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Le dossier de diagnostic technique regroupe dans un seul dossier l'ensemble des états, constats et
diagnostics qui doivent être réalisés et communiqués dans le cadre d'une vente ou de la location d'un
bien immobilier.

Le dossier de diagnostic technique comprend, dans les conditions définies par les dispositions qui les
régissent, les documents suivants (CCH art. L 271-4, I) :
1° Le constat de risque d'exposition au plomb (CREP) prévu aux articles L 1334-5 et L 1334-6 du
Code de la santé publique ;
2° L'état mentionnant la présence ou l'absence de matériaux ou produits contenant de l'amiante prévu
à l'article L 1334-13 du Code de la santé publique
3° L'état relatif à la présence de termites dans le bâtiment prévu à l'article L 133-6 du Code de la
construction et de l'habitation ;
4° L'état de l'installation intérieure de gaz prévu à l'article L 134-6 du Code de la construction et de
l'habitation ;
5° Dans les zones mentionnées au I de l'article L 125-5 du Code de l'environnement, l'Etat des
Servitudes Risques et d'Information sur les Sols (ESRIS) ;
6° Le diagnostic de performance énergétique (DPE) prévu à l'article L 134-1 du Code de la
construction et de l'habitation ;
7° L'état de l'installation intérieure d'électricité prévu à l'article L 134-7 du Code de la construction et
de l'habitation ;
8° Le document établi à l'issue du contrôle des installations d'assainissement non collectif mentionné à
l'article L 1331-11-1 du Code de la santé publique
9° L'information sur la présence d'un risque de mérule prévue à l'article L 133-9 du Code de la
construction et de l'habitation.

Chacun de ces documents ne doit figurer dans le dossier de diagnostic technique que dans la mesure
où la réglementation spécifique à ce document l'exige (CCH art. L 271-4, I). Par exemple, l'état relatif
à la présence de termites ou de mérule ou à l'existence de risques naturels n'est pas requis si
l'immeuble concerné est situé dans une zone géographique qui n'est pas exposée à ces problèmes.
Le dossier de diagnostic technique requis pour la vente d'un immeuble ne comporte donc pas
nécessairement l'intégralité des documents prévus par l'article L 271-4,I du Code de la construction et
de l'habitation.

Lorsqu'il est établi en même temps que les différents diagnostics, le métrage de la superficie du bien
vendu, obligatoire s'il s'agit d'un lot dépendant d'un immeuble soumis au régime de la copropriété, est
en pratique joint au dossier de diagnostic technique mais cela ne signifie pas qu'il est pour autant
soumis au régime de ce dernier.

I. Le constat de risque d’exposition au plomb

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Du fait de sa toxicité, la recherche du plomb a fait l'objet d'une règlementation spécifique. C'est au
préfet qu'il appartient de prendre les mesures pour éradiquer le saturnisme. Tout médecin qui dépiste
un cas de saturnisme doit en informer les autorités sanitaires. Ce constat est obligatoire en cas de
vente ou de location d'un immeuble à usage d'habitation dont le permis de construire a été délivré
avant le 1er janvier 1949.

Le diagnostiqueur doit transmettre dans un délai de cinq jours ouvrables, une copie du constat au
directeur de l'agence régionale de santé (ARS) s'il identifie au moins l'une des cinq situations
suivantes :
- plancher ou plafond menaçant de s'effondrer ou en tout ou partie effondré,
- traces importantes de coulures ou de ruissellement ou d'écoulement d'eau sur plusieurs unités de
diagnostic d'une même pièce,
- plusieurs unités de diagnostic d'une même pièce recouverts de moisissures ou de nombreuses
taches d'humidité,
- au moins une pièce du logement présente au moins 50 % d'unités de diagnostic de classe 3,
- l'ensemble des pièces du logement présente au moins 20 % d'unités de diagnostic de classe 3.

Il doit être annexé au bail, dans le cadre d'une location, en son absence, le bailleur sera considéré
comme avoir manqué à son obligation de délivrance d'un logement en bon état.
Il pourra être poursuivi par le locataire. Lorsque le constat révèle la présence de revêtements
dégradés contenant du plomb dans des concentrations supérieures à celle définies par arrêté, le
propriétaire doit procéder aux travaux approprié pour supprimer le risque d'exposition au plomb tout en
garantissant la sécurité des occupants.

Dans le cadre d'une vente, le vendeur et l'acquéreur peuvent convenir de la répartition de la charge
des travaux et des éventuelles mesures accessoires. L'acquéreur peut également accepter d'acquérir
en l'état en renonçant à tout recours contre le vendeur et en déclarant faire son affaire personnelle de
l'exécution des travaux
Le document présente un repérage des revêtements contenant du plomb et, le cas échéant, dresse un
relevé sommaire des facteurs de dégradations du bâti. Un revêtement contient du plomb dès lors que
la concentration surfacique en plomb, mesurée à l'aide d'un appareil portable à fluorescence X, est
supérieure ou égale à 1 mg/cm².La recherche de canalisations en plomb ne fait pas partie du champ
d'application du CREP.
Est annexée à ce constat une notice d'information qui résume les effets du plomb sur la santé et les
précautions à prendre en présence de revêtements contenant du plomb.

Le CREP est dressé par un contrôleur technique agréé au sens de l'article L. 111-25 du CCH ou par
un technicien de la construction qualifié (CSP : art. R. 1334-11). L'auteur du constat doit être couvert
par une assurance contre les conséquences de sa responsabilité professionnelle.
Il ne doit avoir aucun lien de nature à porter atteinte à son impartialité et à son indépendance ni avec
le ou les propriétaires ou leurs mandataires qui font appel à lui, ni avec une entreprise susceptible
d'effectuer les travaux sur les ouvrages, installations ou équipements pour lesquels il réalise ce
constat (CCH : art. L. 271-6).

Un CREP doit être produit (CSP : art. L. 1334-6 à L. 1334-8)

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- en cas de vente de tout ou partie d'un immeuble à usage d'habitation construit avant le 1.1.49 : le
vendeur doit fournir un CREP qui sera contenu dans le dossier de diagnostic technique (CCH : art. L.
271-4 à L. 271-6) ;
- en cas de location d'un immeuble affecté en tout ou en partie à l'habitation construit avant le 1.1.49 :
le bailleur doit fournir au locataire un CREP, cette mesure étant applicable aux nouveaux contrats de
location à compter du 12.8.08 ;
- lors de certains travaux portant sur les parties à usage commun d'un immeuble collectif affecté en
tout ou en partie à l'habitation et construit avant le 1.1.49 ;
- en l'absence de travaux, au plus tard le 12.8.08, les parties à usage commun d'un immeuble collectif
affecté en tout ou en partie à l'habitation et construit avant le 1.1.49 devront avoir fait l'objet d'un
CREP.

Le vendeur a l'obligation d'annexer un CREP en cas de vente de tout ou partie d'un immeuble
d'habitation construit avant le1.1.49. Un constat de risque d'exposition au plomb est annexé à toute
promesse de vente ou, à défaut de promesse, à l'acte authentique de vente.
A défaut, aucune clause d'exonération de la garantie des vices cachés ne peut être stipulée à raison
des vices constitués par le risque d'exposition au plomb.
Si le bien immobilier concerné est affecté en partie à des usages autres que l'habitation, le CREP ne
portera que sur les parties qui sont affectées à l'habitation. Dans les locaux annexes de l'habitation, le
CREP porte sur ceux qui sont destinés à un usage courant (buanderie par exemple).

Pour les ventes en cours, si le vendeur a déjà fait établir un état des risques d'accessibilité au plomb
sur son lot (ERAP) en application de l'ancienne réglementation, celui-ci peut être annexé et a la valeur
de CREP, à condition qu'il soit en cours de validité au jour de la conclusion de la transaction
immobilière, c'est-à-dire qu'il ait moins d'un an. A l'issue du délai précité, la vente suivante de ce bien
nécessitera l'établissement d'un CREP.
En cas de vente, la durée de validité est :
- illimitée pour les logements mis en vente lorsque le CREP fait apparaître l'absence de plomb ou la
présence de plomb à des concentrations inférieures à 1mg/cm². Le vendeur n'a donc pas besoin de
faire établir un nouveau CREP à chaque vente,
- d'un an pour les logements mis en vente lorsque le CREP fait apparaître la présence de plomb à des
concentrations supérieures ou égales à 1mg/cm². Si lors de la signature du contrat, le délai est
dépassé, un nouveau constat doit être annexé au contrat.

Dans le cas particulier de la vente d'un lot dans un immeuble soumis au statut de la copropriété, le
constat de risque d'exposition au plomb ne concerne que les parties privatives affectées au logement.
L'arrêté du 25.4.06 prévoit que " le CREP porte uniquement sur les revêtements privatifs d'un
logement, y compris les revêtements extérieurs ".
Toutefois, à compter du 12.8.08, les parties à usage commun d'un immeuble (soumis ou non au statut
de la copropriété) devront faire l'objet d'un CREP.

En présence d'un constat établissant l'absence de plomb dans les revêtements (ou la présence de
plomb à des concentrations inférieures au seuil précité), il n'y a pas lieu de faire établir un constat à
chaque mutation. Le constat initial sera joint à chaque mutation (peu importe sa date
d'établissement). En revanche, des mesures sont prévues si le constat met en évidence la présence

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de plomb.

Tous travaux portant sur les parties à usage commun d'un immeuble collectif affecté en tout ou partie
à l'habitation construit avant le 1.1.49, et de nature à provoquer une altération substantielle des
revêtements doivent être précédés d'un constat de risque d'exposition au plomb.
Sont visés les travaux susceptibles de produire des poussières ou écailles de peinture (tel est le cas
des travaux comportant la création d'ouvertures, la rénovation ou le remplacement d'une huisserie).
Si le constat établit l'absence de revêtements contenant du plomb ou contenant du plomb mais à des
concentrations inférieures au seuil limite, il n'y a pas lieu de faire établir un nouveau constat à
l'occasion de nouveaux travaux sur les mêmes parties. En revanche, des mesures sont prévues si le
constat met en évidence la présence de revêtements contenant du plomb (cf. §

Dans les cas où l'établissement d'un CREP est requis (vente ou location de tout ou partie d'un
immeuble d'habitation construit avant le 1.1.49, travaux portant sur les parties communes, et parties à
usage commun d'un immeuble collectif sans travaux à compter du 12.8.08), une obligation de travaux
est prévue par la loi dès lors que le constat met en évidence la présence de revêtements contenant du
plomb à des concentrations supérieures au seuil limite.

Le propriétaire doit, le cas échéant, informer les occupants et les personnes amenées à faire des
travaux dans l'immeuble ou la partie d'immeuble concerné et procéder, sans attendre l'intervention du
préfet, aux travaux appropriés pour supprimer le risque d'exposition au plomb, tout en garantissant la
sécurité des occupants (CSP : art. L. 1334-9).
La non réalisation desdits travaux avant la mise en location du logement, constitue un manquement
grave aux obligations particulières de sécurité et de prudence susceptible d'engager sa responsabilité
pénale.
En outre, si le constat fait apparaître la présence de facteurs de dégradation du bâti, tels que plancher
ou plafond menaçant de s'effondrer ou en tout ou partie effondré, moisissures ou tâches d'humidité,
l'auteur du constat transmet immédiatement une copie de ce document au préfet (CSP : art. L.
1334-10).
Sur proposition de ses services ou du directeur du service communal d'hygiène et de santé de la
commune concernée, le préfet peut prescrire toutes mesures conservatoires (à la charge du
propriétaire, du syndicat des copropriétaires ou de l'exploitant du local d'hébergement), y compris
l'arrêt du chantier, si des travaux entraînent un risque d'exposition au plomb pour les occupants d'un
immeuble ou la population (CSP : art. L. 1334-11 et art. R. 1334-13 pour la notion de travaux à risque).
Il doit être annexé au bail, dans le cadre d'une location, en son absence, le bailleur sera considéré
comme avoir manqué à son obligation de délivrance d'un logement en bon état.
Il pourra être poursuivi par le locataire. Lorsque le constat révèle la présence de revêtements
dégradés contenant du plomb dans des concentrations supérieures à celle définies par arrêté, le
propriétaire doit procéder aux travaux approprié pour supprimer le risque d'exposition au plomb tout en
garantissant la sécurité des occupants. La durée de validité du CREP est de six ans. Le CREP doit
avoir été établi depuis moins de six ans au moment de la signature du contrat de location.

II. L'amiante

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Un état mentionnant la présence, ou le cas échéant l'absence de matériaux ou produits de


construction contenant de l'amiante doit être annexé à toute promesse unilatérale de vente ou d'achat
et à tout contrat réalisant ou constatant la vente de certains immeubles bâtis.
En l'absence de l'état relatif à l'amiante annexé au contrat, le vendeur (non professionnel) ne peut
s'exonérer de la garantie des vices cachés constitués par la présence d'amiante (loi SRU du 13.12.00
: art. 176 / Code de la santé publique : art. L. 1134-7). Sont concernés par l'obligation de rechercher la
présence de flocages, calorifugeages ou faux plafonds contenant de l'amiante tous les immeubles
bâtis à l'exception de ceux dont le permis de construire a été délivré à compter du 1er juillet 1997 et
des immeubles à usage d'habitation comportant un seul logement sauf en cas de vente (articles R
1334-14 et R 1334-15 du Code de la Santé Publique). Les immeubles concernés sont les immeubles
bâtis dont le permis de construire a été délivré avant le 1er juillet 1997, qu'ils appartiennent à des
personnes privées ou publiques. De même, les propriétaires d'immeubles en copropriété y sont
soumis tant pour les parties communes que pour les parties privatives.

L'affectation de l'immeuble et le fait que le propriétaire soit une personne physique ou morale n'ont pas
d'importance. Le fait de ne pas procéder à cette recherche est passible d'une amende. En cas de
doute quant à la présence d'amiante, le propriétaire doit faire procéder à des prélèvements qui sont
analysés par un organisme agréé. Aux termes de ses investigations, le professionnel attestera de la
présence ou de l'absence d'amiante. S'il existe des matériaux contenant de l'amiante, l'article R
1334-16 du Code de la Santé Publique impose de faire vérifier leur état de conservation par un
professionnel qualifié. Le diagnostic amiante a une durée de validité illimitée s'il constate l'absence
d'amiante. En présence d'amiante, la durée de validité est en principe de trois ans. Le périmètre du
diagnostic amiante est étendu depuis le 1er avril 2013, notamment aux matériaux extérieurs (toitures,
bardages, conduits en toitures et façades)

Les rapports établis entre le 1er février 2012 et le 31 décembre 2012 resteront valables jusqu’au 31
mars 2013. Au-delà de cette date, les rapports devront être refaits. Les diagnostics peuvent prescrire
pour le propriétaire un certain nombre d'obligations : un simple contrôle périodique une surveillance du
niveau d'empoussièrement. L'obligation de constituer un dossier amiante concerne tous les
immeubles bâtis à l'exception de ceux dont le permis de construire a été délivré à compter du 1er
juillet 1997, les parties privatives des immeubles collectifs à usage d'habitation et les immeubles
individuels à usage d’habitation. Il appartient au propriétaire de tenir à jour ce dossier qui doit être tenu
à la disposition des occupants.

L'obligation d'information sur la présence ou l'absence de matériaux ou de produits contenant de


l'amiante imposée par l'article R 1334-1-24 du Code de la Santé Publique en cas de vente, concerne
tous les immeubles bâtis et ce quelle que soit leur affectation. Si la mutation concerne un lot de
copropriété, cet état doit concerner tant les parties communes que les parties privatives.

Il est à noter que la loi n° 2014-366 du 24 mars 2014 pour l’accès au logement et un urbanisme
rénové (dite loi ALUR) prévoit qu’une copie d’un état mentionnant l’absence ou, le cas échéant,la
présence de matériaux ou produits de la construction contenant de l’amiante soit annexée au contrat
de location lors de sa signature ou de son renouvellement. Lorsque les propriétaires ne respectent pas
ces obligations, l'article L 111-6-1 du Code de la Construction et de l'Habitation interdit la division en
vue de créer des locaux à usage d'habitation. Le syndicat des copropriétaires qui n'a pas fait établir de

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dossier technique amiante est en infraction. Il encourt des sanctions pénales et également des actions
en responsabilité en cas de préjudice.

En cas de présence de flocages, de calorifugeages ou de faux plafonds contenant de l'amiante, les


propriétaires sont tenus de faire vérifier leur état de conservation par un contrôleur technique ou un
technicien de la construction. Le professionnel vérifie l'état de conservation des matériaux et produits
en fonction d'une grille d'évaluation défini par arrêté.
En fonction du résultat de l'analyse de l'air, le propriétaire doit :
- si le niveau d'empoussièrement est inférieur à 5 fibres/litre, procéder à un contrôle périodique de
l'état de conservation des flocages et des calorifugeages dans un délai maximal de 3 ans à compter
de la date à laquelle leur sont remis les résultats du contrôle ;
- si le niveau est supérieur à 5 fibres/litre, procéder à des travaux de confinement ou de retrait de
l'amiante, qui doivent être achevés dans un délai de 36 mois à compter de la date à laquelle lui sont
remis les résultats du contrôle.
Pendant, la période précédant les travaux, les mesures conservatoires appropriées doivent être mises
en œuvre afin de réduire l'exposition des occupants et de la maintenir au niveau le plus bas possible,
et dans tous les cas à un niveau d'empoussièrement inférieur à 5 fibres/litre.
Les mesures conservatoires ne doivent conduire à aucune sollicitation des matériaux et produits
concernés par les travaux.

A la suite des travaux exécutés en cas de présence d'amiante, le propriétaire fait procéder à un
examen visuel par un contrôleur technique ou un technicien de la construction de l'état des surfaces
traitées et à une mesure du niveau d'empoussièrement après démantèlement du dispositif de
confinement.
Le niveau d'empoussièrement doit être inférieur ou égal à 5 fibres/litre. Si les travaux ne conduisent
pas au retrait total des flocages, calorifugeages et faux plafonds, le propriétaire doit faire procéder à
un nouveau contrôle périodique de l'état de conservation dans un délai de 3 ans, à compter de la date
à laquelle leur sont remis les résultats du contrôle ou à l'occasion de toute modification substantielle
de l'ouvrage ou de son usage.
Est puni de l'amende prévue pour les contraventions de troisième classe le fait pour un propriétaire de
ne pas avoir procédé à l'issue des travaux à l'examen visuel et à la mesure d'empoussièrement.

III. Les termites et autres insectes xylophages

Les termites, insectes xylophages, mérules et autres champignons lignivores peuvent occasionner des
dégâts importants dans les bâtiments. Pour tenter de limiter leur prolifération, des mesures sont prises
pour obliger propriétaires ou occupants à déclarer leur présence.
Le dispositif législatif et réglementaire (articles L.112-17, L.133-1 à L.133-6, L.271-4, R.112-2 à
R.112-4, R.133-1 à R.133-8 et R.271-1 à R.271-5 du code de la construction et de l’habitation) mis en
place vise à la protection des bâtiments. Il définit les conditions dans lesquelles la prévention et la lutte
contre les termites et les autres insectes xylophages sont organisées par les pouvoirs publics en vue
de protéger les bâtiments.

Le vendeur se doit d'informer l'acquéreur sur la présence de termites. En ce qui concerne les autres

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insectes xylophages, il pèse sur le vendeur une obligation d'information. Cependant, l'acquéreur ne
pourra pas se prévaloir de la garantie des vices cachés lorsque le vice était apparent : c'est-à-dire qu'il
aurait pu être découvert après des vérifications élémentaires.

Afin de repérer les immeubles infestés et de ce fait les zones contaminés, la loi oblige le propriétaire
ou l'occupant à déclarer la présence de termites et ce que l'immeuble soit bâti ou non (article L 133-4
du Code de la Construction et de l'Habitation). Cette obligation incombe au syndicat des
copropriétaires lorsque ce sont les parties communes qui sont infestées.

En vertu de l'article L 133-6 du Code de la Construction et de l'Habitation, un état relatif à la présence


de termites doit être établi pour toutes les ventes d'immeubles bâtis situées dans une zone délimitée
par arrêté préfectoral et ce quelle que soit l'affectation de l'immeuble. Cet état doit bien évidemment
être dressé par un professionnel qualifié. Il identifie l'immeuble en cause, indique les parties visitées et
celles qui n'ont pu l'être, les éléments infestés par la présence de termites et celles qui ne le sont pas.
Cet état daté et signé une durée de validité de six mois.

L'état relatif à la présence de termites réalisé par le diagnostiqueur doit mentionner :


- le bien concerné,
- les parties visitées,
- les éléments infestés (ou l'ayant été) par la présence de termites.

Il doit être annexé au compromis ou à la promesse de vente. Si lors de la signature de l'acte


authentique, il n'est plus valable, il doit être remplacé par un nouvel état. A défaut le vendeur ne peut
s’exonérer de sa garantie. Si l'état révèle la présence de termites les parties sont libres de prendre
entre elles toutes conventions.

Dans les secteurs où des foyers de termites sont identifiés, le maire peut obliger le propriétaire ou le
syndic de copropriété à faire réaliser un état parasitaire. Cette injonction est prise par arrêté du maire
et notifiée au propriétaire ou au syndic de copropriété.
Le propriétaire ou le syndic de copropriété doit justifier du respect de cette obligation en adressant au
maire une copie de l'état parasitaire, de préférence par lettre recommandée avec avis de réception. Si
la présence de termites est confirmée par l'état parasitaire, le propriétaire ou le syndic de copropriété
doit faire réaliser, dans un délai fixé par la mairie, des travaux d'éradication par un professionnel de
son choix. Une fois les travaux terminés, le propriétaire ou le syndic de copropriété doit adresser au
maire une attestation certifiant que les travaux ont été réalisés. Cette attestation leur est remise par le
professionnel qui a effectué les travaux.

Le fait pour le propriétaire ou le syndic de copropriété de ne pas justifier du respect de l'obligation


d'établir un état parasitaire est puni d'une contravention de 1 500 €. En cas de carence du propriétaire
ou du syndic de copropriété, et après leur mise en demeure, le maire peut faire procéder d'office et
aux frais du propriétaire ou du syndic de copropriété à la recherche de termites ainsi qu'aux travaux
d'éradication nécessaires.

En cas de démolition totale ou partielle d'un immeuble situé dans un périmètre délimité par un arrêté
préfectoral, les bois et matériaux contaminés par les termites doivent être :

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- incinérés (brûlés) sur place par le propriétaire de l'immeuble ou un entrepreneur de son choix,
- ou traités avant leur transport si leur destruction par incinération sur place est impossible.

La personne qui a procédé à l'incinération sur place ou au traitement des bois et matériaux doit en
faire la déclaration dans le mois à la mairie par le biais d'un formulaire. Cette déclaration permet
d'attester que les opérations d'incinération ou de traitement des bois et matériaux contaminés ont été
réalisées de manière à éviter la dissémination des termites.

Dans les zones où aucun foyer de termites n'a été identifié, si l'occupant dispose d'indices révélant la
présence de termites dans le logement (par exemple, présence d'une galerie-tunnel à la surface d'un
mur) ou le terrain, il doit en faire la déclaration en mairie. En l'absence d'occupant, c'est au propriétaire
d'en faire la déclaration. Pour les parties communes des immeubles en copropriété, c'est le syndic de
copropriété qui doit faire cette déclaration.

L'occupant doit informer, par tous moyens, le propriétaire du logement qu'une déclaration de la
présence de termites a été faite en mairie.Pour bien identifier la présence de termites, il est
recommandé au propriétaire du logement ou au syndic de copropriété de faire réaliser un état
parasitaire. Il appartient ensuite à la mairie de décider si le propriétaire ou le syndic de copropriété doit
engager des travaux d'éradication.
L'absence de déclaration de la présence de termites par les personnes ayant l'obligation de le faire est
puni d'une contravention de 450 € au plus.

IV. L'état de l'installation intérieure de gaz

L'état de l'installation intérieure de gaz est un diagnostic qui donne un aperçu de la sécurité des
installations de gaz d'un logement. Il doit être remis au futur acquéreur ou locataire dès lors que
l'installation a plus de 15 ans.

A. Information de l’acquéreur

En vertu de l'article L 134-6 du Code de la Construction et de l'Habitation " En cas de vente de tout ou
partie d'un immeuble à usage d'habitation comportant une installation intérieure de gaz réalisée depuis
plus de quinze ans, un état de cette installation en vue d'évaluer les risques pouvant compromettre la
sécurité des personnes est produit dans les conditions et selon les modalités prévues aux articles L.
271-4 à L. 271-6".
L'état de l'installation intérieure de gaz est un diagnostic qui vise à évaluer les risques pouvant
compromettre la sécurité des personnes et leurs biens.
L'initiative de sa réalisation appartient au vendeur du logement. Ce diagnostic doit être intégré aux
différents diagnostics que forme le dossier de diagnostic technique (DDT). Cette obligation ne
concerne donc que les ventes d'immeubles à usage d'habitation comportant une installation au gaz de
plus de quinze ans. Pour les lots de copropriété, seules les parties privatives sont concernées.

Toutes les installations de production individuelle de chaleur ou d’eau chaude sanitaire faisant partie
de l’installation gaz d’un bien sont concernées, quelle que soit leur puissance. Le diagnostic gaz inclut

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également les installations d’appareils de cuisson s’ils sont desservis par une installation fixe. Les
éléments de l’installation n’ont pas besoin d’être démonté pour procéder à ce diagnostic.

Un diagnostiqueur certifié gaz va vérifier plusieurs points d’une installation intérieure de gaz :
- l’état de la tuyauterie fixe et de ses accessoires,
- l’état du raccordement en gaz des appareils ,
- l’état du système de ventilation et d’aération

Si une anomalie est repérée lors du diagnostic gaz, elle est détaillée dans le rapport et notée selon
son degré de gravité. Si elle est classifiée en «Danger Grave Immédiat» (DGI), le diagnostiqueur
condamne immédiatement tout ou partie de l’installation. Dans le premier cas, le distributeur de gaz
est également prévenu et ce dernier interrompra la fourniture de gaz s’il ne reçoit pas l’attestation de
levée de DGI.
Avant la nouvelle norme installation gaz de applicable au 1er janvier 2014, une anomalie sur la VMC
gaz était jusque là traitée en DGI (Danger Grave Immédiat) entraînant la coupure immédiate du gaz
par le diagnostiqueur.
Depuis le 1er janvier 2014, l’anomalie 32c relative à la VMC gaz et à la conduite à tenir en cas
d’absence ou de dysfonctionnement du dispositif de sécurité collective (DSC) est traitée de manière
plus souple. En effet, le diagnostiqueur, au lieu de couper le gaz, informe le distributeur du problème
qui lui-même informera le bailleur, le syndic ou propriétaire.

Un certificat de conformité visé par un organisme agréé par le ministre en charge de l'industrie tient
lieu d'état de l'installation intérieure de gaz s'il a été établi depuis moins de trois ans à la date à
laquelle ce document doit être produit.

Le diagnostic doit avoir été établi moins de trois ans avant la date de la promesse de vente ou de
l'acte authentique de vente (article R271-5 alinéa 4 du Code de la Construction et de l'Habitation). Le
point de départ de ce délai est la date du contrôle effectué par le diagnostiqueur sur le terrain et non la
date d’établissement du document. Si l'état n'est plus valable à la date de la signature de l'acte
authentique, il devra être remplacé par un nouveau document qui sera annexé à l'acte de vente. En
l'absence de diagnostic, le vendeur ne pourrait se prévaloir de la clause d'exonération de garantie
pour vices cachés.

B. Information du locataire

L'obligation de fournir un état de l'installation intérieure de gaz concerne les baux d'habitation pour
tous les logements (appartements ou maisons) dont l'installation du gaz a plus de 15 ans, ou dont le
dernier certificat de conformité date de plus de 15 ans.
L'état de l'installation intérieure de gaz décrit, au regard des exigences de sécurité :
- l'état des appareils fixes de chauffage et de production d'eau chaude sanitaire ou mettant en œuvre
un moteur thermique, alimentés par le gaz,
- l'état des tuyauteries fixes d'alimentation en gaz et leurs accessoires,
- l'aménagement des locaux où fonctionnent les appareils à gaz, permettant l'aération de ces locaux et
l'évacuation des produits de combustion.

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Le diagnostic est réalisé sans démontage des installations. Le diagnostic a une durée de validité de
six ans à partir de sa réalisation. Un certificat de conformité visé par un organisme agréé par le
ministre en charge de l'industrie tient lieu d'état de l'installation intérieure de gaz s'il a été établi depuis
moins de six ans à la date à laquelle ce document doit être produit. Si le bailleur ne fournit pas l'état de
l'installation intérieure de gaz et que le locataire découvre que l'installation est défectueuse, il peut
engager la responsabilité du bailleur devant le tribunal d'instance pour vices cachés (défauts cachés
de l'installation).

V. L’État des Servitudes Risques et d'Information sur les Sols (ESRIS)

L’État des Servitudes Risques et d'Information sur les Sols (ESRIS) est obligatoire en cas de vente ou
location de tout bien immobilier, bâti ou non bâti, situé dans une zone définie couverte par un plan de
prévention des risques.

Il est valable six mois. Il permet d'informer le futur occupant des risques naturels, miniers et
technologiques (inondation, sismicité, usines type AZF...). L’obligation de présenter à l’acheteur et/ou
au locataire un ERSIS valide (moins de six mois) s’applique pour toute vente ou location d’un bien
immobilier bâti ou à bâtir destiné ou non à l’usage d’habitation dès lors qu’il est implanté sur le
territoire d’une commune à risques. L’affectation du bien immobilier (logement ou pas) devra y être
notifiée afin d’envisager les éventuelles mesures préventives à y prendre notamment en cas de
pollution su sol (diagnostic pollution des sols, attestation ATTES…).

En vertu de l'article L125-5 du Code de l'environnement : « I. - Les acquéreurs ou locataires de biens


immobiliers situés dans des zones couvertes par un plan de prévention des risques technologiques ou
par un plan de prévention des risques naturels prévisibles, prescrit ou approuvé, dans des zones de
sismicité ou dans des zones à potentiel radon définies par voie réglementaire, sont informés par le
vendeur ou le bailleur de l'existence de ces risques.
II. ― En cas de mise en location de l'immeuble, l'état des risques naturels et technologiques est fourni
au nouveau locataire dans les conditions et selon les modalités prévues à l'article 3-3 de la loi n°
89-462 du 6 juillet 1989 tendant à améliorer les rapports locatifs et portant modification de la loi n°
86-1290 du 23 décembre 1986. L'état des risques naturels et technologiques, fourni par le bailleur, est
joint aux baux commerciaux mentionnés aux articles L. 145-1 et L. 145-2 du code de commerce.
III. ― Le préfet arrête la liste des communes dans lesquelles les dispositions du I et du II sont
applicables ainsi que, pour chaque commune concernée, la liste des risques et des documents à
prendre en compte.
IV. ― Lorsqu'un immeuble bâti a subi un sinistre ayant donné lieu au versement d'une indemnité en
application de l'article L. 125-2 ou de l'article L. 128-2 du code des assurances, le vendeur ou le
bailleur de l'immeuble est tenu d'informer par écrit l'acquéreur ou le locataire de tout sinistre survenu
pendant la période où il a été propriétaire de l'immeuble ou dont il a été lui-même informé en
application des présentes dispositions. En cas de vente de l'immeuble, cette information est
mentionnée dans l'acte authentique constatant la réalisation de la vente.
V. ― En cas de non-respect des dispositions du présent article, l'acquéreur ou le locataire peut
poursuivre la résolution du contrat ou demander au juge une diminution du prix. VI. ― Un décret en
Conseil d’État fixe les conditions d'application du présent article.

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VII. ― Le présent article n'est pas applicable aux conventions mentionnées aux articles L. 323-14 et L.
411-37 du code rural et de la pêche maritime.».
Ce texte concerne la vente ou la location de tout immeuble ou droit immobilier bâti ou non et ce sans
considération pour son affectation. Seule compte le situation géographique du bien.

En principe depuis le 1er juillet 2017, vendeur et bailleur devaient avoir l'obligation d'indiquer le risque
d'exposition au radon dans l'état des risques naturels, miniers et technologiques, mais son décret
d’application n’a jamais été publié et ne l’est toujours pas alors que l’ERNMT est devenu ESRIS au
1er janvier 2018. Le radon est un gaz radioactif d'origine naturelle, principalement présent dans les
sous-sols granitiques, métamorphiques (schistes noirs comme les ardoises) et volcaniques, issu de la
désintégration du radium et de l'uranium naturels de la roche ou dans certains matériaux de
construction. Ainsi, les zones à risques de radon sont situées dans les massifs montagneux récents
(Alpes, Pyrénées) ou plus anciens et érodés (massif armoricain, Ardennes), dans les zones de faille
(roches métamorphiques) et ou dans les sous-sols qui ont abrité certains ouvrages miniers. La
concentration de ce gaz dans les constructions peut engendrer des risques sanitaires importants,
principalement ceux du cancer du poumon liés à l'accumulation des particules radioactives aspirées.
La connaissance par le bailleur ou vendeur d'un niveau moyen ou élevé de radon dans son immeuble
qui ne serait pas communiquée à l'acheteur ou au locataire constitue un vice caché, sanctionné par la
loi par une résolution du contrat, une diminution du prix ou encore des dommages et intérêts.

A ce jour l’ERSIS couvre donc :


- Les risques de catastrophes naturelles : Celles causées par les éléments : crues et inondations,
submersion par les vagues, tempêtes, ouragans cyclones, feux de forêt, avalanches, sismicité…
- Les risques miniers : Tous les risques d’effondrement, d’affaissement ou de tassement de cavités
souterraines naturelles (grottes, cavernes, poches phréatiques…) ou artificielles (mines, exploitations
souterraines, tunnels…), retraits et gonflements d’argiles créant des mouvements de sol.
- Les risques de catastrophes technologiques : Les accidents industriels survenant dans des
installations classées (nucléaire, explosifs, produits dangereux et toxiques…) mais aussi les accidents
routiers, ferroviaires, fluviaux et maritimes lors de transports de marchandises dangereuses sur des
voies de circulation au voisinage du bien immobilier.
- Les périmètres préventifs face aux risques technologiques : Périmètre de délaissement et périmètre
d’expropriation dans lesquels le propriétaire peut ou doit laisser à la commune le soin de gérer le
risque.
- Le degré de pollution du sol : Selon le niveau de pollution du sol suite à une activité industrielle,
celui-ci pouvant être ou non compatible tel quel ou seulement après dépollution avec le projet
d’urbanisme ou d’affectation choisi.

Les secteurs d’information sur les Sols (SIS) recensent les terrains susceptibles d’être pollués en
fonction des informations contenues dans les bases BASIAS, BASOL et CASIAS. L’information sur un
risque potentiel de pollution des sols est alors intégrée dans les documents d’urbanisme de la
commune. Ce n’est pas parce qu’un terrain est en SIS qu’il ne sera pas exploitable ou constructible
mais son classement en SIS déclenchera l’obligation de diagnostic pollution des sols et d’obtention de
l’attestation ATTES afin de définir la compatibilité du degré de pollution du sol avec le projet
d’affectation (résidentiel, tertiaire, parc, école….).

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L’ERSIS est établi en fonction des indications publiées sur le PPR (Plan de Prévention des Risques)
en vigueur dans chaque commune par rapport à l’implantation castrale du bien immobilier mais
comprend obligatoirement en plus :
- Les périmètres de délaissement sont des secteurs du PLU ou du POS dans lesquels le propriétaire
d’un bien immobilier exposé à un risque technologique peut obtenir son rachat par la commune afin
que le risque soit géré par la collectivité et non par le particulier.
- Les périmètres d’expropriation sont des secteurs dans lesquels le droit de préemption de la
commune s’applique automatiquement. Le propriétaire vendeur d’un bien immobilier classé en
périmètre d’expropriation est tenu de le céder à la commune (ou à l’intercommunalité) qui est tenue de
lui acheter afin d’en gérer le risque; le bien ne pourra jamais être cédé à un autre particulier ni à une
entreprise.
De surcroît, si le terrain est implanté en périmètre d’expropriation, il ne sera pas possible de le céder à
une personne physique ou morale ni de l’affecter àun usage locatif en raison de la préemption
systématique de la commune.

L’ERSIS doit comprendre une partie graphique (plan côté) sur laquelle figure la position du bien
immobilier concerné par rapport aux sources des différents risques (orientation, distance).
L'État des Servitudes Risques et d'Information sur les Sols peut être établi par le vendeur ou le
bailleur lui-même, il peut également être établi par un professionnel. Cet état doit être moins de six
mois avant la date de la promesse de vente, de l'acte authentique de vente ou du bail. Si cet état n'est
plus valable au jour de la signature de l'acte authentique, il doit être remplacé par un nouveau qui sera
annexé à l'acte de vente.
Si entre la promesse de vente et la signature de l'acte définitif la situation de la parcelle est modifiée, il
devra être mis à jour. En plus de l'état lui-même, une cartographie précise du plan applicable à
l'immeuble doit être annexée.

La loi du 30 juillet 2003 est très claire : acquéreurs et locataires doivent impérativement être informés
des sinistres que le bien a subi et qui ont donné lieu à une indemnisation. Peu importe la localisation
du bien, dès lors que le bien a subi un sinistre indemnisé, la déclaration devra être présentée lors de
la transaction. Ainsi, il résulte de l'article L 125-5-IV du Code de la Construction et de l'Habitation : «
IV.
― Lorsqu'un immeuble bâti a subi un sinistre ayant donné lieu au versement d'une indemnité en
application de l'article L. 125-2 ou de l'article L. 128-2 du code des assurances, le vendeur ou le
bailleur de l'immeuble est tenu d'informer par écrit l'acquéreur ou le locataire de tout sinistre survenu
pendant la période où il a été propriétaire de l'immeuble ou dont il a été lui-même informé en
application des présentes dispositions. En cas de vente de l'immeuble, cette information est
mentionnée dans l'acte authentique constatant la réalisation de la vente. » L'indemnisation prévue
concerne les immeubles qui ont fait l'objet d'une catastrophe naturelle (séisme, inondation..), les
risques technologiques et industriels. Ainsi tout vendeur ou bailleur d'un immeuble bâti est tenu
d'informer l'acquéreur ou le locataire et ce par écrit de tous les sinistres survenus pendant la période
où il en a été propriétaire ou dont il a été lui-même informé. Cependant cette information ne concerne
que les sinistres indemnisés.

Le défaut de remise aux futurs acquéreurs ou locataires d’un ERSIS complet et valide avant la
signature du contrat de vente ou de location engage la responsabilité civile et pénale du responsable

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de son exécution (vendeur, bailleur, mandataire de vente ou de location) n’ayant, par omission ou
négligence, pas permis aux personnes de s’informer sur les précautions et mesures à prendre vis-
à-vis des servitudes risques. En l’absence de remise d’un ERSIS obligatoire :
- L’acheteur peut : faire annuler la vente sans pénalité, faire diminuer le prix payé pour la vente même
après sa conclusion ;
- Le locataire peut : faire annuler le bail sans pénalité,faire diminuer le montant du loyer même en
cours de location.

Les données du site de la préfecture ne suffisent pas à informer l'acheteur du risque d'inondation
(Cass. 3e civ. 18-9-2019 n° 18-16.700 FS-PBI BPIM 6/19 Inf. 422).

VI. Le diagnostic de performance énergétique (DPE)

Le DPE doit être intégré au sein d'un dossier de diagnostic technique (DDT) et être remis à
l'acquéreur ou au locataire. Depuis le 1er avril 2013, les bailleurs ou propriétaires ont l'obligation de
fournir les relevés de consommations du logement. Si le propriétaire ne fournit pas les relevés
obligatoires de consommation d’énergie avant la réalisation du diagnostic énergétique, le
diagnostiqueur remettra alors un "DPE blanc" qui autorise le propriétaire à poursuivre sa vente ou sa
location mais qui n’informera pas l’acquéreur ou le locataire sur la performance énergétique du bien.
Le Décret n°2020-1609 prévoit qu’à compter du 1er juillet 2021, les annonces devront mentionner, de
façon lisible et en couleur, les classements énergétique et climatique du bien vendu sur les échelles
de référence respectivement prévues par l’étiquette énergie (classement énergétique alinéa e), et
l’étiquette climat (classement climatique alinéa f). Actuellement, cette obligation concerne seulement la
mention de l’étiquette énergie.
Le Décret n°2020-1609 prévoit qu’à compter du 1er janvier 2022, les annonces immobilières devront
comporter une indication sur le montant des dépenses théoriques annuelles de l’ensemble des usages
énergétiques (Art. R134-5-3 CCH).
Cette indication, d’une taille au moins égale à celle des caractères du texte de l’annonce, sera
précédée de la mention : “Montant estimé des dépenses annuelles d’énergie pour un usage
standard :”, et précisera l’année de référence des prix de l’énergie utilisés pour établir cette estimation.
En outre, vous devrez indiquer « Logement à consommation énergétique excessive : » en taille au
moins égale à celle des caractères du texte de l’annonce, pour les logements excédant le seuil de 330
kilowattheures d’énergie primaire par mètre carré. Pour ces logements (et seulement eux) vous devrez
mentionner l’obligation, sauf dérogation, de parvenir, au plus tard au 1er janvier 2028, à ce seuil
fatidique. Des travaux de rénovation seront donc obligatoires.
L'étiquette doit être lisible, en couleur et représenter au moins 5 % de la surface du support lorsqu'elle
est affichée en vitrine d'agence immobilière, ou respecter au moins les proportions de 180 pixels sur
180 pixels lorsqu'elle est diffusée sur internet.

A. Contenu du DPE

Le DPE comprend notamment : les caractéristiques du bâtiment, et un descriptif de ses équipements


de chauffage, de production d’eau chaude sanitaire, de refroidissement, de ventilation et, dans

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certains types de bâtiments, de l'éclairage intégré des locaux en indiquant, pour chaque catégorie
d'équipements, les conditions de leur utilisation et de leur gestion ayant des incidences sur les
consommations énergétiques.
Il indique, pour chaque équipement, la quantité annuelle d’énergie effectivement consommée ou
estimée pour une utilisation standardisée du bâtiment ou du logement, une évaluation des dépenses
annuelles résultant de ces consommations, ainsi que la quantité d’émissions de gaz à effet de serre
générée.Plusieurs méthodes de calcul existent pour évaluer la consommation d’énergie, elles ont été
élaborées par des experts et les pouvoirs publics et mises à disposition des diagnostiqueurs : 3CL-
DPE, DEL6-DPE et Comfie-DPE.
La lecture du DPE est facilitée par 2 étiquettes de 7 classes de A (meilleure performance) à G
(mauvaise performance). Il s’agit de :
- L’étiquette énergie pour connaître la consommation énergétique primaire (économe ou énergivore) ;
- L’étiquette climat pour connaître la quantité de gaz à effet de serre émise (faible ou forte).
Ces étiquettes contribuent à l’information des usagers : elles permettent notamment à chaque français
qui achète ou loue un bien immobilier de mieux mesurer l’impact sur l’effet de serre de ses choix
d’énergie et d’avoir une évaluation de sa facture énergétique.
Le Décret n°2020-1609 portant, notamment, sur le contenu des DPE réalisés à compter du 1er juillet
2021, indique que les nouveaux DPE devront contenir : [...]
d) une information sur les énergies renouvelables produites par les équipements installés [..] utilisées
dans le bâtiment ou la partie [..] concerné ;
e) le classement du bâtiment ou de la partie de bâtiment sur une échelle de référence, prenant en
compte la zone climatique et l’altitude, établie en fonction de la quantité annuelle d’énergie
consommée ou estimée pour le chauffage, le refroidissement, la production d’eau chaude sanitaire,
l’éclairage et les auxiliaires de chauffage [..] ;
f) le classement du bâtiment ou de la partie de bâtiment sur une échelle de référence, prenant en
compte la zone climatique et l’altitude, établie en fonction de la quantité d’émissions de gaz à effet de
serre pour le chauffage, le refroidissement, la production d’eau chaude sanitaire, l’éclairage et les
auxiliaires de chauffage [..] ;
g) des recommandations visant à améliorer la performance énergétique du bâtiment sans augmenter
la quantité d’émission de gaz à effet de serre liée à la quantité annuelle d’énergie consommée ou
estimée [..] accompagnées d’une évaluation de leur coût et de leur efficacité. [Précision : Ces travaux
conseillés ne sont pas obligatoires, puisque le DPE a seulement pour objectif d’inciter à améliorer la
performance énergétique du bâtiment, pas d’obliger à la réalisation de travaux.] ;
i) des éléments d’appréciation sur la capacité du bâtiment ou de la partie de bâtiment à assurer un
confort thermique en période estivale.
S’agissant du contenu du DPE les modifications applicables à compter du 1er juillet 2021, sont
‘légères’.
L’étiquette énergie (classement énergétique) est prévue par l’alinéa e), tandis que l’étiquette climat
(classement climatique) est prévue à l’alinéa f).
Sur la base de ces recommandations, l’occupant du logement peut souhaiter effectuer dans le
logement des travaux en faveur du développement durable et des économies d’énergie.
Le contenu du DPE peut différer en fonction de l’âge du bâtiment (achevé avant ou après le 1er
janvier 1948) ; de ses caractéristiques (maison individuelle, ou appartement dans un immeuble
collectif avec installation de chauffage et de production d’eau chaude individuelle ou collective) ; du fait
qu’il appartient à un seul propriétaire ou à plusieurs (immeuble en copropriété, par exemple) et de

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l’existence ou non d’un diagnostic de performance énergétique réalisé pour l’ensemble de l’immeuble.

Pour être autorisé à délivrer un diagnostic de performance énergétique (DPE), le professionnel doit
nécessairement être certifié.
Pour pouvoir délivrer un DPE, est exigé un pré-requis de formation initiale de bac +2 dans le domaine
des techniques du bâtiment avant toute certification ainsi qu’une formation continue d’au moins trois
jours.
Par ailleurs, on distingue deux niveaux de certification :« individuel » pour les maisons individuelles,
les appartements affectés à des immeubles à usage principal d’habitation, ainsi que les attestions de
prise en compte de la réglementation thermique,«tous types de bâtiments » pour les immeubles
collectifs et les bâtiments à usage principal autre que d’habitation en plus des missions du niveau
précédent.

B. Champ d'application

Selon l'article L134-4 du Code de la Construction et de l'Habitation, le diagnostic de performance


énergétique doit être communiqué à l'acquéreur ou au locataire. Il résulte de l'article R134-1 du Code
de la Construction et de l'Habitation concerne tout bâtiment ou partie de bâtiment clos et couvert ainsi
que les bâtiments qui utilisent de l'énergie pour réguler la température intérieure, c'est-à-dire pour
maintenir les locaux à une température supérieure à 12°C. Il n'est fait aucune distinction en fonction
de l'affectation de l'immeuble ou de sa date de construction. L'obligation de fournir un DPE s’applique
à tout bâtiment situé en France métropolitaine.
Pour les ventes de lots de copropriété, sont concernés tant pour les parties communes que pour les
parties privatives. Il conviendra de se référer à notre article sur le sujet.

Sont dispensés de diagnostics en vertu de l'article R314-1 du Code de la Construction et de


l'Habitation :
a) Les constructions provisoires prévues pour une durée d'utilisation égale ou inférieure à deux ans ;
b) Les bâtiments indépendants dont la surface de plancher au sens de l'article R. 111-22 du code de
l'urbanisme est inférieure à 50 mètres carrés ;
c) Les bâtiments ou parties de bâtiments à usage agricole, artisanal ou industriel, autres que les
locaux servant à l'habitation, dans lesquels le système de chauffage ou de refroidissement ou de
production d'eau chaude pour l'occupation humaine produit une faible quantité d'énergie au regard de
celle nécessaire aux activités économiques ;
d) Les bâtiments servant de lieux de culte ;
e) Les monuments historiques classés ou inscrits à l'inventaire en application du code du patrimoine ;
f) Les bâtiments ou parties de bâtiments non chauffés ou pour lesquels les seuls équipements fixes de
chauffage sont des cheminées à foyer ouvert, et ne disposant pas de dispositif de refroidissement des
locaux ;
g) Les bâtiments ou parties de bâtiments résidentiels qui sont destinés à être utilisés moins de quatre
mois par an.
L’obligation de fournir un diagnostic de performance énergétique ne concerne pas pour le moment les
départements d’outre-mer car les méthodes de calcul posées par les textes ne permettent pas de
caractériser les spécificités des DOM (climat, type de construction, mode d’occupation des bâtiments).

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En cas de vente d'un immeuble à construire, le diagnostic de performance énergétique doit être établi
par le maître de l'ouvrage lors de la construction et ceci quelle que soit la destination de l'immeuble. Il
doit être remis au propriétaire au plus tard à la réception de l'immeuble (article R134-2 du Code de la
Construction et de l'Habitation).

1. Information de l'acquéreur

Lors de la vente, un diagnostic doit avoir été établi moins de dix ans avant la date de la promesse de
vente ou de l'acte authentique (article R271-5 du Code de la Construction et de l'Habitation). Un
nouveau diagnostic devra être fourni si entre temps le vendeur a fait procéder à des travaux ayant des
conséquences sur la performance énergétique de l'immeuble. Si le diagnostic n'est plus en cours de
validité à la date de signature de l'acte authentique, il devra être remplacé par un nouveau qui sera
annexé à l'acte de vente (article L271-5 alinéa 2 du Code de la Construction et de l'Habitation).

Selon l'article L 217-4-II du Code de la Construction et de l'Habitation, l'acquéreur ne peut se prévaloir


à l'encontre du vendeur des informations contenues dans le diagnostic de performance énergétique
qui n'a qu'une valeur informative. En son absence, le vendeur ne pourra s'exonérer de sa garantie des
vices cachés. De même, l'acquéreur pourrait obtenir des dommages et intérêts voire l'annulation de la
vente s'il est démontré que le vendeur a sciemment omis de fournir ce diagnostic pour lui dissimuler
des dysfonctionnements.

Si ce diagnostic s’avère erroné, à quelle indemnisation peut prétendre l’acquéreur ? C’est à cette
question qu’a répondu la Cour de cassation dans un arrêt du 21 novembre 2019.

Par acte du 27 novembre 2009, un couple a vendu à un autre une maison d’habitation. Une expertise
a révélé que le diagnostic de performance énergétique (DPE) était erroné. Les acquéreurs ont alors
assigné les vendeurs, le diagnostiqueur et son assureur, en résolution de la vente sur le fondement de
la garantie des vices cachés et en indemnisation de leurs préjudices.

Les juges du fond ont déclaré le diagnostiqueur responsable de la seule perte de chance d’acquérir à
un prix moindre et ont ainsi limité l’indemnisation des acheteurs. En effet, selon ces derniers, lorsque
le diagnostic prévu au 6° de l’article L. 271-4 du Code de la construction et de l’habitation n’a pas été
réalisé conformément aux normes édictées et aux règles de l’art et se révèle erroné, le coût des
travaux nécessaires pour réaliser une isolation thermique conforme à la performance énergétique
annoncée dans ce diagnostic constitue un préjudice certain dont le diagnostiqueur doit réparation.

La Cour de cassation rejette leur pourvoi. Celle-ci relève que selon le II de l’article L. 271-4 du Code
de la construction et de l’habitation, le DPE mentionné au 6° de ce texte n’a, à la différence des autres
documents constituant le dossier de diagnostic technique, qu’une valeur informative. En effet, précise
le II de l’article précité, « l'acquéreur ne peut se prévaloir à l'encontre du propriétaire des informations
contenues dans le diagnostic de performance énergétique qui n'a qu'une valeur informative ».
Dès lors, « ayant retenu que (le diagnostiqueur) avait commis une faute dans l’accomplissement de
sa mission à l’origine d’une mauvaise appréciation de la qualité énergétique du bien, la cour d’appel
en a déduit à bon droit que le préjudice subi par les acquéreurs du fait de cette information erronée ne
consistait pas dans le coût de l’isolation, mais en une perte de chance de négocier une réduction du

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prix de vente ».

Cette jurisprudence ne sera plus applicable à compter du 1er juillet 2021 puisque le DPE deviendra
opposable.
A l’image du régime en réparation d’une erreur sur un diagnostic Ermnt, termites amiante, mérules
etc...Si un acquéreur achète un logement étiqueté C alors qu’en réalité, il est classé E, alors le
vendeur pourra être responsable. Le préjudice indemnisé pourra être égal au coût des travaux
nécessaires pour atteindre la performance énergétique visée au DPE erroné. En outre, le vendeur
pourra se retourner contre le diagnostiqueur.
Le Décret n°2020-1609 prévoit qu’à compter du 1er juillet 2021, vos annonces devront mentionner, de
façon lisible et en couleur, les classements énergétique et climatique du bien vendu sur les échelles
de référence respectivement prévues par l’étiquette énergie (classement énergétique alinéa e), et
l’étiquette climat (classement climatique alinéa f). Actuellement, cette obligation concerne seulement la
mention de l’étiquette énergie.
Le Décret n°2020-1609 prévoit qu’à compter du 1er janvier 2022, les annonces immobilières devront
comporter une indication sur le montant des dépenses théoriques annuelles de l’ensemble des usages
énergétiques (Art. R134-5-3 CCH).
Cette indication, d’une taille au moins égale à celle des caractères du texte de l’annonce, sera
précédée de la mention : “Montant estimé des dépenses annuelles d’énergie pour un usage
standard :”, et précisera l’année de référence des prix de l’énergie utilisés pour établir cette estimation.
En outre, vous devrez indiquer « Logement à consommation énergétique excessive : » en taille au
moins égale à celle des caractères du texte de l’annonce, pour les logements excédant le seuil de 330
kilowattheures d’énergie primaire par mètre carré. Pour ces logements (et seulement eux) vous devrez
mentionner l’obligation, sauf dérogation, de parvenir, au plus tard au 1er janvier 2028, à ce seuil
fatidique. Des travaux de rénovation seront donc obligatoires.
Si l'annonce de vente comporte des informations sur le DPE reposant sur des indications fausses ou
de nature à induire en erreur le candidat acquéreur, le service des fraudes de la Direction générale de
la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) peut infliger au
vendeur : une amende de 37 500 € et une peine de deux ans de prison.

2. Information du locataire

En vertu de l'article L134-3-1 du Code de la Construction et de l'Habitation : « En cas de location de


tout ou partie d'un immeuble bâti, le diagnostic de performance énergétique est joint à des fins
d'information au contrat de location lors de sa conclusion, sauf s'il s'agit d'un contrat de bail rural ou
lorsque ce sont des contrats de location saisonnière. »
L'obligation de fournir un DPE s'applique à tous les propriétaires du secteur privé (personne physique,
ou personne morale, compagnie d'assurance) ou du secteur public (organisme HLM, par exemple).
En cas de location d'un lot dans un immeuble soumis au statut de la copropriété, le DPE ne concerne
que les parties privatives du lot, sauf si un DPE collectif a été réalisé.

Cette obligation ne s’applique ni aux logement-foyers, ni aux maisons de retraite (loi du 6.7.89 : art. 2
et 3-1). Elle ne concerne pas non plus les baux ruraux et la location saisonnière (CCH : L.134-3-1 / loi
ENE : art. 1). En revanche, les contrats de location de logements pour étudiants, ces logements étant

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des résidences principales des occupants, sont soumis à l'obligation de fourniture d'un diagnostic
(Communiqué DHUP du 21.5.07).
Ne sont pas soumises à l'obligation de DPE "les reconductions tacites de contrats de bail, les cessions
de bail, les échanges".

Ne sont pas non plus soumises à l’obligation de DPE les sous-locations relevant du Code civil.
Le diagnostic de performance énergétique a une durée de validité de dix ans dès lors qu'aucuns
travaux n'affectant a performance énergétique de l'immeuble n'ont été effectués. Le locataire ne peut
se prévaloir à l'encontre du bailleur des informations contenues dans le diagnostic de performance
énergétique. L'absence de DPE peut être considérée comme un dol. La sanction applicable est la
nullité du bail ou la diminution du prix du loyer. De plus si l'annonce de location comporte des
informations sur le DPE reposant sur des indications fausses ou de nature à induire en erreur le
candidat locataire, le service des fraudes de la Direction générale de la concurrence, de la
consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) peut infliger au bailleur : une amende de 37
500 €et une peine de deux ans de prison.

Les nouveaux articles L.271-4 et L.134-3-1 du CCH, issus de loi ELAN, suppriment le caractère
informatif du DPE et rendent ses informations opposables au vendeur et au bailleur.Autrement dit, le
vendeur ou le bailleur engagera sa responsabilité contractuelle envers l’acquéreur ou le locataire en
cas d’information erronée figurant dans le DPE, à la condition que ladite information erronée leur
cause effectivement un préjudice pouvant résulter, par exemple, de la perte de chance d’acquérir à un
prix moindre ou de négocier à la baisse le montant des loyers.
En revanche, les nouveaux articles L.271-4 et L.134-3-1 du CCH prévoient que les recommandations
du diagnostiqueur accompagnant le DPE conserveront un caractère informatif et ne seront pas
opposables.
La loi fixe l’entrée en vigueur de ces nouvelles dispositions au 1er janvier 2021 « afin de laisser le
temps nécessaire au plan de fiabilisation des diagnostics engagé par le Gouvernement de produire
tous ses effets » (Rapp. Commission mixte paritaire, 2017-2018, art. 55bis C). Par conséquent, seront
opposables les informations contenues dans les DPE établis à compter de cette date.

3. Le DPE construction

Lors de la construction ou l’extension d’un bâtiment soumise à permis de construire et dont la


demande d’autorisation de construire a été déposée à compter du 1er juillet 2007, un DPE établi par le
maître de l’ouvrage est remis au propriétaire du bâtiment au plus tard à la réception de l’immeuble.
L’extension d’un bâtiment s’entend des surélévations ou additions de bâtiments existants dès lors que
la surélévation ou l’addition est de surface supérieure à 150 m² ou à 30 % de la surface des locaux
existants (arrêté du 21.9.07)

Le DPE est remis au propriétaire du bâtiment par le maître d'ouvrage de la construction neuve aux
frais de ce dernier. La notion de bâtiment s’entend de manière large et englobe l’immeuble mais aussi
chaque lot de copropriété pris isolément.
Dans le cas d’un achat sur plan (vente en l’état futur d’achèvement), l’établissement du diagnostic
pèse donc sur le promoteur qui doit le fournir au futur propriétaire.
En revanche, lorsqu’une personne fait construire une maison individuelle sur un terrain dont elle est

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propriétaire, cette personne étant à la fois futur propriétaire et maître de l’ouvrage, c’est à elle que
revient la charge de faire établirle DPE (et non au constructeur ou à l’entrepreneur).
Pour l’établissement du DPE, le diagnostiqueur s’appuie sur la synthèse d'étude thermique que doit
réaliser le maître d'ouvrage au plus tard à l'achèvement des travaux.

Dans la réglementation relative au DPE, la VEFA relève du régime de la construction neuve et non de
la vente d’un bâtiment existant. Le diagnostic devra être remis "au plus tard à la réception de
l’immeuble". Cette notion de réception pose problème en matière de VEFA dans la mesure où la
réception se fait entre le vendeur et les entrepreneurs sans que l’acquéreur n’y assiste. Or, c’est bien
à ce dernier que le DPE est communiqué. La livraison, moment où l’acquéreur reçoit du maître de
l’ouvrage la jouissance du lot acheté, semble être le moment le plus adéquat pour la fourniture du
DPE.
Sous réserve de l’appréciation souveraine du juge, il semble donc que le législateur ait en réalité visé
le moment de la "livraison" pour que le DPE soit remis par le vendeur à l’acquéreur.

A compter du 1er janvier 2021, le propriétaire d’un logement dont le DPE affiche un F ou un G
(consommation supérieure à 331 kwh/m2.an) ne pourra plus augmenter le loyer, ni demander de
contribution sur le partage des économies de charge, demandée par le propriétaire à un locataire
après avoir réalisé des travaux d’économie d’énergie dans le logement. Toujours concernant le DPE, il
devra être exprimé « en énergie primaire et finale », et non plus en seule énergie primaire (article 3
quinquies).
Cette nouvelle possibilité devrait contribuer à réduire l’impact de l’électricité sur la note finale
(actuellement un coefficient d’énergie primaire de 2,58 est appliqué à l’électricité, la rendant moins
performante que les autres énergies). Ce diagnostic devra également mentionner, à compter du 1er
janvier 2022, « le montant des dépenses théoriques de l’ensemble des usages énumérés dans le
diagnostic. ».

A compter du 1er janvier 2028, pour les logements individuels, et du 1er janvier 2033 pour les
copropriétés (hors celles en plan de sauvegarde, en OPAH, en requalification non concernées, en
carence…), les logements ne pourront plus afficher une consommation supérieure à 330 kWh/m2.an.
Le texte prévoit cependant d’ores et déjà de multiples exceptions, détaillées dans un futur décret pris
en Conseil d’État : contraintes techniques, architecturales ou patrimoniales ; disproportion entre coûts
des travaux et obligation…

Vendre ou louer un bien dont la consommation énergétique est supérieure à 330 kWh/m2.an
deviendra plus difficile à compter du 1er janvier 2022 : cette obligation des 330kWh/m2.an sera
affichée sur les annonces immobilières. A compter du 1er janvier 2028, « le non-respect de l’obligation
(…) est mentionné dans les publicités relatives à la vente ou à la location ainsi que dans les actes de
vente ou les baux concernant ce bien ». Un décret en Conseil d’État viendra préciser l’application de
cette obligation.

À partir du 1er janvier 2022, les propriétaires de logement affichant une consommation supérieure à
331kWh/m2.an devront également, outre le DPE, fournir un audit énergétique. Celui-ci proposera au
moins deux approches travaux, une permettant d’atteindre le seuil des 331 kWh/m2.an et une un haut
niveau de performance énergétique.

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VI. L'état de l'installation intérieure d’électricité

L'état de l'installation intérieure d’électricité est un diagnostic qui donne un aperçu de la sécurité des
installations électriques d'un logement. Il doit être remis au futur acquéreur ou locataire dès lors que
l'installation a plus de quinze ans.

A. Information de l'acquéreur

En vertu de l'article L 134-7 du Code de la Construction et de l'habitation : « En cas de vente de tout


ou partie d'un immeuble à usage d'habitation, un état de l'installation intérieure d'électricité, lorsque
cette installation a été réalisée depuis plus de quinze ans, est produit en vue d'évaluer les risques
pouvant porter atteinte à la sécurité des personnes, dans les conditions et selon les modalités prévues
aux articles L. 271-4 à L. 271-6. Le point de départ de ce délai est la date du contrôle effectué par le
diagnostiqueur sur le terrain et non la date d’établissement du document. ».

L'état de l'installation intérieure d'électricité est un diagnostic qui vise à évaluer les risques pouvant
compromettre la sécurité des personnes et leurs biens. L'initiative de sa réalisation appartient au
vendeur du logement. Ce diagnostic doit être intégré aux différents diagnostics que forme le dossier
de diagnostic technique (DDT). Ce dossier doit être remis à l'acquéreur au moment de la signature de
la promesse de vente ou, à défaut à l'acte de vente. Cette obligation ne concerne que les ventes
d'immeuble à usage d'habitation comportant une installation intérieure d’électricité de plus de quinze
ans. Pour les lots de copropriété, seules les parties privatives sont concernées.

Le diagnostic doit être réalisé par un professionnel certifié. Le diagnostic est réalisé en aval de
l'appareil général de commande et de protection de l'installation électrique propre à chaque logement,
jusqu'aux bornes d'alimentation ou jusqu'aux socles des prises de courant. Il porte également sur
l'adéquation des équipements fixes aux caractéristiques du réseau et sur les conditions de leur
installation au regard des exigences de sécurité.

Le diagnostiqueur relève l'existence et décrit, au regard des exigences de sécurité, les


caractéristiques et la présence des équipements suivants :
- un appareil général de commande et de protection et de son accessibilité,
- au moins un dispositif différentiel de sensibilité approprié aux conditions de mise à la terre,
- à l'origine de l'installation électrique, un dispositif de protection contre les surintensités adapté à la
section des conducteurs, sur chaque circuit,
- une liaison équipotentielle et une installation électrique adaptées aux conditions particulières des
locaux contenant une baignoire ou une douche,
- les matériels électriques inadaptés à l'usage ou présentant des risques de contacts directs avec des
éléments sous tension, les conducteurs non protégés mécaniquement.

Une attestation de conformité visée par un organisme agréé par le ministre en charge de l'énergie (ou
une déclaration de cet organisme) tient lieu d'état d'installation intérieure d'électricité si l'attestation a
été établie depuis moins de trois ans à la date à laquelle ce document doit être produit. Le diagnostic

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doit avoir été établi moins de trois ans avant la date de la promesse de vente ou de l'acte authentique
de vente.
Le point de départ de ce délai est la date du contrôle effectué par le diagnostiqueur sur le terrain et
non la date d’établissement du document. Si l'état n'est plus valable à la date de la signature de l'acte
authentique de vente il devra être remplacé par un nouveau document qui sera annexé à l'acte de
vente. En l'absence de diagnostic, le vendeur ne pourrait se prévaloir de la clause d'exonération de
garantie pour vices cachés.

B. Information du locataire

L'obligation de fournir un état de l'installation intérieure de l'électricité concerne :


- les baux d'habitation signés à partir du 1er juillet 2017 pour des logements situés dans un immeuble
dont le permis de construire a été délivré avant le 1er janvier 1975, dont l'installation de l'électricité a
plus de quinze ans.
- Pour les autres logements, l'état de l'installation intérieure de l'électricité s'imposera pour les baux
signés à partir du 1er janvier 2018.

Le diagnostic est réalisé en aval de l'appareil général de commande et de protection de l'installation


électrique propre à chaque logement, jusqu'aux bornes d'alimentation ou jusqu'aux socles des prises
de courant. Il porte également sur l'adéquation des équipements fixes aux caractéristiques du réseau
et sur les conditions de leur installation au regard des exigences de sécurité. Le diagnostiqueur relève
l'existence et décrit, au regard des exigences de sécurité, les caractéristiques et la présence des
équipements suivants :
- un appareil général de commande et de protection et de son accessibilité,
- au moins un dispositif différentiel de sensibilité approprié aux conditions de mise à la terre, à l'origine
de l'installation électrique,
- un dispositif de protection contre les surintensités adapté à la section des conducteurs, sur chaque
circuit,
- une liaison équipotentielle et une installation électrique adaptées aux conditions particulières des
locaux contenant une baignoire ou une douche,
- les matériels électriques inadaptés à l'usage ou présentant des risques de contacts directs avec des
éléments sous tension, les conducteurs non protégés mécaniquement.

Une attestation de conformité visée par un organisme agréé par le ministre en charge de l'énergie (ou
une déclaration de cet organisme) tient lieu d'état d'installation intérieure d'électricité si l'attestation a
été établie depuis moins de six ans à la date à laquelle ce document doit être produit. Le diagnostic a
une durée de validité ds six ans à partir de sa réalisation. Si le bailleur ne fournit pas l'état de
l'installation intérieure d'électricité et que le locataire découvre que l'installation est défectueuse, il peut
engager la responsabilité du bailleur devant le tribunal d'instance pour vices cachés (défauts cachés
de l'installation).

VII. La mérule

La mérule est un champignon parasite difficile à détruire proliférant dans les milieux humides et

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trouvant refuge dans le bois de l'habitation (meubles, escaliers, charpente, plancher, etc.). « Se
nourrissant » du bois en le dégradant, la mérule peut rapidement et sans que les occupants s’en
aperçoivent, rendre un logement inhabitable (le travail de sape opéré sur les murs ou une charpente
pouvant provoquer la ruine des bâtiments). Outre les dommages importants que ce champignon peut
causer à une habitation, la mérule peut, en libérant ses spores à l'air libre, être responsable
d'affections respiratoires ou pulmonaires chez les populations sensibles telles que les personnes
âgées et les enfants (bronchites, allergies, asthme, etc.).

Un état relatif à la présence de mérule doit être réalisé pour tout ou partie d’un immeuble bâti situé
dans une zone à risque. Le diagnostic porte sur la recherche de mérules, champignons lignivores
détruisant les ouvrages en bois. Par contre, il n'y a pas d’obligation réglementaire mais réaliser le
diagnostic dans les zones à risque est fortement recommandé; les notaires recommandent également
la production d'un constat dans les zones à risque. Lorsqu'il y a détection de mérule, il est obligatoire
de la déclarer en mairie. Il existe trois façons de diagnostiquer la mérule :
- La réalisation du diagnostic Etat Parasitaire (qui est le plus commun car recherche tous les parasites
du bois : insectes et champignons),
- La réalisation du diagnostic mérule,
- Le prélèvement d'un échantillon envoyé en laboratoire.

La loi ALUR précise qu'en cas de vente de tout ou partie d’un immeuble bâti situé dans une zone
répertoriée par arrêté préfectoral, consultable en préfecture, la présence d’un risque de mérule doit
être signalée (art. L. 133-9 du CCH). Cette loi prévoit un dispositif d’information, s’articulant autour des
connaissances et des caractéristiques locales de développement du champignon. Il est organisé à
partir du modèle déjà mis en place pour la lutte contre les insectes xylophages (termites) et l’état des
risques naturels et technologiques. Cette information est à double niveau :
- les mairies sont informées par les occupants de bâtiments de la présence de mérule, dès qu’ils en
ont connaissance et en dehors de toute transaction immobilière ;
- l’acquéreur est informé avant l’acquisition.

Cette solution présente l’avantage de donner des informations en dehors des cas de changement de
propriétaire. Dès qu’il a connaissance de la présence de mérule dans un immeuble bâti, l’occupant de
l’immeuble contaminé, ou à défaut le propriétaire, est tenu d’en effectuer la déclaration en mairie.
Lorsque la mérule est présente dans les parties communes d’un immeuble soumis à la loi sur la
copropriété, la déclaration incombe au syndicat de copropriétés.

Lorsque, dans une ou plusieurs communes, des foyers de mérule sont identifiés, un arrêté préfectoral
délimite les zones de présence d’un risque de mérule. Cet arrêté est pris sur proposition ou après
consultation des conseils municipaux intéressés, la consultation des conseils municipaux permettant
de prendre en compte les informations tirées des déclarations d’infestation faites en mairie.

En cas de vente de tout ou partie d’un immeuble bâti situé dans la zone délimitée par l’arrêté
préfectoral, le vendeur doit fournir une information sur la présence d’un risque de mérule. Ce dispositif
d’information est annexé à la promesse de vente ou, à défaut de promesse, à l’acte authentique de
vente.

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Bien que ne concernant que les propriétaires d'un bien localisé dans une zone à risque, cette
obligation demeure toutefois d'importance puisque la découverte ultérieure de ce champignon parasite
peut s’apparenter à un vice caché à même de justifier la demande d’indemnités, la restitution d’une
partie du prix ou encore l’annulation de la vente. La Cour de Cassation stipule en effet que la présence
de mérules (dont n'aurait pas été informé l'acheteur) peut légitimement être considérée comme un
vice caché car bien souvent indétectable lors d'une simple visite du logement. Concrètement, en
l'absence d’un diagnostic mérule, un acquéreur découvrant la présence de ce champignon pourra se
plaindre ultérieurement d’un vice caché. Néanmoins, la responsabilité du vendeur ne pourra être mise
en cause que s’il est prouvé qu’il avait connaissance de la présente du parasite au sein de son
logement.

L’acquéreur d’une maison peut obtenir une indemnisation s’il n’est pas informé qu’elle a été autrefois
attaquée par la mérule, et cela même si ce champignon a été traité et détruit. La Cour de cassation a
admis cette indemnisation bien que ce champignon destructeur ait été éradiqué et bien que
l’acquéreur n’ait pas précisé qu’il s’agissait pour lui d’une question essentielle. Cet acheteur soutenait
que la vente était nulle car le fait que la maison ait été, quelques années plus tôt, attaquée par la
mérule, même si celle-ci avait alors été traitée, était un élément objectivement et évidemment
essentiel de son consentement, sans qu’il ait eu besoin de le souligner. Les juges lui ont donné tort. Ils
n’ont vu aucune raison d’annuler la vente. Mais ils ont considéré l’information omise comme
suffisamment importante pour condamner l’agent immobilier à l’indemniser puisqu’il n’avait rien
signalé. La cour d’appel avait jugé qu’«à 95%», cet acquéreur avait «perdu une chance» de ne pas
acheter dans ces conditions. Et la Cour de cassation a confirmé que l’agent immobilier avait commis
une faute en ne disant rien, même si le diagnostic récent, réalisé pour la vente, ne faisait pas état de
la présence de mérule (Cass. Civ 1, 14.11.2019, D 18-21.971).

VIIII. L'obligation de mesurage : la loi Carrez

Le vendeur d'un lot de copropriété a l'obligation d'indiquer la superficie de la partie privative de ce lot
(Loi 65-557 du 10-7-1965 art. 46). Ce dispositif de mesurage obligatoire est désigné en pratique sous
le nom de « loi Carrez », du nom du député auteur de la proposition de loi (Loi 96-1107 du
18-12-1996).

A. Champ d'application

L'article 46 de la loi dite loi Carrez stipule : « Toute promesse unilatérale de vente ou d'achat, tout
contrat réalisant ou constatant la vente d'un lot ou d'une fraction de lot mentionne la superficie de la
partie privative de ce lot ou de cette fraction de lot.
La nullité de l'acte peut être invoquée sur le fondement de l'absence de toute mention de superficie. »

Cette obligation de mesurage s'applique au lot ou à la fraction de lot dépendant d'un immeuble soumis
au régime de la copropriété (qu'elle soit horizontale ou verticale). La fraction de lot s'entend de la
partie détachée d'un lot et qui n'est pas encore identifiée par l'attribution d'un numéro de lot, la
modification de l'état descriptif de division n'étant pas réalisée au moment où intervient l'accord des
parties. La loi ne distinguant pas selon l'usage de l'immeuble, la garantie s'applique quelle que soit

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l'affectation du lot ou de la fraction de lot : habitation, usage professionnel, commerce, industriel. La loi
n'est pas applicable aux caves, garages et emplacements de stationnement (Loi 65-557 du 10-7-1965
art. 46, al. 3). Les lots faisant l'objet de cette énumération légale ne doivent donc pas être mesurés.
N'étant pas expressément exclus, les autres lots accessoires (cellier, grenier, débarras, chambre de
service, réserve pour un local commercial, local à skis…) sont en revanche soumis au dispositif de
garantie.

L'obligation de mesurage ne s'applique pas aux lots d'une superficie inférieure à 8 m2 (Loi 65-557 du
10-7-1965 art. 46, al. 3 ; Décret 67-223 du 17-3-1967 art. 4-2). Cette superficie doit être déterminée
selon la méthode de calcul prévue par la loi. Il n'est pas rare que des chambres de service de faible
superficie, situées, par exemple, sous les toits d'un immeuble, soient réunies pour constituer un
appartement.
C'est le cas d'un duplex issu de la réunion de dix lots de copropriété et sur lequel des acquéreurs
avaient jeté leur dévolu. Quelques mois après la transaction, les acheteurs en ont contesté la surface,
indiquant que six des dix lots présentaient une surface inférieure à 8 m². Pour eux, ces lots de petite
surface ne devaient pas faire l'objet d'un mesurage, comme le stipule la loi Carrez. Une fois
recalculée, la surface de l'appartement, déduction faite des lots faisant l'objet du litige, était de 116,78
m² et non de 164,05 m², comme mentionnés dans l'acte de vente. Les acheteurs indiquaient, par
ailleurs, que seuls les anciens lots composant initialement l'appartement figuraient dans le règlement
de copropriété.
De ce fait, ils réclamaient au vendeur une diminution du prix, d'un montant correspondant à celui des
lots contestés, et un remboursement des taxes sur la vente. Mais leur demande a été rejetée.
La cour d'appel a considéré que la superficie des parties privatives loi Carrez devait être celle de
l'appartement tel qu'il se présentait matériellement, donc comme une unité d'habitation. Aussi, les six
lots en question ne devaient-ils pas être exclus du calcul de la superficie totale (cass. civ. 3e du
13.4.05, n° 03-21004).

Les pièces ou locaux aménagés en sous-sol doivent être pris en compte dans la surface privative du
lot. Un couple avait acheté un appartement de 138,46 m² comprenant, notamment, une salle de jeux
de 11,15 m² et un dégagement de 8,52 m² situés en sous-sol. Or, les époux prétendaient que ces
surfaces pouvaient être assimilées à des caves et n'auraient donc pas dû être comptabilisées dans la
surface privative, telle qu'elle leur a été présentée et vendue. Ils revendiquaient ainsi une différence de
19,67 m² indûment comptabilisée à la vente. Mais la Cour de cassation a jugé que ces locaux n'étaient
pas des caves, du fait des aménagements réalisés, comme les acquéreurs avaient pu le constater lors
des visites antérieures à la vente. La Cour a donc considéré que ces pièces avaient été englobées à
juste titre dans la superficie privative des lots vendus et que le consentement des acquéreurs n'avait
pas été vicié par une erreur de mesurage. Les acheteurs ont donc été déboutés et condamnés à
verser 2 000 € aux vendeurs (cass. civ. du 11.10.05, n° 04-16729).

Une autre affaire concernant des locaux en sous-sol s'est également terminée en défaveur des
acquéreurs. Les plaignants avaient acheté un appartement dans un immeuble en copropriété pour une
surface de 132,54 m², incluant, en sous-sol, une grande cave aménagée en pièce. Après la signature
de l'acte et sur leur demande, un architecte a mesuré 113,11 m², après déduction de la cave
aménagée. En conséquence, les acquéreurs ont demandé à l'ex-propriétaire une diminution du prix
proportionnelle à la réduction de surface comptabilisée. Mais, pour la Cour de cassation, cette

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procédure n'était pas motivée. L'acte notarié énonçait que le lot vendu était constitué, après des
travaux autorisés, d'un sous-sol comprenant une grande pièce aménagée et une cave. L'acte précisait
que cette pièce aménagée, d'une superficie de 19,43 m² et d'une hauteur supérieure à 1,80 m, se
distinguait de la cave attenante qui la jouxtait. Cette pièce faisait donc partie de la surface privative du
lot de copropriété (cass. civ. 3e du 5.12.07, n° 06-19550).

B. Calcul de la superficie de la partie privative

La superficie d'un lot ou d'une fraction de lot est, au sens de la loi, « la superficie des planchers des
locaux clos et couverts après déduction des surfaces occupées par les murs, cloisons, marches et
cages d'escalier, gaines, embrasures de portes et de fenêtres. Il n'est pas tenu compte des planchers
des parties des locaux d'une hauteur inférieure à 1,80 mètre » (Décret 67-223 du 17-3-1967 art. 4-1).
Sont exclus de l'obligation de mesurage les caves, garages et les emplacements de stationnements.

La superficie doit être exacte et le document fourni doit spécifier les surfaces mesurées et la nature
des surfaces déduites. Une fois réalisée, cette mesure est valable sans limite de temps, sauf en cas
d'aménagements de l'espace (suppression ou création de cloisons, etc.). Ainsi, des acheteurs ont été
remboursés du trop-payé à la suite d'une erreur de mesurage d'un appartement réunissant deux lots.
Le professionnel avait mal calculé la superficie et comptabilisé celle des W-C qui étaient, en fait, des
parties communes (CA de Paris du 14.11.07, n° 06-14808).

Une partie commune bénéficiant d'un droit de jouissance privatif n'est pas comprise dans la surface du
bien Le calcul de la superficie est compliqué par l'existence de cours, terrasses ou loggias annexées
de façon abusive par les propriétaires. Ainsi, un copropriétaire avait fait construire, sans permis ni
accord de la copropriété, une véranda sur une terrasse, partie commune de l'immeuble dont il avait la
jouissance privative. Une fois la vente réalisée, le nouveau propriétaire a reproché à son prédécesseur
d'avoir intégré à la surface du bien vendu ce nouvel espace, non conforme, selon lui, à la superficie loi
Carrez. Les juges ont donné raison à l'acheteur. La véranda, objet du litige, ne constituait pas, en effet,
une partie privative attachée au lot cédé, au sens de la loi Carrez. L'acheteur a donc obtenu une
réduction du prix proportionnelle à la différence de surface (CA de Paris du 23.2.05, n° 03-20759).

Une affaire similaire a été jugée à propos de loggias formant un balcon sur l'extérieur d'un
appartement. La surface des trois loggias n'aurait, selon l'acheteur, pas dû être intégrée dans la
surface totale du logement. Les juges ont été du même avis. Bien qu'étant closes, les loggias ne
pouvaient, en effet, être prises en compte dans la superficie du lot, le règlement de copropriété
mentionnant qu'elles avaient le statut de parties communes à usage exclusif du copropriétaire (CA de
Reims du 1.12.03, n° 02-02406). Or, la loi Carrez exige que la surface mentionnée dans l'acte de
vente soit celle de la partie privative du lot à l'exclusion des parties communes, même si ces dernières
sont affectées à l'usage exclusif d'un copropriétaire. S'agissant de loggia, non close cette fois, une
autre décision a été prise par la cour d'appel de Paris. Alors même qu'elle faisait partie intégrante d'un
lot privatif de copropriété, et non des parties communes, la cour a jugé qu'une loggia non close ne
devait pas être comptée dans le mesurage du lot (CA de Paris du 25.3.04, n° 03-02329).

La prise en compte de la surface d'une mezzanine dépend de sa hauteur et de sa constitution. Les


propriétaires de logements très hauts de plafond sont souvent tentés d'augmenter la surface habitable

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avec une mezzanine, ce qui peut générer des conflits à la vente du bien. Si cet espace n'a pas 1,80 m
de hauteur sous plafond, il n'est pas légalement pris en compte dans la superficie du bien.
Précision importante: ce qui compte pour le calcul de la surface est ce qui existe et non ce qui figure
dans le règlement de copropriété.
Toutefois, la justice a condamné des vendeurs à rembourser à leurs acheteurs les 3,60 m² de leur
mezzanine incluse dans la superficie de la partie privative. Motif invoqué: l'aménagement était une
structure légère et démontable et on y accédait par un escalier s'apparentant davantage à une échelle.
Se référant à l'article 4-1 du décret du 17.3.67, la cour a retenu que seule la surface sur laquelle était
installée la mezzanine constituait un plancher au sens dudit décret et pouvait être comptée comme
surface privative. La superficie du bien était donc de 41,75 m² et non de 45,35 m². Les vendeurs ont
été condamnés à verser aux acheteurs 25 777 €, correspondant à la différence, plus 1 530 € pour frais
excédentaires (cass. civ. du 22.11.06, n° 05-17420). Quand il y a des fenêtres de toit, la hauteur sous
plafond doit être mesurée non par rapport au vitrage des fenêtres, mais en fonction de leurs
embrasures (Cass. civ. 3e du 6.12.05, n° 04-15984).

Plus anecdotique en apparence, la question de savoir s'il fallait inclure l'épaisseur du carrelage
revêtant certains murs s'est posée devant la cour d'appel de Paris (9 juin 2004, n° 2003/00632). En
vertu de l'article 4-1 du décret du 17 mars 1967, la superficie de la partie privative est en effet celle
des planchers des locaux clos et couverts, après déduction des surfaces occupées par les murs et
cloisons. Les carrelages devaient-ils être assimilés aux murs et cloisons qui les supportent ? Les
magistrats ont opté pour la négative: un carrelage peut être supprimé sans altérer la substance du
mur. Le mesurage doit donc être effectué au nu de la cloison. Le débat peut paraître fallacieux, mais
dans l'affaire en question, les 0,06 m2 d'emprise du carrelage pour la cuisine et les 0,04 m2 pour la
salle de bain faisaient la différence, car en les excluant, la superficie réelle mesurée par les
acquéreurs restait, avec un écart de 4,89 % par rapport à la surface annoncée, inférieure au
pourcentage d'erreur admis de ... 5 %

C. Auteur du mesurage

La loi n'exige pas que le mesurage soit effectué par un professionnel. Le vendeur peut très bien y
procéder, mais il prend alors un risque particulier. Le recours à un professionnel qualifié est
recommandé, en raison de la technicité de l'opération de mesurage dans certaines circonstances et
des conséquences pécuniaires graves d'une erreur. De plus, pensez à vérifier que les professionnels
sollicités ont souscrit une assurance couvrant le risque de mise en jeu de leur responsabilité en cas
d'erreur.

D. Frais de mesurage

La loi ne précise pas à qui du vendeur ou de l'acquéreur incombent les frais de mesurage.La pratique
s'est assez largement orientée vers la solution consistant à faire supporter ces frais par le vendeur, en
considérant qu'il s'agissait de frais accessoires aux obligations d'information et de délivrance pesant
sur celui-ci.

E. Sanctions

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1. La superficie n'est pas indiquée dans l'acte

La sanction de l'absence d'indication de la superficie de la partie privative est la nullité de l'acte.Le


bénéficiaire en cas de promesse de vente, le promettant en cas de promesse d'achat ou l'acquéreur
peut intenter l'action en nullité au plus tard à l'expiration d'un délai d'un mois à compter de la signature
de l'acte authentique (Loi 65-557 du 10-7-1965 art. 46, al. 4). La nullité de l'acte ne peut être
demandée que par l'acquéreur ; il s'agit donc d'une nullité relative. La qualité de l'acquéreur est
indifférente : la protection bénéficiera au professionnel comme au particulier. Le juge, saisi d'une
action en nullité, est tenu de la prononcer : il s'agit d'une nullité de droit ou obligatoire. La nullité de
l'acte entraîne la remise des parties dans l'état d'origine. Prononcée au stade de l'avant-contrat, elle
impose la restitution à l'acquéreur des sommes versées au titre de la contrepartie du droit d'option ou
d'un acompte. Intervenant après la signature de l'acte authentique, la nullité impose la restitution du
prix, des droits d'enregistrement et autres taxes. Aucun émolument n'est dû au notaire sur l'acte
déclaré nul par sa faute. Le nouveau transfert de propriété de l'immeuble en sens inverse qui en
résulte ne subit pas non plus de droits de mutation ni de contribution de sécurité immobilière (CGI art.
1961 al. 3).

2. La superficie indiquée dans l'acte est erronée

L'erreur portant sur la superficie de la partie privative indiquée dans l'acte peut jouer dans deux sens :
la superficie réelle peut lui être supérieure ou inférieure. Dans le premier cas, favorable à l'acquéreur,
« l'excédent de mesure ne donne lieu à aucun supplément de prix » (Loi 65-557 du 10-7-1965 art. 46,
al. 6). Seule l'erreur défavorable à l'acquéreur, résultant d'un déficit de superficie, entraîne une
diminution du prix.

L'action en diminution de prix n'est recevable que pour autant que la superficie réelle de la partie
privative est inférieure de plus de 1/20e à celle exprimée dans l'acte (Loi 65-557 du 10-7-1965 art. 46,
al. 7). Pour déterminer le seuil d'ouverture de l'action en diminution de prix, il faut partir de la superficie
de la partie privative indiquée dans l'acte et la comparer à celle constatée dans la réalité.

La charge de la preuve pèse sur l'acquéreur, à qui il incombe de justifier que la superficie réelle de la
partie privative est moindre que celle mentionnée dans l'acte. L'action en diminution de prix doit être
intentée, à peine de déchéance, dans le délai d'un an à compter de l'acte authentique constatant la
réalisation de la vente (Loi 65-557 du 10-7-1965 art. 46, al. 8). Il s'agit d'un délai de forclusion ( le délai
de forclusion est la durée pendant laquelle il est possible d'exercer une action en justice. Passé ce
délai, une action en justice n'est donc plus envisageable. Le délai de forclusion limite ainsi, dans le
temps, la possibilité de faire valoir un droit devant la justice ).

L'acquéreur peut être tenté, une fois ce délai échu, de se retourner contre l'expert ayant commis
l'erreur de mesurage, en invoquant l'article 1382 du Code Civil ('tout fait quelconque de l'homme, qui
cause à autrui un dommage, oblige celui par la faute duquel il est arrivé à le réparer'). Cette
responsabilité mise en cause est quasi-délictuelle et non contractuelle, car ce n'est pas l'acquéreur qui
a passé contrat avec l'expert.
La cour d'appel de Paris (arrêt 08/12451 du 24 février 2011) rejette les prétentions d'un acquéreur à
une telle indemnisation. L'un des motifs allégués par la Cour est 'qu'ayant laissé s'opérer la

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déchéance de leur action en diminution de prix contre les vendeurs, les acquéreurs ne sont pas
fondés à agir en vertu de l'article 1382 du Code Civil à l'encontre du mesureur qui a établi le certificat
annexé à l'acte authentique de vente alors que leur préjudice né de la différence de surface provient
de leur propre carence et non de la faute de l'intimée avec laquelle ce préjudice n'a pas de lien de
causalité.
L'acquéreur d'un bien immobilier victime d'une erreur de mesurage doit impérativement diligenter
l'action en diminution de prix dans un délai d'un an après la vente. Une fois ce délai échu, ses chances
d'obtenir une indemnisation sont compromises, le non respect de l'échéance pouvant être retenu
comme une négligence fautive à l'origine du préjudice.

La Cour d'Appel de Paris (arrêt du 22 janvier 2004, affaire Pheloux/Schneegans) précise les modalités
de dédommagement de l'acquéreur lorsqu'une vente a eu lieu sur la base d'une surface certifiée
supérieure de plus de 5% à la surface exacte.
La Cour condamne l'expert à payer au vendeur la somme de 6000 € correspondant à la perte de
chance pour le vendeur de vendre son bien au même prix s'il avait disposé d'une attestation de
surface exacte. En revanche la Cour rejette la demande du vendeur d'être dédommagé par l'expert
sur la base de l'indemnité de diminution de prix correspondant à la différence entre la superficie exacte
(98,87 m²) et la superficie certifiée (104,10 m²). La Cour estime en effet que le vendeur n'apporte pas
la preuve qu'il aurait pu vendre son bien au même prix s'il avait disposé d'une attestation de surface
exacte.
La Cour condamne donc le vendeur à payer à l'acquéreur 20 518 € correspondant à l'indemnité de
diminution de prix.

En cas de surface majorée par erreur par l'expert, c'est le propriétaire vendeur qui assume la majeure
partie des conséquences financières. Le propriétaire vendeur a donc intérêt à choisir un expert
compétent.

COVID-19 – VENTE D’IMMEUBLES ET DIAGNOSTICS IMMOBILIERS

Le confinement actuel est susceptible de faire apparaître deux séries inédites de difficultés. La plupart
des documents doivent être impérativement établis par un diagnostiqueur professionnel (art. L. 271-6,
CCH), voire un SPANC. Dès lors, on risque, d’une part, de ne pas parvenir à remplacer celui qui a été
fourni lors de l’avant-contrat, mais qui est périmé au moment de la signature de l’acte authentique de
vente ; d’autre part, de ne pas parvenir à obtenir les éléments obligatoires au moment de la conclusion
de l’avant-contrat.

Les diagnostics périmés

Si on ne peut pas remplacer l’ancien document, on peut, selon le CRIDON Nord-Est, se prévaloir de
l’ordonnance n° 2020-306, applicable aux délais et mesures qui ont expiré ou qui expirent entre le12
mars 2020 et l’expiration d’un délai d’un mois à compter de la date de cessation de l’état d’urgence
sanitaire (art. 1er). On a une formalité prescrite par la loi à peine de sanction, laquelle pourra être
accomplie dans les deux mois de la fin de la période d’état d’urgence sanitaire + 1 mois, dite
juridiquement protégée (art. 2). Cela signifie que l’acte authentique peut être signé, sans

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renouvellement des documents périmés, mais le vendeur devra y procéder au plus tard dans ce délai.

Par exemple, l’acte authentique de vente doit être conclu le 8 avril 2020 ; l’état de l’installation
intérieure d’électricité en cours de validé au jour du compromis est périmé ; la vente pourra néanmoins
être régularisée à la date convenue, mais le vendeur devra faire établir un nouveau document au plus
tard dans les deux mois suivant la fin de la période dite juridiquement protégée. Si on suppose qu’elle
se termine le 25 juin, donc que la fin de la période d’état d’urgence sanitaire est au 25 mai, le
document devra être fourni avant le 25 août (25 juin + 2 mois). L’acquéreur ne pourra en tirer aucun
droit à responsabilité ou garantie contre son vendeur. L’hypothèse correspond à celle de la mise à
jour, au moment de l’établissement de l’acte authentique de vente, des documents qui avaient été
régulièrement annexés à l’avant-contrat.

On rappellera que l’article D. 271-5 du code de la construction et de l’habitation indique : « Par rapport
à la date de la promesse de vente ou à la date de l’acte authentique de vente de tout ou partie d’un
immeuble bâti, les documents prévus aux 1°, 3° et 4° du I de l’article L. 271-4 doivent avoir été établis
depuis :
– sous réserve des dispositions du troisième alinéa de l’article L. 271-5, moins d’un an pour le constat
de risque d’exposition au plomb ;
– moins de six mois pour l’état du bâtiment relatif à la présence de termites ;
– moins de trois ans pour l’état de l’installation intérieure de gaz ;
– moins de trois ans pour l’état de l’installation intérieure d’électricité. »

En outre, la durée de validité du diagnostic de performance énergétique est fixée à dix ans (art. R.
134-4-2, CCH). L’état des risques et pollutions doit avoir été rempli moins de six mois avant la date de
conclusion de la promesse de vente ou de l’acte réalisant ou constatant la vente d’un bien immobilier
auquel il est annexé (art. R.125-26, code de l’environnement). Le document établi à l’issue du contrôle
des installations d’assainissement non collectif doit être daté de moins de trois ans au moment de la
signature de l’actede vente (art. L1331-11-1, code de la santé publique). Par contre, l’état mentionnant
la présence ou l’absence de matériaux ou produits contenant de l’amiante n’est pas soumis à
péremption. La jurisprudence a pu considérer « qu’il ne ressort d’aucun texte la nécessité de
réactualiser le diagnostic amiante ancien qui était produit » (Aix-en-Provence, 22 mai 2018, Répertoire
général n° 16/16029).

Les diagnostics absents

L’acquéreur ne peut libérer son vendeur de toute responsabilité et garantie que parce qu’il a été
dument informé des défauts et des risques par la fourniture des documents obligatoires. S’il n’a pas
obtenu les informations légalement prévues, selon le formaliste imposé, la clause visant à exonérer le
vendeur ne produira pas d’effet.
Néanmoins, on déduit des sanctions applicables que la vente qui serait établie sans la fourniture de
tout ou partie des documents obligatoires entrant dans le dossier de diagnostic technique n’est pas
nulle, mais le vendeur risque de devoir indemniser l’acquéreur ou de subir la résolution du contrat.
Évidemment, sauf cas particulier (par exemple les ventes en famille où règne une parfaite entente), un
vendeur n’acceptera jamais de prendre un tel risque !

On peut alors proposer d’établir l’avant-contrat sous condition suspensive de la fourniture des

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documents et d’en organiser les conséquences sur la vente (v. Opérations Immobilières n° 63, Mars
2014, 23911278, 10 QUESTIONS SUR… – L’amiante : aux confins des droits, n° 4).
Ainsi, on peut concevoir la condition suspensive de l’obtention des documents obligatoires ne révélant
pas de défaut ou de risques pour la santé et la sécurité, stipulée dans l’intérêt des deux parties. On
pourrait aussi convenir d’une condition suspensive de la fourniture par le vendeur d’un dossier de
diagnostic technique complet en application de l’article L. 271-4 du CCH avant la date de conclusion
de l’acte authentique de vente et d’exonération du vendeur par l’acquéreur de toute responsabilité et
obligation de garantie quel que soit le contenu des documents qui seront compris dans ce dossier de
diagnostic technique.

Évidemment, en temps ordinaires, on écartera cette piste, bien que théoriquement ouverte. Mais, face
à l’exceptionnel de la situation actuelle, et si une raison impérieuse commande la signature rapide
d’un avant-contrat, on pourrait retenir la conclusion d’un tel avant-contrat conditionnel (Cf. Protection
de la population contre les risques sanitaires liés à une exposition à l’amiante dans les immeubles
bâtis, CSN, IEJ, note d’information, 22 oct. 2002, La Semaine Juridique Notariale et Immobilière n° 44,
1er novembre 2002, act. 191).
D’ailleurs, la cour de cassation a pu écarter la responsabilité du notaire ayant rédigé l’acte de vente
d’un immeuble sous diverses conditions suspensives dont celle portant sur l’établissement d’un
constat amiante et sa communication aux acquéreurs dans un certain délai(Civ. 3, 30 mai 2012, n°
11-15284).

L’acte authentique n’interviendra alors que lorsqu’un dossier de diagnostic technique complet pourra
être fourni par le vendeur, et si l’acquéreur accepte de l’exonérer à ce moment.

Sources : https://droit-finances.commentcamarche.com/content...
https://www.tekimmo.com/jurisprudence-carrez.htm
http://www.georisques.gouv.fr/
https://www.service-public.fr/particuliers/vosdroi...
https://www.inc-conso.fr/content/location-deux-nou...
http://www.cheuvreux-notaires.fr/infos-juridiques/...
https://www.service-public.fr/particuliers/vosdroi..:
http://solidarites-sante.gouv.fr/IM...
https://merule-info.com/degats-nuisances.htm
https://www.cridon-ne.org/vente-immeubles-diagnost...

Le 1er décembre 2016 dernière mise à jour le 17 avril 2020

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