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LA SECURITE INCENDIE DANS

LES ETABLISSEMENTS
RECEVANT DU PUBLIC

• Lt Colonel Marc GENOVESE


Président par délégation de la S/com
Départementale de sécurité

• Cne Régis NARRAN


Chef du Centre d’instruction prévention de Menton
Notion d’ERP
ARTICLE R.123-2

Ø Pour l’application du présent chapitre, constituent


des établissements recevant du public tous bâtiments,
locaux et enceintes dans lesquels des personnes sont
admises, soit librement, soit moyennant une rétribution
ou une participation quelconque, ou dans lesquels sont
tenues des réunions ouvertes à tout venant ou sur
invitation, payantes ou non.
Ø Sont considérées comme faisant partie du public
toutes les personnes admises dans l’établissement à
quelque titre que ce soit en plus du personnel.
Obligations
ARTICLE R.123-3 (Décret n° 78-1296 du 21 décembre
1978)

Ø Les constructeurs, propriétaires et exploitants des


établissements recevant du public sont tenus, tant au
moment de la construction qu’au cours de l’exploitation, de
respecter les mesures de prévention et de sauvegarde
propres à assurer la sécurité des personnes ; ces mesures
sont déterminées compte tenu de la nature de
l’exploitation, des dimensions des locaux, du mode de
construction et du nombre de personnes pouvant être
admises dans l’établissement, y compris les handicapés.

Voir aussi R123-43 sur les vérifications techniques


Les outils
Ø Code de la construction et de l’habitation
(art R123-1 à R123-55)
(art R122-1 à R122-29)

Ø Règlement de sécurité :
• Arrêté du 25 juin 1980
• Arrêté du 22 juin 1990 (5° catégorie)

Ø Décret N° 95-260 du 8 mars 1995 relatif aux


CCDSA
Adaptation du réglement
ARTICLE R.123-13

Ø Certains établissements peuvent, en raison de leur


conception ou de leur disposition particulière, donner lieu
à des prescriptions exceptionnelles soit en aggravation,
soit en atténuation ; dans ce dernier cas, des mesures
spéciales destinées à compenser les atténuations aux
règles de sécurité auxquelles il aura été dérogé peuvent
être imposées.

Ø Des mesures spéciales destinées à assurer la


sécurité des voisins peuvent également être imposées.
Ø Ces prescriptions et ces mesures sont décidées, soit
par l’autorité chargée de la délivrance du permis de
construire lorsque la décision est prise au moment de
cette délivrance, soit par l’autorité de police dans les
autres cas ; elles sont prises après avis de la
commission de sécurité compétence mentionnée aux
articles R. 123-34 et R. 123-38.

Ø Toutefois, les atténuations aux dispositions du règlement


de sécurité ne peuvent être décidées que sur avis
conforme de la commission consultative départementale
de la protection civile.
Les dossiers
ARTICLE R.123-24

Ø Les dossiers soumis à la commission de sécurité


compétente en vue de recueillir son avis en application
des articles précédents doivent comporter toutes les
précisions nécessaires pour qu’on puisse s’assurer qu’il
a été satisfait aux conditions de sécurité prévues au
présent chapitre, notamment en ce qui concerne la
nature de l’établissement et les conditions d’exploitation,
la situation et la superficie, le mode de construction du
gros œuvre et des toitures.

Ø Une notice descriptive précise les matériaux utilisés


tant pour le gros œuvre que pour la décoration et les
aménagements intérieurs.
Des plans doivent indiquer les largeurs de tous les passages
affectés à la circulation du public, tels que dégagements, escaliers,
sorties. Ils doivent comporter des renseignements sommaires ou
des tracés schématiques concernant :
Ø les organes généraux de production et de distribution d’électricité
haute et basse tension ;
Ø l’emplacement des compteurs de gaz et le cheminement des
canalisations générales d’alimentation ;
Ø l’emplacement des chaufferies, leurs dimensions, leurs
caractéristiques principales compte tenu de l’encombrement des
chaudières ;
Ø l’emplacement des conduits d’évacuation des produits de
combustion, d’amenée de l’air frais, d’évacuation des gaz viciés ;
Ø l’emplacement et les dimensions des locaux destinés au stockage
du combustible, le cheminement de ce combustible depuis la voie
publique ;
Ø les moyens particuliers de défense et de secours contre l’incendie.
Ø ces plans et tracés divers de même que leur présentation doivent
être conformes aux normes en vigueur et au GE2 notice de sécurité.
L’autorisation d’ouverture
ARTICLE R.123-46

Ø Le maire autorise l’ouverture par arrêté pris


après avis de la commission.

Ø Cet arrêté est notifié directement à


l’exploitant soit par voie administrative, soit par
lettre recommandée avec demande d’avis de
réception ; une ampliation en est transmise au
représentant de l’Etat dans le département.
Le fichier des ERP
ARTICLE R.123-47

Ø La liste des établissements soumis aux


dispositions du présent chapitre est établie
et mise à jour chaque année par le
représentant de l’Etat dans le département
après avis de la commission consultative
départementale de la Protection Civile.
Traitement des dossiers de
5ème catégorie sans
locaux à sommeil.
LE CCH
Article R. 123-14

Ø Les établissements dans lesquels l’effectif du public


n’atteint pas le chiffre fixé par le règlement de sécurité pour
chaque type d’établissement sont assujettis à des
dispositions particulières déterminées dans le règlement de
sécurité.

Ø Le maire après consultation de la commission de


sécurité compétente, peut faire procéder à des visites de
contrôle dans les conditions fixées aux articles R. 123-45 et
R. 123-48 à R. 123-50 afin de vérifier si les règles de
sécurité sont respectées.

Ø (Décret n° 2004-1141 du 27 octobre 2004) « Lorsque


ces établissements disposent de locaux d’hébergement
pour le public, ils sont soumis aux dispositions des articles
R.123-22 à R.123-26 et R. 123-43 à R 123-52 ».
CE QUE DIT LE JUGE ADMINISTRATIF
Ø Au termes de l’article R.123-14 du Code de la Construction et de
l’Habitation : « Les établissements dans lesquels l’effectif du public
n’atteint pas le chiffre fixé par le règlement de sécurité pour chaque
type d’établissement sont assujettis à des dispositions particulières
déterminées dans le règlement de sécurité. Le maire, après
consultation de la commission de sécurité compétente, peut faire
procéder à des visites de contrôle dans les conditions fixées aux
articles R.123-45 et R.123-48 à 123-50 afin de vérifier si les règles de
sécurité sont respectées » ; qu’il résulte de ce texte que les autres
dispositions du Code relatives à la protection contre les risques
d’incendie et de panique dans les établissements recevant du public,
à l’exception de celles des articles R.123-45 et R.123-48 à R.123-50
auxquelles il fait référence expressément, ne sont pas applicables aux
établissements dans lesquels l’effectif du public n’atteint pas le chiffre
fixé par le règlement de sécurité ; qu’en particulier, le permis de
construire un de ces établissements n’a pas à être précédé de la
consultation de la commission de sécurité compétente prévue à
l’article R.123-22 du Code de la Construction et de l’Habitation.

Ø (CE, 11 mars 1988 ? Ministre de l’Urbanisme et du Logement c/Mme


Lamouroux et autres).
Le cas des établissements recevant du
public de la 5ème catégorie
Ø Permis de construire et travaux non soumis à permis de
construire.

Ø L’article L.421-3 du Code de l’urbanisme qui dispose « qu’en


ce qui concerne les immeubles de grande hauteur ou les
établissements recevant du public le permis de construire ne
peut être délivré que si les constructions ou les travaux
projetés sont conformes aux règles de sécurité propres à ce
type d’immeuble ou d’établissement » est également
applicable aux établissements de 5ème catégorie.

Ø Selon la jurisprudence du Conseil d’Etat, la délivrance


d’un permis de construire d’un établissement de 5ème
catégorie n’a pas à être précédée systématiquement de la
consultation de la commission de sécurité (Conseil d’Etat, 27
septembre 1993, Ledun). Les dispositions contraires du
premier paragraphe de la circulaire (NOR : INTE9000246C)
du 15 novembre 1990 sont abrogées.
Ø Le maire, en vertu de sont pouvoir de police, peut
toujours demander à la commission un avis sur un
dossier d’E.R.P. indépendamment de la procédure du
permis.

Ø Le rapporteur de la commission qui reçoit du maire un


dossier d’E.R.P. le soumet à l’avis de la commission :
celle-ci propose à l’autorité de police le classement à
partir du rapport du service instructeur. L’avis du
D.D.S.I.S. ne peut se substituer à l’avis de la
commission de sécurité (Conseil d’Etat, 13 avril 1983,
syndicat des copropriétaires de l’immeuble Presqu’ïle-II).
La commission de sécurité
ARTICLE R.123-35

Ø La commission consultative départementale


de la protection civile est l’organe technique
d’étude, de contrôle et d’information du
représentant de l’Etat dans le département et du
maire. Elle assiste ces derniers dans
l’application des mesures de police et de
surveillance qu’ils sont appelés à prendre en
vue d’assurer la protection contre l’incendie et la
panique dans les établissements soumis au
présent chapitre.
Elle est chargée notamment :

Ø d’examiner les projets de construction, d’extension,


d’aménagement et de transformation des établissements,
que d’exécution des projets soit ou ne soit pas
subordonnée à la délivrance d’un permis de construire ;

Ø de procéder aux visites de réception, prévues à l’article R


123-45, desdits établissements et de donner son avis sur
la délivrance du certificat de conformité prévu par l’article
L. 460-2 du Code de l’urbanisme et sur la délivrance de
l’autorisation d’ouverture des établissements ;

Ø de procéder, soit de sa propre initiative, soit à la demande


du maire ou du représentant de l’Etat dans le département,
à des contrôles périodiques ou inopinés sur l’observation
des dispositions réglementaires.
ARTICLE R.123-45

Ø Au cours de la construction ou des travaux


d’aménagement, des visites peuvent être faites sur place
par la commission de sécurité compétente.

Ø Avant toute ouverture des établissements au public


ainsi qu’avant la réouverture des établissements fermés
pendant plus de dix mois, il est procédé à une visite de
réception par la commission. Celle-ci propose les
modifications de détail qu’elle tient pour nécessaires.

Ø (Décret n° 2004-1141 du 27 octobre 2004)


« L’exploitant demande au maire l’autorisation
d’ouverture, sauf dans le cas des établissements visés
au premier alinéa de l’article R.123-14 qui ne comportent
pas de locaux d’hébergement pour le public. »
ARTICLE R.123-48

Ø Ces établissements doivent faire l’objet, dans les


conditions fixées au règlement de sécurité, de visites
périodiques de contrôle et de visites inopinées effectuées
par la commission de sécurité compétente.

Ø Ces visites ont pour but notamment :


• de vérifier si les prescriptions du présent chapitre ou les
arrêtés du représentant de l’Etat dans le département ou du
maire pris en vue de son application sont observés et,
notamment, si tous les appareils de secours contre l’incendie
ainsi que les appareils d’éclairage de sécurité fonctionnent
normalement ;
• de s’assurer que les vérifications prévues à l’article R. 123-43
ont été effectuées ;
• de suggérer les améliorations ou modifications qu’il y a lieu
d’apporter aux dispositions et à l’aménagement desdits
établissements dans le cadre de la présente réglementation ;
• d’étudier dans chaque cas d’espèce les mesures d’adaptation
qu’il y a lieu d’apporter éventuellement aux établissements
existants.
Commissions de sécurité
Composition
Décret n°95-260 du 8 mars 1995

ARTICLE 13 (Modifié par Décret 97-645 du 31 mai 1997)

Ø La Sous-commission départementale pour la sécurité


contre les risques d’incendie et de panique dans les
établissements recevant du public et les immeubles de
grande hauteur est présidée par un membre du corps
préfectoral ou par le directeur des services du cabinet. Elle
peut être présidée également par l’un des membres
titulaires prévus au 1 du présent article ou l’adjoint en titre
de l’un de ces membres, sous réserve que cet adjoint soit
un fonctionnaire de catégorie A, ou un militaire du grade
d’officier ou de major.
I – Sont membres avec voix délibérative pour
tous les établissements recevant du public et
des immeubles de grande hauteur les
personnes énumérées ci-après ou leurs
suppléants :

l le chef de service interministériel de défense et de


protection civile ;

l le directeur départemental de la sécurité publique ou


le commandant du groupement de gendarmerie
départemental de l’équipement ;

l le directeur départemental de l’équipement ;

l le directeur départemental des services d’incendie et


de secours. Son suppléant doit être titulaire du brevet
de prévention.
II – Sont membres avec voix délibérative en
fonction des affaires traitées :

l le maire de la commune concernée ou l’adjoint


désigné par lui ;

l les autres représentants des services de l’Etat,


membres de la commission consultative
départementale de sécurité et d’accessibilité, non
mentionnés au 1, mais dont la présence s’avère
nécessaire pour l’examen des dossiers inscrits à
l’ordre du jour.
ARTICLE 14

Ø Le secrétariat de la sous-commission
est assuré par le directeur départemental
des services d’incendie et de secours.
Commissions intercommunales et
communales pour la sécurité et
l’accessibilité

ARTICLE 29 (Modifié par Décret 97-645 du 31 mai 1997)

Ø La Commission communale de sécurité est présidée


par le maire ou l’adjoint désigné par lui.
I – Sont membres de la commission
communale pour la sécurité contre les
risques d’incendie et de panique dans les
établissements recevant du public avec voix
délibérative les personnes désignées ci-
après ou leurs suppléants :

l le chef de la circonscription de sécurité publique ou le


commandant de la brigade de gendarmerie
territorialement compétent ;

l un sapeur-pompier titulaire du brevet de prévention ;

l un agent de la direction départementale de


l’équipement ou un agent de la commune considérée.
II – Sont membres avec voix délibérative en
fonction des affaires traitées :

l les autres représentants des services de l’Etat,


membres de la commission consultative
départementale de sécurité et d’accessibilité, non
mentionnés au 1, mais dont la présence s’avère
nécessaire pour l’examen des dossiers inscrits à
l’ordre du jour.

III – Est membre à titre consultatif en


fonction des affaires traitées :
l Toute personne qualifiée désignée par arrêté
préfectoral.
ARTICLE GE4

Ø § 1 – (arrêté du 19 novembre 2001) « Les


établissements des 1ère, 2ème, 3ème et 4ème
catégories doivent être visités périodiquement par les
commissions de sécurité selon la fréquence fixée au
tableau suivant en fonction de leur type et de leur
catégorie :
PERIODICITE TYPES D’ETABLISSEMENTS
ET CATERORIES

J L M N O P R R S T U V W X y
(1) (2)

2 ans

1ère catégorie x x x x x x x x x x
2ème catégorie x x x x x
3ème catégorie
4ème catégorie
3 ans

1ère catégorie x x x x
2ème catégorie x x x x x x x x x
3ème catégorie x x x x x x x
4ème catégorie x x x x
5 ans

1ère catégorie x
2ème catégorie x
3ème catégorie x x x x x x x x
4ème catégorie x x x x x x x x x x x
(1) avec hébergement ; (2) sans hébergement
Ø § 2 – Dans le cas particulier prévu à l’article GN 3, où
l’établissement comprend plusieurs bâtiments isolés entre eux,
la détermination de la catégorie et l’application du règlement
doivent se faire séparément pour chaque bâtiment, les visites
périodiques étant faites pour l’ensemble de l’établissement avec
la périodicité la plus courte de celles qui correspondent aux
catégories des bâtiments.

Ø § 2 – Exemple : La périodicité de visite pour l’ensemble


d’un établissement scolaire comportant trois bâtiments éloignés
les uns des autres de plus de 8 mètres et susceptibles de
recevoir par bâtiment :
R1 – 150 personnes
R2 – 250 personnes
R3 – 500 personnes
Et celle retenue pour un E.R.P. de type R de 3ème catégorie.

Ø § 3 – La fréquence des contrôles peut être modifiée, s’il est


jugé nécessaire, par arrêté du maire ou du préfet après avis de
la commission de sécurité.
LE CODE DE L’URBANISME

Article R. 421-15

Ø (Décret n° 83-1261 du 30 décembre 1983) Le service chargé de


l’instruction de la demande procède, au nom de l’autorité
compétente pour statuer, à cette instruction et recueille auprès des
personnes publiques, services ou commissions intéressés par le
projet, les accords, avis ou décisions prévus par les lois ou
règlements en vigueur.

Ø Sous réserve des dispositions particulières à la consultation des


autorités appelées à émettre un avis ou à donner un accord en
application des articles R.421-38-2 et suivants, tous services,
autorités ou commissions qui n’ont pas fait connaître leur réponse
motivée dans le délai d’un mois à dater de la réception de la
demande d’avis, sont réputés avoir émis un avis favorable. Ce délai
est porté à deux mois en ce qui concerne les commissions
nationales. (C. urb, R.421-3, R.421-3-1, R.421-4, R.421-7, R.421-
38-1 s).
Article R. 421-53

Ø Conformément à (Décret n° 83-1261 du 30 décembre 1983,


article 46-14)

Ø « l’article R.123-22 du Code de la Construction et de


l’Habitation », le respect de la réglementation relative à la
protection contre les risques d’incendie et de panique dans
les établissements recevant du public est assuré par le
permis de construire, dans tous les cas où les travaux à
exécuter entrent dans le champ des prévisions de l’article L.
421-1. (Décret n° 94-86 du 26 janvier 1994, article 7) « Dans
ce cas, le permis de construire est délivré après consultation
de la commission de sécurité compétente ». (C. urb., L.421-3
. C. constr., article R. 123-1 s).
Article R. 111-2

Ø Le permis de construire peut être refusé ou n’être accordé


que sous réserve de l’observation de prescriptions spéciales
si les constructions, par leur situation ou leurs dimensions,
sont de nature à porter atteinte à la salubrité ou à la sécurité
publique. (Décret n° 98-913 du 12 octobre 1998, article 2) « Il
en est de même si les constructions projetées, par leur
implantation à proximité d’autres installations, leurs
caractéristiques ou leur situation, sont de nature à porter
atteinte à la salubrité ou à la sécurité publique. » (V. suppr,
article L.421-8 et infra, article R.421-52).
Article R. 111-4

Ø (Décret n° 77-755 du 7 juillet 1977) Le permis de construire


peut être refusé sur des terrains qui ne seraient pas desservis
par des voies publiques ou privées dans des conditions
répondant à l’importance ou à la destination de l’immeuble ou
de l’ensemble d’immeubles envisagé, et notamment si les
caractéristiques de ces voies rendent difficile la circulation ou
l’utilisation des engins de lutte contre l’incendie.

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