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LA HOUILLE BLANCHE 9

ELECTRICITE

Le Calcul Pratique
1)
des Courants de Court-circuit entre Phases

Il n'est pas possible en général de s'opposer à l'apparition 1. — Conclusion.


des surintensités provoquées dans les réseaux par le court- 8. — Court-circuit alimenté par deux centrales.
circuit brusque ; les dispositifs de protection ne peuvent
9. — Réseau constitué par un nombre quelconque de cen-
qu'en limiter la durée. Aussi convient-il de savoir calculer
tres générateurs et récepteurs formant u n système
exactement ce que l'on ne peut éviter, tant pour s'assurer
non bouclé.
de la sécurité des installations existantes (disjoncteurs, jeux
Note annexe sur les équations de l'alternateur syn-
de barre, réducteurs), que pour déterminer les modifications
chrone.
à apporter lors du développement des interconnexions qui
accroissent les surintensilés en chaque point du système.
CHAPITRE II. — • Impédances équivalentes.
Le calcul des courants de court-circuit était considéré
jusqu'à ces derniers temps com,me assez imprécis. Les m é - t. — Schémas équivalents des éléments d'un réseau.
thodes mises au point ces dernières années permettent ac- 2. — Réduction des impédances à une m ê m e tension de
tuellement un calcul assez exact ; nous en développons ici
base.
la méthode et les applications les plus usuelles.
3. — Réduction d'un système complexe d'impédances.

PREMIÈRE PARTIE CHAPITRE III. — Conduite des.calcals pour le calcul du cou-


rant de c.c. triphasé d'un réseau.
Méthode de calcul
CHAPITRE IV. — Courant de court-oircuit entre deux phases.
CHAPITRE I, — Etude du régime variable lors de. la mise en 1. — Etude <d>u régime variable lors de la mise en c.c.
c.c brusque d'un alternateur. brusque entre 2 phases.
1. — Généralités. — Position du problème. 2. — Impédances inverses des éléments d'un réseau.
2. — Gais limite du court-circuit sur réseau infini. 3. — Réduction des impédances. Conduite des calculs.
a) Nature du phénomène ; 4. — Applications numériques.
b) Courant permanent ; 5. — Gourt-cirouit alimenté par deux alternateurs.
c) Courant instantané m a x i m u m ;
d) Courant efficace total.
3. •— Court-circuit franc d'un alternateur à vide. D E U X I È M E PARTIE

a) Nature d u phénomène ;
Applications
b) Les réactances de court-circuit ;
c) Courant instantané m a x i m u m . Courant efficace
CHAPITRE I. —- Problèmes pratiques nécessitant le calcul du
total. Sa variation en fonction du temps ;
courant de c.c. entre phases.
d) Puissance apparente de court-circuit .
4. — Court-circuit sur réactance d'un alternateur à vide. 1. — Généralités.
a) Courant instantané ; 2. — Contraintes mécaniques.
b) Courant permanent. 3. — Contraintes thermiques.
5. — Couirt-circuit franc d'un alternateur en charge. 4. — Appareils d'interruption. — Disjoncteurs, Fusibles.
a) Particularités du problème ;
b) Courant instantané ; CHAPITRE IL — Les applications usuelles.
c) Gourant permanent ;
1. — Généralités.
d) Schéma équivalent ;
2. — Calcul du courant de court-circuit aux barres d'urne
e) Remarque sur le rôle du régulateur d'excitation.
centrale.
8. — Court-oircuit sur réactance d'un alternateur ei?
3. — Court-circuit de feeder. Réactances de protection.
charge.
4. — Court-circuit en u n point quelconque d'un réseau
(1) D'après J e u m o n t — Janvier-Mars 1935.
alimenté par une centrale.

Article published by SHF and available at http://www.shf-lhb.org or http://dx.doi.org/10.1051/lhb/1936002


ÎO LA HOUILLE BLANCHE

5. —Court-circuit dans u n réseae alimenté par une cen- La valeur instantanée initiale du second ternie dépend de
trale et u n feeder d'interconnexion. la valeur instantanée de la tension U à l'instant où le c.c. se
produit. Elle est comprise, selon l'instant, entre 0 et une
6. — Court-circuit dans un réseau non bouclé alimenté valeur égale à l'amplitude de la composante alternative.
par un nombre quelconque de centrales.
Considérons l'oscillogramme donnant la variation ins-
7. — Emploi d'une impédance de liaison entre 2 centres tantanée du courant à partir de l'instant de la mise en c.c.
générateurs pour la limitation des courants de c.c. (fig. 3). Traçons l'enveloppe des m a x i m a et des mini-
m a . Le milieu du segment d'ordonnée compris entre ces

PREMIÈRE PARTIE

Méthode de calcul
enveloppe des mox. Composante continue

C H A P I T R E I.

Etude du régime variable lors de la mise en court-circuit


d'un alternateur.

I. — GENERALITES. — POSITION D U PROBLEME


Nous nous proposons d'étudier la variation du courant ef-
ficace en fonction du temps, en prenant pour origine des
temps l'instant de l'établissement du court-circuit.
L'allure générale de la variation, du courant efficace pour
un court-circuit établi à l'instant t = 0 est celle de figure 1.
mise en c, c.
Fig. 3.

deux enveloppes définit une courbe exponentielle qui est


la composante continue. L'ordonnée à l'origine oa est au
plus égale à l'amplitude m n , Lorsque oa = 0 on dit que le
c.c. est symétrique.

b) Courant permanent.
U
Le ~
+ j X e

Si l'on peut négliger R devant X : e e


Fig. 1.

Le courant passe de la valeur initiale 1„ = oa à la valeur 1« ïcc


X (4)
= ob en u n temps qui est de l'ordre du centième de secon- ê

1
de. Il tend vers la valeur constante I = oc qui est pratique-
œ
U n e réactance est définie par la valeur de la chute de ten-
ment atteinte après 2 à 3.secondes. sion réactive, à son courant normal L, rapportée à la ten-
L'objet de notre étude est de prédéterminer la. courbe ci- sion normale.
dessus en fonction des différentes constantes caractéristiques Se X« In
de la machine. Toô —
~U~~ (2)
O n dira plus simplement : une réactance de S pour cent. e
2. — C A S LIMITE D U COURT-CIRCUIT
11 résulte de (1) et (2) la relation usuelle très simple :
S U R R E S E A U INFINI
lec __ 100
Nous examinerons d'abord ce cas limite, qui conduit à des Li Se
relations simples et met en évidence quelques-unes des par-
c) Courant instantané maximum.
ticularités du problème.
La valeur m a x i m u m possible du courant instantané est,
a) Nature du phénomène. d'après ce qui précède :
Le courant instantané dans l'impédance (fig. 2) doit être
regardé c o m m e la s o m m e de deux composantes :

soit en négligeant Pu devant X, ;

Fig. 2.
u Remarque.
1°) un courant sinusoïdal de valeur (courant de re-
Le facteur 2 des deux dernières relations est exagéré car
gime) ;
l'amplitude m a x i m u m est ps (fig. 4), avec qs = oa et pq -
2°) u n courant exponentiel décroissant (phénomène tran- 0,8 oa environ du fait de la décroissance rapide de la compo-
sitoire). sante continue.
LA H O U I L L E B L A N C H E fl

3. _ COURT-CIRCUIT F R A N C A U X B O R N E S
s D'UN A L T E R N A T E U R A VIDE (fig, 6).

\" a) Nature du phénomène.


1100 /
Pour l'étude d u régime variable, il importe de tenir comp-
te de ce que l'alternateur comporte, outre les circuits indue,
teur et induit, un circuit (amortisseur qui est parcouru par
q 1
I

A\
V p \
Fig. 6.

un courant pendant la durée du régime variable.


1100
»

\
\ r
A u régime variable dans l'induit (qui seul nous intéresse
ici) correspondent u n régime variable dans l'inducteur et
\ / un autre dans l'amortisseur
\ 7 Le courant instantané dans l'induit doit être regardé com-
m e la s o m m e de deux composantes :
1°) un courant sinusoïdal amorti : l'amplitude des ondes
successives décroissant très rapidement pendant les quel-
1/100 2/100 3/100 sec.
ques premières périodes, puis plus lentement, et tendant
Fig. 4. enfin vers une valeur constante (composante alternative).
Courbe I : Courant de c. c. symétrique. 2°) un courant exponentiel décroissant dont la valeur
Courbe II : Courant de c. c. dissymétrique avec initiale dépend de la valeur instantanée de la tension U, à
composante continue m a x i m u m . l'instant où le court-circuit se produit (composante conti-
O n aura donc : ps - 1,8 oa nue).
et le facteur 2 sera remplacé par 1,8. Pour séparer ces deux composantes à partir d'un oscillo-
g r a m m e (voir fig. 30), on trace l'enveloppe des maxima
L'amplitude m a x i m u m de la première demi-onde est
positifs et négatifs; et l'ordonnée moyenne obtenue en di-
de 1,8 X Le soit 2,5 Le visant par deux le segment d'ordonnée compris entre les
La première demi-onde correspond à une durée de 1/100 deux enveloppes. Cette ordonnée moyenne mesurée à partir
de seconde (à 50 périodes) avec c.c. symétrique (courbe poin- de l'axe des temps est la composante continue. Elle décroît
tiliée fig. à). suivant une loi exponentielle et s'annule en général après
Dans le cas du c.c. le plus dissymétrique, la première de- 2 à 3 dixièmes de seconde.
mi-onde correspond à une durée de 2/100 de seconde envi- L'ordonnée de la courbe du courant total, mesurée à par-
ron. Sa valeur efficace est : tir de la composante continue, est la composante alternative.
Pendant la durée du régime transitoire, la composante
alternative part d'une certaine valeur initiale, et décroît sui-
vant une loi exponentielle, pour atteindre une valeur finale
de régime.
soit 1,6 fois la valeur efficace de la composante alternative
2

pour pq — 0,8 oa. A l'instant initial, le flux ( ) n'ayant pas varié dans le
circuit magnétique entre l'instant qui précède et celui qui
(On aurait [/ 3 au lieu de 1,6 pour pq = oa, c'est-à-dire en
suit la mise en c.c, l'accroissement très brusque d u courant
négligeant la décroissance de la composante continue).
dans l'induit se trouve automatiquement compensé par les
La courbe du courant efficace total est représentée figure 5. surintensités dans l'inducteur et dans l'amortisseur qui
s'opposent à toute action démagnétisante. Si U» représente
la tension à circuit ouvert avant mise en ce., on peut
écrire :

Courant total Le initial =


xf

00
Nous désignerons cette valeur par L .
Icc
composante alternative
(') Lors de la mise en c. c. de l'induit, le courant dans l'in-
ducteur augmente brusquement à partir de sa valeur actuelle et
reprend progressivement cette valeur suivant une loi exponentielle.
D e m ê m e le courant dans l'amortisseur augmente brusquement à
1 partir de zéro et s'annule ensuite suivant une loi exponentielle.
Fig. 5. 2
( ) O n sait en effet que le flux ne peut varier brusquement
dans un circuit magnétique ; au contraire un courant peut varier
Elle se confond après quelques dixièmes de seconde avec presque instantanément dans un conducteur, lorsque l'effet de self
celle de la seule composante alternative. induction est compensé par un effet d'induction mutuelle.
12 LA HOUILLE B L A N C H E

La réactanceXf définie par cette relation, n'est pas la sim-


ple réactance de fuites de l'induit, puisque l'inducteur et REGIME
l'amortisseur interviennent dans le phénomène. Elle est un GENRE DE MACHINE
après perma-
peu plus élevée que celle de l'induit seul. initial
q. q. pér. nent (<)
Après quelques périodes, le courant dans l'amortisseur a
pratiquement disparu, et la réactance résultante est accrue; Turbo-alternateur 8,3 5,3 0,55
sa valeur étant représentée par x'f, on aura : Alternateur hydraulique 4,5 3 1

\ a après q. q. périodes = Compensateur 4 2,7 0,65

0
Nous désignerons cette valeur pari/ . (i) Nous avons indiqué dans cette colonne une valeur de 20
100
Après quelques secondes, l'effet démagnétisant de la réac- pour cent supérieure à celle qui résulte de la relation , cette
tion d'induit atteint sa pleine valeur, et le courant prend la majoration tenant compte d'une saturation normale de l'alter-
valeur finale de régime :
nateur (voir la note annexe).
TJ
Le permanent = - ~
DÉTERMINATION DES RÉACTANCES DE COURT-CIRCUIT A PARTIR
Nous désignerons cette valeur par 1 . 3
CC
DES ESSAIS ET BU CALCUL.

b) Les réactances de court-circuit. a) à partir des essais :

En conclusion, la réactance x par laquelle il faut diviser Les réactances subtransitoiœ et transitoire se déterminent
ia tension à vide pour avoir la composante alternative du à l'aide de mesures qui demandent une assez grande préci-
courant de c.c. n'est pas constante ; elle varie avec l'instant sion et qui ne font pas habituellement l'objet d'essais de
considéré. Sa valeur est : Xf à l'instant initial (réactance dite réception en usine.
subtransitoire) ; x'f après quelques périodes (réactance dite Pour des machines de conception courante, les valeurs
transitoire) ; du tableau ci-dessus peuvent être, adoptées en moyenne sans
erreur importante. La réactance synchrone est plus varia-
X en régime permanent (réactance dite synchrone).
ble d'une machine à l'autre; plutôt que d'adopter une valeur
La machine sera représentée par le schéma équivalent de moyenne normale, il convient de la déduire directement des
la figure 6. caractéristiques à vide et en court-circuit triphasé tracées
Les valeurs des réactances de court-circuit pour les machi- en fonction du courant d'excitation (fig. 7).
nes usuelles sont les suivantes : O U
X =
ON
TABLEAU DES RÉACTANCES D E COURT-CIRCUIT :
O M étant lu sur la partie droite <le la caractéristique à
vide, et O N sur la caractéristique en court-circuit pour la
Subtran- Transi- Syn-
GENRE DE MACHINE sitoire toire chrone m ê m e abscisse.
S} 57 S

Turbo-alternateur 12 19 220
Alternateur hydraulique:
avec amortisseur 22 33 120
sans amortisseur 30 35 120
Compensateui synchrone 25 37 185

Ces-valeurs sont données en pour cent ; en les multipliant


0' Amp.-tours
par ~ ~ , on obtiendra la réactance en ohms. E n désignant
1» Fig. 7.
par x la réactance en o h m s et s la réactance en pour cent, b) à partir du calcul :
on passera de l'une à l'autre par la relation .
Lesréactancessubtransitoire et transitoire se calculent par
S X In
des méthodes assez délicates.
400
La réactance synchrone est une fonction du rapport des
Il résulte de cette relation que le rapport du courant de ampères-tours d'excitation pour la tension normale à vide,
c.c. au courant normal peut s'exprimer directement sous la aux ampères-tours d'excitation de pleine charge (voir an-
forme simple : nexe) .
c) Courant instantané maximum et courant efficace tota
J U 100
La valeur m a x i m u m de la composante continue peut, si
I normal s
le c.c. se produit à l'instant le plus défavorable de l'onde de
s prenant selon l'instant considéré k valeur Sf, S'/- ou S. tension, égaler l'amplitude de la composante alternative ini-
Le rapport de la valeur efficace de la composante alterna- tiale, soit :
tive du courant de c.c., au courant normal, sera donné par
le tableau suivant :
LA H O U I L L E B L A N C H E 13

Cette relation est analogue à celle indiquée pour le régime temps à considérer sont compris entre 0,1 et 0,3 secondes.
variable du court-circuit sur impédance aux bornes d'un Pour les études de stabilité, la courbe est à considérer à
réseau infini. D e m ê m e , le courant efficace m a x i m u m partir de 0,1 seconde.
est 1,6 I, .
00
Pour le calcul d'échauffement des câbles de faible sec-
Après quelques dixièmes de seconde la courbe du courant tion et réducteurs d'intensité qui risquent d'être e n d o m m a -
efficace total rejoint celle de la composante alternative gés pendant les premiers dixièmes de seconde, la courbe est
figure 8. à considérer depuis i = O jusqu'au temps où le disjoncteur
coupe le câble.
Pour les efforts électrodynamiques dans un disjoncteur
à l'enclenchement sur c e , et pour la coupure d'un c.c. in-
tense par fusible, il faut considérer la première demi-onde.
d) Puissance apparente de court-circuit.
Côurew forai O n ne peut pas parler de puissance apparente de court-
circuit d'un alternateur, puisque, lors du court-circuit franc,
la tension aux bornes s'annule pratiquement. Mais on
composante alternative appelle puissance apparente fictive de c.c. le produit de la
tension normale avant court-circuit, par l [/ ii. Cette w

puissance apparente fictive, qui intervient pour la détermi-


nation du type de disjoncteur à employer, est un multiple
de la puissance apparente normale donnée par le tableau
0,3 1 2 page 5.
Fig. 8.
Trace de la courbe du courant efficace en fonction du 4. — COURT-CIRCUIT D'UN A L T E R N A T E U R
temps. A VIDE S U R I M P E D A N C E E X T E R I E U R E (fig. 10).
Nous connaissons : a) Courant instantané.
1°) 3 points M i M M de la courbe de la valeur efficace
2 3
La composante alternative du courant, instantané est
de la composante alternative (fig. 9).
donnée par la relation :
Les ordonnées l 1 I sont calculées avec précision.
l 2 3

Les abscisses correspondent à


j x + Z
ti — 0 ; t - 0,1 sec. ; t = 2,5 sec.
2 3
f t

(ces valeurs de t et l sont, non pas calculées, mais admises


2 s

c o m m e usuelles).

Za
Fig. 10.
b) Courant permanent.
Le courant permanent sur impédance extérieure est don-
né par la relation :

Il convient de vérifier que la machine n'est pas saturée


pour 1a tension Z I« ; sinon l'expression simple ci-dessus
e

n'est pas correcte. Si l'on peut assimiler Z à une pure réac-


e

04 0,3 tance / Xe, le calcul se fera par points à l'aide du diagram-


Fig. 9. m e de Potier.

2°) 2 points P P de la courbe de la valeur efficace du


u 2
5. — COURT-CIRCUIT F R A N C
courant total.
D'UN A L T E R N A T E U R E N C H A R G E
L'ordonnée V est calculée avec précision.
x

Les abscisses correspondent à a) Particularités du problème.


tj, = 0 ; t = 0,3 sec. 2 L'alternateur débitant le courant I„ sous la tension U„ à
(cette valeur de i est, non pas calculée, mais admise com-
2 son facteur de puissance normal COS Çn est mis brusquement
m e usuelle). en court-cheuit triphasé (fig. il), le point de c.c. étant si-
Connaissant l'allure exponentielle amortie de la courbe, tué entre l'alternateur et le récepteur.
on joindra les points ci-dessus par une courbe qui est assez
bien définie.
La partie de la courbe à considérer dépend essentiellement i y «
du problème que l'on a en vue.
Pour les disjoncteurs non différés, qui, selon leur rapidi-
té, coupent en un temps m i n i m u m de 5 à 15 périodes, les Fig. 11.
14 LA HOUILLE B L A N C H E

La nature des phénomènes est la m ê m e que dans le cas E


O n peut donc écrire soit I ~ en interprétant E <3l w
précédent, mais, c o m m e nous allons l'indiquer, les cou- x
rants instantané et permanent sont augmentés, ces majora-
x convenablement, soit I = e n interprétant z convie
tions tenant au nombre d'ampères-tours beaucoup plus éle- œ

vé sur l'inducteur dans la marche en charge que dans la nablement.


marche à vide. Il importe en effet dans ce cas de distinguer
Remarque :
la tension aux bornes U de la force électromotrice E (valeurs
qui se confondaient dans le cas précédent). Le fait que l'alternateur est en charge conduit donc fina-
lement à considérer que tout se passe c o m m e si l'alternateur
b) Courant instantané. était mis en oc. à vide, avec la m ê m e tension aux borner,
La composante alternative du courant instantané est don- mais avec une impédance z plus faible que l'impédance Z
née par la relation : correspondant à l'alternateur à vide.
* Un
Gomme Z = J
Xf 100 I»
avec (voir (annexe 1) pour l'excitation de pleine charge : Un
Z' (cos <?„ + / sin <p„)
E = U„(1
sin <?„ ) +
100 il vient z
Par suite, le courant instantané est de l'ordre de 10 à 15 K
pour cent plus élevé en charge qu'à vide, ce qui peut être avec K = (I sin fn ) + j C O S ç> n
négligé. O n calculera donc pratiquement le courant de ce. 100 WF
instantané c o m m e si l'alternateur était à vide avec la ten- :
0,8 et s = 220 on aura :
p o u r c o s <p»
sion Un à ses bornes.
K = 2,32 + j 1,76
La composante alternative du courant après quelques pé-
Le module de K importe seul pour déterminer la valeur
riodes est donnée par une relation analogue, x étant sim- f

plement remplacé par x' du'Courant de c.o, sa valeur est 2,9, et par suite :
ft

c) Courant permanent. — JL
Le lecteur se reportera à la note annexe.
e) Remarque sur le rôle du régulateur d'excitation.
Le courant de court-circuit est donné par la relation :
E n cas de court-circuit d'un alternateur, le régulateur de
_E_ AT- -

tension intervient pour tendre à rétablir la tension norma-


L, avec E = U«
X ATj> le, en augmentant l'excitation jusqu'au m a x i m u m qui cor-
,ATï
(£f v voisin de 3 pour un turbo-allernateur normal), respond à l'excitation de pleine charge, ou m ê m e à une ex-
citation plus élevée,- si l'excitatrice est prévue pour dévelop-
d) Schéma équivalent. per une tension supérieure à celle qui correspond à la plei-
l

Désignons par Z' l'impédance équivalente à la charge Q , ne charge, en vue d'accroître la rapidité du réglage ( ).
et Z = j x celle de l'alternateur (x désignante ,x'f, ou X Si l'alternateur est à vide lors d u court-circuit :
selon l'instant considéré). U» - E,
O n peut écrire : L'excitation restant la m ê m e :

avant le ce. : U„ = E„ Z L — 1J In Ev_ _U»


Ice —
X ~~ X
d'Où En = Un (I -f- -yj) Si le régulateur met alors l'excitation de pleine charge :
en ce. : E — ZI, 0.

E ayant la m ê m e valeur dans les deux cas, puisque l'exci-


tation n'a pas été changée, d'où : Le courant de ce. varie suivant la courbe en trait fort
(fig. 12) qui commence sur la courbe de c e . à vide et fi-
i E _ U»
nit sur la courbe de ex. en charge.
»<'f ~~y y + I* Z ^ 7J La surexcitation présente des inconvénients : l'alterna-
2

, 1
, 1 teur étant en couTt-cirouit, le courant de ce. augmente ( ),
en posant -y- -j- -yj z oe qui provoquerait en durée un échauffement anormal de
l'alternateur. Il convient alors de réduire l'excitation pour
d
( ) L'impédanceZ' équivalente à la charge est définie par la limiter ce courant. O n utilise dans ce but un dispositif limi-
relation U » = Z' I n

c o m m e 1^ — I» (cos <p — / sin <f ), ft n (1) Ce sera en général le cas avec les régulateurs automatiques
Un étant pris c o m m e origine des phases et f „ désignant le dépha- de tension modernes à réglage rapide. Dans le cas où l'on désire
sage normal de la pleine charge, il vient : une très grande rapidité d'excitation pour le maintien de la stabi-
U„ . . . lité, l'excitatrice est prévue pour développer 2 à 2,5 fois sa tension
-j— (cos f« -j- / s m œ„ ) normale correspondant à l'excitation de charge normale. Son exci-
tation comporte, outre l'inducteur correspondant an régime nor-
(En désignant par P» la puissance apparente normale par phase mal, un inducteur dont le circuit est fermé par un contacteur
actionné par un relais en cas de baisse de tension aux bornes de
P» — U » In il vient - — — __)
l'alternateur.
in irn
L'impédance en pour cent correspondant à la charge est ; 2
( ) L e régulateur de tension augmente le courant de c. c. per-
Z' I
X 100 = 100 (cos on + / sin <p„ )
T T
manent dans le rapport de la tension m a x i m u m de l'excitatrice
U» ' à sa tension initiale.
LA HOUILLE B L A N C H E 15

O n retrouve alors c o m m e cas particulier la relation de


la p. 14 x
I =1±
z
Remarque. — O n peut également écrire ;
... ^ _ Z f

X Sjjfi j"> j
r r j ^ ""' */

les valeurs de E» et de Z étant convenablement interprétées


c o m m e il a été indiqué page 14.
Fig. 12.
7. CONCLUSION
leur d'intensité, qui réduit l'excitation lorsque le courant de
c.c. dépasse une certaine valeur (1,2 I„ par exemple) après Il résulte de l'ensemble des relations précédentes que le
un certain temps. courant de c.c. d'un alternateur est toujours donné par la
Il résulte de ces 'remarques que le calcul du coui'ant de relation :
c.c. permanent est possible avec précision pour un courant __
l -
u

d'excitation constant, mais, dans la pratique, sa valeur dé-


pend essentiellement de l'action du régulateur de tension et U étant la d.cl.p. aux bornes de l'alternateur,
du limiteur d'intensité., La durée d'action propre de ces ap- et Z ayant l'interprétation suivante :
pareils est presque instantanée (de l'ordre des centièmes de Z est la s o m m e de l'impédance de l'alternateur
seconde), mais leur action se trouve différée par le retard et de l'impédance résultante comprise entre les bornes de
que met le courant d'excitation de l'alternateur à s'établir l'alternateur et le point de défaut.
lorsqu'on modifie le réglage de son excitatrice (de l'ordre L'impédance de l'alternateur dépend de :
de quelques secondes pour un réglage normal, et quelques a) Vêlai de charge de l'alternateur . — Si Z„ est l'impé-
dixièmes de secondes pour un réglage très rapide). dance quand l'alternateur est à vide, la valeur Z de l'im- e

pédance quand il est en charge, est moindre.


0. — COURT-CIRCUIT S U R R E A C T A N C E b) l'instant auquel on considère le phénomène du c.c.
D'UN A L T E R N A T E U R E N C H A R G E La valeur de Z est donnée par les relations suivantes :
1°) à vide :
Le cas général est celui du court-circuit sur une impé- „ . s U
dance extérieure Z (fig- 13). 6 Zv=j 400 I„
Avant de fermer le disjoncteur sur le court-circuit, on réactance subtransitoire pour i - 0 sec.
a les relations : — transitoire pour t = 0,1 sec.
avec s
"Vii En ~ Z \n Z L — synchrone pour i = 2,5 à 3 sec.
l'alternateur étant supposé à pleine charge ; V désignant la
2°) en charge
tension au point a.
Z c = I I
avec
K
r
Ze K -~ m o d u l e de (I + -7-7577- sin f„ + ,/ cos f « )
400 • ' J 100
Remarque. — O n peut encore exprimer ces résultats sous
la forme équivalente suivante :
U n alternateur A (fig. iU) est relié à un jeu de barres de
tension V sur lequel est branché en dérivation une impé-
dance réceptrice B ;

A 0 .

Fig. 13.

Lorsque le court-circuit est établi, on a :


V = E — Z I = Z' r = 2«. I"
I = F -f I"
Si l'excitation n'a pas changé, E est le m ê m e dans ces
Fig. 14.
deux relations d'où :
V n 1 la valeur de Z étant U n court-circuit se produit au point P en aval de la réac-
I" = — t — 7 t - avec — convenablement in-
+
Z Z' tance C connectée en série dans la dérivation â.
r = i" +
Z IL L e Z
terprétée selon l'ins-
tant du c.c.
Le schéma équivalent à ce système est représenté (fig. 15)
 B
z e
Les impédances Z et Z sont équivalentes à l'impédance
Vn
2 telle que :
i /i i -±11.
u +
Z + Z, Z' 1 i _ 4
Dans le cas d'un court-circuit franc en a, on aura :
Z e = 0 V = 0 V = 0 et l'impédance totale est Z* = z + Z".
16 LA HOUILLE BLANCHE

nateur à vide). U n court-circuit se produit au point P en


AAAAM aval de la réactance C connectée en série dans la dévia-
' W W — • tion A ;
r

W W W on aura dans ce cas l co =

i Le schéma équivalent est exactement le m ê m e que celui


i de la figure 15.
2,
Par suite, le calcul du courant ne diffère pas selon que B
Fig. 15. est générateur ou récepteur. Seules les valeurs des impédan-
Le courant de ce. triphasé est : ces diffèrent.
_U
Z 1 9. — R E S E A U C O N S T I T U E P A R U N N O M B R E Q U E L C O N -
Si l'on s'intéresse seulement aux impédances transitoires, Q U E D E CENTRES GENERATEURS ET RECEPTEURS
B
Z est en général très grand devant Z transitoire et peut A F O R M A N T UN SYSTÈME N O N BOUCLE.
être considéré c o m m e infini, ce qui simplifie le schéma
Considérons par exemple la figure 18.
des impédances équivalentes.
G1 }G , G sont les centres générateurs.
3 3

l\, R , R sont les centres récepteurs.


2 3
8. — COURT-CIRCUIT A L I M E N T E P A R
a, b, c sont les jeux de barres.
D E U X CENTRALES
Zab, Z;,c sont les impédances des liaisons.

Considérons deux centrales A et B avec un feeder d'in- R2


terconnexion ab (fig. 16).

»{ f " 1 Zbc
b

-MAAA
O*—1 Zom Zbm f-™0

Fig. 16. Zab •


RI
U n court-circuit se déclare au point n d'une dériva-
tion mn.
O n demjande le courant de c e dans cette dérivation ?
Chacune des deux centrales contribue au courant de c e
Supposons les deux centrales À et B à vide lors d u c e La 21)
tension c o m m u n e est U. Fig. 18.
Vm = U (Za -f" Zom) I» = U (Z& + Z& ) Ij — Z n I» m m Supposons un défaut en P intéressant le disjoncteur D.
In — la + I& Ce système est représenté par le schéma équivalent fig. 19.
d'où : Ge schéma s'établit de proche en proche de la manière
U suivante :
•Le —
z -f- Zft Le système G R équivaut à une impédance unique Z .
lt t t

en posant : Cette impédance s'ajoute à Z . a(1

1 i 4
Z 2a -f" Zsm +
Zj -f- Zjm
-K p
Si le court-circuit a lieu au point m, la contribution de Zbc

la centrale A est U
Za "f" Za ; celle de la centrale B est
U
; et par suite on obtient immédiatement la
Zj -f- Z(,îb Zab
relation :
U
T _
Z
Cas particulier : ZI •Zgi Z*t 12 >Zg2 Zr2 Z3 »Zg3 "Zrs
Deux centrales À et B de m ê m e f.e.m. E sont reliées à un
jeu de barres c o m m u n (fig. 17) le circuit est ouvert (aîter-
T ï
i n m
Fig. 19.
Le système G , R est équivalent à une impédance uni-
2 2

que Za.
Les impédances (Zj + Zab) et Z sont associées en paral- 2

Fig. 17, lèle ef sont équivalentes à une impédance unique Z».


LA HOUILLE B L A N C H E 17

Cette impédance s'ajoute à Z . 6c

Le système G , R est équivalent à une impédance uni-


3 a

que Z qui est parallèle avec Zt, + Z .


3 6c

Les points I, II et III doivent être considérés c o m m e réu-


nis par une barre c o m m u n e sur laquelle la tension établie
est V.
L'impédance unique équivalente est celle comprise entre
cette barre et le point P. Fig. 20.
O n peut également décomposer le courant de c.c. total ATj les ampères-tours de l'inducteur à pleine charge.
en P, en courants partiels constituant les contributions des
Nous pouvons écrire, la f.e.m. étant proportionnelle aux
différentes centrales : I et II, puis III, apportant séparément
A T de l'inducteur :
leur appoint.
En U„ AT,
d'où E ra = U„ (2)
N O T E A N N E X E S U E LES EOUATIONS AT, AT„ AT„
D E L'ALTERNATEUR S Y N C H R O N E E» = U» + J X I» (3)
Les relations (2) et (3) permettent d'écrire :
Les calculs de court-circuit reposent sur deux relations
fondamentales de la théorie de l'alternateur synchrone ( ) : l AT,
(4)
AT„ 1
+ j m
1°) Régime permanent :
E = U + jXl (i) étant la réactance synchrone en pour cent.
loo — u„
I étant le courant débité ;
Celte relation (4) se traduit par le diagramme (fig. 2i)
X » la réactance synchrone ;
qui fixe une relation entre la réactance synchrone et l'exci-
U » la tension aux bornes ;
tation de pleine charge.
E » la f.e.m. correspondant à l'excilalion des inducteurs.
E
E n court-circuit on aura : I œ = (2)
X
Ces relations supposent :
1° la machine à rotor lisse ;
2° la machine non saturée. Fig. 21.

Dans ces conditions la réactance est constante. 2. Marche en court-circuit,


2°) Régime de court-circuit instantané.
a) Court-circuit franc.
Ecc = U + / x I (3) L'alternateur fonctionnant à pleine excitation à sa charge
I étant le courant débité avant mise en c.c.
normale et étant mis en court-circuit sans modifier l'exci-
x la réactance subtransitoire (ou transitoire selon l'ins-
tation
tant considéré du c e ) .
U la tension aux bornes avant mise en c.c.
E« la f.e.m. engendrée par le courant qui existe dans u„ , .
Le —'11 T

l'inducteur pendant. Je régime variable à l'instant considéré X X


du c.c. (et qui diffère du courant d'excitation des induc- b) Court-circuit sur impédance :
teurs avant mise en c.c. à cause de la surintensité de régi-
Le court-circuit s'exprime par la relation :
m e variable dans l'inducteur).
U = (R. + j Xe) I«
II faut joindre à (3) la relation :
d'où :
1er (4) AT,
U„
Il résulte de l'identité de forme des équations (1) (2) (3) E» AT,
1« =
(4) que les relations algébriques seront de m ê m e forme R +j(X
c + X )"~"R +J(X + Xc)
e c

pour tout instant du court-circuit ; il suffira d'en interpré- relation qui est applicable pour autant que la machine ne
ter les termes. soit pas saturée, c'est-à-dire que (R + j X ) Le doit rester
E c

inférieur à U„.
RÉGIME PERMANENT.
1. Marche normale : 3. COMPARAISON AVEC LE DIAGRAMME DE POTIER.
La relation (1) se traduit par le diagramme classique
Le diagramme de Potier conduit à écrire en court-circuit
(fig. 20).
franc :
A u régime de pleine charge, désignons par :
U„ la tension normale aux bornes ;
TT AXi
U n

T„ le courant normal (facteur de puissance cos?„). ï = A T


E„ la f.e.m. correspondant à la pleine excitation. J-cc ^ * en
AT„ les ampères-tours de l'inducteur pour la tension U» et en court-circuit sur réactance :
à vide. AT,
AT,
0) N o u s regardons ici c o m m e connues ces deux relations de
X + X,
l'électrotechnique classique.
18 LA HOUILLE BLANCHE

c'est-à-dire les m ê m e s relations que celles de la théorie ci-


KVA
dessus en régime non saturé ; AT „ désignant les A T à vide
f
TENSION
5.000 10.000 et plus
sur la partie droite de la courbe de magnétisation pour la
tension U„. (La machine ne doit pas être saturée pour la 10 K V 4,5
tension X 1« ; sinon le diagramme de Potier reste applica.
e

ble, mais le calcul de I se fera par points). •15 0,5 0 à 12


cc

O n aura en général avec une machine normalement sa- 00 7,5 8


turée à sa tension normale :
150 8 à 10
AT. = AT „ x 1,2 C
220 10 à il
et par suite :
AT, AT*
1.2 Soient s° , s° , s° les réactances de fuites des trois en-
12 23 33

ATc» ' AT, roulements pris deux à deux ramenés à la m ê m e puissance


U est à remarquer que le diagramme simplifié des ampè- apparente de base P . 0

res-tours de Bchn Esehenburg (fig. 22) qui détermine AT,- U„ la tension de l'un des 3 réseaux choisie c o m m e ten-
sion de base. I„ le courant correspondant à P sous la ten- 0

sion U«.
Les réactances en o h m s sont définies par les relations :
ATv u„ • 23
Fig. 22.

directement en fonction de AT» et des ampères-tours de réac-


100 l„
x j —f-
loo x
i„ * —1
100 17
x 12 Xq .r,
23
tion AT„, constitue une approximation plus grossière que d'où x x , x ...
lt s 3

celle qui résulte, des relations précédentes et n'est pas en ac- O n aura par exemple : Uj, > U > U,
2

cord avec le diagramme de Potier. cl s°„ = 10 s° = 5 23

Régime de court-circuit instantané. ce qui donne :


Le court-circuit franc s'exprime par la relation : s° = 10 s° = 0
x 2 s* , = 5
U = O d) Ligne de transport.
d'où : La ligne se réduit, à aine impédance simple Z lorsque l'ef-
E'-<: fet de capacité peut être négligé.
Ici
X Soit r la résistance kilométrique
La f.e.m. E« peut se mettre sous la forme : s la réactance kilométrique
L la longueur de la ligne
Un (1 + -j-Jq sin ?„ )
Z = (r + j s) L
elle diffère peu de U„.
La résistance r - — ohms, pour une ligne en cuivre,
C H A P I T R E II .s- étant, la section, en m m . 2

La réactance d'une ligne aérienne est de l'ordre de


Impédances équivalentes
0,4 o h m / K m . La réactance d'un câble à tension élevée (su-
périeure à 45 K V ) est de 0,13 o h m / K m .
1. — S C H E M A S E Q U I V A L E N T S D E S E L E M E N T S D'UN
e) Récepteur inerte.
RESEAU.
Nous avons établi p. 7 la relation :
Nous rappellerons ici les schémas équivalents simplifiés
auxquels se ramènent les divers éléments du réseau pour le Z = ( cos f n + J sin )
calcul du courant de c.c. (et non les schémas équivalents I„ étant le courant normal d u récepteur et ?» son dépha-
complets nécessaires aux calculs de régulation, etc.). sage arrière.
a) Alternateur. 2. — R E D U C T I O N D E S I M P E D A N C E S A UNE MEME
Le schéma équivalent est une f.e.m. E en série avec une TENSION D E B A S E .
réactance Z, c o m m e il a été précisé à la note annexe du
Soit une réactance x en aval d'un transformateur parfait
chapitre I.
alimenté à la tension Uj, et donnant une tension secondaire
b) Transformateur à deux enroulements. U (fig. 23).
3

Le schéma équivalent est une simple impédance Z, qui ec ut


réduit à la réactance de fuites totales / x, la résistance étant
négligeable. U2 ^
Les valeurs usuelles exprimées en pour cent dépendent
de la puissance et de la tension.
12
c) Transformateur à trois enroulements.
Le schéma équivalent est un système de 3 impédances, Zj
Z Z avec point c o m m u n , qui se réduisent à trois réactan-
2 3 Fig. 23.
ces, les résistances étant négligeables. U t est la haute tension et U 2 la basse tension.
LA HOUILLE BLANCHE 19

Le courant, primaire est ï,, le courant secondaire I 3 2") déduire, de ce schéma la carte des impédances du ré-
U, seau, après avoir remplacé chaque élément par son schéma
II. équivalent.
u 3 I.
3°) ramener les impédances à u n e m ê m e tension de base.
On aura :
Combiner ces impédances entre elles de manière à rédui-
u 2 x ï 2
re le système d'impédances à l'impédance simple équiva-
= (ï x 2 lente.
L 4°) Calculer le courant de court-circuit en fonction de la
Tout se passe donc c o m m e si 1a réactance x se trouvait tension de base et de l'impédance réduite.
2
dans la haute tension, sa valeur étant £ x. 5° Répartition, du courant.
Donc on peut faire passer une impédance du côté B T au II est souvent nécessaire de connaître, non seulement le
côté H T d'un transformateur en multipliant sa valeur par courant total de défaut, mais encore sa répartition dans tou-
2
p (l'impédance ramenée au côté H T , exprimée en ohms, tes les branches du réseau (représenté par son schéma uni-
devient beaucoup plus grande, filaire).
Si les impédances partielles se réduisent à des réactances,
3. — R E D U C T I O N D'UN SYSTEME COMPLEXE D'IM- le courant se divise en raison inverse des réactances.
PEDANCES. O n remonte de proche en proche de l'impédance simple
U n système d'impédances quelconque compris entre 2 bor- équivalente au schéma initial.
nes A. et B d'un schéma unifilaire peut se ramener par ré- Remarque.
ductions successives à une impédance simple absorbant la
Le courant de défaut en un point d'un réseau dépend :
m ê m e puissance active et réactive.
1° de la configuration du réseau (transformateurs et liai-
E n voici deux exemples usuels :
son en service) ;
1° Le circuit se ramifie en deux réactances groupées en
2° des centrales qui alimentent (unités en service) ;
parallèle, s et s (fig. 2k).
x 2

3° du point de défaut considéré ;


4° de l'instant considéré à partir de la mise en oc.
Le nombre des paramètres est, considérable ; l'étude est
à faire non seulement pour la configuration et les puissan-
si Ô( s2 ces actuelles mais pour les conditions futures, de manière à
o ménager l'avenir.
B C H A P I T R E IV
Z23
Fig. 21. Fig. 25. Courant de court-circuit entre deux phases

La réactance équivalente est s, définie par la relation : Le calcul du courant de oc. entre deux phases se conduit
en tous points de la m ê m e manière que le calcul du courant
avec de oc. triphasé, à quelques différences près que nous allons
indiquer en suivant le m ê m e ordre que pour l'étude du cou-
1
± = - 1 + 1-
T ^ - " ' I.___±- rant de oc. triphasé.
5 61 So
Si "f- Sq «i -f- s 2

2° Le circuit est constitué par trois impédances groupées I. — ETUDE nu RÉGIME VARIABLE LORS DE LA MISE EN C.C.
en triangle Z , Z , Z (fig. 25).
12 M s l
BRUSQUE ENTRE 2 PHASES D'UX ALTERNATEUR.
Ce circuit est équivalent à 3 impédances fictives groupées
en étoile Z Z Z déterminées par les relations de Kenelly :
t 2 3
Nous aurons recours à la théorie des composantes symé-
triques.
Z| T
r Cas. — Court-circuit franc entre 2 phases d'un alter-
nateur à vide (fiff. 26).
Z Z
J { % 3
Z 2 = ..3. a v e c Zj - — Z J 2 -f Z S 3 + Z 3 !

y Zgj Zjj
Z 3 _ _____

(Les deux circuits sont équivalents en ce sens que l'impé.


dance entre deux bornes quelconques est la m ê m e ) .

C H A P I T R E III
Fig. 26.
Conduite des Calculs a) Le court-circuit étant établi entre les phases 2 et 3,.les
conditions satisfaites au point de défaut sont :
Le calcul du courant de c.c. se conduit de la manière sui-
vante : I x = O.
1 °) tracer le schéma unifilaire du réseau avec ses éléments v 3 = v.
a

constitutifs : alternateurs, compensateurs, transformateurs, L, + h = 0.


lignes, récepteurs. b) Les relations générales de Fortescue donnent alors :
20 LA HOUILLE BLANCHE

1° pour les courants L'impédance extérieure s'ajoute simplement à celle de


I. = o
l'alternateur :
a 2
— a a a* E \/~W~
I, L 1
Zrf + Zj -f- Z' + Z'.l
e t

d'où L + I,- = 0. 3" Cas. — Court-circuit franc entre 2 phases d'un alterna-
2° pour les tensions : teur en charge (fig. 28).
I„ = 0 implique V 0 = O — o j
W V W 1

V, + (a* + V
V. = V, + (a + a') V
a) 3 3
y _
d = =
3
d'où V« = V,
c) Les relations de Ohm-Kirehoff sont :
t d— IS — L&\«
\ Vi = — Z, L Fig. 28.

d'où finalement : Lorsque l'alternateur débite sur un récepteur inerte d'im-


pédance Z'd avec un défaut entre phases en un point situé
El/ S
L entre l'alternateur et le récepteur, les impédances sont :
Xi -f- Zj
pour l'alternateur Z , Z , f a
Les réactances qui figurent dans cette relation sont :
pour le récepteur Z' , Z'i. d

1° Réactance directe, Zt. — Sa valeur est 1a m ê m e que


Les relations de Ohm-Kirehoff sont :
pour le court-circuit triphasé symétrique, et dépend de l'ins-
tant considéré (réactance subtransitoire, transitoire ou syn- • V,( = E — Z.; la = Z',; I',i
chrone). \ Vi = - z, L = z\ r,
2° Réactance inverse Z,-. — La réactance inverse d'un al- / la — - j,î -f i',/
ternateur est lé rapport de la tension au courant lorsque l'on
'". ïi Jt -f" I j : = =

applique aux bornes une tension triphasée dont la succes-


I étant le courant normal qui circule dans l'alternateur
sion de phases est inverse de celle des vecteurs de tension n

engendrés par le flux principal. Ce courant crée un c h a m p avant le défaut, on aura :


qui tourne par rapport au rotor à 2 fois la vitesse de syn- Un = E — Z I„ ='/.',,I„. d

chronisme. La réactance ainsi déterminée est constante


Il résulte des relations précédentes :
dans le temps, et donnée en pour cent par le tableau sui-
V = Un 3,1 Z,i
vant : rf

Y, — ~ ~ Zt J;

GENRE DE MACHINE Réactance en posant;


inverse

z ~ Z Z'
Turbo-alternateur 12
successivement avec les indices d et i.
Alternateur hydraulique :
d'où :
avec amortisseur 22
v»i/~$
sans amortisseur 50 Jl =
Compensateur synchrone 24
Zd +z t

lf Cas, — Court-circuit entre 2 phases sur réactance d'un


alternateur en charge.
Ces valeurs correspondent à des machines de conception
courante et peuvent être adoptées en moyenne sans erreur Lorsque l'alternateur en charge est mis en c.c. sur réac-
importante. tance extérieure, on aura de m ê m e : (fig. 29).

2» Cas. — Court-circuit entre 2 phases d'un alternateur à j = Un l/'S


vide en aval d'une impédance extérieure triphasée (fig. 27). z + Zi + Z + Z
d e {

Fig. 27.

L'impédance extérieure se compose :


a
d'une impédance directe Z e

d'une impédance inverse Z\ qui est égale à l'impédance di-


recte dans le cas d'une bobine de réactance. Fig. 89.
LA HOUILLE BLANCHE 21

CONCLUSION. E n cas de court-circuit franc aux bornes


1

Reprenons le schéma de la figure th et supposons un dé- ZS = 0 Z, - 0.


faut entre deux phases au point P. Pour un turbo-alternateur on aura en désignant par Le tri
Le schéma équivalent des impédances inverses comporte le courant de c.c. entre les 3 phases et par I ph le courant
cc

les m ê m e s branches que celui des impédances directes figu- de c.c. entre deux phases :
re 15 ; seules les valeurs des impédances sont différentes.
Le courant de défaut sera : lec tri
t y, rapport
v
Jcc ph.
I défaut = t
Z + y; ,
24
7} désignant l'impédance totale résultante, directe et in- o 12 12 = 1,15
12(/¥
verse.
31
Remarque. 0,1 10 12 = 0,95
\9f/J
Une approximation parfois acceptée pour la simplicité des
232
calculs consiste à identifier le schéma des impédances tran- permanent 220 12 = 0,01
sitoires directes à celui des impédances inverses. 220 i/J

5° Court-circuit alimenté par deux alternateurs (fig. 16).


Le courant permanent de c.c. entre phases est donc 1,64
Le schéma est identique au précédent. fois plus grand que le courant de c.c. triphasé.
O n généralisera, c o m m e il a été fait pour les impédances
Supposons maintenant une grande réactance extérieure,
directes, au cas d'un réseau non bouclé constitué par un
égale à 100; les valeurs directes et inverses de cette réactan-
nombre quelconque de générateurs et de récepteurs.
ce étant égales.
IL — IMPÉDANCES INVERSES DES ÉLÉMENTS D'UN RÉSEAU.
. I«- tri
Alternateur : l'impédance inverse a été indiquée ci-dessus. t Z + 74
rf Téi ~\~ T^tr r a p P r t
° ]„ h . P

Transformateur, ligne, récepteur inerte : l'impédance in-


verse est identique à l'impédance directe car elle est impé- 224-
dente et l'ordre cyclique des phases. 0 112 112 1 15
_ 5
112 {/3 '
III. RÉDUCTION DES IMPEDANCES. 231
0,1 110 112 î 12
Le calcul se fera c o m m e pour les impédances directes. 119 t / 3
432
permanent 320 112
IV. — APPLICATION NUMÉRIQUE.
Court-circuit entre 2 phases d'un alternateur à vide :
(d suivre)

L a vie et les travaux cTAndré-Marie A M P E R E


(1775-1836)
« Un physicien mathématicien de génie »
par V. SYLVESTRE, Ingénieur A.M. et LE.G.

Le 24 novembre 1793 Jean-Jacques Ampère, bourgeois de


Lyon, ancien négociant en soie et Juge de paix du canton de
la Halle aux blés, mêlé aux luttes politiques qui, en 1793,
mirent à Lyon aux prises girondins et jacobins, montait, sur
l'échafaud !
Dans une lettre que ce simple bourgeois adressait à sa
f e m m e la veille de mourir, il lui disait :
« Quant à mon fils il n'y a rien que je n'attende de lui » ;
et plus loin, au milieu de quelques notes d'économie domes-
tique :
<( M a plus forte dépense a été l'achat de livres et instru-
ments de géométrie dont nôtre fils ne pouvait se passer- pour
son instruction, mais cette dépense était une sage économie
puisqu'il n'a jamais eu d'autre maître que lui-même.
(( Il était aussi grand
Ce fils était : André-Marie Ampère.
Aussi simple,
Qu'il était bon ». Né à Lyon le 22 janvier 1775 sur la paroisse Saint-Nizier,

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