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SITE DE MONTPELLIER
ANGLAIS
CLASSE DE SECONDE
LYCEE LES EYRIEUX, BAGNOLS-SUR-CEZE
Cette étude des erreurs relatives à ‘to’ en tant que préposition et particule est fondée
sur l’observation d’une classe de Seconde. Les erreurs ont généralement lieu par omission de
‘to’, avec l’emploi de ‘at’ pour le mouvement, ‘for’ pour la visée, et diverses confusions sur
les notions de transitivité des verbes. A l’issue de la remédiation, l’emploi de ‘to’ est plus
SUMMARY
The errors linked with ‘to’ as a preposition and a particle are studied in a fifth form.
The most common errors are due to the absence of ‘to’, since ‘at’ tends to be preferred to
indicate a movement, ‘for’ is employed to express an aim, and prepositions following verbs
are confused with those used or omitted in French. After attempting to correct those errors,
‘to’ is used more properly and more often-yet too often somehow, which leads to a new kind
of errors.
SURGENERALISATION.
OVERGENERALIZATION.
INTRODUCTION
Au cours de cette année de stage, j’ai une seule classe de Seconde pour laquelle
l’anglais est la première langue étrangère et l’espagnol la seconde, et qui suit les options
fille.
Au début de l’année, j’ai travaillé sur des publicités, avec pour objectif l’appréciation
permettait d’évaluer plus particulièrement d’autres compétences, et ce, à partir d’un thème ( la
guidé en modules ), je me suis rendue compte de la forte hétérogénéité de la classe, et j’ai été
étonnée de constater le nombre d’erreurs concernant ‘to’, soit parce qu’il était employé à tort,
soit parce qu’il était omis au profit d’un énoncé incorrect. De plus, ces erreurs concernaient
autant les bons devoirs que les devoirs plus faibles. Ces premières impressions ont été
confirmées à la lecture des deuxièmes devoirs en classe, portant sur un autre thème apprécié
par les élèves qui avaient envie d’écrire ce qu’ils pensaient des énigmes et des agents du
F.B.I..
professionnel, afin d’essayer d’apporter une aide utile aux élèves dans la perspective du
Baccalauréat, car il s’agit d’énoncés tels que *‘he will to’, *‘she wants go’ ou *‘I go at
school’ qui semblent susceptibles d’irriter le correcteur et de pénaliser les élèves. De plus,
parce qu’il estime que ‘ces instruments grammaticaux permettent de comprendre tout un pan
de la grammaire de l’anglais’ et ‘une fois connus les principes qui régissent le fonctionnement
de ces opérateurs, des chapitres entiers de la grammaire anglaise deviennent intelligibles (p.9).
Certes, mes ambitions pour ma classe étaient plus modestes, mais elles relevaient d’un souci
Qui plus est, ce travail devait permettre de remplir l’objectif lié à son caractère
professionnel, c’est-à-dire une réflexion sur cette première année de pratique, fondée sur les
constats effectués en classe. Or les erreurs ont un intérêt non négligeable car elles constituent
des étapes intermédiaires dans l’acquisition d’une langue, dont la nature et la fréquence
varient selon les apprenants, mais qui paraissent inéluctables et représentent par conséquent
effet à l’interlangue définie comme ‘la langue qui se forme chez l’apprenant d’une langue
étrangère à mesure qu’il est confronté à des éléments de la langue cible sans pour autant
qu’elle coincide totalement avec cette langue cible’ par Klaus Vogel dans ‘L’interlangue-la
estimant par ailleurs qu’il se ‘doit d’analyser tant les structures fausses que les formes
correctes’(p.26).
En outre, les erreurs étant constatées tant en ce qui concerne la préposition que la
particule, il a semblé judicieux de prendre en compte ces deux catégories, en insistant dans un
premier temps sur les énoncés élémentaires qui correspondent à ce que chaque élève souhaite
les besoins, dans le souci de répondre à des demandes existant également dans la classe
sollicitant leur réflexion par des exercices guidés et des demandes de justification, et en
profitant des textes travaillés en classe pour commenter en contexte les occurrences ou les
absences de ‘to’.
Le plan retenu pour ce mémoire reflète cette démarche, avec un état des lieux sur la
production d’erreurs concernant ‘to’, suivi d’une exposition des tentatives de remédiation,
1
Dans cette étude, les abbréviations usuelles seront employées: ‘sb’ (=‘somebody’), ‘sth’ (=‘something’), -ed (=
preterite d’un verbe), -en (=participe passé d’un verbe), -ing (=base verbale sous la forme intégrant -ing), Ø
(=absence de préposition ou particule) et * (=énoncé erroné).
PREMIERE PARTIE : LA PRODUCTION D’ERREURS
consulter des ouvrages, avant d’observer les erreurs de la classe, spontanées dans les
Deux des ouvrages consultés contiennent des passages relatifs à des erreurs sur ‘to’:
Albane Cain (dir.) L’analyse d’erreurs, accès aux stratégies d’apprentissage: une étude inter-
langues (Paris, I.N.R.P., 1989) et J.B. Heaton Prepositions and Adverbial Particles (London,
Longman, 1965). Il convient de distinguer les erreurs qu’ils mettent en évidence s’agissant
L’ouvrage de A.Cain décrit des erreurs relevant de repérages spatiaux, qui concernent
est expliquée par une confusion entre la destination et la provenance, ‘la prégnance de la
En second lieu, les auteurs évoquent ‘l’hégémonie de ‘in’, avec pour exemples *‘they
went into another room’, expliquée par le fait que ‘la nécessité de marquer le passage d’un
lieu dans un autre n’est pas perçue par les élèves et le statique l’emporte ici sur le
dynamique’(p.28).
phrase *‘None of my friends was free to come at my house’ qui provient ‘de la prégnance du
Par ailleurs, l’ouvrage de A.Cain utilise un autre classement, fondé sur des catégories
difficile de se représenter ce qui est en mouvement que ce qui est stable’ (p.153). Ils peuvent
*‘to escape to them’, manifestant ‘la prégnance de la destination sur la provenance, le regard
Cette dichotomie est à mettre en relation avec la distinction effectuée par Klein entre
‘état et changement spatiaux’ , citée par Jorge Giacobbe dans ‘Acquisition d’une langue
étrangère: cognition et interaction’ ( Paris, C.N.R.S. Editions, 1992, p.162 ). Celui-ci précise
par ailleurs qu’’en français, c’est le verbe qui indique le caractère directionnel ou statique de
l’énoncé [...] les mêmes prépositions pouvant intervenir à côté des verbes de déplacement ou
S’agissant des prépositions, il cite par exemple leur utilisation à la fin des phrases:
‘Normally a preposition is placed before the noun or pronoun which it governs [...but]
this latter supposition may [...] lead the student to errors of construction [...]. A preposition is
used at the end of a sentence in the following [2] cases: if it qualifies a relative pronoun
which is implied but not expressed [or] if the sentence is introduced by an interrogative
pronoun’ .
Les exemples correspondant à ces deux catégories sont respectivement ‘this is the boy
I gave the book to’ et ‘what are you listening to?’ (p.134). Il convient de préciser qu’un
Après avoir envisagé les prépositions, il convient d’étudier les erreurs concernant les
particules.
L’ouvrage de A.Cain met en évidence diverses erreurs liées à ‘to’ comme particule.
D’une part, la confusion ‘direct-indirect’, avec pour exemple *‘He asked to Mrs S.’,
*‘She explained him’, qui concernent ‘une interférence avec L1. La transitivité présente des
difficultés particulières car elle n’est pas invariante du point de vue référentiel: il y a
Gabriella’, ‘erreur induite par la polysémie du marqueur en L1’, l’élève [étant] également
confronté ici à un problème de ‘transitivité et aux difficultés dues au statut des verbes de
parole et de pensée pour lesquels le maniement des particules [qui] leur sont associées’ pose
problème.
citant comme exemple *‘to climb over the wall’ préféré à ‘climbing’, pour lequel ‘l’élève
Quant à la visée, ‘for’ est souvent employé pour l’exprimer, les auteurs citant comme
exemple *‘Saki waits for the last phrase for telling us’, ‘erreur due à la méconnaissance de
‘to’ pour exprimer une opération de visée’. L’élève passe à tort par le marqueur français
‘pour’ qu’il traduit par ‘for’ qu’il fait suivre d’un gérondif en application d’une règle de
habituellement associé à la base verbale dans l’infinitif, n’est pas perçu comme une marque de
visée, de but à atteindre’(pp.39-40). En outre, ‘for’ est parfois employé avec une base verbale-
en, par exemple *‘he comes back for killed somebody’, pour lequel l’erreur ‘appartient au
même type que l’erreur précédente, s’y ajoute la non-maîtrise de l’opposition entre les
Tout d’abord, ‘l’absence de ‘to’, avec pour exemple *‘he wanted change the
organization’, pour lequel l’élève n’a pas perçu la nécessité d’utiliser ‘to’ après ‘want’ pour
exprimer la visée, ‘erreur due à la non-maîtrise de ‘to’ marqueur de visée et à une mauvaise
*‘Jefferson who wanted building squares’, pour lequel ‘l’erreur [...] est due à la
Enfin, des erreurs concernent la forme ‘want+complétive’, avec pour exemple *‘This
man wanted that the American cities are a model’, pour lequel ‘l’élève a calqué son énoncé
sur le français’. A ce propos, les auteurs expliquent plus loin dans le même ouvrage (p.113)
syntaxiques spécifiques’.
En outre, les auteurs relèvent l’ambiguité des verbes déclaratifs qui ont un double
statut, de parole et injonctif, comme ‘to ask sb a question’ ou ‘to ask sb to do’, voire ‘to tell’
par opposition à ‘to say’. Or ces statuts ne sont pas ‘nécessairement parallèles [...] dans les
mémorielle parasite relevant de la catégorie des ‘unités’ qui affectent par exemple *‘he can to
do’ ou *‘to climb is too hard’, et sont expliqués par un nécessaire guidage [...avec] des
‘fonctionnement syntaxique erroné d’une catégorie grammaticale mal maîtrisée’, pour lequel
Mrs S’, *‘she explained him’) pour lesquels ‘les problèmes de non-utilisation ou d’utilisation
de l’apprenant est alors induit par un calque de la langue source’ (p.148). A l’intérieur de cette
catégorie existent également des ‘erreurs liées au sémantisme, comme *‘hello, she tells to
entre ‘tell’ et ‘say’, utilisés de façon aléatoire par les apprenants’. Les erreurs *’he asked to’,
*‘she explained him’ relèvent également d’une autre catégorie, celle des problèmes de source
certains verbes (‘ask’, ‘explain’), les rapports entre l’actant, le procès et la cible sont plus ou
moins lâches. La perception de ces degrés si elle est inexacte entraîne parfois des recours au
Ces analyses théoriques doivent être confirmées par l’analyse des productions des
élèves de la classe.
CHAPITRE 2 : LES ERREURS DANS L’EXPRESSION LIBRE
Les erreurs ont été recensées et observées, avant d’être regroupées et classées.
SECTION 1 : OBSERVATION
La lecture des productions initiales élèves fait apparaître que les principales erreurs
liées à ‘to’ concernent son omission, en particulier dans deux cas où il est très fréquemment
employé. Il s’agit d’une part de l’expression du mouvement, pour laquelle les élèves préfèrent
employer ‘in’ ou ‘at’, d’autre part de l’expression du but, qui est généralement traduit par
‘for‘ ( avec une base verbale aux formes variées ) par les apprenants.
français, ce qui engendre des énoncés tels *‘to play to basketball’ ou *‘to say at the whole
En outre, lorsque ‘to’ est effectivement employé, les élèves tendent à méconnaître
quelques règles élémentaires concernant son emploi, en particulier son absence auprès des
modaux, l’impossibilité de la forme *to+base verbale-ed (davantage que -en), ou encore les
Les erreurs recensées dans les productions écrites ont été classées en catégories qui
comprennent chacune des erreurs dues à l’interférence entre la langue source et la langue
Research’ ( London, Longman, 1991, p.59). Ce classement est utilisé pour la présentation des
erreurs en annexe de ce travail, mais aussi et surtout pour orienter la réflexion sur les éléments
La principale division concerne celle qui fait l’objet du titre, entre préposition et
particule. Parmi les prépositions, les distinctions utilisées dans les analyses d’erreurs
consultées sont retenues, c’est-à-dire dynamique/statique (pour ‘to’ par rapport à ‘at’ et ‘in’ ),
direction/ provenance ( pour ‘to’ et ‘from’ ), tandis que d’autres catégories sont issues d’une
réflexion fondée sur l’observation, notamment la relation de possession et d’origine ( pour ‘to’
par rapport à ‘of’, ‘by’ et ‘with’ ), le positionnement par la date, la personne, l’élément ( pour
‘to’ face à ‘for’ et ‘on’ ), et l’expression de la préférence ( avec ‘to’ en relation avec ‘than’,
‘at’ et ‘as’ ), voire, plus rarement, l’expression d’une généralisation après ‘to’ comme
préposition. Une autre catégorie d’erreurs liées aux prépositions concerne les constructions de
verbes dont les prépositions seront calquées sur le français par interférence ( avec un emploi
erroné, ou omis, de ‘to’ ) voire, plus rarement, leur emploi en fin de phrases.
portent sur l’existence même d’une particule, et plus fréquemment, sur la nature de celle-ci
(notamment avec’to’en concurrence avec ‘for’ ou, très rarement, ‘at’, ‘by’,ou ‘of’ ).La
construction de la base verbale est affectée tant dans le présent (avec l’emploi de *‘to’ ou
‘for’+ base verbale-ed ) que dans le passé ( avec *‘to’+base verbale-ed ) et avec la négation
concernent l’opportunité de l’emploi de la visée par rapport à la généralisation (soit ‘to’+ base
verbale ou base verbale-ing) . La deuxième catégorie concerne les modaux, parfois employés
avec ‘to’ , la troisième les propositions infinitives construites avec un verbe conjugué ou avec
A ces erreurs constatées s’ajoutent celles provoquées dans les exercices guidés.
Les premiers exercices ont donné lieu à des erreurs qui ont été recensées puis
SECTION 1 : REPERAGES
Sur les cinquante énoncés proposés, le nombre moyen d’erreurs est de 11 sur 30
élèves, soit un taux de 37%, le nombre moyen d’erreurs variant de 1 à 23, soit de 3% à 75%.
Les énoncés suscitant le plus grand nombre d’erreurs concernent certaines prépositions
employées par interférence avec le français, comme ‘at’ après ‘to belong’, ‘to’ après ‘to
shoot’, Ø après ‘to appeal’, constructions qui provoquent plus de 20 erreurs, soit 2 élèves sur
Plus généralement, les énoncés pour lesquels l’on recense un nombre d’erreurs
préférence pour ‘at’ avant une indication d’heure ou de lieu tels que l’école ou la maison, sans
prise en compte du contexte et notamment du verbe qui précède; de même, ‘into’ est souvent
préféré à ‘in’ pour décrire une image. Ces deux constats signifient que la valeur de ‘to’
comme préposition marquant le mouvement n’est pas connue par les élèves. En outre, les
formes particulières associées aux modaux, telles que ‘I’d rather’,’let’s’, sont assimilées à des
formes plus traditionnelles, que l’on préfère construire avec ‘to’+base verbale. Quant à la
notion de visée ou but, elle demeure très mal connue dans ses traductions en anglais, ‘for’
étant plus fréquemment employé que ‘to’. Qui plus est, de nombreux élèves n’associent pas
‘for’ avec la forme base verbale+ing et ne sont pas choqués par des formes ‘to’+base verbale-
Il convient de souligner que certains de ces énoncés constituaient également des tests
circuler dans les rangs et de discuter avec chaque élève. Or j’ai pu constater que certaines
phrases suscitaient un rejet véhément, telle celle qui concernait l’expression de la visée dans le
passé ( évoquée plus haut comme principale source d’erreur ) où de nombreux élèves m’ont
l’expression ‘to be at school’ ( qui ‘rappelle’ de surcroît le français ). Dans une perspective
semblable,’ to want sth to go’ ( de préférence à ‘for’) paraît impossible à de nombreux élèves.
A l’inverse, les énoncés pour lesquels l’on ne compte que 1 ( voire 2 ) erreurs sont
également dignes d’intérêt : il s’agit, pour deux d’entre eux, de structures sans cesse répétées
en classe depuis le début de l’année ( ‘it’s an extract from’ et ‘at the top’ , ‘to’ étant proposé
comme alternative dans les deux cas ), et, pour les deux autres, de formes très fréquemment
utilisées en Seconde et dans les classes précédentes, telles que ‘to play Ø’ et ‘to talk about’
par différenciation avec ‘to talk to’, verbe pour lequel la distinction est effectuée selon la
préposition.
Après avoir établi des catégories à l’intérieur des premiers exercices guidés, il convient
SECTION 2 : COHERENCE
d’une même catégorie, les réponses suscitant un taux d’erreurs supérieur à la moyenne et les
autres.
S’agissant des prépositions ‘to’ par rapport à ‘at’/’in’, des énoncés tels que ‘to
return’/’to go’’ to a village’/’the U.S.A.’ créent moins de difficultés aux élèves que ‘to go to
school’, ce qui confirme l’hypothèse selon laquelle la plupart d’entre eux prennent en compte
le groupe nominal introduit par la préposition plutôt que le verbe qui précède, tandis que *‘at
the U.S.A.’ et *‘at a village’ leur semblent moins familiers, et donc moins acceptables, que ‘at
school’. Plus généralement, les prépositions suscitent des erreurs fréquentes d’une part en
fonction de leur proximité avec le français. Ainsi, ‘to protect’+ Ø ou ‘to explain’+’to’ sont
‘proches’ de celui-ci, tandis que ‘to appeal’ se construit avec une préposition en anglais et non
en français, ce qui constitue une source d’erreurs pour de nombreux apprenants émettant
l’hypothèse que ‘to’ équivaut à ‘à’. Cette hypothèse tend toutefois à être écartée lorsque ‘at’
est proposé en même temps que ‘to’, ce qui génère de nombreuses erreurs pour le verbe ‘to
belong’- ‘at’ étant alors jugé plus proche du français ‘à’. D’autre part, les erreurs concernant
les prépositions résultent de leur degré d’utilisation par les élèves, ou, plus précisément, de
leur appropriation de celles-ci comme faisant partie des idées qu’ils veulent exprimer. Ainsi,
par exemple, ‘to play+ Ø’ est assimilé ( notamment avec des noms de sports ) et il en est de
même pour ‘to wait for’, dans une moindre mesure, par opposition à ‘to ask+Ø’, ‘to
answer+Ø’ ou ‘to listen’+ ‘to’, pourtant très utilisés en classe par les enseignants mais sans
doute moins retenus par les élèves-alors que, dans tous les cas, la forme française diffère.
suscite un nombre d’erreurs relativement faible et comparable, par rapport à des formes
comme ‘I’d rather’ ou ‘let’s’. En effet, les secondes sont moins connues que les premiers,
différence confirmée par les questions posées par les élèves qui concernaient essentiellement
les secondes et rarement les premiers, de surcroît invariablement présentés comme étant de
construction particulière. De même, les élèves pensent à utiliser la base verbale+ing après ‘to
like’ en tant que verbe de goût, alors que les erreurs sont plus fréquentes après ‘to enjoy’,
relativement méconnu.
Pour ce qui est de la construction de la base verbale, la forme -ed est jugée
inacceptable lorsqu’elle est proposée avec ‘to’+base verbale, mais acceptable par rapport à
‘and’+base verbale-ed, car l’utilisation de ‘to’ avant la base verbale semble familière alors que
son remplacement par ‘and’, peu connu, est jugé impossible, sans tenir compte de la nature de
la base verbale elle-même. Quant à la forme ‘to’+ base verbale-ing, les élèves la rejettent
généralement en début de phrase, mais l’acceptent plus facilement en milieu de phrase, car si
l’anglais, dans une des alternatives proposées en cours d’énoncé, ‘to think’+’to’/’of’,‘to’
semble acceptable par interférence avec le français, sans égard pour la base verbale-ing qui
réflexion des élèves qui établissent leurs propres réseaux d’association, notamment autour des
remédiation.
nécessite, dans une phase préalable, de connaître la représentation de ‘to’ par les élèves , avant
de fournir des explications de nature magistrale, suivies par une analyse de la correction des
La représentation de ‘to’ par les élèves a été étudiée en leur demandant de justifier
leurs choix dans les exercices guidés. Il convient de distinguer les catégories employées et les
règles évoquées.
SECTION 1 : CATEGORIES
Ces catégories ont été énoncées par écrit, en modules, ce qui me permettait de passer
dans les rangs et d’encourager les élèves à réfléchir- voire de répondre à leurs questions
catégories se recoupant, ce qui n’a pas échappé à de nombreux élèves, qui n’ont alors répondu
qu’une seule fois, en me précisant la raison, d’autant que l’exercice était très long par rapport
à ceux auxquels ils sont habitués. Ensuite, seuls 6 élèves n’ont rien répondu, ce qui me paraît
très encourageant, étant donné que le nombre d’élèves très faible est nettement supérieur.
Enfin, 7 élèves ont justifié plus de la moitié des réponses- voire la totalité pour 3 d’entre eux;
certes, 5 ont une maîtrise suffisante de la langue, mais il convient de souligner que les 2 autres
Parmi les mots utilisés spontanément, sont apparues les idées de provenance pour
‘from’, et donc de mouvement pour ‘to’, par opposition, les constructions particulières des
modaux ou de certains verbes, l’absence de ‘to’ après les verbes ‘conjugués’ ( pour les formes
SECTION 2 : REGLES
Les règles énoncées par les élèves sont intéressantes car elles permettent d’observer
élèves savent que les modaux se construisent avec une base verbale sans ‘to’, que les verbes
de goût sont suivis d’une base verbale-ing, que ‘to’ s’emploie rarement avec des formes en
base verbale-ed ou base verbale-ing ( notamment en début de phrase ), ou que certains verbes
sont généralement construits avec des prépositions déterminées, ou, au contraire, sans
préposition.
Par contre, d’autres règles sont inexactes et permettent de justifier des réponses elles
aussi incorrectes, car elles reflètent une représentation réellement inexacte-et, plus rarement,
une tentative de justification d’une réponse hasardeuse. Ainsi, dans de nombreux cas, les
élèves pensent par surgénéralisation que ‘at’ s’emploie toujours pour désigner un lieu précis
( notamment l’école ), quelque soit le verbe, ou devant une heure, quelque soit le contexte ( en
particulier avec un intervalle de temps ). Par ailleurs, les formes ‘I’d rather’, ‘let’s’ ou ‘to
make sb do sth’ sont rarement perçues comme de nature particulière et paraissent se construire
avec ‘to’. En outre, de nombreuses erreurs résultent d’interférences avec le français. Cela
concerne très fréquemment la traduction de ‘to’ par ‘for’-avec ou sans -ing pour la base
verbale de surcroît. Une autre confusion de cette nature affecte la construction des verbes avec
‘to’ sera ainsi employé à tort avec les verbes ‘to tell’, ‘to ask’ ou ‘to give’ quelle que soit la
suite de l’énoncé.
Enfin, une dernière catégorie rassemble des règles qui semblent plus fantaisistes pour
celui qui les écrit, comme l’emploi de ‘to’ avant un nom de pays,ou un pronom, ou après un
verbe d’action- ou l’absence de ‘to’ devant un nom propre voire devant autre chose qu’un
verbe.
La lecture de ces justifications m’a permis d’orienter les explications apportées aux
élèves.
CHAPITRE 2 : LES EXPLICATIONS DE NATURE MAGISTRALE
Les premières explications de nature magistrale ne sont intervenues qu’à l’issue d’une
réflexion autonome des élèves, à partir d’exercices très guidés mais non expliqués, et de
justifications dont ils avaient la complète maîtrise. Ces explications ont eu lieu lors d’un cours
consacré à ‘to’, et pendant d’autres séances, afin d’apporter des précisions en contexte.
consulté les diverses grammaires citées en annexe. Ces informations seraient largement
suffisantes pour la suite dans certains cas, tandis que dans d’autres cas, il était dès le départ
prévu de simplifier pour diffuser quelques notions élémentaires , avant de complexifier dans
un deuxième temps.
D’une part, s’agissant de la préposition ‘to’, trois grandes catégories ont été
distinguées en fonction de la fréquence des erreurs des élèves. Tout d’abord, ‘to’ a été opposé
à ‘at’ voire à ‘in’, en soulignant le contraste entre les verbes indiquant un mouvement, une
dynamique et les verbes faisant état d’une position statique, et ce, quelle que soit la nature du
complément ( notamment l’école, utilisée en exemple, associée pour les élèves à ‘at’ ).
élargissant aux expressions très utiles en classe telles ‘It’s an extract from’, ou les indications
d’intervalles de pages ou d’heures. Enfin, ‘to’ a été comparé à ‘for’, en insistant pour le
premier sur le résultat ou l’effet émotionnel d’une action sur une autre personne, lui aussi très
Par ailleurs, j’ai rappelé que les verbes anglais devaient s’apprendre avec leurs
prépositions, car si certaines peuvent ‘ressembler’ au français ( ‘to belong to’, ‘to explain to’ ),
d’autres s’en distinguent ( ‘to answer Ø sb’, ‘to ask Ø sb’ ), tandis qu’une troisième catégorie
introduit des divergences au sein de catégories proches en français ( comme ‘to say to’ et ‘to
tell Ø’ ,ou ‘to give’ avec Ø et ‘to’ ). J’ai rattaché ces distinctions à la représentation de
l’espace déjà évoquée, les verbes ‘to shoot’ et ‘to aim’ se construisant avec ‘at’ et non avec
‘to’ car le point final du mouvement est pris en compte. Cela m’a également permis de
dans les questions ou en fin de phrases sans compléments (par exemple avec ‘to listen to’ ).
D’autre part, en ce qui concerne la particule, j’ai tout d’abord insisté sur le fait que ‘to’
exprimait un but, c’est-à-dire que dans la grande majorité des cas, la traduction de la
conjonction de subordination et du verbe suivant ‘pour faire’ en anglais était ‘to do’ et non
‘for doing’. Ensuite, j’ai précisé que ‘to’ ne précédait jamais un modal ou une expression
modale ou encore la forme ‘to make sb do sth’. A cette occasion, j’ai ajouté quelques éléments
base verbale-ing avec des verbes exprimant la préférence, la continuité ou l’interruption d’une
action, ou le recul devant l’action, catégories illustrées par des exemples qui ont également
Ces références ont lieu à l’issue des premières évaluations et explications. Elles
concernent des précisions apportées aux explications initiales dans le contexte du texte étudié.
En premier lieu, la correction des productions effectuées pendant les vacances de fin
d’année consistant à raconter Noel et le Jour de l’An avec certaines contraintes dans
l’expression (en particulier s’agissant des formes du passé ) a constitué l’occasion de préciser,
par rapport aux erreurs constatées, la façon d’exprimer la visée dans le passé. A cet effet, j’ai
L’origine de cette erreur étant parfois la confusion entre les formes -ed et -ing de manière plus
générale, qui suscite de nombreux énoncés incorrects, la distinction entre les participes passé
de préciser deux cas d’emploi de ‘to’, le premier ayant déjà été évoqué mais mal assimilé,
concernant le caractère inséparable du verbe et de sa préposition ‘to’, par exemple dans une
question se terminant par avec ‘to lead to’. Le deuxième cas n’avait pas encore été envisagé: il
précédente ( dans le texte avec une réponse se terminant par ‘to’ reprenant ‘to tell me’ ).
centré sur un texte du même auteur, extrait de ‘Therapy’, comportant de nombreux ‘to’ qui
ont permis d’effectuer un nouveau bilan des connaissances, d’évoquer les propositions
contraste.
‘Size in sport’ a permis de mettre en évidence l’emploi de ‘to’ avec la base verbale-ing, jusque
là posée comme rare, en insistant sur son caractère complémentaire, et sur la nécessité
d’apprendre par coeur les formes correspondantes, telle ‘when it comes to’, employée dans le
texte, ou des verbes utiles comme ‘to be used to’ ou ‘to look forward to’. Ce texte contenant
des indications supplémentaires sur les verbes admettant les deux formes, comme ‘to like’,
jusque-là considéré comme un verbe de goût, explications approfondies par des exercices.
Ces explications de nature magistrale ont été utilisées par les élèves pour corriger leurs
erreurs.
CHAPITRE 3 : LA CORRECTION DES ERREURS PAR LES ELEVES
Les élèves ont dû effectuer un contrôle sur ’to’, par un exercice calqué sur celui
proposé en module, avec des énoncés à compléter en justifiant les choix. Il convient de
préciser que s’agissant d’un véritable contrôle, j’ai proposé les mêmes énoncés à tous les
élèves, mais en modifiant leur ordre, afin d’éviter les copies. Cela me permettait d’obtenir les
travail de contrôle, passant de 11 à 9,5, soit un taux d’erreurs de 32% pour le second , le
nombre d’erreurs variant de 0 à 23, soit de 0 à 75%. Les cas extrêmes seront mis en évidence.
Les énoncés suscitant le plus grand nombre d’erreurs concernent deux catégories de
structures. D’une part, celles qui étaient les plus fermement ancrées dans les représentations
des élèves figurent dans cette catégorie. Il s’agit de l’utilisation de ‘at’ avec certains mots
comme ‘church’, quel que soit le verbe, par surgénéralisation; l’emploi de ‘for’ pour traduire
‘pour’ avec une base verbale ou un groupe nominal, dans les cas où l’anglais a recours à ‘to’;
l’interférence avec le français de certaines prépositions ( notamment ‘to belong’ avec ‘at’, ‘to
answer’ et ‘to tell’ avec ‘to’ ) ou la méconnaissance d’expressions modales ( ‘I’d rather’,
‘let’s’ ou ‘to make sb do sth’ , avec lesquelles les élèves tendent à utiliser ‘to’+base verbale,
légèrement différents s’effectue de façon inégale. Elle est parfois excessive, notamment avec
‘to go’, associé à ‘to’ parce que l’on a longuement parlé de mouvement à propos de ce verbe,
nombre d’élèves en ayant conclu à la stabilité de la relation, ce qui les empêche d’accepter ‘to
exemple avec ‘to expect to’ et ‘to expect from’ ) ,ou , à l’inverse, à adapter la préposition à la
présence d’autres prépositions ou particules qui modifient également la signification du verbe
( tel ‘to come back’, proposé avec ‘from’ et ‘to’ ), ou bien encore à concevoir le maintien de la
préposition en fin de phrases sans complément ou dans le cas d’une question ( par exemple
avec ‘to talk to’ ). De même, en ce qui concerne les structures d’expression modale, mal
connues, elles ne sont par conséquent pas généralisables; par exemple, ‘I’d better’, pourtant
proche, sous sa forme contractée, de ‘I’d rather’ évoqué dans l’exercice précédent, ne lui est
pas associé, et est employé avec ‘to’+base verbale. A cette catégorie, on peut ajouter
encore l’expression ‘according to’, étudiée mais insuffisamment utilisée-dans les deux cas, le
‘to’ ne s’impose pas aux élèves, même si, pour la deuxième expression , la notion de résultat
l’expression de la visée par le verbe ‘to want’ et la localisation par ‘in’ lorsque le groupe
nominal qui suit n’introduit pas d’ambiguités dans la réflexion des élèves. De même, la
construction du verbe ‘to like’ suscite très peu d’erreurs, probablement parce qu’il est plus
facile d’assimiler une règle lorsque le verbe est très connu, en particulier lorsque la règle a
déjà été utilisée avec peu d’erreurs dans les premiers exercices.
L’examen de ces évolutions doit être complété par l’analyse des justifications fournies
Dans le contrôle sur ‘to’, les justifications sont généralisées, parce que l’ensemble des
élèves a reçu des explications, et dispose donc de concepts pour analyser l’emploi de ‘to’, qui
ont déjà été manipulés par l’auto-correction, en modules, des premiers exercices pour lesquels
je n’avais mis en évidence que les erreurs concernant les réponses, et non celles affectant les
justifications, avant de corriger l’intégralité du travail des élèves à l’issue de cette réflexion.
Toutefois, l’exercice demeure plus difficile que la réponse aux questions, c’est
pourquoi il suscite de nombreuses erreurs, 25 en moyenne par élève ( contre moins de 10 pour
les seuls énoncés ). L’examen des erreurs de justifications permet de les classer en trois
catégories principales.
Tout d’abord, les élèves souhaitent réutiliser le vocabulaire étudié en cours, mais
tendent souvent à mélanger les notions, produisant des phrases incohérentes. Ainsi, ‘at’ et ‘in’
seront justifiés par des mouvements statiques et ‘to’ par une position dynamique, par
inversion des deux mots, le deuxième semblant malgré tout dominer dans l’esprit des élèves
d’après leurs réponses. De même, s’agissant de la forme base verbale-ing, l’actualisation sera
confondue avec l’actualité, et elle sera présentée comme reflétant une action en train de se
Ensuite, les élèves tendent à surgénéraliser certains emplois de ‘to’. Ainsi, ‘to’ devient
associé à un mouvement, et ce, en tant que préposition ou particule, c’est pourquoi l’emploi
d’une forme ‘to’+base verbale sera justifié par cette catégorie. De même, ‘at’ étant associé à
une position, il sera utilisé pour justifier son emploi erroné avec les verbes ‘to explain’ ou ‘to
belong’, et non après les verbes moins connus mais étudiés en cours ( tels ‘to shoot’ ou ‘to
aim’) avec lesquels il est effectivement employé. Quant à l’emploi de ‘to’ avec le verbe ‘to
go’, il est justifié par la seule présence de ce dernier, comme indication invariable de
mouvement. Par ailleurs, en ce qui concerne la forme base verbale-ing, les élèves ont retenu
qu’elle n’est que modestement associée à ‘to’, mais certains utilisent ce constat de façon
inversée, pour justifier l’absence de ‘to’ après une forme base verbale-ing, quel que soit
l’énoncé, verbe ( ‘talk-ing to’ ) ou expression ( ‘according to’ ). Quant à la forme base
verbale-ing suivant ‘to like’ comme verbe de goût, elle sera fréquemment étendue à ‘to enjoy’
lorsque ce verbe est reconnu, et de façon plus étonnante, à ‘I’d better’ (en raison de la
signification de ‘better’, en occultant l’aspect de modalité ). En outre, pour ce qui est des
modaux plus généralement, si l’absence de ‘to’ est généralement assimilée, les élèves ont des
difficultés à concevoir les formes spécifiques, telle ‘to have to’ , dont la construction complète
intègre ‘to’.
Enfin, certaines règles sont fantaisistes, créees pour justifier des énoncés erronés,
notamment les verbes et leurs prépositions ( comme ‘to tell’ ou les modaux , auxquels ‘to’
ing ou bases verbales-ed, alors que les énoncés proposés sont de natures très différentes, et
font intervenir des notions mal assimilées d’expression modale et, surtout, de choix entre la
visée et la généralisation. Dans certains cas, les élèves considèrent même leur description
comme une explication, sans qu’il soit possible de déterminer s’ils ont conscience de leurs
carences en matière de conceptualisation; ainsi, ‘to’+base verbale est souvent justifié comme
de la remédiation, dans tous les énoncés produits par les élèves. Il convient donc d’effectuer
un bilan sous différents aspects, en distinguant la nature des tâches, les élèves dans leur
exercices guidés.
L’emploi de ‘to’ dans les expressions libres a connu des évolutions non négligeables
au cours et à l’issue de la remédiation. En effet, deux productions importantes ont été requises
des élèves, portant respectivement sur un récit des fêtes de fin d’année ( effectué à la maison ),
Leur lecture permet de constater que les explications et les exercices consacrés à ‘to’ ont
entraîné une prise de conscience, par les élèves, de la fréquence de son emploi dans la langue
anglaise. En conséquence, la plupart des erreurs sont désormais effectuées par emploi excessif
de ‘to’, et non plus par omission. Les seules exceptions majeures demeurent l’emploi de ‘at’
pour l’expression du mouvement et ‘for’ pour la visée par des élèves qui ont des difficultés à
contrôler leur expression, dans des conditions identiques à celles évoquées plus haut dans la
présentation initiale des erreurs de la classe, avec par ailleurs une progression des tentatives
D’une part, les élèves procèdent à une application très étendue de règles évoquées en
cours. Ainsi, après avoir mis en évidence le caractère indissociable du lien entre certains
verbes et leurs prépositions, certains élèves ajoutent ‘to’ à des verbes qui ont pourtant été
présentés comme se construisant autrement, tel ‘to play’. Cet exemple est lui-même extrême,
car la construction ‘to play+ Ø’ était l’une des mieux connue par les élèves avant la
remédiation, qui a par conséquent provoqué une surgénéralisation avec d’autres formes
envisagées. De même, alors que j’ai insisté pour obtenir le remplacement de nombreux ‘at’ et
‘in’ par ‘to’, en prenant en compte le mouvement, et non plus le point d’arrivée, certains
élèves effectuent désormais un emploi excessif de ‘to’ à deux reprises dans la même phrase
pour exprimer un mouvement, par exemple *‘to go to sb’s to’+lieu, ou bien lorsqu’il y a
‘to’en dehors des cas explicitement évoqués en cours, par exemple pour traduire les formes
françaises ‘à+ groupe nominal ou groupe verbal’ et ce, même dans les cas où la confusion
n’était pas effectuée auparavant, notamment par utilisation de la préposition ‘on’ précédant
des indications de dates non chiffrées. Les élèves concernés ont peut-être procédé par analogie
avec des formes utilisées en cours, comme ‘to my mind’, considérant ‘to’ comme équivalent à
‘à’. De même, ‘to’, présenté comme un opérateur de visée, est employé comme tel même
lorsque la base verbale n’est pas construite sous la forme infinitive, mais avec -ed. Ainsi, le
fait d’être allé à un endroit pour faire quelque chose se traduit parfois par *‘to go-ed to’+ base
verbale-ed, certainement dans le souci de mettre tout l’énoncé au passé, et moins par
confusion entre les formes -ed et -ing, la forme ‘to’+-ing ayant été posée comme restreinte.
Par ailleurs, lors d’un exercice de descriptions contrastées, certains élèves ont ajouté ‘to’ après
‘unlike’ et, dans une moindre mesure, après ‘whereas’, sur le modèle de ‘contrary to’, mais
Les exercices guidés ne constituent qu’une étape dans l’apprentissage dont l’objectif
est l’expression en langue anglaise. Toutefois, cette étape n’est pas neutre, car si elle doit
permettre de fixer certains mécanismes chez les apprenants, elle conserve sa propre
dynamique, et ses effets sont variables, ce qui apparaît en comparant les productions et les
exercices, avant d’approfondir la réflexion par la prise en compte des résultats d’exercices
Les exercices guidés, par leur nature répétitive, permettent de faire comprendre
certaines choses aux élèves qui vont acquérir des réflexes. Ainsi, l’alternative ‘from/to’
s’effectuera en référence à un cours, par un réflexe s’agissant d’exercices répétitifs voire par
extension pour des énoncés voisins. Toutefois, le transfert de ces réflexes dans les expressions
libres n’est pas automatique chez de nombreux élèves qui ne se trouvent plus face à un choix
fermé invitant à appliquer une règle particulière, mais doivent rédiger des énoncés dans
l’urgence. Ainsi, de nombreux élèves, qui pensent en français lorsqu’ils rédigent une
expression anglaise, sont tentés de traduire par autre chose que ‘to’ les ‘à’ et ‘pour’ français, la
A l’inverse, les exercices guidés engendrent des erreurs qui ne se produiraient pas dans
des productions d’élèves ne maîtrisant pas suffisamment les structures correspondantes pour
les employer. Ainsi, malgré mon souci de limiter les explications initiales sur ‘to’ aux
structures que les élèves avaient souhaité employer, j’ai dû retenir, aux côtés des formes
élémentaires ‘to go to’, ou ‘to want/try to do sth’, des structures un peu plus complexes,
employées par certains élèves. En effet, seul un petit nombre d’élèves rédige en utilisant des
modaux ou dispose dans son vocabulaire de verbes comme ‘to expect’. Aussi, la majorité de
leurs camarades auront d’autant plus de difficultés à assimiler les règles gouvernant leur
emploi, ce qui génère des erreurs quelque peu artificielles dans les exercices guidés-ceux-ci
permis de constater que les tentatives de remédiation ont globalement provoqué une
diminution des erreurs liées à ‘to’, tant dans les exercices guidés que dans l’expression et les
réflexions initiales sur les conditions de son emploi. Or, dans un contexte où la justification
des emplois de ‘to’ est directement appliquée à la compréhension d’un texte, et à l’expression
Ainsi, à l’issue des cours sur ‘to’, j’ai conclu la séquence sur le monde du travail par
un contrôle comportant des questions relatives à ‘to’ n’ayant pas été annoncées dans le
programme de révision, et sous une nouvelle forme, consistant à justifier divers emplois ou
absences de ‘to’ dans un texte de David Lodge certes inconnu, mais proche dans l’esprit de
celui étudié en classe. Or ces justifications, au nombre de sept, portant sur diverses modalités
d’emploi, ont généralement été effectuées, et effectuées correctement dans la plupart des cas.
Ces réussites avaient, qui plus est, une incidence plus large puisqu’elles constituaient une aide
( évoquée par ‘from/to‘), certains aspects de sa relation avec le héros (‘to make sb do sth’, ‘to
want sb to do sth’ ). Cela a permis à de nombreux élèves de pouvoir effectuer le contrôle dans
Ce bilan selon la nature des tâches doit s’accompagner d’une analyse de l’évolution
d’erreurs liées à ‘to’, mais aussi par leur représentation de ‘to’ dans ses traductions concrètes.
SECTION 1 : LE NOMBRE D’ERREURS
modestes, et davantage dans les expressions que dans les exercices guidés.
Ainsi, dans cette dernière catégorie, le nombre moyen d’erreurs par élèves, exprimé en
pourcentages pour éliminer les distortions dues au nombre d’énoncés, passé de 50 à 40, a
varié de 38% à 32%, avec des écarts de 18% à 54% dans le premier exercice, et de 10% à 50%
dans le second. De plus, 16 élèves ont obtenu une diminution de leurs erreurs, de 50% pour la
moitié d’entre eux, qui comptaient déjà le nombre d’erreurs le plus faible. Autrement dit, ce
sont les élèves qui effectuaient le plus petit nombre d’erreurs de façon spontanée qui ont tiré
les plus grands bénéfices de la remédiation. A l’inverse, tandis que 4 élèves n’ont pas évolué
par rapport à leurs erreurs, 10 ont enregistré une augmentation de celles-ci, parfois très élevée,
jusqu’à 60%. La faible régression globale masque donc des évolutions très contrastées selon
les élèves.
En ce qui concerne les expressions, une rapide comptabilité fait apparaître que trois-
quarts des erreurs consacrées à ‘to’ se trouvent dans des productions effectuées avant la
remédiation, et ce, alors même qu’à l’issue de celle-ci, les productions demandées étaient plus
longues. De plus, ce sont à nouveau les élèves qui effectuaient le nombre d’erreurs le plus
‘to’.
Ainsi, le nombre de justifications est passé de 15 par élèves lors du premier exercice à
la quasi-totalité lors du contrôle suivant les explications. Certes, le nombre d’erreurs demeure
plus élevé pour les réponses que pour les justifications, puisqu’il s’élève en moyenne à 25,
soit plus de 60%. Mais l’amplitude est forte, avec des variations de 6 à 36 dans le nombre
erronés en contrôle sont à mettre en relation car le premier est d’autant plus élevé que le
justifications des emplois de ‘to’ sollicitées à propos d’un texte particulier, effectuées à
l’improviste plus d’un mois après les exercices précédents, ce qui tend à démontrer que les
la représentation de ‘to’, elle est très inégale, car les secondes doivent être très nettes pour se
traduire dans les écrits. Ceux-ci exigent en effet de l’élève une capacité à mobiliser sa
représentation de la langue anglaise dans l’urgence, et alors qu’il pense en français la plupart
du temps. Or l’on constate une évolution de la nature des erreurs, présentée dans le chapitre
correspondant pas nécessairement à une diminution du nombre d’erreurs, mais plutôt à une
évolution qualitative.
plus qualitative.
CHAPITRE 3 : TYPOLOGIE DES CONTEXTES D’ERREURS
L’analyse des énoncés des élèves m’a permis de mettre en évidence des contextes plus
favorables aux erreurs concernant ‘to’, et plus particulièrement deux sous-groupes qui
correspondent par ailleurs à deux catégories d’élèves aux deux extrémités d’une classe très
hétérogène, c’est-à-dire les élèves qui prennent des risques dans leur discours parce qu’ils
maîtrisent globalement les mécanismes de la langue, et ceux qui, à l’opposé, ont des
Les bons élèves en anglais se caractérisent par le fait qu’ils assimilent plus rapidement
les règles d’emploi de ‘to’. En effet, les premiers exercices permettent déjà de constater qu’ils
mesure de les appliquer correctement dans un exercice. Toutefois, leur souci de répondre de
façon exhaustive peut les conduire à inventer certaines règles justifiant une réponse erronée
pour des verbes et des structures comme ‘to tell’ ou ‘I’d rather’ qui seront employés avec ‘to’;
de plus, comme ils connaissent la signification de ces mots, atout non négligeable, ils
construisent leurs justifications avec aplomb. Néanmoins, chez ces élèves se rencontre
structures ,et , par conséquent, de théorisation. Ainsi, lorsque la préposition d’un verbe est
connue, l’élève tend à la citer correctement, mais conserve un verbe conjugué extrait du texte
sans modification, et écrira souvent par exemple ‘expected from’, parfois même précédé de
‘to’.Quant aux expressions, elles sont globalement correctes, et les erreurs liées à ‘to’
enregistrent une nette diminution après les séances qui lui ont été consacrés, certains
automatismes ayant déjà été acquis. Néanmoins, les comportements des élèves se divisent
en continu ( ‘fluency’ ) d’après la distinction rappelée par Kathleen Julié dans ‘Enseigner
d’utiliser un petit nombre de mots et de structures, formant des phrases très courtes, dont ils
sont quasiment certains de la correction. Ces élèves effectuent très peu d’erreurs concernant
‘to’, qu’ils emploient essentiellement pour exprimer le mouvement ou la visée. Les rares
erreurs sont probablement imputables à des interférences avec le français lors d’expressions
effectuées dans le cadre de contrôles écrits comme *‘to play’+’at/to’, *’to ask’+’to’ ou *‘to
give’+’at’.
D’autre part, d’autres élèves, moins liés à la grammaire mais manifestant des qualités
d’expressions plus développées, reflets d’une plus grande fluidité, souhaitent utiliser des
structures plus complexes qui sont susceptibles d’engendrer des erreurs car elles n’ont pas été
manipulées auparavant. Ainsi, seul un petit nombre d’élèves utilise des modaux
spontanément, c’est-à-dire sans y être contraint par des consignes. Aussi, dans les expressions
de début d’année précédant les exercices de remédiation, cette utilisation s’est caractérisée par
quelques erreurs, par exemple *‘would’+’to’. Par la suite, à l’issue des séances consacrées à
‘to’, la volonté d’utiliser la visée dans le passé dans des expressions où la consigne était de
n’employer que les diverses formes de ce temps, a suscité l’emploi de *‘to’+base verbale-ed,
par surgénéralisation de la règle de visée. Une autre erreur, apparue après les explications sur
‘to’, est son emploi devant une indication de date non chiffrée explicitement, précise comme
Il s’agit donc de véritables prises de risques , expression employée par exemple par
Michèle Pendanx dans ‘Les activités d’apprentissage en classe de langue’ ( Paris, Hachette,
1998, p.149 ), donnant lieu à des erreurs qui, une fois corrigées, permettront aux élèves de
progresser rapidement, car elles correspondent à des questions qu’ils se sont posé. C’est ce
que j’ai constaté en modules, dans le groupe plus avancé, lors de prises de paroles en cours
mouvements, ou l’expression d’intention de la part des personnages. Ces progrès ont été
somme d’argent.
A l’inverse, certains élèves effectuent des erreurs liées à ‘to’ par une insuffisante
élémentaire en anglais, ce qui a des conséquences sur le nombre d’erreurs liées à ‘to’, tant
Ainsi, dès les premiers exercices sur ‘to’, ce sont eux qui effectuent le plus grand
nombre d’erreurs et qui ont des difficultés à justifier leurs réponses, car ils n’ont qu’une
premières explications, leurs nombres de réponses connaissent les proportions d’erreurs les
plus élevées, avec des régressions modestes voire inexistantes par rapport aux premiers
particulier de la confusion entre ’to’ comme préposition et particule qui les incite à justifier
chaque occurrence de ‘to’ par l’expression d’un mouvement et, à l’inverse, son absence par
une question de position statique, par surgénéralisation de règles applicables aux prépositions
‘to’ et ‘at’ qui leur semblent plus familières que d’autres utilisations de ‘to’ plus spécifiques à
la langue anglaise, par rapport à une représentation dans laquelle ‘to’ serait devenu
eux de se servir de connaissances théoriques sur ‘to’ pour comprendre des éléments clés d’un
texte proposé en contrôle, malgré le guidage et les sollicitations des questions. Ainsi, ils
laissent des questions sans réponse, ou inventent des réponses hors contexte.
plus, les élèves souhaitent employer des verbes élémentaires comme ‘to go’ pour exprimer le
mouvement, mais ils utilisent invariablement ‘at’ à la suite du verbe, et ce, même parmi ceux
qui sont parvenus à corriger leurs erreurs dans les exercices guidés. Ainsi, des phrases
Les structures plus spécifiques à la langue anglaise, telles les expressions modales,
sont rarement employées, mais, lorsqu’elles le sont, c’est avec des erreurs, en particulier avec
‘to’ après un modal. De même, l’expression de la visée, qui caractérise les phrases d’une
certaine complexité, est quasiment absente; de plus, lorsqu’elle est utilisée, c’est à l’aide de
‘for’ ( avec ou sans base verbale-ing de surcroît ) , ce qui confirme les premières impressions
Par ailleurs, parallèlement aux erreurs dont la nature est prévisible même si la
fréquence est particulièrement élevée, les élèves ayant des difficultés de maîtrise de la langue
anglaise sont les seuls à effectuer des erreurs qui leur sont propres et qui ne se retrouvent pas
lorsque la représentation de la langue est plus cohérente. Il s’agit par exemple de l’utilisation
de ‘to’ pour exprimer une origine, à la place de ‘of’, ‘by’ ou un génitif (*‘these shoes are to’,
*‘the text is written to’+auteur’) ou la visée élémentaire avec ‘to want’ sans ‘to’, voire, chez
des élèves plus avancés, l’expression d’une visée dans le présent avec *‘to’+base verbale-ed.
souhaité utiliser la visée et les propositions infinitives, même si ces tentatives comportaient de
Ainsi, leurs apprentissages sont partiels et éphémères, dans l’objectif du contrôle à venir.
Laissant peu d’acquis, ils sont sans cesse à renouveler, ne s’effectuant pas par un processus
CONCLUSION
L’étude des erreurs relatives à ‘to’ m’a permis de constater leur abondance, car je
dispose d’un corpus relativement conséquent dans les expressions libres. De plus, les erreurs
ont évolué en cours de remédiation, apparaissant plus par excès de ‘to’ que par omission, de
façon globale, même si certains élèves persistent à effectuer des omissions relevées dès leurs
premières productions. Cela signifie que les séances consacrées à ‘to’ ont eu des effets sur les
cette préposition et particule lorsque je leur en ai démontré l’utilité concrète pour toute
expression en langue anglaise. Cette motivation, ainsi créee, a toutefois eu des effets variables
langue anglaise, ce qui tend parfois à les inciter à surgénéraliser des règles qu’ils connaissent
désormais pour exprimer des éléments plus complexes, avec des résultats inégaux, suscitant
avec des règles élémentaires, qu’ils ne parviennent pas à utiliser à bon escient alors qu’ils les
apprennent et les évoquent lorsque leurs erreurs sont mises en évidence, ce qui apparaît
notamment à l’issue des séances consacrées à ‘to’ avec de très nombreuses interférences avec
le français. Cette distinction entre les deux catégories d’élèves correspond à l’évolution
évoquée par K.Vogel ( op.cit., p.132 ), selon laquelle ‘au fur et à mesure que progresse
l’apprentissage [...], les surgénéralisations [...] apparaissent en plus grand nombre et finissent
Ce travail permet de ce fait de souligner les incertitudes et les fragilités liées à tout
apprentissage, avec des progrès lents, partiels, incertains et sans cesse à consolider, et ce, quel
que soit le type d’élèves. Dans ce contexte, une conclusion partielle de Daniel Gaonach dans
p.154 ) paraît appropriée, selon laquelle ‘ les processus d’acquisition sont [...] variés et
flexibles [...], les systèmes de règles éminemment variables et instables; les paramètres
d’apprentissage de l’élève ).
B. DIRECTION/PROVENANCE:TO/FROM
6.It’s an extract to
She lives not far to my house
8.My friend was coming back to Paris
14.I was coming back to school
25.I had money to my uncle and video games to my mother
26.The logo from this car
2.In my mind
Contrary at Christmas Day
7.At 5 o’clock to the morning
12.To 7 pm
To 9 pm
To conclusion
Unlike to Audrey
15.Unlike to Julie
Whereas to Maite
16.Contrary Laetitia who is fair-haired
19.In my mind
20.We went at the bowling to 9 pm
22.The text is to Pocket edition
EXERCICE N°2
Albane CAIN (dir.) L’analyse d’erreurs, accès aux stratégies d’apprentissage: une étude inter-
J.B.HEATON Prepositions and Adverbial Particles, London: Longman, 1965, 162 p..
384p..
J.L.AUSTIN How to do Things with Words, Oxford: Oxford University Press, 1962, 176p..
288p..
pp.51-115.
110p..
1981,192p..
Vivian COOK Linguistics and Second Language Acquisition, London: Macmillan, 1993,
extrait pp.113-131.
1998,192 p..
Eddy ROULET Langue maternelle et langues secondes. Vers une pédagogie intégrée, Paris:
Jennifer SEIDL, W McMORDIE English Idioms and How to Use Them, Oxford: Oxford
ARTICLES
Danielle BAILLY ‘Eléments de didactique des langues’, Les langues modernes, numéro
Anne-Claude BERTHOUD ‘Les erreurs des apprenants: au panier ou sous le microscope’, Les
d’acquisition d’une langue étrangère’, Les langues modernes, n°4, 1983, pp.327-337.
Daniel GAONAC’H ‘L’anglais à des francophones: opérations énonciatives et apprentissage
d’une langue étrangère en milieu scolaire’,Les langues modernes,numéro spécial, 1981, 542
p..
André GAUTHIER ‘De l’intérêt qu’il y a pour l’élève à se colleter avec les difficultés de la
langue qu’il s’efforce de s’approprier’, Les langues modernes, n°5, 1987, pp.18-22.
Anne TREVISE ‘La gestion cognitive de l’étrangeté dans l’acquisition d’une langue
Daniel VERONIQUE ‘Recherches sur l’acquisition des langues secondes: un état des lieux et
INTRODUCTION...........................................................................................2
CONCLUSION................................................................................................40
ANNEXES
ANNEXE A: LES ERREURS DANS L’EXPRESSION LIBRE...............................42
ANNEXE B: LES EXERCICES GUIDES ET LEURS RESULTATS......................50
BIBLIOGRAPHIE............................................................................................53