Le faux en écriture est une altération de la vérité réalisée avec une
intention frauduleuse ou à dessein de nuire, d'une manière prévus par la loi, dans un écrit protégé par celle-ci, d'où il peut résulter un préjudice . Alors une analyse portant sur le faux en écriture pose bien la problématique de dégager les élements constitutifs de cette infraction, ses conditions, sa particularité, sa portée et les sanctions prévues par la loi pour en réprimer la commission. Théoriquement le législateur marocain a bien intervenu pour réglementer cette infraction pénale qui a pour objet ou qui peut avoir pour effet d’établir la preuve d’un droit ou d’un fait ayant des conséquences juridiques. Les faux sont incriminés dans le Chapitre VI du Code pénal « Des faux, contrefaçons et usurpations » , d'ailleurs la législation marocaine donne, dans l’article 351 CP, la définition du faux en écritures et par la suite incrimine les différents faits de faux en écriture publique ou authentique (articles 352-354 CP), ou de faux en écriture de commerce ou de banque (l’article 357 CP). De même des dispositions spéciales sont mises en place concernant le faux ou la falsification en matière de chèque ou de tout autre moyen de paiement visés respectivement par les articles 316 et 331 du code de commerce. Cependant la jurisprudence manifeste toujours des difficultés pratiques qui revient parfois au rapprochement matériel entre le faux en écriture et d'autres infractions similaires telles que l'escroquerie et la banqueroute, et parfois aux exigences de preuve en la matière. A ce niveau l'apport de la doctrine est indénialblement nécessaire afin de préciser les élements constitutifs de faux en écriture en évitant par là toute confusion possible sur le plan jurisprudentiel. En effet, le droit romain parait avoir compris, sous la qualification générique de faux (falsum), la plupart des procédés de faux, qu'il soit un faux témoignage, un faux monnayage, un faux dans les poids et mesures, un faux en écritures etc. La même généralisation avait été acceptée dans l'ancien droit français. Déjà cependant l’expression tendait à être précisée et limitée, et la notion du faux en écritures et sceaux (chartae, notitiae, lettres), spécialisée dans le droit allemand, devenait dans le droit français du XVIIIe siècle , une infraction indépendante. Alors que la qualification de « faux » a fini par prendre dans le droit moderne un sens de plus en plus restreint, jusqu'avoir plusieurs types de faux et même des faux en écritures et pas un seul genre de faux en écriture.