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La semaine avait été bonne pour l'aveugle que j'étais, plusieurs contrats avec des cibles assez

proches les unes des autres m'avaient permis de gagner une assez belle somme sans trop me
déplacer et me permettait de profiter plus facilement de ma bourse. Ainsi, j'avais passé ma journée
dans la cité de Vinche afin de profiter des diverses activités que proposait ce lieu à travers ses sons,
ses odeurs et les divers goûts s'y retrouvant. Ce lieu étant une place forte de l'économie et du
commerce en tout genre, cela permettait de découvrir la culture des diverses contrées à travers leurs
pratiques culinaires ou encore à travers les divers arts pratiquaient dans les rues.

Une journée remplie de divertissements, de nourritures saines, et autres activités s'était ensuite suivi
d'un début de soirée dans une taverne loin de la richesse duchéenne, ces lieux qui pourraient être
décrits comme les moins bien fréquentés de la cité. Les mafias, les commerçants illégaux et autres
personnages aux emploies plus loin que proche de la légalité se trouvaient parcourir ces lieux afin
d'effectuer leurs manigances dans une pénombre plutôt que dans la lumière du Palais. Pour ma part,
je n'étais aucunement là pour le travail ou justement à la recherche de travail, mais plutôt pour
remplir ma panse à coup de nourriture un peu plus appréciable financièrement que celle de l'après-
midi.

La taverne habituelle, l'alcool habituel et l'assiette de viande avec des légumes habituelle, le vieux
tavernier finissait par me connaître plutôt bien tout comme il connaissait mon métier étant un
précédent client. Une maîtresse un peu trop bavarde qui voulait se faire connaître à la femme de
cette homme, une envie qui ne plaisait aucunement à ce dernier n'assumant pas ses ébats hors du lit
conjugal. Une rencontre, un contrat et la maîtresse n'était plus un problème pour ce dernier qui bien
qu'attristait d'avoir perdu cette demoiselle plus jeune que sa femme, fut assez soulagé d'avoir perdu
ce problème.

Quelques heures à me nourrir et à boire furent suivi par des jeux afin de regagner un peu d'argent,
ma cécité était souvent un magnifique argument pour que l'on veuille tenter de me plumer, souvent
en s'en mordant les doigts par la suite. Nous étions dans les duchés, un endroit que je côtoyais assez
souvent et les personnes qui se laissaient avoir à l'envie de me prendre mon argent à coup de jeu se
faisaient de plus en plus rare au fil des années, je ne pouvais que profiter quand certains tentaient
tout de même.

Je sortais par la suite de la taverne et commençais à me diriger vers l'auberge où je séjournais ces
temps-ci quand je finis par remarquer les quatre hommes qui me suivaient depuis plusieurs minutes,
l’appât du gain sûrement. Je bifurquais alors dans une ruelle bien moins fréquentée afin de me
débarrasser de ce problème d'une manière nette et précise ainsi que permanente, la communication
n'étant jamais une solution avec ce genre de personnes. Quant ils furent assez proches de moi, ils
me demandèrent mon argent si je voulais continuer à vivre, tant de gentillesse à l'égard de ma
pauvre vie qu'il ne fallait pas arrêter sans mon avis. Je m’apprêtais à finir la discussion par la lame
de Shinrei quand une personne monstrueusement bruyante avança vers nous avant de leur aboyait
dessus. Un chevalier en armure qui serait vaillamment venu pour me sauver de ces voleurs ?
J'espère qu'il n'aura pas l'audace de me demander un sou pour le travail effectué, nous sommes tout
de même dans les duchées et je dois me méfier de cette possibilité.

Le colosse d'acier et ses paroles prirent les voleurs au dépourvu, ainsi ils ne réagirent pas vraiment à
ses paroles et se limitèrent donc tout simplement à ne plus bouger comme-ci leur cerveau tentait
d'évaluer la situation. Toutefois, l'odeur prononcée d'alcool que je pouvais sentir devait légèrement
empêchée la réflexion de se faire, tandis que l'odeur d'un des hommes mélangeant l'alcool à une
odeur bien moins plaisante me rappeler l'un des hommes que j'avais plumé. Une vengeance était
donc la raison de cette assaut, rien avoir avec mon boulot, mais plutôt avec mes activités
secondaires cette fois-ci. À force de tuer des gens, on avait fini par prendre l'habitude de m'envoyer
à mon tour des personnes pour me tuer, malheureusement pour les commanditaires, le succès n'avait
jamais encore été atteint.

La situation s'amorça lorsque le chevalier s'avança vers eux, ils virent tous cela comme un signe
d'attaque et certains choisirent la fuite tandis que d'autres, telles des bêtes affamés, lui foncèrent
dessus. Au vu des pas de l'homme, il devait sûrement être assez impressionnant physiquement,
même sans l'énorme armure qu'il portait, le terme colosse semblait être adéquate à la situation
présente. Les bruits de ce qu'il me semblait être le casque m'affichait une personne faisant environ
deux pas de haut, soit deux mètres et quelques centimètres et avec le poids de ses pas... soit l'armure
pesait beaucoup, soit il était assez lourd de base. En tout cas, la panique déclenchait par ses
mouvements créa une vague de fuite et une vague d'assaut, la première fut ignorée tandis que la
seconde fut réglée de manière expéditive. De ce que j'entendais, les choses allaient dans un sens, le
colosse faisait tomber les assaillants à tour de bras et le son me semblait représenter une masse...
non, une main plutôt lourde, sûrement armée d'un gantelet bien solide. Le spectacle valait sûrement
le coup d’œil en tout cas, un spectacle qui fera mal au crâne à ces hommes et pourtant un spectacle
qui leur a sauvé la vie.

Leur sauveur s'adressa alors à moi pour me signaler que je n'avais plus rien à craindre et qu'ils ne
recommencerait sûrement plus au vu de la « rouste » qu'il leur avait mis, cela fut suivi d'une
proposition de m'accompagner jusque chez moi. La proposition avait ses avantages comme ses
défauts, avec un colosse pareil à mes cotés personne n'osera m'ennuyer ne serais-ce qu'un peu...
L'alcool et la fatigue acquiesçaient face à cette possibilité, mais il y avait la possibilité que cela soit
une autre manière de m'arnaquer. Ce ne serait pas la première fois que je remarque un groupe avec
« les assaillants » et « le sauveur » travaillant ensemble afin de connaître le lieu de vie de la
personne et de gagner la confiance de ce dernier avant de lui piquer plus que ce qu'il avait sur lui.
Un colosse de sa taille et tout en armure serait gênant à combattre, surtout avec l'alcool que j'avais
ingurgité... hum...

« C'est aimable à vous, jeune homme... »

Avant que je puisse continuer, il me coupa la parole afin de me de demander de lui montrer le
chemin et si je connaissais l'un de ces hommes inconscients... cette phrase ne collait pas trop avec le
speech habituel d'un groupe. De son côté, le colosse m'avait sûrement coupé la parole en pensant
que j'avais terminé ma phrase alors que je ne faisais que prendre une respiration en cherchant
comment l'esquiver sans amorcer quoique ce soit de fatiguant pour moi. Toutefois, le speech sur le
neveu me plaisait bien et me permettait de punir l'homme ayant voulu se venger, son quitte ou
double venait d'être perdu.

« Eh bien, j'apprécierai fortement votre présence rassurante, mais j'ai bien peur de vous gêner.. Étant
aveugle, je ne sais aucunement où je me trouve en ce moment... L'un d'entre eux est bien l'un de
mes neveux et il appréciait fortement me demander de l'argent ou me le prendre de force. Ainsi, une
belle rouste ne lui fait pas de mal ! »

Bien entendu, mes paroles se trouvaient être surjoué avec une attitude de véritable papy, loin de ma
véritable personne, je ne suis peut-être plus aussi jeune que par le passé... mais je reste tout de
même assez vigoureux et respectable, il n'y a que mon visage pour trahir mon âge, si j'étais un
vampire, ma personnalité conviendrait à un jeune homme de quarante, voir trente ans ! Je reprenais
mon discours :

« Puis-je vous demander gentiment si vous pourriez récupérer l'argent qu'il a sur lui, après tout il
m'appartient et la fin du mois se fait bien difficile niveau nourriture... J'aimerai le récupérer moi-
même, mais j'ai bien trop peur qu'il se réveille.... »
Voler n'était pas dans mes habitudes, loin de là... enfin plus dans mes habitudes, mais cet homme
avait joué et perdu, puis avait voulu récupérer cela par la violence... Il méritait une punition pour
son comportement néfaste, ainsi la punition serait une plus grande perte monétaire en plus du k.o.
infligé par le colosse. Ce n'était pas cher payé, j'en connais certains qu'il lui aurait coupé une main
au minimum pour ces actes, ma bienveillance était donc assez honorable.

Le colosse semblait perdu face à ma cécité, il ne semblait aucunement faire partie d'un quelconque
plan visant à me racketter une somme d'argent quand on voyait comme il tentait véritablement de
m'aider. Une certaine sincérité se mélangeait avec son attitude maladroite quant à la façon de
s'occuper d'un aveugle, même dans ses paroles à mon attention, on pouvait voir qu'il avait du mal à
savoir ce qu'il devait vraiment me demander. Devrais-je abandonner ce petit jeu maintenant que
j'avais décidé qu'il n'était pas là pour agir d'une manière négative à mon encontre ? Hum... la naïveté
des gens était une qualité, cela signifiait une gentillesse et une pureté positif, tout cela formait le
symbole d'une bonne personne.

De mon côté, j'étais loin d'être naïf, mais je ne me considérais tout de même aucunement comme
une mauvaise personne d'une quelconque manière ainsi l'un n'empêchait pas l'autre sans pour autant
être une chose des plus courante. Quant à sa question sur mon logement, comment lui stipuler que
je vivais en ce moment dans une auberge sans trahir ma couverture d'honnête et fragile homme ?
Après tout, une personne aveugle n'est pas censée pouvoir se balader à sa guise, ainsi cela ne va pas
avec une auberge qui est souvent un lieu de passage et non d'habitation définitive....

« Malheureusement, je ne connais pas le quartier où se situe l'endroit, mais je connais toutefois le


nom de l'auberge... Est-ce que cela vous serez utile ? Il s'agit de l'auberge des trois lys... »

Bien que je savais exactement le nom du quartier ainsi que comment m'y rendre seul, je ne voulais
aucunement arrêter le jeu du vieillard fragile et perdu pour le moment.. un peu d'amusement après
tant d'action était assez déstressant. Je m'excuserai pour la gêne occasionnée arrivé à l'auberge en lui
offrant une pinte de bière bien fraîche.

« Quant à la raison de mon habitation... des soucis financiers en sont la raison... »

Après ces quelques mots, j'obtenais enfin mon objectif de punition quand le colosse accepta ma
proposition de récupérer l'argent de l'autre rancunier ce qui me fit bien plaisir d'une manière,
d'arriver à convaincre l'homme. La carte du vieillard fragile et aveugle avait une capacité de
conviction d'une grande persuasion bien plaisante et en profiter par moment n'était pas de refus.
Surtout qu'en réfléchissant, m'occuper moi-même de ces hommes avec ce colosse dans les alentours
aurait sûrement entraîner des complications au vu de sa personnalité « altruiste ».

« Je vous remercie bien, jeune homme. disais-je en prenant l'argent. Cet argent me permettra de
tenir encore un peu, le temps de me remettre plus facilement de ma chute... »

Je répondais par la suite à sa question sur ma profession en essayant d'avoir l'air honnête sans pour
autant l'être complètement, remarque je me demandais comment réagirez l'homme si je lui disais
que j'étais un assassin.

« Il se trouve que je suis un assassin. disais-je sérieusement avant de rigoler et de reprendre. Ah ah,
excusez-moi je suis désolé, j'ai toujours eu envie de sortir un jour une phrase de ce genre. Il y a peu,
j'étais encore poissonnier, mais avec le temps et le manque d'argent... j'ai tout perdu.... tout...
Maintenant je fais tout ce que l'on me propose. »

À force de raconter n'importe quoi, j'allais finir par penser que c'était vrai... remarque une vie
paisible en tant que poissonnier aurait pu être une vie « très bonne » si je n'avais pas découvert les
arts martiaux. L'odorat était un bon point pour acheter des poissons de bonne qualité, bien que je n'y
connaissais en réalité rien sur les poissons autre que quelques manières de base de les cuisiner.
Réfléchir sur les poissons me fit penser que je n'avais aucune idée du nom de l'homme en face de
moi, ainsi je rajoutais à la conversation :

« Jeune homme, puis-je me permettre de demander le nom de mon sauveur ? »

« Ah ! Une hospice, jamais ! Je ne suis pas si vieux que ça non plus, j'ai encore de la ressource, dit
donc ! disais-je avec plus d'émotion que je ne l'aurais voulu. Une auberge, c'est mieux que rien et
puis il y a toujours de l'animation au moins dans ce genre de lieu. Ce n'était peut-être pas l'auberge
la plus connu, mais elle a une petite réputation donc certaines personnes devraient la connaître,
bonne déduction jeune homme. »

L'idée de l'hospice m'avait un peu fait sortir de mon rôle en m'emportant légèrement, je n'étais pas
non plus si frustré de mon âge, mais cette pensée qu'on pouvait ne serais-ce qu'imaginer l'hospice à
mon âge m'agaçait tout de même. J'étais âgé de cinquante-neuf ans, un âge assez conséquent pour
un humain moyen qui expliquait le raisonnement du jeune homme, toutefois cet âge était si
insignifiant face à certaines races. Une constatation qui me faisait boire un peu plus certains soirs en
imaginant qu'avec une origine différente, je n'aurais peut-être ni mes problèmes de santé limitant
mon art et que j'aurais encore tant d'années pour me parfaire.

« On essaye de se débrouiller, on fait toujours ce qu'on peut pour survivre, n'est-ce pas là la plus
grande force de tout homme ? disais-je fièrement. Ma cécité est présente depuis ma naissance, je
fais partie de ceux qui n'ont rien a regretter d'être aveugle, on peut dire. »

Les autres races peuvent vivre plus longtemps, certaines personnes sont doués pour la magie,
d'autres pour l'art et certains pour le combat. En ce monde, personne n'est égale à un autre, nous
avons nos avantages et nos défauts, nos compétences et nos manques et c'est ainsi que l'on se forge
afin d'être aussi digne voir plus digne qu'un autre. Je suis né aveugle, mais au lieu de me forger
autour de cela comme-ci c'était un défaut, je me suis forgé afin d'en faire une arme et j'ai tenté de
subjuguer ma cécité par une autre vision. À chaque fois que je jouais de ma cécité, je finissais par
partir dans des pensées comme celle-ci, ma cécité avait été réglé à ma manière, sans magie ou
technologie, mais par moment je me demandais ce que voyaient les gens dits normaux.

Le rire de l'homme face à ma « blague » était plaisant, car encore une fois cela montrait bien
l'importance de cet atout dans ma manche, tandis que certains connaissaient mon existence en tant
qu'assassin, d'autres l'imaginaient impossible. Combien de cibles avaient été éliminées en ne se
doutant pas que l'homme qu'elles voyaient comme inoffensif leur trancherait la gorge quelques
secondes après ? Heureusement que mes lames étaient cachés par la cape recouvrant une bonne
partie de mon corps, une cape justifié par la « fraîcheur » du temps, le froid devenant souvent un
adversaire pour les personnes vieillissant... c'était d'ailleurs vrai et je m'étais alors pourvu très top de
vêtements contre le froid.

« Je vous remercie de comprendre, certains hommes oseraient user de moquerie ou de mépris face à
ce genre de propos, mais pas vous.. Vous êtes un homme bien. Ma famille... regardez cet homme
qui ose racketter son oncle... et bien il n'y pas mieux.... Oh ! Il y a la petite Cathie, un véritable ange
, je devrais vous la présenter un jour ! Vous vous entendriez sûrement très bien ! »
La petite Cathie existait... elle se trouvait être l'animal de compagnie d'un aubergiste d'un autre
duché et c'était bien un ange réclamant que des caresses, une vraie peluche servant de mascotte à la
taverne. Ce n'était donc pas véritablement un mensonge, rien ne m'empêcherait de lui présenter une
prochaine fois si l'on se revoit un jour...

La nouvelle face à son identité était pourtant une bonne raison d'empêcher cela, un soldat
Akkatonien n'était pas le meilleur choix de compagnie lorsque vous étiez une personne pratiquant
l'assassinat comme métier. Mes victimes en Akkaton étaient rares, mais toutefois assez préjudiciable
pour mériter quelques coups de bâtons si cela venait à l'oreille d'un homme ayant soif d'une justice
pour tous.

Tandis que je me préparais à lui répondre à mon tour, nous furent interrompu par l'arrivé d'un petit
groupe de mercenaires ayant comme intérêt la prime sur ma tête, une petite somme n'étant pas non
plus immense, mais assez sympathique. Avoir un garde du corps fut donc la bonne chose à faire,
combattre en pleine rue, même la nuit était une chose bien mauvaise pour une personne censée être
discrète – courant pour un homme assassinant par le biais des ombres. -

« Pour tout vous dire, vous n'avez ni tord ni raison. Je suis aveugle et ainsi certaines choses me sont
impensables voir impossibles. Toutefois, je peux cependant me débrouiller sur de nombreux points
tel que... la cuisine ! Quant à mon neveu, même si j'avais des facultés de combat, qu'est-ce que je
vaudrais si j'osais m'en prendre à ma famille ? »

Cet homme n'était pas de ma famille bien entendu, mais si cela avait été le cas, je me serais
sûrement retenu de lui porter un quelconque coup dans la limite du raisonnable... J'avais quelques
principes et un certain respect pour moi-même, frapper une personne ayant un lien de sang serait
bafouer mon propre respect. Bien entendu, comme tout homme, je possédais des limites, mais je
tenterai de les tenir le plus longtemps possible en cherchant un autre moyen de régler la situation...
bien qu'il n'y aurait aucunement cette situation étant sans famille. De son côté, le jeune homme
parla de l'auberge et énonça un type d'auberge particulier, face à ce genre de détail, je ne répondis
pas, n'ayant aucune raison de soulever un détail d'une discussion semblant être plus de l'ordre du
pensif. L'auberge était une auberge normale, rien de secret, rien d'autre et il ne pensait sûrement pas
qu'un vieil homme prendrait l'autre voie, ainsi ces paroles devaient être adressées à lui-même.

« Ah ah, vous aussi, vous voulez tenter de m'expliquer le concept de couleur ? Vous pouvez essayer,
mais ce serait une perte de temps pour vous.. tandis que pour moi, ce serait un amusement fort
ludique de vous voir vous démenez sans possibilité de réussite ! disais-je en riant. Quant à la
technologie, je n'ai ni l'argent ni l'envie pour cela, je vis depuis cinquante-neuf ans en tant
qu'aveugle, pensez-vous vraiment que découvrir la vue serait une bonne chose à mon âge ? »

Le pire du pire, c'est qu'une personne avait par le passé tenté de m'expliquer cela... comment
expliquer à un aveugle ce qu'est une couleur, les différentes couleurs etc... alors qu'il ne peut rien
voir ? Il alla jusqu'à comparer des couleurs avec des objets.... le rouge représente le sang, mais
contrairement au sang qui est visqueux et peut-être vu négativement, le rouge peut-être positif
comme pour décrire les joues d'une personne gênée ou embarrassée... ce jour-là j'étais sacrément
perdu de devoir mettre au même niveau une personne embarrassée et du sang, il a fini par
abandonner en tombant par terre suite aux litres d'alcool qu'il avait bu.

« À peine quinze ans, hein. Petit, si je suis encore en vie d'ici-là, reviens me voir après ces quinze
années et ose me stipuler à nouveau que nous avons ''à peine'' quinze ans d'écart. Tu es encore bien
jeune, quinze années de possibilités, c'est immense et ces années peuvent te forger, te détruire,
t'apprendre. Tu peux culpabiliser, regretter, envier, aimer, détester en autant de temps, alors profite
petit soldat de ces quinze ans et des quinze suivantes. Profite de chaque seconde, le vieil homme
que je suis donnerait tout pour ne serais-ce qu'avoir encore dix ans devant lui, mais j'en doute fort.
Ah ! Pour l'amour, je suis désolé, mais je ne suis pas le meilleur donneur de leçon dans ce
domaine ! »

Les années passent vite, quant à l'amour... je l'avais expérimenté, mais cela n'empêchait en rien ma
condition de célibataire sans enfant... J'avais eu la possibilité de changer cela, mais une suite de
mauvaises décisions avaient détruite cette chance d'un jour avoir un bonhomme m’appelant
« Papa ». Plus j'y réfléchissais, plus je me rendais compte qu'à force de chercher à perfectionner
mon art, je n'avais toujours ni enfant, ni apprenti à qui transmettre mon savoir et celui de mon
maître, un savoir qui finirait par se perdre si je continuais à agir de manière têtu.

Face aux mercenaires, le jeune soldat ne perdit aucunement son courage et émit l'hypothèse de les
empêcher d'agir à mon encontre, ce qui fut un franc échec face à leur envie de me planter un carreau
d'arbalète dans ma chair de vieillard... J'ouvrais les yeux et regardais dans la direction de l'homme
armé d'une arbalète facilement reconnaissable par son arme se chargeant en me visant, prêt à tirer.
Face à nous se trouvait quatre hommes, tandis que je pouvais entendre les pas d'un homme derrière
nous, inconnu ou ennemi, une question forte importante qui resterait en suspend pour le moment
tandis que je prenais conscience : Le soldat akkatonien était un homme bon voulant aider un gentil
vieil homme aveugle, ce vieil homme se trouvait être un assassin ayant une prime sur la tête pour
diverses assassinats et des mercenaires venaient réclamer la prime...

« Jeune Ludwig, recule. disais-je en m'avançant devant lui avant de reprendre. Quant à vous, je ne
sais pas qui vous envoie, mais si j'ai bien compris, la seule personne visée, c'est moi, non ? Ainsi,
cet Akkatonien peut partir sans risque de coup fourré de votre part tandis que l'on s'occupe des
affaires duchéennes entre nous, n'est-ce pas ? »

Mes yeux ouverts fixés l'homme ayant pris la parole précédemment et la pâleur bleuâtre de ces
derniers était bien visible en cette nuit bien sombre tandis que je me retrouvais le dos bien droit,
devant ces hommes, prêt à sortir ma lame. Le vieillard gentil et perdu était parti pour laisser place à
ma véritable existence, la raison étant que le petit plan astucieux pour ne pas combattre était bien
fait, mais entraîner de laisser combattre une bonne personne injustement tout en fuyant d'une
manière l'affrontement. Un plan bien pensé que je ne pouvais pas suivre par abus de fierté et abus
de principe, le colosse ne devait pas être facile à vaincre, mais cela faisait rarement parti de mes
habitudes d'user des autres pour combattre à ma place. Le précédant affrontement avait été
interrompu par ce dernier, il était lui-même venu combattre, ici c'était le combat d'un autre qui
venait à lui et sa sympathie le poussait au combat.

« Anton Ludwig, tu es une bonne personne, alors sois un bon soldat et pars vivre tes quinze
prochaines années avant de revenir me voir, d'accord ? disais-je avec sympathie pour l'akkatonien »

« Il est vrai qu'une claque n'a l'air de rien, mais commencer à emprunter un chemin et il vous sera
plus facile d'y continuer. Imaginez, une dispute et une claque règle tout, pourquoi ne pas régler la
suivante de cette manière ? Et si ça ne suffit pas, pourquoi ne pas monter au cran « juste pour cette
fois », c'est un cercle vicieux qui se lance alors, ne croyez-vous pas ? »

Le cercle de la violence était un cercle assez commun en ce monde ; les épées, les lances, les
dagues, les arcs, les arbalètes, les armes à feu, les sorts, etc... tant de méthodes pour blesser voir tuer
afin de montrer sa supériorité physique ou juste afin de contrôler une parcelle de terrain. Moi-même
j'usais de violence en tuant pour un contrat, j'usais de violence en combattant toute personne se
montrant agressif, les arts martiaux ne sont que disciple et apprentissage, c'est notre usage qui
définit leur caractère. Toutefois, la violence est aussi une possibilité afin d'engendrer la paix, la
protection, comment protéger sans user de violence, les possibilités sont limités et ne durent pas
toujours. Malgré tout, il était bon de savoir où commencer notre propre cercle de la violence et où
nous voulions qu'il finisse, pour ma part frapper un être cher était une chose bien trop repoussante
pour y user de manière « saine », si un jour cet acte se produisait c'est que la situation devait être
bien particulière.

« Comme tu le dis, j'ai ma manière de voir, ma propre vue. Tu me signales que retrouver la vue des
yeux m'ouvriraient des portes qui me furent alors inaccessible... Mais ne pensez-vous pas que cela
fermera aussi les portes que j'ai réussi à ouvrir par ma cécité ? Lors de rares moments, la vue que
vous possédez, vous autre, m'intéresse... voir les couleurs, voir un couché et un levé de soleil, et tant
d'autres choses. Toutefois, sans que vous en ayez conscience, vous aussi vous ratez des possibilités
chaque jour, des possibilités que je possède et que je me plais à posséder. La technologie ne fait pas
partie de mes centre d'intérêts, tout comme la magie je tiens à le préciser, je suis un homme voulant
vivre avec la chair et les capacités reçues à sa naissance. Ces caractéristiques peuvent être modifié
par l'expérience, l’entraînement et bien d'autres choses, mais elles resteront ma propre possession et
ne viendront pas d'un acquis technologique ou magique. Vous ne devez sûrement pas comprendre
cette façon de pensée, n'est-ce pas jeune homme? »

Dans la situation présente, l'homme en face ne possédait pas toutes les cartes afin de me
comprendre, mais mon corps était une part de moi importante que ce soit à travers de mes
compétences physiques, mentales ou mon manque commun tel que ma cécité. Je me trouvais être
un artiste martial qui à travers l'entraînement physique, la méditation, l'apprentissage des techniques
martiales et autres, s'était forgé. Trahir cela par le biais d'une quelconque technologie ou magie était
comme trahir ma fierté en tant qu'artiste martial, pourquoi tout ce travail si au final ce corps était en
remplacé par de l'acier ? J'étais fier de mon corps, de ce que j'avais pu accomplir malgré les
obstacles et malgré le problème de l'âge et de mon cœur qui me faisaient comprendre que ma vie en
tant que combattant touchait à sa fin.

« Hé bien, je te souhaite de vivre aussi longtemps que tu le désires, jeune homme. Que ce soit par le
biais de la technologie ou autre, profite de tout le temps de vie que tu pourras happer et agit toujours
comme tu le voudrais sans le regretter par la suite. Quant à ta promotion, avec une telle motivation
et un tel idéal à défendre, tu finiras sûrement par atteindre ton objectif, en espérant que tu puisses
l'assumer parfaitement... Si je me souviens, deux cent milles vies tiendront entre tes mains, c'est une
lourde charge à assumer pour un seul homme. »

Mes paroles semblaient assez défaitiste quant à la possibilité que l'homme en face puisse réussir à
supporter ce rôle, toutefois ce n'était aucunement l'objectif de ces dernières, ce n'était autre qu'une
mise en garde afin qu'il puisse y prendre du recul. Beaucoup d'hommes veulent monter et monter
l'échelle que ce soit politique, militaire ou autre, beaucoup ne prenaient pas conscience de
l'importance des tâches des hommes d'en haut. Arriver en haut de l'échelle et se retrouver à gérer
environ deux cents milles hommes était une charge très lourde et si l'on était pas apte à cela pouvait
nous détruire. Les morts, nos erreurs entraînant ces morts, nos non-agissements entraînant d'autres
morts... la pression psychique de tout cela était d'une intensité bien loin d'un sergent gérant dix
hommes.

Un haut juge... je ne savais pas vraiment comment réagir face à cette révélation, certes je ne le
pensais pas simple soldat... mais je le voyais sergent voir capitaine au maximum... Mais un haut
juge, ces hommes gérant vingt milles soldats et étant assez bien réputé pour savoir que les
combattre était une mauvaise idée. Par choc, je m'étais retourné vers lui l'air complètement ébahi...
j'avais l'air de quoi moi après m'être ridiculisé en ayant agi avec sympathie à son encontre, mes
paroles semblaient tellement idiotes désormais... Je ne savais même plus qui je devais craindre entre
les mercenaires venus pour ma prime et le haut juge akkatonien capable de lancer vingt milles
soldats...

Je le laissais parler sans rien, tout comme les mercenaires, je me limitais à écouter ses paroles qui
respiraient tellement la sincérité et la confiance qu'on ne s'imaginait même pas la possibilité que
cela puisse être faux. Son discours était sûrement vraie, de mon côté je ne faisais plus vraiment
attention aux endroits ne me concernant pas sur le moment et le Nord ne faisait pas partie de mes
clients ainsi cette histoire de village rasé, mais connaissant Akkaton cela était sûrement vrai sans
l'ombre d'un doute. Bon, de mon côté à force de l'écouter les menacer au moins d'entendre les
genoux d'un des hommes claquer, j'avais décidé de suivre mon instinct et de continuer à suivre le
soldat sans m'enfuir devant cette possible menace. Quand il eut fini d'un voix sec de les menacer, je
rajoutais de mon côté

« Vous avez entendu le monsieur ? Retournez voir votre patron tant que le Haut Juge accepte que
vos têtes ne soient pas coupées. J'insistais sur le terme haut juge et commençais à leur faire signe de
déguerpir de la main. »

« Ah ! Donc maintenant les soldats Akkatoniens défendent des assassins duchéens ? Je pense que
cette nouvelle ne fera pas plaisir à beaucoup de m- »

Sans qu'il puisse finir sa phrase, le doigt qui se trouvait être sur la gâchette de l'arbalète appuya
dessus, laissant partir un carreau dans ma direction, créant la panique dans la troupe de mercenaires
qui décida de fuir avant que le haut juge les massacre. De mon côté, la surprise fit que l'esquive fut
mal orchestré tandis que le carreau transperça mon biceps droit tout en entaillant mon flanc droit par
la même occasion avant de partir derrière moi. Ainsi, quelques secondes plus tard, nous purent
entendre les hurlements d'un homme qui avait été touché par le carreau, ce cinquième homme que
j'avais entendu précédemment fut victime d'un tir... mais je n'avais pas pu m'assurer de son lien avec
les mercenaires. Je me retrouvais donc avec le bras en sang ainsi que le flanc tandis qu'une autre
personne hurlée comme-ci on était entrain de l'égorger... la chance n'était pas de notre côté ce coup-
ci tandis que je réfléchissais au Haut-Juge et à la révélation de mon métier.

« Certes. La maîtrise de soi a sa part dans tout cela, il est vrai. »

La maîtrise de soi, hein... c'était un concept bien flou qui n'était aucunement dénué de sens, mais
toutefois possédait un rapport plutôt controversé dans la discussion, bien que j'avais préféré
acquiescé à l'idée du jeunot. La maîtrise de soi divergé, on se maîtrise quand l'on décide de gifler
une fois, on se maîtrise quand l'on décide de gifler une seconde fois... et on se maîtrise toujours
quand l'on y va aux poings, on a juste « évolué » dans notre manière de gérer la situation. Les gifles
ne fonctionnaient juste plus assez bien pour nous convenir, ainsi on peut tout à fait faire cela sans
être hors de contrôle. C'était cette raison qui me poussait à voir la maîtrise de soi comme une chose
bien superflue dans cette conversation, toutefois le sujet n'avait pas lieu d'être étant donné que je ne
possédais pas de famille alors j'avais préféré écourté ce dernier.

« Il est bien que vous puissiez comprendre ma façon de pensée ainsi que celles d'autrui et avoir le
recul nécessaire pour les accepter sans vouloir imposer votre manière, c'est un comportement qui se
veut de plus en plus rare avec le temps, à dire vrai. »

Contrairement au sujet précédemment, j'étais bien plus sincère dans ma répartie, il était vraiment
rare de rencontrer quelqu'un acceptant une autre manière d'agir sans la juger comme négatif,
inférieur ou autrement. Le monde d'aujourd'hui était empli de nombreuses personnes pensant avoir
une forme de vie bien supérieur, bien plus digne ou respectueuse parce qu'il était doté de magie, de
technologies à la pointe de l'innovation du moment, etc. Bien entendu, dans le monde martial aussi,
il existait ces personnes pensant qu'un être purement organique et n'usant pas de magie se trouvait
être la vraie voie ou encore un être suivant leur art martial précisément. Pour ma part, j'avais dû mal
à comprendre les êtres visant la technologie, encore plus que les êtres magiques étant moi-même
aucunement doté de magie, je ne pouvais parler. Est-ce que mon avis aurait été plus tranchant avec
des compétences magiques ? Je ne pouvais aucunement le savoir ainsi, je ne pouvais pas vraiment
juger les êtres magiques tandis que ceux usant de technologie, une forme atteignable par ma
personne était plus jugeable, car accessible. J'évitais de juger négativement, je voulais accepter
autrui et sa manière d'agir, tout comme je bannissais le spécisme de mon esprit, je voulais bannir
cette forme de racisme anti-technologie ou anti-magie. Une façon d'être une personne plus digne,
une personne meilleure qu'elle ne l'était précédemment et surtout pour éviter d'être comme tout ces
gens habitaient d'une haine incompréhensible pour la différence.

« Vous pouvez voir la chose de cette manière, mais il n'en est pas moins vrai que ce sont vos
actions, bien que délégués, qui influenceront le monde à un si haut rang. On vous demande de
combattre des ennemis au Nord d'Akkaton, par exemple. Vous envoyez un Haut Juge digne de
confiance, donc vous déléguez et le résultat se trouve être un choix de bataille inadapté de cette
personne causant la mort des soldats en-dessous de lui ainsi que de sa personne. Vos choix ont
amenés ce résultat, ces morts seront aussi votre responsabilité tout en étant celle des personnes au-
dessus de vous. Pourriez-vous penser que ce n'est pas votre faute, mais de celle de vos supérieurs ou
au contraire de vos subordonnées sans ressentir une once de culpabilité ? J'en doute fort, il faudra
alors vivre avec ce péché qui pourrait se reproduire plus d'une fois, un périple bien dur si vous
voulez mon avis. »

J'insistais sur tout cela, car j'estimais que les dires précédemment du soldat n'étaient pas adapté à la
position qu'il voulait atteindre, beaucoup de personnes n'avaient pas conscience de tout ce que cela
impliquait en réalité. J'avais moi-même participé à de nombreuses batailles, certains moments nous
étions libre d'agir de la manière que nous le décidions tandis que d'autres nous étions obligés de
suivre un plan. Un jour, le plan a suivre causa la mort de plus d'une centaine de personnes sur un
peu moins de deux cents, la personne ayant eu l'idée du plan sembla complètement anéanti et cela
fut pire de nuit, il se réveilla en pleine nuit en hurlant à la mort qu'il s'excusait. Il finit par faire une
dépression et se suicida quelques jours plus tard, il s'avérait que ces nuits étaient recouverts de
cadavres demandant des explications sur leur mort, une culpabilité bien trop grande pour cette
homme. Ici, nous avions un soldat visant un poste le faisant diriger deux cents milles personnes, un
plus grand chiffre entraînant alors une plus grosse charge émotionnelle, ne le connaissant que
depuis peu, je ne pouvais juger de sa capacité à résister face à une telle pression.

Je me retrouvais toujours debout avec un trou dans le biceps et une entaille sur le flanc, un homme
derrière qui se trouvait être plutôt bien touché au vu des bruits et de sa respiration fuyante... un
seule carreau d'arbalète pour cause, une situation bien impressionnante en soi. Le Haut juge
s'avança vers moi afin de me soigner, je le renvoyais vers l'autre homme en lui disant :

« Tcch, saleté d'arbalétrier fébrile, quelques paroles et il stresse tellement qu'il tire dans le tas ! Ne
vous en faites pour moi, l’état de cette personne à l'air bien plus préoccupante. Quant à moi, rien de
bien grave. disais-je en ouvrant, fermant et bougeant ma main et de mon bras. Aucun muscle ne
semble avoir été touché par le carreau. »

De mon côté, j'arrachais le bas de mon pantalon avant de l'arracher à nouveau en deux morceaux,
que je plaçais au-dessous de mes vêtements au niveau du ventre – laissant alors paraître les
nombreuses cicatrices et blessures antérieurs – ainsi qu'autour de mon biceps recouvrant le tout.
Avant cela, j'usais de l'alcool se trouvant dans ma sacoche et recouvrais mes plaies avec avant d'en
boire une goutte et de ranger à nouveau la flasque tout en m'essuyant la bouche et d'avancer vers les
deux hommes.

« Un médecin... disais-je en réfléchissant à notre position et à ce qui nous entourait. Hum... il y en a
un à trois rues d'ici environ, mais il n'est pas « officiellement » un médecin, je tiens à le préciser. »

Le soldat m'avait demandé si je connaissais un médecin dans le coin, à vrai dire certains exerçaient
en tant que médecin illégaux dans ces bas quartiers, mais leurs prix étaient une telle immondice que
je ne m'étais jamais frotté à eux. Ainsi, dans l'optique de ne pas passer mon temps à me recoudre
moi-même tout en étant capable de garder quelques pièces pour pouvoir me nourrir, j'étais parti
dans une autre voie que celle-ci. Mon « médecin » se trouvait bien être un médecin.... pour
animaux, malheureusement pour l'homme blessé par le carreau, mais étant donné que c'était le seul
apte à le soigner que je connaissais, il n'avait pas le choix.

Ainsi, après avoir refuser d'être porté, car je ne voyais aucune raison qui poussait l'homme à vouloir
me porter sachant que je pouvais toujours marcher sans difficulté et que je n'étais plus dans le rôle
de l'aveugle fragile après les révélations précédentes. Je m'étais lancer dans la direction du médecin
vétérinaire accompagné du géant et de l'homme malchanceux étant sur son dos et ne se portant pas
vraiment bien. Trois rues plus tard, nous étions arrivés chez l'homme qui se trouva être endormi,
réveillé par les coups à sa porte, il arriva et ne fut pas vraiment surpris de me voir, vu que j'avais
souvent a faire à lui lorsqu'il devait normalement dormi. Il nous fit rentrer et nous demanda
d'attendre dans une autre salle tandis qu'il essayait de faire ce qu'il pouvait pour l'homme en nous
répétant expressément que les hommes ne faisaient pas partie de son domaine d'expertise. Je me
retrouvais alors seul avec le soldat dont je connaissais désormais l'identité, quant à lui il connaissait
désormais mon travail et je n'avais pas vraiment de manière de réfuter cela à dire vrai...

« Eh bien... s'il n'y pas de péché d'orgueil derrière tout ça, bien que je ne dis pas que c'est votre cas,
bien entendu ! Dans ce cas-ci, sans mauvaise langue ou autre, je vous souhaite de réussir et
d'atteindre votre rêve ! »

Une réponse franche, courte et qui était là aussi pour clore le sujet d'une manière, après tout si cette
homme se pensait être assez bon pour atteindre ce rang, ne pas subir la tension sans tenir et faire un
bon travail, je ne pouvais que l'encourager. Akkaton n'était pas mon pays, je n'avais pas
véritablement de lien avec cet endroit que j'avais tout de même visiter à plusieurs reprises et qui
m'inspirait malgré toute la technologie une certaine paix. Ainsi je n'allais aucunement lui souhaiter
du malheur et si cet homme pouvait le poussait vers le haut, qui étais-je pour m'opposer à cela d'une
quelconque manière ? Ainsi, bonne chance à lui.

« AH ! J'ai cinquante-neuf ans, mon cher ! Si je commençais à pleurer pour un petit trou dans le
bras et une griffure sur le ventre, cela fait longtemps que je serais mort dans ce jardin à coupe-
jarret ! »

Plus sérieusement, en réfléchissant bien, depuis le début de ma carrière d'assassin, je m'étais plus
souvent blessé en dehors de mes contrats en ayant des accrocs avec des gangs, des mercenaires, des
assassins et autre personnes que personne de politiquement correcte ne fréquente que dans mes
contrats directement. Bon, j'avais quand même eu quelques déboires lors d’assassinat... réussir un
assassinat, mais finir avec un tir de revolver dans la poitrine venant de votre cible qui mourrait deux
secondes après, comme quoi la rage était un véritable carburant par moment.

J’acquiesçais de la tête à son énonciation des faits, comme quoi un peu de connaissance était mieux
que aucune connaissance avant de commencer à lui montrer la route qui nous emmènerait le plus
rapidement chez le vétérinaire.

La question que me posa par la suite le haut juge me choqua.... on lui balance qu'il protège un
assassin et il vient me demander si j'étais un mercenaire dans le temps... bon Anton n'avait pas tord,
j'étais bel et bien mercenaire par le passé... mais pourquoi il part sur cette supposition au lieu d'en
venir directement à l'assassinat ? J'étais assez perplexe sur la situation et répondais alors avec
honnêteté.

« Pour être honnête, oui j'ai été mercenaire par le passé et pendant une durée assez élevé. J'espère
que vous n'êtes pas trop choqué à l'idée d'imaginer un aveugle mercenaire ? Car je ne vous ai pas
menti, je suis bien aveugle de naissance et même pendant ma période de mercenariat. Je vous avoue
que quand on est mercenaire, on ne se fait pas que des amis... certains sont dans le camps adverse
une fois et d'autres plusieurs fois. Certains oublient car c'est ça aussi le mercenariat, un jour on est
ennemis et l'autre on est dans le même camps ; Mais d'autres ont vu leur frère, leur père ou leur
cousin mourir de votre main et ça peut amener à ce genre de querelle, c'est le métier qui veut ça
d'une manière. »

L'assassinat m'attirait aussi son lot d'ennemi, mais avec l’anonymat qu'engendrait ce métier, c'était
bien plus compliqué d'en venir à trouver le responsable de la mort de votre personne proche et
beaucoup abandonnez sur le chemin de la vengeance. Tandis que dans le mercenariat, dans la
débâcle de corps tombant au sol, il y a forcément un vivant qui a vu qui à tuer une personne précise,
surtout si cette personne était une connaissance. Ainsi, un frère d'arme adverse voyait forcément la
mort arrivé de son frère d'arme et pouvait en parler au cousin, frère ou père de ce dernier qui avait
plus facilement accès à sa vengeance. Cela faisait vingt-et-un ans que j'avais quitté le monde du
mercenariat et j'arrivais par moment à tomber sur des personnes voulant se venger de ma personne
pour l'un des milliers de cadavres que j'avais dû faire lors des nombreuses batailles, il y a si
longtemps.

Lorsque Anton me demande pour le neveu, je ne pus rien faire d'autre qu'exploser de rire et
m'excuser avant de lui expliquer d'une certaine manière que l'homme l'avait mérité, j'expliquais le
début en commençant par mes jeux d'argents avec ce dernier et le fait qu'il avait perdu une bonne
part de ses sous. J'en venais ensuite au fait qu'il m'avait pris à part dans une ruelle, énervé d'avoir
perdu son argent et d'autant plus face à un aveugle qu'il pensait pouvoir plumé, je faisais donc part
de ma logique que je voyais l'argent prit comme une punition amplement mérité.

« À dire vrai, c'est du pareil au même pour les reproches, c'est juste que les Duchés sont spéciales....
Si Akkaton attaquait Teïder, les gens qui pourraient vous reprocher les morts se trouveraient à
Teïder tant qu'à vous, vous seriez à Akkaton. Un mercenaire travaillant dans les Duchés, c'est plus
varié étant donné qu'il suffit de prendre part à une autre bataille entre deux comtes, duchés ou autre
pour se retrouver dans le même camp qu'un ancien ennemi. Il y a peu de chance pour que vous
combattiez Teïder puis qu'un Teïderien devienne soldat d'Akkaton, sans compter que les batailles
des Duchés sont plus fréquentes et avec des populations plus basse qu'un assaut d'Akkaton, je
suppose. Toutefois, le statut de mercenaire est plus intéressant à mes yeux, il respire une certaine
liberté que le soldat ne possède pas dans le choix de ses actes. »

Ma réflexion était assez correcte, les batailles des duchés étaient bien plus fréquente qu'un véritable
assaut akkatonien tandis que les ennemis dans les duchés étaient plus variés et bougeaient souvent
de camp alors qu'un soldat était plus accroché à son pays par esprit de patriotisme. Le mercenaire
n'était attaché que par la rente d'argent et pouvait alors quitter un comte pour un autre juste avant
une bataille si celui-ci proposait un meilleur salaire. Les ennemis d'un mercenaire n'était pas plus
nombreux que ceux d'un soldat, mais il était plus facile de discerner les « crimes » d'un mercenaire
à l'encontre d'une personne que ceux d'un soldat au vu de l'état des batailles et de la diversité des
camps soutenus. Pour ma part, je n'avais eu aucun autre proche que mon défunt maître et les
hommes l'ayant tués avaient pour la plupart été massacrés pendant l'embuscade qui s'était ensuite
fait détruire par des forces alliés ; Les hommes que j'avais côtoyé dans la milice ne vécurent pas
suffisamment longtemps pour que je puisse me rapprocher d'eux.

De son coté, le jeune soldat qui venait de se rendre compte que mon neveu n'était qu'un ivrogne
haineux de sa défaite ayant voulu se venger et que j'avais alors détroussé en compagnie d'un Haut-
juge, Anton ne se retenu pas plus longtemps pour expliquer son point de vue. Un point de vue bien
idéalisé et très ancré sur le principe de la justice procédurale qui empêchait ainsi toute justice faite
par ses propres mains envers son « bourreau ». De mon côté, je l'écoutais déblatéré sur son principe
de justice et sur les conséquences de mes actes quant à l'exemple que tout cela donnerait aux
générations présentes et futurs du monde. Sa justice était une justice prônait par beaucoup dans
diverses régions du monde, toutefois bien que cette justice semblait si idéale pour ces hommes, pour
moi et beaucoup d'autres cela n'était que pur despotisme d'obliger les gens a avoir recourt à cette
justice-ci seulement. Je le laissais parler sans interférer afin qu'il puisse donner tout ses arguments et
recracher un peu de sa colère dans le fait que je l'ai mêlé dans une affaire de vol sans qu'il n'en
sache rien du tout, chose que je pouvais comprendre pour le coup.

« Tout d'abord, je tiens à m'excuser pour vous avoir mêlé à ce vol, c'est bien la seule chose que je
regrette pour le coup, ce fut une idée pensait dans le feu de l'action ayant pour but de jauger votre
taux de sincérité. Les duchés ne sont pas un endroit rempli de bonnes personnes aidant les autres en
attendant aucune récompense à la clef et il m'a fallut faire attention à vos intentions à mon égard.
disais-je en baissant la tête légèrement en signe d'excuse avant de reprendre plus franchement les
yeux plongés dans les siens. Toutefois, c'est bien la seule chose que je vous concède pour le coup.
Votre justice n'est aucunement la mienne et que vous vous permettiez de montrer du doigt mon
comportement en parlant de l'image que cela donne aux gens m'indispose tout particulièrement,
qu'est-ce qui vous en donne le droit ? »

« Votre justice n'est pas un mal en soit, des personnes ne peuvent se protéger ou obtenir justice
d'eux-même et ainsi votre justice empêche les gens de tomber dans la loi du plus fort. Cependant,
lorsque vous avez les capacités d'obtenir justice de votre propre chef, pourquoi devriez-vous
accepter qu'une entité qui vous ai, d'une manière inconnu, s'occupe de votre problème à votre
place ? disais-je en serrant le poing de manière bien visible. Quant à l'argent que je lui ai pris, ce
n'était pas véritablement du vol propre, car le vol consiste à dépouiller une personne de sa fortune
sans aucun motif véritable, j'insisterai plutôt que je rachetais sa conduite à mon encontre avec sa
bourse. Il y a encore une vingtaine d'année, ce genre de conflit n'avait qu'un type de solution dans
ces quartiers assez malfamés : la mort de l'un des deux parti. Auriez-vous préféré que je lui tranche
la gorge à lui et ses compères pour avoir tenter de me dépouiller de ma bourse et ma vie par la
même occasion, auriez-vous trouver cela plus juste vu qu'aucun vol n'aurait été commis ? Je tiens à
préciser que la sanction a été infligé, si je recroise cette personne et qu'il n'en devient pas agressif, je
serais tout à fait neutre avec lui ayant réglé mes comptes.»

Je me permettais de rajouter une touche d'hédonisme propre à ma façon de pensée

« Pour finir, cette argent n'aurait servi qu'à appliquer du bonheur en ce monde, l'auberge où je
séjourne possède une partie taverne assez bondé et au vu des pièces dans ce sac.. J'aurais pu offrir
une tournée générale, ainsi une bonne trentaine voir quarantaine d'hommes auraient eu le droit à une
dose de plaisir. Quarante hommes ayant du plaisir face à la colère d'un seul homme, j'estime ainsi
que l'acte en vaut bien plus la chandelle qu'autre chose, étant donné que je doute fort qu'un seul
homme peut en valoir plus de quarante. Sauf si vous faites partie de ces gens estimant que le
bonheur de certains est plus important que celui d'autres personnes ? »

Les paroles de l'Akkatonien quant à la situation des Duchés était plutôt correcte et je me contentais
donc d’acquiescer à ces dernières donc. Je ne faisais aucunement partie des personnes idéalisant
leur pays ou au contraire le mépriser au point de le trouver inférieur à tout autre contrée, de mon
point de vue toute contrée avait ses bons et ses mauvais points. Les duchés du Sud n'échappait
aucunement à cette règle et la liberté procurait par la situation de cette contrée et leur fort lien à
l'argent comme estimation de l'importance et du pouvoir de chacun était un défaut et une qualité.
Dans mon cas où l'argent n'avait pas de réelle importance et ne servait qu'à estimer le poids d'une
vie et d'une tâche dites ainsi que de me permettre à mieux préparer les suivante au niveau de
l'entretien de l'équipement tout en me permettant de me nourrir. Ainsi, j'étais assez souvent sur la
paille ou avec un budget assez bas qui me permettait de me nourrir comme j'en avais l'habitude
pendant une période dites servant aussi de manière d'estimer mon temps de repos entre chaque
contrat. Un facteur assez peu important à mes yeux étant un assassin, mais cela pouvait être
important pour des personnes visant à grandir socialement parmi les personnes s'occupant d’établir
les règles parmi les duchés à travers l’ascension au titre de comte ou duc.

Par la suite, le Haut-Juge se permit de prendre ses aises dans la conversation et ne me donnait
aucunement l'impression d'agir comme précédemment lorsque la discussion était concentré sur la
technologie et mon apathie pour cette chose. La situation semblait prendre des proportions plus
gênantes que prévu quant à la réaction de l'homme, le prétendu vol d'argent semblait un bien plus
grand maux à ses yeux que je ne l'aurais pensé. L'honnêteté dont j'avais fait preuve sur le coup
aurait peut-être dû être éviter par un autre mensonge visant à garder une certaine platitude dans ma
relation avec un Haut-Juge Akkatonien accro à une « justice pure ». Bon, je manquais tout de même
d'une certaine bonne volonté à son égard moi aussi, mais je possédais une certaine aversion pour les
personnes idéalisant un système de défense judiciaire évoluant ainsi.

« Peut-être parce que jugeais une personne sur ses propres termes et convictions est souvent une des
erreurs qui mènent à un guerre, par exemple ? Vous êtes libre de vos actes, je suis libre de mes
actes. Les conséquences ne seront que conséquences et seul le monde lui-même est assez digne de
me juger. Si un jour je me réveille avec un couteau en pleine poitrine, c'est la conséquence d'une
suite de décisions qui me sont propres et c'est la manière dont l'univers a décidé que cela devait se
passer. Une autre alternative existe toujours, une goutte d'eau qui vous tombe dessus avant que
l'homme arrive, un autre homme qui intervient, et bien d'autres possibilités qui auraient pu changer
votre voie. Les hommes ne sont que des entités n'ayant aucunement le droit de juger leur pair, car
comme signifier dans ma phrase tout homme est égaux, ainsi juger autrui, c'est se mettre au dessus
de lui. Ne juger point, réagissez à tout cela et il en fera de même, c'est ainsi que l'homme avance et
non en portant un regard de mépris face à telle ou telle action, entraînant mépris ou haine à son tour.
Mépriser un acte d'une culture n'étant pas la votre n'attirera que colère de cette dernière, ainsi
Akkatonien, ne juger pas un être n'étant pas de votre culture dans sa propre contrée, vous n'êtes
personne pour agir ainsi et encore moins supérieur à ma personne, en échange je ne jugerai pas
votre pensée. » disais-je avant de rajouter quant à la discussion visant à définir notre vision de la
justice :

« Hum... Je n'ai aucunement l'impression que nous pouvons comprendre la vision de l'autre, au vu
de vos remarques ou encore de votre façon de détourner des propos sans en comprendre réellement
la signification. Toutefois, de mon coté non plus je ne pense pas être assez ouvert pour comprendre
les raisons qui vous pousse à accepter ce système, vous ne me semblez aucunement être atteint d'un
sentiment de peur ainsi cela me semble assez compliqué. Votre monde et la base de votre monde
doit ainsi reposer sur ces principes et cela vous empêche d'établir une base possible autre que celle-
ci tout en la prônant comme unique vraie possibilité. Je vous propose plutôt d'abandonner ce débat
sur la forme de justice qui devrait exister, j'ai agis et j'aurais mes conséquences un jour, rien ne nous
dit qu'il ne viendra pas me planter un couteau dans le cœur un jour. »

Lorsqu'il en vint à parler du bonheur que l'homme pouvait donner de son propre chef, je le trouvais
alors bien naïf d'estimer qu'une personne capable de s'en prendre à ce qui lui semble un vieillard
aveugle et cela accompagnée de cinq autres personnes. Que ce soit sa colère ou la soif de sang qu'il
me semblait presque respirer, je pouvais clairement estimer que le seule bonheur qu'il voulait
ressentir était celui de me massacrer avec ces compères avant de me prendre tout mes biens. Un
châtiment qu'il avait déjà infligé par le passé au vu des dires du tavernier, mauvais perdant, on avait
retrouvé plusieurs cadavres des gagnants sans preuve concrète. Sans compter que la langue bien
pendue du tavernier m'avait parlé de sa famille, pauvre et battue tandis qu'il usait toute sa rente
mensuelle en alcool et en nourriture poussant sa famille à la mendier.

« Comment pouvez-vous imaginer une seconde qu'un homme osant s'en prendre à un aveugle et qui
plus est un vieil homme avec cinq autres compères aurait l'idée de procurer du bonheur autre qu'à
lui-même ? Pour votre information, cet homme use de sa femme et de sa fille comme sac de frappe
avant de prendre toute l'argent apporté par ces dernières afin de s’alimenter en alcool et en
nourriture. À mon humble avis, le bonheur qu'il pourrait procurer serait par sa propre mort,
toutefois je lui ai laissé la vie sauve et n'est fait que prendre de l'or afin de procurer du bonheur à
d'autres hommes. Maintenant que vous m'y faites pensez, Monsieur Honnête, voudriez-vous user de
votre bourse et de votre statut afin d'aider sa famille à échapper à leur bourreau ou vous préférez
croire en un bonheur illusoire qu'il pourrait leur offrir ? »

J'étais tout à fait sérieux quant à ma proposition, j'attendais de voir les véritables convictions de
l'homme en face et précisément si il préférait continuer de se bercer d'illusion à travers sa naïveté ou
s'il pouvait aussi agir.

« Ah ! Bien sûr que l'extrême est un choix facile, mais c'est plus facile à utiliser pour imager une
solution, je pourrais vous faire un topo sur les milles manières selon lesquelles juger une personne
pourrait influencer les choses, mais milles mots seront bien moins convainquant qu'une parfaite
image aussi effroyable et tout à fait possible qu'est la guerre. Juger un peuple, mépriser ses actions,
la haine ambiante crée n'amènera jamais rien de bon, n'êtes vous pas d'accord ? Regardez la
situation, vous m'avez jugés sur mes choix et la manière dont vous l'avez faites ne m'a fait ressentir
qu'une forme d'agression, rien de plus et rien de moins. »

Il était vrai que je ne prenais pas les choix les plus viables et préférais la simplicité d'un choix
extrême, mais pour me défendre d'une quelconque manière, j'étais un ancien mercenaire et un
présent assassin. Mon périmètre d'action entourait principalement le combat et ses variantes, je
n'étais pas une personne stupide, mais je n'étais pas non plus une personne fortement doué quant à
la manière de choisir les bons mots pour débattre. Débattre n'était pas un domaine que je pratiquais
souvent et encore moins lorsque ce dernier englobait quelque chose d'aussi personnelle que les
convictions ou sa vision du monde. J'ai toujours pensé qu'on avait chacun notre vision et qu'il fallait
appliquer la notre, et si ce n'était pas la bonne, un événement plus ou moins important permettrait de
remarquer cela. Ma pensée comme quoi c'était tellement plus facile de débattre à coup de poing me
semblait toutefois assez sauvage et me faisait bien comprendre que l'âge n'était pas un remède
miracle face à la sauvagerie d'une vie de combat.

« Rien ne vous empêche de juger intérieurement une personne, moi-même je me permettais de vous
estimer selon vous dire présent, mais ne pas agresser une personne en vous plaçant juge de ses actes
et en critiquant l'homme est à mes yeux une forme de respect normal. Ainsi, agir comme vous l'avez
fait, je ne peux vous donner raison et peut importe vos raisons ou vos titres, à mes yeux cela fait
partie de l'irrespect de se permettre de juger une personne que l'on connaît à peine. Vous aviez le
droit de vous plaindre que je vous ai mêlé à tout cela, vous aviez le droit de dire que vous ne
trouviez pas mon comportement comme bien, mais vous n'aviez pas à me faire d'une manière la
morale. Exprimez votre vision, oui, me critiquer sur la mienne et me dire que je devrais changer,
non. »

« Eh bien, Anton. Je me permets de vous nommer Anton, après tout, je pense que la situation sur
vous qui jugez mes actes, me permet d'être assez familier avec vous. Ainsi, Anton, je ne sais pas
quel genre de personne vous côtoyez habituellement, mais comme vous le savez maintenant je suis
un ancien mercenaire et les débats idéologiques, politiques, philosophiques n'ont jamais été mon
fort et je doute que mon âge m'a fait transcendé mes défauts. Ainsi, je vous propose d'abandonner
tout débat idéologique et de nous limiter à une discussion plus... supportable pour le vieux
combattant que je suis. »

J'avais décidé de lui dire clairement ce que je pensais tout en étant tout aussi claire sur le fait que je
n'étais pas la bonne personne pour ce genre de discours, un Duc serait sûrement plus adapté à ce
rôle qu'un simple assassin se limitant à effectuer des contrats tout en perfectionnant son art martial.
Je n'avais jamais eu de penchant pour la politique, la montée en grade ou autre, mes intérêts ont
toujours été un perfectionnement physique, psychique, intellectuel ou martial. Apprendre des choses
à l'aide de bouquin ou d'autres méthodes, perfectionner son corps en muscle, souplesse ou autre,
perfectionner son art en développement les bases ou en faisant naître des techniques, perfectionner
sa concentration, son calme et atteindre une paix interne. Je n'ai jamais visé autre chose qu'être un
homme ayant le savoir, l'expérience et la technique allié afin de pouvoir un jour transmettre tout
cela à autrui et perpétuait en ayant amélioré ce que j'avais moi-même appris.

« Vraiment ? Très bien nous ferons ainsi alors. Dans l'autre pièce, le travail risque de durer encore
un temps et nous ne pouvons rien faire de plus toute façon, ainsi autant partir pour être utile et
rentabiliser notre temps. Je ne connais aucunement le lieu de domicile de cette homme, mais
pourquoi ne pas retourner au bar où il se trouvait, quelqu'un doit bien le savoir, non ? Avec un peu
de chance, il sera même là et je vous montrerai que sa dette à mon égard est payé. »

Plus précisément, j'étais presque certain qu'il serait là, il aura certainement fait un tour chez sa
femme pour récupérer de l'or avant de retourner boire, quoi d'autre pour un être ainsi fait ? C'était
comme une nature pulsionnelle, impossible à empêcher, toutefois je ne mentais pas, ses actes
avaient été racheté par sa bourse, mais son comportement futur n'en sera pas épargné.

« Les Teideriens restent un peuple assez spécial, ils se trouvent être noyé dans une haine envers tout
autre espèce que les humains, le racisme profondément ancré dans leur personnalité ne pousse qu'à
la haine des peuples non-humains envers eux. Toutefois, ne vous en faites pas, j'ai pris cela comme
une agression et me suit emporter bêtement, on se demanderait presque si je suis vraiment un vieil
homme. Bien que la sagesse ne vient pas forcément avec l'âge et que mon sang se trouve toujours
être d'une chaleur des plus élevés. Oui, je connais désormais votre avis. »

Désormais, je savais très bien que si je me décidais à emmener ce soldat dans une combine illégal,
je me devrais d'agir finement et surtout de ne pas lui révéler la réalité des choses par la suite comme
je l'avais fait ici. Cela ne m'attirerait rien de bon autre qu'un autre débat sur la conscience, la
moralité et l'univers, des choses bien personnelle où l'avis de chacun se trouve être différent d'un
autre individu par son vécu et ses convictions. Autant mes actes n'étaient pas teintés d'un sombre
voile de malice lorsque je lui fis voler l'homme ou encore lorsque vint les mercenaires en voulant à
ma tête, mais cela ne changea rien à la situation. Je me devais d'éviter de l'emmener dans une
situation mauvaise pour son image par respect pour lui, mais si la situation se fait qu'une action de
cet homme important puisse me sortir de beaux draps sans faire couler du sang inutilement ou autre,
même illégale, je le ferais.

Je ne réagissais pas à ses histoires de respect, vu qu'encore une fois, tout cela n'était que perception
propre et que ma perception de la chose faisait que je n'avais aucunement l'impression de lui avoir
manquer de respect dans mes actions ou paroles pendant tout cette discussion stérile. Certes cela
n'était pas des plus sympathiques, mais cela n'avait causait de tord qu'à une personne méprisable qui
n'irait sûrement pas se plaindre à la justice, sans compter que l'argent amènerait le bonheur d'autrui.
Je le trouvais même assez grisant comme homme de se mettre dans des états pareils pour de si petit
acte, était-il vraiment un soldat ayant connu une quelconque guerre ? Ces guerres où vous pouvez
sentir l'odeur de la pourriture des cadavres, le sang des morts, entendre les cris des femmes abusées,
des personnes brûlées et d'autres choses plus horribles ? Il me semblait encore trop pur et innocent
pour un soldat de son rang, je me permettais de rire intérieurement en pensant au fait qu'il ne
durerait pas longtemps dans les duchés sans son grade.

« Il est vrai que nous connaissons désormais les choses à ne pas faire l'un envers l'autre, ne serais-
pas là le début d'une bonne relation entre un homme du peuple duchéen et un haut juge
Akkatonien ? Tiens... ça commence comme une blague que j'ai déjà entendu dans un bar une fois.
disais-je en rigolant »

La prochaine fois sera donc fait dans une discrétion totale et sans avouer la vérité à l'homme, cela
conviendra ainsi à tout le monde que ce soit à moi, aux personnes protégés ou autres et à cet homme
qui ne connaîtra pas l’existence de « l'effroyable crime » qu’il pourrait avoir commis. Sans me
moquer de cet homme, mes convictions personnelles faisaient que je me refusais de faire de
véritable tord à autrui sans raison, hors les tords qu'ils me reprochaient n'en était aucunement à mes
yeux. En tant que personne, il m'était impossible de pouvoir comprendre, concevoir et mettre en
place toutes les façons de penser d'autrui, ainsi je préférais me limiter à la mienne et ne lui causer
donc aucun tord jugé comme tel par ma personne. Une manière égoïste d'agir, mais je la soutiendrai
jusqu'au bout, elle m'emmènera la où elle devra m'emmener comme je l'ai toujours fait jusqu'à
maintenant.

« Ahhhhh... Si vous pensez que c'est le seul à agir ainsi, la moitié des gens de ce sombre coin
passent leur temps à boire, sans ça ils n'ont rien à faire autre que des conneries leur amenant la mort
comme solution. Ainsi, ils boivent, se battent, boivent, se battent, etc.. Donc là encore, rien n'a bien
changé dans sa vie autre que la force de vos coups sûrement. D'ailleurs, vous me dites que c'est moi
qui l'ai agressé ? Je n'ai aucunement levé la main contre lui, contrairement à vous, je vous
rappelle. »

Je me permettais alors de montrer la voie à l'homme, connaissant très bien l'emplacement du monde
m'entourant, cela me fut facile d'évaluer le trajet jusqu'à la taverne et ainsi de nous amener en
marchant jusque là-bas. Un trajet que je voulus calme, ne prononçant quasiment aucun mot avant
d'atteindre le dit-lieu et d'y entrer par la porte calmement et directement, la voix et l'odeur de
l'homme m'ayant chercher des problèmes tinta à mes oreilles.

« Il y a toujours pire que soit, à savoir si cela est rassurant ou non, cela dépends des gens. Toutefois,
j'estime que Teïder a un certain charme, après tout dans ce monde où toutes les espèces sont
acceptés sous certaine condition... Les duchés par exemple, qui accepte tout le monde tant qu'ils ont
l'argent pour s'acheter le respect. Eux, non, les Teïderiens crient haut et fort leur propos et leur haine
avant de tout faire brûler. On peut dire qu'ils sont originaux, bien que l'originalité ici se trouve être
de faire brûler des personnes pour le simple fait qu'ils ne sont pas comme nous. »

Mes propos semblaient aberrants, mais mon ton de voix et mes légers rires démontraient d'une
façon très visible que tout cela était fait avec une certaine dérision et un humour dès plus peu
commun. Le royaume de Teïder était loin d'avoir le droit à une quelconque compassion et
compréhension de ma part, certes l'inconnu nous fait peur... mais bon il y avait tout de même des
limites, étant moi-même une personne voulant à tout éviter le spécisme ou tout autre forme de
jugement, je ne pouvais leur concéder aucun point.

« J'ai envie de vous répondre que c'est sûrement parce que les bars sont l'endroit où tout être s'y
attelant peut se détendre, même un noble dès plus – pardonnez mon langage – coincé pourra après
quelques pintes se mêlait à l'ambiance festive de ces lieux. L'alcool et la musique accompagné d'une
bonne nourriture rapproche facilement les gens, faudrait d'ailleurs peut-être en parler à Teïder,
inviter des Teïderiens avec des espèces en qui ils vouent une haine. Après les premières tentatives
de meurtre, l'alcool finira sûrement par les rapprocher eux aussi ! »

Il était vrai que les bars possédaient une ambiance bien particulière, même les bagarres se
finissaient par une nouvelle tournée d'alcool et d'amusement sans compter que toute personne ayant
de l'alcool dans le sang ne pouvait continuer à rester de marbre. Cela était peut-être la raison qui me
poussait à dormir dans des lieux comme les auberges ayant un bar servant de quoi s'alcooliser et se
nourrir.

« Pour le moment, mon cher. »

Petite précision, car nous allions à nouveau rencontrer le soûlard et sa bande, enfin je l'avais
supposé et arrivé dans le lieu-dit, il était bien entendu là. Je ne pouvais que le reconnaître à son
odeur et sa voix difficilement oubliable, il ne devait pas se laver souvent d'après l'estimation de
puanteur caché sous l'odeur d'alcool. Je ne voulais aucunement causer le conflit et préférais aller
dans la direction du tavernier qui saurait sûrement où pouvait se trouver la maison de cette alcool
qui passait la plupart de son temps ici.

Je me mettais donc au comptoir et saluais le tavernier me connaissant un peu et se souvenant de


mon précédent passage, il me salua et je lui demandais alors des informations sur l'homme ivre mort
qui se nommait Jack quelque chose. De son côté, il vit directement de qui je parlais et alors qu'il
allait me donner une quelconque information, il se stoppa tandis que je baissais ma tête en vitesse
afin d'esquiver une pinte de bière. J'en profitais du mouvement raté de l'homme pour lui coller un
coup de paume dans le nez, le faisant reculer et lâcher sa pinte, je l'avais senti venir et ses
mouvements d'alcoolique à moitié conscient étaient faciles à esquiver. Jack Quelquechose n'était
pas content et baragouinait des choses incompréhensibles avant de tenter de m'envoyer un coup de
poing. Dommage pour lui, l'alcool ne l'aidait pas et un simple glissement de mon pied contre le sien
suffit à lui faire perdre l'équilibre, en tombant il se claqua la tête contre une table, un K.O mais pas
une mort au vu de sa forte respiration.

« Hum... Après le Père de la Souffrance, l'Alcool, Mère de la Liberté ? Ah ah, ils aiment les
divinités assez uniques dans ce charmant pays habité par une population axé sur la haine et ne
trouvant que des monstres pour ami ! disais-je en riant. Vous pouvez dire cela, mais il fut longtemps
un rebelle Teïderien aillant décidé de travailler dans les duchés m'avait fait part d'un petit rituel où
l'on buvait un verre de vodka ensemble afin de sceller une amitié durable. »

Après avoir mis l'homme au tapis et vérifié que ce dernier était encore vivant, je fus accosté par le
colosse qui me demanda si j'avais réussi à obtenir une quelconque information après avoir retourné
l'alcoolique afin qu'il ne s'étouffe pas. Le combat avait été rapide, mais cela ne m'empêchait pas
d'avoir toujours aucune information sur le logement de la femme et la fille de l'autre alcoolique
notoire que j'avais envoyé en K.O. forcé.

« Non, je n'ai pas eu le temps avant que l'autre alcoolique vienne s'en prendre à moi, comme quoi, il
doit apprécier les coups pour être toujours là à servir de punching-ball. disais-je avec une légère
amertume »

Après cela je retournais vers le gérant du bar tandis qu'un bagarre éclatait et captait toute l'attention
de ce dernier sans qu'il m'accorde son attention malgré ma question, je sortais alors plusieurs pièces
de ma poche et en inspirant profondément, je criais : « Tournée générale ! » ce qui eut l'effet
escompté en calmement les esprits. Plusieurs cris et mots de joies furent scandés tandis que le
barman fut quant à lui attiré par l'idée d'une certaine somme d'argent, il fut tout de même étonné que
le compte y soit malgré ma cécité. Calculer le nombre de personne dans la pièce sans compter le
barman, l'alcoolique assommé, le colosse et moi n'était pas des plus difficiles quand on savait que je
pouvais entendre une personne dégainait une lame à plusieurs dizaines de mètres de moi. Après
cela, l'homme me donna les informations demandaient et tandis que je prenais deux bières hors de
la tournée afin d'emporter ces dernières sous forme de flasque avant de partir vers la demeure de
Jack. Je me permettais d'entamer la mienne en partant vers la porte tout en donnant celle d'Anton à
ce dernier, je n'avais toutefois pas touché à la bourse de l'autre homme et avais puisé dans ma
propre bourse pour une raison : l'argent volé serait rendu à son véritable propriétaire : la femme de
Jack.

Le Haut-Juge vint me dire qu'il serait temps de partir de ce lieu n'ayant plus aucune raison d'y être
maintenant que les informations sur la demeure de la femme et de l'enfant nous avaient été
transmises. Je comptais bien entendu faire cela et m'étais même commencer à me diriger vers la
sortie afin d'accéder au domicile de ces dernières pour leur offrir une nouvelle vie, chose bien
différente de mes actions habituelles. À défaut d'ôter la vie, j'en sauvais cette fois-ci, un acte bien
rare par les temps qui couraient n'ayant aucune personne à aider quand je n'avais aucun contrat à
m'occuper. Toutefois les paroles qui suivirent son conseil bien avisé me semblait bien moins avisé
pour le coup, l'Akkatonien pensait que l'homme qui gisait sur le sol tellement saoule que sa
respiration pouvait te faire devenir ivre appartenait à une mafia.

Son idée n'était pas complètement dénuée de sens à dire vrai, mais sérieusement... en y réfléchissant
deux minutes, cet homme serait membre de cette mafia ? Je plains la mafia d'avoir une chair à
canon si minable sans compter que s'il appartient bien à une mafia, la mafia en elle-même ne devait
clairement pas être terrible. Étant un assassin indépendant, je ne traitais que rarement avec les
mafias ayant habituellement leurs propres assassins – sauf les mafias encore jeunes qui faisaient
appel à moi par moment -. Toutefois, il arrivait que l'on m'engage afin de ne pas pouvoir lier
l'assassin et la mafia qui l'avait engagé, chose plutôt courante dans des guerres de territoire se
voulant plutôt discrète. Ainsi, j'avais pu évaluer plusieurs mafias au cours de mes années de travail
en tant que fine lame de l'ombre et même dans ces mafias-ci les spécimens comme ce Jack se
trouvait quasiment inexistant par le fait qu'ils étaient loin d'être productif.

« La mafia pourrait me poser problème hein... quand je vois les personnes qu'ils ont potentiellement
engagé, j'ai presque pitié d'eux. Ne vous en faites pas pour moi, les problèmes qui m'accaparent mes
journées sont nombreux et une mafia de cette envergure ne serait qu'un grain de sable dans mon
désert de problème. »

Après avoir mis au clair la situation, nous commençâmes à avancer dans la direction de la demeure
de la famille de Jack, une demeure encore plus plongé dans les méfaits de la cité Duchenne étant
encore plus loin du palais que là où nous étions.

Arrivé à la demeure, le colosse me proposa une idée pas si bête consistant à me laisser entrer en
premier afin d'éviter un arrêt cardiaque ou pire aux deux pauvres demoiselles en voyant l'homme,
bien que je ne savais pas si il était si effrayant. Sa présence était imposante, mais ne me semblait
loin d'être effrayante, mais tout le métal qu'il portait au vu de sa grande taille ne devait pas lui
donner la meilleur des apparences. J'acceptais donc la proposition en pensant que tout se passerait
bien, après tout je n'étais qu'un vieil homme, aveugle de surcroît qui ne semblait aucunement
dangereux – bien que je possédais deux lames à ma ceinture, elles étaient assez bien cachés par la
cape -.

Mon erreur fut là, penser que deux femmes ayant subis de nombreuses maltraitances par leur
mari/père pourrait prendre calmement l'entrée d'un homme chez eux, même un vieil homme leur
semblait sûrement dangereux. Entre les hommes envoyaient par son mari pour récupérer de l'argent,
les hommes envoyaient par ses créanciers pour récupérer l'argent des dettes, etc... ces femmes
avaient tant subis que quiconque entrer chez eux ne pouvait qu'être un ennemi. De mon côté, j'avais
tout d'abord tapé à la porte sans succès et avais décidé d'entrer chez eux, une maison plongée dans
le noir d'après mes sens.

J'avais avancé pendant plusieurs minutes en appelant ces dernières tout en étant prêt à me défendre
si un adversaire était entré chez elles, toutefois je ne m'étais pas préparé à ce que soit elles qui
m'attaquent. Je m'étais d'abord rendu compte de l'attaque et me préparais à trancher avant d'être
toucher quand je me rendis compte qu'il s'agissait d'une femme, avant de pouvoir parler, il me fallait
esquiver l'attaque. L'esquive fut soldé par un échec lorsque la douleur a mon flanc et mon cœur se
mêlèrent, ainsi une casserole ou une poêle – en tout cas pas un marteau – s'écrasa sur ma tête et me
fit chuter la tête la première sur le sol.

J'essayais de comprendre ce qui se passait tandis que ma tête tournait, j'entendais des voix venant de
loin, l'une demandant de chercher si j'étais armé tandis que l'autre s'exécutait et me prenait mes
lames. J'essayais de l'empêcher, mais mes forces s'étaient en allait et alors que je faisais cela, un
second coup me fut infligé tandis que ce dernier m'envoya directement au pays des rêves.

Ma tête me faisait un mal de chien tandis que je reprenais peu à peu mes esprits, je sentais un
matelas sous moi ainsi qu'un oreiller et une légère poche de glace se trouvait être sur l'énorme bosse
que je pouvais sentir battre à l'endroit où j'avais reçu deux coups. Cette situation ne semblait pas
être celle d'un homme prisonnier, mais toutefois je faisais encore semblant d'être inconscient afin
d'évaluer la situation lorsque je sentis l'odeur d'Anton. Je montrais alors clairement que j'étais
revenu à moi et j'évaluais la situation autour de nous, les deux femmes dans un coin semblaient
complètement terrifiées au vu des claquements de dents de la petite fille et de la profonde sudation.

De son côté, Anton m'expliqua sa façon de pensée quant à la situation entre le fait que l'on avait
finalement trouvé les demoiselles, mais aussi quant à leur position concernant les raisons de notre
venue chez elles. Le temps n'était pas en notre faveur, il fallait dire, l'homme que j'avais mis au tapis
dans ce bar était le mari et le père de ces dernières et l'enfer que ce dernier leur faisait vivre les
poussait loin de l'espoir. La possibilité que ce dernier se trouve être dans une mafia était en réalité
une possibilité plutôt élevé au vu de son emplacement dans les duchés, un quartier malfamé, mafia
il y avait. Son caractère lui donnait le parfait état d'esprit pour rejoindre une mafia d'une envergure
tout du moins peu élevé vu ses capacités combatives et de son fort penchant pour l'alcool, mais une
mafia restait une mafia.
« Le bon côté des choses, hein. Le mauvais côté se trouve être l'énorme bosse qu'elles font faites
c'est ça ? »

Les blessures étaient communes dans les batailles, mais une bosse reçu d'un coup de poêle ou autre
par une jeune femme effrayée... c'était vraiment pas quelque chose qu'un homme pourrait se vanter
de porter. Je me trouvais être agacé par ce comportement, bien que je le comprenais, sans oublier
qu'en plus de m'avoir assommer, elles se méfiaient suffisamment de nous pour penser que nous
soyons entrain de les kidnapper. L'agacement, la blessure qui me faisait tout de même mal, mon
honneur bafoué, les possibles problèmes qui suivront, tout cela commençait à faire beaucoup pour
cette situation censée être positive. Je me relevais difficilement et m'étirais légèrement avant de dire
à Anton :

« Par moment, le plus pur des gestes peut-être vu comme une chose bien mauvaise lorsque notre
cœur est dévoré par les ténèbres. Ces femmes sont dans ce cas-ci et la gentillesse ne les sauvera pas.
Tout ce qui compte, c'est de les amener sain et sauf à l'endroit convenu et le temps est contre nous si
ce Jack est un membre d'un mafia. »

Après ses paroles, je m'avança vers elles et tout en fixant droit dans les yeux la mère, je dis :

« Que vous pensiez que je suis là pour vous sauver ou vous capturez n'a aucune importance. La fin
justifie les moyens, j'ai décidé que je vous sauverai de votre mari, avec ou sans votre autorisation.
Le temps nous presse alors je vais vous proposer ce choix. Je sortais Shinrei de son fourreau et lui
mettais dans les mains tout en la regardant toujours dans les yeux. Tuez-moi là tout de suite ou
taisez-vous et suivez-nous pour qu'un avenir meilleur soit proposé à vous et votre fille. »

La jeune femme approcha la lame de ma gorge tout en tremblant jusqu'à la toucher, il ne lui restait
plus qu'un geste à effectué et ma vie serait finie, mon regard toujours plongé dans le sien ne pouvait
aucunement percevoir son visage. Pourtant, je pouvais deviner que la peur se mêlait à de
l'incompréhension et tentait de faire taire l'espoir qui essayait de naître en elle-même et j'attendais
que le combat se finisse. Heureusement pour moi, la femme lâcha Shinrei et le laissa tomber au sol
avant de baisser la tête et de tomber à genoux en relâchant toute la pression accumulé par ses actes,
de mon côté, je me contentais de dire « Bien » avant de récupérer Shinrei.

Un problème était réglé, mais comme à son habitude, il était souvent suivi d'un autre qui arriva
assez rapidement et se caractérisait par un groupe d'individu venant tenter de récupérer les
demoiselles que l'on devait extrader à l'ambassade d'Akkaton. Toutefois, il semblait que cette fois-ci
ce n'était pas à moi de régler le problème, mais plutôt à mon compère qui nous demanda d'attendre
ici le temps qu'il s'en occupe. Franchement, je venais de me réveiller après avoir été inconscient
parce qu'on m'a assommé, alors mon corps demandait encore plusieurs minutes avant d'être
totalement en forme, alors j'acceptais de passer mon tour.

Pendant notre attente, je complimentais la mère sur sa capacité à choisir des hommes possédant une
véritable âme aussi lumineuse que le soleil, un sarcasme qu'elle ne semblait pas apprécier, mais ne
réfuter pas non plus que son choix n'était pas le meilleur. La jeune fille semblait toute tremblotante
face à la situation et exprimer une certaine peur envers la futur colère de son père en apprenant
qu'elles avaient décidés de lui tenir tête. Tandis que les sons de bataille m'indiquaient un combat à
sens unique, je me décidais d'agir de façon à protéger cette famille de l'ombre de la peur que
représenter cet homme. J'offrais ainsi une statuette en bois d'un petit oiseau plutôt réussi avec une
certaine marque étrange de sculpter au niveau de l'aile gauche et lui promettais que cette statuette
possédait un pouvoir particulier qui la protégerait toujours de son père.
Le Colosse revint nous chercher par la suite et la suite du voyage se déclencha tandis que je me
tenais à l'arrière afin d'assurer une protection contre toute attaque venant de derrière, mais aussi afin
de fermer la marche. Je connaissais le chemin de l'ambassade, mais ce n'était pas un lieu que je
fréquentais particulièrement et laisser une des femmes seule à l'arrière n'amènerait rien de bon, alors
ce rôle me convenait et me permettrait de trancher quelques opposants sournois. Le trajet se
déclencha alors que je signalais aux demoiselles d'avancer et que j'étais la pour les protéger tout
comme le géant, bien qu'une remarque de la mère quant à ma capacité à me défendre moi-même fut
envoyée, elle avança. Sa fille avait plus confiance qu'elle et mon honneur avait été entaché par une
casserole et une femme au foyer, une chose que je ne pouvais véritablement tolérer et précisais à
l'akkatonien que je m'occuperais des prochaines vermines. Bien que mon ton et tout ce qui se
dégageait de moi démontrait une certaine animosité démontrant un futur carnage sanguin, je
comptais me maintenir soft pour la jeune fille. Mes yeux étaient clos, mais pas les siens et je me
refusais de lui montrer plus de noirceur qu'elle en avait déjà vu.

Menacer : 61 (Charisme)
Chef E1 : 48 (/55) => Rien (Contrôle de soi)
X E2 : 96 (/45) => Fuit
| E3 : 59 (/45) => Perturbé
X E4 : 78 (/45) => Perturbé -5 d'esquive et d'attaque
X E5 arbalète : 86 (/45) => Tire et loupe
X E6 arbalète : 71 (/45) => Perturbé -5 d'esquive et d'attaque

Attaque 1 Moi: 34 (/85) 51% +5 = 56%


Esquive E6 : 74 (/45) -29% -10 = -39% => Touché et coulé

Attaque 2 Dist Moi : 9 (/45) 36%


Esquive E5 : 33 (/45) 12% => Touché

Esquive Moi : 11 (/75) 64% +5 = 69%%


Attaque 3 moi : 48 (/85) 37% +5 +5 = 47%
Esquive E4 : 65 (/45) -20% -10 = -30% =>Touché et coulé

Vitalité Moi : 47 (/35) -12% => Essoufflé => -10 d'esquive et d'attaque

Attaque 4 Moi : 46 (/85) 39% - 10 +5 = 34%


Esquive E5 : 77 (/45) -22% -10 = -32% => Touché et coulé

Vitalité Moi :61 (/35) -26% => Douleur au cœur => -20 d'esquive et d'attaque

Attaque E3 : 66 (/45) -21%


Attaque 5 Moi: 52 (/85) 33% - 30 + 5 = 8%
Esquive E3: 41 (/45) 4% -10 = -6% => Touché

Attaque E1 : 28 (/55) 27%


Esquive Moi : 86 (/75) -11% -30/2 +5 +5 = -16% => Gros coup qui me fait voler.

+5 toucher et esquive
-5 en attaque et esquive adverse si attaque handicapante
+5 après esquive en reusite et réusite critique
-10 en esquive adverse
Malus a esquiver le cac /2
+5 en esquive cac

La situation s'était déroulée par la suite d'une manière plutôt chanceuse tandis que nous trouvions
personne sur notre route pour gêner notre avancée, les jeunes femmes étaient quant à elles plutôt
anxieuses et regardées partout. Je me faisais un peu de soucis quant à la jeune fille, mais elle
semblait moins enclin au stress que sa mère et tenait toujours la statuette entre ses mains, toutefois
je ne pouvais intervenir. Le stress de la mère était compréhensible et même logique, moi-même je
me trouvais très concentré et prêt à réagir lorsque la situation évoluerait à notre désavantage, ce qui
finirait par arriver. Les mafias ne sont pas puissante par la force, mais par l'emprise et le respect
qu'elles représentent, ainsi perdre ces deux femmes entraînerait une perte cruciale de puissance et
ferait d'eux une mafia faible.

Les autres mafias verraient donc un magnifique moment pour entrer en guerre et récupérer le
marché et le territoire de ces derniers afin de s'étendre, une chose plutôt importante dans les duchés
qui se trouvent être recouvert de mafias divers. Créer son nid, le défendre, l'étendre sont des actes
du quotidien et sont effectués par bon nombre de personnes étant donnés qu'il y a de nombreuses
mafias. Chaque jour de nouvelles tentent de naître tandis que d'autres se font détruire ou avaler par
de plus grandes et plus puissantes, par chance celle-ci n'était pas des plus grandes et la guerre future
se ferait sûrement même pas remarquer par les beaux quartiers. Toutefois la mafia ne semblait pas
prête à abandonner et six hommes arrivèrent de derrière nous, donc à l'endroit où je me trouvais –
protégeant nos arrières – et exigèrent que nous leur rendions les femmes.

« Étranger, vous croyez ? Les duchés entiers sont mon domaine, je ne suis pas plus étranger que
vous compétents. Connaissez-vous l'assassin dénommé Le Démon ? Vous l'avez devant vous, alors
soit vous partez, soit cela finira dans un bain de sang, car ces filles sont sous ma protection. Disais-
je avec un sérieux et une présence des plus intimidantes ».

Nous n'avions pas le temps pour les bavardages gentillets, rien ne nous disait que attendre ici ne
faisait pas parti d'un plus grand plan afin que d'autres hommes les rejoignent, ainsi il fallait attaquer,
massacrer et partir rapidement. Tout le monde ne me connaissait pas, mais j'étais suffisamment
connu pour que certains des hommes réagirent et énoncèrent quelques faits en précisément
l'existence de rumeurs concernant l'apparence du Démon, un vieillard aveugle. Cela créa une
certaine panique quant aux nombreux cas d'assassinat effectués par ce dernier, l'un des hommes
n'hésita pas une seconde et s'enfuit tandis que le chef restait impassible et démontrait un manque de
connaissance à mon égard. La plupart semblait perturbé et la fuite d'un des hommes n'aida pas
tandis que l'un des arbalétriers tira sous le coup de la pression et de la gâchette bien trop sensible,
sans viser, il ne toucha tout de même pas grand chose et attira les regards.

« Petite, ferme les yeux. »

Une arbalète mettait du temps à recharger et l'attention mettait du temps à se recentrer, ainsi je
fonçais en un instant sur l'autre arbalétrier et en un instant je dégainais Shinrei avant de lui trancher
la gorge d'un coup net. Pour éviter que le second arbalétrier récupère, je lui envoyais l'un des
couteaux de lancer dessus et ce dernier fit mouche en plein dans l'un des yeux de l'homme, le faisant
hurler de douleur et l'empêchant de recharger. Un homme profita de mon manque de mouvement
pour me foncer dessus et tenter de m'infliger un coup avec sa lame, bien trop de mouvements
inutiles me permirent d'esquiver simplement et d’enchaîner à mon tour. De mon côté, la pratique et
la maîtrise de mon sabre me permirent d'attaquer rapidement et simplement l'homme tout en suivant
comme toujours ma pratique du iaïdo, il tenta d'esquiver, en vain, la mort le terrassa.

La fatigue commençait à se faire ressentir et mon souffle s’accélérait ainsi que mon rythme
cardiaque à une vitesse hallucinante, les combats durant plus de quelques secondes semblaient un
territoire de plus en plus inatteignable pour moi. Toutefois, je ne pouvais m'arrêter là et fonçais en
direction de l'arbalétrier à l’œil crevé, un mouvement directe et je lui transperçais le cœur en un
instant, l'empêchant de souffrir plus longtemps. Soudainement une douleur me prit dans la poitrine,
mon cœur faisait à nouveau des siennes et je sentis mon corps se paralysait tandis que mon souffle
se bloquait. L'un des hommes en profita pour m'attaquer, mais la pénombre le fit me rater de lui-
même, frôlant tout de même ma chair tandis que je répliquais difficilement, mais suffisamment bien
pour que l'homme ne put esquiver et fut alors blessé par ma lame.

Comme un démon sortant des enfers, le chef de la bande qui s'était comporté comme un fantôme
jusqu'à maintenant saisi l'opportunité parfaite pour me foncer dessus et m'envoyer un coup de pied
directement au niveau de l'estomac. La puissance du coup fit levé mon corps entier et le projeta plus
loin avant de s'écraser au sol, j'allais presque vomir et ma respiration était d'autant plus fragile
tandis que j'essayais d'évaluer la situation. Deux hommes, un blessé et l'autre en parfait état et
dangereux tandis que mon corps criait pour s'arrêter là, la vieillesse et la maladie réduisait ma fierté
à néant.

Je tentais de reprendre mon souffle et de me relevais tandis que le colosse a qui j'avais précisé que
je m'occuperais des opposants qui se montreraient devant nous décida d'agir face aux deux
personnes restantes. Une seconde attaque quant à ma possible fierté, mais je ne pouvais qu'accepter
cette aide quant au colosse adverse qui venait déjà de me faire louper quelques battements de cœur
et qui ne comptait pas me laisser tranquille. Une bataille se déroula donc entre les deux géants
tandis que je me relevais difficilement et reprenais mon souffle qui se trouvait être bien perturbé par
mon offensive trop importante par rapport à mon endurance faiblarde.

Au final, le combat s'arrêta de lui-même tandis que le fameux Jack se présenta encore une fois
devant nous et cela accentua mon envie de régler définitivement le problème de cet homme par un
simple mouvement horizontale de ma lame au niveau de sa gorge. Toutefois, la situation n'était
aucunement favorable à cette idée tandis qu'il pointait une arme sur la jeune femme, cela sous le
regard apeuré de leur petite fille. Les enfants étaient une population que je me refusais de blesser,
même dans mon travail plutôt sombre, leur bien-être et leur protection faisait partie de mes
attentions toute particulière. Ainsi une frustration s'empara de moi tandis que je ne pouvais rien
faire et ce n'était aucunement mon domaine de compétence de pouvoir calmer un homme, encore
moins dans son genre.

Toutefois, le colosse d'Akkaton, fin diplomate qui savait plutôt bien utilisé sa langue dans le
domaine des mots décida de s'occuper de cela en demandant à l'homme d'agir de manière plus
pacifique... Les mots du colosse me firent éprouvé une certaine méprise à son encontre, envers lui et
son insupportable habitude de régler cela sans faire couler le sang. Je n'étais aucunement un
monstre sanguinaire, mais il y avait des situations où seul la mort d'une personne pouvait régler la
situation. Ce raisonnement sembla d'ailleurs plutôt vérifié au moment où l'homme fut abattu par le
bras mécanique d'Anton et sa balle qui atterrie en plein dans le visage de Jack et le fit tomber sur le
dos tout en lâchant l'arme par la même occasion.

La femme sembla perdue puis soulagée de la situation tandis que sa fille, qui était donc aussi la fille
de Jack, réussit à calmer ses pleurs en voyant que sa mère n'était plus en danger et ne semblait
éprouvée aucune tristesse dans son comportement à l'encontre de la mort de son père. Comme quoi,
les liens du sang avaient eux aussi leur limite en ce monde. Je me permis de faire la remarque à
l'Akkatonien qu'au final, comme je lui avais précédemment dit, c'était lui qui avait fini par s'occuper
de l'alcoolique, de la meilleure manière qui soit.
Le colosse fit semblant de ne pas entendre ma remarque quant à son implication dans la fin précoce
de Jack, une implication précédemment prévu verbalement par mes soins à l'encontre de l'homme,
un comportement plutôt compréhensible. En effet, l'homme qu'était Anton possédait de nombreuses
qualités, or sa moral le poussait à refuser le plus possible l'acte de mort – sauf lorsqu'il s'agissait
d'un champ de bataille, sûrement -. Ainsi, avoir une remarque quant à un acte qu'il semble plutôt
mal jugé ne lui faisait sûrement pas plaisir et l'envie d'y réagir ne possédait aucune positivité le
poussant à le faire.

Cela ne m'empêcha pas d'apprécier son geste et d'être assez satisfait de son comportement, loin de
moi l'idée de le pousser à renier ses croyances et principes, mais son comportement me dérangeait
tout de même. Nous combattions une mafia, ce qui n'était pas une organisation religieuse prêchant
la paix, alors limiter son comportement à une inconscience sonnait comme un mauvais choix face à
la possibilité d'un réveil en nombre. Voir qu'il était capable d'agir d'une manière logique et
pragmatique par moment avait suffit à me satisfaire surtout que je ne m'y attendais pas et savoir
l'affaire régler d'une balle résonnait comme une victoire.

Toutefois, rien n'était fini et il fallait encore arrivé jusqu'à l'ambassade tandis que nous venions de
pointer un drapeau immense sur notre emplacement à travers l'effroyable et bruyant résonnement du
coup de feu entre les ruelles. Il nous fallait presser le pas tout en faisant toujours attention aux
possibles ennemis pouvant sortir de nul part tandis que nous agissions pour quatre. Étonnamment,
le coup de feu sembla aussi sonner la fin des combats vu que personne ne vint combattre pour
récupérer les deux femmes avant que nous furent en vue de l'ambassade.

Une légère attente se fit devant le bâtiment tandis que Anton discutait avec ce qui semblait être la
responsable de la sécurité, je me permettais de rajouter quelques pièces d'or de ma bourse
personnelle dans celle précédemment volée à Jack – lors de notre première rencontre -. Lorsque cela
fut fait, je me permis de l'offrir aux deux dames en leur disant que cet argent leur revenait de droit et
qu'elles en auraient sûrement besoin à l'avenir. Après cela, elles furent prises par les soldats tandis
que nous restâmes devant l'ambassade, seul à seul, moi et Anton et le silence aurait presque pu
s'installer si il n'avait pas ouvert la bouche.

L'homme m'assura qu'elles seraient en sécurité à l'avenir, ce à quoi je ne pus que répondre que
c'était tant mieux pour elles tandis qu'il continua en signalant qu'il serait temps de se séparer avec
une pointe d'humour envers mes fins talents de comédien.

« Vous avez raison, il serait temps de se quitter avant qu'un nouveau vol ait lieu. Disais-je avec une
sourire. Bonne continuation à vous aussi, Haut-Juge Anton, je tacherais de parfaire mes talents de
comédien pour notre prochaine rencontre de mon côté. »

L'homme me présenta sa main, mais au lieu de lui serrer sa main, je lui serrais l'avant-bras comme
nous le faisions dans le temps que j'étais mercenaire, entre frères d'armes, je lui stipulais qu'une
poignée de mains était bien trop distant après le périple que nous avions passés ensemble. Après
cela je quittais l'homme afin d'effectuer une mission d'assassinat plutôt particulière avec une
connotation personnelle à l'encontre du Chef de la Mafia nous ayant attaqué. Qu'il est bon d'être un
assassin, tout homme a une prime sur sa tête et le tuer vous apportera de l'or, même quand l'envie
elle-même pourrait suffire.

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