Chapitre 5

Corrélation des signaux

5.1 Introduction
La corrélation est une caractérisation des signaux basée sur l’énergie et la puissance, elle permet :
— d’extraire un signal par l’autocorrélation,
— de déterminer le temps et ou la distance entre deux signaux (emmeteur et recepteur) par
l’intercorrélation.

5.2 Autocorrélation des signaux à énergie finie

L’autocorrélation est une étude de similitude entre un signal s(t) et sa copie décalée ( une
version translatée) s(t − τ ), pour τ > 0 ou on a un retard et pour τ < 0 on a un avance.
La fonction d’autocorrélation est notée par Cs (τ ) et définie par :
Z +∞
Cs (τ ) = s(t) s∗ (t − τ ) dt
−∞

Avec ()∗ dénote le conjugué complexe.

Pour les signaux causaux et réels (s∗ (t − τ ) = s(t − τ )) l’autocorrélation est définie par :
Z +∞
Cs (τ ) = s(t) s(t − τ ) dt (5.1)
0
Remarque :

Cs (τ ) a une grandeur énergitique.

Soit s(t) un signal défini par :

1 Si |t| ≤ 2,
s(t) =
0 Ailleurs
1. Calculer et tracer la fonction d’autocorrélation Cs (t) .
Z +∞
Cs (t) = s(τ ) s(τ − t) d(τ )
−∞

Quatre cas peuvent se présenter :

— t ≤ −4 : Dans ce cas s(τ s(τ − t) = 0 donc Cs (t) = 0
R t)+2
— −4 ≤ t ≤ 0 : Cs (t) = −2 1 dt = t + 4.
R +2
— 0 ≤ t ≤ 4 : Cs (t)) = t−2 1 dt = t − 4.
— t > 4 : Dans ce cas s(τ ) s(τ − t) = 0 donc Cs (t) = 0
Donc :

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5.3 Intercorrélation entre les signaux à énergie finie 2

Cs (t)
 4
0 Si < t < −4 2
t

t +4 Si −4<t<0

Cs (t) = -4 4

 t −4 Si 0 < t < 4
0 Sit > 4


5.3 Intercorrélation entre les signaux à énergie finie

L’intercorrélation est une étude de similitude entre un signal s1 (t) et une copie décalée ( une
version translatée) d’un autre signal s2 (t − τ ), l’intercorrélation est notée par Cs1s2 (τ ) et définie
par :
Z +∞
Cs1s2 (τ ) = s1 (t) s∗2 (t − τ ) dt (5.2)
−∞

Pour les signaux causaux et réels (s∗ (t − τ ) = s(t − τ )) l’intercorrélation est définie par :
Z +∞
Cs1s2 (τ ) = s1 (t) s2 (t − τ ) dt
0

5.4 Fonction d’intercorrélation pour les signaux transitoires ou im-

pulsionnels
On considère les signaux s1 (t) = e− a t u(t), et s2 (t) = e− b t u(t),
avec a , b des constantes positives.
Calculer la fonction d’intercorrélation pour les signaux s1 (t), et s2 (t).

s2 (t − τ ) s1 (t) s2 (t − τ )
1

τ τ t
1
b
−τ 0 1
a
1
b
−τ

Deux cas peuvent se présenter :

+∞
eb τ
Z
— τ < 0 :Cs1s2 = e− a t e− b (t−τ ) dt =
Z0 +∞ a+b
e−aτ
— τ ≥ 0 :Cs1s2 = e− a t e− b (t−τ ) dt =
τ a+b

eb τ


 Si τ < 0
Cs1s2 = a −aτ
+b
 e

Si τ > 0
a+b
1
Cs1s2 = (eb τ u(−τ ) + e−a τ u(τ ))
a+b

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5.5 Autocorrélation et Intercorrélation des signaux à énergie infinie 3

5.5 Autocorrélation et Intercorrélation des signaux à énergie infinie

1. Autocorrélation des signaux à énergie infinie.

Pour les signaux à énergie infinie la fonction d’autocorrélation notée par Css (τ ) et définie
par :
Z +T
2
Css (τ ) = lim s(t) s(t − τ ) dt (5.3)
T
+∞ −T
2

Pour les signaux périodique à puissance moyenne finie l’autocorrélation se calcul sur une
période :
Z +T
2
Css (τ ) = s(t) s(t − τ ) dt (5.4)
−T
2

Oú T est la période.

2. Intercorrélation des signaux à énergie infinie. Pour les signaux à énergie infinie la fonction
d’intercorrélation est définie par :
Z +T
1 2
Cs1s2 (τ ) = lim s1 (t) s2 (t − τ ) dt (5.5)
T
+∞ T −T
2

Pour les signaux périodique de même période et à puissances moyenne finie la fonction
d’intercorrélation se calcul sur une période :
Z +T
1 2
Cs1s2 (τ ) = s1 (t) s2 (t − τ ) dt (5.6)
T −T
2

Remarque : Cs1s2 (τ ) a une grandeur de puissance.

5.5.1 Exemple
On considère le signal s(t) = sin( ω0 t) u(t), avec ω0 > 0.

s(t)
1

Le signal estZpériodique donc à puissance moyenne finie :

1 T
Css (τ ) = sin(ω0 t) sin(ω0 (t − τ )) dt.
T 0 Z +T Z +T
1 2 T
Donc : Css (τ ) = (cos(ω0 τ ) sin (ω0 t)dt − sin(ω0 τ ) cos(ω0 t) sin(ω0 t)dt = cos(ω0 τ )
T 0 0 2

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5.6 Propriétés de la fonction de corrélation. 4

5.6 Propriétés de la fonction de corrélation.

Z +∞ Z +∞
— Pour τ = 0, Css (0) = s(t) s(t) dt = s(t)2 dt = W(s(t)).
−∞ −∞
Css (0) : représente l’énegie totale du signal
— Css (τ ) est bornée,
∀τ ∈ R Css (τ ) ≤ Css (0).
— ∀τ ∈ R Cs1s2 (τ ) = 0, les signaux sont non corrolés, ils sont orthogonaux.
— ∀τ ∈ R Cs1s2 (τ ) = cste, les signaux sont indépendants.
— Pour les signaux paires s2 (t − τ ) = s2 (τ − t),
Z +∞ Z +∞
Cs1s2 (τ ) = s1 (t) s2 (t − τ ) dt = s1 (t) s2 (τ − t) dt = s1 (t) ∗ s2 (t) = s2 (t) ∗ s1 (t)
0 0

— | Cs1s2 (τ ) | ≤ | Cs1 (τ ) | . | Cs2 (τ ) |

5.7 Densité spectrale d’énergie du signal

La densité spectrale d’énergie d’un signal est par définition la transformée de Fourier de la
fonction d’autocorrélation.
Pour le signal s(t) = sin( ω0 t) u(t) qui a pour fonction d’autocorrélation Css (τ ) = T2 cos(ω0 τ ),
sa Densité spectrale d’énergie est T4 (δ(ω − ω0 ) + δ(ω + ω0 )).

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5.8 Exercice 5

5.8 Exercice
Soient les signaux suivants :
 
1 Si 0 ≤ t ≤ 4, 1 Si − 2 ≤ t ≤ +2 ,
s1 (t) = s2 (t) =
0 Ailleurs 0 Ailleurs

Calculer et tracer la fonction d’intercorrélation.

s1 (t) = rect( 4t ) s2 (t) = rect( t −4 2 )

1 1
t t
-2 2 0 4
Z +∞
Cs1s2 = s1 (t) s2 (t − τ ) dt
−∞

Tracer le signal s2 (t − τ ).
Pour τ < 0
s2 (t − τ )
1
τ t
τ +4

Pour τ > 0
s2 (t − τ )
1
τ t
τ +4

Tracer les signaux s1 (τ ) et s2 (t − τ ) sur le même axe.

• t + 4 < −2 ⇒ t < −6.
s1 (t) s2 (t − τ )
1
τ t
τ +4 -2 2
Il n’ya pas de chauvauchement entre , s1 (t), s2 (t − τ ), alors le produit de , s1 (t) . s2 (t − τ )
est nul :
Z +∞
Cs1s2 = s1 (t) s2 (t − τ ) dt = 0
−∞

• −2 ≤ t + 4 ≤ 2 ⇒ −6 ≤ t ≤ −2.
s1 (t) s2 (t − τ )
1
τ t
-2 τ +4 2
Le produit de , s1 (t) . s2 (t − τ ) n’est pas nul :
Z τ +4
τ +4
Cs1s2 = 1 dt = = t −2 = τ + 6
−2

• −2 ≤ τ < + 2.

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5.8 Exercice 6

s1 (t) s2 (t − τ )
1
τ t
-2 2 τ +4
Le produit de , s1 (t) . s2 (t − τ ) n’est pas nul :
Z +2
+ 2
Cs1s2 = 1 dt = t τ = 2 − τ
τ

• τ > 2.
s1 (τ ) s2 (t − τ )
1
τ t
-2 2 τ +4
Il n’ya pas de chauvauchement entre , s1 (t), s2 (t − τ ), alors le produit de , s1 (t) . s2 (t − τ )
est nul :
Z +∞
Cs1s2 = s1 (t) s2 (t − τ ) dt = 0
−∞

0 Si τ < −6, Cs1s2

 4
τ +6 Si −6 ≤ τ < −2,

Cs1s2 = 2
2−τ Si − 2 ≤ τ < 2, t
-6 -2 2


0 Si τ > 2.


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