La nouvelle dissertation GEM

Rappel sur les épreuves d’HGG aux concours d’Ecoles de commerce

Banque d’épreuves Ecoles concernées Epreuve majeure Epreuve mineure

ESCP Europe Audiencia, Dissertation sur 15 Croquis sur 5
Brest, BSB, EMLyon, , Excelia,
HEC, Mines Telecom,
Montpellier, Skema
GEM GEM, EM Normandie, Dissertation sur 20 Non, mais analyse du corpus
Clermont, ICN, INSEEC, ISC, documentaire intégrée à la
SCBS, TBS dissertation
Ecricome Strasbourg, Kedge, Néoma, Dissertation sur 15 Commentaire de carte sur 5
Rennes
ESSEC ESSEC EDHEC Dissertation sur 20 non

Depuis 2019, l’Ecole de management de Grenoble propose un nouveau type de dissertation. Yves Schemeil, politologue
directeur de l’IEP de Grenoble est le créateur de cette épreuve. Il a voulu en faire une épreuve différente des autres dissertations.
Les trois sujets donnés sont les suivants :

2019 : le multilatéralisme est-il dépassé ?

2020 : la Chine est-ellle un colosse aux pieds d’argile ?

2021 : La politique commerciale, vecteur de la puissance américaine.

Chaque sujet est accompagné d’un corpus documentaire de 2-3 pages.

La dissertation de GEM correspond aux mêmes exigences que les autres banques d’épreuves (ESCP, ESSEC et
Ecricome). En particulier, Y.Schemeil insiste sur la forme de la copie (soin, écriture, style, orthographe). Lors de la session 2020 a
été décidé de ne pas mettre plus de 13 à une copie déficiente au niveau formel (malgré la qualité de la réflexion et des
connaissances). Mais, cette nouvelle dissertation comporte des différences.

Nous pouvons en retenir cinq  :

1- La principale différence est l’obligation d’exploiter le corpus documentaire (8 documents, de fait plutôt 10) fourni avec le
sujet. Ce corpus est composé de documents variés et triés selon leur nature (statistiques, cartes, illustrations, soit photographie, soit
caricature et surtout deux textes, parfois longs. Il s’agit de rechercher la ou les idées qu’apportent chaque document au sujet et de trouver
un exemple précis (citation d’un texte, sélection d’un chiffre, élément d’une photographie). Ce travail est assez long : lire, relier un
document à un sujet et trier des arguments peut prendre 5 mn ; soit au total, environ 30 mn.

2- L’obligation de citer les documents et de proposer une argumentation liée au corpus documentaire implique mécaniquement
de citer moins d’auteurs. La volonté du créateur de l’épreuve est d’éviter le « name droping », soit le fait que certains candidats
mémorisent par cœur des centaines de citations et les proposent dans leurs disserations. Cest aspect cumulatif d’auteurs, en fait non lus,
ressemble à une sorte de bachotage et peut se faire au détriment d’une pensée originale, critique des étudiants. Créativité, originalité,
liberté sont demandées pour l’épreuve GEM. Cela est intéressant et peut vous amener à faire un développement plus court, mais plus
dense en terme de réflexion.

3- Yves Chemeil souhaite aussi que l’introduction soit particulièrement approfondie, avec une annonce de longue. L’idée est de
proposer, par l’annonce du plan, une réponse plus explicite à la problématique trouvée. On peut considérer aussi que la problématique
doit être plus réfléchie (comme pour l’ESSEC en raison d’une durée d’épreuve plus longue ; pas de croquis (ESCP) ou d’analyse de carte
(Ecricome).

4- Le plan en deux parties est autorisé ; pour autant, à titre personnel, je déconseille ce type de plan qui risque d’être incomplet.
Des réunions de travail ont été faites par une équipe de professeurs-pilotes (dont je fais partie) où certains collègues ont considéré que le
plan en trois parties est préférable (car pratiqué de longue date par les étudiants ainsi que par les professeurs, correcteurs de l’épreuve).
Si vous voulez, malgré ces réserves, faire deux parties, je conseille de faire plus de sous-parties (donc toujours 3, voire 4).

5- Enfin, la conclusion peut être plus longue en raison de l’intégration obligatoire d’éléments de prospective. Après avoir
proposé une réponse pertinente à votre problématique, il s’agit de faire une ouverture plus longue. Cette prospective consiste à proposer
des scenarii (évolutions possibles d’un phénomène, d’une puissance, souvent selon 2 ou 3 types de scenarii). Une réflexion sur votre
source de réflexion ou les critères qui composent la prospective peut être proposer avant les scenarii.

Pour aller plus loin, voir blog de 2ème année (onglet « nouvelle épreuve GEM » et « rapports de jury-sujets papiers »).

Serge Boyer, février 2021, amendé en octobre 2021.