et en


tenant compte pour tout AG R+ , toutes les dérivées des fonctions t »-> sont
partout positives, on voit que pour tout n G N * , la dérivée est de la forme:

(17) =
fc=:l
OÙ les jTifc.n désignent des fonctions numériques partout positives sur IR * . On déduit
de (17) que > 0 pour tout n G 1^ et tout t G [7 , H-oo[ . Les fonctions G^^^

sont donc toutes croissantes sur [7 , +00 [ . Par dérivation, pour n e N * et t e
on déduit de (Ei) :

(18) G(")(i) = + p"-iG<”- ‘>(pi)

d’où, puisque G^^~^^(py) > G^^"^H7 ) :

(18) G(”) ( 7 ) > G ^ " ''^ 7 ) ( p " " ' + ^ )

Par multiplication membre à membre, on déduit de (18) que pour tout n > 1, on a:
k = n —l
(19) g (")(7) > g (7) n (p" +
k=0 ^

Or, G(7 ) = c ^ g { c ) > 0 , et n!t=o ^ • Le rayon de convergence


de la série formelle Y^n III-7-b)); a fortiori, la série formelle de
Taylor Y n rayon nul. Donc 7 est point de divergence de ,
et en particulier, G| ^ n ’est pas dévelopable en série entière au point 7 .
Cependant, nous avons vu que ^^ ^ est développable en série entière au point c .
On a > c ssi t > 7 . Puisque exp est développable en série entière en tout point, en
utilisant les théorème sur le produit et la composée de fonctions développables en série
entière, on voit que G |, , est développable en série entière au point 7 , en contra-
l(7 ,+ o o [
diction avec ce qu’on a prouvé ci-dessus. Cette contradiction montre que l’hypothèse de
départ ne tient pas. Il n ’existe donc aucun voisinage de -hoo sur lequel g reste > 0.
En appliquant ce résultat à - p , on voit qu’il n ’existe aucun voisinage de -hoo sur lequel
g reste < 0. Par suite, chacun des ensembles ^” ^(IR+) et g~^{R*) rencontre tout
voisinage de +00.

Question 5 "
a ) Fixons un réel a > 1 . Pour tout m e Z , posons Om = , et notons Jm
l’intervalle • Notons Sa le sous-IR-e.v. de Vj^ image de l’application
278 Chapitre 12, problème 92

linéaire de restriction: ^]i,+oo[ ^Jo • démontre de la même manière qu’en III-


4) que cette application de restriction définit un isomorphisme de / ’)i,+oo( sur Sa,
et que pour toute suite réelle (i4n)n>o > il existe au moins une fonction fo e S a telle
que fo ^ \a ) = Am pour tout m . En particulier, £a est de dimension infinie, donc
•^)i,+oo( est de dimension infinie. Soit alors g e .F]i,+oo( • Pour tout m , notons
M -m = Ig{t) I ). Si m € N * , pour tout x e J^m » on a:

g{x) = g{a^m+i) + f g{t^) dt


Ot —m + l

d’où immédiatement: Mm < M m -i(l + »-m +i - »-m ) • Par multiplication membre à


membre, il en découle:
k=m
(20) < Mo n a + Oi-k+l —OL-k)
fc=l
Comme la série à termes positifs ~ o^-k) est convergente, le produit infini
Ylfç{l + Oi-k+i - Ci-k) converge. A l’aide de (20), on en déduit que la suite {Mm) est
bornée, ce qui entraîne que g est bornée au voisinage de 1. Par les mêmes raisonnements
qu’à la partie III, il en découle que g se prolonge en une fonction g G i,+oo [ >ce qu’il
fallait démontrer.
b ) L’application Li : T\ i,+oo [ g p(l) est une forme IR-linéaire, dont le noyau
est M l . Ce noyau est un hyperplan si Li ^ 0 , et sinon M \ = . F ) i , ^ . o o ( • Comme le
IR-e.v. 1^+00 [ est de dimension infinie, de toutes façons M \ est de dimension infinie.

★ ★ ★
Problème 93

SUR LES ALGEBRES DE BOOLE

PREAMBULE
• Pour tous ensembles E et F y on notera HomEns(^)i^) rensemble des applications
de E dans F . Pour tous anneaux A et B y on notera HomAnn(-A, R) Vensemble des
morphismes d ^anneaux de A dans B .
• On note F2 le corps ^¡ 2 1_ • Pour tout ensemble non vide E et pour toute
partie A de E y on note x e ,a 1^ fonction: R —> F2 telle que Xe ,a {^) = Ofj si x ^ A
ot Xe ,a {x ) = I 1F2 si X e A . Lorsque E est ñxé et qu'aucune ambiguïté n'est à craindre,
on écrira xa au lieu de Xe ,a • La F2 -algèbre des fonctions: E ¥ 2 sera notée Be ♦

L'ensemble des parties de E sera noté V{E ) .


• Pour tout anneau commutatif A , on notera Spec (A) l'ensemble des idéaux
premiers de A y et on notera SpeCmax(A) l'ensemble des idéaux maximaux de A ,
L'ensemble C)pespec{A)P sera noté N i l r a d ( A ) .
• On appelle algèbre de Boole tout anneau commutatif non nul tel que = x
pour tout X e A .
• La question ÍÍI-4, difficiie, pourra être laissée de côté en première lecture. La
partie IV est entièrement facultative et ne s'adresse qu'à ceux disposant d'un sérieux
bagage de topologie générale.

PARTIE I
Dans cette partie, on fixe un ensemble non vide E .
1 °)

Vérifier que Be est une algèbre de Boole. Vérifier que l’application Ay-^ xa définit
une bijection de V(E) sur B e •
2 ‘)
A l’aide de la bijection ci-dessus, on transporte à V{E) la structure de F2 -algèbre
de Be • Traduire en termes d ’opérations élémentaires sur les ensembles l’addition et le
produit de V { E ) . Préciser l’élément unité et l’élément nul de V{E)
Dans toute la suitey quel que soit le choix de E , on munira V{E) de cette structure
de F2 -algèbre. Cette ¥ 2 -algèbre sera appelée l'algèbre de Boole associée à E .

PARTIE II
Dans cette partie, on donne un anneau commutatif A . On note Ai l’ensemble des
éléments nilpotents de A (on rappelle que Ai est un idéal de A ).
1
Vérifier que Ai C N i l r a d ( A ) .
2 °)
Soit a e A \ A i . On note S l’ensemble {a^}nef^ • On note £a l’ensemble des idéaux
de A qui ne rencontrent pas S .
280 Chapitre 12, problème 93

a ) Vérifier que Sa ^ ^ et que l’ensemble Sa ordonné par inclusion est inductif,


i.e. que toute partie non vide T de Sa totalement ordonnée par l’inclusion admet un
majorant dans Sa •
b ) D’après le théorème de Zorn, il découle de a) ci-dessus que Sa admet au moins
un élément maximal. Soit p un tel élément. On se propose de montrer que p est un
idéal premier de A . Pour cela, on raisonne par l’absurde: soit u 6 i 4 \ 4 ) et
tels que uv e p . Montrer qu’il existe m e N et n e N tels que = X au et
I3v avec X e p , a e A et 0 e A . En calculant , en tirer une
contradiction, et conclure.
c ) Déduire de ce qui précède que Ai = N ilr a d ( i4 ) .

PARTIE III

Soit R un anneau non nul (non nécessairement commutatif) tel que = x pour
tout X e R .
a ) Montrer qu’on a 2 x = Or pour tout x e R .
b ) Montrer que R est une algèbre de Boole. Vérifier que la structure canonique
de Z -algèbre induit sur R une structure naturelle de F2 -algèbre (ce qui justifie la
terminologie “aJgèbre de Boole ”). Préciser N i l r a d ( i î ) .
Dans toute la suite de cette partie, on donne une algèbre de Boole A .
2 °)
a ) Soit 43 un idéal premier de A . Démontrer que l’anneau quotient A / , est
isomorphe à F2 , et en déduire que Spec (A) = Specmax(^) •
b ) Soit a un idéal propre de A . Montrer que a est l’intersection des idéaux
p e Spec(i4) qui contiennent a .
Dans ce qui suit, pour tout p 6 Spec (A ), on note <pp la fonction Xa ,a \ p • On
note G rapplication: A —►Bspec(A) Vapplication qui, à tout a e A , associe la fonction
a = G(a) : Spec(i4) F2 , p ^ .
3 °)
a ) Vérifier que G est un morphisme d’anneaux. En utilisant le résultat de la partie
II, montrer que G est injectif.
b ) Soit E un ensemble non vide. A tout x e E , on fait correspondre l’idéal de
Be formé des fonctions f € S e telles que f{x) = Ofj . Vérifier que nia; ^ Spec(Bf;)
pour tout X € E . On note J e l’application: E —►Spec(Bj5) , x ^ nia; • Vérifier que
J e est injective, et montrer que J e est bijective ssi E est fini.
c ) Déduire de ce qui précède que si A est infini, alors G n ’est pas bijective.
4 °)
Soit E un ensemble infini. On note T l’ensemble des complémentaires des parties
finies de E . Soit A l’ensemble des fonctions f £ Be pour lesquelles il existe F ^ T
(dépendant de / ) tel que / soit constante sur F . Vérifier que A est une sous- F2 -
algèbre de Be (cette sous-algèbre est donc une algèbre de Boole) et montrer qu’il n ’existe
aucun ensemble H tel que A soit isomorphe a Bh •
5")
On suppose maintenant A fini. On se propose de montrer que G est bijectif.
a ) Soit p e Spec (A) et q 6 Spec (A) avec p ^ C{. Prouver que ^3 -f- q = A . En
déduire qu’il existe a e Bspec(A) tel que a G G{A ) , que a(i3) = et que a (q ) = 0^2 .
b ) Soit p e Spec (A ). Déduire de a) ci-dessus que la fonction 6 p = Xspec(A),{<j}
appartient à G{A ) . En déduire que G est surjective, et conclure.
6 °)
Soit E et F deux ensembles non vides. Pour toute application (p G HoitiEns(-Ê?, F ) ,
on note ip* l’application: Bp Be ^ vo(p.
Sur les AJgèbres de Boole 281

a ) Vérifier que pour tout élément (p G HomEns(-Ê^), on a (^* G HomAnn(^F) ^ e ) •


b ) Soit (p e HoitiEnsC-Ê?, F ) . Montrer que <p est injectif ssi (p* est surjectif, et que
(p est surjectif ssi <p* est injectif.
c ) Montrer que l’application:
<P : HomEns(i^.F ) — ►HomAnni^Bf,B e ) , ip<
— ><fi*
est bijective ssi F est fini.
d ) Caractériser les algèbres de Boole finies, et donner leurs automorphismes.
7‘)
Soit E un ensemble non vide. Dans cette question, nous appellerons partition de
E toute partie w de PiE) dont les éléments sont des parties non vides de E deux à
deux disjointes et de réunion E . L’ensemble des partitions de E ainsi définies sera noté
P a rt(J5 ? ). A toute partition w de E ^ on associe le sous-anneau de Be formé
des fonctions u e Be qui sont constantes sur chaque élément de w .
a ) Montrer que l’application w ^ définit une injection de P a r t ( E ) dans
l’ensemble des sous-anneaux de Be • Cette injection est-elle bijective?
b ) Lorsque E est fini, déterminer les anneaux quotients de Be •

PARTIE IV
Dans cette partie, on fixe un ensemble infini E . On note E la bijection: V{E) Be
définie en I-l), et on munit V{E) de sa structure d ’algèbre de Boole. On munit F2
de la topologie discrète. Pour tout espace topologique non vide X , on note C ont(X )
la F2-algèbre des fonctions continues: X ¥2 (c’est une algèbre de Boole). Pour
tous espaces topologiques X et V , on note C ont(X , V) l’ensemble des applications
continues: X Y . Pour tout espace topologique non vide X et pour tout x e X ^
on note W lx,x Tensemble des / G C ont(X ) nuiles en x : on vérifiera que SDIx,x est
un idéal maximal de C o n t(X ). On conservera les notations B et tlX.,. introduites
plus haut. On rappelle qu’un espace topologique est dit totalement discontinu ssi ses
composantes connexes sont ses singletons. On sait qu’un espace topologique compact
est totalement discontinu ssi chacun de ses points admet un système fondamental de
voisinages à la fois ouverts et fermés.
1
Soit X un espace topologique compact non vide. Montrer que l’application
A x : X — >Spec (C ont(A ’) ) , x 1— >3Utx,x
est surjective. Montrer que si X est totalement discontinu, alors A x est bijective.
2 ')
Pour tous espaces topologiques X et Y , et pour toute application xl) G C ont(X , Y ) ,
on note 'll) le morphisme de F2-algèbres: C o n t(y ) —►C ont(X ) ^ g ^ g oi¡).
Soit deux espaces topologiques compacts X et Y totalement discontinus. Montrer
que l’application ^ suivante est bijective:
^ : C o n t(X ,y) — ►Hon\Ann (C on t(y),C on t(X )) , ÿ
et en déduire que les algèbres Cont(X) et C on t(y) sont isomorphes ssi les espaces X
et y sont homéomorphes.
3 °)
Soit X un espace topologique compact totalement discontinu. On désigne par F x
l’ensemble des fermés de X , et par Sx l’ensemble des idéaux de C o n t(X ). Pour tout
idéal a e Sx J soit 2 J(a ) l’ensemble r)fçaf~^(0) • Pour toute partie fermée y de X ,
soit l’idéal de C ont(X ) formé des fonctions nuiles sur Y .
a ) Pour une partie arbitraire D de X , quel est l’idéal de C ont(X ) formé des
fonctions nuiles sur D ? Montrer que et J sont des bijections réciproques l’une de
l’autre.
282 Chapitre 12, problème 93

b ) Soit a un idéal de Cont(A') distinct de {Ocont(X)} C ontiA ”) . Soit


Y = 9 J ( a ) . Pour toute fonction / e C ont(A ’) , il est clair que / |^ G C o n t ( y ) . Notons
P l’application: Cont(A’) C ont(K ), / /|^ . Montrer que p est un morphisme
surjectif de F2 -algèbre. En déduire une description de l’algèbre quotient .
4 °)
Soit X un espace topologique compact totalement discontinu. Une sous-algèbre S
de Cont(X) est dite séparante ssi pour tout couple (x^y) e X x X tel que x ,i\
existe f e S telle que f{x) ^ f { y ) .
a ) Montrer que la seule sous-algèbre séparante de C ont(A ’) est C o n t(X ).
b ) Soit 71 une sous-algèbre de C o n t(X ). On note Y l’ensemble des classes
d’équivalence de la relation d ’équivalence ÍH définie sur X par: x Î H y ssi f(x) = f{y)
pour toute fonction f e 7Z. Soit w la surjection canonique: X Y . Soit Q
l’ensemble des parties V de y telles que w~^{V) soit un ouvert de X . Montrer
que Q est l’ensemble des ouverts d’une topologie, dont on munit désormais Y . Montrer
que l’espace topologique Y est compact et totalemen^discontinu. Vérifier quej)our toute
fonction / G 7^, il existe une et une seule fonction f G C o n t(y ) telle que f o w = f ,
et que l’application P : 7Z-* C o n t( y ) , f ^ f est un isomorphisme de F2 -algèbres.
5 ’)
Une partie P de E est appelée un fíltre ssi elle vérifie les propriétés suivantes: P
est stable par intersections finies, ^ ^ P , et pour toutes parties F\ et F2 de E , les
relations F\ C F2 et F\ e F entraînent F2 € F .
a ) Montrer qu’une partie a de 'P(E) est un idéal propre (c’est-à-dire: distinct de
'P(E) ) ssi l’ensemble {E \ F}F6a est un filtre sur E . Cet ensemble sera noté F l t ( a ) .
b ) Montrer que l’application a F l t ( a ) de l’ensemble des idéaux propres de 'P(E)
dans l’ensemble des filtres sur E est bijective.
c ) Soit a un idéal de 7^{E) . Montrer que cet idéal est maximal ssi F l t ( a ) vérifie
la condition suivante: pour toute partie F de 'P(E ) , on a soit F G F l t ( a ) , soit
E \ F e F l t { a ) . Les filtres sur E qui vérifient cette condition s’appellent les ultrafíltres
sur E . Les ultrafiltres de la forme F i t (H~^(tnx)) avec x e E sont appelés les
ultrafíltres triviaux sur E . Caractériser les ultrafiltres triviaux.
Dans ce qui suit, on désigne par Te Vensemble des ultrafíltres sur E . On identifíera
E à une partie de Te en identifíant tout x e E à Vultrafiltre trivial formé des parties
F de E telles que x e F .
6 ‘)
Pour toute partie F de E , on notera Op l’ensemble des ultrafiltres U G Te tels
que F G U . Montrer que les ensembles O p , où F décrit 7^{E) , forment une base
d ’une topologie sur Tp , dont on munit désormais Tp . Montrer que Tp est compact,
totalement discontinu, que E est dense dans Tp et que E est l’ensemble des points
isolés de T p . Montrer que l’ensemble T p \ E est une partie parfaite (i.e. non vide,
compacte et sans point isolé) de Tp .
7 °)
Soit R l’application: Cont(Tj5) Bp , / ^-> / |^ .
a ) Montrer que R est un isomorphisme d’anneaux.
b ) On reprend la sous-algèbre A de Bp définie en III-4). Déterminer la sous-algèbre
R'~^{A) de Cont(T£;). En déduire une autre démonstration de la non-existence d ’un
ensemble H tel que A soit isomorphe a Bp •
c ) Notons Aut{Bp) le groupe des automorphismes de la F2 -algèbre Bp . Montrer
que l’application de & p dans Aut(i^E) est un isomorphisme de groupes.

☆ ☆ ☆
Sur les Algèbres de Boole 283

SOLUTION

PARTIE I
Question 1 *
Il est immédiat que Be est une algèbre de Boole. Soit les applications:
A ^ xa ; f ^
On vérifie immédiatement que = Idp^E) et = Ids^ . Donc ^ et ^ sont des
bijections réciproques l’une de l’autre.

Question 2 "
On vérifie aisément que la somme et le produit ainsi définis sur V{E) sont respec­
tivement les lois
(.4, B ) ^ { A u B ) \ { A n B ) ; ( A ,B ) ^ An B
L’élément nul de V{E) est 0. L’élément unité de V{E) est E (la loi additive de
l’anneau V{E) ainsi défini s’appelle la différence symétrique.)

PARTIE II
Question 1 °
Soit X e A i . Par hypothèse, on a un entier n > 1 tel que = O ^ Soit un idéal
a

P G S p ec(i4 ). On a: x^ O € p , d ’où x e p puisque


a est premier. Donc Ai C p .
C’est vrai quel que soit p . Donc Ai C N ilr a d ( i4 ) .

Question 2 °
a ) Puisque a ^ Ai ^ on a Oa ^ S . Donc {0>i} G Sa • Donc Sa est non vide. Soit T
une partie non vide de Sa totalement ordonnée par inclusion. L’ensemble b = Uaç^ra
est un idéal de A , et il est clair que b n S = 0. Donc b G 5a , et a C b pour tout
d e . L’ensemble 5o ordonné par inclusion est donc inductif.
b ) Remarquons d’abord que p est un idéal propre^ i.e. distinct de >1. En effet, puisque
1^ = a® G 5 , on a: 1a ^ p ^ d’où p ^ A . Considérons les idéaux U = p Au et
d = p 'h A v . Puisque u ^ p et v ^ p ^ on a ,p C u e t p C tl. Les ensembles u n S
et tï n 5 sont donc non vides. On a donc bien des entiers naturels m et n tels que
G U et G t ï . Cela signifie qu’on a des éléments A G p , ^ G p , a G^ 4 et p e A
tels que = A + a u et 0V . Alors:
(1) = A^ + 0 v \ -h aup + a 0 uv
Puisque uu G p , au second membre de (1), chaque terme appartient à p . Par suite
(jTn+n ç, p c ’es^ absurde, car G S . Cette contradiction montre que les relations
U e A \ p , v G i 4 \ i î et uv e p ne peuvent être vraies toutes trois en même temps.
Puisque l’idéal p est propre, on en conclut qu’il est premier.
c ) D’après ce qu’on vient de voir, pour tout a G A \ A i , il existe un idéal premier p de A
tel que ^ p pour tout n e N ; donc a ^ N ilr a d ( i4 ) . Par suite, N ilra d (A ) C A i .
Comme on avait déjà AÎ C N i l r a d ( A ) , on en déduit bien que N ilra d (i4 ) = A i .
284 Chapitre 12, problème 93

PARTIE III
Question 1 °
a ) Soit x e R. On a: a; + x = (x + a;)^ = - f - = x 4- x + 2a;, d’où 2x = Oh •
b ) Montrons que R est commutatif. Soit (x^y) € R x R . D’après a) ci-dessus, on a
yx = —y x . D’où:
X -h 2/ = (x + = a ;^ - f 2/^ + x y 4* 2 /x = X H- 2/ -h x î / + i / x = X + y -h a;?/ - ya;

d ’où x y - y x = Oh . L’anneau R est donc bien commutatif. C’est donc bien une algèbre
de Boole. Comme 2x = Oh pour tout x e R , on a m x = Or pour tous m G 2 Z et
X E R (l’indicateur de torsion de l’anneau R est donc 2). La structure canonique de
Z -algèbre induit donc sur R une structure naturelle de F2 -algèbre.
Il est immédiat que Oh est le seul élément nilpotent de R (pour tout x € i î , on
vérifie en effet par récurrence sur n que x^ = x pour tout entier n > 1 ). D’après
II-2-c), on en déduit que N ilr a d ( il) = {Oh } •

Question 2 "
a ) L’anneau quotient Q = ^¡p est intègre puisque p est premier. Comme x^ = x
pour tout X G , il est clair que = X pour tout X e Q . Donc Q est une algèbre de
Boole intègre. Si X e Q , on a Oq = X “ ^ - X = X { I q - X ) , d’où X = Oq ou X = 1q
puisque Q est intègre. Donc Q = {0q ,1 q } (et Oq ^ 1q ). L’anneau Q est donc
isomorphe à F2 . En particulier, c’est un corps, donc l’idéal p est maximal. On déduit de
laque Spec(i4) c SpeCmax(>I) • Comme on a de toutes façons Specmax(>l) C S p ec(i4 ),
en fin de compte on a: Spec(i4) = Specmax(-A).
b ) Remarquons que tout sous-anneau non nul d ’une algèbre de Boole et tout an­
neau quotient d ’une algèbre de Boole par un idéal propre sont des algèbres de Boole
(c’est immédiat). Soit w le morphisme d ’anneaux canonique: A —> A^^
Spec(A) = SpeCmax(A) et S p e c ( ^ /a ) = SpeCmax( ^ / a ) » P^rce que A et Aj^
des algèbres de Boole. On en déduit facilement que w induit une bijection de l’ensemble
la des idéaux p e Spec{A) qui contiennent a sur l’ensemble S p e c (> y ^ ). Mais
N i l r a d ( - ^ / a ) = {0 } , car est une algèbre de Boole (cf. 1-b) ci-dessus); on
a donc:
|i = c 7 - i ( N i i r a d ( > l / a ) ) = a

ce qu’il fallait démontrer.

Question 3 °
a)
Nlontrons d ’abord que G est un morphisme d ’anneaux:
Comme
----------- v>p(U) = pour tout ^p e S pec(>l), on voit que U = .
' '' “ “'®P«c(v4) •
Soit (a, 6) 6 X . Pour tout H (= a \ „„ ___7!x
1f ^ ^ + Mb)
^\P)HP) . Fixons p e S p ec(i4 ), et procédons par disjonction des ca«î
•. Si (a. i) € J , ^X J, , or
o„ a j f , M + „,(!,) = o ,. + 0 ,. - 0 ,. et a + 6 g „
<Pp(a + 6)') = Ofj = ifipla) +
- Of) - M o ) + . De même, M o )v ’p(i’) = Of» «i* € p d ’o
<Pp{ab) = Ofj = <Pp(^)Mb) ■ ' ’~
• Si a ^ p et 6 ^ p , on a + ^^(6) = if^ + if = 0^^. Soit g et î,
images respectives de a et b dans l’anneau quotient Q = • On a: Q = rn \
a-6-lQ d ’où â + 6 = 0(3,i.e. o + 6 € p . Donc M^^ + b) = Of, = ,p„(a)+ 2 ' n
~ et o6 ^ p (car p est un idéal premier) et nar **
<Pp(ab) = I f, = >Pp(a)v>p(b} ■ ^ et par su
Sur les Algèbres de Boole 285

• Si a e P et b ^ P, on a, ipp{a) + çpp{b) = , et a 4- 6 ^ p ,
d’où (pp(a + 6) = Ipj = (Pp{(i) + ^p{b) . De même, (Pp{a)(pp{b) = Op^ et ab e p , d ’où
(p^{ab) = 0p2 = (Pp{a)(pp{b). ___
C’est vrai quel que soit p . Dans tous les cas, on a donc a 4- 6 = a + 6 et ab = Cib.
C’est vrai quel que soit le choix de (a, 6). Cela achève de démontrer que l’application
G est un morphisme d’anneaux.
M ontrons que G est injectif:
On a:
K er(G ) = { a € ^ I Vp € S p ec(A ), <pp{a) = Of, } = npgspec(vi)P = N ilra d (> l)
Mais N ilra d (i4 ) = {0>i} , puisque A est une algèbre de Boole. Donc K er(G ) = {0>i} ,
i.e. G est injectif.
b ) Fixons X e E . Il est clair que VXx est le noyau de l’homomorphisme d ’anneaux
“(px • ^2 i f ^ f{^) ‘ Le morphisme ‘ipx est manifestement surjectif. Sa
décomposition canonique fournit donc un isomorphisme d ’anneaux: -^ F 2.
Puisque l’anneau quotient est un corps, on a lUx € SpeCmax(^E) = Spec(B £;).
L’application J e est injective, car pour tout couple (x, y) £ E x E avec x ^ y , on
S'* \E^{x} ^ triy \ tria; , donc ^ ttVy .
Montrons que si E est fini, alors J e est bijective. Supposons donc E fini. Il s’agit
de prouver que J e est surjective. Soit donc m € S peciB ^;). Montrons d ’abord que
C /€tn/~H 0F2) ^ Raisonnons par l’absurde, en supposant que ~ ®*
Pour tout X e E ^ on a donc un élément f x ^ X ï i tel que fx{x) = lp2 . Alors la
fonction 9 x = f x ' Xe ,{x} = Xe ,{x} appartient à m . La fonction Î2xeEXE,{x) = ^Be
appartient donc à m . On aurait donc m = Bjr; , ce qui est absurde. On a donc bien
O/em/~H0F2) ^ ® ^ ^ O /eni/'^O iF j). Il est clair que m C îUa . Comme les
idéaux VXa et TU sont tous deux maximaux, il en découle que m = nta . La surjectivité
de J e , et donc sa bijectivité, est donc établie.
Supposons enfin E infini. Notons T l’ensemble des complémentaires des parties
finies de E . Soit U l’idéal de Be formé des fonctions / pour lesquelles il existe une
partie F e (dépendant de / ) sur laquelle / prend la valeur Opj . On a: 1^^ ^ U ,
i.e. l’idéal n est propre. D’après le théorème de Krull, on a donc un idéal maximal
m G Spec(BE) tel que n C t n . Pour tout a: G JE?, on a Xe ,e \{ x) ^ \ ^ > donc
tn ^ VXx • Donc m ^ Je {E) , et par suite Je n’est pas surjective.
c ) Supposons A infini. Pour tout P G S p ec(i4 ), l’ensemble G{p) = {x}xep est
formé de fonctions nulles au point p . Reprenons les notations de b) ci-dessus, mais avec
E = S p ec(i4 ). On a donc: G(|J) C VXp . Si G était bijective, les idéaux maximaux
de Bspec(A) seraient donc ceux de la forme VXp avec p e E = Spec (A ). D’après ce
qu’on a prouvé en b) ci-dessus, l’ensemble Spec (A) serait donc fini. Considérons le
morphisme d ’anneaux:
0 : A —> n ^/ p> ^ I ►(t^p(a:))|}6spec(i4)
pespec(i4)
où Wp désigne, pour tout p G Spec (A ), le morphisme canonique A -> ^ / p . On
a: Ker{0) = N ilr a d ( A ) , donc K e r(0 ) = {Oa } , autrement dit O est injectif. Si
Spec(A) était un ensemble fini, A serait a fortiori fini. Comme A est infini, l’hypothèse
que G est bijective conduirait donc à une contradiction. On en déduit que G n’est pas
bijective, i.e. n’est pas surjective.

Question 4 ^
On vérifie immédiatement que A est une sous- F2 -algèbre de Be , c’est-à-dire un
sous-anneau de B e - C’est donc une algèbre de Boole. Nous allons déterminer S p e c (A ).
Pour toute fonction / G A , notons / ( 00) l’élément de F2 égal à la valeur constante
de / sur E \ F y où F e F est choisi de façon que soit constante (l’élément
286 Chapitre 12, problème 93

/(oo) est bien défini, car cette valeur constante de / ne dépend pas du choix de F ).
L’application 'ipoo : v4 —►F2 est un morphisme d ’anneaux surjectif, dont le noyau est
l’ensemble tloo <ies fonctions f G Be ^ support fini. Par décomposition canonique de
ipoo »on voit que tioo ^ S p e c ( ^ ) . On verrait de même que pour tout x e E , l’ensemble
Xix formé des fonctions f e A nulles en x appartient à S p e c ( ^ ) . Soit p G S p e c ( ^ ) ,
notons 3 = nfepf~^{ 0 ^2 ) • Si 3 ^ 0, pour tout a G 3 , on a p C îXa , d ’où p = Via
puisque Via et p sont des idéaux maximaux de ^ . Si 3 = 0, pour tout x G F , on a
un élément hx G i tel que hx{x) = Ipj • Alors hx • Xe ,{x} = Xe ,{x} ^ P • Par addition,
on conclut que tXoo C p , d ’où tloo = P puisque p et Uoo sont des idéaux maximaux
de A . On vérifie facilement que les idéaux (Ux)ig £; et tloo sont deux à deux distincts.
En définitive, en adjoignant à F un élément lj tel que a; ^ F , et en posant 0{<jj) = tloo
et 0{x) = lia; pour tout X G E , on voit que l’application 0 : C Xiç définit une
bijection de Eu{ui] sur Sp>ec{A). Comme E est infini, cela montre en particulier que
c a r d (Spec(>!l)) = c a r d (F ) (i.e. Spec(>4) et E sont équipotents). Mais on montre
aisément que E est équipotent à A , parce que E est infini (notons en particulier que
A est infini).
Soit maintenant un ensemble non vide H , et supposons que les anneaux A et B h
soient isomorphes. Puisque A est infini, l’ensemble H est nécessairement infini. D’après
ce qu’on vient de voir, l’hypothèse faite entraîne que les ensembles Spec(i^i/) et B h
sont équipotents. Il est clair que Bh est équipotent à V{H) (voir I-l)). Considérons
un ultrafiltre U sur H . Toute fonction f G Bh est constante sur au moins une partie
élément de U ^ et la valeur de cette constante ne dépend que de / . En notant ipuif)
cette valeur constante, on voit que l’application 'ipu ' B h ^ F2 est un morphisme
surjectif d ’anneaux, dont le noyau, que nous noterons Xiu , est donc un idéal maximal
de B h • H est immédiat que pour deux ultrafiltres distincts U et V , on a tt^/ 7«^ Uy • H
existe donc une injection de l’ensemble Th des ultrafiltres de H dans Spec^Bn) • Or
il est bien connu que c a r d (Th ) = , i.e. Th est équipotent à V{V{H ) ) . On
sait qu’il n’existe aucune injection de F (P (if)) dans V{H ) . On aboutit donc à une
contradiction. Cette contradiction montre que les algèbres de Boole A et B h ne sont
pas isomorphes.
Voici une autre solution de cette question, dûe à P. DELEZOIDE. Pour toute applica­
tion U d’un ensemble X dans un ensemble Y et pour toutes parties H de X et K
de Y , nous noterons u{H) l’image directe de H par u et u{K) l’image réciproque de
K par U . Plutôt que de raisonner sur les algèbres du type Bx (où X est un ensemble
non vide), nous utiliserons les algèbres du type 'P (A ). Soit Ei et E 2 deux ensembles
non vides. Pour tout A; G {1,2} , soit Ak une sous-algèbre de V{Ek) • Tout morphisme
de Al dans A 2 respecte le produit, qui est f l , donc est nécessairement croissant. Donc
tout isomorphisme de A\ sur A 2 est aussi un isomorphisme d’ensembles ordonnés de
(•4 i,c ) sur (.42,C ). Soit un isomorphisme d’algèbres / : A\ A 2 • Notons g
l’isomorphisme réciproque de / . Supposons que pour tout k G {1 ,2 }, l’algèbre Ak
contienne tous les singletons de Ek ._Alors / induit une b ijection^ de l’ensemble E\
des singletons de Ei sur l’ensemble E 2 des singletons de E 2 , car Ek est l’ensemble des
éléments minimaux de l’ensemble ordonné {Ak \ {0}, C ) . Soit (p la bijection: Ei —>E 2
telle que f{{x}) = {(^(x)} pour tout x G E i , et soit V' la bijection réciproque de (p.
Montrons que f{P) = ^(P) pour tout P e A\ : en effet, si x G P , on a {x} C P ,
donc /({x}) c / ( P ) , donc (p{x) G /(P ) , ce qui prouve que ^(P) C f{P) ; et pour
tout y G f { P ) , on a {y} C / ( P ) , donc g{{y}) c g{f{P)) = P , donc ii{y) G P , donc
y = ^{i^{y)) G. ^ ( P ) , ce qui prouve que /( P ) C ^ ( P ) , et en définitive ^ (P ) = / ( P ) ,
comme attendu. On déduit de là que si Ai = V{Ei ) , on a v42 = P ( p 2) > car alors
l’application: V{Ei) —►P (P 2) , P ^ ^ (P ) est bijective. Revenons maintenant à la
question posée: l’ensemble E étant infini, tout revient à savoir s’il peut exister un en­
semble H tel que l’algèbre V{H) soit isomorphe à la sous-algèbre A de V{E) formée
des parties qui sont soit finies soit de complémentaire fini. Or, A contient tous les sin-
Sur les Algèbres de Boole 287

gletons. D’après ce qu’on vient de voir, s’il existait un isomorphisme / : V{H) —►A ,
on aurait A = V{E) ^ ce qui est absurde puisque E contient des parties infinies de
complémentaire infini. Cette contradiction prouve la non-existence de H .

Question 5 °
a ) Puique l’idéal q est maximal et puisque p ^ q , on a q p . Donc p ^ p + q , et
puisque p est maximal, il en découle que p 4- q = i4 . On peut donc déterminer a € q
et 6 G p tels que a + b = 1a • Alors a ^ p , d’où a(p) = Ipj et 5 (q) = O1F2 • L’élément
a = a répond donc à la question.
b ) Pour tout q G Spec(A) \ {p} , soit un élément a^,q G A tel que a ^ ( p ) = Ipj
et o ^ ( q ) = O1P2 . Comme l’ensemble A est fini, l’ensemble Spec(A) est aussi fini.
L’élément ap = riq€spec(A)\{p} ^ défini, (il est entendu que
cet élément est 1a si Spec(Â) = {p}). Il est maintenant clair que = Sp. Donc
G G{A) . Soit enfin une partie X de S p ec(A ). On a: Xspec(A),x = 12pex
Xspec(v4),x ^ G (A ) . On en déduit que G est surjective. Comme G est injective, en
définitive G est un isomorphisme d’anneaux. On notera que le cardinal de A n ’était
donc pas quelconque: c’est en effet 2^ , où N = c a r d (S p ec(A)) .

Question 6 "
a ) Il est immédiat que pour tout <p G HomEns(^) E ) , on a: G HoiTiAnn(^F5^ e ) •
b ) Soit (p G UomEns{E,F)
• Si V? est surjective, il est immédiat que (p* * est injective. Si (p n’est pas surjective,
soit b e F \ p{E ) . La fonction nulle O^p et la fonction XF,{b} sont alors distinctes et
vérifient: ip*{0 t3 p) = j ^^nc ip* n’est pas injective. On a donc montré
que (p est surjective ssi ip* est injective.
• Si (p est injective, il est clair que (p* est surjective (pour toute fonction f e Be ^
définissons g G Bp arbitrairement sur F \ (p{E) , et par g{y) = f{xy) pour y G (p{E) ,
où Xy désigne l’unique élément x e E tel que (p{x) = y : alors (p*{g) = f ) - Supposons
(p non injective. Soit x G E et y G E tels que x ^ y et (p{x) = (p{y) . Pour toute
fonction g G Bp , on a,: {(p*{g)){x) = {^*{g)){y) . La fonction Xe ,{x] » Q^i vaut Ipj en
X et O1F2 en y , n’est donc pas dans l’image de . Donc ip* n ’est pas surjective. On
a donc montré que (p est injective ssi (p* est surjective.
c ) Montrons d’abord que ^ est toujours injective. En effet, soit deux applications (p et
'ip de E dans F distinctes. Soit x G E tel que (p{x) ^ 'ip{x) . La fonction g = Xf m ^)
vérifie: [(p*{g)){x) = 1 ^^ ^ 0f2 = {i’*{g)){x) , donc (p* ^ ip* ^ d ’où l’injectivité de ^ .
Supposons F infini, et montrons qu’alors ^ n’est pas surjective. Pour tout ensemble
non vide X et pour tout x G X , nous noterons XtXx.x l’idéal maximal de Bx formé
des fonctions de X dans F2 nulles en x (cette notation sera conservée dans toute la
suite). Puisque F est infini, il existe au moins un idéal maximal n de Bp tel que
n ^ Xïlp^y pour tout y G F , Fixons un tel idéal n . On a un (unique) isomorphisme
d ’anneaux p : Soit w la surjection canonique: Bp • Alors
a = po w : Bp ^2 est un morphisme d’anneaux surjectif et de noyau t t . Pour
tout f G Bp y notons u{f) = cr{f)lt3 E • L’application u : Bp Bp ainsi définie
est un morphisme d’anneaux. Nous allons prouver qu’il n’existe aucune application
(p : E F telle que u = (/?*, ce qui montrera bien que ^ n’est pas surjective. En
effet, soit (p G HomEns(-Ê^>'^) • Soit x G E . On a: U . Puisque les idéaux
niF,(^(x) et n sont maximaux, il existe donc g G Xtip^^^^x) \ ^ • Alors ip*{g) = g o (p y
donc (<^*(i/))(a:) = g{<p(,x)) = O f,. Mais u{g) = <r{g)lBE. et <r{g) = If, puisque
p ^ n , donc u{g) = 1j3e s’annule jamais. Donc u{g) ^ (p*{g) • Donc u ^ (p* . C’est
vrai quel que soit ip, d ’où u ^ ^ ( HomEns(-^)-^)) > ce qui prouve bien que 0 n’est pas
surjective.
Supposons maintenant F fini, et montrons que ^ est surjective, ce qui entraînera
qu’elle est bijective. L’application Jp : F S p e c ( B p ) y y ^ Xtip^y est bijective d ’après
288 Chapitre 12, problème 93

3-b) ci-dessus. Nous noterons Ip sa bijection réciproque. Soit u e HoniAnn(^Fj^£?) •


Pour tout idéal p € S^ec{BE) , on a: u~^{p) e SpeclSr) • En particulier, pour tout
X e E , on a, n"^(nX£;,x) € Spec(i^F) • On définit donc une application (p : E F
en posant (p{x) = • Vérifions que cp* = u. En effet, soit g e Bp •
Posons: / = u{g) . Pour tout x G E , par définition de y?, on a: / - f{x)li 3 js G ,
donc g - f{x)lBp G » doHC g(p(xj) = f { x ) . On en déduit que
u{g) = go(p = (p*(g). C’est vrai quel que soit g , donc u = </?*, ce qui achève de prouver
la surjectivité de ^ , et donc sa bijectivité.
d ) D’après b) ci-dessus, une application p : E F est bijective ssi p* est bijective.
Autrement dit, p est bijective ssi p* est un isomorphisme d ’anneaux. D’après 5-b)
ci-dessus, toute algèbre de Boole finie A est isomorphe à Bspec{A) > ®st de cardinal
2^ , où N = c a r d (S p e c (A)) . D’après b) ci-dessus, cette dernière algèbre de Boole est
isomorphe à B^i ^n ^ . Les algèbres de Boole finies ont donc pour cardinal une puissance
de 2 (ce qui était d ’ailleurs évident a priori car ce sont des F2 -espaces vectoriels de
dimension finie), et leur structure est déterminée à isomorphisme près par leur cardinal.
Pour tout entier iV > 1, l’algèbre de Boole est de cardinal 2^ . Enfin, il est clair
que si deux algèbres de Boole finies sont isomorphes, elles ont a fortiori même cardinal.
On a donc démontré:
Toute algèbre de Boole finie non nulle est de cardinal une puissance de 2 (avec
exposant > 1 ). Pour chaque entier N > l , il existe à isomorphisme d ’anneaux près
une et une seule algèbre de Boole de cardinal 2 ^ : c’est . Deux algèbres de Boole
finies sont isomorphes ssi elles ont même cardinal
Soit maintenant une algèbre de Boole finie de cardinal 2^ , où iV G N * . Nous
allons déterminer ses automorphismes. D’après ce qu’on vient de voir, on ne perd aucune
généralité en supposant que cette algèbre est Bp yoù E désigne un ensemble de cardinal
N . Nous noterons Aut(i0£;) l’ensemble de ses automorphismes. Il est clair que c’est un
sous-groupe du groupe des permutations de Bp • En combinant les résultats de
6-b) et 6-c) ci-dessus, on voit que pour toute permutation p e & e y l’application p*
appartient à kut{BE ) , et que l’application
F : ©i Aut(iS£;) , (fl--- ')*
est bijective. Il est immédiat que F est un morphisme de groupes. On en déduit que
que F est un isomorphisme du groupe & p sur le groupe A u t(^£ ;).

Question 7 °

a ) Notons S e l’ensemble des sous-anneaux (c’est-à-dire des sous- F2 -algèbres) de Bp •


Soit P l’application: P a r t ( E ) —^ S p , w ^ . Comme F2 a deux éléments, on
vérifie aisément que P est injective. Sur P a r t ( E ) , la relation binaire ::< définie par:
w ssi w' est plus fine que w

est une relation d ’ordre. En ordonnant Sp par inclusion, on peut préciser que P est
strictement croissante. L’ensemble P a r t ( E ) possède un élément minimum , qui est
{E} , et un élément maximum wp , qui est la partition de E formée par ses singletons.
L’anneau A^^ = F2 • s’identifie à F2 , et A^^ = Bp .
• Supposons E infini. L’anneau A défini en 4) ci-dessus ne coïncide alors avec
aucun A ^ . En effet, soit w G P a r t( jE ) , et supposons que A = A^^ . Nécessairement,
l’ensemble w est fini et un seul de ses éléments est une partie infinie de E (sinon il
serait faux que toute fonction élément de A est constante dans le complémentaire d’un
ensemble fini). Soit F cet élément. Pour toute partie finie non vide H de F , on a:
Xe ,h ^ A \ Açc , ce qui est absurde. Cette contradiction montre bien que A n ’est égal
à aucun Ajxj. Dans ce cas, P n’est donc pas bijective.
Sur Ies Aïgèbres de Boole 289

• Supposons E fini. Etablissons un lemme:


Lemme 1
Soit X un ensemble fíni non vide et soit IZ une sous- F2 -algèbre de Bx séparante,
c^est-à-dire telle que pour tous x e X et y e X distincts, il existe p e H tel que
p(x) ^ p(y). Alors 7Z = Bx •
D ém onstration:
En considérant p et 1^^ —p , on voit que pour tout (x,y) e X x X tel que x ^ y , il
existe CT tel que a(x) = Ipj et a(y) = Ofj . Fixons x e X . Pour tout y e ^\{ x } ,
soit T:c,y e n tel que T:,^y(x) = I 1F2 et r^^y^y) = 0^^ . Alors xx.x = riy€X\{a:} '^x,y ^ ^ •
C’est vrai pour tout x e X . Comme la famille (xx,x)xex est une base du F2 -espace
vectoriel Bx , il en découle que IZ — Bx B

Ce lemme étant acquis, considérons un sous-anneau IZ de B e • La relation binaire


définie sur E par
xiH y ssi {yp e1Z) p{x) = p{y)
est d ’équivalence. Notons w la partition définie par ÍH (en d’autres termes, w est
l ’ensemble quotient ). Par construction, on a: 1Z C . Soit 0 l’isomorphisme
naturel: A ^ —> B^ qui associe, à toute fonction / G A ^ , la fonction / : w ^ Vr2
envoyant toute partie F e w sur la valeur constante prise par / sur F . La définition
de ÎH montre que 0{'IZ) est une sous-algèbre séparante de B^^j. D’après le lemme 1,
on a donc 6{1Z) = B^ . Par suite, 1Z = A^^^ . On en déduit que dans ce cas, l’application
P est bijective.
b ) Supposons donc E fini.
• Cherchons d ’abord les idéaux de . A toute partie F de E , associons l’idéal
3 (F ) = = {f ^ I P c / “ ^(OiFj) } de B e • Soit S l’ensemble des idéaux
de Be . H est clair que l’application 3 * P{E) S, F 3 (F ) est injective. Nous
allons montrer que 3 est surjective. Soit en effet a e S . Posons 2(a) = •
On a 2(a) e V ( E ) , et de manière évidente a C ^ ( 2 { a ) ) . Si a; G F \ 2 ( a ) , on a
un élément /x G a tel que fx(x) = Ipj . On a XE,xfx = Xe ,x ^ Cl, puisque a est un
idéal. Donc pour toute partie A de F \ 2(a) on a x e ,x = !Cx6X Xe ,x € a . Mais
l’application X ^ x e ,x établit une bijection de V (E \ 2(a)) sur 3(-^(ci)) . Donc
a = ^( Z ( a )) . D’autre part, soit F G V( E ) . On a de manière évidente F c 2^(3 (F )) .
Pour tout a: G F \ F , on a x e ,x ^ 3(P) et x e ,x Ofj , donc x ^ 2 (3 (F )) . Par suite
F = 2 (3 (F )) . En définitive, on a donc Z ^ 2 = lde et 2 o 3 = Id-p(£;). Donc 3 et 2
sont des bijections réciproques l’une de l’autre. En particulier, 3 est une bijection de
V(E) sur £ . On a donc déterminé tous les idéaux de Be . On notera que les idéaux
propres sont les 3 (F ) pour les parties F de F non vides.
• Soit F une partie non vide de F . Nous allons déterminer l’anneau quotient
Q f = ^^/Z(F) • ^ l’injection canonique: F E . D’après 6-b) ci-dessus, le
morphisme d ’anneaux j* : Be B f est surjectif. Il est clair que K er(j*) = 3 ( F ) .
Par décomposition canonique de j* , on obtient donc un isomorphisme d’anneaux:
j* : Q f — >Bf

• Il découle de ce qui précède que la correspondance F i Qf définit une bijection


de V(E) sur l’ensemble des anneaux quotients de .

PARTIE IV
Soit X un espace topologique non vide. Pour x e X , l’application E val^ :
C ont(A ) —> F2 , / f(x) est un morphisme de F2 -aïgèbres, qui est surjectif puisque
lcont(x)(^) = I 1F2 • noyau de Evalx- est QJlx.x , c’est un idéal maximal de C ont(A ’) .
290 Chapitre 12, problème 93

Question 1 °
Soit a G S p e c (C ont(A ’)) . Notons la partie { / “ ^(Oifj) }fea de V { X ) . Pour
tout / G a , on a / “ HO F 2) 7^ 0 , car a ^ C ont(X ) (c’est-à-dire lcont(X) è û ) , et le
seul élément g G C ont(X ) tel que = 0 est ^ = lcont(X) • Soit / G a et
g e a. Si on avait /"HOfa) H ^^“ ^(OiFa) = 0, on aurait lcont(X) = /H "P + / P ^ i ’^)Ce
qui est absurde. Donc / “ ^(OiFa) ^ 0. Ces propriétés montrent que Ta est
une base de filtre sur X . Comme X est compact non vide, cette base de filtre admet
au moins un point adhérent. Soit a un tel point adhérent. Les ensembles / ” ^ 0 ^2)
(où / G C o n t(X )) sont fermés dans X , car {Ofj} est fermé dans F2 . On a donc
f{a) = Opa pour tout / G a . Cela prouve que a C S P Î x . a • Puisque a et i3Jtx,a sont
des idéaux maximaux de C ont(A ’) , on en déduit que a = 27lx,a • Cela prouve que Ax
est surjective.
Supposons maintenant X totalement discontinu. Soit a e X et b e X avec a ^ b .
L’ensemble X \ {6} est ouvert (car X est séparé), donc est un voisinage de a . On a
donc un voisinage à la fois ouvert et fermé U de a tel que b ^ U , Alors V = X \ U
est un voisinage à la fois ouvert et fermé de 6. La fonction / : X —> F2 telle que
f{x) = Ipj pour tout X e U et f{x) = Opa pour tout x e V est alors continue et
vérifie: /(a ) = Ipa et f{b) = Opa. Donc / G ÎXJlx,b \ ® îx,a > d’où ÎÎJÎx.a ^ x ,b •
Donc l’application Ax est injective, et comme elle était déjà surjective, en définitive elle
est bijective.
Au passage, nous avons démontré le résultat suivant, qui nous sera utile dans la suite:

Lemme 2
Soit a et b deux points d*un espace topologique X compact totalement discontinu,
avec a ^ b . Il existe alors f G C o n t ( X ) telle que f{a) = Ipa et f{b) = Opj .

Question 2 "
• Montrons d ’abord que est injective. Soit ^1 et ^2 deux applications conti­
nues: X —►y , telles que ^ • Soit x e X tel que ^i(x ) • Choisissons
g G C on t(y) telle que g{'ipi{x)) ^ g{'^2 {x)) (une telle fonction g existe d’après le
lemme 2). Pour i G {1,2} , notons fi = ijiiig) • ^ ^lors fi{x) = ( / o ipi){x) . Donc
fi{^) ^ / 2(2:). Donc / 1 ^ / 2 - On en déduit que V'i ^ • L’injectivité de îZ' est donc
établie.
• Montrons que ^ est surjective. Soit u G HomAnn (C on t(y),C on t(X )) . Pour
tout P G Spec (C o n t(X )), on a г¿"■^(J)) G Spec (C on t(y)) . Comme Ay est bijec­
tive, on peut donc définir une application : X ^ Y en associant, à tout x e X , le
point y = Aÿ^(u“ ^(9Jlx,æ)) , ie. l’unique point y e Y tel que u~^{ÎXJlx,x) = ^ Y , y •
Montrons que u{g) = g o'ip pour tout g G C o n t(y ). Soit en effet g G C o n t(y ),
et posons / = u{g) . Pour tout a; G X , on a g - f{x)lcont(Y) ^ u ~ ^ ( ^ x ,x ) , donc
{g f(x)'icont{Y)){'^{x)) = 0 , c’est-à-dire f{x) = {goip){x). C’est vrai pour tout
X e X , donc / = u{g) = go'll; .

Montrons maintenant que ^ est continue. Raisonnons par l’absurde, en supposant


que 'ip admette au moins un point de non-continuité x . Puisque Y est compact,
l’ensemble des valeurs d ’adhérence de en x aurait au moins deux éléments. Soit
2/1 et y2 deux telles valeurs d ’adhérence {yi ^ 2/2 )- Soit g G C on t(y) telle que
9 {yi) ^(2/2) (une telle fonction g existe d ’après le lemme 2). Soit / = u{g) (donc
f = goip). Comme g est continue, on voit que g{yi) et g[y2 ) sont valeurs d ’adhérence
de / en X . Donc / aurait au moins deux valeurs d’adhérence en x , ce qui est absurde
puisque / est continue en x . Cette contradiction montre que xp est continue.
En définitive, on a ^ G C on t(X ,y) et u = %p = '^{ip) , ce qui prouve la surjectivité
de ^ . Etant à la^fois injective et surjective, ^ est donc bijective. Remarquons que si
X = y , on a Idx = Idcont(X ) > et que si Z désigne un troisième espace topologique
compact et totalement discontinu, alors pour toutes applications ip G Cont(X, y ) et
Sur les Algèbres de Boole 291

в e C o n t(F ,Z ), on a воф e Cont(X, Z) et 9оф = фо9 . On en déduit facilement que


si Ф est un homéomorphisme de X sur Y , alors ф est un isomorphisme de Cont(X)
sur C ont(y) et {ф)~^ = Ф~^ . Réciproquement, supposons que ф e Cont(X, У) et que
Ф soit un isomorphisme de l’algèbre C ont(y) sur l’algèbre C o n t(X ). Soit 9 l’unique
élément de C on t(y,X ) tel que 9 = {ф)~^. Alors 9оф = Idcont(y) et фо9 = Idcont(X) •
Puisque les deux applications г¿ i—> й : Cont(A’, X) —> Ношдпп (C ont(X ),C ont(A ’))
et V ^ V : C o n t(y ,y ) -> Ношапп (C o n t(y ),C o n t(y )) sont bijectives, et puisque
9 OФ = ФO9 et ^ o ^ = ^ o ^ , i l e n découle que ф о 9 = Idy et 9 о ф = Idx • Donc
Ф et 9 sont deux homéomorphismes réciproques l’un de l’autre. Les espaces X et У
sont donc bien homéomorphes, et toutes les assertions demandées sont établies.

Question 3 °
a ) Notons y l’adhérence de D dans X , et notons a l’idéal de C ont(X ) formé des
fonctions nulles sur D . Une fonction / G C ont(X ) est nulle sur D ssi elle est nulle
sur y , donc a = Z { Y ) .
Soit a G . Il est clair que a C 5 (2J(ci)) . Réciproquement, soit / G C ont (АГ)\а .
Puisque a = rif pespec(cont(x» -P ((voir III-2)), on a un idéal p G Spec (C o n t(X )) tel
que f ^ P et a C p . Soit a l’unique élément de X tel que p = ШХх.а • Toute
fonction g e a appartient à p , donc est nulle en a , donc a G 2 J ( a ) . Mais /(a ) ^ 0
(puisque / ^ p ) , donc / ^ 3 (9 J (a )) . Cela montre que 3 ( 2 î( a ) ) C a , d’où en
définitive a = ¿ ( 9 J ( a ) )
Soit enfin y un fermé de X . Il est clair que У C 2Т(Д(У)) . Réciproquement, soit
a e X \ Y . Puisque X \ Y est un voisinage ouvert de о , on a un voisinage U к la. fois
ouvert et fermé de a tel que U C X \ Y . La fonction / : X —►F2 qui vaut Хрз sur U
et O1F2 sur X \ U est continue, et on a / G 3(У ) et /(a ) Ф Oifj , donc a ^ ЯТ(3(У)) •
Cela prouve que 91(5(У )) C У , et en définitive que 5Т(3(У)) = У .
Ce qu’on vient de voir montre que = Id^;^ et = Ide^ • Donc QJ et 5
sont des bijections réciproques l’une de l’autre.
b ) Il va de soi que У est ici muni de la topologie induite par celle de X . Il est
immédiat que p est un morphisme de F2 -algèbres de noyau 3(У ) (remarquons que
p = 2y , où iy désigne l’injection canonique: У —^ X ). D’après les résultats établis
à la question précédente, on a Л (^ ) = Donc Ker(p) = a . Tout sous-espace d ’un
espace topologique totalement discontinu est totalement discontinu. Donc У , qui est une
partie compacte de X en tant que partie fermée d ’un compact, est un espace topologique
compact et totalement discontinu. Montrons que p est surjectif. Il s’agit de montrer
que toute fonction g G C o n t(y ) se prolonge en une fonction / G C o n t(X ). Fixons
g G C o n t( y ) . L’existence d’un prolongement / G C ont(X ) de g est triviale si g est
constante. Nous supposerons donc g non constante. Nous utiliserons le lemme suivant:
Lemme 3
Soit F et G deux parties fermées disjointes d^un espace topologique compact totale­
ment discontinu T . II existe deux parties U et V de T à la fois ouvertes et fermées
telles que F C U , G C V , U u V = T et С/ПУ = 0.
D ém onstration:
Le seul cas non-trivial est celui où F et G sont non vides. Plaçons-nous donc dans
ce cas. Les ensembles F et G sont des parties compactes de T . Pour tout a; G F ,
on a un ouvert fermé lJx tel que x G C T \ G , car T \ G est un voisinage de x .
Recouvrons F par un nombre fini des îj^ , i.e. F C . , avec n e et Xi e F
pour tout г (application de la propriété de Borel-Lebesgue). Les ensembles U = Uj^fcJxi
et V = T \ U répondent alors à la question ■

Soit F r(y ) la frontière de У . Soit M = Fr{Y)ng~^{l^^) et TV = F r ( y ) n p “ ^(0|F2).


Les ensembles M et N sont deux fermés disjoints dans l’espace compact totalement
292 Chapitre 12, problème 93

discontinu Z = F r(y) U (X \ y ) = Adh(X \ Y ) . D’après le lemine 3, on a donc


deux parties U et V de Z k \o. fois ouvertes et fermées relativement à Z telles que
U U V = Z , C / n y = 0 , M C U et N C V . Comme Z est fermé dans X , on
voit que U et V sont des fermés de X . Donc les ensembles K = U C/ et
L= U V sont fermés dans X . On vérifie que K C\L = 0 et K U L = X . La
fonction / : X —> F2 qui vaut O1F2 sur K et Ipj sur L est donc continue, et il est
clair qu’elle prolonge g . Cela achève de prouver la surjectivité de p . En conclusion,
la décomposition canonique du morphisme p fournit un isomorphisme naturel de F2 -
algèbres p : C o n t(X y ^ C o n t( y ) , ce qui montre (puisque Y est compact et
totalement discontinu) que C o n t(X )/^ est isomorphe à une algèbre du même type que
C o n t(X ).

Question 4 "
a ) Soit S une sous-algèbre séparante de C o n t(X ). Remarquons d’abord que pour
tout couple (a, 6) G X X X , on a une fonction / G C ont(X ) telle que /(a ) = Opj et
/ ( 6) = I 1P2 (si g G C ont(X ) prend des valeurs distinctes en a et 6 , l’une des deux
fonctions g et lcont(X) ” 9 convient). Remarquons en second lieu que sur C o n t(X ),
la loi interne (g^h) ^ g * h = g h -{■gh est commutative, associative, idempotente et
admet Ocont(X) Pour élément neutre. Il est immédiat qu’étant données deux fonctions
g G C ont(X ) et h e C o n t(X ), on a:
(2) {g * U
Soit / G C o n t(X ), nous allons montrer que f £ S . C’est immédiat si / est
constante. Supposons donc / non constante. Posons: U = / “ ^(Ofj ) et V = / “ ^(1f2) •
Les ensembles U et V forment une partition de X en deux ouverts fermés. Soit
y e V . Pour chaque x G C/, on a une fonction fx^y G S telle que fx,y{^) = Ofj et
fx,y{y) = 1f2 • La famille {fx,yi^^2 ))xeu d’ouverts de X recouvre U. Puisque U
est compact, on peut en extraire une famille finie qui recouvre U . Soit donc n G N *
et xi e U,...,Xn e U tels que U C U iz ^ /'^ O F a ). La fonction gy = 01=?/^¿.1/
appartient à S , s’annule sur U et vérifie gy{y) = IF2 • Construisons une telle fonction
gy pour chaque y e V . La famille {9 y^{^Î 2 ))yev famille d’ouverts de X qui
recouvre V . Puisque V est compact, on a p G * et G K,. . . , Pp G F tels que
^ C ^iZiQÿi^{^^2 ) • Alors V = U-^i P” ^(1f2) • Mais par itération de (2), en posant
^ * *• ** Pî/p > on a: U^=i ^p/ ( 1f2) = • L)onc h = f . Comme il est clair
que h G «5 , on a bien montré que / G «S, ce qui achève de prouver que = C o n t(X ).
b ) Il est immédiat que Q est l’ensemble des ouverts d’une topologie sur Y . En effet,
pour toute famille (Vi)iG/ d’éléments de Q , on a tc^~^(Uiç/Vi) = Uiçjw~^(Vi) et
zu'~^(riiç/Vi) = r)iç/zu'~^(Vi) . Comme l’ensemble des ouverts de X est stable par unions
quelconques et par intersections finies, l’assertion en découle. La définition même de Q
montre que zu est continue. Etant donnés deux éléments distincts a et /S de Y , fixons
X e a et y e P . Par définition de JH , on a une fonction / G 7^ telle que f{x) ^ f { y ) .

Les ensembles U = f~^{f{x)) et V = f~^{f{y)) sont des ouverts fermés de X , ils


sont disjoints, et il est clair que a C U et P C V . Vérifions que U et V sont chacun
une union de classes modulo JH. Soit ^ e U et r/ G X tels que = vo{r] ) . Pour
toute fonction P G 7^, on a p (^ = g{r}). Donc f{x) = /(^ ) = / ( 77), donc rj e U , ce
qui montre que la classe de ^ modulo JH est contenue dans U . On voit de même que
V est union de classes modulo JH. Puisque U et V sont des ouverts unions de classes
modulo JH, les ensembles w{U) et zu(V) sont des ouverts de Y , qui sont disjoints,
parce que U et V sont disjoints. Comme a G tu{U) et P £ ^ ( y ) 5on voit que l’espace
y vérifie l’axiome de Hausdorff: il est séparé. L’espace séparé Y est image de l’espace
compact X par l’application continue w , donc il est compact. Montrons que Y est
totalement discontinu: reprenant les notations ci-dessus, on voit que les ouverts vj{U)
et zo{V) de Y sont fermés. En effet, on a w~^{w{U)) = U et w~^(w{V)) = V , d ’où
w~^(Y \ ZÂj{U)) = X \ U et w~^{Y \ zâj{V)) = X \ V . Comme les ouverts U et V de
Sur ¡es Algèbres de Boole 293

X sont fermés, les ensembles X \ U et X \ V sont ouverts, donc V \ w ( U ) et Y \ w ( V )


sont ouverts dans Y , donc w{U) et w{V) sont bien fermés. Si l’on fixe û: e У , on voit
donc que pour tout P e Y \ { a } , il existe un voisinage de a dans У à la fois ouvert
et fermé dont p n’est pas élément. La composante connexe de a est donc {a} . C’est
vrai de tout a G У , donc У est totalement discontinu. En conclusion, l’espace У est
bien compact et totalement discontinu.
Pour toute fonction / G 7^, il est clair qu’il existe une et une seule application
/ : y —> F 2 telle que f o w = f : c’est la fonction qui, à tout a G У , associe la valeur
constante de / sur a . Montrons que pour toute fonction / G Я , la fonction / est
continue. Fixons f e 1Z. Soit V un ouvert de У . On a: \^ )) •
Comme / est continue, l’ensemble f~^{V) est un ouvert de X . Donc ^{V))
est un ouvert de X . Par définition de la topologie de У , cela prouve que / (У) est
un ouvert de У . C’est vrai pour tout ouvert У de У , don£ / est bien continue. Il est
alors immédiat que l’application P \ H ^ C o n t( y ) , f ^ f est un morphisme de F2 -
algèbres, et que ce morphisme est injectif. Montrons que le morphisme P est surjectif:
en revenant à la définition de SH , on voit que l’image S = Р{Щ est une sous-algèbre
séparante de C o n t( y ) . D’après a) ci-dessus, il en découle que S = СопЪ(У), d’où la
surjectivité de P . On a donc montré que P est un isomorphisme de F2 -algèbres.

Question 5 "
Conformément à un usage bien établi, nous noterons A la loi additive de l’algèbre
de Boole P(E) (on a vu que la loi multiplicative est П ). Nous dirons qu’une partie 7ï
de P(E) est héréditaire à droite pour Vinclusion ssi toute partie de E qui contient au
moins une partie de E élément de Tí appartient encore à H . D’après cette définition,
une partie H de V{E) héréditaire à droite pour l’inclusion est non vide ssi E e H .
a ) Soit a une partie de E . On voit facilement que F i t (a) est héréditaire à droite pour
l’inclusion ssi on a HOK G a pour tous H e a et K e V{E ) . Il est clair que 1г {Е) ^ ^
ssi 0 G F l t ( a ) . Pour toutes parties H et K de E , on a H U K = H A K A ( H П K) :
on en déduit que si F i t (a) est héréditaire à droite pour l’inclusion, alors la partie a
est stable pour la loi A ssi elle est stable pour la loi П . Comme une partie de V{E)
héréditaire à droite pour l’inclusion est non vide ssi E en est un élément, on voit que
si F l t ( a ) est héréditaire à droite pour l’inclusion, alors 0 G a ssi E G F l t ( a ) . La
synthèse de toutes ces remarques montre que a est un idéal propre de V{E) ssi F i t (a)
est un filtre sur E .
b ) Notons respectivement K et C l’ensemble des idéaux propres de V{E) et l’ensemble
des filtres sur E . D’après ce qu’on vient de voir, pour tout filtre T sur E , l’ensemble
{E \ est un idéal propre de V{E) (tout se déduit du fait que l’application
F E \ F est une bijection involutive de V{E) sur lui-même). Nous le noterons
ID(.^) . Les applications / et ^ définies par
f : JC — >C, a i— >F lt(a ) ; g : C — yJC, F ^ i d {F)
vérifient manifestement: g o f = Id;c et f Og = Idc • Ce sont donc des bijections
réciproques l’une de l’autre.
c ) Remarquons d ’abord que dans toute algèbre de Boole, l’élément unité est l’unique
^ém ent inversible. Soit alors a un idéal propre de V{E ) . Soit F G V{E ) , et soit
F l’image canonique de F dans l’anneau quotient Q = • On a F = Oq ssi
F G a , i.e. ssi F \ F G F l t ( a ) . Comme 1q = F , on a F = 1q ssi {FAE) G a , i.e.
ssi F \ F G a , c’est-à-dire ssi F G F i t ( a ) . Pour que l’idéal a soit maximal, il faut et
il suffit que Q soit un corps, i.e. que tout élément non nul de Q soit inversible. D’après
ce qui précède, cette condition équivaut à la suivante: pour toute partie F de F telle
que F \ F ^ F l t ( a ) , on a F G F l t ( a ) . C’est ce qu’il fallait démontrer. En explicitant
les définitions, on voit facilement qu’un ultrafiltre U sur F est trivial ssi il existe x e E
tel que U soit l’ensemble des parties de F contenant x . S’il en est ainsi, il y a unicité
de cet élément a:, et on a: U = F i t (5’“ ^(ma;)) .
294 Chapitre 12, problème 93

Question 6 °

Topologie de Te

Pour M e V{E) et N e V{E ) , on vérifie aisément que


(3) Om n On = Omdn
(soit U un ultrafiltre sur E : si M £ U et N £ U , alors M C\ N £ U \ inversement, si
M n iV 'e iY jO n a M £ U et N £ U car M n N C M et M O N C N) . On déduit de
là que la topologie engendrée par les ensembles O m lorsque M parcourt ViE) admet
l’ensemble B = { O m }Mev{E) POur base.
Pour la suite, il est utile de noter que pour toute suite finie M i,. . . , Mn d ’éléments
de V{E) (où n G N * ), on a:

(4) IJ OMi =
i=l
En effet, notons respectivement U et V les membres de gauche et de droite dans (4).
On a C/ C V de manière évidente. Réciproquement, soit U £ Te > Supposons que
U £ V , i.e. que 6 U . Alors Mi £ U pour au moins un 2 G |[l,nj : cela se
démontre par récurrence à partir de la propriété que pour toute partie N de .E , on a
soit N £ U , soit E \ N £ U , Donc U £ U , et en définitive, U = V . D’où (4).

Compacité de Te

• Montrons d’abord que Te vérifie l’axiome de Borel-Lebesgue. Il suffit de vérifier


cet axiome avec les recouvrements formés d’ouverts éléments de la base B . Soit {Mi)i^j
une famille d ’éléments de V{E) telle que Te = • Nous allons montrer qu’il
existe une partie finie H de I telle que UieHMi = E . D’après (4), il en découlera que
^ienOMi = Te , ce qui établira l’axiome de Borel-Lebesgue. Raisonnons par l’absurde,
en supposant que Di^nMi ^ E pour toute partie finie H de I . Lorsque H décrit
l’ensemble des parties finies de I , les ensembles E\Ui^f{Mi formeraient alors une base
d ’un filtre T sur E . Soit U un ultrafiltre plus fin que T . Pour tout i G / , on aurait
E \ M i £ T ^ donc E \ M i £ l i , donc M i ^ U , i.e. U ^ Omi , ce qui est absurde puisque
l’union des OMi est Te . Cette contradiction montre bien qu’il existe une partie finie
H de I telle que Ui^if Afi = E , ce qui achève de prouver que Te vérifie l’axiome de
Borel-Lebesgue.
• Montrons que Te est séparé. Soit U £ Te et V £ Te avec U . Puisque U
et V sont des ultrafltres, aucun d’eux n’est plus fin que l’autre. On a donc U G V{E)
telle que U £ U \ V . Alors V = E \ U £ V . On a,: U n V = 0, U £ Ou , V £ Oy , et
Ou n Oy = Ounv = Ofn = 0. Donc Ou et Oy sont des voisinages respectifs de U et
V et sont disjoints. Donc Te vérifie bien l’axioine de Hausdorff: il est séparé.
• Puisque Te est séparé et vérifie l’axiome de Borel-Lebesgue, c’est bien un espace
compact.

Te est totalement discontinu

Soit U £ Te . Les ensembles Ou pour U G V{E) tel que U £ U forment un système


fondamental de voisinages de U . Or, quel que soit U G V i E ) , on a Ou ^ Oe \ u = Te
et Ou n O e \ u = 0 >donc Ou est à la fois ouvert et fermé. Cela montre que U possède
un système fondamental de voisinages à la fois ouverts et fermés. C’est vrai pour tout
U £ Te . Il en découle que Te est totalement discontinu.
Ensemble E

Pour tout X £ E , nous noterons Ux l’ultrafiltre trivial de base {{x}} sur E .


(l’identification adoptée dans l’énoncé consiste à ne pas distinguer x et Ua; ). Nous
noterons i l le plongement d’identification: E Te ^ x Ux • Pour a; G , on a:
Sur les Algèbres de Boole 295

0{x] = {Ua;} , donc Ua; 6st point isolé de Te puisque O^x] est un ouvert de Te • Soit
U e Te \ i i { E ) . Toute partie U e V{E) telle que U e U est infinie (un ultrafiltre
est trivial ssi l’un au moins de ses éléments est une partie finie). Pour tout U e U et
tout X G , on a Ux G Ou , donc tout voisinage de U rencontre iX {E ). Cela montre
que ii{ E ) est dense dans Te . En particulier, tout point U e Te \ H {E ) est point
d ’accumulation de Te . Cela prouve que iX{E) est l’ensemble des points isolés de Te •
Montrons en outre que l’ensemble TE\iX{E) n’a aucun point isolé: soit U G TE\iX{E) .
Soit U e U . On a vu que U est infini. On peut donc trouver deux parties infinies Ui et
i/2 de C/ , disjointes et de réunion U . Pour z G {1,2} , il existe un ultrafiltre non-trivial
Ui tel que Ui G Ui (par exemple, un ultrafiltre plus fin que le filtre engendré par les
parties de Ui de la forme U i \ H ^ où H est une partie finie de Ui). Il est clair que
Kl ^ U2 et que Ui G Ou pour i G {1,2} . Donc dans tout voisinage de U dans Te ,
il existe au moins un ultrafiltre non-trivial autre que U , d ’où l’assertion. L’ensemble
iX{E) est un ouvert de Te , puisque c’en est une partie discrète. Donc TE\iX{E) est un
fermé de Te , donc un compact de 7^ • Ce compact est non vide, car sur tout ensemble
infini, il y a au moins un ultrafiltre non-trivial. Comme on a vu que Te \ il(E^) est sans
point isolé, c’est bien un ensemble parfait de Te .
Désormais, conformément à l’énoncé, nous ne distinguerons plus E de ii{ E ) .

Question 7 "
a ) Il est clair que R est un morphisme d’anneaux. Son noyau est l’ensemble des
/ G C ont(A ’) nulles sur E . Comme E est dense dans Te et comme F2 est séparé,
cet ensemble est réduit à (Ocont(X)}- Donc R est injectif. Montrons maintenant que
R est surjectif. Il s’agit de montrer que toute fonction h : E — * ¥ 2 peut être prolongée
continûment à Te • Fixons donc h e Be . Pour tout ultrafiltre non-trivial U sur E , la
fonction h admet une limite suivant U puisque F2 est compact. Nous noterons / la
fonction: Te —> F2 qui prolonge h et telle que f{U) = pour tout U £ T e \ E .
Montrons que / est continue: il en résultera que h = R { f ) , ce qui établira la surjectivité
de R . La continuité de / en tout point de E est automatique, puisque ces points sont
isolés dans Te . Soit U £ T e \ E . Par définition de la limite suivant U , et compte tenu
que F2 est discret, on a un élément V e U tel que h{x) = f{U) pour tout x e V .
Alors pour tout V G Oy , il est clair que /(V ) = f { U ) . Comme Oy est un voisinage de
U , cela prouve la continuité de / en V , ce qu’on devait démontrer. On a donc montré
que R est bijectif: c’est un isomorphisme d ’anneaux.
b ) Notons i = Te \ E (on a vu que 3 est un sous-ensemble parfait et totalement
discontinu de Te )- Soit R la sous-algèbre de C ont(7^) formée des fonctions constantes
sur 3 . Il est immédiat que R~^(A) C 7Z. Montrons que R~^(A) = R . Cela revient
à montrer que si f e Be \ A , alors R~^(f) ^ R . Fixons donc f e Be \ A . On a
alors deux parties infinies M et N de E telles que f{x) = O1P2 pour tout x e M et
f{x) = I fj pour tout X e N . Soit respectivement U et V des ultrafiltres non-triviaux
de E tels que M e U et N e V (il en existe). Posons u = R~^{f ) . On vérifie que
u{U) = O1F2 et u{V) = I 1F2 , donc u ^ R , d’où l’assertion.
Avec cette sous-algèbre particulière R de l’algèbre Cont(T£;) des fonctions continues
sur l’espace compact totalement discontinu particulier et à valeurs dans F2 , considérons
maintenant l’espace topologique Y construit en 4-b) ci-^ssus. Notons zu la surjection
canonique Te Y . Pour toute fonction f e R , soit / l’unique fonction élément de
C o n t(y ) telle que f o w = f . Soit P l’isomorphisme: R C o n t( y ) , f ^ f . Pour
tout X G £7, on a vj{x) = {x} , et pour tout ^ G 3 , on a îi7(^) = 3 . La restriction de
w a E est une bijection de E sur une partie discrète D de y , et on a y = D U {3 } .
Puisque tout point de 3 est point d ’accumulation de E ^ il est clair que 3 n’est pas
une partie ouverte de Te , donc 3 est point d’accumulation de Y . Montrons que les
voisinages de 3 dans Y sont les complémentaires dans Y des parties finies de D . Pour
toute partie finie F de D , l’ensemble w~ ^{Y\F) est le complémentaire dans Te d elà
partie finie vj~^{F) de E y qui est un fermé de Te , donc Y \ F est un voisinage ouvert
de 3 dans Y . Réciproquement, soit M une partie infinie de D . Soit U un ultrafiltre
296 Chapitre 12, problème 93

non-trivial sur tu~^(M). Alors U est point d ’accumulation de w~^( M) dans (dans
Te , on 3 , U e i et C E) , donc Te \ ne contient aucun ouvert de
Te contenant 3 , ce qui montre que Y \ M n’est pas un voisinage de 3 dans Y . Nous
avons donc déterminé la topologie de y . On voit que l’espace Y est homéomorphe
au compactée d^Alexandroff E = E u {a;} de l’espace E , où E est muni de la
topologie discrète. Donc l’algèbre A est isomorphe à C o n t(£ '). Supposons qu’il existe
un ensemble H tel que A soit isomorphe a Bh > Cet ensemble serait nécessairement
infini, car l’ensemble A est infini. D’après a) ci-dessus, l’algèbre A serait isomorphe à
C o n t(7 }f), où Tff désigne l’espace topologique construit à partir de H comme Te l’a
été à partir de E . D’après 2) ci-dessus, les espaces E et Th seraient homéomorphes.
Or c’est impossible, car E ne contient aucune partie parfaite, alors que la partie Th \ H
de Th est parfaite. Donc A n ’est isomorphe à aucune algèbre de la forme B h •
c )S o it S l’isomorphisme réciproque de R . En vertu de III-6-b), pour toute permutation
y? € © E ) on a (p* e Aut{BE ) . D’après le début de la solution de III-6-c), l’application
G : &E Aut(i^£;), ip ^ est injective. Il est immédiat que G est un
morphisme de groupes (on a (<p o 'il))* = ip* o ip* pour toutes permutations (p e & e
et ip e © e ). Pour montrer que G est un isomorphisme de groupes, il nous reste
donc seulement à prouver que G est surjectif. Cela revient à montrer que pour tout
7 G Aut{BE ) , il existe une permutation (p e & e telle que 7 = y?* .
Soit 7 G Aut(i^Æ;). Alors r = 5 O 7 O est un automorphisme de l’anneau
C ont(T£;). En appliquant le résultat de 2) ci-dessus, on obtient ip G C o n t(7£7,T^)
telle que F = ip. De même, posant A = S o 7 “ ^ o S ~ ^ , on a 9 G C o n t(7j5, 7 £;)
telle que A = 0. On a donc F o A = A o F = Idcont(TE) = 9 o'ip = 'ip o 0 = Idr^ •
Comme Te est totalement discontinu, l’application г¿ ïï de Cont{TE,TE) dans
HoiTiAnn (C ont(T ),C ont(7Ê ;)) est injective, d ’où 'ipo9 = 9o'ip = Idr^ (voir 2) ci-dessus).
Donc 'ip est un homéomorphisme de Te sur lui-même. Comme E est l’ensemble des
points isolés de Te , on a: ip{E) = E , L’application ^p — ip'^^ (i.e. ip = )
appartient a & e - D’après les définitions, pour toute fonction g G C ont(T£;), on a
5 0 7 0 S~^{g) = g oip . Donc (7 o R) (g) = R{g o . Compte tenu que ^(Æ?) = E ,
il est clair que R{g o'ip) = R{g) o <p. Pour toute fonction g G C o n t(7 £ ), on a donc
l{R(g)) = ^ { 9 ) • Puisque R : Cont(TE) —►Be est un isomorphisme d ’anneaux,
on voit que 7 (/) = f o(p pour toute fonction f G Be • Donc 7 = (^* , ce qui achève la
démonstration.

Commentaire:
La synthèse de III-3), IV-2) et IV-4) montre que l’on a classifié les algèbres de Boole:
il existe une correspondance entre algèbres de Boole et espaces topologiques compacts
totalement discontinus qui est une “équivalence de catégories ”. De façon précise, soit
A une algèbre de Boole infinie. Identifions A a une sous-algèbre de Bspec{A) à l’aide
du morphisme G de III-3). D’après IV-6-a), on peut identifier Bspec{A) à l’algèbre
Cont(7^pec(/i)) (construite à partir de Spec(A) comme Te Va été à partir de E).
Alors A s’identifie à une sous-algèbre 1Za de Cont(7^pec(>i)), donc s’identifie à l’algèbre
C ont(y>i), où Ya désigne l’espace topologique compact totalement discontinu construit
à partir de R a comme Y l’a été à partir de R dans IV-4-b). Tout espace compact
totalement discontinu Z tel que A = C ont(Z ) est homéomorphe à Ya (cf. IV-2)).
Si A est une algèbre de Boole finie, ces résultats restent vrais mais se simplifient no­
tablement (voir questions 6 et 7 dans III). Les espaces compacts totalement discontinus
correspondant aux algèbres de Boole finies sont les espaces finis discrets. Enfin, si A et
B désignent deux algèbres de Boole, et si Ya et Yb désignent deux espaces compacts
totalement discontinus tels que A = C ont(y^) et B = C o n t(y B ), il y a une bijection
naturelle entre Cont(y]B, V]4) et Hon\Ann(À,B) (question IV-2)).

^ ^ ^
Problème 94

SUR LES SERIES DE PUISEUX

PREAMBULE
Pour tout corps commutatif K et pour tout entier N > 1 , on note:
• le groupe multiplicatif des racines N-ièmes de 1 dans K (si K = C , on
a donc = ^ n );
• 1g K -espace vectoriel des polynômes en une indéterminée sur K et de
degré < N — 1 ;
• T>N le sous-groupe additif de Q ;
• P k ,n Vensemble des applications S : Q K nulles hors de T>n et telles qu*il
existe a G T>i^ (dépendant de S ) vérifiant S{p) = 0 pour tout p G Vf^C\] —oo,a] .
La partie de V k ,n formée des S G V k ,n telles que S(p) = 0 pour tout p G Pyv f iQ *
sera notée H k ,n • ^élément S G H k ,n tel que S { ^ ) = 1k et S{p) = 0 si p ^
sera noté ^k ,n j ou lorsqu^aucune confusion n*en résulte. On posera: X = .
Enfin, on notera ^ k = On >i V k ,n •

PARTIE I
Dans cette partie, on donne un corps commutatif L , un sous-corps K de L , une
indéterminée Z sur L , un entier n > 2 et un élément a e L vérifiant les conditions
suivantes:
• la caractéristique de K est nulle ou ne divise pas n .
• le polynôme - 1 est décomposé en facteurs linéaires dans K[ Z] .
• on a: e K ; ^ K pour tout A; G |l , n - 1] ; L = K { a ) .
On posera: a = . On notera Un le groupe Ul ,ti • On notera P le groupe des
K -automorphismes du corps L .
1 °)
Expliquer brièvement pourquoi Un est un sous-groupe n -cyclique du groupe multi­
plicatif L* .
2 ')
Factoriser le polynôme P{Z) = Z^ - a dans L[ Z] . Démontrer que P{Z) est
irréductible dans K [Z] . On notera l’ensemble des racines de P dans L . Montrer
que pour tout 0 e 11, on a: L = K { 0 ) .
3° )
a ) Soit C, € Un - Montrer qu’il existe un et un seul élément / G T tel que f{0) = 0
pour tout 0 e1Z. On notera C7<; cet élément.
b ) Montrer que l’application C définit un isomorphisme du groupe Un sur le
groupe P.
4°)
On note G l’ensemble des sous-groupes de P et K l’ensemble des sous-corps de L
contenant K . Pour tout M G /C , on note F ix (M ) le sous-groupe de P formé des
a e P tels que a{x) = x pour tout x e M . Pour tout A e G , on note Inv(i4)
l’élément M e JC formé des x G L tels que a{x) = x pour tout a e A. On désigne
298 Chapitre 12, problème 94

par î> (n ) l’ensemble des entiers naturels qui divisent n , muni de la relation d ’ordre
“ I ” définie par la divisibilité ( a; | y ssi a; divise y ).
a ) Vérifier que pour tout <5 6 S ) ( n ) , il existe un unique élément A e G àe cardinal 6 :
on le notera Hs • Vérifier que l’application 6 >-* Hs définit un isomorphisme d ’ensembles
ordonnés de (î)(n ), |) sur G ordonné par inclusion.
b ) Pour (5 € ® ( n ) . montrer que Inv(Hs) =K( a^ ) .
c ) Soit M € IC. Notons e = dimM(i^) (on a donc: e € 2>(n) )• Montrer que
le polynôme M -minimal de a est , et que F ix (M ) = He- En déduire que
les applications # : G IC, A ^ In v (4 ) et îf : K G , M ^ F ix (M ) sont des
bijections réciproques l’une de l’autre.
PARTIE II
Dans cette partie, on donne un corps commutatif K . L’ensemble 'SK est muni de
sa structure naturelle de K -espace vectoriel, et de la loi interne (appelée produit de
convolution) {S,T) t—* S T , où (ST){p) = S ( u ) T { v ) pour tout p € Q (on
vérifiera brièvement que ce produit est bien défini). On ne demande pas de montrer en
détail les propriétés suivantes: pour ces lois, devient une i ï ’-algèbre associative
et commutative, dont l’élément neutre est E défini par E{0) = 1 et E{p) = 0 pour
P ^ 0. Les ensembles V k ,n et H k ,n ( o ù N e N* ) sont des sous- K -algèbres de

Dans toute la suite, on identifiera K à son image dans par le morphisme struc­
tural A I-* X E . Pour tout élément S € \ {0}, on appellera ordre de S le plus
petit élément p € O tel que S(p) ^ 0, et on le notera w (5 ). On conviendra que
u)(Q) = + 0 0 , et que p + (-l-oo) = -l-oo pour tout p e Q .
1

Montrer que pour tous éléments 5 € et T ç , on a: tfj{ST) = u>{S) + w{T)


et u){S + T ) > Min {u{S),ui{T)) .
2 °)
a ) Vérifier que H k ,! est canoniquement isomorphe à la A" -algèbre de séries formelles
A [[ A ]] , et que s’identifie à la valuation ordinaire de ces séries formelles.
b ) Montrer que X est inversible dans P k i . Pour m € Z , préciser A *". Pour tout
élément S € P k ,i \ {0}, vérifier que est un élément de 7ï k ,i de valuation
nulle. En déduire que P k ,i est un corps isomorphe au corps des fractions de 7Îk ,i
(on rappelle que les éléments inversibles de l’algèbre H k ,i sont les séries formelles de
valuation nulle).
3*;
a ) Montrer que pour chaque entier A/” > 1, il y a un isomorphisme de K -algèbres
de sur P k ,n qui envoie X sur . En déduire que est un corps.
b ) Soit N e N* . Montrer que = X et que, pour tout k e |1, AT - 1] , on a
i Vk ^ .
c ) Montrer qu’il existe une application et une seule de ip : Q ^ telle que
V^(f) = pour tout (p,q) e Z X . Pour p G Q , on écrira (p{p) = X^^. Vérifier
que est un morphisme injectif du groupe (Q, -h) dans le groupe , x ).
4^)
Dans cette question et dans la suivante, on suppose que K est de caractéristique
nulle et que pour tout entier n > 1, le polynôme — 1 est décomposé en facteurs
linéaires dans K [Z] .
a ) Soit m e et n e . Soit d = p g c d ( m ,n ) et M = p p c m (m ,n )
(pgcd et ppcm pris dans N * ). En utilisant les résultats de la partie I, montrer que
'PK.m^'PK^n = VK4 >et que V k m est le sous-corps de engendré par VK,m^VK,n •
Sur les séries de Puiseux 299

b ) Soit L un sous-corps de qui soit une extension finie de V k ,i • Montrer que


L est l’un des VK,n •
5° )
Pour tout couple (m, n) d ’entiers naturels non nuis tels que m | n , on note /m,n le
morphisme de groupes: Uk .u —^ bÎK,m • x »-> xm . Si m \ n \ p, préciser /^i.n ° /n.p •
Soit G le groupe produit • Soit F la partie de G formée des familles
telles que pour tout couple (m ,n) G N * x N * vérifiant m | n , on ait
= fm.ni^n) • Soit A le groupe des P k',!-automorphismes de • Pour tout
N , on note WN la restriction k F de la iV-ième projection naturelle G —>Uk ,n •
a ) Vérifier que F est un sous-groupe de G , et que pour tout iV € N * , l’application
w n est un morphisme de groupes surjectif. Si m | n , vérifier que Wm = /m,n o •
b ) Soit X = {x n )n €M* ^ ^ • Montrer qu’il existe une application a :
et une seule telle que pour tout iV G N * , al soit l’unique V ka -automorphisme
iPK,N
de V k ,n qui envoie sur x n X ^ . Montrer que a e A . On posera: a = '(l){x).
Montrer que îJ) ainsi définie est un isomorphisme du groupe F sur le groupe A .

PARTIE III
Soit K un corps commutatif. Soit x une indéterminée sur K . Soit z une indéterminée
sur le corps des fractions M k de l’anneau K[[x]] . La réordination par rapport aux
puissances de x permet d’identifier l’anneau de polynômes R = ( K [[x]]) [z] à un
sous-anneau de (K{z)) [[x]] (on ne demande pas de le vérifier).
On donne deux entiers naturels p > 1 et g > 1. On pose: n = p-{- q . On donne
un élément F = + Ylk=i ^ ^
tout k , soit ük le terme constant de Ak . Soit Fq = z'^ -h suppose
que Fo = Gç^Hq avec Go et H q éléments de K[ z ] premiers entre eux et de degrés
respectifs p et ç par rapport à z .
1 °)
Vérifier que F , en tant qu’élément de {K{z)) [[x]] , s’écrit F = F q + J2k>i >
où Fk G Sk .u pour tout A: > 1.
2 °)
Montrer que l’application C : Sk ,p x ^K,n > (U^V) »-> H qU + G qV est une
bijection linéaire.
3° )
a ) Montrer qu’on définit une suite {Gk)k>i d ’éléments de Sk ,p et une suite {Hk)k>i
d ’éléments de par les conditions de récurrence suivantes: (G i,i/i) = £ “ ^ (F i), et
{Gk,Hk) = C-^{Fk - GrHk-r) pour tout k > 2 .
b ) On pose: G = ^k^^ et H = J2k>o ^kX^ • Vérifier que G e R et H e R ,
que F = GH et que G et i f sont de degrés respectifs p et q en z .

PARTIE IV
Dans cette partie, on donne un corps commutatif K algébriquement clos de car­
actéristique nulle. Soit Z une indéterminée sur • On se propose de montrer que
est algébriquement clos.
1
Montrer qu’il suffit pour cela de montrer que tout polynôme F G S k [Z] de la forme
F = -P X)ib=2 AkZ^~^ , avec n > 2 et ^4^ ^ 0 , est non irréductible dans [^ ] •
2 ^)
Soit un entier n > 2 , et soit F = A kZ ^"^ G [ Z ] , avec A n ^ 0 .
On note jy = • On choisit un couple {p,q) e Z x tel que = |
300 Chapitre 12, problème 94

et que Ak G V k ^q pour tout k (on vérifiera qu’un tel couple existe). On pose t =
et Z = X - ^ Z .
a ) Montrer que X~^'^F = + J2 k= 2 i avec Bk G H k ,q pour tout k.
Vérifier que MinBfe^éo {(^{Bk)) = 0 •
Pour tout k e |2, n j , on note bk le terme constant de Bk • On pose:
k=n k=n
0 = Z^ + J 2 BkZ^~'‘ ; <Po = 2" + ^ bkz^-'^
Jb=2 fc=2
b ) Montrer qu’il existe deux polynômes Çi K [z] et ^ ^ ] de la variable
Z premiers entre eux et non constants tels que • En appliquant le résultat
de la partie III avec HK,q = ^ [[^]] à la place de K [[x]] et avec VK,q à la place de
M k 1 on déduire que ^ est non irréductible dans VK,q [^] . En déduire que F est non
irréductible dans Ç/c \ Z\ , et conclure.
c ) Montrer que est une clôture algébrique de V k ,i •

PARTIE V
Dans cette partie, on prend K = C . Pour tout A; G 1^ * , on écrira respectivement
'Hk et Vk au lieu de 7ic,k et Vc,k • On écrit ^ au lieu de • On note C{X}
la C -algèbre des séries formelles S e H\ de rayon > 0. On note C\ l’ensemble des
éléments de Vi de la forme X ^ S , où m G Z et où 5 G C { X } . Pour chaque entier
AT > 1, on note (resp C {X t^ } ) l’ensemble image de Ci (resp. de C {X }) par
l’isomorphisme de V\ sur V n qui» à tout élément S{X) = ^ ’ associe
S{X'^) = • Enfin on note £ = U]v>iCjv .
1 °)
Montrer que chaque Cn est un sous-corps de 3^. En déduire que € est un sous-corps
de 3 -
2 °)
Soit Z une indéterminée sur P i . On donne trois entiers non nuis n, p, q tels que
n = P + g, et un polynôme F = + Y2k=i e Ci [Z] tel que Ak G Hi
pour tout k . Pour tout k G |[ l , n |, désignons par ak le terme constant de A k . On
pose Fq = Z^ Ylk=i , et on suppose que F q = GqH q , où G q G C [Z] et
Ho e C [Z] sont deux polynômes en Z premiers entre eux et respectivement de degrés
P et q. On définit les suites {Fk)k>i > {Ok)k>i et {Hk)k>i par les mêmes conditions
de récurrence qu’à la partie III. On munit les C -e.v. Cc,p > ^C,q et é^c.n de normes,
notées II. Il. Sur le C -e.v. 5c,p x 5c ^ , on considère la norme, encore notée | | . || , définie
par ||(C /,V )||= M a x ( ||i7 ||,||V ||) .
a ) Montrer qu’il existe un réel M > 0 tel que || Fk || < pour tout A; > 1.
b ) Montrer qu’il existe h e tel que pour tout A; > 2, on ait la majoration
Il(Gfc, Hk) <Il + Y2lZi~^ Il Il II)
11 • Hk-r • En posant Vk = (Gfc, Hk) pour tout
| |
k , en déduire que Vk < h { M '‘ -I- Er=î“' IlK-| | ||)
1 • Vk-r .
C ) On définit une suite {uk)k>i dans R^ par la condition initiale ui = || Vi | | , et, si
k > 2 : Uk = h{M^ -\~Y^lZi^^ UrUk-r) • Montrer que || Vk || < Uk pour tout A: > 1. Soit
g l’élément de Hi . Montrer que g = m X -h . En déduire
une explicitation de p , et que le rayon de p est > 0. En déduire que les polynômes
G = Y2k>o^h^^ ^ P i [Z] et H = Y2k>o^ii^^ ^ P i [ Z ] appartiennent à Ci [Z] .
3^) '
En reprenant le raisonnement fait à la question IV-2), déduire de ce qui précède que
le corps C est algébriquement clos, et que c’est une clôture algébrique de Ci .

☆ ☆ ☆
Sur les séries de Puiseux 301

SOLUTION

PARTIE I
Question 1 °
On sait que le groupe Un est fini de cardinal < n (c’est l’ensemble des racines dans
K du polynôme Z ” - 1 ), donc c’est un groupe cyclique (tout sous-groupe fini du groupe
multiplicatif d’un corps commutatif est cyclique). Comme la caractéristique de L ne
divise pas n , le polynôme - 1 e K[ Z] est séparable puisque sa dérivée nZ^~^ est
^ 0 . D’après l’hypothèse, il se factorise dans K \ Z \ en facteurs linéaires. Ces facteurs
linéaires sont simples, donc c a r d {lAn) = n .
Remarquons aussi que pour tout diviseur m de n dans N , la caractéristique de K
ne divise pas m , donc le polynôme Z ^ —l e K [ Z ] est séparable; de plus, ce polynôme
se factorise dans K [Z] en facteurs linéaires, puisqu’il divise — 1 dans K[ Z ] .
Par suite, le groupe Um est de cardinal m , et comme il est cyclique, il est m -cyclique
(c’est l’unique sous-groupe m -cyclique de Un , et c’en est aussi l’unique sous-groupe de
cardinal m ). Cette propriété sera implicitement utilisée dans toute la suite de cette
partie I.

Question 2 °
Il est immédiat que la factorisation de P(Z) dans L[ Z] est:
(1) P{Z)= Y [ { Z - ( : a )
CeWn
Montrons par l’absurde que P{Z) est irréductible dans K[ Z] . Dans le cas contraire, on
aurait une partition (/, J) de Un telle que chacun des polynômes P =
G= appartienne à K[ Z] . Soit p = c a r d ( / ) : on a 1 < p < n - 1 . Alors
^ d ’où aP G AT, car Un C K . C’est en contradiction avec l’hypothèse
faite sur a. Cette contradiction montre que P{Z) est irréductible dans K[ Z] .
On a: 7^ = aUn • Puisque Un C K , il est clair que pour tout ( G ¿Yn , on a
L = K{a) = Ki Ca) .

Question 3 "
a ) Notons d’abord que pour tout p G T , on a g{'Jt) = I l .
Puisque L = K{a) = K {11), il est clair qu’il y a unicité de / . Plus précisément,
pour tous éléments 0 e 11 et 7 G 7^, il y a au plus un élément / G T tel que /(/?) = 7 .
Montrons l’existence de / . Puisque P{Z) est K -irréductible, c’est le polynôme
AT-minimal de a. Comme a et (a sont deux racines dans L de P ( Z ) , il y a donc
un A"-isomorphisme / de K{a) = L sur K {(a) = L tel que / ( a ) = ( a . On a
donc f e r . Soit alors P e 11. On a un élément p e Un tel que p = pa ^ d’où
fiP) = f{v)f{oi) = Vf{oi) = V ' (C<^) = C • = CP ) donc / répond bien à la question.
b ) Soit ^ l’application: Un P , C^ • On vérifie immédiatement que ^ est un
morphisme de groupes. Ce morphisme est injectif, car si .= IdL , alors en particulier
Ca = a , d ’où C = 1 >ce qui prouve que K e r(^) = {1} . Montrons que ^ est surjectif.
Soit (p G r . Posant P = ip{a) , on a p e 11, d ’où l’existence d’un unique élément
C ^ Un tel que P = (;a. Alors (T^{a) = p = (p{a) ; puisque. L = K ( a ) , on en déduit
que çp = cr^ = <^(C) , ce qui achève de prouver la surjectivité de ^ . En conclusion, 0
est un isomorphisme de groupes.
302 Chapitre 12, problème 94

Question 4 •
a ) Soit C un groupe n-cyclique quelconque (noté multiplicativement), et soit x € C
qui engendre G . Pour tout S e ! V ( n ) , notons Js le sous-groupe de C engendré par
x ’t : alors J s est <5-cyclique. On montre facilement que l’application 6 J s définit
une bijection de î ) ( n ) sur l’ensemble des sous-groupes de C . Si deux éléments 6 et
6' de ® (n ) vérifient é | é ' , il est immédiat que Js C Jg, donc cette bijection est
un isomorphisme de l’ensemble ordonné (® (n ),l) sur l’ensemble des sous-groupes de
C ordonné par inclusion. En appliquant ces propriétés avec P a la place de C , on
répond à la question. Remarquons que pour tout 6 € ® ( n ) , le sous-groupe H g est
l’image de Un par l’endomorphisme a: t - n ? du groupe . Pour tout élément rie Un
qui engendre Un , le groupe Hg est le sous-groupe engendré par t;? , et c’est aussi le
sous-groupe de Un égal à ensemble des racines dans K de —1.
b ) Soit 6 e'D{ n). Rappelons que la suite (1, a , . . . . a**" est une base du K -espace
vectoriel L (puisque L = K{a) et puisque le polynôme RT-minimal P{Z) de a est
de degré n ). Soit alors x = Efc=o” ^ S L , où Afe 6 A’ pour tout k . Pour tout
C€ , on a:

(2) <
tq{x ) = AfcC^'o;''
fe=o
D’après a) ci-dessus, il découle de (2) que x € In v (iii) ssi pour tout A; 6 [0,n - 1]
et pour tout C € Wn . on a AfcC*^ = A* . Cette condition équivaut à la suivante; pour
tout fc € [0,n - Il tel que A:f ^ n Z , on a Afc = 0. Donc In v (A i) est le sous-A-e.v.
de L dont une base est ( l , a ^ , ... , a ” "*) = ■ Comme a* est racine du
polynôme Q = Z ^ - a e K[ Z ] ,1a K -indépendance linéaire de la suite (a'°^)o<k<^-i
montre que Q est le polynôme K -minimal de . On a donc In v (iîi) = K ( a ^ ) , et
diiti/f ( lnv{Hg)) = J . Par transitivité des degrés d ’extensions finies de corps, on en
déduit que dimi„v(Hi)(^) = dimK(inv(/7<j) = ^ • Comme a* e Inv(Hg ) , il en découle
que le polynôme Inv{Hg) -minimal de a est Z^ — ■
c ) Comme L = K { a ) , et comme e = dirtiAi(L), le polynôme M -minimal F de
a est de degré e , et la suite ( l , a , ... est une base du M -e.v. L. Mais F
divise P dans L[ Z] , donc il y a une partie I de cardinal e du groupe telle que
F{Z) = r ic e /( ^ “ C“ ) • Cn en déduit que “ ( n < 6/C ) a® € M , et comme
( n < € / C ) € A c M , on voit que a® € M . Donc F{Z) divise - a® dans M[ Z ] ,
et par égalité des degrés, on a bien F{Z) = Z^ - .
On a donc K{a^) C M . D’après c) ci-dessus, on a dim/c ^ ; mais par
transitivité des degrés d ’extensions finies, on a n = diitiMÎ-^) x dimi<-(M) = e d im x{ M ) .
D’où: dim/<'(M) = 7 = dirti/c {K{a^)) . Deux K -e.v. de même dimension finie inclus
l’un dans l’autre sont égaux, donc M = K{a^). Si ^ G » on a donc G F ix(M )
ssi CT(^{a^) = a®, c’est-à-dire ssi = a®, ce qui équivaut à: C® = 1 . Or He est
l’ensemble {C€AT|C® = 1} - suite, Fix(M ) = He •
On déduit de ce qui précède que l’application © (n ) JC, S ^ K{a^) est bijective,
et que pour tout 6 G iO (n ), on a:
K{a^) = lnv{Hs) = Inv(F ix(Ü ^(a^))) ; He = F ix (ü :(a ^ )) = F ix ( In v (i/^))
Il en résulte que = Idç et = Id;c >donc ^ et ^ sont des bijections réciproques
l’une de l’autre (^ ).

(^) Dans le langage de la théorie de Galois, ce qu’on vient de démontrer directement et par des méthodes
élémentaires dans cette partie, c’est que dans les conditions indiquées, l’extension L de K est galoi-
sienne, et que son groupe de Galois est n -cyclique (ce groupe de Galois est F ). En outre, les propriétés
de i et iP" établies en c) ci-dessus sont un cas particulier de la dualité de Galois,
Sur les séries de Puiseux 303

PARTIE II
Vérifions que le produit de convolution est bien défini. Soit S € S k ^
a un entier N >1 tel que {S, T} C V k ,n et des rationnels a G Vpj et G V n tels que
S{p) = 0 pour tout P G ^ '^(p) ^ 0 pour tout p G V n C\ ] —oo, /? [ . Soit
alors P G Q . Soit (u,v) e Q ' x Q tel que u-Pv = p . Si p ^ T>n , alors (u,v)
car D n est un sous-groupe additif de Q , d’où S{u)T{v) = 0. On en déduit qu’alors
(ST){p) = 0. Si P G V n et si P < a + /?, pour tout couple (u,v) G Q x Q tel que
îi4 -t; = p , o n a u < a ou v < p , d’où S{u)T{v) = 0; par suite, (5T)(p) = 0. Si
P G T>N et P > a 4- /?, l’ensemble I des couples (u,v) e Q x Q tels que u-\-v = p et
S{u)T{v) ^ 0 est contenu dans T>m n [a, p - /?] x n [ p , p - a ] , donc est fini, donc
(5T)(p) est bien défini et égal à Yl{u,v)ei • Donc la fonction ST : Q —> ÜT
indiquée par l’énoncé est bien définie, et elle est nulle hors de Pyv H [a + /?,+oo[ .
C ’est donc bien un élément de • On voit donc qu’on a bien défini une loi interne
(5, T) i-> ST sur •

Question 1 °
Soit S e S k et T e • Si 5 = 0 ou T = 0, les relations demandées sont
évidentes. Supposons 5 ^ 0 et T ^ 0. Posons a = u^{S) et P = . Le raison­
nement fait ci-dessus montre que u{ST) > a-h P . De plus, le seul élément (n, v) de
[a, +00 [x[P, +00 [ tel que u-^v = a+P est {a,P ) , d ’où (5T)(a+/9) = S{a)T{p) ^ 0 ,
ce qui entraîne: u{ST) = a -\r P . L’inégalité a;(5 + T) > Min (u;(iS),u;(T)) est
immédiate, et on peut de plus préciser que si uj{S) ^ , elle est stricte.

Question 2 "
a ) En tant qu’application: Q —►AT, un élément S G H k ,! prend la valeur 0 hors
de N . En tant qu’application Q K j l’élément X de H k ,i donne, par restric­
tion à N , l’indéterminée canonique de l’algèbre S k des séries formelles en une vari­
able sur K L’application J : 7ï k ,i est donc bijective, et on vérifie
immédiatement que X est un isomorphisme de K -algèbres. Les définitions mêmes mon­
trent que V al (X(S')) = u{S) pour tout S G H k ,i • On peut donc identifier H k ,ï à S k
à l’aide de J , et cette identification permet d’identifier X à l’indéterminée canonique
de S K et à la fonction Val sur S k . Il n’y a donc aucun inconvénient, une fois
opérée cette identification, à désigner par K[[X]] la K -algèbre S k •
b ) En revenant à la définition même du produit sur , on vérifie que X est inversible
dans V k ,i y et que son inverse est l’application: Q —> qui vaut 1 au point —1 et
0 partout ailleurs. De même, si m G Z , on voit que X ^ est l’application: Q K
qui vaut 1 au point m et 0 partout ailleurs; en particulier, cj(X^) = m , et X ^ est
inversible dans H k ,i y son inverse étant . Soit alors S G P k ,i \ {0} . D’après 1)
ci-dessus et d ’après ce qui précède, on a:
w(A-"(®)S) = + w(5) = -uj(S) + w(5) = 0
d ’où d ’abord 6 Wk .i = K[\X\] , puis V a l( X - ‘*'(®)S) = = 0.
On sait que les éléments inversibles de la K -algèbre [[ X ]] sont les séries formelles de
valuation nulle. Donc T = X'~^^^^S est inversible dans H k ,i ; notant son inverse
dans H k ,i y il est clair que T est inversible dans V k ,i et que son inverse dans V k ,i
est . Comme est inversible dans V k ,i , d ’inverse X ^^^^, on en déduit que
S = X^^^^T est inversible dans V k ,i , et que son inverse est .
On vient de montrer que tout élément non nul de la K -algèbre (non nulle) commuta­
tive V k ,i est inversible. Donc cette algèbre est un corps commutatif, dont H k ,i est une
sous- K -algèbre. De plus, on a vu que tout élément non nul S de ce corps est quotient
de deux éléments de H k ,i , puisque 5 = X^^^^T avec T G H k ,i • On en déduit que
P k ,i est isomorphe au corps des fractions de H k ,i = K [[X]] .
304 Chapitre 12, problème 94

Question 3 °

a ) Soit N e N * . Notons 0^ la bijection: V n —> Z , w •-> N u . Il est immédiat que


l’application Tn : V k ,i —^ 'Pk ,n , S S o$i^ est un isomorphisme de K -algèhves qui
envoie X sur C) • Donc V k ,n est un corps. Soit alors 5 e \ {0}. L’inverse
de S dans V k ,n est un inverse de S dans • Donc tout élément non nul de
est inversible, et par suite est un corps.
b ) En utilisant la définition même du produit dans » on vérifie immédiatement que
= X . Si A; G II, AT - I j , en tant qu’application de Q dans K , l’élément
envoie sur 1 et p sur 0 pour tout p e Q \ , donc s’annule sur Z . Comme
^ 0 , il est donc clair que ^ •
c ) L’unicité de découle des conditions mêmes qui lui sont imposées. Montrons son
existence. Il s’agit de vérifier que pour tout p G Q , l’élément (^g)^ est le même
pour tous les couples (p,q) G Z x tels que | = P • Soit Qp l’ensemble de ces
couples (p, q) associés à p . On vient de voir en b) ci-dessus que pour (p, q) € Qp,
en tant qu’application de Q dans K , l’élément (^g)^ envoie ^ sur 1 et envoie tout
p' G Q \ { |} sur 0. Autrement dit, cet élément envoie p sur 1 et envoie p' sur 0 pour
tout p' G Q \ {p} : il ne dépend donc que de p ; d ’où l’existence de (p . La description de
X^ qui vient d ’être donnée montre immédiatement que l’application (p est injective. En
utilisant la définition du produit de convolution, on vérifie aisément que pour tout couple
(p,p') G Q x Q , on a = X^XP' , c’est-à-dire <p(p+p') = (p(p)(p(p'). En définitive,
(p est bien un morphisme injectif du groupe (Q, -f) dans le groupe multiplicatif •

Question 4 °

D’après les hypothèses, pour chaque entier n > 1, le groupe Nk ,ti est n-cyclique
et contenu dans P k ,i • On déduit facilement de 3-c) ci-dessus que V k ,ti = V K ^ i X ^ ) .
D’après le résultat vu en 3-b) ci-dessus, on peut donc appliquer les résultats de la par­
tie I à l’extension VK,n de V k ,i (le polynôme -minimal de X i est —X ) ,
En particulier, notant /Cn l’ensemble des sous-corps de VK,n Qui contiennent V k ,i j
l’application
hn : ^ { n ) - ^ Î C n , S > - ^ V K , i { X ^ )
est un isomorphisme d’ensembles ordonnés quand on ordonne ÎO(n) par “ | ” et /Cn par
inclusion. Dans ce qui suit, nous conserverons les notations hn et /Cn .
a ) Il est clair que VK,m > 'Pk ,ti et VK,m Cl VK,n sont des éléments de K m • D’après
ce qu’on vient de voir, l’application Hm est un isomorphisme de l’ensemble ordonné
(© (M ),|) sur l’ensemble ordonné (/Cm ,C ). Dans (!0(M ), | ) , la borne inférieure et la
borne supérieure de l’ensemble {m,n} sont respectivement d et M . Dans (/Ca^, c ) , la
borne inférieure et la borne supérieure de l’ensemble
sont respectivement VK,m^'PK,n et le sous-corps de V k ,m engendré par VK,m^'PK,n •
Comme un isomorphisme entre ensembles ordonnés conserve les bornes inférieures et les
bornes supérieures, on en déduit bien que VK,m H P/c,n = h{d) = VK,d , et que V k ,m
est le sous-corps de engendré par VK,m U VK,n •
b ) Soit L un sous-corps de qui soit une extension finie de V k ^i . On a donc un
entier r > 1 et des éléments a i , . . . , ar de tels que L = P k’,i (û' i , . . . , a ^ ) . Comme
SK = ) on a des entiers non nuis n i , . . . , r i r tels que L C •
Notant M le pgcd dans 1^* des entiers n i , . . . , n ^ , on a C Pk,M , donc
L C V k ,m • Donc L G K m , ce qui entraîne que L est l’un des corps V k ,7i •

( ) l’isomorphisme T/^ ainsi mis en évidence est naturel, en ce sens qu’il s’impose de lui-même. Toutefois
nous attirons l’attention du lecteur sur le fait que l’ensemble des K -isomorphismes de de V k ,\ dans
'Pk ,n qui envoient X sur ( n est infini.
Sur les séries de Puiseux 305

Question 5 °

Si m I n I P , il est immédiat que fm,n ° /n,p = fm,p •


a ) Le fait que F soit un sous-groupe de G provient du fait que les /m,n (où ?n | n )
sont des morphismes de groupes. Les w n sont des morphismes de groupes parce que
les projections naturelles G —>Uk ,n sont des morphismes de groupes.
Montrons d’abord que les morphismes fm,n sont surjectifs. Fixons m et n avec
m \ n . En vertu de l’hypothèse faite sur K , pour tout r , on a c a r d {Uk .t) = r . Il est
clair que Ker(/m ,n) = , donc Ker (/m,n) est de cardinal ^ . D’autre part:
71/
n = c a r d {Un) = c a r d {K e r { fm ,n ) ) x c a rd (lm (/^,n)) = “ c a rd (lm (/^,n))
d ’où c a r d (lm(/m,n)) = m = c a r d {UK,m) , ce qui entraîne bien: lm{fm,n) = UK,m •
Fixons N , et montrons que zun est surjectif. Soit C ^ Uk ,n • Notons {pk)k>i
la suite strictement croissante des entiers naturels premiers. Pour tout entier k > 0 ,
posons Pk = Pi " 'Pk- ^ suffisamment grand, on a N \ pk • Soit
A;o le plus petit des entiers k tels que N \ pk • Définissons par récurrence des éléments
Vr ^ Uk ,p, pour r > ko ainsi: on choisit y ko G tel que /Tv.pfco (î/fco) = C (un tel
y ko existe puisque / n ,/zico est surjectif). Soit un entier r > ko . Supposons les ye G UK.Hi
définis pour i < r . On choisit alors yr+i G UK,pr+i tel que /^^,^^+i(2/r+i) = yr j ce
qui est possible puisque ®®t surjectif. Cet élément poursuit la construction par
récurrence. On a donc défini une suite {yr)r>ko telle que yr G UK,^r Pcur tout r > ko ,
qui par construction vérifie, à tout rang r > ko:
(1) Vr = //zr.Mr+i (yr+i)
et fN,fXko{yi^o) — C- Soit alors m e N . Soit Qm l’ensemble des entiers k tels que
m \ pk: il est non vide, et à cause de (1), l’élément fm.pkiVfc) de Uk ^tu est indépendant
du choix de A; € Qm • Notons Xm cet élément. S’il existe r > ko tel que m = p r ,
l’élément Xm ainsi défini n’est autre que yr . Il est immédiat, par définition, que xn = (^ .
Soit deux entiers non nuis m et m' tels que m | m '. Alors Qm' C Qm • Soit k G Qm'
tel que k > ko . On a: Xm' = fm',nk{^fik) » d ’où
/m,m'(^mO = fm,m' ° /m',/xjt(^/Xfc) ~ îm,pk{^^-k) ~
On en déduit que la suite x = {xm)m>i ainsi définie appartient à F . Par construction,
on a w n {x ) = C - On a donc bien prouvé que le morphisme zun est surjectif.
Si m et n sont deux entiers non nuis tels que m | n , la définition des éléments de
F montre immédiatement que Wm = fm,n ° •
b ) L’unicité de a découle immédiatement de sa définition même. Montrons l’existence
de (T. Pour chaque entier iV > 1, notons sjs/ l’unique -automorphisme de P k ,n
qui envoie sur x n X t^ (l’existence et l’unicité de sn découle des propriétés établies
à la partie I). Soit m e . Posons: = m N . Le corps V k ,n est -invariant
(voir partie I), et on a:
= ^ { x N ^y-X^ = fN^N>{XN')X'k ^SN {X -k)

donc Sn = ^ • Soit S G • On déduit de ce qu’on vient de voir que l’élément


s N {S) est indépendant du choix de l’entier N tel que S G V k ,n • On peut donc définir
une application a : '^ k —^ qui associe, à tout S G 'Sk > l’élément égal à s n {S)
pour tout N tel que S G V k ,n • Clairement, cette application a répond à la question.
Comme (t {Vk ,n ) = s n {Vk ,n ) = F k ,n pour tout iV, on voit que a est bijective. Du
fait que pour tout N , l’application ^ est un V k ,i -automorphisme de V k ,n , on
déduit que ît G ^ , ce qui justifie la définition de l’application ^ . On vérifie facilement
que ip est un morphisme de groupes. Montrons que ip est bijectif.

Injectivité de 'ip

Soit X = {Xn)n>i € r tel que 'ip{x) = Idy^ . Alors pour tout entier iV > 1, on a
Sn = ^^Vk.n > xn = I (voir partie I). Donc Xn = I pour tout n , et par suite
306 Chapitre 12, problème 94

X est rélément neutre Ip de F . Cela prouve que Ker('0) = {Ir} j donc que '0 est
injectif.

Surjectivité de 'ip

Soit s e A . Il est immédiat que pour tout entier iV > 1, le corps V k ,n est s-
invariant. Posant sn = ^ , on a donc un unique élément xjsj G Uk ,n tel que sn
envoie sur x n X ^ (voir partie I). Soit deux entiers non nuis N et N' tels que
N \ N ' . Soit m = ^ . Alors sn = s n ' ^ , d’où

x jv X * = s w - ( ( X ^ r ) = (sA,-(X7Î-))”* = (a;N 'r^'^ = x n AT^

et par suite xn = (x n ' )^ = fN,N'{xN') • H découle de là que l’élément x = (xn)n>i de


G ainsi défini appartient à F . Par construction, on a 'ip{x) = s . Donc xp est surjectif.
En conclusion, xp est bien un isomorphisme du groupe F sur le groupe A . In­
terprétons maintenant la surjectivité des morphismes zun • Pour tout entier N > 1,
notons A n le groupe des V k ,i -automorphismes de V k ,n • Tout s e A laisse V k ,n
globalement invariant. En utilisant l’isomorphisme xp qui vient d’être construit, on
voit que la surjectivité de w n équivaut à la surjectivité du morphisme de groupes:
A An , 5 s II . Autrement dit, pour tout N et pour tout sn ^ A n , H gx-
uPk.n
iste un élément s e A qui prolonge sn • Cette propriété est un cas particulier d ’une
propriété générale de la théorie des corps, mais ce qui précède en donne, dans le présent
contexte, une démonstration élémentaire.

PARTIE III
Question 1 "
Pour tout k e | l , n | , écrivons Ak = Y^r>o^k,rX^ = ^Lk )• On a alors:

^ ^ Ük,rxA = Fo + 5 1 ^rX''
/t=l ^r>0 ^ r>l
avec Fr = Ylk=l ^k,rZ‘^~^ ^ ^K,n pour tout r > 1.

Question 2 "
Il est clair que l’application C est bien définie et K -linéaire. Puisque les K -e.v.
^K,p X ^K,q ot €k ,ti sont de dimension finie et ont même dimension (égale à p + ç),
pour montrer que C est bijective, il suffit de montrer qu’elle est injective. Soit donc
(U^V) € K er(£ ) . Alors H qU = - G qV . D’après le théorème de Gauss, Ho , qui divise
GqV dans K[ z ] et qui est premier avec G q , divise V . Comme V est de degré
< ç — 1, nécessairement V = 0. Et comme H q 0 , i\ s’ensuit que U = 0 . Donc
K er(£ ) = {0} , ce qui prouve l’injectivité et donc la bijectivité de C .

Question 3 "
a ) Puisque F\ G SK,n, le couple (G i,.ifi) est bien défini. Supposons A; > 2, et
qu’on ait défini les couples (G^Hr) € Sk ,p x pour tout r G [1,A; — I J . Alors
GrHk-r ^ ^K,n » et comme G > on a F^ — GrH^-r ^ ^K,n »
donc le couple (G/t, Hk) indiqué dans l’énoncé est bien défini. Par récurrence, on a donc
bien construit les deux suites {Gk) et {Hk) indiquées dans l’énoncé.
b ) Pour tout A; G 1^* , posons Gk = YllZibr,kZ^~^ et Hk = S r = î • Posons
Go = 2 r= o ^ et H q = 2 r= o Or,o^^ ^ • O r R bp^o ^ 0 , Cq^o ^ 0 , 6p,oOç,o = 1 >et:

(2) G = bp,ozf' + ^ ^ B r z ’>-^ ; H = c,,ozO+ "^CrZ<>-^


r=l r=l
Sur les séries de Puiseux 307

avec Br = $3fe>o *0^** r € fl,p] et Cr = Zlk>o *^>kx'‘ pour tout r € [1, g ] .


Les relations (Î) montrent que G e Ry que H e Ry et que G et H sont respectivement
de degrés p et ^ par rapport à z . Par construction même des Gk et des , on a
Fl = H qG i ^-GqH i y et, pour tout k > 2 : Fk = YllZo GrHk-r • En calculant le produit
GH dans la F(z)-algèbre de séries formelles (K{z))[[x]] , on voit alors immédiatement
que GH = F (^ ).

PARTIE IV
Question 1 "
Il s’agit de montrer que les seuls polynômes F € S K [Z ] irréductibles sont ceux
de degré 1. Cela équivaut à montrer que tout polynôme F € [Z] de degré > 2
et normalisé est non irréductible dans [Z] . Pour tout u € , la translation
Tu : F{Z) F(Z-hu) est un automorphisme de la -algèbre [^] >Qui conserve
le degré. Or comme la caractéristique est nulle y lorsque F est non constant, il existe
U e 'SK tel que le coefficient sous-dominant de F{Z + г¿) soit nul. Puisque Tu est un
automorphisme de l’anneau [^] i l’irréductibilité de F équivaut à celle de r ^ ( F ) .
On est donc ramené à montrer que tout polynôme F € [Z] de degré > 2, normalisé
et de coefficient sous-dominant nul, est irréductible sur • Comme un polynôme de
degré > 2 et de valuation > 1 est évidemment non irréductible, en définitive il s’agit de
prouver que tout polynôme F € 'SK [Z] de degré > 2, normalisé, de valuation nulle
et de coefficient sous-dominant nul est non irréductible sur •

Question 2 "
Comme les Ak sont en nombre fini, il existe un entier iV > 1 tel que V k ,n contienne
tous les Ak . Choisissons un tel N . Soit (a, 6) G Z x * tel que t/ = ^ . Alors le
couple (p, q) = {aNy bN) satisfait les conditions de l’énoncé.
a ) On a X'~^‘^ F = z^ -{■^BkZ^'~^ , avec Bk = X~^^Ak pour tout k € | l , n | . On a
donc uj{Bk) = u)[X~^^) -f Lo{Ak) = - i/fc > 0. Puisque les Bk appartiennent à
VK,q >il en découle qu’ils appartiennent à H k .q • Par définition de u , l’un au moins des
uj{Ak) vaut i/k . Pour tout k tel que uj{Ak) = , il est clair que u{Bk) = 0.
D’après ce qu’on vient de voir, les bk (où 2 < k < n) sont non tous nuis, donc
^ 0 ^ z'^ . S’il existait (A, o, 6) G x K* tel que = \{az-\-b)^ , le coefficient sous-
dominant de ^0 serait Ano^"^6 , donc serait ^ 0 puisque la caractéristique est nulle.
Donc un tel triplet (A, a, 6) n’existe pas. En définitive, il n’existe donc aucun triplet
(A, a, 6) G (K*)^ X K tel que = A(az -f 6) ^ . Mais comme K est algébriquement
closy le polynôme e K [z] se décompose en un produit de facteurs de degré 1 en
Z . Puisque d ’après ce qui précède deux au moins de ces facteurs doivent être non K* -
proportionnels, on conclut bien qu’il existe deux polynômes e K [z] et Gq e K [z]
non constants de la variable z et premiers entre eux tels que = ^oGo-
Considérons l’isomorphisme de la F -algèbre V k ,i sur la F-algèbre qui envoie
X sur t construit en II-3-a). Il est clair qu’il envoie H k ,i sur HK,q • On peut donc
considérer HK,q comme étant la F -algèbre de séries formelles FT[[t]] . Comme
est isomorphe au corps des fractions de H k ,i , on voit que 7 >K,q est isomorphe au corps
des fractions de K[[t]] . On peut donc maintenant appliquer à ^ le résultat de la
partie III en prenant FT[[t]] à la place de F [[a;]] et VK,q à la place de M k • On
conclut à l’existence de deux polynômes non constants g G [z] et h e VK,q [^ ]
tels que ^ = gh . Les coefficients de g et h appartiennent d ’ailleurs à HK,q • On a alors
F = X^'^GH y avec G{Z) = g{X~^Z) et H{Z) = h{X~^Z ) . Les degrés respectifs des
polynômes G G Ç/c [Z] et H e S k [Z] par rapport à Z sont égaux à ceux de g et
h par rapport à z , donc G et H sont non constants en Z , et par suite F est non

(^) le résultat démontré dans cette partie est un cas particulier du classique lemme de Henseî, bien connu
et d ’une importance capitale en théorie des nombres.
308 Chapitre 12, problème 94

irréductible dans [-^] • En appliquant 1) ci-dessus, on en déduit que le corps


est algébriquement clos.
c ) Pour tout entier n > 1, le corps V k ,u est une extension algébrique de V k ,i (voir
II-4). Donc = ^n>\PK,n est une extension algébrique de V k ,i • Comme
est un corps algébriquement clos, il en découle bien que c’est une clôture algébrique de
V k ,i (^).

PARTIE V
Question 1 ^
Il est immédiat que les Cn sont des sous-C-algèbres de ^ . Tout revient à montrer
que Cl est un sous-corps de V i . Or tout élément non nul de Ci s’écrit de manière
unique sous la forme T = € Ci \ {0}, avec m G Z et 5 G C{X} de valuation
nulle. Soit donc T un tel élément. Alors S est inversible dans la C-algèbre Hi , et on
sait que son inverse 5 ' appartient à C {X } . L’inverse T' de T dans Vi est X ~ ' ^ S ' ,
donc V G Cl et r ' est un inverse de T dans C i. Donc tout élément non nul de Ci
est inversible dans C i, ce qui prouve bien que Ci est un sous-corps de V i .

Question 2 "
Nous utiliserons la bijection C -linéaire £ : Ce p x Sc,g —►Cc,n > -i-GoV
(voir III-2).
a ) Pour tout k G | l , n ] , posons Ak = ^ ^ ^)-
Puisque Ak G C{X} , on a des réels a^; > 0 et > 0 tels que | Or.fc | < OikiPkY pour
tout r . Par réordination suivant les puissances de X , on voit que pour tout r > 1, on
a Fr = Efe=i • Puisque, sur un C-e.v. de dimension finie, toutes les normes
sont équivalentes, on voit qu’il existe des réels a > 0 et 6 > 0 tels que pour tout r > 1,
on ait II Fr II < a6^ . En posant M = 6M ax(l,o), on a alors || Fr || < pour tout
r > 1.
b ) L’application : Cc,n ^c.p ^c,q ost C-linéaire et continue, et l’application
^ • ^C,p ^ ^C,q ^C,n » (^i ^ ost C -bilinéaire continue. On a donc un réel
A > 0 tel que ||£ " ^ ( F ) || < A ||F || pour tout P G Sc,n un réel p > 0 tel que
Il ^(^» Il ^ Il II y II pour tout (C/, V) G Ce,P X Ce,(7 • En utilisant l’inégalité
triangulaire et le résultat de a) ci-dessus, on en déduit, pour k > 2 :
r=k—l r=k—l
Il (Gfe, Hk) Il < A II Fk II + A ^ Il GrHk-r II < AM* + A/3 ^ || Gr || || Hk-r ||
r=l r=l
En posant h = Max(A,A/?), on a donc bien, pour tout k > 2 :
r=fc—1
(3) \\iGk,Hk)\\<hx(M'^+ IIG. Il I I I l )
^ r=l ^
Par définition de la norme | | . || sur Cc,p x Cc,ç , on a || G i | | < Vi II et II Hi II < Il F. I
pour tout i . On déduit donc de (3) que pour tout A; > 2 , on a:
r=k—
l
(4) |V^fe||</ix ( m * + y . ll^rlIIIV;
^ r=l
C ) Un raisonnement par récurrence sur k montre immédiatement que pour tout A; > 1,
on a II Vk II < Ufc . La définition du produit sur 7ii montre que p^(X) = >
avec Wk = U rU k-r pour tout k . On en déduit pour k > 2: Uk = hM ^ + hw k .

(^) La méthode développée dans cette partie IV est dûe à Van der Waerden, in Einführung über die
Algebraische Geometrie.
Sur les séries de Puiseux 309

D’où; g{X) - щ Х = ù X :^>2 + hg^( X) . Comme Y!,k> 2 = ^-mx >


obtient en définitive:
hM^X'^
(5) h g \ X ) - g { X ) + uiX + = 0
1- MX
En tenant compte que g est de valuation > 1 , par simple résolution d ’une équation du
second degré, on déduit de (5) l’explicitation suivante de g{X) :

4huiX i h ^ M^ X' ^ Ÿ
( 6) 1 - M X )

Mais la série formelle f {X) = (l - ^huiX - ^ va,yon > 0 , car c’est


celle qui développe autour de l’origine la fonction x y-* ^hu\x -
définie au voisinage de 0 dans R et développable en série entière à l’origine. On en
déduit que g e C{X} . Il existe donc un réel C > 0 tel que pour tout A; > 1 , on ait
Uk < > Pour tout /с > 1 , posons G k = et H k =
Comme || Gk || < Uk et ЦHk < Ufc , on a un réel 7 > 0 tel que pour tout /с > 1 , on
ait
r= p r —q

(7) E l Ск,г|<7С*'
r=l
On a alors G = Go + Er=î"^ et Я = Яо + Er=î“^ , où l’on a posé
Br = Efc>i |1,
f > k , r X ' ‘ pour tout Г 6 P - Il et de même C r = Efc>i
<^ k,r X '^ pour tout
г б [ 1 , д - 1 ] | . Il découle alors de (7) que chacune des séries formelles Br et Cr admet
une majorante géométrique. Donc toutes ces séries appartiennent à C{X} ; a fortiori,
ces séries sont toutes éléments de C i. Donc G Ç.C\[Z] et Я G Ci [ Z ] .

Question 3 "
• Montrons d’abord que (t est algébriquement clos. Pour cela, reprenons la
méthode de la partie IV. Comme C est de caractéristique nulle, on est ramené à prou­
ver que tout polynôme F e (t [Z] de la forme F = Z” + Ylk = 2 , avec n > 2
et An ^ 0 , est non irréductible dans <£[Z] . Soit donc un tel polynôme F . Posons:
U= • Choisissons (p,g) e Z x N * ^ tel que p = ^ et que A k G Pg pour
tout к . Posons: t = x i et z = X ~ ^ Z . On a alors X'~^'^F = 4- S)ik= 2 ,
avec B k G H g pour tout к et { c d ( B k ) ) = 0 . Pour tout k , soit b k le terme

constant de B k . Posons Ф = z'^ -{■ B kZ^~^ et Фо = + Ylk=2^ kz'^ ~^ • Du


fait que C est algébriquement clos et de caractéristique nulle, il découle (par le même
raisonnement qu’en IV-2-b) qu’il existe deux polynômes % e C[ z ] et &o C[z] de
la variable z premiers entre eux et non constants tels que Фо = *
L’isomorphisme de C-algèbres (construit en II-3-a) de Vi sur Pg qui envoie X
sur t envoie C{X} = Ci П Я 1 sur Cg ПНд . Nous pouvons identifier la C-algèbre
СдПНд à C{t} . De plus, on a (tc\Pg = Cg \ cela découle du fait que pour toute série
formelle S{X) G C { X } , on a S{X'^) G C { X } (soit R le rayonde S' ; si R = + 0 0 ,
alors S(X^) est de rayon infini. Si Я G R ^ , le rayon de S{X'^) est Rr ) (^ ). Les Ak
appartiennent donc tous à C^ , et donc les Bk appartiennent tous à C{t} . Il découle

(®) Voici une preuve détaillée: soit S{X) = e {€\ { 0} ) nVq . Notons e l’ensemble des p e Q
tels que apj^O. Il est contenu dans Vq , donc l’ensemble f des A G Z tels que Ae c Z est un idéal non
nul de Z , qui contient qZ . Soit 6 l’entier > 1 tel que f = ¿Z . On a donc un entier ri > 1 tel que
q = ri6 . Puisque 5 G € , on a un entier N > 1 tel que S e Cn . Alors N = r2 Ô avec r 2 entier > 1 .
On a un rationnel q et des séries entières U , V et W éléments de valuation nulle de CHX)] .avec U
de rayon > 0 , telles que X~^S{X) = U( xA^) = V’( X ^ ) = W { X ^ ) . Soit R le rayon de U . D ’après la
propriété indiquée, s\ R = +oc , alors V et W sont de rayon + x ;. Sinon, les rayons de W et V sont
. JL LL
respectivement il '■ 2 et il ’■2 , donc le rayon de V est > 0 : dans tous les cas, on a bien S eCq .
310 Chapitre 12, problème 94

alors de 3) ci-dessus que les éléments non constants g et h de Vq[z] ^ k coefficients dans
Hq , construits comme en IV-2-b tels que <P = gh ont tous leurs coefficients dans C{t} ,
donc appartiennent à C [ Z ] . Posant G{Z) = g{X~'^Z) et H( Z) = h{ X~ ^Z ) , on a
alors F(Z) = X^'^G(Z)H(Z), G{Z) e (t[ Z] et H {Z) e € [ Z] . De plus G et H
ayant respectivement même degré par rapport à Z que g et h, ils sont non constants,
donc F{Z) n’est pas irréductible dans (t [Z] . On en déduit que C est algébriquement
clos.
• Pour tout entier N > 1, on a Cn = , et X"^ est algébrique sur Ci
(son polynôme Ci-minimal est Z ^ ~ X , car X t^ ^ Ci pour tout /c € [l, - IJ ).
Donc l’extension Cn de Ci est algébrique. Donc l’extension C = Un >i Cn de Ci est
algébrique. Comme £ est algébriquement clos, c’est bien une clôture algébrique de C i.★

★ 'A’ ★
Problème 95

UN CRITERE DE PERIODICITE

Dans ce problème, on note (£?, ||.||) un R-e.v.n. non nul de dimension finie et U un
ouvert non vide de E . On donne une application f : U E localement lipschitzienne,
et on considère l’équation différentielle:
i^) y' = f{y)
où y désigne une fonction inconnue à valeurs dans E. On note (p une solution maximale
non constante de ( S) , I son intervalle de définition, et /C = (p{I) son image dans E ,
1 •)
On suppose que IC est une partie compacte de E . Démontrer que / = IR et que
^ 0 pour tout t e R .
2 °)
Montrer que p est périodique ssi elle n ’est pas injective. Si p est périodique, décrire
l’ensemble IC.
3 ‘)
On suppose que p est injective et que K est une partie compacte de E . Pour tout
entier iV > 1, soit K n = [-iV ,iV] ) et soit ujn = I C \ K n .
a ) Démontrer que dans l’espace topologique K , l’ensemble ujn est un ouvert partout
dense.
b ) En utilisant le fait que tout espace compact est un espace de Baire, déduire de a)
ci-dessus une contradiction.
4°)
Enoncer une condition nécessaire et suffisante pour qu’une solution maximale de (S)
soit définie sur U et périodique.

☆ ☆ ☆
Un critère de périodicité 313

SOLUTION

Question 1 °
Puisque / est localement lipschitzienne, elle est continue et {S) vérifie les conditions
d’application du théorème d’existence et d’unicité de Cauchy-Lipschitz. On sait alors que
/ est un intervalle ouvert, donc I = ] a , P [ avec —oo < oc < P < -f oo (on se place dans la
droite num érique achevée IR = IRu {-oo, + 0 0 } ). Montrons par l’absurde que P = + 0 0 .
Supposons que a G IR : puisque /C est compact, / est bornée sur /C , donc (f' = f o(p
est bornée. A l’aide du théorème des accroissements finis, on en déduit que (p vérifie le
critère de Cauchy des fonctions en P , donc admet une limite Î q en P . Puisque /C est
compact donc fermé, on a Î q e K . donc io e U . Par continuité de / en ^0 j on voit
maintenant que = f o(p admet en P la limite = /(^ 0 ) • Prolongeons (p au point
P par la valeur Î q : on obtient une fonction continue ^ : ] a, /? ] E qui prolonge ip ,
et d’après la règle de l’Hôpital, cette fonction ip est dérivable au point p , sa dérivée
en ce point étant i \ . La fonction ip est ] a ,P ] -solution de ( 8 ) , ce qui contredit la
maximalité de la solution ^p. Cette contradiction montre que P = -hoo . On démontre
de manière analogue que û: = —00 . Donc / = IR .
Supposons trouvé to e U tel que (p'(io) = 0. Alors posant yo = p{to), on aurait
yo e fc et / ( y o ) = 0. La fonction constante : [R —> i y o serait visiblement
solution maximale de {€), et comme ^(¿ 0 ) = 2/o = ^i^o) » on aurait 'ip = ip (d’après
le théorème de Cauchy-Lipschitz, deux solutions maximales prenant la même valeur en
au moins un point sont égales), donc ^p serait constante, contrairement à l’hypothèse.
Cette contradiction montre que <^'(t) ^ 0 pour tout t G IR.

Question 2 "
Il est trivial que si (p est r-périodique, où r G [R+ , elle n’est pas injective et
l’ensemble /C = (^([0,r]) est compact. Réciproquement, supposons (p non-injective.
Soient to e R et T e vérifiant (p(to + r) = (p(to) . Alors la fonction translatée
^ : R E Jt (p(t -h r ) est de manière évidente solution maximale de ( £ ) , et elle
vérifie 7p(to) = (p(to - h r ) = (p(to), donc ip = (p. On a donc (p{t) = (p{t + r) pour tout
i G IR , i.e. <p est r -périodique.
Plaçons-nous dans le cas où (p est périodique. Comme elle est continue et non-
constante, on a T G IR+ tel que le groupe des périodes de <p soit TZ . Montrons que
</?|(o est injective. Soit {to, r ) G IR^ vérifiant (p{to) = <p{to+r) et 0 < to < <T,
d’où 0 < T < T . D’après ce qu’on vient de voir, r est une période de ip . Donc t eTZ^
ce qui implique r = 0, d’où l’injectivité de .
Il y a une application et une seule (9 : U —►/C telle que 0 ( e ^ ) = ip{t) pour tout
t G IR. A cause de la T -périodicité de (/?, on voit que G est continue. A cause de
l’injectivité de , on voit que G est bijective. Donc G est une bijection continue
du compact U sur /C, et par suite G est un homéomorphisme de U sur /C. Comme
(p est de classeavec une dérivée jamais nulle, on conclut que /C est une sous-variété
de classe de E qui est -difféomorphe à V .

Question 3 °
a ) Puisque est continue et puisque [—TV, iV] est un compact de IR , on voit que K i^
est une partie compacte de /C , donc u n ^st un ouvert de /C , et cet ouvert est non vide
314 Chapitre 12, problème 95

puisque (p est injective. Montrons que cet ouvert est dense dans /C . Nous procéderons
en trois étapes.
• Montrons qu’il existe C G R * tel que pour tous a e )C et 6 € /C, on ait
Il f{a) - f{b) Il < C II a - 6 II. Pour tout x G /C , on a € R * et 7^ G R * tels
que la boule ouverte B{cxyrx) soit contenue dans U et que pour tous a G B{x,rx)
et 6 G B{x,Tx ) , on ait || /(a ) - / ( 6) || < 7x IIa ~ 6 II ( / est localement lipschitzienne).
Par compacité de /C, on a z/ G et une suite (xi , . . . , x, , ) d’éléments de K tels
que K C l}i<i<uB{xi, \ tx,) . Soit p = Mini<i<iy et L = Maxi<i<i/(7ccJ • Pour
tout couple (a, 6) G /C X /C tel que || a - 6 1| < p , on a || /(a ) - f{b) || < L || a - 6 1|.
Soit M = Maxaçicdl/(û) II) (cela définit, bien M G R+ puisque / est continue sur le
compact non vide IC). Le réel C = Max (L, vérifie alors la propriété voulue.
• Pour tout réel A , notons a la IR-solution translatée par A de (p , définie par
(a<^) (0 = pour tout t G R . Elle a même image K que <p. Enfin notons T
l’ensemble {aV^}a€R • Soit u e T et v e T . Nous allons montrer que pour tout t G R ,
on a II u{t) - v(t) Il < Il u(0) - v(0) Il e ^ l ^ l . Posons A = u - v et, pour tout t G R ,
soit S(t) = Il A(t) Il. Si i G R , on a A{t) = A{0) + ( / (u(r)) - f (v(r))) d r , d ’où, en
vertu de l’inégalité de la norme des intégrales:

(1) < (5(0) + I / ||/ ( î^(t ) ) - / ( u(r))|| dr <(5(0) H - c l / (5(r)d


\Jo \Jo
Puisque (1) a lieu pour tout t G R , il découle du bien connu lemme de Gronwall que
pour tout i G R , on a:
(2) 6(t) < é ( 0 ) e ^ l ' l
• Montrons que tout point de K n est adhérent à u n . Soit a G [ - N , N ] .
Par compacité de /C, on voit qu’il existe une suite {Tn)neN de réels > 0 strictement
croissante et tendant vers H-oo et un élément £ e IC tels que <p(rn) —> £. Soit A
n—KX)
l’unique réel tel que <p(A) = ^ , et soit h = a - X. En appliquant (2) aux fonctions
U= avec t = h , on voit que pour tout n G N , on a:
(3) Il <^(r„ + /1) - v?(a) Il = Il i r M (h) - (x^) (h) Il < Il (0) - (av>)(0) Il = || v^(r„) - £||
Il découle de (3) que <p(rn + /i) —^ (p(cn) . Mais comme (p est injective, pour tout entier
TT» ^00
n suffisamment grand, on a <p(r^ + /1) G un • Donc <p(a) est adhérent à un . C’est
vrai pour tout a G [—N, N] : il en découle que un est un ouvert dense de IC .
b ) L’espace topologique IC est compact non vide, donc c’est un espace de Baire. Toute
intersection dénombrable d’ouverts denses de IC est donc non vide. Mais comme on
a /C = <p(R) = Un >i K n , on voit que nN>\UN = 0, d’où une contradiction. Cette
contradiction montre que si IC est compact, alors (p n’est pas injective et donc, d’après
2) ci-dessus, <p est périodique.

Question 4 "
La synthèse de 2) et 3) ci-dessus montre le critère suivant pour l’équation {£) :
Pour q u ’une solution maximale <p de (S) soit définie sur R et périodique, il faut et
il suffit que Vimage (p(R) soit une partie compacte de E .
Remarque :
Soit une fonction continue et bornée ^ : U —^ E . Soit T l’ensemble {aV'IasR • Par un raisonnement,
dû à A, Doi'ADY C ) , analogue à celui du présent problème, on montre que 0 est périodique ssi T est
compact pour la topologie de la norme uniforme ^

'k

(^) Correspondance électronique privée.


NOTATIONS

: .......................................................................................................................ensemble des entiers naturels


^ : .................................................................................................. ensemble des entiers naturels non nuis
2 : ....................................................................................................................... anneau des entiers rationnels

Z .................................................................................................. ensemble des entiers rationnels non nuis


Q ..................................................................................................................................... corps des rationnels
Q + , Q - : ........................................................ ........................... ensemble des rationnels > 0 (resp. < 0 )

Q *,Q+ : ...................................... .................groupe multiplicatif des rationnels non nuis (resp. > 0 )

R ...................................................................................................................................................corps des réels


R-f-, R + : ................................................................................................ensemble des réels > 0 (resp. < 0 )

R+ )R_ : ..............................................................................................ensemble des réels > 0 (resp. < 0 )

C : ........................................................................................................................................corps des complexes

C : .........................................................................groupe multiplicatif des nombres complexes non nuis


: ..............................................groupe multiplicatif des nombres complexes de module 1 (cercle unité)

Un (n G ........ groupe des racines n -ièmes de 1 dans C


e :........ ..............................base des logarithmes népériens
i : ....... . nombre complexe de carré -1 et d ’argument f

j : ........... .. racine cubique de 1 dans C d ’argument ^ )


Bn : .................................................................................................................le n -ième nombre de Bernoulli
C ................................................................................................................................... l’inclusion stricte
9^
K * , E* : groupe multiplicatif du corps K , dual de l’espace vectoriel F (on tranche avec le contexte)
E \ F : .................................................................................................. la différence des ensembles E et F

I-.-I ; I-.-I ; I-I-I ; l->-l =......................................................................... intervalles dans Z

( “ ) : ....................................................................... les nombes binomiaux { a complexe, n entier naturel)

AUt. : ........................................ ............................. groupe d ’automorphismes de la structure ★


O L ^(£) , G L { n , K ) , , SL(n, K ) : .................................................. groupes linéaires

( û i) i€ / .................................................................................................................................................. famille
{ û t} i€ / ...........................................................................................l’ensemble image de l’application i •-> Oj
: ............................................................................................................................. la restriction de / à A

^1^ : .................................................................................................... la corestriction de / à l’ensemble B

: ......................................................................... l’application induite par / sur la partie /-sta b le A

: ....................... l’itérée n fois de / (lorsqu’il y a risque d ’ambiguïté sur le sens de l’écriture / ” )


X a : .................................................................................................................................on spécialise a; en a

a \ b : ...................................................................l’élément a divise l’élément 6 (dans un anneau intègre)

p g c d ( , ) p p c m ( ) : ......................... le plus grand commun diviseur, le plus petit commun multiple


5R(.), 9f(.) : ............................................ la partie réelle et la partie imaginaire (des nombres complexes)
I d . I d . : ........................... .............l’identité, l’identité de l’ensemble ★ (si cet ensemble est mentionné)
Ssi : ......................................................................................................................................... si et seulement si
c a r d ( . ) : ..................................................................................................................................... le cardinal

M ax, M in , S u p , I n f : ...................le maximum, le minimum, la borne supérieure, la borne inférieure

& n,& E . le groupe des permutations de degré n , le groupe des permutations de l’ensemble E
S ln .S C s : ....................................................................................... ....................................... groupes alternés
[G : H] ^ [L : K] : ........................... indice d ’un sous-groupe, degré d ’une extension (suivant contexte)
H < G : .................................................. ........................... H est un sous-groupe distingué du groupe G
O r b : .........................................................................................................................................................l’orbite
S t a b : ....................................................................................................................................... le stabilisateur
Hom^(Æ?) : ........................................................ l’algèbre des endomorphismes du K -espace vectoriel E
d im : ..............................................................................................................................................la dimension
V e c t ( ) : .................................................................................................... le sous-espace vectoriel engendré

K e r ( ) : ..................................................................................................................................................le noyau

M ) : ............................................................................................................... ......................................l’image
d e t : ............................................................................................................................................le déterminant
d e g Q : ..................................................................... le degré (d’un polynôme, d ’une fraction rationnelle)

K \X \ ^ A \ S \ :. polynômes en X à coefF. dans K , A -algèbre engendrée par S (suivant contexte)

K : ....................................................................... fractions rationnelles en X à coefficients dans K

K [ [ X ] ] : ......................................................... .....................séries formelles en X à coefficients dans K

M a t 0 (г¿) : ..................................................................... la matrice de l’endomorphisme u dans la base B

M a tû ^ c (^ ) ...............................................matrice de l’appplication linéaire u dans les bases B et C

»W{ A) : ............................. souvent employé pour le groupe des éléments inversibles de l’anneau A

< Û l , . . . , On > ) {q>u • • • ) Cln) .............le ^ -cycle qui envoie a, sur Oi+i pour i < n et a„ sur oi
X : . produits cartésiens d ’ensembles (éventuellement munis d ’une structure), produits de nombres
f ( x ) ---------- ►£ : ............................................................................. la fonction / admet en a la limite l
x —*a
f{x) rsj g { x ) : ....................... équivalence de fonctions au voisinage de a (notation de Landau)

f : E- F : ......................... / est un isomorphisme de E sur F (pour une certaine structure)


X = y mod(?7l) : ......................... congruence modulo m (essentiellement utilisé dans l’anneau Z )
F ' ....................... l’objet quotient de l’objet E par le sous-objet F (pour une certaine structure)

Achevé d’imprimer en juin 1998


A u b i n Im p r im e u r
N" d’impression l. 56268
LIC'.UCÎÎ, POITIHRS Dépôt légal juin 1998 / Imprimé en France
CHAPITRE X: INTÉGRALE, SERIES DE FOURIER

P rob lèm e 73 Sept Exercices sur l’intégration


P rob lèm e 74 Intégrales généralisées
P rob lèm e 75 Approximations par convolution
P rob lèm e 76 Intégrales eulériennes
P rob lèm e 77 Densité des polynômes de Laguerre
P rob lèm e 78 La constante d’Euler
P rob lèm e 79 Analyse de Fourier, intégrales
P rob lèm e 80 Les nombres de Lebesgue
P rob lèm e 81 Théorèmes de Riemann
P rob lèm e 82 L’équation fonctionnelle de Zêta
P rob lèm e 83 Polylogarithmes

CHAPITRE XI: EQUATIONS DIFFERENTIELLES

P rob lèm e 84 Une équation de Gauss


P rob lèm e 85 Fonctions de Bessel
P rob lèm e 86 Solutions périodiques d’une équation non-linéaire
P rob lèm e 87 Un théorème de Bernoulli
P rob lèm e 88 Une équation d’ordre trois
P rob lèm e 89 Théorème de Fuchs à l’ordre deux

CHAPITRE XII: PROBLEMES DE SYNTHESE

P rob lèm e 90 Fonction Zêta et théorème de Kronecker


P rob lèm e 91 Sur les séries entières
P rob lèm e 92 Une équation fonctionnelle
P rob lèm e 93 Sur les algèbres de Boole
P rob lèm e 94 Sur les séries de Puiseux
P ro b lèm e 95 Un critère de périodicité

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