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A TRANSFORMATION DE FOURIER
Considérons une fonction G(x), bornée et intégrable, définie dans le domaine des x et une fonction
g() définie dans le domaine des (où = 1/x ). Ces deux fonctions se correspondent par une
transformation de Fourier (TF) :
G(x) G( ) cos(2 x) d
et G( ) G(x) cos(2 x) dx
0
On peut de même définir une TF dite sinus et une TF complexe. Dans la suite le terme «
transformée de Fourier », désignera la TF cosinus.
Une raie monochromatique en 0 est une fonction de Dirac, fonction rectangle de largeur nulle et
d’intensité infinie.
La TF de la fonction cosinus
(fonction paire) comporte deux
raies delta situées respectivement
en – et + .
La TF g() de la fonction sinus
(fonction impaire) G(x) comporte
deux raies delta situées
respectivement située en – et
une raie delta négative située à
+.
La TF de la fonction rectangle,
centrée en 0, est la fonction sinc
(figure), fonction du type sin(u)/u,
également centrée en 0.
La transformée de Fourier de la
fonction triangle, centrée sur
zéro, est la fonction sinc2,
également centrée en 0 (figure).
On définit la fonction peigne
comme une suite infinie et
périodique de fonctions de Dirac.
La TF d’une fonction peigne de
période p est une autre fonction
peigne, de période 1/p (figure).
3- Principe de la spectroscopie à TF
L’observation de toutes les composantes d’un spectre par un seul détecteur est rendue
possible grâce au spectromètre à 2 ondes de Michelson. Contrairement à la spectroscopie à
dispersion (réseau ou prisme), en spectroscopie interférencielle (TF) tous les éléments spectraux
sont reçus simultanément par le même détecteur.
Le faisceau incident parallèle (figure) issu de la source est divisé en 2 parties par la lame
séparatrice qui réfléchit 50% de la lumière vers le miroir mobile et 50% vers le miroir fixe.
On fait varier la différence de marche en déplaçant le miroir mobile à l’aide d’un moteur.
A leurs retours les deux faisceaux qui ont parcouru deux chemins optiques différents se
superposent, interfèrent et se dirigent vers l’échantillon puis vers le détecteur.
Si l’appareil est éclairé par une source d’intensité B()d, le flux élémentaire reçu par le détecteur
est :
dI = B() cos2() d(II.2)
Où est la différence de marche entre les deux bras de l’interféromètre.
1
I ( ) B( ) 1 cos 2 d (II.3)
20
A un coefficient près, la partie variable s’écrit: I ( ) B( ) cos(2 )d
0
Soit I( ) e B( ) ei 2 d
0
L’interférogramme I() est donc la TF du spectre B() de la source.
2
Figure 1 : Distribution spectrale d’une source Figure 2 : Schéma de principe d’un spectromètre à
polychromatique Transformée de Fourier
Figure : Exemple d’interférogramme (à gauche) et de spectre enregistré (à droite) à l’aide d’un spectromètre à TF.
4- Fonction d’appareil
Puisque l’interferogramme ne peut être mesuré que pour variant de 0 à max (déplacement
maximum du miroir mobile), I() est donc multiplié par une fonction rectangulaire. Le nouveau
interférogramme s’écrit:
1 max
I’()=I(). rect[/(2max)] avec rect( )=
0 max
3
D’après le théorème de convolution, le spectre
résultant B’() est donc la convolution de B()
par A0() :
Bobs()= B()*A0() (II.5)
La résolvance, qui est définie par le rapport du nombre d’onde par la largeur de A0(), s’exprime
par:
2 max (II.7)
R est proportionnelle à max (déplacement maximum du miroir mobile).
1 max
Triag( )= max (II.8)
0 max
La transformée de Fourier de cette fonction s’écrit (intégration par partie)
Les spectres calculés peuvent faire apparaître des « pieds » (lobes) à la base des bandes spectrales
étudiées. Ceux-ci proviennent de la nature de la fonction sinc, TF de la fonction rectangle
convoluant le spectre théorique. Ces pieds constituent des « artéfacts numériques ».
4
Pour les limiter, on peut employer une fonction de pondération moins « brutale » qui est la fonction
triangle dont la TF ne présente pas de lobes négatifs comme la fonction sinc). Le profil sera élargi,
1
la largeur à mi-hauteur de cette fonction est et la résolvance sera :
max
max
Le spectre est alors dit apodisé (suppression des pieds), mais la résolution est réduite de moitié.
Généralement cette apodisation se fait dans l’espace des fréquences en convoluant le spectre réel
de la source par une fonction d’apodisation dépendant de la résolution choisie par l’opérateur avant
de réaliser son spectre.
Le schéma suivant résume les deux fonctions d’apodisation et leur effet sur l’interférogramme.
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5- Fonction diaphragme
Pour un filtrage spatial de la lumière provenant de la source, on interpose un diaphragme
entre la source et l’interféromètre. Siestl'angle solide sous tendu par le diaphragme,on montre
que, pour une source monochromatique, l’interférogramme est proportionnel à:
sin( / 2)
I ( ) cos 2 (1 ) (II.10)
/ 2 4
On voit que la taille finie du diaphragme a pour conséquence:
d’introduire un déphasage /2 qui induit un déplacement de fréquence égale à /4
vers les nombres d’onde plus petits.
5
sin( / 2)
de moduler l’interférogramme par la fonction ce qui setraduit parune fonction
/ 2
d’appareil du diaphragme.
Si le diamètre du diaphragme est très petit, la diffraction est importante, le flux détecté sera
faible, les spectres auront un mauvais rapport signal sur bruit. Le compromis entre résolution
et luminosité est réalisée pour:
Le spectre obtenu noté de ADap (profil Doppler apparent) est un profil gaussien résultant du
produit de convolution de la fonction d’appareil (fonction triangle assimilée à une gaussienne)
avec le profil Doppler. La demi-largeur apparente Dap de ADap peut s'écrire sous la forme:
2
2
(II.11)
Dap app D
Les valeurs obtenues par cette formule sont ensuite utilisées pour traiter les spectres élargis par
pression à l’aide de logiciel adéquat.
7- Echantillonnage
L’interférogramme est échantillonné avec un pas p vérifiant le critère de Niquist pour éviter
les pertes d’information du signal.
1
p (II.12)
2( max min )
max min est la largeur en fréquence du spectre étudié.
Le spectre est donc calculé de manière discrète. Ainsi le spectre observé (mesuré) peut s’écrire :
6
Bobs ( n ) P1/ p ( ) A0 ( ) B( ) (II.13)
P1/p() est un peigne de Dirac de pas 1/p. On évite le recouvrement d’ordre et les pertes
d’informations du signal si le pas d’échantillonnage vérifie le critère de Niquist.
Remarque : L’effet de ce peigne est analogue aux ordres multiples d’un réseau de diffraction et
son problème de recouvrement d’ordre.
7
10- Génération d’un spectre FTIR
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Figure 7 : Génération du spectre FTIR
c- Influence de la résolution
Les figures ci contre présentent les spectres
FTIR de l’atmosphère enregistré à différentes
résolutions. La résolution d’un FTIR est
constante sur tout le domaine spectral,
contrairement au cas des réseaux pour lequel la
dispersion dépend de la longueur d’onde.
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d- Interpolation
Pour améliorer la présentation graphique d’un spectre, il faudrait effectuer une interpolation
quadratique.
Une méthode plus élégante et plus rapide consiste à augmenter artificiellement la taille de
l’interférogramme en ajoutant des zéros à ses extrémités, zones où les valeurs seraient de toute
façon quasi nulles. Cette procédure porte le nom d’interpolation par TF ou zero-filling.
Cette procédure augmente le temps de calcul et le volume de stockage du spectre, mais la définition
graphique s’en trouve grandement améliorée (figure).
Malgré l’observation éventuelle de lobes supplémentaires construits sur les points « oubliés », cet
artifice de calcul n’améliore en rien la résolution optique du spectre.
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III Le spectromètre a transformée de Fourier Bruker IFS 120 HR
Les qualités instrumentales des spectromètres à Transformée de Fourier résultent de la
recherche développée depuis des nombreuses années par plusieurs chercheurs dont les pionniers
sont P. Jacquinot, J. Connes, ... C’est ainsi que plusieurs maisons se sont investies dans ce domaine
pour construire leur copie d’interféromètre. On décrit dans la suite le spectromètre commercial
FTIR développé par la maison Bruker. Plusieurs laboratoires dans le monde et en Tunisie sont
équipés par cet appareil. Sa résolution peut atteindre 0.002 cm-1.
Des programmes OPUS installés par la maison Bruker effectuent les opérations mathématiques :
transformée de Fourier (TF), rapport des spectres, correction de la ligne de base,…
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Figure 3.3: Dispositif optique du spectromètre Bruker IFS-125 HR
12
VI.3- Application : Etude des profils de raies d’absorption
Ce paragraphe décrit une application du spectromètre à transformée de Fourier IFS 125 HR
à l’étude des profils de raies d’absorption infrarouge de la bande 2 de CH3Br.
Figure 4.1 : Spectre de transmittance de la bande 2 (1305,93 cm-1) de CH3Br enregistré par un spectromètre à
transformée de Fourier Bruker IFS 125HR pour trois pressions de CH3Br : 6.811, 4.511 et 3.087Torr. Trois branches
sont distinguées P (1260 cm-1-1304 cm-1), Q (1304 cm-1- 1307 cm-1) et R (1307 cm-1- 1335 cm-1).
La figure ci-dessous donne un zoom du spectre précédent autour de la raie QP79(26,E ,5) à 1288.47
cm-1 de la bande ν2 du CH379Br à température ambiante (295 K). Cette figure illustre une
augmentation de la largeur de raie en fonction de la pression (1,008 Torr, 2,490 Torr, 3,626 Torr
et 6,811 Torr).
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Figure 4.2: Spectres de la raie QP79(26,E ,5) de la bande ν2 du CH379Br à T=295 K: Raie élargie aux 4 pressions :
1,008 Torr, 2,490 Torr, 3,626 Torr et 6,811 Torr.
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Chapitre 2
PROFIL REEL DE LA RAIE
1. Introduction
Lorsqu’une intensité lumineuse traverse un système gazeux, il y a une partie de cette intensité qui
sera absorbée par les molécules actives. Cette absorption se manifeste sous forme d’un spectre
d’absorption constitué par plusieurs raies, chaque raie est caractérisée par sa position, son intensité
et un profil analytique normalisé. Ce profil dépend des paramètres de la raie qui reflètent certains
phénomènes physiques se produisant dans le système gazeux étudié.
La connaissance de ces paramètres est nécessaire pour l’étude d’un spectre d’absorption. Dans ce
chapitre après avoir énoncé la loi d’absorption de Beer-Lambert, nous rappellerons les différentes
causes d’élargissement de raies et les différents profils associés.
( )
It ( ) I 0 ( ) e (II.15)
S0 est exprimée le plus souvent en cm-2 Atm-1 si p est exprimée en atmosphère (Atm). On peut la
déterminer par ajustement du spectre expérimental par un profil théorique.
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Figure 2: Raie d’absorption centrée en 0 correspondant à la transition d’une molécule du
niveau d’énergie E1 vers E2.
Pour une raie centrée en 0, () est proportionnelle à l’intensité d’absorption intégrée 𝑆
(en cm-2). Elle possède un profil Φ() dépendant du nombre d’onde et des conditions de
température et de pression donné par :
( 0 ) S ( 0 ) avec (
0 )d 1
1- Elargissement naturel
En calculant la transformée de Fourier d’un train d’onde amortie (voir cours laser), on peut
montrer que la forme du profil spectral normalisé g(-0) d’une raie est une lorentzienne :
N
g ( 0 ) 1 (II.17)
( 0 )2 +( N )2
E1 E 2 1 1 1
N demi largeur naturelle, et 0 est le centre de la raie.
hc 2 1 2
Cette largeur est de l’ordre de 10-7 cm-1 négligeable par rapport aux valeurs des largeurs obtenues
par les autres phénomènes d’élargissement.
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2- Elargissement Doppler
Chaque molécule absorbe une radiation incidente de fréquence déplacée par effet Doppler de
par rapport à celle du laboratoire 0 :
vz
0
c
où vz est la projection du vecteur vitesse de la molécule sur l’axe d’observation. On peut montrer
que le profil spectral normalisé est gaussien de la forme :
0
2
Dans cette expression D est la demi largeur Doppler à mi-hauteur donnée par:
T
D 3.58.107 0 (II.19)
M
mc2 ν ν 0
2
c m 2kT ν 0
Obtenue à l’aide de : g( ν ν 0 ) e (II.20)
ν 0 2πkT
Remarque : Dans les solides cette largeur est très grande par rapport à la largeur lorentzienne
objet du paragraphe suivant.
3- Elargissement lorentzien
Les molécules d’un gaz sont en collisions perpétuelles. Lorsque deux molécules se
rapprochent, le potentiel d’interaction entre ces molécules augmente et leurs niveaux énergétiques
sont modifiés en provoquant des déphasages successifs de la radiation émise ou absorbée, et un
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élargissent en fréquence homogène pour la transition considérée. On aboutit dans ce cas à un profil
lorentzien.
L
g ( 0 ) 1
( 0 )2 +( L )2
4- Profil de Voigt
A faible pression (p 1 Torr), l’effet Doppler domine l’élargissement collisionnel que l’on
peut négliger. Dans ce cas le profil de raies est essentiellement gaussien. La contribution
collisionnelle étant donc tout à fait négligeable. A des pressions de quelques centaines de mbar,
l’élargissement collisionnel qui est proportionnel à la pression devient prédominant.
La figure ci-dessous illustre la différence entre les profils lorentzien et Doppler.
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v ( 0 ) D ( 0 ) L ( 0 )
D ( ' ) L ( ' )d ' (II.21)
y ln 2 exp(t 2 )
y 2 ( x t ) 2
v ( 0 ) dt (II.21)
D
0 c c
x ln 2 , y ln 2
D D
Les transitions de couplage « line mixing » correspondent aux transitions : i i’ et f f’.
L’amplitude de probabilité A associée à ce phénomène sera égale à:
A=A1 +A2
A1 et A2 sont les amplitudes de probabilité des if et i’f’.
P= A1 A2 2 (II.22)
C 1 id X YK
Im d A k d k2 d l T . (II.23)
k ,l k k 0 k id X W T k
Somme effectuée sur toutes les raies du spectre. Tous les opérateurs qui figurent dans cette
expression sont définis dans l’espace de Liouville ou espace des raies.
Pour chaque transition k :
- dk est l’élément de matrice réduit du moment dipolaire.
- k est la position de la raie non perturbée.
- k est la population relative du niveau initial de la transition.
- W matrice de relaxation contient tous les effets de collisions
1 k k YK
S , (II.24)
k k2
k 2
k
20
X.5 Profil observé
Théoriquement, le spectre observée d’une raie à une pression donnée est le résultat d’une
convolution du profil collisionnel théorique Col (qui peut être lorentzien, gaussien, ou de Voigt)
avec un profil Doppler dop et la fonction d’appareil FApp du spectromètre utilisé :
It ( )
FApp ( ') exp Dop ( ' '') Col ( '') d '' d ' (II.25)
( )
I 0 ( )
21