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et progrès technique
Séquence 2-SE01 21
A Définitions et mesure
L’investissement est un détour de production
L’investissement au sens de la comptabilité nationale
Les différents types d’investissement
B Le financement de l’investissement
L’autofinancement
Le financement externe
22 Séquence 2-SE01
Séquence 2-SE01 23
Séquence 2-SE01 25
Après l’étude des conditions de la croissance (A et B), nous nous interrogerons sur les limites qui se
posent (C).
Conclusion
Augmentation Augmentation
du facteur travail du facteur capital
Amélioration
de l’efficacité des facteurs de pro-
Augmentation duction = hausse de la productivité
de la quantité de facteurs utilisés
Hausse de la production =
Croissance économique
Séquence 2-SE01 27
Exercice 1 Document 1
Questions
Exercice 2 Document 2
Insee
Questions
28 Séquence 2-SE01
Définitions
Productivité du travail
Productivité
par personne
Productivité du capital
Productivité apparente*
du capital (INSEE)
Productivité globale
du capital
* Le qualificatif « apparente » invite à une grande prudence dans l’explication des gains de productivité.
Le travail est certes plus efficace, mais pour des raisons qui peuvent être autres que le facteur travail
(mécanisation, investissement, progrès technique…).
De la même manière, un capital peut être plus efficace s’il est utilisé par une main-d’œuvre mieux formée.
Exercice 4 Document 3
Séquence 2-SE01 29
Extraits
La productivité
C’est la potion magique qui donne aux travailleurs une force surhumaine : chaque heure de travail utilisée en France produit, en moyenne,
7 fois plus de richesses qu’il y a un siècle : il faut environ cinquante fois moins de temps pour produire le même kilo de blé. Ce prodigieux
accroissement de l’efficacité trouve sa source dans plusieurs composantes. D’abord le facteur capital, comme disent les économistes
orthodoxes : les machines et l’utilisation de certains inputs, comme l’énergie ou les produits photo sanitaires. Ensuite l’organisation du
travail : spécialisation mais aussi analyse des temps et des informations pour réduire les déperditions. Enfin les hommes eux-mêmes
grâce à leur formation et leur intelligence.
Si l’on sait à peu près mesurer tout cela, c’est-à-dire la productivité apparente ou productivité horaire du travail, on ne sait pas comment
imputer ce résultat à chacun des facteurs susceptibles d’en être à l’origine. On en est donc réduit à mesurer les accroissements de
travail et de capital, et à mesurer la production supplémentaire qui ne provient ni des uns ni des autres : c’est la productivité globale
des facteurs. Certains la qualifient de mesure du protégé, d’autres mesure de notre ignorance. N’est-ce pas la même chose au fond.
Denis Clerc, Hors série Alternatives Économiques n°53, 3e trimestre 2002, La croissance, p. 8.
© Alternatives Economiques. www.alternatives-economiques.fr
Gains de productivité
Les gains de productivité sont dus à une conjonction de facteurs. Toutefois, pour une meilleure com-
préhension, 3 facteurs fondamentaux seront étudiés séparément : la division du travail, l’accumulation
du capital et le progrès technique.
30 Séquence 2-SE01
Exercice 6 Questions
Accroissement
de l’habileté des ouvriers
Hausse
de la productivité
Innovations
Ces principes seront approfondis par Taylor au début XXe siècle, inventeur de l’OST (l’organisation
scientifique du travail). Sa méthode basée sur une double division du travail(séquence 3) sera à l’origine
d’importants gains de productivité. Puis l’industriel Ford généralisera les principes de Taylor, en y
ajoutant la standardisation des pièces et des produits, et le principe du convoyeur.
Les principes de Taylor et de Ford vont définir les bases d’une organisation du travail qui se généralise
dans l’ensemble des pays développés au lendemain de la seconde guerre mondiale. D’importants gains
de productivité seront alors à l’origine d’une croissance sans précédent.
Si la division du travail peut être source de gains de productivité, elle comporte un certain nombre
d’effets pervers qu’A. Smith lui-même a soulignés.
« Un homme dont toute la vie se passe à remplir un petit nombre d’opérations simples, dont les effets
sont aussi peut-être toujours les mêmes ou très approchant les mêmes, n’a pas lieu de développer son
intelligence ni d’exercer son imagination à chercher des expédients pour écarter des difficultés qu’il ne
rencontre jamais ; il perd donc naturellement l’habitude de déployer ou exercer ces facultés, et devient en
général aussi stupide et aussi ignorant qu’il soit possible à une créature humaine de le devenir … ».
A. Smith, Recherche sur la nature et les causes de la richesse des nations, 1775.
Séquence 2-SE01 31
Exercice 7 Document 4
« Les travailleurs sont aujourd’hui plus productifs qu’ils ne l’étaient il y a vingt
ou cent ans parce qu’ils disposent de plus de machines et que celles-ci sont de
meilleure qualité. […]
Des hausses de l’investissement par rapport au PIB se traduisent par une aug-
mentation du capital par travailleur. C’est ce que les économistes appellent l’ac-
croissement de l’intensité capitalistique (capital deepening). Puisque le capital
par salarié croît, la production par salarié augmente. Considérons une économie
qui enregistre un taux d’investissement de 10 % du PIB et un faible niveau de
capital par salarié. Un accroissement du taux d’investissement à 15 % augmente
le capital par salarié et donc la productivité. »
Joseph Stiglitz.
Question
Montrez que l’utilisation des machines favorise la croissance de deux façons différentes.
Pour les économistes classiques A. Smith et D. Ricardo, la croissance économique résulte de l’accumu-
lation du capital, c’est-à-dire la quantité du matériel à la disposition des travailleurs. L’augmentation
de la richesse par tête provient de celle du capital par tête.
En 1956, R. Solow, économiste néoclassique, propose un « modèle de croissance à long terme ». Pour
cet auteur, la productivité de chaque travailleur augmente d’une année sur l’autre car il dispose d’un
capital technique accru (machines, infrastructures…). C’est l’accumulation de capital, rendue possible
par l’investissement (voir chapitre suivant), qui augmente l’efficacité du travail fourni.
Le progrès technique
L’investissement permet l’augmentation de l’efficacité productive car il incorpore du progrès technique.
Exercice 8 Document 5
Typologie des révolutions technologiques
Questions
32 Séquence 2-SE01
Exercice 9 Document 6
« Ces dernières années, l’un des plus grands succès de l’industrie italienne est Geox, producteur de chaussures créé en 1995 à Montebelluna (province
de Trévise), région traditionnellement vouée à la chaussure et aux vêtements de sport. Geox a commencé avec dix employés, ils sont aujourd’hui 5000
à travers le monde. […] C’est devenu le quatrième producteur mondial, avec 9 millions de paires vendues en 2004. […]
Comment a-t-il été possible de créer une nouvelle entreprise dynamique dans un secteur dominé par les producteurs à faibles coûts dans des pays
comme la Chine, le Vietnam et l’Indonésie ? Le fondateur de Geox, Mario Moretti Polegato, a eu l’inspiration un jour où il se promenait à Reno, dans
le Nevada. Il faisait très chaud et, comme il avait mal aux pieds, il perça les semelles de ses chaussures pour laisser sortir la transpiration. Il lui vint
l’idée de fabriquer des semelles dotées d’une membrane permettant à l’humidité de s’échapper mais pas d’entrer. Geox détient aujourd’hui trente
brevets sur ce concept de base, et les concurrents n’ont pas encore pu le rattraper. Les publicités sur le thème de la « chaussure qui respire » montrent
la sueur sortant des semelles comme la vapeur sort d’un fer à repasser.
Sans l’expérience accumulée dans le domaine de la fabrication des chaussures, sans les compétences en matière de design et sans la main-d’œuvre
qualifiée qui existaient à Montebelluna, Greox n’aurait jamais pu décoller.
S. Berger
Questions
L’économiste autrichien Schumpeter a montré le rôle clé joué par l’entrepreneur dans la mise en place
des innovations. Être entrepreneur innovateur au sens de Schumpeter exige de nombreuses qualités :
être créatif et travailleur, avoir l’esprit d’initiative et le goût du risque.
L’entrepreneur innovateur est celui qui accepte de prendre des risques.
Plus généralement, l’entrepreneur contribue à la croissance :
– en choisissant la combinaison productive ;
– en prenant les décisions d’investissement, de dépenses de recherche ;
– en se risquant à parier sur l’avenir.
Séquence 2-SE01 33
Exercice 10 Document 7
Questions
Au début des années 80, les nouvelles théories de la croissance réhabilitent le rôle de l’État.
En effet, l’État peut influer sur les comportements des agents économiques en matière d’innovation
et d’investissement :
– en instaurant un régime fiscal avantageux ;
– en renforçant la protection des brevets ;
– en favorisant l’accès à l’éducation (mise en place de bourses). Le stock de capital humain de la nation
augmente, ce qui contribue à améliorer la productivité ;
– en investissant dans les infrastructures publiques.
Financer la recherche
Exercice 11 Document 8
34 Séquence 2-SE01
Exercice 12 Document 9
Question
Pourquoi une entreprise a-t-elle besoin d’institutions juridiques stables (tribunaux) pour se développer ?
Ce document montre que l’environnement institutionnel est une garantie pour l’innovation et la croissance.
De nombreux auteurs montrent l’importance de la reconnaissance financière et de la protection de la
propriété intellectuelle dans la mise en place des innovations.
Institutions et incitations sont cependant intimement liées et l’explication de la croissance ne doit pas
être recherchée exclusivement dans l’accumulation du capital physique, technologique ou humain
mais bien dans les institutions qui la sous-tendent. En effet, les institutions déterminent les coûts des
transactions et de production, et donc la rentabilité de toute activité économique.
Plus généralement, elles définissent les règles du jeu économique et la structure des incitations (sub-
ventions, protection des brevets…..) qui motivent les comportements des agents économiques.
Le PIB se mesure généralement par l’augmentation du PIB. Or, vous avez vu en classe de première que
cet indicateur comporte un certain nombre de limites.
Séquence 2-SE01 35
Exercice 13 Document 10
L’indice de bien-être économique est construit en faisant la moyenne de quatre indicateurs synthé-
tiques, portant respectivement sur :
– Les flux de consommation courante : consommation de biens et services marchands, flux réels de
production domestique, loisirs et autres biens et services non marchands.
– L’accumulation nette de stocks de ressources productives : accumulation nette de biens cor-
porels, de parcs de logements et de biens de consommation durables ; accumulation nette de capital
humain, de capital social et d’investissement en recherche et développement ; changements nets
dans la valeur des réserves de ressources naturelles ; coûts environnementaux et évolution nette de
l’endettement extérieur ;
– La répartition des revenus, les inégalités et la pauvreté économiques.
– Le degré de sécurité ou d’insécurité économique : risques économiques liés au chômage, à la
maladie, à la vieillesse, aux ruptures de la cellule familiale, à la pauvreté chez les personnes âgées.
Cette dimension est certainement la plus originale et peut être définie comme « l’inquiétude causée
par l’incapacité à être protégé contre les pertes économiques potentielles ».
À l’intérieur de chaque dimension, les variables composantes (au total 15 variables pour l’ensemble
des dimensions) sont traitées de deux façons distinctes. Pour les deux premières dimensions, qui sont
les plus économiques, la méthode de monétarisation est retenue, y compris pour la dégradation de
l’environnement. Pour les deux dernières dimensions, qui sont plus sociales, une moyenne pondérée
est effectuée.
Questions
Le document 11 montre que le bien-être est une notion très difficile à définir et donc à mesurer. Elle
intègre des éléments multiples et variés : l’état de santé et le niveau d’éducation d’une population, la
capacité des individus à maîtriser leur vie, la qualité des rapports sociaux, l’intensité de la participation
démocratique, la qualité des libertés publiques, le niveau de la pauvreté et des inégalités, le niveau de
la violence, la qualité de l’air et de l’eau… L’indice du bien-être économique tente de mesurer cette
notion en intégrant de nombreuses composantes.
La comparaison de la Norvège et du Royaume-Uni montre que croissance et bien-être, sans être anti-
nomiques, ne sont pas nécessairement synonymes.
36 Séquence 2-SE01
Exercice 14 Document 11
Des motos taxis qui n’existent pas...
© Le Monde
Questions
Toute une partie de l’activité économique n’est pas prise en compte dans le calcul de la croissance
économique : c’est l’économie souterraine.
L’économie souterraine désigne l’ensemble des activités qui échappent au contrôle de l’État. Ces acti-
vités peuvent être légales (activités domestiques, services non déclarés, travail non déclaré) ou illégales
(prostitution, trafic d’armes…).
Séquence 2-SE01 37
Exercice 15 Document 13
Les enjeux du développement durable
Questions
Quelles sont les conséquences possibles du réchauffement climatique ?
Quelles sont les solutions qui dépendent du progrès technique ?
Les mesures de protection des ressources renouvelables sont-elles efficaces ?
On peut dresser une liste non exhaustive des dégâts engendrés par deux siècles de croissance :
– pollution de l’air (rejets industriels et CO2)
– pollution des eaux
– gaspillage des ressources énergétiques
– pollution de la nappe phréatique (engrais)
38 Séquence 2-SE01
Le mode de développement des nations industrialisées auquel souhaitent légitimement adhérer les
pays en développement débouche sur une impasse écologique et humaine. Sa généralisation sera un
suicide, il est donc urgent :
1- de repenser nos méthodes de production et nos habitudes de consommation au Nord ;
2- de favoriser un processus de développement différent dans les pays du tiers-monde.
Définition
C’est un modèle de développement qui permet à la fois de satisfaire les besoins des générations pré-
sentes, sans épuiser les ressources naturelles, et de garantir ainsi la capacité des générations futures
à satisfaire les leurs.
Ce concept repose sur une double solidarité :
– horizontale : à l’égard des plus démunis du moment
– verticale : entre générations
Séquence 2-SE01 39
Exercice 16 Document 14
Questions
La « décroissance » n’est pas un concept économique ; c’est un slogan politique qui remet en cause
le mode de développement occidental productiviste. Les défenseurs de cette idée considèrent que le
développement durable n’est pas compatible avec les formes actuelles de la croissance.
40 Séquence 2-SE01
Le chapitre précédent a permis d’aborder le concept d’investissement et de montrer son rôle dans la
croissance. Il s’agit à présent d’apporter des précisions nécessaires à une meilleure compréhension des
phénomènes économiques et sociaux qui y sont liés.
Toutes les écoles de pensée s’accordent au moins sur un point : celui du rôle moteur de l’investissement
dans l’économie. Pourquoi ? Avant de répondre à cette question (D), il est nécessaire de définir préci-
sément la notion d’investissement (A) de s’interroger sur les possibilités de financement (B) avant de
présenter les facteurs qui influent sur la décision d’investir (C).
A Définitions et mesure
Exercice 17 Document 15
« Selon l’économiste autrichien Böhm-Bawerk, le capital est « l’ensemble des biens indirects
ou intermédiaires qui, à travers des détours productifs féconds et moyennant une dépense
de temps, ont la vertu de rendre plus productif le travail ». Fabriquer des machines demande
du temps et du travail et repousse à plus tard la production de biens de consommation qui
auraient pu être immédiatement disponibles, mais ce « détour de production » permettra
par la suite d’obtenir une quantité supérieure de ces biens de consommation.
Un investissement et une dépense réalisée aujourd’hui dans l’espoir de gagner une somme
supérieure dans un délai déterminé. Ainsi, une entreprise achète une nouvelle machine pour
augmenter son niveau de production si elle pense que les bénéfices générés par les ventes
supplémentaires vont plus que compenser le montant de l’investissement. Ce « retour sur
investissement » est un pari sur l’avenir».
Questions
Expliquez ce qu’est un détour de production.
Qu’appelle-t-on un retour sur investissement ?
Pourquoi l’investissement est-il un pari sur l’avenir ?
Séquence 2-SE01 41
Exercice 18 Document 16
Questions
L’investissement, au sens de la comptabilité nationale, est mesuré par un indicateur que vous avez déjà
rencontré en classe de première : la formation brute de capital fixe (FBCF).
La FBCF représente l’acquisition de biens durables pour produire. L’utilisation doit être supérieure à 1 an.
Depuis 1995, La FBCF inclut l’acquisition de logiciels.
La formation nette de capital déduit les amortissements.
FNCF = FBCF – amortissements.
Les amortissements représentent le coût, généralement annuel, de la dépréciation (perte de valeur) des
actifs ou des biens de production, due à l’usure ou à l’obsolescence.
L’obsolescence est une usure liée à l’évolution technique.
FBCF
totale
42 Séquence 2-SE01
O Il ne faut pas confondre biens de production et consommations intermédiaires. Vous devez également
savoir distinguer biens de production à destination de l’entreprise et biens de consommation finale à
destination des ménages. Après avoir revu ces différentes définitions, assurez-vous de leur maîtrise à
l’aide de l’exercice suivant :
Séquence 2-SE01 43
Exercice 20 Document 17
Questions
Construisez un tableau récapitulatif des différentes formes d’investissement en précisant leurs objec-
tifs et donnez un exemple concret de chacune des formes.
Pourquoi ces formes d’investissement sont-elles difficiles à distinguer ?
Quelle est la forme qui permet a priori de créer le plus d’emplois ? Pourquoi ?
Rappel la comptabilité nationale inclut dans la FBCF des entreprises essentiellement les biens de production
auxquels il faut rajouter les logiciels, depuis 1995.
44 Séquence 2-SE01
B Le financement de l’investissement
D’où viennent les fonds qui permettent l’investissement ? À l’échelon micro-économique, l’investissement
est financé par l’épargne propre de l’investisseur ou par l’emprunt. À l’échelon macro-économique, une
partie des fonds empruntés vient de l’épargne d’autres agents. L’insuffisance de l’épargne globale conduit
les institutions financières à créer des ressources monétaires nouvelles (programme de première).
Exercice 21 Document 18
Financement Endettement
sur fonds propres
Financement
Financement externe
interne
Autofinancement
Financement Financement
direct indirect
(marchés financiers) (établissements de crédit)
Sans Avec
Actions Obligations création création
monétaire monétaire
Questions
Recensez ce qui correspond à un financement sur fonds propres et ce qui correspond à un endettement.
En quoi consiste un financement externe indirect avec création monétaire ?
L’autofinancement
On parle d’autofinancement quand l’investissement est financé par les ressources propres de l’agent
économique.
Taux d’autofinancement = (épargne brute / FCF) x 100
Séquence 2-SE01 45
L’endettement
L’entreprise peut contracter des emprunts par le système bancaire (financement désintermédié).
Elle peut s’adresser directement au marché financier en émettant des emprunts obligataires ou obligations.
Vous pouvez retenir le schéma proposé plus haut (document 20).
Demande
anticipée
Niveau
Quel est le coût de d’endettement
l’investissement Coût relatif du
(taux d’intérêts) travail et du capital
Quel profit supplémentaire
va-t-il engendrer ?
Y a-t-il des placements
plus rentables ?
Est-il plus intéressant d’employer
des travailleurs supplémentaires ou
d’investir dans des machines ?
46 Séquence 2-SE01
Exercice 22 Document 19
L’importance du taux d’utilisation des capacités
de production
Questions
« La croissance de la demande couvre des perspectives de profits qui incitent les entreprises
à investir. Cette relation est formalisée par le principe d’accélération (ou accélérateur), qui
désigne le mécanisme par lequel la variation de la demande induit une variation plus que
proportionnelle de l’investissement. »
Dictionnaire des Sciences économiques et sociales, Bréal, p 177, 2002.
Ainsi, une augmentation de la demande entraînera une augmentation plus importante de l’investisse-
ment, et un simple ralentissement de la demande entraînera une chute de l’investissement.
Cette relation repose cependant sur trois hypothèses :
– Le coefficient de capital (rapport entre le stock de capital et la production ) doit être constant sur la
période étudiée, ce qui suppose une absence de progrès technique , ainsi il faut toujours la même
quantité de capital pour un niveau donné de production.
– Le taux d’utilisation des capacités de production doit être au maximum (proche de 100%). En effet,
dans le cas contraire une augmentation de la production ne se traduirait pas par une augmentation
de l’investissement mais par une augmentation du taux d’utilisation des capacités productives.
– L’entreprise ne doit pas répondre à l’augmentation de la demande par une hausse des prix mais par
une augmentation de la production , et donc de l’investissement.
Séquence 2-SE01 47
Les entreprises cherchent à ajuster leurs capacités de production à l’évolution des débouchés.(exercice 23)
Le principe de l’accélérateur (exercice 24) met en évidence qu’un investissement induit par une
augmentation de la demande augmente plus que proportionnellement à la demande. Cela traduit
le fait que l’appareil technique ne peut fournir des réponses parfaitement adaptées aux besoins des
consommateurs.
Profits et rentabilité
b. La rentabilité économique
Le profit est mesuré par l’EBE
La rentabilité économique (RE) ou taux de profit mesure ce que rapporte, en termes de profit, un
capital engagé.
48 Séquence 2-SE01
Exercice 25 Soit une entreprise qui envisage de réaliser un investissement d’un montant de 1000 000 . Le profit
annuel escompté de cet investissement se monte à 150 000 .
Calculez la rentabilité économique de cet investissement.
Quelles sont les sources possibles de cet investissement ?
Si le taux d’intérêt de l’argent emprunté est de 8 %, l’entreprise a-t-elle intérêt à s’endetter ?
Pourquoi ? Y a-t-il des limites à l’endettement ?
Si le taux d’intérêt dépasse 15 %, l’entreprise a-t-elle intérêt à investir grâce à l’emprunt ?
Que peut-elle faire de ses bénéfices lorsqu’elle décide de retarder une décision d’investissement ?
Cet exercice a deux objectifs :
1. Vérifier l’acquisition de connaissances (rentabilité économique, sources de financement)
2. Mettre en évidence l’existence d’autres facteurs, en particulier le niveau des taux d’intérêt et le
niveau d’endettement de l’entreprise.
La situation financière
En pratique, l’entreprise ne peut s’endetter de manière illimitée. L’importance des fonds propres et le
poids de l’endettement antérieur sont pris en compte dans la décision d’investir. Lorsque l’entreprise
Séquence 2-SE01 49
Document 21
Exercices d’application
Exercice 26 Document 22
Croissance en volume du PIB et de la FBCF
Questions
50 Séquence 2-SE01
Questions
En quoi l’évolution du taux de marge peut-elle être un déterminant dans la décision d’investir ?
Le graphique confirme-t-il toujours cette corrélation ?
Pourquoi le niveau des taux d’intérêt est-il un élément souvent essentiel dans la décision d’investir ?
Séquence 2-SE01 51
Keynes montre donc le rôle moteur de l’investissement sur la croissance grâce au multiplicateur d’in-
vestissement.
Le mécanisme :
Une dépense initiale d’investissement autonome se traduit par une augmentation équivalente
de revenus distribués qui sont pour partie consommés (c ) et pour partie épargnés. Ensuite
s’ensuit une succession de vagues de consommation qui entraînent au final une augmentation
plus que proportionnelle du revenu national.
Keynes démontre que, en économie fermée,
∆Y = k x ∆I
avec k = 1/1-c
52 Séquence 2-SE01
Exercice 29 Document 25
Questions
Si tout investissement engendre des effets positifs sur la croissance, l’investissement public présente
certaines spécificités :
L’État
peut, enfin, utiliser les dépenses d’investissement public comme instrument de politique éco-
nomique pour relancer l’activité économique (politique keynésienne).
Séquence 2-SE01 53
Exercice 30 Document 27
Effet accélérateur
Demande Investissement
Effet multiplicateur
54 Séquence 2-SE01
Séquence 2-SE01 55
Introduction
Le progrès technique touche des domaines aussi variés que la santé, l’alimentation, l’emploi, les loi-
sirs… Source d’amélioration du niveau de vie, il est cependant à l’origine de bien des inquiétudes : Que
mangerons-nous demain ? Comment travaillerons-nous ?
Ce dernier point de la séquence revient sur les conséquences du progrès technique déjà abordé précé-
demment. Après avoir apporté quelques précisions sur la signification et l’origine du progrès technique,
nous analyserons, les effets du progrès technique sur la croissance et le développement.
Exercice 31 Document 27
« Schumpeter spécifie cinq formes d’innovation : la production d’un bien ou d’un service nouveau; l’adoption d’une nouvelle méthode de production
ou d’un nouveau procédé commercial ; une nouvelle organisation des entreprises ou des marchés ; l’ouverture d’un débouché nouveau ; l’accès à une
nouvelle source de matières premières ou de produits semi-finis, jusqu’alors inconnue ou jugée difficilement exploitable.
Sur cette base, les auteurs contemporains distinguent deux grandes catégories d’innovations. La première regroupe les innovations technologiques :
il s’agit d’innovations de produit ou d’innovations de procédé (en sont parfois exclues, du fait de leur spécificité, les innovations commerciales ou
financières). Les innovations de procédé (ou de processus) correspondent aux nouvelles technologiques de production ou de commercialisation. Les
innovations de produit concernent les biens et des services nouveaux. Ces innovations sont radicales lorsque les produits n’ont aucun équivalent
préexistant; elles sont incrémentales lorsqu’elles se traduisent par l’amélioration significative des performances de produits existants. La seconde
catégorie concerne les innovations organisationnelles qui correspondent à de nouvelles formes d’organisation des entreprises ou des marchés.
Pour Schumpeter, l’innovation est l’essence même de l’activité de l’entrepreneur. »
Serge d’Agostino
Questions
Donnez des exemples récents de chacune des cinq innovations distinguées par Schumpeter
56 Séquence 2-SE01
Innovation Innovation
de procédé de produit
Nouvelles Produits
techniques de produc- nouveaux : DVD
tion ou de commercia-
lisation
Ex : robot
Séquence 2-SE01 57
a. De la recherche développement …
À l’origine du progrès technique : la recherche-développement
Exercice 32 Document 28
Japon 3,3
États-Unis 2,8
Allemagne 2,4
France 2,2
Questions
b. … aux innovations
Les innovations sont le résultat d’un processus complexe :
Recherche - découverte - invention - (procédé technique brevetable) - développement (mise au point
d’un prototype) - innovation (production en série du produit nouveau).
58 Séquence 2-SE01
L’analyse de Schumpeter
Exercice 33 Document 29
Un facteur essentiel de croissance pour Schumpeter
Questions
Comment expliquer le caractère cyclique des innovations dans un processus de destruction créatrice ?
Expliquez la phrase soulignée
Pourquoi peut-on penser que les NTIC sont à l’origine d’un nouveau cycle de croissance ?
J. A. Schumpeter, économiste autrichien (1883- 1950), se situe en rupture avec l’économie néoclassique.
En effet selon lui, la situation normale de l’économie n’est pas l’équilibre sur les différents marchés
mais le déséquilibre dynamique rythmé par la fréquence des innovations.
Il se place dans les cycles longs de Kondratieff (environ 50 ans). L’innovation surgit dans une période
de dépression afin d’y faire face, et permet une forte croissance, prolongée par sa diffusion, jusqu’à son
essoufflement. Une autre innovation majeure prend alors le relais (vapeur, chemin de fer, électricité,
auto et électronique).
Les cycles Kondratieff se définissent par une phase d’expansion d’environ 25 ans suivie d’une phase
de récession d’environ 25 ans.
À l’origine de la phase d’expansion, une « grappe d’innovations » issue de l’initiative d’entrepreneurs
« dynamiques » ou « innovateurs », qui apparaissent puis mûrissent au sein de l’économie.
Pourquoi parler de « grappes d’innovations » ? Parce qu’une innovation en suscite d’autres :
informatique robot ; nouveaux emplois ; nouvelle organisation du travail ; ordinateur ; logiciels…
Ces « grappes d’innovations » vont se traduire par une hausse de l’investissement, des emplois, et
contribuer ainsi à la croissance économique.
Séquence 2-SE01 59
Une nouvelle phase d’expansion ne débutera qu’avec l’émergence d’une nouvelle vague d’innovations.
Exercice 34 Document 30
Donnez des exemples d’externalités positives permises par les différentes formes de progrès tech-
niques distinguées par Romer, Lucas ou Barro.
En quoi le rôle de l’État est-il réhabilité par ces analyses ?
Quelles sont les limites du rôle de l’État dans ces analyses ?
60 Séquence 2-SE01
Questions
Séquence 2-SE01 61
Document 32
Hausse de la Baisse
compétitivité des prix
Hausse des
exportations
Hausse des
prélèvements
étatiques
Croissance
de la production
Les effets sur la croissance dépendront du partage des gains de productivité, qui peut faire l’objet, nous
le verrons, de conflits, ou en tout cas de négociations.
Conclusion : Le progrès technique engendre des transformations structurelles importantes. Il n’a cessé
de dynamiser les économies, entraînant sur son passage des transformations importantes. Les gains
de productivité engendrés depuis plus de deux siècles ont permis des progrès sociaux considérables
(du niveau de vie, disparition de certaines tâches pénibles,... ) et ont profondément changé les modes
de vie et les relations sociales. Pour autant le progrès technique a toujours fait peur, et aujourd’hui
encore certains travailleurs craignent qu’il ne détruise leur emploi. D’autres conséquences seront ainsi
étudiées dans les séquences suivantes, notamment le lien progrès technique, croissance et emploi
(séquence suivante). ■
62 Séquence 2-SE01