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ELECTROTECHNIQUE

PANNEAU DIDACTIQUE POUR L'ETUDE ET


L'EXPERIMENTATION DES SYSTEMES DE
DISTRIBUTION
(ETUDE DES REGIMES DU NEUTRE)

mod. PDG-R/EV

manuel PROFESSEUR/ETUDIANT

31045 MOTTA DE LIVENZA (Treviso) ITALY


Via Postumia, 16

© COPYRIGHT BY ELECTRONIQUE VENETA & INEL SPA


Pagina bianca

PDGR11F0.DOC
TABLE DES MATIERES

TABLE DES MATIERES - THEMES

Normes de sécurité page 1

Introduction page 3

1 - Classification des systèmes électriques page 5


Types de systèmes de distribution page 6
Symboles internationaux utilisés pour les grandeurs électriques page 7
Le système TN page 8

Le système TT page 12
Le système IT page 14

Récapitulation des conditions exigées pour les différents systèmes de distribution page 18
2 - Installations de terre page 20
Installations utilisatrices alimentées par des systèmes de IIe catégorie page 24
3 - Le panneau de démonstration PDG-R/EV page 27

Terminologie utilisée sur le panneau de démonstration page 29

4 - Protection contre les contacts directs page 43


Protection contre les contacts indirects page 46
5 - Vérifications initiales de l'installation électrique, examen visuel et essais page 54

6 - Système de distribution TN page 57

7 - Système de distribution TT page 80


8 - Système de distribution IT page 89
9 - Essai de la continuité des conducteurs de protection page 107

10 - Mesure de la résistance d'isolement de l'installation électrique page 110

11 - Mesure de la résistance de terre page 114

12 - Essai fonctionnel du dispositif de contrôle de l'isolement page 121


13 - Vérification du fonctionnement des dispositifs différentiels page 123

14 - Dispositifs de protection et sectionnement page 144


15 - Identification des composants et des conducteurs page 150
16 - Lignes électriques page 157

17 - Protection contre les surintensités page 161

18 - Sélectivité entre dispositifs de protection page 170

19 - Mesure de l'impédance de la boucle de défaut page 181

20 - Arrêt de secours page 187

21 - Projet selon le Guide CEI 0-2 page 189


TABLE DES MATIERES
Appendice A Caractéristiques techniques du panneau page 192

Appendice B Mise en service du panneau page 194

Appendice C Schémas électriques du panneau page 195

Appendice D Tableaux d'enregistrement des mesures sur le panneau page 198

Appendice E Erreurs dans les mesures électriques page 204

TABLE DES MATIERES - EXERCICES

Exercice 1 Réalisation d'un système de distribution TN-C page 57

Exercice 2 Réalisation d'un système de distribution TN-C-S page 65

Exercice 3 Réalisation d'un système de distribution TN-S page 72

Exercice 4 Etude d'un système TN avec défaut vers une masse étrangère page 77

Exercice 5 Réalisation d'un système de distribution TT page 80

Exercice 6 Réalisation d'un système de distribution IT page 89

Exercice 7 Système de distribution IT avec masses reliées séparément page 99

Exercice 8 Système de distribution IT avec masses reliées collectivement page 103

Exercice 9 Essai de la continuité des conducteurs de protection page 107

Exercice 10 Mesure de la résistance d'isolement page 111

Exercice 11 Mesure de la résistance du système déperditeur page 119

Exercice 12 Mesure de la résistance de terre, méthode volt-ampèremétrique page 130

Exercice 13 Mesure de la résistance du circuit de défaut (Système TT) page 121

Exercice 14 Vérification de la fonctionnalité des dispositifs différentiels type A général page 132

Exercice 15 Vérification de la fonctionnalité des dispositifs différentiels type AC général page 134

Exercice 16 Vérification de la fonctionnalité des différentiels sélectifs page 136

Exercice 17 Vérification de la fonctionnalité des différentiels retardés page 138

Exercice 18 Vérification de la fonctionnalité des différentiels avec des instruments dédiés page 141

Exercice 19 Identification des composants de l'installation page 155

Exercice 20 Identification des conducteurs de neutre (N) et de terre (PE) page 156

Exercice 21 Sélectivité des protections contre les surintensités page 175

Exercice 22 Sélectivité entre différentiels disposés en parallèle page 177

Exercice 23 Sélectivité entre différentiels disposés en série page 179

Exercice 24 Mesure de l'impédance de la boucle de défaut avec des instruments dédiés page 183

Exercice 25 Mesure de l'impédance de la boucle de défaut par alimentation séparée page 185
NORMES DE SECURITE

NORMES DE SECURITE

Lire attentivement les avertissements contenus dans cette notice, car ils fournissent
d'importantes informations en matière de sécurité d'installation, d'emploi et d'entretien.

Garder cette notice pour toute consultation ultérieure.

Ce manuel opérationnel décrit le fonctionnement du panneau didactique pour l'étude et


l'expérimentation des systèmes de distribution (étude des régimes du neutre) mod. PDG-R/EV.
Pour les caractéristiques et le fonctionnement du panneau de démonstration, ainsi que les
connexions nécessaires pour le rendre opérationnel, se référer au manuel présent.

DEBALLAGE

Après avoir enlevé l'emballage, mettre de côté tous les accessoires afin de ne pas les perdre et
s'assurer que tout l'appareil est en parfait état. En particulier, s’assurer que l'appareil et les
accessoires fournis avec l'équipement sont intacts et qu’ils ne présentent aucun dommage visible.

Avant de brancher l'appareil au réseau, contrôler si les données caractéristiques de fabrication


correspondent bien à celles du réseau de distribution électrique (la valeur nominale de la tension
d'alimentation est indiquée sur l'appareil).

Disposer les câbles d’alimentation de façon à ce qu’ils ne puissent être ni piétinés, ni écrasés par
des objets. En cas d’incompatibilité de la prise d'alimentation, le remplacement de cette dernière
devra être effectué par un personnel professionnellement qualifié. Ce personnel devra aussi
vérifier si la section des câbles est bien dimensionnée sur la puissance absorbée par l’appareil. Il
est déconseillé d'employer des adaptateurs ou des prises multiples ; en cas d'emploi, n'utiliser que
des composants conformes aux normes de sécurité en vigueur.

L'appareil possède des fentes et des ouvertures de ventilation : pour en assurer un fonctionnement
fiable et le protéger de toute surchauffe, ne jamais bloquer, ni recouvrir ces ouvertures.

Ne jamais placer l'appareil sur des chariots, supports, trépieds, étriers ou tables instables, car en
cas de chute, il pourrait provoquer des lésions aux personnes touchées ou s'endommager. Pour
toute installation de l'appareil, suivre les instructions fournies par le fabricant et utiliser les
accessoires recommandés.

Cet appareil ne doit être destiné qu’à l’usage pour lequel il a été expressément conçu, à savoir
comme appareil didactique ; il ne devra être utilisé que sous la directe responsabilité d'un
personnel expert. Tout autre usage devra être considéré impropre et donc dangereux.

Le fabricant décline toute responsabilité quant aux dommages dérivant de tout emploi
impropre, erroné et irresponsable.

-1-
NORMES DE SECURITE

PRECAUTIONS

Pour sauvegarder la sécurité de l’opérateur et le bon fonctionnement de l’équipement, il est


absolument recommandé de suivre certaines règles fondamentales. En particulier, pour l'emploi
de l'appareil, on devra respecter les normes suivantes :

Température ambiante : de 0 à 40°C.


Humidité relative : de 20 à 80 %.
Eviter tout changement rapide de température et d'humidité.
Le système - y compris le câble d'alimentation - doit être utilisé dans un milieu dépourvu ou
distant de toute poussière, humidité, hautes chaleurs, objets irradiant de la chaleur, objets
produisant de hauts champs magnétiques (haut-parleurs HI-FI, etc.), liquides ou substances
corrosives.

Alimentation : triphasée 3 x 380-400 Vca ±10% 50 - 60 Hz.


Fusibles : seulement les fusibles indiqués dans le schéma électrique.

Pour éviter tout contact avec des parties électriques, ne pas ouvrir l'appareil ; éventuellement, ne
s'adresser qu'à un personnel qualifié. Avant d'effectuer toute intervention d'entretien sur
l'appareil, le débrancher du réseau d'alimentation.

En cas de panne et/ou de mauvais fonctionnement, éteindre aussitôt l'appareil et ne pas le


toucher. Pour toute réparation, s’adresser au Service d'Après-vente et ne demander que des pièces
de rechange originales. L'inobservation de ces précautions peut compromettre la sécurité de
l’appareil.

On devra réaliser toutes les connexions nécessaires à la réalisation des exercices ou le


branchement d'instruments de mesure dans les conditions d'appareil éteint et en utilisant les
pontets ou câbles munis de goujon de 4 mm prévus à cet effet.

En cas de remplacement des fusibles de protection, débrancher au préalable le cordon


d'alimentation de la prise du réseau. Pour enlever le câble, le saisir par la fiche ; ne jamais tirer
sur le câble.

Au cas où des objets ou des liquides pénétreraient dans l’appareil, débrancher le cordon
d’alimentation et faire contrôler l’appareil par un personnel qualifié avant de le remettre en
service.

NETTOYAGE DE L’APPAREIL
Employer une étoffe douce et sèche pour nettoyer le boîtier et le panneau synoptique. Pour le
nettoyage ne jamais employer d’insecticides, ni de produits chimiques, ni de solvants.

VIBRATIONS OU CHOCS
Faire attention de ne pas provoquer de vibrations, ni de chocs.

-2-
INTRODUCTION

PANNEAU DIDACTIQUE POUR L'ETUDE ET


L'EXPERIMENTATION DES SYSTEMES DE DISTRIBUTION
(ETUDE DES REGIMES DU NEUTRE)

Ce manuel illustre le panneau didactique pour l'étude et


l'expérimentation des systèmes de distribution (étude des régimes du
neutre) mod. PDG-R/EV ; il décrit les modalités de réalisation des
examens visuels et des vérifications électriques selon les normes
techniques en vigueur et les règles de l'art.
Le panneau PDG- R/EV permet d'étudier et d'expérimenter
pratiquement :
- les systèmes de distribution TN ;
- les systèmes de distribution TT ;
- les systèmes de distribution IT ;
- les protections contre les contacts directs ;
- les protections contre les contacts indirects par mise à la terre ;
- les protections contre les contacts indirects par séparation
électrique ;
- les protections contre les contacts indirects au moyen d'un
interrupteur automatique différentiel ;
- les protections contre les surintensités, la sélectivité entre les
dispositifs de protection ;
- les systèmes et conducteurs de terre ;
- les déperditeurs artificiels, naturels ;
- la surveillance de la résistance d'isolement dans les systèmes isolés
de la terre ;
- l'aptitude des matériaux et des appareils ;
- les dispositifs de protection et de sectionnement.
En outre, il permet d'effectuer les vérifications et les mesures
instrumentales suivantes :
- identification des conducteurs de neutre et de terre ;
- mesure de la résistance d'isolement ;
- mesure de la résistance de terre ;
- essais de continuité des conducteurs de protection ;
- analyse de la fonctionnalité des dispositifs différentiels ;
- vérification des protections par coupure automatique ;
- mesure de la résistance / impédance de la boucle de défaut ;
- mesure du courant de premier défaut à la terre dans les systèmes
isolés.
NOTE : Pour des raisons liées à la sécurité des personnes, les valeurs d'énergie en jeu
dans le panneau au cours des essais pratiques expérimentaux, ont été délibérément
limitées au niveau de la source d'alimentation, qui est de faible puissance 3 x 500 VA et
au niveau des dispositifs de protection installés qui ont des courants nominaux très bas,
de l’ordre de 2 A.

-3-
INTRODUCTION

Cependant, l'expérimentation pratique avec les courants de défaut à la terre doit être
limitée à un temps non supérieur à 10 s, parce que les résistances de mise à la terre et/ou
de défaut à la terre dissipent de l'énergie et développent de la chaleur à l'intérieur de
l'appareil.

-4-
1 – LES SYSTEMES ELECTRIQUES

CLASSIFICATION des SYSTEMES ELECTRIQUES

Normes de référence :
références Nationales CEI 64-8/2 : CEI 64-8/3 : CEI 64-8/4 : CEI 64-
8/5 : CEI 64-8/6 : CEI 64-8/7 ;
références Européennes HD 384.1 ;
références Internationales IEC 60364-1.

Si par système électrique on entend l'ensemble des lignes et de leurs


accessoires, des appareils de protection et de commande, des appareils
utilisateurs fixes, on distinguera, en fonction de la tension nominale,
les systèmes suivants :
• les systèmes de catégorie 0 (zéro), caractérisés par une tension
nominale inférieure ou égale à 50 V en courant alternatif, et
inférieure ou égale à 120 V en courant continu ;
• les systèmes de Ie catégorie, caractérisés par une tension nominale
supérieure à 50 V et allant jusqu'à 1000 V (valeur comprise) en
courant alternatif, ou supérieure à 120 V et allant jusqu'à 1500 V en
courant continu ;
• systèmes de IIe catégorie, caractérisés par une tension nominale
supérieure à 1000 V en courant alternatif, ou supérieure à 1500 V
en courant continu, tout ceci jusqu'à 30.000 V (valeur comprise) ;
• systèmes de IIIe catégorie, tous les systèmes caractérisés par une
tension nominale supérieure à 30.000 V.

Pour la tension nominale des systèmes triphasés, on considère la


tension composée ; les limites de tolérance admises sont définies par
la norme CEI 8-6, laquelle prescrit que les tensions nominales
devaient être de 230/400 V.

Dans la publication IEC 449, la plage de tension correspondant à la


catégorie 0 (zéro) est dite "domaine I" en français ou "band I" en
anglais ; la plage de tension correspondant à la catégorie I est dite
"domaine II" en français ou "band II" en anglais ; quant aux plages de
tension correspondant à la IIe et IIIe catégories, elles ne sont pas
définies.

Si la tension nominale à la terre d'un système est supérieure à la


tension nominale entre les phases, ce système est classé d'après la
tension nominale à la terre.

-5-
1 – LES SYSTEMES ELECTRIQUES

TYPES DE SYSTEMES DE DISTRIBUTION


La suite de ce manuel se réfère aux installations électriques de Ie
catégorie, dont font partie les installations électriques civiles, tertiaires
et une grande partie des installations industrielles.

L'installation électrique de l'usager naît et tire l'énergie de systèmes de


distribution définis en fonction :
- de leur système de conducteurs actifs ;
- de leur modalité de mise à la terre.

Les systèmes de conducteurs actifs les plus répandus sont pour les
courants alternatifs :
- monophasés à deux conducteurs ;
- monophasés à trois conducteurs ;
- triphasés à trois conducteurs ;
- triphasés à quatre conducteurs ;

et pour les courants continus :


- à deux conducteurs ;
- à trois conducteurs.

Les modalités de mise à la terre sont :


- le système TN (TN-S), (TN-C), (TN-C-S) ;
- le système TT ;
- le système IT.

La première lettre indique l'état du système d'alimentation


relativement à la terre (état du neutre),
T = connexion directe d'un point à la terre, en courant alternatif,
généralement le médian ou le neutre,
I = isolement de terre, ou bien mise à la terre d'un point, en courant
alternatif, généralement le médian ou le neutre, par le biais d'une
impédance.

La deuxième lettre indique l'état des masses de l'installation électrique


relativement à la terre,
T = masses reliées directement à la terre au moyen d'un système
déperditeur d'usager,
N = masses reliées au point mis à la terre du système de distribution.

Les autres lettres suivantes indiquent les fonctions réalisées par le


conducteur de neutre et le conducteur de protection,
S = fonctions de neutre et de protection réalisées par des conducteurs
séparés,
C = fonctions de neutre et de protection réalisées par un seul
conducteur.

-6-
1 – LES SYSTEMES ELECTRIQUES

SYMBOLES INTERNATIONAUX UTILISES POUR INDIQUER LES GRANDEURS


INHERENTES AUX INSTALLATIONS ELECTRIQUES

Les indices suivant les symboles sont des initiales dérivant de la


terminologie anglaise.

Symbole Description Terme anglais


RB Résistance du corps humain B = Body
RE Résistance de terre E = Earthing
REB Résistance de la personne vers la terre EB = Earthing Body
UE Tension totale de terre E = Earthing
UT Tension de contact T = Touch
UST Tension de contact à vide ST = Source voltage for Touching
UTP Tension de contact admissible TP = Touch Permissible
US Tension de pas S = Step
USS Tension de pas à vide SS = Source Step
IF Courant de défaut à la terre F = Fault
IE Courant de terre E = Earth
ET Collecteur de terre ET = Earthing Terminal
PE Conducteur de protection PE = Protective Conductor
RME Résistance d'une masse étrangère M = Mass E = Earth
RF Résistance de défaut F = Fault

La figure suivante montre l’application de certains symboles.

Figure 1.1 - Exemple d'application de certains symboles

-7-
1 – LES SYSTEMES ELECTRIQUES

SYSTEME TN
Le système TN a un point relié directement à la terre et les masses de
l'installation sont reliées à ce point au moyen du conducteur de
protection (figure 1.2).

On peut réaliser la connexion du neutre et de la masse en utilisant le


conducteur du neutre ; dans ce cas, le système est dit TN-C, le
conducteur remplissant cette tâche est dit PEN (PE protection + N
neutre).
Si l'on réalise la connexion de la masse et du neutre en utilisant deux
conducteurs distincts, on obtient le système TN-S.

Les systèmes de conducteurs des installations TN pourront donc être :


- triphasés sans neutre "4 fils" L1-L2-L3-PE (système TN-S)
- triphasés avec neutre "5 fils" L1-L2-L3-N-PE (système TN-S)
- triphasés avec neutre "4 fils" L1-L2-L3-PEN (système TN-C)
- monophasés (phase-phase) "3fils" L1-L2-PE (système TN-S)
- monophasés (phase-neutre) "3 fils" L1-N-PE (système TN-S)
- monophasés (phase-neutre) "2 fils" L1-PEN (système TN-C)

Figure 1.2 - Représentation d'un système de distribution TN

La figure 1.3 représente le système TN dans tous ses aspects : il est


caractérisé par la connexion masse-neutre à un seul système
déperditeur que l'on utilise pour la cabine de transformation de la
compagnie d'électricité et pour les masses des appareils utilisateurs de
l'usager.

-8-
1 – LES SYSTEMES ELECTRIQUES

Figure 1.3 - Extensions du système de distribution TN en TN-C et TN-S


1 Transformateur de cabine.
2 Déperditeur de terre de cabine.
3 Conducteur de terre reliant le déperditeur au collecteur de terre.
4 Collecteur de terre.
5 Conducteur de mise à la terre du point médian (neutre).
6 Conducteur de protection pour les masses de cabine.
7 Connexions équipotentielles principales.
8 Masse étrangère non reliée en équipotentialité.
9 9' Masses reliées au conducteur PEN.
10 10' Masses reliées au conducteur de protection PE.
11 Défaut vers une masse étrangère non reliée en équipotentialité.
12 Défaut de la moyenne tension vers la masse.
13 Défaut d'un appareil dans un système TN-C.
14 Défaut d'un appareil dans un système TN-S.

Les appareils 9 et 9' utilisant le conducteur PEN font le même service


que les appareils 10 et 10', mais avec un "fil" en moins ; ils offrent
donc un avantage économique. Toutefois, l'emploi du conducteur PEN
est soumis à des conditions précises de façon à garantir la sécurité.

Même s'il s'agit d'un système réalisé dans la grande majorité des cas, le
système TN n'est pas spécialement lié à une source (transformateur)
triphasée avec neutre (centre étoile) relié à la terre,; dans la
distribution monophasée américaine, par exemple, c'est le point
médian du secondaire qui est relié à la terre. Dans les installations
gérées avec un système TN, il y a un seul déperditeur de terre auquel
sont reliés le neutre de la basse tension, les masses de la cabine
(sujettes à des défauts d'isolement en moyenne tension) et les masses
des appareils alimentés en basse tension.

-9-
1 – LES SYSTEMES ELECTRIQUES

Examinons maintenant le fonctionnement du système TN, surtout en


ce qui concerne la circulation des courants vers la terre et la
surélévation de la tension en régime ordinaire et dans les conditions de
défaut d'isolement.
Dans les conditions de fonctionnement normales, c'est-à-dire en
l'absence de pannes ou en toute condition de défaut d'isolement de
l'utilisateur à basse tension, il n'y a pas de courants dans le terrain ; en
effet, les courants devant se former par suite d'un court-circuit ou d'un
défaut d'isolement d'un appareil (voir la figure 1.3, appareils 9, 9', 10,
10') circulent tous "dans le cuivre" selon l'expression habituelle ;
pratiquement, vu qu'ils ne vont pas dans le terrain, ils ne forment
aucune différence de potentiel sur les masses éventuellement
accessibles.

Dans ce système, la seule condition de défaut en basse tension pouvant


donner lieu à la circulation de courants dans le terrain est causée par
un défaut d'isolement vers une masse étrangère (figure 1.3, par
exemple, le tuyau 8) ; dans cette condition, on assisterait à ce que l'on
appelle la "balance de tension" : la tension de phase se diviserait,
relativement à la terre entre le déperditeur local (2) et la masse
étrangère (8), proportionnellement aux résistances en jeu ; toutefois, il
suffit d'une connexion équipotentielle pour transformer le défaut (11)
en un court-circuit.

En général, un système TN dépourvu de lignes aériennes est peu


exposé aux surtensions induites par des décharges atmosphériques ou
par d'autres installations électriques ; quoi qu'il en soit, le point
médian relié à la terre permet de décharger à la terre ces tensions
excessives. Un contact ou un arc à la masse de la moyenne tension, ou
bien un contact, peu probable, entre la moyenne et la basse tension
donne lieu à un passage de courant vers le terrain et à la surélévation
du potentiel de toute l'installation de terre des masses et des parties
reliées à celle-ci.

En cas de défaut franc à la masse, la tension de cette dernière s'élèvera


par rapport au point médian du transformateur ; ainsi, par rapport à la
terre elle augmentera d'une quantité correspondant à la moitié de la
tension de phase si l'appareil est monophasé (figure 1.3 point 9), ou
des deux tiers de la tension de phase si l'appareil est triphasé (figure
1.3, point 9') et le conducteur PEN aura une tension égale à la moitié
de la tension de phase (circuits avec conducteurs au-delà des 16 mm²
de section).
Ce que l'on vient de voir représente une situation très dangereuse pour
les personnes touchant la masse de l'appareil ayant le défaut, situation
que les protections devront éliminer rapidement.

En cas d'interruption du conducteur PEN, et ceci même en l'absence de


défaut, la tension de la masse par rapport à la terre atteint la valeur de
la tension de ligne dans l'appareil monophasé (figure 1.3, point 9) et

- 10 -
1 – LES SYSTEMES ELECTRIQUES

dans l'appareil triphasé une certaine tension inconnue dépendant de la


symétrie des charges (figure 1.3, point 9') ; ce gros danger ne peut pas
être éliminé par les protections ; il s'en ensuit que non seulement le
conducteur PEN ne doit être ni interrompu, ni sectionné, mais aussi
que l'on doit avoir la certitude de sa continuité électrique.

En ce qui concerne le système de conducteurs de neutre et de terre


séparés (TN-S) (figure 1.3. point 10 et 10'), en cas de défaut franc à la
masse les observations que l'on vient de faire restent valables ; dans
les conditions normales, on ne sent pas le manque du conducteur, mais
en cas de défaut de l'isolement, la masse ira à 230 V même si le défaut
n'est pas franc et sans intervention des dispositifs de protection une
connexion équipotentielle supplémentaire des masses, entre elles et à
la terre, réduira les tensions de contact et le danger pour les personnes
en présence de défaut.

Les dispositifs de protection et les impédances des circuits doivent être


tels que si un défaut, même à impédance négligeable, se manifeste
dans une partie quelconque de l'installation, entre un conducteur de
phase et un conducteur de protection ou une masse, le circuit se coupe
en un temps limite bien déterminé (tableau 41A), satisfaisant ainsi à la
condition :

Zs • Ia ≤ Uo

où :
Zs est l'impédance de la boucle de défaut comprenant la source, le
conducteur actif jusqu'au point du défaut et le conducteur de
protection entre le point du défaut et la source ;
Ia est le courant provoquant l'ouverture automatique du dispositif de
protection dans le temps limite ;
Uo est la tension nominale en c.a., valeur efficace, entre la phase et la
terre.

Tension nominale Uo Temps de coupure

120 V 0,8 s

230 V 0,4 s

400 V 0,2 s

>400 V 0,1 s

Tableau 41A - Temps limite d'intervention des protections dans le système TN

On peut admettre un temps majeur, mais non supérieur à 5 s, pour les


circuits de distribution et pour les terminaux alimentant seulement des
composants électriques fixes.
- 11 -
1 – LES SYSTEMES ELECTRIQUES

SYSTEME TT
Le système TT a un point relié directement à la terre et toutes les
masses de l'installation sont reliées à une installation de terre
électriquement indépendante de l'installation de mise à la terre du
système d'alimentation (figure 1.4).
Même si la mise à la terre du point médian du transformateur de la
source et celle de l'installation de l'usager ne sont pas bien distinctes,
par exemple dans les édifices où l'on trouve aussi la cabine de
transformation, le système est considéré tout de même comme un
système TT ; pratiquement, on ne tient pas compte des connexions non
intentionnelles entre les installations de mise à la terre.
Le système ne peut pas être considéré comme un système TN, parce
que la compagnie d'électricité ne prend pas les mesures servant à
"garantir le neutre".
La responsabilité de la protection contre les contacts indirects revient à
l'usager, lequel devra réaliser sa propre installation de terre
coordonnée avec les protections.

Les systèmes de conducteurs des installations dans le système TT


pourront donc être :
- triphasés sans neutre "4 fils" L1-L2-L3-PE
- triphasés avec neutre "5 fils" L1-L2-L3-N-PE
- monophasés (phase-phase) "3 fils" L1-L2-PE
- monophasés (phase-neutre) "3 fils" L1-N-PE

Figure 1.4 - Représentation d'un système de distribution TT

Dans le système TT, un défaut à la terre entraîne la circulation d'un


courant de défaut dépendant de l'impédance de la boucle de défaut (IF),
lequel dépend de la résistance de la boucle de défaut, constituée
principalement par la résistance de mise à la terre des masses et par la
résistance de la mise à la terre du neutre.
Dans un système TT, la résistance du conducteur de protection est
presque toujours négligeable par rapport à la résistance de terre.
On doit tenir compte de la résistance du conducteur de protection si on
ne réalise la protection qu'avec des dispositifs de courant maximal, car
la condition devant satisfaire à la sécurité est la suivante :
RE • Ia ≤ 50

- 12 -
1 – LES SYSTEMES ELECTRIQUES

où :
RE est la somme des résistances du déperditeur et des conducteurs de
protection des masses ;
Ia est le courant provoquant l'intervention automatique des
protections.

La condition imposée par les normes veut qu'après un défaut le


potentiel ne soit pas supérieur à 50 V au niveau des masses ; pour cela,
on peut réaliser une installation de terre coordonnée avec le dispositif
de protection de courant maximal à temps inverse. Le dispositif de
protection doit ouvrir le circuit en défaut en un temps limite de 5 s.

Si dans la condition susmentionnée on utilise des dispositifs


différentiels, on remplacera la valeur de Ia par la valeur de Idn
(courant nominal différentiel).

La résistance totale de terre doit alors correspondre à la formule :


RE ≤ 50 / Idn

La personne est ainsi protégée sur la base de la courbe de sécurité


tension/temps montrée à la figure 1.5.
La courbe inhérente aux conditions particulières est plus restrictive ;
elle s'applique, par exemple, aux milieux supposant un risque majeur
en cas d'incendie : chantiers de constructions, structures agricoles et
d'élevage ; dans ce cas, la condition que l'on devra respecter est la
suivante :
RE •Ia ≤ 25

Figure 1.5 - Courbe de sécurité tension/temps

- 13 -
1 – LES SYSTEMES ELECTRIQUES

SYSTEME IT
Le système IT n'a pas de parties actives reliées directement à la terre et
les masses sont reliées à la terre (figure 1.6).
Le système IT peut être relié à la terre grâce à une impédance ayant
une valeur suffisamment élevée ; la connexion peut être effectuée au
point médian, ou bien en l'absence du neutre, au niveau d'un
conducteur de phase.

Les systèmes de conducteurs des installations dans le système IT


pourront donc être :

- triphasés sans neutre "4 fils" L1-L2-L3-PE


- triphasés avec neutre "5 fils" L1-L2-L3-N-PE
- monophasés (phase-phase) "3 fils" L1-L2-PE
- monophasés (phase-neutre) "3 fils" L1-N-PE

Figure 1.6 - Représentation d'un système de distribution IT

Le système IT est conseillé si l'on a des raisons suffisantes du point de


vue économique ou de sécurité pour éviter l'ouverture du circuit au
premier défaut à la terre.

Figure 1.7 - Comportement d'un système IT en cas de défaut

- 14 -
1 – LES SYSTEMES ELECTRIQUES

En fait, un premier défaut à la terre dans le système provoque la


circulation d'un faible courant capacitif Id, et cette valeur très basse de
courant satisfait facilement à la condition pour laquelle au niveau des
masses, en cas de défaut, il n'y ait aucune tension supérieure à 50 V
d'après la formule :

RE • IF ≤ 50
où :
RE est la résistance (en ohms) du déperditeur auquel les masses sont
reliées ;
IF est le courant de défaut en cas de premier défaut avec une
impédance négligeable.

Le défaut à la terre peut demeurer indéfiniment (figure 1.7) ;


cependant, afin que le système offre une garantie effective de
continuité de service, on devra localiser et éliminer le premier défaut à
la terre en un temps bref ; en fait, on doit considérer qu'il peut y avoir
un deuxième défaut à la terre et vu qu'en conséquence du premier
défaut à la terre le système n'est plus IT, le deuxième défaut à la terre
fera intervenir les protections contre les surintensités probablement
dans les deux circuits en défaut, avec une interruption de service
majeure que dans le cas d'un système TT ou TN, où les dispositifs de
protection sélectifs n'ouvrent que le circuit en défaut.
Tout compte fait, la gestion d'un système IT est plus coûteuse, car on
doit localiser et éliminer tout premier défaut à la terre en un temps
bref.
Ceci justifie donc l'obligation du dispositif de contrôle de l'isolement
signalant le premier défaut à la terre, comme condition préliminaire
nécessaire à son identification, avant de passer à la localisation et à
son élimination.

Dans un système IT, la protection contre les contacts indirects et


contre les surintensités devient problématique à la naissance du
deuxième défaut à la terre. Vu que l'on ne connaît pas à priori les
circuits en jeu, le système devient TT si le premier et le deuxième
défaut se manifestent au niveau des masses reliées à des installations
de terre séparées ; il devient TN si les deux défauts ont lieu au niveau
des masses reliées à la même installation de terre (figure 1.8).

En présence de deux défauts à la terre, la situation du système IT est la


suivante :
- avec défauts A et B, il devient un système TN ;
- avec défauts A et C, il devient un système TT ;
- avec défauts B et C, il devient un système TT.

Du point de vue de la sécurité, si les masses sont toutes reliées


ensemble au conducteur de protection, les circuits en défaut doivent
s'ouvrir en un temps limite admis par la norme (voir tableau 41B).
Seuls les dispositifs de protection de courant maximal avec

- 15 -
1 – LES SYSTEMES ELECTRIQUES

caractéristique de temps inverse (magnétothermiques, fusibles)


peuvent ne pas intervenir dans ce temps limite, à cause de l'impédance
de la boucle de défaut, très variable selon les points de défaut.
Toujours du point de vue de la sécurité et de la sélectivité d'un système
IT, on conseille aussi le dispositif de protection différentielle pour
chaque circuit, parce qu'en conséquence d'un double défaut à la terre le
système devient TT ou bien TN.

Figure 1.8 - Système IT en présence du deuxième défaut à la terre

Temps limite de coupure dans les systèmes IT (deuxième défaut)


Tension nominale temps de coupure
de l'installation
neutre non Neutre
Uo/U
distribué distribué
120 / 240 V 0,8 s 5s
230 / 400 V 0,4 s 0,8 s
400 / 690 V 0,2 s 0,4 s
580 / 1000 V 0,1 s 0,2 s

Tableau 41B - Temps limite d'intervention des protections pour le système IT

Si dans un système IT le neutre n'est pas distribué, on doit satisfaire la


condition suivante :
Zs ≤ U / 2• Ia

En revanche, quand le neutre est distribué, on a :

Z's ≤ Uo / 2• Ia
où :
U est la tension nominale, valeur efficace, entre phase et phase ;
Uo est la tension nominale, valeur efficace, entre phase et neutre ;
Zs est l'impédance de la boucle de défaut constituée par le
conducteur de phase et le conducteur de protection ;

- 16 -
1 – LES SYSTEMES ELECTRIQUES

Z's est l'impédance du circuit de défaut constitué par le conducteur de


neutre et le conducteur de protection ;
Ia est le courant interrompant le circuit avant le temps t indiqué dans
le tableau 41B.

Pour les raisons indiquées plus haut, dans les systèmes IT il est
recommandé de ne pas distribuer le neutre, car un défaut à la terre
annule les avantages de ce système ; pour alimenter d'éventuels
appareils monophasés, on peut recourir à des sources distinctes ou
bien à des transformateurs.

Système IT avec neutre non distribué (figure 1.9) Le circuit de double


défaut à la terre de deux phases est alimenté par la tension composée
√3 Uo. On considère l'impédance de la boucle de défaut égale à la
somme des impédances Zs1 et Zs2 de chaque circuit.

Figure 1.9 - Système IT avec neutre non distribué

Système IT avec neutre distribué (figure 1.10)


Le circuit de double défaut à la terre phase neutre est alimenté par la
tension en étoile Uo.
L'impédance de la boucle de défaut est la somme des impédances Zs
du défaut phase-conducteur de protection et de Z's du défaut neutre-
conducteur de protection.

Figure 1.10 - Système IT avec neutre distribué

- 17 -
1 – LES SYSTEMES ELECTRIQUES

Du point de vue de la sécurité, si les masses d'un système de


distribution IT sont reliées à la terre séparément ou par groupes, les
conditions inhérentes à la protection sont les mêmes que dans le
système TT.

RECAPITULATION DES CONDITIONS EXIGEES POUR LES SYSTEMES DE


DISTRIBUTION

SYSTEME TN-S

Conditions 230 Conditions


ordinaires Zs ≤  particulières
0,4 s (max. 5 s) Ia (Idn) 0,2 s (max. 5 s)

SYSTEME TT

Conditions 50 Conditions 25
ordinaires RE2 ≤  particulières RE2 ≤ 
Ia (Idn) Ia (Idn)

- 18 -
1 – LES SYSTEMES ELECTRIQUES

SYSTEME IT

Conditions 50 Conditions 25
ordinaires RE2 ≤  particulières RE2 ≤ 
au 1er défaut IF au 1er défaut IF

Conditions au 2e défaut 50 (25) Conditions au 2e défaut 230


avec masses reliées RE2 ≤  avec masses reliées Zs ≤ 
individuellement Ia (Idn) collectivement (0,4 ou 0,2 s) Ia (Idn)

- 19 -
2 – INSTALLATIONS DE TERRE

INSTALLATIONS de TERRE

OBJECTIFS
• Etudier la constitution de l'installation de terre de protection.

MATERIEL
• Panneau de démonstration mod. PDG-R/EV.

RAPPELS THEORIQUES
Dans les ateliers électriques et dans les installations utilisatrices à la
tension nominale > 1000 V en courant alternatif, on doit réaliser
normalement une seule installation de terre. A cette installation de terre
doivent être reliées toutes les parties comme, par exemple, les masses, les
masses étrangères et certains points particuliers des systèmes électriques
(généralement, le médian ou Neutre) - pour lesquelles la mise à la terre
est prescrite par les Normes ou qu'en tout cas il conviendrait de mettre à
la terre -, ainsi que l’installation paratonnerre, selon les critères de la
Norme CEI 81-1.

Si l'on prévoit plusieurs installations de terre séparées, on devra respecter


la prescription pour laquelle il ne doit pas être possible de toucher
simultanément des masses et des masses étrangères reliées à des
installations de terre différentes.

Les installations de terre des installations alimentées à une tension >


1000 V, courant alternatif, doivent être dimensionnées de façon à ce
qu'avec le courant de défaut monophasé à la terre IT aucune tension de
contact et de pas supérieures à celles que l'on indique dans le tableau ne
se produise en aucun point, ceci aussi bien à l'intérieur qu'à l'extérieur de
l'installation utilisatrice.

Temps d'élimination du Tension alternative tension continue


défaut (s) (V) (V)
≥2 50 100
1 70 125
0,8 80 155
0,7 85 175
0,6 125 200
≤ 0,5 160 250

Pour les valeurs intermédiaires, effectuer une interpolation linéaire (voir la


courbe dans l'appendice D).

- 20 -
2 – INSTALLATIONS DE TERRE
La vérification de la tension de contact et de pas n'est pas nécessaire si la
tension totale de terre de l'installation ne dépasse pas 1,2 fois la tension
de contact et de pas,
ou bien si la tension totale de terre de l'installation ne dépasse pas 1,8 fois
la tension de contact et de pas et que soient satisfaites les deux conditions
suivantes :
- qu'il y ait un déperditeur horizontal avec une configuration à boucle
fermée ayant un périmètre maximal de 100 m ;
- que les masses à mettre à la terre se trouvent toutes à l'intérieur du
périmètre du déperditeur horizontal.

Figure 2.1 - Limites de la tension alternative de contact et de pas

La courbe pointillée se réfère à la Norme CEI 11-8.

Les valeurs de la courbe prEN 50179 sont beaucoup plus élevées, car
elles se réfèrent aux tensions de contact, et non à la tension de contact à
vide, comme dans le cas de la courbe de sécurité en basse tension.

L’expérience démontre que la probabilité d'un défaut à la terre en


moyenne et haute tension est bien inférieure par rapport à la basse tension
; par conséquent, à égalité de risque, on est disposé à accepter un éventuel
dommage majeur.

Dans certains pays sont déjà en vigueur des tensions de contact et de pas
plus élevées par rapport aux valeurs indiquées par la courbe CEI 11-8.

- 21 -
2 – INSTALLATIONS DE TERRE

CARACTERISTIQUES ET FONCTIONS DE L'INSTALLATION DE TERRE

Les différents éléments constituant l’installation de terre (déperditeur,


conducteur de terre, collecteur ou nœud de terre, conducteurs de
protection et équipotentiels) exigent des fonctions différentes.
Le déperditeur est caractérisé par sa résistance dont le dimensionnement
dépend du type de défaut qu'il est appelé à dissiper. Il est constitué par
des éléments métalliques en contact avec le terrain ; on distingue les
éléments de fait DN (fers du béton armé, tuyaux métalliques, etc.) et les
éléments intentionnels (piquets, barres rondes, bandes, etc.).

• Le conducteur de terre relie le déperditeur, ou les déperditeurs entre


eux et au collecteur ou nœud de terre.
• Le collecteur ou nœud principal de terre a pour tâche de réaliser la
connexion entre les conducteurs de terre et les conducteurs de
protection et équipotentiels.
• La fonction des conducteurs de protection est d'acheminer le courant
de défaut entre les masses et le collecteur et par là même à la terre.
• La fonction des conducteurs équipotentiels est d'assurer qu'entre les
masses et les masses étrangères ne se crée aucune différence de
potentiel dangereuse au cas où une personne les toucherait
simultanément. L’équipotentialité est le seul système en mesure
d'assurer la protection contre les tensions dangereuses provenant de
l’extérieur de l'installation.

Figure 2.2 - Exemple de connexions dans une installation de terre

- 22 -
2 – INSTALLATIONS DE TERRE
Voici, à titre d'exemple, deux tableaux permettant de comparer les
résistances offertes par les piquets et par les plinthes de fondation en
béton armé, ceci relativement à la résistivité du terrain.

Résistivité Résistance du piquet (Ω) Résistance de


(Ω m) la plinthe (Ω)
L = 1,5 m L=2m L=3m

20 11 8 6 2-3

50 29 21 16 3-12

100 57 42 32 6-25

200 106 84 59 12-50

300 172 125 97 18-75

500 287 209 162 30-125

Indication approximative de la résistivité de certains types de terrain.

- 23 -
2 – INSTALLATIONS DE TERRE

INSTALLATIONS UTILISATRICES ALIMENTEES PAR DES SYSTEMES DE IIe


CATEGORIE
(Avec modalité de mise à la terre TN)
Dans ces installations (système TN), les masses des utilisateurs sont
reliées à un point (en général, le neutre) du système d'alimentation qui est
relié directement à la terre.
En général, de ce système font partie toutes les installations utilisatrices
qui, pour une majeure puissance appliquée, sont alimentés par la
compagnie électrique en moyenne tension. Vu que la cabine appartient à
l'usager, sauf cas particuliers, on doit réaliser une seule installation de
terre. Dans cette situation, l’usager est responsable tant des défauts
pouvant avoir lieu du côté basse tension que du côté moyenne tension.

En cas de défaut du côté basse tension, le courant de défaut circule


surtout dans le conducteur de protection et la phase où s'est créé le défaut
et pratiquement n'implique pas le déperditeur.

En revanche, en cas de défaut du côté moyenne tension, le déperditeur est


directement concerné dans la fermeture du circuit de défaut, comme le
montre la figure 2.3. La tension sur les masses (tension de contact)
dépend de la résistance de terre de l'installation utilisatrice et du courant
de terre du côté moyenne tension.
La valeur du courant de défaut et le temps d'intervention des dispositifs
de protection relatifs sont des paramètres du système et dépendent des
caractéristiques du circuit d'alimentation en Moyenne Tension de la
compagnie de distribution électrique.
Le déperditeur doit garantir une basse résistance ; il doit avoir une
géométrie permettant d'assurer une équipotentialité entre les masses et le
terrain environnant, surtout en correspondance des points périphériques
de l'installation. Pour cette raison, on doit préférer pour ces installations
les déperditeurs de type horizontal ayant une disposition à mailles ou à
boucle.

Figure 2.3 - Exemple de parcours du courant de défaut dans un système TN du côté MT et BT

- 24 -
2 – INSTALLATIONS DE TERRE
La valeur de la résistance de terre de la cabine est déterminée sur la base
de certaines données qui doivent être fournies par la compagnie de
distribution électrique sur demande de l'auteur du projet.
On doit disposer :
- de la valeur du courant de défaut à la terre (Ig),
- du temps d'élimination du défaut (t),
- du tableau inhérent au point 2.1.04 de la Norme CEI 11-8 ou du
graphique de son interpolation linéaire.

Si l'on connaît la valeur de temps d'intervention des dispositifs de


protection (t), on obtient d'après le tableau la tension de contact ; laquelle,
si on l'augmente de 20% et qu'on la divise par le courant de défaut Ig,
donne la valeur maximale de la résistance, satisfaisant ainsi aux
prescriptions inhérentes au système TN.

Quelques exemples de calcul de la résistance de terre pour les


systèmes TN.
Données de la compagnie électrique :
t = 0,7 s donnant une tension de contact de 85 V
Ig = 150 A
1,2 ⋅ 85
on obtient : RT <  = 0,68 Ω
150

Si l’installation de terre a une résistance inférieure à 0,68 Ω, il n'est pas


nécessaire d'effectuer les mesures de la tension de contact et de pas.

Données de la compagnie électrique :


t = 0,5 s donnant une tension de contact de 160 V
Ig = 225 A
1,2 ⋅ 160
on obtient : RT <  = 0,85 Ω
225

Si l’installation de terre a une résistance inférieure à 0,85 Ω, il n'est pas


nécessaire d'effectuer les mesures de la tension de contact et de pas.

Données de la compagnie électrique de distribution :

t = 0,6 s donnant une tension de contact de 125 V


Ig = 500 A
1,2 ⋅ 125
on obtient : RT <  = 0,30 Ω
500

Si l’installation de terre a une résistance inférieure à 0,30 Ω, il n'est pas


nécessaire d'effectuer les mesures de la tension de contact et de pas.

Dans le panneau PDG-R, on dispose d'une résistance de terre de 1 ou de


0,3 Ω.

- 25 -
2 – INSTALLATIONS DE TERRE

Exemple de projet de l'installation de terre pour installations alimentées par systèmes de IIe catégorie

a) Données fournies par la compagnie électrique :


courant de défaut à la terre IF = 225 A
courant de terre (si disponible) IE = ---- A
temps d'élimination du défaut t = 0,55 s

b) Choix de la valeur de la tension totale de terre acceptable la plus élevée :

Temps d'élimination du tension alternative tension alternative


défaut (s) (V) (V)
≥2 1,2 ⋅ 50 = 60 1,8 ⋅ 50 = 90
1 1,2 ⋅ 70 = 84 1,8 ⋅ 70 = 126
0,8 1,2 ⋅ 80 = 95 1,8 ⋅ 80 = 144
0,7 1,2 ⋅ 85 = 102 1,8 ⋅ 85 = 153
0,6 1,2 ⋅ 125 = 150 1,8 ⋅ 125 = 225
≤0,5 1,2 ⋅ 160 = 192 1,8 ⋅ 160 = 288

c) Détermination de la valeur acceptable la plus élevée pour la résistance de terre (pour laquelle il n'est pas
nécessaire de recourir à la détermination des tensions de contact et de pas effectives).

UE 143
RT =  =  = 0,56 Ω
IF 255

Si la valeur du courant IE est disponible, cette valeur peut être utilisée à la place de IF.

d) Détermination de la résistivité du terrain :


- grâce à des expériences dans des zones limitrophes ρ= ........ Ω m
- grâce à des tableaux, sur la base du type de terrain ρ= ........ Ω m
- grâce à des mesures ρ= ........ Ω m
Résistivité présumée ρ= ........ Ω m

e) Calcul de la résistance Rd des déperditeurs prévus :


- éléments intentionnels verticaux (DN enfoncés) Rd = 1 Ω
- éléments intentionnels horizontaux (DN posés) Rd = 1 Ω
- éléments de fait (DN fondations) Rd = 1 Ω

f) Evaluation d'orientation Rd est-il inférieur à RE ? Rd OK

Figure 2.4 - Exemple de tableau pour transcrire les données de projet de l'installation de terre

Outre les données requises fournies par la compagnie distributrice de l'énergie électrique, on a
supposé que l'on ne répondait pas en même temps aux deux conditions permettant de se référer à
une tension majorée de 1,8 fois, à savoir :
- on n'a pas de déperditeur horizontal configuré à boucle fermée ayant un périmètre maximum de
100 m ;
- pas toutes les masses devant être mises à la terre se trouvent à l'intérieur du périmètre du
déperditeur horizontal.
Il s'en ensuit qu'en appliquant le coefficient 1,2 à la tension totale de terre, l'on devra réaliser la
vérification des tensions de contact et de pas si l’installation de terre ne présente pas une
résistance inférieure ou égale à 0,56 Ω.

- 26 -
3 – LE PANNEAU DE DEMONSTRATION PDG-R / EV

PANNEAU FRONTAL PDG-R/EV

Figure 3.1 - Vue frontale du panneau didactique pour l'étude du régime du neutre

- 27 -
3 – LE PANNEAU DE DEMONSTRATION PDG-R / EV

PANNEAU LATERAL PDG-R/EV

Sur ce panneau on distingue :

1) L'interrupteur général équipé de bobine de déclenchement de tension


minimale désactivant l’appareil sur commande d'arrêt/secours et/ou
en l'absence, même momentanée, de tension d'alimentation, évitant
ainsi la remise en service inopportune de l'appareil. L’action
d'armement doit être volontaire.
2) Le F Uaux fusible 10,3 x 38 In = 2 A pour la protection contre les
surintensités de la sortie 230V se trouvant aux bornes U Aux. du
panneau frontal. Cette tension (230 Vca) est utile pour alimenter les
dispositifs nécessitant d'une alimentation auxiliaire comme le
contrôleur d'isolement, le relais différentiel et la bobine de
déclenchement à lancement de courant.
3) Le sélecteur servant à introduire deux différentes valeurs de capacité
de la ligne vers la terre dans l'expérimentation sur le système IT. Les
deux groupes de quatre capacités correspondant à la position du
sélecteur C1 et C2 sont respectivement de 0,047 µF et 0,22 µF. A la
position centrale OFF, aucune capacité n'est introduite.
4) La fiche portant l'énergie électrique.

Figure 3.2 - Panneau latéral - Entrée de la ligne d'alimentation et


interrupteur général.

- 28 -
3 – LE PANNEAU DE DEMONSTRATION PDG-R / EV

TERMINOLOGIE UTILISEE sur le PANNEAU de DEMONSTRATION


PDG-R/EV

CABINE
• La cabine a la fonction de transformation, de conversion, de réglage et
de distribution de l'énergie électrique. La cabine peut faire partie d'un
atelier électrique relié à des systèmes de Ie ou IIe catégorie, se trouver
dans le même édifice que celui qui utilise l’énergie électrique - cas
d'édifice avec cabine propre - ou se trouver dans un local ou dans une
enceinte appropriée (cas de cabine de la compagnie de distribution de
l'énergie électrique).
• Sur le panneau didactique il est possible de reproduire les différents
systèmes de distribution ou régimes du neutre en changeant les
Norme CEI 64- connexions des conducteurs actifs (secondaire du transformateur de
8 cabine) et la modalité de mise à la terre.
Partie 2
Définitions

Figure 3.3 - Transformateur de cabine produisant le système de


distribution en Basse Tension

On fait remarquer que les groupes électrogènes pour la production sur


place d'énergie électrique utilisée en alternative de la fourniture donnée
par la compagnie nationale d'énergie électrique, deviennent des sources
d'alimentation comme les transformateurs de cabine et que l'on applique à
ces groupes les mêmes règles que pour les systèmes de distribution en
Basse Tension.

- 29 -
3 – LE PANNEAU DE DEMONSTRATION PDG-R / EV

EXTENSION DU SYSTEME TN
Configuration du panneau pour constituer un système de distribution TN
typique d'une fourniture d'énergie électrique avec cabine de
transformation de Moyenne Tension à Basse Tension (MT/BT)
appartenant à l'usager.
Le système TN a un point de la source d'alimentation relié directement à
la terre, alors que les masses de l'installation sont reliées à ce point au
moyen du conducteur de protection.
On distingue trois types de systèmes TN, selon les connexions des
conducteurs de neutre et de protection :
- TN-S : les conducteurs de neutre et de protection sont séparés ;
- TN-C : les fonctions de neutre et de protection sont combinées par un
seul conducteur commun, PE + Neutre = PEN.
- TN-C-S : les fonctions de neutre et de protection sont combinées par
Norme CEI 64- un seul conducteur dans la première partie du système, puis les
8 conducteurs se séparent.
Partie 3 Première lettre, situation de la source d'alimentation vers la terre :
Types de T = connexion directe à la terre d'un point, en général le neutre.
systèmes de Deuxième lettre, situation des masses de l'installation relativement à la
distribution terre :
Système TN N = masses reliées au point mis à la terre dans le système d'alimentation.
Eventuelles lettres successives pour les conducteurs de neutre et de
protection :
S = fonctions de neutre et de protection remplies par des conducteurs
séparés ;
C = fonctions de neutre et de protection remplies par un conducteur
commun.
Sur le panneau, la mise à la terre de la source (médian ou neutre) est
réalisée grâce au déperditeur de cabine. On peut sélectionner pour la
résistance RE1 la valeur de 0,3 ou de 1 Ω.

Figure 3.4
Extension du
système TN sur
le panneau
didactique

- 30 -
3 – LE PANNEAU DE DEMONSTRATION PDG-R / EV

EXTENSION DU SYSTEME TT
Configuration pour constituer un système de distribution TT typique
d'une fourniture d'énergie électrique en Basse Tension (BT) avec cabine
appartenant à la compagnie de distribution électrique.

Le système TT a un point de la source d'alimentation relié directement à


la terre et les masses de l'installation reliées à une installation de terre
électriquement indépendante de celle du système d'alimentation.
Première lettre, situation de la source d'alimentation vis-à-vis de la
terre :
T = connexion directe à la terre d'un point, en général le neutre.
Deuxième lettre, situation des masses de l'installation relativement à la
terre :
T = masses reliées à la terre grâce à un déperditeur dédié.
Norme CEI 64-8
Partie 3 Sur le panneau, la mise à la terre de la source (médian ou neutre) est
Types de systèmes réalisée grâce au déperditeur de cabine. On peut sélectionner pour la
de distribution résistance RE1 la valeur de 0,3 ou de 1 Ω. La mise à la terre des masses
Système TT est réalisée grâce au système de déperditeurs. Pour RE2 on doit
sélectionner, parmi les valeurs de résistance indiquées, la valeur
respectant la condition du point de vue de la sécurité.

Figure 3.5 - Extension du système TT sur le panneau didactique

- 31 -
3 – LE PANNEAU DE DEMONSTRATION PDG-R / EV

EXTENSION DU SYSTEME IT
Configuration pour constituer un système de distribution IT typique de
milieux spéciaux nécessitant d'une gestion de l'énergie électrique avec la
source isolée de la terre (neutre isolé de la terre).
Note : dans certains pays européens la compagnie nationale de
distribution de l'énergie électrique a adopté le système IT comme système
de distribution public.

Le système IT a toutes les parties actives isolées de la terre et les masses


de l'installation sont :
- reliées à la terre séparément, ou
- reliées à la terre collectivement, ou
- reliées collectivement à la terre du système.
Première lettre, situation de la source d'alimentation vis-à-vis de la terre
:
I = isolement de la terre.
Deuxième lettre, situation des masses de l'installation relativement à la
Norme CEI 64-8 terre :
Partie 3 T = masses reliées à la terre grâce à un déperditeur dédié ou plus.
Types de systèmes
de distribution Sur le panneau, la mise à la terre de la source (médian ou neutre) ne doit
Système IT pas être faite. La mise à la terre collective des masses est réalisée, soit
grâce au déperditeur de cabine, soit grâce au système déperditeur (cas où,
en présence de double défaut à la terre, le système devient TN). Si l'on
utilise le déperditeur de cabine ou le système de déperditeurs, il est
possible de mettre séparément les masses à la terre (cas où, en présence
de double défaut à la terre, le système devient TT).

Figure 3.6 - Extension du système IT sur le panneau didactique. Avec la mise collective des
masses à la terre du système, le système devient TN en cas de double défaut
- 32 -
3 – LE PANNEAU DE DEMONSTRATION PDG-R / EV

Figure 3.7 - Extension du système IT sur le panneau didactique. Avec la mise à la terre séparée
des masses, le système devient TT en cas de double défaut

TERRE
On entend le terrain comme un conducteur dont le potentiel électrique en
Norme CEI 64-8 tout point est conventionnellement considéré égal à zéro. C'est la borne
Partie 2 ayant un potentiel nul servant de référence pour les mesures électriques
Définitions des tensions vers la terre.

Figure 3.8 - Borne à potentiel de terre de référence pour les mesures.

- 33 -
3 – LE PANNEAU DE DEMONSTRATION PDG-R / EV

COLLECTEUR DE TERRE ET1


Reproduit le collecteur de terre dans le local cabine. Le collecteur de terre
Norme CEI 64-8 est l’élément prévu pour la connexion des conducteurs de protection et
Partie 2 équipotentiels de terre. Au collecteur de terre sont reliés les masses
Collecteur ou électriques et étrangères de cabine et le neutre en cas de source mise à la
nœud principal de terre. Le conducteur PE de protection pour relier les masses de
terre l'installation dans le système TN part toujours du collecteur de terre. Le
collecteur de terre est le point d'arrivée du système déperditeur de cabine
et sert aussi de référence pour les vérifications de la continuité électrique
des conducteurs de protection et équipotentiels et pour la mesure de la
résistance globale du système déperditeur relié à celui-ci.

EVENTUELLE MISE A LA TERRE DU NEUTRE

MASSES DE
CABINE

AU SYSTEME DEPERDITEUR

Figure 3.9 - Collecteur ou nœud de terre de cabine


4

DEPERDITEUR DE CABINE
Reproduit la résistance globale AU COLLECTEUR DE TERRE
d'un ou de plusieurs éléments
conducteurs en contact élec-
trique avec le terrain (ensemble
de piquets et/ou de conducteurs
à mailles) utilisés pour cons-
tituer la mise à la terre de
cabine.
Si les éléments constituant les
déperditeurs ne sont installés
que pour la mise à la terre
d'installations électriques, on les
appelle déperditeurs “inten-
tionnels”. On dit que les
déperditeurs sont “de fait”,
quand ils sont installés dans un
but non lié à la mise à la terre
d'installations électriques, mais
contribuant à celle-ci.
Norme CEI 64-8 Figure 3.10 - Système déperditeur de cabine.
Partie 2
Déperditeur On peut assigner 1 Ω ou bien 0,3 Ω à la valeur de la résistance de terre
RE1 en insérant un pontet dans les bornes prévues à cet effet.

- 34 -
3 – LE PANNEAU DE DEMONSTRATION PDG-R / EV

COLLECTEUR DE TERRE ET2


Il reproduit le collecteur de terre de l'installation d'un usager dans les
systèmes de distribution TT et IT. On doit relier au collecteur de terre
ET2 les masses électriques et étrangères de l'édifice. Le collecteur de
terre est le point de référence pour les vérifications de la continuité des
conducteurs de protection et équipotentiels et pour la mesure de la
résistance du système déperditeur usager.

Norme CEI 64-8


Partie 2
Collecteur ou
nœud principal de
terre

VERS LE SYSTEME DEPERDITEUR

Figure 3.11 - Collecteur de terre usager.

SYSTEME DE DEPERDITEURS
Reproduit la résistance globale VERS LE COLLECTEUR DE TERRE
d'un système déperditeur cons-
titué par un ensemble de piquets
et/ou de conducteurs artificiels,
ou “intentionnels”, et/ou natu-
rels, ou “de fait”. Avec ce
deuxième système déperditeur,
on réalise sur le panneau
didactique le concept d'“instal-
lations de terre électriquement
indépendantes”. Les déperdi-
teurs RE1 et RE2 sont des
systèmes de terre séparés et
répondent à la condition que si
un déperditeur est parcouru par
le courant de dispersion
(courant maximal pour lequel il
est construit), il ne change pas
de potentiel par rapport à la
Norme CEI 64-8 terre de l'autre.
Partie 2 Figure 3.12 - Système déperditeur usager
Déperditeur
On obtient la valeur de la résistance RE2 en insérant un pontet entre la borne
centrale et la borne de la valeur relative 2 Ω, 20 Ω, 200 Ω et 2 kΩ.

- 35 -
3 – LE PANNEAU DE DEMONSTRATION PDG-R / EV

DISPOSITIF DE PROTECTION ET SECTIONNEMENT (Q1)


Interrupteur automatique magnétothermique quadripolaire, courant
nominal In = 2 A, courbe C, pouvoir de coupure 6 kA, muni de bobine
d'ouverture à lancement de courant (CRR). Par convention, on relie aux
bornes supérieures de l'interrupteur la ligne d'alimentation et les bornes
inférieures donnent la charge ; toutefois, si le constructeur ne l'interdit
Norme CEI 64-8 expressément, l’alimentation peut arriver aussi aux bornes inférieures.
Partie 5 La bobine d'ouverture à lancement de courant (CRR), accouplée à
Dispositifs de l'interrupteur magnétothermique Q1, provoque l’ouverture des contacts
protection contre les de puissance quand elle est alimentée à travers les bornes C1 - C2, à une
surintensités tension comprise entre 110 et 415 Vca, 50-60 Hz.
La tension de 230 Vca à la bobine (CRR) pour l’ouverture de
l'interrupteur Q1, pourrait dériver – avec un câblage approprié - d'une
commande manuelle (bouton de commande pour l’ouverture de Q1) ou
du relais différentiel après un défaut à la terre et/ou en cas d'intervention
du contrôleur d'isolement.

Figure 3.13 - Interrupteur automatique magnétothermique équipé de


bobine d'ouverture à distance à lancement de courant

- 36 -
3 – LE PANNEAU DE DEMONSTRATION PDG-R / EV

RELAIS DIFFERENTIEL REGLABLE (RCCB)


Le relais différentiel RCCB (Residual Current Circuit Breaker) à toroïde
séparé est constitué par un dispositif électronique recevant le courant d'un
transformateur séparé et le comparant à une valeur de seuil réglable;
quand ce courant dépasse la valeur préétablie et persiste au-delà d'un
certain temps d'intervention, lui aussi réglable et préétabli, le relais de
sortie s'active.
Norme CEI 64-8 Caractéristiques :
Partie 5 - alimentation auxiliaire de 230 à 400 V~ 50-60 Hz +10%/-15% ;
Sélectivité entre - courant différentiel nominal Idn que l'on peut sélectionner entre 0,03
dispositifs A, 0,1 A, 0,3 A, 0,5 A, 1 A et 2 A ;
différentiels - classe A (apte pour courants de défaut sinusoïdaux et unidirectionnels
avec composantes continues) ;
- temps d'intervention que l'on peut sélectionner entre 20 ms, 300 ms,
500 ms, 1 s, 2 s et 5 s.
Tous les conducteurs actifs de la ligne d'alimentation à protéger contre le
défaut à la terre doivent “passer” par le toroïde du relais différentiel ; par
convention, la ligne passe dans le toroïde en allant des bornes supérieures
aux bornes inférieures, mais on pourrait avoir le contraire à condition
cependant que tous le conducteurs transitent dans le même sens.
Le relais différentiel dispose d'un contact de sortie sans potentiel, lequel
s'il est adéquatement câblé, peut être utilisé pour commander la bobine de
déclenchement d'un interrupteur automatique magnétothermique. Dans ce
cas, on ajoute à l'interrupteur automatique magnétothermique la fonction
différentielle et l'on obtient la protection contre le défaut à la terre là où la
protection seulement contre les surintensités n'est pas coordonnée avec
l’impédance de défaut (cas des systèmes TN) ou avec la mise à la terre
(cas des systèmes TT).

On rappelle que l’emploi des dispositifs différentiels avec source


d'alimentation auxiliaire ne fonctionnant pas quand l’alimentation
auxiliaire est en panne, n'est admis que si :
- la protection contre les contacts indirects est de toute façon assurée,
par exemple, par des dispositifs de courant maximal, ou si
- les dispositifs différentiels sont insérés dans des installations gérées,
essayées et contrôlés par des personnes très expertes.

Figure 3.14 - Relais différentiel RCCB (Residual Current Circuit Breaker) à toroïde séparé

- 37 -
3 – LE PANNEAU DE DEMONSTRATION PDG-R / EV

Figure 3.15 - Réglage du courant Idn et du temps t du relais différentiel RCCB

INTERRUPTEUR AUTOMATIQUE DIFFERENTIEL SELECTIF (Q2)


Interrupteur automatique différentiel quadripolaire, de courant nominal In
Norme CEI 64-8 = 25 A, courant différentiel nominal Idn = 0,3 A, classe A (apte pour
Partie 5 courants de défaut sinusoïdaux et unidirectionnels avec composantes
Sélectivité entre continues), type d'intervention sélective “S”. Par convention, on relie la
dispositifs ligne d'alimentation aux bornes supérieures de l'interrupteur et les bornes
différentiels inférieures donnent sur la charge ; toutefois, le constructeur ne l'interdit
expressément, l’alimentation peut arriver aussi aux bornes inférieures.
Pour assurer la sélectivité de deux dispositifs différentiels mis en série, la
caractéristique de coupure temps - courant du dispositif situé en amont
doit se trouver au-dessus de la caractéristique de coupure temps - courant
du dispositif situé en aval.
De façon concrète, le courant nominal et le temps d'intervention du
différentiel situé en amont doivent être environ 3 fois plus élevés que
ceux présentés par le différentiel situé en aval.

Figure 3.16 - Interrupteur automatique différentiel

- 38 -
3 – LE PANNEAU DE DEMONSTRATION PDG-R / EV

FUSIBLES (F1)
Terne porte-fusibles avec neutre sectionnable, pouvant être munie de
fusibles cylindriques de 10,3 x 38.
Norme CEI 64-8
On doit faire particulièrement attention aux connexions des porte-fusibles
Partie 5
de type sectionnable ; si le constructeur indique les bornes d'entrée, on
Dispositifs de
devra toujours respecter ces dernières parce que l’ouverture des
protection contre
logements des fusibles pourrait donner accès à une terne de bornes de
les surintensités
connexion et dans ce cas, ce seront les bornes de sortie que l'on mettra
hors tension par l’action d'ouverture du sectionneur.
Si on ne le spécifie pas, on peut relier indifféremment la ligne
d'alimentation tant aux bornes supérieures qu'aux bornes inférieures.

Figure 3.17 - Terne de porte-fusibles avec neutre sectionnable

COMMANDE D'ARRET/SECOURS
Bouton pour couper la tension de sortie en cas de secours (situation de
danger ou de doute dans l'expérience en cours). Après un arrêt de secours,
on doit débloquer le bouton (qui est à retenue mécanique) en effectuant
une rotation dans le sens indiqué par la flèche. Ce n'est qu'avec le bouton
débloqué qu'il est possible de mettre sur ON l’interrupteur général du
panneau latéral droit.
Si elle est allumée, la lampe témoin LIGNE indique la présence de
tension aux bornes de sortie du transformateur CABINE et aux bornes U
Aux. 230 Vca.

Figure 3.18 - Commande de secours et lampe témoin de présence de tension


aux bornes

- 39 -
3 – LE PANNEAU DE DEMONSTRATION PDG-R / EV

DISPOSITIFS DE PROTECTION (Q11, Q12)


Interrupteurs automatiques magnétothermiques différentiels bipolaires,
courant nominal In = 1 A, courbe C, pouvoir de coupure 6 kA, courant
différentiel nominal Idn = 0,03 A, dispositif Q11 classe A (apte pour
courants de défaut sinusoïdaux et unidirectionnels avec composantes
continues), aucun retard d'intervention (type “G” général), dispositif Q12
classe AC (apte pour courants de défaut sinusoïdaux seulement), aucun
retard d'intervention (type “G” général).
Norme CEI 64-8 En association avec un dispositif magnétothermique à bloc différentiel
Partie 5 on obtient tant la protection contre les surintensités (surcharges et courts-
Dispositifs de circuits) que la protection contre les défauts à la terre (protection contre
protection contre les contacts indirects avec mise à la terre du boîtier) en gardant le
les surcharges et pouvoir de coupure de l'interrupteur magnétothermique qui est le seul
protection contre pouvant interrompre les surintensités ; le bloc différentiel détecte et
les courts-circuits éventuellement commande l'ouverture de l’interrupteur
magnétothermique.
Pour analyser le comportement des deux “unités” associées, on a à
disposition sur le panneau les points d'interconnexion entre l’interrupteur
magnétothermique et le bloc différentiel. Ainsi, il sera possible d'utiliser
le dispositif magnétothermique seulement sans faire intervenir le bloc
différentiel.

Figure 3.19 - Interrupteurs automatiques magnétothermiques différentiels bipolaires

- 40 -
3 – LE PANNEAU DE DEMONSTRATION PDG-R / EV

UTILISATEURS ELECTRIQUES
Reproduction de 2 utilisateurs électriques avec possibilité de créer un
défaut à la terre avec courant sinusoïdal (sélecteur EQUIPMENT à la
position ~) ou avec courant unidirectionnel pulsant (sélecteur
EQUIPMENT à la position =).
Norme CEI 64-8 Quand le boîtier contenant les parties électriques d'un utilisateur est
Partie 2 métallique et que l'on n'a pas prévu de mesures techniques particulières
Définitions du point de vue de la construction, il peut arriver, en cas de défaut, que la
Composants partie active soit sous tension. Pour éliminer le danger appelé “contact
électriques classe indirect”, dérivant du fait que l'on puisse entrer, indirectement par
0 (zéro), I et II l'intermédiaire de la carcasse métallique de l'appareil, en contact avec des
parties sous tension, on doit relier la structure métallique à une prise de
terre et équiper la ligne d’alimentation de dispositifs de protection
permettant d'ouvrir automatiquement le circuit en cas de défaut.
Sur les deux utilisateurs électriques reproduits sur le panneau
(composants de classe I), il est possible de réaliser un défaut vers la
masse. Le défaut à la masse, destruction de l'isolement des parties
actives, peut être de diverse nature et prendre diverses valeurs résistives.
Le défaut, qui commence généralement par une valeur de résistance
élevée, peut évoluer jusqu'à atteindre des valeurs résistives négligeables,
défaut franc à la masse.
Les bornes supérieures représentent les bornes d'amenée de l'énergie
électrique à l'utilisateur (borne noire = Ligne, borne bleue = Neutre), la
borne du bas (jaune-vert) représente la mise à la terre ; ces bornes
permettent de mesurer les paramètres électriques avec les instruments
conventionnels.

Figure 3.20 - Utilisateurs électriques avec simulateur de défaut à la masse

On obtient les différentes valeurs de résistance de défaut à la masse (50


kΩ, 15 kΩ, 5 kΩ, 1,5 kΩ, 500 Ω, Court-Circuit) en insérant un pontet
entre la borne centrale et la borne latérale correspondante.

- 41 -
3 – LE PANNEAU DE DEMONSTRATION PDG-R / EV

CONTROLEUR D'ISOLEMENT
Dispositif électronique pour le contrôle de l'isolement de lignes avec une
tension isolée de la terre (système IT). Le contrôleur dispose d'un contact
de sortie privé de potentiel qui change d'état en alarme et peut être utilisé
pour commander des bobines de déclenchement d'interrupteurs de
protection.
On doit relier le contrôleur d'isolement de façon appropriée ; voir à ce
propos les figures 8.5 et 8.6 de l'exercice #5.
Le mesureur d'isolement applique une tension de contrôle produite
intérieurement entre la ligne isolée et le système de mise à la terre. Le
courant se créant en conséquence de cela, constitué par une composante
résistive Ir et une composante capacitive Ic, se boucle entre le système
isolé et la terre, permettant ainsi la détection de la dispersion. Le
dispositif électronique de détection, à seuil réglable entre 50 kΩ, 100 kΩ
et 250 kΩ, active la sortie d'alarme et le signal lumineux jaune quand la
résistance globale de l'installation descend en dessous la valeur
préétablie.

Figure 3.21 - Dispositif de contrôle de l'isolement pour lignes IT

Le contrôleur d'isolement comprend les opérateurs frontaux suivants :


• le led ON, pour signaler que le dispositif est actif dans les conditions
de fonctionnement normal ;
• le led ALARM, pour signaler la condition d'alarme due à la
résistance se trouvant en dessous du seuil établi ;
• le led Link Fail, pour signaler la mauvaise connexion électrique ;
• l'échelle à leds, pour visualiser les valeurs de la résistance présentée
par l'installation ;
• les sélecteurs, pour le réglage du seuil d'intervention minimal ;
• le bouton de TEST, pour vérifier périodiquement l’efficience de
l'appareil (comme le prescrivent les normes).
La fonction Temp. ALARM n'est pas utilisée dans l'application présente.
Données techniques du contrôleur d'isolement
Tension d'alimentation nominale : 110 / 230 Vca, 50 / 60 Hz
Tension dans le circuit de mesure : < 24 V
Courant de contrôle de la dispersion résistive : < 1 mA
Valeur de réglage du seuil intervention : 50, 100, 250 kΩ
Contact en échange à sécurité positive : 125 V, 1 A
Puissance absorbée : max. 10 VA
- 42 -
4 - PROTECTION CONTRE LES CONTACTS DIRECTS ET INDIRECTS

PROTECTION CONTRE LES CONTACTS DIRECTS

Dispositifs de protection totale contre les contacts directs :


Normes de
• protection par isolement des parties actives,
référence
• protection au moyen d'enceintes ou de barrières.
CEI 64-8 et
IEC 449
Dispositifs de protection partielle contre les contacts directs :
• protection au moyen d'obstacles,
• protection par distanciation.

Dispositifs de protection additionnelle contre les contacts directs :


• protection au moyen d'interrupteurs différentiels.

Dispositifs de protection contre les contacts indirects :


• protection par coupure automatique de l'alimentation
• protection par mise à la terre
• protection au moyen de composants électriques de classe II ou par
isolement équivalent
• protection au moyen de lieux non conducteurs
• protection par équipotentiel local non relié à la terre
• protection par séparation électrique

Dispositifs de protection contre les contacts directs et indirects :


• protection SELV grâce à une très basse tension de sécurité,
• protection PELV grâce à une très basse tension de protection,
• protection FELV grâce à une très basse tension fonctionnelle.

PROTECTION PAR ISOLEMENT DES PARTIES ACTIVES


On réalise les dispositifs de protection totale contre les contacts directs
par isolation des parties actives avec des matériaux non conducteurs
entourant complètement ces parties actives.
Parmi les dispositifs de protection totale, on a les gaines isolantes des
conducteurs, toutes les isolations devant empêcher tout contact avec les
parties actives et devant résister à toute influence mécanique, chimique,
électrique et thermique à laquelle elles sont soumises pendant le
fonctionnement.

PROTECTION AU MOYEN D'ENCEINTES OU DE BARRIERES


Les dispositifs de protection totale contre les contacts directs, au moyen
d'enceintes ou de barrières, sont des dispositifs en mesure d'assurer au

- 43 -
4 - PROTECTION CONTRE LES CONTACTS DIRECTS ET INDIRECTS
moins un degré de protection IP XXB (doigt d'essai) dans le cas de
surfaces verticales et un degré de protection IP XXD (fil d'essai) dans le
cas de surfaces horizontales, si elles sont à la portée de la main ; on ne
doit pouvoir enlever les barrières ou les enceintes qu'à l'aide de clés ou
d'outils ou après avoir coupé l'alimentation des parties actives.

Le degré de protection IP XXB équivaut à IP 2X.


Une enceinte a un degré de protection IP 2X quand le doigt d'essai
(doigt articulé), appuyé avec une force de 10 N, ne touche pas les parties
actives ou bien quand une bille de 12,5 mm de diamètre, appuyée avec
une force de 30 N, ne pénètre pas à l'intérieur de cette enceinte ; de tout
ceci, il s'ensuit que sans recourir à des moyens spéciaux une personne ne
pourra pas entrer en contact avec les parties actives.
Cependant, une enceinte ayant un degré de protection inférieur à IP 2X
peut protéger les personnes des contacts directs, ceci même si le doigt
d'essai pénètre complètement, mais ne peut pas toucher les parties
actives. Le degré de protection IP 2X convient dans les contacts directs,
mais il peut être aussi non nécessaire : la condition suffisante est que le
doigt d'essai ne touche pas les parties actives ; dans ce cas, le degré de
protection est dit IP XXB.

Du point de vue de sa signification, le degré de protection IP XXD est


analogue au degré de protection IP XXB, sauf que l'on a remplacé le
doigt d'essai par un fil d'essai de 1 mm de diamètre. Le degré IP XXD
équivaut à IP 4X.
La signification de la lettre additionnelle est indiquée dans le tableau
montré ci-dessous. Les Normes de référence pour les degrés de
protection sont CEI 70-1 ou bien EN 60529.

Lettre Degrés de protection


Additionnelle Description Définition
Protection contre les Le calibre d'accessibilité de 50 mm de
A accès avec le dos de diamètre doit garantir une juste distance de
la main respect des parties dangereuses
Protection contre les Le doigt d'essai articulé de 12 mm de
B accès avec un doigt diamètre et de 80 mm de longueur doit
garantir une juste distance de respect des
parties dangereuses
Protection contre les Le calibre d'accès de 2,5 mm de diamètre et
C accès avec un outil de 100 mm de longueur doit garantir une
juste distance de respect des parties
dangereuses
Protection contre les Le calibre d'accès de 1 mm de diamètre et
D accès avec un fil de 100 mm de longueur doit garantir une
juste distance de respect des parties
dangereuses

- 44 -
4 - PROTECTION CONTRE LES CONTACTS DIRECTS ET INDIRECTS

PROTECTION AU MOYEN D'OBSTACLES


Les dispositifs de protection partielle contre les contacts directs au
moyen d'obstacles ont pour but d'empêcher tout contact non intentionnel
du corps d'une personne avec les parties actives, mais non le contact
intentionnel par détournement délibéré de l'obstacle.
Les dispositifs de protection partielle contre les contacts directs au
moyen d'obstacles ne sont permis que dans des locaux accessibles à un
personnel bien préparé seulement, ceci dans le respect des points
suivants :
• que l'on puisse enlever les obstacles sans devoir se servir d'une clé ou
d'un outil et que l'on puisse les fixer de façon à ce qu'ils ne puissent
pas être enlevés accidentellement,
• que les distances minimales à respecter pour les passages soient de
2,3 m de hauteur et de 0,7 à 1,2 m en ce qui concerne la largeur.
Cette mesure de protection, qui n'assure pas une protection complète
contre les contacts directs, ne s'applique pratiquement que dans les
ateliers électriques.

PROTECTION PAR DISTANCIATION


Les dispositifs de protection partielle contre les contacts directs par
distanciation consistent à éviter que les parties sous une tension
différente et simultanément accessibles ne soient installées à la portée de
la main.

PROTECTION AU MOYEN D'INTERRUPTEURS DIFFERENTIELS


On réalise la protection additionnelle contre les contacts directs avec
interrupteurs différentiels, au moyen d'interrupteurs avec un courant
différentiel nominal d'intervention non supérieur à 30 mA ; quoi qu'il en
soit, cette protection doit être toujours utilisée en association avec les
autres mesures de protection mentionnées plus haut.
L'action de protection des personnes réside dans l'ouverture du circuit
protégé en des temps très brefs dès que le courant de défaut atteint une
valeur faisant déclencher le dispositif de disjonction.
On peut confier la protection des personnes contre les contacts indirects
dans les systèmes TT aux interrupteurs différentiels, ceci à condition
que ces derniers soient coordonnés avec l'installation de terre, de façon à
intervenir avant que la tension de contact ne dépasse la valeur admise
(50 V ou 25 V).

- 45 -
4 - PROTECTION CONTRE LES CONTACTS DIRECTS ET INDIRECTS

PROTECTION CONTRE LES CONTACTS INDIRECTS

Norme CEI 64-8 Dans les systèmes TN on reconnaît l'emploi des dispositifs suivants :
Vérification de la - protection par mise à la terre,
protection par - dispositifs de protection contre les surintensités,
coupure - dispositifs de protection à courant différentiel,
automatique de - connexion équipotentielle supplémentaire.
l'alimentation
Dans les systèmes TT on reconnaît l'emploi des dispositifs suivants :
- protection par mise à la terre,
- dispositifs de protection contre les surintensités,
- dispositifs de protection à courant différentiel,
- connexion équipotentielle principale,
- connexion équipotentielle supplémentaire.

Dans les systèmes IT on reconnaît l'emploi des dispositifs suivants ;


- dispositifs de contrôle de l'isolement,
- dispositifs de protection contre les surintensités,
- dispositifs de protection à courant différentiel,
- connexion équipotentielle supplémentaire.

VERIFICATION DE L'EFFICACITE DES MESURES DE PROTECTION CONTRE


LES CONTACTS INDIRECTS PAR COUPURE AUTOMATIQUE DE
L'ALIMENTATION DANS LES SYSTEMES TN
On doit vérifier le respect des prescriptions avec :
- la mesure de l'impédance de la boucle de défaut ;
- la vérification des caractéristiques du dispositif de protection associé
(avec un examen visuel du courant nominal et des caractéristiques
d'intervention des interrupteurs automatiques et des fusibles, ainsi
qu'avec des essais de fonctionnement pour les dispositifs à courant
différentiel) ;
- si nécessaire, la mesure de la résistance de mise à la terre.
Note - Cette mesure peut être sans nécessité si l'on dispose de calculs de
l'impédance et que la disposition de l'installation permette la
vérification de la longueur et de la section des conducteurs ; dans ce cas,
il suffit seulement de vérifier la continuité des conducteurs de
protection.
Dans les systèmes TN, la mesure de l'impédance de la boucle de défaut
n'est pas nécessaire quand l'alimentation est coupée au moyen de
dispositifs à courant différentiel.

Toutes les masses de l'installation doivent être reliées au point de mise à


la terre du système d'alimentation avec des conducteurs de protection
devant être mis à la terre en correspondance ou à proximité de tout
transformateur ou générateur d'alimentation.

- 46 -
4 - PROTECTION CONTRE LES CONTACTS DIRECTS ET INDIRECTS
Le point de mise à la terre du système d'alimentation est généralement
le point neutre. Si un point neutre n'est pas disponible ou n'est pas
accessible, on devra mettre à la terre un conducteur de phase. Un
conducteur de phase ne devra servir en aucun cas de conducteur PEN.

Note : 1 – S'il existe d'autres connexions de mise à la terre efficientes, il


est recommandé de relier les conducteurs de protection au plus grand
nombre possible de ces points. La mise à la terre en ces points
supplémentaires, répartis de façon régulière, peut être nécessaire pour
assurer qu'en cas de défaut le potentiel des conducteurs de protection
reste le plus proche possible du potentiel de terre. Dans les grands
édifices - comme les très hauts bâtiments -, la mise à la terre
supplémentaire des conducteurs de protection n'est pas possible, ceci
pour des raisons pratiques. Toutefois, la connexion équipotentielle entre
les conducteurs de protection et les masses étrangères a ici une fonction
semblable.
2 - Pour la même raison, il est recommandé de mettre à la terre les
conducteurs de protection au point où ils entrent dans les édifices.

Dans les lignes fixes, un simple conducteur peut servir aussi bien de
conducteur de protection que de conducteur neutre (conducteur PEN), à
condition que les prescriptions du chapitre 546.2 de la Norme soient
respectées.

Les caractéristiques des dispositifs de protection et les impédances des


circuits doivent être tels qu'en cas de défaut - même avec une
impédance négligeable - entre un conducteur de phase et un conducteur
de protection ou une masse dans une partie quelconque de l'installation,
le circuit se coupe en un temps limite bien déterminé en satisfaisant la
condition :

Zs • Ia ≤ Uo
où :
Zs = impédance de la boucle de défaut comprenant la source, le
conducteur actif jusqu'au point du défaut et le conducteur de protection
entre le point du défaut et la source ;
Ia = courant provoquant l'ouverture automatique du dispositif de
protection dans le temps défini dans le tableau Tableau 41A en fonction
de la tension nominale Uo ; ou bien si l'on emploie un interrupteur
différentiel, Ia est le courant différentiel nominal Idn.
Uo = tension nominale en c.a., valeur efficace, entre la phase et la terre.

Note : Pour les tensions se trouvant dans les limites de tolérance


précisées dans la Norme CEI 8-6, on applique les temps de coupure
correspondant à la tension nominale ; pour des valeurs de tension
intermédiaires, on choisit la valeur immédiatement supérieure du
tableau 41A.

On considère que les temps de coupure maximum indiqués dans le


Tableau 41A répondent aux indications pour les circuits terminaux

- 47 -
4 - PROTECTION CONTRE LES CONTACTS DIRECTS ET INDIRECTS
alimentant (avec ou sans prises à fiche) des composants électriques de
Classe I, mobiles, portables ou transportables.

Tableau 41A Temps de coupure maximum dans les systèmes TN


Tension nominale de l'installation Uo Temps de coupure
120 V 0,8 s
230 V 0,4 s
400 V 0,2 s
> 400 V 0,1 s

Des temps de coupure conventionnels non supérieurs à 5 s sont admis


pour les circuits de distribution.
Un temps de coupure supérieur à celui qui est requis par le tableau 41A,
mais non supérieur à 5 s, est admis même pour un circuit terminal
n'alimentant que des composants électriques fixes, ceci à condition, si
d'autres circuits terminaux exigeant les temps de coupure indiqués dans
le tableau 41A sont reliés au tableau de distribution ou au circuit de
distribution alimentant ce circuit terminal, de respecter une des
conditions suivantes :
a) que l'impédance du conducteur de protection entre le tableau de
distribution et le point où le conducteur de protection est relié à la
connexion équipotentielle principale, ne soit pas supérieure à :
50
-------- • Zs (Ω)
Uo
b) qu'il y ait une connexion équipotentielle reliant localement au tableau
de distribution les mêmes types de masses étrangères que celles qui
sont indiquées pour la connexion équipotentielle principale et qu'elle
respecte les prescriptions inhérentes à la connexion équipotentielle
principale dont il est question au Chapitre 54 de la Norme CEI 64-8.

Si les conditions d'ouverture automatique du circuit en présence d'un


défaut ne peuvent pas être satisfaites avec des dispositifs de protection
contre les surintensités, on devra réaliser une connexion équipotentielle
supplémentaire entre les masses des composants électriques et les
masses étrangères simultanément accessibles. En alternative, la coupure
de l'alimentation peut être provoquée au moyen de dispositifs de
protection à courant différentiel.

Dans certains cas exceptionnels où un défaut peut se présenter entre un


conducteur de phase et la terre - par exemple lorsque l'on emploie des
lignes aériennes -, afin que le conducteur de protection et les masses
reliées à ce conducteur n'aillent pas à une tension à la terre supérieure à
la valeur conventionnelle de 50 V, on devra respecter la condition
suivante :

RE 50
------- ≤ -----------
RME Uo - 50

- 48 -
4 - PROTECTION CONTRE LES CONTACTS DIRECTS ET INDIRECTS
où :
RE = résistance de terre (en ohms) de tous les déperditeurs reliés en
parallèle (y compris ceux du réseau d'alimentation) ;
RME = résistance minimale de terre (en ohms) des masses étrangères
non reliées à un conducteur de protection, à travers lesquelles un défaut
peut se présenter entre la phase et la terre ;
Uo = tension nominale vers la terre, en c.a., valeur efficace, exprimée
en volts.

Dans les systèmes TN on reconnaît l'utilisation des dispositifs de


protection suivants :
- dispositifs de protection contre les surintensités ;
- dispositifs de protection à courant différentiel, à condition que l'on
ne les utilise que dans des systèmes TN-S et qu'en aval de ces
dispositifs le conducteur PEN ne soit pas reconstitué par union du PE
et du Neutre. La connexion du conducteur de protection au
conducteur PEN doit être effectuée en amont du dispositif de
protection à courant différentiel.
Pour obtenir la sélectivité, on peut employer les interrupteurs
différentiels du type S reliés en série aux interrupteurs différentiels du
type général.
Lorsque l'on utilise un dispositif de protection à courant différentiel
pour la coupure automatique d'un circuit à l'extérieur d'un édifice et si
une tension de contact supérieure à UL peut se manifester au niveau des
masses, il n'est pas nécessaire que les masses soient reliées aux
conducteurs de protection du système TN, mais ceci à condition qu'elles
soient reliées à un déperditeur ayant une résistance appropriée aux
courants de fonctionnement du dispositif de protection à courant
différentiel. Le circuit ainsi protégé doit être traité comme un système
TT.
Note - Dans cette situation, on peut recourir à d'autres mesures de
protection, comme par exemple la séparation électrique ou la protection
au moyen de composants de Classe II ou avec isolement équivalent.

VERIFICATION DE L'EFFICACITE DES MESURES DE PROTECTION CONTRE


LES CONTACTS INDIRECTS PAR COUPURE AUTOMATIQUE DE
L'ALIMENTATION DANS LES SYSTEMES TT
On doit vérifier le respect des prescriptions avec :
Norme CEI 64-8 - la mesure de la résistance de terre de l'installation ;
Vérification de la - la vérification des caractéristiques du dispositif de protection associé ;
protection par cette vérification doit être effectuée :
coupure - - pour les dispositifs à courant différentiel, avec un examen visuel et
automatique de des essais de fonctionnement ;
l'alimentation - - pour les dispositifs de protection contre les surintensités, avec un
examen visuel (courant de réglage pour les interrupteurs
automatiques, courant nominal pour les fusibles et caractéristiques
d'intervention) ;
- la vérification de la continuité des conducteurs de protection.

- 49 -
4 - PROTECTION CONTRE LES CONTACTS DIRECTS ET INDIRECTS
Toutes les masses protégées contre les contacts indirects par le même
dispositif de protection doivent être reliées à la même installation de
terre.
Le point neutre ou, si celui-ci n'existe pas, un conducteur de phase, de
tout transformateur ou de tout générateur, doit être relié à la terre.
On doit satisfaire la condition suivante :

RE • Ia ≤ 50 (25)
où :
RE = somme des résistances (en ohms) du déperditeur et des
conducteurs de protection des masses,
Ia = courant (en ampères) provoquant l'intervention automatique du
dispositif de protection.
Quand le dispositif de protection est un dispositif de protection à
courant différentiel, Ia est le courant nominal différentiel Idn.

Pour des raisons de sélectivité, on peut employer des dispositifs de


protection à courant différentiel du type [S] en série avec des dispositifs
de protection à courant différentiel du type général. Pour obtenir la
sélectivité avec les dispositifs de protection à courant différentiel dans
les circuits de distribution, on admet un temps de coupure non supérieur
à 1 s.

Quand le dispositif de protection est un dispositif de protection contre


les surintensités, il doit être :
- un dispositif ayant une caractéristique de fonctionnement à temps
inverse et dans ce cas IA doit être le courant provoquant son
fonctionnement automatique avant 5 s, ou bien
- un dispositif ayant une caractéristique de fonctionnement à
déclenchement instantané et dans ce cas Ia doit être le courant
provoquant son déclenchement instantané.

Si la condition RE • Ia ≤ 50 ne peut pas être respectée, on doit réaliser


une connexion équipotentielle supplémentaire locale entre les masses
des appareils électriques et les masses étrangères simultanément
accessibles.

Dans les systèmes TT on reconnaît l'utilisation des dispositifs suivants :


- dispositifs de protection à courant différentiel ;
- dispositifs de protection contre les surintensités.
Note : Les dispositifs de protection contre les surintensités ne sont
utilisés que pour la protection contre les contacts indirects dans les
systèmes TT, où la valeur de RE est très basse.

- 50 -
4 - PROTECTION CONTRE LES CONTACTS DIRECTS ET INDIRECTS

VERIFICATION DE L'EFFICACITE DES MESURES DE PROTECTION CONTRE


LES CONTACTS INDIRECTS PAR COUPURE AUTOMATIQUE DE
L'ALIMENTATION DANS LES SYSTEMES IT
Pour les systèmes IT, on doit calculer ou mesurer le courant de premier
défaut.
Note : On n'effectue la mesure que si le calcul n'est pas possible parce
que l'on ne connaît pas tous les paramètres.
On doit prendre toutes les précautions nécessaires lorsque l'on effectue
cette mesure pour éviter les dangers dérivant du double défaut.
Norme CEI 64-8 On doit respecter la condition suivante :
Vérification de la
protection par RE • IF ≤ 50
coupure où :
automatique de RE = résistance (en ohms) du déperditeur auquel sont reliées les masses
l'alimentation ;
IF = courant de défaut (en ampères) dans le cas de premier défaut
d'impédance négligeable entre un conducteur de phase et une masse.
La valeur de IF tient compte des courants de dispersion vers la terre et de
l'impédance totale de mise à la terre de l'installation électrique.
Quand, en cas de deuxième défaut, on a les conditions des systèmes TT
ou des systèmes TN, on doit effectuer la vérification selon le système
s'appliquant respectivement à ces systèmes.
Note : Pendant les mesures de l'impédance de la boucle de défaut, il est
nécessaire d'établir une connexion d'impédance négligeable entre le
point neutre de l'alimentation et le conducteur de protection au départ de
l'installation.

Dans les systèmes IT, les parties actives doivent être isolées de la terre
ou bien être mises à la terre par l'intermédiaire d'une impédance de
valeur suffisamment élevée. Cette connexion peut être effectuée au
point neutre du système ou bien en un point neutre artificiel, qui peut
être directement relié à la terre quand l'impédance de séquence zéro
résultante est suffisamment élevée. S'il n'y a aucun point neutre, on peut
relier à la terre un conducteur de phase à travers une impédance.

Ainsi, en cas de défaut simple à la terre, le courant de défaut est faible et


il n'est pas nécessaire d'interrompre le circuit si la condition
RE • IF ≤ 50 est satisfaite. Toutefois, on doit prendre toutes les
précautions nécessaires pour éviter les effets physiologiques dangereux
pour les personnes en contact avec des parties conductrices
simultanément accessibles en cas de double défaut à la terre.

Note - Pour réduire les surtensions ou pour amortir les oscillations de


tension, il peut être nécessaire de réaliser les mises à la terre à travers
des impédances ou des points neutres artificiels, dont les caractéristiques
doivent correspondre aux prescriptions relatives à l'installation.
Les masses doivent être mises à la terre séparément, par groupes ou
collectivement.

- 51 -
4 - PROTECTION CONTRE LES CONTACTS DIRECTS ET INDIRECTS
On doit prévoir un dispositif de contrôle de l'isolement pour indiquer la
manifestation d'un premier défaut entre une partie active et des masses
ou la terre et ce dispositif doit actionner un signal sonore et/ou visuel.

Une fois qu'a eu lieu un premier défaut, les conditions de coupure de


l'alimentation en cas de deuxième défaut doivent être les suivantes :
a) quand les masses sont mises à la terre par groupes ou
individuellement, les conditions pour la protection sont comme pour
les systèmes TT ;
b) quand les masses sont reliées ensemble et collectivement par un
conducteur de protection, on applique les prescriptions relatives au
système TN où l'on doit respecter la condition 1 si le neutre n'est pas
distribué, et la condition 2 si le neutre est distribué.
U Uo
1) Zs ≤ -------- 2) Z’s ≤ --------
2Ia 2Ia

où :
U0 = tension nominale en c.a., valeur efficace, entre la phase et le
neutre ;
U = tension nominale en c.a., valeur efficace, entre phase et phase ;
ZS = impédance de la boucle de défaut constituée par le conducteur de
phase et le conducteur de protection ;
Z’S = impédance du circuit de défaut constitué par le conducteur de
neutre et le conducteur de protection ;
Ia est le courant interrompant le circuit avant le temps t indiqué dans le
tableau 41B, quand cela est applicable, ou avant les 5 s pour les autres
circuits, quand ce temps est permis.

Tableau 41B Temps de coupure maximum dans les systèmes IT


(deuxième défaut)
Tension nominale de l'installation Temps de coupure (s)
Uo/U (V) Neutre non Neutre distribué
distribué
120/240 0,8 5
230/400 0,4 0,8
400/690 0,2 0,4
580/1000 0,1 0,2

Note : Pour les tensions se trouvant dans les limites de tolérance


précisées dans la Norme CEI 8-6, on applique les temps de coupure
correspondant à la tension nominale.
Pour les valeurs de tension intermédiaires, on choisit la valeur
immédiatement supérieure.

Si l'on ne peut pas respecter les conditions liées en quelque sorte aux
systèmes TN en employant des dispositifs de protection de surintensité,
on doit utiliser une connexion équipotentielle supplémentaire locale
entre les masses des appareils électriques et les masses étrangères
simultanément accessibles. En alternative, on doit prévoir une

- 52 -
4 - PROTECTION CONTRE LES CONTACTS DIRECTS ET INDIRECTS
protection au moyen d'un interrupteur différentiel protégeant chaque
appareil utilisateur.

Dans les systèmes IT on reconnaît l'utilisation des dispositifs de contrôle


et de protection suivants :
- dispositifs de contrôle de l'isolement ;
- dispositifs de protection contre les surintensités ;
- dispositifs de protection à courant différentiel.

Dans les installations ou parties d'installation pour lesquelles la Section


correspondante limite la tension de contact limite conventionnelle à
25 V en c.a. ou à 60 V en c.c. non ondulée, on applique les
prescriptions suivantes :

- dans les systèmes TN et IT, les temps de coupure maximum définis


dans les Tableaux 41A et 41B doivent être remplacés par les temps
suivants :

Tableau 48A - Temps de coupure maximum pour installations ou parties


d'installation auxquelles s'applique la Section correspondante
de la Partie 7
Système TN Système IT
Uo t Uo/U Neutre non Neutre
distribué distribué
(V) (s) (V) t (s) t (s)
120 0,4 120/240 0,4 1
230 0,2 230/400 0,2 0,4
400 0,06 400/690 0,06 0,2
> 400 0,02 * 580/1000 0,02 * 0,06

où :
Uo = tension entre la phase et la terre.
*Si l'on ne peut pas garantir ce temps de coupure, on peut prendre
d'autres mesures de protection, comme une connexion équipotentielle
supplémentaire.

- dans les systèmes TT, la condition RE • Ia ≤ 50 est remplacée par la


suivante :

RE • Ia ≤ 25

- dans les systèmes IT, la condition RE • IF ≤ 50 est remplacée par la


suivante :

RE • IF ≤ 25

- 53 -
5 – VERIFICATIONS INITIALES DE L'INSTALLATION ELECTRIQUE

VERIFICATIONS INITIALES de l'INSTALLATION ELECTRIQUE

OBJECTIFS
• Vérifications initiales de l'installation électrique.

RAPPELS THEORIQUES

Norme CEI 64-8 Par vérification, on entend l'ensemble des opérations permettant de
Partie 6 contrôler si toute l'installation électrique respecte les prescriptions
Vérifications données par les normes. La vérification consiste en un examen visuel
initiales et en des essais.

Par examen visuel, on entend l'examen de l'installation électrique


permettant de vérifier si les conditions de l'installation électrique sont
bonnes, sans effectuer d'essais.

Par essai, on entend la réalisation de mesures ou d'autres opérations sur


l'installation électrique permettant de vérifier l'efficience de l'installation
électrique. La mesure suppose la prise en charge de valeurs au moyen
d'instruments appropriés.

• Lors de la réalisation de l'installation et/ou à la fin, toute installation


électrique doit être soumise, avant sa mise en service, à des examens
visuels et à des essais servant à vérifier, dans la mesure du possible,
si les prescriptions de la Norme sont respectées.
• La documentation doit être à disposition des personnes qui
Partie 5 : Choix
effectuent les vérifications.
et
En général, on doit fournir les schémas, les diagrammes ou les
installation des
tables, conformément à la Norme "Recommandations générales pour
composants
la préparation des schémas électriques", indiquant en particulier :
électriques
- le type et la constitution des circuits (points d'utilisation, nombre et
Chapitre 51
section des conducteurs, type de lignes électriques) ;
Règles
- les caractéristiques nécessaires à l'identification des dispositifs
communes à tous
remplissant la fonction de protection, de sectionnement et de
les composants
commande, ainsi que leur emplacement.
électriques
En cas d'installations ne nécessitant pas de projet, les informations
Schémas
utiles à l'essayeur peuvent être fournies sous forme de liste des
matériels et des composants électriques installés.
Les symboles graphiques utilisés doivent être choisis parmi ceux
indiqués par les Normes CEI et préparés par le CT 3.
• Lors de l'examen visuel et des essais, on doit prendre toutes les
précautions nécessaires pour garantir la sécurité des personnes et
pour éviter tout dommage aux biens et aux composants électriques
installés.

- 54 -
5 – VERIFICATIONS INITIALES DE L'INSTALLATION ELECTRIQUE
• En cas d'extension ou de modification d'installations existant déjà, on
doit vérifier si ces extensions ou modifications sont conformes à la
Norme et qu'elles ne compromettent pas la sécurité des parties non
modifiées de l'installation existante.

Examen visuel • L'examen visuel doit précéder les essais et doit être effectué, en
principe avec toute l'installation hors tension.
• L'examen visuel doit vérifier si les composants électriques sont :
- conformes aux prescriptions de sécurité des relatives Normes ;
Note : on peut constater ceci en examinant les labels ou les
certifications
- choisis correctement et installés conformément aux prescriptions de
la Norme ; et
- et s'ils ne présentent pas de dommages visibles pouvant
compromettre la sécurité.

• L'examen visuel doit concerner les points suivants :


a) méthodes de protection contre les contacts directs et indirects, y
compris la mesure des distances ; cet examen concerne par exemple
la protection au moyen de barrières ou d'enceintes, au moyen
d'obstacles ou par distanciation ;
Note : Les prescriptions de 413.3 ("Protection au moyen de lieux
non conducteurs") ne peuvent s'appliquer que si l'installation
comprend des composants électriques reliés de façon permanente ;
b) présence de barrières coupe-feu ou autres précautions contre la
propagation du feu et méthodes de protection contre les effets
thermiques ;
c) choix des conducteurs en tenant compte de leur capacité de charge et
de la chute de tension ;
d) choix et étalonnage des dispositifs de protection et de signalisation ;
e) présence et pose correcte des dispositifs de sectionnement ou de
commande ;
f) choix des composants électriques et des mesures de protection
appropriées relativement aux influences externes ;
g) identification des conducteurs de neutre et de protection ;
h) présence de schémas, de pancartes d'avertissement et d'informations
analogues ;
i) identification des circuits, des fusibles, des interrupteurs, des bornes
etc. ;
l) aptitude des connexions des conducteurs ;
m)facilité d'accès de l'installation pour les interventions de service et
d'entretien.

- 55 -
5 – VERIFICATIONS INITIALES DE L'INSTALLATION ELECTRIQUE

Essais Dans la mesure du possible, on doit effectuer les essais suivants, de


préférence dans l'ordre indiqué :
• continuité des conducteurs de protection et des conducteurs
équipotentiels principaux et supplémentaires ;
• résistance d'isolement de l'installation électrique ;
• protection par séparation des circuits, en cas de systèmes SELV et
PELV et en cas de séparation électrique ;
• résistance d'isolement des planchers et des parois ;
• protection par coupure automatique de l'alimentation ;
• essais de polarité ;
• essai de tension appliquée ;
• essais de fonctionnement ;
• protection contre les effets thermiques ;
• chute de tension.

En cas d'essais concernant la présence d'un défaut, cet essai et tout autre
essai précédent ayant été influencé par le défaut signalé devront être
refaits après la suppression du défaut. Les méthodes d'essai décrites sont
des méthodes de référence ; on admet d'autres méthodes d'essai à
condition toutefois qu'elles donnent des résultats semblables.

- 56 -
6 – ETUDE DU SYSTEME DE DISTRIBUTION TN

SYSTEME de DISTRIBUTION TN

OBJECTIFS
• Réaliser et étudier un système de distribution TN-C.
• Réaliser et étudier un système de distribution TN-C-S.
• Réaliser et étudier un système de distribution TN-S.
• Réaliser et étudier un système de distribution TN avec défaut vers
une masse étrangère.

MATERIEL
• Panneau de démonstration mod. PDG-R/EV
• Jeu de câbles et de pontets avec des goujons de sécurité de 4 mm de
diamètre
• Multimètre numérique à programmation automatique
• Pince ampèremétrique pour courants nominaux et de dispersion
• Instrument pour les vérifications des installations électriques.

RAPPELS THEORIQUES
Le système TN a un point relié directement à la terre et les masses de
l'installation sont reliées à ce point au moyen du conducteur de
protection.
On peut réaliser la connexion du neutre et de la masse en utilisant le
conducteur du neutre ; dans ce cas, le système est dit TN-C, le
conducteur remplissant cette tâche est dit PEN (PE protection + N
neutre).
Si l'on réalise la connexion de la masse et du neutre en utilisant deux
conducteurs distincts, on obtient le système TN-S.

EXERCICE #1
Réalisation d'un système de distribution TN-C.

Figure 6.1 - Système TN-C Schéma électrique de référence


- 57 -
6 – ETUDE DU SYSTEME DE DISTRIBUTION TN

MODE OPERATIONNEL EXERCICE #1


Brancher le pontet entre la borne du Neutre et celle du collecteur de
terre ET1.
Brancher le pontet RE1 0,3 Ω.
En utilisant les câbles fournis relier les dispositifs électriques comme
indiqué dans le schéma de disposition montré à la figure 6.2.
Mettre le sélecteur EQUIPMENT à la position OFF.
Appliquer une tension à l'installation (mettre sur ON l’interrupteur
général du panneau latéral droit).
Mettre sur ON l’interrupteur magnétothermique Q11.
Mettre le sélecteur EQUIPMENT à la position ~, la lampe témoin
allumée indique que l’utilisateur est correctement alimenté.

Figure 6.2 - Système TN-C Réalisation pratique sur le panneau

OBSERVATIONS SUR L'EXERCICE #1


La connexion du neutre et des masses des utilisateurs se fait en utilisant
un seul conducteur de sigle PEN. Le conducteur PEN englobe aussi bien
la fonction de mise à la terre de la masse électrique que la fonction de
conducteur de retour du courant dans la ligne monophasée phase-neutre,
comme indiqué dans l'exercice. Il est interdit d'interrompre le
conducteur PEN, car c'est aussi le conducteur de protection ; par
conséquent, il ne pourra pas transiter dans les dispositifs de protection
comme les dispositifs magnétothermiques et les fusibles. La continuité
du conducteur de protection doit être garantie en vue de la sécurité
contre les contacts indirects.
Comme on vient de le voir, dans les systèmes TN-C les dispositifs de
protection doivent être insérés exclusivement sur le conducteur de phase
(système monophasé avec neutre) ou sur les phases (systèmes biphasés
ou triphasés).
- 58 -
6 – ETUDE DU SYSTEME DE DISTRIBUTION TN
PROTECTION CONTRE LES SURINTENSITES DANS LE SYSTEME TN-C
Les rappels théoriques sur ce thème sont indiqués dans la section 17 -
Protection contre les surintensités.
Les lignes (ensemble des câbles électriques et de leurs supports ou
conteneurs) doivent être protégées contre les surcharges (courants
supérieurs au courant nominal dus à la charge excessive) et contre les
courts-circuits (courants très élevés se développant après un contact
franc entre conducteurs d'alimentation. Des tableaux prévus à cet effet
indiquent la capacité de charge en Ampères relativement à la section des
conducteurs en mm2), compte tenu aussi du nombre de conducteurs se
trouvant éventuellement regroupés dans le même support ou conteneur.
On doit choisir la valeur du courant nominal du dispositif de protection
“calibre” en fonction de la capacité de charge maximale tolérée par le
câble.
Sont aptes à la protection contre les surintensités, et donc des câbles, les
fusibles et les interrupteurs magnétothermiques.
On a ensuite des dispositifs de protection ne remplissant pas
simultanément leur fonction de protection contre les surcharges et les
courts-circuits, comme par exemple les relais thermiques indiqués
seulement pour les surcharges ou les relais magnétiques indiqués
seulement pour les courants excessifs de court-circuit.
Un dispositif de protection contre les surcharges doit respecter les deux
conditions suivantes :
1) In ≤ Iz
2) If ≤ 1,45 Iz
où :
Iz = capacité de charge en régime permanent de la ligne ;
In = courant nominal du dispositif de protection ;
If = courant assurant l'effective intervention du dispositif de protection
en un temps conventionnel, ceci dans des conditions bien définies.

1) En utilisant la modalité opérationnelle et le circuit de la figure 6.2


avec l’utilisateur en état de fonctionnement, provoquer avec un câble un
court-circuit au niveau des bornes d'entrée ; vérifier si la protection
magnétothermique intervient sans retard pour couper le courant excessif
qui circule. Si l'on dispose d'une pince ampèremétrique à mémoire,
mesurer le courant effectif ayant fait déclencher la protection.
En effectuant la comparaison avec la courbe d'intervention du
magnétothermique Q11 utilisé (courbes données par le constructeur et
indiquées dans le manuel spécifique fourni avec l'équipement), on peut
voir que l’intervention est instantanée parce que le courant a une valeur
10 fois supérieure à celle du courant à laquelle l’interrupteur de 1 A se
déclenche instantanément.

2) Maintenant, utiliser à la place de l'interrupteur Q11 un pôle


quelconque de l'interrupteur Q1 et comme auparavant vérifier ce qui se
passe face à un court-circuit aux bornes de l'utilisateur.
Tout change et l’intervention n'est plus instantanée, car pour cela on doit
attendre 8-10 s ; dans cette condition, l’interrupteur intervient par effet
thermique selon une loi temps-courant inverse.
- 59 -
6 – ETUDE DU SYSTEME DE DISTRIBUTION TN

3) Comme au point 1 précédent, utiliser à la place de l'interrupteur Q11


un fusible appartenant à la terne F1 (pôle quelconque de cette terne, sauf
celui à l'extrême droite, qui est réservé au sectionnement du neutre et n'a
pas de cartouche fusible) avec un fusible de 2 A du type gL inséré et
comme auparavant vérifier ce qui se passe face à un court-circuit aux
bornes de l'utilisateur.
Le fusible fond et coupe instantanément le courant.
En effectuant la comparaison avec la courbe d'intervention du fusible gL
de 2 A utilisé (courbes données par le constructeur et indiquées dans le
manuel spécifique fourni avec l'équipement), on peut voir que
l’intervention a lieu en environ 0,2 s.

4) Comme au point 3 précédent, si l'on dispose d'un fusible de 4 A du


type gL insérer ce dernier et comme auparavant vérifier ce qui se passe
face à un court-circuit aux bornes de l'utilisateur.
Le fusible ne fond pas et coupe le courant.
En effectuant la comparaison avec la courbe d'intervention du fusible gL
de 4 A utilisé (courbes données par le constructeur et indiquées dans le
manuel spécifique fourni avec l'équipement), on peut voir que
l’intervention n'a lieu qu'après des temps extrêmement longs (heures).

Exemple de tableau pour l'enregistrement des valeurs de courant –


temps écoulé inhérentes aux différents dispositifs de protection.

Protection contre les surintensités


Point Type In Type de Courant Intervention Temps
(A) courbe (A) instantanée d'intervention (s)
1 Magnétothermique 1 C 11 A oui /
2 Magnétothermique 2 C 16 A non 2 - 10 s
3 Fusible 10,3 x 38 1 gG 12,5 A oui /
4 Fusible 10,3 x 38 2 gG 13,5 A oui /
5 Fusible 10,3 x 38 4 gG 16 A non Indéfini
6
7
8

Tableau 6.1 - Courant et temps d'intervention des dispositifs de protection

Le tableau 6.1 “vide” est reporté à l'appendice D de ce manuel.

- 60 -
6 – ETUDE DU SYSTEME DE DISTRIBUTION TN

PROTECTION CONTRE LES CONTACTS INDIRECTS DANS LE SYSTEME TN-C


Voyons maintenant ce qui se passe quand a lieu un défaut à la masse
dans l'utilisateur électrique (EQUIPMENT).
La figure 6.3 montre le parcours du courant suite à un défaut franc ou
pour une certaine valeur d'impédance vers la masse de l'appareil
électrique. La ligne pointillée représente le parcours du courant qui
correspond à une boucle partant de la source d'alimentation, passant par
le conducteur de ligne et retournant à la source par le conducteur de
protection. Le parcours est caractérisé par une valeur d'impédance (en
général dans les circuits de faible puissance il s'agit surtout d'une
résistance) appelée Zs.

Figure 6.3 - Parcours du courant de défaut dans un système TN-C

Dans cette situation, il y a lieu de limiter le courant se développant dans


la condition extrême, c'est-à-dire avec un défaut franc à la masse. Le
dispositif de protection qui est là dans le circuit pour ouvrir le circuit en
cas de surintensité (surcharges et courts-circuits) est indiqué aussi pour
réaliser la protection contre les contacts indirects si l'on respecte la
condition bien connue :

Zs · Ia ≤ Uo
Voir ce qui est exposé à ce propos dans la partie 4 de ce manuel.
Il est intéressant de remarquer que dans la situation montrée, la valeur
réelle de la résistance de terre RE1 de la cabine a très peu d'importance
quant à la condition à respecter, mais qu'il est absolument indispensable
que la valeur de l'impédance Zs soit suffisamment basse pour permettre
au dispositif de protection d'intervenir avant le temps défini par la
norme technique (tableau 41A), temps conforme à la courbe de sécurité
temps - courant.
La valeur de la résistance de mise à la terre RE1 de la cabine doit être
coordonnée avec le défaut en moyenne tension, voir 2-
INSTALLATIONS DE TERRE.
- 61 -
6 – ETUDE DU SYSTEME DE DISTRIBUTION TN
Sur le plan expérimental, on peut démontrer sur le panneau que la
tension de contact à la masse avec défaut à la terre est très basse ; elle
est donnée par le produit entre le courant de défaut et
l’impédance/résistance du conducteur PEN entre la masse en défaut et le
nœud équipotentiel constitué par le collecteur de terre dans la cabine.
On peut effectuer facilement la mesure de cette tension en branchant un
voltmètre pour tensions alternatives (ou un multimètre) entre la masse et
le potentiel de terre sans interférence (borne TERRE DE
REFERENCE). On doit faire la première mesure avec un appareil sans
défaut (condition normale) ; on répétera les mesures suivantes en
insérant le pontet DEFAUT A LA MASSE avec une résistance de plus
en plus grande jusqu'à arriver au défaut franc. Il convient aussi de
visualiser le courant de défaut au moyen d'un ampèremètre pour c.a. ou
bien au moyen d'une pince ampèremétrique, comme indiqué dans le
schéma de disposition de la figure 6.4.

Figure 6.4 - Système TN-C Mesure de la tension de contact en


condition de défaut à la terre

Note : Avec le défaut franc à la masse, on respecte aussi la condition


bien connue :
Zs · Ia ≤ Uo.

Pour vérifier la protection contre les contacts indirects d'un système TN,
on doit connaître, grâce à des calculs ou à des mesures,
l’impédance/résistance Zg de la boucle de défaut et les caractéristiques
du dispositif de protection (courant nominal ou réglé, et courbe
d'intervention).

- 62 -
6 – ETUDE DU SYSTEME DE DISTRIBUTION TN
La condition de défaut à la terre avec une impédance/résistance non
négligeable, par exemple de 500 Ω, n'est pas détectée par le dispositif de
protection contre les surintensités et peut durer un temps illimité en
causant des pertes d'énergie pour l'usager ; cependant, il n'y a aucun
problème en ce qui concerne la sécurité des personnes. Si l'on considère
un circuit TN-C protégé au moyen d'un interrupteur magnétothermique
ou de fusibles de quelques centaines d'Ampères, il pourrait y avoir de
grosses pertes d'énergie vers la terre sans l’intervention des protections
et il y aurait sûrement au point du défaut des températures élevées
pouvant provoquer un incendie.
Pour obvier à cet inconvénient, on doit ajouter au dispositif de
protection contre les surintensités une protection différentielle, mais
pour son fonctionnement correct, on doit modifier l’installation en le
faisant passer de TN-C à TN-C-S ou à TN-S, comme on le verra plus
loin.

Eliminer maintenant les connexions de mise à la terre de la cabine et


refaire les mesures de la tension de contact dans les différentes
conditions de défaut, comme on a fait auparavant.
Y a-t-il de grosses différences dans la tension de contact mesurée ?
Ceci confirme que la valeur de la résistance de terre de la cabine n'influe
pas sur la protection contre les contacts indirects dans les systèmes TN.

En utilisant à nouveau la modalité opérationnelle et le circuit de la


figure 6.2, ajouter à l'interrupteur magnétothermique la fonction
différentielle : pour cela, déplacer le câble à peine en dessous du bloc Id.
Naturellement vu qu'il est défendu d'interrompre le conducteur PEN, on
doit utiliser encore un seul pôle de l'interrupteur qui est devenu
maintenant magnétothermique différentiel.
S'assurer qu'aucun défaut à la masse n'est inséré et alimenter l'utilisateur
comme on l'a fait auparavant ; vérifier ce qui se passe maintenant dans
l'installation.
Peut-on expliquer pourquoi l’interrupteur différentiel intervient sans
retard lors son activation ?

Si l'on ne connaît pas la réponse, réviser le fonctionnent les interrupteurs


différentiels et on comprendra pourquoi le système TN–C est
incompatible avec les dispositifs de protection différentiels.

- 63 -
6 – ETUDE DU SYSTEME DE DISTRIBUTION TN
Exemple de tableau pour l'enregistrement de la tension de contact en
fonction de la résistance / impédance de défaut.

Enregistrement de la tension de contact en fonction de la résistance / impédance de défaut


Point Condition IF UST Zs calculée Zs mesurée Tension
RF (A) (V) (Ω) (Ω) Uo (V)
1 Aucun défaut 0 0 225 V

2 50 kΩ 4,6 mA 0 225 V

3 15 kΩ 15 mA 0 225 V

4 5 kΩ 46 mA 0 225 V

5 1,5 kΩ 150 mA 0 225 V

6 500 Ω 450 mA 0 225 V

7 Défaut franc 15 A 0,3 V //

Tableau 6.2 - Enregistrement des mesures de la tension de contact


Le tableau 6.2 “vide” est reporté à l'appendice D de ce manuel.
Certaines colonnes de ce tableau seront utilisées plus loin.

- 64 -
6 – ETUDE DU SYSTEME DE DISTRIBUTION TN

EXERCICE #2
Réalisation d'un système de distribution TN-C-S

Figure 6.5 - Système TN-C-S Schéma électrique de référence

MODE OPERATIONNEL EXERCICE #2


Brancher le pontet entre la borne du Neutre et celle du collecteur de
terre ET1.
Brancher le pontet RE1 0,3 Ω.
En utilisant les câbles fournis relier les dispositifs électriques comme
indiqué dans le schéma de disposition montré à la figure 6.6.
Mettre le sélecteur EQUIPMENT à la position OFF.
Appliquer une tension à l'installation (mettre sur ON l’interrupteur
général du panneau latéral droit).
Mettre sur ON l’interrupteur magnétothermique Q11.
Mettre le sélecteur EQUIPMENT à la position ~, la lampe témoin
allumée indique que l’utilisateur est correctement alimenté.

OBSERVATIONS SUR L'EXERCICE #2


La connexion du neutre et des masses des utilisateurs se fait en utilisant
un seul conducteur de sigle PEN jusqu'à un certain point de
l'installation.
Avec un nœud, le conducteur PEN se dédouble et les deux fonctions,
celle de mise à la terre de la masse électrique et celle de conducteur de
retour du courant dans la ligne monophasée phase-neutre, sont réalisées
respectivement par le conducteur PE et par le conducteur N. Il est
toujours interdit d'interrompre le conducteur PE, qui est le conducteur
de protection dont on doit garantir la continuité électrique pour la
protection contre les contacts indirects, mais non le neutre qui peut
maintenant transiter dans les dispositifs de protection comme les
dispositifs magnétothermiques et les fusibles.

- 65 -
6 – ETUDE DU SYSTEME DE DISTRIBUTION TN

Figure 6.6 - Système TN-C-S Réalisation pratique sur le panneau

PROTECTION CONTRE LES SURINTENSITES DANS LE SYSTEME TN-C-S


Les rappels théoriques sur ce thème sont indiqués dans la section 17 -
Protection contre les surintensités.
Il n'y a pas de différence par rapport au système TN-C précédent, sauf en
ce qui concerne les dispositifs de protection qui peuvent inclure la phase
et le neutre (système monophasé avec neutre) ou les phases et le neutre
(systèmes triphasés avec neutre).

PROTECTION CONTRE LES CONTACTS INDIRECTS DANS LE SYSTEME TN-C-S


Voyons maintenant ce qui se passe quand a lieu un défaut à la masse
dans l'utilisateur électrique (EQUIPMENT).
La figure 6.7 montre le parcours du courant suite à un défaut franc ou
pour une certaine valeur d'impédance vers la masse de l'appareil
électrique. La ligne pointillée représente le parcours du courant qui
correspond à une boucle partant de la source d'alimentation, passant par
le conducteur de ligne et retournant à la source par le conducteur de
protection. Le parcours est caractérisé par une valeur d'impédance (en
général dans les circuits de faible puissance, il s'agit surtout d'une
résistance) appelée Zs.

- 66 -
6 – ETUDE DU SYSTEME DE DISTRIBUTION TN

Figure 6.7 - Parcours du courant de défaut dans un système TN-C-S

Dans cette situation, il y a lieu de limiter le courant se développant dans


la condition extrême, c'est-à-dire avec un défaut franc à la masse. Le
dispositif de protection qui est là dans le circuit pour ouvrir le circuit en
cas de surintensité (surcharges et courts-circuits) est indiqué aussi pour
réaliser la protection contre les contacts indirects si l'on respecte la
condition bien connue :
Zs · Ia ≤ Uo
Voir ce qui est exposé à ce propos dans la partie 4 de ce manuel.

Il est intéressant de remarquer que cette situation aussi - comme dans le


cas du système TN-C -, la valeur réelle de la résistance de terre RE1 de la
cabine a très peu d'importance relativement à la condition à respecter,
mais qu'il est absolument indispensable que la valeur de l'impédance Zs
soit suffisamment basse pour permettre au dispositif de protection
d'intervenir avant le temps défini par la norme technique (tableau 41A),
temps conforme à la courbe de sécurité temps - courant.

Sur le plan expérimental, on peut démontrer sur le panneau que la


tension de contact à la masse avec défaut à la terre est très basse : sa
valeur dépend du produit entre le courant de défaut et
l’impédance/résistance du conducteur PE dans la première partie et du
conducteur PEN dans la deuxième partie du parcours entre la masse en
défaut et le nœud équipotentiel du collecteur de terre dans la cabine. On
peut effectuer facilement la mesure de cette tension en branchant un
voltmètre pour tensions alternatives (ou un multimètre) entre la masse et
le potentiel de terre sans interférence (borne TERRE DE
REFERENCE). On doit faire la première mesure avec un appareil sans
défaut (condition normale) ; on répétera les mesures suivantes en
insérant le pontet DEFAUT A LA MASSE avec une résistance de plus
en plus grande jusqu'à arriver au défaut franc. Il convient aussi de
visualiser le courant de défaut au moyen d'un ampèremètre pour c.a. ou
bien au moyen d'une pince ampèremétrique, comme indiqué dans le
schéma de disposition de la figure 6.8.

- 67 -
6 – ETUDE DU SYSTEME DE DISTRIBUTION TN

Figure 6.8 - Système TN-C-S Mesure de la tension de contact en


condition de défaut à la terre

Note : avec le défaut franc à la masse, on respecte aussi la condition


bien connue :
Zs · Ia ≤ Uo.
Pour vérifier la protection contre les contacts indirects d'un système TN,
on doit connaître, grâce à des calculs ou à des mesures,
l’impédance/résistance Zg de la boucle de défaut et les caractéristiques
du dispositif de protection (courant nominal ou réglé, et courbe
d'intervention).
La condition de défaut à la terre avec une impédance/résistance non
négligeable, par exemple de 500 Ω n'est pas détectée par le dispositif de
protection contre les surintensités et peut durer un temps illimité en
causant des pertes d'énergie pour l'usager ; cependant il n'y a aucun
problème en ce qui concerne la sécurité des personnes. Si l'on considère
un circuit TN-C-S protégé au moyen d'un interrupteur
magnétothermique ou de fusibles de quelques centaines d'Ampères, il
pourrait y avoir de grosses pertes d'énergie vers la terre sans
l’intervention des protections (même si elles sont multipolaires) et il y
aurait sûrement au point de défaut des températures élevées pouvant
provoquer un incendie.
Pour obvier à cet inconvénient, on doit ajouter au dispositif de
protection contre les surintensités une protection différentielle
parfaitement compatible avec ce système.

L’utilisation des protections différentielles dans les systèmes TN (sauf le


TN-C, qui n'est pas compatible) permet de remplacer dans la condition
Zs · Ia ≤ Uo

- 68 -
6 – ETUDE DU SYSTEME DE DISTRIBUTION TN
la valeur de Ia par la valeur du courant nominal d'intervention du
différentiel utilisé (Ia = Id).
Ce changement permet de respecter la condition pour la protection
contre les contacts indirects avec des circuits ayant des impédances
beaucoup plus élevées par rapport aux fusibles et par rapport aux
interrupteurs magnétothermiques. L’impédance de la boucle de défaut
Zs tolérée avec l’emploi des protections différentielles est telle que la
norme technique n'en exige même plus la mesure.
Pour expliquer le concept, voici un exemple :
Uo = 230 V
Ia = 160 A (courant faisant déclencher l’interrupteur magnétothermique
avec In = 16 A courbe C avant 0,4 s)
Id = 0,3 A (courant nominal d'intervention d'un dispositif de protection
différentielle non retardé, général)
Zs ≤ 230 / 160 ≤ 1,44 Ω Zs ≤ 230 / 0,3 ≤ 766 Ω
On voit clairement la différence de la valeur maximale admise pour Zs
en présence d'une protection différentielle de 0,3 A.

En recourant à nouveau à la modalité opérationnelle et au circuit de la


figure 6.6, ajouter à l'interrupteur magnétothermique Q11 la fonction
différentielle : pour cela déplacer les câbles à peine en dessous du bloc
Id.
S'assurer qu'aucun défaut à la masse n'est inséré et appliquer une tension
d'alimentation à l'utilisateur comme on l'a fait auparavant.
Vérifier maintenant ce qui se passe avec l’insertion du pontet DEFAUT
A La MASSE, toujours en partant de la résistance la plus élevée jusqu'à
arriver au défaut franc. Il convient de visualiser le courant de défaut au
moyen d'un ampèremètre pour c.a. ou d'une pince ampèremétrique.

Quel est le courant permettant d'obtenir l’ouverture automatique du


circuit ?

La valeur absolue du courant dépend toujours de l'impédance de la


boucle de défaut et on ne peut la mesurer que si la pince
ampèremétrique a la possibilité de mémoriser des transitions de courant
en des temps très brefs, car la protection différentielle commande
l’ouverture du circuit en des temps très brefs, quelques dizaines de ms.
Dans la pratique, on suppose que Ia est le courant d'intervention de la
protection différentielle et que dès que cette valeur est dépassée le
circuit s'ouvre automatiquement.

Dans les installations réelles gérées avec les systèmes TN-C-S, on peut
avoir, même dans les circuits terminaux - et à plus forte raison sur la
ligne principale où se somment les faibles courants de dispersion de
chacune des machines - des dispersions intrinsèques sur les utilisateurs
(en général les filtres pour la compatibilité électromagnétique). Il
devient impossible d'utiliser la protection différentielle avec de très
faibles courants d'intervention sous peine d'interventions inopportunes et
par conséquent de dysfonctionnements de l'installation.
Pour pouvoir maintenir l’installation en service, on ne doit pas utiliser la
protection différentielle, ou bien on ne doit assurer la protection qu'au
- 69 -
6 – ETUDE DU SYSTEME DE DISTRIBUTION TN
moyen de dispositifs de courant maximal comme on l'a vu plus haut, en
acceptant qu'il puisse y avoir des courants de dispersion persistant dans
le temps.

Il existe des milieux, comme les milieux de majeur risque d'incendie, où


il est obligatoire d’utiliser la protection différentielle justement pour
éviter que ne se déclenche un incendie par suite de défauts à la terre non
francs. Le choix approprié d'une protection différentielle allie les
exigences de protection à celles de la continuité de service, car en fait il
admet des courants de dispersion jusqu'à la moitié de la valeur Idn de
plaque. Les valeurs standardisées des courants nominaux d'intervention
pour les interrupteurs différentiels à seuil fixe sont : 10 mA - 30 mA -
0,1 A - 0,3 A et 0,5 A. De plus hautes valeurs de courant sont
disponibles si l'on adopte des relais différentiels réglables.

Réaliser le circuit de la figure 6.9 en insérant la protection différentielle


Q2 en aval de la protection magnétothermique Q11 seulement.
S'assurer qu'aucun défaut à la masse n'est inséré et appliquer une tension
d'alimentation à l'utilisateur comme on l'a fait auparavant.
Vérifier maintenant ce qui se passe avec l’insertion du pontet DEFAUT
A LA MASSE, toujours en partant de la résistance la plus élevée jusqu'à
arriver au défaut franc. Il convient de visualiser le courant de défaut au
moyen d'un ampèremètre pour c.a. ou d'une pince ampèremétrique.
Il est intéressant de remarquer qu'avec des courants de défaut à peine au-
dessus du seuil d'intervention de la protection différentielle, la coupure
de l'alimentation a lieu avec un certain retard, alors qu'avec un défaut
franc à la masse, elle est pratiquement instantanée, mais elle intéresse la
protection magnétothermique. Comme on l'a vu auparavant, le défaut
franc permet au courant d'atteindre des valeurs permettant à la
protection magnétothermique (Q11) de se déclencher instantanément ;
sa vitesse de déclenchement dépasse celle de la protection différentielle
Q2 parce que le dispositif Q2 utilisé est du type sélectif (S) retardé à
l'intervention.

On traite les temps d'intervention des dispositifs de protection


différentiels dans les exercices spécifiques.

Note : l’utilisation d'un interrupteur différentiel quadripolaire dans un


circuit monophasé (phase – neutre) est possible, comme le montre
l’exemple. Toutefois, on doit veiller à utiliser les deux pôles que le
constructeur du dispositif a utilisé pour rendre la touche d'essai interne
opérationnelle.

On traite la sélectivité horizontale et verticale entre dispositifs de


protection est traité dans des exercices spécifiques.

Modifier maintenant le circuit de la figure 6.9 en remplaçant la


protection magnétothermique Q11 par la protection magnétothermique
Q1.

- 70 -
6 – ETUDE DU SYSTEME DE DISTRIBUTION TN

Figure 6.9 - Système TN-C-S avec protection différentielle - Réalisation


pratique sur le panneau

S'assurer qu'aucun défaut à la masse n'est inséré et appliquer une tension


d'alimentation à l'utilisateur comme on l'a fait auparavant.
Vérifier maintenant ce qui se passe avec l’insertion du pontet DEFAUT
A LA MASSE, toujours en partant de la résistance la plus élevée jusqu'à
arriver au défaut franc. Il convient de visualiser le courant de défaut au
moyen d'un ampèremètre pour c.a. ou d'une pince ampèremétrique.
Même avec un défaut franc, le courant qui se développe n'est pas en
mesure de provoquer l’intervention instantanée de la protection
magnétothermique Q1.
De l'analyse de la courbe d'intervention de l'interrupteur il ressort que le
courant de défaut franc à la masse (14–15 A) est environ 7 fois plus
élevé que le courant nominal (interrupteur de 2 A courbe C) et que le
temps de sûre intervention est de 2 s. Par rapport à l’exercice précédent,
par suite d'un défaut à la masse, l’interrupteur différentiel (même s'il est
sélectif) précède maintenant l’intervention de l'interrupteur
magnétothermique.

- 71 -
6 – ETUDE DU SYSTEME DE DISTRIBUTION TN

EXERCICE #3
Réalisation d'un système de distribution TN-S

Figure 6.10 - Système TN-S Schéma électrique de référence

MODE OPERATIONNEL EXERCICE #3


Brancher le pontet entre la borne du Neutre et celle du collecteur de
terre ET1 et le pontet RE1 0,3 Ω.
Brancher les 2 pontets pour connecter le collecteur ET1 de terre et la
masse de l'utilisateur de gauche (EQUIPMENT SX).
En utilisant les câbles fournis relier les dispositifs électriques comme
indiqué dans le schéma de disposition montré à la figure 6.10.
Mettre le sélecteur EQUIPMENT à la position OFF.
Appliquer une tension à l'installation (mettre sur ON l’interrupteur
général du panneau latéral droit).
Mettre sur ON l’interrupteur magnétothermique Q11.
Mettre le sélecteur EQUIPMENT à la position ~, la lampe témoin
allumée indique que l’utilisateur est correctement alimenté.

OBSERVATIONS SUR L'EXERCICE #3


La connexion du neutre et des masses des utilisateurs se fait en utilisant
des conducteurs séparés déjà à l'origine. On distingue le Neutre ayant la
fonction de conducteur actif (utilisé avec la phase pour l’alimentation
des charges monophasées) et le PE ayant la fonction de mettre à la terre
les masses électriques. Il est toujours défendu d'interrompre le
conducteur PE, qui est le conducteur de protection dont on doit garantir
la continuité électrique pour la protection contre les contacts indirects,
mais non plus le neutre qui peut être protégé par les dispositifs de
protection comme les dispositifs magnétothermiques et les fusibles.

- 72 -
6 – ETUDE DU SYSTEME DE DISTRIBUTION TN

Figure 6.11 - Système TN-S Réalisation pratique sur le panneau

PROTECTION CONTRE LES SURINTENSITES DANS LE SYSTEME TN-S


Les rappels théoriques sur ce thème sont indiqués dans la section 17 -
Protection contre les surintensités.
Il n'y a pas de différences par rapport au système TN-C, sauf en ce qui
concerne les dispositifs de protection qui peuvent inclure la phase et le
neutre (système monophasé) ou les phases et le neutre (systèmes
triphasés avec neutre).

PROTECTION CONTRE LES CONTACTS INDIRECTS DANS LE SYSTEME TN-S


Voyons maintenant ce qui se passe quand a lieu un défaut à la masse
dans l'utilisateur électrique (EQUIPMENT).
La figure 6.12 montre le parcours du courant suite à un défaut franc ou
avec une certaine valeur d'impédance vers la masse de l'appareil
électrique. La ligne pointillée représente le parcours du courant qui
correspond à une boucle partant de la source d'alimentation, passant par
le conducteur de ligne et retournant à la source par le conducteur de
protection. Le parcours est caractérisé par une valeur d'impédance (en
général dans les circuits de faible puissance il s'agit d'une résistance)
appelée Zs.

- 73 -
6 – ETUDE DU SYSTEME DE DISTRIBUTION TN

Figure 6.12 - Parcours du courant de défaut dans un système TN-S

Le dispositif de protection qui est là dans le circuit pour ouvrir le circuit


en cas de surintensité (surcharges et courts-circuits) est indiqué aussi
pour réaliser la protection contre les contacts indirects si l'on respecte la
condition bien connue :
Zs · Ia ≤ Uo

Voir ce qui est exposé à ce propos, dans la partie 4 de ce manuel.


Il est intéressant de remarquer qu'également dans cette situation -
comme dans le cas du système TN-C -, la valeur réelle de la résistance
de terre RE1 de la cabine a très peu d'importance quant à la condition à
respecter, mais qu'il est absolument indispensable que la valeur de
l'impédance Zs soit suffisamment basse pour permettre au dispositif de
protection d'intervenir avant le temps défini par la norme technique
(tableau 41A), temps conforme à la courbe de sécurité temps - courant.

Pour vérifier la protection contre les contacts indirects d'un système TN-
S, on doit connaître, grâce à des calculs ou à des mesures,
l’impédance/résistance Zg de la boucle de défaut et les caractéristiques
du dispositif de protection (courant nominal ou réglé, et courbe
d'intervention).

La condition de défaut à la terre avec une impédance/résistance non


négligeable, par exemple de 500 Ω, n'est pas détectée par le dispositif de
protection contre les surintensités et peut durer un temps illimité en
causant des pertes d'énergie pour l'usager ; cependant il n'y a pas de
problèmes en ce qui concerne la sécurité des personnes.

Si l'on considère un circuit TN-S protégé au moyen d'un interrupteur


magnétothermique ou de fusibles de quelques centaines d'Ampères, il
pourrait y avoir de grosses pertes d'énergie vers la terre sans
l’intervention des protections (même si elles sont multipolaires) et il y
aurait sûrement au point de défaut des températures élevées pouvant
provoquer un incendie.

- 74 -
6 – ETUDE DU SYSTEME DE DISTRIBUTION TN
Pour obvier à cet inconvénient, on doit ajouter au dispositif de
protection contre les surintensités une protection différentielle qui est
parfaitement compatible avec ce système, comme dans le cas du TN-C-
S précédent.

L’utilisation des protections différentielles dans le système TN-S permet


de remplacer dans la condition Zs · Ia ≤ Uo, la valeur de Ia par la
valeur du courant nominal d'intervention du différentiel utilisé (Ia =
Idn). Ce changement permet de respecter la condition pour la protection
contre les contacts indirects avec des circuits avec des impédances
beaucoup plus élevées par rapport aux fusibles seulement et/ou aux
interrupteurs magnétothermiques.
L’impédance de la boucle de défaut Zs tolérée avec l’emploi des
protections différentielles est telle que la norme technique n'en exige
même plus la mesure.

Pour expliquer le concept, voici ce nouvel exemple :

Uo = 230 V

Ia = 160 A (courant faisant déclencher l’interrupteur magnétothermique


avec In = 16 A courbe C avant 0,4 s)
Id = 0,03 A (courant nominal d'intervention d'un dispositif de
protection différentielle du type Général, intervention avant
0,4 s)

Zs ≤ 230 / 160 ≤ 1,44 Ω Zs ≤ 230 / 0,03 ≤ 7666 Ω

On voit clairement la différence de la valeur maximale admise pour Zs


en présence d'une protection différentielle de 0,03 A.

En utilisant à nouveau la modalité opérationnelle et le circuit de la


figure 6.11, ajouter à l'interrupteur magnétothermique la fonction
différentielle : pour cela déplacer les câbles à peine au-dessous du bloc
Id. S'assurer qu'aucun défaut à la masse n'est inséré et appliquer une
tension d'alimentation à l'utilisateur comme on l'a fait auparavant.
Vérifier maintenant si le dispositif de protection reste activé.
Vérifier maintenant ce qui se passe avec l’insertion du pontet DEFAUT
A LA MASSE, toujours en partant de la résistance la plus élevée jusqu'à
arriver au défaut franc. Il convient de visualiser le courant de défaut au
moyen d'un ampèremètre pour c.a. ou mieux au moyen d'une pince
ampèremétrique pour courants de dispersion ayant aussi la possibilité de
mémoriser des transitions s'effectuant en des temps très brefs.

Observations sur les différentes modalités de gestion du système de


distribution TN (exercices 1, 2 et 3).

La différence présentée par le système TN-C-S par rapport au système


TN-S a trait à la première portion de la ligne de distribution où l'on a un
seul conducteur, le PEN, qui a la fonction de terre et de neutre.

- 75 -
6 – ETUDE DU SYSTEME DE DISTRIBUTION TN
Dans la configuration TN-C-S, la protection différentielle - comme dans
le système TN-C - ne peut pas être installée au départ de la ligne de
distribution (incompatibilité des différentiels dans les systèmes TN-C).

Dans tous les cas, on doit réaliser la protection contre les contacts
directs (parties actives non accessibles).

Dans tous les cas, on doit réaliser la protection contre les surintensités
(les fusibles et les interrupteurs magnétothermiques sont indiqués pour
cela)

Dans tous les cas, on doit réaliser la protection contre les contacts
indirects (coordination des protections avec l’impédance de la boucle de
défaut) et si seul le dispositif contre les surintensités ne satisfait pas à la
condition Zs ≤· Uo / Ia, on devra ajouter la protection différentielle.

- 76 -
6 – ETUDE DU SYSTEME DE DISTRIBUTION TN

EXERCICE #4
Etude d'un système de distribution TN avec un défaut entre un
conducteur de phase et une masse étrangère non reliée à un conducteur
de protection.

Figure 6.13 - Système TN Défaut d'une phase vers une masse étrangère
non reliée au système de protection.
Schéma électrique de référence

RAPPELS THEORIQUES
Dans certains cas exceptionnels il peut y avoir un défaut entre un
conducteur de phase et la terre, par exemple lorsque l'on emploie des
lignes aériennes ; on devra alors, pour éviter que le conducteur de
protection et les masses reliées à celui-ci n'atteignent une tension à la
terre supérieure à la valeur conventionnelle de 50 V, respecter la
condition suivante :
RE 50
------- ≤ -----------
RME Uo - 50
où :
RE = résistance de terre (en ohms) de tous les déperditeurs reliés en
parallèle (y compris ceux du réseau d'alimentation) ;
RME = résistance minimale de terre (en ohms) des masses étrangères
non reliées à un conducteur de protection, à travers lesquelles il peut y
avoir un défaut entre la phase et la terre ;
Uo = tension nominale à la terre, en c.a., valeur efficace, en volts.

MODE OPERATIONNEL EXERCICE #4


Brancher le pontet entre la borne du Neutre et celle du collecteur de
terre ET1.
Brancher le pontet RE1 0,3 Ω.
Brancher le pontet RE2 20 Ω (pour simuler une masse étrangère).
En utilisant les câbles fournis relier les dispositifs électriques comme
- 77 -
6 – ETUDE DU SYSTEME DE DISTRIBUTION TN
indiqué dans le schéma de disposition montré à la figure 6.14.
Mettre le sélecteur EQUIPMENT à la position OFF.
Appliquer une tension à l'installation (mettre sur ON l’interrupteur
général du panneau latéral droit).
Mettre sur ON l’interrupteur magnétothermique Q1.
Mettre le sélecteur EQUIPMENT à la position ~, la lampe témoin
allumée indique que l’utilisateur est correctement alimenté.

Figure 6.14 - Système TN Défaut d'une phase vers une masse étrangère
non reliée au système de protection. Réalisation pratique sur le panneau

OBSERVATIONS SUR L'EXERCICE #4


Cet exercice a pour but de montrer si une masse étrangère non reliée en
équipotentialité (non reliée à l'installation de terre du système TN) peut
représenter un danger pour le système au cas où un conducteur de phase
entrerait en contact par suite d'un défaut.
Le danger peut se présenter quand le dispositif de protection au départ
de la ligne, de type magnétothermique ou à fusibles et qui est
correctement coordonné avec la Zs (l’impédance de la boucle de défaut),
ne l'est plus parce que le bouclage sur une masse étrangère augmente la
valeur d’impédance de la boucle de défaut.
Comme on a pu le voir dans les trois exercices précédents, si le courant
de défaut n'est pas en mesure de provoquer l’ouverture automatique de
la protection, il peut persister indéfiniment, de toute façon pendant
longtemps.
Dans l'hypothèse présentée (la figure 6.13), on assiste à la formation de
tensions dangereuses sur les masses du système TN du fait, cette fois-ci,
du courant de défaut dans la résistance de mise à la terre du système
(RE1).
Comme indiqué en rappel théorique, le rapport entre les deux
résistances impliquées dans la boucle de défaut devient donc important.

- 78 -
6 – ETUDE DU SYSTEME DE DISTRIBUTION TN
Réaliser l'expérience sur le panneau et transcrire les paramètres
électriques dans le tableau montré ci-après. Pour réaliser les mesures
électriques, le temps de permanence du courant de défaut vers la
masse étrangère doit être le plus court possible, non supérieur à 5 s.

Recherche de la valeur minimale d'une masse étrangère non reliée à la terre de système pour
ne pas créer de danger dans un système TN, selon la formule : RE/RME ≤ 50 / (230 – 50)
RE RME RB 50 UT mesurée IF mesuré Uo mesur. UT calc.
(Ω) (Ω) RME (230-50) (V) (A) (V) (V)

0,3 Ω 200 Ω 0,0015 0,2777 0,3 V 1,1 A 220 V 0,3 V

0,3 Ω 20 Ω 0,015 0,2777 2,4 V 7,2 A 150 V 3,5 V

0,3 Ω 2Ω 0,15 0,2777 4V 12 A 35 V 25 V

1Ω 200 Ω 0,005 0,2777 1V 1,1 A 220 V 1V

1Ω 20 Ω 0,05 0,2777 7V 7,1 A 150 V 10 V

1Ω 2Ω 0,5 0,2777 12 V 12 A 45 V 58 V

Tableau 6.3 - Identification d'une masse étrangère dangereuse si elle


n'est pas reliée en équipotentialité dans le système TN

Le tableau 6.3 “vide” est reporté à l'appendice D de ce manuel.

Note : Les valeurs de UT et de IF sont mesurées sur le panneau ; la valeur


de la tension de contact mesurée doit être corrigée parce qu'elle est
influencée par la chute de tension que l'on a dans le transformateur (on
rappelle que le transformateur est de faible puissance 500 VA et que le
courant qu'il gère dans la condition de défaut modifie sa tension de
sortie). Comme le montre le tableau, en effectuant une proportion, on
peut calculer la tension réelle sur les masses du système TN dans la
condition montrée à la figure 6.13. Pour RME RE, on a considéré les
valeurs indiquées sur le panneau didactique.

On peut voir dans le tableau qu'avec la résistance RE (résistance de mise


à la terre du neutre) de 1 Ω, les masses étrangères avec des valeurs de
résistance inférieures à 3,6 Ω deviennent dangereuses. La confirmation
de ceci est donnée aussi par la tension de contact calculée.
Pour obtenir le facteur de proportionnalité par lequel on doit multiplier
la tension de contact mesurée, on divise la valeur de tension nominale
du système (220-230 V) par la valeur de Uo mesurée (tension de charge
à la sortie du transformateur ).

Une mise à la terre du système (connexion équipotentielle) de la masse


étrangère permet de résoudre le problème sans devoir faire des
vérifications.

- 79 -
7 – ETUDE DU SYSTEME DE DISTRIBUTION TT

SYSTEME de DISTRIBUTION TT

OBJECTIFS
• Réaliser et étudier un système de distribution TT.
MATERIEL
• Panneau de démonstration mod. PDG-R/EV
• Jeu de câbles et de pontets avec des goujons de sécurité de 4 mm de
diamètre
• Multimètre numérique à programmation automatique
• Pince ampèremétrique pour courants nominaux et de dispersion
• Instrument pour les vérifications des installations électriques.
RAPPELS THEORIQUES
Le système TT a un point de la source d'alimentation relié directement à
la terre et toutes les masses de l'installation sont reliées à une installation
de terre électriquement indépendante de l'installation de mise à la terre
de la source d'alimentation.
Même si la mise à la terre du point médian du transformateur et celle de
l'installation de l'usager ne sont pas bien distinctes, par exemple dans les
édifices contenant aussi la cabine de transformation, on considère tout
de même le système comme un système TT ; pratiquement, on ne tient
pas compte des connexions non intentionnelles entre les différentes
installations de mise à la terre.
Ce système ne peut pas être considéré un système TN, parce que la
compagnie d'électricité ne prend pas les mesures aptes à "garantir le
neutre", et la responsabilité de la protection contre les contacts indirects
revient à l'usager, lequel doit réaliser sa propre installation de terre
coordonnée avec les protections.
EXERCICE #5
Réalisation d'un système de distribution TT.

Figure 7.1 - Système TT Schéma électrique de référence

- 80 -
7 – ETUDE DU SYSTEME DE DISTRIBUTION TT

MODE OPERATIONNEL EXERCICE #5


Brancher le pontet entre la borne du Neutre et celle du collecteur de
terre ET1.
Brancher le pontet RE1 1 Ω.
Brancher le pontet RE2 2 Ω.
Brancher le pontet entre la borne PE du collecteur de terre ET2 et celle
du conducteur reliant les masses des utilisateurs.
Brancher le pontet entre la borne du conducteur de terre usager et celle
qui relie la masse de l'utilisateur de droite.
En utilisant les câbles fournis relier les dispositifs électriques comme
indiqué dans le schéma de disposition montré à la figure 7.2.
Mettre le sélecteur EQUIPMENT de droite à la position OFF.
Appliquer une tension à l'installation (mettre sur ON l’interrupteur
général du panneau latéral droit).
Mettre sur ON l’interrupteur magnétothermique différentiel Q12.
Mettre le sélecteur EQUIPMENT à la position ~, la lampe témoin
allumée indique que l’utilisateur est correctement alimenté.

Figure 7.2 - Système TT Réalisation pratique sur le panneau.

OBSERVATIONS SUR L'EXERCICE #5


La mise à la terre du neutre et des masses de cabine se fait en utilisant
un déperditeur séparé de celui qui relie la masse électrique à la terre. La
continuité du conducteur de protection doit être garantie en vue de la
sécurité contre les contacts indirects ; le conducteur neutre est considéré
actif, comme celui ou ceux de phase, et doit être interrompu par
sectionnement électrique parce que la compagnie gérant le réseau de
distribution de basse tension ne garantit pas que son potentiel reste à
zéro (potentiel de terre). Dans les systèmes TT, le neutre peut être sous
tension.
- 81 -
7 – ETUDE DU SYSTEME DE DISTRIBUTION TT
PROTECTION CONTRE LES SURINTENSITES DANS LE SYSTEME TT
Les rappels théoriques sur ce thème sont indiqués dans la section 17 -
Protection contre les surintensités.
Les lignes (ensemble des câbles électriques et de leurs supports ou
conteneurs) doivent être protégées contre les surcharges (courants
supérieurs au courant nominal dus à la charge excessive) et contre les
courts-circuits (courants très élevés se développant après un contact
franc entre conducteurs d'alimentation). Des tableaux prévus à cet effet
indiquent la capacité de charge en Ampères relativement à la section des
conducteurs en mm2, compte tenu aussi du nombre de conducteurs se
trouvant éventuellement regroupés dans le même support ou conteneur.
Dans l'appendice D on reporte des tableaux sur les capacités de charge
des câbles.
On doit choisir la valeur du courant nominal du dispositif de protection
“calibre” en fonction de la capacité de charge maximale tolérée par le
câble.
Sont aptes à la protection contre les surintensités, et donc des câbles, les
fusibles et les interrupteurs magnétothermiques.
On a ensuite des dispositifs de protection ne remplissant pas
simultanément leur fonction de protection de façon simultanée contre
les surcharges et les courts-circuits, comme par exemple les relais
thermiques indiqués seulement pour les surcharges ou les relais
magnétiques indiqués seulement pour les courants excessifs de court-
circuit.
Un dispositif de protection contre les surcharges doit respecter les deux
conditions suivantes :
1) In ≤ Iz
2) If ≤ 1,45 Iz
où :
Iz = capacité de charge en régime permanent de la ligne ;
In = courant nominal du dispositif de protection ;
If = courant assurant l'effective intervention du dispositif de protection
en un temps conventionnel, ceci dans des conditions bien définies.

1) En utilisant la modalité opérationnelle et le circuit de la figure 7.2


avec l’utilisateur en état de fonctionnement, provoquer avec un câble un
court-circuit au niveaux des bornes d'entrée ; vérifier si la protection
magnétothermique intervient sans retard pour couper le courant excessif
qui circule. Si l'on dispose d'une pince ampèremétrique à mémoire,
mesurer le courant excessif ayant fait déclencher la protection.
En effectuant la comparaison avec la courbe d'intervention du
magnétothermique Q12 utilisé (courbes données par le constructeur et
indiquées dans le manuel spécifique fourni avec l'équipement), on peut
voir que l’intervention est instantanée parce que la valeur de courant est
10 fois supérieure à celle à laquelle l’interrupteur de 1 A se déclenche
instantanément.

2) Maintenant, utiliser à la place de l'interrupteur Q12 deux pôles


quelconques de l'interrupteur Q1 et, comme auparavant, vérifier ce qui
se passe face à un court-circuit aux bornes de l'utilisateur.

- 82 -
7 – ETUDE DU SYSTEME DE DISTRIBUTION TT
Tout change et l’intervention n'est plus instantanée, car pour cela on doit
attendre 8-10 s ; dans cette condition, l’interrupteur intervient par effet
thermique selon une loi temps-courant inverse.

3) Comme au point 1 précédent, utiliser à la place de l'interrupteur Q12


une paire de fusibles appartenant à la terne F1 ou bien un pôle
quelconque de cette terne, plus celui se trouvant à l'extrême droite qui
est réservé au conducteur neutre (il n'a pas de cartouche fusible) avec un
fusible de 2 A du type gL inséré et, comme auparavant, vérifier ce qui se
passe face à un court-circuit aux bornes de l'utilisateur.
Le fusible fond et coupe instantanément le courant.
En effectuant la comparaison avec la courbe d'intervention du fusible gL
de 2 A utilisé (courbes données par le constructeur et indiquées dans le
manuel spécifique fourni avec l'équipement), on peut voir que
l’intervention a eu lieu en environ 0,2 s.

4) Comme au point 3 précédent, si l'on dispose de fusibles de 4 A du


type gL, en insérer un et comme auparavant vérifier ce qui se passe face
à un court-circuit aux bornes de l'utilisateur.
Le fusible ne fond pas et coupe le courant.
En effectuant la comparaison avec la courbe d'intervention du fusible gL
de 4 A utilisé (courbes données par le constructeur et indiquées dans le
manuel spécifique fourni avec l'équipement), on peut voir que
l’intervention n'a lieu qu'après des temps extrêmement longs (heures).
Exemple de tableau pour l'enregistrement des valeurs de courant –
temps écoulé inhérentes aux différents dispositifs de protection.

Protection contre les surintensités


Point Type In Type de Courant Intervention Temps d'inter-
(A) Courbe (A) instantanée vention (s)
1 Magnétothermique 1 C 11 Oui /
2 Magnétothermique 2 C 16 Non 5 – 10 s
3 Fusible 10,3 x 38 1 gG 12 Oui /
4 Fusible 10,3 x 38 2 gG 13 Oui /
5 Fusible 10,3 x 38 4 gG 16 Non Indéfini
6
7
8

Tableau 7.1 - Courant et temps d'intervention des dispositifs de protection

PROTECTION CONTRE LES CONTACTS INDIRECTS DANS LE SYSTEME TT


Voyons maintenant ce qui se passe quand a lieu un défaut à la masse
dans l'utilisateur électrique (EQUIPMENT).
La figure 7.3 montre le parcours du courant suite à un défaut franc ou
pour une certaine valeur d'impédance vers la masse de l'appareil

- 83 -
7 – ETUDE DU SYSTEME DE DISTRIBUTION TT
électrique. La ligne pointillée représente le parcours du courant qui
correspond à une boucle partant de la source d'alimentation, passant par
le conducteur de ligne et retournant à la source par le conducteur de
protection, le déperditeur de l'usager, le terrain et le déperditeur de
cabine. Le parcours est caractérisé par une valeur de résistance localisée
surtout dans les deux installations de déperditeurs (résistance des
installations de déperditeurs indiquées par RE1 et RE2).

Figure 7.3 - Parcours du courant de défaut dans un système TT

Dans cette situation, il convient de limiter la tension de contact se


formant dans la condition de défaut à la masse. Le dispositif de
protection, qui est là dans le circuit pour ouvrir le circuit en cas de
surintensité (surcharges et courts-circuits), est indiqué aussi pour
réaliser la protection contre les contacts indirects si l'on respecte la
condition bien connue :

Ra · Ia ≤ 50 (25 dans certaines conditions particulières)


Ia est le courant faisant déclencher la protection avant 5 s quand la
tension de contact dépasse la valeur préétablie.
Voir ce qui est exposé à ce propos dans la partie 4 de ce manuel.

La protection contre les contacts indirects, conforme à la courbe de


sécurité temps – tension (dérivée de la courbe temps – courant) est
difficilement réalisable avec les dispositifs de protection contre les
surintensités seulement, si ce n'est qu'au prix de coûteuses installations
de dispersion (dimensionnées pour avoir de basses résistances) et l'on
doit alors ajouter des protections différentielles.

- 84 -
7 – ETUDE DU SYSTEME DE DISTRIBUTION TT
Si on utilise des protections différentielles, on considère pour Ia le
courant Idn nominal d'intervention et un temps maximal de 1 s.

Sur le plan expérimental, on peut démontrer sur le panneau que la


tension de contact à la masse, dans les conditions de défaut à la terre,
dépend de la résistance du déperditeur qui la relie à la terre. En réalité
on doit considérer aussi la résistance du conducteur de protection PE,
surtout si celui-ci est long et de faible section.
On peut effectuer facilement la mesure de cette tension en branchant un
voltmètre pour tensions alternatives (ou un multimètre) entre la masse et
le potentiel de terre sans interférence (borne TERRE DE
REFERENCE).

Figure 7.4 - Système TT Mesure de la tension de contact en condition


de défaut à la terre avec une protection différentielle de 30 mA

Si l'on a suivi les indications de la figure 7.4, l’installation réalisée avec


le système TT présente les paramètres suivants :
RE1 terre de cabine = 1 Ω (paramètre qui ne nous intéresse pas quant à
la coordination contre les contacts indirects).
RE2 terre usager = 2 Ω
Dispositif de protection avec courant magnétothermique de 1 A et
différentiel de 0,03 A.

L’application de la condition Ra ≤ 50 / Ia Idn nous conduit à la


conclusion suivante : la résistance de terre maximale de l'usager doit
être :
Ra ≤ 50 / 0,03 c'est-à-dire ≤ 1666 Ω

Vérifions maintenant les tensions de contact.

- 85 -
7 – ETUDE DU SYSTEME DE DISTRIBUTION TT
1) On doit effectuer la première mesure avec l'appareil sans défaut
(condition normale) ; on répète les mesures suivantes en insérant le
pontet DEFAUT A LA MASSE et en partant de la résistance la plus
élevée jusqu'à arriver au défaut franc. Il convient aussi de visualiser le
courant de défaut au moyen d'un ampèremètre pour c.a. ou bien au d'une
pince ampèremétrique, comme indiqué dans le schéma de disposition de
la figure 7.4.

Comme on peut le remarquer, les tensions sont très basses (en dessous
du volt) et dès que l'on dépasse le seuil d'intervention de la protection
différentielle, le dispositif de protection ouvre automatiquement le
circuit, éliminant ainsi le danger. En faisant quelques comptes, on
s'aperçoit que la tension à la masse, avec un défaut franc, dépasse la
valeur limite admise, mais ceci ne dure que le temps employé par le
dispositif de protection différentielle pour ouvrir le circuit (temps
maximal admis = 1 s)

2) Essayer maintenant de changer la valeur assignée à la résistance de


terre RE2 en passant de 2 Ω à 200 Ω et répéter les mesures de tension de
contact.
Les tensions mesurées sont nettement supérieures, mais ici encore, dès
que l'on dépasse le seuil d'intervention de la protection différentielle, le
dispositif de protection ouvre automatiquement le circuit pour éliminer
le danger.

3) Maintenant, changer la valeur de la résistance RE2 en passant à 2 kΩ


et répéter les mesures de tension de contact ; on peut voir ici que même
avec le différentiel de 0,03 A, la protection contre les contacts indirects
n'est plus coordonnée ; en fait, la valeur de 2 kΩ va au-delà de la valeur
maximale calculée de 1666 Ω.

4) Pour bien montrer le cours de la tension de contact, essayer de


coordonner la mise à la terre avec le dispositif magnétothermique de 1A
seulement et une résistance RE2 de 200 Ω. Répéter les mesures de la
tension de contact.
La tension dépasse largement la limite admise et le dispositif
magnétothermique n'intervient en rien. Pour résoudre ce problème, il
faut réduire notablement la résistance RE1 jusqu'à : 50 / 5 ≤ 5 Ω.
Essayez-le ! Effectuer le contre-essai avec la résistance RE1 de 20 Ω, la
protection magnétothermique n'intervient plus avant le temps de 5 s
admis ; une tension élevée (supérieure à 50 V) reste sur la masse de
l'appareil et, de ce fait, représenter un gros danger pour les personnes
entrant en contact avec elle.

5) Reprenons l'expérience en remplaçant la protection


magnétothermique Q12 par l’interrupteur Q1. Q1 est un interrupteur
magnétothermique quadripolaire dont on n'utilise que deux pôles, avec
le dernier à droite dédié par convention au neutre. Assigner à RE2 la
valeur de 2 Ω qui, comme on l'a vu au point 4) donnait des résultats
positifs. La nouvelle situation est représentée à la figure 7.5.

- 86 -
7 – ETUDE DU SYSTEME DE DISTRIBUTION TT

Figure 7.5 - Système TT Mesure de la tension de contact en condition


de défaut à la terre avec une protection différentielle de 0,3 A

Répéter les mesures de la tension de contact. La tension dépasse


largement la limite admise et le dispositif magnétothermique n'intervient
pas absolument. On devrait réduire ultérieurement la résistance de terre
RE2 presque jusqu'à l'annuler complètement.
On a compris que dans les systèmes TT, sans insister pour réduire la
résistance de terre de l'usager (RE2), il est plus utile de recourir à la
protection différentielle ajoutée à la protection contre les surintensités.
Essayez-le encore !

“Résolvons” maintenant le circuit TT commenté au point 5) et montré à


la figure 7.5. Ajoutons l’interrupteur différentiel Q2 en aval de
l'interrupteur magnétothermique Q1 et calculons la résistance de terre
maximale (RE2) pour répondre à la condition ordinaire et à la condition
particulière.
Condition ordinaire : RE2 ≤ 50 / 0,3 ≤ 166 Ω
Condition particulière : RE2 ≤ 25 / 0,3 ≤ 83 Ω
Pratiquement, nous devons vérifier si la condition est respectée.

Qu'arrive-t-il si la mise à la terre de la masse de l'appareil en défaut


manque ? Effectuer l'essai et mesurer la tension de contact sur la masse
de l'utilisateur.

- 87 -
7 – ETUDE DU SYSTEME DE DISTRIBUTION TT
Exemple de tableau pour l'enregistrement de la tension de contact en fonction de la résistance de
défaut et de mise terre.

Enregistrement de la tension de contact en fonction de la résistance de défaut et de la résistance


de terre
Point Condition RE2 UST UT IF Tension
RF (Ω) (V) (V) (A) Uo (V)
1 Aucun défaut 2Ω
2 50 kΩ 2Ω
3 15 kΩ 2Ω
4 5 kΩ 2Ω
5 1,5 kΩ 2Ω
6 500 Ω 2Ω
7 Défaut franc 2Ω
8 50 kΩ 20 Ω
9 15 kΩ 20 Ω
10 5 kΩ 20 Ω
11 1,5 kΩ 20 Ω
12 500 Ω 20 Ω
13 Défaut franc 20 Ω
14 50 kΩ 200 Ω
15 15 kΩ 200 Ω
16 5 kΩ 200 Ω
17 1,5 kΩ 200 Ω
18 500 Ω 200 Ω
19 Défaut franc 200 Ω
20 50 kΩ 2 kΩ
21 15 kΩ 2 kΩ
22 5 kΩ 2 kΩ
23 1,5 kΩ 2 kΩ
24 500 Ω 2 kΩ
25 Défaut franc 2 kΩ

Tableau 7.2 - Enregistrement des mesures de la tension de contact dans un système TT

Le tableau 7.2 “vide” est reporté dans l'appendice D de ce manuel.

- 88 -
8 – ETUDE DU SYSTEME DE DISTRIBUTION IT

SYSTEME de DISTRIBUTION IT

OBJECTIFS
• Réaliser et étudier un système de distribution IT.
• Réaliser et étudier un système de distribution IT en double défaut
avec les masses mises séparément à la terre.
• Réaliser et étudier un système de distribution IT en double défaut
avec les masses reliées collectivement à la terre.
MATERIEL
• Panneau de démonstration mod. PDG-R/EV
• Jeu de câbles et de pontets avec des goujons de sécurité de 4 mm de
diamètre
• Multimètre numérique à programmation automatique
• Pince ampèremétrique pour courants nominaux et de dispersion
• Instrument pour les vérifications des installations électriques.

RAPPELS THEORIQUES
Le système IT n'a pas de parties actives reliées directement à la terre et
les masses sont reliées à la terre.
Le système IT peut être relié à la terre grâce à une impédance ayant une
valeur suffisamment élevée ; la connexion peut être effectuée au point
médian, ou bien en l'absence du neutre, au niveau d'un conducteur de
phase.
Le système IT est conseillé quand il existe des raisons suffisantes du
point de vue économique ou de sécurité pour éviter l'ouverture du circuit
au premier défaut à la terre.

EXERCICE #6
Réalisation d'un système de distribution IT.

Figure 8.1 - Système IT Schéma électrique de référence

- 89 -
8 – ETUDE DU SYSTEME DE DISTRIBUTION IT

MODE OPERATIONNEL EXERCICE #6


La source d'alimentation doit rester isolée de la terre ; ne pas brancher le
pontet entre la borne du Neutre et celle du collecteur de terre ET1.
Brancher le pontet RE2 2 Ω.
Brancher le pontet entre la borne PE du collecteur de terre ET2 et celle
du conducteur reliant les masses des utilisateurs.
Brancher le pontet entre la borne du conducteur de terre usager et celle
qui relie la masse de l'utilisateur de droite.
En utilisant les câbles et les pontets fournis avec l'équipement, relier les
dispositifs électriques comme indiqué dans le schéma de disposition
montré à la figure 8.2.
Mettre le sélecteur EQUIPMENT à la position OFF.
Mettre le sélecteur C1 / C2 du panneau latéral droit à la position OFF.
Appliquer une tension à l'installation (mettre sur ON l’interrupteur
général du panneau latéral droit).
Mettre sur ON l’interrupteur magnétothermique Q12.
Mettre le sélecteur EQUIPMENT à la position ~, la lampe témoin
allumée indique que l’utilisateur est correctement alimenté.

Figure 8.2 - Système IT Réalisation pratique sur le panneau.

OBSERVATIONS SUR L'EXERCICE #6


En fait, un premier défaut à la terre dans le système provoque la
circulation d'un faible courant capacitif IF, et cette valeur très basse de
courant satisfait facilement la condition pour laquelle au niveau des
masses, en cas de défaut, il n'y a aucune tension supérieure à 50 V selon
la formule

RE • IF ≤ 50

- 90 -
8 – ETUDE DU SYSTEME DE DISTRIBUTION IT
où :
RE = résistance (en ohms) du déperditeur auquel les masses sont
reliées ;
IF = courant de défaut en cas de premier défaut avec une impédance
négligeable.

Le défaut à la terre peut demeurer indéfiniment, cependant afin que le


système offre une garantie effective de continuité de service, on devra
localiser et éliminer le premier défaut à la terre le plus tôt possible ; en
fait, on doit tenir compte qu'il peut y avoir un deuxième défaut à la terre
et vu que par suite du premier défaut à la terre le système n'est plus IT,
le deuxième défaut à la terre fera intervenir les protections contre les
surintensités probablement dans les deux circuits en défaut, avec une
interruption de service majeure par rapport à un système TT ou TN, où
les dispositifs de protection sélectifs n'ouvrent que le circuit en défaut.
Si l'on fait un compte, la gestion d'un système IT est plus coûteuse, car
on doit localiser et éliminer les premiers défauts à la terre en un temps
court.
Ceci justifie donc l'obligation du dispositif de contrôle de l'isolement
signalant le premier défaut à la terre, comme condition préliminaire
nécessaire à son identification, avant de passer à la localisation et à son
élimination.

PROTECTION CONTRE LES SURINTENSITES DANS LE SYSTEME IT


Les rappels théoriques sur ce thème sont indiqués dans la section 17 -
Protection contre les surintensités.
Les lignes (ensemble des câbles électriques et de leurs supports ou
conteneurs) doivent être protégées contre les surcharges (courants
supérieurs au courant nominal dus à la charge excessive) et contre les
courts-circuits (courants très élevés se développant après un contact
franc entre conducteurs d'alimentation). Des tableaux prévus à cet effet
indiquent la capacité de charge en Ampères relativement à la section des
conducteurs en mm2, compte tenu aussi du nombre de conducteurs se
trouvant éventuellement regroupés dans le même support ou conteneur. .
Dans l'appendice D on reporte des tableaux de capacité de charge des
câbles.
On doit choisir la valeur du courant nominal du dispositif de protection
“calibre” en fonction de la capacité de charge maximale tolérée par le
câble.
Sont aptes à la protection contre les surintensités, et donc des câbles, les
fusibles et les interrupteurs magnétothermiques.
On a ensuite des dispositifs de protection ne remplissant pas
simultanément leur fonction de protection contre les surcharges et les
courts-circuits, comme par exemple les relais thermiques indiqués
seulement pour les surcharges ou les relais magnétiques indiqués
seulement pour les courants excessifs de court-circuit.
Un dispositif de protection contre les surcharges doit respecter les deux
conditions suivantes :
1) In ≤ Iz
2) If ≤ 1,45 Iz

- 91 -
8 – ETUDE DU SYSTEME DE DISTRIBUTION IT
où :
Iz = capacité de charge en régime permanent de la ligne ;
In = courant nominal du dispositif de protection ;
If = courant assurant l'effective intervention du dispositif de protection
en un temps conventionnel, ceci dans des conditions bien définies

1) En utilisant la modalité opérationnelle et le circuit de la figure 8.2


avec l’utilisateur en état de fonctionnement, provoquer avec un câble un
court-circuit au niveau des bornes d'entrée ; vérifier si la protection
magnétothermique intervient sans retard pour couper le courant excessif
qui circule. Si l'on dispose d'une pince ampèremétrique à mémoire,
mesurer le courant effectif ayant fait déclencher la protection.
En effectuant la comparaison avec la courbe d'intervention du
magnétothermique Q12 utilisé (courbes données par le constructeur et
reportées dans le manuel spécifique fourni avec l'équipement), on peut
voir que l’intervention est instantanée parce que la valeur du courant est
10 fois supérieure à la valeur à laquelle l’interrupteur de 1 A courbe C
se déclenche instantanément.

2) Maintenant, utiliser à la place de l'interrupteur Q12 deux pôles


quelconques de l'interrupteur Q1 et comme auparavant vérifier ce qui se
passe face à un court-circuit aux bornes de l'utilisateur.
Tout change et l’intervention n'est plus instantanée, car pour cela on doit
attendre 8-10 s; dans cette condition l’interrupteur intervient par effet
thermique selon la loi temps-courant inverse.

3) Comme au point 1 précédent, utiliser à la place de l'interrupteur Q12


une paire de fusibles de la terne F1 avec des fusibles de 2 A du type gL
insérés et comme auparavant, vérifier ce qui se passe face à un court-
circuit aux bornes de l'utilisateur.
Les fusibles fondent et interrompent le courant instantanément.
En effectuant la comparaison avec la courbe d'intervention des fusibles
gL de 2 A utilisés (courbes données par le constructeur et indiquées
dans le manuel spécifique fourni avec l'équipement), on peut voir que
l’intervention a eu lieu en environ 0,2 s.

4) Comme au point 3 précédent, si l'on dispose de fusibles de 4 A du


type gL, en insérer et comme auparavant vérifier ce qui se passe vis-à-
vis d'un court-circuit aux bornes de l'utilisateur.
Les fusibles ne fondent pas et coupe le courant.
En effectuant la comparaison avec la courbe d'intervention des fusibles
gL de 4 A utilisés (courbes données par le constructeur et indiquées
dans le manuel spécifique fourni avec l'équipement), on peut voir que
l’intervention n'a lieu qu'après des temps extrêmement longs (heures).

- 92 -
8 – ETUDE DU SYSTEME DE DISTRIBUTION IT

PROTECTION CONTRE LES CONTACTS INDIRECTS DANS LE SYSTEME IT


Voyons maintenant ce qui se passe quand a lieu un défaut à la masse
dans l'utilisateur électrique (EQUIPMENT).

La figure 8.3 montre le schéma électrique du circuit et le parcours du


courant suite à un défaut franc ou pour une certaine valeur d'impédance
vers la masse de l'appareil électrique.

La ligne pointillée représente le parcours du courant.

Le courant de défaut se boucle à travers les capacités que les


conducteurs de l'installation de distribution forment vers le terrain.
En réalité, les capacités sont distribuées tout le long de la ligne
électrique isolée de la terre, mais pour des raisons de commodité on les
représente avec des condensateurs, ceci en un paramètre concentré.
La valeur des capacités et de la tension d'alimentation donne lieu, avec
l'impédance/résistance du défaut à la masse, au courant de premier
défaut. Si l'on considère la tension constante (tension nominale du
système) et le défaut franc à la masse (condition la plus critique), le
courant est directement proportionnel à l'extension de l'installation dont
est dérivée la capacité vers la terre.

Figure 8.3 - Parcours du courant de défaut dans un système IT

Comme le montre la figure, il est facile de mesurer le courant de


premier défaut.

- 93 -
8 – ETUDE DU SYSTEME DE DISTRIBUTION IT

Figure 8.4 - Système IT Mesure de la tension de contact et du courant


de premier défaut à la terre

Mettre le sélecteur C1 / C2 du panneau latéral droit à la position OFF.


On a reproduit sur le panneau une installation IT de très petite extension
- à titre d'exemple, on peut citer le cas d'un transformateur alimentant
une pompe immergée, où la capacité introduite par les conducteurs
actifs (y compris le neutre, s'il est présent) est pratiquement nulle ; dans
ce cas, le courant de premier défaut est pratiquement à ZERO -.
Dans la condition de premier défaut, on réalise la protection contre les
contacts indirects en reliant la masse de l'appareil à la terre de système ;
Toutefois, on devra faire attention à certains problèmes pouvant se
manifester en cas de plusieurs circuits avec double défaut. Ces
problèmes seront analysés plus loin.
Sur le plan expérimental, on peut démontrer sur le panneau que la
tension de contact à la masse avec défaut à la terre est pratiquement
nulle ; c'est le produit du courant de défaut IF par la résistance de la mise
à la terre RE2, terre du système IT. Le voltmètre pour tension alternative
montré à la figure 8.4 sert à cet effet. On doit effectuer la première
mesure avec l'appareil sans défaut (condition normale) ; on répète les
mesures suivantes en insérant le pontet DEFAUT A LA MASSE et en
partant de la résistance la plus élevée jusqu'à arriver au défaut franc.
On remarque que la protection différentielle de 0,03 A n'intervient pas ;
la continuité de service est garantie au premier défaut.
Pour contrôler l’isolement d'une installation IT, on recourt à un
dispositif de contrôle signalant le premier défaut à la terre.
Réaliser le circuit comme indiqué à la figure 8.5 en ajoutant le
contrôleur d'isolement à l'installation IT de la figure 8.4 précédente, et
vérifier si ce dernier signale l’anomalie après un défaut à la masse.

- 94 -
8 – ETUDE DU SYSTEME DE DISTRIBUTION IT
Dans le contrôleur d'isolement utilisé, si le défaut n'est pas franc, mais à
quelques centaines de milliers d'ohms, une échelle à led indique la
valeur ; en outre, le seuil d'intervention peut être réglé pour trois valeurs
limite qui, lorsqu'elles sont dépassées, font changer d'état le relais de
sortie.

Figure 8.5 - Système IT Moniteur d'isolement pour la signalisation du


premier défaut

Le schéma électrique du circuit avec son extension sur le panneau est


montré à la figure 8.6.

En regardant le schéma électrique de la figure 8.6, on voit clairement


que l'on doit avoir deux connexions distinctes vers le nœud ou
collecteur de terre (bornes 7 et 10) et deux connexions distinctes vers un
point de la source d'alimentation isolée de la terre (bornes 5 et 9) ; cette
double connexion permet au contrôleur de contrôler automatiquement la
continuité électrique des connexions. En outre, le contrôleur d'isolement
nécessite d'une alimentation électrique : il peut être alimenté à la même
tension que la ligne isolée qu'il surveille, ou bien à une tension
provenant d'une source différente.
Il est utile que l’alimentation auxiliaire du contrôleur d'isolement soit
protégée au moyen d'un dispositif de protection séparé et indépendant
des dispositifs utilisés pour la protection de la ligne IT contrôlée.

- 95 -
8 – ETUDE DU SYSTEME DE DISTRIBUTION IT

Figure 8.6 - Schéma électrique inhérent à l'insertion du moniteur


d'isolement pour la signalisation du premier défaut à la terre

Si le dispositif de contrôle de l'isolement est utilisé comme protection


pour commander l’ouverture d'un circuit en condition de défaut à la
masse, on doit tenir compte que son relais de sortie travaille en
sécurité positive. Le relais change d'état quand il est alimenté et
retourne à sa position de repos pour signaler l'événement. A cet effet, en
haut au centre du panneau frontal, on a à disposition la sortie U Aux. à
la tension de réseau (220-230 Vca) protégée par un fusible In = 2 A,
ce fusible se trouvant dans le panneau latéral droit de l'appareil.

Utiliser le schéma de la figure 8.4 et reproduire une installation IT


comprenant des capacités vers le terrain, cette installation étant une
extension avec un courant de premier défaut. On peut avoir deux valeurs
de capacité vers le terrain grâce au sélecteur se trouvant sur le panneau
latéral droit, en sachant que la position C2 donne une valeur de capacité
supérieure à celle de C1.

On peut voir la valeur de la capacité dans le schéma électrique montré


dans l'appendice C.

Mettre le sélecteur C1 / C2 du panneau latéral droit à la position C1.


Répéter l'essai en variant la résistance de défaut A LA MASSE, ceci en
partant de la résistance la plus élevée jusqu'à arriver au défaut franc.
On remarque que la protection différentielle de 0,03 A n'intervient pas ;
la continuité de service est encore garantie au premier défaut, mais le
courant de premier défaut a augmenté. Mettre maintenant le sélecteur
C1 / C2 du panneau latéral droit à la position C2.
Répéter l'essai en variant la résistance de défaut A LA MASSE, ceci en
passant de la résistance la plus élevée jusqu'à arriver au défaut franc.
- 96 -
8 – ETUDE DU SYSTEME DE DISTRIBUTION IT
On remarque que la protection différentielle de 0,03 A intervient ; au
premier défaut la continuité de service n'est plus garantie. Le courant de
premier défaut est supérieur à la valeur de seuil du courant
d'intervention du dispositif différentiel.

On a démontré qu'une protection différentielle à haute sensibilité


(courant d'intervention différentiel de 30 mA) insérée dans une
installation IT de grande extension intervient déjà au premier défaut.
Pour maintenir l’installation active, on doit recourir à des protections
avec un courant nominal d'intervention supérieur ; mais pour répondre
aux exigences de protection, quand il est obligatoire d'employer des
protections différentielles de 30 mA, on devra recourir à plusieurs
systèmes IT indépendants et de modeste extension.

Pour compléter l'étude sur la tension de contact dans une installation IT


très étendue (cas des capacités C2 insérées) et éviter l’intervention de la
protection au premier défaut, enlever la protection différentielle du
dispositif Q12 utilisé auparavant et répéter la série de mesures (se
référer toujours au schéma de la figure 8.4).
La tension de contact est directement proportionnelle non seulement au
courant IF (et donc à la capacité vers la terre des conducteurs constituant
l’installation IT), mais aussi à la résistance RE. Répéter les mesures de la
tension de contact en présence du premier défaut (défaut franc à la terre)
avec les différentes valeurs que l'on peut assigner à la RE et les
différentes valeurs de capacité vers la terre.
Pour une consultation aisée des données, il convient de les transcrire
dans un tableau comme celui-ci.

Mesure de la tension de contact à vide


Condition Courant de premier Tension de contact
RE Capacité défaut IF (A) à vide UST (V)
RE = 2 Ω Aucune 0A 0V
RE = 20 Ω Aucune 0A 0V
RE = 200 Ω Aucune 0A 0V
RE = 2 kΩ Aucune 0A 0V
RE = 2 Ω C1 14 mA 0,01 V
RE = 20 Ω C1 14 mA 0,27 V
RE = 200 Ω C1 14 mA 2,7 V
RE = 2 kΩ C1 13 mA 27 V
RE = 2 Ω C2 64 mA 0,13 V
RE = 20 Ω C2 64 mA 1,27 V
RE = 200 Ω C2 64 mA 12,9 V
RE = 2 kΩ C2 57 mA 114 V

Tableau 8.1 - Mesure des tensions de contact à vide en différentes conditions


d'installation

- 97 -
8 – ETUDE DU SYSTEME DE DISTRIBUTION IT
Dans la série de mesures que l'on vient d'effectuer, on peut voir qu'il
existe des conditions de danger lorsque l'on utilise une RE de 2 kΩ sans
protection différentielle.
Utiliser maintenant le schéma de la figure 8.5 et reproduire une
installation IT avec le contrôleur d'isolement.
Remarquer la différence du courant IF par rapport aux mesures
effectuées sans contrôleur d'isolement.
On en déduit que pour surveiller l’isolement, le dispositif de contrôle
injecte un très faible courant vers la terre (1 mA), mais le voltmètre
confirme la tension de contact UST, qui reste au-dessous d'un dixième de
volt, même avec une résistance RE de 2 kΩ.
La tension de contact UST mesurée avec un voltmètre pour tension
alternative comme indiqué aux figures 8.4 et 8.5, est la tension de
contact à vide du fait que l'instrument a une résistance interne très haute
(MΩ). La vraie tension de contact UT est celle que l'on mesure avec un
voltmètre ayant une résistance interne de 1000 Ω comme indiqué par la
courbe de sécurité Tension – Temps, résistance en série au corps
humain.
Un voltmètre avec les caractéristiques indiquées peut être réalisé avec
une résistance de 1000 Ω reliée en parallèle aux bornes d'entrée du
multimètre utilisé. Si l'on considère que les tensions de contact réelles se
trouvent dans l'intervalle des 100-110 V, on conseille une résistance de
1000 Ω avec au moins 25 W de puissance ; si la tension est autour des
220-230 V, la puissance de la résistance s'élève à 350 W.
Pour une consultation aisée des données, il convient de les transcrire
dans un tableau comme celui-ci.

Mesure de la tension de contact


Condition Courant de premier Tension de
RE Capacité Défaut IF (A) contact UT (V)
RE = 2 Ω Aucune 1,1 mA 0V
RE = 20 Ω Aucune 1,1 mA 0V
RE = 200 Ω Aucune 1,1 mA 0V
RE = 2 kΩ Aucune 1,1 mA 0V
RE = 2 Ω C1 13,6 mA 0,03 V
RE = 20 Ω C1 13,6 mA 0,26 V
RE = 200 Ω C1 13,6 mA 2,2 V
RE = 2 kΩ C1 13,6 mA 8,9 V
RE = 2 Ω C2 64 mA 0,13 V
RE = 20 Ω C2 63 mA 1,24 V
RE = 200 Ω C2 63 mA 10,6 V
RE = 2 kΩ C2 62 mA 41,6 V

Tableau 8.2 - Mesure des tensions de contact en différentes conditions


d'installation
- 98 -
8 – ETUDE DU SYSTEME DE DISTRIBUTION IT

EXERCICE #7
Système de distribution IT avec les masses reliées à la terre séparément
(installations de terre différentes), comportement en double défaut.

Figure 8.7 - Système IT avec masses reliées à la terre séparément.


Schéma électrique de référence

MODE OPERATIONNEL EXERCICE #7


La source d'alimentation doit rester isolée de la terre ; ne pas brancher le
pontet entre la borne du Neutre et celle du collecteur de terre ET1.
Brancher le pontet RE1 1 Ω.
Brancher le pontet RE2 20 Ω.
En utilisant un câble, relier la masse de l'utilisateur de gauche au
collecteur de terre ET1.
En utilisant un câble, relier la masse de l'utilisateur de droite au
collecteur de terre ET2.
En utilisant les câbles et les pontets fournis avec l'équipement, relier les
dispositifs électriques comme indiqué dans le schéma de disposition
montré à la figure 8.8.
Mettre les sélecteurs EQUIPMENT à la position OFF.
Mettre le sélecteur C1 / C2 du panneau latéral droit à la position OFF.
Appliquer une tension à l'installation (mettre sur ON l’interrupteur
général du panneau latéral droit).
Mettre sur ON les interrupteurs magnétothermiques différentiels Q11 et
Q12.
Mettre les sélecteurs EQUIPMENT à la position ~, les lampes témoin
allumées indiquent que les utilisateurs sont correctement alimentés.

Comme on l'a vu auparavant, la situation susmentionnée nous conduit à


considérer le système IT à double défaut comme s'il s'agissait d'un
système TT.

- 99 -
8 – ETUDE DU SYSTEME DE DISTRIBUTION IT
On fait remarquer que le concept de double défaut s'exprime en un
premier défaut au niveau d'un appareil impliquant un conducteur actif
(par exemple L1) et en un défaut d'un deuxième appareil impliquant un
conducteur actif différent du précédent (comme par exemple L2 ou L3).
Plusieurs appareils en défaut, mais reliés à la même phase, ne
constituent pas le deuxième défaut.

Figure 8.8 - Système IT avec masses reliées à la terre séparément

OBSERVATIONS SUR L'EXERCICE #7


Un premier défaut à la terre dans le système IT, comme on a pu l'étudier
et le vérifier dans l'exercice #6 précédent, provoque la circulation d'un
courant de premier défaut IF, de très basse valeur et l’intervention de
sécurité des dispositifs de protection contre les contacts indirects n'est
pas nécessaire. La situation est rendue par le schéma électrique de la
figure 8.9.

S'il est présent dans l'installation, le contrôleur d'isolement prévient


l’usager d'une situation qui a changé ; on est passé d'une installation
isolée à une installation avec une mise à la terre (au point du premier
défaut).
L’éventuelle manifestation du deuxième défaut sur les masses reliées
individuellement à la terre (comme le montre la figure 8.10) provoque la
circulation d'un courant requérant la coordination des dispositifs de
protection avec les résistances de mise à la terre (système TT) pour
éliminer la tension de contact dangereuse.
Dans ce contexte, le courant de défaut capacitif est très négligeable par
rapport au courant de double défaut qui se boucle dans les déperditeurs ;
pour cela, on ne représente plus les capacités dans le schéma de la figure
8.10.

- 100 -
8 – ETUDE DU SYSTEME DE DISTRIBUTION IT

Figure 8.9 - Parcours du courant de premier défaut dans un système IT avec masses reliées à la
terre séparément

Figure 8.10 - Parcours du courant de double défaut dans un système IT avec masses reliées à
la terre séparément

- 101 -
8 – ETUDE DU SYSTEME DE DISTRIBUTION IT
Le deuxième défaut à la terre fait intervenir les protections contre les
surintensités probablement dans les deux circuits en défaut, avec une
interruption de service majeure par rapport au système TT où les
dispositifs de protection sélectifs n'ouvrent que le circuit en défaut.
Si l'on fait un compte, la gestion d'un système IT est plus coûteuse, car
on doit localiser et éliminer tout premier défaut à la terre en un temps
bref.
Ceci justifie donc l'obligation du dispositif de contrôle de l'isolement
signalant le premier défaut à la terre, comme condition préliminaire
nécessaire à son identification, avant de passer à la localisation et à son
élimination.

En utilisant à nouveau le mode opérationnel et le circuit de figure 8.8,


éliminer les protections différentielles des dispositifs Q11 et Q12 en
reliant avec des câbles les utilisateurs directement aux bornes de sortie
des interrupteurs magnétothermiques (ne pas utiliser les blocs Id).
S'assurer qu'il n'y a pas de défaut inséré à la masse et alimenter les deux
utilisateurs comme on l'a fait auparavant.

Réaliser maintenant le premier défaut franc à la terre, indifféremment


sur l'un ou l'autre des deux utilisateurs électriques. Comme on le sait
déjà, le premier défaut ne provoque pas l’intervention du dispositif de
protection correspondant et la sécurité contre les contacts indirects est
garantie par le très faible courant en jeu.

Réaliser maintenant le deuxième défaut franc à la terre, naturellement


sur l'autre utilisateur (utilisateur que l'on doit relier à un conducteur de
phase différent du précédent) : s'attend-on, comme avant, que les deux
dispositifs de protection se déclenchent quand il y a un défaut dans les
utilisateurs ?
Si l'on a répondu "OUI”, la réponse est fausse. Repasser le mode de
fonctionnement et de coordination d'un système TT.
L’impédance-résistance de la boucle de défaut, constituée
principalement par les résistances des deux installations de déperditeurs
impliquées est telle que les protections contre les surintensités
seulement n'interviennent pas instantanément, mais - comme le montre
l'essai pratique sur le panneau - de façon casuelle quelques secondes
après.
Modifier maintenant la résistance de terre du déperditeur RE2 en passant
de 20 Ω à 2 Ω et répéter l'expérience comme indiqué ci-dessus.
Maintenant, les deux dispositifs de protection impliqués dans le double
défaut mettent les utilisateurs hors service.

Essayer maintenant de remplacer une des deux protections


magnétothermiques, par exemple Q11, par la protection
magnétothermique Q1.
Au double défaut, la protection Q12, qui est sélective par rapport à Q1,
intervient toujours. Q1 a un courant nominal double de Q11 et à égalité
de courant, les temps de réponse (intervention) sont différents.
On traite la sélectivité des dispositifs de protection dans des exercices
spécifiques.
- 102 -
8 – ETUDE DU SYSTEME DE DISTRIBUTION IT

EXERCICE #8
Système de distribution IT avec les masses reliées à la terre
collectivement (masses reliées à la même installation de terre).

Figure 8.11 - Système IT avec masses reliées à la terre collectivement


Schéma électrique de référence

MODE OPERATIONNEL EXERCICE #8


La source d'alimentation doit rester isolée de la terre ; ne pas brancher le
pontet entre la borne du Neutre et celle du collecteur de terre ET1.
Brancher le pontet RE2 20 Ω.
Relier les masses des utilisateurs au collecteur de terre ET2 comme
indiqué dans le schéma de disposition montré à la figure 8.12.
Mettre les sélecteurs EQUIPMENT à la position OFF.
Mettre le sélecteur C1 / C2 sur le panneau latéral droit à la position
OFF.
Appliquer une la tension à l'installation (mettre sur ON l’interrupteur
général du panneau latéral droit).
Mettre sur ON les interrupteurs magnétothermiques différentiels Q11 et
Q12.
Mettre les sélecteurs EQUIPMENT à la position ~, les lampes témoin
allumées indiquent que les utilisateurs sont correctement alimentés.

Comme on l'a vu auparavant, la situation susmentionnée nous conduit à


considérer le système IT à double défaut comme s'il s'agissait d'un
système TN.

- 103 -
8 – ETUDE DU SYSTEME DE DISTRIBUTION IT

Figure 8.12 - Système IT avec masses reliées à la terre collectivement

OBSERVATIONS SUR L'EXERCICE #8


Dans le système IT, quand les masses sont reliées collectivement par un
conducteur de protection, on applique les prescriptions inhérentes au
système TN où l'on doit respecter la condition 1 si le neutre n'est pas
distribué, et la condition 2 si le neutre est distribué.
U Uo
1) Zs ≤ -------- 2) Z’s ≤ --------
2Ia 2Ia

Ia est le courant coupant le circuit avant le temps t spécifié dans le


tableau 41B, quand cela est applicable, ou avant les 5 s pour les autres
circuits, quand ce temps est permis.

Tableau 41B Temps de coupure maximum dans les systèmes IT


(deuxième défaut)
Tension nominale de l'installation Temps de coupure (s)
Uo/U (V) Neutre non Neutre distribué
distribué
120/240 0,8 5
230/400 0,4 0,8
400/690 0,2 0,4
580/1000 0,1 0,2

Si l'on ne peut pas respecter les conditions liées en quelque sorte aux
systèmes TN en employant des dispositifs de protection de surintensité,
on doit utiliser une connexion équipotentielle supplémentaire locale
- 104 -
8 – ETUDE DU SYSTEME DE DISTRIBUTION IT
entre les masses des appareils électriques et les masses étrangères
simultanément accessibles. En alternative, on doit prévoir une
protection au moyen d'un interrupteur différentiel protégeant chaque
appareil utilisateur.

Dans les installations ou parties d'installation IT où la tension de


contact limite conventionnelle doit être limitée à 25 V en c.a. ou à 60
V en c.c. non ondulée, on applique les temps de coupure maximum
définis dans le tableau 48A.

Temps de coupure maximum pour installations ou parties d'installation


dans des conditions particulières
Système TN Système IT
Uo T Uo/U Neutre non Neutre
distribué distribué
(V) (s) (V) T (s) t (s)
120 0,4 120/240 0,4 1
230 0,2 230/400 0,2 0,4
400 0,06 400/690 0,06 0,2
> 400 0,02 * 580/1000 0,02 * 0,06

Tableau 48A - Temps de coupure maximum pour installations ou


parties d'installation dans des conditions particulières

*Si l'on ne peut pas garantir ce temps de coupure, on peut prendre


d'autres mesures de protection, comme une connexion équipotentielle
supplémentaire.

Figure 8.13 - Parcours du courant de premier défaut dans un système IT avec masses reliées à
la terre collectivement

- 105 -
8 – ETUDE DU SYSTEME DE DISTRIBUTION IT

Figure 8.14 - Parcours du courant de double défaut dans un système IT avec masses reliées à la
terre collectivement

- 106 -
9 - ESSAI DE LA CONTINUITE DES CONDUCTEURS DE PROTECTION

ESSAI de la CONTINUITE des CONDUCTEURS de PROTECTION

OBJECTIFS
• Effectuer l'essai de la continuité des conducteurs de protection.

MATERIEL
• Panneau de démonstration mod. PDG-R/EV
• Jeu de câbles et de pontets avec des goujons de sécurité de 4 mm de
diamètre
• Multimètre numérique à programmation automatique
• Instrument pour les vérifications des installations électriques.

RAPPELS THEORIQUES
On doit effectuer un essai de continuité sur les conducteurs de protection,
y compris les conducteurs équipotentiels principaux et supplémentaires.
On recommande de réaliser cet essai avec un courant d'au moins 0,2 A,
en utilisant une source de tension alternative ou continue comprise entre
4 et 24 V à vide.

L'essai consiste à vérifier la continuité électrique entre les différents


points de l'installation de terre, à partir du déperditeur jusqu'aux masses et
masses étrangères reliées. Dans l'essai de continuité, il est très important
de bien préparer le circuit d'essai en faisant particulièrement attention aux
connexions au niveau des masses et des masses étrangères.
On doit effectuer le contrôle :
• entre le déperditeur (s'il est accessible) et le collecteur de terre ;
• entre les différents collecteurs de terre ;
• si nécessaire, entre les conducteurs de protection PE et les conducteurs
équipotentiels EQS, en présence de jonctions et/ou dérivations, afin de
trouver de possibles discontinuités ;
• entre les masses et les collecteurs de terre ;
• entre les masses étrangères entre elles et vers les masses.

EXERCICE #9
La mesure de la continuité n'a pas pour but de relever la valeur de la
résistance des conducteurs, mais plutôt de vérifier l'existence, ou non, de
la continuité électrique. On suppose que la connexion existe si l'on a une
continuité électrique ; d'ailleurs, tout ceci a été vérifié à l'examen visuel,
mais l'oubli d'une liaison ou d'une connexion est chose probable.
L'essai de continuité des conducteurs de protection PE doit être fait entre
les pôles de terre des prises de courant, les PE d'éventuels utilisateurs
fixes, toujours par rapport au collecteur de terre.

- 107 -
9 - ESSAI DE LA CONTINUITE DES CONDUCTEURS DE PROTECTION

Figure 9.1 - Schéma pour l'essai de continuité des conducteurs de protection PE

MODE OPERATIONNEL
• Couper la tension de l'installation (panneau).
• Réaliser le système de distribution TT comme indiqué à la figure 9.2.
Les deux utilisateurs électriques doivent être mis à la terre
correctement.
• Brancher les pontets RE1 0,3 Ω, RE2 20 Ω.
• N'insérer aucun pontet de défaut à la masse.
• Brancher l'instrument de mesure entre le collecteur de terre et les
différentes masses de l'installation.

Figure 9.2 - Connexion de l'instrument pour l'essai de continuité des


conducteurs de protection PE

- 108 -
9 - ESSAI DE LA CONTINUITE DES CONDUCTEURS DE PROTECTION

Figure 9.3 - Schéma électrique utilisé pour l'essai de continuité des conducteurs de protection sur
le panneau de démonstration

- 109 -
10 - MESURE DE LA RESISTANCE D'ISOLEMENT DE L'INSTALLATION ELECTRIQUE

MESURE de la RESISTANCE d'ISOLEMENT de l'INSTALLATION

OBJECTIFS
• Mesurer la résistance d'isolement de l'installation électrique.

MATERIEL
• Panneau de démonstration mod. PDG-R/EV
• Jeu de câbles et de pontets avec des goujons de sécurité de 4 mm de
diamètre
• Instrument pour les vérifications des installations électriques.

RAPPELS THEORIQUES
La résistance d'isolement doit être mesurée entre chaque conducteur
actif et la terre. Pendant cette mesure, les conducteurs de phase et de
neutre peuvent être reliés ensemble.
On considère satisfaisante la résistance d'isolement, mesurée avec les
valeurs de la tension d'essai indiquées dans le tableau 61A, si chaque
circuit - avec les appareils utilisateurs débranchés - a une résistance
d'isolement non inférieure aux indications de ce même Tableau 61A.
On doit effectuer les mesures avec l'installation hors tension.
En général, la mesure de la résistance d'isolement s'effectue au départ de
l'installation.
Il est recommandé, si possible, de vérifier l'isolement même entre les
conducteurs actifs.
Si la valeur mesurée est inférieure à la valeur indiquée dans le tableau
61A, on peut subdiviser l'installation en différents groupes de circuits et
mesurer la résistance d'isolement de chaque circuit.
Si certains circuits ou certaines parties de circuits sont interrompus par
des dispositifs à tension minimale (par exemple, les contacteurs)
interrompant tous les conducteurs actifs, on mesure la résistance
d'isolement de ces circuits ou de ces parties de circuits séparément.
Si des appareils utilisateurs sont branchés et que la valeur mesurée est
inférieure aux indications du tableau 61A, ces appareils utilisateurs
devront être débranchés.

Valeurs minimales de la résistance d'isolement


Type de circuit Tension d'essai Résistance d'isolement
(V) (MΩ)
Circuits 250 ≥ 0,25
SELV PELV
Autres circuits 500 ≥ 0,5
jusqu'à 500 V
Circuits au-delà de 1000 ≥ 1,0
500 V

Tableau 61A - Valeur minimale de la résistance d'isolement.

- 110 -
10 - MESURE DE LA RESISTANCE D'ISOLEMENT DE L'INSTALLATION ELECTRIQUE

Figure 10.1 - Schéma pour la mesure de la résistance d'isolement de


l'installation

Les mesures doivent être effectuées en c.c. L'appareil d'essai doit être en
mesure de fournir la tension d'essai indiquée dans le tableau 61A avec
un courant de 1 mA.
Si le circuit comprend des dispositifs électroniques, pendant les mesures
on devra relier ensemble les conducteurs de phase et de neutre. Cette
précaution est nécessaire parce que cet essai sans connexion entre les
conducteurs actifs pourrait endommager les dispositifs électroniques.

EXERCICE #10
Mesure globale de la résistance d'isolement au départ de l'installation.
La résistance d'isolement doit être mesurée entre chaque conducteur
actif et la terre. Généralement, on effectue l'essai au départ de
l'installation avec un instrument dédié en mesure de fournir les tensions
requises par la Norme indiquée dans le tableau 61A et un courant de 1
mA ; l'installation ne doit pas être sous tension.

Il y a lieu de rappeler que la mesure de la résistance d'isolement ne


concerne que l'installation électrique, et non les appareils utilisateurs
reliés à celle-ci, lesquels doivent satisfaire aux normes de produit
inhérentes.

Si l'on effectue la mesure de la résistance d'isolement avant de brancher


les appareils utilisateurs, la Norme impose la vérification aussi bien

- 111 -
10 - MESURE DE LA RESISTANCE D'ISOLEMENT DE L'INSTALLATION ELECTRIQUE
entre les conducteurs actifs entre eux que celle entre les conducteurs
actifs et la terre ; en cas de vérification de l'installation en un deuxième
temps (vérifications périodiques), vu la difficulté pratique de
débrancher tous les utilisateurs, pour éviter les dommages dus aux
tensions impliquées dans l'essai, la Norme accepte que l'on mesure
l'isolement entre les conducteurs actifs reliés entre eux et à la terre.

MODE OPERATIONNEL EXERCICE #10


• Couper la tension de l'installation (panneau).
• Réaliser le système de distribution TT comme indiqué à la figure
10.2. Les deux utilisateurs électriques doivent être mis à la terre
correctement.
• Brancher les pontets RE1 0,3 Ω, RE2 20 Ω.
• N'insérer aucun pontet de défaut à la masse.
• Brancher l'instrument de mesure entre le collecteur de terre et les
conducteurs actifs, reliés ensemble, de la sortie au dispositif Q1.

Effectuer une première mesure sans aucun défaut à la masse


introduit dans les utilisateurs. La mesure ainsi faite donne des valeurs
de résistance supérieures aux valeurs requises (tableau 61A) ; on en
déduit que globalement l’isolement de l'installation est correct.

Figure 10.2 - Connexion de l'instrument de mesure de la résistance


d'isolement au départ de l'installation électrique

Répéter la mesure avec un défaut à la masse introduit dans un


utilisateur (n'importe quelle valeur de défaut). La mesure ainsi faite
donne des valeurs de résistance inférieures aux valeurs requises (tableau
61A) ; on en déduit que l’isolement de l'installation est défectueux
quelque part.

- 112 -
10 - MESURE DE LA RESISTANCE D'ISOLEMENT DE L'INSTALLATION ELECTRIQUE
Le schéma électrique spécifique de la mesure que l'on vient de faire
(voir la figure 10.3) montre clairement que l'on a la possibilité de
sectionner et de subdiviser ultérieurement les circuits en effectuant
l’ouverture des dispositifs de protection Q1 et Q12. Ceci permet de
répéter la mesure de la résistance d'isolement et d'établir que ce n'est pas
la première partie de la ligne qui a un isolement défectueux. Les
mesures suivantes permettront de trouver la partie de circuit en défaut.

Figure 10.3 - Schéma électrique utilisé pour la mesure de la résistance d'isolement de


l'installation sur le panneau de démonstration

La conclusion sur la recherche du circuit impliquant un défaut de


résistance d'isolement est que c'est l’utilisateur qui est branché au circuit
qui est défectueux ; si on le débranche du circuit, le défaut cesse.

Si c'est le “produit” qui a le défaut - comme c'est le cas ici -, on doit le


vérifier et éventuellement le réparer en appliquant les relatives Normes
de produit.

- 113 -
11 - MESURE DE LA RESISTANCE DE TERRE

MESURE de la RESISTANCE de TERRE

OBJECTIFS
• Effectuer la mesure de la résistance de terre.

MATERIEL
• Panneau de démonstration mod. PDG-R/EV
• Jeu de câbles et de pontets avec des goujons de sécurité de 4 mm de
diamètre
• Multimètre numérique à programmation automatique
• Pince ampèremétrique pour courants nominaux et de dispersion
• Instrument pour les vérifications des installations électriques.

RAPPELS THEORIQUES
La mesure de la résistance de terre prescrite pour les systèmes TT, TN et
pour les systèmes IT doit être effectuée selon une méthode appropriée.
Il s'agit de la résistance entre le collecteur (ou nœud) de terre et la terre.
Note - Quand dans un système TT le lieu de l'installation (par exemple,
les villes) fait qu'il ne soit pratiquement pas possible de fournir deux
électrodes de terre auxiliaires, on peut effectuer la mesure de la
résistance du circuit en défaut qui donne une valeur en excès.
On doit effectuer, si possible, la mesure avec l'installation se trouvant
dans les conditions de fonctionnement ordinaires et on peut la réaliser
sans déconnecter les déperditeurs de fait ne se trouvant pas sous le
contrôle du gérant de l'installation.
Toutefois, s'il est raisonnable de supposer que l'efficience de
l'installation de terre dépend surtout des déperditeurs ne se trouvant pas
sous le contrôle du gérant de l'installation, il est justifiable, lors de la
vérification, que l'on essaie d'estimer la contribution de ces derniers
déperditeurs, même si l'installation de terre doit être projetée sans tenir
compte de la contribution de ces déperditeurs. Il n'est pas nécessaire que
les mesures soient effectuées dans certaines conditions météorologiques
ou dans certaines conditions du terrain particulières.

La valeur de la résistance de terre acceptable doit être la valeur


satisfaisant à la coordination des protections associées.
On ne peut pas considérer de façon prioritaire une valeur limite de
référence de la résistance de terre (par exemple, 20 Ω) avec laquelle
contrôler le résultat de la mesure, mais on devra chaque fois contrôler si
la coordination prévue par les normes est respectée. La vérification du
déperditeur s'impose après l’examen visuel et l’analyse de la
documentation pour choisir la technique de mesure la plus appropriée au
type de déperditeur installé - de fait (déperditeur naturel) ou intentionnel
(déperditeur artificiel) - et au type de système géré.
Les techniques de mesure de la résistance du déperditeur les plus
communes sont indiquées plus loin.
La méthode volt-ampèremétrique consiste à faire circuler un courant
alternatif ayant une valeur constante entre le déperditeur examiné et un
déperditeur auxiliaire situé à une distance autour du déperditeur essayé
- 114 -
11 - MESURE DE LA RESISTANCE DE TERRE
correspondant à au moins cinq fois la dimension maximale de ce même
déperditeur. Par dimension maximale du déperditeur essayé, on entend
sa diagonale maximale ou le diamètre du cercle de surface égale
contenant le déperditeur. On mesure la tension entre le déperditeur
examiné et une sonde de tension située au dehors des zones d'influence
produites par le courant d'essai traversant le déperditeur examiné et le
déperditeur auxiliaire. En général, on peut considérer la sonde de
tension comme étant à sa position adéquate quand elle est située à une
distance autour du déperditeur égale à environ 2,5 fois la dimension
maximale de ce même déperditeur.
La valeur de la résistance de terre est donnée par le rapport entre la
tension mesurée et le courant d'essai ou indiqué directement par des
instruments spéciaux réalisés à cet effet.

Figure 11.1 - Schéma pour la mesure de la résistance de terre.


Méthode volt-ampèremétrique. Technique pour déperditeurs de faibles
dimensions

Pour vérifier si la sonde de tension se trouve en dehors des zones


d'influence produites par le courant d'essai traversant le déperditeur
examiné et le déperditeur auxiliaire, on doit répéter les mesures en
déplaçant la sonde de tension, ceci à partir d'un point intermédiaire entre
le déperditeur auxiliaire et le déperditeur essayé, de façon à la mettre en
différents points vers les deux déperditeurs : si en deux points ou plus
on obtient des valeurs de résistance avec très peu de différence, ceci
confirme que la mesure est fiable.

- 115 -
11 - MESURE DE LA RESISTANCE DE TERRE

Figure 11.2 - Schéma pour la mesure de la résistance de terre


Méthode volt-ampèremétrique. Technique pour déperditeurs de grandes
dimensions

Figure 11.3 - Schéma pour la mesure de la résistance de terre


Méthode volt-ampèremétrique avec un instrument dédié. Technique
pour déperditeurs de grandes dimensions

- 116 -
11 - MESURE DE LA RESISTANCE DE TERRE
Avec la méthode volt-ampèremétrique, s'il est difficile de placer le
déperditeur auxiliaire de courant à une distance correspondant à environ
cinq fois la dimension maximale du déperditeur examiné, il est possible
de situer le déperditeur auxiliaire à une distance plus réduite
correspondant, par exemple, à la dimension maximale du déperditeur
examiné. La valeur de la résistance de terre est donnée par le rapport de
la tension mesurée au point d'inflexion et le courant d'essai. Au cas où
l'on n'obtiendrait pas cette condition, on devra augmenter le nombre des
déplacements de la sonde de tension en diminuant la distance entre
chacun d'eux. Si la procédure des déplacements de la sonde de tension
n'est pas encore suffisante, on pourra recourir à un ultérieur éloignement
du déperditeur auxiliaire de courant.

Figure 11.4 - Schéma pour la mesure de la résistance de la boucle de


défaut. Méthode de la chute de tension pour systèmes TT

Cette méthode n'est applicable qu'aux systèmes TT et fournit toujours


une valeur de résistance supérieure à la valeur obtenue avec les
méthodes précédentes ; quant à la coordination avec les dispositifs de
protection, cette méthode est toujours en faveur de la sécurité.
La mesure faite avec un instrument approprié concerne non seulement la
valeur de la résistance du circuit de défaut de l'installation utilisatrice
RA, mais aussi la valeur de la cabine (résistance de terre du neutre),
celle de la résistance équivalente secondaire du transformateur et celle
de la résistance des lignes.
Si l’installation électrique est munie de dispositifs de protection à
courant différentiel et que pour la mesure il ne soit pas possible
d'accéder à un point en amont de cette protection (il n'est ni possible, ni
facile de l'exclure), on peut utiliser des instruments évitant l’intervention
de la protection différentielle, ceci dans les limites prévues par le
constructeur.
Si la valeur résultant de la mesure n'est pas acceptable parce qu'elle est
trop élevée relativement à la coordination avec les dispositifs de
- 117 -
11 - MESURE DE LA RESISTANCE DE TERRE
protection, on devra refaire les mesures en recourant aux méthodes
précédentes.

Figure 11.5 - Schéma pour la mesure de la résistance de terre.


Méthode du déperditeur à résistance négligeable

Si l'on a à disposition à proximité du déperditeur que l'on doit mesurer


un autre déperditeur ayant une résistance négligeable, par exemple un
tuyau de distribution d'eau long et enterré, on peut l'utiliser
simultanément comme sonde de tension et de courant. La mesure fournit
la somme des résistances du déperditeur essayé et du déperditeur ayant
la résistance négligeable ; la mesure ainsi faite coïncidera sensiblement
avec la résistance de terre du déperditeur examiné ; quoi qu'il en soit,
l’erreur que l'on a en excès est en faveur de la sécurité.
Si l'on a trois déperditeurs A, B, C ne s'influençant pas mutuellement, on
peut calculer la résistance de chacun d'eux en mesurant leur résistance
deux par deux. La méthode définie des trois terres est formulée comme
suit :
RAB = RA + RB ; RBC = RB + RC ; RAC = RA + RC
d'où l'on tire : RAC + RAB - RBC
RA = 
2
RBC + RAB - RAC
RB = 
2

RAC + RBC - RAB


RC = 
2

- 118 -
11 - MESURE DE LA RESISTANCE DE TERRE

EXERCICE #11
• Mesure de la résistance de terre du système déperditeur.

MODE OPERATIONNEL
• Couper la tension de l'installation (panneau).
• Brancher seulement un pontet aux bornes RE2 pour assigner au
système déperditeur une valeur de résistance (les valeurs possibles
sont : 2 Ω, 20 Ω, 200 Ω, 2 kΩ) ; débrancher tous les autres pontets.

La mesure utilise la méthode volt-ampèremétrique montrée à la figure


11.3. L'instrument doit être relié selon les indications du constructeur.
Pour réaliser pratiquement cette mesure sur le panneau de
démonstration, relier :
- la sonde de courant (déperditeur auxiliaire) à la borne 1 Ω du
déperditeur RE1,
- la sonde de tension à la borne de TERRE DE REFERENCE,
- la sonde de mesure (déperditeur examiné) au collecteur de terre ET2
(le collecteur de terre est le point d'accès au système déperditeur à
mesurer).

Figure 11.6 - Connexion de l'instrument pour la mesure de la


résistance de terre sur le panneau de démonstration

Refaire la mesure en variant la valeur de résistance assignée au système


déperditeur (résistance RE2).

- 119 -
11 - MESURE DE LA RESISTANCE DE TERRE

EXERCICE #12
• Mesure de la résistance de terre du déperditeur selon la méthode volt-
ampèremétrique, avec un voltmètre et un ampèremètre.

MODE OPERATIONNEL
• Couper la tension de l'installation (panneau).
• Brancher seulement un pontet aux bornes RE pour assigner au
système déperditeur une valeur de résistance (les valeurs possibles
sont : 2 Ω, 20 Ω, 200 Ω, 2 kΩ) ; débrancher les autres pontets.
• On a besoin d'une alimentation auxiliaire en très basse tension, par
exemple 12 Vca.

La mesure ainsi faite utilise la méthode volt-ampèremétrique avec


déperditeur auxiliaire (sonde de courant) et la sonde de tension
représentée à la figure 11.2. La valeur de la résistance de terre, exprimée
directement en Ω, s'obtient en calculant le rapport entre la tension et le
courant mesuré.
Pour réaliser pratiquement cette mesure sur le panneau de
démonstration, relier :
- le déperditeur auxiliaire à la borne 1 Ω du déperditeur RE1,
- la sonde de tension à la borne de TERRE DE REFERENCE,
- la sonde de mesure (déperditeur examiné) à la borne du collecteur de
terre ET2 (le collecteur de terre est le point d'accès au système
déperditeur à mesurer).

Figure 11.7 - Connexion des instruments pour la mesure de la


résistance de terre

Refaire la mesure en variant la valeur de résistance assignée au


déperditeur RE2.

- 120 -
11 - MESURE DE LA RESISTANCE DE TERRE

EXERCICE #13
• Mesure de la résistance du circuit de défaut (Système TT).
Si dans un système TT le lieu de l'installation (par exemple, les villes)
fait qu'il ne soit pratiquement pas possible de fournir deux électrodes de
terre auxiliaires, on peut effectuer la mesure de la résistance du circuit
en défaut, où la valeur obtenue est en excès.

MODE OPERATIONNEL
• Couper la tension de l'installation (panneau).
• Réaliser le système de distribution TT comme indiqué à la figure
11.6. Les deux utilisateurs électriques doivent être correctement
reliés à la terre.
• Brancher les pontets RE1 1 Ω, RE2 20 Ω,
• Ne brancher aucun pontet de défaut à la masse.
• Selon les indications du constructeur, relier l'instrument de mesure
au bornier d'un utilisateur, par exemple celui de gauche.
• Appliquer une tension à l'installation, fermer (état ON) tous les
interrupteurs de manœuvre et de protection.

La mesure faite par l'instrument concerne :


- la valeur de la résistance de terre du déperditeur RE2,
- la valeur de la résistance du déperditeur de la cabine RE1,
- la résistance-inductance de la phase du transformateur,
- la résistance-inductance du conducteur PE connectant l’utilisateur,
- la résistance-inductance du conducteur de phase alimentant
l’utilisateur.

Si l’installation électrique est munie de dispositifs de protection à


courant différentiel et que pour la mesure il ne soit pas possible
d'accéder à un point en amont de cette protection (il n'est ni possible, ni
facile de l'exclure), on peut utiliser des instruments évitant l’intervention
de la protection différentielle, ceci dans les limites prévues par le
constructeur.

Si la valeur résultant de la mesure n'est pas acceptable parce qu'elle est


trop élevée relativement à la coordination avec les dispositifs de
protection, on devra refaire les mesures en recourant aux méthodes
précédentes.

Cette méthode de mesure est extrêmement simple, car pour les


connexions il suffit de brancher la fiche dans une prise, mais elle ne
convient pas pour relever des résistances d'installations de terre de basse
valeur ; les circuits impliqués dans la mesure pourraient avoir des
valeurs résistives beaucoup plus élevées par rapport au système
déperditeur effectif objet de la mesure.

- 121 -
11 - MESURE DE LA RESISTANCE DE TERRE

Figure 11.8 - Connexion de l'instrument pour la mesure de la


résistance du circuit de défaut, système TT

Répéter la mesure en variant la valeur de résistance assignée au système


déperditeur RE2.

- 122 -
12 – VERIFICATIONS DU DISPOSITIF DE CONTROLE DE L'ISOLEMENT

ESSAI FONCTIONNEL du DISPOSITIF de CONTRÔLE


d'ISOLEMENT

OBJECTIFS
• Essayer la fonctionnalité du dispositif de contrôle d'isolement de
l'installation IT.

MATERIEL
• Panneau de démonstration mod. PDG-R/EV
• Jeu de câbles et de pontets avec des goujons de sécurité de 4 mm de
diamètre
• Multimètre numérique à programmation automatique
• Pince ampèremétrique pour courants nominaux et de dispersion

RAPPELS THEORIQUES
Dans la protection par séparation électrique avec contrôle permanent de
la résistance d'isolement, la vérification du dispositif de contrôle
consiste en un examen visuel et en la réalisation d'essais avec des
instruments.
Les vérifications se subdivisent en :
- vérifications initiales (avant la mise en service de l'installation),
- vérifications périodiques (dans les locaux à usage médical, la
vérification doit être faite tous les 6 mois).

Pour le montage du circuit, se référer aux schémas électriques montrés


aux figures 8.5 et 8.6 utilisés pour étudier le système de distribution IT.

- 123 -
13 - VERIFICATION DU FONCTIONNEMENT DES DISPOSITIFS DIFFERENTIELS

VERIFICATION du FONCTIONNEMENT des DISPOSITIFS de


PROTECTION à COURANT DIFFERENTIEL

OBJECTIFS
• Vérification du fonctionnement des dispositifs de protection à
courant différentiel.

MATERIEL
• Panneau de démonstration mod. PDG-R/EV.
• Multimètre pour tensions c.a.
• Pince ampèremétrique pour courants c.a.
• Mesureur de la fonctionnalité des interrupteurs différentiels
(instrument pour les vérifications électriques).

RAPPELS THEORIQUES
Un dispositif différentiel doit assurer l'interruption de tous les
Norme CEI 64-8 conducteurs actifs du circuit protégé.
Dispositifs de
protection contre Aucun conducteur de protection ne doit passer à travers le circuit
les contacts magnétique d'un dispositif différentiel.
indirects par
coupure On doit choisir les dispositifs différentiels et subdiviser les circuits
automatique de électriques de façon à ce qu'un courant de dispersion quelconque
l'alimentation pouvant circuler vers la terre pendant le fonctionnement ordinaire des
Dispositifs appareils alimentés, ne puisse faire intervenir de façon inopportune le
différentiels dispositif différentiel.

Note - Les dispositifs différentiels peuvent intervenir en correspondance


d'une certaine valeur de courant différentiel supérieure à 50% du courant
différentiel nominal d'intervention.

L'emploi de dispositifs différentiels associés à des circuits non dotés de


conducteur de protection ne doit pas être considéré comme une mesure
de protection suffisante contre les contacts indirects, même si le courant
différentiel nominal d'intervention ne dépasse pas les 30 mA.

Les dispositifs différentiels peuvent avoir ou ne pas avoir une source


auxiliaire. L'emploi des dispositifs différentiels à source auxiliaire ne
fonctionnant pas quand la source auxiliaire est défectueuse n'est admis
que si :
- la protection contre les contacts indirects est assurée même en cas de
défaut de l'alimentation auxiliaire ; ou bien si
- les dispositifs différentiels sont installés dans des installations gérées,
essayées et contrôlées par des personnes très expertes.

- 124 -
13 - VERIFICATION DU FONCTIONNEMENT DES DISPOSITIFS DIFFERENTIELS
Systèmes TN
Si pour certains composants électriques ou certaines parties de
l'installation gérée avec un système TN, les conditions de protection
contre les contacts indirects ne peuvent pas être satisfaites avec les
dispositifs de surintensité, ces composants ou ces parties pourront être
protégées grâce à un dispositif différentiel.

Systèmes TT
Si une installation est protégée par un seul dispositif différentiel, ce
dernier devra être situé au départ de l'installation, à moins que la partie
de l'installation comprise entre le point de départ et ce dispositif ne
comprenne pas les masses.
Note - Si l'installation a plus d'un point de départ, cette prescription
s'applique à tous ces points.

Systèmes IT
Si la protection est assurée par un dispositif différentiel et que ne soit
pas prévue la coupure au premier défaut, le courant différentiel de non-
fonctionnement du dispositif doit être au moins égal au courant circulant
lors d'un premier défaut à la terre d'impédance négligeable d'un
conducteur de phase.

On doit vérifier la fonctionnalité du dispositif différentiel pour assurer


que ce dernier intervienne en correspondance d'un courant différentiel
de valeur égale à 100% de son courant différentiel nominal Idn.
On rappelle que la touche d'essai insérée dans l'interrupteur différentiel
ne sert qu'à vérifier la fonctionnalité mécanique de cet interrupteur en
provoquant son déclenchement avec un courant différentiel égal à
environ 2,5 fois son propre courant Idn.

Il convient de transcrire les résultats des essais dans un tableau.


Un exemple de tableau pour l'enregistrement des résultats des essais sur
les différentiels est indiqué dans l'appendice D.

L’interrupteur différentiel fonctionne s'il ouvre ses contacts avant le


temps maximal indiqué dans le tableau suivant.

Type Norme de produit Courant différentiel


d'interrupteur CEI EN 61008-1 et CEI EN 61009 -1 Idn 2 Idn 5 Idn 500 A
Type général Temps maximal de coupure 0,3 s 0,15 s 0,04 s 0,04 s
Type S Temps maximal de coupure 0,5 s 0,2 s 0,15 s 0,15 s
Temps minimal de non-fonctionnement 0,13 s 0,06 s 0,05 s 0,04 s

Les temps de coupure sont valables même pour les dispositifs


différentiels de classe A, mais on doit multiplier les valeurs de courant
(Idn, 2Idn, 5 Idn et 500 A) par le facteur 1,4 pour les dispositifs
différentiels avec Idn >0,01 A, et par le facteur 2 pour les dispositifs
différentiels avec Idn ≤0,01 A.

- 125 -
13 - VERIFICATION DU FONCTIONNEMENT DES DISPOSITIFS DIFFERENTIELS
Obligation de l'installation de l'interrupteur différentiel.

Cas où est requis l’interrupteur différentiel Idn max. Norme CEI / article de
(mA) référence
Circuits alimentés au moyen de câble plat à poser sous 30 CEI 64-8 art. 521.1
tapis type UWRW-1.
Circuits alimentant des prises à fiche dans la zone 3 30 CEI 64-8 art. 701.53
des salles de bain ou douche. (1)
Circuits alimentant des appareils d'éclairage, appareils 30 CEI 64-8 art. 701.55
de chauffage, unité pour baignoire d'hydromassage
dans la zone 2 des salles de bain et douche.
Circuits alimentant des prises à fiche dans la zone 1 30 CEI 64-8 art. 702.53
(petite piscines) et dans la zone 2 des piscines
(appareils de classe I). (1)
Circuits alimentant des appareils d'éclairage fixes de 30 CEI 64-8 art. 702.55
classe I installés dans la zone 2 des piscines. (1)
Circuits alimentant des prises à fiche jusqu'à 32 A 30 CEI 64-8 art. 704.471
dans les chantiers de construction. (1)
Circuits alimentant des prises à fiche dans les locaux
30 CEI 64-8 art. 705.412.5
agricoles (sauf les locaux à usage résidentiel).
Circuits en locaux agricoles (sauf les locaux à usage 500 CEI 64-8 art. 705.422
résidentiel).
Circuits alimentant des composants électriques fixes 30 CEI 64-8 art. 706.471.2
dans des lieux conducteurs limités. (1)
Circuits alimentant des prises à fiche dans les zones 30 CEI 64-8 art. 708.3.3.2.6
de camping.
Un interrupteur différentiel ne doit pas protéger plus
de 3 prises
Circuits terminaux dans les lieux de majeur risque 500 CEI 64-8 art. 751.04.1
d'incendie s'ils sont enfermés dans une enceinte ayant
un degré de protection inférieure à IP4X.
Circuits dans des lieux de spectacles publics alimentés * CEI 64-8 art. 752.47.1
directement en basse tension par le distributeur
(système TT).
Circuits alimentant des prises à fiche jusqu'à 32 A 30 CEI 64-8 art. 710.413.1.3
dans les locaux à usage médical de groupe 1.
Tous les circuits dans les locaux à usage médical de 30 CEI 64-8 art. 710.413.1.3
groupe 2 s'ils ne sont pas alimentés par le système IT-
M.

(1) A moins que l’alimentation ne s'effectue par l'intermédiaire de transformateur d'isolement ou


SELV.
(*) Il n'y a pas de limite pour le courant Idn, mais la coordination avec l’installation de terre est
nécessaire.

Les Normes inhérentes aux dispositifs différentiels à usage domestique


et similaire sont :
- Norme CEI 23-18 (du 1980, en vigueur jusqu'au 30.06.2000) ;
- Norme CEI EN 61008-1 CEI 23-42 du 11 1999 ;
- Norme CEI EN 61009-1 CEI 23-44 du 11 1999.

- 126 -
13 - VERIFICATION DU FONCTIONNEMENT DES DISPOSITIFS DIFFERENTIELS
Si, comme par exemple dans certains appareils à pose fixe pour le
traitement de données et de certains appareils de cuisson pour
collectivités, le courant de dispersion vers la terre a une valeur élevée -
supérieure à la moitié du courant nominal différentiel du dispositif
différentiel utilisable pour la protection du circuit -, on pourra obtenir la
protection contre les contacts indirects, par exemple, en réalisant les
conditions d'un système TN, avec l'installation d'un transformateur à
deux enroulements et en reliant les masses des appareils utilisateurs à un
point (généralement le neutre ou bien, en cas de transformateur
monophasé, le point central) relié à la terre de l'enroulement secondaire
du transformateur. Dans ce cas, la protection contre les contacts
indirects est assurée par les dispositifs choisis pour protéger le circuit
secondaire contre les surintensités.
Il existe des appareils utilisateurs de Classe I, comme par exemple
certains ordinateurs individuels, machines à écrire, enregistreurs de
caisse, appareils électro-médicaux, etc., qui possèdent des circuits
électroniques fonctionnant en courant continu et qui peuvent produire,
en cas de défaut à la masse, des courants avec des composantes
continues pouvant compromettre le fonctionnement des dispositifs
différentiels placés pour protéger les circuits d'alimentation
correspondants. Dans ces cas, il est recommandé de prendre les mesures
nécessaires pour assurer la protection contre les contacts indirects, en
recourant à la protection par séparation électrique ou, dans le domaine
de la protection par coupure automatique de l'alimentation, à des
dispositifs différentiels du type A ou bien du type B (Publication IEC
755).
En revanche, aucune mesure n'est requise pour la protection
additionnelle contre les contacts directs.
On considère l'emploi de dispositifs différentiels avec un courant
nominal non supérieur à 30 mA comme étant une mesure de protection
additionnelle contre les contacts directs.
Pour cette raison, l'emploi de ces dispositifs est particulièrement indiqué
pour la protection d'appareils utilisateurs transportables, mobiles ou
portables, alimentés au moyen de câbles flexibles, dont l'usure ou le
vieillissement peut impliquer la détérioration de l'isolant ou la rupture
de l'éventuel conducteur de protection.
Les circuits terminaux des locaux à usage médical de groupe 1,
alimentant des prises à fiche avec un courant nominal jusqu'à 32 A,
doivent être protégés au moyen d'interrupteurs différentiels avec un
courant différentiel nominal non supérieur à 30 mA (protection
additionnelle).

On devra veiller tout particulièrement à assurer que l’emploi simultané


d'un grand nombre d'appareils reliés au même circuit ne puisse faire
déclencher de façon inopportune les interrupteurs différentiels.

- 127 -
13 - VERIFICATION DU FONCTIONNEMENT DES DISPOSITIFS DIFFERENTIELS

Méthodes de vérification du fonctionnement du différentiel

METHODE 1
Méthode par laquelle on relie une résistance partiellement variable entre
un conducteur actif en aval du dispositif différentiel D et les masses. On
augmente le courant en réduisant la valeur de la résistance variable Rp.
La valeur de courant différentiel Id à laquelle le dispositif différentiel
fonctionne ne doit pas être supérieure à celle du courant de
fonctionnement nominal différentiel Idn.
On recommande de débrancher la charge pendant l'essai.
Notes inhérente à la méthode 1 :
-1 dans les systèmes IT il peut être nécessaire, pendant l'essai, de relier
un point du système directement à la terre pour obtenir le
fonctionnement du dispositif différentiel ;
-2 si la charge est branchée, on doit contrôler que son courant de
dispersion est négligeable ;
-3 interrompre l'essai si le voltmètre indique une tension inférieure à
(U0 – UTP). Exemples : 230-50 = 180 V ; 230-25 = 205 V.

Figure 13.1 - Vérifications du fonctionnement des dispositifs


différentiels. Méthode 1

- 128 -
13 - VERIFICATION DU FONCTIONNEMENT DES DISPOSITIFS DIFFERENTIELS

METHODE 2
Principe d'une méthode par laquelle on relie la résistance variable Rp
entre un conducteur actif en amont du dispositif différentiel D et un
autre conducteur actif en aval.
On augmente le courant en réduisant la valeur de la résistance variable
Rp.
La valeur de courant Id à laquelle le dispositif différentiel fonctionne ne
doit pas être supérieure à Idn.
On recommande de débrancher la charge pendant l'essai. Si la charge est
branchée, on devra s'assurer que son courant de dispersion est
négligeable.

Figure 13.2 - Vérifications du fonctionnement des dispositifs


différentiels. Méthode 2

- 129 -
13 - VERIFICATION DU FONCTIONNEMENT DES DISPOSITIFS DIFFERENTIELS

METHODE 3
Principe d'une méthode utilisant un déperditeur auxiliaire.
On augmente le courant en réduisant la valeur de la résistance variable
Rp. On mesure alors la tension entre les masses (UT tension de contact)
et un déperditeur auxiliaire indépendant (sonde de tension). On relève
aussi la valeur de courant Id à laquelle le dispositif différentiel
fonctionne, laquelle ne doit pas être supérieure à la valeur du courant
nominal Idn de l'interrupteur essayé.

On doit respecter la condition suivante : UT ≥ UL • ( Id / Idn )

où UL est la tension de contact limite conventionnelle.

Note : Cette méthode 3 ne peut être utilisée que si le local permet la


réalisation du déperditeur auxiliaire.
Dans les systèmes IT, il peut être nécessaire, pendant l'essai, de relier un
point du système directement à la terre pour obtenir le fonctionnement
du dispositif différentiel.

Figure 13.3 - Vérifications du fonctionnement des dispositifs


différentiels. Méthode 3

On recommande de veiller à ce que le temps d'intervention ne dépasse


pas les limites admises par la Norme sur les installations, Norme CEI
64-8. Voir les temps d'intervention pour les systèmes TN, TT et IT
(partie 8 de ce manuel).

- 130 -
13 - VERIFICATION DU FONCTIONNEMENT DES DISPOSITIFS DIFFERENTIELS

METHODE 4
Pour l'essai de fonctionnement des interrupteurs différentiels, on peut
adopter les systèmes de mesure indiqués par la suite et utilisant des
instruments dédiés.

Figure 13.4 - Schéma pour la vérification de la fonctionnalité des


différentiels avec des instruments dédiés

Instrument de vérification relié directement aux bornes en aval du


dispositif essayé et à la terre.

METHODE 5

Figure 13.5 - Schéma pour la vérification de la fonctionnalité des


différentiels avec instruments dédiés

Instrument de vérification relié directement aux prises à fiche protégées


par le dispositif différentiel lui-même.
- 131 -
13 - VERIFICATION DU FONCTIONNEMENT DES DISPOSITIFS DIFFERENTIELS

EXERCICE #14
Vérifier la fonctionnalité d'un interrupteur différentiel avec un courant
nominal d'intervention différentiel Idn = 30 mA type A (Q11).

MODE OPERATIONNEL
• Couper la tension de l'installation (panneau).
• Réaliser l’installation gérée avec un système de distribution TT
comme indiqué à la figure 13.6, où les instruments de mesure,
d'après la méthode 3, sont reliés à la sortie de la protection
différentielle sous essai (dispositif Q11).
• Brancher les pontets RE1 1 Ω, RE2 20 Ω.
• Les deux utilisateurs électriques doivent être correctement reliés à la
terre RE2.
• Ne brancher aucun pontet de défaut à la masse.
• Appliquer une tension à l'installation (panneau) et mettre sur ON les
dispositifs de protection prévus dans l'exercice.
• Mettre le sélecteur EQUIPMENT à la position ∼, la lampe témoin
allumée indique que l’utilisateur est alimenté.

Si l'on ne dispose pas d'un rhéostat comme le montre le schéma de la


méthode 3 (variable entre 5 kΩ et 15 kΩ, courant ≅ 50 mA), on peut
utiliser la “combinaison” des deux défauts à la masse pour obtenir
plusieurs valeurs différentes de courant et vérifier le fonctionnement des
protections différentielles.

Courant Combinaisons de deux défauts


(mA) Défaut 1 (SX) Défaut 2 (DX)
4,5 50 kΩ
9 50 kΩ 50 kΩ
15 15 kΩ
19,5 15 kΩ 50 kΩ
30 15 kΩ 15 kΩ
45 5 kΩ
90 5 kΩ 5 kΩ
150 1,5 kΩ
300 1,5 kΩ 1,5 kΩ
450 500 Ω
900 500 Ω 500 Ω
Les valeurs du courant se réfèrent à la tension de 230 V ±10%

Vu que le dispositif différentiel en question est à courant nominal Idn =


30 mA, il suffit pour le faire intervenir de combiner les valeurs de
résistance de défaut de 50 kΩ et 15 kΩ. Il est possible également de
créer des dispersions de courant majeures ; dans ce cas, la protection
différentielle, qui est plus sollicitée, emploie un temps mineur pour
intervenir. Cependant, la détermination du courant de dispersion
seulement ne permet pas de le démontrer, aussi doit-on recourir à des
instruments expressément construits pour déterminer les temps
d'intervention.
- 132 -
13 - VERIFICATION DU FONCTIONNEMENT DES DISPOSITIFS DIFFERENTIELS

Figure 13.6 - Vérification du fonctionnement de la protection


différentielle de 30 mA type A

Pour cette mesure, on recourt à la méthode 3 exposée plus haut et


prévoyant une résistance partiellement variable reliée entre un
conducteur actif en aval du dispositif différentiel et les masses.
La pince ampèremétrique numérique mesure le courant circulant vers la
masse. Vu les temps d'intervention de la protection différentielle, la
pince ampèremétrique devrait être dotée d'une mémoire de crête (temps
d'échantillonnage d'environ 10 ms). On doit augmenter le courant en
insérant et/ou en combinant les deux “défauts à la masse” jusqu'à
obtenir l’intervention du dispositif différentiel.
Interrompre l'essai si la tension indiquée par le voltmètre est supérieure
à la tension limite conventionnelle admise (25 ou 50 Vca).

• Mettre maintenant le sélecteur EQUIPMENT à la position =, le


courant de défaut à la masse dans l'utilisateur sera du type
unidirectionnel pulsant.

Refaire l'essai en changeant la valeur du défaut à la masse et vérifier si


la protection différentielle de classe A intervient sans retard comme
dans le cas du défaut sinusoïdal (EQUIPMENT à la position ∼).

Le dispositif différentiel de classe A relève les défauts avec des courants


sinusoïdaux et aussi avec des courants unidirectionnels.

- 133 -
13 - VERIFICATION DU FONCTIONNEMENT DES DISPOSITIFS DIFFERENTIELS

EXERCICE #15
Vérifier la fonctionnalité d'un interrupteur différentiel avec un courant
nominal d'intervention différentiel Idn = 30 mA type AC (Q12).

MODE OPERATIONNEL
• Couper la tension de l'installation (panneau).
• Réaliser l’installation gérée avec un système de distribution TT
comme indiqué à la figure 13.7, où les instruments de mesure,
d'après la méthode 3, sont reliés à la sortie de la protection
différentielle sous essai (dispositif Q12).
• Brancher les pontets RE1 1 Ω, RE2 20 Ω.
• Les deux utilisateurs électriques doivent être correctement reliés à la
terre RE2.
• Ne brancher aucun pontet de défaut à la masse.
• Appliquer une tension à l'installation (panneau) et mettre sur ON les
dispositifs de protection prévus dans l'exercice.
• Mettre le sélecteur EQUIPMENT à la position ∼, la lampe témoin
allumée indique que l’utilisateur est alimenté.

Si l'on ne dispose pas d'un rhéostat comme indiqué par le schéma de la


méthode 3 (variable entre 5 kΩ et 15 kΩ, courant ≅ 50 mA), on peut
utiliser la “combinaison” des deux défauts à la masse pour obtenir
plusieurs valeurs différentes de courant et vérifier le fonctionnement des
protections différentielles.

Courant Combinaisons de deux défauts


(mA) Défaut 1 (SX) Défaut 2 (DX)
4,5 50 kΩ
9 50 kΩ 50 kΩ
15 15 kΩ
19,5 15 kΩ 50 kΩ
30 15 kΩ 15 kΩ
45 5 kΩ
90 5 kΩ 5 kΩ
150 1,5 kΩ
300 1,5 kΩ 1,5 kΩ
450 500 Ω
900 500 Ω 500 Ω
Les valeurs du courant se réfèrent à la tension de 230 V ±10%

Vu que le dispositif différentiel en question est à courant nominal Idn =


30 mA, il suffit pour le faire intervenir de combiner les valeurs de
résistance de défaut de 50 kΩ et 15 kΩ. Il est possible également de
créer des dispersions de courant majeures ; dans ce cas, la protection
différentielle, qui est plus sollicitée, emploie un temps mineur pour
intervenir. Cependant, la détermination du courant de dispersion
seulement ne permet pas de le démontrer, aussi doit-on recourir à des
instruments expressément construits pour déterminer les temps
d'intervention.

- 134 -
13 - VERIFICATION DU FONCTIONNEMENT DES DISPOSITIFS DIFFERENTIELS

Figure 13.7 - Vérification du fonctionnement de la protection


différentielle de 30 mA type AC

Pour cette mesure, on utilise la méthode 3 exposée auparavant et


prévoyant une résistance partiellement variable reliée entre un
conducteur actif en aval du dispositif différentiel et les masses.
La pince ampèremétrique numérique mesure le courant circulant vers la
masse. Vu les temps d'intervention de la protection différentielle, la
pince ampèremétrique devrait être dotée d'une mémoire de crête (temps
d'échantillonnage d'environ 10 ms). On doit augmenter le courant en
insérant et/ou en combinant les deux “défauts à la masse” jusqu'à
obtenir l’intervention du dispositif différentiel.
Interrompre l'essai si la tension indiquée par le voltmètre est supérieure
à la tension limite conventionnelle admise (25 ou 50 Vca).

• Mettre maintenant le sélecteur EQUIPMENT à la position =, le


courant de défaut à la masse dans l'utilisateur sera du type
unidirectionnel pulsant.

Refaire l'essai en changeant la valeur du défaut à la masse et observer


comment se comporte la protection différentielle de classe AC avec un
défaut unidirectionnel.

Le dispositif différentiel de classe AC n'intervient pas quand le courant


de défaut dépasse la valeur du courant Idn et ne se déclenche pas même
si elle est bien supérieure.
Le dispositif différentiel de classe AC n'est pas en mesure de relever des
courants unidirectionnels.

- 135 -
13 - VERIFICATION DU FONCTIONNEMENT DES DISPOSITIFS DIFFERENTIELS

EXERCICE #16
Vérifier la fonctionnalité d'un interrupteur différentiel sélectif [S] avec
un courant nominal d'intervention différentiel Idn = 0,3 A, type A (Q2).

MODE OPERATIONNEL
• Couper la tension de l'installation (panneau).
• Réaliser l’installation gérée avec le système de distribution TT
comme indiqué à la figure 13.8, où les instruments de mesure,
d'après la méthode 3, sont reliés à la sortie de la protection
différentielle sous essai (dispositif Q2).
• Brancher les pontets RE1 1 Ω, RE2 2 Ω.
• Les deux utilisateurs électriques doivent être correctement reliés à la
terre RE2.
• Ne brancher aucun pontet de défaut à la masse.
• Appliquer une tension à l'installation (panneau) et mettre sur ON les
dispositifs de protection prévus dans l'exercice.
• Mettre le sélecteur EQUIPMENT à la position ∼, la lampe témoin
allumée indique que l’utilisateur est alimenté.

Si l'on ne dispose pas d'un rhéostat comme le montre le schéma de la


méthode 3 (variable entre 500 Ω et 1,5 kΩ, courant ≅ 500 mA), on peut
utiliser la “combinaison” des deux défauts à la masse pour obtenir
plusieurs valeurs différentes de courant et vérifier le fonctionnement des
protections différentielles.

Courant Combinaisons de deux défauts


(mA) Défaut 1 (SX) Défaut 2 (DX)
4,5 50 kΩ
9 50 kΩ 50 kΩ
15 15 kΩ
19,5 15 kΩ 50 kΩ
30 15 kΩ 15 kΩ
45 5 kΩ
90 5 kΩ 5 kΩ
150 1,5 kΩ
300 1,5 kΩ 1,5 kΩ
450 500 Ω
900 500 Ω 500 Ω
Les valeurs du courant se réfèrent à la tension de 230 V ±10%

Vu que le dispositif différentiel en question est à courant nominal


Idn = 0,3 A, il suffit de combiner les valeurs de résistance de défaut
entre 1,5 kΩ et 1,5 kΩ pour le faire intervenir. Il est possible également
de créer des dispersions de courant majeures ; dans ce cas, la protection
différentielle, qui est plus sollicitée, emploie un temps mineur pour
intervenir. Cependant, la détermination du courant de dispersion
seulement ne permet pas de le démontrer, aussi doit-on recourir à des
instruments expressément construits pour déterminer les temps
d'intervention.
- 136 -
13 - VERIFICATION DU FONCTIONNEMENT DES DISPOSITIFS DIFFERENTIELS

Figure 13.8 - Vérification du fonctionnement de la protection


différentielle sélective S, Idn 0,3 A, type A

Pour cette mesure, on utilise la méthode 3 exposée auparavant et


prévoyant une résistance partiellement variable reliée entre un
conducteur actif en aval du dispositif différentiel et les masses.
La pince ampèremétrique numérique mesure le courant circulant vers la
masse. Vu les temps d'intervention de la protection différentielle, la
pince ampèremétrique devrait être dotée d'une mémoire de crête (temps
d'échantillonnage d'environ 10 ms). On doit augmenter le courant en
insérant et/ou en combinant les deux “défauts à la masse” jusqu'à
obtenir l’intervention du dispositif différentiel.
Interrompre l'essai si la tension indiquée par le voltmètre est supérieure
à la tension limite conventionnelle admise (25 ou 50 Vca).

• Mettre maintenant le sélecteur EQUIPMENT à la position =, le


courant de défaut à la masse dans l'utilisateur sera du type
unidirectionnel pulsant.

Refaire l'essai en changeant la valeur du défaut à la masse et observer


comment se comporte la protection différentielle avec un défaut
unidirectionnel.

Le dispositif différentiel de classe A intervient quand le courant de


défaut dépasse la valeur de son courant Idn.
Le dispositif différentiel de classe A est en mesure de relever aussi des
courants unidirectionnels.

- 137 -
13 - VERIFICATION DU FONCTIONNEMENT DES DISPOSITIFS DIFFERENTIELS
EXERCICE #17
Vérifier la fonctionnalité d'un interrupteur différentiel retardé avec un
courant nominal d'intervention différentiel Idn et un temps t réglables,
type A (relais RCCB combiné grâce à la bobine CRC à l'interrupteur
Q1).

MODE OPERATIONNEL
• Couper la tension de l'installation (panneau).
• Réaliser l’installation gérée avec le système de distribution TT
comme indiqué à la figure 13.9, où les instruments de mesure,
d'après la méthode 3, sont reliés à la sortie de la protection
différentielle sous essai (sortie du dispositif RCCB).
• Brancher les pontets RE1 1 Ω, RE2 2 Ω.
• Les deux utilisateurs électriques doivent être correctement reliés à la
terre RE2.
• Ne brancher aucun pontet de défaut à la masse.
• Appliquer une tension à l'installation (panneau) et mettre sur ON les
dispositifs de protection prévus dans l'exercice.
• Mettre le sélecteur EQUIPMENT à la position ∼, la lampe témoin
allumée indique que l’utilisateur est alimenté.

Si l'on ne dispose pas d'un rhéostat comme le montre le schéma de la


méthode 3 (variable entre 500 Ω et 1,5 kΩ, courant ≅ 1 A), on peut
utiliser la “combinaison” des deux défauts à la masse pour obtenir
plusieurs valeurs différentes de courant et vérifier le fonctionnement des
protections différentielles.

Courant Combinaisons de deux défauts


(mA) Défaut 1 (SX) Défaut 2 (DX)
4,5 50 kΩ
9 50 kΩ 50 kΩ
15 15 kΩ
19,5 15 kΩ 50 kΩ
30 15 kΩ 15 kΩ
45 5 kΩ
90 5 kΩ 5 kΩ
150 1,5 kΩ
300 1,5 kΩ 1,5 kΩ
450 500 Ω
900 500 Ω 500 Ω
Les valeurs du courant se réfèrent à la tension de 230 V ±10%

Vu que le dispositif différentiel en question est à courant nominal Idn


réglable, l'essai concerne la valeur du seuil réglé ; pour faire intervenir le
dispositif, combiner les valeurs de résistance de défaut jusqu'à dépasser
la valeur de courant Idn. On mesure le temps d'intervention avec un
chronomètre ; l’emploi des instruments expressément construits pour
déterminer les temps d'intervention des différentiels est limité à des
temps inférieurs à 0,5 s.
- 138 -
13 - VERIFICATION DU FONCTIONNEMENT DES DISPOSITIFS DIFFERENTIELS

Figure 13.9 - Vérification du fonctionnement de la protection


différentielle retardée, type A

Imposer par exemple sur le dispositif différentiel réglable RCCB un


courant Idn = 0,5A et un temps t = 500 ms, comme l'indique le schéma
de disposition suivant.

- 139 -
13 - VERIFICATION DU FONCTIONNEMENT DES DISPOSITIFS DIFFERENTIELS
Pour cette mesure, on utilise la méthode 3 exposée auparavant et
prévoyant une résistance partiellement variable reliée entre un
conducteur actif en aval du dispositif différentiel et les masses.
La pince ampèremétrique numérique mesure le courant circulant vers la
masse. Pour des temps d'intervention très rapides de la protection
différentielle, la pince ampèremétrique devrait être dotée d'une mémoire
de crête (temps d'échantillonnage d'environ 10 ms). On doit augmenter
le courant en insérant et/ou en combinant les deux “défauts à la masse”
jusqu'à obtenir l’intervention du dispositif différentiel.
Interrompre l'essai si la tension indiquée par le voltmètre est supérieure
à la tension limite conventionnelle admise (25 ou 50 Vca).

• Mettre maintenant le sélecteur EQUIPMENT à la position =, le


courant de défaut à la masse dans l'utilisateur sera du type
unidirectionnel pulsant.

Refaire l'essai en changeant la valeur du défaut à la masse et observer


comment se comporte la protection différentielle avec un défaut
unidirectionnel.

Le dispositif différentiel de classe A intervient quand le courant de


défaut dépasse la valeur du courant Idn.
Le dispositif différentiel de classe A est en mesure de relever aussi des
courants unidirectionnels.

On rappelle qu'un relais différentiel retardé (réglable) doit toujours être


associé à un dispositif de puissance, comme un interrupteur
magnétothermique, pour réaliser l’ouverture du circuit contrôlé. Il est
constitué par un transformateur de courant et un circuit électronique de
contrôle. Le transformateur de courant, avec un orifice passant, est là
pour relever l’éventuelle “différence” du courant de tous les conducteurs
actifs du système électrique ; le circuit électronique de contrôle compare
le courant relevé par le transformateur au seuil sélectionné et active le
relais de sortie, ceci après un certain retard réglable.
Le relais de sortie du différentiel doit être relié à un dispositif
actionneur, ou mieux déclencheur, pour l’interrupteur de puissance.

D'après ce que l'on a vu, le transformateur de courant du relais


différentiel pourrait être branché indifféremment en amont ou en aval de
l'interrupteur de puissance. La seule mesure à effectuer concerne le sens
des conducteurs actifs passant à l'intérieur : ces conducteurs doivent tous
être dans le même sens.

En observant le circuit indiqué sur le panneau (figure 13.9), modifier les


connexions de façon à insérer en amont de l'interrupteur
magnétothermique Q1 la protection différentielle RCCB et vérifier si
son fonctionnement change. Refaire la vérification de sa fonctionnalité.

- 140 -
13 - VERIFICATION DU FONCTIONNEMENT DES DISPOSITIFS DIFFERENTIELS

EXERCICE #18
• Vérification de la fonctionnalité des dispositifs différentiels avec des
instruments dédiés.

MODE OPERATIONNEL
• Couper la tension de l'installation (panneau).
• Réaliser l’installation gérée avec le système de distribution TT
comme indiqué à la figure 13.9 (voir le schéma électrique de la
figure 13.10), où l'instrument de mesure, d'après la méthode 4, est
relié à la sortie de la protection différentielle sous essai (un dispositif
à la fois entre RCCB, Q2, Q11 et Q12).
• Brancher les pontets RE1 1 Ω, RE2 20 Ω.
• Les deux utilisateurs électriques doivent être correctement reliés à la
terre RE2.
• Ne brancher aucun pontet de défaut à la masse.
• Appliquer une tension à l'installation (panneau) et mettre sur ON les
dispositifs de protection prévus dans l'exercice.
• Mettre les sélecteurs EQUIPMENT à la position ∼, les lampes
témoin allumées indiquent si les utilisateurs sont alimentés.

On doit préparer et brancher l'instrument en respectant les modalités


indiquées par le constructeur dans le manuel d’emploi inhérent.

Figure 13.10 - Vérification du fonctionnement des dispositifs


différentiels avec un instrument dédié

- 141 -
13 - VERIFICATION DU FONCTIONNEMENT DES DISPOSITIFS DIFFERENTIELS

Figure 13.11 - Schéma électrique pour relever le courant et le temps


d'intervention des dispositifs différentiels avec un instrument dédié

Cette mesure prévoit l'emploi un instrument dédié et permet d'acquérir


aussi le temps d'intervention employé par la protection pour ouvrir le
circuit.

Les conducteurs de connexion de l'instrument indiqués par les sigles L


et N doivent être reliés en aval de chacune protection différentielle sous
essai.

La configuration du panneau indiquée à la figure 13.8 présente une


installation impliquant 4 protections différentielles de diverses
caractéristiques.

- 142 -
13 - VERIFICATION DU FONCTIONNEMENT DES DISPOSITIFS DIFFERENTIELS
En partant du début de l'installation on trouve :
1. le relais différentiel réglable RCCB (temps t et courant Idn réglables
par échelons), classe A, associé à l'interrupteur magnétothermique Q1
grâce à la bobine d'ouverture CRC ;
2. l'interrupteur différentiel sans déclencheurs magnétothermiques (pur)
Q2, courant Idn 0,3 A, classe A, sélectif S ;
3. l'interrupteur magnétothermique différentiel Q11, courant Idn 0,03
A, classe A, général ;
4. l'interrupteur magnétothermique différentiel Q12, courant Idn 0,03
A, classe AC, général.
Quand plusieurs dispositifs différentiels sont reliés en série, comme on
l'a vu, on doit respecter certaines règles bien précises de coordination
pour rendre l’installation sélective. Ce thème est exposé dans la partie
18 - Sélectivité entre dispositifs de protection.
On doit déduire de la lecture des données de plaque des protections
différentielles les caractéristiques nominales (que l'on a mentionnées
plus haut) permettant de préparer l’appareil d'essai.

Usager : PANNEAU PDG-R/EV

Répartition : …………………………………… Local : ………………………………

Courant Essai du courant et des temps d’intervention


Interrupteur différentiel Touche d'essai
nominal Idn Courant effectif Temps 2 Idn (OUI/NON)
(A) (A) (s) (ms)
Q1 Type [A]
0,5 A / 0,5 s 0,46 A 0,32 s 0,31 Oui
Retardé (*)
Q2 Type [A]
0,3 A 0,31 A 0,29 s 0,15 s Oui
Sélectif [S]
Q11 Type [A]
0,03 A 27,4 mA 29,5 ms 29,5 ms Oui
Général
Q12 Type [AC]
0,03 A 26,6 mA 31,8 ms 17,9 ms Oui
Général
Temps maximaux d'intervention des différentiels, en secondes. Normes CEI EN 61008-1, CEI EN 61009-1
Les temps de coupure sont valables aussi pour les différentiels de classe A, en augmentant cependant les valeurs de courant
(Idn, 2Idn, 5 Idn et 500 A) par le facteur 1,4 pour les différentiels avec Idn >0,01 A et par le facteur 2 pour les différentiels
avec Idn ≤0,01 A.
Type d'interrupteur Temps Courant différentiel
Idn 2 Idn 5 Idn 500 A
Type général Temps maximal de coupure 0,3 s 0,15 s 0,04 s 0,04 s
Type sélectif Temps maximal d coupure 0,5 s 0,2 s 0,15 s 0,15 s
Temps minimal de non-fonctionnement 0,13 s 0,06 s 0,05 s 0,04

Date : ………………… Signature du technicien : …………………..………………………….

(*) Dans le cas des dispositifs différentiels à courant et temps réglables, enregistrer les valeurs de Idn et de temps
effectivement imposées sur le dispositif différentiel. On rappelle que les instruments communs de vérification des
différentiels ne couvrent pas les temps d'intervention supérieurs à la demi-seconde ; pour des temps majeurs, on utilise un
chronomètre.
On reporte dans l'appendice D le tableau vide d'enregistrement des essais sur les dispositifs
différentiels.

- 143 -
14 – DISPOSITIFS DE PROTECTION ET DE SECTIONNEMENT

DISPOSITIFS de PROTECTION et de SECTIONNEMENT

OBJECTIFS
• Dispositifs de protection, de sectionnement et de protection.

MATERIEL
• Panneau de démonstration mod. PDG-R/EV.

RAPPELS THEORIQUES
Norme CEI 64-8 On doit relier les bases pour fusibles à vis de façon à ce que le contact
Chapitre 53 central se trouve en amont de cette même base.
Dispositifs de On doit disposer les bases pour fusibles à fiche de façon à exclure la
protection, de possibilité que le porte-fusible puisse faire contact avec les parties
sectionnement et conductrices des deux bases des fusibles adjacents.
de commande Les fusibles, avec des cartouches pouvant être enlevées ou remplacées
même par des personnes peu expertes, doivent être d'un type conforme
aux prescriptions de sécurité de la Norme CEI 32-5. Les fusibles-
sectionneurs doivent être installés de façon à ce que les cartouches
soient hors tension quand le circuit est ouvert.
Si les interrupteurs automatiques peuvent être manœuvrés par des
personnes peu expertes, ils doivent être projetés ou installés de façon à
ce que l'on ne puisse pas modifier le réglage de leurs déclencheurs de
surintensité, si ce n'est que délibérément et à l'aide d'une clé ou d'un
outil quelconque et qu'il y ait une indication visible de leur réglage ou
étalonnage.

Tout dispositif prévu pour le sectionnement et la commande doit


respecter les prescriptions prévues pour la fonction à laquelle il est
destiné. Si un dispositif est utilisé pour plus d'une fonction, il devra
satisfaire aux prescriptions prévues pour chacune de ces fonctions.
Les principales Normes CEI relatives aux dispositifs de sectionnement
et de commande sont :
- Norme CEI 17-11 : Interrupteurs de manœuvre, sectionneurs, interrup-
teurs-sectionneurs dans l'air et unités combinées avec des fusibles ;
- Norme CEI 17-38 : Contacteurs à semi-conducteurs ;
- Norme CEI 17-45 : Dispositifs pour circuits de commande et éléments
de manœuvre ;
- Norme CEI 17-50 : Contacteurs et démarreurs ;
- Norme CEI 23-3 : Interrupteurs automatiques de surintensité à usage
domestique et similaire ;
- Normes CEI 23-5 et 23-16 : Prises à fiche à usage domestique et
similaire ;
- Norme CEI 23-9 : Appareils de commande non automatiques à
installation fixe, à usage domestique et similaire ;
- Norme CEI 23-12 : Prises à fiche à usage emploi industriel ;

- 144 -
14 – DISPOSITIFS DE PROTECTION ET DE SECTIONNEMENT
- Normes CEI 23-18, 23-42 et 23-44 : Interrupteurs différentiels à usage
domestique et similaire.
Là où les Normes de produit l'exigent, on devra suivre d'autres
prescriptions supplémentaires pour les fonctions combinées.
Les dispositifs de sectionnement doivent interrompre de façon efficace
tous les conducteurs actifs d'alimentation du circuit correspondant, sauf
le conducteur PEN des systèmes TN-C.
Les dispositifs utilisés pour le sectionnement doivent respecter les
distances de sectionnement entre les contacts ; quand ces dispositifs sont
à la position "ouvert", elles ne doivent pas être inférieures aux distances
suivantes :
230/400 V : 4 mm
400/690 V : 8 mm
1000 V : 12 mm
La position "ouvert" du dispositif doit être visible ou être clairement et
sûrement signalée. Cette signalisation ne doit être évidente que lorsque
que l'on a obtenu la position "ouvert" de tous les pôles. On peut réaliser
les signalisations prescrites dans ce paragraphe en utilisant les symboles
"O" et "I" pour indiquer respectivement les positions "ouvert" et "fermé"
si l'utilisation de ces symboles est admise par les Normes inhérentes.

Les dispositifs à semi-conducteurs ne doivent pas être utilisés comme


dispositifs de sectionnement.

Les dispositifs de sectionnement doivent être projetés et/ou installés de


façon à empêcher leur fermeture accidentelle, celle-ci pouvant être, par
exemple, due à des chocs et à des vibrations.

On doit prendre des mesures nécessaires pour éviter les ouvertures


accidentelles et non autorisées des dispositifs de sectionnement non
prévus pour effectuer des manœuvres sous charge. On peut obtenir ceci
en mettant les dispositifs en un lieu ou dans une enceinte pouvant être
fermée à clé ou avec un verrou. En alternative, le dispositif de
sectionnement mis en arrêt-marche avec un interrupteur de manœuvre.

Il est préférable d'effectuer le sectionnement avec un dispositif


multipolaire sectionnant tous les pôles de l'alimentation, mais on
n'exclut pas les dispositifs unipolaires pourvu qu'ils soient disposés l'un
à proximité de l'autre.

On peut effectuer le sectionnement, par exemple, au moyen :


- de sectionneurs et d'appareils de coupure indiqués pour le
sectionnement multipolaires ou unipolaires ;
- de prises à fiche ;
- de cartouches fusibles ;
- de barrettes ;
- de bornes spéciales n'exigeant pas que l'enlève un conducteur.

- 145 -
14 – DISPOSITIFS DE PROTECTION ET DE SECTIONNEMENT
Tous les dispositifs utilisés pour le sectionnement doivent être
clairement identifiés, par des marques par exemple, de façon à signaler
le circuit qu'ils sectionnent.
Les dispositifs remplissant la fonction de sectionnement peuvent être
soit des appareils pour lesquels les Normes correspondantes (spécifiant
les conditions d'essai de ces appareils quand ils sont dans la position
"ouvert") prévoient la fonction de sectionnement, soit d'autres
dispositifs respectant les prescriptions inhérentes aux distances de
sectionnement.
Les interrupteurs automatiques répondant à la Norme CEI 23-3 et les
interrupteurs différentiels répondant aux Normes CEI EN 61008-1 (CEI
23-42) et CEI EN 61009-1 (CEI 23-44) remplissent aussi la fonction de
sectionnement.
Les interrupteurs automatiques inhérents à la Norme CEI 17-5 assurent
la fonction de sectionnement si on les choisit dans le type prévu pour
cette fonction.

Norme CEI 64-8 On doit brancher de préférence les dispositifs de coupure pour la
537.3 Dispositifs maintenance non électrique dans le circuit d'alimentation principal.
de coupure pour la Si les interrupteurs sont prévus pour cette fonction, ils doivent être en
maintenance non mesure de couper le courant de pleine charge de la partie de
électrique l'installation intéressée. Il n'est pas nécessaire qu'ils interrompent tous
les conducteurs actifs.

On admet l'interruption des circuits de commande seulement quand on


est assuré d'avoir une condition équivalente à l'interruption directe de
l'alimentation, en adoptant, par exemple, des protections
supplémentaires, comme les dispositifs de blocage mécaniques, ou
quand les Normes spécifiques l'admettent.
Note – On peut obtenir la coupure pour la maintenance non électrique,
par exemple avec :
- des interrupteurs de manœuvre ;
- des interrupteurs automatiques ;
- des dispositifs auxiliaires de commande de contacteurs ;
- des prises à fiche.

Les dispositifs de coupure pour la maintenance non électrique, ou leurs


dispositifs auxiliaires de commande, doivent nécessiter d'un
actionnement manuel.
La distance entre les contacts ouverts du dispositif doit être visible ou
bien signalée de façon claire et sûre. Cette indication ne doit être
évidente que lorsque l'on a obtenu la position "ouvert" de tous les pôles.

Les dispositifs de coupure pour la maintenance non électrique doivent


être projetés et/ou installés de façon à empêcher leur fermeture
accidentelle.
S'il est interdit d'installer des dispositifs de coupure unipolaires sur le
conducteur de neutre, on doit effectuer un essai de polarité pour vérifier
si ces dispositifs ne sont bien installés que sur les phases.

- 146 -
14 – DISPOSITIFS DE PROTECTION ET DE SECTIONNEMENT
Dans les systèmes TN-C, on doit vérifier si le conducteur PEN (celui
ayant une fonction combinée de conducteur de protection PE et de
conducteur Neutre) n'est pas sectionné.

S'ils sont unipolaires, les dispositifs de commande fonctionnelle


doivent être branchés sur le conducteur de phase, et non sur le
conducteur de neutre.

Dans les systèmes TT et TN, on peut effectuer la protection phase-


neutre contre les surintensités avec deux fusibles ou bien avec un
interrupteur automatique bipolaire avec deux pôles protégés, comme le
montre le schéma de la figure 14.1a. En réalité, il ne suffit de protéger
contre les surintensités que la phase (voir le schéma de la figure 14.1b) ;
toutefois, ceci ne permet pas le sectionnement du neutre car on n'obtient
que la protection contre les surintensités, et non la fonction de
sectionnement.

Figure 14.1a Figure 14.1b

Relativement aux systèmes TN, dans un circuit phase-neutre dérivé d'un


autre circuit phase-neutre protégé par des dispositifs unipolaires, le neutre
doit pouvoir être sectionné ; il va en tension si le fusible en amont
intervient (figures 14.2a et b).

Figure 14.2a Figure 14.2b

- 147 -
14 – DISPOSITIFS DE PROTECTION ET DE SECTIONNEMENT
Dans les systèmes TT, le neutre doit toujours pouvoir être sectionné. On
peut utiliser deux interrupteurs unipolaires (dont un automatique) ou un
interrupteur automatique bipolaire avec un seul pôle protégé ; c'est le
schéma de la figure 14.3a qui est valable, non celui de la figure 14.3b
parce que le neutre n'est pas sectionné.

Figure 14.3a Figure 14.3b

Le schéma de la figure 14.4 est valable, mais pour le sectionnement on


doit travailler avec un seul dispositif sectionnant les deux circuits en
aval.

Figure 14.4.

- 148 -
14 – DISPOSITIFS DE PROTECTION ET DE SECTIONNEMENT
Dans les systèmes IT, on n'admet que l’emploi d'interrupteurs de
protection automatiques multipolaires avec tous les pôles protégés. La
figure 14.5 montre un système correct ; quant à la figure 14.6, elle
montre plusieurs imperfections car elle présente des circuits non
corrects et par conséquent interdits par la Norme.

Figure 14.5 - Schéma électrique correct pour le système IT

Figure 14.6 - Circuits électriques non corrects pour le système IT

- 149 -
15 - IDENTIFICATION DES COMPOSANTS ET DES CONDUCTEURS

IDENTIFICATION des COMPOSANTS et des CONDUCTEURS

OBJECTIFS
• Identifier les composants de l'installation.
• Identifier les conducteurs de neutre (N) et de terre (PE).

MATERIEL
• Panneau de démonstration mod. PDG-R/EV.

RAPPELS THEORIQUES
Le choix des composants électriques et leur pose doivent respecter les
Norme CEI 64-8 mesures de protection inhérentes à la sécurité, les prescriptions
Chapitre 51 – inhérentes à leur bon fonctionnement correct dans l'emploi prévu de
Règles l'installation, ainsi que les prescriptions inhérentes aux influences
communes à tous externes prévues.
les
composants L'emploi de composants électriques conformes aux Normes Nationales
électriques ou Internationales (CEI, EN, IEC) inhérentes à la sécurité permet de
satisfaire aux prescriptions. Le choix des composants électriques et leur
installation doit répondre aux conditions requises de sécurité et de
fonctionnalité indiquées par le projet et les normes techniques,
relativement aux conditions d'exercice (tension, courant, puissance,
compatibilité, etc.) et aux influences externes prévues.
On doit vérifier le choix et l'installation correctes en contrôlant leur
aptitude en ce qui concerne :
- le service (utilisation, tension nominale, courant d'emploi, fréquence,
puissance, compatibilité avec d'autres composants électriques, etc.) ;
- la protection contre les influences externes (ambiantes, mécaniques
ou électriques) (IP, dommages mécaniques, atmosphères
dangereuses, systèmes électriques avec des tensions diverses, etc.) ;
- l'accessibilité (manœuvre, contrôle, entretien, etc.) ;
- la correspondance aux schémas et aux autres indications ;
- l'identification de composants pour la sécurité des interventions
(plaques, pancartes pour les dispositifs de sectionnement et
protection, marques pour les lignes et les circuits).

Suite à la reconnaissance en Italie de la Directive 93/68 CEE, Décret


Législatif 29 novembre 1996, n. 626, de modification à la Directive BT
73/23 CEE, la preuve du respect des conditions requises de sécurité
ayant trait aux composants électriques d'installation appartenant au
domaine d'application prévu par cette même Directive, devra être le
label CE certifiant le respect des conditions essentielles de cette
Directive.

- 150 -
15 - IDENTIFICATION DES COMPOSANTS ET DES CONDUCTEURS
Le label CE est obligatoire et doit être apposé par le constructeur,
l'importateur ou le mandataire, lequel déclare ainsi que le produit
est conforme aux directives de dépendance.
La déclaration de conformité du composant électrique aux règles de l'art,
peut être indiquée également dans les catalogues du constructeur.
Norme CEI 64-8 Les composants électriques doivent être appropriés à la tension
Chapitre 51 – nominale (valeur efficace en c.a.) d'alimentation de l'installation.
Règles Dans les installations IT, si le conducteur de neutre est distribué, les
communes à tous composants électriques reliés entre la phase et le neutre doivent être
les composants isolés à cause de la tension composée du système.
électriques La tension nominale d'un composant électrique ne doit pas être
512.1.1 Tension inférieure à la tension nominale de l'installation.
Pour les composants électriques dont le fonctionnement dépend de la
tension, les Normes les concernant donnent des indications quant au
choix de la valeur de leur tension nominale, compte tenu des variations
Norme CEI 64-8 de la tension nominale de l'installation.
Chapitre 51 –
Règles communes On doit choisir les composants électriques en tenant compte du courant
à tous les (valeur efficace en c.a.) les parcourant lors du fonctionnement ordinaire.
composants Les composants électriques doivent être aussi en mesure de supporter
électriques les courants pouvant les parcourir dans les conditions de fonctionnement
512.1.2 Courant pendant des périodes de temps dépendant des caractéristiques des
dispositifs de protection.

Norme CEI 64-8 Si la fréquence a une influence sur les caractéristiques des composants
Chapitre 51 – électriques, la fréquence nominale de ces composants électriques doit
Règles communes correspondre à la fréquence du courant dans le circuit correspondant.
à tous les
composants
électriques
512.1.3 Fréquence

Norme CEI 64-8 Les composants électriques choisis sur la base de leurs caractéristiques
Chapitre 51 – de puissance doivent être appropriés aux conditions ordinaires de
Règles communes service, compte tenu des coefficients d'utilisation.
à tous les
composants
électriques A moins que l'on n'ait adopté toutes les précautions opportunes lors de
512.1.4 Puissance la mise en service, on devra choisir tous les composants électriques de
façon à éviter les effets pouvant nuire aux autres composants
Norme CEI 64-8 électriques, ou à l'alimentation pendant le service ordinaire, service
Chapitre 51 – Règles incluant aussi les manœuvres. On devra donc choisir les composants
communes à tous les électriques de façon à ne pas interférer avec les autres composants
composants électriques et le réseau d'alimentation, ou bien on devra prendre toutes
électriques les mesures opportunes lors de l'installation (voir Commentaire du
512.1.5 Compatibilité Chapitre 33). Si les composants électriques appartenant à des systèmes
électriques différents se trouvent réunis dans un même ensemble
(tableaux, canalisations, boîtes, etc.), on devra les choisir ou les disposer
de façon à éviter toute influence réciproque.

- 151 -
15 - IDENTIFICATION DES COMPOSANTS ET DES CONDUCTEURS
On doit choisir les composants électriques et les mettre en service en
tenant compte des influences externes auxquelles ils peuvent être
Norme CEI 64-8 soumis, ceci afin d'en assurer le correct fonctionnement et la fiabilité
Chapitre 51 – des mesures de protection pour la sécurité.
Règles communes Les caractéristiques des composants électriques ne valent que pour les
à tous les conditions indiquées dans les Normes relatives ou dans les Documents
composants d'Harmonisation relatifs, ou bien si l'on a effectué des essais appropriés
électriques dans les conditions d'influences externes semblables à celles que l'on a
512.2 Influences dans l'installation.
externes Si par sa construction un composant électrique n'a pas les
caractéristiques correspondant aux influences externes de son milieu, on
pourra tout de même l'utiliser, à condition qu'on lui fournisse une
adéquate protection supplémentaire lors de la mise en service de
l'installation. Cette protection ne doit pas influencer négativement le
fonctionnement du composant électrique protégé de cette sorte.
En cas de diverses influences externes se présentent simultanément,
chacune de celles-ci peut avoir un effet indépendant ou s'influencer
réciproquement ; les degrés de protection devront être choisis en
conséquence.

Norme CEI 64-8 Tous les composants électriques, y compris les lignes électriques,
Partie 5 : Choix et doivent être disposés de façon à faciliter leur manœuvre, leur contrôle,
installation des leur entretien et l'accès à leurs connexions.
composants On ne doit pas limiter de façon significative ces possibilités pour des
électriques 513. raisons de montage des composants électriques dans des conteneurs ou
Accessibilité des compartiments.
On permet l'installation de composants électriques en des lieux non
accessibles (par exemple, lieux enterrés) ou l'emploi de connexions
isolées grâce à un mélange.
Il est recommandé de réaliser les lignes (sauf les lignes enterrées) de
façon à pouvoir remplacer les conducteurs ou les câbles détériorés, de
ne pas renfermer directement les câbles dans les parois, ceci sauf s'il
s'agit de câbles prévus à cet effet, de câbles ayant une isolation minérale
avec une gaine supplémentaire faite d'un matériau non métallique, de
câbles pouvant chauffer et à condition que les jonctions soient faites
dans les boîtes.

On doit utiliser des plaquettes ou d'autres moyens appropriés


Norme CEI 64-8 d'identification pour indiquer la fonction des appareils de manœuvre et
Partie 5 : Choix et de protection, sauf s'il n'y a aucune possibilité de confusion.
installation des Si le fonctionnement des appareils de manœuvre et de protection ne
composants peut pas être relevé par l'opérateur et si ceci peut impliquer des dangers,
électriques on doit placer en un endroit visible un indicateur adéquat conforme,
514. Identification dans la mesure du possible, aux Normes CEI 16-3 "Couleurs des
indicateurs lumineux et des boutons" et CEI 16-5 "Sens de mouvement
des actionneurs d'appareils électriques".

Les lignes électriques doivent être disposées ou marquées de façon à


pouvoir être identifiées en cas de contrôles, d'essais, de réparations ou
de modifications de l'installation.

- 152 -
15 - IDENTIFICATION DES COMPOSANTS ET DES CONDUCTEURS
S'ils sont séparés, les conducteurs de neutre et de protection doivent être
conformes à la Norme CEI 16-4 "Identification des conducteurs isolés et
des conducteurs nus au moyen de couleurs".
Quand ils sont isolés, les conducteurs ayant en même temps la fonction
de neutre et de conducteur de protection (PEN) doivent être signalés
Norme CEI 64-8 comme suit :
Partie 5 : Choix et - couleur jaune/verts sur toute leur longueur, avec des bandes bleu
installation des clair aux extrémités ;
composants - couleur bleu ciel sur toute leur longueur avec des bandes
électriques jaunes/vertes aux extrémités.
514.3 Lorsque l'on emploie les couleurs, le bicolore jaune-vert doit être
Identification des réservé aux conducteurs de protection (y compris les conducteurs de
conducteurs de terre et les conducteurs équipotentiels), et la couleur bleu ciel au
neutre et de conducteur de neutre (ou au conducteur médian).
protection Dans un câble multipolaire, en l'absence de conducteur de neutre (ou de
conducteur médian), le conducteur de couleur bleu ciel peut être
employé comme conducteur de phase.
Quant aux conducteurs de mise à la terre, pour des raisons
fonctionnelles et non pour des raisons de sécurité, on n'impose aucune
couleur, mais on ne devra pas les identifier avec le bicolore jaune-vert et
les bornes correspondantes devront porter les symboles correspondant à
la fonction remplie.

Norme CEI 64-8 En général, on doit fournir les schémas, diagrammes ou tableaux,
514.5 Schémas "recommandations générales pour la préparation des schémas
électriques", indiquant en particulier :
- le type et la composition des circuits (points d'utilisation, nombre et
section des conducteurs, type de lignes électriques) ;
- les caractéristiques nécessaires à l'identification des dispositifs
remplissant la fonction de protection, de sectionnement et de
commande, ainsi que leur emplacement.
En cas d'installations ne nécessitant pas de projet, les informations utiles
à l'essayeur peuvent être fournies sous forme de liste des matériels et des
composants électriques installés.
Les symboles graphiques utilisés doivent être choisis parmi ceux
indiqués par les Normes CEI et préparés par le CT 3.
On doit fournir les schémas et les autres indications informant de la
nature et de la formation des circuits, ainsi que des caractéristiques et de
la position des dispositifs de protection quand ceci est spécifié dans les
accords entre le commettant et l'installateur et, en tout cas, quand tout
ceci est nécessaire pour le fonctionnement et l'entretien de l'installation.

Les principales Normes CEI concernant les lignes sont les suivantes.
Pour les câbles :
- Norme CEI 20-19 : Câbles avec isolant en caoutchouc ;
- Norme CEI 20-20 : Câbles avec isolant en polyvinylchlorure ;
- Norme CEI 20-38 : Câbles avec isolant en caoutchouc anti-incendie
et à bas dégagement de fumées et de gaz toxiques et corrosifs ;
- Norme CEI 20-39 : Câbles avec isolation minérale.

- 153 -
15 - IDENTIFICATION DES COMPOSANTS ET DES CONDUCTEURS
Pour les tuyaux de protection, les canalisations et leurs accessoires :
- Norme CEI 23-8 : Tuyaux de protection rigides en PVC et leurs
accessoires ;
- Norme CEI 23-14 : Tuyaux de protection flexibles en PVC et leurs
accessoires ;
- Norme CEI 23-17 : Tuyaux de protection pliables et à retour de
forme, fait d'un matériau thermoplastique non à autoextinction ;
- Norme CEI 23-19 : Canalisations porte-câbles en matériau plastique
avec accessoires, à usage de plinthe ;
- Norme CEI 23-25 : Tuyaux pour les installations électriques ;
- Norme CEI 23-31 : Systèmes de canalisations métalliques avec
accessoires, à usage de porte-câbles et porte-appareils ;
- Norme CEI 23-32 : Systèmes de canalisations faites d'un matériau
plastique isolant avec accessoires, à usage de porte-câbles et porte-
appareils pour plafond et parois.
- Norme CEI 23-39 : Systèmes de tuyaux et accessoires pour installations
électriques.

Là où, comme dans le cas des édifices à usage fondamentalement


résidentiel, sont prévues des installations utilisatrices alimentées par des
systèmes de mesure et de fourniture centralisés (réunis en un seul local
de l'édifice et destinés au service de plusieurs unités immobilières) :
- on considère chacun des montants comme une partie de sa respective
installation utilisatrice. Le conducteur de neutre ne peut pas être
utilisé en commun par différents montants ;
- on recommande que chaque montant soit constitué par un câble
multipolaire muni de gaine ou bien par plusieurs câbles unipolaires
(ces derniers installés dans un tuyau de protection pour montant) ; on
peut considérer cette recommandation respectée même si les câbles
unipolaires sans gaine sont installés dans un même canal, dans la
portion de parcours horizontale à l'intérieur de la pièce du compteur
ou dans une portion horizontale de longueur non supérieure à 3 m, à
partir du tableau des compteurs ;
- on recommande que les câbles, les tuyaux de protection, les
canalisations, les boîtes terminales et les boîtes éventuellement
posées le long des montants soient différents pour chaque montant ;
par ailleurs, les boîtes interrompant les portions de lignes ou
d'amarrage, à travers lesquelles les câbles passent sans bornes,
peuvent être utilisées en commun par différents circuits ;
- on recommande que pour son identification chaque montant soit
marqué au moins aux deux extrémités ;
- la portion de conducteur de protection auquel doivent être reliés les
conducteurs de protection de chaque unité immobilière, ou des
parties d'installation utilisatrice, peut être unique pour un groupe de
montants : dans ce cas, on recommande qu'il ait son propre tuyau de
protection, ses propres boîtes de dérivation (et éventuellement
d'amarrage) exclusives et identifiables, et que pour ce conducteur la
connexion à chaque dérivation soit faite sans interruption de sa
continuité électrique.

- 154 -
15 - IDENTIFICATION DES COMPOSANTS ET DES CONDUCTEURS

EXERCICE #19
• Identification des composants de l'installation.

MODE OPERATIONNEL
• Couper la tension de l'installation.
On doit effectuer un examen visuel pour vérifier les points suivants :
- les dispositifs de protection et signalisation, généralement enfermés
dans des tableaux, doivent porter les marques, les plaques ou les
inscriptions nécessaires ;
- les indicateurs lumineux doivent être indiqués conformément aux
Normes inhérentes ;
- les circuits doivent être transcrits sur les plans et les schémas
électriques, avec l'indication des symboles graphiques imposés par le
Comité Technique 3 du CEI.
On doit aussi vérifier le SENS de MANŒUVRE des interrupteurs ; à
cet effet, les figures qui suivent montrent les indications de conformité
ou de non-conformité aux règles de l'art.

- 155 -
15 - IDENTIFICATION DES COMPOSANTS ET DES CONDUCTEURS

EXERCICE #20
• Identification des conducteurs de neutre (N) et terre (PE).

MODE OPERATIONNEL
• Couper la tension de l'installation.

On doit effectuer un examen visuel pour vérifier si, en cas


d'identification des conducteurs au moyen de numérotages
alphanumériques et/ou de couleurs, tout ceci a été fait selon les
recommandations indiquées dans le tableau (Norme CEI 16-4).

Identification
Désignation des conducteurs Numérotage Symbole Couleur
alphanumérique (1) graphique

Système Phase 1 L1 Non spécifiée


d'alimentation Phase 2 L2 Non spécifiée
en courant Phase 3 L3 Non spécifiée
alternatif Neutre N Bleu ciel

Appareil Phase 1 U Non spécifiée


en courant Phase 2 V Non spécifiée
alternatif Phase 3 W Non spécifiée

Système Positif L+ + Non spécifiée


en courant Négatif L– - Non spécifiée
continu Conducteur M Bleu ciel
Médian

Conducteur de protection PE (2) Jaune vert


Terre ET (2) Non spécifiée
Terre sans interférences TE (2) Non spécifiée

(1) Numérotages alphanumériques en conformité à l'IEC 445


(2) Symboles graphiques en conformité à l'IEC 117 et 417

On doit effectuer un examen visuel pour vérifier les points suivants :


- la couleur bleu ciel est réservée au conducteur de neutre ; cependant,
si un câble multipolaire ne comprend pas le Neutre, il est permis
d'utiliser cette couleur pour une phase ;
- les conducteurs PEN (dans les systèmes TN-C), quand son emploi est
permis, doivent avoir la couleur de l'isolant bleu ciel avec des bandes
jaune-vert aux extrémités, ou bien la couleur jaune-vert pour l’isolant
avec des bandes bleu ciel aux extrémités ;
- les conducteurs nus et les barres (si elles sont utilisées) doivent être
adéquatement identifiés - voire même seulement aux extrémités et
aux connexions - par leur forme (dimension) et leur position, ou au
moyen de couleurs ou d'autres signes ;
- on ne doit employer les câbles avec un isolant jaune-vert comme
conducteurs de phase et/ou de neutre.

- 156 -
15 - IDENTIFICATION DES COMPOSANTS ET DES CONDUCTEURS

LIGNES ELECTRIQUES

OBJECTIFS
• Lignes électriques.

MATERIAU
• Panneau de démonstration mod. PDG-R/EV.

RAPPELS THEORIQUES
Pour choisir et mettre en service des lignes (électriques), on doit
considérer les principes fondamentaux de protection contre les contacts
directs et indirects applicables aux câbles et aux conducteurs, à leurs
bornes et à leurs jonctions, à leurs supports et à leurs conteneurs ou
méthodes de protection contre les influences externes.

Norme CEI 64-8 On doit déterminer la section des conducteurs en fonction :


132.6 Section des a) de leur température maximale de fonctionnement ;
conducteurs b) de la chute de tension admissible ;
c) des sollicitations électromécaniques et thermiques pouvant se
produire en cas de court-circuit ;
d) des sollicitations mécaniques auxquels les conducteurs peuvent être
soumis ;
e) de la valeur maximale de l'impédance permettant d'assurer le
fonctionnement des dispositifs de protection contre les courts-
circuits.
Les points cités concernent en premier lieu la sécurité des installations
électriques : si l'on veut avoir une gestion plus économique, il peut être
avantageux de choisir des sections supérieures à celles qui sont exigées
pour des raisons de sécurité.

Norme CEI 64-8 Le choix du type de ligne et de la modalité de pose dépend :


132.7 Types de - de la nature des lieux ;
lignes et - de la nature des parois ou des autres parties de l'édifice soutenant les
modalités de lignes ;
pose - de la possibilité que les lignes soient accessibles aux personnes et
aux animaux ;
- de la tension ;
- des sollicitations thermiques et électromécaniques pouvant se
produire en cas de court-circuit ;
- des autres sollicitations auxquelles les lignes peuvent être
éventuellement soumises lors de la réalisation de l'installation
électrique ou pendant sa mise en service.

- 157 -
15 - IDENTIFICATION DES COMPOSANTS ET DES CONDUCTEURS
Les types de pose des lignes en fonction du type de conducteur ou de
câble utilisé, doivent être conformes au tableau 52A - Choix des
conducteurs et des câbles en fonction des types de pose.

Type de pose
Conducteurs et câbles Sans fixations Fixation Tuyaux de Canalisations
directe sur protection (de (y compris les
paroi forme canalisations
circulaire) encastrées dans le
plancher)
Conducteurs nus - - - -
Câbles sans gaine - - + + (°)
Câbles avec gaine
(y compris les Multipolaires + + + +
câbles munis
d'armature et Unipolaires
les câbles avec
o + + +
isolation minérale)

Type de pose
Conducteurs et câbles Tuyaux de A Sur isolateurs Sur fil ou corde de
protection (de passerelles support
forme non et sur
circulaire) consoles
Conducteurs nus - - + -
Câbles sans gaine + - + -
Câbles avec gaine
(y compris les Multipolaires + + o +
câbles munis
d'armature et Unipolaires
les câbles avec
+ + o +
isolation minérale)

Tableau 52A - Types de pose des lignes en fonction du type de conducteur ou du câble utilisé

Légende du tableau 52A


+) permis
-) non permis
o) non applicable ou généralement non utilisé dans la pratique. Dans une
canalisation satisfaisant aux Normes de produit, mais non munie de
couvercle, on admet - mais on ne le recommande pas - les câbles sans
gaine, pourvu toutefois que ce canal soit installé hors de portée de la
main et qu'il ne soit pas soumis à des sollicitations mécaniques.

Les câbles sans gaine sont toujours unipolaires. Quand on parle des
câbles avec gaine, on entend des câbles unipolaires avec gaine ou des
câbles multipolaires.

En ce qui concerne l'emploi de câbles avec conducteurs plats à pose fixe


sous tapis (moquette), on doit respecter les instructions que le
constructeur doit fournir et, en tout cas, les circuits doivent être protégés
par des interrupteurs différentiels avec un courant différentiel nominal
Idn = 30 mA.
Les types de pose des lignes en fonction des différents emplacements
doivent être conformes au tableau 52B - Pose des lignes.

- 158 -
15 - IDENTIFICATION DES COMPOSANTS ET DES CONDUCTEURS
Type de pose
Sans Avec fixation Dans des Dans des
Emplacement fixations directe sur tuyaux de canalisations
paroi protection (de (y compris les
forme circulaire) canalisations
encastrés dans le
plancher)
Dans des Accessibles 25 21-25 22 31-32
cavités 75
des structures non accessibles 21-25 o 2 o
73-74 73-74
Dans des 43 43 41-42 o
tunnels
Enterrée 62-63 o 61 -
Encastrée dans 52-53 51 1-2-5 33-75
la structure
Montage en - 11 3 31-32
saillie 71-72
Aérienne - - o 34
Immergée 81 81 o -

Type de pose
Dans des A passerelle Sur isolateurs Câble suspendu
Emplacement tuyaux de et sur (avec fil ou corde
protection consoles de support)
(de forme
non
circulaire)
Dans des Accessibles 23 12-13 - o
cavités 14-15-16
des structures Non 23 o - -
accessibles

Dans des o 12-13-14 - -


tunnels 15-16
Enterrée 61 o - -
Encastrée dans 24 o - -
la structure
Montage en 4 12-13-14 18 -
saillie 15-16
Aérienne - 12-13-14 18 17
15-16
Immergée o o -

Tableau 52B - Types de pose des lignes en fonction de leur pose

Légende du tableau 52B


Numéros : permis (le numéro se réfère aux exemples cités dans la Norme)
-) non permis
o) non applicable ou généralement non utilisé dans la pratique.

On recommande de réaliser les installations avec des câbles pouvant être


désenfilés, pour tous les avantages évidents que ce type d'installation
implique en cas de réparations et d'extensions.

- 159 -
15 - IDENTIFICATION DES COMPOSANTS ET DES CONDUCTEURS
On doit choisir et poser les lignes de façon à ce qu'elles s'adaptent à la
température ambiante locale la plus élevée ou la plus basse et ne
dépassent pas la température limite indiquée dans le Tableau 52 D.

Tableau 52D - Températures maximales de fonctionnement des matériaux isolants


Type d'isolation Température maximale de fonctionnement
(°C) (Note 1)
Chlorure de polyvinyle (PVC) Conducteur : 70
Polyéthylène réticulé (XLPE) et Conducteur : 90
éthylène-propylène (EPR)
Minérale Gaine métallique : 70
(avec gaine en PVC ou câble nu et accessible)
Minérale (câble nu et non accessible et non en Gaine métallique : 105
contact avec des matériaux combustibles) (Note 2)
(1) Les températures de fonctionnement maximales indiquées dans ce tableau ont été prises des
Publications IEC 502 (1983) et 702 (1981).
(2) Pour les câbles avec isolation minérale on peut admettre des températures de fonctionnement plus
élevées selon les températures admissibles pour le câble et ses terminaisons, des conditions ambiantes
et d'autres facteurs externes.

Tableau 52D - Température limite à ne pas dépasser pour les matériaux isolants des lignes

Les prescriptions sont destinées à assurer une durée satisfaisante des


conducteurs et des isolants soumis aux effets thermiques du passage du
courant pour des périodes prolongées et dans les conditions ordinaires
de fonctionnement. D'autres faits aussi influent sur le choix de la section
des conducteurs, comme les prescriptions pour la protection contre les
contacts indirects, la protection contre les effets thermiques, la
protection contre les surintensités, la chute de tension et les
températures maximales admises par les bornes des composants
auxquels les conducteurs sont reliés.
Cette Section s'applique aux câbles avec des tensions nominales jusqu'à
1 kV, en c.a., ou à 1,5 kV, en c.c., cette valeur étant comprise.

La valeur de la température ambiante à laquelle on doit se référer est


celle du moyen environnant quand les câbles examinés ne sont pas sous
charge.
La température de référence pour le calcul des lignes non enterrées est
de 30 °C ; on peut considérer cette valeur comme température ambiante
même si la température effective atteint en été, pendant quelques heures,
les 35 °C et exceptionnellement des températures supérieures.
Pour les lignes enterrées, la température de référence pour le calcul de la
capacité de charge est de 20 °C.

Les composants des lignes, y compris les câbles et leurs accessoires, ne


doivent être manipulés et posés qu'à des températures se trouvant dans
les limites fixées par les Normes inhérentes ou, en l'absence de celles-ci,
indiquées par le constructeur.

- 160 -
17 - PROTECTION CONTRE LES SURINTENSITES

PROTECTIONS CONTRE les SURCHARGES

OBJECTIFS
• La protection contre les courants de surcharge.

RAPPELS THEORIQUES
On doit prévoir des dispositifs de protection pour couper les courants de
surcharge des conducteurs du circuit avant que ces courants ne puissent
chauffer excessivement et de façon préjudiciable l'isolant, les connexions,
les terminaux ou le milieu autour des lignes.

Coordination entre les conducteurs et les dispositifs de protection


Les caractéristiques de fonctionnement d'un dispositif de protection des
lignes contre les surcharges doivent respecter les deux conditions
suivantes :
Norme CEI 64- 1) IB ≤ In ≤ Iz
8 2) If ≤ 1,45 Iz
433. Protection où :
contre les IB = courant d'emploi du circuit ;
courants de Iz = capacité de charge en régime permanent de la ligne (Section 523) ;
surcharge In = courant nominal du dispositif de protection.
If = courant assurant le fonctionnement effectif du dispositif de
protection en un temps conventionnel et en certaines conditions définies.
Note – Dans le cas des dispositifs de protection réglables, le courant de
réglage choisi est le courant nominal In.
Dans certains cas, la protection prévue par cet article n'assure pas une
protection complète, par exemple contre les surintensités prolongées
inférieures à If, ni constitue nécessairement la solution la plus
économique. On devra projeter le circuit de façon à ce que ne se
manifestent pas fréquemment de petites surcharges de longue durée.

La coordination entre les caractéristiques du circuit à protéger et celles du


dispositif de protection est représentée par la figure suivante.

Courant Capacité de CARACTERISTIQUES DU


d'emploi charge CIRCUIT
IB Iz 1,45 Iz
↓ ↓ ↓

↑ ↑
Courant Courant CARACTERISTIQUES DU
nominal conventionnel DISPOSITIF
In If DE PROTECTION

Figure 17.1 - Coordination entre les caractéristiques du circuit et celles


du dispositif de protection

- 161 -
17 - PROTECTION CONTRE LES SURINTENSITES
Sur le plan international, le courant If est remplacé par le courant I2 :
I2 est égal à If pour les interrupteurs automatiques et inférieur à If (valeur
à l'étude) pour les fusibles.

Les valeurs de If sont définies dans les Normes de produit relatives.

Si la surcharge est comprise entre Iz et If, elle peut durer longtemps sans
provoquer d'interventions de la part des protections ; pour cette raison, la
valeur du courant d'emploi IB doit être fixée de façon à ce que la valeur Iz
ne soit pas fréquemment dépassée.

Si le rapport If / In est supérieur à 1,45, la condition 2) ne correspond à la


solution la plus économique, parce que la ligne ne peut pas être exploitée
jusqu'à sa capacité de charge Iz.

S'il y a sur le parcours de la ligne des portions avec des capacités de


charge différentes (par exemple, à cause de différentes conditions de
pose), les conditions 1) et 2) devront être satisfaites pour une capacité de
charge inférieure.

Au cas où plusieurs lignes ou une ligne principale possédant des


dérivations secondaires seraient alimentées par l'intermédiaire d'un même
dispositif de protection, ce dispositif effectue la protection contre les
surcharges des lignes avec capacités de charge répondant aux conditions
1) et 2).

Le dispositif de protection contre les surcharges doit avoir des


caractéristiques permettant, dans le fonctionnement ordinaire, de
supporter les surcharges de brève durée sans interrompre le circuit.

Si les dispositifs de protection contre les surintensités sont munis


d'organes de réglage accessibles sans employer de clé ou d'outil, ils
devront être installés dans des locaux à accès réservé, de façon à ce que le
réglage ne soit effectué que par des personnes expertes.
On doit choisir le courant nominal (ou de réglage) du dispositif de
protection conformément aux conditions 1) et 2).
Dans certains cas, pour éviter des fonctionnements inopportuns, on doit
considérer les valeurs des courants de crête des charges.

En cas de charges cycliques, on doit choisir les valeurs de In et de If sur


la base des valeurs de IB et de Iz correspondant à des charges constantes
équivalentes du point de vue thermique, avec :
IB = courant d'emploi dans le circuit ;
Iz = capacité de charge en régime permanent de la ligne ;
In = courant nominal du dispositif de protection ;
If = courant assurant le fonctionnement effectif du dispositif de
protection.

- 162 -
17 - PROTECTION CONTRE LES SURINTENSITES

PROTECTION CONTRE les COURANTS de COURT-CIRCUIT

OBJECTIFS
• La protection contre les courants de court-circuit.

RAPPELS THEORIQUES
On doit prévoir des dispositifs de protection pour couper les courants de
Norme CEI 64-8
court-circuit des conducteurs du circuit avant que ces courants ne
433. Protection
puissent devenir dangereux à cause des effets thermiques et mécaniques
contre les courants
produits sur les conducteurs et les connexions.
de court-circuit
Les courants de court-circuit présumés doivent être déterminés
relativement à tout point significatif de l'installation. Cette détermination
peut être effectuée avec des calculs ou bien avec à des mesures.

Tout dispositif de protection contre les courts-circuits doit répondre aux


deux conditions suivantes :
• le pouvoir de coupure ne doit pas être inférieur au courant de court-
circuit présumé au point d'installation. On admet toutefois l'utilisation
d'un dispositif de protection avec un pouvoir de coupure inférieur si
l'on a installé en amont un autre dispositif ayant le nécessaire pouvoir
de coupure. Dans ce cas, les caractéristiques des deux dispositifs
devront être coordonnées de façon à ce que l'énergie qu'ils laissent
passer ne dépasse pas celle pouvant être supportée sans dommages par
le dispositif situé en aval et par les lignes protégées par ces dispositifs
;
• tous les courants provoqués par un court-circuit se manifestant en un
point quelconque du circuit doivent être coupés en un temps non
supérieur au temps employés par les conducteurs pour atteindre la
température limite admissible.

Pour les courts-circuits de durée non supérieure à 5 s, le temps t


nécessaire à un certain courant de court-circuit pour porter les
conducteurs de la température maximale admissible pendant le service
ordinaire à la température limite, peut être calculé en première
approximation au moyen de la formule :

S
√t = K----
I
où :
t = durée en secondes ;
S = section en mm² ;
I = courant effectif de court-circuit (en ampères) exprimé en valeur
efficace ;
K = 115 pour les conducteurs en cuivre avec isolant en PVC,

- 163 -
17 - PROTECTION CONTRE LES SURINTENSITES
135 pour les conducteurs en cuivre avec isolant en caoutchouc
ordinaire ;
143 pour les conducteurs en cuivre avec isolant en caoutchouc à
éthylène-propylène et propylène réticulé ;
74 pour les conducteurs en aluminium avec isolant en PVC ;
87 pour les conducteurs en aluminium avec isolant en caoutchouc
ordinaire, caoutchouc à éthylène-propylène ou propylène
réticulé ;
115 correspondant à une température de 160 °C, pour les jonctions
entre conducteurs en cuivre soudées à l'étain.

La formule indiquée suppose que le réchauffement des conducteurs


pendant le passage du courant de court-circuit est adiabatique.
On représente mieux la formule de la manière suivante :
(I² t) ≤ K² S² , où (I²) est l'intégrale de Joule pendant le court-circuit (en
A²s).

Pour les courts-circuits de durée supérieure à certaines périodes, on peut


obtenir la valeur de (I²t), I étant la valeur efficace (en ampères) du
courant de court-circuit, et t la durée (en secondes) du court-circuit.
Pour de brèves durées (< 0,1 s), si l'asymétrie du courant de court-circuit
est notable et si les dispositifs sont à limitation de l'énergie passante, la
valeur (I²t) que le dispositif de protection laisse passer doit être indiqué
par le constructeur de ce dispositif.

La formule doit être vraie pour un court-circuit se produisant en un point


quelconque de la ligne protégée.
Les valeurs de la constante K ont été déterminées sur la base des valeurs
des températures maximales admises par l'isolement des câbles pendant
le service ordinaire et pendant le court-circuit :

Matériau isolant Service ordinaire Court-circuit


PVC 70 °C 160 °C
Caoutchouc ordinaire 60 °C 200 °C
Caoutchouc butylique 85 °C 220 °C
Caoutchouc éthylpropylène (EPR)
et 90 °C 250 °C
polyéthylène réticulé (XLPE)

L'application des prescriptions de protection des lignes contre les


surintensités liées à une durée de court-circuit jusqu'à 5 s, doit tenir
compte des courants minimaux et maximaux de court-circuit.

Par courant de court-circuit minimal, on entend le courant correspondant


à un court-circuit se produisant entre la phase et le neutre (ou entre phase
et phase, si le conducteur de neutre n'est pas distribué) au point le plus
éloigné de la ligne protégée, et si l'installation est alimentée par plusieurs
sources non en parallèle, on considérera uniquement la source
correspondant au courant de court-circuit minimal.

- 164 -
17 - PROTECTION CONTRE LES SURINTENSITES
Dans la plupart des cas se présentant dans la pratique, on peut déterminer
le courant de court-circuit minimal présumé à l'aide des formules a) et b)
indiquées plus loin, en admettant une augmentation de 50% de la
résistance du circuit par rapport à la valeur de cette dernière à 20 °C,
augmentation due au réchauffement des conducteurs provoqué par le
courant de court-circuit, et en tenant compte d'une réduction à 80% de la
tension d'alimentation, due au courant de court-circuit, par rapport à la
tension d'alimentation nominale.
En revanche, si la valeur de l'impédance du circuit en amont est connue,
le coefficient 0,8 doit être remplacé par une valeur plus précise.

0,8 U
a) I = ————— quand le conducteur de neutre
2L n'est pas distribué
1,5 ρ — —
S
où :
U = tension composée d'alimentation (volts) ;
ρ = résistivité à 20 °C du matériau des conducteurs (Ohm mm²/m)
(0,018 pour le cuivre et 0,027 pour l'aluminium) ;
L = longueur de la ligne protégée (m) ;
S = section du conducteur (mm²) ;
I = courant de court-circuit présumé (A).

0,8 Uo
b) I = ———————— quand le conducteur de neutre
2L est distribué
1,5 ρ (1+ m — — )
S

où :
Uo = tension de phase d'alimentation (volt) ;
m = rapport entre la résistance du conducteur de neutre et la résistance
du conducteur de phase (s'ils sont constitués par le même matériau,
ce rapport est égal au rapport entre les sections du conducteur de
phase et du conducteur de neutre).

Les formule précédentes a) et b) ne tiennent pas compte de la réactance


de la ligne et ceci donne lieu à une erreur devenant significative dans le
cas des câbles de section supérieure à 95 mm². Pour tenir compte de cette
réactance, on peut appliquer aux valeurs du courant de court-circuit
présumé I les valeurs de réduction suivantes :
0,90 pour la section de 120 mm² ;
0,85 pour la section de 150 mm² ;
0,80 pour la section de 185 mm² ;
0,75 pour la section de 240 mm².

La courant de court-circuit présumé se produit généralement aux bornes


du dispositif de protection et peut être calculé si l'on connaît les

- 165 -
17 - PROTECTION CONTRE LES SURINTENSITES
paramètres du réseau d'alimentation et de la partie d'installation située en
amont du dispositif de protection.

Pour respecter les prescriptions de protection contre les surintensités, les


dispositifs de protection doivent répondre aux conditions c) et d)
suivantes, correspondant respectivement aux interrupteurs automatiques
et aux fusibles, tout ceci en tenant compte de la condition e).

c) Détermination du courant minimal (Icc min.) et du courant maximal


(Icc max.) de court-circuit quand la protection est assurée par des
interrupteurs automatiques.

Pour les interrupteurs automatiques, la caractéristique de l'intégrale de


Joule (I²t) qu'ils laissent passer montre un cours semblable à celui de la
figure suivante.

Figure 17.2 - Caractéristique de l'intégrale de Joule pour interrupteurs


automatiques

A = courbe de l'intégrale de Joule I²t que l'interrupteur automatique laisse


passer.
C = courbe de l'intégrale de Joule I²t que le câble peut supporter

Le courant de court-circuit se manifestant à cause d'un défaut à


l'extrémité de la ligne la plus éloignée du point d'alimentation (Icc min.)
ne doit pas être inférieur à Ia :

Icc min. ≥ Ia

Le courant de court-circuit se produisant t à cause d'un défaut franc au


début de la ligne (Icc max.) ne doit pas être supérieur à Ib :

Icc max. ≤ Ib

- 166 -
17 - PROTECTION CONTRE LES SURINTENSITES
d) Détermination du courant minimal de court-circuit (Icc min.) quand la
protection est assurée par des fusibles.

Pour les fusibles, la caractéristique de l'intégrale de Joule (I²t) qu'ils


laissent passer montre un cours semblable à celui de la figure suivante.

Figure 17.3 - Caractéristique de l'intégrale de Joule pour fusibles

F = courbe de l'intégrale de Joule I²t que le fusible laisse passer.


C = courbe de l'intégrale de Joule I²t que le câble peut supporter

Le courant de court-circuit se produisant à cause d'un défaut franc à


l'extrémité de la ligne la plus éloignée du point d'alimentation (Icc min.)
ne doit pas être inférieur à Ia :

Icc min. ≥ Ia

Si la Norme concernant les dispositifs de protection (comme dans le cas


de la Norme CEI 17-5 inhérente aux interrupteurs automatiques à usage
général) spécifie un pouvoir de coupure nominal extrême et un pouvoir
de coupure nominal de service, il est permis de choisir, pour la protection
contre les courants de court-circuit maximaux, le dispositif de protection
sur la base du pouvoir de coupure nominal extrême.
Toutefois, pour des raisons d'installation, on peut admettre le choix du
dispositif de protection sur la base du pouvoir de coupure nominal de
service, par exemple quand le dispositif de protection est situé au départ
de l'installation.

e) Cas où le dispositif de protection contre les courts-circuits assure aussi


la protection contre les surcharges (voir la suite de ce manuel)

- 167 -
17 - PROTECTION CONTRE LES SURINTENSITES

PROTECTION ASSUREE par un SEUL DISPOSITIF

OBJECTIFS
La protection contre les surintensités assurée par un seul dispositif, avec
la coordination entre la protection contre les surcharges et la protection
contre les courts-circuits.

RAPPELS THEORIQUES
Si un dispositif de protection est conforme aux prescriptions de la
Norme CEI 64-8 protection contre les surcharges et a un pouvoir de coupure non inférieur
Chapitre 435 à la valeur du courant de court-circuit présumé en son point d'installation,
Protection des on considère qu'il assure aussi la protection contre les courants de court-
lignes contre les circuit de la ligne située en aval de ce point.
surintensités
assurée par un Ceci n'est pas toujours valable pour certains types d'interrupteurs, surtout
seul dispositif pour les types ne limitant pas le courant dans toute la gamme des
courants de court-circuit ; dans ces cas-ci, on doit en vérifier la validité
sur la base des prescriptions inhérentes au pouvoir de coupure qui ne doit
pas être inférieur au courant de court-circuit présumé. Ici, on applique
séparément les prescriptions inhérentes au dispositif de protection contre
les surcharges et les prescriptions inhérentes au dispositif de protection
contre les courts-circuits.

On doit coordonner les caractéristiques des dispositifs de façon à ce que


l'énergie (I²t) que laisse passer le dispositif de protection contre les
courts-circuits ne dépasse pas l'énergie que le dispositif de protection
contre les surcharges peut supporter sans dommages.

Dans certains cas particuliers, il peut être nécessaire de tenir compte aussi
d'autres caractéristiques, comme les sollicitations dynamiques et l'énergie
d'arc admissible pour le dispositif en aval. Les informations sur la
coordination entre les dispositifs de protection doivent être prises dans les
Normes inhérentes à ces dispositifs ou fournies par les constructeurs.
Il est conseillé d'installer le dispositif de protection contre les courts-
circuits en amont du dispositif de protection contre les surcharges.

e) Cas où le dispositif de protection contre les courts-circuits assure aussi


la protection contre les surcharges.

Si l'on utilise un seul dispositif de protection contre les courts-circuits et


contre les surcharges, la vérification du courant de court-circuit minimal
n'est pas nécessaire : les figures 17.2 et 17.3 précédentes ayant trait aux
points c) et d) vus auparavant, devront être remplacées respectivement
par les deux figures 17.4 et 17.5.

- 168 -
17 - PROTECTION CONTRE LES SURINTENSITES

Figure 17.4 - Protection du câble assurée par un interrupteur


automatique magnétothermique

A = courbe de l'intégrale de Joule I²t que l'interrupteur automatique laisse


passer.
C = courbe de l'intégrale de Joule I²t que le câble peut supporter

Figure 17.5 - Protection du câble assurée par un fusible

F = courbe de l'intégrale de Joule I²t que le fusible laisse passer


C = courbe de l'intégrale de Joule I²t que le câble peut supporter

Pour réaliser les exercices sur les dispositifs de protection contre les
surintensités, le lecteur se référera aux exercices 1 et 5 précédents.

- 169 -
19 – MESURE DE L'IMPEDANCE DE LA BOUCLE DE DEFAUT

SELECTIVITE entre DISPOSITIFS de PROTECTION

OBJECTIFS
• Etudier la sélectivité entre dispositifs de protection.

MATERIAU
• Panneau de démonstration mod. PDG-R/EV.
• Pince ampèremétrique pour la mesure de courants nominaux.

RAPPELS THEORIQUES
Quand plusieurs dispositifs de protection sont disposés en série et quand
Norme CEI 64-8 les nécessités de fonctionnement le justifient, on doit choisir leurs
536.1 Sélectivité caractéristiques de fonctionnement de façon à ne permettre la coupure de
entre dispositifs de l'alimentation que dans la partie de l'installation où se trouve le défaut.
protection contre Les situations de fonctionnement nécessitant de la sélectivité doivent être
les surintensités définies entre le commettant et l'auteur du projet de l'installation.

Norme CEI 64-8 La sélectivité entre les dispositifs différentiels mis en série peut être
536.3 Sélectivité prescrite pour des raisons de fonctionnement, en particulier quand la
entre dispositifs sécurité est en jeu, dans le but de ne pas faire manquer l'alimentation aux
différentiels parties de l'installation non impliquées par un éventuel défaut. On peut
obtenir cette sélectivité en choisissant et en installant des dispositifs
différentiels qui, même s'ils assurent la protection prévue pour les
diverses parties de l'installation, ne coupent que l'alimentation des parties
de l'installation situées en aval du dispositif installé en amont et à
proximité du point du défaut. Pour assurer la sélectivité des deux
dispositifs différentiels se trouvant en série, ces dispositifs doivent
satisfaire en même temps aux deux conditions suivantes :
A) la caractéristique de non-fonctionnement temps - courant du dispositif
situé en amont doit être au-dessus de la caractéristique d'interruption
temps - courant du dispositif situé en aval ;
B) le courant différentiel nominal du dispositif situé en amont doit être
adéquatement supérieur à celui du dispositif situé en aval.

A) SELECTIVITE ENTRE DISPOSITIFS CONTRE LES SURINTENSITES


Pour obtenir la sélectivité vis-à-vis des surintensités d'une installation de
distribution (peu importe si sa gestion est du type TN, TT ou IT), les
dispositifs de protection situés en amont doivent avoir des courants
nominaux (ou réglés) plus élevés par rapport aux dispositifs situés en
aval.
En faisant la comparaison (superposition) des courbes de leurs I2t, on
peut établir si les deux dispositifs sont totalement sélectifs (cas où la
courbe du dispositif situé en aval et de courant inférieur se trouve
complètement au-dessous de la courbe du dispositif de courant majeur
situé en amont), ou bien s'ils sont partiellement sélectifs (point de
croisement des deux courbes).
Un appareil de protection B situé en aval d'un système de distribution est
dit sélectif par rapport à un appareil situé en amont A si un défaut dans
- 170 -
19 – MESURE DE L'IMPEDANCE DE LA BOUCLE DE DEFAUT
l'utilisateur relié au dispositif B ne produit l’intervention que du dispositif
B, et non du dispositif A.
Dans le schéma électrique de la figure 4.9.1, on a sélectivité quand les
circuits C et D continuent à fonctionner régulièrement après un défaut lié
au dispositif B.

Pour évaluer le comportement sélectif entre des interrupteurs


automatiques magnétothermiques, on doit considérer l’intervention
thermique et l'intervention magnétique de façon séparée.
Le déclencheur thermique, indiqué pour la protection contre les
surcharges, présente des temps d'intervention variant de manière
inversement proportionnelle au courant et la sélectivité est certaine quand
la zone d'intervention de A se trouve complètement au-dessus de la zone
d'intervention de B – en prenant en considération que l’amplitude de la
zone d'intervention entre les courants nominaux ne doit pas être
inférieure à 2 InB – (voir la figure 18.1).

Figure 18.1 - Comparaison entre les courbes I 2 t de deux interrupteurs


automatiques magnétothermiques reliés en série

Le déclencheur magnétique, indiqué pour la protection contre les courts-


circuits, offre deux solutions alternatives : 1) le courant de court-circuit à
une intensité permettant le dépassement du seuil de déclenchement de B,
mais pas celui de A ; 2) l’impulsion de courant que B laisse passer n'est
pas propre, par sa forme ou la quantité, à provoquer le déclenchement de
A, par exemple quand l’interrupteur en aval est beaucoup plus rapide que
celui en amont.
Le pouvoir de limitation et les temps d'intervention entre les interrupteurs
que l'on veut en sélectivité, doivent être confrontés aux caractéristiques
I²t respectives. Comme le montre la figure 18.1, on a sélectivité jusqu'au
point d'intersection entre la droite horizontale tangente à la valeur
minimale de l'interrupteur A, et la courbe limite supérieure de
l'interrupteur B (valeur Is).
Dans une installation de distribution, on trouve très souvent divers
dispositifs de protection contre les surintensités mis ensemble ; les
dispositifs de protection contre les contacts indirects ne sont pas toujours
- 171 -
19 – MESURE DE L'IMPEDANCE DE LA BOUCLE DE DEFAUT
du même type, mais les interrupteurs automatiques magnétothermiques et
les fusibles peuvent coexister.
La sélectivité entre les différentes protections d'un circuit est la propriété
permettant aux dispositifs de protections de n'intervenir que dans la
portion de circuit qui l'exige, en évitant de mettre hors service les autres
parties n'ayant pas d'inconvénients.
La figure 18.2 montre la courbe d'un fusible (en amont) comparée à celle
d'un interrupteur magnétothermique (en aval). On a sélectivité quand la
valeur de I²t de pré-arc du fusible est supérieure à la valeur I²t tout entière
de l'interrupteur automatique magnétothermique, ou bien dans tout
l'intervalle où les deux courbes de fonctionnement ne se rencontrent pas.

Figure 18.2 - Coordination entre les fusibles en amont et les dispositifs


magnétothermiques en aval

La figure 18.3 montre la courbe d'un dispositif magnétothermique (en


amont) comparée à celle d'un fusible (en aval). On a une sélectivité
complète, malgré la valeur du courant de court-circuit, quand les deux
courbes de fonctionnement ne se coupent pas.

Figure 18.3 - Coordination entre les dispositifs magnétothermiques en


amont et les fusibles en aval

- 172 -
19 – MESURE DE L'IMPEDANCE DE LA BOUCLE DE DEFAUT

B) SELECTIVITE ENTRE DISPOSITIFS DIFFERENTIELS


Comme premier exemple, on peut voir à la figure 18.4 une disposition à
deux niveaux de sélectivité avec des dispositifs différentiels du type G
(général) et du type S (sélectif).
Les dispositifs situés en aval sont du type général avec courant
différentiel nominal de 100 et de 300 mA et le dispositif situé en amont
est du type sélectif S avec courant différentiel nominal de 1 A.

* Pour les interrupteurs différentiels répondant à la Norme CEI EN 60947-2 A1 | 17-


5V1 le symbole S peut être remplacé par le symbole ∆t 60

Figure 18.4 - Deux niveaux de sélectivité avec des dispositifs différentiels


du type G (général) et du type S (sélectif)

La figure suivante montre, comme deuxième exemple, une disposition à


trois niveaux de sélectivité avec en plus des deux types de dispositifs
différentiels de la figure précédente, un autre type de dispositif
différentiel, retardé avec un retard défini, non traité par les Normes CEI
EN 61008-1 et CEI EN 61009-1, mais répondant aux prescriptions de
l'appendice B de la Norme CEI EN 60947-2 et servant à obtenir la
protection automatique contre les contacts indirects.

Figure 18.5 - Trois niveaux de sélectivité avec dispositifs différentiels du


type G (général), du type S (sélectif) et du type retardé

- 173 -
19 – MESURE DE L'IMPEDANCE DE LA BOUCLE DE DEFAUT
Le dispositif situé en aval est un dispositif du type général avec courant
différentiel nominal de 30 mA ; le dispositif situé au milieu est du type S
avec courant différentiel nominal de 100 mA et le dispositif situé en
amont est du type retardé à retard défini avec courant différentiel nominal
de 300 mA.
On peut considérer que la sélectivité entre deux dispositifs différentiels
en série, l'un du type S et l'autre de type général, est obtenue quand le
rapport entre les courants différentiels nominaux respectifs est au moins
de 3.

La sélectivité peut être obtenue, dans une installation n'ayant pas de


dispositif différentiel à son origine, quand tous les circuits partants sont
protégés, séparément ou par groupes, par des dispositifs différentiels. En
cas de défaut, seul le dispositif différentiel protégeant son propre circuit
fonctionne.
Norme CEI 64-8
536.2 Association Quand un dispositif différentiel est incorporé ou combiné avec un
de dispositifs dispositif de protection contre les surintensités, l'ensemble doit répondre
différentiels à des aux prescriptions de chacune des fonctions : pouvoir de coupure adéquat,
dispositifs de caractéristiques de fonctionnement en fonction du courant nominal,
protection contre courant différentiel nominal coordonné avec la terre de protection dans
les surintensités les systèmes TT ou avec l’impédance de la boucle de défaut dans les
systèmes TN.

Quand un dispositif différentiel n'est ni incorporé ni combiné avec un


dispositif de protection contre les surintensités :
- la protection contre les surintensités doit être assurée par des
dispositifs de protection contre les surcharges et les courts-circuits ;
- le dispositif différentiel doit être en mesure de supporter sans
dommages les sollicitations thermiques et mécaniques auxquelles il
peut être soumis en cas de court-circuit se produisant en aval de
l'endroit où il est installé ;
- le dispositif différentiel ne doit pas être endommagé dans ces
conditions de court-circuit, ni même quand ce dispositif différentiel
tend à s'ouvrir à cause du courant non équilibré ou du courant vers la
terre.
Les sollicitations citées ici dépendent du courant de court-circuit présumé
à l'endroit où le dispositif différentiel est installé et des caractéristiques
du dispositif assurant la protection contre les courts-circuits.

- 174 -
19 – MESURE DE L'IMPEDANCE DE LA BOUCLE DE DEFAUT

EXERCICE #21
• Vérification de la sélectivité entre dispositifs contre les surintensités

MODE OPERATIONNEL
• Couper la tension de l'installation (panneau).
• Réaliser l’installation gérée avec le système de distribution TT d'après
le schéma électrique de la figure 18.6 et le schéma de disposition de la
figure 18.7.
• Brancher les pontets RE1 1 Ω, RE2 2 Ω.
• Les deux utilisateurs électriques doivent être correctement reliés à la
terre RE2.
• Ne brancher aucun pontet de défaut à la masse.
• Appliquer une tension à l'installation (panneau) et mettre sur ON les
dispositifs de protection prévus dans l'exercice.
• Mettre les sélecteurs EQUIPMENT à la position ∼, les lampes témoin
allumées indiquent que les utilisateurs sont alimentés.

Les deux utilisateurs (celui de gauche et celui de droite sur le panneau)


sont protégés de façon séparée par les deux interrupteurs automatiques
magnétothermiques Q11 et Q12 et prennent l'alimentation en aval de
l'interrupteur automatique magnétothermique Q1. Ces circuits réalisent
entre eux la sélectivité de type horizontal (Q11 par rapport à Q12) et de
type vertical (Q1 par rapport à Q11 et Q12).

Note : pour transformer ce circuit


(système TT) en un système TN
relier ensemble les deux
collecteurs ET1 et ET2.

Figure 18.6- Schéma électrique d'une installation protégée par des


dispositifs contre les surintensités connectés en série et en parallèle
(sélectivité verticale et horizontale)
- 175 -
19 – MESURE DE L'IMPEDANCE DE LA BOUCLE DE DEFAUT
La sélectivité est la caractéristique présentée par une installation
électrique (lignes et dispositifs de protection) quand, par suite d'une
anomalie, seule la partie de circuit impliquée par le défaut se met hors
service. L’anomalie pourrait être une surintensité (surcharge ou court-
circuit) ou un défaut à la masse.

Sur le panneau, produire un court-circuit aux bornes de sortie de Q11 et


Q12 pour avoir la surintensité et étudier les effets sur les dispositifs de
protection.
Mesurer le courant de court-circuit avec la pince ampèremétrique.

Figure 18.7 - Réalisation d'un circuit avec dispositifs contre les


surintensités reliées en série et en parallèle
(sélectivité verticale et horizontale)

En alternative de la protection magnétothermique Q1, il est possible


d'utiliser les fusibles de la terne F1. Dans ce cas, on doit coordonner les
fusibles en amont avec le dispositif magnétothermique en aval (F1 en
amont et Q1 en aval).
Utiliser en amont des fusibles de 2 A et en aval le dispositif
magnétothermique de 1 A.

Il est possible aussi de coordonner l’installation avec un dispositif


magnétothermique en amont et des fusibles en aval (Q1 en amont et F1
en aval).
Utiliser en amont un dispositif magnétothermique de 2 A et en aval des
fusibles de 1 A.

- 176 -
19 – MESURE DE L'IMPEDANCE DE LA BOUCLE DE DEFAUT

EXERCICE #22
• Vérification de la sélectivité entre dispositifs différentiels disposés en
parallèle (sélectivité horizontale)

MODE OPERATIONNEL
• Couper la tension de l'installation (panneau).
• Réaliser l’installation gérée avec le système de distribution TT d'après
le schéma électrique de la figure 18.8 et le schéma de disposition de la
figure 18.9.
• Brancher les pontets RE1 1 Ω, RE2 2 Ω.
• Les deux utilisateurs électriques doivent être correctement reliés à la
terre RE2.
• Ne brancher aucun pontet de défaut à la masse.
• Appliquer une tension à l'installation (panneau) et mettre sur ON les
dispositifs de protection prévus dans l'exercice.
• Mettre les sélecteurs EQUIPMENT à la position ∼, les lampes témoin
allumées indiquent que les utilisateurs sont alimentés.

On suppose que les deux utilisateurs (celui de gauche et celui de droite


sur le panneau) sont alimentés par le même circuit (par exemple, le
tableau à l'étage) et qu'ils sont protégés de manière séparé. Ces circuits
réalisent entre eux la sélectivité de type horizontal. Pour des raisons
“logistiques” bien évidentes, les deux circuits terminaux protégés par les
deux interrupteurs automatiques magnétothermiques différentiels Q11 et
Q12 sont indépendants l'un de l'autre en cas de défaut.

Note : pour transformer ce circuit


(système TT) en un système TN,
relier ensemble les deux
collecteurs ET1 et ET2.

Figure 18.8 - Schéma électrique avec une partie de l'installation


protégée par des dispositifs de protection reliés en parallèle (sélectivité
horizontale)

- 177 -
19 – MESURE DE L'IMPEDANCE DE LA BOUCLE DE DEFAUT
La sélectivité est la caractéristique présentée par une installation
électrique (lignes et dispositifs de protection) quand, par suite d'une
anomalie, seule la partie de circuit impliquée par le défaut se met hors
service. L’anomalie pourrait être une surintensité (surcharge ou court-
circuit) ou un défaut à la masse.
Sur le panneau, produire des défauts à la masse pour avoir un courant
égal ou supérieur au courant Idn de l'interrupteur différentiel en question.
Mesurer le courant de défaut avec la pince ampèremétrique.

Figure 18.9 - Réalisation d'un circuit avec sélectivité horizontale.

Ajouter au circuit, dont on vient de vérifier la sélectivité (schéma


électrique de la figure 18.8), un autre dispositif (comme Q11 et Q12) en
dérivation de la ligne de sortie de la protection Q1.
A cet effet, on peut utiliser le dispositif Q2 et insérer les fusibles F1
comme protection contre les surintensités.

Le résultat de la combinaison du dispositif F1 + Q2 n'a pas modifié le


concept de sélectivité précédent parce qu'un défaut se présentant dans les
circuits précédents et le nouveau ne met hors service que la partie de
circuit concerné par le défaut.

En théorie, une installation de distribution de type radial réalise la


sélectivité totale parce que chaque circuit est en dérivation d'un dispositif
de protection séparé. Cependant, sur le plan pratique, cette solution est
coûteuse sur le plan économique et requiert de grosses quantités de câbles
à poser.
On peut économiser en recourant à une ligne dorsale, ou plus, à laquelle
sont reliés en dérivation les circuits terminaux avec des protections en
amont et en aval ; le concept de sélectivité devient important pour
garantir la continuité de service de l'installation (voir l’exercice suivant).

- 178 -
19 – MESURE DE L'IMPEDANCE DE LA BOUCLE DE DEFAUT

EXERCICE #23
• Vérification de la sélectivité entre dispositifs différentiels disposés en
série (sélectivité verticale, ampèremétrique et temporelle)

MODE OPERATIONNEL
• Couper la tension de l'installation (panneau).
• Réaliser l’installation gérée avec le système de distribution TT d'après
le schéma électrique de la figure 18.10 et le schéma de disposition de
la figure 18.11.
• Brancher les pontets RE1 1 Ω, RE2 2 Ω.
• Les deux utilisateurs électriques doivent être correctement reliés à la
terre RE2.
• Ne brancher aucun pontet de défaut à la masse.
• Appliquer une tension à l'installation (panneau) et mettre sur ON les
dispositifs de protection prévus dans l'exercice.
• Mettre le sélecteur EQUIPMENT à la position ∼, la lampe témoin
allumée indique que l’utilisateur est alimenté.

Note : pour transformer ce


circuit (système TT)
en un système TN,
relier ensemble les
deux collecteurs ET1
et ET2.

Figure 18.10 - Schéma électrique avec une partie de l'installation


protégée par des dispositifs reliés en série (sélectivité verticale)

- 179 -
19 – MESURE DE L'IMPEDANCE DE LA BOUCLE DE DEFAUT
On suppose que l’utilisateur (utilisateur de gauche sur le panneau) est
alimenté par une ligne en dérivation d'un tableau de zone, lequel à son
tour, dérive d'un tableau principal et que ce dernier est alimenté par le
tableau de cabine. Cette séquence de dispositifs de protection doit être
coordonné pour garantir la sélectivité. Ici, la sélectivité est dite sélectivité
verticale. Pour des raisons “logistiques” bien évidentes, le défaut dans le
circuit terminal est “vu” non seulement par la protection en aval Q11,
mais aussi par les dispositifs de protection en amont Q2 et par l'ensemble
Q1-RCCB.
La sélectivité est la caractéristique présentée par une installation
électrique (lignes et dispositifs de protection) quand, par suite d'une
anomalie, seule la partie de circuit concernée par le défaut se met hors
service. L’anomalie pourrait être une surintensité (surcharge ou court-
circuit) ou un défaut à la masse.
Sur le panneau, produire des défauts à la masse pour avoir un courant
égal ou supérieur au courant Idn de l'interrupteur différentiel en question.
Mesurer le courant de défaut avec la pince ampèremétrique.

Figure 18.11 - Réalisation d'un circuit avec sélectivité verticale


Pour une coordination optimale, imposer sur le dispositif différentiel
RCCB un courant Idn de 1 A et un temps de 1 s.
Voir le tableau de réglage du courant Idn et du temps t de l'exercice #17.
Après avoir constaté que l’installation indiquée ci-dessus est sélective et
coordonnée, essayer de ne modifier sur le dispositif différentiel RCCB
que le temps en passant de 1 s à FAST (rapide).
Que peut-il arriver si l'on produit le défaut franc à la masse à la sortie de
Q12 ?
Réaliser cette opération et l'on aura la réponse.

- 180 -
19 – MESURE DE L'IMPEDANCE DE LA BOUCLE DE DEFAUT

MESURE de l'IMPEDANCE de la BOUCLE de DEFAUT

OBJECTIFS
• Mesurer l'impédance de la boucle de défaut dans les systèmes TN et
IT.

MATERIEL
• Panneau de démonstration mod. PDG-R/EV
• Set de câbles et de pontets avec des goujons de sécurité de 4 mm de
diamètre
• Multimètre numérique à programmation automatique.
• Pince ampèremétrique pour courants nominaux et de dispersion.
• Instrument pour les vérifications des installations électriques ou
mesureur d'impédance de la boucle de défaut.

RAPPELS THEORIQUES
La mesure de l'impédance de la boucle de défaut doit être effectuée avec
Norme CEI 64-8 un courant ayant une fréquence égale à la fréquence nominale du circuit.
Partie 6 : La valeur de l'impédance de la boucle de défaut mesurée doit être
Vérifications conforme aux prescriptions inhérentes aux systèmes TN et IT.
Chapitre 61
Vérifications
initiales

Figure 19.1 - Schéma pour la mesure de l'impédance de la boucle de


défaut au moyen d'un instrument dédié (méthode de la chute de tension)

On mesure l'impédance de la boucle de défaut avec des instruments


appropriés en mesure de déterminer exactement la valeur de l'impédance
du circuit et non seulement la valeur de la résistance. Si la mesure de
l'impédance de la boucle de défaut est réalisée sur des circuits proches de
transformateurs de modeste puissance (≤ 100 kVA) ou sur les circuits
éloignés de transformateurs, voire même de grosse taille, on pourra la
remplacer par une mesure de la résistance de la boucle de défaut.
Ceci est valable si la réactance ne dépasse pas en principe 10% de
l'impédance totale.

- 181 -
19 – MESURE DE L'IMPEDANCE DE LA BOUCLE DE DEFAUT

Figure 19.2 - Schéma pour la mesure de l'impédance de la boucle de


défaut au moyen d'une alimentation séparée

Pour calculer l’impédance de la boucle de défaut, on utilise la formule


Zs = U / I.

On rappelle que la mesure de l'impédance de la boucle de défaut n'a plus


aucun sens si les circuits sont protégés par des interrupteurs différentiels.
Dans une installation gérée par un système TN, où la protection contre les
contacts indirects n'est coordonnée qu'avec les dispositifs contre les
surintensités, il est indispensable de mesurer (ou de calculer) la valeur
des impédances de défaut de tous les circuits.
Il est de bonne règle de transcrire ces valeurs dans un tableau.

Entreprise / vérificateur MESURE IMPEDANCE BOUCLE DE DEFAUT (Zs)


............…………........... Système électrique TN IT Uo = 230 V
N. POSITION ou CIRCUIT Zs DISPOSITIF de PROTECTION Ig =
(Ω) TYPE In/Ir (A) Ia (A) Uo/Zs
1 ................................................. ....... ...................... ........ ...... .......
2 ................................................. ....... ...................... ........ ...... .......
3 ................................................. ....... ...................... ........ ...... .......
4 ................................................. ....... ...................... ........ ...... .......
5 ................................................. ....... ...................... ........ ...... .......
................................................. ....... ...................... ........ ...... .......
In /Ir = Courant nominal de l'interrupteur / Courant réglé de l'interrupteur (si muni de dispositif de réglage)
Ia = courant d'intervention magnétique avant le temps établi dans le tableau 41A

Tableau 19.1 - Enregistrement des mesures de l'impédance de la boucle de défaut.

- 182 -
19 – MESURE DE L'IMPEDANCE DE LA BOUCLE DE DEFAUT

EXERCICE #24
Mesure de l'impédance de la boucle de défaut (système TN) avec un
instrument analyseur.

MODE OPERATIONNEL
• Couper la tension de l'installation (panneau).
• Réaliser l’installation gérée avec un système de distribution TN selon
le schéma de disposition de la figure 19.3. L'instrument de mesure,
d'après la méthode de la chute de tension, sera relié aux différents
points dont on veut savoir la valeur de Zs (impédance de défaut).
• Brancher les pontets RE1 1 Ω.
• L’utilisateur électrique doit être relié correctement au collecteur RE1.
• Ne brancher aucun pontet de défaut à la masse.
• Appliquer une tension à l'installation (panneau) et mettre sur ON les
dispositifs de protection prévus dans l'exercice.
• Mettre le sélecteur EQUIPMENT à la position ∼, la lampe témoin
allumée indique que l’utilisateur est alimenté.

Figure 19.3 - Schéma électrique pour la mesure de l'impédance de la


boucle de défaut avec un instrument dédié (Méthode de la chute de
tension)

- 183 -
19 – MESURE DE L'IMPEDANCE DE LA BOUCLE DE DEFAUT
On doit effectuer cette mesure avec un instrument dédié et branché selon
les indications du constructeur. Cet instrument permet de mesurer la
valeur de l'impédance du circuit de défaut à la terre, exprimée
directement en Ω. Il existe certains instruments à microprocesseur
permettant d'obtenir le courant de défaut donné par le rapport Uo / Zs
sans devoir effectuer de calculs.
Dans la pratique, cette mesure doit être faite immédiatement en aval des
dispositifs de protection.
La valeur du courant de défaut ainsi mesurée sert à établir, relativement
aux temps exigés dans le tableau 41A, si les dispositifs de protection
installés en amont du point de mesure sont adéquats.

Figure 19.4 - Mesure de l'impédance de la boucle de défaut avec un


instrument dédié (méthode de la chute de tension)

Note : Il n'est pas possible d'effectuer la mesure en aval d'interrupteurs


différentiels si l'instrument utilise des courants d'essai supérieurs au
courant différentiel nominal Idn, parce que dans cette condition,
l’interrupteur différentiel ouvre le circuit.

- 184 -
19 – MESURE DE L'IMPEDANCE DE LA BOUCLE DE DEFAUT

EXERCICE #25
• Mesure de l'impédance de la boucle de défaut (système TN ou IT ) par
alimentation séparée, voltmètre et ampèremètre.

MODE OPERATIONNEL
• Couper la tension de l'installation (panneau).
• Réaliser l’installation gérée avec un système de distribution TN selon
le schéma de disposition de la figure 19.5 et le schéma électrique de la
figure 19.6.
• Brancher les pontets RE1 1 Ω.
• L’utilisateur électrique doit être relié correctement au collecteur RE1.
• Ne brancher aucun pontet de défaut à la masse.
• On ne doit appliquer aucune tension à l'installation (panneau),
cependant mettre sur ON les dispositifs de protection prévus dans
l'exercice.
Cette mesure doit être faite comme suit :
• Déconnecter le primaire du transformateur de cabine du réseau
d'alimentation et court-circuiter entre eux les terminaux.
• Alimenter le circuit de mesure avec une tension auxiliaire en très
basse tension, par exemple 12 V ou une source (toujours en basse
tension) variable avec la même fréquence que celle du système
d'alimentation.
• A l’aide d'un voltmètre et d'un ampèremètre mesurer la tension
appliquée et le courant qui circule.

Figure 19.5 - Mesure de l'impédance de la boucle de défaut au moyen


d'une alimentation séparée

On calcule la valeur de l'impédance à l'aide de la formule : Zs = U / I

- 185 -
19 – MESURE DE L'IMPEDANCE DE LA BOUCLE DE DEFAUT
Il est impossible de faire la mesure de l'impédance de défaut dans des
circuits protégés par des interrupteurs différentiels, à moins que l'on ne
court-circuite ces derniers et que l'on ne réduise le courant de mesure en
dessous de la valeur d'intervention de la protection différentielle. Essayer
de le faire.

Figure 19.6 - Schéma électrique pour la mesure de l'impédance de la


boucle de défaut grâce à une alimentation séparée

- 186 -
21 – PROJET SELON LE GUIDE CEI 0-2

ARRET de SECOURS

OBJECTIFS
• Arrêt de secours

MATERIAU
• Panneau de démonstration mod. PDG-R/EV

RAPPELS THEORIQUES
Les dispositifs de commande et d'arrêt de secours doivent être en mesure
Norme CEI 64-8 d'interrompre le courant de pleine charge de la partie correspondante de
537.4 Dispositifs l'installation, en tenant compte, dans le cas des moteurs, du courant des
de commande de moteurs à rotor bloqué, si nécessaire relativement au type de service.
secours (y
compris l'arrêt On peut réaliser la commande de secours avec :
de secours) - un dispositif de commande en mesure d'interrompre directement
l'alimentation ; ou bien
- une combinaison d'appareils pouvant être manœuvrés grâce à une
seule action d'interruption de l'alimentation.
On ne doit pas utiliser les prises à fiche pour assurer la commande de
secours.
Quant à l'arrêt de secours, il peut être nécessaire de ne pas interrompre
l'alimentation, par exemple pour le freinage des parties en mouvement.
On peut obtenir la commande et l'arrêt de secours, par exemple avec :
- des interrupteurs de manœuvre sur le circuit principal ;
- des boutons et des appareils similaires sur le circuit de commande.

Les dispositifs de commande de secours doivent assurer l'interruption du


circuit principal.
Ces dispositifs peuvent être :
- à commande manuelle directe ;
- à commande électrique à distance, par exemple au moyen
d'interrupteurs et de contacteurs ; dans ce cas, ils doivent s'ouvrir par
désexcitation des bobines, ou l'on peut utiliser d'autres techniques
présentant une sécurité équivalente.

Les organes de commande (manettes, boutons, etc.) des dispositifs de


commande de secours doivent être clairement identifiés, de préférence
par une couleur rouge sur fond contrastant.

Les organes de commande doivent être facilement accessibles en cas de


danger et, le cas échéant, en tout autre point où il est possible d'éliminer à
distance le danger.

- 187 -
21 – PROJET SELON LE GUIDE CEI 0-2
Les organes de commande d'un dispositif de commande de secours
doivent être en mesure d'être bloqués ou d'être immobilisés à la position
d'"ouvert" ou de "fermé", à moins que les organes de commande des
dispositifs de commande ou d'arrêt de secours et des organes pour la
réalimentation du circuit ne soient dans les deux cas sous le contrôle
d'une même personne.
Après la réactivation de l'organe de commande d'un dispositif de
commande de secours, la réalimentation de la partie de l'installation
concernée doit être effectuée grâce à une action volontaire.

Les dispositifs de commande de secours, y compris l'arrêt de secours,


doivent être disposés de façon à être facilement identifiables et doivent
être aptes à l'emploi auxquels ils sont destinés.

Commentaire) Voir le Chapitre 46 pour les prescriptions générales


inhérentes au sectionnement et à la commande.

Parmi les autres techniques présentant une sécurité équivalente, on peut


citer, par exemple, la technique de commande à lancement de courant, à
condition qu'elle soit accompagnée d'une signalisation adéquate indiquant
de façon permanente la fonctionnalité du circuit de commande.

Les dispositifs de commande fonctionnelle doivent être en mesure de


supporter les conditions les plus sévères où ils peuvent être appelés à
fonctionner.

Les dispositifs de commande fonctionnelle peuvent contrôler le courant


sans nécessairement ouvrir les pôles correspondants.

Note 1 - Les dispositifs de commande à semi-conducteurs sont des


exemples de dispositifs en mesure de couper le courant dans le circuit
sans nécessairement ouvrir les pôles correspondants.
Note 2 - La commande fonctionnelle peut être réalisée, par exemple, au
moyen :
- d'interrupteurs de manœuvre ;
- de dispositifs à semi-conducteurs ;
- d'interrupteurs automatiques ;
- de contacteurs ;
- de relais auxiliaires ;
- de prises à fiche jusqu'à 16 A, valeur comprise.

Les sectionneurs, les barrettes et les cartouches des fusibles ne doivent


pas être utilisés pour la commande fonctionnelle.

Sur le panneau PDG-R, on obtient l’arrêt de secours par coupure de


l'alimentation grâce à une bobine à déclenchement à la tension minimale,
associée à l'interrupteur magnétothermique général se trouvant sur le
panneau latéral droit.
La commande d'arrêt de secours s'effectue au moyen du bouton de
couleur ROUGE (pour attirer l’attention, ce bouton est situé sur un fond
JAUNE).

- 188 -
21 – PROJET SELON LE GUIDE CEI 0-2

PROJET selon le GUIDE CEI 0-2

OBJECTIFS
• Projet selon le guide CEI 0-2 Guide pour la définition de la
documentation de projet des installations électriques.

RAPPELS THEORIQUES
Le guide CEI 0-2 s'applique aux projets des installations électriques ayant
trait à tous les types d'usage des édifices, constructions et lieux, ainsi
qu'aux projets des installations de protection contre les décharges
atmosphériques (foudre). Il a pour but de définir la documentation pour le
projet des nouvelles installations et pour la transformation ou l’extension
des installations existantes, ceci afin d'en permettre l'évaluation et la
réalisation conformément aux règles de l'art et au fonctionnement pour
lequel ces installations sont prévues.

Guide CEI 0-2 Par projet, on entend l'ensemble des études permettant, à partir de la
Projet connaissance des prestations requises dans les conditions ambiantes et de
fonctionnement assignées, de donner les informations nécessaires et
suffisantes quant à l'évaluation et à l'exécution de l'installation
conformément aux règles de l’art.

On entend par là le niveau de projet ayant trait à l'élaboration des données


Guide CEI 0-2 fondamentales pour l'identification de l’installation, ainsi que des
Projet de données conditionnant de façon déterminante ses caractéristiques et sa
principe faisabilité dans la logique de “projet intégral”, c'est-à-dire la
méthodologie de projet permettant de commencer un processus
d'intégration entre les projets de tous les secteurs concernés (par
exemple : projet de construction, projet électrique, projet
thermohydraulique, protection paratonnerre).
Il comprend un rapport illustratif, des dessins ou des tableaux et tout ce
qui est nécessaire pour établir un devis sommaire de dépenses.

Guide CEI 0-2 On entend ici le niveau de projet ayant trait aux élaborations descriptives
Projet définitif et graphiques permettant de définir les caractéristiques de l'installation
dans tous ses aspects, ainsi que les principales caractéristiques des
composants choisis.
En particulier, il comprend un rapport descriptif, les schémas électriques,
les calculs de dimensionnement ; en outre, il définit les modalités
d'installation, de fonctionnement et de maintenance de l'installation.
La consistance de la documentation de projet est en fonction de la
destination des édifices, des constructions et des lieux.

Le tableau de la page suivante propose une liste indicative des documents


accompagnant généralement les projets d'installation électrique destinés à
différents usages.

- 189 -
21 – PROJET SELON LE GUIDE CEI 0-2
Destination des édifices, des constructions et des lieux
Documentation des projets CIV CIV CIV TER TER IND IND AGR AGR
AG BT CB BT CB BT CB BT CB

2.1 Documentation du projet de principe


2.1.1 Rapport technique O O O O O O O O O
2.1.2 Schéma électrique général O O O O O O O
2.1.3 Schémas et plans d’installation O O O O O O O O O
2.1.4 Devis sommaire de dépenses F F F F F F F F F
2.2 Documentation du projet définitif
2.2.1 Rapport technique sur la consis- O O O O O O O O O
tance et le type d'installation
2.2.2 Schéma électrique général F O O O O O O O
2.2.3 Schémas et plan d’installation O O O F F F F F F
2.2.4 Puissances installées, puissances F O O O O O O O
absorbées et dimensionnements relatifs
2.2.5 Tableaux et diagrammes de F O F O O O F O
coordination des protections
2.2.6 Liste des composants électriques O O O O O O O O
2.2.7 Liste des lignes électriques O O O O O O O O
2.2.8 Données techniques des composants F O O O O O O O O
2.2.9 Documents de disposition O O O O O O O O
fonctionnelle
2.2.10 Schémas des appareils de protection O O O O O O O O O
mis ensemble (tableaux)
2.2.11 Dessins planimétriques F F O O O O O O
2.2.12 Détails d’installation F O O O O O O O
2.2.13 Documentation spécifique O O O O O O O O
inhérente aux milieux et aux
applications particulières
2.2.14 Documentation inhérente à la O O O O O O O O
protection paratonnerre
2.2.15 Cahiers des charges spécial de F F F F F F F F
soumission et de description
2.2.16 Métrages, estimations et prix F F F F F F F F F
unitaires
2.2.17 Dispositions quant à la sécurité, au F F F F F F F F
fonctionnement et à la maintenance,
liées au choix de projet

- 190 -
21 – PROJET SELON LE GUIDE CEI 0-2
Interprétation des codes employés dans le tableau

CIV Unités immobilières ou parties de celles-ci à usage


AB résidentiel faisant partie d'un édifice constitué par
plusieurs unités immobilières (par ex., appartements), en
dessous des limites dimensionnelles de projet indiquées
dans la Loi 46/90 et dans le DPR 447/91.

CIV Unités immobilières différentes des unités CIVAB à usage


BT civil : habitation, étude professionnelle, siège de personnes
juridiques privées, associations, cercles, couvents et
similaires, alimentés directement à une tension non
supérieure à 1000 V c.a.

CIV Unités immobilières comme ci-dessus, alimentées par


CB cabine propre.

Edifices, constructions et lieux destinés à des activités


TER commerciales, intermédiation de biens et de services,
BT sièges de sociétés, bureaux, lieux publics (lieux de culte,
de spectacles), écoles, édifices publics de l'Etat ou de
d'Institutions territoriales institutionnelles et économiques,
alimentées directement à une tension non supérieure à
1000 V c.a.

TER Edifices, constructions et lieux comme ci-dessus,


CB alimentés par cabine propre.

Edifices, constructions et lieux destinés à des activités


IND
de production (artisanales, industrielles, magasins et
BT
dépôts, chantiers, etc.), alimentés directement à une
tension non supérieure à 1000 V c.a.

IND Edifices, constructions et lieux comme ci-dessus,


CB alimentés par cabine propre.

AGR Edifices, constructions et lieux destinés à des activités


BT agricoles, alimentés directement à une tension non
supérieure à 1000 V c.a.

AGR Edifices, constructions et lieux comme ci-dessus,


CB alimentés par cabine propre.

O Document prévu dans la plupart des cas.

F Document à prévoir quand les caractéristiques du projet


l'exigent (facultatif).

- 191 -
APPENDICE A - CARACTERISTIQUES TECHNIQUES DU PANNEAU

CARACTERISTIQUES TECHNIQUES du PANNEAU mod. PDG-R/EV

CARACTERISTIQUES ELECTRIQUES :
• Alimentation 3 x 380-400 V / N / PE 50-60 Hz 1500 VA max.

PRINCIPAUX COMPOSANTS INSTALLES :


- Transformateur d'isolement triphasé 230-400 V / 230-400 V 1500 VA
- Interrupteur automatique magnétothermique 4 x 6 A, courbe C, avec
bobine de déclenchement de tension minimale et bouton
d'arrêt/secours à retenue mécanique.
- Simulation de la résistance de terre d'une cabine électrique au moyen
de résistances de 0,3 Ω et de 1 Ω.
- Simulation de la résistance d'une installation ou système déperditeur
de terre au moyen de résistances 2 Ω, 20 Ω, 200 Ω et 2 kΩ.
- Reproduction de 2 utilisateurs électriques avec normale possibilité de
production d'un défaut à la terre avec un courant sinusoïdal ou un
courant unidirectionnel pulsant avec résistances de défaut de 50 kΩ,
15 kΩ, 5 kΩ, 1,5 kΩ, 500 Ω et de défaut franc à la terre.
- Moniteur pour le contrôle de l'isolement pour systèmes en basse
tension isolés de la terre (système IT). Le moniteur dispose d'un
contact de sortie sans potentiel changeant d'état dans les conditions
d'alarme et pouvant être utilisé pour commander la bobine de
déclenchement d'un interrupteur automatique magnétothermique.
- Interrupteur automatique magnétothermique quadripolaire, courant
nominal In = 2 A, courbe C, avec bobine de déclenchement à
lancement de courant.
- Relais différentiel avec transformateur toroïdal séparé, courant
différentiel nominal Idn réglable de = 0,03 A à 5 A en cinq échelons,
classe A (apte pour courants de défaut sinusoïdaux et unidirectionnels
avec composantes continues), type d'intervention réglable de 20 ms à 5
s en cinq échelons. Le relais différentiel dispose d'un contact de sortie
sans potentiel changeant d'état dans les conditions d'alarme et pouvant
être utilisé pour commander la bobine de déclenchement d'un
interrupteur automatique magnétothermique.
- Interrupteur automatique différentiel quadripolaire, courant nominal
In = 25 A, courant différentiel nominal Idn = 0,3 A, classe A (apte à
des courants de défaut sinusoïdaux et unidirectionnels avec
composantes continues), type d'intervention sélectif “S”.
- Terne porte-fusibles avec neutre sectionnable et fusibles type
10,3 x 38 de 1 et 2 A.
- 1 interrupteur automatique magnétothermique différentiel bipolaire,
courant nominal In =1 A, courbe C, courant différentiel nominal Idn =
0,03 A, classe AC (apte pour courants de défaut sinusoïdaux), type
d'intervention général “G”.
- Interrupteur automatique magnétothermique différentiel bipolaire,
courant nominal In =1 A, courbe C, courant différentiel nominal
- 192 -
APPENDICE A - CARACTERISTIQUES TECHNIQUES DU PANNEAU
Idn = 0,03 A, classe A (apte à des courants de défaut sinusoïdaux et
unidirectionnels avec composantes continues), type d'intervention
général “G”.

DIMENSIONS ET MASSE :
Panneau 800 x 600 mm ; structure 840 x 450 x 680 mm ; 45 kg

ACCESSOIRES FOURNIS AVEC L'EQUIPEMENT


1 cordon d'alimentation triphasé avec prise et fiche CEE
15 câbles munis de goujons de sécurité de 4 mm de diamètre, de couleur
noire
5 câbles munis de goujons de sécurité de 4 mm de diamètre, de couleur
bleue
2 câbles munis de goujons de sécurité de 4 mm de diamètre, de couleur
jaune (jaune-vert)
20 pontets munis de goujons de sécurité Ø 4 mm, pour réaliser les
différentes conditions d'installation

- 193 -
APPENDICE B - MISE EN SERVICE

MISE EN SERVICE du PANNEAU mod. PDG-R/EV

MISE EN SERVICE
• Mettre en état de fonctionnement le panneau en le raccordant à une
source d'alimentation triphasée 3 x 400 V avec Neutre et Terre de
protection, fréquence de 50-60 Hz.

• Pour alimenter le panneau, utiliser le cordon d'alimentation fourni


avec l’appareil.

• On doit relier le cordon à une prise adaptée au type de fiche.

• S'assurer que le bouton d'Arrêt/Secours du panneau frontal (bouton


placé sur fond jaune) n'est pas pressé, éventuellement le débloquer en
faisant un mouvement de rotation dans le sens indiqué par la flèche.
Mettre sur ON l’interrupteur d'alimentation général se trouvant sur le
panneau latéral immédiatement au-dessus de la fiche d'alimentation ;
la lampe témoin allumée du panneau frontal indique que l’appareil est
en état de service.
On fait remarquer que l’interrupteur général est muni d'une bobine de
tension minimale et que cet interrupteur ne peut être activé que si
l’appareil est en présence de la tension d'alimentation et que la
commande de secours n'est pas pressée. Si dans la situation que l'on
vient de voir, l’interrupteur général ne peut pas être activé, contrôler le
bon état du fusible de protection “F Uaux” qui est là pour protéger le
circuit de la bobine en question.

• Avant de préparer un circuit quelconque sur le panneau frontal, couper


toujours l’alimentation au moyen de l’interrupteur général et/ou du
bouton d'Arrêt/Secours.

- 194 -
APPENDICE C – SCHEMAS ELECTRIQUES

Schéma électrique général du panneau PDG-R/EV.

- 195 -
APPENDICE C – SCHEMAS ELECTRIQUES

Schéma électrique et schéma de disposition des résistances de déperditeur RE1, RE2.

- 196 -
APPENDICE C – SCHEMAS ELECTRIQUES

Schéma électrique et schéma de disposition des résistances de défaut à la masse dans les
utilisateurs.

- 197 -
APPENDICE D

Protection contre les surintensités


Point Type In Type de Courant Intervention Temps
(A) Courbe (A) instantanée d'intervention
(s)
1

10

Tableau 6.1 - Courant et temps d'intervention des dispositifs de protection

Enregistrement de la tension de contact en fonction de la résistance / impédance de défaut


Point Condition IF UST Zs calculée Zs mesurée Tension
RF (A) (V) (Ω) (Ω) Uo (V)
1

10

Tableau 6.2 - Enregistrement des mesures de la tension de contact


- 198 -
APPENDICE D

Recherche de la valeur minimale d'une masse étrangère non reliée à la terre de système pour
ne pas créer de danger dans un système TN, selon la formule : RE/RME ≤ 50 / (230 – 50)
RE RME RB 50 UT mesurée IF mesuré Uo mesur. UT calc.
(Ω) (Ω) R (230-50) (V) (A) (V) (V)
ME

Tableau 6.3 - Identification d'une masse étrangère dangereuse si elle n'est pas reliée en
équipotentialité dans le système TN

Protection contre les surintensités


Point Type In Type de Courant Intervention Temps d'inter-
(A) Courbe (A) instantanée vention (s)
1

10
Tableau 7.1 - Courant et temps d'intervention des dispositifs de protection
- 199 -
APPENDICE D

Enregistrement de la tension de contact en fonction de la résistance de défaut et de la résistance


de terre
Point Condition RE2 UST UT IF Tension
RF (Ω) (V) (V) (A) Uo (V)
1 Aucun défaut 2Ω
2 50 kΩ 2Ω
3 15 kΩ 2Ω
4 5 kΩ 2Ω
5 1,5 kΩ 2Ω
6 500 Ω 2Ω
7 Défaut franc 2Ω
8 50 kΩ 20 Ω
9 15 kΩ 20 Ω
10 5 kΩ 20 Ω
11 1,5 kΩ 20 Ω
12 500 Ω 20 Ω
13 Défaut franc 20 Ω
14 50 kΩ 200 Ω
15 15 kΩ 200 Ω
16 5 kΩ 200 Ω
17 1,5 kΩ 200 Ω
18 500 Ω 200 Ω
19 Défaut franc 200 Ω
20 50 kΩ 2 kΩ
21 15 kΩ 2 kΩ
22 5 kΩ 2 kΩ
23 1,5 kΩ 2 kΩ
24 500 Ω 2 kΩ
25 Défaut franc 2 kΩ

Tableau 7.2 - Enregistrement des mesures de la tension de contact dans un système TT

- 200 -
APPENDICE D

Mesure de la tension de contact à vide


Condition Courant de premier Tension de contact
RE Capacité défaut IF (A) à vide UST (V)

Tableau 8.1 - Mesure des tensions de contact à vide en différentes conditions


d'installation

Entreprise / vérificateur MESURE IMPEDANCE BOUCLE DE DEFAUT (Zs)


............…………........... Système électrique TN IT Uo = 230 V
N. POSITION ou CIRCUIT Zs DISPOSITIF de PROTECTION Ig =
(Ω) TYPE In/Ir (A) Ia (A) Uo/Zs
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10

In /Ir = Courant nominal de l'interrupteur / Courant réglé de l'interrupteur (si muni de dispositif de réglage)
Ia = courant d'intervention magnétique avant le temps établi dans le tableau 41A

Tableau 19.1 - Enregistrement des mesures de l'impédance de la boucle de défaut

- 201 -
APPENDICE D

Répartition : …………………………………… Local : ………………………………

Courant Essai du courant et des temps


Interrupteur différentiel d’intervention Touche d'essai
nominal Idn (A) Courant Temps 2 Idn (ms) (OUI/NON)
effectif (A) (s)

Temps maximaux d'intervention des différentiels, en secondes. Normes CEI EN 61008-1, CEI EN 61009-1
Les temps de coupure sont valables aussi pour les différentiels de classe A, en augmentant cependant les valeurs de courant
(Idn, 2Idn, 5 Idn et 500 A) par le facteur 1,4 pour les différentiels avec Idn >0,01 A et par le facteur 2 pour les différentiels
avec Idn ≤0,01 A.
Type d'interrupteur Temps Courant différentiel
Idn 2 Idn 5 Idn 500 A
Type général Temps maximal de coupure 0,3 s 0,15 s 0,04 s 0,04 s
Type sélectif Temps maximal de coupure 0,5 s 0,2 s 0,15 s 0,15 s
Temps minimal de non-fonctionnement 0,13 s 0,06 s 0,05 s 0,04

- 202 -
APPENDICE D

Courbe des tensions de contact et de pas par interpolation linéaire.

- 203 -
APPENDICE E - ERREURS DANS LES MESURES ELECTRIQUES

ERREURS DANS LES MESURES ELECTRIQUES

EVALUATION DES ERREURS

On doit prêter particulièrement attention à l'erreur que toute mesure


implique inévitablement. Dans certains cas, il est indispensable d'en
connaître la valeur afin de bien pouvoir choisir l'instrument en fonction
du type de mesure à effectuer en vue d'une correcte évaluation du résultat.

Erreur instrumentale

La première erreur que l'on doit évaluer est l'erreur inhérente aux
instruments de mesure.
Le degré de précision d'un instrument analogique s'exprime généralement
(avec un seul index) en pourcentage et se réfère à la valeur de fin
d'échelle.
Dans le cas des instruments à lecture numérique, on indique
habituellement l'erreur en pour cent inhérente à la valeur lue, ceci par
rapport à la vraie valeur de la grandeur mesurée, avec double index,
comme indiqué ci-après.

L'indication servant à établir l'erreur est constituée par une série de sigles
et de nombres que l'on indique en général dans les données techniques de
l'instrument.

1er exemple

Erreur déclarée : = 1% rdg ± 4 dgt ;


où : rdg. est l'abréviation de "reading" = valeur lue
dgt. est l'abréviation de "digit" = chiffre

Echelle choisie de l'instrument : 200 V


Résolution : 0,1 V
Valeur lue : 20 V

Pour l'évaluation de l'erreur de mesure on devra donc exposer les


considérations suivantes :
l'erreur maximale inhérente à la valeur lue est égale à
± 1% de 20 = ±0,2 V
l'erreur due au décalage du dernier chiffre est égale à
±4 chiffres = ±0,4 V
l'erreur maximale possible est égale à 0,2 + 0,4 = ±0,6 V

2e exemple

Erreur déclarée : = 1% rdg ± 4 dgt ;


- 204 -
APPENDICE E - ERREURS DANS LES MESURES ELECTRIQUES
où : rdg. est l'abréviation de "reading" = valeur lue
dgt. est l'abréviation de "digit" = chiffre

Echelle choisie de l'instrument : 200 V


Résolution : 1V
Valeur lue : 20 V

Pour l'évaluation de l'erreur de mesure on devra donc exposer les


considérations suivantes :
l'erreur maximale inhérente à la valeur lue est égale à
± 1% de 20 = ±0,2 V
L'erreur due au décalage du dernier chiffre est égale à ±4 chiffres = ±4 V
L'erreur maximale possible est égale à 0,2 + 4 = ±4,2 V

Note: Pour les instrument à index avec lecture sur échelle (analogiques),
l'erreur en pour cent est indiquée habituellement relativement à la valeur
de fin d'échelle que l'on a pour chaque échelle.

3e exemple

Erreur déclarée : ±3% f.s.


Echelle choisie pour l'instrument : 200 V
Valeur lue 20 V
L'erreur maximale possible est égale à ±3% de 200 V = ±6 V

Note: On doit entendre les erreurs déclarées par le constructeur dans les limites
des conditions d'emploi spécifiées par le constructeur lui-même
(température, humidité, position de l'instrument par rapport au plan, etc.).

Erreur opérationnelle

Une autre erreur que l'on doit considérer est l'erreur opérationnelle qui est
l'erreur que l'on peut commettre, par exemple, au niveau des
branchements du système de mesure au circuit essayé.
Cette erreur et éventuellement d'autres erreurs opérationnelles doivent
être évaluées et quantifiées par avance, afin que l'on puisse les retrancher
de la valeur lue, augmentant ainsi la fiabilité.

On indique par la suite certains types d'erreur opérationnelles récurrents


lorsque l'on effectue des mesures sur les installations électriques.
• Dans la mesure d'une basse valeur de résistance selon la méthode
volt-ampèremétrique à quatre fils, on doit considérer :
- la valeur de la résistance entre le point de contact des terminaux de
mesure et le circuit réel sous mesure ;
- la valeur de la résistance de contact ;
- la correspondance des points de contact entre les circuits de mesure
voltmétrique et ampèremétrique ;
- l'influence des signaux d'interférence sur le signal de mesure.

- 205 -
APPENDICE E - ERREURS DANS LES MESURES ELECTRIQUES
• Dans la mesure d'un courant alternatif, on doit faire particulièrement
attention à ce que l'instrument utilisé soit en mesure de relever la vraie
valeur efficace (T RMS) de la grandeur.

Note : La plupart des instruments se trouvant sur le marché (multimètres, pinces


ampèremétriques, etc.) en fait sont réalisés et calibrés pour ne mesurer que des
grandeurs de forme sinusoïdale à la fréquence du réseau (50 Hz).
Si l'on utilise ces instruments sur des installations où sont présentes des charges
non linéaires ou des harmoniques (appareils utilisateurs comme les ordinateurs,
les atténuateurs, photocopieurs, fours à micro-ondes, inverseurs, téléviseurs,
etc.), on peut commettre de très hautes erreurs de lecture (jusqu'à 50 % en
moins de la vraie valeur efficace). Pour inclure dans la mesure l'influence des
courants harmoniques on doit utiliser des instruments ayant une ample réponse
en fréquence (au moins jusqu'à 1000 Hz).

• Lorsque l'on emploie des voltmètres dans des milieux ayant des
champs magnétiques forts (dans les cabines de transformation, en
présence de gros moteurs, à proximité de lignes à haute tension, etc.),
on doit faire particulièrement attention à l'influence que ces champs
électromagnétiques peuvent avoir sur l'instrument lui-même.

Note : Les voltmètres normalement employés pour effectuer des mesures de


tension dans le secteur électrotechnique et des installations sont
généralement des voltmètres à haute impédance interne. La haute
impédance interne d'un voltmètre - typique des instruments à lecture
numérique ou, de toute façon, ayant une entrée électronique -, est la
caractéristique permettant d'effectuer des mesures de tension avec une
haute résolution (qui permet d'apprécier de petites valeurs de tension ou
ses faibles variations, même avec une faible énergie disponible).
Dans cet instrument les câbles de branchement aussi peuvent provoquer
des erreurs de mesure du fait de la présence de champs
électromagnétiques forts. En effet, les câbles introduits dans un champ
électromagnétique sont le siège de forces électromotrices induites. Plus
les câbles de mesure sont longs et étendus et plus l'impédance interne
du voltmètre est haute, plus la valeur de la tension induite
(d'interférence) comprise dans la mesure, est élevée. Ces voltmètres
peuvent indiquer des valeurs de tension supérieures à 100 V avec une
sonde de mesure reliée à une masse n'étant pas sous tension et l'autre
sonde mise en l'air.

Acceptabilité de l'erreur

Le degré d'acceptabilité de l'erreur peut être défini en fonction de l'emploi


que l'on doit faire de la valeur relevée par la mesure.
Par exemple, si l'on doit mesurer la résistance de terre d'un système TT,
on peut accepter l'erreur due au système opérationnel donnant une valeur
en excès et, donc, au profit de la sécurité, parce que les valeurs de
résistance que l'on doit vérifier pour obtenir la coordination avec les
dispositifs de protection différentiels sont très élevées.
Ceci explique pourquoi on peut effectuer les mesures de la résistance de
terre des systèmes TT selon la méthode de la mesure de la résistance de la
boucle de défaut.

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APPENDICE E - ERREURS DANS LES MESURES ELECTRIQUES
En revanche, on devra évaluer attentivement toutes les erreurs possibles
quand on effectue des mesures comme, par exemple, celle de l'impédance
de la boucle de défaut dans les systèmes TN ou de la résistance de terre
de déperditeurs très étendus faisant partie de systèmes de IIe et de IIIe
catégorie, parce que les valeurs que l'on doit relever sont généralement
très basses et que les systèmes de mesure utilisables somment une notable
série d'erreurs.

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