ENERGIE ELECTRIQUE DANS LES SYSTEMES MECATRONIQUES

Traitement du signal 2
SERIES DE FOURIER

Un signal f(t) périodique, de période T, peut être décomposée en série de Fourier, telle que :


f (t ) = f  + Ak . cos(kt ) + Bk . sin( kt )
k =1

Avec :
T 2
2 1
Ak = . f (t ). cos(kt ).dt =  f ( ). cos(k ).d
T 0  0

T 2
2 1
Bk = . f (t ).sin( kt ).dt =  f ( ).sin( k ).d
T 0  0

Avec Ak et Bk appelés les coefficients de Fourier.

Forme usuelle dite de Parseval la plus utilisées en sciences industrielles. Pour une tension
on écrira :


u (t ) = U 0 + U n 2 sin(n.t − n )
n =1

• le premier terme qui ne varie pas en fonction du temps, noté A0 U0 correspond à la

valeur moyenne du signal : U moy = u (t ) = U 0 ;

• le terme suivant est une sinusoïde de même fréquence que le signal étudié, on
l’appelle le « fondamental » ou le « premier harmonique » : f1 = f où l’indice
« 1 » indique qu’il s’agit de l’harmonique de rang « 1 » d’une part et que sa fréquence
est égale à « 1 » fois celle du signal étudié d’autre part. La forme générale du
fondamental est :
u1 (t ) = U1 2 ( ) ( )
sin  t − 1 ou u1 (t ) = U1max sin  t − 1 ;

• Les termes suivants sont également tous des sinusoïdes que l’on appelle
individuellement harmonique de rang « n », qui font apparaître des fonctions
trigonométriques en « n  t », et qui présentent donc des fréquences : fn = n  f . Par
exemple, l’harmonique de rang 4 s’écrira :
u4 (t ) = U 4 2 (
sin 4 t − 4 )

ENERGIE ET PUISSANCE/SII_IE/FICHE TRAITEMENT DU SIGNAL 2 1

 SERIE DE FOURIER DE SIGNAUX USUELS
s(t)
Carré symétrique E

− E −T 2  t  0 t
s(t ) =  -T/2 0 T
+ E 0t T 2 T/2 2T
-E
4E  1 1 
s(t ) = . sin(t ) + sin(3t ) + sin(5t ) + ...
  3 5 

s(t)
Triangle positif E

 2E
2E − T t −T 2  t  0
s (t ) = at = t = t
T 2 2 E t 0t T 2 -T/2 0 T/2 T 2T
 T
E 4E  1 1 
s(t ) = − 2  cos(t ) + 2 cos(3t ) + 2 cos(5t ) + ... 
2   3 5 

E s(t)
Rampe positive
E
s(t ) = t 0t T
T
E E 1 1  t
s(t ) = − . sin(t ) + sin( 2t ) + sin(3t ) + ... 0 T 2T
2   2 3 

s (t )
Redressement double alternance E

s (t ) = E sin(t ) − T 2  t  +T 2
2.E 4.E  cos(2t ) cos(4t ) cos(6t )  t
s(t ) = − . + + + ...
   1 3 3 5 5 7 
0 T/2 T 3T/2

s (t )
Redressement mono alternance E
0 −T 2  t  0
s(t ) = 
 E sin(t ) 0t T 2
E E 2.E  cos(2t ) cos(4t ) cos(6t )  t
s(t ) = + sin(t ) − . + + + ...
 2   1 3 3 5 5 7  0 T/2 T 3T/2

ENERGIE ET PUISSANCE/SII_IE/FICHE TRAITEMENT DU SIGNAL 2 2

 Hacheur série (rapport cyclique variable) E
s(t)

E − T / 2  t  T / 2
s(t ) = 
0 T / 2  t  T − T / 2
2E  1 
s(t ) = E + . sin( ) cos(t ) + sin( 2 ) cos(2t )  + 0 t
  2  T 2T
.T
2E  1 
+ . sin(3 ) cos(3t ) + ...
 3 

Onduleur à commande décalée

0 − / 2  t   / 2 s(t)
E  / 2  t  T / 2 − / 2 E

s (t ) =  - /2 T/2 T
0 T 2 − / 2  t  T / 2 + / 2 t
− E T / 2 + / 2  t  T − / 2 0  /2

4 E     1  3   -E
s (t ) = +  cos   sin(t ) + cos   sin(3t )  +
   T  3  T 
  
 
4E 1  5  
+ . cos   .sin(5t ) + ... 
 5  T  
   

ENERGIE ET PUISSANCE/SII_IE/FICHE TRAITEMENT DU SIGNAL 2 3

 Exemples

A. Interprétation de la décomposition :
u (t ) =
E
2
+
2E

( )
sin t +
2E
3
sin 3t + ( )
2E
5
( )
sin 5t + ... .

u (t ) =
E
2
+
2E

( )
sin t +
2E
3
sin 3t + ( )
2E
5
sin 5t + ... ( )

Harmonique de rang 5 (car 5..t )

Harmonique de rang 3 (car 3..t )
Fondamental ou premier harmonique,
s’exprime à l’aide de sin ( .t ) ou de cos ( .t )
Valeur moyenne ou composante continue = U 0

B. Soient les spectres d’amplitude de 2 signaux avant et après filtrage

ENERGIE ET PUISSANCE/SII_IE/FICHE TRAITEMENT DU SIGNAL 2 4

 Compléter le tableau ci-dessous appliqué au signal non filtré (dit à traiter)

Rang de l’harmonique 1 5 9 11 13 15 17
Fréquence (en Hz) 50 250
Amplitude (en V) 110 0
Valeur efficace (en V) 110 0
=78
√2

Rang de l’harmonique 1 5 9 11 13 15 17
Fréquence (en Hz) 50 250 450 550 650 750 850
Amplitude (en V) 110 0 0 0 35 0 35
Valeur efficace (en V) 110 0 0 0 25 0 25
=78
√2

C. On donne la décomposition en série de Fourier du signal de tension u(t). Tracer alors

son spectre d’amplitude jusqu’au rang d’harmonique 5.

u(t)

E Décomposition mathématique


 
. sin( (2 p + 1)t )
4
u (t ) =  
p = 0  ( 2 p + 1). 
t
T/2 T

 = 2..F0 (rd/s), F0=1/T (Hz)

-E

ENERGIE ET PUISSANCE/SII_IE/FICHE TRAITEMENT DU SIGNAL 2 5

 Spectres fréquentiels

Amplitude Phase
Ck k
C1
0 1 2 3 4 5

C3 k.F0

C5
0 1 2 3 4 5 k.F0

C1 = 4/ C3 = 4/3 C5 = 4/5 ; k = 0 quelque soit k

D.

On donne la décomposition en série de Fourier d’une tension u(t) :

7
u (t ) = U 2 n +1 2 sin((2n + 1).t ) Avec =314 rd.s-1 et
n =0

U1max = 15V

 15
U 3max = V
 3
 15
U 5max = V
 5
 15
U 7 max = V
 7

• Représenter sur une période et demi du fondamental l’allure des chronogrammes des
4 signaux sinusoïdaux.
• Représenter ensuite la somme de ces signaux représentant u(t)

ENERGIE ET PUISSANCE/SII_IE/FICHE TRAITEMENT DU SIGNAL 2 6

 15

10

0
0 5 10 15 20 25 30
-5

-10

-15

Représentation des quatre signaux sinusoïdaux de fréquences multiples

15

10

0
0 5 10 15 20 25 30
-5

-10

-15

Représentation de u(t)

E.

La décomposition en série de Fourier d’un signal carré d’amplitude (+E ;-E) est
4E  1 1 
s(t ) = .  sin(t ) + sin(3t ) + sin(5t ) + ... 
  3 5 
• cette décomposition possède-t-elle une composante continue (une valeur moyenne) ?
• cette décomposition possède-t-elle tous les rangs d’harmoniques ?
• écrivez l’expression s1 (t ) du fondamental de s(t ) .On prendra E = 200V et f = 50Hz

ENERGIE ET PUISSANCE/SII_IE/FICHE TRAITEMENT DU SIGNAL 2 7

 • Cette décomposition ne comporte pas de terme constant, donc la valeur moyenne du
signal s(t) est nulle. Le signal est carré entre les valeurs (+E,-E), donc il est alternatif.
On pouvait donc prévoir qu’il n’y aurait pas de composante continue dans sa
décomposition.
• la décomposition contient uniquement les harmoniques de rangs impairs.

• La valeur maximale du fondamental est S1max = 255V

S 255
La valeur efficace du fondamental est S1 = 1max = = 180V
2 2
4E 4  200
s1 (t ) = sin(t ) = sin(2    50  t ) = 255sin(314t )
 

F. On donne ci-dessous la décomposition en série de Fourier de la tension de sortie d’un

pont de Graëtz monophasé à diodes (redresseur monophasé PD2).
Représenter le spectre fréquentiel en amplitude de cette tension, on prendra : U = 325V
et f = 100 Hz .

u (t ) =
2U
+ (
( )
4U cos  t
−
(
cos 2  t
+
) (
cos 3  t )
− .....)
  3 15 35
-

Amplitude (V)

207

134

28 12

0 100 200 300 f(Hz)

ENERGIE ET PUISSANCE/SII_IE/FICHE TRAITEMENT DU SIGNAL 2 8

 On définit le « taux de distorsion harmonique » : THD pour savoir si un signal alternatif est
bien sinusoïdal ou pas ; c’est le rapport de la valeur efficace de tous les harmoniques sans le
fondamental divisée par la valeur efficace du fondamental :

U 22 + U 32 + U 42 + .... U 2 − U12
THD = ou THD =
U1 U1
Dans cette relation U1 , U 2 , U 3 … représente les valeur efficace du fondamental u1 (t ) , de
l’harmonique de rang 2 u2(t), de l’harmonique de rang 3 u3(t) …

U représente la valeur efficace de la tension u(t ) .

G. Donnez les expressions puis calculez les valeurs du taux de distorsion harmonique
pour les deux tensions suivantes (leurs allures sont données dans les décompositions
des 7 signaux classiques) :

• Onduleur pleine onde = Carré symétrique (+E / –E) : sa valeur efficace est U = E , sa
 
série de Fourier est : u (t ) =
4E

( ) 1
3
( ) 1
( )
 sin  t + sin 3 t + sin 5 t + ... 
5
 
T
• Onduleur à commande décalée (+E / 0 / –E) pour une valeur du décalage  = : sa
6
2
valeur efficace est : U = E , sa série de Fourier est :
3
 
u (t ) = −
2 3E

( ) 1
( ) 1
( )
 sin  t − .sin 5 t − sin 7  t +
5 7
1
11
(
sin 11 t ... 
 )
 

En déduire : quelle est la tension la plus sinusoïdale et quel onduleur sera préféré ?

• Pour « l’onduleur pleine onde » la série de Fourier est :

 
u (t ) =
4E

( )
1
3
( )1
( )
 sin  t + sin 3 t + sin 5 t + ...  , donc le fondamental est :
5
 

( )
4E 4E
u1(t ) = sin  t , sa valeur crête est donc : U1 = ;
 

• Pour « l’onduleur à commande décalée » la série de Fourier est :

 
u (t ) = −
2 3E

( ) 1
( ) 1
( )
 sin  t − sin 5 t − sin 7  t +
5 7
1
11
(
sin 11 t ...  ,
 )
 

donc le fondamental est : u1(t ) = −

2 3E

( )
sin  t , sa valeur crête est donc :

2 3E
U1 =


ENERGIE ET PUISSANCE/SII_IE/FICHE TRAITEMENT DU SIGNAL 2 9

 Nous pouvons ordonner les résultats dans un tableau, en calculant :

2
 Uˆ 
U2 −  1 
 2 
 
THD =
 ˆ 
 U1 
 2 
 
 

Valeur efficace Valeur crête Taux de distorsion harmonique

du
fondamental
2
 1, 27 
1− 
Onduleur ˆ 4E  2 
U1 =  
pleine onde U =E  THD =  0, 49
 1,27.E  1, 27 
 
 2 
 
2
 1,10 
0,816 −  
2 2
Onduleur à U =E  2 
3 ˆ 2 3E  
commande U1 = THD =  0,317
 0,816.E  1,10
décalée  1,10.E
2

La tension la plus sinusoïdale est la tension qui a le taux de distorsion harmonique le plus
près de zéro, c’est donc ici la tension issue de l’onduleur à commande décalée.
Le but d’un onduleur est de fabriquer des ondes alternatives, mais plus elles se rapprochent
d’un signal sinusoïdal mieux cela vaudra. On préférera donc utiliser un onduleur à
commande décalée plutôt qu’un onduleur à pleine onde.

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