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UBO, 2017-2018

Par M. Gildas ROUSSEL

Procédure pénale

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Introduction
I) Définitions :

La procédure pénale appartient à la matière pénale ; c’est une des disciplines du droit pénal qui contient trois grandes
divisions :

 Le droit pénal général : Principes directeurs de la responsabilité pénal ainsi que le régime juridique de base des
infractions et des peines. On a besoin du droit pénal pour faire de la procédure pénale.

 Le droit pénal spécial : Correspond à la détermination des infractions et ses infractions : C’est un catalogue
d’infractions.

 Le droit de procédure pénale : C’est le droit pénal formel : On ne peut pas appliquer du droit pénal sans
procédure pénale. La procédure pénale est totalement indissociable des deux droits ci-dessus. Correspond à
toutes les règles de formes et des procédures qui régissent la recherche de preuves, le procès, l’organisation, la
compétence des juridictions.

La procédure pénale permet l’application du droit pénal, qui permet la réaction sociale mais cette procédure est elle-
même une réaction sociale. Cela peut porter atteinte à la vie privée et à la vie familiale et cette procédure permet de
priver quelqu’un de sa liberté (perquisition de domicile, mise sur écoute...). Le seul fait d’avoir été en procédure pénal
est une réaction sociale en elle-même sans se poser la question de « coupable ou pas coupable ».
En France, on recherche la « vérité », c’est souvent la recherche des preuves qui va permettre de comprendre
l’enchainement des évènements et permettre de connaitre la vérité. La procédure pénale est encadré par les preuves
et recherche la vérité judiciaire construite intellectuellement et encadrer par la loi. Parfois la procédure pénale ne
répond pas à cette recherche immanente de la vérité. Parfois ainsi, il peut y avoir des erreurs judiciaires.
La procédure pénale n’est pas faite pour faire son deuil, elle est faite pour condamner une personne. Si la
condamnation, ses motifs et ses preuves permettent à une victime d’aller mieux. Ne pas confondre la vérité et la vérité
judiciaire.

II) Les différents types de procédures pénales dans le monde

A) Les procédures « accusatoires »

« ACUSARE » veut dire pointer du doigt. C’est lorsqu’une personne privée désigne une autre personne privée comme
étant l’auteur d’une infraction pénale. Les procédures accusatoires sont les plus anciennes d’un point de vue
historique.
La caractéristique principale provient du fait que la poursuite de la procédure relève d’une personne privée.
Dans l’autre sens, si vous êtes accusé par une personne privée, l’autre personne peut apporter les preuves de son
innocence et contester par oral. Au final, c’est le juge qui dans un rô le passif a un rô le d’arbitre ; et c’est lui qui va
trancher entre deux théories. Puisqu’il y a une égalité de droit entre l’auteur et la victime (qui a le rô le de
déclenchement de la procédure), les procédures accusatoires se caractérisent par :
- l’oralité
- le fait qu’elles soient publiques
- le fait qu’elles soient contradictoires 
L’objet du litige est défini par les parties et le juge est passif. Comme la procédure civile moderne française. Les
procédures pénales anglo-saxonnes sont accusatoires. Face à une infraction pénale, la victime est certes l’Etat qui est
une partie comme une autre. L’Etat est représenté par des ATTORNEY of LAW qui est des avocats qui défendent les
intérêts de l’Etat. La phase d’enquête est très courte mais celle d’audience est très longue [c’est l’inverse en France].
Ce sont ces procédures qui donnent le plus de droits à la défense et on peut être tentés de les contournés

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B) Les procédures « inquisitoires »

Ce mot inquisitoire vient du terme latin « INQUISITIO » parce que ces procédures sont d’origines religieuses avec au
13ème siècle où l’Eglise est face à des hérétiques. L’Eglise catholique se voit contester par des hérétiques, donc il s’agit
de pourchasser les hérétiques et de reconnaitre la seule interprétation. On va mettre en place une procédure de
recherche et de jugement des hérétiques et on va confier cette mission aux dominicains. Ils vont mettre en œuvre
cette procédure, l’un des plus célèbres inquisiteurs s’appelle Bernard DOGUIT.

Pour l’Eglise romaine, l’écrit est très important et tout est écrit, ainsi la procédure est :
- Ecrite
- Secrète
- Non contradictoire

Puisque les hérétiques sont en faute :


- Aucun moyen de défense

Ce qui compte c’est d’avouer ses péchés :


- L’aveu est important : L’aveu confession vous reconnaissez la faute et vous avez perdu en acceptant l’autorité
de l’autre et notamment aujourd’hui l’autorité de police en interrogeant comme lors de l’époque de
l’inquisition.

A l’époque, il y a avait l’usage de la torture dite « utile » pour connaitre la vérité.


Ces procédures ont été extrêmement efficaces. A cette époque, le Roi reprend du pouvoir et reprend le pouvoir
seigneuriale religieux, le roi s’est ensuite emparé de la procédure inquisitoire pour en faire une procédure d’Etat.
Arrive la grande procédure criminelle de 1670.

Dans la procédure inquisitoire, le roi va se faire représenter, par un avocat, il va y avoir un ministère d’avocat du roi,
un ministère public, création donc du ministère public, de procureur, ceux qui portent la voix du roi. Vont se
développer les gens d’armes, un statut militaire.
Cette procédure va reprendre le caractère écrit, secret et non contradictoire. Tout est écrit, mais pas beaucoup de
monde ne savaient écrire. Le greffier écrivaient le procès-verbal des constations orales. Une fois que tous ces procès-
verbaux étaient écrits, on les plier en 4 et on les mettait dans un sac.

Arrive la Révolution, elle fait une procédure totalement accusatoire, puis Napoléon arrive et en 1804 le code
d’instruction criminel créer une mixité avec une procédure inquisitoire avant et accusatoire après.
Il y avait la phase d’instruction qui était inquisitive puis la phase d’audience qui était accusatoire.
Dans certains cas, la police avait commencé à relire les preuves tant que celles-ci étaient encore chaudes : Les
flagrants-délits.
En 1897, on a souhaité augmenter les droits de la défense, et introduire l’avocat pendant l’instruction, loi de
décembre 1897 et introduit un peu de contradictoire pendant la phase d’instruction.
Alors-là , il a une réaction du point de vue de l’enquête, et les policiers peuvent récolter les preuves avant même le
début de la phase inquisitive. Et donc c’est à ce moment-là , que la police judiciaire à commencer à mettre en
place l’enquête. Et commence à se mettre en place, l’enquête préliminaire au début 20 ème. Mais ça c’est une pratique,
car le code d’instruction ne connaissait pas cette pratique. Après la révolution, la police des villes est la police
municipale. Et à Paris, il y avait une police pour l’ensemble de la préfecture et est créé le préfet de police. La police se
professionnalise.
Les voitures apparaissent et des braquages naissent, et en réaction sont nés des brigades de police avec des voitures
et naissent les brigades de police avec Georges Clémenceau et la brigade du tigre.

C) La procédure pénale issue du CPP

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Le CDPP date de 1958 et est celui qu’on utilise actuellement. Le CPP donne un encadrement à l’enquête de police : On
encadre la procédure et légalise la procédure et la pratique policière.
La géolocalisation est une pratique qui va encadrer et contrô ler par le CPP
Le CPP va encadrer la garde à vue et les avocats ont été admis en garde à vue en 1993. Et en 2011, l’avocat aura les
mêmes droits que les policiers avec l’enquête d’instruction. Va être créé l’audition libre contrô lée par le CDPP en
même temps qui est ainsi une réaction face aux droits de l’avocat.
La procédure est plutô t inquisitoire dans sa phase préparatoire et plutô t accusatoire en phase d’audience en France et
est plutô t en amont. Maintenant elle est énormément influencée par l’UE.
L’histoire de la procédure pénale française est celle de la légalisation des pratiques.

Elle a une phase :


- Préparatoire : avec l’enquête et l’instruction : On récolte les preuves : Phase aujourd’hui la plus importante.
- Décisoire : avec l’audience où on décide du sort de l’accusé  : Jusqu’au XXème siècle c’était la phase la plus
importante.
- Exécutoire : C’est l’exécution de la peine : Article 707 du Code Pénal

Avec le procès, il y a le juge, le procès est une partie de la phase de la procédure pénale et commence entre la phase
préparatoire et la phase décisoire. Désormais le cœur de la procédure pénale est l’enquête.
La procédure pénale : C’est pouvoir mettre en œuvre la réaction sociale au nom de la société. Un OPJ agit au nom de
la société qui est la première victime de la transgression des règles : « Au nom du peuple Français ». Elle a en face d’elle
un individu, la victime à son rô le soit pour déposer plainte, apporter ses preuves et souffrances et apporter ses
preuves à la justice.
La procédure pénale n’a pas pour objet première, la satisfaction de la victime.

III) La recherche constante d’un équilibre entre impératifs d’ordre public et libertés individuelles

La procédure pénale va essayer de faire un équilibre avec la liberté d’une personne et de l’autre les intérêts de la
société.

Si vous privilégiez à outrance les intérêts de la société  : Etat policier ou totalitaire. Les USA est un Etat policier et la
Chine est un Etat Totalitaire.
Taux de délinquance au Japon est faible.
Il faut donner une place à la liberté individuelle de ce fait et d’être protégé contre l’arbitraire.

A l’inverse, si vous privilégiez à outrance la liberté  : Vous rendez impossible la répression, à ce moment-là , c’est toute
la vie en société qui est remise en cause. Un pays sans police et justice, c’est le chaos et les pauvres sont sacrifiés.
Ce n’est pas pour rien que la justice - yeux bandés - tient une balance et une épée. C’est un équilibre dynamique : On
essayer de balancer entre l’un et l’autre et c’est un objectif du Conseil Constitutionnel : « Il incombe au législateur
d’assurer la conciliation entre d’une part, la prévention des atteintes à l’ordre public et la recherche des auteurs
d’infractions, toutes deux nécessaires à la sauvegarde de droits et de principes de valeur constitutionnelles, et d’autres
part, l’exercice des libertés constitutionnellement garanties ». Conseil Constitutionnel REC n° 2010 – 14/22 QPC sur la
Garde à vue.

La procédure pénale est la plus technique et la plus compliquée.

Le DPG est la matière la plus théorique voir philosophique et pragmatique : La procédure est une stratégie.

La procédure pénale est une procédure politique et est un vrai clivage idéologique.

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ère
1 partie :

Les sources et les grands principes directeurs de la

procédure pénale.

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Chapitre 1 : Les sources de la procédure pénale

Section 1 : Les sources internes

I) La constitution

Le droit C° n’est pas une source à négliger : L’article 56 : L’autorité judiciaire est gardienne de la liberté individuelle. Ce
texte porte sur la liberté individuelle : D’aller & venir notamment. La procédure pénale porte atteinte à cette liberté, elle
porte atteinte à la vie privée.

- Un contrô le d’identité est par exemple une atteinte à la liberté d’aller et venir.
- Une garde à vue
Comme on est face à des atteintes importance, la C° impose le contrô le par l’autorité judiciaire parce qu’elle est la
gardienne.
Qu’est que l’autorité judiciaire ?
Pour le CC° dans sa décision de QPC 30 juillet 2010 : arrêt sur la GAV: Magistrats du parquet + Siège. Cela entraine
une conséquence : en cas de garde à vue, le procureur doit être immédiatement prévenu pour contrô ler l’action de la
police.
De même, seul un juge du siège peut autoriser une écoute téléphonique qui est une atteinte à la liberté. C’est aussi
aujourd’hui en matière de géolocalisation : Décision du 22 OCTOBRE 2013 – impose magistrat du siège dans ces cas-
ci.
Il y a une gradation dans l’intervention des magistrats : Du plus grave au moins grave. (EX : Plus grave : Magistrat du
siège).
On utilise aussi le bloc de Constitutionalité  : Il y a la DDHC de 1789 avec un certain nombre d’articles très utile en
procédure pénale avec :
- L’article 2 et le droit à la sureté  : Le droit de ne pas être victime d’arrestation arbitraire. Qui impose
l’intervention d’indices avant l’arrestation et régule la liberté d’aller & venir. Il y a aussi le droit de propriété
(inviolable et sacré) qui est aussi à l’article 17 avec donc une protection du domicile hors la perquisition est
une violation de la propriété. Le Code de procédure pénal organise les modalités en respect avec les exigences
du Conseil Constitutionnel.
- L’article 9 pose la présomption d’innocence et pose le principe –assez récent – de rigueur nécessaire : Pour le
CC° il ne faut pas dépasser la rigueur : Pas de garde à vue en matière de contravention : Non nécessaire et
excessif.
- L’article 16 : Pose la séparation des pouvoirs : Le CC° en déduit le droit au procès équitable. Et la valeur CC°
du procès équitable : Droit à la défense, à un avocat … Sur la base de l’article 9 : L’assistance effective.
Sur le fondement de l’article : Décision du 8 JUILLET 2011 : Décision sur lequel le CC° a censuré l’article L-251-3 du
Code de l’organisation judiciaire et portait sur la fonction du juge des enfants. Il permettait alors au juge des enfants,
en matière de délits commis par mineur, juge d’instruction & juge de jugements.
En principe, il ne peut pas avoir cumul entre instruction et jugement, c’était une exception au principe en raison de la
spécificité de la procédure pénale mineur ayant pour 1ère fonction de relèvement éducative : Il faut d’abord connaitre
la personnalité du mineur.
Le CC° a considéré que cette exception au cumul n’était plus légitime au nom du principe d’impartialité de l’article 16.
Loi du 26 DEC 2011 qui interdit le cumul.
Décision du 29 Aout 2002 : Le CC° érige l’autonomie de la procédure pénale des mineurs : PFRLR. Les mineurs
doivent être jugés de manières appropriées.

II) Les lois

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La procédure pénale c’est la loi. C’est la 1ère source en procédure pénal.
L’article 34 de la Constitution fixe le champ de compétence de la loi ; les règles de procédure pénales doivent être
posées par la loi. En matière pénal, la preuve est libre donc la Police et gendarmerie - peu-importe les pratiques -
veulent des preuves. Ainsi, la loi fixe les règles concernant les droits civiques et les garanties fondamentales. La loi
définit les règles d’enquêtes, les règles relatives à l’instruction …
 La loi dans le temps : En matière de procédure pénal, la loi est applicable immédiatement, et procédure en cours
sauf quelques exceptions.
 La loi dans l’espace : Doit-on appliquer la PP française à l’étranger ? Elle ne dispose que d’une application
territoriale. DECISION 30 JANV. 2010.On n’applique la procédure pénale dans le territoire terrestre, aérien et les
eaux territoriales.
La convention de SHENGEN donne le droit à la France à poursuivre l’enquête à l’étranger, mais pour une arrestation
elle doit être aux cô tés de l’équipe judiciaire nationale du pays où a lieu l’arrestation.

III) Le règlement

Il y a une grosse partie réglementaire en procédure pénale, car elle va comprendre toutes les dispositions pratiques et
techniques qui mettent en œuvre les pratiques. La loi a la possibilité de déléguer au pouvoir réglementaire la mise en place
des certaines dispositions. C’est aussi cette partie réglementaire qui concerne le casier judiciaire par exemple.

Section 2 : Les sources supranationales

I) Le droit de l’UE

Jusqu’à l’adoption du traité de Lisbonne, le droit communautaire avait une influence concernant les infractions. Le
Droit communautaires laissé la procédure pénale.
Au fur à mesure, l’UE a souhaité harmoniser les règles de procédure pénale pour que les différents pays disposent des
mêmes règles d’enquêtes.
C’est au sein du TFUE qu’on retrouve les règles concernant la procédure pénale : L’article 82.-2 du TFUE permet au
parlement et au Conseil d’adopter des directives en matière de procédure pénale. Elle permet d’imposer aux Etats
membres de créer tel ou tel type de procédure.
- Directive du 20 OCTOBRE 2010 : Relative au droit à l’interprète et à la traduction : Elle impose qu’une
personne étrangère puisse bénéficier de la traduction de pièces essentielles du dossier de procédure. Cette
loi a été transposée en France par une loi du 13 Aout 2013.
- DIRECTIVE B DU 22 AOUT 2012 : Directive qui renforce à être informé de tous ses droits et de toutes ses
accusations. C’est droit à l’avocat même en dehors de la garde à vue. Transposé par la loi du 27 mai 2014. Elle
impose à ce que les personnes en garde à vue, puisse garder un papier résumant l’intégralité de leurs droits
dans une langue qu’elle comprenne.
- Directive C du 22 octobre 2013 : Renforce le droit à l’avocat pendant les procédures de mandat européenne
et le droit de communiquer avec un tiers ou une autorité consulaire.
- Directive d – pas encore transposée: Renforce la protection des victimes.

A) Les normes minimales de procédure et compétences de la CJUE

L’article 38 du TUE : Redéfinition la compétence de la CJUE.

Le 1er Mars 2010 entre ne vigueur la QPC portant sur l’article 78-2 alinéa 4 du Code de procédure Pénal qui organise
les contrô les sur les zones frontalières du territoire français : Permet de contrô ler l’identité de n’importe qui sur
n’importe quel base : QPC pour savoir si cela porte atteinte à la libre circulation et donc respecte-il le droit de
l’UE ?
En 2010, la Cour de Cassation – qui filtre les QPC- est très réticente.
Le 22 JUIN 2010 – L’arrêt MELKI affirme qu’il est interdit de faire des contrô le d’identité systématique aux frontières,
car cela reviendrai à un contrô le aux frontières.
Il y a à la suite, la modification de l’alinéa 4 le 14 Mars 2011. D’où l’importance de la CJUE en procédure pénale.

B) Les outils de coopération policière et judiciaire au sein de l’UE


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On n’a pas attendu le traité de Lisbonne pour renforcer les outils de coopération.
Dans les ODC : Convention SHENGEN du 19 Juin 1990 : L’UE c’est la liberté de circulation des Hommes et des biens, et
de manière à pallier cette liberté, les accords ont mis en place la coopération policière avec le droit de poursuite sur le
territoire étranger, la possibilité de réaliser des commissariats communs.
Cette coopération passe aussi par le détachement de fonctionnaires de liaisons à l’étranger ou dans les ambassades.
Il existe une coopération de police européenne : EUROPOL  crée en 2002 par le Conseil: Echange d’informations et
formations de policiers & gendarme de toute l’Union Européenne : Immigration clandestine, drogues,
pédopornographies, traite des êtres humains etc…
Et l’EUROJUST (Europe justice) l’équivalent pour les magistrats. Entité de coopération judicaire européen. Il y a un
projet de procureur européen qui agira au nom de la commission européenne pour détecter les fraudes à l’UE et
s’appuierai sur l’OLAF – Office de lutte anti-fraude aux subventions européennes.
Le mandat d’arrêt européen : Article 695-11 & suivants du CPP : c’est un juge UE (ex : France) demande direct à un
autre juge UE (ex : Belgique). C’est une remise direct, sans passer par la procédure d’extradition soumise à une
autorisation politique.

II) La convention européenne des droits de l’Homme (Conv.EDH)

Elle a une influence considérable. Tous les articles ne nous intéressent pas.

A) Le droit à la vie (art. 2 et 3)

Article 2 – Droit à la vie

1 - Le droit de toute personne à la vie est protégé par la loi. La mort ne peut être infligée à quiconque intentionnellement,
sauf en exécution d'une sentence capitale prononcée par un tribunal au cas où le délit est puni de cette peine par la loi.

2 - La mort n'est pas considérée comme infligée en violation de cet article dans les cas où elle résulterait d'un recours à la
force rendu absolument nécessaire:

a - pour assurer la défense de toute personne contre la violence illégale;

b - pour effectuer une arrestation régulière ou pour empêcher l'évasion d'une personne régulièrement détenue;

c - pour réprimer, conformément à la loi, une émeute ou une insurrection.

Article 3 – Interdiction de la torture

Nul ne peut être soumis à la torture ni à des peines ou traitements inhumains ou dégradants.

Voir affaire GUERNER et la condamnation de la France.

L’article 2 est peu utilisé à l’encontre de la France, contrairement à l’article 3 avec par exemple :

 l’arrêt KHIDER 9 Juillet 2009, concernant la fouille. Jérô me KHIDER était placé à l’isolement. Avec des conditions
d’avilissements concernant les conditions de détentions et la fouille.
 RIVAS c/ France : Ancien délinquant désagréable. Durant sa G à V, il a toujours été menotté : Traitement inhumain
dégradant.
 La France est le seul pays avec la Turquie et la Russie condamné pour torture : SELMOUNI C/France du 28 Juillet
1999 : Placé en garde à vue concernant les stupéfiants, il a été frappé avec la main puis une batte de base-ball, il
devait courir dans le couloir et a été frappé, puis après un policier a uriné sur lui, et enfin, il a été sodomisé avec
une matraque.

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B) Le droit à la liberté et à la sû reté (art. 5)

Article 5 – droit à la liberté et à la sû reté

1. Toute personne a droit à la liberté et à la sû reté. nul ne peut être privé de sa liberté, sauf dans les cas suivants et
selon les voies légales:

a - s'il est détenu régulièrement après condamnation par un tribunal compétent;


b - s'il a fait l'objet d'une arrestation ou d'une détention régulières pour insoumission à une ordonnance
rendue, conformément à la loi, par un tribunal ou en vue de garantir l'exécution d'une obligation prescrite par
la loi;
c - s'il a été arrêté et détenu en vue d'être conduit devant l'autorité judiciaire compétente, lorsqu'il y a des
raisons plausibles de soupçonner qu'il a commis une infraction ou qu'il y a des motifs raisonnables de croire
à la nécessité de l'empêcher de commettre une infraction ou de s'enfuir après l'accomplissement de celle-ci;
d- s'il s'agit de la détention régulière d'un mineur, décidée pour son éducation surveillée ou de sa détention
régulière, afin de le traduire devant l'autorité compétente;
e - s'il s'agit de la détention régulière d'une personne susceptible de propager une maladie contagieuse, d'un
aliéné, d'un alcoolique, d'un toxicomane ou d'un vagabond;
f - s'il s'agit de l'arrestation ou de la détention régulières d'une personne pour l'empêcher de pénétrer
irrégulièrement dans le territoire, ou contre laquelle une procédure d'expulsion ou d'extradition est en cours.

2. toute personne arrêtée doit être informée, dans le plus court délai et dans une langue qu'elle comprend, des raisons
de son arrestation et de toute accusation portée contre elle.

3. toute personne arrêtée ou détenue, dans les conditions prévues au paragraphe 1.c du présent article, doit être
aussitô t traduite devant un juge ou un autre magistrat habilité par la loi à exercer des fonctions judiciaires et a le droit
d'être jugée dans un délai raisonnable, ou libérée pendant la procédure. la mise en liberté peut être subordonnée à
une garantie assurant la comparution de l'intéressé à l'audience.

4. toute personne privée de sa liberté par arrestation ou détention a le droit d'introduire un recours devant un
tribunal, afin qu'il statue à bref délai sur la légalité de sa détention et ordonne sa libération si la détention est illégale.

5. toute personne victime d'une arrestation ou d'une détention dans des conditions contraires aux dispositions de cet
article a droit à réparation.

C’est cette article dans le paragraphe 1c impose que l’on ne puisse être arrete que s’il y a des soupçons plausibles de
soupçonner. Cela permet les arrestations arbitraires.
Cela impose le droit à l’interprète et à la traduction. Il y a le paragraphe 3 qui lui porte sur le droit à un juge ou à un
magistrat : « Aussitô t traduite devant un juge ou magistrat ».
La CEDH a défini ce qu’elle considérait comme « aussitô t » en anglais c’est traduit comme « PROMPLY ». La CEDH a
plutô t pris parti sur la version anglaise, mais une personne ne peut pas être détenue sans être présentée 4 jours au
plus tard possibles devant un juge.
CEDH : FOX C/ CAMPBELL.
La France a été condamnée deux fois en raison de la définition donnée pour « le magistrat » :
 ARRET MEDVEDYEV C/ France 10 JUILLET 2008 & 29 MARS 2010 : Tout avais commencé à Brest. Le trafiquant a
été présenté à un parquetier et non pas à un juge. Dès qu’ils avaient touché la France, ils auraient dû été présenté
à un procureur, hors au niveau européen, le procureur de la République est certes un magistrat mais est end
dépendance du pouvoir exécutif et donc non adapté. La France se fait ainsi condamner et font appel, et la France
a réussi à dire qu’un juge d’instruction avais été présenté. Dans l’arrêt de 2010, un magistrat efficace est un
magistrat indépendant :
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 AFFAIRE MOULIN C/ France DE 2010 : Avocate qui est soupçonnée d’avoir donné des informations à ses clients.
La question est : Est-ce que la France à a-t-elle violée le texte. A Toulouse, elle a était présentée à un magistrat du
parquet.

C) Le droit à un procès équitable (art. 6)

Article 6 – Droit à un procès équitable

1. Toute personne a droit à ce que sa cause soit entendue équitablement, publiquement et dans un délai raisonnable, par un
tribunal indépendant et impartial, établi par la loi, qui décidera, soit des contestations sur ses droits et obligations de
caractère civil, soit du bien-fondé de toute accusation en matière pénale dirigée contre elle. Le jugement doit être rendu
publiquement, mais l'accès de la salle d'audience peut être interdit à la presse et au public pendant la totalité ou une partie
du procès dans l'intérêt de la moralité, de l'ordre public ou de la sécurité nationale dans une société démocratique, lorsque
les intérêts des mineurs ou la protection de la vie privée des parties au procès l'exigent, ou dans la mesure jugée strictement
nécessaire par le tribunal, lorsque dans des circonstances spéciales la publicité serait de nature à porter atteinte aux
intérêts de la justice.

2. Toute personne accusée d'une infraction est présumée innocente jusqu'à ce que sa culpabilité ait été légalement établie.

3. Tout accusé a droit notamment à:

a- être informé, dans le plus court délai, dans une langue qu'il comprend et d'une manière détaillée, de la nature et de la
cause de l'accusation portée contre lui;

b - disposer du temps et des facilités nécessaires à la préparation de sa défense;

c - se défendre lui-même ou avoir l'assistance d'un défenseur de son choix et, s'il n'a pas les moyens de rémunérer un
défenseur, pouvoir être assisté gratuitement par un avocat d'office, lorsque les intérêts de la justice l'exigent;

d - interroger ou faire interroger les témoins à charge et obtenir la convocation et l'interrogation des témoins à décharge
dans les mêmes conditions que les témoins à charge;

e- se faire assister gratuitement d'un interprète, s'il ne comprend pas ou ne parle pas la langue employée à l'audience.

Cette procédure est centrale sur le droit au procès équitable, qui définit les différentes garanties qui doivent s’appliquer à
une procédure pour la considérer comme équitable.

Cet article s’applique dans toutes les procédures. Ces garanties ne sont pas exclusives à la matière pénale.
La CEDH considère que :
- Ces principes édictés comptent parmi les principes de toutes sociétés démocratiques : ARRET PRETTO C/
Italie 1983.
- C’est un principe général d’ordre public : ARRET STROECK C/ Belgique 2001
Il pose un droit fondamental au procès équitable, voir un droit substantiel, cet article nous pose un droit de fond.
La matière pénale c’est aussi d’autres matières avec les mêmes effets sur les personnes : Contentieux du permis à
point : En France ce n’est pas de la matière pénal, pour l’UE ça l’est. Et donc doivent respecter l’article 6.
En France, on est accusé à partir du moment où on est envoyé vers une cour d’assises.
Plus largement beaucoup disaient que l’accusé est celui qui est poursuivi : Et que donc le procès équitable s’appliquait
dès qu’une personne était poursuivie. Toutes ces garanties disposent d’un champ d’application beaucoup plus large
que la phase du procès, il s’applique aussi à la phase préparatoire de la procédure (ARRET IMBRIOSICIA C/ SUISSE
DU 24 NOV 1993).
Il ne faut pas se tromper quant au champ d’application des articles 5 & 6. On peut avoir une interprétation
chronologique de l’article 5 et de l’article 6.
L’article 5 s’intéresse à la liberté. L’article 6 c’est le procès c’est donc la défense.
Ce n’est pas le même objet donc on peut les appliquer dès la phase préparatoire sachant que la CEDH adopte une
globale des procédures : Elle cherche à savoir dans sa globalité, une procédure a été équitable. Elle peut accepter que

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certains droits de l’article 6 ne soient pas appliqué au début de la procédure, dès lors qu’elle s’aperçoit que l’accusé à
bénéficier de l’article 6 à la suite de la procédure : Vision globale.
L’article 6 s’applique aussi devant une enquête de police : CEDH 11 JUILLET 2000 DIKME C/ TURQUIE.

Une procédure :
 Une publicité : Public ou à la limite un jugement public : Parce que le caractère public impose qu’on respecte les
garanties fondamentales pour que tout le monde sache.
Cela a aussi une valeur dissuasive : Savoir à combien est condamné tel ou tel personnes ; c’est une publicité de la
dissuasion.
La convention reconnait les limites que certains intérêts peuvent justifier une non-information : Moralité ou sécurité
nationale, intérêt des mineurs (audience à huis clos), protection de la vie privée des parties.
 Un délai raisonnable : La procédure ne doit pas dépasser un délai raisonnable. Il ne faut pas que ça soit trop long,
mais aussi trop rapide.
 Tribunal indépendant & impartial
Contenu : Cet article possède 3 paragraphes :
1. Pose la définition du procès équitable
2. Définit la présomption d’innocence
3. Donne la définition des droits dont bénéficie une personne au nom du procès équitable : Droit à l’information
sur la nature et la cause de l’infraction qui lui est reproché ; langue que le suspect comprenne. Droit de
disposer du temps et des facilités nécessaires à la préparation de sa défense (lire les auditions de la victime ou
des témoins ; en cas de comparution immédiate on droit demander au suspect lors du début du jugement s’il
veut être jugé maintenant ou plus tard pour qu’il ait le temps de préparer sa défense …) ; être assisté
gratuitement si on ne possède pas les moyens, choisir sa défense, se défendre soi-même : Loi 27 Mai 2014,
droit à interroger les témoins à charge et à décharge, droit de se faire assister d’un avocat gratuitement
pendant l’audience.

La CEDH a déduit le droit au silence de l’article 6 :

ARRET JOHN MURRAY C/ Royaume-Uni 8 Février 1996 : La CEDH reconnait le droit de se taire et de ne pas contribuer à sa
propre incrimination : Il y a le droit au silence.

Le droit à ne pas s’auto-incriminer a été posé contre la France également : ARRET FUNKE Contre France 1993. On est dans
l’article 6 sur la présomption d’innocence et de ne pas continuer à sa propre incrimination. En l’espèce, il est interdit pour
l’administration fiscale de demander à un contribuable des documents qui servirait à l’incriminé car cela viendra à ce qu’il
s’auto-incrimine. Toutefois, l’administration peut se servir elle-même car la charge de la preuve lui appartient.

 La CEDH n’a jamais reconnu que les traces ADN (volontairement ou involontairement) qu’on laisse sur une
scène de crime puissent contribuer à sa propre incrimination. C’est pour ça qu’elle valide ce genre de preuve.
Le droit au silence (en tant que liberté fondamentale) doit être rappelé au suspect avant GAV (enquêtes), le début de
jugement … si cela n’est pas fait alors la procédure est nulle. Ainsi le PV d’aveu, ou le PV de jugement : poubelle.
Sur le droit de se taire, la jurisprudence considère ce droit, mais qu’on peut prendre en compte le silence de la
personne qui se tait, mais pour apprécier les autres éléments de preuve contre elle.

Remarque : vu que 80% de condamnation pénal tiennent sur les déclarations du suspect : les délinquants chevronnés
savent que s’il ne parle pas ils ont de grande chance de ne pas être condamnés. S’il y a pas de preuve de scientifique,
ou de vidéo : ne jamais rien dire. Le « faute avoué, faute à moitié pardonné » c’est un mythe. Et il faut faire attention
car la plupart des avocats nous disent d’avoué, alors que en vrai (même si lui dis le contraire), ils ont aucune preuve
sérieuse.
Cependant, il y a un non-respect du droit au silence en France : ARRET BRUSCO C/ France en 2010 où la CEDH
condamne la France pour non-respect du droit de se taire.

La CEDH interdit de condamner un personne sur la base de ses aveux si elle a pas vu ou était assisté par un avocat.
Art. Préliminaire « En matière criminelle et correctionnelle, aucune condamnation ne peut être prononcée contre une
personne sur le seul fondement de déclarations qu'elle a faites sans avoir pu s'entretenir avec un avocat et être
assistée par lui. »

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CHAPITRE 2 – LES PRINCIPES DIRECTEURS DE LA
PROCÉDURE PÉNALE
Il faut toujours comprendre la technique de la procédure pénale par les principes directeurs défini à l’article préliminaire du
CPP :

« I.-La procédure pénale doit être équitable et contradictoire et préserver l'équilibre des droits des parties. (Droit au procès
équitable)

Elle doit garantir la séparation des autorités chargées de l'action publique et des autorités de jugement (principe de
séparation des fonctions)

Les personnes se trouvant dans des conditions semblables et poursuivies pour les mêmes infractions doivent être jugées
selon les mêmes règles

II. L’autorité judiciaire veille à l'information et à la garantie des droits des victimes au cours de toute procédure pénale.
(Information des victimes)

III. Toute personne suspectée ou poursuivie est présumée innocente tant que sa culpabilité n'a pas été établie. Les
atteintes à sa présomption d'innocence sont prévenues, réparées et réprimées dans les conditions prévues par la loi.
(Présomption d’innocence)

Elle a le droit d'être informée des charges retenues contre elle et d'être assistée d'un défenseur.

Si la personne suspectée ou poursuivie ne comprend pas la langue française, elle a droit, dans une langue qu'elle comprend
et jusqu'au terme de la procédure, à l'assistance d'un interprète, y compris pour les entretiens avec son avocat ayant un
lien direct avec tout interrogatoire ou toute audience, et, sauf renonciation expresse et éclairée de sa part, à la traduction
des pièces essentielles à l'exercice de sa défense et à la garantie du caractère équitable du procès qui doivent, à ce titre, lui
être remises ou notifiées en application du présent code.

Les mesures de contraintes dont la personne suspectée ou poursuivie peut faire l'objet sont prises sur décision ou sous le
contrôle effectif de l'autorité judiciaire. Elles doivent être strictement limitées aux nécessités de la procédure,
proportionnées à la gravité de l'infraction reprochée et ne pas porter atteinte à la dignité de la personne.

Il doit être définitivement statué sur l'accusation dont cette personne fait l'objet dans un délai raisonnable.

Toute personne condamnée a le droit de faire examiner sa condamnation par une autre juridiction.

En matière criminelle et correctionnelle, aucune condamnation ne peut être prononcée contre une personne sur le seul
fondement de déclarations qu'elle a faites sans avoir pu s'entretenir avec un avocat et être assistée par lui. »

SECTION 1- LA SÉPARATION DES FONCTIONS : UNE SOURCE D’IMPARTIALITÉ


Fondement : 6§1 CEDH + article préliminaire CPP

La séparation des fonctions est source d’impartialité parce que le principe est de préserver l’impartialité du juge de
jugement de la juridiction qui devra se prononcer sur la culpabilité du suspect. Le juge ne doit pas avoir d’idée préconçue sur
le prévenu ou l’accusé, en évitant que celui qui juge ait connu l’affaire en amont de la procédure.

La séparation des fonctions, interdit que le magistrat ait plusieurs fonctions dans une même affaire.
I – les fondements de la séparation des fonctions

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Clairement, les juges en charge de la poursuite, de l’instruction, ou du jugement sont tous séparés. Il ne peuvent pas
cumulés les fonctions.
Si un juge est proc, il poursuit quelqu’un dans une affaire. puis 3 ans après il est juge du siège. Et là l’affaire revient
devant lui car la justice était un peu longe. Alors récusation du juge pour défaut d’impartialité.
 La poursuite : Le Parquet
On appelle le « parquet » parce que les magistrats se tiennent debout sur le parquet quand ils requièrent. Il
représente la société et qui applique la loi, la politique du garde des sceaux ; mais la politique est libre : Il peut dire
l’inverse à l’oral de ce qui est dit à l’écrit.
Son rô le va être de démontrer l’essence de l’infraction, c’est sur lui qui repose la charge de la preuve : Il va devoir
amener des preuves. Les preuves seront rassemblés par la PJ et est placé sous la direction du procureur de la
République.
C’est aussi lui qui exerce les poursuites : C’est saisir une juridiction pénale donc le parquet poursuit une personne
devant une juridiction au nom de la société. C’est lui qui requiert les peines au nom de la société et c’est lui qui est en
charge de l’exécution de la peine. C’est lui l’adversaire principal du suspect.
Le parquet doit-il être impartial ? Son rô le est de prouver la culpabilité.
Il est tenu au principe d’impartialité (article 31 du Code de Procédure pénale). C’est l’impartialité dans l’appréciation
des conditions d’applications des poursuites pénale. Il doit être impartial dans la décision des poursuites. Il ne doit
pas de décider de poursuivre ou non parce que M. X est le fils du député, fils du préfet.
 L’instruction : Juridictions d’instructions :
En 1er lieu avec le juge d’instruction qui est un magistrat du siège : Son rô le est d’instruire, c’est-à -dire enquêter. Il est
là pour rechercher les charges qui existent contre une personne : Innocence (à décharge) et culpabilité (à charge). Il
va récupérer la direction de la PJ et va donner des ordres concernant les enquêtes. Notre juge d’instruction est un juge
mais n’est pas le seul, il y a la chambre d’instruction qui est la juridiction des 2èmes degrés d’appel. Dans certains cas
cette chambre à le droit d’instruire elle-même. Dans certains, il peut y avoir plusieurs juges d’instructions : C’est une
Co-saisine. Suite à l’affaire Outreau, il y a le principe de la collégialité qui entre en vigueur mais est bloqué au Sénat
pour 2015.
 Il y a obligatoirement instruction en matière de crime : Article 79 du CPP
 Elle est facultative en matière de délit : 2% avec instruction.
On peut se demander si on a encore besoin de l’instruction préparatoire, depuis la loi de 2003, le procureur peut
saisir le JLD pour obtenir des autorisations qui étaient auparavant réservés au juge d’instruction. Il y a moins besoin
procédurale ment du juge d’instruction.
 Remarque : le juge d’instruction ne peut pas s’autosaisir car c’est le proc qui est en charge de la poursuite ou
non en vertu des séparations des fonctions. Mais attention le JI peut être est limité à la saisie du proc (par ex :
trafic de drogue entre le 1/1 et le 1/5 alors le JI ne peut pas enquêter après le 1/5. Idem si la saisie c’est
violences volontaire sur le visage, alors le JI ne peut pas enquêté sur les coups portés aux jambes). C’est
pourquoi le proc doit faire des saisies de manière assez large.
 Le jugement : Juge du jugement.
Réalise l’instruction au jugement et se prononce sur les peines. Elle est assurée par les tribunaux.
Notre séparation des fonctions est garantie par l’article préliminaire en son paragraphe 1 et par l’article 49-3 CPP. Et
ce afin de préserver l’impartialité des juges du jugement. Et l’article 253 qui pose la séparation de la fonction.
Cela a aussi une valeur constitutionnelle dans sa décision du 2 Février 1995 : Séparation des fonctions concoure à la
sauvegarde des libertés individuelles.
Et ce principe à une valeur supranationale : La CEDH adopte une double conception de l’impartialité  : Elle doit être
objective (renvoi à la séparation des fonctions -> le juge du jugement ne doit pas avoir eu connaissance de l’affaire
pendant la procédure) et subjective (elle porte sur les idées et le comportement du juge lui-même -> on veut un juge
neutre). Les deux évite que le juge ait des préjugé avant le jugement. ARRET HAUSCHILDT C/ DANEMARK du 24 Mai
1989. Ce qui signifie que le cumul des fonctions dans certains cas pourra ne pas être considéré comme une forme de
partialité.
II – Les conséquences de la séparation des fonctions
A – le principe de séparation de la poursuite et de l’instruction
Le juge d’instruction ne peut pas poursuivre et donc se saisir lui-même. Il est tenu d’instruire sur les faits qui sont
portés à sa connaissance par le parquet ; et il ne peut pas en sortir. A l’inverse, il n’y a pas de saisine des personnes :
On peut ouvrir des instructions contre X. Il est lié quant aux faits, pas aux personnes, ni à la qualification des faits. Il a
un pouvoir de requalification des faits.

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L’article 49 du CPP énonce que le juge ne peut instruire que sur réquisitoire du procureur de la République. Une fois
qu’une instruction a été ouverte, le procureur de la république perd son pouvoir sur la police judiciaire au profit du
juge d’instruction.
B – le principe de séparation de la poursuite et du jugement
La juridiction de jugement en peut par s’autosaisir : On doit la saisir. Le procureur de la république ne peut pas juger
les faits.
Ce n’est pas lui qui en audience juge des faits, il n’est qu’une partie à l’audience. Il y a une exception ce sont les
infractions d’audiences, lorsqu’un prévenu insulte le juge pendant l’audience par exemple sauf pour l’avocat qui a une
liberté de parole.
C – le principe de séparation de l’instruction et du jugement

Principe : Les personnes qui ont connu de l’affaire ou qui ont pris une décision sur le fond ne peuvent faire partie de la
juridiction de jugement : Un magistrat du parquet ne peut pas connaitre d’une même affaire à la fois comme procureur et
comme juge. Ce principe est rattaché à l’article 253 du CPP mais il ne portait que sur la Cour d’Assise. Il y avait donc un
souci devant le Tribunal de Police et le tribunal correctionnel.

Depuis la loi 2000, on trouve ce fondement à l’article préliminaire du Code de procédure pénale.

SECTION 2 – LES PRINCIPES PROTECTEURS DES PARTIES


I – L’autorité judiciaire gardienne des libertés individuelles

Article 66 Constitution : impose l’intervention d’un magistrat dès lors qu’un acte de procédure met à mal une liberté
individuelle.

La GAV est géré par le parquet.


La détention provisoire géré par le JLD
Une écoute téléphonique, une perquisition nocturne est géré par un juge du siège.
II – L’équilibre des droits des parties et l’égalité des armes
 Le principe : tout ce que peut faire une partie, l’autre peut le faire également (appel, demande d’acte, …)
La procédure pénale doit protéger l’équilibre des droits des parties et l’égalité des armes est reconnu par la CEDH et
le rattache à l’article 6.

III – le contradictoire
Issus de du droit au procès équitable
Ce principe : Se trouve dans l’article préliminaire. Le CC° le tire de l’article 16 de la DDHC et a donc valeur
constitutionnel  dans l’arrêt 17 JUILLET 1989.

La Cour de Cassation le considère comme un PGD rattaché au droit de la défense  : ASS PLEN 30 JUIN1995. Et la CEDH le tire
de l’article 6 : CEDH MAC MICHEAL C/ R-U.

Ce principe signifie :
C’est le respect du droit d’informer (des arguments et des preuves des autres parties) et du droit de discuter (de
discuter les preuves et d’avancer ses propres arguments). Le principe du contradictoire s’applique à la fois sur le fond
et la forme (et donc de soulever des vices de procédures).
Cependant lors de l’enquête de police, ce principe ne fonctionne pas totalement notamment pour lors de l’enquête
police et GAV. Pour autant pendant l’instruction et la phase de jugement le contradictoire est total.
Dans un arrêt du 6 Mars 2013, la Cour de Cassation estime que le fait d’avoir accès aux dossiers à un moment de la
procédure suffit et rejette une QPC sur le principe du contradictoire lors de l’enquête préliminaire.
IV – La présomption d’innocence
A – Fondements

Principe à valeur conventionnelle -> Article 6§2 de la CEDH

Principe à valeur constitutionnel -> Article 9 de la DDHC

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Principe repris par l’article préliminaire §3 du CPP

B – Applications
C’est un principe fondamental car c’est celui qui guide la procédure pénal. Mais qu’est-ce qu’elle signifie ?
1 – Une règle de fond favorable au suspect
Cela signifie que tant qu’il n’y a pas de condamnation définitive, on ne peut par considérer qu’une personne est
coupable: C’est le moyen d’éviter le pré jugements. Et du fait de cette présomption c’est un ministère public de
renverser cette présomption en amenait des preuves de sa culpabilité
La présomption d’innocence permet également de maintenir la réputation du suspect, jusqu’à ce que ce suspect soit
jugé coupable par un tribunal indépendant et impartial.
Ainsi cela permet de protéger les citoyens qui font l’objet d’une procédure afin que toute accusation à son encontre ne
soit « pris pour argent comptant ».
La présomption d’innocence ne s’applique que pendant la procédure pénale. Toutefois il est important de faire
remarquer que cette présomption est relative, car plus on avance dans la procédure, plus on a preuve contre le
suspect, et plus la présomption devient fragile jusqu’à s’abolir lorsque la condamnation sera prononcé. Ainsi la
présomption est total uniquement lorsqu’une victime accuse (à tort ou à raison.)

Toutefois, dans la culture française notamment en cour d’assise, le suspect n’attends pas que des preuves à son
encontre lui soit montrer afin de démontrer son accusation, mais il a tendance à clamer son innocence et à la
démontrer de toute façon possible.

Aussi l’article 9-1 du code civil prévoit que : « Chacun a droit au respect de la présomption d'innocence.

Lorsqu'une personne est, avant toute condamnation, présentée publiquement comme étant coupable de faits faisant
l'objet d'une enquête ou d'une instruction judiciaire, le juge peut, même en référé, sans préjudice de la réparation du
dommage subi, prescrire toutes mesures, telles que l'insertion d'une rectification ou la diffusion d'un communiqué, aux fins
de faire cesser l'atteinte à la présomption d'innocence, et ce aux frais de la personne, physique ou morale, responsable de
cette atteinte. »

 Une personne peut demander des DI en réparation à l’atteinte de sa présomption d’innocence. Ainsi, on peut
demander des DI à quelqu’un (journaliste, citoyen …) qui dit publiquement qu’on est coupable. On peut
même saisir le juge des référés pour interdire la sortie d’un article ou d’un livre qui déclare une personne
coupable alors qu’elle n’a pas été condamné.

Remarque : dans les affaires médiatiques, il est très difficile de maintenir notre présomption d’innocence. En effet, les
journalistes qui s’emparent de l’affaire, le nom prénom adresse peuvent être diffusé et nous accuser à tort. Après il est
très difficile de se détacher de l’image que les médias nous ont donné.

2 – Une règle de preuve

La présomption d’innocence implique que c’est à l’accusation (du parquet) de démontrer la culpabilité du suspect en
amenant des éléments de preuve. La charge de la preuve revient donc au parquet.

Ces éléments de preuve doivent démontrer un certain de la culpabilité. Ainsi, à contrario tant qu’il existe un doute, il ne
peut y avoir de culpabilité. Alors le juge doit relaxer le suspect. Le doute profite à l’accuser  : Article 304 du Code de
Procédure Pénal. La justice doit avoir des preuves bétons, tant que les preuves ne sont pas suffisantes le suspect doit être
relâché.

C – Limitation par les présomptions de culpabilité

En France il existe des présomptions de culpabilité, allant ainsi à l’opposé de la présomption d’innocence.

Il y a donc un renversement de la charge de la preuve : c’est donc à la défense de prouver son innocence.

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Le conseil constitutionnel accepte que le législateur créer des présomptions de culpabilité à condition qu’elle peut être
renversé par l’accusé (décision du 16 JUIN 1999.)

La CEDH dans un arrêt ARRET 7 OCOTBRE 1988 – SALABIAKU s’aligne sur la position du conseil constitutionnel.
Exemple, Art. 225-6 du CP : « Est assimilé au proxénétisme et puni des peines prévues par l'article 225-5 le fait, par
quiconque, de quelque manière que ce soit : que (…) » -> c’est donc au proxénete présumé de prouver que ses revenus ne
sont pas issus de la prostitution
Idem, pour l’art. 222-39-1 (la personne qui est en relation habituel avec un trafiquant de stup et qui n’est pas en
mesure de jsutifier ses ressources est présumé profiter tirer ses revenus du trafic ou d’une l’association).
Il y a une autre présomption : Article L.121-3 du Code de la Route : Le titulaire de la carte grise est présumé avoir
commis les infractions commises à l’aide du véhicule. Cette présomption s’applique que les excès de vitesse et les
stationnements.
Présomption également pour les PV en matière contraventionnelle car ils font foi jusqu’à preuve contraire (art. 537
CPP). Cette preuve peut être rapportée que par écrit ou par témoins.

PARTIE 2 – LA PHASE PREPARATOIRE


DU PROCÈS PENAL

CHAPITRE 1 – L’ETABLISSEMENT DES FAITS


Leur régime va être défini par le CPP. Que l’on soit en matière d’enquête ou d’instruction est de démontrer la
culpabilité d’une personne grâ ce à des preuves. Il faut démontrer les 3 éléments constitutifs de l’infraction : légal,
matériel, et moral.

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Les éléments de preuve sont essentiels pour prouver la présence d’une personne, le mode opératoire, les
circonstances de l’accident (suicide ou assassinat)… On peut utiliser l’ensemble des constations médico-légale, les
traces d’ADN (dans ou sur la victime), les vidéo (même celle qui porte atteinte à la vie privée), un témoignage …
SECTION 1 – LA LIBERTÉ DE LA PREUVE EN MATIÈRE PÉNALE
Cette recherche des preuves est parfaitement libre. Selon l’Article 427 du CPP « Hors les cas où la loi en
dispose autrement, les infractions peuvent être établies par tout mode de preuve et le juge décide d'après son intime
conviction.

Le juge ne peut fonder sa décision que sur des preuves qui lui sont apportées au cours des débats et contradictoirement
discutées devant lui. »

Pourquoi une preuve ?

On a besoin de démontrer l’existence de faits qui vont construire et fonder le raisonnement dont découlera la déclaration
de culpabilité. C’est une démonstration qu’on attend. Vous devez apporter les éléments qui démontre vos idées et non pas
seulement apportez l’énoncer d’une idée. La démonstration de vos idées est l’essentiel. Le rôle de la police est la
constatation des infractions, la recherche des preuves et identifier les auteurs. Le régime de l’enquête de police a pour
objet d’encadrer cette recherche des preuves.

I – Fondements du principe de liberté

D’un point de vue textuelle : article 427 CPP.

Pourquoi  ? Par définition une victime ne peut pas se préconstitué à l’avance des preuves.
Alors qu’en matière civil, c’est l’acte juridique du contrat, la preuve de l’inexécution sera de comparer les actes de
chacun des cocontractants.
En pénal, les preuves sont difficiles, on ne sait rien à l’avance.
Le but du jeu est de protéger la société  : Ne pas trop restreindre les modes de protections de la société. C’est pour cela
que le principe est de la liberté du mode de preuve.
Le juge décidera d’après son intime conviction : Il faut voir l’article 353 du CPP : énonce que le texte doit lire le
président de la Cour avant de délibérer. C’est sa conviction qui lui est profonde et qui lui est propre dans sa raison,
c’est la finalité d’un processus de raisonnement sur les preuves. Le juge doit raisonner sur les preuves. Donc le juge
n’est lié à aucune preuve et il n’y a pas de hiérarchie dans les preuves, c’est lui qui décidé de recevabilité d’une preuve.
Ce n’est pas absolument pas une question de sentiment. L’intime conviction quant à la culpabilité de l’auteur suite à
une réflexion. Il n’y a rien d‘émotionnelle. Cela permet au juge de fonder sa décision sur une preuve plutô t qu’une
autre. Ce qui fait que toutes les preuves ont la même valeur et que le juge en dispose comme il veut.
La liberté de la preuve est liée à la notion d’intime conviction.

Toutefois, 2 limitations au principe de liberté de la preuve. En effet, pour qu’une preuve soit admissible, elle doit être :
 Légale
 Loyale
Dans tous les cas, il doit y avoir la contradiction des preuves : Une preuve doit être soumise au débat contradictoire et
discutée.
II – Les limites du principe : la légalité de la preuve
A – La preuve doit être légale sur le plan formel

Pour certaine preuve (géolocalisation, écoute téléphone …) portent atteinte aux libertés individuelles. Ainsi le législateur a
décidé de doté ces preuves d’un régime juridique spécial afin qu’elles soit encadré. Pour ça il faut aller voir les article 428 et
suivant du CPP

Un certain nombre de preuve qui peuvent s’appliquer dans le respect du CPP :


 On ne peut utiliser la force physique et les mauvais traitements
 Les forces de l’ordre : Leurs recherches des preuves n’est que des infractions avec l’ordre de la loi posée
par la procédure pénale. A partir du moment où un policier et gendarme viole la loi, et arrête une
personne sans garde à vue, l’éventuel aveu de la personne n’est pas valable. EX : Condamnation d’un
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douanier sur la liberté individuelle – AFFAIRE MERRIEN en 2012. (Elle est arrêtée et perd la vue
durant sa détention pour les douanes parce qu’ils ne l’avaient pas emmené chez un médecin, elle ne savait
pas qu’elle pouvait partir car ce n’était pas une garde à vue chez les douaniers et sa liberté d’aller et venir a
été violé, et a porté plainte pour atteinte à sa liberté individuelle). TC 17 DEC 2012 : Ce sont les juridictions
judicaires qui sont compétentes pour la preuve d’une infraction douanière.
Un dossier pénal avec des PV classée par cô tes. Article 429 : On doit respecter les règles de rédaction du PV si celle si
ne sont pas respecté alors le PV est annulé.
 Une garde de vue ne peut être opérée que par un OPJ.
 Les OPJ possèdent une compétence départementale.
L’auteur doit être compétent et qu’il rapporte ce qu’il a vu, entendu ou constater personnellement. (13 FEVRIER
2007- Carton sur la voie publique, un agent public dresse un procès-verbal, sauf qu’il ne dit pas qu’il a vu
personnellement que le chef d’entreprises déposer les cartons.)

Ces PV ont tous la même valeur. Ces PV vont relater tout un ensemble de preuve : Les témoignages. La Cour Européenne
des DH admet qu’un témoignage unique est valable qu’avec des contre interrogatoires solides  : ARRET- Grande chambre
cedh – al-Khawadja C/ tahery 15 DECEMBRE 2011.

Un témoignage est extrêmement fragile et dépend dont on interroge un témoin comme un témoin enfant où c’est difficile  :
Article 429 alinéa 2.

L’aveu - qui est le témoignage contre soi-même, lui-même est fragile de la manière dont on a interrogé la personne.
D’un autre cote, des personnes ne peuvent jamais avouer.
D’où la naissance de la preuve génétique : Cependant l’ADN n’est pas une preuve, mais un moyen de preuve pour
inciter une personne à avouer.

B – La preuve doit être loyale


La loyauté de la preuve n’est pas dans le CPP. C’est une invention purement jurisprudentielle.
A-t-on le droit de rusé ou piégé ?
Oui, car on peut mentir, se faire passer pour ce qu’on n’est pas afin d’apporter une preuve. La ruse est parfaitement
admise.
Toutefois la limite, c’est qu’il ne faut pas provoquer l’auteur à commettre une infraction. Les autorités judiciaires
doivent donc être loyales. Il y a une distinction entre la provocation à la preuve (ruse policière provoque l’auteur mais
il aurait quand même commis l’infraction même s’il n’aurait pas été provoqué), et la provocation à l’infraction
(l’auteur commet l’infraction car il a été influencé par les autorités de police)
C’est une invention jurisprudentielle, la Cour Européenne le connait et le reconnait : ARRET 9 JUIN 1998 – TEIXIERA
DE CASTRO C/ Portugal. 
La JP française a dégagé ce principe seule sans être rattaché à un fondement textuel. Cela a été un principe autonome
dégagé par la JP. Néanmoins, de plus en plus, quand elle applique le principe de loyauté de la preuve, la CCass vise
l’article 6 CEDH et l’article préliminaire. Arrêt 6 mars 2015 : la Ccass va prendre une position importante sur la
recherche de la loyauté de la preuve (Article 6 CEDH et article préliminaire notamment). Quand elle rend des
décisions sur la recherche de la loyauté des preuves, elle se base sur l’article 6 et l’article préliminaire. Ce principe
découle du principe du procès équitable.
Quand elle rend une décision, la cour utilise l’allocution « ensemble », lorsque la CCass vise un fondement puis un
autre et utilise « ensemble », elle rattache le 2ème principe que 1er principe. Cela permet d’intégrer la fin de la phrase
dans le 1ère.
Qu’est-ce que la loyauté de la preuve ?
La loyauté sert à annuer les actes déloyaux. On peut utiliser du mensonge et de la ruse dans certains cas et n’est pas
prohibée dans l’activité policière. MAIS certaines ruses/stratagèmes ne sont pas autorisés

17 oct, 1991 : 2 policiers se font passer pour des clients dans un bar qu’ils soupçonnent d’activité de prostitutions. Ils
ont resté observer les serveuses/clients. Ils ont constaté l’infraction. Ils ont usé de stratagèmes qui ont été admises.
Exemple : radar caché derrière le coffre et voiture banalisée et garée.

EX : Un homme tue le chat de sa voisine. Est menée une enquête de voisinage par la gendarmerie suite à diverses plaintes
pour troubles au voisinage mais l’homme en parlant des troubles dû aux chats avoue avoir tué le chat . Le chat s’appelait
MALO car chat-malo. L’homme a été condamné à payer des D/I.

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La ruse est admise dès lors qu’elle ne porte pas atteinte au procès équitable.
Depuis 1997, les gendarmes peuvent travailler sans uniforme.
1 – Loyauté de la preuve apportée par les autorités policières
La ruse n’est pas prohibée pour les policiers, ils peuvent parfaitement mettre en place une surveillance et attendre
une infraction. On peut aussi agir : A partir de quel moment l’action d’un policier va être considérée comme relevant
comme preuve ou ayant entrainer l’auteur a provoqué l’infraction.
 Provocation à la preuve : c’est l’utilisation de ruse ou de manœuvre. C’est une ruse qu’on va utiliser pour rapporter
la preuve d’une infraction préalable. Est légale : L’auteur aurait quand même commis l’infraction même si les policiers
n’avaient agi. EX : Deux policiers dans un bar, vont recevoir des propositions tarifés par deux putes : Le but est de
démontrer que le propriétaire du bar est proxénète. Pour la Cour de Cassation, ce n’est pas déloyal car l’intervention
des policiers n’a eu comme effet de constater l’infraction.
 Provocation à l’infraction est prohibée car déloyale : c’est une ruse qui va faire commettre une infraction par la
suspect. Il n’aurait pas commis l’infraction, s’ils n’étaient pas entrainer pour. Le droit américain admet cette pratique.
Exemple : ils vont voir une prostituer et lui demande ses tarifs voire même monte avec elle => provocation à la preuve
alors qu’en consommant un verre et observer => provocation à la preuve.
La provocation qui conduit l’auteur a provoqué l’infraction. Chambre Criminelle, cour de cassation – 11 Mai 2006 :
Porte atteinte (…) la provocation à la commission d’une infraction par un agent de l’autorité publique ou par son
intermédiaire que la déloyauté d’un tel procédé rend irrecevable en justice les éléments de preuve ainsi obtenu.
EX : Arrêt 7 FEV 2007 : Le N-Y police département veut lutter contre la pédophilie et va créer un site internet
pédophile et avait enregistré les adresses IP des personnes qui consultait ce site, l’une des adresses est en France.
L’internaute est arrêté. Cependant Cassation de l’arrêt car c’était une provocation à l’infraction et donc le suspect a été
relaxé.
Il existe un certain nombre de délinquance qu’on estime pour lesquels il est difficile de rapporter la preuve. C’est pour
ça que le législateur e encadré des techniques policières encadrées par la loi. On va les autorisé mais dans un cadre
très précis.
EX : ARRET 5 MAI 1999 – Affaire PEGAZE : Ce sont des douaniers qui vont créer de toute pièce, un trafic de stup’, ils
ont fourni de la drogue à des italiens. 4 Italiens sont interpelés avec 471 kilos de drogues. Les 60 douaniers ont été
punis et les trafiquants relâ chés.
Affaire NEYRET (2015 = jugement bientô t), il s’est passé la même chose que dans l’affaire PEGAZE à Lyon et à
Grenoble. D eplus, 50kg de drogue ont échappé de la brigade des stup’ à Paris. On soupsçonne un gardien d’avoir pris
la drogue. On est à peu près que le gardien de la paix en a vendu.
La provocation à la l’infraction, suite à l’affaire PEGAZE, la loi de 1991 a créée l’article 706-31 du CPP.
Suite à cela, le législateur a considéré qu’il était bon d’encadrer l’enquête pour le trafic de stup’ : D’où la naissance de
l’article 736-32 CPP : Pratique du cout d’achat sur autorisation du parquet, les policiers ont droit d’acquérir des
produits stupéfiants et mettre à disposition aux trafiquants des moyens juridiques et financiers. Dans ce cadre-là,
c’est l’organisation d’une provocation à la preuve, car il s’agit de démontrer et constater des infractions qui existent
déjà. On se fait passer pour un client ou pour un trafiquant et on va aider les trafiquants.
Cet article sert de cause d’irresponsabilité pour les policiers car la loi les autorise.
Le Code ne se limite pas à organiser ce cout d’achat, les articles 706-80 à 706-87 CPP vont dans la même logique
prévoir le régime de l’infiltration : Il s’agit sur le long terme à participer à la vie d’un groupe organisé de délinquants.
Et se faire passer pour les auteurs d’infractions. Seul l’OPJ directeur d’enquête connait l’identité de cet agent infiltré
sous 4 mois renouvelable. L’agent infiltré ne peut pas être entendu comme témoin, c’est l’OPJ directeur qui sera
entendu. L’article 106-81 suit le même mécanisme que le coû t d’achat de l’article 706-32 du CPP « on a le droit de
déployer des techniques de preuves complétement prohibées en droit commun ». Pour pouvoir rechercher des
infractions le proc ou le juge d’instruction peut autoriser une infiltration. On autorise un policier de se faire passer
« auprès d’un suspect comme un co auteur ou un complice des suspects » pour se faire, il peut utiliser une identité
d’emprunt. Evidemment il n’est pas en contact direct avec le magistrat. Il est en contact avec un autre PJ. Il peut
délivrer des substances, des biens , tout un ensemble d’actes de complicité. Il peut mettre à dispo des moyens J, des
moyens tels que passeports, véhicules. Il y a évidemment une exonération de rté.
Article 706-35 et article 706-47-3 => lutte contre la pédopornographie. Cela permet d’inflter des opérations en ligne,
prendre des rdv (ils se font passer pour des mineurs./ ces possibilités d’infiltration se font sous l’autorisation du proc
ou du juge.
REMARQUES LES PARTIES PRIVEES A LA DIFFIRRENCE DE LA P0LICE NE PAS SOUMIS AU PRINCIPE DE LOYAUTE.
ELLE PEUVENT SE METTRE EN INFRACTION, PROVOQUER A L INFRACTION, RUSER, MENTIR POUR PROUVER CE QU
ELLE AVANCE (ARRET DU 11 JUIN 2002) alors que les autorités police sont soumis au principe de loyaute.

19
Vu que la police doit être loyal, la police a le droit de demander à la victime de provoquer a l’infraction pour
démontrer ce qu’elle avance. Elle peut demander aussi à des particuliers « de sous traiter ». Pour autant il y ici une
déloyauté partiel qui est admise par la cour de cassation. Elle refuse la déloyauté totale.
Loi 13 novembre 2014 > relatif au terrorisme rend possible les écnages sur les sites internet entre les autorités
juridicaires des terroristes soupçonnés. Dans ce cas, onnest dans uen povocation encadrée par la loi.

Il peut réaliser un certain nombre d’actes interdit : Actes de provocation à la preuve d’une infraction préexistent.

Article 736-1 du CCP : Version numérique-électronique de la provocation à la preuve : Proxénétisme, traite des humains,
prostitution des mineurs, les policiers peuvent participer à des échanges électroniques sous pseudonymes et donc être en
contact par ce biais avec les suspects, garder des images pédophiles et participer à des tchats et se faire passer pour des
pédophiles ou mineurs et piéger des pédophiles.

On est très proche de la provocation à l’infraction.


L’utilisation d’un mode de preuve encadré par la loi peut constituer une déloyauté ?
Les avocats ont soulevé la déloyauté de mode de preuve pourtant prévue par la loi. Cela s’est posée en termes de
sonorisation et de captation d’image. (art 706-96 = prévue seulement en criminalité organisée). Loi du 9 mars 2004 :
encadrement du régime probatoire en criminalité organisée.
Arrêt 1er mars 2006 : la sonorisation d’un parloir familial. Lorsqu’un détenu reçoit la visite d’un proche, il va au
parloir sans avocat. Le détenu avait dit des paroles le rendant coupable. Son avocat a demandé l’annulation sous motif
d’illégalité de la sonorisation. Mais celle-ci était ordonnée par le proc et donc la Ccass a dit que c’était légal.
Décision du 7 janvier 2014, ch crim et décision ass plén 6 mars 2015 : trafic de stup’, mise en GAV et donc les 2
hommes sont placés en cellule contiguë et sonoriser sous autorisation du proc. Ils se sont parlé à travers la cloison et
ont parlé de l’infraction. L’avocat a soulevé l’illégalité de la sonorisation. Dans cette décision, la cour de cassation a
admis la déloyauté de la sonorisation sur le fondement de l’article 6 CEDH, article préliminaire, Article non
incrimination …
La sonorisation en tant que telle n’est pas déloyale, ce n’est pas le fait d’avoir mis les suspectes, cô te à cô te en cellule
et ni la GAV qui sont déloyale mais ce qui est prohibée par la cour est l’addition de ces trois mesures qui est déloyal du
fait du stratagème de l’autorité publique. Mais alors, pourquoi le stratagème ? Réponse dans le dernier attendu de la
cour. Im a pour objectif de contourner un droit fondamental qui est le droit au silence. Car le droit au silence est
intégrer au principe du droit équitable.

Arrêt du 17 mars 2015 : attaque d’un fourgon blindé qui s’est traduit par une fuite du commando qui a brû lé des
voitures pour bloquer l’autoroute et on prit u otage pour bloquer les services de police. Butin : 2 millions d’€. Ces 2
hommes sont mis en GAV et la cellule de l’un d’eux était sonorisée. Le même jour, a pris place dans cette cellule un co
détenu mis en examen pour une autre affaire instruit par le même juge. Ils ont parlé et cela a permis de constaté que
l’homme était le logisticien du commando. L’homme conteste la déloyauté de la sonorisation. La CCass rejette touts
les moyens du pourvoi et conclue notamment que le sonorisation d’une maison d’arrêt n’est pas un stratagème dloyal.
Elle dit aussi que la sonorisation n’a pas porter atteinte à l’article 8 (autoriser par un juge, limité dans la temps et
justifié par la gravité.)
Les sonorisations placées dans les maisons d’arrêts sont autorisés car pas de droit au silence qui est appliqué mais
placées dans des cellules en GAV sont interdites.
EX : Arrêt du 14 Janvier 2014 : Des braqueurs, les policiers arrêtent deux personnes, une instruction préparatoire est
ouverte dans laquelle les policiers bénéficient de l’autorisation du juge d’instruction de placer les deux suspects en
GAV et demande l’autorisation du juge de réaliser une sonorisation. Les policiers s’appuyant sur la jurisprudence du
1er Mars 2006 qui avait permis la sonorisation des parloirs de prisons. Les deux cellules sont ainsi sonorisées. Mais en
plus, en demandant l’avis du procureur, les deux suspects sont dans deux cellules continuent et commencent à
discuter en étant écoutés.
Pour la Cour de Cassation, la preuve est déloyale par l’addition : Article 6 de la CEDH + Article préliminaire sur procès
équitable + Principe loyauté de la preuve.
La Cour estime que cette adition a constitué un stratagème qui a vicié la recherche des preuves.
2 – Loyauté de la preuve apportée par les parties privées

Ce sont évidemment les témoins, les victimes et les auteurs.

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La jurisprudence considère que les parties privés ne sont pas tenues d’une loyauté de la preuve ni de la licéité de la
preuve. Une personne privée peut enregistrer l’auteur d’une infraction à son insu sans remettre en cause la loyauté de la
preuve.

EX : Testing (11juin 2002 / 31 janvier 2012) : Deux couples souhaitant se rendre dans une discothèque, ils sont rentrés
dans la discothèque alors qu’un des deux était malade. L’autre couple de couleur, n’a pas pu rentrer car pas la carte de
membres. Le propriétaire de la discothèque a été condamné. C’est un testing. Cette provocation est acceptée.

EX 2 : Discrimination à l’embauche : Etre embauché à un salon de coiffure, la patronne a vu son visage et la patronne a
dit que ce n’était pas possible que ses clients se fassent coiffés par quelqu’un qui n’est pas blanc.
Le fait d’envoyer deux CV avec des noms différents et envoyer les personnes et qu’il y a discrimination. Là encore,
c’est une preuve admise, car celles qui les rapportent sont des parties privées.
Ces parties peuvent aussi commettre des infractions : ainsi est admis que la victime puisse commettre une infraction
pour rapporter la preuve d’une autre infraction.
ARRET 16 janvier 2008 : C.CASS : Un salarié peut très bien voler des documents à son employeur pour se défendre
contre lui, non seulement la preuve sera recevable mais en plus comme ce vol a été dictée par la nécessité de se
défendre en justice, il y a irresponsabilité pour le punir du vol.

11 mai 2004 : « aucune disposition légale ne permet au juge répressive d’écarter les moyens de preuve promis par un
particulier aux services d’enquête, au seul motif qu’ils auraient obtenus de façon illicite ou déloyale ; il leur appartient
seulement en application de l’article 427 du CP d’en apprécier la valeur probante, après les avoir soumis à la
discussion contradictoire des parties. » => ce régime probatoire n’est dénué de garantie en matière de preuve il faut
toujours distingué le production de la repue de son adminsitration. La cour renvoie à l’at 428 al 2 CPP : le juge
apprécie la preuve en fonction de son intime conviction.
La Ccass a accepté illcéité de la rpevue au nom du pcp de la liberté de la preuve mais sous 2 garanties :
- L’intime conviction
- Le discussion contradcitoire des parties (OBLIGATOIRE)
Au nom du pcp d’intime convition, on ne va prové le juge d’un preuve. Mais au nom de ne même pcp le juge pourra
l’écarter s’il le souhaite. On impose juste que cette preuve soit discutée.
La ccass a dit qu’on ne peut pas recherhcer le rté pénale srur le fondement ede ‘lifraction qu’ele a commise.

Arrpet 11 juin 2002 : si une partie privée commet une infraction pour produire une preuve dont elle va se servir pour
se défendre, elle n’engagera pas la rté pénale au nom du principe de la défense. Car la preuve est utile à sa défense. Et
donc c’est une cause d’irresponsabilité pénale de type jurisprudentielle.
La Cour de cassation donne une garantie : Article 427 CPP : Celle du débat contradictoire : Il y a obligation que cette
preuve soit débattu en audience publique de manière contradictoire par le juge.
C’est une jurisprudence relativement favorable aux parties privées pour la production de la preuve.

Les victimes qui demandent des D&I, et sont considérés comme partie civile, ont le droit de se prononcer sur la culpabilité
de l’auteur, elles n’ont à l’inverse pas le droit de se prononcer sur la peine qui appartient à la société.

Cependant, la défense a le droit de se prononcer sur la peine et contre-proposer une peine.

SECTION 2 – L’ENQUÊTE
C’est la première phase au cours de laquelle les faits sont établis. Cette enquête est réalisée par la PJ sous la direction du
parquet. Sachant que, même pendant l’instruction, il y aura une enquête de réalisée mais la sous la direction du juge
d’instruction. Si l’enquête n’arrive pas à démontrer des preuves, la procédure s’arrêtera.

Qui recherche les preuves ? La police judiciaire. Sauf que celle dont l’on va parler, c’est la fonction de la PJ. Le CPP possède
une définition fonctionnelle, dans l’article 14. Elle est chargée de constater les infractions à la loi pénale, en rassembler les
preuves, en rechercher les auteurs. Cette définition de la PJ doit être différenciée de la police administrative (PA), telle que
vue en DA l’an passé. La PA a pour objet de prévenir les atteintes à l’ordre public, et la PJ doit réprimer les atteintes à la loi
pénale.

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On pourrait avoir une distinction chronologique entre ces deux polices, la PA intervient avant l’infraction. Mais parfois, des
opérations de PJ peuvent avoir lieu avant la commission de l’infraction justement parce qu’on soupçonne une commission
d’infraction.

Les institutions de police possèdent à la fois des pouvoirs de PA et de PJ, donc ce sont les mêmes personnes qui peuvent
intervenir pour la PA et la PJ. L’institution de police, en France regroupe deux institutions : gendarmerie nationale et police
nationale. Mais ces deux institutions ne sont pas les seules qui disposent de pouvoirs de PJ, d’autres A° possèdent, dans les
cas prévus par la loi, des pouvoirs de PJ (cf. article 15-3), ex. inspection du travail, affaires maritimes, office national de la
chasse et de la faune sauvage, office national des forêts. Et l gendarmerie et la police ne font pas que de la PJ.

La douane peut réprimer les infractions à la loi pénale, selon le Code douanier. Mais au sein de la douane, on a aussi des
agents qui sont spécifiquement habilités à exercer la PJ (article 28-1 CPP), ce sont les officiers des douanes judiciaires
(dépendent du ministère du Budget). Et on a même depuis 2010 des officiers fiscaux judiciaires, ce sont agents des impôts
habilités à mener des enquêtes de police judiciaire (article 28-2 CPP).

Au sein de la PJ, seules certaines personnes vont pouvoir réaliser les actes d’enquête prévus par le Code. On retrouve la
liste de ces personnes à l’article 15 (officiers de police judiciaire, agents de PJ et les agents de PJ adjoints). Ce sont des
qualités qui attribuent des capacités juridiques à accomplir des actes d’enquêtes prévue par le CPP. Les OPJ disposent de la
capacité la plus importante, ils peuvent accomplir tous les actes prévus par le Code en matière d’enquête, les APJ ne
peuvent accomplir que certains actes procéduraux. Les actes les plus graves ne peuvent être accomplis que par les OPJ
(plus compétents et plus protecteurs des libertés individuelles).

La liste des OPJ est donnée par l’article 16 (= maires et leurs adjoints / officiers de gendarmerie nationale / sous-officiers
gradés de la gendarmerie / tous les gendarmes de plus de 3 ans d’ancienneté qui ont passé un examen / hauts
fonctionnaires de police, commissaires et officiers de la police nationale (lieutenant, capitaine, commandant) / gardiens de
la paix ayant 3 ans d’ancienneté et ayant passé un examen). Les OPJ vont diriger les enquêtes et peuvent faire tous les
actes d’enquêtes.

La liste des APJ est posée par l’article 20 (= gendarmes et policiers qui ne sont pas OPJ). Pour qu’un OPJ ou un APJ puisse
exercer ses fonctions, il doit relever d’un service habilité, la liste se retrouve à l’article R.15-1 CPP. La compétence
territoriale minimale en matière d’OPJ est départementale (auparavant c’était le TGI). La compétence dépendra du service
dans lequel on est (services peuvent avoir une compétence régionale ou nationale). Les APJ ne peuvent pas mettre en GAV,
seul un OPJ est habilité à le faire. APJA = réserviste, ADS, PM …

 La capacité judiciaire détermine ce que les OPJ APJ ou APJA peut faire.

L’article 12 CPP : les membres de la PJ vont chercher les preuves d’infraction pénale. Ils vont faire ça sous le contrôle de
l’autorité judiciaire.

L’article 12-1 CPP précise que le parquet et le juge ont le libre choix de saisir le service d’enquête. La police ou la
gendarmerie n’imposent pas leur compétence. Le plus souvent, c’est le service d’enquête qui constate l’infraction qui va
continuer l’enquête. Mais il peut arriver que le juge ou le procureur décide de co-saisir un autre service, dans les gros
dossiers. On peut aussi dessaisir un service car on n’est pas contents de lui.

PARAGRAPHE 1 – LES DIFFÉRENTES ENQUÊTES


Les enquêtes de PJ sont essentiellement l’enquête préliminaire et l’enquête de flagrance. Mais le CPP précise d’autres
enquêtes avant ces enquêtes préliminaires ou de flagrance.

Article 74 CPP  L’enquête sur mort suspecte. L’hypothèse est celle de découvrir un cadavre, le but est de découvrir
l’origine de la mort, les causes de cette mort. Si on s’aperçoit que la mort est naturelle (après autopsie) ou suicide,
l’enquête est terminée, c’est le seul objet de l’enquête. Si les causes de la mort sont les conséquences d’une infraction d’un
tiers, l’enquête s’arrête mais on ouvre une autre enquête, de flagrance ou préliminaire. C’est dirigé par le procureur de la
République et les policiers ou les gendarmes possèdent les mêmes prérogatives que pour une enquête de flagrance. Depuis
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loi 9 mars 2004 qui est venu étendre l’article 74 car cette enquête peut être déclenchée en cas de blessure suspecte, on
n’est pas obligés d’attendre la mort de la personne.

Article 74-1 CPP  Les enquêtes pour disparition inquiétante (mineurs, majeurs protégés). Le but de l’enquête est de
retrouver la personne. Ici, la PJ possède des pouvoirs de perquisition pour retrouver cette personne, de géo localiser,
d’étudier les comptes bancaires.

Ces enquêtes sont limitées à 8 jours. Si on dépasse ce délai, on doit passer en enquête préliminaire. Il n’y a pas de délai
minimum de disparition, ce sont les conditions de la disparition qui permettent ou non d’ouvrir l’enquête.

Article 74-2 CPP  L’enquête de personne en fuite. Notamment quand elle fait l’objet d’un mandat d’arrêt ou d’un mandat
d’amener prononcé par une autorité judiciaire.

Il existe un autre cadre d’enquête classique, qui est l’enquête sous-commission rogatoire, mise en place par la PJ sous la
direction du juge d’instruction (articles 151 et suivants CPP). Ici, les policiers ou gendarmes possèdent les mêmes pouvoirs
qu’en enquête de flagrance. Elle se réalise dans le cadre d’une instruction préparatoire.

Ici ce qui change c’est le degré d’autonomie de la justice et le degré de contrainte que peut utiliser la police (écoute
téléphonique, perquisition sans consentement du suspect car le JI peut l’autoriser alors que le parquet doit demander au
JLD). Ce sont les mêmes actes, mais pas accomplis de la même manière.

A – La distinction entre enquête préliminaire et enquête de flagrance

L’enquête de flagrance (article 53 et s. CPP) est celle dans laquelle la PJ possède le plus d’autonomie par rapport au
magistrat et le plus de contrainte. Elle est donc privilégiée par les autorités de police.

Pourquoi plus de pouvoir ? Le but de l’enquête de flagrance est d’intervenir le plus rapidement après les faits et d’éviter la
déperdition des preuves. C’est donc l’urgence qui fonde les pouvoirs des policiers et des gendarmes en flagrance. FLAGARE
signifie brûlé, donc les preuves sont encore chaudes. La PJ n’a pas à demander leur accord aux personnes visées par
l’enquête pour accomplir des actes. Dans l’enquête de flagrance, la PJ n’a pas besoin d’autorisation préalable du parquet
pour accomplir certains actes.

Concernant l’enquête préliminaire (article 75 et s. CPP), la PJ doit demander son accord à la personne pour certains actes
d’enquêtes. Et pour accomplir certaines recherches, elle devra demander l’autorisation du parquet.

Pour savoir si on se situe ou non dans la flagrance, la jurisprudence pose le critère de l’indice apparent de commission d’une
infraction. (Cass. ISNARD, 1953). L’indice apparent, est un élément objectif (ce n’est pas un sentiment, un simple soupçon)
et doit faire apparaitre une infraction. Donc n’importe qui à la place du policiers ou du gendarme aurait eu le meêm
raisonnement que lui en pensant qu’une infraction vient de se produire. C’est ce qui justifie l’intervention immédiate de la
police. Et même si après intervention on s’aperçoit qu’il n’y pas d’infraction, tous les actes effectués sont quand mêmes
régulier.

Ex : n’est pas régulier l’enquête de flagrance qui est ouverte basé la réputation d’une personne (c’est un sentiment,
une rumeur non contrô lable).
N’est pas régulier non plus une enquête de flagrance ouverte basé une simple dénonciation anonyme car on en pas en
contrô ler l’origine, ni pourquoi il a eu dénonciation. Par contre la PJ peut ouvrir une enquête préliminaire (auto saisie
ou saisie par le parquet).
Est régulier une enquête de flagrance, une dénonciation qui n’est pas anonyme.

Comment on constate un indice apparent ? Art. 53 CPP, on se sert des sens du corps humain (l’ouïe car on entend une
infraction, la vue en voyant une infraction se produire, l’odeur du shit, le gout qui rarement utilisé, le toucher en
faisant par ex la palpation de sécurité. La fouille dans les poches ou dans le sac ou du véhicule nécessite d’avoir un
indice apparent de la commission d’une infraction car on est dans une enquêtes de flagrance.

Le procureur peut autoriser toute fouille du véhicule dans le cadre de l’art. 78-2-2 et cela en dehors de tout cadre
d’enquêtes.
En matière d’indice apparent la cour de cassation dans l’arrêt de la CH. crim du 9/1/2002 :

23
(…………)

2 – Les effets de l’existence de l’indice apparent

L’enquête de flagrance est coercitive, donc les policiers peuvent procéder à des perquisitions sans l’accord des personnes,
et de manière autonome (pas besoin d’autorisation du parquet). Ils peuvent également interdire au témoin de s’éloigner
d’une scène de crime.

Ensuite, c’est une question de durée. Puisque l’enquête de flagrance donne tout pouvoir à la PJ, elle est limitée à 8 jours à
compter de la constatation de l’indice (article 53 al.2) Cette durée est maximum sans discontinuer. Dès lors qu’il y a un
temps mort, il n’y a plus de continuité de la procédure, donc l’enquête est terminée. Depuis 2004, seulement pour les
infractions punies de plus de 5 ans d’emprisonnement, et seulement si des investigations nécessaires à la manifestation de
la vérité ne peuvent être différées, le procureur peut prolonger de 8 jours l’enquête. Au bout de 8 jours ou 16 jours en cas
de prolongation, s’il reste des investigations à réaliser, devra être ouverte une enquête préliminaire. (Chambre criminelle,
18 décembre 2013). Ce qui veut dire qu’on peut passer d’un cadre procédural à un autre.

A l’inverse, l’enquête préliminaire peut durer 6 mois, renouvelable par le parquet (article 75-1 CPP). Et, si le parquet est à
l’origine de l’ouverture de l’enquête, le parquet peut fixer une durée d’investigation.

A l’issue de l’enquête de flagrence, si on veut continuer à réunir des éléments de preuve, on peut repasser en
préliminaire (18/12/2013) pour continuer à faire des actes d’enquêtes (mais là ils ne seront pas contraignants). Et si
on veut continuer à avoir des pouvoirs coercitif le parquet saisie un juge d’instruction pour ouvrir une enquêtes sur
commission rogatoire.

PARAGRAPHE 2 – LES PRINCIPAUX ACTES D’ENQUÊTE

I – L’audition de victime ou de témoin

L’audition de témoin est posée par les articles 61 et 62 CPP dans le cade de l’enquête de flagrance.

Et article 78 dans le cadre des enquêtes préliminaire.


Ils ont lieu pour autant de la même manière.

Terme générique pour désigner le recueil de la parole d’une personne dans le cadre d’une procédure pénale.

Avant 2000, l’audition de témoin pouvait avoir lieu hors ou en garde à vue. Ce n’est plus le cas maintenant. Le témoin c’est
celui qui n’est pas soupçonné d’avoir commis d’infraction. la victime est celle qui s’estime lésée par la commission d’une
infraction. Ces personnes vont pouvoir être entendues soit par un OPJ, soit par un APJ dirigé par un OPJ. Au début de
l’enquête il peut y avoir un doute sur la qualité de la personne (témoin qui peut être suspect, victime qui a commis
l’infraction ou une autre).

Ces personnes seront auditionnées soit au moment du dépôt de plainte (c’est le cas de la victime) ou suite à une
convocation de l’OPJ. Il sera dressé un procès verbal, qui sera signé par l’auteur et par celui qui mène l’interrogatoire.

Une audition de témoin dure le temps nécessaire à la prise de parole. La difficulté peut apparaître quand lors de l’audition
ou même avant on commence à suspecter la personne. Peut-on entendre une personne en qualité de témoin alors qu’on le
considère comme témoin ?

Le témoin est auditionné par un OPJ ou APJ sans contrainte. Ainsi le témoin peut partir à tous moment. Le PV est
rédigé sous la forme de question réponses.

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Un témoin toute personne suceptible de fournir des renseignement sur les faits ou les objets ou document saisie. Les
personnes convoqué par l’OPJ sont tenu comparaitre. Avec autorisation du procureur l’OPJ peut contraindre à
compraitre qui n’ont pas répondu à sa convocation ou qu’il peut craindre qu’il n’y répondront pas. Dans ce cas il peut
aller la chercher.
22/02/2017 : sur le fondemandent de l’art. 78 la cour de cass énonce que l’autorisation du procureur de contraindre
un témoin à comparitre n’autorise pas les OPJ à pénétrer de force dans le domicile du témoin car cela relève de
l’autorisation d’un juge car cela est assimilé à une perquisition.

L’audition du témoin est sans contrainte. Elle est suceptible de fournir des informations sur les faits ou objet,
documents saisie.
Mais au cour dans le procédure on peut être auditionner en témoin que témoin puis avec les informations données, on
peut passer de suspect placé en GAV.
Remarque : en tant que témoin on peut refuser de collaborer , non pas parce qu’on est complice, mais pour éviter
d’avoir des problèmes (menace, pression).
En enquête de flag on peut contraindre le témoin (art.61) soit en allant le chercher sur autorisation du parquet parce
que il ne viendra pas (on le contraint pour venir, mais pas pour déposer/faire des déclarations ainsi il peut partir une
fois arrivé au commissariat) soit en l’obligeant à rester près de la scène d’infraction.

Le témoin est audiotnné par un APJ ou OPJ, sout la forme de question/réponses. L’APJ ou OPJ et le témoin signe le PV.
Si le témoin n’est pas d’accord alors il peut refuser de signer (le refus est écrit au PV).

La durée de l’audition de témoin (art.62) : cela dure le temps nécessaires à sa disposition. Art. 62 al 2 jusqu’à 4 heures
si le nécessité de l’enquête l’exige.

Art. 15-3 : la PJ est tenu de recevoir les plainte -> la plainte est possible en tout temps et en tout lieu (même si
infraction à brest ou peut déposer plainte à marseille).

La victime est seule en principe à porter plainte, mais elle peut accompagner d’un proche et être assisté d’un avocat.

En cas de confratation la victime pourra bénéficier de l’assistance d’un avocat (art. 63-4-5) dans le cadre d’une
audition libre.
Le suspect peut aussi un avocat lors de la confrontation en vertu du principe de l’égalité des armes et de l’équilibre de
la procédure.
Le tapissage permet aussi à la victime d’être assisté par un avocat.

III) Les auditions du suspect :

Au début la garde à vue cela permettait de garder à vue la personne qu’on a arrêté pour éviter qu’elle s’enfuie.
après les gendarmes commencer à lui parler pour en savoir un peu plus ce qu’il avait fais. Donc on est passer à la
garde à l’ouie.

L’audition libre a été créer pour éviter la lourdeur de moyens, de personnel et de formalisme de GAV. Elle éviter de
placer tout suspect en GAV, et d’autionner des suspect qui ont commis une infraction car la GAV n’’est pas possible
pour les infractions.

L’OPJ choisi entre :


-l’audition libre
- la gav

Remarque : en cas de contrainte de la force publique il doit obligatoirement placé en GAV.

A – L’audition libre de suspect

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Est prévue par les articles 61-1 et 62 CPP (sauf al.1).

Art. 62 régie les auditions de témoins sans contrainte (al.1), le témoin qu’on peut contraindire (Al.2) , et les auditions libre
de témoin qu’on ne contraint pas (Al.3à , le suspect libre que le vont contraindre et qu’on place en GAV (al.4)

L’audition libre, c’est une audition de suspect car il existe des raisons plausibles de soupçonner.

Le cadre de l’audition libre est régie par l’art. 61-1 :

« La personne à l'égard de laquelle il existe des raisons plausibles de soupçonner qu'elle a commis ou tenté de
commettre une infraction ne peut être entendue librement sur ces faits qu'après avoir été informée :

1° De la qualification, de la date et du lieu présumés de l'infraction qu'elle est soupçonnée d'avoir commise ou tenté de
commettre ; -> cela est issue du principe du contradictoire (il faut être informé des faits que l’on nous reproche pour
pouvoir en discuter. Mais attention c’est une information de l’infraction mais pas des preuves de l’infraction …)

2° Du droit de quitter à tout moment les locaux où elle est entendue ; -> dès qu’on empeche la personne de quitter les
locau on change de régime et on passe à la GAV

3° Le cas échéant, du droit d'être assistée par un interprète ;

4° Du droit de faire des déclarations, de répondre aux questions qui lui sont posées ou de se taire ; -> droit au silence.

5° Si l'infraction pour laquelle elle est entendue est un crime ou un délit puni d'une peine d'emprisonnement, du droit
d'être assistée au cours de son audition ou de sa confrontation, par un avocat choisi par elle ou, à sa demande,
désigné d'office par le bâtonnier de l'ordre des avocats ;

 Tous ces droits doivent être dits avant de l’auditionner et cela doit être écrit sur le PV . A défaut c’est une
nullité de la procédure. C’est pareil pour la GAV.

Lorsqu’une personne est convoqué, alors tout ces droits doivent être écrit sur la convocation. Ainsi la personne avant
de venir elle sait sur quoi elle va être interrogé et elle pourra déjà préparer sa défense.

Concernant la limitation de la durée de l’audition libre : il n’y en a pas de limite dans l’audition libre. Puisqu’il n’y a pas
de contrainte la limite de temps c’est la patience ou l’impatience du suspect qui accepte de faire déclarations.

En GAV il y a un délai de carence de 2H pour l’intervention de l’avocat (aucune audition du suspect ne peut démarrer
sans l’avocat soit arriver 2h après l’appel de l’OPJ), mais dans l’audition libre il n’y a pas de délais de carence (donc
l’OPJ peut commencer immédiatement l’audition alors que l’avocat n’est pas arrivé).

A la fin de l’audition, le PV est relu puis signé. Si on est pas d’accord sur le contenu il ne faut jamais signé ou alors on
en demande sa modification. Car la signature vaut authentification par le suspect.

A partir du moment où l’on veut contraindre il faut passer par la GAV

B – La garde à vue du suspect

Article 62-2 et suivant du CPP

1 – Conditions du placement en garde à vue

a – La détermination des personnes pouvant en faire l’objet

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les personnes placé en GAV sont celles où il existe des raisons plausibles qu’elle a tenté ou commis une infraction.

C’est un régime de contrainte (ne pas disposer de son droit d’aller et venir)

A quelle moment la contrainte commence ? C’est la contrainte par la force publique car il existe plusieurs type de
contrainte (art. 73 -> celui qui régit les arrestations y compris les arrestations citoyennes).
Les arrestations citoyennes ne peuvent intervenir qu’en cas de flagrant délit et elle doit l’amener à l’OPJ. Mais l’OPJ
peut décider de ne peut placer en GAV car ce n’est pas la force publique qui a arrêté.
La force publique c’est la PN, la GN, la PM, l’Office de la chasse, la police ferroviaire, les militaires … (c’est toute
autorité publique).
Etre contraint, c’est ne pas être libre de partir.

Dès qu’il a GAV, l’OPJ doit motiver le placement en GAV par les motifs prévue par l’art. 62-2 :

concernant le contrô le des motifs de la GAV :


la Ccass impose que l’OPJ motive veritablement la GAV et justifie l’usage de l’un des motifs de 62-2 avec les éléments
du dossier. L’OPJ ne doit pas juste cocher une case. Et c’est les éléments de fait au moment du placement pas après la
GAV (arrêt 7 juin 2017 ch. Crim)
le juge doit vérifier les motifs du placement en GAV et si besoin il peut l’intervertir avec un autre motif pour éviter la
nullité de la GAV ,(arrêt du 28 mars 2017). Mais si aucun élément par l’OPJ ne pouvait justifier sur aucun motif alors
nullité de la GAV.
On doit donc faie attention à la légalité de la GAV (tant les OPJ que les parquet).
Pourquoi un contrô le drastique : car il y a des personnes qui sont privé de la leur liberté individuelle (aller et venir /
fouilles). Ainsi les autorités judiciaire doivent veiller à ce que pas n’importe qui placer en GAV et n’importe comment.

b – Les motifs de la garde à vue

2 – Garanties du gardé à vue

a – La compétence exclusive du placement en GAV par un OPJ.


L’article 63 I du CPP énonce que seul un OPJ peut placer une personne en garde à vue. Ce qui signifie que les APJ ne
peuvent pas placer en garde à vue, et même sur instruction d’un OPJ. Ils peuvent le faire d’office et sur instruction du
procureur de la République (notamment dans les cas d’enquête préliminaire à rallonge).
Vu comment est rédigé l’article 63, le procureur ne peut pas lui même mettre en garde à vue. Par ailleurs, puisqu’il
s’agit de la seule compétence de l’OPJ, le procureur ne peut pas empêcher l’OPJ de mettre en garde à vue. S’il n’est pas
d’accord il pourra par contre ordonner la libération de la personne. Dans ce dernier cas, l’OPJ commet un faute (ce qui
peut influer sur sa notation par le parquet). Le parquet peut aussi demander la suspension de la qualification OPJ d’un
policier.
Les APJ, dès lors qu’ils interpellent une personne, ils doivent conduire la personne devant l’OPJ, de manière à ce que
cet OPJ lui notifie le placement en garde à vue. Donc indirectement du fait qu’un APJ décide d’interpeller une personne
et donc use de la force publique alors l’OPJ sera contraint de placer en GAV.Les actes d’enquête seraient nuls si les APJ
continuaient l’enquête sans avoir déféré une personne devant l’OPJ. On considère qu’en raison de leur qualification,
ils sont beaucoup plus à même de qualifier une mise en garde à vue.
Egalement : durant la GAV il peut avoir un OPJ qui place en GAV puis c’est un autre OPJ qui reprend l’affaire. c’est le
cas d’un OPJ qui gère le placement en GAV et un autre qui fait l’enquête. Il y a aussi le temps de repos d’un OPJ.

b) l’intervention du procureur de la république

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c’est l’application de l’art. 66 de la constitution. Vu que la GAV est une mesure de contrainte qui porte atteinte aux
libertés individuelles (privation de la liberté d’aller et venir), alors l’autorité judiciaire doit la contrô ler. En premier
c’est le proc, puis au-delà de 48H c’est le JLD.

Pk ça change ? le statut de proc ne lui permet d’intervenir au-delà de 48h. Au-delà de 48H c’est un juge du siège qui
doit intervenir. Alors c’est soit le JLD (si on est toujours dans une enquête de flag) ou le Juge d’instruction (si on est
dans une enquête de commission rogatoire). Donc le JI peut gérer une GAV du début à la fin si c’est lui qui a décidé le
placement et la libération au final.

En droit commun, pour renouveler la GAV de 24H il doit être présenté physiquement au proc/ ou très rarement par
écrit/ ou par vision.

Pour que le proc puisse contrô ler la GAV il doit pour cela en être informé.

L’article 63-I précise que l’OPJ doit informer le parquet dès le début de la mesure, et cette information est posée à
peine de nullité. Toute absence ou tout retard a pour conséquence d’annuler la garde à vue. La JP considère que le
retard ou l’absence de notification au parquet « porte nécessairement atteinte aux droits de la défense de la personne
intéressée » (Cass., Crim., 10 mai 2001). La jurisprudence considère qu’il n’y a pas de nullité sans grief. Et le retard
dans la notification de la garde à vue fait nécessairement grief.

Remarque : ce n’est pas parce que il une violation d’un texte du CPP qu’il a nullité de procèdure. Il faut que soit ce soit
précisé dans les textes ou dégagé par le JP ET que cela fait grief (cause un préjudice) au suspect. Le juge ne peut
soulever d’office les nullités donc c’est à l’avocat de le soulever et de le prouver car la charge de la preuve lui incombe.
Dans le cadre de la GAV si elle est déclaré nul alors tout ce qui a été fait durant la GAV est nul (auditions …).

La seule manière d’éviter une nullité de procédure dans le cadre d’un retard de l’information du parquet  c’est de
prouver qu’il a existé des circonstance insurmontables.

Dès le début, cela signifie en principe immédiatement, la JP fait une appréciation concrète du délai entre le moment de
la mise en garde à vue et l’information du parquet. Et si elle s’aperçoit qu’il y a du retard, la jurisprudence annule la
garde à vue, sauf dans un seul cas « s’il existe des circonstances insurmontables ». la jurisprudence appréciera ici au
cas par cas. Ex. Ch. Crim, 27 novembre 2007 (l’état de santé du suspect qui a du être transféré à l’hô pital est une
circonstance insurmontable). A l’inverse, pas de circonstance insurmontable dans le retard d’une heure et quart à
informer le parquet qui aurait été justifiée par la nécessité de faire appel à beaucoup de personnes (ch. Criminelle, 20
mars 2007).

Le parquet est averti du placement en GAV se fait par tous moyens. Il y a deux moyens essentiels pour avertir le
parquet :
- pour les affaires graves et urgentes : le téléphone
- pour les affaires moins graves : le courriel
Le problème qu’il y a parfois avec le téléphone, c’est qu’il peut être difficile d’avoir un parquetier dans des délais assez
courts. Les grands parquets ont mis en place un STD, un standard téléphonique. Les parquetiers répondent
constamment au téléphone et à leurs mails. Pur les affaires les moins graves, le mail permet de désengorger le
standard, permet aux magistrats de prendre plus de temps. L’information au parquet porte le placement en GAV de X,
sur la qualification des faits, et les motifs de la garde à vue. Le parquet est compétent pour le prolongement de garde à
vue (article 63-I) et c’est lui aussi qui décide ce qu’on fait de la personne à la fin de la garde à vue (présentation à un
magistrat du parquet = défèrement OU remise en liberté).

b – Information de la personne gardée à vue = notification des droits

Cette information sur les droits est posée à l’article 63-1 du CPP. On appelle cette information aussi la notification de
droits. Une fois que la personne est placée en garde à vue, on doit lui notifier ses droits. Et cette notification doit
intervenir immédiatement, c’est à dire dès la mise en garde à vue. Cette notification se fait par un OPJ ou un APJ. Cela

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resulte du principe du contradictoire, car il doit savoir qu’il est en GAV, pour quelles raisons et ce qu’il peut faire
durant sa GAV, l’OPJ doit lui dire.
Il y a deux notifications :
- une écrite (formulaire pré-imprimé pour aller plus vite), qui aura lieu au poste de police ou gendarmerie
- une orale, dans les cas où on n’est pas au poste, qui sera suivie obligatoirement d’une autre notification écrite
arrivée au poste.
Cette notification, et l’heure de la notification seront inscrites dans le procès verbal de garde à vue. Tout défaut ou
retard d’information de la personne gardée à vue porte nécessairement atteinte aux intérêts du GAV et donc entraîne la
nullité de la mesure, sauf s’il existe des circonstances insurmontables (ch. Crim., 30 avril 1996).
Néanmoins, il est vrai que la Cour de Cassation n’interprète pas de manière très strict ce délai, un ¼ d’heure est encore
raisonnable. Alors qu’une information au bout de 2h est censurée (Ch. Crim. 31 mai 2007).
L’état d’ivresse est considéré comme une circonstance insurmontable, donc il faut attendre qu’elle soit dégrisée pour lui
faire la notification (Ccass 3 avril 1995). La notification doit se faire dans une langue que la personne comprend. Donc en
principe, si on s’aperçoit qu’une personne ne parle pas français, il faut lui trouver un interprète. C’est une obligation de
moyens. Il faut aussi, en matière d’interprète, compter le temps à déterminer la nationalité de la personne, et sa langue.
Au pire, l’information se fait au moyen de formulaires écrits (anglais, allemand, russe, arabe). Un policier ne peut pas
être interprète (CA, Agen) car l’interprète doit être un tiers impartial.
Les droits notifiés :
- le placement en garde à vue
- la durée initiale de la garde à vue (+ la prolongation)
- la qualification des faits, date et lieu présumés de l’infraction.
- les motifs du placement en GAV (mais aucune information quant aux preuves)
- le droit de faire prévenir un proche, employeur ou autorités consulaires de son pays
- le droit d’être examiné par un médecin
- le droit d’être assisté par un avocat
- le droit d’être assisté par un interprète
- le droit de se taire, faire des déclarations ou de répondre aux questions
- le droit de consulter les documents prévus à l’article 63-4-1 CPP (PV des précédents auditions)  nouveauté de
la loi du 27 mai 2014,
- Le droit de présenter des observations au procureur de la République lors de la prolongation  nouveauté de la
loi du 27 mai 2014,
- Le droit, pendant l’intégralité de le mesure, d’avoir sur elle un document qui lui récapitule les droits énoncés ci-
dessus. Le fait de ne pas voir ce document si on a était informé à l’oral de la notification de nos droit ne
constitue pas une cause de nullité. Par contre si on a pas eu nos droits à l’oral le fait de ne pas avoir le
formulaire est une cause de nullité.

c – Le droit au silence

A l’origine, arrêt MIRANDA c/ ARIZONA.


Intégré dans le droit français par la loi du 15 juin 2000. Evite l’incrimination de la personne elle-même. Ce droit
s’applique uniquement après avoir décliné son identité. Le mensonge peut être une stratégie défense mais c’est le pire.
Vaut mieux parler ou rien dire.

d – L’intervention d’un médecin

Droit prévu à l’article 63-3 CPP. C’est le droit d’être examiné par un médecin. Comme il s’agit d’un droit, pas d’obligation
d’être examiné. Pour les mineurs, obligation de voir un médecin. Le médecin est désigné par l’OPJ ou le proc. Elle se fait
sur la demande de la personne, un proche de la personne, de l’OPJ ou du proc. L’examen médical peut être renouvelé à
chaque prolongation de la GAV.

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Entre la demande et le moment de l’examen c’est 3h max. l’examen a lieu à l’hôpital ou le commissariat. A la campagne
on peut faire venir un médecin de garde. L’examen se fait à l’abri de tout regard (secret médical oblige et respect de la
dignité), toutefois le médecin peut autoriser les policiers à être présent pendant l’examen.
Le médecin doit se prononcer sur l’aptitude de la personne à être maintenue en garde à vue. Il peut arriver que le
médecin déclare inapte la personne, ce qui implique la libération de la personne. Si le GAV est déclarer inapte mais qu’il
est trop dangereux pour être relâché alors on procède à une hospitalisation d’office (en psychiatrie). Il peut aussi
procéder à toute constatation utile en faisant un certificat médical qui sera versé au dossier.

L’examen médical sert aussi à soigner des personnes car certain ont des traitements qu’ils ne peuvent pas se passer
pendant la GAV, cas aussi des toxicomane alors le médecin donne un traitement de substitution.

e – Respect du repos et de la dignité, alimentation de la personne en GAV

Ces droits sont prévus notamment par l’article 64, qui impose que sur le PV qui récapitule l’intégralité de la garde à
vue, devront être mentionnés, la durée des auditions de la personne et la durée des repos entre les auditions. Le
temps de repos correspond au temps entre deux interrogatoires. La personne ne peut pas être interroger de manière
continu pendant le GAV ou pendant trop longtemps sans se reposer entre les 2. Le fait de noter la durée des
interrogatoires c’est une manière de pouvoir vérifier ce droit au repos.

Concernant l’alimentation c’est la circulaire de 23 mai 2011 qui régit tout ça.
L’article 64 prévoit que les heures d’alimentation doivent être mentionnées : pas d’exigence de fond, hydrater ou
nourrir peu importe, cela est laissé à la charge des policiers. Donné un café ou une cigarette cela permet aussi pour le
policiers de tisser un lien entre l’enquêteurs et le suspect. Et au final de faire au passer aux aveux en douceur. C’est
une méthode connu par les policiers du 36 quai des orfèvres.

La GAV doit respecter la dignité de la personne (alimentation, vouvoiement, interrogé sur une chaise, menotte pas
trop serré, respect du sommeil la nuit). article 63-5.
Pas de fouille intégrale systématique, la fouille intégrale (mise à nue de la personne pour voir qu’elle n’a rien sur elle)
ne doit pas être fait devant tous le monde et dans un endroit caché et par une personne de même sexe. Le suspect
doit garder pendant les auditions ses biens qui lui permettent le respect de sa dignité (ex : lunette, dentiers, appareil
auditif, soutien-gorge …) .

f – L’information des proches de notre placement en GAV.

Article 63-2 CPP. Il est possible de faire prévenir les proches de son placement en GAV. Par principe il n’ y a pas de
contact direct entre le suspect et le proche au téléphone. Mais par exception : ils peuvent s’entretenir directement au
téléphone ou se rencontrer physiquement au commissariat pour une durée max de 30 minutes et les policiers
peuvent être présent.
Qui sont les proches qu’on peut prévenir ? La personne avec laquelle le gardé à vue vit habituellement, parent en ligne
directe (ascendant ou descendant), frère ou sœur, curateur ou tuteur, employeur, autorités consulaires de son pays
(pour les étrangers). L’objectif : pour que les proches puissent élaborer une stratégie de défense, demande d’examen
médical, qui va aller chercher les enfants à l’école …
Dans certains cas, l’OPJ peut s’opposer au fait de prévenir un proche car il soupçonne que le proche pourrait détruire
les preuves, faire pression sur les victimes … dans ce cas il demande l’autorisation au proc de ne pas faire prévenir le
proche.
L’OPJ dispose d’un délai de 3h à partir du moment où la personne demande d’informer la famille.

L’objectif c’est la publicité de la GAV. Cela ne doit pas être secret dans un lieu inconnu, pendant un moment inconnu.

g – L’intervention d’un avocat pendant la GAV

Article 63-3-1 à 63-4-4CPP

Quand on parle d’intervention on parle de :

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-l’entretien de l’avocat avec son client
- l’assistance durant les auditions

 Fondements
Possibilité pour une personne de se défendre et de commencer à organiser sa défense dès le moment où elle est
interrogée. Il s’agit ici d’élaborer une stratégie. Il s’agit aussi de faire en sorte que la garde à vue ait est un témoin,
l’avocat. Il est témoin du comportement des OPJ vis à vis de son client et inversement. C’est avant tout un fondement
de droit de la défense mais aussi de la garantie du bon déroulement de la garde à vue.
 Désignation de l’avocat
Réalisée par le suspect qui peut demander un avocat. Obligation de moyen pour l’OPJ de joindre un avocat. La loi de
2014 suppose une plus grande présence de l’avocat lors des gardes à vue.
Lorsque la personne désigne un avocat, il y a un délai qui s’impose à l’OPJ. Ce délai est de 15 min au début qui va
permettre à l’OPJ.
Les proches peuvent aussi désigner l’avocat, mais à ce moment, la désignation doit être confirmée par le gardé à vue.

Il faut faire la différence entre la désignation de l’avocat (commis d’office payé par l’aide juridictionnelle), et la
l’avocat choisie par le suspect (payé par le suspect).

Le suspect peut renoncer à prendre un avocat. Et s’il renonce ce n’est pas définitif il peut à tout moment de la GAV
demander finalement a avoir un avocat (dans ce cas l’OPJ doit arrêter l’audition, faire prévenir un avocat, dans ce cas
l’audition doit être arrêté même en plein milieu et respecté le délai de carence de 2h pour reprendre l’audition).

 Moment d’intervention de l’avocat


L’avocat doit pouvoir intervenir dès que la personne en fait la demande. En principe la personne demande un avocat
au début de la garde à vue pour que celui-ci l’assiste pendant l’intégralité des auditions. Mais on peut avoir une
personne qui ne choisit pas d’avocat au début, mais le demande plus tard. Dans ce cas, on doit mettre fin à l’audition.
Toute audition qui aurait été réalisée sans l’assistance de l’avocat et alors même que la personne l’aurait demandé
serait nulle (chambre criminelle, 5 novembre 2013). Dans ce cas, on est très proches du système anglo-saxon.
Il faut prévenir l’avocat et attendre que celui-ci arrive. Et rien ne peut se passer tant que l’avocat n’est pas arrivé. Pour
autant, il ne s’agit pas non plus de permettre à une personne d’entraver délibérément le déroulement d’une garde à
vue en demandant un avocat. Il ne s’agit pas non plus pour la PJ de gérer l’organisation du barreau. Dans ce cas,
l’article 63-4-2 CPP précise qu’à partir du moment où une personne demande un avocat, il ne peut rien se passer tant
que ce dernier n’est pas arrivé dans un délai de 2 heures. Passé ce délai de carence, on peut reprendre les auditions.
Ce délai n’arrive que dans le premier temps de la garde à vue, il n’y a pas de délai de carence en cas de prolongation.
Ce délai de carence n’existe pas en audition libre.
Si le délai de carence est passé, que l’OPJ commence et que l’avocat arrive, est-ce que l’OPJ doit arrêter l’audition ?
réponse donnée à l’article 63-4-2 alinéa 2 CPP. L’audition est interrompue à la demande de la personne gardée à vue.
Le suspect peut très bien n’avoir jamais vu son avocat arrivé. A ce moment le client peut user de son droit d’entretien
avec son client.
Il existe une exception de l’exception qui prévoit qu’on peut interroger la personne sans respecter le délai de carence.
Cette possibilité est prévue par l’article 63-4-2 al.3 CPP c’est le as lorsque les nécessités de l’enquête nécessitent une
audition immédiate, l’OPJ va demander une autorisation écrite d’interroger la personne sans l’avocat au proc. On est
sur une exception au droit de la défense. Ici, on privilégie l’intérêt supérieur aux droits de la défense (Ch. Crim. 17
décembre 2013  péril imminent lié à la disparition d’une mineure car le suspect savait où la mineure était, donc
l’audition est possible).

 Déroulement de l’intervention
L’intervention de l’avocat peut être décalée, en réalité c’est sa présence qui pourra l’être, sur autorisation du parquet
ou du JLD, pendant 12h maximum. Le report doit être indispensable pour des raisons impérieuses tenant aux
circonstances de l’enquête (article 63-4-2)
L’intervention de l’avocat en garde à vue est un entretien avec le client plus la personne lors des auditions. Le
décalage ne peut porter que sur l’audition.

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L’entretien est prévu par l’article 63-4. C’est un entretien de 30 min maximum, confidentiel (personne d’autre dans la
pièce), ce qui suppose aussi que le local soit fermé et non sonorisé. Dans ce cadre, il se fait résumer les faits par le
client et donne des informations quand à la procédure. Il y aura d’entretiens que de prolongations de garde à vue.
Juste avant l’entretien aura pu consulter un certain nombre de pièces (article 63-4-1 CPP).
Il ne peut pas faire de photocopies des PV, mais a le droit de prendre des notes. Il a dans certains cas droit à certaines
pièces du dossier, mais pas au dossier dans son intégralité. Et c’est sur cette bas e qu’il va pouvoir dire ce qu’il aura à
faire pendant le reste de son audition.
L’article 63-4-2 CPP donne les informations relatives aux auditions. L’avocat assiste aux auditions et confrontations, il
est présent. Comme il n’est pas indiqué dans le CPP « l’avocat l’assiste » c’est écrit « il assiste », il ne lui est pas
possible d’intervenir. Cela veut dire que l’avocat n’a pas le droit d’intervenir. Il ne fait qu’être le spectateur des
auditions. Le rô le de l’avocat est passif.
L’audition est menée par l’OPJ, ce n’est qu’à la fin de l’audition que l’avocat peut faire des remarque et poser des
questions, à charge pour l’OPJ de les accepter ou les refuser. Il peut le faire si ces questions sont de nature à nuire au
bon déroulement de l’enquête. Une mention des refus est indiquée dans le PV, et l’avocat pourra très bien réaliser des
observations (article 63-4-3 dernier alinéa).
Depuis la loi du 27 mai 2014, s’il y a besoin d’un interprète, la présence est possible, pendant les auditions mais aussi
pendant l’entretien.
En cas de confrontation entre la victime et l’avocat, la victime a également le droit à l’assistance d’un avocat. C’est
également possible dans les cas d’audition libre.

 Les contraintes déontologiques


Article 63-3-1 alinéa 5 qui impose à l’avocat de faire attention à tout conflit d’intérêt. Doit faire demander la
désignation d’un autre avocat. Si avocat et OPJ OU procureur ne sont pas d’accord sur le conflit d’intérêt, il est possible
de prévenir le bâ tonnier qui peut désigner un autre avocat (pas obligé).
Ex. : Un avocat arrive en GAV pour défendre un homme accusé de viol. Et il s’aperçoit que l’homme en question est le
mari de la femme qu’il défend dans un procès civil. Le conflit ce n’est pas de l’int^ret de l’avocat et de l’enquête, mais
le conflit entre les clients de l’avocat
En vertu de l’article 63-4-3 CPP, il ne peut parler à personne de ce qu’il a vue en garde à vue (ne peut informer
personne) sans préjudice des droits de la défense, donc ne peut le faire sauf si cela peut lui permettre de défendre son
client.

h – Enregistrement audiovisuel
Par le passé, cet enregistrement n’était valable que pour les mineurs victimes d’agressions sexuelles (706-52). Puis le
législateur a étendu cela à tous les mineurs. Depuis une loi du 14 avril 2011, cet enregistrement est de droit, mais
seulement en matière de crime (article 64-1).
En cas de pluralité de suspect, l’OPJ peut demander au procureur de la République lequel des suspects ne sera pas
enregistré. De plus, l’avocat ne pourra pas obtenir une copie de cet enregistrement.
S’il n’y a pas d’enregistrement audiovisuel, l’audition est nulle. L’absence d’enregistrement doit être justifiée par des
circonstances insurmontable (Ch. Crim. 3 avril 2007).
3 – Durée de la garde à vue

a – Base

Article 63 II CPP, 24 heures. Cette durée de base peut être prolongée. A l’issue soit la personne est libéré soit elle est
présenté à un magistrat (appelé aussi le déferrement).
24h c’est la durée max de base.
Mais des prolongations de la GAV est possible.

Mais il faut distinguer les prolongations :


- De droit commun
- En matière de crime organisé

b – Prolongation de droit commun

Il est possible de faire qu’une prolongation de droit commun. Elle est possible pour 24h supplémentaires.
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Cela est possible :
- A condition que la personne soit soupçon d’un délit ou d’un crime puni au moins d’un an d’emprisonnement.
C’est une exigence de gravité supplémentaire car le GAV simple est possible que si le délit est puni d’une
peine d’emprisonnement. Mais un an minimum cela concerne presque tout les délit.
- A condition que la prolongation a pour but de remplir l’un des motifs mentionné à l’article 62-2 du CPP. c’est
une exigence comme pour le placement en GAV. Toutefois le motif peut être différent de celui invoqué pour le
placement en GAV. La courcass admet la prolongation de la GAV alors qu’aucun acte d’enquête aura lieu
pendant ,la GAV sur le fait qu’elle permet le déferrement devant le magistrat. Ex : GAV samedi, pas de
déferrement possible le dimanche. Donc prolongation dimanche, déferrement lundi.

Cette prolongation ouvre à un certain nombre de droit (avocat, médecin …).

Cette prolongation doit faire l’objet d’une autorisation par le procureur. L’article 63 impose que le gardé à vue
doit être préalablement à la prolongation être vu par le magistrat. La plupart des présentations se font en
amenant le gardé à vue au magistrat. Donc la présentation a lieu avant la fin de la première GAV.
Toutefois la présentation peut avoir lieu au poste de police, le magistrat se déplace au commissariat. Il est
possible aussi de faire cette présentation par visio-conférence.

Le but de la présentation au proc, c’est qu’il voit physiquement la personne.

A titre exceptionnel, la prolongation peut avoir lieu sans voir le suspect mais sur décision écrite et motivé du
proc.

En matière d’enquête sur commission rogatoire c’est les mêmes règles sauf que c’est le JI que cela se fait.

c – Prolongation en matière de criminalité organisée

la majorité de ces prolongations a lieu pour les trafics de stup ou le vol en bande organisée
Toute les infractiosn possible de faire l’objet de cette prolongation est listé à l’article 706-73 du CPP.

L’article 706-88 prévoit plusieurs prolongations.

- Première prolongation de 24h après les 48h, elle est autorisé par le JLD. -> total 72
- Deuxième prolongation de 24H après les 72h, elle est autorisé par le JLD -> total 96 -> ici possible que pour
les stup et le terrorisme
- 3ième prolongation de 24h après 96h, autorisé pour le JLD -> total 120h -> possible que pour le terrorisme
- 4ième prolongation de 24 après 120h autorisé par le JLD -> total 144H -> possible que pour terrorisme et en
cas de risque imminent d’attentat.

Dans tous les cas il faut prendre en compte le privations de liberté qui ont précédé à la GAV. Le CPP énonce que si la
personne a fait l’objet d’une mesure de contrainte, l’heure du début de GAV est fixé à l’heure à partir de laquelle a été
privée de liberté.
Ex : une personne fait l’objet d’un contrô le d’identité, elle ne peut pas justifier de son identité. Il est emmené au
commissariat pour une vérification d’identité pendant 4h max. finalement on s’apercois qu’on est recherché pour des
infractions. Alors on devra imputé la vérification d’identité sur le temps de la GAV.

d – La succession des gardes à vue

Dans ce cas, la situation est plus complexe. Ici, on a plusieurs gardes à vue, qui sont distinctes.

2 hypothèses à distinguer :
- Succession de GAV pour les mêmes faits

33
- sucessessions pour des faits distincts

La succession pour les mêmes faits

Cas d’une personne dans un même affaire. 1ière GAV puis relâ ché, puis à nouveau nouvel GAV. On additionne leur
durée ou pas ?
Art. 63-3 al 2 : la durée des précédentes période de GAV s’impute sur la durée de la mesure. Donc en cas de succession
de GAV dans le cadre d’une même affaire, l’addition des différentes périodes de GAV ne pas dépassé la durée maximal
prévus par la loi.

La succession de GAV pour des faits distincts

Le JP pose le critère de la continuité


- si une GAV pour des faits A est enchainé à la fin de celle-ci, immédiatement par une GAV pour des faits B.
Alors les durée s’additionne et on ne peut pas dépasser la durée légale max défini par le la loi. Et on prendra
la durée max de la GAV la plus haute possible en fonction de tel ou tel infraction. Donc si GAV A (durée max
48h), et la GAV B pour des faits de stup (durée max 96h) alors la durée max des deux GAV cumulé ne doit pas
dépassé 96h.
SI ON FAIT CA C EST PARCE QUE SI ON NE CUMULE PAS LA DUREE DE GAV SUCCESSIVE LA PERSONNE DE
PEUT ETRE PRIVEE DE LIBERTE DE MANIERE CONTINU SANS JAMAIS SORTIR.
- Si les GAV ne sont pas successivement réalisé pour des faits différents alors la durée des GAV ne se cumule
pas.

3ième hypothèses : peut on faire une audition libre pour des faits B en même temps qu’une GAV pour des faits A ? Oui
sur son temps de repos le GAV peut accepter ou refusé de faire une audition libre (pas de contrainte). Donc s’il ne
veut pas alors il est libre de quitter les lieux de l’audition libre et de donc de retourner en cellule dans le cadre de son
placement initial. Mais il peut être intéressant pour le suspect de tout faire en même temps car au moins le policier en
charge des faits B ne le placera peut être pas en GAV après la première qu’il aura fait.

e – Garde à vue mineurs

Pas de garde à vue pour les moins de 13 ans, juste une retenue. Entre 13 et 16 ans, garde à vue de 24h maximum, avec
présence obligatoire de l’avocat, la prolongation est possible si infraction punissable de plus de 5 ans
d’emprisonnement.
Pour les mineurs de plus de 16 ans, même régime que pour les majeurs et même prolongation au titre de la
criminalité organisée.
CEDH, 26 novembre 2013, EMILIAN GEORG IGNA  l’avocat doit avoir accès aux pièces du dossier sur lesquelles se
fondent essentiellement la suspicion contre le requérant.
Article 7.1 de la directive du 22 mai 2012 impose aux EM de veiller à ce que les documents relatifs à l’affaire, qui sont
essentiels pour contester la légalité de l’arrestation, soient mises à la disposition de la personne arrêtée ou de son
avocat. Et le 7.2 rajoute qu’il faut que les avocats aient accès à toutes les preuves matérielles afin de garantir le
caractère équitable de la procédure et préparer sa défense. Le 7.3 rajoutant que l’accès doit avoir lieu en temps utile
pour permettre l’exercice effectif des droits de la défense, et au plus tard lorsqu’une juridictions est appelée à se
prononcer sur le bien fondé de l’action.

D – La perquisition

Art. 56 à 59 -> enquete de flag


Art. 76 pour les enquetes préli
Art. 92 pour les enquetes sur commission rogatoire
606-89 à 606-94 en matière de crime organisée

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La perquisition : C’est l’acte par lequel un enquêteur ou un magistrat pénètre dans un domicile, un cabinet ou une
entreprise pour y rechercher et y saisir des éléments de preuve. Cela ce fait dans un lieu privée donc cela porte
atteinte à la vie privée et en cas de saisie atteinte à la propriété.

Cas particulier pour les parquestions : cabinet avocat medecin huissier notaire, presse, magistrats, cabinet secret
défense.
Pourquoi une différence : permet de conserver le droit aux défenses des client et secret professionnel, liberté de la
presse et secret des sources, pour le magistrat c’est le secret du délibéré.
(…) COURS
Selon l’article 56 CPP, qui peut faire l’objet d’une perquisition ? D’abord les personnes suspectées (qui paraissent
avoir participé à l’infraction). mais on peut aussi réaliser une perquisition au domicile des personnes qui paraissent
détenir des pièces en rapport avec l’infraction commise. En raison de l’atteinte à un certain nombre de droits
fondamentaux, un certain nombre de garanties sont imposées par le CPP, dont une garantie de capacité des personnes
compétentes pour procéder à la perquisition : OPJ / magistrat (locaux de presse, cabinet d’avocat).
1 – Le lieu de la perquisition
L’article 56 CPP se réfère expressément à la notion de domicile. Sachant que si le droit civil est très strict sur le lieu de
domicile, il n’en va pas de même du CPP qui a une définition plus large. Ici, un domicile est un lieu clos qu’une
personne y habite en permanence ou pas, quelque soit son titre d’occupation (chambre d’hô tel, un bureau). Exclusion
d’un véhicule automobile (8 novembre 1978), une consigne de garde (12 octobre 1993), une cour d’immeuble, sauf si
elle est close (26 septembre 1990), une cellule de maison d’arrêt.
Pour les lieux qui peuvent avoir la qualité de domicile, on doit respecter les règles de la perquisition. Dans les autres
ca, on n’est pas obligés de respecter ces règles.
Les cabinets d’avocats et leurs domiciles font l’objet d’un traitement particulier, la perquisition se fait en présence
d’un magistrat et du bâ tonnier (ou de son suppléant). Concernant les entreprises de presse, seuls les magistrats
peuvent réaliser la perquisition, qui s’étend aux locaux, véhicules et domiciles des journalistes. Et la perquisition ne
doit pas avoir pour objet d’obliger un journaliste à révéler ses sources. Concernant les cabinets de médecins,
d’huissier, la perquisition doit se faire en présence d’un magistrat et d’un représentant de l’ordre concerné.
Concernant les locaux protégés par la défense nationale, présence obligatoire du magistrat accompagné du président
de la commission de la défense nationale (mais le magistrat ne peut avoir accès aux documents, sauf déclassement).
2 – Le respect du consentement en matière d’enquête préliminaire
En enquête de flagrance, les policiers et gendarmes peuvent entrer dans les lieux sans mandat. Cela ne jouera qu’en
matière sous commission rogatoire.
Le consentement de la personne n’est requis qu’en matière préliminaire. Ce consentement est posé par l’article 76
CPP. Cet article pose la nécessité d’un assentiment expresse de la personne. Cet accord doit faire l’objet d’un écrit
manuscrit par la personne (si elle ne sait pas écrire, doit être indiqué dans le PV). Si non respect de la procédure, la
perquisition est nulle.
La loi de 2004 pose le principe selon lequel en enquête préliminaire, il est possible de faire une perquisition sans
consentement, mais il y a des conditions :
 les nécessités de l’enquête l’exigent
 enquête doit porter sur un crime ou un délit supérieur ou égal à 5 ans d’emprisonnement
 autorisation du JLD saisi par le procureur (décision écrite et motivée).
3 – Présence du suspect ou de témoins
Article 57 CPP
Ce n’est qu’en cas d’impossibilité de cette présence que l’OPJ doit inviter la personne à désigner quelqu'un d’autre qui
lui sera présent. Sachant que l’impossibilité est interprétée relativement strictement. Ex. la détention d’une personne
n’est pas gage d’impossibilité de présence à une perquisition. De même est interprétée très strictement la présence en
raison de l’état de santé.
La présence de témoins est obligatoire pendant toute la durée de la perquisition, son rô le ne se limite pas au moment
de l’ouverture de la porte d’entrée (article 57 al.2).

(…) COURS
17 novembre 14
Le suspect peut bénéficier du statut de témoin assisté. Les JI pourront contraindre le mis en exame. Le statut de mise
en examen est plus utilisé que celui de témoin assisté, car il y a plus de contrainte. Me mis e examen peut être renvoyé
devant la juridiction de jugement contrairement au témoin assisté. On peut faire appel de la mise en examen.
On est dans un paradoxe où la mise en examen est une mesure favorable et une mesure défavorable à la fois.
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Les avocats ont aussi une possibilité (loi du 5 mars 2007) de demander la démise en examen, que le juge octroie à leur
client mis en examen, le statut de témoin assisté. Si la personne devient témoin assisté, il n’y aura plus de contrainte
ni de renvoi devant une juridiction de jugement. Si le juge ne veut pas démettre en examen, il prendra une
ordonnance, qui devra être motivé sur les preuves dont dispose le juge d’instruction, et dont les avocats n’ont pas
connaissance. Donc force le juge d’instruction à se découvrir, à donner ses charges. Cela permet d’anticiper pour le
reste.
2 – Le placement sous statut de témoin assisté
Création de la loi du 15 juin 2000. S’adresse à des personnes suspectées mais pas suffisamment pour être mises en
examen. Article 113-1 et suivants CPP.
C’est un statut que personne n’utilise. Le juge d’instruction est obligé de placer sous statut de témoin assisté les
personnes qui ne sont pas mises en examen, mais qui sont visées expressément par le réquisitoire introductif du
parquet ou qui sont visées expressément par la plainte avec constitution de partie civile de la victime ou contre
lesquels il existe des indices graves et concordants et qu’il n’a pas mis en examen. Cette obligation vaut aussi pour les
personnes dont la mise en examen a été annulée par la chambre de l’instruction.
Pour les autres personnes soupçonnées, il a simplement la possibilité de les placer sous ce statut de témoin assisté.
Le témoin assisté est un suspect. Ce statut lui confère un certain nombre de droits, les deux principaux étant le droit
d’accès au dossier et l’assistance d’un avocat lors de ses auditions et confrontations. Mais il a aussi d’autres droits :
peut demander la nullité de certains actes, peut demander à être confronté, peut demander la réalisation de certains
actes (auditions, confrontations, examens). Mais il n’est pas partie à la procédure, il ne peut pas être renvoyé devant la
juridiction de jugement, et il ne peut pas être contraint. Et c’est ce qui explique que le fait que ce statut, conçu par le
législateur comme devant entrer en concurrence avec la mise en examen, n’a jamais pris.
Etre placé sous ce statut est une décision relativement favorable pour la personne concernée, elle ne risque rien et a
accès à tout. le témoin assisté a droit de demander à être mis en examen (article 113-6 CPP). C’est utile s’il veut
participer au règlement de l’affaire par exemple. Par ailleurs, il ne prête pas serment (donc vraiment suspect avant
d’être témoin).

B – Les actes d’instruction portant investigation


Article 80-1 CPP (réalise tout acte nécessaire à la réalisation de la vérité). La plupart du temps, les investigations
seront déléguées à la police judiciaire par le biais de commissions rogatoires.
1 – Les commissions rogatoires
Articles 151 à 155 CPP. La commission rogatoire est une délégation de pouvoirs, par laquelle un juge va déléguer à un
autre juge ou le plus souvent à des OPJ la réalisation d’actes de procédure. Ne pourront être déléguées que les actes de
procédure portant sur les faits dont le juge est saisi. De plus, il ne peut déléguer des actes juridictionnels aux OPJ
(mise en examen, mise sous statut de témoin assisté, ordonner une expertise) sauf à un autre juge.
La plupart du temps, délégation envers les OPJ : ils ont des moyens dont le juge d’instruction ne bénéficie pas
forcément (concerne tous les actes des police judiciaire).
La commission rogatoire est utile pour les juges. Il y a des actes qui ne pourront être réalisés que par l’autorisation
des juges (perquisition nocturne, écoutes téléphoniques).
Il n’est pas possible de réaliser des délégations générales. Article 151 CPP : le juge doit préciser les actes qu’il délègue
et le délai dont dispose l’OPJ pour réaliser l’actes. Le parquet en est informé. Ainsi, le JI conserve la main sur la
recherche des preuves : enquête d’exécution sur l’ordre du juge. Il a l’initiative.
2 – Les actes accomplis par le juge
Les juges peuvent accomplir seuls des actes pendant l’instruction.
Article 100-1 et suivant : interception de correspondance : mail, texto, écoutes téléphoniques.
Il peut faire des transports sur les lieux, des perquisitions qu’il accomplit lui-même.
Article 156 et s. : peut nommer des experts. L’expertise est contradictoire, toutes les parties ont accès aux rapports
(définitifs mais aussi pré-rapports). Chaque partie peut être présente lors de l’expertise et peut poser des questions à
l’expert. Il peut aussi demander des contre-expertises.
Les juges peuvent aussi décerner des mandats.
 Mandat d’arrêt : article 122, qui permet d’arrêter une personne en fuite sur ou en dehors du territoire.
 Mandat de comparution : article 122 : acte par lequel un juge dit à une personne qu’elle doit comparaître
devant lui. Aucun recours à la contrainte, donc peu utilisé, ou seulement pour les personnes dont on sait
qu’ils ne partent pas.
 Mandat d’amener : article 122 : acte par lequel on contraint la personne, donne un titre de contrainte pour
arrêter la personne et l’amener devant le juge.
 Mandat d’arrêt européen (article 695-12) : acte qui permet d’arrêter toute personne recherchée par le juge.
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Le juge va pouvoir utiliser la contrainte pendant l’instruction préparatoire, il va pouvoir déclarer l’acte de contrainte
ou demander à ce que la personne soit contrainte.
II – La contrainte pendant l’instruction
Elle ne peut être exercée qu’à l’encontre d’une personne mise en examen. Or, le juge n’est pas obligé de contraindre
une personne mise en examen. S’il le fait, cela veut dire qu’il la soupçonne un peu plus qu’une personne qu’il
soupçonne moins. Il y a un ordre croissant dans la contrainte par rapport à la suspicion que l’on a à l’encontre du
suspect.
Les mesures de contrainte étaient auparavant entre les mains du JI : placer en détention provisoire, contrô le
judiciaire. Le problème était d’utiliser la détention provisoire à des fins psychologiques et non pour éviter la fuite d’un
suspect.
La loi du 15 juin 2000 a crée le JLD en lui octroyant le pouvoir de placement en détention provisoire, à la place du JI.
Au début, ce n’était que ce pouvoir dont il disposait, et progressivement ses pouvoirs se sont développés.
A – Le contrô le judiciaire
Tout le monde peut le prononcer, tant le JI directement après l’IPC ou le JLD. Le contrô le judiciaire n’est pas une
mesure privative de liberté, mais une mesure restrictive de liberté. ce contrô le ne peut être prononcé qu’après débat
contradictoire (article 137-2) sous avis du parquet, à peine de nullité.
Les conditions de fond du contrô le judiciaire sont posées à l’article 138.
 La personnes est mise en examen
 La personne encourt une peine d’emprisonnement.
Le contrô le judiciaire va permettre au juge de contrô ler la personne, car le juge fixe des obligations à la charge de la
personne placée sous contrô le judiciaire (article 138 – 17 possibilités). Les plus classiques :
- Ne pas sortir des limites territoriales
- Ne pas s’absenter du domicile
- Ne pas se rendre dans certains lieux
- Informer le juge des déplacements
- Se présenter périodiquement devant certains services ou associations habilitées « justice ».
- Remettre au greffe les passeports ou justificatifs d’identité
- Se soumettre à des soins
- Fournir un cautionnement (verser une somme d’argent à titre de garantie de l’absence de fuite) dont le
montant est fixé par le juge.
Ces obligations permettent de contrô ler les allers et venues, les activités, les ressources et les proches des mis en
examen. On peut tout de même contrô ler de manière relativement drastique la personne. Cette liste prévue par
l’article 138 est limitative, les juges ne peuvent pas faire preuve de créativité en la matière.
Ce procédé permet d’éviter la réitération des faits et surtout la mise en justice.
Le contrô le judiciaire cesse quand le juge le décide, donc il peut durer tout le temps de l’instruction ou jusqu’au
jugement. A tout moment, le juge peut rajouter ou enlever des obligations.
En cas de violation du contrô le judiciaire, le juge peut rajouter d’autres obligations ou encore placer la personne en
détention provisoire. Le JLD n’aura qu’à motiver son ordonnance.  Article 141-2 et 144
B – La détention provisoire
Article 143-1 et 144 CPP
Avec la détention provisoire, on est dans une hypothèse de privation de liberté dans un établissement pénitentiaire.
Les détenus provisoires sont détenus en maison d’arrêt, c’est à dire dans le même établissement que les détenus
condamnés définitivement pour une peine de moins d’un an d’emprisonnement.
Il y a aussi parfois des détenus condamnés pour plus longtemps mais qui attendent une place dans un établissement
(centre de détention : personnes condamnées entre 1 et 10 ans OU qui font l’objet d’un aménagement de peines //
maison centrales : personnes condamnées à plus de 10 ans ou condamnées à la réclusion criminelle à perpétuité ou à
temps).
Les personnes en détention provisoire ont les mêmes conditions de détention.
Il y a un vrai usage culturel et structurel de la détention provisoire, dans le cas des instructions préparatoires. Le
législateur a voulu rendre plus difficile ce placement : JLD, des motifs plus contraignants pour les juges. La
progression de la détention provisoire a ralenti.
1 – Les conditions du placement en détention provisoire
a – Liées aux infractions

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Infractions liées à l’article 143-1 : peine criminelle ou peine correctionnelle pour délit si puni de plus de 3 ans
d’emprisonnement. Champ plus réduit que celui du contrô le judiciaire.
Les mineurs de 13 à 16 ans ne peuvent être placés en détention provisoire qu’en cas de crime. Pour les mineurs de
plus de 16 ans, mise en détention provisoire sur le même régime que pour les majeurs (article 11 ordonnance du 2
février 1945).
Motifs qui permettent de placer en détention provisoire : article 144. Elle doit être motivée par le fait de conserver
les preuves ou indices matériels, empêcher la pression sur les témoins, victimes, famille, empêcher la concertation
frauduleuse, protéger la personne mise en examen, éviter la fuite, mettre fin à l’infraction ou prévenir son
renouvellement, mettre fin au trouble exceptionnel et persistant à l’OP causé par l’infraction.
Ce dernier motif est le plus litigieux car par définition, une infraction est un trouble à l’OP par définition. Cette
dernière possibilité a été modifiée par la loi du 15 mars 2000 en insistant sur la nécessité d’un « trouble exceptionnel
et persistant ».
La loi du 5 mars 2007 a essayé de restreindre ce motif. Depuis cette loi, l’infraction doit réunir les circonstances de
gravité, circonstance et importance. Il s’agit bien pour le TOP de réduire au maximum, surtout en matière criminelle.
L’article précise que « ce trouble ne peut résulter du seul retentissement médiatique de l’affaire ». C’est un progrès de
ne pas avoir lié le TOP aux médias et d’avoir séparé le TOP des infractions en matière correctionnelle. Motif
discrétionnaire des JLD.
b – Liées à la violation d’un contrô le judiciaire ou d’une assignation à résidence
Dernier alinéa de l’article 143-1.
2 – Durée de la détention provisoire
La détention provisoire est limitée en temps. Les durées ont été réduites et on les retrouve à l’article 145-1 CPP. En
matière délictuelle, si la personne n’a pas déjà été condamnée et qu’elle encourt une peine de moins de 5 ans, la durée
maximale de détention provisoire est de 4 mois, qui peut être renouvelée à titre exceptionnel pour une durée de 4
mois. Qui peuvent encore être renouvelées pour 1 ou 2 ans pour trafic de stupéfiants, terrorisme, proxénétisme ou
bande organisée.
En matière criminelle, article 145-2 CPP  la durée maximum est d’un an. Et au bout d’un an, on peut renouveler la
détention provisoire pour 6 mois. Ces renouvellements sont prononcés par le JLD pour une durée maximale de 2 ans.
On peut dépasser les deux ans, si la peine encourue est inférieure à 20 ans. Et trois ans si la peine encourue est
supérieure à 20 ans. Si l’infraction est commise en dehors du territoire, ou s’il s’agit de crime, trafic de stupéfiants,
bande organisée, tout cela passe à 4 ans.
Tous ces délais maxima peuvent être prolongés encore une fois en cas de risque d’une particulière gravité pour les
personnes ou les biens (article 145-2 et 145-3).
3 – Modalités de placement en détention provisoire
Article 137-1 CPP  c’est le JLD qui place en détention provisoire. C’est aussi lui qui traite des demandes de mise en
liberté.
Par ordonnance motivée, le JI saisit le JLD pour le placement en détention provisoire. Le JLD est un magistrat du siège,
est un magistrat d’expérience. Il ne peut pas participer aux affaires qu’il a connues (article 137-1 al.3).
En matière criminelle ou délictuelle, dès lors que la peine est de 10 ans d’emprisonnement, le JLD peut être saisi par le
Procureur de la République. Le dossier lui est transmis, il doit avoir le temps d’en prendre connaissance. Une fois que
la saisine et l’accès au dossier ont été faits, le JLD va organiser devant lui, dans son cabinet, un débat contradictoire,
qui a lieu en audience publique. Qui dit débat contradictoire, dit que le ministère public pourra prendre ses
réquisitions et l’avocat de la défense pourra être entendu. Le juge peut se prononcer à huit clos, mais doit statuer par
ordonnance motivée (article 145 al.6 CPP).
La défense peut demander un délai pour se préparer : le JLD peut placer en détention provisoire le temps d’organiser
la défense en détention provisoire (pour réunir les différentes garanties de représentation : hébergement, emploi).
Ordonnance motivée du juge : considérations de faits ou de droit. Les motifs du juge ne doivent pas rentrer au fond en
principe (article 137-3).
Article 143-3 et 144 : ordonnance notifiée et écrite.
Les maisons d’arrêt sont obligées de recevoir les personnes sous mandat de dépô t.
C – L’assignation à résidence sous surveillance électronique
Article 142-5 CPP. C’est le placement de la personne sous bracelet électronique. C’est le juge qui imposera au mis en
examen d’être assigné à son domicile ou à une résidence, et qui lui permettra de sortir pour certaines raisons.
L’assignation est mise en place par le juge d’instruction ou le JLD, avec l’accord du mis en examen. La mesure est
ordonnée après un débat contradictoire devant le juge ou le JLD.

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Durée maximum de 6 mois renouvelable jusqu’à deux ans. Il peut arriver qu’on soit placé en détention provisoire,
suite à un manquement ou un défaut (alarmes intempestives).

CHAPITRE 2 – L’ACTION PUBLIQUE


C’est le fait pour le ministère public de saisir une juridiction répressive, de faits de nature pénale afin de voir
prononcer le cas échéant une peine. Cette action publique est réalisée au nom de la société.
Qui exerce l’action publique ? Le représentant de la société, c’est donc le ministère public (article 31) qui exerce
l’action publique et requiert l’application de la loi. Elle est exercée par le procureur de la République. Tant qu’une
juridiction n’a pas été saisie, l’action publique n’est pas mise en mouvement.
En France il y a une spécificité posée par l’article 2 et l’article 80-1 du CPP, qui précise que l’action publique peut être
mise en mouvement par la victime. La plainte avec constitution de partie civile de la victime devant un JI oblige ce
juge à instruire. Donc l’action pu blique est mise en mouvement par la victime.
Ce qui signifie qu’en droit français, en cas d’inaction du procureur de la République, la victime peut saisir le JI, et il
doit instruire. Donc il y a concurrence entre le parquet et la victime pour la mise en mouvement de l’action publique.
mais il y a par contre un monopole du parquet pour les poursuites.
Le procureur de la République va exercer l’action au nom de la société. Durant longtemps, le procureur avait un choix
binaire : soit il poursuivait, soit il ne poursuivait pas. Mais il avait encore le choix, et il a encore le choix. Parce que le
principe en droit français est celui de l’opportunité des poursuites. C’est le procureur qui choisit de poursuivre ou pas.
Le système français n’est pas régi par un système de légalité des poursuites. Toute infraction entraîne la saisine d’une
juridiction et éventuellement d’une peine.
Il n’est pas possible matériellement de mettre en place un système de légalité des poursuites : pas suffisamment de
place en prison, de magistrats, de tribunaux. On ne dispose pas de ces moyens en France (mis en place dans certains
Etats). Article 41 CPP : « Le procureur territorialement compétent décide s’il est opportun  ». C’est le procureur qui
choisit, selon ses critères. L’avantage est de ne pas trop engorger les tribunaux, mais l’inconvénient est que toutes les
infractions ne seront pas poursuivies (même à infraction légale, il n’y aura pas les mêmes poursuites). Il y a un risque
de choix discrétionnaire, d’arbitraire et donc d’inégalité des citoyens devant la loi et d’application uniforme de la loi
sur le territoire.
Au fur et à mesure, les procureurs de la République ont fait naître des pratiques, des classements sous conditions. Les
parquets posaient donc des conditions pour classer (classement d’une affaire pour un toxicomane sous réserve qu’il
se soigne). Dans les années 90, les parquets ont commencé à imaginer des modalités de réponse pénale en dehors des
poursuites, et qui étaient ensuite validées par classement. Par la suite, le législateur s’est saisi de ces réponses. C’est là
qu’on a crée la 3e voie, les alternatives aux poursuites (pas de classement, pas de poursuite).
La loi du 9 mars 2004 lui a fait une place dans le CPP, à l’article 40-1. Le procureur peut décider de poursuivre, mettre
en œuvre une alternative aux poursuites ou classer. Le procureur dispose de ces 3 choix. Dans le CPP, la première voie
est la poursuite. Si pas possible de faire de poursuites, on passe aux alternatives. Et enfin, classement. Dans la
pratique, on recherche plutô t les alternatives avant d’envisager les poursuites (permet de ne pas engorger les
tribunaux).
Les alternatives aux poursuites concernent la matière contraventionnelle (amende forfaitaire), mais surtout la
matière délictuelle. Les alternatives aux poursuites ne concernent jamais la matière criminelle (ici le procureur est
dans l’obligation de poursuivre). Quand il y a classement ou alternative, il n’y a pas de poursuite. Il y aura bien une
réponse, mais pas la conséquence d’une poursuite par un tribunal.
A la fin d’une enquête de police, le procureur va devoir faire un choix (article 40-1) :
- Classement
- Alternative
- Poursuite  en matière de crime, saisine obligatoire du JI (article 79)
I – Le classement sans suite
C’est le mode de traitement des infractions le moins favorisé par le législateur. Il entend que ce nombre se réduise. Le
classement est une non-réponse, il n’y aura pas de sanction pénale, et il n’est rien demandé à l’auteur des faits. C’est
d’ailleurs pour ça que le législateur a, pour éviter une trop forte utilisation du classement, posé une obligation de
motivation (article 40-1 3°). La motivation peut être de plusieurs types :
- Légale (prescription de l’action publique par exemple / cause d’irresponsabilité)
- Insuffisance de preuves
- Faible préjudice (vols en supermarché par ex.)
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- Auteur a indemnisé la victime + préjudice de faible gravité.
- Primo délinquance (pas de situation de récidive).
Le classement met fin à la procédure. Toutefois, un classement est toujours provisoire. Le ministère public peut
changer d’avis (après avoir obtenu des informations). La JP considère d’ailleurs que le classement sans suite est un
acte d’administration judiciaire (JP constante depuis un arrêt du 5 décembre 1972). Sous réserve de la règle de
prescription, le parquet peut très bien reprendre l’affaire.
En cas de classement (article 40-2), les plaignants sont informés de ce classement, et peuvent contester ce classement
devant le procureur générale (article 40-3). Et elle peut aussi contourner le classement par une plainte avec
constitution de partie civile devant le juge d’instruction, qui sera obligé d’instruire.
Le nombre de classement sous condition s’est réduit car ce qui était prévu dans les conditions fait partie désormais
des alternatives aux poursuites.
Le but est de réduire au max le classement sans suite. Depuis 10 ans, l’activité des tribunaux judiciaires et des
procureurs de la république est soumise à des évaluations. Et notamment on va appliquer des techniques de
management aux juridictions, dont un bon ombre de statistiques qui permettent de montrer l’activité des juridictions.
L’une est considérée comme essentielle dans les statistiques, qui est le taux de réponse pénale (chez les policiers
correspond au taux d’élucidation). C’est à dire pour 100 infractions que connaît le procureur, il doit avoir répondu au
maximum d’entre elles, sachant que le classement ne répond pas (aujourd’hui, taux de réponse pénale est aux
alentours de 85-89%).
Il est des fois où le procureur ne pourra faire autrement que classer, car il n’y a pas d’infraction, car il y a des obstacles
légaux (prescription par exemple), il peut manquer un élément constitutif, le préjudice peut être faible.
Article 41-1-1 CPP a mis en place la transaction en matière pénale. Va éteindre l’action publique. L’OPJ va sur
autorisation du procureur de la République, proposer à l’auteur des faits, de payer une somme d’argent qui ne peut
pas être supérieure à un tiers de l’amende encourue. Cette transaction n’est prévue que pour une liste limitative
d’infractions (usage de stupéfiants, vol en deçà d’une certaine somme, occupation illicite des parties communes
d’immeubles d’habitation).
A partir du moment où la personne accepte de payer, est réalisé un contrat, soumis aux règles du Code Civil (article
2044). Et ce contrat sera validé par le juge du siège dans une audience ultérieure. A partir du moment où le contrat
sera validé, l’action sera éteinte. Si la personne ne paie pas, le procureur aura le choix d’une voie civile ou d’une voie
pénale (exécution forcée du contrat ou encore reprise des poursuites par le parquet). C’est un emprunt de la
procédure pénale au droit fiscal et au droit douanier.
Le classement sans suite est un acte d’administration judiciaire, ce qui permet au parquet de reprendre à tout
moment les poursuites. Mais aussi à la victime de faire citer directement l’auteur présumé devant un tribunal
correctionnel (citation directe), et de contourner le classement en déposant une plainte devant le juge d’instruction
(plainte avec constitution de partie civile : article 80 al.4 CPP). La victime peut aussi faire un recours devant le
procureur général (article 40-4 CPP).
Voir CEDH, 18 septembre 2014 Brunet c/ France à propos de l’absence de recours en matière de classement sans
suite.
II – Le choix d’une alternative aux poursuites
Est prévu par l’article 40-1 CPP. Les articles 40-1 et 40-2 vont prévoir un certain nombre d’alternatives. Les
alternatives ne vont pas véritablement sanctionner l’auteur, mais lui apporter une réponse (en gros pas de punition).
A – Les alternatives simples (article 41-1 CPP)
1 – Le rappel à la loi
Prévue par l’article 41-1 1° CPP. Ce rappel à la loi est la reprise par la loi de pratiques prétoriennes. Il s’agit de
convoquer l’auteur devant le procureur lui-même ou un délégué du procureur ou un OPJ. Dans la très grande majorité
des cas, l’auteur passera devant le délégué du procureur. C’est une personne physique (anciens magistrats, policiers
ou éducateurs) ou morale (association), agrée par le ministère de la justice. Ici, on lui rappelle la loi, la peine encourue
et le risque de poursuite.
Ce rappel a lieu soit dans une pièce du tribunal soit hors du tribunal, comme au siège de l’association. Pour les
mineurs, les délégués du procureur vont demander une lettre d’excuse à la victime (avec les fautes d’orthographe qui
vont bien).
C’est la plus petite réponse pénale possible. Le rappel à la loi est aussi possible par l’OPJ en fin de garde à vue.
Une circulaire du 16 mars 2004 considère que le rappel à la loi doit favoriser une prise de conscience par l’auteur de
l’infraction des conséquences de son acte pour la société et la victime, et non pas se limiter à des considérations
morales. Le rappel à la loi a pour effet de suspendre l’action publique, mais un rappel à la loi n’établit pas la culpabilité
de l’auteur (car principe de la séparation des fonctions et principe de la présomption d’innocence).
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Par contre, les personnes qui font l’objet d’un rappel à la loi font toujours l’objet d’une inscription sur les registres de
police, il n’y a pas d’effacement possible (Ch. Crim. 6 décembre 2011).
Comme l’action publique n’est pas éteinte, le parquet peut faire le choix de poursuivre ultérieurement (Ch. Crim. 21
juin 2011). Lorsque la victime considère que l’auteur aurait du être poursuivi, il a le droit de faire procéder à une
citation directe (Ch. Crim. 17 janvier 2012).
2 – La médiation pénale
Article 41-1 5° CPP. Elle a pour objet d’assurer la réparation du dommage causé à la victime. Et elle n’est possible
qu’avec l’accord de la victime. Il n’y a pas de critère posé par le Code, mais elle est utilisée uniquement pour des faits
de faible gravité.
L’auteur et la victime sont convoqués, soit au tribunal soit dans les locaux dans une association agréée, pour réaliser
une médiation devant un médiateur, qui est la plupart du temps un délégué du procureur. Les parties sont reçues
ensemble par le médiateur, l’avocat n’est pas obligatoire.
Le but est d’arriver à un accord entre les parties (excuses, s’acquitter d’une somme d’argent, réparer le préjudice).
Dès lors qu’il y a un accord, la médiation sera réussie, mais cet accord devra être formalisé dans un procès verbal où
toutes les personnes signent, même le médiateur (cf. Ch. Crim. 24 mai 2011).
Comme le rappel à la loi, la médiation suspend l’action publique, mais laisse au procureur la possibilité de poursuivre
ultérieurement, même en cas de réussite de la médiation.
C’est une voie qui est assez particulière, car pleine de risques. Que la victime ne veuille pas voir l’auteur présumé, que
l’auteur ne reconnaisse pas les faits. Comme les deux parties doivent être présentes, le risque d’échec est élevé.
B – L’alternative punitive par la composition pénale
Article 41-2 CPP. Va prendre un degré supplémentaire dans la répression.
Elle n’est possible que si une personne est soupçonnée d’avoir commis une infraction punie d’une peine d’amende ou
un délit puni jusqu’à 5 ans d’emprisonnement  contraventions de 5e classe. Sont exclues les infractions en matière
de presse, les homicides involontaires et les délits politiques. La composition pénale est aussi possible pour les
mineurs de plus de 13 ans (article 7-2 de l’ordonnance du 2 février 1945).
L’auteur est convoqué à comparaître devant le procureur ou un délégué du procureur. Elle peut aussi être proposée
par un OPJ (très débattu et reste théorique et quasiment plus appliqué). L’auteur peut être assisté d’un avocat.
Dans le cadre d’une composition pénale et devant le délégué du procureur, il va être proposé à l’auteur présumé de
reconnaître les faits. Une fois cette reconnaissance des faits effectuée, le délégué lui proposera d’effectuer une mesure
de composition. Si l’auteur est d’accord pour exécuter la mesure, le délégué transmet le dossier au parquet, qui alors
va saisir un magistrat du siège qui va procéder à la validation de la composition. Cette validation a lieu lors d’une
audience, la victime est prévenue de cette audience et pourra présenter des observations.
Lors de cette audience, le juge pourra demander à entendre l’auteur ou la victime, et il validera ou ne validera pas. Il
ne peut pas changer la mesure (s’il n’est pas d’accord, il ne valide pas). Si l’auteur n’accepte pas la proposition, si le
juge ne valide pas l’accord ou si l’auteur n’exécute pas la mesure, les poursuites seront mises en œuvre par le parquet.
Lors de sa création en juin 1999, la composition a été comparé au plaider coupable à la française. Mais par/r au
système français ou anglais, il n’y a pas d’avocat qui plaide. Mais il est vrai qu’il y a une reconnaissance de faits et des
mesures, mais pas une reconnaissance de culpabilité et une acceptation de la qualification des faits.
Le législateur a fait œuvre d’une grande créativité par/r aux mesures de composition. On distingue :
 le versement d’une amende de composition (qui peut être l’équivalent de l’amende encourue)
 remise du véhicule pour 6 mois
 remise du permis de chasser
 remise du permis de conduire
 accomplissement d’un travail au profit de la collectivité
 suivre une formation
 suivre un programme de sensibilisation (stupéfiants, alcool)
 suivre un stage de citoyenneté
 Etc.…
Bref, ce sont des sanctions. Toutes ces obligations se retrouvent dans le sursis avec mise à l’épreuve. Ces mesures de
composition sont de même nature que des peines complémentaires.
La mise en œuvre de la composition pénale interrompt la prescription, son succès éteint l’action publique. Depuis
2002, la composition pénale est inscrite au Bulletin n°1 et n°2 du casier judiciaire. La composition pénale ne vaut pas
comme premier terme de récidive.
III – Les poursuites

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Si le procureur choisit de poursuivre, va s’offrir à lui toutes sortes de procédure, qui va lui permettre de sanctionner
par une peine l’auteur.
Evidemment, il choisira l’option des poursuites soit en raison de la gravité des faits, soit parce que l’auteur a déjà
bénéficié d’une alternative aux poursuites. En fonction du type de faits et des antécédents de l’auteur, le procureur va
pouvoir choisir différents circuits.
On distingue le circuit classique : audience de jugement (tribunal de police ou tribunal correctionnel), le circuit long
(précédé d’une instruction) et le circuit court ou sans audience. Dans certains cas, on est devant des infractions de
faible gravité qui sont trop faibles pour un jugement mais trop fortes pour une alternative.
A – Le circuit sans audience
1 – La procédure d’OPD
Ordonnance pénale délictuelle (article 495 CPP). Existe aussi en matière contraventionnelle (OP).
C’est l’ordonnance la plus simple qui soit, elle permet la condamnation d’un prévenu sans débat. Mais elle n’est
prévue que pour les infractions simples, difficilement contestable et d’une faible gravité. L’article 495 nous donne la
liste des infractions pour laquelle l’OPD est mise en place. 99% des OPD portent sur des conduites en état
d’alcoolémie, et le % restant concerne le port d’arme.
La procédure n’est pas applicable aux mineurs. Depuis le 1e janvier 2012, elle n’est plus possible en matière de
récidive.
Comment se passe une OPD ? Lorsqu’il a reçu le dossier de la police, le procureur va le transmettre au juge avec ses
réquisitions. Le juge, sur la base de ces seules réquisitions se prononce sur la culpabilité et la peine, et éventuellement
sur les D&I de la victime. Et ensuite, la décision est portée à la connaissance de l’auteur des faits par lettre de
recommandation. Il est également possible de convoquer l’auteur pour que lui soit notifiée l’OPD.
Ce n’est qu’une fois que la personne a été informée de sa peine qu’elle pourra s’y opposer, par le biais d’une
opposition. C’est l’acte par lequel une personne s’oppose à l’exécution de l’ordonnance et saisit le tribunal
correctionnel, où il y aura une audience. Ce qui signifie que pour l’OPD, « on condamne d’abord et on discute après ».
En l’absence d’opposition, l’ordonnance aura les effets d’une audience passée en force de chose jugée.
A quoi peut-on être condamné  ? Jamais de peine d’emprisonnement, même avec sursis. Va être surtout une peine
d’amende et peines complémentaires (retrait de permis). La peine d’amende ne peut excéder 5000€.
Le taux d’opposition en matière d’OPD est de 0,5% car l’infraction est difficilement contestable. Et puis en plus, les
parquets calibrent les peines d’amende. Le but des parquets est de faire exécuter l’OPD (donc peine un peu plus faible
pour être plus efficace).
2 – La CRPC
Comparution sur Reconnaissance Préalable de Culpabilité. Article 495-7 et s. CPP
C’este une procédure qui possède la même logique que la composition pénale. A ceci près évidemment que le
procureur ne propose pas une sanction mais une peine. Et c’est lui qui propose la peine, il n’y a plus de délégué du
procureur ou d’OPJ.
La personne est convoquée au tribunal pour comparaître devant le procureur. Elle doit obligatoirement être assistée
d’un avocat. Elle peut aussi demander à bénéficier de la procédure. La personne comparaît devant le procureur qui va
lui demander de reconnaître les faits. La peine est ensuite proposée. L’avocat a accès au dossier et le client peut
s’entretenir avec lui, soit avant la présentation, soit juste après la proposition de peine. Le prévenu peut aussi
demander un délai de réflexion de 10 jours, mais il peut être placé en détention provisoire (très rarement le cas en
pratique). Lorsque le prévenu accepte la peine, il est alors présenté devant un magistrat du siège, et il comparaît
assisté obligatoirement de son avocat, en audience publique devant le magistrat. Le parquet peut être absent de cette
audience (article 495-9).
Pendant cette audience, le juge ne peut qu’homologuer ou ne pas homologuer, il n’y a pas de débat sur la peine. S’il
homologue, cela aura les mêmes effets qu’un jugement (article 495-11). Si le juge refuse d’homologuer ou si le
prévenu n’accepte pas la peine, le procureur saisit le tribunal correctionnel.
Une pratique a été développée par les procureurs et admise par la JP, c’est la double convocation (aux fins de CRPC et
à se présenter devant le tribunal), ce qui permet de faire encore plus pression sur la personne. La victime peut
demander à comparaître devant le juge pour obtenir réparation de son préjudice. Elle peut aussi citer l’auteur des
faits devant le tribunal correctionnel, mais seulement pour les intérêts civils, pas sur la peine. En cas d’échec de la
CRPC, aucune information sur cette procédure ne peut être utilisée ultérieurement.
Peines proposées  Il peut proposer les peines complémentaires (injonction thérapeutique, suspension de permis),
mais aussi une peine d’amende et une peine d’emprisonnement (ferme ou assorti du sursis). Sauf que cette peine ne
peut pas dépasser la moitié de celle encourue ni excéder un an d’emprisonnement.

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Champ d’application  Jusqu’en 2011, cette procédure n’était applicable que pour les délits d’une peine
d’emprisonnement inférieure à 5 ans. Mais aujourd’hui (depuis la loi du 13 décembre 2011), la CRPC est possible
pour les délits punis de 10 ans d’emprisonnement. Exceptions : délits commis par les mineurs, délits de presse,
homicides involontaires, délits politiques et délits soumis à procédure spéciale (de chasse, de pêche, contraventions
de grande voirie). Le champ d’application est plus large.
B – Le circuit direct
1 – La citation directe
Le parquet va citer le prévenu à comparaître devant le tribunal correctionnel, et il va utiliser pour cela un acte
d’huissier (article 388 CPP), va concerner les personnes libres. Date de 1808, et donc comme c’est une « ancienne
procédure » n’est plus beaucoup utilisée.
Très proche de l’assignation à comparaître de la procédure civile.
2 – La COPJ
Convocation par officier de police judiciaire. A la fin de la garde à vue, le policier remet au gardé à vue un PV
convoquant la personne devant le tribunal correctionnel. C’est le mode de saisie le plus utilisé par le tribunal
correctionnel. On est sur des faits qui ne nécessitent pas d’être jugé directement (ex. escroquerie).
3 – Le circuit direct rapide
Concerne les affaires qui doivent être jugées en quelques heures ou quelques jours.
La convocation par PV est prévue par l’article 394 CPP. Appelée aussi par CPPV. Là on est sur du mi rapide (qui n’est
pas du mi lent).
A la fin de la garde à vue, la personne est déférée au parquet, ici on vise des faits graves mais sans risque de fuite. Il
comparaît devant le procureur de la République, qui lui remet une convocation devant le tribunal, et cette
convocation est inscrite sur un PV. La personne sera jugée dans un délai minimal de 10 jours et dans un délai maximal
de 2 mois. La personne peut demander d’être jugée immédiatement, en présence de l’avocat (qui lui conseillera tout
l’inverse pour préparer sa défense).
Lors du délai entre la remise du PV et le jugement, possibilité de saisie du JLD pour la mise en place d’un contrô le
judiciaire (très peu utilisé).
La comparution immédiate est prévue par l’article 395 CPP. Cette procédure existait jusqu’en 1981 sous le nom de
« procédure de flagrant délit ». Il s’agit pour le procureur de faire juger la personne à l’issue de sa garde à vue. Elle est
déférée au parquet qui sera jugée le jour même par le tribunal correctionnel. Et le prévenu est conduit sous escorte
jusqu’au tribunal (systématiquement menotté dans les couloirs). Lorsque le tribunal est disponible immédiatement,
le prévenu comparaît devant lui. Il est obligatoirement assisté d’un avocat, pour donner son accord pour être jugé
(article 397 CPP).
S’il refuse, il sera jugé dans un délai compris en 2 et 6 semaines. Peut aller jusqu’à 4 mois si le prévenu encourt une
peine supérieure à 7 ans.
Le problème quand il y a plusieurs prévenus, si un seul refuse d’être jugé, l’affaire sera jugée plus tard. Comparution
immédiate : emprisonnement ferme en général.
C – Le circuit long : l’ouverture d’une instruction préparatoire
Est obligatoire en matière criminelle ou de faits complexes.

Quand on parle de victime en PP, il faut voir de qui on parle. On a d’abord le plaignant ou la plaignante (personne qui
dépose plainte) et d’un autre cô té, on a la personne qui a subi un préjudice. Mais pour cette dernière, elle sera
considérée comme victime quand celui qui a commis les faits est condamné. Mais le CPP ne fait pas la distinction. Il y a
un parallélisme des droits entre la victime et le suspect, et ce à tous les stades de la procédure. Et d’ailleurs, le CPP
nous dit bien que l’autorité judiciaire veille à l’information et la garantie des droits des victimes (article préliminaire,
§2).
La victime va avoir deux visages. Selon qu’elle s’est constituée partie civile ou pas. C’est à dire que selon qu’elle ait
exercé l’action civile ou non.
- La victime qui ne s’est pas constituée partie civile
Elle a fait un dépô t de plainte simple, sans rien d’autre. Il faut savoir que la simple plainte n’est pas un acte interruptif
de prescription. Selon l’article 15-3 CPP, la PJ est tenue de recevoir les plaintes, donc la PJ a l’obligation de recevoir la
plainte des victimes où que les faits se soient passés (infraction commise à Paris, on peut déposer plainte à Brest). Elle
peut aussi écrire un courrier au parquet. Dès lors qu’on a déposé plainte, toute victime sera informée de la suite
donnée à la procédure, notamment pour contester un classement sans suite. C’est ce qu’on appelle un « avis à
victime ».
- La victime qui s’est constituée partie civile
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Statut posé par l’article 2 CPP, qui lui permet d’exercer son action civile car elle a subi un préjudice né de l’infraction.
L’action civile est une action en justice réalisée par la victime devant les juridictions pénales pour obtenir
indemnisation de son préjudice. Cette action est une action de nature civile, ce n’est pas une action publique (voilà
pourquoi elle peut être exercée devant le juge civil ou le juge pénal).
Comment se constituer partie civile ?
Par voie d’action  Suite à un classement sans suite, en saisissant directement le juge d’instruction (article 84 CPP). Il
faut demander des D&I pour se constituer partie civile, sinon ce n’est pas recevable étant donné que le but est
l’indemnisation. Le juge est par la suite obligé d’instruire et la victime dispose de tous les droits de la défense et elle
participe au règlement (= pouvoir très important).
Par voie d’intervention  La procédure a déjà été lancée. Donc la victime n’est pas à l’origine de la procédure, mais va
pouvoir intervenir à la procédure. Elle sera informée par le tribunal de sa possibilité de se constituer partie civile à
l’audience. Le meilleur moment est juste celui de la réquisition du parquet pour se constituer partie civile par voie
d’intervention. Le droit à la parole, la victime peut participer à la culpabilité mais pas à la sanction (ne peut pas parler
sur la peine).
FIN DU COURS MAGISTRAL

Dans chaque département il y un pôle d’instruction qui regroupe plusieurs JI qui seront en charge d’instruire
les affaires criminels. Les autres JI rattaché à un TGI doivent alors se déssaisir.
Donc on a des JI pôle et des JI infra pôle (qui s’occupe de l’instruction des affaires délictuelle).
Le JI instruit l’instruction (la phase préparatoire du procès) par des commissions rogatoire (acte qui permet
de délégué ses pouvoirs aux policiers). Toutefois il ne peut pas déléguer par acte tous ses povoirs.

Avant 1993 on ne parler pas de mise en examen mais d’inculpé.

 Raisons plausible
 fondement séparation poursuite/instruction
 Ouverture instruction crime ? à quelle moment le parquet doit saisir le JI ?
 La dénonciation d’une victime qui se dit victime d’une infraction, est ce que cela suffit pour prononcer une
condamnation ? parale contre parole ?
 Mise en examen et temoin assisté pas de GAV ? mais GAV possible pour toute personne qui pourrait être
impliqué dans l’affaire ?
 Chambre de l’instruction dans le contrô le de la GAV
 Cas pratique tout les fondements , on peut aller à l’essentiel on poser une question de droit à chaque point
important, rappel des faits aussi ? on peut tomber sur un sujet qui concerne l’action publique ou
l’instruction ?
 Politique pénale
 Univ = ambassade.

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