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Nicolas De Rhéaume,

Pour Le Clan Hécata,

Prince Matheson, membres du Conseil,

Des entrevues menées depuis quelques jours avec les participants à l'expédition
au sein des catacombes, conjuguées aux savoirs de notre sang, il en ressort que :

Le phénomène auquel nous nous intéressons est une rupture du voile, un


minuscule trou circulaire, de la taille d’une tête d’épingle. Il se situe dans le
mausolée, centre du complexe souterrain de Montréal. Pour le moment, son
impact sur la sphère physique dans laquelle nous évoluons est assez restreint.

Nous constatons une amplification des phénomènes qualifiés de “paranormaux”


dont l'ampleur reste, pour l'heure, assez limitée bien que constatée et ressentie au
sein de la communauté mortelle.
De façon moins formelle, nous serions tentés d’y associer les infimes
dérèglements temporels limités à cette zone géographique.

Des anomalies comparables ont pu être observées à plusieurs reprises par le


passé : en terre languedocienne au XIIème siècle lors de l’extermination des
cathares, en 1941 sur le camp d'Auschwitz, ou plus récemment dans la semaine du
28 juin au 4 juillet 1999 en Inde.

Toutefois, la nature de cette déchirure est passablement différente, en cela elle


doit être considérée avec la plus grande attention. Ce phénomène n’est pas
temporaire comme les précédents et ne disparaîtra pas sans une action
coordonnée et préalablement étudiée.
La déchirure, bien que pour l’instant minuscule, présente un niveau de stabilité
sans précédent nous laissant penser qu’elle pourrait, dans un avenir plus ou
moins proche, mener à un bouleversement radical de la cité de Montréal
précédent celui de l’ensemble de notre monde physique.
Les souterrains de la cité, de par leur histoire ainsi que les nombreuses exactions
qui y ont été commises, ont été le lieu idéal pour envisager l’apparition d’un tel
phénomène :

Imprégnés par l’angoisse et la souffrance extrême de leur architecte, ils servirent


durant des décennies de havre communal aux sabbatiques de la cité. Des
centaines de caïnites y ont perdu la vie, dont une grande partie sous le coup d’une
maladie semblable à la peste, que nous pourrions attribuer sans réelles certitudes
à une expérimentation d’un ou plusieurs clans de l’Epée de Caïn. Si l'on ajoute à
cela la présence récente de l’engeance infernale Méthatiax ainsi que de la bataille
qui eut pour but de le conjurer, nous pouvons affirmer sans doute aucun que nous
marchons actuellement sur un des lieux les plus chargés de subversivité de nos
nuits modernes, catalyseur évident d’un phénomène de cette amplitude.

Des filaments de chancres s'échappent de la fissure primordiale et s'étendent


dans le complexe, ce qui laisse sous entendre une réelle possibilité de déchirures
secondaires.

Nous n’avons pour ainsi dire jamais été confrontés à une irrégularité de cette
ampleur, et préconisons une étude constante et approfondie avant de s'arrêter sur
une action définitive. Bien que stable, l’ouverture reste microscopique et son
expansion est lente. Elle ne peut, pour le moment, servir de portail afin de laisser
passer quoi que ce soit, dans un sens comme dans l’autre. Nous estimons avoir au
minimum une dizaine de nuits devant nous avant qu’il devienne pressant d’agir.

Enfin, je soumettrais l’idée de restreindre l’accès au lieu à un nombre


relativement limité des plus érudits de nos semblables, et ce pour la sécurité de la
praxis.

N. de Rhéaume,
en sa qualité d’ancien du clan Hécata

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