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LA CRISE DU DEVELOPPEMENT

Avec le réchauffement climatique, l'épuisement des ressources naturelles et les


problèmes liés à la pollution, de nombreux pays ont décidé de former un consensus
pouvant transformer une économie basée sur la maximisation de profits en une
économie verte. Le moment est venu de se rappeler que sans développement, le
monde se déroulerait mal. Or, Il s'avère que la crise de développement s'est déjà
déclenchée suite à de nombreux facteurs qui ont contribué à l'écartement du
développement des objectifs finaux des états. De ce fait, la crise se traduit par une
situation dépressive liée à un dysfonctionnement du système économique d'un pays
alors que le développement quant à lui, il est associé à une transformation qualitative
et quantitative des structures en tenant compte des dimensions à la fois culturelles et
sociales du pays. La crise de développement serait synonyme de destruction de
l'ordre social et écologique. Alors, quelle serait les facteurs contribuant au
déclenchement de cette crise ? En quoi, le développement serait-il important
au système économique d'un pays ?
Pour élucider ces deux questions, il serait judicieux de commencer par affirmer que
la course au profit et donc la réalisation de la croissance économique est une cause
motrice de la crise du développement, en suite, nous montrerons que le
développement est nécessaire pour garantir le maintien d'une bonne gouvernance.

I. La croissance économique est une cause motrice de la crise de


développement :

Après l'époque frappante de la crise économique et financière de 1929, vint celle du


développement. Cette situation dépressive est sans doute liée aux décisions du
pouvoir public qui ont donné une très grande importance au matérialisme. Or, la
réalisation de la croissance économique n'a pas toujours amené un pays vers le
développement, cela nécessite plusieurs démarches à prendre en compte.

1. La croissance économique comme objectif premier de chaque état :


Il est courant d'entendre dire que le bonheur et l'insertion dans l'économie mondiale
passent nécessairement par davantage de croissance, de productivité, de pouvoir
d'achat et de consommation. Toutefois, cette quête incessante de la croissance
économique s'avère d'une importance capitale dans la mesure où elle permet à un
pays donné de faire face à ses besoins en matière économique et socioculturels.
Ainsi, dans un contexte mondialisé où les recettes étatiques se font rares, les états
utilisent tous les instruments possibles pour faire accroître leurs PIB et ainsi
dynamiser la croissance économique. En encourageant l'investissement et les
consommations, les agents économiques se sentiront encouragés à produire
davantage ce qui permet à l'état de collecter plus d'impôt et donc de limiter leurs
déficits budgétaires et commerciaux. Ceci est parfaitement illustré dans de nombreux
pays à leur tête le Maroc qui ne cesse de développer des plans d'émergence,
d'accélération industrielle pour relancer l'activité des entreprises tout en laissant son
système éducatif et sanitaire défaillant.

2. La croissance économique n'est pas une condition suffisante au


développement :

Réaliser un taux élevé de croissance n'a jamais été profitable à l'ensemble des
agents économiques. En effet, la répartition des richesses est mal répartis, seule une
minorité en tire profit alors que la majorité reste à l'écart. Nous pouvons s'inspirer du
cas de certains pays émergents qui, malgré leur taux de croissance à double chiffre,
ne disposent pas d'un système éducatif performant et d'un développement favorable.
D'autre part, les recettes étatiques ne profitent pas à la réalisation d'investissements
lourds comme il se doit être mais pour camoufler une dette antérieure non productive
de richesses d'où effet boule de neige. Enfin, certains économistes ou
sociologues veulent montrer que transposer le modèle occidental de
développement dans le tiers-monde conduit ces pays dans un piège
de la dépendance dont les pays développés seraient les seuls
profiteurs (Samir Amin). Un véritable développement nécessiterait
de prendre en compte les réalités locales et présupposerait que les
pays en voie de développement acquièrent une maîtrise de leur
destin, tant du point de vue économique que culturel ce qui n'est
pas le cas pour plusieurs pays victimes de ce phénomène.

La croissance économique est loin de garantir le développement


d'un pays donné. Un Etat peut voir la portée de son action
amoindrie par les effets pervers tirés de la croissance. Il serait alors
important de transcender l'empreinte écologique et sociale pour
construire une société basée sur une croissance prolongée et
durable.

II. Le développement est un engagement porteur de bien faits pour l’économie :

1. Le développement durable comme condition nécessaire pour prolonger les


effets positifs de la croissance économique:

Selon Latouche, une société de croissance n'est pas soutenable. Une


production effrénée de richesses engendre des raretés, des pénuries en
air, en eau et porte atteinte à la biodiversité. Le système global tendrait
alors vers une surchauffe suivie d'un effondrement. Pour éviter de tomber
dans cette situation, le mieux serait d'accompagner cette croissance par
un développement durable visant à assurer la durabilité des ressources
naturelles et de permettre aux générations futures d'en profiter.
L'intervention de l'Etat serait de ce fait, indispensable pour définir lels
orientations politiques et stratégiques de développement durable. Nous
remarquons que ce sont les pays industrialisés et émergents qui
participent le plus à la propagation de la pollution et des émissions de gaz
à effet de serre notamment la Chine connue, par sa forte industrialisation
et l'exploitation massive des ressources naturelles. C'est pourquoi, le
développement durable a le mérite d'apporter à la fois, la croissance, le
prolongement et la préservation des ressources naturelles.

2. Le développement économique et social : le moteur de la


croissance économique :

Placer les individus au centre du développement permet à l'ensemble des


agents économiques d'en tirer profit. D'une part, une main d'œuvre en
meilleure santé et mieux formée est plus productive. Ceci est
parfaitement illustré dans les économies modernes où le capital humain
est prépondérant. On peut prendre le cas du Norvège, ce pays se trouve
au tête des économies les plus développés dans le monde, grâce
notamment à son fort attachement au capital humain qui demeure le pilier
du système norvégien. Par ailleurs, en garantissant une bonne formation
aux individus, on insiste une large palette d'individu à participer à la vie
économique en investissant dans des activités qui interpellent le savoir
faire. Nous pouvons s'inspirer de la théorie de Robert Lucas sur la
croissance endogène qui affirme l'importance de la formation dans la vie
active de l'entreprise.

Conclusion :

Si le développement économique, social et durable ne sont pas


encore des concepts clairement définis, ils ont le mérite de mener
les états vers une croissance plus prolongée et sereine. Malgré, ce
qu'apporte la croissance économique comme externalité positive,
elle reste totalement critiquée. Les disparités sociales ne cessent de
se creuser d'un pays à un autre et les raretés se renforcent. Il
importe alors de réviser cet objectif insensé de croissance, de
l'orienter vers une économie verte basée sur l'égalité, l'équité et la
prospérité des individus.

GHITA RAIS.

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