On croit, par la douceur de la flatterie 1, avoir trouvé le moyen de rendre la vie délicieuse.

Un homme simple qui n'a que

la vérité à dire est regardé comme le perturbateur du plaisir public. On le fuit 2, parce qu'il ne plaît pas ; on fuit la vérité
qu'il annonce, parce qu'elle est amère ; on fuit la sincérité dont il fait profession parce qu'elle ne porte que des fruits
sauvages ; on la redoute3, parce qu'elle humilie, parce qu'elle révolte l'orgueil, qui est la plus chère des passions, parce
qu'elle est un peintre fidèle, qui nous fait voir aussi difformes que nous le sommes.

Il ne faut donc pas s'étonner si elle est si rare : elle est chassée 4, elle est proscrite partout. Chose merveilleuse ! Elle
trouve à peine un asile dans le sein de l'amitié.

Toujours séduits par la même erreur, nous ne prenons des amis que pour avoir des gens particulièrement destinés à
nous plaire : notre estime finit avec leur complaisance 5 ; le terme de l'amitié est le terme des agréments. Et quels sont
ces agréments ? Qu'est-ce qui nous plaît davantage dans nos amis ? Ce sont les louanges continuelles, que nous
levons sur eux comme des tributs.

D'où vient qu'il n'y a plus de véritable amitié parmi les hommes ? Que ce nom n'est plus qu'un piège, qu'ils emploient
avec bassesse pour se séduire ?

« C'est, dit un poète, parce qu'il n'y a plus de sincérité. » En effet, ôter la sincérité de l'amitié, c'est en faire une vertu de
théâtre ; c'est défigurer cette reine des cœurs ; c'est rendre chimérique l'union des âmes ; c'est mettre l'artifice dans ce
qu'il y a de plus saint et la gêne dans ce qu'il y a de plus libre. Une telle amitié, encore un coup, n'en a que le nom, et
Diogène6 avait raison de la comparer à ces inscriptions que l'on met sur les tombeaux, qui ne sont que de vains signes
de ce qui n'est point.

Eloge de la sincérité (extrait), Montesquieu

1- D’après le texte, les êtres humains aiment-ils les personnes qui sont sincères ?
Pourquoi ?
On la redoute, parce que c’est comme le perturbateur du plaisir public.
2- Quelle est la passion la plus commune chez les humains ?
La plus chère des passions est l’orgueil.
3- Où pouvons-nous trouver la sincérité ?
Nous pouvons trouver la sincérité dans l’homme.
4- Quelle est l’erreur que l’être humain commet avec l’amitié et pourquoi ?
Nous pensons que les amis sont destinés à nos plaire, mais notre estime finit avec
leur complaisance.
5- D’après l’auteur, la véritable amitié existe-t-elle ?
Non, parce qu’il n’y a plus de sicérité

Tres siglos después de Montesquieu, seguimos con el mismo problema : las redes sociales se
han convertido en un espacio más para la socialización, como la familia, el barrio o el colegio.
En ellas, a través de las fotos, los estados y los likes se fomenta sobremanera la adulación, el
culto narcisista pero también el temor a ser juzgado o rechazado, al igual que la censura por lo
políticamente correcto:
¿Crees que es compatible la amistad sincera con las redes sociales ? (150 palabras,
razonando)
Hoy en día, los adolescentes usamos las redes sociales para conocer gente, subir fotos o vídeos y a veces
hasta para comprar cosas por internet que nos gustan mucho. Hay casos en los que la gente usa estas
redes para hacer malvades, como el ciberbullyng, el cual llega a caso extremos donde la gente se suicida
porque se sienten amenazados, o incluso excluidos de la sociedad.
La mayoría de la gente cree que el Whatsapp o el Instagram son aplicaciones donde nos pasamos el
resto del día, sea relacionándonos o hasta para subir contenido. Las amistades que hacemos en todas
estas redes, hay veces que pueden acabar bien o otras en las que la relación se puede volver un tanto
tóxica. Por eso la sinceridad a través de nuestros móviles depende siempre del uso que le demos y de
cuanta confianza tenemos con la otra persona.

1 Adulación
2 Se huye de él
3 Se la teme
4 Expulsada
5 Lo que nos conviene, lo que nos place
6 Philosophe représentant d’un courant appelé les cyniques Ve av JC